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partenaires pour des territoires innovants dialogues 14 Caroline Allard, reponsable de projet ANSA 06 Nicolas Demassieux, directeur d’Orange Labs Recherche 03 René Souchon, président de la Région Auvergne Novembre-décembre 2013 #65 07 enjeux plus de santé avec la e-santé ? 10 paroles d’élus une maison domotique pour former les intervenants à domicile 11 solutions vidéosurveillance : Mulhouse teste la 4G “L’enjeu de la Silver Économie est que les personnes âgées puissent demeurer à domicile de façon autonome le plus longtemps possible, grâce à la domotique, à la télémédecine ou à la téléassistance.” Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie

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partenaires pour des territoires innovantsdialogues

14Caroline Allard, reponsable de projet ANSA

06Nicolas Demassieux, directeur d’Orange Labs Recherche

03René Souchon, président de la Région Auvergne

Novembre-décembre 2013#65

07 enjeux

plus de santé avec la e-santé ?10paroles d’élus une maison domotique pour former les intervenants à domicile

11solutionsvidéosurveillance : Mulhouse teste la 4G

“L’enjeu de la Silver Économie est que les personnes âgées puissent demeurer à domicile de façon autonome le plus longtemps possible, grâce à la domotique, à la télémédecine ou à la téléassistance.”

Michèle Delaunay, ministre déléguée

chargée des Personnes âgées

et de l’Autonomie

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de nous à vous 02

03coopérations - Auvergne, un partenariat pour le THD

06éclairage - « Nous développons les meilleures

technologies pour demain »

07enjeuxPlus de santé avec la e-santé - Télémédecine, télésuivi, maison connectée…

De plus en plus, les nouvelles technologies sont mises au service de la santé. Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, partage avec Dialogues sa vision d’une filière nouvelle et pleine de perspectives, dont le développement concerne ou concernera chacun d’entre nous.

10paroles d’élus- une maison domotique pour former

les intervenants à domicile

11solutions- vidéosurveillance : Mulhouse teste la 4G- les pionniers de la CUB- le service à la personne en mode NFC

14tendances- « Beaucoup de ménages modestes utilisent

des cartes prépayées ou des abonnements bloqués »

- des appartements chauffés à la puissance de calcul !

- mobiles en mouvement

/// sommaire

N’hésitez pas à nous faire part de vos questions et à partager vos réactions sur les sujets abordés dans ce numéro.

e-mail : [email protected]

/// de nous à vous

en novembre, les territoires innovants sont à l’honneur avec Orange ! Pour sa deuxième édition, le show hello ! est revenu le 7 novembre. Ce grand rendez-vous a été l’occasion pour Orange de rappeler que l’innovation est au cœur de sa stratégie d’action. Il a permis de réaffirmer la grande ambition d’Orange : devenir le premier opérateur télécom de l’ère internet. Au sein d’un réseau mondial, les équipes d’Orange travaillent en interaction avec les écosystèmes innovants et les marchés locaux. Ils contribuent ainsi à l’émergence de nombreuses initiatives.L’innovation pour Orange c’est aussi au cœur des territoires qu’elle s’invente et se développe, et ce mois-ci est paru le tout dernier opus de la collection « Paroles d’élus », Vive la République numérique ! qui donne un coup de projecteur sur les « laboratoires d’innovation in vivo » que sont les collectivités locales.

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coopérations

Auvergne, un partenariat pour le THD

/// réseau et service

03

C’est le 16 juillet dernier que la Région Auvergne et Orange ont signé le contrat de partenariat Auvergne Très Haut Débit. Prolongé par des conventions signées avec les quatre conseils généraux et les six agglomérations, ce partenariat prévoit que 100 % des foyers auvergnats bénéficieront en 2017 d’une connexion Internet supérieure à 8 Mbit/s. Explications.

A près 18 mois de dialogue compétitif, la Région Auvergne a choisi

Orange comme partenaire pour le déploiement du THD sur l’ensemble de son territoire. Grâce à ce partenariat, d’ici à 2017, 100 % des foyers auvergnats auront une connexion Internet d’une rapidité supérieure à 8 Mbit/s. 42 % d’entre eux bénéficieront de débits à plus de 100 Mbit/s et les débits progresseront jusqu’en 2025.

Unanimité autour du projetAvec sa régie “Auvergne Numérique”, l’Auvergne devient la première région de France à porter la mise en œuvre globale d’un tel projet : conception, déploiement, exploitation et commercialisation. Il faut souligner que le projet est mené en concertation étroite avec l’ensemble des départements (Allier, Cantal, Haute-Loire et Puy-de-Dôme) et de leurs agglomérations. L’unanimité autour du projet s’est faite au sein de l’instance de concertation régionale.

Ce plan s’inscrit en complémentarité des investissements d’Orange sur fonds propres. Ainsi, le déploiement du FttH (Fiber to the Home) a déjà commencé dans l’agglomération clermontoise (Clermont-Ferrand et Chamalières villes en 2011, et Cournon en 2012), mais aussi dans les communes du Puy-en-Velay, d’Aurillac et de Moulins en 2013. Orange poursuivra ce déploiement en 2014 dans les villes de Montluçon et de Vichy, et en 2015 dans les communes de Riom et de Saint-Flour

ainsi que dans les communes de toutes les agglomérations. À terme, ce programme représente un taux de couverture pour la région de 46 % de la population, soit près de 300 000 logements.

