DIAGONALES de FRANCE N° 20040

Perpignan-Brest

prénom et nom des participants Départ le : Dimanche 5 juillet à 4h

DUBESSAY Jean-Guy Cyclotouristes Roannais (42) jean-guy.dubessay@orange.fr

Délai : 89 heures

Arrivée avant le : Mercredi 8 juillet à 21h

Distance prévue :

1025km (théorique1060km)

Compte rendu

De la Têt à la rade

Perpignan : le Castillet

Prologue : J-1 samedi 4/07

Cette année 2020 est particulière, à cause du coronavirus beaucoup de projets ont été reportés ou annulés. Cette diagonale prévue début juin a été repoussée à début juillet faute d’entrainement suffisant à cause des 2 mois de confinement. La deuxième de l’année Perpignan – Dunkerque programmée fin juin se fera en juin 2021 et sera remplacée en septembre par Menton – Hendaye. Le voyage en train à partir de St Etienne se passe bien, hormis la présence du masque pendant ces longues heures pour rallier Perpignan en TER. Heureusement deux changements de trains à Lyon (1h15) et à Avignon (2h) me permettent de sortir de la gare et de le retirer. Dans cette dernière localité je profite de cet arrêt pour déjeuner le long des remparts, avec mes victuailles sorties du sac. Parti à 7h20 j’arrive enfin à destination à 16h50.

Avignon : les remparts

Je passe au Commissariat de Police, proche de la gare, pour m’enquérir de son ouverture demain à 4h. Le policier à l’autre bout de l’interphone me confirme la présence de personnels à cette heure matinale. Je repère à proximité de l’Hôtel de Police un distributeur de billets au cas où… En attendant de me rendre chez mon logeur je visite Perpignan : le Palais des Rois de Majorque où je ne vois que le très haut mur d’enceinte de ce palais-forteresse. Je vais ensuite au Castillet, monument de la ville de Perpignan, qui fut tour à tour porte de la ville et prison d’état. La superette proche me permet de faire mes courses pour ce soir et demain midi car mon départ à lieu un dimanche et de nombreux commerces sont fermés ce jour là. J’arrive chez mon hôte vers 18h30, mon vélo est remisé dans son garage. Il doit s’absenter pour la soirée et me laisse son appartement. Je dine avec les restes de midi et les provisions achetées ce soir, puis je prépare mes affaires pour le lendemain. Je me couche à 21h40, le réveil aura lieu à 3h demain. Plus de 5h de sommeil, les trois prochaines nuits seront-elles aussi longues ? L’avenir me le dira…

Dimanche 5/07 : Perpignan – Durfort-Lacapelette

Je me réveille 5mn avant l’heure programmée. Mes affaires rangées dans le sac je prends un solide petit déjeuner : pain, jambon, Comté, yaourt + céréales, tranche de cake bananes-pépites de chocolat préparé par Jeannine. Mon hôte qui s’est levé à 3h30 m’offre 2 cafés. Je récupère mon vélo, installe et règle les éclairages avant de partir faire tamponner mon carnet de route au Commissariat de Police où j’arrive à 4h. Je sonne à l’interphone, pas de réponse. Deuxième tentative toujours pas de réponse. Pour la troisième fois j’appuie plus longtemps sur le bouton et enfin une voix me répond. J’explique la raison de ma venue à cette heure matinale et la porte s’ouvre. Un policier en civil m’accueille, prend mon carnet et va le remplir dans un bureau voisin. En descendant les marches je vérifie que tout est correct, l’agent de police a noté 4h pour l’heure de départ. Mais j’ai perdu du temps à l’interphone et il est déjà 4h10 lorsque je donne le premier coup de pédale de cette nouvelle Diagonale. J’espère que ces 10mn ne me feront pas faute à l’arrivée à Brest car le délai de 89h commence à partir de l’heure inscrite sur le carnet. Cette fin de nuit est douce le compteur affiche 22°C. Je traverse la Têt, fleuve qui traverse Perpignan venant des hauteurs de Font-Romeu pour se jeter dans la Méditerranée. Je tourne à droite dès le pont franchi pour ne pas rester sur la 2 x 2 voies encore calme en ce dimanche matin. Je remarque une capsule de CO2 dans le caniveau, pensant à un cycliste qui a regonflé son pneu et a ‘‘oublié’’ de la remettre dans sa poche. Puis plus loin une deuxième, une troisième,… Il me revient en mémoire un reportage vu à la télé quelques jours plus tôt. Des jeunes inhalent le protoxyde d’azote (N2O) contenu dans ces petites capsules en acier, qui servent d’habitude dans les siphons de crème chantilly. Ce gaz hilarant provoque des fous rires, mais devient dangereux pour la santé s’il est utilisé fréquemment. Quelle drôle d’époque… Je quitte Perpignan laissant derrière moi les lumières de la ville pour m’enfoncer dans la fin de nuit. La pleine lune brille dans le ciel.

