Éditorial Le 30 août DE LA LPFES: 2010 FAUT-IL CHANGER UNE … · 2016. 8. 24. · Robert P....

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Quelque 500 invités ont fêté les 80 ans de la FHV le 30 août der- nier au Rolex Learning Center de l’EPFL. Ils y ont été accueillis par le Secrétaire générale de la FHV, M. Robert P. Meier. M. Francis-Luc Perret (1), Vice-président de l'EPFL, a décrit les principales étapes de la construction de ce magnifique bâtiment. M. Pierre Loison (2) a ensuite résumé avec perti- nence et un brin d’humour l’histoire de l’association. Puis ont suivi les inter- ventions d’invités de marque, dont le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard (3) qui s’est notamment réjoui des bons résultats financiers des hôpitaux du can- ton. Charles Favre (4) a souligné les valeurs communes de H+ qu’il préside et des hôpitaux régionaux vaudois. Tout comme lui, le président de la FHV, Claude Recordon (5), a rappelé l’importance de l’indépendance des hôpitaux face à l’Etat. Le sémillant Xavier Comtesse (6) d’Avenir Suisse a, lui, présenté sa vision d’avenir des rapports entre médecins et patients à l’ère de l’internet. Et l’ensemble a été agrémenté par Pascal Bernheim (7), l’animateur de la Radio Suisse romande. Affublé de déguisements des plus réalistes et avec son humour décalé, il a fait part aux orateurs des préoccupations de celui qui sera toujours au centre des préoccupations de la FHV: Le patient. (ew) Éditorial La commission thématique de la santé publique (CTSP) a l’habitude des dossiers trapus: loi sur les soins à domicile (AVASAD), gros crédits d’in- vestissements hospitaliers, Plan stratégique et contrat de prestations du CHUV… Mais là, au terme de quatre séances consacrées à se faire expliquer le projet du Conseil d’Etat, entendre les acteurs clés – dont la FHV – lire des avis de droit, pour enfin entrer dans le projet de LPFES, c’est la perplexité qui domine, tous partis confondus! On savait que le Parlement fédéral est noyauté par les lobbyistes et qu’à force de vanter notre culture du consensus, on aboutit parfois à des ornitho- rynques politiques. Avec la Loi sur la planification et le financement des établissements sanitaires (LPFES), on atteint des sommets. Ainsi, les can- tons doivent-ils mettre en œuvre une LAMal sujet- te à des interprétations diamétralement oppo- sées: la logique commerciale la plus libérale doit- elle dominer ou plutôt celle de la planification éta- tique? Le principe d’efficience doit-il être atteint par une concurrence féroce ou par une transpa- rence absolue? Comment travailler alors que les outils indispensables à un financement par «cas» (les SwissDRG) ne sont pas au point et que l’on ne sait pas comment gérer la part dévolue aux inves- tissements? Et en fin de compte, quelle sera la marge de manœuvre des Cantons dans leur loi d’application!? Le fait même qu’il ait fallu des décisions de la COMCO (Commission de la concur- rence) et du Tribunal fédéral pour commencer d’y voir clair (contre l’avis de droit sollicité par les cli- niques privées) est à mon sens, en tant que politi- cien, une honte pour le législateur fédéral. Dans ce contexte brouillardeux, j’ai cependant confiance que la CTSP prendra ses responsabili- tés, ce d’autant que les récentes polémiques sur les coûts de la santé tendent à montrer que le can- ton de Vaud se rapproche de la moyenne nationa- le, avec son système quasi unique: 1) un hôpital universitaire d’Etat, mais au bénéfice d’un contrat de prestations lui laissant une autonomie certai- ne; entouré 2) d’hôpitaux et d’EMS dits privés reconnus d’utilité publique (RIP), cultivant un esprit entrepreneurial; et 3) des cliniques privées nécessaires – mais non vitales – pour l’accès de tous aux soins, offrant tantôt un laboratoire pour de nouvelles technologies, un espace pour des activités lucratives, et un aiguillon pour le secteur public. Si, fort de cette appréciation positive de la situa- tion, le Grand Conseil entre en matière sur le pro- jet du Conseil d’Etat, le débat se concentrera sur le «réglage du curseur» des conditions de reconnais- sance imposées à tous les acteurs prétendant à figurer sur la carte LAMal/RIP, soit pour l’essen- tiel: le contrôle des sommes à thésauriser pour l’entretien et les investissement, de la sous-trai- tance et le respect de la CCT et, point le plus popu- liste: le plafonnement des salaires versés aux directeurs. Il restera alors à parier sur une issue convenable de la partie de «poker menteur» que jouent l’Etat et les cliniques privées: ces dernières promettant une guérilla juridique sans fin, la perte massive d’emplois, et un engorgement massif des hôpitaux publics si elles abandonnent – faute de recevoir la part LAMal – les activités du catalogue qu’elles assument pour les patients privés. La CTSP cherchera également à définir la dose nécessaire et suffisante de contrôle parlementai- re, à analyser la symétrie discutable des règles à appliquer respectivement aux hôpitaux et aux EMS, et à voir dans quelle mesure le système de l’enveloppe globale est compatible avec un paie- ment à l’acte, alors qu’il constitue une piste inté- ressante dans la logique des itinéraires cliniques. A suivre donc, avec un pronostic optimiste: le législateur a le choix entre un toilettage de la LPFES et une petite révolution libérale… et dans notre canton lémanique, on n’aime pas faire des vagues. Philippe Martinet, Président de la CTSP Rennaz, site d’accueil du futur hôpital RÉVISION DE LA LPFES: FAUT-IL CHANGER UNE ÉQUIPE QUI GAGNE? (5) Claude Recordon (2) Pierre Loison (3) Pierre-Yves Maillard (7) Pascal Bernheim (1) Francis-Luc Perret (4) Charles Favre (6) Xavier Comtesse Le 30 août 2010 en images

