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DE ´ TERMINANTS DE LA PERFORMANCE DE REMBOURSEMENT DANS LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE AU BE ´ NIN par Albert N. HONLONKOU*, Denis H. ACCLASSATO et Ce´lestin Venant C. QUENUM Universite ´ d’Abomey-Calavi, Be ´nin Premie `re revision rec ¸ue en mars 2003; re´visionfinale accepte ´e en avril 2005 RESUME**: Les Institutions de MicroFinance ne ´es apre `s la libe ´- ralisation financie `re des anne ´es 90 pour re ´pondre a ` la demande spe ´ci- fique des petites entreprises ont tre `s to ˆt re ´ve ´le ´ leurs limites en matie `re de performance de remboursement au Be ´nin. La pre ´sente e ´tude a identifie ´ les de ´terminants du taux de remboursement dans les IMF du Be ´nin. Les re ´sultats permettent de conclure que les facteurs lie ´s a ` l’expertise, a ` la confiance de l’emprunteur dans son projet et a ` son inte ´gration dans sa communaute ´ (garantie immate ´rielle) d’une part et les facteurs lie ´s a ` l’expertise des gestionnaires des IMF d’autre part, sont de ´terminants dans le de ´nouement heureux des cre ´dits. 1 Introduction Le de´veloppement est impossible sans un syste`me financier efficace dont les caracte´ristiques telles que la qualite´, la quantite´, le cou ˆt et l’accessibilite´ sont aussi importantes que celles des * Author Correspondent: [email protected]. Les auteurs, tous de l’Universite´ d’Abomey-Calavi, remercient le Bureau International du Travail, Gene`ve, Suisse et le Gouvernement des Pays-Bas pour avoir finance´ cette recherche a ` travers le programme ELIFID dirige´ par Madame Dominique M. GROSS. ** Abstract at the end of the article; Zusammenfassung am Ende des Artikels; resumen al fin del artı ´culo. Annals of Public and Cooperative Economics 77:1 2006 pp. 53–81 #CIRIEC 2006. Published by Blackwell Publishing Ltd. 9600 Garsington Road, Oxford OX4 2DQ, UK and 350 Main Street, Malden, MA 02148, USA

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DETERMINANTS DE LA PERFORMANCE DEREMBOURSEMENT DANS LES

INSTITUTIONS DE MICROFINANCE AUBENIN

par

Albert N. HONLONKOU*, Denis H. ACCLASSATO

et

Celestin Venant C. QUENUM

Universite d’Abomey-Calavi, Benin

Premiere revision recue en mars 2003; revision finale acceptee en avril 2005

RESUME**: Les Institutions de MicroFinance nees apres la libe-

ralisation financiere des annees 90 pour repondre a la demande speci-

fique des petites entreprises ont tres tot revele leurs limites en matiere

de performance de remboursement au Benin. La presente etude a

identifie les determinants du taux de remboursement dans les IMF

du Benin. Les resultats permettent de conclure que les facteurs lies a

l’expertise, a la confiance de l’emprunteur dans son projet et a son

integration dans sa communaute (garantie immaterielle) d’une part

et les facteurs lies a l’expertise des gestionnaires des IMF d’autre part,

sont determinants dans le denouement heureux des credits.

1 Introduction

Le developpement est impossible sans un systeme financierefficace dont les caracteristiques telles que la qualite, la quantite,le cout et l’accessibilite sont aussi importantes que celles des

* Author Correspondent: [email protected]. Les auteurs, tous del’Universite d’Abomey-Calavi, remercient le Bureau International duTravail, Geneve, Suisse et le Gouvernement des Pays-Bas pour avoir financecette recherche a travers le programme ELIFID dirige par MadameDominique M. GROSS.** Abstract at the end of the article; Zusammenfassung am Ende desArtikels; resumen al fin del artıculo.

Annals of Public and Cooperative Economics 77:1 2006 pp. 53–81

#CIRIEC 2006. Published by Blackwell Publishing Ltd. 9600 Garsington Road, Oxford OX4 2DQ, UKand 350 Main Street, Malden, MA 02148, USA

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infrastructures traditionnelles (Banque Mondiale, 2000). Pour Stiglitz(2000), le systeme financier est en plus de la propriete privee et dusysteme juridique, l’une des trois institutions du noyau d’institutionsqui permettent au liberalisme de fonctionner. On comprend ainsipourquoi, la premiere litterature sur les systemes financiers considerequ’une politique monetaire et financiere, moderement expansion-niste, mais regulee stimule la croissance economique, un niveaud’emploi plus eleve et plus stable, et reduit la pauvrete et l’exclusion(Ladman et Tinnermeier, 1981; Gentil et Servet, 2002). Cependant,au Benin comme dans la plupart des pays en developpement, levolontarisme etatique massif en matiere de financement du develop-pement a vite montre ses limites vers la fin des annees 80. Il etaitpratiquement impossible de perpetuer les premiers choix axes sur dessystemes de perequation qui permettaient de financer tous les projets,de facon non discriminee, quel que soit leur degre de risque. En effet,de tels choix conduisaient a de faibles taux de remboursement etaboutissaient a l’insolvabilite et a la faillite des banques (Djogo,1994; Gentil et Servet, 2002).

L’alternative etait de privilegier les bons taux de recouvrementen s’efforcant de trouver des garanties sures pour minimiser le risquede non remboursement. Il n’etait donc pas etonnant que les nouvellesbanques creees ou nees de la liquidation et de la privatisation desbanques publiques soient reticentes a octroyer du credit a la micro-entreprise. Mais cela conduit au detournement des circuits bancairesformels d’une partie importante des petits operateurs ayant un poten-tiel de croissance non negligeable, mais, incapables de satisfaire lesconditions requises. Ainsi, l’exclusion de certaines couches produc-trices de l’acces au financement ne pose pas seulement des problemesd’equite, mais egalement des problemes d’efficacite. Fort heureuse-ment, l’espace economique ainsi abandonne par les banques classi-ques est pris d’assaut par les institutions de microfinance (IMF).Celles-ci rassemblent les formes d’institutions d’epargne et ou decredit mises en œuvre pour les populations a la base en vue d’assurerl’auto-promotion economique et sociale de ces dernieres, avec ou sansle soutien technique et ou financier de partenaires exterieurs.