J’emprunte la piste cyclable entre l’aéroport et la D117 à ma droite jusqu’à la passerelle. Je fais une boucle pour passer dessous celle-ci puis sous la départementale. Maintenant je suis coincé entre la D117 à gauche et la voie ferrée à ma droite. Jusqu’ici le revêtement de la piste était bon, mais maintenant il y a des nids de poules qui pourraient contenir plusieurs de ces volatiles. Quelques centaines de mètres plus loin un carrefour se présente devant mes roues sans aucune indication directionnelle. Je pars à droite et franchi la voie ferrée, je m’arrête aussitôt car un doute m’envahi. Il me semble que je ne dois pas franchir ce passage à niveau, je consulte mon extrait de carte mais il n’est pas assez précis et ces petites routes n’y figurent pas. Je continue sur ce chemin vicinal et je me retrouve à Rivesaltes où je ne devais pas passer ! J’oblique à gauche et je rejoins la départementale avec une rallonge de 2 à 3 km et une perte de temps, cela commence bien ! Le vent n’est pas favorable, pas très fort pour le moment mais il ralenti cependant ma progression. J’arrive à Estagel à 5h45 avec bon quart d’heure de retard pour envoyer la carte postale de départ. Une boîte aux lettres se trouve sur la tour de l’horloge surmontée de son campanile, elle ne m’inspire pas confiance car des restes de ruban adhésif se trouve sur le volet protégeant l’intérieur de la boîte. Est-elle toujours en service ?

Tour de l’horloge à Estagel (66)

La poste se trouve une centaine de mètres plus loin je m’y rends aussitôt.

La carte postale de départ dit au revoir celle d’arrivée au moment de la glisser dans la boîte jaune. Une Diagonale se résume-t’elle en un transport de deux cartes postales? La première faisant un court chemin pour aller attendre , chez son destinataire le Délégué Fédéral, sa ‘‘sœur’’ qui elle fera le long parcours du diagonaliste et sera envoyée proche du but. Cette formalité accomplie je peux reprendre ma route. L’apparition de l’astre du jour efface la découpe des collines. Je distingue le château cathare de Quéribus perché sur un piton rocheux à 728 m d’altitude.

Vue sur le château cathare de Quéribus

Le souvenir de vacances avec nos enfants près de Carcassonne remonte à ma mémoire. Le jour où nous sommes venus voir ce château un vent fort soufflait et le chapeau de Jeannine s’est envolé pour toujours… Est-ce lui qui flotte au sommet de la tour ? Heureusement aujourd’hui le vent est moins violent, sinon j’aurai du souci à me faire quand à la conclusion de cette Diagonale. Plus loin un autre château, celui de Peyrepertuse surveille lui aussi la vallée. Je roule au milieu du vignoble du Roussillon, le premier de cette Diagonale. Le profil de la route est légèrement montant jusqu’à Caudiès de Fenouillèdes. Je tourne à droite pour attaquer le col de St Louis (696 m) déjà franchi dans l’autre sens lors de Brest-Perpignan en 1987. J’ai prévu ma pause café dans ce village mais il n’y a pas de bar. Je m’arrête à la sortie de la localité pour quitter mon gilet de sécurité et prendre une petite collation. Je repars à 7h45 avec une dizaine de minutes de retard sur mon horaire. La route se cabre dès la sortie du village, le compteur affiche 6, 8 puis 11% ! J’espère que cela ne va pas durer. Eh bien je me trompe car pendant 3 km le pourcentage évolue entre 6 et 11% avec le deuxième kilomètre à 10% de moyenne. Le vent s’engouffre dans ces gorges et des rafales un peu plus fortes conjuguées avec le pourcentage me ralentissent fortement. Ma vitesse est alors inférieure à 10 km/h. La route fait une boucle, elle passe sous puis sur le pont et à partir de là le profil s’adoucit avec du 6% maxi jusqu’au col. Ouf !

Au loin le pont

La route fait une boucle

Le pourcentage élevé est en rapport avec la beauté du paysage. Une descente suivie d’une montée et j’arrive au col de Larjalat (540m). Ce col est situé à une trentaine de mètres de la route sur un chemin en terre. Je le franchi à pied pour l’ajouter à ma liste du Club des 100 Cols.

Au bout du chemin le col de Larjalat

J’aborde la descente jusqu’à la vallée de l’Aude. Dans Couiza je trouve un bar ouvert, il est 9h35 je peux enfin boire un café. Une viennoiserie, avec des amandes effilées sur le dessus, achetée à la boulangerie de l’autre côté de la rue accompagnera mon grand café matinal. Restauré je peux reprendre ma progression en direction de Limoux sur une route au profil descendant, heureusement car le vent souffle toujours de face. Mais à la sortie de la ville la chaussée se redresse en direction de Castelnaudary. Je me fais piquer par une guêpe en haut de la cuisse gauche, à travers le cuissard. Je m’arrête immédiatement pour utiliser un ‘‘remède de grand-mère’’. Je malaxe 3 herbes différentes et j’applique cet onguent pour soulager la piqure. Une succession de montées et descentes à travers les collines du Lauragais m’amène à la cité du cassoulet. Dans une boulangerie je profite de l’achat de mon pain pour faire le premier contrôle de mon carnet de route avec près

de 30 mn de retard sur mon horaire de référence. Je déjeune à l’ombre, pain de thon, taboulé, Comté, abricot. Un café, le plein des bidons dans un bar proche je reprends la route au profil toujours accidenté. Il fait chaud en ce début d’après midi, le thermomètre dépasse les 30°C. Les sensations sont bonnes, les jambes tournent bien malgré le relief. Arrêt technique aux toilettes publiques de Vaux, plein du bidon et photo de l’église Saint Blaise au clocher mur typique de la région.

