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    DICTIONN IRE

    THOLOGIQUE

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    Louis ouyer

    DICTIONN IRE

    THOLOGIQUE

    nouvel le i t ion revue et mise jour

    Descle

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    Nihil obstat

    Paris le 1 juin 1990

    M. DUPUY

    Imprimatur

    Paris le

    11

    juin 1990

    Mr. M. VID AL v..

    Descle Paris 1990

    ISBN 2-7189-0473-9

    Dpt lgal: 1990

    l

    r e

    dition

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    L I S T E D E S A B R V I A T I O N S B I B L I Q U E S

    A N C I E N T E S T A M E N T

    Abd. Abdias

    Agg. Agge

    Am. Amos

    Bar. Baruch

    Cant. Cantique des cantiques

    I Chr. I Chronique s

    II Chr. II Chron iques

    Dan. Daniel

    Deut. Deu t ronome

    Eccl. Ecclsiaste ou Qo hlet

    Eccli. Ecclsiastique

    Esd. Esdras

    Es th. Es ther

    Ex. Exode

    z. zchiel

    Gen. Gense

    Hab. Habacuc

    Is . Isae

    Jr. Jrmie

    Job. Job

    Jol Jol

    Jon. Jonas

    Jos. Josu

    Jud. Judith

    Jug. Juges

    Lam. Lamentat ions

    Lv. Lvitique

    I Macc. I M accabes

    II Macc. II Ma ccabes

    Mal. Malachie

    Mich. Miche

    Nah. Nahum

    Nh. Nhmie

    Nombr. Nombres

    Os. Ose

    Prov. Proverbes

    Ps. Psaumes

    I Rois I Rois

    II Rois II Rois

    Ruth. Ru th

    Sag. Sagesse

    I Sam. I Sam uel

    II Sam. II Samuel

    Soph. Sophonie

    Tob. Tobie

    Zach. Zacharie

    N O U V E A U T E S T A M E N T

    Act. Actes des Ap tres

    Apoc. Apocalypse

    Col. Colossiens

    I Cor. I Corinthiens

    II Cor. II Corinthiens

    ph. phsiens

    Gai. Galates

    Hbr. Hbreux

    Jac. S. Jacques

    Jn. v. S. Jean

    I Jn. I S. Jean

    II Jn. I I S . J e a n

    III Jn. III S. Jean

    Jude S. Jud e

    Le. v. S. Luc

    M e. v. S. M arc

    M t. v. S. M atthieu

    Phm. Philmon

    Phil. Philippiens

    I Petr. I S. Pie rre

    II Petr. II S. Pier re

    Rom. Romains

    I Thess. I Thessa loniciens

    II Thess. II Thessa loniciens

    I Tim. I Timothe

    II Tim. I I Timothe

    Tite Tite

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    A U T R E S A B R V I A T I O N S

    P.G ., 26 Pres grecs (Migne), tom e 26.

    LP .L., 30 Pres latins (M igne), tom e 30.

    C.V ., 15 Pres latins (corpus de Vie nne) , tom e 15.

    D .B. 537 Den zinger-B annw art, n 537.

    D.S. 1015 Denzinger-Schnmetzer, n 1015.

    (Les textes communs ces deux dernires ditions sont cits sous le n de la premire,

    reprod uit d ail leurs dans les marges intrieures d e la seconde.)

    Les mots grecs et hbreux ont t transcrits en lettres latines de manire tre lisibles

    phont iquement par tout lecteur .

    On trouvera la fin du volume une table permettant une lecture des principaux articles dans

    un ordre logique.

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    Prface pour une rdition

    Une premire version du prsent volume fut

    crite

    et publie au moment o s'achevait

    le

    second

    Concile du Vatican. L'auteur s'tait efforc d'y fournir une reprsentation objective de la

    doctrine commune dans l'glise catholique, en faisant largement usage de ce qu'on avait appel

    le retour aux sources (de l'criture Sainte, des Pres de l'glise et de la Liturgie). Ceci

    allait videmm ent dans le sens du travail de redcouverte et de rinterprtation en term es

    accessibles nos contemporains auquel le Concile s'tait astreint. Il s'ensuit que la prsente

    rdition, part quelques prcisions supplm entaires, n'a exig gure d'autres modifications

    que des rfrences aux textes conciliaires depuis lors canoniss, la liturgie rforme par

    Paul VI et au nouveau code de droit canonique.

    Un des comptes-rendus de laprcdente dition avait compar la premire mouture du volume

    que voici un autre dictionnaire contemporain, uvre d'un thologien prestigieux, en disant:

    Ceux qui voud ront connatre les ides du Pre X. liront naturellement son dictionnaire, ceux

    qui veulent connatre la doctrine de l'glise se reporteront plutt celui du Pre B.

    .

    Je ne

    sais trop duquel de nous d eux ce critique avait voulu se moquer, mais je sais bien qu'il avait

    en tout cas compris m a modeste ambition ...

    Ce que ce volume se propose simplement, c'est de fournir

    les

    non-spcialistes de renseignements

    exacts et prcis sur ce que l'glise enseigne. D 'un manifeste qui se donnait com me l'uvre de

    150 thologiens franais, un archevque interrog par la tlvision disait rcemm ent: 150

    thologiens franais?... Je ne m'tais jamais dout qu'il y en et autant Mais, qua nd je lis

    cette liste de noms, je m'aperois que la plupart de ces gens sont thologiens peu prs

    comm e je suis danseuse de l'Opra ...

    Si ce petit livre pouvait seulement convaincre ses lecteurs qu'un thologien n'est pas un brillant

    improvisateur, mais un catholique croyant qui s'efforce, d'abord, de connatre dans ses sources

    la

    foi de l'glise, et puis de l'exposer fidlement, l'auteur n'aurait pas plus de regret qu'il n'a

    de honte dans son total manque d'originalit.

    L.B.

    P. S. Les articles sur des questions m ixtes de thologie e t de philoso phie, signs M .B ., sont

    de mon confrre le Pre Michel BIROLLET, que je remercie nouveau.

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    Messieurs, croyez-moi

    :

    si l on ne m ettait dans les

    livres que ce qui se rapp orte au suje t, d ab ord on

    en ferait beaucoup moins, et puis ils seraient tout

    petits.

