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GUIDE D’USAGE DU WEBDOCUMENTAIRE :

DES CHATAIGNIERS ET DES HOMMES, LE RENOUVEAU DE LA CHATAIGNERAIE DANS LE SUD EUROPEEN

Gérard BRIANE / Maitre de Conférences / Laboratoire GEODE UMR 5602 CNRS

UNIVERSITÉ DE TOULOUSE JEAN JAURES

et Jean JIMENEZ / DTICE/UNIVERSITE JEAN JAURES

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Sommaire I Résumé de la ressource – p. 2 II Présentation détaillée – p. 4 III Public « cible » – p. 22 IV Parcours de formations concernées – p. 25 V Suggestion d’utilisation pédagogique – p. 26 VI Liste des intervenants – p. 28 VII Équipe de production – p. 30

Ce webdocumentaire et ses prolongements pédagogiques complètent le catalogue des ressources de l’UVED et s’inscrivent dans le domaine de l’écologie des systèmes agroforestiers impactés par l’homme. En complément du guide d’usage, plusieurs documents sont à votre disposition (Glossaire et acronymes, Bibliographie et Webographie et diverses documentations pédagogiques). Il ne semble pas exister de ressource particulière ayant traité de la thématique châtaigne et châtaignier. L’université Jean Jaurès a réalisée, en 2013, une ressource pédagogique sur les « Mutations des terroirs viticoles du sud-ouest européen », déjà sous forme de webdocumentaire. De même, une série que nous avons diffusés en 2011 à l’UOH intitulée « dynamiques de la biodiversité » sous forme d’une grande leçon et a été illustrée par quatre petits films dont un traite déjà de l’agro-diversité du châtaignier. Cette nouvelle série sur la castanéiculture de l’Europe du sud constitue, en quelque sorte, une suite logique par rapport aux thématiques qui nous préoccupent. Cette ressource sur la castanéiculture permet d’aborder des questions spécifiques telles que la place de cet arbre dans son milieu et son éco-système et les questions de sa sauvegarde, les divers aspects biologiques de ce fruit, sa situation géographique - nationale et européenne-, sa dynamique paysagère et notamment sa place dans les différentes politiques des Parcs nationaux ou régionaux, son rôle actuel et les enjeux que représente cette ressource tant au niveau économique que par rapport aux questions de développement durable. Enfin, la châtaigne et la châtaigneraie nous permettent de traiter et de donner un exemple complet d’une production, d’un référent, pour la gestion de la biodiversité et de l’agrodiversité.

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I – RESUME DE LA RESSOURCE

Le châtaignier a joué, au fil des siècles, un rôle très important dans les sociétés du sud-ouest européen en offrant de multiples ressources. On peut vraiment parler de l’arbre à pain ou d’un arbre de civilisation. On ignore souvent que les forêts où il abonde aujourd’hui, étaient autrefois des vergers qui sont aujourd’hui abandonnés ou des taillis issus de la coupe de ces vergers. Ce rôle civilisationnel primordial dans les sociétés rurales est notamment présent en France, dans les Cévennes, les Ségalas, la Corse, le Cantal, les Maures, le Limousin et dans le piémont pyrénéen, mais aussi en Italie, en Espagne et au Portugal. Il a même donné son nom à plusieurs régions comme la Castagniccia en Corse ou la Châtaigneraie dans le sud du Cantal. La châtaigne constituait souvent dans ces territoires de Massifs anciens aux sols acides et pauvres (Massif central, Maures, Haute Corse, Ligurie, Transcoso…), une des bases de l’alimentation humaine et animale. Cet arbre a aussi largement été utilisé pour tous ses produits : dans le châtaignier « tout est bon » ! Outre le fruit aux multiples usages (châtaignes fraîches ou transformées), on utilisait son bois pour le chauffage, pour les charpentes, pour les piquets, le tanin dans l’industrie, les jeunes pousses de l’année pour la production de paniers, la sève pour la production de tanin, les feuilles servaient de litière, les bogues de matière organique… Peu exploité de nos jours, la châtaigneraie offre cependant de nombreuses potentialités en termes de production de fruits, de bois ou de patrimoine naturel et paysager. Afin de mieux faire connaître cette ressource, nous l’étudions, tant aux plans historique, ethnographique, géographique, qu’aux plans écologique et paysager. Nous suivrons des chercheurs sur le terrain ainsi que des professionnels confrontés aux contraintes économiques actuelles ou s’appuyant sur des mesures agri-environnementales prises plus particulièrement par les Parcs nationaux ou régionaux. Ces films nous permettent de voir l’importance du châtaignier dans notre civilisation au fil du temps et ses différents usages, notamment la place qu’il tient dans de nombreux paysages et au niveau du patrimoine bâti : secadors et clèdes (séchoirs), terrasses, systèmes d’irrigation, calades (chemins) mais aussi du patrimoine biologique, faune et flore qui lui sont inféodée. Nous abordons également son avenir : problèmes de parasites et de maladies, désintérêt pour la production de châtaigne, objectifs de conservation des variétés locales… Mais aussi le nouvel intérêt qu’il suscite aujourd’hui avec de nouveaux usages qui font de la châtaigne un produit paradoxal. Autrefois, nourriture des pauvres par excellence, elle devient aujourd’hui un produit de luxe, connoté bio, novateur et original pour nos sociétés. Ce webdocumentaire est constitué de 16 films de 10/20 mn. avec une introduction de JR Pitte, professeur émérite à La Sorbonne. Ces films abordent ces différentes thématiques. Cette ressource castanéicole, qui a su traverser les siècles en résistant à tout (glaciations, feux, maladies, destruction par l’homme) a-t-elle un réel avenir aujourd’hui?

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II - PRESENTATION DETAILLEE DES SCÉNARIO EN 16 SEQUENCES DU WEB DOCUMENTAIRE

SEQUENCES DU WEB DOCUMENTAIRE Introduction par Jean-Robert Pitte (5 mn) 1. Les quatre temps du châtaignier (film de 19 min.) 2. Les origines du châtaignier (11 min.)

3. La civilisation du châtaignier (10 min.)

4. Le châtaignier, arbre du paysage (21 min.)

5. L’écologie du châtaignier (15 min.) 6. Les ennemis du châtaignier (19 mn.)

7. La châtaigne, un produit bio ? (10 min.) 8. Le châtaignier, un atout pour l’agrodiversité ? (18 min.) 9. L’économie du châtaignier (12 min.) 10. Foresterie et utilisations du bois du châtaignier (20 min.) 11. La transformation de la châtaigne (22 min.) 12. Mise en valeur de la châtaigneraie à travers les espaces protégés : l’exemple du Parc National des Cévennes (13 min.) 13. Le châtaignier, pays et terroirs européens (11 min.) 14. Le renouveau et l’avenir de la castanéiculture (23 min.)