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Page 1: Éditorial Le 30 août DE LA LPFES: 2010 FAUT-IL CHANGER UNE … · 2016. 8. 24. · Robert P. Meier Secrétaire général - Rédaction : FHV & Ellen Weigand, Prilly - Graphisme :

Quelque 500 invités ont fêté les 80 ans de la FHV le 30 août der-nier au Rolex Learning Center de l’EPFL. Ils y ont été accueillis par leSecrétaire générale de la FHV, M. Robert P. Meier. M. Francis-Luc Perret (1),Vice-président de l'EPFL, a décrit les principales étapes de la construction

de ce magnifique bâtiment. M. Pierre Loison (2) a ensuite résumé avec perti-nence et un brin d’humour l’histoire de l’association. Puis ont suivi les inter-ventions d’invités de marque, dont le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard (3)qui s’est notamment réjoui des bons résultats financiers des hôpitaux du can-ton. Charles Favre (4) a souligné les valeurs communes de H+ qu’il préside etdes hôpitaux régionaux vaudois. Tout comme lui, le président de la FHV,Claude Recordon (5), a rappelé l’importance de l’indépendance des hôpitauxface à l’Etat. Le sémillant Xavier Comtesse (6) d’Avenir Suisse a, lui, présentésa vision d’avenir des rapports entre médecins et patients à l’ère de l’internet.Et l’ensemble a été agrémenté par Pascal Bernheim (7), l’animateur de laRadio Suisse romande. Affublé de déguisements des plus réalistes et avec sonhumour décalé, il a fait part aux orateurs des préoccupations de celui qui seratoujours au centre des préoccupations de la FHV: Le patient. (ew)

