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Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiques

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Document sur les bonnes pratiques

en lien avec la directive européenne

sur les jardins zoologiques

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AVIS JURIDIQUE

Le présent document a été rédigé à la demande de la Commission européenne; néanmoins, il reflète uniquement les avis des auteurs et la Commission ne peut être tenue pour responsable de toute utilisation qui pourra être faite des informations qu’il contient. De plus amples informations sur l’Union européenne sont disponibles sur l’internet (http://www.europa.eu).

Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne, 2015 ISBN 978-92-79-49488-8 doi: 10.2779/247108

© Union européenne, 2015 Reproduction autorisée, moyennant mention de la source.

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Clause de non-responsabilité Le présent document est publié à titre informatif uniquement. Il n’en résulte aucune obligation pour les États membres ou les maîtres d’ouvrage des projets. L’interprétation définitive du droit de l’Union est la prérogative exclusive de la Cour de justice de l’Union européenne. Le présent document a été préparé au titre d’un contrat d’études pour la Commission européenne (070307/2012/635057/SER/B3). Le projet a été géré par VetEffecT Consultancy & Recruiting, sous la direction de Remco Schrijver et de Reina Sikkema. La coordinatrice de l’équipe de rédaction et de l’équipe d’experts du document était Myriam Rodríguez-Guerra d’Active Life Company. L’équipe de rédaction se composait de Myriam Rodríguez-Guerra, Vanessa Herranz Muñoz, Leonor Galhardo, María Fàbregas Hernández, avec les contributions de Reina Sikkema, Heather Bacon et Neil Smith. L’équipe d’experts comprenait également Michael Fielding, Guna Vitola, Endre Sós, Federico Guillén Salazar, John Fa. Les illustrations et graphiques du document ont été préparés par Vanessa Herranz Muñoz. Le document a été édité par David J. Dewar et Karen Meijer. L’image de la première page est de Vanessa Herranz Muñoz. La gestion du contrat d’études et la supervision du projet au sein de la DG Environnement (unité Nature) ont été menées par Jorge Savio et Micheal O’Briain.

Remerciements De nombreux acteurs et experts ont participé à l’élaboration du présent document sur les bonnes pratiques

en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiques. Un groupe de liaison des parties prenantes,

mis en place dans le cadre du contrat d’études, a notamment contribué à alimenter et à structurer cet

ouvrage.

Ce groupe se compose des membres suivants: Dalia Conde (centre Max-Planck Odense, université du

Danemark du Sud), Daniel Turner (Born Free Foundation, Royaume-Uni), David Field (Zoological Society of

London, Royaume-Uni), Gita Strode (Agence de conservation de la nature, ministère de l’environnement,

Lettonie), Jane Withey (ministère britannique de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales,

chargée de la biodiversité, Royaume-Uni), Lesley Dickie (Association européenne des zoos et aquariums),

Philip McGowan (Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN), Silvia Peeva (Agence de sécurité

des aliments, ministère de l’agriculture, Bulgarie), Stacy McLennan (Eurogroup for Animals), Zjef Pereboom

(Centre pour la recherche et la conservation, Société royale de zoologie d’Anvers, Belgique)

Les personnes suivantes sont également grandement remerciées pour leurs contributions: Aija Pupina (zoo

de Latgale, Lettonie), Carlos Ibero Solana (Atecma), Chris Draper (Born Free Foundation, Royaume-Uni),

Claudia Gili (Acquaria di Genova, Italie), Dana Bedzdickova (Stichting AAP, Pays-Bas), David Van Gennep

(Stichting AAP, Pays-Bas), Eckhard Wiesenthal (Deutscher Wildgehegeverband DWV, Allemagne), Emilio

Virgós (URJC, SECEM, Espagne), Geert Jorkers (Stichting AAP, Pays-Bas), Ido Toxopeus, Íñigo Sánchez

(Zoo Jerez, Espagne), João Loureiro (Instituto de Conservação da Natureza, Biodiversidade e Florestas,

Portugal), Kay Farmer (EARS), Margaret Whittaker (Active Environments, États-Unis), Maria da Conceição

Blasques (Direção Geral de Alimentação e Veterinária, Portugal), Maria Jorge Antunes Correia (Direção

Geral de Alimentação e Veterinária, Portugal), Mark Kingston Jones (Howletts, Royaume-Uni), Miguel Angel

Quevedo (Zoo Jerez, Espagne), Mihails Pupins (zoo de Latgale, Lettonie), Miklós Persányi (Fédération

hongroise de zoologie), Núria Baylina (Oceanário de Lisboa, Portugal), Olga Martin (Stichting AAP, Pays-

Bas), Pascale Wiesenthal (Deutscher Wildgehegeverband DWV, Allemagne), Piero Genovesi [président de

la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN, groupe de spécialistes des espèces envahissantes,

et agent principal de la conservation à l’ISPRA (Institut pour la protection et la recherche environnementale,

Italie)], Riccardo Scalera (chargé de programme, Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN,

groupe de spécialistes des espèces envahissantes), Romain Pizzi, Société royale de zoologie d’Écosse,

Royaume-Uni, Simonyi Gábor (zoo de Budapest, Hongrie), Usukhjargal Dorj (parc national d’Hustai,

Mongolie), Valerie Hare (Shape of Enrichment, États-Unis)

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Table des matières

Acronymes et abréviations .................................................................. 8

Objectif du présent document sur les bonnes pratiques ...................... 2

1 Contexte ........................................................................................ 4

1.1 Introduction .............................................................................................. 4

1.2 Bref historique des jardins zoologiques ................................................... 5

1.3 Cadre de la directive sur les jardins zoologiques ..................................... 6

1.4 Objectif et champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques8

1.4.1 Article premier - Objet ............................................................................................ 8

1.4.2 Article 2 - Champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques ........... 9

2 Exigences applicables aux jardins zoologiques ........................... 14

2.1. Introduction – Mesures de conservation (article 3) ................................ 14

2.2. Article 3, premier tiret - Conservation, recherche et formation ............... 15

2.2.1. Champ d’application ............................................................................................. 15

2.2.2. Comment les jardins zoologiques contribuent-ils à la conservation de la diversité

biologique? ..................................................................................................................... 16

2.2.3 Mesures de conservation ..................................................................................... 17

2.2.4. La conservation en action .................................................................................... 20

2.3 Article 3, deuxième tiret - Éducation et sensibilisation du public ............ 32

2.3.1 Champ d’application ............................................................................................. 32

2.3.2 Comment les jardins zoologiques éduquent-ils et sensibilisent-ils le public? ...... 33

2.3.3 L’éducation en action dans les jardins zoologiques ............................................. 34

2.3.4 Outils: le rôle éducatif des jardins zoologiques .................................................... 36

2.4 Article 3, troisième tiret - Détention des animaux ................................... 41

2.4.1 Champ d’application ............................................................................................. 41

2.4.2 Hébergement ........................................................................................................ 42

2.4.3 Enrichissement ..................................................................................................... 45

2.4.4 Gestion des animaux............................................................................................ 47

2.5 Article 3, quatrième tiret - Empêcher que les animaux ne s’échappent et

empêcher l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs .................... 57

2.5.1 Champ d’application ............................................................................................. 57

2.5.2 Empêcher que les animaux ne s’échappent ........................................................ 59

2.5.3 Empêcher l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs ................................. 65

2.6 Article 3, cinquième tiret - Tenue de registres ........................................ 67

2.6.1 Champ d’application ............................................................................................. 67

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2.6.2 Quels registres le jardin zoologique devrait-il tenir concernant sa collection d’animaux?

68

2.6.3 Importance de tenir des registres complets, exacts et à jour............................... 69

2.6.4 Informations pouvant figurer dans le registre d’un animal ................................... 70

2.6.5 Systèmes de tenue de registres ........................................................................... 72

2.6.7 Identification des animaux .................................................................................... 73

3 Mise en œuvre et exécution ......................................................... 76

3.1 Introduction - Compétences de l’État membre ....................................... 76

3.2 Régime d’octroi de licences et d’inspection ........................................... 77

3.2.1 Systèmes d’inspection des jardins zoologiques ................................................... 78

3.2.2 Formation des inspecteurs des jardins zoologiques ............................................ 88

3.3 Fermeture de jardins zoologiques .......................................................... 89

3.3.1 Champ d’application ............................................................................................. 89

3.3.2 Types de fermeture .............................................................................................. 90

3.3.3 Fermeture de jardin zoologique: précautions et gestion lors du transfert d’animaux

91

3.3.4 Transfert d’animaux: rôle des jardins zoologiques, des associations de jardins

zoologiques, des centres de sauvegarde et des refuges ............................................... 92

Glossaire ........................................................................................... 95

Bibliographie ................................................................................... 101

Annexes au chapitre 2 – Exigences applicables aux jardins zoologiques 1

1 Article 3, premier tiret - Conservation, recherche et formation ....... 2

1.1 Sites internet ............................................................................................ 2

1.1.1 Liens vers des recherches dans le domaine des jardins zoologiques ................... 2

1.1.2 Autres sites internet utiles ...................................................................................... 2

1.2 <START EVA>Études de cas – Conservation, recherche et formation ... 3

1.2.1 Étude de cas nº 1 - Les petits jardins zoologiques et la conservation. Zoo de Jerez 3

1.2.2 Étude de cas nº 2 - Coalitions de jardins zoologiques et collaboration autour d’aires

protégées: le Madagascar Fauna Group .......................................................................... 4

1.2.3 Étude de cas nº 3 - Réintroduction d’espèces dans la nature: le cheval de Przewalski 6

1.2.4 Étude de cas nº 4 - Activités du jardin zoologique du Latgale (Lettonie) en faveur de la

conservation ..................................................................................................................... 7

1.2.5 Étude de cas nº 5 - Activités du zoo du Latgale, en Lettonie, sur les espèces exotiques

envahissantes ................................................................................................................... 9

1.2.6 Étude de cas nº 6 - Sauvetage et réhabilitation d’animaux aux fins de leur sauvegarde

12

1.3 Formation professionnelle dans les jardins zoologiques ........................ 14

1.3.1 Possibilités de formation et d’enseignement formels dans les jardins zoologiques14

1.3.2 Formations professionnelles et conférences ....................................................... 14

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1.4 Causes des extinctions .......................................................................... 16

1.5 Durabilité des opérations des jardins zoologiques ................................. 17

1.6 Exemples de déclarations de mission .................................................... 18

1.6.1 Zoological Society of London ............................................................................... 18

1.6.2 Zoo de Copenhague............................................................................................. 18

1.6.3 La mission du zoo de Riga ................................................................................... 18

1.6.4 La mission et les objectifs du zoo de Wroclaw: ................................................... 19

1.7 Choisir les priorités de conservation et planifier la conservation ............ 19

1.8 Planification stratégique d’un jardin zoologique ..................................... 23

1.9 Liste des associations et organisations de jardins zoologiques nationaux et

européens .............................................................................................. 26

2 Article 3, deuxième tiret - Éducation et sensibilisation du public .. 28

2.1 Sites internet (en anglais) ...................................................................... 28

2.2 Études de cas ........................................................................................ 29

2.2.1 Étude de cas nº 7 - Initiative pour une qualification en éducation environnementale de

l’Association allemande des réserves naturelles (Deutschen Wildgehege-Verband e.V. -DWV

e.V.-) 29

2.2.2 Étude de cas nº 8 - Dispositifs d’éducation informelle de la ZSL au zoo de Londres

32

2.3 Éducation informelle d’un jardin zoologique et conception des expositions34

3 Article 3, troisième tiret - Hébergement des animaux ................... 39

3.1 Sites internet .......................................................................................... 39

3.1.1 Sites internet utiles ............................................................................................... 39

3.1.2 Exemples de guides d’élevage spécifiques disponibles en ligne ........................ 40

3.2 Liste des normes générales, codes de conduite ou lignes directrices: .. 40

3.3 Études de cas ........................................................................................ 41

3.3.1 Hébergement et environnement ........................................................................... 41

Étude de cas nº 9. Réussite en matière d’hébergement de tamanduas (Tamandua tetradactyla)

41

Étude de cas nº 10. Stimulation de la reproduction en captivité des requins Port-Jackson

(Heterodontus portusjacksoni) grâce à des modifications de leur environnement ........ 43

3.3.2 Enrichissement du milieu ..................................................................................... 44

Étude de cas nº 11. Le relogement d’un unique dipneuste (poisson pulmoné) de grande taille

44

Étude de cas nº 12. Ateliers d’enrichissement pour promouvoir le bien-être animal et l’éducation

du public ......................................................................................................................... 45

3.3.3 Relations homme-animal ..................................................................................... 47

Étude de cas nº 13. Stimulation de l’allaitement d’une mère éléphant .......................... 47

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Étude de cas nº 14. Gestion des procédures vétérinaires en stimulant le comportement

coopératif des dauphins (Tursiops truncatus) ................................................................ 48

3.3.4 Soins vétérinaires et programme nutritionnel ...................................................... 49

Étude de cas nº 15. Recherche nutritionnelle et vétérinaire .......................................... 49

3.4 Évaluation du bien-être des animaux d’un jardin zoologique ................. 50

3.4.1 Évaluation du bien-être animal: approche fondée sur les ressources ................. 50

3.4.2 Évaluation du bien-être animal: approche fondée sur les animaux ..................... 51

3.4.3 Indicateurs du bien-être des animaux .................................................................. 52

3.4.4 Évaluation des émotions des animaux dans les jardins zoologiques .................. 56

3.5 Conception des enclos .......................................................................... 57

3.5.1 Conception des enclos dans l’exposition (y compris les bassins et aquariums) . 57

3.5.2 Hébergements de nuit et installations d’hébergement non exposées ................. 57

3.5.3 Lectures complémentaires ................................................................................... 58

3.6 Enrichissement du milieu ....................................................................... 58

3.6.1 Planification de l’enrichissement .......................................................................... 59

3.6.2 Calendriers d’enrichissement et tableaux de fréquence ...................................... 61

3.6.3 Incidence de l’enrichissement du milieu............................................................... 65

3.7 Entraînement des animaux .................................................................... 65

3.8 Comment améliorer la qualité des interactions homme-animal ............. 68

3.8.1 Comment promouvoir des conditions d’élevage efficaces? ................................. 68

3.8.2 Comment promouvoir la qualité des interactions homme-animal? ...................... 68

3.9 Planification et gestion de la collection .................................................. 70

3.9.1 Gestion de la reproduction ................................................................................... 70

3.9.2 Planification de la collection ................................................................................. 71

3.9.3 Élevage à la main ................................................................................................. 71

3.9.4 Euthanasie ........................................................................................................... 72

4 Article 3, quatrième tiret - Empêcher que les animaux ne s’échappent et empêcher l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs ................ 73

4.1 Sites internet .......................................................................................... 73

4.2 Normes européennes relatives aux services de gestion des nuisibles .. 73

5 Article 3, cinquième tiret - Tenue de registres .............................. 74

5.1 Sites internet .......................................................................................... 74

5.2 Observations régulières des animaux et tenue de registres .................. 74

5.3 Comment créer des numéros d’enregistrement ..................................... 76

5.4 Méthodes de marquage et d’identification ............................................. 76

Annexes au chapitre 3 – Mise en œuvre et exécution ....................... 79

6 Octroi de licences et inspection ................................................... 80

6.1 Sites internet (en anglais) ...................................................................... 80

6.2 Études de cas ........................................................................................ 80

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6.2.1 Étude de cas nº 16 – Formation des inspecteurs des jardins zoologiques en Espagne

80

6.2.2 Étude de cas nº 17 - Fermeture d’un jardin zoologique et relogement des animaux (I)

83

6.2.3 Étude de cas nº 18 - Fermeture d’un jardin zoologique et relogement des animaux (II)

84

6.3 Deux exemples de systèmes d’inspection de jardin zoologique: le Royaume-Uni

et l’Espagne ........................................................................................... 85

6.4 Législation sur les jardins zoologiques des États membres: exemples de bonnes

pratiques ................................................................................................ 88

6.5 Ressources humaines ........................................................................... 96

6.6 Organes consultatifs ............................................................................ 101

6.6.1 Qu’est-ce qu’un organe consultatif?................................................................... 102

6.6.2 Rôle des organes consultatifs ............................................................................ 102

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Acronymes et abréviations

ARKS Système britannique d’archivage des registres des animaux ASZK Société australasienne des gardiens de zoo Awin Indicateurs du bien-être des animaux AZA Association des zoos et aquariums BIAZA Association britannique et irlandaise des zoos et aquariums CDB Convention sur la diversité biologique CBSG Groupe de spécialistes de l’élevage pour la conservation (UICN) CEC Commission de l’éducation et de la communication (UICN) CESP Communication, éducation et sensibilisation du public (UICN) CITES Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction DAISIE Établissement d’un inventaire des espèces exotiques envahissantes pour l’Europe DEFRA Ministère de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (Royaume-Uni) EAAM Association européenne des mammifères aquatiques EARS Alliance européenne des centres de sauvetage et des refuges pour animaux EAZA Association européenne des zoos et aquariums EAZWV Association européenne des vétérinaires de la faune sauvage et en captivité EEP Programme européen pour les espèces menacées (EAZA) UE Union européenne FAO Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FSC Forest Stewardship Council (Organisation vouée à la promotion de la gestion responsable des forêts dans le monde) GFAS Fédération internationale des refuges pour animaux EEE Espèces exotiques envahissantes PCI Plan de collection institutionnel ICZ Congrès international des gardiens de zoo IPM Gestion intégrée des ravageurs ISB Livre généalogique international ISIS Système international d’information sur les espèces UICN Union internationale pour la conservation de la nature IZE Association internationale des éducateurs de zoo MSC Marine Stewardship Council (Conseil d’intendance des mers) ONG Organisation non gouvernementale OIE Organisation mondiale de la santé animale ZSC Zones spéciales de conservation SEAL Aspects sociaux et émotionnels de l’apprentissage SSC Commission de sauvegarde des espèces (UICN) SSP Programmes de sauvegarde des espèces (AZA) STB Livre généalogique TAG Groupe consultatif de taxon WAZA Association mondiale des zoos et des aquariums WCS Société de conservation de la faune sauvage WZACS Stratégie mondiale de conservation des zoos et aquariums ZIMS Système de gestion de données zoologiques Directive sur les jardins zoologiques Directive 1999/22/CE du Conseil ZSL Zoological Society of London

A

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R E S U M E

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Objectif du présent document sur les bonnes pratiques

Les principaux efforts visant à assurer la préservation et l’utilisation durable de la diversité biologique doivent porter

sur des mesures qui concernent la faune sauvage. Il s’agit de l’objectif premier de l’action au niveau européen,

poursuivi par l’intermédiaire de la directive «Oiseaux» et de la directive «Habitats», de la stratégie de l’UE en

faveur de la biodiversité, du règlement sur les espèces exotiques envahissantes et de la réglementation

européenne sur le commerce d’espèces sauvages mettant en œuvre la CITES, qui contribuent à la réalisation des

objectifs de la convention sur la diversité biologique et d’autres accords internationaux.

La conservation ex situ est également nécessaire à la préservation de la diversité biologique. Dans ce contexte, la

directive sur les jardins zoologiques (directive 1999/22/CE du Conseil) a été adoptée pour promouvoir la protection

et la conservation des espèces de faune sauvage en renforçant le rôle des jardins zoologiques dans la

conservation de la diversité biologique. Pour que cet objectif soit atteint, les États membres doivent adopter des

mesures relatives à l’octroi de licences et à l’inspection des zoos, de façon à garantir que ces derniers respectent

les mesures de protection et de conservation prévues, notamment en ce qui concerne les bonnes conditions

d’hébergement des animaux.

Les États membres sont tenus d’appliquer les dispositions de la directive sur les jardins zoologiques et de veiller à

leur respect. Le rôle de l’Union européenne dans cette mise en œuvre est très limité puisque la directive ne prévoit

pas la constitution d’un comité ni l’obligation de remettre des rapports à la Commission. En revanche, de

nombreuses approches fondées sur des bonnes pratiques ont été élaborées afin d’aider les zoos à renforcer leur

contribution en faveur de la préservation de la diversité biologique, dans le cadre d’initiatives telles que celles de

l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA).

S’appuyant sur cette expérience, la Commission a lancé un contrat d’études visant à promouvoir un

partage d’expériences et de bonnes pratiques en vue de soutenir les professionnels et les États

membres dans l’application de l’esprit et des exigences de la directive sur les jardins zoologiques. Dans le cadre de ce contrat d’études, des experts et des professionnels de différents États membres ont été consultés, ainsi que divers organes représentatifs ayant des activités en rapport avec les jardins zoologiques. Un atelier d’experts a été spécialement organisé à Bruxelles en novembre pour faire connaître les résultats préliminaires de l’étude.

Le présent document rend compte des conclusions de cette étude, résume l’état actuel des connaissances et

présente les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour aider les professionnels et les États membres à atteindre

l’objectif global de renforcer le rôle des jardins zoologiques dans la conservation de la diversité biologique.

Structure du document

Le présent document se compose de trois grands chapitres.

Le chapitre 1 fournit un résumé historique de l’évolution des jardins zoologiques et place ces derniers dans le

contexte de l'évolution de la politique de conservation de la biodiversité.

Le chapitre 2 se penche sur les cinq mesures de conservation énoncées à l’article 3 de la directive, que les jardins

zoologiques sont tenus de mettre en pratique. Des informations détaillées, des exemples ainsi que des outils en

libre accès sont présentés dans l’intérêt des États membres et des parties prenantes.

R

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R E S U M E

Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive de l’UE sur les jardins zoologiques Page | 3

Le chapitre 3 examine les dispositions pertinentes de mise en œuvre et d’exécution établies aux articles 4 à 9 de

la directive et fournit des exemples de bonnes pratiques pour l’élaboration et l’exploitation des systèmes

d’inspection des jardins zoologiques.

Le présent document est complété par des annexes qui apportent des informations supplémentaires sur certaines

questions spécifiques. Ces annexes comprennent notamment des études de cas pertinentes et des exemples de

bonnes pratiques observés dans des pays européens. Une bibliographie est incluse, à laquelle sont intégrées les

sources utilisées lors de la conception du document. Un glossaire est également fourni et certaines définitions sont

insérées dans le texte pour faciliter l’utilisation du document. Toutes les définitions proviennent d’institutions et/ou

d’instruments juridiques régionaux ou internationaux reconnus (CDB et UICN) ou d’auteurs et de sources

professionnelles/scientifiques reconnus.

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C O N T E X T E

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1 Contexte

1.1 Introduction

La directive 1999/22/CE du Conseil relative à la détention d’animaux sauvages dans un environnement

zoologique (ci-après la «directive sur les jardins zoologiques») a été adoptée en vue de protéger et de

préserver la faune sauvage en renforçant le rôle des jardins zoologiques dans la conservation de la diversité

biologique.

Cette directive instaure un cadre juridique pour la conservation de la diversité biologique dans les zoos, que les

États membres doivent mettre en œuvre en adoptant un système d’octroi de licences et d’inspection

garantissant que les jardins zoologiques appliquent les mesures de conservation et de protection prévues à

l’article 3. L’article 3 impose aux jardins zoologiques un ensemble d’exigences axées sur la participation à des

programmes de conservation, la promotion de l’éducation et de la sensibilisation du public, le bien-être des

animaux, la prévention de la fuite des animaux et d’éventuels dangers écologiques, et la tenue de registres des

pensionnaires du jardin zoologique.

Des organisations indépendantes majeures, comme l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA)

et l’Association britannique et irlandaise des zoos et aquariums (BIAZA) en Europe, et l’Association des zoos et

aquariums (AZA) en Amérique, ont élaboré des lignes directrices visant à améliorer les conditions d’élevage et

les compétences professionnelles dans les jardins zoologiques, tout en contribuant à la recherche scientifique

et à la conservation de la diversité biologique mondiale. Par ailleurs, des organisations non gouvernementales

(ONG) œuvrant pour le bien-être des animaux détenus dans des jardins zoologiques ont fourni d’importantes

informations, notamment dans le cadre de l’enquête indépendante de 20111 sur les jardins zoologiques de l’UE,

qui a souligné la nécessité d’améliorer la mise en œuvre et l’exécution de la directive sur les jardins

zoologiques.

Les États membres étant responsables de la mise en œuvre de la directive, le présent guide entend contribuer

à l’amélioration du respect des exigences de la directive par le partage d’expériences et de bonnes pratiques. Il

met clairement l’accent sur la conservation de la biodiversité puisqu’il s’agit de l’objectif de la directive sur les

jardins zoologiques.

De plus, ayant vocation à guider les États membres et les professionnels dans la mise en œuvre de la directive

sur les jardins zoologiques, ce document présente l’état actuel des connaissances sur les bonnes pratiques, en

prêtant une attention particulière aux dispositions établies à l’article 3 de la directive.

Conformément à la structure de la directive sur les jardins zoologiques, ce document est divisé en trois grands chapitres:

Chapitre 1. Contexte, objectif et champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques

Chapitre 2. Exigences applicables aux jardins zoologiques

Chapitre 3. Mise en œuvre et exécution

1Une initiative de Born Free Foundation.

Chapitre

1

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C O N T E X T E

Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive de l’UE sur les jardins zoologiques Page | 5

1.2 Bref historique des jardins zoologiques

Les fonctions des jardins zoologiques ont évolué

avec le temps. Le mot «zoo» est apparu au milieu

du XIXe siècle en tant qu’abréviation du terme

jardin ou parc zoologique, terme qui faisait alors

spécifiquement référence au Regent’s Park de

Londres. Le Larousse définit un jardin zoologique

comme un «lieu public où sont présentés aux

visiteurs des animaux en captivité ou en semi-

liberté appartenant à des espèces exotiques ou

rares».

Les origines des premiers jardins zoologiques ou

ménageries remontent à 3 500 av. J.-C., à

Hiérakonpolis, en Égypte. Toutefois, ce n’est qu’à

notre ère contemporaine que le concept de zoo et

son rôle dans la société ont fait l’objet d’un débat,

transformant profondément la raison d’être des

jardins zoologiques.

Image: Relief égyptien au British Museum (Londres, Royaume-Uni)

Dans l’Antiquité, les animaux exotiques étaient détenus (exclusivement dans des collections privées) pour leur

valeur symbolique, représentant puissance et richesse. L’expansion de l’empire grec, vers le troisième siècle

avant J.-C., a marqué un nouvel intérêt pour la nature en tant que science, et une volonté d’étudier les animaux

et de procéder à une analyse et une classification plus approfondies des espèces s'est fait jour. Cette évolution

a donné lieu à la création de la première ménagerie ouverte au public à Alexandrie.

Une autre étape décisive pour les jardins zoologiques fut la découverte de l’Amérique en 1492, qui permit la

découverte d’une grande variété de nouvelles espèces. Cet intérêt pour les nouvelles espèces ainsi que

l’augmentation spectaculaire du nombre de ménageries furent ensuite renforcés par le commerce international

florissant au XVIIe siècle. Au cours du XVIIIe et du XIXe siècles, de nombreux zoos plus modernes virent le jour

en Europe, accordant une importance accrue à l’étude du comportement animal et de la nature en général.

L’association de la faune et de la flore pour créer un habitat plus naturaliste pour chaque espèce a donné

naissance au concept de jardin zoologique, et c’est le zoo de Londres, à Regent’s Park, qui a défini le plus

clairement l’importance éducative et scientifique de ces centres plutôt que leur intérêt en tant que parcs

d’exposition. Au milieu du XIXe siècle, le zoo de Londres a ouvert ses portes au public et des zoos de toute

l’Europe ont commencé à suivre cet exemple, permettant ainsi au grand public de s’approcher d’espèces qu’il

n’avait jamais vues auparavant. Étant donné le nombre considérable d’espèces menacées au début du XXe

siècle, la nécessité de protéger et de préserver la biodiversité de la planète est devenue une préoccupation

grandissante. Cette préoccupation s’est accrue pendant les années 1970, avec l’influence croissante des

organisations de protection de l’environnement; c'est alors que les premières critiques à l’égard des zoos se

sont élevées et que le concept de jardin zoologique a été remis en question. Le concept des zoos en tant

qu’espaces dédiés exclusivement à l’exposition d’espèces a commencé à évoluer pour prendre en compte les

besoins et le bien-être des animaux.

Malgré leur longue histoire, les jardins zoologiques ne font l’objet d’une législation que depuis peu de temps.

Une plus forte prise de conscience sociale, une meilleure compréhension de la nécessité de protéger les

espèces sauvages et leur habitat, et les préoccupations grandissantes quant au bien-être animal ont entraîné

une modification fondamentale du rôle attendu des zoos modernes. Leur potentiel en tant que centres de

conservation et d’éducation est important étant donné leur capacité à toucher le grand public et à influer sur les

mentalités, ainsi que leur capacité à contribuer à la conservation et à la protection de la biodiversité au moyen

de projets in situ et ex situ.

Parallèlement à la prise de conscience croissante de la société civile, qui culmina avec le sommet de la Terre

de Rio de Janeiro en 1992, le secteur des jardins zoologiques évoluait déjà dans cette direction. En 1993,

l’Union internationale des directeurs de jardins zoologique (désormais WAZA), aux côtés du CBSG, de l’UICN

et du WWF, a publié la «Stratégie mondiale de conservation des zoos et aquariums», la première stratégie de

ce genre, reflétant les objectifs communs et les pratiques que les zoos devraient appliquer en matière de

conservation. Il y était fait état de l’évolution des jardins zoologiques, dont la fonction est passée de celle de

musées vivants à celle de centres de conservation modernes, où des programmes pédagogiques, de

recherche, d’élevage en captivité et de réintroduction sont menés, bien au-delà des activités purement

récréatives.

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Le secteur zoologique continue encore de s’adapter aux exigences de la directive sur les jardins zoologiques.

Des améliorations ont déjà pu être constatées dans le sens du respect des exigences contenues dans la

législation, même si l’évolution du rôle des zoos présente d’importants défis. Il n’en demeure pas moins que si

tous les zoos, en collaboration avec d’autres institutions, remplissaient leur mission en faveur d’une

conservation globale de la diversité biologique, les résultats seraient inestimables.

1.3 Cadre de la directive sur les jardins zoologiques

Conformément à son préambule, la directive 1999/22/CE du Conseil relative à la détention d’animaux

sauvages dans un environnement zoologique (ci-après la «directive sur les jardins zoologiques») vise à

prévoir «une base commune pour la législation des États membres relative à l’octroi de licences et à l’inspection

des jardins zoologiques, à la détention des animaux dans les jardins zoologiques, à la formation du personnel

ainsi qu’à l’éducation du public». Cette base commune est jugée nécessaire pour «assurer que les jardins

zoologiques jouent convenablement le rôle important qui est le leur en matière de conservation des espèces,

d’éducation du public et/ou de recherche scientifique» et, de cette façon, contribuer à la mise en œuvre de la

législation européenne sur la conservation de la faune sauvage.

La directive sur les jardins zoologiques avance ainsi pour fondement, dans son préambule, les actes européens suivants:

- la directive 79/409/CEE du Conseil (directive «Oiseaux»);

- ⃰la directive 92/43/CEE du Conseil (directive «Habitats»);

- le règlement (CEE) nº 338/97 du Conseil.

Le préambule note qu’une action est requise au niveau de l’Union européenne afin que les jardins zoologiques

contribuent à la conservation de la biodiversité, conformément à l’article 9 de la convention sur la diversité

biologique (ci-après la «CDB»).

La convention sur la diversité biologique des Nations unies (1992) a pour objectifs «la conservation de la

diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages

découlant de l’exploitation des ressources génétiques».

Au titre de l’article 9 de la CDB, les parcs zoologiques dans l’Union européenne peuvent jouer un rôle précieux

dans la conservation de la diversité biologique, notamment en lien avec les mesures à adopter concernant la

conservation ex situ. Cet article souligne les mesures de conservation ex situ que chaque partie contractante de

la CDB (dont l’UE) doit adopter (voir encadré). Les zoos peuvent contribuer spécifiquement aux mesures b), c)

et d). (Voir également la section 2.2.2).

Définitions pertinentes

La convention sur la diversité biologique définit la «conservation ex situ» comme la conservation d’éléments

constitutifs de la diversité biologique en dehors de leur milieu naturel.

Article 9 de la convention sur la diversité biologique - Conservation ex situ

Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu’il conviendra, et au premier chef afin de

compléter les mesures de conservation in situ:

a) adopte des mesures pour conserver ex situ des éléments constitutifs de la diversité biologique, de

préférence dans le pays d’origine de ces éléments;

b) met en place et entretient des installations de conservation ex situ et de recherche pour les plantes, les

animaux et les micro-organismes, de préférence dans le pays d’origine des ressources génétiques;

c) adopte des mesures en vue d’assurer la reconstitution et la régénération des espèces menacées et la

réintroduction de ces espèces dans leur habitat naturel dans de bonnes conditions;

d) réglemente et gère la collecte des ressources biologiques dans les habitats naturels aux fins de la

conservation ex situ de manière à éviter que soient menacés les écosystèmes et les populations d’espèces in

situ, excepté lorsque des mesures ex situ particulières sont temporairement nécessaires, conformément à

l’alinéa c) ci-dessus; et

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e) coopère à l’octroi d’un appui financier et autre pour la conservation ex situ visée aux alinéas a) à d) ci-

dessus, et à la création et au maintien de moyens de conservation ex situ dans les pays en développement.

Au niveau européen, le règlement (CE) nº 338/97 du Conseil relatif à la protection des espèces de faune et de

flore sauvages par le contrôle de leur commerce reprend toutes les dispositions de la convention sur le

commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES, 1975). Son

objet est d’empêcher le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages qui pose un risque

particulier pour leur survie, en prévoyant différents niveaux de protection et de contrôle. L’Union européenne a

instauré une législation imposant des conditions bien plus rigoureuses sur le commerce extérieur2 que celles

incluses dans la CITES. Concernant la détention et l’exposition d’animaux sauvages (indigènes et non

indigènes) en environnement zoologique, ce règlement européen «subordonne l’autorisation d’importer dans la

Communauté des spécimens vivants de bon nombre d’espèces à la preuve que les destinataires disposent

d’installations adéquates convenant à l’hébergement et aux soins de ces animaux». En outre, il interdit

«l’exposition de spécimens des espèces figurant à son annexe A à des fins commerciales, sauf si une

dérogation a été dûment accordée à des fins d’éducation, de recherche ou de reproduction».

La directive 79/409/CEE du Conseil sur la conservation des oiseaux sauvages et la directive 92/43/CEE du

Conseil concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages ont pour

objet de contribuer à la conservation de la biodiversité en Europe au moyen d’une législation qui protège les

espèces sauvages et leurs habitats. Alors que la directive «Oiseaux» prévoit la conservation à long terme de

toutes les espèces d’oiseaux sauvages dans l’Union européenne, l’objectif de la directive «Habitats» est de

protéger toutes les espèces sauvages répertoriées dans ses annexes, ainsi que leurs habitats, en établissant

un réseau de zones spéciales de conservation (ZSC). Englobant également les zones de protection spéciales

classées au titre de la directive «Oiseaux», ce réseau est connu sous le nom de Natura 2000. L’acquisition

et/ou l’exploitation de certaines espèces répertoriées sont subordonnées à des fins de recherche et

d’éducation, de repeuplement, de réintroduction ou de reproduction.

Enfin, le préambule de la directive sur les jardins zoologiques prévoit également que «plusieurs organisations»,

dont nommément l’Association européenne pour les jardins zoologiques et aquariums3, «ont établi, pour

l’hébergement et les soins à apporter aux animaux en environnement zoologique des lignes directrices qui

pourraient, le cas échéant, contribuer à l’élaboration et à l’adoption de normes nationales».

RÉSUMÉ 1 - ANTÉCÉDENTS DE LA DIRECTIVE SUR LES JARDINS ZOOLOGIQUES

Convention sur la diversité biologique (ONU, 1992), article 9:

des mesures de conservation ex situ sont adoptées afin de compléter les mesures de conservation in situ. Directive 79/409/CE du Conseil (directive «Oiseaux») et directive 92/43/CE du Conseil (directive «Habitats»):

elles anticipent les exceptions à l’interdiction de capturer, de détenir et de faire commerce d’un certain nombre d’espèces à des fins de recherche, d’éducation et de conservation. Règlement (CE) nº 338/97 du Conseil relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce:

l’exposition des animaux au public est interdite à moins que cela ne soit justifié à des fins d’éducation, de recherche ou d’élevage en captivité (article 8). Lignes directrices de l’Association européenne des zoos et aquariums pour l’hébergement et les soins à apporter aux animaux en environnement zoologique (1994):

2 Pour de plus amples informations, voir la version actuelle du Reference Guide – EU Wildlife Trade Regulations (2013), qui couvre le règlement (CE) nº 338/97 du Conseil et le règlement (CE) nº 865/2006 de la Commission, tels que modifiés.

3 Lignes directrices de l’EAZA pour l’hébergement et les soins à apporter aux animaux en environnement zoologique (1994). Nouvelle version (2014): https://www.eaza.net/assets/Uploads/Standards-and-

policies/Standards-Accommodation-Care-2014-v2.pdf.

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elles fournissent des orientations sur les conditions relatives aux soins aux animaux dans les zoos européens.

1.4 Objectif et champ d’application de la directive sur les jardins

zoologiques

1.4.1 Article premier - Objet

La directive sur les jardins zoologiques a pour principaux objectifs de protéger la faune sauvage et de préserver

la biodiversité. À cette fin, l’article 1er prévoit que les États membres adoptent des mesures d’octroi de licences

et d’inspection des jardins zoologiques afin de renforcer le rôle des jardins zoologiques dans la conservation de

la diversité biologique.

Définition pertinente

La conservation de la diversité biologique est la gestion des interactions humaines avec les gènes, les

espèces et les écosystèmes, de façon à permettre que les générations présentes en retirent un bénéfice

maximal tout en sauvegardant leur potentiel pour satisfaire les besoins et les aspirations des générations

futures; elle englobe des composantes de préservation, d’étude et d’exploitation de la diversité biologique.

(Convention sur la diversité biologique)

D’importantes législations et politiques de conservation européennes sont mises en œuvre pour protéger et

préserver la biodiversité. Il s’agit notamment de Natura 2000, le réseau de zones de protection de la nature

établi en vertu de la directive «Habitats» de 1992, décrit comme la pièce maîtresse de la politique de l'UE en

matière de biodiversité et de nature.

La conservation ex situ et la conservation des habitats naturels (conservation in situ) sont deux des principaux

outils utilisés pour la conservation de la diversité biologique. Les actions de conservation ex situ sont conçues

pour préserver la diversité génétique et les populations d’espèces en dehors de leur habitat naturel. Par la

directive «Habitats», les États membres se sont engagés à atteindre un «état de conservation favorable» pour

les espèces et habitats d’intérêt européen pour la conservation. Ils se sont également engagés à atteindre un

bon état de conservation pour les oiseaux sauvages au titre de la directive «Oiseaux». Les mesures de

conservation ex situ complètent les mesures de conservation in situ et peuvent contribuer à garantir la viabilité

de certaines populations sauvages menacées ainsi qu’à empêcher les extinctions d’espèces menacées. Pour

de plus amples informations, voir la section 2.2.4.1.

Les collections ex situ regroupent les collections de plantes ou d’animaux, les jardins botaniques, les

installations de recherche sur la vie sauvage et les collections de germoplasmes de taxons sauvages ou

domestiques.

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De nombreux jardins zoologiques ont déjà manifesté leur engagement à l'égard de la protection de la faune

sauvage et de la préservation de la diversité biologique conformément aux stratégies successives de

l’Association mondiale des zoos et des aquariums depuis 1993, qui reflètent les objectifs et pratiques communs

que les jardins zoologiques devraient suivre aux fins de la conservation de la biodiversité. La stratégie mondiale

de conservation des zoos et aquariums de 2015 souligne que le principal objectif des parcs zoologiques et

aquariums modernes est la conservation: «En tant que professionnels zoologiques pour qui le soin aux

animaux est la fonction principale, il est essentiel que nous donnions la plus haute priorité à l’augmentation de

notre engagement envers la conservation des populations sauvages.» La stratégie mondiale 2009 de

conservation et de durabilité pour les aquariums encourage les aquariums à contribuer à la recherche, à la

conservation et à la durabilité des espèces marines et de leur habitat.

En 2010, à l’occasion de la 10e conférence des parties de la convention sur la diversité biologique (CDB), la

communauté internationale a réaffirmé que la perte de la diversité biologique constituait une menace majeure et

a proposé les objectifs d’Aichi, en vue de suivre les progrès en matière de protection de la biodiversité au

niveau mondial afin de stopper les pertes de biodiversité d’ici 2020. Les jardins zoologiques, qui attirent un

grand nombre de visiteurs, peuvent également avoir une incidence majeure sur la stratégie de l’UE en matière

de biodiversité à l’horizon 2020 et sur les objectifs d’Aichi de la CBD, grâce à leur rôle et leur visibilité auprès du

grand public. Ce rôle leur offre une occasion unique d’informer et de sensibiliser le public sur la nécessité de

protéger l’environnement et sa biodiversité (voir la section 2.3).

En conclusion, compte tenu de leur capacité à contribuer à la conservation de la diversité biologique, les jardins

zoologiques occupent une position stratégique et portent une importante responsabilité car ils constituent l’un

des rares endroits où le grand public peut réellement observer de près de nombreuses espèces sauvages. En

même temps, la société est devenue plus soucieuse du bien-être animal et sensible au rôle purement récréatif

des zoos; les visiteurs sont aujourd’hui plus ouverts à l’idée que les jardins zoologiques sont un lieu

d’apprentissage sur la conservation. Les jardins zoologiques bien gérés peuvent jouer un rôle important dans

l’éducation du public sur la faune sauvage et ses habitats, mais aussi participer à des activités qui contribuent à

la conservation de la diversité biologique, et en particulier à la protection des espèces sauvages menacées.

Afin d’appuyer la mise en œuvre pratique de la directive sur les jardins zoologiques, le chapitre 2 du présent

guide examine les exigences particulières énoncées à l’article 3 de la directive. De bonnes pratiques

pertinentes sont fournies pour aider les États membres et les jardins zoologiques dans la conservation de la

biodiversité.

1.4.2 Article 2 - Champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques

1.4.2.1 Définition de «jardin zoologique»

La directive sur les jardins zoologiques définit les «jardins zoologiques» comme des «établissements

permanents où des animaux vivants d’espèces sauvages sont détenus en vue d’être exposés au public

pendant sept jours par an ou davantage […]».

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La définition juridique d’un jardin zoologique [«aux fins de la présente directive»] établit les conditions devant

être examinées par les autorités compétentes des États membres afin de déterminer si un établissement relève

ou non du champ d’application de cette directive et, par conséquent, s’il est tenu de respecter les dispositions

de l’article 3. Étant donné la grande variété des établissements détenant des animaux vivants d’espèces

sauvages et des contextes dans lesquels ces animaux sont exposés aux public, les autorités compétentes

doivent, pour prendre une décision adéquate, prêter une attention particulière aux aspects suivants de la

définition:

- «établissement permanent»;

- «animaux vivants d’espèces sauvages»;

- «détenus en vue d’être exposés au public [...]».

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«Établissement permanent»

L’article 2 précise déjà que lorsque les animaux sont exposés au public «pendant sept jours par an ou

davantage», l’établissement devrait être considéré comme un jardin zoologique. Parallèlement, il peut s’avérer

utile de se pencher sur le type de construction (permanente ou provisoire) car cela peut aider l’État membre à

juger de la nature provisoire ou stable de l’établissement, en ce qui concerne la durée de son activité.

Néanmoins, cet aspect de la définition ne devrait pas servir de prétexte à un établissement pour exposer des

animaux dans des installations temporaires pendant une longue période, de façon à contourner l’application de

la directive sur les jardins zoologiques. Dans ces cas, les autorités compétentes peuvent accorder davantage

d'importance au fait que l’exposition des animaux est continue plutôt qu'aux caractéristiques de la construction

(temporaire ou permanente) de l’établissement, garantissant de cette façon le respect des objectifs de la

directive sur les jardins zoologiques.

Définition pertinente

Espèces sauvages: organismes captifs ou vivant à l'état sauvage qui n’ont pas fait l’objet d’un élevage pour

modifier leur état naturel. (Glossaires de la boîte à outils du CESP de la convention sur la diversité biologique)

«Animaux vivants d’espèces sauvages»

Les collections des jardins zoologiques se composent essentiellement d’espèces sauvages, à la fois indigènes

et exotiques, bien qu’elles puissent également comprendre des animaux domestiques ou des espèces

domestiquées (animaux de rente).

Il nous faut évoquer les similitudes et différences entre les «jardins zoologiques» et les «aquariums», étant

donné l’utilisation historique conjointe de ces deux termes dans le domaine des zoos. La distinction tient aux

différentes conditions requises pour la détention d’espèces aquatiques et marines sauvages. Cependant, un

«jardin zoologique» est défini à l’article 2 comme un établissement où des animaux vivants d’espèces sauvages

sont détenus en vue d’être exposés au public. Cette définition inclut les aquariums, où des espèces marines et

aquatiques sauvages sont détenues. Les aquariums relèvent donc du champ d’application de la directive sur

les jardins zoologiques.

La «protection de la faune sauvage» est l’un des objectifs de la directive sur les jardins zoologiques, tout

comme la «conservation de la diversité biologique». L’article 3 précise les mesures de conservation que les

États membres doivent exiger des jardins zoologiques pour que ces objectifs soient atteints. Les mesures de

conservation font référence aux activités de conservation ex situ qui sont complémentaires des activités de

conservation in situ, conformément aux articles 8 et 9 de la convention sur la diversité biologique. Par

conséquent, tant les animaux vivants d’espèces sauvages détenus dans des jardins zoologiques que ceux se

trouvant en milieu naturel peuvent être des animaux et/ou des espèces cibles auxquels appliquer les mesures

de conservation en général, ainsi que des mesures de conservation spécifiques.

En ce qui concerne les animaux vivants d’espèces domestiques et/ou domestiquées faisant partie de la

collection d’un jardin zoologique, sans préjudice de toute autre législation internationale, européenne ou

nationale pouvant s’appliquer à leur condition et à leur protection, les autorités compétentes des États membres

peuvent envisager d’appliquer à ces animaux et espèces les exigences en matière d’hébergement et d’élevage

d’animaux prévues à l’article 3 de la directive sur les jardins zoologiques.

«Détenus en vue d’être exposés au public [...]»

La définition suppose que les jardins zoologiques soient ouverts au public, avec ou sans droit d’entrée, et que

les visiteurs puissent observer les animaux exposés, même si certains individus peuvent ne pas être visibles de

façon temporaire ou permanente pour des raisons de bien-être, de conservation ou de sécurité.

La caractérisation de ce que doit recouvrir le terme «public» dans la définition (en termes de nombre de

visiteurs, de type de public ou de fréquence des visites) peut, dans certains cas, être laissé à l'appréciation des

autorités compétentes des États membres (par exemple, dans le cas de collections particulières régulièrement

parcourues par des amis du collectionneur, de centres de sauvetage qui reçoivent des visites limitées

programmées, etc.). À cet égard, l’annexe B du guide relatif à la Zoo Licensing Act 1981 (produit par le

ministère britannique de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales) offre de précieuses

orientations (voir une illustration dans l’encadré ci-dessous).

Quoi qu’il en soit, les États membres doivent savoir que les établissements qui détiennent des animaux vivants

d’espèces sauvages mais ne sont pas ouverts au public (par exemple, collections particulières, centres de

sauvetage, refuges, etc.), bien qu’ils ne relèvent pas de la directive sur les jardins zoologiques, sont

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réglementés par d’autres actes législatifs de l'UE et/ou nationaux (par exemple, les réglementations en matière

d'hygiène et de santé). Pour de plus amples informations, voir la section 2.4.4.2.

Toutes les collections et tous les établissements réunissant les caractéristiques énoncées dans la définition de

l’article 2 sont considéré(e)s comme relevant de son champ d’application, indépendamment:

- de leur dénomination ou nom (parc biologique, parc marin, réserve naturelle, parc animalier, etc.);

- de leur caractère public ou privé (jardins zoologiques municipaux, fondations privées, etc.);

- du type d’espèces exposées (aquariums, delphinariums, jardins ornithologiques, collections de papillons,

etc.);

- des autres activités proposées au public (activités récréatives, boutique, restauration, sauvetage et

réhabilitation d’animaux, formation, hébergement, etc.) en plus de l’exposition d’animaux sauvages.

Cependant, les autorités compétentes peuvent parfois éprouver des difficultés à évaluer si des établissements

relèvent du champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques, par exemple dans le cas des jardins

publics où vivent des espèces sauvages, de l’exposition de quelques animaux dans un restaurant, de

spectacles ou de numéros réalisés dans des établissements autres que des cirques, de collections d’animaux

comprenant seulement une ou deux espèces, ou d’un petit aquarium dans le cabinet d’un dentiste.

Pour clarifier de tels cas ainsi que d’autres «zones d’ombre» et cerner davantage la définition de «jardin zoologique», certains États membres ont précisé le champ d’application de la directive dans leur législation nationale relative aux jardins zoologiques. Voir annexe 6.4.

Dans certains cas, une approche directe et globale a été adoptée afin de répartir les différents établissements par catégories, en fonction du nombre d’animaux ou d’espèces ou du niveau de protection des espèces ou animaux détenus dans le jardin zoologique. D’autres pays ont également inscrit dans leur réglementation certaines exceptions au champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques en faisant usage de la possibilité accordée aux États membres à l’article 2, comme expliqué ci-dessous.

Exemple de bonnes pratiques: L’annexe B du guide relatif à la Zoo Licensing Act 1981, publié par le ministère britannique de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales en 2012, fournit des orientations aux autorités compétentes britanniques, les aidant à déterminer si des collections relèvent du champ d’application de la législation sur les jardins zoologiques, par exemple en évaluant certains cas inhabituels appelés «zones d’ombre» (animaleries comprenant des espaces d’exposition démesurément grands, ou collections où les animaux ne peuvent être observés que par webcam).

1.4.2.2 Exceptions au champ d’application de la directive

L’article 2 (dernière partie) renvoie à deux exceptions spécifiques au champ d’application de la directive, à

savoir les «cirques» et les «magasins vendant des animaux de compagnie», et prévoit aussi la possibilité pour

les États membres d'exercer leur compétence en exemptant certains établissements sur la base du critère du

nombre d’animaux ou d’espèces exposés, alors qu'aux termes de la définition juridique ces établissements

devraient être soumis à la directive sur les jardins zoologiques.

Les cirques et les magasins vendant des animaux de compagnie sont exemptés de l’application de la

directive sur les jardins zoologiques en raison du fait que ces activités (le spectacle et le commerce d’animaux à

des fins lucratives) relèvent de domaines incompatibles avec ses objectifs. Idéalement, une attention

particulière devrait être accordée aux établissements dont la principale activité est de monter des spectacles

ouverts au public dans lesquels apparaissent des animaux sauvages. En appliquant les définitions adéquates

de «jardin zoologique» et de «cirque» (voir le glossaire), les autorités peuvent mieux comprendre si certains de

ces établissements sont uniquement des cirques (qui ne disposent généralement pas d’installations

permanentes) ou des jardins zoologiques proposant des démonstrations animales. Dans ce dernier cas, la

directive sur les jardins zoologiques s’applique.

Les États membres peuvent exempter d’autres établissements «du fait qu’ils n’exposent pas un nombre

important d’animaux ou d’espèces au public et que cette exemption ne portera pas atteinte aux objectifs de la

présente directive».

Dans l’idéal, les autorités compétentes publieront des critères définitoires afin d'aider les opérateurs à savoir ce

qui relève ou non de la notion de jardin zoologique. Les États membres ont le pouvoir de décider quels

établissements, en dehors des cirques et des magasins vendant des animaux de compagnie, pourraient être

exemptés de l’application de la directive sur les jardins zoologiques. Quand un État membre évalue ce que

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signifie «un nombre important d’animaux ou d’espèces» exposé(e)s au public, le principal critère à prendre en

compte est que l’exemption de ces établissements ne porte pas atteinte aux objectifs de la directive sur les

jardins zoologiques. Là encore, la conservation de la diversité biologique et la protection de la faune sauvage

sont les objectifs essentiels à garder en tête.

L’analyse du sens des termes «un nombre important» peut exiger d’examiner à la fois des aspects quantitatifs

et qualitatifs. Ce critère est lié à l’état de conservation des espèces déterminées et désignées par des

conventions internationales et la législation de l’UE, ainsi que par des réglementations nationales et régionales

sur la protection de la faune, et plus précisément des espèces de la faune sauvage d’intérêt communautaire au

titre des directives «Habitats» et «Oiseaux».

Exemple

Il est recommandé que les établissements dont les collections comprennent un certain nombre d'animaux d’une seule espèce revêtant une grande valeur sur le plan de la conservation, comme en témoignent des instruments internationaux ou le haut degré de protection dont ils bénéficient au niveau régional, national ou local, soient inclus dans le champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques.

En transposant la directive sur les jardins zoologiques dans leurs législations nationales, les États membres ont adopté des approches différentes afin de déterminer ce qu’un «nombre important d’animaux ou d’espèces» signifiait et de décider quels établissements exclure du champ d’application de la directive. Voir des exemples à l’annexe 6.4.

Exceptions possibles au champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques:

- cirques;

- magasins vendant des animaux de compagnie;

- établissements n’exposant pas un nombre important d’animaux ou d’espèces au public (les exemptions

accordées par les autorités compétentes des États membres ne porteront pas atteinte aux objectifs de la

directive).

La directive sur les jardins zoologiques est la principale législation pour les établissements définis comme des

jardins zoologiques au titre de son article 2. Sans préjudice des autres législations nationales ou européennes

(par exemple, régissant la santé animale ou la sécurité) qui s’appliquent à ces établissements, les jardins

zoologiques doivent jouer un rôle dans la conservation de la diversité biologique, conformément à l’article 3.

RÉSUMÉ 2 - OBJECTIF ET CHAMP D’APPLICATION DE LA DIRECTIVE SUR LES JARDINS

ZOOLOGIQUES

• La conservation de la diversité biologique et la protection de la faune sauvage sont les

principaux objectifs de la directive sur les jardins zoologiques.

• Les jardins zoologiques doivent jouer un rôle dans la conservation de la diversité biologique en

protégeant la faune sauvage et en participant à des activités de conservation.

• Les États membres adoptent des mesures relatives à l’octroi de licences et aux inspections pour

garantir que les jardins zoologiques respectent les mesures de conservation visées à l’article 3.

• Les jardins zoologiques sont définis à l’article 2 de la directive sur les jardins zoologiques

comme des «établissements permanents où des animaux vivants d’espèces sauvages sont

détenus en vue d’être exposés au public pendant sept jours par an ou davantage», moyennant

certaines exceptions.

• Ne relèvent pas de la directive sur les jardins zoologiques les cirques ou les magasins vendant

des animaux de compagnie.

• Les États membres sont compétents pour exempter certains établissements s’ils considèrent

«qu’ils n’exposent pas un nombre important d’animaux ou d’espèces au public».

• L’exemption de tout établissement du champ d’application de la directive sur les jardins

zoologiques ne devrait pas porter atteinte aux objectifs de conservation de la directive.

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2 Exigences applicables aux jardins zoologiques

2.1. Introduction – Mesures de conservation (article 3)

L’article 3 contient les exigences de la directive applicables aux jardins zoologiques en ce qui concerne

différentes mesures de conservation. Il fait référence aux articles suivants (4, 5, 6 et 7), qui garantissent la mise

en œuvre de l’article 3.

Les exigences visées à l’article 3 sont qualifiées de «mesures de conservation» car elles sont toutes

interdépendantes et cherchent à atteindre l’objectif fondamental de la directive européenne sur les jardins

zoologiques, à savoir préserver la diversité biologique.

Le premier tiret de l’article 3 énonce les activités de conservation à proprement parler, qui contribuent

directement à la conservation de la biodiversité, c’est-à-dire à l’objectif général de la directive sur les jardins

zoologiques.

Le deuxième tiret concerne les actions d’éducation et de sensibilisation du public en lien avec la conservation

de la diversité biologique. La quantité et la complexité des activités à entreprendre dépendront de la capacité

des jardins zoologiques.

L’importance des activités de conservation et d’éducation d’un jardin zoologique peut être déterminée

proportionnellement à sa taille, à ses ressources ainsi qu’à sa diversité et à l’intérêt de sa collection du point de

vue de la conservation. De même, les conditions assorties aux licences peuvent être adaptées de manière à

refléter la taille et la nature de chaque jardin zoologique.

Le troisième tiret concerne la qualité des conditions de vie des animaux détenus en jardin zoologique et indique

plus précisément comment atteindre des conditions d’élevage et de soins aux animaux qui satisfassent les

besoins des espèces sur le plan biologique et de la conservation.

Le quatrième tiret souligne l’existence d’un risque écologique en cas d'évasion d'animaux et d’un risque

sanitaire pour les animaux du jardin zoologique en cas d’introduction d’organismes nuisibles. De telles

situations devant être empêchées, il convient – comme dans le cas de la précédente exigence – que les

licences soient assorties de conditions claires à mettre en œuvre.

Le cinquième tiret reflète la nécessité de maintenir un contrôle précis des pensionnaires du jardin zoologique.

La tenue à jour de registres permet d’utiliser les données à des fins de conservation et de démontrer que la

gestion des animaux est réalisée conformément aux objectifs de la directive sur les jardins zoologiques.

Les sections suivantes présentent des informations plus détaillées sur chacune des cinq mesures de

conservation, illustrées au moyen de pratiques et de méthodologies exemplaires, tout en décrivant des outils et

critères utiles que les États membres peuvent utiliser pour évaluer leur mise en œuvre.

Chapitre

2

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2.2. Article 3, premier tiret - Conservation, recherche et formation

2.2.1. Champ d’application

L’article 3, premier tiret, porte sur les mesures de conservation qui contribuent activement (à la fois de façon

directe et indirecte) à la protection de la faune sauvage et à la conservation de la diversité biologique. Il impose

aux jardins zoologiques de participer à une ou plusieurs des activités suivantes:

- la recherche dont les avantages bénéficient à la conservation des espèces, et/ou

- la formation pour l’acquisition de qualifications en matière de conservation, et/ou

- l’échange d’informations sur la conservation des espèces, et/ou,

- le cas échéant, la reproduction en captivité, le repeuplement et la réintroduction d’espèces dans les habitats

sauvages.

Ces actions sont intégrées dans des projets de conservation ex situ et in situ afin de contribuer efficacement à

la conservation.

La reproduction en captivité, le repeuplement et la réintroduction d’espèces dans les habitats sauvages sont

des techniques complexes, au cœur des méthodes de conservation ex situ et généralement appliquées dans le

cadre de projets de conservation collaboratifs.

L’utilisation du mot «participation» suppose la nature collaborative des mesures. Certes, les projets entrepris

individuellement par des jardins zoologiques peuvent respecter pleinement les exigences de l’article 3 et

constituer de précieuses contributions pour la conservation. Cependant, pour être efficaces et réussir, les types

de mesures de conservation directes indiqués nécessitent généralement la participation de plusieurs acteurs

(gouvernements, collectivités locales, universités, des organismes de conservation, entre autres). Par

conséquent, les activités et projets de conservation des jardins zoologiques font partie des outils nécessaires à

un travail de conservation efficace et sont intégrés dans la communauté plus large de la conservation

appliquée.

L’échange d’informations, la formation et la recherche sont présentés comme des mesures complémentaires

mais aussi alternatives («et/ou»). L’article n’impose pas un nombre minimal de mesures, d’activités ou de

projets auxquels chaque jardin zoologique est tenu de participer. En effet, il tient compte de l’immense diversité

et des différences considérables constatées parmi les jardins zoologiques. Il ne serait pas raisonnable

d’attendre des activités de conservation du même type, du même volume ou de la même complexité de la part

de jardins zoologiques de taille et de nature différentes.

L’expression «le cas échéant» appliquée à la reproduction en captivité, au repeuplement et à la réintroduction

dans les habitats sauvages reconnaît le fait qu’il s’agit d’activités complexes, exigeant des conditions

scientifiques, juridiques et collaboratives adaptées pour constituer des mesures de conservation bénéfiques et

efficaces. En conséquence de quoi, l’UICN a révisé ses lignes directrices sur la réintroduction en 2012 (Lignes

directrices de l’UICN sur les réintroductions et les autres transferts aux fins de la sauvegarde).

Les actions et exemples de conservation décrits au fil de cette section ne sont pas exclusifs et doivent être

compris comme contribuant aux activités de conservation globalement menées par le jardin zoologique, et non

comme étant susceptibles de remplir à eux seuls l’exigence de conservation. Il appartient aux autorités

compétentes des États membres d’évaluer si la combinaison des actions menées est bien proportionnelle à la

nature et aux capacités des jardins zoologiques et, partant, respecte les exigences de l’article 3, premier tiret.

Aspects essentiels de l’article 3, premier tiret:

- il précise les types de mesures de conservation actives auxquelles doivent participer les jardins zoologiques;

- les mesures sont des contributions directes (et indirectes) quantifiables à la conservation des espèces;

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- les mesures visent la conservation des espèces, ce qui peut inclure leurs habitats; par conséquent, elles

peuvent cibler à la fois les animaux en captivité et les animaux sauvages (que leurs espèces fassent ou non

partie des pensionnaires du jardin zoologique) et peuvent avoir lieu dans l’enceinte d’un jardin zoologique

(par exemple, conservation ex situ) ainsi que dans leur habitat naturel (conservation in situ);

- le mot «participation» indique que les mesures spécifiées peuvent être menées en collaboration avec

d’autres acteurs;

- l’échange d’informations peut être une mesure de conservation profitant à deux parties ou plus; les jardins

zoologiques peuvent produire de précieuses informations, susceptibles d’être diffusées au moyen d’une

publication ou d’un rapport ou d'une autre manière;

- tous les jardins zoologiques doivent participer à au moins une des mesures indiquées;

- l’article 3, premier tiret, ne prescrit pas d’exigences minimales. Il revient aux États membres d’établir des

conditions au moyen de prescriptions légales et/ou de modalités d'octroi de licence et de contrôle.

2.2.2. Comment les jardins zoologiques contribuent-ils à la conservation de la diversité

biologique?

L’article 3, premier tiret, de la directive sur les jardins zoologiques énonce des actions pouvant être menées ex

situ et in situ, à la seule exception de l’élevage en captivité.

Les activités de conservation in situ et ex situ sont de plus en plus intégrées les unes aux autres; pour pouvoir

constituer des projets de conservation complets et efficaces, la plupart des initiatives de conservation

comprennent une combinaison des techniques et activités prévues à l’article 3, premier tiret, et souvent aussi

de celles prévues à l’article 3, deuxième tiret. Les jardins zoologiques cherchent à obtenir des résultats de

conservation positifs; en d’autres termes, ils s’efforcent de parvenir à une « conservation réussie», une

«conservation intégrée», ou «travaillent à concilier [les intérêts humains et ceux de la conservation de la

biodiversité]4».

Les questions cruciales sont de savoir comment les professionnels du secteur des jardins zoologiques peuvent

imprimer à leurs établissements la meilleure ligne d’action pour atteindre les objectifs de conservation fixés, et

comment les inspecteurs peuvent évaluer si un jardin zoologique satisfait à ces exigences de conservation.

À cet égard, il convient de garder plusieurs points importants à l’esprit:

- La législation des États membres (c’est-à-dire les transpositions de la directive) peut fournir de plus amples

informations sur le nombre, le type et d’autres spécifications des mesures de conservation décrites au titre

de l’article 3, premier tiret (voir annexe 6.4: Législation des États membres relative aux jardins zoologiques).

- Les échanges entre les autorités des États membres responsables de la diversité biologique et les jardins

zoologiques peut aider à déterminer les domaines où leur collaboration pourrait être le plus efficace. À titre

d’exemple, les jardins zoologiques peuvent devenir des partenaires actifs dans la mise en œuvre de la

conservation des zones protégées du réseau Natura 2000 (voir les pages web Natura 2000 des États

membres), jusqu’aux objectifs établis dans la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2020

et les objectifs d’Aichi pour la biodiversité de la CDB.

- Une planification attentive est nécessaire pour contribuer au mieux à la conservation et maximiser les

avantages pour la conservation procurés par le travail d’un jardin zoologique. Des outils de planification

peuvent servir à élaborer des activités de conservation; il peut s’agir d’applications de base aidant à définir

des objectifs et à rendre compte des résultats et des progrès accomplis, ou bien d’approches plus élaborées

comme la planification intégrée de la conservation des espèces avec l'aide d'organismes de conservation

internationaux, tels que le Groupe de spécialistes de la planification pour la conservation de l’UICN.

- Les jardins zoologiques peuvent démontrer de façon constructive leur engagement continu en faveur de la

conservation. Pour être efficaces, les actions de conservation doivent être continues, ambitieuses,

mesurables, évaluables, axées sur des objectifs, tournées vers l'avenir et souvent à caractère collaboratif.

Les questionnaires d’inspection des jardins zoologiques des États membres, les rapports de conservation,

les documents de projet ou la correspondance avec d’autres parties impliquées dans les activités de

conservation sont autant d'éléments permettant de prouver la contribution active d’un jardin zoologique à la

conservation.

- Comme indiqué ci-dessus, les jardins zoologiques dans l’UE sont très diversifiés, et les contributions qu’ils

peuvent apporter à la conservation sont tout aussi variées. Les contributions efficaces varieront en fonction

de la structure et des ressources de chaque jardin zoologique. Par exemple, les petits établissements

4 Calibrating conservation: new tools for measuring success (Kapos et al., 2008); WZACS (2005); Key topics in conservation biology (Macdonald et al., 2007).

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peuvent se concentrer sur des actions à l’échelon local, en collaborant avec les autorités chargées de la

faune sauvage, les zones protégées, les ONG et universités locales; les jardins zoologiques de taille

moyenne peuvent nouer de tels liens à l’échelon national ou se spécialiser dans un domaine, en fonction de

la composition de leur collection d’animaux; et les grands établissements peuvent également participer à

des actions de conservation à l’échelon international. Les associations nationales de jardins zoologiques et

l’EAZA aident leurs membres dans de nombreux aspects en lien avec ces objectifs.

2.2.3 Mesures de conservation

2.2.3.1 Recherche dont les avantages bénéficient à la conservation des espèces

L’article 3, premier tiret, de la directive sur les jardins zoologiques mentionne spécifiquement la participation à la

recherche dont les avantages bénéficient à la conservation des espèces. Il s’agit de la recherche qui est reliée

de manière significative aux objectifs de conservation.

Certaines études réalisées en environnement zoologique peuvent porter sur des processus élémentaires

(comme la santé, l’élevage ou le comportement animal), qui sont très importants pour l’intégration des jardins

zoologiques dans la communauté scientifique et l’amélioration continue du bien-être des animaux placés sous

la garde de l’homme. La publication des recherches contribue à l’exigence en matière d’échange d’informations

(voir la section 2.2.3.3 ci-dessous). Toutefois, dans certains cas, ces types de recherches peuvent ne pas être

reliés à des objectifs de conservation et, par conséquent, ne pas être considérés comme satisfaisant à cette

exigence.

La recherche peut être soumise aux réglementations des États membres. La qualité de la recherche doit être

garantie en suivant les protocoles appliqués par les centres de recherche partenaires, en adhérant aux normes

des associations professionnelles (c’est-à-dire aux normes en matière de recherche des associations

nationales ou de l’EAZA) ou en créant des normes institutionnelles.

Les jardins zoologiques participant à des programmes de recherche gagneront à élaborer des plans de

recherche écrits comprenant des critères d’évaluation et des objectifs spécifiques liés aux objectifs de

conservation de leur établissement. La stratégie de recherche de l’EAZA (2008) fournit des informations et des

lignes directrices essentielles pour le développement de la recherche au sein des jardins zoologiques.

Exemples

La recherche «dont les avantages bénéficient à la conservation des espèces» comporte souvent une

composante de recherche appliquée et peut être menée dans le cadre de projets de conservation ex situ ou in

situ. Elle peut porter sur de nombreux sujets, notamment:

- l’utilisation des données des jardins zoologiques pour créer des projections démographiques, approfondir

les possibilités de gestion de la métapopulation et étudier la viabilité des populations en captivité;

- l’approfondissement des connaissances sur les méthodologies et les technologies de recherche à appliquer

sur le terrain (par exemple, des pièges photographiques, la détermination non invasive de la composition

génétique et hormonale, des systèmes de télémétrie). Exemple: le jardin botanique de Budapest a «testé»

des dispositifs de télémétrie radioélectrique intracœlomique sur des vipères de son établissement avant de

les utiliser sur des vipères d’Orsini hongroises réintroduites dans le cadre de sa collaboration avec un projet

LIFE+;

- projets de recherche sur la santé d’animaux sauvages en captivité, pouvant contribuer directement à la

santé de leurs homologues vivant à l'état sauvage;

- projets de recherche visant à déterminer les paramètres physiologiques élémentaires qui peuvent être

utilisés (ou doivent être calculés) pour interpréter correctement les données sur le terrain, ou inclus dans des

modèles mathématiques (par exemple, des modèles de fractionnements isotopiques, des rythmes

métaboliques, des métabolismes basaux, etc.);

- projets de recherche sur les adaptations génétiques et comportementales à la captivité et la manière de les

surmonter (par exemple, en stimulant les comportements spécifiques à l’espèce, en améliorant les

techniques précédant la mise en liberté et les techniques de mise en liberté progressive);

- techniques de reproduction (procréation artificielle et contraception). Ces recherches et d’autres types de

recherche complexes peuvent parfois être menées sur des «espèces représentatives», c’est-à-dire des

espèces non menacées et semblables d’un point de vue taxinomique, au lieu des individus, souvent rares,

disponibles parmi l’espèce menacée;

- projets de recherche en médecine de la conservation (par exemple, épidémiologie, parasitologie des

populations sauvages par rapport aux populations en captivité);

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- projets de recherche sur les espèces exotiques envahissantes (EEE). Étude de cas: lutte contre la menace

des EEE au jardin zoologique du Latgale (Lettonie);

- techniques expérimentales de gestion et d’atténuation des conflits avec la faune sauvage, par exemple des

recherches sur des systèmes dissuasifs contre les carnivores (à condition qu’ils ne génèrent pas de

perturbation excessive pour les animaux) ou sur des systèmes d’attraction à des fins de recensement ou de

surveillance;

- projets de recherche sur la résolution des problèmes de durabilité. Par exemple, la recherche sur le

biomimétisme s’appuie sur la connaissance des systèmes biologiques pour résoudre des problèmes

(souvent écologiques), et les conditions contrôlées des jardins zoologiques pourraient constituer des

sources d’information idéales pour ce type de recherche (Biomimicry Europa, Biomimicry 3.8 Institute, le zoo

de Zurich et le zoo de San Diego, notamment, participent à des programmes de recherche sur le

biomimétisme);

- la recherche sur les deux domaines ou concepts intégrés relativement nouveaux de «psychologie de la

conservation» (qui étudie les liens entre l’étude du comportement humain et la réalisation des objectifs de

conservation, voir par exemple Conservation psychology and zoos, Litchfield & Foster, 2009) et de

«conservation welfare», qui appelle à une meilleure intégration de ces disciplines, à la fois en contexte ex

situ et in situ (voir, par exemple, Conservation welfare, Walker, 2012; Animal welfare and conservation:

Working towards a common goal, WILDCRU, 2010).

