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1
ASSEMBLEE DE LA POLYNESIE FRANCAISE
ELECTION DU PRESIDENT DE LA POLYNESIE FRANCAISE (SEANCE DU 12 SEPTEMBRE 2014)
DISCOURS DE CANDIDATURE DE M. RICHARD, ARIIHAU TUHEIAVA
GROUPE UPLD
(Seul son prononcé fait foi)
Monsieur le Président,
Monsieur le Haut-commissaire de la République en Polynésie
française,
Madame et messieurs les Députés,
Monsieur le Sénateur et cher collègue,
Mes chers collègues représentants au sein de notre
assemblée,
Mesdames et messieurs les maires et élus municipaux
présents,
Monsieur le Représentant de la Polynésie au Conseil
Economique, Social et Environnemental à Paris,
2
Mesdames et messieurs les représentants de l’institution
judiciaire dans le ressort de la Cour d’appel de Papeete,
Mesdames et messieurs les représentants de la Chambre
territoriale des Comptes,
Mesdames et messieurs les représentant des confessions
religieuses,
Mesdames et Messieurs de la presse locale,
Cher public internaute ou réunis ici avec nous ce matin,
Ia ora na i roto i te Here e te Aroha o te Tumu-Nui i to tatou
farereiraa i teie nei po’ipo’i !
A peine 16 mois après l’élection d’un président du Pays qui
devait durer cinq années, sous le slogan « La Foi de
Reconstruire Ensemble », nous voilà à nouveau réunis pour
procéder une nouvelle fois à l’élection d’un président.
C’est une surprise pour personne ! Vous saviez tous, le 17 mai
2013, que cette mascarade serait de courte durée.
Pourtant, vous l’avez réinstallé à la présidence du Fenua.
Et vous avez fait perdre 16 mois à notre Pays, en pleine crise
économique.
3
Uniquement pour satisfaire l’ultime caprice d’un homme qui
croyait que la présidence de la Polynésie était sa propriété à
vie.
La sanction judiciaire était attendue depuis des années et des
années.
Enfin, la justice est passée !
Le grand Chef éternel de notre collectivité d’Etat est tombé de
son piédestal.
Alors, il est enfin temps d’allumer la lumière et de tirer le bilan
de cette première année de cette mandature.
Il est temps de tirer le bilan de celui d’entre vous qui avait le
plus, et le mieux, promis à la population de sauver notre Pays
du marasme et de la misère.
La fin de règne a du bon.
Les langues se délient.
La vérité apparaît en pleine lumière
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Dimanche, en direct à la télévision, l’ancien président et actuel
sénateur Flosse assumait enfin la vérité : c’est à cause de lui si
la France a pu si facilement procéder à 193 essais nucléaires
sur et dans notre Fenua.
C’est lui qui en a assuré le service après-vente auprès de nos
cousins du Pacifique.
C’est lui qui s’est baigné dans le lagon de Moruroa pour faire
croire à la population Polynésienne que les essais nucléaires
français n’étaient pas dangereux…
En 2008 déjà, nous avions eu déjà un son de cloche
intermédiaire : « L’Etat m’a trompé »… C’était sous le mandat
de Nicolas SARKOZY.
Mais des Polynésiens, beaucoup de Polynésiens, trop de
Polynésiens en sont morts et continuent à mourir des
conséquences des essais nucléaires français en Polynésie.
En plus, votre Chef espérait qu’en échange d’avoir vendu notre
Pays pour des expérimentations scientifiquement criminelles, la
France le laisserait échapper à la sanction de la justice, comme
n’importe quel justiciable ?
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La supercherie était trop belle.
En cinq années de mandature au Sénat, je n’ai jamais entendu
mon collègue sénateur et ancien président réclamer réparation
pour les victimes des essais nucléaires.
Depuis dimanche soir, je comprends tout. Le peuple comprend
tout.
Je dois avouer à nos chers grands électeurs de 2008, certes
ceux-là même qui nous ont élus tous les deux sous la bannière
de l’éphémère UDSP, que je me suis senti - souvent - bien seul
pour défendre les intérêts de notre Fenua au Sénat.
Ce mandat parlementaire hélas n’aura finalement servi à rien,
vraiment à rien pour notre Polynésie !
Pas du même bord politique que la majorité sénatoriale du
moment, me direz-vous ?
