Digitaline

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Camille Lavallée Audrey Lavoie Éliane Lemieux-Dorion Laurence Drouin

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Récit policier en français. Par: Camille Lavallée, Éliane Lemieux-Dorion, Laurence Drouin et Audrey Lavoie

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Camille LavalléeAudrey Lavoie

Éliane Lemieux-Dorion

Laurence Drouin

Digitaline

Par :

Camille Lavallée

Éliane Lemieux-Dorion

Laurence Drouin

Audrey Lavoie

Chapitre Un

Des fiançailles meurtrières

En cette fin d’après midi paisible, mon cadran me réveille à 6h30, après une

nuit de travail acharné et un repos bien mérité. J’enfile ma robe de chambre et me dirige vers la salle de bain pour y prendre une bonne douche chaude. D’un coup d’œil, je vois ma silhouette mince et mon visage aux traits fatigués dans le reflet du miroir. Je peux alors constater les dégâts causés par un sommeil agité. Mes cheveux châtains sont tout ébouriffés et des cernes bleutés sont dessinés sous mes yeux azur rapetissés par la fatigue. Une fois douchée, mes cheveux amassés rapidement en un chignon et un peu de maquillage ici et là, je descends les escaliers. Une fois en bas, Philipe me donne une grosse accolade. Il est tout fier de porter son habit de soccer.

- Papa, crois-tu que nous allons gagner ?, demande-t-il à Andrew.

- Oui, mais n’oublie pas : l’essentiel ce n’est pas de gagner. .. C’est surtout de participer.

- Oui, je sais. Maman, qu’en penses-tu ?

- Bien sûr mon chéri. Mais pour cela, il faut que tu prennes un bon souper, dis-je, confiante.

Tout en préparant le repas, je fais un café à mon mari, Andrew. Mon cellulaire sonne. Je réponds aussitôt. Ce n’est pas bon signe. Je reconnais immédiatement la voix de mon patron.

- Bonsoir, Kate. Il y a eu une mort suspecte et le détective chargé de l’enquête a eu un contretemps. Je voudrais donc que tu te joignes à l’équipe qui est déjà sur place, m’annonce mon supérieur.

- Où est-ce que c’est exactement ?

- À Sainte-Foy. 501, rue des Érables. Rends-toi le plus vite possible. Au revoir, conclue-t-il.

En raccrochant, je regarde mon fils, désolée de manquer sa première partie de soccer.

Voilà plus de cinq ans que je travaille dans les enquêtes criminelles. Je ne me lasse guère de ce métier. Voir des familles détruites par le décès d’un proche est la partie la plus difficile et éprouvante dans cette profession, puisque je suis une fille plutôt sensible. Malgré cela, j’aime beaucoup mon métier.

***

En me stationnant devant la grande maison de deux étages en brique rouges, je suis surprise de voir toute cette agitation.

- Bonsoir, détective, dit Carl, le technicien en identité judiciaire.

- Bonsoir, Carl. Peux-tu me faire un résumé de la situation s’il te plaît?

- Oui, madame. François Côté, un homme de 58 ans, a été retrouvé sans vie dans son bureau vers 20h15. Les premiers policiers sont arrivés sur place dans les alentours de 20h30. Il y a aucune trace apparente de violence sur la victime et dans la pièce.

- Quelles sont les circonstances du décès ?

- Toute la famille était réunie pour les fiançailles d’Éléonore, la fille de l’homme décédé, et son fiancé, Maxence. Les voici justement. Ils sont assis sur le sofa, affirme Carl, en montrant les jeunes mariés du doigt.

Le jeune couple est enlacé. La jeune fille pleure sur l’épaule de son fiancé à chaudes larmes.

- Voici leur mère, Geneviève, divorcée du défunt, après 20 ans de mariage. Celle-ci a été remplacée par une jeune femme âgée de 30 ans, Axelle, continue ce dernier.

La mère, qui est assise dans un fauteuil près du feu, lance un regard vide dans ma direction. J’essuie mes bottes sur le tapis à l’entrée. Je suis Carl, en direction du

bureau (l’endroit où le crime a eu lieu). À la porte, deux agents retiennent deux femmes âgées et une jeune adulte. Je déduis que ce devait être les grands-mères et Axelle.