Eglise St Blaise de Vaux (31)

Les agriculteurs profitent du beau temps de ce dimanche pour moissonner. Sur ma feuille de route détaillée j’ai mis une flèche pour tourner à gauche à un carrefour, direction que je prends. Après la traversée du village de St Pierre je m’aperçois de mon erreur à l’intersection suivante, le panneau indique « CARAMAN » à gauche, localité que j’ai traversée il y a moins d’une heure ! Un coup d’œil sur mon extrait de carte me confirme cette erreur de parcours dû à une inexactitude de ma part, la flèche devait être à droite. Je ne reviens pas sur mes pas, résultat une rallonge de plus de 3 km et une dizaine de minutes de perdue. J’évite la chute de justesse en retrouvant mon itinéraire. En effet la route que j’emprunte en tournant à gauche vient d’être revêtue et une couche de gravillons me bloque la roue avant. C’est à ce moment là que je reçois un appel de Francis Touzeau sariste

1 local qui s’enquiert de ma position. Il

m’attend à Granague, 5 km plus loin. Nous sommes à proximité de Montastruc la Conseillère où je dois rencontrer mon fils, qui habite Blagnac, son amie et ses parents. A l’entrée de la localité Christophe vient à ma rencontre à vélo. L’émotion m’envahie, nous ne nous sommes pas vus depuis janvier, de plus il va faire un bout de route avec moi. Andréa et ses parents nous attendent devant la gare avec gâteau et boissons. Petit moment de détente qui rompt la solitude de la journée, mais hélas pause trop courte car il faut reprendre la route. Andréa nous accompagne quelques kilomètres avant de rentrer. Il m’est agréable de pouvoir converser et surtout de m’abriter du vent qui souffle toujours. A la sortie de Villemur sur Tarn Georges Golse nous prend en photo en vue d’un article pour CYCLOMAG sur le site de la fédération.

Christophe, Francis et le Diagonaliste Photo G. Golse

Petite entorse à mon parcours, je ne traverse pas le Tarn à Villebrumier pour rejoindre Montauban par la rive droite. Francis m’a invité à diner chez lui, je passe donc par Labastide St Pierre où Christophe nous quitte pour rentrer chez lui. Cette trentaine de kilomètres est passé trop vite… Chantal nous a préparé un repas reconstituant, crudités, salade du jardin, viande blanche accompagnée de pâtes, fromage, yaourt, fruit, ce sera le seul vrai repas de cette Diagonale. Georges qui dine avec nous en profite pour recueillir quelques informations pour son article. Une bonne heure d’arrêt, une dernière photo, il est temps de repartir. Francis m’accompagne jusqu’à Montauban. Merci à vous mes Amis pour ce moment de convivialité et ce repas. Deuxième pointage du carnet de route dans la préfecture du Tarn et Garonne, le premier établissement n’a pas de tampon, plus loin un des trois jeunes apposent le précieux cachet de la pizzeria sur mon livret à 20h40. A la sortie de la ville Francis me quitte après avoir mis un mot sur mon carnet. Encore merci à toi l’Ami, bon retour et à fin août à la concentration de l’Amicale des Diagonalistes de France à Angers. Me voila à nouveau seul pour terminer les 25 km de cette première étape. Une douzaine de kilomètres le long du Tarn m’amène près de Lafrançaise où je m’équipe pour la route de nuit. Le terrain devient plus accidenté, Francis m’avait prévenu. Avant Durfort-Lacapelette je tourne à gauche pour emprunter un chemin vicinal (CV) afin de me rendre chez mon hôte d’un soir. A un carrefour un automobiliste me félicite pour « ma visibilité dans la nuit » ! Il est 22h44 lorsque je mets pied à terre au terme de cette longue journée de vélo. J’ai près de 2h de retard sur mon horaire le plus optimiste, mais j’ai diné ce que je n’avais pas prévu. Le jeune qui m’accueille m’offre un verre de jus de fruits. Après avoir expliqué le but de mon voyage à vélo je prends possession de ma chambre. Douche, lavage du cuissard et du tee shirt, préparation des affaires pour le lendemain, les aiguilles de la pendule arrivent sur « 12 ». Minuit déjà la nuit va être courte, le réveil est prévu à 3h10.

. 1

sariste : membre du Service d’Accompagnement Routier de l’Amicale des Diagonalistes de France accompagnant amicalement les

Diagonalistes passant dans leur région.