15. L’évolution des paysages de la châtaigneraie : 1 en vallée du Viaur (Aveyron/Tarn) (3 mn.)

16. L’évolution des paysages de la châtaigneraie : 2 en Cévennes (6 mn.) Les 16 films (séquences) documentaires sont chapitrés et séquencés, et proposés en vidéo rich-média. Ils peuvent être visualisés indépendamment ou dans leur suite progressive logique.

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Introduction Jean-Robert Pitte, professeur émérite à la Sorbonne et auteur d’un travail qui fait autorité en matière de châtaignier « Terres de castanides », paru en 1986 chez Fayard, nous brosse une présentation de l’évolution de la culture du châtaignier en Europe du sud.

Après avoir évoqué l’évolution des paysages du châtaignier, il évoque le récent renouveau de la châtaigne avec notamment leur labellisation. Il relate également cette évolution chaotique d’une ressource autrefois indispensable dans des régions peuplées et pauvre à une ressource qui a su se renouveler et devenir bien souvent un produit de luxe comme le marron glacé.

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1. Les quatre temps du châtaignier (film de 18 min. 48 s.)

La châtaigne est ce qu’on appelle un fruit de saison par excellence. On ne la voit sur les marchés qu’entre les mois d’octobre et de décembre, après la récolte. Aujourd’hui, fruit de saison ou gourmandise de tout moment, la châtaigne est un produit faisant l’objet de nombreuses recherches pour satisfaire une production de qualité.

En hiver, le châtaignier a fini son cycle végétatif et la châtaigneraie est au repos. Les taillis de châtaigniers et les futaies fournissent un bois très apprécié pour ses multiples qualités : résistant aux intempéries et au pourrissement car très riche en tanin, il retrouve aussi sa place comme bois d’œuvre en menuiserie à la place de certains bois exotiques. Traditionnellement, les piquets de châtaignier accompagnaient la vigne car ils fournissaient de solides et durables échalas pour la culture de celle-ci.

Le cycle du châtaignier débute vraiment au printemps avec l’éclosion des premiers bourgeons, la taille, la greffe sous ses différentes formes…

Schéma du cycle saisonnier du châtaignier Puis l’arbre développe très rapidement une frondaison importante jusqu’au début de l’été où il produit une abondante floraison, fournissant nectar et pollen pour les abeilles grâce à ses chatons. Les apiculteurs transhumants recherchent ce miel de qualité et n’hésitent pas à déplacer leurs colonies en masse dans les châtaigneraies.

La fin de l’été marque la période de nettoyage du sous bois en vue de la récolte du début de l’automne. Celle-ci est encore dans de nombreuses régions européennes une vraie tradition toujours bien vivace.

Dans de nombreux paysages de l’Europe du sud, les châtaigneraies marquent très nettement, par leur cycle végétatif, la succession des saisons et apportent une dynamique à ces paysages qui fait qu’on les croirait en mouvement.

On pourra aussi consulter les deux bonus (15 et 16) sur l’évolution de la châtaigneraie en vallée du Viaur et dans les Cévennes.

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2. Les origines du châtaignier (16 min. 59 s.)

Qu’est-ce qu’une châtaigneraie ? Un verger et non pas une forêt. En effet, les châtaigneraies ne sont pas naturelles. Elles ont été plantées dans les moyennes montagnes siliceuses pauvres de l’Europe méridionale sous l’emprise de la nécessité, par des populations ayant atteint une densité trop forte pour continuer à se nourrir de céréales.

Carte de répartition du châtaignier dans le bassin méditerranéen d’après Morandini Sur ses origines, il y a beaucoup d’incertitudes malgré les études paléo environnementales (palynologie et anthracologie) réalisées à ce jour. Car tout dépend du point de vue où l’on se place : celui de l’espèce et son indigénat (arbre autochtone de nos terroirs depuis des millions d’années) ou celui des variétés locales sélectionnées par l’homme au fil du temps.

Pour les paléo-écologues, comme Didier Galop, l’espèce châtaignier (Castanea sativa Mill.) est autochtone puisqu’on on en trouve des pollens ou des feuilles fossilisées dès l’ère tertiaire, notamment en Cévennes. Mais sa culture l’a fortement disséminé. Il a conquis l’Europe par l’Italie et le nord-ouest de la péninsule ibérique à partir du Proche-Orient d’où ont été importées de nombreuses variétés qui l’ont transformé en vergers et non en arbre épars des forêts.

Interview Didier Galop et carte de répartition des premières traces de pollens dans l’ouest de l’Europe Diagramme pollinique : évolution des pollens de châtaigniers en Europe dans la tourbière d’Origlios (Italie) Pour les spécialistes, comme Jean-Robert Pitte, il ne fait aucun doute que la culture du châtaignier a été développée au Proche-Orient, comme celle de beaucoup d’autres arbres fruitiers, et qu’elle a ensuite été transmise aux Grecs, puis au Romains qui l’ont diffusée partout où cela était possible en Europe occidentale. Nous pourrons avancer, pour étayer cette histoire antique, des arguments botaniques, linguistiques, textuels, mais surtout palynologiques (étude des pollens extraits des couches profondes des tourbières).

Carte animée de la colonisation du châtaignier dans le bassin méditerranéen Carte des glaciations en Europe Diffusion des variétés de châtaigniers en Europe

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3. La civilisation du châtaignier (9 min. 59 s.)

A partir d’images tournées dans les Cévennes ou en Corse, et d’images d’archives (collections privées, musées de la châtaigne, etc.) nous reconstituons cette fameuse civilisation du châtaignier, expression qui fait référence à un système économique très complet et dépendant des diverses utilisations et usages que l’on a fait de cet arbre.

Cartes postales anciennes On a qualifié ainsi le châtaignier d’arbre nourricier, d’arbre providentiel ou d’arbre à pain, parce qu’il fournissait tout à son ami l’homme : le fruit pour le nourrir lui et certains des animaux de sa ferme (cochons, vaches, brebis, chevaux), le bois pour les charpentes, les meubles, les planchers, la menuiserie, les piquets, la vannerie, sans oublier le bois pour se chauffer…et même les rames et les feuilles pour l’étable en tant que litière, les fleurs sont butinées par les abeilles pour la production de miel, les bogues pour améliorer la qualité des sols. Les châtaigneraies produisent aussi une part de rêve et de mythe auprès de certaines populations, n’oublions pas qu’elles ont été des espaces de survie, des zones refuges pour les maquisards, les protestants, les indigeants, tout le long de l’histoire.

