Dictionnaire des relations internationales

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Définition des principaux termes des relations internationales

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  • Thorie des relations internationales (C) Jari Correvon

    Concepts 1

    Thorie des relations internationales (C) Concepts Introduction Anarchie : Absence dautorit ou de gouvernement (du grec absence de chef). Un des concepts fondamentaux des RI, volution des courants se sont articul autour des discussions de ce concept.

    Les ralistes : voient lanarchie comme une caractristique du systme international dtermine par linteraction des Etats souverains entre eux, car en cherchant la maximisation de leur puissance ou de leur scurit et en poursuivant lintrt national, ils sont amens adopter un comportement reproduisant lanarchie du systme.

    Les no-ralistes : voient lanarchie comme une structure dterminant lordre international et les relations entre Etats. Le systme international systme national car absence de dautorit gouvernementale, mais attention absence dordre. Ex. lquilibre des puissances assure un minimum de stabilit. Waltz explique que lanarchie permet dexpliquer le comportement des Etats dans le systme international. Cest une structure pr-existante aux Etats et est conue comme labsence de gouvernement au sens wbrien (= absence dinstance ayant le monopole de la violence lgitime. Ce qui implique la comptition entre Etats gaux. (voir dilemme de la scurit). De ce systme anarchique rsulte une politique mondiale ou on ne peut compter que sur soi-mme.

    Les institutionnalistes libraux : vision anarchique du systme international. Ils voient lanarchie comme contrainte la volont quont les Etats de cooprer entre eux. Ils ajoutent que les institutions internationales peuvent faciliter la coopration en rduisant lincertitude face au comportement des autres.

    Les constructivistes : pour eux lanarchie est un construit et non pas une caractristique du systme international. Lanarchie existe dans la mesure ou les Etats pensent quelle existe (Wendt), tout dpend de linterprtation qui est donne de lanarchie et de a vision quont les Etats de leur position et de leurs intentions. Elle na pas de sens en dehors de celui que les Etats lui attribuent.

    Etat : La mondialisation dpossde pour une bonne part l'Etat de sont pouvoir d'objectivation de la ralit sociale mondiale. Il n'est plus le rducteur d'incertitudes qu'il tait autrefois Ladi. Dfinition classique de Weber: Institution dtenant le monopole lgitime de l'usage de la force. Etat : structure institutionnelle assurant la perptuation d'un ensemble social et qui possde pour ce faire des moyens exceptionnels, notamment en ce qui concerne l'usage de la force. Considr pendant longtemps comme l'acteur principal des RI car peut recourir la force pour imposer en dernire instance sa volont. tant la base des rapports internationaux, les caractristiques de l'tat sont souvent perues comme la cl d'une comprhension des RI. Grands dbats: gravitent autour du problme du rle de l'tat, de la rationalit qui l'anime et des intrts qu'il poursuit. Vision des diffrents courants :

    Ralistes : Objectif principal de l'tat: survie de la collectivit qu'il reprsente. Menace que constituent les autres tats contraint tout tat privilgier la question de la puissance et de la scurit. Qute de la scurit: subordonne toute les considrations sociales son impratif. tat suit une rationalit purement instrumentale afin d'assurer sa dfense: tant donn les risques pour sa survie, il doit prendre des dcisions sur un mode froidement calculateur libre de toute considration sociale. Seul objectif qui peut russir, durer: maximisation de la puissance. Cette rflexion sur l'tat (avec le passage au noralisme) l'a vid de toutes caractristiques substantives afin de le rendre plus scientifique. Ce glissement

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    Concepts 2

    vers la rationalit instrumentale permet de desocialiser l'tat et d'affirmer que son comportement au niveau des RI n'est pas li la faon dont l'tat est construit socialement (ce qui se passe dans l'tat au niveau culturel ou institutionnel) n'est pas une composante de l'analyse des RI) analyse systmique: possibilit de mettre en place des dterminants de la po internationale universels. Critiques(1960): visent resocialiser l'tat. Contestation de la notion de rationalit instrumentale: repenser les modes dcisionnels de l'tat et montrer comment la rationalit de l'tat est forme par des structures bureaucratiques et institutionnelles.

    Constructivistes : Importance des rapports intersubjectifs dans la constitution des dynamiques intertatiques. (ide d'une rationalit dsincarne) Problmatisation du sens que les tats attribuent aux comportements des autres acteurs. Accent mis sur la construction des structures intersubjectives partir desquelles sont interprtes les actions des autres tats forment des anticipations par rapport au comportement des autres tats, leurs actions prennent donc un sens pour les autres tats. Constructivistes rejettent l'ide selon laquelle les dcisions tatiques sont fondes sur de purs rapports de force. Les moyens dont dispose un tat ne signifient rien pour les autres tats en dehors de l'attente de ces derniers quant l'usage de cette force. Sens attribu au contexte dans lequel s'inscrit l'tat contribue structurer la rationalit tatique. (comme chez le post-modernes).

    1980 : Remise en cause de la conception raliste de l'tat. Relativisation de la place de l'tat dans les RI importance des acteurs non-tatiques. Contestation de la prmisse raliste selon laquelle l'tat agit au nom de la collectivit dont il est issu en fait, l'tat reprsente des intrts qui sont plus spcifiques que communs l'ensemble d'une collectivit.

    Approches nogramsciennes : Soulignent le caractre de classe qui sous-tend les politiques de l'tat (Cox, 1987) et s'intressent au rle de l'hgmonie qui permet justement de travestir des intrts particuliers sous forme d'intrts communs. L'tat ne peut pas tre tudi en faisant abstraction de la complexit de sa socit civile et des institutions que le constituent.

    Approches fministes : Dnoncent la conception du monde qualifie de masculine profile derrire sa raison d'tat. Celle-ci privilgie le dtachement et le caractre instrumental et glorifie les rapports de force et la domination.

    Approches post-modernes : L'tat comme construit discursif qui vise renforcer des structures de pouvoir existant. L'tat dpend d'un discours propre donner une cohrence son action. Rationalit (dans son lien avec le contexte comme chez les structuralistes): discipline qui agit l'intrieur de l'tat. La raison d'tat vise donc renforcer les bases d'un contrle qu'exercent les institutions de l'tat sur une population, contrle qui a pour but de nier une diversit qui drange. Discours sur les ennemis de la nation l'extrieur de celle-ci devient un instrument justifiant des politiques de rpression l'intrieur de l'tat contre des individus qui ne se conforment pas des comportements acceptables. La force du discours qui fonde l'tat vient dans sa capacit dramatiser l'altrit, soit ce qui apparat comme diffrent de la normalit institue par le discours mme de la scurit.

    Sociologie historique et comparative : Inversion du lien entre tat et scurit. La guerre est au coeur de tout processus de construction de l'tat moderne (Tilly). Selon Tilly guerre fut exploite par les officiels de l'tat comme un moyen de coercition et de cooptation d'autorits politiques rivales. En un mot comme en cent: l'homognit des structures tatiques que les ralistes observent n'est qu'un produit historique et ne peut tre gnralis sous la forme d'un modle ahistorique des RI.

    Ces diffrentes approches critiques ont pos les bases d'une rflexion qui aborde les prfrences et la rationalit des tats comme voluant dans le temps. Mauvaise rception dans les courants plus traditionnels. Waltz et Mearsheimer notamment, qui ne voient pas en quoi ces approchent contribuent au dveloppement d'un programme de recherche scientifique en thorie des RI problme de la cohrence de l'objet de RI.

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    Comment parler des RI si l'tat, qui fut autrefois le support thorique de la discipline permettant de se concentrer sur les rapports entre tats, devient lui-mme un objet d'tude? Ordre international : En relations internationales, ordre signifie entente implicite entre tous les acteurs internationaux autour de rgles et de principes rgissant leurs relations et des objectifs quils devraient poursuivre . Depuis le 17e, mise en place dun ordre international fond sur la reconnaissance dun systme anarchique ou prvaut la souverainet des Etats et rgit par le droit international (difficile faire respecter) => systme de Westphalie. Nombreux dbats sur la nature de lordre international et son avenir :

    Les ralistes et no-ralistes : voient lordre international de Westphalie comme un trait permanent du systme international, rgit par des pratiques telles que lquilibre des puissances.

    Les libraux et no-libraux : voient la coopration comme une des caractristiques des plus videntes de lordre international qui peut donc voluer.

    Les thories critiques ou marxisantes : voient lordre actuel comme un systme injuste quil faut rformer ou transformer.

    Paradigme : Concept que lon doit Kuhn oppos au paradigme pistmologique cartsien en sociologie des sciences, sciences sociales et tudes littraires. Kuhn le dfinit comme non pas ces entits reprsentatives elles-mmes mais la manire dont celui qui est duqu dans la discipline apprend les reconnatre, les isoler, les distinguer . // Bourdieu et son terme dhabitus. Kuhn identifie 3 moments cls au sein de la pratique scientifique :

    La priode de science normale : un premier paradigme sarticule autour de lois thorique, un vocabulaire conceptuel et un savoir-faire particulier sur la faon dont doit tre mene la recherche scientifique au sein dune communaut de chercheurs. mergence de problmes et problmatiques qui devront tre abord pour faire progresser la science. Caractre intersubjectif et institutionnel de la pratique scientifique.

    Lentre en crise dun paradigme : entre en crise quand une communaut de chercheurs narrivent plus rsoudre les problmes que le paradigme engendre. Les chercheurs viseront ce que la thorie reste prcise, sans contradictions internes et dune grande porte. Mais pas de solutions, donc transition vers un nouveau paradigme.

    La rvolution scientifique : Aprs la substitution dun paradigme un autre, se produit un changement dans la conception de la manire pertinente de poser les problmes, changement radical de point de vue et de manire de faire.

