Document de La Banque Mondiale À USAGE OFFICIEL ... de secteur Directeur de Secteur : Directeur...
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TRADUCTION NON OFFICIELLE
DU TEXTE ANGLAIS QUI SEUL FAIT FOI
Document de
La Banque Mondiale
À USAGE OFFICIEL UNIQUEMENT
Rapport: PAD694
BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT
DOCUMENT D’ÉVALUATION DU PROJET
RELATIF A LA
PROPOSITION D’UN PRÊT
D’UN MONTANT DE 92 MILLIONS D’EUROS ET 31,72 MILLIONS DE DOLLARS ÉU
(ÉQUIVALENT A 158.6 MILLIONS DE DOLLARS ÉU)
À ACCORDER À
L’OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ ET DE L’EAU POTABLE
AVEC LA GARANTIE DU
ROYAUME DU MAROC
DANS LE CADRE D’UN
PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL
3 AVRIL 2014
Département du Développement Durable
Région Moyen-Orient et Afrique du Nord
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l’exercice de leurs fonctions officielles. Son contenu ne peut autrement être communiqué sans
l’autorisation de la Banque mondiale.
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ÉQUIVALENCES DES DEVISES
(Taux de change en vigueur le 28 février 2014)
Unité de référence = Dirham Marocain (MAD)
1 EURO = MAD 11.2234
1 $ ÉU = MAD 8.13705
1 EURO = $ ÉU 1.3793
ANNÉE BUDGÉTAIRE
1er janvier – 31 décembre
ABRÉVIATIONS ET SIGLES
AEP Approvisionnement en Eau Potable
AEPR Approvisionnement en Eau Potable en milieu Rural
AON Appel d’Offres National
AUE Association d’Usagers de l’Eau
BF Borne-fontaine (publique)
BI Branchement Individuel
BIRD Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement
CPS Stratégie de partenariat-pays [Country Partnership Strategy]
CR Commune Rurale
DEP Direction de la Généralisation de l’Eau Potable (ONEE)
DGCL Direction Générale des Collectivités Locales
DGH Direction Générale de l’Hydraulique
EMS Equipe de Mobilisation Sociale
GdM Gouvernement du Maroc
GG Gardien gérant
GPOBA Partenariat Global pour l’Aide Basée sur les Résultats
INDH Initiative Nationale de Développement Humain
MAD Dirhams Marocain
MENA Région Moyen-Orient et Afrique du Nord
MMO Manuel de mise en œuvre
OBA Aide Basée sur les Résultats
ODP Objectif de Développement du Projet
ONE Office National de l’Électricité
ONEE Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable
ONEP Office National de l’Eau Potable
PAGER Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable des Populations Rurales
PGEP Programme de Généralisation de l’Eau Potable
PGES Plan de Gestion Environnementale et Sociale
PIB Produit Intérieur Brut
PNA Programme National d’Assainissement
PNAR Programme National d’Assainissement Rural
PPP Partenariat Public-Privé
RSF Rapport de Suivi Financier
RPWSSP Projet des Adductions Régionales d’Alimentation en Eau Potable en Milieu Urbain et Rural
RWSSP Projet d’approvisionnement en eau potable et assainissement en milieu rural
SAEP Système d’approvisionnement en eau potable
TRI Taux de Rentabilité Interne
VA Valeur Actuelle
VAN Valeur Actuelle Nette
Vice-Président pour la région : Inger Andersen
Directeur Pays : Neil Simon M. Gray
Directeur de Secteur : Junaid Kamal Ahmad
Responsable de secteur : Steven N. Schonberger
Chef de Projet : Xavier Chauvot de Beauchêne
ROYAUME DU MAROC
Projet d’approvisionnement en eau potable en milieu rural
TABLE DES MATIÈRES
I. CONTEXTE STRATÉGIQUE ......................................................................................................... 1 A. CONTEXTE DU PAYS ......................................................................................................................... 1 B. CONTEXTE SECTORIEL ET INSTITUTIONNEL ..................................................................................... 2 C. OBJECTIFS CLES AUXQUELS LE PROJET CONTRIBUE ........................................................................ 5
II. OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET ...................................................................... 6 A. ODP ................................................................................................................................................. 6 B. BENEFICIAIRES DU PROJET ............................................................................................................... 6 C. INDICATEURS DE RESULTATS AU NIVEAU DE L’ODP ....................................................................... 7
III. DESCRIPTION DU PROJET ...................................................................................................... 7 A. COMPOSANTES DU PROJET ............................................................................................................... 7 B. FINANCEMENT DU PROJET ................................................................................................................ 9 C. PRISE EN COMPTE DES EXPERIENCES ACQUISES DANS LA CONCEPTION DU PROJET ...................... 10
IV. MISE EN ŒUVRE DU PROJET ............................................................................................... 12 A. DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES ET DE MISE EN ŒUVRE ........................................................... 12 B. RESULTATS DU SUIVI ET EVALUATION ........................................................................................... 14 C. DURABILITE ................................................................................................................................... 14
V. RISQUES PRINCIPAUX ET MESURES D’ATTÉNUATION................................................... 17 A. TABLEAU RECAPITULATIF DE LA CLASSIFICATION DES RISQUES ................................................... 17 B. EXPLICATION DE LA CLASSIFICATION DES RISQUES ...................................................................... 17
VI. RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION ................................................................................................ 17 A. ANALYSE ECONOMIQUE ET FINANCIERE ........................................................................................ 17 B. ASPECTS TECHNIQUES .................................................................................................................... 20 C. GESTION FINANCIERE. .................................................................................................................... 21 D. PASSATION DES MARCHES ............................................................................................................. 22 E. SOCIALE (COMPRENANT LES ASPECTS RELATIFS AUX POLITIQUES DE SAUVEGARDES) ................ 23 F. ENVIRONNEMENT (COMPRENANT LES ASPECTS RELATIFS AUX POLITIQUES DE SAUVEGARDES) .. 24
ANNEXE 1 : CADRE ET SUIVI DES RESULTATS ........................................................................... 28
ANNEXE 2 : DESCRIPTION DETAILLEE DU PROJET .................................................................. 36
ANNEXE 3 : MODALITES DE LA MISE EN ŒUVRE ...................................................................... 48
ANNEXE 4 : CADRE D’EVALUATION DES RISQUES OPERATIONNELS (ORAF) ................. 71
ANNEXE 5 : PLAN D’APPUI A LA MISE EN ŒUVRE ..................................................................... 75
ANNEXE 6 : ANALYSE ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU PROJET ..................................... 77
ANNEXE 7 : ANALYSE FINANCIERE DE L’ONEE ......................................................................... 89
i
.
DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET - FICHE TECHNIQUE
MAROC
PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL (P145529)
DOCUMENT D’ÉVALUATION DU PROJET .
MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD
MNSWA
Rapport PAD694 .
Données de base
Identification du Projet Catégorie de l’évaluation Chef d’équipe
P145529 B - Évaluation partielle Xavier Chauvot de Beauchêne
Instrument de prêt Fragilité et/ou contraintes dans la capacité [ ]
Financement de projets
d’investissement
Intermédiaires financiers [ ]
Série de projets [ ]
Date de début de mise en œuvre du
projet Date de fin de mise en œuvre du projet
29-Avr-2014 31-Mar-2021
Date de mise en œuvre attendue Date de clôture attendue
30-Jun-2014 30-Sep-2021
Programme conjoint SFI
Non
Responsable de secteur Directeur de Secteur : Directeur Pays Vice-Président pour la
région
Steven N. Schonberger Junaid Kamal Ahmad Neil Simon M. Gray Inger Andersen .
Emprunteur : Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE)
Organisme responsable : Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE)
Personne
ressource :
Samira Badri Poste : Direction Financière
Numéro de
téléphone :
Email : [email protected]
.
ii
Données sur le financement du projet (en millions de dollars ÉU)
[X] Prêt [ ] Subvention [ ] Garantie
[ ] Crédit [ ] Subvention
de l’IDA
[ ] Autre
Coût total du projet : 223,60 Financement total de la
Banque :
158,60
Écart de financement : 0,00 .
Source de financement Montant
Emprunteur 65,00
Banque Internationale pour la Reconstruction
et le Développement
158,60
Total 223,60 .
Décaissements prévus (en millions de dollars ÉU)
Exercice
Budgétaire
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Annuel 0,00 5,00 15,00 20,00 30,00 30,00 35,00 23,60 0,00
Cumulatif 0,00 5,00 20,00 40,00 70,00 100,00 135,00 158,60 158,60 .
Objectif(s) de développement proposé(s)
L’Objectif de Développement du Projet (ODP) est d’améliorer l’alimentation en eau potable de quantité
et qualité fiables des populations des communes rurales ciblées non desservies dans les zones du projet. .
Composantes
Nom de la composante Coût (en millions de dollars ÉU)
Composante 1 : Extension de l’accès à l’approvisionnement
en eau potable par bornes-fontaines dans des provinces
sélectionnées dans la zone du Projet
194,20
Composante 2 : Soutien à la transition vers la desserte en eau
potable par branchements individuels dans la zone du Projet
15,20
Composante 3 : Appui à la mise en œuvre et renforcement des
capacités
13,80
.
Données institutionnelles
Commission technique du secteur
Eaux .
iii
Secteurs/Changement climatique
Secteur (5 au maximum ; le pourcentage total doit totaliser 100)
Secteur principal Secteur % % des
mesures
conjointes
d’adaptation
% des
mesures
conjointes
d’atténuation
Eau/traitement des eaux usées et
protection contre les crues
Approvisionnement en
eau
100
Total 100
J’atteste qu’aucune mesure conjointe d’adaptation et d’atténuation du changement climatique
ne s’inscrit dans ce projet. .
Thématiques
Thème (5 au maximum ; le pourcentage total doit totaliser 100)
Thème central Thème %
Développement rural Infrastructure et services en milieu rural 100
Total 100 .
Conformité aux
normes opérationnelles
Le projet diverge-t-il de la stratégie d’assistance pays dans son contenu ou
d’autres éléments clés ?
Oui [ ] Non [X]
.
Le projet implique-t-il de déroger à des politiques de la Banque ? Oui [ ] Non [X]
Ont-ils été validés par la direction de la Banque ? Oui [ ] Non [X]
La validation de toute exemption de politique a-t-elle été soumise au Conseil ? Oui [ ] Non [X]
Le projet répond-t-il aux critères régionaux de bonne préparation à la mise en
œuvre ?
Oui [X] Non [ ]
.
Politiques de sauvegarde déclenchées par le projet Oui Non
Évaluation environnementale OP/BP 4.01 X
Habitats naturels OP/BP 4.04 X
Forêts OP/BP 4.36 X
Lutte antiparasitaire OP 4.09 X
Ressources culturelles physiques OP/BP 4.11 X
Peuples autochtones OP/BP 4.10 X
iv
Réinstallation involontaire OP/BP 4.12 X
Sécurité des barrages OP/BP 4.37 X
Projets sur des eaux navigables internationales OP/BP 7.50 X
Projets en zones contestées OP/BP 7.60 X .
Engagement contractuel
Nom Récurrence Échéance Fréquence
Accords avec les Communes Rurales
(Annexe 2, Section I (B) de l’Accord de
Prêt)
X Continue
Description de l’engagement
Avant de signer tout contrat pour travaux d’alimentation en eau potable d’une communauté rurale dans
la Zone du Projet, l’Emprunteur veille à ce qu’un accord écrit ait été signé avec la Commune Rurale
concernée, qui stipule le niveau de service requis ; la contribution financière de la Commune Rurale aux
coûts de construction des ouvrages de production, transport et amenée, réservoirs de stockage et bornes-
fontaines publiques apparentées, et, pour les communautés nécessitant le service de raccordement
individuel, le besoin de développer des systèmes d’assainissement des ménages conformément aux
normes définies dans le Manuel de Mise en Œuvre du Projet ; les responsabilités de l’exploitation et la
maintenance de l’infrastructure et de la fourniture du service ; les frais à facturer aux usagers de l’eau et
l’engagement de la Commune Rurale concernée de mettre les terrains requis à la disposition de
l’Emprunteur et les conditions d’acquisition de ces terrains autant que nécessaire, tout ceci comme
détaillé plus avant dans le Manuel de Mise en Œuvre du Projet.
L’Emprunteur exerce ses droits dans le cadre des accords avec les Communes Rurales auxquels il est fait
référence au paragraphe 1 ci-dessus, de manière à protéger les intérêts de l’Emprunteur et de la Banque
et d’accomplir les objectifs du Prêt. L’Emprunteur ne modifie, ni ne suspend, abroge, annule ou ne
déroge à l’un quelconque desdits accords ni de leurs dispositions si cette modification, suspension,
abrogation, annulation ou dérogation peut affecter l’exécution du Projet ou l’atteinte de ses objectifs.
Nom Récurrence Échéance Fréquence
Conditions pour les usagers de l’eau
(Annexe 2, Section I (C) de l’Accord de
Prêt)
X Continue
Description de l’engagement
Au préalable d’un préfinancement, à travers une facilité de paiement dans le cadre du Mécanisme de
préfinancement, des frais d’installation du raccordement individuel du ménage à la charge de l’usager de
l’eau, l’Emprunteur doit s’assurer que les conditions suivantes sont bien satisfaites:
L’Emprunteur doit avoir reçu de l’usager de l’Eau des preuves satisfaisantes établissant qu’un
système d’assainissement individuel ou collectif a été établis par l’usager de l’eau,
conformément aux exigences du manuel de Mise en Œuvre du Projet; et
L’Emprunteur doit avoir conclu un accord avec l’usager de l’eau déclinant, inter alia, les termes
et conditions de la facilité de paiement octroyée au dit usager de l’eau dans le cadre du
Mécanisme de préfinancement.
v
Nom Récurrence Échéance Fréquence
Engagement financier (Annexe 2,
Section V (a) de l’Accord de Prêt)
X Annuelle
Description de l’engagement
À moins que la Banque n’en convienne autrement, l’Emprunteur prendra, en concertation avec le
Garant, toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que le ratio dettes cumulées sur capitaux propres
(ratio de solvabilité) soit inférieur à 4,5 à la clôture de chaque exercice budgétaire au cours de la période
d’exécution du Projet. .
Conditions
Origine des Fonds Nom Type
BIRD Manuel de Mise en Œuvre
(Article 4.01 (a) de l’Accord de Prêt)
Entrée en vigueur
Description de la Condition
le Manuel de Mise en Œuvre, jugé satisfaisant par la Banque, a été adopté par l’Emprunteur.
Origine des Fonds Nom Type
BIRD Plan d’Acquisition des Terrains (PAT) (Bedouza)
(Article 4.01 (b) de l’Accord de Prêt)
Entrée en vigueur
Description de la Condition
Un PAT, jugé satisfaisant par la Banque, concernant les activités qui seront mises en œuvre par
l’Emprunteur à Bedouza, dans la Province de Safi, a été publié par l’Emprunteur sur son site Internet et a
été soumis par l’Emprunteur à la Banque pour publication sur l’Infoshop.
Origine des Fonds Nom Type
BIRD Plan d’Acquisition des Terrains (Skhour Rehamna)
(Article 4.01 (c) de l’Accord de Prêt)
Entrée en vigueur
Description de la Condition
Un PAT, jugé satisfaisant par la Banque, concernant les activités qui seront mises en œuvre par
l’Emprunteur à Skhour Rehamna, dans la Province de Rehamna, a été publié par l’Emprunteur sur son
site Internet et a été soumis par l’Emprunteur à la Banque pour publication sur l’Infoshop.
Origine des Fonds Nom Type
BIRD Financement Rétroactif
(Annexe 2, Section IV. B 1 (a) de l’Accord de Prêt)
Décaissement
Description de la Condition
Aucun retrait ne peut être effectué pour régler des paiements effectués avant la date du présent Accord,
excepté que des retraits jusqu’à un montant global ne pouvant excéder l’équivalent de 2.785.000 Dollars
pour le montant du Prêt exprimé en Dollars et l’équivalent de 8.077.000 Euros pour le montant du Prêt
exprimé en Euros peuvent être effectués pour des paiements faits avant cette date mais à compter du 1er
mai 2013, pour des Dépenses Eligibles au titre des Catégories (1), (3) et (4).
Origine des Fonds Nom Type
BIRD Condition de Décaissement Décaissement
vi
(Annexe 2, Section IV. B 1 (b) de l’Accord de Prêt)
Description de la Condition
Aucun retrait ne peut être effectué pour la catégorie (2), à moins qu’une EE et un PGES révisé, jugé
satisfaisant pour la Banque, concernant les activités qui seront mises en œuvre par l’Emprunteur dans le
cadre de la partie I (b) du Projet, ait été publié par l’Emprunteur sur son site Internet et ait été soumis par
l’Emprunteur à la Banque pour publication sur l’Infoshop.
Composition de l’équipe
Personnel de la Banque
Nom Titre Domaine de
spécialisation
Unité
Xavier Chauvot de
Beauchêne
Spécialiste senior en eau
et assainissement
Chargé du Projet MNSWA
Richard Abdulnour Spécialiste en eau et
assainissement
Membre de l’équipe MNSWA
Jean-Charles de Daruvar Juriste Principal Juriste Pays LEGAM
Hassine Hedda Agent financier principal Agent financier principal CTRLA
Eric Ranjeva Agent financier Agent financier CTRLA
Franck Bessette Spécialiste Sr. Gestion
Financière
Spécialiste Sr. Gestion
Financière
MNAFM
Abdoulaye Keita Spécialiste senior,
passation des marchés
Spécialiste senior,
passation des marchés
MNAPC
Khalid Anouar Consultant(e) Spécialiste de
l’Environnement
MNSWA
Najat Maalla M'Jid Consultante Spécialiste Sociale MNSWA
Abdoul-Wahab Seyni Spécialiste principal
Développement Social
Spécialiste principal
Développement Social
MNSSD
Kamel Bezzine Spécialiste Gestion
Financière
Spécialiste Gestion
Financière
MNAFM
Claudine Kader Assistant(e) de
programme
Membre de l’équipe MNSWA
Personnel hors de la Banque
Nom Titre Téléphone au bureau Ville
.
Localisation
Pays Première Division Emplacement Prévue Effective Commentaires
vii
Administrative
Maroc Région de
l’Oriental
Nador/Driouch X Zones d’intervention :
Nador/Driouch
(Provinces du nord)
Maroc Doukkala-Abda El Beddouza X Zones d’intervention :
Beddouza (Provinces du
centre)
Maroc Marrakech-Tensift-
Al Haouz
Skhour Rehamna X Zones d’intervention :
Skhour Rehamna
(Provinces du centre)
Maroc Doukkala-Abda Sidi Bennour X Zone d’intervention :
Sidi Bennour (Provinces
du centre)
Maroc Souss-Massa-Drâa Tiznit X Zones d’intervention :
Tiznit (Provinces du sud)
Zones d’intervention :
Taghzout (Provinces du
sud)
Maroc Souss-Massa-Drâa Ait Baha X Zones d’intervention :
Ait Baha (Provinces du
sud)
1
I. CONTEXTE STRATÉGIQUE
A. Contexte du pays
1. Une croissance stable. Le Maroc jouit d’une longue histoire en tant que nation et le pays
connait une croissance stable depuis ces dernières décennies qui a relativement bien résisté à la
récente crise économique mondiale. Le taux de croissance moyen a été d’environ 4,8 pourcent
pour la période 2001-2012, par rapport à 2,8 pourcent dans les années 1990 ; le PIB par habitant
a doublé par rapport aux chiffres de 2001 pour atteindre 2951 $ ÉU en 2012, le chômage a
diminué, passant de 13,6 pourcent en 2000 à 9 pourcent en 2012, et la pauvreté absolue a
diminué, passant de 15,3 pourcent à environ 8,8 pourcent entre 2001 et 2008.
2. Des faits uniques en marge du Printemps arabe, l’avènement d’une nouvelle
Constitution (2011). Malgré une situation économique en constante amélioration, le Maroc a été
touché par la vague de protestations qui déferle sur la région Moyen-Orient et Afrique du Nord
(MENA) depuis 2011. Le Maroc avait déjà entamé un programme de réformes de grande
ampleur visant à renforcer le rôle des régions et à promouvoir la solidarité et l’inclusion sociale.
Une nouvelle constitution a été adoptée par référendum populaire le 1er juillet 2011 avant d’être
promulguée. La nouvelle constitution prévoit des mécanismes pour la construction d’un État
moderne régi autour de droits et d’institutions. Elle jette également les bases de la régionalisation
étendue comme un système démocratique et de gouvernance décentralisée. En novembre 2011,
les élections législatives ont suivi la promulgation de la constitution, conduisant à la formation
d’un gouvernement de coalition de quatre partis ayant adopté les principes de la constitution et
appelé à plus de solidarité et d’inclusion sociale. Cette expérience a montré que les Marocains
sont plus enclins à rechercher l’évolution du système par le changement progressif et continu
s’inscrivant dans l’histoire et les valeurs religieuses du pays.
3. Attentes majeures en matière de réforme et de développement. L’expérience unique du
Maroc reflète son caractère politique distinctif dans la région, même si bon nombre des griefs de
la population de la région sont les mêmes : un quart de la population est encore économiquement
vulnérable aujourd’hui (statut de quasi-pauvreté), avec des disparités persistantes, en effet 70
pourcent de la pauvreté est encore rurale, et la plupart des indicateurs de développement de ces
zones rurales affichent un retard par rapport aux zones urbaines. En outre, la pauvreté rurale
exacerbe les disparités hommes-femmes, en effet les taux d’analphabétisme et d’abandon de
l’école primaire sont relativement plus élevés pour les femmes rurales, tout comme la mortalité
infantile et maternelle. Dans ce contexte, le Maroc s’est engagé dans un processus dynamique
visant à renforcer les opportunités économiques et l’inclusion sociale. Plusieurs programmes de
développement de haut niveau (par exemple, la deuxième phase de l’Initiative nationale pour le
développement humain, l’INDH) et les nouvelles stratégies sectorielles dans les domaines de
l’éducation, de l’emploi, et de la jeunesse ont été lancées. Néanmoins, des efforts
supplémentaires sont nécessaires pour soutenir les réformes menées par le pays. Les
mouvements relatifs à la transition politique et aux changements constitutionnels exercent une
réelle pression sur l’État marocain pour susciter un changement significatif, rapidement. S’il est
vrai que les gens semblent disposés à soutenir le gouvernement et son mandat, ils s’attendent, et
même exigent que celui-ci rompe avec le passé et qu’il engendre des réformes plus crédibles et
plus rapides, notamment dans les domaines de la création d’emplois et de l’amélioration de la
qualité des services publics.
2
B. Contexte sectoriel et institutionnel
4. Une disparité urbaine-rurale persistante. Au Maroc, la disparité urbaine-rurale est
évidente dans le secteur de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement, l’accès à
l’eau potable dans les zones rurales ayant connu des retards par rapport au milieu urbain. En
raison des capacités financières et techniques limitées des communes rurales (CR) responsables
du point de vue légal d’assurer des services publics tels que l’approvisionnement et
l’assainissement des eaux, le taux d’accès moyen à l’eau potable dans les zones rurales était de
seulement 14 pourcent en 1995. Cela signifie qu’en milieu rural plus de 8 Marocains sur 10
n’avaient pas un accès à une source fiable d’eau potable. Conformément à la réglementation
marocaine, on définit « approvisionnement en eau potable de qualité fiable » comme un service
de distribution en eau répondant aux normes de qualité en vigueur au Maroc1. Un service
« d’approvisionnement en eau potable de quantité fiable » est un service qui fonctionne en
continu, c’est-à-dire sans interruption. Au lieu de cela, les habitants du milieu rural devaient
compter sur des ressources alternatives, souvent de qualité non réglementée (ressources
hydriques souterraines de faible qualité), ou encore effectuer des allers retours longs et fréquents
(un fardeau le plus souvent porté par les femmes et les enfants), ou excessivement coûteux
(camions-citernes, prestataires d’approvisionnement informels). Dans les localités où il était
disponible, l’accès à l’eau dans les zones rurales se faisait le plus souvent par borne-fontaine
(BF) publique, et dans des cas plus rares, par l’intermédiaire de systèmes locaux de distribution
reliés à des branchements individuels.
5. Réalisations impressionnantes dans l’approvisionnement en eau potable en milieu rural
(AEPR). En 1995, le Gouvernement du Maroc (GdM) a lancé un premier programme d’AEPR
connu sous le nom Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable des Populations
Rurales (PAGER). La responsabilité de sa mise en œuvre a été partagée entre la Direction
Générale de l’Hydraulique (DGH), et l’Office National de l’Eau Potable (ONEP). Ce-dernier a
récemment été regroupé avec l’Office national d’électricité2. La DGH devait construire des
systèmes autonomes alimentés par l’eau souterraine, gérés par les associations d’usagers d’eau
(AUE), alors que l’ONEP devait poser des pipelines latéraux pour connecter les villages situés le
long de ses principales conduites régionales d’eau potable. Le PAGER a permis d’améliorer les
taux d’accès d’AEPR passant de 14 pourcent en 1995 à 61 pourcent à fin 2004, principalement
en installant de BF dans des milliers de villages ou douars. Depuis 2004, la gestion du
programme PAGER dans son intégralité a été confiée à l’ONEP. L’ONEP l’a restructuré dans le
Programme de Généralisation de l’Eau Potable (PGEP), avec l’objectif d’étendre le taux de
couverture d’accès à l’AEPR à 96,5 pourcent à l’horizon 2017. Pour ce faire, l’ONEP (ci-après
désignée sous le nom l’ONEE) a principalement œuvré à l’extension des canalisations d’AEPR,
limitant l’approvisionnement depuis les ressources hydriques souterraines aux sites où elles se
sont révélées fiables sur le plan de la qualité et suffisantes sur le plan de la quantité.
1 La norme marocaine NM03-7-002 afférente au contrôle et à la surveillance de l'eau dans les réseaux
d'approvisionnement public en eau, publiée dans le Bulletin Officiel (BO) n° 5936 le 21 avril 2011. 2 L'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable (l'ONEE) a été créé en 2009 en vertu de la loi 40-09
(promulguée par le dahir 1-11-160 du 29 septembre 2011) pour regrouper l'ancien Office National de de l'Eau
Potable (ONEP) avec l'ancien Office National de l'Electricité (ONE).
3
6. Appui considérable de la Banque pour accélérer l’approche d’« accès à l’eau courante »
de l’ONEE depuis 2004. La Banque a soutenu l’ONEE dans cette mission. L’actuel Projet
d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement en milieu rural (RWSSP), validé en
2005 et financé conjointement avec l’AFD, vient appuyer la mise en œuvre du PGEP du GdM
dans certaines provinces. En 2010, la Banque a approuvé un prêt pour un Projet des Adductions
Régionales d’Alimentation en Eau Potable en Milieu Urbain et Rural du Maroc (RPWSSP),
visant à soutenir l’ONEE dans l’extension des conduites principales régionales dans les zones
rurales. En outre, l’ONEE et la Banque, avec l’appui du Partenariat Global pour l’Aide Basée sur
les Résultats (GPOBA), travaillent en collaboration depuis 2005 pour préparer des projets pilotes
ruraux pour les contrats de gestion déléguée à petite échelle impliquant des approches OBA à la
fois novatrices et prometteuses pour étendre et la gérer durablement la prestation de services par
l’installation de branchements individuels (BI) dans les zones rurales. Ces efforts concertés ont
permis d’augmenter de façon spectaculaire les taux d’accès à l’AEPR ces 15 dernières années,
touchant 94 pourcent de la population rurale en 2013, dont 35 pourcent grâce au raccordement
des réseaux locaux de distribution aux branchements individuels.
7. Un programme qui présente aujourd’hui plusieurs limites. En dépit de ces progrès
impressionnants, où le déploiement généralisé des BF a engendré des avantages indéniables pour
les populations rurales qui ne bénéficiaient pas d’un accès fiable à l’eau potable, le programme a
dû faire face à plusieurs limitations, notamment :
(a) Une couverture d’accès inégale entre les provinces, notamment celles de la côte
atlantique, des régions montagneuses méditerranéennes du Rif et du « pré-Rif » qui
accusent un retard par rapport à la moyenne nationale.
(b) Des niveaux très bas de consommations au niveau des BF, mesurés à 8
litres/hab./jour en moyenne, alors que les réseaux ont été conçus pour transporter 20
litres/hab./jour dans le cadre du PAGER et 50 litres/hab./jour dans les PGEP plus
récents, en prévision de l’augmentation de la demande et donc du débit des BI,
sachant que la faiblesse des débits peut engendrer un risque de perte de la qualité de
l’eau et avoir des répercussions sur la santé publique ;
(c) Une sélection restreinte et insuffisamment systématique de modèles de gestion
des BF, même en passant par les associations d’usagers d’eau (AUE) mises en avant
par la DGH, ou par les gardiens-gérants (GG) proposés par l’ONEE ;
(d) La forte demande de branchements individuels : une grande partie de la
population rurale comprend que le service d’approvisionnement en eau potable par
bornes-fontaines comme une solution temporaire, mais elle préférerait être équipée en
branchements individuels, ce qui allégerait considérablement le fardeau des
utilisations intensives d’eau pour la non-consommation (lavage, cuisine, etc.), et
(e) Une attention insuffisante à la gestion des eaux usées (système d’assainissement
individuel) et à la promotion de l’hygiène, une problématique concernant les BI plus
que pour le service par BF.
4
8. Le GdM cherche maintenant à parvenir à l’accès universel tout en effectuant une
transition progressive vers la desserte par branchements individuels. Compte tenu de ces
limitations, le GdM est aujourd’hui confronté à deux défis de taille. Son principal défi est de
continuer à augmenter la fiabilité de l’accès des populations rurales à une eau potable pour
s’approcher le plus près possible de l’accès universel. Cela implique de reproduire l’approche
actuelle et éprouvée de l’ONEE qui consiste à construire des piquages et réseaux secondaires
reliant les conduites principales régionales aux bornes-fontaines, dans les villages qui ne sont pas
encore desservis par des projets antérieurs de l’ONEE où les taux d’accès sont parmi les plus bas
au Maroc. Puisque ces communautés dépendent encore de modes d’approvisionnement de faible
qualité et représentant un lourd fardeau, ce projet permettrait d’apporter des améliorations
considérables dans la fiabilité de l’approvisionnement en eau potable. En outre, avec
l’augmentation considérable des taux d’accès partout, le deuxième défi du GdM est de transférer
progressivement son objectif d’étendre la prestation actuelle du service par BF vers le service par
BI, répondant ainsi à la demande accrue des avantages perçus de l’approvisionnement en eau
dans les logements, et de tirer profit du dimensionnement initial des piquages en prévision du
service par BI.
9. Le GdM s’engage dans l’assainissement rural. En 2007, le GdM a mis en place un
Programme National d’Assainissement (PNA) pour la promotion de la collecte et du traitement
des eaux usées dans les zones urbaines. En s’appuyant sur les premiers succès du PNA, le GdM
est en train de préparer un Programme National d’Assainissement Rural (PNAR) visant à
promouvoir l’assainissement amélioré en milieu rural. L’étude de conception du PNAR devrait
être achevée courant 2014. Cependant, il reste à clarifier : le calendrier de sa validation,
l’affectation des fonds et le début de mise en œuvre. Les consultations et les ateliers ont permis
de déterminer clairement que les solutions individuelles devraient être privilégiées et que
l’assainissement collectif devrait se limiter aux zones où les obstacles environnementaux ou
techniques les rendent indispensables. Conformément à la réglementation marocaine, tout
logement doit être équipé d’une solution d’assainissement adéquate3. Le décret n° 2-05-1533
4,
définissant les modalités de l’assainissement autonome, précise que tout logement rural doit être
équipé d’une solution d’assainissement individuel. Il confie également à la commune la
responsabilité de vérifier la conformité et l’état opérationnel des systèmes d’assainissement
existants ou nouveaux et de faire appliquer la réglementation dans le cas où le système n’est pas
conforme. En tenant compte de cela, le PNAR devra mettre au clair la question de l’organisation
institutionnelle pour promouvoir, mettre en œuvre et gérer des systèmes d’assainissement
individuel et proposer des mesures visant à renforcer les communes, dont les capacités, ou les
moyens sont insuffisants pour gérer ce mandat municipal. La responsabilité du service du
prestataire du réseau se limite à l’examen du dossier, qu’il soit soumis par le ménage ou par la
commune, qui documente qu’une solution d’assainissement adéquate est en place avant
d’effectuer le branchement du ménage. Par ailleurs, pour les besoins du projet, un financement
sera demandé au GdM afin de piloter la mise en œuvre de solutions d’assainissement adaptées
dans les zones du projet afin de ne pas retarder l’extension du service par BI. Dans tous les cas et
3 La Loi 25-90 promulguée par le dahir n°1-92-7 du 15 hija 1412 (17 juin 1992), publiée dans le Bulletin Officiel n°
4159 le 15/07/1992, page: 307. 4 Le décret n° 2-05-1533 de 14 moharrem 1427 (13 février 2006), publié dans le Bulletin Officiel n° 5404 le 16 mars
2006.