Interview R. Sauvezon et de producteurs Corses L’irrigation des plantations, la protection des cultures, la lutte contre l’érosion, la conservation des fruits… tout cela a induit une architecture spécifique et un bâti traditionnel d’une grande originalité : « pesquiers » pour stocker l’eau, « calades » et murettes pour baliser les chemins et empêcher les troupeaux de pénétrer dans les cultures, banques ou murettes de soutènement des pentes, « clèdes » ou « secadors » pour faire sécher les châtaignes…

Interview P. Bès De nombreux outils et une terminologie très riche, notamment en langue occitane, puisque cet arbre dans notre pays est un arbre du sud, complètent cette séquence documentaire. C’est le cas de la sole qui servait à décortiquer la châtaigne sèche pour donner les « auriols » ou « rufols ». (glossaire précis des outils utilisés dans les diverses régions françaises et pays limitrophes étudiés dans ce projet sont fournis dans les compléments).

Photos des outils utilisés dans la transformation de la châtaigne (musée de Mourjou, de Pradinas ou de Salles-la-Source)

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4. Le châtaignier, arbre du paysage (21 min. 08 s.)

Dans le cadre d’une société agraire en pleine mutation, la gestion des espaces occupés par les châtaigniers fait l’objet de nombreuses interrogations de la part des décideurs publics. Le paysage est-il une aménité ? A-t-il une véritable valeur économique ? Son maintien en tout cas en l’état, s’il s’avère attendu, pose le problème de la mesure de l’intérêt, en particulier économique, qui lui est porté. La beauté des paysages, la sauvegarde de ces milieux pose la question du prix de cet entretien. Qui doit payer pour leur conserver cette beauté paysagère ?

Les paysages de châtaigneraies sont souvent emblématiques, nous verrons grâce à deux études paysagères montrant l’évolution au cours des cents dernières années (2 types de configuration : fortes pentes cévenoles et exposition de versants en vallée du Viaur dans les Ségalas), comment le paysage castanéicole s’inscrit dans les paysages contemporains (voir films 15 et 16).

Rappelons que la châtaigneraie cévenole est actuellement le seul milieu totalement anthropisé pris en compte dans les habitats « Corine Biotope » inscrits dans la directive européenne Natura 2000. Elle est également prise en compte dans le site classé de l’UNESCO au titre du patrimoine culturel agro-pastoral des Causses et Cévennes.

Ces paysages font d’ailleurs l’objet de nombreuses mesures en cours dans le territoire du Parc National des Cévennes.

Interview directeur parc national des Cévennes. Carte des Maures Cet épisode traitera le paysage en 5 parties :

1 – Le châtaignier, arbre rustique et pluricentenaire

2 – Le patrimoine bâti

3 – Les paysages à châtaignier ont-ils un prix ?

4 – Paysage anthropisé entre envahissement et reconquête

5 – Châtaigneraie remarquable, châtaigneraies remarquées.

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5. L’écologie du châtaignier (15 min. 03 s.)

Dans les zones à forte pente, les terrasses ont joué un rôle majeur en permettant de lutter contre l’érosion. Mais les châtaigneraies jouent également un rôle déterminant dans la protection contre les incendies. En effet, les châtaigneraies sont plantées de préférence sur les versants nord et les châtaigniers, dans certaines régions sensibles aux incendies comme le Massif des Maures par exemple, jouent un rôle majeur que les élus commencent à prendre en compte dans leurs décisions et leurs financements. Mais les châtaigniers ont aussi survécu aux ravages du temps, aux maladies, aux destructions diverses. Il a été établi que dans les châtaigneraies entretenues et en production, la biodiversité était beaucoup plus importante que dans un milieu fermé, en forêt.

Nous essayerons de montrer dans cette séquence :

1 – L’arbre.

2 - Les principales espèces.

Carte : Les différentes espèces de châtaigniers dans le monde et leur répartition. 3 – Pédologie du châtaignier.

4 – Domestication du châtaignier.

5 – Altitudes et pentes.

Etagement du châtaignier en montagne. 6 – Protection contre les incendies : rôle des écobuages.

7 – La biodiversité de la châtaigneraie.

La protection de la biodiversité animale : les chauves-souris, les insectes saproxyliques comme le cerf-volant (Lucanus cervus) et les papillons ; les oiseaux nicheurs : pics (Dendrocopus sp.), sittèles (Sitta europea), rapaces nocturnes ; les fouines (Martes fouina), genettes (Genetta genetta), martres (Martes martes) (petits mammifères).

- La richesse de la biodiversité végétale d’un milieu ouvert particulier avec son influence acidophile : bruyère cendrée (Erica cinerea), callune (Calluna vulgaris), digitale pourpre (Digitalis purpurea), fougère aigle (Pteridium aquilinum), germandrée scorodoine (Teucrium scorodonium)…

Photos espèces emblématiques : germandrée scorodoine, digitale pourpre, bruyères, fougères, cerf-volant… Interview de N. Allione, A. Hugon, J. Merlin, P. Fiori, A. Schwank.

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6. Les ennemis du châtaignier (19 mn. 42 s.) Les problèmes sanitaires que connaît le châtaignier sont abordés de manière à actualiser les problèmes que connaît cette espèce tant au niveau des maladies que des parasites :

- maladies avec le chancre (Cryphonectria parasitica), l’encre (Phytophtora cinnamoni) et l’anthracnose,

- parasites avec le carpocapse, le balanin et le cynips (Dryocosmus kuriphilus).

Ces problématiques sont abordées par des scientifiques de l’INRA, mais aussi traitées par les différents gestionnaires des vergers de châtaigniers. Ils nous expliquent leur origine, leur cycle et les moyens de lutte mis en oeuvre.

Interview Maria Lafargue et Jacques Chapa, INRA Grande Ferrade Bordeaux Nous abordons plus particulièrement le problème actuel de contamination, via l’Asie, des vergers de châtaigniers par le cynips et les moyens mis en œuvre pour y faire face depuis le début des années 2010, notamment par la lutte biologique avec l’introduction du Torymus.

Les maladies et les parasites : Interview de Maria Lafargue (INRA), jacques Chapa (INRA), Jérôme Château (Cantal), Alain Degans (Tarn-ey-Garonne). Interview de Pasquin Fiori, Patrick Arrighi et Karine Franchi en Haute-Corse.

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7. La châtaigne, un produit bio ? (10 min. 10 s.) Le mode de production de la châtaigne est par nature proche de celui de l’agriculture biologique du fait de son entretien léger et de ses pratiques ancestrales. C’est le premier fruit bio cultivé en France en termes de surface avec plus de 1300 hectares de châtaigneraies concernées.

Les agriculteurs cherchent à valoriser la qualité de leur production soit par une certification AB (Agriculture Biologique) soit au travers de l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) Plusieurs démarches sont en cours en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées ou validées en Corse et en ’Ardèche qui bénéficient déjà d’une AOP.