Les jardins zoologiques peuvent mener des recherches de leur propre initiative (sous réserve qu’un personnel

dûment qualifié participe à la conception et à la supervision des projets) ou en collaboration avec des instituts

universitaires, des centres de recherche publics ou privés ou des organisations non gouvernementales (ONG).

Le recours à une collaboration peut se révéler être la meilleure option pour les petits établissements qui ne

disposent pas forcément des ressources nécessaires pour mener leurs propres projets; néanmoins, dans ce

cas, il peut être utile de désigner un membre du personnel comme coordinateur et agent de liaison de la

recherche.

Les résultats peuvent être communiqués et publiés, de préférence dans des publications soumises à un comité

de lecture, le cas échéant, mais également dans le cadre d’événements tels que des conférences, dans des

publications d’intérêt général, des publications destinées aux professionnels de la zoologie, des publications sur

internet et sur les pages web de sites institutionnels. (Voir l’annexe 1.1). Publications comprenant une

recherche dans le domaine de la zoologie).

2.2.3.2 Formation aux compétences de conservation pertinentes

La mesure relative à la formation visée à l’article 3, premier tiret, concerne la formation à la conservation des

professionnels des jardins zoologiques ainsi que les opportunités de formation expérientielle pour d'autres

destinataires dans les jardins zoologiques.

Un personnel bien formé sera apte à prendre des décisions favorables à la conservation et à apporter des

idées nouvelles. La formation d’étudiants permet d’accroître les liens avec d’autres établissements et résultats

de la recherche. La collaboration en matière de formation des inspecteurs des jardins zoologiques contribue à

la bonne application des lois et à l’amélioration de la communication entre les zoos et les autorités

environnementales. Enfin, les formations ouvertes au grand public peuvent être une source de recettes et de

prestige et permettre d’établir de nouveaux contacts.

Formation du personnel

- Les nouveaux membres du personnel doivent posséder les qualifications requises et/ou une expérience

professionnelle pertinente. De plus, il conviendrait que toute personne accédant à un poste à responsabilité

au sein d’un jardin zoologique s’intéresse au rôle des zoos dans la conservation, aux objectifs de

conservation de l’établissement et au rôle particulier qu'elle devra jouer dans le cadre de cette mission.

- Il arrive que le personnel de direction (à savoir le personnel responsable de domaines d'activité importants

du zoo) ait un parcours de formation sans lien avec les jardins zoologiques ou la conservation. Aussi est-il

conseillé que ces personnes soient formées aux exigences de la directive sur les jardins zoologiques, à la

législation pertinente de l’État membre, et aux concepts et méthodes de conservation généraux des jardins

zoologiques.

- Le personnel chargé des soins aux animaux peut être directement responsable des conditions d’élevage et

d’hébergement des animaux placés sous sa garde. Les exigences d’hébergement évoluent continuellement

en raison de leur spécificité selon les espèces, voire selon les enclos. Il est donc souhaitable que les

membres du personnel chargés des soins aux animaux suivent une formation initiale et périodique (annuelle

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par exemple) pour maintenir à jour leurs connaissances sur l’hébergement et la manipulation des animaux,

notamment ceux des espèces dont ils s'occupent.

- Le congrès international des gardiens de zoo (IZC) permet des contacts avec les associations nationales de

gardiens de zoo, qui produisent souvent de la documentation utile en plusieurs langues (ABWAK au

Royaume-Uni, AFSA en France, AICAS en Espagne et au Portugal, BdZ en Allemagne et De Harpij aux

Pays-Bas). L’IZC et les associations nationales de gardiens de zoo organisent également des événements

pour diffuser des informations et encouragent la mise en place d’initiatives de conservation par les gardiens

de zoo (à titre d’exemple, des «green teams» conçoivent et mènent de nombreuses initiatives intéressantes

sur le terrain).

- L’Union européenne et les associations nationales des jardins zoologiques ainsi que d’autres organisations

zoologiques (dont la liste figure à l’annexe 1.9) organisent des formations, des réunions et produisent de la

documentation afin d’échanger et de mettre au point des pratiques exemplaires.

- L’EAZA Academy propose des formations spécialisées sur une grande variété de sujets en rapport avec les

différents métiers exercés dans les jardins zoologiques. L’EAZA et les organisations nationales ont

également mis en place des groupes de travail sur la durabilité pour échanger des bonnes pratiques.

- L’université d’été de l’Association européenne des vétérinaires de la faune sauvage et en captivité (EAZWV)

propose aux vétérinaires et élèves vétérinaires des cours sur les dernières avancées dans le domaine,

assurés par des vétérinaires en jardin zoologique.

- Une formation de base à la recherche sur la vie sauvage et la conservation serait véritablement bénéfique

pour toute l’équipe de gestion des animaux, qui pourra ensuite contribuer plus activement, promouvoir et

partager des initiatives et aptitudes dans le domaine de la conservation. Ce type de formation peut être

organisé en collaboration avec des universités locales, des ONG ou des instituts de recherche.

- Formations sur des sujets en lien avec les espèces exotiques envahissantes (EEE), notamment les

méthodes de recherche, de contrôle ou d’éradication pertinentes, la prévention et les stratégies spécifiques

locales et à l’échelon des États membres (pour de plus amples informations, voir la section 2.5).

- De plus amples informations sur les capacités liées aux domaines relevant des mesures de conservation

visées à l’article 3 sont disponibles à l’annexe 6.5: Des informations supplémentaires sur la formation et les

ressources humaines sont disponibles à l’annexe 1.3.

Les collections, l’expérience et les installations des jardins zoologiques peuvent être un terrain propice à la

formation de la prochaine génération de professionnels de la vie sauvage. La formation des étudiants et des

volontaires favorise des collaborations hautement productives avec des instituts universitaires et la collectivité

locale.

- Formation des étudiants: les projets des étudiants universitaires peuvent contribuer aux résultats en

matière de recherche des jardins zoologiques. La collaboration avec des universités et d’autres instituts

académiques peut donner aux jeunes biologistes, vétérinaires, scientifiques environnementaux et

éducateurs l’occasion de participer à des projets coordonnés adaptés et d’effectuer des stages.

- Volontaires: de nombreux jardins zoologiques comptent sur l’aide des volontaires pour certaines initiatives

de conservation ou dans le cadre de leurs programmes de sensibilisation du public. Proposer des

opportunités de volontariat constitue l’un des moyens les plus directs de sensibiliser le public et de l’inciter à

participer à la conservation de la diversité biologique; ces opportunités doivent donc être encouragées. Le

volontariat est souvent réglementé par la législation nationale, qui devrait par conséquent être prise en

compte. Les volontaires devront suivre les mêmes règles de sécurité interne que le personnel du jardin

zoologique, ainsi que des mesures supplémentaires en matière de sécurité.

- Partage de compétences: les programmes d’échange de personnel expérimenté entre des jardins

zoologiques disposant respectivement de plus et de moins de ressources contribuent à appuyer la mise en

œuvre générale de la directive sur les jardins zoologiques. Les initiatives in situ bénéficient également de la

contribution directe du personnel expérimenté des jardins zoologiques en matière de renforcement des

capacités. Les professionnels des zoos dans l’UE peuvent être d’excellents contributeurs et des agents de

liaison actifs pour les projets de conservation in situ et ex situ dans des régions qui, comme les pays en voie

de développement, possèdent une expertise moindre en matière de conservation.

2.2.3.3 Échange d’informations sur la conservation des espèces

L’article 3, premier tiret, prévoit un ensemble d’activités et de techniques qui permettent aux jardins zoologiques

d’obtenir des résultats (ou, du moins, des réalisations) quantifiables en matière de conservation. La

conservation doit être ancrée sur des preuves scientifiques solides. L’échange d’informations sur la

conservation des espèces met en évidence l’avantage d’utiliser et de partager des informations sur la

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conservation, notamment pour étayer les programmes de conservation in situ et ex situ. Le partage des

compétences en matière de conservation, d’éducation et d’élevage est encouragé à tous les niveaux.

La capacité à échanger des informations exactes et utiles peut dépendre de l’évaluation et de la relation

adéquates des activités menées à bien.

Échange d’informations sur la conservation des espèces

Les jardins zoologiques collectent des données sur la conservation des espèces grâce à la recherche, à

l’expérience et aux enseignements tirés des projets de conservation. L’échange d’informations pourrait avoir

lieu à de multiples niveaux, notamment:

- en publiant des recherches, dont les résultats ne seront utiles que s’ils sont diffusés (voir la section sur la

recherche au point 2. 2. 3.1);

- certains jardins zoologiques peuvent devenir de véritables spécialistes de la biologie et de la conduite

d'espèces données, ce qui est essentiel à la réussite des programmes d’élevage. Ces informations peuvent

être diffusées en élaborant et en diffusant librement des manuels d’élevage;

- en présentant ouvertement les progrès, résultats et leçons apprises pendant les projets de conservation (en

indiquant notamment quelles actions ont échoué et pourquoi) pour améliorer la planification d’initiatives

semblables.

Tout en étant une exigence à part entière, la tenue de registres contribue à l’échange d’informations lorsque les

bases de données contenant des données exactes sont partagées ouvertement et utilisées à des fins de

conservation (par exemple, en utilisant les données enregistrées pour des recherches spécifiques, en les

partageant avec les autorités responsables de la diversité biologique, en créant des bases de données et des

inventaires nationaux publics, etc.). La section 2.6 (Tenue de registres) fournit de plus amples informations à cet

égard.

L’échange d’informations concerne également l’utilisation d’éléments scientifiques exacts et à jour, notamment

pour les prises de décision relatives aux activités de conservation. La gestion au jour le jour des animaux est

également plus efficace lorsqu’elle est fondée sur les meilleures connaissances disponibles sur chaque

spécimen.

Cette mesure de conservation peut également rappeler l’importance de la collaboration dans les initiatives de

conservation. En s’affiliant à des associations professionnelles [par exemple, l’Association mondiale des zoos et

des aquariums (WAZA), l’EAZA, les associations nationales, les associations des éducateurs de zoo, les

associations de gardiens de zoo], les jardins zoologiques ont la possibilité d’échanger des informations

(notamment dans le cadre des réunions de comités spécifiques).

Les collaborations et partenariats avec des acteurs extérieurs à la communauté des zoos, tels que les autorités chargées de la diversité biologique, les instituts universitaires ou les organisations de conservation, sont extrêmement bénéfiques pour la conservation. Les jardins zoologiques sont encouragés à rechercher activement ce type de collaborations, en particulier lorsqu’ils possèdent une expertise en rapport avec des taxons ou des techniques de conservation spécifiques.

Exemple

Les partenariats à long terme liés aux espaces protégés nécessitant un soutien constituent l’une des stratégies

de conservation les plus avantageuses pour les espèces et habitats concernés et donnent souvent lieu à des

expositions spéciales (par exemple, la Masoala Halle du zoo de Zurich collabore avec le parc national de

Masoala à Madagascar, et l’exposition sur les lycaons du zoo de Chester soutient un projet de conservation au

parc national de Mkomazi, au Kenya). Étude de cas: le Madagascar Fauna Group.

2.2.4. La conservation en action

2.2.4.1. Conservation ex situ

L’élevage d’animaux en captivité (ex situ) n’est pas une action de conservation à proprement parler. L’élevage

pour la conservation ex situ s’applique aux programmes d’élevage coopératif d'espèces menacées (comme

indiqué dans une source reconnue telle qu’une base de données nationale des espèces menacées d’extinction

ou la liste rouge de l’UICN). L’élevage dans les jardins zoologiques peut obéir à d’autres motifs (pour de plus

amples informations sur la planification de la conservation dans les jardins zoologiques, voir la section 2.2.4.4

ci-dessous).

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La capture, la détention et l’exposition des

espèces figurant sur les listes de protection stricte

sont régies par la législation applicable (la CITES,

les règlements de l’UE sur le commerce

d’espèces sauvages, les directives «Habitats» et

«Oiseaux» de l’UE, d’autres conventions

applicables – voir figure 2 – et la législation des

États membres) afin de garantir leur participation à

des programmes de conservation ex situ adaptés.

L’élevage en captivité est probablement l’activité

de conservation dans laquelle les jardins

zoologiques ont le plus d’expérience et d’expertise

au sein de la communauté de la conservation. Le

partage de compétences en matière de

conservation ex situ et la promotion de la

collaboration entre des jardins zoologiques

expérimentés et des centres d’élevage in situ peut

donner lieu à des contributions véritablement

efficaces pour les programmes de reconstitution

des espèces. Par exemple, le putois à pieds noirs.

En Europe, la conservation ex situ d'espèces

indigènes se fait souvent dans le cadre de projets

nationaux ou de l'UE (par exemple, LIFE+). Les

États membres et les organes de l'UE élaborent

des stratégies de conservation pour les espèces

indigènes menacées qui, dans certains cas,

englobent des composantes de conservation et de

réintroduction ex situ (par exemple, dans le cadre

des actions de conservation active Natura 2000).

Les jardins zoologiques peuvent participer à ces

initiatives dans le cadre d’une collaboration directe

avec les projets. Une étude sur les programmes

de conservation ex situ pour les espèces

sauvages en Europe5, commanditée par la

Commission européenne, fournit des informations

détaillées sur les stratégies et méthodes de

conservation ex situ, notamment les actions

détaillées dans la figure 1.

Les Lignes directrices de l’UICN apportent des

informations essentielles sur la gestion des

populations ex situ, leur réintroduction, leur

transfert et d’autres questions relatives à la

conservation des espèces. En outre, la

Commission de sauvegarde des espèces de

l’UICN se compose de groupes de spécialistes qui

fournissent des recherches et des informations sur

une pluralité de sujets, allant de questions

concernant des taxons spécifiques à la santé

5 Programmes de conservation ex situ pour les espèces sauvages en Europe. N° de contrat: 07.0307/2009/550466/SER/B3. Rapport final. 8 juin 2011.

Figure 1. Objectifs et résumé des actions de l’étude «Programmes de

conservation ex situ pour les espèces sauvages en Europe».

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animale ou encore à la conservation in situ. En particulier, le Groupe de spécialistes de la planification pour la

conservation (CPSG) produit et diffuse des outils et des informations destinés à faciliter l’intégration des

activités ex situ et in situ.

Les lignes directrices révisées de l’UICN sur le recours à la gestion ex situ pour la conservation des espèces

(non publiées à ce jour) établissent un processus décisionnel en cinq étapes pour définir le rôle, la nature et la

faisabilité de la gestion ex situ dans le cadre d’une approche intégrée de la planification de la conservation des

espèces. Poursuivant le même objectif, le CBSG propose l’approche «One Plan», qui tient compte de toutes

les populations (à la fois à l’état sauvage et dans tous les contextes de gestion ex situ), de tous les acteurs

concernés et de toutes les ressources potentiellement disponibles pour aboutir à une approche véritablement

intégrée dès le départ de toute initiative de conservation des espèces6.

Les programmes de reproduction pour la conservation des associations de jardins zoologiques sont

coordonnés à l’échelon régional. En Europe, l’EAZA coordonne deux niveaux de programmes de reproduction

pour la conservation: les programmes européens pour les espèces menacées et les livres généalogiques

européens (les EEP et les ESB). Un autre état de surveillance de niveau inférieur est utilisé pour collecter des

informations sur une espèce en captivité. Les collections participant à des programmes d’élevage géré

participent activement aux activités du groupe consultatif de taxon (TAG) correspondant. Les TAG élaborent

des plans de collection régionaux (RCP), promeuvent des projets de conservation in situ et représentent une

source importante d’informations sur la gestion en captivité. Au niveau mondial, la WAZA met au point des

plans de gestion des espèces internationaux pour coordonner les efforts de reproduction à travers le monde et

tient des livres généalogiques internationaux.

La participation aux EEP et aux ESB est réservée aux institutions membres de l’EAZA. Toutefois, les non-

membres peuvent participer si l’EAZA, par l’intermédiaire de son comité EEP, estime que la participation d’un

non-membre serait bénéfique pour le programme.

6 WAZA Magazine 14: Towards Integrated Species Conservation.

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Exemple

La reproduction pour la conservation peut jouer un rôle essentiel dans les crises soudaines menaçant une

espèce d’extinction, comme l’état d’urgence dans lequel de nombreuses espèces d'amphibiens se sont

retrouvées ces dernières années. La réponse rapide et concertée apportée dans le cadre de l’initiative

Amphibian Ark est un très bon exemple de reproduction pour la conservation collaborative visant à lutter contre

l’extinction d’une espèce.

L’efficacité de la conservation ex situ pour sauver des espèces de l’extinction dépendra de différents facteurs

complexes et interconnectés (à savoir, par exemple, obtenir des projections exactes, disposer d’une population

fondatrice suffisante, assurer une reproduction réussie, maintenir la diversité génétique, éviter les adaptations

génétiques et comportementales, surmonter les menaces auxquelles sont confrontés les habitats naturels,

réussir les réintroductions), qui sont également liés aux connaissances et actions de conservation in situ.

L’application adéquate et réussie de mesures de conservation ex situ exige de veiller:

- à la poursuite de la recherche scientifique tout au long du processus, notamment en incluant des mesures

de conservation ex situ dans le plan d’action pour l’espèce qui a été élaboré par le jardin zoologique et les

autres organisations concernées;

- au suivi des plans et protocoles signés; et

- à l’intégration croissante avec la conservation sur le terrain.

Tisser des liens étroits entre les populations en captivité et les populations sauvages pour collaborer dans le

domaine de la gestion des espèces, échanger des connaissances, compiler des données et ainsi aboutir à une

approche intégrée de la conservation des espèces est un rôle important que les jardins zoologiques peuvent

aujourd'hui jouer, à l’instar du zoo de Tallinn (Estonie) avec son programme de conservation du vison d’Europe.

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Figure 2. Législation clé, sources d’information et programmes dans le domaine de la conservation ex situ. Les accords internationaux en lien avec la directive sur les jardins zoologiques (encadrés bleu clair) doivent être mis en œuvre par toutes les parties contractantes. Les lignes directrices et programmes mentionnés sont des exemples de bonnes pratiques.

2.2.4.2. Repeuplement et réintroduction d’espèces dans les habitats sauvages

Le déplacement d'espèces à des fins conservatoires est probablement la mesure de conservation la plus

complexe d’un point de vue technique et la plus coûteuse à mettre en œuvre, et elle ne s'impose que pour un

petit nombre d’espèces. Les jardins zoologiques peuvent fournir des animaux élevés en captivité et une

assistance technique ou financière pour les projets de déplacement à des fins conservatoires, mais ils ne sont

généralement pas les principaux instigateurs, bailleurs de fonds ou gestionnaires de ces projets.

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Repeuplement et réintroduction d’espèces dans les habitats sauvages

- Un transfert aux fins de la sauvegarde consiste à déplacer délibérément un organisme d’un site pour le

relâcher dans un autre. Il doit viser à produire un avantage mesurable pour la sauvegarde au niveau d’une

population, d’une espèce ou d’un écosystème, et non à profiter uniquement aux spécimens transférés.

- Les transferts aux fins de la sauvegarde comprennent i) le renforcement et la réintroduction au sein de

l’aire de répartition originelle d’une espèce et ii) les introductions aux fins de la sauvegarde, qui

recouvrent les notions de colonisation assistée et de remplacement écologique, à l’extérieur de l’aire de

répartition originelle.

- Le transfert est un outil de sauvegarde efficace, mais il convient de justifier son utilisation (isolée ou en

association avec d’autres solutions de sauvegarde) d’une manière rigoureuse. Les évaluations de la

faisabilité devraient notamment comparer les avantages pour la sauvegarde aux coûts et aux risques des

transferts et des mesures alternatives de sauvegarde.

Source: UICN/CSE (2013).Lignes directrices sur les réintroductions et les autres transferts aux fins de la

sauvegarde

Les projets de repeuplement et de réintroduction exigent une collaboration étroite entre divers acteurs (par

exemple, les gouvernements, les organismes de conservation, les fournisseurs de stock fondateur, les

collectivités locales), une planification et des financements à long terme, ainsi que des recherches et un suivi

approfondis tout au long du processus. Les jardins zoologiques ont apporté d’importantes contributions dans

plusieurs projets fructueux de réintroduction (étude de cas nº 3: le cheval de Przewalski).

L’une des conséquences du changement climatique étant le déplacement géographique des aires de

répartition des espèces, de plus en plus d’espèces devront être aidées pour trouver un habitat adapté. Les

«migrations assistées» sont des déplacements destinés à contribuer à ce processus, mais leurs incidences et

avantages potentiels doivent faire l’objet de recherches approfondies avant que tout proposition puisse être

émise. Les lignes directrices de l’UE sur le changement climatique et le réseau Natura 2000 traitent des

migrations assistées et d’autres stratégies importantes concernant la diversité biologique et le changement

climatique.

2.2.4.3. Conservation in situ

La conservation in situ consiste essentiellement à enrayer ou à atténuer les effets des menaces et processus

qui ont entraîné le déclin des habitats ou espèces concernés et à œuvrer en faveur de leur retour à un «état de

conservation favorable». Plusieurs menaces bien connues pèsent sur la biodiversité, décrites par J. Diamond

(1989) comme le «quatuor infernal» (evil quartet) des facteurs anthropiques d’extinction, à savoir: la perte, la

perturbation et la fragmentation des habitats, la surexploitation, l'introduction d'espèces et les extinctions en

cascade. Plus récemment, Brook et al. (2008) ont proposé d’ajouter deux autres fléaux à ce quatuor: le

changement climatique et les synergies d’extinction résultant des effets cumulatifs de l’association de plusieurs

de ces facteurs (voir l’annexe 4.1).

Les instruments les plus importants pour la conservation in situ dans l’Union européenne sont le réseau Natura

2000 et le système de protection des espèces rigoureux prévu par les directives «Oiseaux» et «Habitats». Les

autorités des États membres responsables de la diversité biologique et les jardins zoologiques sont invités à

mener conjointement des initiatives de conservation active s'inscrivant dans ces cadres bien établis. Il pourra

s'agir, par exemple, d'actions ciblées destinées à contrer les menaces pesant sur une espèce et à en garantir la

protection, à vérifier l’état d'une population ou à rétablir les habitats et espèces aussi bien de la faune que de la

flore.

En fonction de leur taille, de leurs ressources et de leurs objectifs, les jardins zoologiques peuvent entreprendre

et participer à des projets de conservation in situ à différentes échelles, pouvant aller de projets au niveau de

l'établissement à des projets internationaux. Les grands jardins zoologiques sont en mesure de contribuer

directement à la conservation in situ à toutes les échelles. Les établissements de moindre taille peuvent se

spécialiser (par exemple dans la sauvegarde d’espèces indigènes, en approfondissant leurs connaissances sur

certaines espèces ou certains taxons) et nouer des liens plus forts à l’échelle locale ou nationale, tant avec la

communauté zoologique qu'avec les acteurs de la conservation au sens large.

Les sous-sections suivantes décrivent les actions pouvant être menées à différentes échelles.

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Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive de l’UE sur les jardins zoologiques Page | 26

Exemple

La spécialisation, le renforcement de la communication et la sensibilisation accrue aux problématiques touchant

les espèces locales ou de leur collection sont autant de moyens permettant aux jardins zoologiques de petite

taille d’apporter des contributions directes plus efficaces en faveur de la conservation in situ. Voir l’étude de cas:

parc zoologique de Jerez (Espagne).

2.2.4.3.1 Conservation in situ au niveau de l'établissement

Les mesures visant à améliorer continuellement la durabilité du fonctionnement d’un jardin zoologique peuvent

s’avérer bénéfiques pour la conservation et représenter l’un des meilleurs moyens de servir d’exemple pour

l’éducation et la sensibilisation du public; de plus amples informations sont fournies à la section 2.3 relative à

l’article 3, deuxième tiret. Ces actions peuvent être reconnues et être bénéfiques dans le cadre de la directive

sur les jardins zoologiques de l’UE, mais elles ne constituent pas des mesures de conservation à proprement

parler. Vous trouverez à l’annexe 1.5 des exemples et de la documentation sur la façon d’améliorer la durabilité

du fonctionnement d’un jardin zoologique.

Exemple

Les actions de conservation suivantes pourraient être menées au niveau des jardins zoologiques:

- promouvoir et surveiller l’établissement d’espèces indigènes vivant en liberté dans l’enceinte du zoo en

prévoyant, par exemple, des nichoirs, des plates-formes de nidification, des perchoirs artificiels pour les

chauves-souris, des zones de végétation non fauchées et des jardins à papillons (voir aussi l'exemple, des

hérons du zoo de Barcelone);

- encourager les visiteurs et la collectivité locale à participer à des activités promouvant les comportements

écologiques dans l’enceinte du jardin zoologique.

2.2.4.3.2 Conservation in situ à l’échelle locale

La participation à la gestion des zones protégées et des espèces menacées en milieu sauvage fait partie des

domaines de la conservation où le rôle des jardins zoologiques apparaît de plus en plus important. Les jardins

zoologiques peuvent mener des actions dans ce sens à toutes les échelles, mais n’importe quel jardin

zoologique, quelle que soit sa taille, peut s'intéresser aux zones protégées situées à proximité et chercher des

moyens de travailler avec elles, en particulier avec les sites du réseau Natura 2000 où des stratégies sont peut-

être déjà en place et où la collaboration devrait être la plus fructueuse et la mieux ciblée.

Participation des jardins zoologiques à des activités de conservation à l’échelle locale

À l’échelle locale, la participation des jardins zoologiques à la conservation peut comprendre, par exemple:

- la collaboration lors des étapes de lâcher et de suivi des projets locaux ou nationaux de reproduction en

captivité. La participation du jardin zoologique peut inclure: des recherches collaboratives, l’enregistrement

des données du projet, la formation des volontaires et du personnel, la sensibilisation du public local ou la

collecte de fonds;

- la gestion et la surveillance collaboratives des populations de faune sauvage menacées dans des zones

locales protégées;

- la collaboration dans des projets de recolonisation par la faune sauvage et de rétablissement de zones

naturelles;

- la promotion d’activités se déroulant dans des zones locales protégées;

- la contribution à des activités de réhabilitation de la faune sauvage indigène saisonnière ou permanente,

organisées par le jardin zoologique ou en collaboration avec des autorités locales ou des ONG (à noter que

ces activités sont hautement spécialisées et que le jardin zoologique devra posséder les connaissances et

les ressources humaines et matérielles nécessaires pour y participer). Voir l’étude de cas: Association

hongroise des jardins zoologiques;

- l’échange de personnel et de connaissances avec des centres de sauvetage et de réhabilitation de la faune

sauvage locale;

- la promotion et la participation à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques environnementales

locales;

- les activités visant à lutter contre la menace des espèces exotiques envahissantes (EEE), comme

o l'élimination des espèces envahissantes (végétales et animales) dans les habitats sauvages,

o la recherche de méthodes permettant de maîtriser les espèces envahissantes,

o l’évaluation de la réception d’animaux de compagnie exotiques (sauvages) afin de réduire leur introduction

potentielle dans des habitats naturels,

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o les projets de rétablissement des espèces de la faune et de la flore dont le déclin est dû à des EEE.

2.2.4.3.3 Conservation in situ à l’échelle nationale

Une grande partie des activités menées à l’échelle locale peuvent également l’être à l’échelle nationale, en

collaboration avec les autorités nationales, des zones protégées plus grandes, des associations de

professionnels, des organisations de conservation sur le terrain et des institutions scientifiques. Une bonne

maîtrise des stratégies nationales de conservation et l’établissement de relations étroites avec ces acteurs

faciliteront la participation des jardins zoologiques aux projets de cette envergure et renforceront leur ancrage

dans la communauté au sens large des acteurs de la conservation.

Exemple

Les projets sur le terrain à l’échelle nationale peuvent inclure, par exemple, la sauvegarde d’espèces indigènes

menacées figurant sur la liste rouge nationale, des activités de recherche, de rétablissement ou de gestion des

sites Natura 2000, des stratégies de gestion des EEE ou la mise en œuvre de projets européens LIFE+. Étude

de cas: jardin zoologique du Latgale (Lettonie) LIFE+ HerpetoLatvia

Les associations nationales de jardins zoologiques mènent des projets et des campagnes avec la participation

de leurs membres. Elles apportent également leur expertise et fournissent des informations sur tous les sujets

en lien avec les jardins zoologiques. En s’affiliant à une association de jardins zoologiques, les zoo membres

peuvent améliorer leurs résultats en matière de conservation. Cependant, les petits jardins zoologiques ne

peuvent pas toujours se permettre de payer les frais d’adhésion à de telles associations. Il conviendrait donc

que les associations professionnelles de jardins zoologiques et les grands jardins zoologiques mettent en place

des cadres de collaboration afin d’aider les petits établissements à renforcer leurs compétences et leurs

contributions en matière de conservation.

2.2.4.3.4 Conservation in situ à l’échelle régionale

À l’échelon européen, il est important que les jardins zoologiques se tiennent informés des politiques et bases

de connaissance relatives à la diversité biologique de l’UE (par exemple: le système européen d’information sur

la biodiversité BISE, l’Agence européenne pour l’environnement AEE, le réseau européen d’information et

d’observation pour l’environnement EIONET). En particulier, la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à

l’horizon 2020 fournit des informations et des objectifs pour garantir la protection des habitats et espèces

indigènes. Ces objectifs sont d’excellents guides pour définir des objectifs de conservation à différentes échelles

qui œuvrent en faveur de cibles régionales communes.

Exemple

En sa qualité d’association régionale des zoos et aquariums, l’EAZA facilite, promeut et coordonne le

développement de liens de conservation in situ.

2.2.4.3.5 Conservation in situ à l’échelle internationale

Les jardins zoologiques de l’UE peuvent contribuer à la conservation internationale seuls, dans le cadre de

coalitions, ou sous l’égide d’associations nationales, de l’EAZA ou de la WAZA. Les jardins zoologiques de

grande taille disposent des capacités et ressources nécessaires pour participer à des projets internationaux de

conservation in situ. Cette participation peut prendre différentes formes, par exemple mettre à disposition un

personnel spécialisé ou proposer des formations, entreprendre et mettre en place des activités de recherche,

soutenir l’élaboration de mesures et établir ou approfondir des partenariats à long terme avec des zones

protégées ou des organisations locales de conservation.

L’efficacité et la réussite éventuelle des initiatives internationales de conservation in situ dépendront de facteurs

tels que les suivants:

- des priorités établies sur une base scientifique;

- une planification dans le temps. Les meilleurs résultats à l’échelle internationale sont atteints grâce à des

engagements à long terme. Dans l’idéal, les liens avec un projet ou une zone sont maintenus et renforcés

avec le temps, jusqu’à ce que le projet devienne autonome;

- une collaboration soutenue avec des partenaires locaux, les populations et les autorités locales;

- une évaluation continue des progrès et résultats accomplis pour permettre un retour d’informations et

renforcer l’efficacité des actions.

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Par exemple: les projets internationaux de la Zoological Society of London (ZSL); les projets internationaux du

Durrell Wildlife Conservation Trust

2.2.4.4. Outils: planification de la conservation des jardins zoologiques et élaboration de rapports

Une planification soigneuse est la clé de l'efficacité des actions de conservation. Si la réussite ou l’incidence des

activités de conservation peuvent être difficiles à évaluer, un compte rendu de ce qui a été accompli est toujours

possible. La présente section présente les outils qui aident les jardins zoologiques à planifier leurs actions de

conservation et à en rendre compte. Les outils présentés ici peuvent être utilisés par n’importe quel jardin

zoologique et sont soumis à l'évaluation des autorités compétentes des États membres.

2.2.4.4.1 Objectifs de conservation

Une mission de conservation clairement formulée et des objectifs de conservation bien définis contribuent à

axer les activités d’un jardin zoologique sur la conservation. L'action des jardins zoologiques est souvent guidée

par une déclaration de mission claire et un ensemble d’objectifs de conservation, conformément aux

caractéristiques, capacités et aspirations de chaque établissement.

La déclaration de mission est une source d'inspiration. Elle confère au jardin zoologique une finalité propre et le

définit vis-à-vis du monde extérieur. Porteuse d'une vision ambitieuse, elle trace la voie suivie par

l’établissement pour la concrétiser.

Les objectifs institutionnels définissent le résultat final à atteindre grâce aux activités menées dans le cadre de

la directive sur les jardins zoologiques: action pour la conservation, recherche, formation, échange

d’informations, éducation et normes rigoureuses concernant l’hébergement des animaux.

La déclaration de mission et les objectifs institutionnels reflètent la volonté du jardin zoologique de contribuer,

par ses propres aspirations et projets, au renforcement du rôle en matière de conservation de la diversité

biologique exprimé dans la directive sur les jardins zoologiques. (Voir l’annexe 1.6: Déclarations de mission)

2.2.4.4.2 Comment mettre au point une stratégie de conservation

Une stratégie de conservation doit détailler la manière dont un jardin zoologique prévoit de mener des actions

de conservation, notamment les mesures de conservation prévues à l’article 3, premier tiret.

Le choix des priorités de conservation, dans lesquelles il conviendra d’investir des fonds et de l’énergie, est une

question essentielle dans le domaine de la conservation. Les jardins zoologiques peuvent s'appuyer sur des

informations scientifiques pour définir leurs priorités, ce qui est particulièrement important lorsqu'ils souhaitent

apporter une contribution effective à la conservation mondiale. Le sous-comité de planification pour la

conservation des espèces de l’UICN a pour mission d’aider les organisations à planifier leurs actions de

conservation des espèces. L’Association britannique et irlandaise des zoos et aquariums (BIAZA) a

recommandé des méthodes pour évaluer l’impact des mesures de conservation sur le terrain, ainsi que certains

des outils utilisés dans la planification de la conservation et la gestion de projet (voir l’annexe 1.7: Définition des

priorités et planification de la conservation). Les jardins zoologiques peuvent choisir leurs objectifs à différents

niveaux en évaluant comment leurs capacités particulières peuvent contribuer aux stratégies et besoins de

conservation locaux, nationaux, européens et internationaux.

La conception d’une stratégie de conservation passe par l’élaboration d’un plan de réalisation des objectifs. La

figure 3 présente un exemple de conception d'une stratégie de conservation. Elle comprend plusieurs sections

pouvant être incluses dans la stratégie de conservation (cases 1, 2 et 3) et un tableau (case 4) qui peut être

utilisé pour traduire les objectifs de conservation en actions. Il s’agit d’un exemple de système simple qui peut

être appliqué et adapté aux besoins de tous les jardins zoologiques, quelles que soient leurs capacités

techniques.

Les documents de planification stratégique d’un jardin zoologique (voir l’annexe 1.8) contiennent toutes les

informations nécessaires pour comprendre le fonctionnement d’un jardin zoologique. La planification axée sur la

conservation est fondée sur les objectifs de conservation de l’établissement et devrait englober les différentes

stratégies (entre autres documents) que le jardin zoologique entend mettre en œuvre pour atteindre ses

objectifs (en accord avec les mesures de conservation de la directive sur les jardins zoologiques).

Une application et une évaluation proportionnelles peuvent s’avérer nécessaires en matière de planification: en

effet, les petits établissements pourront se contenter d’une stratégie globale de conservation et de la

documentation y afférente, tandis que les grands établissements pourront disposer d'un éventail de documents

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pertinents. La législation des États membres peut exiger la mise en place de plans spécifiques concernant

l’application ou à des fins d’inspection (voir par exemple l’annexe 6.4).

Pour être efficaces, la planification et les stratégies peuvent préciser, notamment, les éléments suivants:

- l’objectif spécifique de chaque activité;

- les échéances;

- le personnel responsable (voir l’annexe 6.5: Ressources humaines);

- les méthodes d’évaluation;

- les méthodes de compte rendu.

Le «plan de collection» est un outil permettant de garder le contrôle de la collection et de planifier les

déplacements des animaux. Ce plan peut également être utilisé pour consigner d’autres informations

pertinentes, notamment si un jardin zoologique joue un rôle particulier en matière de conservation ou participe à

certains programmes. L’annexe 1.8 clarifie ce point et fournit d’autres outils utiles.

Figure 3. Éléments potentiels d’un cadre stratégique de conservation 7.

2.2.4.4.3 Planification de la collection d’un jardin zoologique

La planification d’une collection poursuivant des objectifs de conservation peut exiger de tenir compte de

différents éléments; en particulier:

- Les échanges, ou le commerce, d’animaux nécessitent la mise en place de procédures adaptées et

raisonnées. Par exemple, les normes du secrétaire d’État britannique concernant les pratiques des zoos

7 Adapté de la stratégie de recherche de la Zoological Society of London (ZSL).

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modernes (DEFRA - Royaume-Uni) préconisent d'appliquer les recommandations de la BIAZA concernant

les transferts d’animaux ainsi que des procédures d’examen éthique pour les opérations de ce type et

autres opérations réalisées par les jardins zoologiques.

- En particulier, l’acquisition d’animaux capturés dans la nature doit être découragée, sauf si elle intervient

dans le cadre d’un programme de conservation ex situ bien géré garantissant le respect de la législation

applicable (voir également la section 2.2.4.1 ci-dessus sur la conservation ex situ). Dans le cas des animaux

d’origine sauvage appartenant à des espèces figurant sur des listes dont le statut de protection est plus

faible, les avis de commerce non préjudiciable de CITES peuvent se révéler pertinents.

- L’octroi de licences et l’inspection des jardins zoologiques sont les principaux outils de mise en œuvre de la

directive sur les jardins zoologiques; dès lors les politiques relatives aux transferts d’animaux entre jardins

zoologiques pourraient imposer de vérifier la licence de l'établissement destinataire.

- Il est souhaitable que les programmes d’élevage s’efforcent de maintenir des populations autonomes

présentant une diversité génétique appropriée (par exemple, une reproduction sélective fondée sur une

variante de couleur, par exemple chez les caméléons et les serpents albinos, dont beaucoup souffrent d'un

grand nombre d'anomalies génétiques, irait à l’encontre des objectifs de conservation).

La section 2.4.4.4, Gestion de la collection, fournit de plus amples informations à cet égard.

2.2.4.4.4 Compte rendu des activités de conservation

Étant donné la complexité de la définition des priorités de conservation et de la mise en œuvre de projets de

conservation efficaces, il est essentiel que chaque établissement sache quelles actions mener pour améliorer la

conservation des espèces cibles et comment essayer d’en évaluer l’impact.

Par exemple, la WAZA a diffusé un formulaire d'évaluation de l’impact des projets de conservation, élaboré par

le Zoo de Chester (Royaume-Uni) et fondé sur les méthodes mises en avant par le groupe de travail sur les

mesures relatives aux zoos8. Le formulaire est un outil destiné à orienter la gestion des projets, à faire le point

des avancées obtenues dans le sens des objectifs de conservation et à évaluer l’impact sur la conservation de

façon standardisée.

L’impact des activités de conservation menées par les jardins zoologiques ou d’autres organisations de

conservation est difficile à évaluer. Néanmoins, si la stratégie de conservation prévoit des systèmes

d’évaluation pour chaque activité réalisée, les résultats peuvent être synthétisés dans le rapport du jardin

zoologique sur ses activités de conservation. Les rapports sur la conservation peuvent être adaptés aux

besoins de l’établissement, les jardins zoologiques de plus grande envergure pouvant, par exemple, suivre des

approches plus scientifiques de l’évaluation tandis que les établissements plus petits peuvent se concentrer sur

les progrès accomplis et s’en servir comme référence.

Les autorités compétentes des États membres peuvent exiger que le rapport sur la conservation leur soit fourni

dans le cadre de leurs procédures d’inspection des jardins zoologiques, ou inclure des questions relatives à la

déclaration des activités de conservation dans leurs questionnaires d’inspection.

L’article 3, premier tiret, précise un ensemble d’activités et de techniques qui permettent aux jardins zoologiques

d’obtenir des avancées quantifiables sur le plan de la conservation quantifiables ou, à tout le moins, des

changements. Le respect de cet article peut être apprécié sur la base d'une évaluation et du rapport d'activités.

Les jardins zoologiques peuvent tirer profit de ces différents outils pour planifier leurs actions et suivre les

résultats de leurs activités de conservation. Les outils présentés dans la présente section et les annexes 1.7 et

1.8 sont gratuits et en libre accès. Les jardins zoologiques qui financent également des projets de conservation

sont encouragés à s'aider de ces outils pour décider et planifier où et comment investir leurs ressources, ainsi

que pour évaluer l’impact de leurs actions de conservation.

8 Mace, et al., (2007) Measuring conservation success: assessing zoos’ contribution. Dans: Zoos in the 2first

Century: Catalysts for Conservation?

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RÉSUMÉ 3 - ARTICLE 3, PREMIER TIRET – CONSERVATION, RECHERCHE ET FORMATION

Les mesures de conservation prévues à l’article 3, premier tiret, constituent des contributions actives, mesurables, directes (et indirectes) à la réalisation de l’objectif de la directive sur les jardins zoologiques, à savoir la préservation de la biodiversité.

Les activités et techniques décrites sont axées sur la conservation des espèces et couvrent les mesures de conservation menées par les jardins zoologiques à la fois ex situ et in situ.

Pour être efficaces, les actions de conservation doivent souvent être collaboratives.

La recherche peut être soumise à la législation des États membres et le respect de normes reconnues peut permettre de développer au mieux ce domaine.

La formation recouvre à la fois le développement continu des compétences de conservation du personnel des jardins zoologiques et l’offre de formations spécialisées à des destinataires externes.

De même, l’échange d’informations renvoie à la fois à la diffusion de connaissances et d’expériences par les jardins zoologiques et à l’utilisation d'informations récentes émanant d’autres jardins zoologiques et professionnels du secteur concernant les activités de conservation.

La reproduction en captivité, le repeuplement ou la réintroduction sont des actions complexes qui, pour être menées du mieux possible, devraient s’appuyer sur des cadres scientifiques et législatifs adaptés, en fonction des besoins.

L’utilisation des outils, lignes directrices et méthodologies élaborés par des associations professionnelles (comme les associations nationales des zoos, l’EAZA ou la WAZA) et des organisations de conservation de la nature (comme l’UICN) et appliqués sur le terrain à des fins de conservation peut contribuer efficacement au développement des mesures de conservation spécifiées.

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2.3 Article 3, deuxième tiret - Éducation et sensibilisation du public

2.3.1 Champ d’application

Les mesures de l’article 3, deuxième tiret, mettent en évidence le rôle des jardins zoologiques pour éduquer les

visiteurs et les sensibiliser aux questions relatives à la conservation de la diversité biologique. Les mesures sont

directement liées au premier objectif d’Aichi de la CDB: «D’ici 2020, au plus tard, les individus sont conscients

de la valeur de la diversité biologique et des mesures qu’ils peuvent prendre pour la conserver et l’utiliser de

manière durable.»

La portée de l’article 3, deuxième tiret, est à la fois générale et spécifique. La portée générale – «la promotion

de l’éducation et de la sensibilisation du public en ce qui concerne la conservation de la diversité biologique» –

jette les bases du rôle socio-éducatif des jardins zoologiques. À cet égard, les activités éducatives des zoos

peuvent consister à:

- mettre en place des programmes d’éducation du public directement liés à des questions de

conservation de la diversité biologique;

- promouvoir les valeurs environnementales, économiques, culturelles et intrinsèques de la diversité

biologique;

- sensibiliser à l’impact des habitudes quotidiennes sur la conservation de la diversité biologique;

- éduquer le public sur les «mesures qu’il peut prendre pour [...] conserver et [...] utiliser [la diversité

biologique] de manière durable»;

- informer le public des comportements à adopter à l'égard de la vie sauvage pour contribuer à la

conservation de la diversité biologique.

Définitions pertinentes

Éducation: communication organisée et durable destinée à susciter un apprentissage. Contexte: la

communication, dans ce contexte, implique une relation entre deux personnes ou plus, et suppose le transfert

d'informations (sous forme de messages, d'idées, de connaissances, de stratégies, etc.). Le terme «organisée»

signifie prévue selon un schéma ou un ordre donné, et assortie d'objectifs ou de programmes scolaires

déterminés; une telle communication suppose l'existence d'un prestataire d'activités éducatives qui organise la

situation d’apprentissage et/ou d'enseignants (y compris des bénévoles non rémunérés) pour organiser

sciemment la communication. Le terme «durable» indique que l’expérience d’apprentissage s'inscrit dans la

durée et la continuité. «L’apprentissage» s'entend de tout changement intervenant dans le comportement,

l’information, le savoir, la compréhension, les attitudes, les savoir-faire ou les compétences, qui peut être

assimilé et ne saurait être imputé au développement physique ou à l'acquisition de modes de comportement

hérités. (UNESCO, OCDE, 2001)

Sensibilisation du public: manière d’attirer l’attention des principaux groupes ayant un pouvoir d’influence en

matière de diversité biologique. Elle consiste à établir un programme d’activités communicationnelles qui

favorise une meilleure compréhension entourant un enjeu d’importance. Elle permet de déterminer ce qui est

important — et pourquoi — ainsi que de mieux comprendre les objectifs derrière une orientation particulière.

Elle explique enfin ce qui est fait ou ce qui peut être fait pour réaliser ces objectifs. (Glossaire des

communications du document de CESP de la convention sur la diversité biologique)

Les enseignements et les informations transmis par les zoos deviennent une référence sociale de la relation

entre l’homme et l’animal, et de notre attitude envers la nature. Ils comportent donc une responsabilité, qui ne

se limite pas aux activités éducatives des jardins zoologiques mais inclut toutes les situations où des animaux

sont utilisés pour faire passer des messages. En effet, les jardins zoologiques sont responsables de l’image

qu’ils donnent des animaux, qui doit être réaliste et respectueuse et éviter de promouvoir tout comportement

inapproprié envers la vie sauvage.

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L’article 3, deuxième tiret, contient une précision: «notamment en fournissant des renseignements sur les

espèces exposées et leurs habitats naturels». Ces renseignements peuvent être affichés dans chaque

exposition. À titre d'exemple, les renseignements de base à présenter peuvent inclure:

- des informations précises sur l’espèce exposée, c’est-à-dire ses noms communs et scientifiques exacts,

son écologie de base, son état de conservation (en d’autres termes, sa catégorie dans la liste rouge de

l’UICN et, dans le cas d’espèces indigènes, l’équivalent national) et les menaces pesant sur sa

conservation. Les informations fournies peuvent également indiquer si les animaux exposés font l’objet de

mesures de conservation au titre de l’article 3, premier tiret ;

- des informations sur l’habitat naturel des espèces présentes peuvent aussi être fournies, c’est-à-dire l’aire

de répartition géographique des espèces, la description de leur habitat et les menaces pesant sur lui.

Pour certaines espèces, des renseignements complémentaires peuvent être ajoutés à des fins d’éducation et

de sensibilisation du public, par exemple lorsque:

- les espèces figurent parmi les espèces exotiques envahissantes (EEE) ou font l'objet d'une législation

quelconque de l’UE ou d’un État membre;

- les spécimens proviennent de saisies ou d’opérations de sauvetage;

- le comportement du public peut avoir une incidence directe sur la conservation de l’espèce (par exemple, si

le commerce de cette espèce en tant qu’animal de compagnie représente une menace pour l’espèce);

- la détention de certains animaux comme animaux de compagnie pose un problème de conservation, les

ressources nécessaires aux actions de conservation étant utilisées pour des opérations de saisie ou de

sauvetage de l'espèce concernée;

- des espèces sauvages peuvent être utilisées pour fabriquer des souvenirs ou des produits illicites.

D’autres renseignements peuvent être fournis, en fonction des besoins:

- des informations sur «Comment apporter son aide?» concernant des sujets tels que: le volontariat, les dons

aux projets in situ du jardin zoologique ou d’autres organisations, les activités de campagne ou la

modification d’habitudes quotidiennes pouvant avoir une incidence positive sur la conservation.

En ce qui concerne les activités de conservation, c’est l’ensemble des actions en matière d’éducation et de

sensibilisation qui est important pour la réalisation des objectifs de l’article 3, deuxième tiret. De la même façon,

les évaluateurs peuvent choisir de tenir compte du champ d’application et de l’envergue des actions qui sont

adéquatement proportionnelles à la nature et la capacité de chaque jardin zoologique.

2.3.2 Comment les jardins zoologiques éduquent-ils et sensibilisent-ils le public?

L’éducation et la sensibilisation du public en ce qui concerne la diversité biologique, la conservation et la

durabilité ont été reconnues par la CDB, la WAZA, l’EAZA et toutes les associations nationales des jardins

zoologiques comme des contributions essentielles de ces derniers à la réalisation du premier objectif d’Aichi du

plan stratégique des Nations unies pour la diversité biologique 2011-2020.

Les jardins zoologiques disposent d’une précieuse ressource pour mener à bien leurs efforts de protection de la

diversité biologique: des animaux vivants. L’attirance innée que les humains éprouvent à l'égard des animaux

amène chaque année des millions de visiteurs dans les jardins zoologiques, ce qui représente un potentiel

considérable pour l’éducation et la sensibilisation du public en lien avec la conservation de la diversité

biologique.

Inspirer le public

«La biodiversité est le concept le plus subtil au monde, mais c’est peut être aussi sa plus belle histoire. Pour la

plupart des êtres humains, l’amour de la nature est composé à la fois de crainte, d’admiration et de joie; mais ils

ne pensent pas forcément aux habitats, aux services écologiques ou aux extinctions.» (Communiquer la

biodiversité. Communication, éducation et sensibilisation du public – CESP – UICN CEC. CDB)

«Si les défenseurs de l’environnement souhaitent convaincre un large public qu’il est important de protéger

même les espèces qui semblent les plus éloignées de la protection que confère une fonction utilitaire, alors leur

meilleur espoir est de susciter la fascination et de révéler la beauté» (Macdonald et al., Key topics in

conservation biology, 2007)

En termes d’orientation, le Guide du comité d’experts sur les jardins zoologiques – DEFRA, Royaume-Uni –

donne des exemples illustrés sur la façon de mettre en œuvre et d’évaluer le respect de l’article 3, deuxième

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tiret, au Royaume-Uni. Les normes d’éducation de l’EAZA et la politique en matière d’éducation de la BIAZA

fournissent d'autres renseignements détaillés sur la manière dont les jardins zoologiques peuvent aller au-delà

des exigences de base.

Exemple

Les activités éducatives des jardins zoologiques sont une excellente opportunité de communiquer et de

recueillir le soutien du public en faveur d’activités de conservation de la nature dans l’UE au titre des directives

«Habitats» et «Oiseaux» et plus spécifiquement du réseau Natura 2000 (voir le cas du zoo d’Artis, aux

Pays-Bas).

2.3.3 L’éducation en action dans les jardins zoologiques

Les objectifs suivants sont pertinents dans l’élaboration des stratégies des jardins zoologiques en matière

d’éducation:

- créer un lien entre l’homme et la nature;

- inspirer la curiosité, l’empathie, le respect et l’admiration pour le monde naturel;

- communiquer efficacement sur des problèmes concernant la conservation, l’environnement et les relations

homme-animal;

- sensibiliser le public afin qu’il comprenne et s’approprie notre rôle de gardiens de la nature;

- relayer des informations, des expériences et des idées pour faire évoluer les comportements dans un sens

favorable;

- éduquer et inciter ouvertement les visiteurs à changer leurs comportements de manière à contribuer à la

conservation de la diversité biologique.

En termes de bonnes pratiques, tous les jardins zoologiques devraient, dans l’idéal, disposer:

- d’au moins une personne possédant les compétences requises chargée du programme éducatif; Voir

l’annexe 6.5: Ressources humaines);

- d’une stratégie écrite en matière d’éducation et de programmes éducatifs évolutifs (révisés, par exemple,

annuellement au moyen d’outils d’évaluation et réadaptés en conséquence);

- d’au moins un espace dédié aux activités/ressources éducatives;

- de supports et ressources spécialement conçus pour la mise en œuvre de leur programme éducatif;

- de panneaux fournissant des renseignements précis sur les espèces, dont au minimum: les noms communs

et scientifiques de l’espèce; son habitat naturel et son aire de répartition géographique; son état de

conservation (catégorie de l’UICN) et les menaces pesant sur elle; si elle participe à un programme ex situ;

le cas échéant, une rubrique «Comment apporter son aide?» (par exemple, adoption d’un animal,

volontariat, dons aux projets in situ du jardin zoologique ou à d’autres organisations, activités de campagne).

Les activités éducatives d’un jardin zoologique peuvent comprendre des méthodes formelles et des méthodes

informelles.

2.3.3.1 Programme éducatif formel

Les programmes éducatifs formels peuvent inclure les éléments suivants:

- Groupes scolaires: visites en journée, programmes de sensibilisation, activités nocturnes (à condition de

ne pas perturber le repos des animaux) et classes vertes. Les programmes éducatifs des jardins

zoologiques destinés aux écoles peuvent tenir compte des aspects suivants:

cohérence avec le programme scolaire officiel – concevoir des activités à partir des exigences du

programme scolaire officiel pour les élèves de différents niveaux. Le fait de tisser des liens avec les

autorités chargées de l'éducation peut faciliter l'élaboration de programmes s'inscrivant dans la

continuité des enseignements suivis à l’école;

le nombre d’élèves par éducateur. Ce rapport étant souvent mentionné dans les politiques nationales en

matière d'éducation, il vaut également pour les activités du jardin zoologique. En outre, compte tenu de

la nature interactive de nombreuses activités des zoos destinées aux scolaires, il peut être judicieux de

constituer des petits groupes d’élèves;

les activités pourraient être conçues en fonction des caractéristiques propres à chaque stade de

développement (les activités pourraient, par exemple, favoriser l’apprentissage sensori-moteur,

l’exploration et la découverte, la création et le renforcement des valeurs ou la discussion, et établir des

liens avec d’autres domaines, tels que la science, les arts, le langage ou la technologie);

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les activités de divulgation permettant d'accroître l'exposition à l’apprentissage proposé par le jardin

zoologique, par exemple en fournissant aux enseignants de la documentation en amont et en aval des

visites, en organisant des visites de travailleurs du zoo dans les écoles ou en proposant des

visioconférences;

la création d’un lien entre les activités des élèves et les projets de recherche ou de conservation du jardin

zoologique, en donnant aux élèves un aperçu direct des actions de conservation du jardin zoologique et

en leur permettant d’y participer.

- Enseignement supérieur: les jardins zoologiques et les universités travaillent souvent en collaboration à

différents niveaux; les opportunités d’enseignement formel découlant de ces partenariats peuvent inclure:

des séminaires adaptés au programme académique, portant sur des domaines dans lesquels les jardins

zoologiques possèdent une expertise (par exemple, la gestion des animaux, la médecine animale

exotique, la conservation, les espèces exotiques envahissantes, l’éthologie et la recherche des jardins

zoologiques);

certains jardins zoologiques participent à l’intégralité d’un module d’enseignement, en proposant des

conférences spécialisées et des séances pratiques;

des programmes entiers de master ont également été élaborés dans le cadre de collaborations entre

des universités et des jardins zoologiques (à l’instar du master en sciences de la conservation

chapeauté par l’Imperial College London, le Durrell Wildlife Conservation Trust, la Zoological Society of

London [ZSL] et les jardins de Kew).

- Formation des enseignants: certains jardins zoologiques proposent des formations spécialement

destinées aux enseignants, que ce soit dans l'enceinte du zoo ou en ligne, portant sur des questions liées à

l’environnement et à la conservation, les méthodes d'enseignement ou le lien entre les activités du zoo et les

programmes scolaires (de telles formations sont notamment proposées par le zoo de Dublin, le zoo de

Newquay et la Wildlife Conservation Society)

- Séminaires ouverts: de nombreux jardins zoologiques proposent des séminaires et formations spécialisés

ouverts au public.

2.3.3.2 Éducation informelle

L’éducation informelle vise à sensibiliser le public lorsqu’il visite de façon autonome un jardin zoologique.

Aujourd'hui, la tendance est moins aux expositions immersives qu'aux modèles de communication plus

interactifs, qu'il s'agisse d'interactions avec le personnel du zoo ou de rencontres avec les animaux, et au

recours accru à la technologie. Les présentations et les rencontres d'animaux servent à capter l’attention des

visiteurs pour diffuser de la façon la mieux adaptée des messages éducatifs en montrant le comportement

naturel des animaux.

Il est possible de réaliser des enquêtes pour cibler au mieux les messages destinés aux visiteurs de chaque

établissement. Les messages positifs, dans un langage adapté (par exemple, «protéger la nature» plutôt que

«préserver la diversité biologique»), qui mettent en avant les succès remportés en matière de conservation et

instillent de l’espoir ont plus de chances de retenir l’attention des visiteurs. Les animaux «ambassadeurs», les

expositions et les campagnes à thème, parmi d’autres méthodes, permettent de lier efficacement les actions de

conservation et d’éducation. Étude de cas: dispositifs éducatifs du zoo de Londres (Royaume-Uni).

Les sites web, les bulletins d’information et d’autres ressources en ligne ainsi que la présence dans les médias

sociaux (Facebook et Twitter) et les applications mobiles des zoos permettent aux visiteurs d'accéder de

manière autonome à des informations détaillées, encourageant une relation et des interactions durables entre

le jardin zoologique et son public. Voir l’annexe 4.1 pour de plus amples informations.

2.3.3.3 Messages en faveur de la conservation de la diversité biologique

Les messages clairs, concis formulés de manière simple et expliquant en quoi des actions «toutes bêtes»

peuvent avoir des effets positifs importants incitent le public à modifier ses habitudes dans le bon sens,

contribuant ainsi à la conservation de la diversité biologique.

Pour promouvoir l’éducation et la sensibilisation du public en matière de conservation de la diversité biologique,

les jardins zoologiques peuvent constituer une source d’informations sur les thèmes suivants:

- Qu’est-ce que la diversité biologique?

- Pourquoi la diversité biologique est-elle essentielle au bien-être de l’homme?

- Pourquoi la diversité biologique est-elle menacée?

- Quel comportement individuel a une incidence négative sur la diversité biologique?

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- Quel comportement individuel a une incidence positive sur la diversité biologique?

Exemple de messages pro-conservation

Conseils «verts» du zoo d’Édimbourg:

Ce que VOUS pouvez faire chez vous:

- Éteignez votre téléviseur au lieu de le laisser en position veille lorsque vous ne l’utilisez pas. Si tous les

habitants du Royaume-Uni appliquaient cette recommandation, plus de 50 millions de livres sterling

pourraient être économisées chaque année!

- Lorsque vous préparez une tasse de thé, ne faites chauffer que la quantité d’eau dont vous avez besoin. Si

tout le monde suivait ce conseil pendant une seule journée, nous pourrions économiser suffisamment

d’énergie pour allumer tous les lampadaires du pays la nuit suivante!

- Recyclez tout ce que vous pouvez, qu’il s’agisse de carton, de bouteilles en plastique, de verre ou encore de

canettes.

- Économisez l’eau en fermant le robinet quand vous vous brossez les dents.

- Pourquoi ne pas opter pour un fournisseur d’énergie renouvelable?

- Choisissez le plus possible des produits issus du commerce équitable.

- Faites des achats plus respectueux de l’environnement: achetez les produits de producteurs locaux et évitez

les produits suremballés.

- Pour vos petits déplacements, préférez le bus, la marche ou le vélo à votre voiture.

- Si vous aimez le poisson, achetez plutôt du poisson portant le label MSC (Marine Stewardship Council). Ce

label signifie que le poisson provient d’une pêche durable ne mettant pas en danger la vie d’autres

organismes marins.

- Plantez des fleurs qui attirent les abeilles dans votre jardin.

- Réduisez votre consommation d’eau en plaçant une brique ou un sac économiseur d’eau pour toilettes dans

le réservoir de votre chasse d’eau.

- Les forêts tropicales sont détruites pour y planter des palmiers et ainsi récolter de l’huile de palme pour

l’industrie agroalimentaire et cosmétique. Assurez-vous que les aliments et produits cosmétiques que vous

achetez contiennent de l’huile de palme issue d’une agriculture durable.

- Achetez des produits à base de bois et de papier portant le logo FSC (Forest Stewardship Council).

Les jardins zoologiques offrent un lien évident et direct avec la vie sauvage et les animaux en général. Une

partie des visiteurs sont peut-être déjà sensibilisés aux questions animales, mais d’autres manquent de

connaissances sur la manière de se comporter vis-à-vis de la vie sauvage dans une multitude de situations.

Attitudes envers la vie sauvage

Les jardins zoologiques donnent l’occasion de promouvoir des comportements adaptés envers la vie sauvage.

En particulier:

- ils mettent en garde contre le fait d'extraire les animaux de leur habitat sauvage. Les animaux sauvages ne

sont pas des animaux de compagnie, la faune indigène est protégée et il est interdit de détenir de telles

espèces dans la plupart des pays européens;

- ils expliquent qu’il ne faut pas s'approcher ou nourrir des animaux en milieu sauvage;

- les jardins zoologiques indiquent les mesures à prendre lorsque l’on trouve un animal blessé;

- ils encouragent la dénonciation des atteintes à la vie sauvage aux autorités;

- ils déconseillent la détention d’espèces exotiques (sauvages) en tant qu’animaux de compagnie. Ils mettent

en avant la difficulté de soigner, les problèmes liés au marché noir, les élevages illégaux et les EEE

(espèces exotiques envahissantes);

- ils encouragent une meilleure connaissance des animaux au moyen d’activités menées dans le jardin

zoologique par des professionnels;

- ils expliquent comment choisir et s'occuper correctement d'un animal de compagnie;

- ils découragent l’achat de souvenirs issus d'animaux sauvages à l’étranger.

2.3.4 Outils: le rôle éducatif des jardins zoologiques

2.3.4.1 Méthodes d’éducation des jardins zoologiques

La recherche en sciences sociales a montré que se cantonner à apprendre des faits ne suffisait pas forcément

à sensibiliser et à produire les changements désirés dans le comportement du public. De nouvelles stratégies et

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Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive de l’UE sur les jardins zoologiques Page | 37

techniques voient le jour à mesure que les éducateurs des jardins zoologiques appliquent de plus en plus des

connaissances relevant du domaine de la théorie de l’apprentissage.

La réaction émotionnelle que les animaux déclenchent chez l’homme a toujours été considérée comme le

principal moteur de l’éducation dispensée par les jardins zoologiques; elle constitue un atout qui différencie les

jardins zoologiques des autres établissements éducatifs. Les êtres humains (et plus particulièrement les

enfants) ont une réaction émotionnelle innée devant les animaux; nous sommes naturellement attirés, fascinés

et parfois effrayés ou rebutés par eux (comme E.O. Wilson l’a décrit dans son hypothèse sur la biophilie).

Les méthodes d’éducation peuvent permettre de traduire ces émotions en un comportement positif pour la

conservation de la diversité biologique. Toutefois, pour profiter de ce lien intense et, ainsi, renforcer l’empathie,

capter l’attention, encourager l’apprentissage et modifier les habitudes, les méthodes éducatives doivent

pouvoir diriger l'ensemble du processus.

Modification des comportements

L’objectif d’éduquer le public à la conservation de la diversité biologique ne consiste pas simplement à lui fournir

des informations sur la biologie des espèces, mais aussi à l’inciter à modifier son comportement d’une façon

favorable à la conservation de la diversité biologique. Les comportements ne changent pas du simple fait

d'informer, mais aussi en motivant les personnes à agir et leur donnant les clés pour y parvenir.

Les outils et ressources suivants peuvent s’avérer utiles dans la conception des activités éducatives d’un jardin

zoologique:

Exemples – approches méthodologiques

Rapprochant la communauté de la conservation au sens large et les jardins zoologiques, la commission de

l’éducation et de la communication (CEC) de l’UICN recommande l’application des boîtes à outils de la CESP

(Communication, éducation et sensibilisation du public) dans l’éducation dispensée par les jardins zoologiques.

L’EAZA a commencé à s’intéresser aux techniques d'éducation émotionnelle et sociale, qui sont actuellement

appliquées dans l'élaboration des programmes scolaires au Royaume-Uni (voir SEAL, National Strategies,

Royaume-Uni). L’EAZA se penche également sur des cadres encourageant un comportement durable, comme

le marketing social communautaire (CBSM), qui déploie un processus en cinq étapes (des comportements

sélectifs, l’identification de barrières et d’avantages, le développement de stratégies, la conduite d’un projet

pilote et une mise en œuvre à grande échelle).

Autre sujet exploré: l’importance des valeurs fondamentales des personnes, les relations entre ces valeurs et la

façon d’utiliser au mieux ces connaissances pour changer les attitudes et les comportements. Ce travail est

mené par Common Cause.

Le zoo de Melbourne (Australie) a élaboré un modèle de modification des comportements à appliquer à ses

activités éducatives. Le modèle décrit un processus visant à cerner les dangers pour la diversité biologique à

contrer et les espèces «ambassadrices» ou les expositions les plus adéquates pour les illustrer («créer un

lien»); il convient de déterminer, parmi les activités éducatives des jardins zoologiques, les meilleurs moyens

d’expliquer les problèmes («comprendre») et de définir les modifications des comportements les plus

adéquates pour permettre aux visiteurs d’avoir un impact («agir»). (Facilitating behaviour change, Lowry et

Grey, 2009). Des campagnes bien ciblées et bien menées, à l’instar des campagnes de conservation du zoo de

Melbourne, peuvent faire des jardins zoologiques des défenseurs puissants de la diversité biologique.

L’International Zoo Educators Association (IZE) fournit des ressources pratiques et théoriques très utiles ainsi

que du matériel de communication, et organise des ateliers et des séminaires destinés aux professionnels.

Le centre de documentation en ligne de la WAZA fournit également des liens vers des orientations et des

documents en matière d’éducation et de formation.

Les associations nationales des jardins zoologiques peuvent renvoyer vers des campagnes de sensibilisation

du public et des organisations de protection de la nature, fournir du matériel d'information sur ces campagnes et

organisations et mettre en place des programmes de formation à l’éducation environnementale. Par exemple:

étude de cas n° 7: initiative de la DWV (association allemande des réserves naturelles) visant la création d'un

diplôme en éducation environnementale.

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Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive de l’UE sur les jardins zoologiques Page | 38

2.3.4.2 Éléments d’une stratégie éducative des jardins zoologiques

Les stratégies éducatives des jardins zoologiques allient des objectifs de conservation et d’éducation. Le cadre

présenté dans la figure 4 (ci-dessous) expose les éléments pouvant être inclus dans une telle stratégie en

donnant des exemples pour chaque catégorie et en indiquant la façon de les organiser pour la gestion et

l’évaluation des programmes spécifiques. Les stratégies éducatives des jardins zoologiques peuvent être

adaptées aux besoins de l’établissement. À titre d’exemple, les grands jardins zoologiques peuvent suivre des

approches plus scientifiques tandis que les jardins zoologiques de moindre envergure peuvent se concentrer

sur leurs propres avancées et s’en servir de référence pour améliorer continuellement leurs résultats.

En mettant au point un programme ou une stratégie d’éducation écrit(e), les jardins zoologiques parviennent

plus facilement à obtenir des résultats en matière d’éducation, à cibler différents publics et à évaluer la réussite

des activités menées. Les programmes ou stratégies éducatifs des jardins zoologiques peuvent comprendre:

- les activités incluses dans des plans éducatifs formels et informels;

- les objectifs de chaque activité: des résultats d’apprentissage clairs, réalisables et mesurables pour chaque

activité et chaque groupe cible;

- une description des activités, y compris les ressources humaines (personnel responsable et participant aux

activités) et matérielles nécessaires et la façon dont la collection sera utilisée;

- un échéancier, du lancement du programme à son évaluation;

- les systèmes d’évaluation;

- les systèmes de compte rendu.

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Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiquesPage | 39

Figure 4. Stratégie éducative et exemples. Adapté de: Developing a Conservation Education Program, par Kathy Lehnhardt. Chargée des

activités éducatives au Disney's Animal Kingdom, 2007.

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RÉSUMÉ 4 - ÉDUCATION ET SENSIBILISATION DU PUBLIC

• L’article 3, deuxième tiret, exige des jardins zoologiques qu’ils fassent éduquent et sensibilisent le public à la conservation de la diversité biologique et qu’ils lui fournissent des renseignements sur les espèces exposées et leurs habitats naturels, ce qui est en lien direct avec l’objectif d’Aichi nº 1 de la convention de la diversité biologique.

• Cette exigence s’applique aux activités éducatives formelles et informelles ainsi qu’à d’autres types de communication des jardins zoologiques auprès du public.

• Les méthodes d’apprentissage peuvent servir à concevoir, élaborer et évaluer des activités éducatives qui renforcent les connaissances du public en matière de conservation de la diversité biologique et l’incitent à adopter des attitudes et des comportements positifs.

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2.4 Article 3, troisième tiret - Détention des animaux

2.4.1 Champ d’application

L’article 3, troisième tiret, exige des jardins zoologiques qu’ils détiennent des animaux dans des conditions visant à

satisfaire les besoins biologiques et de conservation des différentes espèces.

L’objectif de l’article 3, troisième tiret, est de garantir le bien-être et la santé des animaux, conformément au code

sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE (2013), de sorte qu’ils puissent contribuer au rôle des jardins

zoologiques dans la conservation de la diversité biologique. Cet article mentionne quelques exemples

d’obligations, comme l’enrichissement des enclos en fonction de chaque espèce ainsi que des conditions

d’élevage des animaux, des soins vétérinaires et une nutrition de qualité.

L’approche de la détention des animaux dans les jardins zoologiques est exposée plus en détail dans les lignes

directrices produites par plusieurs associations professionnelles des jardins zoologiques, parmi lesquelles l’EAZA,

dont les lignes directrices en matière d’hébergement et de soins des animaux dans les jardins zoologiques et les

aquariums sont évoquées dans le préambule de la directive sur les jardins zoologiques9. Ces lignes directrices

peuvent servir de référence, le cas échéant, dans l’élaboration et l’adoption de normes nationales, mais elles

servent également lors des inspections des installations à des fins d’adhésion et d’accréditation à l’échelon

régional ou européen.

La présente section recense les mesures de conservation qui sont pertinentes pour le respect des besoins

physiologiques, comportementaux et psychologiques des animaux détenus dans des jardins zoologiques et qui

assurent donc le respect de leurs exigences biologiques. Ces mesures ainsi que d’autres dispositions pertinentes

sont sous-tendues par les principes du bien-être animal, tel que défini dans les sources faisant autorité (voir,

notamment, la définition du bien-être animal de l’OIE; les cinq libertés pour le bien-être animal du FAWC; le projet

Welfare Quality). Les exigences biologiques peuvent être évaluées à la fois à partir des données

environnementales (données entrantes) et des réactions des animaux (données sortantes). (Voir l’annexe 3.4).

Exigences de conservation

Les exigences de conservation englobent la protection des processus écologiques et des systèmes indispensables

à la vie, leur utilisation durable et le maintien de la diversité génétique. Elles supposent également la capacité des

individus à participer de la sauvegarde de leur espèce, par exemple dans le cadre d'un programme de

reproduction à des fins de conservation, d’un programme de réintroduction ou en qualité d’ambassadeurs de leur

espèce. Tous ces rôles exigent que les animaux soient en bon état sur le plan physique, psychologique et

comportemental, et qu’ils disposent d’une capacité à s’adapter, à réagir et à apprendre dans un environnement

stimulant.

Source: WAZA - Building a future for wildlife: the World Zoo and Aquarium Conservation Strategy.

9 De nombreuses autres normes sont aujourd’hui disponibles, la plupart pouvant être consultées en ligne (voir la liste des sites web utiles à l’annexe 3).