5
conformément à la réglementation marocaine et aux procédures de l’ONEE, l’éligibilité du BI
dans le cadre du projet proposé exigera la mise en place d’une solution d’assainissement
adéquate capable de gérer l’augmentation anticipée des débits d’eaux grises ou des effluents de
manière respectueuse pour l’environnement.
C. Objectifs clés auxquels le Projet contribue
10. Le projet est cohérent avec le double objectif de la Banque : éliminer l’extrême pauvreté et
stimuler la prospérité partagée des 40 pourcent de la population la plus démunie, grâce à la
stratégie sectorielle de la Banque visant à étendre l’accès, à améliorer la prestation de service et à
continuer à soutenir le Maroc dans le dépassement des OMD sur l’accès amélioré à une source
fiable d’eau potable. La Banque et le GdM ont choisi l’eau comme une problématique essentielle
de la Stratégie de Partenariat Pays (Country Partnership Strategy, CPS) pour la période 2010-
2013 et un enjeu stratégique clé de la Stratégie de Partenariat Pays pour la période 2010-2013,
avec la poursuite de la détermination à mettre en place un service d’approvisionnement en eau
potable rurale équitable, viable et abordable. Le soutien de la Banque au secteur de l’eau a été
étayé par un travail analytique et un dialogue sectoriel considérables. Il s’appuie sur une
expérience concrète de l’investissement et des prêts aux politiques de développement appuyant
l’assainissement urbain, l’approvisionnement en eau potable rural et les programmes d’irrigation
efficiente, ainsi que sur les réformes de la gouvernance du secteur, la gestion des ressources
hydriques, l’irrigation, l’approvisionnement et l’assainissement des eaux.
11. En soutenant un nouveau projet d’approvisionnement en eau potable rural, la Banque
contribue à l’objectif du GdM visant le plein accès à un système amélioré d’approvisionnement
en eau potable dans les zones encore mal desservies des provinces ciblées, tout en aidant le GdM
à élaborer des approches de desserte par branchements individuels financièrement équilibrées
dans les zones rurales et traitant de la problématique de l’assainissement. Il contribuera
également à dépasser les cibles des OMD relatifs à l’approvisionnement en eau potable à
l’échelle nationale, et à réduire l’écart entre les zones rurales et urbaines. En améliorant les
conditions de vie des bénéficiaires dans les zones rurales, en particulier pour les femmes et les
enfants, le projet entend contribuer à l’inclusion sociale et développer les opportunités
économiques.
6
II. OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET
A. ODP
12. L’Objectif de Développement du Projet (ODP) est d’améliorer l’alimentation en eau
potable de quantité et qualité fiables des populations des communes rurales ciblées non
desservies dans les zones du projet.5
13. On définit l’« alimentation en eau potable » comme un service d’approvisionnement en eau
potable répondant aux normes de qualité, conformément à la réglementation marocaine en
vigueur6. Un « service fiable d’approvisionnement en eau » est un service qui fonctionne en
continu, c’est-à-dire vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.
B. Bénéficiaires du projet
14. Le projet devrait avoir des retombées positives sur la qualité de vie de la population des
zones ciblées en donnant un accès fiable à l’eau potable à environ 390 000 habitants de zones
rurales de quelque 1 400 villages (douars), où l’accès à l’eau à la fois peu fiable et représente un
lourd fardeau.
15. En outre, le projet aura également des répercussions positives en appuyant la transition vers
la prestation de services d’eau par branchements individuels. Grâce au préfinancement des
contributions des ménages permettant d’assurer la transition des BF aux BI7, le projet permettra
d’améliorer encore la prestation des services d’eau potable pour environ 50 000 habitants
supplémentaires en milieu rural pour lesquels l’alimentation en eau est actuellement assurée par
bornes-fontaines.
16. Les communes ciblées par le projet sont parmi les plus pauvres au Maroc. Si l’on se base
sur les données officielles du recensement de 2004 et sur les données sur la pauvreté datant de
2007, 25,6 pourcent de la population des communes ciblées par le projet (l’équivalent de plus de
100 000 bénéficiaires potentiels) sont en dessous du seuil de vulnérabilité, défini au Maroc
comme les personnes gagnant moins de 1,80 $ US par jour. Dans cette catégorie, on estime que
15,6 pourcent sont extrêmement pauvres, ce qui équivaut à plus de 60 000 bénéficiaires
potentiels qui gagnent moins de 1,20 $ US par jour. Ces chiffres sont nettement plus élevés que
le taux national de pauvreté (9,5 pourcent) et de la vulnérabilité (18 pourcent). Le projet devrait
donc bénéficier de façon disproportionnée aux populations extrêmement pauvres ou vulnérables,
5 La « Zone du Projet » se compose des régions de Chaouia-Ouardigha; Doukkala-Abda; Fès-Boulemane; Gharb-
Chrarda-Beni Hssen; Grand Casablanca; Marrakech-Tensift-Al Haouz; Meknès-Tafilalet; Oriental; Rabat-Salé-
Zemmour-Zaër; Souss-Massa-Drâa; Tadla-Azilal; Tanger-Tétouan; Taza-Al Hoceima-Taounate et des provinces de
Tan-Tan, Tata et Guelmim du Royaume du Maroc 6 La norme marocaine NM03-7-002 afférente au contrôle et à la surveillance de l'eau dans les réseaux
d'approvisionnement public en eau, publiée dans le Bulletin Officiel (BO) n° 5936 le 21 avril 2011. 7 Le projet comprend l'exigence que les branchements individuels seront effectués uniquement dans les habitations
équipées d'une solution d'assainissement satisfaisante, tel que défini dans la règlementation marocaine (voir les
solutions techniques de l'ONEE en matière d'assainissement en milieu rural) et jugée adéquate par la Banque
mondiale.
7
contribuant ainsi aux deux objectifs de la Banque mondiale: l’élimination de l’extrême pauvreté
et la prospérité partagée des 40 pourcent les plus démunis de la population.
C. Indicateurs de résultats au niveau de l’ODP
17. La réalisation de l’ODP sera suivie au moyen des indicateurs suivants8:
Bénéficiaires directs du projet (nombre)*, pourcentage de ce chiffre qui sont des
femmes* et pourcentage de ce chiffre qui sont des personnes extrêmement pauvres.
Nombre de personnes dans les zones rurales ayant accès à une « source d’eau
améliorée » dans le cadre du projet*
Villages dans les zones rurales ayant accès à une source d’eau améliorée dans le
cadre du projet (nombre), pourcentage de ce chiffre qui reçoit une eau de qualité
adéquate (potable), et pourcentage de ce chiffre qui reçoit de l’eau potable sur une
base continue (fiabilité de la source).
18. En outre, les progrès réalisés vers l’ODP seront surveillés par un ensemble d’indicateurs
intermédiaires de résultats (dont la liste figure à l’annexe 1 à la rubrique Cadre de Suivi des
Résultats) et d’indicateurs de résultats (dans un processus de suivi opérationnel distinct, décrit
dans le manuel de mise en œuvre du projet).
III. DESCRIPTION DU PROJET
A. Composantes du Projet
19. Le projet s’appuie sur l’expérience et les leçons tirées de projets en cours pour soutenir plus
efficacement un emprunteur de grande capacité dans le renforcement de sa prestation de services
d’AEPR dans des zones non encore desservies. Il vise à poursuivre l’appui de la Banque
mondiale à la dernière phase du PGEP du GdM en intensifiant ses efforts pour étendre l’accès au
service par BF dans les zones qui restent mal desservies (composante 1, 80 pourcent des coûts du
projet) ; en s’appuyant sur un mécanisme de préfinancement des ménages pour accélérer le
déploiement du service par BI (composante 2, 8 pourcent des coûts du projet, dont la moitié est
affectée à la modernisation des réseaux d’accès en amont, lesquels avaient été sous-
dimensionnés). 7 pourcent supplémentaires des coûts du projet permettront de financer des
activités d’assistance et de renforcement des capacités techniques. Les 5 pourcent restants
serviront à couvrir les imprévus physiques et financiers.
20. En tant que tel, le projet comprendrait trois composantes. Le financement indiqué ci-
dessous révèle un coût total du projet de 162,1 millions d’euros (équivalent à 223,6 millions de
dollars), dont 92,0 millions d’euros et 31,72 millions de dollars ÉU (équivalent à 158,6 millions
de dollars ÉU) sont financés par la proposition de prêt de la Banque.
8 Les indicateurs de référence sont indiqués par une *.
8
Composante 1 : Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-
fontaines dans les provinces sélectionnées dans la zone du Projet.
21. Le coût de cette composante, avec imprévus et TVA, est estimé à 140,8 millions d’euros
(équivalent à 194,2 millions de dollars), dont 97,3 millions d’euros (équivalent à 134,2 millions
de dollars) financés par le prêt de la Banque (69 pourcent) et 43,5 millions d’euros (équivalent à
60,0 millions de dollars) financés par les financements de contrepartie.
22. Cette composante vise à développer l’infrastructure requise pour étendre
l’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales ciblées dans des provinces incluant
Nador et Driouch dans le nord du pays ; Safi, Sidi Bennour, El-Jadida et Rehamna dans le Centre
et Tiznit et Chtouka Ait Baha dans le Sud. Le développement des infrastructures comprendra
principalement des travaux : le besoin potentiel d’augmenter la production d’eau dans la région
de Tiznit, construction de réservoirs de stockage (surélevés ou enterrés), stations de pompage,
piquages ruraux et des systèmes de desserte par BF publiques dans les villages (douars) ciblés.
Toutes les infrastructures d’approvisionnement en eau potable construites dans le cadre du projet
seront exploitées et entretenues par l’ONEE. Une fois installées, les bornes-fontaines seront
exploitées et entretenues par des gardiens-gérants individuels en vertu de contrats de gestion.
Composante 2 : Soutien à la transition vers la desserte en eau potable par branchements
individuels dans la zone du Projet.
23. Le coût de cette composante, avec les imprévus et TVA, est estimé à 11,0 millions d’euros
(équivalent à 15,2 millions de dollars), dont 9,0 millions d’euros (équivalent à 12,4 millions de
dollars) financés par le prêt de la Banque (82 pourcent) et 2,0 million d’euros (équivalent à 2,8
million de dollars) financés par les financements de contrepartie.
24. Cette composante vise à répondre à la demande de BI d’une part croissante de la population
rurale et sera mise en œuvre par l’ONEE dans toute la zone du projet définie pour cette
composante. Le financement de la BIRD de 5 millions d’euros (équivalent à 6,9 millions de
dollars) contribuera à un mécanisme de préfinancement géré par l’ONEE comme un fonds
revolving permettant de préfinancer une portion du coût des branchements individuels des
ménages. Seuls les ménages qui fournissent la preuve qu’ils disposent d’un système
d’assainissement adéquat, qu’il soit collectif ou individuel, pourront bénéficier d’un
préfinancement de l’ONEE. Des solutions d’assainissement rural acceptables ont été adoptées
par l’ONEE et seront décrites en détail dans le Manuel de Mise en Œuvre du projet.
25. Cette composante comprendra également quelques travaux de construction
d’infrastructures nécessaires pour augmenter la capacité du réseau d’accès régional dans les
zones où le réseau régional installé lors des premières étapes du PAGER et du PGEP est inadapté
pour assurer un service adéquat (les standards de conception étant inférieurs à l’époque avec 20
litres par habitant et par jour), pour permettre l’installation du service par BI.
Composante 3 : Appui à la mise en œuvre et renforcement des capacités.
26. Le coût de cette composante, avec les imprévus et TVA, est estimé à 10,0 millions d’euros
(équivalent à 13,8 millions de dollars), dont 8,4 millions d’euros (équivalent à 11,6 millions de
dollars) financés par le prêt de la Banque (84 pourcent) et 1,6 million d’euros (équivalent à 2,2
9
million de dollars) financés par les financements de contrepartie. Cette composante financera les
services de consultants pour l’assistance technique à l’ONEE pour la mise en œuvre du projet,
les études et les activités de renforcement des capacités.
B. Financement du projet
27. Dans sa demande de prêt, l’Emprunteur a demandé un montant en euros. Toutefois, afin de
réduire sa vulnérabilité à l’égard des fluctuations de taux de change, l’ONEE s’efforce de garder
un panier de devises composé de 80 pourcent d’euros et 20 pourcent de dollars ÉU. A travers la
Fiche de Prêt, l’Emprunteur a demandé que 80 pourcent du montant du prêt soit libellé en euros
(92 million d’euros) et 20 pourcent en dollars ÉU, soit l’équivalent en dollars de 23 millions
d’euros, ce qui représente 31,72 millions de dollars ÉU.
28. Les coûts du projet sont résumés dans le tableau suivant. Le financement de contrepartie est
calculé sur la base d’un pourcentage des coûts hors taxes. Les pourcentages de financement
s’élèvent à 80 pourcent pour l’extension de l’accès et à 100 pourcent pour l’augmentation de la
production, le mécanisme de préfinancement, l’assistance technique et le renforcement des
capacités.
En millions d’euros, taxes comprises Cout
Total
Cout Total
hors TVA
Part
BIRD
% du
total hors
TVA
Financement
de
contrepartie
Composante 1 : Extension de l’accès à
l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines
dans les provinces sélectionnées dans la zone du Projet
135,8 113,2 92,3 82% 43,5
Provinces du Nord 40,1 33,4 26,7 80% 13,4
Provinces du centre 48,5 40,4 32,3 80% 16,2
Provinces du Sud 36,5 30,4 24,4 80% 12,2
Provinces du Sud (Augmentation de production) 10,7 8,9 8,9 100% 1,8
Composante 2 : Soutien à la transition vers la desserte
en eau potable par branchements individuels dans la
zone du Projet
11,0 10,0 9,0 90% 2,0
Mécanisme de préfinancement 5,0 5,0 5,0 100% -
Renforcement des réseaux d’accès 6,0 5,0 4,0 80% 2,0
Composante 3 : Appui à la mise en œuvre et
renforcement des capacités 9,6 8,0 8,0 100% 1,6
Assistance technique 8,4 7,0 7,0 100% 1,4
Renforcement des capacités. 1,2 1,0 1,0 100% 0,2
COÛTS DE DÉMARRAGE TOTAUX 156,4 131,2 109,3 83% 47,1
Imprévus physiques 2,8
Imprévus financiers 2,6
COÛT TOTAL DU PROJET 161,8 131,2 114,7 87% 47,1
Intérêts pendant la mise en œuvre 0
Commission d’ouverture 0,3
FINANCEMENT TOTAL REQUIS 115,0
10
C. Prise en compte des expériences acquises dans la conception du projet
29. La nouvelle conception du projet tire les leçons de l’expérience internationale dans des
projets similaires et des dix années de soutien apportées à l’ONEE, tant dans la mise en œuvre
continue du RWSSP (2005) que pour l’extension de l’approvisionnement en eau potable en
milieu rural RPWSSP (2010), ou les nombreuses subventions d’assistance technique financées
par le GPOBA pour accompagner les projets pilotes en milieu rural en matière de PPP à petite
échelle avec l’OBA pour l’extension du service par branchements individuels.
30. L’équipe d’assistance technique chargée de la mise en œuvre du projet doit être engagée
dès que possible. L’expérience actuelle avec les projets d’AEPR a montré qu’une AT en amont
et bien ciblée est essentielle à la bonne marche des opérations. La conception du projet exige que
les consultants d’AT soient en place et aient procédé à des campagnes d’information et de
sensibilisation, mais aussi confirmé l’intérêt des populations bénéficiaires et documenté la
satisfaction des conditions préalables avant d’entamer les travaux dans les douars dans le cadre
du projet. Cela permettra à l’ONEE de lancer le projet sur des bases saines et une méthodologie
cohérente, d’identifier et de résoudre les difficultés potentielles dès le début, et d’établir une
communication efficace avec les bénéficiaires. La mise en œuvre continue du contrat
d’assistance technique pour le RWSSP et d’une mission d’AT financée par l’ONEE dans la
province de Rehamna sera modifiée pour y inclure des informations et des tâches de
sensibilisation dans les provinces du Centre. Dans d’autres zones du projet, ces tâches ainsi que
toutes les autres missions afférentes au soutien à la mise en œuvre se feront en vertu d’une
nouvelle tâche d’AT. Le processus de sélection pour cette mission a commencé dès la validation
de la conception du projet, en passant par la passation de marché anticipée, afin d’assurer sa
mobilisation dès les premiers stades de la mise en œuvre du projet.
31. Veiller à ce que les communes rurales jouent un rôle actif dans l’accompagnement de
l’amélioration du service de l’eau. La collecte de la contribution des bénéficiaires au coût des
BF s’est avérée être un défi important en vertu de l’actuel RWSSP, qui fait état de taux de
recouvrement faibles. Cette situation a été aggravée par le manque de soutien des CR pour aider
l’ONEE dans cette tâche. La conception de la proposition de projet pose la condition stricte de
mener des campagnes d’information dans les communautés et que l’adhésion des bénéficiaires
soit dûment documentée au préalable du démarrage des travaux. Les dispositions à cet effet
comprennent des modifications apportées aux contrats d’AT en cours et la passation anticipée du
nouveau marché d’AT d’appui à la mise en œuvre du projet, qui sera financé dans le cadre de la
composante 3 du Projet. La conception du projet renforce également la responsabilité des CR par
la Charte Communale » dans l’approvisionnement des services d’eau et d’assainissement à leurs
électeurs. Celles-ci joueront un rôle essentiel pour appuyer l’intervention de l’ONEE en assurant
la conformité aux conditions préalables énoncées dans les accords de financement (pour
l’amélioration de l’approvisionnement de l’eau) qui seront signés entre l’ONEE et les CR avant
le démarrage des travaux.
32. S’appuyer sur l’approche gestionnaire de BF dans la prestation du service par BF. L’expérience l’internationale (Ouganda, Kenya) confirme l’expérience du Maroc que le recours à
des gardiens gérants (GG) de BF est un modèle efficace, éprouvé et durable pour la gestion du
service par BF dans les zones rurales. La conception du projet se fondera sur cette solution de
gestion pour assurer les extensions du service par BF.
11
33. Systématiser le suivi des bénéfices du Projet en termes de genre et de pauvreté. Une
enquête réalisée dans le cadre du RWSSP a permis d’analyser les informations liées au genre, ce
qui a permis de mieux comprendre les avantages et les impacts de l’extension du service par BF
pour les femmes et les filles et les attentes de ce service. La conception du projet propose de
mener des enquêtes sur les ménages similaires avant l’examen à mi-parcours du projet et avant la
clôture du projet. Le questionnaire de l’enquête comprend les informations pertinentes par genre,
ainsi que des informations permettant de mieux comprendre et de quantifier les avantages et les
impacts du projet sur les populations extrêmement pauvres.
34. Les conditions sont maintenant en place pour mettre en place le mécanisme de
préfinancement. Développer une approche efficace pour répondre à la demande croissante du
service par BI à la fois pour augmenter la consommation d’eau potable et son chiffre d’affaires
opérationnel est une priorité pour l’ONEE alors qu’il s’engage dans l’extension de l’accès, tout
comme traiter des conditions financières défavorables pour le financement de l’extension du
service par BI et le risque associé sur les finances de l’ONEE, du manque de personnel
empêchant l’ONEE de gérer directement ces systèmes, et enfin de l’absence d’une solution
globale de rechange valable pour l’ONEE pour la gestion durable du service par BI. Ces sujets
ont été abordés au fil du temps lors de discussions dans le cadre du dialogue de politique. Les
conditions financières révisées9 pour la fourniture du service par BI ont été adoptées en 2009 afin
de répondre aux préoccupations quant à la viabilité financière de la prestation de services d’eau
par l’ONEE, et aux divers modèles de gestion basés sur des PPP à petite échelle, en particulier
les approches d’Aide Basée sur les Résultats (OBA) qui ont été testées et sont progressivement
déployées. Sur cette base, l’ONEE est maintenant prêt à mettre en place le mécanisme de
préfinancement pour assurer sa transition vers la fourniture d’eau par service par BI.
35. Soutenir la transition vers un service de BI appelle au développement simultané de
solutions d’assainissement satisfaisantes. L’installation d’un BI conduit à une augmentation de
la consommation d’eau, principalement pour des utilisations domestiques (boire, cuisiner et se
laver, et dans une moindre mesure les usages sanitaires). Ainsi, les BI conduisent à une
augmentation importante des flux d’effluents, principalement les flux d’eaux ménagères. S’il est
vrai qu’une grande majorité des foyers dans les zones rurales ont recours à une solution
d’assainissement qui répond à la définition de la santé publique de l’assainissement (aucun
contact avec les excréments), bien souvent, ces solutions ne répondent pas aux conditions
acceptables environnementales et de santé lorsque la consommation des ménages ayant accès au
service par BI augmente. Conformément à la réglementation marocaine et ses propres règles
actuelles, l’ONEE ne fera bénéficier de la facilité de préfinancement que les ménages qui
fournissent la preuve qu’ils disposent d’une solution d’assainissement satisfaisante. C’est le
mandat de la commune et non de l’ONEE de faire appliquer la réglementation en matière
d’assainissement rural (actuellement abordé dans le cadre du PNAR, voir la rubrique Contexte
sectoriel) L’ONEE s’engage néanmoins à sensibiliser les habitants aux avantages d’un système
d’assainissement amélioré, par exemple par la distribution de tracts qui promeuvent les options
9 Les coûts d'investissement requis pour l'extension du service par BI sont financés par une contribution de 15 % des
CR et par une contribution de 5% des bénéficiaires (80% de l'ONEE). Les coûts d'investissement nécessaires au
déploiement du service par BI sont couverts par les frais de branchement de 3 500 MAD par ménage (au moins
50%) et par la CR (jusqu'à 50 %).
12
de solutions d’assainissement acceptables les plus économiques. Cependant, ils doivent compter
sur le ménage pour mettre en œuvre une solution acceptable et sur la commune pour la vérifier et
la documenter, conformément à la règlementation marocaine. L’ONEE n’a ni le mandat ni les
moyens de procéder à cette vérification. Néanmoins, bien conscient des effets négatifs potentiels
liés à une augmentation des flux d’effluents sur la santé publique et l’environnement, l’ONEE,
en qualité d’opérateur, a accompagné les parties prenantes en vue de (i) développer des méthodes
systématiques pour évaluer et quantifier le besoin de mesures d’atténuation face aux
répercussions potentielles du service par BI, et a préparé des directives définissant des solutions
d’assainissement adéquates aux niveaux individuel et de la communauté ; et (ii) appuyer les
initiatives des CR dans l’amélioration de leurs conditions d’assainissement et de drainage avec
les fonds mobilisés à cet effet.
36. Solutions de rechange examinées et rejetées.
(a) La possibilité d’intégrer ce projet dans le RWSSP en cours par un mécanisme de
financement additionnel a été évaluée puis écartée en raison de la nouvelle politique
opérationnelle OP 10.00 publiée le 8 avril 2013, qui fait qu’il ne s’agit plus de la solution
de traitement la plus adaptée pour l’opération envisagée.
(b) La conception de systèmes d’AEPR exploitant les ressources hydriques souterraines
(moins onéreuse que le recours à des conduites d’eau) a été abandonnée, compte tenu des
faibles capacités et de la mauvaise qualité de l’eau des nappes phréatiques des zones
concernées par le projet.
IV. MISE EN ŒUVRE DU PROJET
A. Dispositions institutionnelles et de mise en œuvre
37. La BIRD conclura un Accord de Prêt avec l’ONEE et un Accord de Garantie avec le
Royaume du Maroc. L’ONEE est une nouvelle entité juridique résultant du regroupement entre
l’ancien Office National de l’Eau Potable (ONEP) et l’Office National de l’Electricité (ONE),
conformément à la loi 40-09, promulguée par le Dahir du 29 septembre 2011 et entrée en vigueur
le 24 avril 2012. Après le regroupement, l’ONEE a conservé une branche dédiée à la gestion de
l’eau (« ONEE-Branche Eau ») et une branche dédiée à la gestion de l’électricité (« l’ONEE-
Branche Electricité »). Ces changements n’impliquent aucune modification à l’organigramme ou
à l’ancienne dotation en personnel de l’ONEP et de l’ONE. En conséquence, ce regroupement
n’aura pas d’impact sur la capacité de l’ONEE à gérer des projets financés par la Banque, étant
donné que le personnel responsable de la mise en œuvre du projet reste le même.
38. L’ONEE est le plus grand opérateur public national du Maroc et reste une entreprise
publique autonome. La branche Eau de l’ONEE est l’acteur le plus important dans le secteur de
l’eau et de l’assainissement. Il s’agit d’une entreprise publique autonome responsable de la
planification de l’approvisionnement en eau potable, de la production à grande échelle d’eau
potable, de l’approvisionnement de plus d’un million de clients dans plus de 500 centres urbains
petits ou moyens, et du développement de l’AEPR dans le cadre du GEP, qui a permis à 94
pourcent de la population rurale d’avoir accès à une alimentation en eau potable, principalement
par borne-fontaine. Elle est également responsable du développement de l’assainissement dans
environ 200 centres urbains. L’ONEE a déjà l’expérience de projets RWSS et RPWSS financés
13
par la Banque mondiale, en particulier dans les provinces du centre et du Nord. La réalisation
s’appuiera sur les structures existantes de l’ONEE et le personnel disponible sera renforcé par la
composante d’AT. On ne prévoit donc pas de créer une unité d’exécution du Projet. La mise en
œuvre du projet soutiendra en fait les efforts en cours par l’ONEE dans les domaines de la
décentralisation et de l’externalisation de ses services.
39. Les modalités de mise en œuvre sont les mêmes que celles des projets RWSSP et RPWSSP
en cours. Au sein de la branche Eau de l’ONEE, le service financier sera responsable de la
supervision globale du projet, et sera le point focal pour la Banque mondiale. La Direction de la
généralisation de l’accès à l’eau potable (DEP) sera responsable de la coordination et du suivi du
projet. Les directions provinciales et régionales, ainsi que les agences mixtes, de l’ONEE
superviseront, chacune en ce qui les concerne, les études techniques, sociales et
environnementales, la mobilisation des communautés, et la construction et le suivi des travaux
sous-traités à des consultants ou à des entreprises du secteur privé. Les bureaux régionaux et
provinciaux devront également publier les appels d’offres et gérer les contrats en collaboration
avec les directions centrales, au besoin.
40. La CR signera des conventions de cofinancement avec l’ONEE qui définiront (i) leur
niveau de contribution au financement des coûts de construction des réseaux secondaires, à
savoir 15 pourcent des coûts d’extension de l’accès par BF et/ou 50 pourcent des coûts des
réseaux de distribution d’eau par BI ; (ii) pour la desserte par BI, le besoin pour chaque foyer de
fournir la preuve qu’il dispose d’une solution d’assainissement adéquate, conformément aux
solutions techniques agréées définies dans le MMO sera une condition pour bénéficier du
mécanisme de préfinancement de l’ONEE, et (iii) un accord de principe en vue de la délégation
du service d’approvisionnement en eau potable à l’ONEE et le mode de gestion (par ex : Gardien
gérant, AUE, opérateur privé, ou l’ONEE) pour la fourniture de service et les responsabilités
afférentes à l’exploitation et la maintenance des infrastructures ainsi que les frais facturés aux
usagers. Au sein du Ministère de l’Intérieur, la Direction Générale des Collectivités Locales
(DGCL) veillera à ce que les CR concernées s’acquittent de leurs engagements conclus avec
l’ONEE dans le cadre du projet aux termes des conventions signées par lesdites communes avec
l’ONEE et validées par la DGCL. La DGCL sera invitée à examiner le processus par lequel les
contributions des CR sont versées à l’ONEE, afin de s’assurer que ces paiements ont lieu en
temps voulu, conformément aux modalités des accords.
41. Là où le service par BI sera étendu, les conventions de cofinancement exigeront également
qu’un système d’assainissement adéquat dans les ménages soit mis en place, qu’il soit collectif
ou individuel, préalablement à l’installation d’un BI ». Les solutions techniques acceptables en
matière d’assainissement rural ont été adoptées par l’ONEE et la Banque et seront décrites en
détail dans le manuel de mise en œuvre du projet. Parce que l’assainissement rural ne s’inscrit
pas dans le mandat de l’ONEE, d’autres sources potentielles de financement sont à l’étude pour
financer l’élaboration de solutions d’assainissement acceptables.
42. Dans le cas de l’extension du service par BI, lorsque les ménages demandent un
préfinancement auprès du mécanisme de préfinancement en vertu de la composante 2 pour
financer une portion pouvant atteindre 2500 MAD de leur contribution aux coûts du
branchement individuel (la contribution totale du ménage pour le BI s’élève à 3500 MAD),
l’ONEE conclura un accord spécifique avec ces ménages. Cet accord spécifique doit préciser le
14
montant et les modalités du préfinancement, le calendrier de remboursement et les modalités de
remboursement au fil du temps par l’intermédiaire des factures d’eau.
B. Résultats du suivi et évaluation
43. L’ONEE soumettra des rapports de Projet sur une base semestrielle à la Banque au plus
tard 45 jours après la date de fin de chaque semestre. Ces rapports devront intégrer l’état
d’avancement de la mise en œuvre, les indicateurs de résultats et de répercussions à jour, les états
financiers, les questions environnementales et sociales, et les mesures prises pour assurer la mise
en œuvre satisfaisante du projet. Ils devront également intégrer un plan de passation des marchés
à jour. Afin d’alimenter les rapports de Projet, les données techniques, financières et relatives à
la passation des marchés seront recueillies par les départements idoines de l’ONEE, avec le
concours de la Direction chargée de la coordination du projet. En plus de la production de
rapports réguliers, des informations complémentaires, notamment un plan de passation des
marchés à jour et des prévisions de décaissement pourront être exigés avant la mise en œuvre des
missions d’appui à la mise en œuvre de la Banque, afin de mieux suivre l’évolution du projet
dans la réalisation de son objectif.
44. Un examen à mi-parcours et une évaluation finale du projet seront réalisés. Ces évaluations
comprendront une enquête auprès des ménages sur un échantillon de clients (une enquête de
référence sur les ménages sera effectuée lors du démarrage du projet) afin d’évaluer le niveau de
satisfaction quant aux interventions du projet et d’autres indicateurs pertinents tels que les délais
et les économies réalisées grâce au projet, les changements dans les pratiques d’hygiène, etc.
Une attention particulière sera portée à la désagrégation de l’information sur la base du genre et
des niveaux de pauvreté.
C. Durabilité
45. L’ONEE a démontré son engagement à réaliser les objectifs et les cibles du GdM en
matière d’accès à l’eau en milieu rural. L’ONEE intègre pleinement l’impératif d’un
développement d’infrastructures et d’un service qui soient durables, et s’est ainsi engagé à
satisfaire la demande de BI des usagers. La préparation du projet a permis de clarifier les aspects
liés à la mise en œuvre de l’extension du service par BI, notamment sur la méthodologie, les
rôles et responsabilités à mettre en place pour faire fonctionner le mécanisme de préfinancement,
évaluer toutes les solutions viables pour une gestion durable de l’extension et de l’exploitation du
service par BI, et relever le défi de l’assainissement en milieu rural. Le projet s’appuie également
sur l’expérience dans la structuration de la collaboration avec la population bénéficiaire, à savoir
le calendrier des études techniques, les activités de sensibilisation et les conditions préalables à
remplir avant de pouvoir donner le feu vert aux travaux de mise en œuvre.
46. Dans un effort de soutenir le développement du service par BI, en veillant à ce que le projet
n’exerce aucune pression supplémentaire sur la viabilité financière à long terme de l’ONEE, le
GdM a convenu en octobre 2009 d’adapter les modalités de financement pour le développement
du service par BI en augmentant la contribution financière des CR à l’investissement dans le
système de distribution de 30 pourcent à 50 pourcent et les contributions des bénéficiaires aux
coûts du branchement du montant promotionnel de 2 500 à 3 500 dirhams. Cette révision des
contributions a été établie à partir d’enquêtes menées en 2005 sur la volonté et la capacité de
15
payer, ces enquêtes indiquent que plus de 60 pourcent des ménages seraient prêts à débourser 3
500 MAD pour accéder au service par BI, avec une facilité de crédit apportée par l’ONEE. Les
modalités de financement révisées ont été adaptées aux coûts d’installation du service par BI,
extrapolées à partir des coûts réels de construction mobilisés ou calculés sur la base de 135
projets réalisés partout au Maroc dans le but de s’assurer que la majorité du système de
distribution du service par BI soit neutre pour l’ONEE en matière de coûts. Afin de faciliter la
transition du pays au service par BI, l’ONEE peut envisager une approche mutualisée10
, dans la
mesure où l’équilibre financier global de l’extension au service par BI est maintenu.
47. La viabilité des objectifs du projet repose sur les facteurs critiques suivants :
(a) L’offre de service et de mode de gestion doit être à la fois mieux différenciée et plus
durable (BF ou BI ?, gestion par association ou gestion par un opérateur professionnel ?)
afin d’aboutir à une meilleure appropriation et valorisation des systèmes d’AEPR par les
douars bénéficiaires.