Partant du presuppose que l’un des obstacles essentiels aufonctionnement efficace des systemes financiers formels traditionnelsest l’asymetrie d’information, l’une des innovations importantes desIMF est la substitution de la supervision mutuelle aux garantiesmaterielles. Cette strategie serait doublement gagnante: permettreaux demunis d’acceder au credit tout en evitant que les IMF soienthandicapees par de mauvais taux de remboursement. Les premiers

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resultats ont ete tres encourageants. Bien que les taux debiteurs desIMF soient superieurs a ceux des banques commerciales, ils sontinferieurs a ceux des preteurs informels usuriers qui representent laprincipale solution de rechange pour leurs clients (Banque Mondiale,2000; Honlonkou et al., 2000; Rahman, 1989). Cela est d’autant plusimportant qu’en Afrique, 90% de la population, voire 100% en milieurural, n’ont pas acces aux services financiers des banques (Gentil etServet, 2002).

Certaines IMF ont connu une forte croissance endogene tant dupoint de vue geographique que de l’offre des services financiers, etdemontre une certaine efficacite. C’est le cas du reseau Federation desCaisses de Credit Agricole et Mutuel (FECECAM) au Benin (Doligez,1993; Doligez, 2002). Entre 1993 et 1997, le nombre d’IMF s’est accruau Benin de 76%, l’epargne collectee et les fonds pretes par cesstructures ont ete multiplies respectivement par 5 et par 15(Agnikpe, 1998). Mais, a-t-on effectivement reussi a avoir des institu-tions financieres performantes et eprouvees en termes de viabilitefinanciere et de financement de la petite entreprise? Dans une etuderealisee sur les problemes de recouvrement dans le reseau FECECAM,Soglohoun et Lontchedji (2000) estiment a 40% le taux d’impayes dansune caisse locale du sud du Benin en 1999. Certains attribuent cesmauvaises performances a la nature meme des petits credits tresdisperses caracterises par des couts de suivi tres eleves. Ce suivi estnecessaire pour la resolution des problemes lies a l’asymetrie d’infor-mation, mais son utilisation intensive rencherit les taux debiteurs etaggrave les problemes de rationnement du credit (Stiglitz et Weiss,1981). Les IMF se trouvent alors confrontees a un dilemme: commentreduire sensiblement les taux d’impayes sans durcir les conditionsd’octroi de prets aux petits operateurs, en renforcant par exemple lessystemes de garantie? (Chirwa, 1994; Gentil et Servet, 2002).

Ce papier traite des problemes de remboursement et desmoyens de garantir l’acces au credit aux petits operateurs economi-ques dans les IMF du Benin. Il y est precisement montre que laperformance des IMF en matiere de remboursement est liee aussibien aux caracteristiques des caisses (caracteristiques du gerant,supervision adequate apres l’obtention du credit), aux activites finan-cees, qu’aux caracteristiques des clients (sexe, proximite geographiquede la caisse, types de garantie, volume d’activite, expertise accumuleedans l’activite a financer, taille de l’emprunt).

Dans le contexte actuel du financement du developpement enAfrique subsaharienne, plusieurs arguments justifient l’importancede cette problematique. Une bonne performance en matiere de

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remboursement est cruciale pour la perennite des IMF et l’elargisse-ment de l’acces des defavorises aux services financiers. Or, dans lecontexte informationnel caracteristique des pays de l’Afrique subsa-harienne, les prets octroyes par les IMF sont de plus en plus risques.Selon plusieurs auteurs, les problemes d’imperfection des marchessont plus prononces dans les pays en developpement caracterises parune intervention massive de l’Etat et beaucoup de rigidites struc-turelles (Kirkpatrick et Weiss, 1996; Brent, 1998). L’environnementdes micro-entreprises est caracterise par un cadre fiscal et reglemen-taire rigide et souvent inadapte a la realite, par des marches incer-tains, fluctuants et fortement concurrentiels, par des difficultesd’approvisionnement et d’actualisation des qualifications techniques(Botzung et Bissonais, 1998). Cette grande imperfection du marchefinancier, exacerbee par l’importance du secteur informel (Lanha,2002), est susceptible d’accroıtre les couts lies aux defauts de paie-ment et la fragilite des structures de financement. Sur le plan pra-tique, les recommandations qui sont issues de la presente investigationpour la conduite a tenir par les IMF permettraient de faciliter un accesplus accru des petits operateurs economiques au credit.

En plus de cette section introductive, les quatre sections sui-vantes presentent les aspects theoriques des problemes de rembourse-ment, l’ampleur du phenomene des impayes au Benin, le modeleempirique, les donnees utilisees, les resultats empiriques et leuranalyse. Enfin une derniere section presente les conclusions etprincipales recommandations de politique financiere et de gouver-nance des IMF au Benin.

2 Performance des institutions de microfinance en matierede remboursement

2.1 Aspects theoriques des problemes de remboursement

Ces dernieres annees, il y a un consensus croissant sur lesbesoins de la liberalisation du secteur financier. Les fondementstheoriques des reformes sont fournis par McKinnon (1973) et Shaw(1973) et relevent essentiellement de la macro-finance. Le presupposeprincipal est que les economies en developpement sont soumises a unerepression financiere dont l’objectif est de reguler le prix, la quantiteet la composition du credit (Agenor, 2000). Les consequencesnegatives potentielles des distorsions et de la taxation implicite ainsiintroduites dans le secteur financier sont nombreuses. Parmi cesdernieres, on peut citer la reduction de l’accumulation de l’epargne

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financiere, de l’offre des fonds pretables et de l’intermediation finan-ciere, l’adoption des comportements attentistes en matiere de pret etle manque d’incitation des banques publiques a controler et a filtrerles demandes de credit sur une base commerciale (Stiglitz, 2000).

Cependant, les reformes n’ont pas toujours apporte les succesescomptes. Les nouveaux equilibres obtenus sur les marches financierssont caracterises par des taux d’interet eleves. Dans certains cas, cestaux eleves sont necessaires pour assurer la perennite des IMF appeleesa gerer des micro-credits disperses geographiquement, caracterises pardes couts administratifs et de suivi eleves. Mais dans la plupart descas, ces taux revelent d’un secteur financier inefficace et une faibleexpansion financiere en faveur des defavorises (Agenor, 2000). Pourcertains auteurs, la liberalisation des marches financiers se situe a tousegards dans le cas le plus decevant de l’eventail des possibilites enmatiere de liberalisation des marches (Collier, 1993). Cet argumentpessimiste s’explique par le fait que les marches financiers sont impar-faits et fortement intensifs en information etant donne qu’ils traitentdes transactions futures. Or, dans les economies en transition comme leBenin, les couts lies a l’acquisition de l’information sont tres eleves etconstituent des barrieres significatives a l’allocation des credits(Greenwald, Stiglitz & Weiss, 1984).

