Discours de M DU PLEPUE Marine Le Pen OELECTION PRÉSIDENTIELLE - 23 AVRIL ET 7 MAI 2017 A U N O M...

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ELECTION PRÉSIDENTIELLE - 23 AVRIL ET 7 MAI 2017 2 ÈME CONFÉRENCE PRÉSIDENTIELLE Marine 2017 Discours de Marine Le Pen Paris, le 24 février 2017 La politique internationale de la France

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LE2ÈME CONFÉRENCE PRÉSIDENTIELLE

Marine 2017

Discours de Marine Le Pen

Paris, le 24 février 2017

La politique internationale de la France

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Excellences,

Mesdames et messieurs les ambassadeurs,

Mesdames et messieurs,

Ce soir, je vous parlerai de la France dans le monde.

De la France telle qu’elle est, de ce qu’elle veut, dans le monde tel qu’il est.

Je vous parlerai de la place qui est la sienne, et de celle qu’elle devrait tenir.

Du rôle qui a été le sien, et du rôle que je lui rendrai.

Je vous parlerai de la politique que je conduirai en matière de relations internationales, de paix et de sécurité.

Dans ce monde dangereux, la France doit jouer pleinement son rôle pour rétablir le dialogue entre les Nations, apaiser les tensions qui montent et prévenir les guerres qui pourraient en être le résultat destructeur.

Elle doit en ce sens prendre les initiatives que son histoire, son indépendance, son rayonnement, lui suggèrent, et qu’elle se doit à elle-même d’assumer.

Et je parlerai surtout de l’essentiel à mes yeux : ce que la France doit apporter au monde, parce qu’elle est la France, et parce que nous sommes Français.

Le monde tel qu’il est, et pas tel que je voudrais qu’il soit ; la France telle qu’elle est, et pas telle que je voudrais qu’elle soit, voilà le départ de tout.

Les mots, les idées, les discours dont les réalités s’habillent ne changent rien aux faits qui s’imposent à tous les acteurs, et qui s’imposent à eux d’autant plus brutalement qu’ils veulent les ignorer. Le déni du réel se paie cher.

L’affaiblissement de la France, le recul des positions de la France dans le monde, ont pour origine commune le refus d’admettre la réalité.

On lui substitue des idées générales, des émotions fabriquées et un moralisme à géométrie variable.

Je refuse le repli. Je refuse l’alignement.

C’est pourquoi le premier axe de la politique extérieure de la France sera de renouer avec les réalités du monde.

Renouer avec ces réalités, c’est également savoir s’élever pour percevoir les mutations fondamentales auxquelles nous sommes confrontés.

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L’affaiblissement de la France, le recul des positions de la France dans le monde, ont pour origine commune le refus d’admettre la réalité. “

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A l’heure où une classe politique voudrait réduire l’analyse de l’immigration à des postures compassionnelles, je dis qu’il est irresponsable de ne pas voir dans ces grands mouvements de population une problématique géopolitique majeure et même, dans certains cas, une menace pour l’équilibre et la paix du monde.

Pas un continent n’est épargné par ces migrations.

Pas un pays ne peut se dire indifférent : soit parce qu’il voit ses élites fuir, soit parce qu’il est victime de la métropolisation de ses populations rurales dans des ensembles urbains qui échappent à toute raison humaine, soit parce qu’il se voit traverser par les mouvements migratoires au point d’en être déstabilisé, soit parce qu’il devient le gestionnaire forcé de la misère du monde sans être toujours capable d’y faire face.

Savoir, pour comprendre, et pour agir.

C’est la condition indispensable de la présence de la France dans le débat stratégique qu’elle a abandonné, et c’est la condition de la stratégie nationale de paix, d’influence et de puissance que je demanderai à mon gouvernement de conduire.

Le principe de réalité s’impose toujours tôt ou tard, et d’autant plus douloureusement qu’il vient plus tard.

L’illusion de la puissance entraîne aux pires erreurs quand elle permet de ne pas reconnaître des échecs et des fautes. L’invasion de l’Irak et la dissolution de l’armée irakienne ont été une faute, multipliée par le retrait précipité des forces américaines.

Le soutien aux « islamistes supposés » modérés en Syrie a été et demeure une erreur.

Ces fautes et ces erreurs ont une origine commune ; la négation des forces réelles à l’œuvre, qui sont les forces de l’histoire, des idées, des idéologies, des religions et des origines.

Ces erreurs d’appréciation ont une explication grave ; la fausse naïveté qui feint la vision binaire du monde qui séparerait les bons des méchants et ferait des ennemis de nos ennemis des bons donc des alliés.

Face au régime de Bachar el Assad, on a vu les puissances occidentales aider les milices islamistes qui combattent pour l’étranger.

Les Russes ne doivent-ils plus se souvenir du pillage des ressources du pays que de jeunes consultants frais émoulus de l’école de Chicago ont organisé dans les années 1990 avec leurs complices dans l’entourage de Boris Eltsine ?

Et comment ne pas constater que le rapport parlementaire britannique consacré aux responsabilités dans l’invasion de l’Irak, place au premier plan l’ignorance des réalités et la méconnaissance du terrain ?

On le voit en matière de politique étrangère, les faits aussi sont têtus.

La franchise est une marque de respect.

La franchise est une marque de respect.“

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Par exemple, les mensonges qui ont entouré l’ouverture du processus d’adhésion de la Turquie, contre la volonté manifeste de la majorité des Européens, trouvent leur équivalent dans les mensonges et les faux semblants qui ont entouré les négociations sur le traité de libre-échange avec le Canada qui a été conclu grâce à un artifice institutionnel contre l’avis réel des pays européens.

Il sera inévitablement remis en cause.

Moi j’ai la franchise de le dire.

Tout cela n’est pas digne de la France, tout cela fait flotter sur l’Union un air de trahison, tout cela surtout n’est pas respectueux vis-à-vis de grandes Nations que sont, en l’espèce, la Turquie ou le Canada.

Je veux faire progresser la qualité des relations internationales de la France, avec ces pays comme avec tant d’autres, et la franchise jouera un grand rôle dans ce progrès nécessaire.

Le respect des réalités du monde, c’est voir le monde tel qu’il est dans sa diversité et ne pas voir le monde avec le prisme d’un occidentalo-centrisme qui n’est plus de mise.

Les peuples ont une identité, ils ont une histoire, ils ont une culture, et ils poursuivent leurs intérêts nationaux, tels qu’ils les comprennent à un moment, dans une situation donnés.

Certains le déplorent. Je m’en réjouis.

Plus encore, une analyse mesurée de l’histoire démontre la constance de l’âme des peuples.

Elle met en lumière que les peuples poursuivent les mêmes buts à travers les siècles, que souvent les mêmes passions politiques les habitent même si leur expression peut changer ou évoluer.

Ce ne sont pas les tenants du Brexit qui ont dit « qu’à chaque fois que l’Angleterre aurait le choix entre l’Europe et le grand large, elle choisirait le grand large », c’est Winston Churchill !

