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  • Andr Wautier : DICTIONNAIRE DES GNOSTIQUES et des principaux initis.

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    DICTIONNAIRE DES GNOSTIQUES et des principaux initisPar Andr Wautier

    Prambule

    A Nag-Hammadi, en Haute gypte, on dcouvrit en 1945, ce qui avait t labibliothque d'une communaut gnostique, trs probablement sthienne,relativement riche pour l'poque. Et, depuis lintrt n'a fait que crotre, dans lesmilieux clairs, pour cette forme de pense polymorphe, parce qu'universelle, qu'estle gnosticisme.

    Jusqu'alors, on ntait inform de ce qu'avaient t les chrtiens gnostiquesque par quelques rares textes, dont on ne connaissait mme pas les versionsoriginales, mais des traductions, dailleurs plus ou moins dfectueuses, et,paradoxalement, par ce quavaient crit leur propos leurs adversaires, ceux qui lesavaient combattus parce que les considrant comme des hrtiques, cest--dire desgens dont l'opinion (hairesis en grec, veut dire "opinion") tait ncessairementerrone, puisque non conforme ce qu'enseignaient ceux des vangiles qui avaientt reconnus vridiques par les glises chrtiennes et autres crits du NouveauTestament.

    Quant ce quils avaient pu crire eux-mmes, leurs uvres avaientpurement et simplement t dtruites.

    Une littrature abondante a, en consquence de cette dcouverte, vu le jources dernires annes au sujet de la Gnose et du gnosticisme, ainsi que de laCabbale, qui nest autre que la forme particulire qu'a pris cette tradition dans lemonde juif, sans oublier la chite, qui en est la variante islamique, et aussi lesmultiples aspects sous lesquels ils se prsentent un peu partout dans le monde, ycompris en Asie extrme-orientale et dans ce que lon connat de lAmrique diteprcolombienne.

    Vu lextrme dispersion donc de cette matire trs vaste, dans laquelle il estsouvent difficile de se retrouver, lutilit est apparue de rassembler la synthse decette information dpourvue d'unit en un ouvrage unique, et la meilleure forme quepuisse prendre un ouvrage ayant cet objet est sans doute celle d'un dictionnaire.Cest cette tche que nous avons tent, sans nous dissimuler que cette premiretentative de mise en ordre d'une matire extrmement diverse et souvent complexe,ne pouvait qu'tre imparfaite. Dautres viendront assurment aprs nous, qui ferontmieux que nous, mais nous aurons eu - c'est tout au moins notre ambition - le mritede leur avoir ouvert la voie.Telle qu'elle se prsente, cette oeuvre na dailleurs pas non plus la prtention d'tretotalement objective. On a exprim dans les diverses entres de ce dictionnaire lesconclusions personnelles auxquelles a conduit l'tude qu'en a faite l'auteur, aussiimpartialement que possible, des origines du judasme et du christianisme, et lemoins qu'on puisse dire est que ses conclusions diffrent souvent trs sensiblementde ce qui est habituellement enseign et admis en ces matires... Mais la simplehonntet intellectuelle nous interdisait den agir autrement et nous nous sommesd'ailleurs appliqus, partout o cela paraissait sindiquer, mentionner aussi lesinterprtations traditionnelles.

    Il appartiendra au lecteur pris de vrit de sinformer plus avant au moyendes lments qui lui sont fournis, notamment des ouvrages mentionns dans labibliographie sommaire qui a t tablie et dans lindication des sources auxquelles ila t puis.

    Il importe aussi enfin, pour ne pas drouter le lecteur peu familiaris avec cesmatires, de prciser que, dans la rdaction du prsent ouvrage comme dans celledes uvres prcdentes de l'auteur, on s'est conform aux rgles suivantes :

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    1. On a suivi l'usage, comme le font beaucoup dautres collgues, de mettre lamajuscule l'initiale du mot vangile lorsquil s'agit de lun des quatre de ces textesqui ont t reconnus comme canoniques par les glises chrtiennes, les autresvangiles tant orthographis avec une minuscule. Pure convention dailleurs, quinimplique aucunement une considration plus grande envers les uns qu'envers lesautres, mais qui s'est rvle souvent utile.

    2. Quand le nom d'un vangliste, canonique ou apocryphe, est soulign ou crit enitaliques, c'est du texte de l'vangile attribu ce dernier quil est question. Si unnom n'est pas soulign, c'est d'un homme portant ce nom qu'il s'agit, non delvangile dont il serait, le cas chant, cens avoir t l'auteur ou l'inspirateur.

    3. Dans la transcription de mots faisant partie d'une langue crite en un alphabetautre que l'alphabet latin, on s'est conform aussi exactement que possible l'orthographe et la phonologie de la langue franaise, au lieu des transcriptions "l'anglaise" ou lallemande habituelles, n'y drogeant que sur deux points,drogation rendue ncessaire cause de l'absence, dans notre langue, du phonmeorthographi ch en allemand, lequel correspond au chat hbreu, au chi grec: c'estdonc ainsi quest transcrit ledit phonme. Quant celui qui est orthographi eh enfranais, c'est--dire le shine hbreu, il est transcrit comme en anglais: sh. Pourl'arabe cependant, la phonologie de cette langue tant par trop diffrente de celledes langues occidentales, il nous faut avouer n'avoir pu nous conformer strictement ces rgles: nos transcriptions de l'arabe sont donc ncessairement empiriques,comme le sont d'ailleurs, en fait, celles de la plupart des arabisants crivant enfranais, quelques uns d'entre eux seulement utilisant un systme conventionnel trscompliqu, compltement ignor du lecteur moyen et qui risque donc de drouter cedernier. En l'occurrence, nous nous sommes conforms, la plupart du temps, auxtranscriptions usuelles.

    Puisse cette oeuvre, si imparfaite soit-elle, constituer un outil, un instrumentde travail de nature faciliter leur tche ceux qui nous succderont dans l'tude decette matire passionnante qu'est l'volution de la pense gnostique dans l'histoirede l'humanit, en mme temps qu'un ouvrage de rfrence pour ceux qui en sontsimplement curieux.

    A. Wautier

    Lettre A

    AARON

    Frre an de Mose, il participa beaucoup des activits de ce dernier, ainsique leur soeur Myriam.

    Rabbi ABA

    Un des sept disciples principaux de Symon Bar Iocha, lequel est lui-mme leprincipal auteur du Sepher Ha-Zohar, matre-livre du cabbalisme. Aba fut aussi lesecrtaire du groupe form par Bar Iocha et ses disciples, et donc probablement, enfait, le rdacteur d'une grande partie de ce livre.

    Jehanne d'ABANTONNE

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    Grande prtresse des Turlupins, secte contre-gnostique du XIVe sicle. D'unegrande beaut, elle se donnait tous ceux qui la dsiraient. Jete en prison, ellesera condamne en 1372 tre brle vive.

    ABARBANEL

    Voir: Abravanel.

    Athiroddne ABCHR ( + 1265 )

    Philosophe musulman persan pour lequel les "principe" tant antrieures auxchoses naturelles, il conviendrait plutt de parler de "prphysique" que de"mtaphysique" quand on les tudie. Abchr dveloppera cette ide notammentdans son trait Kashef al-Chacac.

    ABDOUL BAHA (1844-1931).

    Abbas Effendi, dit Abdoul Baha, fut le fils et le successeur de Baha Oulla, lefondateur de la confession Bahail. Il dsignera lui-mme pour son successeur sonpetit-fils Shoghi Effendi.

    Jacob ABECHSERA (1804-1880).

    N au Maroc et mort en chemin alors qu'il se rendait en Terre Sainte,Abechsera avait crit de nombreux traits relatifs la Cabbale.

    ABEL

    Deuxime fils, aprs Can, selon la Bible hbraque, d'Adam et d've, il fut tupar son frre an. Les mandens le surnomment Ziva (le Lumineux). D'autresgnostiques en font de mme un tre de lumire et l'appellent alors aussi Adacas ouAdamas (ce dernier nom signifiant diamant ou acier poli ).

    V. aussi: Can, Eblis, Enosh, Kantens.

    Raymond ABELLIO (1907-1988).

    Pseudonyme littraire de Georges Souls. N Toulouse, polytechnicien etmilitant socialiste, il fit partie du cabinet du ministre Jules Moch. Pendant la deuximeguerre mondiale, Souls fera la connaissance de Pierre de Combes et de RenGunon, et il lira notamment les uvres d'Edmond Husserl, qui le mneront laCabbale.

    Il publiera ensuite, sous son pseudonyme d'Abellio, un grand nombred'oeuvres, dont des romans, des tudes de philosophie, de sociologie, d'sotrisme,d'exgse bibliques, etc

    Pour Raymond Abellio, nous vivons, en cette deuxime partie du XXe sicle,la fin d'un cycle, mais le rle de l'Europe n'est pas encore termin dans ledroulement de l'histoire du monde, cependant que celui de la Chine en Extrme-Orient et celui de la Californie en Extrme-Occident sont encore appels grandir.La Cabbale et l'astrologie pourront tre des traits d'union entre ces civilisations.

    Lorsque la Terre aura presque entirement pri dans le gigantesque

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    cataclysme qui doit se produire vers l'an 2000, pense Abellio, les survivants devrontunir la pense des prophtes hbreux aux traditions orientales, aux techniquesoccidentales et aux dcouvertes de la parapsychologie pour pouvoir surmonter lacrise que connat notre civilisation et rendre celle-ci rellement universaliste en nesparant pas l'tre de son devenir : ce sera l la vraie Gnose, celle laquelle Abellioa donn le nom potique, repris d'ailleurs aux soufis iraniens thoriciens des "fidlesd'amour", de fiance ternelle, laquelle devrait donner naissance une castenouvelle, celle des "prtres invisibles".

    Joseph ABEN-TSOUR

    Partisan marocain de Shabbatail Tswi.V. aussi: cvisme.

    Jacob Mose et Shalom ABENTSOUR

    Cabbaliens marocains du XVIIIe sicle, frres ou cousins entre eux, quipublirent conjointement un recueil de leurs uvres, Tsitsel Shama (les Cymbalesretentissantes), s'ouvrant par un prologue lyrique d la plume de Mose Abentsour.

    Ce dernier tait aussi juriste, de mme que Jacob, lequel fut juge Fez ets'inspirait souvent, dit-on, pour rendre ses jugements, des enseignements de JosephCaro. Jacob Abentsour est en outre l'auteur d'une anthologie potique, At-LekolChafetz

    ABOU ABDALLAH

    Prdicateur chite qui s'en alla en 894 annoncer en Kabylie l'arrive prochainede l'Imm qui rtablirait l'unit de l'Islam.

    Abou Abdallah sera assassin sur l'ordre d'Obd Allah, qui disait descendred'Ali et de Fatima, la fille du Prophte Mahomet, et qui s'tait rendu matre de laKabylie, de la Tunisie, de la Sicile et de la Cyrnaque.

    V. aussi: Fatimides.

    ABOU HATSIRA

    Cabbaliste marocain tabli au Tafilalet la fin du XIXe sicle. Il prdit la venuedu Messie au cours du XXe sicle.

    Abraham ben Shmoul ABOULAFIA (Saragosse 1240 - Rome 1291).

    Cabbaliste mystique espagnol, auteur du Sepher ha-Tserouf, du Sepher ha-Oth et de "Consultations". Son originalit fut de fonder l'extase mystique sur la formemme des lettres de l'alphabet hbraque, outre l'interprtation gumatriqueclassique, laquelle n'est, pour lui, par l'tude des divers noms de la Divinit qu'unetape vers la Cabbale prophtique, conduisant elle-mme l'acquisition de pouvoirssurnaturels.

    Dans l'extase prophtique, "l'homme rencontre son propre moi comme s'il taitdevant lui", selon Aboulafia, qui recommande de se dtourner, par l'ascse, de tousles objets matriels afin d'arriver vivre dans la pure contemplation du Nom divin.