Certes, une majorité UMP de 2008 à 2011, puis une nouvelle
majorité Socialiste de 2011 à 2014. Pas de chance me direz-
vous ?
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A ceux-là, je réponds immédiatement à cet instant : mais alors,
pourquoi diable projeter d’y emmener dès le 28 septembre
prochain deux candidats ni-UMP ni Socialistes au Sénat ?
Tavana mä, là-bas, c’est donc perdu d’avance !
A moins que les deux candidats Taho’eraa aux prochaines
sénatoriales anticipent périlleusement de s’inscrire dans les
probables rangs du Front National en France…
Le mépris de votre ancien président est même allé jusqu’à
destituer manu militari le pauvre chef de service de la Direction
au Suivi des Essais Nucléaires, M. Bruno BARRILLOT dont on
connaît le mérite internationalement dans la recherche de la
Vérité sur les essais nucléaires français,
Puis à vouloir déplacer la stèle du souvenir des victimes des
essais nucléaires français.
Et c’est la société civile qui a fait plier votre président.
De l’autre côté, l’UPLD n’a cessé d’alerter contre les dangers
du nucléaire.
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Devant, la représentation nationale de la France, au Sénat, j’ai
brandi une pierre originaire de Moruroa devant un ministre de la
Défense surpris, avant d’y obtenir l’adoption de la proposition
de loi qui a ordonné la restitution des deux atolls de Moruroa et
Fangataufa à la Polynésie française.
Là encore, je me suis senti bien seul au Sénat dans les intérêts
de notre Fenua. De même que lorsqu’il a fallu sauver les 1.400
emplois au sein de nos 48 communes de Polynésie française,
sur le point d’être supprimés parce que l’ordonnance de 2005
relative au Statut de la Fonction Publique Communale en
Polynésie française n’avait toujours pas de décret d’application.
Votre ancien président n’a même pas pris la peine de venir
voter au Sénat cette proposition de loi conjointe de M. le
Député Bruno SANDRAS et de moi-même.
C’était pourtant 1.400 emplois communaux sauvés ! Et une
vingtaine de maires ainsi soulagés !
Je me suis senti là encore bien seul…
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Mais venons-en au cœur de votre politique intérieure.
Lors de la campagne électorale des territoriales de 2013, vous
aviez promis un programme en béton (avec surtout plein de
goudron partout) et un gouvernement ultra-compétent prêt à se
mettre au travail immédiatement, « avec la Foi de reconstruire
ensemble ».
Et qu’est-ce que l’on a vu ?
Un Vice-président M. Nuihau LAUREY, plein d’espoir et
d’entrain, sympathique même je dois l’avouer, qui nous
annonce une réforme fiscale en profondeur, à étapes toutefois,
mais dont on ne voit toujours pas la couleur jusqu’à ce jour, si
ce n’est une grossière augmentation généralisée des taxes.
Avec cette « foi de reconstruire ensemble », il aura assumé
surtout pendant 16 mois toute la charge politique et juridique
des périlleuses fonctions d’ordonnateur par intérim, ou plutôt
par défaut, du Budget de la Polynésie française,
Nuihau LAUREY à qui donc vous avez délégué savamment la
responsabilité pénale éventuelle des dérives mégalomaniaques
de vos 16 premiers mois de mandature.
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Hier, dans La Dépêche de Tahiti, Béatrice CHANSIN, votre
ministre ultra-compétente de la Santé, qui avoue publiquement
qu’elle a été « parachutée » à la tête d’un secteur dont elle ne
connaissait rien.
Et qui nous livre qu’il lui a fallu 6 mois pour commencer à
comprendre ce qu’elle devait faire.
Où sont les 15000 emplois promis ?
Certes, Madame Girardin, Monsieur Derache, ou encore le
« Médiateur de la Polynésie française » pèsent au total
l’équivalent de 60 Smigards ou de 100 C.A.E …
Mais nous sommes encore loin, très loin du compte !
Où sont les grandes fermes aquacoles chinoises ?
Pour l’instant, de Makemo à Hao, on n’a pas encore vu le bout
du bout du nez d’un seul parc à poissons chinois…
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Mais, vous me direz, au vu de la farce dont ils ont été les
dindons, dans le soit-disant « appel à candidatures
international » relatif à la mission d’étude architecturale de votre
projet Mahana Beach, ils doivent être un tantinet vexés …
Il se murmure dans les rues de Pékin qu’ils pourraient être
tentés de porter l’affaire en justice.
