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DONNER VIE À LA VILLE BEAUREGARD 2014 Regard d’habitants SEPTEMBRE 2015

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DONNER VIE À LA VILLE

BEAUREGARD 2014Regard d’habitants

SEPTEMBRE 2015

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Donner vie à la ville Beauregard 2014 regards d’habitants sur leur quartier 3AUDIAR septembre 2015

SOMMAIRE

04 Introduction05 Bref résumé06 Contexte, objectifs de l’étude, méthode de recueil des données07 Beauregard en quelques mots

10 S’installer... rester à Beauregard ?

14 Un quartier apprécié par ses habitants 15 Carte : Le quartier de Beauregard dans son environnement urbain

16 Beauregard : on se sent bien

18 Des déplacements faciles 22 La place Aulnette : beaucoup de passage mais manque d’animationUn quartier « Dor-Vant »

24 Des logements confortables 28 Le parc très apprécié mais manque d’attractivité

30 Un quartier « Dor-Vant »

32 Un climat social paisible mais peu de liens entre habitants

36 Frac, archives, alignements

38 Les loisirs : ici et ailleurs ?40 Des loisirs en dehors du quartier42 Où jouent les enfants de Beauregard ?46 Carte : Les espaces de jeux à Beauregard

48 L’avenir du quartier52 L’information sur le projet urbain du quartier

53 Conclusion54 Carte : Quelques usages et ressentis dans le quartier de Beauregard55 Quelques pistes de réflexion pour l’aménagement des quartiers

Annexes56 Guide d’entretien individuel58 Profil des personnes enquêtées

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La ville de Rennes aménage de nouveaux quartiers

et intervient dans la rénovation de quartiers

anciens.

Pour réaliser au mieux ces aménagements, elle a

souhaité disposer d’informations sur la manière

dont les habitants pratiquent leur quartier et

comment ils s’y sentent.

Dans ce but, elle a demandé à l’Audiar de réaliser

une étude sur le quartier de Beauregard 1.

L’Audiar a réalisé des entretiens individuels auprès

de 37 ménages et a mené des entretiens collectifs

avec des parents.

1 - Cf. aussi Donner vie à la ville – Le quartier de la rue de l’Alma à Rennes – Audiar 2014.

INTRODUCTION

Donner vie à la ville Beauregard 2014 regards d’habitants sur leur quartier4 septembre 2015 AUDIAR

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BREF RÉSUMÉ 2

Les habitants enquêtés décrivent un quartier très agréable, où ils se plaisent du fait du calme, d’une bonne ambiance, de logements confor-tables à un bon rapport qualité/prix. Ils aiment l’urbanisme qui a créé des petits îlots dans une ambiance végétale forte. Ils n’adhèrent pas aux nouvelles constructions jugées trop hautes et en rupture avec l’ambiance originelle du quartier. Une ambiance qu’ils jugent bonne actuellement mais qu’ils anticipent comme susceptible de se dégrader.

Coté usages, les habitants apprécient d’avoir « l’essentiel » dans un espace accessible à pied : le centre commercial, plusieurs aires de jeux, le parc pour la détente. Bien que de profils variés, les habitants ont de manière homogène des attentes assez proches : ils souhaitent plus d’acti-vités, d’aménagements permettant la rencontre et plus d’animation. Les beauregardiens articulent fort bien la pratique du quartier avec la pratique de la ville, en allant dans d’autres quartiers, au centre-ville, dans d’autres communes pour leurs activités sportives, ludiques et de resourcement. Un renforcement de l’animation de quartier et de l’offre d’activités serait toutefois bienvenu.

2 - Cf. Donner vie à la ville - Beauregard 2014 regards d’habitants – Audiar - synthèse 8 pages.

Donner vie à la ville Beauregard 2014 regards d’habitants sur leur quartier 5AUDIAR septembre 2015

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FRAC

Gymnase

Stade

CEMAGREF

Chambre régionaledes comptes

Rennes 2

Préfecture

Groupe scolaireSonia Delaunay

Conseil général

Sup de Co

Université

Conseil généralDRAAF

Maisondu Parc

ArchivesCentre commercial

CrècheColette

CCI

Ecole(en construction)

Cadran

0 100 200 m

Îlot " Gouges 1 " 7 pers. rencontrées

Îlot " Gouges 2 " 5 pers. rencontrées

Îlot " Madras " 5 pers. rencontrées

Îlot " Aurélie Nemours " 7 pers. rencontrées

Îlot " Gina Pané " 5 pers. rencontrées

2

21

2

55

21

4

2

21

0

Îlot " Germain " 5 pers. rencontrées

3

2

1

1

1

X

X

Immeubles de logements sociaux enquêtés

Personnes rencontrées dans les îlots cibles ( )

Entretiens complémentaires (3)

Participants aux échanges collectifs sur lethème des enfants dans le quartier (8)

ETUDE QUALITATIVE BEAUREGARD : 37 entretiens approfondis & 8 participants à des échanges collectifs

LA DIVERSITÉ DES MÉNAGES ENQUÊTÉS

L’Audiar a rencontré :

– des personnes habitant dans différents lieux de Beau-regard ;

– des locataires (24) et des propriétaires (13) ;

– des locataires de logements sociaux (15) et de loge-ments privés (9) ;

– des propriétaires aidés financièrement lors de leur achat du fait de revenus limités (6) et des proprié-taires en accession « libre » c’est-à-dire sans aide financière (7) ;

– des personnes arrivées depuis très longtemps à Beauregard (8 ménages depuis plus de 8 ans), moins longtemps (18 ménages de 4 à 8 ans), ou plus récem-ment (11 depuis moins de 4 ans dont 3 depuis moins d’un an) ;

– des familles biparentales (10), monoparentales (5) ou des personnes sans enfants (22 dont 7 couples, 13 personnes seules, 2 en colocation ;

– des personnes d’âges divers (12 de moins de 30 ans, 12 entre 30 et 45, 11 entre 45 et 60 ans, 2 de plus de 60 ans) ;

– de toutes les catégories sociales et professionnelles (ouvriers, employés, professions intermédiaires, cadres, chef d’entreprise), pas d’agriculteurs.

Contexte, objectifs de l’étude, méthode de recueil des données

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 6 septembre 2015 AUDIAR

L’étude s’appuie sur des données statistiques, des ob-servations et une enquête qualitative.

Une enquête pour comprendre les pra-tiques des habitants

Intérêt d’une étude qualitative L’enquête qualitative permet de comprendre les pratiques des usagers d’un territoire, alors qu’une étude quantita-tive permet de les compter.Les aspects qualitatifs relatifs à la qualité d’habitat ou des espaces extérieurs, l’ambiance, l’importance ou la qualité des services sont des éléments qui exercent une influence sur les pratiques des habitants. Par exemple, un cheminement peu lisible, mal aménagé peut être délaissé malgré son intérêt.

La méthode d’enquêteL’Audiar a réalisé des entretiens individuels auprès de 37 ménages et a mené trois entretiens collectifs avec 8 pa-rents sur le thème de « l’enfant dans le quartier de Beau-regard ». Le recrutement des habitants s’est fait « au porte à porte » sur les îlots ciblés (cf. carte). Les personnes volontaires indiquaient leur âge, leur situation et composition de fa-mille, leur statut d’occupation de logement, leur ancien-neté à Beauregard, leur métier. Ces données ont permis de retenir 37 personnes couvrant une grande diversité de situations. Les entretiens ainsi que des observations du quartier (place Aulnette, abords de l’école…) ont eu lieu entre novembre 2014 et janvier 2015. Les entretiens individuels ont eu lieu au domicile des ha-bitants (environ 1h/1h30). Chaque entretien a été mené avec une personne et parfois deux personnes du ménage (autre adulte ou enfant).

Les points abordés dans les entretiensLes habitants ont été in-terrogés sur la base d’un même questionnaire et dis-posaient d’un plan du quar-tier. Les questions portaient sur les motifs d’installation à Beauregard, les points forts et les points faibles du quartier, les utilisations des cœurs d’îlot, les usages du parc, des commerces, du Frac, du Cadran…, les dé-placements à pied, en bus, en voiture (occasionnels, ré-guliers) etc...

Trois entretiens collectifs ont été réalisés avec l’appui de la coordonnatrice « en-fance » du Cadran et autres acteurs du quartier. Ils ont duré environ 1h30 et ont eu lieu à l’école et à la Maison du parc.

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1,250 km entre la place Aulnette et le métro Villejean Université

BEAUREGARD EN QUELQUES MOTS

Contexte, objectifs de l’étude, méthode de recueil des données

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 7AUDIAR septembre 2015

Un quartier encore nouveauLe quartier de Beauregard a commencé à se construire il y a 20 ans, principale-ment dans des champs. Il ne comprend que du logement collectif distribué autour d’un parc important qui structure le quar-tier. Ce quartier est toujours un nouveau quartier pour ses habitants : les loge-ments y sont récents et les constructions y sont toujours importantes. Les nou-velles constructions se réalisent mainte-nant aux franges du quartier. Les hau-teurs d’immeubles y sont plus grandes mais continuent de s’inscrire dans des coulées vertes, des anciennes haies, des cheminements.

Le quartier de Beauregard dispose des équipements de proximité principaux : un centre commercial (pas de poste, ni de boucherie), une école (la plus importante de Rennes, saturée avec 540 élèves. La période la plus difficile va s’achever à la rentrée 2015 grâce à l’ouverture d’une nouvelle école), une crèche. Deux hyper-marchés et galeries marchandes se trouvent à proximité. Les collégiens et lycéens se rendent à Villejean pour leur scolarité. De nombreuses administrations et établissements de formations bordent le quartier. Leurs usagers viennent déjeuner dans les res-taurants ou dans le parc à la belle saison.

Beauregard se situe en bordure de rocade, à laquelle il est relié par deux échangeurs ( Porte de Saint-Malo et porte de Villejean). Il est desservi par un chronobus qui re-lie le quartier à la ville toutes les 8 minintes et notamment à la station de métro de Villejean Université. La partie nord de Beauregard sera mieux desservie fin 2015 par un changement d’itinéraire de ce bus. Un autre bus moins fréquent dessert également le quartier.

Des habitants plutôt jeunes, locataires, seul-e-s, sans enfant, employé-e-s ou pro-fessions intermédiaires 1

– 3 831 personnes habitaient Beauregard en 2011 ré-parties dans 2 169 ménages (moyenne 1,77 personne par ménage) ;

– Jeunes : 80 % des habitants ont moins de 40 ans ;

– Locataires : 72 % sont des locataires ;

– Seuls : 56 % des ménages n’accueillent qu’une per-sonne (Rennes : 52,4 %). Cela représente 1 200 per-sonnes soit 36 % des habitants ;

– Sans enfant : 78 % des ménages n’ont pas d’en-fants ;

– Logements de 1 à 2 pièces 47 % (Rennes 37 %) mais

1 - Données statistiques Insee 2011 (Iris 1007) traitées par l’Audiar et l’Apras sauf information plus précise.

quand même 24 % de logements de 4 pièces et plus.

Beaucoup de ménages sans enfant mais le quartier est ressenti comme familial« C’est un quartier familial : on voit des poussettes »

Si près de 8 ménages sur 10 n’ont pas d’enfant, cela n’empêche pas le quartier d’être ressenti comme fami-lial : les ménages qui ont au moins un enfant de moins de 25 ans représentent 478 familles donc il n’est pas éton-nant qu’ils soient visibles à Beauregard.

La « petite » taille du quartier et son aménagement ren-forcent cette image : lors de l’enquête il n’y a qu’une seule centralité autour de la place Aulnette, qu’une seule école qui voit arriver 540 enfants chaque jour… Les usagers du bus sont nombreux à traverser cette place et donc à y voir les parents et leurs enfants. La visibilité des familles est aussi liée à l’utilisation importante de toutes les aires de jeux. On peut noter également que 38 assistantes ma-ternelles sont agréées dans le quartier pour 92 enfants. Ce sont de grandes utilisatrices du parc et de ses équi-pements : deux aires de jeux, un citystade et la maison du parc maintenant dédiée à l’enfance.

Familial également, parce que le quartier accueille une part élevée de très jeunes enfants de 0 à 2 ans : 5,5 % à Beauregard (3,2 % à Rennes, 5,1 % au Blosne) et le taux de naissances par femme de 15 à 44 ans y est plus élevé qu’ailleurs : 7,9 % à Beauregard contre 4,9 % à Rennes (Etat-civil Ville de Rennes/Apras 2013).

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Source : Revenus fiscaux 2011 - Insee - Apras

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 8 septembre 2015 AUDIAR

Moins de chômage qu’à Rennes, beaucoup de bacheliers, d’employés et de professions intermédiairesBeaucoup d’habitants ont au moins le bac : 69 % des 15 ans et plus.

A Beauregard, les actifs sont moins au chômage (12,9 %) que les actifs rennais (14,8 %). Le quartier Ville-jean-Beauregard accuse près de 20 % de chômage. Le taux de Beauregard est équivalent à celui de Francisco Ferrer – Poterie.

32 % des 15-64 ans actifs sont des employés et 30 % exercent des professions intermédiaires (professeurs des écoles ou collèges, techniciens, infirmiers, travailleurs so-ciaux...). C’est plus qu’à Rennes et là aussi très proche de Francisco Ferrer–Poterie. Villejean-Beauregard a une part plus importante d’ouvriers et moins importante de cadres et professions intermédiaires.

Des revenus parfois faibles 2

Le revenu fiscal des habitants de Beauregard est assez proche de celui des rennais. Les plus pauvres du quar-tier de Beauregard sont nettement moins pauvres que les plus pauvres de l’ensemble du quartier Villejean/Beaure-gard (sur le territoire prioritaire de Villejean, ce revenu est de 145 € mensuel).

Beauregard accueille cependant des ménages à faibles revenus : 265 ménages sont fortement dépendants des prestations Caf (plus de la moitié de leur revenu) et sur 407 ménages allocataires à bas revenus (<1 021 € - hors étudiants et 65 ans et plus), 217 sont des personnes sans enfants, 123 familles monoparentales (sur les 166 familles monoparentales de Beauregard) et 67 couples sans en-fants.

2 - Source : Insee/Apras – 2011- Revenu fiscal par unité de consommation déclaré hors prestations familiales et sans tenir compte des impôts.

Comparaison Beauregard/Rennes : âge, statut de logement, composition familiale, étrangers

Insee/Audiar/Apras 2011

Iris 1007

% - de 40 ans

%locataires

%Ménages

sans enfants

%Au moins

1 enfant de moins de 25

ans*

% naissances/

femmes de 15 à 44 ans

2013

%

0-2 ans

%au moins 4

pièces

% étrangers

Beauregard > Rennes 80 72 78 22 7,9 5,5 (Blosne 5,1)

7,1

Rennes 60 62 73 20 4,9 3,2 39 6,6

Beauregard < Rennes 24

* 7,9 % des femmes de 25 à 49 ans ont eu une naissance en 2013.

Comparaison Beauregard/Rennes (formation, catégories sociales)

Insee/Audiar/Apras 2011

% de bac et +

% infra CAP-BEP

%chômage

%ouvriers/employés

%des professions intermédiaires

% de cadres et professions

intellectuelles supérieures

dans population de 15 ans et + non scolarisée

Beauregard > Rennes 69 46 dont 32 employés

29,4

Rennes 57 26 14,8 45 dont 27 employés

26,2 24,8

Beauregard < Rennes 15 12,5 22,4

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 9AUDIAR septembre 2015

Les habitants de Beauregard viennent ma-joritairement de… Rennes L’offre importante de nouveaux logements accueille un peu plus de rennais que de non rennais (55 % des ménages de Beauregard en 2008 habitaient Rennes en 2003) et 45 % soit 1 310 ménages n’étaient pas rennais 5 ans avant).

Les ménages qui habitaient Rennes 5 ans avant étaient :

– Soit dans un logement différent (32 %). Ce sont des rennais dits « mobiles ». Leur part est plus importante qu’à Rennes (20 %). Il occupe le 1er rang des 27 sec-teurs rennais.

– Soit dans le même logement : 680 habitants étaient déjà à Beauregard dans le même logement (23  %). C’est la part la plus faible des 27 secteurs rennais. Ce chiffre est stable puisqu’en 2011, on retrouve 22 % de ménages de Beauregard installés dans le même loge-ment depuis 5 ans et plus (donnée Insee/Apras).

A peine un quart des Beauregardiens sont restés dans le même logement depuis plus de 5 ans 3 La faiblesse du nombre de rennais de Beauregard « stables » (23 % contre 48 % à Rennes) est liée à la jeu-nesse du quartier et de sa population :

– La forte part des nouveaux logements à Beauregard explique une partie de cet écart.

– L’âge du quartier : les tranches d’âge les plus stables à Rennes sont les 30-59 ans et ensuite les plus de 60 ans (33 %) mais on les retrouve en part encore plus

3 - Données Insee/Audiar – RGP – Données 2008 Beauregard et La lande du Breil.

importante dans les quartiers les plus anciens : Bourg Lévêque, Colombier, Sainte-Thérèse. Les personnes de cette tranche d’âge sont moins représentées à la Bellangrais, la Poterie, le Blosne et… Beauregard.

– La stabilité est moins importante dans le logement pour les plus jeunes et en particulier les jeunes adultes, ame-nés à adapter la taille du logement au nombre d’enfants (ou non encore fixés pour les jeunes de 18/24 ans). Leur importance à Beauregard explique donc struc-turellement que la stabilité soit moins forte que dans d’autres quartiers.

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Lieu d’habitation avant l’installation à Beauregard Lieu d’activité principale (y compris conjoints)

Soient 40 localisations recensées Soient 43 localisations recensées

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 10 septembre 2015 AUDIAR

UNE ILLUSTRATION DE PARCOURS RÉSIDENTIELS

Avant de s’installer à Beauregard, la plupart des personnes que nous avons rencontrées habitaient déjà à Rennes, notamment l’ouest rennais. Certaines personnes ont déjà occupé plusieurs logements à Beauregard. D’autres venaient de l’ouest de la métropole ou plus loin, de Saint-Brieuc, Vannes et Fougères.

Déménager, avant tout un besoin Dans l’enquête réalisée, le changement de la structure du ménage (concubinage, rupture de vie conjugale, naissance ou départ des enfants) est le principal facteur de déménagement. Concernant le logement, c’est la volonté d’accéder à la pro-priété, la qualité du logement ou des parties communes, de l’environnement du logement (insalubrité d’une cage d’esca-lier, insécurité ressentie dans un quartier, caractère peu fami-lial d’un autre) qui créent la recherche d’un nouveau logement. On trouve aussi comme motif, l’éloignement du travail (en dis-

tance et/ou en temps) ou le souhait de s’installer dans une ville plus dynamique au niveau économique. Plus rarement c’est l’éloignement de la famille qui incite au départ : ce n’est pas un déclencheur mais cela y contribue.

