DEYAHT U CHAMBRE . La crise italienne - kiosque-lorrain.fr · Paris, 10 mars. Roubaix. — Dans la...

4
yoi S ,èmeè(t,t, < > B - Wam ero a i,44 çagg^Q CSXBT^m^JBî» Mercred, 11 mars .896 9 5 - «ggg^a-jjggBBa^^ | , „, i^MBgg^^j^jj^ PARAISSANT TOUS LES JOURS ABONNEMENTS Rédacteur en chef : X. 13 O 3M GOULETTB INSERTIONS NANCY 18 » 9 » 410 RÉCLAMES (Si page). 30 cent, la ligne. J Meurthe-et-Moselle, MeuBe,Vosgea 20 » 10 » 6 » I ANNONCES (4e pa ge) QQ _ Autres département» et Etranger 28 » 44 a 7 » . .1 « »...•« n- ..t . > . , .. rt>ll0MeffiMl J M = ~ ,. ' ADMINISTRATION et RÉDACTION : Rue Saint-Bizier, 51, à NANCY" Pour toute autre publicité, s adresser à1 Admimstration. 1 II ' 7 aVa " Ce C0 " tlDUe aViS C ° ntraire - 1 . ' ' 0 iWiiVO/ j Adresse télégraphique : EST-RËPUBLIGAIN-NANCY. Bourse de Pans Du 10 mars i896 .dernier cours) Rente 3 0/6... 102 70 Société génér. 518 50 0/0 Amortiss 101 25 Banque ottom 608 i/i 0,0 1C6 05 Pavs-Autrich. 550.. Consolidé"angl. Est 9(57 50 '2 3/4 G/0... 109 31 Lyon 1.532 .. Russel88040/0 103 40 Nord 1.790 .. Russel8R940;0 102 80 Orléans 1.595 .. italien 5 0,0.'. 80 50 Ouest 1.101 .. Autriche 4 0/0. 104 35 Midi 1.267 50 Hongrois40/0. 103 15 Suez 3.275 .. Espa.Ext.4 0/0 65 25 Panama 8 .. Portugais3 0 0 26 65 Omn. de Paris 1.111 .. Dette Egy. 6 0/0 105 50 Gaz parisien. 1.131 .. ACTIONS CHEMINS DE FER B^nq.de France 3550 .. Autrichiens.. 790 .. Crédit Foncier. 640 .. Loirbards ... 230 .. BanquedeParis 800 .. Saragosse.. . 165 .. Comp. d'Es. n. 577 .. i Nord-Espagne 104 .. Orédit lyonnais 786 .. ! Télégramme commercial (Bourse du commerce) Chiffres fournis par la maison Bollack-Sarassin Paris, 10 mars, 1 h. 30 soir. COURANT. 4 DE MAI. Avoines 100 k. 14 40 15 15 Blés 18 50 19 40 Farines.... 159 k. 41 .. 41 90 Huiles 100 k. 54 .. 54 .. Alcools.... l'hect. 31 50 32 50 Sucres 100 k. 32 75 33 62 ïSEimCESPÉCIAL Nouvelles diverses da l'intérieur Paris, 10 mars. Roubaix. Dans la nuit de dimanche à lundi, un incendie attribué à la malveil- lance, a détruit en quelques heures une vaste ferme occupée par M. Phalempin- Roussel, située à Neuville, près du bureau des douanes du Risquons-Tout. L'an der- nier, le fermier supprima un sentier qui traversait ses terres et fit condamner plu- sieurs personnes par le tribunal qui lui donna gain de cause, le sentier n'étant pas porté sur le cadastre. Il reçut à diverses reprises des lettres anonymes menaçant de brûler la ferme si on ne rétablissait pas le sentier. Une sur- veillance sévère fut exercée. Puis, peu à peu, se relâcha. Mais les malfaiteur., ve 1- laient. Le feu a pris des quatre côtés à la fois : récoltes, bestiaux, volailles,etc., tout est détruit. Les pertes sont considérables bien que non encore évaluées. Heureusement tout était assuré. Il n'y a pas eu d'accident de personne. Paris, 10 mars, 2 h. 45 soir. M. Bourgeois a conféré longuement ce matin avec MM.Berthelot et Guieys- se, au sujet de la prochaine interpel- lation sur Madagascar et de la propo- sition d'abolition de l'esclavage dans l'île. Des résolutions définitives seront arrêtées dans le conseil de jeudi. Havas. Paris, 10 mars, 8 h. 45 soir. NICE.L'escadre est sortie aujour- d'hui en haute mer, accompagnée par le yacht « Stalita », du duc de Leuch- tenberg. Le tsarévitch était monté à bord du « Formidable ». Havas. ... « . rL Paris, 10 mars, 9 h. 25 soir. Le congrès d'agriculture a adopté aujourd'hui les vœux suivants : Que les conditions et les formalités exigées pour autoriser les communes phyllo- xérées à importer des plants étran- gers soient simplifiées ; Que les eaux-de-vie de vinssoient l'objet d'un dégrèvement spécial re- présentant pour les fabricants les avantages consentis aux vins de con- sommation ; Un troisième vœu a été formulé en faveur de l'établissement du bimétal- lisme. Havas. Paris, 10 mars, 9 h. 40 soir. Un rédacteur du « Soir » a interrogé le prince Henri d'Orléans sur ses voyages et sur sa décoration. Voici les déclarations du prince con- cernant cette dernière : Je ne fais pas de politique, a-t-il dit, et celle ci n'a rien à voir dans la distinction dont je viens d'être l'objet. La vérité, la voici : M. Le Myre de Vilers a bien voulu demander pour moi, au nom de la Société de géographie, la croix de la Légion d'honneur. Avant de faire cette démarche, il me demanda si, au cas on me la donnerait, je l'accep- terais. Je répondis que je l'accepte- rais avec plaisir et qu'elle serait pour moi une récompense dont je serais fier et heureux. Voilà exactement ce qui s'est passé. - Havas. (Voir à la Revue de la presse.) ! Paris, 10 mars, 9 h. 25 soir. Le conseil municipal de Paris a pro- cédé aujourd'hui aux élections des légués sénatoriaux pour l'élection prochaine en remplacement de M. Floquet. L'opération a eu lieu sans in- cident. MABSEILLE. L'ancien premier ministre hova est attendu demain seu- lement. Il sera conduit à l'hôpital mi- litaire en attendant son transfert en Algérie. TOULON. On est très inquiet au sujet de plusieurs yachts et de bâti- ments de plaisance partis de Toulon \ et de Cannes pour les régates du litto- ; ral, et dont on est sans nouvelles. Des recherches sont ordonnées. MENTON. L'empereur d'Autriche a assisté aujourd'hui, au village de Roquebrune, le 27 e bataillon de chasseurs alpins effectuait un service en campagne, à la manœuvre qui a duré j deux heures. L'empereur a compli- menté à diverses reprises le comman- dant sur la belle tenue et l'entrain du bataillon et l'a invité à déjeuner avec lui. Havas. Paris, 10 mars, 11 h. 20 soir. ROUEN. Aujourd'hui a eu Heu la vente d'objets historiques ayant ap- partenu à Louis XVI et à la famille royale et provenant de la succession \ de Clery, valet de chambre de Louis XVI. La plupart de ces objets ont été adjugés, à des prix parfois très élevés, au représentant de la famille prin- cière autrichienne et à celui de la fa- mille de Nausdorf. Havas. Nouvelles diverses de l'extérieur Salamanque (Espagne), 10 mars. Les étudiants ont fait hier une manifes- tation contre les Etats-Unis. Les groupes portaient un drapeau espagnol et un dra peau américain. Ce dernier a été brûlé. La gendarmerie a chargé. Un enfant a été contusionné. L'Université est fermée. Paris, 10 mars, 8 h. 20 soir. BERNE. A la suite des inonda- tions, une ferme avec sept personnes a été emportée. Les cadavres ont été retrouvés. Havas. Paris, 10 mars, 11 h. 20 soir. LONDRES. L'affaire Jameson invasion d'un territoire ami à main armée est revenue aujourd'hui de- vant le tribunal de Bow street. L'as sistance est nombreuse. Il y a quinze prévenus. Lord Aberoorn, directeur de la Chartered compagnie, assistait à l'audience. L'attorney général a expo- les faits établissant la prémédita- tion. L'audition des témoins a com- mencé, puis l'affaire a été ajournée à huitaine. Havas. . La crise italienne (suite) Le nouveau cabinet Paris, 10 mars, 10 h. 27 matin. ROME. MM. Ricotti et di Rudini se réunissent ce matin pour arrêter la liste définitive du nouveau ministère, qui sera constitué aujourd'hui Ha- vas. Paris, 10 mars, 2 h. 45 soir. ROME. Le nouveau cabinet ita- lien est définitivement constitué : Voi- ci les noms des titulaires et leur por- tefeuille respectif : Présidence du conseil et intérieur ; M. di Rudini. Affaires étrangères : M. Simoneta. Guerre : général Ricotti. Marine : M. Brin. Finances : M. Branca. Trésor : Colombo ; Travaux publics : sénateur Perazzi; Postes et télégraphes : Carminé ; Justice : sénateur Alexandre Costa ; Instruction publique : Gianturco ; Agriculture : Guicciardini. Le roi a approuvé la composition du ministère. Les nouveaux ministres prêteront serment aujourd'hui. Le Parlement se réunira lundi. Ha- vas. Paris, 10 mars, 11 h. 20 soir. ROME. - Le Parlement est définiti- vement convoqué pour mardi. Les journaux accueillent favorable- ment le nouveau cabinet. Seuls, les organes de M. Crispi l'attaquent avec violence. Havas. La tripla alliance Berlin, 10 mars. M. de Goluchowski, ministre des affai- res étrangères d'Autriche, est arrivé au- jourd'hui. Cette visite donne lieu a de nombreux commentaires Le bruit court que l'Allemagne propose- rait l'extension de la triple alliance, de telle sorte que le casus fœieris peur l'Autriche s'étendrait à une attaque de la part de la France contre l'Allemagne, afin de com- penser l'affaiblissement de l'Italie. O'autre part, le yacht impérial Ilohen- zollem a déjà quitté Kiel, se rendant à nés, il arrivera vers le 20 mars, et il sera à la disposition de Guillaume II, qui arrivera avec l'impératrice et ses enfants, par voie de terre. Il est probable que l'empereur d'Autri- che, qui sera à ce moment sur le point de quitter le Cap-Martia, prendra part à une entrevue de l'empereur d'Allemagne et du roi d'Italie. Vienne, 19 mars. Le Fremdenblatt, commentant la visite du comte Goluchowski à Berlin, émet les réflexions suivantes : « L'entrevue du comte Goluchowski avec les membres du personnel gouvernemental de Berlin contribuera certainement à forti- fier encore l'union indissoinble des deux empires, union qui est née d'intérêts iden- tiques. Elle contribuera à assurer le main- tien de l'ordre de choses international qui ' a pour but la protection de la paix. « La triple alliance n'est pas subordon- née à des circonstances accidentelles ; à plus forte raison, elle ne saurait être ébran- lée par l'infortune momentanée qui a frap- l'une des puissances alliées. Elle ne saurait être altérée par des incidents mo- mentanés. » Paris, 10 mars, 9 h. 30 soir, BERLIN. M. Beluchowski a été reçu aujourd'hui par l'empereur et par le prince de Hohenlohe, chance- lier de l'empire. Haras. SÉNAT Séance du mardi 1O mars La séance est ouverte à 3 h 15, sous h présidence de M. Loubet, président. Après l'adoption du procès-verbal, le Sénat vote les derniers articles do la )<«. su les Chambres de commerce, sai s modifica- tion et décide qu'il passera à une seconde délibération. L'ordre du jour appelle ea deuxième libération, le projet de loi sur les sociétés coopératives de production et de consom- mation. M. Gouin, président de la commission relative aux sociétés coopératives, demande l'ajournement de la discussion de la seconde délibération, à cause des nombreux amen- dements que la commission n'a pas encore eu le temps d'examiner. L'ajournement est prononcé par assis et levé. L'ordre du jour appelle la première libération sur le projet tendant à modifier l'article 310 du code civil, relatif au di- vorce. Mais, par suite de l'absence du rapporteur, M. Paul Devès, l'ajournement est prononcé. L'ordre du jour étant épuisé, le Sénat s'ajourne à vendredi à deux heures. CHAMBRE DES DÉPUTÉS Séance du mardi 10 mars La séance est ouverte à trois heures 20, sous la présidence de M. Poincaré, vi- ce-président. Il est procédé à un second tour de scru- tin sur les conclusions de la commission demandant une enquête sur l'élection de M. Wilson. Ces conclusions sont rejetées par 142 voix contre 115. L'élection est validée. On valide également l'élection de M. Morlot, à Château-Thierry. Une longue discussion s'engage sur le projet relatif à un chemin de fer de Non- tron à Sarlat, projet qui est adopté avec quelques modifications. M. Audiffred étant malade, on ajourne la suite de la discussion sur les sociétés de secours mutuels. (Oa sait que le député de la Loire est rapporteur de ce projet de loi.) L'ordre du jour appelle la discussion du projet de caisses d'assurances pour les cul- tivateurs. M. Bertrand, rapporteur, demande le renvoi à vendredi. M. Paschal Grousset, député socialiste le la Seine, demande à poser * ne question sur les rapports des compagnies de Lyon et de l'Est avec leurs employés. Cette question est renvoyée au 29 mars. La séance est levée à 4 h. 50 et renvoyée à vendredi. NANCF, mardi 10 mars 1896. L'impôt sur le revenu DEYAHT U CHAMBRE Etat de la question. Tactique iJes adversaires et contre- tactique des amis du minis- tère. Le contre-projet Guil- lemet. Nos lecteurs savent que le dissentiment est arrivé à l'état aigu entre le ministre des finances et la commission du budget, à propos de l'épineuse question de l'impôt progressif sur le revenu. P apparaît manifestement que la majo- rité d«s commissaires veut faire d'une pierre ieux coups : rejeter le projet du lûmis re des finances et culbuter le minis- tère. En effet, la commission oppose pure- ment et simplement une fin de non-rece- voir, en renvoyant, sinon la totalité, da moins cette partie importante du budget, au gouvernement. Elle refuse de collabo- rer avec lui. Entrant dans les vues de l'immense ma- jorité delà commission, les adversaires du ministère vont manœuvrer très activement pour porter l'affaire devant la Chambre au plus tôt ; ils tenteraient alors l'effort déci- sif pour renverser le cabinet avant les élec- tions municipales. Tel est le plan, autant que nous puissions à distance nous en rendre compte. Mais, d'un autre côté, les partisans du projet gouvernemental essaieront non moins énergiquement d'empêcher qu'il se produi- se aucun incident à la tribune avant ces élections. Leur tactique consistera paraît-il à présenter des amendements que la com- mission serait tenue d'examiner et qui re- tarderont d'autant la discussion publique de la proposition présentée par M. Delom- bre, rapporteur, adoptée par la très grande majorité de la commission du budget, et tendant à inviter le ministre des finances à présenter un autre projet. C'est à ces ma- nœuvres et contre-manœuvres que l'on va se livrer pendant quelques jours ; quant au résultat probable de cette savante tacti- que parlementaire, il n'est guère possible de l'indiquer en l'état actuel de la question ; il faut attendre qu'elle soit plus mûre. Déjà, au reste, il existe un contre-projet à Mi Guillemet, député de la Vendée. D'après le contre projet Guillemet, déposé samedi sur le bureau de la Chambre à titre d'amendement à l'article 1 er du projet mi- nistériel, serait établi, à partir du i er jan- vier 1897, un impôt sur tous les revenus et capitaux, impôt qui, en aucun cas, ne pourra frapper un capital et un reveiru. Revenus et capitaux, en effet, sont divi- sés par M. Guillemet en catégories ou cé- dules, que frapperaient distinctement des commissions spéciales. En âucun C8s les revenus et les capitaux ne pourraient être totalisés. Les cédules, au nombre de six, s'appli- queraient respectivement : 1* à la rente du sol et des maisons de rapport ; aux ti- tres et créances ; aux traitements quel- conques ; aux produits du travail non frappés de patente ; aux propriétés et objets de luxe ; aux terrains à bâtir, maisons habitées par le propriétaire, meu- bles meublants, fonds de réserve de socié- tés, titres, etc., lorsque l'impôt sur revenu ne peut pas atteindre ces valeurs. * Un rédacteur du Paris est allé deman- der à M. Guillemet de donner quelques ex- plications qui missent plus clairement son projet à la portée du public. Voici ce que lui a dit le député de la Vendée : Cet amendement n'est qu'une entrée de jeu, et s'il obtient l'assentiment de la Chambre, sur lequel ne peut guère compter le projet du gouvernement, j'essaierai de faire passer derrière tout mou projet qui date du commencement de la législature. « Le projet gouvernemental, c'est le sys- tème prussien ; le mien c'est un projet ins- piré du système suisse et du système an- glais, beaucoup plus libéraux. « Dans le projet gouvernemental, il y a trois défauts essentiels, mal en accord, l'un avec notre tempérameut, les autres avec la logique. D'abord, c'est l'établissement d'une véritable inquisition à domicile, donnant, dans chaque commune, des droits invrai- semblables à deux ou trois conseillers mu- nicipaux chargés de totaliser et d'imposer l'avoir de chacun. C'est la vie privée livrée au bon plaisir de personnages munis de vé- ritables pouvoirs ioquisitoriaux, incompa- tibles avec nos habitudes de liberté indivi- duelle. « Ensuite vient la suppression de la pa- tente remplacée par un impôt sur les re- venus commerciaux. On a vu les résultats de ce système ailleurs. Ils sont déplora- bles. C'est, en effet, un impôt de conscien- ce et il n'y a que les commerçants honnê- tes qui le paieraient. Nous rencontrerions de formidables déceptions. En Italie, ils subissent ce détestable moyen d'impôt, le Trésor comptait, par là, sur une rentrée de quatre-vingt-cinq millions. Il en est ve- nu vingt deux. « Troisième point : le commencemeat de l'imposition à 2.500 francs de revenus. C'est fou. Comment voulez-vous comparer 2.500 francs de revenus à la campagne,par exemple, et la même rente à Paris. Cela ne tient pas une seconde devant la réfle- xion. « Dans mon projet, on ne toi alise point les impôts. Des commissions spéciales sont chargées de l'examen de chaque côdule et la liberté individuelle est ainsi sauvegar- dée. Plus d'inquisition et, de plus, on no confiait point ainsi le chiffre de la fortund des contribuables. L'impôt est réel, il frap- pe les choses et non point les, personnes com- me le fait le projet gouvernemental ; « En outre, il maintient la patente, évi- tant ainsi des déboires au Trésor, déboires qui ne profiteraient qu'aux malhonnêtes gens ; ^ Enfis, tout le monde sauf les indi- gents, bien entendu paierait l'impôt. Le3 petites fortunes, naturellement, seraient taxées de manière extrêmement minime, mais elles le seraient toutes, et l'on évite- rait ainsi que plus de six millions de Fran- çais ne payassent point d'impôt. Dans ma " JE DES JOURNAUX Paroi i Parte mardi utb La décoration da prince Orléans Il paraît qu'on s'est ému, dans divers groupes de la Chambre à la nouvelle que le prince Henri d'Orléans, fils aîné du duc de Chartres, venait de recevoir la croix de la Légion d'honneur. VEclair explique cette décoration, qu'il trouverait peut-être moins naturelle si elle avait été conférée sous un ministère autre que celui de M. Bourgeois. Notre confrère commence par constater l'étonnement qu'a produit cet incident : « Si les républicains modérés et progressistes même approuvaient cette nomination qui est la récompense des services rendus à la colonisa- tion, quelques radicaux et les socialistes se montraient irrités de cette décision. Plusieurs s'en seraient vivsment expliqués avec M. Bour geois dans les couloirs intérieurs du Palais- Bourbon. Cette nomination, disaient-ils, est en contra- diction, sinon avec les prescriptions, au moiDS avec l'eiprit de la loi de 1886, qui prive les princes des familles régnantes de leurs droits politiques. , .. ,.. Il se pourrait même qu'une interpellation tut ressée à ce sujet au gouvernemeat. » VEclair a interviewé à ce sujet M. Le Myre de Vilers, à qui le prince Henrid Or- léans doit, dit-on, cette distinction. Voici ce que l'ancien résident général ae Mada- gascar lui a répondu : « Le rrince Henri d'Orléans vient d'être dé- coré parce que la Société ; de^graphie. lui a décerné sa grande médaille d'or. Chaque fois que cette Société juge un explorateur digne de sa plus haute récompense, elle demande en ou- tre le ruban rouge pour lui. C'est au président de la Société qu'incombe la démarche ; elle n'a rien que d'agréable car le meilleur accueil lui est toujours fait. Par une sorte de convention tacite entre le gouvernement et la Société, il est d'usage que la croix suive la médaille d'or. C'est comme vice-président de la Société que j'ai eu à m'entremettre, notre président étant malade. » M. Le Myre de Vilers a ajouté que le ministre s'était empressé d'appuyer la pro- position et que personne, parmi ses collè- gues n'avait fait d'objection. L'Eclair termine par ces mots, destinés évidemment à calmer les susceptibilités des démocrates tout d'une pièce, qui n'ai- ment pas qu'on décore les princes, même pour l'amour de la géographie : « Nous aurions voulu connaître également les sentiments de ceux qui sont encore fidèles à l'idée monarchique. Nous avons reçu partout un accueil plein de réserve. Nous pouvons ce- pendant dire que les royalistes sont générale- ment mécontents de l'acceptation du prince Henri. On nous a même affirmé que le duc d'Or- léans aurait été particulièrement affecté. 11 aurait adressé de vifs reproches à son cousin ; il est vrai que, d'un autre côté, le dus d'Au- maie ne lui aurait pas ménagé ses félicitations et ses encouragements. » Il est certain que le fils du duc de Char- tres a accompli de remarquables explora- tions. Mais il y a d'autres explorateurs hardis qui ne sont pas décorés... Il est, vrai qu'ils n'ont pas de cousin disposant d'un certain nombre de voix à la Chambre. i a Dans le Gaulois, M. Arthur Meyer se montre plein d'admiration pour l'opération . -. i hardie et originale accomplie par le minis- tère : « Obtenir d'un prince qu'il demande la déjo- ration et qu'il l'accepte, qu'il reconnaisse ainsi la République et qu'il la remercie, ce n'est cer- tes pas une aventure banale.» * Un autre organe royaliste, le Soleil, prend les choses plus simplement : « Le ministre radical n'a fait, du reste, que réaliser le projet patriotique qu'avait eu M. Delcassé, ministre des colonies, projet qui ne put recevoir alors une sanction lors du pre- mier voyage du vaillant explorateur. » « Exclusion et admission » Du Journal des Débats : « Il était temps que le voyage de M. le prési- dent de la République finît ; car il menaçait de se terminer dans une apothéose socialiste. A mesure que se prolongeait l'excursion prési- dentielle se multipliaient les incidents au moins étranges. N'était-ce pas, en effet, un spectacle bizarre que celui d'un président de la Républi- que se laissanteonfisquer, publiquement, par les radicaux et les socialistes, c'est-à-dire par les hommes qui ont combattu son élection avec le plus d'acharnement ? C'est une singulière fa- çon, on l'avouera, de comprendre Je rôle d «ar- bitre des partis ». Nous ne voulons pas revenir sur ces incidents ; mais en voici un qui a passe inaperçu et qui, cependant, ne laisse pas d être significatif. On se rappelle que, au uebut de son voyage a Lyon, la chambre de commerce a adressé un discours au président de la République. Le dis- cours ne contenait pas une ligne, pas un mot qui ne fût en parfaite conformité d'opinion avec les idées politiques, économiques et socia- les professées'depuis vingt^ciuq ans par M. Fé- lix Faure. Cependant, ce aiscours n'a pss eu lei honneurs du Journal officiel ou s'est borné à publier en gros caractères la réponse, revue, i corrigée et augmentée, du chef da l'Etat sans j i—a—a——^; reproduire le discours de la chambre de com- merce. Le procédé est au moins bizarre. Ce qui le rend tout à fait extraordinaire, c'est que, quelques jours après, le Journal officiel publiait en place d'honneur le discours adressé à M. Félix Faure par le maire socialiste de Mar- seille. Pourquoi cette différence de traite- ment? C'est que le représentant de la chambre de comoii'rce de Lyon s'était permis très discrè- tement, mais très justement, de se faire l'inter- prète des craintes et des réclamations que le dépôt du projet de loi ayant pour objet de trai- ter comme criminel tout chef d'industrie qui oserait ne pas embaucher ou renvoyer un syn- diqué et du projet de loi sur l'impôt sur le re- venu avait suscitées dans tout le monde du tra- vail. Dans le discours de Marseille, au contrai- re on couvrait de fleurs M. Bourgeois et ses collaborateurs. Voila pourquoi le Journal offi- ciel n'a pas reproduit le discours de la chambre de commerce de Lyon, tandis qu'il accordait l'hospitalité la plus empressée aux déclama- tions socialistes de M. Flaissières. Ca choix in- dique à coup sûr les préférences ministérielles; mais on aurait pu penser qu'elles n'étaient pas celles du président de la République ». LB nonra ministère italien Du Siècle : « M. di Rudini, député de Caceamo (Sicile), est Sicilien comme M. Crispi, mais c'est cer- tainement le seul point de ressemblance entre ces deux hommes politiques. Appartenant à une famille riche, de vieille noblesse, il n'a pas éprouvé dans sa jeunesse les difficultés qui for- ment ou déforment les caractères, il n'a pas rencontré les obstacles qui développent la force ou la ruse. C'est pourtant un véritable homme d'Etat, qui a donné des preuves nombreuses d'intelligence, de clairvoyance, de fermeté ; il passe même pour ne jamais transiter avec ses opinions ; ce eu quoi il se distingue - encore son fougueux compatriote, qui en a changé au point de pratiquer au gouvernement un réel despotisme après avoir débuté comme un j conspirateur, un républicain et un révolution- naire. A vingt-cinq ans, M. di Rudini réprimait une émeute à Païenne, dont il était maire ; il devint préfet à Naples, puis fut appelé au mi-' nistère de l'intérieur par le général Menabrea. Il n'y resta pas deux mois ; un vote de la Cham- bre le renversa. Il attendit vingt ans, non sans gagner toujours plus d'influence à Monte-Cito- rio, un retour de fortune ministérielle. 'Sa 1891, il succédait à M. Crispi, dépossédé pour la première fois de*la présidence du conseil. Son prédécesseur avait donné à la politique étrangère du royaume uue allure belliqueuse, provocatrice à l'égard de la France ; il adressa aux représentants de l'Italie à l'étranger une circulaire affirmant les intentions pacifiques du nouveau ministère. Ce n'était pas à dire qu'il voulût sortir de la triple-alliance ; on sait même qu'il renouvela avec un empressement dont on fut un peu surpris en France les enga- gements pris. Du moins, n'attribuait-il pas à cet accord diplomatique le caractère offensif que M. Crispi s'attachait à y donner ; il parlait d'économies et munifestait "la volonté de res- treindre des armements dispendieux. M. di Rudini apportera au ministère en 1896 les mêmes sentiments et les mêmes idées qu'il y apportait en 1891. Le général Ricotti est dans des dispositions analogues. Connaissant à mer- veille l'armée italienne, dont l'organisation est en grande partie son œuvre, il n'ignore pas qu'une politique vraiment nationale est aussi éloignée des insolences et des rodomontades de M. Crispi que des dénigrements des partis extrêmes. » Déclaration d'un ami de Ménélik Du Temps : « Notre correspondant de Berne a eu une entrevue avec M. Ilg, cet ingénieur ami intime de Ménélik, qui loi a donné les renseignements suivants : j A Mikallé, Ménilik eût etc heureux de négo- I cier un traité de paix durable, à la seule con- ' dition que le Tigré e it été évacué. 11 aurait fait un pont d'or aux Italiens, car ce souverain, cju'on a traité de barbare à Rome, a horreur de 1 effusion du sang. Ce n'est qu'avec la plus vive répugnance qu'il a engagé la guerre contre une armée chrétienne, et il est à ce point do- miné par l'idée religieuse qu'il a constamment refusé de s'entendre avec les Derviches. Aujourd'hui,le négus attendra qu'on lui fas?e des propositions de paix ; ce que les Italiens ont de mieux à faire, c'est de se replier au plus vite dans l'Erythrée, dont la frontière passe à Halaï. Elle est soigneusement marquée sur la carte de l'état-major italien, carte que le négus consulte lui-même pour ses opérations. L'ingénieur Ilg affirme que le négus n'a pa< besoin des prétendus officiers russes, français ou autres pour diriger ses troupes, il y est très expert : il est général en chef et chef d'é- tat-major, il donne tous ses ordres lui-même, il n'a dans son armée que deux princes du sang, le ras Mangascia et le ras Mikaël ; les autres sont des chefs sortis du peuple, devenus par leurs mérites gouverneurs de province puis chefs de corps de troupe. M. Ilg m'affirmait qu'il avait tenté des démarches auprès de dé- putés et d'hommes d'Etat italiens, dans l'inté- rêt de la paix ; il avait attiré leur attention sur les dangers que courait l'armée italienne, mais les uns ne voulurent pas le croire, les autres ne purent rien faire, tant l'empire de Crispi sur tout le gouvernement était puissant. L'ingénieur Ilg est très sévère pour les géné- raux Baratieri et Arimondi : ces deux anciens africains étaient depuis assez longtemps dans le pays pour savoir le danger que courait l'ar- mée italienne ; l'attaque d'Adoua lui parait inexplicable. Quant à la prétendue guerre à fond, ce serait un projet insensé que l'itaiie est hor ; dïtat de mettre à exécution. La diversion par ie Harrar est impossible ; des corps d'armée sous les or- dres du ras Woldi Georgis et du demagiac (général) DessamaNado gardent, bien ia route; d'autre part, il reste des centaines ae mille hommes à la disposition du négus : ci sont les milices, soit la levée en mass : derrière l'armée régulière. Qu'on ne s'étonne pas du chiffre, car les Etats du négus comptent dix millions d'Iia-