    Critiques : Certains pensent quaucune rupture pistmologique ou diffrence entre approches

    rivales de sapparente ce que Kuhn dfinit comme un paradigme. Problme dans lapplication de sa thse dans les RI : il ny a aucun moyen dvaluer si un paradigme est suprieur un autre. De plus, aucun concept du premier paradigme ne doit se retrouver dans le suivant ou un autre. Donc rien ne peut comparer des paradigmes rivaux. Une approche plus souple permet lutilisation de certains concepts, ce qui rapproche le paradigme dune approche ou mouvance thorique.

    Certains refusent de caractriser le behaviorisme, le no-ralisme ou lidalisme comme des paradigmes et les transitions entre eux des rvolutions scientifiques. Car les transitions chronologiques entre les approches sont poreuses et que la communaut de chercheurs na jamais basculer entirement dun courant lautre. Il est aussi difficile didentifier une poque ou le vocabulaire dun cadre thorique tait entirement diffrent du cadre rival.

    Jusquau dbut des annes 90, lexercice de la critique (dbat entre approches rivales) tait utilis presque uniquement par Popper, ce qui a men des dialogues sourds sur le fminisme par ex. Lexercice de la critique est ce qui fait quun cadre

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    thorique vit davantage darguments que de dogmes. Lavenir des RI est li ce que cet exercice ne soit pas limit sous prtexte que rien nest comparable.

    Sociologie historique : Mouvance thorique entre 3 champs : la politique compare, les RI et lhistoire. Objets dtude : phnomnes et processus sociaux sur plusieurs sicles. Ex. interaction entre la guerre et la formation de lEtat (Tilly), le nationalisme, les rvolutions (Skopcol). Skopcol et Somers regroupent ces objets traditionnels en 3 groupes : les dynamiques socitales, les poques de transformations culturelles et les structures sociales. Alors que Katznelson identifie laction collective, le changement structurel et les pratiques historiques.

    La sociologie contemporaine merge avec la publication de Moore Social Origins of Dictatorship and Democracy (1966), ce moment-l, les principales thories (behaviorisme et individualisme mthodologique) ne prenaient pas lhistoire en compte car empchait les gnralisations. La sociologie historique contribua montrer que les limites de certains modles thoriques taient dues une sous-estimation des spcificits historiques. Ex. le dveloppement des Etats, les alliances entre forces sociales sont difficiles saisir en faisant abstraction de lhistoire. la rvolution et la lutte des classes ne sont pas traites indpendamment du temps et de lespace . Conception marxisante de lEtat.

    Skocpol et Mann se sont dtachs de cette conception et sinscrivent dans la tradition wbrienne : lEtat, plutt que dtre problmatis comme un simple lieu daffrontement entre classes sociales, est conu comme un organe administratif et coercitif autonome lgard des dterminants socio-conomiques. Postulation de lautonomie des diffrentes sphres du social (politique, conomique, culturelle, militaire) entre elles, analyse des interactions complexes dans lhistoire et ont tent de dpasser une sociologie historique centre sur les dynamiques intrasocitales. Ils ont soulign limportance de a dynamique de comptition dans laquelle les Etats sont imbriqus, donc intrt pour les diffrentes formes institutionnelles adoptes par lEtat pour voir lavantage que confrent certaines formes dorganisation du pouvoir politique la fin de ce processus de comptition. Conception raliste.

    La sociologie historique a t beaucoup influence par lEcole des Annales, qui a montr limportance de lanalyse des fondements conomiques et sociaux des dynamiques et processus de transformations historiques eux-mmes, mis en relief la gographie de ces macrostructures, les fondements matriels des structures de pouvoir et lapproche pluridisciplinaire et comparative. La plupart de ces analyses taient limites lEurope, mais Braudel adopta une chelle mondiale, avec le concept dconomie-monde (qui a influenc la thorie du systme monde de Wallerstein), ide dune gographie diffrentielle par laquelle se dploie la dynamique structurelle du capitalisme.

    Polanyi, un des pionniers du courant institutionnaliste (The great transformation, 1944), est aussi un des prcurseurs de la sociologie historique. Il ne voyait pas la frontire entre les diffrentes sciences comme incontournable et il considrait lanalyse historique comme un matriel empirique pouvant servir illustrer certains aspects (domaine part des sciences sociales).

    Tilly, approche tlologique et volontariste du changement social. Caractre alatoire et hasardeux du processus de formation de lEtat (produit secondaire des efforts des gouvernants pour acqurir les moyens de la guerre). Tous les pays nont pas pris le mme chemin pour arriver lEtat national, forme dEtat dominante en Europe : les conditions structurelles diffrentes, les variations de la concentration du capital et de la contrainte, se sont manifests par le dveloppement de stratgies distinctes qui ont abouti la formation de diffrents types dEtat.

    Forme de sociologie historique qui propose un renouvellement du marxisme. Soutiennent quen postulant (au lieu den retracer lorigine) lautonomie des diffrentes sphres sociales du pouvoir comme point de dpart, la sociologie historique dinspiration wbrienne risque de passer ct dun processus

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    historiquement spcifique : Lautonomie du politique serait un phnomne spcifique des socits capitalistes. Donc ncessit de mettre en relief la spcificit de chacune des formations sociales.

    Systme international : Un systme est compos dunits en interaction. Un changement dans une unit = changement dans le systme. Le systme international rfre au systme dEtats : ensemble constitu par des units politiques qui maintiennent entre elles des relations rgulires et sont toutes susceptibles dtre impliques dans une guerre gnrale (Aron). Il y a donc interactions entre les Etats et le comportement de chacun est un facteur ncessaire dans le calcul des autres. Le systme international systmes nationaux car il est anarchique ( hirarchique) = absence dun gouvernement central pouvant imposer une rgulation des comportements des units du systme. Consquences de lanarchie (divergences dans les thories) :

    Les ralistes et no-ralistes : cette anarchie entrane une mfiance mutuelle entre les Etats = on ne peut compter que sur soi-mme.

    Les institutionnalistes libraux : Lanarchie peut tre encadre par des institutions internationales qui favorisent la coopration dans le systme international.

    Lcole anglaise : existence dune socit internationale rgie par des institutions (diplomatie, quilibre des puissances) qui attnuent les consquences de lanarchie.

    Les constructivistes : Anarchie = construit social, les Etats sont fortement dtermins par la structure normative et institutionnelle du systme international.

    Caractristiques du systme international : Pour les ralistes, la caractristique premire dun systme international est la

    configuration du rapport des forces (uni-, bi- ou multipolaire). Son analyse porterait sur ses limites, le nombre dacteurs (tatiques), la rpartition des forces entre eux, leurs situations gographiques et la participation politico-militaire (Aron). Ils se diffrencient aussi par la nature des rgimes qui en font partie :

    o Systme homogne : les Etats partagent un ensemble de valeurs politiques. Favorise la stabilit, la prvisibilit et la limitation de la violence du systme.

    o Systme htrogne : Etats ont des valeurs contradictoires. Plus favorable loccurrence de guerres.

    Autres approches : Lcole anglaise : existence de moyens de communication entre les Etats suffit en faire des membres du systme international. Thorie marxiste : effet structurant des rapports dexploitation conomique entre classes dominantes et domines dans le systme international. Constructivistes : structure compose de normes et des institutions internationales. Certaines approches incluront aussi des acteurs non tatiques (ex. ONG, organisations internationales) et diffrents domaines dinteraction (ex. politique, militaire, culturel).

    Thorie : La discipline des RI a longtemps t domine par une seule approche thorique : le ralisme. Aujourdhui, mergence de diverses thories critiques qui remettent en cause lpistmologie, lontologie et la mthodologie des approches dites positivistes des annes 80. Une thorie permet dtablir des rapports entre phnomnes tudis en vue de mieux comprendre ou de mieux expliquer le sens de ces relations. La thorie rend le monde plus intelligent et oriente les recherches sur le plan ontologique . Attention modle, ce dernier propose surtout une reprsentation descriptive et simplifie de la ralit ou des rapports entre les diffrentes parties constituantes dun phnomne, il noffre ni explication, ni interprtation de ces rapports. Actuellement, priode de grande rflexion sur lidentit de la thorie en RI.

    Pour certains, la thorie commence par une observation des faits, la dmonstration dun rapport entre cause et effet pour arriver une explication qui pourrait tre applique des situations identiques ou semblables. thorie explicative (hypothses pour expliquer un phnomne, vrification fond sur lobservation de faits concrets et de propositions de relations causales = base dune explication

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    plausible, qui sera remplace par dautres explications grce lapport de nouveaux lments), but : dcouverte de gnralisations, voire de vritables lois. Les lois sont des faits dobservation, les thories sont des processus spculatifs introduits pour les expliquer (Waltz et les noralistes), mais les sciences sociales ont jamais pu tablir de telles lois et les gnralisations sont rares en RI.

    Pour dautres, il faut procder un questionnement sur les conceptions pralables (les prjugs, les expriences antrieures et les croyances) que chaque chercheur porte en lui et qui influent sur sa perception de la ralit. thorie constitutive (elle vise comprendre ou interprter, explicative) des RI. Elle relativise une observation objective du monde social. Division des approches thoriques entre fondationnalistes et antifondationnalistes. Une thorie fondationnaliste considre quil existe une base indiscutable sur laquelle on peut fonder une interprtation ou une explication des choses, les anti rejettent cette ide. Ex. le marxisme se repose sur la notion de lomniprsence de la lutte des classes pour expliquer la ralit sociales conomique et politique = approche fondationnaliste. VS les post-modernistes partent de lide quil ny a aucune grande thorie qui expliquerait le monde et qui permettraient de dmontrer la supriorit dune thorie face une autre.

    Objectifs de lapproche thorique utilise : distinction de Cox entre : o Les thories qui cherchent rsoudre des problmes dans le systme

    international en vue den assurer un meilleur fonctionnement. Elles prennent le monde tel quelles le trouvent, avec les rapports sociaux et de pouvoir existants et les institutions comme le cadre donn pour laction . elles penchent pour le statu quo. Se prtendent objectives mais ne le sont pas.

    o Les thories qui proposent une critique des fondements mme du systme. Comprendre comment on en est arriv l et transformer ou concevoir le systme autrement. Se veulent rformistes, rvolutionnaires.