PREMIÈRE ÉTAPE Identifier les quartiers « possibles » : accessibilité au travail, logements disponibles et présence d’écoles et de commercesLa décision de déménager étant prise, le choix du quartier va passer par plusieurs prismes. Le premier facteur de choix pour le nouveau quartier est la proximité du lieu d’activité princi-pale – travail ou étude, ou du moins son accessibilité – avec la proximité du bus, du métro et de la rocade. De la même manière, certains expriment leur choix par la situation dans l’agglomération, « dans les quartiers nord ». Une grande partie travaille en effet au nord de Rennes (24 personnes/43 per-sonnes en emploi).La proximité d’écoles (élémentaire, collège, lycée), si elle ne

S’installer... rester à Beauregard ?

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Liste des quartiers identifiés comme possibles par les habitants enquêtés :

Locataires privés/Propriétaires

Locataires sociaux

Communes et quartiers nord

MontgermontSaint-GrégoireChevaignéMaurepas/Patton/La BellangeraisLongs-ChampsNord Saint-Martin /Route de Saint-MaloVillejean-BeauregardMoulin du Comte / Bourg-L’Evêque/La Touche

Maurepas/Patton/Bellangerais*Longs-Champs*

Villejean-BeauregardMoulin du Comte / Bourg-L’Evêque/La Touche

Centre-ville Centre-ville*

Communes et quartiers sud

Cleunay/Arsenal -Redon/ La CourrouzeLe Blosne

Cleunay/ Arsenal Redon/La CourrouzeLe BlosnePoterie*Saint-Jacques-de-la-Lande

* en gras les quartiers non proposés par les bailleurs.

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 11AUDIAR septembre 2015

constitue pas un motif d’installation, a pu agir comme un «  plus  » qui conforte le choix de Beauregard. Elle constitue probablement l’une des aménités contribuant à la qualité du quartier. Cette dernière a été largement citée par les habitants.

L’identification du quartier se fait aussi au vu de la disponibilité de logements dans le créneau recherché Les locataires sociaux ont une certaine vision du parc social mais surtout un choix limité à l’offre proposée. Ainsi, des lo-cataires sociaux auraient aimé aller au centre ville, à la Bellan-gerais, aux Longchamps mais le bailleur social n’a pas propo-sé de logement dans ces quartiers : « faut pas rêver », « les places sont chères ». La demande de changement ne semble

pas être traitée sur l’ensemble du parc social mais seulement chez le bailleur antérieur : « J’ai demandé à Espacil de changer et Espacil m’a proposé ». Nous avons noté qu’aucun locataire social n’a cité une commune hors Rennes comme destination possible.Pour les accédants à la propriété, Beauregard constitue un quartier propice car disposant d’une offre importante par rap-port à certains quartiers, avec des logements neufs. L’urgence (divorce, naissance, relogement) pour certains et la contrainte de l’attribution des logements sociaux pour beau-coup des habitants que nous avons rencontré font que l’arrivée sur un quartier s’est régulièrement opérée dans un panel de choix limité, voire par défaut.

DEUXIÈME ÉTAPE Arbitrer entre logement et quartierDes quartiers assez vite éliminésTrès peu de locataires privés et propriétaires souhaitent habi-ter à Maurepas, Villejean ou Le Blosne. Une personne n’a pas trouvé l’offre de logement neuf dans le secteur du Blosne où elle recherchait (hautes Ourmes). Une autre personne a trouvé les logements de Villejean « pourris, trop bruyants, vétustes, non isolés ».Pour les locataires sociaux, l’installation à Beauregard consti-tue le plus souvent un vrai choix dans la mesure où, connais-sant le parc social rennais et procédant par élimination, ils sou-haitaient souvent venir sur le quartier (seul le parc - réduit - du centre-ville aurait pu constituer une alternative plus appréciée).Le Blosne, Maurepas et Villejean figurent en tête de file des quartiers qu’ils ont cherché à éviter ou à quitter : la ZUP Sud, notamment Le Blosne, pour la qualité médiocre des logements et très majoritairement du fait d’une uniformité sociale, du « bordel permanent », d’une mauvaise ambiance vécue ou rap-portée. Maurepas est très stigmatisé par les locataires sociaux de Beauregard, le quartier souffre de sa réputation pour « sa promiscuité et son insécurité ». Villejean est considéré comme

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Motifs d’installation à Beauregard

Taille de police proportionnelle à la récurrence des motifs (soient 82 motifs)

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 12 septembre 2015 AUDIAR

quartier à éviter à tout prix. Par ailleurs une ancienne jacquo-landaise souhaitait en partir car « on est obligé d’avoir une voiture » pour cette maman qui était installée loin de l’école. En comparaison, Beauregard ap-parait …– Plus tranquille que Maurepas et

Les quartiers Sud– Moins « cité » : pas de tours,

des formes variées, – plus coloré que Villejean/Le

Blosne ou Maurepas/Saint-Jacques

– Plus beau que la Courrouze : « c’est moche », « tout en chan-tier en même temps », « trop haut, moins vert » et « j’ai visité, je me sentais perdue ».

– Plus neuf que la Bellangerais /Les longchamps/Saint-Martin– Plus confortable car des logements moins vétustes qu’au

Blosne et à Villejean– Moins cher et plus calme qu’en Centre ville– Plus accessible qu’au Centre ville (en voiture) et à la Bellan-

gerais.

VENIR À BEAUREGARD : SOUVENT UNE AMÉLIORATION, PEU DE DÉCEPTION Les habitants enquêtés estiment avoir eu une amélioration par rapport à leur situation antérieure ou au minimum un équiva-lent. On n’observe pas de différence selon les îlots.L’essentiel des motifs de satisfaction et d’amélioration porte sur les critères de recherche initiaux : la recherche d’un loge-ment plus adapté (plus grand ou plus petit) ou le rapproche-ment du travail (qui permet d’y aller à pied ou de le rejoindre facilement en bus ou en voiture). Une personne a pu obtenir un emploi fixe en ayant fait le choix d’un changement de ville.

Il semble que la qualité de vie du quartier comme la verdure, la présence du parc et la qualité du logement soient vécues comme un bonus un peu inattendu (car pas recherché).

A l’inverse, certains habitants, contents d’être à Beauregard, s’in-quiètent «… mais je trouve que le quartier se dégrade ».Les habitants contraints de ve-nir, dans l’urgence ou dans un contexte de rupture familiale n’ont pas souhaité comparer Beaure-

gard à leur situation antérieure. Ils considèrent que l’environ-nement n’est pas comparable : « ce n’est pas la campagne ici » ou « on ne peut pas comparer au centre-ville ». Les condi-tions d’arrivée dans le quartier dans un contexte de rupture et d’obligation de trouver un appartement et de quitter sa maison semblent déterminantes pour cette habitante « amélioration… ah non du tout du tout du tout… pas de maison, pas assez tranquille : bruit avenue de Cucillé tout près et immeubles très près les uns des autres, vis-à-vis direct sur les voisins ».

RESTER DANS LE QUARTIER EST UN OBJECTIF POUR LA PLUPART DES HABITANTS RENCONTRÉS

Un quartier qui contente une grande partie de ses habitantsLa plupart des habitants rencontrés souhaitent rester sur le quartier, tout simplement parce « qu’ils sont bien ici », parce qu’ils aiment le quartier et leur logement, pour les aménités du quartier, mais aussi par habitude et par aversion pour les déménagements. Certains pensent rester dans le même loge-ment et d’autres en changer pour trouver plus grand ou pour acheter.

« C’est quand même plus sympa d’avoir un quartier avec de petits immeubles où les gens se sentent bien. Du coup le quartier est bien entretenu ; c’est toujours plus attirant que les grandes tours »

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Motifs de refus des autres quartiers

Taille de police proportionnelle à la récurrence des motifs (soient 82 motifs)

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 13AUDIAR septembre 2015

Les locataires sociaux souhaitent tous rester sur le quartier (ou en partiraient contre leur gré), ils se disent satisfaits du quartier. Cet ancrage semble lié à leur vécu mais aussi à la connaissance du reste du parc locatif social : « Ils vont sans doute me reproposer Villejean et une fois qu’on a vécu à Beau-regard on ne peut plus retourner à Villejean ! (rires) Et après… Cleunay non, Maurepas non, qu’est ce qui reste ? »

Rester… si la qualité de vie du quartier se maintientBeaucoup d’habitants sont inquiets ou prédisent que le quar-tier va se dégrader. Ils partiraient si cette prédiction se réalisait, d’autres se disent prêts à suivre le mouvement et l’évoquent directement : « ce qui pourrait me faire partir, c’est trop de bordel ! ».

Partir probablement Partir du quartier est lié à un changement de statut familial ou professionnel. C’est un choix pour quelques habitants qui ressentent un sentiment de paupérisation, de détérioration de la sécurité et du calme dans le quartier.

Le modèle de la maison… mais rarement celui de « maison à la campagne »Parmi ceux qui quitteront délibérément le quartier, une partie achètera un appartement dans un autre quartier rennais et une fraction plus importante quitterait le quartier du fait de la volonté d’avoir une maison. Celle-ci semble liée à la présence d’un espace extérieur privatif connecté directement au loge-ment, notamment pour le jeu des enfants. Si une personne se dit prête à troquer la maison de ses rêves contre une grande terrasse (pourtant perçue comme un espace de jeux « trop risqué » par un autre), la générosité des espaces verts publics et des aires de jeux sur le quartier ne semble pas combler le « manque » du jardin. En plus d’un espace de jeux pour les

enfants, l’espace privatif intéresse pour potager, jardiner.  Le modèle de la maison à la campagne est rarement évoqué. Il correspond à de fervents « campagnards » qui n’ont pas été convaincus du slogan de certains promoteurs. Pour eux Beau-regard ce n’est pas la campagne.

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À l’échelle du quartier À l’échelle du logement

Les

plus

•Neuf,propre,lumineux•Commeunecommunepériphérique•Beau•Sérénité,calme•Aéré,vert,pastropdense•Biendesserviparlestransportsencommun•Pratique

•Neuf,contemporain•Lesterrasses•L’absencedevis-à-vis•L’absencedebruit•Labellevue•Leprix

Les + des + :•L’espacedeproximitéfermépourlesenfants•Leparkingaérienréservéauxrésidents

Les

moi

ns

Des atouts… fragiles•Unecompositionsocialemixtemaisharmonieuse…Undoutesur

la pérennité du « calme » dans le quartier•UnquartierDOR-VANT:Lemanqued’ambianceetdepetitsamé-

nagements•Lesnouvellesconstructionstrophautes,denses,rapprochées,

moins belles•Descomportementsinadaptés•L’incinérateur

Sur quelques sites :•Deslieuxanxiogènespourlesfemmes•Problèmedestationnementsurtoutvisiteurs

•Lesterrassesinutilisables•Lesvis-à-vis•Lebruit•L’absencedeparkingvisiteurs•Levoldevélos•Leturn-over(Nemours)

Principaux facteurs de satisfaction ou d’insatisfaction des habitants enquêtés

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 14 septembre 2015 AUDIAR

Des habitants contents d’être à Beauregard Le point de vue est quasiment unanime. « Je suis satisfait », « ça me va », « ça me convient », « Beauregard, j’adore ».Le bien-être semble lié à l’héritage vert du site, du terroir sur lequel s’est construit Beauregard, aux choix d’aménagement des urbanistes et à la modernité des logements. Les urbanistes de Beauregard s’exprimaient de la manière suivante en 2007 1 « Nous souhaitions faire le bonheur des gens en leur apportant beaucoup de végétal et une qualité de vie résidentielle ». Cet

1 - Séminaire des urbanistes animé par Xavier de Bontride - 2007.

objectif semble atteint en 2014 mais les nouvelles constructions sont ressenties comme porteuses de possibles ruptures.Le tableau ci-dessous présente les éléments qui confèrent au quartier son intérêt 2.

2 - Chaque élément du tableau est détaillé dans les pages suivantes.

Un quartier apprécié par ses habitants

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Le quartier de Beauregard dans son environnement urbain « on reste très proche de Rennes »

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 15AUDIAR septembre 2015

Un des motifs de satisfaction : être dans et en dehors de la villeBeauregard est entouré d’espaces non occupés le soir dès la fin des activités universitaires, hospitalières, ou commer-ciales. La carte ci-contre met en évidence l’éloignement de Beauregard d’autres quartiers d’habitat mais aussi les liens inter quartiers. Beauregard n’est pas isolé du fait de flux quotidiens importants de bus, de voitures, plus rarement de cyclistes mais surtout de piétons, aux heures de pointe. Ces flux sont aussi bien « entrants » que « sortants ». Viennent à Beauregard des salariés et des personnes en formation, jeunes et adultes, surtout le midi pour le déjeu-ner, les courses ou certains services. Cela est dû à la pré-

sence de plusieurs écoles en bordure de quartier : campus de la Harpe, écoles de travailleurs sociaux (Askoria) ou pa-ramédicaux... Le campus de la Lande du Breil accueille à lui seul 850 élèves et 100 professionnels... Dans l’autre sens, ce sont de jeunes lycéens et collégiens mais aussi des salariés qui sortent de Beauregard et pour se rendre dans les établissements de Villejean ou des zones d’activités. Cette situation donne aux habitants un senti-ment agréable d’être dans et hors de la ville : « On est en ville et on a l’impression d’être dans une commune périphé-rique de Rennes », « on reste très proche de Rennes », « c’est rapide d’aller à Rennes ».

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 16 septembre 2015 AUDIAR

MÊME S’IL N’Y A PAS D’AMBIANCE DE QUARTIER ET SI L’ANIMATION POURRAIT ÊTRE PLUS IMPORTANTE

Un quartier calme, beau« Ici c’est un beau quartier », « c’est un quartier neuf, propre, l’architecture est moderne ».C’est « calme », « tranquille », « reposant ».Ces adjectifs concernent l’absence de nuisances : « de bruit », « de violence », « de délinquance ». « Le calme : les gens qui viennent trouvent que c’est calme, c’est propre. Pourtant ici il y a du bruit tout le temps : la rocade tout le temps, la rue (rue Germain), mais ici on ne donne pas sur la rue, on est à l’écart ». La circulation, considérée comme « pas trop rapide » dans le cœur du quartier, concourt aussi à cette sérénité.

« Il y a de la végétation partout »L’urbanisme qui s’est appuyé sur la création d’un parc, le main-tien de chemins, de haies bocagères et une trame verte impor-tante, est plébiscité. Ces éléments sont considérés comme des points forts du quartier parce qu’ils créent un sentiment d’es-pace aéré qui équilibre l’importance du bâti « C’est quand même bien d’avoir un peu de verdure, parce que c’est vrai que sinon ça fait béton partout, donc c’est bien d’avoir des arbres », mais aussi de nature par la présence de « verdure », « végétation par-tout », « ce n’est pas que dans le parc, ici ce n’est pas urbain de base », « C’est assez diversifié au niveau nature, c’est bien le côté forêt qu’ils ont gardé. Il y a des petits jardins, le parc donc de la pelouse, et le bois à coté des balançoires : il y a un endroit où on peut passer et hop on a l’impression d’être en forêt ». Les arbres sont d’ailleurs cités explicitement comme éléments essentiels pour alimenter cette impression de nature. « La ver-dure ? Une ambiance de campagne, ils coupent l’herbe, ça sent bon le foin, ça rend le quartier agréable ».

Le terme « espaces verts » est très peu utilisé. A Beauregard, semble exister plutôt l’impression de nature et même parfois de « campagne ancienne ». Beauregard est préféré à Clémenceau où « ils ont tenté de mettre de la verdure, avenue Henri Fréville, au milieu ».

« On respire, on ne se sent pas enfermé »L’emplacement des bâtiments dans cette trame verte soutient l’impression de quartier aéré « les immeubles sont espacés, on respire » et fournit des avantages comme l’absence de vis-à-vis ou de nuisances sonores (grâce à l’espacement des immeubles) dans certains îlots face au parc rue Aurélie Nemours, « grâce aux chênes, on ne voit rien en face (îlot Germain)», « on ne se sent pas enfermé ». Mais ces aspects positifs ne sont plus por-tés sur les nouvelles constructions.

La proximité des commerces et des services, un atout de BeauregardC’est un point fort du quartier, au même titre que la nature et l’accessibilité aux transports. En fait ces trois volets rendent le quartier facile à vivre : « on a l’essentiel », « on a tout ici ». Il y a des services de santé, parfois jugés insuffisants : médecins « trop de monde pour le nombre d’habitants », la pharmacie « une seule ce n’est pas assez », les paramédicaux.Les habitants fréquentent souvent plusieurs commerces de la place Aulnette. Uniquement ces commerces pour certains « je fais toutes mes courses ici », très rarement pour d’autres. Mais ils sont nombreux à y aller plus qu’occasionnellement. La fré-quentation des commerces et du marché n’est pas négligeable. La qualité est plus souvent citée que les prix comme critère pour acheter sur la place Aulnette. Tel commerce « n’est pas bon, je vais ailleurs », « je vais au marché pour le fromage ». Ce mar-ché est jugé un peu insuffisant du point de vue du nombre de commerces « il manque de dynamisme » et de certains types de produits « il n’y a pas de légumes bios ». De même, une bouche-rie, une poste seraient appréciées dans le centre commercial.

Beauregard :on se sent bien

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 17AUDIAR septembre 2015

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D’Aulnette à Germain, le chemin croise le parking du Cadran

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 18 septembre 2015 AUDIAR

Les personnes enquêtées ont décrit et dessiné leurs dé-placements sur le plan du quartier. L’échange permet-tait de creuser le mode de déplacement et d’entendre les commentaires sur les motifs (loisirs, travail... ), les motivations (pourquoi utiliser la voiture, pourquoi prendre tel chemin).

L’ACCESSIBILITÉ À LA VILLE, AUX COMMUNES PÉRIPHÉRIQUES OU PLUS ÉLOIGNÉES EST UN POINT FORT DU QUARTIER, LARGEMENT PARTAGÉ PAR LES HABITANTS INTERROGÉS

En voiture, l’accessibilité à la rocade est appréciée « pour aller vite au travail ». « pour dégager », « pour sortir de la ville tous les week-ends ».Le centre-ville est considéré rapidement accessible : « il y a 15 mn pour aller à République (TC) », « je mets 30 mn pour aller au centre-ville à pied ». Quelques personnes expriment un regret : l’absence du mé-tro qui n’arrive pas à Beauregard « il ne manquait pas grand-chose, juste une station ». Il y a une incompréhension de la part de ces personnes sur l’absence de prolongement à Beau-regard.