Bilan 1 : 28759 km à 19.84 km/h – D+2501 m 14h 29mn 39s de selle pour une amplitude jour de 18h 34mn ; soit 4h 4mn 21s d’arrêt

Lundi 6/07 : Durfort-Lacapelette – St Jean d’Angely La sonnerie du réveil n’a pas le plaisir de me tirer des bras de Morphée, je consulte le portable à 3h05 et me lève immédiatement. Scénario matinal : passage dans la salle d’eau, habillage, rangement du sac, petite collation (céréales dans une crème dessert, gâteau de semoule, pain et Comté, fruit) le départ a lieu à 4h.

Il fait frais ce matin, 12°C environ, ciel couvert sans lune ni étoiles. Je rejoins le village à 3 km par une petite route légèrement vallonnée, ondulations qui se continuent pendant 2 km avant d’aborder une descente. Puis la route se redresse jusqu’à Lauzerte, dans la nuit je ne vois pas le terrain ni le pourcentage affiché sur le compteur, mes cuisses en déduisent que les 10%, voire plus, sont réels. Je contourne la bastide, je pense à cet instant que cette étape va être difficile de par son profil. En effet montées et descentes se succèdent sous un ciel gris et brumeux.

Ciel gris et brumeux

Aujourd’hui je n’assisterai pas au lever du soleil. Il bruine par moment, mes lunettes sont couvertes de fines gouttelettes. Et comme hier le vent souffle de face, pas très fort mais suffisamment pour, combiner avec les rampes, ralentir ma progression. Les coteaux du Quercy alternent entre bocages, collines douces et verdoyantes. Villages fortifiés médiévaux, bastides font partie du patrimoine de cette région. Hélas je n’ai pas le temps de les visiter. Ces coteaux sont le terroir des vins et des vergers, zone de production fruitière avec ses pommiers, noisetiers… Je traverse la rivière Lot à Monsenpron-Libos . Pause café-viennoiserie à Monflanquin comme prévu, la boulangerie propose aussi des cafés. Un grand noir, un pain aux raisins que je consomme devant la boutique et je repars car j’ai environ 45 mn de retard. Aujourd’hui les jambes ne répondent pas comme je veux, ma vitesse de progression s’en ressent. La bruine se transforme en petite pluie pendant quelques kilomètres. J’arrive dans le département de la Dordogne, je traverse maintenant les vignobles de Bergerac, comme l’atteste la pancarte installée au bord de la route.

Je contrôle à Issigeac à 10h10 avec 50 mn de retard, je n’ai parcouru que 90 km en quasiment 6h de vélo. Ma moyenne est loin des 19 km/h prévus sur ma feuille de route. Malgré cela je prends le temps de faire des photos… Je pressens une arrivée tardive ce soir… Les champs de tournesols colorient le paysage de jaune et vert sous le ciel gris.

J’approche de Bergerac en traversant le vignoble de Monbazillac, la vigne plantée sur des coteaux pentus produit un vin blanc liquoreux. La ville est située dans le Périgord pourpre, sur la Dordogne. Je franchi la rivière par le vieux pont, l’an dernier je n’avais pas vu le jet d’eau ayant emprunté l’autre pont lors de mon passage sur Hendaye-Strasbourg. Quelques photos puis je me rends dans une superette pour faire mes courses.

La Dordogne à Bergerac (24)

Je déjeune près de l’église, salade de macédoine de légumes, tranche de pain de thon oublié de consommer hier, fromage Comté, abricot, puis un café dans un bar dont le propriétaire est originaire de Perpignan. J’avais 45mn de retard à l’arrivée, j’en repars à 12h40 avec plus de 2h mais j’ai pris ma pause méridienne qui devait avoir lieu à Mussidan 25 km plus loin. Après une dizaine de kilomètres faciles autour de Bergerac me voici reparti sur terrain accidenté, montées et descentes se suivent… Et le vent est toujours présent, de face bien entendu. Et en plus l’état de la chaussée contribue à faire chuter ma moyenne. Entre Mussidan et Echourgnac le revêtement de la route en forêt est très dégradé, il manque de larges plaques de bitume. Le soleil étant revenu je ne vois pas les trous dans le franchissement des zones à l’ombre. J’aborde les descentes avec prudence. Je fais une pause pâtisserie à Chalais pour regarnir la ‘‘chaudière’’ car elle en a bien besoin. Les jambes sont toujours en panne et le retard s’accumule ! La ville est traversée par une rivière donc pour en sortir il faut monter, logique ? L’altitude n’est pas élevée, seulement 254 m au maximum sur ce parcours, mais l’accumulation des bosses me fatigue. A Barbezieux-St Hilaire lieu du 2

ème contrôle de la journée il est 18h50 et toujours 2h de retard.

Un coca, un coup de tampon sur le carnet il faut déjà partir. J’approche de Cognac et je retrouve le vignoble qui produit une eau-de-vie célèbre. Si un petit verre de ce liquide pouvait me redonner mes jambes je n’hésiterais pas, mais… Qui dit vignoble dit coteaux donc terrain accidenté, ce qui se confirme sous mes roues. Il est environ 21h30 je ravitaille dans une petite superette encore ouverte puis je mange un peu plus loin. Tout en mangeant debout, le plot en ciment d’un lampadaire en guise de table, je téléphone à Jeannine, il ne faut pas perdre de temps (bof !).

