Dimanche 01 février 2015

VISITE D’ENNEZAT commentée par M. François MOSNIER

Collégiale Saint-Victor et Sainte-

Couronne

La collégiale d’Ennezat, autrefois appelée la « cathédrale des Marais », est dédiée à deux martyrs syriens, Saint-Victor et Sainte-Couronne. Elle se caractérise par la juxtaposition de deux parties de styles différents :   • Une partie romane construite au

XIIe siècle dont il subsiste la nef, le transept, le massif barlong et le clocher octogonal.

• Une partie gothique destinée à remplacer le chœur roman, commencée au XIIIe s. et terminée au début du XVe s.

La partie gothique est construite en andésite, la lave noire de Volvic.Les bas côtés, le transept et le clocher, sont bâtis en arkose dans le pur style roman auvergnat. A ce titre, la collégiale est classée parmi les églises majeures de Basse-Auvergne.

Des jardins et l’ancien cimetière occupaient autrefois cet espace dégagé situé au nord-ouest de l’église (Voir diapo suivante)

(Carte prise sur le site des Archives départementales du Puy-de-Dôme).

D’après les historiens, l’augmentation de la population d’Ennezat au cours du XIIe s. serait à l’origine du besoin d’agrandir l’église romane. La création de la « Villeneuve » vers 1265-1270 par Alphonse de Poitiers (voir diapo suivante) et une donation du chanoine Aymeric de Montgascon auraient initié le début des travaux.

On ne sait pas si la reconstruction totale de l'édifice était envisagée mais les difficultés financières rencontrées dès le début du XIVe siècle peuvent expliquer l'abandon du projet qui s’avérait trop coûteux pour les chanoines de la collégiale. Les travaux prirent donc fin avec la construction du chœur.

Portail gothique ajouté au XIXe siècle

Ennezat sur le cadastre napoléonien (Carte prise sur le site des Archives départementales du Puy-de-Dôme). On reconnaît les deux parties de la ville : à gauche, Ennezat-le-Chastel, et à droite, la Villeneuve avec ses rues se coupant en angles droits sur le modèle des bastides construites à l’époque.

Plan cadastral de 1813 A gauche, Ennezat-le-Chastel. En rouge, le tracé de l’enceinte du château. En bleu, ruisseau ou fossés servant au drainage. En vert, le tracé de l’enceinte romaine. A droite, Ennezat Villeneuve. L’espace entre les deux villes est resté non-bâti jusqu’au XIXe siècle.

Vestiges du mur du château (Xe siècle)Construction traditionnelle de l’époque : pierres taillées des parements intérieurs et extérieurs liées à la chaux et pierres de blocage « tout venant » à l’intérieur.

La croix de mission (située devant la collégiale).

Les croix de mission sont des monuments érigés en souvenir de missions lancées par les représentants de l’Eglise catholique pour restaurer la pratique religieuse après la Révolution.

La croix de la mission de 1867 représente le Christ, le regard tourné vers le ciel et couronné d’épines.

Les autres croix d’Ennezat

La croix de l’ancien cimetière (située devant la collégiale).

Sur les huit faces du socle octogonal on peut distinguer : la Vierge portant l’Enfant, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Antoine, Sainte Anne, 2 évêques, Saint-Victor et Sainte-Couronne. Toutefois ces sculptures sont très abîmées, certaines ont vraisemblablement été martelées pendant la Révolution (Jacques Baudoin - Croix du Massif Central)

Croix cerclée(Allée des Marronniers)

Croix d’entrée de pays(Rue de la République

La base sculptée est un élément de l’ancienne église romane)

Croix Maltée(rue du Moulin)

On peut lire « CROIX D’EXPIATION » sur la base cylindrique.

Croix tréflée(Carrefour route de Villeneuve l’Abbé)

Croix d’entrée de pays(Chemin du Pillon)

Le monument aux morts de la République

Le monument aux morts de l’Eglise catholique

La statue en fonte moulée représente l’archange Michel avec de grandes ailes, en armure et armé d’une lance. Son pied écrasant le dragon représentant le démon symbolise la victoire sur l’envahisseur.Les chapiteaux des colonnes latérales proviennent de l’ancienne église romane.

Célébrité locale - Tombes de la famille MomburLa famille Mombur est reconnue à Ennezat depuis 1660.Au premier plan, la stèle de Jean-Ossaye Mombur (1850–1896) statuaire renommé, deuxième grand prix de Rome en 1879. Il est l’auteur de statues en bronze, en plâtre et d’éléments religieux (bas-reliefs, autels), etc.

Marquis de LafayetteBronze h : 18 cm

Le baiser au faucheurPlâtre h : 1,7 m

W.E. GladstoneBronze patiné

Inauguration de la place Jean-Ossaye Mombur (Photo du journal « La Montagne » du 19/07/2013)

M. François Mosnier retraçant la vie et l’œuvre de l’artiste

Fontaine du château (située dans une impasse donnant sur la rue du Colombier). C’est une fontaine à niveau constant, aboutissement d’un canal souterrain gallo-romain de plusieurs centaines de mètres de long.

Colombier porche bâti sur poteaux dits « pieds de mulet ». Le toit pyramidal en tuiles plates est surmonté d’un lanterneau lui même coiffé d’un toit pyramidal.

Les pigeonniers sont très nombreux en Limagne car l’élevage des pigeons garantissait des ressources en viande et en engrais, grâce à la colombine très fertilisante.Avant le XVIIIe s., seuls les seigneurs et les monastères avaient le droit de posséder un pigeonnier, symbole de puissance et de richesse. En Auvergne, à partir du XVIIIe siècle, tout le monde eut le droit de construire un pigeonnier sans contrainte de style.

Fontaine de la rue du StadeOn doit descendre quelques marches pour la découvrir. Une des pierres de la maçonnerie porte une inscription en hébreu (supposée venir du cimetière juif - repère ) et sur le dessus, une pierre sculptée provenant de la partie détruite de l’église romane .Près de la margelle, on découvre aussi une pierre tombale gravée.

2

1

Oratoire dédiée à la Vierge(Rue du Stade)

Une statuette polychrome représentant la Vierge portant l’Enfant occupe une niche grillagée.La colonne est composée d’éléments hétéroclites. Du haut vers le bas : un chapiteau de pierre claire, sculpté de motifs d’acanthes, un fût cylindrique gravé et un socle d’andésite finement sculpté.

Construit pour un ancien militaire, ce vaste bâtiment a été conçu pour être un manège. Pour permettre l’évolution des chevaux, la structure ne comporte aucune poutre transversale malgré la hauteur importante (diapo suivante).

La charpente est un assemblage de planches d’une longueur d’environ 1 m, boulonnées entre elles.Bien avant la réalisation des charpentes en lamellé collé, l'idée d'assembler plusieurs morceaux de bois solidarisés par clavetage est apparue au milieu du 16ème siècle ; toutefois, les premières réalisations sont dues au colonel Emy dans les années 1900. Il n’existerait que trois charpentes de ce type en France.

Malgré la mauvaise qualité de la photo, on peut distinguer l’assemblage des planches par quatre.

L’ancienne école de filles

L’école fermée à la fin du XXe s. a été entièrement rénové en 2014 et abrite plusieurs associations.

FIN