Dép. A TOULOUSE. I LI1.0 AI. et Directeurs de...

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i SEPTEMBRE 1846 amomma PRIX Toulouse. Dép. Etr. Cn an 45 fr. 50 fr, 56 fr. 6 mcis23 fr. 26 fr. SJ fr. 2 mois 12 fr. le fr, t6 fr. 1-es abonnements ne sont reçus que pour 3 mois , 6 mois ou un an, et ne com- mencent que du lier ou du 16 .ale chaque filins. Les Lettres non affranchies ne sont pas I l lu qu reçues. s S0M2AIlIlE. TO1;1.4 l'SI ter septembre : Distribution des prix des écoles d'enseignement mutuel ;faits divers ; nouvelles de Rome. - P,inrs, 28 e' 29 août : Nouvelles diverses. - GU.AHCRE DES 1)Éb';Tis : Vérification des pouvoirs ; nomination du pi ési- dent.-n'iFP.6QUE. - AODUC'EL.LES D'ESPAGNE. - FLuii,i.ETO N: L'h évitage de vie. TOULOUSE , 4 Septembre. Nous recevons, par notre correspondance de la chambre des députés, le réuitat du scrutin pour la présidence. M. Sauzet, candidat conservateur, a été nommé-pré_ident à une immense majorité. Hier , a eu lieu la distribution des prix des écoles commu- nales gratuites d'enseigneinenl muruei. La salle du Musée , qui avait réuni la veille les élèves de l'école des beaux-arts, a encore servi à cette seconde tété pf pulaire. Urne nombreuse assemblée se pressait dans la grande salie , heureuse d'assister au triom- phe de cette jeune et intéressante ébtmille , à laquelle la ville de l'oulouse verse avec iibér lüe les trésors de l'instruction. La solennité était pré-ide par M. Lafont , adjoint , assisté des membres du comité l,rc,nl et de ceux des loges maçonniques qui ont fondé des prix en faveur des élèves des écoles. La séance a été ouverte par un discours de l11 Lafont , qui a remercié, au nom de la ville, les instituteurs et les membres du comité du zile et de l'activité avec lesquels ils accomplissent leurs devoirs. Après ce discours, les jmuues élèves ont exécuté un choeur qui a été rendu avec beaucoup d'ensemble et de netteté. Les élèves de l'école des arts, couronnés la veille, ont voulu prendre part à la fête d'hier, en lui prêtant le concours de leurs talents. Mile Dupuy a chanté avec beaucoup d'expression le grand air délit guette; M. Lacoste, l'air du Chdterau de Kenil- vcorth, de Concone;; M . Serres, celui de Joseph, de Méhul, et Il. Boussagol, un air de basse. Ils ont été entendus avec un grand plaisir, et les applaudissements ne leur ont point manqué. M. Fabre a joué son concerto de Bériot, de manière à faire conce- voir de belles espérances sur l'avenir de ce jeune artiste. La musique du 21e léger a exécuté plusieurs morceaux, avec son ensemble accoutume; elle a été fort applaudie. On doit des remerciements à ce corps qui, par tin désintéressement qui l'honore, n'a voulu recevoir aucune rétribution, et s'est ainsi associé au bienfaisant esprit qui a dirigé dans leur oeuvre les fondateurs des écoles primaires. La distribution des prix a succédé au concert. Cette solennité avait cette année un caractère tout particulier. Un nouveau prix d'honneur devait être décerné pour la première fois. Ce prix, fondé par la loge maçonnique Les vrais amis rénn s, est destiué à l'élève qui a traité avec le plus de mérite une coma tsition de dessin linéaire et de géométrie pratique. Les meilleurs élèves feuilleton du Journal de Toulouse du 1 septembre 1846. L'II RITA&E DE VIE, (Suite et fin. -- Voir notre journal d'hier). Un jour, entre autres, il eut besoin de s'armer de tout son courage, de toute sa résignation. C'était la fête de Bel-Impér ia, son jour de naissais--e, et son salon ne désemplit pas de visites, et c'était à qui lui apporterait les plus riches présents. Lucien avait offert aussi le sien, trop coùteux de beaucoup pour sa mo- deste fortune, mais bien mesquin auprès de ceux qu'elle rece- vait de ses rivaux. Il resta là toute la matinée, plus oublié, plus inaperçu que jamais, se reprochant de ne pas partir et n'en ayant pas le courage. Il se le reprocha si souvent, que peu à peu toutes les visites se retirèrent. A peine Bel-Imperia se vit-elle seule, - c'était être seule que d'être avec lui, -- qu'elle repoussa dédaigneusement et avec humeur ces magnifiques presens dont elle avait paru si recon- naissante. -- La sotte chose qu'une fête ! s'écria-t- elle. Venir vous rappeler solennellement que vous avez un an de plus ! Tout en parlant, elle s'était approchée machinalement d'une glace, et s'y étant regardée, elle aperçut une ride à son front. - Venez! dit-elle en prenant Lucien par le bras, venez, en- fant! voilà de quoi vous guérir de votre fol amour! voyez-vous ? une ride... J'ai trente ans ! entendez-vous? trente ans !... l'âge où cesse la jeunesse des femmes!... Quelle injustice de la nature! vous autres hommes, vous êtes encore jeunes à i'àge où nous dégénérons. Un éclair traversa l'esprit de Lucien. Jamais il ne se serait avisé de lui-méme que sa maitresse n'avait pas toutes les per- fections. Il avait souvent désiré d'être plus vieux lui-même, mais qu'elle fùt plus jeune, jamais. Courir chez lui, prendre dans le coffret de fer le plus gros des trois flacons et revenir chez elle, l'affaire d'un instant. ' Elle était à sa toilette, cherchant sans doute à réparer ce pre- mier outrage fait à son front par l'impitoyable main du temps. Lucien lui lit l'offrande de son flacon, en lui en expliquant l'ori- 4a ANNF,I; LI1.0 AI. Ce journal parait tous les jours, excepté le mercredi. des quatre écoles ont été appelés à concour ir. Une commission, composée de membres du comité local et de la loge fondatrice, a accordé cette année le prix à M. E_pirae, de l'écote Les- pinasse. Voici maintenant les noms des élèves qui ont eu le plus de nominations Ecole du centre : Le prix d'honneur, tbndé par la loge l'Union- Sincère, a été remporté par M. Baysset. Les élèves le plus souvent nommés sont : MM. Baysset, Au- guste, Fournis, Mouvnet, Gleyses, Pertus, Labeda, Lodoïs, Antic, Barrière, Passeman, Caminade, Sicre, Bazat, Armengaud, Sau- rel. Ecole l'Espinase (Ouest). Prix d'honneur, M. Laftte. Elèves souvent nommés : M1M. Esquerre, Villespy, Lafitte , filarignac, Labat, E pirac, laury, Benech, Lnpis, Revel, Bégué, Seysset, Montégut, Miégeville, Dulong, Richard, Delpy, Cassa- gnac. Ecole du Nord. Prix d'honneur : M. Bayssac. Les élèves souvent nommés sont : MM. Bayssac, Bosc, Fautz, Pédurand, Martin, Charrière, Fauré,Fenouillet, Vigaud, Blanc, Lamourous, Bousquet, Chevillé, Gleyzes. Ecole du Sud. Prix d'honneur , M. Deriés. Elèves souvent nommés : MM. Deriés , Estingoy , Angremy, Fauré , Lasserre , Rayssé , Tardieu , Troy , Lasserre, Courrège, Fabre , Cassagnavère, Labeyrie. Ecole des filles. Prix d'honneur , Mire Dauza. z Delpy , Elèves souvent nommées : Mrt,s Dauza, Azam , Castex, Sain- toit , Rollier , Jean Pierre , Julien, Trégan, Péchaud, Lasserre, Garrigues, Cazeneuve, Blanc, Hettiger, Delpon. Ouvroir. Prix d'honneur , Ma, Azam. Elèves plus souvent nommées , M" e, Azam , Blanc , Dauza, Couderc , Garrigues , Jean Pierre , Rivière , Bieu, Trégan. Ecole de Lalande. llàl. Albert, Salles, Cabane, Rousset ont eu le plus de nominations. Ecole de Saint-Martin-du-3ouch. MM. Loubet , Potier , Fro- ment , Daiilet , Salère , Delapart , Toulouse. Ecole de Poucourtille. MM. Nlonlfrayx , Barthère , Benazet Pontines. Ecole de Saint-Simsn. MM. Lapeyre, Sacarau , D.tubèze Lasserre , Rives. La chambre de commerce vient de recevoir de M. le ministre des finances la dépêche dont la teneur suit : A M. le président de la chambre de commerce de Toulouse Paris, le 19 août 1846. Les négociants de la ville de Toulouse m'ont adressé, Mon- sieur, une pétition, à l'effet d'obtenir que les courriers de la malle de Limoges fussent autorisés, comme par le passé, à se charger de divers articles de marchandises, pour lesquels le transport par la voie des messageries n'offre pas assez de célé- rité. La permission accordée aux courriers de malles-postes de se charger, pour leur propre compte , d'objets de commission , ayant donné lieu à des abus , il a été reconnu nécessaire de renfermer cette tolérari e dans des limites telles que, ni le ser- vice des dépêches ni celui des voitures publiques n'eussent à en souffrir. En conséquence , une décision ministérielle , du 11 avril 1845 , a déterminé le poids des objets de cette nature dont gaie, la valeur et l'usage. La première impression deBcl-Impéria fut l'incrédulité; mais la maure des études du baron ne lui était pas inconnue, et les détails que lui donna Lucien dissipèrent une partie de ses don tes. Vingt ans!... revenir à vingt ans! cette séduisante idéc!'em- porta sur tout scrupule. Elle approcha le flacon de ses narines, un oail inquiet attaché sur son miroir. Mais l'effet de cette subtile essence lut si prompt et si sensible, qu'elle ne put retenir un cri de surprise et de joie, et, dans l'effusion de sa reconnaissance, elle se retourna vers son bienfaiteur pour lui offrir les prémices de cette jeu- nesse dont elle lui était redevabic, comme elle aurait détaché pour lui la plus belle fleur d'un bouquet qu'il lui aurait offerr. filais le temps, vaincu à son profit, avait pris d'autre part une cruelle revanche. D'après j'inexorable loi de ce marché, pendant qu'elle rajeunissait de dix ans, Lucien avait vieilli du double, et au lieu du jeune homme auquel elle tendait son vi- sage refleuri, elle ne vit plus qu'un homme de quarante et un ans le front déjà ridé et dégarni, et elle le vit de ses yeux de vingt ans. Elle ne put contenir un premier mouvement, et elle se rejeta en arrière avec répugnance. Cependant, elle réfléchit aussitôt qu'il na fallait pas être ingrate, et, faisant un effort sur elle-mème, elle lui donna magnifiquement sa main à bai- ser. Notre amoureux ne remarqua rien de tout cela. Sa maîtresse, chose incroyable! était devenue plus belle encore: c'est à lui qu'elle devait d'être embellie, et elle lui donnait sa nain à bai- ser r il n'en fallait pas tant pour lui faire perdre la tête. Ce baiser sur cette jolie main ne fut pas sa seule récompense Bel-Impéria lui permit de la rejoin:Ire à Fontainebleau, où elle allait passer quelques jours avec une respectable baronne qui lui servait de mère. Il y était avant elle. N'en déplaise à nos législateurs , la forêt de Fontainebleau n appartient pas à la liste civile : elle appartient aux amoureux. C'est pour eux que la nature a épaissi ces voûtes de verdure , a soulevé ces flots de rochers C'est pour eux qu'elle a placé , à deux pas des agitations tracassières de Paris , cotte solitude pleine de calme et de sécurité. Ah ! s'il est vrai que l'amour No 205 ---MA'1EI Les Annonces et Avis doivent être remis la veille et se paient d'avance. ON S'AIIO'N E a u BUE UduJOU'RlJ rue St-Rome. 46, A TOULOUSE. Chez les Libraires, Bureaux des Messageries et Directeurs de postes. le transport petit être effectué par les courriers ,poids qui pour ceux de la malle de Limoges est fixé à 95 kilogrammes à l'aller et à 100 kilogrammes au retour. Les considérations qui ont nécessité ectte décision subsistant dans toute leur force, il ne saurait y avoir lieu d'en modifier les dispositions, etje regrette de ne pouvoir. per ce motif, satisfaire au vécu exprimé par le commerce de Toulouse. Recevez, etc. Lerninistre des finances, LAPLAG(E , signé. Ce soir, doit avoir lieu, sur le Théâtre du Capitole, la pre- mière représentation de ,iI. Marié, ténor de l'Académie royale de Musique, dans Robert le Diable. M- Julien-Vangelder qui, pour second début, a chanté d'une manière si distinguée le rôle d'Alice, jouera ce même rôle , en attendant son troisième début. O n lit dans le Courrier de Lyon du 29 : Une quasi émeute a eu lieu hier près du pont de Serin, à pro- pos d'un chien Cet animal peu honnête, ayant levé une de ses jambes de derrière contre la guérite d'un factionnaire, celui- ci lui a commandé de se retirer , mais le chien, qui était appa- remment sourd, n'en a rien fait ; alors le tictionnaire l'a em- broché avec sa baïonnette. Sur ces entrefaites, le propriétaire du chien est arrivé. A la vue de sa bête étendue sait; vie, il est entré dans une grande fureur qu'il a facilement communiquie à la foule ras- semblée autour du chien et du factiunusire. ïCelui-ci a dû ale s faire retraite pour échapper aux menaces de mort qui se fai- saient entendre autour de lui. On nous assure que l'autorité mi- litaire va faire une enquête sur cet événement. Cannes', 28 août. Lord Brougham et M. Temple Leader viennent de nous faire jouir d'un spectacle inusité dans nos contrées. On sait que ces messieurs ont acquis, il y a trois ans , la belle forêt de la Croix de Gardy. Cetteforèt vient d'être complètement entourée d'un mur de clôture construit avec le luxe et la solidité qu'on apporte en Angleterre à ce genre de travail. Hier on a pu voir débarquer sut- notre quai quatorze daims, autant de chevreuils, quelques cerfs et biches de la plus grande beauté. Ces animaux venaient de File de Sardaigne; ils étaient conduits par six piqueurs révéla; de magnifiques livrées, vert- pré à revers de velours-grenat, à boutons d'or, aux armes du noble lord. La meute, arrivée depuis trois m lis d'Angleterre, se compose de vingt molosses de la plus belle race , et de quatre lévriers originaires du comté de Worcester. Tous ces animaux sont re- marquables par l'élévation de leur taille et l'élégance de., leur forme. Les équipages de chasse , fabriqués à Paris, sont d'une grande magniicenc:e. On nous annonce pour cet hiver des réunions de chasse fort brillantes. Plusieurs des plus renommés chasseurs d'Angleterre ont déjà reçu leur invitation. Les ehaleu.s qui , cet été, se sont fait sentir partout avec tant fasse mieux sentir le charme d'un beau lieu , et qu'un beau lieu ajoute encore aux enivrements de l'amour, allez, vous qui ai- mez , allez cacher, allez savourer à loisir votre bonheur dans ce royal désert. Pour vos pieds rêveurs ses tapis de bruyères fleu- ries ; pour vos fronts brûlants ses couronnes de lierre et de chè- vrefeuille. Allez troubler les biches et les peintres dans leurs retraites d'Asprcmont et de la Gorge-aux-Loups ; montez et re- descendez les mystérieux défilés du Bas-Préau ; attardez surtout, attardez vos pris , au déclin du jour, dans cette vallée de la Salle , si mélan,oliqu t , si recueillie. Hélas ! pauvre forêt , la pioche et la cognée te mutilent sans relàche , tes grands bois s'éclaircissent , tes hauteurs se nivellent ; et pour comble de pro- fanation , Paris te menace d'un chemin de fer 1 En échange de ces vingt années , Lucien eut trois jours de ce bonheur. Je ne ces: pis dire par là qu'il fut traité bien favora- blement ; m-.is il était seal avec sa maîtresse ; elle avait pour lui les égards qu'on a pour un bienfaiteur; son imagination faisait le reste. Si sa maturité subite n'eût pas été tout extérieure , il aurait pu tirer parti de cette position de bienfaiteur ; mais son corps seul avait vieilli ; son coeur avait conservé toute la candeur toute l'inexpérience , tout le désintéressement de l'adolescence, . Et , d'ailleurs, il était amoureux , et , en fait de duperie , les amoureux n'ont pas d'à.-c. Ne fût-ce que pour éviter les commentaires sur leur double métamorphose, Bel-Impéria aurait bien voulu prolonger leur charmante vie de Bohémiens; mais son engagement avec le I'liéàtre-Italien la rappelait à Paris. Quel ennui de ne pouvoir faire avec lui tin long voyage dans quelque contrée lointaine, in- connue des touristes et desdilettanti 1 Heureusement, elle n'avait rajeuni que de dix ans, et la différence était peu sensible; mais lui, vingt ans de plus ! le contraste était énorme : il était scan- daleusement changé. Il fallait absolument qu'il se dépaysât pour sauver la brusquerie de la transition Elle l'engagea donc à par- tir seul, et sur-le-champ. Elle le rejoindrait aussitôt qu'elle serait libre; et, en attendant, elle lui écrirait. Si les amoureux savaient combien il est rare qu'on leur sache gré de leurs sacri- fices, ils ne seraient pas si prompts à en faire. Quelque péni- bles qu'elles fussent à suivre, les volontés de Bel-Impéria étaient Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

