DESSINS… … et autres travaux dessinés. Michel-Ange « Cest le dessin (…) qui est la source et...
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DESSINS…
… et autres travaux dessinés
« C’est le dessin (…) qui est la source et le corps de la peinture, de la sculpture, de l’architecture et de tout autre art plastique, et la racine de toutes les sciences » Michel-Ange
Alexandre BIDA1813-1895
Deux bustes de jeune homme (détail)
v. 1850
Trois crayons23,5 x 23 cm
Musée barrois, Bar-le-Duc
Theodore SPICER-SIMSON1871-1959
La Guerre1904
Plume et encre noire sur bristol
52,3 x 35 cmMusée barrois, Bar-le-Duc
Michel-Ange1475-1564
C’est sans doute en raison de cette conviction que l’artiste accepta la direction de la première académie de dessin, à Florence, inaugurée le 13 janvier 1563.
Deux hommes nus luttant, 1524-1525, musée du Louvre, Paris
Michel-Ange1475-1564
Cette académie favorise l’affirmation du statut d’artiste, le dégageant de l’artisanat des Arts Mécaniques (séparation arts mécaniques/arts libéraux hérités du Moyen Âge) au profit d’une formation alliant apprentissage du métier ET éducation intellectuelle.
Portrait de Michel-Ange (attribué à), plume, 36,5 x 25 cm, musée du Louvre, Paris
Sur le sujet croqué par Michel-Ange…
Honoré DAUMIER 1808-1879Étude pour deux figures
enlacées dit Les Lutteurs, Musée des Beaux-Arts, Lyon
Henri GAUDIER dit Gaudier-Brzeska 1891-1915
Lutteurs, v. 1913-1914, Musée d’art moderne, Paris
Rappels généraux…
Le dessin est le résultat de l’action plastique de dessiner, soit représenter ce qui est réel ou imaginaire, faire ressortir la forme, le contour de. (Le petit Larousse illustré, 2005)
C’est donc la représentation sur une surface d’une forme (éventuellement des valeurs de lumière et d’ombre) d’un objet, d’une figure, etc. (c’est ce qu’on nomme alors le référent, le sujet, le motif : ce qui est représenté), plutôt que de leur couleur.
Le dessin se définit avant tout par un ensemble de lignes tracées sur un SUPPORT.
Un Support peut être en verre
pierre
bois
papier
Dessin d’Ours, grotte de Chauvet-Pont-d ’Arc, Ardèche
Pierre Soulages, né en 1919
Vitraux de l'abbaye Sainte-Foy de Conques, 1987-1994
Un support original : un
parchemin
Le carnet de dessins de l’architecte Villard de Honnecourt date du XIIIe siècle. Cet homme était un maître d’œuvre, célèbre pour son carnet renfermant de nombreux croquis d’architecture.Pavage vu en Hongrie
- Rose rappelant celle de Chartres
Le support bois ? celui de la gravure
bien souvent !
Albrecht DÜRER
est un artiste allemand (1471-1528) qui réalisa de nombreuses gravures sur divers supports. Cette œuvre a été réalisée à partir d’une description écrite et d’un bref croquis d’un rhinocéros indien dont l’auteur est inconnu. Dürer n’a jamais vu son modèle !!
Rhinocéros, 1515 gravure sur bois 21,4x 29,8 cm
Le papier est inventé par les Chinois au Iersiècle avant Jésus-Christ
Il est massivement diffusé en Europe durant le second millénaire, et supplante le parchemin.
Mais ce support devenu courant est aussi fragile.Rares sont les dessins qui ont traversé les siècles pour enrichir les collections privées ou institutionnelles d’arts graphiques.
Les outils graphiques varient selon les supports bien sûr mais aussi selon les époques.
Depuis la Renaissance, chaque siècle aurait eu ses outils de prédilections. Quelques exemples :
Le XVe siècle : la pointe de métal.
De nombreux artistes de la Renaissance ont dessiné à l’aide cet outil, technique oubliée. Albrecht Dürer en usa donc.