“C’est en optimisant l’articulation des investissements privés et publics que nous pourrons gagner la bataille du THD pour la France. Par notre réponse

à l’Appel à Manifestation d’Intentions d’Investissement, nous coopérons étroitement avec les collectivités territoriales pour couvrir les 40 % de la population non couverts en FttH. Nous appliquons pour cela une logique de complémentarité, notamment dans le cadre des réseaux d’initiative publique. Le programme Auvergne Très Haut Débit s’inscrit dans cette logique, en apportant des solutions utilisant un cocktail de technologies.”

Bruno Janet, directeur des Relations avec les collectivités Locales Groupe, Orange

“Première région française couverte à 100 % par le haut débit dès 2009, l’Auvergne poursuit sa révolution numérique. En 2011, elle est

devenue la terre d’expérimentation pour le déploiement du Très Haut Débit et passe aujourd’hui à la vitesse supérieure pour le déploiement sur l’ensemble du territoire auvergnat. De la même manière que le chemin de fer a permis d’ouvrir des horizons nouveaux au XIXe siècle, le Très Haut Débit pourra redonner à tous, sans restrictions, les mêmes opportunités de développement.”

René Souchon, président de la Région Auvergne

“Auvergne Très Haut Débit est aussi une grande aventure humaine issue d’une volonté politique forte des Présidents de la région, des départements et des agglomérations auvergnates, qui a abouti

à la création de la régie à personnalité morale et à autonomie financière « Auvergne Numérique ». Celle-ci a pour principal objet le suivi de l’exécution du contrat de partenariat avec Orange. Pour cela, ses effectifs sont composés de personnels de la région mis à disposition pour leurs compétences dans le secteur des télécoms, et des départements pour leurs compétences relatives à la gestion de la voirie et du domaine public, en particulier des techniciens des routes ou d’un syndicat d’électrification.”

Sophie Rognon, directrice de la régie régionale Auvergne Numérique

/// en perspective

L’ambition d’Orange est d’apporter d’ici à 2020 la fibre optique dans 220 agglomérations, incluant l’ensemble des grandes villes et des villes moyennes, représentant près de 60 % des foyers français. Un investissement de 2 milliards d’euros est consacré à ce programme sur la période 2010- 2015.

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04 coopérations

/// en bref

Des ateliers pour lutter contre la fracture numérique

Le numérique est aujourd’hui une pratique essentielle de notre vie quotidienne, or certaines personnes en sont exclues. Face à cela, le projet Orange solidarité numérique poursuit ses ateliers pour les accompagner vers plus d’autonomie dans l’utilisation des nouveaux outils de communication.

Portée par la Fondation Orange, Orange solidarité numérique repose sur le postulat que le numérique est un facteur d’intégration sociale, et s’appuie sur des ateliers animés par des salariés d’Orange, tous

bénévoles. Ce projet s’inscrit dans le plan stratégique « Conquête 2015 » qui vise à placer l’humain au cœur de l’entreprise. Les ateliers, à destination des personnes exclues du numérique, sont proposés aux adhérents des associations partenaires

de la Fondation Orange. Ils ont lieu partout en France dans des espaces de l’entreprise équipés à cet effet. À titre d’exemple, la direction Orange Nord de France, en tant que région pilote, a déjà organisé 327 ateliers au centre clients de Villeneuve d’Ascq, ayant permis d’accueillir

2 000 participants sur les 10 postes Informatique fournis par la Fondation Orange, avec l’appui de 30 bénévoles. Au programme : des conseils pour faire ses premiers clics sur un ordinateur, rédiger son CV, se perfectionner sur les outils bureautiques, surfer sur Internet ou bien encore utiliser les réseaux sociaux. À l’arrivée, les ateliers Orange solidarité numérique permettent un véritable partage de compétences entre salariés d’Orange et participants, qui se voient remettre un certificat d’aptitude numérique après avoir effectué 80 % d’un module. Cette maîtrise des outils contribue à l’amélioration de leur vie quotidienne, notamment en matière de recherche d’emploi et d’accès à des services culturels.

Réseau ASTERLa technologie au service de la pédagogie

ASTER, dont l’acronyme signifie « Accès aux Services de Télécommunications pour l’Enseignement et la Recherche », passe du Haut Débit au Très Haut Débit, dans le cadre d’un marché de service, avec Orange Business Services.

ASTER, c’est un réseau mis en place par la Région Midi-Pyrénées en 2000, qui regroupe aujourd’hui plus de 500 établissements d’enseignement, parmi lesquels les lycées aussi bien publics que privés et agricoles, des Centres de Formation des Apprentis (CFA), les Centres Pyramide de Formation à distance, les SARAPP et les Cyber-bases de la Région Midi-Pyrénées. Dans le cadre d’un groupement de commande, ASTER relie également les sites universitaires de la région situés hors agglomération toulousaine et des sites de télémédecine. L’objectif d’ASTER ? Raccorder ces établissements entre eux via un réseau Intranet afin de faciliter les

échanges pédagogiques (visioconférences, apprentissage à distance, échanges de données à forte capacité, télémédecine, etc.) et stimuler le développement de techniques innovantes dans les communautés de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche. La technologie est ainsi mise au service de la pédagogie. Ce projet est porté par la Région Midi-Pyrénées et bénéficie d’un soutien de l’Union européenne (dans le cadre du Fonds européen de développement régional), et de l’apport en solutions technologiques innovantes d’Orange. Pour faire face au développement des usages pédagogiques numériques et permettre son développement, ASTER passe donc du Haut Débit au Très Haut Débit à travers le déploiement de la fibre optique dans les lycées, CFA et sites Pyramide, évitant de ce fait la saturation de son réseau et permettant à ces établissements de bénéficier de débits adaptés à leurs usages. « Je me félicite de l’amélioration constante des services offerts par le réseau régional ASTER qui apporte dès cette année le confort de la fibre optique à une centaine d’établissements et qui couvrira tous les lycées, CFA et sites Pyramide de la

région pour la rentrée de septembre 2014 », s’est réjoui Martin Malvy, président du conseil régional de Midi-Pyrénées. À terme, cette avancée technologique devrait permettre une meilleure navigation aux milliers d’utilisateurs d’ASTER.