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i SEPTEMBRE 1846amomma

PRIX

Toulouse. Dép. Etr.Cn an 45 fr. 50 fr, 56 fr.6 mcis23 fr. 26 fr. SJ fr.2 mois 12 fr. le fr, t6 fr.

1-es abonnements ne sontreçus que pour 3 mois , 6mois ou un an, et ne com-mencent que du lier ou du 16

.ale chaque filins.Les Lettres

non affranchies ne sont pas I l lu qureçues. s

S0M2AIlIlE.TO1;1.4 l'SI ter septembre : Distribution des prix des écoles

d'enseignement mutuel ;faits divers ; nouvelles de Rome. -P,inrs, 28 e' 29 août : Nouvelles diverses. - GU.AHCRE DES1)Éb';Tis : Vérification des pouvoirs ; nomination du pi ési-dent.-n'iFP.6QUE. - AODUC'EL.LES D'ESPAGNE.

- FLuii,i.ETO N: L'h évitage de vie.

TOULOUSE , 4 Septembre.

Nous recevons, par notre correspondance de la chambre desdéputés, le réuitat du scrutin pour la présidence. M. Sauzet,candidat conservateur, a été nommé-pré_ident à une immensemajorité.

Hier , a eu lieu la distribution des prix des écoles commu-nales gratuites d'enseigneinenl muruei. La salle du Musée , quiavait réuni la veille les élèves de l'école des beaux-arts, a encoreservi à cette seconde tété pf pulaire. Urne nombreuse assembléese pressait dans la grande salie

, heureuse d'assister au triom-phe de cette jeune et intéressante ébtmille

, à laquelle la ville del'oulouse verse avec iibér lüe les trésors de l'instruction.

La solennité était pré-ide par M. Lafont, adjoint , assisté

des membres du comité l,rc,nl et de ceux des loges maçonniquesqui ont fondé des prix en faveur des élèves des écoles. La séancea été ouverte par un discours de l11 Lafont , qui a remercié, aunom de la ville, les instituteurs et les membres du comité duzile et de l'activité avec lesquels ils accomplissent leurs devoirs.

Après ce discours, les jmuues élèves ont exécuté un choeurqui a été rendu avec beaucoup d'ensemble et de netteté.

Les élèves de l'école des arts, couronnés la veille, ont vouluprendre part à la fête d'hier, en lui prêtant le concours de leurstalents. Mile Dupuy a chanté avec beaucoup d'expression legrand air délit guette; M. Lacoste, l'air du Chdterau de Kenil-vcorth, de Concone;; M . Serres, celui de Joseph, de Méhul, et Il.Boussagol, un air de basse. Ils ont été entendus avec un grandplaisir, et les applaudissements ne leur ont point manqué. M.Fabre a joué son concerto de Bériot, de manière à faire conce-voir de belles espérances sur l'avenir de ce jeune artiste.

La musique du 21e léger a exécuté plusieurs morceaux, avecson ensemble accoutume; elle a été fort applaudie. On doit desremerciements à ce corps qui, par tin désintéressement quil'honore, n'a voulu recevoir aucune rétribution, et s'est ainsiassocié au bienfaisant esprit qui a dirigé dans leur oeuvre lesfondateurs des écoles primaires.

La distribution des prix a succédé au concert. Cette solennitéavait cette année un caractère tout particulier. Un nouveau prixd'honneur devait être décerné pour la première fois. Ce prix,fondé par la loge maçonnique Les vrais amis rénn s, est destiué àl'élève qui a traité avec le plus de mérite une coma tsition dedessin linéaire et de géométrie pratique. Les meilleurs élèves

feuilleton du Journal de Toulouse du 1 septembre 1846.

L'II RITA&E DE VIE,(Suite et fin. -- Voir notre journal d'hier).

Un jour, entre autres, il eut besoin de s'armer de tout soncourage, de toute sa résignation. C'était la fête de Bel-Impér ia,son jour de naissais--e, et son salon ne désemplit pas de visites,et c'était à qui lui apporterait les plus riches présents. Lucienavait offert aussi le sien, trop coùteux de beaucoup pour sa mo-deste fortune, mais bien mesquin auprès de ceux qu'elle rece-vait de ses rivaux. Il resta là toute la matinée, plus oublié, plusinaperçu que jamais, se reprochant de ne pas partir et n'enayant pas le courage. Il se le reprocha si souvent, que peu à peutoutes les visites se retirèrent.

A peine Bel-Imperia se vit-elle seule, - c'était être seule qued'être avec lui, -- qu'elle repoussa dédaigneusement et avechumeur ces magnifiques presens dont elle avait paru si recon-naissante. -- La sotte chose qu'une fête ! s'écria-t- elle. Venirvous rappeler solennellement que vous avez un an de plus !

Tout en parlant, elle s'était approchée machinalement d'uneglace, et s'y étant regardée, elle aperçut une ride à son front.

- Venez! dit-elle en prenant Lucien par le bras, venez, en-fant! voilà de quoi vous guérir de votre fol amour! voyez-vous ?une ride... J'ai trente ans ! entendez-vous? trente ans !... l'âgeoù cesse la jeunesse des femmes!... Quelle injustice de la nature!vous autres hommes, vous êtes encore jeunes à i'àge où nousdégénérons.

Un éclair traversa l'esprit de Lucien. Jamais il ne se seraitavisé de lui-méme que sa maitresse n'avait pas toutes les per-fections. Il avait souvent désiré d'être plus vieux lui-même, maisqu'elle fùt plus jeune, jamais. Courir chez lui, prendre dansle coffret de fer le plus gros des trois flacons et revenir chez elle,

l'affaire d'un instant. 'Elle était à sa toilette, cherchant sans doute à réparer ce pre-

mier outrage fait à son front par l'impitoyable main du temps.Lucien lui lit l'offrande de son flacon, en lui en expliquant l'ori-

4a ANNF,I;

LI1.0 AI.Ce journal parait tous les jours, excepté le mercredi.

des quatre écoles ont été appelés à concour ir. Une commission,composée de membres du comité local et de la loge fondatrice,a accordé cette année le prix à M. E_pirae, de l'écote Les-pinasse.

