DEUX NOUVELLES FERMES INDIGENES DE L'AGE DU FER A...

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GROUPE VENDEEN D'ETUDES PREHISTORIQUES, 30, 1994, p. 21 DEUX NOUVELLES FERMES INDIGENES DE L'AGE DU FER A PORNIC (LOIRE· ATLANTIQUE) par Michel TESSIER * Résumé : L'agrandissement du golf de Pornic a bouleversé le sol sur prés de 50 hectares. Les prospections menées malgré les travaux en oours ont permis de reconnaître nombre de structures archéologiques : fosses, fossés , puits ... , et d'identifier deux sites du Bronze final, deux habitats de l'Age du Fer, et deux sites gallo-romains. L'existence, un environnement proche ou trés proche, de deux autres sites gaulois, eux aussi riches en vestiges de briquetages montre une forte concentration humaine à l'estuaire d'une petite rivière bondée de marais. Dans ce même espace relativement étroit apparaissent encore cinq ateliers de sauniers en bondure de marais et deux à l'aplomb des falaises maritimes ; cette richesse salée a sans nul doute contribué à la forte densité des habitats. La présence sur ces derniers, éloignés de plus de un kilo métre du rivage marin , de plusieurs variétés de plantes halophiles confirme à sa façon la liaison : sel et briquetage . Mot5-clés : HabitaI. Age du Fer, Briquetage. Abstract : Pomic is a small town laying on the mouth sides of a marshy river in i ts vicinily a moving of ground intending to construct a golf reveal Iwo Ir on age settlements containing sherds of briquetage. Near by Iwo other same charecteristic settlements are known. Within this small territory seven salt making sites have been discoverd . It may be thought that salt industry influenced these settlements. Key words : Iron age settlement, salt making site. En 1991 l'agrandissement du golf à Pomic a entraîné le bouleversement du sol sur une vaste étendue de l'ordre de 50 hectares : creusement de dépressions et de vallonnements artificiels , réalisation de canalisations de drainage, travaux d' urbanisation ont concouru à éventrer sol et sous-sol. Malgré une étude préalable qui n'avait révélé qu'un site du haut Moyen âge, le suivi des travaux a pu montrer les traces d'un habitat du Bronze final (Tessier 1992), deux fermes indigènes gauloises , et deux installations galloromaines dont un puits. LA FERME INDIGENE GAULOISE DU CHAMP AUX MOINES La prospection s'est effectuée au cours des travaux de bouleversement du sol, en période particulièrement humide la terre se transforme en boue. La zone examinée a se * TESSIER Michel , Tharon 44730 St. Michel 21 . limiter à une petite portion déjà décapée superficiellement de 30 à 50 cm, entre une zone de creusement entamant fortement le socle schisteux altéré, et un dépôt de remblais. Cette partie examinable parcourue par les camions convoyeurs a encore été plus ou moins enfoncée et écrasée par leurs multiples cheminements. Trois fossés d'allure concentrique ont pu être reconnus et partiellèment explorés, ainsi que deux petites fosses. 1- FOSSÉ "A" Cette structure a été reconnue en coupe et suvie sur une quinzaine de métre sur la zone superficiellement décapée : initialement orienté est-ouest il se coude vers le nord-nord est ; sa profondeur restante ne dépassait pas 25 cm ; en coupe, profondeur et ouverture en gueule étaient voisines de 0 ,80 m.

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GROUPE VENDEEN D'ETUDES PREHISTORIQUES, n° 30, 1994, p. 21