Sous des titres et des noms qui changent, à travers des régimes politiques différents, l’âme des peuples renaît toujours. Invariablement, elle se confronte aux mêmes données physiques ; les peuples expriment toujours leur passion à demeurer ce qu’ils sont, à décider de leur destin, à choisir leurs alliés, à transmettre leur culture.

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• Voyez la Turquie qui reprend son rôle historique de chef de file de l’Islam sunnite,

• Voyez l’Iran qui s’affirme inexorablement comme puissance régionale ;

• Regardez le Sahel où se poursuit le conflit séculaire entre nomades et sédentaires.

• Voyez comme l’Inde s’affirme à la fois dans son identité culturelle multimillénaire et son formidable développement économique qui l’entraîne dans la modernité.

Ce pays, qui regroupe le sixième de l’humanité, sait alimenter une croissance soutenue par le respect de son être. Cet exemple doit inciter à la réflexion.

L’expérience prouve aussi que la continuité, la permanence même, marquent l’histoire longue et qu’il faut du recul, de la distance et du champ pour distinguer, sous le bruit qui l’entoure, le sens de l’histoire en marche.

Les singularités des peuples du monde ne sont pas forcément solubles dans le marché.

Ceux qui croient que la marchandisation du monde viendrait à bout des particularismes, dans le grand mouvement de nivellement culturel programmé, ignorent tout simplement l’âme des peuples.

Pas davantage, ces singularités ne s’effacent jamais vraiment devant les déclarations solennelles ou l’intimidation des grandes puissances.

Les valeurs qui sont les nôtres, auxquelles nous sommes légitimement attachés, ne sont pas les valeurs de l’Asie, de l’Afrique ou du monde russe.

Prétendre leur imposer par l’argent, par l’influence ou, pire, par la force, ces valeurs n’aboutit qu’à allumer les feux d’une violence fondée sur l’humiliation et le ressentiment.

Nous vivons un monde dans lequel les peuples, sortis des illusions du communisme comme des mensonges du libéralisme financier et du globalisme, éprouvent une déception à la mesure de leurs espoirs passés.

Ils cherchent à en sortir, et trouvent dans la Nation les moyens de leur intérêt.

La vision politique que je défends pour mon pays est celle de la persistance d’une nation uni-culturelle c’est-à-dire une nation unie par sa culture quelle que soit l’origine de ceux qui la composent.

Ce droit à sa propre culture que je réclame pour la France, ce droit que je reconnais à tous les peuples me conduit à défendre une conception multiculturelle du monde, une reconnaissance de la diversité culturelle des hommes.

Vous l’avez compris je ne souhaite pas promouvoir je ne sais quel modèle français ou occidental.

“Ce droit à sa propre culture que je réclame pour la France, ce droit que je reconnais à tous les peuples me conduit à défendre une conception multiculturelle du monde, une reconnaissance de la diversité culturelle des hommes.

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Je ne souhaite pas promouvoir quelque système qui aurait une valeur universelle, mais bien au contraire, promouvoir le respect des cultures, le respect de la liberté des peuples.

Je porte en moi la conviction que c’est de cette vision de la civilisation que naît la diversité foisonnante des cultures, et que cette conception du monde est le plus grand apport français au monde.

La France doit respecter l’égale dignité des Nations et des peuples ; elle entend protéger leur intégrité, leur singularité et leur souveraineté comme elle entend protéger sa propre singularité.

La différence nationale est la plus universelle des passions politiques.

Promouvoir la non-ingérence, la souveraineté des Etats et la liberté politique des Nations, c’est la voie du véritable universalisme, celui des différences, des cultures et des civilisations, qui n’existent pas si elles ne sont pas plurielles, et que la mondialisation transforme en caricature touristique, ou simulacre marchand.

Dans cette logique, nous entendons renouer avec ce que fut l’action diplomatique millénaire de notre pays, l’action diplomatique d’une grande puissance, écoutée et respectée parce que respectueuse, une action diplomatique dont le prestige faisait de la France une référence dans le monde.

A la tête de l’Etat, j’appuierai notre diplomatie sur deux piliers : l’indépendance et l’équilibre avec pour cap la défense de nos intérêts.

L’indépendance car la logique des blocs procède d’un esprit d’affrontement et que les Français, comme le monde, qui rejette un quelconque alignement attend de notre pays qu’il porte la voix d’un monde multipolaire.

Cette politique d’indépendance sera fondée, dans chaque situation, sur une stratégie globale, une vision claire de ce que nous défendons et de ce contre quoi nous luttons.

Nous saurons reconnaître et désigner l’ennemi principal, celui qui porte atteinte à l’intégrité de notre territoire, à l’identité de la Nation, à l’unité du peuple français, celui qui entend nous soumettre à ses lois, à ses mœurs, à ses intérêts.

Nous avons payé, oh ! combien, le prix de la guerre.

Mais nous avons aussi subi l’Occupation, nous avons vu fusiller les combattants de la France, et nous avons appris ce qu’avait été les camps de la mort.

Paradoxalement, nous nous devons à nous-mêmes, et nous devons au monde de rappeler qu’il y a pire que la guerre,

• c’est l’humiliation nationale,

• c‘est la submersion de son territoire,

• c’est la soumission d’un peuple à des lois, à des principes, à des combats qui ne sont pas les siens.

A la tête de l’Etat, j’appuierai notre diplomatie sur deux piliers : l’indépendance et l’équilibre avec pour cap la défense de nos intérêts.“

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Si devait revenir le temps de la honte, le temps de l’invasion, le temps de l’esclavage, la France devrait, la première, se lever pour dire au monde qu’il n’est pas de sacrifices assez grands, de combats assez farouches, de résistance assez totale, pour laver l’humiliation, l’invasion et l’esclavage.

Je le dis aujourd’hui devant vous ; pour assurer l’indépendance de la France et la liberté des Français, il n’y a pas de prix à payer qui soit trop élevé, il n’y a pas de combat qui soit trop effrayant pour être engagé.

Dans ce cadre, il est clair que la politique de la France se décide à Paris, et qu’aucun allié, aucun traité, aucune alliance, ne décide de la politique de la France à sa place.

Il est tout aussi clair que la France assume elle-même la défense de son territoire, qu’elle entreprend les actions nécessaires et justes pour assurer la sécurité de son territoire, de ses intérêts et de ses citoyens sans dépendre de personne.

Il doit être clair qu’aucun moyen, aucun sacrifice, aucune arme ne sera de trop si l’indépendance de la France était menacée, et que la dissuasion nucléaire doit jouer tout son rôle dans l’indépendance de la France à l’égard de quiconque prétendrait la soumettre.

Je veillerai à ce que la France conserve quand elle les a, acquiert quand elle y a renoncé, tous les moyens de sa sécurité, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières.