    Cette distinction simplifie les diffrences entre approches et sert souligner la tlologie des RI. Toutes les approches thoriques de cette discipline portent en elles une ide implicite ou explicite des finalits souhaitables des RI, que ce soit lquilibre du systme international chez les noralistes ou linsistance sur le devoir dmancipation de la thorie critique.

    3me courant des RI qui diffre des approches explicatives et constitutives (= analytiques), celui-ci met laccent sur lthique des relations entre acteurs internationaux. thorie normative. Origine dans lidalisme de lentre-deux-guerres. Les proccupations morales des ralistes classiques reposaient sur lide de la pratique de la responsabilit des grandes puissances en relations entre Etats. Les partisans des approches normatives sintressnent la moralit de lutilisation de la force en RI, les droits de lHomme, les limites de lexercice de la souverainet, etc.

    Le pluralisme dans la conception de la thorie des RI depuis les annes 80 tmoigne de la vitalit de cette discipline mais aussi du fait quelle a pris sa place parmi les autres sciences sociales. Systme de Westphalie : Vu comme larchtype du systme international moderne car il donnait les paramtres gnraux guidant les relations intertatiques. Rfrence Westphalie lie au Trait de Mnster et dOsnabrck signs en 1648 par le roi de France et la Reine de Sude avec le Saint-Empire Germanique. But : mise en place dune paix durable en Europe (dchire depuis le 17e par des conflits religieux et la Guerre de 30 ans, 1618-1648). Lemploi du systme de Westphalie dcoule de linterprtation des implications quauraient eu plus tard ces traits de paix dans la structuration des relations intertatiques :

    1. Reconnaissance de souverainet de lEtat et du principe de non-intervention 2. Territorialisation des relations intertatiques. 3. Reconnaissance de lgalit formelle des acteurs du systme international. 4. Codification des rapports internationaux par lintroduction du droit international. 5. Scularisation de la diplomatie.

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    6. tablissement de lquilibre des puissances comme principe rgulateur du systme international.

    Les ralistes (interprtation dominante): Sous lre fodale, les rapports internationaux reposaient sur une chane hirarchique de droit et de privilges rgulant les relations entre les dynasties monarchiques et le Saint-Empire Romain et la papaut (reprsentants universels de la chrtient et donc avait un droit de regard dans les affaires internes des dynasties europennes). La paix de Westphalie aurait permis dliminer cette hirarchie en instituant le principe de relations de pouvoir horizontales entre acteurs jouissant de droits et de statuts gaux. La logique de la raison dEtat aurait remplac le rle irrationnel des motifs religieux dans la conduite des affaires de lEtat. Association de la modernit du systme lmergence de la reconnaissance mutuelle de la souverainet des Etats. Critiques au sujet de linterprtation et de la signification de la paix de Westphalie dans la cration du systme international contemporain :

    Lcole anglaise : conteste lide que la Paix de Westphalie reprsente un moment de rupture. Interprtation diffrente du moment ou le systme a t mis en place : 15e, Concile de Constance (1414-1418). la Paix de Westphalie reprsente plutt un moment culminant dans le vaste processus historique qui a men la mise en place du cadre juridique du systme international contemporain.

    Les constructivistes soutiennent quelle serait le produit dun long processus de transformation sociale ayant affect lidentit des Etats : La rvolution commerciale du 11e aurait mis en place un mouvement de transformation sociale qui aurait particip la restructuration et rorganisation de lespace politique des Etats. Cette rvolution aurait men au dveloppement du systme moderne de proprit reposant sur le principe romain de proprit absolue, qui aurait permis la rorganisation du pouvoir politique lintrieur dun espace public exclusif et distinct de la sphre prive. Elle aurait aussi particip la centralisation et territorialisation du pouvoir dEtat. Donc le processus de diffrenciation du pouvoir politique et de territorialisation du pouvoir dEtat reprsenterait la caractristique principale du systme international puisquil serait constitutif de la diffrenciation entre espace national et international.

    Les noralistes : (Krasner) le principe de souverainet nest pas immuable car rapport de pouvoir donc changeant. Les institutions lies la souverainet de lEtat (capacit dune forme centralise dautorit politique exercer un pouvoir absolu lintrieur de frontires dtermines) existaient dj avant Westphalie. Cette dernire naurait fait que codifier des pratiques et institutions dj existantes.

    Labsence dune rflexion sur le concept de souverainet en termes historiques a pos des limites quant la capacit du champ des RI saisir les transformations de ce concept dans lespace et dans le temps.

    Les marxistes : soutiennent que ce nest quen reproblmatisant la souverainet de lEtat comme la rsultante de relations sociale quon pourra saisir la spcificit des dynamiques sociales que cette forme institutionnelle a exprim dans lespace et dans le temps. Ce nest qu partir dune problmatisation des formes spcifiques revtues par le pouvoir social dans lespace et dans le temps que le champ des RI pourra saisir la spcificit des impratifs structurels, de la rationalit et des stratgies daction afin de rpondre ces impratifs et des dynamiques de pouvoir des diffrents systmes internationaux.

    Matrialisme historique : ide que la forme du pouvoir social prdominante en Europe au 17e demeure capitaliste. La manire dont la classe dominante sappropriait les surplus des producteurs reposait sur lutilisation de moyens extra-conomiques (coercition, privilges juridiques, taxation) plutt que sur des moyens purement conomiques. LEtat tait le lieu privilgi par laristocratie pour maintenir son pouvoir social et cette dynamique daccumulation politique qui tait la stratgie de reproduction sociale dominante. Ncessit pour les RI de reproblmatiser historiquement et socialement les systmes internationaux.

    Les dbats actuels autour du systme de Westphalie sont influencs par la reconnaissance du fait que la mondialisation pose un dfi considrable au principe de souverainet. Le

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    systme va til persist dans un contexte ou le rle et le prrogatives de lEtat westphalien sont de plus en plus remis en question. Ralisme classique quilibre des puissances : Concept ancien des relations internationales (Thucydide). Il est voqu pour parler dquilibre rgional, mais la suite de la SGM et de lavnement de la Guerre froide, on parle de puissances sur le plan global. Ce concept fait rfrence la rpartition des capacits entre deux ou plusieurs Etat ou groupes dEtats. Il est associ lapproche raliste. La vision de ce concept est fondamentalement diffrente entre le ralisme classique et le nolibralisme.

    Ralisme classique : quilibre des puissances peru comme un objectif de la politique trangre. normatif

    Noralisme : Waltz (1979) : la structure du systme international tend elle-mme vers un quilibre naturel et stable, surtout dans un situation de bipolarit. descriptif

    Il existe plusieurs interprtations de ce concept : Morgenthau (pre du ralisme amricain, 1962) propose quatre faons diffrentes de

    concevoir lquilibre des puissances : o Comme une politique visant rpartir la puissance de manire plus ou moins

    gale. o Comme une description dun certain tat de fait en relations internationales. o Comme une description dune politique visant tablir un certain tat de fait

    en relations internationales. o Comme toute rpartition de la puissance dans les relations internationales.

    La critique principale que lon peut faire ce concept, cest quil peut tre utilis dans plusieurs circonstances diffrentes. Tous ceux qui sen servent tendent le faire concorder avec leur propre vision des relations internationales.

    B. Haas (1953) dcrit huit interprtation diffrentes de ce qui peut signifier le terme quilibre ; rpartition de la puissance ; quilibre ; hgmonie ; stabilit et paix ; instabilit et guerre ; politique de puissance (realpolitik) ; loi universelle de lhistoire ; systme ou guide.

    Ce concept tend confondre le normatif et le descriptif. Ici, au-del de la description de cet quilibre, on peut voir le dbat normatif entre les ralistes et les libraux :

    Ralistes et noralistes : qu'il s'agisse d'un objectif ou un tat de fait, l'quilibre des puissances est peru comme une vritable institution, qui assure la paix, l'ordre rgional ou global et est donc valoris implicitement pour cette raison.

    Libraux et nolibraux : La poursuite de l'quilibre des puissances )ou les tentatives de le maintenir) est une source fondamentale d'instabilit dans les RI et ultimement de guerre cela doit inciter des stratgies de rechange, telles que la scurit collective ou la coopration travers les institutions internationales.

    En plus de la confusion qui entoure le terme dquilibre, il existe beaucoup de dbats autour de la dfinition de puissance, en plus des difficults lorsquon tente de lvaluer (puissance militaire ? conomique ? importance du soft power ?) Aron (raliste) propose tout simplement de remplacer le concept dquilibre des puissances par celui dquilibre des forces car les forces sont plus mesurables que les puissances. Et dajouter : si les forces sont quilibres, les puissances le sont aussi approximativement. Intrt national : Concept fait partie intgrante des discours politiques concernant l'tat. C'est parce que l'objectif dfini par les dcideurs est l'intrt national qu'il leur est possible d'obtenir l'appui ncessaire la ralisation de cet objectif. So said H.Kissinger: Si vous demandez aux Amricains de mourir, il faut que vous puissiez l'expliquer dans les termes de l'intrt national . Intrt national: identifie les objectifs qui dfinissent la politique trangre et outil qui gnre la lgitimit -- > c'est donc un concept fondamental lorsqu'il s'agit d'expliquer l'action de l'tat (et donc les politiques internationales).