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    Il se prit un moment pour le Messie et tenta de convertir le pape Martin IV enlui reprsentant que Dieu aurait, en hbreu, trois noms : Jhovah pour le Pre, lachpour le Fils et Elohim pour l'Esprit-Saint. Mais il faillit tre condamn au bcher et ned son salut qu' la mort providentielle du pape le 26 mars 1284.

    Dans la suite, Abraham Aboulafia crira encore Imr Shfer (Paroles deBeaut), qui paratra en 1291.

    Meir ben Todros ABOULAFIA

    Cabbaliste espagnol ayant vcu Burgos au XIIe sicle. Il est le grand-prede Todros Aboulafia

    Todros ABOULAFIA

    Cabbaliste espagnol du XIIIe, petit-fils de Meir ben Todros Aboulafia et parentd'Abraham Aboulafia. Il vcut, quant lui, Tolde et il est l'auteur de plusieursouvrages, o il ragit contre le no-platonisme de certains philosophes juifs de sonpoque, prconisant de s'en tenir la Torah et la Cabbale

    ABDU SEHOULA

    Cabbaliste juif du XIIIe sicle, qui vcut Barcelone. Auteur du Mashal haCadmon et d'Or ha-Ganouz, ce dernier tant un commentaire du Sepher ha-Bahir.

    ABOU YSSA

    Juif d'Ispahan de la fin du VII sicle. Il s'effora de concilier le judasme, lechristianisme et l'islam en une sorte de messianisme apocalyptique.

    ABRAHAM (le patriarche).

    Personnage de la Gense hbraque, laquelle raconte qu'il commena sacarrire en quittant la ville d'Our en Chalde, Aour Khasdim. Mais ces derniers motssignifiant "Lumire des Chaldens", il faut en dduire qu'Abram (il ne portera le nomd'Abraham que plus tard, sur l'ordre de Dieu) avait t initi aux mystres des mageschaldens, mais qu'il quitta ceux-ci pour suivre sa propre voie. Il est dit d'ailleurs "filsde Trach"; or, ce nom tait l'un de ceux de la Lune en Msopotamie. Il est crit enoutre qu'un jour, Abram rencontra Melkitsdec, roi de Salem, et qu'ils separtagrent du pain et du vin (Gen. XIV, 18-19), ce qui tait, dans l'ancienne Egypteet en Msopotamie, un signe de reconnaissance entre initis des cultesmonothistes d'Osiris et de Mardouk.

    Juifs et musulmans reconnaissent les uns et les autres Abraham comme leuranctre. Car il engendra de Sarah, sa femme lgitime, Isaac, qui est l'anctre desHbreux, et d'Agar, une servante de sa femme Sarah, Ismal, que les musulmansconsidrent comme l'anctre des Arabes.

    V. aussi: Abram.

    ABRAHAM ben David (1110-1180).

    Cabaliste espagnol du XIIe, philosophe et historien, appel aussi Ibn Daoud,qui migra Posquires et y pousa une narbonnaise, fille d'Abraham ben Isaac.

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    Abraham ben David est le pre d'Isaac ben Rabed, dit l'Aveugle. Il est l'auteurnotamment d'un Sepher ha-Cabala (1161), o il expose l'histoire de la Traditionhbraque depuis Mose.

    ABRAHAM ben Isaac

    Juif cabaliste et talmudiste, qui vcut Narbonne au XIIe sicle. Il est le beau-pre d'Abraham ben David et grand-pre d'Isaac l'Aveugle.

    ABRAHAM ben Mamon

    Voir: Ben Mamon.

    ABRAHAM ben Meir

    Voir: Ibn Ezra.

    ABRAHAM ben Shimon

    Cabaliste juif qui vcut Worms au XVe sicle. Il a t fortement influenc parle livre d' "Abramelin le Mage".

    ABRAM

    Premier nom du patriarche Abraham. Abram pourrait signifier, Ab voulant dire"pre" en hbreu et ram, "grand, lev", anctre; mais, si ram veut dire "blier", cenom signifierait "Pre d'un blier". C'est effectivement un blier qui sera substitu son fils Isaac au moment o, sur l'ordre de Dieu, Abraham sapprtait l'immoler.Abraham s'tant donc, en cette circonstance, montr entirement soumis Dieu, lesmusulmans le considrent comme ayant t le tout premier des leurs, puisqu' Islmsignifie en arabe "Soumission".

    "Abramelin le Mage"

    Oeuvre compose au XIVe sicle, peut-tre Zagreb, par un juif converti auchristianisme. mi-chemin des mystiques juive et occidentale, elle a pour sujet lesanges et les dmons. Elle sera le livre de base des "Elus Cohens de l'Univers",obdience maonnique fonde par Martins de Pasqually. Elle a aussi influencAleister Crowley et l'sotriste celtisant contemporain Robert Ambelain, qui en adit une version franaise (Paris, 1959).

    Abraham ABRAVANEL

    Frre an d'Isaac Abravanel, Abraham Abravanel (ou Abarbanel) ft, malgrles services qu'il avait rendus au roi Fernand d'Aragon, chass d'Espagne en 1492. Ilse rfugia alors au Portugal chez son frre Isaac, mais tous deux en seront expulssen 1497.

    Isaac ABRAVANEL (Lisbonne 1437 - Venise 1506).

    Talmudiste et cabaliste portugais. Chass de son pays en 1497, il se rfugia Corfou, puis Venise, o il publiera Imt Olam (Les Jours du Monde) et descommentaires de plusieurs livres bibliques, notamment ceux d'Isae et de Danielapprofondissant surtout les passages relatifs au Messie, dont il croyait proche la

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    venue.

    Juda ABRAVANEL

    Fils an d'Isaac Abravanel.`

    Voir: Lon l'Hbreu.,

    Samuel ABRAVANEL

    Fils d'Isaac Abravanel et frre de Lon l'Hbreu, il dispensa un enseignementcabaliste Naples vers 1530.

    ACCOMANI

    Voir: Sam Bothiva.

    Achamth.

    Nom de la Sagesse dchue dans le systme gnostique de Salomon Valentin(v. ce nom). Achamth est vraisemblablement une dformation de l'hbreu Chokma(Sagesse).

    Achmad ACHSA (1753-1826).

    Philosophe arabe de Bahrein, penseur et visionnaire mystique, considrcomme l'initiateur de l'cole dite shakie .

    ACHTAB Khwrezm ( + 1189 ).

    Prdicateur et pote chite, auteur d'un Kitab al Manquib apologie du premier immde Mahomet, son gendre Ali.

    Aouras

    Nom (qui veut dire en sanscrit "privs de lumire") des anges rebelles dansles religions hindouistes. La Bhagavat Ghit est le rcit de leur guerre contre lesdieux, laquelle est donc l'quivalent de la rvolte des titans dans l'orphisme.

    Adacas

    Autre nom d'Abel chez certains gnostiques.

    V.aussi: Abel.

    Adam

    Le premier homme (ha-adam selon la Gense hbraque) D'aprs celle-ci,Dieu aurait tir de lui la premire femme, qu'il appellera Eve (Chawa) aprs que Dieueut dcouvert leur dsobissance, et dont il aura trois fils : Can, Abel et Seth, ainsique des filles (dont Azoura, appele Nra par les sthiens).

    Selon d'autres traditions, Adam aurait eu d'abord pour pouse Lilith. Celle-ciest assimile par les astrologues la Lune noire, c'est--dire au deuxime foyer de

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    l'orbite elliptique que dcrit la Lune autour de la Terre, laquelle en occupe le premierfoyer. D'autres traditions encore font jouer Lilith un rle analogue celui de Cyble.

    V. aussi: Adamites, Lilith.

    Adamas

    Nom que porte, chez les sthiens, l'Homme primordial, qui est l'Anthrpos del'hermtisme, et chez d'autres gnostiques Abel le lumineux.

    V. aussi: Abel, Adam Cadmon.

    Adam Cadmon

    Nom que donnent les cabalistes l'"Homme primordial", l'Anthrpos del'hermtisme, c'est dire l'homme archtypique tel que Dieu le conut de toute ternitdans sa pense avant de raliser sa cration matrielle.

    Cet Homme aurait, selon les cabbalistes, franchi successivement avant cettecration les quatre mondes de l'arbre sphirotique : d'Atzilout, le monde desarchtypes, il passa dans B'ria, le monde de la cration, o il prit la forme d'unarchange puis dans ltsira, o il devint un simple ange; dans Assia enfin, il revtit lecorps de l'homme de chair model par Dieu.

    v. aussi: Adamas, Cabbale, Hermtisme, Sephirt.

    Adamites

    Secte gnostique du XIe sicle, fonde en 130 par Prdicos. Elle tenait Adampour le premier de tous les prophtes. Ses adeptes se dvtaient entirement pourprier,

    Adona

    Les prtres de Juda ayant, l'poque de la captivit de Babylone, dfendusous peine de mort par lapidation d'encore dire le nom de IHWH, dont laprononciation exacte n'tait plus connue, les juifs remplacent ce nom depuis lors pard'autres vocables, tels que Ha-Shem le Nom, Macm le Lieu, etc..., un des plusfrquents tant Adona qui veut dire "(mon) Seigneur". C'est pourquoi, dans la Biblegrecque chrtienne, le ttragramme est toujours traduit par Kyrios qui veutgalement dire "Seigneur".

    Quelques sectes gnostiques donneront le nom d'Adona ou Adonaos l'archonte qui gouverne, selon eux, le Soleil et qui a la forme d'un aigle.

    V. aussi: Aigle.

    ADONIRAM

    Voir: Ahiram.

    Adonis

    Dieu phnicien, ador galement sous les noms de Tammouz, Doumouzi, etc.

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    par d'autres peuplades.

    Salomon (ou Shlomo) Ben ADRET (1235-1310).

    Grand rabbin de Barcelone, qui fonda en cette ville une cole cabalisteimportante. Adversaire du rationalisme, il interdit l'tude de la philosophie ceux quiavaient moins de 25 ans. Sa clbrit fut telle, que des conseils lui furent demandsd'un peu partout dans le monde juif. Ses rponses ont t rassembles en unrecueil, Responsa.

    Afrites

    Voir: pradamites.

    Aga Khan

    Titre actuel du chef de la secte islamique des nizarites, qui continue celle desassacis, fonde au Moyen Age par Hassan ibm Sabbagh.

    AGARTTHA

    Rgion fabuleuse, dont on ne sait si elle est relle ou imaginaire. Situe sousterre quelque part entre la Mongolie et le Thibet, elle serait habite par une humanitsuprieure, dont les dirigeants gouverneraient occultement le monde. Ces derniersauraient soutenu les bogomiles, puis les templiers. On a parfois affirm aussi quec'est dans cette rgion que rsidait le "prtre Jean" des nestoriens. Plusieursgnostiques prtendront avoir eu des contacts avec des "suprieurs inconnus"mandats par l'Agartha, entre autres Liddell Mathers, Max Heindl, Saint-Yvesd'Alveydre, Chrenzi-Lindt, Maurice Braive, etc

    AGLA

    Socit de pense de la Renaissance. Ne au XIIIe sicle en France, ellegroupait des apprentis, compagnons et matres de la corporation des travailleurs dulivre, ainsi que des crivains et des dirigeants. Rabelais et mme le roi Franois Ipourraient avoir adhr l'AGLA, qui fut active surtout Paris, Lyon, Montpellieret jusqu' Florence. La doctrine qu'elle professait continue celle des cathares etd'autres gnostiques mdivaux, et elle prfigure celle des Rose-Croix.L'AGLA vnrait en particulier le chiffre 4, symbole du nombre des lettres de sonsigle, lesquelles seraient les initiales des mots hbreux Atta Ghibor Lolam Adona"Tu es puissant dans l'ternit, Seigneur", ou encore Ath Gadol Lolam Adona:"Grand soit le Seigneur dans l'ternit".

    Dans son De Arcanis Pierre Galatin fera d'Agla l'un des noms de Dieu lui-mme.