(b) Un développement régulier du service par BI et une capacité adéquate à gérer et à
entretenir les réseaux d’AEPR, pour s’assurer que les débits de l’eau dans les conduites
d’amenée permettent bien de garantir une bonne qualité de l’eau, ainsi que l’efficacité
économique du projet ;
(c) Des modèles de gestion durable éprouvés pour le service de BF (modèle GG) ou
pour le service par BI (modèle de délégation tel qu’un PPP avec une approche d’aide
basée sur les résultats - OBA), présentés à la section III.C relative aux enseignements.
(d) Atténuer et gérer de manière satisfaisante des questions liées à l’assainissement en
milieu rural. Le projet donnera la condition stricte qu’une solution d’assainissement
satisfaisante soit mise en place avant le déploiement des BI. Un soutien financier sera
demandé au GdM pour financer ces solutions, lesquelles pourront être des pilotes et
fournir la mise en œuvre et l’expérience opérationnelle pour la mise en œuvre du
Programme National d’Assainissement Rural (PNAR), qu’il est en train de préparer.
(e) S’assurer de la capacité de l’ONEE à réaliser ses missions opérationnelles et à
remplir ses obligations financières :
(i) Le projet mettra tout en œuvre pour assurer sa rentabilité en définissant des
seuils maximaux par personne des contributions de l’ONEE dans les coûts
d’investissement des conduites d’amenée et de distribution d’eau potable. En
parallèle, l’ONEE continuera à développer ses transferts de responsabilité au
secteur privé pour la gestion de l’AEPA, et en particulier en ce qui concerne
les piquages ruraux et les réseaux de distribution. En effet, il s’est avéré qu’il
s’agissait là d’un moyen efficace de réduire les coûts et de rendre ainsi les
services plus abordables pour les intéressés.
10
Pour les systèmes pour lesquels la somme des contributions des communes rurales et des bénéficiaires excède le
coût d’investissement de la desserte par BI, l’ONEE utilisera la différence pour combler d’éventuels déficits de
financement d’autres opérations d’extension du service par BI.
16
(ii) La généralisation du comptage pour la desserte par BI, avec application
de tarifs par tranches établis sur les tarifs urbains devrait significativement
accroître les recettes de l’ONEE par comparaison au service par BF. Il s’agit
d’une stratégie pour améliorer le recouvrement à terme des coûts de l’AEPR.
La structure tarifaire devra cependant être révisée pour promouvoir un
meilleur recouvrement des coûts. Par ailleurs, les péréquations opérées entre
les zones urbaines et rurales ont atteint leurs limites. Le modèle de
Planification Financière Stratégique qui doit être conçu par l’ONEE sera
essentiel pour assurer la viabilité financière à long terme de cet organisme,
tout en lui permettant de progresser sur la voie de l’objectif d’AEPR défini par
le Gouvernement.
(iii) La question de la tarification et de la viabilité financière à long terme de
l’ONEE est l’objet de discussions entre l’ONEE et le GdM depuis des années.
Il s’agit là d’un des problèmes clés qui a retardé de trois ans la signature du
« contrat de programme »11
de l’ONEE. Améliorer le financement et la
viabilité du secteur est un sujet permanent du dialogue sectoriel et sur les
politiques du pays. Ce dialogue est alimenté par diverses activités et études,
notamment l’actuelle Étude régionale sur l’eau non génératrice de revenus
menée par la Banque. Il y a aujourd’hui un consensus au sein du
gouvernement sur la nécessité d’une réforme tarifaire. Le « Contrat-
Programme » de l’ONEE, qui devrait être signé au cours du premier semestre
2014, comprendra un ensemble de leviers pour assurer la viabilité financière à
long terme de l’Office. Néanmoins, en accord avec les projets en cours, la
conception du projet contient dans les documents juridiques un engagement
financier pour suivre les principaux indicateurs financiers et assurer la santé
financière globale de l’ONEE. Les discussions politiques sur ces questions
pourront en outre être instruites par une évaluation spécifique des stratégies
tarifaires des services d’eau et d’assainissement en milieu rural.
11
Le Contrat-Programme qui sera signé par le GdM et l'ONEE définit les priorités stratégiques, les investissements
et l'augmentation des tarifs pendant 4 ans. (Période 2014-2017)
17
V. RISQUES PRINCIPAUX ET MESURES D’ATTÉNUATION
A. Tableau récapitulatif de la classification des risques
Risque pour les parties prenantes Modéré
Risque pour l’organisme de mise en œuvre
- Capacité Modéré
- Gouvernance Faible
Risques du projet
- Conception Faible
- Aspects sociaux et environnementaux Modéré
- Programme et donateurs Faible
- Contrôle de l’exécution et durabilité Modéré
Risques liés à la mise en œuvre globale Modéré
B. Explication de la classification des risques
48. Le risque global de mise en œuvre est modéré, principalement en raison de la nécessité de
suivre de près les processus d’acquisition de terrains et la mise en œuvre des politiques de
sauvegarde de l’environnement dans des sous-projets (principalement l’augmentation du
traitement du flux d’effluents), ainsi que la viabilité financière des services locaux de BF et BI et
le secteur de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural en général.
VI. RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION
A. Analyse économique et financière
49. Une analyse quantitative des coûts-avantages a été réalisée pour l’extension de la prestation
de services par le biais des bornes-fontaines. Une analyse quantitative des coûts et avantages a
été réalisée pour six zones d’intervention et pour l’ensemble du projet qui consiste à
approvisionner 1400 villages (douars) par bornes-fontaines dans les régions du nord, du sud et du
centre du pays. Dans ces zones habitent une partie des 6 pourcent restants de la population sans
accès à une source fiable d’eau potable. Le projet promeut également l’extension de la prestation
de services par BI dans la zone du projet, grâce à un mécanisme de préfinancement. L’analyse de
l’extension de la prestation de services par branchements individuels était difficile à réaliser, car
les zones où elle aura lieu sont encore inconnues à ce stade. La méthodologie d’une telle analyse
a néanmoins été élaborée (voir Annexe 6). Elle sera affinée lors de l’examen à mi-parcours.
50. En ce qui concerne l’analyse financière du coût-avantage, l’ensemble des sous-projets et du
projet global s’avèrent non viables sur 15 ans. La plupart des tarifs proposés pourraient
pratiquement recouvrir au moins les charges d’exploitation et de maintenance (OMEX) pour la
majorité de la population ciblée d’ici 2030, sauf dans les zones 4, 5 et 6 où les investissements
18
sont plus élevés que les autres régions et exigent des besoins de pompage supplémentaires. Par
conséquent, les tarifs moyens appliqués sont nettement inférieurs aux charges d’exploitation et
de maintenance dans ces trois zones. Pour donner un ordre de grandeur, si les recettes provenant
de ces zones devaient couvrir les charges d’exploitation et de maintenance (OMEX) liées à leur
prestation de services, les tarifs actuels devraient être multipliés par 3,1 pour le Cercle Rif, par
14,2 pour Anzi et par 11,5 pour Ait Baha (Tableau 1). Ceci est lié au fait que les 6 pourcent de la
population qui n’ont pas encore accès à une ressource en eau améliorée sont les plus difficile à
atteindre et seront inévitablement confrontés à des coûts de desserte supérieurs à la moyenne.
Tableau 1 : Résultats de l’analyse financière Approvisionnement en eau potable -
Zone d’intervention
Population
en 2030
Investisseme
nt total
Hors TVA
OMEX en
pourcentage
de
l’investissemen
t
Coût
d’investisse
ment par m3
OMEX
par m3
Tarif
moyen
suggéré
VAN
financière
# Million de
MAD % MAD/m3
MAD/
m3 MAD/m3
Million de
MAD
1.Zemamra Sidi Bennour 258 909 256 462 5 4,05 3,64 3,86 -247
2.Nord Safi Systeme Beddouza 24 000 37,65 ±5 5,78 3,69 4,09 -38
3. Cercle Skhour Rehamna 62 249 144 707 ±5 9,67 7,09 3,44 -194
4. Cercle Rif 110 740 370,200 ±5 10,78 13,41 4,26 -674
5.Anzi 35 887 256,575 ±5 33,56 33,62 2,37 -448
6. Ait Baha 9 485 108,4 ±5 47,25 48,72 4,23 -195
Total 501 270 1 174,0 ±5 9,98 8,91 -1 702
Remarque : Un branchement individuel fournit 50 litres/jour/habitant ; une borne-fontaine : 20 litres/jour/habitant.
Il faut supposer que les coûts d’investissement par m3 augmentent avec le temps pour compenser l’inflation.
Source : ONEE (2014)
51. Concernant l’analyse économique coûts-avantages, les principaux avantages
socioéconomiques et de santé décrits en détail à l’annexe 6 sont susceptibles de s’accumuler dans
le temps et comprennent : (i) la réduction des maladies véhiculées par l’eau grâce à un système
amélioré d’AEP, et (ii) des avantages socioéconomiques traduits en temps gagné par la réduction
du temps consacré à la corvée d’eau, une tâche effectuée principalement par les filles du ménage,
comme l’ont rapporté les précédents projets d’éducation et d’approvisionnement en eau potable
en milieu rural, financés par la Banque au Maroc.
52. Les zones d’intervention du projet dans le cadre de la composante 1 sont les régions
pauvres sans puits domestiques où les habitants consacrent deux heures en moyenne à corvée
d’eau plutôt que d’acheter de l’eau en bouteille, par conteneur ou acheminée par camion-citerne.
Plusieurs techniques d’évaluation conservatrices ont été utilisées pour calculer les avantages,
notamment la réduction des risques de diarrhée par l’amélioration de l’approvisionnement en eau
potable où nous avons utilisé la valeur statistique de la vie humaine (VSVH) pour calculer la
mortalité ; le coût de la maladie a été utilisé pour calculer le taux de morbidité, et le coût
d’opportunité du temps a été utilisé pour déterminer le surplus du consommateur où le revenu
disponible a été appliqué au temps perdu à la corvée d’eau, saisissant notamment le fait que les
filles ne vont pas à l’école lorsqu’elles effectuent cette tâche. D’autres avantages
socioéconomiques ont été identifiés, mais sont difficiles à quantifier, comme le stress
psychophysique lié à la corvée d’eau, etc.
19
Tableau 2 : Analyse économique et résumé de l’analyse de sensibilité, par zone et pour l’ensemble du
projet Indicateur
économique clé
Critères de
viabilité
(Taux
d’actualisation
de 10 %
et
investissement
sur 20 ans)
Zone 1
Zemamra
Sidi
Bennour
Zone 2
Nord Safi
Systeme
Beddouza
Zone 3
Cercle
Skhour
Rehamna
Zone 4
Cercle Rif Zone 5
Anzi Zone 6
Ait
Baha
Résultats
globaux du
projet
Population
desservie
Total d’ici 2034 268 637 25 005 64 776 115 716 37 347 9 670 521 152
Analyse économique coûts-avantages
VAN (en millions
de MAD) >0 529,7 34,5 42,0 52,1 -168 -80 312,7
TRI (±%) ≥10 % 39 % 28 % 19 % 17 % 8 % 11 % 16 %
Ratio coûts-avantages
(en VA) >1 3,3 2,1 1,4 1,3 0,4 0,3 1,4
Viabilité du projet Oui Oui Oui Oui Non Non Oui
Analyse de
sensibilité
VAN (en millions
de MAD) >0 3,0 0,1 1,6 0,4 0,0 0,0 0,0
TRI (±%) ≥10 % 13 % 18 % 16 % 14 % 0 % 0 % 13 %
Ratio coûts-
avantages (en VA) >1 1,1 1,1 1,1 1,1 0 0 1,1
Point de rupture de la viabilité du
projet
>Coût = <Avantage (±%) ±50 % ±31 % ±12 % ±8 % ±0 % ±0 % ±11,4 %
Augmentation des coûts (±%) +202 % +90 % +28 % +18 % ±0 % ±0 % +25,7 %
Baisse des profits (±%) -66 % -47 % -22 % -15 % ±0 % ±0 % -20,4 %
Source : cf. Annexe 6.
53. Le projet, qui prévoit une amélioration de l’approvisionnement en eau potable en milieu
rural avec 20 à 50 litres par jour pour environ 521 000 habitants entre 2015 et 2034, est viable.
En effet, la valeur actuelle nette (VAN) donne 312,7 millions de MAD sur 20 ans, un ratio coûts-
avantages à la valeur actualisée (VA) supérieure à 1, combiné à un taux de rentabilité interne
(TRI) de 16 pourcent (tableau 2). Prises individuellement, les zones 1 à 4, qui couvrent 89
pourcent de la population, sont également très viables avec une VAN supérieure à zéro, des TRI
économiques variant entre 17 pourcent et 39 pourcent et des ratios coûts-avantages (en VA)
supérieurs à 1. Les zones 5 et 6 ne sont pas viables en raison des coûts très élevés de
l’approvisionnement en eau dans ces zones (tableau 1). Malgré l’examen des solutions moins
onéreuses pour les zones 5 et 6, ces dernières ne sont toujours pas viables, car elles sont corrélées
au coût très élevé de l’approvisionnement d’une eau de meilleure qualité dans ces régions
éloignées ; une analyse des marges se révèlerait injuste et exclurait cette population représentant
11 pourcent de la population totale ciblée d’ici 2034 (Tableau 2). Pris collectivement, les
résultats de l’analyse sont positifs et satisfaisants. Les taux de rendement globaux portent sur le
fait que le projet vise des zones qui abritent une partie des 6 pourcent restants de la population
actuelle sans accès à un approvisionnement fiable en eau salubre, en partie parce que ces
populations sont parmi les plus difficiles à atteindre et parce que les réseaux sont les plus
20
coûteux à mettre en œuvre. Néanmoins, le projet est justifié et l’ensemble de la population ciblée
devrait récolter les fruits de l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable.
54. Une analyse de sensibilité a été réalisée pour tester la viabilité des sous-projets et du projet
global. Considérant la même augmentation des coûts, le point de rupture pour la viabilité du
projet est atteint lorsque les bénéfices sont réduits de 11,4 pourcent. Dès lors, le projet demeure
viable avec une VAN de 14 150 MAD, un TRI à 13 pourcent et un ratio coûts-avantages (en VA)
de 1,1 : le projet n’est plus viable en dehors de cette fourchette. De même, l’analyse de
sensibilité a été menée pour les quatre sous-projets viables de la région avec une VAN variant
entre 0,1 et 3,0 millions de MAD, des TRI économiques supérieurs à 10 pourcent et des ratios
coûts-avantages (en VA) supérieurs à 1 avec une augmentation de coût et une diminution des
bénéfices variant entre 8 pourcent et 50 pourcent, ce qui permettrait de maintenir la rentabilité
des sous-projets. (Tableau 2).
55. Une analyse financière des états financiers de l’ONEE pour 2012 a été réalisée (Annexe 7).
Elle a démontré que la situation de l’ONEP (avant avril 2012) et de l’ONEE - Branche Eau est
globalement satisfaisante. Les ressources financières issues de l’exploitation, combinées aux
excédents du financement permanent sur l’actif immobilisé, permettent de dégager une trésorerie
positive. Néanmoins, en cohérence avec un Financement Additionnel récent d’un projet
d’électricité, il a été convenu d’introduire le ratio d’endettement comme un engagement financier
dans les Documents juridiques, afin de suivre et de veiller à la viabilité financière globale de
l’ONEE.
B. Aspects techniques
56. Sélection de la zone de projets. La sélection des investissements proposés dans la Zone du
Projet donne la priorité aux zones rurales n’ayant encore jamais bénéficié des précédents projets,
mais disposant d’études techniques avancées et d’un niveau élevé de demande de la population
pour une amélioration des services.
57. Infrastructure d’alimentation en eau. La solution technique proposée pour l’extension des
services par BF ou le développement des infrastructures afin d’accroitre la capacité des réseaux
d’accès au préalable de la desserte par BI consiste à installer ou à étendre les conduites
principales régionales d’eau potable et à construire un réseau de piquages reliant les conduites
principales régionales aux BF. Cette approche de « grand réseau » est justifiée par la
disponibilité d’eaux de retenue de barrages dans les agences de bassin respectives, et par le souci
de limiter le nombre de sources d’eau, afin de mieux garantir la viabilité et la qualité de
l’approvisionnement. Les systèmes qui seront financés dans le cadre du projet seront presque
exclusivement alimentés par des ressources d’eau de surface durables.
58. Distribution d’eau par BI et assainissement rural. Cette composante répond à la demande
d’une proportion croissante de la population rurale de disposer de meilleurs services, tels que la
desserte individualisée des ménages par BI. Afin de protéger la santé publique et se conformer
aux mesures de protection de l’environnement, la présence de solutions adéquates
d’assainissement rural sera un prérequis strict pour faire bénéficier les ménages qui font la
demande de branchement individuel de la facilité de préfinancement de l’ONEE, conformément
aux procédures adoptées par l’ONEE, jugées satisfaisantes par la Banque. Si la densité de
21
population est forte et la situation géologique ne permet pas de mettre en place des solutions de
drainage individuelles dans les foyers, des systèmes de drainage devront être réalisés pour traiter
le problème de l’augmentation des flux d’effluents. Le projet ne comprend pas le financement de
ces solutions puisqu’elles ne relèvent pas du mandat de l’ONEE. Il confirme toutefois l’intérêt
du GdM à piloter et à financer le développement de solutions satisfaisantes d’assainissement
individuel ou de réseau et à renforcer la sensibilisation et la capacité des communes à gérer ce
mandat. Selon la réglementation marocaine, il revient aux communes de faire en sorte que
chaque maison ait une solution d’assainissement adéquate, de contrôler la conformité et l’état
opérationnel des solutions d’assainissement existantes ou nouvelles et les faire appliquer dans le
cas où le système actuel n’est pas conforme à la réglementation.
C. Gestion financière.
59. L’ONEE sera responsable de la gestion des fonds du Projet et de toutes les transactions
financières afférentes. L’ONEE est un établissement public à caractère industriel et commercial
(EPIC) et doté d’une autonomie financière et administrative. Par conséquent, l’ONEE fonctionne
comme une entreprise du secteur privé, dont les structures et le fonctionnement sont conformes
aux principes et procédures édictés par le droit commercial du Royaume du Maroc. L’ONEE a
un Directeur Général et un Conseil d’Administration, présidé par le Premier ministre et composé
de représentants de divers ministères. À la fin de chaque exercice, l’ONEE produit des états
financiers, qui sont certifiés par des auditeurs indépendants externes possédant les qualifications
et l’expérience requises. La comptabilité est centralisée au Siège. La Direction financière de cet
organisme est bien structurée et dispose d’un personnel adéquat, ayant une solide expérience des
projets financés par les bailleurs de fonds. L’ONEE a l’expérience de la gestion des projets
financés par la Banque.
60. Une évaluation des capacités de gestion financière de l’ONEE a été réalisée lors de la
préparation du projet. Cette évaluation a permis d’examiner la capacité de gestion financière, les
procédures de contrôle interne, la production de rapports financiers et les examens a postériori.
Elle a confirmé la robustesse du système de gestion financière de l’ONEE, puisqu’il s’agit d’une
entité très expérimentée qui a mis en place des procédures et des systèmes pour éviter les
irrégularités financières. Certains risques ont néanmoins été identifiés :
(a) Paiements : Pour atténuer les risques de retards de paiement, l’ONEE suivra
étroitement toutes les étapes du processus, afin d’identifier rapidement les goulots
d’étranglement et agir en conséquence.
(b) Nature du projet : Le projet impliquera plusieurs participants, tant au niveau
central que régional. En plus de cette décentralisation, le projet devra suivre des
procédures spécifiques, et les Directives de la Banque mondiale. Dans le but de
réduire les risques liés à la mise en œuvre, l’ONEE prépare un manuel de mise en
œuvre (MMO) du projet, décrivant les procédures, les acteurs, le flux des documents,
et les résultats.
61. Le financement rétroactif a été proposé dans le cadre de la conception, pour le cas où les
passations de marchés par anticipation donnaient lieu à des décaissements avant la signature des
documents juridiques. Le financement rétroactif serait limité à l’équivalent de 2.785.000 Dollars
22
pour le montant du Prêt exprimé en Dollars et l’équivalent de 8.077.000 Euros pour le montant du Prêt
exprimé en Euros peuvent être effectués pour des paiements effectués à compter du 1er mai 2013.
62. Le mécanisme de préfinancement sera structuré comme un fonds revolving, en vertu de
modalités convenues au moment de la préparation du projet. Une note de présentation de ces
modalités a été soumise à la Banque qui l’a examinée. Un compte désigné destiné à recevoir les
fonds alloués au mécanisme de préfinancement serait dans les dispositions relatives à la gestion
financière. Le risque associé à ce mécanisme est lié à l’identification adéquate des bénéficiaires
et de la gestion des informations pertinentes requises pour les rapports financiers. Pour atténuer
ce risque, le système informatique de l’entité pourra être adapté.
D. Passation des Marchés
63. La Branche Eau de l’ONEE jouit d’une bonne expérience dans les activités de passation
des marchés et la mise en œuvre de projets financés par la Banque. L’évaluation de la capacité de
l’ancien ONEP (nouvelle Branche Eau de l’ONEE) en matière de passation des marchés pour
l’actuel projet d’AEPR, et confirmée pour le projet régional d’AEPA et pour le Projet
d’Assainissement de l’Oum Er Rbia, a permis de conclure que le système de passation des
marchés publics est fiable et qu’il fonctionne dans un environnement de contrôle structuré, donc
dépourvu de risques fiduciaires majeurs. La Branche Eau de l’ONEE suit ses propres règles de
passation des marchés, lesquelles se basent fondamentalement sur les règles nationales de
passation des marchés (Décret sur les conditions et formes de passation des marchés de l’État)
approuvées par le ministère des Finances conformément à la Loi. Ces règles de passation des
marchés sont conformes aux directives de la Banque, à quelques exceptions près, mentionnées à
l’annexe 3. Au niveau central de la Branche Eau de l’ONEE, les capacités en matière de
passation de marchés sont globalement satisfaisantes. Concernant les directions régionales de la
Côte Atlantique (DRC) et d’Oujda (DR6), la capacité a également été jugée globalement
satisfaisante. En ce qui concerne la direction régionale d’Agadir (DR1), qui n’a pas encore
d’expérience de mise en œuvre de projets financés par la Banque mondiale, une formation aux
procédures de passation de marchés sera dispensée au démarrage du projet et elle fera l’objet
d’un accompagnement rapproché sur les premières activités de passations de marchés. Dans le
cadre du projet, la passation des marchés sera effectuée selon les dispositions des directives et les
procédures de la Banque définies à l’annexe 3.
64. Les risques les plus probables pourraient se traduire par des situations de non-conformité
mineures et quelques retards dans la mise en œuvre du projet. Les mesures d’atténuation
proposées sont les suivantes :
(a) Le dossier d’appel d’offres types pour les marchés de travaux passés par Appel
d’Offres National (AON) a été préparé par l’ONEE et soumis à la Banque, qui les a
approuvés. Ces dossiers comprennent toutes les clauses d’ajustement pour l’AON au
Maroc ainsi que la clause d’audit et les clauses de fraude et de corruption (AFCC).
Toute modification apportée à ce dossier d’appel d’offres type pour travaux passé par
AON devra être soumise à la Banque pour validation, conformément à l’Accord de
prêt. Sur le même principe, un dossier d’appel d’offres type pour les marchés de
fournitures passés par AON sera préparé par l’ONEE et soumis à la Banque pour
approbation, avant la publication du premier appel d’offres de fournitures par AON.
23
(b) Le plan de passation de marchés initial, indiquant les seuils pour l’utilisation des
méthodes de passations de marchés autres que l’Appel d’Offres International (AOI)
ou la Sélection Fondée sur la Qualité et le Coût (SFQC), a déjà été préparé et révisé
par la Banque. Lors de la préparation, la Banque a examiné la proposition de plan de
passation des marchés et s’est mise d’accord avec le client sur la possibilité de
recourir à la passation de marchés par anticipation, à l’aide des documents d’appel
d’offres types et des procédures agréées par la Banque. Au cours de la mise en œuvre
du projet, les plans de passation des marchés seront mis à jour au moins une fois par
an ou aussi souvent que nécessaire et seront soumis à la non-objection de la Banque ;
(c) Les modalités de mise en œuvre comprennent des revues à posteriori.
E. Sociale (comprenant les aspects relatifs aux politiques de sauvegardes)
65. Impacts sociaux. Le projet apportera d’importants avantages sociaux et n’aura pas
d’impacts négatifs. Les études relatives à la fourniture d’eau précédemment réalisées au Maroc
ont montré que la fourniture d’eau potable a des impacts sociaux positifs : pour les femmes et les
jeunes filles, elle réduit la corvée des collectes d’eau, et elle améliore les conditions de vie des
ménages et du village tout entier. Indiquons les avantages spécifiques suivants : (a) gains de
temps permettant d’accroître la participation aux activités éducatives et économiques, en
particulier pour les jeunes filles et les femmes ; (b) réduction de la prévalence des maladies
véhiculées par l’eau, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans ; (c) renforcement de la
cohésion sociale et stimulation de l’apparition d’activités collectives ; et (d) atténuation de la
forte tendance à l’émigration rurale, qui a été alimentée par l’augmentation de la pauvreté dans
les campagnes. Ce sont les personnes pauvres qui sont souvent les plus affectées par le manque
d’accès à l’amélioration des réseaux d’adduction d’eau, car elles ne peuvent pas couvrir le coût
des stratégies palliatives utilisées par les personnes plus aisées (achats auprès des fournisseurs,
puits privés). Par suite, ce projet apportera d’incontestables avantages aux personnes pauvres.
Ceci sera surveillé dans le cadre de résultats par des indicateurs spécifiques, en vertu des
évaluations à mi-parcours et finales.
66. Participation. La stratégie du projet s’appuie sur la participation de diverses parties
prenantes du secteur : l’ONEE, les Communes Rurales, le secteur privé, les bénéficiaires, etc. La
participation au sous-projet se fera à deux niveaux : (a) au niveau de représentants locaux élus,
pour le processus de planification de l’AEPR dans les provinces et les communes et la répartition
du coût d’investissement dans la production et l’adduction d’eau ; et (b) au niveau des
communes pour le choix du niveau de service et la répartition du coût des investissements de
production et d’adduction d’eau ; pour la conception, la construction, la gestion et la
maintenance des réseaux d’adduction d’eau ; et la gestion des effluents à l’échelon des villages,
avec la promotion de pratiques d’hygiène et d’assainissement adéquates. Les efforts de
mobilisation des communautés consisteront à prendre toutes les dispositions permettant de
faciliter l’accès des personnes pauvres aux avantages du projet. On pourra, par exemple,
envisager des modalités de crédit permettant de faciliter le paiement des BI, imaginer des
arrangements au niveau des communes pour que les personnes pauvres puissent chercher l’eau
chez leurs voisins équipés de BI, ou encore l’installation de bornes-fontaines dans les villages
afin d’améliorer la qualité de l’approvisionnement en eau potable pour les personnes qui
n’auraient pas opté pour le BI. Dans les provinces visées par le projet, les différences entre zones
24
rurales et villes petites ou moyennes sont plus marquées ; mais il y a des variantes selon les
zones rurales : dans certains villages, les maisons peuvent très dispersées, tandis que dans
d’autres, les maisons sont très proches les unes des autres. Une telle diversité n’est pas sans
conséquence sur le coût d’installation des BI dans un village.
67. Intégration du Genre. En outre, le projet vise à promouvoir la participation des femmes
par le biais d’au moins deux mécanismes : (a) l’AT inclura systématiquement des femmes dans
ses équipes sur le terrain, et (b) l’AT promouvra l’inclusion des femmes et des hommes dans les
discussions communautaires sur les activités du projet et dans tous les comités communautaires
liés au projet.
68. Suivi. Un examen à mi-parcours et une évaluation finale du projet seront réalisés. Ces
évaluations seront précédées par diverses enquêtes concernant des aspects clés, comprenant des
enquêtes de satisfaction de la clientèle sur des échantillons de bénéficiaires (une évaluation avant
l’examen à mi-parcours et une avant la fin du projet) afin de promouvoir la responsabilité des
prestataires de services face à clientèle, mais aussi d’évaluer l’impact du projet sur les femmes,
les jeunes filles et les populations très pauvres.
69. Acquisitions foncières. Le projet ne devrait pas occasionner de déplacements involontaires
des populations, mais devrait par contre impliquer des acquisitions permanentes ou temporaires
de terrains. L’expérience récente montre que l’acquisition de terrains n’entraînera probablement
pas de réinstallation physique et n’aura pas d’impact sur les résidences ou sur l’activité
économique et que seule la valeur de l’actif de terrains non bâtis est concernée. En conséquence,
les instruments de réinstallation pour ce projet incluent un Plan Cadre d’Acquisition des Terrains
(PCAT) et des Plans d’Acquisition des Terrains (PAT), conformément aux exigences de la
politique opérationnelle 4.12. L’Emprunteur a préparé un PCAT pour l’ensemble des zones du
projet, puisque les activités et travaux spécifiques relatives à l’approvisionnement en eau potable
dans la plupart des zones ne sont pas connus avec certitude au moment de l’évaluation. Ils ne le
seront que lors de la mise en œuvre. Pour les deux zones d’interventions de Bedouzza et Skhour
Rehamna, pour lesquelles les études étaient finalisées durant la préparation, mais sans que des
PAT puissent être préparés avant l’évaluation du projet, des Notes d’orientations ont été
préparées pour présenter les informations supplémentaires disponibles et les résultats des
consultations organisées dans ces deux zones d’intervention. Le PCAT et les deux Notes
d’Orientation approuvés ont été publiées dans le pays et sur le site Infoshop de la Banque
mondiale au préalable de l’évaluation (respectivement le 28 janvier et le 13 mars 2014). Il a été
convenu de faire de la publication des PAT relatifs aux zones d’intervention de Bedouzza et
Skhour Rehamna dans le pays et sur le site Infoshop de la Banque mondiale une condition
d’entrée en vigueur du projet. Les autres PAT seront également soumis à la Banque mondiale
pour approbation et seront publiés publiées dans le pays et sur le site Infoshop de la Banque
mondiale au préalable du démarrage des travaux dans la zone d’intervention concernée.
F. Environnement (comprenant les aspects relatifs aux politiques de sauvegardes)
70. Une analyse de l’environnement a été faite, conformément à la politique opérationnelle de
la Banque mondiale (« Operational Policy 4.01 »). Elle a classé le projet en « Catégorie B ». Une
Évaluation Environnementale (EE) et un Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) ont
été élaborés par l’ONEE pendant la préparation. En outre, des consultations publiques ont été
25
organisées dans une des provinces visées par le projet (Rehamna) pour informer la population et
les diverses parties prenantes concernées par les activités du projet, pour les associer à
l’évaluation des impacts potentiels du projet sur l’environnement et pour leur permettre de
formuler des commentaires et des propositions. Les représentants des provinces du Centre et du
Nord ont récemment été consultés sur des activités similaires dans le cadre du projet RPWSSP
en cours. Cependant, il a été convenu que l’ONEE inclurait systématiquement dans la
consultation initiale avec les bénéficiaires une présentation du projet, son impact positif, les
effets négatifs potentiels et les mesures d’atténuation connexes.
71. Il vise à inclure les préoccupations de protection environnementale dans la conception, la
planification, la gestion et la mise en œuvre des activités du projet. Ce PGES comprend les
quatre composantes suivantes :
(a) Coordination et gestion de l’environnement ;
(b) Coordination et gestion de l’environnement ;
(c) Plan de suivi et d’évaluation ; et
(d) Activités de renforcement des capacités.
72. Le PGES sera mis en œuvre par la direction de l’assainissement de l’environnement (DAE)
de l’ONEE. La capacité de la DAE a été évaluée et jugée suffisante à la lumière de l’expérience
considérable qu’elle a acquise lors de la conduite des études d’impacts environnementales, la
définition des mesures d’atténuation et la mise en œuvre des PGES pour des projets similaires,
notamment des projets actuels d’approvisionnement en eau potable en milieu rural financés par
la Banque. La DAE fournira des informations relatives à l’application et au suivi des politiques
de sauvegarde dans ces rapports de Projet périodiques transmis à la Banque, notamment les
informations sur l’application des mesures du PGES telles qu’elles apparaissent dans documents
d’appels d’offre pour les contrats de construction, en plus des rapports annuels de suivi
environnemental à produire dans le cadre du projet. Dans le cadre de ces tâches de mise en
œuvre et de suivi, la DAE sera épaulée par l’assistance technique, qui guidera et contrôlera la
mise en œuvre du PGES dans les zones d’intervention. Pour faciliter ces tâches, la DAE a
élaboré un manuel des opérations pour les EE et un modèle pour les rapports de suivi
environnemental.