Les deux agents, Jane et Félix, partent interroger la famille qui est restée au salon, tandis que je m’affère sur la scène de crime, accompagnée de Carl. La pièce est relativement spacieuse. Sur le mur droit, se trouve une imposante bibliothèque. Sur le mur gauche, le foyer est encore allumé et sur le mur du fond, une grande fenêtre nous ouvre sur le paysage. Le corps se trouve sur une chaise, à l’arrière d’un bureau, placée en plein centre de la salle. La victime tient le combiné du téléphone sur le bout des doigts. Le sol est recouvert d’un tapis d’un blanc éclatant. Seul un verre renversé près de la victime tache le sol de son liquide suspect. L’expression glaciale du cadavre me donne des frissons.

Chapitre Deux

Question de vie ou de mort

Après avoir interrogé la famille, Jane et Félix reviennent avec des

informations fortes intéressantes.

Avant même que Jane puisse placer un mot, le médecin légiste m’interpelle.

- Oui, bonjour.

- Bonjour, inspecteur. J’ai les résultats primaires de l’autopsie à vous soumettre. Si je me fis à la décoloration de sa langue, je crains qu’il ait été empoisonné.

- Merci, docteur, répondis-je, satisfaite.

Je regarde Jane qui me scrute d’un air interrogateur, de ses grands yeux marrons cachés pas quelques mèches de ses longs cheveux noirs.

- Cet homme riche et connu doit sûrement avoir plusieurs ennemis, dit-elle.

- En effet. Notre boulot est de trouver lequel d’entre eux a été assez fou pour le tuer. Félix, retourne interroger ceux qui sont dorénavant des suspects. Jane, accompagne-le, s’il te plait, exigeais-je d’un ton sec.

En me dirigeant vers Carl, qui est accroupi près du corps, je peux constater, avec un léger haut-le-cœur, la décoloration de la langue qui pend de la bouche de l’homme.

- Avez-vous trouvé des indices sur, ou près du corps ?

- Oui. Cela fait déjà quelques heures qu’elles ont été envoyées au laboratoire. Vous devriez avoir les résultats dans le courant de l’après-midi.

Je commence à avoir la nausée à force de respirer cette odeur de cadavre qui se disperse dans l’air.

- Docteur, dans combien de temps allez-vous amener le corps?

- C’est cela que je m’apprêtais à faire à l’instant, affirme le médecin légiste, d’un ton rassurant.

- Parfait ! Je veux être la première à être informée des résultats finaux.

Tandis que le vieil homme, à la moustache et aux cheveux plus couleur sel que poivre, s’active à terminer son travail, je décide de faire ma propre observation des lieux. En m’arrêtant devant la grande bibliothèque, je constate qu’il n’y a aucun signe de déplacement, de vol de livres ou documents qui auraient pu être précieux. Tout semble intact !

Je me déplace vers le mur du fond, où est encastrée une fenêtre assez grande pour que quelqu’un puisse passer. Je remarque, après un bref coup d’œil, qu’il n’y a aucune trace d’infraction. Nous en saurons davantage avec les résultats d’analyses. Par contre, en observant bien, je remarque qu’il y a une empreinte partielle sur le verrou de la fenêtre.

- Carl, avez-vous prélevé cette empreinte ?

- Laquelle?, me demande-t-il, en se relevant avec une moue, qui démontre, malgré lui, qu’il est ankylosé, à force de se tenir accroupi.

- Celle sur le loquet de la fenêtre.

- Ah non ! Elle m’a complètement échappée! Je suis désolé.

- Rassurez-vous : l’erreur est humaine, dis-je d’un air apaisant, tandis qu’il se dépêche à prélever cette dernière.

Je me dirige vers le mur gauche de la pièce. Un papier semble avoir été brûlé, mais pas entièrement. Cet indice nous sera peut-être utile au cours de notre enquête. Je sors alors un sac, l’emballe et le tends à Carl, afin qu’il puisse l’envoyer au laboratoire.

Le bureau est présentement vide. Tout a été emporté. Je me dirige dans le passage, qui mène au salon, afin d’avoir les résultats des mobiles et les alibis de toutes les personnes qui étaient présentes au moment du meurtre. Alors que je tourne le coin du couloir, j’entre en collision avec Jane et Félix.

- Nous avons les mobiles de tout le monde, madame, me dit Jane, en replaçant ses lunettes, qui étaient presque tombées.

- Alors, pour Fabrice…

- Attends, Félix ! Allons plutôt dans un endroit sûr, ou nous pourrons parler, le coupais-je.

Nous montons les escaliers. À notre droite, se trouve un joli petit salon à la décoration rustique. Nous nous assoyons tous les trois sur le canapé. Félix ressort son carnet de notes.