    Cornelius AGRIPPA (Cologne 1406 - Grenoble 1535).

    Juriste, mdecin, astrologue, alchimiste, magiste, occultiste et cabaliste,philosophe pythagoricien et platonisant, peut-tre adepte de la Rose-Croix, HeinrichCornelis von Nettesheym, dit Agrippa, fut l'un des disciples les plus minents duclbre cabaliste et historien Jean Trithme et un ami de Johann Reuchlin. Partid'Allemagne, il se fixa Lyon, o il devint le mdecin de Louise de Savoie, mais ilsera chass par elle et il mena alors une vie errante en France et aux Pays-Bas,

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    pour mourir finalement dans un hpital de Grenoble.

    Cornelius Agrippa est l'auteur de plusieurs ouvrages en latin, notammentd'une Polygraphia (1518) et de De Occulta Philosophia (1531).

    AHIRAIM (ou Adoniram).

    Matre d'oeuvre dHiram, roi phnicien de Tyr, qui Salomon avait demandun architecte en vue de la construction d'un temple Jrusalem. Pour que cetteconstruction soit approprie sa fonction, Salomon initia Ahiram et Hiram laTradition et c'est ainsi que la Cabala passera au Liban (o avait d'ailleurs djsjourn auparavant le patriarche Abraham, dans la rgion de Harran, la futureCarrhae des Romains.)

    Ahiram aurait t assassin par trois de ses compagnons auxquels, ne les enjugeant pas aptes, il avait refus l'accs la matrise. C'est un des fondements de latradition maonnique, selon laquelle il y aurait eu, dans l'histoire sotrique trois"meurtres rituels": celui d'Abel par Can, celui d'Ahiram par trois compagnons et celuide Jsus par les autorits en place.

    Selon une tradition islamique, ce ne serait pas de Salomon, le roi desHbreux, que Balkis, la reine de Saba, aurait t l'amante, mais d'Adoniram, et c'estdu fils de ce dernier que descendraient les rois de l'Abyssinie.

    AHRIMANE

    Contraction du nom d'Angra-Mainiou, l'esprit mauvais de la religionmazdenne et du manichisme.

    Aigle

    Symbole solaire. Pour diffrentes sectes gnostiques, l'archonte du Soleil a laforme d'un aigle.

    C'est cette forme aussi que, dans la mythologie grecque, Zeus aurait prisepour enlever le berger Ganymde afin de l'.emmener dans l'Olympe, o il deviendraitl'chanson des dieux.

    Pour les Sthiens, le fils du Pre cleste et de Barbl, Christ tait apparusous la forme dun aigle au sommet de larbre de la connaissance du Jardin dEdenau moment de lEpinoa, la pense du Pre, ayant, elle, la forme dun serpent, rvlala gnose ve et Adam. Pour les mandens, cest de mme la Sagesse divine qui,sous la forme dun aigle, perch sur un arbre lembouchure de l Euphrate, avaitenseign aux hommes la vrit.

    Cest un aigle encore qui, dans les versions thiopiennes et syriaques de l Apocalypse de Baruch , sert de messager entre Baruch Jrusalem et Jrmieen exil.

    Irne fera de laigle lanimal allgorique de lvangile selon Marc, mais leschrtiens lont traditionnellement attribu lvangile selon Jean.

    V. aussi: Archanges et archontes.

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    Aigle noir

    Voir: Willermoz.

    Pierre d'AILLY (Compigne 1350 - Avignon 1420).

    Thologien et astrologue. Auteur d'un Tractatus super ReformationemEcclesiae (Trait sur la rforme de l'Eglise), d'une Concordantia Historiae etAstrologiae (Concordance de l'histoire et de l'astrologie) et d'une Imago Mundi(Image du Monde) qui sera l'une des sources d'information de Christophe Colomb. Ilsoutint notamment, comme avant lui Alboumazar et Roger Bacon, que la naissancedes grandes religions s'tait produite sous des conjonctions plantairesremarquables, et il prdit la fin du monde pour environ 1785.

    Fait cardinal par l'anti-pape Jean XXIII en 1412, Pierre d'Ailly participa auconcile de Constance de 1414, au cours duquel il se pronona pour la primaut desconciles sur le pape. Il eut de nombreux disciples, parmi lesquels le clbrethologien Jean Germen.

    An.

    Mot hbreu signifiant "rien". C'est l'attribut essentiel de Dieu pour lescabalistes, le Rien n'tant pas le nant. Basilide a mis une ide analogue enaffirmant que le Dieu suprme est l' tre non-existant.

    Henry AINSWORTH (1571-1621).

    Cabbaliste puritain anglais, qui vcut Amsterdam. Il publia, partir de 1616, des"Annotations sur le Pentateuque'.

    Omraam Mikhal AVANHOF

    Voir: YVANOF.

    AKIBA ou AKIVA

    Voir: Aquiba ben Iossef.

    AKIROF

    Voir: Ahiram, Jubelas.

    LES AKKADIENS

    Peuple smite primitif des bords du Tigre, qui envahit et conquit les pays deSumer, sur le Tigre galement, dont les populations taient indo-europennes, et dela Chalde, sur l'Euphrate, peuple galement de smites, qui les civilisrent.

    Avant ces conqutes, la religion akkadienne ne connaissait comme Dieusuprme que le Soleil, qui tait la Grande Desse Mre et avait deux enfants: sonfils, Shahar (la Lune), et Athtar (notre Vnus), qui tait une divinit masculine, dieude la guerre comme toile du matin, mais fminine et desse de l'amour comme

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    toile du soir et appele alors aussi Ishtar.

    Au contact des populations chaldennes et sumriennes, les akkadiens secivilisrent et adoptrent la mythologie des peuples qu'ils avaient conquis.

    V. aussi: Ishtar, Sine, Sumer et Chalde

    William ALABASTER (1567-1540).

    Cabbaliste anglais. Chapelain du comte d'Essex, il se convertit, lors d'unsjour en Espagne, au catholicisme romain. Ses commentaires de l'Apocalypsejohannite et de la Gense sont trs discutables. Ils seront d'ailleurs condamns Rome, o Alabaster sera mme jet en prison. Libr, il rentra en Angleterre et il setourna finalement vers l'anglicanisme.

    Saed Achnad ALAOUI

    Philosophe duodciman persan, mort en 1645.

    Alaouites

    Secte musulmane chite comptant des adeptes de la Syrie au Maroc. Ils sontappels aussi Ansariyas ou Nouayris.

    V. aussi: Nazorens, Noucayris.

    ALBERT le Grand (1193-1200).

    Dominicain allemand, Albert de Bollstadt, dit le Grand, fut magiste, thologienet homme de science. Il sera canonis par l'Eglise, ayant compt parmi ses disciplesun autre thologien, Thomas dAquin, canonis lui aussi, qui contribuera comme luipropager en Occident les oeuvres et la pense d'Aristote et d'Augustin.

    N'tant pas dualiste, Albert le Grand ne saurait non plus tre considrcomme gnostique, mais ne peut nanmoins tre pass sous silence, car il pratiquanotamment l'astrologie et l'alchimie, s'illustrant en ces arts au point de passer pourun matre des plus minents en la matire et il influencera de nombreux autrespenseurs, notamment gnostiques.

    Il fera d'ailleurs un remarquable effort de synthse entre l'alchimie, lessciences exprimentales, la philosophie grecque et la thologie chrtienne,aboutissant parfois, comme l'avait fait aussi le savant et philosophe arabe Averros, la thse de la "double vrit" : la vrit de la science et celle de la religion peuventtre diffrentes. Cependant, pour Albert, la premire reste toujours subordonne laseconde.

    Pareille attitude peut paratre spcieuse, et elle l'est souvent en effet, mais ellea permis Albert le Grand d'affirmer impunment des vrits scientifiques jugessuspectes, telles que la sphricit de la Terre, n'hsitant pas taxer d'ignoranceceux qui affirmaient que des hommes vivant aux antipodes devraient ncessairementtomber dans le vide...

    Albigeois

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    Nom sous lequel sont souvent dsigns les cathares de la rgion d'Albi et deToulouse.

    Voir aussi: Cathares.

    ALBIN

    Philosophe juif no-platonicien du 11e sicle de notre re, Albinus ou Albin fitdes ides platoniciennes les modles sur lesquels le Crateur faonnerait la matirepour en tirer les cratures. L'me cependant, pour Albin, n'est pas individuelle, maisuniverselle.

    De mme, comme son contemporain Marcion, distingue-t-il deux Dieux: leDieu Un, tre ineffable qui engendra l'Intelligence, pur effet de sa divinit, et l'meuniverselle ; et le Dieu crateur, qui faonna les astres, les dmons et le mondesublunaire partir de la matire en prenant pour modles les ides manes de latriade prcdente. Ces dernires, le Dieu Un, l'Intelligence et l'me, ne sont pas sansanalogies avec l'Atzilout de la Cabbale, qui comprend Kter, Bina et Chokma.

    V. aussi: Adam Cadmon, Sephirot belima.

    ALBOUMASSAR

    Nom sous lequel est connu en Occident Abou Moua Djaffr ibn Mohammedal Soufi, clbre astrologue arabe du XVe sicle, auteur notamment dun ouvragetraduit en latin sous le titre De Magnis Conjunctionibus annorum perfectionibustraduction qui sera publie Augsbourg en 1489.

    ALBOUMAZAR (796-885)

    Nom latinis de l'astrologue Abou Mahar al Balkhi, de Bagdad, auteurnotamment d'une thorie des cycles d'inspiration hermtiste.

    Achmed ben Ali AL-BOUNI ( + 1225 )

    Magiste musulman fortement influenc par la Cabale pratique juive.

    ALBRECHT von Scharffenberg

    Auteur de Titurel (vers 1270), qui est la suite et fin du dernier ouvrage deWolfram von Eschenbach

    V. aussi: Wolfram.

    Salomon ALCABETZ (1505-1584).

    Cabaliste juif n en Turquie, qui adhra la communaut de Safed, enGalile. Il est l'auteur du cantique Lcha ddi (Viens, mon aim), souvent chant parles juifs la veille du sabbat.

    Alcabetz fut un des disciples de Joseph Care et il assista quelques unes deses extases. Il aura lui-mme pour disciple, entre autres, son beau-frre MoseCordovero.

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    Alchimie

    L'alchimie, qui est sans doute ne en Chine, puis s'est rpandue jusqu'enGrce, o elle fut illustre notamment par le philosophe Dmocrite, lequel l'introduisiten gypte, est indpendante de toute religion et ses principes ne se rattachent pasau gnosticisme.

    Pour les alchimistes, le salut ne doit pas venir de la Divinit, mais de l'espritmme de l'homme qui la pratique. Cependant, de nombreux gnostiques ont pratiqul'alchimie, entre autres les ismaliens musulmans, par qui elle s'est rpandue enEurope occidentale, via l'Espagne.

    Pour les alchimistes, les lments sont la fois matriels et spirituels. Dansleur tat matriel, ils sont grossiers, opaques, pais. Dans leur tat spirituel, ils sontsubtils, fins, thrs.

    En travaillant purifier la matire brute, l'alchimiste se spiritualise lui-mme.A noter encore le fait que, pour l'alchimie, traiter la materia prima dans un creuset(crux) se dit la "crucifier".

    V.aussi: Dmocrite, Ismaliens, Martinisme, Sthiens.

    AL-FRBI (Ouassif 870 - Damas 950).

    Nom sous lequel est mieux connu Mohammed ibn Tarchne Abou-Nasr, soufiturkmne qui fut la fois philosophe, imprgn de Platon et d'Aristote, linguiste etphysicien. Pour lui, Dieu prexiste la cration, mais il a engendr, non seulementdes "intellects passifs", qui ont organis l'univers sensible, mais encore un "intellectagent", qui a transmis ses facults l'me des hommes.

    Ibn AL-FARIDH (1181-1235).

    Pote et philosophe soufi, auteur de l'"loge du Vin", le vin symbolisant icil'extase mystique.