Où sont donc les grands investisseurs de ce fumeux Mahana
Beach ?
Au départ, « on » nous avait promis de l’américain, et puis,
« on » nous a promis du chinois.
Plus récemment, c’est dans le désordre, du russe, du malais,
du brésilien que ce même « on » fait miroiter aux désœuvrés
pour qu’ils avalent la pilule d’un SMIG au rabais …
Sans doute, au final, ces investisseurs prendront-ils le même
chemin que les fameux « acheteurs japonais » de l’atoll
Anuanuraro, dont vous-même M. FRITCH aviez avoué que
vous ne les aviez jamais vu, et aviez cru sur parole votre
mentor …
11
Pour l’instant, pour parler concrètement, votre bilan se limite à
repeindre des lampadaires en blanc salissant, des jardinières
en jaune même pas orange, et à faire venir des USA des
bougainvilliers par milliers dont l’entretien se révèlera coûteux.
Pardon, j’oubliais les plus fortes augmentations de taxes et
charges sociales depuis 2003, pour remplir les caisses du
Pays, avec en filigrane ce projet Mahana Beach, le tout sur le
dos du Peuple …
Oui, ce projet Mahana beach qui, contrairement à ce que dit le
président-directeur général de notre compagnie aérienne, a
déjà coûté plus de 2 milliards de francs pacifiques à la
Polynésie, et va en coûter encore une dizaine si l’on inclut le
prochain Moorea Beach en gestation.
Des sommes folles dépensées sans hésitation…avec la « foi de
reconstruire ensemble » !
A quel moment comptiez-vous nous parler des 300.000 dollars
versés à chacun des finalistes de l’appel d’offres ?
Où des 210 millions de dollars que va rapporter Mahana Beach
à vos amis hawaiiens de GROUP 70 ?
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Je vous annonce ici publiquement qu’une plainte pénale est
déposée aujourd’hui devant la Justice par l’UPLD au sujet de
ce sombre appel à candidature internationale, qui vaut vraiment
le détour à ce qu’on nous a rapporté !
Il faut en finir avec l’utilisation politique plus qu’hasardeuse des
fonds publics dans notre Pays.
Le prochain président de la Polynésie française que vous
voterez d’un seul corps et d’une seule voix à l’issue de cette
séance héritera donc aussi d’un passif à l’aube, ou à l’orée, de
sa prise de fonctions.
En résumé, des millions de francs pacifique par centaines, à
l’heure où vous fermez les robinets de nos enfants trisomiques,
et des centres pour enfants atteints de maladies génétiques …
Quelle gloire y-a-t-il donc à une telle succession ?
Un bien triste bilan en guise d’héritage en vérité. Car au final
les seuls projets réellement aboutis sont ceux qui étaient déjà
préparés par l’UPLD et budgétés en 2013…
Les solutions étaient pourtant sur la table.
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Mais vous, en 16 mois, vous n’avez fait qu’une chose : supplier
la France pour qu’elle vous donne encore un peu d’argent.
Etes-vous les seuls à ne pas savoir que la France est en crise
grave et qu’elle n’a plus assez d’argent à donner à sa
« danseuse polynésienne » ?
Cette réalité est pourtant cruelle en effet lorsque l’on a bâti tout
le modèle de développement actuel de la Polynésie française
sur cette approche Papeete-Paris de type « Robin des Bois »,
cette approche traditionnelle qui commence à développer de
sérieuses métastases.
Et que l’on a vendu un tel modèle à 60.000 électeurs
désespérés et manipulés à qui l’on a promis monts et
merveilles en 3 étapes d’ici 2025.
Et lorsque l’on ne sait plus imaginer un autre modèle de
développement endogène et durable qui soit plus digne à
l’égard de l’Hexagone mais aussi à l’égard de nos Polynésiens.
Vous vous prétendiez les meilleurs amis de l’Etat…
Vous promettiez de rétablir la confiance avec l’Etat.
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Au final, qu’avez-vous obtenu ?
Rien. Zéro pointé.
Et je ne crois pas qu’insulter le président de la République,
comme l’a fait votre ancien président dimanche à la télé, soit le
meilleur moyen pour vous attirer les bonnes grâces de l’Etat.