- Alors, Fabrice, le fils du défunt, est un cégépien âgé de 18 ans. Il veut être autonome, c’est pour cela qu’il possède son propre appartement. Cependant, il manque d’argent. Il aurait donc pu tuer son père, par frustration, puisqu’il ne voulait pas lui donner d’argent et, par la suite, hériter de la richesse de ce dernier. Par contre, au moment du meurtre, il se trouvait avec sa sœur Éléonore, âgée de 20 ans et universitaire. C’est d’ailleurs elle qui se fiançait hier. Ils étaient dans la chambre de cette dernière. Les deux ont raconté la même histoire. Geneviève, la mère des deux enfants, entretient une haine sans borne pour leur père, puisqu’il l’a laissé tomber après 20 ans de mariage, afin d’épouser la jeune Axelle. Elle aurait pu le tuer par pure jalousie et par haine. Bizarrement, elle était dans la cuisine, mais personne ne peut le confirmer. Axelle, qui est maintenant veuve, n’a même pas encore 30 ans. Elle est enceinte de plus de six mois. Je ne voie pas pourquoi elle aurait tué son mari. À moins qu’elle l’ait marié uniquement pour son argent, mais cela m’étonnerait, car elle a pleuré continuellement lorsque je lui ai parlé. Marie-Jeanne, la mère de Geneviève, la grand-mère d’Éléonore et Fabrice, n’a jamais pardonné son ex-gendre pour la peine qu’il a fait à sa fille unique. Elle ne l’apprécie donc pas beaucoup. Lors du crime, elle se trouvait dans une des chambres afin de se refaire une beauté. Il y a aussi Anaïs, une pauvre dame qui vient de perdre son fils qu’elle aimait et qu’elle chérissait tant. Elle n’avait, à ma connaissance, aucune raison d’assassiner son propre garçon. Elle se trouvait assise dans le salon, en compagnie d’Axelle. Finalement, pour Maxence, le fiancé, tout le monde a affirmé que Monsieur Côté ne l’appréciait guère, mais bon. Ce genre de situation se retrouve souvent

dans n’importe quelle famille. Il assure qu’il trouve cela très désolant ce qui est arrivé et qu’il aimait beaucoup son futur beau-père. Au moment du meurtre, il était parti aux toilettes, qui se situent au premier étage, juste à côté de la chambre où se trouvait Marie-Jeanne.

- Merci à vous deux pour toute ces informations capitales. Je vais maintenant allez faire mon propre interrogatoire, leur dis-je.

Chapitre Trois

Un bruit imaginaire

- Savez-vous où se trouve Marie-Jeanne? J’ai une question à lui poser.

- Tantôt, nous l’avons laissé avec sa fille dans la salle à dîner. Elles doivent sûrement encore s’y trouver, me répond Félix, en me suivant.

***

En arrivant dans la pièce, je constate que je viens d’interrompre une discussion. Les deux femmes me regardent, surprises de me voir.

- Bonjour, je suis l’inspecteur Kate. C’est moi qui suis en charge de l’enquête. J’aimerais poser une question à Marie-Jeanne, demandais-je, en examinant la forte taille de la femme aux cheveux blancs. Je vous demanderais de vous retirer s’il vous plait mademoiselle, dis-je à Geneviève.

En se levant, Geneviève toise mes deux acolytes d’une drôle de manière. On aurait dit qu’elle voulait les prévenir de quelque chose.

- Alors, madame, vous avez affirmé, tout à l’heure, à Jane et Félix que vous vous trouviez dans une des chambres de l’étage au moment du crime. Est-ce bien cela? , demandais-je.

- Oui, exactement.- Dans quelle chambre vous trouviez-vous au juste?- Celle qui se trouve juste à côté de la salle de bain.

- Monsieur Côté a été vu pour la dernière fois à 20h et il est mort à 20h15, lors de ce quinze minutes, avez-vous entendu quelqu’un tirer la chasse d’eau de la toilette ou faire un bruit quelconque dans cette pièce?

- Oui, en effet. Je crois bien avoir entendu du bruit. Pourquoi?- Une simple question, répondis-je, tout en réfléchissant. Félix, accepterais-

tu d’être mon cobaye ?- Cela dépend pourquoi.- Suivez-moi et vous verrez.

Je sors de la pièce suivie de Jane, de Félix et de Marie-Jeanne. Nous nous rendons au premier étage et nous nous arrêtons devant la salle de bain.

- Félix, allez dans la salle de bain et quand Jane vous le dira, vous actionnerez la chasse d’eau. Je vais me placer dans la chambre adjacente avec Marie-Jeanne.