Transcript of DEYAHT U CHAMBRE . La crise italienne - kiosque-lorrain.fr · Paris, 10 mars. Roubaix. — Dans la...

yoiS,èmeè(t,t,

<>B-

Wamero

ai,44 çagg^Q CSXBT^m^JBî» Mercred, 11 mars .896

9 5 - «ggg^a-jjggBBa^^ | , „, i^MBgg^^j^jj^

PARAISSANT TOUS LES JOURS ABONNEMENTS Rédacteur en chef : X. 13 O 3M GOULETTB INSERTIONS

NANCY 18 » 9 » 410 RÉCLAMES (Si page). 30 cent, la ligne. J Meurthe-et-Moselle, MeuBe,Vosgea 20 » 10 » 6 » — —■ I ANNONCES (4e

page) QQ _

Autres département» et Etranger 28 » 44 a 7 » . .1 « »...•« n- ..t . > . , ..

rt>ll0MeffiMlJ

M ■ = ~ ,. ' ADMINISTRATION et RÉDACTION : Rue Saint-Bizier, 51, à NANCY" Pour toute autre publicité, s adresser à1 Admimstration.

1 II ' 7 aVa

"Ce C0

"tlDUe aViS C

°ntraire

- 1 . ' ' 0 iWiiVO/

j Adresse télégraphique : EST-RËPUBLIGAIN-NANCY.

Bourse de Pans Du 10 mars i896 .dernier cours)

Rente 3 0/6... 102 70 Société génér. 518 50 0/0 Amortiss 101 25 Banque ottom 608 i/i 0,0 1C6 05 Pavs-Autrich. 550..

Consolidé"angl. Est 9(57 50 '2 3/4 G/0... 109 31 Lyon 1.532 ..

Russel88040/0 103 40 Nord 1.790 .. Russel8R940;0 102 80 Orléans 1.595 .. italien 5 0,0.'. 80 50 Ouest 1.101 .. Autriche 4 0/0. 104 35 Midi 1.267 50 Hongrois40/0. 103 15 Suez 3.275 .. Espa.Ext.4 0/0 65 25 Panama 8 .. Portugais3 0 0 26 65 Omn. de Paris 1.111 .. Dette Egy. 6 0/0 105 50 Gaz parisien. 1.131 ..

ACTIONS CHEMINS DE FER B^nq.de France 3550 .. Autrichiens.. 790 .. Crédit Foncier. 640 .. Loirbards ... 230 .. BanquedeParis 800 .. Saragosse.. . 165 .. Comp. d'Es. n. 577 .. i Nord-Espagne 104 .. Orédit lyonnais 786 .. !

Télégramme commercial (Bourse du commerce)

Chiffres fournis par la maison Bollack-Sarassin Paris, 10 mars, 1 h. 30 soir.

COURANT. 4 DE MAI. Avoines 100 k. 14 40 15 15 Blés — 18 50 19 40 Farines.... 159 k. 41 .. 41 90 Huiles 100 k. 54 .. 54 .. Alcools.... l'hect. 31 50 32 50 Sucres 100 k. 32 75 33 62

ïSEimCESPÉCIAL Nouvelles diverses da l'intérieur

Paris, 10 mars. Roubaix. — Dans la nuit de dimanche à

lundi, un incendie attribué à la malveil-lance, a détruit en quelques heures une vaste ferme occupée par M. Phalempin-Roussel, située à Neuville, près du bureau des douanes du Risquons-Tout. L'an der-nier, le fermier supprima un sentier qui traversait ses terres et fit condamner plu-sieurs personnes par le tribunal qui lui donna gain de cause, le sentier n'étant pas porté sur le cadastre.

Il reçut à diverses reprises des lettres anonymes menaçant de brûler la ferme si on ne rétablissait pas le sentier. Une sur-veillance sévère fut exercée. Puis, peu à peu, se relâcha. Mais les malfaiteur., ve 1-laient. Le feu a pris des quatre côtés à la fois : récoltes, bestiaux, volailles,etc., tout est détruit.

Les pertes sont considérables bien que non encore évaluées. Heureusement tout était assuré. Il n'y a pas eu d'accident de personne.

Paris, 10 mars, 2 h. 45 soir. M. Bourgeois a conféré longuement

ce matin avec MM.Berthelot et Guieys-se, au sujet de la prochaine interpel-lation sur Madagascar et de la propo-sition d'abolition de l'esclavage dans l'île. Des résolutions définitives seront arrêtées dans le conseil de jeudi. — Havas.

Paris, 10 mars, 8 h. 45 soir. NICE.— L'escadre est sortie aujour-

d'hui en haute mer, accompagnée par le yacht « Stalita », du duc de Leuch-tenberg. Le tsarévitch était monté à bord du « Formidable ». — Havas.

... « • . ■ rL

Paris, 10 mars, 9 h. 25 soir. Le congrès d'agriculture a adopté

aujourd'hui les vœux suivants : 1° Que les conditions et les formalités exigées pour autoriser les communes phyllo-xérées à importer des plants étran-gers soient simplifiées ;

2° Que les eaux-de-vie de vinssoient l'objet d'un dégrèvement spécial re-présentant pour les fabricants les avantages consentis aux vins de con-sommation ;

Un troisième vœu a été formulé en faveur de l'établissement du bimétal-lisme. — Havas.

Paris, 10 mars, 9 h. 40 soir. Un rédacteur du « Soir » a interrogé

le prince Henri d'Orléans sur ses voyages et sur sa décoration.

Voici les déclarations du prince con-cernant cette dernière : — Je ne fais pas de politique, a-t-il dit, et celle ci n'a rien à voir dans la distinction dont je viens d'être l'objet. La vérité, la voici : M. Le Myre de Vilers a bien voulu demander pour moi, au nom de la Société de géographie, la croix de la Légion d'honneur. Avant de faire cette démarche, il me demanda si, au cas où on me la donnerait, je l'accep-terais. Je répondis que je l'accepte-rais avec plaisir et qu'elle serait pour moi une récompense dont je serais fier et heureux.

Voilà exactement ce qui s'est passé. - Havas. (Voir à la Revue de la presse.) !

Paris, 10 mars, 9 h. 25 soir. Le conseil municipal de Paris a pro-

cédé aujourd'hui aux élections des dé légués sénatoriaux pour l'élection prochaine en remplacement de M. Floquet. L'opération a eu lieu sans in-cident.

MABSEILLE. — L'ancien premier ministre hova est attendu demain seu-lement. Il sera conduit à l'hôpital mi-litaire en attendant son transfert en Algérie.

TOULON. — On est très inquiet au sujet de plusieurs yachts et de bâti-ments de plaisance partis de Toulon \ et de Cannes pour les régates du litto- ; ral, et dont on est sans nouvelles. Des recherches sont ordonnées.

MENTON. — L'empereur d'Autriche a assisté aujourd'hui, au village de Roquebrune, où le 27e bataillon de chasseurs alpins effectuait un service en campagne, à la manœuvre qui a duré j deux heures. L'empereur a compli-menté à diverses reprises le comman-dant sur la belle tenue et l'entrain du bataillon et l'a invité à déjeuner avec lui. — Havas.

Paris, 10 mars, 11 h. 20 soir. ROUEN. — Aujourd'hui a eu Heu la

vente d'objets historiques ayant ap-partenu à Louis XVI et à la famille royale et provenant de la succession \ de Clery, valet de chambre de Louis XVI. La plupart de ces objets ont été adjugés, à des prix parfois très élevés, au représentant de la famille prin-cière autrichienne et à celui de la fa-mille de Nausdorf. — Havas.

Nouvelles diverses de l'extérieur Salamanque (Espagne), 10 mars.

Les étudiants ont fait hier une manifes-tation contre les Etats-Unis. Les groupes portaient un drapeau espagnol et un dra • peau américain. Ce dernier a été brûlé. La gendarmerie a chargé. Un enfant a été contusionné. L'Université est fermée.

Paris, 10 mars, 8 h. 20 soir. BERNE. — A la suite des inonda-

tions, une ferme avec sept personnes a été emportée. Les cadavres ont été retrouvés. —Havas.

Paris, 10 mars, 11 h. 20 soir. LONDRES. — L'affaire Jameson —

invasion d'un territoire ami à main armée — est revenue aujourd'hui de-vant le tribunal de Bow street. L'as sistance est nombreuse. Il y a quinze prévenus. Lord Aberoorn, directeur de la Chartered compagnie, assistait à l'audience. L'attorney général a expo-sé les faits établissant la prémédita-tion. L'audition des témoins a com-mencé, puis l'affaire a été ajournée à huitaine. — Havas.

. La crise italienne (suite)

Le nouveau cabinet Paris, 10 mars, 10 h. 27 matin.

ROME. — MM. Ricotti et di Rudini se réunissent ce matin pour arrêter la liste définitive du nouveau ministère, qui sera constitué aujourd'hui — Ha-vas.

