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Ministère délégué auprès du Premier Ministre chargé del’Habitat et de l’Urbanisme DIRECTION DE L’ARCHITECTURE RABAT, JARDINS D’ANTAN WWW.MAROCPLURIEL.COM Collection fondée et dirigée par Saïd Mouline

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 Ministère délégué auprès du Premier Ministre chargé del’Habitat et de l’Urbanisme

 DIRECTION DE L’ARCHITECTURE

   

RABAT, JARDINS D’ANTAN  

                                                                                               

                           

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Collection fondée et dirigée par Saïd Mouline

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Sommaire ............................................................................................................................................ 3

Avant-Propos ...................................................................................................................................... 5

Préambule : une nature médiatrice ............................................................................................ 7

Rabat, ville-jardin ........................................................................................................................ 21

Le Jardin d’Essai, un laboratoire botanique .................................................. 23Le Jardin du Belvédère, première Agora de Rabat ...................................... 31Le Triangle de vue, une percée visuelle ............................................................ 37La Résidence, un jardin culminant .................................................................. 45Les Oudaya, un jardin enclos .............................................................................. 53Le Jardin du Chella, histoire et territoire........................................................ 61Les Jardins de la Mamounia, orangeraie de Rabat ...................................... 69

Un bouquet de jardins................................................................................................................ 75Jardins de l’Alhambra .................................................................................................... 76Le Généralife .................................................................................................................. 80Le parc de Versailles ...................................................................................................... 84Le parc Güell .................................................................................................................. 88Le parc du Thabor ........................................................................................................ 92Jardins Chinois .............................................................................................................. 94Jardins japonais ............................................................................................................ 96Jardins en mosaïculture ................................................................................................ 98Jardins anglais .............................................................................................................. 100Jardins d’eau ................................................................................................................ 102

Annexes .......................................................................................................................................... 105"Les jardins arabes" J.C.N. Forestier ........................................................................ 106"Ce qu’on entend par systèmes de parcs" J.C.N. Forestier .................................... 111 "Rabat" J.C.N. Forestier ............................................................................................ 116Textes de classement .................................................................................................. 120

Table des illustrations .............................................................................................................. 125

Sommaire

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Rabat, Jardins d’antan

AVANT PROPOS

Dès les premiers mois de sa création et au fur et à mesure de sa mise en place, laDirection de l’Architecture eut à traiter des dossiers et des problèmes de naturesdiverses et à prendre position sur des questions d’actualité en matière d’architectureet d’urbanité.

La démolition illégale du Riad El Ouarzazi à Marrakech, la profanation du cimetiè-re Sidi Ben Acher à Salé, la valorisation du premier CD-Rom portant sur une médi-na maghrébine, Tétouan, classée sur la Liste du Patrimoine Mondial, les risques dedénaturation de la Place Jama’ el Fna, l’assistance technique au projet communautai-re d’Aït Iktel, etc., furent autant d’occasions de réflexion collective, de missions et detravaux sur le terrain, d’échanges avec des partenaires et, progressivement, de prisesde conscience de problématiques bien plus larges que celles révélées par des cas par-ticuliers.

Pour cerner de telles problématiques, avec leurs manifestations, les enjeux qu’ellesdévoilent, leurs impacts sur les établissements humains, leurs implications sur le cadrede vie et les usagers et aussi pour la recherche de solutions alternatives concertées, desdossiers ont été mis au point, confectionnés, tirés en nombre d’exemplaires réduits etdiffusés auprès d’acteurs et d’institutions impliqués ou, d’une manière plus générale,concernés par la gestion urbaine.

L’intérêt suscité par ces dossiers, a surpris par son ampleur. Bien que de productionartisanale et en nombre restreint, ils eurent un assez large écho et les réactions susci-tées furent nombreuses et encourageantes. Notamment sur l’état d’esprit qui préva-lait dans ces documents et la clarté des prises de position d’architectes de la fonctionpublique sur des questions d’actualité.

C’est comme si ces dossiers étaient en phase avec des interrogations et des réflexionsde plus en plus récurrentes sur le cadre de vie, son passé, son présent et son devenir,sur des relations entre les citoyens et la cité, c’est-à-dire sur une urbanité fondée surune dynamique citoyenne. Une urbanité en tant que rempart contre la dénaturationet les dégradations qui menacent et affectent le patrimoine architectural en portantatteinte à l’identité et à la dignité des citoyens.

C’est justement cette hypothèse d’une approche, d’un sentiment, d’une conceptionou d’une vision partagée de la cité et de l’urbanité qui a donné naissance à laCollection des "Cahiers d’Architecture et d’Urbanité". Collection destinée à contri-buer à une prise de conscience de l’intérêt public de l’architecture avec toutes lesimplications que cela suppose.

Saïd Mouline

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Rabat, Jardins d’antan

PREAMBULE : Une nature médiatrice

Rabat méconnue

Comme bien d’autres villes de notre pays, Rabat, capitale du Royaume reste relative-ment peu connue. Son histoire, ancienne et récente, son patrimoine, les us et cou-tumes qui la caractérisent, ses monuments, son évolution architecturale et urbaine,les origines multiples de sa population, etc., n’ont jamais, à vrai dire et à quelquesrares exceptions près, fait l’objet d’études synthétiques dans une publication destinéeà un large public.(1) Bien que des travaux universitaires lui aient été consacrés depoints de vues divers, en totalité ou en partie, que des livraisons de revues l’aient prisepour objet, aucun ouvrage donnant, sous forme globale, l’atmosphère de la ville, l’ur-banité qui lui est propre, les temps forts de son évolution, les trésors de son patri-moine bâti, n’existe vraiment à ce jour.

Cela fait que le rbati, résident de longue date, depuis plusieurs générations ouquelques décennies, tout comme le visiteur de passage, doit, s’il souhaite mieuxconnaître la ville, lire une somme considérable d’ouvrages, d’articles, de revues, etc(quand il arrive à les trouver), pour recueillir quelques bribes, quelques fragmentsépars, ça et là, qu’il essaiera de mettre bout à bout, de composer, pour se faire uneidée de cette cité et de son évolution, de ses particularités et de ces principalescaractéristiques, depuis sa fondation urbaine, il y a plus de huit siècles. On trouveaujourd’hui des CD Rom de qualité sur Tétouan, sur Chefchaouen, sur Salé, etc.,mais rien d’identique sur Rabat. C’est un peu comme si la discrétion et un légerretrait que l’on prête, à tort ou à raison, à ses habitants, avaient déteint sur les infor-mations qui la concernent quel que soit le vecteur destiné à les porter, à les trans-mettre et les diffuser.

A cette amnésie, dont il ne s’agit pas, ici, de rechercher les causes – bien que le sujetsoit digne d’intérêt, s’agissant de surcroît de la capitale du pays -, s’en ajoute une autrequ’il est bien plus difficile de réduire et qui concerne justement "Rabat et ses jardinsd’antan", thème qui est l’objet de cette livraison, en numéro double, des Cahiersd’Architecture et d’Urbanité.

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Rabat, Jardins d’antan

Thème dont le choix n’est pas innocent, car au-delà de l’intérêt de plus en plus grandaccordé aujourd’hui aux traitements des paysages urbains, aux jardins et au rôleimportant qu’ils jouent dans l’urbanité de toute cité, l’histoire contemporaine, celledu dernier siècle d’évolution de Rabat est très intimement liée à celle de ses jardinsd’antan. Cette intimité qui se lit, qui s’inscrit et se découvre dans le tracé et les fon-dements mêmes de l’identité de la ville contemporaine est à l’origine de la nostalgiequi teinte le titre de cette livraison.

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Rabat, Jardins d’antan

Rabat capitale - jardin

"Rabat et ses jardins d’antan", on ne sait si la nostalgie concerne Rabat ou ses jardins.En vérité, cette interrogation a peu de sens car en étant, lors de son évolution, endébut du XXème, siècle à l’avant garde d’un mouvement international naissant - celuides villes-jardin -, Rabat, ville-jardin avant l’heure, est tellement imbriquée avec sesjardins, qui déterminent et le découpage et l‘articulation de zones urbaines distinctes,que la nostalgie est, en vérité, celle qui concerne le tout. C’est-à-dire un mode decomposition urbaine, des repères et une mémoire, aujourd’hui délaissés et en danger,un mode de composition urbaine dans lequel des jardins, savamment tracés et pla-cés, jouaient le rôle de sève nourricière de la ville. Et que cette œuvre, novatrice àl’époque, celle d’une nature médiatrice, d’une richesse intellectuelle et sensuelle rare-ment apparente à ce point en architecture, si elle venait à disparaître, vu son état dedégradation actuel, verrait disparaître avec elle les archives qui, enracinées dans le sol,expliquent le tracé urbain de l’ensemble de la cité.

Dès le début du Protectorat de la République française en 1912, Hubert Lyautey,Résident général et chef de l’armée, opte pour le transfert de la capitale du pays deFès à Rabat, la création de part et d’autre de Rabat, d’un port moderne, à Casablanca,et au nord, d’une ville nouvelle qui portera son nom jusqu’à l’indépendance, PortLyautey (Kénitra).

Ces options engendrent un brusque déplacement du centre de gravité du pays desdeux grandes capitales régionales de l’intérieur, Fès et Marrakech, vers le littoralatlantique. "Rabat, ville nouvelle, siège de la Résidence générale, est l’un des plusbeaux sujets pouvant tenter un architecte." (2) Cette ville nouvelle est, en effet,réalisée à proximité immédiate de la muraille andalouse, dans un espace qui est enfait l’espace d’extension naturel de la médina et où se trouvaient de vastes jardins,l’aguedal, le palais du Sultan et divers monuments à l’intérieur des enceintes almo-hade et alaouite. Cernant ainsi la médina, la ville nouvelle est subdivisée en zones dis-tinctes. Cette pratique de zoning dans le plan d’aménagement, une innovation àl’époque, fait que la cité musulmane apparaît comme une zone homogène parmid’autres.

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La conception de la ville coloniale devait également tenir compte d’un autre impéra-tif majeur. "Il y avait un autre motif qui n’avait jamais été manifesté par aucun gou-verneur civil ou militaire : le désir de conserver l’esthétique si particulière des citésindigènes d’un pays parvenu au XXème siècle sans avoir été influencé par la civilisationmoderne." (3) A Rabat, cela nécessitait la préservation de la beauté d’un site et laconservation, dans un cadre harmonieux, de nombreux monuments de valeur et devestiges du passé. "Ayant déterminé les endroits d’où le panorama est le plus impres-sionnant et le plus caractéristique, Prost fit décider qu’en ces points, les premiersplans s’inscrivant dans le champ du regard, seraient aménagés en jardins. Et c’est ainsique furent respectées les magnifiques perspectives : de la Tour Hassan sur l’estuairedu Bouregreg, de la Résidence sur Rabat et Salé, de la plateforme de l’aguedal surl’enceinte des vieux murs." (4) Plus, peut-être que dans les autres villes nouvelles qu’ila conçues, la composition d’ensemble de Rabat témoigne de manière éloquente d’unetentative de créer une harmonie particulière entre les deux entités urbaines. Mais ceque ne dit pas l’auteur de la citation précédente (5), c’est que le créateur qui a tracéles grandes orientations de cette composition est en fait un grand jardinier, Jean-Claude-Nicolas Forestier, dont l’empreinte sur le Rabat ville - jardin est perceptible àce jour.

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Une nature médiatrice

C’est en effet à Jean-Claude-Nicolas Forestier, que Hubert Lyautey, à peine installédans ses fonctions de Résident Général au Maroc, va confier une mission sur lesformes d’extension des villes impériales au Maroc. Alors qu’il assume la charge deConservateur des promenades de Paris, Forestier est officiellement sollicité, en janvier1913, pour cette étude de réserves de terrains pour la création dans les villes duProtectorat de parcs et jardins publics.

Il fait des avant-projets pour des aménagements urbains et paysagers à Marrakech,Meknès, Fès et Rabat et conclut cette mission de six mois par un rapport, resté long-temps méconnu, le "Rapport des réserves à constituer au dedans et aux abords desvilles capitales du Maroc. Remarques sur les jardins arabes et de l’utilité qu’il y auraità en conserver les principaux caractères".

Bien entendu, la sollicitation de Jean-Claude-Nicolas Forestier tient à ses compé-tences, à ses connaissances et plus particulièrement à une conception novatrice del’aménagement qui allie composition urbaine et composition du paysage. Il est auteurd’ouvrages présentant des théories nouvelles au sujet de l’extension de villes, tels,notamment "Grandes villes et systèmes de parcs" publié en 1906. Il est membre fon-dateur la Section d'hygiène urbaine et rurale du Musée social en 1908, de la Sociétéfrançaise des architectes et urbanistes en 1911 et de bon nombre d’institutions quiont compté dans l’urbanisme français.

C'est en raison de son sens de l'urbanisme prévisionnel et de sa vision à long termede la forme urbaine à une vaste échelle, que Lyautey lui confie cette mission auMaroc, afin d'asseoir, au plan des techniques et procédés urbanistiques, son projet decréation de villes nouvelles et le type de rapports - idéologiquement sous-tendus -qu'elles pouvaient entretenir avec les villes arabes préexistantes.

Le rapport que remit Forestier au terme de sa mission révèle un chaînon manquantde l'histoire de la planification urbaine au Maroc en général et à Rabat plus particu-lièrement. Il préconise, parmi bien d'autres propositions, le respect de la configura-tion de la ville arabe dans le cadre de l'extension des villes impériales et propose, dans

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cette perspective, que les murailles qui protègent contre toute construction la zoned'enceinte de villes anciennes indigènes soient considérées non seulement comme ser-vitude de défense militaire mais aussi comme servitude d'hygiène.

Il esquisse, d'une façon générale, une méthode d'action qui prévoit une croissanceurbaine définie et contrôlée par un système d'espaces libres, de jardins publics, misen réseau par une voirie strictement hiérarchisée qui définit des zones de constructionet un zoning; l'ensemble étant réglementé par un arsenal d'outils législatifs.

Ainsi, il donne les formes et il esquisse les principales orientations des grandes villesdu Protectorat, s'inscrivant, de manière innovante, non seulement dans l'histoire duMaroc mais aussi dans celle de l'architecture et de l'urbanisme du début du siècle.Rétrospectivement, ce rapport confirme la reconnaissance de Forestier comme, l’onpourrait dire aujourd’hui, de consultant international.

C'est, par ailleurs, sur recommandation de Forestier, qui avait consulté Prost lors dela rédaction du rapport de sa mission au Maroc, que Lyautey fait venir Prost auMaroc en 1913 pour planifier et construire les villes européennes. En 1952, HenriProst reconnaîtra l'excellence du rapport sur les espaces libres et les jardins à créerremis par Forestier à Lyautey.(6) Rapport qui "prépare la voie aux techniciens quivont s'y rendre célèbres" écrira Prost qui, à la tête d'une équipe d'architectes et d'in-génieurs de talent, va expérimenter, au Maroc, un modèle de la construction de laville qui ne sera introduit que plus tard en France, avec l'approbation de la loiCornudet en mars 1919.

En effet, Henri Prost se voit confier la direction des services d’architecture et d’urba-nisme du Protectorat, en 1914. C’est à lui que reviendra le mérite d’orchestrer et demettre en musique, avec talent et dans les dix villes nouvelles qu’il dessina au Maroc,les grandes orientations esquissées par Forestier dans son rapport. Rapport danslequel sont repris les principaux éléments d’une théorie nouvelle, celle d’un jardinierqui est aussi sociologue et qui projette des élans humanistes dans une approchevisionnaire : celle d’une nature médiatrice, intégrée dès le départ dans le plan de ville,une nature médiatrice qui, par les systèmes de parcs, apaise et ordonne l’urbain dansdes zones différentes et "naturellement" séparées.

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Ainsi comme le précisent justement B. Leclerc et S. Tarrago i Cid "Par l’action conju-guée de Lyautey, de Forestier et de Prost, le Maroc, dans un contexte économique,politique et social spécifique, a été un des lieux où se sont affinées des techniquesnouvelles de planification et de contrôle de la forme urbaine au début du XXème

siècle." (7) De ce point de vue, le Rabat colonial restera, sans conteste, le chef-d’œuvre d’Henri Prost. (8)

En effet, ville coloniale et ville pré-coloniale s’enchevêtrent à Rabat dans des rapportssubtils où la domination politique et sociale n’empêche pas la valorisation d’un passé"pittoresque". L’expropriation du futur de la ville se conjugue alors avec la valorisa-tion de son passé qui est protégé visuellement par de vastes et magnifiques jardins etmis en valeur dans des perspectives ouvrant sur les principaux monuments qui fontl’objet de mesures de protection renforcées.

Dans cette mise en scène urbaine, dans cette composition, qui dans ces tracés et samise en œuvre s’apparente à de la micro-chirurgie à l’échelle de la cité, apparaît leprojet d’ensemble, le système de parcs, que J.C.N. Forestier explique plus en détailsdans un de ses textes de 1906 rapporté en annexe. Système de parcs composés d’élé-ments divers, allant des "grandes réserves et paysages protégés" aux "avenues-prome-nades" en passant par les "parcs suburbains", les "grands parcs urbains", les "petitsparcs", les "jardins de quartier" et les "terrains de récréation". (9)

C’est ce système expérimenté, dans un certain contexte politique et social à Rabat –celui du Protectorat français au Maroc - qui en fait une ville – jardin dès le début duXXème siècle ; système que l’on peut encore lire ou deviner, aujourd’hui, dans la tramede la partie de la ville concernée.

