Diversions Besancon Décembre 2015

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Besançon www.diversions-magazine.com Journal gratuit d’information décembre 2015 janvier 2016 #75

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CITADELLE DE BESANCON - 4Regards contemporains au Musée ComtoisLe Noctarium de la Citadelle de Besançon

ARTISANAT - 5Odile Gillmann, artisan graveur

CULTURE SCIENTIFIQUE - 5Le Jardin botanique de Besançon

CULTURE - 6Les utopies de Marc Godinho au Frac Franche-ComtéDécembre au Moulin de BrainansExposition Le Retour de la Conférence - Un tableau disparu au Musée Courbet d’OrnansUn Vent de hip-hop sur MorteauJe suis d’ailleurs aux 2 ScènesLe chagrin au Centre Dramatique National Besançon Franche-ComtéLes Forges de Fraisans, lieu de diffusion et de création

Un bal se prépare à Baume-les-Dames

COMMERCES - 9Philippe Lebru ouvre une boutique au centre-ville de BesançonLe Noël des ChapraisUne forêt enchantée pour les fêtes de Noël à BesançonLe Eight, prêt-à-porter pour enfants et juniors

PERSPECTIVE - 12OnyXP - Construire son avenir professionnel... en jouant

LES VOYAGES DE MAX - 13

CHRONIQUES CD-LIVRES - 14

SORTIES CINÉMA - 15

Diversions - Edition BesançonJournal d’information gratuit 1, rue de Vittel25000 Besançon06 34 12 01 [email protected] : SARL DiversionsRCS : 508 184 934Directeur de la publication : Boban Stanojevic03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 [email protected]

Rédacteur en chef : Dominique [email protected]

Rédaction : Florian Antunes Pires, Martial Cavatz, Frédéric Dassonville, Dominique Demangeot, Manu Gilles, Sébastien Marais, Johan Perrin, Laura Prenat, Paul Sobrin, Marc Vincent, Caroline Vo Minh

Comité de relecture : Dominique Demangeot, Caroline Vo Minh

Régie publicitaire : Boban Stanojevic - 06 34 12 01 [email protected]

Dépôt légal : décembre 2015© Diversions 2015Imprimé en Espagne ISSN : en cours

valeur : 1,15 euros offertDiversions est diffusé gratuitement sur la Bourgogne Franche-ComtéProchaine parution : jeudi 21 janvier 2016

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Le Noctarium de la Citadelle de Besançon fait office de pionnier. C’est en effet le premier à avoir été créé en France, en 1997. Il se situe dans l’ancienne poudrière du Front de secours.

Au Noctarium de la Citadelle, on trouve essentiellement des espèces locales, des rongeurs. « On a adapté la présentation et l’élevage aux besoins physiologiques de l’espèce », explique Margaux Pizzo, responsable du parc zoologique de la Citadelle, « de manière à ce qu’on voie les animaux actifs en journée ». Un système de lumière artificielle a ainsi été mis en place la nuit, afin que le public ne trouve pas les petits rongeurs du Noctarium en train de dormir le jour ! Le cycle jour-nuit a été inversé.

Les visiteurs doivent d’ailleurs s’adapter à la faible luminosité, pour pouvoir observer correctement les petits animaux dans leur environnement. Le début de la visite présente des espèces dites « de prairie », comme les rats des moissons, tandis que la suite nous emmène vers des zones plus urbanisées avec des loirs et des lérots, des animaux que l’on

peut d’ailleurs rencontrer... chez soi ! Dans les endroits encore plus urbanisés, on trouve également des mulots ainsi que des rats noirs et des rats d’égout.

Près de dix espèces peuplent le Noctarium. Un lieu d’élevage a été également mis en place, baptisé « l’annexe ». L’équipe de la Citadelle chargée du zoo peut ainsi gérer la reproduction des rongeurs en contrôlant différents paramètres comme la luminosité, l’hydrométrie ou la température. « Cela fonctionne très bien », explique Margaux Pizzo. « On a un groupe de 80 rats des moissons en présentation et plus d’une centaine dans l’élevage ».

- Caroline Vo Minh -

www.citadelle.com

Citadelle de Besançon Le Noctarium

À l’invitation du conservateur du Musée Comtois, Lionel François, des étudiants de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon, anciens ou actuels, ont travaillé sur le thème de la mythique figure de la Vouivre, que l’on connait bien en Franche-Comté. Cette exposition collective du Musée Comtois, à voir à la Citadelle de Besançon, propose ainsi des interprétations, multiples et contemporaines, de cette créature mi femme mi animale. L’exposition Tentations ou l’art de Vouivre est à découvrir jusqu’à fin janvier dans la capitale comtoise.

La vouivre est une figure emblématique que l’on recense depuis le début du XIXe siècle dans les contes et légendes en Franche-Comté, mais aussi dans le monde montagnard de manière générale, dans le Jura, les Alpes et même au-delà chez nos voisins suisses. Comme le Musée Comtois n’a pas de pièce propre sur la Vouivre, à l’exception de la sculpture de Just Becquet d’une Vouivre sorcière prêtée par le Musée des beaux-arts et d’archéologie, les étudiants de l’ISBA à Besançon ont été chargés de revisiter le mythe de la femme serpent.

Et la Vouivre prend en effet ici des formes très diverses, figuratives ou plus abstraites, naissant parfois de la racine d’un arbre – François Compagnon - ou prenant forme dans une sculpture de bronze à taille humaine sommeillant sur le sol – Anita Cassi -. Benjamin Desoche a quant à lui proposé une version plus abstraite, déclinaison géométrique de la créature, surgissant d’un travail du diamant et du marbre, du mortier et de l’acier. Le petit « dragon » auquel l’étudiant chinois Xi Wen Yang donne vie, est quant à lui confectionné avec du papier mâché.

Gérald Colomb a choisi pour sa part de sculpter le cœur de la Vouivre dans du quartz, un cœur que cette dernière dépose sur les rives pour séduire les passants. Ces artistes d’ici ou d’ailleurs, de France ou d’Orient, représentent parfois la Vouivre dans son élément de prédilection, comme ces eaux saumâtres sur les photographies de Claude Boudeau représentant deux corps nus se baignant. Dessin, vidéo, installation, sculpture, céramique… « Dès que l’on parle de légende, c’est un peu comme le Loch Ness », souligne le directeur de l’ISBA, Laurent Devèze, « on passe son temps à regarder si quelque chose advient, et c’est un peu

la métaphore de l’art : apprendre à voir, à regarder, attendre que quelque chose advienne ». Les jeunes artistes réunis au Musée Comtois jusqu’à fin janvier rendent finalement un bel hommage à la légende de la Vouivre, accentuant tour à tour son caractère inquiétant, sa féminité, des œuvres diverses parfois empreintes d’ironie comme cette… Femme-Huître de Mélissa Didier. Il arrive aussi que la légende de la Vouivre fasse écho aux créatures traditionnelles d’autres cultures comme on peut le voir dans la vidéo de Yoshitaka Yazu, qui évoque une légende japonaise.

- Dominique Demangeot -

Exposition Tentations ou l’art de Vouivre, Citadelle de Besançon, Musée Comtois, du 2 novembre 2015 au 31 janvier 2016www.citadelle.com

Musée Comtois Regards contemporains sur la Vouivre à la Citadelle de Besançon

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Retrouvez le Noctarium

de la Citadelleen vidéo

La Vouivre endormie d’Anita Cassi, et en bas à gauche, cœur en quartznaturel de Gérald Colomb. À droite, détail de l’œuvre d’Alexis Robert

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4Culture et actualité en Franche-Comté

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Culture scientifique Le jardin botanique de BesançonLors du temps fort LUX !, organisé aux Près-de-Vaux en octobre dernier, le Jardin Botanique de Besançon nous a parlé des plantes et en particulier des propriétés de la chlorophylle, qui donne leur fameuse couleur verte. L’occasion d’en apprendre davantage également sur cette structure qui fait désormais partie du service Sciences, Arts et Culture de l’Université de Franche-Comté.

Le fil conducteur de l’événement étant la lumière, il était logique que le Jardin Botanique, dont l’objet est l’étude et la conservation des plantes, présente les relations très fortes que les végétaux entretiennent avec la lumière. « Nous présentons ce qu’est la photosynthèse, car beaucoup de gens sous-estiment ce phénomène », explique Grégory Jacquot, médiateur scientifique à l’Université de Franche-Comté et au Jardin botanique. « Beaucoup de gens pensent que les plantes se nourrissent de minéraux avec leurs racines, mais ils oublient le fonctionnement de la photosynthèse qui est vraiment spectaculaire, et que les animaux ne savent pas faire ». La plante parvient en effet à créer sa propre énergie en mettant à profit des éléments comme l’eau et le CO2, l’oxygène qu’elle fabrique elle-même grâce à la lumière. « Sa vraie nourriture c’est le résultat de la photosynthèse, c’est un glucide et c’est une vraie source d’énergie que la plante crée elle-même », ajoute Grégory.