Les problemes d’asymetrie d’information tels que l’alea moral etla selection adverse influencent le fonctionnement des marches finan-ciers liberalises ou decentralises. La selection adverse ou l’anti-selectionse refere a l’accroissement du risque de selection de mauvais clients parune institution financiere en situation d’information incomplete. Elleest donc relative aux situations ou les debiteurs de risque eleve et defaible performance sont ceux qui sont susceptibles de choisir un pro-gramme de credit a taux d’interet eleve contrairement aux emprunteursa faible risque qui se retirent du marche (LaDue, 1990). L’alea moral ouhasard moral est un effet d’incitation adverse (Agenor, 2000). Il est definicomme l’ensemble des actions des agents economiques qui maximisentleur utilite au detriment de celle des autres dans les situations ou lesagents ne supportent pas toutes les consequences (couts) de leurs actionsa cause de l’incertitude ou de l’incapacite des contrats utilises a imputerl’ensemble des dommages a l’agent responsable. L’idee de hasard moralsur le marche financier vient de ce que les preteurs ne peuvent pascontroler ou controlent mal les actions des emprunteurs et par conse-quent le rendement des prets (LaDue, 1990). Dans une situation d’infor-mation imparfaite et asymetrique entre les banques et les emprunteurs,les seconds sont privilegies car ils ont une meilleure information sur leurpropre risque de defaillance. Stiglitz et Weiss (1981) ont montre qu’en cas

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d’asymetrie d’information, le rationnement du credit peut apparaıtre defacon endogene.

La presence d’emprunteurs a haut risque (selection adverse) oudefaillants (alea moral) non identifiables par les preteurs rencherit lecout du credit et impose une externalite negative aux bons emprun-teurs et une externalite positive aux mauvais emprunteurs (Akerlof,1970). Les taux d’interet reels eleves qui sont souvent associes a laliberalisation financiere peuvent donc rendre le systeme financierplus vulnerable aux crises en aggravant les problemes de selectionadverse et d’alea moral et en augmentant l’incidence des defauts surles engagements de prets. Neanmoins, contrairement aux supposi-tions de Stiglitz et Weiss (1981), les banques tentent generalementd’evaluer le degre de risque de leurs clients en investissant dans lestechnologies de selection des projets et en exigeant des garantiesmaterielles ou morales (groupes de supervision). Armendariz deAghion et Gollier (1997) ont developpe un modele de selection adversepour montrer que la caution solidaire (fondee sur l’auto-selection et lasupervision mutuelle dans des communautes restreintes) peut fairebaisser les taux d’interet et resoudre les problemes de rationnementde credit (confere egalement Bardhan et Udry, 1999). Les resultatsobtenus au Benin montrent que cette vision peut etre idyllique. Lapresente etude determine entre autres l’effet de cette innovationfinanciere sur la performance de remboursement. Mais avant, ilimporte de clarifier le concept de taux de remboursement.

2.2 Evaluation de la performance de remboursement

En pratique, les modes de calcul du taux ou performance deremboursement au niveau des caisses dans les institutions de micro-finance sont loin d’etre uniformes et leur precision est inegale(Honlonkou, 2002). Quelques cas suffisent pour illustrer la diversitedes calculs.

Certaines IMF telles que la FECECAM (Federation des Caisses deCredit Agricole et Mutuel) utilisent le rapport entre le montant total desimpayes, quel que soit leur age, et l’encours total, quel que soit son age.D’autres utilisent un taux conforme a la loi reglementant les IMF qui semesure par le rapport entre des impayes dont l’age est compris entre 3 et12 mois et l’encours total moins les impayes de plus de 12 mois. D’autresencore telles que PADME (Association pour la Promotion et l’Appui auDeveloppement des Micro-Entreprises) utilisent le taux de respect desecheances egal au rapport entre les remboursements en capital recussans retard sur les echeances de la periode et les remboursements en

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capital attendus sur les echeances de la periode ou bien le taux deremboursement mesure par le rapport entre le total des rembourse-ments en capital recus sur les echeances de la periode et les rembourse-ments en capital attendus sur les echeances de la periode.

Pour resoudre les problemes lies a la diversite dans l’evaluationde la qualite de portefeuille, Wesselink (1999) propose quatre indica-teurs a utiliser de facon combinee pour analyser la qualite d’unportefeuille de pret. Il s’agit du taux de remboursement, du tauxd’impayes, du taux de contamination du portefeuille et du taux deperte. Le Taux de remboursement (TR) est le rapport entre le mon-tant recu et le montant du. C’est un indicateur de performance derecouvrement. Ce rapport est approprie dans le cas d’interetsprecomptes et d’annuites de remboursement egales. Il faudrait remar-quer que ce taux n’est pas le complement a un du taux d’impayes. Eneffet, le taux de remboursement mesure la performance sur uneperiode alors que le taux d’impayes est une mesure instantanee. Letaux d’impayes (TI) se mesure par le rapport entre le montant descreances echues et non payees d’une part et l’encours de pret a risqued’autre part. Les prets sont consideres a risque si une portion duprincipal n’est pas payee a echeance (trois mois apres l’echeanceselon la loi sur les systemes de financement decentralises au Benin).Le taux de contamination du portefeuille (TCP) mesure le montantdes creances a risque comme pourcentage du portefeuille de pretconstitue. Cet indicateur mesure le risque potentiel de perte. Enfinle taux de pertes (TP) est le pourcentage des creances declareesirrecouvrables par rapport au portefeuille de pret. Le TI et le TPsont complementaires puisqu’une politique de declassement favorableau taux d’impayes va accroıtre le taux de pertes et inversement.

Du point de vue methodologique, cette diversite de taux pose unprobleme de choix du rapport a utiliser pour evaluer la performancede remboursement. Notre etude tente d’evaluer les determinants dudenouement des dettes arrivees a maturite et non les determinants del’efficacite des efforts de recouvrement qui suppose des dispositifspost-echeance du preteur pour recuperer ses creances. C’est pourquoil’indicateur de performance que nous allons utiliser dans cette etudeest base sur la performance de remboursement a date exacte.