DEUX NOUVELLES FERMES INDIGENES DE L'AGE DU FER A PORNIC (LOIRE· ATLANTIQUE)

par Michel TESSIER *

Résumé : L'agrandissement du golf de Pornic a bouleversé le sol sur prés de 50 hectares. Les prospections menées malgré les travaux en oours ont permis de reconnaître nombre de structures archéologiques : fosses, fossés, puits ... , et d'identifier deux sites du Bronze final, deux habitats de l'Age du Fer, et deux sites gallo-romains. L'existence, d~ns un environnement proche ou trés proche, de deux autres sites gaulois, eux aussi riches en vestiges de briquetages montre une forte concentration humaine à l'estuaire d'une petite rivière bondée de marais. Dans ce même espace relativement étroit apparaissent encore cinq ateliers de sauniers en bondure de marais et deux à l'aplomb des falaises maritimes ; cette richesse salée a sans nul doute contribué à la forte densité des habitats. La présence sur ces derniers, éloignés de plus de un kilo métre du rivage marin, de plusieurs variétés de plantes halophiles confirme à sa façon la liaison : sel et briquetage.

Mot5-clés : HabitaI. Age du Fer, Briquetage.

Abstract : Pomic is a small town laying on the mouth sides of a marshy river in its vicinily a moving of ground intending to construct a golf reveal Iwo Iron age settlements containing sherds of briquetage. Near by Iwo other same charecteristic settlements are known. Within this small territory seven salt making sites have been discoverd. It may be thought that salt industry influenced these settlements.

Key words : Iron age settlement, salt making site.

En 1991 l'agrandissement du golf à Pomic a entraîné le bouleversement du sol sur une vaste étendue de l'ordre de 50 hectares : creusement de dépressions et de vallonnements artificiels, réalisation de canalisations de drainage, travaux d'urbanisation ont concouru à éventrer sol et sous-sol. Malgré une étude préalable qui n'avait révélé qu'un site du haut Moyen âge, le suivi des travaux a pu montrer les traces d'un habitat du Bronze final (Tessier 1992), deux fermes indigènes gauloises, et deux installations galloromaines dont un puits.

LA FERME INDIGENE GAULOISE DU CHAMP AUX MOINES

La prospection s'est effectuée au cours des travaux de bouleversement du sol, en période particulièrement humide où la terre se transforme en boue. La zone examinée a dû se

* TESSIER Michel, Tharon 44730 St. Michel

21 .

limiter à une petite portion déjà décapée superficiellement de 30 à 50 cm, entre une zone de creusement entamant fortement le socle schisteux altéré, et un dépôt de remblais. Cette partie examinable parcourue par les camions convoyeurs a encore été plus ou moins enfoncée et écrasée par leurs multiples cheminements.

Trois fossés d'allure concentrique ont pu être reconnus et partiellèment explorés, ainsi que deux petites fosses.

1- FOSSÉ "A" Cette structure a été reconnue en coupe et suvie sur une quinzaine de métre sur la zone superficiellement décapée : initialement orienté est-ouest il se coude vers le nord-nord est ; sa profondeur restante ne dépassait pas 25 cm ; en coupe, profondeur et ouverture en gueule étaient voisines de 0,80 m.

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PORNIC - carte des siles :1 = siles gaulois (1 : champ aux moines : 2 : Golf-Est : 3: Saooier : 4 : Plessis-Allais­Chaussée) ; 2 = site gallo romain; 3 = briquetage il au~ets fins ; 4 = site Bronze Final ; 5 = briquetage il piliers fins (Bronze final) : 6 = zone il forte urbanisation (hachure) : 7 = marais inondables aux hautes mers (pointillé)

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Plan du site gaulois du Champ-aux-Moines : 1) limite de l'arasement superficiel (hachures horizontales), 2) limite de l'arasement profond (hachures obliques), 3) voies de circulation des camions, 4) fossé reconnu, 5) fossé supposé, E) trou de poteau (?), F) fosse

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Le remplissage restant était composé de terres grises charbonneuses, de quelques pierres, et d'une cinquantaine de tessons de céramique, dont 5 bords et un fond plat. Les surfaces sont assez régulières, la pâte assez bien cuite le dégraissant est quartzeux (autour de 2 mm) avec un peu de mica. Faute de grands fragments, l'appréciation des formes est difficile, cependant on peut trouver un vase globulaire, une petite écuelle, un petit bol à lèvre décorée d'impression (fig . 1, n01 à 4). Deux fragments de bourrelet de godet à sel sont encore présents (fig. 1, n05), ils sont exactement comparables à celui récolté sur le site Bronze final des Raguennes en la Plaine (Tessier 1980).