    AL HALLAD Voir: Halldj.

    AL GHAZALI

    Voir: Ghazli.

    ALl ibn Talib (La Mecque, vers 602 - Coufa 661).

    All ibn Talib, un cousin de Mahomet, pousera Fatima, l'une des filles de cedernier, devenant ainsi son gendre. Aprs la mort de Mahomet en 632, ce sontsuccessivement Abou Bakr, Oumar, Othmane et Ali qui exerceront les fonctions decalife, ce dernier partir de 656.

    Cependant, les musulmans chites ne considrent les trois premiers quecomme les successeurs temporels de Mahomet et non comme des imms, c'est dire ses successeurs spirituels : le premier imm aprs le Prophte, c'est donc poureux Ali.

    Mahomet, sa fille Ftima, son gendre Ah ibn Tahib et les onze autres imms

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    qui succdrent ce dernier constituent, pour les chites duodcimans, les quatorze"grands immaculs", dont les mes sont suprieures celles de tous les autreshommes.

    V. aussi: Duodcimans.

    Mirza ALI-MOHAMMED (Chiraz 1819 - Tabriz 1850).

    Fondateur du bbisme en 1844 anne o il se proclama le Mahdi, c'est direle septime imm attendu par les musulmans chites septidcimains, et aussi le Bb(la Porte) nouayris.

    Il professa alors une doctrine tendant syncrtiser les gnoses zervaniste,ismalienne et alaouite, mais consacrant l'galit de droit des hommes et desfemmes.

    Le Bab sera dclar hrtique et, ses partisans et lui ayant provoqu uneinsurrection en Perse, il sera fait prisonnier et fusill Tabriz.

    ALLAN-KARDEC (1804-1869).

    Pseudonyme d'Hippolyte-Lon Rivail, qui se prtendit la rincarnation d'undruide de ce nom et fera du spiritisme une vritable religion, pour ne pas dire unesuperstition.

    Il est l'auteur d'un grand nombre d'ouvrages, qui lui vaudront de nombreuxadeptes, entre autres Victor Hugo, mais qui contiennent, notamment sur la Cabbale,des interprtations discutables.

    AL-LATIF

    Voir: Saba.

    Iochannn AL-LEMAIN (ou Alleman), dit Alemanius.

    Juif rudit du XVe sicle, qui passe pour avoir initi la Cabbale Pic de laMirandole. Son nom vritable tait peut-tre Isaac Deutscher.

    Jean-Franois ALLIETTE (1738-1791).

    Magiste, hermtiste, astrologue, mathmaticien et cartomancien, dit aussiEtteilla. Il a affirm les origines gyptiennes du tarot, comme le fera aussi AleisterCrowley.

    Jacob AL-MOLI (1515-1542).

    Mdecin et cabbaliste juif ayant vcu Salonique et Istarnboul. Il est l'auteurde livres d'interprtation des songes.

    Chrith ibn Assad AL-MOUCHASSIBI ( + 857 ).

    Soufi iranien qui subit des influences judaques et chrtiennes. Il a beaucoupcrit et fait de nombreux disciples. Pour lui, "le monde est la prison du croyant; il n'ytrouve, ni joie, ni plaisir.

    Al-Mouchassib a aussi exalt l'amour de Dieu et il peut, ce titre, tre comptparmi les prcurseurs des "fidles d'amour".

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    Alphabets

    Les origines des critures occidentales et celles de la Gnose sont troitementlies et plusieurs systmes gnostiques sont d'ailleurs bass sur un alphabet : laCabale sur l'alphabet hbreu, certaines conceptions nordiques sur les runes, lesdoctrines de Marcos et de Monome sur l'alphabet grec, certains systmesismaliens sur l'alphabet arabe, etc

    Il s'indique, par consquent, de retracer, ft-ce brivement, quelles sont enralit les origines des alphabets mditerranens, nordiques et occidentaux.

    On affirme habituellement que l'criture alphabtique aurait t invente parles phniciens.

    En fait, ceux-ci n'ont fait que reprendre l'alphabet hbreu primitif, drivprobablement lui-mme de l'criture cananenne, issue de l'criture dmotiquegyptienne tire des hiroglyphes.

    On a retrouv dans le dsert du Sina de nombreux documents crits selon unalphabet drivant lui aussi des hiroglyphes et paraissant avoir donn naissance l'alphabet hbreu primitif, l'alphabet aramen et l'alphabet phnicien.

    A Lachish notamment a t retrouve toute une correspondance, crite aumoyen d'une sorte d'encre sur des tablettes de terre cuite, entre le gouverneur decette ville, qui relevait alors du royaume de Juda, et le roi de Jrusalem, peu avant lachute de cette dernire et la dportation de ses habitants Babylone.

    C'est au cours de la captivit que l'criture hbraque, influence par lacuniforme, devint ce qu'on appelle "l'hbreu carr", qui est encore aujourdhui enusage parmi les juifs, notamment en Isral, et qui aurait t mis au point par Esdras.

    L'alphabet phnicien drive de l'alphabet hbraque primitif d'avant la captivitde Babylone.

    Il donnera lui-mme naissance l'alphabet grec : selon la lgende, ce seraitKadmos (ou Cadmus), fils du roi, phnicien Agnor, qui aurait fond la ville deThbes en Botie et aurait adapt la langue grecque l'alphabet phnicien.

    Ce dernier est probablement aussi l'origine des runes nordiques et mme delcriture maya, car les navigateurs phniciens ont, dans l'Antiquit, sillonn les mersdu monde entier, y compris de l'actuelle Amrique.

    Les noms des vingt-deux lettres de l'alphabet hbreu, d'o drivent ceux deslettres correspondantes des alphabets phnicien et grec, sont des mots quicommencent par chacune de ces lettres.

    Ainsi aleph veut dire "tte de boeuf", beith signifie "demeure", ghimel est unedformation de ghamal qui veut dire "chameau", noun veut dire "poisson", cf(auquel correspond la lettre grecque archaque coppa d'o drive notre q) signifie"singe", etc.

    Ces lettres sont toutes des consonnes ou des semi-voyelles parce qu'aucunmot hbreu ne commence par une voyelle.

    Au VIII sicle de notre re, des juifs rudits, appels "massortes",supplrent cette carence au moyen d'un systme de points et de barres quis'inspirent de l'criture arabe.

    Mais les hbreux avaient en outre une numration base sur leur alphabet,dont chaque lettre symbolise un nombre : aleph vaut 1, beith vaut 2, ghimel vaut 3,daleth 4, h 5, wav 6, zane 7, cht 8, tht 9, iod 10, kaf 20, lamed 30, mm 40,noun 50, samech 60, ayne 70, p 80, tsad 90, cof 100, resh 200, shine 300 et tavvaut 400.

    On utilise aussi les graphies finales de certaines lettres en leur attribuant unevaleur plus leve : le kaf final vaut ainsi 500, le mm final 600, le noun final 700, le

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    p final 800 et le tsad final 900; enfin, partir de mille, on reprend avec aleph ensurmontant la lettre d'un trait, tandis que le million est reprsent par un grand aleph

    Ces valeurs concident exactement avec celles des lettres de l'alphabet grecjusqu' la lettre pi (l'quivalent du p hbreu), qui vaut 80, y compris l'antique di-gamma qui correspondait au wav hbreu, l'un et l'autre valant 6, et d'o drive notreF, mais qui se prononait comme le wav hbreu pourvu d'un point daghsh cest--dire comme le w anglais actuel.

    Ensuite, la valeur des lettres change : en grec, c'est le rh qui vaut 100, sigmavaut 200, tau 300, upsilonn 400, phi 500, chi 600, psi 700 et omega 800.

    Il semble avoir exist aussi une lettre grecque correspondant au tsad hbreuet valant 90 ou 900, comme cette dernire, mais elle tait dj totalement inusitebien avant l'poque classique.

    Enfin, les lettres de l'alphabet arabe ont aussi une valeur numrique, quicorrespond celles du grec et de l'hbreu jusqu'au noun et au nu, les autres lettresarabes ayant d'ailleurs une valeur diffrente dans le Maghreb et dans les paysorientaux de langue arabe, tandis que les lettres de l'alphabet persan sont aunombre de trente-deux, ce qui est aussi, selon le Sepher Itsira cabbalistique, lenombre des "sentiers de sagesse" grce auxquels Dieu aurait difi le monde et quisont, d'aprs ce livre, les vingt-deux lettres de l'alphabet hbreu et les dix sphirt.

    Ces valeurs numriques ont donn naissance divers systmesarithmosophiques: le tsrouf des cabbalistes juifs, le psphisme grec, etc.De mme, les nordiques attriburent-ils une valeur magique la forme mme desrunes, comme certains cabbaliens, tels qu'Abraham Aboulafia, la forme des lettresde l'hbreu carr.

    On peut aussi adapter l'alphabet latin, qui drive du grec, tel qu'il est usit enfranais, la valeur des lettres hbraques et, subsidiairement, grecquescorrespondantes.

    On obtient ainsi l'alphabet symbolique latin suivant :

    A=1 I=J=Y=1O Q=C=1OOB=2 K=20 R=200 C=Q=1OO L=30 S=300D=4 M=40 T=400E=5 N=50 Ts ou Tz=90 F=U=V=6 U=V=W=6G=3 0=70 X=60H=8 P=Ph=80 Y=I=10Th=9 Z=7.Enfin , les astrologues hbreux reprsentaient aussi les plantes par des

    lettres de leur alphabet: Saturne par beith Jupiter par ghimel, Mars par daleth, leSoleil par kaf, Vnus par P , mercure par resh et la Lune par taw.

    En outre, l'air correspond aleph, l'eau mm, la terre ayne et le feu shine, les trois premires de ces lettres tant qualifies de "mres".

    Quant aux signes du zodiaque, qui ont toujours eu en outre leurs propressymboles, drivs eux aussi des hiroglyphes gyptiens, ils correspondent aux onzeautres lettres, dites "simples", de l'alphabet hbreu.

    V. aussi: Cabbale, Esdras, gumatrie, Kadmos, runes, sphirt, origines.

    Alpha Galates

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    Cercle sotriste n en France pendant la deuxime guerre mondiale, li auprieur de Sion et ayant entretenu des rapports avec le cercle occultiste allemandKreisar, oppos Hitler et au nazisme.

    Pierre Plantard de Saint-Clair en devint le grand matre en 1943. AlphaGalates et Kreisar avaient l'un et l'autre des objectifs analogues au "Grand Dessein"de Henri IV et de Maurice de Nassau.

    V. aussi: Amadou, Barnaud.

    Abou Htim AL-RAZI

    Voir: Rzi.

    Aboul Hassan AL-SHDIBI

    Penseur arabe qui fonda au XIIIe sicle dans la partie occidentale de l'Islamun ordre soufi dont les enseignements s'inspiraient d'Abou Bakr Ibn Arbi et deDjalaleddne Romi.

    Mose ALSHEICH (1508-1600).

    Cabbaliste minent qui succda Joseph Caro la tte de la communautgalilenne de Safed et eut pour disciples, entre autres, Mose Isserls et IsaacLouria.

    Pour lui, le sens du Shir ha-Shirm (cantique des Cantiques) est uniquement ettout entier mystique (sd: secret).

    Alshich transmettra ses pouvoirs Cham Vital.

    Robert AMADOU

    Occultiste franais contemporain, membre de l'glise martiniste, d'AlphaGalates et de l'Ordre de Memphis et Misram.

    Il a publi notamment un ouvrage remarquable sur loccultisme (1950) et,en collaboration avec Robert Kanters, une excellente "Anthologie littraire del'occultisme" (1975).

    Amalcites

    Peuple dont l'habitat, aux temps bibliques, se situait entre l'Idume et l'Arabieet qui fut en lutte contre les hbreux lorsque ces derniers eurent conquis Canaan, laTerre promise.

    Comme les habitants de celle-ci, les amalcites donnaient la Divinit le nomd'El. Leur religion initiatique tait semblable celle de l'gypte ancienne et leursprtres taient d'ailleurs admis dans la hirarchie sacerdotale gyptienne etrciproquement.