Paris, 10 mars, 2 h. 45 soir. ROME. — Le nouveau cabinet ita-

lien est définitivement constitué : Voi-ci les noms des titulaires et leur por-tefeuille respectif :

Présidence du conseil et intérieur ; M. di Rudini.

Affaires étrangères : M. Simoneta. Guerre : général Ricotti. Marine : M. Brin. Finances : M. Branca. Trésor : Colombo ; Travaux publics : sénateur Perazzi; Postes et télégraphes : Carminé ; Justice : sénateur Alexandre Costa ; Instruction publique : Gianturco ; Agriculture : Guicciardini. Le roi a approuvé la composition

du ministère. Les nouveaux ministres prêteront serment aujourd'hui. Le Parlement se réunira lundi. — Ha-vas.

Paris, 10 mars, 11 h. 20 soir. ROME. —- Le Parlement est définiti-

vement convoqué pour mardi. Les journaux accueillent favorable-

ment le nouveau cabinet. Seuls, les organes de M. Crispi l'attaquent avec violence. — Havas.

La tripla alliance Berlin, 10 mars.

M. de Goluchowski, ministre des affai-res étrangères d'Autriche, est arrivé au-jourd'hui. Cette visite donne lieu a de nombreux commentaires

Le bruit court que l'Allemagne propose-rait l'extension de la triple alliance, de telle sorte que le casus fœieris peur l'Autriche s'étendrait à une attaque de la part de la France contre l'Allemagne, afin de com-penser l'affaiblissement de l'Italie.

O'autre part, le yacht impérial Ilohen-zollem a déjà quitté Kiel, se rendant à Gê nés, où il arrivera vers le 20 mars, et où il sera à la disposition de Guillaume II, qui arrivera avec l'impératrice et ses enfants, par voie de terre.

Il est probable que l'empereur d'Autri-che, qui sera à ce moment sur le point de quitter le Cap-Martia, prendra part à une entrevue de l'empereur d'Allemagne et du roi d'Italie.

Vienne, 19 mars. Le Fremdenblatt, commentant la visite

du comte Goluchowski à Berlin, émet les réflexions suivantes :

« L'entrevue du comte Goluchowski avec les membres du personnel gouvernemental de Berlin contribuera certainement à forti-fier encore l'union indissoinble des deux empires, union qui est née d'intérêts iden-tiques. Elle contribuera à assurer le main-tien de l'ordre de choses international qui

' a pour but la protection de la paix. « La triple alliance n'est pas subordon-

née à des circonstances accidentelles ; à plus forte raison, elle ne saurait être ébran-lée par l'infortune momentanée qui a frap-pé l'une des puissances alliées. Elle ne saurait être altérée par des incidents mo-mentanés. »

Paris, 10 mars, 9 h. 30 soir, BERLIN. — M. Beluchowski a été

reçu aujourd'hui par l'empereur et par le prince de Hohenlohe, chance-lier de l'empire. — Haras.

SÉNAT Séance du mardi 1O mars

La séance est ouverte à 3 h 15, sous h présidence de M. Loubet, président.

Après l'adoption du procès-verbal, le Sénat vote les derniers articles do la )<«. su les Chambres de commerce, sai s modifica-tion et décide qu'il passera à une seconde délibération.

L'ordre du jour appelle ea deuxième dé libération, le projet de loi sur les sociétés coopératives de production et de consom-mation.

M. Gouin, président de la commission relative aux sociétés coopératives, demande l'ajournement de la discussion de la seconde délibération, à cause des nombreux amen-dements que la commission n'a pas encore eu le temps d'examiner.

L'ajournement est prononcé par assis et levé.

L'ordre du jour appelle la première dé libération sur le projet tendant à modifier l'article 310 du code civil, relatif au di-vorce. Mais, par suite de l'absence du rapporteur, M. Paul Devès, l'ajournement est prononcé.

L'ordre du jour étant épuisé, le Sénat s'ajourne à vendredi à deux heures.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS Séance du mardi 10 mars

La séance est ouverte à trois heures 20, sous la présidence de M. Poincaré, vi-ce-président.

Il est procédé à un second tour de scru-tin sur les conclusions de la commission demandant une enquête sur l'élection de M. Wilson.

Ces conclusions sont rejetées par 142 voix contre 115.

L'élection est validée. On valide également l'élection de M.

Morlot, à Château-Thierry. Une longue discussion s'engage sur le

projet relatif à un chemin de fer de Non-tron à Sarlat, projet qui est adopté avec quelques modifications.

M. Audiffred étant malade, on ajourne la suite de la discussion sur les sociétés de secours mutuels. (Oa sait que le député de la Loire est rapporteur de ce projet de loi.)

L'ordre du jour appelle la discussion du projet de caisses d'assurances pour les cul-tivateurs.

M. Bertrand, rapporteur, demande le renvoi à vendredi.

M. Paschal Grousset, député socialiste le la Seine, demande à poser * ne question sur les rapports des compagnies de Lyon et de l'Est avec leurs employés. Cette question est renvoyée au 29 mars.

La séance est levée à 4 h. 50 et renvoyée à vendredi.

NANCF, mardi 10 mars 1896.

L'impôt sur le revenu DEYAHT U CHAMBRE

Etat de la question. —Tactique iJes adversaires et contre-tactique des amis du minis-tère. — Le contre-projet Guil-lemet. Nos lecteurs savent que le dissentiment

est arrivé à l'état aigu entre le ministre des finances et la commission du budget, à propos de l'épineuse question de l'impôt progressif sur le revenu.

P apparaît manifestement que la majo-rité d«s commissaires veut faire d'une pierre ieux coups : rejeter le projet du lûmis re des finances et culbuter le minis-tère. En effet, la commission oppose pure-ment et simplement une fin de non-rece-voir, en renvoyant, sinon la totalité, da moins cette partie importante du budget, au gouvernement. Elle refuse de collabo-rer avec lui.

Entrant dans les vues de l'immense ma-jorité delà commission, les adversaires du ministère vont manœuvrer très activement pour porter l'affaire devant la Chambre au plus tôt ; ils tenteraient alors l'effort déci-sif pour renverser le cabinet avant les élec-tions municipales. Tel est le plan, autant que nous puissions — à distance — nous en rendre compte.

Mais, d'un autre côté, les partisans du projet gouvernemental essaieront non moins énergiquement d'empêcher qu'il se produi-se aucun incident à la tribune avant ces élections.

Leur tactique consistera — paraît-il — à présenter des amendements que la com-mission serait tenue d'examiner et qui re-tarderont d'autant la discussion publique de la proposition présentée par M. Delom-bre, rapporteur, adoptée par la très grande majorité de la commission du budget, et tendant à inviter le ministre des finances à présenter un autre projet. C'est à ces ma-nœuvres et contre-manœuvres que l'on va se livrer pendant quelques jours ; quant au résultat probable de cette savante tacti-que parlementaire, il n'est guère possible de l'indiquer en l'état actuel de la question ; il faut attendre qu'elle soit plus mûre.

Déjà, au reste, il existe un contre-projet dû à Mi Guillemet, député de la Vendée. D'après le contre projet Guillemet, déposé samedi sur le bureau de la Chambre à titre d'amendement à l'article 1er du projet mi-nistériel, serait établi, à partir du ier jan-vier 1897, un impôt sur tous les revenus et capitaux, impôt qui, en aucun cas, ne pourra frapper un capital et un reveiru.

Revenus et capitaux, en effet, sont divi-sés par M. Guillemet en catégories ou cé-dules, que frapperaient distinctement des

commissions spéciales. En âucun C8s les revenus et les capitaux ne pourraient être totalisés.

Les cédules, au nombre de six, s'appli-queraient respectivement : 1* à la rente du sol et des maisons de rapport ; 2° aux ti-tres et créances ; 3° aux traitements quel-conques ; 4° aux produits du travail non frappés de patente ; 5° aux propriétés et objets de luxe ; 6° aux terrains à bâtir, maisons habitées par le propriétaire, meu-bles meublants, fonds de réserve de socié-tés, titres, etc., lorsque l'impôt sur lé revenu ne peut pas atteindre ces valeurs.

*

Un rédacteur du Paris est allé deman-der à M. Guillemet de donner quelques ex-plications qui missent plus clairement son projet à la portée du public.

Voici ce que lui a dit le député de la Vendée :

— Cet amendement n'est qu'une entrée de jeu, et s'il obtient l'assentiment de la Chambre, sur lequel ne peut guère compter le projet du gouvernement, j'essaierai de faire passer derrière tout mou projet qui date du commencement de la législature.

« Le projet gouvernemental, c'est le sys-tème prussien ; le mien c'est un projet ins-piré du système suisse et du système an-glais, beaucoup plus libéraux.

« Dans le projet gouvernemental, il y a trois défauts essentiels, mal en accord, l'un avec notre tempérameut, les autres avec la logique. D'abord, c'est l'établissement d'une véritable inquisition à domicile, donnant, dans chaque commune, des droits invrai-semblables à deux ou trois conseillers mu-nicipaux chargés de totaliser et d'imposer l'avoir de chacun. C'est la vie privée livrée au bon plaisir de personnages munis de vé-ritables pouvoirs ioquisitoriaux, incompa-tibles avec nos habitudes de liberté indivi-duelle.

« Ensuite vient la suppression de la pa-tente remplacée par un impôt sur les re-venus commerciaux. On a vu les résultats de ce système ailleurs. Ils sont déplora-bles. C'est, en effet, un impôt de conscien-ce et il n'y a que les commerçants honnê-tes qui le paieraient. Nous rencontrerions là de formidables déceptions. En Italie, où ils subissent ce détestable moyen d'impôt, le Trésor comptait, par là, sur une rentrée de quatre-vingt-cinq millions. Il en est ve-nu vingt deux.

« Troisième point : le commencemeat de l'imposition à 2.500 francs de revenus. C'est fou. Comment voulez-vous comparer 2.500 francs de revenus à la campagne,par exemple, et la même rente à Paris. Cela ne tient pas une seconde devant la réfle-xion.

« Dans mon projet, on ne toi alise point les impôts. Des commissions spéciales sont chargées de l'examen de chaque côdule et la liberté individuelle est ainsi sauvegar-dée. Plus d'inquisition et, de plus, on no confiait point ainsi le chiffre de la fortund des contribuables. L'impôt est réel, il frap-pe les choses et non point les, personnes com-me le fait le projet gouvernemental ;

« En outre, il maintient la patente, évi-tant ainsi des déboires au Trésor, déboires qui ne profiteraient qu'aux malhonnêtes gens ;

^ Enfis, tout le monde —sauf les indi-gents, bien entendu — paierait l'impôt. Le3 petites fortunes, naturellement, seraient taxées de manière extrêmement minime, mais elles le seraient toutes, et l'on évite-rait ainsi que plus de six millions de Fran-çais ne payassent point d'impôt. Dans ma

" JE DES JOURNAUX Paroi i Parte mardi utb

La décoration da prince Orléans Il paraît qu'on s'est ému, dans divers

groupes de la Chambre à la nouvelle que le prince Henri d'Orléans, fils aîné du duc de Chartres, venait de recevoir la croix de la Légion d'honneur. VEclair explique cette décoration, qu'il trouverait peut-être moins naturelle si elle avait été conférée sous un ministère autre que celui de M. Bourgeois.

Notre confrère commence par constater l'étonnement qu'a produit cet incident :

« Si les républicains modérés et progressistes même approuvaient cette nomination qui est la récompense des services rendus à la colonisa-tion, quelques radicaux et les socialistes se montraient irrités de cette décision. Plusieurs s'en seraient vivsment expliqués avec M. Bour geois dans les couloirs intérieurs du Palais-Bourbon.

Cette nomination, disaient-ils, est en contra-diction, sinon avec les prescriptions, au moiDS avec l'eiprit de la loi de 1886, qui prive les princes des familles régnantes de leurs droits politiques. , „ „ .. ,..

Il se pourrait même qu'une interpellation tut ressée à ce sujet au gouvernemeat. » VEclair a interviewé à ce sujet M. Le

Myre de Vilers, à qui le prince Henrid Or-léans doit, dit-on, cette distinction. Voici ce que l'ancien résident général ae Mada-gascar lui a répondu :

« Le rrince Henri d'Orléans vient d'être dé-coré parce que la Société

; de^graphie. lui a

décerné sa grande médaille d'or. Chaque fois que cette Société juge un explorateur digne de

sa plus haute récompense, elle demande en ou-tre le ruban rouge pour lui. C'est au président de la Société qu'incombe la démarche ; elle n'a rien que d'agréable car le meilleur accueil lui est toujours fait. Par une sorte de convention tacite entre le gouvernement et la Société, il est d'usage que la croix suive la médaille d'or.

C'est comme vice-président de la Société que j'ai eu à m'entremettre, notre président étant malade. »

M. Le Myre de Vilers a ajouté que le ministre s'était empressé d'appuyer la pro-position et que personne, parmi ses collè-gues n'avait fait d'objection.

L'Eclair termine par ces mots, destinés évidemment à calmer les susceptibilités des démocrates tout d'une pièce, qui n'ai-ment pas qu'on décore les princes, même pour l'amour de la géographie :

« Nous aurions voulu connaître également les sentiments de ceux qui sont encore fidèles à l'idée monarchique. Nous avons reçu partout un accueil plein de réserve. Nous pouvons ce-pendant dire que les royalistes sont générale-ment mécontents de l'acceptation du prince Henri.

On nous a même affirmé que le duc d'Or-léans aurait été particulièrement affecté. 11 aurait adressé de vifs reproches à son cousin ; il est vrai que, d'un autre côté, le dus d'Au-maie ne lui aurait pas ménagé ses félicitations et ses encouragements. »

Il est certain que le fils du duc de Char-tres a accompli de remarquables explora-tions. Mais il y a d'autres explorateurs hardis qui ne sont pas décorés... Il est, vrai qu'ils n'ont pas de cousin disposant d'un certain nombre de voix à la Chambre.

• i a

Dans le Gaulois, M. Arthur Meyer se montre plein d'admiration pour l'opération

• . -. i hardie et originale accomplie par le minis-tère :

« Obtenir d'un prince qu'il demande la déjo-ration et qu'il l'accepte, qu'il reconnaisse ainsi la République et qu'il la remercie, ce n'est cer-tes pas une aventure banale.»

* Un autre organe royaliste, le Soleil,

prend les choses plus simplement : « Le ministre radical n'a fait, du reste, que

réaliser le projet patriotique qu'avait eu M. Delcassé, ministre des colonies, projet qui ne put recevoir alors une sanction lors du pre-mier voyage du vaillant explorateur. »

« Exclusion et admission » Du Journal des Débats : « Il était temps que le voyage de M. le prési-

dent de la République finît ; car il menaçait de se terminer dans une apothéose socialiste. A mesure que se prolongeait l'excursion prési-dentielle se multipliaient les incidents au moins étranges. N'était-ce pas, en effet, un spectacle bizarre que celui d'un président de la Républi-que se laissanteonfisquer, publiquement, par les radicaux et les socialistes, c'est-à-dire par les hommes qui ont combattu son élection avec le plus d'acharnement ? C'est une singulière fa-çon, on l'avouera, de comprendre Je rôle d «ar-bitre des partis ». Nous ne voulons pas revenir sur ces incidents ; mais en voici un qui a passe inaperçu et qui, cependant, ne laisse pas d être significatif.

On se rappelle que, au uebut de son voyage a Lyon, la chambre de commerce a adressé un discours au président de la République. Le dis-cours ne contenait pas une ligne, pas un mot qui ne fût en parfaite conformité d'opinion avec les idées politiques, économiques et socia-les professées'depuis vingt^ciuq ans par M. Fé-lix Faure. Cependant, ce aiscours n'a pss eu lei honneurs du Journal officiel ou s'est borné à publier en gros caractères la réponse, revue, i corrigée et augmentée, du chef da l'Etat sans j

i——a—a——^—;

reproduire le discours de la chambre de com-merce. Le procédé est au moins bizarre. Ce qui le rend tout à fait extraordinaire, c'est que, quelques jours après, le Journal officiel publiait en place d'honneur le discours adressé à M. Félix Faure par le maire socialiste de Mar-seille. Pourquoi cette différence de traite-ment?

C'est que le représentant de la chambre de comoii'rce de Lyon s'était permis très discrè-tement, mais très justement, de se faire l'inter-prète des craintes et des réclamations que le dépôt du projet de loi ayant pour objet de trai-ter comme criminel tout chef d'industrie qui oserait ne pas embaucher ou renvoyer un syn-diqué et du projet de loi sur l'impôt sur le re-venu avait suscitées dans tout le monde du tra-vail. Dans le discours de Marseille, au contrai-re on couvrait de fleurs M. Bourgeois et ses collaborateurs. Voila pourquoi le Journal offi-ciel n'a pas reproduit le discours de la chambre de commerce de Lyon, tandis qu'il accordait l'hospitalité la plus empressée aux déclama-tions socialistes de M. Flaissières. Ca choix in-dique à coup sûr les préférences ministérielles; mais on aurait pu penser qu'elles n'étaient pas celles du président de la République ».

LB nonra ministère italien Du Siècle : « M. di Rudini, député de Caceamo (Sicile),

est Sicilien comme M. Crispi, mais c'est cer-tainement le seul point de ressemblance entre ces deux hommes politiques. Appartenant à une famille riche, de vieille noblesse, il n'a pas éprouvé dans sa jeunesse les difficultés qui for-ment ou déforment les caractères, il n'a pas rencontré les obstacles qui développent la force ou la ruse. C'est pourtant un véritable homme d'Etat, qui a donné des preuves nombreuses d'intelligence, de clairvoyance, de fermeté ; il passe même pour ne jamais transiter avec ses opinions ; ce eu quoi il se distingue - encore d« son fougueux compatriote, qui en a changé au point de pratiquer au gouvernement un

réel despotisme après avoir débuté comme un j conspirateur, un républicain et un révolution-naire.

A vingt-cinq ans, M. di Rudini réprimait une émeute à Païenne, dont il était maire ; il devint préfet à Naples, puis fut appelé au mi-' nistère de l'intérieur par le général Menabrea. Il n'y resta pas deux mois ; un vote de la Cham-bre le renversa. Il attendit vingt ans, non sans gagner toujours plus d'influence à Monte-Cito-rio, un retour de fortune ministérielle. 'Sa 1891, il succédait à M. Crispi, dépossédé pour la première fois de*la présidence du conseil.

Son prédécesseur avait donné à la politique étrangère du royaume uue allure belliqueuse, provocatrice à l'égard de la France ; il adressa aux représentants de l'Italie à l'étranger une circulaire affirmant les intentions pacifiques du nouveau ministère. Ce n'était pas à dire qu'il voulût sortir de la triple-alliance ; on sait même qu'il renouvela avec un empressement dont on fut un peu surpris en France les enga-gements pris. Du moins, n'attribuait-il pas à cet accord diplomatique le caractère offensif que M. Crispi s'attachait à y donner ; il parlait d'économies et munifestait "la volonté de res-treindre des armements dispendieux.