    AdminNoteinteret national

    AdminTexte surlign

    AdminTexte surlign

    AdminTexte surlign

    AdminNoteqilibre

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    Concept associ l'cole raliste: Implique une analyse rationnelle des moyens de la puissance (conomiques, technologiques, politiques ou militaires). La qute de ces moyens est ralise dans le but d'assurer le maintien de la nation et de la souverainet de celle-ci. Morgenthau: a propos un guide de politique trangre qui se rsume en deux mots: intrt national qu'il dfinit comme tant un art qui consiste rassembler les diffrents lments de la puissance nationale dans le but d'en tirer le maximum . Selon lui, l'intrt national est une puissance parmi d'autres puissances ne peut tre assur qu'en prenant en considration le caractre national, en maintenant le moral national et en tenant compte des buts et des moyens de l'tat. Ces interprtations, qui renvoient l'hypothse selons la quelle les individus d'un territoire partagent des caractristiques ethniques ( liens motifs au territoire et aux rcits nationaux), nous permettent de comprendre la vision naturaliste de la nation sous-entendue par le ralisme classique et de mettre en vidence l'pistmologie rationaliste sur laquelle ce concept se fonde. Aron souligne l'aspect idologique inhrent ce concept ( intrt national n'est pas une politique mais une attitude ). Waltz modifie l'interprtation classique l'intrt national se dfinit avant tout par le fait que l'tat veille assurer sa survie et non pas augmenter sa puissance. Distribution ingale des capacits dans le systme international et la comptition qui en dcoule dterminent les objectifs des tats (leurs comportements ne peuvent pas tre expliqus en rfrence aux intentions et motivations des tats). Institutionnalistes libraux: tats agissent ncessairement dans leur intrt, cet intrt national varie donc d'un tat l'autre excs et luttes dans les relations structures internationales de contrle doivent tre mises en place fin de garantir la coopration, la rciprocit et le partage des bnfices. Institutions permettent donc aux tats des moyens d'action ncessaires l'atteinte de leurs buts. Joseph Frankel (1970): l'intrt national est dfini partir des objectifs, dcids par les dcideurs ou l'opinion publique, tant dfinis comme les aspirations de la nation. Intrt national comme mythe ncessaire car donne un sens la nation. Constructivistes: Poussent plus loin aspects contextuels et contingents de l'intrt national. Importance de sa dimension identitaire origine des intrts et conditions dans lesquelles ils se transforment processus d'interaction continu entre les agents et les structures du systme (A. Wendt, 1992), lien avec un ensemble de significations propres l'existence de l'tat-nation. ( Approches ralistes, noralistes et institutionnaliste nolibrales: les identits et les intrts sont des phnomnes donns). Pour les constructivistes, les identits sont la base des intrts intrt national est socialement constitu, c'est l'ensemble des objectifs historiquement contingents et spcifiques que les dcideurs d'un tat prtendent poursuivre. Thories critiques: ne cherchent pas dfinir le concept, mais questionner les conditions d'mergence du discours portant sur l'intrt national et mettre en vidence les intrts dfendus par ceux qui les formulent. Utilisation de ce concept sert entretenir des sentiments nationalistes et ne peut que perptuer l'existence de RI ingales travers desquelles se perptue la domination de certaines collectivits (ou individus) sur d'autres. Bien que c'est avant tout un concept reprsentant une somme de calculs rationnels (individuel ou collectif selon les thories) au sein d'un tat utilis et prsent par les dcideurs de manire moralement acceptable pour la communaut internationale. Capacit des tats le formuler de manire autonome de plus en plus restreinte par les institutions internationales et par le transnationalisme. Un intrt qui peut paratre vital pour un tat un moment donn peut tre critiqu et modifi par les alliances et les organisations multilatrales voire l'opinion publique capacit des acteurs d'expliquer rationnellement leurs dcisions et de se rfrer l'intrt de la nation est rduite car les territoires nationaux et le concept d'tat sont remis en question. Politique trangre : Partie de lactivit tatique qui est tourne vers lextrieur (Merle). Activit par laquelle les Etats agissent, ragissent et interagissent dans le systme

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    Concepts 10

    international. Une action de politique trangre peut donc tre initie par un Etat ou se poser en raction linitiative dun autre Etat, dune organisation internationale, etc. On divise traditionnellement les thmes de la politique trangre en 2 catgories :

    Les thmes de la high politics : scurit et dfense (lments considrs comme les fondements de lintrt national). Action exceptionnelle de lEtat.

    La low politics : sujets de la routine diplomatique et ne touche aucune question remettant en cause lexistence de la nation.

    Distinction de plus en plus critique de par limportance grandissante de lconomie dans la conduite de la politique trangre des Etats, alors quelle avait toujours t vue comme low politics. Distinction moins pertinente donc que par le pass. La politique trangre tend donc tre apprhend de faon sectorielle sans hirarchisation des enjeux. Elle est formule dans un double contexte : interne et externe, elle ne peut donc pas tre dissoci du champ des politiques publiques dun Etat. Selon les approches, elle cherchera expliquer les actions de lEtat, ses motivations, objectifs, le processus de prise de dcision ou les rsultats dactions, ceci par la psychologie des dcideurs, la culture politique nationale, les capacits matrielles de lEtat, etc.

    Lanalyse raliste de la politique trangre repose sur la notion dintrt national (les Etats sont des acteurs rationnels qui cherchent avant tout la prservation de leur indpendance, de la souverainet nationale, la scurit, le bien-tre conomique, etc.), la formulation de cette politique sera donc un processus par lequel lintrt national sera dfinit en un nombre dobjectifs spcifiques, une stratgie sera labore pour les atteindre, travers des actions. => calcul rationnel prenant en compte les buts et les moyens de lEtat = base de la formulation de la politique trangre. Dans cette analyse, le processus de dcision interne (rle des individus) nest pas pris en compte.

    Le modle bureaucratique (Allison, 1971) vise expliquer les dcisions de politique trangre en mettant laccent sur le jeu des acteurs bureaucratiques touchs par le processus de dcision. Lappartenance bureaucratique ou organisationnelle des individus (normes, routines, intrts particuliers, culture, etc.) dtermine en partie la position quils adopteront vis--vis de lenjeu qui les proccupe. La notion dintrt national nest pas le rsultat dun processus de dcision rationnel mais de marchandages.

    Lanalyse de la politique trangre se rapproche de lanalyse des politiques publiques. La remise en question de la distinction interne/externe et le rejet de la rationalit de lEtat en tant quacteur unitaire saccompagne dune plus grande prise en compte des facteurs internes dans lanalyse de la politique trangre. largissement des champs dintrt (ex. politique trangre environnementale ou conomique). Puissance : Concept controvers (notamment distinction en puissance et pouvoir ou dnombrement des facteurs de puissance). Ralisme :

    Concept associ cette cole de pense. Pilier analytique des ralistes les tats cherchent la puissance dans leurs relations

    avec les autres tats. Politique internationale vue comme une lutte pour la qute de la puissance. Qute logique units politiques voluent dans un environnement anarchique l'intrieur duquel elles doivent survivre et prosprer moyen pour y arriver: accumuler de la puissance. Rapports de force dominent les relations entre tats.

    Aron (1984): puissance capacit d'une unit politique d'imposer sa volont aux autres units .

    Calcul simple: ce qu'un tat peut faire en RI est fonction de la puissance qu'il possde.

    Noralisme : Waltz: rajuste la dfinition de la puissance en mettant l'accent sur 3 lments

    AdminNotepuissance

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    Concepts 11

    pertinents: o Systme international comme structure anarchique. o Dans cette structure, pas de diffrenciation structurelle entre les units qui y

    coexistent. Toutes cherchent minimalement la scurit afin d'assure leur survie.

    o Seule diffrence entre les units de la structure se peroit travers la distribution de la puissance.

    La puissance est relative la position de l'unit dans le systme international la premire proccupation des tats n'est pas de maximiser leur puissance (pense raliste) mais plutt de maintenir leur position relative dans le systme . Structure impose des contraintes aux units cela explique leurs comportements et dtermine les rsultats. Changement de comportement s'explique non pas par l'augmentation ou la diminution de leur puissance absolue mais par les contraintes inhrentes la structure du systme international.

    Structure rcompense les comportements qui reproduisent le systme et sanctionne les autres. Qute de la puissance relative (principale diffrence par rapport aux ralistes) est rcompense rend la coopration difficile.

    Critique de cette dfinition: trop de concentration sur l'exclusion mutuelle interne et externe propre aux tats dans leurs RI (cest--dire que l'tat est un acteur cohrent et unifi qui agit dans un systme compos d'tats cohrents et unifis). Conception impact direct sur les conceptualisations de la puissance dlaisse les apports importants qu'offrent le dualisme interne et externe et l'interdpendance grandissante des rapports entre tats.

    Nye et Keohane : Puissance dfinie de 2 manires:

    o Habilit avec laquelle un acteur entrane d'autres acteurs faire ce qu'ils n'auraient pas fait autrement relation d'interdpendance asymtrique entre 2 acteurs est source de puissance et la nature de cette puissance provient du contrle de l'acteur de moins dpendant sur les ressources.

    o Contrle sur les rsultats relation asymtrique entre 2 acteurs comme source de puissance. Puissance de nature potentielle change potentiellement les rsultats lors de la ngociation politique.

    Proposent deux dimensions de la puissance: o sensibilit cots immdiats encourus par l'effet d'une action extrieure o vulnrabilit cots d'ajustement associs un changement de politique afin

    d'abaisser le niveau de sensibilit. Buzan : Nouvelle typologie scinde le concept en 4 conceptions:

    puissance attributive capacit des units d'effectuer des tches spcifiques selon les attributs respectifs qu'elles possdent ( somme nulle).

    puissance relationnelle distribution de la puissance parmi les units d'un systme. ( somme nulle) aspect relatif de la puissance.

    puissance de contrle capacit d'un acteur de modifier le comportement d'un autre acteur (perue comme un rsultat). Ici, rejoint Aron et Waltz. ces 3 formes de puissance se concentrent sur la capacit de l'acteur (ou unit politique ou tat).

    puissance structurelle concept de puissance expliqu par Waltz. Puissance se situe dans la nature du systme. la puissance structurelle est impose aux acteurs indpendamment de leur volont car elle est induite par le systme ou la structure internationale.

