Dimanche 22 février 2015 L’ENFANT ET LES...

12
L’ENFANT ET LES SORTILÈGES Dimanche 22 février 2015 LES MUSIQUES À OUÏR PHILHARMONIE DE PARIS CONCERT EN FAMILLE

Transcript of Dimanche 22 février 2015 L’ENFANT ET LES...

L’ENFANT ET LES SORTILÈGES

Dimanche 22 février 2015

LES MUSIQUES À OUÏR

PHILHARMONIE DE PARISCONCERT EN FAMILLE

2

LES CONCERTS PARTICIPATIFS À LA PHILHARMONIE DE PARIS

Les artistes invitent les spectateurs qui le souhaitent à vivre une expérience unique en prenant part au concert. Les extraits chantés, joués ou dansés par les auditeurs pendant le concert sont préparés en amont avec les artistes du spectacle et les équipes éducatives des orchestres et de la Philharmonie.

© W

illia

m B

eauc

arde

t

3

L’ENFANT ET LES SORTILÈGES

DIMANCHE 22 FÉVRIER 15H

SALLE DES CONCERTS

L’Enfant et les Sortilèges – création 2014D’après l’œuvre de Maurice Ravel et Colette

LES MUSIQUES À OUÏR

CAMILLE SLOSSE, SOPRANO

CHARLOTTE SCHUMANN, MEZZO-SOPRANO

PHILIPPE BELLET, TÉNOR, GUITARE

JENNIFER MACAVINTA, DANSE, CHORÉGRAPHIE

DENIS CHAROLLES, PERCUSSIONS, TROMBONE, VOIX

ALEXANDRE AUTHELAIN, CLARINETTE, SAXOPHONE TÉNOR, SOPRANO

JULIEN EIL, FLÛTE TRAVERSIÈRE, CLARINETTE BASSE ET CONTRALTO, SAXOPHONE

BARYTON ET ALTO

NATHALIE FORGET, ONDES MARTENOT

AURÉLIE SARAF, HARPE

CHRISTOPHE GIRARD, ACCORDÉON

ENSEMBLE VOCAL DU CRR DE ROUENPASCAL HELLOT, DIRECTION

DURÉE DU CONCERT : 1H.

Les notes de programme des concerts en famille sont consultables sur le site Internet philharmoniedeparis.fr

quatre jours avant la représentation.

4

L’Enfant et les SortilègesPar les Musiques à Ouïr

En partant de l’œuvre originale, il s’agit d’en offrir une lecture nouvelle. Les voix exceptionnelles de Camille Slosse, Charlotte Schumann et Philippe Bellet, permettent d’éclairer l’œuvre autrement : intimité, degré, décalage, lyrisme. L’orchestration, harpe, ondes Martenot, accordéon, flûte, clarinettes, saxophones, trombone, percussions… fait apparaître des sonorités surprenantes, différentes de l’original. L’ajout du « Moulin à Ouïr » et les traitements de Sébastien Chatron permettent de belles incursions dans les matières électroniques et traitements sonores qui se confondent avec l’ensemble instrumental.

La chorégraphie de Jennifer Macavinta nous offre une lecture très sensible de l’œuvre. Elle nous plonge dans les questionnements du rapport que nous entretenons avec le temps, la nature, les enfants, le monde adulte. La création lumière de Michaël Dez ren-force l’aspect « présent » de notre relecture. La sonorisation de Cédric Le Gal offre une image fidèle de l’ensemble. Il ne faut pas forcément chercher à suivre la narration, mais plutôt se laisser porter par la richesse des interprétations. Ce tout offre à (re)découvrir l’ensemble du propos. Le fruit de notre travail autour de cette œuvre merveilleuse, je l’espère, vous ravira.

DENIS CHAROLLES

L’ŒUVRE DE MAURICE RAVEL (1875-1937)L’Enfant et les Sortilèges, D’APRÈS COLETTE (1925)

Maurice Ravel, un compositeur curieux et inspiré

Le jeune Ravel étudie dès ses qua-torze ans le piano et la composition au Conservatoire de Paris. Très bon élève, il développe malgré tout un langage musical non conventionnel dont les harmonies déconcertent certains de ses professeurs.