M. di Rudini apportera au ministère en 1896 les mêmes sentiments et les mêmes idées qu'il y apportait en 1891. Le général Ricotti est dans des dispositions analogues. Connaissant à mer-veille l'armée italienne, dont l'organisation est en grande partie son œuvre, il n'ignore pas qu'une politique vraiment nationale est aussi éloignée des insolences et des rodomontades de M. Crispi que des dénigrements des partis extrêmes. »

Déclaration d'un ami de Ménélik Du Temps : « Notre correspondant de Berne a eu une

entrevue avec M. Ilg, cet ingénieur ami intime de Ménélik, qui loi a donné les renseignements suivants :

j A Mikallé, Ménilik eût etc heureux de négo-I cier un traité de paix durable, à la seule con-' dition que le Tigré e it été évacué. 11 aurait

fait un pont d'or aux Italiens, car ce souverain, cju'on a traité de barbare à Rome, a horreur de 1 effusion du sang. Ce n'est qu'avec la plus vive répugnance qu'il a engagé la guerre contre une armée chrétienne, et il est à ce point do-miné par l'idée religieuse qu'il a constamment refusé de s'entendre avec les Derviches.

Aujourd'hui,le négus attendra qu'on lui fas?e des propositions de paix ; ce que les Italiens ont de mieux à faire, c'est de se replier au plus vite dans l'Erythrée, dont la frontière passe à Halaï. Elle est soigneusement marquée sur la carte de l'état-major italien, carte que le négus consulte lui-même pour ses opérations.

L'ingénieur Ilg affirme que le négus n'a pa< besoin des prétendus officiers russes, français ou autres pour diriger ses troupes, il y est très expert : il est général en chef et chef d'é-tat-major, il donne tous ses ordres lui-même, il n'a dans son armée que deux princes du sang, le ras Mangascia et le ras Mikaël ; les autres sont des chefs sortis du peuple, devenus par leurs mérites gouverneurs de province puis chefs de corps de troupe. M. Ilg m'affirmait qu'il avait tenté des démarches auprès de dé-putés et d'hommes d'Etat italiens, dans l'inté-rêt de la paix ; il avait attiré leur attention sur les dangers que courait l'armée italienne, mais les uns ne voulurent pas le croire, les autres ne purent rien faire, tant l'empire de Crispi sur tout le gouvernement était puissant.

L'ingénieur Ilg est très sévère pour les géné-raux Baratieri et Arimondi : ces deux anciens africains étaient depuis assez longtemps dans le pays pour savoir le danger que courait l'ar-mée italienne ; l'attaque d'Adoua lui parait inexplicable.

Quant à la prétendue guerre à fond, ce serait un projet insensé que l'itaiie est hor ; dïtat de mettre à exécution. La diversion par ie Harrar est impossible ; des corps d'armée sous les or-dres du ras Woldi Georgis et du demagiac (général) DessamaNado gardent, bien ia route; d'autre part, il reste des centaines ae mille hommes à la disposition du négus : ci sont les milices, soit la levée en mass : derrière l'armée régulière. Qu'on ne s'étonne pas du chiffre, car les Etats du négus comptent dix millions d'Iia-

mercredi 11 mars «L'EST RgPU BL1CAIW - -~-—~<*-—-~— ~—

<: [-conscription seulement, il y a quatre 1 couiitiuues qui, avec le système du gou- \i vernement, seraient complètement exoné-rées. De plus, si l'on admet que le loyer s représente, en moyenne le sixième du re- q venu, les gens ayant 50,000 francs de rente s paieraient une taxe représentant 180 0[0 du 1< prix représentatif de leur loyer. VP'Ï"? r avouerez que ce serait un peu raide.

« Mais ce qu'il y a de plus grave cfirni p l'inquisition à domicile qu'on peut admettre t en Prusse, mais qu'on ne tolérera pas plus a en France que ne l'ont tolérée l'Angleterre ~s et les Etats-Unis, qui ont des sentiments t libéraux. » <3

Ces explications sont intéressantes à r plus d'un titre. Elles prouvent notamment j que tous les radicaux n'admettent pas le t système présenté par le cabinet Bourgeois- 1

Doumer, car M. Guillemet, dont le raison-nement ne manque pas de sagesse, est un « radical ». Il est vrai qu'un radical de Vendée ne saurait être eussi foncé qu'un radical de Toulouse ou de Marseille.

La Chambre s'est prononcée, par 145 c

voix contre 82, contre l'invalidation'de l'é-lection Wilson. Il ne restait plus à statuer * que sur une demande d'enquête présentée par la commission. (Voir à la Chambre des . députés). J

Cette fois l'affaire a peu à peu repris ses î proportions véritables, assez secondaires, en sjmme.

La seule question à résoudre était celle- s

ci : « M. Wilson s'est-il livré, à l'égard des électeurs de Loches, à des manœuvres de c

nature à vicier son élection » ? Le simple ^ examen des faits prouve au contraire que 1

les électeurs de Loches ont agi en toute c

liberté. Le prestige de M. Wilson, mis en 1

quarantaine par ses collègues depuis plu- ' sieurs années, devenu le bouc émissaire £

de toutes les iniquités, n'a pu certes in-fluencer les gens de Loches. Il est à présu- 1

mer au contraire qu'ils ont été quelque 1

peu agacés de le voir jouer ce rôle de j bouc émissaire, et conspuer sans rémission , par tous ceux qui voulaient obtenir un brevet facile d'incorruptibilité. c

Les gens de Loches y ont mis de l'entê- ï tement; c'était leur droit et du moment qu'après deux ou trois invalidations ils persistaient à réélire M. Wilson, il n'y j avait plus qu'à passer outre. Il est évident que la Chambre, quand elle examine un 1 dossier électoral, n'a pas à juger l'homme, i mais l'élection. Elle ne peut se constituer c en tribunal ni même en jury d'honneur 1 sans commettre une véritable usurpation. 1 C'est une simple question de sens commun, 1

qui ne passionne d'ailleurs personne étant 1

uonné le peu de sympathie qu'excite le (

député de Loches ; elle aurait pu être ré- >c solue depuis longtemps. \

. i t

A plus jeune, plus jeune et demi. M. 1

Barrés a été quelque temps le plus jeune l, membre de la Chambre ; c'est même ce , qu'il y a eu de plus saillant dans sa car- j rière de député. Son concurrent heureux ( de Neuilly-Boulogne, M. Sautumier, né en

1

bitants. 11 faut à l'Abyssinie cette forte organ s vtion militaire pour tenir tète aux Derviches' G Allas, Aroussis et Dankalis.»

Les puissances et l'Italie Nous continuons à signaler les vues que

fait naître, sous la plume des publicistes internationaux, le « déclassement » des puissances qui pourrait résulter du mau-vais état des affaires italiennes. — Un grand journal anglais, le Morning Post, dit :

« La vraie politique de l'Angleterre est d'ar-river à une entente très nette avec l'Allemagne, si possible de détacher la France de son al'ian-ce avec la Russie, et de résister de toutes ses " forces, avec l'assistance d'autres puissances, aux desseins agressifs de la Russie. »

Mais l'Allemagne ne préférerait-elle pas s'entendre avec la Russie qu'avec l'Angle-terre. C'est l'avis d'un rédacteur que le Figaro a envoyé en Allemagne et qui écrit de Berlin :

« Le prince de Bismarck et après lui Guil-laume II ont considéré toujours l'alliance ita-lienne comme un pi«-aller, comme une fiche da consolation fort médiocre à la place de l'a-mitié russe qui s'est lassée d'être dupe. Aujour-d'hui encore, l'alliance des trois empires reste le rêve irréalisable de l'empereur allemand Je sais de fort bonne source que, ces dernier.'» temps, il a multiplié les avances, les lettres autographes et les dessins eriginaux pour es-sayer de regagner le terrain perdu. On se brouille avec l'Angleterre dans l'espoir de mieux coqueter avec la Russie. On bat froid à l'Autriche quand elle s'avise de poursuivre son intérêt dans les Balkans et on fait publier à sou «le trompe par les officieux que l'Allemagne reste indifférente à tout ce qui se passe en Turquie. Les incideuts de frontière que la taaiue eotre les deux races fait surgir presque chiqu.e mots sont soigneusement étoulfés.

Il y a un mot d'ordre dans la presse pour en parler le moins possible. L'appui inattendu que l'Allemagne a offert d'elle-même à la Russie eu Extrême Orient donne à cette poignée de faits sme portée politique considérable. Enfin en Abyssinie, où la Russie engageait avec l'Italie nue lutte sourde d'influence, l'Allemagne a, d'une façon très visible, pris parti contre son alliée. Les journaux berlinois ont à l'envi blâ-mé l'expédition, vanté la générosité de Méné-lik, fait des gorges chaudes quand on a illu-miné à Rome pour la reddition de Makallé. Le 'lésastre û'Adoûa a mis en évidence cette froi-deur allemande.

Ge'.to nouvelle attitude du gouvernement prussien en face de la Russie mérite d'être sui-vie avec une grande attention. Il n'y a pour-tant pas lieu de s'en inquiéter beaucoup, car elle est en contradiction avec les sentiments du peuple allemand et avec ses intérêts. M. le rec-teur Wagner me lisait un jour : « S'il fallait « partir eu guerre contre la France, nous nous v y résignerions comme à un malheur inévita-« ble, mais contre la Russie, nous nous lève-« rions tous avec enthousiasme, et c'est d'un « cœur .joyeux que nous marcherions. »

Cette bàiue du Germain contre le Slave qui mettait un éclair dans les yeux du vieux sa-vant d; vient, dans les couches moins cultivées, une fureur concentrée, une rage sourde qui, tôt ou tard, fera explosion. D'autre part, des paroles aussi imprudentes que celles du sous-secrétaire d'Etat Hollmann : « La Baltique est une mer allemande et doit le rester », ne doi-vent pas être bien accueillies en Russie

Il est donc possible qu'un jour l'Allemagne se trouve avoir mécontenté ses alliés sans avoir pour cela désarmé ses adversaires.»

Souhaitons-le. (Fin de la Revue de ta presse.)

1869, sera aussi le plus jeune membre de s la Chambre. a

Il n'y a donc rien de changé... ou plutôt t si, car nous changeons tous un peu cha- o que jour, hélas 1 et les jeunes de la veille I sont les vieux du lendemain. C'est ce qui I les distingue des vieux de la vieille, qui ne t rajeunissent pas pour cela.

M. Sautumier n'est pas, du reste, le ( premier venu. On le dit a-tif, il est ora- i teur, il est avocat au barreau de Paris ; il t a défendu, en pleine lutte électorale, l'as-sassin de la petite Ncu, ce qui l'a mis c tout à tait en évidence. M. Sautumier a ( donc tous les bonheurs; mais son plus grand avantage est d'appartenir au der- i nier bateau et d'être d'un socialisme plus 1 juvénile que celui de M. Barrés. Ouest 1 toujaurs la vieille barbe de quelqu'uu, ( même quand on est complètement rasé. s

L'affaire des chantages Lebandy ; Tribunal correctionnel de la Seine

Paris, 10 mars. c L'audience de mardi commence par la i

déposition de M. Lalou, directeur de la { France, qui donne quelques explications 1

sur certains faits reprochés aux frères de " Civry. \

M. Lalou dépose que, dans le courant de , janvier 1895,de Cesti vint le voir de la part | de Lebaudy. Il s'agissait de démarches à i faire en faveur d'un changement de corps 1 démandé par Max. Il fit la démarche qu'on 1

sollicitait de lui. 1

Quelques jours plus tard, apprenant que 1

ces démarches étaient contrecarrées, j'écri- ( vis, dit-il, au général Boussenard, corn- ; mandant du 5e corps, pour le mettre au ' courant de la situation lamentable que des i maîtres chanteurs faisaient au jeune Max, l et des demandes d'argent qui lui étaient ' sans cesse adressées. (

XJlric de Civry.— Et c'est gracieusement que > M. Lalou s'occupa de Max Lebaudy, fit des dé , marches en sa faveur et un voyage à fOrléans ? ,

M. Lalou. — Absolument gracieusement. , J'étais heureux de rendre service au fils d'un \ vieil ami.

Ulrw de Cicry — Eh, bien, Max Lebaudy me , dit à moi que M. Lalou lui avait demandé 300,000" francs.

M. Lalou.— Cela est absolument faux ! , M. Lalou se retire sur ces mots, et Mlle <

Marsy est introduite. « Le jour où de Cesti vint à Amélie-les-Bains, •

raconte t elle, et se présenta chez Lebaudv? je me trouvais avec Max. Je laissai seuls Max et , de Cesti, quelques instants. Quand celui-ci se , fut retiré, je trouvai Max pâle, défait, tout tremblant. Je le questionnai. Il refusa tout d'a-bord de me répondre. « Si je te disais ce qui vient de se passer, tu te fâcherais ! » J'insistai , et enfin Max finit par me dire :

— Il faut à tout prix faire parvenir demain à de Cesti, sans aucun retard, la somme de 5.Û00 francs qu'il m'a réclamée. Puis sur de nouvelles questions, il me confia qu'à Rouen, tandis qu'il était à l'hôpital militaire, de Cesti i

lui avait proposé de substituer à ses crachats des crachats de tuberculeuse... « Et les 5.000 francs que de Cesti me réclrma, continua Max, sont destinés à se débarrasser de cette poitri-naire, car il pourrait, sans cela, arriver des choses graves ! »

De Cesti donne quelques explications em-barrassées. Pendant qu'il parle, Mlle Mar-sy le fixe avec une expression de haine im-possible à décrire.

Sur la demande du président, Mlle Marsy déclare que Max remit souvent de l'argent à de Cesti qui le menaçait. Il lui donna cent mille francs en une seule fois !

A Mile Marsy succède M. Bertrand, di recteur du cercle d'Amélie-les-Bains :

« A Amélie-les-Bains, dit M. Bertrand, j'eus l'occasion de voir M. de Cesti qui, très surex-cité, me dit : « Si je suis lâché par Lebaudy, lui et moi nous repartirons d'ici entre deux gendarmes. »

Puis Max eut l'occasion de me dire quelques jours plus tard : « Croirais-tu que cet homme (il parlait de de Cesti) a tenté d'obtenir de moi une procuration pour gérer mes biens, meubles et immeubles, et a essayé ensuite de me faire faire une petite excursion dans un petit village

i "espagnol, où il avait même à l'avance préparé pour moi une course de taureaux. Il m'aurait bel et bien empêché de rentrer en France. J'aurais été porté déserteur et alors il aurait

1 pu, grâce à la procuration qu'il tenta d'obte-' nir de moi, profiter tout à leisir de ma for-

1 tune ! » Après plusieurs autres dépositions rela-

tivement insignifiantes, on en arrive à la ■ substitution des crachats. Mlle Erubel, 15 | ans, la jeune poitrinaire de Rouen, est [ appelée à la barre. Elle est assez grande et ' très correctement vêtue d'une robe de drap , noir et d'une longue pèlerine chamois or

née de plusieurs larges rubans de couleur foncée. Un boa fait trois fois le tour de

■ son cou. Elle est coiffée d'un chapeau cano-■ tier en feutre avec aigrette de plume sur ■ le côté. | Mlle Erubel dit en substance : 1 « C'est aux Folies-Bergère de Rouen que je 1 vis pour la première fois M. de Cesti. Il m'exa-* mina très attentivement pendant une dizaine 1 de minute». Il m'aborda: « Vous toussez beau-1 coup, me dit-il. Il faut vous soigner ! Tenez, * voici 10 francs. »

Ii ajouta qu'il était médecin, qu'il s'intéres-1 sait beaucoup à ma situation, qu'il me ferait

venir à Paris et qu'il me présenterait à un J spécialiste, le docteur de Bœcker. ' Il ajouta qu'il me fallait me tenir prête à 1 partir sur un simple signe et me demanda enfin 3 de lui remettre chaque jour de mes crachats > dans un petit pot de faïence. A partir de ce ' moment, je touchai chaque jour 20 francs.

Puis un ami de de Cesti m'emmena à Paris " et me fit entrer dans la maison Dubois. Pen-" dant plus d'un mois, je remis des crachats ma-i tin et soir. »

(Cet ami de de Cesti n'était autre que 1 Siblowski, secrétaire de de Cesti, lequel

déclare que de Cesti lui avait effectivement ~ recommandé d'avoir toujours sur lui des j crachats de la malade. Il s'est conformé à . estte prescription ; mais, ne voyant que t rarement de Cesti, il ne pouvait les lui re s mettre.)

Mlle Erubel se retire. M. Siblowski, se-" crétaire de M. Cesti, lui succède, il dit 1 avoir été chercher à Rouen la jeune malade I appelée par de Cesti.

« De Cesti, ajoute-t-il, m'avait recommandé > d'avoir toujours sur moi des crachats de Mlle

:> Erubel. mais à la fin, comme on ne m'en de-s mandait pas, et comme cela sentait très mau-;" vais, j'en eus d'abord le moins possible, et, en-* fin, plus du tout. » (Rires.)

Les médecins militaires qui ont eu à e examiner Max Lebaudy sont appelés en-r suite.

Le major Cazal a trouvé chez Max Le-baudy les signes indiscutables de la tuber-culose pulmonaire.

L'analyse des crachats n'était pas néces-j

1 saire pour arriver à cette conclusion. Il h ajoute qu'il ne croit pas qu'il y ait eu subs- c titution de crachats, puisque, au moment n où M. de Cesti fît la connaissance de Mlle P Erubel, M. Lebaudy avait été déjà à Rouen, proposé pour la réforme comme fi tuberculeux. à

Plusieurs des collègues de M. le docteur l Cazal confirment si déclaration. Le doute ne fut pas possible : Max Lebaudy était c bien tuberculeux. c

Après l'audition de quelques témoins à c décharge, on commence l'interrogatoire de Georges Labruyère et de Chiarisolo. c

M. le président rappelle la campagne que J mena Mme Séverine contre Max Lebaudy. I Le premier article intitulé le « Veau d'or i> F fut écrit par elle à l'occasion d'une corrida donnée par Max dans sa propriété de Mai-sons-Laffitte ; le second parut le 20 juillet 1895 dans la Libre Parole. Il avait pour , titre : « Max Lebaudy soldat ». D'autres * suivirent. M. le président donne lecture de f certains passages de ces articles.

Chiarisolo. — Il y a sept ou huit mois de \ cela, en juillet, un de mes amis, M. Marchis, m'arrêta sur le boulevard. — Voulez-vous ga-gner dix mille francs? me demanda-til. — 5

Mais certainement, répondis-je. Et comment ? 1

— Voici : Max Lebaudy est très irrité de la 1

campagne menée contre lui par Mme Séverine. ( Il veut l'arrêter, et pour cela il est disposé à consentir à de sérieux sacrifices d'argent. Il faudrait donc voir Labruyère. Moi, je ne puis le faire à cause de certains dissentiments exis-tant entre lui et moi. Voulez-vous agir ? — Pourquoi pas, si l'affaire est honnête?... Je me mis en rapport avec Labruyère, et le len-demain je me rendis à Fontainebleau.

Labruyère m'attendait à la gare en voiture 1

et nous arrivons ensemble chez Mme Séverine. 1

En chemin, je lui raconte ce qui s'est passé la ! veille et le mandat que j'avais reçu. « Eh bien, me répondit il, l'affaire se présentant ainsi est j bonne. C'est bien. Je maintiens mon chiffre de ( 25,000 francs. »

On se met à table dans le jardin, sous une tonnelle. Vers la fin du repas, un orage éclate. Très nerveuse, Mme Séverine se retire. Nous 1

étions seuls. Alors, je lui demande de me don- 1

ner un signe, un objet quelconque qui prouvât I à de Cesti que l'offre avait été faite et qu'elle était acceptée. Il me rendit alors son dernier ] volume, Chantereine, sur la première page du- | quel il écrivit, en la datant, une dédicace des . plus aimables.