Lors de Lux !, Grégory a également présenté le principe de la chromatographie, un phénomène qui permet de séparer les

pigments en fonction de leur poids. « Ce phénomène explique pourquoi les feuilles vertes au printemps et en été changent de couleur en automne. Les cellules végétales ont des structures qu’on appelle les chloroplastes qui captent la lumière ». La lumière blanche étant composée de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel qui se mélangent, les chloroplastes absorbent toutes les longueurs d’ondes qui tournent autour du rouge et toutes celles qui tournent autour du bleu. « Elles ne renvoient que des

longueurs d’onde de couleur verte et c’est pour cela qu’on voit des feuilles vertes, cela est dû au pigment appelé chlorophyllia ». Au printemps et en été, la chlorophylle est très présente dans les feuilles tandis qu’en automne, les plantes n’alimentent plus beaucoup leurs feuilles. Les chloroplastes commencent alors à se dégrader, la chlorophylle à disparaître, et la couleur verte laisse ainsi la place à d’autres couleurs qui étaient présentes, mais dissimulées sous cette teinte verte.

« C’est un panel très pauvre de tout ce que le jardin peut présenter au grand public », a également rappelé Grégory. « On a des collections de choses spectaculaires, j’invite tout le monde à venir nous rencontrer sur place au Jardin botanique ».

- Dominique Demangeot -

Jardin botanique de Besançon, Place Leclerc Jardin de plein air ouvert tous les jours de 7h à 19h - Entrée gratuiteOuverture des bureaux du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h30 à 16h30 03 81 66 57 [email protected]://sciences-en-culture.univ-fcomte.fr

C’est dans son atelier du 19, chemin des Bicquey à Besançon que Diversions est allé rencontrer Odile Gillmann. L’artisan d’art nous a parlé de son activité de graveur, un métier aujourd’hui très peu représenté en France, puisque l’on ne compte que sept graveurs seulement dans l’hexagone… dont deux en Franche-Comté.

Après avoir suivi les cours des Beaux-Arts à Besançon de 1972 à 1977, se spécialisant en gravure et graphisme auprès de Georges Oudot – à qui elle rachètera tout son matériel -, Odile a pratiqué durant 26 ans la peinture sur soie. C’est en 2006 qu’elle installe son atelier et démarre une activité de graveur.

Odile trouve son inspiration dans l’architecture, et a toujours sous la main son carnet de croquis lorsqu’elle voyage. « Je dessine toutes mes architectures de façon figurative pour avoir le plus de détails possibles ». De retour dans son atelier,

elle retravaille ces croquis pour y apporter également une dimension abstraite. Odile aime dans le métier de graveur la finesse, le travail de la plaque de cuivre et l’encrage. Plusieurs impressions sont effectuées pour une gravure, près de 25 tirages « mais ce sont chaque fois des tirages différents : on encre plus ou moins ».

Comme souvent en matière d’artisanat, la gravure requiert de la patience. Une plaque de 20 centimètres sur 30 demande ainsi à Odile près de 25 heures de travail, pour la partie gravure. Il y a ensuite toute la partie technique comme l’aquatinte, « une pulvérisation de colophane qui se dépose sur la plaque préalablement passée au vernis, un peu comme des pochoirs : on cache certaines parties, puis on brûle cette

colophane à la plaque avec un petit réchaud, avant de passer dans l’acide. Cela prend au minimum quinze jours ».

Parallèlement aux commandes que l’on peut lui passer, Odile expose principalement dans des galeries. « Le métier de graveur a vraiment besoin de jeunes car c’est un métier qui se perd », s’inquiète-t-elle. Les manifestations de promotion comme récemment la biennale des artisans d’art au salon Talents & Saveurs à Micropolis, sont donc les bienvenues !

- Dominique Demangeot -

Odile Gillmann, graveur, 19 Chemin des Bicquey à Besançonwww.amagalerie.com

Artisanat Odile Gillmann

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La découverte des plantes était de rigueur lors du week-end Lux ! en octobre dernier, avec le Jardin botanique de Besançon

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Retrouvez les artisans

PORTRAITS D’ARTISANS

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d’art chaque mois dans Diversions

5 Culture et actualité en Franche-Comté

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Moulin de Brainans Décembre au MoulinLa fin d’année s’annonce chargée au Moulin de Brainans. La salle jurassienne vous transportera entre folk à l’américaine, rock métal et chanson. Trois soirées qui reflètent l’éclectisme de la programmation du Moulin.

Le voyage débute le 4 décembre avec la venue de Moriarty. Ne cherchez plus de places, le concert est déjà complet ! Le groupe devenu célèbre en 2007 avec son album Gee Whiz But This Is a Lonesome Town, qui contenait le tube Jimmy, aime prendre son temps pour sortir ses albums. C’est la raison pour laquelle Moriarty fondait en 2011 son propre label, Aire Rytmo, pour travailler à son rythme, d’autant que les membres, à l’image de la chanteuse Rosemary Standley, ont leurs propres projets solo. En avril le groupe sortait son nouvel opus, Epitaph, qui propose une fois encore à l’auditeur un savant mélange de blues, de folk et de country.

Le 12 décembre revient au Moulin le groupe No One Is Innocent, avec sous le bras un nouvel album, Propaganda, une sixième galette pour fêter les deux décennies du groupe. La formation n’a rien perdu de sa rage avec des références aux attentats de Charlie Hebdo, au commandant Massoud ou encore aux minorités opprimées. No One Is Innocent en décout avec l’actualité, toutes guitares dehors. Pour accompagner les No One, on retrouvera les Bisontins de Graffen pour un moment Rock Stoner ainsi que l’Italien Romano Nervoso, et son rock’n’roll chanté principalement dans la langue de Dante.

Le 19 décembre, le dernier rendez-vous de l’année conviera HK et les Saltimbanks, qui sortaient en mars dernier leur troisième album Rallumeurs d’étoiles dont le titre s’inspire d’un vers d’Apollinaire. Un titre comme pour balayer un obscurantisme rampant sur le monde ces dernières années. Un album qui oscille entre hip-hop, chanson et reggae. De hip-hop, il sera aussi question avec le rappeur Belfortain Pih Poh, jeune artiste voyageur qui a déjà porté ses chansons à différents endroits du globe. Des textes et des musiques s’abreuvant à différentes cultures.

- Sébastien Marais -

Moriarty, 4 décembre à 20h30No One Is Innocent, 12 décembre à 20h30HK et les Saltimbanks, 19 décembre à 20h30www.moulindebrainans.com

Frac Franche-Comté Les utopies de Marco GodinhoNous vous parlions le mois dernier de la nouvelle exposition du Frac Franche-Comté, Le Monde Selon..., plusieurs travaux d’artistes traitant notamment de la notion de territoire. L’un d’eux, Marco Godinho, évoque dans son travail les migrants. À travers deux œuvres exécutées in situ, Marco croise rêves et utopies.

La première pièce est une citation du poète portugais Fernando Pessoa. « Tenho em min todos os sonhos do mundo » (Je porte en moi tous les rêves du monde). La matière première de Marco, ce sont ici les mots. « J’aime beaucoup cette phrase pour sa projection, sa poésie mais aussi ce qu’elle porte en elle ». Une œuvre qui se voit ainsi imprégnée d’utopie, pouvant être vue comme une allusion à la migration. Ne faut-il pas en effet porter en soi un grand objectif pour être prêt à passer les frontières, parfois les mers et les océans ? « Je trouve aussi cela très beau pour quelqu’un qui cherche à se construire une identité ». Une question qui touche d’autant plus Marco qu’il est lui-même issu de l’immigration. D’origine portugaise, ses parents ayant émigré au Luxembourg, il possède la double nationalité. Pour inscrire son message sur l’un des murs de la Cité des Arts, Marco a employé la police Times créée par le journal du même nom, « destinée à être utilisée dans les rotatives dans des petits caractères et dans des grands caractères. Elle devait résister à toutes les sortes d’impressions ». Et pour plus « d’impact », la phrase a été inscrite à l’aide de près de 3000 clous. « Chaque clou est une sorte de rêve ou d’utopie qu’on va planter, qui est un peu bancale aussi parce

que le clou tient, mais il n’est pas enfoncé très profondément ». Une manière d’évoquer le risque inhérent à toute entreprise d’envergure. Le clou symbolise aussi, pour Marco, quelque chose qu’on utilise dans le bâtiment « où il y a beaucoup d’immigrés ».