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Rabat, une urbanité à recomposer

Il est à espérer que l’intérêt porté aujourd’hui à la Capitale du Royaume prenne enconsidération ces éléments particuliers de son histoire dont l’empreinte formelle etconceptuelle des desseins de Forestier se lit dans l’œuvre de Prost, du jardin d’essaibordant l’entrée de la ville aux magnifiques perspectives naturelles préservées de lavallée du Bou-Regreg. La nostalgie à laquelle il était fait allusion précédemment neporte évidemment pas que sur cet aspect de la ville. L’ensemble de l’agglomération deRabat - Salé se retrouve aujourd’hui confronté à la déperdition d’un patrimoine archi-tectural, souvent dénaturé, à une croissance urbaine élevée, à un environnement pol-lué, à d’énormes difficultés de gestion des déchets liquides et solides, de transport, decirculation, de sécurité, etc. Nous savons que la situation est analogue à Alger, àTunis, à Istanbul, à Athènes, au Caire, à Amman, à Téhéran et dans bien d’autrescapitales au sein desquelles la ville n’est plus la cité historique constituée – au fonc-tionnement social et spatial, pensé cohérent et consensuel - mais un ensemble hété-roclite, résultant de l’addition ou de la juxtaposition de fragments épars, sans ordre,sans équipements suffisants et bien souvent sans âme.

Pour toutes ces agglomérations, entre autres, le défi majeur des prochaines décenniesreste le même. Au-delà des chiffres et des statistiques, au-delà des modèles urbains etdes modèles cybernétiques, au-delà des montages technico-financiers, le défi est etrestera celui d’être capable d’élaborer une vision et de réaliser un projet d’aménage-ment global pour tendre à recomposer l’unité de la cité.

A Rabat, comme ailleurs, c’est de la manière de relever de tels défis que renaîtraient,entre autres, les jardins d’antan et qu’émergeraient de nouveaux jardins contempo-rains, permettant, d’espérer retisser, recomposer, un jour, des urbanités citoyennes.Comme celles, justement, sur la base desquelles J.C.N. Forestier avait envisagé, il y après d’un siècle, son système de parcs : "Les écoles et les bibliothèques publiques nesont pas édifiées et entretenues pour assurer des profits au trésor public, mais bienpour le progrès, l’éducation des esprits, l’augmentation des jouissances supérieures etla satisfaction de nos besoins artistiques.

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Les parcs, les jardins et les terrains de récréation sont de même nécessaires, non pastant parcequ’ils ajoutent à la valeur des terrains de la ville, ce qui est pourtant une deleurs conséquences, que parcequ’ils doivent nous apporter la lumière, l’air et la vuede coins de verdure, réconfortante, rafraîchissante, au milieu des fatigues et des sou-cis quotidien de la vie des grandes villes, aussi parcequ’ils permettent aux enfants, auxjeunes gens, à tous les habitants, de vivre quelques heures chaque jour en plein air, cequi est indispensable, surtout à mesure que la ville s’accroît et que la campagne en estplus éloignée." (10)

Il est intéressant d’imaginer que, dans une vision humaniste du cadre bâti, ces lignesont été écrites il y’a près d’un siècle, tant les besoins et les problèmes semblent ana-logues à ceux d’aujourd’hui. En effet, d’une manière générale, pour les pouvoirspublics, et plus particulièrement pour le Ministère délégué chargé de l’Habitat et del’Urbanisme, les défis en matière d’établissements humains sont colossaux et concer-nent non seulement l’importance de la population en demande de logement maiségalement l’identité culturelle de l’espace social dans lequel il prend place. Si l’onconsidère qu’il s’agit, chaque année, de produire un cadre de vie pour près de six centmille personnes, l’on comprend mieux l’importance, au plan urbain, au plan de lacité, d’espaces de convivialité, d’espaces de rencontre, tel par exemple, les places, lesjardins et autres lieux d’expression et d’échange. Bien conçus, en respect des spécifi-cités locales et régionales, de tels espaces, de tels équipements, ne manqueraient pasd’assurer ce sentiments d’appartenance à une rue, à un quartier, à une houma, etc.,sentiment d’appartenance qui est à la base même de l’adhésion des citoyens à la cité,c’est à dire d’une urbanité citoyenne, fondée sur de mêmes valeurs et le rejet de touteexclusion.

NNOOTTEESS

(1) Des études telle, par exemple, ’La ville de Rabat jusqu’au Protectorat français" de Jacques Caillé, parue, en trois volumes, aux Editionsd’Art et d’Histoire Vanooest, en 1954, restent des études de référence, difficiles à trouver et plutôt réservées à des spécialistes du mondeuniversitaire.

(2) Henri Prost, "Le développement de l’urbanisme dans le Protectorat du Maroc, de 1914 à 1923".In "L’urbanisme aux colonies et dansles pays tropicaux". Tome premier, Edition Delayance, Paris, 1932.

(3) Henri Prost, "Le développement de l’urbanisme dans le Protectorat du Maroc, de 1914 à 1923", op., cit.(4) J. Marrast, in "L’œuvre de Henri Prost", Publication de l’Académie d’Architecture, Paris, 1960, p. 80.(5) J. Marrast, in "L’œuvre de Henri Prost" op., cit.(6) "Hommage à Forestier", in Revue "Urbanisme", n°3-4, Paris, 1952.(7) B. Leclerc et S. Tarrago i Cid , ’La mission de Jean Claude Nicolas Forestier au Maroc" in "Grandes villes et systèmes de parcs. France,

Maroc, Argentine." Editions Norma, Paris, 1997, p. 157.(8) "De physionomie particulièrement séduisante (…) Rabat française constitue à l’heure actuelle un chef d’œuvre, célèbre dans le monde

entier, de réussite en matière d’ordonnance urbaine et architecturale." E. Levi-Provençal in "L’encyclopédie de l’Islam’’.(9) Pour plus de détails, voir les Actes du Colloque international sur J.C.N. Forestier, tenu à Paris en 1990 et publiés, sous la direction de

Bénédicte Leclerc aux Editions Picard en 1994, "Jean Claude Nicolas Forestier, 1861 - 1930. Du jardin au paysage urbain." (10) "Grandes villes et systèmes de parcs. France, Maroc, Argentine.", op., cit., p. 57.

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RRAABBAATT,, VVIILLLLEE -- JJAARRDDIINN

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LE JARDIN D’ESSAI : UN LABORATOIRE BOTANIQUE

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Le Jardin d’Essai : Un laboratoire botanique

Sur une pente qui escalade par larges gradins superposés une colline aux molles ondu-lations, parsemée aujourd’hui de jardins et de villas blanches, séparant le quartierneuf de l’Aguedal et le pan sud de l’imposante muraille almohade, fut projeté, dès ledébut du Protectorat, un jardin, à l’emplacement de l’ancienne muraille alaouite.Disposé en biais par rapport à la muraille, le jardin est traversé par une imposanteavenue, bordée de chaque côté de deux rangées de Ficus rigoureusement taillées, quiencadrent, dans une longue et large percée ascendante, la majestueuse porte almoha-de de Bab Rouah.

Ce beau jardin public - le plus grand de Rabat - est une œuvre de Jean Claude NicolasForestier, dont la création remonte à 1914. Se développant sur une superficie totalede 17 hectares, il fut considéré pendant longtemps comme un véritable laboratoirebotanique ou banque génétique végétale et conservatoire des ressources vivantes.C’est en son sein que plusieurs expériences d’introduction, d’adaptation et d’accli-matation d’espèces végétales rares - plantes ornementales ou arbres fruitiers exotiques- ont été entreprises, certaines ont été couronnées de succès.

De l’Avenue Oqba Ibnou Nafi’, l’accès principal donne sur une esplanade habillée encarreaux de béton et de galets dont l’élément majeur est un bassin rectangulaire. Dèsl’entrée, le visiteur est frappé par une perspective d’une parfaite symétrie que romptla disparition d’un ficus. Judicieusement établie sur la plus forte pente du jardin,celle-ci s'inscrit dans un axe formé par deux allées parallèles, délimitées par un doubleparterre planté d'arbustes, ponctuées par des bassins de formes diverses et des esca-liers ou des rampes joignant les différents paliers du jardin.

Cette disposition en terrasses réserve une vue aux lignes sobres sur le quartier ver-doyant des Orangers et sur la mer comme fond de toile.

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De part et d’autre, sont disposés huit carrés de collections thématiques séparés par desallées transversales. Ces parcelles sont soit plantées depuis la création du jardin, telsles carrés des cactées, des arbres à feuillage, ou encore des lianes, soit récemment com-posées de nouvelles espèces, tel le carré des grenadiers. Une allée périphérique entou-re le jardin public, desservant la partie centrale, les allées transversales et les carrés descollections. Légèrement arquée, elle prend naissance au niveau de la première terras-se, devient rectiligne dès le second palier et suit une pente faible. Un effet de vertica-lité y est accentué par un double alignement de palmiers où alternent Phœnix etWashingtonia..

La partie inférieure du jardin, dont l’accès est interdit au public, prolonge l’effet deperspective au-delà de l’Avenue de la Victoire. Elle était auparavant réservée à l’accli-matation de plantes provenant des diverses parties du globe, et fut munie, à cet effet,d’une serre et de trois ombrières de multiplication des végétaux.

Sur le plan aquatique, le jardin bénéficie de deux puits, d’environ trente mètres deprofondeur, donnant une eau de bonne qualité et suffisante pour les systèmes d’irri-gation adaptés. Entre deux parterres furent aménagés également une éolienne et unbassin d'eau dont le muret est entièrement revêtu de jacinthe. Enfin, une bâtissed’une remarquable architecture. fut conservée au beau milieu du jardin.

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A travers une conception très élaborée, un agencement équilibré et la justesse de sesproportions, on retrouve dans ce lieu une écriture paysagère qui transforme la prosehabituelle des jardins en poésie. Ce d’autant plus que le Jardin d’Essai joue le doublerôle de lieu d’expérimentation scientifique et de lieu de détente publique et de sensi-bilisation à l’environnement qui magnifie l’entrée de la ville nouvelle. Cependant,bien qu’inscrit sur la Liste du Patrimoine National en 1992, de nombreuses opéra-tions irréfléchies ont conduit à une dégradation du jardin. En effet, l’on peut citer laconstruction de bâtiments administratifs, d’un siège de banque, et l’installation demanèges polluants, ce qui a fait perdre plus d’un quart de la superficie initiale.

De plus, certains passages ont été fermés ou définitivement condamnés et remplacéspar un mur de clôture. Ce qui n’a pas manqué de modifier la relation entre le jardinet son environnement extérieur. Par ailleurs, la raison d’être du jardin qui offrait unevue panoramique éblouissante sur l’océan a été largement entamée par une excessiveurbanisation et des constructions en hauteur qui bouchent l’horizon.

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LE JARDIN DU BELVEDERE : PREMIERE AGORA DE RABAT

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Le Jardin du Belvédère : Première Agora de Rabat

Comme le Jardin d'Essai, conçu en 1914 dans l'ancien Aguedal, le Belvédère, qui lesurplombe, est aussi une des créations de Jean Claude Nicolas Forestier. D’ailleurs,pour lier entre eux ces deux jardins publics de la ville nouvelle, un emplacement avaitmême été réservé à la réalisation d'une coulée verte pour les relier; emplacement pro-gressivement grignoté par des extensions du bâti et dont il ne reste aujourd’hui quequelques traces.

Comme son nom l'indique, le Belvédère traduit cette volonté constante d'aménagerdes vues. Il offre un panorama exceptionnel sur la puissante enceinte almohade duXIIème siècle ponctuée de portes majestueuses, Bâb er-Rouah, Bâb el Had et Bâb elAlou et sur l'estuaire du Bou Regreg, encadré par les silhouettes des deux villesblanches, médina de Salé et celle de Rabat dont l'extrémité nord-est, la Qasba desOudaya, pénètre dans les eaux de l'estuaire et surplombe le fleuve et l'océan.

Le jardin se développe de manière régulière, de part et d'autre d'un axe central, ponc-tué à chaque extrémité par une fontaine. Tout comme l'ensemble du jardin, les deuxfontaines subsistent en bon état, telles que l'on peut les voir dans les nombreusesillustrations photographiques de l'époque et notamment celles de la Foire de Rabatqui s'était déroulée sur toute l'esplanade, du 15 septembre au 1er octobre 1917, prin-cipalement dans le Belvédère.

Après les Foires de Casablanca et de Fès, réalisées successivement en 1915 et en 1916,celle de Rabat fit l'objet de soins tout à fait particuliers. Elle devait, en effet, contri-buer à accompagner et à encourager l'aménagement urbain de toute la zone allant deBâb er-Rouah à l'Aguedal.

En raison de son importance et de ses objectifs multiples, la Foire de Rabat avait étéinaugurée par le Sultan Moulay Youssef, le 19 septembre 1917. Le Sultan fut reçu parle Résident Général Hubert Lyautey qui lui présenta les nombreuses expositions, dansdes pavillons spécialement réalisés pour l'occasion dont les conceptions avaient étéconfiées à des architectes de renom tels, entre autres, Albert Laprade, Tranchant deLunel, etc.

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Grâce à sa position dominante et aux panoramas qu’il offre toujours aux visiteurs, enraison également de son rôle initial de pôle urbain structurant et de son histoire sin-gulière, le Jardin belvédère est imprégné de nombreux souvenirs qui persistent tantdans "l’esprit" de ses lieux que dans l’évolution du territoire qu’il a contribué à struc-turer et dont il est un témoin privilégié. Un témoin et un repère urbain à préserveret à renforcer de manière créative , dans l’aménagement et l’occupation de ses abordset dans le développement contemporain de la capitale du Royaume

Ainsi, le Jardin du Belvédère fut, tout récemment, l’objet d’une demande d’inscrip-tion sur la Liste du Patrimoine National ; demande qui est en bonne voie et suit soncours actuellement. Cette demande fut effectuée peu avant le déroulement duConcours National pour la Réalisation de le Bibliothèque Générale et Archives, pro-jet initié par Sa Majesté Le Roi Mohamed VI, sur un site qui inclut le Jardin duBelvédère et se poursuit en contrebas.

Le règlement du Concours prenait en considération les spécificités historiques, sito-logiques et paysagères du Jardin du Belvédère et invitait les concurrents à une visiond’ensemble qui actualise et valorise le Jardin au sein de ce projet contemporain.

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LE JARDIN DU TRIANGLE DE VUE : UNE PERCEE VISUELLE

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Le Jardin du Triangle de vue : Une percée visuelle

Oeuvre pionnière dans les systèmes de parcs du Protectorat français au Maroc, leJardin du Triangle de vue, comme son nom l’indique, s’inscrit dans un grand triangleà l’échelle urbaine dont le sommet part du Quartier des Ministères et dont la basevient s’aligner le long de l’enceinte sud de la médina. Il se développe sur une superfi-cie de onze hectares et distribue sur tout le centre-ville. Ainsi que l’a si bien décritHenri Prost, ce jardin, constitue un beau tableau accroché au ciel de la ville que l’onaperçoit des terrains de l’ancienne Résidence.

A cheval entre la médina et la ville nouvelle, le Jardin du Triangle de vue, dessiné en1924 par Marcel Zaborsky, architecte-paysagiste, de l'Ecole d'Horticulture deVersailles, constitue un trait d’union entre les deux tissus urbains ou encore un refu-ge pour toute âme désireuse de fuir une certaine agressivité propre au monde envi-ronnant. Son mode d’aménagement, résolument contemporain, mariant le stylerégulier et le style paysager, fut très prisé à la veille du XXème siècle

Outre sa fonction d'agrément et son rôle dans l'organisation du tissu urbain, le parcavait aussi une vocation scientifique. Il accueillait une réserve botanique inestimable,où étaient cultivées et acclimatées de nombreuses plantes. De plus, ce parc était consi-déré comme le premier terrain de jeux pour enfants dans les nouvelles agglomérationsdu Maroc du début du siècle.

Le parc du Triangle de vue a été réalisé en deux phases : la partie nord, aménagée sursept hectares à proximité immédiate de la Médina, et la partie sud, d’une superficiede quatre hectares, entre l’actuelle Rue Mansour ed-Dahbi (l’ancienne rue duCapitaine Petit Jean) et la Rue Moulay Rachid (l’ancienne Rue Van Vollenhoven). Lejardin qui s’étend de plain pied avec la face sud de la muraille andalouse, n’est pointmonumental. Du mail central se dégage de la générosité, et l’ensemble est traité avecune minutie toute particulière.

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Le parti ambivalent retenu a certainement été de créer un lieu à caractère introverti.D’une part, il est enveloppé dans une végétation haute et entremêlée qui dissimuleune multitude de petits coins enchanteurs qui s'expriment à leur tour autour d’uneperspective centrale. D’autre part, il est aussi extraverti sur avenues et rues limi-trophes par les différentes percées qui mettent en relation l’environnement avoisi-nant. Cette dualité se trouve renforcée dans les différents espaces intérieurs, dans lescoins et les recoins, par une fluidité et une cohérence assurées par une grande maî-trise des articulations et des transitions.