2· FOSSÉ "B" Il est apparu dans la lèvre d'une ornière due au roulement des camions sous forme de pierres plus ou moins brûlées et de briques écrasées qui se sont révélées être des fragments de . boudins d'augets à sel. Des sondages à la pelle, dans la boue ont permis de déterminer son orientation : nord-nard-est, sensiblement parallèle à la dernière partie du fossé "A". Le contenu de cette exploration superficielle a foumi de nombreux boudins d'augets écrasés, une quinzaine de tessons de céramique noire à surface assez régulière, dégraissant fait de quartz avec parfois micas ; on note un vase globulaire (fig . 1, n° 6) et 4 autres bords dont 2 lèvres à cannelure interne étroite et une à cannelure large.

3· FOSSÉ "C" Il a été révélé en coupe bien écrasée par la dépression faite par le cheminement des camions ; il a pu être suivi par sondage sur un peu plus de 15 m ; il est sensiblement parallèle au fossé "B". Son remplissage de terre cendreuse contenait une cinquantaine de tessons noirs, pâte micacée, surface régulière. Il y a 2 bords à cannelure interne dont l'un représente un grand vase à provisions (fig. 1, n° 7) au diamètre d'ouverture égal à 40 cm ; 5 fragments d'une petite amphore à pilon très évasé et anse de section ovalaire (fig. 1, n° 8 et 9) ont été partiellement récupérés. Sur près de 1,50 m le fossé était comblé de fragments de terre cuite soudés à du laitier de fer : débris d'un foumeau ayant produit ce métal.

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4· FOSSÉ "0" " a été reconnu par un rejet d'ornière montrant des pierres plus ou moins brûlées et des débris de céramique. " n'a pu être exploré superficiellement que sur une faible longueur ; son orientation est nord-nard-ouest grossièrement perpendiculaire aux fossés "B et Cil . Il a pu y être récolté : 40 tessons de teinte noire, à dégraissant micacé abondant, à surface bien régulière; On compte 9 bards dont 2 à cannelure interne, l'un d'entre eux est un grand vase à provisions à paroi épaisse (diamètre à l'ouverture = 40 cm - pied à talon: diamètre = 14 cm) représenté par 12 tessons (fig. 1, n° 10). " y a aussi un petit fragment d'amphore.

5· LOCUS "E" Cette structure est apparue comme un cercle . de 60 cm de diamètre, fait de pierres plates plantées de chant ; elles sont épaisses de 2 à 4 cm, larges de 10 cm en moyenne, longues de 15 à 20 cm ; elles sont légèrement inclinées vers le bas et le centre du cercle ; il y a 2 niveaux d'enfoncement, l'interne descendant 8 à 10 cm au-dessous de l'externe. Le fond de la fosse a un diamètre de 30 à 35 cm ; une pierre plate le recouvre aux 3/4. Sous cette pierre gisait un couteau à douille en fer très oxydé ; il reposait sur 4 petites pierres ; au-dessous l'argile jaune s'est avérée stérile. (Fig. 1, n° 14)

Inclus dans la paroi externe de ce coffrage a été trouvé un grand tesson d'écuelle noire, de bonne cuisson, pâte très micacée, lèvre à large cannelure interne (diamétre = 30 cm à la caréne anguleuse). Elle présente deux perforations après cuisson distantes de 5 cm, décalées de niveau : l'une à l'inflexion de la lèvre, l'autre à l'angle de la carène. (fig . 1, n° 13). Le remplissage de ce petit coffre (ou trou de poteau ?) contenait encore une vingtaine de tessons dont 4 bords de vases (fig. 1, n° 11 et 12) de même aspect que l'écuelle.