2.3 Performance de remboursement des institutions de micro-finance au Benin

Face a la multiplication des IMF, la grande diversite de leurforme et de leur activite qui n’est pas sans consequence tant au niveau

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macroeconomique (influence sur la politique economique et mone-taire) qu’au niveau microeconomique (garantie de la securite desdepots et credits, transparence, execution des contrats), une reponsea ete apportee par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique del’Ouest (BCEAO) en 1992 a travers la mise en place d’une loi-cadredite loi PARMEC ratifiee par le Benin en 1997 (Cellule deMicrofinance, 2000).

Pour tenir compte du risque de non remboursement du creditlie aux impayes, l’arrete d’application de la loi sur les IMF, dispose enson instruction N� 4, article 1er, relative au declassement des creditsen souffrance que seront consideres comme credits en souffrance, lescredits aux membres ou beneficiaires dont une echeance au moins estimpayee depuis plus de trois mois. L’article 2 de la meme instructionprecise que les credits en souffrance doivent faire l’objet deprovisions a constituer en fin d’exercice. Le montant de la provisionest determine selon la duree des retards observes dans le paiementdes echeances. Les impayes de plus de 12 mois sont declasses encreances irrecouvrables. Les textes prevoient pour l’octroi de credit,un ratio reglementaire de qualite du portefeuille ou des impayesinferieurs ou egaux a 5% de l’encours des credits. De meme, l’encoursde credit ne peut depasser 80% des depots (Cellule de Microfinance,2000).

Malgre ce cadre reglementaire, la performance des IMF enmatiere de remboursement des credits au Benin s’est fortementdegradee ces dix dernieres annees. A titre d’exemple, les impayesqui s’elevaient a 24 millions de FCFA en 1993 dans le reseauFECECAM, la plus grande IMF au Benin avec 90% des depots, ontete multiplies par plus de 90 pour atteindre 2 119 millions de FCFA endecembre 1998.1 En 1999, on a assiste a une explosion des impayesdans le reseau avec un taux d’impaye de plus 18% a fin mars 1999.Malgre les efforts entrepris en vue de maıtriser la situation, celle-cis’est davantage degradee au cours de l’annee 2000.

Dans une etude realisee sur les problemes de remboursementdans le reseau FECECAM, Elegbede (1999) et Soglohoun etLontchedji (2000) ont identifie plusieurs causes d’impayes parmilesquelles on peut citer la pression exercee par les membres elus surles techniciens (le gerant et son personnel) pour les obliger a octroyerdes prets a des clients ne remplissant pas toutes les conditions desolvabilite, le manque de suivi des projets finances, l’insuffisancedes montants de credit pour financer les projets, les periodes de

1 Les valeurs sont en F CFA courant

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decaissement inappropriees, le detournement des credits pour laconsommation ou le remboursement des usuriers et la perception dufinancement public dit « argent froid ».

Ce point rapide sur quelques travaux montre que plusieursdeterminants de la performance de remboursement jouent simultane-ment (Vogel, 1981). L’important serait d’isoler les facteurs pouvantcontribuer a une caracterisation operationnelle du bon emprunteur.Ce qui exige une approche quantitative rarement adoptee par lesrecherches effectuees au Benin sur la question.

3 Modeles empiriques

Deux modeles Tobit, l’un au niveau des emprunteurs, l’autre auniveau global de la caisse ont ete estimes pour identifier les determi-nants de la performance en matiere de remboursement.

Le modele theorique estime tant au niveau des caisses qu’auniveau des individus est:

PR ¼ XBþ u si PR > 0PR ¼ 0 sinon

�ð1Þ

Avec:

PR ¼ performance de remboursement; X ¼ vecteur de variablesexplicatives; B ¼ coefficients de regression et u ¼ terme d’erreur.

Etant donne la variete des taux de performance de rembourse-ment, la mesure de la performance de remboursement utilisee commevariable dependante est egale au pourcentage du montant rembourse(capital þ interets) pour lequel le taux de remboursement a dateexacte2 a ete de 100% sur l’ensemble des montants de credits octroyespendant la periode consideree au niveau de la caisse (1994–2000). Cettemesure presente l’avantage de n’etre pas liee a une annee particulieresoumise aux facteurs incontroles (conjoncture economique, risqueseconomiques et physiques) non pris en compte dans le modele. C’estdonc une mesure de performance de remboursement de long terme.

Les modeles empiriques sont estimes separement pour lescaisses et les emprunteurs.

Soit pour les emprunteurs:

2 Il y a ici l’utilisation de l’idee de pre-defaillance qui advient lorsqu’unemensualite n’est pas honoree a date prevue (Lanha, 2002).

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PRE ¼ b0 þ b1SEXEþ b2AGEþ b3INSTRUCTþ b4GARANTPA

þ b5GARANTEQþ b6GARANTIM þ b7LENCAISþ b8EXPANT

þ b9EXPANT2þ b10PAGRIþ b11LSTOCKANþ b12VISITE

þ b13VISITE2þ b14TDETTEþ b15TDEPOTþ b16DISTACA

þ b17MARRþ b18PACTIFþ b19DUREMBþ b20TINTERET

þ b21ETUDEþ b22RICHESSEþ b23FENACREPþ b24PADME

þ b25PAPME ð2Þ

On espere que b3, b4, b5, b7, b8, b11, b12, b13, b15, b17, b18, b21,b22 > 0; b1, b9, b10, b14, b16, b20 < 0

et pour les caisses:

PRC ¼ a0 þ a1AGECþ a2AGEG þ a3EXPGþ a4INTERET

þ a5PAGRIþ a6ETUDEþ a7LREDþ a8MEMPRUNT

þ a9GARANTPAþ a10GARANTEQ þ a11SEXE

þ a12SAGEþ a13RICHESSE ð3Þ

On espere que a3, a4, a6, a7, a8, a9, a10, a13 > 0; a4, a5, a11 < 0

PRE represente la performance de remboursement de chaque emprunteur.La performance de remboursement au niveau de chaque caisse (PRC)est obtenue en calculant les moyennes ponderees des taux de rembour-sement au niveau des emprunteurs pour chaque caisse; les poids sont lesmontants de credit empruntes. Les valeurs de PRE et de PRC sonttoutes comprises entre 0% et 100%. Les variables dependantes ainsiobtenues sont donc censurees en ce sens qu’un taux de performancede 0 % recele une diversite de situations allant des remboursements nulsa remboursement integral a 100% avec des retards. Ce qui exigel’utilisation d’un modele Tobit pour les estimations econometriques(Maddala, 1983).