Je prévois que le budget de la Défense soit constitutionnalisé à 2% et qu’il tende vers les 3% du PIB à la fin du quinquennat, afin de retrouver un niveau compatible avec l’autonomie de notre Défense, le progrès de sa composante nucléaire, et la projection de nos forces sur les théâtres extérieurs d’où nos ennemis nous attaquent.

Je le dis avec une sereine détermination.

La France n’est en péril que devant la pusillanimité de ses dirigeants.

Pour le reste, nous avons tous les moyens de répondre aux attaques, de sécuriser notre territoire, et de défendre les Français où qu’ils soient dans le monde.

Il suffit de le vouloir et d’en prendre les moyens.

Il suffit notamment de faire savoir que toute organisation, tout groupe qui menace les intérêts français, qui intimide des Français ou qui s’en prend physiquement à des Français, sera traité en ennemi de la France.

Cette indépendance que je réclame pour mon pays s’appelle à l’égard des autres pays la non-ingérence, c’est-à-dire le droit légitime de tout pays à disposer de lui-même.

Nous romprons avec la diplomatie moralisatrice qui procède d’une nostalgie coloniale qui ne nous habite pas.

Nous romprons avec la diplomatie moralisatrice qui procède d’une nostalgie coloniale qui ne nous habite pas.

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Le second pilier de notre action extérieure sera l’équilibre, l’équilibre c’est-à-dire le contre-poids parce que la France n’a pas vocation à prendre parti pour telle ou telle grande puissance, pour tel ou tel belligérant, pour tel ou tel courant religieux contre un autre.

Nous nous fixons le devoir d’être justes mais fermes, d’être mesurés et à l’écoute, d’être puissants pour être rassurants, avec pour objectif de rechercher avec tous les voies du dialogue et de la paix.

Dans le regard des peuples du monde, la France a vocation à être une nation « de grand secours », une nation qui tend la main aux peuples opprimés, une nation qui parle aux côtés des peuples, sait être la voix des sans voix, une nation qui porte quelque chose de puissant, de grand.

Si la France doit être grande, c’est aussi pour les autres.

C’est ainsi que nous servirons l’intérêt national qui est le seul guide de notre action politique et donc de notre action diplomatique.

La politique de l’émotion est trop souvent celle de la confusion, de la réaction plus que de l’action.

Je me battrai contre la peur.

Je n’ai jamais accepté que la peur dicte ma conduite, je n’accepterai pas que la politique de la France soit saisie par la peur.

J’entends remplacer la peur par la confiance et par la sécurité de tous les Français. Pas par des invocations générales et des gesticulations désordonnées, par la politique, par l’action et par les armes quand il le faut.

C’est pourquoi la politique de la France sera placée sous le signe de la paix, de la force militaire et de la puissance stratégique.

Je n’épargnerai aucun moyen pour que l’intégrité du territoire, l’identité de la Nation et l’indépendance de la France soient assurées à tous les Français comme le plus précieux de leurs biens communs.

Ainsi les Français auront un rapport serein avec le monde, ce qui donnera au gouvernement de la France une latitude et une efficacité d’action.

Le service de la justice et du droit, enfin.

La montée des tensions, la guerre qui gronde ici ou là, notamment tout autour de la Méditerranée, ont pour première origine le « deux poids deux mesures », l’instrumentalisation du droit, des institutions internationales, des organisations paraétatiques par les grandes puissances.

Voyez ces sommets qui prétendent administrer le monde, et dont les dirigeants représentent moins du cinquième de l’humanité !

L’exigence de la France en matière de justice et de droit est l’une des singularités françaises.

C’est pourquoi la politique de la France sera placée sous le signe de la paix, de la force militaire et de la puissance stratégique. “

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Et c’est ce que la France a d’unique qui la rend universelle. La volonté de défendre son indépendance, d’en faire le point déterminant de sa politique extérieure, est une volonté universelle.

Son application rendrait aux mots de relations internationales - «- Inter –nationales » (entre nations)- et de communauté internationale le sens qu’ils ont malheureusement perdu.

Nous savons, parce que le Général de Gaulle nous l’avait rappelé lui qui redonna à notre diplomatie sa puissance après le naufrage de la IV ème République, que « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ».

Nous reconnaissons aux autres le droit de faire valoir leurs intérêts, comme nous entendons défendre les nôtres.

Nous affirmons que si nous n’avons pas d’amis au sens de cette formule certes imagée mais un peu sèche, nous revendiquons des alliés que les liens historiques et donc affectifs, que les proximités culturelles, que les convergences politiques ou stratégiques nous désignent naturellement.

Nous revendiquons la défense de nos intérêts : notre intégrité territoriale, notre agriculture nécessaire à notre subsistance alimentaire, l’énergie nécessaire à nos activités domestiques ou industrielles, notre défense nationale, notre rayonnement culturel et linguistique, nos traités d’alliances avec d’autres pays …

Il va de soi que la défense de nos intérêts vitaux peut nous conduire à des interventions armées.

Seules, la sécurité de la France ou de Français, l’intégrité de notre territoire et l’indépendance de sa politique décideront de nos opérations extérieures comme intérieures.

Nos opérations en Afrique, comme des opérations moins connues en Afrique du Nord et au Moyen Orient, prouvent chaque semaine l’excellence de nos hommes, la loyauté du soldat français et la qualité du commandement ; au service de la France, les uns et les autres méritent d’être gouvernés autrement, d’être engagés pour des buts de guerre partagés, contre un ennemi désigné, et de n’avoir aucun doute sur les raisons de se battre, de s’engager et, parfois, de mourir.

Je m’attacherai à ce que les interventions militaires de la France, si je dois en décider, ne supportent aucun doute quant à leur légitimité, aucune contestation quant à leur but, ce qui est la condition pour que la victoire ne soit entachée d’aucune ombre.

Car je constate que la France s’est laissée entraîner, ou s’est entraînée d’elle-même, dans des guerres qui n’étaient pas les siennes, au nom d’intérêts qui n’étaient pas les siens, et qui parfois étaient contraires aux résolutions des Nations Unies comme à l’objectif proclamé de maintien de la paix et de protection des populations civiles.

“ Seules, la sécurité de la France ou de Français, l’intégrité de notre territoire et l’indépendance de sa politique décideront de nos opérations extérieures comme intérieures.

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Nos interventions ont outrepassé le mandat des Nations-Unies en Libye, elles ont bafoué l’embargo international en délivrant aux supposés « islamistes modérés syriens » des armes qui ont aussitôt grossi l’arsenal de Daesh et qui, peut-être, ont tué des Français.

La fermeture de l’ambassade de France en Syrie, pays qui a longtemps conservé une élite francophone, et protégé ses minorités chrétiennes, a été plus qu’une faute; combien d’attentats sur le sol français, des relations maintenues avec les services syriens auraient-elles évités, combien de Français ont payé de leur vie l’aveuglement qui s’est emparé du Quai d’Orsay ?