Éditorial

LLaa ccoommmmiissssiioonn tthhéémmaattiiqquuee ddee llaa ssaannttéé ppuubblliiqquuee((CCTTSSPP)) aa ll’’hhaabbiittuuddee ddeess ddoossssiieerrss ttrraappuuss:: llooii ssuurrlleess ssooiinnss àà ddoommiicciillee ((AAVVAASSAADD)),, ggrrooss ccrrééddiittss dd’’iinn--vveessttiisssseemmeennttss hhoossppiittaalliieerrss,, PPllaann ssttrraattééggiiqquuee eettccoonnttrraatt ddee pprreessttaattiioonnss dduu CCHHUUVV…… MMaaiiss llàà,, aauutteerrmmee ddee qquuaattrree ssééaanncceess ccoonnssaaccrrééeess àà ssee ffaaiirreeeexxpplliiqquueerr llee pprroojjeett dduu CCoonnsseeiill dd’’EEttaatt,, eenntteennddrreelleess aacctteeuurrss ccllééss –– ddoonntt llaa FFHHVV –– lliirree ddeess aavviiss ddeeddrrooiitt,, ppoouurr eennffiinn eennttrreerr ddaannss llee pprroojjeett ddee LLPPFFEESS,,cc’’eesstt llaa ppeerrpplleexxiittéé qquuii ddoommiinnee,, ttoouuss ppaarrttiissccoonnffoonndduuss!!On savait que le Parlement fédéral est noyauté parles lobbyistes et qu’à force de vanter notre culturedu consensus, on aboutit parfois à des ornitho-rynques politiques. Avec la Loi sur la planificationet le financement des établissements sanitaires(LPFES), on atteint des sommets. Ainsi, les can-tons doivent-ils mettre en œuvre une LAMal sujet-te à des interprétations diamétralement oppo-sées: la logique commerciale la plus libérale doit-elle dominer ou plutôt celle de la planification éta-tique? Le principe d’efficience doit-il être atteintpar une concurrence féroce ou par une transpa-rence absolue? Comment travailler alors que lesoutils indispensables à un financement par «cas»(les SwissDRG) ne sont pas au point et que l’on nesait pas comment gérer la part dévolue aux inves-tissements? Et en fin de compte, quelle sera lamarge de manœuvre des Cantons dans leur loid’application!? Le fait même qu’il ait fallu desdécisions de la COMCO (Commission de la concur-rence) et du Tribunal fédéral pour commencer d’yvoir clair (contre l’avis de droit sollicité par les cli-niques privées) est à mon sens, en tant que politi-cien, une honte pour le législateur fédéral.Dans ce contexte brouillardeux, j’ai cependantconfiance que la CTSP prendra ses responsabili-tés, ce d’autant que les récentes polémiques surles coûts de la santé tendent à montrer que le can-ton de Vaud se rapproche de la moyenne nationa-le, avec son système quasi unique: 1) un hôpitaluniversitaire d’Etat, mais au bénéfice d’un contratde prestations lui laissant une autonomie certai-ne; entouré 2) d’hôpitaux et d’EMS dits privésreconnus d’utilité publique (RIP), cultivant unesprit entrepreneurial; et 3) des cliniques privéesnécessaires – mais non vitales – pour l’accès detous aux soins, offrant tantôt un laboratoire pourde nouvelles technologies, un espace pour desactivités lucratives, et un aiguillon pour le secteurpublic.Si, fort de cette appréciation positive de la situa-tion, le Grand Conseil entre en matière sur le pro-jet du Conseil d’Etat, le débat se concentrera sur le«réglage du curseur» des conditions de reconnais-sance imposées à tous les acteurs prétendant àfigurer sur la carte LAMal/RIP, soit pour l’essen-tiel: le contrôle des sommes à thésauriser pourl’entretien et les investissement, de la sous-trai-tance et le respect de la CCT et, point le plus popu-liste: le plafonnement des salaires versés auxdirecteurs. Il restera alors à parier sur une issueconvenable de la partie de «poker menteur» quejouent l’Etat et les cliniques privées: ces dernièrespromettant une guérilla juridique sans fin, la pertemassive d’emplois, et un engorgement massif deshôpitaux publics si elles abandonnent – faute derecevoir la part LAMal – les activités du cataloguequ’elles assument pour les patients privés. La CTSP cherchera également à définir la dosenécessaire et suffisante de contrôle parlementai-re, à analyser la symétrie discutable des règles àappliquer respectivement aux hôpitaux et auxEMS, et à voir dans quelle mesure le système del’enveloppe globale est compatible avec un paie-ment à l’acte, alors qu’il constitue une piste inté-ressante dans la logique des itinéraires cliniques.A suivre donc, avec un pronostic optimiste: lelégislateur a le choix entre un toilettage de laLPFES et une petite révolution libérale… et dansnotre canton lémanique, on n’aime pas faire desvagues.

Philippe Martinet, Président de la CTSP

Rennaz, site d’accueil du futur hôpital

RÉVISION DE LA LPFES: FAUT-IL CHANGERUNE ÉQUIPE QUI GAGNE?