L’un des thèmes de prédilection de Marco Godinho est le déplacement, et le rapport entre corps et temporalité. « Si on est trop proche de la phrase, on n’arrive pas à la lire. On est dans une sorte de complexité ».

S’éloigner, permet de pouvoir distinguer les mots et percevoir leur sens.

La deuxième œuvre inclut également la notion de déplacement. Là encore le texte est central. Marco Godinho a créé un tampon où sont inscrits les mots « Forever Immigrant » - Immigrant pour toujours -. « Je tamponne ces mots sur le mur et je crée une fresque qui s’apparente un peu à un souffle, une forme un peu incertaine comme des nuages, une fumée ». Le tampon pour

symboliser le passeport, la frontière. À partir d’un motif unique mais démultiplié, l’artiste crée une œuvre éphémère qui semble flotter dans la pièce. Marco Godinho parle également pour ces deux œuvres de la notion de répétition : les coups de marteau assénés pour clouer la citation de Pessoa. Les coups de tampon pour inscrire sur le mur son œuvre Forever Immigrant. « Dans les deux, il y a aussi quelque chose de très important qui revient toujours : c’est un peu comme un mantra ». En accomplissant ainsi ces gestes répétitifs, l’artiste a tout loisir de réfléchir ou de discuter, « perdre la notion du temps ». Un peu comme quand on marche, dit encore Marco.

- Dominique Demangeot -

Exposition Le Monde Selon..., Frac Franche-Comté, Besançon (Cité des Arts, avenue Gaulard), jusqu’au 17 janvier 2016www.frac-franche-comte.fr

Musée Courbet Le Retour de la conférence- Un tableau disparuL’exposition d’hiver du Musée Gustave Courbet, réalisée en partenariat avec l’Institut Courbet, nous propose de découvrir ou redécouvrir, à partir du 12 décembre, l’une des œuvres du maître, Le Retour de la conférence, tableau empreint de scandale lors de sa création.

L’artiste ornanais fut un fervent opposant au Second Empire, mais le tableau qui est au centre de l’exposition nous rappelle que Courbet exercera aussi son esprit critique auprès de l’institution religieuse. Le Retour de la conférence représente en effet des curés ivres... Le Retour de la conférence, un tableau disparu, propose de revivre cette controverse en retraçant pour la première fois le parcours du tableau. La toile a aujourd’hui disparu - un Catholique l’aurait achetée en 1900 dans le but de la détruire -, mais les traces laissées par Le Retour de la conférence dans le monde de la peinture sont toujours très présentes. Le tableau fut en effet perçu comme une œuvre scandaleuse voire blasphématoire par les détracteurs du peintre.

Près de 60 œuvres et documents nous en apprennent plus sur le contexte de réalisation de la toile. Une étude qui permet aussi de comprendre pourquoi le tableau est une œuvre clé dans la carrière du peintre. C’est aussi l’occasion d’aborder le milieu saintongeais que Gustave Courbet fréquente assidûment entre 1862 et 1863. C’est à cette époque qu’il réalisera Le Retour de la conférence. Les critiques du tableau ainsi que sa présentation au

Salon de Gand en Belgique en 1868, sont également évoquées dans l’exposition.

Le tableau est présenté au Musée Courbet sous la forme d’un agrandissement photographique, dans ses dimensions d’origine (2,30 m x 3,30 m) pour replacer le visiteur dans le contexte de l’époque. L’exposition est aussi l’occasion d’une réflexion sur la liberté d’expression, « le degré de liberté que nous accorde notre temps » comme l’a dit Gustave Courbet. L’artiste a revendiqué plus d’une fois son indépendance et sa liberté d’expression, une liberté dont Le Retour de la conférence fut l’un des plus beaux symboles.

- Paul Sobrin -

Exposition Le Retour de la conférence - Un tableau disparu, Musée Courbet, Ornans, du 12 décembre 2015 au 18 avril 2016 - www.musee-courbet.fr

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Le Retour de la conférence, 1867 - Encre sur papier, 22 x 29 cm - Ornans, musée Gustave Courbet ©Musée Gustave Courbet / Photo : Pierre Guenat

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Marco Godinho devant son œuvre clouée au mur du Frac Franche-Comté : ‘‘Tenho em min todos os sonhos do mundo’’

HK et les Saltimbanks le 19 décembre

6Culture et actualité en Franche-Comté

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Le Chagrin est la dernière pièce en date du collectif Les Hommes Approximatifs, dont il faut trouver l’origine dans une question que s’est posée la troupe : « Comment la vie se raconte-t-elle quand nous la voyons se dérouler devant nous ? ».

« Dans nos vies nous sommes tous les jours traversés malgré nous par le monde », dit encore la compagnie qui a travaillé ici selon le procédé de la polyphonie, plusieurs voix, plusieurs existences et « réalités » qui se croisent sur un plateau de théâtre. Les Hommes Approximatifs ne cherchent pas à éviter ou abolir le désordre de l’existence, ils cheminent au contraire à ses côtés. « Nous tentons de mettre en scène une chose mais nous laissons toujours la porte ouverte pour qu’un étranger vienne perturber le chemin ». Mise en scène par Caroline Guiela Nguyen, la pièce évoque le deuil de Vincent et Julie dont le père vient de mourir. Un deuil qui bouleverse l’équilibre familial, redessine les contours de son histoire et de son devenir. « Une nouvelle façon de se sentir avec sa mère, de voir son frère prendre une place qu’il n’a jamais prise ». La compagnie étudie la manière dont fonctionne un groupe à l’image du cercle familial, la « genèse de notre rapport au lien ».

L’autre thématique de la pièce tourne autour des secrets. Lorsque Julie et Vincent trient les papiers de leur père après sa mort, ils découvrent « des parcelles d’existence enfouie, des terrains entiers laissés pour compte ». Vincent et Julie, qui ont rendez-vous avec leurs souvenirs d’enfance dans la maison familiale, doivent aussi composer

avec toutes les choses que leur père ne leur a pas dites, une « zone interdite » qui a pourtant laissé passer quelques indices. « Ce n’est pas tant un besoin d’histoire qu’un besoin de représentation de cette même histoire ». L’écriture de la pièce s’est faite au plateau, narration fragmentée à laquelle chaque acteur a pris part au sein du collectif. « Nous faisons avec les réalités qui se croisent sur le plateau. Nous faisons avec les corps, les voix, les réalités et les imaginaires de chacun », explique la compagnie.

- Marc Vincent -

Le chagrin, Centre Dramatique National Besançon Franche-Comté, du 5 au 7 janvier - www.cdn-besancon.fr

CDN Besançon Le chagrinLes 2 Scènes Je suis d’ailleurs

Morteau Un vent de hip-hop sur MorteauDéjà la douzième édition du festival Un Vent de Hip-Hop sur Morteau, qui soufflera sur la ville en janvier prochain. Plusieurs rendez-vous pour découvrir un domaine artistique bien défini, la danse hip-hop, aux esthétiques pourtant très variées, comme le démontreront les trois compagnies conviées cette saison.

C’est le 14 janvier que sera inauguré le festival avec la venue de la compagnie Anothaï. Ici le hip-hop se mêle à la culture japonaise, dans ce spectacle, Ô, dans lequel l’eau est un élément central. Une fine pellicule liquide recouvre en effet le sol, et les danseurs de composer avec cette eau qui ondule ou virevolte selon les mouvements. C’est bien la relation entre les corps et cet environnement liquide qui est au cœur de Ô, ainsi que la culture japonaise que l’on perçoit à travers la musique mais aussi un grand tambour originaire de l’île de Sado. Le trio de danseurs évolue au son d’une musique et d’une voix envoûtantes, trois danseurs à la merci de la mer, élément à la fois poétique et imprévisible, qui peut être source de vie ou de chaos.

Le lendemain 15 janvier, le festival proposera une « conférence dansée », Hip-hop(s) or not... ?, par la compagnie Daruma originaire de Clermont-Ferrand. Conférence, mais aussi vraie pièce chorégraphique pour mettre à mal quelques idées reçues sur le hip-hop et la danse en particulier. L’histoire de la culture hip-hop, et toute sa richesse, est évoquée ici.