Ce n’est pas la politique de la France, ce n’est même pas une politique, et il faut poser la question ; soit les ministres responsables, soit le chef d’Etat lui-même étaient mal informés, et il faut profondément améliorer nos services de renseignement et leur donner les moyens de leur mission ; soit nos dirigeants politiques ont mis la France au service d’autres intérêts, ils ont servi des intérêts étrangers contre la sécurité de la France et la vie des Français, et cela s’appelle haute trahison.

D’Afghanistan en Libye et de Serbie en Ukraine, le vide stratégique est notre premier ennemi.

Chacun mesure le drame que vivent les populations libyennes, chacun redoute ce qui peut se passer demain au Sahel et dans toute cette Afrique où circulent les armes et les mercenaires libyens en quête d’emploi, chacun sait combien le verrou libyen protégeait l’Europe de l’afflux de réfugiés subsahariens.

Et chacun peut mesurer combien la propagande lui a menti sur la nature de l’intervention française et britannique, sur l’ennemi principal, et sur l’absence totale de stratégie pour la suite d’un changement de régime qui n’était ni légitime, ni conforme à l’intérêt de la France.

La même erreur a été évitée de justesse en Syrie. Elle ne doit pas se reproduire.

Je ne céderai pas à la tentation de chercher par le fracas des armes le silence de l’opinion et de fuir dans la guerre extérieure le débat de politique intérieure.

Il faut le dire aux Français ; au cours des dix dernières années, la France a été belliciste, la France a cru résoudre par la guerre des questions politiques, religieuses, ethniques, d’une complexité qui exclut toute solution simple.

Je ne suis pas de ceux qui croient que le recours aux armes met fin à tous les débats et résout tous les problèmes.

La tentation des armes est la faute des faibles, et la France vient d’y céder trop souvent.

Elle n’avait pas de politique nationale ; elle n’avait pas de stratégie à la hauteur de ses intérêts, et des risques ; elle a demandé aux armes de remplacer l’une et l’autre.

“ La tentation des armes est la faute des faibles, et la France vient d’y céder trop souvent.

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Le soldat français a combattu pour faire oublier la faillite de ceux qui, gouvernant la France, assumaient la charge de défendre l’intégrité de son territoire et l’unité de la Nation.

J’y vois l’effet de la confusion qui sévit en matière stratégique, au point de ne pouvoir nommer l’ennemi par son nom, au point de travestir la réalité des affrontements ethniques en Afrique, au point aussi de sacrifier l’indépendance stratégique de la France pour l’illusion d’un camp occidental et la réalité d’un complexe militaro-financier en quête d’ennemi pour justifier ses rentes.

Le désarmement intellectuel et moral diffusé par des élites dénationalisées est notre pire ennemi.

Je le répète, le sens de l’histoire est celui des Etats-Nations, et nous incarnons l’histoire qui vient, ils se sont arrêtés au XX ème siècle des illusions mondialistes.

Pour moi, il existe sept éléments qui s’imposent à la politique de la France, tels que l’observation de l’histoire longue et les réalités actuelles les suggèrent.

Ces éléments s’imposent à nous.

Je ne dis pas que je les souhaite, je ne dis pas que la France s’en accommode ou s’en réjouit, je dis qu’il en est ainsi, et que ce constat est le point déterminant de toute politique nationale efficace et réaliste.

1 - Nous vivons un monde d’Etats Nations, ce qui est la conséquence du double mouvement de décolonisation, achevé sous sa forme traditionnelle dans les années 1970, et de décomposition de l’empire soviétique, remplacé par une communauté d’Etats indépendants, la CEI, d’abord, par l’affirmation nationale des pays d’Europe centrale, d’Asie centrale et des Balkans par la suite.

Le nombre des Nations siégeant aux Nations Unies n’a jamais été aussi élevé, et pourrait s’élever encore dans les années à venir.

Dans le monde, nombreux sont les peuples qui se battent, qui souffrent et qui meurent pour avoir leur Etat, leur monnaie et leurs lois.

N’oublions jamais combien de Français avant nous se sont battus, ont souffert et sont morts pour que nous ayons notre Etat, notre monnaie, notre drapeau et nos lois !

Bien sûr, dans chaque région du monde, là où les puissances dominantes sont parfois tentées de réduire les Nations voisines à l’état de dépendances, ou de colonies.

Bien sûr, la puissance qui domine le monde entend substituer d’autres principes et d’autres logiques à ceux de la souveraineté de Nations égales en droit et s’emploie à détruire les institutions fondées sur ce principe pour les remplacer par des organisations qu’elle contrôle et où elle impose ses lois.

Bien sûr, les ONG, les Fondations, les fonds d’investissement, d’autres organisations non étatiques agissent, poursuivent hors des frontières des intérêts qui leur sont propres - ou qui sont ceux des Etats qui se cachent derrière.

“ J’engagerai la France au service d’un monde multipolaire.

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Bien sûr, si la mondialisation est dépassée, ce n’est pas pour revenir en arrière, c’est pour aller vers autre chose.

Mais rien n’empêche de le constater ; quand ils le veulent, les Etats demeurent les maîtres et les Nations commandent.

La finance ne tire son hyperpuissance que du renoncement des peuples et de la trahison de leurs élus, trop heureux de devenir banquiers d’affaires !

La passion nationale est à l’œuvre en ce début du XXIè siècle, et plus personne n’oserait promouvoir les billevesées des années 1990, la démocratie planétaire, le gouvernement du monde, l’uniformisation des lois et la suppression des Etats, suivant celle des frontières. Voulez-vous que je vous dise que je m’en réjouis ?

Comment peut-il y avoir communauté internationale sans respect de Nations égales en droit, sans abandon de ce « deux poids deux mesures » qui caractérise si souvent l’attitude de l’Occident, ou de ce qui prétend l’être ?

Les espoirs nés de la dissolution pacifique de l’URSS n’ont pas été réalisés.

Le droit est trop souvent le masque des rapports de force les plus brutaux, quand il n’est pas le moyen de nouvelles formes de colonisation et de soumission, d’autant plus dangereuses qu’elles sont plus diffuses et s’avancent masquées derrière de beaux principes et de grands sentiments.

J’engagerai la France dans une action résolue dans les institutions et les enceintes internationales, pour que la diversité des Nations et la coexistence ouverte de leurs intérêts légitimes construisent une paix durable par la négociation et la concertation, fondée sur l’égalité en droit et le respect mutuel.

J’engagerai la France au service d’un monde multipolaire, fondé sur l’égalité en droit des nations, leur concertation permanente, le respect de leur indépendance, fondé également sur les principes oubliés du pacte de La Havane, conclu en 1948, qui subordonnait les libertés économiques, et notamment la liberté du commerce, au progrès social, au plein emploi et au recul de la pauvreté.

J’y ajouterai la sécurité environnementale et la défense des biens communs de l’humanité.

Les Droits de l’Homme et du citoyen ne trouvent leur plénitude que dans des sociétés pacifiées, confiantes, apaisées, des sociétés qui elles aussi ont des droits et qui doivent pouvoir les faire valoir contre les agressions extérieures, qu’elles soient environnementales, juridiques, financières ou morales.