Les variables explicatives incluses dans les modeles sont large-ment inspirees des methodologies d’octroi de micro-credit au Benin(Lanha, 2002). En general, Les IMF introduisent des innovationsfinancieres pour elargir la base des projets bancables. Parmi cesinnovations, on peut citer la formation du micro-entrepreneur quien general doit exercer prealablement une activite generant des liqui-dites a court terme. Cette formation le rend eligible au credit. Ellepermet d’ameliorer la qualite du microprojet et de l’emprunteur,

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permet a celui-ci de connaıtre l’IMF, ses procedures d’octroi de creditet d’etre forme dans la tenue d’une comptabilite simplifiee. On peut citeregalement l’offre de services de proximite; l’exploitation de l’environ-nement socioculturel et religieux; une certaine approche par le genreet la mise en place d’instruments de collecte de l’information et desurveillance adaptes au secteur informel. La recherche de la simplifi-cation des procedures de prets et de constitution de garantie a permisl’octroi de credit a des groupes de caution solidaire sans garantiematerielle afin de beneficier d’economie d’echelle, de reduire lescouts d’information et de supervision, de resoudre les problemes deselection adverse et de hasard moral, ou de garanties legeres (par-celles de terre sans titre, vehicule gage, aval de salaries, d’employeurscredibles). D’autres pratiques consistent a impliquer le micro-entre-preneur dans une relation de long terme en exigeant une epargneprealable, la constitution progressive d’un fonds de garantie lui of-frant la possibilite de renouvellement de credit dans l’objectif d’inciterl’entrepreneur a developper un bon comportement. Le suivi du creditinclut la surveillance de l’emprunteur a domicile et sur son lieu detravail par un charge de pret qui joue en meme temps le role deconseiller en gestion; l’application de penalite et des interets mora-toires en cas de non remboursement; les suggestions dissuasives tellesque la publication de photos et de noms des defaillants; la contre-visitedu superviseur de credit (contre expertise); la lettre de felicitation auterme du remboursement . . .

Dans le modele empirique [2], SEXE est une variable muette quivaut 1 lorsqu’il s’agit d’un homme et 0 sinon. On s’attend a un signenegatif. AGE represente l’age de l’emprunteur exprime en nombred’annees. DUREMB est la duree moyenne des emprunts au niveau dela caisse. L’effet attendu de ces deux variables (AGE, DUREMB) sur letaux de remboursement n’est pas toujours connu (Godquin, 2004). Ilen est de meme de GARANTIM, pourcentage des credits pour lesquelsla garantie immaterielle (groupe de caution, aval de tiers) seule estutilisee. Les autres formes de garantie (GARANTPA, GARANTEQ,)sont supposees influencer positivement le taux de remboursement.GARANTPA est le pourcentage des credits pour lesquels la seulegarantie utilisee est constituee de parcelles baties ou non.GARANTEQ est le pourcentage des credits pour lesquels la seulegarantie utilisee est constituee d’equipements. TDEPOT est le depotinitial aupres de la caisse en pourcentage de l’emprunt. Il agit commeune garantie materielle devant inciter au remboursement.INSTRUCT est le niveau d’instruction de l’emprunteur avec0 ¼ aucun niveau, 1 ¼ primaire incomplet, 2 ¼ primaire complet,3 ¼ college premier cycle, 4 ¼ college deuxieme cycle et 5 ¼ niveau

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#CIRIEC 2006

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superieur. Plus l’individu est instruit, plus il a tendance a respecterson engagement (signe positif). EXPANT est le nombre d’experiencesanterieures de l’emprunteur avec la caisse. EXPANT2 est le carre dunombre d’experiences anterieures de l’emprunteur avec la caisse.L’hypothese d’existence d’un seuil de bon comportement permetd’attendre de EXPANT2 un signe negatif, oppose a celui deEXPANT. Par contre, Plus on multiplie le nombre de visites a unemprunteur, plus on garantit un remboursement dans les delais, d’oule signe positif attendu pour VISITE et VISITE2. VISITE est lenombre moyen de visites de la caisse a l’emprunteur entre l’encaisse-ment du credit jusqu’a son remboursement. VISITE2 exprime l’inten-site de visites mesuree par le nombre de visites par million de francsempruntes.

LENCAIS est le logarithme de la valeur moyenne de la cagnottetotale (montant total ramasse par un membre au cours d’un tour) detontine encaissee par l’emprunteur sur la periode. Cette formed’epargne traditionnelle etant souvent couplee avec l’epargne formelle.PAGRI est le montant des credits investis dans l’agriculture en pour-centage du credit total obtenu. On s’attend a un signe negatif du fait del’alea climatique associe a cette activite. LSTOCKAN designe le loga-rithme de la valeur moyenne du stock d’animaux detenu par l’emprun-teur. PACTIF est le nombre d’actifs travaillant dans l’entreprise del’emprunteur exprime en pourcentage du nombre de personnes nour-ries par ce dernier. Pour les entreprises individuelles, ce taux est auplus egal a 100. Mais pour les entreprises avec plusieurs employes, cetaux peut etre superieur a 100. RICHESSE est une variable muette quiprend la valeur 1 si l’emprunteur possede une parcelle en milieuurbain, un vehicule, un moulin ou des bœufs de trait ou un telephoneou a acces a l’electricite et 0 sinon. LENCAIS, LSTOCKAN, PACTIF etRICHESSE sont supposes ameliorer la performance de remboursement(Maclsaac, 1996).

TDETTE mesure le taux d’endettement de l’emprunteur. C’est lepourcentage des emprunts par rapport au chiffre d’affaire global annuelrealise par l’emprunteur. TINTERET est le taux d’interet moyen pon-dere sur la periode paye par l’emprunteur. Ces deux variables sontsupposees affecter negativement le taux de remboursement, quoiqued’autres pensent que TDETTE pourrait contribuer au remboursement(Maclsaac, 1996, Morduch, 2000, CGAP, 2001). DISTACA mesure ladistance caisse-domicile de l’emprunteur. L’eloignement de l’emprun-teur de sa caisse pourrait affecter negativement le remboursement dansles delais. MARR est le logarithme de la valeur moyenne des marges surmatieres premieres des activites realisees par l’emprunteur. C’est une

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variable proxy du degre d’alea moral et de l’expertise de l’emprunteur.ETUDE est le pourcentage de credits pour lesquels il y a etude derentabilite avant l’octroi de credit. Cette variable a pour objet demesurer l’effet du probleme d’anti-selection. Ces deux variables desti-nees a capter les problemes d’asymetrie d’information sont supposeesameliorer la performance de remboursement. FENACREP est une vari-able muette qui vaut 1 si la caisse est de la FENACREP et 0 sinon.PADME est une variable muette qui vaut 1 si IMF est PADME et 0sinon. PAPME est une variable muette qui vaut 1 si IMF est PAPME et 0sinon. Ces trois dernieres variables sont destinees a prendre en comptedes politiques internes de remboursement propres a chaque organisation.