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SMCL, focus sur l’édition 2013 !

Fidèle à l’événement, Orange était présent à l’édition 2013 du Salon des Maires et des Collectivités locales (SMCL), pour rencontrer les acteurs publics.

S’il est un rendez-vous incontournable pour les acteurs publics, c’est bien celui du Salon des Maires et des Collectivités locales (SMCL), dont l’édition 2013 s’est tenue les 19, 20 et 21 novembre au Parc des expositions, à Paris. Comme chaque année, le stand d’Orange a accueilli de nombreux temps forts, comme la dédicace, le 20 novembre, par Stéphane Richard et les présidents d’associations d’élus partenaires du tome 9 de « Paroles d’élus », intitulé Vive la République numérique – pour une France très haut débit, et dans lequel sont réunis une centaine de témoignages d’usages digitaux innovants. Cette dédicace était suivie de la remise du prix de l’innovation dans les DOM-TOM, et de l’accueil des maires des communes qui ont participé au dispositif Connect’école (cf. Dialogues 63). À l’approche des prochaines élections municipales, le salon a été aussi l’occasion pour les candidats de découvrir les solutions et outils numériques pour les accompagner dans leurs campagnes électorales et, ensuite, dans la mise en œuvre de leurs politiques publiques locales.

Suivre en direct sur le Net la construction de la nouvelle Toulouse School of Economics, c’est possible grâce à la captation vidéo en continu des travaux. Une offre clé en main proposée par Orange, et qui permet à l’université de faire de ce grand projet une vitrine de son dynamisme.

/// en image

150 Avec des débits de 150 Mbits/s grâce à une bande passante de 20 MHz, contre 115 Mbits/s au maximum chez la concurrence, Orange propose à ses clients une couverture en 4G optimale.

70 Fin septembre 2013, c’était le nombre d’agglomérations couvertes par la 4G, soit 500 villes. Tous les arrondissements parisiens bénéficient désormais de la 4G, ainsi que 37 villes limitrophes de la capitale.

4 C’est le nombre de secondes de téléchargement d’une application ou d’un jeu vidéo de 25 Mo en 4G, contre 40 secondes en 3G+.

1 En 4G, une seule seconde suffit pour télécharger une pièce jointe de 5 Mo, contre 8 secondes en 3G+ et 2 minutes en 3G.

/// en chiffres

coopérations 05

/// sms

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Les 50 ans de l’Orange Labs de Lannion coïncident avec le 1er anniversaire de l’IRT B-com, Institut de Recherche Technologique labellisé par l’État en 2012, et dont Orange est l’un des fondateurs. Éclairage avec Nicolas Demassieux, directeur d’Orange Labs Recherche.

Que signifient pour vous ces deux anniversaires ?Nicolas Demassieux : D’abord, que la recherche a toujours été un des moteurs du Groupe. Nous bénéficions des recherches effectuées depuis 50 ans, et nous développons les

meilleures technologies pour demain. Ces anniversaires sont aussi emblématiques de l’ancienneté et de l’excellence de nos équipes de recherche dans les différentes régions de France : Lannion, Rennes, Caen, Grenoble, Belfort, Sophia-Antipolis, région parisienne… Ils montrent enfin l’interaction de plus en plus forte entre Orange Labs et les écosystèmes de recherche dans les territoires, dont les pôles de compétitivité et les Instituts de Recherche Technologique (IRT) qui se montent.

Comment les travaux des Orange Labs et de l’IRT se complètent-ils ?N. D. : Si l’on prend l’exemple de la vidéo, notre travail sur l’HEVC (High Efficiency Video Coding)

prend place dans le cadre d’une compétition à l’échelle mondiale. Nous pensons que nous serons plus forts dans ce cadre en regroupant nos compétences avec celles d’autres acteurs industriels et académiques. Ce type de partenariats permet de renforcer notre propre recherche, de renforcer le tissu régional de recherche et de mieux valoriser nos innovations, notamment en élargissant les débouchés potentiels : télécoms, applications industrielles ou médicales, etc.

Quel bilan et quelles perspectives tirez-vous à cette occasion ?N. D. : J’ai passé un très bon moment à revoir la « timeline » qui était à l’accueil des Orange Labs à Lannion et il serait trop

long de faire la liste de nos innovations. Quant aux perspectives de nos propres recherches et celles de l’IRT, elles sont nombreuses avec, par exemple, les réseaux du futurs, la vidéo ultra haute définition et 3D ou la réalité augmentée. Sans oublier nos recherches à destination des pays émergents, pour rendre les villes intelligentes, pour simplifier l’usage des services digitaux, etc.

éclairage

/// usages et pratiques

« Nous développons les meilleures technologies pour demain »

06

“La recherche a toujours été un des moteurs du Groupe.”