Je souhaite que la France étudie les moyens d’une action résolue pour approfondir et enrichir la politique des Droits de l’Homme par la politique des droits des peuples en matière de sécurité environnementale, politique, religieuse, par la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, dans le domaine notamment de la foi religieuse, du régime politique, du droit de la citoyenneté, de la maîtrise des frontières et des mouvements de population.

“Les peuples européens ont bien raison de ne rien vouloir abandonner de leur identité et de leur singularité ; ils les ont payés tellement cher !

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2 - L’Union européenne, qui, je le précise, n’est pas l’Europe, est à rebours de l’histoire.

Elle met la France en retard sur le monde.

L’Union européenne prétend en finir avec les Etats Nations.

Elle se prétend en avance ; elle est au dehors, elle s’est mise en congé du monde, elle s’est arrêtée quelque part dans les années 1990.

Partout, la globalisation naïve est battue en brèche, partout la société de l’individu recule au profit de la préférence nationale, et partout, c’est le patriotisme économique qui triomphe, partout le besoin légitime de protection appelle le rétablissement de frontières !

L’Union européenne devait préfigurer la mondialisation en Europe ; la fin de la mondialisation heureuse la relègue au musée des constructions idéologiques sans lendemains, puisque l’Europe des peuples se fera contre la dissolution mondialiste.

Et les peuples européens ont bien raison de ne rien vouloir abandonner de leur identité et de leur singularité ; ils les ont payés tellement cher !

Ceux qui, à l’Est de l’Europe ont tenu bon pendant deux générations face à l’écrasante puissance soviétique, nous apprennent que demeurer soi-même est l’une des belles tâches de l’intelligence, de l’art et de la foi.

Cette leçon n’est pas perdue !

Les peuples devaient remettre leur liberté politique entre les mains d’édifices internationaux aux sigles mystérieux, aux attributions incertaines, mais qui parlaient anglais ; ils sont en train de reprendre cette liberté.

Je me réjouis de la renaissance des peuples européens, contre l’Union, pour l’Europe!

Ils constatent qu’ils sont seuls capables de décider ce qui est bon pour eux, et que ce qui leur vient d’en haut ou d’ailleurs et prétend faire leur bien sans eux voire contre eux, ne fait en définitive que les détruire.

Voyez l’échec de l’OMC, voyez le vide du G 20, voyez la décomposition de l’idée Européenne que suscite l’Union européenne !

En Europe aussi, il est temps d’en finir avec une « Union » en réalité une tentative de fusion qui détruit la France comme elle détruit l’Europe des peuples et des Nations, la seule.

Pour que vive l’Europe, il faut en finir avec cette construction artificielle qui a pris pour nom « l’Union européenne ».

Il faut en finir avec ce monstre bureaucratique tel qu’il est, pour en faire émerger et triompher de nouvelles relations de coopération et de co-construction entre Nations indépendantes, et qui entendent le rester ; ce serait faire de l’Europe l’avant-garde d’un ordre politique combinant pacifiquement universel et particulier qui reste à inventer.

“La France trouvera avec les autres Etats libres d’Europe d’autres voies pour organiser le continent.

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Pour la France comme pour la Grande Bretagne, l’Union européenne a conduit au repli de positions internationales que l’histoire et la puissance leur commandaient d’assumer.

L’Union européenne agit de manière résolue pour couper la France des pays francophones, pour la séparer des pays avec lesquels l’histoire, la langue, la culture, ont noué des liens spéciaux, souvent passionnels, toujours riches.

L’Union diminue la France. Elle la sépare du monde. Je ne me résous pas à voir la France diminuée, dépendante, séparée.

Dans le cas de la France, aucun autre membre de l’Union européenne n’a désormais la profondeur stratégique qui la rend présente dans le Pacifique comme dans l’océan Indien, et dans l’Atlantique comme dans l’Arctique ou l’Antarctique.

Aucun autre membre de l’Union européenne ne peut envisager de conduire seul des opérations militaires extérieures comme le pouvait la France.

Et la France fait partie des quatre puissances mondiales, avec les Etats-Unis, la Chine et la Russie, à savoir construire de manière autonome porte-avions et sous-marins nucléaires.

En matière de sécurité intérieure comme d’opérations extérieures, en matière de maîtrise des migrations comme en matière de politique fiscale et sociale, l’Union européenne n’est pas la solution, elle est le problème.

La conception de cette Europe en faillite est portée par Mme Merkel avec un entêtement incompréhensible.

Elle nous impose, comme en 1757 dans la France de Louis XV confrontée aux velléités inquiétantes de la Prusse, de procéder au « renversement des alliances ».

Concrètement, soit l’Union européenne conduite par une Allemagne idéologiquement et économiquement hégémonique accepte de négocier, soit la France trouvera avec les autres Etats libres d’Europe d’autres voies pour organiser le continent.

Que Mme Merkel, M. Schulz ou les commissaires illégitimes le veuillent ou non, nous bâtirons une autre Europe, l’Europe qui a existé avant l’Union dite «européenne» et qui existera bien après elle, « l’Europe des nations libres», l’Europe des peuples.

Une Europe qui a donné au monde tant des formes et des symboles qui le marquent aujourd’hui !

Voilà pourquoi la première mission que je confierai au gouvernement de la France sera de remettre à plat les traités européens et d’engager résolument la France dans la construction d’une Europe des Nations libres.

Parce qu’elle est la seule puissance continentale qui a préservé une capacité de Défense autonome, parce qu’elle dispose d’une supériorité stratégique en Europe continentale, la France doit prendre une initiative de sécurité commune avec les Etats-Unis et la Russie, dans un esprit de bonnes relations, de voisinage stratégique et de coopération franche.

De manière générale, aucun engagement contraignant la France à renoncer à sa souveraineté, sur aucun point que ce soit, ne peut être tenu pour irréversible.

Ce que la volonté du peuple choisit de déléguer, de partager ou de remettre, la volonté du peuple peut le reprendre.

Notre Europe ne sera pas celle des commissaires mais des peuples libres.

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3 - Les Etats-Unis, qui sont tout ce qu’est une Nation, et qui peuvent avoir la tentation d’être plus que cela, la Nation indispensable, sont devenus à la fois l’incontestable allié de long terme et parfois, il faut le dire, presqu’un adversaire.

L’idée d’avoir triomphé du communisme, la tentation de ne pas se reconnaître d’égale, et parfois le refus de l’idée de limites, ont pu conduire, dans le passé, les Etats-Unis a une surchauffe stratégique et une dérive préoccupante des expressions de la force.

Cette surchauffe, cette dérive, auxquelles l’évolution stratégique engagée par Barack Obama n’avait pas mis fin, nous a inquiétés comme alliés, comme amis, et comme Nation attachée à la paix du monde.