    M. Osty, p. s. s.

    Prface la premire dition

    Ce livre n'ambitionne point de rivaliser avec un ouvrage comme le Dictionnaire de thologie

    catholique, dit par MM . Vacant, Mangenot et Am ann. Il s'agit

    l

    en

    ralit

    d'une collection

    de monographies dont beaucoup ont l'ampleur d'un vritable volume. Ce qu'on a voulu ici

    est bien plus modeste. On a cherch d'abord

    prsenter le sens exact des expressions thologi-

    ques, dans les termes les plus simples et les plus accessibles tous. E nsuite, on s'est efforc

    de proposer, dans des termes galement lisibles pour

    les

    non-spcialistes, une synthse succincte

    de la doctrine catholique en partant de chacun de ses termes-cls. Par l, on a voulu rendre

    service d'abord aux prdicateurs et aux catchistes, en leur fournissant propos de c haque

    question capitale un expos trs bref, mais qui contienne l'essentiel de ce qu'il faut savoir pour

    comprend re et expliquer correctement les doctrines catholiques. On a pens g alement qu'on

    pourrait rendre par l quelques services aux tudiants en thologie, en leur permettant une

    premire vue d'ensemble de chaque question, rduite ses lignes essentielles, comme une

    introduction l'tude dtaille des cours ou des manuels. Peut-tre un ouvrage aussi simplifi

    pourrait-il aussi viter des littrateurs ou des journalistes (mme catholiques) de choir en

    quelque pige en leur permettant de se renseigner d'un simple coup d'il sur le sens des termes

    qu'ils emploient quand ils en viennent parler de ces choses.

    Si brefs que soient nos

    articles

    on s'est efforc d'y donner toujours les textes bibliques essentiels

    avec le minimum de commentaire indispensable, ainsi que les textes principaux du m agistre.

    En dehors decela nous avons systmatiquement limit nos rfrencessaint Thom as d'Aquin,

    docteur commun par excellence, et, toutes lesfois qu'il a donn dans la Somme thologique

    leplus important de sa pense sur le sujet, nous nous somm es born celle-ci. Nous n'avons

    introduit de rfrences d'autres que l o la doctrine considre est arrive sa maturit en

    dehors du saint Docteur, et en nous bornant chaque fois, autant que possible, l'auteur ou

    au texte fondamental sur la question. Quiconque dsire une bibliographie sur le sujet doit

    naturellement se reporter soit aux grands dictionnaires, soit aux ma nuels de thologie. Ajoutons

    que nous n'avons pas trait dans ce volume de la morale chrtienne dans ses dtails, nous

    restreignant aux principes fondamentaux qui appartiennent en propre la thologie au sens le

    plus strict, c'est--dire la thologie dogmatique. De m me en est-il des problmes historiques :

    nous n'en avons rappel que ce qui tait essentiel pour comprendre l'volution d'un problme

    ou le sens d'une dfinition de l'glise.

    Nous nous tions lanc dans cette entreprise en esprant avoir le concours actif de plusieurs

    de nos confrres. Nous tenons remercier le Rvrend Pre Michel Birollet, de l'oratoire,

    auquel nous devon s en effet quelques articles philosophiques, que l'on reco nnatra

    ses

    initiales.

    Nous tenons dire aussi notre gratitude nos autres confrres de l'oratoire de Strasbourg,

    lesquels, dfaut de leur collaboration effective, ne nous ont jamais mnag leur sympathie

    ni leurs encouragements. Si nous devions citer ici tous ceux qui nous sommes redevable de

    quelque ch ose dans ce petit volume, nous devrions en crire un autre plus gros. Qu'on nous

    permette au moins de dire une fois de plus toute la reconnaissance que nous prouvons

    l'endroit de notre matre vnr le Rvrend Pre Guy de Broglie, s.j. A faire ce travail, nous

    avons plus que jamais mesur la richesse lumineuse de son enseignement, grce auquel nous

    esprons avoir notre tour, quoique dans une bien faible proportion, us de saint Thom as

    comme d'un phare et non simplement comme d'une borne. Enfin nous n'aurions jamais pu

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    mener jusqu'au bout un tel travail si nous n e nous tions maintes fois rconfort, chemin

    faisant, par la mditation d'une phrase d'or d 'un autre de nos matres les plus chers, qui est

    aussi l'un des sages les plus amne s, mais non pas d es moins doctes, de Saint-Sulpice. Nulle

    autre

    phrase ne pouvait offrir pigraphe aussi justificative l'apparente tmrit de notre entre-

    prise.

    L. B.

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    A

    BB

    Ce terme, qui vient des langues smitiques

    (directement du syriaque abba) et qui veut

    dire pre, a t uti l is de bonne heure par

    la l i t trature monastique pour dsigner un

    moine d exprience, digne d exercer par son

    enseignement la paternit spirituelle. Plus

    tard, dans le monachisme organis sous la

    for m e cnobitique (c est--dire de la vie en

    communaut), i l en est venu dsigner plus

    spcialement, et finaleme nt d une ma nire

    exclusive, le suprieur d une com mu naut.

    a t no tam me nt le cas en O ccident, sous

    l influence en particulier de la rgle bndic-

    tine. A u cours du m oyen ge, l abbatiat

    n tant plus confr qu des m oines-prtres,

    l exten sion du privilge de l exem ption

    l gard de l autorit piscopale, puis l usage

    progressif des insignes pontificaux, enfin la

    bndiction des abbs se calquant plus ou

    moins sur la conscration des vques ont

    rapproch les abbs de ceux-ci. En fait, cer-

    tains, appels abbs nullius diocesis, sont ar-

    rivs exercer jusque sur les territoires atte-

    nants leur abbaye une juridiction quasi

    piscopale. D ans le dom aine de l ordr e, i l

    est concd gnralement aux abbs de don-

    ner les ordres mineurs leurs sujets. Des

    abbs cisterciens semblent mme avoir reu

    des souverains pontifes, dans le pass, le

    pouvoir de confrer les ordres majeurs, y

    compris la prtrise.

    BBESSE

    Les suprieures de monastres fminins ont

    reu ou pris, avec le t itre d abbesses, nom bre

    de privilges acquis par les abbs, allant non

    seulement jus qu au port de certains insignes

    pontificaux (crosse, anneau, croix pectorale,

    bougeoir, etc.), mais, dans certains cas, jus-

    qu instituer d es curs sur un ter ritoire d-

    pendant de leurs abbayes.