Le bus « tout près » mais pas pour tous les îlotsCe sont surtout les transports en commun qui sont appréciés et fortement utilisés. Est mise en avant la proximité des arrêts de bus pour les adultes mais aussi les enfants concernés par le collège et le lycée et les loisirs avec les copains. « Le bus et le métro, c’est vraiment pas loin ». « Je reste ici pour les enfants (ados) qui se plaisent bien ici à cause des bus, ils peuvent aller partout ». La fréquence des bus est également appréciée « un

bus toutes les 10 mn » avec toutefois un inconvénient « avec le C4 c’est une régression, je ne sais pas à quelle heure passe le bus ». Une personne souligne le problème du feu trop long pour les bus au carrefour Bois labbé / Charles Tillon et inter-roge sur l’hypothèse de mettre un feu prioritaire.L’absence d’arrêt de bus pose problème aux habitants de Ma-dras, Janton, Meynier et dans le secteur Nord du parc, aux habitants de la rue André Malraux « je mets 10 mn pour aller à l’arrêt de bus ! ».

Dans le quartier c’est tout à piedQuel que soit leur îlot d’habitation, les personnes n’utilisent quasiment pas leur voiture, ni le vélo dans le quartier, ils vont à pied à Aulnette pour faire leurs courses, à l’école ou à la crèche, au parc, au Cadran, dans les aires de jeux, pour pro-mener le chien… pour aller prendre le bus. Les allées Est/Ouest du parc sont fréquentées pour les loisirs. Elles sont peu utilisées pour les circuits quotidiens.

Les chemins sont très utilisés par les habitants de certains ilotsDe Germain à Aulnette : plusieurs itinéraires entre voirie et chemins.Lecheminlelongdelaprairiepuislavoirie(parkings,rues). Les trajets empruntent les rues ou le parc (derrière le

Des déplacementsfaciles

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Rue Gaspard de Coligny empruntée à pied pour aller vers Grand Quartier

Avenue du Bois Labbé en semaine à 15h00

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 19AUDIAR septembre 2015

Frac), plus rarement la promenade ( Chouinard + chemin) sauf par très beau temps ou temps disponible. Le cheminement le plusdirectn’estpasleplusaisé(traverséedeparking).De Nemours ou Pané vers Aulnette : les chemins Nord/Sud. Les deux cheminements principaux sont très utilisés. Un point problématique est souligné par plusieurs personnes sur la rue Aurélie Nemours où le talus ne peut être franchi à pied bien qu’un autre chemin existe à 10 mètres. C’est autant la gêne qui s’exprime que l’incompréhension vis-à-vis des urbanistes. Ici la conservation du talus n’apparaît pas prioritaire aux yeux des pratiquants par rapport à l’usage. De fait, le talus est emprunté par les plus agiles et marqué par une dévégétalisation.De Gouges à l’école et à Aulnette : les différentes traver-sées piétonnes d’ilots sont utilisées et sont des conditions né-cessaires aux mamans pour laisser leurs enfants aller seuls à l’école. De Madras à Aulnette, la diversité des trajets est ap-préciée : « Je change de chemin selon l’humeur et les ren-contres : pour Aulnette il y a au moins 4 chemins différents ». Un autre habitant aime ces cheminements piétons « ça change tout ! Quand j’ai envie de passer sur le pont d’Avignon, je vais prendre le bus à Cucillé juste pour passer par là, parce qu’il y a plus de verdure en fait ».

Sortir du quartier à pied, faisable mais pas toujours agréableLes motifs pour aller à pied en dehors du quartier sont la pro-menade(occasionnelle,plutôtduweek-endoudesvacances),mais aussi les centres commerciaux (surtout Géant) et surtout le trajet vers Villejean (via l’avenue du Bois Labbé).Si des personnes aiment « aller vers le canal pour me prome-ner », la plupart des cheminements les plus utilisés sont les moins appréciés : – L’avenue du Bois Labbé, entre Cucillé et Villejean

Université. Ce tronçon est considéré peu agréable pour les piétons bien qu’énormément utilisé par les étudiants,

lycéens, salariés... « Pour aller vers la fac, je vais plus vite que le bus », « vers le centre-ville quand j’ai le temps » mais plusieurs personnes soulignent « le manque d’éclairage » qui induit éventuellement un conflit d’usage avec des cyclistes « qui ne voient pas les piétons ». Les personnes rencontrées ignorent généralement le chemin reliant l’avenue de Cucillé (face Aulnette) à l’avenue Charles Tillon. Nous avons donc essayé de l’emprunter : il est en fait difficile de cheminer car il n’y a aucune signalétique et le piéton est amené à contournerimmeublesetparkingssansêtresûrd’atteindreson point d’arrivée.

– Plusieurs personnes vont à pied « à Géant » de manière plus ou moins régulière et par beau temps (pas de pluie) du fait de la proximité : « on est aussi près de Géant que de Aulnette on met autant de temps pour aller de l’un à l’autre - Nemours  » ou parce qu’on a le temps. Mais « je le fais mais je n’aime pas le chemin » « c’est trop industriel ». Cela concerne le tronçon à l’est de la rue de la Robiquette mais aussi la partie Beauregardienne qui au moment de l’enquête est en travaux sur la rue Robert Duvivier. Les habitants em-pruntent la rue Gaspard de Coligny (cf. photo). Des habitants aiment se rendre à la boulangerie Ange (près du Mac Do) mais le cheminement est également peu agréable.

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Sortie de l’école

Parents, enfants, jeunes entre l’école et la place Aulnette, le midi

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 20 septembre 2015 AUDIAR

La voiture, surtout pour le travail, à Rennes ou ailleursBeauregard est le secteur de Rennes où les ménages dispo-sant de 2 voitures est parmi les plus élevés (22 % sans voiture à Beauregard en 2010 contre 28 % à Rennes). En proximi-té, l’usage de la voiture est occasionnel « pour les courses à Géant », Leclerc… ou pour le centre-ville, la piscine à Villejean. C’est principalement pour le travail qu’on se déplace en voiture, autant lorsque l’emploi est en dehors de Rennes (Cesson-Sé-vigné, Saint-Grégoire, Montgermont, Saint-Méen le-grand...) qu’à Rennes (Bréquigny, Beaulieu, Villejean, Nord Saint-Martin, Centre-ville). Pour Rennes, les personnes utilisent leur voiture parce que « c’est pratique », « rapide », « je fais ma feignante », « je peux me garer à mon travail ». Pour ces personnes (des femmes), les transports en commun sont possibles mais de-mandent des changements. Le fait d’avoir des horaires fractionnés ou décalés, voire plusieurs lieux de travail, incite à la recherche de moindres contraintes en ma-tière de déplacements. Une personne utilise sa voiture pour aller se garer à Villejean et y prendre le métro puis un bus. La voiture a pu être préférée au bus pour des raisons de confort : « moins bruyant, pas d’odeurs ». Le vélo et le bus sont également utilisés pour se rendre au travail à l’extérieur de Rennes (plutôt en proximité immédiate pour les usagers du vélo) mais très rarement.

Le vélo, rarement possédé et utilisé pour les loisirsLa majorité des personnes enquêtées ne possède pas de vélo ou seulement pour les enfants.Le vélo est essentiellement utilisé pour les loisirs « dans le quartier », « vers le Thabor », « vers notre jardin au-delà de la rocade », « vers Villejean, avec les enfants », « vers le canal », « vers Grand quartier ».Si quelques personnes utilisent leur vélo pour le travail, une autre utilise uniquement le vélostar.

La piste cyclable interroge : « est-ce vraiment une piste cy-clable dans la mesure où il faut s’arrêter tous les 100 m » et le quartier n’est pas considéré comme bien équipé mais ce n’est pas le seul obstacle à l’usage du vélo personnel. Dans chaque îlot étudié, les vols ont été évoqués par les ha-bitants rencontrés  : « ici de toute façon, il y a rien de prévu, j’utilise le vélostar car il y a trop de problèmes de vol et j’ai pas d’équipement de garde boue ».

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Parents, enfants, jeunes entre l’école et la place Aulnette, le midi

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 21AUDIAR septembre 2015

LES DÉPLACEMENTS ET LES ENFANTS

• Silesadultesdisentcirculeràpieddanslequartier,onobservetoutefoisuneexclusion:plusieursmamans

utilisent leur voiture « pour déposer la grande à l’école », « si il pleut », « en revenant du travail ». Ces per-

sonnes sont celles qui utilisent aussi leur voiture pour se rendre au travail et qui ont de jeunes enfants. C’est

une facilité dans l’organisation familiale, notamment quand on a 2 enfants et plus.

• Certainsaxesdecirculationconstituentdesbarrièrespourl’autonomiedesenfants:avenueduBoisLabbé,

rue Aurélie Nemours, le « rond-point » de la Cloustière. Ils sont jugés dangereux du fait de la trop grande ra-

pidité des voitures « des fous ».

• Al’inversecertainesruespeuventdélimiterunespaceoùlesenfantspeuventjouersansl’accompagnement

d’adultes sous condition de la compagnie d’un autre enfant. C’est le cas à proximité Nord du parc.

• Lesconditionssonttrèsprécisespourlaisser les enfants aller seuls à l’école, pratique appréciée des en-fants : Une habitante de l’îlot Gouges : « les enfants (maternelle et primaire) vont seuls à l’école en début d’après-midi parce que je suis à la maison et ce n’est pas risqué. Ils sont contents. Mais ce n’est pas possible le matin ni le soir car c’est la foule, les voitures vont trop vite, font des marches arrière... le midi les enfants traversent F. Prigent donc je les surveille (par la fenêtre) ensuite… ??? ». Une autre habitante de l’îlot Gouge

met une condition d’âge et de groupe « les enfants vont tout seul à l’école depuis cette année quand ils sont tous les 2 ou avec copains de l’îlot » (10 et 11 ans).

• Unehabitanteneveutpaslaissersesenfants :«non : kidnappeur, agresseur, chien, on est obligé d’y penser. J’accompagne mes enfants à l’école. Et de Janton vers l’école il y a un risque d’inattention donc de danger… Peut-être au collège… ». Pour une autre habitante, ses filles vont seules à l’école quand il fait jour. Elle hési-

tera à les mettre à la nouvelle école du fait de la traversée de la rue Aurélie Nemours.

• L’entréeaucollègesembleêtreunmomentpivot.LecollègeestàVillejean.Pouryallerlesenfantspeuvent

utiliser le bus/métro/vélo. Ce dernier mode n’est pas utilisé (essai mais danger). Donc les parents accom-

pagnent l’autonomie, les premiers déplacements : « la première fois je suis allée avec lui en bus, maintenant il y va seul et après le bus, il prend le métro, c’est son truc, il aime bien ».

• LePédibusestinconnudetouteslespersonnesrencontrées(ayantdesenfants),LetermemêmedePédibus

est ignoré. Une ligne a été créée mais ne fonctionne plus. L’entraide informelle de voisinage existe ponctuel-

lement à Gina Pané, pour accompagner les enfants à l’école. Spontanément, les parents interrogés dans les

focus groupes se projettent en tant que bénéficiaires du pédibus. Ce n’est qu’en leur demandant s’ils pour-

raient être accompagnateurs qu’ils se projettent (favorablement) dans cette fonction.

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LA PLACE AULNETTE : BEAUCOUP DE PASSAGE MAIS MANQUE D’ANIMATION

Skate, vélo, roller, trotinette...

Retour de collège, travail, courses... Place Aulnette

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 22 septembre 2015 AUDIAR

La place Aulnette est citée comme une belle place : « je l’aime bien ». C’est aussi cette place qui est citée comme lieu de convivialité du quartier.

Sa forme générale et son aménagement sont appréciés• La fontaine interroge quelques habitants sur le dan-

ger qu’elle représente « je mettrais bien une grille des-sus », « ça me stresse, il n’y a jamais eu d’accident ? », « comme on a la mauvaise habitude de textoter on risque de tomber et ça peut faire très mal ». Cepen-dant cette fontaine participe à la qualité de la place « la place est belle. Les petites conduites d’eau qu’ils ont faites ce n’est pas mal », «  la cascade d’eau qui est souvent en panne ce n’est pas top. Elle marche 1 fois sur trois c’est dommage parce que les architectes ils ont voulu faire quelque chose de sympa, c’est un peu laissé à l’abandon ».

• Ellemanqued’arbustesl’été.

• Elleest jugéeconvivialegrâceauxbancsoùonpeuts’asseoir, se poser et aux terrasses très fréquentées dès les beaux jours.

• Un autre point de conception est remarqué parquelques habitants « c’est très joli la diagonale, la perspective, l’éclairage des lampadaires, c’est classe, c’est chouette ».

• Sonemplacementpermetunusagepar tous leshabi-tants de Beauregard. Elle centralise la vie de Beauregard, c’est le lieu le plus souvent cité comme centre du quartier.

La place pour les achats d’appoint surtout mais pas seulement« On a notre dalle », « j’ai mon centre commercial ».

Quel que soit leur adresse, les habitants interrogés fréquentent les commerces. Si la plupart fré-quentent Géant ou plus souvent Leclerc ils utilisent tous le U express de la place Aulnette soit pour des achats d’appoint soit de manière régulière pour des produits de base. Mais l’offre de commerces est jugée décevante.

« On a l’essentiel sauf qu’ils ne s’ar-rangent pas à ouvrir tous en même temps. Du coup, on a trop sou-vent l’impression que c’est mort… Le dimanche matin si on a besoin d’aller au bureau de tabac et à la boulangerie – la boulangerie est ou-verte mais pas le bureau de tabac bah nous on va à Villejean. On a les commerces pour tout faire mais vu

qu’ils n’ouvrent pas en même temps on ne peut pas tout faire ».

Les motivations de certains commerçants pour s’installer dans les quartiers plutôt qu’au centre-ville (avoir plus de vie familiale) peuvent influer sur les périodes d’ouverture mais ne suffisent pas à expliquer la fermeture du week-end et du soir. Après avoir été ouvert 2 ans la brasserie le Beau Regard a fermé le samedi et n’assure plus qu’une soirée (salsa) par semaine. Pour un bar sans animation particulière, la clientèle de quartier, seule à fréquenter le bar le soir et le week-end, n’est pas suffisante. Beaucoup d’habitants partagent d’ailleurs ce constat.

La place Aulnette , une vraie place….« Elle est jolie, c’est une place bien faite ». Cette place est souvent citée comme centre du quartier, quel que

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Les achats du midi

Marché d’hiver

Terrasse en octobre

Repas au kebab

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 23AUDIAR septembre 2015

soit le lieu d’habitat, même si on ne la fréquente que de temps en temps. C’est un carrefour de multiples usages et usagers : les parents et enfants de l’école, les usagers du bus, sont les publics captifs mais la place draine plus largement les consommateurs, même occasionnels des commerces et des services de santé, l’école de conduite. Certains sont des habitants de Beauregard et d’autres sont les employés des administrations et centres de formation proches. Des personnes d’îlots différents in-diquent s’asseoir sur les bancs de la place. C’est plutôt occasionnel et une maman indique que ses enfants ai-ment y faire du vélo (pas de skate dans la pente du fait de la concurrence piétons).

Cette diversité d’usages possibles permet d’observer

des fréquentations significatives de la place sur des ho-raires assez étendus, entre 8 h 30 et 20 h 00 voire plus dans les beaux jours. Les pics de fréquentation du midi sont importants : salariés et jeunes étudiants se croisent. Les bancs sont utilisés pour pique-niquer mais aussi pour discuter entre copains.

Les plus grands des enfants s’y retrouvent pour faire du vélo et du skate ou bavarder. Ils semblent apprécier les moments de vie plus intense de la place comme le temps du marché.

… mais la place Aulnette n’est pas assez animée L’étude réalisée par TMO en 2014 concluait sur la place Aulnette « une place peu conviviale, de passage plus que rencontre ». Notre étude pondère ce constat car la rencontre est plutôt fréquente. Cependant malgré les passages importants observés, les rencontres qui s’y déroulent, les habitants trouvent cette place trop peu animée. Le marché manque de dynamisme, la seule ani-mation citée (appréciée) est celle réalisée par les com-merçants (font venir des ânes à l’occasion de Noël) ou la fête de quartier.

Les personnes rencontrées sont nombreuses à percevoir une certaine fragilité de cette place : « il y a quelque chose qui cloche ». Plusieurs problèmes sont cités : son emplacement (trop près de Géant) ? Les horaires (non harmonisés, fermeture du week-end) ? Les commerces (coût du loyer commercial inadapté, prix calé sur « les gens riches qui habitent Beauregard » et les personnes des administrations ? L’aménagement qui ne permet pas l’extension du marché ? Le manque d’animation ?

Le café et la place Aulnette, les autres res-tos de proximité : Une dizaine de personnes vont au bar, la brasserie (Le Beau Regard). C’est « le club » pour certains d’entre eux qui n’ont pas d’activité professionnelle permanente. Ils s’y rencontrent quasiment tous les jours. Pour les autres c’est plutôt occasionnel mais important car « c’est sym-pa, y a de l’animation ». Pour une personne c’est avec ses collègues d’une administration proche qu’elle se rend à la brasserie.

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Potager en rez-de-jardin - Nemours

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 24 septembre 2015 AUDIAR

L’enquête révèle une satisfaction générale des habi-tants, locataires comme propriétaires, pour leur loge-ment. Ce constat avait été fait également dans l’étude TMO-Dréal sur les écoquartiers.

« C’EST NEUF DONC C’EST PRÊT »

Avec le neuf on s’offre un logement d’architecture contem-poraine, en parfait état, qu’on a le plaisir d’être le premier à occuper,àsongoût (etceluidesontemps)etque l’onauramoins de mal à revendre, mais aussi :– le logement plus récent qui permet d’avoir un ascenseur ou

un respect des parties communes et où « tout est nickel » ;– le logement de rez-de-chaussée plus accessible aux per-

sonnes handicapées.

Bien agencé et un bon rapport qualité prixLes logements sont perçus comme de qualité. Ils offrent un agencement, des aménités et surtout la terrasse qui a pu dé-clencher un coup de cœur... Le tout pour un prix qui apparaît à beaucoup comme très raisonnable « Bonne taille et bon loyer (Nemours) ».Par rapport à leur ancien logement, les habitants apprécient :– une taille de logement plus grande et plus adaptée (assis-

tante maternelle qui bénéficie d’une pièce dédiée aux en-fants ce qui créé un bon critère pour les parents), « la grande pièce principale », « l’appartement est petit mais bien conçu (Gouges) », « les grandes chambres » ;

– « Le duplex (Gouges ouest) », « la cuisine à part (bien pour cuisine marocaine) », « la taille + la cuisine séparée décro-chage de l’immeuble : si je fais du bruit ils ne m’entendent pas (Madras) » ;

– les fenêtres non cachées par la végétation (Nemours) ;– « Très propre, pas d’humidité (Nemours) ».