Cet aventurisme stratégique des Etats-Unis a pu les conduire à porter atteinte à ce que nous considérons comme nos intérêts : la destruction de l’Irak, de la Syrie, de la Lybie avec le déferlement de millions de migrants, l’instauration d’un déséquilibre en Méditerranée; les jeux dangereux avec les milices islamistes ; le renforcement de la présence russe en Méditerranée ; les inquiétudes de la Turquie.

Nous espérons avec l’élection du Président Donald Trump une inflexion majeure, presque un changement de logiciel qui sera non seulement positif pour le monde mais également aux Etats-Unis.

Je salue son réalisme et sa volonté de changement.

Je souhaite que l’Amérique rompe avec l’idée absurde de la soumission de ses alliés.

Admettre cette logique, la laisser perdurer, ce serait, pour la grande nation américaine comme pour nous, abdiquer l’idée d’indépendance nationale, ce serait aussi et davantage, se couper du reste du monde, un monde dans lequel l’autorité et la légitimité du bloc occidental se sont malheureusement considérablement réduites depuis la crise de 2007-2008, le 11 septembre, l’agression contre l’Irak, la Lybie et la Syrie.

Nous ne faisons pas grief aux Etats-Unis d’affirmer par la voix de son Président la primauté de la défense de ses intérêts nationaux, - cela est naturel, légitime et a le mérite de la franchise.

Nous connaissons cette règle, nous l’avons admise parce que nous la préconisons pour la France et la professons pour les nations du monde.

Nous savons que l’intérêt de la France nous commandera simplement d’être attentifs à la défense de nos intérêts propres, parfois exigeants lorsque cela s’imposera mais toujours soucieux de trouver avec nos partenaires et a fortiori nos alliés des solutions justes et durables.

“ Nous ne faisons pas grief aux Etats-Unis d’af-firmer par la voix de son Président la primauté de la défense de ses intérêts nationaux. Dans l’alliance fondamentale entre la France et le peuple américain, c’est la liberté de la Nation française qui lui donne son sens et sa portée.

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J’ai l’intime conviction que les points d’accord que je viens d’évoquer font de nous les mieux placés pour trouver les voies de justes régulations commerciales ou diplomatiques qu’il nous faudra négocier dans l’avenir avec les Etats-Unis.

Nous n’avons jamais confondu le peuple américain et ses administrations quelquefois maladroites et de temps en temps indifférentes voire hostiles à nos intérêts.

Mais, cette alliance que l’histoire et la sécurité appellent naturellement, dont le peuple français décide, ne signifie en rien alignement, dépendance stratégique, soumission politique.

C’est la raison pour laquelle, les liens historiques qui nous lient avec les Etats Unis depuis la guerre d’indépendance ne nous interdiront pas de sortir du commandement intégré de l’Otan.

L’Otan réduit sans cesse l’autonomie stratégique de la France, en ramenant ses industriels au rang d’équipementiers, en subordonnant ses armes à des normes sous contrôle étranger, en lui dictant des alliances, des embargos et des soumissions qui ne sont ni dans son intérêt, ni dans ses valeurs.

Je demanderai que soit rétablie, dans chaque composante stratégique de sa défense, et notamment dans le domaine de la dissuasion nucléaire, l’indépendance de nos forces.

Cette révision de notre participation à l’Otan se comprend d’autant plus que le nouveau président des Etats Unis a lui-même cru utile de relativiser la portée et la nécessité de cette coalition militaire aujourd’hui quelque peu anachronique.

Il n’y a dans notre démarche aucune marque de défiance, ni d’hostilité.

Dans l’alliance fondamentale entre la France et le peuple américain, c’est la liberté de la Nation française qui lui donne son sens et sa portée.

4 – La Russie n’est plus l’URSS. Elle est un des éléments décisifs de l’équilibre des forces qui peut pacifier la mondialisation.

Lors du dernier conflit mondial elle a payé le prix lourd. Les 25 millions de morts russes et ressortissants des différentes nationalités de leur empire ont contribué à notre Liberté. Nul n’a payé le même prix, et la France ne l’oubliera pas, même si l’Union européenne donne l’ordre de l’oublier.

La Russie a été mal traitée par l’Union européenne, elle a été mal traitée par une France vassalisée.

Nous déplorons le reniement de nos engagements, quand nous avons cédé à la pression étrangère et refusé de livrer des bâtiments de Projection et de Commandement de type Mistral qui n’auraient, de surcroît, en rien modifié les équilibres stratégiques ou contribué à accroître les tensions en Ukraine.

La Russie a repris pied au Moyen Orient où elle est désormais un interlocuteur essentiel, elle a marqué des points sur la scène internationale, il serait dangereux qu’elle se laisse tenter par un jeu de bascule traditionnel entre Europe et Asie.

“ La France doit œuvrer à arrimer la Russie au continent européen, parce que c’est dans l’ordre du monde, mais surtout parce qu’il y va de l’intérêt des pays d’Europe.

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La France doit œuvrer à arrimer la Russie au continent européen, parce que c’est dans l’ordre du monde, mais surtout parce qu’il y va de l’intérêt des pays d’Europe.

Les engagements de l’Occident à l’égard de la Russie, au moment de la Perestroika, promesses explicites faites au Président russe par l’administration du Président Bush, ont été trahis par l’administration Clinton, notamment le respect d’une zone tampon dénucléarisée tout autour de la Russie.

Une politique d’indépendance des Nations européennes ne peut que travailler à un équilibre des forces dans un sens qui garantisse à la Russie sa sécurité, et qui aide à l’amélioration des conditions de vie de la population.

5 – L’Afrique se trouve au cœur de la politique étrangère de la France. Je tiens à en parler et je suis la seule candidate à l’élection présidentielle française à le faire.

D’abord parce que les nations d’Afrique, de l’Afrique subsaharienne, du Maghreb ou de Madagascar, ont un lien particulier avec notre pays, un lien que les vicissitudes de l’histoire ou les années qui nous séparent des indépendances n’ont aucunement altéré et je m’en réjouis.

Ensuite parce que l’Afrique est un continent qui demeure un partenaire traditionnel de la France pour ses entreprises, pour ses échanges, pour ses débouchés commerciaux, pour le partage d’une langue que nous avons en commun.

Enfin parce que l’Afrique, aux prises avec une poussée de la barbarie, subit avec nous l’horreur du terrorisme.

Il est normal qu’elle trouve en nous un allié déterminé, actif et, si nécessaire, présent militairement comme c’est le cas en ce moment dans ces pays que sont le Mali, le Cameroun ou le Tchad.

Nous voulons rompre avec la politique trop souvent condescendante qui conduit à émailler les relations de discours moralisateurs comme cela a été trop souvent le cas par le passé.

Nous appliquerons à nos partenaires africains le principe de non-ingérence et cette non-ingérence ne signifiera pas pour autant indifférence.

Nous substituerons aux relations fluctuantes d’aujourd’hui des relations stables qui garantiront aux états qui le veulent la sécurité des pouvoirs légitimes.

Nous souhaitons mettre en place une politique fondée sur la franchise, le respect mutuel et une coopération active.