Ravel a trente ans en 1905 et il est déjà l’un des grands représentants de

la musique française de sa génération et plus largement de son temps. Le raffinement audacieux de ses harmonies a été encouragé par la découverte des musiques extra-européennes à la fin du XIXe siècle et l’arrivée du jazz sur le vieux continent durant la

5

première décennie du suivant.Œuvre de la maturité, bien qu’inspiré par le monde de l’enfance, L’Enfant et les Sortilèges, composé d’après un texte de Colette, est une synthèse éblouissante de la manière ravélienne. Le compositeur puise son inspiration à la source de la danse (Menuet antique, Habanera, Valses nobles et sentimentales), de l’exo-tisme (Shéhérazade, Tzigane, L’Heure espagnole) et de l’enfance (Ma mère l’Oye, Noël des jouets). Cet opéra miniature mêle ces références en une partition à la fois drôle et touchante. Homme de goût et de culture, Ravel est coutumier des mélanges détonants ainsi que l’atteste la fantaisie de ses choix vestimentaires. Il n’est rare en effet de le voir assortir une chemise à rayures, un costume à carreaux et une cravate rouge ! 1

De l’opéra au jazzEn 1914, le directeur de l’Opéra de Paris commande à Colette un livret pour un ballet féérique. Elle confectionne un texte qu’elle intitule Divertissement pour ma fille. Mariée à un critique musical et elle-même mélomane, elle se montre exigeante dans le choix du compositeur qui mettra son conte en musique. Seul Ravel trouve grâce à ses yeux. Mais la guerre éclate et ce dernier est mobilisé. Puis la mort de sa mère et la maladie entravent encore la composition de cette partition nouvelle. En 1925, après cinq années de gestation, la musique de ce qui se nomme désormais L’Enfant et les Sortilèges voit le jour.Véritable magicien de l’orchestre, Ravel a forgé une partition extravagante qui mélange les genres et les styles. On y entend du jazz, des mélodies rappelant l’Extrême-Orient, des miaulements ! À l’orchestre symphonique traditionnel sont même ajoutés des ins-truments surprenants dont la sonorité participe directement au caractère facétieux et onirique de l’action scénique : l’éoliphone, comme son étymologie l’indique, imite le vent ; le célesta crée une atmosphère magique avec son timbre cristallin ; la crécelle à manivelle produit des bruits mécaniques d’automate, etc.

Il était une fois un enfant méchant...Dans une maison douillette à la campagne, un enfant paresse et refuse de faire ses devoirs. Puni par sa mère à ne goûter que d’un morceau de pain sec et à rester enfermé dans sa chambre, l’enfant en colère casse les objets de la pièce et tourmente ses animaux de compagnie, un petit écureuil et un chat.

Martyrisés, les objets s’animent et se mettent à parler, au grand étonnement de l’enfant apeuré. Le fauteuil se plaint des coups de pied incessants du garnement et se dérobe au moment où l’enfant veut s’asseoir. Il entame alors un menuet, une danse noble que Ravel pastiche en utilisant lourdement les timbres graves du basson et du contrebasson et ponctuant les phrases d’un glissando railleur de trombone. L’horloge, complètement détraquée, ne peut plus dire l’heure, ce que l’orchestre traduit par des contretemps. À leur tour, la tasse renversée et la théière se mettent à danser et à chanter à la manière des comédies musicales, le tout sur fond de jazz. Puis, surgissant de nulle part, un petit

EN SAVOIR PLUS

Echenoz Jean, Ravel, Paris : Minuit, 2006, p. 44.

6

homme hirsute récite un problème de mathématiques dont l’orchestre ponctue l’énoncé répétitif d’accords stridents. La musique, basée sur la répétition de courts motifs, res-semble à une ronde infernale.

La lune s’est levée : le chat sort de sa cachette. Un autre arrive et commence alors un duo de miaulements amoureux accompagnés d’arpèges de clarinette (instrument sou-vent associé au chat, comme dans Pierre et le Loup de Prokofiev). L’intensité augmente, l’orchestre accélère et progresse vers l’aigu, transportant l’enfant et les chats hors de la maison.Les animaux qui peuplent le jardin sont prétexte à toutes sortes d’imitations à l’orchestre : la petite flûte pour le rossignol, le sifflet à coulisse pour la chouette tandis que le chœur croasse des onomatopées de rainettes et l’éoliphone souffle du vent. Les arbres, griffés par l’enfant, se lamentent sur leurs blessures encore douloureuses que les cordes commentent de glissandos plaintifs. Maintenant rassemblés, les animaux n’ont plus peur de l’enfant et décident de le châtier. Un rythme de marche traduit leur décision mais dans leur précipitation, l’écureuil est blessé. L’enfant se porte à son secours et le panse, rachetant ainsi sa méchanceté passée. Basson et contrebasse, monocordes, accompagnent humblement son geste.Les animaux raccompagnent l’enfant épuisé dans la maison et tous pardonnent. Les voix, de la plus grave à la plus aiguë, le remercient : « il est bon, l’Enfant, il est sage, bien sage ».