La terrasse Tous les ménages interviewés sauf un disposent d’une ter-rasse généreuse (surfaces citées : de 9 m2 à 30 m2 – attique) ou de grands balcons (la largeur semblant faire la différence), parfois de deux. La plupart sont aménagés pour la détente (tables et chaises) sauf les balcons de l’immeuble Madras uti-lisés pour compenser l’absence de rangement.

– Comme dans l’étude TMO-Dréal sur Beauregard, et l’étude de l’Audiar « Diversité des modes d’habiter dans les com-munes de Rennes Métropole 3  », la présente enquête confirme l’importance des balcons et terrasses pour les habitants, comme une extension du logement. La terrasse constitue un lieu important de détente, c’est le premier es-pace extérieur où l’on se pose et où on a plaisir à être.

– Elles sont très utilisées l’été pour s’asseoir, papoter, se repo-ser, manger en famille ou même avec des amis mais aussi : potager, mettre une piscine pour petite fille, pour le chat, mettre un petit barbecue

– C’est le lieu où l’on fume. Et où cela peut poser problème si c’est le soir tard.

3 - Diversité des modes d’habiter dans les communes de Rennes Métropole. Novembre 2013. Collection «Observatoire de l’image sociale». Audiar.

Des logementsconfortables

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Rangement sur les balcons au Madras

Des îlots verts

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 25AUDIAR septembre 2015

– C’est aussi un lieu qui dispense de sortir, aller dehors : « on ne peut pas être sur la terrasse et dans le parc ».

Les plus :– La taille prime parfois sur l’orientation : «  on préfère le

balcon parce qu’il est plus grand », même s’il est sur l’ave-nue de Cucillé (l’immeuble bénéficie d’un retrait par rapport à la rue.

– Certaines ont une belle vue : sur le parc, la prairie.– « Avec la terrasse , c’est notre maison sur les toits, une petite

maison quoi ! ».Pour certaines personnes, la terrasse a déclenché l’achat.

Les moins : – L’attribution d’une fonction « débarras » aux balcons de Ma-

dras (pas de cave, parfois c’est le garage qui est lieu de stockage).

– Le balcon non couvert (Gouges ouest) qui empêche de s’y installer quand il pleut et suppose un nettoyage annuel contre la mousse.

L’absence de vis-à-vis : un point clé pour apprécier son logementLe vis-à-vis constitue un point cité par quasiment tous les mé-nages. L’absence de vis-à-vis est citée par beaucoup d’habi-tants comme un plus de leur appartement et presque tous les autres soulignent l’existence de vis-à-vis comme un problème : « on voit tout chez les voisins » « on a vu quelqu’un sortir de sa douche ». C’est le confort visuel qui fait le plus souvent l’objet de réactions mais le vis-à-vis est parfois une nuisance sonore.

L’effet « terrasse » renforce le sentiment de vis-à-vis :– le manque d’intimité visuelle est souvent cité, parfois com-

pensé par des aménagements : « je l’utilise plus fréquem-ment depuis que la haie est haute » ;

– le manque d’intimité lié à la proximité de terrasses des deux

côtés de la rue (Gina Pane) : « on ferme les volets pour ne pas voir et les fenêtres pour ne pas entendre ».

Le cœur d’îlot, quand il est de taille « suffisante » et végétalisé apporte un recul qui est apprécié pour limiter les vis-à-vis et pour avoir un sentiment de respiration : le cœur d’îlot est jugé « mieux qu’un mur de brique. Il y a un peu de verdure ». « Pas de vis-à-vis grâce à l’espace vert - Gouges Ouest », « c’est joli, c’est mignon au moins on n’a pas de vis-à-vis avec le voisi-nage - Gouges Ouest ». C’est également vrai sur l’îlot Germain et Primavera. Sur cet îlot, les habitants du rez-de-chaussée ressentent un manque d’intimité l’hiver.

Des logementsconfortables

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Jeux et repas en rez-de-jardin - Janton

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 26 septembre 2015 AUDIAR

Le bruit environnant et le bruit lié à l’immeublePresqu’au même niveau que le vis-à-vis, le bruit est considéré comme un facteur de bien-être quand il est faible qu’il soit intérieur : «  il est bien isolé phoniquement », « pas de bruit entre appartements comme aux Chalais », « on entend pas les voisins » ou extérieur « pas de bruit par rapport à Henri Freville, j’ai dû me réhabituer au calme », « pas de bruit : pas de voiture en bas de l’immeuble », « on n’est pas sur la rue » ce qui peut même constituer une condition d’achat. Le bruit est considéré comme une nuisance quand il est fort ou qu’il crée une intrusion dans la vie des gens. Dans ce cas c’est plutôt le bruit lié aux terrasses qui est considéré comme nui-sance « on entend ce qu’ils disent » « caisse de résonnance » « angle de bâtiment donc disposition favorise le bruit ». Cela peut concerner des bâtiments « en angle » ou des cœurs d’îlot sur lesquels donnent les chambres des uns et les terrasses sur pièce de vie des autres (Gouges), ou une distance insuffisante entre bâtiments (Gina Pane).

La vue est souvent très appréciée par les habitants logés le plus haut, à Madras mais aussi par des habitants de petits immeubles. Ils apprécient le coté végétal : La vue sur le parc de certains appartements de Nemours ou sur Gouges « vue 4ème étage donc arbres en arrière plan ». Ils apprécient aussi l’ouverture du champ visuel pour la vue sur la prairie des appartements Germain et de l’immeuble Madras « une vue formidable ».

L’exposition de l’appartement : très appréciée Les habitants citent comme élément de bien-être : « une lu-minosité triple exposition », « clair, bien exposé (Gouges)  », « sur mon balcon, j’ai le soleil le matin c’est beau (Madras) », le paysage calme (Madras), une « expo sud ouest sur parc (Nemours) ».

Le « top » Certains habitants disposent dans leur îlot d’espaces qu’ils re-pèrent presque comme un privilège, non qu’ils soient fortement utilisés, mais parce qu’ils donnent une qualité supplémentaire, des facilités de vie : cela concerne « le petit parc fermé pour les enfants»quisesituedansunîlotetdespetitsparkingsaériensprivatifs qui permettent de garer quelques véhicules (accès par badge assurant l’ouverture d’une barrière) sans avoir besoin de posersavoitureauparking.Untelparkingdansl’îlotGermain,a été aménagé par la copropriété afin qu’une personne handi-capée puisse y garer son camion.

UNE ARCHITECTURE ASSEZ NEUTRE MAIS UNE IMPRESSION DE FAIBLE QUALITÉ DU BÂTI

Le bâti ne donne pas lieu à beaucoup de commentaires sur les premières constructions. Sur le plan esthétique, les personnes qui s’expriment aiment le côté « petits immeubles », « pas trop carrés, pas comme des tours », « pas comme à Saint-Jacques, tout pareil », « c’est bien un peu de couleurs », « il n’y a pas de tâche dans le quartier. A part la tour verte, c’est harmonisé c’est bien, esthétiquement c’est beau », « la petite tour verte, ça choque au début mais on s’y fait ». « îlot Janton pas beau : l’immeuble un peu plus haut, avec des balcons verts un peu bizarres, c’est pas super jojo ».L’impression que le bâti ne va pas bien vieillir est assez souvent exprimée : « ce n’est pas durable ces constructions ». « D’une manière générale, je trouve que la qualité des équipements est supérieure à celle des logements (Gouges) ». Ces remarques portent sur les façades, dont certaines très récentes, sont déjà défraichies. Les habitants nous ont signalé que plusieurs im-meubles avaient des problèmes d’infiltrations ou autres symp-tômes et ont entrainé la mobilisation collective d’habitants.

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Se protéger des regards quand on est très proche d’une allée

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 27AUDIAR septembre 2015

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Courrir et lire - Automne 2014

LE PARC TRÈS APPRÉCIÉ MAIS MANQUE D’ATTRACTIVITÉ

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 28 septembre 2015 AUDIAR

Le parc donne lieu à de nombreuses paroles d’habitants.

– On l’aime, un peu, beaucoup… « c’est un mini central park », « c’est du bon travail », c’est même le seul lieu apprécié du quartier pour quelques habitants.

– Il a un grand rôle dans le sentiment de « respiration » du quartier. Il donne une sensation d’espace, et il com-pense « la densité d’habitations ». S’il n’existait pas, il manquerait, le quartier serait « trop béton », « moins verduré », « moins aéré ».

– Sa taille est jugée petite, au regard d’autres parcs : « ici c’est un petit parc », « ici ce n’est pas un parc comme aux Gayeulles », « le Thabor c’est un vrai parc, grand ».

– Les habitants le qualifient volontiers d’« agréable », « sympa », « calme et vert », « d’espace de détente », « adapté à tous les âges » d’autant qu’il est « bien en-tretenu », « les jardiniers s’en occupent bien ».

– Sa situation dans Beauregard est citée comme « cen-trale » sans toutefois faire « une rupture ». Cela est vrai le jour car la nuit, il est considéré comme « une barrière ». Sa position est aussi appréciée parce qu’on peut « y aller se détendre, pique-niquer sans être sous les fe-nêtres des voisins ».

– Sa forme est jugée fréquemment « trop linéaire », « trop rectiligne » même si une personne au contraire le trouve « comme un labyrinthe, il y a plein de petits chemins ».

– La nature : plusieurs éléments sont appréciés : il est « arboré », il y a « des grandes étendues d’herbe », « les cerisiers c’est super, j’achète plus de cerises », et « quand il est fleuri, il est magnifique, je vous assure ».

Le jumelage entre parc et aires de jeux : un lien essentielLe parc est incitatif pour la sortie des enfants : « Les aires

de jeux sans le parc, ce serait moins agréable », le parc est considéré « équilibré par les aires de jeux », « ce serait un problème pour les enfants si le parc n’existait pas ». Les parents aiment y aller avec les enfants et c’est le seul lieuoù lesenfantspeuvent faireduvéloetdu roller entoute sécurité.

Le parc comme lieu de balade, d’activités physiques, de découverte Toutes les personnes fréquentent le parc avec plus ou moins d’intensité.

Le périmètre du parc n’est pas précisément identifié. Les habitants interrogés distinguent souvent le parc (ouest du Frac) de la « prairie » (est du Frac). Celle-ci est peu utili-sée : une personne y promène son chien une autre va y jouer au ballon le week-end.

– La promenade domine. Elle est occasionnelle pour la moitié des personnes et plus régulière pour l’autre moitié du fait de la promenade des tous petits et des chiens. Pour certains elle est extrêmement rare (parfois aucune balade depuis plus d’un an).

– Un tiers des personnes indiquent se poser dans le parc pour le pique-nique, à l’apéro, d’y aller avec des amis ou des collègues. Quelques personnes font référence à la vie qui existe lors de ces pique-niques « on aime bien aller au parc quand il y a des fiestas, des barbecues », « c’est un peu le centre du quartier l’été », « y a toujours du monde quand on va pique-niquer le soir pendant la semaine : au moins 2/3 groupes », « on met les filets de volley, on met un barbecue, pétanque, bronzage et apéro pourquoi pas. On pique-nique sur les tables ou sur des nappes -Madras-jeunes enfants »

– Un tiers également utilise le parc pour jouer, essentiel-lement les aires de jeux d’enfants et plus rarement les « étendues de verdure » dans lesquelles ils jouent au frisbee,auballon,oùsur«l’aire des barbecues»oùilsjouent à la pétanque : « L’été on va au parc, pas dans les aires de jeux : on s’installe on ramène les jeux pour les enfants, on pique-nique. C’est avec les mamans de l’école ou le week-end en famille » (maman d’enfants de 3 à 8 ans et assistante maternelle). La promenade Chouinard est repérée par les parents (pas ceux de l’ouest du quartier) comme lieu idéal pour les enfants : pour faire de la trottinette, du skate, du vélo, du roller.

– Un tiers pratique le jogging dans le parc : ce sont plutôt des femmes qui courent avec des copines et de ma-nière régulière et semblent apprécier la distance. Une personne y pratique la marche nordique.

– Les personnes enquêtées sont très peu nombreuses à utiliser les appareils de Fitness et certains ne les uti-lisent pas car trop souples. Une personne suggère de mettre des appareils « plus durs » et « pour les bras » et une autre propose d’en installer dans la coulée verte.

– Le parc est également un lieu de découverte : des pa-

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Parc convivial- Automne 2014

Vélo dans le parc - Hiver 2015

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 29AUDIAR septembre 2015

rents s’y installent avec leurs enfants : « ils regardent les fleurs parce qu’il y a plein de fleurs, d’arbres, ça les fait apprendre (Gouges) ».

Des usages limités du fait de certaines ca-ractéristiques morphologiques mais aussi de son éclairage– La taille du parc, comme indiqué ci-dessus est jugée

petite par rapport à la représentation que se font les habitants qui l’expriment d’un « vrai parc » mais aussi parce qu’elle limite les usages « il est trop petit pour y faire quelque chose, on va aux Gayeulles », « on ne va pas y passer tous les weeks-ends », « j’y passerai pas ma vie. on peut faire une balade courte », « il est trop petit pour courir (ndlr : remarques formulées par des hommes) ».

– Malgré de nouvelles installations d’agrès, le parc est parfois considéré comme peu aménagé « il y a de l’espace ici, mais cela manque de «structures» » pour cette femme qui fréquente les espaces publics avec des enfants qu’elle garde. Certains habitants ne s’en plaignent pas et amènent leur équipement : Leur petit barbecue (les barbecues installés par la ville ont été re-tirés par cette dernière suite à des plaintes de riverains concernant le bruit créé le soir), le plaid, les ballons, les jeux pour les petits, et ils vont ailleurs pour disposer d’équipements plus attractifs.

– L’éclairage revient dans beaucoup d’entretiens. Prati-quement toujours pour souligner des manques plus ou moins gênants mais forgés par l’expérience : la gêne peut être contournée « il est mal éclairé le soir. Quand on revient de la maison du parc, on s’attend pour ren-trer à plusieurs », « il est mal éclairé le matin dans la partie basse, ma fille ne peut pas l’emprunter pour aller à l’école ». Une jeune fille ne veut plus aller pratiquer une activité à la maison du parc le soir.

Bien que fréquenté, le parc manque d’at-tractivité « Il n’est pas assez animé l’été », « On se lasse un peu d’y aller mais c’est facile ».

– C’est plus un parc de proximité qu’un parc pour les rennais : « Quelqu’un qui n’habite pas le quartier va pas se dire tiens je vais aller au parc de Beauregard ».

Le parc ne semble pas remplir pleinement certaines fonctions sociales recherchées dans les espaces publicsL’envied’allerdansunespaceoùl’onvacroiserdesgens,regarder des personnes jouer : des enfants, des adultes qui jouent à la pétanque, des personnes qui lisent, qui marchent, qui rigolent… est une fonction importante soit parce qu’elle rompt l’isolement ressenti par certaines per-sonnes, soit parce que cela change les idées, soit parce qu’on aime commenter la vie de nos semblables… cette envie n’est pas très présente dans le parc de Beaure-gard. Certaines personnes âgées vont plutôt s’installer

sur la place Aulnette aux heures « de pointe ». Le parc ne dispose pas de lieu vraiment identifié, intergénération-nel, pour être suffisamment fréquenté et donc répondre à cette attente. Ainsi est perçu le parc par une habitante : « je l’ai trouvé beau quand j’ai visité le quartier mais je n’y suis pas retournée. C’est trop calme c’est un peu plus sauvage qu’un parc. C’est totalement différent comme ambiance. Je n’ai pas été tentée d’y allée. Je ne sais pas pourquoi. Le fait que ce soit désert c’est peu attractif, pas de côté rassurant pourtant j’aime la nature, la forêt ».

La rencontre peut être une autre fonction pour un parc : s’y rendre en ayant quelques chances d’y retrouver une de ses connaissances car on sait qu’elle fréquente cet espace à une heure donnée, assez souvent ou tel jour, tel après-midi. C’est une forme de rencontre probable sans être prévue et qui permet de ne pas s’imposer. Le parc remplit-il cette fonction ? Des parents l’expriment pour les aires de jeux et des adultes aiment aller sur l’ex aire des « barbecues » qui joue un peu un rôle de regroupement, surtout organisé, même si c’est à la dernière minute on prépare un pique-nique au dernier moment pour se re-trouver à plusieurs femmes, couples, familles et plus rare-ment en pensant y retrouver quelqu’un « je vais au parc, y a des fiestas, c’est sympa ». En ce qui concerne la rencontre informelle de personnes qui ne se connaitraient pas « non ce n’est pas un lieu de rencontre », « non des personnes seules qui ne se connaitraient pas ce n’est pas au parc qu’elles vont faire des rencontres ».

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 30 septembre 2015 AUDIAR

DORTOIR ET VIVANT : PLUTÔT DORTOIR, RYTHMÉ PAR L’ACTIVITÉ SCOLAIRE ET LES SAISONS

Si certains habitants perçoivent une activité de plus en plus intense dans le quartier : « Il commence à y avoir pas mal de monde installés depuis un mo-ment sur le quartier, c’est comme ça que la vie se fait, il faut laisser le temps au temps ! » le plus souvent le quartier est qualifié de « plutôt dortoir » dans le sens où l’essentiel du quartier « n’a pas d’attracteur de vie » : au nord de Nemours : « c’est mort au nord », mais aussi à Germain, à l’ouest de Bois Labbé. « L’hiver c’est mort, c’est normal tout le monde se rentre ». Le soir « c’est ville morte » sauf quand les jours sont longs et qu’il fait beau au printemps, au début de l’été et de l’automne « les terrasses sont pleines, il y a de la vie».Pourleweek-end,il y a une impression de « ville morte » le samedi après-midi et le dimanche. Le bar est fermé. Mais pour les habitants de la rue de Nemours, le quartier est animé par les balades du dimanche dans le parc. Des habitants qui ne fréquentent pas la place Aulnette en semaine, trouvent qu’elle est animée le dimanche grâce à l’ouverture du supermarché : « c’est sympa, le dimanche matin sur la place Aulnette ». L’été, « pendant les vacances scolaires : il y a un peu plus de monde dans les aires de jeu et dans le parc ». Mais c’est néanmoins « très calme » à cette période et ressenti comme plutôt négatif.