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2.4.2 Hébergement

Pour être jugées appropriées, les pratiques environnementales et d’élevage d’un animal exigent une bonne

connaissance des besoins tant propres à l’espèce qu'à l’individu, ce qui, à ce jour, n’est pas le cas pour de

nombreuses espèces. Toutefois, de nombreux guides d’élevage pour un taxon particulier fondés sur l’histoire

naturelle ou des expériences d’élevage en captivité existent et peuvent être utilisés (voir les sites pertinents à

l’annexe 3.1).

Les décisions relatives aux espèces pour lesquelles il n’existe actuellement aucun guide d’élevage reposent

souvent sur des analogies avec des espèces voisines. Cette approche pragmatique et souvent utile requiert une

certaine prudence, car des espèces très proches peuvent néanmoins avoir des besoins écologiques distincts et,

par conséquent, exiger des mesures et des méthodes d’élevage différentes (voir également l’annexe 3.3.1: études

de cas 7 et 8).

2.4.2.1 Enclos

Dans les jardins zoologiques, les environnements appropriés sont ceux qui permettent aux animaux de tous âges

d’exprimer leur comportement d’une façon telle que leurs besoins soient satisfaits autant que possible.

La définition d'exigences minimales concernant la conception des enclos, l’espace ou les aménagements n’est pas

nécessairement la meilleure méthode puisque ces caractéristiques sont difficiles à valider et couvrent rarement les

besoins de tous les spécimens et en toutes circonstances.

2.4.2.1.1 Conception des enclos (y compris les bassins et aquariums)

Des enclos bien pensés permettent aux animaux d’exprimer des schémas comportementaux naturels et facilitent

la mise en place de méthodes d’élevage appropriées tout en offrant au public une expérience attractive, mais non

invasive (voir l’annexe 3.5 et la section 2.3). Il est important de permettre aux animaux d'exprimer les

comportements propres à leur espèce et de leur laisser une certaine marge de contrôle et de choix au sein de

l'enclos.

2.4.2.1.2 Taille, aménagement, surface et substrat des enclos

Il est important d'agencer l’espace en tenant compte des aménagements destinés à permettre aux animaux

d’exprimer leur comportement naturel à toutes les étapes de leur croissance et dans toutes les dimensions de

l’espace disponible. Cela requiert de prévoir des lieux où s’abriter, se construire un nid, grimper, voler, se baigner,

creuser, etc.

L’espace dépend également de la taille du groupe social et de sa dynamique. Pour les espèces dont l’aire de

répartition naturelle est plus étendue, comme les carnivores, l’espace et la variabilité environnementale peuvent

constituer un facteur critique10. Pour les aquariums, les besoins d’espace dépendent de la qualité de l’eau, de la

densité du groupe et d’autres facteurs. L’association européenne des mammifères aquatiques (EAAM) fournit de

plus amples orientations sur les mammifères aquatiques.

Types d’enclos

L’espace prévu est-il pertinent pour l’espèce concernée?

Les exigences d’une espèce en matière d’espace sont une notion difficile à définir lorsqu’elles ne sont pas

analysées parallèlement aux occasions d'expressions comportementales propres à cette espèce. Par exemple, les

animaux vivant dans les arbres, comme la plupart des guenons, ont besoin de grimper et de lieux perchés dans les

arbres; par conséquent, les besoins comportementaux de ces espèces ne seront pas satisfaits si on leur offre de

grands espaces verts.

L’ordonnance suisse sur la protection des animaux (Tierschutzverordnung) (2008) est un exemple de législation

qui accorde une place prioritaire aux besoins comportementaux propres à une espèce dans l'appréciation de la

qualité des enclos.

10 Clubb, R. et Mason, G. (2003) Captivity effects on wide-ranging carnivores. Nature 425, 473–474.

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Les aménagements des enclos peuvent apporter de la complexité et permettent une utilisation tridimensionnelle de

l’espace, offrant des opportunités et répondant à des besoins biologiques et de conservation spécifiques.

Exemple – Les enclos et la réintroduction du tamarin doré

La réintroduction des tamarins dorés dans les années 1990 a été retardée parce que les primates étaient habitués

à grimper uniquement sur des branches statiques dans les enclos des jardins zoologiques. Une fois transférés

dans leur habitat naturel, les tamarins inexpérimentés tombaient des arbres en risquant de se blesser car ils ne

savaient pas grimper et passer de branche en branche sur de vrais arbres bougeant naturellement avec le vent.

En modifiant l’enclos du jardin zoologique en y intégrant des arbres naturels, les tamarins ont pu mieux s’adapter à

leur habitat naturel lors de leur réintroduction.

Il est important que les revêtements assurent un bon drainage et soient à la fois durables et confortables pour les

espèces. Des degrés différents d’abrasivité ou de souplesse des sols peuvent être recommandés selon les

espèces. La terre, le sable, les galets, la végétation, la sciure, les écorces ou tout autre type de substrat doivent

être adaptés aux exigences comportementales des espèces.

Les enclos comprenant différents types de revêtements et de substrats élargiront le choix comportemental et

répondront aux différents besoins des individus d’une même espèce. Il est important de parvenir à un bon équilibre

entre les revêtements et substrats préférés et les normes d’hygiène.

En quoi le substrat est-il si important?

Les substrats à base de sable sont bons pour la santé plantaire et cutanée et conviennent bien au comportement

pendant la mise bas de nombreuses espèces (par exemple, les éléphants et les rhinocéros). Il a été démontré

qu’un sol insalubre, abrasif et/ou non naturel était inconfortable et responsable de nombreuses maladies plantaires

et cutanée, aussi le substrat est-il important. La présence d’une litière profonde à base de paille ou d’écorce est à

la fois hygiénique et biologiquement appropriée pour de nombreuses espèces (notamment les primates), car elle

stimule un comportement naturel de recherche alimentaire, important pour trouver de la nourriture dans la nature.

2.4.2.1.3 Aires aquatiques

Il est souhaitable que les dimensions et la forme des aires aquatiques permettent l’expression du comportement

aquatique naturel des espèces terrestres, semi-aquatiques ou aquatiques. Parmi les facteurs à prendre en compte,

il convient d’éviter le risque de compétition pour l’espace et le risque de noyade, notamment dans les coins ou

dans des espaces spécifiques.

Il est important que l’accès à l’eau soit sûr et entouré de bordures, de pentes et d’équipements adaptés à l’espèce

concernée. Concernant les espèces purement aquatiques, il est impératif d’empêcher toute sortie accidentelle de

l’eau. Les mammifères marins ont besoin d’un sol lisse dans les zones d’échouage pour éviter de se blesser. Des

zones aquatiques avec un écoulement d’eau variable (par exemple, généré par des chutes d’eau) doivent être

aménagées pour certaines espèces.

2.4.2.1.4 Enclos pouvant être traversés à pied ou en voiture

Il convient d’instaurer des règles de visite dans les enclos pouvant être traversés à pied ou en voiture et d’expliquer

les risques potentiels pour la sécurité et les risques de zoonose. Les règles de visite peuvent concerner, par

exemple: le nombre de visiteurs autorisés dans l’enclos; l’interdiction de nourrir les animaux; la mise en garde

contre les problèmes que pourraient susciter le fait de laisser les animaux s’échapper de l’enclos ou de

pourchasser et d’attraper des animaux évoluant librement dans l’enclos. Une surveillance fréquente des enclos

contenant des espèces non dangereuses et surveillance constante des espèces dangereuses contribuera à limiter

les éventuels problèmes.

2.4.2.2 Environnement

Les conditions environnementales adaptées aux besoins des espèces ou des individus, aux différentes étapes de

leur développement, peuvent ne pas être réunies dans certaines aires géographiques ou à certaines saisons. En

général, lorsque les conditions naturelles des enclos diffèrent de celles dans lesquelles les espèces évoluent et/ou

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auxquelles elles sont capables de s’adapter, des mécanismes artificiels peuvent compenser ces différences. Dans

de tels cas, une surveillance fréquente doit être mise en place afin de réagir en cas de défaillance des

mécanismes11.

Environnement

La tolérance écologique des espèces doit être prise en compte dans la planification des environnements.

Une espèce très tolérante aux variations de température s’adaptera mieux aux zones où les températures

présentent des écarts importants. À l’inverse, une espèce dont la tolérance écologique est faible pour un

paramètre environnemental donné supportera moins bien les variations; par conséquent, l’environnement devra

être beaucoup plus stable (par exemple, de nombreuses espèces de reptiles, de poissons et d'amphibiens sont

moins tolérantes à certains niveaux de température et d’humidité).

2.4.2.2.1 Température

Bien souvent, les niveaux de température appropriés ne peuvent être atteints qu’en équipant de thermostats les

dispositifs de chauffage et de refroidissement. De nombreuses espèces apprécieront des sources de chaleur

ponctuelles et bien protégées (comme des lampes).

Pour répondre au mieux aux besoins thermiques des espèces, ceux-ci doivent être prévus au moment de la

planification de la collection car il peut être très difficile de satisfaire les besoins de certaines espèces dans

certaines zones géographiques (par exemple, des ours polaires dans des régions chaudes). Alors que certaines

espèces doivent être détenues dans des espaces intérieurs pour des raisons thermiques (comme les reptiles), il

n'en va pas de même pour de nombreuses autres espèces, qui doivent être rentrées à certains moments de

l’année seulement en raison des conditions météorologiques.

Température

Il est de bonne pratique de permettre aux animaux de se déplacer librement entre différentes zones thermiques.

Les plages thermiques et d’humidité peuvent être élargies au moyen de plantes et de jets d’eau pour les pingouins,

les tigres, les perroquets et de nombreuses autres espèces; de «points chauds» pour les amphibiens et les

reptiles, par exemple; et de piscines et de zones d’ombre pour bon nombre d’autres espèces.

2.4.2.2.2 Ventilation et humidité

Tout aussi importantes pour la santé, la température, l’humidité et la ventilation sont étroitement liées. La ventilation

permet de dissiper la chaleur et l’humidité excessives, ainsi que les contaminants et les odeurs. Il est important que

la ventilation n’affecte pas la température de l’air, mais elle peut servir à établir le niveau d’humidité nécessaire

dans l’enclos. Le maintien de l’humidité atmosphérique ne peut être obtenu avec une mauvaise ventilation.

2.4.2.2.3 Éclairage

La lumière naturelle ou les sources de lumière à spectre complet sont essentielles pour de multiples espèces

diurnes et nocturnes. L’exposition aux rayons ultraviolets (UV) est particulièrement importante. Les vitres en verre

ne laissent que partiellement filtrer les rayons UV. Les niveaux de lumière ultraviolette doivent être contrôlés

régulièrement afin de respecter la plage requise pour l’espèce concernée et les ampoules du spectre en question

doivent être remplacées dès que cela est nécessaire. Par ailleurs, le besoin de périodes dans le noir pour la

plupart des espèces devrait également être pris en compte et respecté.

Idéalement, les environnements aquatiques seront construits de manière à permettre un afflux suffisant de lumière

visuelle et ultraviolette naturelle afin de réduire les problèmes ophtalmiques associés aux reflets. Les animaux

placés dans des espaces entièrement artificiels peuvent bénéficier d’une transition en douceur de la lumière vers

l’obscurité, et vice versa. Un bon éclairage naturel ou artificiel est également nécessaire pour permettre la bonne

surveillance des animaux.

11 La présente section s'inspire essentiellement des nombreuses publications passées en revue par Morgan, K. N. et Tromborg, C. T. 2007. Sources of stress in captivity. Applied Animal Behaviour Science, 102, 262–302; et par Hosey, G.,

Melfi, V. et Pankhurst, S. 2010. Zoo Animals: Behaviour, Management and Welfare. Oxford: Oxford University Press. D’autres sources d’informations sont incluses dans la bibliographie pour la présente section.

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Éclairage

De nombreux reptiles et amphibiens, oiseaux tropicaux, marsupiaux et primates, en particulier les espèces

constamment détenues à l’intérieur, ont besoin d’éclairages UV supplémentaires. Certaines espèces sont très

sensibles aux perturbations de leur photopériode naturelle et les besoins des espèces nocturnes peuvent être

respectés et ajustés pour leur exposition (par exemple, en inversant les plages d’éclairage).

2.4.2.2.4 Bruit

Les bruits répétitifs et surtout soudains ainsi que les infrasons et les ultrasons peuvent être une source de

perturbation pour de nombreuses espèces d’animaux dans un jardin zoologique, et ce, même si de nombreux

animaux peuvent s’adapter aux bruits inhabituels sans souffrir d’une perturbation apparente. Il est donc important

de détecter les sources d'effets sonores potentiellement perturbateurs, comme les équipements situés à proximité,

en tenant compte des différences entre espèces, notamment leurs différentes plages d’audition. En comprenant

comment les animaux peuvent être affectés, il est possible de réduire les sons au maximum.

2.4.2.2.5 Odeurs

Les signaux chimiques de congénères en détresse ou de prédateurs peuvent être une source de stress chronique en captivité. Toutefois, la communication chimique est souvent un canal de communication important entre congénères et toute interférence avec ce canal (par un nettoyage fréquent, par exemple) peut perturber le comportement social et devenir une source de stress. Certaines odeurs peuvent également être utilisées à des fins d’enrichissement environnemental. Étant donné que la litière, le substrat et d’autres éléments peuvent aussi dégager des odeurs répulsives, il est important d'être attentif à d'éventuels comportements d’évitement pouvant y être associés.

2.4.2.2.6 Qualité des équipements pour la vie aquatique

Dans tous les types d’environnement aquatique, la qualité de l’eau est assurée par un système de filtrage

approprié et bien contrôlé. Une surveillance quotidienne, un système de correction efficace et l’enregistrement des

paramètres pertinents (par exemple la température, la salinité, le chlore, l’ozone/la réaction redox, les ions

halogènes, le pH, les nitrites, l’ammoniaque et l’oxygène) sont essentiels. La surveillance régulière dépend des

paramètres utilisés et de la dynamique de l’aquarium. Les aquariums récents doivent être surveillés plus

fréquemment que les environnements plus stables. Une qualité de l’eau inadaptée ou la présence excessive

d’agents de désinfection peut provoquer des lésions oculaires et cutanées.

Les niveaux de salinité de l’eau doivent tenir compte des besoins écologiques (eau douce, eau saumâtre ou eau

de mer) de l’espèce concernée. Le cas échéant, l'aération peut être assurée au moyen d’un mécanisme efficace

adapté à la taille de l’aquarium et à la densité des animaux.

2.4.2.2.7 Conditions météorologiques extrêmes

Des zones intérieures constamment accessibles, des abris et de l’ombre où les animaux peuvent se protéger des

conditions météorologiques extrêmes telles qu’un ensoleillement excessif, de la pluie, du vent, des courants d’air et

des inondations sont souhaitables dans les enclos qui ne présentent pas d’abris naturels adaptés (comme des

arbres, des terriers, des grottes, des perchoirs, etc.).

2.4.2.2.8 Équipement

Il est important de disposer de systèmes de secours et d’alarmes et de mener des contrôles périodiques pour

empêcher toute interruption des systèmes assurant la survie des animaux (notamment dans les aquariums) ou la

détérioration de la qualité de l’environnement à la suite d’une panne du système.

2.4.3 Enrichissement

Définition pertinente

Enrichissement du milieu: fait de fournir à un animal des moyens adaptés à son espèce afin de lui permettre

d’exprimer une pluralité de comportements désirables et naturels.

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2.4.3.1 Favoriser le comportement naturel

Les animaux des jardins zoologiques vivant en captivité ne sont parfois pas en mesure d’exprimer l’intégralité de

leurs comportements naturels, ce qui peut les amener à perdre certains schémas comportementaux et à en

développer de nouveaux. Les modifications du répertoire comportemental peuvent avoir une incidence variable sur

le bien-être, selon le type de comportement concerné. Par exemple, des animaux peuvent manifester un

comportement qui témoigne de leur frustration et leur bien-être peut être compromis si leurs besoins

comportementaux ne sont pas satisfaits.

Définition pertinente

Comportement naturel: le comportement que les animaux ont tendance à manifester dans des conditions

naturelles, car il favorise leur fonctionnement biologique et peut être perçu comme agréable. Voir également la

définition de comportement normal dans le glossaire.

Les modifications du répertoire comportemental ne sont pas souhaitables dans les programmes de conservation,

car elles compromettent la survie des espèces dans des conditions naturelles. Pour cette raison, il est important de

tout faire pour maintenir et favoriser – autant que juridiquement et éthiquement possible – l’expression des

répertoires comportementaux propres à l’espèce.

Le comportement naturel peut être obtenu en mettant en place des enclos, des habitudes d’élevage et

d’alimentation, des groupes sociaux et des programmes d’enrichissement propres à satisfaire les besoins

comportementaux et physiologiques naturels de chaque espèce.

Définition pertinente

Besoin comportemental: un comportement largement motivé par des facteurs internes, en ce sens que la

satisfaction de ce besoin ne dépend pas nécessairement de stimuli externes ni de la réalisation d’un objectif

spécifique, car elle constitue une récompense en soi. Empêcher les animaux de s’adonner à ce type de

comportement peut les faire souffrir. Les besoins comportementaux propres à une espèce ne sont pas faciles à

comprendre et doivent être interprétés avec prudence, mais ils sont probablement très importants pour le bien-être

des animaux.

2.4.3.2 Enrichissement du milieu

L’enrichissement du milieu permet d’atteindre une variété convenable et de satisfaire les besoins propres aux

animaux. Il peut remplacer des défis naturels, contribuer à l’occupation du temps, favoriser des activités

souhaitables et naturelles, diminuer les comportements indésirables (les stéréotypies, par exemple) et maintenir ou

développer les aptitudes physiques, comportementales, cognitives et/ou sociales (annexe 3.6).

Par ailleurs, l’enrichissement du milieu devrait être efficace et ne pas mener à des comportements non naturels,

perturber les interactions sociales, stimuler excessivement les individus ou créer de l’anxiété. Il est conseillé aux

jardins zoologiques de mettre en œuvre des programmes d’enrichissement du milieu selon un calendrier quotidien,

de façon à ce que les enrichissements changent de jour en jour (voir l’annexe 3.6.2 et l’annexe 3.3.2: études de

cas 9 et 10).

Exemple – Enrichissement du milieu

Pour porter ses fruits, un programme d’enrichissement du milieu doit être planifié et évalué. S.P.I.D.E.R. est un

exemple de cadre de gestion proposé par l’Association américaine des zoos et aquariums (AZA), qui décrit les

étapes suivantes: définir des objectifs, planifier, mettre en œuvre, documenter, évaluer et réajuster en

conséquence les objectifs comportementaux.

Pour empêcher une habituation aux stratégies d’enrichissement du milieu, il convient d’introduire des facteurs

imprévisibles (par exemple, différents intervalles de temps entre les enrichissements, différentes combinaisons

d’approches). Les approches d’enrichissement les moins sujettes à l’habituation sont celles qui:

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- présentent une difficulté d’un point de vue cognitif;

- stimulent un comportement que les animaux sont déjà fortement motivés à reproduire;

- offrent un lien entre un comportement et une récompense.

2.4.3.3 Groupes sociaux

En milieu naturel, la composition des groupes sociaux peut varier en fonction des conditions écologiques et des

circonstances sociales.

Dans les jardins zoologiques, les animaux faisant partie de groupes sociaux inhabituels peuvent s’adapter, même

si la structure du groupe ne suit pas un schéma purement naturel. Le niveau d’adaptation dépendra des espèces

et des individus.

De préférence, toutes les espèces seront hébergées en fonction de leurs besoins, en intégrant les individus à des

groupes présentant une taille, un rapport mâles-femelles et une composition d’âges adaptées. Lorsqu’on ne peut

éviter de former des groupes sociaux non naturels (comme des groupes de célibataires pour les espèces qui ne

forment pas de tels groupes dans la nature), la surveillance de leur comportement est primordiale pour préserver

leur santé et leur bien-être. Il est important que le retrait d’un individu d’un groupe social établi prenne en compte

l’impact sur cet individu et sur le groupe restant.

Certaines espèces sont solitaires dans la nature en raison de leur comportement territorial ou d’une pénurie de

ressources. Dans les jardins zoologiques, si suffisamment de ressources sont fournies et distribuées pour que les

distances entre individus soient maintenues afin d’empêcher les conflits, le regroupement social peut offrir un

enrichissement précieux, mais il convient toutefois de faire preuve de prudence et de surveiller ce regroupement

de près.

Si la séparation de spécimens sociaux est nécessaire pour des raisons de gestion, le maintien d’un contact partiel

(au moyen d’enclos adjacents, par exemple) peut réduire le stress lié à la séparation. Certains mâles deviennent

dangereux lors de la période de reproduction et il est important de mettre en place un plan de gestion appropriée

afin de garantir le bien-être et la sécurité du groupe tout entier. Lorsqu’un individu doit être écarté du groupe à des

fins de gestion, l’isolement doit durer le moins longtemps possible pour les espèces sociales. Si les jardins

zoologiques ne disposent pas des installations requises pour la gestion d’une espèce, il est possible d’en tenir

compte lors de la planification de la collection.

2.4.3.4 Expositions d’espèces différentes

Les expositions réunissant différentes espèces peuvent être une source d'enrichissement et de changement pour

les animaux, mais aussi de stress chronique. Les groupes interspécifiques deviennent facilement imprévisibles, il

est donc nécessaire de mettre en place une surveillance étroite et d’être en mesure de répondre aux changements

de circonstances. Les proies et prédateurs naturels se trouvant en contact ou à proximité (par exemple dans des

enclos adjacents) peuvent souffrir de stress chronique.

Exemple – Mélange d’espèces

Dans les grands aquariums, il peut s’avérer difficile de maintenir les prédateurs et leurs proies à distance. Il est

possible de donner aux proies le moyen de s’enfuir, de se cacher ou d’éviter les prédateurs en mettant à leur

disposition suffisamment d’espace ainsi que des barrières visuelles comme des plantes, des rochers, etc. Une

surveillance étroite est conseillée.

2.4.4 Gestion des animaux

2.4.4.1 Relations homme-animal

2.4.4.1.1 Relations gardien-animal

La gestion professionnelle des animaux est exercée par des employés qualifiés du jardin zoologique, lesquels

interagissent de façon cohérente et positive avec leurs animaux. Les gardiens approchant l’élevage de manière

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agressive, imprévisible ou instable peuvent être une source de stress. Il est important que les gardiens

reconnaissent la personnalité et les profils comportementaux des animaux (annexe 3.8 et études de cas 11 et 12).

2.4.4.1.2 Entraînement des animaux

L’entraînement des animaux est de plus en plus fréquent dans les jardins zoologiques, pour des raisons

particulières de gestion et de soins vétérinaires, mais aussi pour permettre des interactions positives entre les

gardiens et leurs animaux, un enrichissement cognitif et l’éducation du public.

Les méthodes d’entraînement doivent reposer sur un conditionnement opérant positif, mais d’autres formes

d’entraînement peuvent également être adoptées (par exemple, le shaping, dans lequel les animaux sont

familiarisés à un stimulus par exposition successive et croissante) (voir l’annexe 3.7).

Les entraîneurs compétents connaissent bien les capacités anatomiques, comportementales et cognitives des

animaux, sans jamais utiliser d’objets, immobiliser l’animal ni employer des méthodes d’entraînement (comme le

renforcement négatif ou la punition) susceptibles de nuire à leur bien-être. Les récompenses alimentaires

distribuées lors des séances d’entraînement devraient faire partie de la ration alimentaire journalière des animaux.

Un bon plan d’entraînement doit inclure des mesures pour éviter de stimuler de manière excessive les animaux, de

promouvoir des comportements non naturels ou de faire travailler les animaux au-delà de leurs capacités.

2.4.4.1.3 Observations régulières

Un bon programme de surveillance comporte, au minimum, une observation quotidienne des comportements et

signes de santé, toute observation étant ensuite consignée par le gardien responsable.

Réagir rapidement aux signes de stress, de maladie ou de blessure permet d’empêcher que des problèmes plus

graves ne surviennent. Les facteurs nécessitant des mesures correctives ou une surveillance renforcée sont

notamment: la manifestation d’un comportement inhabituel, des groupes sociaux formés récemment, des

modifications de l’environnement, les périodes d’accouplement, ou un nombre de visiteurs élevé (voir l’effet des

visiteurs ci-dessous).

Quand la surveillance des animaux par observation directe est difficile, d’autres systèmes peuvent être mis en

place (par exemple, des caméras de vidéosurveillance).

2.4.4.1.4 Présentations, expositions et contacts entre les animaux et le public

Le respect de la santé, du comportement naturel et de l’intégrité physique des animaux et un niveau raisonnable

de contrainte physique sont essentiels au bien-être général des animaux avant, pendant et après les présentations

et expositions (voir les annexes 3.7 et 3.8).

En cas de contact direct entre les animaux et le public, une évaluation des risques doit absolument être menée

pour des raisons de santé, de bien-être et de sécurité, à la fois pour les animaux et pour les personnes. Il est

également souhaitable d’établir des règles internes régissant les présentations et les contacts hommes-animaux.

2.4.4.1.5 Effet des visiteurs

Les animaux réagissent de différentes façons aux visiteurs (voir l’annexe 3.8). Certaines espèces ou certains

spécimens présentent des signes de stress en présence de visiteurs, tandis que d’autres semblent apprécier le

contact avec l’homme, voire même le rechercher. Pour de nombreuses espèces, cependant, la relation avec les

visiteurs n’est pas encore tout à fait claire. Dans ces cas, des solutions pour réduire l’influence négative potentielle

des visiteurs sont particulièrement recommandées (voir l’annexe 3.8.2). Dans la gestion de l’effet des visiteurs, il

est important de reconnaître les effets induits sur certains groupes d’animaux et de planifier des stratégies pour

promouvoir le meilleur équilibre possible.

2.4.4.1.6 Capture, manipulation et transport

La capture, la manipulation et le transport comptent probablement parmi les opérations les plus complexes et les

plus longues auxquelles les animaux sont soumis. Les manuels de gestion par espèces et plusieurs accords

internationaux fournissent généralement les meilleures orientations.

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Il est important que la capture et la manipulation soient effectuées par un personnel expérimenté et autorisé, en

toute sécurité et en générant le moins de perturbations possible. Le bien-être de l’individu, de son groupe et du

personnel devrait être pris en compte lors du choix de la méthode d’immobilisation la mieux adaptée pour toute

manipulation ou soin médical.

Pour de nombreuses espèces, l’immobilisation chimique peut s’avérer moins stressante et plus sûre pour l’animal

et l’homme qu’une immobilisation physique. Pour d’autres, un couloir d’immobilisation peut s’avérer plus adapté

(par exemple pour les onguligrades). Certaines espèces peuvent se calmer plus rapidement dans l’obscurité. Il

convient de s’assurer que l’environnement de travail est paisible et organisé pendant toute opération.

Un entraînement préalable au déplacement et une familiarisation avec les véhicules de transport et l’équipement

peuvent réduire les risques et la souffrance, d'où des avantages à la fois pour l’animal et pour l’homme. Parmi les

mesures de réduction du stress, il convient de tenir compte des besoins propres aux espèces et de leurs

exigences physiologiques (thermorégulation, apport d’eau et de nourriture, etc.) Une planification soignée contribue

à réduire au minimum la durée des périodes de transit et le stress.

Gestion du comportement pendant la manipulation et le transport

Comprendre et gérer les comportements des animaux lors de leur manipulation, leur capture et leur transport

permet de faciliter les opérations:

- L’espèce risque-t-elle d’attaquer ou de s’échapper?

- Quels sont ses habitudes de dissimulation?

- Quelle est la distance de fuite de l’espèce?

- Quel effet provoque le passage à un espace moins éclairé?

- L’animal est-il capable de monter ou de descendre des pentes pour son chargement/déchargement?

- Quel effet produira le contact avec des individus inconnus?

2.4.4.1.7 Besoins psychologiques

Les animaux éprouvent toute une gamme d’émotions positives ou négatives pouvant affecter leur capacité à gérer

leur environnement. L’ennui, la peur, la douleur, la frustration, la souffrance, le contentement et l’envie de jouer

sont des exemples d’états émotionnels.

2.4.4.1.7.1 Gestion des états émotionnels L’ennui peut survenir dans un environnement stérile, trop peu stimulant et excessivement prévisible. L’ennui est

considéré comme la première étape vers l’apathie et la dépression. La frustration est très souvent déclenchée par

une restriction du comportement naturel. L’anxiété, la peur et la souffrance peuvent être causées par des aspects

ou des événements particuliers dans l’environnement captif, par exemple des tensions sociales chroniques, des

situations imprévisibles trop fréquentes et une stimulation excessive.

L’amélioration de la conception de l’enclos, un enrichissement du milieu adapté comprenant des stimulations

sociales, ou d’autres pratiques de gestion peuvent contribuer à réduire ces états émotionnels négatifs et à

promouvoir des états mentaux positifs.

Atténuer les états émotionnels négatifs

La mise en place de difficultés environnementales appropriées, qui permettent aux animaux d’exprimer leurs

tendances naturelles à arpenter, explorer, fouiller et scruter les modifications de leur environnement, contribue à

atténuer les états émotionnels négatifs tels que l’ennui, la peur et la frustration.

Maximiser les états émotionnels positifs

Encourager une stimulation mentale adaptée, la diversité comportementale et l’expression du comportement

naturel des animaux mène à des états mentaux positifs tels que le contentement, le confort, la vitalité et le jeu. Les

états émotionnels positifs peuvent être renforcés davantage par la variabilité, une complexité adaptée ainsi que par

une maîtrise et un choix de l’environnement.

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2.4.4.1.7.2 Gestion de la perception des animaux La gestion de la perception des animaux peut favoriser des états émotionnels moins négatifs et plus positifs. La

présentation graduelle plutôt que soudaine de stimuli, de même que les événements prévisibles plutôt

qu’imprévisibles, sont de nature à réduire le stress.

De la même façon, la réponse des animaux aux événements peut être influencée da manière à favoriser leur bien-

être. La maîtrise des animaux sur leur environnement est extrêmement importante, tout comme les occasions

d’exprimer des comportements importants ou d'évacuer leurs frustrations.

Exemple - Comment jouer sur la perception des animaux?

- Une augmentation soudaine de la température ambiante induit une plus grande excitation chez les macaques

rhésus qu’une augmentation progressive.

- Un confinement prévisible entraîne moins de souffrance pour un cichlidé qu'un confinement imprévu.

- Le transport est moins stressant pour les rennes des forêts s’ils bénéficient du soutien social de congénères

familiers voyageant avec eux.

- Les animaux subordonnés peuvent servir d’exutoire à la frustration, tout comme des éléments de

l’environnement ou l’exécution de stéréotypies. Les comportements répétitifs peuvent avoir des conséquences

délétères, comme chez les ours croquant les barreaux jusqu’à se blesser la gueule. Toutefois, dans certains

cas, un comportement répétitif peut contribuer à apaiser d’autres symptômes de souffrance.

Définition pertinente

Comportement stéréotypé: un comportement répétitif anormal qui peut être induit par la frustration, des

tentatives répétées de faire face à l’environnement, ou un dysfonctionnement du système nerveux central.

La manifestation d’un comportement anormal peut parfois être liée à des conditions passées et non aux conditions

présentes. Quoi qu’il en soit, la fourniture de moyens appropriés permettant à l'animal d'exprimer ses

comportements peuvent permettre de réduire l’incidence de ces schémas pour de nombreuses espèces. Les

stéréotypies peuvent être orales (par exemple, léchage chez les girafes), locomotrices (perroquets tournant autour

de leur perchoir) ou comprendre d’autres mouvements corporels comme le balancement chez les éléphants.

2.4.4.2 Soins vétérinaires

Les soins vétérinaires dans les jardins zoologiques reposent sur trois piliers: de bonnes connaissances, de bonnes

installations et de bons équipements. Sans l’un de ces trois éléments, la qualité des soins vétérinaires sera d’une

qualité insuffisante. Les services vétérinaires dans les jardins zoologiques englobent les soins curatifs, la médecine

préventive, la tenue de registres appropriés et des mesures de biosécurité destinées à empêcher que les animaux

et les personnes en contact avec les animaux n’attrapent de maladie ou ne se blessent.

La directive 92/65/CEE du Conseil établit les grandes lignes des plans de surveillance annuels des maladies pour

les établissements agréés (en vertu de l’article 13), ainsi que des procédures de transfert et de quarantaine lors

des échanges d’animaux entre des établissements agréés et non agréés12. Ces orientations sont utiles pour tous

les jardins zoologiques, et les exigences exposées ci-dessous devraient être considérées comme

complémentaires. Voir également l’étude de cas nº 13 (annexe 3.3.4).

2.4.4.2.1 Programmes sanitaires préventifs

Le vétérinaire du jardin zoologique est responsable de l’élaboration et de l’exécution des programmes sanitaires

préventifs, qui comprennent le suivi sanitaire, le contrôle des parasites et la vaccination.

Le suivi sanitaire comprend généralement des visites de contrôle régulières, des observations quotidiennes par les

gardiens du jardin zoologique, un suivi de routine du poids, des examens physiques complets, des examens de la

12 Voir également le Transmissible Diseases Handbook de l'EAZWV (European Association of Zoo and Wildlife Veterinarians), Association européenne des chapitre VI.

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dentition, des analyses de routine des matières fécales, des examens périodiques du régime alimentaire et la

tenue de registres.

Les protocoles de dépistage de routine et de vaccination dépendent des espèces et des individus concernés, de la

nature et de la prévalence des maladies dans le jardin zoologique, du statut épidémiologique de la région et de la

population, et des réglementations nationales.

Par ailleurs, l’identification et l’évaluation des risques d’infection zoonotique permettent de déterminer les actions

préventives et les mesures de contrôle appropriées pour réduire les risques pour les visiteurs et le personnel du

jardin zoologique. (Voir la section 2.4.4.2.5 sur la biosécurité). Des examens et traitements peuvent être requis

pour des raisons de santé animale ou de santé publique, ou les deux.

2.4.4.2.2 Installations vétérinaires

Les jardins zoologiques ont besoins d’installations pour capturer, immobiliser, transporter, examiner, soigner et

isoler les animaux. Un jardin zoologique devrait disposer d’installations appropriées pour pouvoir procéder à des

autopsies, ou avoir conclu un accord avec un laboratoire externe adapté. Toutes les installations devraient être

faciles à nettoyer et à désinfecter.

Les aquariums doivent en outre disposer d’installations et de moyens permettant de contrôler la qualité de l’eau, de

réaliser des analyses et d’entretenir les bassins et les circuits hydriques.

Les médicaments vétérinaires et les équipements de capture doivent être sécurisés dans un espace verrouillable

ou une pièce dont l’accès est limité. Le recours aux médicaments vétérinaires doit se faire dans le respect des

règlements applicables.

2.4.4.2.3 Quarantaine

Il peut arriver que, pour des raisons de police sanitaire, les animaux arrivant dans un jardin zoologique soient mis

en quarantaine dans des conditions biologiquement sûres afin d’empêcher l’introduction d’agents pathogènes

parmi les pensionnaires du zoo.

Le vétérinaire du jardin zoologique est le professionnel compétent pour déterminer la période de quarantaine

exacte, conformément à la réglementation en vigueur (comme la directive 92/65/CEE du Conseil) et selon

l’espèce, l’origine de l’animal et les essais et traitements qui ont pu être réalisés avant le transfert.

Les animaux seront normalement inspectés à leur arrivée afin de détecter toute blessure ou maladie et de

contrôler leur état général (par exemple le poids). Les procédures à effectuer pendant la quarantaine peuvent

inclure des examens physiques; des analyses de laboratoire; des soins vétérinaires (par exemple en cas de

blessure, de maladie ou d'infestation par des parasites); des vaccinations; la détermination de l’âge et du sexe;

l’examen de la dentition; et le marquage à des fins d’identification.

L’hébergement des animaux malades ou blessés dans une zone distincte et isolée du reste des animaux du jardin

zoologique est également importante. L’isolement peut être nécessaire en cas de risque de propagation d'une

infection, pour des soins intensifs ou à des fins de surveillance. S’il n’existe aucun risque de propagation de

l’infection, l’isolement peut être simplement physique ou visuel, sans nécessité de prendre des mesures de

biosécurité.

2.4.4.2.4 Tenue de registres vétérinaires

La tenue de registres vétérinaires complets constitue une tâche importante des soins vétérinaires. Les registres

vétérinaires doivent accompagner les animaux lors de leur transfert à un nouveau gardien.

La section 2.6 ci-dessous traite de la tenue des registres.

2.4.4.2.5 Biosécurité

Une politique adéquate en matière de biosécurité réduit les risques de propagation et d’introduction de maladies

infectieuses, notamment des zoonoses. Pour la conception d’un protocole de biosécurité propre au jardin

zoologique, il est essentiel de disposer de connaissances sur les voies d’introduction et de propagation des

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maladies et agents pathogènes dans l’établissement (la section 2.5 offre de plus amples informations sur les

moyens d’empêcher que les animaux ne s’échappent).

Définitions pertinentes

Danger: tout agent biologique, chimique ou physique présent dans un animal ou un produit d’origine animale, ou

tout état d’un animal ou d’un produit d’origine animale, susceptible de provoquer des effets indésirables sur la

santé (code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE).

Risque: la probabilité, faible ou élevée, de survenue et l'ampleur probable des conséquences d’un danger

quelconque pour une personne. (Health and Safety Executive, Royaume-Uni)

Une méthodologie d’évaluation des risques peut être utilisée pour déterminer les risques et dangers sur le plan de

la biosécurité et pour élaborer un protocole en la matière. La biosécurité des jardins zoologiques comprend

notamment: le nettoyage et la désinfection, la lutte contre les nuisibles, un bon système d'assainissement, la mise

en quarantaine des nouveaux arrivants et des animaux malades, et l’élimination des déchets. Il est d’usage que les

jardins zoologiques suivent une méthodologie d’évaluation des risques dans l’élaboration des protocoles de

biosécurité et des plans d’urgence.

Comment les jardins zoologiques peuvent-ils utiliser les méthodes d’évaluation des risques pour

apprécier les risques du point de vue de la biosécurité?

Une évaluation des risques appropriée peut comprendre les étapes suivantes13:

1 description des activités visées

2 détermination des dangers

3 évaluation des risques

4 maîtrise des risques

5 réexamen, évaluation et mise à jour périodiques

Par prudence, il convient de prêter particulièrement attention aux activités où le public est en contact direct avec les

animaux et de tenir compte du bien-être animal ainsi que de l’incidence sur la flore et la faune non cibles.

Pour assurer la bonne mise en œuvre des résultats de l’évaluation des risques, il est conseillé d’avoir conscience

de l’importance des questions de biosécurité. Il est également important que la direction du jardin zoologique et le

personnel travaillant avec les animaux soient au fait des principales voies de propagation des maladies et agents

pathogènes et adoptent des pratiques qui atténuent les risques de propagation. Il est recommandé d’informer le

public des risques possibles et des précautions à prendre.

2.4.4.2.6 Soins curatifs

Il est recommandé que tous les traitements soient réalisés sous la surveillance d’un vétérinaire dûment qualifié. Il

est néanmoins possible de former le personnel du jardin zoologique à effectuer certains soins ou traitements. Le

vétérinaire responsable devrait être approuvé par l’autorité compétente et placé sous sa tutelle, et être compétent

dans les domaines de la médecine, de la chirurgie et de l’élevage des espèces avec lesquelles il travaille.

Le vétérinaire du jardin zoologique est responsable du signalement de toute mort suspecte ou de la présence de

tout autre symptôme laissant supposer que les animaux ont contracté une maladie à déclaration obligatoire auprès

des autorités compétentes.

13 Annexe relative à l’évaluation des risques du Zoo Animal Health Network et Guide du comité d’experts sur les jardins zoologiques, Ministère de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales britannique (2012), chapitre 7.

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2.4.4.2.7 Euthanasie

Il est recommandé que tous les jardins zoologiques disposent d’une politique et de protocoles définis pour

l’euthanasie, tenant compte des aspects médicaux, éthiques et relatifs au bien-être des animaux du processus

décisionnel.

2.4.4.2.8 Procédures post mortem

Après la mort d’un animal, il est conseillé aux jardins zoologiques de toujours envisager de procéder à une

autopsie. La responsabilité de cette décision revient généralement au vétérinaire du jardin zoologique. Pour

assurer la qualité des autopsies, il est recommandé de procéder rapidement au retrait de l’animal, à sa

conservation, à son examen par un pathologiste spécialisé, à son élimination et à la tenue de registres. La sécurité

du personnel en contact avec les animaux morts doit être intégrée au protocole des procédures post mortem.

2.4.4.3 Programme de nutrition

Une alimentation et un abreuvement équilibrés et adaptés ne peuvent être obtenus que grâce à une bonne

connaissance des habitudes alimentaires et des besoins nutritionnels propres aux espèces, à chaque étape de

leur développement. Aujourd’hui encore, on dispose de peu ou pas d’informations sur les besoins nutritionnels

spécifiques de nombreuses espèces, et la distribution d’un régime alimentaire composé d'aliments sauvages peut

rester difficile pour des raisons logistiques (approvisionnement et expédition). Voir également l’étude de cas nº 13

(annexe 3.3.4).

2.4.4.3.1 Programme nutritionnel

Un programme nutritionnel approprié prévoit la distribution de régimes alimentaires équilibrés d’un point de vue

quantitatif et qualitatif, adaptés aux espèces, à la taille et à l’âge des animaux, ainsi qu’aux saisons, aux conditions

externes particulières ou à l’état physiologique des individus (par exemple, femelles gestantes ou en lactation,

animaux malades ou gériatriques).

L’utilisation de compléments peut également être recommandée dans certains cas ou pour certaines espèces. Il

convient de faire preuve de prudence et de suivre les conseils d’une personne qualifiée en cas de recours à des

compléments.

Il est important que le programme nutritionnel soit supervisé par un nutritionniste, un vétérinaire ou un autre

spécialiste. Demander des conseils auprès d’experts peut s’avérer utile si le jardin zoologique est trop petit pour

justifier l’emploi d’un professionnel qualifié. Les modifications apportées au programme peuvent être consignées et

discutées avec le professionnel chargé de le superviser.

Exemple - nutrition

Les maladies nutritionnelles telles qu’une carence en calcium chez les grands félins, les reptiles ou les oiseaux,

entraînant des fractures osseuses ou des convulsions, sont des problèmes évitables associés à des pratiques de

gestion inadaptées. Il est souvent nécessaire d’administrer des compléments alimentaires aux espèces piscivores,

pas seulement en remplacement de la thiaminase, mais aussi lorsque la distribution de poissons décongelés ne

suffit pas à couvrir les besoins nutritionnels.

2.4.4.3.2 Eau

Il est important de fournir de l’eau propre et fraîche, accessible à tout moment à tous les animaux se trouvant dans

des enclos intérieurs et extérieurs. Une déchloration de l’eau destinée à l’abreuvement ou des stratégies de

distribution spécifiques peuvent s'avérer nécessaires pour certaines espèces. Une source distincte d’eau pour

boire est souhaitable pour les espèces se baignant et les reptiles.

Exemple - eau

Les caméléons ne boivent que l’eau qui s'égoutte de la végétation. Les lapins préfèrent boire dans des bols plutôt

qu’au moyen de bouteilles ou de biberons.

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2.4.4.3.3 Alimentation des animaux par le public

L’alimentation des animaux par le public est généralement découragée. Lorsque la situation le permet, le public

peut nourrir les pensionnaires du jardin zoologique sous la surveillance du personnel responsable, à condition que

leurs régimes restent équilibrés et respectent la ration quotidienne allouée, afin que les animaux n’ingèrent pas de

produits inappropriés ni ne soient trop nourris. L’alimentation des animaux par le public peut également être rendue

aléatoire et surveillée avec attention pour éviter que les animaux ne développent un comportement anomal de

mendicité.

2.4.4.3.4 Installations et équipements

L’existence de locaux distincts pour la conservation et la préparation des repas est toujours conseillée, tout comme

la réfrigération pour stocker les produits périssables. Il est recommandé que la conservation et la préparation des

repas respectent des normes d’hygiène strictes, qu’elles soient exemptes de contaminations ou de détériorations,

et qu’elles soient réalisées au moyen de réceptacles, d’équipements, d’ustensiles et sur des surfaces lavés et

désinfectés.

Il est conseillé d’utiliser des ustensiles distincts pour la préparation de la viande et des légumes. S’agissant de la

décongélation des produits congelés, en particulier du poisson, il est possible de limiter la perte de valeur

nutritionnelle en laissant les produits se décongeler dans une pièce réfrigérée ou dans un réfrigérateur,

jusqu’atteindre la température adéquate, pour le donner ensuite rapidement aux animaux. Il peut être nécessaire

de lutter contre les nuisibles.

Il est important que les bacs à nourriture, le cas échéant, soient conçus de manière à encourager l’alimentation

naturelle, à faciliter le nettoyage, à assurer la sécurité et à réduire au minimum la contamination des aliments sous

l'effet de souillures et de la compétition entre animaux. Les mêmes critères s’appliquent aux dispositifs automatisés

pour l’alimentation et l’abreuvement en libre-service.

Exemple – installations de nourrissage

Les oiseaux se nourrissant de nectar tirent profitent le mieux des mangeoires qui favorisent leur positionnement

naturel et leur aptitude à trouver de la nourriture.

Les prédateurs peuvent se voir offrir de la viande et des carcasses entières enchaînées au sol ou pendues à la

branche d’un arbre ou à un poteau pour exercer leurs capacités physiques et mentales naturelles.

2.4.4.3.5 Comportement alimentaire

Dans la nature, la majorité des espèces passent beaucoup de temps à rechercher, chasser ou manipuler des

aliments. Dans les jardins zoologiques, il est important que les méthodes de nourrissage augmentent le temps

consacré à l’alimentation et qu’elles encouragent la palette la plus large possible de comportements alimentaires

naturels propres à l’espèce.

Il est important que la distribution de la nourriture soit sûre pour les animaux et leurs gardiens. En permettant à une

espèce d'exprimer son comportement alimentaire naturel, le jardin zoologique favorise l’activité physique et la

stimulation mentale de celle-ci tout en permettant au public de découvrir un comportement naturel, ce qui constitue

en soi une forme d’enrichissement du milieu.

Exemple – comportement alimentaire

Pour encourager le comportement alimentaire naturel, la nourriture peut être distribuée: entière plutôt que découpée en morceaux; dans différentes zones de l’enclos changeant chaque jour; dans le cadre de programmes spécifiques d’enrichissement du milieu.

2.4.4.3.6 Saisonnalité

La saisonnalité influe fortement sur le comportement alimentaire de nombreuses espèces, notamment celles qui

hibernent.

Les animaux doivent se préparer à l’hibernation en consommant pendant toute une période de grandes quantités

de nourriture, particulièrement riche en protéines et en matières grasses. Pour cette raison, il convient de réduire le

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régime alimentaire uniquement lorsqu’un animal commence à diminuer volontairement sa prise de nourriture, en

laissant constamment de l’eau à disposition.

Il est recommandé de vérifier l'état des animaux chaque jour, sans les déranger, pendant leur hibernation ou

dormance. Certaines espèces pouvant sortir de leur hibernation de façon intermittente, en particulier lors des

périodes chaudes de l’hiver, de la nourriture et de l’eau fraîches doivent être constamment accessibles pour que

les animaux puissent se nourrir et boire avant de reprendre leur hibernation.

2.4.4.4 Gestion de la collection

L’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) a recommandé que les jardins zoologiques ne puissent

acquérir, gérer et exposer des espèces que d’une façon planifiée et éthique et s’ils disposent des installations, des

ressources et du personnel qualifié nécessaires pour garantir qu’ils sont en mesure de satisfaire les exigences

biologiques et de conservation de ces espèces [voir le code d’éthique de l’EAZA (2015) et l'annexe 3.9]. Dans cette

perspective, il est conseillé de mener une analyse coûts-avantages pour prendre des décisions éclairées (voir le

Guide du comité d’experts sur les jardins zoologiques britannique, 2012).

Parmi les aspects importants à prendre en considération figurent:

- le transfert d'animaux vers d’autres collections, en garantissant que le jardin zoologique destinataire est en

mesure de satisfaire aux exigences indiquées;

- l’élevage en captivité et le contrôle de la population: planification et gestion selon les meilleures méthodes

disponibles dans chaque contexte (par exemple, contraception, séparation temporaire, contrôle de l’hybridation,

abattage sélectif) et, autant que possible, prise en considération des besoins sociaux de l’animal;

- l’identification des animaux, en évitant la douleur, la perturbation du comportement social et/ou les restrictions

comportementales;

- les excédents d’animaux: les éviter autant que possible et, au besoin, les utiliser de façon humaine et éthique;

- l’acquisition de spécimens nés à l'état sauvage pour la collection, en tenant compte de l’incidence de

l’acquisition sur leur conservation et leur bien-être (par exemple, méthodes de capture).

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RÉSUMÉ 5 - HÉBERGEMENT D’ANIMAUX

Le fait d'héberger les animaux dans le respect de leurs exigences biologiques contribue

grandement à atteindre l’objectif de conservation des jardins zoologiques.

Des pratiques exemplaires et des manuels de gestion propres à chaque espèce existent et

constituent de précieuses sources d’information pour maintenir les pensionnaires des jardins

zoologiques dans de bonnes conditions.

L’évaluation des conditions environnementales, de l’état physiologique et du comportement peut

contribuer à déterminer si les exigences biologiques des animaux sont satisfaites.

La conception des hébergements, leurs aménagements, les surfaces et substrats utilisés et les

conditions ambiantes (par exemple, la température, l’humidité, la lumière) sont des aspects

essentiels à prendre en compte pour répondre aux exigences en matière d’hébergement dans les

jardins zoologiques.

L’enrichissement du milieu favorise un comportement naturel et désirable chez les animaux, en

occupant leur temps et en encourageant leur activité physique, sociale et mentale.

Les interactions homme-animal, à la fois avec les gardiens et avec le public, peuvent jouer un rôle

important dans le bien-être des animaux.

Des programmes sanitaires adaptés sont nécessaires pour garantir la bonne santé des animaux.

Les programmes nutritionnels bien équilibrés tiennent compte des exigences individuelles et

saisonnières. La coordination avec les programmes d’enrichissement du milieu contribue à

satisfaire les exigences comportementales propres aux espèces. Un libre accès à une eau de

bonne qualité est toujours important.

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2.5 Article 3, quatrième tiret - Empêcher que les animaux ne s’échappent et

empêcher l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs

2.5.1 Champ d’application

L’exigence de l’article 3, quatrième tiret, de la directive sur les jardins zoologiques est conforme à la convention sur

la diversité biologique (CDB), qui souligne que «chaque Partie contractante, dans la mesure du possible et selon

qu’il conviendra, [...] empêche d’introduire, contrôle ou éradique les espèces exotiques qui menacent des

écosystèmes, des habitats ou des espèces».

À l’échelon européen, la directive 79/409/CEE du Conseil concernant la conservation des oiseaux sauvages

prévoit à son article 11 que «[l]es États membres veillent à ce que l’introduction éventuelle d’espèces d’oiseaux ne

vivant pas naturellement à l’état sauvage sur le territoire européen des États membres ne porte aucun préjudice à

la flore et à la faune locales».

Le règlement (CE) nº 338/97, tel que modifié, englobe toutes les dispositions de la convention sur le commerce

international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et permet l’inscription

dans ses annexes des espèces dont l’introduction dans l’Union européenne pourrait représenter une menace

écologique pour des espèces indigènes. Son application est contrôlée au moyen de règlements régulièrement mis

à jour, suspendant l’introduction de certaines espèces dans l’Union européenne.

Définitions pertinentes

Espèce exotique: tout spécimen vivant d’une espèce, d’une sous-espèce ou d’un taxon de rang inférieur

d’animaux, de végétaux, de champignons ou de micro-organismes introduit en dehors de son aire de répartition

naturelle, y compris toute partie, gamète, semence, œuf ou propagule de cette espèce, ainsi que tout hybride ou

toute variété ou race susceptible de survivre et, ultérieurement, de se reproduire.

Espèce exotique envahissante: une espèce exotique dont l’introduction ou la propagation s’est révélée

constituer une menace pour la biodiversité et les services écosystémiques associés, ou avoir des effets néfastes

sur la biodiversité et lesdits services.

Source: règlement (UE) nº 1143/2014 relatif aux espèces exotiques envahissantes

En novembre 2014, l’Union européenne a publié le règlement (UE) nº 1143/2014 relatif aux espèces exotiques envahissantes. Ce règlement établit un cadre européen coordonné pour l’action visant à prévenir, réduire au minimum et atténuer les effets néfastes des espèces exotiques envahissantes sur la biodiversité et les services écosystémiques associés, et à limiter leurs dommages sur l’économie et la santé humaine. Le règlement comprend trois types de mesures distincts, qui suivent une approche hiérarchique convenue au niveau international en vue de lutter contre les EEE: • prévention: une série de mesures strictes sont prévues pour empêcher de nouvelles EEE d’entrer dans l’Union, que leur introduction soit intentionnelle ou non; • alerte précoce et réaction rapide: les États membres mettent en place un système d’alerte précoce afin de détecter la présence d’EEE aussitôt que possible et prennent des mesures rapides pour les empêcher de s’implanter;

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• gestion des espèces exotiques envahissantes déjà implantées: certaines EEE sont déjà bien implantées sur le territoire de l’UE, une action concertée est requise pour les maîtriser afin qu’elles ne se propagent pas davantage ou causent le moins de dommages possible.

La mise en œuvre du règlement est appuyée par un comité composé de représentants de tous les États membres. En outre, des avis sur toute question scientifique liée à l’application du règlement sont formulés dans le cadre d’un forum scientifique auquel participent des représentants de la communauté scientifique nommés par les États membres.

Bien que toutes les espèces exotiques ne soient pas envahissantes, leur éradication, une fois implantées, est

souvent impossible, et les mesures d’atténuation et de contrôle sont complexes et coûteuses. Empêcher leur

introduction est la mesure principale, mais aussi la plus rationnelle du point de vue des coûts pour éviter un

préjudice futur.

C'est pourquoi les jardins zoologiques empêchent que leurs animaux ne s’échappent afin d’éviter d’éventuels

dangers écologiques pour les espèces indigènes et d’empêcher l’introduction d’espèces nuisibles extérieures. Le

terme «empêcher» employé dans le texte de cette directive souligne la nature anticipative des mesures à prendre.

Il n’est pas acceptable d’attendre qu’un animal s’échappe ou que des nuisibles soient présents dans le jardin

zoologique pour prendre des mesures.

Les mesures au titre de l’article 3, quatrième tiret, [empêcher que les animaux ne s’échappent et empêcher

l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs] sont complémentaires des autres mesures de conservation

prévues au même article car elles visent à maintenir une collection d’animaux en bonne santé en réduisant le plus

possible les infections par des espèces extérieures, tout en empêchant que les espèces indigènes en dehors des

limites du jardin zoologique ne soient exposées à une quelconque menace émanant des pensionnaires du jardin

zoologique.

Le champ d’application de cette mesure de conservation requiert d’être clarifié sur deux aspects:

- Empêcher que les animaux du jardin zoologique ne s’échappent et que des espèces problématiques ne

s’introduisent dans l’enceinte du jardin zoologique aura inévitablement des effets positifs pour l’homme, qu'il

s'agisse des visiteurs ou du personnel du jardin zoologique, en les protégeant des blessures pouvant être

causées par des animaux échappés ou de la transmission de maladies par des espèces extérieures.

Cependant, comme indiqué à l’article 1er, la protection visée par cette directive concerne la diversité biologique

de façon générale, et la faune sauvage en particulier, et non la protection de l’homme en soi. Même si le public

tirera profit de l’application des mesures susmentionnées, sa sûreté et sa sécurité ne sont pas spécifiquement

traitées dans cette section ou d'autres de cet instrument législatif et, par conséquent, de telles mesures de

sûreté/sécurité (par exemple, des barrières empêchant les visiteurs de tomber dans un fossé ou des mesures

pour atténuer le risque de blessures lors de la participation à un spectacle d’oiseaux en vol libre) doivent être

prises en compte par le jardin zoologique, conformément à la législation locale, nationale et régionale en

vigueur à cet égard.

- Une grande partie des plantes et algues utilisées à des fins ornementales dans les jardins zoologiques ne sont

pas indigènes de la région où le jardin zoologique se trouve et représentent une menace potentielle pour

l’environnement. Néanmoins, en précisant «animaux» dans son texte, la directive européenne sur les jardins

zoologiques exclut les autres espèces exotiques, telles que les plantes et les algues, de son champ

d’application. À cet égard, plusieurs accords internationaux sont en vigueur concernant les espèces exotiques,

incluant des dispositions destinées à empêcher leur introduction ainsi qu’à contrôler ou éradiquer les EEE. Par

exemple, la directive 92/43/CE du Conseil concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la

faune et de la flore sauvages requiert des États membres qu’ils «veillent à ce que l’introduction intentionnelle

dans la nature d’une espèce non indigène à leur territoire soit réglementée de manière à ne porter aucun

préjudice aux habitats naturels dans leur aire de répartition naturelle ni à la faune et à la flore sauvages

indigènes et, s’ils le jugent nécessaire, interdisent une telle introduction» [article 22, point b)]. De même,

l’article 11, paragraphe 2, point b, de la convention de Berne exige des parties contractantes qu’elles

s’engagent «à contrôler strictement l’introduction des espèces non indigènes».

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2.5.2 Empêcher que les animaux ne s’échappent

Les jardins zoologiques détiennent de nombreuses espèces animales, dont la plupart sont des espèces exotiques

(même si certains jardins zoologiques se spécialisent dans la faune indigène). Des fuites d’animaux ont été

signalées dans le monde entier, faisant des jardins zoologiques une source potentielle d’espèces exotiques en cas

d'évasion. Bien que leur rôle dans l’introduction d’EEE soit faible par rapport à d’autres activités telles que

l’horticulture ou le commerce d’animaux domestiques, les jardins zoologiques doivent prendre toute mesure

nécessaire pour empêcher que leurs animaux ne s’échappent.

2.5.2.1 Tous les animaux qui s’échappent représentent-ils une menace écologique?

Toutes les espèces d’un jardin zoologique ne représentent pas une menace pour l’écosystème si jamais elles

venaient à s’échapper. Même si un animal réussit à quitter son enclos, il peut toujours être intercepté dans

l’enceinte du jardin zoologique avant d'en sortir. Il peut aussi être capturé et récupéré après s’être échappé de

l’enceinte du jardin zoologique, mais sans avoir blessé ou dérangé d’espèces indigènes; et, même s’il se retrouve

en liberté totale, il doit d'abord s’implanter et se propager dans le nouvel écosystème avant de devenir envahissant.

2.5.2.2 Atteindre un nouvel écosystème

- Les données scientifiques indiquent que, de façon générale, quand une espèce est transportée et libérée

(intentionnellement ou non) dans un habitat différent, la plupart des organismes meurent pendant le transport

ou rapidement après leur mise en liberté.

- Dans le cas des animaux qui s’échappent, la capacité d'un animal ou d'une espèce à retrouver une liberté

totale dépend de ses caractéristiques physiques et de son comportement particuliers. Par exemple, on peut

s’attendre à ce que les espèces physiquement imposantes aient moins de chance de réussir à s’échapper que

des animaux de plus petite taille, car elles sont plus visibles et donc plus faciles à repérer.

- Les espèces dangereuses sont probablement moins susceptibles de parvenir à s’échapper car le danger

qu’elles représentent pour le public fait que de plus amples efforts seront mis en œuvre pour les capturer.

- Le mode de locomotion de l’espèce joue également un rôle important dans l'évasion, à la fois sur le plan de la

vitesse et de la manière de faire; les animaux volants ont plus de chances de réussir leur évasion puisqu’ils

sont plus difficiles à rattraper.

2.5.2.3 Capacité des espèces à s’implanter et à se propager dans un nouvel écosystème: évaluation du risque d’invasion biologique

L’évaluation du risque d’invasion biologique requiert une évaluation en profondeur:

- du potentiel de l’espèce à s’implanter, à se reproduire et à se propager, ainsi que de sa capacité à avoir un rôle

écologique indésirable dans la zone où elle est introduite;

- du potentiel de l’espèce à avoir des effets indésirables sur la diversité biologique ou l’écosystème;

- de la zone immédiatement concernée par la fuite de l’animal ainsi que de la zone d’expansion possible à

moyen et long terme. Les effets négatifs complexes et interdépendants d’une EEE peuvent ne se manifester

que plusieurs décennies après l’introduction de l’espèce;

- de la capacité de l’espèce à se propager géographiquement (motilité, dispersion par le vent, dispersion dans

l’eau douce ou dans des environnements marins, etc.);

- de la zone potentiellement concernée par la fuite.

2.5.2.4 Dangerosité d’une espèce: danger pour l’écologie vs pour l’homme

Les États membres doivent s’assurer que leurs jardins zoologiques prévoient des mesures de sécurité

satisfaisantes contre la possibilité qu’un animal ne s’échappe. Cela ne s’applique pas uniquement aux espèces

dangereuses pour l’homme, mais aussi aux espèces représentant une menace potentielle (par exemple, des

espèces non indigènes ou des EEE) pour les espèces indigènes se trouvant en dehors du jardin zoologique.

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À titre d’exemple, l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) ainsi que d’autres associations

professionnelles de jardins zoologiques nationales et régionales disposent souvent d’une liste répertoriant les

espèces dangereuses pour l’homme dans leurs normes d’hébergement et d’élevage afin de garantir que tout

établissement connaît la dangerosité de sa collection d’animaux et que des mesures de sécurité appropriées sont

prises.

Une liste similaire pour les espèces dangereuses pour l’environnement augmenterait la sécurité concernant les

espèces exotiques et les EEE et favoriserait la sensibilisation du personnel du jardin zoologique. Les membres du

personnel doivent avoir conscience de l’importance des mesures de sécurité concernant les espèces

potentiellement dangereuses pour l’environnement, comme elles ont conscience de cette importance en ce qui

concerne les espèces considérées dangereuses pour l’homme.

Exemple

De nombreuses espèces exotiques qui sont parvenues à envahir de nouveaux écosystèmes en Europe étaient

d’anciens animaux domestiques qui ont été relâchés ou se sont échappés dans la nature (par exemple, les

iguanes verts, Iguana iguana, ou les trachémydes à tempes rouges, Trachemys scripta).

Il est important de souligner que la plupart des EEE ne sont pas directement dangereuses pour l’homme. Par

exemple, aucune des espèces – à l’exception de quelques méduses – figurant sur la liste des «100 espèces

envahissantes les plus néfastes en Europe», publiée par DAISIE (inventaire des espèces exotiques envahissantes

en Europe), n’est directement dangereuse pour l’homme.

Par conséquent, il est important de se protéger de certaines espèces constituant une menace pour l’homme, et

d'autres espèces constituant une menace pour l’environnement.

Comment savoir quelles espèces sont exotiques ou constituent des EEE dans un pays donné

Le projet DAISIE, financé dans le cadre du sixième programme-cadre de la Commission européenne, représente

un guichet d'information unique sur les invasions biologiques en Europe.

Grâce à un accès direct aux bases de connaissances nationales de l’Europe entière, il est possible d’obtenir

facilement les données relatives aux espèces considérées envahissantes ou potentiellement envahissantes dans

des habitats donnés.

Des données ont été recueillies sur des vertébrés, des invertébrés et des organismes aquatiques des eaux

marines et intérieures, ainsi que sur des plantes, dans jusqu’à 97 pays/régions (y compris des îles) d’Europe au

sens large. Plus de 248 ensembles de données ont été assemblés et vérifiés par des experts, représentant la plus

grande base de données sur les espèces envahissantes au monde. L’accès à cette ressource est assuré par trois

principales fonctions de recherche:

- recherche d’informations sur l’une des 12 122 espèces exotiques présentes en Europe;

- recherche sur l’un des 839 experts en matière d’invasion biologique en Europe;

- recherche sur des régions, pour consulter les menaces que présentent les espèces exotiques à travers

l’Europe, pour 81 pays/régions (y compris des îles) et 57 zones côtières et marines.

2.5.2.5 Le code de conduite européen sur les jardins zoologiques et aquariums et les espèces exotiques envahissantes

Le code de conduite européen sur les jardins zoologiques et aquariums et les espèces exotiques envahissantes

est un document élaboré par le Conseil de l’Europe, en collaboration avec le Groupe de spécialistes des espèces

envahissantes de l’UICN et l’EAZA. Il définit cinq recommandations visant à garantir que les collections d’animaux

des jardins zoologiques européens ne représentent pas une source d’EEE, et que l’engagement global et la

détermination de ces établissements en lien avec leur rôle en matière de conservation, de recherche et d’éducation

augmentent à l’égard des espèces envahissantes.

Les cinq recommandations sont les suivantes:

- adopter des mesures de prévention efficaces pour éviter l’introduction et la propagation accidentelles d’EEE;

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- tenir compte des risques d’introduction d’EEE dans tous les projets de gestion de l’habitat et de la faune

sauvage;

- entreprendre des activités préventives de sensibilisation et d’information axées sur les EEE et leur impact;

- adopter de bonnes pratiques à l’appui d’un système d’alerte précoce et de réaction rapide en ce qui concerne

les EEE;

- connaître toutes les réglementations en vigueur sur les jardins zoologiques et aquariums et les EEE.

Ces cinq recommandations peuvent être considérées comme une première étape nécessaire pour encourager les

jardins zoologiques à prendre des initiatives volontaires, conformément aux principes de la stratégie européenne

relative aux EEE. Elles ont été élaborées dans le but de faire en sorte que les collections des jardins zoologiques

ne représentent pas une menace pour l’environnement en devenant une source d’EEE.

2.5.2.6 Comment empêcher que les animaux ne s’échappent d’un jardin zoologique?

2.5.2.6.1 Première ligne d’action: sécuriser les enclos

Empêcher les animaux d’un jardin zoologique de s’échapper de leurs enclos (s’ils sont enfermés) ou de l’enceinte

du parc dépend de deux facteurs élémentaires:

- l’animal ne peut passer au-dessus de la clôture de l’enclos, parce qu’elle est composée des matériaux

adéquats, a été correctement pensée, est bien entretenue et est régulièrement vérifiée;

- les visiteurs ne peuvent libérer les animaux directement, en sortant l’animal de son enclos et en l’emportant, ou

indirectement, en l’aidant à s’échapper.

Face au rôle croissant des collections de plantes dans de nombreux établissements (y compris les plantes utilisées

à des fins alimentaires, comme les graines d’oiseau, d’enrichissement du milieu, de décoration des expositions et

bassins et d’éducation environnementale), il est important de prendre acte du fait que l’utilisation de plantes

envahissantes peut entraîner leur propagation dans des zones naturelles adjacentes. À titre d’alternative, des

plantes non envahissantes, éventuellement indigènes et convenant à la région d’un point de vue esthétique et

horticole peuvent être sélectionnées et utilisées pour remplacer des EEE connues ou potentielles.

Les enclos doivent être conçus de manière à empêcher la fuite d’animaux et de plantes ou de leurs propagules,

parasites et agents pathogènes, ou de tout autre organisme ayant un impact potentiellement délétère sur

l’environnement. La conception des enclos dépendra de l’espèce. Toutefois, de façon générale, le type d’enclos,

les matériaux utilisés dans sa construction et la conception de la barrière physique devraient tenir compte de la

force, du comportement et des capacités cognitives des animaux hébergés.

Dans un enclos, trois composantes sont essentielles pour que les animaux demeurent confinés et en sécurité:

- une séparation physique;

- des barrières et des portes;

- un système de drainage.

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Séparation physique

Les séparations doivent être conçues, construites et entretenues de manière à maintenir les animaux dans leurs enclos, en s’assurant que la végétation, les structures pour grimper ou tout autre équipement sont entretenus et placés d’une façon qui ne favorise pas la fuite. Elles doivent également être suffisamment solides pour résister à des conditions météorologiques imprévues (chutes de neige, vent violent, etc.). La meilleure façon d’assurer l’entretien régulier des infrastructures de confinement telles que les cages, les volières, les clôtures, les barrières, etc. est de prévoir une procédure d’évaluation assortie d’une surveillance et d’une inspection régulières et minutieuses des installations (par exemple pour détecter les clôtures endommagées). En particulier dans le cas d’une clôture électrique utilisée pour le confinement des animaux, le système devrait être vérifié quotidiennement et disposer d’une alimentation de secours en cas de panne de courant.

Exemple

Des filets de pêche teints en noir – pour réduire la dégradation par les ultraviolets – sont utilisés comme barrières

de sécurité lors des expositions d’oiseaux, permettant de créer de grands espaces d’exposition qui ne sont pas

obstrués par des éléments de support intermédiaires.

La grande variété de taxons présents dans les jardins zoologiques exige une même variété d’enclos. Par exemple,

pour les animaux fouisseurs, un «sol» artificiel doit être placé à une certaine profondeur (qui dépend des habitudes

de fouissement des espèces), de façon à leur permettre de creuser tout en les empêchant de s’échapper.

Pour les espèces qui peuvent grimper ou sauter, la hauteur minimale recommandée des clôtures, telle qu’indiquée

dans les normes nationales ou internationales des jardins zoologiques (par exemple, les lignes directrices de

l’EAZA ou de l’ASZK), doit être prise en compte. Quand les espèces sont si agiles que l’installation d'autres formes

de séparation n’est pas praticable, des enclos entièrement grillagés peuvent s’avérer nécessaires.

La conception et la construction des enclos doivent tenir pleinement compte des risques associés à la force, au

comportement et aux aptitudes cognitives de l’animal. Des dispositions spécifiques devront être prises pour les

animaux capables de sauter, de grimper ou de creuser, par exemple:

- un toit suffisamment solide au-dessus de tout l’enclos;

- une clôture suffisamment haute, éventuellement recourbée vers l’intérieur pour plus de sécurité;

- des prolongements dans le sol, associés à des retours horizontaux de largeur suffisante, en direction de

l’enclos.

Lors de la conception de la fermeture d’un enclos, il est nécessaire de savoir au préalable si le public pourra entrer

en contact direct avec les animaux, à travers la barrière de protection ou en entrant dans l’enclos. Le contact

homme-animal représente une possibilité de dommages physiques pour la personne et l’animal et peut faciliter la

transmission de zoonoses. Voir la section 2.4.4.2.5 (biosécurité).

Exemple

Les panneaux d’observation utilisés dans les enclos doivent pouvoir supporter les attaques des animaux. Lorsque

le vitrage est soumis à des chocs extrêmes ou répétés, comme c’est le cas avec des gorilles, il peut être

nécessaire d’installer du verre pare-balles ultra résistant (de 25 mm d'épaisseur ou plus). Le cadre maintenant la

vitre doit être suffisamment résistant et durable. Lorsque qu’une vitre est utilisée, elle doit être marquée ou prévoir

des éléments de conception la rendant clairement visible.

Les États membres devraient-ils permettre aux jardins zoologiques de laisser des espèces de leur collection

d’animaux circuler librement dans leur enceinte?

Avant de prendre une décision concernant la possibilité de laisser des espèces circuler librement dans son

enceinte (par exemple, pour des psittacidés en vol libre ou des oiseaux de proie lors de démonstrations), un jardin

zoologique doit mener une évaluation spécifique visant à examiner si ces espèces peuvent représenter une

menace pour les espèces, habitats et écosystèmes indigènes (également au niveau de la propagation de

maladies) en cas d'évasion.