Nicolas Demassieux, directeur d’Orange Labs Recherche

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Quelles sont les perspectives démographiques de la France ?Michèle Delaunay : C’est un véritable défi démographique que doit relever notre pays. C’est d’abord une chance, puisque nous sommes dans les 10 premiers pays en matière de longévité. Cela veut aussi dire que dans 10 ans, les plus de 60 ans représenteront 30 % de la population, et que l’espérance de vie à la retraite atteindra jusqu’à 30 ans pour les femmes. La génération que je

représente, la première tranche des baby-boomers, est aussi la première à accompagner ses parents dans le très grand âge. Elle veut donc prendre à bras-le-corps le sujet de son propre vieillissement. Notre volonté est de transformer ce défi en opportunité.

Pour anticiper ce phénomène, le gouvernement a lancé la filière de la Silver Économie. Que recouvre-t-elle ?M. D. : Nous avons la chance de bénéficier des avancées de la médecine mais aussi de progrès technologiques que nous pouvons mettre au service de l’âge. L’enjeu de la Silver Économie est que les personnes âgées puissent demeurer à domicile de façon

autonome le plus longtemps possible, grâce à la domotique, à la télémédecine, à la téléassistance, etc. C’est un sujet sur lequel 100 % des Français sont d’accord. Avec toutes les technologies dont bénéficient les pays développés, il y a de multiples possibilités de promouvoir un meilleur confort, une meilleure santé… En lançant la Silver Économie, notre volonté est de créer une filière qui va réunir tous les acteurs pour lever les freins au développement de ce marché, en particulier la méconnaissance par les Français de ces dispositifs et leur commercialisation. Et il y a bien sûr le rôle des aides publiques qui peuvent dynamiser cette filière. Je pense, par exemple, à la région de Grenoble, où

enjeux

07

Télémédecine, télésuivi, maison connectée… De plus en plus, les nouvelles technologies sont mises au service de la santé. Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, ont lancé en avril dernier la filière de la Silver Économie. Un comité de filière a ensuite été installé en juin et un contrat de filière dévoilé en octobre. Michèle Delaunay partage avec Dialogues sa vision d’une filière nouvelle et pleine de perspectives, dont le développement concerne ou concernera chacun d’entre nous. Entretien.

plus de santé avec la e-santé ?

Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie

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existe un bouquet de services, solvabilisé par le département, aux personnes en début de perte d’autonomie : socialisation, mise à disposition de tablettes, aide à domicile, dispositifs de prévention des chutes, etc. Les pouvoirs publics auront donc leur place dans l’animation de la filière, par exemple, dans le cadre du comité de filière.

Orange est l’un des acteurs de cette Silver Économie et soutient pleinement la démarche. En quoi la e-santé peut-elle contribuer au bien-vieillir ?M. D. : Orange est déjà une entreprise majeure dans ce champ, et nous sommes heureux qu’elle s’engage dans la Silver Économie. Les technologies de l’information et de la communication seront particulièrement importantes en matière de santé, non seulement pour la télémédecine, mais aussi pour toute une série d’objets connectés qui permettront aux personnes âgées de mieux coacher leur santé.

Comment encourager l’adoption des TIC par les personnes âgées ?M. D. : Il faut les présenter de façon positive, dans une dynamique de prévention et d’encouragement aux personnes à s’engager dans une démarche de prévision, d’anticipation et d’émancipation par rapport à la prise d’âge. Et comme la révolution de l’âge se fait en même temps que la révolution numérique, elle est prête à anticiper aussi bien en aménageant sa maison qu’en recourant à ces technologies pour vivre mieux.

08 enjeux

quand la e-santé va, tout va !

La e-santé est aujourd’hui incontournable. Bérengère Poletti, députée de la première circonscription des Ardennes et membre de la commission des Affaires sociales, et Thierry Zylberberg, directeur d’Orange Healthcare, en témoignent.

Quels sont les enjeux de la e-santé, notamment dans la lutte contre les déserts médicaux ? Bérengère Poletti : La démographie médicale est un sujet que je porte depuis le milieu de la dernière décennie. La e-santé a une double importance dans ce cadre : pour les patients, c’est un vecteur important d’accès à des réponses médicales et, pour les médecins, c’est un outil facilitant leur maintien dans des endroits en voie

de désertification en agissant au sein d’un réseau, par exemple autour des personnes âgées vivant dans les petites communes rurales. L’enfance et le grand âge sont les domaines qui ont le plus besoin de réponses de ce type. Les Ardennes sont touchées par cette problématique et ont besoin d’une réponse de bon niveau pour maintenir leur attractivité.

Quels sont les principaux services proposés par Orange Healthcare ? Thierry Zylberberg : Nous proposons trois grands types de produits. Pour les hôpitaux, cela va des applications destinées à fluidifier et rendre plus confortable le parcours des patients jusqu’aux applications de partage de l’imagerie médicale, en passant par l’hébergement des solutions informatiques. Le deuxième axe est le suivi à distance des patients, qui a de multiples applications opérationnelles ou en expérimentation : suivi à distance de personnes portant un pacemaker

“Les technologies de l’information et de la communication seront particulièrement importantes en matière de santé.”

Thierry Zylberberg, directeur d’Orange Healthcare

Bérengère Poletti, députée de la première circonscription des Ardennes et membre de la commission des Affaires sociales

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enjeux 09

ou un défibrillateur, surveillance des ventilateurs à domicile pour traiter l’apnée du sommeil, suivi en temps réel de diabétiques de type I, suivi de personnes âgées en perte d’autonomie, etc. Le troisième axe concerne des produits très simples, comme le rappel d’un rendez-vous ou le suivi de l’observance d’un traitement.