Le couteau après lavage montre une flamme longue de 17,5 cm, avec largeur maximum de 6,5 cm ; son dos est grossiérement rectiligne, son tranchant (supposé) est convexe. La douille était fractionnée en 3 morceaux dont un n'a pas été retrouvé; elle a un aspect tronconique avec un diamètre maximum de 3,5 cm.

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Fig. 1 _ principaux objets recueillis: n° 1 à 5 = fossé A, n° 6 = fossé B, n° 7 à 9 = fossé C, n° 10 = fossé D, n°

11 à 14 = locus E, n° 15 à 18 = locus F

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6· LOCUS "F" Il s'agit d'une fosse grossièrement circulaire de

m de diamètre décapitée par les pelleteuses, la profondeur restante atteint 25 cm au plus, en son centre, son remplissage est fait de terre grise, de 2 pierres plates et de 80 tessons semblant appartenir à un même vase. Ils sont e teinte brun rougeâtre avec marques de

coups de feu plus sombres, la surface est mal égularisée ; ils sont bien cuits, à dégraissant uartzeux assez abondant de 2 à 4 mm ; 2 agments montrent un petit col droit avec lèvre

a empreintes; 11 tessons courbes (épaule) non raccordables sont marqués d'une ligne 'empreintes digitées, le même décor est aussi

retrouvé à la jonction parois - fond (diamètre = 20 cm) (fig. 1, n° 15à 18).

Cette fosse contenait en outre des fragments e brique épaisse (5 cm) et un fragment de

oeson en tronc de pyramide de 7,5 x 11,5 cm à a base et de 12,5 cm de hauteur restante.

_e matériel de ce locus contraste avec les autres céramiques récoltées sur l'ensemble du si e, cuisson poussée, surface peu soignée, égraissant quartzeux grossier, impressions sur

evre, ligne digitée des caractères incitent à :J nner à ce locus, extérieur à l'enceinte gauloise, un âge Bronze final et à faire la liaison avec l'amas de petits piliers de briquetage

gnalé aux Coeurés à 230 m de là.

7· FOSSÉ "G" est apparu dans la seconde voie de

....irculation des camions et correspond à un ! ssé orienté nord-nord-ouest perpendiculaire El x fossés "B et C" ; il a pu être suivi sur un ~u moins de 10m. Il comporte un important .

rrage de pierres ; le dégagement d'une :::€ ite zone sous le remblai permet de lui accorder une largeur en gueule proche de

SOm pour une profondeur voisine de 1,20m.

tessons ont été recueillis ; ils appartiennent a 13 vases, la teinte noire est largement ... inante, le mica est abondant (9/13 "9Cipients), les autres utilisent un dégraissant ~e quartz; surface et cuisson sont bonnes.

_es écuelles profondes sont dominantes: (4) ; . - apparaissent de hauteur moyenne, l'une -0 isphérique simple, l'autre à profil en "S" : "èsente une carène anguleuse marquée par un

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léger cordon irrégulier. Il y a un vase haut pansu d'allure sphérique, il est décoré dans sa partie supérieure de stries au peigne légèrement obliques en bas et à gauche ; dans sa partie basse les stries sont orientées verticalement; leur départ se fait à la limite des traits supérieurs selon une implantation à concavité inférieure qui indique l'usage d'une peigne souple. Au niveau du col , le décor est complèté par une ligne de petites incisions en dents de loup. Ce dernier décor apparait localement sous forme de fine cannelure à St Père en Retz, en double ligne dentelée au niveau du col sur un vase dont l'épaule présente un réticulum de cannelure (classé Tène III) ; vase trouvé dans une couche située au-dessous de la couche gallo-romaine. Dans ce locus, 7 lèvres sur 13 présentent une large cannelure interne. Avec ces poteries ont été trouvés des fragments d'augets fins dont un angle haut de 72 mm correspondant au module Tara. (Fig . 2, n° 1 à 6).