Je quitte Fontainebleau et je me rends le soir même chez de Cesti auquel je raconte ce ' qui s'est passé et l'on prend rendez-vous pour 1 le lendemain. Ce jour-là l'attitude de de Cesti ' me frappa. « Comment, s'écria-t-il, Labruyère t persiste toujours à demander 25,000 francs "et vous de 2 ou 3 ou 5,000 francs ; mais c'est du , chantage, celai — Comment, répliquai-je, du t chantage. Mais c'est vous qui m'avez donné mandat d'agir en votre nom. C'est vous qui m'avez chargé de faire des offres de votre 1

part 1 » — Bref, déclare en terminant Chiari-solo, je vis que l'affaire était louche, et je re-nonçai à m'en occuper.

Après, lui, M. Labruyère est interrogé, j Il nie énergiquement l'attitude qui lui est prêtée par M. Chiarisolo, puis l'audience !

est levée à cinq heures trois quarts.

Bulletin Militaire Permutations de corps

Les 154% 155* et 162* régiments régio-naux d'iufanterie permuteront eitre eux à l'automne 1896,

Ces régiments occuperont à cette époque les emplacements ci-après :

154e portion principale, à Lérsuville, por-tion centrale, Barle-Duc.

155*, portion principale, Commercy ; por-tion centrale, Châlons sur-Marne

162e (actuellement à Commercy), portion principale et centrale gouvernement mili-taire de Paris (Saint-Denis).

Panorama du Louvre Sommaire du n' 3

Les Enfants d'Edouard (Paul Delaroche); 1 Le Bénédicité (J.-B. Chardin); Alphonse ' de Fer rare et Laura Dei Dianti (Le Titien); . La Mélancolie (J.-J. Lagienée) ; Allégorie , (Antonio Pellegrini) ; L'Enfant aux cerises '> (John Russel) ; Portrait de jeune homme \ (Raphaël Sanzio) ; La Madeleine (Guido

Reni) ; Une Matinée (Camille Corot) ; La Fête de village (David Teniers, le jeune) ;

t La Vierge allaitant l'enfant Jésus (Andréa , Solari) ; Sainte Cécile (Dominico Jampieri) ; t Portrait de Mme Le Brun et de sa fille ; ; La Sainte-Famille (Murillo) ; Portrait de t la baronne de Krùndner et de sa fille (An-

gelica Kaufmann) ; L'Arrivée d'une dili-gence dans la cour des Messageries (Louis

; Boilly). On peut se procurer cette série et les

précédentes dans les bureaux de l'Impri-merie coopérative de l'Est, à Nancy, et chez tous les libraires, à 0,60 c; franco

\ poste, 0,70 c.

3 S'adresser, pour la vente en gros, à l'Im-- primerie coopérative de l'Est, à Nancy.

CHRONIQUE DE LIST Ï

s LA JOURNÉE 3 —

Mercredi il mars, 71° jour de l'année. s Sainte Eusoie, abbesse en Basse-Lorraine, - sœur de sainte Glossinde (septième siècle).

Ordonnance du duc Charles III pour l'admi-nistration de la police en Lorraine (1550).

A deux heures. — Assemblée générale des s actionnaires de l'Ecole professionnelle de 1 l'Est, t A quatre heures — Cours public de M. Cou-s sin à l'Académie. à A huit hsures. — Théâtre de Nancy. {Voir Q plus loin.)

Arrestation d'no espion à Pont-Saint-t Vincent e- Il y a ane douzaine de jours, uu indi-

vidu, vêtu de vêtements d'ouvrier, et par-é lant avec un fort accent italien, arrivait à e Punt-Saint-Vincetit, où il descendait à .. l'auberge de la Moselle, tenue par M. i- Valsaque. L- Cet individu avait bien déclaré qu'il était

venu dans le pays pour chercher de l'ou-à vrage, mais ne se rendait toutefois sur - aucun chantier. Ses ailées et venues, ainsi

que ses allures louches, attiraient l'atten-i- tion des habitants qui le soupçonnèrent de

faire le triste métier d'espion. g?M. Baffrey, commissaire spécial de police,

> organisa une active surveillance autour de 1

lui On s'aperçut bientôt qu'il rôdait sans | cesse aux environs du fort, adressant de nombreuses questions aux ouvriers, em- pt ployés aux travaux de bétonnage. d<

Le soupçons de M. Baffrey s'étant con-firmés, cet individu fut amené mardi matin se à Nancy, où il fut mis à la disposition de ht M. Ger'ber, qui avait été prévenu.

L'arrestation de cet espion a causé une M certaine effervescence à Pont-Saint-Vin- n cent. Cette affaire ne se rattache en rien à la celle de Lévy et Martin. 0'

On a parlé de l'envoi à Pont-Saint-Vin- aj cent, d'un agent de la sûreté de Paris, mais jusqu'ici aucun agent n'est arrivé et sa r< présence serait d'ailleurs à présent inutile puisque l'arrestation est opérée. a

L'incendie de la préfecture {suite) L'Officiel du 10 mars publie le décret

conférant la médaille militaire au soldat Brouay, blessé, comme l'on sait, ainsi que son camarade Jolibois, du 26e d'infanterie, j lors de l'incendie de la préfecture.

L'Officiel accompagne cette distinction honorifique de la mention suivante :

« 69e rég. — Maurice-Mari us Brouay, soldat ; 3 ans de services. Titres exception-nels : blessure grave reçue en concourant £ volontairement à l'extinction d'un incen-die. » r,

LES INONDATIONS " Crue de la Meurtiie

La Meurthe continue à descendre. Grâce d au beau temps qui semble se décider à re- d venir, on espère qu'elle sera bientôt ren- g trée dans son lit.

En aval et en amont de Nancy, la crue v a été très forte, bien que moins soudaine D que celle de 1895. c

Les communications ont.dû être inter- d rompues entre Champigneulles et Bouxiè- e res-aux-Dames ; la rivière avait gagné la t route et la vallée n'était plus qu'un im- i( mense lac. j:

A Luné ville, elle a atteint lundi 2 m. 'O; les flots charriaient de nombreux déb s« r La Vezouse était arrivée à 2 m. 10 dimau- E che soir.

A Saint-Dié, l'eau a envahi les maisons g de la rue des Tanneries ; le mur de l'abat- d toir s'est écroulé sur une longueur de vingt-cinq mètres. Le courant a emporté E une partie du pont d'Hurbache.

A Raon-l'Etape, les communications se <j sont trouvées interrompues entre la gare \ et tout un quartier de la ville. L'eau cou- ( vrait une immense étendue et a dégradé de , nombreuses propriétés. c

i Aux usines Lang, à Bonsecours, le

personnel du tissage a dù quitter les ate- | iiers mardi matin, à dix heures et demie, * pour permettre de les débarrasser de l'eau 1

qui les avait inondés. Le travail a été re- I pris dans l'après-midi.

< * * t

On nous écrit de Lunéville : c « Lundi matin la Meurthe a subi une crue (

très forte, commeiln'y en avait pas eu depuis décembre 1882. Cette crue n'ayant pas été ( signalée par le service hydraulique, qui i n'avait parlé que de la Vezouse, aucune

i mesure préventive n'avait pu être prise et la municipalité de Lunéville, pour plus (

■ amples renseignements, dut télégraphier 1 au maire de Baccarat, M. Michaut, qui f

■ s'empressa de répondre. Des complications i étant à craindre, un service de sauvetage '■

i fut organisé d'urgence. A ce moment les lavoirs en aval et en :

amont des ponts étaient inondés et ont dû i > être évacués.

En aval du pont de Villers, la maison < Nadet, occupée par la famille Marchai, était envahie par les eaux avant qu'on ait 1

pu prendre les mesures nécessaires. Il fal-. lut procéder au sauvetage, non seulement | des habitants, mais des chevaux, vaches, J lapins, volailles, etc. > ; Le jeune Marchai, âgé de onze ans, fut 1 sauvé par le nommé Vanlabeck. »

* * j Voici les dépêches adressées par le ser-

vice des ponts et chaussées à l'administra- , tion préfectorale, dans la soirée du lundi ,

' et la matiuée du lendemain : 1 Toul, lundi, 6 h. 30 soir. ; La Moselle, tn aval du pont de Toul, ; marque 3 mètres à l'étiage. Le maximum 3 devra se produire vers dix heures du soir - et pourra atteindre 3 m. 10.

En aval du barrage de Millery, la cote 8 est de 4 m. 80; le maximum se produira

dans la nuit, il atteindra 5 mètres. Toul, mardi, 8 h. 50 matin.

s La Moselle, en aval du pont de Toul, à - huit heures du matin, marque 2 m. 70 à t l'étiage. Le maximum, 3 m. 05, a été atteint 3 lundi, à neuf heures du soir.

En aval du barrage de Millery. la cotî . est de 4 m. 88 ; le maximum, 4 m. 90, a été

atteint à minuit. Lunéville, lundi, 6 h. 20 soir.

■ La Meurthe, à midi, était à 2 m. 75 ; à - trois heures, le maximum, 2 m. 80, a été » atteint. La rivière baisse lentement. A qua-

tre heures du soir, elle était à 2 m. 76. La baisse continue.

La Vezouse, à Lunéville, était à 1 m. 88 lundi à midi. A quatre heures, elle était à 1 m. 85. La baisse continue lentement. La pluie est intermittenie.

i, Lunéville, mardi, 8 h. 52 matin. La Meurthe, lundi, à huit heures du

i- soir, était à 2 m. 70. Mardi, à une heure du matin, elle marquait 2 m. 65 ; à huit

* heures, 2 m. 60. La baisse est lente. La Vezouse, à Lunéville, était à 1 m. 85,

lundi, à huit heures du soir. Mardi, à une heure du matin, elle marquait 1 m. 88.

ir La rivière remonte lentement. La Meurthe a augmenté de 0 m. 13 au

pont de Baccarat, mardi, à sept heures du matin.

La pluie a cessé, le vent souffle du Nord-Est.

j_ Blâmont, mardi, 7 h. 27 matin. La Vezouse est montée, en six heures,

; de O m. 22. Elle a atteint, aujourd'hui, à , sept heures et demie, 1 m. 82. La hausse r continue. L. *

* * it Hauteur de la Meurthe à dix heures du h matin à l'échelle de Malzéville au-dessus r de l'étiage : 3 m. 01.

5i Le maximum a été atteint vers minuit t. entre 3 m. 40 et 3 m. 50.

e Une nouvelle hausse des eaux pour la nuit de mardi à mercredi est annoncée avec

S) le même maximum que celui de la nuit e dernière.

I

*** + Voici les renseignements communiqués «

par les ponts et chaussées, dans la soirée & de mardi : . , 4,

Hauteur de la Meurthe, à six heures du U soir, à l'échelle de Malzéville : 3 m. 15, en hausse. .. ,

Le nouveau maximum a eu heu pour fa Meurthe, à Lunéville, mardi, à quatre heu-res de l'après-midi, à la cote de 2 m. 70. A la même heure, la Vezouse, à la cote 2 m. e; 04, montait encore lentement, mais devait ci approcher du maximum.

En amont de Lunéville, les deux nviè- q res baissent. .

A minuit, le maximum, environ à m. 50, a été atteint. La baisse définitive a com-mencé. P

Parmi les courageux citoyens qui se sont v

dévoués pour aller chercher dans leurs a barques les habitants de la prairie de Tom- <* blaine, on nous prie de signaler MM. Ar-nould père et fils, Charles Potard, de La-neuveville, et Hirtz, dragueurs, qui se sont „ mis à la disposition de M. Gabillet, com-missaire de police, et, à l'aide d'une bar- n que, ont transporté plus de 80 personnes S( dans la journée de lundi.

Mardi matin, les eaux ont baissé d'envi- c ron 50 centimètres, mais, à ODze heures, p la hausse a de nouveau commencé.

Grne de la Moselle g (Suite) t Les eaux ont baissé sur tout le parcours d

de la Moselle et tout danger semble avoir s disparu. Mais l'inondation a causé des dé- t gâts dans un grand nombre de localités.

A Charmes, l'eau atteignait le même ni- c veau qu'aux inondations de 1895 et au mo- g ment de la catastrophe de Bouzey. Beau-coup d'habitants ont été obligés d'aban- a donner le rez-de-chaussée de leurs maisons t et de se réfugier aux étages supérieurs. -\ Le quartier du Battant, la rue du Pâtis et le faubourg de Nancy ont été complètement s inondés. I

A Châtel, la circulation est restée inter- A

rompue pendant plusieurs heures. Le ca-nal de l'Fst, cette fois, a résisté. 1

A Ret 3mont, la Moselle a atteint 3 m. 65 lundi, a quatre heures du matin. Les ( dégâts sont importants sur les deux rives.

Voici comment une allée de la prome- t nade du Cours a été emportée à Epinal : i

La nuit, on avait ouvert une brèche i dans le mur du Cours, entre la vanne et le pont de la Loge-Blanche, puis on avait \ établi un barrage. Cette opération avait c pour but de former un lit à la Moselle et d'empêcher qu'elle s'étalât sur la prome- ] nade. . I

Mais la rivière s'est précipitée furieuse ( par cette brèche et a enlevé comme un fêtu cet insignifiant barrage, puis s'est mise à attaquer le mur, qui lui donnait j prise (

Lundi, il tombait par lambeaux. L'allée , des platanes, affouillée, cédait ; les arbres , se penchaient les uns après les autres, se ] couchaient dans le torrent et partaient au caprice dé la vague. <

A la première rangée succédait la secon-de ; le flot l'avait belle, car tout ce sol est formé d'un sable léger.

Le désactre est irréparable. La rivière s'est attaquée ensuite aux 1

; colonnes en pierre qui supportent des ba- :

■ lustrades de bois, peintes en vert, où l'on 1

i attache les bestiaux aux époques de foire, s Colonne par colonne, les deux rangées se i sont abîmées et ont disparu.

C'est la Vologne, un des affluents de la i Moselle, qui a surtout causé le mal à Epi (

i nal. On estime qu'elle débitait cent mètres cu-

i bes à la seconde. Ce volume a valu à la , Moselle une élévation de 30 à 35 cenlimè-t très.

Le Neuné qui suit la jolie vallée de la t Houssière, Biffontaine, la Chapelle et tom-, be dans la Vologne à Laveline, a fourni uu

contingent d'eau considérable. Sur son \ : parcours la voie ferrée d'Epinal à Saint

Dié est couverte à la hauteur de Corcieux-Vanémont.

Le pont qui relie Laneuveville à Lé • panges a été enlevé par la Vologne. La ; circulation est donc interrompue pour quel i quesjours.

La Moselotte a causé de nombreux dé-gâts à Vagney et aux environs.

> • i * *

On nous écrit de Pont-à-Mousson : « La crue ne s'est réellement fait sentir

, qu'à partir de lundi vers huit heures du [ matin. Quelques heures plus tard, les bas

quartiers étaient inondés : les rues de l'Ecole, du Camp, des Jardins, des Murs,

^ Pasteur, Fabvier,etc., sont en partie sous j l'eau. ^ A trois heures de l'après-midi, l'eau a

atteint son maximum. A quatre heures, on constatait un léger

i mouvement de baisse. Le chemin de l'ancien pont ides XIX-Ar-

ches est sous l'eau, ce qui oblige l=s ou-j, vriers de l'usine à rentrer en ville par la 4 route de Blénod. f De? voitures sont à la disposition des ha-a bitants que l'eau empêche de sortir ou de

rentrer dans leurs habitations, g La baisse continue. »

à IL\E NOUVELLE CRUE a Notre correspondant particulier nous

téléphone d'Epinal le 10 mats, à 11 h. ■■ du matin: a Une nouvelle crue est annoncée pour au-e jourd'hui à midi, à Epinal. Les eaux qui ' avaient baissé considérablement depuis

hier soir remontent peu à peu. L'alarme ',> est assez vive dans les bas quartiers. a Entre Bussang et Saint-Maurice la rup-'• ture d'une digue a causé de grands dégâts.

Les communications sont coupées entre ces u deux localités. u A Chàtel-Nomexy, la situation a été très ( critique. Des sauvetages ont été opérés au

moyen de bateaux ; les sauveteurs ont montré un grand dévouement et, grâce à eux, il n'y a eu jusqu'ici aucun accident de

>) personnes. a De nombreuses précautions sont prises e en prévision de la crue d'aujourd'hui, qui

est produite par la quantité d'eau apportée par les ruisseaux de la montagne.

En Àissee-Lorraine De tous les points de l'Alsace on signale

;t de hautes eaux ; toutes les vallées sont dans 1 eau.

a On écrit de Ribeauvillé que depuis 1872 c cm n'avait pas vu d'inondations pareilles, it les ruisseaux débordent de tous côtés occa- !

sionnant de grands dégâts. i

Dans le val de Villé les trains sont arrê-tés, les communications avec Villé et Sain-te-Marie-aux-Mines sont interrompues ; la voie se trouve recouverte par un demi-mè-tre d'eau.

La Sarre a également dépassé ses rives et mis sous l'eau tous les champs riverains.

Lycée de Nancy M. Monin, censeur du lycée de Nancy

est nommé proviseur du lycée de Tourl

M. Cordelet est nommé professeur de quatrième. M. Merle est nommé professeur de cinquième.

Soudières de la Meurthe M. Doumer, ministre des finances, a dé-

posé lundi, sur le bureau de la Chambre, un projet do loi ayant pour objet d'approy-verun échange entre l'Etat et la Sociè^ anonyme des produits chimiques et sou-dières de la Meurthe.

Cavalcade de la Mr-Carême Bal de bienfaisance. — Tombola du bœuf

gras. — On nous communique cette note ; « Les cartes d'invitation pour dames vien.

nent d'être adressées aux présidents des sociétés participant à la cavalo-ade.

Les personnes qui, par erreur, n'en re-cevraient pas, sont priées de s'adr esser aux présidents des sociétés.

Le bal promet d'être des plus brillants ; deux musiques militaires prêteront leur gracieux concours. On commence déjà les travaux d'aménagement et de décoration des galeries, le coup d'ceil promet d'être splendide, rehaussé qu'il sera par les cos-tumes de la cavalcade.

Tout présage donc un très brillant suc-cès. Les billets de la tombola du bœuf gras se placent avec rapidité.

Cette superbe bête qui a obtenu à Paris, au concours agricole du Palais-de-l'Indus-trie, le premier prix, arrivera à Nancy vendredi prochain.

Elle a été achetée mille trois cent soixante francs : avis à l'heureux gagnant. Le bénéfice est entièrement pour les pau-vres.

On peut encore trouver des billets dans les endroits suivants :

Bureaux de tabac : place Stanislas, Point-Central, rue Sainte-Catherine.

Dans les cafés de l'Abattoir, de la Ro-tonde, du Point-Central, la Brasserie Lor-raine, la Grande-Brasserie Bazin, la brasse-rie Viennoise, café Neveu, café Oriental.

Vingt-quatre chars de la cavalcade sont presque terminés, le cortège sera donc plus considérable encore que l'an dernier.

Les costumes sont d'une grande richesse ; puisse le soleil prêter son concours et taire briller ors et armures, permettant ainsi aux quêteurs de faire ample recette. »

Conférences de garnison La deuxième conférence de garnison sera

faite samedi prochain 14 mars, par M. le commandant Boushon, chef d'état-major d'artilleria du secteur sud, à deux heures de l'après-midi, dans la galerie Nord de la salle Poirel.

Objet : Situation actuelle de l'artillerie ; Transformation imminente.

Ligue de l'enseigTiement Une conférence sera donnée sous le pa-

tronagede l'Union de lajeun-ssse lorraine et de la Ligue, mercredi 11 mars 1896, à huit heures et demie du soir, salle de l'Ecoie supérieure de garçons, Grande-vRue (ville vieille).