    BDIC TION

    Renonciation l ibre et volontaire, de la part

    du dten teur d une autorit ordina ire, n on

    seulem ent l exercice mais la possession

    de ladite autorit. L abdication n tan t re-

    connue com me valide, d une m anire gn-

    rale, qu avec l acceptation de l autorit sup-

    rieure, les thologiens et les canonistes ont

    dout q u un p ape pt a bdiquer validement

    (cas de Clestin V, 1294).

    BJUR TION

    Renonciation publique et solennelle, devant

    l aut orit ecclsiastique, une h rsie , un

    schisme ou un culte paen

    professs

    antrieu-

    rem ent l adhsion ou au reto ur la foi et

    la communion catholiques. Le Saint-Office

    avait cepend ant autoris qu une simple pro-

    fession de foi positive tienne parfois lieu

    d abjuration p our ceux dont la bonne foi dans

    l adhsion antrieure l erreur ne parat pas

    douteuse. Nanmoins, la l i turgie baptismale,

    pour tous les candidats adultes venus d un

    groupement religieux quelconque tranger

    l glise, com porte toujou rs une brve mais

    explicite form ule d abjur ation.

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    BLUTION

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    BLUTION

    Rite consistant dans un lavage. Se dit particu-

    lirement de lapurification (voir ce mot) du

    calice et des doigts de l offician t aprs la

    messe ou la simple distribution de la commu-

    nion. Il a pour but d viter toute profanation

    possible de ce qui resterait des espces sacra-

    me ntelles. Qu oiqu il soit difficile d assigner

    une date prcise son introduction dans la

    li turgie eucharistique, on rem arque ra qu il se

    trouve aussi bien dans les liturgies orientales

    que dans la liturgie romaine. Il doit avoir t

    inspir de bonne heure par les rites analogues

    prescrits par le Lvitique pour le culte du

    Temple, ou que les juifs avaient introduits

    dans le culte synagogal (par exemple une fois

    qu on a touch les rouleaux sacrs de la Loi).

    Da ns le rit rom ain actuel, l ablu tion se fait

    avec de l eau seule. L offic iant boit ensuite

    le produit de ces ablutions. L ablution des

    doigts aprs la distribution de la communion

    en dehors de la messe se fait galement dans

    de l ea u, qui doit tre jete ensuite da ns la

    piscine (dversoir des rsidus rituels) ou dans

    le feu.

    BROG TION DES LOIS

    Ab olition d un e loi par le lgislateur. O n ne

    peut donc parler d abrog ation que dans le

    cas des lois positives. Ceci pose un p rob lm e,

    dans le cas o une loi divine positive semble

    abroger une loi naturelle, comme dans le cas

    du divorce admis et rglement par la loi

    mo saqu e, bien q ue l indissolubilit du m a-

    riage rsulte de la loi naturelle, ou encore

    dans le cas du privilge paulin. On admet

    que , dan s de tels cas, il n y a pas pro pre -

    ment parler abrogation de la loi, mais sus-

    pension dans un cas particulier ou une srie

    de cas particuliers, par u ne tolrance qu une

    fin suprieure justifie. Notons d autr e part

    que, si l abrogation est ncessairement le fait

    du lgislateur, son intervention peut se faire

    per conniventiam , com me il en est dans le

    cas d une coutum e contra legem acqurant

    elle-mme force de loi par le consentement

    tacite du lgislateur. Le Nouveau Testament

    a explicitement abrog la loi mosaque. Mais

    ceci doit s enten dre non des prceptes de

    cette dernire qui ne faisaient que dfinir les

    obligations rsultant de la loi naturelle, mais

    seulement des dispositions positives transi-

    toires qu elle co mp ortait , comm e les pres-

    criptions crmonielles duLvitique. Cepen-

    dant saint Paul s exprim e com me si

    l vangile abrogeait toute loi antrieure (cf.

    Rom ., 6, 14; 7, 4 ; 8, 2 ; Gai., 5, 18; ph.,

    2, 15). Mais ces expressions do ivent s ente n-

    dre en ce sens que la rvlation de la grce

    qui est la base du Nouveau Testament

    transc ende tout e loi. Il ne s agit don c pas

    tant d une abroga tion, au sens juridique, que

    d un dpassem ent du plan juridique lui-

    mme dans nos rapports avec Dieu. Par la

    charit, comm e l indique expressm ent saint

    Paul lui-mme aprs Notre Seigneur, la loi

    est accom plie d une faon suprieure

    tout e loi, loin d tr e abolie (cf. Gai., 5, 14

    avec Mt., 5, 17).

    BSOLU

    Le mot absolu peut tre entendu en deux

    sens: soit de ce qui ne dpend pas d un autre

    tre, mais sans exclure la dpendan ce d un

    ou de plusieu rs autre s tres l ga rd d e soi

    dans ce cas il est oppos relatif

    ;

    soit

    de ce qui est indpendant de tout autre tre

    l exclusion de qu elqu e relation que ce so it.

    Da ns un cas comm e dans l autre i l peut rece-

    voir de nombreuses acceptions : la substance

    est un absolu par rapport aux accidents ; t em-

    pra ture absolue, valeur absolue en physique

    et en mathmatiques. Ne nous occupera ici

    que celle dans laquelle le terme absolu est

    utilis pou r signifier l obje t dern ier d e la r-

    flexion philosophique, quivalant de plus ou

    mo ins loin l ide de divinit.

    Cet usage du mot est relativement rcent

    puisque son premier emploi semble devoir

    tre attribu Nicolas de Cues {De docta

    ignorantia, 1440) et son introduction dans le

    vocabulaire philosophique franais Victor

    Cousin. Mais de toute manire la proccupa-

    tion philosophique qu il recouvre rem onte

    la plus haute antiquit et la discrimination

    entre les deux sens du mot soulve un des

    problmes les plus considrables de la philo-

    sophie. En tenant compte de toutes les nuan-

    ces qu divers poin ts de vue o nt pu lui ap-

    porter les diffrents systmes, on peut le

    form uler ainsi : la ralit tout enti re n est-

    elle qu une unit indivisible, ou peut-on s en

    faire une ide telle q u elle laisse place un

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    BSOLU

    certain type de relations dterminables entre

    son principe et ses lments, et, dans ce cas,

    ces relations sont-elles absolument nces-

    saires ou y en a-t-il de contingentes?