Cognac : place François 1

er (16)

Je repars à 22h10 destination St Jean d’Angely située à 40 km, je calcule une arrivée vers 0h30. Je franchi la Charente et je me retrouve pendant quelque kilomètres sur le parcours d’Hendaye-Dunkerque 2018, Diagonale caniculaire avec plus de 40°C tous les jours… Heureusement aujourd’hui le soleil tape moins fort, 32°C maxi. Je traverse les vignes mais le profil est moins exigeant. Je vois enfin le terme de cette étape à 0h20, douche, lessive… déjà 1h10 vite au lit pour une très courte nuit ! Le réveil est programmé sur 3h15. Rude journée le compteur affiche plus de 3000m de dénivelé et une vitesse moyenne en dessous des 18km/h bien loin de mes espérances.

Bilan 2 : 286.55 km à 17.89 km/h – D+ 3038 m 16h 00mn 54s de selle pour une amplitude jour de 20h 23mn ; soit 4h 22mn 06s d’arrêt

Mardi 7/07 : St Jean d’Angely – Vannes

Je ne sais pas où je suis quand la sonnerie du portable retentit. Le réveil est difficile, sortir du lit au plus vite sinon je vais me rendormir. Je tourne, je vire dans cette chambre, je mets du temps à retrouver mes esprits. Je prends mon petit déjeuner avec au menu yaourts et céréales, gâteau de riz, Comté, café grâce aux 2 dosettes et à la bouilloire électrique mises à disposition dans la chambre. Je sors de la chambre et me dirige vers la réception qui est dans un bâtiment annexe pour y laisser la plaquette qui sert de clé. A cette heure matinale il n’y a personne, où mettre cette plaquette ? Pas de boîte pour la déposer, je retourne à la chambre, pose la plaquette sur la table et referme la porte. Il est 4h30 et je pars avec, déjà, 30 mn de retard. Bon sang qu’ai-je fait ce matin pour perdre tout ce temps ? Le réveil difficile m’a empêché d’être efficace dans ma préparation. Aujourd’hui l’étape devrait être plus facile avec moins de dénivelé, enfin j’espère arriver plus tôt. Ce matin la lune et les étoiles m’accompagnent, la température avoisine les 12°C. Mes vieilles jambes ont l’air de tourner assez bien. Le parcours est vallonné mais avec moins de pourcentage qu’hier. Le soleil levant allonge les ombres sur cette partie plane avant Marans.

Dans les champs les bottes de paille semblables à des pions attendent d’être ramassées. J’arrive à Marans, un panneau à l’entrée du village spécifie : ‘‘Groupement des communes aux noms burlesques’’. La Bénisson Dieu, dans la Loire près de Roanne, est aussi adhérente à cette association. La boulangerie repérée lors de la préparation de ma Diagonale pour l’achat du pain aux raisins et le contrôle du carnet de route est fermée. Le garage en face est aussi fermé, il n’est que 7h45. Pas de commerces sur mon parcours, je reviens sur mes ‘‘traces de roues’’ et me retrouve vers la Poste. Je demande à dame s’il y a une autre boulangerie ou un bar. Elle ne sait pas, peut être un bar vers le port. C’est marrant je ne savais pas qu’il y avait un port à Marans ! Mais c’est une petite ville morte, en effet de nombreuses devantures sont fermées dans la rue principale. Dans une rue adjacente un tabac-presse fait l’affaire pour mon pointage. Mais pas de boulangerie, par contre je trouve un bar le long de la Sèvre Niortaise. Et il y a bien un port de plaisance dans cette cité fluviale !

La Sèvre Niortaise à Marans (17)

Un grand café mais pas de viennoiseries, la serveuse me propose du pain avec du beurre salé. Allons-y pour ce petit déjeuner inédit, 2 morceaux de pain et 2 rouleaux de beurre salé me sont servis. Restauré je peux reprendre ma route. Ces recherches m’ont encore coûté du temps. Je roule pendant plus de 30 km dans le Marais Poitevin donc sur un parcours plat, sans vent. L’élevage et la culture sont pratiqués dans ce secteur.

Le Marais Poitevin

Après Luçon le marais se termine, des petites bosses se présentent à nouveau devant mes roues. Je fais mes courses à Mareuil sur Lay. Le départ de cette localité se fait par une longue montée en ligne droite sous le chaud soleil de cette fin de matinée. Comme je suis (encore !) en retard j’avance la pause déjeuner. Un petit parc dans St Florent des Bois m’accueille sous ses ombrages pour cette halte. Salade piémontaise, charcuterie, Comté, abricot sont au menu du jour. Remplissage des bidons au robinet dans le parc, un café au bar en face et je reprends la route. En début d’après midi je ressens le besoin de dormir, chaleur plus digestion ou/et fatigue ? Dois-je m’arrêter pour une petite sieste ? Je lutte contre cette envie de fermer les yeux pendant plusieurs kilomètres. Puis tout rentre dans l’ordre. Le parcours est toujours vallonné à travers le bocage vendéen, succession de champs entourés de haies, pour atteindre La Roche sur Yon. La ville napoléonienne se situe au cœur de ce bocage. Je traverse la place Napoléon au milieu de laquelle trône la statue de l’Empereur chevauchant son cheval.