    Nye : Distinction entre deux types de puissance: But de ces deux puissance: Modifier le comportement ou de restreindre la volont

    des autres acteurs. Moyens pour y parvenir:

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    Concepts 12

    o Soft power utilisation de moyens militaires et conomiques puissance tangible et brute.

    o Hard power utilisation de l'influence politique et culturelle l'acteur doit tre capable de proposer un agenda, de structurer une situation de telle sorte que les autres pays fassent des choix ou dfinissent des intrts qui s'accordent avec les siens propres utilisation moins coteuse en terme de ressource ainsi que de lgitimit car met en jeu des ressources intangibles de puissance telles que la culture, les ides et les institutions. Moins coercitif que la puissance traditionnelle.

    Souverainet : Lien avec la question du fondement de l'autorit et du pouvoir politique. Une des caractristiques institutionnelles attribues l'Etat souverain. Influence de Weber : souverainet est la capacit de l'autorit politique exercer le monopole de la violence lgitime l'intrieur de frontires clairement dfinies institutionnalisation de relations d'autorit formellement hirarchises. Cette notion implique la capacit d'une communaut politique faonner de manire autonome le caractre propre de ces relations d'autorit (et des institutions qui y sont lies) indpendance constitutionnelle de l'tat. Organisation et institutionnalisation des relations d'autorit souverainet interne (externe). Distinction analytique car souverainet interne repose sur des conventions qui visent rgir les rapports entre les tats en garantissant les conditions d'existence de cette institution. Indpendance constitutionnelle de l'tat corollaire au niveau externe: reconnaissance du principe de non-intervention et de l'galit formelle des tats. Distinction interne-externe permet de mettre en avant l'importance de la reconnaissance mutuelle de la souverainet des tats dans la conduite des RI. Ex: un tat qui possde la les attributs de la souverainet interne d'un tat mais qui n'est pas reconnu par la communaut internationale sera exclu du statut d'acteur (inverse aussi possible). Du point de vue thorique, ce concept est un objet de dbats dans la discipline :

    Ralisme et noralisme : o Question de la souverainet est aborde en relation troite avec la

    problmatique de l'anarchie. Absence de Lviathan mondial tablit les conditions d'existence des tats en tant qu'acteurs souverains.

    o tat d'inscurit latent cr par l'anarchie prsuppose la capacit des tats agir de manire autonome afin de dvelopper les stratgies ncessaires afin de garantir leur survie.

    o Souverainet = capacits matrielles des tats qui leur permettent d'agir de faon autonome tout en tant la condition mme de leur existence.

    o Ici, pas vraiment de distinction entre tat et souverainet conception de l'tat prsuppose la capacit confronter la menace de faon autonome.

    o Waltz: souverainet attribut intrinsque plutt que institution sociale. (L'gosme de l'tat, le dilemme de la scurit et la maximisation de la puissance ralits universelles au sein d'un systme anarchique peu importe le type d'acteurs en question ou les institutions dveloppes.).

    o Ici: interne-externe + anarchie souverainet Poststructuralisme :

    o Remise en question de la conception traditionnelle de ce concept. o Mise en avant du caractre a-historique et a-social des fondements

    thoriques de la discipline et dmontre comment les pratiques discursives des thories dominantes (pratiques d'exclusion qui rduisent les voies alternatives un statut marginal) participent la reproduction des structures de domination en les reprsentant comme des ralits universelles

    o Critique des catgories ontologiques de la discipline (tat ou souverainet). o Mise en relief du fait que les discours sur la souverainet contribuent

    naturaliser et universaliser des pratiques d'exclusion et de marginalisation de l'Autre.

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    Concepts 13

    o Discours qui mettent l'accent sur la segmentation de l'espace politique et renforcent la conception limite de l'identit, la citoyennet et la scurit nationale - contribuent gnrer et lgitimer un climat favorable l'exercice de la violence de l'tat.

    Nomarxisme : o Souverainet en tant que relation sociale historiquement constitue. o Spcificit des formes de souverainet mises en relief partir des relations

    sociales de proprit et du mode d'extraction des surplus qui leur sont associes.

    Noralisme Bandwagoning : Il indique un comportement o un Etat ou un groupe dEtats sallie avec un Etat ou un groupe dEtats plus puissant pour assurer sa (leur) scurit. Selon Schweller, les Etats satisfaits du statu quo auront tendance pratiquer lquilibrage, tandis que les Etats insatisfaits, qui sont plus inspirs par le gain que par la recherche de la scurit, tendront pratiquer le bandwagoning en salliant avec un Etat rvisionniste montant (Italie fasciste, Allemagne nazie). Mais dans les cas o les Etats qui pratiquent le bandwagoning sont aussi en faveur du statu quo, cela peut renforcer la stabilit du systme plutt que de le troubler. Mais quelle que soit la forme que prendra le bandwagoning, il serait toujours motiv par lappt du gain. Polarit : Concept emprunt llectricit pour dsigner le nombre de ples ou de centres de puissance dans le systme international. Daprs les noralistes, une structure bipolaire offre la meilleure garantie de stabilit, puisquelle cre un quilibre qui rduit au maximum les incertitudes. La multipolarit serait, par contre, celle qui serait la plus sensible au dsquilibre et donc linstabilit et linscurit gnrale. Enfin, lunipolarit serait aussi assez instable, parce que la puissance dominante ferait lobjet de rivalits constantes, qui mneraient ventuellement son remplacement par un ou plusieurs centres de puissances. Internationalisme libral Coopration : Il s'agit d'une notion appartenant avant tout aux approches (no-)librales en thories des RI. Contrairement aux approches ralistes qui voient dans les relations une perspective conflictuelles, les (no-)libraux y voient des relations pouvant tre fondes sur la coopration. Pour Keohane, la coopration "a lieu quand les politiques effectivement poursuivies par un gouvernement sont considres par ses partenaires comme un moyen de faciliter la ralisation de leurs propres objectifs, comme rsultat d'un processus de coordination entre politiques" ngociation, facilit par la mise en place de rgimes internationaux. Idalisme :

    Idalisme (ou internationalisme libral)

    Auteurs Kant avnement d'une confdration d'tats sur la scne internationale (valeurs cosmopolites et rationalisme des lumires)

    Contexte historique

    Attention, ne pas oublier que l'idalisme sert dsigner aujourdhui quelque chose qui tait l'poque un bassin de positions convergentes.

    Suite de la PGM. C'est ce moment que le champ des RI commence devenir autonome face aux champs de la thorie politique, de l'histoire militaire et du droit international.

    Internationalisme libral fait rfrence la doctrine politique universelle et cosmopolitique de la tradition librale (libralisme conomique). Terme

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    Concepts 14

    utopisme peut tre utilis de faon pjorative. Idalisme: version thorique de l'enthousiasme suscit par la cration de

    la SdN + nouvelle re d'interdpendance la suite de la PGM. re d'optimisme est a t caractristique de l'entre 2 guerres avant de se

    faire surclasser par les ralistes aprs la PGM.

    Postulats Croyance en la possibilit et ncessit d'un recours la raison pour rgler les conflits.

    Selon Kant: importance de la raison, possibilit des tres humains d'apprendre de leurs erreurs tats se runiront en une confdration au sein de laquelle les conflits seront rsolus par des voies pacifiques.

    Idalisme libralisme conomique car ne croit pas que seule l'extension des marchs, des changes et du commerce suffira engendrer une paix durable.

    Cherche multiplier les niveaux d'organisation politique des niveaux suprieurs que celui de l'tat-nation.

    Tendances Thorie caractrise par des approches plus diffuses, bien que les prceptes de bases fassent l'unanimit :

    1. libralisme politique moyen d'tablir des institutions (politiques, juridiques, internationales, policires)

    2. Libralisme conomique vertus rconciliatrices du commerce et de l'interdpendance conomique, sans remettre en ? la ncessit d'encadrer l'conomique au sein d'institutions politiques internationales (Keynes).

    3. Conception pluraliste de l'tat qui s'oppose aux conceptions juridiques dominantes.

    Thses et positions

    Conception tlologiques de l'histoire (dimension civilisatrice justification de l'imprialisme UK car a contribu l'tablissement d'une civilisation commune base sur la paix). Conception philosophique de l'histoire.

    [Conception pluraliste de l'tat (souveraine) tat comme entit autonome et souveraine sur la scne internationale n'est pas adquat pour dcrire la priode la suite de la rvolution industrielle et d'interdpendance accrue. Cette vision pluraliste s'oppose aux conceptions juridiques de l'tat. ]

    tats ont un intrt commun s'engager dans une politique internationale de scurit collective capacit de l'tre humain de mettre en place grce ses facults morales et cognitives des organisations internationales capables d'viter les dsastres occasionns par la guerre. Position base sur ce constat: ni l'quilibre des puissance, ni le laisser-faire n'avaient empcher la 1re GM. Les alliances, la course aux armements et la diplomatie opaque ont plong l'EU dans la guerre. Ncessit de dvelopper de nouveaux outils.

    1919-1939: le dbat entre idalisme et ralisme

    Porte sur une question traditionnelle de la philosophie politique

    Relation entre raison et pouvoir 2 questions:

    1. Lequel du pouvoir ou de la raison serait en mesure de domestiquer l'autre en dernire instance? (Morgenthau)

    2. Relation entre la raison et le pouvoir sous l'angle de leur interdpendance?

    Ralistes Idalistes

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    Concepts 15

    Carr, Morgenthau Conception pessimiste de la

    nature humaine gouverne par son avidit pour le pouvoir. Pensent que la raison n'est pas suffisante pour surmonter les vices auxquels est enclin l'tre humain et pour rsorber les conflits entre tats.

    Carr pense que c'est erron, car les tats n'ont pas tous le mme intrt de s'engager dans une telle dmarche car ne va pas dissiper les relations de puissance sur l'chiquier international mais va avoir tendance renforcer le statu quo.

    Woolf, Zimmern et Angell (mit Buffy)

    Ne nient pas l'importance du penchant des hommes (et d'Ophlie) pour le pouvoir, ni pour certains la nature pessimiste de l'tre humain leur ambition n'est pas de surmonter ces pulsions destructrices, mais de les diriger vers des formes moins destructives de conflits.

    tats ont un intrt commun s'engager dans une dmarche visant dvelopper une politique de scurit collective.