. Sujet : La photographie, avec expérien-ces et projections, par M Dufour, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, chef de travaux à la Faculté des sciences.

Chien hargneux Mardi, vers six heures et demie du soir,

1 un chien hargneux a mordu fortement au ' moltet M. Oudin, facteur des postes, qui

passait rue Saint-Georges. M. Oudin s'est ; rendu à la pharmacie Ruttinger. où i' a

été pansé. La blessure est assez grave. Uu des crocs de l'animal a percé une veine,

1 et a occasionné ainsi une forte hémorragie.

Vente de cuirs Voici la moyenne des prix à la dernière

vente de cuirs : t Boucherie de Nancy. — Bœufs petits de 79 . demi-kil.,70 fr. 50 ; bœufs moyens de 80 à 89

demi-kil., 78 . ; bœufs lourds de 90 à 99 de-mi-kil., 79 50 ; bœufs gros extra de 100 de-mi- kil., 89 40 ; bœufs américains, 69 50 ; va-ches grosses de 60 demi-kil., 78 97 ; vaches pelites de 59 demi-kil, 73 50; taureaux tous poids, 65 18; taureaux américains, .. ,. ;

, vaches, taureaux et bœufs africains, .... ; veaux petits sans tète 14 demi-kil., 140 50 ;

I veaux moyens sans tête 15 à 18 demi-kil., 5 108 71; veaux gros sans tête 19 demi-kil., ; î veaux petits à tête, 14 demi-kil., 124 66 ; veaux , moyens à tête, 15 à 25 demi-kil.. 89 .. ; i veaux gros à tête, 17 à 25 demi-kil., .. .. }

veaux lourds à tète 26 demi-kil., 89 ..; veaux i africains, .. .. ; peaux de moutons laine, 75

80 ; peaux de moutons rasons, 49 .. ; peaux de moutons exotiques,

r Boucheries du département. — Bœufs de 90 livres, 80 50 ; bœufs de 89 livres, 76 50 :

- vaches, taureaux ■ et bœufs africains, - vaches de 60 livres, 76 49 ; vaches de 59 \£ i vres, 72 50 ; taureaux tous poids, 65 50 :

bœufs américains, 69 50 ; veaux à tète jusqu'à. . 14 livres, 118 85 ; veaux moyens à tête de 15 s livres. 91 .. ; veaux sans tête jusqu'à 14 livres, J 130 50 ; veaux sans tête de 15 livres, 118 85 ;

peaux de moutons laine, 75 .. : peaux de mou-tons rasons, 49 ...

Caisse d'épargne de Nancy * \ Du 15 au 29 février 1896

VERSEMENTS j f| S0MMES

. •* -S J g II Nancy (caissecentrale) L355 ~Î55 251 516 18 I / N°m?.ny 74 16 22^18 »

-1 Samt-Nicolas 134 18 28.796 » 1- g) Moncel-sur-Seille.. 34 4 4 150 » i. g) Arracourt 33 0 4V» » s | Bayon 77 y ^^\

9 £ant0aPlle46 5 10.807 >

it REMBOURSEMENTS j ||| 80MMES

. a -< s s?

e Nancy (caisse centrale) f3S MS&J&Ï-S» j Nomeny

]17 . m oaq Yï

iS g Vézelise 100 l ^•«f i). ù | [ Saint-Nicolas..... S & 80 ie 3' Moncel-sur-Seille.. 40 x 999s , §j n™urt M 3 5.831 21

,» Uiilonyille 72 6 8.222 43 \ Frouard m 1 » «S L

«Rentes achetées à la de- 2.686 44 is man ie des déposants 5 » 4.285 82

Concours agr col© de Pari. f ! : 'tni les récompense- déceroées par le îl î'.'f: ':!\,

iC0liC.0

turs â'gïtëolë du Palais dû

' " " !C> p'fotjs celle accordée à notre -concitoyen, M. P.Wursthorn : la médaille

i ^ r ^gPQ'Bi te^m Mercredi nmars d'or pour le grand mousseux lorrain et ses Tins blancs, récolte 1895, destinés à être champagnisés.

Téléphones Modifications à la liste des abonnés : Nancy. — Becker, restaurant du Petit-

Vatel, rue des Dominicains, 33 ; Canin café du Midi, rue du Faubourg-Stanislas, 13 ; Mangeot, avoué à la cour d'appel, rue de Toul, 12 ; Albert Mathieu, contrôleur des contributions directes, rue de Metz, 109 ; Toussaint-L'huiHier, négociant en vins et liqueurs, rue du Montet, 3 ; Albert Voi-gnier, épicier, Grande-Rue, 127.

Inscriptions supprimées : Carny, Pont-Saint-Vincent ; Octobon, Dombasle.

Souscriptions pour l'érection d'un monument à M. Pasteur à Paris

(4" liste) La commune de Pulnoy 5 » Les habitants de la commune de Pu

noy (7 souscripteurs) 5 » Les habitants de la commune de Ser-

rières (17 souscripteurs) 5 60 Les habitants de la communed'Epiez

(19 souscripteurs) 9 65 Les habitants de la commune de Hou-

delsaond (15 souscripteurs) 8 » Les habitants de la commune de

Saxon-Sion (33 souscripteurs) 22 45 Les habitants de la commune de

Gogney (43 souscripteurs) 6 60 Les habitants de la commune do

Saint-Firmin (28 souscripteurs)... 7 25 Les habitants de la commune de Gi-

riviller (42 souscripteurs) 18 25 La commune de Petitmont 25 » Les habitants de la commune de

Petitmont (94 souscripteurs) 45 75 Les habitants de la commune Jde

Saint-Sauveur (38 souscripteurs). 14 50 Les habitants de la commune de

Parux (29 souscripteurs) 19 40 Les habitants de la commune de

Val - et-Châtillon (127 souscrip-teurs) 25 40

Les habitants de la commune de Cirey (303 souscripteurs) 183 35

Les habitants de la commune de Presnois (19 souscripteurs) 6 18

Souscriptions recueillies par M. No-tin, à Lunéville (62 souscripteurs) 46 20

Le docteur Hecht 5 » E. Nyegiard 5 » E. Woelflin 5 » Schnell 5 > G. de Langenhagen 10 » Mme Hecht 5 » E. Hecht fils 5 » Les habitants de la commune de

Thiaville (19 souscripteurs) 3 65 Les habitants de la commune de

Bauzemont (68 souscripteurs) 20 25 Les habitants de la commune d'A-

boncourt (64 souscripteurs) 16 65 MM. le garde général et les préposés

forestiers de Noviant-aux-Prés (16 souscripteurs 5 »

L'Icole professionnelle de l'Est (250 souscripteurs) 44 15

Les habitants de la commune de Som-merviller (37 souscripteurs) 45 10

Les habitants de la commune de Bel-leau (65 souscripteurs) 28 85

Les habitants de la commune de Ma-texey (7 souscripteurs) 1 75

Ville de B!âmont 20 » Les habitants de la ville de Blâ-

mont (51 souscripteurs) 148 » Les habitants de la commune de Mil-

lery (23 souscripteurs) , 19 50 Les habitants de Saint-Nicolas-de-

Port (2e liste de sousciiption) (74 souscripteurs) 102 80

Les habitants de Ville-en-Vermois (29 souscripteurs) 19 35

M. Marchai, instituteur à Sornéville 1 » M. Bourgeois, professeur départe-

mental d'agriculture 2 50 Mme Bourgeois 2 5o Le cercle de Prouard 20 » Les habitants de Frouard (25 sous-

cripteurs)] 20 50 Les habitants d'Arracourt (48 sous-

cripteurs) 8 70 Les habitants d'Ogéviller (30 sous-

cripteurs) 14 05 Les habitants de Preutin (8 souscrip-

teurs) 7 95 Les habitants de la commune de

Dommartin-lss-Toul (47 souscrip-teurs) 35 29

Les habitants de la commune de Gustines (76 souscri pteurs) 30 65

Les habitants de la commune da Magnières (26 souscripteurs) 10 35

Les habitants de la commune de Moncel-sur-Seille (48souscripteurs) 26 55

Les habitants de la commune de Lay-Saint-Christophe (Il souscrip-teurs) 11 »

Les habitants de la commune de Tomblaine (79 souscripteurs).,.. 58 45

Le principal, les professeurs et les élèves du collège de Longwy (85 souscripteurs) 58 75

Total 1.276 87 Total des trois premières listes.. 3.420 15

Total à ce jour.. 4.697 02 Petits correspondance

Demande. — Existe-t-il un livre traitant

de la correspondance usuelle, c'est-à-dire des modèles de lettres à l'occasion d'un dé-cès, d'un mariage, d'une naissance, pour le nouvel an, etc. 1

Réponse. — Il en existe plusieurs, no-tamment le Parfait secrétaire, que vous trouverez chez n'importe quel libraire. Mais les meilleures lettres sont celles que l'on écrit sous sa propre inspiration, et vo-tre façon d'écrire vous permet parfaitement de vous passer de modèle.

* • * Demande.— Ayant loué ma maison par

mois, j'ai prévenu mon locataire trois mois d'avance, afin qu'il puisse trouver un lo-gement. Puis-je le forcer de sortir dans le plus bref délai, quand même qu'il aurait pour prétexte qu'il me paie régulière-ment.

Réponse.— Oui, si les trois mois sont écoulés, mais il faut que le congé ait été donné régulièrement et que vous puissiez le justifier.

Le paiement régulier n'est pas un motif pour refuser l'acceptation d'un congé lors-qu'il a été donné dans les délais légaux.

Demande. — A quelle époque aura lieu l'examen d'ouvriers d'art?

Réponse. — Les examens ont lieu du 16 mars au 16 mai. Cette année, la date défi-nitive n'a pas encore été fixée.

Tombola gratuite Voir et lire attentivement à la 4e page

le mécanisme de la Tombola gratuite du Lingot d'Or intéressant tout le monde.

Malzéville La société de trompes la Saint-Hubert a

offert dimanche un bal qui a été des plus animés et des mieux réussis.

L'entrain ne s'est pas ralenti un seul instant et les danses n'ont pris fin qu'avec la nuit.

Saint-Nicolas On nous écrit : « Samedi, à huit heures du soir, a eu

lieu, dans la salle du Magasin, à Saint-Ni-colas, le bal donné par les jeunes gens à l'occasion de la Mi-Carême. La salle admi-rablement décorée de trophées de drapeaux et de guirlandes aux armes de la France et de la Russie, formait un ensemble mer-veilleux.

Malgré la pluie qui n'a cessé de tomber pendant toute la soirée bon nombre de per-sonnes s'y étaient rendues. On remarquait de jolis costumes : pierrots, marquis, pa-ges, clowns ,• beaucoup de demoiselles étaient déguisées en pierrettes, Bretonnes, Alsaciennes et en bébés.

Vers onze heures du soir, un jeune hom-me de l'endroit, habillé en officier russe, a fait son entrée dans la salle. Les cris de : \ ive la Russie ! retentirent, poussés par toute l'assistance.

A minuit,une quête faite par deux jeunes gens, accompagnés de deux charmantes quêteuses, MMlles Gabrielle Grange et Démange, a produit une somme de vingt-cinq francs environ ; cette quête était des tinée aux blessés et rapatriés de Madagas-car.

La gaieté la plus franche n'a cessé de régner. Le bal a duré jusqu'à une heure avancée de la nuit. Toute la jeunesse de Saint-Nicolas s'y était donné rendez-vous. Tous nos compliments et toutes nos félici-tations au commissaire du bal.

Un souscripteur. »

Lunéville M. Dulac, sénateur de Saône-et-Loire,

au nom de la première commission d'inté-rêt local, a déposé lundi sur le bureau du Sénat, un projet de loi autorisant la ville de Lunéville à contracter un emprunt de 602,500 francs.

Marbache Une dame de Marbache, Mme Sergent,

étant montée sur son grenier, fit une chute. Lorsqu'on la releva, on constata qu'elle avait la jambe cassée. Elle a reçu les soins de M. le docteur Mansuy, de Dieu-louard.

—c

LE TEMPS ÛO'IL FAIT Un magnifique soleil a commencé la matinée

de mardi, mais de gros nuages l'ont de nou-veau caché, après une courte apparition. Le temps ensuite est demeuré sombre. Le thermo-mètre a marqué -|- 8.

11 mars. — Soleil : lever, 6 b. 23; onciie>, 5 h. 58. — Nouvelle lune le 14 mars.

JJépfçhe météorologique 755 Nice, 771 Biarritz. Hausse: 4 Cherbourg,

1 Brest. Baisse : 5 Biarritz. Probab'e : vent des régions Ouest, beau,

temps frais.

Théâtre de Nancy Mercredi 11 mars, représentation popu-

laire, à prix réduits : Si j'étais roi l

ETAT-CIVIL QOUTIDISN OBNANiY Du 10 mars 1896

NAISSANCES

Paul-Théophile Drouin, rue de la Salle, 11. — André Nathan, rue Sellier, 25.

DÉCÈS Marguerite Hammer, 61 ans, cuisinière,

épouse Clausse, place d'Alliance, 6. — Ma-rie-Victorine Barisien, 65 ans, rentière, veuve Grandjean, rue Désilles, 26. — Mar-guerite Thelen, 23 ans, ménagère, céliba-taire, rue de Strasbourg, 113.— Laurence-Léonie Rappe, 2 ans 10 mois, rue Saint-Nicolas, 69. — Jean-Baptiste K'Varrec, 47 ans, coupeur en chaussures, rue Moli-tor, 18. — Eugénie Marchai, 45 ans, sans profession, épouse Tristant, domiciliée à Etain (Meuse) (hôpital civil).—- Marie-Joséphine Vauthier, 10 ans, rue Clodion, 10 bis (hôpital civil). — François-Isidore Gengouf,63 ans, journalier, rue de Phals bourg, 6 (hôpital civil). — Louise-Elisa Keinerknecht, 52 ans, cuisinière, veuve Deserdelle, rue Saiut-Dizier. 96 (hôpital civil).

Décès au-dessous d'un an : 2. Morts-nés : 2.

Vosges Neufchâteau

L'assemblée générale du comice agricole, à laquelle avaient été conviés les membres du syndicat, a eu lieu dimanche matin, sous la présidence d'honneur de M. le sous-préfet.

Voici les points les plus saillants de l'or-dre du jour : admission de dix membres du comice et de vingt-six du syndicat.

La commission cantonale de Bulgnéville émet le vœu que la culture du tabac soit autorisée dans tout le canton ; demande une augmentation de crédit pour acquisi-tion de reproducteurs de l'espèce bovine. A la suite de cette communication, l'assem-blée déclare s'associer au vœu de la Société agricole de Sedan, tendant à faire régle-menter par une loi le choix desdits repro-ducteurs, ainsi que cela se produit dans d'autres pays, notamment en Belgique.

Les expériences sur l'emploi des engrais minéraux et autres porteront cette année sur les betteraves et les pommes de terre, ainsi que sur les prairies naturelles et arti-ficielles ; les demandes seront reçues jus- i qu'au 22 courant.

Excellent rapport de M. Diez, institu-teur à Midrevaux, sur les effets des super-phosphates et des scories de déphosphora-tion appliqués aux prairies naturelles. :

La fête annuelle du comice aura lieu à Bulgnéville le dimanche 13 septembre.

De l'examen des comptes du syndicat agricole pour l'exercice 1895, il résulte que laciif de cette société au 31 décembre der-nier s'élève à 8,434 fr. 70.

Sur la proposition de M. Millot, l'émi-nent viticulteur de Mandres-sur-Vair, l'as-semblée, à l'unanimité, déclare renouveler auprès du pouvoir législatif le vœu ém ? l'an dernier au sujet du maintien du drou des bouilleurs de cru.

La séance s'est terminée par la confé-rence avec projections lumineuses : action des engrais sur les plantes, par M. l'ins-pecteur Chevillot et M. Lorber, professeur au collège, qui ont vivement intéressé les auditeurs.

Meuse Mouvement judiciaire

Par décret inséré à l'Officiel du 10 mars, M. Doley, président du tribunal de Réthel, est nommé président à Bar-le-Duc, en remplacement de M. Sechehaye, nommé conseiller à Nancy ; M. Noël, juge d'ins-truction à Bar-le-Duc, remplace M. Doley comme président à Réihel ; M. Dulceux, juge d'instruction à Réthel, est chargé de l'instruction à B^r-le-Duc ; M. Rollin, juge à Rocroi, est nommé juge à Saint-Mihiel ; M. Hourtoule, juge à Saint-Mihiel, rem-place M. Rollin à Rocroi.

Bar-le-Duo Dimanche soir, le nommé François Caye,

soldat au 94° de ligne, a tenté de se suici-der en se portant un coup de baïonnette dans le ventre, parce que, a-t-il dit, son capitaine lui avait refusé une permission de vingt-quatre heures.

Transporté aussitôt à l'hôpital, le méde-cin du régiment a constaté que l'arme avait pénétré de six centimètres dans l'ab-domen. !

Caye est originaire de la Meuse, et ses parents habitent à Bar-le-Duc, rue du Poiut-du-Jour.

Lorraine et Alsace Metz

Général et capitaine.— On écrit de Metz au Journal d'Alsace:

« Ces jours derniers un capitaine d'artil-lerie de Metz passait par la rue du Pont-des-Morts, quand, à un certain endroit, il dut s'arrêter, la rue étant encombrée par un wagon de tramways déraillé et par un de ces énormes camions destinés au trans-port des meubles Un fiacre attendait aussi que la voie fût libre. Après quelques mo-ments d'attente, le capitaine perdit pa-tience, se fâcha et se mit à jurer et à pester contre ceux qui causaient ce re-tard.

Finalement, il envoya son brosseur, qui l'accompagnait, dire au cocher de fiacre de rr f. . le camp » pour lui livrer passage. Une désagréable surprise lui était réser-vée ; la personne qui se trouvait dans le fiacre n'était autre que le comte Bseseler, général commandant le 16° corps d'armée. Celui-ci descendit aussitôt de voiture et la renvoya. Puis il fit approcher l'irascible capitaine et l'on dit qu'il s'est assez long-temps entretenu avec lui et que la conver-sation roulait sur la politesse envers les civils. Quand la voie fut libre, le général pria poliment le capitaine de passer le premier. »

Thionville Le lieutenant Joachim, qui avait été con-

damné à deux ans de forteresse pour avoir tué en duel le lieutenant Kûhne, vient d'être gracié par l'empereur après onze se-maines de détention.

Schlestadt La commission du Reichstag chargée

d'examiner les élections, a prononcé l'inva-lidation de M. Pœhlmann, le député-kreis-directeur de Schlestadt.

Il faut donc que la presîion officielle ait été bien scandaleuse, en faveur de M. Pœhlmann, sous-préfet (ou kreisdirector) de Schlestadt, qui avait trouvé excellent de se faire nommer député par l'arrondis-sement même qu'il administre.

Le journal « Le Vélo-Sport » Le journal le Vélo-Sport, qui avait été

fondé à Mulhouse et imprimé à Strasbourg, mais qui, au mois de juin dernier, a changé de propriétaire, a publié dernièrement une parodie sur le dogme de la foi chrétienne, contre laquelle M. le chanoine Winterer, député, a protesté par un article paru dans son journal YArbeiterfreund.