    Ils semblent avoir t les descendants de mages rfugis sur le Caucase aumoment d'un dluge, redescendus ensuite dans la plaine et ayant grossi leur nombreen initiant leurs traditions plusieurs personnes parmi les peuplades dont ilstraversrent les territoires avant de se fixer au nord de la pninsule arabique.

    Ils se confondent peut-tre avec les Elamites. Ils seront disperss par Sal etDavid. Certains d'entre eux se rfugieront nouveau dans des montagnes et peut-tre ces derniers comptent-ils parmi les anctres des Druzes.

    Selon certains cabbalistes, la rvolte des anges rebelles eut lieu lors d'unebataille entre les hbreux et les amalcites, pour lesquels ils avaient pris parti. Dieu

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    les aurait ravals alors au rang de dmons.

    V. aussi: Azazel, Cananens, Druzes.

    Robert AMBELAIN

    crivain franais contemporain, auteur d'ouvrages sur le celtisme, la franc-maonnerie et les origines du christianisme. Grand-matre de l'Ordre de Memphis etde Misram.

    V. aussi: "Abramelin le Mage".

    "Les Amitis spirituelles"

    Association magiste et mystique fonde au dbut du XXe sicle par PaulSdir, qui la mit sous le patronnage du Christ et la voua notamment des activitscharitables.

    AMMNIOS SACCAS (175-242).

    Philosophe no-platonicien gyptien, qui fut d'abord chrtien et pourrait trel'auteur d'un Diatessaron grec sur le modle du Diatessaron syriaque de Tatien.Mais il rompit avec lglise romaine et s'employa ds lors rapprocher les diversesreligions et philosophies connues son poque.

    Il est ainsi le fondateur de l'histoire des religions et le prcurseur desthosophes contemporains.

    Les disciples d'Ammonios Saccas se dnommrent "philalthes" (amis de lavrit).

    Il fut notamment le matre de Plotin et d'Origne.

    AMON.

    Un des principaux disciples, avec Asclpios et Tat, de lHerms Trismgistedans les crits hermtistes.

    V. aussi: Hermtisme.

    A.M O R.C

    Initiales des mots anglais Ancient and Mystic Ordre of the Rosy-Crossappellation d'une association soi-disant rosicrucienne fonde par l'amricain H.Spencer Lewis en 1909.

    Sayied Haydne AMOULI (1320-vers 1390).

    Soufi persan du XIVe sicle, appel aussi Haydar Hosseyni Amli, qui serendit clbre par son livre Djmi al Asrs et tentera un rapprochement entre lesoufisme et le chisme.

    Il considrait la Tradition sotrique de l'Islam comme un dpot divin, transmisde gnration en gnration ceux qui sont aptes la recevoir, mais il distinguaitparmi ceux-ci trois niveaux de comprhension de cette Tradition, lesquelscorrespondent assez bien la distinction qu'avaient faite les canites et les

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    valentiniens entre hyliques, psychiques et pneumatiques : aux premiers est donne,selon Amoli, la sharia qui ne dpasse pas le sens littral des textes; aux deuximes,la tariqua qui est la voie mystique; aux troisimes, la haquiqua qui est la vritgnostique.

    Amouli identifiait enfin le Paraclet des Chrtiens avec le Mahdi.

    ANAN ben David

    Exgte juif qui, s'tant fait lire contre-exilarque en 767 par un conclave tenuen Babylonie, fonda la secte gnostique des carates, qui rejette le Talmud pour s'entenir l'tude attentive du texte des livres de la Bible hbraque.

    V. aussi: Carates.

    ANAXIMANDRE (Milet, vers -610 - 546).

    Philosophe ionien, disciple de Thals. Pour lui, la matire est ternelle etinfinie, et l'homme a eu pour anctre un poisson.

    Anaximandre sera lun des matres de Pythagore.

    V. aussi: Pythagorisme, Vishnou.

    James ANDERSON (vers 1660 - 1739).

    crivain anglais qui fut charg par la franc-maonnerie de coordonner lesrgles des diverses loges maonniques de son poque et qui rdigea dans ce butl'ouvrage connu sous le nom de "Constitutions d'Anderson".

    Celles-ci seront approuves en 1722 par vingt-quatre loges. Elles sont encore la base de la plupart des obdiences actuelles.

    v. aussi: Franc-maonnerie.

    Jean-Valentin ANDREA (1586-1654).

    Alchimiste et mathmaticien, encore appel Andreae ou Andras. Il rformalorganisation de la Fraternit de la Rose-Croix et crivit notamment "Les Noceschymiques de Christian Rosenkreuz" et la "Christianopolis".

    Celle-ci, ville idale et utopique, tient la fois de la Jrusalem cleste del'Apocalypse johannite et de lUtopia de Thomas More.

    Andras passe pour avoir t en son temps nautonier du Prieur de Sion.

    ANDR

    Frre de Simon Barina, n probablement Beth-Sada vers 12 avant notrere. On ne sait de lui que peu de choses. Il pourrait avoir accompagn SymonPierre et Jean (dit Marc) Rome et y avoir assur l'intrim de l'piscopat lorsqueSymon fut rappel Jrusalem en 62.

    Mais c'est Lin que ce dernier dsignera en 67 pour lui succder Rome.On ne sait ensuite plus rien d'Andr.

    Sa mort Patras est en tout cas tout fait lgendaire.

    ANDRIAS

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    Nom que porte aussi Abel chez les kantens.

    Anglologie

    Dans la Bible hbraque, il est souvent question d'"anges des lohm" ou "deDieu", c'est--dire d'envoys, de messagers (malakm) que les Septante, traducteursalexandrins de la Bible en grec, appelrent anghelo, d'o le latin angeli et le franais"anges".

    Leur nature exacte ne ressort pas clairement du contexte de la Bible, mais lescrits juifs dits "intra-testamentaires", c'est--dire ceux qui se placent entre l'Ancienet le Nouveau Testament chrtien, en feront, en particulier les livres d'Hnoch, destres surnaturels, d'essence intermdiaire entre la Divinit et les hommes.

    Cette conception sera reprise par le christianisme, puis par l'Islam, tandis que,pour Philon, les anges seraient des mes qui ne se sont pas encore unies un corpsd'homme et qui apparaissent dans le monde sublunaire comme des agents du Logosmanation de la Divinit, qui est sa Sagesse; ils aident les hommes dans leur luttecontre les passions mauvaises et transmettent Dieu leurs prires.

    Ces tres d'une nature intermdiaire entre la nature humaine et la naturedivine jouent souvent un rle important dans les doctrines gnostiques, il convientdesquisser ici les principales conceptions qui ont cours leur sujet, d'autant plusque les religions chrtiennes catholiques et orthodoxes elles-mmes reconnaissentl'existence des anges et ont leurs propres anglologies.

    Selon toutes ces traditions, les anges clestes seraient hirarchiss en troisfois trois "classes" (dans le sens peu prs du latin classis, "arme" ou "escadre"),donc neuf classes au total.

    Il y a tout d'abord les anges proprement dits, ishm en hbreu, les "fantassins"en quelque sorte, analogues aux frour perses et aux genii latins. Leur lment estlair Ils sont aussi appels "fils de la vie". Dans certaines croyances, un ange de cette"classe" est attach chaque homme ou femme (chez les latins, il porte alors, s'il estle gardien d'une femme, le titre de iuno) avec la charge de le ou de la suivre et de leguider - d'incarnation en incarnation notamment,pour ceux qui croient lamtempsycose - : c'est lange gardien des chrtiens, dont il est questionnotamment dans "Le Pasteur" d'Hermas.

    Au dessus de ces anges sont les archanges analogues aux aouras deshindous. Leur lment est le feu.

    Viennent ensuite les arches ou "puissances" (lohm en hbreu), qui sontcenss prsider aux grands mouvements, de foule ou de pense, aux rvolutions, l'entre en scne des personnalits dirigeantes qui font l'histoire. Les archanges sontcenss tre leurs enfants (b'ni lohm)

    Les premiers anges de la deuxime triade sont appels vertus. Ilscorrespondent aux dvas des hindous. Viennent ensuite les dominations qui sontcenss tres les ordonnateurs du systme plantaire. Puis les principauts ouprinces que certains gnostiques assimilent aux Elohm de la Gense, organisateursde la Terre et crateurs d'une premire humanit, compose comme eux, " leurimage", dtres mles et d'tres femelles (Gen. I 27).

    Vient enfin la troisime triade, avec tout d'abord les trnes puissancessuprmes rgissant les dons et les sacrifices. Puis les chrubins dont le nom est issu

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    de celui des khroubm assyriens, tres surnaturels au corps de taureau avec unette d'homme, les pattes arrires et une queue de lion, et des ailes d'aigle ils sont lesreflets de la Lumire divine, de l'An des cabbalistes. Enfin, les sraphins anges delamour dont le nom a la mme racine que l'hbreu saroph qui veut dire "brler"

    Parmi les "princes", Lucifer (qui, pour d'autres, serait un chrubin), le porteurde lumire, osa se mesurer Dieu. Il fut vaincu et entrana dans sa chute desarchanges et des anges qui s'taient rebells avec lui.

    Selon certaines traditions, Can n'aurait pas t un fils d'Adam et d've, maiscelui de Lucifer et de Lilith, celle-ci ayant d'ailleurs t la premire femme d'Adam.

    Selon d'autres traditions encore, qui associent chaque classe d'anges uneplante, les astrodes qui gravitent entre les orbites actuelles de Mars et de Jupiterseraient les dbris de la plante qui correspondaient Lucifer et dont la destructionaurait t une consquence de la chute de ce dernier.

    Ajoutons cependant que, dans la Perse antique et actuellement dans l'Islamchite, il n'y a que deux catgories d'anges : les anges (ordinaires) et les chrubins,qui sont des "archanges", des anges suprieurs.

    Animaux cosmiques

    Voir: Archanges et archontes, Astrologie.

    ANNUBION

    Astrologue gyptien originaire de Diospolis. Ayant adhr au simonisme, ilaccompagnera Apion Rome quelque temps, mais rentrera ensuite en gypte.

    ANOSH

    Nom d'Enosh, fils de Seth, chez les mandens, qui en font toutefois un filsd'Abel (Hibil), un frre de Seth (Shitil).

    Abraham-Hyacinthe ANQUETIL-DUPERRON (1731-1805).

    Linguiste d'origine normande, mais n et mort Paris, qui s'adonna l'tude,entre autres, du sanscrit, du persan, et traduisit de nombreuses oeuvres indiennes etpersanes.

    Il est de ceux qui ont soutenu que les Celtes et les Hindous seraient desdescendants des habitants d'Hyperbore.

    Ansariyas

    Voir: Nouayris.

    Anthroposophie

    Dissidence de la Socit thosophique, provoque par Rudolf Steiner.

    Anthropos

    Voir: Adam Cadmon, Hermtisme, Homme primordial, Zosime.

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    Egidio ANTONINI

    Voir: Gilles de Viterbe.

    Aour-Mazda (ou Ahura-Mazda ou Ohrmazd).

    Le Dieu suprme et sans forme pour Zoroastre. De lui dpendent trois"gnies" : Atar, qui rgit le feu; Ahrimane, qui rgit les tnbres; et Mithro, qui rgit lalumire et a pour tche spcifique de s'employer concilier les deux autres.

    APELLS

    Chrtien gnostique du 11e sicle, qui systmatisa les enseignements deCerdon et de Marcion dans deux ouvrages : les "Syllogismes" et les "Rvlations",qu'il publia Rome. Il y professait qu'il y a un Dieu suprme, bon et unique, auquelsont subordonns un ange juste qui a cr toutes les choses matrielles, un ange defeu qui a parl Mose et un ange qui est l'auteur du mal. Ces trois anges ne sontque des cratures de Dieu et la Bible hbraque est mensongre au sujet de cedernier.

