Diane ArbusLa chose importante à savoir est qu’on ne sait jamais rien.

On tâtonne toujours pour trouver son chemin.

1923-1971

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« Je suis née tout en haut de l’échelle, et depuis, j’en ai dégringolé aussi vite que j’ai pu. »

Diane ARBUS a 45 ans quand elle se confie à l’historien STUDS TERKEL.

Née à New-York en 1923 d’une famille bourgeoise, elle grandit dans un milieu très protégé – trop protégé.Elle dit avoir grandi « en me sentant immunisée, exemptée des circonstances. Il y a une chose dont j’ai souffert, c’est de ne jamais sentir l’adversité. J’étais confinée en dehors de la réalité.»Elle dira aussi : « J’étais enfermée dans un climat d’irréalité qui pour moi n’était pas autre chose que l’irréalité. Et ce sentiment d’immunité était, aussi ridicule que cela puisse paraître, douloureux. »

Douée pour la peinture, elle l’abandonnera cependant à l’âge de 16 ans.

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Elle tombe amoureuse d’Allan ARBUS à l’âge de 14 ans et l’épouse à 18 ans, en dépit des réticences de ses parents.

Quelques mois après leur mariage, Allan offre un appareil photo à Diane, un GRAFLEX.Le même appareil que Robert CAPA, Eugene SMITH et Margaret BOURKE-WHITE. Elle ne sortira plus jamais sans lui.

Diane s’intéressait déjà à ce medium. Elle avait pressenti que la photographie allait devenir un formidable moyen d’expression aux Etats-Unis, capable de faire vivre le photographe.Par l’intermédiaire de la presse, tout d’abord.

C’est l’époque de LIFE, magazine illustré de photos en double page, mais aussi de magazines féminins tels que Ladies’ Home Journal et Vanity Fair.C’est aussi grâce à la publicité que les photographes peuvent très bien vivre.

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A cette époque, la photographie a aussi une autre facette : la photographie artistique. Les Etats-Unis exposent ses artistes, contrairement à la France, où il faudra attendre les années 70.Diane et Allan font la connaissance d’Alfred STIEGLITZ lors de leurs visites à la galerie de celui-ci «  An American Place » à New-York. Il devient leur ami.Quant à Diane ARBUS, elle éduque son regard.

Diane et Allan apprécient les mêmes photographes :-Alfred STIEGLITZ-Georgia O’KEEFFE, et son « désir de faire des choses nouvelles qui expriment les sentiments et la beauté de sujets jugés dépourvus de charme ».-Paul STRAND adepte de la « vérité vraie » et ses portraits des pauvres hères de la rue.-Bille BRANDT les séduit par ses nus très minéraux-Eugène ADGET

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Pendant la guerre, Allan est enrôlé dans l’armée comme photographe.

Diane retourne vivre chez ses parents, photographie parents et amis, et fait de très nombreux autoportraits.

DOON naîtra le 3 avril 1945.

Self-portrait pregnant 1945

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A la fin de la guerre, Diane et Allan ouvrent un studio pour y faire de la photo de mode et de la publicité.Travailleurs acharnés, leurs photos resteront un peu plates, sans génie, comparées à celles d’AVEDON.Ils réalisent des couvertures pour GLAMOUR, SEVENTEEN, VOGUE.

Durant ces années prospères, Diane a l’impression de vendre son âme.

Elle aurait voulu créer..

Cette expérience n’est pas vraiment négative. En effet, la photo commerciale lui apprend la rigueur, l’importance du cadre, les secrets de la lumière artificielle.

En 1951, épuisés, ils s’accordent une année sabbatique.Ils vont en Europe.

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Elle fait des clichés à la Paul STRAND,

avec l’humain comme point d’intérêt.

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En 1960, Diane ARBUS décide de se consacrer à la photographie telle qu’elle le désire : elle devient reporter-photographe pour la presse (Harper’s Bazaar, Esquire…)

Harper’s Bazaar - juillet 1965

Mme T. Charlton Henry, phare de la mode, dans sa maison à Philadelphie

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John Gruen et Jane WilsonH B Mai 1965

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…mais surtout elle se consacre à son travail personnel.

The Junior Interstate Ballroom Dance Champion - Yonkers 1962

Teenage Couple on Hudson Street - 1963

Young Couple on a Bench in Washington Square Parc

- 1965

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Février 1968 Anderson Hayes Cooper, fils de Gloria Vanderbilt et W.E.Cooper

Child crying

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Harper’s Bazaar 1962

Mlle Cora Pratt« La dame qui n’est pas ce qu’elle est. » 

H B Nov.196112

Le premier « essai photographique » de Diane ARBUS – The Vertical Journey - est publié dans le magazine ESQUIRE en 1960.

Hezekiah Trambles, le monstre de la jungle Mme Dagmar Patino, photographiée au grand bal de l’Opéra donné au bénéfice de l’oeuvre

de Boystown/Italie, hôtel Sheraton-East.

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En 1962, elle abandonne son Leica pour travailler avec un Rolleiflex au format 6x6.