Existe-t-il des freins à la e-santé et comment les lever ?B. P. : Nous avons d’abord dû lever les freins de nature juridique et, aujourd’hui, ces freins sont plus d’ordre économique, technique ou humain : il faut investir dans les territoires et y former les personnes. Le Conseil régional a commencé à le faire, notamment dans les hôpitaux, et continue l’effort. Du point de vue humain, il faut des actions de formation, de sensibilisation et de vulgarisation, notamment en direction des personnes âgées rurales, et la mise à disposition d’outils très simples d’utilisation. Du point de vue technique, l’investissement doit également se poursuivre en vue d’élargir la couverture en 4G, pour avoir des outils plus rapides et efficaces. Cela est nécessaire en particulier pour l’imagerie médicale. Il faut enfin développer le fonctionnement en réseau des professionnels de santé.

Quels sont les projets sur lesquels travaille actuellement Orange Healthcare ?T. Z. : Il y a tout d’abord tout ce qui concerne la Silver Économie, pour laquelle la plupart des éléments techniques sont disponibles, mais nous sommes en train de bâtir un modèle économique. Il y a ensuite tous les grands projets menés par le gouvernement, notamment en matière de télésurveillance médicale et dans le cadre des volets “hôpital numérique” et “dispositifs médicaux et nouveaux équipements de santé” des 34 plans industriels. Nous voyons beaucoup de projets, notamment de start-up, qui nous laissent penser que la France peut devenir un des leaders mondiaux dans des domaines comme la cardiologie, l’endoscopie, la dialyse à domicile, etc.

grands témoins

Un smartphone pour toutes les aides à domicileJean Caramazana, directeur général d’Abrapa (67), association d’aide et service à la personne“Grâce à notre partenaire Orange, nous avions pu équiper d’un téléphone portable (sans data) près de 1 500 aides à domicile. Le personnel pouvait aisément communiquer par SMS et voix sans problématique de coût. Le projet à venir porte sur l’utilisation d’un smartphone par toutes les aides à domicile. Nos auxiliaires de vie disposeront des coordonnées de leurs clients, auront accès à leur planning d’interventions et recevront les tâches à accomplir au sein des domiciles. Enfin, la technologie NFC permettra une télégestion qui s’affranchit de l’utilisation du téléphone personnel du client. Le projet devient plus qualitatif que quantitatif, preuve de l’enrichissement réciproque de nos métiers.”

Un dispositif pour sécuriser les patientsLaetitia Hervé, directrice adjointe du Centre Hospitalier de Tréguier (22), en charge de la gestion du pôle médico-social“Lorsque, début 2010, Orange nous a proposé d’expérimenter un bracelet innovant permettant de prévenir les sorties à l’insu du personnel, ce dispositif nous est apparu comme

un moyen de sécuriser les patients/résidents et leurs familles dans le respect de la liberté individuelle. Et comme un possible moyen d’éviter la contention physique ou médicamenteuse à laquelle nous étions parfois contraints de recourir. Aujourd’hui, après trois ans d’expérimentation, ce système a fourni de bonnes preuves de sa performance et ces bracelets sont utilisés par 47 patients/résidents. L’accompagnement des personnes a bien sûr été nécessaire, mais devant l’efficacité du dispositif, les freins ont vite été levés.”

Recentrer les soignants sur leur métierJacques Hubert, directeur service informatique CHR Metz-Thionville (57)“Le CHR Metz-Thionville a une volonté majeure : placer le patient au cœur du dispositif en agissant sur l’accessibilité, le confort des usagers, et l’interactivité du parcours de soins. Il doit aussi répondre aux attentes d’un public qui plébiscite l’informatique en ligne et l’accès à l’information de façon autonome. L’innovation est un enjeu majeur pour les années à venir. Après plusieurs mois de mise en service de dispositifs très novateurs au sein d’un hôpital 2.0, la croissance prévue est au rendez-vous. Les diverses solutions innovantes déployées concourent à renforcer notre attractivité, permettent de recentrer les soignants sur leur métier et apportent des services de qualité aux patients et au personnel.”

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En service depuis cet automne, la Maison Domotique d’Application Pédagogique de Normandie (MDAP – www.maisondomotique-normandie.com) est un projet lancé en 2009 par les acteurs du secteur sanitaire et social, et des services à la personne du Pays d’Alençon, sous l’impulsion de la Chambre de commerce et d’industrie d’Alençon (61). Présentation avec Yann Leriche, vice-président de la CCI.

Quels types de technologies adaptées au maintien à domicile la MDAP abrite-t-elle ?Yann Leriche : La MDAP d’Alençon est un équipement constitué d’une maison individuelle de 130 m² équipée des dernières technologies permettant le confort, la communication, la sécurité et le maintien à domicile d’une famille et de personnes fragiles : Internet adapté aux personnes âgées, détection de chute, carnet de liaison électronique, chemin lumineux, élévateur, lavabo à hauteur variable… Ces matériels utilisent le circuit électrique, le réseau informatique, les ondes radio ou les rayons infrarouges, et proviennent en grande partie d’industriels normands acteurs de la Silver Économie.

Quel est l’enseignement dispensé au sein de la MDAP ?Y. L. : L’intégration de la technologie doit être accompagnée par une évolution

des pratiques des intervenants à domicile. Le plateau technique exceptionnel de la Maison domotique permet une véritable initiation à l’utilisation, tout en montrant comment réagir en cas d’alerte, de panne… Les contenus de formation aux métiers des intervenants à domicile et de leurs encadrants s’en trouvent enrichis et la représentation des métiers va être tirée vers le haut.