Voici maintenant les noms des élèves qui ont eu le plus denominations

Ecole du centre : Le prix d'honneur, tbndé par la loge l'Union-Sincère, a été remporté par M. Baysset.

Les élèves le plus souvent nommés sont : MM. Baysset, Au-guste, Fournis, Mouvnet, Gleyses, Pertus, Labeda, Lodoïs, Antic,Barrière, Passeman, Caminade, Sicre, Bazat, Armengaud, Sau-rel.

Ecole l'Espinase (Ouest). Prix d'honneur, M. Laftte.Elèves souvent nommés : M1M. Esquerre, Villespy, Lafitte ,

filarignac, Labat, E pirac, laury, Benech, Lnpis, Revel, Bégué,Seysset, Montégut, Miégeville, Dulong, Richard, Delpy, Cassa-gnac.

Ecole du Nord. Prix d'honneur : M. Bayssac.Les élèves souvent nommés sont : MM. Bayssac, Bosc, Fautz,

Pédurand, Martin, Charrière, Fauré,Fenouillet, Vigaud, Blanc,Lamourous, Bousquet, Chevillé, Gleyzes.

Ecole du Sud. Prix d'honneur , M. Deriés.Elèves souvent nommés : MM. Deriés , Estingoy ,Angremy, Fauré , Lasserre , Rayssé , Tardieu , Troy ,Lasserre, Courrège, Fabre , Cassagnavère, Labeyrie.Ecole des filles. Prix d'honneur , Mire Dauza.

z

Delpy,

Elèves souvent nommées : Mrt,s Dauza, Azam , Castex, Sain-toit , Rollier , Jean Pierre , Julien, Trégan, Péchaud, Lasserre,Garrigues, Cazeneuve, Blanc, Hettiger, Delpon.

Ouvroir. Prix d'honneur , Ma, Azam.Elèves plus souvent nommées , M" e, Azam , Blanc , Dauza,

Couderc , Garrigues , Jean Pierre , Rivière , Bieu, Trégan.Ecole de Lalande. llàl. Albert, Salles, Cabane, Rousset ont

eu le plus de nominations.Ecole de Saint-Martin-du-3ouch. MM. Loubet , Potier , Fro-

ment , Daiilet , Salère , Delapart , Toulouse.Ecole de Poucourtille. MM. Nlonlfrayx , Barthère , Benazet

Pontines.Ecole de Saint-Simsn. MM. Lapeyre, Sacarau , D.tubèze

Lasserre , Rives.

La chambre de commerce vient de recevoir de M. le ministredes finances la dépêche dont la teneur suit :

A M. le président de la chambre de commerce de ToulouseParis, le 19 août 1846.

Les négociants de la ville de Toulouse m'ont adressé, Mon-sieur, une pétition, à l'effet d'obtenir que les courriers de lamalle de Limoges fussent autorisés, comme par le passé, à secharger de divers articles de marchandises, pour lesquels letransport par la voie des messageries n'offre pas assez de célé-rité.

La permission accordée aux courriers de malles-postes de secharger, pour leur propre compte , d'objets de commission ,ayant donné lieu à des abus , il a été reconnu nécessaire derenfermer cette tolérari e dans des limites telles que, ni le ser-vice des dépêches ni celui des voitures publiques n'eussent àen souffrir. En conséquence , une décision ministérielle , du 11avril 1845 , a déterminé le poids des objets de cette nature dont

gaie, la valeur et l'usage.La première impression deBcl-Impéria fut l'incrédulité; mais

la maure des études du baron ne lui était pas inconnue, et lesdétails que lui donna Lucien dissipèrent une partie de ses dontes. Vingt ans!... revenir à vingt ans! cette séduisante idéc!'em-porta sur tout scrupule.

Elle approcha le flacon de ses narines, un oail inquiet attachésur son miroir. Mais l'effet de cette subtile essence lut si promptet si sensible, qu'elle ne put retenir un cri de surprise et dejoie, et, dans l'effusion de sa reconnaissance, elle se retournavers son bienfaiteur pour lui offrir les prémices de cette jeu-nesse dont elle lui était redevabic, comme elle aurait détachépour lui la plus belle fleur d'un bouquet qu'il lui aurait offerr.

filais le temps, vaincu à son profit, avait pris d'autre partune cruelle revanche. D'après j'inexorable loi de ce marché,pendant qu'elle rajeunissait de dix ans, Lucien avait vieilli dudouble, et au lieu du jeune homme auquel elle tendait son vi-sage refleuri, elle ne vit plus qu'un homme de quarante et unans le front déjà ridé et dégarni, et elle le vit de ses yeux devingt ans. Elle ne put contenir un premier mouvement, et ellese rejeta en arrière avec répugnance. Cependant, elle réfléchitaussitôt qu'il na fallait pas être ingrate, et, faisant un effortsur elle-mème, elle lui donna magnifiquement sa main à bai-ser.

Notre amoureux ne remarqua rien de tout cela. Sa maîtresse,chose incroyable! était devenue plus belle encore: c'est à luiqu'elle devait d'être embellie, et elle lui donnait sa nain à bai-ser r il n'en fallait pas tant pour lui faire perdre la tête.

Ce baiser sur cette jolie main ne fut pas sa seule récompenseBel-Impéria lui permit de la rejoin:Ire à Fontainebleau, oùelle allait passer quelques jours avec une respectable baronnequi lui servait de mère.

Il y était avant elle.N'en déplaise à nos législateurs , la forêt de Fontainebleau

n appartient pas à la liste civile : elle appartient aux amoureux.C'est pour eux que la nature a épaissi ces voûtes de verdure , asoulevé ces flots de rochers C'est pour eux qu'elle a placé , àdeux pas des agitations tracassières de Paris , cotte solitudepleine de calme et de sécurité. Ah ! s'il est vrai que l'amour

No 205 ---MA'1EI

Les Annonces et Avisdoivent être remis la veille

et se paient d'avance.

ON S'AIIO'N Ea u

BUE UduJOU'RlJrue St-Rome. 46,A TOULOUSE.

Chez les Libraires, Bureauxdes Messageries

et Directeurs de postes.

le transport petit être effectué par les courriers ,poids qui pourceux de la malle de Limoges est fixé à 95 kilogrammes à l'alleret à 100 kilogrammes au retour.

Les considérations qui ont nécessité ectte décision subsistantdans toute leur force, il ne saurait y avoir lieu d'en modifier lesdispositions, etje regrette de ne pouvoir. per ce motif, satisfaireau vécu exprimé par le commerce de Toulouse.

Recevez, etc.Lerninistre des finances,

LAPLAG(E , signé.

Ce soir, doit avoir lieu, sur le Théâtre du Capitole, la pre-mière représentation de ,iI. Marié, ténor de l'Académie royalede Musique, dans Robert le Diable. M- Julien-Vangelder qui,pour second début, a chanté d'une manière si distinguée le rôled'Alice, jouera ce même rôle , en attendant son troisième début.

O n lit dans le Courrier de Lyon du 29 :Une quasi émeute a eu lieu hier près du pont de Serin, à pro-

pos d'un chien Cet animal peu honnête, ayant levé une deses jambes de derrière contre la guérite d'un factionnaire, celui-ci lui a commandé de se retirer , mais le chien, qui était appa-remment sourd, n'en a rien fait ; alors le tictionnaire l'a em-broché avec sa baïonnette. Sur ces entrefaites, le propriétaire duchien est arrivé.

A la vue de sa bête étendue sait; vie, il est entré dans unegrande fureur qu'il a facilement communiquie à la foule ras-semblée autour du chien et du factiunusire. ïCelui-ci a dû ale sfaire retraite pour échapper aux menaces de mort qui se fai-saient entendre autour de lui. On nous assure que l'autorité mi-litaire va faire une enquête sur cet événement.

Cannes', 28 août.Lord Brougham et M. Temple Leader viennent de nous faire

jouir d'un spectacle inusité dans nos contrées.On sait que ces messieurs ont acquis, il y a trois ans , la belle

forêt de la Croix de Gardy.Cetteforèt vient d'être complètement entourée d'un mur de

clôture construit avec le luxe et la solidité qu'on apporte enAngleterre à ce genre de travail.

Hier on a pu voir débarquer sut- notre quai quatorze daims,autant de chevreuils, quelques cerfs et biches de la plus grandebeauté. Ces animaux venaient de File de Sardaigne; ils étaientconduits par six piqueurs révéla; de magnifiques livrées, vert-pré à revers de velours-grenat, à boutons d'or, aux armes dunoble lord.

La meute, arrivée depuis trois m lis d'Angleterre, se composede vingt molosses de la plus belle race , et de quatre lévriersoriginaires du comté de Worcester. Tous ces animaux sont re-marquables par l'élévation de leur taille et l'élégance de., leurforme.

Les équipages de chasse , fabriqués à Paris, sont d'une grandemagniicenc:e.

On nous annonce pour cet hiver des réunions de chasse fortbrillantes. Plusieurs des plus renommés chasseurs d'Angleterreont déjà reçu leur invitation.

Les ehaleu.s qui , cet été, se sont fait sentir partout avec tant

fasse mieux sentir le charme d'un beau lieu , et qu'un beau lieuajoute encore aux enivrements de l'amour, allez, vous qui ai-mez , allez cacher, allez savourer à loisir votre bonheur dans ceroyal désert. Pour vos pieds rêveurs ses tapis de bruyères fleu-ries ; pour vos fronts brûlants ses couronnes de lierre et de chè-vrefeuille. Allez troubler les biches et les peintres dans leursretraites d'Asprcmont et de la Gorge-aux-Loups ; montez et re-descendez les mystérieux défilés du Bas-Préau ; attardez surtout,attardez vos pris , au déclin du jour, dans cette vallée de laSalle , si mélan,oliqu t , si recueillie. Hélas ! pauvre forêt , lapioche et la cognée te mutilent sans relàche , tes grands boiss'éclaircissent , tes hauteurs se nivellent ; et pour comble de pro-fanation , Paris te menace d'un chemin de fer 1

En échange de ces vingt années , Lucien eut trois jours de cebonheur. Je ne ces: pis dire par là qu'il fut traité bien favora-blement ; m-.is il était seal avec sa maîtresse ; elle avait pour luiles égards qu'on a pour un bienfaiteur; son imagination faisaitle reste.

Si sa maturité subite n'eût pas été tout extérieure, il aurait

pu tirer parti de cette position de bienfaiteur ; mais son corpsseul avait vieilli ; son coeur avait conservé toute la candeurtoute l'inexpérience , tout le désintéressement de l'adolescence,.Et , d'ailleurs, il était amoureux , et , en fait de duperie , lesamoureux n'ont pas d'à.-c.

Ne fût-ce que pour éviter les commentaires sur leur doublemétamorphose, Bel-Impéria aurait bien voulu prolonger leurcharmante vie de Bohémiens; mais son engagement avec leI'liéàtre-Italien la rappelait à Paris. Quel ennui de ne pouvoirfaire avec lui tin long voyage dans quelque contrée lointaine, in-connue des touristes et desdilettanti 1 Heureusement, elle n'avaitrajeuni que de dix ans, et la différence était peu sensible; maislui, vingt ans de plus ! le contraste était énorme : il était scan-daleusement changé. Il fallait absolument qu'il se dépaysât poursauver la brusquerie de la transition Elle l'engagea donc à par-tir seul, et sur-le-champ. Elle le rejoindrait aussitôt qu'elleserait libre; et, en attendant, elle lui écrirait. Si les amoureuxsavaient combien il est rare qu'on leur sache gré de leurs sacri-fices, ils ne seraient pas si prompts à en faire. Quelque péni-bles qu'elles fussent à suivre, les volontés de Bel-Impéria étaient

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d'i.ntensité , n'ont point épargné Cannes ; mais elles ont bienvoulu.s'v maintenir à un degré supportable. La brise de mer, levoisinage de Grasse et de fraîches montagnes du riant Saint-Vallier tempèrent chez nous les ardeurs torréfiantes du soleil.