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Je demanderai au gouvernement de la France de travailler à construire une diplomatie innovante, participative, ouverte, sur la base des intérêts de la France et du choix des Français.

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Nous serons contraints de mettre un terme à l’immigration massive en France parce que notre pays ne peut plus supporter ce poids financier important.

Le contrôle de l’immigration s’effectuera toujours dans des conditions humaines et dignes ; cette nouvelle politique française interviendra en concertation directe et coopération étroite avec les pays d’origine.

Cette nouvelle politique ne signifiera pas, je veux le dire, la fin des échanges et des voyages et même des installations entre nos pays.

Les étudiants africains seront les bienvenus pour peu qu’ils acceptent, c’est aussi l’intérêt de leur pays d’origine, le principe d’un retour dans leur patrie à l’issue de leurs études.

Les entrepreneurs africains et français seront encouragés à approfondir leurs échanges technologiques, financiers ou commerciaux.

Les Français d’origine africaine sont et seront considérés comme des Français à part entière jouissant à ce titre de tous les droits attachés à la nationalité française et sur notre sol de la priorité nationale à l’emploi et au logement.

Les ressortissants des pays africains présents en France se verront garantir, au même titre que les Français et les étrangers de France, une totale protection juridique et physique.

Pour accompagner le développement de l’Afrique, nous recréerons un ministère de la coopération et lui dévouerons les crédits nécessaires à une grande politique, prioritairement tournée sur l’école primaire, le développement de l’agriculture et la défense.

La sixième donnée que je voudrais développer porte sur les espaces immatériels mais qui relèvent des relations internationales.

J’ajouterai en effet aux cinq premiers éléments que je viens d’aborder un point majeur, qui dépasse les autres par son importance ; l’indépendance de la France se joue aussi, elle se joue peut-être surtout, sur des terrains qui ne sont plus ceux des relations classiques entre Etats.

L’hyperpuissance est financière, elle est numérique, elle est virtuelle.

Ce champ d’intervention porte par exemple sur l’instauration de tribunaux privés internationaux qui, sous couvert, de liberté des échanges, ont vocation à se substituer à la justice des états.

La guerre juridique, la guerre des religions, la guerre économique, la guerre du vivant, la guerre des systèmes et des algorithmes, tous ces champs de puissance abstraits, mais aux effets bien concrets, échappent à la diplomatie, ils ne doivent pas échapper à notre politique internationale.

Ce sont les champs sur lesquels les Etats-Unis, comme la Russie, comme la Chine, comme l’Inde, ont incontestablement marqué des points au cours de la décennie précédente.

Nous n’avons pas à subir, par ignorance, par naïveté, ou par incompétence, comme nous l’avons trop fait dans le domaine des normes alimentaires, de la brevetabilité du vivant, des données personnelles, ou des règles comptables, de la conformité juridique et des systèmes financiers.

L’Union européenne a paralysé des Nations qui savaient, qui voulaient agir, mais qui ne partageaient ni le même horizon stratégique, ni les mêmes proximités, et qui se sont neutralisées les unes les autres.

De sorte qu’à 28, l’Union européenne est plus faible qu’à 15, plus irrésolue que l’une quelconque des grandes Nations qui s’y trouvent piégées.

Comme le reste la diplomatie est soumise au pouvoir de l’image. Nous devons

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mesurer la révolution de la conscience collective que réalise le spectacle permanent, universel et instantané du monde à lui-même.

Un bombardement à Alep, des inondations dans le Sin Kiang, un ours dans une piscine dans le Vermont aussi bien qu’une baleine échouée en Australie, nous voyons, ou nous pouvons tout voir, partout, à tout moment, sur quoi que ce soit.

La diffusion des images et des mots rend l’émotion irrésistible, elle autorise toutes les manipulations, elle rend plus nécessaire que jamais le débat collectif et l’affirmation des priorités nationales et des choix de la France.

Tout voir n’est pas tout savoir, il s’en faut de beaucoup.

Pour savoir, pour comprendre, et pour agir à bon escient, il faut innover en matière de relations avec le monde et avec nous-mêmes.

Je demanderai au gouvernement de la France de travailler à construire une diplomatie innovante, participative, ouverte, sur la base des intérêts de la France et du choix des Français.

De sorte que chaque Française, que chaque Français se sente ambassadeur de la France dans le monde, représentant de la France dans le monde, et porte l’image de la France avec elle, avec lui, partout où elle va, partout où il va.

Personne ne représente et ne représentera mieux la France que les Français.

Pour cela, il faut informer, expliquer, consulter, débattre et agir.

Un redimensionnement du réseau diplomatique, d’information et d’influence s’impose, notamment pour le déployer davantage sur les nouveaux champs de puissance, de tensions et de ruptures.

Le resserrement des liens avec le monde économique et culturel nous permettra de conduire une diplomatie moderne, c’est-à-dire active sur toute l’étendue du clavier de l’influence, de la coopération et de la négociation internationale, une diplomatie économique, juridique, écologique, culturelle, humanitaire.

Nous avons les moyens de notre ambition, nous devrons les activer, les coordonner, dans le cadre d’une stratégie globale.

La Grande-Bretagne du Brexit nous donne l’exemple de la liberté politique.

Face à l’effondrement désormais inévitable d’une Union européenne contestée de toute part, face à l’éclatement programmé de la zone euro par le départ prochain inévitable au moins de l’Italie, la France a les moyens d’anticiper et d’agir, elle n’est pas condamnée à subir.

La France compte parmi le très petit nombre de pays au monde à disposer d’un réseau diplomatique et d’un outil d’information réellement mondiaux.

Cette capacité à savoir, à comprendre et à agir, nous devons l’actualiser, la redéployer et l’activer.

Une politique de gestion à courte vue nous a fait fermer des missions, réduire la présence française, abandonner des fonctions de proximité.

Nous en savons moins sur le système de pouvoir en Russie que nous ne connaissions l’édifice du parti communiste soviétique !

Malgré combien de siècles d’histoire, de confrontations et un voisinage compliqué, mais constant, nous n’avons pas fait preuve d’une intelligence informée face à la montée du salafisme et à la flambée du conflit entre chiites et sunnites.

Nos moyens académiques et de renseignement ont été réduits, et l’héritage même de la diplomatie française a été gaspillé. Je les rétablirai.

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La sécurité de la France, l’influence de la France, la puissance de la France, ne sont plus l’affaire de quelques-uns, dans des palais, des officines ou des ambassades.

C’est l’affaire de tous. Elle l’a été. Elle doit le redevenir.

Il faut enfin associer les Français à l’action internationale de leur pays.

Je considère partie intégrante de la mission présidentielle de faire partager aux Français l’opinion que la France a de l’état du monde, de les rassembler autour des objectifs que poursuit la France, et de les mobiliser tous, citoyens, investisseurs, entrepreneurs, aussi bien que diplomates et soldats, au service des actions que la France conduit pour réaliser ses objectifs, et pour assurer la liberté des Français.