Quels autres usages que pédagogiques cette maison domotique peut-elle avoir ? Y. L. : La Maison domotique et son amphithéâtre sont aussi une vitrine permettant l’organisation de portes ouvertes, de réunions, de séminaires… Située à proximité de l’autoroute A28 à Alençon, au carrefour de la Normandie et des Pays de la Loire, elle a une vocation inter régionale évidente. Enfin, c’est un outil de recherche. Le « living lab » s’appuie sur un comité scientifique et d’éthique qui met

en mouvement l’ensemble des acteurs des services à la personne, du sanitaire et du social, autour des industriels. Nous avons démarré une dizaine de projets collaboratifs.

/// usages et pratiques

une maison domotique pour former les intervenants à domicile

Posez vos questions à Yann Leriche sur le site www.parolesdelus.com

Retrouvez toute l’actualité de Paroles d’élus sur notre page Facebook et sur notre fil Twitter

Yann Leriche, vice-président de la CCI

/// parolesdelus.com

déposez votre projet innovantretrouvez l’actualité des projetsvenez en discuter sur Facebook et Twitter

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solutions

/// gestion de la collectivité

vidéosurveillance : Mulhouse teste la 4G

La ville de Mulhouse (68) se lance en décembre dans l’expérimentation de caméras de vidéosurveillance mobiles, pilotées grâce au réseau mobile 4G. Explications avec Paul Quin, adjoint au maire chargé, entre autres, de la sécurité.

Quel est l’équipement de Mulhouse en matière de vidéoprotection ?Paul Quin : À la fin de l’année, nous atteindrons 120 caméras installées. Cette politique a démarré en 2004, d’abord en centre-ville, puis dans les quartiers périphériques. Pour le transport des images, nous avons fait le choix d’un réseau propriétaire en fibre optique. Cela représente des avantages, dont une grande fiabilité, mais cela nécessite également beaucoup de travaux et des investissements importants. La demande du public étant encore forte, nous avons choisi de tester des caméras mobiles, avec la souplesse d’utilisation que

cela implique. C’est la 4G qui permet cette facilité.

Quels sont les avantages que vous en attendez ?P. Q. : Quand un problème apparaît, l’installation est très rapide : il suffit de trouver un point haut avec une source d’énergie. Quand le problème est résolu, il est possible de réinstaller la caméra ailleurs. De plus, la qualité d’image est meilleure, ainsi que la réactivité au pilotage. L’investissement est aussi moins cher, mais le coût de fonctionnement reste à déterminer.

Comment Orange vous accompagne-t-il ?P. Q. : Nous faisons de la R&D

ensemble. La technique est relativement nouvelle, et nous définissons en avançant la meilleure façon de développer cet outil. En plus d’être un opérateur, Orange sait s’investir dans le champ des collectivités locales.

Paul Quin, adjoint au maire chargé, entre autres, de la sécurité

/// en perspective

Un recensement réalisé courant 2012 par le ministère de l’Intérieur compte 2 219 communes dotées d’un système de vidéoprotection, dont 1 944 avec un dispositif de voie publique. Par rapport au recensement effectué en 2006, le nombre de communes équipées d’un dispositif de voie publique a plus que quadruplé. La Cnil fait état de près de 900 000 caméras autorisées (voie publique, transports, bâtiments officiels et privés…).

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/// gestion de la collectivité

les pionniers de la CUB

12 solutions

La Communauté urbaine de Bordeaux (33) (CUB) a lancé deux expérimentations basées sur l’utilisation de tablettes pour dialoguer avec la CUB : les Pionniers du climat, sur la maîtrise de la consommation d’énergie, et les Pionniers de l’e-participation, pour la définition et l’expérimentation de services citoyens.

Béatrice de François, vice-présidente de la CUB en charge des usages du numérique et maire de Parempuyre

« L’expérience a créé du lien social »

« Les expérimentations sont prévues pour un an et ont été lancées en novembre 2012 pour le climat, et en mars 2013 pour la e-participation. C’est une expérience très

riche à la fois pour les pionniers et pour la CUB. Cela nous permet de voir comment les usagers se positionnent par rapport à nos services et comment ils nous sollicitent. Il y a également beaucoup d’enseignements sur les outils eux-mêmes. L’adhésion a été bonne, malgré un niveau de prise en main des tablettes très hétérogène, qui nous a amenés à mettre en place des ateliers. Nous avons aussi constaté que l’expérience a créé du lien social entre les Pionniers, qui sont aussi demandeurs d’une animation renforcée et de réunions physiques. Des Pionniers du climat ont même monté leur propre page Facebook. »

Olivier Ceyral, informaticien, pionnier de l’e-participation

« Une expérience à généraliser après avoir réglé les problèmes de jeunesse »

« Dans un premier temps, il s’agissait de donner une opinion et de proposer des idées sur les services que la CUB pourrait nous proposer. Nous sommes maintenant

dans une phase de test et je suis intéressé par celui qui porte sur la mobilité, avec la possibilité d’être informé en direct sur les problèmes de circulation, mais aussi de faire remonter les problèmes constatés. Le crowd sourcing peut être efficace si tout est bien coordonné avec les services de la CUB pour aider à raccourcir les délais d’intervention et impliquer les citoyens. Je pense que l’expérience peut-être généralisée, même s’il reste du travail à faire : c’est une première en France et il y a forcément des problèmes de jeunesse à régler. »

Julien Anselme, directeur Projets innovants chez Orange

« La question était de trouver le meilleur outil numérique »