De toutes parts , nous voyons s'élever, à l'aide de capitauxanglais , de nouvelles habitations , construites avec le confortbritannique, l'élégance italienne et legoût.français.

Toulon , le 29 août 1846.La,corvette de charge le Rhin , commandée par M. Bérard

capitaine de vaisseau , équipée de 192 hommes a jeté l'ancre.sur notre rade. Ce bâtiment , venant de la Nouvelle-Zélanded'où il est parti le 15 avril dernier, a relâché successivement àSainte-Hélène et à Oran. Il a ramené M. l'évêque Pompallier etson vicaire-général.

Nous apprenons que les Anglais gagnent journellement du terrain à la Nouvelle-Zélande , et qu'ils seront bientôt les maîtresabsolus de ce riche pays. Ce sont là jusqu'à présent les seuls ren-seignements que nous ayons pu nous procurer.

Le Rhin est rentré après une absence de quatre ans, ayantquitté notre port dans le courant du mois d'août 1842 Son équi-page n'a cessé de jouir d'une excellente santé ; on sait, du reste ,que le climat de la Nouvelle-Zélande est très-sain.

On annonce le prochain départ pour le Sénégal d'une frégateà vapeur, qui recevra à bord le corps des spahis sénégalais, hom-mes et chevaux, et 500 mille francs en numéraire.

Le bâtiment à vapeur le Castor, est allé transporter à l'aleSainte-Marguerite des prisonniers arabes, arrivés par le derniervapeur du nord de l'Afrique.

Le Journal Privilégié de Lucques du 24, annonce que le villagequi a eu le plus à souffrir du tremblement de terre du 14, estcelui d'Orciano, dont toutes les maisons se sont écroulées à l'ex-ception de deux. qui ne sont plus habitables. Sur une popula-tion de 1200 ames, ce village compte 17 morts et 400 blessés.Il résulterait des renseignements parvenus de divers côtés que60 personnes environ ont perdu la vie.

Le nombre des blessés est fort considérable, et de nombreusespopulations n'ont plus ni toit ni pain. -

Rome, 21 août.Le saint père poursuit l'accomplissement de son eeuvre régé-

nératrice, au milieu des entraves que lui suscitent chaque jourles adveasaires de tous les progrès. Pie IX se montre chaque jourde plus en plus l'homme de toutes les vertus ; sa piété, sa éha-rité égalent celles des plus grands saints. Hier, il avait achevéde distribuer en aumônes non seulemen le revenu mensuel desri liste civile, mais encore la valeur des biens qu'il avait danssa famille, valeur que, sur sa demande, ses frères se sont em-pressés de fournir à Sa Sainteté.

Le dernier jour d'audiences libres (jour qui revient chaquesemaine), le saint père a écouté les demandes ou réclamationsde quarante-huit personnes. Celles qui n'avaient pas apportéleur requête écrite, ont vu Sa Sainteté prendre en note par écritavec suffisamment de détails, et de sa propre main, ce qui fai-sait l'objet de la visite des réclamants. Le souverain pontifeexige que les renseignements nécessités par les informations qu'ilreçoit dans ses audiences, lui soient fournis dans le plus court dé-lai. On s'étonne vraiment des résultats déjà obtenus ; ils sontdûs à la paternelle sollicitude, à l'activité du saint père, quiécrit tout , et procède, pour chaque chose, avec un ordre re-marquable.

Quelques ecclésiastiques, parmi lesquels il faut citer en pre-mière ligne le docte et pieux abbé Giuseppe Graziasi, lui ayantexposé tout ce qu'a de désastreux le système qui érige la pau-vreté du peuple en moyen de gouvernement, Sa Sainteté sepréoccupe des moyens de développer les ressources de la ri -chesse publique, ressources qu'on a laissé paralyser jusqu'à cejour, et dont on redoutait même le développement. A cette fin,une chaire de physique et une de mécanique appliquées aux artset à l'industrie, vont être établies à la Sapienza. On y annonceaussi la création d'une chaire d'économie publique. Cette der-nière n'est pas moins nécessaire, dans un pays où l'on ignoreencore ce que peut donner l'emploi intelligent des capitaux etdes grandes ressources de tous genres que présentent les étatsromains. De telles ressources, mises en ceuvre par la science,feraient bientôt cesser la misère dans laquelle gémissent plu-sieurs classes de la société.

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Le Piémont vient de donner un noble exemple aux autresétats italiens, en adressant au saint père des félicitations com-plètes touchant l'oeuvre de régénération entreprise par le souve-rain pontife. On assure mème que ces félicitations sont accom-pagnées des assurances d'un concours efficace, s'il était réclamé.Une telle conduite est tout-à-fait en harmonie avec la haute in-telligence que le roi de Sardaigne a révélée enplusieurs circons-tances.

Parmi les prélats gouverneurs de provinces, qui donnent unconcours actif au système de Pie IX, on doit distinguer monsi-gnor Ricci, délégat de Civita-Vecchia, fils du célèbre poète Ricciet ancien instituteur des enfants de Mural. Quatre-iingts indivi-vidus qui gémissaient dans le bagne de Civita-1'ecchia, parsuite de simples soupçons de participat=on à des affaires politi-ques, viennent d'être libérés par son active sollicitude. Il a faitdépouiller les procédures, et a écrit rapports sur rapports augouvernement , pour établir que les prétendus crimes , pourlesquels ces malheureux ont été condamnés, n'avaient nullementété prouvés. La générosité des habitans de Civita-Vecchia, unieà celle du délégat, vient de fournir aux besoins de ces victimeselles viennent de rejoindre leurs foyers, en bénissant le nomde Ricci autant que celui de Pie IX..

Le cardinal Gizzi ne voulant pas que les généreuses volontésde son souverain soientaccomplies imparfaitement, vientd'adres-ser une circulaire aux autorités, pour leur re;ommander de bientraiter les libérés politiques, qu'en aucun cas leur passé ne doitprv judicier à la vie honnête qu'ils désirent tenir.

- La Gazette de Nuremberg raconte le trait suivant de Pie IX,qui lui ferait le plus grand honneur.

Tout récemment, on avait ouvert une souscription en faveurdes amnistiés, déjà de nomhrcuses sommes avaient été recueil-lies , lorsque le pape fit venir M. Mlarini, gouverneur de Rome,et lui demanda avec inquiétude quel était le but de cette réu-nion M. M.1arini répondit qu'il supposait aux souscripteurs unbut politique dangereux ; mais il ue voulut pas donner d'avis.Le pape lui annonca qu'il aviserait. Un instant après, le papele rappela et lui dit : j'ai pris mon parti ; donnez-moi la liste.Puis.il écrivit 100 scudi pour la famille Mastai, 10 scudi pourMgr Marini, et ordonna de faire circuler la listedans les prin-i-pales maisons de Rome.

PARIS , 28 août.Le roi est venu aujourd'hui aux Tuileries, où S. M. a présidé

le conseil des ministres.- Immédiatement après le prononcé de l'arrêt, dit la Presse,

M. le greffieren chef de la cour des pairs s'est rendu à la prison,et, conformément au voeu de la loi, a donné lecture du juge-ment à Joseph Henry.

On nous assure qu'en entendant cette lecture, le condamnés'est frappé le front en signe de désespoir, et s'est écrié : « Pour-n quoi me déshonorer, moi qui n'ai fait de mal à personne !

- On lit dans le Constitutionnel :Après le prononcé de l'arrêt de Joseph Henry, Ni. le greffier -

en chef Cauchy, assisté de M. Sajou, doyen des huissiers de lachambre des pairs, s'est transporté à laprison du Luxembourg,pour en donner lecture au condamné.

Joseph Henry, à la vue de M. le greffier en chef, a été saisi dece tremblement convulsif dont il a été tarit parlé durant les dé-bats. Une pâleur subite a envahi soir visage , empreint d'uneanxiété visible. Après avoir entendu la sentence, il a paru vi-vement peiné : « J'aurais mieux aimé la mort que l'infamie, a-t-il dit, j'attendais autre chose. »

Ce matin, son honorable défenseur, M° Baroche, s'est renduà la prison pour lui porter quelques consolations. Joseph Henryétait devenu fort calme; il a parlé long-temps avec une grandeabondance, mais en se laissant aller à des idées incohérenteset décousues. Il a manifesté l'intention d'adresser une suppliqueau roi pour le prier de commuer la peine des travaux forces àper-pétuté en celle de la déportation.

Depuis sa condamnation, Joseph Henry a déclaré de la ma-nière la plus formelle, qu'il n'y avait point de projectiles dansses pistolets. Comme on lui montraità cet égard quelques doutes,il a ajouté qu'il était prêt à fournir la preuve de son assertion.Il a alors indiqué la place où il avait caché un écrit contenantle récit exact de toutes les dispositions qu'il avait prises pourfaire croire que son attentat était sérieux.

des ordres que Lucien ne discutait pas : il partit. sans plus songer à lui.Lui avoir donné vingt ans de sa vie, ce n'était rien; mais ia Quelque profond que soitun chagrin, la nature reprend ses

quitter, c'était là le vrai sacrifice. droits à la longue, et Lucien finit psr se relàcher de la sévé-Où allait-il?... II le savait à peine. Il suivait l'itinéraire rité de sa réclusion. Il éprouva le besoin de sortir quelquefois

qu'elle lui avait tracé. Il n'avait qu'un but, aller chercher au de sa cellule. Après s'etre exclusivement repu de sa douleur,lieu convenu une lettre qu'elle lui avait promise. il en vint à demander quelques distractions à l'étude : enfin, sa

Il l'y trouva; une lettre bien longue, bien affectueuse, qui maladie morale passa de l'état aigu à l'état chronique, étatfat suivie d'une seconde et d'une troisième, plus courtes, il est dans lequel, lorsqu'il ne survient pris d'accidents, on peut, jus-vrai, et à de longs intervalles, puis la correspondance en resta là. qu'à un certain point, se croire guéri.Lucien eut beau attendre, écrire, courir de ville en ville, fati- Il y avait près de dix ans qu'il traînait cette mélancoliqueguer les bureaux de poste de plaintes et de réclamations : il et monotone existence, lorsqu'un soir, sur son boulevart mè-n'obtint de ses nouvelles que par les journaux qui retentissaient me, dent il ne s'écartait guère, dans une voiture drapée il aper-du bruit de ses succès.

i

cuit... est-ce une illusion ?.. Bel-Impérial ... en grand deuil!Etre absent et sans lettres, c'était plus qu'il n'en pouvait su_p- veu, e peu:-être! veuve I libre I ... Il court après sa voiture. La

porter. Il revient à Paris, court chez elle... elle était partie !... voiture entre dans un des hôtels du faubourg Saint-Honoréelle était mariée ! mariée à un prince russe qui l'avait emmenée d-nt les jardins donnent sur les"Champs-Elysees. Il s'informeà Saint-Pétersbourg. c'était bien elle!... la princesse'**!... Bel-Impéria.