En effet, l’entrée principale, située sur le boulevard Mansour ed-Dahbi, s’ouvre surune perspective centrale, conçue dans le style des jardins réguliers et donnant sur laCathédrale Saint Pierre. Parfaitement symétriques, deux allées, bordées de part etd'autre, par une double rangée de Ficus rigoureusement taillés, se prolongent jus-qu'au centre du parc et s’achèvent sur une terrasse aménagée en théâtre de plein air,occupant ainsi la plus grande pente du terrain.

En dehors de ce mail, le tracé devient plus sinueux, moins géométrique, à l’image desparcs paysagers. Plusieurs espaces, aujourd’hui détériorés ou complètement disparus,enrichissaient le programme du jardin, tels que la place des adolescents, un pavillonlaboratoire, un magasin à graines et à outils, un pigeonnier, etc.

Au nord du parc, fut aménagé un jardin d'enfant, comportant trois bacs à sable, pro-tégé par une haie et une allée extérieure. Du côté opposé, la mosquée Molina, anté-rieure au Jardin de plus d’un siècle, fut ceinte d’une clôture pour la préserver.

L’eau, fort présente dans la composition du jardin, donnait lieu à de cinq bassins. Lepremier marquait l'entrée principale, le deuxième dit des Cygnes, se situait à proxi-mité du terrain de jeux, et trois bassins carrés d'arrosage étaient établis respective-ment à côté du bassin des Cygnes, de la mosquée et de l’espace réservé aux adoles-cents.

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Aujourd’hui, plus du tiers de la surface du jardin initial est occupée par le ThéâtreMohammed V et par les parkings environnants. De véritables jachères se sont substi-tuées au jardin botanique et à l'arboretum. Seuls persistent quelques plantes et undouble alignement de Ficus longeant le mur du théâtre.

Certains effets paysagers ont été annulés modifiant le contexte global du parc. Unecafétéria d’une architecture banale a été érigée à l’ouest du théâtre en plein air. Deplus, certains accès ont été fermés, telle, par exemple, la porte qui permettait le pas-sage à travers le parc, de la médina vers la ville nouvelle. Les perspectives prévues àl'origine sur l'océan, sur le Bouregreg et sur la Cathédrale Saint Pierre sont complè-tement dissimulées par les constructions en hauteur, générées par le développementd’une urbanisation pas toujours maîtrisée.

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LES JARDINS DE LA RESIDENCE : UN JARDIN CULMINANT

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La résidence : Un jardin culminant

Situés sur un point culminant de la ville, au lieu dit "des trois figuiers" - qui fut choi-si par Hubert Lyautey pour l’édification de la Résidence Générale - les jardins de laRésidence occupent un site exceptionnel, situé à l’extrémité sud-ouest de l’enceintealmohade, dominant les médinas des deux rives et l’estuaire du Bouregreg. C'est sousla direction d'Henri Prost, chargé de la Direction des Services d’Architecture etd’Urbanisme du Protectorat, qu'Albert Laprade et Adrien Laforgue menèrent à bienla conception et la réalisation de la Résidence Générale, rejoints par Marcel Zaborskyqui en créa, au début des années 1920, les magnifiques jardins intérieurs et extérieurs.

Dans le tracé général de la ville nouvelle, la Résidence Générale et ses jardins vien-nent coiffer toute la zone réservée aux Services administratifs centraux (actuelQuartier des Ministères) - qu’à l’époque Hubert Lyautey appelait "l’usine" - dont lesdifférents bâtiments sont rattachés en chapelet par des galeries ombragées, respectantun traitement paysager particulier. Ils s’échelonnent et déploient leurs belles façades- notamment celles des Directions des Finances, des Travaux Publics, de l’Agriculture,du Service de Santé, etc. - d’un côté de la partie supérieure de l’ancienne Avenue Darel Makhzen (actuel Boulevard Mohamed V). L’autre côté était occupé par le PalaisRoyal, les deux pôles du pouvoir dominaient l’ensemble de l’agglomération qui s’éta-le vers la mer et vers le fleuve. Ils se trouvaient ainsi limitrophes et semblaient don-ner, au plan d’une symbolique de répartition spatiale, le sens que la France colonialevoulait attribuer au statut politique du Protectorat.

Dans tout cet ensemble conçu et réalisé avec grand soin, ensemble regroupant laRésidence générale et les services administratifs du Protectorat à Rabat, la nature estomniprésente. On marche à l’abri d’une galerie de liaison d’où retombent des fleurs,on pénètre dans des bâtiments disposés autour de cours-jardins en retrait et à l’arrièredesquels étaient réservés des terrains à des extensions possibles. On borde de magni-fiques jardins de villas noyées dans la verdure - telle celle du Secrétaire Général à laRésidence Générale - aujourd’hui inhabitée et abandonnée à un triste sort.

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Puis l’on arrive à la Résidence Générale, là où la végétation se déploie en apothéose,se reflète dans de grands bassins, encadre de magnifiques perspectives centrées sur demultiples directions. En effet, adossée à la majestueuse muraille almohade, noyéedans une masse de verdure, la Résidence Générale donne, d’une part, sur les ruinesdu Chella et les méandres du Bouregreg et, d’autre part, offre une perspective sur lesdeux rives de l'estuaire, les médinas de Rabat, de Salé et la Qasba des Oudaya, accro-chant au ciel l’un des plus beaux tableaux de la ville rehaussé d’avantage par l’exis-tence du Jardin du Triangle de vue.

Le dessin original de la Résidence Générale, édifiée au centre de la parcelle, esttypique de la réussite des interactions entre art et nature. Les bâtiments, aux légèrescolonnettes de marbre, aux toits vernissés, ont été composés avec les arbres, les jar-dins, les parterres fleuris, les bassins, les fontaines, etc. Une copie de la fontaine en-Nejjarine de Fès a été reproduite dans le côté résidentiel des bâtiments, à l’arrière dela "cour des trois figuiers". Tout comme dans les nombreux registres du décor, demultiples innovations furent réalisées dans les revêtements, et dans les traitementspaysagers qui intègrent, dans l’axe de la partie principale du jardin, un bassin centralde grandes dimensions, dans lequel joue le reflet de la Résidence Générale qui n’avaitété inaugurée qu’en 1922, à l’occasion de la visite du Président Millerand auRoyaume Chérifien.

Adrien Laforgue, imprégné comme il l’était des compositions de Mansard et de LeNôtre qu’il admirait, ne concevait pas ses constructions sans un cadre de verdure etle sacrifice d’un arbre lui semblait un sacrilège. Henri Prost, Albert Laprade, AdrianLaforgue, Marcel Zaborsky et bon nombre de maâlems de différentes corporations,ont fait de l’aménagement architectural de la Résidence, de ses jardins et de sesannexes (écuries, hammam, etc.) un ensemble d’une rare réussite, un ensemble archi-tectural métissé qui intègre, de manière harmonieuse, des thèmes locaux et des modesde composition qui font appel à une conception d’une modernité expérimentale.L’esplanade centrale et le fer à cheval en parterres de fleurs, les labyrinthes, les bos-quets, les traitements du sol témoignent du talent de Marcel Zaborsky, maître-jardi-nier qui ici, comme dans d’autres projets à Rabat, allait marquer le site d’un traite-ment paysager savamment intégré aux compositions architecturales et urbaines.

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LES OUDAYA : UN JARDIN ENCLOS

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Les Oudaya : Un jardin enclos

Niché au pied de la Qasba à l’emplacement de l’ancien Mechouar, le jardin desOudaya, s’offre au regard dans une palette de couleurs intenses, azur du ciel, éclatmordoré de l’ocre des remparts, vivacité du vert des plantations, etc. Le génie du jar-din à la noria réside dans un éden clos d’une imposante enceinte et dans la fascina-tion qu’il a toujours exercé sur ses visiteurs.

Ce site enchanteur accueillit une succession de constructions au fil de l'histoire dontles traces demeurent jusqu'à nos jours : fragments de remparts almoravides, portealmohade, bastions andalous et, au début du XXème siècle, un musée et le jardin.L’espace enclos par la haute muraille était utilisé en tant que parc aux troupes duGénie, jusqu’à ce que le Résident Général Lyautey, impressionné par l’originalité desa situation, décida d’y aménager un jardin andalou et des musées. Pour protégerl’ensemble, un Dahir en date du 6 juin 1914 stipule son classement sur la liste desmonuments historiques.

Plus qu’un parc, c’est un véritable lieu de mémoire où se perpétue la tradition des jar-dins clos. Protégé par des remparts crénelés, renforcés par un chemin de ronde etponctués de tours, le jardin est fermé au regard extérieur pour s’ouvrir complètementà l’intérieur. Une fois en son sein, les murailles semblent diminuer de hauteur, l’es-pace s’élargir, grâce à la pureté de l’aménagement et à l’emploi de tracés purs. Eneffet, l’entrée discrète ressemble à celle des maisons traditionnelles, le jardin respectele concept introverti des tissus qui comprennent les tissus avoisinants, le lieu a unesprit particulier, mélange réussi d’atmosphères marocaine et andalouse.

Dès les premiers pas on reçoit un avant-goût de la beauté de cette atmosphère quisuscite les passions, divers aménagements dénotent l’ingéniosité des plans tracés parMaurice Tranchant de Lunel que Lyautey avait nommé Architecte des MonumentsHistoriques dès décembre 1912.

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Le jardin des Oudaya est doté de nombreuses portes anciennes, cependant l’accès leplus emprunté reste la porte en ferronnerie donnant sur une paisible ruelle de laQasba. Une fois cette porte franchie, se dresse devant nous un grand bassin situé surla partie la plus haute du jardin. Principe habituel de tous les jardins andalous, ce n’estautre que le réservoir d’eau servant à irriguer les parterres rectangulaires, trame debase utilisée dans le tracé du jardin, et alimentant, en eau pure et limpide, les vasquesfinement ciselées se situant au croisement des allées.

De gigantesques bouquets de jasmins, de roses et de lauriers, des massifs de bougain-villiers et des gerbes bleues de Volubilis, se mêlent à divers arbres fruitiers, de l’oran-ger au néflier en passant par le figuier. L’ensemble constitue une flore somptueuse,dont tous les feuillages, toutes les fleurs, toutes les essences, exhalent des parfums etexhibent des couleurs qui changent au fil des heures et des saisons, le tout sous lagarde d’une tour dite "des pirates" qui semble émerger du musée belvédère.

Dans cette profusion de végétations compatible avec une certaine rigueur, l’agence-ment est parfaitement rehaussé par la qualité des revêtements de sol : galets de riviè-re habilement disposés comme dans les jardins de l’Alhambra et du Généralife.

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Plus que son tapis minéral, ses parterres savamment cultivés disposés symétrique-ment, ses vasques à jet d’eau taillées dans des blocs de pierre de Salé, ses pergolas enbois soutenues par des poutres en pierres taillées, sa noria et son bassin où l’eau se faitmiroir, ce jardin se pare d’un remarquable musée, d’une intéressante bibliothèque etd’un café maure à l’ambiance exceptionnelle, d’où l’on peut contempler les paysagesde l’Oued Bouregreg et de la médina de Salé, délicatement enceinte dans sa muraille.

Bien que sa superficie soit moins importante que les autres jardins de Rabat, le jardindes Oudaya est un haut-lieu d’urbanité. C’est là qu’auparavant l’on venait admirerdans la grande pièce d’exposition de la "médersa" les trousseaux de la mariée de Rabatet de celle de Fès. Aujourd’hui, attirés par son atmosphère, s’y isolent étudiants enquête de calme, y paressent des chats guettant le retour des pêcheurs, y circulent lestouristes et visiteurs du musée, s’y installent intellectuels et nostalgiques dans le Cafémaure ou encore, plus récemment, des néqqachates, artistes autodidactes, pour com-poser les tracés et figures traditionnelles de hénné sur les paumes des mains de tou-ristes et visiteurs du jardin.

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LE JARDIN DU CHELLA : HISTOIRE ET TERRITOIRE

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Le Jardin du Chella : Histoire et territoire

Située à l’extérieur de l’enceinte entourant la ville de Rabat, sur un promontoiredominant la vallée du Bouregreg, l’ensemble du Chella constitue avec la Qasba desOudaya et l’esplanade de la Tour Hassan, les parties les plus anciennes de la ville deRabat. Entouré de remparts, le site se développe sur une superficie de neuf hectaresregroupant des vestiges archéologiques romains, les tombeaux des princes Mérinides,et également un mémorable jardin d’orangers. Comme dans un album de souvenirs,cette cité, qui fut habitée dès l’antiquité, nous fait voyager dans le temps à travers demultiples témoignages archéologiques révélés par les ruines.

En effet, sa situation au bord du Bouregreg lui confère d’indéniables atouts : une eaupérenne, une remarquable position de défense, une riche vallée agricole et un fleuvepoissonneux et relativement navigable.

Phéniciens, Romains, et Mérinides occupèrent tour à tour le site du Chella, mais ado-ptèrent différentes activités. Sala Colonia, la cité romaine, connut des activités agri-coles, industrielles et commerciales. Plus tard, tout autour de la ville romaine ruinée,se faisait le regroupement des musulmans se préparant à l‘attaque contre des tribusadverses.

Ce n’est qu’en 1284, que le site devint mausolée des princes mérinides lorsque leSultan Abou Youssouf fit enterrer près des ruines, le corps de son épouse Oum-el-Azz,et y construisit une mosquée. Ce prince fut enseveli à son tour dans cette nécropole.Ce fut AbouI Hassan Ali, qui préserva autour de la mosquée mérinide et des ruinesde la cité romaine, un large espace qu'il entoura d'un rempart flanqué de 20 tours etde deux portes, s'étendant de la muraille Almohade sud de Rabat jusqu'à la vallée duBouregreg. Certaines zaouïas, s'établirent autour de la mosquée et du mausolée, fai-sant de Chella un célèbre lieu de culte.

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Rabat, Jardins d’antan

De l’extérieur, c’est une majestueuse porte mérinide qui interpelle le passant. Sonimmense arc encadré par deux tours contraste fortement avec ses motifs décoratifsfinement ciselés

Une fois à l’intérieur, le visiteur guidé par ses sens, ne s ‘attend pas à découvrir à pre-mière vue, un jardin à la géométrie parfaite dans cet univers plutôt naturel, lorsqueau bas fond de la descente, il entrevoit un jardin évoquant l’empreinte andalouse,constitué d’une colonie de végétation à l’image de la vie environnante, se contentantde peu mais connotant avec le vocabulaire des vestiges.

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Ce jardin qui s’étend sur une superficie de 3.000 m2, a été conçu autour d’une sour-ce d’eau, ce qui lui donne un air rafraîchissant et explique l’existence d’espèces aqua-tiques et d’ombre tel que le bambou et la fougère.

Les murailles s’y effacent devant la force des parfums d’orangers, la vue imprenablesur les berges marécageuses du fleuve, qui fait l’originalité de ce jardin et la brise flu-viale qui, au lieu de rendre l’atmosphère froide, la rend fraîche et sereine, dans unheureux contraste avec la chaleur extérieure et la réverbération des rayons miroités parles surfaces rugueuses marquées par le temps.

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LES JARDINS DE LA MAMOUNIA : ORANGERAIE DE RABAT

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Les Jardins de la Mamounia : Orangeraie de Rabat

Les jardins de la Mamounia, semblent être selon j.C.N. Forestier, les seuls jardins àpouvoir être réservés dans le cœur de Rabat, si l’on excepte les terrains entourant latour Hassan qui doivent être libérés et appartenir à la ville. Ainsi, conseilla-t-il de nepas trop en modifier l’aspect, car ils représentent un exemple de ces jardins d’oran-gers que l’on rencontrait encore à l’époque autour des médinas marocaines et quiétaient malheureusement destinés à disparaître peu à peu.

D’une surface d’environ deux hektares, Ils avaient l’avantage d’être d’une forme assezrégulière et admirablement plantés d’orangers. Le terrain est divisé en rectangles pardes allées droites qui se coupent en croix, quelques terre-pleins sont destinés auxréservoirs d’irrigation ombragés de vieux figuiers très agréables et pittoresques.

En fait, à ce jour, l’on dispose de peu de données sur les orangeraies de Rabat. Peud’archives ont été étudiées à ce sujet. Le terme reste présent dans la toponymie (quar-tier des orangers), dans quelques phrases de Jean Claude Nicolas Forestier qui aconseillé leur préservation (comme il avait conseillé celle de la palmeraie deMarrakech) et quelques croquis d’Albert Laprade qui permettent de se rendre comp-te de l’ordonnancement et des tracés des ‘arsas’ ou jardins de Rabat aux abords de lamédina.

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Une description méticuleuse de toute la médina, faite par le Capitaine Schlumbergeren 1892, permet de recouper ces informations et d’affirmer l’importance de ces oran-geraies. En effet, dans la description du pourtour de la ville, il indique : "Elle (lamédina de Rabat) est entourée sur deux côtés d’une zone de jardins qui a 1200 à1500 mètres de largeur. Ces jardins sont très beaux et bien cultivés, plantés en gran-de partie d’orangers; ils fournissent une quantité considérable d’oranges, dont unepartie s’exporte en Europe."

Il s’agit de renseignements transmis par le Capitaine Schlumbeger au CommandantCauchernes, puis au Ministère de la guerre en 1892. L’original du document existeaux Archives de Vincennes, au Service historique de la Marine.