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Les espèces dont le potentiel envahissant est avéré dans le pays où se trouve le jardin zoologique (ainsi que dans

les pays voisins, selon les capacités de dispersion des espèces en question) présentent un risque élevé si elles

sont autorisées à se déplacer librement dans l’enceinte du jardin zoologique.

Des techniques efficaces peuvent être adoptées pour réduire le potentiel envahissant des espèces placées dans

des enclos ouverts, par exemple en ne lâchant que les mâles, en installant des dispositifs de localisation sur les

animaux, ou en limitant de façon permanente ou temporaire l'aptitude des oiseaux à voler (lorsque cela est

réalisable et approprié, dans le respect de la réglementation en matière de santé et de bien-être des animaux et

des bonnes pratiques).

Si les oiseaux en vol libre sont autorisés, dans le cadre de spectacles ou à des fins ornementales (par exemple,

des paons), les jardins zoologiques peuvent les encourager à rester dans le site en mettant à leur disposition des

perchoirs, des nichoirs et des mangeoires. L’option la plus sûre reste néanmoins d’éviter que les oiseaux ne

circulent librement, que ce soit dans le cadre d’une démonstration ou lorsque des oiseaux ornementaux sont

lâchés dans le parc.

Barrières et portes

Les barrières et portes doivent être solides et contenir efficacement les animaux. Notamment, les animaux ne

doivent pas être en mesure de les soulever, de les dégonder ou d’ouvrir le dispositif de verrouillage. Les barrières

et portes des enclos doivent être verrouillées afin d’empêcher toute ouverture non autorisée.

Pour les enclos dans lesquels le public peut pénétrer (à pied ou à bord d’un véhicule fermé), il est recommandé de

prévoir une seule entrée et une seule sortie, qui devront être surveillées comme il convient à l’exposition. Les

enclos renfermant des espèces volantes (par exemple, des insectes, des oiseaux ou des chiroptères) ou aimant

grimper (comme des primates) devraient être équipés d’un sas pour empêcher toute évasion accidentelle.

L’espace entre les portes doit être suffisant pour permettre une fermeture complète (à l'avant et à l'arrière) lors de

l’entrée de personnes ou de véhicules.

La conception des portes et accès doit permettre l’installation de cadenas, verrous ou loquets pouvant être

facilement ouverts et fermés de l’intérieur par le personnel du jardin zoologique, mais pas par les animaux. Les

portes et accès intérieurs doivent rester fermés lorsque les travailleurs sont dans l’enclos pour empêcher les

animaux de pénétrer dans la zone de transit. Les barrières ou les portes doivent être installées de manière à

s’ouvrir vers l’intérieur (dans l’enclos) pour éviter de devoir repousser le poids d’un animal pour fermer la porte.

Système de drainage

De façon générale, toute partie du système général d’évacuation des eaux usées et de filtration pourrait entraîner

la mise en liberté accidentelle d’animaux. Il est donc souhaitable que les jardins zoologiques disposant d’un

aquarium, notamment ceux situés à proximité du littoral, observent des précautions de sécurité rigoureuses à cet

égard.

Le tamisage de l’eau des enclos et aquariums (ou de toute autre masse d’eau présente dans le jardin zoologique)

permettra de réduire le risque que des animaux soient lâchés dans la nature.

Exemple

Caulerpa taxifolia est une espèce d’algue envahissante qui provoque de graves problèmes environnementaux en

mer Méditerranée. Une souche de Caulerpa a été sélectionnée par les responsables d’un aquarium en 1980. En

1984, cette souche a été accidentellement introduite par un aquarium européen dans la mer Méditerranée, où elle

s’est implantée. Actuellement, Caulerpa a déjà colonisé des milliers d’hectares de fonds marins en Méditerranée.

On la trouve de la France à la Croatie, et elle risque de se développer encore davantage en Méditerranée. Cette

souche envahissante de Caulerpa en mer Méditerranée étouffe d’autres espèces d’algues, de plantes aquatiques

et des communautés d’invertébrés sessiles. Les grandes étendues de Caulerpa ont fortement réduit la diversité

des espèces indigènes et l’habitat des poissons. Les poissons indigènes pouvant manger l’algue Caulerpa,

comme la daurade royale, accumulent de la caulerpényne dans leur chair, rendant le poisson impropre à la

consommation humaine.

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2.5.2.6.2 Deuxième ligne d’action: la délimitation du périmètre

L’installation d’une clôture de périmètre autour du jardin zoologique est le moyen le plus évident d’empêcher les

animaux de s’échapper. Les clôtures et les points de passage doivent être conçus, construits et entretenus de

manière à décourager toute entrée non autorisée et, autant que raisonnablement possible, empêcher que les

animaux ne s’échappent (y compris par les canalisations ou d’autres conduites d’eau).

Exemple

Les points d’accès sans surveillance du jardin zoologique (par exemple, les portes de service) pourraient être

équipés d’un mécanisme de fermeture automatique, d’un système de surveillance par TVCC et/ou d’une alarme.

2.5.2.6.3 Troisième ligne d’action: mesures de sécurité en cas de fuite accidentelle d’un animal

Les jardins zoologiques sont fortement encouragés à disposer d’un plan d’urgence en cas de fuite d’un animal

causée par une défaillance de sécurité ou tout autre événement imprévu (par exemple, une catastrophe naturelle

ou un incendie). Les fuites d’animaux peuvent représenter un danger pour l’homme et l’environnement.

La prise en compte des EEE dans le plan d’urgence du jardin zoologique permettrait de réduire le risque

d’introduction d’espèces exotiques dans l’environnement, à condition, bien sûr, que toutes les autres mesures de

sécurité (séparations, portes/barrières et système de drainage) soient en place et efficaces.

Par précaution, il est souhaitable de retrouver, autant que raisonnablement possible, tous les animaux (vivants ou

morts) qui se sont échappés. À cette fin, du matériel adapté (par exemple, des filets, des armes, des sérums anti-

venimeux, etc.), une formation et les permis requis pour l’utilisation de ce matériel doivent être fournis.

La liste des EEE et des EEE potentielles pour la région peut être utilisée pour donner la priorité aux espèces qui

présentent le plus gros risque biologique dans le cas où elles s’échapperaient.

Un plan d’urgence comprenant les protocoles et mesures à prendre en cas de fuite (capture des animaux,

protection du public, périmètre de sécurité, avertissement de la police, etc.) et établissant la chaîne de

responsabilités pour ces actions est fortement recommandé. Un mécanisme de communication doit exister pour

informer les autorités compétentes en cas de fuite pouvant présenter une menace pour un pays voisin.

Aspects à prendre en compte et à intégrer dans les procédures d’urgence en cas d’évasion d’un animal (que ce

dernier soit classé comme dangereux ou non):

- désigner la personne qui doit prendre en main la situation et prendre les décisions importantes, ainsi que son

adjoint;

- sonner l’alarme et signaler tout incident au personnel concerné le plus rapidement possible;

- communications avec les entrées/sorties, désigner les personnes chargées de leur fermeture au besoin;

- mesures d’évacuation ou de confinement en lieu sûr des personnes présentes dans le jardin zoologique,

garantissant que les personnes éloignées des bâtiments reçoivent l’aide appropriée le plus rapidement

possible;

- consignes pour gérer la foule en toute sécurité dans une situation d’urgence et lui fournir des instructions;

- stratégies de capture adaptées aux types d’animaux détenus;

- modalités de communication avec la direction du jardin zoologique, les vétérinaires, etc. dans le cadre du plan

de capture, y compris l’utilisation de radios, d’équipements, de véhicules, d’armes à feu, et désignation des

employés clés;

- expliquer aux membres du personnel leurs rôles et responsabilités pendant une opération de capture,

notamment lorsque des animaux se sont échappés au-delà du périmètre du jardin zoologique;

- modalités de localisation de l'animal en fuite;

- modalités de surveillance de l’animal pendant l’élaboration du plan de capture, et de déplacement du personnel

compétent vers la zone une fois que l’animal a été localisé;

- approvisionnement et emplacement des équipements de capture nécessaires (par exemple, filets, armes à feu,

flèches tranquillisantes); les lampes torches sont extrêmement précieuses en cas d'évasion nocturne et

devraient se trouver à un endroit désigné;

- alerter les services d’urgence externes et la police, au besoin;

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- modalités de suspension des mesures d'urgence une fois l’opération de capture terminée, prévoyant

notamment l’information de tout le personnel concerné et des organisations externes participantes;

- le personnel du jardin zoologique devrait être correctement formé aux plans d’urgence, qui devraient faire l'objet

d'exercices réguliers pour être efficaces.

2.5.3 Empêcher l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs

La directive sur les jardins zoologiques exige des États membres qu’ils garantissent que leurs jardins zoologiques

prennent des mesures pour empêcher l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs pouvant porter atteinte à la

santé humaine ou animale.

Le contrôle de ces espèces est un aspect essentiel de la médecine préventive dans les parcs zoologiques. La

prévention de l’introduction d’organismes nuisibles et de pathogènes repose sur des protocoles de biosécurité

rigoureux (par exemple, quarantaine, élimination des déchets) visant à réduire les risques, ainsi que sur des plans

d’intervention adaptés pour anticiper ces risques. (Voir la section 2.4.4.2: Soins vétérinaires).

Les organismes nuisibles sont des vecteurs ou des réservoirs de maladies qui peuvent porter gravement atteinte

aux animaux d’un jardin zoologique.

Les jardins zoologiques devraient envisager de mettre en place et de maintenir un programme sûr et efficace pour

contrôler ou empêcher l’introduction d’organismes nuisibles et, le cas échéant, de prédateurs. Bien qu'il n'existe

pas de prévention parfaite, des mesures évidentes, comme des clôtures à l’épreuve des renards ou des mesures

de lutte contre les rongeurs et insectes dans le jardin zoologique, peuvent être envisagés. Par ailleurs, lorsque cela

est possible, des mesures de contrôle et de prévention en dehors du jardin zoologique peuvent être encouragées

dans les environs. (Voir la section 2.4.4.2.5: Biosécurité).

2.5.3.1 Programmes de gestion des organismes nuisibles

Un programme de gestion des organismes nuisibles fructueux allie une connaissance approfondie de la biologie

des organismes nuisibles en question et des effets de toute méthode de contrôle proposée sur ces organismes,

mais aussi de la collection d’animaux du jardin zoologique, de ses employés, de ses visiteurs ainsi que d’autres

animaux non cibles ne faisant pas partie de la collection du zoo, mais présents dans son enceinte.

Les meilleurs programmes de gestion de jardins zoologiques utilisent comme stratégie de gestion des nuisibles la

lutte intégrée contre les organismes nuisibles, dans le cadre de laquelle des processus naturels (facteurs de

mortalité naturelle des nuisibles, relations nuisible-prédateur et résistance génétique) peuvent être manipulés pour

en optimiser l’efficacité. Habituellement, les moyens de lutte chimiques ne sont utilisés que lorsque les processus

de contrôle naturels ainsi que d’autres méthodes ont échoué, et de façon à limiter le plus possible les risques

économiques, sanitaires et environnementaux. L’objectif de la lutte intégrée contre les organismes nuisibles est de

réduire la présence des nuisibles jusqu’à un niveau tolérable au moyen de méthodes perturbant le moins possible

l’environnement. Quelle que soit la méthode employée, le bien-être de tous les animaux doit être soigneusement

pris en compte, notamment celui des espèces non cibles.

Définition

La lutte intégrée contre les organismes nuisibles est la prise en considération attentive de toutes les

techniques de lutte contre les organismes nuisibles disponibles et l’intégration, sur cette base, de mesures

appropriées qui découragent le développement des populations d’organismes nuisibles et maintiennent le recours

aux pesticides et à d’autres types d’interventions à des niveaux justifiés d’un point de vue économique, et réduisent

ou limitent au maximum les risques pour la santé humaine et l’environnement. La lutte intégrée contre les

organismes nuisibles privilégie les mécanismes naturels de lutte contre les nuisibles (adapté de la FAO).

Les principaux problèmes en matière de gestion des organismes nuisibles dans les jardins zoologiques sont la

maîtrise des rats et des souris, des chats errants, des insectes (en particulier les cafards), les effets sur les

animaux non cibles et la disponibilité de solutions alternatives non chimiques. Un jardin zoologique pose des

problèmes particuliers puisqu’il faut contrôler les organismes nuisibles sans nuire aux spécimens exposés. La

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toxicité primaire des substances utilisées ainsi que la toxicité de relais devraient être prises en considération (par

exemple dans le cas des animaux de zoo consommant des insectes et des rongeurs morts contaminés par des

pesticides).

Compte tenu de ces risques, il est préférable de piéger plutôt que d’appâter les vertébrés nuisibles afin de s'en

débarrasser, sauf en cas de forte surpopulation de rongeurs. La fumigation et l’enfumage doivent être strictement

contrôlés et réalisés uniquement par des professionnels certifiés et expérimentés. Les programmes de gestion des

organismes nuisibles devraient être placés sous la responsabilité des membres de la direction du jardin zoologique

(un petit nombre de personnes seulement) qui maîtrisent les principes de gestion des organismes nuisibles.

Avant qu’un programme de gestion des organismes nuisibles soit mis en œuvre, il convient d’examiner et de

discuter, notamment, les aspects suivants: le stockage des produits chimiques, les stocks, les procédures de

sécurité, les techniques d’application et les aspects juridiques (par exemple, le respect des normes de sécurité de

l’agence de protection de l’environnement en matière de pesticides, les règles et exigences locales ou nationales

relatives aux applicateurs certifiés, les limitations d’utilisation de certains pesticides et les concentrations

d’application).

Le personnel directement responsable d’un programme de gestion des organismes nuisibles doit posséder de

connaissances dans tous les domaines en lien avec les opérations de gestion des organismes nuisibles et mettre

à jour régulièrement ses acquis de formation dans la gestion professionnelle de ces organismes. Toutefois, de

nombreux jardins zoologiques font aujourd’hui appel à des services professionnels externes (c’est-à-dire une

entreprise agréée de lutte contre les nuisibles) qui conçoivent, gèrent et exécutent le programme de lutte contre les

organismes nuisibles.

Pour être efficace, un tel programme mené dans un jardin zoologique doit comprendre plusieurs étapes visant à

contrôler, réduire ou éliminer les organismes nuisibles; ces étapes peuvent inclure l’inspection, l’exclusion, la

gestion de l’habitat, l’assainissement, le piégeage, l’appâtage, l’utilisation de répulsifs et d’autres méthodes. À titre

préventif, l’inspection régulière des installations des animaux peut permettre de détecter la présence de nuisibles

avant qu’elle ne se transforme en infestation. Les barrières physiques (comme les clôtures, les filets et les toits)

offrent une première ligne de défense contre les infestations par des nuisibles. La gestion de l'habitat vise à réduire

l’attractivité de l’enclos d’un animal pour des nuisibles.

L'assainissement, de même que le stockage adéquat et l’élimination des déchets solides (litière, nourriture,

éléments d’enrichissement, saleté et détritus) sont des aspects importants de la gestion des nuisibles. Des bacs

d'entreposage des aliments adaptés et hermétiquement clos permettent de réduire les risques liés aux nuisibles.

Les mangeoires et abreuvoirs doivent être nettoyés et désinfectés régulièrement. Les zones publiques (comme les

chemins et les espaces de vente) devraient être nettoyées régulièrement, et il convient d'interdire au public de

nourrir les animaux. Il arrive que des réglementations nationales ou régionales prévoient des exigences

spécifiques en matière d'hygiène pour certains animaux en captivité (en imposant, par exemple, un premier enclos

intérieur pour les primates).

Des contrôles physiques (piégeage), chimiques (appâtage, utilisation de répulsifs et fumigation) et biologiques

(prédateurs, vaccins contraceptifs, maladies propres à une espèce) peuvent être nécessaires en cas d’infestation

plus importante. Le piégeage des nuisibles réduisant les risques de relais et de toxicité pour les espèces non cibles

susceptibles de se produire dans les jardins zoologiques, cette méthode est généralement privilégiée, sauf en cas

d’infestation majeure par des rongeurs.

Exemple

Les moyens de lutte biologiques peuvent être utilisés dans des contextes très spécifiques et à condition d'être

surveillés de près – par exemple, l’utilisation d’un agent contraceptif oral (immunocontraception par vecteur viral)

pour lutter contre la prolifération des lapins de garenne et des renards.

L’utilisation de produits chimiques pour la gestion des nuisibles devrait être envisagée en dernier ressort en raison

de leur toxicité. De nombreuses intoxications provoquées par des produits chimiques utilisés dans des jardins

zoologiques ont été signalées. Le recours aux pesticides dans les jardins zoologiques pose problème en raison de

leurs incidences potentielles sur la santé animale. Il est recommandé aux directeurs de jardin zoologique de mener

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une évaluation des risques pour les espèces non cibles avant d’utiliser des pesticides ou des rodenticides.

L'examen du caractère approprié de tels produits devrait également tenir compte du bien-être des organismes

nuisibles ainsi que de considérations éthiques.

Les rodenticides coagulants de deuxième génération ont été associés à des problèmes de toxicité et, dans

certains cas, au décès de plusieurs espèces d’oiseaux, comme le canard à ailes blanches, le vautour à tête rouge,

le martin-chasseur géant, le petit calao de Jackson et le roulroul couronné.

2.6 Article 3, cinquième tiret - Tenue de registres

2.6.1 Champ d’application

Dans le cadre de la directive sur les jardins zoologiques, les registres des animaux remplissent deux fonctions bien

définies: i) ils constituent une source d’information pour les autorités compétentes au cours des procédures

d’inspection et d’autorisation; et ii) ils sont essentiels pour permettre aux jardins zoologiques de planifier et

RÉSUMÉ 6 - EMPÊCHER QUE LES ANIMAUX NE S’ÉCHAPPENT ET EMPÊCHER L’INTRODUCTION D’ORGANISMES NUISIBLES EXTÉRIEURS

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont considérées comme la deuxième

influence humaine la plus destructrice pour la diversité biologique après la perte d’habitats et la fragmentation du paysage.

Des évasions d’animaux ont été signalées dans le monde entier, ce qui fait des jardins zoologiques une source potentielle d’espèces exotiques.

Éviter que les animaux ne s’échappent des jardins zoologiques constitue la mesure la plus importante et la plus efficace au regard des coûts pour éviter des menaces écologiques.

La majorité des EEE ne sont pas directement dangereuses pour l’homme. De nombreuses espèces exotiques ayant réussi à envahir de nouveaux écosystèmes en Europe sont issues d'animaux de compagnie qui ont été relâchés ou se sont enfuis dans la nature.

DAISIE offre un inventaire complet des EEE de chaque pays européen. Les trois lignes d’action pour éviter qu’un animal ne s’échappe sont les suivantes:

un périmètre extérieur qui facilite le confinement de tous les animaux dans

l'enceinte du jardin zoologique;

des enclos conçus, construits et entretenus en tenant compte de la force physique,

du comportement et des capacités cognitives des animaux hébergés;

un plan d’urgence tenant compte des EEE.

Les organismes nuisibles sont des vecteurs ou des réservoirs de maladies qui peuvent nuire aux animaux d’un jardin zoologique. Toutes les actions appropriées doivent être mises en œuvre pour éviter la présence d’organismes nuisibles dans un jardin zoologique.

Les principaux problèmes de gestion des nuisibles rencontrés par les jardins zoologiques concernent le contrôle des rats et des souris, le contrôle des insectes (en particulier les cafards), les effets sur les animaux non cibles et la disponibilité de solutions alternatives non chimiques.

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d'exécuter leurs programmes de conservation, d’éducation et de soins vétérinaires. Les activités de conservation

sont tributaires de la bonne tenue des registres des animaux.

En interne, les bases de données comprenant les registres des animaux aident le personnel chargé des animaux à

s’en occuper et contribuent à la gestion de l’espèce au niveau d’une population. La tenue à jour du registre des

pensionnaires du jardin zoologique est importante pour l’administration, le suivi et le contrôle de la collection

d’animaux, ainsi que pour le bien-être de ces derniers.

En dehors du zoo, avoir des registres à jour facilite l’échange d’informations avec les autres jardins zoologiques et

constitue une précieuse source d’informations pour les scientifiques et les chercheurs (par exemple, paramètres

démographiques, taux de survie) travaillant dans le domaine de la conservation.

Quatre expressions employées à l’article 3, cinquième tiret, définissent le champ d’application couvert par le texte:

- Les termes «à jour» renvoient aux informations disponibles les plus récentes sur les spécimens considérés. La

tenue à jour des registres est une tâche régulière et continue dans n’importe quel jardin zoologique.

- Un «registre» comprend des informations sur un animal donné ou sur des groupes d’animaux. Un registre sur

un animal précis peut contenir des informations sur sa provenance, ses antécédents, ses soins quotidiens et

son état de santé. Le registre d’un animal peut contenir les renseignements suivants: documents commerciaux

(notamment le titre de propriété légale, les contrats d’achat, les autorisations ou certificats délivrés par des

autorités telles que CITES, etc.), informations d’identification, notifications de changement de collection (y

compris les transferts internes), pédigrée/généalogie, renseignements vétérinaires (y compris images, résultats

d’analyse, etc.), informations sur la nutrition et l’état physique, informations sur les échantillonnages et la

distribution de parties/produits, etc.

- La directive sur les jardins zoologiques exige la tenue de registres sur les «pensionnaires du jardin

zoologique». Les pensionnaires du jardin zoologique comprennent toutes les espèces animales détenues

dans le jardin zoologique et placées sous sa responsabilité, à l'exclusion des animaux présents dans

l’enceinte du zoo mais qui ne font pas partie de sa collection d’animaux, comme les chats errants, par

exemple.

- La directive indique que les registres des animaux doivent être «appropriés aux espèces enregistrées». Des

informations différentes peuvent être consignées selon les espèces, du moment que les registres sont

complets, exacts et organisés de façon logique afin d’être utiles au respect des autres mesures de conservation

ainsi qu’aux objectifs généraux de la directive sur les jardins zoologiques.

De précédentes études ont signalé que le manquement le plus courant aux cinq exigences de conservation

énoncées dans la directive sur les jardins zoologiques était l’absence de registres complets et appropriés.

2.6.2 Quels registres le jardin zoologique devrait-il tenir concernant sa collection

d’animaux?

Outre les registres sur ses animaux individuels, un jardin zoologique peut disposer de registres sur sa collection:

les informations, éléments probants et justifications de la collection d’animaux dans son ensemble contenus dans

ces registres peuvent compléter ou expliquer les informations contenues dans le registre d’un animal.

Les registres de collection d’un jardin zoologique peuvent comprendre: de la documentation sur les décisions et

changements relatifs à la collection; des éléments attestant des modifications structurelles dans l’établissement et

le changement de nom d’un bâtiment, et de la documentation sur les protocoles de gestion et les changements

intervenus au niveau d'une unité ou à l’échelle de l’établissement.

Voici des exemples de documents pouvant être inclus dans les registres d’une collection et complétant ou

expliquant le registre d’un animal individuel: plans de collection, permis, inventaires annuels (et comparaison avec

l’année précédente), journaux/carnets de bord (contenant notamment les informations destinées aux soigneurs ou

émanant de ces derniers ou d’autres soigneurs), comptes rendus des gardiens, etc.

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Enfin, un inventaire annuel, ou états de recensement, est un outil utile. Un inventaire répond à la question

«Combien?» pour chaque espèce présente dans la collection à une date donnée. Un inventaire permet un

«équilibrage des comptes» par rapport à l’inventaire précédent, à savoir que le nombre d’animaux au début de

l’inventaire en cours doit être identique au nombre obtenu à la fin du précédent inventaire, tout écart étant consigné

et justifié. Lorsque le registre porte sur un groupe plutôt que sur un individu (de plus amples informations sont

fournies à la section 2.6.4.1), les états de recensement ne peuvent être qu’approximatifs.

Ces états de recensement peuvent notamment indiquer (liste non exhaustive):

- le nombre de spécimens de chaque espèce au début de la période considérée;

- le nombre de naissances/couvées pour chaque espèce pendant la période d’enregistrement;

- les spécimens obtenus par d’autres moyens (acquisitions non issues d’une naissance) pour chaque espèce

pendant la période d’enregistrement;

- le nombre de décès pour chaque espèce pendant la période d’enregistrement;

- les spécimens éliminés par d’autres moyens pour chaque espèce pendant la période d’enregistrement;

- le nombre de spécimens de chaque espèce à la fin de la période considérée.

Les registres des animaux sont essentiels aux programmes d’élevage en captivité. Ils représentent une source de

données inestimable pour la recherche scientifique (à la fois fondamentale et axée sur la conservation) et

constituent la base de bonnes pratiques de gestion des animaux.

2.6.3 Importance de tenir des registres complets, exacts et à jour

Des registres d’animaux mal tenus peuvent avoir pour conséquence qu’un jardin zoologique ne soit pas en mesure

(directement ou indirectement) de satisfaire aux autres mesures de conservation instaurées par la directive sur les

jardins zoologiques. Par exemple:

- les risques génétiques d’un cas de consanguinité accidentelle causée par une filiation incertaine (ou erronée),

lesquels peuvent comprendre: une augmentation des défauts de naissance, un taux de survie inférieur après la

naissance et une moins bonne capacité à se reproduire;

- des transferts inutiles (entraînant des frais de transport et des risques) ou des recommandations erronées

contre la reproduction (étant donné que les programmes de gestion coopérative reposent sur les données

dérivées des registres des jardins zoologiques);

- la gestion peut être compromise si l’historique d’élevage, et plus particulièrement les informations vétérinaires

ou comportementales, ne sont pas soigneusement documentés;

- les procès-verbaux pour registres incomplets ou inexacts peuvent mener à des amendes coûteuses et à des

suspensions de permis gênantes;

- une mauvaise tenue de registres nuit aux améliorations en matière de gestion des animaux et d’élevage;

- le bien-être des animaux peut s’en voir affecté.

Exemple – état de recensement

Nom commun1 Nom scientifique1 Groupe au 1/1/20132 Arrivé3 Né4 Mort5 Parti6 Groupe au

31/12/20137

Tigre de Chine Panthera tigris

amoyensis

2.1.1 0.2.1 0.0.2 1.0.0 0.1.0 1.2.4

… … … … … … … …

1noms commun et scientifique de l’espèce; 2nombre total de spécimens dans la collection au 1er janvier (1.2.3

signifie un mâle, deux femelles et trois animaux dont le sexe n’a pas été déterminé); 3nombre de spécimens

arrivés dans la collection pendant l’année et provenant d’une source extérieure; 4nombre de naissances ou de

couvées dans la collection pendant l’année; 5nombre de décès, abattages compris; 6nombre de spécimens ayant

quitté la collection, notamment dans le cadre d’une vente, d’un prêt d’élevage, etc.; 7nombre total de spécimens

restant dans la collection au 31 décembre.

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Les plans de gestion coopérative (notamment les programmes d’élevage en captivité) dépendent de données

exactes et fiables pour la formulation de recommandations.

2.6.4 Informations pouvant figurer dans le registre d’un animal

Les registres des animaux peuvent contenir autant d’informations que la direction du jardin zoologique le souhaite.

Certains États membres appliquent des exigences particulières concernant leurs registres d’animaux (l’Espagne

par exemple14), tandis que d’autres n’ont pas de législation spécifique. Dans ces États membres, les inspecteurs

des jardins zoologiques peuvent être responsables de déterminer les exigences à cet égard.

Les informations pertinentes devant figurer dans le registre d’un animal individuel à des fins de conservation au

titre de la directive sur les jardins zoologiques peuvent comprendre:

- l'espèce (noms scientifique et commun);

- le numéro d’identification du groupe/spécimen (attribué par le jardin zoologique);

- le sexe du spécimen;

- la date de naissance ou l’âge estimé;

- le type de naissance (dans la nature, en captivité, inconnu);

- le lieu de naissance (sauf si capturé dans la nature);

- la filiation (en cas d’élevage en captivité);

- le caractère envahissant de l’espèce (si l’espèce représente ou non une menace pour l’environnement);

- les précédents emplacements et les numéros d’identification, le cas échéant;

- toutes les transactions (y compris les dates des opérations et les noms des autres parties) liées au spécimen,

dont les informations enregistrées par les précédents détenteurs de l’animal, le cas échéant;

- les informations d’identification telles que la balise, le marquage au feu, le tatouage et/ou les numéros de

transpondeur, leur emplacement et les dates d’application/d’insertion, ainsi que les marques d’identification ou

les caractéristiques physiques;

- les autorisations relatives au spécimen;

- le(s) numéro(s) de livre généalogique, si enregistré;

- des informations sur la santé de l’animal, comprenant des détails et les dates de toute analyse, la médication,

les vaccins et autres traitements, ainsi que des renseignements sur la santé de l’animal;

- la date de décès (le cas échéant) et le résultat de l’autopsie;

- d’autres informations selon ce qui est raisonnablement requis et pratique.

Les registres des animaux individuels peuvent être modifiés de sorte à être «appropriés aux espèces

enregistrées».

2.6.4.1 Registres individuels ou de groupe

Les registres d’animaux individuels ne conviennent pas à toutes les espèces. Les registres individuels exigent

l’identification et l’enregistrement d’un individu à l'aide de numéros uniques. De tels registres ne sont pas adaptés

aux très petits animaux, tels que certains invertébrés dont la durée de vie n’est que de quelques semaines et qui

ne permettent pas de distinguer les individus entre eux. La tenue de registres individuels entraîne également un

travail supplémentaire, qui n’est pas nécessairement justifié pour certaines espèces.

Dans ce cas, un registre de groupe peut être établi, dans lequel un dossier est créé pour une espèce ou pour des

groupes d’une espèce ayant des caractéristiques communes. Par exemple, dans le cas des invertébrés à

reproduction asexuée, chaque oothèque (coque dans laquelle sont enfermés les œufs d’insectes, en particulier

chez les orthoptères) pourrait être comptée comme un spécimen. Selon ce que permet la politique de

l’établissement, un seul numéro peut être attribué à une portée ou à une colonie tout entière lorsque les spécimens

14 Loi 31/2003 du 27 octobre 2003 sur la conservation de la faune sauvage dans les parcs zoologiques. Article 6: registre des espèces et spécimens: «[...] le registre inclut, au minimum, les dates d’entrée et de sortie des animaux, les décès et causes de décès, les naissances, l’origine et la destination des animaux, et les informations nécessaires pour l’identification et la localisation des animaux».

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ne peuvent être systématiquement et positivement identifiés, ou lorsque leur identification n’apporte aucun

avantage tangible.

Les registres individuels sont plus précis que les registres de groupe. Cependant, les registres de groupe sont

préférables aux registres individuels comprenant des informations incomplètes ou inexactes.

Étant donné que les saisies de données de groupe sont délicates et génèrent des registres moins précis, elles ne

sont adaptées que dans certaines circonstances. Le recours à des registres de groupe est conseillé dans les cas

où:

- des spécimens d’une même espèce sont déplacés et soignés de façon groupée;

- une identification individuelle n’est pas possible;

- la taille du groupe ne peut être qu’estimée de façon approximative;

- la fécondité et la mortalité du groupe sont habituellement élevées.

Ces caractéristiques s’appliquent généralement aux groupes d’animaux qui sont placés dans des vivariums ou des

aquariums, comme les poissons ou les grenouilles, ou aux couvées importantes, jusqu’à ce que les jeunes soient

suffisamment développés pour être considérés individuellement. Toutefois, des animaux issus d’un groupe

peuvent être répertoriés individuellement et se voir attribuer un (nouveau) numéro d’identification une fois

individualisés. Une note dans l’historique du groupe peut indiquer le nouveau numéro d’identification attribué et le

nouveau registre de l’individu peut inclure, en plus des autres renseignements requis, une indication que le

spécimen a été extrait d’un groupe précis (par exemple, «issu du groupe nº 123»). De plus, il est recommandé

d’ajouter une note sur la raison du changement d’enregistrement (par exemple, «en vue de son appariement avec

le nº 456»).

Le processus inverse est également possible: plusieurs registres individuels (de la même espèce) peuvent être

combinés pour former un registre de groupe si les identités individuelles des spécimens ont été perdues. Dans ce

cas, les registres individuels doivent contenir des notes indiquant la raison pour laquelle les individus sont

regroupés et le nouveau numéro d’identification (du groupe). Dans l’idéal, le nouveau registre du groupe contient

les précédents numéros d’identification des individus ainsi que des notes sur l’origine de ces individus.

Les groupes doivent également faire l’objet de recensements réguliers, dans l’idéal à un intervalle inférieur ou égal

à un intervalle génésique. Les recensements peuvent être très détaillés en enregistrant des chiffres correspondant

à différentes catégories ou à différents stades du cycle de vie des espèces (par exemple, nouveau-nés, animaux

immatures, mâles ou femelles). Lorsqu’il devient possible d'identifier individuellement un membre du groupe, la

création d’un registre individuel pour ce spécimen sera alors plus utile et pertinente.

Exemple

Le tamarin pinché répertorié sous le nº 3565 dans le livre généalogique international est également répertorié sous

le nº 474 dans le livre généalogique régional européen et porte le numéro d’identification nº 1287 au zoo de

Londres et le nº 1098 au zoo de Barcelone. Chaque numéro doit renvoyer aux autres numéros dans le registre; les

numéros des livres généalogiques et le numéro d’identification du zoo de Londres sont tous indiqués dans le

registre du zoo de Barcelone pour le spécimen nº 1098.

2.6.4.2 Numéros d’enregistrement

Pendant sa durée de vie, un spécimen a de fortes chances de se voir attribuer plusieurs numéros d’identification,

mais chacun de ces numéros porte sur un aspect différent de l’histoire de l’animal. Un spécimen reçoit un numéro

d’enregistrement différent dans chaque établissement qui le détient. L’individu peut également être désigné par un

numéro dans le livre généalogique international et par un autre numéro dans un livre généalogique régional,

chacun attribué par l'organisme chargé de tenir chacun ces livres généalogiques.

Les numéros doivent autant que possible être recopiés à l’identique. Le zéro étant un chiffre, il a une valeur quelle

que soit sa place dans le numéro d’enregistrement. Il est recommandé que les zéros en début de nombre ne

soient pas ignorés ni supprimés, dans la mesure où 00011 diffère de 11. De plus, la lettre O doit être différenciée

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du chiffre 0, qui est utilisé bien plus fréquemment. Les tirets, barres obliques, etc. doivent en principe être recopiés,

mais il peut être nécessaire de les omettre. Ainsi, le numéro 1234/AB peut devenir 1234AB lorsque seuls six

espaces sont disponibles. Dans ces cas, il convient de prendre contact avec l’établissement afin de définir les

caractères les plus importants. Il est fortement recommandé de ne pas dupliquer des numéros d’enregistrement au

sein d’un établissement.

L’annexe 5.3 présente des exemples de façons de créer un numéro d’enregistrement.

Exemple

Le numéro d’enregistrement peut être informatif en soi:

- certains établissements utilisent un système numérique séquentiel (par exemple, 123456);

- d’autres utilisent des lettres ou des nombres spécifiques dans certaines parties du numéro d’identification pour

désigner la catégorie d’un animal (par exemple, 112345 ou M12345, où le premier caractère indique que

l’espèce est un mammifère).

- Certaines parties du nombre peuvent également être réservées à l’année d’arrivée (par exemple, 910123 ou

91M123, où les deux premiers chiffres représentent l’année).

- L'utilisation de lettres dans un numéro d’enregistrement augmente les possibilités, toutefois certaines lettres

peuvent être prises pour des chiffres (par exemple, 0 et O, 1 et I, 2 et Z).

2.6.5 Systèmes de tenue de registres

Il est souhaitable que des ressources appropriées soient allouées à la tenue des registres, en fonction de la taille et

de la portée de la collection, et il est fortement recommandé d’établir une base de données unique en tant que

registre officiel.

Il est également recommandé d’établir des orientations à l'intention des personnes chargées de tenir les registres

d’un établissement, en vue de la création et de la tenue de bases de données stables et univoques, permettant à

d’autres personnes de les interpréter aisément. Pour faciliter leur interprétation, il conviendrait que le format

d’enregistrement des données soit uniforme au sein de l’établissement et, dans l’idéal, entre les établissements.

Cette uniformisation simplifierait la compréhension des registres des autres établissements. Elle pourrait

également permettre d’éviter des incohérences et améliorer la fiabilité entre les établissements.

Il est important que chaque registre soit autonome et que toutes les informations soient conservées en un seul et

même endroit. Quand le lecteur doit consulter un autre dossier, un bref renvoi à l’emplacement de ce dernier doit

être fourni.

Il est important que des copies de l'ensemble de la correspondance, des accords passés et des demandes

d’autorisation soient conservées, car les établissements sont souvent amenés à faire référence à de précédents

courriers et doivent parfois réintroduire des demandes ou les étayer. Enfin, le numéro d’identification du spécimen

(ou l’identifiant du groupe si le spécimen fait partie d’un registre de groupe) doit être indiqué sur toute la

documentation.

2.6.5.1 Formats des registres et bases de données

Il est souhaitable de conserver les registres individuels et de groupe dans un format physique et/ou électronique

permettant un accès rapide aux données. Species 360 (système international d’information au service de la

conservation) est une organisation associative à but non lucratif qui tient des données informatisées (obtenues

auprès d’établissements participants) sur les animaux détenus en captivité dans le monde. Elle combine les bases

de données des établissements en une unique base de données internationale réunissant tous les registres des

animaux. Species 360 a élaboré plusieurs progiciels standardisés, combinés dans le système de gestion

d’information zoologique ZIMS. D’autres entreprises ou organisations (comme l’ASPE) proposent des progiciels

semblables.

Sans être obligatoire, l’utilisation de progiciels standardisés est recommandée car elle contribue à uniformiser les

registres d’un établissement et facilite l’échange d’informations entre établissements. Quel que soit le système

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utilisé, le jardin zoologique devrait disposer de registres complets et à jour pour chaque individu ou groupe, selon

les circonstances.

Exemple

En Allemagne, l’entreprise ASPE a développé un progiciel tiré du logiciel utilisé par les autorités nationales, grâce

auquel l’utilisateur reçoit tous les outils nécessaires à la tenue de registres, comme avec les systèmes AKS ou

ZIMS. Ce progiciel présente l’avantage supplémentaire d’indiquer tous les aspects juridiques lors de sa mise à jour

annuelle, rendant la base de données du jardin zoologique compatible avec l’autorité d’inspection.

2.6.6 Sécurité

Les risques tels que la vermine, les incendies, les inondations, la lumière, les effacements de données et les actes

de vandalisme doivent être pris en compte. De plus, l’intégrité des données doit être garantie. Pour se prémunir

contre ces dangers, les mesures suivantes sont recommandées:

- Pour conserver des dossiers au format papier, l’utilisation de matériaux de qualité archives présente un

avantage. L’utilisation de classeurs ignifuges et le stockage dans des lieux secs/aérés et à l'abri de la lumière

du soleil sont conseillés.

- Pour les dossiers informatisés, il est important de réaliser régulièrement des sauvegardes sur CD ou disque dur

externe, enregistrées sur au moins deux supports différents placés à des endroits distincts. Il convient d’éviter la

chaleur, l’humidité, le magnétisme et les dégradations physiques. L’informatique en nuage peut être utilisée

comme solution supplémentaire de sauvegarde, mais de préférence pas comme unique système de

sauvegarde des fichiers car la sécurité reste très problématique. Par ailleurs, le moindre incident technique

dans l’établissement peut endommager des documents de façon irréversible.

- En plus des copies sur CD et disque dur, des impressions papier des registres des spécimens devraient être

effectuées régulièrement et conservées en lieu sûr avec les autres registres sur papier. Cette recommandation

peut néanmoins s’avérer peu pratique pour les grandes collections d’animaux, pour lesquelles les sauvegardes

électroniques demeurent la meilleure option.

- Les archives électroniques peuvent avoir besoin d’être entretenues après plusieurs années, aussi peut-il être

bénéfique de programmer une procédure de maintenance des fichiers.

- Seul le personnel autorisé devrait être en mesure de créer, modifier ou supprimer des informations.

- Des précautions supplémentaires peuvent être prises, par exemple utiliser de l’encre indélébile pour les

registres remplis à la main et limiter l’accès aux ordinateurs au moyen d’un mot de passe.

2.6.7 Identification des animaux

L’identification des animaux faisant partie de la collection d’un jardin zoologique est nécessaire pour la tenue des

registres. Les systèmes d’identification employés devraient être adaptés aux espèces identifiées et tenir compte du

bien-être animal, ainsi que des règlementations nationales et/ou régionales.

Si une réglementation spécifique existe, il convient d'utiliser le système prévu par la loi et de ne recourir en aucun

cas à une méthode d’identification proscrite par la législation locale et/ou nationale, même si elle est

communément acceptée dans d’autres pays ou par la communauté des jardins zoologiques. L’inspecteur devra

s’assurer que les réglementations applicables sont prises en compte et suivies par le jardin zoologique. (Pour

obtenir une description détaillée des méthodes d’identification disponibles pour différents taxons, voir l’annexe 5.4).

Certains spécimens des espèces répertoriées dans le règlement (CE) nº 338/97 du Conseil doivent être marqués

ou balisés de façon à pouvoir être identifiés individuellement, par exemple, à des fins de contrôle interne du

commerce dans l’UE (notamment les animaux vivants figurant à l’annexe A). Ces exigences de marquage doivent

être élaborées de manière à empêcher la fraude et à contrer le commerce illégal des spécimens et produits régis

par les règlements de l'UE relatifs au commerce des espèces sauvages. À titre d’exemple, les caractéristiques du

marquage, comme le code numérique unique, doivent être indiquées sur le permis ou le certificat de l’animal pour

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contribuer à garantir que les spécimens échangés sont bien ceux désignés sur les documents d’accompagnement.

Un résumé de la législation pertinente concernant l’identification et le marquage dans l’Union peut être consulté ici.

Tous les vertébrés vivants (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et poissons) répertoriés à l’annexe A qui ne

sont pas soumis à l’interdiction d’usage commercial [article 8, paragraphe 3, du règlement (CE) nº 338/97 du

Conseil], comme les spécimens élevés en captivité, doivent être munis d'un marquage distinctif conformément à

l’article 66 du règlement (CE) nº 865/2006 de la Commission avant qu’un certificat de commerce

intracommunautaire puisse être octroyé pour leur utilisation à des fins commerciales. Tous les détails du marquage

doivent être fournis dans le permis ou le certificat relatif au spécimen [article 68, paragraphe 2, du règlement de la

Commission (CE) nº 865/2006].

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RÉSUMÉ 7 - TENUE DE REGISTRES De bons registres conservent et transmettent des informations précises sur les collections d’animaux qui:

renseignent l’historique complet de chaque animal ou groupe d’animaux possédé(s) ou détenu(s) par un jardin zoologique. L’inclusion des numéros d’identification attribués dans les établissements précédents et suivants permet de relier le registre de chaque spécimen à celui des autres établissements, assurant la continuité de l’historique connu de chaque spécimen et sa traçabilité;

constituent des archives utiles pour l’avenir. Les données accumulées sur de nombreux individus sont plus utiles que les informations portant sur un seul individu ou une seule espèce. La conservation d'informations détaillées sur tous les spécimens détenus permet de procéder à des analyses significatives;

fournissent de la documentation légale, notamment des titres de propriété et des rapports pour les permis. La tenue de registres et de dossiers complets contenant la correspondance, les permis et les conventions conclues permettent d'étayer les actions ou d'appuyer la défense dans le cadre d’une procédure judiciaire;

fournissent des antécédents génétiques (pédigrée) et des informations démographiques de base pour la gestion locale et internationale des espèces. Face à la disparition quotidienne d’espèces, les établissements zoologiques et les aquariums ont besoin de registres à jour pour conserver des populations captives stables, disposant du matériel génétique nécessaire à la mise en liberté future des animaux dans leurs habitats naturels;

fournissent des données pour la recherche et l’élevage. La recherche dépend des données et les registres peuvent fournir des informations pour le développement et l’amélioration des pratiques d’élevage;

Species 360 et d’autres sociétés ou organisations proposent des progiciels très utiles pour la tenue de registres.

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3 Mise en œuvre et exécution

3.1 Introduction - Compétences de l’État membre

Afin d’appliquer correctement la directive sur les jardins zoologiques, un système d’octroi de licences et

d’inspection pour les jardins zoologiques est entièrement décrit aux articles 4 à 8. En appliquant cette procédure,

les États membres sont en mesure de «garantir que tous les jardins zoologiques mettent en œuvre les mesures de

conservation» de l’article 3 et atteignent les objectifs de la directive sur les jardins zoologiques.

Conformément à l’article 7, les États membres désignent les autorités compétentes aux fins de la directive. Les

États membres peuvent mettre en place des services administratifs publics dotés de la compétence qu’ils jugent

pertinente en vue de la gestion de la mise en œuvre de la directive. Dans la mesure où les objectifs de la directive

sur les jardins zoologiques sont principalement liés à des enjeux environnementaux, il conviendrait que les

autorités spécifiquement chargées des questions de conservation de la diversité biologique et de protection de la

vie sauvage participent à la procédure d’octroi des licences.

Les sections suivantes fournissent aux États membres des informations et des exemples sur les missions d’octroi

de licences et d’inspection menées par les autorités compétentes, et sur les circonstances liées à la fermeture des

zoos.

Le système d’octroi de licences et d’inspection confié aux États membres vise essentiellement à assurer le

respect, par les jardins zoologiques, des exigences de l’article 3, partant, à renforcer le rôle de ces derniers dans la

conservation de la diversité biologique.

En ce qui concerne son application, la directive sur les jardins zoologiques établit à l’article 9, paragraphe 1, que

«[l]es États membres mettent en vigueur les dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires

pour se conformer à la présente directive au plus tard le 9 avril 2002». Les pays rejoignant l’Union européenne

après cette date doivent appliquer la directive dès leur adhésion à l’Union.

La directive sur les jardins zoologiques prévoit une période d’adaptation de quatre ans (article 4, paragraphe 2)

pendant laquelle les jardins zoologiques existants doivent mettre leurs installations et pratiques en conformité avec

les nouvelles mesures de conservation et obtenir une nouvelle licence. À cette fin, les autorités compétentes sont

encouragées à réglementer et à mener une procédure d’inspection (article 4, paragraphes 3 et 4) visant à surveiller

le respect par les jardins zoologiques de ces mesures de conservation et à vérifier si les conditions de la licence

sont remplies.

En cas de non-conformité, les autorités compétentes peuvent proroger le délai d’une durée maximale de deux ans

pour permettre à un jardin zoologique de satisfaire à ces exigences (article 4, paragraphe 5) ou fermer le jardin

zoologique au public en veillant à ce que les animaux concernés soient traités convenablement (article 6).

Enfin, pour compléter le régime d’octroi de licence, chaque État membre doit définir un ensemble de sanctions,

applicables en cas de violation des dispositions nationales adoptées en application de la directive sur les jardins

zoologiques (article 8).

Au titre de l’article 9 de la directive sur les jardins zoologiques, «[l]es États membres mettent en vigueur les

dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour se conformer à la présente directive»

afin de garantir que son objectif et que les mesures de conservation visées à l’article 3 sont respectés, au moyen:

- d’un régime d’octroi de licences et d’inspection adéquat (articles 4 et 5);

Chapitre

3

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- d’une procédure pour la fermeture des jardins zoologiques en cas d’infraction (article 4, paragraphe 5, et

article 6);

- d’un système de sanctions efficaces, proportionnées et dissuasives en cas de manquements (article 8).

3.2 Régime d’octroi de licences et d’inspection

Les procédures spécifiques d’octroi de licence et d’inspection (y compris les fermetures) telles que détaillées aux

articles 4 et 5 permettent aux États membres de garantir l’application et le maintien des mesures de conservation

par les jardins zoologiques.

Tous les jardins zoologiques doivent être titulaires d’une licence au titre de la directive sur les jardins zoologiques

(article 4):

- pour les nouveaux jardins zoologiques: avant leur ouverture au public;

- pour les jardins zoologiques existants: ils doivent disposer d’une licence, précédée, dans tous les cas, d’une

inspection.

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Pour déterminer si un jardin zoologique respecte les exigences de conservation visées à l’article 3, deux types

d’inspections sont envisagées dans les circonstances suivantes:

- au titre de l’article 4, paragraphe 4, une inspection doit être menée avant:

l’octroi de la première licence d’un jardin zoologique;

le refus d’une licence;

la prorogation de la durée d’une licence valide;

la modification sensible d’une licence valide;

- au titre de l’article 4, paragraphe 3, des inspections de surveillance régulières sont effectuées pour assurer le

respect des exigences de l’article 3 et garantir la mise en œuvre des mesures appropriées pour respecter la

conformité.

La directive sur les jardins zoologiques n’établit pas la fréquence des inspections régulières, que les États

membres peuvent préciser dans leur législation nationale. Ces inspections permettent aux autorités compétentes

de garantir que les jardins zoologiques satisfont aux mesures de conservation.

La directive sur les jardins zoologiques ne précise pas la durée des licences. Toutefois, l’article 4, paragraphe 4, exige qu’une inspection soit effectuée avant de proroger la durée d’une licence. Les États membres sont tenus d’établir la période d’octroi de licence dans leurs réglementations nationales afin de déterminer la fréquence des inspections régulières.

Article 4, paragraphes 3 et 4: avant d’accorder une licence à un jardin zoologique, il convient de procéder à une

inspection préalable afin de déterminer si les conditions d’octroi des licences ou les conditions proposées pour

l’octroi des licences sont remplies. Des inspections régulières sont requises pour surveiller qu’un jardin zoologique

continue de remplir les conditions d’octroi des licences.

L’article 5 permet aux États membres d’appliquer les conditions dudit article au moyen d’un système équivalent de

réglementation et d’enregistrement des jardins zoologiques. Les deux conditions à remplir par les États membres

pour avoir recours à cette option sont les suivantes:

- les États membres doivent démontrer à la Commission que l’objectif de la directive sur les jardins zoologiques

(article 1er) ainsi que les exigences applicables aux jardins zoologiques (article 3) sont respectés et continueront

de l’être;

- les États membres appliquent un système de réglementation et d’enregistrement, qui prévoit (notamment) des

dispositions concernant l’inspection et la fermeture des jardins zoologiques équivalentes à l’article 4,

paragraphes 4 et 5.

Par conséquent, si l’État membre peut garantir que l’objectif de la directive sur les jardins zoologiques est atteint, le

système équivalent n’a pas besoin d’octroyer une nouvelle licence pour les jardins zoologiques. Toutefois, il doit

prévoir des inspections préalables afin de déterminer si les conditions sont respectées et permettre la fermeture

des zoos dans le cas contraire.

Article 5: les États membres choisissant cet autre système de réglementation et d’enregistrement doivent

démontrer à la Commission que les jardins zoologiques dans leurs pays respectent les objectifs de la directive, à

savoir: protéger la faune sauvage et préserver la biodiversité.

3.2.1 Systèmes d’inspection des jardins zoologiques

Fondées sur l'expérience tirée des bonnes pratiques, les sections suivantes ont pour but d’aider les États membres

à réglementer, concevoir et organiser des systèmes d’inspection des jardins zoologiques qui respectent leurs

besoins spécifiques. Pour plus d’informations, l’annexe 6.2 décrit les différentes caractéristiques de deux systèmes

d’inspection de jardin zoologique et fournit notamment des liens vers les lignes directrices et des ressources

disponibles en ligne.

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3.2.1.1 Processus d’inspection des jardins zoologiques

Le processus d’octroi de licences et d’inspection peut comporter trois étapes aux fins desquelles le recours à

plusieurs outils et procédures est conseillé, comme indiqué ci-dessous et dans la figure 5:

- Pré-inspection:

questionnaire préalable à l’inspection

documentation du jardin zoologique

précédent rapport d’inspection

autres informations (par exemple, plaintes) - Inspection:

visite/inspection visuelle

réunions avec le personnel du jardin zoologique - Après l’inspection:

rapport d’inspection

conditions d’octroi des licences/sanctions

recommandations

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Document sur les meilleures pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiques Page | 80

Figure 5. Compilé par l’auteur. Étapes d’inspection du jardin zoologique. Outils et procédures pouvant être utilisés à chaque étape.

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Document sur les meilleures pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiquesPage | 81

Les inspections d’un jardin zoologique peuvent permettre de répondre à deux questions essentielles:

1. L’objectif de la directive sur les jardins zoologiques est-il atteint?

Les inspecteurs de jardins zoologiques sont invités à garder à l’esprit que les objectifs de la directive sur les jardins

zoologiques sont de protéger la faune sauvage et de préserver la biodiversité en adoptant des mesures de

conservation et au moyen de systèmes d’octroi de licences et d’inspection.

Pour savoir si l’objectif de la directive sur les jardins zoologiques est atteint, il est possible de procéder à une

analyse globale de la collection et de ses activités durant l’étape préalable à l’inspection. La documentation peut

être utilisée pour déterminer la pertinence des activités quotidiennes du jardin zoologique au regard de ses

objectifs de conservation et de l’objectif de la directive sur les jardins zoologiques.

Il serait important de se pencher sur les questions suivantes:

- Le jardin zoologique poursuit-il des objectifs de conservation spécifiques?

- A-t-il mis en place un plan ou une stratégie de conservation à long terme pour atteindre ces objectifs?

- Le plan ou la stratégie de conservation prend-il/elle en compte, le cas échéant, les objectifs et instruments de

conservation de la nature de l’UE et de l’État membre?

- Les déplacements d’animaux prévus dans le plan de collection institutionnel reflètent-ils des mesures visant à

l’accomplissement des objectifs de conservation?

- D’autres modifications enregistrées (par exemple, dans l’infrastructure ou le personnel) reflètent-elles des

mesures débouchant sur la réalisation de ces objectifs?

- Des progrès en faveur de l’accomplissement des objectifs ont-ils été réalisés depuis la dernière inspection?

2. Les exigences de l’article 3 sont-elles dûment satisfaites?

Certains aspects élémentaires concernant l’évaluation des exigences de la directive sur les jardins zoologiques

sont exposés ci-dessous. Les «encadrés relatifs à l’inspection» correspondant à chaque exigence visent à aider

les autorités compétentes des États membres à déterminer comment diriger leurs outils, procédures et protocoles

d’inspection.

Pour de plus amples informations, l’annexe 6.5 comporte des détails sur les ressources humaines en lien avec

chaque exigence.

Article 3, premier tiret

Les mesures de conservation établies à l’article 3, premier tiret, sont les contributions actives des jardins

zoologiques en faveur de la conservation de la diversité biologique. Il s’agit d’actions complexes qu’il est plus facile

d’évaluer initialement lors de l’étape de pré-inspection en examinant la documentation du jardin zoologique et/ou le

questionnaire.

Il est par conséquent souhaitable que l’une des mesures initiales suivantes, ou les deux, soient prises:

- les États membres pourraient envisager de demander aux jardins zoologiques de présenter un plan ou une

stratégie de conservation et des rapports sur les activités de conservation réalisées dans la période précédente;

- un questionnaire peut être utilisé pour évaluer les aspects les plus importants de l’application des mesures au

titre de l’article 3, premier tiret, par exemple: la planification, les justifications, les ressources, les performances,

les résultats, l’évaluation/les autoévaluations, les progrès, etc.

Lors de l’étape d’inspection:

- pendant l’inspection visuelle des installations du jardin zoologique, les inspecteurs ont pour mission de vérifier

les informations précédemment communiquées aux autorités en lien avec les activités de l’article 3, premier

tiret, et d’observer la méthodologie mise en œuvre dans le zoo;

- pendant les réunions programmées, il convient de discuter des activités de l’article 3, premier tiret, avec la

personne qui en est responsable.

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Document sur les meilleures pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiquesPage | 82

Encadré relatif à l’inspection nº 1 – Questions pertinentes en matière de conservation, de recherche et de

formation (article 3, premier tiret)

Les mesures de conservation visées à l’article 3, premier tiret, doivent être évaluées sur le plan de la quantité et de

la qualité. Différents États membres peuvent exiger qu’un certain nombre ou que certains types de projets soient

menés pour se conformer à ces exigences. Pour garantir une quantité et une qualité suffisantes, les inspecteurs

des jardins zoologiques doivent se concentrer en priorité sur les points suivants.

Conservation

- Les objectifs institutionnels des jardins zoologiques (par exemple, sont-ils conformes aux objectifs de

conservation de la directive sur les jardins zoologiques? Reflètent-ils les stratégies que le jardin zoologique

entend suivre pour atteindre les objectifs de conservation?)

- La stratégie de conservation (par exemple, semble-t-elle adaptée aux caractéristiques, dimensions et

ressources du jardin zoologique? Inclut-elle des objectifs de conservation clairs, des échéances et des

systèmes d’évaluation? Prend-elle en compte, le cas échéant, les objectifs et instruments de conservation de la

nature de l’UE et de l’État membre?)

- Le rapport sur la conservation (par exemple, indique-t-il clairement les résultats obtenus par le jardin zoologique

en matière de conservation? Décrit-il toutes les activités de conservation auxquelles participe le jardin

zoologique et l’étendue de sa participation? Évalue-t-il les activités menées et en tire-t-il des leçons?)

- Le plan de collection institutionnel (par exemple, les déplacements passés et programmés des animaux

reflètent-ils une volonté d’atteindre les objectifs de conservation et d’appliquer la stratégie?)

- Des progrès adéquats en termes de quantité, de qualité ou de résultats concernant les actions de conservation

ont-ils été enregistrés depuis la dernière inspection?

- Les ressources humaines et matérielles consacrées aux actions de conservation sont-elles adaptées aux

capacités du jardin zoologique?

Recherche

- Les activités de recherche du jardin zoologique sont-elles conformes aux normes et à la législation applicables?

- Les ressources humaines et matérielles consacrées à la recherche sont-elles adéquates pour chaque projet?

- Les avantages sur le plan de la conservation des espèces (ou des espèces représentatives) sont-ils pris en

compte?

- Les résultats de la recherche ont-ils été publiés ou diffusés?

Formation

- Les membres du personnel ont-ils suivi une formation en lien avec la conservation?

- La formation du personnel est-elle adaptée aux caractéristiques de la collection et aux activités de conservation

déclarées?

- Le jardin zoologique entreprend-il d’autres types de formation? Une supervision adéquate est-elle assurée?

Échange d’informations

- Le jardin zoologique a-t-il publié ou mis à disposition des informations spécifiques sur la conservation des

espèces?

- La stratégie de conservation du jardin zoologique reflète-t-elle l’utilisation d’informations pertinentes et récentes

sur la conservation à l'appui de la prise de décision et du lancement et de la planification des activités?

- Le jardin zoologique a-t-il noué des liens effectifs et établi des collaborations actives avec des autorités ou

institutions chargées de la conservation?

Reproduction en captivité, repeuplement et réintroduction

- Le jardin zoologique participe-t-il à des programmes collaboratifs de reproduction en captivité?

- Les programmes choisis sont-ils adaptés aux caractéristiques et compétences du jardin zoologique?

- Les actes législatifs, lignes directrices et protocoles pertinents des programmes sont-ils bien respectés?

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Document sur les meilleures pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiquesPage | 83

- Les programmes sont-ils liés à des activités in situ?

- Les programmes sont-ils liés à des activités d’éducation?

Conservation in situ

- Le jardin zoologique participe-t-il à des activités de conservation in situ indépendantes ou collaboratives?

- La participation à des activités de conservation in situ est-elle jugée bien proportionnée aux capacités du jardin

zoologique?

- Les actions de conservation in situ sont-elles liées à des activités d’éducation?

Article 3, deuxième tiret

L’évaluation peut commencer par un examen de la documentation du jardin zoologique, du rapport pédagogique

ou du questionnaire (selon les exigences de la législation des États membres), d’une façon semblable à

l’évaluation prévue à l’article 3, premier tiret.

Au stade de l'inspection, tous les supports éducatifs et installations peuvent être inspectés; les inspecteurs peuvent

assister à plusieurs présentations d’animaux du zoo afin d’en évaluer le contenu éducatif. L’intégralité des

messages d’accompagnement et des techniques de formation utilisés pour les présentations (à contrôler par

rapport aux mesures de l’article 3, troisième tiret) peuvent être décrits dans la documentation pédagogique du

jardin zoologique ou être vérifiés grâce au questionnaire.

Encadré relatif à l’inspection nº 2 – Questions pertinentes en matière d'éducation et de sensibilisation du

public (article 3, deuxième tiret)

Le respect de l’article 3, deuxième tiret, impose de mener des activités éducatives, de transmettre les informations

nécessaires et de veiller à la qualité et à la pertinence de ces deux aspects. Les informations les plus importantes

pouvant être mises à la disposition des inspecteurs des jardins zoologiques pour évaluer cette exigence seraient

notamment les suivantes:

- Les objectifs institutionnels des jardins zoologiques (par exemple, sont-ils conformes aux objectifs éducatifs de

la directive sur les jardins zoologiques? Reflètent-ils les stratégies que le jardin zoologique entend suivre pour

satisfaire aux exigences éducatives des objectifs de conservation?)

- La stratégie éducative (par exemple, semble-t-elle adaptée aux caractéristiques, dimensions et ressources du

jardin zoologique? Inclut-elle des objectifs éducatifs clairs, des échéances et des systèmes d’évaluation? Les

messages transmis sont-ils adaptés aux caractéristiques du jardin zoologique et aux objectifs de la directive sur

les jardins zoologiques? Prend-elle en compte, le cas échéant, les objectifs et instruments éducatifs de

conservation de la nature de l’UE et de l’État membre?)

- Le rapport sur l’éducation (par exemple, indique-t-il clairement les résultats obtenus par le jardin zoologique en

matière d’éducation? Décrit-il toutes les activités éducatives entreprises par le jardin zoologique et fournit-il des

détails appropriés sur les informations transmises dans le cadre de ces activités? Évalue-t-il les activités

menées et en tire-t-il des leçons?)

- Des progrès adéquats en termes de quantité, de qualité ou de résultats concernant les activités éducatives ont-

ils été enregistrés depuis la dernière inspection?

- Les messages éducatifs communiqués sont-ils adaptés aux caractéristiques du jardin zoologique et au public

cible? Les messages transmis sont-ils conformes aux objectifs et instruments éducatifs de conservation de la

nature de l’UE et de l’État membre?

- Les expositions sont-elles correctement étiquetées? Les panneaux et autres supports éducatifs se trouvent-ils

dans un bon état d’entretien?

- Les activités éducatives faisant directement participer des animaux sont-elles dûment justifiées et réalisées de

façon adéquate d’un point de vue éducatif et de sensibilisation? Sont-elles réalisées en respectant des

techniques d’élevage adaptées et selon des critères élevés?

- Les activités de communication et d’éducation du jardin zoologique promeuvent-elles une image appropriée

des animaux?

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Article 3, troisième tiret

Lors de l’étape préalable à l’inspection:

- examiner la documentation jugée pertinente et/ou la partie du questionnaire portant sur le soin et l’élevage des

animaux;

- évaluer si les ressources humaines et matérielles allouées sont adaptées à la structure de la collection.

Lors de l’étape d’inspection:

- inspection visuelle de toutes les installations des animaux visibles et cachées (y compris les locaux de

préparation des repas et les autres installations utilisées par les détenteurs des animaux);

- inspection visuelle de tous les animaux, si possible (par exemple, les animaux allaitant ou en train de se

reposer peuvent être cachés et les perturber pourrait s’avérer préjudiciable);

- toute question à l’issue de l’inspection visuelle des animaux pourra être répondue au mieux par le principal

détenteur de l’animal et la personne responsable de son hébergement et de ses soins.

Encadré relatif à l’inspection nº 3 – Questions pertinentes à prendre en compte sur l’hébergement,

l’élevage et les soins des animaux (article 3, troisième tiret)

L’évaluation de l’hébergement de l’animal dans des conditions satisfaisant ses besoins biologiques et de

conservation doit tenir compte des dispositions applicables aux spécimens de tous âges et de tout état biologique.

Les conditions doivent offrir aux animaux la possibilité d’exprimer un comportement naturel et bien adapté. Ces

dispositions peuvent être directement observées et/ou des questions peuvent être posées au personnel du jardin

zoologique. Par conséquent, une procédure d’inspection peut inclure les éléments suivants:

Phase préparatoire:

- l’accès préalable à un plan des enclos du zoo et des installations pertinentes;

- l’accès à une liste détaillée des espèces et spécimens de la collection;

- la consultation de tout autre document ou registre pouvant aider à évaluer des aspects spécifiques (par

exemple, santé, problèmes de comportement occasionnels, données sur la reproduction) d’un échantillon

déterminé d’animaux.

Pendant la visite:

a) Observation des conditions générales des animaux:

- Hébergement et environnement: les besoins physiologiques et écologiques des individus et espèces sont-ils

satisfaits? Les pensionnaires ont-ils des occasions adaptées à leur espèce d’exprimer un comportement

spécifique (par exemple, creuser, voler, se percher, se construire un nid, etc.)?

- Enrichissement du milieu: un plan est-il mis en œuvre? Occupe-t-il le temps des animaux et favorise-t-il des

comportements naturels et souhaités? Existe-t-il des signes d’effets négatifs (agression, ennui, blessures)? Le

cas échéant, comment sont réalisées les procédures de formation?

- Relations homme-animal: les relations avec les gardiens sont-elles positives et adaptées aux espèces? Un

suivi régulier est-il assuré? Des mesures sont-elles mises en place pour contrôler l’effet des visiteurs sur les

animaux (zones d’observation, bruits, interactions, alimentation)?

- Programme de services vétérinaires: existe-t-il un programme de services vétérinaires (par exemple, plan de

prévention comprenant des mesures de biosécurité), des installations et un système de registres vétérinaires?

Des politiques sont-elles mises en œuvre pour la gestion de la collection (par exemple, utilisation, euthanasie)?

- Programme de nutrition: le programme nutritionnel est-il adapté aux besoins des individus (y compris les

aspects saisonniers)? L’eau potable est-elle correctement distribuée? Les stratégies d’alimentation prennent-

elles en compte les besoins comportementaux des animaux?

b) Observation des réponses des animaux à l’environnement. Il est important de souligner qu’une inspection ne peut pas saisir l’intégralité d’un comportement et qu’elle doit donc être complétée par des informations, fournies par le personnel pertinent:

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- Activité comportementale générale: les animaux font-ils montre de comportements naturels (par exemple,

toilettage, alimentation, repos, fourragement/activités exploratrices)? Les animaux utilisent-ils l’espace mis à

leur disposition?

- Comportement social: les animaux expriment-ils des liens sociaux normaux (par exemple, toilettage, faible

niveau d’agression manifeste)? Les gardiens ont-ils signalé des cas d’agressivité excessive ou prolongée dans

le groupe? Les animaux fuient-t-ils ou se protègent-ils contre d’autres animaux?

- Interactions animal-homme: les animaux interrompent-ils leurs activités à cause des visiteurs? Expriment-ils

des comportements d’intérêt ou d’évitement dans les zones d’exposition ou dans des contextes d’interaction?

Ont-ils la possibilité de se cacher? Comment caractériser la relation entre les animaux et leurs gardiens?

- Comportement anormal: les animaux semblent-ils s’ennuyer et/ou contraints de rester dans une zone

spécifique de leur enclos? Certains animaux expriment-ils un type de comportement anormal?

- État physique et santé: les animaux semblent-ils en bonne santé? Dans quel état est la fourrure ou le pelage

des animaux? Les animaux sont-ils exempts de toute blessure? Semblent-ils se déplacer normalement? Les

animaux expriment-ils un comportement protecteur autodéterminé (symptômes de douleur)? -

c) Questions pertinentes sur l’hébergement et l’élevage qui, au cas par cas, peuvent aider à compléter les informations observées.

d) Observation et évaluation des installations de soutien, comme la zone de quarantaine, les salles de soin ou les zones de préparation alimentaire, conformément aux dispositions recommandées.

Article 3, quatrième tiret

Lors de l’étape préalable à l’inspection:

- examiner les plans d’intervention d’urgence en cas de fuite ainsi que toute disposition spéciale pour les EEE, y

compris les évaluations des risques;

- s’assurer que le personnel a reçu une formation ou des informations sur les EEE/espèces exotiques;

- vérifier qu’aucun signalement ou qu’aucune plainte n’a été déposé(e) concernant la présence d’EEE/d’espèces

exotiques dans les environs.

Lors de l’étape d’inspection:

- pendant l’inspection visuelle des enclos des animaux, déterminer si la structure des enclos permet d’éviter toute

fuite;

- vérifier que les autres systèmes de sécurité (par exemple, clôtures électriques) fonctionnent et sont

correctement entretenus.

Encadré relatif à l’inspection nº 4 – Questions pertinentes à prendre en compte sur l’exigence d’empêcher

que les animaux ne s’échappent afin d’éviter d’éventuels dangers écologiques et d’empêcher

l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs (article 3, quatrième tiret)

Les critères de construction des enclos destinés à l’hébergement d’une collection zoologique peuvent varier

fortement. Quels que soient la conception et les matériaux de construction choisis, poser les questions suivantes

peut s’avérer extrêmement utile aux fins d’évaluer la sûreté d’un enclos:

- Existe-t-il une barrière physique complète, suffisante pour empêcher que des animaux hébergés dans un

enclos ne s’échappent (y compris par les systèmes de traitement des eaux usées, les systèmes de filtration de

l’eau et, de façon générale, tout orifice, ouverture ou vanne faisant partie de la structure globale)? La force

physique, le comportement et les capacités cognitives des animaux détenus devraient être pris en compte lors

de l’évaluation de la sûreté d’un enclos.

- L’enclos contient-il une espèce capable de voler (ou pouvant être emportée par le vent), inoffensive pour le

public (notamment si elle est en apparence naïve, comme un ancien animal de compagnie par exemple), de

petite taille ou remplissant tous les critères indiqués ci-dessus? Si c’est le cas, il convient d’accorder une

attention particulière à la sûreté de l’enclos car de telles espèces sont plus difficiles à récupérer en cas de fuite.

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- Les mesures de sûreté contre les fuites sont-elles adaptées aux espèces potentiellement dangereuses pour

l’homme et aux espèces potentiellement dangereuses pour l’environnement (espèces exotiques et/ou EEE)? Il

est important de rappeler que la plupart des EEE sont inoffensives pour l’homme.

- Les enclos hébergeant des espèces volantes (par exemple, des insectes, des oiseaux ou des chiroptères) ou

grimpantes (par exemple, des primates) qui permettent au public d’y pénétrer (à pied ou à bord d’un véhicule

fermé) sont-ils dotés d’une double porte d’accès pour empêcher toute fuite accidentelle?

- Le public pourrait-il entrer en contact physique direct avec les animaux, à travers la barrière de protection ou en

entrant à l’intérieur de l’enclos?

- L’eau présente dans les enclos et aquariums (ou tout autre bassin à l’intérieur du zoo) est-elle correctement

filtrée et/ou traitée (par exemple, stérilisée), selon ce qui est nécessaire? Les inspecteurs devraient se reporter

à la législation locale et nationale en place concernant le traitement de l’eau et/ou son élimination.

- Si une clôture électrique est utilisée pour le confinement d’animaux, le système est-il contrôlé quotidiennement?

Les installations disposent-elles d’une alimentation de secours en cas de panne de courant?

- Les animaux dans l’enclos pourraient-ils être mis en liberté par le public? Les animaux peuvent être libérés

intentionnellement (par exemple, en attrapant et en sortant l’animal de son enclos) ou par inadvertance (par

exemple, en ouvrant des portes ou fenêtres verrouillées qui ne sont pas sous la surveillance du personnel, en

démontant un filet, une clôture ou tout autre système de confinement, etc.).