73. Les principaux impacts positifs environnementaux et socioéconomiques attendus du projet
sont les suivants :
(a) Augmentation de l’accès à l’eau potable, ressource vitale pour le développement
humain dans les zones rurales ;
(b) Réduction de la pression sur les eaux souterraines avec des retombées positives
sur les niveaux des eaux en surface ;
(c) Amélioration de la qualité de l’eau fournie aux ménages qui se traduit par une
diminution des maladies véhiculées par l’eau, en particulier chez les enfants ;
(d) Faciliter l’accès à l’eau potable se traduisant par une réduction du temps consacré
à la corvée d’eau, en particulier pour les femmes et les enfants ;
26
(e) Augmenter la disponibilité des femmes et leur participation aux activités des
associations communautaires ;
(f) Créer des emplois locaux et éviter l’exode rural en améliorant les conditions de
vie en milieu rural ;
(g) Augmenter la sensibilisation des communautés rurales sur les questions
environnementales, en particulier sur ce qui touche aux eaux usées ;
(h) Promouvoir des pratiques durables de gestion des eaux usées et de
l’assainissement en milieu rural ;
(i) Développer et diffuser des solutions d’assainissement individuel en milieu rural
(AMR) améliorées et adaptées aux sites ;
(j) Contribuer à la promotion d’un marché compétitif pour le marché de l’AMR, et
renforcer les capacités en matière d’approvisionnement de services d’assainissement
individuels, de travaux et de fournitures.
74. L’étude d’impact environnemental a également répertorié les effets négatifs possibles sur
l’environnement ainsi que les impacts socioéconomiques des activités du projet, afin d’identifier
les mesures correctives qui pourraient les prévenir ou les réduire. Les principaux impacts
négatifs potentiels identifiés dans le cadre de ce projet sont les suivants :
(a) Un accroissement de la consommation des ressources en eau de surface ;
(b) Le site de déploiement des branchements individuels (composante 2)
(i) Production accrue des eaux usées associée à un risque élevé de
pollution des ressources hydriques souterraines et de surface ;
(ii) Risque de contamination accrue des eaux souterraines par des
agents pathogènes ;
(iii) Risque de développement de maladies véhiculées par l’eau
consécutif à la stagnation ou à la réutilisation des eaux usées non
traitées ;
(c) Nuisances temporaires et localisées en raison des travaux de construction ; et
(d) Accroissement de la consommation d’énergie provoquée par l’alimentation des
réseaux de distribution.
75. L’impact des activités de construction du projet, comme la pose de conduites d’amenée et
de distribution, le forage et les travaux de construction occasionnels (stations de pompage,
réservoirs, etc.) sont considérés comme des activités qui revêtent une importance faible, car elles
sont temporaires et localisées. Les documents d’appel d’offres doivent préciser que les
entrepreneurs doivent observer des saines pratiques de gestion, conformément aux directives de
l’ONEE, et les exigences en matière de mesures d’atténuation et de production de rapport
relatives au PGES, en conformité avec les études d’impact environnemental élaborées pour
chacun des sous-projets conçus dans le cadre de la composante 1.
76. L’ONEE étudie le besoin d’augmenter la production d’eau potable de la station de
production d’eau de Tiznit, afin de déterminer dans quelle mesure et quand cela serait nécessaire
27
et les possibles options techniques à considérer. Un financement est cependant inscrit dans le
cadre du projet correspondant à cet investissement, pour le cas où il se matérialise. Néanmoins,
considérant que des informations supplémentaires sont nécessaires afin de pouvoir évaluer
complètement cet investissement et adapter l’Évaluation Environnementale (EE) en
conséquence, une condition de décaissement a été introduite dans la conception du Projet selon
laquelle une EE révisée et un PGES révisé, jugés satisfaisants par la Banque mondiale, traitant
des investissements de production d’eau potable devront avoir été publiés par l’ONEE sur son
site Internet et soumis par l’ONEE à la Banque pour publication sur le site Infoshop.
77. Pour le déploiement du branchement individuel dans le cadre de la composante 2 (voir
l’annexe 2), l’admissibilité à un financement au titre du Mécanisme du préfinancement pour les
solutions de BI exige l’existence d’un système d’assainissement adéquat (en place ou en réseau)
qui soit conforme aux conditions de l’ONEE. La réglementation marocaine impose que tout
logement soit équipé d’une solution d’assainissement adéquate12
. Le décret n° 2-05-153313
définit les modalités de l’assainissement autonome et précise que tout logement rural doit être
équipé d’une solution d’assainissement individuel. Il confie également à la commune la
responsabilité de contrôler la conformité et l’état opérationnel des systèmes d’assainissement
existants ou nouveaux et de faire appliquer la réglementation dans le cas où le système n’est pas
conforme.
78. À partir des dispositions de cette réglementation, l’ONEE a adopté plusieurs conditions
définissant un ensemble acceptable de solutions d’assainissement à mettre en place avant de
pouvoir réaliser un branchement individuel. Cet ensemble de solutions a été évalué et jugé
conforme aux standards préconisés par la Banque. Il sera utilisé comme un menu d’options de de
solutions à mettre en œuvre avant d’approuver toute demande de financement de BI dans le
cadre du Mécanisme de préfinancement créé en vertu de la composante 2 du projet. La
description des solutions acceptables d’assainissement rural sera présentée en détail dans le
manuel de mise en œuvre au même titre que les procédures utilisées pour vérifier leur existence.
12
La Loi 25-90 promulguée par le dahir n°1-92-7 du 15 hija 1412 (17 juin 1992), publiée dans le Bulletin Officiel n°
4159 le 15/07/1992, page: 307. 13
Le décret n° 2-05-1533 de 14 moharrem 1427 (13 février 2006), publié dans le Bulletin Officiel n° 5404 le 16
mars 2006.
28
Annexe 1 : Cadre et suivi des résultats
ROYAUME DU MAROC : PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL
Objectif de développement du projet .
Énoncé de l’ODP
L’Objectif de Développement du Projet (ODP) est d’améliorer la fiabilité de l’accès à une eau potable pour les communes rurales dans les zones
du projet où les carences sont les plus criantes.
Ces résultats se
situent
au niveau du projet
.
Indicateurs des objectifs de développement du projet
Valeurs cibles cumulées Source des données/
Responsabi
lité
Libellé de
l’indicateur Noyau
Unité de
mesure Référence AN1 AN2 AN3 AN4 AN5 AN6
Valeur
cible
finale
Fréquence
Méthodologie Collecte de
données
Bénéficiaires
directs du
projet.
Nombre 0 0 3 500 27 500 105 500 175 000 335 000 440 000 Semestre
Cet indicateur inclut le
nombre de personnes
ayant eu accès à un
service par BF
(composante 1) ou par
BI (composante 2).
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
Femmes
bénéficiaires
Pourcentage
Sous-
catégorie
Supplément
aire
0 0 55 55 55 55 55 55
3 enquêtes
(enquête de
référence,
avant la
revue à mi-
parcours et
en fin de
projet)
L’objectif est d’évaluer
la discrimination positive
de l’intervention du
projet d’AEPR.
L’objectif est fixé à
55 % du total des
bénéficiaires.
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
Bénéficiaires
extrêmement
pauvres
Pourcentage
Sous-
catégorie
Supplément
0 0 15 15 15 15 15 15
3 enquêtes
(enquête de
référence,
avant la
revue à mi-
L’extrême pauvreté
s’inscrit dans le « taux
de pauvreté » définie par
le GdM comme la part
de la population dont le
DEP de
l’ONEE
avec l’aide
du DAO, de
l’AT et des
29
aire parcours et
en fin de
projet)
revenu est inférieur à
environ 1,25 $ ÉU par
jour. Selon les données
du HCP, le taux de
vulnérabilité visé moyen
des CR est de 15,6 %.
L’objectif est donc fixé à
15 %.
DR
Nombre de
personnes dans
les zones
rurales ayant
accès à une
« meilleure
source d’eau »
en vertu du
projet
Nombre 0 0 0 20 000 90 000 150 000 300 000 390 000 Semestre
Cela comprend les
personnes qui
bénéficient soit : de
systèmes modernisés
dans les localités où le
système actuel n’a pas
été jugé sûr et fiable
(amélioration de
l’accès), soit de
nouveaux systèmes dans
les localités où il n’y a
pas eu d’amélioration de
l’accès, mais aussi les
personnes ayant
bénéficié du passage du
service par BF au service
par BI.
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
Nombre de
personnes
ayant eu accès
à l'eau potable
à travers un
nouveau
système dans
le cadre du
projet
Nombre 0 0 0 2 600 22 500 47 000 60 000 80 000 Semestre
Population totale
bénéficiant d'un nouveau
SAEP dans le cadre du
projet pour la première
fois (n'ayant jamais
bénéficié d'un
investissement de l'Etat
pour l'AEP ou autre)
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
Nombre de
personnes
ayant bénéficié
d'un
renforcement
Nombre 0 0 0 17 400 67 500 103 000 240 000 310 000 Semestre
la population bénéficiant
d'un projet d'AEP et
ayant déjà un SAEP
existant fonctionnel ou
en dysfonctionnement et
bénéficiant d'un SAEP
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
30
du système
existant d'eau
potable dans le
cadre du projet
dans le cadre du projet
Taux d'accès
consolidé dans
les provinces
sélectionnées
Pourcentage
Sous-
catégorie
Supplément
aire
93 93 93 93 94 95 96 97 Semestre
Le pourcentage
supplémentaire doit
saisir l'impact des
investissements du projet
seul. A cette fin, il sera
calculé de la manière
suivante :
Rapport de l’indicateur
B.c (population
bénéficiant d'un nouveau
système grâce au Projet)
au numérateur, divisé
par la population totale
des provinces ciblées, au
dénominateur.
Le taux d'accès de base
pour les provinces
ciblées (El Jadida, Safi,
Sidi Bennour et
Rehamna, Driouch,
Tiznit et Chtouka Ait
Baha) sera donné pour
référence.
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
Villages dans
les zones
rurales
bénéficiant
d’un meilleur
accès à une
source d’eau
grâce au projet
Nombre 0 0 0 36 268 619 850 1 400 Semestre
Nombre de douars
desservis dans le cadre
du projet, qu'il s'agisse
d'une extension
(nouveau service) ou
d'un renforcement
(service existant).
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
Villages
desservis dans
le cadre du
projet ayant
Pourcentage
Sous-
catégorie
Supplément
100 100 100 100 100 100 100 Annuel
Données de suivi de la
qualité de l'eau potable
de l'ONEE
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
31
accès à de
l’eau potable
de qualité
adéquate
(salubre)
aire
Villages
desservis en
vertu du projet
ayant accès à
l’eau potable
sur une base
continue
(fiabilité)
Pourcentage
Sous-
catégorie
Supplément
aire
100 100 100 100 100 100 100 Annuel
Données de suivi de la
continuité de service de
l'ONEE
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
.
Indicateurs de résultats intermédiaires
Valeurs cibles cumulées
Source des données/
Responsabili
té
Libellé de
l’indicateur Noyau
Unité de
mesure Référence AN1 AN2 AN3 AN4 AN5 AN6
Valeur
cible
finale
Fréquence
Méthodologie Collecte de
données
Amélioration
des points
d’eau
communaux
construits ou
réhabilités
dans le cadre
du projet
Nombre 0 0 0 54 362 774 1 000 1 600 Semestre
Saisit le nombre de
bornes-fontaines
installées qui sont
opérationnelles, mais
non entretenues.
Cela correspond à la
mise en service
industrielle de l’ONEE
DEP de
l’ONEE
avec
assistance de
l’AT et des
DR
Sous-projets
avec
engagement
communautair
e ou
dispositions
d’exploitation
Pourcentage 0 0 0 2 13 34 60 100 Semestre
Saisit la proportion de
bornes-fontaines en
service (gérées et en
fonctionnement) (ratio
du nombre de bornes-
fontaines en service par
rapport au nombre de
bornes-fontaines gérées).
DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT, des
DR et des
directions
commerciale
s
32
et maintenance
post-projet (%)
Cela correspond à la
mise en service
commerciale de l’ONEE
Sous-projets
susceptibles
d’avoir un
mécanisme
d’exploitation
post-
achèvement
Nombre
Sous-
catégorie
Supplément
aire
0 0 0 22 173 460 810 1 400 Semestre
Saisit le nombre de
douars dotés de bornes
fontaines opérationnelles
gérées (mise en service
de commerciale de
l'ONEE)
DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT, des
DR et des
directions
commerciale
s
Nouveaux
branchements
individuels à
l’eau courante
découlant de
l’intervention
du projet
Nombre 0 0 700 1 500 3 000 5 000 7 000 10 000 Semestre
Saisit le nombre de
branchements
individuels opérationnels
installés, dans les cas où
la contribution des
ménages a été financée
grâce au mécanisme de
préfinancement
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
Nombre de km
de conduites
d’amenées
d’eau
aménagés ou
réhabilités
Nombre 0 30 300 1 200 2 000 2 300 2 400 2 600 Semestre
Le linéaire des conduites
posées dans le cadre du
projet
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
Capacité
supplémentair
e des
réservoirs
(m3)
Nombre 0 370 3 200 5 700 11 700 13 500 15 000 17 000 Semestre
Capacité de stockage des
réservoirs réalisés dans
le cadre du projet
La DEP de
l’ONEE
avec l’aide
de l’AT et
des DR
.
33
.
Indicateurs des objectifs de développement du projet
Libellé de l’indicateur Description (définition de l’indicateur, etc.)
Bénéficiaires directs du projet. Les bénéficiaires directs sont les personnes ou les groupes qui tirent directement les avantages
d’une intervention (c.-à-d., les familles équipées d’un nouveau branchement à l’eau courante).
Remarque : cet indicateur requiert des informations supplémentaires. Valeur supplémentaire :
femmes bénéficiaires (pourcentage). Sur la base de l’évaluation et de la définition des
bénéficiaires directs du projet, indique quelle proportion des bénéficiaires directs du projet sont
des femmes. Cet indicateur est calculé en tant que pourcentage.
Femmes bénéficiaires Sur la base de l’évaluation et de la définition des bénéficiaires directs du projet, indique quel
pourcentage des bénéficiaires du projet sont des femmes.
Bénéficiaires extrêmement pauvres Pourcentage de bénéficiaires extrêmement pauvres
Nombre de personnes dans les zones rurales ayant
accès à une « meilleure source d’eau » en vertu du
projet
Cet indicateur mesure le nombre réel de personnes dans les zones rurales qui ont bénéficié de
l’amélioration des services d’approvisionnement en eau potable construits dans le cadre du
projet.
Définition de « meilleure source d’eau » : branchement individuel à l’eau courante
(branchements dans la maison ou dans le jardin), borne-fontaine, creusements, puits protégé,
source protégée et collecte des eaux de pluie. Ainsi, une « meilleure source d’eau » ne
comprend pas l’eau fournie par : camion-citerne ou fournisseur, puits non protégé, source non
protégée, eau de surface (rivière, étang, barrage, lac, rivière, canal d’irrigation), ou bouteille. La
définition de ce qui est considéré comme une « meilleure source d’eau » s’inscrit dans celle du
programme de contrôle (conjoint UNICEF-OMS). Il faut savoir qu’une « meilleure source
d’eau » ne touche pas au fait qu’il s’agisse d’une source nouvelle ou réhabilitée, il s’agit de la
définition standard utilisée pour effectuer le suivi de l’avancement quant aux objectifs du
millénaire pour le développement.
Indications sur les personnes ayant accès à l’eau : les chefs d’équipe peuvent estimer les
données sur le nombre de personnes bénéficiant d’un accès à l’eau en multipliant i) le nombre
réel de branchements à l’eau courante avec l’estimation du nombre de personnes par
branchement individuel et/ou ii) le nombre réel de points d’eau communaux avec une
estimation du nombre de personnes par point d’eau communal. Les hypothèses sur le nombre
de personnes par branchement réalisé doivent être soigneusement documentées dans la section
« commentaires » de l’indicateur lors de la saisie dans le rapport d’Investissement Socialement
Responsable (ISR).
Conseils pour la classification rurale : La classification doit correspondre à la définition
officielle utilisée dans le pays.
34
Nombre de personnes ayant eu accès à l'eau potable à
travers un nouveau système dans le cadre du projet
Population totale bénéficiant d'un nouveau SAEP dans le cadre du projet pour la première fois
(n'ayant jamais bénéficier d'un investissement de l'Etat pour l'AEP ou autre)
Nombre de personnes ayant bénéficié d'un
renforcement du système existant d'eau potable dans
le cadre du projet
la population bénéficiant d'un projet d'AEP et ayant déjà un SAEP existant fonctionnel ou en
dysfonctionnement et bénéficiant d'un SAEP dans le cadre du projet
Augmentation annuelle du taux d'accès consolidé des
provinces du Projet
le pourcentage supplémentaire doit saisir l'impact des investissements du projet seul. A cette
fin, il sera calculé de la manière suivante :
Rapport de l’indicateur B.c (population bénéficiant d'un nouveau système grâce au Projet) au
numérateur, divisé par la population totale des provinces ciblées, au dénominateur.
Le taux d'accès de base pour les provinces ciblées (El Jadida, Safi, Sidi Bennour et Rehamna,
Driouch, Tiznit et Chtouka Ait Baha) sera donné pour référence.
Nombre de villages dans les zones rurales ayant accès
à une « meilleure source d’eau » en vertu du projet
Nombre de douars desservis dans le cadre du projet, qu'il s'agisse d'une extension (nouveau
service) ou d'un renforcement (service existant).
Pourcentage de villages desservis dans le cadre du
projet ayant accès à de l’eau potable de qualité
adéquate (salubre)
La qualité adéquate de l’eau potable fournie est définie comme la qualité de l’eau analysée et
jugée conforme aux normes de service de l’ONEE, lesquelles respectent les normes de qualité
de l’eau au Maroc.
Pourcentage de villages desservis en vertu du projet
ayant accès à l’eau potable sur une base continue
(fiabilité)
On définit la base continue comme un approvisionnement continu où aucune interruption de
service ne dépasse 6 heures, et pas plus d’une interruption par semaine.
.
Indicateurs de résultats intermédiaires
Libellé de l’indicateur Description (définition de l’indicateur, etc.)
Amélioration des points d’eau communaux construits
ou réhabilités en vertu du projet
Nombre de points d’eau communaux construits ou réhabilités en vertu du projet dans les zones
rurales et urbaines. On définit point d’eau communal comme une borne publique
d’alimentation en eau à un certain nombre de ménages. Un point d’eau communal amélioré
peut prendre la forme suivante : borne-fontaine, puits creusé protégé, creusement ou source
protégée. Par conséquent, les points d’eau communaux améliorés ne comprennent pas les puits
ou les sources non protégés, entre autres.
Sous-projets avec engagement communautaire ou
dispositions d’exploitation et maintenance post-projet
(%)
Cet indicateur est susceptible d’être le plus pertinent pour les projets de type CDD (projets
gérés par une communauté) et mesure l’existence de dispositions spécifiques créées par le
projet pour assurer l’appropriation du projet par les bénéficiaires.
Sous-projets susceptibles d’avoir un mécanisme
d’exploitation post-achèvement
Aucune description fournie.
Nouveaux branchements individuels à l’eau courante Nombre de nouveaux BI à l’eau courante qui découlent de l’intervention du projet. On définit
35
découlant de l’intervention du projet « branchement individuel à l’eau courante » comme un raccordement soit dans la maison soit
dans le jardin permettant d’approvisionner le consommateur en eau courante. Par conséquent,
un BI ne comprend pas : les bornes-fontaines, les puits protégés, creusements, sources
protégées, l’eau courante fournie par camions-citernes ou fournisseurs, puits non protégés,
sources non protégées, rivières, étangs et autres plans d’eau de surface ou l’eau en bouteille.
Nombre de km de conduites d’amenées d’eau
aménagés ou réhabilités
Ceci concerne le linéaire de conduites posées dans le cadre de la composante 1 ou réhabilitées
dans le cadre de la composante 2.
Capacité supplémentaire des réservoirs (m3) Concerne la capacité de stockage construite dans le cadre de la composante 1 en mètres cubes
36
Annexe 2 : Description détaillée du Projet
ROYAUME DU MAROC : PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
EN MILIEU RURAL
1. L’Objectif de Développement du Projet (ODP) est de fournir un accès à l’eau potable fiable
et de qualité à des communautés rurales situées dans des zones ciblées non desservies de la zone
du Projet.
2. Le projet devrait avoir des retombées positives sur la qualité de vie de la population des
zones ciblées en donnant un accès fiable à l’eau potable à 390 000 habitants répartis sur environ
1 400 villages en milieu rural, où les habitants n’ont aujourd’hui accès qu’à des ressources en
eau de mauvaise qualité, et en améliorant la prestation du service par l’installation de BI à
environ 50 000 habitants supplémentaires des zones rurales ayant actuellement accès à une
borne-fontaine.
3. L’origine de ce projet fait suite à une demande explicite de l’ONEE et du GdM d’une aide
de la Banque mondiale dans la mise en place du Mécanisme de préfinancement nécessaire pour
déployer l’extension du service par BI à l’échelle nationale et accroître son soutien au
programme GEP. Le nouveau projet s’appuie donc essentiellement sur l’expérience et les leçons
tirées de projets en cours pour soutenir plus efficacement un Emprunteur de grande capacité dans
le renforcement de sa prestation de services d’AEPR dans des zones où les carences sont les plus
fortes, ceci pour appuyer des objectifs de développement économiques et sociaux du Maroc.
4. Le projet proposé vise à poursuivre l’appui de la Banque mondiale à la dernière phase du
programme de GEP du GdM. En tant que tel, et en conformité avec les dispositions des
documents juridiques, le projet serait structuré autour des éléments suivants :
Partie I : Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines dans
les provinces sélectionnées dans la zone du Projet
Réalisation de travaux et acquisition de biens pour fournir l’approvisionnement en eau dans les
villages sélectionnés (les « douars ») par :
a. la construction de piquages reliant les conduites principales régionales, de réservoirs de
stockage (surélevées ou enterrés), de stations de pompage et des systèmes de dessertes
publiques par BF ;
b. l’expansion de la capacité de l’usine de traitement d’eau de Tiznit et de l’infrastructure
connexe.
Partie II : Soutien à la transition vers la desserte en eau potable par branchements individuels
dans la zone du Projet
a. Soutien à un mécanisme de préfinancement pour préfinancer une portion du coût des
branchements individuels des ménages dans la zone du Projet.
b. Réalisation de travaux et acquisition de biens pour augmenter la capacité du réseau
d’accès régional en prévision de l’installation du service par BI dans la zone du Projet.
37
Partie III : Appui à la mise en œuvre et renforcement des capacités
a. Assistance technique pour renforcer les capacités de l’emprunteur dans les domaines
suivants : (i) mise en œuvre et suivi et évaluation des activités du Projet ; (ii) mise en
œuvre d’approches participatives pour la fourniture du service, et (iii) identification de
solution satisfaisantes de gestion des eaux usées dans les villages et sensibilisation à la
problématique de l’assainissement.
b. Réalisation d’études et renforcement de la capacité de l’emprunteur dans les domaines
suivants : (i) approvisionnement en eau en milieu rural ; (ii) gestion du programme de
généralisation de l’eau potable ; (iii) modèles de gestion durable pour l’extension et la
gestion de la fourniture de service par branchements individuels ; (iv) bonne performance
des opérations du service d’alimentation en eau par BF et par BI en milieu rural ; et (v)
projets pilotes de gestion à distance de la prestation du service en milieu rural, ainsi que
les possibilités et les modalités de restitution des approches couronnées de succès à plus
grande échelle.
5. Le financement indiqué ci-dessous révèle un coût total du projet à 162,1 millions d’euros
(équivalent à 223,6 millions de dollars), dont 92,0 millions d’euros et 31,72 millions de dollars
(équivalent à 158,6 millions de dollars) sont financés par la proposition de prêt de la Banque. Si
les détails exacts seront déterminés durant la mise en œuvre du Projet, on suppose qu’ils
pourraient inclure les infrastructures telles que décrites dans la description suivante. Durant la
mise en œuvre du Projet, l’ONEE (l’Emprunteur) et la Banque pourraient décider d’étendre les
activités de la Partie I.a. à d’autres provinces dans la Zone du Projet.
Composante 1 : Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-
fontaines dans les provinces sélectionnées dans la zone du Projet.
6. Le coût de cette composante, avec imprévus et TVA, est estimé à 140,8 millions d’euros
(équivalent à 194,2 millions de dollars), dont 97,3 millions d’euros (équivalent à 134,2 millions
de dollars) financés par le prêt de la Banque (69 pourcent) et 43,5 millions d’euros (équivalent à
60,0 millions de dollars) financés par les financements de contrepartie.
7. Cette composante consiste en la production, l’adduction et l’approvisionnement en eau
potable en milieu rural de provinces incluant les provinces de Nador et Driouch dans le nord du
pays ; Safi, Sidi Bennour, El-Jadida et Rehamna dans le Centre et Tiznit et Chtouka Ait Baha
dans le Sud. Comme nous le présentons plus bas, la composante financera l’approvisionnement
en eau aux villes et villages concernés par la construction d’un réseau de piquages à partir des
conduites principales régionales existantes ou prévues de l’ONEE, des réservoirs de stockage
(surélevées ou enterrés), des stations de pompage et des systèmes de desserte par BF dans les
villages visés. Cette approche de « grand réseau » est justifiée par le manque de ressources
locales en nappes aquifères de qualité dans les zones concernées par le projet, par la disponibilité
d’eaux de retenue de barrages dans les agences de bassin respectives, et par le souci de limiter le
nombre de sources d’eau, afin de mieux garantir la viabilité et la qualité de l’approvisionnement.
Les systèmes qui seront financés dans le cadre du projet seront presque exclusivement alimentés
par des réservoirs de stockage durables et réglementés. L’estimation prévoit que cette
38
composante fournira un nouvel accès à l’eau potable à environ 390 000 habitants des régions
rurales (recensement 2004) dans environ 1 400 villages (douars).
Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines dans les
villages des provinces du nord (Nador et Driouch).
8. L’objectif est de fournir l’eau à environ 83 000 habitants dans 232 douars dans les
provinces de Nador et Driouch. Les travaux seront réalisés en deux phases :
(a) La première phase consisterait à construire 47 km de canalisations en fonte ductile
ou en PVC de 400 à 500 mm de diamètre pour acheminer l’eau de la conduite
principale régionale située à El Hoceima à 12 CR du Cercle du Rif, y compris
Trougout, Ijermaous, Ouled Amghar, Boudinar, Tamsamane, Tallilit, et Bni
Marghane.
(b) La deuxième étape consisterait à assurer l’approvisionnement décrit ci-dessus à
partir de l’amenée d’eau vers les douars. Les travaux de cette phase sont répartis en
10 systèmes, et consistent en la construction de 64 réservoirs de stockage (capacités
allant de 10 m3 à 500 m
3), de 92 stations de pompage, d’environ 448 km de piquages
ruraux, et de travaux annexes. La distribution locale se fera à travers par la
construction d’environ 232 BF.
L’extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines dans les
villages des provinces centrales de Safi, Sidi Bennour, El-Jadida et Rehamna.
9. L’objectif est de fournir de l’eau à environ 261 000 habitants de 619 douars dans trois
zones d’intervention principales au sein des provinces de Safi, Sidi Bennour, El-Jadida et
Rehamna:
(a) Zone de Beddouza. Cette portion fournira de l’eau à environ 17 000 habitants de
36 douars dans les CR d’Ayir et d’El Beddouza dans la province de Safi. L’eau sera
acheminée depuis le réservoir de stockage de 1 000 m3 de l’ONEE à Laakarta, qui
contient de l’eau provenant du champ de captage de Bouariss (à environ 55 pourcent)
et de la station de traitement d’eau de Safi (à environ 44 pourcent). Les travaux
consisteront à construire 104 km de conduites d’un diamètre allant de 50 mm à
400 mm, de 3 réservoirs de stockage, d’une station de pompage, et de 54 bornes-
fontaines pour distribuer l’eau aux douars, ainsi que des travaux annexes.
(b) Zone de Skhour Rehamna. Cette zone fournira de l’eau à environ 53 000 habitants
de 191 douars dans les CR suivantes: Ait Hammou, Ait taleb, Bouchane, Labrikiyine,
Oulad Aemer Tizmarine, Oulad Hassoune Hamri, Sidi Ali Labrahla, Sidi Mansour, et
Skhour Rehamna dans la province de Rehamna. L’eau sera transportée depuis la
conduite d’amenée d’eau régionale de Benguerir. La zone s’inscrit dans la troisième
et dernière phase d’un projet en cours financé par l’ONEE. Les travaux consisteront
en la construction de 470 km de canalisations, de 12 réservoirs de stockage, de 3
stations de pompage, et d’environ 234 bornes-fontaines pour distribuer l’eau
acheminée aux douars, ainsi que des travaux annexes.
39
(c) Zone de Sidi Bennour. Cette zone fournira de l’eau à environ 191 000 habitants de
392 douars, dont 294 douars dépendants des CR de Bni Hilal, Bouhmame, El
Gharbia, Laagagcha, Laghnadra, Lmechrek, Loualidia, Oulad Sbaita, et Saniat
Berguig dans la province de Sidi Bennour, 97 douars dans les CR de Oulad Ghanem,
Sebt Sais, Sidi Mhamed Akhdim, Sidi Smail, et Zaouiat Sais dans la province d’El-
Jadida, et 1 douar dans la CR de Ayir dans la province de Safi. L’eau sera acheminée
depuis le Canal Haut Service. Les travaux consisteront en la construction de 790 km
de canalisations (dont 55 km de conduites d’amenée d’eau), 5 réservoirs de stockage,
une station de pompage, et 486 bornes-fontaines pour distribuer l’eau aux douars,
ainsi que des travaux annexes.
Extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines dans les
villages des provinces du sud (Tiznit et Chtouka Ait Baha).
10. Cette sous-composante fournira de l’eau à environ 41 000 habitants de 550 douars dans les
provinces de Tiznit et de Chtouka Ait Baha. Le projet comprend trois zones d’intervention :
(a) Zone d’Ait Baha. Cette zone fournira de l’eau à environ 9 000 habitants de 77
douars dépendants des CR de Tizi N’Takoucht, de Tanalt et d’Ida Ougnidif dans la
province de Chtouka Ait Baha. L’eau sera acheminée depuis la station de traitement
d’eau d’Ait Baha jusqu’à la zone du projet. Les travaux comprendront la construction
d’environ :
(i) 57 km de canalisations, 5 réservoirs de stockage, et 8 stations de
pompage pour la portion de l’amenée d’eau, et
(ii) 191 km de canalisations, de 12 réservoirs de stockage, de 14 stations de
pompage, et d’environ 99 bornes-fontaines pour distribuer l’eau
acheminée aux douars, ainsi que des travaux annexes.
(b) Zone de Tiznit. Cette zone fournira de l’eau à environ 24 000 habitants de 319
douars dépendants des CR d’Ait Issafen, Anzi, Tighmi, et Tnine Aday dans la
province de Tiznit. L’eau sera acheminée depuis la station de traitement d’eau de
Tiznit jusqu’à la zone du projet. 92 douars dépendant des CR d’Ida ou Gougmar et
Tafraout El Mouloud ont été exclus de cette intervention, car leur distance et leur
altitude dépasse celles des autres CR, ce qui aurait généré des coûts excessifs et des
retards. L’ONEE examine actuellement la nécessité d’augmenter la production d’eau
dans cette région afin de déterminer si cela est possible et quand, ainsi que les
solutions techniques possibles à prendre en considération. Un financement est mis de
côté dans le cadre du projet pour couvrir cet investissement, s’il se matérialise un
jour. Il est attendu que les travaux comprennent la construction de :
(i) 79 km de canalisations, 2 réservoirs de stockage, et 6 stations de
pompage pour la portion de l’amenée d’eau, et
40
(ii) 308 km de canalisations, de 25 réservoirs de stockage, de 23 stations de
pompage, et d’environ 227 bornes-fontaines pour distribuer l’eau
acheminée aux douars, ainsi que des travaux annexes.
(c) Zone desservie par le forage de Taghzout. Cette zone fournira de l’eau à environ
8 000 habitants de 154 douars dépendants de la CR d’Arbaa Ait Ahmed dans la
province de Tiznit. L’eau est fournie par le creusement situé non loin de Taghzout. Ce
creusement effectué par l’ONEE pour alimenter la CR d’Arbaa Ait Ahmed, a une
capacité de 18 litres par seconde, ce qui est suffisant pour satisfaire l’estimation par la
CR de la demande en eau à 8,5 litres par seconde. Les travaux pourraient comprendre
la construction :
(i) D’une station de pompage d’un débit de 18 litres/seconde au creusement
de Taghzout, ainsi qu’une canalisation de 6 km et d’un réservoir de
stockage de 200 m3 pour la partie de l’adduction, et
(ii) De 153 km de canalisations, 10 réservoirs de stockage d’une capacité
totale de 270 m3, 11 stations de pompage, et environ 134 bornes-
fontaines pour distribuer l’eau transportée aux douars, ainsi que les
travaux annexes.
Composante 2 : Soutien à la transition vers la desserte en eau potable par branchements
individuels dans la zone du Projet.
11. Le coût de cette composante, avec les imprévus et TVA, est estimé à 11,0 millions d’euros
(équivalent à 15,2 millions de dollars), dont 9,0 millions d’euros (équivalent à 12,4 millions de
dollars) financés par le prêt de la Banque (82 pourcent) et 2,0 million d’euros (équivalent à 2,8
million de dollars) financés par les financements de contrepartie.