La production française (bio et conventionnelle) est répartie sur 2 bassins bien distincts :

- le Sud-Est (Ardèche et Cévennes, Languedoc, Maures, Corse) représente près de 70 % de la production conventionnelle (6000 tonnes sur 6000 hectares), assurée par un éventail de plus de 100 variétés traditionnelles mais dominée par les variétés Comballe et Bouche Rouge. La châtaigneraie est conduite de manière traditionnelle dans des zones de montagne difficiles.

- Le Sud-Ouest (Dordogne et départements limitrophes) produit 3000 t sur 14 000 ha. La châtaigneraie, là aussi traditionnelle, y est moins entretenue et progressivement remplacée par des vergers plus modernes à base de variétés hybrides moins sensibles au chancre et surtout à l’encre (avec des variétés hybrides : Marigoule, Bouche de Bétizac). Une IGP (Inscription Géographique Protégée) est en cours d’élaboration.

Le film présente deux approches de la castanéiculture biologique avec le Parc National des Cévennes qui démarre la démarche biologique et le Parc Naturel Régional Corse qui est déjà bien avancée dans ce processus. Cela correspond déjà aux pratiques de récolte traditionnelle de ces entités géographiques où ce sont des variétés locales qui sont cultivées sans apport d’intrants. La filière Corse a également développé de nombreux produits bio issus de la châtaigne et certifiés par le label Ecocert (farine, gâteaux, confitures…). Les Cévennes démarrent une démarche collective qui irait au-delà des seuls agriculteurs.

Photos de quelques produits bio (farine, confiture, châtaignes sous vide…) Interview de Jacques Merlin (directeur du PN Cévennes) et de Emanuelle Barbieri et Laurent Vincenscini (Haute Corse)

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8. Le châtaignier, un atout pour l’agrodiversité (18 min. 51 s.)

Dès la fin du Néolithique, l’homme a domestiqué les espèces fruitières. Depuis, par le jeu incessant de la sélection et du brassage génétique, il a créé de nombreuses variétés, notamment chez le châtaignier où l’on peut en recenser plus de 500 en Europe du Sud-Ouest.

En Aveyron, une poignée de passionnés ont tenté de sauver les dernières variétés locales de l’ancienne Région Midi-Pyrénées. Créé en 1992 à Rignac, le Conservatoire Régional de la Châtaigne a recensé depuis sa création près d’une centaine de variétés qui ont pu être sauvées et conservées. C’est montrer toute la richesse castanéicole et la diversité biologique d’une seule de nos régions françaises. Paradoxalement, dans des régions où la castanéiculture est aujourd’hui plus vivace comme dans les Cévennes ou en Corse, il n’existe pas de conservatoires.

Aujourd’hui, nos sociétés modernes ont redécouvert chez cet ancêtre beaucoup de qualités : d’abord une richesse génétique considérable, fruit de la patience des hommes qui a abouti à la sélection de ces multiples variétés, adaptées à chaque terroir : la campanèse en Corse, la sardonne dans les Maures, la pellegrine en Cévennes, le marron d’Olargues dans l’Hérault, le marron dauphine à Mazamet, le marron de Laguépie en Aveyron, la bouche rouge en Ardèche et bien d'autres variétés adaptées à la consommation humaine ou destinées aux animaux de la ferme (surtout cochons).

Ce film est découpé en 7 chapitres :

1 – Le châtaignier, une espèce cultivée en verger

2 – Domestication et greffage

3 – Création des variétés nouvelles: les hybrides

4 – Les variétés traditionnelles sélectionnées et adaptées aux usages

5 – Un verger conservatoire : Rignac en Aveyron

6 – Châtaignes ou marrons ?

7 – Quel avenir pour la recherche variétale ?

Carte de répartition des variétés dans le sud-ouest européen. Photos de quelques variétés. Schéma greffe en flûte. Différence châtaignes et marrons. Interview de P. Bes, G Briane, Alain Degans, J Guerrini, Nadine Allione, André Hugon, Maria Lafargue et J Chapa

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9. L’économie de la châtaigne (12 min. 30 s.)

Depuis quelques années, la filière castanéicole a beaucoup évolué. D’une production essentiellement vivrière, vers une production transformée et commercialisée.

Des projets sont en route, certains à l’échelle locale et familiale, d’autres plus importants. Mais la production demeure souvent mal organisée. Certains aimeraient que des projets collectifs, de type coopératives ou CUMA (Coopératives d’Utilisation du Matériel en Commun) puissent se mettre en place comme c’est le cas au Pendélis en Cévennes.

Que ce soit à propos de la production de fruit ou de la production de bois, le châtaignier représente un vrai potentiel, surtout que la filière fruit, en France, importe plus qu’elle ne produit (environ 20 000 t sont importées chaque année) et que la demande est croissante étant donné le vif intérêt qui est porté à cette ressource.

Interview d’une productrice dans le Massif des Maures (Nadine Allione) : « Moi, je suis exaspérée quand les gens téléphonent et demandent : « est-ce que vous avez du marron décortiqué, est-ce que vous avez du marron confit, est-ce que vous avez du marron glacé, est-ce que… et non, on l’a pas ! Donc, je me dis, ça marque notre inaptitude à nous organiser. À un moment, il va falloir qu’on s’assoit autour de la table et qu’on se dise : « on ne peut réaliser quelque chose de fort et de durable qu’en étant tous ensemble… donc, coopérative. Mais coopérative de transformation. Le marché du frais c’est un marché qui, à mon sens, n’existe plus. Il y a quarante ans, dans les Maures, on ramassait 4 000 tonnes de châtaignes. Aujourd’hui, les belles années, on arrive à peine à 500, 600 tonnes. On doit tourner à 400 tonnes de moyenne. Alors, 400 tonnes transformées, ça commence à devenir rentable ! »

Schéma d’évolution de la production en Europe et dans le monde Cartes de production en France, Europe et dans le monde Cartes postales anciennes

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10. Foresterie et utilisations du bois de châtaignier (19 min. 31 s.)

Le bois de châtaignier est naturellement durable en raison de sa forte teneur en tanin qui lui confère une grande résistance aux diverses agressions : champignons, insectes et éléments naturels (pluie, neige, sable, air marin, etc.). Son utilisation passée et actuelle est ainsi très variée. Certains usages ont aujourd’hui quasiment disparus (douelles et cercles de tonneaux, manches d’outils, tanin servant au tannage des cuirs) mais d’autres perdurent : comme la menuiserie et l’ébénisterie, le bois de charpente et d’ossature, la fabrication de meubles ou de parquets, le bois de chauffe, la vannerie....