- Le jardin zoologique procède-t-il à des opérations régulières de surveillance et d’inspection des installations

(par exemple, pour détecter les dommages causés aux clôtures)? Les inspecteurs peuvent demander

l’exécution d’une procédure d’évaluation comprenant l’entretien responsable et fréquent de toutes les

infrastructures de confinement, comme les cages, les volières, les clôtures et les barrières.

- Le personnel du jardin zoologique, du directeur général (ou tout autre dirigeant participant aux prises de

décision) aux gardiens du zoo, a-t-il conscience de la menace potentielle pour la diversité biologique en cas de

libération accidentelle (à savoir une fuite) d’espèces exotiques dans l’environnement?

- Le jardin zoologique dispose-t-il d’un plan d’urgence au cas où un animal viendrait à s’échapper? Tous les

membres du personnel sont-ils familiarisés avec ce plan? L’inspecteur peut recommander au jardin zoologique

de traiter spécifiquement le sujet des EEE dans ses plans d’urgence; une liste des EEE pour cette région, ainsi

que des espèces ayant de fortes chances de réussir à s’établir dans l’environnement de la région si elles

parvenaient à s’échapper, aiderait à établir un ordre prioritaire des espèces du jardin zoologique qui ne

devraient en aucun cas être laissées dans la nature en cas de fuite.

Concernant le contrôle des espèces nuisibles dans l’enceinte du jardin zoologique:

- Existe-il une procédure d’inspection de routine des installations des animaux qui pourrait permettre de détecter

un problème de parasites avant qu’il ne se transforme en infestation?

- Les enclos des animaux sont-ils correctement nettoyés (par exemple, assainissement, et conservation et

élimination adéquates des déchets solides tels que la litière, les restes alimentaires, les accessoires

d’enrichissement, la saleté et les débris)?

- La nourriture est-elle correctement stockée dans la cuisine et les équipements de stockage? Le recours à des

bacs hermétiquement fermés réduit les problèmes potentiels de nuisibles.

- Les bacs de nourriture et d’eau sont-ils nettoyés et désinfectés régulièrement?

- Les zones publiques (comme les chemins et les espaces de vente) sont-elles nettoyées régulièrement?

- Le jardin zoologique respecte-t-il les réglementations nationales ou régionales concernant les exigences de

désinfection spécifiques à certains animaux en captivité (par exemple, enclos intérieurs principaux pour les

primates)?

Article 3, cinquième tiret

Un échantillon représentatif des registres d’un jardin zoologique peut être inspecté afin d’évaluer si ces registres:

- fournissent des informations adéquates;

- sont à jour;

- contiennent des données exactes et complètes.

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Encadré relatif à l’inspection nº 5 – Questions pertinentes à prendre en compte sur la tenue de registres

(article 3, cinquième tiret)

Un bon moyen pour déterminer si un jardin zoologique dispose de registres complets, exacts et à jour sur tous ses

pensionnaires est de choisir au hasard plusieurs espèces (par exemple, 10 ou 20) qui couvrent tous les principaux

groupes d’animaux présents dans la collection du zoo (par exemple, des mammifères, des oiseaux, des reptiles,

des amphibiens, des poissons et des invertébrés) et de poser les questions suivantes:

- L’espèce est-elle effectivement présente dans le jardin zoologique?

- L’animal (ou le groupe d’animaux, selon les espèces) est-il associé à des registres complets et à jour? Dans

l’affirmative, ces registres comprennent-ils des informations exactes?

- Chaque animal (ou groupe d’animaux, selon les espèces) dispose-t-il d’un numéro d’enregistrement individuel?

- Le numéro d’enregistrement figure-t-il dans toute la documentation associée à ce registre?

- Le nom scientifique et le nom commun sont-ils correctement orthographiés, correspondent-ils entre eux et

correspondent-ils à l’animal enregistré?

- L’animal (ou le groupe d’animaux) est-il correctement identifié en vertu de la législation locale/régionale?

Étape ultérieure à l’inspection:

- Il est possible de discuter avec le jardin zoologique des observations faites afin d’obtenir de plus amples

informations.

- Des recommandations peuvent être formulées pour améliorer les défaillances légères observées ou la mise en

œuvre générale de la directive sur les jardins zoologiques.

- En fonction de la législation des États membres:

des défaillances graves peuvent entraîner la fermeture du zoo (article 6) ou l’application de sanctions;

les sanctions, conformément à l’article 8, «sont efficaces, proportionnées et dissuasives»; la proposition de

solutions immédiates peut s’avérer nécessaire pour résoudre les défaillances majeures;

d’autres défaillances peuvent amener à soumettre l’octroi d’une licence à certaines conditions. Les

conditions seront plus efficaces si elles sont rédigées avec clarté et de façon spécifique, en prévoyant une

date butoir pour leur mise en œuvre. L’expertise et les sources d’information et de conseil des inspecteurs

des jardins zoologiques peuvent s’avérer extrêmement utiles lors de l’application des conditions d’octroi de

licences.

3.2.1.2 Inspection des jardins zoologiques

Pour être efficace, l’inspection des jardins zoologiques devrait, dans l’idéal, être assurée par des professionnels

qualifiés ayant des compétences tant dans le domaine des jardins zoologiques (par exemple, familiarisés avec les

aspects pratiques du fonctionnement d’un zoo) que dans d’autres domaines (par exemple, ayant des

connaissances en matière de conservation de la nature dans l’UE/l’État membre concerné, de conservation de la

biodiversité, d’éducation, des connaissances scientifiques ou des connaissances dans d’autres domaines). Les

équipes multidisciplinaires disposent de compétences complémentaires qui leur permettent d’évaluer tous les

aspects de la mise en œuvre de la directive sur les jardins zoologiques.

Les autorités compétentes des États membres peuvent choisir de former des équipes composées, par exemple,

de représentants de l’État aux parcours pertinents différents, complétant ainsi les équipes de représentants locaux

par un personnel externe sélectionné doté d’une expertise adéquate, d’experts académiques ou de la fonction

publique, ou toute autre combinaison.

Certains États membres ont également mis en place des organes consultatifs. Cet outil utile peut aussi aider les

jardins zoologiques lors de l’octroi des licences et dans le cadre des inspections. Les États membres peuvent,

selon leurs besoins spécifiques, former des organes consultatifs composés d’une combinaison de professionnels

de la fonction publique, du monde académique ou du secteur des jardins zoologiques, des experts indépendants

ou tout autre type d’expert. L’annexe 6.6 fournit de plus amples informations sur les rôles possibles des organes

consultatifs relevant du champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques.

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3.2.2 Formation des inspecteurs des jardins zoologiques

Les équipes d’inspecteurs des jardins zoologiques doivent posséder des connaissances pratiques et récentes sur

divers sujets en lien avec chaque exigence de la directive sur les jardins zoologiques, notamment dans les

domaines suivants:

- la zoologie et l’écologie;

- la conservation de la diversité biologique (techniques et problèmes courants, y compris les EEE/espèces

exotiques);

- la législation relative à la nature de l’État membre/l’UE et toute autre législation ou stratégie pertinente;

- la recherche scientifique (techniques courantes et législation pertinente de l’État membre);

- l’éducation et la communication;

- la médecine vétérinaire (spécifiquement chez les espèces animales sauvages);

- le soin et l’élevage des animaux;

- les méthodologie d’évaluation du bien-être animal;

- la sûreté des jardins zoologiques (y compris la sûreté écologique et à l’égard des EEE/espèces exotiques) et

les mesures de sécurité;

- la tenue de registres dans un jardin zoologique;

- la gestion d’un jardin zoologique;

- une expérience/des connaissances spécifiques au zoo inspecté (par exemple, reptiles, aquarium, primates,

etc.).

La mise en place d’une équipe d’inspecteurs bien formés joue un rôle important dans l’application et le respect

effectif de la directive sur les jardins zoologiques. Des inspecteurs qualifiés sauront formuler les observations

nécessaires pendant le processus d’inspection, imposer des conditions réalisables pour l’octroi des licences et

émettre des recommandations adaptées pour aider la mise en œuvre de ces conditions et appuyer les objectifs de

la directive sur les jardins zoologiques.

Indépendamment de la façon dont les États membres choisissent de structurer les inspections de leurs jardins

zoologiques et leurs régimes d’octroi de licences, il serait très profitable que les inspecteurs soient formés ou

possèdent une expérience en lien direct avec les jardins zoologiques. À cet égard, une collaboration entre des

jardins zoologiques expérimentés et les autorités compétentes aux fins d’assurer des formations spécialisées pour

les inspecteurs pourrait s’avérer extrêmement productive. La collaboration peut être instaurée avec l’aide

d’associations nationales, de leurs membres et de l’EAZA. (Pour plus d’informations, consulter l’annexe 6.2.1.

Étude de cas nº 16, pour lire un exemple de formations multidisciplinaires et multipartites dans le domaine de

l’inspection des jardins zoologiques).

La mission d’un inspecteur de jardin zoologique exige une adaptation et une évolution constantes, des formations

et de l’expérience. Il est souhaitable que les inspecteurs des jardins zoologiques améliorent sans cesse leurs

compétences au moyen de formations spécialisées régulières et en établissant des contacts avec d’autres

inspecteurs à l’échelon national et européen.

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Document sur les meilleures pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiquesPage | 89

3.3 Fermeture de jardins zoologiques

3.3.1 Champ d’application

La directive sur les jardins zoologiques permet la fermeture d’un jardin zoologique en cas de non-respect des

mesures de conservation visées à l’article 3.

Quand un jardin zoologique ne satisfait pas à ces exigences, les autorités compétentes de l’État membre concerné

ferment les portes de l’établissement, les animaux appartenant au zoo fermé doivent être transférés de façon

adéquate et leur hébergement ainsi que leur traitement doivent respecter les objectifs de la directive sur les jardins

zoologiques. Si leur transfert n’est pas possible, il peut s’avérer nécessaire d’abattre les animaux du zoo par

euthanasie, si la loi le permet.

Conformément à l’article 4, paragraphe 5, les autorités compétentes procèdent à la fermeture d’un jardin

zoologique ou de toute partie de celui-ci lorsque:

- le jardin zoologique ne possède pas de licence conforme à la directive sur les jardins zoologiques;

- le jardin zoologique ne respecte pas les conditions d’octroi de la licence.

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Document sur les meilleures pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiquesPage | 90

Quand un jardin zoologique ne réunit pas les conditions de la licence, les autorités compétentes peuvent imposer

des exigences appropriées, auxquelles le jardin zoologique doit se conformer dans un délai de deux ans. En cas

de non-conformité, le jardin zoologique ou toute partie de celui-ci sera fermé(e).

Lorsqu’un jardin zoologique est fermé au public, l’article 6 établit des dispositions générales visant à garantir que

les animaux concernés sont traités ou déplacés de façon appropriée. Cet article comporte trois aspects importants:

- L’autorité compétente de l’État membre doit s’assurer que les animaux sont convenablement traités ou

déplacés.

- Les jardins zoologiques peuvent fermer de façon temporaire ou permanente et totalement ou partiellement.

Dans chacun de ces cas, il est nécessaire de mettre en œuvre un plan de soin et d’hébergement des animaux.

Un tel plan peut comporter les possibilités suivantes:

maintenir certains animaux dans le jardin zoologique lorsque les conditions appropriées sont réunies;

transférer les animaux vers d’autres établissements lorsque les conditions appropriées ne peuvent être

réunies ou que le jardin zoologique est fermé à titre définitif;

l’euthanasie, lorsqu’aucun établissement approprié vers lequel transférer les animaux n’est disponible, ou

lorsque des animaux sont malades ou blessés à tel point que leur euthanasie est recommandée et

juridiquement permise par les lois de l’État15;

- Les modalités de traitement ou de transfert des animaux en cas de fermeture d’un jardin zoologique doivent

être fixées. Dans tous les cas, les animaux devraient être traités dans des conditions qui satisfont leurs

exigences biologiques et de conservation spécifiques. L’article 6 requiert des États membres qu’ils appliquent

des conditions appropriées et compatibles avec les objectifs et les dispositions de la directive sur les jardins

zoologiques. Cela signifie que les animaux doivent être suffisamment en état et bien portants pour être à même

de jouer un rôle actif dans les stratégies de conservation des jardins zoologiques.

Aucun jardin zoologique ne devrait se voir délivrer de licence ni être autorisé à rester ouvert si l’objectif de

conservation de la directive européenne sur les jardins zoologiques et les exigences de l’article 3 ne sont pas

respectés dans un délai approprié. Conformément à l’article 5, cela s’applique même quand l’État membre met en

œuvre la directive sur les jardins zoologiques au moyen d’un système équivalent d’enregistrement et d’inspection

des jardins zoologiques.

Définition pertinente

L’euthanasie désigne l’acte consistant à donner la mort au moyen de méthodes provoquant une perte de

conscience rapide et irréversible, avec un minimum de douleur et de détresse pour l’animal16.

3.3.2 Types de fermeture

3.3.2.1 Fermeture temporaire ou définitive

Les jardins zoologiques peuvent être fermés à titre provisoire ou définitif, selon les chances que leurs conditions

s’améliorent.

- Fermeture temporaire: l’autorité compétente juge nécessaire de fermer le jardin zoologique pendant un certain

temps en raison d’un manquement pouvant être résolu rapidement, à condition qu’il ne menace pas les

objectifs de la directive sur les jardins zoologiques.

- Fermeture définitive: l’autorité compétente estime qu’il sera impossible pour le jardin zoologique de satisfaire à

ses exigences et les animaux concernés ne sont pas hébergés et traités convenablement, ce qui représente un

risque majeur pour leur bien-être.

15Normes du Royaume-Uni concernant les pratiques appliquées dans les jardins zoologiques (2012).

16OIE (2013). Code sanitaire pour les animaux terrestres (glossaire).

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Document sur les meilleures pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiquesPage | 91

3.3.2.2 Fermeture partielle ou totale

Les jardins zoologiques peuvent être fermés en partie ou entièrement, en fonction des conditions imposées par

l’autorité compétente. Les conditions peuvent dépendre du niveau de non-conformité et/ou des parties du jardin

zoologique qui ne respectent pas l’exigence.

- Fermeture partielle: la non-conformité porte sur certaines parties du jardin zoologique (certains enclos ou

certains spécimens, etc.) mais la plupart des mesures de conservation sont appliquées de façon satisfaisante.

- Fermeture totale: le niveau de non-conformité est tel qu’il justifie de ne pas délivrer de licence ou justifie le

retrait de la licence, à titre temporaire ou définitif.

Ces différentes circonstances de fermeture détermineront le plan le mieux adapté pour l’hébergement et le soin

des animaux concernés. Dans le pire scénario, à savoir la fermeture définitive et totale d’un jardin zoologique, il est

nécessaire de transférer l’intégralité des pensionnaires du zoo tout en leur assurant des conditions appropriées et

compatibles avec les «objectifs et dispositions» de la directive sur les jardins zoologiques.

3.3.3 Fermeture de jardin zoologique: précautions et gestion lors du transfert d’animaux

Le transfert d’animaux à la suite de la fermeture d’un jardin zoologique représente une difficulté majeure pour de

nombreuses autorités compétentes européennes car il est difficile de garantir le respect des conditions appropriées

pour un nombre souvent élevé d’animaux et un large éventail d’espèces différentes.

De façon générale, les gros animaux ayant une longue durée de vie sont les plus difficiles à transférer. Dans bien

des cas, le jardin zoologique qui ferme ses portes ne possède pas les moyens de procéder aux transferts, ce qui

fait endosser aux autorités la responsabilité finale de trouver des solutions adaptées pour couvrir les besoins des

animaux.

Les aspects suivants peuvent aider les autorités compétentes à traiter ce problème au moyen d’approches

préventives et réactives.

3.3.3.1 Prévoir le besoin de transférer des animaux

Lors de l’étape d’octroi de la licence, il est possible de déceler des indicateurs de la durabilité probable d’un jardin

zoologique. Par exemple:

- des preuves que le jardin zoologique dispose d’une stratégie de contrôle de la reproduction et, le cas échéant,

d’une politique d’euthanasie pour éviter les excédents d’animaux et réduire la nécessité de leur déplacement;

- des preuves de l’existence de ressources financières durables, indiquant par exemple que le jardin zoologique

conserve un budget supplémentaire pour les cas d’urgence;

- des preuves que le personnel possède les compétences requises et qu’il suit des formations pour assurer la

maintien continu de normes d’élevage élevées;

- des preuves que le jardin zoologique dispose d’un large réseau de contacts professionnels qui lui permet de

collaborer avec d’autres organisations telles que d’autres jardins zoologiques, des centres de sauvegarde ou

des refuges.

3.3.3.2 Gérer les transferts

La fermeture d’un jardin zoologique peut survenir dans différents contextes, allant de l’indisponibilité totale du

directeur du jardin zoologique à sa pleine coopération avec les autorités.

Faire face à une telle fermeture nécessite une coordination efficace entre les entités concernées (le jardin

zoologique devant être fermé, les autorités compétentes, les ONG pertinentes, d’autres jardins zoologiques et des

centres de sauvegarde/refuges, etc.).

Pour cette raison et parce que les autorités compétentes sont, en définitive, responsables des animaux à la suite

d’une fermeture, il convient de mettre en place un plan d’action national pour faire face aux fermetures et aux

transferts qui en résultent. Ce plan d’action peut inclure, entre autres choses, les aspects suivants:

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- une stratégie d’évaluation pour analyser les solutions possibles pour les animaux et les parties concernées.

Une étroite collaboration avec les organisations non gouvernementales pertinentes s’est souvent avérée

fructueuse lorsque ces dernières elles agissent en tant qu’intermédiaire entre les autorités compétentes et les

établissements destinataires. De tels intermédiaires peuvent réduire le temps nécessaire pour parvenir à une

solution;

- un réseau organisé de contacts nationaux (et, au besoin, internationaux) pour le placement des animaux,

immédiatement disponibles en cas de besoin;

- un plan de coordination approprié et la mise en place d’un coordinateur pour les différentes autorités nationales

qui participeront au processus, prêt à être activé à tout moment;

- une définition au cas par cas de la propriété des animaux concernés et des personnes susceptibles d’être

responsables de leur transport, de leur entretien et de toutes les autres dépenses y associées;

- une stratégie possible pour la fermeture (un processus graduel ou soudain); des priorités de replacement

externe; des améliorations possibles pour les animaux restants et l’offre de soins sur place pour les animaux

qui restent temporairement dans les locaux du jardin zoologique.

3.3.3.3 Solutions possibles pour les animaux

Quand un jardin zoologique n’offre plus de conditions acceptables pour ses pensionnaires et doit fermer

définitivement, une solution pour les animaux doit être envisagée. Les lignes directrices de l’UICN relatives à

l’utilisation des animaux confisqués prévoient trois options de gestion: le transfert, le renvoi dans la nature et

l’euthanasie, au moyen d’un arbre de décision adéquat.

La deuxième option (le renvoi dans la nature) est envisagée dans de très rares cas et selon des circonstances

extrêmement spécifiques puisque, en pratique, il est peu probable que les animaux détenus dans un enclos de

jardin zoologique réunissent les conditions nécessaires pour rendre cette transition viable, sauf en accord avec les

lignes directrices de l’UICN/CSE (2013) sur les réintroductions et les autres transferts aux fins de la sauvegarde. Il

est également important de souligner que si un jardin zoologique, ou toute partie de celui-ci, ne ferme que

temporairement, les animaux doivent bénéficier de conditions appropriées pour pouvoir rester dans les locaux

dudit jardin zoologique.

La résolution 10.7 de CITES indique que l’utilisation d’espèces vivantes confisquées par des autorités en

conséquence d’un commerce illicite devrait être réalisée d’une façon qui promeut la conservation, qui est sans

risque pour la santé animale, qui décourage le commerce illicite et qui mène à une solution appropriée, qu’il

s’agisse du maintien en captivité, de la réintroduction dans la nature ou de l’euthanasie.

3.3.4 Transfert d’animaux: rôle des jardins zoologiques, des associations de jardins

zoologiques, des centres de sauvegarde et des refuges

Transférer des animaux vers d’autres jardins zoologiques ou vers un centre de sauvegarde ou un refuge est

complexe. Un tel déplacement doit être entrepris en collaboration avec les autorités compétentes, qui jouent un

rôle proactif ou de supervision, selon les circonstances.

Il est important que tout établissement vers lequel des animaux sont envoyés possède une licence et/ou, dans le

cas d’un refuge ou d’un centre de sauvegarde, soit dûment accrédité selon une norme reconnue (nationale ou

internationale17) et, dans la mesure du possible, expérimenté dans la détention des espèces concernées.

Certains centres de sauvegarde et refuges relèvent du champ d’application de la directive sur les jardins

zoologiques et peuvent se voir octroyer une licence au titre de la loi nationale pertinente ou de toute autre loi

appropriée en matière de bien-être et d’hygiène. Les centres de sauvegarde et les refuges qui ne relèvent pas du

champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques, et pour lesquels aucune loi spécifique ou applicable

n’existe, pourraient être agréés s’ils appliquent des normes reconnues en matière de gestion et de bien-être animal

17Par exemple, les normes de la fédération internationale des refuges animaliers.

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(voir l’encadré ci-dessous). Il est important de transférer les animaux en respectant des conditions qui satisfont

leurs exigences biologiques et de conservation spécifiques.

3.3.4.1 Le rôle des jardins zoologiques et des associations de jardins zoologiques

Les associations de jardins zoologiques, telles que l’EAZA et d’autres associations à l’échelon national ou régional,

peuvent offrir un soutien inestimable pour ce qui est de prévenir la fermeture de jardins zoologiques et de faciliter le

transfert des animaux après une fermeture. Elles peuvent notamment contribuer à: renforcer les capacités des

membres du jardin zoologique; promouvoir des politiques de reproduction visant à éviter les excédents d’animaux;

aider les autorités compétentes et d’autres autorités à identifier des spécimens pouvant être inclus dans les

programmes de reproduction nationaux.

En ce sens, il peut s’avérer utile de solliciter les groupes consultatifs de taxons pour évaluer la pertinence

génétique des animaux. Lorsque cela est possible, le transfert des spécimens relevant des programmes

européens pour les espèces menacées, des livres généalogiques et des livres généalogiques internationaux peut

alors avoir lieu, sous la supervision et la direction des entités pertinentes.

Le rôle des jardins zoologiques peut être élargi aux spécimens dont la valeur de conservation est inférieure

puisque certains jardins zoologiques peuvent tout de même être prêts à les accueillir. Dans certains cas, des

raisons de bien-être peuvent motiver l’accueil d’animaux (par exemple, un individu d’une espèce sociale transféré

afin qu’il rejoigne un congénère solitaire). Il est important d’établir des liens entre les jardins zoologiques, les

associations de jardins zoologiques et les centres de sauvegarde pour trouver la meilleure solution au cas par cas.

Les transferts doivent être faits vers des jardins zoologiques dûment agréés où le bien-être peut être assuré. Voir

également l’étude de cas nº 17 (annexe 6.2.2).

Exemple

La loi hongroise relative aux jardins zoologiques prévoit l’obligation pour les zoos d’agir en tant que centres de

sauvegarde pour les espèces indigènes:

«Le jardin zoologique doit participer à la recherche scientifique et à la conservation des espèces, notamment en

participant à la protection des espèces protégées reconnues nationalement et internationalement, et doit exercer

la fonction de centre de sauvegarde pour les espèces indigènes. Les jardins zoologiques ne peuvent exercer

des activités commerciales (article 1er, paragraphe 2, du décret conjoint nº 3/2001).»18

3.3.4.2 Le rôle des centres de sauvegarde et des refuges

Les centres de sauvegarde et les refuges de bonne qualité et gérés de façon professionnelle sont, par nature, des

entités pouvant offrir une solution appropriée pour le placement d’animaux provenant de jardins zoologiques sur le

point de fermer. Néanmoins, certains d’entre eux appliquent des politiques et des priorités d’admission qui limitent

l’accueil d’animaux en fonction de l’espace et des ressources disponibles.

Les centres de sauvegarde n’offrent généralement que des placements à court terme et cherchent à trouver des

hébergements permanents pour les animaux secourus; il s’agit très souvent de jardins zoologiques. Quel qu’il soit,

l’établissement destinataire doit être dûment agréé et/ou accrédité.

En résumé, le placement d’un grand nombre d’animaux issus de différentes espèces exige de communiquer et

d’analyser les possibilités, et cela peut nécessiter le recours à des solutions multiples.

De nombreux centres de sauvegarde et refuges de l’Union européenne sont spécialisés dans certains groupes de

taxons et l’établissement de réseaux nationaux de centres de sauvegarde et de refuges pourrait faciliter une

réponse coordonnée en cas de besoin.

18Enquête de la Born Free Foundation sur les jardins zoologiques européens (2011) - Hongrie.

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Document sur les meilleures pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiquesPage | 94

Les centres de sauvegarde et les refuges nationaux sont souvent privilégiés par rapport à leurs équivalents

étrangers, car ils sont susceptibles d’entraîner moins de déplacements et de perturbations pour les animaux

transférés, mais, en définitive, il convient de choisir en priorité l’endroit le mieux adapté pour l’animal. Toujours est-il

qu’un réseau de centres de sauvegarde et de refuges dans l’UE et les pays voisins serait utile. Voir également

l’étude de cas nº 18 (annexe 6.2.3).

Définition pertinente

Refuge animalier: un établissement qui porte secours et offre un abri et des soins aux animaux maltraités,

blessés, abandonnés ou dans le besoin et où le bien-être de chaque animal est au cœur des actions du refuge.

Par ailleurs, l’établissement devrait faire appliquer une politique de non-reproduction et remplacer les animaux

uniquement par des actions de sauvetage, de confiscation ou lors d’un don19.

Exemple

L’Alliance européenne des centres de sauvetage et des refuges pour animaux (EARS) est un réseau qui soutient

et représente les centres de sauvetage et les refuges en Europe, leur permettant de travailler ensemble pour

atteindre des objectifs communs en matière de conservation et de bien-être animal.

L’EARS cherche à promouvoir et à atteindre des améliorations continues du bien-être des animaux et s’attaque

aux raisons de l’existence des centres de sauvetage et des refuges. Pour devenir membre de l’EARS, les

établissements doivent passer par une procédure de sélection interne visant à garantir qu’ils respectent les critères

de l’EARS en matière de bien-être et de gestion des animaux.

L’EARS s’emploie à établir et à gérer un système en Europe destiné à faciliter les meilleurs placements possibles

pour les animaux en tenant compte de leur bien-être individuel et des exigences propres à leur espèce, et elle

impose des normes professionnelles de soin et de gestion.

Pour de plus amples informations sur l’EARS, voir http://www.ears.org/EARS.

La Fédération internationale des refuges pour animaux (GAFS) est une organisation non lucrative créée dans

l’unique but de renforcer et d’appuyer le travail des refuges pour animaux dans le monde.

La GFAS encourage la collaboration entre les refuges et promeut l’excellence dans la gestion des refuges.

La GFAS aide les refuges à secourir les animaux en vérifiant de façon indépendante que les refuges, les centres

de sauvetage et les centres de réhabilitation satisfont à des normes rigoureuses revues par les pairs en matière de

soin des animaux et de gestion opérationnelle, et en leur fournissant des ressources pédagogiques.

La GFAS compte des établissements certifiés en Amérique du Nord, en Amérique Centrale, en Europe et en

Afrique et elle travaille avec des refuges et des établissements connexes dans le monde entier.

Pour de plus amples informations sur la GFAS, voir https://www.sanctuaryfederation.org/.

19Fédération internationale des refuges pour animaux

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G L O S S A I R E

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Glossaire

Abattage sélectif: réduire la population d’une espèce sauvage par un abattage sélectif (Dictionnaires Oxford en

ligne).

Activité à vide: comportement exécuté en l’absence de stimulus qui devrait normalement déclencher un

comportement. (Dawkins et Manning, 1992).

Activité de déplacement: comportement exécuté en réponse à un stimulus non lié, c’est-à-dire dans le mauvais

contexte. Un tel comportement est habituel dans des situations où un animal est confronté à une situation

conflictuelle et n’est pas immédiatement capable de la résoudre. (Dawkins et Manning, 1992).

Adaptation génétique: une modification de la composition génétique des individus due à la sélection naturelle.

Après une telle adaptation, l’organisme est mieux adapté à son environnement et se trouve en meilleure forme

physique. Les populations capables de différentes adaptations génétiques dans différents environnements ont

également des phénotypes différents car l’adaptation génétique est façonnée par la sélection naturelle. Une telle

adaptation est héréditaire et c’est un épiphénomène des trajectoires d’évolution modifiées. Dans la pratique,

l’adaptation génétique et la plasticité phénotypique dans différents environnements sont difficiles à distinguer. (Fa

et al., 2011).

Aménagements: tous les éléments ajoutés à la conception de base d’un enclos, y compris les surfaces, les

équipements pour grimper, les abris et les barrières visuelles internes, etc. (Hosey et al., 2009).

Attitude: une organisation relativement durable de convictions, de sentiments et de tendances comportementales

vers des objets, groupes, événements ou symboles revêtant une importance sociale. (Hogg et Vaughan, 2005).

Autopsie: l’examen d’un animal mort ou de parties de son organisme, ses organes ou tissus. (Hosey et al., 2009).

Besoin comportemental: un comportement largement motivé par des facteurs internes, en ce sens que la

satisfaction de ce besoin ne dépend pas nécessairement de stimulations externes ni de la réalisation d’un objectif

spécifique, constituant une récompense en soi. Empêcher les animaux de s’adonner à ce type de comportement

peut les faire souffrir. Les besoins comportementaux propres à une espèce ne sont pas faciles à comprendre et

doivent être interprétés avec prudence, mais ils sont probablement très importants pour le bien-être des animaux.

(Dawkins 1990, Jensen et Toates 1993).

Biodiversité ou diversité biologique: la variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris les

écosystèmes terrestres (vivant sur et dans le sol), marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes

écologiques dont ils font partie. Ce concept couvre la diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes. (CDB

et Stratégie de l’UE à l’horizon 2020/Analyse d’impact). La biodiversité (contraction de diversité biologique) désigne

la diversité de la vie sous toutes ses formes: la diversité des espèces, des variations génétiques dans une espèce,

et des écosystèmes. L’importance de la diversité biologique pour la société humaine peut difficilement être

surévaluée. Environ 40 pour cent de l’économie mondiale est basée sur des produits et des processus biologiques.

Les populations pauvres, surtout celles qui vivent dans des régions où la productivité agricole est faible, sont

fortement tributaires de la diversité génétique de l’environnement (glossaire des communications de la CESP de la

CDB).

Biophilie: «tendance innée à se concentrer sur la vie et les processus naturels» (Wilson 1984, p. 1), «affiliation

émotionnelle innée des êtres humains envers d’autres organismes vivants» (Wilson 1993, p. 31) ou «affinité innée

des êtres humains envers d’autres formes de vie, une affiliation évoquée, selon les circonstances, par le plaisir, ou

un sentiment de sécurité, d’admiration voire de fascination mêlé à de la révulsion» (Wilson 1994, p. 360).

G

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G L O S S A I R E

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Cirque: une troupe d’artistes de spectacle parfois accompagnés d’animaux domptés, qui exécutent des tours

amusants ou savants dans différents endroits (dictionnaire Oxford).

Cognition: la cognition est la capacité à percevoir, traiter, stocker et agir en tenant compte d’informations externes.

Elle peut aller d’une forme simple de stimuli-réponse à des processus mentaux beaucoup plus complexes.

(Brydges et Braithwaite, 2008).

Comportement naturel: le comportement propre à une espèce dont les animaux ont tendance à faire preuve

dans des conditions naturelles, car celles-ci favorisent leur fonction biologique, et qui peut être perçu comme

agréable. (Bracke et Hopster, 2006).

Comportement normal: un comportement qui favorise une bonne adaptation de l’animal aux conditions naturelles

ou artificielles et qui est généralement exprimé par la majorité de la population. Il peut aussi bien être ou ne pas

être équivalent au comportement naturel. (Fraser, 1992; Wechsler, 2007).

Comportement stéréotypé: un comportement répétitif anormal qui peut être induit par la frustration, des

tentatives répétées de faire face à l’environnement, ou un dysfonctionnement du système nerveux central. Dans

certains cas, la manifestation d’un comportement anormal peut être liée à des conditions passées et non aux

conditions présentes. Quoi qu’il en soit, la fourniture d’opportunités comportementales appropriées peut permettre

de réduire l’incidence de ces schémas pour de nombreuses espèces. Les stéréotypes peuvent être oraux (par

exemple, coups de langue chez les girafes), locomoteurs (encerclement du perchoir chez les perroquets) ou

comprendre d’autres mouvements corporels comme le balancement pour les éléphants. (Mason et al., 2007).

Conservation de la diversité biologique: la gestion des interactions humaines avec les gènes, les espèces et les

écosystèmes de manière à offrir un avantage maximal à la génération actuelle tout en maintenant son potentiel

pour satisfaire les besoins et aspirations des générations futures. Elle englobe des composantes de préservation,

d’étude et d’exploitation de la diversité biologique. (CDB).

Conservation ex situ: la conservation d’éléments constitutifs de la diversité biologique en dehors de leur milieu

naturel. (CDB).

Conservation in situ: la conservation des écosystèmes et des habitats naturels et le maintien et la reconstitution

de populations viables d’espèces dans leur milieu naturel et, dans le cas des espèces domestiquées et cultivées,

dans le milieu où se sont développés leurs caractères distinctifs. (CDB).

Conservation: un ensemble de mesures requises pour maintenir ou rétablir les habitats naturels et les populations

d’espèces de faune et de flore sauvages dans un état favorable. (Directive «habitats», version de 2007).

Contrôle: la capacité de formuler une réponse comportementale active pour atteindre un stimulus positif ou éviter

un stimulus négatif dans l’environnement, ou de choisir entre différentes alternatives privilégiées. (Bassett, L. et

Buchanan-Smith M., 2007).

Danger: tout agent biologique, chimique ou physique présent dans un animal ou un produit d’origine animale, ou

tout état d’un animal ou d’un produit d’origine animale, susceptible de provoquer des effets indésirables sur la

santé. (Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE).

Développement durable: un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité

des générations futures à répondre aux leurs. (Nations unies).

Diversité comportementale: mesure du nombre et de la variété des schémas comportementaux exécutés par un

animal ou un groupe d’animaux. (Broom et Johnson, 1993).

Diversité génétique: décrit la variation génétique entre différents individus. Elle peut être décrite par plusieurs

estimateurs, qui ne sont pas équivalents entre eux et décrivent différents aspects de la diversité. Les estimateurs

incluent l’hétérozygotie attendue (HE) et l’hétérozygotie observée (HO), et le polymorphisme sur les loci. (Fa et al.,

2011).

Écosystème: complexe dynamique formé de communautés de plantes, d’animaux et de micro-organismes et de

leur environnement non vivant qui par leur interaction, forment une unité fonctionnelle. (CDB).

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Éduquer: donner une instruction intellectuelle, morale et sociale. (Trésor de la langue française).

Enclos: un hébergement fourni aux animaux d’un jardin zoologique ou d’un aquarium. (Lignes directrices de

l’EAZA).

Enrichissement du milieu: dans l’environnement captif d’un animal, offrir à ce dernier des opportunités propres à

son espèce afin de lui permettre d’exprimer une pluralité de comportements désirables et naturels. (Hosey et al.,

2009).

Environnement stérile: environnement comptant peu, voire aucun aménagement ou enrichissement du milieu.

(Hosey et al., 2009).

Espèce indigène (autochtone): une espèce, une sous-espèce ou un taxon de rang inférieur se manifestant à

l’intérieur de son aire de répartition naturelle (présente ou passée) ou de dispersion potentielle (c’est-à-dire à

l’intérieur de son aire de répartition naturelle ou de celle qu’elle pourrait occuper sans une introduction ou une

intervention humaine directe ou indirecte). (UICN).

Espèces dangereuses: toute espèce qui, en raison de sa disposition individuelle, de son cycle sexuel, de ses

instincts maternels, ou pour toute autre raison, en mordant, griffant, donnant des coups, comprimant, injectant du

venin ou par toute autre méthode, risque de blesser gravement ou de transmettre une maladie à des humains.

(Lignes directrices de l’EAZA).

Espèces domestiquées (ou cultivées): toute espèce dont le processus d’évolution a été influencé par l’homme

pour répondre à ses besoins. (CDB).

Espèces endémiques: un terme pour les espèces vivant uniquement dans une aire géographiquement confinée.

(CDB).

Espèces exotiques envahissantes: une espèce exotique dont l’introduction ou la propagation s’est révélée

constituer une menace pour la biodiversité et les services écosystémiques associés, ou avoir des effets néfastes

sur la biodiversité et lesdits services. (Source: règlement (UE) nº 1143/2014 relatif aux espèces exotiques

envahissantes).

Espèces exotiques: tout spécimen vivant d’une espèce, d’une sous-espèce ou d’un taxon de rang inférieur

d’animaux, de végétaux, de champignons ou de micro-organismes introduit en dehors de son aire de répartition

naturelle, y compris toute partie, gamète, semence, propagule ou tout œuf de cette espèce, ainsi que tout hybride,

variété ou race, susceptible de survivre et, ultérieurement, de se reproduire (source: règlement (UE) nº 1143/2014

relatif aux espèces exotiques envahissantes).

Espèces indigènes (syn. autochtones): une espèce ou un taxon de rang inférieur vivant dans son aire de

répartition naturelle (passée ou présente) comprenant l’aire qu’il peut atteindre et occuper au moyen de ses

systèmes de répartition naturels. (Définition tirée du CDB et du GISP, moyennant modification).

Espèces sauvages: organismes captifs ou vivant en milieu naturel qui n’ont pas fait l’objet d’un élevage pour

modifier leur état naturel. (Glossaire des communications de la CESP de la CDB).

Exigences biologiques: exigences qui assurent la capacité d’un individu à survivre et à se reproduire. En

captivité, elles sont satisfaites en offrant aux animaux des ressources adaptées, notamment un environnement

approprié leur permettant d’exécuter les comportements nécessaires propres à leur espèce. Les exigences

biologiques sont généralement divisées en besoins physiologiques et comportementaux. Les besoins

physiologiques exigent la fourniture de ressources capables de satisfaire l’équilibre physiologique des individus

(par exemple, nourriture, eau, activité sexuelle, abri, etc.). Les besoins comportementaux sont liés à la réalisation

de comportements hautement motivés par des facteurs internes qui, s’ils ne sont pas exécutés, peuvent générer

des symptômes de frustration. (Broom et Johnson, 1993).

Guides d’élevage: orientations sur les soins quotidiens à prodiguer aux animaux ou aux espèces, couvrant de

nombreux sujets en lien avec leur hébergement et leur entretien en vue de satisfaire leurs besoins biologiques.

(Hosey et al., 2009).

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G L O S S A I R E

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Habitat: le lieu ou type de site dans lequel un organisme ou une population existe à l’état naturel. (CDB).

Implantation: le processus par lequel une espèce exotique dans un nouvel habitat produit avec succès une

progéniture viable avec la probabilité d’une survie continue. (Décision VI/23 de la Conférence des Parties, CDB).

Introduction accidentelle: s’entend de toutes les autres introductions qui ne sont pas intentionnelles. (Décision

VI/23 de la Conférence des Parties, CDB).

Introduction intentionnelle: s’entend du déplacement délibéré et/ou de la libération, par l’homme, d’une espèce

exotique hors de son aire de répartition naturelle. (Décision VI/23 de la Conférence des Parties, CDB).

Introduction: s’entend du déplacement, par l’homme, indirectement ou directement, d’une espèce exotique hors

de son aire de répartition naturelle (passée ou présente). Ce déplacement peut s’opérer soit à l’intérieur d’un pays,

soit entre des pays ou des zones situées en dehors d’une juridiction nationale. (Décision VI/23 de la Conférence

des Parties, CDB).

Isolement: la séparation physique d’un animal pour une raison quelconque. «Isolement» et «quarantaine» ne sont

pas toujours définis précisément dans la législation de l’Union européenne et un mot est généralement décrit par

référence à l’autre. (EAZA; DEFRA).

Lutte intégrée contre les organismes nuisibles: la prise en considération attentive de toutes les techniques de

gestion des organismes nuisibles disponibles et, par conséquent, l’intégration des mesures appropriées qui

découragent le développement des populations d’organismes nuisibles et maintiennent le recours aux produits

phytopharmaceutiques et à d’autres types d’interventions à des niveaux justifiés d’un point de vue économique, et

réduisent ou limitent au maximum les risques pour la santé humaine et l’environnement. La lutte intégrée contre les

organismes nuisibles encourage les mécanismes naturels de lutte contre les nuisibles. (FAO).

Magasin vendant des animaux de compagnie: un magasin vendant des animaux destinés à être utilisés

comme des animaux de compagnie. (Dictionnaire anglais Collins).

Menace écologique: un facteur externe, qu’il soit lié ou non à l’homme, ayant le potentiel de porter atteinte à des

espèces, des processus ou des écosystèmes. (Adapté de la définition du mot «menace» dans le dictionnaire).

Numéro d’enregistrement: une chaîne de caractères – jusqu’à six caractères aux fins du système international

d’information sur les espèces (ISIS) – attribuée par l’établissement réalisant l’enregistrement, unique au spécimen

(ou au groupe) et utilisée pour identifier ce spécimen (ou ce groupe) dans les registres de l’établissement. Le

numéro d’enregistrement est lié aux caractéristiques physiques (balise, tatouage, signes visuels distinctifs) et aux

informations de transaction du spécimen (ou groupe). En substance, il s’agit d’une clé ou d’un code correspondant

à un spécimen et à son historique (zoo de Buffalo).

Population: le nombre total d’individus d’un taxon. Pour des raisons pratiques, liées principalement aux

différences entre les formes de vie, les effectifs sont exprimés en nombre d’individus matures uniquement. Dans le

cas de taxons dont le cycle de vie dépend obligatoirement, en totalité ou en partie, d’autres taxons, il convient

d’utiliser des valeurs biologiquement appropriées pour le taxon hôte. (UICN).

Profil comportemental: ensemble de comportements relativement constants dans le temps et selon le contexte

survenant en réponse à un stimuli environnemental. Deux profils extrêmes se distinguent et se caractérisent par

des schémas comportementaux et physiologiques types. La réponse active se caractérise par des comportements

territoriaux et agressifs et de faibles taux de corticostéroïdes. La réponse réactive se caractérise par une plus forte

immobilité, peu d’agressivité et un taux élevé de corticostéroïdes. D’autres termes sont employés dans la littérature

pour désigner ces deux profils, notamment «styles d’imitation», «personnalité» et «tempérament». (Koohaas et al.,

1999).

Propagule: structure (une bouture, une graine ou une spore) qui assure la multiplication d’une plante. (Dictionnaire

Merriam Webster).

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G L O S S A I R E

Document sur les meilleures pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiquesPage | 99

Qualité de la vie: l’évaluation subjective et dynamique par l’individu de ses circonstances et de la mesure selon

laquelle elles satisfont ses attentes, entraînant une réponse affective pouvant être évaluée au moyen d’un rapport.

(Scott et al., 2007).

Refuge animalier: un établissement qui secourt et offre un abri et des soins aux animaux maltraités, blessés,

abandonnés ou dans le besoin et où le bien-être de chaque animal est au cœur des actions du refuge. Par ailleurs,

l’établissement devrait faire appliquer une politique de non-reproduction et remplacer les animaux uniquement par

des actions de sauvetage, de confiscation ou lors d’un don (GAFS).

Registre d’un animal: les données, quel que soit leur format physique ou leur support, fournissant des

informations sur des animaux individuels ou des échantillons ou des parties de ceux-ci ou sur des groupes

d’animaux. (AZA, Groupe de travail sur les registres des animaux).

Registre: les documents créés, reçus et préservés à titre de preuve et d’information par une personne physique ou

morale dans l’exercice de ses obligations légales ou la conduite de son activité, ISO 15489-1 (norme

internationale 15489-1, Organisation internationale de la normalisation, 2001).

Renforcement et réintroduction: le mouvement délibéré d’organismes vivants d’un site à un autre au sein de

l’aire de répartition originelle d’une espèce, et les introductions aux fins de la sauvegarde, qui recouvrent les

notions de colonisation assistée et de remplacement écologique, à l’extérieur de l’aire de répartition originelle.

(UICN).

Restriction comportementale: limitation de l’expression du répertoire de comportements naturels d’un animal.

(Broom et Johnson, 1993).

Risque: la probabilité, faible ou élevée, qu’une personne puisse être atteinte par un danger, assortie d’un

indicateur de la dangerosité du préjudice. (Health and Safety Executive, Royaume-Uni).

Sensibilisation: action, fait de susciter l’intérêt, la curiosité de quelqu’un; résultat de cette action. (Trésor de la

langue française).

Station de quarantaine: un établissement placé sous le contrôle de l’autorité vétérinaire dans lequel des animaux

sont maintenus dans un milieu isolé, sans contact, direct ou indirect, avec d’autres animaux, où les animaux y sont

mis en observation pendant une période de temps déterminée et, si nécessaire, y subissent des épreuves de

diagnostic ou des traitements. [Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Office international des épizooties

(OIE)].

Taxon: une unité taxonomique, nommée ou non: à savoir une population ou un groupe de populations

d’organismes qui sont généralement susceptibles d’être phylogénétiquement apparentés et qui ont des traits de

caractère communs permettant de différencier l’unité (par exemple, une population géographique, un genre, une

famille, un ordre) d’autres unités de ce type. Un taxon comprend tous les taxons de rang inférieur inclus et les

organismes individuels. (Code ICZN).

Teneur de registre: la personne qui assure la supervision de la tenue des registres des animaux, la gestion des

registres, les expéditions d’animaux, l’obtention des permis en lien avec la faune sauvage et les exigences de

consignation connexes ainsi que la conformité juridique. (ZRA, Association des teneurs de registre zoologique).

Transaction d’un animal: le transfert de titre d’un spécimen et/ou la livraison d’un spécimen de ou vers un autre

endroit, et l’échange subséquent de données et documents. Les naissances et les décès font l’objet d’un type

particulier de transaction. (Miller, J. et J. Block, 2004).

Transfert aux fins de la sauvegarde: le mouvement délibéré d’organismes vivants d’un site à un autre. Il doit

viser à produire un avantage mesurable pour la sauvegarde au niveau d’une population, d’une espèce ou d’un

écosystème, et non à profiter aux individus transférés. (UICN).

Valeurs: elles représentent nos principes directeurs: nos plus grandes motivations, influençant les attitudes que

nous possédons et notre manière d’agir. (Schwartz, 2011).

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G L O S S A I R E

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Viabilité environnementale: répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations

futures à répondre aux leurs. Ce terme comprend, notamment, le maintien de la densité de la population en

dessous de la densité maximale d’une région, la promotion du renouvellement des ressources renouvelables, la

conservation et l’établissement de priorités pour l’utilisation de ressources non renouvelables et le maintien de

l’incidence environnementale en dessous du niveau requis pour permettre aux systèmes concernés de récupérer

et de continuer à évoluer. (Nations unies).

Zoonose: toute maladie et/ou toute infection naturellement transmissible directement ou indirectement entre

l’animal et l’homme. (Directive 2003/99/CE sur la surveillance des zoonoses et des agents zoonotiques, article 2).

Autres définitions utiles concernant la diversité biologique et les espèces exotiques envahissantes:

https://www.cbd.int/cepa/toolkit/2008/doc/CBD-Toolkit-Glossaries.pdf

http://www.cbd.int/invasive/terms.shtml

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B I B L I O G R A P H I E

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Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive européenne

sur les jardins zoologiques - Annexes -

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Document sur les bonnes

pratiques en lien avec la directive

européenne sur les jardins zoologiques

Annexes

Gestion du projet: VetEffecT Consultancy & Recruiting Remco Schrijver Reina Sikkema Coordonnateur du comité de rédaction et du comité d’experts: Active Life Company Myriam Rodríguez-Guerra Comité de rédaction: Myriam Rodríguez-Guerra Vanessa Herranz Muñoz

Leonor Galhardo María Fàbregas Hernández Avec les contributions de: Reina Sikkema Heather Bacon Neil Smith Comité d’experts: John Fa Michael Fielding Federico Guillén Salazar Endre Sós Guna Vitola Édité par: David J. Dewar Karen Meijer Image de la première de couverture: Vanessa Herranz Muñoz

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Table des matières

Acronymes et abréviations .................................................................. 8

Objectif du présent document sur les bonnes pratiques ...................... 2

1 Contexte ........................................................................................ 4

1.1 Introduction .............................................................................................. 4

1.2 Bref historique des jardins zoologiques ................................................... 5

1.3 Cadre de la directive sur les jardins zoologiques ..................................... 6

1.4 Objectif et champ d’application de la directive sur les jardins

zoologiques .............................................................................................. 8

1.4.1 Article premier - Objet ............................................................................................ 8

1.4.2 Article 2 - Champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques ........... 9

2 Exigences applicables aux jardins zoologiques ........................... 14

2.1. Introduction – Mesures de conservation (article 3) ................................ 14

2.2. Article 3, premier tiret - Conservation, recherche et formation ............... 15

2.2.1. Champ d’application ............................................................................................. 15

2.2.2. Comment les jardins zoologiques contribuent-ils à la conservation de la

diversité biologique? ....................................................................................................... 16

2.2.3 Mesures de conservation ..................................................................................... 17

2.2.4. La conservation en action .................................................................................... 20

2.3 Article 3, deuxième tiret - Éducation et sensibilisation du public ............ 32

2.3.1 Champ d’application ............................................................................................. 32

2.3.2 Comment les jardins zoologiques éduquent-ils et sensibilisent-ils le public? ...... 33

2.3.3 L’éducation en action dans les jardins zoologiques ............................................. 34

2.3.4 Outils: le rôle éducatif des jardins zoologiques .................................................... 36

2.4 Article 3, troisième tiret - Détention des animaux ................................... 41

2.4.1 Champ d’application ............................................................................................. 41

2.4.2 Hébergement ........................................................................................................ 42

2.4.3 Enrichissement ..................................................................................................... 45

2.4.4 Gestion des animaux............................................................................................ 47

2.5 Article 3, quatrième tiret - Empêcher que les animaux ne s’échappent

et empêcher l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs ................ 57

2.5.1 Champ d’application ............................................................................................. 57

2.5.2 Empêcher que les animaux ne s’échappent ........................................................ 59

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2.5.3 Empêcher l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs ................................. 65

2.6 Article 3, cinquième tiret - Tenue de registres ........................................ 67

2.6.1 Champ d’application ............................................................................................. 67

2.6.2 Quels registres le jardin zoologique devrait-il tenir concernant sa collection

d’animaux? ..................................................................................................................... 68

2.6.3 Importance de tenir des registres complets, exacts et à jour............................... 69

2.6.4 Informations pouvant figurer dans le registre d’un animal ................................... 70

2.6.5 Systèmes de tenue de registres ........................................................................... 72

2.6.7 Identification des animaux .................................................................................... 73

3 Mise en œuvre et exécution ......................................................... 76

3.1 Introduction - Compétences de l’État membre ....................................... 76

3.2 Régime d’octroi de licences et d’inspection ........................................... 77

3.2.1 Systèmes d’inspection des jardins zoologiques ................................................... 78

3.2.2 Formation des inspecteurs des jardins zoologiques ............................................ 88

3.3 Fermeture de jardins zoologiques .......................................................... 89

3.3.1 Champ d’application ............................................................................................. 89

3.3.2 Types de fermeture .............................................................................................. 90

3.3.3 Fermeture de jardin zoologique: précautions et gestion lors du transfert

d’animaux ....................................................................................................................... 91

3.3.4 Transfert d’animaux: rôle des jardins zoologiques, des associations de

jardins zoologiques, des centres de sauvegarde et des refuges ................................... 92

Glossaire ........................................................................................... 95

Bibliographie ................................................................................... 101

Annexes au chapitre 2 – Exigences applicables aux jardins zoologiques ......................................................................................... 1

1 Article 3, premier tiret - Conservation, recherche et formation ....... 2

1.1 Sites internet ............................................................................................ 2

1.1.1 Liens vers des recherches dans le domaine des jardins zoologiques ................... 2

1.1.2 Autres sites internet utiles ...................................................................................... 2

1.2 <START EVA>Études de cas – Conservation, recherche et formation ... 3

1.2.1 Étude de cas nº 1 - Les petits jardins zoologiques et la conservation. Zoo de

Jerez 3

1.2.2 Étude de cas nº 2 - Coalitions de jardins zoologiques et collaboration autour

d’aires protégées: le Madagascar Fauna Group .............................................................. 4

1.2.3 Étude de cas nº 3 - Réintroduction d’espèces dans la nature: le cheval de

Przewalski......................................................................................................................... 6

1.2.4 Étude de cas nº 4 - Activités du jardin zoologique du Latgale (Lettonie) en

faveur de la conservation ................................................................................................. 7

1.2.5 Étude de cas nº 5 - Activités du zoo du Latgale, en Lettonie, sur les espèces

exotiques envahissantes .................................................................................................. 9

1.2.6 Étude de cas nº 6 - Sauvetage et réhabilitation d’animaux aux fins de leur

sauvegarde ..................................................................................................................... 12

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1.3 Formation professionnelle dans les jardins zoologiques ........................ 14

1.3.1 Possibilités de formation et d’enseignement formels dans les jardins

zoologiques .................................................................................................................... 14

1.3.2 Formations professionnelles et conférences ....................................................... 14

1.4 Causes des extinctions .......................................................................... 16

1.5 Durabilité des opérations des jardins zoologiques ................................. 17

1.6 Exemples de déclarations de mission .................................................... 18

1.6.1 Zoological Society of London ............................................................................... 18

1.6.2 Zoo de Copenhague............................................................................................. 18

1.6.3 La mission du zoo de Riga ................................................................................... 18

1.6.4 La mission et les objectifs du zoo de Wroclaw: ................................................... 19

1.7 Choisir les priorités de conservation et planifier la conservation ............ 19

1.8 Planification stratégique d’un jardin zoologique ..................................... 23

1.9 Liste des associations et organisations de jardins zoologiques

nationaux et européens ......................................................................... 26

2 Article 3, deuxième tiret - Éducation et sensibilisation du public .. 28

2.1 Sites internet (en anglais) ...................................................................... 28

2.2 Études de cas ........................................................................................ 29

2.2.1 Étude de cas nº 7 - Initiative pour une qualification en éducation

environnementale de l’Association allemande des réserves naturelles (Deutschen

Wildgehege-Verband e.V. -DWV e.V.-) .......................................................................... 29

2.2.2 Étude de cas nº 8 - Dispositifs d’éducation informelle de la ZSL au zoo de

Londres ........................................................................................................................... 32

2.3 Éducation informelle d’un jardin zoologique et conception des

expositions ............................................................................................. 34

3 Article 3, troisième tiret - Hébergement des animaux ................... 39

3.1 Sites internet .......................................................................................... 39

3.1.1 Sites internet utiles ............................................................................................... 39

3.1.2 Exemples de guides d’élevage spécifiques disponibles en ligne ........................ 40

3.2 Liste des normes générales, codes de conduite ou lignes directrices: .. 40

3.3 Études de cas ........................................................................................ 41

3.3.1 Hébergement et environnement ........................................................................... 41

Étude de cas nº 9. Réussite en matière d’hébergement de tamanduas (Tamandua

tetradactyla) .................................................................................................................... 41

Étude de cas nº 10. Stimulation de la reproduction en captivité des requins Port-

Jackson (Heterodontus portusjacksoni) grâce à des modifications de leur

environnement ................................................................................................................ 43

3.3.2 Enrichissement du milieu ..................................................................................... 44

Étude de cas nº 11. Le relogement d’un unique dipneuste (poisson pulmoné) de

grande taille .................................................................................................................... 44

Étude de cas nº 12. Ateliers d’enrichissement pour promouvoir le bien-être animal

et l’éducation du public ................................................................................................... 45

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3.3.3 Relations homme-animal ..................................................................................... 47

Étude de cas nº 13. Stimulation de l’allaitement d’une mère éléphant .......................... 47

Étude de cas nº 14. Gestion des procédures vétérinaires en stimulant le

comportement coopératif des dauphins (Tursiops truncatus) ........................................ 48

3.3.4 Soins vétérinaires et programme nutritionnel ...................................................... 49

Étude de cas nº 15. Recherche nutritionnelle et vétérinaire .......................................... 49

3.4 Évaluation du bien-être des animaux d’un jardin zoologique ................. 50

3.4.1 Évaluation du bien-être animal: approche fondée sur les ressources ................. 50

3.4.2 Évaluation du bien-être animal: approche fondée sur les animaux ..................... 51

3.4.3 Indicateurs du bien-être des animaux .................................................................. 52

3.4.4 Évaluation des émotions des animaux dans les jardins zoologiques .................. 56

3.5 Conception des enclos .......................................................................... 57

3.5.1 Conception des enclos dans l’exposition (y compris les bassins et

aquariums) ...................................................................................................................... 57

3.5.2 Hébergements de nuit et installations d’hébergement non exposées ................. 57

3.5.3 Lectures complémentaires ................................................................................... 58

3.6 Enrichissement du milieu ....................................................................... 58

3.6.1 Planification de l’enrichissement .......................................................................... 59

3.6.2 Calendriers d’enrichissement et tableaux de fréquence ...................................... 61

3.6.3 Incidence de l’enrichissement du milieu............................................................... 65

3.7 Entraînement des animaux .................................................................... 65

3.8 Comment améliorer la qualité des interactions homme-animal ............. 68

3.8.1 Comment promouvoir des conditions d’élevage efficaces? ................................. 68

3.8.2 Comment promouvoir la qualité des interactions homme-animal? ...................... 68

3.9 Planification et gestion de la collection .................................................. 70

3.9.1 Gestion de la reproduction ................................................................................... 70

3.9.2 Planification de la collection ................................................................................. 71

3.9.3 Élevage à la main ................................................................................................. 71

3.9.4 Euthanasie ........................................................................................................... 72

4 Article 3, quatrième tiret - Empêcher que les animaux ne s’échappent et empêcher l’introduction d’organismes nuisibles extérieurs .......................................................................................... 73

4.1 Sites internet .......................................................................................... 73

4.2 Normes européennes relatives aux services de gestion des nuisibles .. 73

5 Article 3, cinquième tiret - Tenue de registres .............................. 74

5.1 Sites internet .......................................................................................... 74

5.2 Observations régulières des animaux et tenue de registres .................. 74

5.3 Comment créer des numéros d’enregistrement ..................................... 76

5.4 Méthodes de marquage et d’identification ............................................. 76

Annexes au chapitre 3 – Mise en œuvre et exécution ....................... 79

6 Octroi de licences et inspection ................................................... 80

6.1 Sites internet (en anglais) ...................................................................... 80

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6.2 Études de cas ........................................................................................ 80

6.2.1 Étude de cas nº 16 – Formation des inspecteurs des jardins zoologiques en

Espagne.......................................................................................................................... 80

6.2.2 Étude de cas nº 17 - Fermeture d’un jardin zoologique et relogement des

animaux (I) ...................................................................................................................... 83

6.2.3 Étude de cas nº 18 - Fermeture d’un jardin zoologique et relogement des

animaux (II) ..................................................................................................................... 84

6.3 Deux exemples de systèmes d’inspection de jardin zoologique: le

Royaume-Uni et l’Espagne .................................................................... 85

6.4 Législation sur les jardins zoologiques des États membres: exemples

de bonnes pratiques .............................................................................. 88

6.5 Ressources humaines ........................................................................... 96

6.6 Organes consultatifs ............................................................................ 101

6.6.1 Qu’est-ce qu’un organe consultatif?................................................................... 102

6.6.2 Rôle des organes consultatifs ............................................................................ 102

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E X I G E N C E S A P P L I C A B L E S A U X J A R D I N S Z O O L O G I Q U E S

Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins

zoologiques - Annexes Page | 1

Annexes au chapitre 2 – Exigences applicables aux jardins

zoologiques

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Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiques -

Annexes Page | 2

1 Article 3, premier tiret - Conservation, recherche et

formation

1.1 Sites internet

1.1.1 Liens vers des recherches dans le domaine des jardins zoologiques

Conservation des animaux

Bien-être des animaux

Applied Animal Behaviour Science

Biologie de conservation

Der Zoologische Garten (Journal de la WAZA et de VDZ)

International Zoo News

Annuaire international des jardins zoologiques

Journal japonais des jardins zoologiques et de la médecine faunique

Journal des taxons menacés

Journal de la médecine faunique et zoologique

Journal de la recherche des jardins zoologiques et aquariums

Oryx: Journal international de la conservation

Bibliothèque électronique Wildpro. Réseau d’informations sur la faune sauvage

Biologie dans les jardins zoologiques

Revue imprimée sur les jardins zoologiques (organisation éducative sur les jardins zoologiques)

1.1.2 Autres sites internet utiles

CDB

UICN

Liste rouge de l’UICN

Groupe de spécialistes de la planification pour la conservation de l’UICN

Nature et biodiversité dans l’UE

Stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2020

Zones pour la conservation des oiseaux (IBA) de BirdLife International

Base de données mondiale sur les aires protégées (WDPA)

Aires protégées de la CDB

Chapitre

1

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Document sur les bonnes pratiques en lien avec la directive européenne sur les jardins zoologiques -

Annexes Page | 3

1.2 Études de cas – Conservation, recherche et formation

1.2.1 Étude de cas nº 1 - Les petits jardins zoologiques et la conservation. Zoo de

Jerez

Étude de cas nº 1. Les petits jardins zoologiques et la conservation. Zoo de Jerez

Le zoo de Jerez est un petit établissement public situé dans le sud de l’Espagne. Il mène, seul ou en

collaboration avec d'autres entités, de nombreuses activités de conservation.

Le zoo de Jerez a participé, par exemple, au programme

de reproduction en captivité du lynx pardelle dès son

lancement (une initiative en grande partie financée par le

programme européen LIFE+) en maintenant, en dehors

des zones d’exposition, des installations surveillées à

distance dédiées à la reproduction de cet animal, en

détenant et en élevant des espèces substitutives (lynx

roux) à des fins de recherche, de promotion et de

sensibilisation au projet et, plus récemment, en

consacrant une exposition à cet animal avec des individus

ne participant plus au programme.

Le zoo mène des activités de recherche ou participe à des

projets de recherche sur les EEE et sur au moins dix

espèces indigènes.

D’autres projets de conservation sont menés au jardin

zoologique dans les domaines suivants:

- livres généalogiques européens et les programmes

européens pour les espèces menacées;

- sauvetage d’œufs de spatule blanche (en empêchant

leur destruction par les marées de vives-eaux) et

incubation ex situ; l’élevage à la main des oisillons et

leur mise en liberté en utilisant des techniques de

réintroduction (voir article dans EAZA News)

- sauvetage (en empêchant leur destruction par des

faucheuses) et incubation ex situ d’œufs de busard

cendré; l’élevage à la main des oisillons et leur mise

en liberté en utilisant des techniques de réintroduction;

- réhabilitation de hiboux grand-duc;

- restauration de la flore indigène;

- élevage en captivité de plusieurs espèces de vautours

dans le cadre de programmes européens de

réintroduction;

- élevage en captivité et réintroduction de l’ibis chauve.

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Annexes Page | 4

1.2.2 Étude de cas nº 2 - Coalitions de jardins zoologiques et collaboration autour

d’aires protégées: le Madagascar Fauna Group

Étude de cas nº 2. Coalitions de jardins zoologiques et collaboration autour d’aires protégées: le

Madagascar Fauna Group.

Le Madagascar Fauna Group a été fondé en 1987

en réponse à une demande d’aide émanant du

gouvernement malgache. Réunissant 39 jardins

zoologiques européens, américains, australiens et

africains, une coalition s’est formée dans le but de

contribuer à la conservation à Madagascar grâce à:

- une assistance technique;

- une aide à la protection des réserves et parcs

naturels;

- des recherches sur le terrain;

- des programmes d’élevage;

- une planification de la conservation;

- des actions d’éducation;

- des levées de fonds.

À titre d’exemple, le zoo de Zurich, l’un des

établissements collaborant à ce projet depuis 1992,

a ouvert la Masoala Halle, un espace d’exposition

en lien direct avec les activités menées dans le parc

national de Masaola. Créé à des fins éducatives et

pour lever des fonds, cet espace permet au zoo de

Zurich de prendre en charge le tiers des dépenses

annuelles du parc national de Masoala, de

promouvoir un écotourisme durable dans la région

et de fournir une assistance technique et du

matériel.

La campagne de l’EAZA à Madagascar (2006-

2007) a financé une partie des projets du

Madagascar Fauna Group, ainsi que certaines

autres initiatives, menant des actions de

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Annexes Page | 5

conservation dans cette zone sensible où la

diversité biologique est gravement menacée.

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Annexes Page | 6

1.2.3 Étude de cas nº 3 - Réintroduction d’espèces dans la nature: le cheval de

Przewalski

Étude de cas nº 3. Réintroduction d’espèces dans la nature: le cheval de Przewalski

Source des données: Usukhjargal Dorj (parc national d’Hustai, Mongolie)

Le cheval de Przewalski ou «takhi» est la dernière espèce de cheval sauvage au monde. Victime de la

concurrence avec l’élevage de bétail mais aussi de phénomènes climatiques extrêmes, cette espèce a

disparu à l’état sauvage dans les années 1960.

Le projet de réintroduction a été mené par la fondation

néerlandaise pour la préservation et la protection du

cheval de Przewalski et cofinancé en grande partie

par le gouvernement néerlandais dans le parc national

d’Hustai, et par le gouvernement mongol et la

fondation allemande «Christian Oswald» dans l’aire

protégée du Gobi B.

En 2003, le projet a reçu le

soutien et bénéficié des

activités de promotion de la

WAZA. Entre 1992 et

2004, 90 chevaux élevés

dans 24 établissements ont

été réintroduits dans la

nature.

Depuis, la population à

Hustai a augmenté car les

animaux réintroduits se

sont bien adaptés à l’état sauvage. Actuellement, la

principale cause de mortalité des chevaux est la

prédation par les loups; par conséquent, les menaces

induites par l’homme ayant initialement entraîné

l’extinction de l’espèce ont été surmontées et aucune

difficulté n’est née de la période d’élevage en captivité.

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Annexes Page | 7

1.2.4 Étude de cas nº 4 - Activités du jardin zoologique du Latgale (Lettonie) en

faveur de la conservation

Étude de cas nº 4. Activités du jardin zoologique du Latgale (Daugavpils, Lettonie) en faveur de la

conservation de la cistude d’Europe (Emys orbicularis), de la coronelle lisse (Coronella austriaca) et

du crapaud sonneur (Bombina bombina) à la limite septentrionale de son aire de répartition

européenne.

Auteurs: Mihails Pupins, Aija Pupina

Pour de plus amples informations, consulter l’étude de cas nº 5: activités du jardin zoologique du Latgale

(Daugavpils, Lettonie) sur les espèces exotiques envahissantes (EEE)

Le jardin zoologique du Latgale est un petit établissement municipal qui mène un programme actif de conservation de la nature et d’activités pédagogiques et scientifiques ciblant des espèces rares de la faune herpétologique européenne présentes en Lettonie. Les projets comprennent des mesures pratiques de conservation ex situ et in situ des espèces, ainsi que le développement et la mise en œuvre de mesures éducatives.

La cistude d’Europe (Emys orbicularis), le crapaud

sonneur (Bombina bombina) et la coronelle lisse

(Coronella austriaca) sont des espèces protégées en

Europe. La frontière septentrionale de l’aire de

répartition européenne de ces espèces passe par la

Lettonie. La cistude d’Europe est tellement rare en

Lettonie que bien qu’elle figure officiellement sur la

liste des animaux protégés dans le pays, elle est

indiquée dans le «livre rouge de la Lettonie» (2003)

dans la catégorie «zéro» des espèces déjà éteintes

dans le pays. Le Bombina bombina et la Coronella

austriaca sont placées dans la première catégorie:

«espèce en danger critique d'extinction». Désormais

terminé, le projet de conservation LIFE-Nature sur la

protection des habitats et des espèces dans le parc

national de Razna (LIFE04 NAT/LV/000199) a été

cofinancé par la Commission européenne. Le zoo du

Latgale était partenaire du projet et ses activités

consistaient à élever des Bombina bombina en

captivité pour ensuite en relâcher les juvéniles dans

de nouveaux étangs créés en milieu naturel. Le

projet LIFE-Nature en cours sur la sauvegarde des

reptiles et amphibiens rares en Lettonie (LIFE-

HerpetoLatvia LIFE09 NAT/LV/000239) est

également cofinancé par la Commission

européenne. Il était urgent de mettre en œuvre des

plans de conservation pour Emys orbicularis,

Bombina bombina et Coronella austriaca en

Lettonie. Les principaux problèmes qui affectaient

ces trois espèces étaient: 1) la dégradation des

habitats terrestres et aquatiques; 2) la raréfaction de

populations comptant déjà peu d’individus; 3) la

dégradation des corridors pour les contacts entre

populations; 4) la vétusté des installations du centre

d’élevage pour la détention à long terme d’un groupe

d’élevage; 5) la méconnaissance d'Emys orbicularis,

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Annexes Page | 8

de Bombina bombina et de Coronella austriaca

parmi les propriétaires terriens et la population

générale en Lettonie.

Les activités et principaux résultats du projet LIFE-HerpetoLatvia pour ces trois espèces sont: 1) une étude

préliminaire des populations presque éteintes; 2) l’élaboration de plans sur la gestion des populations du

parc naturel de Silene, du parc naturel de Ķemeri et de Demene: 3) le rétablissement des habitats; 4) la

rénovation du centre d’élevage des reptiles et amphibiens rares: 5) l’élevage de juvéniles d’Emys orbicularis

et de Bombina bombina; 6) l’amélioration des populations presque éteintes en relâchant des juvéniles

d'Emys orbicularis et de Bombina bombina dans la nature; 7) la sensibilisation du grand public en Lettonie.

Résultats chiffrés finaux des activités de conservation du projet LIFE-HerpetoLatvia au zoo du

Latgale en 2010-2013, cofinancé par le programme LIFE de la Commission européenne:

- Un groupe de 22 E. orbicularis adultes, dont l’autochthonie a été vérifiée, fait l’objet d’un élevage depuis

1985.

- Le centre d’élevage des reptiles et amphibiens rares a été rénové dans le cadre du projet LIFE-

HerpetoLatvia en 2013.

- Un plan de conservation des espèces pour la Coronella austriaca en Lettonie sera élaboré.

- Chaque année, le groupe d’élevage produit des œufs d’E. orbicularis (72 œufs en 2013); plus de

1 000 Bombina bombina ont été élevés et relâchés dans la nature en 2013, 2 000 seront relâchés en

2014, et ces actions devraient se poursuivre après la fin du projet LIFE.

- Chaque année, de jeunes tortues éclosent dans

des incubateurs (24 éclosions en 2012).

- Les jeunes tortues sont élevées quelques

années jusqu’à ce qu’elles deviennent de jeunes

adultes, en vue d’une meilleure adaptation lors

de leur réintroduction dans la nature.

- La zooculture d’E. orbicularis «de l’œuf à l’œuf»

a été lancée en Lettonie en 2012: les premiers

œufs ont été reçus de tortues écloses dans le

centre.

- Pour la première fois dans l’histoire de la

Lettonie, 42 jeunes tortues élevées au centre

seront relâchées dans la nature en 2014.