    Des multiples formes du panthisme pour

    lequel, d une m anire ou d une autre, la divi-

    nit se confond avec le m ond e, jusqu

    l agnosticisme pou r qu i l absolu est inaccessi-

    ble et les phnomnes seuls connaissables,

    les divers systmes philosophiques peuvent

    se range r d un ct et de l autr e de cette

    ligne de partage. N ous en exposerons brive-

    ment ce qui est essentiel pour parvenir la

    conce ption ch rtienn e d e l absolu et ven-

    tuellement ses dviations. Nous suivrons

    pour c ela, afin d viter les retours en arrire,

    plutt l ordre historique.

    Les clbres sophismes de Znon d le (on

    ne peut dmontrer que la flche est mobile

    en l air, ni qu Achille rattra pera jamais la

    tortue) ont popularis la doctrine de Parm-

    nide qui revient l honn eur d avoir soutenu

    le premier l identit totale de l tre avec lui-

    m me et avec toutes choses. L t re est uni-

    que et indivisible, fait d un seul bloc fini et

    enferm dans les limites de sa sphricit. Il

    n est pas interdit de penser que cette doctrine

    sans espoir de flure ait lourdement pes sur

    toute la pense grecque et sur maints aspects

    de la pense moderne, et travers eux ait

    t la raison de maintes dfaillances thologi-

    ques. Comment une telle ide de Dieu pour-

    rait-elle en

    effet

    s accom mod er d autre chose

    que de lui-mme?

    L intuit ion, peut- tre plus religieuse que phi-

    losophique, de Platon sut lui faire viter

    l cueil d un pareil m onolithism e. Il est de

    ceux qui ont su le mieux dfinir les rapports

    entre le principe ternel de toutes choses et

    ces choses elles-mmes, avec assez de sou-

    plesse pour ga rder d un e pa rt ce principe

    son cara ctre d absolu, et d autr e part

    l m e assez d initiative pou r qu elle en soit

    autre chose qu un e simple subdivision.

    L A bsolu , certes, c est l U n, identique

    l tr e et au Bien. L e mon de des h omm es,

    c est au contraire le m onde du devenir et de

    la multiplicit, le monde de l A utre . Pour-

    tant, entre l Abso lu platonicien et l hom me ,

    il existe des relations. D ab ord , le m onde a

    t, non pas sans doute cr, mais model

    dans une matire ternelle par le dmiurge

    qui en est l m e et le plus bea u des tres

    non-divins. E n second lieu, l m e de l hom -

    me est immortelle, participant la divinit

    des ides ternelle s, et c est d e se tro uve r

    mle

    la multiplicit qu i lui rend impossible

    de prime abord la contemplation du soleil

    du Bien. Mais, reconnaissant dans un souve-

    nir de sa vie antrieure l bauch e du Beau

    ternel dans les choses, elle est capable par

    le jeu de l am our de rem onter progressive-

    ment les degrs de la connaissance pour arri-

    ver l intuition parfaite de l absolu du Bien.

    Noble doctrine dont l influence sur la p ense

    occidentale en gnral et chrtienne en parti-

    culier n a jam ais cess d tr e vivante, mais

    qui encourut de la part d Ar istote le pire

    reproche qui puisse tre adress une philo-

    soph ie: celui d irrali t.

    Aristote, suivant la formule clbre, fit des-

    cendre Platon du ciel sur la terre. Les ides

    sont gnrales et le gnral ne peut avoir

    d existence particulire, cleste ou non. Elles

    sont sur la terre comme caractre commun

    c haque thorie d tre qu elles dfinissent.

    Ainsi ne saurait-il tre question de s appuyer

    sur elles par u n exercice intellectuel pour ten-

    ter de joindre le principe des choses. Et cela

    donne l absolu d Aris tote un caractre

    compltement diffrent de celui de Platon.

    Certes, i l a affirm comme lui et sans doute

    plus qu e lui l existence et l unit de D ieu .

    Mais alors que toute la pense platonicienne

    tait un effort pour rejoindre Dieu, pareil le

    ambition est tout fait exclue des proccupa-

    tions aristotliciennes. L lm ent fonda me n-

    tal du m ond e, c est le mou vem ent. C est--

    dire le passage d un tat un autre, d une

    forme une autre forme de la matire ter-

    ne lle: le passage de la puissance l acte ,

    c est--dire d un degr moins grand un

    degr plus gra nd d intelligibilit. Mais le

    mo uvem ent ne pe ut exister que s i l est m

    et finalis par quelque chose (on ne saurait

    dire quelqu un ici) qui soit lui-mme entire-

    me nt intell igible, e ntirem ent ralis : c est

    l Ac te pu r. L Ab solu d Aris tote est prem ier

    moteur, principe du mouvement, immobile

    lui-mm e, mais sans qui le mo uvem ent serait

    inintelligible. Il reste que cet a bsolu,

    fini

    dans

    sa perfection close, est parfaiteme nt ignoran t

    du m onde qu il entrane et que la relation

    qui unit le monde mobile lui est irrversi-

    ble. Nul espoir dans le monde d Ar istote de

    parvenir ou de participer l absolu. Pour tant

    l influence d A ristote

    fut

    immense sur la pen-

    se chrtienne partir du XIII

    e

    sicle et

  • 8/9/2019 Dictionnaire Theologique

    16/22

    BSOLU

    14

    contribua lui donner un ralisme et une

    vigueur que la pense platonicienne n avait

    pu lui communiquer. Mais i l y faudra un

    gnie et un saint.

    C est au Stocisme que nous devons l ide de

    Providence. L Ab solu p orte ici un nom , c est

    Zeus, non point crateur, mais organisateur

    du meilleur des mondes possibles o tout a

    t fait pour l hom me . Mais ce term e de Pro-

    vidence recouvre tout autre chose que l ide

    que nous nous en faisons maintenant, car si

    la divinit se mle de si prs au monde, c est

    qu elle en est indiscernable. Le Logos ou feu

    de Z eus se mle toutes les parties d un

    monde cause de cela entirement compr-

    hensible. La pit populaire aussi bien que

    la raison philosophique se fondent ainsi sur

    la possibilit de rap por ts directs avec l abso-

    lu. Mais si tout est comprhensible, c est que

    tout est dtermin. Le monde est destin

    mourir et recommencer de la mme ma-

    nire . Rie n n est laiss la libert hum aine

    que d accep ter sa condition. L Ab solu, fina-

    leme nt, l est aussi compltem ent que pour

    Aristote. Il impose une fatali t mais ne per-

    met pas l espoir.