(5) Claude Recordon (2) Pierre Loison

(3) Pierre-Yves Maillard (7) Pascal Bernheim

(1) Francis-Luc Perret

(4) Charles Favre

(6) Xavier Comtesse

Le 30 août2010en images

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AA ll’’hheeuurree ooùù llaa FFHHVV ffêêttee llee 8800ee aannnniivveerrssaaiirree ddee llaa ccrrééaattiioonnddee llaa pprreemmiièèrree aassssoocciiaattiioonn ddeess iinnffiirrmmeerriieess vvaauuddooiisseess,, iillnn’’eesstt ppaass iinnuuttiillee ddee rraappppeelleerr qquuee ddeeppuuiiss ssaa ffoonnddaattiioonn,, nnoottrreeaassssoocciiaattiioonn,, aavveecc ll’’aappppuuii ddee sseess mmeemmbbrreess,, aa ttoouujjoouurrss ssoouu--tteennuu eett ssoouuttiieenntt eennccoorree uunn mmooddèèllee ddee ggoouuvveerrnnaannccee ddeesshhôôppiittaauuxx qquuii aassssoocciiee uunnee vviissiioonn eennttrreepprreenneeuurriiaallee eett uunneeiinnddééppeennddaannccee mmaannaaggéérriiaallee..

Ces affirmations signifient au moins deux choses: d’une partque nos hôpitaux sont attachés à leur mission de santépublique et qu’ils entendent la remplir dans une perspectivenon lucrative, mais efficiente. Et d’autre part, qu’ils souhai-tent accomplir leur mandat dans un cadre légal adapté quin’impose pas des contrôles disproportionnés par rapport àce qui est raisonnablement nécessaire. Car, s’il est évidentque l’Etat a un devoir de contrôle de l’offre sanitaire et de labonne utilisation des ressources financières qu’il investitdans ce domaine, il est aussi évident que les prestataires desoins doivent avoir les coudées franches dans leur manage-ment, si l’on attend d’eux qu’ils soient performants.

Aujourd’hui, nous n’avons, malheureusement, pas toujoursle sentiment que cette vision, qui a contribué durant toutesces années à une prise en charge hospitalière régionale d’ex-cellente qualité dans le canton, soit bien comprise par tous.Cet anniversaire est donc l’occasion, pour nous, de rappelerce principe, cette conviction, cette certitude qui n’a rienperdu de son acuité, ni de sa pertinence dans le contexte deschangements importants que nous connaissons.Ce n’est pas notre récent soutien au projet de LPFES quichange quoi que ce soit à cette volonté de séparer clairementla sphère politique de la sphère opérationnelle. L’Etat doitconserver son rôle d’arbitre et de régulateur, mais doit délé-guer pleinement et explicitement les tâches de gestion et deproduction. A chacun son métier et son cercle de responsa-bilités.

Que l’on me comprenne bien, le soutien de la FHV au pro-jet de M. Pierre-Yves Maillard n’est aucunement le signeavant-coureur d’une étatisation de nos hôpitaux, ni unblanc-seing accordé au Chef du Département. Si nousdemandons à ce que la LPFES nous «protège», c’est toutsimplement parce que les hôpitaux régionaux ont une mis-sion d’utilité publique, un devoir de santé publique. Pourcela, ils reçoivent des subventions cantonales et sont soumisà des contrôles rigoureux. En contrepartie, ils doivent accep-ter de fortes contraintes en terme de missions et de disponi-bilités, ce qui n’est pas le cas des cliniques privées. Nos hôpi-taux accueillent, par exemple, des patients jour et nuit, 365jours par an. Ils ne peuvent pas choisir librement les activi-tés les plus rentables. Pour remplir leur mission, ils doiventdisposer du personnel nécessaire, même dans des régionsplus reculées. Ils doivent également participer à la formationdes collaborateurs médicaux et soignants. C’est pour cela que nous soutenons le projet de LPFES et c’estaussi pour cela que nous rappelons, chaque fois que nous enavons l’occasion, notre attachement à notre liberté d’entre-prendre.