Dans le modele [3] des caisses, AGEC est l’age de la caisse enannees. AGEG est l’age du gerant de la caisse. SAGE est la structured’age de la clientele. Cette variable est mesuree par le pourcentaged’emprunteurs d’age inferieur a 50 ens dans le portefeuille de la caisse.Les signes de ces variables sont deja discutes plus haut. EXPG est lenombre d’annees d’experience du gerant dans l’agence de credit etu-diee. Celuici renforce son experience par l’apprentissage, selon leprincipe du ‘Learning by doing’. Les experiences qu’il en tire sontsupposees ameliorer le taux de remboursement de sa caisse ou agence.INTERET est le taux d’interet moyen pondere par les encours decredit pratique par la caisse au cours de la periode. PAGRI est lepourcentage de credit consacre a l’agriculture. ETUDE est le pour-centage de credits pour lesquels il y a etude de rentabilite. LRED estle logarithme des frais de recherche-developpement (RED); cette vari-able est mesuree par la somme consacree a la formation du personnel,des stagiaires et aux consultations et etudes realisees par la caisse.Les frais de recherche-developpement sont supposes ameliorer laproductivite de la caisse. MEMPRUNT est le logarithme de la taillemoyenne des prets sur la periode. En general, la taille moyenne desprets augmente avec les remboursements au niveau de chaque caisse.GARANTPA est le pourcentage de credit garanti par une parcelle deterrain batie. GARANTEQ est le pourcentage de credit garanti par unequipement. SEXE est la structure de sexe de la clientele de la caisse.Elle est mesuree par le pourcentage d’hommes dans la clientele de lacaisse. RICHESSE est le pourcentage d’emprunteurs qui possedentune parcelle en ville, un vehicule, un moulin, des bœufs de trait, untelephone ou ont acces a l’electricite. Pour eviter les problemesd’heteroscedasticite certaines variables sont introduites sous formelogarithmique dans les modeles.

L’importance relative des formes immaterielles de garantie (cautionsolidaire, cautionnement moral par un leader d’opinion local) par rapport

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#CIRIEC 2006

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aux garanties materielles est evaluee en determinant la significativite ducoefficient associe a GARANTIM.

4 Donnees

Un echantillon aleatoire de 1000 emprunteurs a ete retenu etreparti en fonction du volume de credit octroye. L’echantillon serepartit comme suit: 487 emprunteurs FECECAM, 40 FENACREP,123 PAPME, 350 PADME. Le nombre d’emprunteurs interroges auniveau des caisses varie entre 16 et 20 dont la moitie est composee deceux qui ont ete au moins une fois defaillants. Un suivi rigoureux desquestionnaires a permis un taux de retour de 90%. Les IMF ontoctroye 21% du credit total a l’economie au Benin en 1998. Cellesretenues pour cette enquete ont contribue pour 81% au credit octroyepar toutes les IMF, soit plus de 17% du credit a l’economie. Lesdonnees d’enquetes ont couvert la periode 1994–1999 et le sud duBenin ou les IMF etudiees ont une forte implantation. La collectedes donnees a ete effectuee en 4 mois, octobre 2000-janvier 2001.

5 Analyse des resultats

Les Tableaux 1 et 2 presentent respectivement quelques statis-tiques descriptives des caisses et des emprunteurs.

Le Tableau 1 montre que l’age des caisses est en moyenne de 8ans. Cependant, il est a noter que les caisses FECECAM sont enmoyenne plus agees que les autres caisses. De meme, les caissesFECECAM etudiees ont octroye relativement moins de credit a l’agri-culture (24% contre une moyenne globale de 27%). Elles mettentrelativement plus d’accent sur les garanties par parcelles de terre.Compte tenu de ces caracteristiques, on pourrait s’attendre a ce que laFECECAM presente de bonnes performances en matiere de rembour-sement. Ce qui n’est pas le cas. Les resultats montrent qu’au niveaude notre echantillon, ce taux est de 58% pour la FECECAM contre84% pour les autres IMF.

De facon generale, deux activites sont prioritairement financeespar les IMF dans la zone d’etude. Il s’agit du commerce suivi del’agriculture. Meme les structures a forte implantation ruralecomme la FECECAM et la FENACREP orientent une bonne partiede leur credit vers les activites commerciales. Cette orientation du

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credit vers le commerce peut etre percue comme une tendance desIMF a financer les activites moins risquees.

Le Tableau 2 montre que la clientele des caisses est jeune (40ans en moyenne). Elle investit une faible proportion (20%) du creditobtenu dans l’agriculture. Le taux d’endettement (56%) montre queles credits demandes sont relativement importants par rapport auchiffre d’affaire annuel. Ce qui tend a remettre en cause la faiblessede credit octroye denoncee par certains emprunteurs.

Les principales garanties offertes par les emprunteurs sont lesparcelles baties et non baties (65%), les equipements (9%) et lesgaranties immaterielles (6%). Ces trois types de garanties font aelles seules plus de 90% des garanties offertes par les emprunteurs(confere Tableau 3). Les donnees plus detaillees montrent que lesparcelles baties ou non arrivent en tete comme forme principale degarantie quel que soit le genre. C’est au PAPME et a la FECECAMque cette forme de garantie est la plus acceptee. Au PADME, environla moitie des emprunteurs presente cette forme de garantie.Toutefois, une importance est accordee aux garanties immateriellesau PADME et a la FECECAM lorsqu’elles sont presentees par desfemmes (24,5% et 14,7%). A la FENACREP, les cautions de groupesont systematiques.

Le nombre d’experiences avec les IMF est en moyenne de 2. Onpourrait penser que plus un client a d’experiences avec une IMF,mieux il est connu par cette derniere et plus ses performances enmatiere de remboursement sont grandes. Mais certains resultats ten-dent a montrer que tel n’est pas toujours le cas.