Le samedi 16 janvier, c’est la compagnie Pyramid qui clôturera cette nouvelle édition du festival avec Ballet Bar. La troupe rend hommage ici à la musique, « notre échappatoire dans ce vacarme ambiant. Tantôt douce, tantôt brute, harmonieuse ou saccadée ». La musique, indispensable aux danseurs, leur élément premier, que Pyramid

évoque dans un décor rappelant les clubs de jazz new yorkais. La danse hip-hop côtoie ici le mime, le théâtre d’objets et le cirque. L’humour n’est pas non plus absent de la pièce. Après les thèmes de la manipulation génétique, des rapports israélo-palestiniens, et nos sociétés modernes, la compagnie investit un nouveau champ de recherche avec la musique. Une musique qui va puiser ses racines dans le hip-hop mais aussi le charleston, le tango, l’électro…

- Marc Vincent -

Un Vent de Hip-Hop sur Morteau, Théâtre de Morteau, du 14 au 16 janvierwww.morteau.org

La Scène nationale de Besançon, Les 2 Scènes, nous convie en ce début d’année à une double rencontre, deux pièces autour du côté monstrueux de l’homme, une thématique développée par la Compagnie Ka.

Ce sont deux petites formes qui seront présentées par Catherine Hugot à l’Espace en janvier. Pour l’occasion, le plateau du théâtre bisontin sera divisé en deux parties, accueillant tour à tour The Outsider, et Les rats dans les murs. The Outsider nous présente un homme seul, un homme enfermé dans sa solitude qui ne se souvient même plus de qui il est. Le personnage, qui ne parle pas, va tenter de s’extraire de cet isolement, « aller vers les autres et puis découvrir des choses sur lui », explique Catherine Hugot, qui évoque ici une « quête identitaire ». La Compagnie Ka nous propose un nouveau spectacle qui traite du concept du monstre.

Les Rats dans les murs évoquent davantage « l’hérédité maudite », comme le dit encore la directrice de la Compagnie Ka. Un homme qui vient de rénover une maison de

famille, s’aperçoit vite qu’il entend des rats dans les murs, « la métaphore d’une sorte de malédiction qui va le pousser à faire des actes assez terribles ». Auteur de science-fiction du début du XXe siècle, HP Lovecraft n’a pas la notoriété d’un Edgar Allan Poe, mais jouit pourtant d’un réel intérêt auprès des amateurs de littérature fantastique, d’autant que ces histoires font peur, mais touchent aussi à des thématiques plus universelles, dépassant la simple dimension de l’horreur. « On travaille sur le monstre intérieur. On garde le côté littéraire, assez intéressant au niveau de la voix off. Les ambiances sonores sont également travaillées ». Catherine Hugot a apprécié de travailler sur l’écriture de Lovecraft, « très intéressante au niveau des sonorités ».

- Dominique Demangeot -

Je suis d’ailleurs, Les 2 Scènes - L’Espace -, Besançon, du 19 au 23 janvierwww.les2scenes.fr

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Diversions est partenaire des 2 Scènes à Besançon, du Granit de Belfort, de MA scène

nationale dans le Pays de Montbéliard, du Théâtre Dijon Bourgogne, de l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône, du Théâtre de Marionnettes de Belfort, de la Comédie de l’Est de Colmar., de

l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté...

Ballet Bar, par la cie Pyramid. À gauche, Ô par la cie Anothaï

7 Culture et actualité en Franche-Comté

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Baume-les-Dames Un bal se prépare place de la RépubliqueAvec pour thématique La vie est une danse, le programme s’annonce fameux ! La compagnie Caravanes, originaire des Vosges, est en résidence cette saison à Baume-les-Dames. Elle prépare, en étroite collaboration avec la population, un grand bal qui se tiendra le 17 juin prochain sur la place de la République.

Ce grand bal populaire se prépare donc tout au long de l’année. « Une élue de la ville avait déjà collaboré avec la compagnie », explique Marie-Christine Durai, adjointe à la culture de la Ville de Baume-les-Dames. L’idée était d’installer un fil rouge tout au long de l’année, en incitant les habitants à prendre part à la création du bal. « Je souhaitais aussi que cela soit intergénérationnel », ajoute Marie-Christine. Les membres de Caravanes se rendent auprès des anciens pour recueillir leurs souvenirs de bal. De précieuses anecdotes d’un temps enfui qui pourront se retrouver dans des chansons ou des scénettes à découvrir le 17 juin prochain. Les personnes âgées vont également enseigner aux plus jeunes quelques pas de danse... comme à l’époque ! Quant aux collégiens et lycéens, ils auront en charge l’écriture de textes de chansons, assistés par la compagnie Caravanes.

Du 12 au 18 octobre derniers, la compagnie a fait sa première incursion dans la ville. Sur la place de la République, elle avait installé son campement pour faire connaissance avec la compagnie. Le projet est encore en cours d’écriture, il est alors difficile d’expliquer en

détails la forme définitive que prendra cette création participative, mais Marie-Christine Durai a souhaité que le projet mobilise un maximum d’associations baumoises, du Club de Couture qui devrait confectionner des fanions pour le bal... aux pompiers qui se sont vus proposer de réaliser une petite chorégraphie spécialement pour l’occasion !

Le deuxième rendez-vous avec Caravanes se tiendra du 18 au 23 janvier prochains. Les ateliers de danse débuteront, et artistes et habitants pourront poursuivre la mise en place de ce grand bal à découvrir au début de l’été prochain à Baume-les-Baumes.

- Dominique Demangeot -

www.baume-les-dames.org

Fraisans Les Forges, lieu de diffusion et de créationLes Forges de Fraisans poursuivent leurs actions de soutien aux artistes régionaux. Parallèlement à d’autres compagnies comme La Carotte, cette saison les Forges accueilleront à trois reprises la troupe d’À la lueur des contes, dans le cadre de leur Trilogie des Loups. Deux spectacles à voir en décembre et février, et la préparation du troisième volet au printemps prochain.

Le samedi 5 décembre, le premier volet, Grand et méchant, le loup ? sera dédié au jeune public, basé sur des contes traditionnels ou modernes. Mapie Caburet a souhaité évoquer des histoires peu connues, loin du Petit Chaperon Rouge ! « La peur d’être mangé est un élément constitutif essentiel du développement du jeune enfant. Et le loup incarne bien souvent cette menace, avant que l’ogre puis la sorcière ne prenne le relais », explique la compagnie. Mais l’une des motivations premières de ce projet est aussi d’en finir avec la représentation par trop simpliste du loup ennemi de l’homme, aussi évoqué en tant qu’animal protecteur. C’est par ailleurs un hommage à l’animal. Mapie Caburet est accompagnée par Estella Koluda qui officie aux violon, alto et claviers.

Dans cette trilogie qui mêle conte et musique, Mapie et Estella ont également convié Jan Vanek, ainsi que le metteur en scène Alberto Garcia Sanchez, qui a apporté son aide pour l’écriture orale et la mise en espace, ainsi que pour la gestuelle dans Le loup de fer, dernier volet à venir.

Le 5 février, la trilogie se poursuivra avec La Veillée des loups, cette fois pour tout public à partir de 8 ans. Dans l’imaginaire, le loup

est considéré comme un ennemi de la civilisation, mais Mapie Caburet et son équipe s’interrogent. « Dans notre monde moderne, y a-t-il encore de la place pour la nature, pour le sauvage ? ». Les contes traditionnels sont revisités ici de manière personnelle.

La Compagnie sera ensuite en résidence aux Forges de Fraisans au printemps prochain. À la lueur des contes y préparera le dernier volet de sa trilogie : Le Loup de fer, un spectacle pour pré-adolescents et adultes qui sera présenté à la rentrée 2016 à Fraisans, et qui dresse un parallèle entre la barbarie du loup... et celle de l’homme. À la lueur des contes prépare ici un « récit inédit oscillant

entre notre monde contemporain et un univers proche de l’héroïc fantasy et celui des jeux vidéos ». Nous suivrons le personnage d’Emile, un écolier devant faire face à ses propres « loups ».

La nouvelle directrice des Forges de Fraisans, Purdey Bidas, arrivée en mars dernier, a bien l’intention de poursuivre les résidences, qui permettent aux compagnies de bénéficier du plateau technique de la salle, mais aussi d’être hébergées, de se restaurer sur place, dans ce lieu par ailleurs magnifique et chargé d’histoire industrielle. Des partenariats sont donc mêlés avec des compagnies, ces dernières menant parfois des ateliers auprès de la population locale. Des rencontres entre

les artistes et le public qui sont essentielles pour promouvoir le spectacle vivant, inciter à pousser plus souvent la porte d’une salle de spectacle... « La diffusion, c’est ponctuel. Le public ne revoie pas les artistes. La compagnie À la lueur des contes viendra deux fois cette année, en plus de sa résidence », se satisfait la directrice des Forges. « Des séances scolaires des spectacles sont également prévues ».