12. Cette composante vise à répondre à la demande d’une part croissante de la population
rurale en BI et sera mise en œuvre par l’ONEE en vertu des deux sous-composantes suivantes.
Mécanisme de préfinancement
13. Le coût de cette composante est estimé à 5 millions d’euros (équivalent à 6,9 millions de
dollars) entièrement financés par le prêt de la Banque. Le financement de la BIRD contribuera à
un Mécanisme de préfinancement, structuré à la manière d’un fonds revolving ou d’un
mécanisme de préfinancement établi pour financer des crédits aux ménages qui optent pour le
service par BI et en font la demande expresse. Le financement présente les caractéristiques
suivantes :
(a) Ce mécanisme de préfinancement a été mis en place et est géré par l’ONEE dans
le cadre du projet d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement en milieu
rural, mais avec une restriction géographique aux ménages situés dans les provinces
du projet. Dans le cadre du projet proposé, l’ONEE reproduira ce mécanisme
préfinancement à l’échelle nationale. La conception restera la même que dans le cadre
du projet en cours. À savoir, le mécanisme de préfinancement fournira des facilités de
paiement aux ménages qui en feront la demande pour préfinancer une portion pouvant
41
atteindre 2500 MAD de leur contribution aux coûts du branchement individuel (la
contribution totale du ménage pour obtenir le service par BI s’élève à 3500 MAD).
Les ménages rembourseront ce crédit par versements étalés au fil du temps et répartis
dans leurs factures d’eau, selon un échéancier de remboursement convenu à l’avance.
(b) Le fonds revolving (et par conséquent les fonds du Prêt) ne sera pas utilisé pour
financer directement des travaux ou contrats de fourniture de service par BI.
L’implication de l’ONEE dans la prestation de services par BI dans une CR donnée
sera conditionnée par la satisfaction des prérequis suivants : (i) l’engagement d’au
moins 70 pourcent de la population dans la demande de BI (ii) le paiement initial par
les ménages d’une contribution de 3 500 MAD au coût de leur BI (soit en amont soit
à l’aide du mécanisme de préfinancement) (iii) le paiement par les CR d’une
contribution de 50 pourcent du coût de l’investissement, et (iv) les ménages doivent
prouver qu’ils ont une solution d’assainissement satisfaisante, tel que définie dans le
MMO.
14. Avant d’entamer les travaux d’extension de service par BI dans une zone en faisant la
demande, l’ONEE, avec le soutien du consultant dans cette mise en œuvre (AT), effectuera un
examen complet du niveau de satisfaction des prérequis mentionnés ci-dessus. Cette évaluation
comprendra également un examen environnemental de la zone proposée, afin de déterminer si
des solutions d’assainissement existantes sont disponibles selon les solutions techniques et les
procédures adoptées par l’ONEE. Cette évaluation sensibilisera également les CR sur la
nécessité de coopérer activement et de maintenir ces solutions d’assainissement, et sur le fait
qu’elle sera explicitée dans les conventions de cofinancement signés entre l’ONEE et la CR
avant le déploiement du service par BI qu’« un système d’assainissement adéquat soit en place,
qu’il soit collectif ou individuel, avant l’installation d’un BI ». Concrètement, seuls les ménages
qui fournissent la preuve qu’ils disposent d’un système d’assainissement adéquat, qu’il soit
collectif ou individuel, pourront bénéficier du mécanisme de préfinancement. L’ONEE a adopté
en 2005 un ensemble de conditions qui définissent le type d’assainissement considéré comme
adéquat et obligatoire pour pouvoir approuver l’installation d’un BI. Cet ensemble de solutions
techniques a été examiné par la Banque, et jugé satisfaisant. Il constitue un menu des options
possibles à mettre en œuvre avant la validation de toute demande de financement de BI dans le
cadre du Mécanisme de préfinancement créé en vertu de la composante 2 du projet. La
description des solutions d’assainissement rural acceptables sera présentée en détail dans le
MMO ainsi que les procédures confirmant et documentant leur existence.
15. Parce que l’assainissement rural ne s’inscrit pas dans le mandat de l’ONEE, les sources
potentielles de financement sont à l’étude pour la promotion, la construction et l’installation de
solutions acceptables d’assainissement lorsque celles-ci n’existent pas.
Renforcement des réseaux d’accès
16. Le coût de cette sous-composante, avec les imprévus et taxes, est estimé à 6 millions
d’euros (8,3 millions d’équivalent ÉU $), dont 4 millions d’euros (5,5 millions de dollars ÉU
équivalent) financés par le prêt de la Banque. Cette sous-composante comprend essentiellement
des travaux pour augmenter la capacité du réseau d’accès régional dans les zones où un réseau
régional avait été installé lors des premières étapes du PAGER et du PGEP, car il est insuffisant
42
pour assurer un service adéquat en raison des hypothèses de conception inférieures de l’époque
(20 litres par habitant et par jour) et en prévision de l’installation du service par BI.
Composante 3 : Appui à la mise en œuvre et renforcement des capacités.
17. Le coût de cette composante, avec les imprévus et TVA, est estimé à 10,0 millions d’euros
(équivalent à 13,8 millions de dollars), dont 8,4 millions d’euros (équivalent à 11,6 millions de
dollars) financés par le prêt de la Banque (84 pourcent) et 1,6 million d’euros (équivalent à 2,2
million de dollars) financés par les financements de contrepartie. Cette composante fournira une
assistance technique et le renforcement des capacités dans le cadre de deux sous-composantes.
Assistance technique (AT)
18. Le coût de cette sous-composante est estimé à 8,8 millions d’euros (12,2 millions de
dollars). Cette sous-composante comprend un service de conseil unique pour la mise en œuvre
du projet de l’ONEE pour :
(a) Assurer une gestion et un suivi de projet efficace,
(b) Renforcer les approches participatives dans la prestation de services, notamment
en aidant les communautés à préparer et à organiser le déploiement et l’exploitation
du service par BF ou du service par BI,
(c) Intégrer efficacement la gestion de l’hygiène et des eaux usées dans
l’amélioration des services d’approvisionnement en eau potable, et
(d) Identifier la solution de gestion des eaux usées la plus adaptée pour chaque village
et sensibiliser les populations à la problématique de l’assainissement pour éviter les
effets négatifs potentiels découlant de l’augmentation de l’élimination inadéquate des
flux d’effluents.
Renforcement des capacités
19. Le coût de cette sous-composante est estimé à 1,2 millions d’euros (1,6 millions de
dollars). Cette sous-composante comprend des services de conseil pour une série d’études
alimentant le programme d’AEPR de l’ONEE, augmentant ainsi sa capacité à gérer efficacement
l’ensemble du programme de PGEP et développer et appuyer des modèles d’extension et de
gestion durable des services par BI, améliorer la performance de l’exploitation des services par
BI ou par BF, et évaluer les projets pilotes de gestion à distance de la prestation du service en
milieu rural, ainsi que les possibilités et les modalités de restitution des approches couronnées de
succès à plus grande échelle.
43
Appendice 1 de l’annexe 2 - Méthodologie de l’approche participative
Phase 1. Information et implication des autorités locales
20. Au cours de cette phase, l’ONEE travaillera en parallèle sur deux types d’activités : la
première consistera à informer les autorités locales (provinces et communes rurales) pour obtenir
leur implication au projet, et la seconde consistera en la réalisation d’études techniques.
21. Stade 1. Consultation des autorités locales et des représentants élus. L’ONEE informe les
autorités provinciales et les CR sur le programme prioritaire. Les points suivants sont abordés:
(a) proposition de choix des sous-projets ; (b) méthodologie de la participation des
communautés ; (c) conséquences financières et opérationnelles du choix du réseau
d’approvisionnement (BF ou BI) ; et (d) contribution financière de chaque partie aux coûts de
construction.
22. Stade 2. Information et implication des Communes Rurales. Dans le cadre des conventions
de cofinancement conclues avec l’ONEE, les communes rurales s’engagent à payer leurs
contributions aux coûts de développement de la fourniture de services. Idéalement, la Commune
Rurale désignera un technicien qui aidera l’Équipe de Mobilisation Sociale (EMS) lors des
contacts initiaux et de la mobilisation de la population. À ce stade du projet, on pourra
commencer à expliquer aux représentants de la commune rurale les grandes lignes de l’approche
participative.
23. Les études techniques détaillées qui seront présentées aux communes et aux autorités
locales devront aussi indiquer s’il y aura des impacts sur l’environnement, des occupations
temporaires ou des acquisitions de terrains et, si c’est le cas, les mesures correctives prévues. Le
projet ne comprend pas la promotion de latrines, car cela serait en dehors du mandat actuel de
l’ONEP.
Phase 2. Mobilisation sociale et participation des communautés
24. Au cours de cette phase, les EMS effectuent la totalité de leur travail dans les villages.
Cette phase est critique, car il s’agit d’obtenir la confiance et la coopération des communautés.
Avant le début de leur travail, les EMS devront disposer des informations nécessaires à la
compréhension des aspects techniques des sous-projets proposés. Ces informations leur
permettront aussi de recentrer le diagnostic participatif. Au cours de cette phase, les EMS
effectuent trois tâches critiques : elles informent et consultent les communautés et vérifient la
nature de leurs demandes ; elles effectuent le diagnostic social participatif des communautés, et
elles constituent les structures des communautés requises par le projet.
25. Stade 1 : Information des communautés. Les EMS commencent à informer et à mobiliser
les communautés. Pour réaliser ce travail, elles devront rendre aux communautés une ou
plusieurs visites, selon leur degré d’information antérieure et d’autres facteurs. Lors de cette
phase, les EMS informent la population sur les points suivants : conditions à remplir pour
bénéficier du projet ; choix techniques et opérationnels, dont le choix entre des BF et des BI ;
justification de la recherche d’une approche participative et conditions nécessaires à l’adduction
44
d’eau au douar ; et les contributions financières et les systèmes d’assainissement demandés aux
usagers si ces derniers souhaitent souscrire au service par BI.
26. Stade 2. Diagnostic participatif des communautés et choix du niveau de service. Le
diagnostic est réalisé dans le but de définir une assise socioéconomique précise à la réalisation du
projet et de commencer à explorer les meilleures méthodes de gestion des réseaux d’eau. It sera
réalisé de la façon suivante :
(a) Le diagnostic participatif comprendra :
(i) une étude de référence socioéconomique, qui sera utilisée pour le Suivi et
l’Évaluation (S & E) du projet. Les informations à recueillir pourraient
comprendre : (i) le nombre de ménages possédant ou non un accès à l’eau et à
l’assainissement ; (ii) un inventaire des ménages et de leurs caractéristiques
(patriarcats, matriarcats, veuves) ; (iii) le type d’habitat : construction en dur,
terre cuite, autre ; (iv) une typologie du tissu résidentiel des villages :
concentré ou dispersé ; (v) les autres sources d’eau disponibles et leur
cartographie ; (vi) le partage des rôles au sein des ménages, la répartition des
tâches, le temps consacré à l’approvisionnement en eau potable ; (vii) le coût
de l’approvisionnement en eau potable ; (viii) les pratiques et l’infrastructure
en matière d’hygiène et d’assainissement ; et (ix) la collecte de statistiques sur
les maladies véhiculées par l’eau ;
(ii) un diagnostic des formes actuelles d’organisation sociale et de la cohésion
sociale (existence et types). Cela permettra aux EMS d’explorer le potentiel
des divers modèles d’organisation et de gestion du réseau d’adduction d’eau et
de celui de traitement des effluents. Cela permet aussi d’identifier les
organisations existantes et leur contribution possible à la mobilisation sociale
et à la gestion des réseaux de distribution d’eau ;
(iii) une évaluation faite au niveau des communautés de leur richesse ou de leur
pauvreté relative, ainsi que de leur propension à payer les différents choix
techniques qui leur sont proposés.
(iv) Le type de systèmes d’assainissement en place dans ces communautés, qu’il
soit individuel ou en réseau et leur conformité aux solutions techniques de
l’ONEE.
(b) À la suite de ce diagnostic, l’EMS pourra :
(i) vérifier la demande de la communauté relativement au projet ;
(ii) identifier les potentialités locales (hommes et femmes, jeunes et personnes
âgées) pouvant contribuer à la réalisation du projet ;
(iii)évaluer la faisabilité potentielle de divers modèles de gestion ;
45
(iv) émettre des recommandations quant au système d’adduction d’eau (BF ou BI),
en fonction de la situation et des préférences locales, ainsi que de critères
techniques ; et
(v) aider la communauté à choisir le niveau de service désiré (pour la gestion de
l’eau et celle des effluents).
(c) Après que la communauté se sera prononcée quant au type d’adduction qu’elle
souhaite (BF ou BI), l’EMS devra informer la Commune des résultats du diagnostic et du
choix de la communauté. L’ONEP conclura alors un contrat avec la commune rurale,
concernant la contribution financière de 15 pourcent à payer par la commune et les
critères d’éligibilité afférents à la mise en œuvre de solutions d’assainissement adéquates.
De plus, les communautés commenceront à collecter leur contribution aux
investissements.
27. Stade 3. Choix et constitution des structures de gestion de la communauté. Ce cycle du
projet suit ici deux cheminements différents, selon que la communauté se sera prononcée en
faveur des BF ou des BI. Mais ces deux cheminements ont en commun les étapes suivantes :
(a) choix par la communauté du modèle de gestion ;
(b) constitution de l’unité de gestion au niveau de la communauté selon le cas ;
(c) accord écrit du comité de la communauté, confirmant son engagement envers le
projet ; et
(d) consolidation et évaluation des impacts, ainsi que S & E ;
(e) Les stades de cette phase d’organisation de la communauté peuvent être résumés
comme suit :
46
Bornes-fontaines BI14
1. Choix de la localisation des bornes-fontaines
conformément aux critères établis.15
1. Discussions avec la communauté sur les
conditions d’accès aux BI16
2. Accord de la communauté et faisabilité
technique concernant les emplacements des BF
2. Études techniques et choix de la solution
d’assainissement. Au besoin, la solution
d’assainissement par branchement devra être
étudiée conjointement avec les capacités du
réseau de distribution d’eau.
3. Identification des modèles envisageables pour
la gestion du réseau d’eau et séances de
formations en gestion. Fin de la collecte de la
première tranche de la contribution de la
communauté aux coûts d’investissement.
3. Choix du modèle de gestion, après des
explications fournies par l’EMS quant aux
conditions à remplir et aux responsabilités
requises par les diverses possibilités. L’EMS
dispense alors les formations techniques, au
besoin.
4. Conclusion des contrats entre l’ONEE et les
gestionnaires de la communauté.
4. Lancement par l’association de la période de
financement et, si les travaux l’exigent, des
mesures visant à l’acquisition de terrains.
5. Formation à l’hygiène sur la gestion des
approvisionnements en eau et celle des effluents.
5. Conclusion des contrats de gestion avec
toute association au cas par cas.
6. Transfert de la gestion des BF aux gestionnaires
et à la communauté, une fois que les contributions
finales au coût d’investissements auront été reçues
par le projet.
6. Assistance technique pour l’adoption de
systèmes d’assainissement acceptables et
conception de mécanismes de fonctionnement
et de maintenance.
7. Suivi régulier du système de gestion et
renforcement des structures de gestion ; suivi des
questions de santé, d’hygiène et d’assainissement.
7. S’il existe des associations de gestion : suivi
de celles-ci et soutien à leur fonctionnement ;
S&E de la gestion ainsi que des impacts
environnementaux et sociaux.
28. Le rôle des EMS est d’une importance particulière : elles assistent les communautés et les
aident à choisir la structure de gestion la plus adaptée à leurs besoins. Une telle tâche est
relativement simple dans le cas des bornes-fontaines, mais, dans le cas de BI et de la
maintenance du réseau de distribution, il faudra plus d’assistance et de consensus au sein des
communautés. Les fonctions des EMS consisteront, entre autres, à :
14
Le travail des EMS auprès des communautés sera plus intense dans le cas des branchements individuels. 15
Critères de l'emplacement des BF : une BF pour une zone de 500 mètres dans le cas d'une population groupée ;
une BF pour 300 habitants en moyenne ; une BF pour 100 à 150 habitants au moins pour une zone d'un km en cas
d'habitat dispersé ; l'emplacement doit être facile d'accès par tous les usagers.
16
Critères régissant les branchements individuels : consensus de la communauté en faveur des BI (au moins 70%
des ménages ont émis la demande ce niveau de service) : financement de 100% par les usagers ; nécessité d'avoir au
préalable constitué une association ou un autre organe de gestion destiné à gérer le système et à traiter avec l'ONEE ;
mesures adéquates dans la gestion des systèmes d'assainissement déjà disponibles ; création du réseau de
distribution pour les raccordements conformément au plan technique proposé par l'ONEE.
47
(a) expliquer aux communautés les aspects législatifs de chaque modèle de gestion
(opérateur de BF, association d’usagers de l’eau, coopérative, opérateur privé, etc.) ;
(b) expliquer le rôle des autres parties prenantes : les communes rurales et l’ONEE ;
(c) démontrer le rôle et les avantages de chaque modèle de gestion, compte tenu des
besoins et des caractéristiques des communautés ;
(d) expliquer les rôles et obligations des intervenants de tel ou tel modèle de gestion ;
(e) assister les communautés qui constituent des associations de gestion et leur fournir
des formations ;
(f) aider les communautés à intégrer les femmes lors des phases de préparation et de
création des associations de gestion ; et
(g) mettre à la disposition des membres d’une association de gestion les documents
nécessaires à la bonne marche de celle-ci : modèles de statuts et de tenue des assemblées,
textes législatifs régissant les micro-entreprises, droits et devoirs des associations, copies
de conventions passées entre les communautés, les communes rurales et l’ONEE, etc.
29. Les EMS devront continuer à travailler au sein des communautés jusqu’à ce que le modèle
de gestion choisi fonctionne, puis, pendant les deux années suivantes, elles devront continuer à
assurer un soutien de suivi, par des visites occasionnelles. Ces structures de gestion peuvent
concerner plus d’un douar ; mais, pour éviter tout conflit, il faut que tous les ménages soient
d’accord quant au modèle choisi. Les modalités du modèle de gestion retenu doivent comprendre
des mesures destinées à garantir une représentation adéquate des intérêts des femmes.
30. Les EMS conserveront un dossier contenant les informations nécessaires à l’ONEE et
procéderont par suite à la signature des contrats.
31. Le suivi sera aussi participatif que possible et se fera avec l’aide des EMS. Il contiendra,
outre les indicateurs de résultat, les indicateurs d’impact social caractéristiques de la
communauté. Nous suggérons que dès le début du diagnostic social, l’EMS sélectionne un petit
échantillon permettant de mesurer les impacts. Cet échantillon devra être suffisamment
hétérogène pour refléter l’ensemble de la communauté. Il permettra d’effectuer un suivi de
l’évolution du bien-être et de la qualité de vie des communautés (taux de scolarisation,
alphabétisation des femmes, hausse du niveau de revenu, nouvelles activités économiques,
régression des maladies véhiculées par l’eau et de la mortalité des enfants en bas âge, etc.).
48
Annexe 3 : Modalités de la mise en œuvre
ROYAUME DU MAROC : PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
EN MILIEU RURAL
Mécanismes de gestion de projet
1. Cadre institutionnel du projet. Le projet sera mis en œuvre par l’ONEE. Le projet est
conforme au mandat de l’ONEE consistant à planifier et à mettre en œuvre l’approvisionnement
en eau potable au Maroc, tel qu’il sera défini dans le Contrat-Programme entre l’ONEE et le
Royaume du Maroc en cours de négociation, représenté par le ministère de l’Économie et des
Finances et le Ministère de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement. Le projet
impliquera également les communes bénéficiaires qui concluront de nouveaux contrats d’AEP
avec l’ONEE. Ces contrats définiront notamment les conditions préalables à remplir par la
commune avant la fourniture effective du service (financement complémentaire)
2. Dispositions contractuelles du Projet. La Banque Internationale pour la Reconstruction et
le Développement (BIRD) et l’ONEE passeront un Accord de Prêt. Le remboursement du prêt de
la BIRD sera garanti par le Royaume du Maroc. L’Accord de Prêt inclut des clauses destinées à
s’assurer du maintien du ratio d’endettement de l’ONEE. La Direction Générale des Collectivités
Locales (DGCL) veillera à l’accompagnement des communes pour qu’elles respectent leurs
engagements dans le cadre du Projet.
3. Gestion du Projet. L’ONEE a une importante expérience des projets financés par la
Banque mondiale. La mise en œuvre du projet fera appel aux structures et au personnel actuels
de l’ONEE ; il n’est donc pas prévu de créer une agence d’exécution spéciale. Les projets sont
préparés et gérés par les départements pertinents, dans ce cas, cette responsabilité incombera à la
Direction de Généralisation de l’Eau Potable (DEP), avec l’appui de ses Directions régionales et
provinciales, et la coordination de la Direction Financière de l’ONEE pour la production des
rapports destinés aux bailleurs de fonds.
4. En plus de la responsabilité globale de l’exécution du projet par la DEP, la Direction
Technique et Ingénierie sera chargée de la construction et de la supervision de l’augmentation de
la capacité de production dans la région de Tiznit, tandis que la DAE sera responsable des
aspects environnementaux, et de l’évaluation et suivi environnemental. La responsabilité des
procédures relatives aux acquisitions de terrains, temporaires ou permanentes incombera aux
Services juridiques de l’ONEE. La Direction financière de l’ONEE sera chargée de la gestion et
du suivi du Mécanisme de préfinancement en vertu de la Composante 2.
5. Les bureaux provinciaux et régionaux de l’ONEE, avec l’appui des Directions centrales,
seront responsables de la supervision des études techniques, sociales et environnementales, de la
mobilisation des communautés, des campagnes de communication, ainsi que de la construction et
de la supervision des ouvrages d’adduction. Les bureaux régionaux et provinciaux seront
également responsables de la publication des appels d’offres et des marchés, en collaboration
avec les directions centrales. Cette disposition se justifie par : (i) la dispersion géographique des
travaux dans les zones rurales et la disponibilité d’entrepreneurs locaux qualifiés ; (ii) la faible
valeur des marchés ; et (iii) la nature des travaux, à forte intensité de main-d’œuvre. La plupart
49
des marchés ne devraient pas attirer la concurrence étrangère ; ceux-ci seront par conséquent
soumis à la procédure d’Appel d’Offres National (AON). La plupart des travaux supervisés par
les bureaux provinciaux et régionaux seront, dans la majorité des cas, sous-traités auprès des
firmes de consultants. Il s’agira notamment des activités d’AT décrites dans la composante 3
6. Le projet sera exécuté sur la base d’une approche participative, axée sur la demande et
adaptée au secteur et au contexte marocain, c’est-à-dire, qu’elle visera à stimuler et à organiser la
participation active et responsable des communautés dans le choix du niveau de service et des
modes de gestion. Les spécialistes en matière d’AT seront chargés de l’approche participative de
fourniture des services axée sur la demande, et suivront le déroulement de la conception et de la
mise en œuvre des plans d’action environnementaux et sociaux, notamment ceux relatifs aux
questions d’acquisition de terrains. Au cours des premières années du projet, le sociologue et le
spécialiste environnemental seront chargés, de la définition complète de leurs programmes de
travail respectifs, de la formation et de la supervision initiale. Dans une phase ultérieure de
l’avancement du projet, ils seront relayés dans leur rôle de supervision par les coordinateurs de
mobilisation sociale. Au niveau des villages, les EMS seront responsables de la mise en œuvre
de l’approche participative renforcée, axée sur la demande, introduite par le projet. La majeure
partie de leur temps devrait être consacrée au travail de terrain, auprès des communautés rurales.
Chaque EMS, comprendra un(e) sociologue et un(e) spécialiste en assainissement (un homme et
une femme).
7. L’ONEE sera responsable de la collecte des informations relatives aux résultats et à l’état
d’avancement. Il fournira à la Banque mondiale des rapports de Projet semestriels indiquant
l’état d’avancement de la mise en œuvre du projet, les résultats, les états financiers, le plan de
passation de marchés actualisé, les aspects environnementaux et sociaux, ainsi que les mesures
prises pour garantir la bonne exécution du projet. Un examen à mi-parcours et une évaluation
finale seront effectués, pour apprécier l’état d’avancement et les impacts.
8. La responsabilité de la gestion financière du projet est dévolue à la Direction financière de
l’ONEE.
9. Les Communes Rurales (CR), placées sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur, seront
responsables de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement dans les villages qui
relèvent de leur territoire de compétence. Le conseil municipal de chaque CR devra exprimer
formellement sa position en faveur du Projet et conclure avec l’ONEE une convention de
cofinancement définissant leur niveau de contribution au financement des coûts de construction
des piquages (15 pourcent du cout des investissements relatifs à l’extension à l’accès par borne-
fontaine et/ou 50 pourcent du cout des réseaux de distribution d’eau pour la desserte par BI ;
l’engagement des CR d’accompagner le développement par les ménages de solutions
d’assainissement satisfaisantes ou la certification qu’ils en ont déjà une avant que l’ONEE ne
permette au ménage en question de bénéficier du mécanisme de préfinancement ; et les
responsabilités d’exploitation et de maintenance des infrastructures et la fourniture du service
d’AEP (c’est à dire : GG, AUE, opérateurs privés ou ONEE) ainsi que les tarifs pratiqués pour
les usagers de l’eau. La Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) du ministère de
l’Intérieur procèdera au paiement à l’ONEE des contributions des CR, conformément aux termes
des conventions signées par lesdites communes avec l’ONEE, afin d’assurer le paiement rapide à
l’ONEE des contributions financières agréées.
50
Gestion financière
Évaluation de gestion financière
Système national
10. L’expérience de la Banque au Maroc et les principales conclusions de l’évaluation du
PEFA 2009 indiquent que le système de finances publiques marocain est régi par un cadre
juridique et réglementaire fiable. Il contient également de solides mesures de fiabilité et de
transparence. Le système est basé sur le principe de stricte séparation entre les ordonnateurs et
les comptables. En outre, le système prévoit (a) une autorisation préalable des dépenses et leur
supervision, et (b) des audits internes et externes.
11. La réforme du contrôle du secteur des finances publiques a été lancée dans le cadre de la loi
69-00 du 11 novembre 2003, modifiant le Dahir du 14 avril 1960, modifié en 1962. La réforme
vise à améliorer la gestion des institutions publiques
12. Le risque de gestion financière du système de finances publiques marocain est considéré
comme faible.
13. L’ONEE fonctionne comme une entité autonome et jouit d’une longue expérience dans la
gestion des projets bénéficiant de financements extérieurs. L’actuel projet d’approvisionnement
en eau potable et d’assainissement en milieu rural a permis à la Banque d’avoir une expérience
de travail avec l’ONEE. Le présent projet s’inspire largement du projet en cours, et bénéficiera
des mêmes conditions.
Modalités de Gestion financière
Système de gestion financière
14. Cadre général. Le système de gestion financière de l’ONEE se base sur des principes et
procédures définis par le cadre juridique applicable aux entreprises du secteur public, plus
précisément, les principes applicables aux institutions gouvernementales et aux organismes
publics
15. La supervision financière de l’État est désormais modernisée et nommée : « Contrôle
d’Accompagnement » auquel est soumis l’ONEE, conformément aux dispositions de la loi 69-00
du 11 novembre 2003. Elle garantit la séparation des fonctions grâce à plusieurs niveaux de
contrôles indépendants. En outre, la fonction d’audit interne est assurée par le Département
d’Audit et Organisation, directement rattaché à la Direction Générale.
16. L’ONEE est soumis à des contrôles de l’Inspection Générale du Ministère des Finances
(IGF), ainsi qu’à l’audit externe de la Cour des comptes. Les comptes de l’ONEE sont également
soumis à un audit comptable et financier externe annuel.
51
Ressources humaines
17. La capacité actuelle en ressources humaines est suffisante pour mener à bien les activités
de gestion financière du projet. À ce stade, il n’est pas nécessaire d’opérer des changements
qualitatifs ou quantitatifs du personnel en place pour répondre aux exigences de la Banque et de
l’ONEE en matière de production de rapports financiers. Une surveillance étroite des effectifs est
toutefois prévue afin d’anticiper toute lacune qui pourrait survenir, et convenir avec l’ONEE
d’un programme de renforcement des capacités dans les meilleurs délais. Pour ce projet, l’ONEE
dispose d’un personnel interne dédié chargé des aspects de la gestion financière du projet.
Système Comptable, Politiques et Procédures Comptables
18. Le système de comptabilité de l’ONEE est régi par les règles applicables aux entreprises
publiques autonomes (décret du 10 novembre 1989). En outre, l’ONEE dispose d’un système de
comptabilité conforme au droit commercial et des sociétés. Les états du projet seront produits sur
la base du système comptable de l’ONEE
19. L’ONEE dispose déjà d’un système comptable complet, assorti d’un plan comptable
adéquat, conforme aux lois et règlements en vigueur au Maroc. Les projets financés par les
donateurs sont intégrés dans les systèmes de l’ONEE. Un examen rapide du système de contrôle
interne de l’ONEE a indiqué un niveau satisfaisant de la séparation des tâches. Les rapports sont
produits de manière adéquate et dans les délais.
20. Les principes de suivi financier du projet généralement admis sont les suivants :
Le suivi financier du projet couvrira l’ensemble des sources et des utilisations des
financements du projet, notamment les paiements effectués et les dépenses engagées.
Les transactions et activités liées au projet seront clairement identifiées du reste
des activités de l’ONEE. Les états financiers résumant les engagements du projet, les
recettes et les dépenses seront préparées sur une base semestrielle, selon des
procédures appropriées.
Le suivi financier du projet couvrira la classification des dépenses et des sources
de financement indiquées dans les documents du projet, et la ventilation générale du
budget. Le suivi financier doit faciliter le suivi des dépenses du projet par composante
et sous-composante, la répartition des dépenses et la catégorie de décaissements.
Livres Comptables
21. En plus du système d’information existant, et des livres comptables nécessaires à
l’enregistrement précis et complet des transactions, l’ONEE veillera à maintenir un ensemble de
livres comptables supplémentaires à des fins de contrôle, soit au sein de leurs systèmes soit à
l’extérieur. Ces livres comptables comprendront, de façon non exhaustive, les éléments suivants :
Un registre des immobilisations au Siège et dans les régions
Un registre des marchés
52
Un Budget
22. L’ONEE dispose d’un système d’information intégré, fiable appelé SAP. Ce système est
installé à la fois au niveau central et au niveau régional. Il permet de suivre les dépenses, à partir
de leur budgétisation jusqu’au paiement des fournisseurs ; il bloque toutes les dépenses non
budgétisées.
23. Le processus budgétaire annuel du projet suivra le cycle budgétaire de l’ONEE qui se
décline principalement comme suit :
Mai-Juin : Lettre d’Orientation transmise à l’ensemble des directions par le
Directeur des Finances
Septembre : Consolidation des données par les Services du Budget et du Contrôle
et préparation d’un plan de financement
Septembre–Décembre : Négociations internes et validation du projet de budget
Décembre : Approbation du projet de budget par le Conseil d’Administration
Système de production des Rapports
24. La Division des Financements, rattachée à la Direction des finances sera responsable de la
préparation des rapports financiers périodiques non audités.
25. L’ONEE produira des Rapports financiers semestriels non audités du projet, et les
soumettra à la Banque dans le cadre du rapport de projet, ou séparément. Ces rapports
comprendront : (i) un état des sources et utilisations des fonds pour la période considérée, avec
les chiffres cumulés ; (ii) un état sur l’utilisation des fonds par composante et par type de
dépenses ; (iii) une analyse de variance indiquant les montants budgétisés et des dépenses réelles,
ainsi que des explications sur les écarts de la période couverte par le Rapport financier
intérimaire. L’équipe chargée de la gestion financière du projet passera en revue les rapports
financiers périodiques non audités et transmettra ses commentaires éventuels pour examen de
l’ONEE.
26. Le relevé de dépense spécifique relatif au Mécanisme de préfinancement est annexé à la
lettre de décaissement. Il sera transmis à la Banque avec chaque demande de réalimentation du
compte désigné. Il sera également annexé au rapport de suivi financier périodique suivant cette
demande de réalimentation.
27. Les rapports financiers périodiques seront remis à la Banque dans les 45 jours à compter de
la fin de la période. Le format et le contenu des RSF ont été discutés au cours de la mission
d’évaluation.
53
États financiers du Projet
28. En plus des rapports semestriels liés aux activités du projet, l’ONEE produira ses états
financiers annuels habituels du projet. Ces états financiers annuels du projet comprendront :
Un état des Sources et de Demandes de Fonds reflétant les dépenses de l’année, et
le montant total décaissé à la date de préparation du rapport ;
Une utilisation des fonds par catégories/activités reflétant les dépenses de l’année,
et le montant cumulé décaissé à ce jour ;
Un calendrier des retraits pour les relevés de dépenses, une liste des demandes de
retrait de fonds individuels relatifs aux décaissements par relevé de dépenses, numéro
de référence, date et montant ;
Les relevés de dépense spécifiques relatifs au Mécanisme de préfinancement
transmis au titre de l’exercice considéré seront annexés aux Etats financiers annuels
du Projet ;
Toute information supplémentaire ou explication jugée nécessaire par la
hiérarchie, pour une meilleure compréhension de la situation financière du projet.