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UN BOUQUET DE JARDINS

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Les Jardins de l’Alhambra

L'Alhambra se dresse sur une colline située à l'est de Grenade, sur la rive gauche duDarro, face aux quartiers de l'Alcazaba et de l'Albaicin. Le célèbre monument artis-tique est entouré par un ceinturon de murailles de deux kilomètres de long. Son péri-mètre est irrégulier. Il est isolé au nord par le fleuve Darro, au sud par la vallée de"l'Assabica" et à l'est par la "Cuesta del Rey Chico" qui séparent respectivement lesterrains de l'Alhambra de l'Albaicin, des Torres Bermejas (Tours Vermeilles) et duGénéralife. La colline sur laquelle a été édifié l'Alhambra est recouverte d'une végé-tation luxuriante formée par les jardins et la forêt du palais maure, arrosés par les eauxqui descendent de la “Sierra Nevada" et qui sont savamment canalisées.

Le fondateur de la dynastie des Nasrides, Mohammed Ben Alhamar, installa sa rési-dence, au Xlllème siècle, à l'abri du château de l'Al-Sabika, situé sur une des collinesgrenadines. Tout à côté, une ville aristocratique et administrative se développa sous lenom d'Alhambra, qui signifie "la rouge". C'est alors que commença l'époque desplendeur de l'Alhambra.

La plupart des constructions, conservées actuellement, datent de l'époque du règnede Yousouf Ier (1333-1353) et de son fils Mohammed V (1353-1391). Il existe parcontre très peu de vestiges des constructions postérieures. Il ne reste que la décora-tion de la Tour des Infantes qui date de l'époque de Saad (1445-1461).

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Après la conquête de Grenade par les troupes des Rois Catholiques, la décoration despalais de l'Alhambra fut placée sous la direction du morisque Francisco de lasMaderas. Et c’est en 1870 que l'Alhambra fut déclaré Monument National.

L'enceinte de l'Alhambra est occupée par l'Alcazaba (Qasba), citadelle militaire situéeà l'extrémité ouest, le Palais Royal, au centre de la colline, et l'Alhambra Haute, vil-lage destiné aux magnats, fonctionnaires et industriels, qui s'étend vers l'est.

Les Torres Bermejas, annexées à l'Alhambra, forment une forteresse avancée de l'en-ceinte et constituèrent une des premières défenses de l'ancienne ville grenadine. Tousces espaces ne forment qu’une seule et unique entité grâce aux patios et jardins quiles relient judicieusement.

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Le Généralife

Très près de l'Alhambra, le Généralife est relié aux palais Nasrides par un chemin enforme de baïonnette protégé par deux murs. C'est une sorte de grand verger qui ser-vait de résidence de campagne aux sultans de Grenade, situé dans l'un des plus beauxparages de Grenade.

La résidence occupe la partie la plus élevée de la propriété. Dans le patio de laAcequia, un bassin s'étend entre deux édifices aux belles arcades en plâtre ciselé.L'harmonie et le goût règnent dans l'enceinte, et se prolongent sur l'enchevêtrementde tours et toits de l'Alhambra, et sur la riche plaine de la Vega de Grenade. Entreles deux, l'Albaicin, l'ancienne ville grenadine, avec ses ruelles, parsemées de bou-quets verts.

Le Généralife n'est en réalité qu'une mince partie de ce qu'était le paradis des sultansde Grenade. Après la Reconquête, il devint la propriété des Rois Catholiques en tantque ferme et dépendances pour le bétail. Ce n'est que lorsque les Comtes deCampotéiar, les derniers propriétaires, le donnèrent à l'Etat que l'on se rendit comp-te de l'étendue de cette propriété. C'est à partir de ce moment-là que les vergers,devinrent en même temps des jardins aux caractéristiques bien différentes del'époque arabe mais qui embellissent tout de même l'endroit.

C'est au XlVe siècle que des travaux furent réalisés pour faire venir l'eau de la rivièrejusqu'à des citernes situées dans la partie supérieure de l'édifice. Ce qui est étonnant,c'est qu'à l'époque l'eau était prise à plusieurs kilomètres dans la rivière Darro et ver-sée dans de grands bassins, situés plus haut que ces palais. Grâce à elle, visible oucachée, on se promène au rythme de son murmure, de ses fontaines et de ses jets enarceaux.

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Le Parc de Versailles

Le Parc de Versailles évoque immédiatement les perspectives immenses des jardins àla française. En effet, un ensemble de principes traditionnels régissent ce jardin à l'or-ganisation architecturale, qu'il serait sans doute plus juste de nommer "jardin régu-lier".

Le premier principe est d'appliquer les règles architecturales aux espaces extérieursentourant le palais. Celui-ci, situé au centre du dispositif, exerce toujours uneinfluence sur l'organisation spatiale, qui obéit à un tracé régulier, où la ligne droiteprédomine. Les principes de géométrie, de proportion et de symétrie, caractéristiquesde l'architecture et donc de l'architecture paysagère, depuis Alberti, sont indisso-ciables de cette vision en extension.

Le second grand principe est celui de la domination de la nature par l'homme: domp-tée, l'eau emprunte des canaux rectilignes et jaillit de fontaines, les arbrisseaux sonttaillés en haies minuscules ou forment d'imposants rideaux, et les arbres alignés aucordeau bordent avenues et allées majestueuses.

Le troisième et dernier grand principe est celui de la raideur et de l'artificialité. Cesrègles, illustrées par les treillages et l'art topiaire qui ont toujours présidé à l'élabora-tion d'espaces hiérarchisés soulignent notamment une conception axiale à plusieurscours hiérarchisées, dont le jardin est le point culminant, schéma dont le propos estde montrer le statut du propriétaire.

Un système d'axes longitudinaux et transversaux qui, comme les autres élémentsconstitutifs du complexe, s'oriente sur l'ordre et les correspondances de la symétrie,constitue le squelette de l'ensemble.

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L'axe principal, sur lequel se trouvent d'ailleurs les accents iconologiques majeurs dujardin, jaillit du château avec le parterre d'eau. Ce n'est que par étapes successives quece parterre reçut sa forme définitive : deux bassins parallèles où se reflètent les bâti-ments. Ils sont ornés de groupes d'amours, de nymphes et de représentations allé-goriques des principaux fleuves de France. Par des escaliers et deux rampes ornéesde statues, une allée mène au bassin suivant, le "bassin de Latone" fontaine enchandelier circulaire à quatre étages de marbres. De là le "tapis vert", étroite bandede gazon bordée de divers bosquets, s’écoule en pente douce comme une ligne defuite vers le "bassin d’Apollon", dieu de la lumière, de l’ordre moral et de la noblemesure en général.

L'axe principal est terminé par le "Grand Canal", en forme de croix, commencé en1667/68 et achevé en 1680. D'une longueur de 1670 mètres, il mesure 92 mètresdans sa plus grande largeur, là où il s'ouvre en bassin octogonal. Le bras transversalmesure 1070 mètres de long et 75 mètres de large. Toute une flottille de gondoles yemportait les convives lors des fêtes et des banquets nocturnes.

Ainsi, ces jardins créés à partir de 1661 par André Le Nôtre pour Louis XIV, ont servide modèle à de nombreuses générations. La complexité du programme et la diversi-té des effets produits par l'eau, les ornements et les plantations ont ébloui toutes lescours d’Europe.

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Parc Güell

Bien que ses travaux d'architecte paysagiste se distinguent fondamentalement deceux des modèles anglais, Gaudi s’est tenu, dans sa conception du Parc, aux principesdu jardin à l'anglaise. Il suivait en cela les idées de son client, E. Güell qui fit l'ac-quisition du terrain de la Muntanya Pelada au nord-ouest de la ville. Cette zonen'était pratiquement recouverte d'aucune végétation.

L'absence de sources cependant, et le sol sec et caillouteux, rendaient plutôt cette aireimpropre à l'habitation et surtout à la création d'un parc auquel on associe en pre-mier lieu des espaces verts. Le terrain étant en pente abrupte, il entraîna des pro-blèmes supplémentaires pour les travaux de construction.

Comme dans le cas de ses bâtiments antérieurs qui avaient des allures mauresques,Gaudi a recours ici également à quelques principes architecturaux de ses modèles,mais il les combine à son style d'expression personnel, créant quelque chose d'entiè-rement nouveau. Il en va de même pour ce qui est de ses "emprunts" au néogothiqueou à l'Art Nouveau.

Ainsi, comme cela est fréquemment le cas dans I'œuvre de Gaudi, le parc est com-posé d'éléments extrêmement différents qui, à vrai dire, s'excluent réciproquement.C'est ainsi que l'on rencontre en tout lieu des couleurs bariolées et vives quidevraient, au sens strict, jurer dans le paysage. Pourtant, elles s'y intègrent harmo-nieusement, l'enrichissent sans le détruire.

Le mur d'une longueur interminable qui entoure tout le parc - lequel comprend bien20 hectares environ - suscite la même impression. c'est un corps étranger dans lamesure où il est également en partie coloré. Et pourtant, il se blottit dans la moindresinuosité du paysage de collines et ne fait que reproduire les contours du sol.

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L'entrée principale est conçue selon des critères purement esthétiques. Elle est enca-drée par deux pavillons qui, à première vue, ont l'air de petites maisons de contes defées. Les murs paraissent irréguliers et semblent, de façon évidente, avoir de la peineà se rassembler pour former une maison.

Le parc est une synthèse unique de considérations d'ordre pratique et d'ordre esthé-tique. Il révèle le double talent de Gaudi peut-être encore plus nettement que toutautre ouvrage de l'architecte.

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Le Parc du Thabor

Le Parc du Thabor est l’ancien jardin de l’Abbaye St-Melaine. Il s’étend sur unesuperficie de dix hectares et constitue un havre de paix et de verdure au cœur de laville de Rennes. Ouvert au public depuis le XVIIIème siècle, il a été dessiné et réamé-nagé entre 1860 et 1867 par un célèbre architecte-paysager, Denis BUHLER. AuThabor, se côtoient un jardin régulier à la française et un paysager à l’anglaise domi-né par de magnifiques arbres exotiques centenaires. Il abrite également une roseraieet un jardin botanique dont la collection systématique de près de trois mille espècesest installée en plate-bandes concentriques. Les plus grands Palmiers à Chanvre ontété plantés à côté de l’une des deux orangeraies.

Les frères Bühler avaient collaboré avec l’architecte municipal Jean-Baptiste MAR-TENOT pour la réalisation du jardin à la française (parterres, bassins), le jardin pay-sager ("désordre tempéré", vues sur le bassin de la Vilaine, arbres exotiques), le jardinbotanique, le jardin des Catherinettes (romantique, inspiré de la mythologie), et laroseraie, d’où l’on a une jolie vue sur les toitures rouges de style italien, du collègeSaint-Vincent.

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Jardins Chinois

L’art des jardins en Chine a toujours été lié à la poésie et à la peinture. Par ces modesd’expression et par leurs principales religions, les Chinois ont appris à vénérer la natu-re. On représentait dans les jardins les éléments les plus frappants de la Terre. Ainsi,les blocs rocheux, les pierres et les montagnes étaient considérés comme le squelettede la Terre, les cours d’eau comme ses veines et ses artères.

Pour décorer leurs jardins, les Chinois recherchaient des rochers aux formes fantas-tiques qu’ils dressaient au bord d’un petit cours d’eau, mais l’horticulture n’acquitune importance véritable qu’au moment de l’empire Song (960-1280). Les jardinschinois se présentaient sous forme de succession de scènes afin de créer l’effet de sur-prise pour le visiteur avec absence de symétrie et représentation de scènes complé-mentaires comme les montagnes, plaines, eaux et rochers. Ils comprenaient de nom-breux pavillons, kiosques, abris, sièges apportant une richesse architecturale, avec larecherche du meilleur emplacement possible.

Les murs et clôtures suivaient un plan géométrique et les ponts, richement décorés,étaient rustiques et s’harmonisaient avec la composition générale du jardin. Parailleurs l’eau était partout présente en respectant la règle du Yuan Yen (3/10ème de lasurface totale du jardin). L’élément végétal était traité en masse avec la recherche dusymbolisme des plantes (fleur de l’adieu, offerte en gage d’amour, le lis rouge pourfavoriser la naissance d’enfants mâles, etc.)

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Jardins japonais

De même que ses autres formes d'art, les jardins au japon s’inspirent d’une même ori-gine : la Chine. En ce qui concerne particulièrement l'art des jardins, cette architec-ture alliant le végétal au minéral s'implanta vraiment dans le pays nippon par l'entremi-se des Coréens.

Pour les japonais, les jardins représentent beaucoup plus qu'un simple espace ordonnépour l'agrément des sens, aspects religieux et doctrines philosophiques y tinrent une largeplace. En effet, ce sont toujours des constructions symboliques, des endroits propices àla méditation, des lieux réservés à diverses cérémonies, celle du thé par exemple. Mêmedans une surface de quelques dizaines de mètres carrés, un jardin nippon doit offrir unmicrocosme religieux et esthétique : les montagnes, les eaux, l'alliance subtile d'essenceschoisies et de pierres soigneusement retenues pour leurs teintes ou leurs formes, doiventêtre immédiatement reconnues, intellectuellement et spirituellement appréhendées parun visiteur japonais. Le monde végétal occupe aussi dans les jardins japonais une placefaite toute de subtilité "artistique" : érables appréciés surtout pour le pourpre automnalde leurs feuilles, cerisiers goûtés pour leurs fleurs printanières, iris, volubilis, glycines,camélias indispensables à un équilibre naturel organisé, faisant autant appel au coeurqu'à l'esprit.

Les pierres entrent dans la composition de nombreux jardins japonais : elles animent ouponctuent les jardins où l'eau joue un rôle important. Elles forment aussi la base essen-tielle des jardins "secs", là où sous l'influence de la philosophie religieuse zen (d'originechinoise) tout doit être suggéré et ne se déchiffrer qu'à partir d'une méditation née de laplus subtile contemplation abstraite, d'une pratique du dépouillement intérieur le plussubtil que l'Extrêne-Orient ait jamais conçu. Dans les jardins d'inspiration zen, l'eau, parexemple, est évoquée par le sable, disposé et râtissé d'une façon unique et plus que trou-blante. Certains accessoires sont également revêtus d'une mission esthétique et philoso-phique : les lanternes de pierre s'inscrivent au premier rang de ceux-ci. La pluie et laneige sont aussi pour les japonais facteurs de sublimation de leurs jardins.

Aujourd'hui encore, les japonais ne sauraient vivre sans leurs jardins. Même en desvilles "occidentalisées" à l'extrême, grouillantes d'une humanité laborieuse, les jardinsrompent par leurs conceptions millénaires, par leur idéal de beauté, cette uniformitéconventionnelle.

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Jardins en mosaïculture

En Europe, la mosaïculture éclôt entre les XVIéme et XVIIIéme siècles, prenant racinechez ses ancêtres, les parterres de broderie où les plantations de buis décrivaient desmotifs complexes, inspirés de ceux qui rehaussaient les étoffes de l’époque. Stars desjardins, les parterres de broderie étaient le plus souvent conçus pour être admirésdepuis les châteaux qu’ils entouraient. Et ils avaient leurs concepteurs vedettes:Dezallier d’Argenville, l’un des émules du célèbre Le Nôtre, ou encore Liger, dontl’une des créations est reproduite aux Mosaïcultures internationales de Montréal enl’an 2001.

Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les parterres évoluèrent en France pour donner prédo-minance aux formes animales et aux emblèmes, tandis que les scènes bibliquesgagnaient en popularité du côté de l’Italie. Au fil du temps, la mosaïculture devintl’apanage des services publics puisqu’elle requérait une expertise spécialisée et beau-coup de soins. On vit alors fleurir au cœur des espaces verts urbains des gerbes decompositions bidimensionnelles mettant à l’honneur des blasons, des armoiries, desinsignes et, à l’occasion, des animaux.

Les Etats-Unis semèrent des œuvres de mosaïculture dans plusieurs de leurs gares dèsla fin du XIXème siècle. A même les fleurs, on y inscrivait avec grâce le nom des villes.Puis, autour des années 50, des créations en deux dimensions commencèrent à ornerles parcs municipaux du Québec et du Canada.

Par ailleurs, en Asie, la mosaïculture s’exprime depuis quelques décennies par de sai-sissantes structures en trois dimensions. Par exemple, chaque année plus d’unesoixantaine d’œuvres végétales monumentales, pouvant atteindre jusqu’à huit mètresde hauteur, sont exposées dans la ville chinoise de Harvin.

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Jardins anglais

Riches d’une longue histoire d’évolution paysagère, les jardins anglais offrent, géné-ralement, une large diversité qui résulte de combinaisons multiples entre aménage-ments partiels composés et vues créées. D’où l’impression de contraste entre l’élé-gance rigoureuse de certaines compositions et le caractère naturel et presque sauvagedes lacs et marais qui bordent les jardins.

Caractérisée initialement par un style discret et formel, l’architecture du jardin anglaisa évolué progressivement vers l’art d’aménagement paysager.

La conception des jardins, à la différence de la peinture ou de la littérature pastorale,était moins intéressée par une représentation du paysage classique que par l’effet sen-suel imédiat résultant d’éléments naturels. La recherche portait bien plus sur unelarge composition du paysage que que sur une séquence significative de jardins pay-sagers.

Les concepteurs usaient avec parcimonie des architectures de jardins, leurs paysagesétant en revanche toujours caractérisés par quelques lacs serpentins aux courbessinueuses et aux rives plutôt dégarnies. Dans de tels ensembles, les temples et les sta-tues allaient devenir l’une des caractéristiques principales du jardin paysager anglais.