- Dominique Demangeot -

La Trilogie des Loups, par la compagnie À la lueur des contes, Les Forges de Fraisans, Grand et méchant, le loup ?, 5 décembre à 17h - La Veillée des Loups, 5 février à 20h30 - http://lesforgesdefraisans.com

Jan Vanek et Mapie Caburet

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8Culture et actualité en Franche-Comté

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L’actualité du commerce dans le Grand Besançon 9

La boutique Utinam, du nom de l’entreprise horlogère fondée par Philippe Lebru il y a dix ans, a ouvert ses portes le vendredi 17 novembre à 17 heures. Une histoire de chiffres, l’horloger installant en outre sa boutique… au 117 grande rue à Besançon.

On y trouve bien sûr la marque Utinam mais également Dodane, autre marque bisontine, Qlocktwo enseigne allemande ainsi que Fob Paris, “marque de mode avec des montres très branchées, mouvement apparent, très noire mate”, explique Philippe Lebru. On trouve aussi dans la boutique de Philippe la marque suisse Greco.

“Tout a commencé par une rencontre à Bâle au premier BaselWorld en mars 2015″, explique Philippe. Là-bas ce dernier et d’autres créateurs horlogers se retrouvent à dormir sur le même bateau. “La rencontre a été belle et je me suis dit que c’était quelque part une manière de présenter des pièces qui ne sont pas vues, qui ne sont pas des grandes marques mais qui ont du tempérament, de la qualité, qui jouent dans la cour des grands mais avec une proposition marché qui va être possible avec cette boutique”.

Philippe a opté pour une esthétique art nouveau, avec dans la première pièce des carreaux de ciment d’époque, plafonds et murs en stuc. La première salle est un lieu d’exposition de toutes les marques présentes à Utinam, proposées à la vente. On trouve

également un espace atelier avec une télévision qui projette les travaux des horloges monumentales réalisées par Philippe pour la gare TGV, la Place de la Révolution ou la plus récente horloge de Tokyo. Des clips des autres marques sont bien sûr également montrés. L’espace atelier recèle des meubles d’époque du début du siècle dernier, restaurés par l’ébéniste Christophe Marquis “pour en faire des meubles de métier d’horlogerie”. Deux anciens ateliers de chez Lip ont été eux aussi restaurés, accueillant deux horlogers qui vont travailler trois demi-

journées par semaine sur place.

“On n’est pas dans un atelier de réparation, on est dans un atelier de création et de fabrication”, souligne Philippe Lebru. “Les montres qui seront montées sur ces établis seront uniquement des montres Utinam”. Le lieu d’implantation n’est évidemment pas anodin, juste en face du Musée du Temps ! “Dans un très bel endroit avec une décoration particulièrement typée, je me suis fait assister d’une amie décoratrice qui m’a épaulé dans toutes mes démarches. Je me

dis que cela va être beau”. L’enseigne est encore de manière très logique une horloge dont Philippe a dessiné le cadran, réalisée par les établissements Prêtre à Mamirolle. “C’est important pour moi de collaborer avec des personnes de la région, cela a toujours été le cas”.

Les projets ne manquent pas chez Utinam. Une autre horloge monumentale est en cours de réalisation, tandis qu’une collection de montres sortira prochainement. “On vient de sortir un nouveau mouvement manufacture où on taille nos roues : toutes nos roues sont dessinées et sculptées dans l’idée de l’horloge, donc la structure mécanique fait partie intégrante de la structure du corps de l’horloge”. Les matériaux ont changé – bronze béryllium, inox – tout comme la taille des roues, “légèrement plus importante de 20%. On a aménagé des systèmes de pivot contre pivot qu’on a empruntés au monde de la montre pour l’échappement à encre”. Un nouveau système de régulation pour la chronométrie des pièces est également à signaler en matière de nouveautés. À découvrir bientôt dans la nouvelle boutique de Philippe !

Texte et photo : Caroline Vo Minh

Utinam, 117 Grande Rue à Besançon

Horlogerie Philippe Lebru ouvre sa boutique Utinam

Chaprais Le Noël des ChapraisComme chaque année à la période des fêtes de Noël, l’association Commerce et Artisanat aux Chaprais organise un grand jeu concours, gratuit et sans obligation d’achat. L’occasion de mettre en avant le dynamisme des commerçants du quartier des Chaprais, qui invitent le public à participer en grattant un ticket.

Du mercredi 9 au samedi 19 décembre, le Noël des Chaprais sera donc mis en place chez les commerçants membres de l’association. Pour participer, il suffit de se rendre chez les commerçants adhérents de l’Association des Commerçants des Chaprais à Besançon, qui vous remettront un coupon-jeu. Grattez la partie grisée pour savoir si vous avez gagné ! Le gain éventuel apparaitra peut-être et vous sera alors attribué si le ticket est gagnant.

La dotation globale est de 4500 euros et se partage entre bons d’achat de 50€, 30€, 15€ et 500 sacs à course estampillés au logo de l’Association Commerce et Artisanat aux Chaprais.

Les commerçants adhérents sont les suivants :Christe Boulangerie, Caisse d’Épargne, Century 21, Banque Populaire, Chaprais Optique, CIC Est, Crédit Agricole, El Informatique, Le Jardin de Lily, Restaurant Le Mistigri, Pharmacie des Chaprais, Poissonnerie Nouvelle Vague, Roy MMA, Boucherie La Royale, Arts Martiaux, In Fine, Le Moulin des Pains, Melusine, Pharmacie

Fein, Petit Casino, La Passion des Pains, Intercaves, Patisserie Grandvoinnet, L’Atelier Coiffeur, Restaurant Kardelen, Pizzeria Sapori Di Sicilia, Boucherie Molard, Restaurant Monsieur Victor, Optique Thiebaud, Cuisines Alain, Au Pain d’Antan, VD Événements.

- Frédéric Dassonville -

http://commerces-chaprais.fr

Cette année, le Marché de Noël de Besançon va prendre les allures d’une forêt enchantée. L’Office du commerce et de l’artisanat convie en effet le public à un parcours parmi près de 120 sapins qui forment une forêt pleine de surprises.

À quelques pas des chalets de Noël installés cette année sur la promenade Granvelle, une barrière garde l’entrée de cette forêt éphémère. À visiter seul, entre amis ou en famille, la forêt enchantée vous attend. Dès l’entrée franchie, le visiteur plonge dans un univers différent de l’extérieur. Si les senteurs des marrons chauds et du vin à la cannelle vous chatouillent encore les narines, l’odeur des sapins vous les font vite oublier !

La Forêt de Noël a été conçue pour plonger le visiteur, le temps du parcours, dans un autre monde. Au fil des pas, peuvent apparaitre des animaux tapis sous les sapins. Des sons d’oiseaux et autres créatures se font aussi entendre. La forêt s’intègre parfaitement dans le paysage de la promenade Granvelle, et les grands arbres centenaires se mêlent parfois aux sapins amenés il y a quelques jours. Certains sont même mis en lumière eux aussi. L’atmosphère lumineuse joue d’ailleurs un rôle important dans cette Forêt de Noël, rendant chaque recoin de ce labyrinthe de sapins encore plus féérique. Et puis dans la forêt à découvrir jusqu’à la veille de Noël, les arbres parlent... nous racontent des histoires sur Besançon, nous rappellent aussi qu’il faut protéger les plantes...

Rappelons que d’autres animations vous attendent au Marché de Noël de Besançon 2015, comme le Marché de Noël des Métiers

d’Art sous chapiteau du 5 au 24 décembre, dans la cour du Musée du Temps, autour de la thématique du bois.

- Sébastiern Marais -

La Forêt de Noël, promenade Granvelle, Besançon, du 27 novembre au 24 décembreOuvert tous les jours de 16h à 20hTarif : 3 eurosNocturnes vendredi et samedi jusqu’à 21hPlaces disponibles à l’Office du commerce (26 E rue de la République), à Besançon Tourisme et Congrès (2, place de la 1ère Armée Française) ou sur place aux horaires d’ouverture

Promenade Granvelle La Forêt de Noël

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Philippe Lebru, fondateur d’Utinam

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L’actualité du commerce dans le Grand Besançon 10

Une boutique de prêt-à-porter enfant et junior vient d’ouvrir dans la capitale comtoise. Lydie Boichut, sa fondatrice, a décidé de rester dans la rue d’Anvers, où elle a travaillé durant 17 ans, au magasin Vintage Corner ainsi que chez un joaillier. À la faveur de la libération d’un local, un ancien salon d’esthétique, Lydie savait qu’elle souhaitait rester dans la rue mais sans avoir de projet défini. Elle a choisi de jouer la complémentarité avec les boutiques de vêtements adulte en s’adressant à une clientèle plus jeune. Le Eight était né !