Système de contrôle interne
29. Le système de contrôle interne établi à l’ONEE est conforme au cadre de contrôle interne
national en vigueur. Il est considéré comme satisfaisant par la Banque. Il existe effectivement un
système adéquat de contrôle interne. Celui-ci permet de garantir la séparation des tâches à travers
trois niveaux de contrôle : (a) le contrôle à priori des dépenses au niveau des engagements ; (b) la
centralisation des paiements au niveau de la Direction financière et (c) le second contrôle à priori
au niveau du paiement effectif par l’Agence de contrôle (ACO), selon un système de double
signature.
30. Ainsi, conformément à la Loi n° 69-00 de 2003 relative au contrôle financier de l’État sur
les institutions et autres organismes publics, en ce qui concerne sa capacité et sa performance,
l’ONEE bénéficie d’un système de contrôle simplifié appelé Contrôle d’accompagnement.
31. L’ONEE a un manuel de procédures décrivant toutes les règles de gestion applicables à
tous les processus importants
Modalités d’Audit
32. Audit interne. Il existe un département d’Audit et Organisation compétent à l’ONEE,
dirigé par un haut cadre et placé sous l’autorité directe du Directeur général. Le Département
d’Audit comprend cinq (5) divisions, à savoir, Organisation, Audit, Qualité totale, Amélioration
de la gestion du projet et Évaluation a posteriori. Le Département a des énoncés de missions bien
établis qui comprennent entre autres : i) l’application effective des procédures énoncées dans le
Manuel de gestion financière, ii) la réalisation de missions d’audit interne, et iii) le renforcement
de la coordination entre les différents aspects opérationnels de l’ONEE
54
33. Audit Externe. Les états financiers de l’ONEE ont été audités sur plusieurs exercices
fiscaux par des auditeurs externes indépendants. Les derniers états financiers (2012) ont été
certifiés, avec une réserve, en raison de l’incertitude sur le recouvrement du crédit de TVA, et
d’autres créances (Communes) qui s’élevaient respectivement, au 31 décembre 2012 à 2,45
milliards de MAD et 3,13 milliards de MAD. Cette question, ainsi que la question plus large de
l’équilibre financier de l’ONEE, sont discutées dans le cadre du Contrat Programme entre
l’ONEE et le GdM pour la période 2014-2017, qui est actuellement en cours de finalisation.
34. Au cours de la mise en œuvre du projet, l’ONEE présentera à la Banque, après validation
par son conseil d’administration, l’audit de ses états financiers annuels, effectué par un auditeur
externe indépendant. Chaque proposition devra inclure des audits financiers ainsi que la Lettre de
contrôle.
35. Les dossiers et les états financiers du projet seront audités séparément chaque année,
conformément aux normes internationales d’audit, par le même vérificateur indépendant. L’audit
comprendra un examen complet de tous les relevés de dépenses (RD). En plus du rapport
d’audit, le vérificateur devra produire une lettre de recommandation sur les contrôles effectués
sur le projet, et fera des recommandations d’améliorations sur les éventuelles faiblesses
identifiées. Le rapport d’audit est soumis à la Banque au plus tard six mois après la clôture de
chaque exercice fiscal.
Plan de Supervision
36. Les activités de supervision comprendront, entre autres, l’examen des rapports financiers
semestriels intérimaires, l’examen des états financiers annuels audités et des lettres de contrôle,
ainsi que le suivi régulier des problèmes qui se sont posés, et la participation aux missions de
supervision du projet conduites par la Banque, le cas échéant. Il y aura environ deux missions de
supervision de la gestion financière chaque année. Les missions de supervision de la Banque
comprendront des visites à l’ONEE et à ses bureaux décentralisés en vue d’examiner les
pratiques de gestion financière, les méthodes de passation des marchés, les procédures de
paiement, et la documentation.
Décaissements
Décaissements pour les activités autres que le mécanisme de préfinancement
37. Les dépenses liées au projet sont traitées sur support informatique par les différentes
directions techniques au niveau décentralisé. Les directions techniques établissent des
attachements sur la base de l’avancement des travaux. Ces attachements informent la préparation
de décomptes, qui sont envoyés à la direction financière où ceux-ci sont contrôlés, et vérifiés par
rapport à leur éligibilité, et aux procédures. Avant le paiement, l’agence de contrôle (ACO)
effectue le dernier contrôle avant la validation du paiement (voir aussi schéma infra).
38. Modalités de Décaissements. Les fonds du prêt seront décaissés conformément aux
Directives de décaissements de la Banque, et tel qu’indiqué dans la Lettre de décaissement. Le
projet procédera à des décaissements basés sur des transactions. Les demandes de retraits seront
soumises pour le remboursement des dépenses pré financées par l’ONEE, les paiements directs
ou l’émission d’Engagements Spéciaux. Toutes les demandes de paiements sur le compte de prêt
55
seront assorties de pièces justificatives, notamment un relevé de dépenses détaillé (RD).
L’ONEE pourra adresser une requête à la Banque pour l’ouverture d’un compte désigné et la
lettre de décaissement sera alors amendée en conséquence.
39. Utilisation des Relevés de Dépenses (RD). Toutes les demandes de retrait de fonds du prêt
seront documentées, à l’exception des dépenses pour les contrats d’une valeur estimative
inférieure ou égale à : (a) 10.000.000 $ EU pour les travaux ; (b) inférieure ou égale à
5.000.000 $ EU pour les fournitures ; (c) inférieure ou égale à 200.000 $ EU pour les firmes de
consultants, et (d) inférieure ou égale à 50.000 $ EU pour les cabinets de consultants, qui
peuvent être réclamées sur la base des relevés de dépenses. La documentation justifiant les
dépenses sera mise à la disposition des équipes de mission de la Banque et des auditeurs du
projet. Tous les décaissements seront soumis aux conditions de l’Accord de Prêt et aux
procédures définies dans la Lettre de Décaissement.
56
40. Le diagramme suivant résume le flux des fonds
Étape
1
Action
ONEE/Direction concernée
ONEE-Direction de
l’Approvisionnement et des
Marchés
ou
DR
en cas de projet au niveau
régional (dans ce cas il n’y a
pas d’étape 1)
2
ONEE-Direction Financière
et des Investissements
Banque mondiale
3
Contrôle des attachements
Contrôle des décomptes ou
attachements et délivrance
des décomptes
Validation
Commande et préparation de
l’ordre de paiement
Validation
Demande de
paiement direct
Paiement du
fournisseur par
l’ONEE
Demande de retrait
de fonds du prêt
57
Décaissement pour le mécanisme de préfinancement
41. Un compte désigné sera ouvert dans une banque commerciale jugée acceptable pour la
Banque pour le fonctionnement du mécanisme de préfinancement du projet. Le plafond de
l’avance a été fixé à 10 millions de Dirhams Marocains. Le fonctionnement détaillé du compte
désigné est expliqué dans la Lettre de Décaissement et peut être résumé dans le schéma ci-
dessous :
42. Le compte désigné reçoit des avances sur la base des besoins exprimés par l’ONEE ou des
justifications produites dans le cadre du Relevé de Dépenses Spécifiques. Les transferts du
compte désigné seront effectués sur un compte d’investissement géré par l’ONEE qui financera
des projets et recevra les contributions des communes et des ménages.
Catégories de Décaissement
43. Le tableau ci-dessous spécifie les catégories de Dépenses Eligibles pouvant être financées au
moyen des fonds du Prêt (Catégorie), le montant du Prêt affecté à chaque Catégorie, et le pourcentage des
dépenses dont le financement est autorisé dans chaque Catégorie. Les activités incluses dans chaque
catégorie se réfèrent aux activités telles que décrites dans l’Annexe 2 paragraphe 4.
58
Catégorie Montant affecté du
Prêt
(exprimé en Dollars)
Montant affecté du
Prêt
(exprimé en Euros)
% des Dépenses à
financer
(Taxes exclues)
(1a) Fournitures,
travaux, et services
autres que de
consultants pour la
Partie I (a) du Projet
23.000.000 66.720.000 80 %
(1b) Fournitures,
travaux, services autres
que de consultants pour
la Partie II (b) du Projet
1.100.000 3.200.000 80 %
(2) Fournitures, travaux,
services autres que de
consultants et services
de consultants pour la
Partie I (b) du Projet
2.460.000 7.130.000 100 %
(3) Services de
consultants pour la
Partie III du Projet
2.210.000 6.400.000 100%
(4) Appui au
Mécanisme de
Préfinancement pour la
Partie II (a) du Projet
1.380.000 4.000.000 100 %
(5) Commission
d’ouverture
79.300 230.000
(6) Primes pour Caps et
Collars au Taux
d’Intérêt
(7) Non-alloué 1.490.700 4.320.000
MONTANT TOTAL 31.720.000 92.000.000
Passation des Marchés
Directives et Documents d’Appels d’Offres Standard
44. Les passations de marchés du projet seront réalisées en conformité avec (i) Directives de la
Banque mondiale sur la Prévention et la Lutte contre la Fraude et la Corruption dans les Projets
financés par les Prêts de la BIRD et les Crédits et Dons de l’IDA (« Directives anti-corruption de
2006 ») révisées en janvier 2011, (ii) les « Directives : passation des marchés de biens, travaux et
de services non consultatifs dans le cadre des prêts et des dons de la BIRD et de l’IDA par les
Emprunteurs de la Banque mondiale (« Directives de Passation des Marchés ») publiées par la
Banque en janvier 2011, (iii) les « Directives pour la Sélection et l’Emploi de Consultants dans
le cadre des prêts et de dons de la BIRD et de l’IDA par les Emprunteurs de la Banque mondiale,
« (Directives sur les Consultants) datées de janvier 2011 et (iv) tous les documents d’appels
d’offres types pour toute nouvelle passation de marchés, et aux dispositions stipulées dans
l’Accord de Prêt. Les divers postes sous les différentes catégories de dépenses sont décrits ci-
59
après. Pour chaque contrat devant être financé par le prêt, les différentes méthodes de passation
des marchés ou la méthode de sélection des consultants, les coûts estimatifs, les conditions
d’examen préalable, et les délais convenus sont énoncés dans le Plan de passation de marchés
45. Les passations de marchés dans le cadre du projet seront principalement pour (i) Travaux et
fournitures nécessaires à l’augmentation de la production d’eau potable dans la région de Tiznit,
l’extension de l’accès à l’approvisionnement en eau potable par bornes-fontaines et le
renforcement des réseaux d’accès de BI dans les villages éligibles : réservoirs de stockage
(surélevées ou enterrés), stations de pompage, piquages ruraux et systèmes de desserte par BF
dans les zones ciblées et (ii) les services de consultants pour l’assistance technique à l’ONEE et
la réalisation d’études.
46. Les procédures d’Appel d’Offres National (AON), adaptées telles qu’indiquées ci-dessous,
seront utilisées pour les marchés de fournitures d’un montant estimatif inférieur à l’équivalent de
cinq millions de dollars américains (5.000.000 $ EU), et les marchés de travaux, installation et
adduction dont le coût estimatif sera inférieur à l’équivalent de dix millions de dollars américains
(10.000.000 $ EU).
Les adaptations nécessaires aux procédures d’Appel d’Offres National :
47. Afin d’assurer la conformité avec les Directives de Passation des Marchés dans le cadre de
ce projet, l’application des procédures ci-après sera respectée pour les AON. Ces procédures
visent notamment à s’assurer que :
(a) Le dossier d’appel d’offres stipule clairement la méthode d’évaluation des offres,
les critères d’attribution des marchés et les qualifications des soumissionnaires ;
(b) Les enveloppes techniques, administratives et financières sont ouvertes
immédiatement après le début de la séance d’ouverture des offres, et que les montants
sont lus à haute voix ;
(c) Les offres sont évaluées sur la base du prix et de tout autre critère exprimé
qualitativement, ou en termes monétaires ;
(d) Le marché est attribué au soumissionnaire qualifié ayant soumis l’offre valable la
moins-disante, conformément au dossier d’appel d’offres, et
(e) Les demandes sont faites par voie de dossier d’appel d’offres standard et de rapports
d’évaluation des soumissions jugées acceptables par la Banque.
48. Le dossier d’appel d’offres types pour les marchés de travaux passés par AON a été préparé
par l’ONEE et soumis à la Banque, qui les a approuvés. Ces dossiers comprennent toutes les
clauses d’ajustement pour l’AON au Maroc ainsi que la clause d’audit et les clauses de fraude et
de corruption (AFCC). Toute modification apportée à ce dossier d’appel d’offres type pour
travaux passé par AON devra être soumise à la Banque pour validation, conformément à
l’Accord de prêt. Sur le même principe, un dossier d’appel d’offres type pour les marchés de
fournitures passés par AON sera préparé par l’ONEE et soumis à la Banque pour approbation,
avant la publication du premier appel d’offres de fournitures par AON.
60
49. En outre, il a été convenu avec l’Emprunteur que chaque marché financé sur les fonds de ce
prêt stipulera que les fournisseurs, les entrepreneurs et les sous-traitants permettront à la Banque,
à sa demande, d’inspecter leurs comptes et documents relatifs à la soumission des offres et à
l’exécution du contrat, et de faire auditer lesdits comptes et documents par des auditeurs désignés
par la Banque. La violation délibérée et matérielle de cette disposition par les fournisseurs,
entrepreneurs ou sous-traitants peut être considérée comme constituant une « pratique
« obstructive ».
Publicité, Publication des Résultats et Rapport oral
50. En plus de la publicité relative à chaque marché, une Notice générale de passation des
marchés (NGPM) sera publiée dans DG-Market, dans United Nations Business Development, et
dans au moins deux journaux d’audience nationale. La NGPM sera publiée après la validation du
projet par la Banque et avant sa mise en œuvre. La NGPM donnera une description du projet et
des informations sur la passation des marchés
51. La publication en ligne dans (dgMarket, UN Development Business, et/ou Client
Connection) de l’attribution des marchés est requise pour tous les AOI, les marchés passés par
Entente Directe et la Sélection des consultants, pour les marchés supérieurs à 200.000 $ EU. En
outre, en cas de pré-qualification, la liste des soumissionnaires présélectionnés sera publiée. En
ce qui concerne les AOI et les contrats de consultants d’une valeur importante, l’Emprunteur
devra publier l’attribution des marchés en ligne dans UN Development Business (UNDB) et
dgMarket, après l’avis de « non-objection » de la Banque sur l’attribution recommandée. Tous
les concurrents à une offre requérant la soumission de propositions techniques et financières
séparées, indépendamment du montant estimatif du contrat, devraient être informés des résultats
de l’évaluation technique (nombre de points attribués à chaque firme), avant l’ouverture des
propositions financières. L’Emprunteur devra organiser une séance de rapport oral en faveur des
soumissionnaires et consultants non retenus, s’ils en expriment le besoin.
52. Passation des marchés pour les travaux et fournitures : Les travaux et fournitures
acquis dans le cadre de ce projet comprendraient principalement la construction d’installations
d’infrastructures d’AEP en zones rurales, tels que les réservoirs de stockage (élevées ou
enterrés), les stations de pompage et piquages ruraux, les systèmes de desserte par BF et le
renforcement des réseaux de BI dans les villages éligibles des zones du projet. Le montant total
estimatif de ces contrats devrait s’élever à l’équivalent dee 115 millions d’Euros. La passation
des marchés se fera au moyen des Dossiers d’Appels d’Offres Types (DAOT) de la Banque
mondiale pour tous les AOI et les DAOT jugés satisfaisants par la Banque mondiale pour les
AON.
Appel d’Offres International (AOI) : Les marchés de travaux de génie civil dont la
valeur est estimée à 10.000.000 $ ÉU ou plus par contrat seront passés sur la base des
procédures d’AOI, et utiliseront les documents d’appel d’offres standard de la Banque
mondiale
Appel d’Offres National (AON). Chaque marché de travaux de génie civil dont la
valeur estimative est inférieure à l’équivalent de 10.000.000 $ ÉU sera passé sur la
base des procédures d’Appel d’Offres National. Seuls des documents d’appel
d’offres standard jugés acceptables par la Banque seront utilisés.
61
53. Passation des marchés de fournitures : Les acquisitions de fournitures concernant ce
projet comprennent essentiellement : des équipements hydrauliques, des pompes, des
transformateurs. La passation de marchés se fera par le biais des DAOT pour tous les AOI et les
DAON jugés acceptables et satisfaisants par la Banque.
Appel d’Offres International (AOI) : Les contrats de fournitures dont le montant
estimatif est équivalent ou supérieur à 5.000.000 $ ÉU par contrat se feront par Appel
d’Offres International (AOI). Les documents types applicables de la Banque
mondiale seront utilisés
Appel d’Offres National (AON) : Chaque contrat dont le montant estimatif est
inférieur à l’équivalent de 5.000.000 $ EU se fera sur la base des procédures d’appel
d’offres national jugées acceptables par la Banque. Seuls des documents d’appel
d’offres type jugés acceptables par la Banque seront utilisés.
54. Consultations: Les marchés de fournitures et de travaux dont le coût estimatif est inférieur
ou égal à 200.000 $ EU pourront se faire par la procédure de Consultation des fournisseurs.
55. Entente Directe : Dans les cas remplissant les conditions du paragraphe 3.6 des Directives
de Passation de marchés, les contrats de fournitures et travaux peuvent être attribués par la
méthode d’Entente directe, conformément au paragraphe 3.7 des Directives.
56. Sélection des Consultants : Ces services concernent essentiellement les études techniques,
le renforcement des capacités, ainsi que les audits, études d’ingénierie, et supervision des
constructions.
57. Les méthodes suivantes des procédures de la Banque mondiale seront utilisées :
Sélection fondée sur la Qualité et le coût (SFQC) : pour l’assistance technique, le
renforcement des capacités et les audits, ainsi que les services de consultants les
contrats de service de consultants supérieurs à l’équivalent de 200.000 $ EU par
contrat. Les documents types et les procédures de la Banque mondiale seront utilisés
Sélection fondée sur la Qualité. Les contrats pour les services nécessaires à
l’exécution des missions remplissant les conditions spécifiées à la section 3.2. des
Directives pour la Sélection des Consultants peuvent être passés sur la base de la
méthode fondée sur la qualité, conformément aux dispositions des paragraphes 3.1 à
3.4 des Directives pour la Sélection des Consultants.
Sélection avec budget fixe : Les contrats pour les services nécessaires à l’exécution
des missions remplissant les conditions spécifiées au paragraphe 3.5 des Directives
pour la Sélection des Consultants peuvent être passés sur la base de la méthode de
Sélection au moindre coût, conformément aux dispositions des paragraphes 3.1 et 3.5
des Directives pour la Sélection des Consultants.
Sélection au moindre coût. Les contrats pour les services remplissant les conditions
spécifiées au paragraphe 3.5 des Directives pour la Sélection de Consultants peuvent
être passés en utilisant la sélection fondée sur la qualité, conformément aux
dispositions des paragraphes 3.1 et 3.5 des Directives pour la Sélection des
Consultants.
62
Sélection fondée sur les Qualifications des Consultants. Les services d’un coût
estimatif inférieur à l’équivalent de 100.000 $ EU par contrat peuvent être retenus
conformément aux dispositions des paragraphes 3.1, 3.7 et 3.8 des Directives pour la
Sélection des Consultants.
Sélection par entente directe. Dans les circonstances remplissant les conditions
spécifiées au paragraphe 3.10 des Directives pour la Sélection des Consultants
relative à la méthode de Sélection par Entente directe, les services de consultants
peuvent être retenus, conformément aux dispositions des paragraphes 3.9 a 3.13 des
Directives pour la Sélection des Consultants, avec l’accord préalable de la Banque.
Consultants Individuels (CI). Les services de consultants individuels pour les
missions remplissant les conditions spécifiées au paragraphe 5.1 des Directives pour
la Sélection des Consultants peuvent être retenus sur la base des contrats attribués à
des consultants individuels, conformément aux dispositions des paragraphes 5.2 et 5.3
des Directives pour la Sélection des Consultants. Ces contrats peuvent être attribués à
des consultants individuels sur la base de la méthode par Entente directe.
58. Les listes restreintes peuvent être entièrement composées de consultants nationaux pour les
contrats équivalents à moins de 200.000 $ EU par contrat conformément aux dispositions du
paragraphe 2.7, en respectant les remarques mentionnées supra,
Fraude, Contrainte, et Corruption
59. Tous les adjudicataires, soumissionnaires, fournisseurs et agents contractuels doivent
respecter les normes d’éthique les plus strictes lors de la passation et de l’exécution des marchés
financés dans le cadre du projet, conformément aux paragraphes 1.16(d) des Directives sur la
Passation des Marchés et les paragraphes 1.23(d) des Directives pour l’Emploi des Consultants.
Plan de passation des marchés
60. Un Plan de passation des marchés conforme aux normes de la Banque mondiale a été
préparé pour les 18 premiers mois de mise en œuvre du projet. Il a été soumis à la Banque et a
été validé lors de la préparation. Le plan de passation des marchés indique les contrats soumis à
une revue préalable de la Banque. Tous les autres contrats seront soumis à un examen a
posteriori de la Banque. Sur la base du plan de passation des marchés validé lors de la
préparation, la Banque s’est mise d’accord sur le fait que le client puisse passer par le processus
d’acquisition anticipée, à l’aide des documents de dossiers d’appel d’offres type et des modalités
en vigueur dans le cadre du projet des Adductions Régionales d’alimentation en eau potable
(P100397). Le Plan précité sera mis à jour au moins une fois par an ou en cas de nécessité, pour
refléter les besoins réels de l’exécution du projet et les améliorations des capacités
institutionnelles. Le Plan de passation des marchés sera disponible dans la base de données du
projet et sur le site externe de la Banque mondiale.
Fréquence de la Supervision de la Passation des Marchés
61. La supervision de la passation des marchés par la Banque mondiale fait partie intégrante de
l’appui à la mise en œuvre du projet. L’évaluation des systèmes de passation de marchés en place
a conclu que le risque global d’exécution de passation de marchés est faible. Sur cette base, et
63
compte tenu du fait que le projet s’inscrit dans la continuité d’un programme en cours, l’essentiel
de la revue de la passation des marchés s’effectuera a posteriori. L’étendue de l’échantillon de
revue sera déterminée pendant la mise en œuvre du projet, en fonction des performances des
agences d’exécution et des résultats des revues.
Aspects Environnementaux et Sociaux (comprenant les garanties)
62. Ce projet déclenche deux politiques de sauvegarde : l’Évaluation Environnementale
(OP/BP 4.01) et le déplacement involontaire des populations (OP/BP 4.12). Pour aborder ces
questions de politique de sauvegarde et pour s’assurer que la mise en œuvre des activités du
projet soit socialement et écologiquement viables, l’ONEE a préparé un Plan de Gestion
Environnementale et Sociale (PGES) et un Plan Cadre d’Acquisition de Terrains (PCAT). Les
paragraphes suivants présentent les raisons qui justifient ces deux dispositifs.
63. En plus des rapports semestriels d’activités du projet, l’ONEE préparera un rapport annuel
pour justifier la conformité des activités du projet avec les politiques environnementale et
sociale, comme stipulé dans le cadre du PGES et du PCAT.
64. Au cours de la mise en œuvre de projets d’approvisionnement en eau potable financés par
la Banque, l’ONEE a démontré sa capacité sérieuse à assurer la mise en œuvre efficace et en
temps opportun des dispositions de PGES17
. Cette capacité s’est renforcée au fil du temps, et
avec le soutien de la Banque. Dans le cadre de la supervision du projet de système d’AEP et
d’assainissement en milieu rural, des écarts initiaux ont été identifiés dans la mise en œuvre des
exigences relatives aux garanties, en particulier dans l’application des exigences des entreprises
de construction quant aux exigences environnementales et de sécurité intégrées dans leurs
contrats.
65. Concernant les aspects liés aux eaux usées, le projet s’appuie sur l’expérience acquise dans
les projets en cours et comprend une sélection des douars selon des critères environnementaux
dans les zones où la fourniture du service par BI est considérée. Les critères pris en compte dans
le criblage comprennent la densité de logements, la capacité d’infiltration du sol et le niveau et la
vulnérabilité de la nappe phréatique. La même méthode sera appliquée au présent projet, pour
identifier la solution d’assainissement la plus adaptée en vertu de laquelle le mécanisme de
préfinancement sera utilisé pour aider les ménages à accéder à l’eau potable par BI.
66. Pendant la phase opérationnelle, les directions régionales de l’ONEE – Branche Eau seront
responsables de l’application des dispositions du PGES liées à la surveillance de
l’environnement des installations construites dans le cadre du projet et de l’approvisionnement
des services.
17
L'ONEE met également en œuvre de façon satisfaisante un projet pilotant l'utilisation des systèmes nationaux
(Assainissement de l'Oum Er Rbia).
64
Évaluation environnementale
67. Conformément aux Politiques de Sauvegarde et opérationnelles de la Banque mondiale, le
Projet a été classé dans la catégorie « B », et sa mise en œuvre fait l’objet d’une Évaluation
Environnementale partielle et d’un Plan de Gestion Environnementale et Sociale.
68. L’évaluation environnementale (EE) du projet a été finalisée en décembre 2013 et
comprenait :
(a) Une analyse de l’environnement naturel des zones ciblées par le projet, destinée en
particulier, à évaluer la sensibilité et la vulnérabilité de leur environnement ;
(b) Une évaluation des activités du projet à partir de ses documents, d’études
techniques, comprenant les consultations publiques et des visites de certains villages ; et
(c) Une analyse des activités prévues et une évaluation de leurs impacts potentiels sur
l’environnement ainsi que de leurs conséquences socioéconomiques pour les
bénéficiaires du projet.
69. Un plan de gestion environnementale et sociale (PGES) a été proposé dans le cadre de la
préparation du projet. Il vise à inclure les préoccupations de protection environnementale dans la
conception, la planification, la gestion et la mise en œuvre des activités du projet. Ce PGES
comprend les quatre composantes suivantes :
(a) Coordination et gestion de l’environnement ;
(b) Mesures d’atténuation des impacts négatifs du projet ;
(c) Plan de suivi et d’évaluation des performances environnementales du projet ; et
(d) Programme de renforcement des capacités environnementales.
70. Des consultations publiques ont été organisées dans toutes les provinces communes au
projet du système d’approvisionnement en eau potable régional (P100397) ainsi que pour le
projet proposé. Des consultations ont également été menées dans la province de Rehamna, dans
le but d’informer la population et les parties prenantes concernées par les activités du projet, les
impliquer dans l’évaluation des impacts environnementaux potentiels du projet, et leur permettre
de formuler des commentaires et des propositions. L’ONEE prévoit de mener les consultations
dans les provinces de Tiznit et de Chtouka Ait Baha en 2014.
71. Les principaux impacts positifs environnementaux et socioéconomiques attendus du projet
sont les suivants :
(a) Augmentation de l’accès à l’eau potable, ressource vitale pour le développement
humain dans les zones rurales ;
(b) Allègement des prélèvements sur les eaux souterraines avec des retombées positives
sur les niveaux des eaux en surface ;
65
(c) Amélioration de la qualité de l’eau fournie aux ménages qui se traduit par une
diminution des maladies véhiculées par l’eau, en particulier chez les enfants ;
(d) Faciliter l’accès à l’eau potable se traduisant par une réduction du temps consacré à
la corvée d’eau, en particulier pour les femmes et les enfants ;
(e) Augmenter la disponibilité des femmes et leur participation aux activités des
associations communautaires ;
(f) Créer des emplois locaux et éviter l’exode rural en améliorant les conditions de vie
en milieu rural ;
(g) Augmenter la sensibilisation des communautés rurales sur les questions
environnementales, en particulier sur ce qui touche aux eaux usées ;
(h) Sensibiliser aux pratiques durables de gestion des eaux usées et de l’assainissement
en milieu rural ;
(i) Diffuser des solutions d’assainissement individuel en milieu rural (AMR) adaptées
aux sites ;
(j) Contribuer à la promotion d’un marché compétitif pour le marché de l’AMR, et
renforcer les capacités en matière d’approvisionnement de services d’assainissement
individuels, de travaux et de fournitures.
72. L’évaluation environnementale a également répertorié les effets négatifs possibles sur
l’environnement ainsi que les impacts socioéconomiques des activités du projet, afin d’identifier
les mesures correctives qui pourraient les prévenir ou les réduire. Les principaux impacts
négatifs potentiels identifiés dans le cadre de ce projet sont les suivants :
(a) Un accroissement de la consommation des ressources en eau de surface ;
(b) Le site de déploiement des branchements individuels (composante 2)
(i) Production accrue des eaux usées associée à un risque élevé de pollution des
ressources hydriques souterraines et de surface ;
(ii) Risque de contamination accrue des eaux souterraines par des agents
pathogènes ;
(iii)Risque de développement de maladies véhiculées par l’eau consécutif à la
stagnation ou à la réutilisation des eaux usées non traitées ;
(c) Nuisances temporaires et localisées en raison des travaux de construction ;
(d) Accroissement de la consommation d’énergie provoquée par l’alimentation des
réseaux de distribution.
73. Hormis l’accroissement des flux d’effluents là où des branchements individuels sont
déployés (composante 2), l’EE a confirmé que les activités du projet devraient avoir un impact
négatif mineur voir modéré sur l’environnement. Aucun impact potentiel négatif susceptible
d’avoir des effets graves ou irréversibles n’a été identifié :
(a) L’impact des activités de construction du projet, comme la pose de conduites
d’amenée et de distribution, le forage et les travaux de construction occasionnels (stations
66
de pompage, réservoirs, etc.) sont considérés comme des activités qui revêtent une
importance faible, car elles sont temporaires et localisées. Les documents d’appel
d’offres préciseront que les entrepreneurs sont tenus d’observer de saines pratiques de
gestion, conformément aux directives de l’ONEE, et de répondre aux exigences relatives
aux mesures correctives du PGES et de production de rapports spécifiques à chaque site.
(b) Pour assurer le déploiement du branchement individuel dans le cadre de la
composante 2 (voir l’annexe 2), l’admissibilité à un financement au titre du Mécanisme
de préfinancement pour les solutions de BI exige l’existence d’un système
d’assainissement adéquat (en place ou en réseau) qui soit conforme aux conditions de
l’ONEE. Les procédures à suivre relatives à l’information par l’ONEE des communautés
de cette exigence et à la vérification par les communes de leur conformité sont décrites à
l’appendice 1 de l’annexe 2.
(c) L’ONEE a adopté un ensemble de solutions techniques qui définissent le type
d’assainissement considéré comme adéquat et obligatoire pour pouvoir approuver
l’installation d’un BI. Ce même ensemble de solutions techniques sera utilisé avant
d’approuver toute demande de financement de BI dans le cadre du fonds créé en vertu de
la composante 2 du projet.
74. L’EE et le PGES comprennent des mesures d’atténuation, détaillées comme suit :
(a) Composantes de l’atténuation environnementale (qualité de l’eau de surface et des
nappes aquifères, conditions de collecte, érosion des sols, qualité de l’air, niveaux de
bruit, conservation de la faune, de la flore et de leurs habitats, etc.), et
(b) Composantes de l’atténuation sociale (population, bien-être, travaux de construction
et gestion du site, accès et circulation, sécurité publique, sites historiques et
archéologiques connus ou potentiels, activités agricoles, gestion des ressources
hydriques, etc.)
75. Le PGES sera mis en œuvre par la direction de l’assainissement de l’environnement (DAE)
de l’ONEE. La capacité de la DAE a été évaluée et jugée suffisante à la lumière de l’expérience
considérable qu’elle a acquise lors de la conduite des évaluations environnementales, la
définition des mesures d’atténuation et la mise en œuvre des PGES pour des projets similaires,
notamment des projets actuels d’approvisionnement en eau potable en milieu rural financés par
la Banque. La DAE fournira des informations relatives à l’application et au suivi des politiques
de sauvegarde dans ces rapports périodiques de Projet transmis à la Banque, comprenant des
informations sur l’application des mesures du PGES telles qu’elles apparaissent dans documents
d’appels pour les contrats de construction, en plus des rapports annuels de suivi environnemental
à produire dans le cadre du projet. Dans le cadre de ces tâches de mise en œuvre et de suivi, la
DAE sera épaulée par l’assistance technique, qui guidera et contrôlera la mise en œuvre du
PGES dans les zones d’intervention. Pour faciliter ces tâches, la DAE a élaboré un manuel des
opérations pour les EE et un modèle pour les rapports de suivi environnemental.
76. Les coûts de mise en œuvre du plan de suivi et de formation du PGES ont été estimés à 25
millions de MAD. Les frais de gestion de l’environnement associés au projet représentent donc
moins de 2,5 pourcent du budget total du projet. Ces coûts seront encourus par l’ONEE dans le
cadre des activités en cours, et ne sont pas financés au titre du prêt de la BIRD.