J'épargne à mes lecteurs tout ce que Lucien se dit sur l'ingra- Cette rencontre rouvrit sa blessure. Adieu sou repos , ses pro-titude des femmes. Toutes les idées que peut faire naître une jets d'oubli ! adieu le fruit de die années de lutte et de résigna-aussi douloureuse position, lui vinrent à l'esprit en moins d'un tion ' Il la sait ingrate , il la sait égoiste : il ne la reverra pasquart d'heure. Celle à laquelle il s'arrêta avec joie, avec trans- il ne lui donnera pas le spectacle de sa faiblesse, de sa làchete !...port, ce fut le suicide. Il en fit tous ;es apprêts avec bonheur. ' mais lui , si casanier d'ordinaire, U rie peut plus rester au logis.Mais au moment d'agir, une réflexion le retint. Ce ne fut pas le Il a tous les matins une excellente rai on de sortir, et toutes sesregret de la vie. - A cet égard, il avait fait ses preuves alors courses aboutissent au faubour° Saint-Honoré. "foutes les soi-qu'elle lui était précieuse. -Ce fut la crainte que sa mort ne rées , il les passe invariablement dans les Champ-Elysées, dansfit pas assez de peine à celle qui aurait à se la reprocher. Si elle cette allée solitaire qui mène de la place de la Concorde à l'E-allait en tirer vanité!... ' lvsée-Bourbon

Cette crainte le détermina à vivre; mais d'une vie aussi - Les malheureux , dans leur superstition , aiment à rattachersemblable que possible à la mort. Il devint misanthrope; il ne leur destinée à quelque étoile du ciel , à lire leur avenir danssortit plus de sa solitude du boulevart des Invalides; et son la clarté dont elle brille, dans les ombres dont elle se couvre.petit logement étroit et triste comme un tombeau, l'humide Son étoile , à lui , c'est cette lueur qui se lève si tard tous lesjardin oû il errait la nuit comme un fantôme, et qui retentis- soirs à cette fenêtre du premier étage au fond de ce grand jar-sait de plus de pleurs et de soupirs que pas un cimetière, tout din. C'est à l'attendre, c'est à la contempler que se passent cescontribuait à cette sombre illusion. heures que tout le monde, excepté lui , consacre ou au plaisir ou

Sa conduite servit pendant quelques jours à remplir un vide au repos.; et ce n'est que lui; temps après qu'elle s'est voiléedans la causerie des salons. On le déclara hypocondriaque; on qu'il peut se décider à rentrer chez lui.expliqua ainsi sa vieillesse anticipée; puis avec cette insou- Pendant longtemps sa passion se contenta de cet alimentciante tolérance de la vie agitée de Paris, tolérance si précieuse mais enfin le besoin de revoir son ingrate , (le lui faire savoirpour les gens heureux, ota le laissa suivre ses goûts bizarres '

qu'il lui était resté fidèle, de lui racontes tout ce qu'il avait

-- Sous ce litre : Trouvaille importante , l'Union d'Auxerrepublie l'article suivant : « Celle trouvaille a fait sensation etpourrait donner la clef des sinistres qui ont épouvanté nos con-trées. Dimanche dernier, des cantoniers travaillant sur la routeroyale n° 6, ont trouvé, près d'Augy

, dans une pile de cail-loux , une grande quantité de mèches incendiaires et de bombesfulminantes. On en porte le nombre à deux ou trois cents. Plu-sieurs ont été déposées au parquet de M. le procureur du roid'Auxerre par M. le maire de Champs.

On se perd en conjectures sur cette découverte. Des incendiai-res poursuivis trop vivement ont-ils enfoui là ces objets pour s'endébarrasser.

Des malfaiteurs auraient-ils établi un dépôt en cet endroitpour y puiser plus tard et en détail ? Quoi qu'il en soit , les mè-ches ressemblent à celles trouvées il y a un mois, dans la com-mune de Souleines. Elles sont en papier bleuâtre très fin, rou-lées en forme de cigarettes et renferment de la poudre. Sont-ellessusceptibles de s'enflammer au soleil ? A quel usage peuvent êtreemployées ces bombes fulminantes ? La justice ordonnera sansdoute des expériences.

Dans le courant de la semaine dernière, on avait déjà trouvéà Coulanges, une boîte en fer blanc renfermant du phosphore.Cette boite et son contenu ont été déposés au parquet.

- On écrit de Strasbourg, le 26 août1'es pontonniers ont commencé leurs travaux sur le petit

Rhin, le 21 de ce mois, devant Al. le duc de Montpensier.A son arrivée au champ de manuvre, S. A. R., qui était

accompagnée de MI3I. les lieutenants généraux d'André et vi-comte Pailhou, inspecteur général d'artillerie , des maréchauxde camp Legendre et Drieu et d'un nombreux état-major, a étésaluée par l'artillerie de la chaloupe canonnière. Toute la por-tion du petit Rhin qui coule devant l'établissement des ponton-niers et bien loin encore vers l'écluse du grand Rhin était litté-ralement couverte de ponts et de manuvres de toutes espèces.

Après la séance, le régiment de pontonniers a défilé devant lepr_i:ace dans un ordre parfait, aux cris répétés de Vive le RoiVive le duc de Montpensier !

Jeudi à midi et jours suivants, les pontonniers exécuterontdevant S. A. R. le détail de la constru-tion de tous les pontsmilitaires.

S. A S. le due Bernard de Saxe-Weimar, ancien genéral enchef de l'armée hollandaise, le même qui, en 1831, marcha surBruxelles à la télé de l'armée hollandaise, est arrivé hier soir àStrasbourg, et il restera dans notre ville pendant toute la duréedu séjour de S. A. R. M. le duc de Montpensier. M. le due deSaxe-Weimar loge à la préfecture.

M. le baron de Lassolaye, général d'artillerie et premier ai( ede camp de S. A. R. le grand-duc de Bade, est arrivé hier àStrasbourg pour complimenter S. A. R. le due de Montpensierau nom de son souverain. M. de Langsdorff, ministre de Franceprès la cour de Bade , est également arrivé hier de Carlsruheafin de complimenter le jeune prince.

1MI. le duc de Montpensier a employé ce matin environ deuxheures à parcourir et à examiner toutes les parties de la Fonderieroyale. Cet ii .portant établissement a paru exciter au plus hautpoint son intérêt. Comme on n'y avait été averti que depuis hierde la visite de S. A. R., on n'avait pu prendre des mesures pourlui donner le spectacle du coulage d'une pièce de canon; maisle jeune prince doit, dit-un, retourner samedi prochain à lafonderie.

A midi, S. A. R., a-,.eompagnéedu grand-due de Saxe-Wei-mar, de M. le lieutenant-genéral Lassolaye, premier aide-de-camp au service de S. A. R. le grand-duc de Bade; de ivl. lelieu-tenant-général baron d'André, commandant la division; du ma-réchal-de-camp commandant le département, et des officiers dugénie, a visité les fronts méridionaux et nord-ouest de la place.Le jeune prince avait en main le plan de la ville et suivait avecle plus grand intérêt les explications qui lui ont été données parles officiers supérieurs du génie. Il a fait preuve de connaissan-ces dans l'art des fortifications.

CIIA'IHIRE DES DÉPUTÉS.Fin de la séance du 28 aou" t.

La chambre continue à discuter sur l'élection de ;Ml. Dessaigne,à Vendôme.

M. oi.varvN (du Nord). La loi permet toujours de faire lapreuve des faits calomnieux. Il y a dans le Code pénal un arti -

souffert , tout ce qu'il souffrait encore , d'inspirer de la pitiéà défaut d'amour, ce besoin devint tout à fait impérieux. Lehasard sert toujours à point nommé les gens qui sont dans cettedisposition d'esprit , et il mit Lucien en présence de la princesseun dimanche matin que , suivi d'un grand laquais, elle revenaità ,pied d'entendre la messe à l'Assomption.

Malgré ses cinquante et unaus, elle le reconnut sur-le-champ.Il en fut touché. Elle avait la mémoire des yeux excellente : ilen fit honneur à son coeur. Il y a en amour de ces espérancesobstinées qui reviennent touj durs à la charge.

Au reste, elle fit plus que de le reconnaître : elle -rentraitchez elle, et elle l'y emmena.

- Je suis bien coupable envers vous, mon pauvre ami, dit-elle en lui tendant une main qu'il n'eut pas la force de serrer,je suis bien coupable; mais aussi j'ai été bien punie !... quel sup-plice de vivre avec un homme qu'on n'aime pas ! c'était bien lapeine d'accepter votre généreux sacrifice. Elles sont passées cesdix précieuses années, et me voilà revenue ait même terme fatal,avec des illusions de moins et des remords de plus !... Ah! jene me consolerai jamais de ne pas vous avoir consacré cette jeu-nesse que vous m'aviez rendue.

-- J'avais vingt et un ans de plus que vous, répondit Lucienavec un amer sourire.

- L'homme que j'ai épousé, s'écria-t.elle, n'avait que vingt-cinq airs; il était riche, il était beau !... Eh bien ! donnez-moiun mendiant, donnez moi-un vieillard, pourvu qu'il ait uncur, pourvu qu'il ait une ame I

- Meme un vieillard de cinquante-un ans? demanda Lu-cien.

- Quand vous aviez vingt ans et que j'en avais trente, ré-pliqua-t-elle, ne m'aimiez-vous pas? n'y avait-il pas autant dedistance entre noirs que maintenant?

Dites-vous vrai ? s'écria Lucien. Je pourrais enfin recevoir leprix de tant d'années d'amour et de souffrance ! Ce bonheur que

ai osé rêver pourrait se réaliser encore !- 'Non, mon ami, reprit-elle tristement, ce bonheur est im-

possrbre. Voyez-vous sur mon front cette ride que je prenaispour' un signe de vieillesse, c'est un signe de mort !... Vousavez cru, il y a dix ans, n'livvir fait que lue rajeunir; vous

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clé 115 qui porte des peines sévères contre la vente et l'achatdes suffrages. Vous êtes cité en police correctionnelle pour dé-nonciation calomnieuse; présentez-vous devant le procureur duroi, signez votre attestation ; le parquet fera une enquête, etl'action correctionnelle sera suspendue jusqu'à ce que la justiceait prononcé sur le fait que vous avez dénoncé.

M. LE M1NlsTaE rappelle les pétitions de M. l'abbé Paganel,,contre Xi r !arcniv de paris. L'abbé 1a anet'è qu a riait du droit

de pétition; mais je le menaçai de le faire traduire devant lestribunaux, s'il ne fournissait pas la preuve des faits qu'il avaitavancés. L'abbé Paganel persista; il fut traduit devant les tribu-naux, et condamné comme diffamateur.

Ainsi , ne dites pas que nous avons une justice secrète, arbi-traire ; non , vous le savez , nous ne repoussons pas les preuves,mais si le diffamateur ne les fournit pas , il doit être et sera punipar la justice.

Ai. le ministre passe en revue les faits allégués par la protes-tation relative à l'élection de Vendôme, et essaie de prouver quetous ces faits ne sont que des allégations sans fondement.

Le gouvernement ne voulait pas de l'enquête en 1842 : elletourna à son honneur.

Il en serait de même aujourd'hui, et c'est une raison pour nepas avoir de nouveau recours à une mesure qui ne vous est pro-posée que dans 1 intention de mettre en suspicion la loyautédes électeurs qui ont amené ici la majorité qui siège sur cesbancs. (Adhésion au centre).

M. LEVAVASSEUR. On a crié à l'ordre quand j'ai interrompuM. le ministre de la justice, je viens expliquer mon interrup-tion.

Dans l'arrondissement de Dieppe, un individu avait été con-damné à cinq mois d'emprisonnement, et par le tribunal deAlontreuil et par celui de Saint-Omer. Ce condamné était pa-rent d'électeurs. On a d'abord obtenu un sursis, puis grâce luia été faite, bien que le délit commis eût produit assez de scan-dale.