Or, la direction de YArbeiterfreund vient d'être informée par le procureur impérial de Mulhouse qu'une instruction avait été ouverte à ce sujet — car le crime de sacri-lège, aboli en France, existe toujours de f autre côté de la frontière ; mais comme 'e journal en question ect la propriété d'un sujet badois et qu'il s'imprime dans le grand duché de Bade, l'affaire a dû être , remise au parquet d'Offenbourg.

Cette affaire d'un journal sportif en nasse de se voir condamné pour offenses à ■a religion, est curieuse par elle même. Les cyclistes de notre région suivront avec intérêt les aventures du Vélo-Sport, car ce journal est en démêlés constants avec l'organe professionnel fondé à Nancy, la Pédale de l'Est.

Marché de Pont-à-Mousson (Café Janin)

Blé vieux (le quint.),.. .. à .. ; blé nouveau, 17 75 à .. .. ; blé de semence, 22 .. à .. . ; seigle, 12 .. à 13 ; orge, 15 .. à 16 ; avoine vieille, .... à ... ; avoine nouvelle, 14 .. à 15 .. ; sarrasin, i3 à 14; maïs, 16 à .. haricots, 30 à .. ; lentilles, 25 .. à .. ; pois, 25 à .. ; vesces, 15 à .. ; colza, 27 à ..; féve-rolles, 16 .. a .. .. ; foin vieux, . .. ; foin nouveau, 5 .. ; paille, 3 à ... ; son, lia .. ; farine, 27 .. à 28 . ; pain (le kiï.), 0,30 ; pommes de terre, 5 .. à .

Houblons, de 25 à 30. Marché auxpetits porcs du samedi 7 mars,

30 à 40 fr. la paire. Marché aux bestiaux de la Villette

Du 9 mars 1X96

i ! 'vu1 PRIX du ËTLÔ ZZ

ESPÈCES. AMESÉSTEXDDS^I ï~| 2- | F extrêmes. I | ' iquahl. quant, qualil.

Bœufs.. 2123! 1863.'... 1.524.42|1.321.22 à 1.60 Vaches.. 660 628; .. .1.501.40-1.301.20 à 1.56 Taureaux. 185 163 .. .1.241.14 1.160.96 à 1.36 Veaux .. 942 884 .. 2.12,1.861.56 l.?6 à 2.20 feulons 15130128651 ..11.901.801.661.56 à2. . Porcsgras' 2809, 2787| . .|1.18;1.08|0.980.91 à 1.24

Promettre et tenir sont deux. — Si vous ve-nez à être enrhumé, — c'est si facile en cette

IVENTE A i 1EDIT Aux mêmes prix que les meilleures Maisons vendant au comptant

j ADMINISTRATION DU BON GENIE 33, rue Stanislas, 33

RAYONS~SPÉClAUX POUR

PREMIÈRE COMMUNION Payable depuis 1 franc par semaine

m L'Administration met en vente tout ce qui peut servir à un ménage : les Vêtements ■ 8 pour Hommes, Femmes et Enfants, les Meubles, la Literie, les Lainages, 1 j| la Lingerie, la Draperie, la Chapellerie, l'Horlogerie, etc., etc.

1 NANCY — 33, rue Stanislas, 33 — NANCY I saison, — vous ferez sagement d'acheter, sans j tarder, du Goudron Guyot ou des Capsules: Guyot. Et, s'il vous arrive, cela n'est que trop' fréquent, de vous entendre dire : « Prenez-donc le goudron que je prépare moi-même ou cet autre ; ils valent autant et sont meilleur marché que le Goudron Guyot », défiez-vous et rappelez-vous le proverbe ci-dessus. Le Gou-dron Guyot et les Capsules Guyot sont les pre-mières en date des préparations du même genre ; elles sont préparées exclusivement par la maison L. Frère, 19, rue Jacob, Paris.

NOUVELLES DIVERSES M. Paul Delombre a lu lundi à la commis-

sion du budget son rapport sur l'impôt sur le revenu.

Ce rapport a été approuvé, et le dépôt sur le bureau de la Chambre en a été autorisé. Il sera distribué aux députés mercredi ou jeudi.

La commission du budget se tiendra à la disposition de la Chambre pour engager le dé-bat aussitôt qu'elle le voudra.

On sait que le ministre des finances a décidé de supprimer les percepteurs des villes qui sont chefs-lieux d'arrondissement ou de département et qui ont moins de vingt mille âmes.

M. Doumer s'est déterminé à effectuer cette réforme par voie de simple décret. Il estime qu'il n'est pas nécessaire de demander l'appro-bation du Parlement et que, dès lors, une loi n'est pas nécessaire.

Le décret va être soumis à très bref délai à la signiture du président de la République et prononcera la suppression des percepteurs ur-bains dans 272 cùefs-lieux d'arrondissement ou de département sur 362, et le rattachement de leurs services à la recette particulière ou la trésorerie générale, suivant qu'il s'agira d'un îhef-lieu d'arrondissement ou de départe-ment.

Encore un médaillé de Sainte-Hélène qui dis-païaît : M. Ambroise Cheurlin est mort ces jours derniers à Ohaource (Aube). Ce vieux brave était âgé de quatre-vingt-dix-huit ans et neuf mois.

Sur les 143 hommes qui sont descendus dans la mine Cléophas, à Kattowitz (Silésie), où un incendie a éclaté, 41 seulement ont pu être sauvés. 101 cadavres ont été retirés. Un hom-me manque encore.

Par oukase impérial est instituée une mé-daille commémorative d'Alexandre III pour tous les membres du clergé, les militaires et les fonctionnaires civils ayant servi sous le règne d'Alexandre III.

Une manifestation anti-américaine, composée de 12,000 personnes, a eu lieu lundi à Bilbao (Espagne). Un musicien qui refu«it d; rejouer la marche uaiiunale a été malmené par la foule.

Les manifestants fais iient des ovations à l'armée lorsqu'ils rencontraient des soldats.

Dans la nuit, une manifestation a eu lieu sur la promenade de l'arsenal, où des groupes se formèrent. La police essaya de les disperser Les manifestants, dont quelques-uns étaient armé-s de cannes et de gourdins, criaient « Vive l'Espagne! A bas les Yankees ! »

Au nombre de 200, ils se rendirent ensuite au domicile particulier du consul américain, où ils cassèrent des vitres à coups de pierres. Puis ils se dirigèrent vers le consulat : mais la police les empêcha d'approcher et répondit aux coups de pierres par des coups de crosse de fusil.

La foule put enfin être dispersée et se retira en sifflant. Quatre manifestants furent arrêté-i; deux agents ont été blessés.

«NOS JOUES ACTRICES» On peut toujours se procurer

la série complète de « NOS JO-UES ACTRICES » au prix de

3 FRANCS prise dans nos bu-reaux. Avec son élégante cou-verture en couleurs et or, les titre et table t 4 fr. SO.

Joindre 60 centimes en plus ( colis postal ) pour recevoir FRANCO au dehors.

Léon LE PAYEN Chirurgien-denlisle

(Diplôme d'honneur, deux médailles d'or) NANCY, 47, rue Gambetta, NANCY

Consultations de 9 à 5 heures

VIN NATUREL ̂ Gire de Normandie^

à Min on aax 100 kilos AUX DOCKS NANCÉIENS, on prête des fûts aux acheteurs, AU comptant* (C, courtier)

NOËL, dentiste 33, Rue des Carmes, 33

RHUM SAINT-JAMES Avis très important. — En raison des con-

trefaçons qui lui sont signalées et pour les-quelles toutes recherches et investigations judi-ciaires sont ordonnées, l'administration de Saint-James recommande au public de se dé-fier et de n'acheter le rhum Saint-James qu'au prix normal du cours, dans les bonnes mai-sons.

Le prix minimum du rhum Saint-James est de 4 fr. 75 le litre d'origine.

Au-dessous de ce prix, le consommateur doit se défier.

Mefu»*r le» ImttatUntm.

FlCHET», PARIS COFFRES-FORTS

Serrures ae Sûreté PREMIÈRES RÉCOMPENSES à TOUTES les EXPOSITIONS

STAIgCY. 8, Rue Saint-Georges.

arrêt immédiat d.ea C31a.ia.teis ci© Clieveux

LOTION D ROFF -nettoie la Tête, détruit les PeUioules

donne Vigueur nouvelle, - Emploi suite, • Purfum exquis §6éf.Céi. iMalEOBduD'ROFF. rH8 Ste-Catherine. 164, BORDEAUX j

Nancy : Pharmacies Kuttiug^r, 35, r. St-Di-zier ; Rosfelder, 12, r. de la Visitation ; parfu-meries Henri, 30, r. des Dominicains ; Munch, 20, pl. du Marché ; Matern, 30, r. Stanislas ; Adrien, 5, r. St-Dizier ; Lémuhot,6, r. Stanislas.

Toul : Pharmacie Greiner; Lunéville : parfu-merie Dufour.

FAITS jpms" VENGEANCE D'UN CUL-DE-JATTE. — A hau-

Feuilleton de L'Est républicain N° 14

LA

REINE DU FAUBOURG Par Armand LAPOINTE

PREMIÈRE PARTIE

Paulin, Pauline et I

(suite)

Quant à admettre qu'un refus de sa part dût créer un péril pour les jours de M. Guilbert, elle s'y refusait absolument. Et, de fait, tous les raisonnements imaginables repoussaient pareille conclusion.

Sans plus s'y arrêter, elle prit le parti d'écrire à Roger.

Disons toutefois qu'elle ne le fit pas sans une certaine hésitation : la première lettre qu'une jeune fille écrit à l'homme qu'elle aime, est, en quelque sorte, une partie d'elle-même qu'elle livre. Mais l'heure n'é-tait pas aux scrupules ; il fallait agir ou se soumettre aux exigences de M. Guilbert.

Elle prit la plume et écrivit rapide-ment :

« Roger, j'ai appris ce soir que vous « aviez quitté la fabrique pour n'y plus <f revenir. Si vous m'abandonnez a mes « propres forces, je serai impuissante à « lutter contre les volontés de mon pere, « qui persiste à m'imposer un mariage

« odieux. Aujourd'hui même, la demande « officielle de ma main a été faite par M. « Dutilloy, et la bataille s'est engagée en-« tre mon père et moi. Votre présence me « donnait du courage à la résistance ; vo-ce tre départ me rend faible et défaillante. « Est-ce donc là ce que vous voulez ? Si « oui, ma vie est brisée ; tout espoir de « bonheur est perdu pour moi. Décidez.

« LAURENCE. »

Elle relut ces lignes et trouva qu'il y manquait quelque chose : une consolation pour Roger.

Alors elle y ajouta un post-scriptum, dans lequel elle lui disait que le lendemain — un dimanche — elle irait seule à la messe, à l'église Sainte-Marguerite. Sans trop d'effort, Roger pouvait lire entre les lignes : « Trouvez-vous au même endroit, et nous pourrons échanger un regard, peut-être même une parole. »

Il s'agissait de faire parvenir cet te lettre à son ami.

Elle songea à Morillon, son père nourri-cier — la femme était morte depuis long-temps et elle descendit à la loge.

— Mon bon Morillon, dit-elle au vieux concierge, tu veux bien, n'est-ce pas, me rendre un service 1. . Oh ! Un grand ser-vice !...

— J'espère que vous n'en doutez pas, mademoiselle, répondit le bonhomme, dont le dévouement pour Laurence était aveu-gle.

— Porte cette lettre chez la Reine du faubourg.

— Et je la remettrai à Mme Jeanne ? — Non !... à son fils !... Mais que per-

sonne ne sache. Et, toute rougissante, sans en dire plus

long, elle se sauva.

Morillon comprit. Il savait bien des choses, le bonhomme,

et surtout n'ignorait pas pourquoi Lauren-ce était rebelle avec un mariage avec Hec-tor Dutilloy.

— Allons, se dit-il, je ne peux pas la laisser dans l'embarras, cette pauvre chère demoiselle.

Sans songer même qu'il risquait sa place s'il était découvert, il prit sa casquette et partit.

Nous savons comment la lettre de Lau-rence fut remise à Roger.

VI

L'entrée du cours de Vincennes, lequel n'est en réalité que le prolongement du faubourg, était autrefois occupée par d'im menses établissements de marchands de vin qui cumulaient avec cette profession celles d'hôteliers et de restaurateurs ; leur clientèle se composait presque exclusive-ment de remplaçants militaires. C'était là que les marchands de chair humaine lo-geaient et mettaient en pension, jusqu'au jour du conseil de revision, le bétail hu-main qui se vouait au service de la patrie pour le compte des conscrits riches tom-bés au sort, moyennant un prix qui variait de douze à quinze cents francs.

Certains de ces établissements logeaient et hébergeaient cent et même cent cin-quante remplaçants. Un pareil nombre d'hôtes peut donner une idée de leur éten-due.

Mais il arriva un jour où le remplace-ment militaire fut supprimé, et ces gigan-tesques caravansérails se trouvèrent sans clientèle attitrée.

Alors les gargotes du cours de Vincen-nes disparurent tout doucement. L'une

d'elles, la plus importante peut-être, tenue par un industriel, mieux avisé que ses confrères, et qui s'étendait du cours de Vincennes à la rue de Lagny, se transfor-ma : elle devint à la fois buvette, rôtisse-rie et bal. Ces trois industries devaient s'aider mutuellement.

Restait à trouver un vocable qui satisfît le plus grand nombre.

L'industriel songea d'abord à placer son entreprise nouvelle sous le patronage des militaires, — Vincennes avec sa nombreuse garnison lui apportait une clientèle toute trouvée. — Il rêva d'une enseigne où se verraient un artilleur et un canon, — ce mot dans sa pensée était à double entente. Mais il réfléchit que la solde exiguë du troupier ne lui permettait pas de folles dé-penses, et que la buvette et la rôtisserie chômeraient ; que, de plus, il était difficile de réunir l'élément civil et l'élément mili-taire sans créer des rivalités et par consé-quent des rixes fâcheuses.

Il chercha autre chose et il trouva. Le dimanche suivant un superbe trans-

parent fut posé sur la façade de la maison, et le soir on put lire, en lettres illuminées, cette enseigne alléchante « Bal des Belles Filles i).

H n'y avait pas à dire, c'était une trou-vaille !

L'enseigne c tirait l'œil » des passants, flattait la vanité des futures danseuses du lieu, même des plus laides, et devait faire accourir tous les garçons du quartier.

A dire vrai, le Bal des Belles Filles n'eut point le succès éclatant qu'attendait son créateur. Les belles filles y faisaient dé-faut, et la jeunesse du faubourg n'y vint point

Ce bal était devenu, en 1860, le lieu de rendez-vous et de plaisir de gens de la i -

pire espèce que l'on rencontre le soir, de la Grande-Pinte à Charonne : rôdeurs de barrière, jolis messieurs cravatés à la \

\ Colin et coiffés de la casquette de soie noire et autres blouses blanches.

; Quant aux femmes... le mieux est de \ n'en pas parler, afin de ne point effarou-cher la pudeur de nos lectrices.

| C'est là que nous entrerons, au risque d'être suffoqués, aveuglés et abasourdis.

Le bal présentait une animation extraor-dinaire.

Deux ou trois cents personnes, aux sons éclatants du trombone et du cornet à pis-tons, accompagnés de rentrées de grosse caisse et de cymbales, se livraient, sous prétexte de danse, à des contorsions éche-velées.

L'atmosphère, un mélange de poussière, d'émanations nauséabondes, d'odeurs acres, de fumée de tabac et de senteurs de pé-trole, était, comme on dit vulgairement, à couper âU couteau.

Et cepeadant, tout le monde semblait s'y complai e: specta eurs, buveurs, danseurs, riaient, chantaient et tourbillonnaient avec des emportements d une joie fréné-ique et sinistre en môme temps.

Dans une sorte de tribune qui faisait le tour de la salle, et divisée par comparti-ments de dimensions inégales pouvant con-tenir de quatre à huit personnes, des spec-tateurs assis à des tables buvaient et man-geaient tout en jouissant du coup d'oeil de la danse. Il s'élevait de cette galerie des cliquetis de verres et d'assiettes, des excla-mations, des apostrophes, des appels à faire perdre la tête aux garçons de l'éta-blissement. Mais ceux-ci, blasés sur toutes

jees rumeurs, continuaient, imperturbable-| ment et sans plus se hâter, leur besogne» j habituelle.

A une des tables nous retrouvons notre ancienne connaissance du prologue, le cé-lèbre Bolivar, ex-écuyer de cirque, ex-hercule forain, ex-escamoteur, ex-profes-seur d'escrime, de danse, de boxe et de bâton, et pour le moment sans profession avouable.

Il est bien dégommé, bien avachi, le ter-rible capitaine, et Piveau n'eût plus re-douté le sifflement de sa menaçante crava-che. Dix-huit années sur la tête d'un hom-me déjà âgé de plus de quarante ans, ne sont pas sans taire naître de grands rava-ges — surtout chez un' individu de l'es-pèce de Bolivar : un bandit, au demeu-rant !

Sa tête s'était dépouillée de son opulente chevelure; ses yeux, aux paupières rou-gies, se cerclaient de bistre, sa barbiche avait blanchi, sa bouche édentée et agran-die, et le tremblement convulsif de ses lè-vres bestiales laissaient deviner, chez ce vieil homme, mille convoitises inassouvies et toujours renaissantes.

Il était là en compagnie de Bouche-en-Cœur et d'un autre-mauvais sujet connu sous le sobriquet enfantin de Tette-son-Pouce.

Sur la table, trois saladiers de vin chaud, qui ne contenaient plus que des vestiges de citron, et une topette vide, prouvaient que nos personnages n'avaient pas borné leurs plaisirs au coup d'oeil du bal. Chose bizarre et complètement en de-hors de ses habitudes, c'était Bolivar qui régalait ses compagnons. A coup sûr cetto générosité insolite avait un but.

Ceux ci, voyant les saladiers à sec, je-taient de fréquents regards vers le rez-de-chaussée.

(A suivre).

fi mars l/SST BgPU BbiiCAIH

teur de la rue Barrault, à Paris, sur les bords de la Bièvre, existe dans un terrain vague une sorte de cité composée de bara-ques sordides, de vieilles roulottes, de hut-tes bizarres, etc. Les habitants sont d'ail-leurs en rapport avec ces singulières j constructions. Il y a là des chiffonniers véreux, des saltimbanques de mauvais aloi, I des fabricants de corbeilles rustiques et bon n»mbre de mendiants.

Parmi ces derniers se trouve un nommé ' Thomas Richou, âgé de trente-ciuq ans, j cul-de-jatte, qui n'aurait certes pas été dé- j placé parmi les sujets du roi des Thunes, à ; la Cour des Miracles. Loin de se plaindre de son infirmité, le gueux en est, au con- j traire, enchanté, car elle constitue pour lui j une source de bénéfices. Qui donc, en effet, ' ose refuser un petit sou à uu mendiant privé des deux jambes ? Les recettes de Ri-chou sont donc toujours fructueuses ; aussi possède-t il quelques économies.

11 résolut de tâter de l'amour et se risqua

à faire des avances ài'objet de sa flamme, j une fort jolie chiffonnière, âgé de vingt-trois ans, domiciliée dans une roulotte yoi- : sine de sa cahute. Mais celle-ci ne le laissa ] pas achever son discours, elle partit d'un ; violent éclat de rire qui provoqua la colère du prétendant.

— Oh ! mon pauvre ami, s'écria la cruelle, l au comble de l'hilarité, vous ne vous êtes donc pas regardé i Non, jamais je n'aurais | cru que vous étiez un coureur, vous !

Ce jeu de mots acheva de rendre l'infir-me furieux. Néanmoins, il regagna sa ca-bane en jurant de se venger du dédain de sa voisine.