A partir de 1964, elle utilise un flash pour ses prises de vues.A propos de ce changement, elle a dit un jour qu’elle voulait éliminer le grain de ses photos et pouvoir découvrir dans ses photos la véritable texture des choses.Le format 6x6 va l’aider à définir un style classique, formel, trompeusement simple qui apparaît aujourd’hui comme une des grandes caractéristiques de son travail.

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En 1965, elle réalise« Familial Colloquies »,portraits d’un parent célèbre avec son enfant adolescent, portraits publiés par ESQUIRE.

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Dans le magazine SHOW

Mae WestJanvier 1965

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En 1963, elle reçoit la bourse GUGGENHEIM pour réaliser une série sur «  les rites, les manières, les coutumes américaines ».

Elle dira« Je veux photographier les considérables cérémonies de notre présent »

Arbre de Noël 1963

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28ème réunion annuelle de l'école des Pères Noël

1964Albion - Etat de NY

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Boy with a straw hat waiting to march in a pro-

war parade NYC1967

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Ses portraits sont frontaux,

et comme son ami AVEDON,

marqués par une certaine brutalité.

Puerto Rican Woman with a Beauty Mark, New York

1969

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Elève de Bérénice ABBOTT en 1941, puis d’Alexeï BRODOVITCH en 1955, ce n’est qu’avec Lisette MODEL qu’elle devient elle-même.Sa rencontre avec Lisette MODEL sera déterminante. Le but de celle-ci est d’aider ses élèves à développer leur vision personnelle.Se servir de leur appareil comme d’un instrument de détection.« Quand je me pose des questions sur ce monde incompréhensible pour moi et pour tout le monde, je prends mon appareil et je cherche ce qui me frappe. Ce qui me frappe, je le prends en photo, et c’est, d’une façon ou d’une autre, la réponse. La photo me donne une preuve. » Lisette Model

Diane Arbus dit vouloir photographier ce qu’est «le mal »

«Par ce mot, elle entendait l’interdit, ce qui est toujours trop risqué, trop effrayant ou trop dur pour que quiconque ose le regarder. Ce à quoi les autres ont appris à tourner le dos.»Doon Arbus

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Jack Dracula, l’Homme marqué - Novembre 1961

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Les « freaks » sont les

premiers sujets traités par Diane Arbus dès lors qu’elle endosse sa vocation de photographe.

Elle développe une véritable passion pour les phénomènes de foire, les marginaux, travestis, nudistes et transsexuels.Ces exclus fascinent Diane tout en éveillant en elle terreur et compassion mêlés.

Mexican Dwarf in his hotel room1970

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Russian Midget Friends in Leaving Room

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En Novembre 1961, Harper’s Bazaar, dont son ami Marvin Israel vient d’être nommé directeur artistique, publie « The full circus ».

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Tattooed Man at a Carnival 1970

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Albino Sword Swallower and her sister

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Quel que soit son sujet, elle tire ses photos au format carré avec bords noirs sur papier 28x35.

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Durant plusieurs semaines, elle prend des photos dans un camp naturiste en Pennsylvanie.

Couple de nudistes - 1963

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Travestis

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A Young Man in curlers at home on West 20th Street

NYC 1966

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A naked Man being a Woman – New York – 1968

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Three Transsexual Males

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En 1967, elle participe à l’exposition «  NEW DOCUMENTS » qui se tient au Musée d’Art Moderne de New York avec des portraits qui côtoient les vues urbaines de Lee FRIEDLANDER et Garry WINOGRAND.

Elle accède à la notoriété.

Son travail apparaît une nouvelle fois comme un événement qui contribue à imposer la photographie documentaire comme un genre artistique propre, se distinguant du reportage..

Identical twins NJ-196734

En 1968, Diane Arbus sollicite l’autorisation de photographier dans des prisons, des hôpitaux psychiatriques, des résidences pour personnes âgées et des institutions pour arriérés mentaux.

Untitled

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Untitled

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Untitled

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Untitled

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Untitled

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Untitled

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En 1970, elle emménage dans un loft, à Westbeth, dans une communauté d’artistes.Elle enseigne son art dans plusieurs institutions, de 1968 à 1971. C’est ainsi qu’elle donne un cours privé à quelques dizaines d’étudiants à Wesbeth pour pouvoir s’acheter un Pentax 6x7.Elle sollicite sans succès une bourse de la Fondation Ingram Merrill pour travailler sur un projet qu’elle intitule «  The Quiet Minorities ».Le 11 Juin 1971, elle photographie à la Maison Blanche le mariage de Tricia, fille du Président Richard NIXON pour le London Sunday Times Magazine.Mi-juillet, elle participe au pique-nique annuel de la Fédération des personnes handicapées.

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Dépressive, elle se donne la mort le 26 juillet 1971 dans son appartement à Greenwich Village. Elle a 48 ans.

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Un an après sa mort, le Museum of Modern Art de New York organise une exposition majeure de ses oeuvres qui circulera aux Etats-Unis et au Canada entre 1972 et 1975.

Ses photographies - aussi u n i v e r s e l l e s q u e saisissantes - expriment la vision singulière d'une des artistes les plus imp o r tante s du XXe siècle.

Diane ARBUS est la mère de la journaliste et écrivain Doon Arbus née en 1945 et de la photojournaliste Amy Arbus née en 1954.Elle est la sœur du poète Howard Nemerov.

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