À l'époque, l'encre, appliquée à la plume ou au pinceau sur une feuille de papier, était très utilisée, mais le crayon n'existait pas : l'artiste, tout comme ses contemporains, se servait pour ses esquisses d'un stylet métallique. Il sera remplacé par la pierre noire ou la sanguine qui autoriseront plus de liberté dans le graphisme, et dont l'emploi sera moins contraignant.
Hans HOLBEIN le jeune 1498-1543
Portrait de Dorothée Meyer, née
KannengiesserPointe d’argent
1516
Le XVIe siècle : la pierre noire
La pierre noire donne un noir sombre et mat. Elle est constitué de carbone et d’argile. Son usage s’impose en Italie à la fin du XVe siècle pour devenir au XVIe siècle une technique de prédilection, avant d’être remplacé, au XIXe siècle, par le fusain et la mine de plomb.
Très souvent utilisée pour les nus et le dessin anatomique, elle permet de rendre le modelé, le volume des figures et les effets de clair-obscur. Mêlée à la sanguine et à la craie blanche, elle forme la technique dite des "trois crayons".François CLOUET, v. 1555, Marguerite de Valois, enfant
Pierre noire et sanguine, BNF, Paris
Dessin exécuté au pinceau avec de l’encre noire ou sépia par exemple, et diluée dans de l’eau.
Utilisé depuis le XVIe siècle, le lavis est une technique très répandue pour colorier un dessin ; il permet de donner une teinte à un dessin.
Le lavis se distingue de l’aquarelle car il est en général monochrome et sert surtout à rehausser un dessin au trait et non à peindre directement.
Le lavis, gris ou brun, est habituellement utilisé pour figurer les ombres et rendre le modelé. Il existe aussi des lavis de couleurs, supplantés au XIXe siècle par l’aquarelle.
Le XVIIe siècle : le lavis
Laurent de LA HYRE (1606-1656)Le Roi David écrivant les
PsaumesLavis gris, pierre noire
26,6 x20,3 cmMusée Fabre, Montpellier
Léo DIET
Le Désespoir vers 1890
encre de chine et lavis d’encre brune
Musée barrois, Bar-le-Duc
Ludovico MARCHETTI 1853-1909L’Assaut, v. 1890-1900
Lavis avec rehauts de gouache blanche sur papier bleu-gris contrecollé sur papier, 23,2 x 33,5 cm
Musée barrois, Bar-le-Duc
Anonyme bolonais, Etudes de mains, v. 1770,
musée Bonnat, Bayonne
Argile rouge, en bâtonnet, en plaque ou en poudre (alors délayée dans de l’eau pour former un lavis).Terre rougie par l’oxyde de fer, sa teinte va du rouge orangé au brun violacé et doit son nom à l’analogie de sa couleur avec celle du sang. Connue depuis l’Antiquité, elle est appliquée sur du papier légèrement grenu, car elle ne se fixe pas sur du papier lisse. Elle est souvent associée à d’autres procédés (pierre noire et craie blanche pour la technique dite des « trois crayons » ). Idéale pour rendre le modelé et les carnations grâce à son coloris et à sa luminosité, elle est devenue l’une des techniques de prédilection pour les études de nus et les portraits.
Le XVIIIe siècle : la sanguine
Giuseppe Cesari dit Le
cavalier d’Arpin 1568-1640
Saint Sébastienfin du XVIe siècle
Musée barrois, Bar-le-Duc
Nous sommes bien ici dans l’iconographie du XVIe siècle, qui exalte la beauté apollinienne de Sébastien dans un martyre sans altération physique.
Contrairement aux représentations du XVIIe siècle, ce n’est pas sainte Irène, une pieuse veuve, qui vient soigner Sébastien sur le champ de Mars, mais un ange qui enlève délicatement une flèche du flanc du soldat chrétien.