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Jardins d’eau

Nombreux et variés sont les exemplesdans lesquels interpénètrent et s’harmoni-sent le minéral, le végétal et l’eau. La"Maison sur la cascade" de Frank LloydWright est célèbre. Une des tendances quise développent aujourd’hui est celle des"jardins d’eau", tels que les illustrent lesphotographies jointes. Des jets d’eau revê-tant la forme fascinante de petitesombrelles, des vagues de brume de bru-misateurs, etc., composent des atmo-sphères pleines de mystères et préfigurentle rôle nouveau de la magie de l’eau dansles futurs "jardins d’eau".

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ANNEXES

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Jardins arabes

"Dans toutes oeuvres, comme dans les jardins, l’art même est dirigé par des formules géné-rales, transmises par la tradition, mais modifiées par les exigences quotidiennes dont l'en-semble imprime à tous les travaux d'une époque et d'une nation une physionomie particu-lière en accord non seulement avec les principaux traits de ses habitudes, mais aussi avec lestendances, avec le caractère de son esprit, avec son génie propre.Et, mieux que toutes les oeuvres d'art, les jardins, qui sont le résultat d'une collaboration del'homme avec la nature, reflètent les sentiments et les goûts d’une race et sont la manifesta-tion de la manière dont elle interprète la nature.Ils expriment, après les siècles d'expériences pendant lesquels se sont établies ses traditions,les résultats de sa parfaite adaptation au sol. On a dit aussi que l'histoire des jardins était l'histoire des peuples, c'est, sous une autreforme, la même idée. Mais est-il rien qui en démontre mieux la vérité que l'ingénieusesomptuosité des jardins arabes ?Ils sont venus de Perse à travers la Syrie, I'Egypte et l'Afrique du Nord jusqu'aux pays occi-dentaux de la Méditerranée, pour mêler leurs charmes nouveaux aux œuvres des Romains etdes Goths, auxquelles ils se sont substitués.La Perse, antique foyer, depuis les Achéménides, de toutes les forces intellectuelles et artis-tiques de l'Asie, imposa aux Arabes envahisseurs le goût de ses arts, de son luxe, et surtoutde son habileté à créer avec les eaux, les faïences, les arbres et les fleurs, ces jardins délicieux,cadres de toutes les voluptés de leur vie. Ceux-ci, pour s'entourer du même luxe, leur pri-rent leurs artistes et leurs ouvriers. De Damas et de Syrie, ils les amenèrent avec eux jusquesur les rives de l'Océan.Peut-être déjà les Romains avaient-ils essayé d’importer, dans leur Tingitane et leur Bétique,l'art et le raffinement des jardins de leurs colonies d'Asie, comme ils le firent à Pompéi. Quoi qu'il en soit, nous retrouvons aujourd'hui dans les traditions des artistes et des artisansdu Maroc, dans ces corps de métiers qui se transmettent depuis des siècles, les canons de leurart, les formes et les détails - rudimentaires, il est vrai - des jardins de l'ancienne Perse.

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L'Andalousie a moins bien conservé les traditions, mais elle nous a gardé, surtout à Sévilleet à Grenade, de plus anciens et plus nombreux vestiges de ces jardins qui jadis emplirent deparfums et de fleurs les villes florissantes du sud de l'Espagne, du IXe au XIVe siècle etmême, pourrait-on dire, jusqu'au XVIe siècle. C'est en 1608 que, sous les successeurs deFerdinand le Catholique, l'inquisition proscrivit définitivement les Maures et les déporta enmasses sur les ravages de l'Afrique.Les restes, ruinés et incertains, qui ont survécu, malgré les guerres continuelles, les destructionset les pillages, permettent d'imaginer ce que furent ces jardins qui couvraient les deux tiersdes villes. Car, à l'habile dessin des édifices, les artistes persans ou musulmans associaient lascience plus subtile des jardins, la science de la combinaison des plantes odorantes, des fleursbrillantes, des fruits, des sombres feuillages, avec d'innombrables fontaines, de discrets bas-sins, des canaux murmurants, des petits jets d'eau multipliés. Et pour mettre en valeur lavolupté de l'eau, ils la conduisaient, la sertissaient dans les émaux colorés de leurs faïenceset les marbres.Le climat est celui qu'on dit de l'oranger ; les végétaux, ceux d'orangerie. Mais ce qu'il y ade particulier, dans ces bords de la Méditerranée, c'est que les saisons sont nettement divi-sées en deux périodes l'automne est pluvieux l'hiver, variable avec de petits froids la nuit, jus-qu'à 1 degré, rarement jusqu'à 4,5 degrés au-dessous de 0 degré, quelquefois avec même degros froids à Fez, qui est, il est vrai, près des montagnes; mais, à 10 heures, le soleil a tou-jours raison de ces excès du thermomètre, il réchauffe vite l'air. Du printemps à l'automne,de mai à octobre, ce sont cinq ou six mois de ciel inaltérablement bleu, de soleil triomphant,parfois accablant.Ce soleil éclatant, qui échauffe ainsi et féconde inlassablement les terres fertiles, finit par êtredesséchant et meurtrier. Pendant ces six mois, le ciel très bleu ne permet pas de compter surle voile des nuages ou les bienfaits de la pluie. Aussi l‘eau devient une richesse, elle est, dans l’ardeur de ces mois brûlants, nécessaire pourtout et pour tous, et sa fraîcheur même devient une volupté.Les jardins, pour être des lieux de repos et de délices, associent donc aux parfums vifs dujour et de la nuit, aux couleurs harmonieusement rivales de fleurs incessantes, de feuillageset de faïences, la tiédeur des ombrages et la fraîcheur des eaux.

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Couleurs vives et multipliées des fleurs et des céramiques, atténuées par l'éclat de la lumiè-re, parfums, ombrages touffus, jeux menus des eaux continuellement présentes et murmu-rantes, voilà les éléments fondamentaux des jardins maures.Les parfums sont un élément essentiel. Un Sévillan, pris d'intérêt pour les jardins, avait visi-té les plus fameux jardins de la France et de l'Angleterre ; il en avait admiré les fleurs, pour-tant sans beaucoup d'enthousiasme; mais il me faisait part de son étonnement, car il avaittrouvé ces jardins et toutes ces belles fleurs sans odeur. La remarque était frappante, car lesparfums sont bien en effet une des grâces des jardins africains et andalous. Dès la fin de l'hi-ver, les orangers, les jacinthes, les rosiers : "enivrent l'air ; ensuite, ce sont les jasmins ; puis,dans les nuits d'été, les Jalapa mirabilis, et aussi de petits arbustes insignifiants, les “damesde nuit” (Dama di Noche), Cestrum nocturnum, pénètrent tout d'une suave et violente odeurd'héliotrope. A ces ensembles pénétrants s'ajoute le poivre des oeillets qui, dans cette atmo-sphère chaude, s'annoncent de très loin. En automne succèdent à la «.dame de nuit» la peti-te fleur jaune doucement odorante du Cestrum aurantiacum, puis les néfliers du japon. siabondamment répandus au Maroc. Et je ne parle pas des lavandes, des romarins, de lacitronnelle odorante, Lippia citriodora, dont quelques pieds sont toujours plantés à la portedes maisons arabes.Le patio et ses petites fontaines, ses petits canaux et son dallage coloré se retrouvent dans lejardin. Ils se mêlent dans la lumière ardente aux verts épais des magnolias, des photinias, descyprès, des buis et des myrtes, au bronze des lauriers et des orangers. Eaux, couleurs, par-fums, ombres épaisses, s'unissent ainsi pour faire des coins de volupté imprévus.Mais malgré quelque unité très simple de l'ensemble, tout est petit, intime, par morceaux,et cette multiplication, cette diversité ingénieuse, ajoute un attrait singulier à la promenaderafraîchissante dans ces paradis odorants.Les deux restes magnifiques quoique extrêmement altérés et réduits du Généralife deGrenade et de l'Alcazar de Séville, paraissent être les expressions ou les manifestations dedeux arts très différents. Ils procèdent pourtant des mêmes idées ; ils sont les oeuvres d'ar-tisans et d'artistes de même race, de même origine, de semblable culture, sinon de mêmedate. Ils s'adaptent, au même climat, aux mêmes besoins. L'Alhambra et le Généralife sont,en pays de montagne, arrosés par des sources ou traversés par des ruisseaux abondants venantdes glaciers de la Sierra Nevada. Au jardin de l'Alcazar de Séville, au contraire, qui est dansun pays de plaine, il n'y avait que les eaux limoneuses et salées du Guadalquivir. On dutamener les eaux pures de très loin, de Carmona; ce fut à l'aide d'un vieil aqueduc oùRomains et Arabes ont travaillé. Deux choses frappent au premier abord celui qui vient observer ces jardins : les réservoirsd'eau et la disposition des allées.Le réservoir est toujours placé dans une partie haute, au contraire de ce qui se passe cheznous. Dans les jardins du Taj-Mahal, à Agra, le bassin de marbre ou réservoir est au centre,au croisement des deux avenues principales, suffisamment élevé pour couler ses eaux dansles canaux qui suivent l'axe des allées. Le milieu des canaux est jalonné par une série de petitsjets d'eau. Et cela est commandé par les nécessités de l'arrosage par immersion et de la cir-culation de l'eau par gravité.Les jardins d'El Menebi, à Rabat, présentent une disposition analogue.

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Tout le monde connaît, pour l'avoir vu en nature ou en photographie, le canal de la courd'entrée du Généralife, bordé aussi d'une double ligne de jets d'eau, et le canal de la courdes Myrtes de l'Alhambra.Dans le délicieux et vieux petit jardin de l'hôtel Cépéro, à Séville, le réservoir s'encastre dansune niche en rocaille, décorée ainsi vers le XVIe siècle, qui forme décor de fond, mais qui setrouve environ à 1m. 5o au-dessus du sol des jardins. Les jardins du vieil Alcazar deCordoue, divers jardins privés de Salé, fourniraient des exemples semblables. La dispositiondes allées recouvertes de dallages, qui sont en saillie très prononcée au-dessus du sol des car-rés plantés, est un autre trait particulier de ces jardins, disposition nécessaire aussi pour l'ar-rosage par immersion. Les parties de terrains destinées à recevoir des plantes, arbres, arbusteset fleurs, sont en contre-bas des allées qui forment des levées de terre, des digues. Elles sont soutenues le plus souvent par des murettes que l'on reliait naturellement par undallage.Tantôt, et c'est nécessaire dans les pays de plaine argileuse, situés loin des carrières de pier-re, le dallage, comme les murettes, est de brique; c'est le cas des jardins de Séville; tantôt ilest de marbre et de zeliges, de pierres taillées ou de mosaïques en cailloux roulés, comme àl'Alhambra, au Généralife et dans quelques jardins de Marrakech.Alors que dans nos pays un jardin sans eaux, au moins sans eaux apparentes, est possible, àcause de la régularité et de l'abondance des pluies, sous ces climats africains au contraire, l'eau et sa distribution sont les raisons fondamentales du jardin et de ses arrangements. Toutest fait pour elle; tout vit par elle; à chaque pas, on doit la rencontrer sous mille formes, sousmille aspects variés, en réservoirs, en canaux dans les allées, en petits jets dans les vasques, enbassins de toutes formes, qui sont autant de bassins de distribution. La construction desallées, la division par carrés, les successions de terrasses, les escaliers à rampe d'eau, les petitesrigoles d'eau courante, tout est fait en vue de mêler plus ouvertement, plus visiblement, l'eauà la vie du jardin et aussi de faciliter d'amples et fréquentes irrigations. L'eau est vraiment l'âme de ces jardins qu'elle vivifie.Et cette observation si simple, à laquelle peu de personnes pensent en visitant les restes abâ-tardis des beaux jardins arabes, explique aisément toutes les particularités qui pourraient sur-prendre, mais qui sont ainsi logiques et peut-être à cause de cela même ajoutent tant d'at-traits à ces oeuvres ingénieuses et charmantes.La chaleur et la lumière n'y font jamais défaut ce n'est plus le soleil qu'il est nécessaire derechercher, c'est l'eau. D'autre part, l'arrosage qui, pendant la chaleur, n'est pas déjà trèsfavorable dans nos pays, devient ici tout à fait dangereux, surtout s'il est parcimonieux etpratiqué par « aspersion». Chaque goutte d'eau sur une feuille brûle et fait un trou.Le jardin doit, par sa disposition, faciliter l'emploi de l'eau par irrigation. Ce sera, au sur-plus, faire oeuvre d'économie.Et pour cela, divisés en rectangles et disposés par terrasses horizontales, ils présentent maintspetits escaliers, objets eux-mêmes de décoration où, le plus souvent, l'eau court dans un petitcanal pratiqué dans les marches ou sur les rampes.Le grand parti du jardin est donc rectangulaire et très simplement symétrique. Il ne rappel-le pas les amples formes de nos jardins français ; il est souvent divisé en plusieurs enceintes;

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reste enfermé dans le secret de hautes murailles. Hortus conclusus, dit la Bible. Mais aux extré-mités des avenues de marbre et de faïences s'élèvent des pavillons. Légers et frais abris dontles terrasses permettent aux regards des femmes enfermées dans ces paradis de s'échapper etde jouir du panorama extérieur. Le délicieux pavillon des jardins de Meknès en est un bienagréable exemple.Dans ce tracé rectangulaire dessiné nettement par les allées et les hautes bordures, taillées enhaie, de myrtes, de fusains, ou de buis, brillent, parmi les arbres et les palmiers, les fleursbrillantes dispersées au gré du jardinier, quand elles n'ont pas, dans des carrés plus étroits,leurs places régulièrement distribuées.Les cyprès noirs, arbres sacrés de la Vénus assyrienne, symboles de la perpétuité de la vie,rehaussent l'éclat des fleurs tendres des orangers, des rosiers et aussi des amandiers, des abri-cotiers, des pêchers, que les savants jardiniers persans apportèrent en Europe.Bordures de rosiers, haies sombres de myrtes ou de jasmins, murailles de cyprès, treilles devignes, de chèvrefeuilles et de roses formeront les cadres rigides et les fonds obscurs de cesjardins ensoleillés et brillants de toutes les couleurs où domine le bleu.Dans les jardins à demi détruits aussi de l'Inde musulmane, peut-être évoquerait-on encorel'art raffiné des jardins persans, probablement pareils à ceux abolis de l'Alhambra, dont unpoète arabe inconnu grava l'éloge sur les murs du Mirador "N'es-tu pas comme un océan deplaisirs et de beautés, ô mon jardin sans rival au monde, qui es semblable à la belle fiancéeque tous désirent !"

JJeeaann CCllaauuddee NNiiccoollaass FFoorreessttiieerrIn Revue "France-Maroc", n°3 du 15 mars 1918

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"CE QU’ON ENTEND PAR SYSTEMES DE PARCS"

"Pour satisfaire à ces besoins des grandes villes modernes, l’œuvre spéciale d'améliorationet de prévoyance dont nous nous occupons est complexe. Elle exige un certain ordre, uneméthode, une idée directrice, afin d'atteindre le plus économiquement au résultat le plusparfait, afin de ne pas disperser inégalement et sous l'impulsion de circonstances acciden-telles des efforts et des ressources précieuses.

Il faut, comme dans toute oeuvre humaine, un examen préalable, l'étude d'un program-me, d'un plan, d'un projet d'ensemble clairement définis à l'avance.

Il y a non seulement à calculer quelle doit être la surface moyenne d'espaces libres à pré-voir pour une population déterminée, il faut aussi se préoccuper de leur plus efficace distri-bution et de leur uniforme répartition.

Afin de bien faire comprendre ce qu'est pratiquement un système de parcs, il est néces-saire d'en définir et d'en classer les divers éléments qui peuvent être ainsi énumérés : lesgrandes réserves et les paysages protégés ; les parcs suburbains ; les grands parcs urbains; lespetits parcs; les jardins de quartier; les terrains de récréation qui pourront aussi comprendredes jardins d'enfants; les avenues-promenades.

Les grandes réserves et les paysages. Ils sont constitués suivant les conditions du pays même, leur superficie est très variable etdépend des circonstances et de la configuration des points à préserver.

Ils diffèrent des parcs proprement dits en ce qu'ils ne sont pas soumis au même traite-ment, au même entretien; ils restent seulement dans leur état initial : bois, pâturages,rivières, rochers, et souvent ils pourront, par la continuation de leur exploitation naturelle,donner des revenus importants comme les bois, forêts et pâturages des villes allemandes.

Ils font le plus souvent partie des environs éloignés. Les exemples sont nombreux: lesCommons, Burnham Beeches pour Londres, Wiener Wald pour Vienne, Blue HillsReservation pour Boston, les immenses réserves que vient de créer Chicago près du lacMichigan et autour du lac Calumet.

Certaines villes se sont surtout attachées à préserver leurs vallées et leurs bords de rivières,comme Baltimore et Providence aux États-Unis.

Les parcs suburbains. Ils ont bien le même but que les grandes réserves, mais au lieu d'être commandés par des cir-constances naturelles, ils doivent être plutôt déterminés par les besoins de la ville et réguliè-rement répartis. Ils sont un refuge à portée des habitants qui, dans les tranquilles -aspects descènes naturelles, viennent oublier les tracas des affaires, les bruits et le mouvement énervantde la rue. Plus de boutiques, plus de réclames, plus de chemins de fer ni de tramways; desarbres seulement, des grandes pelouses, le moins possible de routes, de constructions oud'ornements inutiles.