Le quartier est rythmé sur l’année scolaire, il est considéré vivant à des moments précis : « à l’entrée et à la sortie de l’école ». Cela concerne les scolaires de l’école de Beauregard mais aussi des lycées et établissements voisins « qui viennent manger le midi dans le jardin d’enfants », « dans le parc », « sur

la place ». L’activité est aussi générée par les « personnes qui travaillent dans les administrations donc c’est leur quartier… comme moi ». Pour les habitants, ce qui rend « un peu vivant » le quartier, c’est aussi le passage des voitures sur l’avenue de Cucillé et l’avenue du Bois Labbé au moment de l’embauche. Ce sont également les passants sur des lieux bien précis comme le village Aulnette et les aires de jeux : « ici ce qui fait

vivant c’est la crèche, plus l’école, plus la place, plus les parcs avec les mamans et les vieux  ». Cette activité a pu surprendre certains habitants : « c’est mieux que pré-vu, je croyais qu’il n’y avait que des rues ici et en fait il y a des com-merces aussi », «  je suis surpris

dans le bon sens, il n’y a pas que des immeubles c’est peut-être qu’on est près de la place ».

Un manque d’ambiance Les personnes ne recherchent pas à Beauregard une anima-tion aussi importante qu’en centre-ville mais trouvent « qu’il n’y a pas d’ambiance de quartier ». « Les gens se croisent », « il y a des moments où il n’y a personne dans le parc ». Ce n’est pas forcément un problème mais un regret, l’envie d’un niveau supérieur d’activité.Et dans le nord du quartier, à Gina Pane, « on aimerait bien avoir notre place, l’idéal c’est notre Aulnette ici (la personne montre sur le plan l’angle Nemours/Dulac) ».

Des animations existent au moment des fêtes de Noël sur la place Aulnette avec les éclairages et des animations (ânes). « C’est sympa ». Il y a aussi la fête de la musique, la fête de Beauregard « le truc sur les étoiles » mais l’attente d’une animation plus importante est fréquente « un peu de vie ce ne serait pas désagréable, ça commence avec le Cadran », « ça se

Un quartier« Dor-Vant »*

VERS UN QUARTIER VIVANT « Il commence à y avoir pas mal de monde installé depuis un moment sur le quartier, c’est comme ça que la vie se fait, il faut laisser le temps au temps ! »

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« Papotage» à la sortie du Cadran

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 31AUDIAR septembre 2015

met en place » mais « on a attendu trop », « ce serait bien, des braderies, je les ferai mais y en a pas, tant pis ».Ce qui crée de la vie est donc apprécié. Une habitante cite comme points forts du quartier « Le Cadran, le Frac et tout ce qui a été mis en place pour donner de la vie ».L’absence d’objets pour se poser est fréquemment évoquée. « C’est pas vraiment convivial : Pas moyen de se poser entre le FRAC et la maison de quartier ».

LE CADRAN : UN ÉQUIPEMENT BIENVENULe Cadran a ouvert ses portes quelques semaines avant

l’enquête auprès des habitants. Près de la moitié des

habitants enquêtés ne connaissaient pas l’activité du

Cadran. L’inauguration a permis à certains de décou-

vrir cet équipement et quelques-uns étaient allés « voir sur Internet » mais ils sont nombreux à trouver qu’ils

manquent d’informations et à souhaiter en trouver au

café, par affiche, à la boulangerie etc… (Une seule per-

sonne dit qu’elle va aller voir les activités sur internet).

La plupart des personnes qui identifient le rôle du Ca-

dran trouve très positive l’arrivée de cet équipement

dans le quartier, plusieurs considèrent déjà le Cadran

comme une zone de convivialité ou un point fort du

quartier et d’autres pensent que le Cadran sera un lieu

de rencontre.

Les habitants non usagers identifient le Cadran comme

un équipement plutôt destiné aux enfants mais cer-

tains pensent qu’ils peuvent être concernés et qu’ils

vont « s’y inscrire », « y aller plus tard pour la retraite »,

« louer une salle pour une réunion de famille ». Une per-

sonne n’y trouve pas l’activité qui l’intéresse (local de

répétition pour musicien amateur).

Une petite dizaine de personnes interviewées ont d’ores

et déjà des activités au Cadran (chorale, art floral, ca-

poeira, danse, Amap, gym, informatique) soit du fait du

déplacement de certaines activités de la maison du parc

soit du fait d’une nouvelle offre.

L’architecture du cadran est rarement commentée : une

personne l’aime bien, une autre ne l’aime pas « ça dépa-reille avec le Frac, ils ont mis 50 matériaux ».

* Dor-Vant : Dortoir et vivant selon l’expression d’un habitant.

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Ilot Gouges

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 32 septembre 2015 AUDIAR

LA COMPOSITION SOCIALE DU QUARTIER EST RESSENTIE COMME HARMONIEUSE

« Familial», « jeune », « mixte », « cosmopolite », « il y a des populations différentes mais on voit que ça ne pose aucun pro-blème et que les gens cohabitent facilement, c’est agréable de voir que c’est possible », « les gens se saluent, ils font attention ». Un sentiment de sécurité domine : « il n’y a pas vraiment de lieux à éviter, à part la circulation, le quartier est assez calme quand même ». « Je me sens en sécurité à Beauregard », « un point fort du quartier c’est la sécurité » « ici c’est tranquille, pas de bruit et pas peur de rentrer le soir ».

Une habitante cite des problèmes de cohabitation : « Moi je suis dans le cas, je suis loin de ceux qui peuvent faire du bruit… bon c’est sûr que l’été j’entends, notamment les blacks ils parlent fort, comme chez eux ! Moi j’ai eu la chance d’aller en Afrique, c’est exactement ça, c’est l’Afrique chez nous !, j’ai deux voisins qui ont déménagé à cause de ça : ils ne supportaient pas la mixité – ils sont restés deux ans, ils ont revendu à cause de ça. Ils ne savaient pas… ».

Certains habitants citent des moments où il y a eu des pro-blèmes : un ménage bruyant, un groupe de jeunes qui interpelle les passants… mais il s’agit de problèmes passés, réglés.

Ce peut être cependant des problèmes plus importants, même s’ils sont rares : « ma fille s’est fait agressée », « je me suis fait agressée ». Il n’y a pas de référence à des problèmes perma-nents et récurrents mais plutôt à un risque de changement « j’ai un sentiment de sécurité mais j’ai peur que cela change ».

La référence au statut de locataire/propriétaire est fréquente Certains propriétaires associent aux locataires des comporte-ments spécifiques : Les locataires sont parfois considérés « moins précautionneux » que les propriétaires « nous, on prend

soin de notre bien, comme on est propriétaire, pour la vente ». « Tous les gens qui déménagent mettent leurs lits et ça c’est particulièrement les gens d’Aiguillon et Archipel, les locataires, ils ne prennent pas la peine d’emmener leurs meubles ». « À Aiguillon derrière, c’est un HLM, il y a des cas soc’, il y en a un… qui ouvre le garage à ses copains, ils font les cons, ils vident les extincteurs, régulièrement… le problème, c’est qu’ils salissent. C’est la détérioration que ça cause ». La présence ou non d’un concierge est relevée comme facteur de régulation : « Je pense qu’à côté il y a un concierge qui passe : il arrive à gérer des problèmes… là je ne pense pas qu’il y en ait et les problèmes ne sont pas gérés ».

Dans un îlot comme celui de la rue Aurélie Nemours, loca-taire signifie beaucoup de turn-over. Les ménages partent si quelque chose ne leur plait pas dans le quartier : « Je connais des gens qui sont partis à cause de l’école : il y a plus d’étran-gers que de français, puis c’est tellement surchargé… ».

Un locataire relève la différence de traitement des aménage-ments entre le logement social et le logement privé : « proprio = hortensias, locataires = herbe, c’est moins chic ». Un pro-priétaire est étonné que l’escalier de locataires ait des ma-tériaux de meilleure qualité que le sien : « ils ont des supers matériaux, mieux que chez nous, c’est bizarre vous ne trouvez pas ».

Un climat socialpaisible mais peu de liens entre habitants

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Place Aulnette

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 33AUDIAR septembre 2015

LES HABITANTS ONT PEU DE RELATIONS SOCIALES DANS LE QUARTIER

Nous nous concentrons ici uniquement sur les liens des per-sonnes enquêtées avec des habitants ou usagers de Beaure-gard. D’autres liens sociaux sont noués en dehors du quartier, sur d’autres territoires géographiques ou via des supports vir-tuels, des réseaux sociaux… Ils ont chacun leur importance. En proximité, les liens, même faibles, peuvent être considé-rés aussi importants que des liens dits « forts » au sein de la famille ou de groupes sociaux proches par l’âge, l’origine géographique, la catégorie sociale etc. Les caractéristiques des liens de proximité sont leur accessibilité directe, rapide, éventuellement improvisée. Ces liens sont des éléments du « faire société ».

Notre étude partage les constats déjà réalisés dans le cadre de l’étude menée par TMO-Dréal : « les relations dans le quartier sont cordiales et on note peu de liens amicaux. Les habitants acceptent le principe de mixité sociale tout en le pratiquant peu ».

CERTAINS HABITANTS ONT PEU DE LIENS SUR LE QUARTIER OU SEULEMENT DES « LIENS FAIBLES »

Quelques ménages ne connaissent personne dans le quartier et beaucoup ont seulement des connaissances : salutations de voisinage, des liens de politesse ou de cordialité (une ving-taine de ménages), on se croise, on se dit « bonjour/bonjour » et parfois quelques invitations « pour boire un pot, pas pour manger ».

A l’échelle du quartier, c’est leur fréquentation des commerces qui est citée comme occasion de « connaître » la boulangère, la caissière ou des usagers qui fréquentent les commerces aux mêmes heures qu’eux. Ces personnes ne leur sont donc pas inconnues. Ils les « reconnaissent ». Parfois des petites discussions peuvent s’engager au café, lors des activités (gym, etc), ou par l’intermédiaire des enfants. A l’échelle de l’ilot, « on se parle, on ne va pas jusqu’à s’inviter pour un repas ». Les oc-casions de croisement sont considérées rares : les personnes évoquent leur itinéraire le plus courant : garage-ascenseur-ap-partement sauf pour l’immeuble Madras où le hall est un lieu vivant à divers moments de la journée (l’immeuble constitue à lui seul un îlot). C’est l’ascenseur ou le chien, qui créent les occasions de croisements, des « bonjour/bonjour ». Il s’agit le plus souvent d’un très proche voisinage de palier ou d’escalier. Quand le lien se fait autour de la copropriété cela concerne un ou deux bâtiments. C’est l’îlot pour le compost (mais qui ne mobilise que quelques personnes). Cependant l’îlot n’est généralement pas ressenti comme un espace de relations à une exception près (Nemours – Jazz). Dans l’îlot Primavera, les habitants ne connaissent pas les limites de leur îlot qui ne fait donc pas cohésion sociale.

Au-delà des salutations, les personnes font quelques invita-tions « pour un pot » ou pratiquent une entraide en cas d’ab-

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Beauregard vu de l’immeuble Madras

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 34 septembre 2015 AUDIAR

sence pour « arroser les plantes », « prendre le courrier », être présent pour les enfants pendant une absence occasionnelle des parents.

Tous ces liens, bien que faibles, concourent à « une bonne ambiance », « c’est sympa », et à un affichage bienveillant « on affiche qu’on fait une crémaillère, un anniversaire et qu’il y aura un peu de bruit ».

Dans plusieurs immeubles, l’affichage est au contraire de la citation précédente, utilisé pour se plaindre du bruit, des problèmes de déchets, de salissures ou de l’encombrement des parties communes. Le lien direct ne semble pas privilégié comme modalité de régulation. Les expressions relevées sur les affichages peuvent parfois être peu bienveillantes ou même dénigrantes.

DES LIENS « FORTS », MAIS PEU NOMBREUX NI FRÉQUENTS

Les liens forts, c’est-à-dire des liens que les habitants déve-loppent dans des relations d’échanges, de partage d’activités (repas, sorties…) ou d’entraide significative, familiaux ou ami-caux sont très rares et peu denses à quelques exceptions : une habitante cite des liens forts « avec d’autres mamans de l’école. On fait tout en groupe ». L’immeuble Madras concentre des liens amicaux forts « on est comme une famille, on s’en-traide… », « on se remonte le moral, on s’entraide ». C’est le cas aussi de personnes fréquentant le café Le Beau Regard « le club ». Il peut aussi s’agir de liens noués dans une com-munauté « je connais bien la communauté musulmane, j’habite depuis longtemps sur Beauregard, on fait beaucoup de choses ensemble, on organise des loisirs régulièrement ».

Concernant la famille, les relations sont souvent estimées peu fréquentes il s’agit de liens familiaux avec un fils, une fille, une mère, des cousins. « J’ai une personne de ma famille qui tra-vaille ici, on se voit de temps en temps » et peu nombreuses.

Une petite dizaine de ménages ont des amis sur le quartier, très rarement dans leur îlot. Majoritairement, le quartier n’a pas été le théâtre de leur rencontre. Ce sont plutôt des per-sonnes qui sont venues vivre à Beauregard et se retrouvent. Comme pour les relations familiales, chaque ménage concerné n’a souvent qu’un seul ami à Beauregard.

Rares sont les ménages qui cumulent amis, famille et connais-sances.

Ces liens constituent un bonus pour ces ménages, pas forcé-ment indispensable mais c’est « rassurant », « bien pour les enfants, comme pour nous : imaginez passer deux heures sur une aire de jeux … ! », « c’est important d’avoir des relations « vraies » dans le quartier ».

AVOIR DES AMIS DANS LE QUARTIER, C’EST IMPORTANT

Quelques ménages considèrent que ce n’est pas important d’avoir de la famille à Beauregard, même si certains d’entre eux disent « je serais le plus heureux du monde si mon oncle était là » ou « « ce n’est pas indispensable mais ce serait sym-pa » quand d’autres estiment cette présence importante pour eux. La préférence va plutôt à la présence d’amis, une pré-sence non indispensable mais « sympa », « pratique, rassu-rante surtout pour les enfants car je travaille loin donc c’est rassurant de savoir que si j’ai un problème, il y a quelqu’un ici ». Certains ménages ne trouvent pas important cette présence « on a un réseau à Rennes » « … à Vannes ».

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Beauregard vu de l’immeuble Madras

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 35AUDIAR septembre 2015

LE QUARTIER EST-IL PROPICE AU LIEN ?

L’enquête relève une assez grande diversité sur ce sujet : soit les personnes trouvent Beauregard peu propice au lien, soit trouvent que « c’est pareil qu’ailleurs », « question d’état d’es-prit, d’ambiance », mais aucune personne ne trouve le quartier riche en opportunité de lien social.

L’école, le parc, les associations Vivre à Beauregard, Jeu de Beauregard, les activités, les bancs sur la place Aulnette, la copropriété sont cités comme facteurs de liens dans le quar-tier. Le compost est évoqué par une personne.

Plusieurs propos montrent un intérêt pour le renforcement des liens mais soulignent le manque de temps pour s’y consacrer. Le travail limite les contacts : « quand on travaille, on ne croise

pas ses voisins », comme la durée de présence dans le quar-tier : « on n’est là que depuis peu, un an et demi » ; « si on restait, on essaierait de se faire des amis ». Pourtant, nous ne relevons pas de différence notable sur le réseau relation-nel entre les plus anciens habitants (13 ans) et les personnes arrivées plus récemment (5 ans). Ainsi à Madras, les liens de voisinage semblent plus développés par de jeunes résidents que dans l’îlot Gouges Ouest avec de plus anciens résidents.

Selon les habitants enquêtés, l’absence de liens est aussi ex-pliquée par la configuration de l’habitat : le triptyque voiture/garage/ascenseur fait qu’on ne se croise pas. Le fait de n’avoir que des immeubles, constitue une autre explication.

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Alignements et Frac Les archives départementales

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 36 septembre 2015 AUDIAR

Trois équipements installés à Beauregard concernent une population plus large que celle du quartier : le Frac (Fond régional d’Art contemporain), les archives départemen-tales d’Ille et Vilaine et l’œuvre monumentale d’Aurélie Ne-mours : Les alignements du XXIème siècle.Bien que peu fréquentés par les beauregardiens, le Frac et les archives sont jugés intéressants pour l’image du quar-tier. La présence des alignements est moins consensuelle.

LE FRAC

L’immeuble du Frac est connu de tous et sa présence dans le quartier est jugée intéressante « pour faire connaitre Beaure-gard aux autres habitants ». Quand son architecture est évo-quée, c’est généralement parce que les habitants l’apprécient. « Un beau musée ». Un habitant trouve que les abords ne sont pas à la hauteur d’un équipement qui a mobilisé beaucoup d’argent : « ça n’a jamais été fini, c’est crassou, c’est dommage pour un beau musée ». La plupart des personnes enquêtées n’y sont jamais allées : « je n’aime pas l’art contemporain », « on n’y pense pas », « on dit qu’on va y aller » et beaucoup ignorent ce qui s’y déroule.

Les personnes qui ont fréquenté le Frac y sont allées une ou

deux fois sauf une étudiante qui a vu « toutes les expos ». Une personne précise qu’elle n’y serait jamais allée « s’il n’avait pas été dans le quartier ».

Usagers ou non, les habitants trouvent que l’équipement n’est pas assez ouvert sur le quartier et souhaitent y trouver de « petites activités ». Le manque d’information est souligné et concerne également le bar : « C’est ouvert à tous ? C’est ouvert quand ? ».

LES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES

Comme pour le Frac, l’immeuble est visible, l’affichage du mot « archives » permet d’identifier sa fonction mais beaucoup n’y voient pas de motif personnel de fréquentation. Certains igno-raient même son ouverture au public. Les Archives constituent un point fort du quartier, avec le Frac pour quelques personnes.Sa fréquentation est très faible parmi les personnes enquê-tées et très ponctuelle (1 ou 2 fois) pour une « expo photo  », « quelques expos et un film sur le quartier », « pour voir », « pour le boulot (Conseil général 35) et des expos ». Parmi ces usagers, on trouve surtout des habitants de l’îlot Germain, voisin.