Un magistrat, consulté sur les motifs de cette gràce, a ré-pondu qu'il n'en savait autre que les services électoraux ducondamné et de sa famille. Le bruit s'est répandu dans l'arron-dissement de Dieppe que le député de cette ville pouvait obtenirdes remises de peine, et il fut assailli de demandes de ce genre.Comme je ne me reconnaissais pas ce pouvoir, les demandes ontété adressées au député surnuméraire, qui s'en est chargé.

M. ROULLAND. Je regrette d'être forcé d'interrompre le débatpour entretenir la chambre de faits qui me sont personnels.J'avais déclaré renoncer à la candidature de Dieppe, lorsque lafemme du condamné dont vient de parler l'honorable préopi-riant vint me supplier d'intercéder pour elle. J'avais fait unrapport défavorable, j'y ajoutai que je recommandais cependantle coupable à l'humanité de M. le garde-des-sceaux. Je ne visalors aucun des membres de la famille du condamné, et je nel'ai vu lui-mème qu'il y a quatre mois.

M. LEVAVASSEUR conteste quelques détails de cette explication.M. DE LAROCIEJACQUELEIN. Lorsqu'un préfet, un sou préfet

cherchent à corrompre un électeur, ils ne prennent pas de té-moins ; qu'ils attestent le fait, ils ne pourront prouver leursdires en justice ; il leur sera donc impossible de se plaindre etde faire entendre leur voix. J'ai là plus de vingt attestationsd'électeurs de Ploërmel, attestations données sur l'honneur. Jene puis donc les faire connattre connaître à la chambre, souspeine de les exposer à des poursuites. Je disque c'est là une théo-rie subversive de tout gouvernement constitt*onnel.

M. o. BARROT. M. le garde-des-sceaux a dit aux électeurs« Ou dénoncez, ou taisez-vous ! a Mais, messieurs, y a-t-il beau-coup de citoyens dans notre pays qui veulent choisir entre cesdeux situations. Je n'ai jamais vu d'application plus fausse etplus dangereuse que cette application que l'on veut faire de la loide 1819.

La loi invite les électeurs à protester contre les faits de corrup-tion ; mais le devoir de la chambre est de s'éclairer de tous lestémoignages utiles; si vous restreignez ce droit de témoignage,le droit de la chambre devient illusoire. ( Très bien ! à gauche).

L'orateur soutient que la doctrine de M. le garde-des-sceauxaurait pour résultat d'établir un confflit entre les décisions dela chambre et celles de la magistrature. Celui qu'on appelledénonciateur n'en est pas un, il n'appelle pas des poursuites,il s'adresse à la justice politique; c'est à la justice politique seuleà prononcer.

Et d'ailleurs, sur cent cas de corruption électorale, il en estquatre-vingt-dix-neuf qui ne rentrent pas dans les lois pénales.

m'avez sauvé la vie... Après le don merveilleux que j'avaisrevu de vous, comment ne pas croire aux sciences occultes ? Unjour, en Russie, un vieillard que je consultais m'a prédit quelorsque paraitrait sur taon front cette ligne que vous y voyezmaintenant, ce serait un pronostic de mort..... Ne cherchezpoint à combattre en moi cette conviction. Je me suis dit toutce que vous pouvez me dire, mais c'est en vain : j'ai l'espritfrappé... je suis condamnée... Cette prédiction m'a été faitetrois fois, eu Russie, en Pologne, en Moldavie : vous parlez àune morte t

Lucien n'avait pas besoin de partager les craintes de la prin-cesse , pour ne pas la laisser dans une telle angoisse : il lui an-nonça, la joie au coeur, qu'il avait encore le moyen de la ra-jeunir de cinq ans.

-Cinq ans! ... mais pour vous c'est un sacrifice du double.- Que parlez-vous de sacrifice ! Oubliez-vous , cruelle , que

je ne vis que pour vous, et croyez-vous que je pourrais voussurvivre ?

Il était parti sans attendre la réponse , et une heure ne s'étaitpas écoulée , que , grâce au second flacon , la princesse était decinq ans plus jeune , et Lucien plus vieux de dix.

S'il est naturel que la reconnaissance soit en proportion dubienfait , on ne s'étonnera point d'apprendre que la princesse,qui n'en avait eu la première fois qu'une dose assez médiocre ,en eut moitié moins cette fois-ci. La reconnaissance , la pitiésont des sentiments fort louables ; mais l'amour est l'amour.....Et puisque les quarante-un ans de Lucien n'avaient pas fait uneimpression favorable sur Bel-Impérial redescendue à vingt ans,il ne faut pas être grand mathématicien ni profond moralistepaur comprendre qu'en se donnant plus de soixante ans, ilavait encore moins de chances auprès d'une jeune femme devingt-cinq.

Les remerciments furent donc et plus froids et plus courts.Elle n'avait reculé que de cinq ans cette fois , et cinq ans pas-sent si vite dans les plaisirs. S'il fallait les perdre en phrasesen ménagements, autant valait ne pas accepter l'obligation_

Au reste, elle n'eut pas besoin de chercher des prétextes pourl'éloigner. Lucien, plus susceptible après une double épreuve,alla au-devant de ses désirs : ce fut lui qui se retira.

II n'y a pas de dénonciation contre ces faits Le tribunal d'ailleurs M. LE PRFSiDENT. On a proposé l'ajournement de l'admissionn'a pas à examiner l'imputation, vraie ou fausse, toute allégation de M. Dessaigne comme moyen d'arriver à l'enquête. Je metsdiffamatoire est punie. Ainsi donc, un citoyen, pour avoir accom- cette proposition aux voix,pli un devoir public, se verra en butte à une coin.-lamnation fa- Cette proposition est rejetée. M. Dessaigne est admis.tale ! Mi. aemz fait un rapport sur l'élection de M. Benoist, élu à

dU dé ifi' e-n erputé élu petit en acceptant l enquête se just, ,vant la chambre ; il refuse ce moyen, et il a recours à un moyenqui lui livre fatalement celui qui peutêtre lice ue ju,temcnt.

Chacun juge son honneur comme il l'entend, mais nous avonsà maintenir les droits du parlement; il faut que ses droits soientmaintenus; il ne faut pas quo, dans un pays de liberté consti-tutionnelle , les témoins dans une enquête politique aient à ré-pondre à un autre pouvoir que le pouvoir politique.

On nous a cité tout à l'heure le fait de l'abbé Paganel ; c'estce fait que j'invoque. Le pétitionnaire avait abusé du droit (lepétition , la chambre a renvoyé la pétition au garde-des-sceaux,en l'invitant à faire appliquer-les lois ; la chambre reniait , parce moyen, son action au pouvoir judiciaire.

(Une voix au centre contrefait les dernièresvoix de l'orateur. - Bruit).

inflexions de la

M. DDPMN. Ce n'est pas une interruption , c'est une imperti-nence.

M. O. BARROT. Tant que la chambre est saisie , elle seule doitprononcer.

Nous ne vous disputons ni ne vous envions votre majorité.Mais nous lui rappellertans , à cette majorité , à moins qu'ellene juge inutile toute discussion , à moins qu'elle ne nous inter-dise la tribune , ce que doit être le gouvernement représentatif.

En 1812 , vous acceptiez l'enquête ; aujourd'hui , vous la re-poussez ; vous allez plus loin , vous mettez la corruption parle-mentaire sous votre patronage. La question est de savoir si laFrance entendra se laisser gouverner par une nouvelle aristo-cratie insolente et avide qui veut se réserver l'exploitation dupays.

M. HâERT. Le parti conservateur veut la sincérité des élec-tions aussi bien que l'opposition ; mais il ne faut pas que ledroit de protestation soit mis au service des mauvaises pas-sions... (Ah t ah! à gauche). Quels sont les plus amis de lajustice,de nous qui voulons crue le dénonciateur soit responsable, oude vous qui ne le voulez pas ?

Cette doctrine n'est pas nouvelle : un député a déjà fait con-damner les signataires d'une protestation.

Puis ce ne sont pas seulement les candidats qui sont accuséspar ces protestations, ce sont ses amis. On attaque un magis-trat sur son siège, et il ne pourra pas réclamer, il lui faudra aumoins attendre que la chambre ait prononcé 1 [.'honneur atta-qué ne peut attendre, car toute attente lui serait funeste.

S'il s'agit d'attaques contre la vie p:iz ée , vous ne pouvez luirefuser le droit d'en poursuivre la répression devant les tribu-nauxcorrectianne!e. S'il s'agit d'attique; coutre la vie pubtigae,dans ce cas , le débat peut être porté devant le jury , aux ter-mes mêmes de la loi de 1819 ; traduit devient les tribunaux cor-rect.onnels , il peut élever la question d'incompétence et arriverdevant lejury.

Il n'y aura donc nul danger pour celui qui aura agi loyale-ment; il n'y aura de danger que pour les calomniateurs, et cene sont pas ces hommes que vous pourriez ètre tentés de prendresous VOL e protection (Très-bien !)

L'orateur soutient, en terminant , que la chambre fait biende c,n eryer le droit d'enquête , mais qu'elle ne doit en user quedans de graves cireon tances. Dans le cas de M. Dessaigne , lesfaits sent invraisemblables ou saris gravité.

M. O. BARROT. Ces questions, heureusement, ne se décident paspar un seul précédent, et l'on peut toujours en appeler du présentà l'avenir. M. i3:bert semble beaucoup plus occupé dès droitsde la magistrature que des droits de la politique, quand il a ditqu'on ne peut, à propos d'une élection, parler des actes de la vieprivée. Il s'agit de confier un mandat à un homme, et je n'auraipas le droit de m'informer si jamais il n'a manqué à ses engage-mens? Vous attribuez à un candidat le caractère de fonction-naire public; mais c'est là une interprétation de la loi, qui estmuette à cet égard.

Si nous avons à nous défendre de quelque chose, je le voisavec douleur, ce n'est pas d'attacher trop de prix à la puissanceparlemantaire. Si, en 1842, quelqu'un eût voulu opposer lapolice correctionnelle au pouvoir parlorne ntaire, un concert una-nime de réclamations se fût élevé contre lui; il est vrai qu'alorsil n'y avait pas un élément progressif dans votre majorité (Onrit à gauche).

Qu'en se retirant il n'eût pas quelque arrière-espoir d'êtrerappelé, qu'il ne désirât pas d'éveiller quelques remords, je suisloin de ledire, mais on se contenta de l'accuser d'injustae exigence,et on le laissa bouder tout à son aise.

Pendant que l'ingrate partageait avec d'autres le fruit de cetimmense sacrifice, notre jeune vieillard pouvait en appréciertoute l'étendue; car les infirmités vendent s'ajouter aux chagrins,et d'autant plus lourdes à supporter qu'cllesarrivaient soudaines,sans transition, et que, comme un prisonnier plein de jeunesseet de vie qui sent s'écrouler sur lui les murs de son cachot, l'âmeenfermée dans son enveloppe décrépite , assistait en pleine con-naissance de cause à cette décomposition prématurée.

Si, dans la force de l'âge et de Fi santé, le chagrin l'eût éloi-gné du commerce des hommes, la vieillesse et la maladie leplongèrent plus avant dans la solitude. Ses seuls amis étaientquelques livres enharmonie avec l'état de son aine , sa seulerécréation était, vers le soir, une promenade sur le boulevartdes Invalides.