67
Déplacement involontaire des populations/Acquisition de terrains18
77. Le projet ne prévoit aucune réinstallation.
Plan Cadre d’Acquisition de Terrains (PCAT)
78. Pour la réalisation de son programme d’investissement portant sur les infrastructures
d’alimentation en eau potable et d’assainissement liquide, l’ONEE est appelé à acquérir des
assiettes relevant des régimes fonciers différents destinées à abriter les ouvrages et équipements
y afférents. Pour ce faire, il est procédé par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique et
l’occupation temporaire, telle qu’elle est régie par la loi n° 7-81 du 7 juin 1982 et son décret
d’application n° 2-82-382 du 16 avril 1983. Le plan-cadre d’acquisition de terrains a été préparé
conformément aux dispositions de cette loi, et selon les règles de la P.O 4.12 de la Banque
mondiale. En particulier, le cadre de politique proposé pour l’acquisition de terrains comprend
des mesures qui garantissent que les personnes affectées sont :
(a) Informées des solutions qui leur sont proposées et des droits afférents à la cession ou
à la mise à disposition des terrains ;
(b) consultées, soumises à plusieurs choix et informées des alternatives réalistes aux
plans technique et économique, et
(c) pourvues immédiatement d’une indemnité équivalente au coût intégral de
remplacement pour les pertes d’actifs directement attribuables au projet.
79. La préoccupation principale du projet consistera à s’assurer du plein respect de la P.O. 4.12
tout au long de la mise en œuvre et de la supervision du projet.
80. L’ONEE dispose d’une longue expérience en matière d’acquisition des terrains pour la
réalisation de ses projets d’AEP et d’assainissement. Le présent PCAT est fondé sur le dossier
préparé par l’ONEE relatif à la pratique d’acquisition de terrain ainsi que sur les résultats des
réunions de concertation entre les experts, consultants et juristes de la Banque mondiale et de
l’ONEE organisées dans le cadre de la préparation d’un PCAT conforme à la P.O 4.12. La
version provisoire du PCAT a été préparée par l’ONEE à partir de la version du PCAT établie en
vertu du Projet RPWSSP en cours, elle prend en compte les enseignements acquis lors de la mise
en œuvre de projets existants. Le document a été soumis à la Banque mondiale pour recueillir
des commentaires. Ces commentaires ont été pris en compte dans la validation de la version
finale du PCAT, qui a été publié.
81. L’ONEE est responsable de la mise en place d’un système de suivi de l’exécution du Plan
Cadre pour l’Acquisition de Terrains. À ce titre, chacune de ces Directions s’assurera que
l’ensemble des personnes affectées par le Projet et recensées sera effectivement consulté, pris en
18 Les études de préfaisabilité suggèrent que les acquisitions de terrain dont il est question n’impliqueront pas de
relogements physiques, et n'auront aucun impact sur les habitations ou sur l’activité économique. Ces acquisitions
ne devraient donc être concernées que par la valeur d’actif des terrains non aménagés. Ainsi, pour faciliter la
communication avec le client et le grand public, les instruments de réinstallation sont intitulés: "Plan cadre et
procédures d’acquisition de terrains" Quel que soit le titre, ces instruments permettent de répondre pleinement aux
exigences du contenu de la P.O 4.12 de la Banque mondiale dans le cadre de ce projet.
68
compte et dédommagé selon les modalités du présent Plan Cadre d’Acquisition des Terrains. Un
registre sera ouvert à la Direction juridique de l’ONEE pour assurer la bonne marche du
traitement et du suivi de la procédure d’expropriation, sachant que l’intégralité de cette
procédure se pratique au niveau local (décentralisation) notamment le volet des paiements des
ayants droit des terrains acquis dans le cadre des activités du Projet. Ce registre renseignera sur
les indemnités des dégâts causés au cours des occupations temporaires (arbres et cultures) et aux
indemnités de compensation des terrains expropriés. Ce registre doit être renseigné et tenu à jour
au fur et mesure de l’avancement du processus d’expropriation. Un document décrivant l’état
d’acquisition des terrains et des indemnités des ayants droit, comportant des tableaux de suivi
actualisés, devra être régulièrement transmis à la Banque mondiale au cours de la supervision du
Projet.
Suivi et évaluation
Cadre logique
82. Le cadre logique du projet est résumé dans le tableau suivant :
RÉALISATIONS
Contrôlées par l’ONEE.
Hors du cadre de résultats
RÉSULTATS
INTERMÉDIAIRES
Contrôlés dans le cadre de résultats
RÉSULTATS DU PROJET
(ODP)
Contrôlés dans le cadre de résultats
Service par BF
(Composante 1)
Construction de piquages
régionaux et de bornes-
fontaines (projet)
Longueur du réseau
installé
Nombre de réservoirs
construits
Nombre de stations de
pompage construites
Nombre de bornes-
fontaines installées
Suivi détaillé des modalités
de fonctionnement
Les bornes-fontaines installées sont
opérationnelles (mise en service
industrielle)
D. Nombre de points d’eau
communaux améliorés (construits
ou réhabilités) dans le cadre du
projet *
Les bornes-fontaines
opérationnelles fonctionnent et sont
gérées (mise en service de
commerciale)
E. Pourcentage de sous-projets
ou d’investissements pour lesquels
des accords d’engagement
communautaire en matière de
durabilité et/ou d’exploitation et de
maintenance post-projet sont
préparés*
Personnes (en particulier les
femmes et les segments
extrêmement pauvres) bénéficiant
directement du projet.
A. (a) Nombre de bénéficiaires
directs du projet* (b) dont
Pourcentage de femmes* ou (c)
dont Pourcentage de personnes
extrêmement pauvres.
Les personnes qui n’avaient pas
accès à une « meilleure source
d’eau » (bornes-fontaines,
branchements à l’eau courante, ou
puits protégés) ont désormais accès
à une source d’eau potable et fiable
depuis une borne-fontaine gérée par
la communauté.
69
Service par BI
(composante 2)
Activation du mécanisme de
préfinancement pour les
ménages
Total des fonds de
préfinancement disponibles
Suivi des autres conditions
de déploiement des BI
Nombre de ménages
bénéficiant d’un
préfinancement
Longueur du réseau de
distribution installé
Installation des branchements
individuels (ONEE), lorsque toutes
les conditions préalables sont
remplies et les travaux sont lancés
F. Nombre de nouveaux
branchements individuels à l’eau
courante découlant de
l’intervention du projet*
B. Nombre de personnes dans
les zones rurales ayant accès à une
« meilleure source d’eau » en vertu
du projet*
C. (a) Nombre de villages dans
les zones rurales ayant accès à une
meilleure source d’eau en vertu du
projet (b) Pourcentage de ce chiffre
qui reçoit une eau de qualité
adéquate (potable) et (c)
Pourcentage de ce chiffre qui reçoit
de l’eau potable sur une base
continue (fiabilité de la source).
Remarque : L’astérisque * signale un indicateur de référence.
83. Le déroulement de la réalisation de l’ODP sera surveillé au moyen des indicateurs
suivants19
:
A. (a) Nombre de bénéficiaires directs du projet* (b) Pourcentage de ce chiffre
qui sont des femmes* et (c) Pourcentage de ce chiffre qui sont des personnes
extrêmement pauvres.
B. Nombre de personnes dans les zones rurales ayant accès à une « meilleure
source d’eau » en vertu du projet*
C. (a) Nombre de villages dans les zones rurales ayant accès à une meilleure
source d’eau grâce au projet (b) Pourcentage de ce chiffre qui reçoit une eau de
qualité adéquate (potable) et (c) Pourcentage de ce chiffre qui reçoit de l’eau potable
sur une base continue (fiabilité de la source).
84. Les progrès réalisés au profit de l’ODP seront surveillés grâce aux indicateurs
intermédiaires suivants :
D. Nombre de points d’eau communaux améliorés (construits ou réhabilités)
grâce au projet *
E. Pourcentage de sous-projets ou d’investissements pour lesquels des accords
d’engagement communautaire en matière de durabilité et/ou d’exploitation et de
maintenance post-projet sont préparés*
F. Nombre de nouveaux BI à l’eau courante découlant de l’intervention du projet*
85. Outre cet ensemble d’indicateurs de résultats, l’ONEE surveillera également séparément
des indicateurs opérationnels, tels que la longueur des réseaux d’accès et de distribution
19
Les indicateurs de référence sont indiqués par une *.
70
construits, le volume supplémentaire d’eau distribuée ou facturée, et le coût unitaire de
l’extension du service par BI. L’ONEE procédera également à un examen participatif à mi-
parcours et à une évaluation finale qui comprendra une enquête auprès des ménages sur un
échantillon de clients (une enquête de référence sur les ménages sera effectuée au moment du
démarrage du projet) afin d’évaluer le niveau de satisfaction quant aux interventions du projet
(indicateur de référence) et d’autres indicateurs pertinents tels que les gains de temps et les
économies réalisées grâce au projet, les changements dans les pratiques d’hygiène, etc.
Dispositif de suivi des résultats
86. L’ONEE soumettra à la Banque un rapport semestriel décrivant l’état d’avancement des
réalisations, les résultats à jour, les aspects financiers, les questions environnementales et
sociales, et les mesures prises en vue de garantir la réalisation satisfaisante du projet. Ils devront
également intégrer un plan de passation des marchés à jour. Les données techniques, financières
et relatives à la passation des marchés seront recueillies par les départements idoines de l’ONEE,
avec le concours de la Direction chargée de la coordination du projet. En plus de la production de
rapports réguliers, des informations complémentaires, notamment un plan de passation de
marchés à jour et des prévisions de décaissement pourront être exigés avant la mise en œuvre des
missions de soutien de la Banque, afin de mieux suivre l’évolution du projet dans la réalisation
de son objectif.
87. Les rapports semestriels compilent les informations recueillies auprès de divers processus
de production de rapports (techniques, financiers, commerciaux, etc.). Ces processus auront une
portée plus grande et plus profonde, et seront produits plus fréquemment que le rapport annuel,
par ailleurs ils comprennent des indicateurs qui sont tout aussi importants pour les équipes de
soutien à la mise en œuvre dans le suivi de l’efficience et de l’efficacité de la mise en œuvre du
projet. Ces indicateurs seront également mis à la disposition des missions de soutien à la mise en
œuvre afin de surveiller l’évolution du niveau de service dans la zone du projet et d’anticiper ou
de résoudre les problèmes survenant lors de la mise en œuvre. Par exemple, la DEP de l’ONEE,
avec l’appui de son assistance technique, suivra également, en coordination avec les directions
concernées de l’ONEE, une série d’indicateurs opérationnels sur une base semestrielle,
notamment :
(a) La longueur du réseau construit (ou modernisé dans le cas de la composante 2) ;
(b) Le nombre de bornes-fontaines installées ;
(c) les volumes d’eau produits et distribués (facturés) ;
(d) L’indice linéaire des pertes d’eau
(e) L’efficacité du réseau.
88. Un examen à mi-parcours et une évaluation finale du projet seront réalisés. Ces évaluations
comprendront une enquête auprès des ménages sur un échantillon de clients (une enquête de
référence sur les ménages sera effectuée lors du démarrage du projet) afin d’évaluer le niveau de
satisfaction quant aux interventions du projet (indicateur de référence) et d’autres indicateurs
pertinents tels que les délais et les économies réalisées grâce au projet, les changements dans les
pratiques d’hygiène, etc.
71
Annexe 4 : Cadre d’évaluation des risques opérationnels (ORAF)
ROYAUME DU MAROC: PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL
Évaluation par la Banque mondiale des risques afférents au projet
.
Risques .
Risques pour les parties prenantes du projet
Risques pour les parties prenantes Classif. Modéré
Description du risque : Gestion des risques :
Les communautés sont susceptibles
d’exprimer de façon de plus en plus ferme
leurs protestations contre l’acquisition de
terrains. Toutefois, ce risque reste faible
dans la mesure où les communautés rurales
ont exprimé une grande satisfaction quant
aux projets similaires d’extensions de
l’accès à un approvisionnement adéquat en
eau en milieu rural, y compris dans des
projets actuels de la Banque.
D’autre part, il existe un risque modéré que
les communautés ne fassent pas beaucoup
de demandes de branchements ou qu’ils
n’aient pas les capacités suffisantes pour
développer des solutions d’assainissement
adéquates.
L’ONEE a établi des règles de communication pour informer et consulter les populations et les
propriétaires en amont du processus. L’ONEE surveillera les cas difficiles d’acquisitions foncières ou
de manque de conditions préalables d’assainissement adéquates, et ajustera en permanence son
approche de manière à se conformer aux politiques de sauvegarde correspondantes.
Resp:
Client
Statut :
En cours
Étape
Les deux
Récur.
Échéance Fréquence
Risques pour l’Agence d’exécution (AE) (y compris les risques fiduciaires)
Capacité Classif. Modéré
Description du risque : Gestion des risques :
Ce projet s’appuie sur la relation forte de la
Banque avec un Emprunteur récurrent et
d’une grande capacité, et tire parti des
structures existantes et du personnel
Lors des premiers mois de mise en œuvre, des sessions de formation en matière de passation
de marchés seront organisées.
Resp: Statut : Étape Récur. Échéance Fréquence
72
qualifié de l’ONEE, d’un système fiable de
passation des marchés publics fonctionnant
dans un environnement de contrôle et un
service financier bien structurés.
Néanmoins, le processus décentralisé de
passation des marchés comporte un risque
modéré pour les Directions régionales
nouvellement impliquées.
Gouvernance Classif. Faible
Description du risque : Gestion des risques :
L’ONEE a toujours fait preuve d’un
processus de prise de décision saine et
efficace. Il s’agit d’une entité très
expérimentée qui a mis en place des
procédures et des systèmes pour prévenir
les irrégularités financières et qui publie
des états financiers de fin d’année vérifiés
par des auditeurs indépendants externes
possédant les qualifications requises.
Resp: Statut : Étape Récur.
Échéance Fréquence
Risques liés au projet
Conception Classif. Faible
Description du risque : Gestion des risques :
La composante principale du projet
(extension de l’accès aux zones mal
desservies) reprend la conception et
s’appuie sur les enseignements tirés de
l’actuel projet d’AEPR. La plupart des
marchés en sont d’ailleurs à un stade
avancé de préparation, et une grande
attention est accordée à la mobilisation
rapide et précoce de l’assistance technique.
Ainsi, ce risque est faible.
La deuxième composante du projet
comprend un mécanisme de
préfinancement qui est un nouvel outil dont
Resp: Statut : Étape Récur.
Échéance Fréquence
73
l’ONEE n’a aucune expérience. En outre,
la réussite de ce mécanisme en contribuant
au développement du service par BI dépend
de la correspondance entre les
contributions des CR et l’engagement des
communautés. Ainsi, cette approche
novatrice est associée à un risque modéré.
Aspects Sociaux et
Environnementaux Classif. Modéré
Description du risque :
Les garanties sociales et environnementales
s’appuieront sur l’expérience récente dans
les projets en cours pour reproduire les
aspects positifs et corriger les lacunes
récurrentes. L’expérience récente a
montré :
(i) un faible risque de déviation par rapport
aux politiques convenues d’acquisition des
terres où les travaux seraient entamés avant
que le processus d’acquisition ne suive son
cours ;
(ii) un risque modéré de retards de mise en
œuvre en raison soit de lenteurs dans le
processus d’acquisition des terres lorsqu’il
passe par les communes ou dans des
circonstances exceptionnelles, des
résistances, malgré l’expropriation ;
(iii) un risque modéré quant à la gestion
inefficace de l’augmentation des flux
d’effluents en raison de l’augmentation de
la consommation d’eau.
Gestion des risques :
Mettre en place un cadre et des procédures fiables d’acquisition des terres sur la base de versions mises
à jour et adaptées de la documentation utilisée, et surveiller de près sa mise en œuvre, en mettant
l’accent sur l’accès aux indemnités.
Resp:
Client
Statut :
En cours
Étape
Les deux
Récur.
Échéance Fréquence
Trimestrielle
Gestion des risques :
Reprendre le processus de sélection détaillé mené par l’assistance technique sur les besoins et les
solutions possibles pour la gestion des eaux usées dans les villages ciblés pour le déploiement du
service par BI. Un risque atténué encore davantage par l’obligation de mettre en place un système
d’assainissement adéquat, conforme aux solutions techniques agréées par la Banque, en vertu des
critères d’éligibilité pour le service par BI.
Resp:
Client
Statut :
Échéance en
cours
Étape
Les deux
Récur.
Échéance Fréquence
Trimestrielle
Programme et donateurs Classif. Faible
Description du risque : Gestion des risques :
Il n’y a pas de risques identifiés.
Resp: Statut : Étape Récur. Échéance Fréquence
74
Contrôle de l’exécution et durabilité Classif. Modéré
Description du risque : Gestion des risques :
Le suivi des contrats et des progrès sera
effectué selon des systèmes existants qui
ont prouvé leur efficacité et leur fiabilité. À
ce stade, les principaux et seuls risques
identifiés liés à la viabilité du projet sont
les suivants :
(i) le creusement du déficit lié à la non
couverture des coûts d’exploitation par les
tarifs dans le rural ;
(ii) les limites de gestion directe de toutes
les infrastructures par l’ONEE et les
risques inhérents aux modes de gestion par
des tiers (Gardiens gérants, associations,
contrats de délégation de service) des BFs
et de la desserte par BI ;
(iii) les retards lié au manque de capacité
financière ou technique des ménages pour
installer des systèmes d’assainissement
satisfaisant, lorsque nécessaires pour le BI.
Les grandes orientations stratégiques de l’ONEE, y compris en matière de tarifs et de modes de
gestions durables, ont été discutées dans le cadre d’un contrat-programme 2013-2017 en cours de
finalisation entre l’ONEE et le GdM. L’ONEE a testé et acquis une large expérience en matière de
modes de gestions de la desserte par BF comme par BI. L’ONEE a développé des modalités de suivi et
d’appui adapté à chaque mode de gestion, en vue de veiller à leur viabilité technique et financière.
L’ONEE a pour souci premier de mettre en œuvre les orientations stratégiques agréées avec le GdM,
tout en préservant son équilibre financier à long terme, malgré l’absence d’augmentation des tarifs par
la GDM. L’Accord de prêt inclut une clause financière visant au maintien d’un ratio minimum de
couverture de la dette par l’ONEE. L’Accord stipule également comme prérequis strict qu’une solution
d’assainissement satisfaisante soit en place au préalable de l’octroi par l’ONEE d’une facilité de
préfinancement à un ménage (usager de l’eau) pour son raccordement à l’eau potable par BI. Des
activités de sensibilisations auront lieu pour clarifier les rôles et responsabilités des ménages dans la
mise en œuvre de ces solutions et des CRs pour leur vérification, conformément à la réglementation
marocaine. Un soutien financier du Gouvernement sera recherché pour financer ces solutions.
Resp: Statut : Étape Récur. Échéance Fréquence
Les deux Échéance en
cours Préparation 29-Avr-2014
Risque global
Risques liés à la mise en œuvre globale Classif. Modéré
Description du risque :
Le risque global de mise en œuvre est modéré en raison de la nécessité de surveiller étroitement les processus d’acquisition de terrains et la mise en
œuvre des politiques de sauvegarde environnementale dans les zones d’intervention (principalement le traitement du flux d’effluents pour la partie
de BI), mais aussi la viabilité financière des services locaux de BF et SC et le secteur de l’AEPR en général.
75
Annexe 5 : Plan d’appui à la mise en œuvre
ROYAUME DU MAROC : PROJET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
EN MILIEU RURAL
Stratégie et approche pour le soutien à la mise en œuvre
1. La Banque mondiale soutiendra la mise en œuvre de ce projet par une combinaison de
surveillance fiduciaire et technique, d’assistance technique, de suivi et d’évaluation, ainsi que par
de la coordination. Les équipes composées du personnel de la Banque, de consultants et
d’experts en matière de sensibilisation, de consultation et de garanties sociales appuieront la mise
en œuvre de ces activités.
2. La stratégie de soutien à la mise en œuvre tient compte des capacités techniques et
institutionnelles de l’ONEE, les modalités de financement, en particulier pour le mécanisme de
préfinancement, et le nombre et la complexité des contrats qui devront être gérés.
3. Une importante assistance technique sera nécessaire dans le cadre du préfinancement du
déploiement des BI au titre de la composante 2. D’une part, le projet établira et développera la
capacité de l’ONEE à mettre en œuvre et à surveiller l’exécution d’un Mécanisme de
préfinancement à la fois complexe et novateur. D’autre part, en exigeant l’existence d’un
système d’assainissement adéquat pour pouvoir installer les BI, le projet demande également
l’aide et le soutien de l’ONEE dans l’assistance technique aux communes et aux bénéficiaires
potentiels pour identifier les systèmes d’assainissement adéquats.
4. En ce qui concerne le risque pour l’agence de mise en œuvre risque, l’ONEE a prouvé sa
capacité à répondre aux critères des donateurs tout en tenant compte des besoins et des
contraintes des bénéficiaires, ainsi que la possibilité de rendre compte rapidement aux différents
bailleurs de fonds. L’équipe appuiera l’ONEE dans l’élaboration de canaux de communication
clairs et transparents avec les parties prenantes du projet afin de créer un canal de
communication constant tout au long de la préparation et de la mise en œuvre qui permettra de
répondre aux problèmes dès le démarrage du projet.
Plan d’appui à la mise en œuvre
5. L’équipe de supervision du projet de la Banque comprendra un chef d’équipe de travail,
responsable de l’ensemble du programme pour le secteur de l’eau, mais aussi pour le Bureau
Pays, la passation des marchés, la gestion financière, et le personnel responsable des garanties.
Les spécialistes sur les garanties basés au siège augmenteront le soutien fourni par le personnel
local. L’appui technique impliquera principalement des missions de supervision menées sur une
base semestrielle.
6. Des formations sur la passation des marchés et la gestion financière pourront être assurées
dans les premiers mois de la mise en œuvre du projet. Quelques séances de formations dans le
domaine devront être prévues avant la mise en œuvre.
7. Le personnel chargé des sauvegardes travaillera en concertation avec le personnel
technique de l’ONEE pour superviser le suivi des impacts environnementaux et sociaux et veiller
76
à ce que l’ONEE mette en œuvre son plan de gestion de l’environnement de manière
satisfaisante.
8. Le soutien fiduciaire sera principalement assuré par les spécialistes de la passation des
marchés et de la gestion financière de la Banque basés à Rabat. En plus des missions de
supervision semestrielles, ces spécialistes devront être disponibles au besoin pour fournir un
soutien ad hoc à l’agence de mise en œuvre du projet.
9. Le tableau suivant résume les objectifs du soutien à la mise en œuvre à différentes étapes
du projet :
Durée Objectif Compétences requises Estimation des
ressources
Rôle du
partenaire
12 premiers
mois
Mise en place de
mécanismes de mise en
œuvre du projet.
Mise en place du
mécanisme de
préfinancement
Passation des marchés
pour les travaux et
supervision de
l’assistance technique.
Support technique pour
la passation des
marchés et
mobilisation des
consultants.
Soutien fiduciaire pour
le mécanisme de
préfinancement.
Le bureau de
Rabat de la
Banque
mondiale
fournira un
appui technique
dans la passation
des marchés.
12 à 48 mois Supervision du projet et
assurance de la qualité.
Suivi de l’efficacité de la
mise en œuvre
comprenant la
surveillance des
ménages faisant une
demande de
préfinancement.
Spécialiste de
l’approvisionnement en
eau potable, spécialiste
de l’assainissement,
suivi de l’impact
environnemental,
passation des marchés,
gestion financière
Coordination
avec la DGCL
Autre Assurer la cohérence
avec le Plan national
d’assainissement rural,
en matière de réalisation
des BI.
Gestion du projet et
sensibilisation
Pilotage avec la
DGCL
Exigences en ressources
Compétences requises Nombre de semaines de
travail pour les équipes
Nombre de
déplacements
Commentaires
Contrôle technique (AEPR et
spécialiste de l’assainissement)
4 semaines/an 2 par année
Supervision de la Passation des
Marchés
2 semaines/an 1 par année
Gestion financière. 2 semaines/an 2 par année Emphase sur le mécanisme
de préfinancement
Spécialiste de S & E 2 semaines/an 1 par année Peut augmenter si la mise
en œuvre s’accélère
Garanties 2 semaines/an 2 par année
77
Annexe 6 : Analyse économique et financière du projet
Contexte
1. L’analyse financière (analyse de la viabilité commerciale) et l’analyse économique
(analyse nationale de rentabilité) diffèrent à plusieurs égards. L’objectif de l’analyse de la
viabilité commerciale est d’évaluer les résultats financiers nets d’un projet du point de vue des
investisseurs, tandis que l’analyse nationale de la rentabilité vise à identifier et à mesurer les
avantages économiques nets du projet du point de vue de la société. En outre, l’analyse de la
viabilité commerciale se fonde sur les prix du marché en vigueur, tandis que l’analyse nationale
de rentabilité est déterminée à l’aide des prix ajustés (c.-à-d. les prix fictifs) qui sont réputés être
une approximation des véritables prix économiques (reflétant le coût d’opportunité sociale). De
même, pour l’analyse de la viabilité commerciale, la valeur de rendement de l’argent est abordée
en appliquant le taux d’actualisation sur la base du taux d’intérêt en vigueur sur le marché de
capitaux, tandis que dans le cas de l’analyse nationale de rentabilité, le taux d’actualisation
public est appliqué, par ex. : le taux auquel le Maroc peut emprunter de l’argent en prenant en
considération le risque pays.
2. Le projet est le plus récent d’une série de projets axés sur l’approvisionnement en eau
potable en milieu rural au Maroc. Une analyse économique et financière a été réalisée pour le
projet pour les périodes 2015-30 et 2015-34, respectivement.
3. Trois indicateurs sont pris en compte dans l’analyse économique et financière afin de
déterminer la viabilité du projet :
(a) La valeur actuelle nette (VAN), qui est la différence entre les profits et les coûts
totaux actualisés ;
(b) Le taux de rendement interne (TRI) : le taux d’actualisation annulant la valeur
actualisée nette, ou le taux d’intérêt qui annule la VAN de l’ensemble des flux de
trésorerie. En d’autres termes, le TRI estime le rendement réel du projet, exprimé en
pourcentage ou en taux d’intérêt, et
(c) Le ratio coûts-avantages à la valeur actuelle (VA), qui est le ratio des profits sur
les coûts (en VA) sur la durée de vie du projet. Parfois, le ratio coûts-avantages est
calculé sur la base des profits non actualisés par rapport aux coûts, mais cette mesure
est moins utile.
4. Une analyse de sensibilité est également effectuée pour déterminer la viabilité du projet
avec l’augmentation des coûts et la diminution des profits.
Processus de l’analyse financière et résultats
5. L’analyse financière a été réalisée par l’ONEE et utilise les mêmes indicateurs mentionnés
plus haut. Dans les six zones d’intervention, les analyses financières ont révélé des résultats
négatifs avec une valeur actuelle nette négative globale de 1 702 millions de MAD. Les coûts
d’investissement et les charges d’exploitation et de maintenance (OMEX) par mètre cube ont été
calculés et sont comparés aux tarifs appliqués dans le tableau A6.1. Bien que les tarifs appliqués
dépassent les charges d’exploitation et de maintenance pour 55 pourcent de la population ciblée
78
d’ici 2030, celles-ci dépassent de façon significative les tarifs moyens suggérés dans deux zones
d’intervention. Cela est susceptible d’alourdir la position financière de l’ONEE à moins que les
tarifs pratiqués dans les douars du Cercle Rif et du Cercle Anzi soient multipliés par 3,1 et par
14,2 fois respectivement ou complétés par le gouvernement pour correspondre aux charges
d’exploitation et de maintenance. Bien que le tarif moyen suggéré pour les douars d’Aït Baha est
très faible, la population est relativement faible par rapport aux zones susmentionnées avec des
populations atteignant 110 740 et 35 887 personnes respectivement d’ici 2030 (tableau A6.1).
Tableau A6.1 : Résultats de l’analyse financière Approvisionnement en eau potable -
Zone d’intervention
Population
en 2030
Investisseme
nt total
Hors TVA
OMEX en
pourcentage
de
l’investissement
Coût
d’investiss
ement par
m3
OMEX
par m3
Tarif
moyen
suggéré
VAN
financière
# Million de
MAD % MAD/m3
MAD/
m3 MAD/m3
Million de
MAD
1.Zemamra Sidi Bennour 258 909 256,462 5 4,05 3,64 3,86 -247
2.Nord Safi Systeme Beddouza 24 000 37,65 ±5 5,78 3,69 4,09 -38
3.Cercle Skhour Rehamna 62 249 144,707 ±5 9,67 7,09 3,44 -194
4. Cercle Rif 110 740 370,200 ±5 10,78 13,41 4,26 -674
5.Anzi 35 887 256,575 ±5 33,56 33,62 2,37 -448
6. Ait Baha 9 485 108,4 ±5 47,25 48,72 4,23 -195
Total 501 270 1 174,0 ±5 9,98 8,91 -1 702
Remarque : Un branchement individuel fournit 50 litres/jour/habitant ; une borne-fontaine : 20 litres/jour/habitant.
Il faut supposer que les coûts d’investissement par m3 augmentent avec le temps pour compenser l’inflation. Les
moyennes des coûts d’investissement et de l’OMEX sont pondérées par la population.
Source : ONEE (2014)
Processus d’analyse économique
6. La principale différence entre l’analyse économique et l’analyse financière est que
l’analyse économique consiste à éliminer toutes les distorsions de prix sur les intrants utilisés
pour les systèmes d’AEPR. Il faut donc identifier et quantifier les distorsions de prix qui
affectent les dépenses de fonctionnement ainsi que les investissements. L’évaluation de ces
distorsions permet de rectifier les prix des actifs financiers et d’obtenir des prix économiques.
Les coefficients de revalorisation ont été estimés à partir de la structure corrigée des prix
économiques.
7. Pour la viabilité sociale d’un projet, on utilise des « prix fictifs » ou les « coûts
d’opportunité » dans une analyse économique au lieu des prix du marché (réels) ce qui permet de
déterminer la viabilité sociale de l’investissement. Les prix fictifs sont ajustés de la manière
suivante :
(a) Détermination des distorsions de prix. La conversion des coûts financiers en coûts
économiques est essentielle si l’on veut tenir compte de la valeur de la « production »
(les effluents traités) pour la communauté. L’objectif de ce calcul est de déterminer
les coûts d’opportunité à la fois les facteurs de production (intrants) et la production.
Puisque les impôts, les taxes et subventions, tels que l’électricité, constituent les flux
internes de l’économie nationale, ces données n’ont pas été intégrées dans le calcul
des coûts économiques.
79
(b) Main d’œuvre. Les salaires en vigueur pour les travailleurs non qualifiés sont le
salaire minimum, sans contribution sociale. Pour les salaires des emplois qualifiés, le
facteur de conversion pris est égal à 1, mais les cotisations sociales ne sont pas non
plus intégrées dans le calcul. En outre, on suppose que la majorité de la main-d’œuvre
nécessaire pour l’ensemble du projet et les autres activités sera embauchée
localement.
(c) Équipements, biens et infrastructures. Un facteur de conversion compris entre 0,83 et
0,9 (10 pourcent pour la TVA et 17 pourcent pour le taux moyen des taxes à
l’importation) a été appliqué pour calculer les coûts économiques de l’équipement,
des biens et de l’infrastructure pour déduire les impôts inclus (construction). Les
coûts d’investissement du projet sont déjà déduits des impôts et seront utilisés dans
l’analyse.
(d) Les facteurs de conversion utilisés sont résumés dans le tableau suivant Tableau A6.2.
Tableau A6.2 : Facteurs de conversion utilisés pour l’analyse économique Catégorie Facteur
Énergie 1,45 (les subventions sont comprises entre 21 % et 69 % selon le produit)
Services 1
Équipements, biens et infrastructures. 1 pour un financement par la Banque (au lieu de 0,9 pour la TVA et 0,83
pour les droits d’importation) sont des coûts d’investissement hors TVA
Main d’œuvre 1 et le coût social n’est pas utilisé
Salaires 1 et le coût social n’est pas utilisé
Source : Adapté de l’article IV du FMI sur le Maroc (2013).
8. Calcul des dépenses économiques. Sur la base de ces facteurs de conversion, les dépenses
financières ont été revues pour en déterminer la valeur économique.
9. Plusieurs hypothèses clés supplémentaires ont été prises en considération dans l’analyse
économique :
(e) L’analyse économique est effectuée sur 20 ans.
(f) Toutes les conceptions et tous les travaux de construction sont effectués au cours des
3 premières années à partir de 2015.
(g) Un taux d’actualisation réel de 10 pourcent par an est utilisé pour l’analyse
économique.
(h) Les recettes et les profits sont compensés contre l’inflation dans l’analyse
économique d’origine, mais sont enflés pour l’analyse de sensibilité.
