Divin mozart db

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Dimanche 26 janvier 2014 – 16h00 Arsenal Esplanade

DIVIN MOZART Direction Jacques Mercier Flûte Claire Le Boulanger Harpe Manon Louis Violon Denis Clavier Wolfgang Amadeus Mozart Le Nozze di Figaro – Ouverture Concerto n°4 pour violon Cosi fan tutte - Ouverture Concerto pour flûte et harpe

WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756 - 1791) Le Nozze di Figaro (K.384) – Ouverture (1786) On peut s’étonner de voir une Ouverture d’opéra sortie de son contexte dramatique pour être jouée en concert. On sait pourtant que Mozart ne s’opposait pas à de telles pratiques ; en témoigne la réécriture par Mozart lui-même de la conclusion de l’Ouverture de Don Giovanni en lieu et place de la transition qui amène le premier air de Leporello. Quatre ans après le succès de l'Enlèvement au Sérail, Mozart entame en 1786, sa première collaboration avec Lorenzo da Ponte pour Les Noces de Figaro dont le livret s’inspire d’une pièce de la trilogie Figaro de Beaumarchais, écrite en 1778, et interdite par la censure. Mozart se saisit donc d’un sujet considéré comme dangereux par l’empereur car la pièce dénonce les privilèges archaïques de la noblesse peu de temps avant que ne se déclenche la Révolution française. Contrairement aux Ouvertures de l'Enlèvement au sérail, Don Giovanni, Cosi fan tutte ou La Flûte enchantée, celle des Noces de Figaro ne contient pas d'élément qui anticipe sur un moment à venir dans l’opéra lui-même. Mozart n'a pourtant pas négligé d'établir une relation entre l'Ouverture et le reste de l'opéra. Dans un premier projet, Mozart avait, un temps, pensé intercaler un mouvement lent ; puis il l’a écarté. L’Ouverture est un mouvement très rapide, au rythme trépidant qui ne laisse jamais à l’auditeur le loisir de s’arrêter. Pas d’arrêts, les nuances alternent sans cesse entre forte et piano, les motifs s’enchaînent continuellement. S'il fallait chercher des paroles implicites à cette démonstration de virtuosité instrumentale, ce serait tout simplement le titre original de la pièce française « La folle journée ». 1786 Événements contemporains : Mort de Frédéric II de Prusse à Potsdam et début du règne de son neveu Frédéric-Guillaume II de Prusse. Naissance de Carl Maria von Weber. Œuvres contemporaines : Symphonie n° 38 « Prague » de Mozart.

Concerto pour violon n°4 en ré majeur (K.218) (1775) Allegro, Andante cantabile, Rondeau (Andante grazioso) Ayant appris le violon avec son père Leopold, lui-même auteur d’une célèbre méthode de violon, Mozart fut engagé à l’âge de 16 ans comme Konzertmeister à l’orchestre de Salzbourg. Une de ses obligations consistait alors à tenir le violon à l’occasion de cérémonies à la cour archiépiscopale. Comme pour nombre de sérénades et divertimentos, la série des cinq concertos pour violon, créée entre avril et décembre 1775 (sa dix-neuvième année), fut ainsi conçue à l’intention expresse du service du prince-archevêque Colloredo. Dérivant de la sérénade, où il était d’usage d’intercaler un concerto miniature entre deux mouvements, le concerto pour violon mozartien s’inscrit dans le cadre léger et quelque peu frivole du style galant, très en vogue à l’époque et pratiqué notamment par Jean-Chrétien Bach, le dernier fils du grand Cantor de Leipzig. Le premier rôle y est dévolu au soliste, l’orchestre se cantonnant dans un simple rôle d’accompagnement. Le Concerto n°4 en ré majeur (K.218) que Mozart termina en octobre 1775, possède un caractère virtuose et festif. Il porte clairement les traces de la tradition violonistique italienne de Nardini ou Vivaldi dont Mozart a dû connaître et interpréter les œuvres. Le violon ne joue ici que dans le registre aigu, allant même dans le finale jusqu'au contre-ré, la plus haute note jamais écrite par Mozart pour le violon ! 1775 Événements contemporains : Début de la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique. Sacre de Louis XVI à Reims. Œuvres contemporaines : Mozart compose La Finta giardiniera et Il re pastore.