- Pour la première fois dans l’histoire de la Lettonie, les étangs et lieux de ponte d’E. orbicularis et les

habitats de Coronella austriaca sont rétablis dans le pays, deux nouveaux sites Natura 2000 pour

Bombina bombina seront mis en place et de nombreux étangs ont été créés, offrant des corridors

écologiques propices aux contacts entre les populations présentes en Lettonie et avec les populations

présentes en Biélorussie.

- Depuis le début du projet, 16 communiqués de presse ont été publiés, 17 articles sont parus sur le projet

dans des revues ou des journaux en Lettonie et aux États-Unis (Diena, Seichas, Nasha Gazeta,

Dinaburg, etc.), soit, au total, plus de 300 000 numéros (chiffre calculé à partir des informations officielles

sur le tirage de chaque journal ou magazine). Le projet a été présenté lors de 25 événements publics

devant un public total de plus de 80 000 personnes, et il a été présenté au président letton, M. Vladis

Zatlers. Il a également été présenté dans plusieurs émissions télévisées, notamment Latvijas Lepnums,

l’une des émissions les plus populaires en Lettonie, qui a été reprise par les principaux médias au niveau

national.

- Deux séminaires avec des propriétaires terriens locaux ont été organisés: 1) à Demene, le 21 décembre

2011, pour les propriétaires terriens du district de Demene, futur site Natura 2000. Ce séminaire portait

essentiellement sur la conservation de Bombina; 2) à Silene, le 30 août 2012, pour les propriétaires

terriens du parc naturel de Silene. Les discussions ont essentiellement porté sur la conservation d’Emys

orbicularis. Ces séminaires étaient nécessaires pour expliquer le rôle du programme LIFE et du projet en

faveur de la conservation des espèces cibles en Lettonie et pour parvenir à des accords avec ces

propriétaires.

- 17 autres séminaires et ateliers n’entraînant pas de dépenses supplémentaires ont été organisés pour les

propriétaires terriens et les autorités de protection de l’environnement depuis le lancement du projet

(351 participants au total).

- Un atelier international a été organisé dans le cadre du projet LIFE-HerpetoLatvia sur la recherche et la

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Annexes Page | 9

conservation de la faune herpétologique européenne et de son environnement: Bombina bombina, Emys

orbicularis et Coronella austriaca, qui s’est déroulé à Daugavpils les 8 et 9 octobre 2012. L’objectif de

l’atelier était de proposer un échange d’expériences sur différents aspects de la recherche, de la gestion

des populations et de la conservation in situ et ex situ des trois espèces du projet, dans le cadre de

rencontres avec d’autres représentants de projets LIFE. Ces ateliers gratuits sur deux jours comprenaient

des présentations, des débats, des visites des sites devant faire l’objet de travaux d’amélioration des

habitats et la visite des locaux du centre rénové. 24 présentations de 37 auteurs issus de 7 pays

(Allemagne, Pologne, Lituanie, Lettonie, Pays-Bas, Biélorussie et Estonie) ont été faites oralement ou

sous forme de poster, et 21 participants (des experts, des représentants d’autres projets LIFE, des

scientifiques et des étudiants) ont participé en personne à l’atelier.

- Au total, le projet LIFE-HerpetoLatvia a été présenté lors de 21 réunions scientifiques (4 visites financées

par le projet) en Lettonie, en Russie, en Pologne, en Biélorussie, en Italie, en Allemagne, au Luxembourg,

etc., comptabilisant 61 présentations et posters; 14 articles et 22 résumés ont été publiés.

- Une page web d’information concernant les trois espèces en Lettonie a été créé dans le cadre du projet

LIFE-HerpetoLatvia et sur le site du zoo du Latgale.

- 10 panneaux d’affichage sur les trois espèces ont été placés sur les sites du projet LIFE-HerpetoLatvia.

- Chaque année, plus de 30 000 visiteurs du zoo du Latgale reçoivent des informations sur le programme

européen LIFE et sur la conservation des trois espèces en Europe et en Lettonie.

- Trois brochures sur la sauvegarde des espèces en Lettonie et sur LIFE ont été réalisées et distribuées à

des propriétaires terriens et d’autres personnes.

- Coronella austriaca a été nommé «Animal de l’année 2012» en Lettonie.

- Le même titre est revenu en 2013 à E. orbicularis.<END EVA>

1.2.5 Étude de cas nº 5 - Activités du zoo du Latgale, en Lettonie, sur les espèces

exotiques envahissantes

Étude de cas nº 5. Activités du jardin zoologique du Latgale (Daugavpils, Lettonie) sur les espèces

exotiques envahissantes (EEE)

Auteurs: Mihails Pupins, Aija Pupina

Pour de plus amples informations, voir le point 1.2.4 - Étude de cas nº 4: activités du jardin zoologique du Latgale (Lettonie) en faveur de la conservation.

Les biologistes Mihails Pupins et Aija Pupina ont

entamé l’étude de l’Emys orbicularis en 1985 sur

une cistude femelle âgée, obtenue auprès d’un

habitant de la région. L’Emys orbicularis est un

animal très rare en Lettonie. Par conséquent, la

méthode initiale d’étude de la distribution de l’Emys

orbicularis a été d’enquêter auprès des habitants de

la région sur les tortues qu’ils avaient observées

dans la nature. En vérifiant les communications des

habitants sur les Emys orbicularis observés en

Lettonie, les biologistes ont découvert que, dans

certains cas, les habitants avaient vu des espèces

exotiques envahissantes de tortues dans le pays.

Étudiée depuis 2004, l’espèce Bombina bombina

est extrêmement rare en Lettonie et les biologistes

ont découvert que son habitat avait été envahi par

le goujon de l’amour (Perccottus glenii), qui est très

dangereux pour la tortue.

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Le goujon de l’amour ayant menacé d’extinction les

espèces Bombina bombina et Emys orbicularis en

Lettonie, le zoo du Latgale essaye, depuis 1995, de

lutter contre cette espèce exotique envahissante

(EEE). Cette activité est menée en combinant

quatre options stratégiques: une étude préliminaire,

des recherches élémentaires et appliquées, des

actions de conservation in situ et ex situ de la

nature, et des programmes d’éducation.

Première étape: étude préliminaire

Les biologistes évaluent et analysent les

informations réunies auprès des habitants de la

région lors d’enquêtes, pendant des expéditions

dans la nature, lors de réunions scientifiques et de

conférences. Les informations reçues sont

analysées pour évaluer le problème des EEE cibles

pour le territoire local et formuler des hypothèses.

Résultats

- Pour la première fois, des espèces de tortues allochtones sont observées en Lettonie.

- Pour la première fois, des EEE de Perccottus glenii sont observées dans les habitats de Bombina

bombina en Lettonie.

Deuxième étape: recherche élémentaire et appliquée

Les biologistes du zoo du Latgale ont étudié la distribution des EEE cibles en interrogeant les habitants et en

réalisant des expéditions sur le terrain; ils ont analysé certains aspects de l’écologie de l’EEE cible dans la

nature et dans des conditions expérimentales, ainsi que l’écologie des espèces cibles Bombina bombina et

Emys orbicularis, afin de mieux comprendre les menaces que représentent les EEE.

Résultats

- En 2006, la tortue de Floride (Trachemys

scripta elegans), une EEE, a été observée pour

la première fois en Lettonie et un groupe de

cinq Trachemys scripta elegans adultes y a été

recensé.

- Pour la première fois, sept espèces allochtones

et sous-espèces de tortues (Trachemys scripta

troostii, Mauremys caspica, Mauremys rivulata,

Pelodiscus sinensis, Testudo horsfieldii,

Testudo hermanni hercegovinensis, Trachemys

scripta elegans) sont recensées en Lettonie; il

s’agit essentiellement d’animaux adultes seuls.

- Pour la première fois en Lettonie, l’hivernage

réussi d’un groupe de Trachemys scripta

elegans a été enregistré dans un bassin

extérieur du zoo du Latgale; et la ponte d’œufs

par des Trachemys scripta elegans

a été constatée dans l’abri extérieur du jardin zoologique. Également pour la première fois en

Lettonie, l’hivernage réussi d’un groupe de Trachemys scripta elegans a été enregistré dans la

nature.

- La prédation directe des Emys orbicularis par des Trachemys scripta elegans a été observée au

zoo du Latgale.

- La distribution des Perccottus glenii dans les habitats de Bombina bombina et dans des zones de

captage des lacs de salmonidés en Lettonie a été étudiée et des articles ont été publiés dans des

magazines scientifiques.

-

Le projet LIFE-HerpetoLatvia a organisé un atelier international (rassemblant 8 pays), qui s’est déroulé à

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Annexes Page | 11

Daugavpils en 2012. L’objectif de l’atelier était un échange d’expériences sur différents aspects de la

recherche, de la gestion des populations et de la conservation, ainsi sur les menaces pesant sur les espèces

principales: les tortues exotiques envahissantes Perccottus glenii.

- Des informations sur les tortues exotiques envahissantes Perccottus glenii en Lettonie ont été

présentées à l’occasion de six présentations lors de six conférences scientifiques. Par ailleurs, trois

articles scientifiques et six résumés ont été publiés.

Troisième étape: développement d’une stratégie et de techniques de conservation des espèces

autochtones cibles

D’après les résultats de recherches, les biologistes du zoo du Latgale ont élaboré des principes pour lutter

contre les EEE cibles en Lettonie aux fins de la sauvegarde des espèces autochtones cibles.

Résultats

- Le plan stratégique national pour la

conservation de l’E.orbicularis en Lettonie a été

élaboré par les biologistes du zoo du Latgale en

2007 et approuvé officiellement par le ministère

de l’environnement. La principale menace (des

espèces de tortues exotiques envahissantes et

leurs parasites) a été décrite et des mesures

pour les combattre ont été recommandées.

- De la même manière, le plan stratégique

national pour la sauvegarde des Bombina

bombina a été élaboré et officiellement

approuvé en 2006. Les principales menaces

(l’espèce de tortue d’eau exotique envahissante

Perccottus glenii et les parasites exotiques

envahissants d’amphibiens exotiques) ont été

décrites et des mesures pour les combattre ont

été recommandées.

- Un plan de gestion pour la très large population de Bombina bombina, accompagné de contre-mesures

pour lutter contre le Perccottus glenii, a été conçu pour deux nouvelles zones Natura 2000 dans le cadre

du projet LIFE-HerpetoLatvia.

Quatrième étape: conservation ex situ et in situ

Les biologistes du zoo du Latgale ont capturé des tortues exotiques envahissantes et en ont reçu d’autres

capturées par des habitants ou directement de leurs propriétaires. L’activité a été menée dans le cadre d’une

excellente et vaste coopération avec des habitants de Lettonie. Le zoo du Latgale a également créé un abri

pour les tortues exotiques, abandonnées par leurs propriétaires ou capturées dans la nature.

Résultats

- Au total, 24 tortues d’eau et terrestres (et leurs parasites) ont pu être retirées de l’état sauvage en

Lettonie.

- Au total, 54 tortues d’eau et terrestres ont été reçues de propriétaires, d’autres jardins zoologiques et de

l’agence pour la sauvegarde de la nature.

- D’autres animaux seuls issus d’espèces exotiques (et leurs parasites) ont été retirés de l’état sauvage

(des Pygocentrus naterreri – extraits à la pêche à la ligne –, un lézard exotique, des espèces

d’araignées).

- Un abri pour les tortues d’eau et terrestres a été créé au zoo du Latgale (bassin extérieur et terrariums

intérieur).

- De nouveaux propriétaires ont été trouvés pour les tortues exotiques.

- 32 tortues d’eau et terrestres ont été gardées dans l’abri en 2013.

- Plus de 2 000 Perccottus glenii ont été extraits en 2008 des habitats de Bombina bombina dans des

zones du réseau Natura 2000, la réserve naturelle d’Ilgas et le parc naturel de Silene.

- 30 nouveaux étangs destinés à Bombina bombina, sans contact avec des bassins envahis par le

Perccottus glenii, ont été créés dans le parc naturel de Silene (le projet LIFE-HerpetoLatvia est

cofinancé par le programme LIFE de l’Union européenne) et à d’autres endroits.

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Cinquième étape: éducation

Les biologistes du zoo du Latgale évoquent avec les habitants le danger que les espèces cibles et d’autres

espèces exotiques peuvent présenter pour la nature en Lettonie. Le zoo du Latgale dispose de spécialistes

pour le travail pédagogique.

Résultats

- Chaque année, environ 70 répondants sont consultés par téléphone sur les EEE et la possession de

tortues exotiques.

- Chaque année, plus de 30 étudiants en biologie sont formés aux EEE cibles lors de visites au zoo du

Latgale.

- Un guide pratique sur les tortues exotiques trouvées dans la nature en Lettonie a été préparé et publié en

2012 en tant qu’outil d’apprentissage, également consultable librement au format PDF.

- Chaque année, les Lettons, et plus particulièrement les enfants, les étudiants, les spécialistes et les

propriétaires terriens, sont formés aux espèces de tortues exotiques envahissantes et à d’autres espèces

en Lettonie: en 2010-2013, 25 événements publics ont été organisés, réunissant plus de

22 000 participants.

- Des informations concernant les dangers des tortues exotiques envahissantes et du Perccottus glenii en

Lettonie ont été publiées sur le site internet du zoo du Latgale (www.latgaleszoo.biology.lv).

- Au zoo du Latgale, l’abri expose quatre panneaux sur les tortues exotiques exhortant leurs propriétaires à

ne pas les libérer dans la nature, mais à les rapporter au zoo.

- Depuis le lancement de LIFE-HerpetoLatvia, le projet ainsi que des informations sur les tortues exotiques

envahissantes Perccottus glenii ont été présentés lors de 25 événements publics devant un public de

plus de 80 000 personnes au total, dont le président letton Valdis Zatlers.

- Chaque année, plus de 30 000 visiteurs du zoo du Latgale reçoivent des informations sur les tortues

exotiques envahissantes Perccottus glenii en Lettonie.

- Les brochures suivantes ont été produites en 2007 et distribuées en libre accès au format PDF, avant

d’être été mises à jour en 2012:

sur la sauvegarde de E.orbicularis en Lettonie, lorsque la présence de tortues exotiques

envahissantes a été signalée dans le pays;

sur la sauvegarde de Bombina bombina en Lettonie, lorsque la présence de Perccottus glenii a été

signalée dans le pays.

1.2.6 Étude de cas nº 6 - Sauvetage et réhabilitation d’animaux aux fins de leur

sauvegarde

Étude de cas nº 6. Sauvetage et réhabilitation d’animaux aux fins de leur sauvegarde

Auteur: Simonyi Gábor (fédération hongroise des jardins zoologiques; zoo de Budapest, Hongrie)

Les animaux protégés souffrent souvent de blessures graves dans la nature ou peuvent être blessés par des

activités humaines, notamment en cas de persécutions ou de conflits, d’empoisonnement, d’incident sur des

routes publiques, etc. Les jardins zoologiques sont également souvent priés par les autorités d’accueillir des

animaux confisqués relevant des catégories de la CITES. S’agissant du travail de sauvetage de ces

animaux, les jardins zoologiques comptent parmi les établissements les plus compétents. Les jardins

zoologiques doivent être prêts à aider et à dispenser des soins vétérinaires adaptés aux animaux. Les

opérations de sauvetage des jardins zoologiques sont importantes pour la conservation de la nature et sont

souvent mises en œuvre en collaboration avec les autorités compétentes en la matière et d’autres

organisations œuvrant en faveur de la conservation et du bien-être animal.

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Annexes Page | 13

Le personnel du jardin zoologique, et plus

particulièrement les vétérinaires, les zoologues et les

gardiens, possèdent les connaissances et

l’expérience nécessaires dans la réception, le

traitement, la réhabilitation et la réintroduction

d’animaux d’un grand nombre de taxons sauvages.

En Hongrie, chaque année, le public apporte des

milliers de spécimens d’espèces protégées dans les

jardins zoologiques. Il s’agit la plupart du temps

d’espèces communes comme des hérissons, des

merles noirs, des cigognes blanches, des mésanges

charbonnières, des espèces de chauve-souris et,

occasionnellement, des espèces très rares

strictement protégées. Leur réintroduction dans la

nature contribue à maintenir la santé des

écosystèmes. De plus, sauver des spécimens

d’animaux blessés ou orphelins est extrêmement

important pour la sensibilisation du public à la

conservation.

.

D’un autre côté, le sauvetage de spécimens

d’espèces emblématiques rares peut revêtir une

grande importance pour le maintien en bonne santé

des populations de l’espèce concernée. Par

exemple, l’aigle impérial (Aquila heliaca) est une

espèce menacée dans le monde entier et sa

population mondiale ne totalise que quelques milliers

de couples nicheurs. La Hongrie en abrite la plus

forte population (environ 117 couples nicheurs) de

l’Union européenne, soit environ 60 % de la

population totale présente dans l’Union. Au cours

des dix dernières années, le zoo de Budapest a reçu

17 spécimens d’aigle impérial et 9 spécimens de

pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla), qui

avaient été empoisonnés ou blessés par des tirs de

chasse. Les animaux relâchés ont été surveillés et

détectés à maintes reprises après leur mise en

liberté et ils font désormais de nouveau partie de la

population nichante.

Le zoo de Budapest a sauvé environ 1 700 spécimens en 2012 (essentiellement des oiseaux et des petits mammifères). En Europe (en particulier en Europe centrale et orientale), il est fréquent que les jardins zoologiques servent également de refuges pour les espèces sauvages protégées.

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Annexes Page | 14

1.3 Formation professionnelle dans les jardins zoologiques

1.3.1 Possibilités de formation et d’enseignement formels dans les jardins

zoologiques

La participation d’un jardin zoologique à des programmes de formation sur les compétences de

conservation pertinentes, conformément à l’article 3, premier tiret, de la directive sur les jardins zoologiques,

peut consister à assurer des formations, à recevoir des formations, ou les deux. En tout état de cause, les

jardins zoologiques devraient être prêts à proposer à leurs employés un plan de formation correspondant à

leurs besoins. Idéalement, le personnel du jardin zoologique recevra une formation continue et actualisée.

Les informations suivantes sont présentées à titre d’exemple:

Diplôme de gestion des animaux des jardins zoologiques et aquariums (DMZAA)

FdSc, cours intégré sur la sauvegarde de la vie sauvage, Bristol

BSc Hons Zoo Biology (licence de sciences avec spécialisation en biologie dans les jardins zoologiques),

School of Animal, Rural and Environmental Sciences, université de Nottingham Trent,

http://www.ntu.ac.uk/ares/

MSc International Animal Welfare Science Ethics and Law (master international en sciences, éthique et droit

du bien-être animal) (en ligne), université d’Édimbourg,

https://www.ed.ac.uk/vet/studying/postgraduate/taught-programmes/animal-welfare

MSc Applied Animal Behaviour and Welfare (master en sciences appliquées sur le bien-être et le

comportement animal), université d’Édimbourg, https://www.ed.ac.uk/vet/studying/postgraduate/taught-

programmes/applied-animal-behaviour-welfare

MVetSci Conservation medicine (diplôme de médecine vétérinaire spécialisé dans la conservation) (en

ligne), université d’Édimbourg, https://www.ed.ac.uk/vet/studying/postgraduate/taught-

programmes/conservation-medicine

MSc Zoo Conservation Biology (master de sciences avec spécialisation dans la biologie de conservation

dans les jardins zoologiques), université de Plymouth,

https://www.plymouth.ac.uk/courses/postgraduate/msc-zoo-conservation-biology

Gestion de la faune sauvage/d’un jardin zoologique, https://www.hvhl.nl/

Formation au métier de gardien de zoo, Groenhorst college Barneveld, https://www.aeresmbo.nl/onze-

scholen/barneveld

Formation postuniversitaire «Comportamento e Bem-Estar Animal», institut universitaire ISPA, Lisbonne

https://www.veterinaria-atual.pt/na-clinica/ispa-abre-nova-edicao-pos-graduacao-comportamento-bem-estar-

animal/

1.3.2 Formations professionnelles et conférences

Événements de l’EAZA, http://www.eaza.net/events/events-calendar/

EAZA Academy, http://www.eaza.net/academy/

Formation à la conservation Durrell, http://www.durrell.org/training/

Événements de la BIAZA, https://biaza.org.uk/events

Séminaire de formation animale, Chessington World of Adventures Resort

Association internationale des éducateurs de zoo, http://izea.net/education/lesson-plans-2/

Formation sur les animaux, zoo de Twycross, https://biaza.org.uk/events/detail/international-animal-training-

conference

Zoological Society of London, http://www.zsl.org/education/careers-and-courses/

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Annexes Page | 15

Comité d’experts sur les jardins zoologiques de la DEFRA, guide,

https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/69611/pb13815-zoos-expert-

committee-handbook1.pdf

The Shape of Enrichment, http://www.enrichment.org/

Animal Concepts, http://www.animalconcepts.eu/

Formation Animal Welfare, http://www.aware-welfare.eu/aware/45674/7/0/60

Association européenne des vétérinaires de la faune sauvage et en captivité, https://eazwv.site-

ym.com/page/capacity_building

Société zoologique vétérinaire britannique, http://www.bvzs.org/

Association européenne sur les maladies de la faune sauvage, http://www.ewda.org/

Inspections des jardins zoologiques par la DEFRA, https://www.gov.uk/government/publications/zoo-

inspections

Cours d’été à Stichting AAP http://www.aap.nl/english/news/news/aap-summer-course-2013-husbandry-of-

rescued-primates.html

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1.4 Facteurs d’extinction

Compilé par Vanessa Herranz Muñoz. Graphiques internes tirés de l’Évaluation des écosystèmes pour le

millénaire.

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Annexes Page | 17

1.5 Durabilité des opérations des jardins zoologiques

Voici des exemples sur la manière d’améliorer la durabilité des opérations:

- améliorer l’efficacité de la consommation d’énergie et investir dans des technologies renouvelables

comme des panneaux solaires ou des générateurs d’énergie dérivée de la biomasse pour réduire la

consommation externe;

- appliquer une politique respectueuse de l’environnement pour l’approvisionnement, tenant compte des

origines et de l’impact de tous les matériaux et de tous les éléments utilisés;

- améliorer la gestion des déchets et promouvoir le recyclage dans le cadre des opérations du zoo et le

recyclage par les visiteurs;

- appliquer un système de gestion de l’eau et de réutilisation de l’eau grise;

- mettre en œuvre des normes respectueuses de l’environnement reconnues telles que la norme ISO

14001 et le système de management environnemental et d’audit de l’UE (EMAS).

Il existe également des normes spécifiques pour la durabilité dans les parcs animaliers, comme le certificat

«Biosphere Parks Animal Embassy» élaboré par le Loro Parque (en Espagne) et l’Institut du tourisme

responsable (en association avec l’UNESCO) afin d’accréditer la durabilité et les bonnes pratiques en

matière de gestion dans les jardins zoologiques.

Le site internet de l’EAZA fournit d’autres exemples sur la durabilité dans les jardins zoologiques.

Le développement durable est réglementé par d’autres législations européennes et nationales. La rubrique

sur la viabilité environnementale de WAZA, des documents de l’EAZA et le document «How to become a

more sustainable zoo BIAZA Guidelines» (Comment devenir un jardin zoologique plus durable – Lignes

directrices de BIAZA) proposent des informations détaillées ainsi que des recommandations à cet égard. La

Fondation Arcus a également publié un document en libre accès intitulé Building Sustainable Sanctuaries

(Construire des refuges durables), qui peut s’avérer utile pour les jardins zoologiques prenant en compte la

durabilité lorsqu’ils construisent de nouveaux enclos.

Exemple: Zoo de Paignton (Royaume-Uni)

Le zoo le plus vert. Le parc environnemental du zoo de Paignton fait tout pour se montrer digne de son nom.

Nous essayons de montrer l’exemple à nos visiteurs et nous mettons à l’épreuve des idées susceptibles

d’aider notre planète. Il peut s’agir de panneaux solaires et de compostage, d’échanges éthiques, ou bien

d’éviter autant que possible d’utiliser de l’huile de palme (dont les plantations détruisent l’habitat des orang-

outans en Asie du Sud-Est).

Parmi certaines idées plus inhabituelles, l’établissement a recours à la lutte biologique contre les parasites

dans des serres fermées aux visiteurs, à un système de filtration des eaux au moyen de roselières et à un

chauffage par la biomasse dans le marécage des crocodiles. Le bâtiment situé à l’entrée de l’établissement

est couvert d’un toit végétal.

Nous disposons d’un système de gestion de l’environnement et d’une accréditation internationale ISO14001

pour la gestion environnementale. En 2008, le zoo de Paignton a été nommé Meilleure entreprise du

secteur du tourisme durable et s’est vu décerner le titre de Meilleure entreprise durable par la Devon

Environmental Business Initiative (DEBI). Il a également été récompensé par le plan commercial Green

Tourism.

L’initiative majeure de l’établissement ces dernières années est Verti Crop. VertiCrop a été le premier

système public de culture verticale à haute densité au monde. Ce prototype opérationnel a démontré

comment ce type de technologie pouvait contribuer à résoudre les problèmes de production alimentaire

dans le monde. VertiCrop associe de faibles kilomètres alimentaires à une production à forte densité et à

l’utilisation réduite de ressources telles que la terre et l’eau, ce qui signifie que nous pouvons produire des

aromates et des légumes à feuilles frais et savoureux pour nos animaux, dans l’enceinte même du zoo!

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Annexes Page | 18

1.6 Exemples de déclarations de mission

1.6.1 Zoological Society of London

Vision de la ZSL: un monde où les animaux sont estimés et où leur conservation est assurée.

Mission de la ZSL: promouvoir et assurer la conservation des animaux et de leurs habitats dans le monde.

Objectifs stratégiques de la ZSL:

- Objectif stratégique nº 1: entreprendre et promouvoir des recherches pertinentes et de qualité sur la

conservation et la zoologie, pour nous aider à atteindre nos objectifs de conservation et à façonner et

influencer la politique de conservation.

- Objectif stratégique nº 2: encourager et motiver toutes nos parties prenantes pour qu’elles appuient la

conservation et œuvrent en sa faveur.

- Objectif stratégique nº 3: mettre en œuvre et assurer la réussite de programmes de conservation in

situ et ex situ efficaces et appropriés pour les habitats et espèces prioritaires.

- Objectif stratégique nº 4: diriger et donner vie à des jardins zoologiques exemplaires afin de faire

avancer la mission de la ZSL.

- Objectif stratégique nº 5: corroborer la mission de la ZSL en optimisant les possibilités de générer des

fonds.

1.6.2 Zoo de Copenhague

Mission du jardin zoologique

Le zoo doit:

- au moyen d’expositions modernes et d’espèces animales caractéristiques adaptées aux conditions

locales, fonctionner comme une institution culturelle dans les domaines suivants:

culture;

information/éducation;

science;

- accroître l’intérêt pour la nature et ses différents aspects ainsi que leur compréhension au moyen

d’expériences fondées sur des activités d’éducation et des présentations pertinentes, divertissantes et

stimulantes;

- participer activement aux efforts internationaux pour préserver les espèces animales et leurs habitats et

contribuer ainsi à la conservation de la diversité biologique;

- toutes ces activités doivent être fondées sur la science.

Vision du jardin zoologique

Dans les cinq prochaines années, le jardin zoologique sera:

- l’institution culturelle majeure du Danemark dans le domaine de la communication, de l’éducation et de la

présentation de façon innovante, y compris des aspects environnementaux et de durabilité;

- connu et respecté pour ses normes rigoureuses et sa qualité en matière de détention d’animaux et les

normes de leurs enclos, mais aussi comme attraction au sein de laquelle l’architecture et le design

offrent une valeur ajoutée et renforcent la qualité de l’expérience;

- connu et respecté en tant que centre d’information chef de file du Danemark en ce qui concerne les

animaux exotiques et la conservation de leurs habitats naturels;

- connu et respecté en tant qu’organisation active de protection de la nature ayant une vision et un réseau

de niveau international;

- une entreprise aux normes éthiques élevées;

- une entreprise tournée vers les visiteurs;

- parmi les entreprises comptant les employés les plus motivés, les plus qualifiés et les mieux formés du

secteur des jardins zoologiques et des aquariums en Europe;

- une entreprise disposant d’une base économique permettant au zoo de s’acquitter de sa mission.

1.6.3 La mission du zoo de Riga

Informer la société et l’éduquer sur la diversité du monde naturel.

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Annexes Page | 19

Participer à la recherche et à la sauvegarde des différentes espèces d’animaux en Lettonie et dans le

monde entier.

Promouvoir la conservation de la faune sauvage et des habitats.

Aider les visiteurs à comprendre la nature qui nous entoure et le rôle qu’ils peuvent jouer pour sa

conservation.

1.6.4 La mission et les objectifs du zoo de Wroclaw:

Le zoo de Wroclaw a pour mission de préserver la diversité biologique afin de contribuer au meilleur

développement possible des générations futures.

Étant responsables d’animaux ambassadeurs dans le monde humain, nous sommes engagés en faveur de

la conservation de la nature, de la reproduction ex situ d’espèces menacées au moyen de recherches

scientifiques favorisant les solutions pro-écologiques jusqu’à la protection et la réintroduction in situ

d’espèces dans leur environnement naturel.

Nous avons mis l’accent sur l’éducation car seule une sensibilisation totale de la société peut donner lieu à

des actions conscientes pour la préservation d’espèces menacées. Nous veillons à offrir à nos animaux des

conditions comparables à leur habitat naturel. Ces aspirations se reflètent dans les changements constants

apportés à l’infrastructure du zoo ainsi que dans la modernisation des enclos des animaux.

Les objectifs institutionnels définissent la façon dont le jardin zoologique entend remplir sa mission, au

moyen d’objectifs ou de stratégies spécifiques qui peuvent être déterminés en répondant à des questions

telles que les suivantes:

- Quel est le principal objectif de conservation du jardin zoologique? Par exemple: espèces ou

habitats indigènes, groupes taxonomiques, régions ou écosystèmes spécifiques, recherche sur la

conservation, éducation ou formation, conservation in situ, élevage en captivité, réintroduction, etc.

- Quels sont les programmes à long terme ou les programmes les plus importants en faveur

desquels le jardin zoologique s’est engagé? Par exemple: programme d’élevage en captivité,

initiatives européennes, projets nationaux, collaborations avec des institutions académiques ou de

conservation, etc.

- Quelle est l’approche du jardin zoologique en ce qui concerne la promotion de l’éducation et de

la sensibilisation du public? Par exemple: proposer des expositions stimulantes ou interactives, créer

des liens émotionnels, se transformer en un centre de connaissances biologiques dans ses zones

d’influence, faire activement participer le public à des initiatives de conservation, diriger les projets de

conservation des collectivités locales, etc. (voir l’article 3, deuxième tiret).

- D’autres objectifs reflétant, par exemple, l’approche consistant à assurer des normes élevées en

matière d’hébergement des animaux, un engagement en faveur du développement durable, la

participation dans d’autres domaines de la conservation tels que l’influence des politiques, la création de

réserves, etc.

Note de l’auteur: ces déclarations de mission ont été retranscrites directement de leurs sources, sans

qu’aucune correction ou modification n’ait été apportée.

1.7 Choisir les priorités de conservation et planifier la conservation

Le choix des priorités de conservation, dans lesquelles il conviendra d’investir des capitaux et de l’énergie,

est une question essentielle dans le domaine de la conservation. Dans la conservation sur le terrain, les

priorités sont souvent catégorisées par domaine ou par espèces. Les approches par domaine proposent

généralement des domaines spécifiques pour différentes actions, fondés sur différentes caractéristiques,

notamment:

- éviter les extinctions d’espèces. Par exemple, Alliance for Zero Extinction (AZE) rassemble plusieurs

dizaines d’organisations non gouvernementales qui luttent pour sauvegarder des sites réunissant la

quasi-totalité de la population d’une espèce en danger ou en voie de disparition. En effet, la perte de ces

sites entraînerait l’extinction de l’espèce en question;

- la richesse des espèces dans leur ensemble. Employé pour la première fois en 1988, le concept de

«point chaud pour la biodiversité» est utilisé depuis pour délimiter les parties du monde qui sont

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exceptionnellement riches en biodiversité. Cette richesse est généralement décrite en fonction du

nombre et de la diversité des espèces. Trente-quatre «points chauds» ont été définis à ce jour;

- nombre d’espèces endémiques. La définition de zones d’endémisme de l’avifaune, au début des années

1990, a été l’un des premiers programmes de fixation de priorités ayant cherché à définir des zones de la

planète où mener des actions de conservation ciblées. Des zones importantes pour la conservation des

oiseaux ont ensuite été définies à une plus petite échelle afin que des sites spécifiques puissent être

désignés pour appuyer la conservation.

Représentativité. Un dernier exemple de priorités fixées d’un point de vue géographique plutôt que

taxinomique est la sélection fondée sur les écorégions. Ce type de sélection cherche à préserver les

exemples les plus remarquables de chacun des principaux types d’habitats, et pas seulement ceux qui

contiennent des espèces ayant des caractéristiques particulières (comme les espèces hautement

menacées et/ou localisées). Chacune de ces approches géographiques reflète une vision particulière de ce

que devrait être la cible de l’action de conservation. Certaines sont ambitieuses et cherchent à garantir que

la diversité biologique que nous observons aujourd’hui perdure, tandis que d’autres cherchent à promouvoir

des actions dans les cas les plus urgents, afin d’éviter de nouvelles extinctions.

La même approche est valable lorsque des espèces prioritaires sont déterminées. Tout d’abord, il est

important de déterminer quels types d’espèces devraient être la cible des programmes de conservation.

Pour certains programmes, le choix se porte sur un groupe taxinomique particulier et de nombreuses

organisations se consacrent à des groupes spécifiques de mammifères, plantes ou invertébrés, par

exemple. Même si l’approche d’Alliance for Zero Extinction mentionnée précédemment cible des sites

particuliers en vue d’une action, ces sites sont choisis parce que ce sont les endroits les plus importants sur

Terre pour certaines des espèces les plus menacées: les préserver contribuera grandement à empêcher

l’extinction des espèces qui sont particulièrement prêtes de s’éteindre. Un troisième exemple d’approche de

conservation fondée sur les espèces consiste à cibler les actions et l’attention vers le spectre le plus large

possible de diversité évolutionnaire, qui est également menacée. Ces espèces sont connues comme étant

distinctes sur le plan de l’évolution et mondialement menacées.

L’approche sélectionnée reflète les intérêts particuliers des personnes à l’origine du programme de

conservation. Néanmoins, ce choix comporte également une composante pratique: déterminer grâce à une

analyse attentive ce qui est faisable du point de vue des actions requises pour répondre aux menaces et du

point de vue des ressources (financières et humaines) disponibles. Pour les jardins zoologiques, il existe de

nombreuses options possibles, lesquelles dépendent de la mesure selon laquelle un jardin zoologique

souhaite: travailler en partenariat ou seul; exécuter ses propres programmes ou soutenir les projets d’autres

organisations; et adopter une approche fondée sur les espèces ou contribuer plus largement à l’habitat ou à

d’autres objectifs de conservation.

Les organisations souhaitent dépenser leur argent le plus judicieusement possible. Pour atteindre cet

objectif, la rentabilité des projets a été récemment analysée au Possingham Lab (université du Queensland,

en Australie). Ce laboratoire a mis au point un protocole de hiérarchisation des projets, qui est appliqué dans

le cadre de la planification de la conservation en Nouvelle-Zélande. Il n’est pas encore clair à quelle échelle

ce protocole peut être appliqué.

Planification de la conservation. Certains des aspects à prendre en compte lors de la planification d’un

programme de conservation et les éléments nécessaires pour qu’un tel programme soit fructueux ont été

étudiés par le Cambridge Conservation Forum (CCF) et le Partenariat pour les mesures de conservation

(CMP). Ces organes ont adopté différentes approches, mais ils encouragent à réfléchir au rôle de la

recherche, de la gestion et à d’autres facteurs influant sur l’efficacité de la conservation (CCF: voir figure 1)

et ils indiquent précisément ce qu’il convient de prendre en compte lors de la planification d’un projet pour

que ce dernier ait toutes les chances de réussir (CMP: voir figure 2).

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Figure 1. Mesure de la réussite de la conservation (adapté du CCF, 2008)

Figure 2. Normes ouvertes du cycle de gestion (adapté des Normes ouvertes pour la pratique de la

conservation, Partenariat pour les mesures de conservation, 2013)

Le sous-comité responsable de la planification de la conservation des espèces de l’UICN promeut une

planification attentive des espèces, en accord avec les lignes directrices de la CSE (UICN/CSE 2008). Il

cherche à produire les stratégies qui ont été élaborées en partenariat avec tous les acteurs préoccupés ou

intéressés par une espèce ou un groupe d’espèces. Ces acteurs peuvent être des représentants du

gouvernement, des chasseurs, des collectivités locales, des chercheurs ou des groupes de protection de la

faune. La première étape consiste à produire un rapport faisant état de la situation, lequel est discuté,

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modifié au besoin et validé. Ensuite, les participants (ou parties prenantes) élaborent une vision à long terme

pour les espèces (ou un groupe d’espèces) à partir de laquelle des cibles, objectifs et actions peuvent être

tirés. De façon générale, le processus de planification permet un examen détaillé des étapes pratiques à

suivre pour atteindre les objectifs à long terme et réaliser la vision.

Les jardins zoologiques attachent souvent de l’importance à la conception de programmes qui font intervenir

d’une manière ou d’une autre leurs collections d’animaux en captivité. Ces interventions peuvent être

directes, en faisant participer certains animaux à des programmes de reproduction, ou indirectes, en leur

donnant un rôle d’ambassadeur ou en les utilisant à des fins éducatives. La Commission de sauvegarde des

espèces de l’UICN élabore actuellement de nouvelles lignes directrices sur la gestion ex situ des

populations. Ce projet de lignes directrices20 propose un processus en cinq étapes pour déterminer si une

population captive est utile et, dans l’affirmative, la forme de participation qu’il conviendrait de lui attribuer.

Ces étapes sont les suivantes:

Figure 3. Composantes de la stratégie de conservation des espèces de l’UICN/CSE (adaptées de

l’UICN/CSE 2008)

Processus décisionnel en cinq étapes pour décider si une gestion ex situ constitue un outil de conservation

adapté:

- ÉTAPE 1: Compiler un rapport faisant état de la situation des espèces et comprenant une analyse des

menaces.

- ÉTAPE 2: Définir le ou les rôles que la gestion ex situ peut jouer dans la conservation globale des

espèces.

20 Ces lignes directrices devraient être disponibles en 2014. Dans l’intervalle, de plus amples informations sont consultables dans la publication de Traylor-Holzer et al. (2013).

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Annexes Page | 23

- ÉTAPE 3: Déterminer les caractéristiques et dimensions de la population ex situ qui sont nécessaires

pour assumer les rôles de conservation déterminés.

- ÉTAPE 4: Définir les ressources et l’expertise requises pour que le programme de gestion ex situ

assume son rôle et évalue la faisabilité et les risques.

- ÉTAPE 5: Prendre une décision avisée (c’est-à-dire qui utilise les informations réunies ci-dessus) et

transparente (c’est-à-dire qui démontre comment et pourquoi la décision a été prise).

Il est également impératif que les jardins zoologiques choisissent soigneusement les programmes de

conservation ex situ auxquels ils souhaitent participer. Le groupe de spécialistes de la planification pour la

conservation de l’UICN «encourage les contributions de la communauté des spécialistes de la reproduction

pour la conservation en faveur de la conservation des espèces» en réalisant, notamment, des analyses de

la population (c’est-à-dire des analyses de viabilité des populations [AVP] et des analyses de viabilité des

populations et habitats [AVPH]) au moyen de logiciels spécialisés tels que Vortex. Ces analyses sont suivies

de l’élaboration de plans et de recommandations pour la conservation des espèces créant un lien entre les

populations sauvages et en captivité. Le CBSG entreprend également des processus d’évaluation et des

plans de gestion pour la conservation (CAMP) destinés à hiérarchiser la recherche et les actions de gestion,

selon ce que requièrent les différentes espèces.

Source: Traylor-Holzer, K, Leus, K et McGowan, PJK (2013) Integrating Assessment of Ex Situ

Management Options into Species Conservation Planning. Magazine WAZA nº 14: 6-9.

Compilé par l’auteur, en collaboration avec: Philip McGowan (groupe de travail sur la planification

stratégique de la conservation des espèces de la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN)

1.8 Planification stratégique d’un jardin zoologique

En fonction de l’établissement, la documentation d’un jardin zoologique relative à la planification stratégique

peut contenir les informations suivantes, qui peuvent être pertinentes pour la mise en œuvre de la directive

sur les jardins zoologiques:

- objectifs de l’établissement;

- plan de collection institutionnel (PCI);

- plan de reproduction;

- plan de conservation;

- plan de recherche;

- plan de formation du personnel;

- plan éducatif;

- plan de soins vétérinaires;

- plan nutritionnel;

- plan d’enrichissement du milieu/de bien-être;

- plan de sûreté environnementale (dispositions concernant les EEE);

- plans d’intervention en cas d’urgence/d’hygiène et sécurité;

- système de tenue de registres;

- plan de liquidation;

- plan de durabilité environnementale/certifications;

- plan de viabilité économique.

Un exemple de document de planification d’un jardin zoologique est le plan stratégique du zoo de Bristol.

Le plan de collection institutionnel, ou PCI, est un outil permettant de garder la maîtrise sur toutes les

espèces de la collection et sur leur rôle dans la conservation, de créer des liens avec les programmes, de

décider de plans d’acquisition ou de suppression de spécimens et d’autres informations pertinentes. L’une

des fonctions les plus importantes du plan de collection institutionnel est d’attribuer un rôle de conservation à

chaque espèce de la collection.

Pour les établissements membres de l’EAZA, le plan de collection régional (RCP) apporte des conseils sur

les rôles à assumer et les actions à mener pour les espèces prioritaires à l’échelon régional. Ce plan est

également pris en compte lors de la conception du plan de collection institutionnel. L’EAZA a défini plusieurs

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catégories de PCR ou rôles pouvant être attribués aux espèces. La figure 4 ci-dessous présente un

exemple de ce à quoi un plan de collection institutionnel peut ressembler et détaille les informations qu’il

peut contenir.

La méthode utilisée pour désigner et définir le rôle des espèces dans la conservation a fait l’objet d’un long

travail au sein de l’EAZA et chez certains de ses membres. Ainsi, par exemple, le zoo de Chester et la ZSL

emploient un système de catégorisation adapté du zoo de Riga, qui examine les rôles au regard de trois

fonctions: la conservation, l’éducation et la recherche. Le service de planification de la collection du zoo de

Chester fournit de plus amples informations sur les rôles joués par les espèces de la collection en faveur de

la conservation.

L’acquisition de nouvelles espèces pour la collection doit être dûment justifiée, respecter le plan de collection institutionnel et remplir les objectifs de conservation du jardin zoologique. Les groupes consultatifs de taxon (TAG) de l’EAZA et l’initiative Amphibian Ark ont élaboré un questionnaire fondé sur un arbre décisionnel, modifié ensuite par le zoo de Chester, qui est utilisé à cette fin (voir le document relatif à la planification et à la justification de la collection). L’acquisition et le retrait d’espèces de la collection d’un jardin zoologique sont parfois une affaire délicate. La politique sur les transactions d’animaux de la BIAZA comporte une série de recommandations qu’il peut s’avérer utile d’intégrer dans les politiques d’acquisition et de retrait d’un jardin zoologique.

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Figure 4. Tableau des catégories d’un plan de collection institutionnel. Adapté de la Zoological Society of London (ZSL).

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1.9 Liste des associations et organisations de jardins zoologiques

nationaux et européens21

Annexe 1.9: Associations et organisations nationales et européennes de jardins zoologiques

Autriche Association des zoos autrichiens. Österreichische Zoo Organisation (OZO)

http://www.ozo.at/

République tchèque Union des jardins zoologiques tchèques et slovaques (UCSZOO)

http://www.zoo.cz

Danemark Association des zoos et aquariums danois (DAZA)

http://www.daza.dk

France Association française des parcs zoologiques (AFdPZ)

http://www.afdpz.org

Union des conservateurs d’aquariums (UCA)

http://aquariumsdefrance.fr/

Association francophone des soigneurs animaliers (AFSA)

http://www.afsanimalier.org/

Allemagne Société de zoologie pour la conservation des espèces et populations (ZGAP)

https://www.zgap.org/index.php/en/

Stiftung Artenschutz http://www.stiftung-artenschutz.de

Berufsverband der Zootierpfleger - BdZ

http://www.zootierpflege.de

Institut de Leibniz sur les zoos et la recherche sur la vie sauvage (IZW)

http://www.izw-berlin.de

Verband Deutschsprachiger Zoopädagogen e.V. (VZP)

http://www.vzp.de

Association allemande des gardiens de zoo. Berufsverband der Zootierpfleger e.V. -BdZ

http://www.zootierpflege.de/

Association allemande des réserves naturelles. Deutscher-Wildgehege-Verband e. V. DWV

http://www.wildgehege-verband.de

Association germanophone des directeurs de zoo. Verband Deutscher Zoodirektoren (VDZ)

http://www.zoodirektoren.de/

Deutsche Tierparkgesellschaft (DTG)

http://www.deutsche-tierparkgesellschaft.de/

Société de zoologie de Francfort (ZGF)

http://www.zgf.de/?id=14&language=en

Italie Unione Italiana Zoo ed Acquari (UIZA)

http://www.uiza.org

Pays-Bas Fédération des zoos néerlandais (NVD)

http://www.nvdzoos.nl

21 Remarque: cette liste n’est pas exhaustive.

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Alertis http://www.alertis.nl

Stichting ’De Harpij’ http://www.deharpij.nl

Roumanie Fédération des zoos et aquariums de Roumanie (RZAF)

http://www.federatiazoo.ro/

Espagne Association ibérique des zoos et aquariums (AIZA)

http://www.aiza.org.es

Association ibérique des gardiens d’animaux sauvages (AICAS)

http://www.aicas.org/

Suède Association suédoise des parcs zoologiques et aquariums (SAZA)

http://svenska-djurparksforeningen.nu/

Royaume-Uni Association britannique et irlandaise des zoos et aquariums (BIAZA)

http://www.biaza.org.uk

Association britannique et irlandaise des gardiens d’animaux sauvages (ABWAK)

http://www.abwak.org/

Société zoologique vétérinaire britannique (BVZS)

http://www.bvzs.org/

Société royale de zoologie d’Écosse (RZSS)

http://www.rzss.org.uk/

UE Association européenne des zoos et aquariums (EAZA)

http://www.eaza.net/

Association européenne pour les mammifères aquatiques (EAAM)

http://www.eaam.org/

Association européenne des autorités vétérinaires nationales (EASVO)

http://www.fve.org/about_fve/sections/EASVO.php

Association européenne des vétérinaires de la faune sauvage et en captivité (EAZWV)

http://www.eazwv.org/

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2 Article 3, deuxième tiret - Éducation et sensibilisation

du public

2.1 Sites internet (en anglais)

Ressources éducatives de l’AZA

Ressources éducatives de BIAZA

CEC, la commission de l’éducation et de la communication de l’UICN

Manuel de formation sur l’éducation à la conservation (AZA, 2010)

Ressources éducatives de l’EAZA

Évaluation de l’efficacité des modèles d’exécution en matière d’éducation au zoo de Melbourne

IZEA, Association internationale des éducateurs de zoo

Ressources éducatives de l’AZA

Ressources éducatives de l’Association des zoos et aquariums (Australie et Nouvelle-Zélande)

Plan directeur en matière d’éducation dans les zoos (Autorité centrale des zoos, Inde)

Organisation de conception de zoos ZooLex

Chapitre

2

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2.2 Études de cas

2.2.1 Étude de cas nº 7 - Initiative pour une qualification en éducation

environnementale de l’Association allemande des réserves naturelles (Deutschen

Wildgehege-Verband e.V. -DWV e.V.-)

Étude de cas nº 7. Initiative pour une qualification en éducation environnementale de l’Association

allemande des réserves naturelles (Deutschen Wildgehege-Verband e.V. -DWV e.V.-)

Auteurs: Eckhard Wiesenthal et Pascale Wiesenthal

L’initiative pour une qualification en éducation environnementale de l’Association allemande des réserves naturelles (DWV) invite à adopter une approche globale dans l’organisation opérationnelle de ses membres. Le label de qualité de l’éducation à l’environnement est conçu conformément aux objectifs de la directive européenne sur les jardins zoologiques et de la stratégie mondiale de conservation des zoos et aquariums. Les objectifs de l’éducation à l’environnement sont fondés sur le programme de développement durable (BnE en Allemagne), les principes de la Décennie des Nations unies pour l’éducation au service du développement durable (2005-2014) et l’Agenda 21, la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement. Les mesures applicables aux affectations dans le domaine de la conservation, de la science et de l’éducation dépendent de la taille de chaque établissement (nombre de salariés, d’animaux et de visiteurs par an). La certification de l’éducation reconnaît cette complexité et cette variété sur son offre de formation globale (voir le tableau 1). L’un des objectifs ultimes est également d’atteindre les normes les plus rigoureuses en matière de détention d’animaux.

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Tableau 1: Formation proposée par la DWV

Niveau/Durée

Contenu Objectifs Actions de suivi Accréditation

Niveau 1 (4 jours)

• Éducation à l’environnement informelle / formelle • Visites guidées • Conception de supports pédagogiques

• Offrir une perspective

pratique de la planification de l’éducation informelle • Incorporer les bonnes

pratiques en matière d’éducation formelle à l’environnement et le BnE dans les jardins zoologiques

Aucune (ce module sert à mettre les participants à niveau et est axé sur les principales questions relevant de l’éducation à l’environnement fondée sur l’expérience. Son but est d’établir un niveau de qualité commun)

Certificat / Document Badges/ Certificat de base

Niveau 2 (4 jours)

• Compétences de base sur la gestion de la qualité I • Marketing • Conception des enclos des animaux et du parc • Évaluation / recherche sur les visiteurs

• Gestion de la qualité: déclaration de mission, possibilités, limitations et mise en œuvre • Stratégie marketing, planification et mesures • Élevage: un modèle exhaustif «autour de l’animal» • Recherche sur les visiteurs: méthodes et pratique.

Les parcs devraient être en mesure de prouver qu’ils ont apporté des améliorations concrètes à leurs mesures d’éducation à l’environnement formelle et ont jeté les bases de la gestion de la qualité

Certificat / Document Badges / Certificat premium

Niveau 3 (3 jours)

• Bases de la gestion de la qualité II • Gestion des volontaires • Éducation / programmes de formation

• Gestion de la qualité II: Missions. Évaluation de leur propre développement pour une mise en œuvre durable. • Garantir un volontariat

efficace et réussi • Stratégie mondiale de

conservation des zoos et aquariums, Agenda 21, participation à la conservation des espèces

Les parcs doivent afficher de plus amples améliorations et faire montre d’une gestion plus complète de la qualité, en conformité avec les exigences des parcs de plus grande taille

Certificat / Document Badges / Certificat premium+

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Importance de la gestion de la qualité dans le cadre de la certification

La gestion de la qualité est un élément structuré

sur deux niveaux, intégrant des activités

spécialisées:

a) les exigences définies sont surveillées de

façon externe. Les suivis des inspections, qui

sont organisés périodiquement, garantissent le

développement continu des améliorations de

l’expertise et des connaissances dans le

domaine de l’éducation à l’environnement

informelle et la conception durable des activités

pédagogiques. Par exemple, détermination des

objectifs de développement pour la période

entre la certification et la recertification;

b) les exigences incluent les conditions-cadres,

qui sont essentielles à la réussite de l’éducation

à l’environnement informelle et au

développement de la qualité en général. Par

exemple: l‘organisation du travail.

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Les niveaux I et II accordent une importance particulière aux besoins des plus petits parcs employant peu de

personnel. Le niveau III examine les besoins complémentaires des parcs de plus grande taille employant

plus de personnel et dont les procédures opérationnelles sont plus complexes.

Un aspect central de la gestion de la qualité est que les parcs déterminent leurs propres objectifs et besoins de formation. Par conséquent, le niveau III est souvent ouvert aux petits parcs, s’ils souhaitent établir une gestion de la qualité plus poussée. Intégration de questions portant sur la science, la nature et la conservation

La DWV soutient des projets scientifiques portant sur la conservation de la nature et des animaux. Les

informations pertinentes sont distribuées à chaque établissement par internet, dans le magazine de la DWV,

au moyen de bulletins d’information et lors de réunions. Les établissements intègrent ensuite les

connaissances communiquées dans leur offre éducative. Le groupe de direction de la DWV établit une

coopération avec les organisations de protection de la nature. BUND (Les amis de la Terre en Allemagne) et

NABU (Union pour la sauvegarde de la nature et de la diversité biologique) utilisent actuellement les parcs

des membres de la DWV comme plate-forme pour promouvoir des projets in situ. Ce type de coopération

offre d’excellents résultats et regroupe plus efficacement les expertises dans le domaine de la conservation

de la nature et des animaux.

Pour plus d’informations: http://www.wildgehege-verband.de/ Initiative pour une qualification en éducation

environnementale. Actualités WAZA, 4/10, pg. 2-4

2.2.2 Étude de cas nº 8 - Dispositifs d’éducation informelle de la ZSL au zoo de

Londres

Étude de cas 8. Dispositifs d’éducation informelle de la ZSL au zoo de Londres

«Fondée en 1826, la Zoological Society of London (ZSL, ou Société zoologique de Londres) est un

organisme de bienfaisance scientifique et pédagogique international ayant pour mission de promouvoir la

conservation des animaux et de leurs habitats dans le monde et d’atteindre les objectifs y associés.

Nous réalisons notre mission en appliquant nos connaissances scientifiques innovantes et menons nos

projets de conservation active dans plus de 50 pays et dans nos deux jardins zoologiques de la ZSL, le zoo

de Londres et le zoo de Whipsnade (ZSL).»

Les dispositifs d’éducation informelle utilisés dans le zoo de Londres sont présentés dans les images ci-

dessous. Ces dispositifs montrent l’importance de la conservation de la diversité biologique de façon

créative et interactive.

Les techniques pédagogiques imaginatives n’ont pas besoin d’utiliser des supports coûteux pour

inspirer, informer et intéresser le public.

Dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir de la gauche: un panneau interactif informant les visiteurs

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des rôles joués par différentes personnes dans un projet de conservation sur le terrain et proposant de les

soutenir en faisant un don de 1 ₤ à la personne de leur choix; une affiche donnant des conseils utiles sur la

manière de traiter la faune sauvage indigène; des messages sur le réchauffement climatique à l’intérieur de

l’enclos d’une tortue.

Ci-dessous: une parade de pingouins en matériaux recyclés présentant les conséquences du changement

climatique.

Les exemples ci-dessous montrent comment le facteur humain (c’est-à-dire les gardiens et les

connaissances des gardiens) peut susciter l’intérêt du public. Dans le sens des aiguilles d’une montre, à

partir de la gauche: une affiche invitant les visiteurs à chercher les endroits où sont cachés des friandises

pour attirer les singes; des programmes permettant de se glisser dans la peau d’un gardien le temps d’une

journée proposent une expérience plus proche encore des animaux et du jardin zoologique; des panneaux

d’information et des conseils de la part des gardiens donnent des informations sur les animaux et aident à

les observer.

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Annexes Page | 34

2.3 Éducation informelle au jardin zoologique et conception des

expositions

Les jardins zoologiques disposent d’une ressource dont aucune autre organisation de conservation ne peut

se targuer pour défendre la diversité biologique: les animaux vivants. L’attraction innée des humains pour

les animaux attire des millions de visiteurs dans les jardins zoologiques. Cette ressource peut être employée

pour inspirer, éduquer et sensibiliser, mais elle peut tout aussi bien transmettre involontairement des

messages préjudiciables. À cet égard, il convient de prêter attention aux aspects suivants:

- les services responsables de la conservation, de l’éducation et du marketing des jardins zoologiques

peuvent juger utile de rester en communication constante et d’apprendre les uns des autres pour être

sûrs de toujours transmettre les bons messages;

- l’aspect «récréatif» ne relève pas du champ d’application de la directive sur les jardins zoologiques;

néanmoins, la recherche a démontré que même si certains visiteurs pouvaient penser que la principale

fonction d’un jardin zoologique était la conservation et l’éducation, beaucoup se rendent au zoo pour se

«divertir», pour profiter d’une activité de «loisir», «en plein air», «récréative» et «idéale pour les enfants».

L’argument selon lequel l’aspect «récréatif» est ce qui pousse les visiteurs à se rendre au zoo (et,

partant, ce qui génère des ressources pour d’autres activités) a souvent servi à justifier les décisions et

les développements ou activités axés sur des objectifs commerciaux plutôt que sur la conservation ou

des valeurs éducatives, qui sont souvent secondaires ou prises en considération en dernier recours,

voire peuvent être inexistantes. Certaines activités récréatives peuvent aller à l’encontre des objectifs de

conservation et devraient donc être évaluées dans le cadre de la directive européenne sur les jardins

zoologiques;

- en s’efforçant d’attirer des visiteurs (et particulièrement des enfants), les jardins zoologiques risquent de

faire passer les animaux sauvages pour des animaux simplement mignons, non dangereux ou pouvant

être adoptés comme animaux domestiques. Des études ont démontré ces dernières années que le

commerce d’animaux domestiques exotiques (légal et illégal) et la possession d’animaux domestiques

exotiques avaient une incidence négative sur la conservation de certaines espèces à long terme; il peut

s’agir d’une source d’EEE, des ressources de la diversité biologique peuvent devoir être détournées pour

secourir des animaux abandonnés et les propriétaires manquent souvent des connaissances

nécessaires pour offrir aux animaux des conditions de bien-être appropriées, ce qui préoccupe les

autorités de protection de la faune. Inversement, les jardins zoologiques sont particulièrement bien

équipés pour éduquer les visiteurs sur la possession responsable d’animaux domestiques exotiques et

sur l’élevage adéquat d’espèces exotiques. Ils peuvent aussi proposer des opportunités de volontariat

invitant les visiteurs à s’approcher d’animaux en toute sécurité et décourageant la possession

irresponsable d’animaux domestiques exotiques;

- les messages éducatifs transmis lors d’expositions, de présentations ou d’activités de contact direct

peuvent exiger une évaluation au titre de la directive sur les jardins zoologiques.

Conception des expositions

La conception des expositions dans les jardins zoologiques est en constante évolution. En plus d’offrir un

hébergement adapté aux animaux, l’objectif des expositions des jardins zoologiques est de créer un lien et

de communiquer avec les visiteurs. Les tendances actuelles s’éloignent des expositions en immersion pour

évoluer vers des expositions plus interactives, où une présentation plus subtile des informations et la

participation directe du personnel du zoo contribuent à déclencher un lien émotionnel avec les visiteurs.

Voici les principes de conception de certaines expositions actuelles:

Monika Fiby (fondatrice de l’Organisation de conception de zoos ZooLex) suit quatre principes lors de la

conception d’un jardin zoologique:

- Attractivité: une expérience esthétique instille une attitude positive. La conception d’environnements

attractifs jette les bases d’une expérience gratifiante pour les visiteurs du jardin zoologique.

- Efficacité: concevoir les expositions en ayant à l’esprit des processus naturels est une vision durable. La

durabilité est rentable à long terme.

- Souplesse: les exigences applicables à la conservation ex situ évoluent rapidement. Concevoir en

gardant une certaine flexibilité permet de répondre aux besoins changeants de gestion des animaux.

- Intemporalité: la nature est toujours attirante. Les paysages naturels sont à la base de toute conception

dans un jardin zoologique.

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Annexes Page | 35

L’Oregon Coast Aquarium a réalisé une enquête sur les tendances d’interprétation des expositions dans les établissements de l’AZA. Les conclusions de l’enquête ont révélé les tendances suivantes:

- Contenu: transition du concept des animaux et de leur habitat vers la conservation des écosystèmes et

l’inclusion d’éléments culturels et de l’histoire des habitants locaux. Du contenu axé sur l’optimisme et la

réussite en tant qu’approche efficace pour modifier les comportements.

- Publics: interprétation des expositions fondée sur des recherches étudiant la façon dont l’homme

apprend. Interprétation multilingue pour toucher un public plus large. Ciblage de différents niveaux d’âge

et éducation environnementale sur la conservation. Utilisation renforcée de la narration comme

technique de transmission de messages. Panneaux d’interprétation faisant autant appel aux émotions

qu’à l’intellect.

- Conservation: transmission d’informations sur l’engagement de l’établissement dans la conservation à

l’échelon local et possibilités pour les visiteurs de participer à des projets menés dans le jardin

zoologique.

- Interaction avec le personnel et les bénévoles: l’interprétation directe est le meilleur moyen de

toucher les visiteurs; plus de bénévoles et de membres du personnel participent désormais à

l’interprétation des expositions.

- Rencontres avec les animaux: elles permettent aux visiteurs d’observer les entraînements des

animaux et les gardiens en train d’interagir avec les animaux.

- Couleur et texte: des panneaux plus colorés et moins nombreux, comprenant de plus petits blocs de

texte et du contexte plus captivant. Des liens internet peuvent être fournis pour découvrir plus

d’informations approfondies.

- Interactivité: des objets tridimensionnels sont utilisés au fil des expositions pour intéresser les visiteurs

de tous âges, y compris des objets interactifs, des accessoires et des expériences faisant appel à tout le

corps.

- Technologie: la technologie doit être intégrée dans les expositions car c’est de cette façon que nous

interagissons avec le monde et consultons les informations. L’utilisation des applications pour téléphones

mobiles et de la messagerie texte est croissante. L’objectif est d’adapter la technologie aux familles et

aux groupes.

Utilisation d’internet et des médias sociaux pour rester connecté avec les visiteurs après qu’ils aient quitté le

zoo.

(Trends in Zoo and Aquarium Exhibit Interpretation - Oregon Coast Aquarium. Terry O’Connor Consulting,

2010)

Dispositifs et activités d’éducation informelle. Orientations, tendances et exemples.

Dispositif/activité: panneaux et graphiques

Orientations Indicateurs/Tendances

Présenter des informations exactes sur les espèces

(voir plus haut)

Les illustrations dans les jardins zoologiques étaient

plutôt axées sur les animaux et leur habitat; la

tendance actuelle évolue vers les écosystèmes, les

paysages et les liens avec les activités et cultures

humaines.

Des illustrations plus visuelles: des photos, des

polices colorées et plus grandes, et plusieurs

couches d’information.

Affichages interactifs

Sensibiliser aux liens de cause à effet et promouvoir

la participation

Usage accru de tous les sens et de la technologie.

Possibilité de faire des choix et d’en observer les

conséquences.

Participation aux initiatives de conservation du jardin

zoologique.

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Annexes Page | 36

Interactions après la visite.

Par exemple, puzzles, dispositifs audio, possibilité de toucher des biomatériaux, jeux, vidéos,

questionnaires, écrans tactiles, applications mobiles.

Centres interactifs d’accueil des visiteurs (zoo d’Adelaïde, zoo de Zurich).

Documentation papier

À utiliser avec parcimonie. Privilégier autant que

possible des alternatives plus respectueuses de

l’environnement.

À utiliser en combinaison avec d’autres activités.

Informations plus spécifiques et utiles sur la

participation à la conservation in situ, les

campagnes, les choix de mode de vie, les

messages sur la conservation et la possibilité de

s’engager et de participer davantage.

Par exemple, cartes, brochures, guides.

Conférences/discussions avec les gardiens/rencontres avec les animaux

Transmettre des informations détaillées sur la

conservation et la biologie.

Indiquer les comportements appropriés à adopter

envers la faune sauvage (voir le document sur les

bonnes pratiques en lien avec la directive

européenne sur les jardins zoologiques: article 3,

premier tiret)

Minimiser la manipulation des animaux et plutôt

favoriser un enrichissement/une formation afin de

présenter le comportement naturel des espèces.

Suivre les orientations sur le contact avec les

animaux et prévenir les zoonoses (voir le document

sur les bonnes pratiques en lien avec la directive

européenne sur les jardins zoologiques: article 3,

troisième tiret)

Apprendre au personnel concerné à parler en public.

Les présentations orales des membres du personnel

pendant qu’ils nourrissent ou entraînent les animaux

sont de plus en plus plébiscitées. Elles comprennent

souvent un processus narratif, présentent des faits

et chiffres intéressants et encouragent les questions

en vue d’une plus forte interaction.

Quasiment n’importe quelle espèce peut être au

centre de ces activités, offrant de plus amples

opportunités de communication directe avec les

visiteurs.

Certains jardins zoologiques aménagent des

fenêtres permettant d’observer les gardiens, les

scientifiques et les bénévoles au travail.

Présentations et expositions des animaux

Toutes les recommandations fournies dans la case

ci-dessus s’appliquent également aux présentations.

L’utilisation d’animaux en vue de les prendre en

photo ou de les emmener en promenade doit être

évaluée attentivement afin de vérifier que l’activité en

question a une valeur pédagogique et n’aura pas de

répercussions négatives sur le bien-être de l’animal.

Les comportements animaliers non naturels et les

tours de cirque ne sont pas pédagogiques.

Le bien-être des animaux concernés devrait être

surveillé en tenant compte de la quantité

d’entraînement et d’exercice qu’ils subissent, et afin

de garantir le respect des mesures visées à l’article

3, troisième tiret, de la directive sur les jardins

zoologiques.

Les expositions et les rencontres ont pour but

d’inspirer l’empathie et de capter l’attention des

visiteurs sur des messages en faveur de la

conservation.

Le public est de mieux en mieux informé de ce

qu’impliquent certains types de présentations et peut

donc exprimer des préoccupations.

Certaines espèces et certains animaux individuels

peuvent apprécier le contact humain et tirer profit

d’une stimulation mentale, et donc être plus adaptés

que d’autres à ce genre d’activités.

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Annexes Page | 37

Le choix des espèces devrait pouvoir être justifié sur

le plan éducatif et de l’élevage.

Programmes d’une journée dans la peau d’un gardien

Suivre les lignes directrices relatives à la sûreté et

au contact avec les animaux prévues par l’article 3,

troisième et quatrième tirets, de la directive sur les

jardins zoologiques et par le document sur les

bonnes pratiques en lien avec la directive

européenne sur les jardins zoologiques

Former le personnel aux relations publiques et aux

espèces sauvages.

Constituer des groupes de petite taille et bloquer

quelques jours par semaine.

Ces programmes comprennent la visite des

«coulisses» du zoo ou consistent à passer une

journée à aider un gardien expérimenté.

Les gardiens peuvent transmettre leur connaissance

personnelle des animaux, créant ainsi des liens plus

forts.

Ces activités peuvent donner lieu à des contacts et

des rencontres plus intimes et moins intrusifs avec

les animaux.

Sites internet

Communiquer sur les déclarations de mission, les

mesures de conservation, la recherche et les

programmes éducatifs.

Promouvoir une image réaliste et respectueuse des

animaux.

Les sites internet et les ressources en ligne peuvent

fournir des informations en amont et en aval de la

visite pour l’éducation formelle et informelle, des

informations approfondies sur les espèces, des

informations détaillées sur les programmes de

recherche et de conservation, les possibilités de

participation à long terme, des informations sur des

modes de vie durables, etc.

Par exemple, le programme Seafood Watch de l’Aquarium de la baie de Monterey.

Événements spéciaux

Journées ou semaines consacrées à une campagne de conservation ou à un thème. Peuvent inclure une

large palette d’activités, par exemple l’installation de stands d’informations, des urnes de don, des jeux, des

concours, des débats, etc.

Par exemple, campagne en Asie du Sud-Est (EAZA-UICN/CSE).

Relations avec la presse

Faire attention à la façon dont les animaux sont

présentés et traités devant la presse.

Les communiqués de presse et les apparitions

télévisées sont de plus en plus utilisés, non

seulement à des fins de publicité ou pour faire mieux

connaître le jardin zoologique, mais aussi pour

communiquer des informations en lien avec la

conservation et commenter des questions

environnementales telles que des catastrophes

écologiques ou la découverte de nouvelles espèces.

Montrer l’exemple

Les jardins zoologiques sont encouragés à prendre

des mesures pour évoluer vers un développement

plus durable.

Les éléments remplacés et nouveaux peuvent être

choisis et/ou conçus dans un souci de durabilité.

En montrant des exemples pratiques de la façon

dont ils contribuent au développement durable, les

jardins zoologiques peuvent inspirer les visiteurs à

en faire de même.

Par exemple, tous les services de restauration du zoo de Helsinki proposent exclusivement des produits

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Annexes Page | 38

biologiques, locaux et issus du commerce équitable.

Les zoos d’Adelaïde et de Monarto agissent, militent et informent sur la campagne «Go Palm Oil Free» car

l’huile de palme est essentiellement issue de sources non durables et ses plantations menacent la survie

des orang-outans.

«Ce que vous pouvez faire»

Les jardins zoologiques sont invités à employer tous

les moyens à leur disposition pour proposer des

actions de conservation appropriées à leurs

visiteurs.

Les propositions d’actions de conservation sont de

plus en plus intégrées dans chaque programme

éducatif/activité.

Les campagnes des associations de jardins

zoologiques fournissent des supports pédagogiques,

indiquent des actions de conservation appropriées et

conçoivent des activités de sensibilisation et de

levée de fonds pour leurs membres.

Certains jardins zoologiques donnent aux visiteurs la

possibilité de choisir des actions respectueuses de

l’environnement dans leur enceinte, pour leur

transport et au sein de leurs services de restauration

ou boutiques.

Le zoo de Bristol, par exemple, offre des réductions aux visiteurs venant en transport en commun.

Rubrique «Ce que vous pouvez faire» du zoo de Dublin.

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Annexes Page | 39

3 Article 3, troisième tiret - Hébergement des animaux

3.1 Sites internet

3.1.1 Sites internet utiles

Association américaine des vétérinaires (par exemple, euthanasie, désinfectants, etc.)

Guides d’élevage australasiens

Liste de contrôle d’auto-vérification et manuel sur la biosécurité des jardins zoologiques australiens (biosécurité)

Guides et lignes directrices en matière d’élevage de l’AZA (par exemple, nutrition, quarantaines, guides de soin

des animaux, etc.)

Brien, M.L., Cherkiss, M.S., Parry, M.W., Mazzotti, F.J. (2010) Housing Crocodilians in Captivity: Consideration for

Central America and Caribbean

Association britannique des zoos et aquariums (par exemple, nutrition, conception des enclos, biosécurité, reptiles,

amphibiens, poissons et invertébrés toxiques ou venimeux, zoonoses, enrichissement du milieu, effets des

visiteurs, évaluation du bien-être animal, etc.)

Lignes directrices CITES pour le transport autre qu’aérien de spécimens vivants de plantes et d’animaux

Comparative Nutrition Society

Règlement (CE) nº 1/2005 du Conseil du 22 décembre 2004 (par exemple, protection des animaux pendant le

transport)

Guide du comité d’experts sur les jardins zoologiques, DEFRA, Royaume-Uni (2012) (par exemple, évaluation du

bien-être animal, etc.)

Programme de formation à l’élevage Disney (par exemple, entraînement, enrichissement du milieu, liens homme-

animal)

Commission européenne: bien-être des animaux pendant le transport

Déclaration de l’EFSA sur l’utilisation de mesures réalisées sur les animaux en vue d’évaluer leur bien-être

Lignes directrices sur l’enrichissement du milieu. Association britannique et irlandaise des gardiens d’animaux

sauvages (ABWAK)

Association européenne des zoos et aquariums (par exemple, nutrition, liste des espèces dangereuses,

déclaration sur l’euthanasie, zoonoses, biosécurité, etc.)