LE SITE GAULOIS "GOLF·EST"

Le creusement d'une voie nouvelle, à la limite du nouveau golf, à près de 400 m à l'est du site ' du Champ-aux-moines, voie orientée nord-sud, joignant la D. 13 au carrefour des Mousseaux a

. permis de remarquer dans la berge est de la route et au niveau de la chaussée encours de décapage une série de structures en creux ; la berge ouest est restée muette en raison d'un bouleversement antérieur dû à la pose d'une canalisation . Du nord au sud on rencontre:

- La coupe en "V" de deux grands fossés de 3 m en gueule, profonde de 1,60 m. Le premier apparait stérile, le second espacé de 10 m montre un remplissage de débris de brique, de pierres, de terre grise et de quelques tessons de céramique dont : les restes d'une écuelle, d'un vase globulaire, des fragments épais d'un

. vase à provisions. Ces céramiques à . dégraissant micacé abondant peuvent être situées à la Tène. (Fig . 3, n° 1 et 2). Six autres petites structures : fosses, foyers, groupements de pierres brûlées au contenu cendreux avec petits tessons de céramique ou de brique, ou parfois minuscules fragments d'augets fins ont été reconnues au long des 80 m au sud de ces deux grands fossés. Leur rapport avec ceux-ci est probable. Une seconde ferme indigène pourrait avoir été installée, toute proche de la

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Fig. 3 - n° 1 et 2 = site gaulois du Golf-Est, n° 3 et 4 = céramique de tradition gauloise du site gallo romain du Champ-aux­

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première reconnue au Champ-aux-Moines et simplement séparée de celle-ci par le très maigre ruisseau des Filées.

Un autre parallèle peut être noté entre ces deux sites : tout à côté de chacun d'eux se situent des marques de fréquentation Bronze final : auprès du premier la fosse "F" et le briquetage à petits piliers du Coeuré ; pour le second l'habitat Bronze final dit "Nouveau golf Est" (Tessier 1992) caractérisé par une fosse dépotoir, une série de fossés, la trace d'une structure d'habitat (trou de poteau et foyer reconnus dans le creusement de fondations d'une habitation actuelle) .

Le parallélisme se poursuit encore : à chacun de ces sites gaulois correspond une installation galloromaine ces mêmes travaux d'aménagement ont en effet permis de remarquer au Champ-aux-Moines tout près de la ferme gauloise une accumulation linéaire ' de pierres (mur et plusieurs fosses au contenu typiquement galloromain : tégulae, céramique commune et sigillée, avec en particulier des vases de tradition gauloise (fig . 3, n° 3 et 4) de même type de pâte. Pour le second non loin de fossés avec tégulae déjà connus est apparue la margelle d'un puits qui n'a pu être que partiellement fouillé mais qui , à côté de petits fragments de sigillée, a fourni de petits fragments d'augets fins .

CONCLUSIONS

Hormis la fosse "F" le site Gaulois du Champ­aux-Moines montre un ensemble cohérent, avec cependant des nuances d'un locus à l'autre :

- Le fossé "A" avec ses restes de godets à bourrelet, son tesson à lèvre imprimée s'inscrit dans un contexte Tène 1.

- Les augets à bourrelet du fossé "B" sont des indices de la Tène moyenne.

- Dans les fossés "C et G" l'usage dominant d'un dégraissant micacé, la · présence de tessons d'amphore et d'augets fins type Tara sont les témoins d'une Tène finale .

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L'équipement céramique comporte essentiel­lement écuelles, grands vases à provisions, et pots globulaires.

Les céramiques décorées sont peu fréquentes. Les rayures au peigne font pour la première fois leur apparition dans la région ; elles sont différentes des stries multiples armoricaines (Daire 1982) mais sont bien répertoriées en Charente (Burnez, Mohen 1971). La ligne en dents de loup présente sur ce même vase est déjà connue localement ; on la retrouve au bassin de Penhouet à St. Nazaire (Vieau 1984) et au Braden en Quimper (Le Bihan 1984).

le couteau à douille, en fer 'apparait ici comme un élément original ; la fusion locale du fer est affirmée sur place par les débris de brique accolés à du laitier.