    Si ce n est le christianisme d ont nous traite-

    rons plus loin, aucun autre systme n appo rta

    rien de neuf la notion d abso lu. M ais le

    christianisme en y introduisant la notion

    d infini en ren dit n cessaire une nouvelle

    conception. Celle-ci

    fut

    juge impossible par

    K ant : l en tendem ent ne peut apprhend er

    que

    le fini,

    les phnom nes , m ais non l infini,

    le noumne, qui demeure inconnaissable.

    Kant inaugure la ligne des agnostiques.

    C est de cet cartlem ent de l esprit entre le

    fini insuffisant et l infini inaccessible qu est

    ne la philosophie hglienne. L infini de

    Hegel est une Ide. Non point contenue dans

    la conscience d un sujet, mais existant relle-

    ment hors du sujet et constituant mme tout

    le rel. D ab ord inconsciente d elle-mm e,

    elle accde progressivement la conscience

    tout au long de l histoire. Elle y parvient par

    un mouvement dialectique o chaque stade

    du dvelopp eme nt de l Ide (thse) est

    contredit par une antithse; contradiction

    qui sera rsolue dans une synthse provi-

    soire. Pour la premire fois, l absolu devient

    un devenir, synthse de l tr e parm nidien

    avec le N on-E tre qui s oppose lui . Le

    monde de la nature physique et organique

    reprsente les premiers stades de cette rali-

    sation de l Ide, continue dans la conscience

    individuelle et sociale. L histoire n est pas

    une suite d vn em ents contingents, mais

    l enchane me nt dialectique rigoureusem ent

    dtermin o les faits portent intgralement

    en eux-mmes leur proprejustification. M ais

    l Id e n arriv e la pleine conscience d elle-

    mm e qu e dans l A rt d abo rd, o s unissent

    ide et apparence sensible, dans la Religion,

    spcialement dans le Christianisme o la

    substance universelle se ralise dans une

    conscience individuelle, mais surtout dans

    la philosophie, au-del de la reprsentation,

    l Esprit absolu pren ant entirem ent

    conscience de soi dans la pense du philoso-

    phe. Cet Esprit absolu est-il un Dieu auquel

    participent toutes les consciences pensantes

    ou une pure immanence tout entire dans la

    pense humaine? Il est difficile de le dire.

    Qu oi qu il en soit, ce tte co ncep tion de

    l Ab solu a radicalement transfo rm les ter-

    mes du problme et pse d un poids dfinitif

    sur toute forme de pense postrieure.

    Les consquence s d e l hglianisme se firent

    sentir sur la thologie catholique ds la pre-

    mire moiti du XIX

    e

    s icle. Comprenant

    d em ble la grandeur d un tel systme, mais

    aussi le pril qu il faisait courir la foi, Gun-

    the r, dans l oubli d e la scolastique qui tait

    celui de l po que , te nta une synthse nou-

    velle de la thologie sur des bases hglien-

    nes. Son intention fu t d encha ner les don-

    nes de la

    foi

    comm e celles de la raison d une

    manire si rigoureusement logique que leur

    ensemble pt s imposer avec une vidence

    incontestable n imp orte quel esprit . Ce qui

    implique pour la raison la possibilit de se

    hausser la comprhension des mystres

    peu prs aussi bien que des vrits consid-

    res habituellement comme tant

    sa porte.

    M odifiant l ide hg lienne de contradiction

    pou r l app eler co ntrapo sition et vitant ainsi

    dans sa dmonstration de tout faire sortir

    ncessairement comme une manation de

    l Ide de Die u, il s efforc e nanm oins de

    montrer que, la rvlation une fois donne,

    tout s enchane ncessairem ent. Il affirme

    mm e que la Rvlation, qu i l appelle secon-

    de, pou r la distinguer de la Cration , n et

    point t utile si l esprit ne se ft enlis dans

    l idol trie. Ainsi D ieu , q ui n est point acte

    pur com me p our A ristote, s actue dan s son

    Fils qui est sa conscience de soi. L Espr it fait

    l unit du P re conte mp lant et du Fils

  • 8/9/2019 Dictionnaire Theologique

    17/22

    15

    BSOLUTION

    contempl. A la Trinit forme de trois sub-

    stances distinctes, s oppose le monde du non-

    divin que Die u, dans l am our qu il se po rte

    lui-mme, cre par un acte de volont n-

    cessaire. La cration est elle-mme faite de

    l esprit, non divin, de la na ture non spiri-

    tuelle, et de l hum anit dans laquelle esprit

    et nature se synthtisent sans se confondre.

    Disons de cette d octrine qu elle a eu le tor t

    de faire de la Trinit une triple substance,

    de dcom poser l unit du V erbe incarn et

    celle de l hom m e, et d rige r le philoso phe

    en juge de la thologie et du dogme. Elle

    fut condamne au Concile du Vatican (D.B.

    1655-1658). L absolu divin n est pas un e ide

    soumise

    une ncessit, mm e interne elle-

    mme. L laboration chrtienne de la notion

    d absolu trouve en P laton l identification du

    Vrai, du Beau et du Bien

    ;

    comme pour Aris-

    tote c est une pens e, cause premire de tou-

    tes choses et premier moteur de tout mouve-

    m ent. Le S tocisme l a aid e le concevoir

    comme Providence, enfin la philosophie h-

    glienne lui a rappel opportunment sans

    doute que l Ab solu se fait connatre dans le

    temps et que sa conqute se mrite dans une

    histoire. M ais surtout l cr iture appo rte un

    enseignement qui modifie du tout au tout

    l ensem ble de ces notions

    :

    c est que l Abso lu

    est personnel, se dsignant soi-mme

    Mose: Je suis celui qui suis. (Ex., 3, 14.)

    Aussi n est-i l pas ton nant que le te rme

    d absolu ne soit jamais employ dans la tho-

    logie traditionnelle pour dsigner l tre divin.

    Aussi bien le mot absolu n est-il qu un adjec-

    tif qualifiant tel ou tel de ses attributs.