    Attention, il y avait plein de dbats internes l'poque et on ne peut pas les rduire l'opposition idalistes-ralistes. Ces analyses invitent donc la prudence autant lorsqu'on aborde l'idalisme que le premier grand dbat du champ de la thorie des RI.

    Conclusion Aujourdhui, plusieurs approches se disent inspires par l'idalisme et Kant (Notamment la thorie de la gouvernance ainsi que la thorie de la coopration d'Alexander Wendt)

    Interdpendance complexe : Concept datant des annes 70, propos par Kehoane et Nye dans le dbat sur les limites du ralisme : ils rejettent lide que les relations entre acteurs internationaux doivent forcment tre conflictuelles.

    Contestations o Rejet des Etats comme les seuls acteurs effectifs du systme international. Ils

    soulignent lmergence de forces transnationales (ex. entreprises multinationales) et leur importance grandissante. Il faut tenir compte des canaux de communication qui lient les acteurs entre eux et donc crent leur interdpendance.

    o Rejet de la distinction entre les affaires de la high politics (diplomatie, scurit, dfense) et de la low politics (les autres domaines).

    o Affirmation qu lpoque de linterdpendance complexe , la force militaire tait de moins en moins acceptable comme instrument de diplomatie.

    Libralisme : Les thories librales sont individualistes et font appel la conscience de l'individu, en supposant que les individus sont rationnels et cherchent le bien tre matriel et idal. Le libralisme correspondrait "un systme d'idaux, de mthodes et de politiques qui ont pour objectifs commun de procurer une plus grande libert l'individu". Ainsi il soutient une moindre intervention tatique et une mancipation de la libert (indpendance de la sphre prive). Les relations entre Etats et socits et les intrts qui en dcoulent sont plus significatif que la puissance et les capacits des entits politiques (Etats). Il y a trois principales variantes au libralisme. Elles ne sont pas mutuellement exclusives et peuvent se complter. Libralisme rpublicain (lien entre paix et dmocratie) : Ide que les dmocraties ne se font pas la guerre. Ce libralisme propose une forme de monde unifi et pacifi au travers du libre change et des institutions. L'argument est que l'Etat dmocratique amne la paix au

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    Concepts 16

    niveau international. Les Etats non dmocratiques sont en tat d'agression avec leur peuple et leur politique trangre devient suspecte pour les Etats dmocratiques. (Controvers) Libralisme commercial (lien entre paix et commerce) : Prne la libert sur le march et l'utilisation de l'Etat en support cette fin. L'argument est que les couts de la guerre dcourage les Etats la faire, et que la coopration entre ces derniers (consensus) permet d'optimiser la poursuite du gain et l'accroissement des richesses. La paix au sein des socits est possible grce aux mcanismes auto-rgulateur du march ("chacun va au bien commun croyant aller ses intrts particuliers). Libralisme sociologique (rfrence l'intgration et au transnationalisme) : La dmocratie et le libre-change permet d'"()assurer le dveloppement de l'individu, la tolrance culturelle, la paix sociale et la prosprit". l'ide est de grer l'anarchie du systme international grce la confiance inter-tatique et la mise en place d'institutions favorisant la coopration. Certains libraux pensent que c'est les intrts dcoulant de la relation Etats-socit qui ont le plus d'impact sur le systme international (et non les institutions internationales). Enfin, "par la priorit qu'ils donnent l'Etat dmocratique et la qute d'galit et de justice sociale, le libralisme rpublicain et sociologique en viennent tous les deux expliquer que les relations transnationales sont souhaitables et qu'elles conduisent la stabilit des socits. Scurit collective : La notion de scurit collective est une notion controverse, qui s'explique probablement par la double nature de cette notion, pratique (domaine pratique de la diplomatie international, en tant que projet politique mondial) et thorique (ensemble d'noncs abstraits concernant la scurit internationale). On peut distinguer ces deux notions, bien que la thorie ne puisse jamais tre compltement spar de la pratique.

    Pratique : Les 14 points de Wilson visaient mettre en place un systme universel de scurit collective. L'ide tait que "les Etats s'engagent collectivement faire passer l'intrt commun avant l'intrt national". Une double responsabilit engage les Etats membre du systme: ne pas faire usage de la force de manire unilatral, et participer aux actions concerts contre les agressions. Voir SDN et ONU.

    Thorique : Claude considre la scurit collective comme "mi-parcours entre les extrmes de l'anarchie internationale et du gouvernement mondial". Cette scurit ne mene pas la garantie de la paix, mais "l'anarchie est intolrable et () le gouvernement mondial irralisable". Cela offre donc une approche rationnelle de la scurit internationale. Cette scurit s'appuie sur un principe de dissuasion, puisqu'un usage injustifi de la force par un Etat se verra rprimand par les autres Etats. Pour cela, il faut des conditions.

    o Subjectives : respect par tous les Etats des valeurs pacifique, loyaut, dfense du statu quo, confiance en l'impartialit et l'efficacit du systme de scurit.

    o Objectives : diffusion de la puissance mondiale, le systme doit englober la plupart des Etats, du moins toutes les grandes puissances, dsarmement partiel.

    Finalement, Claude constate que "le monde est trs loins de satisfaire les conditions essentielles l'opration d'un systme de scurit collective". Beaucoup de critiques ont t faites. Pour certains, la vrai question est de savoir si le systme de scurit est un systme fiable (et non si c'est un systme parfait). Pour eux, cette ide de scurit couvre un spectre de forme institutionnalis d'quilibre des puissances. Pour d'autres, la thorie des jeux permet d'expliquer de quelle manire la scurit collective peut tre assur par des Etats gostes. Les critiques ralistes considrent que "les Etats les plus puissants du systme crent et faonnent les institutions de telle manire qu'ils puissent maintenir, si ce n'est accrotre, leur part de la puissance mondiale".

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    Concepts 17

    Nolibralisme Choix rationnel : Il ne faut pas confondre la thorie du choix rationnel en RI et la thorie des jeux. La thorie du choix rationnel repose sur les postulats suivants :

    Les individus sont les acteurs centraux des RI. Les phnomnes sociaux et politiques internationaux sont le rsultat du choix rationnel de certains individus qui maximisent leur utilit.

    L'action rationnelle de ces individus consiste maximiser leur utilit. L'individu choisit toujours l'option qui ses yeux sert le mieux ses objectifs. (Dans ce sens cette thorie ne donne pas d'information sur ce qui est maximis et comment).

    Le choix des acteurs est ordonn et est transitif. Chaque individu maximise son utilit espre, la dcision est prise dans une situation

    d'incertitude. La thorie du choix rationnel a surtout t utilise dans la dissuasion nuclaire. La thorie du choix rationnel a comme critique qu'il lui manque quelque chose pour expliquer comment et pourquoi les acteurs dfinissent leur situation et leurs prfrences. La thorie du choix rationnel a attir son attention sur la structure et sur la forme du raisonnement, au dtriment de son contenu et de son apport empirique. D'autre par en RI, l'unit d'analyse pertinente n'est pas forcment les individus. Gains relatifs/absolus : Le dbat entre gains relatifs et gains absolus entre dans le dbat entre noralisme et nolibralisme. Pour les noralistes les Etats se proccupent des gains relatifs, qu'ils font ou pas par rapport d'autres Etats. Donc les RI sont vues dans un esprit de concurrence, donc la coopration est difficile. Pour les nolibraux, les Etats se satisfont de gains absolus dans leurs relations avec les autres Etats, donc la coopration n'est pas aussi dure que ce que le disent les noralistes. Institutions internationales : On entend ici institutions internationales comme des acteurs non-tatique de la scne internationale. Les ralistes les considres comme ngligeable surtout en terme de scurit. Les nolibraux dfendent leur importance en tant qu'influence sur les Etats. Les constructivistes disent eux qu'elles participent la constitution intersubjective des identits et des intrts. (pour eux institutions internationales = systme de gouvernance). Pour les ralistes ce n'est que le reflet de la distribution moniale de la puissance, les institutions internationales ne sont modeles qu'en fonction de l'intrt national des grandes puissances. Elles sont une forme de coopration dcentralise sans mcanisme de contrle efficace, laquelle des Etats souverains ont volontairement adhr .Donc elles ont une faibles influence sur les Etats. Pour les nolibraux, elles jouent un rle dterminants dans le systmes international. Elles sont un ensemble stable et cohrent de rgles formelles et informelles rgissant les comportements, dterminants les activits et modelant les attentes des Etats . Pour les constructivistes le concept d'institutions rfre un ensemble de pratiques sociales. Un modle stable mais flexibles de rgles et de pratiques reprsentant les intentions des agents . Rgles = standards comportementaux, pratiques sont formes par l'ensemble des ractions ces rgles. La coconstitution des agents et des institutions qui forme une organisation sociale qui peut tre institutionnalise. (Onuf) Pour Wendt c'est un ensemble ou une structure relativement stable d'identits et d'intrts habituellement codifis sius formes de rgles et de normes formelles . La force coercitive des institutions est due seulement la socialisation des acteurs. Les institutions englobent pour lui ce qui est coopratif comme ce qui conflictuel. L'anarchie du systme international est une construction des Etats les plus importants. Interdpendance complexe : Concept propos par Keohane et Nye (ralistes) qui rejette lide que les relations internationales entre acteurs internationaux doivent forcment tre conflictuels. Premirement, ils contestent la notion que les Etats constituaient les seuls