    C'est pour apporter aux hommes la vrit son sujet que Jsus, son fils, estdescendu sur Terre, o il se composa, au moyen des lments cosmiques, un corpsde chair.

    Il a t "pendu au bois" par des juifs, mais il est ressuscit et il est rapparu ses disciples; puis, se dpouillant de sa chair en rendant successivement auxlments les substances de son corps, il est retourn vers son Pre, le Dieu bon,laissant ses disciples la semence de vie qu'il leur incombe de porter aux croyants.

    APION

    Simonien originaire dAlexandrie.Il exera Rome la profession d'avocat l'poque de Caligula, de Claude et

    de Nron, mais il tait aussi grammairien et littrateur, et il a crit notamment destudes sur Homre.

    Violemment hostile aux juifs, Apion affirmait, entre autres, que le Temple deJrusalem abritait la statue en or d'un dieu tte d'ne.

    Il eut pour adversaires notamment Philon d'Alexandrie, Flavius Josphe etpeut-tre aussi Symon Pierre, tandis qu'il pourrait avoir t l'avocat de l'aptre Paul.

    Josphe crira vers 94 un pamphlet clbre en deux livres contre Apion

    V. aussi: Annubion, Simon le Mage.

    Apocalypses

    Le mot "apocalypse" est la francisation d'un mot grec qui signifie "rvlation".Il s'agit de visions prophtiques relatives, pour la plupart, la fin des temps et auxcataclysmes qui doivent la prcder. Ce genre littraire est d'origine iranienne.Il a t beaucoup utilis par les juifs et par les chrtiens.

    Les apocalypses juives les plus clbres sont le 3e livre de Baruch laRvlation d'Abraham , la Rvlation d'Elie. La plus clbre apocalypse chrtienneest celle qui a t mise sous le nom de l'aptre Jean.

    Il y a aussi des "petites apocalypses" insres dans d'autres oeuvres, commecelles du livre de Daniel et celles des trois vangiles synoptiques et de l'vanglion

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    marcionite.Il y a enfin des Apocalypses de Pierre, dont l'une fut bien prs d'tre admise

    dans le canon des critures chrtiennes, car elle est mentionne dans le fragment dit"de Muratori" comme tant de valeur gale celle attribue Jean.

    L'Apocalypse johannite

    Le dernier des livres du canon chrtien est attribu, en son entier l'aptreJean, un des disciples de Jsus le Nazaren, mais il parat bien tre en fait unecompilation de deux ou de trois oeuvres antrieures : la premire, crite sans douteen 62 ou en 63 par Marc l'vangliste (qui s'appelait aussi Jean : V. Actes desAptres XII 25); la deuxime, crite vers 80, au moment de l'ruption du Vsuve; latroisime, compose probablement en effet par Jean lAptre, vers 95, au momentde son exil Patmos, avec des ptres aux sept glises d'Asie.

    Le compilateur final est sans doute Papias, qui se disait disciple de Jeanl'Aptre (qu'il appelle plus volontiers Jean le Thologue) et aussi de Jean le Doyenmais qui tait aussi cabaliste, car il fut aux cts du rabbi Aquiba au moment del'insurrection de Symon Bar Kochba de 132 135. C'est sans doute aprs l'checde celle-ci qu'il se rfugia Ephse avec le rabbi Tarphon, qu'il s'y convertit auchristianisme johannite et qu'il fusionna en un seul, les deux ou trois textesmentionns ci-dessus.

    Comme la plupart dos cabalistes, Papias faisait tout aller par sept. Il ditnotamment que les disciples principaux de Jsus avaient t sept, tout comme ceuxde Symon Bar Iocha, l'auteur prsum du Sepher ha-Zohar, que Papias avait bienconnu aussi, et Bar Iocha appelait ses sept disciples, ses "yeux". De mme, dansl'Apocalypse johannite, presque tout tourne autour du nombre sept, notamment lessept cornes et les sept yeux de l'Agneau (Ap. V 6). En outre, les citations et lesallusions les plus nombreuses proviennent du livre d'Ezquiel un des plus enhonneur auprs des cabalistes (Mercaba) et le nombre des chapitres qui lacomposent est de vingt-deux, le nombre des lettres de l'alphabet hbreu.

    L'oeuvre se prsente comme une vision prophtique que Jean aurait eue Patmos. L'glise connatra de nombreuses tribulations, mais la fin des tempsJsus reviendra pour procder au grand jugement ; puis il y aura de nouveaux Cieuxet une nouvelle Terre, o il rgnera mille ans dans une Jrusalem nouvelle, entourde 144 000 justes. Aprs quoi tous remonteront dans l'Empyre pour l'ternit etl'univers matriel sera consum par le feu.

    V. aussi: Alphabet, Cabbale, Jsus, johannites, millnarisme, Papias.

    Apocalypses de Pierre

    On connat deux oeuvres portant le titre dApocalypse de Pierre .

    La premire, qui date du troisime quart du II sicle, est probablementl'oeuvre de Clment, secrtaire des vques de Rome Pie Ier et Anicet. Elle seprsente comme un complment au premier chapitre des Actes des Aptres. Pierre yjoue un rle important.

    La deuxime, crite sans doute pour faire pice la premire, est une oeuvresthienne qui parat dater de la fin du II sicle ou du dbut du III. De tendancenettement gnostique et doctiste, elle conteste violemment la hirarchisation delglise romaine.

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    APOLLNIOS MOLON (255-216 av.J.C.)

    Grammairien et pote hellnistique, philosophe stocien et hermtiste,originaire de Rhodes (et, pour ce motif, appel aussi Apollonios de Rhodes),Apollonios Melon devint directeur de la clbre bibliothque d'Alexandrie. Il estl'auteur des "Argonautiques", rcit de la qute de la toison d'or.

    APOLLNIOS de Tyane (2-99 ?)

    Clbre, mais nigmatique philosophe, magiste, thurge et thaumaturge,originaire de la Cappadoce, mais qui voyagea beaucoup, tant en Perse et en Indeque dans tout l'Empire romain, accomplissant partout des prodiges, principalementdes gurisons remarquables, des retours la vie de personnes supposes mortes,des visions prmonitoires. C'est ainsi qu'il prdit notamment Vespasien, alorsseulement chef des armes de Nron en Palestine, qu'il serait un jour empereur. Demme, s'tant finalement tabli Ephse, o il rencontra notamment Jean l'Aptre, ily eut la vision du meurtre de l'empereur Domitien Rome le jour mme o cela seproduisit, en 96.

    A Ephse, Apollnios avait fond une secte initiatique philosophique trsferme, dont les rites secrets taient d'inspiration gnostique. De ses nombreuxvoyages il avait d'ailleurs rapport des livres trs anciens, qui sont malheureusmentperdus; mais des passages de ces livres, ainsi que d'annotations faites sur ceux-cipar son disciple Damis,sont rputs se retrouver dans quelques uns des traitshermtistes qui ont t conservs.

    APOLLS

    Disciple de Jean le Baptiseur, Apolls se rendit en gypte, o il connut Philond'Alexandrie, et il devint galement un des disciples de ce dernier, frquentantnotamment comme lui les thrapeutes du lac Marotide. Ayant appris les mortsviolentes de Jsus le Nazarnien, de Jean le Baptiseur et d'Etienne, en 30, en 35 eten 37 environ, Apolls crivit le livre de la Sagesse en l'attribuant Salomon : celivre sera admis dans le canon chrtien d'abord, puis class parmi lesdeutrocanoniques; il y est clairement fait allusion ces excutions, ainsi qu'auxincidents qui marqurent, en Jude et en Egypte le rgne de Caligula, ce qui permetde le dater d'environ l'an 40.

    Apolls ira ensuite Ephse, o il rejoindra d'autres disciples du Baptiseur quis'y taient rfugis aprs la lapidation d'tienne, et il y opra d'assez nombreusesconversions. Il participa probablement aussi la rdaction d'une versionantcanonique du IVe vangile c'est sous son influence qu'y fut introduitenotamment, selon toute vraisemblance, la notion philonienne du Logos

    Il se rendra aussi Corinthe et, pendant son absence, l'aptre Paul arriva son tour Ephse. Apolls le rencontra son retour et, aprs l'avoir combattu, ilparvint s'entendre avec lui. Ds lors, les johannites d'phse et les chrtienspauliniens fusionnrent en une seule Eglise.

    Pierre d'APONE

    Cabaliste et magicien, mort Padoue en 1313. Il influena notammentTrithme.

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    Apsou

    Divinit gyptienne, anctre des autres dieux, analogue au Zervane Akrnedes mazdens et des parsis. Oswald Wirth l'a assimil au Fou des arcanes majeursdu tarot, lame que les gyptiens appellent "le Retour".

    APULE (124-175).

    Pote latin d'origine africaine, magiste et hermtiste, qui fit de nombreuxvoyages en Grce, en Asie, en Italie. Il fut initi aux mystres d'Isis et Osiris et il estl'auteur de "l'ne d'or" et de De Deo Socratis .On lui attribue en outre la version latinedu "Discours parfait" (Logos tlios) du Corpus Hermeticum

    V. aussi: Hermtisme.

    AQUIBA ben Iossef (vers 70 - 135).

    Exgte juif du dbut du Ie sicle, encore appel Akiba ou Akiva, compagnonde Symeon Bar Iocha et fondateur avec lui du cabbalisme. Il passa pour tre all auCiel et en tre revenu, en tant autoris utiliser pour ce voyage le kabod ("gloire"ou "trne" de Dieu), ce qui est sans doute une interprtation matrialiste d'une autrelgende le concernant, selon laquelle il se serait aventur avec trois autres rabbisdans le pards (verger) de la Cabbale et serait le seul des quatre avoir pntrtous les arcanes de celle-ci sans perdre la vie, la raison ou la solidit de sa foi,comme cela arriva aux trois autres.

    Un autre de ses compagnons fut Papias ben Ihouda. Ce dernier, Symon BarIocha et lui participeront, aux cts de Symon Bar Kochba, la rvolte de cedernier contre les romains en 132. Bar Kochba fut tu au combat en 135 et Papiasparvint s'enfuir, mais Aquiba fut fait prisonnier et il sera excut Csare dansdes conditions atroces.

    AQUILAS

    Voir: Onquelos.

    Philippe d'AQUIN

    Rabbin juif n Carpentras, qui se convertit au catholicisme. Il fut professeurd'hbreu et de chalden au Collge de France.

    D'Aquin est notamment l'auteur d'une "Interprtation de l'Arbre de la Cabbale"(1625). Il mourut Paris en 1650.

    ARATOS (310-245 av.J.C.)

    Pote et astrologue grec, n en Cilicie. Il est lauteur des "Phnomnes",que Cicron traduira en vers latins.

    Araucans et Arawacs

    Les Araucans, qui sont sans doute des descendants de rescaps ducataclysme ayant entran la disparition de l'Atlantide, se sont rpandus de la Floride la Terre de Feu. On donne plus particulirement le nom d'Arawacs ceux d'entre

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    eux qui habitent les territoires de l'actuel Prou, du Chili et de l'Argentine.

    V. aussi: Atlantide.

    Arbre sphirotique

    Voir: Cabbale, Elohim, Sephirt.

    Arca

    Mystrieuse terre (peut-tre une plante d'un autre systme stellaire ou unsatellite d'Uranus) dont il est question dans Jrmie (X, 11-12) et dans le Zohar ( I, 9b). Cest d'elle que pourraient provenir les extra-terrestres que la Gense appelleElohim. Can y aurait t relgu aprs le meurtre d'Abel.

    V. aussi: Anglologie, Can, Elohim, N. Poussin.

    Archanqes et archontes .