    L objet ult ime de la rflexion philosophique

    se rvle comme vie, pas seulement comme

    proposition dernire de la connaissance.

    Nous renverrons donc, pour plus de dtail

    sur la doctrine, l article Dieu, n exam inant

    ici la notion d abso lu divin q u au rega rd des

    thories ci-dessus rsumes, dans la mesure

    plus ou moins exacte o elle peut en paratre

    le couronnement.

    Die u est l tre absolu, en soi et par soi ; ne

    dpe ndant d aucun autre et connaissant toute

    chose e n lui-m me et rien d ailleurs qu en

    lui-mme. Vrit absolue, Pense absolue

    aussi, et comme tel impliquant la parole, le

    Verbe, ide unique que Dieu a de lui-mme.

    Enfin, dans la mesure o il connat la Parole

    et o la Parole connat , com pntration tota-

    le, relation absolue, A m our absolu. Connais-

    sant toute chose en lui-mme, il a de toute

    chose un e ide singulire. C est le princ ipe

    de la Cration. Or, volont absolue, Dieu

    fait acc der l tre les objets singuliers

    d une man ire absolue, c est--dire de rien,

    et d un e faon libre, car leur existence

    n ajou te rien sa

    perfection.

    Volont ne vou-

    lant absolument que le Bien, il est leur Provi-

    dence. La c ration n est p arfaitem ent elle-

    m me que dans sa connaissance de l Abso lu

    divin. Mais elle n atte int pas directe me nt

    cette connaissance par intuition, mais dans

    les conditions spatio-temporelles de son exis-

    tence. Elle atteint l absolu d abo rd p artir

    d e l le-mme, comme tre e t Crateu r , sur-

    naturellement ensuite par la rvlation que

    l Absolu don ne de lu i-mme comm e Am our

    et Vie. Ainsi est permise la relation avec lui,

    non sur un mode purement intellectuel, mais

    plus profondment dans une relation de per-

    sonne personne rend ue possible par l intro-

    duction dans le temps du Verbe, absolu hu-

    main parce que absolu divin. Avant

    qu Ab raham ft , je su is . (Jn., 8, 58.)

    M. B.

    BSOLUTION

    On donn e ce nom l acte du pr tre, dans le

    sacrement de pnitence, par lequel i l exerce

    le pouvoir du Christ, confi par lui ses

    aptres dans l glise et pour elle, de re me ttre

    les pchs: Ceux qui vous rem ettrez les

    pchs, ils leur seront remis...

    (Jn., 20,

    23 ;

    cf. M t16, 19 et 18, 18.) D an s la liturgie

    latine aujo urd hui, cela se fait par la form ule

    indicative: Ego te absolvo; mais l glise a

    admis aussi bien dans le pass, et admet en-

    core dans les rites orientaux, la validit de

    formules simplement dprcatives, comme:

    Deus te absolvat. Contre les protestants,

    l glise a dfini au Concile d e T ren te qu il

    ne s agit pas l d une simple dclaration, qui

    n aurai t rien qui la distingue de la prdica tion

    gnrale du pa rdon , mais bien d un acte judi-

    ciaire (Sess. XIV, c. 6 et can. 9; D.B. 902

    et 919). Ente ndon s pa r l que l absolution

    du prtre ne fait pas qu anno ncer le pardo n,

    mais qu elle le do nne effectivemen t dans le

    sacrement, ceux bien entendu qui remplis-

    sent pour cela les conditions requises par ail-

    leurs (voir les mots attrition, contrition et p -

    nitence). Voir saint Thomas, In IVSent., lib.

  • 8/9/2019 Dictionnaire Theologique

    18/22

    BSTINENCE

    16

    IV, dist. 17-19; Sum. Theol., I I I

    a

    , q. 84-90.

    A part i r du XV

    e

    sicle, on s est pos la ques-

    tion de savoir si l absolu tion pouva it jam ais

    tre do nne sous condition. O n l adm et en

    gn ral, pou rvu que la condition n ait pas

    comme effet de supprimer pratiquement le

    sacrement, comme ce serait le cas pour une

    condition portant sur le futur. La condition

    peut d autr e part rester tacite. Ce pen dan t,

    son in trodu ction n est licite q ue si, d un e

    part, le bien spirituel du pnitent risque

    d tre gravem ent comprom is par le refu s

    d absolution , tandis que, d autr e par t , l abso-

    lution sans rserve exposerait un danger

    de profanation du sacrement.

    On donne le nom d absolution gnrale

    divers rites qu il faut bien distinguer. Le pre-

    mier est la bndiction apostolique in articulo

    mortis (voir ce mot) . Le secon d est l absolu -

    tion gnrale donne aux membres de cer-

    tains ordr es (ou tiers-ord res) religieux cer -

    tains jour s. Ce n est plus, elle aussi, qu un e

    manire de communiquer au nom du souve-

    rain Pontife une indulgence plnire (voir ce

    mot). Dans sa forme, elle se rattache une

    pratique plus tendue qui a subsist long-

    temps le jeudi saint dans les cathdrales et

    dans d au tre s glises et qui tait un e survi-

    vance de l absolution publique autrefois don-

    ne aux pnitents la fin du carme (voir

    au mot pnitence). Cette survivance pouvait

    tre considre comme un sacramental exci-

    tant la contrition.