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    Concepts 18

    acteurs effectifs du systme international. Ils ont attir lattention sur lmergence des forces transnationales, dont les firmes multinationales, et sur leur importance grandissante dans le systme. Il sagit ds lors de tenir compte des divers canaux de communication liant les diffrents acteurs entre eux et qui creraient des rapports dinterdpendance. Deuximement, ils rejetaient la distinction fondamentale chez les ralistes entre les affaires relevant de la high politics, cest--dire la diplomatie, la scurit et la dfense, et celles qui ne concernaient que la low politics, soit tous les autres domaines. Enfin, ils affirmaient que, lpoque de linterdpendance complexe, la force militaire tait de moins en moins un instrument acceptable de la diplomatie. Rgime international : C'est une forme particulire d'institution internationale, un ensemble de principes, de normes, de rgles et de procdures de dcision autour desquels les attentes des acteurs convergent dans un domaine donn . On se trouve dans un rgime quand les acteurs ne prennent pas de dcisions de manire autonomes, mais en prenant en compte les ractions possibles et le comportement des autres acteurs. La thorie des rgimes aborde les RI selon l'approche de la coopration, en allant au-del de celle de la stabilit hgmonique. Elle inscrite dans le courant nolibral qui postule la cration d'institution internationale en raison d'une rpartition asymtrique de l'information entre agents. Les institutions sont un moyen de rduire les cots d'change, puis par la suite ont un effet structurant sur les acteurs, effets qui tendent modifi le comportement des acteurs, ainsi que le fonctionnement du rgime. Pour les ralistes, la coopration n'est possible qu'en prsence d'un hgmon qui impose et supporte les cots. Les libraux, les rgimes favorisent la coopration car :

    Permet d'accrotre le volume des changes car pousse la coopration. Augmente le volume des informations qui permet aux acteurs de dfinir leurs intrts

    et politiques, meilleures connaissances des autres acteurs. Rduit les cots des transactions.

    Ou pour d'autres libraux, permet de donner des solutions au problme de l'interdpendance.Les acteurs non-tatiques peuvent galement jouer un rle important dans un rgime afin de faire reconnatre certains problmes.Un rgime peut tre caractris par sa porte, sa solidit, sa stabilit, sa robustesse et son efficacit. Deux critiques : flou dfinissant le concept de rgime (Strange) ; vision statique des rgimes. Soft power : Concept propos par Nye afin d'expliquer la transformation de la puissance en RI. C'est une rponse au thse qui parle du dclin de la puissance amricaines. Lui disait que la puissance amricaines n'tait pas en dclin, mais simplement qu'il fallait redfinir ce qu'est la puissance. Le soft power prendrait de plus en plus de place face au hard power qui est la puissance de la contrainte (power traditionnel). Le soft power est une sorte de puissance moins fongible, moins coercitive et moins tangible bien que les objectifs sont les mmes (modifier le comportement ou restreindre la volont des autres acteurs).

    Fongibilit de la puissance : capacit de transfrer la puissance d'un objet un autre. Le soft power agit moins de manire coercitive, dans le sens o dans le systme

    international interdpendant, il joue plus sur la coopration afin d'agir sur les autres acteurs.

    Moins tangible car il est moins coteux en terme de ressources de jouer par le biais de la culture que de mettre en branle le systme militaire, et aussi en terme de lgitimit.

    Le soft power ne nie pas pour autant l'importance de la puissance plus traditionnelle base sur l'appareil militaire. Il peut tre appliqu facilement des acteurs non-tatiques, ce qui n'est pas le cas du hard power.

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    Concepts 19

    Marxisme et structuralisme Capitalism : Le capitalisme est un systme conomique et social dans lequel les relations sociales sont bases sur lchange de biens. Il se caractrise aussi par la proprit prive, le contrle des moyens de production. Lensemble de la production est orient vers le profit au sein dun processus de production dont le travail est fourni par des ouvriers ne possdant pas de part dans le capital. Nous pouvons rsumer quelques caractristiques globales de ce systme en disant que le capitalisme passe par une volont dexpansion constante, une comptition systmatique et une tendance gnrer des contradictions. Laccumulation de capital serait vitale la viabilit du capitalisme, de mme que la croissance constante de linvestissement. Ces lments peuvent faire basculer le systme dans des crises. Au niveau international, la croissance conomique est sans doute une des priorits les plus mises en avant par la plupart des pays. Historiquement, on dira que le colonialisme et limprialisme sont des preuves de la volont constante dexpansion dun capitalisme dsirant trouver de nouveaux dbouchs pour ces produits et surtout des matriaux moindres cots. Un autre aspect primordial au capitalisme est cette recherche de maximiser le bien tre conomique individuel et collectif et ce au travers dune svre concurrence qui peut se manifester sur le march du travail, dans le march de lemploi ou encore du logement. Les spcialistes considrent trois niveaux de comptition (ou concurrence) : au niveau national (entre entreprises pour maximiser leurs profits), au niveau international (entre des Etats-nations en comptitions pour attirer et maintenir les marchs de linvestissement dans leur qute de croissance conomique), ou encore la comptition entre entreprises multinationales. Le capitalisme se manifeste dans la socit par la priorit donne la production de commodits, la circulation et lchange. Dans le cadre des relations internationales, notons encore que la domination croissante de lconomique sur le politique, ainsi que celle du march sur ltat, engendre des problmes pour le contrle dmocratique sur lconomie un niveau tant national quinternational. Cela signifie que la socit civile globale et ltat deviennent des acteurs subordonns dans le processus de mondialisation. Capitalism and class power : Les relations sociales capitalistes gnrent lapparition de forces sociales asymtriques distribues selon chaque classe. Si une classe possde lensemble des moyens de productions, lautre se doit de vendre ce quelle possdent, cest--dire sa force de travail, afin de survivre grce la production et au salaire reu. Les capitalistes exercent deux sortes de pouvoir social : comme employeurs (dans leur contrle de la transformation de la force de travail) et comme investisseurs (car les dcisions quils prennent sont amens prendre et elles dtermineront lallocation sociale du travail et des ressources). Cette force importante a comme effet de prioritariser les intrts des investisseurs, capables de tenir en otage une socit entire, voir un pays entier. Ces puissances sociales de capital sont souvent idologiquement mystifis et dmocratiquement non redevables leur population. De fait ces forces de classes ne sont pas incontestables par principes et encore moins dans les faits. Ainsi leurs reproductions est toujours problmatique et doit tre scuris politiquement selon les diffrents contextes nationaux. Le capitalisme et les relations quil structure au sein de la socit organisent des parts importantes de la vie sociale, gnrant, au niveau transnational, des phnomnes de rsistance dont les tudes devraient plus sintresser. Economie-monde : Issu de lanalyse no-marxiste des relations internationales (notamment au travers de E. Wallerstein), le concept dconomie-monde est une forme particulire que peut prendre le concept de systme-monde. Ce dernier se rapporterait un fragment de lunivers englobant, sur une zone gographique spcifique, plusieurs entits politiques, conomiques et culturelles relies entre elles par une autosuffisance conomique et matrielle fonde sur une division du travail et des changes privilgis. Lconomie-monde consiste quant elle en une des formes concrtes que peut prendre le systme-monde et consiste non pas en un systme politique unique, mais une multiplicit de centres de

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    puissances en comptition les uns avec les autres. Dans un tel systme, le mcanisme de transfert des ressources est assur par lintermdiaire du march. Capitaliste, cette conomie-monde se caractrise par une double structure : horizontale (multiplicit de centre de puissances en comptition) et verticale (zones relies entre elles par des relations dchange ingal). On distingue un centre, o sont localis la production et les forces de travail, capital le plus important, et une priphrie, dont le surplus va entretenir le centre. Pour notre analyse des RI, disons que la cxistence entre une conomie unitaire capitaliste hirarchise et un systme intertatique pluraliste anarchique est une condition fondamentale au bon fonctionnement de lconomie-monde. La rivalit existe, mais celle-ci est confronte la puissance hgmonique du centre, qui propose, voire impose les normes et institutions qui vont rguler lensemble du systme. Toutefois, cette puissance hgmonique nest pas capable de transformer lconomie-monde en empire-monde. Marxism : Le marxisme semble, au travers du matrialisme historique notamment, beaucoup dire sur la production sociale de politiques globales, ainsi que sur lvolution historique des structures et pratiques qui ont reli le politique et lconomique, et ce un niveau tant national quinternational. Le matrialisme historique considre que lEtat et le systme de relations internationales sont empreintes de et produite par un systme de relations qui englobe entre autre lorganisation sociale de la production. Pour les marxistes, la politique nest pas confine dans la sphre publique et formelle, mais pntre dans la sphre conomique. Il ne sagira ds lors pas de reconstruire la politique globale sur la base dun rductionnisme conomique mais plutt dargumenter que la lutte politique est un aspect essentiel des processus par lequel les structures sociales sont reproduites, et que la sparation du politique de la vie conomique consiste en une fausse dichotomie qui met le voile sur son potentiel politique. Ainsi, depuis que les capitalistes ne considrent plus de lien entre lconomique et les aspects politiques de la vie sociale, ltat devient gnralement dpendant des activits conomiques du capitalisme afin de gnrer des revenus et de la croissance sur son territoire, ceci dans un but de lgitimer son pouvoir et lordre social dans sa globalit. Le capitalisme gnrera dans ce sens de limprialisme, impliquant lusage de puissance coercitive comme moyen de crer et maintenir les conditions pour la production capitaliste, lchange et linvestissement, et ce une chelle internationale. Or, ds lors que les conditions daccumulations internationales ont ts scuriss, le capitalisme peut fonctionner sans recours lexploitation coercitive. Lautre revers de la mdaille se situe, dans la ncessit daccumulation, au niveau de la mondialisation, soutenus politiquement par des projets de rorganisation de la force capitaliste via des rgimes tels que le consensus de Washington et autres. Selon de nombreux auteurs, le capitalisme contemporain va probablement gnrer une intensification de la contradiction entre lexpansionnisme conomique et les formes dautorit politiques dfinies territorialement, et dont dpend le capitalisme pour la stabilit sociale et la reproduction du modle politique. Systme-monde : La thorie du systme monde adopte une mthodologie holistique. Wallerstein reproche aux marxistes de tenter de comprendre dans un cadre national une dynamique quil aborde lchelle globale. Elle conoit le systme-monde comme la seule unit de comparaison valable en sciences sociales. Ces principaux auteurs se mfient des Etats-nations comme unit danalyse et se basent plutt sur le systme social. Ce dernier serait structur par une division du travail qui sorganise sous la forme dune domination dont est victime une zone priphrique par une zone centrale, qui sapproprierait le surplus des tats. La relation centre priphrie serait complte par une zone semi priphrique, qui donnerait une certaine mobilit la dynamique de domination. La thorie du systme-monde cherche montrer comment les dplacements du centre de lconomie-monde europenne correspondent aux dplacements du centre du pouvoir politique au sein du systme-monde moderne.