Nous irons dans le Cantal et les Cévennes, pour analyser la diversité des productions issues du bois de châtaignier, comme par exemple le travail des feuillardiers, en Limousin, qui fabriquent des piquets à partir de taillis de châtaigniers. Les bois de taillis serviront d’échalas pour les vignes ou pour des clôtures, mais aussi des « ganivelles » (piquets plantés dans les dunes pour arrêter l’érosion des plages), ou de pieux pour fixer les berges des canaux ou pour les parcs à moules ou à huîtres… Les jeunes perches de trois à huit ans serviront pour les travaux de vannerie.

Malgré ses innombrables qualités, le châtaignier présente quelques défauts car c’est une essence sensible à la « roulure ». Cette anomalie du bois rend impropres à tout usage noble les grumes qui en sont atteintes.

1 - Menuiserie et ébénisterie

2 – Vannerie

3 – autres usages : bois de chauffe, greniers à céréales…

Photos tavaillons, châtaigniers transformés, feuillardiers traditionnels, piquets, meubles, panniers, solle… Interview D. Dureuil, charpentier dans la Châtaigneraie cantalienne, André Hugon castanéiculteur dans les Cévennes et Serge Burguières, fabricant de vannerie.

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11. La transformation de la châtaigne (21 min. 58 s.) Le problème majeur de la châtaigne c’est sa conservation. En réalité, la châtaigne n’est pas un fruit, ni un fruit sec mais une graine. Et cette graine, très riche en amidons, fermente très vite si l’on ne prend pas toutes les précautions pour la conserver. Si on a parlé de « civilisation du châtaignier » c’est aussi parce que les hommes ont su trouver des solutions au fil des siècles pour conserver cette graine durant plusieurs mois, pour « faire la soudure » jusqu’à l’arrivée des premières récoltes de céréales.

Une des méthodes de conservation, la plus traditionnelle, passe par le séchage dans de petites constructions (appelées clèdes dans les Cévennes, secadors dans le Rouergue) et qui sont souvent directement installées dans les vergers afin d’éviter des déplacements inutiles de la matière première. Il fallait aussi les éloigner aussi des habitations en cas d'incendies.

À la sortie, on obtenait les « châtaignons » ou « auriols » qui pouvaient se consommer toute l’année. Ces châtaignes sèches étaient aussi moulues et transformées en farine notamment en Corse et en Italie, mais aussi dans les Cévennes un peu plus tard. Du fait de ses multiples utilisations, cette farine a produit un éventail d’applications culinaires beaucoup plus large que pour le « châtaignon », sa matière première : fabrications de pains (sans gluten), de pâtisseries, de beignets, de polenta, de crêpes.

Nous aborderons le sujet en 2 parties :

1 – La filière humide

2 – La filière sèche

Fonctionnement d’un secador. Processus d’épluchage à l’atelier du Pendélis. Fonctionnement d’un moulin à châtaignes dans les Cévennes. Interview de R. Sauvezon, S. Bruguières, F. Boyer, F. Boyer, L. Lamoine, A. Hugon, L. Vincencini

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12. Mise en valeur de la châtaigneraie à travers les espaces protégés : le cas du Parc National des Cévennes (13 min. 28 mn.)

Le Massif Central et la Corse disposent de plusieurs Parcs où le châtaignier occupe un espace plus ou moins important: le Parc National des Cévennes, et 5 Parcs Naturels Régionaux, PNR de Corse, PNR des Monts d’Ardèche, PNR du Haut-Languedoc, PNR des Grands Causses et le PNR du Limousin. Le film se consacre à l’exemple du PN des Cévennes.

Les Parcs Naturels Régionaux ont pour objectif d’harmoniser protection de la nature et développement économique. Le PN des Cévennes ou le PNR des Monts d’Ardèche accompagnent la démarche d’AOC « châtaignes et marrons d’Ardèche » ou des démarches en cours (Cévennes et Haut-Languedoc) portée par les groupements de producteurs de châtaignes de ce département. Le PNR du Limousin a développé la filière des feuillardiers.

Le Parc National des Cévennes a aussi participé à de nombreuses recherches sur l’écologie du châtaignier et il a défini une politique d’accompagnement en matière économique et patrimoniale, de sa zone périphérique. Ces orientations prévoient que le châtaignier, là où il est présent, soit effectivement pris en compte. Nous voyons quelles sont toutes les mesures et démarches mises en oeuvre par les différents Parcs dans la protection de ces territoires de moyennes montagnes et pour favoriser les pratiques du développement durable.

Les PN et les PNR participent également à la démarche européenne Natura 2000 et tout particulièrement à la mise en place de Mesures Agri-environnementales Territorialisées (MAET) ou des Mesures Agri-environnementales Climatiques (MAEC). Certaines de ces mesures concernent les châtaigneraies.

Carte du Parc National des Cévennes. Interview de Jacques Merlin.

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13. Le châtaignier, pays et terroirs européens (11 min. 30s.)

En partant d’une carte, nous montrerons l’Europe de la castanéiculture ou du moins du châtaignier car sa présence parfois n’est plus qu’à l’état de relique tellement l’abandon est marqué.

Dans l’Europe du sud-ouest, les pays de la châtaigneraie sont l’Italie, la France, l’Espagne et le Portugal. Ces quatre pays, durant cinq siècles, ont connu une certaine prospérité grâce à cet arbre et ont été les plus importants, en Europe de l’Ouest, pour la production de châtaignes.

En fait, le châtaignier est un arbre du sud de l’Europe méditerranéenne, mais sa présence très forte dans les Asturies et la Galice en Espagne, ainsi que dans la haute vallée du Douro au Portugal, nous montre qu’il s’est aussi très bien adapté sur la partie atlantique de l’Europe. C’est l’aspect comparatif de ces différentes castanéicultures européennes qui nous intéresse à travers ces différentes études de cas.

1- L’exemple de la production castanéicole au Portugal.

2- Le cas de la production espagnole.

Carte de la châtaigneraie dans le sud-ouest européen.

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14. Le renouveau et l’avenir de la castanéiculture (23 min. 08 s.)

Autrefois, le châtaignier était un arbre essentiel à la survie des populations des régions aux ressources agricoles insuffisantes. Aujourd’hui, après un long abandon des châtaigneraies dans toute l’Europe méditerranéenne et jusqu’au littoral atlantique (Galice et Portugal), des efforts sont réalisés un peu partout pour les réhabiliter et les revaloriser, notamment en Corse, Cévennes et Ardèche. Car désormais, le châtaignier, ses fruits et son bois, image d’authenticité, retrouvent un regain d’intérêt auprès des consommateurs.

Des exploitants agricoles ont compris qu’il existe un réel intérêt économique à relancer ce type d’arboriculture qui demande moins de main d’œuvre que d’autres productions fruitières.

Mais la châtaigneraie est aussi au cœur des préoccupations des collectivités, des professionnels et des associations, quant au développement de certains territoires et zones sensibles. L’avenir du châtaignier est certainement là : au-delà de sa fonction économique, c’est son rôle dans la politique régionale qui doit être considéré, pour que des régions aux équilibres fragiles continuent de garder un visage humain.