“Je suis maman de deux garçons donc cela me tenait à cœur aussi”, explique Lydie qui propose dans sa boutique Le Eight prêt-à-porter enfant, accessoires et bientôt des chaussures, “dans un esprit mode, actuel avec des marques de création française pour la plupart”. Le Eight accueille également des créatrices bisontines. “L’idée c’était de se retrouver comme dans un petit dressing pour enfants, et d’avoir du choix pour les garçons et pour les filles”. On trouve comme marques françaises Les robes d’Antoinette, créatrice bisontine, Pullin qui vient de Hossegor, des caleçons pour garçons, mais aussi Carrément Beau, Bijoux Bohème qui est également une créatrice bisontine, des bijoux « très petite fille » : baguettes magiques en tissu, petites manchettes en différents coloris, barrettes à cheveux…

facebook.com/kausiabesancon

“J’ai de la chance d’avoir un bon réseau du fait de mon ancienneté, et du coup j’ai des amis qui sont représentants dans certaines marques”. Mais Lydie fait également le déplacement sur Paris, au Salon du prêt-à-porter “où j’ai essayé de dénicher des marques pour enfants, ce qui n’est pas forcément évident car le salon du prêt-à-porter est présent majoritairement pour les adultes”. Lydie s’inspire de la presse, des réseaux sociaux. Classique et branché, voilà deux adjectifs qui illustrent bien l’esprit du Eight à Besançon. “Il faut des styles pour tout le monde, je n’ai pas voulu rentrer dans un style qui ne soit que pour un type de personnes”.

Mais la mode enfants existe cependant bien, et Lydie nous explique qu’en ce moment on assiste à un retour vintage : chemises à carreaux et cols serrés pour les garçons, cols Claudine pour les filles, cardigans classiques, “un peu British”. La collection hiver, qui a débuté à la mi-août, n’est pas forcément complète car Lydie a pris la saison en cours. “Je vais commencer à recevoir la collection

printemps été à partir de mi-décembre, j’aurai donc une collection complète avec toutes les tailles”. Le Eight propose des articles du 2 au 16 ans, et à partir de mi-décembre, Lydie aura des pièces à partir du 12 mois.

On trouve aussi des bonnets, écharpes, bijoux pour les mamans – “je ne voulais pas qu’on ne fasse plaisir qu’aux enfants”, précise Lydie. Les papas sont également servis avec les caleçons Pullin. Le Eight est en relation avec toutes les boutiques de la rue afin de proposer des produits complémentaires de l’Endroit et de Vintage Corner. “Je connais une coiffeuse qui est avenue Fontaine-Argent, on va réaliser des partenariats ensemble : elle va venir coiffer les enfants pour les fêtes. J’ai l’idée de faire des shootings photo avec des photographes bisontins”.

- Texte et photos : Caroline Vo Minh -

Prêt-à-porter Le Eight

Lydie Boichut

8, rue d’Anvers à Besançon

Création vidéo

commerces - témoignagescollectivités - culture

films d’entrepriseassociations - événementiel...

www.25imagesseconde.fr

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Mettre en lien les 15-20 ans avec le monde de l’entreprise, c’est l’objectif premier d’OnyXP, jeu éducatif imaginé par Murielle Maronne, qui porte le projet depuis le Nord Franche-Comté. Mais OnyXP entend bien dépasser les frontières de la région, car c’est l’univers de l’entreprise dans son ensemble, partout en France, qui sera illustré dans ce jeu innovant.

Et comme avec tout projet innovant, il est nécessaire de préparer les choses en amont. Murielle a aujourd’hui achevé la phase de pré-production du jeu. « Un établissement bancaire m’a fait confiance pour financer l’étude », nous explique cette dernière. Un signe encourageant à ce niveau d’avancement, qui demandera encore un an et demi à deux ans pour être finalisé. Ayant terminé ses missions pour la MIFE - Cité des Métiers de Belfort - le 30 juin dernier, Murielle a désormais tout le temps de passer aux prochaines étapes. Un site web est déjà disponible, et de nombreux rendez-vous ont été menés… D’autres sont bien sûr d’ores-et-déjà programmés ! L’expérience de Murielle en tant que chargée de projets pour le public scolaire est un atout indéniable. Une bonne connaissance du milieu de l’entreprise et du jeune public – la fameuse « génération Z » dont on parle dans les médias, née en plein boom du web – est en effet essentielle pour mener à bien un projet comme OnyXP. L’idée du jeu est également née d’un constat : « Les jeunes se mettent en retrait lorsqu’ils arrivent au choix de l’orientation », souligne Murielle. « Ils attendent d’une entreprise qu’elle soit

diplômante ». Et lorsqu’on lui demande ce qu’il en est des attentes des entreprises, Murielle nous répond qu’elles « pointent le besoin d’être en contact avec les jeunes mais le fossé persiste ». C’est bien le lien entre les jeunes et les entreprises que Murielle souhaite établir à travers OnyXP, la nécessité

d’un apprentissage en rapport direct avec le monde de l’emploi, que l’école semble être bien en peine de favoriser.

Au sein d’OnyXP, les utilisateurs suivent un parcours, acquièrent des connaissances sur différents secteurs d’activité, toujours de manière ludique. Ils empochent au fur et à mesure des « XP », des sortes de points qui leur permettent d’avancer dans le jeu. Des étapes, des connaissances doivent être validées, et les jeunes peuvent en outre se constituer leur propre environnement. Les métiers sont présentés notamment via des vidéos. Libre au joueur d’aller plus loin dans la découverte d’un métier, de s’orienter vers des activités parallèles ou au contraire de changer complètement de secteur… Le virtuel permet cela ! Pour l’architecture du jeu, Murielle est en contact avec des concepteurs sur Didenheim près de Mulhouse, 8Pix, qui sont sensibles à cette question de l’emploi/formation. Ils ont notamment travaillé avec l’Orientoscope, le « boulevard des métiers à Mulhouse ».

OnyXP est gratuit pour ses utilisateurs. Ce sont les entreprises qui financent la plateforme, y trouvant un double intérêt : elles peuvent communiquer sur leurs valeurs et savoir-faire, mais ont également l’opportunité d’entrer en contact avec les jeunes utilisateurs d’OnyXP. Au fur et à mesure de l’avancement du jeu, ces derniers fournissent en effet des renseignements précieux pour tout DRH qui se respecte ! Compétences particulières, affinités dans tel ou tel secteur, une mine d’informations est récoltée grâce à OnyXP,

un CV virtuel, en quelque sorte, très utile pour les recruteurs. Les jeunes qui auront su convaincre les employeurs potentiels pourront de plus gagner une période d’immersion en entreprise.

OnyXP sera disponible sur le web, très simplement depuis un ordinateur, une tablette ou encore un smartphone. Voilà qui ne devrait pas dépayser notre Génération Z ! Mais l’intérêt de ce « serious game » est également qu’une communauté va se constituer autour de lui. « La découverte des métiers n’est qu’une partie du jeu », explique Murielle Maronne. L’importance du réseau étant primordiale dans une recherche d’emploi aujourd’hui, OnyXP a vocation de fonctionner comme une sorte de Viadeo ou LinkedIn pour la jeune génération, et compte bien profiter du formidable réseau mondial qu’est Internet pour parvenir à cela.

- Dominique Demangeot -

www.parcoursetparthemes.com

Emploi/Formation Construire son avenir professionnel... en jouant

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Murielle Maronne, fondatrice d’OnyXP

C’est bien le lien entre les jeunes et les entreprises que Murielle souhaite établir à travers OnyXP, la nécessité d’un apprentissage en rapport direct avec le monde de l’emploi

Perspective L’actualité économique par le journal DIVERSIONS 12

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13 À suivre... les voyages de Max

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Chroniques CD 14

Littératures

ROCK

Evening HymnsQuiet Energies(Kütu Folk Records)

Avec ses deux précédentes productions Spirit Guides et Spectral Dusk, Jonas Bonetta s’est installé comme un maître incontestable d’un folk mélancolique, aérien et plein de fantômes, le plaçant en haut de liste aux côtés de Justin Vernon de Bon Iver. Spectral Dusk hanté par la perte de son père, était le moyen de dire au revoir et d’exorciser ses démons. Quiet Energies se veut comme le nouveau départ. C’est en cela qu’il est différent et montre une évolution dans l’univers musical du Canadien. Le musicien voit cette nouvelle mouture comme un concept album, fait de mouvement, le genre de disque qu’on écouterait lors d’un road trip. On ressent cette sensation de vitesse dès la première piste If I Were A Portal où l’on voit l’habillage musical des compositions de Bonetta s’étoffer avec notamment des nappes de synthés qui confèrent un côté new-wave au morceau. L’évasion, l’émancipation se font ressentir quand on écoute Oh Man You’ll Walk Again And Again, avec ces chœurs féminins aériens et un final non sans rappeler les interludes de Bon Iver, Bon Iver.