EGZAC, groupe sur la contraception des animaux dans les jardins zoologiques

Groupe sur la nutrition dans les jardins zoologiques européens

Euthanasie des poissons et amphibiens, Cornell University, 2012

Profils des espèces de la Commission pour la conservation de la faune et des poissons de Floride

Réglementations de l’IATA sur les animaux vivants

Congrès international des gardiens de zoo (par exemple, liens homme-animal, enrichissement du milieu)

Chapitre

3

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Manuel vétérinaire de Merck sur les animaux exotiques et de laboratoire (santé des animaux dans les jardins

zoologiques)

Exigences minimales pour la détention d’animaux sauvages – Normes suisses

Travaux de la huitième conférence internationale sur l’enrichissement du milieu

Saeugetiergutachten (Exigences en matière de bien-être animal pour la détention de mammifères sauvages et

d’autres animaux sauvages dans les pays germanophones)

The shape of enrichment (enrichissement du milieu)

Logiciel de conception d’enclos de jardin zoologique

Organisation de conception de zoos ZooLex

Zootrition - Logiciel de gestion nutritionnelle

3.1.2 Exemples de guides d’élevage spécifiques disponibles en ligne

Codes de conduite australiens sur l’élevage des reptiles et amphibiens en captivité

Guide de ressources sur l’élevage des amphibiens de l’AZA

Lignes directrices conjointes de l’AZA et de l’EAZA sur les flamants roses

Ressource de l’AZA sur le TAG éléphant

Guide d’élevage du programme de sauvegarde des orang-outans de l’AZA

Guide de soin des pingouins de l’AZA 2014 Codes of conduite pour le bien-être animal - Possession à titre privé de reptiles (Victoria)

Lignes directrices sur l’élevage des ouistitis de l’EAZA

Normes et lignes directrices de l’EAAM sur le grand dauphin Tursiops truncatus

Guides d’élevage des Elasmobranchii

Lignes directrices sur la gestion des éléphants (BIAZA) (2010)

Lignes directrices relatives à l’utilisation des amphibiens et des reptiles dans la recherche sur le terrain et en laboratoire

Guide de soin des équidés. Association vétérinaire britannique. Élevage et gestion des espèces de perroquet

Lignes directrices de l’IWRC sur la réhabilitation de la faune sauvage

Lignes directrices de MYFWC sur la conservation des tortues marines

Guide d’élevage du toucan

Politique que l’exposition de primates en Nouvelle-Galles-du-Sud

Association des gardiens de rhinocéros

3.2 Liste des normes générales, codes de conduite ou lignes directrices:

Association américaine des zoos et des aquariums (2011). Normes d’accréditation et politiques connexes

Ordonnance suisse sur la protection des animaux (Tierschutzverordnung). Le Conseil fédéral suisse (2008) Codes de conduite et lignes directrices associées de l’Association régionale australasienne des jardins

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zoologiques et aquariums (2000)

Normes et lignes directrices australiennes relatives au bien-être des animaux: animaux exposés

Guide d’hébergement et de soin des animaux des jardins zoologiques et aquariums accrédités au Canada (2008)

Normes de pratique moderne du Secrétaire d’Etat, DEFRA, Royaume-Uni (2012)

Normes minimales pour l’hébergement et le soin des animaux détenus dans des jardins zoologiques et des aquariums de l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA)

Comité consultatif sur le bien-être animal en Nouvelle-Zélande (2005). Code de bien-être sur le bien-être animal (dans les jardins zoologiques)

The Zoological Park, a new ally for biodiversity (lignes directrices pour la mise en œuvre de la législation sur les jardins zoologiques en Espagne, ministère espagnol de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement)

3.3 Études de cas

3.3.1 Hébergement et environnement

Étude de cas nº 9. Réussite en matière d’hébergement de tamanduas (Tamandua

tetradactyla)

Auteur et photos: Jennie Westander (chef animalier et directrice de l’éducation et de la recherche au zoo

de Parken)

Les tamanduas du zoo de Parken, à Eskilstuna, en Suède, sont détenus dans une cellule familiale

composée d’un mâle, d’une femelle et de deux petits nés au zoo. D’après les livres généalogiques

européens, il est généralement difficile de parvenir à la reproduction de tamanduas dans un jardin

zoologique.

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Les tamanduas sont détenus dans un enclos disposant d’un accès vers des zones intérieures et

extérieures. Cette caractéristique est inhabituelle car la plupart des tamanduas sont gardés à l’intérieur,

dans des enclos relativement sombres. L’enclos se compose de plusieurs espaces pour permettre aux

animaux de choisir s’ils veulent être proches ou éloignés des autres membres de leur famille.

L’enrichissement du milieu consiste dans de nombreuses structures permettant de grimper, de vieilles

grumes et des rochers, et la partie intérieure renferme également de la végétation naturelle. Bien que les

animaux ne soient pas entraînés, leur caractère calme permet aux gardiens de pénétrer dans leur enclos

pour les nourrir et nettoyer les espaces de l’exposition.

Ce site permet aux tamanduas de très bien se reproduire et d’exprimer spontanément leur comportement

naturel car l’enclos ressemble à leur habitat naturel. De plus, il offre une excellente expérience

d’observation aux visiteurs. Le comportement et les résultats de reproduction obtenus dans ce type

d’enclos laissent à penser que l’accès à une zone extérieure est bénéfique pour cette espèce.

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Étude de cas nº 10. Stimulation de la reproduction en captivité des requins Port-

Jackson (Heterodontus portusjacksoni) grâce à des modifications de leur

environnement

Auteur et photos: Núria Baylina (soigneur, Aquarium de Lisbonne)

Deux couples de requins Port-Jackson sont hébergés depuis l’an 2000 à l’Aquarium de Lisbonne. Les

deux femelles ont atteint la maturité sexuelle en 2005, année où elles ont commencé à pondre des œufs.

Toutefois, aucun signe d’accouplement et aucune production d’œufs viables n’ont pu être constatés. Les

mâles ont atteint la majorité sexuelle en 2009.

Sachant que, dans la nature, il existe une période de reproduction pendant laquelle les mâles retrouvent

les femelles dans les eaux littorales, et dès lors que la température de l’eau de l’aquarium était stable tout

au long de l’année, il a été jugé que l’absence de reproduction pouvait être liée à l’absence de variation des

températures pendant l’année. Par conséquent, en mai 2011, la température dans le bassin a été fixée de

façon à simuler le cycle de température annuel (13-26º C). Les premiers signes d’accouplement ont été

observés et le premier œuf viable a été pondu en novembre 2011, suivi d’un deuxième puis d’un troisième

œuf viable en janvier 2012. Les œufs ont fait l’objet d’une surveillance par ultrasons visant à vérifier qu’ils

étaient fertiles et à contrôler leur développement embryonnaire. Les deux premiers requineaux sont nés en

2013.

Cette intervention a permis de parvenir à la

reproduction en captivité de requins Port-Jackson à

l’Aquarium de Lisbonne. En Australie, la naissance

en captivité de requineaux issus d’œufs pondus à

l’état sauvage avait déjà été enregistrée, mais c’est

probablement la première fois dans le monde qu’a

lieu une reproduction en captivité pour cette espèce.

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3.3.2 Enrichissement du milieu

Étude de cas nº 11. Le relogement d’un unique dipneuste (poisson pulmoné) de grande taille

Auteur et photos: Valerie O’Hare, Shape of Enrichment

1. Le personnel responsable de l’aquarium au zoo de Sofia s’inquiétait que ce grand poisson charismatique ne

dispose pas de conditions de vie lui assurant un bien-être optimal. Le bassin était petit et son contenu ne

présentait aucune complexité ou variété. Le poisson vivait dans ce bassin depuis un certain temps et avait fini

par y manquer de place à mesure qu’il grandissait.

2. Le personnel s’est penché sur ce problème afin de trouver des moyens d’améliorer la qualité de vie du

poisson en proposant un développement de l’habitat physique et un enrichissement sensoriel. Plusieurs

modifications ont été apportées.

3. Taille du bassin: le poisson a été transféré vers un aquarium près de deux fois plus grand.

4. Refuge 1: un tuyau en plastique transparent, d’un diamètre très légèrement plus large que le poisson, coupé en deux dans le sens de la longueur et placé contre la vitre avant. Le tuyau offrait au poisson un abri où il pouvait se sentir caché tout en étant parfaitement visible du public.

5. Refuge 2: une grotte a été créée au moyen de rochers de différentes tailles, d’ardoises, et d’une plaque de plastique transparente. L’un des côtés étant la vitre avant de l’aquarium, le public peut observer librement le poisson.

6. Abri: des regroupements de plantes artificielles au-dessus de la grotte et à un autre endroit dans le substrat ont permis de créer deux grands espaces pour se cacher, laissant apparaître entièrement le poisson à travers la végétation. Pour une meilleure protection, un morceau de bois flotté a été placé à la verticale au centre de l’aquarium.

7. Élévation: deux élévations du substrat ont été aménagées à partir des graviers existants et de cailloux qui ont été ajoutés. Une troisième élévation a été créée sur le toit de la grotte.

8. Texture: des pierres de différentes tailles ont été ajoutées pour former un substrat différent; le nouveau morceau de bois flotté, les plantes artificielles, la grotte et le tuyau ont offert de nouvelles possibilités tactiles au poisson.

9. Lumière: l’ajout de la grotte, de la végétation, des élévations et du bois flotté a produit une variété d’espaces plus ou moins éclairés dans le bassin.

Des observations informelles ont indiqué que le dipneuste utilisait toutes les nouveautés de son bassin. Il

semblerait qu’il apprécie particulièrement le refuge composé d’un tuyau transparent, les gros rochers et les

ensembles de végétation artificielle. Le personnel a senti que le poisson s’épanouissait dans son nouvel

environnement. Il est devenu plus actif et plus intéressant pour les visiteurs.

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Étude de cas nº 12. Ateliers d’enrichissement pour promouvoir le bien-être animal et

l’éducation du public

Auteur et photos: M. Kingston-Jones (responsable de l’éducation, de l’enrichissement et de la recherche

pour les parcs animaliers de Howletts et de Port Lympne)

Les parcs animaliers de Howletts et de Port Lympne, dans le Kent, au Royaume-Uni, hébergent environ

100 espèces essentiellement mammifères. Des membres du personnel du service éducation ayant des

connaissances en matière de bien-être animal travaillent aux côtés des gardiens pour promouvoir le bien-

être des animaux au moyen d’enrichissements, tout en ajoutant une nouvelle dimension aux opportunités

d’éducation dans les parcs. Les gardiens des collections d’animaux en captivité font tout leur possible pour

promouvoir un état de bien-être, mais ils n’ont pas toujours le temps et les fonds nécessaires pour créer les

enrichissements souhaitables.

Pour dépasser ces contraintes, une initiative d’«ateliers d’enrichissement» a été lancée en 2008, donnant

la possibilité au public de payer pour créer des enrichissements, qu’il découvre ensuite dans les enclos.

- Des groupes scolaires peuvent, moyennant un coût modique, prendre part à de petits ateliers

réunissant jusqu’à 15 à 20 élèves à la fois, pendant lesquels ils créent de grandes quantités

d’enrichissements simples (par exemple, confection de petits sacs de nourriture en toile de jute*1 ou

nettoyage de bouteilles en plastique pour y insérer de petits aliments).

- Des groupes d’entreprises, dans le cadre d’activités de renforcement de la cohésion, par exemple, pré-

réservent des ateliers pour créer d’importants enrichissements à grande échelle pendant 1 à 2 heures

ou lors de sessions d’une demi-journée, pour un prix plus élevé. Les groupes sont divisés en équipes

qui, au choix, travaillent les unes contre les autres pour créer les mêmes éléments dans une période de

temps définie (par exemple, des dispositifs d’alimentation pour les primates, à installer sur un nouveau

système de poulie*2), ou créent chacune un composant d’un ensemble beaucoup plus grand (par

exemple, un système d’agrès dynamiques pour les babouins*3).

Les indicateurs de réussite sont les retours d’information positifs des groupes (y compris le témoignage

d’un lien renforcé avec les animaux), le nombre d’éléments créés

et les fonds générés. Les retours d’information sont très positifs.

Les enseignants soulignent que la meilleure partie de la visite est

de voir les animaux utiliser pour la première fois ce qui a été créé.

À ce titre, voici un exemple de commentaire reçu d’une entreprise

après la visite:

«L’idée du projet d’enrichissement est fantastique et elle a

vraiment bien marché comme activité de renforcement de la

cohésion. Nous avons adoré voir les gorilles interagir avec les

agrès que nous avions créés! Le simple souvenir de cette journée

me donne le sourire.»

Ces ateliers se sont avérés extrêmement utiles et rentables. Les gardiens ont l’occasion de tester des

accessoires et agrès récemment conçus et construits, pour se concentrer sur des enrichissements plus

complexes et proposer aux animaux des approches plus variées. Par ailleurs, les profits générés peuvent

être réinvestis dans l’élaboration de nouvelles idées.

*1 http://www.youtube.com/watch?v=N5cp4FbYwcY

*2 http://www.youtube.com/watch?v=UZEZBQOWuMs

*3 https://www.facebook.com/photo.php?v=10150722797150207&set=vb.185861671462824&type=3&theater

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3.3.3 Relations homme-animal

Étude de cas nº 13. Stimulation de l’allaitement d’une mère éléphant

Auteur: Endre Sòs (vétérinaire en chef, zoo de Budapest) Photo: zoo de Budapest

Angele, une éléphante âgée de 10 ans, a été accueillie au zoo de Budapest sur la recommandation du programme

européen pour les espèces menacées (EEP). Arrivée à l’automne 2010, elle n’avait jamais été entraînée ou

dressée. La recommandation de l’EEP était de garder l’animal dans des conditions de contact protégé. À cette

époque, l’équipe de soigneurs de l’éléphante était également en train de passer de conditions de liberté à un

contact protégé. Un consensus s’est dégagé sur la nécessité d’entamer immédiatement l’entraînement d’Angele.

Un entraîneur professionnel pour animaux a travaillé avec les soigneurs et vétérinaires sur les bases pratiques et

théoriques de l’entraînement. Les priorités consistaient à instaurer un climat de confiance entre l’animal et les

soigneurs et à mettre en place un entraînement médical pour traiter les pieds de l’animal et collecter des

échantillons. L’objectif ultime était que cet animal se reproduise avec un jeune mâle. Les résultats ont fait l’objet de

fréquentes discussions, parfois même après chaque session d’entraînement. La progression se faisait lentement

car il était important de ne pas trop pousser l’éléphante afin d’éviter de perdre sa confiance ou de régresser après

avoir voulu aller trop vite ou avoir pris une décision douloureuse pour l’animal. Néanmoins les progrès ont été

incroyables; en effet, Angele s’est révélée une excellente «élève» et les exercices ont pu être réalisés

systématiquement. Certaines actions ont nécessité plus de temps et ont dû être répétées lorsque le besoin s’en

faisait sentir. Pour le test de gestation, une prise de sang a dû être effectuée chaque semaine pendant trois mois.

Le programme de formation s’est avéré absolument

vital lorsqu’Angele a donné naissance à son premier

éléphanteau en février 2013. L’éléphanteau était

prématuré et refusa de téter sa mère pendant près de

50 heures, bien que tout ait été mis en œuvre pour

éviter de le nourrir à la main. Avec la coopération

d’Angele, obtenue grâce aux entraînements,

l’éléphanteau a été allaité à la main afin de l’encourager

à téter sa mère. Pour garantir un accès adéquat au

colostrum, Angele a dû être endormie une fois afin de

placer manuellement l’éléphanteau sur une mamelle.

Des biberons ont également été utilisés, mais les efforts

pour encourager l’éléphanteau à téter se sont

poursuivis. Au bout de 48 heures, l’éléphanteau a fini

par chercher la mamelle de sa mère au bon endroit,

mais Angele était déjà très fatiguée et a refusé de le

laisser téter.

Une autre session d’entraînement a permis de capter l’attention d’Angele et de lui administrer un calmant au

moyen d’une seringue. Une fois que la mère et l’éléphanteau se sont mieux sentis, le lien s’est établi et un

allaitement normal a pu commencer. Sans l’entraînement préalable et la volonté d’encourager l’allaitement par la

mère, la seule option aurait été d’allaiter l’éléphanteau manuellement, une pratique qui affiche un faible taux de

réussite chez les éléphants.

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Étude de cas nº 14. Gestion des procédures vétérinaires en stimulant le

comportement coopératif des dauphins (Tursiops truncatus)

Auteur et photos: Claudia Gili (directrice des services scientifiques et vétérinaires, Acquario di Genova)

En 2001, à l’aquarium de Gênes, un dauphin femelle présentait un comportement anormal et se laissait

couler au fond du bassin, comme s’il s’évanouissait. Ce comportement ne durait que quelques minutes mais

s’était répété à plusieurs reprises pendant plusieurs jours. Après la première occurrence de ce

comportement, le dauphin a été maintenu sous observation permanente et du personnel s’est tenu à côté

du bassin 24 heures/24 pour s’assurer que l’animal puisse être secouru en cas de besoin. Dans le

diagnostic différentiel du problème, des hypothèses de problèmes neurologiques, d’épilepsie et de

syndromes associés, d’insuffisance cardiaque, etc. ont été envisagées. Toutefois, le fait que l’animal n’a

jamais perdu son attention ni son appétit (mangeant même juste après ces incidents) a amené le vétérinaire

à penser qu’il s’agissait d’un événement comportemental (plutôt que pathologique), renforcé qui plus est par

le rappel de l’animal à la surface au moyen de poissons.

L’équipe du vétérinaire a effectué un examen neurologique, un échocardiogramme, des ultrasons de

l’abdomen et des cycles ovariens, et un prélèvement sanguin. Toutes ces procédures médicales ont été

réalisées grâce aux entraînements à l’adoption d’un comportement coopératif. Elles ont notamment exigé

de conditionner l’animal au port d’un dispositif (holter) permettant l’enregistrement à distance de son

électrocardiogramme. Les données obtenues ont été associées à l’utilisation d’une vidéo du comportement

de l’animal, qui a permis d’analyser sa fonction cardiaque pendant ses phases d’apnée et de plongée.

L’animal a été invité à nager librement pendant trente minutes avec ce dispositif fixé à son corps par des

ventouses afin d’enregistrer des données, puis a été rappelé et remis dans son bassin.

Le rapprochement de ces résultats et des données

issues des cycles hormonaux de l’animal a indiqué

que ce dernier était en bonne santé, ce qui laissait à

penser qu’il s’agissait d’un comportement lié à sa

période d’ovulation et exprimé pour attirer d’autres

animaux. Les entraîneurs ont alors modifié leurs

séances d’entraînement, puisque le comportement

était renforcé involontairement.

Des recherches sur le comportement d’autres

dauphins en captivité et une surveillance plus étroite

du comportement de l’animal à l’aquarium de Gênes

ont permis de confirmer que l’on avait à faire à un

comportement de pré-accouplement observable

chez les mâles et les femelles. Ce modèle de

comportement n’était pas si inhabituel et a même

été observé et décrit chez des dauphins à l’état

sauvage. Cette étude de cas a été présentée lors

d’une conférence internationale, contribuant ainsi à

une meilleure compréhension et à la

reconnaissance de ce modèle de comportement en

captivité.

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3.3.4 Soins vétérinaires et programme nutritionnel

Étude de cas nº 15. Recherche nutritionnelle et vétérinaire

Auteur et photos: Romain Pizzi, Société royale de zoologie d’Écosse

Les manchots papous du zoo d’Edimbourg, qui vivent au sein d’une importante population captive à long terme

se reproduisant de façon autonome, sont hébergés tous ensemble dans un enclos extérieur doté d’un grand

bassin. Le personnel a estimé que la population des manchots papous avait tendance à diminuer ces dernières

années. Il a été considéré qu’un changement dans le régime alimentaire à la fin de l’année 1997, passant de

merlan frais (Merlangius merlangus) à du hareng de l’Atlantique surgelé (Clupea harengus) accompagné d’un

complément vitaminé, pouvait avoir contribué à cette baisse, mais d’autres facteurs tels que des maladies

infectieuses ont également été soupçonnés. Une analyse a été menée sur les 743 autopsies de manchots

papous (entre 1964 et 2004), en tenant compte du changement de régime alimentaire (de merlan frais à du

hareng surgelé complété par des vitamines).

Les manchots papous adultes dont le régime alimentaire se composait de hareng surgelé complété par des

vitamines ont enregistré:

1. une baisse de 19 % de leur probabilité de survie cumulative à 5 ans par rapport aux oiseaux dont le régime alimentaire se composait de merlan frais;

2. une augmentation de 5,95 % à 23,36 % de leur taux moyen annuel de mortalité à l’âge adulte.

Analyse nutritionnelle des espèces dont se nourrissent les

poissons et comparaison avec le krill antarctique (Euphasia

superba)

Merlan

frais

Hareng surgelé

complété par

des vitamines

Krill

antarctique

Huile 3,9 % 15,9 % 2,8 %

Vit. E 0,74 mg/kg 28,08 mg/kg 0,78 mg/kg

Le changement de leur régime alimentaire au cours des cinq années suivantes, à savoir du merlan bleu

(Micromesistius poutassou) qui contient 3,5 % d’huile et 0,73 mg/kg de vitamine E, a entraîné une baisse de

5,75 % de la mortalité adulte annuelle et une amélioration de la reproduction (survie des oisillons jusqu’à

l’apparition de leurs premières plumes) de 50 % (n=26) à 93 % (n=46).

Après 2010, le zoo d’Edimbourg a nourri ses manchots papous d’une espèce de colin faisant l’objet d’une

exploitation durable et à la teneur nutritionnelle très proche de celle du merlan bleu, tandis que la mortalité et la

survie des oisillons jusqu’à l’apparition de leurs premières plumes ont été surveillées. Les résultats ont été

semblables à ceux obtenus avec du merlan bleu. Dès lors, il a été conseillé à d’autres collections détenant

également des manchots papous de les nourrir, idéalement, avec du merlan surgelé pauvre en matières grasses

(Merlangius et Micromesistius spp.) ou avec des espèces de colin (Merluccius spp.) dont la teneur nutritionnelle

se rapproche davantage du régime naturel des espèces, à savoir du krill antarctique (Euphasia superba),

accompagnés de 25 à 50 mg de thiamine (vitamine B1) deux fois par semaine.

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3.4 Évaluation du bien-être des animaux d’un jardin zoologique

La responsabilité de l’évaluation du bien-être animal incombe à la direction du jardin zoologique. La gestion courante des animaux du zoo ainsi que les modifications des pratiques d’élevage ou des enclos peuvent être accompagnées d’une évaluation scientifique du bien-être animal. Une évaluation aussi systématique exige une solide connaissance et une bonne compréhension des espèces cibles et de leur contexte spécifique. L’évaluation du bien-être animal peut être fondée sur la mesure de ce qui est mis à leur disposition (approche fondée sur les ressources) ou sur les réponses des animaux à leur environnement (approche fondée sur les animaux).

3.4.1 Évaluation du bien-être animal: approche fondée sur les ressources

La législation et les systèmes de certification sont axés sur la mesure de ce qui est mis à la disposition des

animaux, un élément plus simple et plus pratique à vérifier. L’évaluation de l’hébergement se penche sur les

ressources qui permettent aux animaux d’exprimer leur comportement naturel, quel que soit leur âge et statut

physiologique, et qui leur donnent l’occasion d’exprimer ce comportement naturel. Pour cette raison, les

inspecteurs doivent acquérir des connaissances spécifiques afin d’adapter des approches d’évaluation générales à

des contextes spécifiques. Les ressources d’ordre général peuvent être directement observées et/ou demandées

au personnel. Elles peuvent inclure les éléments ci-dessous.

Hébergement et environnement

- La conception de l’enclos (espace tridimensionnel, matériaux utilisés, différents compartiments, espace

intérieur et extérieur, etc.) est-elle adaptée aux animaux?

- Le substrat est-il approprié? Y a-t-il différents types de substrats qui permettent aux animaux d’exprimer

différents comportements?

- Le mobilier permet-il l’expression d’une activité naturelle? Permet-il aux animaux de se protéger ou de se

cacher du public en cas de besoin?

- La température, l’éclairage, la ventilation, la qualité de l’eau et d’autres paramètres environnementaux sont-ils

correctement réglés? Est-il possible de choisir différentes intensités pour ces paramètres?

Enrichissement du milieu

- Peut-on constater un enrichissement du milieu? Dans l’affirmative, est-il adapté (par exemple, possibilités de

grimper, d’explorer, etc.)? Cet enrichissement est-il accompagné d’un plan/de tâches quotidiennes? Est-il

régulièrement évalué?

- L’enrichissement du milieu offre-t-il de la complexité et un certain degré de maîtrise de l’environnement aux

animaux?

- La constitution du groupe social est-elle adaptée aux espèces et aux individus concernés?

- Des procédures d’entraînement sont-elles mises en place? Comment sont-elles réalisées et dans quel but?

Relations homme-animal

- Quelles relations les gardiens entretiennent-il avec les animaux? Des règles appropriées spécifiques à l’espèce

en ce qui concerne la sûreté et la création de liens sont-elles en place?

- Un suivi régulier du comportement des animaux est-il prévu? Comment est-il effectué et quels types

d’informations sont enregistrés?

- Quel est l’effet des visiteurs sur ce groupe en particulier? Quelles mesures sont prises pour atténuer les

perturbations causées par les visiteurs (par exemple, barrières visuelles)?

- Y a-t-il un contact direct entre les visiteurs et les animaux? Dans quel contexte? Est-il supervisé?

- Existe-t-il une procédure pour la manipulation, l’immobilisation et le transport des animaux?

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Programme de services vétérinaires

- Existe-t-il un programme de services vétérinaires (par exemple, approche préventive)? L’établissement

possède-t-il des installations permettant une bonne pratique vétérinaire préventive et curative? Le jardin

zoologique dispose-t-il d’un système de registres vétérinaires?

- Des mesures de biosécurité sont-elles appliquées? Les procédures suivant l’arrivée des animaux sont-elles

suffisantes en termes de biosécurité?

- Le jardin zoologique dispose-t-il d’une politique en matière d’euthanasie? Des protocoles sont-ils en place à cet

égard?

- Le jardin zoologique utilise-t-il du matériel d’autopsie?

- La gestion de la collection (acquisition et transfert d’animaux, identification des animaux, contrôle de la

population reproductrice) prend-elle en considération les aspects liés au bien-être animal?

Programme de nutrition

- Le programme nutritionnel est-il adapté aux besoins des individus? L’eau potable est-elle correctement

distribuée?

- Les installations et équipements utilisés pour le programme nutritionnel sont-ils en bon état?

- La distribution des repas prend-elle en compte les besoins comportementaux des animaux et des aspects

saisonniers particuliers tels que l’hibernation?

3.4.2 Évaluation du bien-être animal: approche fondée sur les animaux

Plutôt que l’approche habituelle de mesure du bien-être animal fondée sur les ressources, les jardins zoologiques

privilégient désormais une approche plus directe et précise pour mesurer la façon dont les animaux répondent

véritablement à leur environnement.

Les conditions de bien-être peuvent aller de médiocres à excellentes. Par le passé, l’évaluation du bien-être était

axée sur l’absence de souffrance, aussi les indicateurs étaient-ils liés aux réactions physiologiques ou

comportementales au stress. Aujourd’hui, l’attention porte également sur le ressenti des animaux. Une

combinaison de ces indicateurs est aussi utilisée pour déduire les émotions ressenties par les animaux.

La mesure dans laquelle un animal s’adapte à son environnement fait appel à des approches qui comportent

l’examen des réactions comportementales, des réactions physiologiques et de l’état de santé. Aucun des

indicateurs fondés sur les animaux déjà déterminés ne peut fournir, à lui seul, une évaluation appropriée du bien-

être, mais inversement, si trop d’indicateurs sont utilisés ensemble, l’évaluation risque d’être incohérente. Une

approche intégrée a de fortes chances d’offrir la meilleure vue d’ensemble de l’état d’un animal.

Une brève visite dans un jardin zoologique ne suffit généralement pas pour procéder à une évaluation complète du

bien-être fondée sur l’animal, mais une grande quantité d’informations peut être obtenue auprès du personnel et

au moyen d’observations complémentaires. Il est toujours important de connaître le contexte dans lequel les

animaux se comportent d’une certaine façon, la fréquence de certains comportements et leur état physiologique et

de santé. Observer un comportement demande plus de travail qu’un rapide aperçu. Les questions suivantes sont

des questions habituelles qui peuvent contribuer à compléter l’approche fondée sur les ressources.

Activité comportementale générale

- Les animaux expriment-ils une activité naturelle (ensemble de modèles de comportements naturels)?

- Les animaux utilisent-ils l’espace et les éléments à leur disposition pendant leurs activités?

- Les animaux expriment-ils des modèles de comportement d’entretien naturels (toilettage, alimentation, repos)?

- Les animaux expriment-ils des modèles de comportement d’exploration ou de fourragement? Jouent-ils?

Comportement social

- Les animaux expriment-ils des liens sociaux normaux (toilettage normal, faible niveau d’agression manifeste)?

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- Bien que certains niveaux d’agression soient normaux chez les espèces sociales, les modèles d’agressivité

sont-ils prolongés ou se transforment-ils facilement en agression manifeste?

- Les animaux parviennent-ils à fuir ou à se protéger contre d’autres animaux?

Interactions animal-homme

- Les animaux parviennent-ils à éviter les visiteurs?

- Les animaux reprennent-ils facilement leurs modèles d’activité après avoir été perturbés par les visiteurs? Ou

s’arrêtent-ils de façon permanente?

- Les animaux essaient-ils d’éviter les interactions avec l’homme, ou sont-ils dociles et disposés à s’adonner à de

telles interactions?

- Le cas échéant, les animaux ont-ils peur des gardiens ou des interventions des soigneurs dans l’enclos? Ou la

relation entre les actes des gardiens et les animaux est-elle positive?

Comportement anormal

- Les animaux semblent-ils s’ennuyer et/ou contraints de rester dans une zone spécifique de leur enclos?

- Des animaux expriment-ils un type de comportement anormal (automutilations, stéréotypes, alimentation ou

abreuvement excessif, inactivité excessive, hyperactivité, etc.)?

État physique et santé

- Les animaux semblent-ils en bonne santé (yeux, naseaux/truffe, apparence générale, poids)?

- Dans quel état se trouve la fourrure ou le pelage des animaux?

- Les animaux sont-ils exempts de toute blessure?

- Semblent-ils se déplacer normalement?

- Les animaux expriment-ils un comportement protecteur autodéterminé (symptôme de douleur)?

- Les animaux expriment-ils d’autres symptômes de maladie?

3.4.3 Indicateurs du bien-être des animaux

Le Guide du comité d’experts sur les jardins zoologiques (en anglais) contient une description approfondie des

réactions comportementales et physiologiques et des mesures de santé ainsi que des avantages et inconvénients

de leur utilisation en tant qu’indicateurs de bien-être.

Utilisation d’indicateurs comportementaux

Les réactions comportementales des animaux sont les indicateurs les plus immédiats de leur façon de s’adapter à

leur environnement. La mesure du comportement est pratique puisque, bien souvent, elle ne perturbe pas les

activités des animaux. Il est souhaitable d’observer les animaux sur de longues périodes et d’évaluer leurs

réactions face aux visiteurs, aux soigneurs et aux habitudes d’hébergement et d’élevage. L’évaluation du

comportement est facilement réalisée par des soigneurs expérimentés et attentifs; par conséquent, elle constitue la

toute première méthode pour déceler un signe potentiel de mauvaise santé ou de mal-être.

Comportements pouvant indiquer un mal-être: Comportements pouvant indiquer un bien-

être:

- Réaction d’éveil, accompagnée d’une suppression à

court terme de l’activité en cours

- L’animal se fige et exprime d’autres comportements

inhibiteurs

- Comportements d’évitement/de fuite (individuels ou en

groupe, exprimés spontanément ou dans le cadre de

tests de préférence ou de motivation)

- Comportements agonistiques extrêmes ou hors contexte

- Comportements d’approche (exprimés

spontanément ou dans le cadre de tests de

préférence ou de motivation pour des

ressources positives.

- Comportements d’activité naturelle (par

exemple, grimper, fourrager, nager, etc.)

- Exploration

- Jeu

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(approches anormales, poursuites, morsures,

démonstrations de rituels, postures de soumission, etc.)

- Isolement du groupe social

- Modifications des modèles d’activité normale (inaction ou

motricité excessive)

- Modifications du comportement alimentaire (perte

d’appétit ou appétit excessif)

- Modifications du comportement procréateur (notamment

des perturbations des soins maternels, infanticide, etc.)

- Modifications des postures et/ou de la motricité (par

exemple, course excessive, sauts et balancements)

- Modifications du comportement anti-prédateurs

- Modifications de la fonction cognitive (perte de la

capacité d’apprentissage/de mémoire)

- Toilettage personnel ou des autres (ou lissage des

plumes d’un autre oiseau) de façon excessive, griffures

ou automutilation (par exemple, arrachage de fourrure ou

de plumes)

- Comportement stéréotypé (locomoteur, oral ou autre)

- Déplacement ou activités à vide

- Niveau approprié de toilettage personnel ou

des autres (ou de lissage des plumes d’un

autre oiseau)

- Comportements de détente appropriés

(repos)

- Diversité générale du comportement

fonctionnel

- Expression faciale, postures corporelles

- Vocalisations

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Quelle ligne de référence peut être utilisée comme indication du comportement?

Une évaluation comportementale peut inclure comme ligne de référence:

- le comportement des individus, des groupes ou des populations se trouvant dans plusieurs établissements en

captivité lorsque leurs possibilités comportementales sont limitées; ou

- un répertoire des comportements décrits pour les mêmes espèces à l’état sauvage.

Les indicateurs du comportement sont très importants pour donner le contexte exact aux fins de l’interprétation des

mesures physiologiques. Néanmoins, ils comportent également certaines limitations, causées par des problèmes

d’observation et d’interprétation.

Utilisation d’indicateurs physiologiques

De nombreux indicateurs physiologiques peuvent offrir de précieuses informations sur la façon dont une espèce

s’adapte à son environnement. Cependant, étant donné qu’ils sont souvent irréalisables en dehors d’un contexte

de recherche, seuls quelques indicateurs sont mis en pratique dans le contexte des jardins zoologiques.

Les approches non invasives, telles que la mesure du taux de cortisol dans les excréments, sont souvent les

meilleures pour éviter les réactions au stress causées par les manipulations et échantillonnages qui faussent les

résultats de l’analyse.

Une approche différente et moderne consiste à entraîner les animaux aux interventions vétérinaires, de sorte que

les animaux présentent volontairement des parties de leur corps en vue de prélèvements biologiques. Lorsque

cela n’est pas possible, les protocoles validés pour le prélèvement d’échantillons peuvent être utilisés pour

maintenir au niveau le plus bas le degré de stress généré par l’intervention.

Voici certains exemples d’indicateurs physiologiques:

- Glucocorticoïdes et métabolites

- Adrénaline, noradrénaline

- Rythme cardiaque

- Température

- Pression artérielle

- Fréquence respiratoire

- Chimie du sang (par exemple, hématocrite)

Pourquoi les corticostéroïdes sont-ils difficiles à interpréter?

- Ils participent essentiellement à la régulation de l’énergie métabolique; par conséquent, des pics de

corticostéroïdes peuvent être observés quand l’organisme a besoin d’énergie, mais n’est pas stressé (par

exemple, rythme circadien, activité sexuelle, état reproducteur, alimentation, saisonnalité, position sociale).

- Ils indiquent un état d’éveil physiologique, mais ne montrent pas si les animaux se sentent bien ou mal lors d’un

stimulus. Par exemple, l’activité sexuelle, l’exercice physique volontaire ou la peur sont des contextes

émotionnels très différents pendant lesquels ces hormones sont produites. Il convient de mener une analyse

complémentaire du comportement pour interpréter les hormones en contexte.

- La comparaison avec les niveaux de référence validés des individus ou même des espèces n’est pas toujours

simple à réaliser.

Utilisation d’indicateurs de santé

La santé est l’un des éléments les plus importants du bien-être animal, mais dans certains cas, un mauvais état de

santé n’induit pas de mauvaises expériences subjectives, comme la douleur ou l’inconfort.

Certains indicateurs simples peuvent être employés pour évaluer un bon ou mauvais état de santé. Une réaction

prolongée au stress entraîne des modifications dans tout l’organisme et une dépression du système immunitaire,

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généralement liées à une augmentation de l’incidence des maladies. Les indicateurs de ces conditions prolongées

comprennent des mesures de la croissance, de la condition physique, de l’état reproducteur (mortinaissances,

intervalle entre deux naissances, comportement parental, etc.), de l’incidence des maladies et de la mortalité.

Indicateurs de mauvaise santé Indicateurs de bonne santé

- Baisse de l’activité normale ou isolement du groupe

social

- Dégradation de l’état corporel

- Fourrure ou plumage terne

- Boiterie et/ou postures corporelles anormales

- Perturbation de l’appétit

- Perturbations digestives (vomissements, excréments

anormaux, etc.)

- Écoulements oculaires ou nasaux, ou fréquence

respiratoire anormale

- Fièvre

- Blessures et plaies

- Perte de poils ou de plumes et éruptions cutanées

- Démangeaisons excessives

- Comportement anormal

- Absence ou excès de vocalisation

- Signes d’un comportement de douleur propre à l’espèce

- Activité normale et cycles de repos

- Bon état physique

- Fourrure et pelage propres

- Motricité et postures corporelles normales

- Modèle d’alimentation et d’abreuvement

normal

- Fonction digestive d’apparence normale

- Yeux et nasaux/truffes nets et cycle

respiratoire normal

Lors de l’examen de la santé des animaux, il est important d’identifier les signes de maladie propres à l’espèce, le

niveau de gravité et de quelle façon cela influe sur le bien-être de l’animal. Parfois, l’observation directe et le

dépistage régulier des animaux doivent être complétés par d’autres moyens de diagnostic.

Signes de douleur

Les signes de douleur et de souffrance ne sont pas bien définis pour de nombreuses espèces de zoo. Du point de

vue de l’évolution, les animaux n’ont pas intérêt à afficher de tels signes car cela augmenterait le risque qu’ils

soient attaqués ou deviennent la cible de prédateurs; la majorité des espèces ont donc appris à ne manifester que

très peu de signes comportementaux de douleur. Toutefois, il est important de noter que des éléments de preuve

physiologiques, comportementaux et anatomiques indiquent que tous les animaux vertébrés et de nombreux

crustacés ont la capacité de ressentir la douleur et d’en souffrir. Par conséquent, il convient de considérer que si un

syndrome, une maladie ou une situation serait douloureux ou douloureuse pour un animal vertébré, comme un

humain par exemple, il en serait de même pour un autre animal vertébré, même si cet animal ne présente pas de

symptômes de douleur, contrairement à l’homme.

Animaux âgés

Les animaux de jardins zoologiques vivant de plus en plus longtemps, les maladies gériatriques sont plus

fréquentes. En soi, la vieillesse n’est pas une maladie. Les animaux ne sont généralement pas plus lents ou moins

actifs du fait de leur âge. Néanmoins, ils deviennent plus lents ou moins actifs parce qu’ils souffrent d’ostéoarthrite,

ont des défaillances cardiaques, rénales ou hépatiques, ou tout autre syndrome de maladie associée à la

vieillesse. Les signes cliniques observés peuvent être subtils et non propres à l’espèce. Aussi est-il important que

les vétérinaires et les soigneurs travaillent ensemble pour déceler les moindres changements de comportement et

étudier les éventuels signes subtils de maladie complexe. Une fois diagnostiquées, il est important de traiter ces

maladies de manière à assurer la qualité de vie aux animaux. Si le zoo ne dispose pas des ressources ou

substances thérapeutiques nécessaires au maintien de la qualité de vie de l’animal, l’euthanasie peut être

envisagée.

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3.4.4 Évaluation des émotions des animaux dans les jardins zoologiques

L’évaluation des émotions ne peut être réalisée qu’indirectement puisque les animaux ne sont pas capables

d’exprimer par le langage ce qu’ils ressentent. Les indicateurs comportementaux et physiologiques sont souvent

associés à des arguments d’analogie avec l’homme (évaluation de la douleur et de la peur propre à l’espèce). Il

convient d’accorder une attention particulière aux comportements pouvant indiquer un état mental positif (par

exemple, jeu) ou aux comportements naturels (par exemple, grimper, se toiletter, nager ou fourrager), et aux

comportements pouvant indiquer un état mental négatif (par exemple, comportements anormaux tels que

l’arrachage compulsif de poils ou le déplacement continuel d’un point A à un point B, des temps de repos excessifs

ou la dissimulation).

Évaluation des émotions des animaux dans les jardins zoologiques

Expériences But Description Exemple

Tests de préférence Déterminer les

besoins particuliers et induire des états mentaux positifs et négatifs

Les animaux choisissent entre différentes ressources.

Le macaque nègre préfère un substrat composé d’écorces plutôt que de paille.

Tests de motivation

Les animaux sont appelés à faire un effort (par exemple, pousser des portes lourdes, appuyer sur des boutons, marcher face au vent, grimper des rampes, etc.) pour atteindre une ressource souhaitée.

Les visons expriment une forte motivation pour accéder à de l’eau.

Tests de biais cognitif

Inférer le pessimisme ou l’optimisme des animaux

Les animaux doivent réagir à un stimulus ambigu (comprenant des composantes positives et négatives).

L’Étourneau sansonnet est plus optimiste dans des cages enrichies et de grande taille.

Tests d’anxiété Mesurer l’anxiété et la peur

Diverses expériences comme des tests sans confinement, des labyrinthes en croix surélevés et des tests de néophobie.

Un poisson isolé est plus néophobique qu’un poisson ayant un contact social.

Utilisation d’approches qualitatives et relatives à la qualité de vie

Le concept de qualité de vie a donné lieu à la mise au point d’indices d’évaluation multidimensionnels liés aux

différents aspects du bien-être et du mal-être. Il s’agit de marqueurs fondés sur les animaux en lien avec leur

comportement et leur physiologie.

Alors que chez l’homme, la qualité de vie est déterminée par autoévaluation, pour les animaux de zoo, ce concept

fait l’objet de questionnaires à remplir par les soigneurs. Ayant élaboré des méthodes validées scientifiquement

pour décrire de manière qualitative les traits de personnalité et les émotions des animaux en les corrélant avec des

mesures quantitatives du comportement et de la physiologie, l’évaluation qualitative du comportement animal est

conforme à cette approche.

Ces approches, appliquées à la gestion des animaux du zoo, exploitent les connaissances des soigneurs sur les

pensionnaires du jardin zoologique et leurs subtilités. Elles permettent de compléter les informations qualitatives

disponibles. Des éléments démontrent que cette approche est à la fois fiable (les mesures prises par le même

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observateur à différents moments ou par différents observateurs sont similaires) et valable (les éléments mesurés

de l’évaluation étaient les mieux adaptés et correspondent à d’autres mesures déjà connues).

Exemple

À la Chicago Zoological Society, 12 fiches de notation sur le bien-être d’espèces spécifiques (Welfare Score

Sheets, WSS) ont été élaborées à partir d’une évaluation qualitative des soigneurs afin de surveiller le bien-être

des pensionnaires. Ce processus a requis la conception des WSS, la validation croisée de certains éléments

spécifiques des WSS et des essais de l’application de gestion des WSS (pour plus d’informations, voir Whitham et

Wielebnowski, 2009).

3.5 Conception des enclos

3.5.1 Conception des enclos dans l’exposition (y compris les bassins et aquariums)

Des enclos intérieurs et extérieurs bien conçus doivent permettre:

- aux animaux d’exprimer les modèles de comportement naturel les plus pertinents (par exemple, s’envoler, voler

et atterrir en sécurité pour des oiseaux); de se cacher, de se retirer ou de s’abriter de toute source de

dérangement (par exemple, d’autres animaux, les visiteurs, de mauvaises conditions atmosphériques) au

besoin;

- aux soigneurs d’extraire et d’isoler des animaux sains ou malades, d’introduire sans difficulté de nouveaux

animaux, et de surveiller l’état de santé et le comportement des animaux. Les enclos suffisamment flexibles

pour permettre une séparation totale de sous-groupes d’animaux peuvent s’avérer très utiles pour certaines

espèces pendant les périodes de reproduction;

- le nettoyage et l’entretien faciles de l’espace;

- aux visiteurs de profiter d’une expérience agréable, éducative et sûre pendant qu’ils observent les animaux et

leur environnement.

Des enclos intérieurs et extérieurs bien conçus doivent éviter:

- que les animaux ne s’opposent et créent des conflits dans le groupe;

- des perturbations causées par la présence trop envahissante des visiteurs, des prédateurs ou tout autre

stimulus désagréable (par exemple, des passages ou des dispositifs mécaniques au-dessus des enclos des

animaux; une vue trop ouverte ou trop de visibilité sur l’enclos);

- la propagation de maladies et de problèmes de sécurité portant atteinte aux animaux et à l’homme.

3.5.2 Hébergements de nuit et installations d’hébergement non exposées

La nécessité d’avoir recours à des hébergements de nuit dépend de la conception de l’enclos, de l’élevage, du

climat et du type de l’espèce (par exemple, si elle est dangereuse).

Récemment, la tendance consiste à laisser les animaux passer la majorité de leur temps dans leur enclos

principal. Bien souvent, il se compose de zones intérieures et extérieures et les animaux sont entraînés à se

rendre dans les installations non exposées à des fins spécifiques.

Les hébergements de nuit sont conçus pour la période de repos nocturne ou pour immobiliser temporairement des

animaux mais, dans certains cas, ils peuvent aussi servir à garder des animaux malades ou blessés.

Les installations d’hébergement non exposées peuvent servir à héberger des animaux pour des périodes plus

longues. Un bon hébergement offre aux animaux la possibilité de se reposer confortablement la nuit, dans un

espace comprenant des équipements, un substrat et un environnement adaptés, permettant de se déplacer et de

s’éloigner de tout autre animal présentant une menace.

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Quel type d’équipement convient au repos?

Des perchoirs pour les coqs; des plateformes de couchage surélevées pour de nombreux mammifères

(notamment pour les tigres); des filets de couchage pour certains primates; des nichoirs pour de nombreux oiseaux

et des niches pour des mammifères; des bacs à sable pour les éléphants.

L’expression de modèles communs de comportement naturel est également importante dans les aires d’attente en

dehors de l’exposition. Ces installations peuvent permettre aux soigneurs d’extraire et d’isoler facilement des

animaux afin de surveiller leur santé et leur comportement, et de nettoyer et entretenir facilement leur enclos.

3.5.3 Lectures complémentaires

www.zoolex.org

John Coe Zoo Design

Normes du secrétaire d’État concernant les pratiques appliquées dans les jardins zoologiques modernes (DEFRA,

Royaume-Uni) (annexe 8: «Specialist exhibits»)

Association britannique et irlandaise des zoos et aquariums

Association européenne des vétérinaires de la faune sauvage et en captivité

3.6 Enrichissement du milieu

Pour enrichir le milieu d’un animal, son hébergement doit déjà réunir des aspects élémentaires et répondre aux

besoins biologiques et de conservation des animaux. L’enrichissement comprend la conception appropriée de

l’enclos, les interactions avec le soigneur et les visiteurs, et les activités d’élevage quotidiennes.

Il est important que l’enrichissement ne soit pas employé pour compenser des conditions d’hébergement ou

d’élevage inadaptées sur le long terme, bien qu’une telle mesure puisse être acceptable à court terme pour

améliorer la fonction physiologique et psychologique d’un animal jusqu’à ce qu’un autre hébergement plus adapté

soit installé.

Les enclos non enrichis peuvent être améliorés en mettant au point un programme d’activité interactif pour ses

occupants. Cette modification ne constituerait pas un enrichissement au sens premier du terme, mais une tentative

d’améliorer le bien-être jusqu’à un niveau de référence en favorisant un niveau d’activité naturelle. À la fin, les

animaux se trouvant dans un environnement pauvre peuvent être transférés vers un environnement adapté.

Toutes les espèces peuvent bénéficier d’un enrichissement.

La fourniture d’éléments non enrichissants ne constitue pas un enrichissement

Auteur et photos: Heather Bacon (université d’Edimbourg)

Un enclos stérile en ciment ne permet pas de

satisfaire les exigences comportementales de l’ours

noir (grimper, nager, creuser, fourrager).

Bien qu’il reçoive de la nourriture, de l’eau et qu’il ait

un abri, les exigences biologiques et de

conservation de l’animal exigent plus que de

simples éléments de survie et ne sont donc pas

satisfaites. La fourniture de grumes ne peut être

qualifiée d’enrichissement pour deux raisons:

1. avant que la vie de l’animal puisse être enrichie, la conception de l’enclos doit assurer les exigences

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biologiques de l’espèce;

2. aucun élément n’incite l’ours à interagir avec les grumes; elles ne constituent donc pas un enrichissement physique.

3.6.1 Planification de l’enrichissement

Il est important que les programmes d’enrichissement soient planifiés et archivés. Au début, cela peut paraître

contre-productif car ces tâches semblent freiner la spontanéité des soigneurs. Mais un programme

d’enrichissement complet exige de disposer d’un stock d’éléments d’enrichissement, de former les soigneurs et

d’éviter les répétitions, ce qui est quasiment impossible sans qu’un plan d’enrichissement ne soit élaboré.

Dans un premier temps, le plan peut commencer par l’établissement d’une liste d’éléments d’enrichissement sûrs

et appropriés à l’espèce, couvrant toutes les catégories d’enrichissement. Les éléments d’enrichissement sont des

installations temporaires qui peuvent être ajoutées à l’environnement d’un animal. L’enclos ne comporte aucun

équipement ou agrès permanent. Il est important que l’enrichissement couvre toutes les catégories indiquées dans

le tableau suivant:

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Catégories d’enrichissement

Photos: Heather Bacon (université d’Edimbourg)

Type

d’enrichissement

Description Exemples

Enrichissement

physique

Litière, branchages, terriers, nichoirs,

bassins, substrat, végétation

appropriée, etc.

Enrichissement

par des activités

Des objets naturels ou fabriqués par

l’homme pouvant être manipulés,

comme des jouets ou des cônes de

signalisation.

Enrichissement

alimentaire

Des activités en lien avec la

nourriture, de nouveaux aliments et

dispositifs, des aliments éparpillés,

etc.

Enrichissement

sensoriel

L’ajout d’odeurs nouvelles ou

familières, de sons, de visuels ou de

stimuli tactiles.

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Catégories d’enrichissement

Photos: Heather Bacon (université d’Edimbourg)

Type

d’enrichissement

Description Exemples

Enrichissement

cognitif

Il est possible que ce type

d’enrichissement coïncide avec

d’autres approches, mais il est

particulièrement lié aux éléments

représentant un défi mental, qui

s’appuient sur les caractéristiques de

nombreux animaux: vouloir faire un

effort pour obtenir une récompense

(phénomène de la préférence pour

une nourriture exigeant un effort, ou

contrafreeloading).

Enrichissement

social

Stimuli sociaux intra ou inter-espèces;

les entraînements et les relations

homme-animal peuvent aussi être

considérés comme des techniques

d’enrichissement adaptées pour

certaines espèces, selon l’objectif

final de ces activités (mais dans

certains cas, il est nécessaire de

réduire au maximum les contacts

homme-animal pour maintenir le

comportement naturel d’une espèce).

3.6.2 Calendriers d’enrichissement et tableaux de fréquence

Il existe divers calendriers d’enrichissement. Ils peuvent être relativement simples ou plus complexes. Plus un

programme d’enrichissement comprend de recherches et de planifications, plus il a de chances d’être efficace pour

les animaux. Voici ci-dessous des exemples de calendriers d’enrichissement pour les ours:

Calendrier d’enrichissement simple pour les ours

Comportement

naturel

Le comportement est-il

exprimé dans le jardin

zoologique?

Enrichissement pour

encourager le

comportement

Projets pour

parvenir à

l’expression du

comportement

Activité autonome:

se frotter et nager

Oui Fournir des agrès pour se

frotter en fixant des brosses

aux installations de l’enclos

Jouets flottants dans le

bassin

Système d’arrosage

installé dans le bassin

Sensoriel: sentir Oui, mais uniquement en cas

de stimulus indirect

Utiliser divers

enrichissements olfactifs

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Comportement de

nidification

Oui, paille présente dans

l’aire d’attente

Fournir de la paille, des

feuilles mortes et des

possibilités de nidification

dans les enclos, également

pour les nids de jour

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Le calendrier ci-dessus comporte les limitations suivantes: - usage limité de différentes catégories d’enrichissement;

- aucune instruction spécifique concernant les enrichissements olfactifs;

- aucune instruction concernant la fréquence des enrichissements;

- les enrichissements pourraient facilement devenir constants et monotones (et donc non enrichissants).

Voici un bon exemple de calendrier d’enrichissement couvrant davantage de catégories d’enrichissement (comme

décrit plus haut):

Calendrier d’enrichissement complet pour les ours

Semaine 1

Jour 1 Tas de feuilles mortes, carottes (présentées comme fourrage), cônes de signalisation,

feuilles de bananier ou de palmier

Jour 2 Brout de mûrier, dispositifs d’alimentation sous forme de jeu composé de grumes,

diffuseur de lavande, tas de rochers

Jour 3 Jet de yaourt, paille, dispositifs de distribution de bambou, pneus

Jour 4 Jouet composé d’un tuyau d’arrosage, noix de coco, bambou frais, sacs en jute

Jour 5 Jouet à mâcher, brumisateur de parfum, traînées de nourriture pour chats, brout de mûrier

Jour 6 Copeaux de bois, feuilles de bananier ou de palmier, traînées de beurre de cacahuètes,

ballon indestructible

Jour 7 Tas de feuilles mortes, jouet composé d’un tuyau d’arrosage, jet de yaourt, pommes

présentées comme fourrage

Semaine 2

Jour 1 Tas de rochers, jet d’eau, bambou frais, traînée de beurre de cacahuète

Jour 2 Dispositif de distribution de bambou, tomates présentées comme fourrage, diffuseur de

lavande

Jour 3 Copeaux de bois, traînées de confiture, jet de yaourt, feuilles de bananier ou de palmier

Jour 4 Tas de feuilles mortes, pastèques entières, brout de mûrier

Jour 5 Paille, dispositifs d’alimentation sous forme de jeu composé de grumes, cônes de

signalisation

Jour 6 Boîtes en carton contenant de la nourriture, traînées de beurre de cacahuètes, pommes

présentées comme fourrage

Jour 7 Noix de coco, pulvérisations de parfum, jouets à mâcher renfermant de la nourriture

Dans ce calendrier plus complet:

- les éléments présentés couvrent un éventail de catégories d’enrichissement différentes;

- les éléments présentés encouragent tout un éventail de comportements (nidification, reniflement, fourragement,

manipulation d’objets, cognition);

- les objets sont fournis régulièrement;

- chaque jour, un ensemble différent d’objets est proposé.

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La fréquence de l’apport d’enrichissements efficaces est une composante clé. L’apport d’enrichissements de façon

uniquement sporadique peut créer une surexcitation et de la compétition lorsque l’enrichissement est enfin

apporté, et de la frustration pendant les périodes intervalles. D’un autre côté, le recours trop fréquent à un type

d’enrichissement peut le rendre ennuyeux ou fastidieux et, par conséquent, non enrichissant. Il est donc important

de parvenir à un certain équilibre.

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Idéalement, les jardins zoologiques peuvent élaborer des tableaux de fréquence, comme indiqué ci-dessous, pour

vérifier leur calendrier d’enrichissement et le modifier s’il apparaît qu’un élément est trop souvent utilisé.

Exemple de tableau de fréquence pour certains

éléments d’enrichissement

Élément Fréquence

(tous les quinze

jours)

Feuilles mortes III

Pommes II

Paille II

Cône de signalisation II

Traînées de beurre de cacahuète III

Sacs en jute I

Pneus I

Dispositif de distribution de bambou II

Bambou frais II

Le tableau de fréquence montre que divers éléments sont présentés entre une et trois fois sur une période de

quinze jours. Il arrive fréquemment que les soigneurs proposent trop souvent des éléments auxquels ils ont

facilement accès ou qui sont faciles à fournir, et ces éléments peuvent facilement devenir ennuyeux pour un

animal qui les rencontre fréquemment. Le recours à un calendrier et à un tableau de fréquence empêche ce genre

de situation.

3.6.3 Incidence de l’enrichissement du milieu

Un programme d’enrichissement correctement planifié encourage une diversité de comportements semblables à

ceux généralement observés chez les mêmes espèces à l’état sauvage. Des programmes d’enrichissement

inadaptés peuvent générer de l’ennui et même de la peur, de la frustration et de la souffrance. Pour ces raisons, il

est recommandé aux soigneurs de toujours surveiller et évaluer la mise en œuvre d’un nouveau programme

d’enrichissement.

Il est important de supprimer les éléments peu stimulants ou devenant potentiellement dangereux. L’apport de

nombreux enrichissements évite les rivalités et même les agressions chez les animaux hébergés au sein de

groupes sociaux.

Les programmes d’enrichissement peuvent être adaptés sur mesure aux besoins des individus et des espèces.

Toutes les espèces de tous les taxons peuvent bénéficier d’un programme d’enrichissement dûment réfléchi.

3.7 Entraînement des animaux

L’entraînement des animaux d’un zoo peut être une composante utile de la «boîte à outils» des mesures visant à

garantir que leurs besoins biologiques et en matière de conservation sont satisfaits. Pour réussir, un programme

d’entraînement doit impérativement être exigeant d’un point de vue cognitif, tout en restant réalisable pour l’animal,

et il est nécessaire que l’animal soit positivement motivé à relever les défis de l’entraînement.

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L’entraînement facilite le bon déroulement des procédures vétérinaires et d’élevage des animaux. Certains jardins

zoologiques ont recours à des démonstrations d’entraînement pour éduquer le public sur leurs stratégies de

gestion des animaux. Les entraînements peuvent également être réalisés en vue de représentations auxquelles

participent des animaux. Dans ce contexte, l’entraînement à des comportements non naturels est découragé

compte tenu des risques potentiels pour le bien-être des animaux et de la valeur pédagogique.

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Exemples de présentations d’entraînement pédagogique et de représentations exprimant un

comportement non naturel

Photos: Heather Bacon (université d’Edimbourg)

Présentations d’entraînement pédagogique Représentations exprimant un comportement

non naturel

Différentes méthodes de formation sont disponibles:

- les entraînements de renforcement positif constituent la méthode recommandée et privilégiée. Cela

consiste à associer la réaction d’un nouvel animal à un stimulus donné avec un renforçateur positif (par

exemple, une récompense sous forme de friandise); un second renforçateur peut aussi être utilisé (par

exemple, sifflement);

- les méthodes d’entraînement fondées sur la peur ou l’évitement ne sont pas recommandées. Le

renforcement négatif consiste à supprimer un stimulus négatif lorsque la réponse désirée est exprimée. Les

punitions consistent à associer un événement négatif à une réaction non souhaitée. Il est de bonne pratique de

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ne pas utiliser d’outils d’entraînement générateurs de peur tels que des tuyaux d’arrosage (par exemple pour

faire déplacer des animaux), un ankus ou aiguillon, des fouets ou des bâtons.

L’entraînement de renforcement positif peut être utilisé comme forme d’enrichissement cognitif si l’animal apprend

activement et apprécie l’expérience. L’entraînement n’est pas enrichissant s’il est répétitif, non difficile d’un point de

vue cognitif ou frustrant. Les techniques d’entraînement efficaces peuvent donner d’excellents résultats chez les

animaux capables de répondre calmement et de façon coopérative à tout un éventail de procédures vétérinaires et

d’élevage.

De mauvaises techniques d’entraînement peuvent facilement générer de la frustration, ce qui peut éventuellement

mener à un comportement inapproprié ou anormal. L’entraînement est une tâche technique qui requiert des

compétences, et tous les entraîneurs d’animaux doivent être eux-mêmes dûment formés aux théories

d’apprentissage et comportementales des animaux. Un entraînement illogique, ennuyeux ou axé sur la peur

amène des problèmes comportementaux et du mal-être.

Il existe des méthodes d’apprentissage subtiles pouvant être employées durant les tâches quotidiennes et produire

des résultats comportementaux inattendus. Correctement dirigées, ces méthodes d’apprentissage peuvent être

utilisées pour promouvoir un comportement désirable envers le milieu, d’autres animaux et l’homme. Elles

comprennent notamment:

- l’habituation: l’animal réduit sa réaction négative à un stimulus permanent ou répétitif;

- le conditionnement classique: l’animal apprend à associer une réaction à un nouveau stimulus;

- le modelage: l’animal est familiarisé à un stimulus en y étant confronté de façon successive et croissante.

3.8 Comment améliorer la qualité des interactions homme-animal

3.8.1 Comment promouvoir des conditions d’élevage efficaces?

Il est possible de promouvoir des conditions d’élevage efficaces:

- au moyen de protocoles indiquant clairement les obligations attendues des employés;

- en adoptant les guides d’élevage propres aux espèces, s’ils existent, sinon en produisant des protocoles

semblables pour les espèces de la collection, fondés sur les informations disponibles les plus actuelles;

- grâce au contrôle et au suivi par des professionnels plus chevronnés des actions réalisées lors des tâches

quotidiennes;

- en offrant des possibilités de formation informelle dans le jardin zoologique (par exemple, nouveaux soigneurs

formés par des soigneurs expérimentés pendant une période donnée; mise à disposition de lectures

pertinentes et actuelles; évaluation du contenu et des résultats des formations);

- en organisant régulièrement des réunions de discussion internes pour passer les procédures en revue;

- en contrôlant régulièrement la qualité de la mise en œuvre des procédures;

- en offrant des possibilités de formation formelle dans le jardin zoologique ou ailleurs (par exemple, des

formations pour les soigneurs sont proposées dans certains pays de l’UE par des associations de jardins

zoologiques, des universités ou des sociétés privées;

- par la participation à des conférences et des forums semblables où les participants peuvent mettre à jour leurs

connaissances et partager leurs expériences;

- par le suivi de cours universitaires sur des sujets connexes (à plus long terme et comprenant une action

globalement plus indirecte).

3.8.2 Comment promouvoir la qualité des interactions homme-animal?

Les visiteurs font partie intégrante de l’environnement zoologique et, naturellement, de la vie des animaux du zoo.

L’effet des visiteurs sur les animaux est étudié depuis de nombreuses années.

La proximité des visiteurs a tendance à modifier le comportement des animaux de différentes façons. Par exemple,

de nombreuses espèces de primates semblent être affectées négativement, comme le montrent des mesures

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physiologiques. D’autres espèces, comme certaines espèces de félidés, n’expriment pas de comportement

indiquant une perturbation en présence de visiteurs. L’incidence sur les animaux dépend fortement de la

conception des enclos, du positionnement des visiteurs du zoo et de leur comportement.

Exemple - Où devraient se situer les zones d’observation des visiteurs?

Les jaguars affichent un taux de cortisol salivaire élevé lorsque les visiteurs les surplombent. Si l’on place la zone

d’observation des visiteurs au même niveau ou légèrement plus bas que l’enclos, leur taux de cortisol n’augmente

pas.

À mesure que de plus amples informations sont connues sur l’effet des visiteurs sur certaines espèces, de

nouvelles solutions sont conçues pour réduire leur influence négative potentielle sur les expositions. Voici quelques

exemples de solutions:

- la zone d’observation des visiteurs est placée de telle sorte que ces derniers ne peuvent pas surplomber les

animaux, par exemple en abaissant la zone de passage du public;

- les points d’observation des visiteurs sont conçus pour éviter que les animaux ne voient pas les visiteurs, par

exemple en aménageant des coins spécifiques, des orifices dans des cloisons opaques, des zones spécifiques

avec des miroirs sans teint:

- les points d’observation des visiteurs sont camouflés de manière à réduire les effets sur les animaux, par

exemple en plaçant des plantes devant la zone d’observation de l’exposition;

- les animaux ont suffisamment de protections physiques pour éviter visuellement les visiteurs, par exemple des

plantes, des rochers, des troncs, des abris;

- les sols sont conçus pour réduire le bruit causé par les visiteurs;

- des panneaux sont placés autour des enclos pour demander aux visiteurs d’adopter un comportement

approprié (par exemple, ne pas toquer sur la vitre des aquariums, ne pas faire de bruit, ne pas lancer d’objets

ou de nourriture dans les enclos);

- les animaux sont entraînés à tolérer la présence des visiteurs.

Exemple - Comment éviter l’incidence négative des visiteurs sur les animaux?

Dans un jardin zoologique abritant un groupe de gorilles (Gorilla gorilla), il a été constaté que le public et le niveau sonore de la zone d’observation distrayaient considérablement le groupe et suscitaient des comportements agressifs. Pour un montant relativement modique et sans modifier physiquement l’enclos interne, des améliorations de la zone d’observation ont été apportées:

- un cadre en bois a été construit derrière les grandes baies d’observation;

- le cadre a été couvert d’un matériau isolant et d’un revêtement mural en bambou;

- de petites fenêtres d’observation ont été créées à différentes hauteurs et à différents intervalles dans le revêtement en bambou, supprimant les interférences causées par le public sur l’intimité des animaux.

Quelques jours seulement après la réalisation du projet, les soigneurs ont enregistré d’importantes modification du comportement social du groupe: beaucoup plus d’interactions entre les femelles, moins d’agression chez les mâles et l’adoption d’une structure de domination normale.

Auteur et photos: Michael Fielding (consultant vétérinaire)

Lorsque les jardins zoologiques encouragent les interactions entre les visiteurs et les animaux au cours de

présentations ou de programmes d’interaction spécifiques, il est important que ces interactions soient supervisées

par le personnel et respectent une approche planifiée pour réduire les risques pour les visiteurs et les animaux.

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Quels aspects pourraient être pris en compte lors des interactions entre le public et les animaux?

- Aucune interaction ne devrait porter atteinte à l’intégrité physique ou psychologique des animaux.

- Les espèces et spécimens participant aux interactions doivent être sélectionnés par un formateur expérimenté

ou d’autres membres chevronnés du personnel.

- Les animaux dociles, acceptant d’être entraînés et sans antécédents d’attaque contre des hommes, sont mieux

adaptés à ce genre d’interactions.

- Les interactions doivent avoir lieu dans un environnement familier et prévisible pour les animaux concernés.

- Dans la mesure du possible, les animaux doivent avoir la possibilité d’éviter des contacts avec l’homme. Un

système de rotation des animaux, comprenant des périodes de repos adaptées, peut être planifié.

- Les interactions sont uniquement permises sous la surveillance et le contrôle d’une personne responsable et

dans le respect de règles spécifiques, qui prévoient notamment une durée de contact autorisée.

- Des installations permettant le respect de toutes les procédures d’hygiène nécessaires pour des interactions

sûres sont à disposition (par exemple, lave-mains, pédiluves, douches en cas d’immersion dans un milieu

aquatique).

- Le comportement et la santé des animaux participant aux interactions sont régulièrement examinés et

consignés dans des registres.

- Les aliments utilisés pendant les interactions font partie de la ration alimentaire journalière de chaque

spécimen.

- Les contacts physiques sont limités au maximum et tiennent compte des mesures d’hygiène et de biosécurité

(voir les lignes directrices en matière de santé publique disponibles sur les zoonoses).

- Les interactions avec les visiteurs ne représentent pas une partie importante de la journée d’un animal.

- Les animaux sociaux ou jeunes ne participent pas aux interactions si celles-ci exigent qu’ils soient éloignés de

leur groupe social.

3.9 Planification et gestion de la collection

La contribution des vétérinaires est très importante concernant certains aspects spécifiques de la gestion de la

collection du jardin zoologique. En effet, celle-ci peut exiger de prendre des décisions difficiles voire controversées,

notamment dans le cadre de la gestion de la reproduction, de la planification de la collection, de l’élevage à la main

et de l’euthanasie.

3.9.1 Gestion de la reproduction

Les jardins zoologiques d’Europe et d’Amérique du Nord ont des positions différentes concernant le caractère

éthique de l’abattage et de la contraception dans des populations sur-représentées.

En Amérique du Nord, le recours à la contraception pour contrôler les populations est très répandu. À l’inverse,

dans de nombreux pays européens, l’activité reproductive est encouragée et lorsque des individus ou des espèces

sont sur-représentés, leur progéniture est maintenue jusqu’à ce qu’elle atteigne un âge de dispersion naturelle, où

elle est éliminée avec humanité.

Ces deux approches génèrent des avantages et des inconvénients. L’approche nord-américaine inhibe les

comportements reproducteurs naturels, qui font partie du répertoire naturel des animaux et peuvent également

faire partie des besoins biologiques et de conservation des espèces. L’approche européenne permet le

développement et la pratique de comportements procréateurs naturels, mais entraîne l’euthanasie d’individus

jeunes et en bonne santé, ce qui peut être difficile à comprendre pour les visiteurs des jardins zoologiques et les

médias.

Une troisième approche du contrôle de la population consiste à créer des groupes du même sexe, mais cela

entraîne également des problèmes de gestion en lien avec le comportement social, des agressions accrues et

l’inhibition d’un comportement procréateur naturel.

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Annexes Page | 71

3.9.2 Planification de la collection

Il est important qu’un jardin zoologique dispose des ressources et de l’expertise appropriées pour satisfaire les

mesures de conservation requises pour les espèces de sa collection.

Les jardins zoologiques doivent examiner attentivement les installations nécessaires aux animaux tout au long de

l’année, en tenant compte de la saisonnalité, de la gestion de la reproduction et de la gestion gériatrique parmi les

exigences biologiques et de conservation des espèces. Pour les espèces gérées dans le cadre du programme du

livre généalogique européen, l’autorisation du responsable du livre généalogique doit être obtenue avant le

transfert ou la reproduction d’un animal. Il est également important que le transfert d’animaux d’une collection à

une autre respecte les exigences prévues par la directive 92/65/CEE du Conseil.

Exemple

Les lémuriens sont une attraction prisée dans les jardins zoologiques du monde entier. Cependant, bien que cette

espèce soit relativement facile à gérer, ses besoins biologiques et de conservation uniques ne peuvent être

ignorés. Dans les jardins zoologiques situés dans des pays au climat froid, auquel les lémuriens ne sont pas

habitués, des ressources complémentaires doivent être apportées pour satisfaire les exigences biologiques et de

conservation de cet animal.

Enfermer les lémuriens dans l’aire d’attente intérieure lorsque la température est trop basse peut limiter leur

capacité à faire de l’exercice, à grimper et à bénéficier des rayons ultraviolets, à moins que l’enclos intérieur ne soit

conçu en tenant compte de ces caractéristiques. Il est de bonne pratique d’installer un gradient thermique dans

l’intégralité de l’enclos, offrant la possibilité de sélectionner l’habitat préféré par l’espèce.

Il est tout à fait pertinent que les jardins zoologiques se trouvant dans des pays froids veillent à disposer des

ressources adéquates pour satisfaire les exigences biologiques et de conservation des espèces tropicales, et que

les jardins zoologiques situés dans des pays au climat méditerranéen puissent répondre comme il se doit aux

exigences biologiques et de conservation des espèces issues de climat froid.