Je demande à Jane de se placer dans le corridor, entre les deux portes. Après avoir demandé à Félix de s’exécuter, je regarde la réaction de Marie-Jeanne. Devant ce long silence, elle m’affirme que ce n’était peut-être pas la chasse d’eau qu’elle avait entendu.

Je la remercie, tout en me questionnant sur la véracité de ses affirmations.

- Que faisiez-vous dans la cuisine ?- J’y suis allée afin de m’assurer que tout allait rondement dans la

préparation des cocktails et des amuse-gueules, mais à mon arrivée, tout était déjà prêt. La seule chose que j’ai vu, c’est quelqu’un qui fermait la porte, celle qui donne au passage. Quand je suis venue pour me servir un verre de boisson, j’ai pris du cognac puisque la bouteille était sortie et ouverte, répond Geneviève.

- Merci beaucoup, dis-je.

Alors que nous sortions dans le corridor, par la porte d’où nous venions de partir, mon cellulaire sonne.

- Oui, bonjour, répondais-je.- Excusez-moi de vous déranger Kate, mais j’ai l’autopsie. Je viens de

terminer. Les tests de toxicologie démontrent la présence d’alcool mélangée avec un médicament du nom de digitaline. C’est un médicament qui aide les personnes qui souffrent d’insuffisances cardiaques. Cet antibiotique peut également causer une crise cardiaque

lorsqu’on le consomme en trop grande quantité ou s’il est avalé sans prescription. Cela confirme que François Côté a été empoisonné, me confie le docteur.

- Merci de votre coopération. Au revoir.

Alors que je ferme mon téléphone, il retentit à nouveau.

- Madame, j’ai les résultats d’analyse de l’emprunte et du papier mi-calciné. Je crains malheureusement que cela ne vous soit utile dans votre enquête, car le morceau de papier semi-brûlé n’était qu’une partie du journal. Par ailleurs, l’emprunte trouvée sur le verrou de la fenêtre était celle de M. Côté. La victime n’a fait qu’ouvrir la fenêtre afin de s’aérer, puisque ce dernier est un grand fumeur.

- Je vous remercie Carl. En effet, cela ne m’aide point dans mon investigation.

Je referme mon cellulaire. Je lève la tête et j’aperçois Félix et Jane. Ils parlent avec Anaïs, la mère du défunt. Je m’approche de celle-ci, mais elle, repart en direction du salon.

- Que voulait-elle?, demandais-je.- Elle vient de nous révéler qu’elle a vu Marie-Jeanne donner un verre de

boisson à Maxence, le fiancé d’Éléonore, ici, dans ce couloir, alors qu’elle montait à l’étage, dix minutes avant que M. Côté parte dans son bureau. Je suis consciente que rien ne semble anormal pour l’instant, cependant, Éléonore a mentionné à Anaïs que Maxence doit faire abstinence de boire de l’alcool, car il fait parti des alcooliques anonymes, me répond Jane.

- Pourquoi est-elle venue vous confié tout cela ?- Elle trouvait cela louche et elle tient à ce que l’on trouve le coupable du

meurtre de son fils au plus vite, répond Félix, satisfait d’avoir répondu avant Jane.

- Tout cela est sensé. Mes félicitations, dis-je, ravie. Grâce à cette information, j’ai toutes les pièces du casse-tête. Je sais maintenant qui est le coupable, ou devrais-je dire, les coupables.

Mes deux assistants me regardent d’un air décontenancé.

Chapitre Quatre

Un alcoolique désobéissant

- Jane, rassemble la famille dans le salon. J’aimerais leur faire part de ma

propre conclusion, ordonnais-je.

En me dirigeant à notre point de rencontre, je me félicite d’avoir élucidé ce meurtre en si peu de temps. Il faut avouer que l’affaire n’était pas très complexe…

***

J’entre dans la pièce et constate, avec étonnement, que tout le monde est déjà réuni. Ils me regardent tous avec un air différent tel que l’angoisse, l’intrigue, la tristesse, la panique et même, dans certains cas, la haine.

- Que nous vaut cette rencontre? Avez-vous trouvé le coupable?, me demande Geneviève, intriguée.

- Oui. En effet. C’est d’ailleurs pour cette raison que je vous ai rassemblé. J’ai enfin résolu ce crime, répondais-je. Nous avons découvert que M. Côté avait été empoisonné et cela ne peut qu’être l’œuvre de l’un de vous. Vous étiez tous présents dans la maison au moment du meurtre et il n’y a aucune trace d’infraction. Tout le monde est d’accord avec moi ?