1 – Récupération et réhabilitation du patrimoine castanéicole

Interview Laurent Vincensini et Emmanuele Barbieri en Corse et Nadine Allione dans le Var. 2 – Le châtaignier, une production qui peut se mécaniser

Interview A. Degans dans le Tarn et Garonne 3 – Les moyens traditionnels n’ont pas dits leur dernier mot

Interview récolte manuelle en Corse, Stéphane Guerrini 4 – Les variétés pour la farine font de la résistance. Rôle des Associations Syndicales Libres (ASL) et des AFP (Associations Foncières Pastorales).

Interview Patrick Arrighi et Jacques Merlin en Cévennes 5 – Propriétaires et producteurs s’accordent sur la châtaigne

Interview Emanuele Barbieri en Haute Corse et L. Lamoine (Var) 6 – La commercialisation d’un produit qui se transforme

Interview A. Degans 7 – L’avenir passe-t-il par le développement coopératif ?

Interview Hervé Roche (Cévennes), A. Degans et Nicole Allione (Var)

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15. L’évolution des paysages de la châtaigneraie : 1 la vallée du Viaur (Aveyron/Tarn) (3 min.)

Les Ségalas constituent une région géographique du sud-ouest du Massif central. Ils sont traversés par plusieurs cours d’eau (Viaur, Aveyron, Tarn…). Le Viaur a creusé son cours en gorges profondes en constituant un relief inversé. Au maximum de l’évolution démographique de la vallée du Viaur, vers 1870, l’ensemble de l’espace disponible était utilisé. Les villages étaient situés sur des replats à mi-pente (les Infournats, Bar, Mirandol le Vieux, Jouqueviel…). La majorité des activités agricoles se faisaient sur les versants ou en fonds de vallée. Les hauteurs, plus froides, étaient essentiellement destinées à des landes et des parcours herbagers pour les troupeaux d’ovins ou de bovins. Les versants sud servaient à la culture de la vigne, des céréales et des vergers. Les versants nord étaient prioritairement plantés en châtaigneraies ou réservés au bois de chauffage. Les fonds de vallées formaient des prairies de fauche. Aujourd’hui, l’organisation de l’espace s’est inversée. Les pentes des versants, non mécanisables sont abandonnées, les villages sont montés sur le plateau (Louradou, Bor, Mirandol Bourgnounac, Le Tel…) et des plantations de résineux ont été réalisées dans les années 1980, souvent grâce à des Groupements Forestiers. Les plateaux sont intensément cultivés (céréales, cultures fourragères…) du fait des apports de chaux, d’engrais et de la facilité de les mécaniser. Les châtaigneraies sont arrachées ou abandonnées dans leur grande majorité. Seuls quelques reliquats continuent d’être utilisés. Coupe évolution vallée du Viaur avec organisation de l’espace selon les versants

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16. L’évolution des paysages de la châtaigneraie : 2 les Cévennes (5 min. 46 s.)

Dans les Cévennes, le maximum de population des années 1870 voit la construction d’un paysage très organisé par étages pour des besoins de complémentarité de l’espace. A mi-pente (700 m.), les villages (St Germain de Calberte, St Martin de Lancluste, St Croix Vallée Française, St Frézal de Ventalon…) sont entourés de cultures et de jardins, souvent en terrasses. Un deuxième cercle est constitué par les prairies de fauche sur les replats et les vergers de châtaigniers dans les pentes. Les zones basses et les affleurements rocheux sont réservés aux bois de chênes pubescents et de chênes verts. Les zones hautes (800/900 m.) sont constituées essentiellement de hêtraies et les sommets (plus de 1000 m.) sont réservés aux estives (pelouses et landes) pour la transhumance d’été des troupeaux. Aujourd’hui, le paysage s’est profondément transformé avec la déprise agricole et l’arrivée de néo-ruraux. Les villages se sont dépeuplés, des fermes sont abandonnées ou reconverties en résidences secondaires. Il n’y a plus de cultures et beaucoup de terrasses sont abandonnées. La châtaigneraie est colonisée par d’autres essences (chênes, hêtres) ou remplacée par des plantations de résineux (pins noirs, pins maritimes) destinées à l’origine aux étais des mines d’Alès. Le chêne vert et la friche continuent également leur progression. Les parcours d’estives sont quasiment abandonnés faute de troupeaux et sont recouverts par les landes à genêt. Les châtaigneraies encore entretenues sont résiduelles malgré une petite relance de la production depuis les années 2000 grâce à l’aménagement d’ateliers collectifs ou privés de transformation des châtaignes (Le Pendélis, Florac, Génolhac…). Analyse évolution paysagère dans les Cévennes.

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III - PUBLIC « CIBLE »

L’objectif de ces documentaires est d’informer le public universitaire (mais aussi un public plus large) en montrant la relation entre une ressource naturelle et sa valorisation par l’homme, et ce depuis le Moyen-âge, dans des terroirs à faibles possibilités de développement économique.

Un autre but est aussi d’illustrer le renouveau de cette ressource ancestrale qui a failli disparaître et de voir quelles sont ses possibilités d’avenir. Nous voulons insister sur la vulnérabilité et sur la force de cet arbre, dit « providentiel » ou « arbre de vie », en montrant des actions de conservation de la biodiversité et de l’agrodiversité ainsi que les démarches engagées un peu partout pour son maintien ou pour sa relance.

Le webdocumentaire est tout d’abord destiné à un public d’étudiants concernés par les disciplines et thématiques suivantes :

- La géographie permet de situer le cadre de notre projet : France, Italie, Espagne, Portugal. Elle permettra aussi d’être la discipline transversale qui nous facilitera la circulation à travers toutes les problématiques abordées. Quelle est cette espèce, d’où vient-elle ? Etait-elle indigène, autochtone ou bien a-t-elle été importée sur notre territoire ? Nous pourrons faire la distinction entre indigénat et culture. « La géographie cherche à expliquer pourquoi telle chose se trouve ici plutôt qu’ailleurs » (Xavier de Planhol ; cité par J.R Pitte, 1984, Terres de Castanides).

Film : introduction de la châtaigne (Pitte), film 13

- L’analyse paysagère permet une étude d’un ou deux paysages emblématiques et de voir la place du châtaignier dans l’analyse spatiale. On étudie les pratiques culturales telles que les complantations au Portugal ou en Galice avec des céréales (seigle, etc.), les cultures en terrasses cévenoles ou l’arboriculture intensive de plaine.

Films 13 et 4: analyse paysagère, coupe vallée du Viaur (GB) et évolution bassin-versant des Cévennes.