    BSTINENCE

    Ab stention dans l usage de certains biens,

    laquelle pe ut tre l obj et d un simple conseil

    ou d une loi positive, en vue d un bien spiri-

    tuel. Se dit notamm ent de l abstention de

    certains aliments ou des rapports sexuels. La

    loi

    mosaque comportait de nombreuses pres-

    criptions de ce genre. Par exemple elle inter-

    disait la manducation de la chair des animaux

    dits impurs, du pain lev au temps de la

    Pque, ou celle du sang, et donc de tout

    animal touff. Cette dernire prescription

    fut conserve quelque temps par les chrtiens

    eux-mmes (Act., 15,20 et29). Tout comm e,

    d au tre pa rt, l anc ienne alliance presc rivait

    dans certains cas l abstention de rappo rts

    sexuels, les canons ont prescrit cette absti-

    nence avant la communion. Aussi bien que

    le clibat ecclsiastique, le jene, eucharisti-

    que ou n on, est une form e d abstinenc e, au

    sens le plus large de l expre ssion. D ans un

    sens plus restreint, on entend le mot aujour-

    d hui, en Occident, de l abstention de toute

    nourritur e carn e prescrite jusqu au dernier

    Concile tous les ven dred is, ainsi qu d autre s

    jours. En Orient, comme autrefois en Occi-

    dent, l abstinence, en carm e en particulier,

    peut s tend re d autre s aliments, comm e

    les ufs ou le fromage. Ces prescriptions ont

    pour but d exercer les fidles au ren once-

    me nt ncessaire

    toute vie chrtienne srieu-

    se. Les prescriptions can oniques s imposent

    en conscience comme un minimum, dans un

    domaine o chacun doit avoir cur de faire

    gnreusement tout ce qui peut tre dsira-

    ble pour son progrs spiri tuel. Inversement,

    des circonstances diverses peuvent autoriser

    une dispense de l obligation canon ique dfi-

    nie (comme l ge, des difficults de sant ou

    autres). Mais rien ne dispense aucun chrtien

    de l effo rt gnral d abstinence qui est la

    condition sine qua non de toute lutte efficace

    contre les tendances gostes et sensuelles de

    notre nature dchue. Nanmoins, la dfini-

    t ion mm e que nous avons don ne de l absti-

    nence chrtienne interdit d y voir aucune

    condam nation de ce dont on se prive, temp o-

    rairem ent ou en perm anenc e. Il s agit tou-

    jours d viter que l usage d un bien particu-

    lier ne risque de nous p river d un bien

    suprieur. Voir saint Thomas, Sum. Theol.,

    I I

    a

    I I

    a e

    , q. 146 et suiv.

    CCEPTION DE PERSONNES

    Cette expression s applique lorsqu au l ieu de

    considrer le mrite de quelqu un on s en

    tient pour le juger et lui faire droit quelque

    apparence (lapersona, au sens latin de mas-

    que ou de rle d un ac teur). D o la prescrip-

    t ion du Deutronome

    :

    Tu ne f eras pas ac-

    ception de personne... (16, 19; cf. 1, 17),

    avec

    l affirmation :

    Die u ne fait pas accep-

    tion de personne, reprise par saint Paul

    (Rom., 2, 11) et saint Jac que s (10, 34) II

    Chr., 19, 7.

    CCIDENT

    On appelle accident toute notion qui peut

  • 8/9/2019 Dictionnaire Theologique

    19/22

    17

    CTE

    convenir ou non un tre, par opposition

    ce qui tient son essenc e. C est ainsi que la

    science, qui peut a ppartenir ou n on aux hom-

    mes, sera dite un accident pour la nature

    hum aine. C est l l accident logique. L acci-

    dent physique est semblablement, dans un

    tre rel don n, un e rali t concrte distincte

    de la substance m m e de celui-ci. C est ainsi

    que , d ans l explication tholog ique de la

    transsubstantiation, on distinguera les acci-

    dents physiques du pain

    :

    b lancheur, got ca-

    ractristique, etc., lesquels subsistent inchan-

    gs aprs la conscration, de sa substance,

    laquelle a t remplace mystrieusement

    par celle du corps du Christ. De mme on

    dira que la grce sanctifiante est une qualit

    accidentelle insre dans la nature humaine

    par l action surnaturelle de D ieu. Il faut

    noter qu i l est propre l accident, p ar oppo-

    sition la su bstanc e, d exister non en lui-

    mm e m ais en celle-ci. D o le pro blm e

    souvent pos

    :

    comment les accidents eucha-

    ristiques subsistent-ils, leur substance ayant

    disparu? Saint Thomas se borne rpondre

    que le pre mie r de tous les accidents d un

    corps tant la quantit tendue, tous les au-

    tres accidents du pain demeurent suspendus

    celui-l, qui joue dsormais par rapport

    eux le rle qui devrait tre celui de la sub-

    stance (Sum. Theol., I I I

    a

    , q. 77, a. 5).

    COLYTE

    Ministre dans les ordres mineurs charg sp-

    cialement de porter les lumires et de prsen -

    ter le vin et l eau l off erto ire dans la cl-

    bration eucharistique. Anciennement, les

    acolytes avaient galement la charge de por-

    ter l euch aristie, soit les sancta rservs des

    messes prcdentes et qui seraient mls au

    calice pour marquer la continuit de toutes

    les clbrations eucharistiques en un mme

    lieu, soit 1efermentum qui unirait de la m m e

    manire la clbration principale (pisco-

    pale) la clbration des prtres du second

    rang, soit tout simplement les saintes espces

    destines la communion des fidles en de-

    hors de la messe. Un reste de cette ancienne

    fonction a subsist dans certains rits locaux,

    notamment Bayeux, o le grand acolyte

    tenait la patne (qui autrefois contenait les

    sancta) au cours de la messe solennelle

    (comme le faisait habituellement le sous-dia-

    cre au rite romain).

    CTE

    D ap rs la thologie thomiste, suivant en cela

    la philosophie aristotlicienne, l acte s oppo-

    se la puissance d abord dans le mo uvem ent

    d un tre oppo s son tat antrie ur, puis,

    plus gnralement, dans toute ralisation de

    ce qu il est oppos e ses possibilits laten tes.

    A cet gard, le fait , pour une substance don-

    ne , d tre simplement ce qu elle est sera

    considr comme son

    acte

    premier, son op-

    ration, aprs cela, n tan t qu'acte second.

    Dieu seul, d autre part , esta cte pur, car seul

    il n a rien en lui qui soit en puissance

    :

    il e st,

    sous tous les rapports, perptuellement en

    acte, son existence ne se distingue pas de son

    essence. L es anges, au con traire, d apr s

    saint Thom as, mm e s i ls sont de purs es-

    prits, ont une existence distincte de leur es-

    sence, une opration distincte de leur puis-

    sance oprative. A ce double t i tre,

    ils

    ne sont

    pas actes purs. A plus forte raison en est-il

    ainsi d tres composs de ma tire et d esprit ,

    comme le sont les hommes. A l extrmit de

    l chelle des tres, la m atire pre mire sera

    considre com me pu re puissance. Voir saint

    Thomas , In Metaph., 1 . IX ; In IV Sent., 1.

    I, dist. XIX, q. 2, a. 1.

    En thologie morale , d autr e part , on appelle

    acte humain l acte d ont l hom me est le ma-

    tre, p ar sa raison et sa volont, et qu on

    oppose ainsi aux actes de l hom me qui ne

    procdent pas de sa volont dlibre (Sum.