Mais alors, le discours politique sophiste et à l’emporte-pièce
véhiculé par les élus du parti Taho’eraa Huiraatira dans lequel
nos élus locaux et municipaux ont baigné qui consiste à dire
«lorsque le Pays va bien, les communes, mais lorsque le Pays
va mal, les communes vont mal » est-il vérifié et vérifiable dans
les faits et dans les caisses ?
A l’évidence, absolument pas.
C’est clairement le fruit d’une logique politique partisane qui
remonte à 1996 déjà, et qui a entendu placer tous les maires et
communes de Polynésie française, tous clivages et obédiences
confondus, sous une asphyxie financière et un chantage
politique permanent !
En réalité, dans la campagne électorale des territoriales de
2013, une vérité n’avait jamais été avouée à notre Population.
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C’est cette vérité.
Les maires et élus locaux de la Polynésie française ont été
savamment et délibérément placés sous une tutelle financière
de fait à l’égard du gouvernement de la collectivité d’outremer
de la Polynésie française, aux côtés de l’Etat qui continue
d’assurer leur tutelle statutaire.
C’est la dure réalité de la gouvernance du Taho’eraa Huiraatira,
celle qui est actuellement aux rennes du Pays depuis 2013,
mais qui la poursuit depuis au moins la révision statutaire de
1996.
Nos élus communaux n’ont jamais été placés dans une
situation de véritable « libre administration » de leurs
communes polynésiennes au sens de la Constitution française,
malgré toutes les apparences.
Pour illustrer cette réalité aux yeux de toute notre population et
de notre représentation territoriale, je ne vais vous donner que
quelques exemples concrets, cette tribune n’étant pas bien
entendu pas le lieu pour m’étendre davantage :
16
Prenons le cas des dispositions de l’article 52 de la loi
organique du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de la
Polynésie française, qui prive tout élu communal du droit de
présider le Comité des Finances Locales, ou qui a entraîné,
l’histoire l’a même démontré, de graves divergences
d’interprétation politiques sur les modalités de financement du
Fonds Intercommunal de Péréquation (F.I.P.), allant jusqu’à
provoquer en 2010 un recours en Conseil d’Etat ainsi qu’un
renversement du gouvernement local.
Ce Fonds Intercommunal de Péréquation étant lui-même la
source majeure de financement des caisses de nos communes
pour assumer leurs dépenses de fonctionnement.
Saviez-vous qu’en décembre 2003, par le truchement d’une
séance au Sénat qui a porté sur l’examen de loi du 27 février
2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française, et
alors que toutes les communes polynésiennes n’avaient été
nullement consultées ni même averties, les trois compétences
environnementales de la Polynésie française que sont la
collecte et le tri des déchets, la distribution d’eau potable et
l’assainissement des eaux usées ont été transférées aux
communes.
17
C’est un coût d’investissement total d’environ 100 milliards de
francs pacifiques qui venait de leur être imposé, sans
distinction.
Depuis, ce transfert de compétences ne s’est accompagné
d’aucun moyen financier sérieux et ce sont ces trois
compétences environnementales (déchets, eau potable et
assainissement des eaux usées) qui déstabilisent, voire
plombent principalement les budgets principaux et annexes des
communes des Tavana de Polynésie française.
Et le Code Général des Collectivités Territoriales, dans sa
partie applicable à la Polynésie française depuis le 1er mars
2008, ne vient que renforcer la pression financière déjà
insupportable que subissent les communes polynésiennes, en
imposant des délais insurmontables pour l’exécution des trois
compétences que je viens de citer.
Prenons ensuite la répartition actuelle des compétences entre
le gouvernement du Pays et les communes en matière de
fiscalité communale : comment permettre aux communes de
faire face aux charges d’investissement et de fonctionnement
qui leur sont imposées dès lors qu’aucune fiscalité communale
n’est mise en place à leur bénéfice ?
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L’impasse financière et juridique est inévitable et ce, depuis
février 2004.
A présent, parlons du développement économique local des
communes, au bénéfice de nos populations locales. Est-il
dissociable du développement économique et social du Pays ?
Je veux parler notamment du Contrat de Redynamisation des
Sites de Défense (CRSD), pourtant crée par une loi de finances
nationale pour 2009 au bénéfice notamment de onze
communes de la Polynésie française. Une opportunité de
développement économique local sans précédent accordée à
quelques uns de nos maires polynésiens au grand bénéfice de
leurs populations locales.
C’est encore une disposition de la loi organique du 27 février
2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française,
relative au partage de compétences en matière économique,
qui obstrue juridiquement la finalisation de ce dossier à valeur
ajoutée certaine.