Cosi fan tutte (K.588) - Ouverture (1790) Comme pratiquement toutes les ouvertures d’opéra de Mozart celle de Cosi fan tutte a été composée une fois l’opéra achevé et comme celle de Don Giovanni elle donne par anticipation un certain nombre de clefs sur l’opéra à venir. L’Ouverture débute par une introduction lente faisant alterner des accords de l’orchestre tout entier avec un magnifique solo de hautbois dont les courbes chargées de sensualité sont une belle allusion au sujet de l’opéra : l’amour et la fidélité. Cette rapide introduction se termine par l’entrée des basses énonçant un motif de quatre notes qui sera repris au deuxième acte lorsque Don Alfonso résumera la morale de l’histoire : Cosi fan tutte (littéralement « Ainsi le font-elles toutes »). Démarre alors, la deuxième partie de cette ouverture consistant en un mouvement très rapide : probable illustration de l’inconstance féminine. 1790 Événements contemporains : Création des départements français. Fête de la Fédération commémorant le premier anniversaire de la prise de la Bastille. Adoption du drapeau tricolore par décision de l'Assemblée Constituante. Œuvres contemporaines : Concerto pour piano n°26 et dernier Quatuor de Mozart.

Concerto pour flûte et harpe en ut majeur (K.299) (1778) Allegro, Adagio, Rondo Mozart était bien disposé envers pratiquement tous les instruments à vent. Cependant, avec la flûte, il a manifestement entretenu des rapports tendus. Cette situation a probablement à voir avec le fait que, contrairement à la clarinette, il ne s'est pas lié d'amitié avec un virtuose pour lequel il aurait pu composer une œuvre et lui rendre hommage. La harpe est un autre instrument que Mozart ne prisait pas particulièrement. Pourtant il va composer un concerto faisant jouer ces deux instruments ensemble. C’est à Paris, en 1778 (il a alors vingt-deux ans), que Mozart compose le Concerto pour flûte et harpe. Il répondait ainsi à la commande du duc de Guisnes, flûtiste amateur, qui lui demanda de lui composer un concerto qu'il pourrait jouer avec sa fille harpiste (et à qui Mozart donnait également des leçons de composition). L'entrain premier du compositeur laissera vite place à la déception : le duc de Guisnes paya à Mozart la moitié des leçons qu’il avait donné à sa fille mais ne lui donna pas un sou pour le Concerto. Qui plus est, au fil des leçons, Mozart se rendra compte que la jeune fille était, comme il l'écrivit à son père, « non seulement complètement sotte, mais aussi tout à fait paresseuse ». Le père de Mozart lui avait conseillé de partir à Paris, haut lieu de la musique en Europe, pour s’y faire connaître. Mais ces conseils et plusieurs autres suggestions d'ordre professionnel et financier devaient s'avérer inutiles : « les gens font mille compliments et puis c'est tout » devait écrire un Mozart désabusé au début du mois de mai à son père. Une amère déception suivit l'autre. En juillet, sa mère qui l'avait accompagné à Paris décéda, faisant du séjour parisien l'un des chapitres les plus sombres de sa vie et un sombre écho des succès remportés dans cette ville, par l'enfant prodige, en 1763 et 1766. Pourtant ce Concerto pour flûte et harpe ne laisse rien paraître de ces déceptions : il s'agit ici d'une œuvre rayonnante et pleine d'esprit. 1778 Événements contemporains : James Cook découvre l’archipel d’Hawaii et franchit le Détroit de Béring. Mort de Voltaire et de Jean-Jacques Rousseau. Construction à Milan du Théâtre de la Scala. Œuvres contemporaines : Mozart compose la Sonate pour piano en la majeur (K.331) rendue célèbre par sa « Marche turque » en final.

DENIS CLAVIER Violon Après avoir étudié avec Gérard Poulet, Pierre Nérini, Augustin Dumay et Jean Hubeau, Denis Clavier obtient son premier prix de violon et de musique de chambre à l’unanimité au Conservatoire national supérieur de Musique de Paris. Il se consacre pendant un an au jazz, notamment avec Jean-Louis Chautemps et Siegfried Kessler ainsi qu’à la musique yiddish, puis à la musique baroque avec Jean-Claude Malgoire, Christophe Coin, William Christie, Christopher Hogwood… Supersoliste de l’Opéra de Lille de 1980 à 1986, il est supersoliste de l’Orchestre national de Lorraine depuis 1986. Parallèlement à ses fonctions de Konzertmeister, Denis Clavier se consacre à sa carrière de concertiste et à