- La phénologie : aborde le cycle biologique du châtaignier au fil des saisons, notamment l’entretien de la châtaigneraie en hiver, les activités de taille et de greffe au printemps ; la floraison en début d’été et l’entretien du sous-bois avant la récolte de l’automne.

Film 4: les saisons du châtaignier + schéma cycle biologique (livre Sauvezon),

- L’histoire, permet de situer un long processus de mise en place et de conquête de la castanéiculture.

Film 3 : carte de l’évolution et de la conquête du châtaignier.

- La biologie et la botanique nous permettent de décrire cette ressource végétale, de comprendre son fonctionnement. Au niveau pollinisation, nous verrons comment cet arbre est pollinisé par les abeilles et quels sont les rapports entre l’apiculture transhumante et l’arboriculture.

Films 1 et 5 : schéma cycle biologique du châtaignier, pollinisation abeilles (GB)

- Le paléo-environnement : la palynologie et l’anthracologie viennent à notre rescousse en nous montrant la place de cet arbre sur le territoire national. Ces disciplines récentes nous donnent des éléments précis, quantifiables sur la présence de Castanea sativa dans les Cévennes, en Corse, dans les Pyrénées ou en Ligurie, par exemple.

Film 2 : diagramme pollinique + carte premiers pollens (Galop),

- L’ethnologie : le monde castanéicole est un monde riche culturellement car il a une

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histoire particulière, personnelle, ainsi qu’une très longue tradition. Richesse de savoir-faire et de pratiques, richesse linguistique et toponymique, richesse des relations humaines, richesse linguistique, terminologique sont illustrées par des interviews et des figures.

Films 10 et 11 : les toponymes + pesquier + clède (Bès) + glossaire

- L’ethno-histoire : La question historique est très importante dans la mesure où cet arbre a été qualifié d’arbre « de civilisation » et qu’il a pris, surtout depuis le Moyen-âge une place capitale dans l’économie et la culture des régions pauvres.

Films intro + film 1 : introduction de la civilisation du châtaignier (Pitte), D Galop

- L’agriculture et la foresterie : au niveau international, l’agriculture est reconnue comme gestionnaire principal du patrimoine naturel tandis qu’émerge la notion de multifonctionnalité des espaces ruraux. C’est la place de l’arboriculture combinée à d’autres pratiques comme l’élevage (cochons noirs en semi liberté en Corse ou en Italie et en Espagne) le sylvo-pastoralisme ovin ou bovin, la céréaliculture en complantation, l’apiculture, etc. que nous allons vérifier dans les diverses régions étudiées.

Films 7 et 14 : arboriculture (Degans), sylvopastoralisme (Cévennes, Corse), produit bio, utilisation du bois (film 10)

- L’agronomie nous permettra d’analyser les différentes variétés et la diversité génétique de cette plante ainsi que la manière dont elle est cultivée en Europe du Sud.

Films 7 et 14 : sélection des variétés (Chapa, Lafargue), variétés anciennes (Conservatoire Rignac)

- La phytopathologie abordera la question des maladies (Phytophtora et Endothia) et de la lutte biologique. Aujourd’hui, une nouvelle menace provoquée par un parasite, beaucoup plus destructrice, semble-t-il, le cynips est l’objet de nombreuses préoccupations.

Film 6 : maladies et parasites (Lafargue),

- L’économie : la préservation des milieux naturels et la fabrication de produits alimentaires de qualité font l’objet d’une demande croissante. En dehors de ces attentes, les consommateurs manifestent un fort attrait pour des produits typés dont les conditions de production assurent un entretien durable des milieux et permet de relancer les productions castanéicoles locales.

Films 7, 9, 10 et 14: les usages de la châtaigne (Var, Degans), le châtaignier, un produit bio

- L’écologie et la biodiversité : Pour la société et les gestionnaires publics, la valorisation de la diversité biologique et des paysages constitue une préoccupation nouvelle. Ces dernières années, les chercheurs ont fait émerger des travaux d’économie plus abstraits, sur des catégories nouvelles de biens et de services environnementaux. La société leur accorde un statut de bien public local ainsi qu’une valeur économique non négligeable. Des fonds publics importants, dont une grande partie est versée aux exploitants, leur sont consacrés : il s’agit notamment des mesures agri-environnementales territorialisées.

Films 5 et 12 : Natura 2000, ENS, MAET (PN Cévennes).

- Le développement durable : dans les années 1990, le concept de développement durable a pris forme. Dans ce contexte, des actions sont déployées un peu partout. La châtaigneraie elle aussi a bénéficié de financements européens, nationaux et régionaux en faveur des actions de développement durable. Ce sont les collectivités territoriales, les organismes techniques, certaines associations (comme l’ACRC à Rignac, etc.), les

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acteurs privés et les Parcs (Parc National des Cévennes et les PNR) qui sont fer de lance d’une gestion durable des ressources.

Films 12 et 8 : PN Cévennes, ACRC Rignac (Pitte),

- Le patrimoine : à travers le bâti (secador) ou les aménagements liés à culture (terrasses, pesquiers…)

- Film : 4 temps des châtaignes, transformation…

Cette série de films s’adresse donc aux étudiants et aux enseignants des formations suivantes, tant en formation initiale qu’en formation continue à différents niveaux d’études:

Licence 2 et 3

Master 1 et 2

BTS et Licences professionnelles

Formations continues

Elle peut aussi intéresser le grand public et les castanéiculteurs professionnels qui pourront recueillir dans cette série de 16 films des informations précieuses (maladies et parasites, exemples de valorisation, vie du châtaignier, écologie, analyse paysagère, politiques publiques…).

Il peut concerner :

- Les sciences de la vie et la biologie

- Les sciences de l’environnement

- La géographie et l’écologie du paysage

- L’agronomie

- L’aménagement du territoire et la valorisation des ressources

- L’économie

- L’histoire

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IV -PARCOURS DE FORMATIONS CONCERNEES

Exemples de formations auxquelles cette ressource est liée :

Niveau Intitulé de la formation Etablissement

L3, Master Géographie Licences pluridisciplinaires

Université Toulouse 2 – Jean Jaurès

BTS Aménagement paysager LEGFA Rignac, Lycée agricole de Fontlabour

Master Gestion sociale environnement et valorisation des ressources territoriales CUFR Champollion Albi

Master Géographie Environnement et paysage Université Jean Jaurès

Licence pro Gestion et aménagement des espaces pastoraux et montagnards UTM-antenne de Foix

Autres exemples de formations pouvant être intéressées :

Niveau Intitulé de la formation Etablissement

L3, Master Biologie/écologie Université Paul Sabatier Toulouse III

Master Sciences de la biodiversité et écologie Université d’Aix Marseille

Master Géographie Université Paris V

Master Ecologie fonctionnelle Université Montpellier

Master Environnement Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Master Sciences et technologies du vivant Agro-Paris Tech Florac

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V – SUGGESTION D’UTILISATION PEDAGOGIQUE

Ce web-documentaire peut être utilisé en complément à des cours magistraux en géographie de l’environnement ou en écologie, ainsi qu’en agronomie ou également comme support d’exercice dans des travaux dirigés.