Influencé par Tom Petty qui a accompagné les virées du Canadien au moment de la genèse de Quiet Energies, le style du guitariste se fait sentir le long de All My Life I’ve Been Running. Quand le virage rock sans référence prend forme, Evening Hymns lorgne vers Shearwater (Evil Forces). Mais Bonetta n’en oublie pas pour autant les ballades mélancoliques qu’il nous a offertes, et viennent toujours apporter la nostalgie magique qui nous avait tant hypnotisés à ses débuts. Quiet Energies symbolise la mue rock de Jonas Bonetta, un virage réussi qui élargit avec classe la palette d’Evening Hymns. - Florian Antunes Pires -

HEAVY ROCK

FuzzII(In The Red)

Le premier opus éponyme paru il y a deux ans avait d’ores et déjà ravi les amateurs de space rock à la Hawkwind tout comme la génération Black Sabbath. Après un rapide remaniement du line up (exit Roland Casio et son jeu trop limité, remplacé par Chad Ubovitch au poste de bassiste), le trio nous offre une nouvelle palette de titres aux riffs saignants et saturés à l’image du surpuissant Pollinate. On sent que les trois amis ne se

sont fixé aucune limite pour l’enregistrement de cette nouvelle galette. On obtient ainsi quelques morceaux épiques comme Time Collapse II/The 7th Terror qui respire bon le rock sulfureux des seventies. Plus surprenant le punk brutal de Red Flag encore jamais abordé, tout comme la fausse ballade Silents Sits The Dust Bowl orchestrée par des cordes. Côté chant, là aussi il y a du changement puisque chacun des membres participe sur l’ensemble. L’écoute prend fin avec le morceau instrumental II. Véritable odyssée de treize minutes, le trio nous fait ainsi voyager à travers plusieurs décennies d’histoire du rock à l’aide des riffs acérés et solos effrénés de l’excellent Charles Moothart. Pari osé, ce double album qui paraît-il a été enregistré à l’instinct en une seule prise, arrive à surprendre une fois de plus son auditoire. Plus diversifié encore que le premier opus, II s’inscrit dans la digne lignée des premiers ouvrages de Led Zeppelin, Black Sabbath ou encore Deep Purple. - Johan Perrin -

ROCK

Foo FightersSaint Cecilia(Roswell Records/Sony)

Initialement, l’idée était de marquer la fin de la tournée des Foo Fighters avec ces

quelques chansons qui devaient être là pour célébrer la vie et la musique, et permettant au groupe de partager leur amour avec chacun de leurs fans. Alors que le quintet a dû mettre prématurément un terme à son tour européen suite aux évènements du 13 novembre, la symbolique de ce disque est encore plus forte. Proche des Eagles Of Death Metal, l’ancien batteur de Nirvana est touché de très près par le drame et veut plus que tout que la musique soit la plus forte. Et Saint Cecilia – du nom d’un hôtel d’Austin, Texas où le mini album a été enregistré - remplit parfaitement sa mission. Des morceaux laissés de côté au long des divers albums du groupe trouvent enfin leur place, et c’est aussi cela qui explique la diversité du 5 pistes. La chanson titre porte en elle l’essence même du son du groupe: intro en retenue, couplets qui montent crescendo et refrain entêtant très pop. Pop plus rugueuse quand elle est précédée du mot « power » sur Sean. Les fans de White Limo vont adorer Savior Breath, une compo speed et heavy, avec un Dave Grohl qui s’égosille et où Chris Shiflett nous offre un bon vieux solo des familles. Iron Rooster est une ballade sans trop de risque, jolie mais presque anecdotique comparée au reste de la production. En revanche, The Neverending Sigh qui conclut Saint Cecilia est un grand morceau hard rock, mené sous les coups de boutoir de Taylor Hawkins, la version testostéroneuse de la piste éponyme. En cinq titres, les Foo Fighters remercient leurs fans, rendent hommage à ceux disparus et nous remettent d’aplomb avec leur générosité indiscutable, célèbrant la vie et la musique comme il se doit.- Florian Antunes Pires -

ESSAI

Denis RobertMohicansJulliard

Denis Robert et sa fille Nina ont fait parler Cavanna de son vivant dans un très beau film, Cavanna, Jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai (disponible en DVD) où il a eu l’occasion de dire tout ce qu’il pensait de Charlie, ce qu’il avait déjà fait dans son dernier ouvrage Lune de miel et c’est, notamment, ces entretiens réalisés durant plusieurs années qui nourrissent le livre auquel s’ajoutent de nombreux témoignages et des documents inédits laissés par le romancier. Denis Robert ne fait pas parler un mort, il lui rend justice. Il montre comment celui-ci a été spolié en toute légalité grâce à l’appui d’un ingénieux avocat (Richard Malka). Cavanna inventeur du titre était salarié 1 800 euros tandis que Philippe Val percevait 13 000 euros bruts par mois et 1 million d’euros en dividendes, alors que l’écrivain ne possédait pas une seule action. On comprend que Caroline Fourest qui se fait l’avocat de son ami Philippe Val ne tienne pas à ce que Denis Robert raconte une histoire qui n’est pas la sienne, mais se rend-elle compte de l’énormité de sa phrase, elle qui se targue de culture. Raconter une

histoire qui n’est pas la sienne, n’est-ce pas ce qui fait le principe même de la littérature, des sciences sociales ou du journalisme ? - Martial Cavatz-

BANDE DESSINÉE

Lindingre/AurelRase campagne - La politique vue d’en basFluide Glacial

Jean-Luc Mélenchon nous avait prévenus : « un centriste est toujours un être fourbe et faux qui trahit au moment où on a besoin de lui » (Public Sénat, 6 octobre 2010). Ce n’est pas cette BD qui va le démentir, le personnage principal étant un centriste qui trahit tout le monde. Pour autant, il ne faut pas s’arrêter sur les étiquettes partisanes des acteurs et voir la description plus globale d’une campagne électorale et des comportements qu’elle entraîne. Ici, les individus ne sont guère préoccupés par leur idéologie et tout est bon pour remporter une élection, y compris les alliances les plus déshonorantes. Cette BD pose des questions essentielles sur ce que sont nos démocraties y compris à l’échelon local, celui qui, par naïveté, nous apparaît comme étant plus pur. Que peut-on attendre d’élus qui pour atteindre leur but ont sacrifié la morale la plus élémentaire ? Peut-on espérer que, dans une logique machiavélienne, cet écart était temporaire, et au service d’objectifs supérieurs, ou est-il à craindre que la démocratie sous sa forme

actuelle, ne favorise que les arrivistes qui auront toutes les raisons de continuer de se comporter de la même manière une fois au pouvoir ? - Martial Cavatz -

ROMAN

Lola SémoninLa Madeleine Proust - Une vie 1939-1940, tome 2 - Ma drôle de guerrePygmalion

Lorsque Lola Sémonin a créé La Madeleine Proust il y a trente ans, elle lui a donné ce nom d’épouse, celui d’un soldat cantonné dans les fermes de la frontière franco-suisse durant la guerre en 1939. L’artiste n’imaginait pas à ce moment-là qu’un jour, cela pourrait servir de prétexte à un regard interrégional! Le livre passe au crible toute la France. La Madeleine écoute les conversations auxquelles elle n’a pas le droit de participer à son âge. Lola Sémonin s’est transposée dans la position d’une adolescente qui ignore tout de ce qu’elle entend. La Madeleine découvre ce qu’est une mobilisation, et les noms de pays où les soldats se sont mobilisés. Les références historiques sont appuyées de points de vue personnels. La défense des minorités à laquelle s’adonne Lola Sémonin résonne aussi dans ce livre. Là où la scène donnait un petit Kamel à La Madeleine, ce volume 2 de la saga version livre lui fait rencontrer Constant le petit rouquin…

Madeleine aime apprendre, et bien qu’empêchée par la rudesse quotidienne, elle semble posséder un sens inné de l’observation. Le roman s’est établi sous d’autres contraintes. Des contraintes imposées par le personnage afin de ne pas dénaturer la ruralité qui coule dans ses veines et qui caractérise son parler-vrai. La narratrice n’emploie jamais le passé simple. Lors de l’interview que Lola Sémonin avait accordée à Diversions fin octobre, cette dernière confiait qu’elle voulait ne pas tomber dans des lignes “trop” littéraires pour sa saga. En outre, elle ne conjugue presque pas au participe présent. Et surtout, la première personne du pluriel est systématiquement fondue dans la neutralité du “on”. Afin de respecter la façon de parler de La Madeleine, avec “la musique de l’écriture”, le choix des mots a été prépondérant.