(i) Les investissements mécaniques (tous les 30 ans) et électriques (tous les 15 ans) sont
pris en en compte pour toute la durée de la borne-fontaine et les infrastructures
connexes et sont intégrés dans les flux d’exploitation et de maintenance. Tous les
travaux de génie civil ont une durée de vie d’au moins 20 ans. Les valeurs résiduelles
des investissements sont donc considérées comme nulles d’ici la fin de
l’investissement.
(j) Le droit de passage comprenant le prix des terrains et des structures est comptabilisé
pour les sites de la zone.
80
(k) Les coûts réels d’exploitation et d’entretien (OMEX) sont utilisés dans l’analyse et
représentent en moyenne 5 pourcent du coût économique de l’investissement.
(l) Un tiers des profits est censé commencer à courir en 2016, les deux tiers en 2017 et
l’intégralité à partir de 2018.
(m) L’augmentation moyenne de la population dans les zones rurales a été établie à une
moyenne annuelle de 0,97 pourcent (projections fournies par l’ONEE) tandis que le
nombre de membres dans un ménage suit la réduction projetée par le Haut-
Commissariat au Plan pour la période 2004 - 2030. La même tendance est utilisée
pour la projection pour la période de 2031 à 2043. Le taux d’augmentation moyen des
branchements est fixé à 2 pourcent pour la période 2015-2050. On estime que le taux
de branchements individuels passera de 5,5 à 4,0 au cours de la période 2015-2034.
(n) Pour l’analyse de sensibilité, le coût et les profits sont ajustés pour atteindre le point
de rupture au-delà duquel le projet n’est plus viable.
10. Le calcul des profits découlant de l’analyse économique est rendu difficile par la
complexité et l’hétérogénéité des effets attendus sur la santé, l’environnement et les aspects
socioéconomiques afférentes à la construction de systèmes d’AEPR. Par exemple, l’amélioration
du bien-être, la génération de revenus potentiels, etc.
11. Une analyse quantitative des coûts et avantages a été réalisée pour l’ensemble du projet qui
consiste à approvisionner 1400 douars par bornes-fontaines dans les régions du nord, du sud et
du centre du pays. Les principales retombées sur les facteurs socioéconomiques et la santé
comprennent : (i) la réduction du fardeau des maladies véhiculées par l’eau grâce à un système
amélioré d’AEP, et (ii) des avantages socioéconomiques traduits en temps gagné par la réduction
du temps consacré à la corvée d’eau, une tâche effectuée principalement par les filles du ménage,
comme l’ont rapporté les précédents projets d’éducation et d’approvisionnement en eau potable
en milieu rural financés par la Banque au Maroc.
12. Les régions ciblées sont des régions pauvres, qui abritent une partie des 6 pourcent de la
population restante sans accès fiable à de l’eau potable, où les habitants consacrent en moyenne
deux heures par jour à la corvée d’eau plutôt que d’acheter de l’eau en bouteille, par containers
ou acheminée par camion-citerne. Plusieurs techniques d’évaluation conservatrices ont été
utilisées pour calculer les avantages, notamment la réduction des risques de diarrhée par
l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable où nous avons utilisé la valeur statistique
de la vie humaine (VSVH) pour calculer la mortalité ; le coût de la maladie a été utilisé pour
calculer le taux de morbidité, et le coût d’opportunité du temps a été utilisé pour déterminer le
surplus du consommateur où le revenu disponible a été appliqué au temps perdu à la corvée
d’eau, saisissant notamment le fait que les filles ne vont pas à l’école lorsqu’elles effectuent cette
tâche. D’autres avantages socioéconomiques ont été identifiés, mais sont difficiles à quantifier,
comme le stress psychophysique de la corvée d’eau, etc.
Réduction du fardeau des maladies véhiculées par l’eau
13. Les réductions réalisables des taux de morbidité et de mortalité des suites de cas de
diarrhée grâce à l’amélioration des mesures d’approvisionnement en eau potable,
d’assainissement et d’hygiène se fondent sur les dernières méta-analyses présentées au
81
tableau A6.3. Un taux de réduction de la mortalité très conservateur du risque de maladies
diarrhéiques au taux de 25 pourcent s’applique à la population d’un village équipé d’une borne-
fontaine, ce qui est inférieur au plancher de réduction des risques proposé de 35 pourcent.
14. Le poids de la santé est estimé en utilisant la méthode du coût de la maladie pour calculer
le taux de morbidité, et la valeur statistique de la vie humaine (VSVH) pour calculer le taux de
mortalité. Le coût de la maladie est dérivé du nombre de visites chez le médecin et de visite à
l’hôpital (en jours) et est fixé à 93 MAD et 198 MAD respectivement. La valeur statistique de la
vie humaine (VSVH), qui n’est qu’une expression de préférences pour aborder la réduction des
risques de décès en termes monétaires. Les avantages pour la société de la réduction des risques
de mortalité sont généralement évalués par la volonté des personnes à payer (VDP) pour réduire
ces risques. La VDP est ensuite convertie en une valeur statistique de la vie humaine (VSVH)
laquelle est appliquée à des cas estimés de mortalité évitée grâce aux améliorations réalisées
grâce aux investissements, pour aboutir à une estimation des avantages monétaires de
l’amélioration. La VSVH varie selon les pays en proportion du PIB/habitant (exprimé en PPA).20
Il convient de souligner que ces VSVH n’ont rien à voir avec la valeur de la vie, mais reflètent
plutôt la façon dont les personnes sont prêtes à réaffecter leurs ressources : de la consommation
de biens et services au profit d’une réduction du risque de mortalité.
20
Une fonction estimée de manière empirique à partir d'une méta-analyse récente des études de VSVH menées dans
plus de 30 pays (dont près de la moitié sont des pays dont le PIB par habitant est de l'ordre de celui des pays de
l'IEVP) préparée par Navrud et
Lindhjem (2010) pour l'OCDE sont utilisées pour estimer la VSVH au Maroc (www.oecd.org/env/policies/VSL).
82
Tableau A6.3 : Morbidité diarrhéique et réduction de la mortalité avec l’amélioration des services Groupes Définition : Amélioration de l’approvisionnement en eau
potable et de l’assainissement
Référence
Prévision du taux de réduction
moyen des maladies diarrhéiques et
de la mortalité
Déjà une bonne
hygiène
Possibilités
d’améliorations
de l’hygiène
Amélioration de
l’approvisionnement en
eau potable et du
raccordement au réseau
d’évacuation des eaux
usées
Amélioration de la fiabilité et de la qualité de l’eau (de façon à
assurer l’approvisionnement fiable en eau potable) pour les
membres de cette population ayant actuellement des problèmes
de fiabilité et de qualité de l’eau
15 % 45 %
Amélioration de
l’approvisionnement en
eau potable, mais aucun
raccordement au réseau
d’évacuation des eaux
usées
Amélioration de la fiabilité et de la qualité de l’eau (de façon à
assurer l’approvisionnement fiable en eau potable) pour les
membres de cette population ayant actuellement des problèmes
de fiabilité et de qualité de l’eau
b) Raccordement au réseau d’évacuation des eaux usées pour
l’ensemble de cette population.
35 % 65 %
Aucune amélioration de
l’alimentation en eau,
mais raccordement au
réseau d’évacuation des
eaux usées
Approvisionnement fiable en eau potable dans les habitations
de l’ensemble de cette population
25 % 55 %
Amélioration de
l’approvisionnement en
eau potable, aucun
raccordement au réseau
d’évacuation des eaux
usées
Approvisionnement fiable en eau potable et raccordement au
réseau d’évacuation des eaux usées pour l’ensemble de cette
population
45 % 75 %
Total 28 % 60 %
Source : adapté de Bassi et coll. (2011).
15. Le niveau de référence pour le taux de natalité pour 1000 devrait diminuer de 5 pourcent
par an. Le taux de mortalité des enfants diarrhéiques de 5,95 (OMS, 2011) et les taux d’incidence
de la diarrhée pour les enfants de moins de 5 ans et de la population de 5 ans, ainsi que les taux
mentionnés plus haut sont censés être constants et s’élever à 2,5 et à 0,5 respectivement. La
réduction est de 40 pourcent pour les taux de mortalité et de 50 pourcent pour l’incidence de
diarrhée lorsqu’une amélioration de la qualité de l’eau est réalisée. Les gains liés à l’accès
amélioré à l’eau potable sur une année sont présentés dans le tableau A6.4. Ces gains s’élèvent à
96,4 millions de MAD en 2015 et sont projetés sur la durée de vie du projet.
Tableau A6.4 : Gains liés à l’accès à une meilleure eau potable, 2015, en millions de MAD Population ne bénéficiant pas d’un
meilleur accès à l’eau
2015 Réduction de
la diarrhée
Réduction des
cas de
mortalité
Réduction des
cas de
diarrhée
Valeur par
cas
Gains en
2015
Coef. # Million MAD
Million de
MAD
Sans amélioration de l’accès à l’eau
(en millions) 0,433
Taux de natalité
(nouveau-né pour 1 000 habitants) 22,3 2,380 46 1 661 189 76,8
Population < 5 ans (en million) 0,043 1,25 0,05 198 10,6
Population ≥ 5 ans (en million) 0,391 0,250 0,10 93 9,1
Total 96,4
Source : Bassi et coll. (2011) ; OMS (2011) ; et WDI (2013).
83
Coût d’opportunité du temps
16. Le coût d’opportunité du temps est calculé sur la base du temps évité à aller chercher de
l’eau. Par conséquent, l’analyse se base sur la réduction du temps quotidien consacré par un
membre du ménage à la collecte de l’eau : de 2 heures à 30 minutes. La différence est estimée en
utilisant le revenu national brut (24 482 MAD par habitant en 2012). La quantité de jours de
corvée d’eau évités par année s’élève à 68,4 jours (sur la base d’une journée de travail de 8
heures). Les résultats sont illustrés dans le tableau A6.5 suivant et s’élèvent à 883 MAD
économisés par ménage et par an. Ces gains sont projetés sur la durée de vie du projet.
Tableau A6.5. Coût d’opportunité du temps par ménage acquis d’un meilleur accès à l’eau RNB/Hab.
/An
RNB/
Habitant/jou
r
Taille
ménag
e
Temps
moy.
consacré ch.
jour à la
corvée
d’eau
Réduction
du temps
moy.
consacré ch.
jour à la
corvée d’eau
Équivalent
en jours
annuels de
8 h jour de
travail
RNB/Hab.
/an récupéré
RNB /Hab./an/
ménage
récupéré
MAD/Hab. MAD/Hab. # Heure/jour Heure/jour Jours par année MAD/Hab. MAD/Ménage
24 482 67 5,5 2 1,5 68 4 590 883
Source : documents du projet, et IDM (2013).
Résultats de l’analyse économique
Détermination de la VAN, de l’IRR, et du ratio coûts-avantages du projet (en VA)
17. Le projet, qui prévoit une amélioration de l’approvisionnement en eau potable en milieu
rural avec 20 à 50 litres par jour pour environ 521 000 habitants entre 2015 et 2034, est viable,
car il donne la valeur actuelle nette (VAN) de 312,7 millions de MAD sur 20 ans, un ratio coûts-
avantages à la valeur actualisée (VA) supérieure à 1, combiné à un taux de rentabilité interne
(TRI) de 16 pourcent (tableau A6.6). Prises individuellement, les zones 1 à 4, qui couvrent 89
pourcent de la population, sont également très viables avec une VAN supérieure à zéro, des TRI
économiques variant entre 17 pourcent et 39 pourcent et des ratios coûts-avantages du projet (en
VA) supérieurs à 1. Inversement, malgré l’examen des solutions moins onéreuses pour les
zones 5 et 6, ces dernières ne sont pas viables, car elles sont corrélées à un coût très élevé
d’approvisionnement d’une eau de meilleure qualité dans ces régions éloignées ; une analyse des
marges se révélerait injuste et exclurait cette population représentant 11 pourcent de la
population totale ciblée (Tableau A6.6). Pris collectivement, les résultats de l’analyse sont
positifs et moyennement satisfaisants. Les faibles taux de rendement globaux portent sur le fait
que le projet vise des zones qui abritent une partie des 6 pourcent restants de la population
actuelle sans accès à un approvisionnement fiable en eau salubre, en partie parce que ces
populations sont parmi les plus difficiles à atteindre et parce que les réseaux sont les plus
coûteux à mettre en œuvre. Néanmoins, le fondement en faveur du projet est justifié et
l’ensemble de la population ciblée devrait récolter les fruits d’avoir un meilleur accès à de l’eau
potable.
84
Tableau A6.6 : Analyse économique par zone et pour le projet dans son ensemble
Détermination de l’analyse de sensibilité du projet
18. Une analyse de sensibilité a été réalisée pour tester la viabilité de l’ensemble du projet.
Considérant la même augmentation des coûts, le point de rupture pour la viabilité du projet est
atteint lorsque les bénéfices sont réduits de 11,4 pourcent. Dès lors, le projet demeure viable avec
une VAN de 14 150 MAD, un TRI à 13 pourcent et un ratio coûts-avantages (en VA) de 1,1 : le
projet n’est plus viable en dehors de cette fourchette (voir tableau A6.7). En outre, l’analyse de
sensibilité a permis de déterminer la viabilité de l’ensemble du projet avec une réduction des
profits monétaires de 20,4 pourcent par an sur 20 ans et une augmentation de l’investissement,
des coûts d’exploitation et d’entretien de 25,7 pourcent par an sur 20 ans : à l’intérieur de cette
fourchette, le projet reste viable. Par conséquent, ce sont les points de rupture au-delà desquels
l’investissement n’est plus viable et présente une plus grande sensibilité à une baisse des profits
(-20,4 %) qu’à une augmentation des coûts (+25,7 %). De même, l’analyse de sensibilité a été
menée pour les quatre sous-projets viables de la région avec une VAN variant entre 0,1 et 3,0
millions de MAD, des TRI économiques supérieurs à 10 pourcent et des ratios coûts-avantages
(en VA) supérieurs à 1 avec une augmentation de coût et une diminution des bénéfices variant
entre 8 pourcent et 50 pourcent, ce qui permettrait de maintenir la rentabilité des sous-projets.
Ainsi les points de rupture au-delà desquels l’investissement n’est plus viable et présente une
plus grande sensibilité à une baisse des profits (-15 % : -66 %) qu’à une augmentation des coûts
(+18 % : 202 %).
Indicateur
économique clé
Critères de
rentabilité
(taux
d’actualisation
de 10 %
et
investissement
sur 20 ans)
Zone 1
Zemamra
Sidi
Bennour
Zone 2
Nord Safi
Systeme
Beddouza
Zone 3
Cercle
Skhour
Rehamna
Zone 4
Cercle Rif Zone 5
Anzi Zone 6
Ait
Baha
Résultats
globaux du
projet
Population
desservie
Total d’ici 2034 268 637 25 005 64 776 115 716 37 347 9 670 521 152
Analyse coûts-
avantages
VAN (en millions
de MAD) >0 529,7 34,5 42,0 52,1 -168 -80 312,7
TRI (±%) ≥10 % 39 % 28 % 19 % 17 % 8 % 11 % 19 %
Ratio coûts-avantages
(en VA) >1 3,3 2,1 1,4 1,3 0,4 0,3 1,6
Rentabilité du
projet Oui Oui Oui Oui Non Non Oui
85
Tableau A6.7 : Analyse de sensibilité par zone et pour le projet dans son ensemble Indicateur
économique clé
Critères de
viabilité
(Taux
d’actualisation
de 10 %
et
investissement
sur 20 ans)
Zone 1
Zemamra
Sidi
Bennour
Zone 2
Nord Safi
Systeme
Beddouza
Zone 3
Cercle
Skhour
Rehamna
Zone 4
Cercle Rif Zone 5
Anzi Zone 6
Ait
Baha
Résultats
globaux
du projet
Population
desservie
Total 268 637 25 005 64 776 115 716 37 347 9 670 535 167
Analyse de
sensibilité
VAN (en millions de
MAD) >0 3,0 0,1 1,6 0,4 0,0 0,0 0,9
TRI (±%) ≥10 % 13 % 18 % 16 % 14 % 0 % 0 % 13 %
Ratio coûts-avantages
(en VA) >1 1,1 1,1 1,1 1,1 0 0 1,1
Point de rupture de la viabilité du
projet
>Coût = <Avantage (±%) ±50 % ±31 % ±12 % ±8 % ±0 % ±0 % ±18,5 %
Augmentation des coûts (±%) +202 % +90 % +28 % +18 % ±0 % ±0 % +45 %
Baisse des profits (±%) -66 % -47 % -22 % -15 % ±0 % ±0 % -31 %
Références bibliographiques
Bassi, S. (IEEP), P. ten Brink (IEEP), A. Farmer (IEEP), G. Tucker (IEEP), S. Gardner (IEEP),
L. Mazza (IEEP), W. Van Breusegem (Arcadis), A. Hunt (Metroeconomica), M. Lago
(Ecologic), J. Spurgeon (ERM), M. Van Acoleyen (Arcadis), B. Larsen et F. Doumani. 2011.
Manuel d’évaluation des avantages à l’intention des décideurs : Évaluation des avantages
socioéconomiques de la protection renforcée de l’environnement dans les pays de l’IEVP. Un
document d’orientation pour le projet « Analyse des pays visés par la politique européenne de
voisinage (PEV) et la Fédération de Russie sur les avantages sociaux et économiques du
renforcement de la protection de l’environnement. » Bruxelles.
Site du Haut-Commissariat au Plan du Maroc : <www.hcp.ma/>.
FMI. 2013. Article IV de 2012 sur le Maroc. Washington, D.C.
Lindhjem et Navrud. 2010. Méta-analyse des études de VSVH sur la volonté affirmée : questions
approfondies sur le modèle de sensibilité et transfert des avantages. Préparé par Henrik
Lindhjem, Vista Analyse, Norvège, et StåleNavrud, Département d’économie et de gestion des
ressources, Université norvégienne des Sciences de la Vie, Groupe de travail sur les politiques
environnementales nationales, OCDE.
OMS. 2012. Fardeau de la maladie par groupe de revenu. Genève.
Banque mondiale. 2013. Indicateurs du développement mondial. Washington, D.C.
86
Annexe 1 à Annexe 6 : Méthodologie des branchements individuels (BI)
19. La méthodologie des branchements individuels repose sur le surplus du consommateur,
défini comme la différence entre la volonté des consommateurs de payer pour l’eau et le prix réel
payé par les consommateurs, comme le montre le graphique 1. L’objectif est de déterminer la
zone (surplus du consommateur) qui se situe au-dessus du rectangle rose. Après avoir déterminé
le surplus du consommateur, une analyse coût/bénéfice sera effectuée afin de déterminer
l’efficacité de l’investissement.
Graphique 1. Surplus du consommateur - Eau
Source : planification et la gestion des ressources en eau : <http://web.me.com/daene/CE385D/CE385D.html>.
20. La solution alternative au BI dérive d’une source d’eau unique ou de sources multiples.
Ainsi, un ménage peut être approvisionné en eau par une borne-fontaine existante, mais s’il
souhaite améliorer sa qualité de vie, il peut augmenter l’approvisionnement en eau par une autre
source disponible : eau embouteillée, conteneur d’eau, puits et/ou camion-citerne. On suppose
par conséquent que les membres d’un ménage souhaitant améliorer leur bien-être chercheront
des sources d’eau alternatives. Il faudra donc déduire le surplus du consommateur en soustrayant
le coût d’une ou de plusieurs solutions de rechange du coût du BI (tarification en fonction de la
consommation d’eau).
87
21. Les coûts des solutions de rechange sont développés ci-dessous et illustrés dans le
tableau 1.
(a) Borne-fontaine : la borne-fontaine est assortie de frais d’accès de 500 MAD par
ménage, et il est difficile de déterminer le coût par m3 qui n’est d’ailleurs pas
nécessaire pour l’analyse.
(b) Branchement individuel : le BI comprend un droit d’accès initial de 3 000 MAD
puis de 2,57 MAD par m3 pour une consommation inférieure à 6 m3 par mois de
7,51 MAD par m3 pour une consommation se situant entre 6 et 20 m3/mois, taxes
comprises. Une troisième tranche existe mais elle n’est pas prise en compte ici.
(c) Eau embouteillée : actuellement, la consommation moyenne d’eau en bouteille est
estimée à 15 litres par habitant et par an (les ménages comptent 5,2 membres en
moyenne).21 Si l’on considère que le prix moyen d’une bouteille d’eau est de
5,6 MAD pour une marque locale.22 Le coût s’élève à 5,6 MAD/m3.
(d) Conteneur d’eau : des conteneurs d’eau de 19 litres sont fournis par un
distributeur (qui peuvent ou peuvent ne pas être à la charge du ménage) et leurs coûts
s’élèvent à environ 1 750 MAD/m3.
(e) Puits privé : Les puits privés peuvent être une solution pour compléter
l’approvisionnement. Le tableau 1 donne l’hypothèse où le calcul de la profondeur est
estimé se situer entre 10 et 30 mètres. Si la profondeur est en dehors des limites
inférieures et supérieures, le coût par m3 devra être recalculé. Le coût moyen s’élève
à environ 66,8 MAD/m3.
(f) Camion-citerne : le coût de l’eau acheminée par camion-citerne a été dérivé des
calculs de Lebanon après ajustement pour l’écart de revenu.23 Le coût moyen s’élève
donc à environ 51 MAD/m3.
Tableau 1. Coût de l’eau par m3 pour mieux dériver le surplus du consommateur, en MAD
Coût par litre Consommation de
diesel/profondeur/m3
Profondeur
moyenne
des puits
Coût du
Diesel
Moyenne
Litre/mètre Mètre MAD/litre MAD/litre MAD/m3
Borne-fontaine S.O.
BI : Tranche de <6m3 0,00257 2,57
BI : Tranche entre 6-20m3 0,00751 7,51
Eau embouteillée (1L) 5,6 5 600
Conteneur d’eau (19 L) 1,75 1 750
Puits privé 0,5 10-30 7,42 0,0371-0,1333 37,1-133,4
Camion-citerne 0,051 51
Source : Auteur.
21
Site web de l’Economiste : <www.leconomiste.com/article/883563-eaux-en-bouteille-la-guerre-des-prix-
enclenchee>. 22
Le coût moyen de l'eau par litre en bouteille (3,6 MAD) est le prix moyen par bouteilles de 0,33 litre et de 5
litres (respectivement 1,9 et 7,8 MAD). 23
Banque mondiale. 2010. Lebanon Water PER. Washington, DC ; World Development Indicators. 2013.
Washington, D.C.
88
22. Le calcul du surplus du consommateur sera dérivé en fonction des solutions de rechange
développées pour les membres du ménage dans la région où ils vivent. Ainsi, nous calculerons le
surplus du consommateur à partir d’une ou de plusieurs sources (les volumes d’eau pourront
provenir de plusieurs solutions) et en appliquant ensuite les résultats en tant que profits dans
l’analyse coût-avantage. De toute évidence, nous utiliserons les frais d’accès initiaux ainsi que la
tarification hors taxe de la consommation d’eau estimée des ménages sur 20 ans pour déterminer
le coût. Un taux d’actualisation de 10 pourcent sera utilisé. En ce qui concerne les profits, le
surplus du consommateur sera utilisé pour calculer les profits pour le même volume d’eau sur 20
ans. Par ailleurs, le coût de l’eau en bouteille pourrait être écartée de l’analyse car les ménages
pourraient préférer boire de l’eau minérale, peu importe la qualité de l’eau du BI.
89
Annexe 7 : Analyse financière de l’ONEE
1. Cette annexe décrit en détail la situation financière de l’Office National de l’Eau Potable
(ONEP) avant son regroupement avec l’Office National de l’Electricité pour former l’ONEE en
avril 2012. Toutefois, pour permettre de comparer un exercice à un autre, l’année 2012 a été
prise intégralement, c’est-à-dire avant le regroupement (ONEP) et après le regroupement (ONEE
– Branche Eau). Il s’agit donc d’une analyse financière qui concerne la période 2010-2012 et
porte uniquement sur les activités relatives à l’Eau puisque, d’une part, les comptes de l’exercice
2013 ne sont pas encore arrêtés et, d’autre part, une analyse financière devrait englober plusieurs
exercices ce qui n’est pas possible aujourd’hui pour l’ONEE.
2. Dans la rubrique suivante comprends (A) les états des profits et pertes et (B) le Bilan.
Analyse des états des profits et pertes
Analyse de compte produits et charges (millions de MAD):
2010 2011 2012
Produits d'exploitation 4 340 4 665 5 159
Charges d'exploitation 3 570 3 885 4 588
Résultat d'Exploitation 770 779 571
Résultat Financier -777 -611 -168
Résultat Courant -7 169 403
Résultat Non Courant 235 35 -1
Résultat avant Impôt 228 203 401
Résultat Net 138 98 326
3. Les produits d’exploitation ont connu une augmentation de 11 pourcent due à une
croissance des ventes en volume de 5 pourcent et à une subvention de 271 millions de MAD
inhérente aux droits d’enregistrements éligibles suite à l’opération de regroupement entre
l’ONEP et l’ONE.
4. Charges d’exploitation : L’augmentation des charges d’exploitation de 18 pourcent par
rapport à 2011 engendrée par la hausse de 17 pourcent des achats consommés de matières et
fournitures résultant de la hausse des charges d’énergie de 13.7 pourcent. Ces charges sont
variables et générées essentiellement par l’augmentation de la production de 2012 par rapport à
2011. L’augmentation des dotations d’exploitation comprenant les dotations aux amortissements
et les dotations aux provisions pour dépréciation et dépendant fortement des mises en service des
installations d’exploitation qui ont connu une augmentation au titre de l’exercice 2011.
5. Résultat d’exploitation : Il s’élève à 571 millions de MAD en 2012 contre 779 millions de
MAD en 2011 et représente 14 pourcent du chiffre d’affaires, contre 20 pourcent pour l’année
2011. Le résultat financier a connu un déficit de près de 168 millions de MAD en 2012 contre
611 millions de MAD en 2011, enregistrant ainsi une diminution de 72 pourcent.
6. Les produits financiers : Ce poste a connu une croissance de 25 pourcent en 2012 due
essentiellement à une augmentation de 27 pourcent relative aux reprises financières et à une
90
hausse de 5 pourcent des produits financiers provenant particulièrement des revenus issus des
intérêts et autres produits financiers.
7. Les charges financières : Parallèlement, la baisse de 15 pourcent des charges financières
s’explique par la diminution de 27 pourcent de la dotation financière soit 734 millions de MAD
en 2012 contre 1007 millions de MAD en 2011.
8. Le résultat courant : s'établit à 403 millions de MAD en 2012 contre 169 millions de MAD
en 2011, soit une hausse significative de 139 pourcent par rapport à 2011, ce qui s’explique par
l’évolution des deux résultats d’exploitation et financier précités.
9. Le résultat non courant : Ce résultat est passé de 35 millions de MAD en 2011 à -1,4
millions de MAD en 2012.
10. La charge fiscale : l’impôt sur les sociétés (IS) s’est chiffré à 75 millions de MAD en 2012
contre 105 millions de MAD en 2011 et 90 millions de MAD en 2010. Quant aux autres impôts
et taxes constitués essentiellement par la taxe urbaine, la taxe d’édilité, l’impôt des patentes et
autres impôts, ont connu une baisse de 6 pourcent en 2012. L’ensemble de ces impôts précités y
inclus l’impôt sur les sociétés s’est chiffré à 109 millions de MAD en 2012 contre 141 millions
de MAD en 2011 et 123 millions de MAD en 2010.
11. Le résultat net dégagé s’est élevé à 326 millions de MAD, en hausse de 233 pourcent par
rapport à l’exercice précédent. Il était de 98 millions de MAD en 2011. Ceci est dû à la réduction
du déficit de -611 millions de MAD en 2011 à -168 millions de MAD en 2012.
12. En effet, si le compte de produits et charges permet de déterminer les différents niveaux de
résultat (exploitation, financier, courant et non courant), l’Etat des Soldes de Gestion (permettra
de visualiser à travers les soldes de gestion comment l’Office a généré ses résultats ainsi que sa
capacité d’autofinancement.
Analyse des états des soldes de gestion :
13. L’analyse des soldes de gestion permet de dégager les indicateurs de création de la valeur par
l’Office notamment la formation de la valeur ajoutée et de l‘Excédent Brut d’Exploitation
«E.B.E» dont les données sont synthétisées dans le tableau suivant (en million de MAD) :
2010 2011 2012
Production de l'exercice 3 689 3 899 4 091
Consommation de L'exercice 1 191 1 256 1 436
Valeur Ajoutée 2 498 2 643 2 655
Excèdent brut d’exploitation (EBE) 1 465 1 474 1 664
14. La valeur ajoutée a connu une augmentation de 0,4 pourcent en 2012, c’est ainsi qu’elle est
passée à 2655 MDh en 2012 MDh contre 2643 MDh en 2011. Ceci s’explique essentiellement
par l’évolution de l’activité de l’office.
15. Quant à l’Excédent Brut d’Exploitation, il a connu une hausse de 190 MDHS par rapport à
celui de l’année 2011, soit (12.8 %). L’EBE a ainsi représenté 32.2 pourcent du chiffre d’affaires
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en 2012 soit une légère hausse par rapport à 2011 qui était 31,6 pourcent et de 33,8 pourcent en
2010.
16. La Capacité d’autofinancement de l’ONEE Branche-Eau a connu une constante croissance
entre 2010 et 2011. Par contre, en 2012, une augmentation d’environ 10.3 pourcent a été
enregistrée en passant de 1744 MDH en 2011 à 1924 MDH en 2012. Cette augmentation est due
essentiellement à la hausse des dotations d’exploitation entre 2011 et 2012.
Analyse du bilan
Analyse des équilibres financiers :
L’évolution des grandes masses du bilan (en millions de MAD)
Années 2010 2011 2012
Immobilisations 28 067 30 740 31 774
Actif circulant 3 918 4 968 5 764
Trésorerie 1 649 1 611 925
Total actif 33 635 37 318 38 463
Capitaux propres & assimilés 16 190 17 326 18 273
Dettes de financement 13 316 15 625 17 008
Passif circulant 4 128 4 367 3 181
Total passif 33 635 37 318 38 463
17. Les comptes consolidés au titre de l'exercice 2012 se caractérisent par :
Un total du bilan qui s'élève à 38 463 millions de MAD en 2012 contre 37 318 millions
de MAD en 2011 soit une hausse du patrimoine net de 3 pourcent;
Les immobilisations financières s’élèvent à 3118 millions de MAD en 2012 contre 2764
millions de MAD en 2011. Le crédit TVA s’élève à 2379 millions de MAD en 2012
contre 2044 millions en 2011.
Par ailleurs l'actif immobilisé net hors immobilisations financières a cru de 3 pourcent en
2012 expliqué par le rythme croissant des investissements de l’exercice. Cet actif
représente 83 pourcent du total du bilan en 2012 contre 82 pourcent en 2011.
L’actif circulant a connu une augmentation de 16.02 pourcent en 2012 en passant de
4968 millions de MAD en 2011 à 5764 millions de MAD en 2012. Cette augmentation
est due essentiellement à l’accroissement du compte des autres débiteurs. ;
Les dettes de financement ont enregistré une augmentation de 8 pourcent en 2012 contre
17 pourcent en 2011.
92
18. Le Fonds de Roulement, le Besoin en Fonds de Roulement et la Trésorerie nette de l’ONEE-
Branche Eau ont évolué, au cours des trois exercices, comme suit:
Années 2010 2011 2012
Fonds de Roulement (millions de MAD) 1 439 2 211 3 508
Besoin En Fonds De Roulement (millions de MAD) -210 600 2 582
Trésorerie (millions de MAD) 1 649 1 611 925
19. Le fonds de roulement est en très nette progression par rapport à l’année 2012. Cette
évolution est due principalement à l’augmentation du capital (capitaux propres & capitaux
propres assimilés) de 5 pourcent et des dettes de financement de 9 pourcent.
20. Le Besoin en Fonds de Roulement est passé de 600 millions de MAD en 2011 à 2582
millions de MAD en 2012 ce qui constitue un besoin de financement d’exploitation qui est
largement couvert par le fonds de roulement qui a connu une augmentation remarquable de 3508
millions de MAD contre 2211 millions de MAD en 2011.
21. De cette première analyse, il ressort que la situation financière de l’ONEE-Branche Eau est
globalement favorable. Les ressources de financement induites par le cycle d’exploitation,
associées aux excédents du financement permanent sur l’actif immobilisé, permettent de dégager
une trésorerie positive.
Analyse de l’endettement
22. Comparés sur les trois dernières années, l’évolution des ratios traduisant la situation de
l’endettement de l’ONEE-Branche Eau est récapitulée ci-après :
2010 2011 2012
taux d'endettement
(Dettes de financement /Capitaux permanents) 45,1% 47,4% 48,2%
Le taux de couverture de la dette
(EBE/Service dette) 1,36 1,23 1,21
23. Pour faire face au financement de son programme de développement, le taux d’endettement
traduit par le rapport entre les dettes de financement et les capitaux permanents est passé à près
de 48 pourcent en 2012:
24. Quant à la capacité de remboursement du service de la dette par l’EBE est passée à 1,21 en
2012 contre 1,36 en 2010.