Frac, archives,alignements

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Jeux dans les alignements

Cadran, alignements et Frac

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 37AUDIAR septembre 2015

LES ALIGNEMENTS DU XXI ÉME SIÉCLE D’AURÉLIE NEMOURS

Les alignements, à l’image des œuvres d’art en général, concentrent des réactions fortes, qu’elles soient positives ou négatives. Pour une personne « c’est le symbole du quartier ». Une autre en apprécie l’architecture, alors que certains ne l’ai-ment pas : « ça fait cimetière », « les barres », « les colonnes ». Ces dernières personnes nomment les alignements comme unpoint faibleduquartieretévoquent laquestionducoût :« argent jeté par les fenêtres », « fric jeté en l’air », « ils au-

raient pu faire des jeux éducatifs », « une fontaine », « des jeux pour les gamins ». L’observation du site permet d’ailleurs de voir fréquemment des enfants utiliser les alignements comme espace de jeu informel : des enfants de Beauregard ou des jeunes scolaires en attente de visite au Frac aiment s’y cacher, y courir…

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Pique-nique dans le parc en juin

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 38 septembre 2015 AUDIAR

Se détendreSe détendre : dans le quartier c’est la terrasse et le parcLes beauregardiens se posent avant tout sur leur terrasse pour se détendre : fumer, s’asseoir, lire, prendre un verre, seul ou avec des amis, manger, se reposer voire même faire un petit potager ou installer une piscine pour les petits-enfants. Toute la famille peut être concernée comme pour les prome-nades, les pique-niques et les jeux d’enfants dans le parc. On peut faire des jeux de ballon sur les « étendues de verdure ».Quelques personnes aiment aller jardiner, en bordure de quar-tier (Lande du Breil) dans un jardin plus campagnard que les jardins familiaux de Beauregard ou surtout « on peut y aller avec les enfants ». Pour des adultes sans enfants, le parc peut aussi être attractif

l’été « c’est un peu le centre du quartier » où on se réunit autour d’un barbecue. Le café le Beau Regard, seul à être ouvert en début de soirée est aussi un lieu apprécié et fréquenté par un tiers des interviewés (autant que le parc), parfois les fast food de proximité. Certains aiment aussi se poser sur les bancs de la place Aulnette.Le cœur d’îlot n’est quasiment pas utilisé par les adultes. Il est généralement concurrencé par la terrasse et certains n’ont pas envie d’être vus par leurs voisins.

Les familles vont aux Gayeulles et dans les parcs ludiques pour enfants, en dehors de RennesEn dehors du quartier, pour se détendre, c’est-à-dire se poser, se promener et jouer, les beauregardiens sortent du quartier pour chercher des jeux spécifiques, une pataugeoire au parc des Hautes Ourmes, de Bréquigny et à Cleunay, les jeux du parc de Maurepas... L’été ils plebiscitent le parc des Gayeulles et celui de Villejean pour les barbecues et la diversité des ac-tivités selon les âges. Les beauregardiens se déplacent aussi danslesgrandsparcs(JardinsdeBrocéliandeàBréal,Pikni-land à Vieux-Vy-sur-Couesnon…). La piscine de Châteaugiron est appréciée par une famille qui y va tous les jours « c’est su-per, on amène le pique-nique, les enfants sont dans l’eau toute la journée  ». Cette piscine est choisie car elle est la seule à proposer un bassin extérieur et des aménagements agréables pour les parents. Les étangs d’Apigné n’ont été cités qu’une seule fois, comme lieu à éviter « trop de monde ».

Les adultes sans enfants : en ville Les cafés du centre-ville et le Thabor sont des lieux fréquen-tés, quel que soit l’âge. De jeunes adultes donnent rendez-vous à leurs copains au Thabor « c’est pratique car on habite tous dans des quartiers différents » ou aux Gayeulles. Le canal Saint-Martin est un lieu de promenade et de jogging.

Les loisirs : ici et ailleurs

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Au Citystade, les plus jeunes s’amusent autour de la table de ping-pong

Athlé, sports co. au parc avec l’école « on va au plus près »

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 39AUDIAR septembre 2015

Activités physiquesAu Cadran, dans le parc, à la piscine de VillejeanLes beauregardiens interviewés commencent à faire des ac-tivités au Cadran pour eux et leurs enfants (capoeira, danse, gym). Ils apprécient ce nouveau lieu « avant c’était à Villejean ». Ils pratiquent le jogging dans le parc, surtout des femmes qui courent entre copines (du quartier ou non). La distance leur convient généralement. Le parc peut être aussi l’occa-sion de parties de foot au Citystade pour les enfants et parfois pourdesadultesquileweek-end«empêchent les enfants de jouer » à cet endroit. Les appareils de fitness sont utilisés mais jugés par certains « trop souples ». La piscine de Villejean est autant pratiquée que les autres piscines locales.

Les critères sont multiples pour choisir le lieu d’une activité physiqueLes choix des habitants semblent guidés par la connaissance qu’ils peuvent avoir des activités recherchées. Plusieurs expri-ment un manque de visibilité sur l’offre proposée par le Cadran. La spécialité et la disponibilité aux horaires possibles consti-tuent d’autres critères : la plongée à Bréquigny ou aux gayeulles mais pas à Villejean. La gym à la salle de sport de Grand quar-tier (horaires étendus). L’absence d’activité dans un périmètre de proximité peut entrainer l’abandon : « pas de skate ni ici ni à Villejean. Avant mon fils allait à la Poterie mais c’est très loin. Il a arrêté ». Le quartier pourrait être priorisé par beaucoup « ma fille faisait de la danse orientale à Villejean, je vais aller voir s’il y en a au Cadran ».Mais la proximité du lieu de travail, le lien amical ou familial peuvent entrer en ligne de compte de manière non négligeable « je fais du ping-pong avec mon frère à Beaulieu », « j’avais l’habitude d’aller là » et ensuite la qualité attendue « pour cou-rir, on va sur le Canal, ici au parc on tourne en rond ». Cet aspect concerne également les piscines pour les enfants  : Villejean l’hiver mais d’autres piscines l’été.

Se divertir : activités culturelles, bénévolat...Le cadran, la bibliothèque de Villejean, Cap Malo et le centre-villeLes critères de choix du lieu de pratiques culturelles sont proches de ceux présentés ci-dessus pour les pratiques spor-tives. A Beauregard, des habitants pratiquent l’art floral, la danse, le chant au Cadran, la salsa au Beau Regard, quelques activités pour adultes ont lieu à l’école. L’offre culturelle de type cinéma, bowling, théâtre n’existant pas à Beauregard avant l’enquête (démarrage de quelques spectacles au Cadran), les beauregardiens citent les cinémas delaMézièreenpriorité,pourleparkingnotammentetlamul-tiplicité de l’offre « le cinéma, puis le resto, puis le bowling et on peut se garer et se retrouver avec des amis qui viennent d’autres quartiers ». Le cinéville semble être apprécié des ado-lescents pour sa programmation.

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Royal Kids Montgermont Pikniland

Vieux-Vy-sur-Couesnon

Toboggan La Harpe

Parc de Villejean

Jeux Géant

Parc des Gayeulles

Woupi Cesson-Sévigné

Parc de Maurepas

Jardin de Brocéliande

Bréal-sous-Montfot

AnesSt-Jacques-de-la-

Lande

Familles

Familles : à éviter

Étangs d’Apigné

Adultes sans enfant

Canal St-Martin

Parc du Thabor

Cafésrestos

Pateaugeoire/Jeux

C. Géniaux

Pateaugeoire Bréquigny

Pateaugeoire Hautes Ourmes

SE DÉTENDRE EN DEHORS DE BEAUREGARD

Foot La Mézière

Marche nordique La Chapelle-des-Fougeretz

Aquatonic+Gym+Foot St-Grégoire

Piscine Villejean

Danse orientale Villejean

CPBVillejean

CourseCanal

St-Martin

Salle sportGrand Quartier

Ping-pongBeaulieu

Salle sportLongchamps

Piscine Châteaugiron

Piscine Gayeulles 2

RugbyBruz

ÉquitationBourgbarré

Rennes hors Beauregard

Hors Rennes

Hand CPBCleunay

HandC. Géniaux

Piscine Bréquigny

SkatePoterie

Ping-pongRapatelle

FAIRE DU SPORTEN DEHORS DE BEAUREGARD

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 40 septembre 2015 AUDIAR

DES LOISIRS EN DEHORS DU QUARTIERLes familles utilisent divers sites rennais pour diversifier les activités des enfants et pour s’adapter aux saisons (jeux d’été et lieux en cas de pluie)

Pour passer une journée conviviale en famille et avec des amis, les grands espaces de détente, rennais ou non sont très appréciés dès lors qu’ils permettent des activités pour enfants, jeunes et adultes : Gayeulles, Parc de Villejean mais aussi Jardins de Brocéliande…

Il semble que soient privilégiés les espaces déjà connus dans les quartiers précédents d’habitation et les sites du Nord de la métropole.

Pour les activités sportives et culturelles, c’est la dis-ponibilité de l’activité et son niveau de qualité (ex pis-cine) qui créent le lieu de pratique : si l’activité existe à Beauregard, c’est bien, sinon on va chercher l’activité ailleurs. Les opportunités amicales et familiales sont également importantes « je fais du ping-pong avec mon frère à Beaulieu ».

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Hors Rennes

SE DIVERTIREN DEHORS DE BEAUREGARD

CentreAvicenne

Champslibres

MusiqueMondo Bizzarro

UBUTNB

Cinéville Gaumont

Bibliothèque Villejean

Chorale et musique St-Grégoire

Cinéma et bowling

La Mézière

Rennes hors Beauregard

Royal Kids Montgermont Pikniland

Vieux-Vy-sur-Couesnon

Toboggan La Harpe

Parc de Villejean

Jeux Géant

Parc des Gayeulles

Woupi Cesson-Sévigné

Parc de Maurepas

Jardin de Brocéliande

Bréal-sous-Montfot

AnesSt-Jacques-de-la-

Lande

Familles

Familles : à éviter

Étangs d’Apigné

Adultes sans enfant

Canal St-Martin

Parc du Thabor

Cafésrestos

Pateaugeoire/Jeux

C. Géniaux

Pateaugeoire Bréquigny

Pateaugeoire Hautes Ourmes

SE DÉTENDRE EN DEHORS DE BEAUREGARD

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 41AUDIAR septembre 2015

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Vélo, skate sur la place Aulnette. « C’est mieux que taper tout seul dans un ballon en bas de chez soi »- Gouges

OÙ JOUENT LES ENFANTS DE BEAUREGARD ?

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 42 septembre 2015 AUDIAR

LES ACTIVITÉS ORGANISÉESLes enfants sont nombreux à Beauregard : 540 élèves scolarisés à la rentrée 2014 (en croissance continue) et des naissances importantes. Différentes approches sont menées dans le quartier en direction des enfants et des parents. Pour les plus jeunes, un pôle enfance parenta-lité accueille un espace jeux et organise un club de pa-rents et des temps d’information hebdomadaires autour du thème des nourrissons. Pour les plus grands, des activités de loisirs existent au Cadran et à l’école pour les 6-9 ans. Un espace parents fonctionne depuis sep-tembre 2014 une fois par semaine à l’école. Il a été mis en place suite à une demande importante d’échanges for-mulée par des parents et en lien avec le réseau réussite scolaire bien que le quartier ne soit pas en zone prioritaire. Un accompagnement à la scolarité est réalisé au Cadran pour les CM1/CM2. Vivre à Beauregard, les 3 regards, couleur bébé-couleur d’enfance et les services de la ville de Rennes interviennent pour l’une ou l’autre de ces ac-tivités.

LES LIEUX DU QUOTIDIENJouer dans les îlots : un aménagement minimal peut suffireLes cœurs d’îlots sont exceptionnellement utilisés pour jouer. Cela peut être dû à un certain vieillissement de l’îlot qui a entrainé la réduction du nombre de jeunes enfants : « ils sont tout seuls, ils s’ennuient – Gouges 4 », à l’ab-sence de vue sur l’îlot depuis une fenêtre de cuisine ou de salle, (qui ne permet pas la surveillance depuis le domi-cile) ou même de la préférence des enfants pour d’autres activités : ainsi des enfants de 8/10 ans ne veulent pas jouer au foot sur la pelouse de l’îlot « on préfère le vélo ». Ils iront sur la place Aulnette ou sur la butte du futur com-plexe sportif.

Le bruit est un autre motif pour ne pas laisser jouer les en-fants dans l’îlot : « mon fils ne joue pas dans l’îlot, il y a des bancs et personne n’y va, je crois que c’est interdit pour le bruit – Gina Pane  ». Aucun habitant ne s’appuie sur

4 - L’auteur de la citation est identifié par son îlot d’habitation.

des exemples de nuisances avérées. Plusieurs habitants évoquentletemps(apprécié)oùleursenfantsjouaientenbas, au foot « on était tranquilles les mamans, c’était bien pour surveiller les enfants de la terrasse. C’était un petit peu comme ça, protégé (Gouges) ».

La possibilité de fréquenter des aires de jeux ou le parc assez proches semble compenser l’absence de lieu d’hy-per-proximité mais pas pour tous : « dommage qu’il n’y ait pas un petit parc dans l’îlot, on est obligé d’aller au parc (Ge2) » Cela suppose d’accompagner les enfants.

Les usages de l’îlot sont donc occasionnels. Il en est ainsi de l’utilisation de la pelouse pour le foot lors des visites familiales, avec d’autres enfants (Gouges). Mais on note qu’un aménagement minimum peut satisfaire certains usages fréquents mais courts : une petite fille de 2 ans et demi joue dans l’îlot à l’occasion des déplacements de la maman : « pas de vrais jeux, des trucs en bois mais c’est bien pour monter, sauter… ce n’est pas bruyant. C’est bien parce qu’on peut les surveiller s’ils jouent en bas, mais ça résonne vite – Gouges ». Une autre femme indique que ses enfants jouent quand elle est en bas avec d’autres parents (fille trop jeune pour y jouer seule 7 ans). Une femme signale que les enfants de sa copine jouent dans l’ilot quand ils viennent chez elle : « avec un ballon, une poussette (jouet), des rollers, on ouvre la fenêtre on peut les surveiller- Nemours ».

Les aires de jeux plébiscitées (cf. carte)Elles sont souvent citées par les familles comme un point fort du quartier. Elles sont assez nombreuses pour que parents et jeunes enfants y trouvent leur compte. La di-versité est appréciée parce qu’elle permet le changement. Pour les parents, cela rend moins ennuyeux la sortie dans les parcs et pour les enfants cela multiplie la diversité des jeux, jugés généralement d’un intérêt limité « les jeux ne sont pas assez attractifs » mais ne sont pas non plus as-sez multi-âges et il est donc compliqué de satisfaire des enfants d’une même famille. De ce fait, les plus grands détournent des jeux et inventent des « parcours » : des itinéraires qui permettent de se mesurer entre enfants sur des challenges : sauter le plus loin à partir d’un jeu, courir sur des bancs, sauter sur une poubelle etc. Les enfants les plus grands se plaignent de connaître tous les jeux qu’ils fréquentent depuis leur plus jeune âge.

Les parents relèvent un manque d’équipements des aires de jeux comme des poubelles, des tables pour prendre le goûter mais trouvent des solutions, ils constatent qu’il manque de jeux ou d’espaces adaptés pour les « grands » : skate, vélo… notamment « pour les ados il y a rien » ou pour les enfants non accompagnés « manque d’espace pour jouer sans moi ». Les plus âgés utilisent un peu les agrès de fitness.

Les parents regrettent aussi l’absence d’espace cou-vert pour les jours de pluie. Certains se regroupent sous l’auvent extérieur de l’école, d’autres emmènent les en-fants « à l’aire de Géant ». Sinon, « quand il pleut, c’est la télé et les jeux vidéos ».

Quel que soit le domicile, les parents utilisent toutes les aires de jeux. Cependant les familles qui résident au nord

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 43AUDIAR septembre 2015

du parc (Gina Pane et Aurélie Nemours) fréquentent plus souvent les aires du parc que celles de l’école et du Centre commercial qui ne sont fréquentées qu’à l’occa-sion des sorties d’école.

Les aires de jeux sont surtout utilisés le soir après l’école et le mercredi. Comme les enfants doivent être accom-pagnés, les lieux sont vides en dehors de ces horaires captifs. Il y a peu d’autres publics : des personnes âgées mais, seulement lors de la présence des parents et en-fants.

Certains parents mais surtout les assistantes mater-nelles recherchent prioritairement des lieux sécurisés, c’est à dire des abords de jeux pas dangereux (maté-riaux souples ou sable, pas de bordures trop proches), et des espaces jeux fermés pour éviter que les enfants en sortent (surtout petits).

CHAQUE AIRE A SES AVANTAGES ET SES LIMITES

Très fréquentée après l’école, le mercredi et les va-cances scolaires – peu utilisée l’hiver sauf après l’école. Elle est appréciée quand on a des poussettes, et pour les petits. Selon un enfant de 8 ans « c’est pour les bébés ici » et selon sa maman « ils seraient plus interessés par un panier de basket, pour les mamans ça éviterait de courir d’une aire à l’autre ».

AVIS (des parents et assistantes maternelles)

- Peuvent grimper vers 3 ans sur les petits jeux.

- La structure et appréciée.

- Les enfants peuvent venir avec des pelles, creuser dans les copeaux.

- Des bancs très occupés, certains ne sont pas utili-sables (sève).

- Manque de jeux pour plus grands.

- Toilettes se trouvent de l’autre côté de la route.

- Manque un espace pour goûter.

L’aire de jeu de la rue Julie d’Angennes dite aire de «U express/Simply/SuperU/Aulnette»

Elle est très fréquentée. Il y a beaucoup de monde dès mars avril. Les jeux sont très utilisés. C’est le « camp de base pour les gouters ». C’est un lieu de rencontre important. Les collégiens anciens élèves de Sonia Delaunay y reviennent. cette aire est préférée l’hiver à l’aire du super U qui a trop de gadoue, mais délaissée l’été au-dessus de 25 degrés et surtout si on a des poussettes L’aire de jeu qui se situe dans l’école n’est pas utilisée le soir ni le Week-end soit parce que les personnes ne savent pas qu’elle est ouverte soit parce qu’elle est fermée.

AVIS (des parents et assistantes maternelles)

- Positionnement près de l’école ;

- Revêtement performant l’hiver ;

- Seule aire de jeu du quartier quand il pleut (auvent de l’école).

- Manque d’ombre ;

- Jeux saturés ;

- Manque de jeux pour les plus grands.

Aire dite de l’école, rue Marie Dorval

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 44 septembre 2015 AUDIAR

C’est une aire qui peut convenir à tous les âges. Les balançoires visent des très jeunes enfants et des moins jeunes. L’aire est attractive car elle permet de nombreuses activités dans l’espace boisé (monter aux arbres, faire des cabanes, « arriver à fond en vélo dans la descente ». C’est bien « cela aide les enfants à res-pecter la nature » mais ce n’est pas toujours le cas se-lon une riveraine. Très appréciée des parents qui « s’y trouvent bien » : beau paysage, coucher de soleil. Elle est très fréquentée et même trop  : queue aux balan-çoires, beaucoup de monde. Cela amène des parents à l’éviter ou à y aller à des horaires moins encombrés.