Il aimait son boulevart; il aimait cette humble et touchantepopulation d'anciens soldats dont la vieillesse factice lui rap-pelait sa propre destinée. Parmis eux, il y en avait un surtout,un sous-lieutenant, qu'il rencontrait volontiers, avec lequel ilse plaisait à causer, contre ses habitudes sauvages. Il existaitentre eux tant de rapports, tant de motifs de sympathie 1 Tousdeux victimes de leur illusion, l'un de l'amour, l'autre de lagloire; tous deux martyrs de leur devoûment, tous deux mutilésmaintenant et se croyant désabusés, mais tous deux, malgré ledédain amer de leurs paroles, reportant sans cesse leurs regardsvers le but manqué de leur vie avec toute l'ardeur d'un désirrien satisfait : deux jeunes caeurs dans deux vieux corps.

Ils ne se faisaient point de confidences; mais ils s'entendaient;ils ne se donnaient point de rendez-vous, mais ils étaient exactsà se rejoindre. Lucien fut le premier à y manquer. Les b'ecsu-res de l'amour avaient été plus graves que celles de la guerre.Un anévrisme nié par les médecin, et traité d'abord de simpleaffection nerveuse le forçait de, garder la chambre. Il ne pou-vait expliquer les'mouvemens de son coeur qu'en les comparantà ceux d'un oiseau effarouché qui cherche à s'enfuir de sa cage.

Un jour, il sortait d'une crise des plus violentes, et il éprou-

Château-Chinn (Meure). M. Benoist a cté élu à une voix de ma-jorité. Une protestation a été présentée contre cette élection. M.lienoist aurait acheté plusieurs voix à prix d'argent; il aurait

ruProsenir

là aboJoireurnà

des 'le^.cteurs, etc.PayéLademsa;aoubt

tE,

riere0gdiustbreesu t

poutrPfoo1 s

2. emen .M. BENOIST combat l'ajournement que soutient M. Paul de

Gasparin.Après avoir encore entendu MAI. F. de La;teyrie, Vatout, La-

crosse ' de Morny, Luneau et Bureaux de Puzy, la chambre re-jette l'ajournement et admet M. Benoist.

Il est sept heures, la séance est levée.

(Correspondance particulière).CHAMBRE I)ES DÉPUTES.

PRÉSIDENCE DE M. SAPEY, DOYEN D'AGE.

Séance du 29 août 1846.A une heure et demie, la séance est ouverte, et le'procès-ver-

bal est lus et adopté.La chambre est peu nombreuse.L'ordre du jour appellela suite de la vérification des pouvoirs.La chambre prononce l'admission définitive de M. Mathieu (de

l'Ardèche).M. DELESPAUL rend compte de l'élection de M. le marquis «de

Lavatette, élu à Bergerac.Malgré une protestation sans importance d'ailleurs, le bureau

propose l'admission de Al. le marquis de Lavalette.M. TAILLEFER dépose une pétition de quelques! électeurs de

Bergerac.are LE PRÉSIDENT: Les faits contenus dans cette pétition d'enquête

sont les mêmes que ceux énoncés dans les autres protestations-M. LE MARQUIS, DE LaROCHEJAQUELEIN : J'ai quelques mots à

dire, j'ai vu ce matin un habitant de Bergerac qui m'a positi-vement assuré que le sous-préfet, arrivé de Paris, a donnél'ordre à la gendarmerie de rechercher les signataires de la pro-testation. (Murmures en sens divers). Je ne dis,pas que cela soitvrai; mais j'ai cru devoir dire ce qu'on m'avait raconté.

M. LE MiRQUIS DE LvVALETrE donne de courtes explicationsqui paraissent satisfi;isantes (Aux voix ! aux voix 1)

M. de Lavalette est admis.On passe au scrutin pour la présiden e.En voici le résultat

lronabre des votants, 339Alajorité absolue, 169

M. Sauzet a obtenu , 223 voixAI. Odilon-Barrot, 98M. Dupont (de l'Eure), 4Ai. Dupin, 9M. de Lamartine, 2Voix Perdues, 3

M. Sauzet est proclamé président.al. L.AHAYE-JOUSSELIN insiste, au milieu du bruit, pour que ses

pouvoirs soient vérifiés; mais la chambre décide qu'elle va pas-ser au scrutin pour la nomination des vice-présidents.

L'heure avancée ne nous permet pas d'attendre le résultat dece scrutin.

La séance continue.

n,vnrs, 29 août.Le 3 °/° est à 83 fr. 70 e.Le o/0 est à 121 fr. 40 e.Actions de la Banque, 3,470 fr. 00 c.

Le parlement anglais a dû être clos, ou du moins prorogé,aujourd'hui vendredi. A la séance de la chambre des commu-nes d'avant-hier , il y avait une douzaine de membres présents.Le parlement devait être prorogé par commission, la reine étantdans l'île de Wight.

- On écrit de Trieste (Autriche), le 15 aoûtLes dernières lettres de Jérusalem annoncent que toute la

Palestine est en proie aux horreurs de la famine, qui aété causéepar le tarissement des fleuves et des ruisseaux.

A Safet, déjà beaucoup de personnes avaient péri faute denourriture.

voit ce sentiment de bien-être que procure le retour du mafiaaprès une nuit d'insomnie, ce relâche qu'en bourreau habile,qui proportionne la torture aux forces du patient, le mal accordepar intervalle à la nature épuisée. On était au mois de mars;mais la saison était fort avancée. A l'appel prématuré du prin-temps, tout avait pris un air de résurrection. Le soleil levantprojetait nus gai rayon dans la petite chambre du malade ; audehors, les arbres fruitiers étaient couverts dé fleurs et d'oi-seaux : tout chantait, tout embaumait.

C'était un de ces instants où le corps entre en révolte contrela tyrannie de l'aine, et revendique le droit d'être heureux à partlui. Pour la premic?re fois depuis bien long-temps, Lucien sen-tait quelque douceur à vivre. Il se rappela avec un soupir qu'àpareille époque il avait sacrifié à une ingrate trente années dece soleil, de ces fleurs, de ces oiseaux.

Tout à coup, la porte s'ouvre... c'est elle!... la ride fatale areparu sur son front, et, habituée qu'elle est à puiser jeunesse etfraîcheur dans le sang de sou martyr, elle vient en réclamer lesdernières gouttes.

Mais, cette fois, plus de caresses calmes pour séduire, plus destratagème mensonger pour apitoyer l'exercice prolongé de lacoquetterie lui a desséché le coeur. Elle sait son pouvoir, elle estimpérieuse, elle est dure, elle ne flatte plus, elle ne ment plus,elle exige... Quelui importent, à lui, quelques années de plus oude moins? Il est vieux , il est infirma... La vie, c'est la jeunesse,c'est la beauté, c'est le plaisir!... Mais nue vie de privations etde souffrances, c'est tout prt,fit de l'abréger !:..

L'incorrigible Lucien, la regarde fixement sans répondre, et,se levant peniblomeut de son grand fauteuil, va droit à son cof-fret de fer, en tire le dernier des flacons et le lui donne. Elles'en saisit avidement, sans même serrer la main qui le lui offre,le respire de tontes ses forces court â une glace pour en consta-ter l'effet. Mais cette fois, elle n'eut pas même besoin de feindrela reconnaissance , car, lorsqu'elle se retourna pour le remer-cier, - il était mort.

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1 e 3' t- ' riwF^' TsF'_T.Tà.:a.% gsFae`r: ç '°m4'.t `hroe'E., gY-

NOUVELLES D'AFRIQUE.Alger. ta:rYt .

Malgré ses derniers eiTw i-, l'ex-hhalitat But baiera n'a puparvenir à troubler la tran uülitr clan, l'est de la subdivisionde Medeah; c'est en in qu'il a cherché à agir sur l'esprit desp, pulations soumises, à l'aide des lettres qu'il a reçues d'Abd-el-leader. Les le Ires ont été apportées et lui cri', été remisespar quelques t. va liens c a l'caue t, qui nt été accueillischez les Cura ' ssa, f ,er (les OuI u' sil, ils y seraientrestés dit-en, le temp ece sr.t pou, rcce sir les r(p.:,_es deMen-Salers et des .uti p sot n (gos auxquels 1 c. -m r écrit.

<,es rcnscignuncnfs se trouvent conriusés de p!uicu s cr't Cs àla fois et donnent à ce tait un c..t c:ère de vent, qui ,ne permet=plus de le mettre en doute. Les prosocaticni; de Bris-Salem n'ont-ru, au reste, jusqu'ici, dans l'est de Tittery, cou,r.ae dans lecercle de 1h-liys, aucun retent -cmeot . lieux vés Arabes du3 itteiv sont plongés cette son, c ns une si g t r.d,' miRèrc, que

Trous devons les considérer comme occupés u niquem:ent d'assu--rcr leur moyen d'existence, et ne songeant point à reprendre leshostilités.

Les marchés de Médéah sont fort bi_napprovis;onn's et très-fréquentés; quant à ceux de l intérieur, il se ressentent de lapénurie des récoltes de cette année. Le mouvement des carava-ries allant chercher tics grain., à Alger, continue avec une grande!etisi?é. -

E'n marabout important de la tribu des Oulad-Alane, le nom-sué Mehamed ])cri Arous, qui s'était retiré cet hiver auprès deBcn-Salem, vient de faire demander l'aman au commandant dea subdivision de Médéah; cet in ti éne a été autorisé à rçntrerdans son pays moyennant l'acquittement des amendes qui luitint été infligées précédemment par S. A. R. Mgr le due d'Au-male.

C'est ainsi que noirs voyons chaque jour revenir vers nous'destommes qui nous ai aient abandonnés pendant la dernière in-surrection.

- Un homme des Arbâa venu à Alger, dit que le bruit courtdans le sud qu'A bd-et-rader se trouve chez les Oulad-Sidi-Chikh-Gambas , oh il aurait été parfaitement accueilli. Cecimérite confirmation. Il n'en est pas de nième des lettres1 u ées par l'ex-émir aux gens du sud, notamment aux Outad-Nayl. et aux habitants du 1)jchi l e -;lâmoui, dans lesquelles illes engage à se préparer à recoinmencer la lutte avec les chré-tiens, et leur annonce qu'il sera pat mi eux vers la fin du Rama-dan. On ne peut révoquer en doute l'existence de ces lettres.

2.cs Oulad-Nayl auraient reçu avec assez de plaisir la nouvelledit retour d'Abd el-liader. Il n'en est pas de même des gens duTell, de l'Ouai ensenis et du Djurdjura,parce qu'ils sont plus ànotre portée et qu'ils n'ont pas encore perdu le souecnir de lapunition. (lui leur a été infligée dans ces derniers temps.

- Le 2e conseil de guerre d'Alger a jugé , le 24 août, lesArabes prévenus de l'assassinat des employés du télégraphe , auGontas. Onze des tic usés ont été + nid unu s à mort , dont troispar contumace , six ont été acquittés.

On lit d : ns l'Echo d'Oran du 22 aoûtCette semaine a encore cté paisible dans l'est et au centre de

la province, il n'y a pas eu à signaler le moindre événement.Réunis autour de `rreuda, les Ahrrïau-t:héraga, ainsi qua ve-naient de le faire les Ilarr ars, ont achevé de payer la fo; te im-position d'argent et de bétail qui avait été la condition de leurSoumission.

Les achats de grains vont être autorisés chez ces tribus, et nuldoute que leurs caravanes n'arrivent jusqu'aux villes du littoralpour s'approvisionner. Afin de s'assurer que des marchés clan-destins au profit de populations insoumi.es n'auront pas lieu ,chaque convoi, venant charger des grains, doit ètre muni del'autorisation du commandant du territoire d'où il est parti;l'infraction à ces ordres entraînera de droit la confiscation desgrains, et des amendes.