Un long silence s’installe dans la salle, suivi de quelques regards furtifs. Je continue donc.

- Il a été tué avec un médicament qui porte le nom de digitaline. Ce dernier peut être fatal si on l’ingère sans ordonnance particulière ou sans raison

précise. Il n’y a qu’une seule personne qui consomme de la digitaline dans cette pièce et ce n’est nul autre que Marie-Jeanne.

Les autres personnes se retournent vers celle-ci.

- Mais elle ne l’a pas fait seule…, rajoutais-je. Sur un des verres de cognac, dans lequel le médicament a été dissout, il y avait deux types d’empruntes différentes : l’une appartenant à Marie-Jeanne, et l’autre, était celle de Maxence.

Je sens la tension monter. On dirait que tout le monde retient son souffle. Tout à coup, Éléonore gifle Maxence, qui se trouve à côté d’elle, sur le fauteuil.

- J’ai donc mes deux suspects à présent! Je vous explique comment ils ont précédé…

Maxence se lève d’un bond. Il semble vouloir protester mon accusation.

- Non ! Attendez que je vous raconte le modus operandi, le coupais-je dans son élan. Voici donc comment tout cela s’est passé…

Je commence, avec confiance.

- Pour commencer, Geneviève nous a confirmé qu’elle avait vu sa mère sortir de la cuisine avec deux verres de cognac. De plus, Anaïs est venue nous faire part d’un fait étrange : elle a aperçu la mère de son ex belle-fille en train de donner des verres de boisson à Maxence, qui n’est pas supposé boire de l’alcool. Cela confirme, en quelque sorte, le modus operandi de Marie-Jeanne. Après une analyse approfondie, nous avons découvert qu’il y avait un médicament dans le verre (de la digitaline), celui de Marie-Jeanne. De plus, leurs mobiles étaient faux : ils ont affirmé que Maxence était aux toilettes pendant le meurtre. En autre, Marie-Jeanne a affirmé avoir entendu Maxence faire du bruit de la chambre de bain. Cependant, après une petite expérience, nous avons conclu qu’il s’avérait impossible que Marie-Jeanne ait pu entendre Maxence puisque les murs sont insonorisés. D’ailleurs, lorsque Maxence a vu M. Côté aller dans son bureau seul, il en a profité pour le piéger avec le fameux verre de cognac. Je peux donc en conclure que Maxence et Marie-Jeanne sont complices, conclue-je, en faisant les cent pas. Il y a juste un mystère que je n’ai guère pu élucider. Pourquoi avez-vous agi ainsi ?, dis-je en m’adressant à ces derniers.

Marie-Jeanne se lève immédiatement, en criant.

- C’est bien fait pour lui! Je n’ai jamais digéré toute la peine que François a faite à ma fille en divorçant de celle-ci. Tout cela pour une jeune écervelée!

Axelle se retourne, en fusillant Marie-Jeanne du regard, insultée.

- Quand Maxence m’a demandé ce service, j’ai tout de suite accepté, poursuit Marie-Jeanne.

- Et vous, Maxence, quelles étaient vos motivations ?

Il hésite.

- Ah! Et puis zut! De toute façon, le mariage est déjà une cause perdue. J’ai trompé Éléonore. M. Côté m’a surpris, au restaurant, avec une autre femme. Il pensait probablement, avec raison, que je voulais épouser sa fille uniquement pour argent. Je me suis rendu compte, il y a de cela quelques jours, que celui-ci avait l’intention de le dire à sa fille. J’ai donc cru, qu’en le tuant, je sauverais mon mariage, ainsi que l’argent qui m’était destiné. Voilà tout!

Éléonore quitte la pièce, furieuse et bouleversée par les événements.

- Je vous remercie de votre honnêteté. Malgré tout, Marie-Jeanne et Maxence, je vous arrête pour le meurtre de François Côté. Félix et Jane, amenez-les!, ordonnais-je.

***

En arrivant à la maison, je vois mon mari et mon fils en train de jouer à la Wii. Je franchis le seuil de la porte et Philipe me saute dans les bras.

- Maman, on a gagné!, s’écrie-t-il.

- Félicitations, mon grand !

- Philipe, vient avec moi au salon. Je crois que ta mère aimerait aller se reposer, car elle a sûrement passé une dure nuit, dit mon mari.

- Oui, en effet. Je vais allez me coucher. Je crois que je le mérite bien….

- Bonne nuit, maman!

- Merci! Amuse-toi bien!, dis-je, malgré la fatigue.

Je monte à l’étage et me couche immédiatement. Soudain, je tombe dans un sommeil profond….