Cette mission n’a pas été remplie depuis longtemps.

Y avait-il une politique de la France à expliquer aux Français et une stratégie internationale à partager avec eux ?

Deux fois par an, ou bien lors d’occasions que je choisirai, je viendrai expliquer aux Français la politique de la France dans le monde, les résultats obtenus, les objectifs poursuivis.

La France a des intérêts, elle a des principes, et sa politique suit une stratégie globale de relations internationales ; il faut le dire, il faut le faire savoir, il faut surtout faire en sorte que les Français partagent les mêmes éléments d’analyse et de conviction.

Leur adhésion est la condition du succès de la politique que j’entends mener, au service de la France et de tous les Français.

Les Français ont été parmi les découvreurs du monde : il n’y a pas de port, de brousse ou de désert, pas d’île perdue ou de jungle profonde où des Français n’aient pas exploré, travaillé, défriché, et porté la France.

La France est présente dans tous les océans du monde, et combien de Français savent que sa plus longue frontière terrestre la lie au Brésil, au sud de La Guyane ?

Combien de Français savent que c’est à un Français, Auguste Comte, que le Brésil a emprunté sa devise ?

Combien ont vécu l’émotion respectueuse qui saisit tant de Marocains à la mémoire de Lyautey ?

Combien mesurent la trace que laissent en Afrique le cri de Frantz Fanon, les chants de Leopold Sedar Senghor, ou les alertes de René Dumont ?

Et combien ont en mémoire le propos du secrétaire général des Nations Unies, Boutros Boutros Ghali ; « partout dans le monde, le Français est la langue des non-alignés ? »

Le monde a été leur aventure, l’aventure de tous les Français, parce que c’était la France, et parce que c’était eux.

Je cite des noms et des références qui peuvent étonner. C’est que de la France, je prends tout ce qui l’a faite grande, l’a faite aimée, l’a faite préférée.

“Nous pensons que la France n’est grande que quand elle fait entendre sa voix qui est celle en faveur de l’indépendance et de l’équilibre mondial.

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De Claude Lévi Strauss à Auguste Comte et de Ferdinand de Lesseps à Médecins Sans Frontières, de Pasteur à Maurice Allais, je refuse de choisir parmi tous ceux qui ont fait la France grande dans le monde et pour le monde, parmi tous ceux qui ont porté la France au monde.

S’ils ont travaillé, créé, inventé, au nom de la France, s’ils ont été pour le monde un moment de la France, ils sont nôtres ! Peu importe leurs origines, leurs opinions, leurs engagements ; ils ont fait grandir notre patrie, la France, et c’est tout ce que je veux retenir.

C’est aussi cela, la fraternité, la grandeur, la générosité de la France !

Et c’est parce que je revendique tout l’héritage des patriotes français que je rendrai aux Français la fierté de la France, de ce qu’ils sont et de ce qu’ils peuvent faire.

La France n’a pas le droit de décevoir, la France n’a pas le droit de s’abandonner. La France doit redécouvrir le monde, la France doit renouer avec le seul véritable universalisme qui est celui du patriotisme, des singularités nationales, et de la liberté politique.

Les Français ont laissé cette richesse se perdre, parce qu’ils se sont laissés aller à croire ce que la propagande leur a asséné trop longtemps.

Si le monde est plat, pourquoi tenter de le comprendre ?

Si tous les hommes sont pareils, pourquoi rencontrer, chercher, l’Autre ?

Si le monde est promis à la démocratie planétaire et au gouvernement mondial des comités d’experts, pourquoi apprendre l’histoire ?

Si les origines, les cultures, les religions, ne comptent plus pour rien pour s’attacher à comprendre, pourquoi être curieux ?

Je redoute la violence qui va répondre, qui répond déjà à l’uniformisation des images, des produits et du commerce contre laquelle la France s’est si souvent et si passionnément dressée, contre laquelle la France, ses AOC, son exception culturelle, ont si souvent gagné !

La France saura lutter, avec toutes les Nations libres, avec tous les peuples libres, contre l’écrasement du monde que réalisent ces alliés l’ultra-libéralisme financier, le multiculturalisme imposé, l’extension du domaine du marché, l’individualisme absolu et la conformité toute puissante.

“La France saura lutter, avec toutes les Nations libres, avec tous les peuples libres, contre l’écrasement du monde que réalisent ces alliés l’ultra-libéralisme financier, le multiculturalisme imposé, l’extension du domaine du marché, l’individualisme absolu et la conformité toute puissante.

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Quand la citoyenneté se vend, quand la loi est mise en concurrence, quand les choses qui s’achètent et se vendent prétendent en finir avec les choses qui n’ont de prix dans aucune langue du monde, les moissons de la violence lèvent, et alors la frontière, la séparation, et les singularités délicieuses qui font l’Autre et le nous, qui font la confiance et le repos avec les siens, redeviennent les gardiennes d’un univers apaisé qu’elles ont toujours été.

Les Français savent que leur première richesse est la France, sa frontière, sa personnalité singulière et forte, comme leur Nation, sa frontière et sa personnalité sont la première richesse de tous les peuples libres en Europe et dans le monde.

Nous vivons dans un monde de désillusions, de rêves brisés.

Ce qu’appelle ce sentiment est simple, plus simple que ne le reconnaît la confusion entretenue par la propagande et par les manipulations de l’émotion publique ; c’est le retour du politique.

Je comprends par politique la liberté des peuples de choisir leur destin.

Je crois que leur liberté politique est le premier bien des Français, le seul peut-être qui pour chacun de nous vaut plus que la vie, comme il est le premier bien des peuples, partout dans le monde, et le plus universel.

Voyez la décolonisation !

Voyez la fin des Empires, et le triomphe des Etats-Nations !

Et voyez comment le Brexit, l’élection de Donald Trump et la montée de l’Europe contre l’Union prétendument européenne qui l’étouffe, ouvrent le XXIè siècle sur une insurrection des peuples !

Le mouvement actuel de retour du politique est le résultat des forces de toujours; l’intérêt des Nations, la quête de la liberté.

Il est simple, parce qu’il est le résultat inévitable des agressions, des provocations, des humiliations aussi que la mondialisation a fait subir à des peuples unis, fiers, et bien décidés à demeurer ce qu’ils sont.

Le mouvement est simple, ses conséquences sont complexes.

L’insurrection de la différence, la révolte des peuples libres, est engagée.

Elle grandit en France, comme elle grandit dans le monde.

Avec les Françaises et les Français, au nom du peuple français, nous la porterons à la seule victoire qui compte, celle de la liberté.

Avec eux tous, nous travaillerons au respect de tous les peuples, au dialogue entre toutes les Nations.

Ensemble, pour la paix dans le monde, nous rendrons à la France sa grandeur.

VIVE LA RÉPUBLIQUE ! VIVE LA FRANCE !

“ L’insurrection de la différence, la révolte des peuples libres, est engagée. Elle grandit en France, comme elle grandit dans le monde.

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