Robert P. MeierSecrétaire général

www.fhv.ch - Rédaction : FHV & Ellen Weigand, Prilly - Graphisme : Rossich, Vevey - Impression : Imprimerie CDS, Villeneuve

FHV - Fédération des hôpitaux vaudois - Bois de Cery - 1008 Prilly - Tél. +41 21 643 73 53 - Fax +41 21 643 73 54

Brèves “spéciales” Sécurité du patient et DOPHIN - deux projets pharesLLeess 8800 aannss ddee llaa FFHHVV oonntt aauussssii ééttéé ll’’ooccccaassiioonn ddeeffaaiirree ddééccoouuvvrriirr aauu ppuubblliicc ddeeuuxx pprroojjeettss pphhaarreess..CC’’eesstt aavveecc eenntthhoouussiiaassmmee qquuee llee DDrr AAnntthhoonnyySSttaaiinneess,, cchheeff dduu pprroojjeett SSééccuurriittéé ddeess ppaattiieennttss,,eett llee DDrr PPaauull CCoohheenn,, cchheeff dduu pprroojjeett DDOOPPHHIINN((DDOOssssiieerr PPaattiieenntt CCHHUUVV eett HHôôppiittaauuxx vvaauuddooiiss IInnffoorrmmaattiisséé IInnttééggrréé eett IInnssttiittuuttiioonnnneell)) oonntt pprréé--sseennttéé cceess ddeeuuxx cchhaannttiieerrss dd’’eennvveerrgguurree.. EEnnvvooiiccii lleess ppooiinnttss pprriinncciippaauuxx..

Sécurité des patients

Comme l’a rappelé Anthony Staines, l’hu-

main est faillible. Le but du projet est d’aller

au-delà de l’humain et de comprendre en

quoi le système a rendu l’incident possible.

La multidisciplinarité, les changements

d’équipe, les fréquentes interruptions du

travail des soignants et les transmissions

d’informations (orales ou écrites) entre eux,

sont aussi des sources potentielles d’er-

reurs. Ainsi, un patient pourrait être exposé

à une erreur de médicament par jour! Un

chiffre qui ne doit pas faire céder à l’affole-

ment, a rassuré M. Staines, la plupart des

cas étant sans conséquence grave.

Après une première phase de mise en place

du programme et d’acculturation dans

chaque hôpital, le projet en est à son second

acte d’amélioration de la sécurité du

patient, avec quatre piliers:

• Le groupe de travail «système de gestion

des incidents», fournissant des recom-

mandations de meilleures pratiques aux

hôpitaux.

• Le groupe de travail «culture non punitive

des notifications des incidents», prodi-

guant des recommandations pour déve-

lopper et inciter cette notification, indis-

pensable pour déterminer les sources

d’incidents et apprendre de ces derniers.

• Le collectif de travail «prévention des évène-

ments indésirables liés aux médicaments».

• L’introduction de la «Check-list de sécurité

chirurgicale», dont l’utilisation devrait être

uniformisée dans les hôpitaux.

Projet DOPHIN

Le projet DOPHIN a été lancé en 2006. Il

s’agit du dossier patient informatisé qui

sera progressivement introduit dans l’en-

semble des services hospitaliers du canton

(CHUV, FHV). Il permettra la saisie, la

consultation, l’exploitation et le partage des

données cliniques, paracliniques et médico-

sociales du patient, tout en respectant bien

sûr sa sphère privée.

L’avantage par rapport aux dossiers papier,

c’est que les informations seront harmoni-

sées, toujours actualisées et accessibles à

tous, en tous temps. De quoi faciliter gran-

dement l’échange entre établissements et

une prise en charge multidisciplinaire de

qualité, adéquate et sûre de chaque

patient.