La statue de Napoléon à La Roche sur Yon

Dans Mouilleron le Captif je roule sur le trottoir afin d’éviter la déviation pour les travaux de réfection de la chaussée. Les nuages cachent le soleil et la température s’abaisse de 30°C à 24°C, c’est idéal pour rouler. Je rencontre à nouveau des travaux à l’entrée de Machecoul, je passe quand même, sans problème. Mon carnet de route est tamponné à l’office du tourisme après explications sur cette demande de tampon avec la personne de l’office. La boulangerie proche me permet d’acheter une part de flan. Un café à la terrasse du bar en face, la pause ‘‘quatre heures’’ terminée je pars de la ville avec un peu plus de 2h de retard. Il me reste environ 120 km avant d’arriver à Vannes. Il est 16h30 passé je peux espérer, si tout va bien, une arrivée vers 23h-23h30. Le problème ce n’est pas la distance restante mais je ne suis pas trop ‘‘dans Ma Diagonale’’. Je manque de rigueur lors des arrêts par non respect du temps prévu, … La circulation est importante maintenant jusqu’à St Cyr en Retz où je quitte la D13 pour emprunter des routes plus tranquilles. Après St Père en Retz je coupe par des routes vicinales pour éviter la 2x2 voies qui mène à St Brévin les Pins et rejoindre le pied du pont de St Nazaire. Il est 19h45 lorsque je commence l’ascension du pont, la circulation n’est pas trop dense. Un peu de vent au sommet mais il n’est pas gênant.

Le pont de St Nazaire au loin

Je franchi cette large embouchure de la Loire, marquant la fin du plus long fleuve de France. Ce fleuve que je côtoie lors de mes entrainements dans les environs de St Etienne. Je prends la piste cyclable pour me rendre à St Malo de Guersac, avec quelques hésitations suite aux manques d’indications aux carrefours. Puis je traverse le marais de la Brière pendant une dizaine de kilomètres. Une descente rapide m’amène à franchir le barrage d’Arzal sur l’estuaire de La Vilaine. Le pont levant de l’écluse du barrage est baissé. Il est 22h15 je téléphone à mon épouse et me prépare à rouler, une fois de plus, en début de nuit. J’ai encore pris du retard, mon arrivée à l’hôtel à Vannes sera pour demain vers 0h15 car il me reste encore 40 km.

La nuit tombe sur la Vilaine

Je dois regagner l’altitude perdue pour traverser la rivière, donc je remonte sur le plateau. Je traverse Muzillac et m’aperçois avant la sortie de la localité que j’ai oublié de faire le contrôle. Demi-tour je retourne au centre du village où j’ai vu un café encore ouvert, il est 23h20. Pas de tampon de l’établissement alors je demande au serveur s’il a une carte publicitaire, bonne pioche le document sera agrafé au carnet de route à mon retour. Parcours toujours toboggan mais les pourcentages des bosses sont inférieurs à 5%. La nuit s’installe sous une température est douce. La fatigue commence à se faire sentir à la fin de ce troisième jour. Dans Theix deux jeunes en voiturette me demandent où je vais et m’indiquent le chemin à suivre au prochain giratoire. Devant mes interrogations de ne pas me retrouver sur la 2x2 voies ils m’affirment qu’elle n’est pas interdite aux vélos. Je suis sceptique… Plus loin la voiturette me rejoint à nouveau, la conductrice, seule, m’interpelle : « Vous vous êtes trompé de route au rond point ». Je lui réponds : « C’est bon, j’ai un plan ». Effectivement je me suis fait un plan pour terminer cette étape dans les faubourgs de Vannes. J’ai visualisé l’itinéraire en 3D sur un service de cartographie en ligne, mais voila je suis sur le terrain et il fait nuit ! La route est interdite aux vélos, une piste cyclable lui est parallèle mais je reste sur la route car il n’y a personne à cette tardive. Plus loin je la prends quand même, elle passe sous des arbres mais elle est ‘‘pourrie’’, de nombreuses racines rapprochées affleurent à sa surface, c’est pire que les pavés de Paris-Roubaix ! J’en sors vite de peur de casser du matériel ou de chuter. Si bien qu’à ce moment je suis complètement perdu, je n’ai plus mes repères, je suis fatigué il est près d’1 heure du matin. Je reviens sur mes pas par la route, j’arrête une voiture à un carrefour. Le jeune au volant, musique à tue tête, m’indique l’itinéraire pour rallier Vannes, puis il m’invite à le suivre. Peut-être parce qu’il voit que je suis complètement égaré, il m’explique aussi qu’il fait un peu de vélo et qu’au début il avait du mal pour ne pas se retrouver sur la 2x2 voies. Je prends la piste cyclable, il m’attend un peu plus loin et me montre la route à suivre. J’arrive au rond-point indiqué, ce doit être la deuxième ou troisième fois que je passe par là ! Pas sûr de moi je fais signe au conducteur d’une camionnette qui ne s’arrête pas, mais surprise il fait le tour du giratoire et stoppe à ma hauteur. La conductrice confirme les dires du jeune homme. Je me retrouve dans une zone industrielle puis à l’entrée de Vannes. Fatigué, énervé de ne pas pouvoir me sortir de cette situation j’ai envisagé un moment de coucher sous un abri bus, dans un fossé… Mais j’ai oublié ma couverture de survie ! Où me suis-je trompé ? J’ai l’impression d’être revenu sur ma trace dans un giratoire, je n’aurai jamais la réponse à cette question. J’aurais dû écouter la jeune fille quand elle m’a prévenu que je n’étais pas sur la bonne route.