En raison des thématiques abordées, ce web-documentaire offre également la possibilité d’une utilisation pour des formations de public malentendant. Il est en effet proposé sous-titré.

Il peut être accompagné par les enseignants qui s’appuieront sur le guide d’usage, la webographie et le glossaire.

En dehors du public universitaire concerné, cette ressource apporte également de nombreuses possibilités d’utilisation pour les techniciens (des Parcs Nationaux ou Régionaux), les animateurs de pays, etc.

Enfin, ce type de webdocumentaire peut intéresser le grand public, sensibilisé aux enjeux posés par la castanéiculture (produit bio, analyse paysagère, maladie, cycle de vie, biodiversité…).

Nature et contenu du guide d’usage.

Les seize films documentaires sont séquencés et proposés en vidéo rich-media.

Ainsi, des documents textuels, graphiques et iconographiques (tels que textes, définitions, schémas, photographies, cartes, graphiques) s’affichent en synchronisation avec la lecture de différentes séquences vidéo ou sont proposés en documents complémentaires, sous forme de fiches pédagogiques, dans les différents onglets prévus sur l’interface du projet.

Un répertoire détaillé de ces prolongements est soumis à l’usager sous forme de compléments documentaires (statistiques, fiches documentaires…) et une bibliographie et une sitographie thématique viennent agrémenter l’ensemble.

Ces documents constituent des prolongements pédagogiques à multi niveaux d’enseignement.

La transcription des différents films documentaires est proposée en téléchargement, en français, mais est aussi sous-titrée pour les mal-entendants. Certains interviews en espagnol, italien et portugais, selon la langue utilisée dans l’entretien sont bien évidemment traduits en français.

Des résumés de chaque film (16 au total) sont disponibles dans ce fichier.

Un plan global de la ressource est également disponible.

Pour les étudiants (en géographie, mais également des étudiants en langues étrangères), l’accès aux différentes ressources peut se faire par le biais d’une page (page d’accueil n°2) constituée d’une carte interactive de l’Europe, avec les différentes zones affichées et qui donneront des informations lorsque le pointeur passera sur les différentes zones sensibles.

Tous les prolongements pédagogiques sont proposés au téléchargement.

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Une fenêtre permettra également d’afficher les mots-clés et d’accéder à la séquence concernée en cliquant sur le mot qui a été choisi. C’est ce qui explique le nombre important de mots-clés que nous avons proposés dans le glossaire notamment.

Une liste des thématiques peut être abordée par les prolongements pédagogiques du film, sous forme textuelle, iconographique et sous forme de schémas dans les documents pédagogiques.

- Définition botanique de l’espèce

- Différences entre marron et châtaigne ?

- Définition du terme cultivar

- Techniques de greffage

- Différence entre indigénat et culture ?

- Qu’est-ce qu’une fouille palynologique ?

- La culture du châtaignier en Europe occidentale

- Implantation et répartition du châtaignier

- Pourquoi parle-t-on de civilisation du châtaignier ?

- Quelles sont les ressources proposées par cet arbre ?

- L’âge d’or du châtaignier

- Les causes du déclin

- Description d’un paysage castanéicole

- Les évolutions du paysage

- Comment montrer les éléments du paysage

- Quel est le rôle de cet arbre dans les zones à risque d’incendie ?

- Quel est le type de sol et les conditions favorables à son implantation ?

- Quel type de flore dans les châtaigneraies ?

- Quel type de faune ?

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VI – LISTE DES INTERVENANTS

Alain Dégans (agriculteur, castanéiculteur professionnel / Tarn et Garonne)

Philippe Bes (castanéiculteur professionnel / Tarn)

Almuth et Frédéric Schwann (castanéiculteur professionnel / Hérault)

Lucien Lamoine (apiculteur, castanéiculteur / Var)

Nadine Allione (castanéicultrice / Var)

Jean-Marc Briane (castanéiculteur/Aveyron)

Jacques Merlin (Directeur du Parc National des Cévennes)

Jean Robert Pitte (Professeur émérite / géographe, Université Paris IV-Sorbonne)

Diego Moreno (professeur, palynologue / Université de Gênes)

Didier Galop (Directeur du laboratoire GEODE / palynologue / Université Toulouse Jean-Jaurès)

Nicolas Demunik (technicien GEODE)

Emmanuele Barbieri (transformateur et producteur de châtaignes, Haute Corse)

Jacques Chapa (ancien chercheur INRA Bordeaux, spécialiste du châtaignier)

Maria Lafargue (chercheur INRA, Bordeaux, arboriculture)

Michel Coste (ex-président du Conservatoire Régional du Châtaignier, en Midi-Pyrénées)

Loïc Vincent (technicien au Conservatoire Régional du Châtaignier, en Midi-Pyrénées)

Lucien Lamoine (apiculteur Collobrière, Var)

Anita Clémente (FREDOM Midi-Pyrénées)

Jérôme Château (animateur de la maison de la châtaigne de Mourjou, Cantal)

Didier Dureuil (menuisier-ébéniste à Cassagnouse, Cantal)

Laurent Fossat-Cercler (castanéiculteur dans les Cévennes, Lozère)

Hervé Roche (salarié Atelier du Pendélis en Cévennes, Lozère)

Serge Bruguières (castanéiculteur, Cévennes)

André Hugon (castanéiculteur et ancien conseiller général dans les Cévennes, Lozère)

Robert et Rémi Sauvezon (castanéiculteurs, Cévennes)

Patrick Arrhighi (technicien, Chambre agriculture Haute Corse)

Karine Franchi (fédération des castanéiculteurs Haute Corse)

Pasquin Fiori (fédération des castanéiculteurs Corse, Haute Corse)

Famille Vincensini (castanéiculteurs et transformateurs, Haute Corse)

Stéphane Guerrini (producteur castanéicole, Haute Corse)

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Architecture de la ressource

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Les coauteurs réunis autour de ce projet sont des enseignants-chercheurs qui ont l’habitude de travailler ensemble pour la plupart d’entre eux.

L’équipe de production audiovisuelle et multimédia est composée de : Jean Jimenez, chef du service SCPAM, réalisateur

Nathalie Michaud, chargée de production et monteur pour certaines voix off

Jacques Aguila, infographiste

Jacques Hubchman, professeur émérite de géographie et Nathalie Michaux pour les voix off

Joseph Buosi, cartographe pour la réalisation de la carte des variétés de châtaignes Didier Galop, directeur de recherche, pour la réalisation des cartes sur les pollens