    On sait que les traditions juives et chrtiennes rpartissent les anges clestes enneuf "classes", dont la deuxime est celle des archanges (en hbreu : bni lohm,"enfants des lohm") .Quelques uns de ceux-ci se seraient rvolts contre Dieu, avec leur tte Azazel( appel en latin Lucifer) , qui tait lui-mme, selon les uns un chrubin, un princeselon les autres, et ils furent vaincus par d'autres anges, mens par Michel: ce sontces anges dchus que les chrtiens traditionnels appellent les "mauvais anges", lesdiables ou les dmons.Mais, dans plusieurs systmes gnostiques, sept d'entre ces "dmons" sont lesmatres des sept cieux que ces systmes placent entre la Terre et l'Empyre, etchacun d'eux est alors appel "archonte" (en grec : archn).Ils ont chacun la forme d'un animal. Dans quelques textes, le fils du Dieu de lumireet de bont, lorsqu'il descend sur la Terre accomplir sa mission salvatrice, prendsuccessivement la forme de chacun de ces animaux, fin de tromper la vigilance del'archonte matre de chacun de ces cieux.Cependant, dans dautres systmes, chaque plante est en outre garde par unarchange, ce dernier et l'archonte matre du ciel de cette plante tantperptuellement sur pied de guerre.Il est possible de dresser le tableau suivant des noms des archanges, des archonteset des animaux dont ces derniers ont la forme pour beaucoup de sectes gnostiques(avec cependant de nombreuses variantes), y compris pour la plupart descabbalistes, qui associent en autre aux plantes et leurs gardiens les sept lettresdites "doubles" de l'alphabet hbreu :

    Plante Archange Archonte Animal cosmique Lettre hbraque

    Saturne Michel Ialdabath Lion beithJupiter Souriel Iao Taureau ghimelMars Gabriel Sabath Dragon dalethSoleil Raphal Adnaios Aigle Kaf(ou Ealdas)Vnus Saraquiel Thautabath Ourse pMercure Ragoul Erathrath ou (Hor) chien reshLune Onol . Astaphail Ane tav (ou Phanoul)

    Cependant, dans Pistis Sophia, oeuvre d'un disciple de Salomon Valentin, les

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    archontes sont au nombre de douze, ayant chacun galement la forme d'un animal.Leur correspondance avec les signes du zodiaque n'est pas claire, mais on peutavancer hypothtiquement la suivante :

    Archonte Animal Signe du zodiaqueEuchtonios Crocodile ViergeCharakhar Chat LionArcharkh Chien GmeauxAchrkar Serpent CancerMarchom Taureau TaureauLamchamr Sanglier BlierLouchar Ours PoissonsLarakh Vautour VerseauArshkh Basilic ( uraeus ) CapricorneXarmarkh Dragon SagittaireRchar Chat 7 ttes ScorpionKhrimar Chien 7 ttes Balance

    V. aussi: Alphabet, Amalcite, Anglologie, Animaux cosmiques, "Ascensiond'Isae".

    ARCHIPPE.Disciple de Pythagore, qui lui succda Mtaponte, mais ira s'tablir

    Tarente. Il aura lui-mme, parmi ses disciples, Archytas .

    Archontiques .

    Nom qui est parfois donn aux Sthiens de Syrie et d'Armnie , pour lesquelsSeth se serait rincarn en Derdika et en Melkitsdec ( mais pas en Jsus) .

    V. aussi: Sthiens .

    ARCHYTAS.

    Disciple d' Archippe et ami de Platon .

    Argot, art gault, art goth, art gothique.

    L'origine du mot "argot" est trs controverse.Il dsigne d'ailleurs deux ralits assez diffrentes, bien que voisines et se

    recouvrant l'une l'autre : le langage convenu des malfaiteurs et du monde de laprostitution, d'une part, dans toute la France et dans plusieurs pays de languefranaise; le parler populaire des parisiens, d'autre part.

    Toutes ces controverses et ces mprises proviennent de ce qu'ont tconfondues, tort sans doute, mais presque invitablement, trois thymologiesdiffrentes, phnomne d des homonymies, dont le quadruple titre de la prsentenotice offre d'ailleurs un parfait exemple.

    Il semble bien que le vritable argot n'ait t autre, l'origine, que le langagepropre, le "jargon" des filateurs et des merciers de la rgion de Troyes, le mot "argot"lui-mme drivant du nom d'un de leurs outils, dnomm "argue".

    Cet argot semble bien, en effet, avoir t aussi le langage particulier des"argotiers" lorrains (encore appels "aricotiers" ou "arcandiers"), nom que l'onappliqua au XVIe sicle des fermiers besogneux, des ouvriers mdiocres, depetits marchands ambulants auxquels se mlrent des merciers ruins et des gueux,bref toutes gens le plus souvent rduits colporter ou mendier.

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    Et c'est partir de cette classe sociale que leur langage se rpandra danstoute la gueuserie de France, puis dans la pgre.

    Mais auparavant, il y avait eu aussi l'art gault."Gault" est un mot de l'ancien franais, d'origine celtique, synonyme de

    "gaulois".L'art gault est donc l'art original des Gaules.Il ne fut supplant que

    temporairement par l'art dit "roman" l'poque gallo-romaine et sous les deuxpremires dynasties des rois de France .

    Lorsque cet art roman fit place l'architecture ogivale, ce fut en ralit unretour aux sources, l' art gault .

    Mais, par une fcheuse homonymie, due galement l'influence deshumanistes de la Renaissance italienne, pour qui tout ce qui tait, leurs yeux,barbare tait "goth", le style ogival, art gault, fut orthographi "art goth" , puis qualifi,par un contre-sens norme, d'art "gothique" , nom qui lui est malheureusement restet qui fit croire que cet art tait d'origine germanique, croyance favorise par le faitque les premires dynasties des rois de France avaient t d'origine germanique:mais on a rappel que, sous les mrovingiens et les carolingiens, c'est au contrairel'art roman qui avait prvalu en Gaule.

    Or, les btisseurs de cathdrales utilisaient entre eux, eux aussi, un langageconvenu, destin sauvegarder certains secrets connus seulement des initis admisdans leurs confrries.

    C'est ce langage des praticiens de l'art gault qui fut confondu avec l'argot, lelangage des merciers, des colporteurs et des gueux, comme vu plus haut, par unphnomne d' homophonie quasiment invitable .

    Au moment o la franc-maonnerie spculative se distingua de la maonnerieoprative, ce langage ne fut plus utilis que par cette dernire, c'est--dire par desartisans et des ouvriers, que les prjugs de classe du XIXe sicle ravalrent auxderniers rangs de la socit.

    Cela provoqua sa dgnrescence et son extension la pgre des voleurs etdes filous de toutes espces, au sein de laquelle avait dj pntr l'argotproprement dit, celui qui est, on l'a vu, d'origine lorraine et champenoise.

    C'est ce langage dgnr, mais ayant gard de ses origines sa vigueur et saverdeur expressives et souvent pittoresques qu'ont dcrit dans certaines de leursoeuvres Honor Balzac et Victor Hugo, avant d'tre illustr dans "La Chanson desGueux" de Jean Richepin .

    Ces conscrations littraires, suivies du phnomne d'galisation des classessociales qui s'est dvelopp en Occident depuis 1920, ont fait que l'argot , au termede son volution, se rpand de plus en plus dans le langage courant, au point qu'iltend se confondre aujourdhui avec le niveau familier de la langue .

    ARIALO

    Diacre milanais qui, en 1057 , souleva les patarins contre le clerg catholique,auquel il reprochait sa richesse outrageusement ostentatoire.

    Il sera massacr par les gardes de l'archevch en 1066.V. aussi: Patarins.

    ARI LB (1847-1905).Rabbin de Gour, Ari Lb est l'auteur du Sepher-Emet (le Livre de Vrit), qui

    sera publi en 5 volumes Jrusalem en 1971.

    Arimaspes.

    Peuple fabuleux dont les anciens situaient le territoire l'extrme nord dumonde, ils se confondent peut-tre avec les Hyperborens ou avec les Ases.

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    Leurs adversaires taient les griffons, gardiens de l'or. Leur chef s'appelait Iaoet avait une tte de coq.

    Cette lutte entre les Arimaspes et les Griffons a t transpose par beaucoupde gnostiques sous la forme du combat entre les archanges et les dmons, Iaodevenant l'archange Souriel.

    V. aussi: Archanges et archontes, Hyperbore, Ia, Pradamites.

    ARISTARQUE de SAMOS.

    Le plus grand astronome d'avant notre re mrite, bien qu'il ne ft peut-trepas gnostique, d'tre mentionn dans cet ouvrage, car il eut le mrite considrabled'affirmer sur des bases solides, ds le IIIe sicle avant l're chrtienne , le systmehliocentrique du monde, qui n'avait t que pressenti philosophiquement par lespythagoriciens, notamment par Philolaos, et partiellement par Hraclide du Pont,lequel avait dj affirm que Mercure et Vnus tournaient autour du soleil.

    Mais les thories dHraclide et d'Aristarque seront rejetes par Aristote, etAristarque sera accus de "troubler le repos des dieux" . . .

    L'hliocentrisme sera nanmoins profess par les hermtistes, les cabbalienset les bogomiles .

    ARISTOTE.

    Le principal des disciples de Platon ne fut toutefois pas gnostique, maisnaturaliste,et il est, ce titre, justement revendiqu par les scientistes comme leurprcurseur.

    Il est toutefois l'auteur aussi d'un curieux trait "Sur la divination par les rves."A vrai dire, Aristote reprit de son matre Platon surtout ses erreurs , commel'hliocentrisme.

    Au Moyen-Age, Thomas d'Aquin tentera de concilier son enseignement avecla doctrine chrtienne officielle: le thomisme est donc la combinaison de deuxphilosophies errones.

    Aussi, la Renaissance, Paracelse ne mnagera-t-il pas ses sarcasmescontre Aristote et ceux qui invoquaient son autorit, ce qui lui vaudra, bien entendu,beaucoup d'ennemis.

    Arithmosophie et numrologie.

    Sciences de la signification symbolique des nombres.Exemples: Un est le nombre de l'tre .

    Deux, celui de la gnration ou de la cration.Trois est le nombre de la Divinit.Quatre, celui de la matire.Cinq, celui de l'initiation sotrique et du pentagramme (qui est

    notamment un des emblmes de l'Islam).Six est le nombre de l'quilibre, celui du "bouclier de David".Sept, c'est la somme de trois et de quatre, du divin et du matriel, donc

    du Tout.Douze, c'est le produit de quatre par trois, de la matire divinise, donc;

    c'est le nombre du Tout en acte.

    V. aussi: Alphabets, Cabbale, Cinquante , Marcos, Monoime.

    ARNAUD de Villeneuve (1235-1311).

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    Thologien, alchimiste, cabbaliste, astrologue et mdecin, le catalan Arnaldode Vilanova croyait l'existence relle des dmons et il fut millnariste la faon deJoachim de Flore, croyant proches la venue de l'Antchrist et la fin du monde.

    Il eut l'occasion de collaborer avec Raymond Lulle, dont il adoptera la thoriede la quinte-essence.

    Il confectionnera mme, en s'en inspirant, une sorte d'lixir capable deremdier de nombreux maux ; il fut d'ailleurs quelque temps, le mdecin du papeClment V.

    "L'Ascension d'Isae".

    Apocalypse judo-chrtienne d'inspiration gnostique de la fin du Ier ou dudbut du IIe sicle.

    Elle se compose de deux parties, dont une premire version de la premire,crite en hbreu, tait l'oeuvre d'un juif.

    Cette premire partie dcrit le martyre du prophte Isae, sci en deux aumoyen d'une scie bois sur l'ordre du roi Manass, fils d'Ezchias .

    Le prophte est, pendant son martyre, ravi en extase jusqu'au septime ciel,o il retrouve d'autres prophtes et des patriarches.

    Dans la seconde partie, qui est exclusivement chrtienne, Isae est men, auseptime ciel, auprs du Trs-Haut et il assiste l'ordre que donne ce dernier sondivin Fils de descendre travers les six autres cieux jusqu'aux enfers.

    Le Fils du Trs-Haut prend successivement la forme animale des gardiens dechacun de ces cieux afin de ne pas tre reconnu d'eux.