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    Normarxisme et matrialisme historique transnational Hgmonie : Bien que le concept dhgmonie ait beaucoup volu depuis son utilisation par les rvolutionnaires que furent Lnine et Trotsky, lide centrale quil reprsente demeure la mme, soit lexistence au sein du systme international de diverses formes de pouvoir et dinfluence exerces par des groupes sociaux dominants sur dautres groupes subordonnes. En RI, on parle dhgmonie mondiale. Les thories gramsciennes ou no-marxistes dmontrent que lhgmonie fait rfrence une forme de puissance qui ne relve pas que de dominance pure et simple ; elle signifie galement lexercice dun leadership intellectuel et moral qui prtend reprsenter lintrt universel et qui stend au systme intertatique. Pour Cox, lhgmonie dpasse le systme dEtats. Lordre hgmonique dcoule de la propagation dune culture commune par des classes sociales dominantes et se maintient grce aux moyens de production et aux relations complexes qui se nouent entre les classes sociales des diffrents pays. Le concept a t repris par diffrents courant. Les thories ralistes, pour lesquelles un Etat hgmonique voluant dans un systme anarchique exerce son influence et impose sa force principalement par ses capacits matrielles et par sa prpondrance en termes de ressources militaires et conomiques, reconnaissent galement que les aspects idologiques et normatifs des formes de pouvoir permettent aux Etats dominants de rendre leur autorit moralement acceptable, donc plus facile exercer. Bien quil existe de nombreuses variantes concurrentes de la dfinition de lhgmonie, le concept possde nanmoins une valeur explicative importante puisquil permet dillustrer les liens entre conomie et politique et de rduire les carts entre les politiques internes et les politiques internationales. La diffusion de normes et de valeurs associes au dpart certains groupes sociaux dune nation particulire des structures internes dautres nations ou des structures supranationales est en effet le moment cl de lvolution et de la distribution de la puissance au niveau global. Concepts no-marxistes :

    Bloc historique : coalition dEtats, de forces sociales, de classes et dorganisations transnationales qui articulent, orientent et bnficient de la hirarchisation des structures de pouvoirs au sein dun ordre mondial.

    Classe : principale catgorie danalyse de la thorie marxiste. Force sociale : au sein des structures historiques, les forces sociales sont les agents

    principaux chez qui rside la possibilit de transformer lordre mondial. Forme danarchie : forme particulire que prennent les relations gopolitiques dans

    des systmes inter-units politiques non-hirarchiss. Guerre de position : la lutte idologique doit tre mene par une guerre de position,

    cest--dire une lutte visant prendre le contrle des institutions mdiatrices et productrices de normes sociales et culturelles. Lutte pour lhgmonie idologique.

    Hgmonie : elle implique que laspect coercitif du pouvoir recule et que son aspect consensuel devient plus prominent. Ainsi, lhgmonie de certaines classes requirent un succs prolong dans sa capacit persuader dautres classes et groupes de la socit civile daccepter son leadership ainsi que ses valeurs cls.

    Intrt social : il dcoule de lagencement institutionnel des relations sociales de proprit.

    Modle base/superstructure : modle pistmologique associ une variante conomiste ou structuraliste du marxisme qui voit dans lidologie, la culture et les institutions politiques, la superstructure, ou le reflet, des contradictions sociales engendres par le dveloppement des forces productives (de la base matrielle).

    Nouveau constitutionnalisme : rgime normatif global qui dfinit les paramtres de dploiement du nolibralisme disciplinaire. Il sarticule autour des notions de confiance des investisseurs, defficacit des marchs et se prsente comme la seule alternative en matire de gouvernance globale.

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    Concepts 22

    Processus de marchandisation : processus par lequel la nature, y compris ltre humain et lensemble de leurs relations sociales, sont transforms en marchandises et intgrs la structure du march.

    Rgime de proprit : les institutions politiques tablissent des rgimes sociaux de proprit, ceux-ci fournissent des rgles et des normes, ainsi que des forces et des sanctions pour la reproduction des relations sociales de classes historiquement spcifiques.

    Rgime normatif : ensemble de normes consensuelles au sein des institutions dominantes dun ordre mondial donn.

    Rification : procd par lequel un processus, une entit ou une proprit du monde social est transform en chose naturelle. En rifiant un processus du monde social, on le dtache de ses conditions dmergence sociohistorique particulires et on lui accorde une essence transhistorique.

    Relations sociales de production : elles consistent en trois dimension : 1) la structure du pouvoir sociale, 2) la complmentarit des rles requis dans la plupart des processus de production, 3) la distribution des retombes de la production.

    Relations sociales de proprit : ce sont les relations entre les producteurs directs, entre les membres de la classe exploitante et entre les exploiteurs et les producteurs, qui spcifient et dterminent laccs des acteurs conomiques individuels (ou des familles) aux moyens de production et au produit conomique.

    Socit civile : elle en soi un champ des relations de pouvoir : les forces de la socit civile sont relies, en appui ou par opposition, aux pouvoirs de lEtat et du march.

    Structure politique de la socit civile : ensemble des institutions qui contribuent crer certains comportements et certaines dispositions allant dans le sens de lordre social hgmonique.

    Structures daccumulation : la hirarchie tablie entre des types de relations sociales de production. Lextraction de surplus stend des niveaux de production subordonns et faibles vers les plus forts et plus dominants.

    Structure de pouvoir social : la premire de trois dimensions constitutives des relations sociales de production. La structure du pouvoir social ou le contexte social de production dtermine quels types de choses sont produites et comment elles sont produites.

    Structures historiques : La configuration historique particulire. Un agencement entre une forme dEtats, des relations sociales de production et un ordre mondial. De dernier chapeaute et hirarchise des relations de pouvoir reposant sur un ensemble de structures daccumulation.

    Tlologisme : mode de pense qui attribue aux processus historiques une certaine linarit, une direction et un point daboutissement prdtermin.

    Thories critiques et post-structuralistes Deconstruction : Il sagit dun terme technique utilis dans les approches post-structuralistes, et consiste en une mthode danalyse des politiques internationales. Mis en exergue par Jacques Derrida, la discussion sur la dconstruction consiste en une critique de la possibilit de dfinir objectivement la ralit, ainsi quen une analyse des effets de la cration de concepts, censs dcrire entre autres ce qui se passe dans les relations internationales. Dans ce sens, lauteur critique le logocentrisme ou le mode de pense occidental qui se caractrise par la production de dichotomies utilises constamment (homme/femme, mmoire/oubli, etc). Ces dichotomies seraient plus quune opposition entre deux termes mais crerait une hirarchie entre un terme vu comme primaire et estim plus important que le second. Toutefois, Derrida affirme que le terme prioritaire ne peut pas oprer sans son ombre. Si ces deux-mmes sur le champ. La force de cette explication rsiderait dans la mthode que proposerait Derrida afin dutiliser la dconstruction pas tant comme une mthode mais plutt comme un moyen dintervenir

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    dans le champ des RI. Pour ce faire, il distingue deux phases importantes : linversion des dichotomies (en tant bien conscient quune simple inversion de leur hirarchie voire leur remplacement ne changerait pas la structure en place), puis un processus de dplacement (qui dsorganise la hirarchie prcdente et largit le domaine daborder ces objets). Une dconstruction peut aussi servir examiner ce qui est dit dans un crit ou dans un acte de langage, afin de considrer ce qui a t exclu de lexplication pour le faire rapparatre en dmontrant quel point une argumentation peut-tre base sur ces choses mmes quelle tend exclure. Pour conclure, disons quune telle approche nest pas une option mais serait invitable, et quelle consiste attirer lattention sur la logique du raisonnement logocentrique dont les fondations sont instables et demandent un usage politique plus appropri, de par la hirarchie des concepts et leur interdpendance parfois ignore. Genealogy : les poststructuralistes utilisent ce terme en rfrence celui de Michel Foucault qui la lui-mme emprunt Nietzsche. Pourtant, ce terme est utilis communment pour se rfrer lhistorique dun concept ou une pratique sociale. Foucault met laccent sur la nature problmatique de lhistoricisation des ides. Pour lui, lhistoire est toujours une histoire du prsent , qui contient invitablement une perspective du moment de son criture, et qui voit le pass selon langle du prsent. Son travail dmontre que les conceptions des diffrentes poques sont radicalement diffrentes les unes des autres (rationalit change, les thmes acceptables, les manires de penser etc.) Ex. lHomme (=ltre humain) na pas toujours t considr comme un objet dtude. La gnalogie tente de retracer les diffrences et les discontinuits entre les poques.

    Ce qui peut tre considr comme rationnel, ou les critres ncessaires pour rendre qqch vrai dpend du rgime de vrit dominant. Ce terme (rgime de vrit) rend compte des mcanismes et conventions qui confirment que la connaissance est troitement lie au systme de pouvoir. Foucault dfend quil nest pas possible de distinguer la vrit du pouvoir : le systme de pouvoir est ncessaire pour produire la vrit, et cette dernire produit les effets de pouvoir ce qui est vrai une priode dpend des mcanismes en place qui valident une mthode, des personnes ou institutions particulires capables de produire la vrit. Ex. dans le monde contemporain, la vrit est centre sur les formes de discours scientifiques et les institutions qui les produisent. Par consquent, la gnalogie ncessite un recherche historique dtaille et vaste : examiner l