De facon globale, le graphique 1 montre que l’impact du nombred’experiences est non lineaire et qu’il y a un effet de seuil. Le taux deremboursement croıt avec le nombre d’experiences jusqu’a la qua-trieme experience. A partir de la cinquieme experience le taux deremboursement commence a decroıtre. Lanha (2002) a trouve unresultat similaire dans le cas de l’analyse des performances deremboursement d’une IMF au Benin. On pourrait avancer l’idee quecet effet de seuil est du au fait que les IMF deviennent de moins enmoins exigeantes en termes de garanties et de suivi des clients qui ontreussi a developper un certain nombre d’experiences avec elles. A cela,on peut ajouter deux arguments de Gentil et Servet (2002) pourexpliquer cet effet de seuil: l’un relatif a la saturation des nichesd’opportunite, l’autre relatif a l’atteinte des frontieres techniques.Ces deux auteurs pensent en effet que dans les pays en developpe-ment, quand un marche est rentable, il est vite sature. Ils pensentegalement que la microfinance seule permet d’obtenir une croissance

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relativement forte car elle leve les goulots d’etranglement et elargit lagamme des possibles; mais, qu’au bout de trois a quatre ans, unplafond est observe si aucune autre intervention ne se developpe entermes d’infrastructures (pistes, marches, electrification, etc.), de sys-temes de vaccination pour les animaux achetes a credit, du conseil degestion aux petits entrepreneurs, d’alphabetisation et de formationsdiverses. Mais la decomposition par structure montre qu’il ne s’agitpas d’un fait stylise. Le cas de la FECECAM montre que le seuil n’estpas unique. L’experience de la FENACREP montre que les bonnesexperiences peuvent succeder aux premieres mauvaises experiences.Enfin, le cas PADME montre qu’un suivi regulier de tous les emprun-teurs est possible pour plus de performance.

Les resultats des analyses de regression au niveau des caisses etdes emprunteurs sont presentes au Tableaux 4.

Au niveau des caisses ou agences, le modele empirique est glo-balement significatif avec un pseudo-R2 de 0,81 (Tableau 4A). Lavaleur predite pour la variable dependante est de 63,84% contre64,6% pour la valeur reelle. Les determinants du taux de rembourse-ment agrege sont le nombre d’annees d’experiences du gerant de lacaisse (EXPG), le pourcentage de prets obtenus apres une etude de

Graphique 1 – Relation entre performance de remboursement etnombre d’experiences, Toutes les IMF

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rentabilite (ETUDE), les frais de recherche et developpement (RED),la taille des emprunts (MEMPRUNT), la garantie parcelle batie ounon (GARANTPA), la structure de sexe de la clientele (SEXE), lastructure d’age de la clientele (SAGE) et le pourcentage de nonpauvres dans l’ensemble des emprunteurs (RICHESSE).

L’effet negatif de EXPG est inattendu. Toutefois, il peut etreexplique par la familiarite du gerant avec les emprunteurs de la caisseau fur et a mesure que son experience se prolonge dans la zone.

Le coefficient de ETUDE a le signe positif attendu et montrequ’une etude de rentabilite des projets soumis a financement devraitdevenir systematique dans les caisses. Les frais de recherche et deve-loppement (RED) influencent negativement le taux de remboursement.Il s’agit d’un resultat inattendu. On peut l’expliquer par le fait que lescaisses n’ont pas un comportement de « veille technologique », maisplutot cherchent a trouver solution a des situations degradees.

Les caisses ou agences ayant une taille de credit eleveerealisent de bonnes performances. Ce resultat peut etre lie a l’effetPAPME dans l’echantillon. En effet, cette derniere s’adressant auxmoyennes entreprises, peut accorder des credits jusqu’a 40 millionsde F CFA. Il peut vouloir egalement signifier que des montants decredit eleves permettent un financement suffisant des projets; ce quiassure de bons taux de remboursement.

Le signe negatif de GARANTPA montre que les garantiessur parcelles ne sont pas necessaires pour assurer de bons taux deremboursement au niveau des caisses. Les caisses qui ont uneforte composition masculine ou jeune ont tendance a presenter debonnes performances comme le montrent les signes positifs deSEXE et SAGE. On peut donc dire qu’au niveau agrege, le sexeinfluence le remboursement et que les hommes ont tendance amieux rembourser que les femmes. Ce resultat est contraire a cequi est ordinairement affirme dans la litterature a savoir que lestaux de remboursement des emprunteuses sont nettementsuperieurs a ceux des emprunteurs parce que les premieres serevelent plus disciplinees face aux attentes des banques, plus sensi-bles a la pression sociale, moins mobiles et plus actives dansles groupes de caution solidaire (Montalieu, 2002). Les hommesseraient plus hardis, plus effrontes, plus ehontes et moins craintifsque les femmes (Rahman, 1999). Ces hypotheses ont ete empirique-ment confirmees par Lanha (2002) pour une IMF au Benin.Cependant, Chirwa (1997) a constate que le sexe n’est pas un determi-nant significatif du taux de remboursement au Malawi. Les resultatsdu Benin tendent a montrer que les actions volontaristes en faveur de

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l’acces des femmes au credit (notamment l’utilisation des groupes decaution solidaire comme garantie par la FECECAM) ne sont pas asso-ciees a des exigences en matiere d’analyse des dossiers et de suivi et deremboursement. Ce laxisme peut non seulement amener au finance-ment d’activites non rentables, mais egalement a l’utilisation genera-lisee des femmes comme des prete-noms par les hommes pourbeneficier de leur facilite d’acces au credit (Gentil et Servet, 2002).

Ces resultats obtenus au niveau agrege doivent etre analysesavec prudence etant donne la taille relativement petite de l’echantil-lon (N ¼ 34). Toutefois, la plupart de ces resultats sont confirmes parceux obtenus au niveau emprunteur (Tableau 4B).

Les resultats au niveau emprunteurs montrent que les determi-nants de la performance en matiere de remboursement sontGARANTPA, NEXPANT, NEXPANT2, PAGRI, TDEPOT, DISTACA,MARR, ETUDE, RICHESSE, FENACREP, PADME et PAPME.

L’influence negative des garanties sur parcelle (GARANTPA)en matiere de performance de remboursement confirme le resultatprecedent obtenu au niveau agrege.

Le signe positif de NEXPANT et le signe negatif de NEXPANT2confirment l’hypothese de la non linearite du nombre d’experiencesdes emprunteurs avec les IMF en matiere de remboursement souleveeplus haut.