AVIS (des parents et assistantes maternelles)

- Tous les âges.

- Endroit agréable.

- Jeux qui permettent la prise de risques et l’apprentis-sage du respect de la nature.

- Pas de table pour les goûters.

- Les briquettes en bas des balançoires peuvent être dangereuses.

- Boueux.

- Manque de poubelles.

- Danger quand un enfant vient chercher des copeaux en bas de la balançoire.

L’aire des balançoires : la préférée

Cette aire est très attractive et très fréquentée par les habitants du nord du parc pour les tout petits et l’en-semble du quartier pour les adolescents. C’est un pas-sage obligé quand on a un enfant de plus de 8 ans et l’aire peut présenter une saturation (bancs, espaces verts proches des immeubles).

AVIS (des parents et assistantes maternelles)

Jeu collectif, concerne les 8 ans et plus.

- Manque de jeux pour les petits : détournement de la table de ping-pong.

- Manque de bancs pour les accompagnateurs.

Citystade

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Ouverte récemment au public, cette aire n’est pas en-core repérée par les parents qui ne fréquentaient pas auparavant la maison du parc.

Cette aire est évaluée par les parents pour un âge de « maximum 4/5 ans ». Elle n’est pas attractive, « on y va pour promener le chien mais pas pour les jeux, ni gre-nouille, ni rien - maman 4 enfants ». Le robinet d’eau donne lieu à des points de vue variés : gaspillage, sa-lissures, gadoue. La patouille peut déranger des as-sistantes maternelles qui doivent rendre les enfants propres. Après échange entre eux les parents pensent que l’idée de conserver un jeu d’eau est intéressante mais en améliorant l’aménagement. La  «  patouille » dans le sable leur paraissait moins gênante qu’ici dans la terre « ici, ça ne fait que salir les enfants »

AVIS (des parents et assistantes maternelles)

- « Micros » : très ludiques – permet le jeu à 2.

- Jeu d’équilibre apprécié mais trop petit.

- Parc fermé = pratique.

- Les enfants adorent jouer dans les haies.

- Passage tranquille entre l’aire des grenouilles et celle des balançoires est, les enfants peuvent le faire en vélo.

- Toboggan pas adapté aux grands (trop petit) ni aux 0-3 ans.

- Robinet est trop près du banc et la terre est trop gadouilleuse « les enfants adorent ! » mais trop salis-sant.

- Revêtement de sol ne permet pas de jeux dans l’en-semble de l’aire.

- Pas de table pour goûter, pique-nique.

- Jeux un peu abimés.

L’aire des grenouilles : peu intéres-sante Aire de jeux de la maison du parc

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LES ESPACES DE JEUX À BEAUREGARD

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 46 septembre 2015 AUDIAR

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 48 septembre 2015 AUDIAR

DE NOUVELLES CONSTRUCTIONS QUI INQUIÈTENTSelon notre enquête le sentiment de bien-être est quasi unanime à Beauregard mais des inquiétudes s’expriment. Elles ne sont cependant pas les mêmes qu’en 2004 où les craintes portaient sur la diminution de l’espace de campagne 1. Comme dans l’étude TMO-Dréal 2 les habitants de Beauregard évoquent les risques de perte d’harmonie du quartier liée aux nouvelles constructions (en 2014, lors de l’enquête, les chan-tiers étaient nombreux à Beauregard, entre la rue de Nemours et de la Robiquette notamment).

La quasi-totalité des habitants a pointé du doigt la densifica-tion à l’Est de l’avenue du Bois Labbé mais surtout au nord de la rue Aurélie Nemours. Les nouvelles constructions font parler beaucoup de personnes interrogées et inquiètent tous les habitants interviewés. Les habi-tants les plus inquiets habitent dans les îlots Nemours, Germain et Pane alors que les habitants des îlots Gouges n’expriment pas de craintes pour eux-mêmes mais compatissent plutôt avec les nouveaux habitants, qui pour eux auraient un cadre de vie moins agréable que le leur : « Nemours, de Coligny et la Ro-biquette c’est moche il n’y a pas d’espace de verdure, c’est d’un moche ».

Quelques personnes trouvent des points positifs à l’évolution du quartier : sur le plan esthétique, les nouvelles constructions peuvent être parfois jugées intéressantes, moins carrées. Les habitants apprécient la couleur et certains portent l’espoir d’un quartier plus vivant grâce à l’arrivée de nouveaux habitants.

1 Etude sociologique « Peuplement et perception du quartier » Zac de Beauregard - CERUR Juin 2004.2 Vie quotidienne dans les écoquartiers en Bretagne – Dréal –Etude réalisée par TMO en 2014.

LES HAUTEURS ET LA DENSITÉ NE SONT PAS COMPRISES Même si la nécessité de construire pour accueillir de nouveaux habitants est admise.

Des immeubles trop rapprochés et trop hauts en rupture avec l’esprit de départCes nouvelles constructions leurs apparaissent en rupture avec les précédentes et avec ce qu’ils considèrent comme l’identité du quartier (petits immeubles, verdure). Plusieurs personnes évoquent l’évolution du quartier au regard du projet initial : « Nous quand on a emménagé ici on nous a dit que ça allait rester un quartier résidentiel avec de petits immeubles et on voit qu’au fur et à mesure, finalement, il va y avoir de grands

immeubles - Nemours  », « C’est trop dense (Gina Pane)… Je ne sais pas ce qu’ils vont construire au bout, il y a quelque chose de très très grand, de 17 étages… C’est dommage, ça a été pensé donc il y a des raisons mais bon c’est un peu antinomique avec l’esprit au départ du quartier, ça

reste sur des petits collectifs pas trop haut et puis tout d’un coup… - Germain »

Les immeubles apparaissent à beaucoup trop hauts, trop rapprochés… « Les constructions : c’est trop, quand je vois tous les bâtiments juxtaposés, c’est trop collé, nous ici ça va mais par rapport aux bâtiments qu’ils construisent - Gouges 3 » « Beauregard, un amas d’immeubles, on a l’impression qu’ils ont essayé de mettre le plus de personnes au même endroit - Pane ».

« Mais enfin là c’est trop resserré. Pour eux (est Gina Pané) sans déconner c’est hyper serré, les gens ils doivent se sen-

3 L’auteur de la citation est identifié par son îlot d’habitation.

CRAINTE DE LA CITÉ « On sent que c’est vraiment différent de la première zone, ça évolue, plus ils bâtissent, plus ils bâtissent haut. Faudrait pas que ça se transforme en cité non plus, comme la ZUP Sud et tout ça… »

L’avenir du quartier

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 49AUDIAR septembre 2015

tir… c’est pire que nous. On ne s’attendait pas surtout à la hauteur : on ne pensait pas qu’ils allaient faire 6 étages les machins… quand on a vu ça monter on s’est dit « ohlala ». « Nous on se disait : ici c’est bien, on aura le coucher de soleil jusque tard bah niet parce qu’on a les bâtiments qui nous font de l’ombre - ouest Gina Pané ».

Moins de confort de vie : moins de verdure, de soleil…Il est fait état de la perte d’espaces considérés comme « de nature » par les habitants, ils ont peur d’un quartier « trop gris » mais ils comprennent d’une manière générale la nécessité de créer une offre supplémentaire de logements à Rennes : « Le fait que ça grandisse mais vraiment énormément pourrait peut-être faire que ça devienne un complexe trop gris, que ce soit trop plein d’appartements, là ça pourrait devenir gênant mais pour l’instant ça va - Nemours  ». La végétation est perçue comme un élément de distinction positive mais qui risque de s’atténuer « La végétation ça va, il y en a pas de trop, ils ont fait un effort… Parce qu’à terme ici ce sera comme la ZUP, ce sera immeuble, immeuble, immeuble - Madras », « Pas assez de verdure et plus assez de parcs et de choses comme ça… »

…manque d’intimité.La proximité des immeubles, les vis-à-vis sont perçue comme une promiscuité. Les habitants parlent surtout de la vie dans ces immeubles, se projettent à la place de ces nouveaux habi-tants qui « peuvent se passer le sel entre deux fenêtres » : « rue Nemours, là, les immeubles sont neufs on est d’accord mais ils sont les uns sur les autres là, je n’aime pas (Gina Pané) », « moi ça me gênerait d’habiter là, parce que vous ouvrez votre fenêtre le matin, il y a le voisin qui est juste à deux pas. On a droit à une certaine intimité, vous êtes obligés de fermer les rideaux parce que l’autre il est à 3 m » ; « Après la rue Aurélie Nemours ça veut dire le matin tu tires le rideau tu vois déjà ton voisin en face », « moi je n’aimerais pas être dans un bâtiment comme

ça », « j’ai été chez un ami qui habite là (Gina Pane), j’ai été sur la terrasse c’est dérangeant ».Un habitant de Nemours : « Du centre commercial jusqu’ici c’est bien mais, après, derrière (au nord de Nemours) c’est ser-ré... On mange avec les voisins. Je n’aimerai pas y habiter déjà ici pas de balcon mais là-bas oh non bah, jamais. On a des amis qui habitent là, ils sont chez les voisins ».

UNE CRAINTE DE DÉGRADATION DU VIVRE-ENSEMBLE

La peur des conflits, des dégradations, de délinquanceLe nombre d’habitants apparait trop important dans les nou-velles constructions pour conserver un bon niveau de tranquil-lité. Le risque de conflits leur semble plus grand.

« Potentiellement il y aura plus d’incivilités comme c’est pro-portionnel à la densité de population c’est normal - Germain », «  les endroits avec beaucoup de constructions ici (nord de la rue de Nemours - îlot Gina Pane), c’est peut-être un peu trop. C’est de la promiscuité qui rend difficile les relations - Ger-main ».

« Là-bas c’est chaud, les nouvelles constructions et là-bas aus-si par moments (vers nouvelle école Gina pane), il y a beaucoup de vols y paraît et vers l’avenue du Bois Labbé - Germain », « c’est des quartiers, ça fait Bunker un peu et tous les pauvres gamins que les parents ils ne sont pas là de la journée… les gamins du coup ils respectent rien, ils prennent leurs vélos, leurs skates etc... et les personnes âgées osent plus aller se promener par-là (rue Aurélie Nemours) ».

Pour les personnes qui habitent dans le premier îlot Gina Pane (est), l’arrivée des habitants du deuxième îlot (ouest) : « Le quartier ce n’est pas que je m’y sens mal, mais quand on est arrivés, il n’y avait pas trop trop de monde donc ça allait et en

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 50 septembre 2015 AUDIAR

fait plus le temps passe et plus je trouve que le quartier il se dégrade ».

Une autre personne exprime un sentiment d’«  envahisse-ment  ». Elle évoque les vis-à-vis, le fait de comprendre les conversations des habitants de l’immeuble d’en face. La crainte de problèmes de drogues : « On (moi et quelques locataires) a un peu peur que ça devienne Villejean 2 avec l’ap-parition de problèmes de drogues – Nemours », « on mesure les déplacements de Villejean à ici - Nemours », « on a un peu peur que ça devienne un ghetto, le terme est un peu fort - Gina Pane ». « Pour l‘instant je suis partie pour rester : ce qui pourrait m’en faire partir c’est trop de bordel. Régulière-ment il y a des bandes qui montent etc. surtout quand les gens là se sont installés, comme ils venaient de Villejean la plupart, tous leurs amis sont montés. Ah ! Le bordel ! ».

Un quartier trop peuplé pour avoir une vie de quartier et une interrogation sur le niveau d’équipements De nombreux habitants se de-mandent comment va fonctionner le quartier avec plus d’habitants « forcément plus il y a de monde, moins c’est facile de créer une vie de quartier - Germain» d’autant qu’ils ont déjà l’impression de manquer de quelques services que leur nombre requiert – Poste, Mairie etc. – et que les équipements leurs apparaissent parfois sous-dimensionnés notamment suite à la surcharge de l’école  : « Quand il sera fini, ce sera une vraie ville ! Ils ont intérêt à prévoir un très grand complexe sportif pour 20 000 personnes et pas qu’il soit trop petit dès le départ : l’école trop petite, le Cadran c’est déjà trop petit. Des lieux d’échanges pour les jeunes quand même - Nemours ».

UNE NOUVELLE IMAGE DU QUARTIER, UN QUARTIER PLUS POPULAIRE ?

Vers un quartier plus populaire, une cité, la zup bisLa densification est largement associée à des représentations sociales : l’avenir de Beauregard est peint par ses habitants comme celui d’une « cité », « la ZUP Bis dans quelques an-nées », « Villejean 2 ».Peur d’une ambiance moins agréable : « ça va, c’est bien. Après effectivement j’ai peur comme il y a trop de cités qu’il y

ait trop de monde, que ça fasse trop cité-cité, c’est de ça que j’ai peur, en fait pour l’avenir. Même quand on voit l’école, on voit qu’il y a beaucoup plus d’enfants, ils ont dû mettre des bungalows… voilà, on sent que pour l’avenir, ça va devenir un petit peu… - Germain ».

Une population HLM estimée en forte croissance et perçue assez négativement« Dans les nouveaux immeubles qui vont être construits, j’ai remarqué qu’il n’y avait que des HLM : Aiguillon qui va pas tarder à être fini et dans la rue Nemours il y a encore Aiguillon,

Habitation Familiale, Néotoa et encore un autre truc HLM… Je me dis si c’est pour qu’ils nous mettent des gens comme dans le nouvel immeuble là, ça va être une dégradation intense-Pane ».« La population ça change un petit peu quand même : toute la zone qui est de l’autre côté du parc c’était un peu plus trié... que les nouveaux habitants certains… c’est plus populaire quoi, ça tend plus à devenir populaire. Trop populaire à mon goût. Je trouve que ça change et pas dans le bon sens - Pane ».« Faudrait pas que ça se trans-forme en cité non plus, comme

la ZUP Sud et tout ça… au niveau des gens tout ça c’est quand même assez classe, déjà je vois une différence entre l’autre côté du parc et ici, après on verra… si ça devient comme Saint-Jacques et la Morinais tout ça… ce n’est pas top top. Après ils sont obligés de mettre un certain nombre de logements so-ciaux… ça ne m’inciterait pas à partir mais ça pourrait être moins agréable à vivre s’il y a des groupes dans le parc avec des cagoules et tout ça. Ça peut-être moins sympa  : moins familial… - Pane ».«  Les allées du jardin : c’est encore pire dans cette rési-dence-là : il y a vachement de cas soc’, elle est triste ils ont vraiment fait au moins cher. Il y a plein d’apparts qui ont dû être vidés… - Nemours ».

DEUX, VOIRE TROIS QUARTIERS

Le parc « ça fonctionne comme la Seine à Paris, rive droite, rive gauche ; ici au sud c’est le vieux quartier et au nord le quartier plus moderne mais moins animé ».La perception des habitants est que l’extension renforcerait une dualité déjà existante : « Je pense qu’en tant qu’habitants, on va vite se cantonner… enfin moi (îlot Germain) je me can-tonne vite au Parc, au Cadran, au centre commercial. Je n’ai

REGRET DE LA VERDURE ET APPRÉHENSION PAR RAPPORT AUX GRANDS IMMEUBLES « C’est une petite campagne dans la ville : c’est un aperçu général du quartier. Je ne sais pas ce que ça va devenir Beauregard dans 10 ans, j’ai de l’appréhension. […]. Ça perd son charme au niveau de la verdure : dès qu’il y a un petit coin de vert, oh bah tiens un immeuble. […] Et les immeubles ils sont grands ! Ça aurait été des petites maisons ça ne m’aurait pas dérangé ! »

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Îlot Gina Pane « Immeubles trop proches »

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 51AUDIAR septembre 2015

aucun intérêt à aller à l’autre bout du quartier (Morizot)… et pour les gens qui habitent là (nord Nemours), je pense que venir ici (Aulnette) ça commence à faire loin. Peut-être qu’une subdivision… Pour les gens qui habiteront au nord, je pense qu’ils iront surtout sur Grand Quartier. Quand il y a que des immeubles, qu’est-ce qui va vous inciter à aller par-là, moi je ne vais pas aller me balader au milieu des immeubles. Ça va faire deux quar-tiers au final, au nord et au sud du parc ». Les constructions de la zone Mori-sot jusqu’à Bois Labbé – Fernand Robert jusqu’à Maillols semblent trop excentrées à certains « J’ai eu le choix entre plusieurs programmes et on m’en a pro-posé là (Gina Pane) et j’ai l’impression que c’est un peu le bout du monde la zone là. Là je suis dans le cœur avec l’école, avec le FRAC avec la place Eugène bidule truc. Là c’est vraiment

dortoir, il ne se passe rien ».

Pour un habitant de Gouges, il y a selon lui plusieurs Beaure-gard : « au nord le quartier est mort, il n’y a pas de musique, c’est des petits vieux ». Dans la partie qu’il habite maintenant, « c’est différent », « il y a beaucoup de familles avec la crèche

et l’école, plus vivant avec à côté le petit parc pour les mamans et les plus vieux ». Un autre habitant de Gouges : « Je me dis qu’il y aura sûrement un autre centre plus centré sur la deuxième par-tie... Ça fera deux quartiers assez différents… ».

L’avenue André Musset est parfois perçue comme une fron-tière qui rend moins attractive la partie sud du parc « je n’aime pas la partie sud du parc, la route qui coupe et c’est pas amé-nagé, ça manque de vie ».

ANTICIPATION DE CONFLITS « Potentiellement il y aura plus d’incivilités comme c’est proportionnel à la densité de population c’est normal. »

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Ce que les habitants disent du projet urbain Les questions des habitants

• « Il va y avoir 13 000 à 15 000 habitants »,• « Je connais le nombre de logements à

construire parce que je suis déléguée à l’école »,

• « Ils vont encore construire »,• « Il va y avoir que des HLM ».

• Leshabitantsrepèrentqueleparcetlemaintien des trames bocagères sont des éléments du projet urbain.

• « Nombre d’habitants prévu ? »• « Jusqu’où ça va aller ? »• « En quelle année ce sera fini ? »• «J’ai manqué d’information sur l’immeuble voisin quand j’ai acheté,

je le voyais pas si près »• « Qu’est-ce qu’ils vont construire en face de la rue André Malraux ? »• « Est-ce qu’il va y avoir un nouveau centre commercial ? »• « Est-ce qu’il va y avoir de nouveaux services ? »• « Je ne sais pas ce qu’ils vont faire : l’extension de Géant ? des

commerces rue de la Robiquette ? »• « Il paraît que le bus va passer par là (rue de Nemours) : c’est à

partir de quand ? Quel bus ? Quel circuit ? »

• FRAC : « Le restaurant il est ouvert à tous ? »

• Chauffage : « Le chauffage, c’est du collectif mais je ne sais pas comment est produite l’énergie ».