Finalement je suis à Vannes, maintenant il faut que je trouve l’hôtel sans perdre trop de temps. La route est barrée 500 m environ avant l’établissement. Des équipes d’ouvriers en tenue orange s’afférent à leur tâche. Mon gilet de sécurité est orange lui aussi, ni une ni deux je franchi les barrières et je passe à travers ce chantier, sur le trottoir puis sur la route décapée de son bitume. Personne ne fait attention à moi. Ouf ! Enfin l’hôtel, il est 2h07 lorsque je descends du vélo avec plus de 4h de retard. Une bonne douche et au lit pour une nuit de 2h ! Le départ est prévu à 5h30, mais comme j’ai une marge de 3h30 avant la fin du délai je décide de partir à 6h. Le réveil est programmé pour 5h.

Bilan 3 : 305.91 km à 19.07 km/h – D+ 1619 m 16h 03mn 45s de selle pour une amplitude jour de 21h 37mn ; soit 5h 33mn 15s d’arrêt

Mercredi 8/07 : Vannes – Brest

Mon court repos est interrompu par la sonnerie du réveil. Ce matin encore je ne sais pas trop où j’en suis, le manque de sommeil, la fatigue… A l’arrivée je n’ai pas eu le temps de préparer mes affaires pour ce dernier départ. Alors je cherche ! Petit déjeuner avec les restes du sac de guidon, je bois le café à la machine dans le hall de l’hôtel. Il est 6h15 lorsque je pars pour cette ultime étape inférieure à 200 km. Je vais traverser la Massif Armoricain, le terrain va encore être bosselé, la Bretagne n’est pas plate… La sortie de la ville est rapide car l’hôtel se trouve au nord ouest en direction de Brest. Mon plan me sert aussi : je dois passer sur la voie rapide, puis trois ronds-points et sur une voie ferrée. Mais voila un manque d’attention et je me perds dans mon décompte. Je suis passé sur la rocade mais où est la voie de chemin de fer ? Je fais demi-tour, retour jusqu’au pont sur la nationale et je repars pour m’apercevoir qu’au point où j’ai fait volte-face le pont sur la voie ferrée était à moins de100 m ! Résultat 2 km de plus, la journée commence bien ! Je passe devant la basilique de Ste Anne d’Auray et la Scala Sancta. Le soleil éclaire le vitrail de cette dernière, je l’admire en passant côté ombre.

La Scala Sancta

Le parcours est vallonné, sans grosses difficultés. Les jambes répondent bien malgré la fatigue en ce quatrième jour. 9h la dernière pause café-viennoiserie a lieu à Languidic. Forêts et cultures se partagent l’espace dans lequel j’évolue. Je traverse Lanvaudan, joli village à l’habitat rural ancien avec ses maisons basses en pierre de taille et toits de chaume.

Lanvaudan (56)

Maisons basses en pierre de taille et toits de chaume

De jolis arbustes d’hortensias embellissent les maisons. Ce village est charmant, je n’ai pas le temps de m’y attarder, dommage !

Hortensias à Lanvaudan (56)

Je suis accueilli par un concert de cloches lors de la traversée de Plouay. Sur 35 km jusqu’à Gourin je rencontre beaucoup de circulation sur ces longues lignes droites, vagues de voitures et poids lourds. Le profil est plus exigeant avec de rudes montées. Il est 12h30 lorsque j’arrive à Gourin, ravitaillement à la boulangerie et validation du dernier contrôle du carnet de route. Je m’installe sur un banc, au soleil, pour manger ma salade composée, du fromage de Comté.

Pause repas à Gourin

Le café sera accompagné d’un kouign amann ! Enfin j’ai pu en acheter un à la boulangerie. Lors de mes deux diagonales arrivant à Brest en 2017 et 2018 je n’en avais pas trouvé à Carhaix.

Un kouign amann pour accompagner le café

Le départ se fait en montée, je traverse les montagnes Noires qui culminent au Roc'h Toullaëron (318 mètres), forêts et landes recouvrent ses hauteurs. Je franchi le col de Toullaëron altitude 266 m, un des 4 cols du Finistère, une belle descente m’amène à Spézet. Plus loin je traverse le fleuve l'Aulne qui est canalisée et constitue une partie du Canal de Nantes à Brest, puis plusieurs rivières. Je joue à ‘‘saute vallée’’, descente dans la vallée où coule la rivière puis montée sur le plateau… Le soleil se cache derrière les nuages en ce milieu d’après midi. Je traverse Pleyben, un arrêt photo s’impose. Le bel enclos paroissial est, hélas, en travaux. Je n’ai pas le temps de le visiter.