la musique de chambre. Il s’est produit dans la plupart des pays d’Europe ainsi qu’en Amérique du Sud, et a enregistré pour France Culture, France Musique, TF1, Antenne 2, France 3, la Radio Polonaise, Hessischer Rundfunk et Saarländischer Rundfunk. Denis Clavier a enregistré avec l’Orchestre national de Lorraine Tzigane de Ravel, le Concerto pour violon de Stravinski, le Concerto pour violon et la Suite hongroise de Reynaldo Hahn - un des cinq disques de base de la discographie de Reynaldo Hahn ; en musique de chambre - : le Trio n°4-6-7 de Henri Réber, l’œuvre pour violon et piano et le Quintette de Reynaldo Hahn. Dans le cadre de la « Mémoire musicale de la Lorraine » le Quintette op.24 et le Quatuor op.68 de Théodore Gouvy ainsi que le Quatuor n°6 et le Quintette op.55 du même Gouvy (« Choc de la musique/ « recommandé » par Klassik Heute). Après un CD de mélodies avec Élisabeth Vidal et André Cogniet, Denis Clavier a enregistré le 6e Quintette (inédit) et le 2e Trio avec piano de Gouvy, dans le cadre de l’année Gouvy, en partenariat avec le Conseil général de la Moselle – Moselle Arts Vivants et K 617. Il a également interprété le concerto de Arce Sejas Tiawanaku in memoriam, Bach, Beethoven violon et triple, Bernstein Sérénade, Bloch Baal Shem, Brahms violon et double, Casanova, Chausson Poème, Dompierre Diableries, Dvorák Romance, Leroux D’Aller, Martinu, Mendelssohn, Milhaud Le Boeuf sur le toit, Mozart n°4 et 5, Narboni (création), Prokofiev n°1, Ravel Tsigane, Florent Schmitt Habeyssée, R. Strauss, Vivaldi Quatre saisons et plus récemment Ñawpa pour violon et orchestre à cordes de Thierry Pécou. Denis Clavier enseigne au sein d’une classe de « préparation au métier d’orchestre » au CNR de Metz et il a donné des master-classes en Amérique du sud.

Claire Le Boulanger Flûte Depuis décembre 2010, Claire Le Boulanger est flûte solo de l'Orchestre national de Lorraine. Née en 1987, Claire bénéficie du prestigieux enseignement de Philippe Bernold au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon et celui de Carlos Bruneel au Conservatoire Royal de Bruxelles.

Elle s'est produite avec l’Orchestre Français des Jeunes, l’Orchestre mondial des Jeunes ainsi que dans des nombreuses phalanges de renommée internationale : l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, l’Orchestre national de France, avec lesquelles elle donne des concerts en France et à l’étranger (Berlin, Vienne, Japon). Sollicitée pour la beauté totalement épanouie et la subtilité de son jeu, elle est invitée régulièrement à accompagner des productions lyriques dans différents festivals : Opus Opéra, Les Nuits Lyriques de Bastia et Centre Lyrique d'Auvergne. Depuis 2012, Claire Le Boulanger se rend régulièrement en Asie, à l'Université des Arts de Tainan où elle donne des concerts et des Masterclasses. Vivant sa passion musicale aussi bien à l’orchestre qu’en formation de chambre, Claire fait partie du quintette à vent Gustatori. Elle forme avec sa sœur violoncelliste le duo Il Cardellino qui a sorti un CD en 2013.

Manon Louis Harpe À 28 ans, Manon Louis a déjà une belle carrière de chambriste, de soliste et une expérience d’orchestre conséquente. Dès l’âge de 3 ans elle apprend la musique à Marignane, et à 6 ans elle choisit la harpe. À 12 ans elle rencontre Marielle Nordmann, avec qui elle travaille régulièrement, depuis. Elle aura également l’occasion de travailler, ensuite, avec Fabrice Pierre et Marie-Pierre Langlamet. À 27 ans, elle est titulaire de deux postes de harpe solo dans des orchestres nationaux, de deux premiers prix à l’unanimité de concours internationaux et lauréate à l’unanimité de la bourse de la Fondation d’Entreprise Banque Populaire.

Manon Louis est la plus jeune membre de l’Akademie Herbert von Karajan grâce à laquelle elle joue deux ans au sein de l’Orchestre philharmonique de Berlin. Invitée à se produire avec le Scharoun Ensemble, à donner des concertos et des récitals et à jouer dans les plus grands orchestres européens sous la direction de Claudio Abbado, Sir Simon Rattle, Daniel Barenboim, elle se produit également en musique de chambre avec Loïc Schneider, le Phaedrus Quartet, Philippe Villafranca, Virginie Reibel, Florent Charpentier et les musiciens du Salon de Musique. Manon Louis a été invitée chez Gaëlle Le Gallic dans l’émission Génération Jeunes Talents. Aujourd’hui, elle est harpe solo de l’Orchestre national de Lorraine.