ELSA SIFFERT

7

DENIS CHAROLLES, BATTERIE, PERCUTTERIE, ARROSOIR, GRAVIERS…

Sans cesse à la recherche d’aventures artis-tiques nouvelles, Denis Charolles se plaît à provoquer, rechercher un possible à travers les rencontres et les projets de croisements artistiques. Ses projets avec la Campagnie des Musiques à Ouïr le mènent à diverses aventures : ateliers (fanfare de Banlieues Bleues, Osni Jazz avec Le Nom du Truc au Grenoble jazz festival, Europa Jazz Festival), créations lors de résidences ou de commandes (écriture de musiques pour le spectacle Sans Queue ni Tête et La nuit, peut-être de Gisèle Gréau, générique de l’émission La Fabrique de l’histoire sur France Culture…). Des rencontres autour de la poésie et de la danse le font collaborer avec l’acteur Michel Richard (Le Bleu de Ipoës), avec Gisèle Gréau de la compagnie Pas ta trace (musique et performance pour le festival Octobre en Normandie) et avec Daniel Znyk, sur un texte de Ghérasim Luca Passionnément dans le cadre du festival La voix est libre aux Bouffes du Nord, à Paris. Il joue aussi en solo, dans le quartet de David Chevallier et dans les groupes Pyromanes (avec Yves Robert et Michel Massot) et Mélosolex (avec Fred Gastard au sax basse et Vincent Peirani à l’accordéon).

JULIEN EIL, FLÛTES, SAXOPHONE BARYTON, CLARINETTE BASSE

Flûtiste de formation classique, clarinet-tiste plutôt autodidacte, il obtient en 2003 une licence de musique, option « jazz et musiques improvisées » à l’Université Paris VIII. Il joue avec le batteur Denis Charolles, avec Mélosolex et avec La Campagnie des Musiques à Ouïr (notamment

aux festivals Aux Heures d’été à Nantes, La Belle Ouïe au Lavoir Moderne Parisien et Banlieues Bleues). Il joue avec Animus Anima (Belgique), André Minvielle, Jeanne Added, Vincent Peirani, Antonin Rayon, Denis Chancerel et David Chevallier. Par ailleurs, il participe à des groupes de chan-son, revisite le répertoire musette et compose des musiques pour la danse contemporaine (plusieurs créations de la Compagnie l’En-Dehors) et le théâtre (Le Safran Collectif).

LES MUSIQUES À OUÏR

L’association Les Musiques à Ouïr, née à Bosc-Bordel en 1995, créé autour d’un jeune trio normand La Campagnie des Musiques à Ouïr (Denis Charolles : batterie, Christophe Monniot : saxophone alto et Cyrille Serge : saxophone baryton) s’est implantée à Rouen, depuis 2009. Denis Charolles a su faire de cette structure la source d’une envie com-mune autour de la rencontre, l’échange, le partage… C’est aussi dans cette optique de rencontre et d’échange que le Label Ouïe (label discographique) a pris toute sa place au sein de ce collectif. Dans un premier temps, la mission de cette structure associative fut de soutenir les projets de La Campagnie des Musiques à Ouïr. Ce fut le début d’une grande aventure musicale et humaine pour cette mini fanfare déjà bien remarquée dans le milieu du jazz et des musiques improvisées.Quinze ans plus tard, au fil des rencontres humaines et musicales et du développe-ment de la structure, l’association des Musiques à Ouïr est aujourd’hui un véritable outil de création musicale, porteur de projets multiples où l’exigence règne au beau milieu de la libre expression.