Auteur: Heather Bacon (université d’Edimbourg)

Par ailleurs, les jardins zoologiques sont moralement tenus de veiller à ce que les espèces transférées soient

déplacées vers des établissements capables de proposer des installations semblables ou meilleures afin de

satisfaire les besoins biologiques et de conservation des espèces. Le transfert d’espèces vers des collections où

les normes d’hébergement ou d’élevage des animaux sont moins rigoureuses que celles de la collection détenant

actuellement les espèces est déconseillé.

3.9.3 Élevage à la main

La recherche scientifique actuelle sur le bétail et les primates montre clairement que les périodes prénatales,

périnatales et néonatales peuvent constituer un facteur de risque important dans le développement anormal du

cerveau et entraîner des troubles psychologiques ultérieurs.

La manipulation/l’immobilisation des femelles en gestation, l’absence de contact social maternel et des milieux

sous-optimaux peuvent générer du stress pour les animaux. Ces effets ont pu être observés chez de nombreux

taxons, dont les rongeurs, le bétail et les primates, et rien ne semble indiquer que des espèces abritées dans un

jardin zoologique pourraient en être exemptées.

Compte tenu de ces connaissances, la séparation des jeunes animaux de leurs mères en vue de les élever à la

main est fortement découragée, à moins que les espèces n’ait une valeur de conservation importante ou que des

programmes d’élevage à la main bien documentés n’existent, donnant lieu au développement normal de l’animal.

Les échecs de reproduction et d’élevage sont associés à des milieux et des techniques d’élevage dont le niveau

n’est pas optimal. De tels milieux sous-optimaux vont à l’encontre du travail de conservation des jardins

zoologiques. Les jardins zoologiques ont tout à gagner à mettre en place un climat optimal favorisant la bonne

reproduction des animaux et l’élevage des petits par leur mère.

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Annexes Page | 72

3.9.4 Euthanasie

Si un jardin zoologique n’est plus en mesure de répondre aux besoins biologiques et de conservation d’une

espèce dans le cadre d’un programme de soins vétérinaires proactifs offrant à la fois un confort physique et une

diversité comportementale, l’euthanasie peut alors être envisagée comme une solution de substitution à la

frustration comportementale chronique ou à la douleur physique. Il est souhaitable que les jardins zoologiques

disposent d’organes consultatifs, composés de scientifiques externes, pour assurer une approche équilibrée lors

de la prise de décisions aussi difficiles.

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E M P E C H E R Q U E L E S A N I M A U X N E S ’ E C H A P P E N T E T E M P E C H E R

L ’ I N T R O D U C T I O N

D ’ O R G A N I S M E S N U I S I B L E S

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4 Article 3, quatrième tiret - Empêcher que les animaux ne

s’échappent et empêcher l’introduction d’organismes

nuisibles extérieurs

4.1 Sites internet

DAISIE: Établissement d’un inventaire des espèces exotiques envahissantes pour l’Europe.

Guides et annonces de recherche de la CIESM (Commission internationale pour l’exploration scientifique de la

Méditerranée): Guide des instituts de recherche marine de la Méditerranée; Atlas des espèces exotiques de la

Méditerranée.

Gupta B. 2008. Barrier designs for zoos. Autorité centrale des jardins zoologiques, ministère de l’environnement et

des forêts. Inde.

GISP (base de données sur les espèces envahissantes dans le monde)

Ressources côtières du MIT Sea Grant: informations sur les bio-invasions marines, comprenant les trajectoires, la

prévention et les contrôles.

Institut méditerranéen d’océanologie: information sur l’algue Caulerpa taxifolia

4.2 Normes européennes relatives aux services de gestion des nuisibles

Le comité européen de normalisation (CEN) a entrepris un projet visant à établir des normes européennes

relatives aux services de gestion des nuisibles. Des normes nationales couvrant les services de gestion des

nuisibles existent déjà à Malte, en Espagne, en Allemagne et en France. Une norme européenne préciserait les

exigences et compétences devant être satisfaites par les prestataires professionnels de services de gestion des

nuisibles afin de protéger la santé publique, les ressources et l’environnement. La norme s’appliquera aux

personnes chargées de fournir des services de gestion des nuisibles, dont l’évaluation, la recommandation et

l’exécution subséquente des procédures de contrôle définies. Un comité technique composé de délégations

membres et d’observateurs a mis en place un projet de norme, diffusé auprès des groupes miroirs nationaux à

l’automne 2013 aux fins de commentaires. En 2014, les commentaires seront examinés et une norme européenne

définitive relative aux services de gestion des nuisibles sera publiée à l’intention du secteur.

Chapitre

4

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Annexes Page | 74

5 Article 3, cinquième tiret - Tenue de registres

5.1 Sites internet

Code de conduite recommandée de la BIAZA concernant l’implantation de micropuces dans les animaux des

jardins zoologiques.

Groupe de travail sur les registres des animaux de l’AZA: lignes directrices relatives à la création et au partage de

registres animaliers

Standardisation de la tenue de registres dans les jardins zoologiques en Inde et marquage des animaux à des fins

d’identification. Parc zoologique de l’Himalaya à Padmaja Naidu (Inde).

Normes relatives à la saisie de données et à la maintenance des bases de données réunissant les registres des

animaux détenus dans des zoos et aquariums en Amérique du Nord.

Réseau d’information sur la faune sauvage. Identification des mammifères (Bourne, D. 2012).

Réglementations relatives au marquage de la CITES.

Guide de référence des réglementations européennes relatives au commerce d’espèces sauvages (février 2013)

5.2 Observations régulières des animaux et tenue de registres

Un bon programme de surveillance des animaux comporte, au minimum, un contrôle quotidien des

comportements, des signes de santé et du contexte environnemental, dont les observations sont dûment

enregistrées.

Après avoir observé des animaux, il est de bonne pratique que les soigneurs rédigent un court texte journalier dans

le registre de chaque animal ou groupe d’animaux, faisant état de leur état de santé, de leur activité, de leur

programme nutritionnel, de leur consommation d’aliments, de leurs résultats d’analyse, des traitements qui leur ont

été administrés et des facteurs environnementaux clés tels que la température et l’humidité pour les vertébrés

inférieurs, et les paramètres de surveillance de l’eau pour les animaux aquatiques. Il est également de bonne

pratique que la direction du zoo et les vétérinaires passent en revue ces registres. Les vétérinaires sont

responsables des rapports médicaux des animaux en quarantaine ou à l’hôpital, ou suivant un traitement tout en

restant dans leur enclos.

Les rapports hebdomadaires peuvent mettre en lumière les problèmes rencontrés, les interventions réalisées ou

les traitements administrés, les mouvements des animaux ou les modifications de leurs conditions d’hébergement

ou d’élevage, et être examinés par la direction du zoo et les vétérinaires.

Lors de réunions mensuelles, la direction du zoo peut étudier le plan de collection actuel, la stratégie et les progrès,

se pencher sur l’utilisation des enclos, les transferts d’animaux, les mises en quarantaine, et discuter de la

formation et de l’évolution du personnel. Il est important de conserver les comptes rendus de ces réunions pour

référence future.

Tous les trois à six mois, les responsables des services vétérinaires et des soigneurs peuvent juger utile de

produire des rapports sur la morbidité, la mortalité et les problèmes comportementaux. Il peut s’avérer nécessaire

de réunir un panel d’experts externes pour examiner les stratégies possibles en vue de répondre à ces problèmes,

d’envisager les traitements applicables et de répondre aux questions à l’origine de tels problèmes. Les

Chapitre

5

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Annexes Page | 75

recommandations de thérapies futures et de modification des conditions d’élevage ou d’hébergement peuvent être

intégrées à la stratégie de planification de la collection.

Il conviendrait de mener un audit des registres chaque année pour garantir que les processus de consignations

sont bien transparents et utiles. Les registres fournissent des justificatifs lors de l’inspection annuelle du jardin

zoologique concernant l’octroi de sa licence.

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Annexes Page | 76

Figure 5. Résumé des différents types de registres à tenir dans le cadre d’un programme de surveillance

approfondie, réalisé par María Fàbregas Hernández

5.3 Comment créer des numéros d’enregistrement

Exemple 1 - Les deux premiers chiffres représentent l’année d’enregistrement et les quatre derniers sont

séquentiels:

nº 920006 = sixième spécimen enregistré en 1992

Exemple 2 - Strictement séquentiel:

premier animal = 000001, deuxième = 000002, etc.

Exemple 3 - Systèmes où chaque série de numéros désigne une catégorie différente:

100000 - 199999 = mammifères

200000 - 299999 = oiseaux

300000 - 399999 = reptiles

400000 - 499999 = amphibiens

500000 - 599999 = poissons

600000 - 699999 = invertébrés

Par conséquent, dans ce système, le nº 101234 est un mammifère.

Exemple 4 - Les deux premières lettres du numéro sont les deux derniers chiffres de l’année de l’enregistrement;

le troisième caractère désigne l’espèce (M pour mammifère, O pour oiseau, R pour reptile et A pour amphibien);

les trois derniers caractères représentent l’ordre d’arrivée consécutif:

nº 92M6 = sixième mammifère enregistré en 1992

5.4 Méthodes de marquage et d’identification

L’identification des individus ou groupes d’animaux dans la collection du jardin zoologique est nécessaire à la

tenue de registres exacts. Les systèmes d’identification employés devraient être adaptés aux espèces définies et à

la législation applicable.

CHAQUE SEMAINE

Le gardien consigne les dossiers du vétérinaire

CHAQUE JOUR

Gardiens, soigneurs et vétérinaires • Inspection quotidienne et tenue

de registre écrit par le gardien • Le soigneur signale tout

problème de santé ou de bien-être à son responsable

• Le type de problème est analysé • Un plan de traitement

vétérinaire doit être élaboré • Soins de suivi, mise sous

surveillance et réévaluation

CHAQUE MOIS

Le personnel dirigeant discute du plan de collection, de la stratégie et du développement

TOUS LES 3-6 MOIS

Examen de l’état de santé, du bien-être et de l’éthique

CHAQUE ANNÉE

Inspection par un inspecteur qualifié du jardin zoologique aux fins de l’octroi de licence

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Annexes Page | 77

Aucune méthode unique d’identification n’est adaptée à toutes les espèces et tous les individus et à toutes les

circonstances. Parfois, la combinaison de deux méthodes d’identification ou plus est nécessaire pour des raisons

pratiques, par exemple l’utilisation de marques auriculaires de couleur (facilement visibles) associées à des

transpondeurs implantés (uniques).

Quelle que soit la méthode employée, les caractéristiques suivantes sont importantes:

- la sécurité de l’animal, à savoir que la méthode ne doit pas nuire à son comportement, à sa santé ou à sa

survie;

- la pose et le port d’un dispositif ne doivent pas générer de stress ou de douleur (dans la mesure du possible);

- le système doit être sûr et résistant;

- il doit pouvoir rester en place pendant la période de temps appropriée (dans une collection zoologique, cela

signifie pendant la durée de vie de l’animal);

- il doit désigner assurément et de façon unique l’individu ou le groupe marqué;

- il dispositif doit pouvoir être lu/observé à distance;

- il doit fournir suffisamment d’informations en vue de la bonne tenue des registres;

- il doit être facile et rapide à appliquer pour réduire le stress de l’animal pendant la procédure;

- il doit être facilement accessible et son prix doit être raisonnable;

- enfin, il doit être discret et ne pas modifier l’apparence de l’animal.

Méthodes d’identification des animaux individuels (de Hosey et al., 2009)

Méthode Description/empl

acement

Durée Remarques Exemples

Marques

naturelles

Couleur ou motifs

du pelage,

malformation

physique, taille.

Permanent Peu coûteux et simple.

Nécessite un personnel

qualifié et des

différences évidentes

entre les animaux

Okapi: bandes

Tigre: marques sur la

gueule

Marquage Flancs, cornes Permanent Douloureux Serpents: marquage à

froid

Tatouage Peau autour des

yeux, croupe,

pattes

Permanent Douloureux Macaques: callosités

ischiatiques

Coupures

d’identification

Oreilles, cornes,

extrémités d’un

membre

Permanent Potentiellement

douloureux

Gnou: entailles dans les

cornes

Rhinocéros: oreilles

percées

Lézard: extrémité coupée

Micropuces,

transpondeur

s

Injecté sous la

peau

Temporaire Potentiellement

douloureux et peut

nécessiter d’endormir

l’animal. Migration

possible sous la peau

Toutes les espèces, des

loirs aux éléphants

Ornements Étiquettes, perles

cousues sur la

peau, bagues,

colliers

Temporaire Potentiellement

douloureux.

Généralement fixés sur

de jeunes animaux.

Risque possible

d’emmêlement

Iguane bleu: perles, Mara:

marques auriculaires

Lémur catta: colliers

Oiseau: bagues aux

pattes

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Annexes Page | 78

Pingouin: bagues aux

nageoires

Tonte/écrêtag

e

Poils, plumes Temporaire Peut être difficile à voir à

distance

Rarement employé dans

les jardins zoologiques

Teinte/Marqu

eurs

Tampons

d’impression,

pulvérisateur,

peinture,

décalcomanies

Temporaire Possibilité de transfert

sur d’autres animaux.

Des matériaux non

toxiques doivent être

utilisés

Coléoptères: chiffres en

papier, tortues: points à la

peinture

Pour obtenir la liste complète des méthodes de marquage et d’identification de différents taxons, cliquez ici.

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Annexes Page | 79

Annexes au chapitre 3 – Mise en œuvre et exécution

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Annexes Page | 80

6 Octroi de licences et inspection

6.1 Sites internet (en anglais)

Normes du secrétaire d’État concernant les pratiques appliquées dans les jardins zoologiques modernes (DEFRA,

Royaume-Uni)

Guide du comité d’experts sur les jardins zoologiques (DEFRA, Royaume-Uni)

The zoological park, a new ally for biodiversity (MAGRAMA, Espagne) (Lecture en ligne)

Guide des inspecteurs d’accréditation (Association des zoos et aquariums, AZA, États-Unis)

Normes d’accréditation et politiques connexes (Association des zoos et aquariums, AZA, États-Unis)

Guide de référence des réglementations européennes relatives au commerce d’espèces sauvages (2013)

Guide de la DEFRA sur la loi relative à l’octroi des licences des jardins zoologiques (1981): fermeture de jardin

zoologique, DEFRA, Royaume-Uni

Lignes directrices relatives à l’utilisation des animaux confisqués (2000), UICN

Strategy for Confiscated Animals (2007), Eurogroup for Animals

Building Sustainable Sanctuaries (2012), Arcus Foundation

Standards for rescue centres, Global Federation of Animal Sanctuaries (Fédération internationale des refuges pour

animaux)

6.2 Études de cas

6.2.1 Étude de cas nº 16 – Formation des inspecteurs des jardins zoologiques en Espagne

Étude de cas nº 16. Formation des inspecteurs des jardins zoologiques en Espagne

Source: Active Life Company, S.L

Chapitre

6

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Annexes Page | 81

La directive européenne 1999/22/CE sur les jardins

zoologiques a été transposée dans le droit espagnol

par la loi 31/2003 sur la conservation de la faune

sauvage dans les parcs zoologiques. Auparavant,

les jardins zoologiques devaient uniquement se

conformer aux réglementations en matière de santé

et de sécurité. Les nouvelles exigences, qui visent à

ce que tous les jardins zoologiques deviennent des

centres soucieux du bien-être des animaux aux fins

de la conservation de la diversité biologique, étaient

difficiles à mettre en œuvre par le secteur des

jardins zoologiques et par les autorités chargées de

leur application. Par ailleurs, la responsabilité de

l’exécution des exigences incombait aux

17 communautés autonomes et, souvent, trois

ministères participaient au processus d’autorisation:

les ministères de l’environnement, de la santé

animale et de la sécurité publique.

Après la transposition de la directive, une étude approfondie visant à évaluer la situation des jardins zoologiques

en Espagne a été menée. L’étude a mis en exergue le besoin de plus d’orientations pour satisfaire les

exigences et évaluer la conformité avec la loi 31/2003. Pour répondre à ce besoin, «El parque zoológico, un

nuevo aliado de la biodiversidad. Guía para la aplicación de la Ley 31/2003 de conservación de la fauna

silvestre en los parques zoológicos» (2006) (Le parc zoologique, un nouvel allié pour la biodiversité. Guide pour

l’application de la loi 31/2003 sur la conservation de la faune sauvage dans les parcs zoologiques) a été publié

par le ministère de l’environnement et la fondation pour la biodiversité. Une version en anglais a été publiée en

2012.

Afin d’assurer la formation spécialisée des inspecteurs des jardins zoologiques et d’autres autorités chargées

d’appliquer les mesures, sept modules comprenant un contenu enrichi progressivement (voir figure 1) ont été

organisés à l’intention des fonctionnaires avec l’aide du ministère espagnol de l’environnement (aujourd’hui

ministère de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement) et sa fondation pour la biodiversité. Les

modules de formation ont réuni l’expertise multidisciplinaires d’enseignants universitaires, de professionnels en

zoologie (dans le cadre d’une collaboration avec les associations ibériques des zoos et aquariums [AIZA]),

d’experts en droit environnemental (dont des responsables de la CITES), d’inspecteurs de jardins zoologiques

britanniques expérimentés et de spécialistes d’ONG de sauvetage de la faune sauvage. La structure de la

formation allait de discussions fondées sur la théorie à des débats et des tables rondes, jusqu’à des études de

cas hypothétiques et réels. Des simulations de visites d’inspection dans des jardins zoologiques ont été

réalisées à des fins d’exercice pratique, qui ont largement bénéficié de la coopération du personnel et de l’accès

fourni par les jardins zoologiques ayant collaboré.

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Annexes Page | 82

Les rétroactions des participants ont révélé que la formation avait été très utile; la majorité d’entre eux avaient des antécédents très différents et l’approche pluridisciplinaire requise aux fins de l’inspection d’un jardin zoologique leur était tout à fait nouvelle. Les sessions pratiques, les exercices d’inspection et les débats qui ont suivi ont été particulièrement appréciés car ils ont permis de mettre la théorie en contexte et de comparer les approches, ce qui est jugé nécessaire pour travailler de la façon la plus uniforme possible. Une formation de suivi périodique a également été demandée. Les rétroactions des participants ont

révélé que la formation avait été très utile;

la majorité d’entre eux avaient des

antécédents très différents et l’approche

pluridisciplinaire requise aux fins de

l’inspection d’un jardin zoologique leur

était tout à fait nouvelle.

Figure 1. Principaux sujets intéressant les inspecteurs de jardins

zoologiques avant la formation avancée (2011), selon un sondage

visant à adapter le contenu de la formation du mieux possible.

Les sessions pratiques, les exercices d’inspection et les débats qui ont suivi ont été particulièrement appréciés

car ils ont permis de mettre la théorie en contexte et de comparer les approches, ce qui est jugé nécessaire

pour travailler de la façon la plus uniforme possible. Une formation de suivi périodique a également été

demandée.

Les inspecteurs participants ont également souligné l’impact positif de l’apprentissage sur l’organisation et la

planification de leur approche en fonction des caractéristiques du jardin zoologique lors de chaque inspection.

La formation a également favorisé la coopération et la communication entre les différents ministères

participants, d’une part, et les jardins zoologiques inspectés, d’autre part.

Une autre initiative a été élaborée parallèlement à la formation: une plateforme d’apprentissage et de

communication en ligne pour les inspecteurs de jardins zoologiques (groupe d’inspecteurs de jardins

zoologiques, forum et bibliothèque sur la plateforme interactive de l’inventaire espagnol du patrimoine naturel et

de la biodiversité -biodiversia.es-).

Les principales leçons tirées de cette expérience ont mis en lumière l’importance (parmi d’autres choses):

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- d’offrir une formation pluridisciplinaire aux

inspecteurs afin qu’ils aient une vision globale de

toute la mesure de la mise en application et de

l’évaluation de la directive européenne sur les

jardins zoologiques;

- de mener des inspections de jardins zoologiques

clairement organisées, de bien communiquer en

interne et de disposer de protocoles, d’orientations

et d’un soutien adaptés aux besoins nationaux (et,

dans le cas présent, régionaux);

- d’assurer des formations aussi continues et

complètes que possible;

- de collaborer étroitement avec le secteur des

jardins zoologiques pour bénéficier de leur

expérience et garantir que les formations soient

aussi pratiques que possible;

- d’utiliser davantage les technologies de

l’information pour centraliser les ressources,

communiquer et traiter les données sur les

animaux

Remerciements: les modules de formation des inspecteurs des jardins zoologiques ont grandement tiré profit

de la collaboration des jardins zoologiques suivants et de leur personnel: Zoo Aquarium de Madrid, Faunia

(Madrid), CosmoCaixa (Alcobendas), Safari Madrid et Cañada Real Nature Centre (El Escorial).

6.2.2 Étude de cas nº 17 - Fermeture d’un jardin zoologique et relogement des animaux (I)

Étude de cas nº 17. Fermeture d’un jardin zoologique et relogement des animaux (I)

Source: équipe technique du Costa Blanca Safari Park (Espagne)

En 2010, la gestion coopérative du Costa Blanca Safari Park (Espagne) a décidé de fermer le parc. À la suite de cette décision, le personnel technique du parc a conçu une stratégie pour reloger tous les animaux dans les meilleures conditions possibles. Pour définir la destination de ces animaux, trois tâches ont été planifiées et exécutées, tenant compte de l’état de conservation, des programmes de reproduction et de toutes les exigences administratives et juridiques connexes: 1. inventaire des prêts et dons d’animaux; 2. identification des situations particulières, des EEP et des ESB, des programmes et d’autres obligations institutionnelles; 3. établissement d’une liste des établissements, parcs et intermédiaires qui pourraient participer au relogement des animaux. Une liste prioritaire des spécimens à reloger a été préparée, prévoyant: - le relogement urgent des animaux non détenus par le parc safari; - la régularisation des animaux «prêtés» dans le cadre des transferts ou prêts du parc safari; - le relogement d’autres animaux, la préservation de leur bien-être et la garantie de l’intégrité des établissements destinataires. Le nombre total d’animaux à reloger était de 571 (411 mammifères de 46 espèces, 148 oiseaux de

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17 espèces, 12 reptiles de 2 espèces). Une petite équipe de soigneurs a veillé aux soins, à l’entraînement et au transport des animaux. Dans certains cas, une assistance externe a aussi été nécessaire. L’équipe technique du parc était responsable de déterminer et de conclure des accords formels avec l’établissement d’accueil des animaux, les services vétérinaires régionaux et toute autre entité ou autorité requise. La procédure de relogement générale comprenait un réseau de communication de haut niveau pour garantir tous les aspects concernant:

1. l’approbation de la destination finale (par les EEP et ESB, la direction du parc safari et les services vétérinaires); 2. les exigences sanitaires (analyses vétérinaires d’échantillons, passeports, transport, mises en quarantaine, etc.); 3. les exigences de la CITES (pour les espèces répertoriées par la CITES uniquement); 4. les exigences soumises à des réglementations spécifiques en matière de conservation; 5. l’organisation des transports conformément aux réglementations internationales; 6. la disponibilité de tous les équipements requis pour le chargement et le transport; 7. le transport sous protection, y compris le transfert de toute la documentation pertinente; 8. la clôture des registres, la compilation des informations et le stockage des dossiers.

Calendrier et nombre d’établissements participants:

Date de fermeture 7 septembre 2010 Prises de contact pour le relogement des animaux:

Premières prises de contact

17 septembre 2010 31 établissements zoologiques ont participé (dont 14 membres de l’AIZA et 7 membres de l’EAZA) 26 prises de contact infructueuses

Premier relogement 4 octobre 2010

Dernier relogement Octobre 2011

6.2.3 Étude de cas nº 18 - Fermeture d’un jardin zoologique et relogement des animaux (II)

Étude de cas nº 18. Fermeture d’un jardin zoologique et relogement des animaux

Auteur: Geert Jonkers (coordinateur des replacements, Stichting AAP)

En 2006, un petit jardin zoologique français comprenant également un parc d’attractions a fait faillite et a dû

fermer. Ce jardin zoologique était privé et le propriétaire s’est enfui, laissant les animaux sans le moindre soin.

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Les autorités vétérinaires régionales sont intervenues et ont assuré les besoins vitaux minimaux des animaux

(alimentation en nourriture et en eau). Dans l’intervalle, elles ont recherché en urgence des possibilités pour

évacuer les animaux de l’établissement. Une organisation française de protection des animaux a proposé de faire

appel à Stichting AAP, un centre de sauvetage pour animaux exotiques aux Pays-Bas, pour s’occuper au moins

des primates de l’établissement.

Face au nombre élevé d’animaux à sauver et aux différentes spécificités requises pour les garder, trois entités

différentes ont dû participer au processus. L’autorité vétérinaire française et l’organisation de protection des

animaux française ont réalisé tout le travail de coordination. Il a été décidé que les animaux seraient transférés

vers:

- Stichting AAP, qui a pris en charge 23 makis varis roux, 11 makis varis noirs et blancs, 1 lémur fauve,

22 lémurs catta, 1 porc-épic et 20 dègues du Chili;

- un refuge français, qui a pris en charge tous les ongulés (par exemple, les watusis, guanacos, cobes de

Lechwe, zèbres);

- et un jardin zoologique français, qui a pris en charge tous les oiseaux (par exemple, perroquets, etc.).

Pour les espèces restant en France, aucun accord spécial n’était exigé en termes de documentation. Pour les

espèces transférées vers les Pays-Bas (lémuriens) et répertoriées dans la CITES I, les certificats requis ont pu

être fournis sans problèmes.

Aucun accord médical spécial n’a été nécessaire. La fourniture des caisses et le transport terrestre ont été

assurés par le centre de sauvetage. Les mesures de mise en quarantaine à l’arrivée faisaient également partie

des procédures de routine du centre de sauvetage. En raison des conditions de grand mal-être des animaux, le

processus a été mené dans la plus grande urgence et de la façon la plus efficace possible. Ainsi, il a fallu moins

de deux semaines pour que toutes les formalités soient accomplies et tous les détails pratiques réglés en vue du

relogement.

6.3 Deux exemples de systèmes d’inspection de jardin zoologique: le

Royaume-Uni et l’Espagne

ROYAUME-UNI (DEFRA) ESPAGNE

Législation Loi relative à l’octroi des licences des jardins

zoologiques (1981)

Loi 31/2003 sur la conservation de la

faune sauvage dans les parcs

zoologiques

Les gouvernements régionaux

(responsables de la mise en application)

ont intégré cette loi dans leurs

législations, tout en ayant la possibilité de

rendre ses exigences plus rigoureuses.

Inspecteurs des

jardins zoologiques

Le gouvernement a désigné des professionnels

des jardins zoologiques et des représentants des

autorités locales.

Des représentants des gouvernements

régionaux liés aux ministères suivants:

- biodiversité/environnement

- santé vétérinaire

- sécurité publique

(ces trois secteurs sont concernés).

Avant l’inspection Un formulaire de contrôle de préinspection est Chaque gouvernement régional dispose

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Annexes Page | 86

rempli par l’opérateur du jardin zoologique, qui y

joint la documentation pertinente.

de sa propre législation et de ses propres

protocoles, adaptés selon une étude sur

le secteur. Certains gouvernements ont

recours à des questionnaires de

préinspection.

La documentation pertinente est

demandée en amont.

Octroi de licences

nouvelles ou faisant

l’objet d’importantes

modifications

La documentation sur la façon dont le candidat

prévoit de satisfaire les conditions légales est

demandée au préalable. Une inspection est

menée et un rapport d’inspection du jardin

zoologique en vue de l’octroi d’une licence est

utilisé pour évaluer la conformité globale et les

probabilités que les exigences soient respectées.

Des licences peuvent être octroyées dès lors que

les conditions spécifiées sont remplies.

La documentation sur la façon dont le

candidat prévoit de satisfaire aux

conditions légales est réclamée dans la

demande ou au préalable. Il s’agit

notamment des stratégies mises en

place pour satisfaire à la loi 31/2003

(plans de conservation, d’éducation et de

services vétérinaires avancés) et à toute

autre exigence de la législation des

autorités locales.

L’inspection Un rapport d’inspection de jardin zoologique est

utilisé pour évaluer la conformité avec les

mesures de l’article 3 et la loi relative à l’octroi des

licences des jardins zoologiques (1981) au moyen

de questions fermées (oui/non/sans objet) et de

clarifications/commentaires.

En cas de lacunes, des conditions d’octroi de la

licence ou des recommandations sont indiquées.

Des questionnaires sont également

utilisés pour évaluer la conformité avec

l’article 3 et la loi 31/2003 ainsi qu’avec

les exigences des législations régionales.

En cas de lacunes, des conditions

d’octroi de la licence ou des

recommandations sont indiquées.

Information et

orientation

Normes du secrétaire d’État concernant les

pratiques appliquées dans les jardins zoologiques

modernes. Elles précisent les normes minimales

auxquelles doivent satisfaire les jardins

zoologiques en Angleterre.

Guide du comité d’experts sur les jardins

zoologiques. Ce guide contient des orientations

supplémentaires.

The zoological park, a new ally for

biodiversity1

Guide pour l’application de la loi 31/2003

sur la conservation de la faune sauvage

dans les parcs zoologiques.

1Lecture en ligne

Autres informations

pour les inspecteurs

Comité d’experts sur les jardins zoologiques

Communications internes du comité d’experts sur

les jardins zoologiques (par exemple, lignes

directrices pour améliorer l’uniformité des

inspections).

Groupe de communication en ligne pour

les inspecteurs de jardins zoologiques

(comprenant un forum, une bibliothèque

et un agenda) sur une plateforme

nationale consacrée à la diversité

biologique (Biodiversia.es).

Formation des

inspecteurs

Séminaires de formation bisannuels Formations pluridisciplinaires sur

l’inspection des jardins zoologiques

délivrées par le ministère de

l’environnement. Voir l’annexe 6.2.1.

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Annexes Page | 88

6.4 Législation sur les jardins zoologiques des États membres: exemples de

bonnes pratiques

Source: compilé par l’auteur, en collaboration avec la Born Free Foundation (novembre 2013)

État membre

Législation pertinente

Article 2 - Définition Les exemples de bonnes pratiques suivants indiquent comment certains États membres différencient les jardins zoologiques en fonction des espèces abritées et de critères spécifiques conformes aux exigences de la directive 1999/22/CE.

Autriche

Loi fédérale 2004/2007 sur la protection des animaux et règlement BGBI II nº 30 sur les jardins zoologiques (2006)

Les jardins zoologiques sont divisés en trois catégories, en fonction des espèces qu’ils détiennent.

Catégorie A: jardins zoologiques autorisés à détenir tous les taxons, sans limite de nombre; ils doivent être gérés par un directeur possédant un niveau d’expérience et de connaissances suffisant et pertinent; disposer d’un nombre suffisant de soigneurs qualifiés; et prendre TOUTES les mesures de conservation des espèces, conformément à l’article 2, paragraphe 1, point 5 (allant donc au-delà des exigences de l’article 3, paragraphe 1, de la directive).

Catégorie B: jardins zoologiques autorisés à détenir jusqu’à 20 espèces d’animaux sauvages, en plus de ceux répertoriés à la catégorie C; néanmoins, les espèces sauvages «dangereuses»/«dépendant de mesures de conservation» répertoriées à l’article 6, paragraphes 1 et 2, du règlement 491/2004, ne peuvent être détenues; la direction et les soigneurs doivent posséder des connaissances suffisantes et leurs effectifs doivent correspondre au nombre d’animaux détenus; et au moins une des mesures de conservation des espèces prévues à l’article 2, paragraphe 1, point 5, doit être prise.

Catégorie C: jardins zoologiques autorisés à détenir des espèces définies d’animaux sauvages, répertoriées dans le règlement 491/2004 (il s’agit de petits mammifères, d’oiseaux et de poissons qui n’ont apparemment pas besoin de soins spécialisés et ne sont pas considérés comme dangereux par nature); au minimum un soigneur devrait être présent à tout moment sur le site; ces jardins zoologiques doivent prendre au moins une des mesures prévues à l’article 2, paragraphe 1, point 5.

Slovénie

Loi de conservation de la nature (Ur. I. RS, nº 56/1999) (dernière modification le 22 avril 2004) et décret sur les jardins zoologiques et les établissements similaires (Ur. I. RS, nº 37/2003)

Les établissements sont classés en deux catégories, en fonction des espèces détenues et de leur nombre:

«jardins zoologiques»: établissements abritant un nombre plus élevé d’espèces et des animaux sauvages individuels, tels que définis ci-dessous. Ils doivent mener une ou plusieurs des actions de conservation des espèces précisées à l’article 4, paragraphe 1, point 1, du décret nº 37/2003 (cette disposition et les autres exigences sont conformes à la directive);

«établissements semblables à un jardin zoologique»: établissements abritant au maximum «six espèces de grands mammifères ou 20 espèces d’autres mammifères; six espèces de chouettes ou de rapaces ou 20 espèces d’autres oiseaux; 10 espèces d’amphibiens ou de reptiles; 20 espèces de poissons, de céphalopodes ou de

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malacostracés; 100 espèces de papillons ou 100 espèces d’autres invertébrés». Ces établissements sont exemptés des exigences de conservation énoncées à l’article 2, paragraphe 1, point 5, du règlement 491/2004, mais ils doivent appliquer un programme d’éducation environnementale et satisfaire les exigences «des conditions de vie et de soin des espèces animales vivantes en captivité» prévues par l’ordonnance nº 11/2001. (Conformément à l’article 3 de la directive).

Dérogations: lorsque les animaux sont utilisés «lors de regroupements publics, à des fins de reproduction in situ, à des fins décoratives, notamment dans des aquariums et des terrariums décoratifs, ou dans des magasins vendant des animaux de compagnie». (Article 1er, paragraphe 2, du décret nº 37/2003)

L’utilisation d’espèces de cétacés à des fins commerciales, par exemple dans un dolphinarium, ou leur usage dans le cadre d’activités thérapeutiques, n’est pas autorisée. (Ur. I. RS, nº 39/2008)

Belgique

La Commission des parcs zoologiques de Belgique a récemment approuvé des amendements à inclure dans la prochaine mise à jour de la législation nationale relative aux jardins zoologiques

La proposition comprend la définition du terme «parc zoologique» et des paramètres spécifiques donnant droit à des dérogations (voir ci-dessous) ainsi que les listes des «espèces domestiques» et des «espèces détenues couramment».

- Définition d’un zoo: «parc zoologique»: un établissement accessible, au moins sept jours par an, au public où sont détenus et exposés des animaux vivants appartenant à des espèces non domestiques, y compris les parcs d’animaux, les parcs-safari, les aquariums et les collections spécialisées.

Sont exclus de cette définition: - les cirques et expositions itinérantes; - les établissements commerciaux pour animaux; - les établissements détenant des bovins, des ovins, des caprins, des

porcins, des cervidés ou des ratites à des fins de production et qui sont approuvés par l’autorité sanitaire compétente;

- les établissements qui ne détiennent pas plus de cinq espèces communément détenues, conformément à la liste de l’annexe B et qui ne détiennent aucun animal domestique autre que ceux figurant sur cette liste;

- les établissements qui n’exposent pas plus de 5 aquariums d’un volume total de moins de 5 000 litres d’eau.

La législation belge sur les jardins zoologiques inclut également des normes nationales pour les différents taxons (par exemple, reptiles, oiseaux et T. truncatus).

Article 3 - Exigences applicables aux jardins zoologiques

Article 3, premier tiret - Conservation, recherche et formation

Les exemples de bonnes pratiques suivants indiquent comment certains États membres ont transposé dans leur législation les exigences énoncées à l’article 3, premier tiret, de la directive 1999/22/CE.

Bulgarie

Article 60.2 de la loi sur la diversité biologique et

Les jardins zoologiques sont tenus de respecter TOUTES les exigences suivantes:

«participer à des mesures spécifiques de recherche et de conservation [...],

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ordonnance nº 1 du 9.5.2006 relative aux procédures d’octroi de licences des jardins zoologiques

notamment celles liées à l’introduction d’espèces sauvages dans la nature;

participer à des programmes de conservation ex situ pour les espèces menacées afin de maintenir la diversité génétique et les probabilités de réintroduction dans la nature; et

échanger des informations avec des établissements défendant les mêmes idées».

France

Arrêté du 25 mars 2004

Les jardins zoologiques qui détiennent des espèces dont la conservation est critique (comme indiqué dans le Code de l’environnement et le règlement (CE) nº 338/97) doivent satisfaire à des exigences de conservation plus rigoureuses:

«[les établissements] participent aux échanges d’animaux qui favorisent la gestion et la conservation des populations animales captives. Ils contribuent à cette fin aux activités des programmes nationaux, européens ou internationaux d’élevage lorsqu’ils détiennent des animaux des espèces concernées par ces programmes»

«[les établissements] contribuent auprès des éleveurs d’animaux d’espèces non domestiques ou auprès des organisations intéressées à la conservation de la diversité biologique, à la diffusion des informations qu’ils détiennent en ce qui concerne l’amélioration des techniques d’élevage des animaux sauvages en captivité, des connaissances de leur biologie ou des connaissances utiles à la conservation de la diversité biologique.»

(Articles 54 et 55 de l’arrêté du 25 mars 2005)

Hongrie

Loi sur la protection des animaux (1998) et décret conjoint nº 13/2003 (IX.9)

Les jardins zoologiques «doivent participer à la recherche scientifique et à la conservation des espèces, notamment en participant à la protection des espèces protégées reconnues nationalement et internationalement, et doivent exercer la fonction de centre de sauvegarde pour les espèces indigènes. Les jardins zoologiques ne peuvent exercer des activités commerciales».

(Article 1er, paragraphe 2, du décret conjoint 13/2003)

Lorsqu’ils sollicitent une licence d’exploitation, les jardins zoologiques doivent mettre au point un «plan de reproduction», devant inclure des informations détaillées sur les espèces concernées, le traitement de leur progéniture et leur hébergement prévu. Les annexes du décret établissent la liste des espèces protégées aux niveaux national et international qui devraient être incluses dans les programmes.

Lettonie

Loi de protection des animaux, chapitre VI (12.9.1999) et ordonnance du Cabinet des ministres nº 1033 (2010)

Les jardins zoologiques devraient

- «réaliser des recherches sur la conservation des espèces et échanger les informations pertinentes; et

- participer aux programmes de conservation de la faune sauvage, et plus particulièrement des espèces menacées, de reproduction en captivité et de réintroduction des espèces».

(Articles 4.3.1 et 4.3.3 de l’ordonnance nº 1033/2010)

Portugal Décret-loi nº 104/2012

Les jardins zoologiques sont tenus de respecter TOUTES les exigences suivantes: - «participer à des activités de recherche en faveur de la conservation des

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espèces, sans préjudice du bien-être des animaux concernés»

(chapitre II, article 4, paragraphe 3, et chapitre IV, article 23, paragraphe 1, de l’annexe du décret-loi nº 104/2012);

- «la reproduction en captivité des espèces répertoriées par l’UICN comme

étant disparues à l’état sauvage devrait, dès que cela est possible, être

incluse dans les programmes de reproduction coopératifs régionaux,

nationaux ou internationaux»

(chapitre III, article 19, paragraphe 2, de l’annexe du décret-loi nº 104/2012);

- «les jardins zoologiques devraient également, lorsque cela semble

approprié, assurer une formation aux techniques de conservation, échanger

des informations sur la conservation des espèces, et favoriser la

reproduction en captivité et la repopulation ou la réintroduction d’espèces

dans la nature»

(chapitre IV, article 23, paragraphe 2, de l’annexe du décret-loi nº 104/2012).

Pologne

Loi sur la protection de la nature du 16.4.2004

Les «espèces menacées d’extinction à l’état naturel devraient faire l’objet de mesures de conservation ex situ dans les jardins zoologiques», en vue «de réintroduire les individus de ces espèces dans leur habitat naturel» (article 47 de la loi sur la protection de la nature). Le ministre de l’environnement a également le pouvoir d’établir une liste d’espèces nécessitant une protection supplémentaire en Pologne (article 49 de la loi de protection de la nature) et de mettre sur pied des programmes ex situ pour les espèces menacées (article 57 de la loi sur la protection de la nature). Par ailleurs, les jardins zoologiques doivent:

«participer aux recherches scientifiques en faveur de la conservation des espèces»

(chapitre 3, article 69, paragraphe 1, de la loi sur la protection de la nature);

«détenir et faire se reproduire des espèces menacées en vue de leur conservation ex situ et de leur réintroduction dans leur milieu naturel».

(chapitre 3, article 69, paragraphe 3, de la loi sur la protection de la nature);

Roumanie

Loi nº 191 (2002) et ordonnance ministérielle nº 1798 (2007)

«Toute activité menée doit assurer une utilisation durable des ressources naturelles et la conservation de la biodiversité.

Un jardin zoologique qui détient des espèces menacées doit participer activement aux programmes de recherche contribuant à la conservation de ces espèces à l’état sauvage.

Un jardin zoologique doit faire montre de résultats mesurables en ce qui concerne la conservation, l’éducation et la recherche.

Les activités de recherche doivent être compatibles et conformes aux programmes de recherche nationaux ou internationaux.»

(Annexe 5, chapitre 2, section 1(V), articles 119, 121, 122 et 128, de l’ordonnance ministérielle nº 1798/2007)

Article 3, deuxième tiret - Éducation et sensibilisation du public

Les exemples de bonnes pratiques suivants indiquent comment certains États membres ont transposé dans leur législation les exigences énoncées à l’article 3, deuxième tiret, de la directive 1999/22/CE.

Italie

Décret législatif nº 73 du

Les jardins zoologiques qui détiennent des Tursiops truncatus sont tenus de fournir des informations sur la biologie, l’éthologie et la conservation des cétacés au moyen de programmes éducatifs sur mesure destinés au public

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21 mars 2005 et décret ministériel nº 469 (2001), concernant spécifiquement la détention en captivité de l’espèce de dauphin Tursiops truncatus.

et aux groupes scolaires, présentés par un personnel qualifié et expérimenté. Ces programmes doivent inclure diverses activités, par exemple des expositions audio/vidéo interactives, des expositions graphiques, des supports pédagogiques, et des visites guidées. Toutes les expositions de dauphins doivent «se concentrer principalement sur le comportement naturel des animaux» et inclure un commentaire portant sur la biologie de l’espèce (annexe du décret ministériel nº 469/2001).

Roumanie

Loi nº 191 (2002) et ordonnance ministérielle nº 1798 (2007)

«Les jardins zoologiques doivent établir une stratégie et un plan d’action pour l’éducation du public.

Les jardins zoologiques consacrent des installations à leur offre éducative.

Les panneaux d’information sur les espèces doivent inclure l’état de conservation.»

(Annexe 5, chapitre 2, section 1(V), articles 125, 126 et 127, de l’ordonnance ministérielle nº 1798/2007)

Article 3, troisième tiret - Hébergement des animaux

Les exemples de bonnes pratiques suivants indiquent comment certains États membres ont transposé dans leur législation les exigences énoncées à l’article 3, troisième tiret, de la directive 1999/22/CE.

France

Arrêté du 25 mars 2004

Le jardin zoologique doit également garantir ce qui suit:

- «La composition des groupes d’animaux d’une même espèce est

déterminée en fonction des différents espaces mis à la disposition des

animaux, du comportement et, si nécessaire, des cycles physiologiques

propres à l’espèce.

- Le bien-être des animaux et la prévention des anomalies comportementales

sont notamment assurés par une amélioration pertinente des conditions

d’élevage, adaptée aux besoins biologiques de chaque espèce.

- Les animaux doivent être protégés de la prédation d’animaux étrangers à

l’établissement.

- Les soins apportés aux animaux sont effectués en réduisant les sources de

stress, d’inconfort et les risques de blessure. Toute intervention ou

perturbation inutile doit être proscrite. Il est interdit d’exciter les animaux, en

présence ou non du public.»

(Chapitre 3, articles 11, 12, 13 et 15, de l’arrêté du 25 mars 2004)

- «Les installations d’hébergement des animaux, leurs sols et leurs

équipements sont adaptés aux mœurs de chaque espèce, garantissent la

sécurité des animaux et permettent d’exprimer largement leurs aptitudes

naturelles.

- Les installations doivent leur permettre de pouvoir échapper aux attitudes

hostiles d’autres animaux hébergés avec eux, en leur permettant d’exprimer

un comportement normal de défense ou de fuite.

- Les animaux tenus dans des enclos extérieurs ont accès à des abris ou à

des locaux leur permettant de se soustraire aux effets du climat négatifs pour

leur espèce.»

(Chapitre 4, articles 27 et 29, de l’arrêté du 25 mars 2004)

Hongrie

Loi sur la protection des animaux (1998) et décret

Les personnes responsables des soins des animaux sont tenues de garantir que «les conditions de vie d’un animal sont conformes à son espèce, à son sexe et à son âge, ainsi qu’à ses exigences biologiques, reproductives, éthologiques et de santé, y compris en matière

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Annexes Page | 93

conjoint nº 13/2003 (IX.9)

d’hébergement, de nutrition, d’espace, de services vétérinaires, d’hygiène, de repos, de soin, d’entraînement, d’éducation et de sécurité».

(Article 4 de la loi sur la protection des animaux)

L’article 5 prévoit des exigences minimales spécifiques aux espèces qui sont apparemment fondées sur la législation suisse et l’opinion d’experts.

Les articles 6 et 7 répertorient les activités interdites impliquant des animaux. Celles-ci comprennent notamment la torture, les combats, le gavage, la détention d’animaux dans des conditions substantielles (y compris pendant leur transport) et le fait d’astreindre des animaux à des activités ou des comportements non naturels ou autodestructeurs.

Italie

Décret législatif nº 73 du 21 mars 2005 et décret ministériel nº 469 (2001), concernant spécifiquement la détention en captivité de l’espèce de dauphin Tursiops truncatus.

Des normes minimales supplémentaires concernant le soin des animaux, leur bien-être, leur santé et leur hygiène sont en vigueur, notamment les suivantes:

- «Les conditions sanitaires des animaux devraient être vérifiées

quotidiennement par le personnel du jardin zoologique.»

- «Les spectacles, concerts, expositions artistiques et divertissements ne

peuvent avoir lieu que dans des zones spéciales, éloignées des enclos des

animaux [...] afin de ne pas perturber les animaux.»

- «Les animaux devraient être hébergés dans un enclos (ou un aquarium s’il

s’agit d’animaux aquatiques) qui offre suffisamment d’espace et un

environnement adéquat, permettant aux animaux de faire de l’exercice,

conformément aux exigences de leur espèce.»

- «Les animaux ne peuvent être poussés à exprimer des comportements non

naturels dans l’intérêt du public.»

- «La température, l’éclairage et la ventilation des enclos doivent assurer le

confort et le bien-être des animaux en tout temps.»

- «Les enclos extérieurs doivent pouvoir protéger les animaux contre une pluie

excessive ou une trop forte exposition au soleil.»

- «Les enclos ou aquariums des animaux doivent être enrichis en fonction des

besoins des espèces hébergées, au moyen de litières, branches, cordes,

tanières, nichoirs, bassins et, dans le cas d’espèces aquatiques, d’éléments

tels que des plantes, des petites pierres ou d’autres accessoires adaptés.»

- «L’alimentation et l’eau fournies doivent répondre aux besoins de chaque

espèce et de chaque individu des espèces détenues, à la fois sur le plan

nutritionnel et quantitatif.»

(Annexe 1, conformément à l’article 3, paragraphe 1, point e, du décret nº 73/2005)

De plus, l’annexe du décret ministériel nº 469/2001 portant spécifiquement sur les dauphins souffleurs comprend des spécifications relatives au volume des bassins, à leur diamètre et à leur profondeur, au volume d’eau, à la nécessité de disposer de «bassins de traitement» séparés, à la qualité de l’eau, au contenu ionique et à la réalisation de contrôles réguliers, ainsi que des spécifications relatives aux facteurs environnementaux extérieurs au bassin et aux soins des animaux

Portugal Décret-loi nº 104/2012

Les jardins zoologiques doivent garantir que «les conditions d’hébergement, de reproduction, d’élevage, d’entretien, de logement, le transport et de détention des animaux dans les jardins zoologiques préservent le bien-être des animaux», en veillant à ce qu’«aucun animal ne soit détenu dans un jardin zoologique si [ces] conditions ne sont pas

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garanties». (Chapitre II, article 4 du décret-loi nº 104/2012)

D’autres exigences prévoient ce qui suit: - «Les animaux dont l’interaction a le potentiel de générer un niveau de

stress et de perturbation excessif ne devraient pas être gardés à proximité»

(chapitre I, article 1er, paragraphe 6); - «Tout contact direct avec le public devrait être se faire sous la stricte

supervision d’un des membres du personnel et selon un programme de rotation. Les contacts doivent préserver la santé publique, la sécurité et le bien-être des hommes et des animaux»

(chapitre I, article 2); - «Le jardin zoologique peut disposer de structures récréatives pour le

public, à condition qu’elles ne risquent pas de perturber le bien-être des animaux et qu’elles se situent dans des zones suffisamment éloignées des hébergements [des animaux]»

(chapitre II, section I, article 10, paragraphe 5); - «Les animaux doivent disposer de suffisamment d’espace pour

exprimer leurs comportements naturels et satisfaire leurs besoins physiologiques»

(chapitre II, section II, article 11, concernant l’hébergement des animaux);

- «La manipulation des animaux doit se faire de manière à ne pas provoquer de douleur, de souffrance ou de gêne inutile»

(chapitre I, article 1er, paragraphe 4); - «L’hébergement doit être équipé conformément aux besoins

spécifiques des animaux» (chapitre II, section II, article 11, concernant l’hébergement des animaux).

Pologne

Loi sur la protection de la nature du 16 avril 2004

Les jardins zoologiques ne doivent «détenir des espèces animales que s’ils sont en mesure de réunir les conditions nécessaires à la satisfaction de leurs besoins biologiques».

(Article 72 de la loi sur la protection de la nature)

L’article 70 de la loi sur la protection de la nature fait référence au règlement nº 12/2004 relatif aux zoos, et plus particulièrement aux normes minimales applicables à la détention et à la reproduction des animaux dans les jardins zoologiques. Le règlement nº 12/2004 contient des informations détaillées sur:

«les installations et équipements nécessaires requis pour les animaux, par espèce et groupes d’espèces»;

«les conditions d’espace minimal pour l’élevage et la détention d’animaux de chaque espèce ou groupe d’espèces»; et

«les conditions nécessaires à la reproduction des animaux d’espèces ou groupes d’espèces».

(Article 1er du règlement nº 12/2004)

Slovénie

Loi de conservation de la nature (Ur. I. RS, nº 56/1999) (dernière modification le

«Conformément aux réglementations régissant les exigences minimales applicables à la détention d’animaux en captivité, tous les animaux doivent être détenus dans des conditions appropriées reflétant l’habitat naturel de l’espèce et offrant un environnement adapté (sûr et agréable) pour

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22 avril 2004) et décret sur les jardins zoologiques et les établissements similaires (Ur. I. RS, nº 37/2003)

l’espèce.»

(Article 4, paragraphe 1, point 3, du décret nº 37/2003)

Le chapitre II, article 4, de l’ordonnance nº 11/2001 reconnaît l’existence de conditions de vie adéquates lorsque les animaux ont bénéficié:

«[s]uffisamment d’espace, en lien avec leurs besoins physiologiques, éthologiques et biologiques, en tenant compte de l’âge des animaux, de leur stade de développement et de leur structure sociale, en accord avec l’expérience professionnelle et les connaissances scientifiques»; et

«de conditions d’éclairage, d’un rythme diurne/nocturne, d’une température, d’un taux d’humidité, d’une ventilation et d’une concentration du gaz adaptés [...] et réduisant l’intensité des bruits et autres distractions».

(Article 4 de l’ordonnance nº 11/2001)

Prescriptions supplémentaires

Hongrie

Loi sur la protection des animaux (1998) et décret conjoint nº 13/2003 (IX.9)

En plus des informations détaillées sur l’emplacement et la structure du jardin zoologique proposé, dans sa demande, le candidat doit également fournir le «plan de reproduction» du jardin zoologique: fournissant des détails sur tout cas de reproduction d’espèces protégées; un «plan animalier» détaillant les soins et l’élevage des animaux, les programmes de conservation et la prévention des maladies; un «plan d’action» comprenant une évaluation des risques et les procédures à mettre en œuvre en cas de fuite d’un animal; un «plan de liquidation» dans l’éventualité où le jardin zoologique aurait besoin ou serait dans l’obligation de fermer; la preuve de l’expérience et des qualifications de l’opérateur et du personnel du jardin zoologique.

(Article 3 du décret conjoint n° 13/2001; chapitre VI, article 39, paragraphes 2 et 3, de la loi sur la protection des animaux)

Espagne

Loi nº 31/2003 du 27 octobre, sur la conservation de la faune sauvage dans les parcs zoologiques (BOE nº 258 du 28 octobre 2003)

Afin de se conformer aux mesures de conservation prévues à l’article 3 de la directive sur les jardins zoologiques, les parcs zoologiques sont dans l’obligation de concevoir, développer et mettre en œuvre, au minimum, les trois programmes suivants:

a) des programmes de conservation ex situ pour les espèces de la faune sauvage. Ces programmes sont menés en dehors de l’habitat naturel. Pour cette raison, ils doivent être axés sur les contributions pour la conservation de la diversité biologique et inclure une ou plusieurs des activités suivantes:

1. participation à un programme de recherche scientifique dont les avantages pour la conservation bénéficient aux espèces; 2. formation aux techniques de conservation des espèces; 3. échange d’informations sur la conservation des espèces avec les parcs zoologiques et les organes publics ou privés concernés par la conservation des espèces; 4. participation, le cas échéant, à des programme d’élevage en captivité pour le repeuplement et la réintroduction des espèces dans la nature, ou pour la conservation des espèces;

b) des programmes éducatifs pour sensibiliser le public à la conservation de la diversité biologique, comprenant les activités suivantes:

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Annexes Page | 96

6.5 Ressources humaines

La directive européenne sur les jardins zoologiques ne précise pas que les jardins zoologiques doivent consacrer

certaines ressources – humaines ou matérielles – à la réalisation des exigences énoncées à l’article 3. Néanmoins,

pour mettre en œuvre les mesures prévues dans cet article, les jardins zoologiques ont besoin d’un personnel et

d’équipements appropriés. Des ressources humaines et matérielles sont nécessaires pour satisfaire les exigences

de type et de taille d’une collection en particulier. Il est non seulement important de disposer d’effectifs qualifiés

pour exécuter les mesures décrites à l’article 3, mais aussi pour planifier, développer et évaluer les différentes

activités et actions d’une façon coordonnée.

Certaines ressources matérielles et humaines sont indispensables à la bonne exécution des tâches prévues,

tandis que d’autres sont facultatives, selon le type, la taille ou les objectifs du jardin zoologique en particulier. Un

personnel technique compétent doit être présent pour prendre soin des pensionnaires du jardin zoologique et

exécuter les activités planifiées en matière de conservation, d’éducation, de sécurité et de tenue de registres.

Indépendamment de la question de savoir si chacune des mesures de conservation de la directive est mise en

œuvre par un ou plusieurs membres du personnel du jardin zoologique, il est fortement recommandé qu’une

personne soit responsable de la gestion et de la vérification du respect de chacune des exigences. Cette

recommandation est fondée sur deux motifs, associés à deux objectifs: en interne, pour que les jardins

zoologiques planifient et surveillent efficacement les différentes activités menées et enregistrées; en externe, pour

faciliter la communication avec les autorités compétentes et avec les inspecteurs en désignant un «porte-parole»

pour chaque exigence.

Cependant, il revient à chaque jardin zoologique de décider de la structure de gestion la mieux adaptée, du niveau

de personnel requis et de la répartition des responsabilités proportionnellement à sa taille et à sa complexité. Dans

certains cas, il peut être décidé de faire appel à des spécialistes externes pour certaines fonctions spécifiques (par

exemple, des services nutritionnels ou vétérinaires), ou d’obtenir l’avis d’organisations zoologiques, d’organes

consultatifs ou d’autres sources.

Pour faciliter les inspections, les encadrés suivants proposent les responsabilités et fonctions qu’il conviendrait de

remplir pour chacune des cinq mesures de conservation prévues à l’article 3 de la directive sur les jardins

zoologiques. Il n’est pas fait référence aux qualifications ou compétences du personnel concerné, car ces aspects

relèvent des autorités compétentes des États membres.

1. informations sur les espèces exposées et leur habitat naturel, reflétant en particulier le niveau de menace; 2. éducation du public à la conservation de la faune sauvage et de la diversité biologique en général; 3. collaboration, le cas échéant, avec d’autres entités publiques ou privées sur des actions d’éducation et de sensibilisation spécifiques relatives à la conservation de la faune sauvage;

c) un programme de soins vétérinaires avancé comprenant:

1. l’exécution de mesures destinées à empêcher ou à réduire l’exposition des animaux du jardin zoologique aux agents pathogènes et parasites, à renforcer leurs systèmes immunitaires et à empêcher les blessures ou intoxications; 2. l’assistance médicale des animaux malades, en employant les traitements vétérinaires et chirurgicaux appropriés; et l’examen vétérinaire fréquent des animaux sains; 3. un plan nutritionnel approprié pour les animaux.

(Article 4. Programmes)

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Annexes Page | 97

Encadré relatif aux ressources humaines nº 1 - Article 3, premier tiret - Conservation, recherche et

formation

Le type et la complexité des mesures de conservation qu’un jardin zoologique peut mettre en place, conformément

à l’article 3, premier tiret, dépendent dans une large mesure des ressources humaines et matérielles dont il

dispose. La ou les personnes responsables de ces activités de conservation devraient être capables

d’entreprendre les tâches suivantes:

- rechercher, prévoir et surveiller les activités de conservation en s’appuyant sur les dernières connaissances

disponibles;

- rédiger des rapports et des publications sur les activités de conservation;

- permettre la diffusion d’informations par le service éducation du jardin zoologique et leur utilisation adéquate par

le service marketing;

- tisser des liens avec les établissements collaborateurs et encourager de nouvelles collaborations;

- concevoir, maintenir et adapter le plan de collection institutionnel;

- conseiller la direction sur les décisions à prendre concernant la collection d’animaux;

- superviser et assurer la formation en matière de conservation du personnel du jardin zoologique et des

participants extérieurs.

Dans l’idéal, ces tâches exigent des formations et/ou des connaissances dans les domaines suivants:

- zoologie;

- techniques de conservation de la diversité biologique;

- conception, suivi et adaptation de projet;

- conception et analyse des recherches;

- des connaissances de base, au minimum, en génétique;

- communication sur la conservation et relations publiques.

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Annexes Page | 98

Encadré relatif aux ressources humaines nº 2 - Article 3, deuxième tiret - Éducation et sensibilisation

La ou les personnes responsables des mesures de conservation prévues à l’article 3, deuxième tiret, devraient être

capables d’entreprendre les tâches suivantes:

- concevoir, maintenir et adapter la stratégie éducative;

- rechercher, prévoir et surveiller les activités éducatives en s’appuyant sur les dernières connaissances

disponibles;

- rédiger des rapports et des publications sur les activités éducatives;

- diriger la diffusion d’informations par le service éducation du jardin zoologique et assurer leur utilisation

adéquate par le service marketing;

- tisser des liens avec les établissements collaborateurs et encourager de nouvelles collaborations;

- conseiller la direction sur les décisions à prendre concernant la communication avec le public;

- superviser et assurer la formation en matière d’éducation du personnel du jardin zoologique et des participants

extérieurs.

Ces tâches exigent des formations ou des connaissances dans les domaines suivants:

- zoologie et conservation de la diversité biologique (y compris les enjeux actuels et les stratégies en faveur de la

biodiversité cautionnées par l’État);

- sciences de l’environnement générales;

- éducation et théorie de l’apprentissage, techniques particulières d’éducation en matière d’environnement;

- évaluation de l’éducation;

- établissement de rapports sur l’éducation;

- communication et relations publiques;

- techniques d’élevage et d’entraînement des animaux (dès que des animaux participent directement à des

activités éducatives).

Encadré relatif aux ressources humaines nº 3 - Article 3, troisième tiret - Hébergement des animaux

Les ressources humaines requises pour satisfaire à des normes élevées en matière d’hébergement et d’élevage

des animaux dépendent de la taille du jardin zoologique et des besoins de sa collection. Les compétences

requises du personnel du jardin zoologique pour satisfaire à de telles normes et les responsabilités

correspondantes peuvent inclure:

Pour les gardiens de zoo:

- préparer les repas et alimenter les animaux détenus;

- manipuler, confiner et gérer les animaux dans leur établissement;

- élaborer et mettre en application des programmes d’enrichissement du milieu propres aux espèces;

- garantir des mesures de sécurité appropriées dans toutes les procédures;

- maintenir la propreté des enclos des animaux;

- exécuter des procédures d’entraînement des animaux (le cas échéant);

- surveiller et consigner les comportements, la quantité de nourriture consommée, les signes de santé et tout

autre aspect pertinent pour l’élevage et le maintien des animaux;

- fournir des informations éducatives aux visiteurs;

- établir des liens avec les autres membres du personnel pour garantir que les animaux sont bien soignés et que

les objectifs du jardin zoologique pour la collection sont dûment respectés;

Pour les soigneurs:

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Annexes Page | 99

- coordonner et gérer tous les aspects des soins animaliers, ce qui inclut différents aspects de la gestion des

collections (par exemple, l’acquisition d’animaux, les activités d’élevage, la tenue de registres);

- participer aux activités éducatives;

- créer ou rénover un habitat en collaboration avec des architectes et/ou des ouvriers du bâtiment;

- en cas d’urgence (lorsqu’aucun vétérinaire n’est présent), administrer un anesthésique à distance et superviser

ou gérer le recours aux armes à feu;

- veiller aux compétences du personnel;

Pour le vétérinaire du zoo:

- surveiller la santé de tous les animaux, directement au moyen d’examens et, s’il y a lieu, par l’intermédiaire des

rapports des gardiens du zoo;

- diriger un programme sanitaire préventif;

- coordonner un programme nutritionnel ajusté à tous les besoins spécifiques (dans les grands jardins

zoologiques, cette responsabilité peut être confiée à un nutritionniste recruté à cet effet);

- exécuter un programme de soins vétérinaires réactifs pour traiter les problèmes de santé et de bien-être dès

qu’ils apparaissent;

- coordonner et mettre en œuvre une approche curative de toutes les situations pouvant être associées à des

maladies ou des blessures;

- participer à des actions liées à l’élevage des animaux;

- coordonner et surveiller les transferts, le transport et, le cas échéant, l’isolation ou la mise en quarantaine des

animaux;

- assurer des soins en cas d’urgence;

- pratiquer l’euthanasie dans le respect de l’éthique, lorsque cela est nécessaire, pour traiter des problèmes de

santé, de bien-être ou une sur-représentation génétique;

- administrer un anesthésique à distance ou, si la sécurité publique est en jeu, utiliser éventuellement des armes

à feu pour arrêter un animal en fuite;

- pratiquer des autopsies;

- tenir à jour les registres vétérinaires;

- posséder des connaissances spécifiques sur les animaux et les espèces du zoo dans lequel il travaille.

Encadré relatif aux ressources humaines nº 4 - Article 3, quatrième tiret - Empêcher que les animaux ne

s’échappent et empêcher l’introduction d’organismes nuisibles

Indépendamment de la taille de l’établissement ou du type de pensionnaires du jardin zoologique, le personnel doit

être capable de mener et/ou de diriger les missions suivantes:

- veiller à ce que la conception de tous les enclos du parc empêche que les animaux ne s’échappent, quelles

que soient les espèces détenues;

- surveiller et inspecter régulièrement les installations en recherchant d’éventuelles dégradations des structures;

- s’assurer que l’eau présente dans les enclos et aquariums (ou tout autre bassin inclus dans le zoo) est

correctement filtrée et/ou traitée (par exemple, stérilisée), selon ce qui est nécessaire;

- bien connaître la législation locale et nationale en place concernant le traitement de l’eau et/ou son élimination;

- concevoir un plan d’intervention d’urgence au cas où des animaux viendraient à s’échapper et s’assurer que

tous les membres du personnel en ont pris connaissance;

- déterminer la responsabilité de chaque personne au cas où un animal viendrait à s’échapper, ainsi que la

chaîne de responsabilités;

- s’assurer que tous les membres du personnel sont familiarisés au problème des EEE;

- s’assurer que la menace environnementale des EEE transparaît dans les registres des animaux;

- connaître les calendriers, les approbations, la documentation et les rapports liés aux activités de contrôle des

nuisibles, ainsi que les informations concernant le type de pesticides utilisés, l’endroit où ils sont utilisés,

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l’emplacement du matériel de dératisation, les licences et certifications, et les copies de tous les documents et

labels relatifs aux FDS (fiches de données de sécurité).

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Encadré relatif aux ressources humaines nº 5 - Article 3, cinquième tiret - Tenue de registres

La taille et la complexité d’un établissement déterminent les missions que la personne responsable de la tenue des

registres doit exécuter. Cette section peut donc être personnalisée pour n’importe quel jardin zoologique.

Tous les responsables de la tenue des registres assurent (ou supervisent):

- la consignation de toutes les transactions d’animaux et des renseignements y associés;

- l’attribution d’un numéro d’identification à chaque spécimen et la création de registres pour les nouveaux

arrivants;

- la sécurité garantie des registres en assurant leur conservation matérielle, la duplication nécessaire et les

sauvegardes informatiques;

- l’accès restreint aux données (limité au personnel autorisé);

- l’obtention des informations les plus précises possible sur les spécimens et l’ajout ou la correction de

renseignements dans les registres, s’il y a lieu;

- la diffusion d’informations au personnel concerné de l’établissement (par exemple, personnel vétérinaire,

curateurs, gardiens, etc.) et à d’autres établissements, au besoin.

-

La plupart des responsables de la tenue des registres sont également tenus de:

- fournir des informations aux fins des enquêtes et questionnaires, des permis ou licences locaux, nationaux et

régionaux, des livres généalogiques et des mises à jour de prêts d’animaux;

- préparer les documents d’expédition et/ou les formulaires de transaction des animaux;

- préparer les rapports (par exemple, inventaires, statistiques);

- agir en qualité de représentant/agent de liaison de l’établissement aux fins d’ISIS (si le jardin zoologique fait

partie de ce système).

-

Un responsable de la tenue des registres peut également être amené à:

- tenir les dossiers médicaux des animaux ou tout autre dossier les concernant;

- préparer les accords de prêt à des fins de reproduction;

- aider à la mise à jour et à la publication des livres généalogiques;

- tenir un dossier sur les publications en lien avec les animaux.

Certains responsables de la tenue des registres sont des GREFFIERS qui peuvent:

- garantir que toutes les transactions d’animaux respectent les exigences juridiques et politiques;

- occuper une fonction de direction;

- faire partie du comité de gestion des animaux;

- diriger des accords d’expédition/de mise en quarantaine;

- surveiller la législation animale et être chargés de l’obtention des permis.

Il appartient aux jardins zoologiques et aux États membres de déterminer les catégories d’emploi, les qualifications

académiques requises et/ou l’expérience minimale attendue du personnel du jardin zoologique et du personnel

responsable de la conservation. Toutefois, il est fortement souhaitable que le personnel du jardin zoologique

compte suffisamment de professionnels qualifiés.

6.6 Organes consultatifs

Les organes consultatifs constituent un outil important pour aider les jardins zoologiques et/ou les autorités

compétentes des États membres à satisfaire à leurs exigences respectives au titre de la directive sur les jardins

zoologiques.

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Annexes Page | 102

6.6.1 Qu’est-ce qu’un organe consultatif?

Un organe consultatif est un groupe indépendant composé d’un nombre variable d’experts dont les compétences

sont différentes mais pertinentes. Il a pour mission d’analyser, de discuter et de fournir des conseils techniques et

éthiques sur des sujets liés aux jardins zoologiques.

6.6.2 Rôle des organes consultatifs

Les organes consultatifs peuvent apporter leur soutien et leur assistance aux autorités compétentes et aux jardins

zoologiques, dans le cadre de leurs activités respectives. Les organes consultatifs en lien avec les autorités

compétentes peuvent assumer les rôles suivants:

- prodiguer aux autorités nationales des conseils techniques indépendants sur la législation des jardins

zoologiques, sa mise en application et d’autres questions connexes;

- prodiguer des conseils quant à la façon de communiquer avec le public sur des sujets concernant les jardins

zoologiques;

- dans certains pays, lorsqu’un même ministère est responsable de toutes les questions relatives au bien-être

animal, les organes consultatifs peuvent aussi aider les autorités en ce qui concerne l’approbation éthique des

projets de recherche des jardins zoologiques.

Les jardins zoologiques peuvent disposer d’une procédure éthique proportionnelle à leur taille et à la nature de leur

collection. Les grands jardins zoologiques ou les groupes de zoos de taille importante peuvent établir des comités

formels, tandis que les plus petits jardins zoologiques peuvent développer leur approche éthique d’une façon

moins formelle. Les organes consultatifs liés aux jardins zoologiques peuvent jouer les rôles potentiels suivants:

- élaborer des codes éthiques (par exemple, le code d’éthique 2015 de l’EAZA) et des politiques internes pour

assurer de bonnes pratiques en matière de bien-être animal;

- fournir des conseils techniques sur les stratégies en proposant une approche cohérente en matière de

conservation, de principes de bien-être et d’éducation du public;

- fournir des conseils techniques sur l’approche éthique des projets de recherche du jardin zoologique;

- discuter des problèmes éthiques importants actuellement rencontrés par le jardin zoologique concerné (sort

des excédents d’animaux, éjointage, etc.).

Exemple - Comité d’experts sur les jardins zoologiques, Royaume-Uni

En 2011, le Comité d’experts sur les jardins zoologiques a remplacé le Forum des jardins zoologiques en tant

qu’organe consultatif du ministère britannique de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales

(DEFRA).

- Fonction: fournir aux autorités compétentes des conseils techniques indépendants sur la législation des jardins

zoologiques, la mise en application et d’autres questions connexes.

- Membres: choisis en fonction de leur expertise dans des domaines tels que les soins vétérinaires, le bien-être

animal, la biologie de conservation, etc. Des représentants de jardins zoologiques de petite ou grande taille.

Les membres sont nommés pour une durée minimale de deux à trois ans, puis sont contrôlés après cette

période.

- Réunions: trois fois par an, parfois en plus petits groupes.

- Un plan de travail annuel et un rapport sont disponibles en ligne (par exemple, plan de travail stratégique

2013-2014; rapport annuel 2011-2012) Secrétariat: DEFRA

- Publications: Guide du comité d’experts sur les jardins zoologiques

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COMMENT SE PROCURER LES PUBLICATIONS DE L’UNION EUROPÉENNE

Publications gratuites:

• un seul exemplaire: sur le site EU Bookshop (http://bookshop.europa.eu);

• exemplaires multiples/posters/cartes: auprès des représentations de l’Union européenne

(http://ec.europa.eu/represent_fr.htm); auprès des délégations dans les pays hors de l’UE

(http://eeas.europa.eu/delegations/index_fr.htm); en contactant le réseau Europe Direct

(http://europa.eu/europedirect/index_fr.htm) ou en appelant le 00 800 6 7 8 9 10 11 (gratuit dans toute l’UE) (*).

(*) Les informations sont fournies à titre gracieux et les appels sont généralement gratuits (sauf certains opérateurs,

hôtels ou cabines téléphoniques).

Publications payantes:

• sur le site EU Bookshop (http://bookshop.europa.eu).

Abonnements facturés:

• auprès des bureaux de vente de l’Office des publications de l’Union européenne

(http://publications.europa.eu/others/agents/index_fr.htm).