L’enclos paroissial de Pleyben (29)

Le Calvaire

Après avoir photographié cet édifice religieux je cherche une boulangerie à proximité. Manque de chance elle est fermée. Je ne mangerai pas un far breton pour mon ‘‘quatre heures’’, mais un petit cake sorti du sac de guidon. Il me reste environ 50 km à parcourir en 5 h avant l’arrivée à Brest, je suis en ‘‘mode touriste’’, pas pressé par le chrono. Le Faou, encore un joli village avec ses maisons à pan de bois recouvertes d’ardoises. La boulangerie au centre de la localité est fermée. Je discute un moment avec un monsieur et ses deux petites filles, lui aussi s’étonne que les boulangeries soient fermées le mercredi. Je franchi la rivière du Faou, petit fleuve côtier, qui se jette dans la rade de Brest par un aber.

L’aber de la rivière du Faou

A la sortie du village je trouve enfin une boulangerie ouverte. Un far breton va me permettre de rallier l’arrivée de ma Diagonale sans problème de fringale ! Mais voila il n’y a plus de far, un choix restreint de gâteaux m’est proposé. C’est le dernier jour avant fermeture pour congés, je choisi le dernier ‘‘P-B’’, non pas un Perpignan-Brest mais un Paris- Brest. Accompagné d’un grand café il sera dégusté assis sur le trottoir devant la boutique ! Rassasié j’attaque une n

ème montées, eh oui il faut bien sortir de la vallée. Le soleil n’est plus présent, la

température a baissée. Elle n’a pas dépassé les 30°C aujourd’hui, idéale pour rouler. Daoulas est en vue, je vais enfin me séparer de la carte postale d’arrivée que je transporte depuis Perpignan. Cela signifie que le but est proche et que sans incident (je l’espère) ma Diagonale sera réussie. Il est 18h35, il me reste 25 km, la fin du délai est à 21 h.

Heureux, l’arrivée est proche !

Je longe l’aber de la rivière de Daoulas sous un ciel gris et nuageux.

L’aber de la Mignonne ou rivière de Daoulas

Encore quelques côtes et quelques coups de pédales avant d’apercevoir la rade de Brest.

Plus que…

Je franchi l’Elorn par le pont Albert Louppe, réservé aux piétons et véhicules lents, avec vue sur la rade de Brest. J’en profite pour faire des photos. Les aiguilles de la montre avancent, j’accélère la cadence sinon je vais finir par arriver hors délai. Ce serait un comble.

Le pont Albert Louppe et celui de l’Iroise sur l’Elorn

La rade de Brest

La piste cyclable longe la plage du Moulin Blanc de Guipavas dans la métropole Brestoise. Elle m’amène jusqu’à la sous préfecture du Finistère.

La plage du Moulin Blanc à Guipavas

Je n’ai pas de mal à trouver l’Hôtel de Police. La policière qui m’accueille m’interroge si elle inscrit « l’heure arrondie ou l’heure exacte ?» ! L’heure exacte bien sûr. Les formalités du carnet de route accomplies je constate qu’il me reste 32 mn avant la fin du délai. Je ne me suis pas pressé sur la fin, cela aurait pu me jouer un mauvais tour si j’avais eu le moindre incident ! A méditer pour les prochaines Diagonales. Je vais fêter la réussite de cette nouvelle Diagonale à la terrasse d’une friterie, seul à une table mesures sanitaires obliges. Fricandelle, frites arrosés d’une bière sont au menu. Je téléphone à mon épouse, envoie quelques sms pour informer les amis de mon arrivée puis je me rends chez mes hôtes d’un soir. Enfin une bonne nuit de sommeil en perspective.

Bilan 4 : 189.92 km à 18.18 km/h – D+ 2272 m 10h 26mn 48s de selle pour une amplitude jour de 14h 14mn ; soit 3h 47mn 12s d’arrêt

Conclusion Même si ce fut dur par moment je suis satisfait d’avoir réussi ce nouveau défi. Mon entrainement en deux parties, à cause du confinement, n’a pas était satisfaisant, 2085 km ensuite un arrêt de plus de 2 mois et 2126 km avant le départ. Cinq semaines sans vélo puis une douzaine de séances d’home trainer pendant le confinement. En deuxième partie je n’étais pas motivé pour rouler ! J’ai fait plusieurs sorties de 100 km mais avec peu de dénivelé, et une seule de 220 km et 2600 m de D+. Je pense que le manque de dénivelé a été préjudiciable sur ce parcours exigeant. Merci à Chantal et Francis pour leur présence et leur aide. L’Amitié entre Diagonalistes se retrouve dans ces rencontres. Menton-Hendaye est déjà programmée du 4 au 7 septembre, enfin si tout va bien…

BILAN : 1069.97 km à une moyenne de 18.75 km/h environ D+ 9430 m environ

57h 10mn 55s de selle pour une amplitude jour de 74h 48mn 7h15 de sommeil en 3 nuits

St Etienne le 4/08/2020