Après un test, au printemps dernier en chi-

rurgie et aux urgences de Montreux, le dos-

sier informatisé sera étendu à tous les ser-

vices de chirurgie des autres membres de la

FHV d’ici début 2011. (ew)

RECONNAISSANCE D’INTÉRÊTPUBLIC ET

AUTONOMIE DE GESTION:

LES POINTS SUR LES I

«DÉSTIGMATISATION, ACCESSIBILITÉ, PROXIMITÉ…»

Daniel Mayer, directeur général de la Fondation deNant présente ses activités et perspectives d’avenir,placées sous le signe des synergies et de la collabora-tion entre médecine somatique et psychiatrie.Pour présenter la Fondation de Nant, aux activités enco-re trop méconnues, la FHV a rencontré son pétillant direc-teur général, Daniel Mayer. En charge du secteur psychia-

trique de l’Est vaudois, l’institution membre de la FHV est active dans les dis-tricts d’Aigle, Vevey et Lavaux jusqu’au Pays d’Enhaut. Soit une population(du petit enfant à la personne âgée) de plus de 167 000 habitants, nécessitantun important travail en réseau qui occupe 350 employés, dont 240 à 100%.

Artisans de leur avenir«Notre ambition est d’anticiper plutôt que de réagir, souligne M. Mayer,d’être artisans de notre propre avenir.» D’où les perspectives straté-giques suivantes de la Fondation de Nant: • Adapter ses dispositifs de soins aux nouveaux besoins de la popula-

tion (migration, vieillissement, etc.). • Valoriser le travail en réseau et en faire reconnaître la valeur écono-

mique en établissant des partenariats privilégiés avec les organisa-tions, les institutions et les médecins de premier recours du secteur.

• Mieux se faire connaître de la population, des institutions et des orga-nisations de la région.

• Créer des synergies concrètes avec les hôpitaux de la Riviera et duChablais en lien avec le futur Hôpital de Rennaz.

Ces projets s’inscrivent aussi dans le cadre du Plan cantonal de santé menta-le 2007-2012, auquel Nant a participé activement et qui fixe un certainnombre de priorités (tel le dépistage et la prévention du suicide). Sur le planrégional, la Fondation a d’ailleurs déjà réalisé quelques-uns de ses projets, dontle dispositif de psychiatrie transculturelle pour les populations migrantes.

Rennaz, une opportunitéQuant au futur hôpital de Rennaz, Daniel Mayer s’en réjouit: «C’est une réel-le opportunité de création d’une plateforme de soins régionale. Un tel modè-le de partenariat répondrait véritablement aux besoins de la population.»Anticipant ces nouveau défis, la Fondation a déjà élaboré et, pour certains,mis en œuvre des projets avec l’hôpital général:• La Centrale d’accueil et d’orientation psychiatrique de l’Est vaudois

(AOP) qui, depuis le 1er novembre dernier, permet à la population et auxmédecins de premier recours de l’Est vaudois d’atteindre 24h/24h, aunuméro gratuit 0800 779 779 (ou 0800 PSY PSY) des professionnels dessoins psychiatriques. Ils peuvent y obtenir conseil et avis ou encore êtreorientés vers l’une des unités de soins de la Fondation.

• L’unité de liaison psychiatrique et addictologique, à l’Hôpital Riviera-Chablais. Iloffre depuis 2008 la possibilité d’apporter un aide et unsoutien psychologique aux patients hospitalisés.

• L’Unité hospitalière de pédopsychiatrie (4 lits) au Service de pédiatriede l’Hôpital du Chablais à Aigle: depuis 2007, un modèle de collabo-ration éprouvée entre psychiatrie et médecine somatique.

• Le projet de Centre de compétence pour la personne âgée vise à réunirsous un même toit des compétences pluridisciplinaires en matière de priseen charge des problématiques liées au grand âge. L’Unité hospitalière depsychogériatrie de la Fondation de Nant (à Corsier s/Vevey), son centrede psychogériatrie (à Clarens), composé d’une policlinique et d’un hôpi-tal de jour, pourraient ainsi se déplacer sur le site du Samaritain etrejoindre les gériatres du futur CTR, après l’ouverture de Rennaz.

• «En attendant l’ouverture de Rennaz, future plateforme de soins, laFondation de Nant va continuer à renforcer son travail avec ses parte-naires de l’Est vaudois. Notre objetif est de préparer 2016 par la mise surpied d’équipes pluridisciplinaires convaincues par ces nouveaux modèlesde collaboration et rodées aux organisations et méthodes de travail qu’ilsimpliquent», conclut Daniel Mayer. (ew)

Pour en savoir plus: www.nant.ch

Les projets de la psychiatrie de l'Est lémanique

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