LE SITE GAULOIS DU SANDIER

A faible distance des sites précédemment décrits, séparée du second par le Ruisseau du Craco, est apparue une autre ferme indigène gauloise au cours de trois chantiers successifs d'urbanisation : au Sandier.

L'éventration du sol a permis de constater la prèsence de structures en creux (Tessier 1980, 1981 , 1985, 1986). Elles limitent deux aires rectangulaires accolées, complétées par trois autres fossés parallèles en demi-cercle. De plus ont été reconnus : un puits peu profond, une accumulation de laitier de fer, des trous de poteaux contigus évoquant un grenier, un four allongé de briquetage, un dépôt de briquetage à grille avec des augets type "Tara".

Un important lot de céramique a été recueilli , classable Tène Il et Tène III , suivant les locus ; pour la première fois localement est apparue une anse renforcée (countersunk handle) . Il y a aussi une petite série de céramiques gallo­romaines précoces dans certaines couches superficielles et les restes de près d'une quinzaine d'amphores (types Dressel 1 A, 1 B et Pasquall) ?

Comme pour les deux sites précédents une installation gallo-romaine s'inscrit dans un voisinage tout proche.

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CONCLUSIONS GENERALES

Autour de Pornic, trois installations gauloises groupées, perchées sur les points hauts du relief surveillent l'estuaire du Canal-de-Haute­Perche. Malgré des explorations limitées, elles montrent toutes des indices d'exploitation du sel dont les ateliers relativement vastes se situent à quelques kilomètres en amont sur le canal, en bordure de marais inondables aux marées de vives eaux (cote + 2 NGF).

Une telle concentration de sites gaulois est aussi perceptible aux Moûtiers (La Noé - Les Courtes) où 3 ou 4 sites gaulois se succèdent sur un trajet linéaire de 1,5 km ; tous sont impliqués dans la production du sel (Tessier 1991, 1992 et 1993, Chalme 1993). De plus tous ces points ont livré nombre d'amphores républicaines romaines ; tous ont été précédés d'installations du Bronze Final (Maisons­Neuves ; Jaunais) (Tessiers 1977) et suivis d'établissements gallo-romains.

Il n'est pas interdit de penser que cette richesse salée a permis de fixer les populations gauloises, et avant elles celles de l'âge du Bronze Final, et ultérieurement les gallo romains. On peut y ajouter la présence de minerais de fer dont la fusion est démontrée sur de nombreux sites.

En août 1993 le réexamen de ces sites arasés, sites éloignés de un kilomètre ou plus du rivage marin actuel (Champ-aux-Moines, Golf-est, Sandier, Plessis-Allais, Courtes) a montré la présence d'au moins deux plantes halophiles : Frankénies (F. laevis) , Centaurée (c. umbellatum) , Matricaire (M. maritima). La vérification menée sur cinq sites de position géographique équivalente avec indices de briquetage a révélé quatre fois une flore semblable. La botanique apporte un argument supplémentaire confirmant la liaison briquetage et sel.

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BIBLIOGRAPHIE

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CHALME 1993 : Chalme (C.) - Rapport de fouilles du site de la Noé en les Moutiers (Loire Atlantique). Nantes : Service Régional de l'Archéologie., 1993.

DAIRE 1982 : Daire (M.Y.) - La céramique armoricaine de la fin de l'âge du Fer. Rennes.' Travaux du laboratoire d'anthropologie, n° 39, 312 p.

LE BIHAN 1984 : Le Bihan (J.P.) - Villages gaulois et parcellaire antique au Braden en Quimper. 1984, 264 p.

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TESSIER 1980, 1981, 1985, 1986 : Tessier (M.) - Le camp gaulois du Sandier en Pornic. Nantes : Service Régional de l'Archéologie. 1980,1981,1985,1986.

TESSIER 1991, 1992, 1993 : Tessier (M.) -Rapports de prospections sur le site des Courtes en les Moutiers. Nantes .' Service Régional de l'Archéologie. 1991, 1992, 1993.

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