8

« L’Enfant et les Sortilèges » est la toute nou-velle création de l’ensemble. Parmi les plus récentes, on peut également citer : « Duke et Thelonious », « Poulpes et Diatomées », « Ô Brigitte » , « C’est une Chanson », dans lesquels figurent Julien Eil, Alexandre Authelain, Aurélie Saraf, Aymeric Avice, François Pierron, Christophe Girard, Matthieu Metzger, Hugues Mayot, David Chevallier, Maggie Nicols, Guyorgy Kornasov, Rapahael Quénéhen, Thibault Cellier, Loïc Lantoine, Claude Delrieu et Orianne Lacaille.

Ensemble musical conventionné par le Ministère de la Culture, la Direction régionale des affaires culturelles de Haute Normandie et la Région Haute Normandie. Avec le soutien du Lavoir Moderne Parisien (75), du Trianon Transatlantique (76), de Canal 93 Bobigny Musiques, de l’Onde, Théâtre centre d’arts de Vélizy-Villacoublay et du Label Ouïe – Label des Musiques à Ouïr. Membre associé des Grands Formats.

CréditsIllustration de couverture et cabochons jeux : Isabelle DallePage 6  : Ravel au piano, 1914. Bibliothèque nationale de France, département Musique.Page 11 : L’Enfant et les Sortilèges, 1er tableau, Paris, Durand, 1926. Bibliothèque nationale de France, département Bibliothèque-musée de l’Opéra.

9

Samedi 14 mars 2015Le Voyage à ReimsOrchestre du Conservatoire de ParisÉlèves du Département des disciplines vocales du Conservatoire de ParisMarco Guidarini, directionEmmanuelle Cordoliani, mise en scèneJulie Scobeltzine, costumesBruno Bescheron, lumières

Sur la route de Reims où doit avoir lieu le couronnement du roi, des intrigues se nouent entre quelques voyageurs étrangers immobi-lisés dans une ville thermale. Opéra composé d’après le roman Corinne de Madame de Staël, Le Voyage à Reims met à l’honneur l’art du bel canto cher à Rossini, dans une adap-tation « sur mesure » pour le jeune public.Ce concert est précédé d’un atelier de préparation

en famille à 14h00.

À partir de 8 ans

Samedi 28 mars 2015Quiz musicalOrchestre de chambre de ParisDavid Dewaste, directionAntoine Pecqueur, présentation

Un grand jeu-concert interactif qui invite le public à écouter l’orchestre et à répondre à une série de questions autour de Pulcinella de Stravinski.À partir de 6 ans

PROCHAINS CONCERTS EN FAMILLELe concert en famille s’émancipe du rituel traditionnel du concert et s’inscrit dans une durée souvent limitée à une heure. Le public peut découvrir peu à peu une œuvre en se laissant d’abord guider par un médiateur à travers des extraits musicaux pour finir par l’audition de l’interprétation des extraits ou de l’intégralité de la partition.

Plus d’informations sur philharmoniedeparis.fr

10

QUI DIT QUOI ? QUI JOUE QUOI ?Relie les personnages à leur onomatopée et à leur instrument.

• « ding ding ding » • • Chœur

• « miinhou, môrnaou, moâou, éinhou » • • Petite fl ûte

• « A a a a a a a a a » • • Contretemps

• « kékékéké, côâc, côâc » • • Clarinette

• « hou, hou » • • Siffl et à coulisse

LE SALON À MEUBLER (page suivante)

Dans le salon, l’enfant s’étonne : les objets s’animent. Complète la décoration de la pièce et ajoute quelques personnages de l’œuvre comme le chat, l’écureuil, la théière, la tasse, le vieillard…

Chat – « miinhou, môrnaou, moâou, éinhou »

– Clarinette Chouette – « hou, hou » – Sifflet

à coulisseRainette – « kékékéké, côâc, côâc »

– ChœurRossignol – « A a a a a a a a a » –

Petite flûteHorloge – « ding ding ding »

– Contretemps

RÉPO

NSES À REGARDER DANS U

N M

IROIR

11

01 4 4 8 4 4 4 8 42 21 , AV E N U E J E A N - J A U R È S 7 5 019 PA R I S P O R T E D E PA N T I N

P H I L H A R M O N I E D E PA R I S . F R

Illust

ratio

n de

cou

vert

ure 

: Isa

belle

Dal

le. -

Impr

imeu

r BA

F -

E.S

1-10

4155

0 -

2-10

4154

6 -3

-104

1547