« L’idée de départ de la CUB était de comprendre l’appétence des citoyens pour des usages autour de l’e-participation. D’un point de vue fournisseur de moyen

de télécommunication, la question était de trouver le meilleur outil numérique à mettre entre les mains des citoyens pour faciliter l’accessibilité et l’appropriation des usages proposés. Orange a proposé de capitaliser sur des tablettes 3G avec abonnement (100 tablettes Galaxy et 100 iPad), associées à un service de gestionnaire de flotte dédié et une prestation d’aide à l’utilisateur via la hot-line Orange Premier afin de fournir à la CUB et à ses 200 pionniers du numériques un parfait support sur l’outil numérique. Ce projet a permis à la CUB de regarder comment le développement des outils et des usages numériques peut permettre de faire passer le citoyen d’une position passive à celle d’un citoyen-acteur. »

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/// usages et pratiques

le service à la personne en mode NFCRéférence du service à la personne avec 717 000 clients et 103 millions d’heures de prestation (ménage, repassage, soins, etc.), l’ADMR a passé un accord avec Orange pour équiper ses employés de portables NFC. Jean Delannoy, directeur du système d’information ADMR et Jean-Pierre Delormas, directeur général NSI à l’ADMR, reviennent sur les raisons et les enjeux de ce partenariat, qui a bénéficié dans sa mise en œuvre de l’accompagnement des équipes d’Orange Business Services.

Pourquoi avoir décidé d’équiper vos collaborateurs de portables NFC ?L’ADMR est le premier réseau intégré des services à la personne avec 3 300 associations, 94 fédérations départementales et plus de 717 000 clients (103,5 millions d’heures par an). Dans les années 1990, l’ADMR s’est dotée de ses propres outils afin de rationaliser ses coûts de gestion et assurer la pérennité de ses modes d’organisation dont la proximité est un atout fondamental. Dès 2001, l’Union nationale a identifié la télégestion comme un enjeu essentiel de modernisation. Cette stratégie avait trois objectifs : permettre au salarié de saisir toute donnée utile au gestionnaire, dématérialiser la validation du client et assurer la traçabilité de l’information. Déjà techniquement possible, l’utilisation des téléphones mobiles restait une solution trop onéreuse. C’est pourquoi nous avons fait développer des boîtiers avec lecteur RFID. Ceci a permis d’équiper plus de 47 000 intervenants. En 2009, suite à la signature d’un contrat cadre avec Orange, nous avons engagé le remplacement des boîtiers par des téléphones mobiles NFC.

En quoi consiste la solution retenue ?Le portable, particulièrement les modèles Androïd, permet d’accueillir des programmes adaptés et directement en lien avec le système d’information ADMR. La technologie NFC permet d’assurer la signature électronique au domicile du client. Enfin, la connexion « en temps réel » du salarié ouvre des possibilités d’échange beaucoup plus grandes. Les premiers prototypes ont été mis en œuvre en 2011 et le déploiement a véritablement commencé en 2012. À ce jour, plus de 8 000 portables NFC

sont utilisés par les intervenants ADMR dans 50 départements.

L’usage du NFC par l’ADMR représente-t-il un atout concurrentiel ?Avec les mobiles NFC, le salarié dispose de son planning à jour en permanence avec les informations nécessaires pour bien réaliser la prestation. Lorsqu’il arrive à domicile, il approche son téléphone d’une carte NFC, qui a été remise au client, et réitère l’opération en partant. Cela permet d’obtenir avec exactitude les horaires de la prestation pour établir la paie, la facturation et justifier

l’effectivité des prestations auprès des conseils généraux. Le salarié acquiert de nouvelles responsabilités au sein d’un processus qui gagne en productivité et en qualité.

Jean Delannoy, directeur du système d’information ADMR

Jean-Pierre Delormas, directeur général NSI à l’ADMR

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Financée conjointement par Orange RSE Groupe et Orange France, une étude menée par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) a permis à l’Agence nouvelle des solidarités actives (ANSA) de mieux comprendre les pratiques des ménages modestes en matière d’énergie et de télécoms et de les sensibiliser sur la gestion de ces dépenses. Entretien avec la responsable du projet à l’ANSA, Caroline Allard.

Quel était l’objectif de cette étude et des ateliers menés par la suite par l’ANSA ?Caroline Allard : Les dépenses en matière d’énergie et de télécoms ont augmenté de 10 à 15 % dans le budget des foyers modestes entre 2001 et 2006. Elles ont donc un impact important, sont un facteur d’impayés et pèsent sur les dossiers de surendettement. Le but de cette étude était de comprendre les comportements des ménages dans ce domaine et de chercher des marges de manœuvre possibles. En s’appuyant notamment sur l’enquête menée par

le CSTB, nous avons développé des ateliers destinés à des ménages en habitat social, sur trois thèmes : le budget, les télécoms et l’énergie. Dix ateliers ont eu lieu entre janvier et mai et ont touché environ 150 personnes.

Quels enseignements en tirer ?C. A. : L’équipement ménager de ces foyers est en général faible par rapport à leur catégorie sociale. Ils ont une bonne connaissance d’Internet et, à cause de contraintes budgétaires fortes, beaucoup utilisent des cartes prépayées ou des abonnements bloqués. Ces produits répondent à leurs besoins de contrôler leur budget, mais pas à leur besoin de communiquer. De plus, ils paient

plus cher à la minute. S’ils n’ont pas toujours conscience de cela, ils savent qu’ils ne satisfont pas leur besoin essentiel de communication pleinement.