    Arriv sur Terre, c'est d'un homme qu'il prend finalement l'apparence, naissantmiraculeusement du sein d'une vierge marie Joseph, peu prs tel que cela estracont dans l'Evangile selon Luc, sauf que la grossesse de la vierge Marie ne dureque deux mois et qu'elle n'accouche pas, mais aperoit un jour prs d'elle un petitenfant dj capable de marcher.

    Cet enfant passe ses premires annes en Galile, puis accomplit, devenuadulte, des prodiges au cours de sa vie publique.

    Alors le Prince de ce monde, c'est dire le Dieu des juifs, ameute contre luiles enfants d'Isral, qui le font mettre mort et suspendre un poteau "sans savoirqui il est".

    Mais cela a pour effet de faire perdre au Prince de ce monde une partie deson pouvoir. Le Fils de Dieu descend alors aux enfers; il y reste trois jours, puisremonte travers les cieux, accompagn de beaucoup de justes et recevant, cettefois, l'hommage des archanges gardiens de chaque plante.

    Arriv au Ciel suprieur, ses compagnons et lui reoivent leurs vtements delumire, et l'on prdit son retour sur Terre "au jour de la consommation des mondes".

    Cette oeuvre, dont des versions compltes n'existent qu'en grec et enthiopien, parat avoir inspir, entre autres, Satornil et son disciple Cerdon.

    La substance de sa deuxime partie sera reprise dans "La Vision d'Isae" descathares .

    V. aussi: Archanges et archontes, Satornil, "Vision d'Isae".

    ASCLEPIOS.

    Nom grec d'Esculape.

    Ases.

    Personnages lgendaires des traditions scandinaves, peut-tre issus du paysd'Hyperbore , lequel serait lui-mme l'origine de toutes les traditions gnostiques .

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    Les Ases sont des gants diviniss ou des dieux incarns.Les plus clbres sont Odin (ou Wotan) et Thor.C'est eux qui auraient colonis l'Ibrie et l'Atlantide, et par cette dernire la

    tradition se serait ensuite transmise l'gypte, puis aux Hbreux.Les noms d'Osiris (Oussir) et d' Isis (Ist) paraissent ne pas tre d'origine

    gyptienne, mais avoir la mme tymologie que le mot Ase (Asie, form d'as ou os,"anctre" ou "dieu", dans l'ancienne langue nordique, et is "glace").

    V. aussi: Arimaspes, Origines .

    ASHER ben Shaoul

    Cabbaliste provenal du XIVe sicle, dont le principal mrite est d'avoirpropag dans son Sepher ha-MinchaPt ( Livre des Usages) , les enseignements deson frre an Jacob Nazir .

    page 25

    Asherach .

    Pardre du dieu l chez les philistins .

    Elias ASHMMOLE ( 1617-1696 ) .

    Disciple de Robert Fludd qui fonda en 1646 une socit Rose-Croix et qui ftreu la mme anne dans une loge maonnique oprative .Il parat avoir t un desinitiateurs de la franc-maonnerie spculative.

    Hassan ASKARI ( 845-874) .

    Onzime imam des musulmans chites duodcimans . Askari est le pre deMohammed, le douzime imam : lequel est cens tre mort avant lui, mais qui seserait en ralit cach en attendant de revenir en qualit de Mahdi.

    V. aussi: Duodcimans, Imam cach, Mahdi.

    Asmode .

    Un des diables de la dmonologie juive. Son nom est une dformationd'Ashma dva, le dmon de la concupiscence du mazdisme. Asmode est, pourles cabbalistes, le fils de Tubal Can et l'poux de Lilita, fille elle-mme de Lilith.

    Assacis .

    Voir: Hassan ibn Sabagh.

    Les Assidens .

    Juifs pieux de l'poque des Macchabes, qui furent en fait les premierschassidm. De leur secte sont issus les pharisiens, les essniens et les messianistes,mais ces derniers se rallieront la branche essnienne des sicaires quand celle-cisera fonde, en 6 de notre re, par le pharisien Sadoq et le thrapeute Juda leGolanite.

    Astart .

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    Nom syrien de la desse sumrienne Ishtar. Elle correspond l'Aphrodite desgrecs, la Tanit des carthaginois, la Vnus des romains.

    Astrologie.

    L'astrologie joue un grand rle dans la plupart des religions, en particulierdans leurs variantes gnostiques. Nombreux sont, en effet, les systmes cosmiquesgnostiques qui prvoient sept cieux, dlimits par les orbites des corps clestesconsidrs comme plantes par les anciens, c'est dire les deux "luminaires" , leSoleil et la Lune, et cinq des plantes proprement dites: Mercure, Vnus, Mars,Jupiter et Saturne.

    Ces derniers noms sont d'ailleurs ceux qui leur seront donns par ClaudePtolme au IIe sicle, mais l'astrologie remonte aux temps les plus reculs de lacivilisation et pourrait tre ne en Chine. Ce sont les mages de la Chalde quiparaissent en avoir les premiers tabli les principes en un systme cohrent. Ilsdonnrent aux corps clestes, quant eux, les noms de Shamash ( le Soleil) , Shine( la Lune) , Adar ( Saturne) , Mrodac ( Jupiter) , Nergal (Mars) , Ishtar (Vnus) etNbo ou Nabou (Mercure) .

    Ils connaissaient aussi, bien entendu, la division des cieux en douze secteurset plaaient, semble-t-il, le dbut de leur zodiaque dans la constellation du Taureau,qu'ils divinisaient sous le nom de Khroub, d'o est tir, au pluriel, le mot hbreukhroubm ( en franais: chrubins) qui dsigne, dans l' anglologie judochrtienne la deuxime des "classes" d'anges, la premire tant celle des sraphins.

    Les khroubm chaldens avaient un corps de taureau, une tte d'homme,l'arrire-train d'un lion et des ailes d'aigle. Abram fut initi la science des mageschaldens, qui s'tait rpandue aussi en Egypte, et c'est pourquoi, dans la Gensehbraque, il est racont que son petit-fils Jacob eut douze fils , puis que la terre deCanaan conquise par les Hbreux fut partage entre douze tribus. Plus tard, le Christde l'Evanglion marcionite (v. Cerdon et Marcion) choisit de mme, parmi sesdisciples, douze plus minents, circonstance qui sera reprise dans les vangiles, lessynoptiques leur attribuant le titre "d'aptres" que s'taient donn Paul de Tarse etque portera aussi Jean d'Ephse.

    La rpartition des douze signes du zodiaque entre les quatre lments de laphysique antique semble, quant elle, remonter l'astrologie iranienne, pourlaquelle les signes d'eau paraissent avoir t les Poissons, le Verseau et leCapricorne ; les signes de terre, le Scorpion, la Balance et la Vierge; les signes d'air,le Cancer, les Gmeaux et le Taureau ( on a vu plus haut que celui-ci est unkhroub, animal ail , qui pouvait donc voler); les signes de feu, le Blier, leSagittaire et le Lion.

    Claude Ptolme, lorsqu'il rforma l'astrologie, jetant ainsi les bases del'astrologie classique, les rpartira autrement: sont classiquement de terre leTaureau, la Vierge et le Capricorne; d'eau, le Cancer, le Scorpion et les Poissons;d'air, les Gmeaux, la Balance et le Verseau; les signes de feu restant les mmes.Les thories de Claude Ptolme demeurent la base de l'astrologie moderne, maisune premire rforme sera opre la Renaissance en ce qui concerne la rpartitiondes "maisons" dans les horoscopes individuels. Alors que Ptolme pratiquait unsystme de domification par lequel les douze maisons s'tendent toutes sur 30, lapremire allant de 5 avant l'Ascendant 24 aprs, la deuxime, du 25e au 44edegrs suivants, et ainsi de suite, un gomtre italien du XIIIe sicle, nommCampanus, qui avait traduit les "Elments" d'Euclide d'aprs leur version arabe, mitau point une mthode de domification tablie sur des bases moins empiriques. Cettemthode n'est toutefois plus gure utilise. Au XVe sicle, le mathmaticienastrologue allemand Johann Mller, dit Regiomontanus, imaginera un autre systmede rpartition de la carte du ciel en maisons. Au XVIlI sicle enfin, un religieux

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    italien, Placidus de Titis, mathmaticien et astrologue lui aussi, tablit la mthode quiporte son nom ( domification placidienne) et qui est actuellement la plus pratique,bien qu'on assiste depuis quelques annes un regain d'intrt pour la domificationen maisons gales, du fait notamment que la domification placidienne ne permet pasd'tablir une carte du ciel valable au del du cercle arctique .

    Enfin, les dcouvertes de trois plantes inconnues des anciens: Uranus en1781, Neptune en 1846, Pluton en 1930, ainsi que les travaux statistiques mens parMichel Gauquelin depuis 1950, ont oblig les astrologues contemporains complteret prciser les donnes de l'astrologie classique de Ptolme et de l'astrologiemoderne de Placidus .

    Il existe aussi des systmes astrologiques particuliers certains gnosticismes.Les cabbaliens ont notamment le leur, qu'ils tiennent probablement des essniens.Les Templiers paraissent de mme avoir utilis une mthode astrologique qui leurtait propre et qui a t reprise par certains martinistes .

    Astrologie templire.

    Comme dit l'article prcdent, il existe des systmes astrologiquesparticuliers certaines gnoses. Les Templiers notamment passent pour avoir eu laleur . Ils rpartissaient la carte du ciel en maisons gales, mais en partant du Milieudu ciel, l'Ascendant tant pour eux la cuspide de la troisime maison suivante. Maisils numrotaient les maisons, en partant de cet Ascendant, en suivant le mouvementdes aiguilles d'une montre, alors que l'astrologie classique suit le mouvementinverse. Les Templiers reconnaissaient en outre certains aspects en plus desaspects majeurs universellement utiliss . Leurs mthodes astrologiques ont treprises par d'autres gnostiques, entre autres par l'glise martiniste des Chevaliersdu Christ .

    "Astrum Argentinum" .

    Voir: Aleister Crowley , Golden Dawn.

    Astar

    Gnie du feu dans les religions iraniennes. Mithro, le gnie de lalumire, et lui sont les compagnons d'Ormouzd, le Dieu bon. Cette trinit, laquelleAhrimane est antagoniste, trouve sa correspondance dans les trois premiresSephirt de la Cabbale, qui constituent le "Long Visage", c'est dire le Dieu cach,les sept autres tant le "Petit Visage" ou Dieu manifest .

    Atargatis ( ou Atergatis) .

    Nom syriaque de l'Astart phnicienne appele aussi Derkt.C"est sous cenom qu'elle fut vnre Chypre .

    ATHANASE (295-373) .

    Diacre d'Alexandrie qui s'opposa violemment l'arianisme. Il seranomm patriarche de cette ville, mais dpos en 335 par Constantin, excd de sonfanatisme, puis nanmoins rtabli par Jovien en 363. Il a crit une "Vie d'Antoine", oil personnifie le Mal sous les traits du Diable, qui harcle le clbre anachorte destentations les plus diverses, ce qui a inspir nombre de littrateurs et de peintresclbres .

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    Atharvanes ( ou athravanes) .

    Titre que portaient les prtres de la religion zervaniste ou mazdenne. C'est tort qu'on les appelle souvent aussi mages , par analogie avec les prtreschaldens et cappadociens, qui leur reprirent quelques unes de leurs conceptions.

    Athelstane (895-941)

    Roi de ? et de Wessex, qui serait le premier avoir accord desfranchises aux maons de ses Royaumes.

    Athotis.

    Voir: Atota, Thot.

    Atlantide.

    Ancien continent situ entre l'Europe et l'actuelle Amrique dans l'Ocan qui porte son nom. Le Groenland, les Antilles (nom venant sans doute dudiminutif "Atlantilles") et quelques autres les de cet Ocan, notamment les Aores,en sont probablement des vestiges. Ce continent fut peut-tre colonis par les Ases.Ses populations rendaient un culte au dieu de la mer que les grecs appelaientPosidn