La Madeleine rapporte aussi des dialogues dans le livre comme elle le fait sur scène. Toutefois à l’écrit, il ne faut pas perdre de vue l’aspect subjectif du récit, en parallèle de vérités historiques bien documentées. L’auteure voit les situations défiler dans sa tête avec les protagonistes qui parlent. “Je vois la lumière exacte et le jour précis où ça se déroule”, assure-t-elle. Tout en connaissant déjà la teneur des conversations, il arrive à Lola Sémonin de laisser divaguer une réponse qui la surprend elle-même. La Madeleine Proust ne s’inscrit pas dans son époque. Elle inscrit l’époque. Il s’agit souvent de décrire les gestes ancestraux de tâches journalières. Dans ce deuxième volume, la Madeleine serait à la fois l’actrice et le témoin d’une période oubliée. Quelques mois où son existence s’est forgée par la dureté d’une guerre, que symbolisent parallèlement les moments difficiles des corvées quotidiennes. - Frédéric Dassonville -

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Cinéma 15

2 décembreBabysitting 2de Nicolas Benamou ComédieAvec Philippe Lacheau, Tarek BoudaliUn groupe d’amis passe quelques jours au Brésil. Les garçons décident de partir en excursion dans la forêt amazonienne avec la grand-mère de Sonia.

Le pont des espionsde Steven Spielberg ThrillerAvec Tom Hanks, Mark RylanceUn avocat de Brooklyn doit accomplir une mission difficile : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain capturé.

Mia MadreDe Nanni Moretti DrameAvec Margherita Buy, John TurturroMargherita est réalisatrice de film et fait face à des problèmes d’ordre professionnel et privé.

Marguerite & JulienDe Valérie Donzelli DrameAvec Anaïs Demoustier, Jérémie ElkaïmMarguerite et Julien de Ravalet sont frère et sœur. Au fur et à mesure des années, ils tombent amoureux l’un de l’autre. Mais cette relation ne plait pas à la société qui les chasse.

Kill your friendsDe Owen Harris ComédieAvec Nicholas Hoult, Craig RobertsLondres en 1997. Un producteur de musique avide et ambitieux est à la recherche du prochain tube.

Le prophèteDe Roger Allers AnimationVoix : Salma Hayek-Pinault, MikaUne petite fille de huit ans, Almitra, rencontre un prisonnier, Mustafa. Entre eux, une amitié se crée.

Taj MahalDe Nicolas Saada DrameAvec Stacy Martin, Louis-Do de LencquesaingLouise reste au Taj Mahal Palace pendant que ses parents sont sortis. Mais des terroristes envahissent l’hôtel...

9 décembreAu cœur de l’océanDe Ron Howard AventureAvec Chris Hemsworth, Benjamin WalkerLe baleinier Essex prend la direction du Pacifique. Durant son voyage, une baleine géante attaque le bateau.

Un + uneDe Claude Lelouch ComédieAvec Jean Dujardin, Elsa ZylbersteinAntoine est compositeur de films. Il se rend en Inde pour travailler sur une nouvelle version de Roméo et Juliette.

Vue sur merDe Angelina Jolie Pitt DrameAvec Angelina Jolie Pitt, Brad PittRoland et vanessa, couple américain, arrivent dans une station balnéaire en France. Le couple est en pleine crise.

Comment c’est loinDe Orelsan ComédieAvec Orelsan, GringeOrel et Gringe essayent d’écrire leur premier album de rap. Ils reçoivent un ultimatum de leurs producteurs : ils ont 24 heures pour réaliser une chanson.

Belle et Sébastien : l’aventure continueDe Christian Duguay AventureAvec Félix Bossuet, Tchéky KaryoSébastien et Belle attendent le retour d’Angelina qui a disparu dans un accident d’avion dans les forêts transalpines.

Oups ! j’ai raté l’arche…De Toby Genkel AnimationNoé a construit une arche pour accueillir tous les animaux sauf Dave et son fils Finny, qui appartiennent à la race des Nestrians.

Back homeDe Joachim Trier DrameAvec Isabelle Huppert, Gabriel ByrneIsabelle Reed, ancienne photographe, meurt accidentellement. Trois ans plus tard, une exposition lui est consacrée.

SuburraDe Stefano Sollima ThrillerAvec Pierfrancesco Favino, Elio GermanoUn projet immobilier est envisagé dans un quartier malfamé de Rome : la Suburra.

16 décembreStar wars, le réveil de la forceDe J.J. Abrams Science-fictionAvec Daisy Ridley, John BoyegaTrente ans après les aventures du « Retour du Jedi », la saga Star Wars continue.

Le goût des merveillesDe Eric Besnard RomanceAvec Virginie Efira, Benjamin LavernheLouise vit dans un petit village avec ses deux filles. Un soir, elle évite de justesse un homme sur la route.

Salé sucréDe Ang Lee Comédie dramatiqueAvec Sihung Lung, Kuei-Mei YangM.Chu est un grand chef cuisinier. C’est un personnage renfermé et sa seule manière de communiquer est la cuisine.

La vie très privée de Monsieur SimDe Michel Leclerc Comédie dramatiqueAvec Jean-Pierre Bacri, Mathieu AmalricMonsieur Sim a perdu son travail. On lui propose alors de parcourir la France afin de vendre des brosses à dents.

House of timeDe Jonathan Helpert FantastiqueAvec David Atrakchi, Laura BoujenahUn créateur de jeux vidéo invite ses amis dans son château afin de leur faire partager sa dernière découverte : une faille dans le continuum espace-temps.

Le grand jeuDe Nicolas Pariser ThrillerAvec Melvil Poupaud, André DussollierUn écrivain reconnu rencontre au cours d’une soirée Joseph Paskin, un homme influent dans

le monde politique. Il lui propose un travail.

L’attenteDe Piero Messina DrameAvec Juliette Binoche, Lou de LaâgeAnna est bouleversée par un deuil. Elle passe ses journées seule dans sa villa sicilienne. Jeanne, la petite amie de son fils, arrive à l’improviste.

My skinny sisterDe Sanna Lenken Comédie dramatiqueAvec Rebecka Josephson, Amy DeasismontStella, dont le physique n’est pas sportif, voudrait ressembler à sa sœur que tout le monde admire.

Le dernier jour d’Itzhak RabinDe Amos Gitaï DrameAvec Ischac Hiskiya, Pini MitelmanItzak Rabin est assassiné le 4 novembre 1995. Vingt ans après le drame, le réalisateur propose un nouvel éclairage politique et sociétal de cet événement.

23 décembreLe Casse du siècleDe Adam McKay Comédie dramatiqueAvec Brad Pitt, Christian BaleWall Street. 2005. Quatre homme anticipent l’explosion de la bulle financière et préparent le casse du siècle...

Le Grand partageD’Alexandra Leclère ComédieAvec Karin Viard, Didier BourdonLors d’un hiver particulièrement rude, le gouvernement oblige les citoyens les mieux logés à accueillir chez eux leurs compatriotes en situation précaire. Dans un immeuble très chic de la capitale, c’est la panique...

The Night BeforeDe Jonathan Levine ComédieAvec Joseph Gordon-Levitt, Seth RogenTrois amis d’enfance se rendent à New York pour leur traditionnelle sortie du réveillon de Noël.

À peine j’ouvre les yeuxDe Leyla Bouzid DrameAvec Baya Medhaffar, Ghalia BenaliQuelques mois avant la Révolution de Tunis, Farah passe son bac mais ne souhaite pas devenir médecin comme le voudrait sa famille. Sa passion, c’est chanter dans un groupe de rock engagé...

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Au cœur de l’océanle 9 décembre

À peine j’ouvre les yeuxle 23 décembre

Le pont des espions le 2 décembre

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Tarifs par soir : 10€ . 8€ moins de 12 ans . Pass pour les 3 soirs : 21€Infos et réservations : Office de tourisme de Morteau au 03 81 67 18 53 . www.morteau.org