Avec ce corps qui ne paraît pas souffrir mais irradie de la présence divine, ouvert à cette dernière par la flèche médiatrice de la grâce, Cesari, dans un des très beaux dessins du Musée barrois, nous offre une représentation du nu masculin d’une haute perfection.La sanguine et la pertinente composition en diagonales croisées ajoutent encore à la beauté de cette feuille, parallèle à la beauté du saint.
Le XIXe siècle : l’aquarelle
Procédé de peinture à l’eau dont les pigments de couleur sont mélangés avec une solution de gomme arabique et sont appliqués au pinceau sur le support, après avoir été plus ou moins dilués dans de l’eau. Ainsi délayées, les couleurs sont transparentes et peuvent être superposées, l’aquarelle laisse jouer, par transparence, les couleurs entre elles et avec le blanc du papier.Les réserves, c’est-à-dire les espaces où le papier est laissé vierge, font ressortir les nuances, la luminosité et l’éclat des coloris. Cette technique, pratiquée depuis longtemps, notamment par les artistes allemands de la Renaissance, connaît son plein essor aux XIXe et XXesiècles.
Auguste RODIN 1840-1917
Femme nue assise, un pied posé de haut sur un genou
Crayon graphite, aquarelle17,3 x 11 cm
Paul Alexandre Alfred LEROY
1860-1952
La Sainte de la frontière, 1913-1914
Mine de plomb et aquarelle
34,5 x 26 cmMusée barrois, Bar-le-
Duc
Et aujourd’hui ? nombre de ces outils graphiques sont toujours utilisés comme…
… le Fusain, bâtonnet de charbon de bois de l’arbuste du même nom ou de la même famille (saule, noyer, prunier, tilleul). Cette technique très ancienne, largement employée depuis la Renaissance italienne, est d’une utilisation extrêmement souple : on peut obtenir des traits fins ou l’utiliser pour des noirs plus profonds. Volatil et friable, il s’efface facilement, permettant ainsi toutes les corrections ou nuances de valeurs. Pour limiter son effacement sur le papier, on a mis au point au XVIe siècle un fixateur. Il a souvent servi pour tracer les grandes lignes de fresques, de peintures murales à la détrempe ou de compositions sur panneau de bois.
Ernest PIGNON-ERNEST(1942)
Giacometti, 2002Fusain et pierre noire sur papier
63 x 82 cm
Camille Claudel1864-1943
La Vieille du pont Notre-Dame
vers 1885-1888fusain sur canson
Musée barrois, Bar-le-Duc
Camille CLAUDELLa Vieille du pont Notre-Dame
Le Musée barrois a bénéficié de la générosité d’Alphonse de Rothschild à plusieurs reprises. Ce dernier développa entre 1886 et 1905 une politique de mécénat : chaque année, il acheta des œuvres d’artistes contemporains et en fit cadeau à tous les musées de France. C’est dans ce contexte qu’il acquit une quinzaine de sculptures de Camille Claudel, jouant de ce fait un rôle déterminant sur la carrière de l’artiste.Ce fusain, choisi peut-être en fonction des attaches barisiennes de son auteur, est demeuré totalement inédit et, dans la mesure où il ne reste que peu de dessins de Claudel (qui détruisait beaucoup), ce dessin apparaît assurément comme un trésor du cabinet d’art graphique du Musée barrois.En comptabilisant celui-ci, il n’existe de nos jours dans les collections publiques que trois dessins de l’artiste, tous des fusains.
Le titre, indiqué par Camille Claudel elle-même, fait sans doute référence au pont Notre-Dame de Bar-le-Duc Cela semble donc indiquer qu’elle a dû y revenir, peut-être pour voir sa famille non loin de là durant les vacances d’été (elle séjourne dans les Vosges au cours de l’été 1885) ou pour effectuer un repérage à Damvillers pour la statue de Bastien Lepage commandée à Rodin en 1886.Il s’agit d’un dessin de sculpteur mettant en relief clairement les surfaces et les volumes imbriqué afin de révéler de forts jeux d’ombre. Le fusain enveloppe le modèle pour un résultat qui traduit fort bien le personnage peu amène représenté ici.Si Claudel dessine en sculpteur, elle ne dessine pas pour une sculpture : il n’existe aucune preuve d’aboutissement en trois dimensions à ce dessin.La veine y est évidemment naturaliste et expressive, réaliste, Camille Claudel n’a rien épargné au modèle : menton prognathe, nez épais, yeux fatigués, visage ridé, osseux. Sont accordées quelques touches de coquetteries féminines néanmoins.