Lundi soir, cette dernière s'étant de nouveau moquée de lui en présence de plu-sieurs personnes, Richou se décida à met-tre à exécution ses projets de vengeance. Vers dix heures, il alla se poster au pied d'une échelle de trois marches qui conduit à la roulotte de la chiffonnière, puis il ap-

pela la femme Nivois — c'est le nom da l'aimée — qui, entr'ouvrant sa porte, lui demanda ce qu'il dé.-irait.

— Je viens da me fouler un porgnet, répondit le cul-de jatte, de sorte que je ne puis plus faire avancer mou chariot ; soyez donc assez bonne pour me pousser chez moi.

La chiffonnière descendit aussitôt pour lui rendre le service qu'il réclamait, mais au moment où elle mettait le pied sur le dernier échelon, le mendiant la saisit par les jambes et la renversa, puis se hissant sur elle, semblable à une monstrueuse arai-gnée, il la rouadî coups avec une brutalité inouïe.

Les habitants de la cité accoururent aux cris do la victime, qu'ils arrachèrent éva-;

i nouie des mains du cul-de-jatte. A ce mo-| ment, des gardiens de la paix arrivaient à ! leur tour et « portèrent » le coupable au ' commissariat de la Maison-Blanche, où il a été maintenu en état d'arrestation.

ENCORE I-A SORCELLERIE. — Un crime, oui vient d'être commis a Athlone, petite ville irlandaise à cheval sur les comtés de Meath et de Roscommon, en Irlande, rap-pelle par ses circonstances mystérieuses, la célèbre affaire de la sorcière torturée de Tipperary, que nous avons racontée en détails.

Le ieune James Cunningham, fils du res-pectable fermier d'Athlone, se( sentait de-puis quelque temps en proie a des trou-bles nerveux. Il demanda à voir un prêtre, de préférence à un médecin, et cette re-quête imprudente eut pour effet de con-vaincre sa famille qu'il était possédé par un démoli. James Cunningham s'en persua-da lui-même ; vendredi dernier, dans la. soirée, pris de frénésie, il saisit son pere à la gorge en proférant des imprécations en : un langage inintelligible et manifestement i inspiré de l'enfer. C'est alors que les mem-bres de sa famille intervinrent pour 1 exor-ciser . On ignore ce qui se passa, mais le

lendemain matin la police découvrait dans la maison Cunningham, quittée par ses habitants qui s'étaient réfugiés pondant la nuit chez des voisins par crainte des mau-vais esprits, le cadavre horriblement mu-tilé du jeune James.

ETAT CIVIL DE BACCARAT Mois de février 1896

NAISSANCES

Camille-Maurice Simon. — Jean-Joseph-Marie François. — Charles-Paul Bernard. — Germaine Suzanne Tubeuf. — Maurice Fricot.

MARIAGES

Joseph Derque, manœuvre, et Marie Di-dier, ouvrière à la cristallerie. — Jean-Baptiste Ambroise, charron à Merviller, et Elisabeth Magron, lingère à Baccarat. — Charles-Jean-Baptiste Villaume, verrier a. Deneuvre, et Anna-Julie Helfcr, ouvrière àj la cristallerie. — Paul-Jean-Baptiste Evon, I

brasseur, et Léonie-Stéphanie Kœhler.sans profession. — Paul Ackermanu, menuisier à Deneuvre, et Léonie-Berthc Valentin, couturière à Baccarat.

DÉCÈS

Augustin-Louis George», décoré de U

médaille militaire, ancien maréchal des io-gis de gendarmerie coloniale. — Pierre-Jn,. les-Henri Pierron, 16 ans. — Pierre Mou-geot, 51 ans, charpentier. — Jeanne Cunin, 2 mois. — Marie-Anne Chanal, 67 ans, veuve Croizier. — Victor-Emile Thiriet, 47 ans, tailleur sur cristaux. — Gustave Collin, 20 jours. — Nicolas Moitrier, 70 ans, ancien tailleur sur cristaux. — Hélène-Joséphine Hatton, 41 ans, épouse Remy. — Vincent Clément, 67 ans, ancien can. tonnier.

Léon GOULETTE, gérant,

Nancv. — Imprimerie coopérative de l'Est, 51, rue Saint-Dizier.

^^^^MgMB*aM"MM^^^^^^??^^^^ - , . . . 1 —« ■ — ~ âM important. - L'AGENCE HAVAS, 34, roe Nôtre-Damnés-Victoires et place de la Bourse. S, est seule chargée, à Paris, derecevoir e8.^^^^^^,^^"*^,, hwfau du journal Enr toute» les annonces et réclames concernant les départements de Meurthe-et-Mose le, Meuse, Vosges, 1 Âbaco-iorrame. le Luxembourg et la Belgique, s adresser an bj.c<ui j<- -n _ ^

INSERTION LÉGALE — ' I

Formation de Société Suivant acte reçu par M" VERGNE,

notaire à Nancy, le vingt-sept fé-vrier mil huit cent quatre-vingt-seize, enregistré,

M. Charles-Léon Dérobe, fabricant do chaussures, demeurant à Nancy, rue de la Salle, 8, d'une part,

Et M. Almé-Prosper Dis-cours, employé de commerce, de-J meurant à Nancy, rue des Jardi- ( niers, 69, d'autre part,

Ont formé entre eux une société |( en nom collectif pour le commerce], de la fabrication et de la vente de la | chaussure, sous la raison sociale « Dérobe et Discours ».

Chacun des associés fera usage de la signature sociale, mais, bien en-tendu, il n'obligera la société que . pour les affaires qui l'intéressent. En conséquence, tous billets, lettres de change et généralement tous enga-gements, exprimeront la cause pour j laquelle ils auront été souscrits.

Le siège de la société est à Nancy, ' rue de la Salle, 8.

Cette société est contractée pour ( douze années consécutives, à comp- ; ter du 1er avril 1896.

Le fonds social est fixé à la somme de soixante - quinze mille francs, composée des apports des associés *

Ceux de M Dérobe consistent en son fonds de commerce de fabricant de chaussures, tel qu'il l'exploite actuellement rue la Salle, 8, corn-]

prenant clientèle, matériel, marchan- ; dises fabriquées, approvisionnement, créances actives d'un recouvrement certain, droit au bail des locaux occu-, pés actuellement, le tout évalué, dès ' à présent, net de toutes dettes et i charges commerciales à la somme de I cinquante mille francs.

Les apports de M. Dlseours consistent en une somme de vingt-cinq mille francs en espèces qu'il s'en-gage à verser le 1er avril prochain.

Le dépôt d'une expédition dudit acte a été fait le 5 mars 1896 aux greffes du tribunal de commerce de Nancy et de la justice de paix du canton sud de Nancy.

Pour extrait, Signé: VERGNE, ■

SCORIES 6E BSPHQEPHORÂTIOH baisse de prix

ENGRklSCHIMIQUES Gnifle pratique, franco contre 30 centimes

E. CABASSE, ing' à Pont-à-Moussan.

On désire louer dans un faubourg de Nancy ou dans

localité touteproche Pour la saison d'été

Petite Campagne close de murs avecCbalet contenant une cham-j bre à coucher. S'adresser au journal.

INSERTION LÉGALE

Etude do M» André BULLIER, licen-cié en droit, avoué à Nancy, 50, rue Stanislas.

Assistance judiciaire Décision du 5 mars 1895

DIVORCE D'un jugement par défaut rendu

parle tribunal civil de Nancy, le 11 novembre 1895, enregistré en débet et signifié ;

Au profit de Mme Odile BOUR-GRAFF, demeurant à Nancy, rue Stanislas, 22, épouse du sieur Ar-mand BRIOT, serrurier, demeurant^ en la même ville, rue Lothaire II, 9. *

Demanderesse, ayant pour avoué I constitué M° André BULLIER, de- J meurant à Nancy, 50, rue Stanislas,,' d'une part. I

Et ledit sieur Armand BRIOT, ser-1 rurier, demeurant à Nancy, I

Défendeur et défaillant faute par j lui d'avoir const tué avoué, d'autre 1 part. i(

Il appert : ' Que le divorce des époux BRIOT, <

sus nommés a été prononcé aux torts; du mari. |

Pour extrait certifié par l'avoué ; de la dame BRIOT, soussigné.

BULLIER.

AVIS Mme veuve Holterbaeh ne

répond pas des dettes que ses enfants pourraient contracter.

On demande nn apprenti Cuisinier Pressé. S'adr. au journal n°293.

tlS nCM&lin? nn Jeune homme m MUb iôï3à 6ans,oaune demoiselle ayant une belle écri-ture S'ad. à l'administration du Bon Génie, 33, rue Stanislas.

OH DEIÀHDE cïef TmSS; serrurier, rue de la Hache, 68.

AUX DOCKS NANCÉÏENS Faubourg Saint-Georges

300,000 litres de vin Pays : 93, 94, 95. Midi, Bourgogne, Bor-deaux, Algérie, Espagne, bas prix (comptant).

GHAMBAT, courtier, rue de Stras-bourg, 45, Nancy.

O BITIsi n ^aQS Emilie ais"e Pour j ] || fi fi Monsieur ou Dame, chana-tl Kl bre confortable et bonne I I II I j table pour 180 fr. par mois., SL ■ »*U Beau quartier. S'ad. au bureau du journal, n° 290.1

Divers Représentants en farine, préfér. ayart client, sont demandés par Moulins importants pour visiter boulang. en M.-et-M.,

-[Vosges, Jura, Doubs, H.-Saône. — i . Env. réf. sér., L. O., bur. journal.

AU LINGOT D'OR ttoBL««Riot. NANCY tf^waiE ARGSlfT

BIJOUTERIE f in n • i n ET MKTAIi 1 et 3, rae Saint-Beorges ^0ULE,;,É^ GRANDE TOMBOLA GRATUITE

TOUS LES MOIS

Tout acheteur aura droit à un billet quel que soit te montant de son aebat. Au-dessus de 25 fr. et jus-que 50 fr. il sera remis deux billets, et ainsi de suite, chaque somme de 25 fr. ou fraction de 25 fr. donnant droit à un billet. Le lot, d'une valeur réelle jamais inférieure à 1OO fr., sera exposé tout le mois aux étalages du LINGOT D'OR. Le tirage aura lieu publiquement le premier Dimanche du mois, à 5 heures de l'après-midi, dans les magasins du LINGOT D'OR, dont l'entrée sera libre. Ce tirage sera effectué sur les roues Fichet, le numéro gagnant sera publié dans les journaux.

Tout lot non réclamé dans les 15 jours, sera converti en espèces et 100 fr. minimum versés entre les mains de M. le maire de Nancy pour les œuvres de bienfaisance.

Tous les articles étant marqués en chlifres connus, les acheteurs ont toutes garanties sur la modicité des prix. Les grands assortiments en tous genres assurent aux clients la fraîcheur, la variété et la nouveauté. Se rendre compte avant fout achat puisque, outre les prix certainement inférieurs, on bénéficie d'une chance de gain d'un lot d'une valeur certaine. Acheter à bon compte, avoir un choix unique, de plus, eourir la chance de gagner un lot superbe dans les 30 jours de l'achat maximum»

Tels sont les avantages offerts par la Maison AU LINGOT D'OR Tout achat peut être échangé dans les 15 jours.

MAISONS RECOMMANDÉES Foiuraes,Confections COURONNES LIQUIDATION VINS de PA YS

MORTUAIRES — Tw^ E. LAPIERBE AffiŒfIs /«FILS SO, rue des Dominicains, 20

DE MSI^ glapis Neu^-sur-Moselle'.

22, rue des Dominicains, 22 Grand choix de couronnes ni f\f\g f\f " Manteaux et Pelisses tores veS^ MUM-m de PAYS

——— — ~*>rue *atni m"'r> Nancy Election directe m laprapriétj P, DALBOf, FUS ÛU POnt-MOUja, 18 A rAlV-Pn-fif*] Appareils perfectionnés et — _

Couronnes mortuaires ^ *dol ACIDE CARBONIQUE VlB8 Bl EailX-liHfe lie P8JI GRAND CHOIX D'ARTICLES FINS COULEURS « VERNIS pour le tirage de la bière j RiRTHPI VMV

l'^eRaugrafi _ I3>^

Tg

13. àPa^-s^ir

PRODUITS CHIMIQUES co£?eI*A

1£T Bt'HBAU H mmm FUMEURS

pour la photographie p0Ur

vinTet fouettes Pour employés • ,.« • mKiU *0 Chlorure d'or, collodion, ; TjnrTmiv et domestiques des deux sexes 1U1 d^ire

z une pipe saine, sans

hydroquinoce, icemogène, ni- 1. DUULtiY J. RIETRIX odeur, demandez la I trate d argent, etc., etc. 3, rue de la Prairie, NANCY 61, rue Saint-Nicolas, Nancy pjpg STRAUSS ICHEMIHMÏ & DORCIVAG «UOLTERIE, HOR^GERIK p^f^g et Décoration èrevetée *■9% A~g-I 21, rue Montesquieu E. CUGNIN FM RATIMCMTC En™ franco contre 2 (r 25 1 NANCY 13,rueHéré(FrèSl'An;-(ie-Tnonip!!e) I I M tN I b 1D PACHA, 20, rue des Dommicains, Nancy

MAIS0Î1 SPÉCIALE DE ROTJENNERIE ^ ̂ mar°he C H . L 0 R R A S N ™® m l^mm Mlls«es E. GUYOT-KLEIN 35, Faubourg Stanislas TuyauX P0ur arrosag° sJ'^È^t^e NANCY ^ , Cj, CARABOEUF

à la ouate de Tourbe PRIX MODERES 13, rue de Thionville

HOMME fort, 34 ans, demande em-ploi quelconque. Bonnes références.

126. Bonne RACCOMMODEUSE deman

;ie des journées. 115 l JEUNE FILLE âgée de 20 ans, sa-) îhant coudre et repasser, demande place de lingère dans un hôtel. 125.1

DEMOISELLE 22 ans, connaissant la vente, demande place de vendeuse, de préférence pour la nouveauté. — Bonnes références. 123

JEUNE HOMME 17 ans, ayant deux ans d'apprentissage, désire pla-ce dans boucherie à Nancy ou à la campagne. no

----- - ••

Jeune HOMME, 33 ans, connais-sant comptabilité, correspondance et tous travaux de bureau (12 années de pratique), demande emploi. Réfé-rences sérieuses. 120

Jeune DEMOISELLE, 20 ans, de-mande place comme vendeuse. Bon-nes références. 122 \

VENTE MOBILIÈRE 1 aux enchères publiques

après décès Le JEUDI 12 mars 1896, à dixheures (

du malin. 1, rue Saint-Léon, à Nancy

— à Lit ter et literie, table, chaises, è

bahut, fourneau, vaisselle, batterie e de cuisine, garde-robe de dame. i

Au comptant et 5 0[0 en sus Le commissaire-priseur, c

THOMAS. c

99 M?MàtfP bonnes ouvriè- c a îMjmiifa pes prépareuseS) , garnisseuses, en corsages. Travail ] assuré toute l'année, 13, rue Dom- j ^Calrnet.

U ne Jeune dame connaissant ( le commerce, libre de 8 heures à

midi, demande emploi, soit pour la vente, soit pour les écritures.

S'ad. au bureau du journal, 291

ÂVÎS 1

H. E. Affils. tPat-i-Iarai a l'honneur d'informer sa clientèle

; qu'il est le seul concession-nalre, pour la région, de la

Papeterie & Cartonnerie ! de MM. ADT frères

de Blénod-les-Pont-à-Mousson

PAPIERS ET CARTONS pour tous genres d'industrie

Maison ûe Soieries et Modes en gros1 «It'inniKls- • employé»* et .apprentis. S'adr. au journal, 280.

A céder pour cause de santé OQ Fonds de loueur ûs voitures

| Bans un chef-lieu d'arrondissement Matériel tn très bon état

DELLE CLIENTÈLE S'ad. au bureau du journal n° 283.

Etude de Me TREF, huissier à Nan-cy, 8, rue des Ponts.

Vente par autorité de justice (Sur la place du Marché de Nancy)

Le JEUDI prochain, 12 mars 1896, à dix heures du matin, il sera procé-dé à la vente aux enchères publiques et en détail des meubles et objets sui-vants :

Un billard et ses accessoires, tables en bois, bancs, fourneau faïence, un comptoir en bois, chaises, un buffet vitré, une pompe à bière et [ses ac-cessoires, une cuisinière et ses cors, une série de mesures en étain, envi-ron 50 verres assortis, un canapé, un fauteuil, une pendule œil-de-bœuf.

Et quantité d'autres objets. Le tout saisi sur le sieur Martin,

débitant. Au comptant plus 5 0p0 .

L'huissier poursuivant, TREF.

Etude de M» TREF, huissier à Nancy, 8, rue des Ponts.

Vente par autorité de justice sur la place du Marché de Nancy

Le SAMEDI 14 mars 1896, à dix heures du matin, il sera procédé à la vente aux enchères publiques et au détail, des meubles et objets suivants saisis sur la demoiselle Jeanne Per-rot :

Tables, chaises, canapé, boîte à ou-vrage, grands rideaux, 20 assiettes à fleurs, bahut, vitrine, une armoire à glace, un meuble palissandre et quan-tité d'autres objets.

Au comptant plus 5 0[0 L'huissier poursuivant,

TREF.

I fi fU offre maisons neuves U II dans les faubourgs, construc-tions de 1" valeur, en échange de maisons en ville, même n'ayant da valeur que pour le sol. S'adr3sser à M. Collin, rue de Mulhouse, 1.

AMEUBLEMENTS LIQUIDATION DÉFINITIVE

PI DO LOT, 104, rue Saiot-Dizier Meubles de fantaisie, Salles à manger, Chambres à coucher, Salons

Carpettes, Tissus, etc., etc.

GRANDE BAISSE DE PRIX

Pour tous renseignements relatifs aux annonces, prièrede joindre un timbre-poste pour réponse,

BULLETINflNANCIER Les dispositions du marché se sont sen-

siblement améliorées, la reprise est aujour-d'hui générale.

Le 3 OpO a passé de 102 62 à 102 72, le 3 Ij2 OpO finit à 106 27.

Le Crédit foncier est demandé à 640, le Crédit lyonnais à 790, la Société géné-rale à 518 75 et le Comptoir national d'es-compte à 578 75.

Le Suez cote 3,280. L'Italien à 80 30 au lieu de 78 90 est en

hausse de 1 40, l'Extérieure ferme à 621[8, le Turc à 22 30. Les fonds russes sont éga-lement en hausse. Les grandes compagnies d'assurances sur

la vie L'industrie des assurances sur la vie

prend une importance qui prouve à quel point elle répond à de véritables besoins. Vers 1860, les compagnies françaises sous-crivaient à peine 50 millions de capitaux assurés par année et 2 millions de rentes viagères immédiates. Ces chiffres ont pro-gressé de plus en plus ; en 1893, on les trouve à 496 millions pour les capitaux as-surés et à près de 9 millions pour les ren-tes viagères.

De 1860 à 1893, le total des capitaux as-surés a atteint près de 10 milliards 1x2; au 1" janvier 1894, il restait en vigueur 3 milliards 1\2 d'assurances en cours, sur lesquels nos quatre grandes compagnies

! possédaient plus de 2 milliards. Il faut prévoir un développement encore

plus considérable, maintenant surtout que la nouvelle attitude politique des Etats-Unis aura pour conséquence d'atténuer considérablement les effets de la concur-rence étrangère.