Quelles sont les pistes d’action pour aider les ménages à maîtriser leur consommation de téléphonie ?C. A. : Les ateliers eux-mêmes sont un moyen de sensibiliser les ménages à la maîtrise de leur budget et à la gestion des problèmes avec leur opérateur. Ils ont d’ailleurs été créés pour pouvoir être portés par des structures sociales locales et diffuser ainsi cette information au plus près des publics concernés. Il y a aussi des pistes à creuser en termes de développement de produits

pour répondre aux attentes de ces publics au budget très contraint, comme des relations contractuelles et de paiement très simples dans le cadre d’un tarif adapté, des services numériques de gestion de leur consommation énergétique et plus largement de leurs transactions budgétaires.

tendances

/// usages et pratiques

« Beaucoup de ménages modestes utilisent des cartes prépayées ou des abonnements bloqués »

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Caroline Allard, responsable du projet à l’ANSA

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La start-up Qarnot Computing a eu l’idée de décentraliser des data-centers dans des HLM de la Ville de Paris, afin de profiter de la chaleur dégagée par les calculateurs. Entretien avec Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris (75) chargé de l’innovation, de la recherche et des universités.

Quel est le principe du chauffage d’appartements à partir des calculs informatiques tel qu’il est pratiqué par la RIVP ?Jean-Louis Missika : Sur le papier, le principe est très simple. Des radiateurs-calculateurs sont installés dans les appartements : le microprocesseur produit de la chaleur et la société Qarnot revend la puissance de calcul à ses clients. C’est le même principe qu’un data-center, mais décentralisé… Une expérimentation est en cours dans un immeuble de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP) situé dans le XVe arrondissement dont la rénovation comprenait le remplacement des radiateurs. Il compte 100 appartements, avec 3 ou 4 radiateurs par appartement. Ce projet nous a séduit à la fois par sa portée environnementale et par son aspect économique : pour la RIVP, le supplément d’investissement est limité,

puisque le remplacement des radiateurs était déjà prévu, et cela permet aux locataires de ne pas payer leur chauffage. Dans le logement social, c’est particulièrement important.

En quoi consiste la participation d’Orange ?J.-L. M. : Orange est l’opérateur du transport de la puissance de calcul. Grâce à la fibre installée dans l’immeuble, cette puissance de calcul est transportée chez Qarnot pour être ensuite revendue à ses clients. Orange est déjà l’opérateur d’immeuble de

la RIVP pour l’installation de la fibre sur une grande partie de son patrimoine.

Un tel système est-il généralisable ?J.-L. M. : Bien sûr, à condition que l’expérimentation montre que le système est fiable pendant la période de chauffage qui vient de débuter en octobre et qui se poursuit jusqu’en mars ou avril. Nous verrons alors si les locataires et les partenaires en sont satisfaits. Il pourra être envisagé comme solution alternative pour le logement social, les écoles, les bâtiments

administratifs, etc. Cela est d’autant plus vrai que la demande en puissance de calcul augmente régulièrement.

/// réseau et service

des appartements chauffés à la puissance de calcul !

Jean-Louis Missikaadjoint au maire de Paris chargé de l’innovation, de la recherche et des universités

“Ce projet nous a séduit à la fois par sa portée environnementale et par son aspect économique”

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mobiles en mouvementL’aménagement urbain et le tourisme commencent à bénéficier de l’énorme potentiel d’analyse que recèlent les données de géolocalisation des portables. À Rennes, tout d’abord, Orange s’est associé à Rennes Métropole et à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de Rennes pour “Empreinte de mouvement”. Il s’agit de matérialiser en 3D les déplacements de volontaires à partir des données de géolocalisation de leur mobile et, ainsi, de contribuer à l’aménagement des aires urbaines. L’expérimentation porte plus précisément sur le quartier “Le Blosne”. Dans les Bouches-du-Rhône, ces données donnent des indications précises sur la fréquentation d’événements ponctuels, la présence, les flux et le comportement des visiteurs. L’expérimentation menée en 2012 a permis de conforter et d’affiner les analyses de Bouches-du-Rhône Tourisme, mais aussi d’en obtenir de nouvelles : corrélation entre lieu d’hébergement et déplacements, fréquentation de la Camargue et du Vieux-Port, etc. L’expérimentation a été reconduite pour 2013, année de Marseille-Provence 2013 Capitale européenne de la culture.

Trimestriel – Orange, Direction des relations avec les collectivités locales Groupe. 78, rue Olivier de Serre, 75015 Paris – www.orange.com/collectiviteslocales Directeur de la publication : Bruno Janet. Rédactrice en chef : Delphine Balleyguier, [email protected]. Rédactrice en chef adjointe : Kathleen Wojtaszewski - Camille Martin. Comité de rédaction : Olivier Abuli - Jean Barré - Patrice Carré - Caroline Crousillat - François Duquesnoy - Anne Fleuret - Anita Iriart-Sorhondo - Pierre Petillault - Émilie Richer - Sylvie Rousseau - Anne Thomas. Rédaction, maquette et coordination : humancom, 3 rue Nationale, 92100 Boulogne-Billancourt. Rédacteurs en chef délégués : Charles Legueltel - Anna Morel. Rédaction : Charles Legueltel - Laurent Durasnel - Camille Martin - Anna Morel - Thibaut Ribet. Crédits photo : Michel Arlaud - Jean-Yves Huchedé - Thinckstock. Impression : Gutenberg Networks. Tirage : 52 200 exemplaires. Dépôt légal : novembre 2013.

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