De l’aveu même d’un Ministre de la République française,
interrogé par mes soins au cours d’une séance de questions
d’actualité au Sénat, c’est l’instrument statutaire que vous
défendez si ardemment depuis 2004 et sur lequel vous fondez
19
tous vos espoirs, mes chers collègues de la majorité, qui bloque
le règlement du dossier CRSD depuis 6 années déjà.
La liste des causes statutaires menant toutes nos communes à
un ruine, ou tout au moins à une situation d’asphyxie financière
et budgétaire - apparemment très bien organisée par votre
ancien président – à laquelle tout le monde semble par ailleurs
s’accommoder, est longue.
Je me réserve bien évidemment, lorsque ma candidature
officielle aux prochaines élections sénatoriales du 28
septembre 2014 sera déposée auprès des services compétents
et dans les délais légaux, l’opportunité de détailler et
développer l’ensemble des points touchant spécifiquement à la
gouvernance financière de nos communes à l’occasion de notre
prochaine tournée électorale aux côtés de mon colistier Tauhiti
NENA.
Mais mon propos ce matin est celui de vous dire ceci : la
véritable situation économique et sociale qu’a traversé notre
Pays depuis 2003 et que vous avez déclamé à notre population
lors des élections territoriales de 2013 comme étant l’unique
résultat d’une gestion calamiteuse du Pays par l’UPLD est non
seulement le fruit d’une logique politique partisane entretenue
par le Taho’eraa Huiraatira depuis 1996 déjà, et il convient de
20
vous laisser totalement la paternité, ou plutôt la responsabilité,
de l’état d’asphyxie financière de nos communes, sur fond de
chantage politique permanent.
Les plus audacieux de nos maires ont résisté, les plus faibles
sont tombés.
Mais derrière cette gouvernance communale, ce sont nos
populations locales qui ont aussi indirectement fait les frais de
cette logique politique redoutable.
Le lien entre la santé financière des communes, et le bien-être
de nos populations locales est évident.
La voilà, la vérité.
Mais alors, la question qui nous vient à l’esprit à présent,
comment conciliez-vous, chers collègues de la majorité qui
voterez votre futur président du Pays, votre discours pro-misère
sociale et anti-marasme économique depuis les territoriales de
2013, et la décision prise par votre ancien président de couper
les crédits du Pays d’une part dans le financement de sa quote-
part au sein du Syndicat Mixte Ouvert (SMO) en faveur des
maires des Iles-du-Vent, en vigueur depuis le 1er janvier 2014 ;
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Ou encore pourquoi le gouvernement Taho’eraa Huiraatira a t’il
décidé de couper ses crédits au titre du financement de sa
quote-part dans le Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS),
ultime instrument financier tripartite susceptible de profiter aux
communes polynésiennes ?
La vérité est toute simple : votre vision du développement
économique et social de notre Pays s’accommode parfaitement
d’un contexte généralisé d’asphyxie financière subi par nos élus
municipaux depuis plus de vingt années.
Mon expérience au sein de la Haute Assemblée de la
République française a été certes fascinante, mais elle a
surtout permis au seul sénateur souverainiste qui a été donné
d’y siéger de découvrir le pot aux roses : une volonté politique
ferme et électoraliste du gouvernement Taho’eraa Huiraatira, à
travers l’outil statutaire de la loi organique du 27 février 2004,
d’asservir les communes de la Polynésie française et d’y
planter les germes d’une dépendance financière chronique à
l’égard tant du Pays que de l’Etat.
La destinée de la Polynésie française, outre sa problématique
institutionnelle et son modèle de développement en quête de
sens, ne pourra se dispenser de la résolution de l’épineux
problème du développement économique de nos communes.
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Mon message à la présente tribune est simple et clair : chers
élus de notre assemblée, de notre peuple, soyons grands,
adultes et responsables.
Soyons libres, soyons pleinement autonomes, soyons
indépendants…d’esprit, au moins. N’ayons plus peur de dire,
de penser ce que nous souhaitons.
L’UPLD croit profondément dans les capacités de notre Peuple,
et a confiance en son avenir.
Au nom du groupe UPLD, je salue d’ores et déjà le candidat de
votre majorité qui sera élu au terme de ce scrutin.
Ia ora na !
Richard, Ariihau TUHEIAVA
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