Certaines créations très spéciales comptant des cultures ou des jardins -les parcs historiques,Saint-Cloud, Versailles, Hampton-Court, un grand muséum (Kew Gardens) qu'il sera toujourspréférable d'éloigner de la ville et de ses fumées, une ferme-école, etc. auxquelles nos indicationsne s'appliquent pas, peuvent pourtant être considérées comme parcs suburbains.

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Les grands parcs urbains. Il suffit de citer tous les grands parcs connus, le Prater de Vienne, le Central Park de NewYork, Hyde Park, Green Park, Saint-James Park à Londres, le parc de la Tête-d'Or à Lyon,le bois de Boulogne, les parcs des Buttes-Chaumont et de Montsouris à Paris.

Ils sont de tous les styles, ils ont tous les caractères, réguliers comme les Tuileries, le parcde Dijon, irréguliers dans l'ensemble, avec quelques parties traitées en dessins réguliers,comme Regent's Park à Londres ou Public Garden à Boston, comme le parc du Trocadéro àParis, et comme beaucoup des nouveaux parcs publics des villes allemandes.

Ils sont le lieu de promenade facile et rapproché, ils concourent à l'embellissement de laville autant qu'à son hygiène.

Mais ils ne doivent pas être seulement de purs ornements; il est indispensable qu'ils pré-sentent de grandes pelouses, des ombrages pour les jours et les heures de délassement et derepos. Et les jeunes gens doivent y trouver de nombreux terrains de jeux, plus étendus queceux des petits parcs dont nous allons parler. Leur étendue est très variable: elle peut être de8 à 10 ha comme le parc Monceau, de 30 à 40 ha comme le futur Champ-de-Mars, lesTuileries, ou de 80 à 100 ha comme Battersea Park (80 ha) à Londres ; elle peut atteindre 700à 800 ha comme le Prater à Vienne (698 ha), le bois de Boulogne (800 ha).

Deux exemples sont intéressants à citer en raison de leur traitement très différent :Hackney Màrshes, qui est le plus large espace libre placé sous le contrôle de Londres et quis'étend à la limite est du comté sur 140 ha environ, est à peu près entièrement consacré auxjeux, football en hiver et cricket ou tennis en été; le Volksgarten de Cologne qui, commeBattersea Park, tout en donnant aux jeux ses plus belles et plus vastes pelouses, forme aussi unjardin d'agrément ou de promenade où l'animation même des jeux n'est pas un des moindresattraits.

Les petits parcs, les jardins de quartier Ou bien sont de purs ornements de verdure, arbres, arbustes, fleurs, gazons, tels nos squaresde la Trinité, de la place Malesherbes, les embankments de Londres, les quais de Liège, espacesde desserrement et d'ornement de la ville, ou bien sont des terrains de jeux et d'exercices, foot-ball, cricket, tennis, boules, croquet, etc., comme SouthwarkPark, à Londres, et les nombreuxterrains de jeux (playgrounds) répartis de tous côtés dans les villes américaines.

Il n'est pas inopportun d'entourer de larges parties agréablement plantées les emplace-ments réservés aux jeux. Parfois un jardin public en masque le côté trop pratique comme auSouthwark Park de Londres, au Charlesbank de Boston et au Jackson Park de Chicago.

Mais la préoccupation principale doit être de les distribuer largement et à la portée de cha-cun. Si chaque famille doit pouvoir trouver à moins de 1 000 m l'un des terrains de récréa-tion d'enfants dont nous allons parler, les champs de jeux ne doivent pas exiger un déplace-ment de plus de 1 500 à 2 000 m.

Dans la banlieue de New York, Staten Island, qui est surtout habitée par des personnes occu-pées à New York, projetait dernièrement d'acquérir non seulement 1400 ha de parcs mais aussiplus de 80 ha de terrains de jeux, c'est-à-dire une surface dix fois plus grande que notre parcMonceau.

Dans un recueil de notes sur les parcs, jardins, terrains de récréation, espaces libres deLondres, Monsieur le lieutenant colonel Sexby, chef de service du département des parcs, dit

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qu'il n'y a pas de détail des parcs et espaces libres auquel le Conseil de Londres ait donné uneplus sérieuse attention que l'installation de tout ce qui peut faciliter et développer les jeux detoute sorte.

Après avoir étudié spécialement chaque jeu, ses terrains et le nombre de joueurs qui lesfréquentent, il conclut ainsi : "il peut être intéressant de constater qu'il y a 377 terrains réser-vés au cricket et 177 au football, pour lesquels il est délivré environ 14000 permis de matchde cricket et de 7000 à 8000 permis de match de football.

Bien entendu, dans ces matches, ne sont pas comprises les parties d'entraînement etd'exercices. En outre, plus de 60000 parties de tennis sont jouées annuellement sur lesemplacements affectés à ce jeu dans les jardins publics. Parmi les autres jeux, il y a lieu deciter 600 parties de boule, 542 de quilles, 317 de cricket et 60 de crosse. A Hackney Marshesil y a un plus grand nombre d'emplacements de cricket et de football que partout ailleurs.Nous y entretenons 100 places pour chaque jeu. Ensuite viennent Blackheath, avec 46 ter-rains de cricket, puis Victoria avec 32.

Les terrains de récréation. Les petits terrains de jeux et de récréation qui doivent être nombreux et multipliés, surtoutdans les quartiers populeux où les enfants n'ont souvent que les rues pour jouer, sont desemplacements variant de 2 000 à 3 000 m2 à 1 ou 2 ha. Une ceinture de massifs d'arbustesles isole de la rue et des alentours, quelques arbres y donnent de l'ombre. Si le terrain le per-met, une partie reste en préau libre, avec au besoin quelques fleurs. L'autre partie, séparée dela première par une clôture, est pourvue d'appareils de gymnastique ou de jeux, balançoires, pas-de-géant, barres fixes, barres parallèles, boucles, etc., et aussi d'un tas de sable qui peut être placédans une boîte où les enfants viennent le prendre et où ils ne peuvent le remettre afin qu'il restetoujours sans souillures. Ce terrain est lui-même divisé en deux parties qui sont attribuées, l'uneaux garçons de 6 à 1 4 ans, l'autre aux fillettes du même âge et aux tout petits enfants. Seuls peu-vent y pénétrer les enfants et les personnes (femmes) qui les gardent. Les mères peuvent ainsi,sans crainte des dangers de la rue, y laisser les enfants qui apprennent, avec un exercice sain etdes jeux auxquels ils prennent vite goût, l'utilité de respecter la propriété publique dont ils usent.De petits êtres dévastateurs qu'ils étaient, ils deviennent les meilleurs soutiens du gardien qui faitrespecter leurs appareils de jeux.

A Chicago, ces terrains ont reçu en 1903 environ huit cent mille personnes, et en 1904 plusd'un million. Londres, depuis quelques années, fait des efforts continus pour créer de nouveauxterrains de récréation dans les quartiers populeux, à Bermondsey, Wapping... Malgré les diffi-cultés d'acquisition des terrains, toutes les villes américaines font de même et leur exemple estsuivi en Allemagne. A Paris, nous nous contentons de préaux d'écoles exigus, et non librementouverts. On y rencontre bien rarement les appareils très simples de jeux qui procurent auxenfants tant et de si bonnes distractions. Il est vrai qu'ailleurs, et surtout dans les villes anglaises,de généreux donateurs, poussés par le désir de faire oeuvre utile et d'attacher à leur mémoire lareconnaissance de leurs concitoyens, donnent pour établir de nouvelles places de récréation leterrain nécessaire qui est à un prix souvent fort élevé. Mais leur nom n'est pas oublié et s'ins-crit à la place d'honneur sur une plaque de marbre, car il est bon de conserver le souvenir de cesactes de bienfaisance intelligente et de collaboration désintéressée à l'amélioration du bien-être social et il est bon aussi de les faire connaître afin que ces exemples soient imités.

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Il ne faut pas omettre de rappeler l'exemple, souvent cité en Amérique, de Louisville, quia dirigé presque tous ses efforts vers la création de terrains de jeux d'enfants sous l'impulsiond'une association privée, Louisville Recreation League.

Les jardins d'enfants. Nous pouvons parler accessoirement de l'installation nouvelle de certains jardins, très enfaveur en Autriche, en Allemagne et en Amérique, les jardins d'enfants.

Nous avons compris en France l'intérêt de ces jardins, mais seulement pour les quelquesécoles de petites villes et de villages où les enfants destinés à la campagne doivent connaîtreles éléments de l'horticulture et de l'agriculture.

Mais la connaissance des plantes et des fleurs, de la fécondité de la terre, des mystères dela vie des champs, des jardins et des forêts est encore plus utile, sinon nécessaire, aux petitsenfants des villes.

Cultiver chez l'enfant le discernement critique de la beauté et de l'excellence des chosesparmi les oeuvres humaines et les oeuvres de la nature constitue un des éléments les plusimportants de l'éducation, et rien pour la direction de l'esprit dans ce sens, pour la forma-tion du jugement, ne vaut l'efficace étude de la nature vivante. Il aura été réservé à notreépoque de comprendre que le jardin est un moyen d'enseignement autrement plus sain, pluspénétrant, plus fécond et plus puissant que le tableau noir et les cahiers d'autrefois.

Mais alors qu'en Autriche, en Allemagne, les Schulgarten, en Amérique et en Angleterreles boys'gardens et les childrens gardens paraissent être des nécessités dans les grandes villes,nous les ignorons encore ; nous semblons croire que les jardins ne peuvent être utiles qu'auxenfants des campagnes, et nous croyons qu'il suffit, pour ceux des grandes villes, de la salled'études, et, de temps en temps, de la petite cour de récréation.

Il me souvient d'avoir entendu dire que certains enfants des quartiers excentriques deParis ignoraient à tel point la campagne qu'ils ne connaissaient que de nom les vaches, leschamps de blé, les prairies et les vergers. Que pouvaient-ils savoir, les pauvres petits, desrichesses contenues dans le fruit de l'arbre et dans le grain de blé?

Les avenues-promenades. Les avenues-promenades, les parkways des Américains, les promenades en Autriche, les Ringde Cologne, les Aniage de Francfort, ne sont pas les parties les moins essentielles du pro-gramme.

Elles sont destinées à servir tout à la fois de voies de communication dans la ville, d'ac-cès agréables et commodes à ses parcs, à ses grandes réserves, à sa campagne, de liaisons aussi àtout J'ensemble. Elles assureront pour l'avenir, parfois même pour le moment même, un systè-me suffisant et complet de sorties commodes, larges et belles, de la ville.

Le parkway, l'avenue-promenade, n'est pas à proprement parler un boulevard. En Amériquepourtant il arrive que les deux mots soient quelquefois pris l'un pour l'autre.

Il paraît plus simple de laisser à "boulevard" la signification parisienne moderne de largechaussée, avec amples trottoirs ou contre-allées plantés d'arbres régulièrement disposés, et d'ap-peler "avenues" ou "avenues-promenades" toutes ces avenues dont les détails des projets peuventvarier mais où la chaussée et les contre-allées sont accompagnées de bandes plantées, gazonnées,et plus ou moins parées.

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Rabat, Jardins d’antan

La zone verte ornementale peut être au milieu, avec deux larges chaussées et des contre-allées latérales plantées d'arbres comme sur le Drexel Boulevard, à Chicago, comme sur notretrop courte avenue de Breteuil. Au contraire, à l'Eastern Parkway et à l'Ocean Parkway deBrooklyn, à l'avenue du Bois à Paris, le milieu est occupé par une large chaussée. Les voiesde service pour les maisons riveraines sont plus étroites et disposées de part et d'autre, sépa-rées, chacune, de la chaussée centrale par une zone de jardins et une double rangée d'arbres.

Ces avenues-promenades sont un élément important d'un programme ou d'un systèmede parcs complet. Elles sont des voies d'accès et de communication agréables. Elles permet-tent de ne jamais interrompre sa promenade. Elles peuvent contribuer à mettre en valeur lespoints de vue, les bords de rivière, les paysages intéressants ou pittoresques.

Faut-il citer à cet égard les insuffisances de Paris ? Combien avons-nous de belles sortiesde la ville ? Où trouver un accès commode au parc de Saint-Cloud, aux forêts de Meudon,de Saint-Germain, à celle de Montmorency? Comment se rendre à ce joli petit bois de La-Celle-Saint-Cloud et à l'étang de Saint-Cucufa ? Sauf sur les 5 ou 6 km de la rive droite dela Seine, du pont de Saint-Cloud au pont de Neuilly, a-t-on essayé de sauver et d'utiliserquelques belles parties des bords de la Marne et de la Seine ? Il est vrai que Paris peut s'en-orgueillir de cette admirable et triomphante suite des Tuileries, des Champs Elysées et del'avenue du Bois.

On a souvent parlé d'un projet d'avenue qui constituerait une sortie sur la campagne etrelierait Paris à la forêt de Saint-Germain en partant de l'avenue de la Grande-Armée pouraboutir à La Croix-de-Noailles.

A Bruxelles, l'avenue Louise, le boulevard de Waterloo et le boulevard du Régent relientensemble le bois de La Cambre et le Parc Royal.

La Johann Georgen Allee s'étend du centre des affaires, à Dresde, au Grosse Garten, etde même Andrassy-Strasse, à Budapest.

La suite de Ubier Ring, Karolinger Ring, Sachsen Ring, Kaiser Wilhelm Ring, HansaRing remplace les anciennes fortifications de Cologne avec une série de parcs, de pelouses etde jardins, et fait le donjon complet du Rhin au Rhin.

Mais ces derniers exemples témoignent d'opérations isolées, résultats de circonstances oude projets particuliers qui ne faisaient pas partie d'un ensemble, ou tout au moins d'unensemble suffisamment étendu et complet.

Les parkways de Boston, de Chicago, de New York, de Brooklyn et aussi les Promenadesde Vienne (Autriche) forment au contraire les éléments d'un réseau étudié.

ll est clair qu'un programme de cette nature peut ne pas être seulement le programmed'une ville. Souvent il sera commun à plusieurs villes; parfois à toute une province, ou àplusieurs départements. il peut même être un programme national, et, plus encore, arriver àintéresser plusieurs pays. Pourquoi s'arrêter à des limites politiques quelquefois très artifi-cielles ? Elles doivent être indifférentes dans des oeuvres de cette nature."

JJeeaann CCllaauuddee NNiiccoollaass FFoorreessttiieerrExtrait de "Grandes villes et systèmes de parcs"

Edition originale en 1908Présenté par Bénédicte Leclerc et Salvador Tarragó i Cid.

Editions Norma,1997.

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"RABAT"Si l'autorité organisatrice s'était trouvée sur un terrain vierge de toute spéculation, une foisla ville arabe protégée, comme cela a été fait d'ailleurs immédiatement, il eût été possibled'assurer plus aisément la conservation de tous les jardins et de toutes les plantations d'oran-gers qui entourent la ville. Malheureusement là, comme à Casablanca et pourtant avecmoins d'intensité, la situation est déjà engagée et quand on cherche les terrains qu'il seraitpossible de réserver économiquement pour de larges avenues-promenades, pour des rubansde verdure, pour des jardins publics, parmi les constructions qui formeront bientôt la villeeuropéenne, on se heurte à des acquisitions récentes et à des hauts prix qui rendent trèslourdes les moindres opérations. La discussion au sujet du choix d'une capitale du Marocajoute encore aux lenteurs inévitables qu'entraînent tous les travaux préparatoires.

La Menara.Les seuls jardins qui semblent pouvoir être réservés dans le cœur de la ville, si l'on excepteles terrains entourant la tour Hassan qui doivent être libérés et appartenir à la ville, sont lesjardins de la Menara. Ils ont l'avantage d'être d'une forme assez régulière et admirablementplantés d'orangers. Il faudrait se garder, je crois, d'en trop modifier l'aspect, car c'est unexemple de ces jardins d'orangers que l'on rencontre encore autour des villes marocaines etqui sont malheureusement destinés à disparaître peu à peu, sinon complètement, du moinsen grande partie.Le terrain est divisé en rectangles par des allées droites qui se coupent en croix; quelquesterre-pleins sont destinés aux réservoirs d'irrigation qu’alimentent des norias rustiques, dutype encore très habituellement employé dans tout le Maroc. La plupart de ces réservoirssont ombragés de vieux figuiers très agréables et pittoresques.J'aurais donné quelques indications graphiques si j'avais eu le plan du terrain, que je n’ai pume procurer.

Quelques mesures de protection d'un jardin public.Le jardin est donc tout fait ainsi; il suffirait d'élargir quelques-unes des allées d'en augmen-ter le nombre, d'aménager en un ou deux points des carrefours assez larges rectangulaires,entourés de bancs de maçonnerie; de placer également des bancs auprès des norias, afin deles utiliser comme lieux de repos, et de trouver un mode pratique de protection de cesorangers. C'est là, en effet, un point très difficile et très délicat pour le jardin public; lesfruits sont une tentation trop forte pour ne pas exciter la convoitise, surtout des enfants;non seulement l'arbre est dépouillé de ses fruits, ce qui ne serait, en fin de compte, q’unmal, mais il est, la plupart du temps, fortement endommagé, et à force d'être mutilé,d'être maltraité, il finit par prendre un aspect pitoyable et par mourir.La surveillance administrative n'est qu'un remède généralement inefficace, en tout casbien incertain; elle est, en outre, très coûteuse; le mieux serait sans doute d'affermer larécolte des fruits, ce qui constituerait déjà une ressource pour l'entretien du parc et per-mettrait de confier aux concessionnaires de la récolte, en vue de leur intérêt même direct,le soin de les protéger et par conséquent en même temps de sauvegarder les arbres.