Jean ROBERT, dit IPOUSTÉGUY 1920-2006Our, 1990
Fusain sur papier chiffon, 55 x 74,6 cmMusée barrois, Bar-le-Duc
Our (Ur) est, aujourd’hui en Irak, la ville de Tell Muqayyar, et fut fondée vers la fin du Vemillénaire. Elle fut la capitale d’un empire qui sut maintenir sa cohésion grâce à sa prospérité économique et à sa puissance militaire. Très peuplée, riche fabuleusement à en voir le contenu des tombes royales, son souvenir demeurera grâce à certains textes bibliques qui y voyaient la patrie d’Abraham. Pour Ipoustéguy, c’est une ville de notre civilisation.
Ce dessin fut choisi par l’artiste lui-même parmi 3000 de ses dessins, c’est une réalisation qui lui tient particulièrement à cœur. Le dessin, typique des années 1980-1990 où l’artiste revient au corps humain, à la présence simplifiée, représente un bras qui tend la main traversant ce qui s’apparente à une feuille et fait un signe vers le germe de notre culture, vers notre origine. On peut aussi y voir comme un paysage ou un corps de femme dans une pose alanguie mais sensuelle. Les lignes simples et épaisses, au fusain, sont d’une grande puissance.
« Constitué d’émotions pures, incarnées à la force d’un travail, en des formes intenses, combinant la représentation humaine avec des symboles dynamiques, ce monde inspire le respect, le silence. » (Françoise Monnin)
Mais les artistes contemporains choisissent beaucoup d’autres outils pour dessiner et créer à leur guise…
Julio GONZALEZ 1876-1942 Femme à la corbeille, 1934 Fer forgé 172 x 63,5 x 62,5 cm
Ils varient les outils, les matières ou les matériaux. Les supports évoluent également.
Julio GONZALEZ, dit Gonzalès, dit dessiner dans l’espace. Celui-ci devient son support.
L’espace et la lumière
Dans son atelier de poterie de Vallauris, Picasso s’amusa, avec sa lampe de poche, à dessiner un centaure dans l’obscurité. C’est une pratique artistique née au début du XXe siècle, avec Gjon MILI (1904-1984), photographe albanais, auteur de cette image de Picasso
Ann Veronica JANSSENSnée en 1956
Étoile à 8 branches, a
2007
Richard LONG (né en 1945) Une plage du Somerset, 1968
Espace et nature
Dennis OPPENHEIM
1938-2011
Whirlpool, Eye of the Storm1973
Fumée blanche libérée par un avion dessinant sur le ciel la forme d’une tornade, en Californie du Sud
1,20 x 6 x 43 km
Daniel BUREN (né en 1938), Dominant-Dominé, 1991 CAPC (in situ), Bordeaux
Mona HATOUM née en 1952 Web, 2006
(exposé en 2007 à Reims dans les caves de Pommery)
Aux XXe et XXIe siècles , les outils, les supports sont extrêmement variés, les artistes utilisent encore ceux connus depuis fort longtemps mais en inventent aussi de nouveaux. Outils, techniques, supports s’associent alors et désormais les uns aux autres sans aucune retenue…
Anonyme japonais
Rat et radis
fin du XIXe-début du XXe siècle
Plume et encre noire, aquarelle
24 x 25 cmMusée barrois,
Bar-le-Duc
Fabrice HYBER né en 1961
Inventions, 1997 série de dessins, collages et peintures