    Theol., l

    a

    I I

    a e

    , q. 1, a. 1 et 3). L ac te im m-

    diatem ent mis par la volont, c est--dire le

    choix de la fin ou d es mo yens, est ce q u on

    n o m m eacte licite. Au contraire Yacte impr

    est un acte d une puissance infrieu re soumis

    la puissance sup rieur e. C est un acte li-

    cite d aimer Dieu, un acte impr de mditer

    ses mystres ou de faire l aum ne p ar amou r

    pour lui . L acte impr peut donc tre lui-

    m me aussi bien un acte intrieur qu un acte

    extrieur. Voir Sum. Theol., I

    a

    I I

    a e

    , q. 9, a.

    3; cf. In IV Sent., 1. III, dist. XXVII, q. 2

    et 3.

  • 8/9/2019 Dictionnaire Theologique

    20/22

    D M

    18

    D M

    Dans les premiers chapitres de la Gense,

    Adam apparat non seulement comme le pre-

    mier individu de l espce hum aine, mais

    comm e l hom me primitif en qui l hum anit

    naissante, fau te d avoir donn sa foi la pa-

    role d ivine qu i la sollicitait, s est laisse en-

    traner dans la dsobissance des puissances

    spirituelles rvoltes contre le crateur. Sa

    chute, o il a engag toute la race, y apparat

    comm e le fait d un co nsentem ent donn par

    l hum anit aux sductions imm diates d une

    sensualit goste, to uffan t l appel adress

    par Dieu sa foi.

    Tel est le fait , historique bien que profond-

    ment mystrieux dans ses circonstances

    concrtes comme dans toute sa porte ult-

    rieure, que la foi catholique nous oblige

    reconna tre sous l envelopp e image du rcit .

    Cet te

    affirmation,

    b ien comprise, ne peut en-

    trer en conflit avec la connaissance scientifi-

    que, enc ore trs environne d obscur it, des

    conditions matrielles dans lesquelles est ap-

    parue l hum anit sur la terre . L e rcit bibli-

    que a ffirma nt explicitement que l hom me a

    t t ir de la terre, tout en ayant une me

    qui l apparente directement Dieu, i l ne pa-

    rat pa s q u il s opp ose la possibilit d un e

    form ation volutive du corps humain partir

    de l anim alit, pourv u qu on ne veuille nier

    par l ni la Providen ce divine qui aura it prsi-

    d

    cette volution, ni l interv ention spciale

    de Dieu dans la cration de chaque me hu-

    maine. Plus dlicat est le problme que pose

    l hypothse avance par certains savants mo-

    dernes et connue sous le nom de polygnis-

    m e. Si par l on voulait en ten dre que l on

    serait pass de l animalit l humanit dif-

    frentes reprises, en diffrents endroits du

    globe, l affirm ation biblique de l unit de la

    race humaine dans tout son destin risquerait

    au m oins d tr e mise en pril. C est de ce

    point de vue que diffrents documents ponti-

    ficauxo n t mis en garde les penseurs chrtiens

    contre une acceptation trop facile de cette

    supposition, que rien dans les faits connus

    ne semble d autr e part imposer pou r

    l instant.

    Qu ant la description que la thologie s est

    efforc e de faire , de longue d ate, de l tat

    de l hom me avant la chute, i l a toujour s t

    reconnu qu elle com portait une large part de

    conjecture. E lle repr sente, plutt qu une

    peinture acheve des conditions de vie de

    l hom me primitif, un essai pour cerner les

    possibilits qui auraient t ouvertes son

    dvelopp em ent s i l avait t fidle d em ble

    la grce qui lui tait

    offerte

    et qu il a perd ue

    par le fait de son infidlit originelle. Tout

    ce qui a t d fini par l Eglise ce sujet est

    qu A da m , par son pch , a t dchu de

    l ta t de saintet et de justice dans leque l il

    avait t cr, de sorte qu il a perd u, pour

    nous com me pour lui , l une et l autre et s est

    trouv ainsi diminu dans son me et dans

    son corps (Concile de Trente, Sess. V, can.

    I et 2; D.B. 788 et 789). Voir Sum. Theol.,

    I

    a

    , q. 90 102. Saint Paul, d au tre pa rt, a

    dress entre Adam et le Christ un parallle

    d une profonde porte thologique. Dans

    l p t re aux Romains , tout d abord , ilmontre

    comment , de mme que par un seul homme

    le pch est entr dans le monde, et, la

    suite du pch, la mort, ainsi, par l obissan-

    ce d un seul, nous a vons reco uvr la justice

    et la vie (5, 12 la fin). Dans la premire

    ptre aux Corinthiens, il pousse le parallle

    plus loin et , n oubliant pas qu Ad am signifie

    homme en hbreu, i l appelle le Christ res-

    suscit le second homme, homme cles-

    te par opposition au terrestre, fait de la

    poussire de la terre, tandis que le dernier

    Adam, dit-i l , a t fait esprit vivifiant.

    Et comm e no us avons p ort l image de

    l hom me terrestre , nous som mes appels

    porter maintenant celle du cleste (15, 45

    ss.).

    Ce paralllisme sem ble sous-jacent d autres

    textes pauliniens, spcialement l hym ne de

    Phil., 2, o la dclara tion qu e Jsus n a pa s

    cherch ravir comm e u ne proie l galit

    avec Dieu ne semble pouvoir s expliquer

    sinon par une opposition avec ce qu A da m ,

    tent par le dm on, avait entrepris (cf. Gen.,

    3, 4). Inversement, ce que son obissance

    humilie ob tiendra, c est prcism ent l exal-

    tation oppose la dchance qu a value au

    premier homme sa convoitise orgueilleuse.

    II est probable que le mme paralllisme est

    au moins l arrir e-pla n d es autres opposi-

    tions pauliniennes en tre le vieil hom m e qu il

    nous faut dpouiller et l hom me nouveau que

    nous avons revtir (Col., 3, 9 et ph., 4 ,

    22; cf. Rom., 6 , 6) ou entre l hom me ext-

    rieur qui se dtruit et l hom me intrieur qui

    se renouvelle (II Cor., 4, 16; ph., 3, 16;

    cf. Rom., 7, 22).

  • 8/9/2019 Dictionnaire Theologique

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