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Certaines mesures réglementaires devraient être prises également pour la protection du jar-din : interdiction d'y pénétrer avec des animaux (chiens, chats); obligation pour les enfantsd'être accompagnés; clôture du jardin, sauf à le laisser ouvert très avant dans les nuits d'été,mais avec un nombre de portes restreint, afin de pouvoir surveiller rigoureusement les entréeset les sorties.Ce que je viens de dire pour ce jardin de la Menara sera vrai également pour les grands jar-dins d'oliviers, tels que ceux que l'on pourra réserver dans les environs de Fez ou deMarrakech.

Autres réserves.Les terrains en bordure de la mer et les environs immédiats de la vieille ville arabe sont déjàen grande partie acquis, lotis, revendus et construits; seuls les cimetières arabes restent audevant de l'ancienne ville et sauvegardent heureusement les bords immédiats de l'océan.Peut-être faudrait-il, dès maintenant, se préoccuper de réserver une promenade aux abordsde la mer, au-delà du camp Garnier, et pour laquelle les mesures devraient être prises le plustôt possible. Le terrain en pente légère jusqu'aux falaises qui forment la rive permettraitdes aménagements faciles sur une profondeur qui pourrait varier de 200 à 500 m.Au surplus, la réserve étant faite et un premier aménagement largement prévu, on pour-rait sans grande dépense y faire chaque année des plantations avec les ressources que l'ontrouverait dans la pépinière que nous proposons d'instituer dès maintenant.Dans les lotissements prévus de l'Aguedal; la partie nord-ouest est en pente assez rapideet il semble qu'entre les courbes de niveau-cotes 40 et 43, on pourrait disposer une ave-nue en terrasse dont on assurerait la vue sur la mer qui est fort belle en réservant, sur unecertaine Iongueur la pente pour un jardin public. Au-delà, le jardin serait bordé immé-diatement par des maisons obligatoirement affectées à des habitations bourgeoises, à hau-teur du faite, limité à 12 ou 15 m, isolées dans des jardins; ce quartier serait ainsi séparépar ces habitations des terrains voisins, qui sont propriétés particulières et sur lesquelleson aurait peut-être plus de difficultés à imposer des servitudes.Néanmoins, il parait indispensable, si l'on veut conserver la vue exceptionnelle de cetteavenue en terrasse, de limiter, même dans les parties inférieures qui sont propriétés par-ticulières, la hauteur des constructions, par exemple à 15 m au faîte.Il serait possible de continuer ce jardin en suivant un mouvement de terrain assez accentuéqui continue au-dessous des lignes de niveau avoisinant la cote 40. Il en résulterait un aspectde bande de verdure surmontée d'une route en terrasse que l'on serait peut-être très heureuxde retrouver plus tard.Et de même que l'on a très heureusement réservé une avenue de 50 m de la mer au champde courses, il semble qu’il serait intéressant de conserver une avenue ou plutôt un boulevard-promenade de tour de ville qui, partant du lotissement de l'Aguedal, rejoindrait, au sud del'enceinte du palais du sultan, la porte de Caerse et le quartier futur des Trois Figuiers ou dela Résidence.Si les circonstances actuelles permettaient de réserver pour ce boulevard une largeur de 100à 130 m, ces deux parties de la ville seraient ainsi reliées, non pas par des chaussées très larges,mais par une bande de jardin et de plantations, entre lesquelles serait établie une chaussée

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suffisante pour la circulation. Si le développement de la ville, si des circonstances nouvellesexigent plus tard en ce point, pour assurer une circulation facile entre la gare et l'est de laville, des voies larges, rien ne sera plus facile que d'élargir les chaussées à l'aide des partiesréservées en jardins.Je ne veux pas dire par là qu'il soit nécessaire ou même utile de prévoir une très grande quan-tité d'avenues très larges dans des villes de pays chauds et poussiéreux; ces avenues sont sou-vent insupportables, et par la chaleur, et par le vent et par leurs poussières; leur grande sur-face en rend l'entretien et l'établissement très coûteux, et l'on n’y trouve pas la seule ombreépaisse et fraîche qui est celle des murailles - cet abri qui rend particulièrement agréables lesrues étroites (voir toutes les villes espagnoles du sud).Ces rues étroites ont évidemment l'inconvénient de ne pas permettre une circulation faci-le. Il faut donc trouver une solution qui utilise à la fois des voies larges pour assurer unefacile circulation des voitures, des automobiles, des cavaliers, et des rues étroites, tran-quilles et fraîches pour les petites communications du quartier et la circulation des pié-tons (Séville, calle de Sierpes; Palma de Majorque, rue Saint-Nicolas).Du quartier des Trois Figuiers à la tour Hassan, les talus des falaises du Bou-Regreb, dontun éboulement récent a montré le peu de solidité, doivent nécessairement être réservés,et pour la vue et peut-être pour des plantations qui pourraient les consolider. Le sommetde la falaise serait constitué encore en une avenue terrasse qui en suivrait les contours jus-qu’à la tour Hassan, autour de laquelle il est indispensable, comme nous l'avons déjà dit,de trouver quelque terrain non seulement pour permettre de la voir complètement, pourla protéger, mais aussi pour avoir à l'est de la ville quelque terrain libre.Développement par noyaux successifs isolés par des zones de verdure.Il est difficile de se rendre compte, dès maintenant, du développement futur de Rabat; ilest donc difficile de dire jusqu'à quelle distance la ville doit se préoccuper d'assurer desréserves; peut-être ne serait-il pas impossible de tenter d'établir un plan général desabords futurs de Rabat, mais une autre solution consisterait à limiter la ville, ou tout aumoins le noyau qui est en formation, par une zone de profondeur moyenne, par exemplede 500 à 1 000 m, où toute construction serait, dès maintenant, interdite, et à prévoir laformation d'un autre noyau de constructions pouvant plus tard se reformer sur un plannouveau; au-delà de cette zone, si le développement de la ville le rend nécessaire, à tra-vers les zones d'isolement seraient établies les voies de connexion entre ces noyaux diffé-rents.Dans la zone verte d'isolement peuvent prendre place les grands espaces libres, leschamps de courses, les terrains de cultures modèles, les jardins botaniques, la pépinière,des écoles d'horticulture et d'agriculture. Ainsi la ville peut continuer à se développer au-delà même des prévisions à côté du premier groupe, par la juxtaposition d'une nouvellecité et ainsi de suite.La grande ville totale se composerait plus tard d'une série de cités entourées chacune de saceinture de jardins, de terrains de jeux et d'exercices de plein air, tout en étant reliées entreelles par de larges avenues-promenades bordées d'arbres, de fleurs et d'arbustes.Rabat est, plus que toute autre ville, bien préparée à une formation semblable; Salé est déjàun second noyau, le Bou Regreb, Chella, le champ de courses, la mer lui font une ceintureà demi achevée. Et de plus, ce système d'extension convient surtout aux villes à développe-

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ment incertain comme Rabat. Cette solution est celle qui fut adoptée pour une villed'Australie : Adélaïde City, dont je joins ici le plan à titre de renseignement.À ce propos, il est bon de rappeler que les seules communes dont les budgets présentent tou-jours un excédent de recette sont les communes propriétaires de grands domaines agricolesou forestiers. En Allemagne, surtout en Prusse, le gouvernement encourage et aide active-ment les villes à acheter, autant qu'elles le peuvent, des terrains et des domaines dans leursenvirons, sauf à les maintenir en production si ce sont des propriétés agricoles, forestières,pastorales, vignobles, etc... jusqu'à ce que les nécessités du développement de la ville en ren-dent l'aménagement nécessaire. Vienne vient de le faire également; la ville a commencé dese créer une ceinture de promenades et de bois à laquelle elle consacrera, en vingt ans, cin-quante millions de couronnes.

JJeeaann CCllaauuddee NNiiccoollaass FFoorreessttiieerrExtrait du "Rapport des réserves à constituer au dedans

et aux abords des villes capitales du Maroc" Rédigé en décembre 1913.Présenté par Bénédicte Leclerc et Salvador Tarragò et Cid. Editions Norma, Paris, 1997.

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TEXTES DE CLASSEMENT DDaahhiirr dduu 2200 JJoouummaaddaa II 11333388 ((1111 fféévvrriieerr 11992200)) ppoorrttaanntt ccllaasssseemmeennttdd''uunnee zzoonnee ddee pprrootteeccttiioonn llee lloonngg dd''uunnee ppaarrttiiee ddeess rreemmppaarrttss ddee RRaabbaattLouange à Dieu Seul !(Grand Sceau de Moulay Youssef ).A Nos Serviteurs intègres, les Gouverneurs et Caïds de Notre Empire Fortuné, ainsi qu’à NosSujets ;Que l'on sache par les présentes - puisse Dieu Très Haut en illustrer la teneur ;Que Notre Majesté Chérifienne ;Vu les Dahirs des 17 Rebia I 1332 (13 février1914) et 6 Rebia II 1334 (11février 1916),relatifs à la protection des lieux entourant les monuments et sites,Vu les arrêtés viziriels des 14 kaâda 1332 (5 octobre 1914) et 7 Rebia Il 1334 (12 février1916) ouvrant une enquête relative au classement d'une zone de protection le long d'unepartie des remparts de Rabat; Vu la demande formulée par le Chef du Service des Antiquités, Beaux-Arts et MonumentsHistoriques ;Sur la proposition de Notre Grand Vizir,

AA ddeecciiddéé ccee qquuii ssuuiitt ::Article premier : Sont classées comme zones de protection, de servitude ou de non aedificandi, le long desanciennes murailles situées à Rabat, entre Bab el Had et Bab Rouah, à la gauche d'un obser-vateur tourné vers Bab Rouah :1. Une zone, dite non aedificandi (hérim), s'étendant sur une largeur de six mètres à comp-

ter du nu des remparts ;2. Une zone de servitude d’une largeur supplémentaire de 24 mètres à compter des limites

de la précédente ;3. A la droite d'un observateur tourné vers Bab Rouah : Une zone de protection non aedifi-

candi s'étendant du nu des remparts jusqu'au premier chemin longeant les fortifications.Article deuxième :A. Il sera interdit :1. Sur la zone non aedificandi de 6 mètres d'élever quelque construction que ce soit ;2. Sur la zone de servitude, d’élever toute construction d'une hauteur supérieure au dessus des remparts.B.. Dans la zone de protection et non aedificandi située à droite, aucune modification, dequelque nature que ce soit, ne pourra être apportée à l'aspect des lieux sans autorisation etautrement que sous la surveillance du directeur du Service des Antiquités, Beaux-Arts etMonuments Historiques, conformément à l’article 8 du dahir du 13 février 1914.Article troisième : Toute construction élevée dans la zone de servitude de 24 mètres devra avoir été approuvée,en projet, par le Service des Antiquités, Beaux-arts et Monuments Historiques

Fait à Rabat, le 20 Joumada I 1338(11 février 1920)

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DDaahhiirr dduu 1166 RReebbiiaa IIII 11336633 ((1100 aavvrriill 11994444)) ppoorrttaanntt ccllaasssseemmeenntt ccoommmmee mmoonnuummeennttsshhiissttoorriiqquueess ddeess vveessttiiggeess ddee llaa QQaassbbaa ddeess OOuuddaayyaa àà RRaabbaatt

Par Dahir du 16 Rebia Il 1363 (10 avril 1944) ont été classés comme monuments histo-riques, tels qu'ils sont figurés sur le plan d'ensemble n°1 et sur les plans de détail portant lesn° 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11,13,14,16 et 18, annexés à l'original de l'Arrêté Viziriel du 9Rebia II 1362 (14 avril 1943) ordonnant une enquête en vue dudit classement les vestigesde la Qasba des Oudaya, à Rabat, ci-après désignés :1. L'enceinte de la Kasba, comprenant la porte monumentale, les autres portes, les forti-

fications et leurs annexes, remparts, tours, bastions, etc. figurée en noir sur le plan d'en-semble ;

2. Le mur intérieur almohade ;3. La Sqala située au nord-ouest ;4. La plate-forme du sémaphore, ses souterrains et vestiges apparents au niveau du sol ;5. L'entrepôt de Moulay Yezid ;6. Les souterrains à usage de cave au sous-sol des propriétés Legard (Dar Baraka) et

Archieri ;7. Le borj circulaire, dit "Tour des pilotes ou bastion de l'embouchure" ;8. La m'doura ;9. Le heri, près de la tour des pirates, les ruines voisines et le départ de l'escalier des pirates;10. Les souterrains sis-au dessous de la maison en ruine de Si el Hadj Thami el Glaoui,

Pacha de Marrakech, et le chaînage du mur nord de cette maison ;11. L'escalier couvert ;12. Les restes d'un mur (chaînage d'angle), rue Jemda, à 14m 20 de l'angle de l'impasse ;13. Les ruines à l'angle de la rue Bazzou et d'une impasse près de la propriété Liouville ;14. Les restes d'une grande porte dans l'impasse débouchant rue des Oulad-Ahmta ;15. Les bâtiments du musée et le jardin andalou ;16. Un magasin rectangulaire accolé à l'intérieur du mur d'enceinte, à l'angle sud du

jardin ;17. Un autre magasin rectangulaire, accolé à l'extérieur du mur d'enceinte, sur la place du

Souk-el-Ghzel ;18. Les vestiges d'un ancien mur, place du Souk-el Ghzel ;19. Un pan de mur en pisé près de la porte monumentale, à l'intérieur de l'enceinte.

Le Dahir du 11 Rejeb 1332 (6 juin 1914) classant certaines parties de la Qasba des Oudaya,à Rabat, est abrogé.

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Rabat, Jardins d’antan

AArrrrêêttéé VViizziirriieell dduu 77 JJoouummaaddaa II 11337733 ((1133 jjaannvviieerr 11995544))ppoorrttaanntt ccllaasssseemmeenntt dduu ssiittee ddee ll''eemmbboouucchhuurree dduu BBoouu--rreeggrreegg -- RRaabbaatt

Le Grand Vizir,En Conseil Restreint,Vu le Dahir du 11 Chaâbane 1364 (21 juillet 1945) relatif à la conservation des monumentshistoriques et des sites, des inscriptions, des objets d'art et d'antiquité et à la protection desvilles anciennes et des architectures régionales, et en particulier ses titres premier et second ;Vu l'Arrêté du Directeur de l'Instruction Publique de 23 janvier 1953 ordonnant une enquêteen vue du classement du site de l'embouchure de Bou-Regreg ;Vu les résultats du l'enquête ;

ARRETEArticle premier :Est classé le site de l'embouchure du Bou-Regreg.Article deuxième :Le classement a pour effet de créer :1. Une zone de servitude non aedificandi figurée sur le plan par des zones teintées en rouge

et en jaune ;2. Une zone de servitude non altius tollendi de 8 mètres figurée sur le plan par des zones

teintées en bleu et vert hachuré de jaune ;3. Une zone de servitude non altius tollendi de 5 mètres figurée sur le plan par des zones

teintées en vert et bleu hachuré de jaune.

AArrrrêêttéé VViizziirriieell dduu 2211 HHiijjaa 11337744 ((1100 aaooûûtt 11995555))ppoorrttaanntt ccllaasssseemmeenntt ddee llaa MMoossqquuééee ddiittee ""JJaammaaââ MMoouulliinnee"" àà RRaabbaatt

Le Grand Vizir,En Conseil Restreint,Vu le Dahir du 11 Chaâbane 1364 (21 juillet 1945) relatif à la conservation des monumentshistoriques et des sites, des inscriptions, des objets d'art et d'antiquité, et à la protection desvilles anciennes et des architectures régionales ;Vu l'Arrêté Viziriel du 9 Moharrem 1374 (8 septembre 1954) ordonnant une enquête envue du classement de la Mosquée dite "Jamaâ Mouline" à Rabat ;Vu les résultats de l'enquête ;

ARRETEArticle premier :Sont classés la mosquée dite "jamaâ Mouline", à Rabat, et le jardin qui l'entoure, tels qu'ilssont définis par l'arrêté viziriel susvisé du 9 Moharrem 1374 (8 septembre 1954) et le plany annexé.Article deuxième:La mosquée et le jardin attenant sont soumis aux servitudes définies par l'arrêté viziriel sus-visé du 9 Moharrem 1374 (8 septembre 1954).

MMoohhaammeedd EELL MMOOKKRRIIFait à Rabat, le 21 Hijja 1374(10 août 1955)

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Rabat, Jardins d’antan

AArrrrêêttéé dduu MMiinniissttrree ddeess AAffffaaiirreess CCuullttuurreelllleess nn°° 550033--9911 dduu 11eerr RRaammaaddaann 11441122((66 mmaarrss 11999922)) pprroonnoonnççaanntt ll’’iinnssccrriippttiioonn dduu ssiittee dduu JJaarrddiinn dd''EEssssaaiiss ddee llaa PPrrééffeeccttuurreeddee RRaabbaatt

Le Ministre des Affaires Culturelles,Vu la loi n° 22-80 relative à la conservation des monuments historiques et des sites, des ins-criptions, des objets d’art et d’antiquités, promulguée par le dahir n° 1-80-341 du 17 Safar1401 (25 décembre 1980) ;Vu le Décret N° 2-81-25 du 23 Hija 1401 (22 octobre 1981) pris pour l'application de laloi n° 22-80 susvisée ;Sur proposition du Directeur de l’Institut National de la Recherche Agronomique ;Après avis de la commission prévue par l'article 3 du Décret n° 2-81-25 du 25 Hija 1401(22 octobre 1981) susvisée, réunie en date du 12 Joumada I 1412 (20 novembre 1991).