• Cadran : « Je sais qu’Il y a un cadran solaire mais je ne comprends pas comment ça marche ! »

L’INFORMATION SUR LE PROJET URBAIN DU QUARTIER

Chantier de l’école Nelson Mandela - Juin 2015

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 52 septembre 2015 AUDIAR

La plupart des personnes enquêtées ne connait pas le projet urbain de Beauregard c’est-à-dire ses orientations d’aménagement. Quelques personnes ont pu être sensi-bilisées du fait de leur rencontre avec Vivre à Beauregard : Une personne est allée à des réunions d’urbanisme, une autre par exemple a participé à la mise en place du com-post et a ainsi découvert les intentions de développement durable.

Certaines intentions sont perçues sans être rapportées à une volonté des urbanistes : une habitante cite l’éclairage de la diagonale (sans évoquer l’orientation vers Saint-Me-laine), le point haut… « c’est magnifique ». Les habitants citent les belles vues sur la ville à partir des points hauts de Beauregard sans imaginer qu’elles ont été souhai-tées, respectées… L’avenir du quartier éveille la curiosité comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous.

Comment les personnes souhaiteraient-elles être informées ? Si certains habitants se déclarent « pas intéressés », d’autres se déclarent curieux et aimeraient avoir des informations sur l’aménagement du quartier. Le niveau d’information délivrée par la lettre de VAB (Vivre à Beau-regard) sur le quartier (constructions, nouveautés etc) ap-parait suffisant à ceux qui la lisent.

Certains pensent qu’en cherchant, ils devraient trouver des informations notamment sur Internet, sur le site de

la ville ou autres. Le support le plus souhaité serait un journal de quartier, avec des petits articles, des infos sur les activités, plus souvent cité que des réunions. Certains habitants proposent que le Cadran soit un relais d’infor-mation et même qu’on puisse y trouver dans le hall une maquette du quartier et des photos.

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 53AUDIAR septembre 2015

Conclusion

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QUELQUES USAGES ET RESSENTIS DANS LE QUARTIER DE BEAUREGARD(carte sensible établie à partir de paroles d’habitants)

LES ENSEIGNEMENTS DE L’ÉTUDE POUR L’AMÉNAGEMENT DES QUARTIERS

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 54 septembre 2015 AUDIAR

L’enquête auprès d’habitants de Beauregard ne saurait suf-fire à identifier l’ensemble des usages du quartier. La carte ci-dessous permet de visualiser quelques-uns des usages des différents espaces de Beauregard et du ressenti des habitants.

Elle permet aussi de repérer plusieurs points d’attention à tra-vailler lors de l’aménagement du quartier ou d’autres quartiers en vue de renforcer le confort de vie des habitants mais aussi des usagers.

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QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION POUR L’AMÉNAGEMENT DES QUARTIERS :

LES CONNEXIONS INTER QUARTIERS Renforcer l’aménagement des liaisons piétonnes et cyclables avec les quartiers voisins et les rendre lisibles. Notamment pour faciliter l’accueil des salariés, élèves, étudiants…

LES PETITS AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS Renforcer l’utilisation de l’espace public pour la rencontre (bancs, mobilier pour se poser, pour papoter…)

- Aux abords des lieux les plus fréquentés par les habitants du quartier.

- Sur les lieux fréquentés par les passagers du midi.

DES ÉQUIPEMENTS CULTURELS, ADMINISTRATIFS… PLUS OUVERTS

- Aménager les abords des équipements publics pour favoriser la rencontre : espaces, mobilier « à côté du Cadran, pas moyen de se poser ». Le bar-restaurant du Frac est inconnu de nombreux habitants.

- Approfondir la question des usages extérieurs des bâtiments socio-culturels (au moment de la pro-grammation des équipements) pour les activités culturelles, sociales, informelles.

VERS DES PÔLES DE QUARTIER PLUS MIXTES - Dans les nouveaux quartiers, réunir commerces, locaux et vitrines associatives, salles collectives

visibles pour des initiatives habitantes en lien avec les coopérations initiées sur les réseaux sociaux.

- Accompagner la mutation des centres existants vers cette mixité.

L’IMAGE DU QUARTIER- Imaginer des approches susceptibles de limiter les écarts entre l’image positive du quartier par ses

habitants et l’image négative portée par les non résidants (aménagements spécifiques, communica-tion…). L’offre de jeux originaux dans chaque quartier, peut y concourir.

- Créer des points de repères significatifs pour les entrées de quartier (pour éviter que les enseignes commerciales, la décheterie, ne soient des repères…) surtout pour les quartiers sans métro.

LES GRANDS ESPACES DE DÉTENTE « Aller aux Gayeulles, cela évite d’aller à Saint-Malo ». Interroger l’offre actuelle de lieux de détente pour permettre aux habitants de chaque quartier de disposer d’un lieu de plein air adapté à une journée de détente.

LE LOGEMENT ET SON ENVIRONNEMENT- Innovation : Des espaces extérieurs « faisant fonction » de jardin. Imaginer et expérimenter des

espaces remplissant les fonctions du jardin dans une certaine proximité des logements (parcs associés à un immeuble, à usage limité à des occupants).

DES ESPACES DE JEUX AMÉLIORÉS- Concevoir des aires de jeux multiages, attractives pour les adultes et faisant réseau.

- Équiper sommairement les abords des logements pour favoriser des pratiques ludiques de proximité (buttes, rondins de bois…).

- Jardins potagers : créer systématiquement la possibilité d’accueillir des enfants dans les jardins pota-gers collectifs.

- Une intimité suffisante : respecter une distance minimale entre immeubles.

- Des garages à vélos plus fiables.

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 55AUDIAR septembre 2015

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Localisation sur le plan Adresse Mois et Année d’arrivée à Beauregard Type de logement (nb de pièces, surface, …) Statut d’occupation : Locataire privé ou social/propriétaire occupant libre/aidé Nombre de personnes dans le logement

Situation familiale : Seul-e / En couple / En couple avec enfant(s) / Famille monoparentale / Colocation Profession et diplôme le plus élevé Profession du conjoint et diplôme le plus élevé Nombre d’enfants Age des occupants Nombre de voitures / Vélos /garages Adhérent Vivre à Beauregard ou Cadran

Avant d’habiter dans ce logement, où habitiez-vous ? Rennes : quel quartier Autre ville : Statut d’occupation : Locataire privé ou social/propriétaire occupant libre/aidé Pourquoi êtes-vous parti de votre ancien logement : quel a été le déclencheur ? Ecoute de la personne – Relance si nécessaire : Taille du logement inadaptée : Changement familial ? Qualité (sonore…) du logement insuffisante Coût du logement Environnement insatisfaisant Volonté de devenir propriétaire Localisation du logement inadaptée

Pourquoi êtes-vous venus vous installer à Beauregard ? Etiez-vous déjà venus dans le quartier avant de décider de vous y installer ? Aviez-vous une image du quartier quand vous avez décidé de changer de logement ? Si oui, laquelle ? Connaissiez-vous les grandes caractéristiques du projet pour Beauregard (énergie, DD, nature, …) ? Avez-vous spécifiquement choisi ce quartier ? Pourquoi ? Avez-vous hésité par rapport à d’autres quartiers ? Lesquels ? Est-ce que cela a été une amélioration de venir ici ? Pourquoi ? Pensez-vous changer de logement ? Dans combien de temps ? Pour quelle(s) raison(s) ? Pour quel type de logement : où, nb de pièces, prix ? Si oui, souhaiteriez-vous rester dans le quartier ? Pourquoi rester : proximité familiale, amicale, habitudes ? Pourquoi partir : quels avantages ailleurs ? A quelles conditions resteriez-vous à Beauregard ?

Aimez-vous l’îlot dans lequel vous habitez ? Qu’est-ce que vous aimez ? Qu’est-ce que vous n’aimez pas ? Suscitent-ils des réactions de la part de vos visiteurs ? Le fréquentez-vous ? Pourquoi ? Pourquoi pas ? Avez-vous un espace extérieur : balcon ? Terrasse ? Usages ? Avez-vous des relations de voisinage sur l’ilot : jamais /rarement /occasionnellement/souvent ? Qu’est-ce qui a déclenché le lien ? Y-a-t-il des difficultés pour la gestion de l’espace, relationnelles, bruit, accessibilité, jeux, stationnement ? Y-a-t-il eu des évolutions dans cet ilot depuis que vous y habitez ? Globalement, existe-t-il une bonne ou une mauvaise entente dans l’immeuble / entre les immeubles de l’îlot ? La mixité des statuts d’occupation dans l’îlot est-elle bénéfique / nuisible à ces relations ?

Que pensez-vous du quartier ? Dessinez les limites du quartier -Indiquez les lieux que vous ne connaissez pas dans le quartier - hachurage Quand vous indiquez à quelqu’un votre quartier, quels sont les points de repère que vous leur donnez ? Par rapport à l’image que vous aviez avant d’arriver : avez-vous été surpris, déçu ? Par quoi ? Etes-vous content d’être à Beauregard ? Qu’est-ce que vous appréciez dans ce quartier ? Quels sont selon vous les points forts du quartier ? Indiquez les sites / que vous aimez Est-ce lié à la végétation / nature / campagne ? Pourquoi cette impression : qu’est-ce qui fait nature / campagne : une impression générale, le parc, les chemins arborés, les jardins familiaux, l’horizon ? Est-ce bénéfique pour vous ou pour vos enfants ? Est-ce lié à une sensation de calme ? Pourquoi cette sensation : absence de bruit, quels bruits, quand, où, au niveau du logement, de l’immeuble, de l’îlot du quartier, de vos trajets, des espaces publics, des usages ? Est-ce bénéfique pour vous ou pour vos enfants ? Que pensez-vous de l’ambiance du quartier en général ? Comment la caractériseriez-vous ? - Le quartier est-il animé ? Est-ce un quartier vivant ou

un quartier dortoir ? Est-ce positif ou négatif pour vous?

- Quels sont les points faibles du quartier ? Indiquez les lieux que vous n’aimez pas , Indiquez les lieux que vous évitez

Que pensez-vous du parc ? Fréquentez-vous le parc : jamais, un peu, souvent ? A quelle fréquence ? Quand ? Pour faire quoi ? Avec qui (enfants, amis, seul, club sportif) ? Préciser lieux Aimez-vous le parc : pas du tout, un peu, moyen, beaucoup ? Pourquoi ? Et s’il n’existait pas : aimeriez-vous autant le quartier, où iriez-vous ? Que pensez-vous de sa conception générale et esthétique, de ses équipements, de son éclairage, de son entretien ?

GUIDE D’ENTRETIEN INDIVIDUEL

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 56 septembre 2015 AUDIAR

ANNEXE 1

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Comment vous déplacez-vous à l’intérieur du quartier ? Trajets sur le plan Quels moyens de transport utilisez-vous ? Pour aller où / pour faire quoi ? Pourquoi ? Est-ce que vous utilisez votre vélo pour des usages internes au quartier ? A quelle fréquence ? Pourquoi pas plus ? Utilisez-vous les cheminements piétons : jamais, rarement, souvent ? Pourquoi – pourquoi pas ? A quelle fréquence ? Quand ? Pour aller où / faire quoi ? Vous sentez-vous bien sur ces chemins : sécurité vis-à-vis de la voiture, insécurité selon des heures spécifiques ou des moyens de transport ?

Comment vous déplacez-vous le plus souvent

pour aller à l’extérieur du quartier ? Quels moyens de transport utilisez-vous ? Pour aller où / pour faire quoi ? Pourquoi ? Covoiturez-vous ? Précisez ? Ce covoiturage est-il une source de liens sociaux ?

Avez-vous des loisirs que vous exercez hors de chez-vous ? Lieux que vous pratiquez pour les promenades, sport, jeux, loisirs - Zones / les lieux que vous ne connaissez pas dans le quartier Quelles activités pratiquez-vous : sport dont piscine, musique, chant, loisirs manuels… ? Où ? Pourquoi là ? Ces activités existent elles sur le quartier ? Avez-vous l’intention de réaliser cette activité à Beauregard ? Vos critères de choix : proximité ? Qualité ? Amis ? Avez-vous une activité bénévole ? Si oui : sur le quartier de Beauregard ? Si pratique d’activité sur le quartier : avez-vous rencontré /noué des relations avec des habitants du quartier ? Etes-vous déjà allé au FRAC ? Aux archives, vous ou vos enfants ? Au cadran ? Que pensez-vous de ces équipements dans votre quartier ?

Où faîtes-vous vos achats ? Indiquez les commerces que vous pratiquez (y compris hors quartier)- Indiquez les zones / les lieux que vous ne connaissez pas dans le quartier Quels commerces usuels (alimentaires, marché, tabac, presse, boulangerie, pressing, pharmacie) fréquentez-vous ? Fréquentez-vous les commerces de la place Aulnette ou le marché ? Pourquoi – pourquoi pas (accessibilité ?) ? A quelle fréquence ? Comment vous y rendez-vous ? Quels services usuels fréquentez-vous (cafés, bars, restaurant, médecin, cinéma) ? Comment trouvez-vous l’offre de commerces et de services sur le quartier ? Si consommation sur le quartier : avez-vous rencontré / noué des relations avec des habitants du quartier ?

Liens sociaux Quelles sont les zones de convivialité dans le quartier : celles où les gens peuvent se rencontrer ? Connaissez-vous des habitants du quartier ? Comment /où les avez-vous rencontrés ? Avez-vous des membres de votre famille (élargie) présents sur le quartier ? Degré de parenté – hasard ou regroupement ? Est-ce important pour vous d’avoir des connaissances / de la famille sur le quartier ? Pourquoi (convivialité / soutien – éducation, parents âgés) ? Considérez-vous que le quartier soit propice aux rencontres de voisinage/amicales / aux rapprochements familiaux ? Pourquoi ? Sinon quels obstacles ?

Connaissez-vous le projet urbain du quartier Beauregard ? Savez-vous ce qui va encore changer dans le quartier ? Savez-vous comment va évoluer le quartier ? Savez-vous comment il sera quand ce sera « fini » ? Citez une orientation du projet Comment avez-vous les informations ? Aimeriez-vous avoir plus d’informations sur le projet ? Est-ce suffisant ? Quelles informations souhaiteriez-vous avoir ? Support ?

Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 57AUDIAR septembre 2015

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 58 septembre 2015 AUDIAR

ANNEXE 2

ÎLOT GOUGES (GO) EST - LOGEMENT PRIVÉ - 7 PERSONNES

ÂGENOMBRE D’ANNÉES À BEAUREGARD

STATUTENFANTS AU DOMICILE

PROFESSION ET CATÉGORIE SOCIALE

22 3,5 Locataire privé 0 Étudiant

21 1,5 Locataire privé 0 Étudiant

46 16 Propriétaire 1 Employé/ouvrier

23 2,5 Locataire privé (coloc)

0 Profession intermédiaire

31 6 Propriétaire 1 Chômeur

50 1,5 Locataire privé 2 Employé

50 < 1 Propriétaire 0 Chef d’entreprise

ÎLOT GOUGES (GOS) OUEST - LOGEMENT SOCIAL - 5 PERS.

ÂGENOMBRE D’ANNÉES À BEAUREGARD

STATUTENFANTS AU DOMICILE

PROFESSION ET CATÉGORIE SOCIALE

45 13 Locataire social 1 Ouvrier

48 13 Locataire social 0 Pas d’emploi*

29 5 Locataire social 4 Employé

30 2,5 Locataire social 3 Employé

47 9 Locataire social 3 Pas d’emploi** Handicapé

ÎLOT GERMAIN - LOGEMENT PRIVÉ - 5 PERSONNES

ÂGENOMBRE D’ANNÉES À BEAUREGARD

STATUTENFANTS AU DOMICILE

PROFESSION ET CATÉGORIE SOCIALE

51 6 Propriétaire 0 Technicien

34 4,5 Locataire privé 2 Employé

37 5,5 Propriétaire 0 Profession intermédiaire

32 <1 an Propriétaire 0 Chômeur

49 6 Propriétaire 2 Profession intermédiaire

PROFIL DES PERSONNES ENQUÊTÉES

MADRAS - LOGEMENT SOCIAL - 5 PERSONNES

ÂGENOMBRE D’ANNÉES À BEAUREGARD

STATUTENFANTS AU DOMICILE

PROFESSION ET CATÉGORIE SOCIALE

50 5 Locataire social 0 Pas d’emploi*

40 5 Locataire social 0 Pas d’emploi*

72 5 Locataire social 0 Retraité

25 5 Locataire social 0 Étudiant

33 5 Locataire social 2 Cadre supérieur* Handicapé

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Donner vie à la ville - Beauregard 2014 - Regards d’habitants 59AUDIAR septembre 2015

NEMOURS - LOGEMENT PRIVÉ ET SOCIAL - 7 PERSONNES

ÂGENOMBRE D’ANNÉES À BEAUREGARD

STATUTENFANTS AU DOMICILE

PROFESSION ET CATÉGORIE SOCIALE

48 5 Locataire social 0 Employé

65 5 Propriétaire 0 Retraité

30 5,5 Locataire social 0 Profession intermédiaire

30 2 Locataire privé 1 Profession intermédiaire

60 <1 an Locataire social 0 Employé

30 2 Locataire social 1 Employé

37 5,5 Propriétaire 2 Cadre supérieur

PANÉ - LOGEMENT PRIVÉ - 5 PERSONNES

ÂGENOMBRE D’ANNÉES À BEAUREGARD

STATUTENFANTS AU DOMICILE

PROFESSION ET CATÉGORIE SOCIALE

35 9 Propriétaire 0 Employé

34 7 Propriétaire 0 Employé

42 11 Propriétaire 0 Ouvrier

26 1 Locataire privé 0 Cadre supérieur

30 2 Locataire privé 0 Employé

AUTRES - 3 PERSONNES

ÂGENOMBRE D’ANNÉES À BEAUREGARD

STATUTENFANTS AU DOMICILE

PROFESSION ET CATÉGORIE SOCIALE

57 9 Locataire social 0 Chômeur

35 4 Propriétaire 0 Chômeur

35 3,5 Locataire privé 1 Employé

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ContactAnnaïg Hache02 99 01 86 56 [email protected]

PhotosAudiar

AGENCE D'URBANISMEET DE DÉVELOPPEMENT INTERCOMMUNAL

DE L'AGGLOMÉRATION RENNAISE

3 rue Geneviève de Gaulle-AnthoniozCS 40716 - 35207 RENNES Cedex 2T : 02 99 01 86 40 www.audiar.org 20

15-0

90-E

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