Le pourcentage de credit affecte a l’agriculture (PAGRI) influ-ence negativement la performance de remboursement. Cela peut etreexplique par le risque lie a l’agriculture pluviale dominante dans lazone d’enquete. Ce resultat justifie le peu d’engouement des IMF afinancer l’agriculture.

Le taux de depot initial ou l’epargne prealable (TDEPOT) et lamarge realisee (MARR) influencent positivement la performance enmatiere de remboursement. Ces deux variables sont respectivementdes indicateurs du degre de motivation de l’emprunteur et de l’exper-tise de l’emprunteur. L’influence positive de la distance caisse-domicile est inattendue, mais peut etre expliquee. Plus le clientest eloigne, plus les administrateurs de la caisse cherchent a s’assurerde conditions suffisantes pour le remboursement. Ce qui enretour augmente la performance des emprunteurs concernes arembourser.

Le fait que le projet pour lequel l’emprunt est sollicite le soitapres une etude de rentabilite (ETUDE), contribue favorablement a laperformance de remboursement. En effet, la realisation d’etude pre-alable a l’investissement, permet d’evaluer le serieux du projet de

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l’emprunteur. Ceci permet a l’agence de credit de financer des acti-vites dont la probabilite de reussite est plus grande.

La richesse de l’emprunteur (RICHESSE) approximee par la pos-session ou non d’un certain nombre d’equipements, signes exterieurs derichesse (PNUD-Benin, 1997) influence positivement la performance deremboursement. Ceci contredit la croyance repandue selon laquelle, lesriches remboursent mal leur emprunt. Ce resultat confirme celuiobtenu au niveau agrege des caisses. Un resultat similaire est obtenupar Chirwa (1997) qui a utilise les ventes comme indicateur du niveaude richesse. L’influence du niveau de richesse sur la performance reposede nouveau la problematique de l’acces des tres pauvres au credit.Comme le souligne Maclassac (1996), meme si les pouvres arrivent amieux rembourser, il n’est pas exclu chez ceux-ci que les rembourse-ments proviennent pour l’essentiel d’une source autre que les gains del’investissement (revenu familial, autres emprunts, etc.).

Le type d’IMF contribue largement a la performance deremboursement. Ainsi, les emprunts realises aupres de laFENACREP ont plus de chances d’etre bien rembourses; suiventensuite par ordre decroissant, PADME, PAPME et ce, contrairementa ce qui se passe a la FECECAM. Ceci peut s’expliquer par plusieursfacteurs de methodologie d’octroi de credit parmi lesquels on peutciter: la politique de prise de risque, la politique de suivi des clients,la formation prealable des candidats au pret, la qualite de la gouver-nance de l’institution et enfin la forte composante rurale du porte-feuille de prets de la FECECAM. Le degre de significativite de cesvariables muettes est une preuve qu’il existe des elements de politiquede remboursement intrinseques aux agences de credit non pris encompte par les differentes variables incluses dans les modeles empiri-ques. Il y a donc possibilites d’echanges mutuellement benefiquesdans la profession.

6 Conclusions et implications de politique financiere et degouvernance des IMF

Cette recherche avait pour objectif d’identifier les determinantsdu taux de remboursement. Elle a permis de montrer que les garan-ties materielles telles que les parcelles baties ou non baties n’influen-cent pas le taux de remboursement et peuvent meme etre contre-productives. L’agriculture est un secteur risque pour les IMF. Lesvariables de motivation telles que la soumission d’un projet dont larentabilite a ete etudiee, le taux de depot ou l’epargne prealable,

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l’expertise de l’emprunteur sont les caracteristiques principales dubon petit emprunteur. Le prolongement de la duree de service dupersonnel des IMF dans une meme caisse ou agence de credit, lerelachement de l’etude serieuse des dossiers des clients assidus sontnuisibles a la performance des caisses en matiere de remboursement.Chacune des structures etudiees a developpe une experience auton-ome intrinseque qui demeure un determinant important du taux deremboursement. On en deduit la recommandation que les echangesd’information entre les IMF devraient etre promus afin que cesdernieres se partagent les experiences propres que la presenterecherche n’a pu identifier.

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Determinants of reimbursement performance in microfinanceinstitutions in Benin

Microfinance institutions (MFI) born after financial liberalization ofthe 90s to meet specific demand of small enterprises very soon revealedtheir limits regarding reimbursement performance in Benin. Thisstudy identified determinants of the reimbursement rate in MFI ofBenin. The results allow to conclude that factors linked to expertise,borrower’s confidence in his project and integration in his community(immaterial guarantee) on the one hand and factors linked to MFImanagers’ expertise on the other hand determine the happy ending(outcome) of credits.

Determinanten der Ruckzahlungs-Performance beiKleinkreditinstituten in Benin

Kleinkreditinstitute (micro-finance institutions ¼ MFI), die nach derLiberalisierung in den 90er Jahren in Benin gegrundet wurden, umden spezifischen Finanzbedarf kleiner Unternehmen zu decken, habenhinsichtlich der Ruckzahlungs-Performance sehr bald ihre Grenzenaufgezeigt. Diese Untersuchung identifiziert Determinanten derRuckzahlungsrate bei MFI in Benin. Die Ergebnisse erlauben denSchluss, dass einerseits Faktoren, die mit dem Sachverstand und

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dem Vertrauen des Kreditnehmers in sein Projekt sowie derIntegration in seine Gemeinde (immaterielle Garantie) in Verbindungstehen, und andererseits solche, die mit dem Sachverstand der MFI-Manager zu tun haben, das gluckliche Ende (Ergebnis) von Kreditendeterminieren.

Determinantes de la eficiencia de reembolso en las institucionesde microcreditos de Benin

Las instituciones de microcreditos nacidas en Benin tras la libera-lizacion financiera de los anos noventa, para responder a la demandaespecıfica de las pequenas empresas, revelaron muy pronto sus limi-taciones en materia de eficiencia de los reembolsos. Este artıculo iden-tifica los factores determinantes de las tasas de reembolso en estasinstituciones. Los resultados permiten concluir que los factores ligadosa los informes periciales, a la confianza del empresario en su proyecto ya su integracion en la comunidad (garantıa inmaterial), por una parte,y los factores ligados a los informes de los gestores de las institucionesde microcreditos, por otra, son determinantes en el desenvolvimientooptimo de las operaciones crediticias.

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