DDEECCRREETTEEArticle premier : Est prononcée, conformément aux dispositions de l'article 4 du Décret N' 2-81-25 susvisé,l'inscription du site du Jardin d’Essais de la préfecture de Rabat tel qu'il est délimité par lespoints A.B.C.D.E.F.G.H. et A’. B’. C’. D’. E’. F’. G’. H’. I’ et le liséré rouge, indiqués surle plan (échelle 1/1000) annexé à l'original du présent arrêté ainsi que sont inscrits les arbres,arbustes et plantes relevés sur les plans (échelle 1/500) également joints à l'original du pré-sent arrêté.

Article deuxième :Conformément aux dispositions de l'article 6 de la loi n°22-80 susvisée, le site du Jardind’Essais de la Préfecture de Rabat ne peut être dénaturé, restauré ou modifié ainsi qu’aucunarbre ou arbuste ou plante, relevé, sur les plans visés à l'article qui précède, ne pourra êtredétruit ou transplanté sans qu'avis n'en ait été donné au Ministre chargé des AffairesCulturelles, six mois au moins avant la date prévue pour le commencement des travaux.Cependant le service responsable du Jardin d’Essais est autorisé à entreprendre tous les tra-vaux d’exploitation, de régénération d’entretien et de restauration s'inscrivant dans un pro-gramme scientifique de jardin botanique.

Article troisième : L’Inspecteur des Monuments Historiques et des Sites de Rabat est chargé de l’exécution duprésent Arrêté qui sera publié au Bulletin Officiel.

MMoohhaammeedd BBEENNAAIISSSSAARabat le 1er Ramadan 1412

(6 mars 1992)Le Ministre des Affaires Culturelles.

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Rabat, Jardins d’antan

TTAABBLLEE DDEESS IILLLLUUSSTTRRAATTIIOONNSS

FFeennêêttrree ddee ccoouuvveerrttuurree : "Motif floral en zellige" dans le Jardin de la Résidence Générale. Cl. S. Mouline.

PPaaggee 44 : Plafond de Majorelle in "Mamounia, Marrakech, Hôtel à l’hôtel de la Mamounia", Editions Atelier 74, Paris, 1987.

PPaaggee 66 : Pont du jardin impérial de Kyoto. Cl. S. Moiline.

PPaaggee 88 : Rabat, Espaces libres. Plan de Henri Prost. In "L’urbanisme aux colonies et dans les pays tropicaux" Tome 1er,Delayance, Editeur, Paris, 1932.

PPaaggee 1100 : Rabat-Salé avant 1913, Plan de Henri Prost. In "L’urbanisme aux colonies et dans les pays tropicaux" Tome 1er, op., cit.

PPaaggee 1111 : Croquis d’un abreuvoir in "Architectures de la Méditerranée à travers les croquis d’Albert Laprade", Editions Beger-Levrault, Paris, 1983.

PPaaggee 1122 : Plan d’aménagement de Rabat, Henri Prost. In "L’urbanisme aux colonies et dans les pays tropicaux" Tome1, op., cit.

PPaaggee 1155 : Croquis d’Albert Laprade. In "Architectures de la Méditerranée à travers les croquis d’Albert Laprade" op., cit.

PPaaggee 1177 : Plan de Rabat par Henri Prost. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat.

PPaaggee 1199 : "Motif floral en zellige" dans le Jardin de la Résidence Générale. Cl. S. Mouline.

PPaaggee 2200 : Vue aérienne zénithale de Rabat. Aviation, Topographie, Photogrammétrie et Etudes (A. T. P. E)

PPaaggee 2222 : Vue aérienne zénithale du Jardin d’Essais. A. T. P. E.

PPaaggee 2233 : Perspective centrale du Jardin d’Essais. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat.

PPaaggee 2255 : Plan du Jardin d’Essais dressé par J. C. N. Forestier en 1918. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat.

PPaaggee 2266 : Croquis d’un pavillon de l’Aguedal. In "Architectures de la Méditerranée à travers les croquis d’Albert Laprade" op., cit.

PPaaggee 2277 : Le Jardin d’Essai en 1924. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat. :

1 : Vue aérienne oblique de la partie haute du Jardin d’Essais et de son environnement.

2 : Les carrés du Jardin d’Essai en cours de plantation.

PPaaggee 2299 : Ambiances actuelles du Jardin d’Essai. Cl. de M. Nachef.

PPaaggee 3300 : Vue aérienne zénithale du Jardin du Belvédère. A. T. P. E.

PPaaggee 3311 : Fontaine et mail central du Jardin du Belvédère. Cl. de M. Nachef.

PPaaggee 3333 1 : Plan d’aménagement de l’ancien terrain de la Foire. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat.

2 : Le Général Lyautey recevant le Sultan Moulay Youssef pour l’inauguration de la foire de Rabat en 1917. Revue "France-Maroc", n° 11 du 15/11/1917.

PPaaggee 3344 : Vues générales de la foire de 1917. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat.

PPaaggee 3355 : Ambiances actuelles du Jardin du Belvédère. Cl. M. Nachef.

PPaaggee 3366 : Vue aérienne zénithale du Jardin Triangle de Vue. A. T. P. E

PPaaggee 3377 : Vue plongeante sur le Jardin du Triangle de Vue. Cl. S. Mouline.

PPaaggee 3399 : Plan aquarellé du Jardin du Triangle de Vue dressé par Marcel Zaborsky. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat.

PPaaggee 4411 : Anciennes photographies du Jardin du Triangle de Vue. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat.

1 : Entrée principale du Jardin du Triangle de Vue

2 : Mail central du Jardin du Triangle de Vue

3 : Pergola couverte de Bougainvilliers

4 : Allée sinueuse aux haies rigoureusement taillées

5 : Jamaâ Moulina

6 : Alignement de Ficus et clôture du Jardin du Triangle de vue

PPaaggee 4433 : Ambiances actuelles du Jardin du Triangle de Vue. Cl. M. Nachef

PPaaggee 4444 : Vue aérienne zénithale des Jardins de la Résidence. A. T. P. E.

PPaaggee 4455 : La Résidence Générale et ses jardins. In "Repères de la Mémoire, Rabat". 1998. Ministère de l’Habitat.

PPaaggee 4477 : Plan de la Résidence Générale et du quartier des Ministères. In "Repères de la Mémoire, Rabat." op., cit.

PPaaggee 4499 : Ambiances des Jardins de la Résidence générale. Cl. Saïd Mouline.

1 : Façade principale de la Résidence Générale Française

2 : Vue plongeante sur les Jardins de la Résidence Générale Française.

PPaaggee 5500 : Anciennes vues aériennes obliques des jardins de la Résidence. In "Repères de la mémoire, Rabat", op., cit .

PPaaggee 5511,, 5511 bbiiss : Vue panoramique des jardins de la Résidence et de la médina. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat.

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Rabat, Jardins d’antan

PPaaggee 5511 tteerr : La Résidence en miroir. Cl. S. Mouline.

PPaaggee 5522 : Vue aérienne zénithale du Jardin des Oudaya. A. T. P. E.

PPaaggee 5533 : Tour des Pirates et Vasque centrale du Jardin des Oudaya. Cl. M. Nachef

PPaaggee 5555 : Plan du Jardin et du Musée des Oudaya. Numérisé, vectorisé et traité au sein de la Direction de l’Architecture.

PPaaggee 5566 : Croquis de la porte et remparts de la Qasba des Oudaya. In "Architectures de la Méditerranée à travers les croquisd’Albert Laprade", op., cit.

PPaaggee 5577 : Anciennes ambiances du Jardin des Oudaya. Direction du Patrimoine, Ministère de la Culture.

PPaaggee 5599 : Ambiances actuelles du Jardin des Oudaya. Cl. M. Nachef

PPaaggee 6600 : Vue aérienne zénithale du site du Chella. A. T. P. E.

PPaaggee 6611 : Minaret de la Mosquée Mérinide au Jardin du Chella. Cl. E. Revault.

PPaaggee 6633 : Plan du site du Chella. Numérisé, vectorisé et traité au sein de la Direction de l’Architecture.

PPaaggee 6644 : Croquis de la mosquée prés de bab Chella, face côté sud sur le jardin d’orangers. In "Architectures de la Méditerranéeà travers les croquis d’Albert Laprade", op., cit.

PPaaggee 6655 : Anciennes ambiances du site du Chella. Direction du Patrimoine, Ministère de la Culture.

PPaaggee 6666 : Conte récité et mimé par Touria Jebrane (de dos) dans le site archéologique du Chella. Cl. S. Mouline.

PPaaggee 6677 : Ambiances actuelles du site du Chella. Cl. E. Revault et S. Mouline.

1 : Porte d’entrée de Chella

2 : Vue globale extérieure de Chella

3 : Stèle funéraire et cigognes

4 : Détail décoratif de la porte

PPaaggee 6688 : Vue aérienne zénithale des Jardins de la Mamounia. A. T. P. E.

PPaaggee 6699 : Croquis des Jardins de la Mamounia. In "Architectures de la Méditerranée à travers les croquis d’Albert Laprade", op., cit.

PPaaggee 7700 : Pavillon dans les orangeraies de Rabat. In "Architectures de la Méditerranée à travers les croquis d’Albert Laprade" op., cit.

PPaaggee 7711 : Plan des Jardins de la Mamounia. Bibliothèque Générale et Archives. Rabat.

PPaaggee 7733 : Anciennes ambiances des Jardins de la Mamounia

1,2,5 et 6 : Le Jardin de la Mamounia dans les années 1960. Direction du Patrimoine, Ministère de la Culture.

3 et 4 : Pavillon de la Musique. In "Le visage français du Maroc", Léandre Vaillat, Horizons de France, Paris, 1932.

PPaaggee 7755 : Détail de la décoration en mosaïque d’un banc du parc Güell à Barcelone. In "Antoni Gaudi", Editions Taschen, 1992.

PPaaggee 7766 : Elévation Sud-Ouest de l’Alhambra. In "Los jardines de Granada", Francisco Prieto-Moreno, Editions Artes de Espana,Madrid, 1983.

PPaaggee 7777 : Vue aérienne oblique des Jardins de l’Alhambra. In "Aramco World"

PPaaggee 7788 : Vue générale des Jardins du Partal. L’Alhambra et le Généralife. In "Los jardines de Granada", op., cit.

PPaaggee 7799 : Vue du Generalife. In "Los jardines de Granada", op., cit.

PPaaggee 8811 : Perspective des Jardins du Généralife. In "Los jardines de Granada", op., cit.

PPaaggee 8822 : Pavement floral au Généralife. In "Los jardines de Granada", op., cit.

PPaaggee 8833 : Généralife avant et après restauration. In "Los jardines de Granada", op., cit.

1 : Plan du Jardin du Généralife avant restauration.

2 : Perspective cavalière du Jardin du Généralife.

PPaaggee 8855 eett 8866 : Plan du parc de Versailles fait par Le Pautre, 1710. Le trident versaillais. Collection de l ‘Etablissement Public duChâteau et des Jardins de Versailles,.

PPaaggee 8877 : Ambiances du parc de Versailles. In "L’architecture des jardins en Europe", Editions Taschen, Köln, 1990.

PPaaggee 8899 : Entrée du Parc Güell. In "Antoni Gaudi" op., cit..

PPaaggee 9900 : Détails de la décoration en mosaïque d’un banc du parc Güell. In "Antoni Gaudi", op., cit.

PPaaggee 9911 : Ambiances du Parc Güell. "Antoni Gaudi". Ibid.

1 : Elément du toit de la conciergerie dont le sommet est couronné d’une "amanite mouchetée"

2 : Banc composé de débris multicolores de carreaux et de morceaux de verres.

3 : Allée bordée de palmiers menant au portail du fond du parc.

5 : Toit du portique supporté par des colonnes doriques.

4, 6 et 7 : Chemin de promenade avec colonnes obliques et spirales.

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PPaaggeess 9922 eett 9933 : Ambiances du Parc du Thabor, à Rennes. Cl. M. Tita.

ppaaggee 9944 : Jardin Impérial. In "Pekin-Ville de traditions", Edition Espéranto de Chine, Pékin, 1996.

PPaaggee 9955 : Jardins de Chine. In " Pekin-Ville de traditions", op., cit.

1 : Le labyrinthe aux dix mille fleurs.

2 : Le pavillon du parfum de Bouddha

3 : Le double kiosque de la longévité

4 : Le jardin du bateau décoré

PPaaggee 9977 : Jardins Japonais, In "L’art des jardins japonais", Editions Gründ, Paris,1981.

1 : Détails d’une peinture sur paravent du XIIème siècle.

2 : Composition : pierres, arbres et buissons, Kyoto.

3 : Pavillon du Thé, jardin Ritsurin, Takamatsu.

4 : Le pavillon d’or, Kyoto.

5 : Pavillon du Thé.

PPaaggee 9999 : Ambiances du Jardin des Magiciens. In "Le Jardin des Magiciens". Mosaïcultures Internationales, Montréal 2001.

1 : Deux Dragons jouent avec la perle. Shanghai, Chine.

2 : A la gloire des jardins. Montage en démonstration.

3 : Parterre de broderie de Liger

4 : Le Petit Prince sur sa planète.

5 : La Licorne

PPaaggee 110000 : Terrasses d’eau dans le jardin de Blenheim, In "L’architecture des jardins en Europe", Editions Taschen, Köln, 1990.

PPaaggee 110011 : Jardins anglais, In "L’architecture des jardins en Europe", op., cit.

1 : Lac du parc aménagé par Brown, dans le jardin de Blenheim.

2 et 3 : Ambiances du jardin Chatsworth

4 : Vue sur le temple d’Apollon

PPaaggee 110022 : Jardins d’eau, In "Magie de l’eau", Anthony Archer-Wills, Editions Gründ, Paris, 2000.

1 : Falling water

2 : Cascade

3 : Vague de brume

PPaaggee 110033 : Jardins d’eau, In "Magie de l’eau", op., cit.

1 : Jets d’eau en ombrelle

2 : Jeu de jets d’eau sur galets

PPaaggee 110055 : Landscope from a Poetic Anthology, Iran, dated A.H. Muharram 801 (1398). In "Timour and the princely vision.Thomas W . Lentz and Glenn D. Loowry. Los Angeles County Museum of Art and Arthur M. Sackler Gallery. LosAngeles, 1989.

PPaaggee 110066 : Kiosque au bord d’une réserve d’eau, 1916. In "Architectures de la Méditerranée à travers les croquis d’Albert Laprade"op., cit.

PPaaggee 110077 : Croquis du Palais de Sa Majesté le Sultan à Casablanca, Maroc. In "Architectures de la Méditerranée à travers les cro-quis d’Albert Laprade" op., cit.

PPaaggee 111100 : Croquis d’une maison avec loge face au midi et tournant le dos à la mer. In "Architectures de la Méditerranée à traversles croquis d’Albert Laprade" op., cit.

PPaaggee 111199 : Jean Claude Nicolas Forestier. In "Grandes villes te systèmes de parcs". Edition originale en 1908, Présenté parBénédicte Leclerc et Salvador Tarragò i Cid. Editions Norma, 1997.

PPaaggee 112244 : Patchwork de motifs floraux et calligraphiques

1 : Tympan en céramique d’Iznik datant de 1573.

2 : Panneau de revêtement en céramique silicieuse à décor peint. Turquie, Iznik, 16ème.

3 : Fragment d’architecture du Tombeau de Zayn al Mulk, Ispahan, 1480.

4 : Carreau de revêtement en céramique silicieuse à décor peint. Turquie, Iznik, 16ème .

5 : Carreau de revêtement en céramique silicieuse à décor peint. Turquie, Iznik, 16ème .

PPaaggee 112299 : Détail de la décoration en mosaïque d’un banc du Parc Güell. In "Antoni Gaudi". Ibid.

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Rabat, Jardins d’antan

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REMERCIEMENTS

abdallah aït saleh, mohamed akazaf, catherine amahane, asmae amine, fatima aznagloubna bafta, najib benchekroun, marion berthoud, fatima bouazza, saâdia boulhane,hassan el mansouri juan goytisolo, hubert hastier, touria jebrane, ahmed laaguez, has-san lagssibi, saâdia lazreq, michel nachef, haj mohammad ouzzaouit, yamna rami,mohamed senhaji, loubna tahiri, ahmed tawfiq, ouidad tebbae, hamid triki.

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Publié par la Direction de l’ArchitectureMinistère délégué auprès du Premier Ministre

chargé de l’Habitat et de l’UrbanismeRabat - Maroc

Dossier établi par :Hind Benameur, Réda Guennoun, Soraya Khalil,

Manal Marcil, Mohammed TitaCoordination éditoriale :

Hind Benameur, Réda Guennoun, Mohammed TitaSous la direction de Saïd Mouline

Dépôt légal n°2002/1131ISBN 9954-401-49-0

Impression : Editions Okad. 2003Rabat - Maroc

Toute reproduction, par tous procédés actuels ou futurs, connus ou inconnus, est vivement recommandée.