Une très grande quantité de transports arabes chargés parl'administration et par le commerce, encombrait, ces jours der-niers, les avenues d'Oran : leur départ a en lieu le 18 pourTiemcen, sous une forte escorte de cavalerie indigène ; toutesles précautions ont été prises pour éviter les accidents sur cettedirection que le voisinage des populations turbulentes du Marocrend toujours peu sûre ; la présence certaine d'Abd-el-Kader àsa deïra doit contribuer aussi à nous engager à nous tenir surnos gardes.

L'expérience du passé nous a assez montré combien il est in-fatigable dans ses projets.

Le ramadan commence le 23 de ce mois. Il est à espérer quecette époque de l'année, qui jusqu'ici a été celle des agitations ,ne sera pas signalée cette fois par des accidents qui compromettraient la situation actuelle.

AFFAIRES D'ESPAGNE.Un journal de Madrid assure que l'ambassadeur de France a

reçu la dispense que le Pape a accordée pour le mariage. de lareine ls:,bclie avec son cousin le. duc de Cadix.

l.'LTera' o conteste la forme dont cette nouvelle est doute,mais parait croire, comme les autres journaux, que la questionmatrimoniale e 'l mdiii sur le point de recesoie une solution.

Le bruit d'tit e réunion coi [ès, dont on fixe l'on ertuedans la première quinzaine de septembre, S'est mème repan+îu,et le bn urt court que c'est seul t, ut pour commuai lnar auxdeux ehamires le nom du p-,inc et:oiS par S M chie cetteconvocation temporaire aura lieu. s,n parait ue pas douer (11-l'eau sera le dîna de Cadix.

- 1.'anrlitersaire de la naissance de la princesse l.uisa Fe.-anda, qui a atteült sa 14- année a été c:''iébrée avec l;eauCOUpde pompe au palais. II y a et] halle-ra ni, illuminations, etc.

DE, L'AINN() :CLa publicilé, par la voie de la presse, est désormais consi-

dérée comme on rouage essentiel du commerce et de l'indusiie.Un préjugé l'une.te pesait laagu re encore sur l'annonce et laréclame; mais , grâce à la création des Offices de publicitédans la capitale et dans la province , les industriels et les corn-mercans ne craignent plus d'ètre taxés de charlatanisme , ersfaisant recommander par les sou:n_;ux leurs établissements ouleurs produits. Celui qui ventila Lu doit vouloir les moyenset , sans publicité , chacun t1ni/ p-:r le reconnaître , de;millions de p-2rsonncs ayant intérêt à se mettre en rapport,s'ignorent complètement ou se cberchent sans se rencontrer ;de là , des courses pénibles , des voyages dipendieux , des af-faires manquées ou retardées. Quelques lignes à la quatrièmepage d'un journal remédient à ces nombreux et gi-i ves incon-vénients.

Cette quatrième page, en effet, est comme un bazar où lesvendeurs et les acheteurs se donnent rendez-vous et se rencon-trent sans se déplacer. Là, chaque matin, le producteur va trou-ver le consommateur sans fatigue ni temps perdu. Or, le temps,étole (le la vie, est une des choses dont il faut ètre le plus éco-nome dans notre époque de concurrence à mort : la multiplicitédes transactions peut seule aujourd'hui procurer de raisonna-bles profits et mener à la fortune.

Il faut brasser des affaires, sous peine de se voir distancé pardes concurrents plus actifs. De là sont nées ces myriades d'an-nonces et de réclames commerciales, qui, jour et nuit, voyagent

1

en poste, en wagon, pour les maisonsdecommerce, les manufa;-turcs, les inventions, les perfectionnements, les procédés non-veaux, les établissements publics de toute espèce, et qui se portant sur tous les points, presque au mèmejour, rapprochentles plus grandes distances.

C'est tellement vrai , que les peuples les plus industriels etles p:us commercents, les Américains, les Anglais, les Belges,sont ceux chez Iesquel_; l'annonce est le plus en vigueur. ANEW-YORK, à BRUvELLES, à Los r,ses, l'annonce a pris des di-mensions colossales. L'agriculture, les arts, les sciences y ont re-cours comme l'industrie, et l'on ne rougit lias plus d'appeler enaide la publicité pour la vente d'un livre que pour l'achat d'uncheval. Dans ces grands centres d'activité, il se fait des inser-tions pour les plus minimes affaires. On y est convaincu quec'est le seul moyen et iicace et en mème temps économique,comme c'est le seul qui mette rapidement la marchandise face àface avec le consommateur ou l'intermédiaire, qu'elle va visi-ter à domicile ou qu'elle attend dans des établissements publicsagréables et bien chauffés, avantage que n'offre point l'afficheimmobile aux angles de quelques rues, et qui ne se trouve qu'àdemi dans le verbeux et lourd prospectus.

A la vérité , la portée de chaque journal , quelle que soid'ailleurs l'étendue de son tirage, se renferme dans une caté-gorie d'abonnés inhérente à sa couleur politique , et par consé-quent sa quatrième page ne va pas à toutes les classes de lec-teurs ; mais-cet inconvénient, -dont il était impossible de n'êtrepas frappé , a déjà disparu , dans les principales villes , par lacréation d'établissements spéciaux devenus fermiers des annon-ces dans les feuilles les plus répandues de la localité.

Ces établissements procurent d'énormes avantages :Ils garantissent au commerce une immense , une entière

publicité.Les feuilles dont ils disposent ont des lecteurs dans tous les

partis, dans toutes les classes , tontes les fortunes ;Ils évitent à leurs clients la peine d'aller successivement dans

plusieurs bureaux de journal.On y peut traiter à forfait ou par abonnement , pour une ou

plusieurs insertions , pour un ou plusieurs journaux.Enfin , on rencontre , soit dans les chefs , soit clans les em-

ployés , des hommes capables de donner un conseil , quant à larédaction et quant à l'esprit de l'annonce.

Nous avons de plus la conviction que le prix des insertionspeut diminuer par cette centralisation , vu la masse d'annoncesfaites par les Offices de Publicité. A PAeis , la cfientelle de cesmaisons spéciales s'est accrue dans une proportion énorme ,

1 grâce àl'habileté d'ptoyée pour faire compren:lre les avantagesI de cette tnanici e de pocr eu en oigne , sou, Ie; yeux de chaque

consommateur individuellement, tour chaque produit, chaquequalité. Dans les glandes villes des départements , et particu-

emcut à 11 otLocsE , la mème progression n'a pas manqué1 avoir lien t'O;die Central possède désor maris nn nombre declients ci) tappo r avice les sacrifices destinés à o sentir lesheureux t 'es c, la p,il,lr ité par la voie de la p esse etySOUSforme d <runnuce,

On com;rsiis à croire enfin que l'ANNOSCE est de tous les1il

publicité le moine cher et le plus complet; que l'annon-ce oltrc les :ruant ;ge., du pro pectus et du plu card dont ellen'a pas d'ailleurs les inconvéniens.

l.'arFle,tlE n ' ï+aignon i pis de le redire, oblige le lecteur àaller à elle, taudis que 1'555055E va trouver le cun ommateur.Qu ut se reosrèca;;s, s'il va p lui haut que la main du passant,

ou la loge du tru tir, ()il cri ru ot t.en rarernentla bande, et plusrarement on se atour" la pein de le parcourir, car , à tort ouà raison, il passe pur bavard.L'ANsOxcm, au contraire, est toujours concise, et souvent elle

a le bon esprit clé se renf;suer dans la simple énonciation de lachose à vendre i'rt:al rs 1 e, à moisas de bruit, à moins de frais,le con,c,nnaa .a trop d'affaires, trop grand seigneur tropsoigneux dr sa sauté paru statiOnncr devant des affiches.

Le o it's lisent culs des p'.acards quand l'état de l'atmos-phère le permet Les hommes occupés reçoivent des journauxet parcourent des annonces dont le iaccmisme encourage etdont la singularité d'impression ou de rédaction attire les re-gards.

Tout l'avantage est pour l'SSsSONcE. Aussi la préférence luiest-elle acquise. Nous en attestons les Offices de Publicité dansles principales villes du royaume. Parmi nous, deux annéesd'existence ont sudi -r l'Oaice Central pour se rendre fermierde la quatrième pige de toutes les feuilles de la localité. Unseul des grands jorirnanx n'avait pas encore affermé ses annon-ces, mais un traité vient d'ètre conclu entre le Journal (le T'ots-lousé et l'établissement de la rue Saint-Rome.

Ainsi les annonces vont se trouver complètement centralisées,et il suffira de s'adresser à un seul in;lividu pour faire des in-se, tions dans quelque journal que ce soit.

Nous croyons mème pouvoir al i mer que cette centralisa-lion n'aura que (les avantages pour la population toulousaine.Elle sera exempte des incouiénicuts des autres monopoles engénéral, attendu queledirecteur de l'Office central de publicité,dans son intérêt mème , se muerait bien d'arrêter, par desconditions trop onéreuses , le mouvement naissant qui poussele commerce et l'indu trie vers la publicité. -Dan; la positionde l'Office Central , parter plut haut le prix des insertions , ceserait tuer la poule aux ceufs d'or, et le directeur de l'entreprisea pour, cela trop d'habilt .

Claude ALTL'.

IsOSPIC S CI%ILS DE TOLrLOUSI.Adjudication de la vidange des tosses, le vendredi 4 septembre

f 846 , à sept heures précises du matin , dans le lieu ordinairedes séances , à l'llôtel-i)iea.

Le cahier des charges relatifà cette adjudication , est déposéau Secrétariat géuératldes hospices.

Le vice président de la commission adini aistralire,0 DE PLANET.

mets nos 30 ET 31 AOUT.

ToBrun(Louis) 44 ans , commissionnaire de roulage , né à

ulouse , rue Bonaparte , 24.Bonhomme (Guillaume), 51 ans , vacher, né à Ardisas (Gers).

vieux chemin de Saint-Simon.Berguesqui (Jean) , 80 ans , propriétaire , né à Florence

(Italie) , rue des Salenques , 29.Marqués (Marie) , 11 mois, née à Toulouse, route de Muret.Surges (Jacquette) , 63 ans, aubergiste , veuve Abribat,

cultivateur, née à Montesquieu (ilautc-Garonne) , avenue deLyon.

Pouech (Jules) , 16 mois, né à Toulouse , rue Saint-Lazare.Bordes IBertranI) , 17 ans, journalier, né à Dremil (Ilaute-

Garonne) , aux Minimes.Durand (Jean), 3 ans, né à Toulouse , rue Saint-Jérôme , 21.Albul (Marie) , 86 ans , journalier, né à Toulouse , rue St-

Nicolas , 21.M ichel (Jean) , 19 mois , né à Toulouse , rue Guillemery, 5.Dejean (Auguste) , 57 ans , tailleur, né ii Toulouse.Galey (Michel) , 39 ans , fripier, né à Moulis (Ariége).

L'un des Gérants, 33.-J. IM TOUB.

TOULOUSE ,Imprimerie de BONN Al. et GIBIIAC, rtreSt-home,66.

P L'"fiOU R LLb 1 8 1 1 5 FAIRE DANN LES JOUIIAUX XLIJOURNAL DE TOULOUSE.EA1zCIPATIOiq.rRANCE lERIDIO ALE.,GAZETTE DU LANGUEDOC.IMPARTIAL EU IVIIDi.PUBLICITE.

30 centimes la ligne d'Annonce , de trente à trente-trois lettres.60 centimes la ligne de Réclame, de cinquante lettres.

L'admiinistratioii traite de gré à gré pour les Annonces qui doivent être souvent répétées, et fait un rabaisconsidérable pour les traités à l'année. --- ®n traite à forfait pour les ventes d'immeubles, locations, etc.ÎoTA. On se charge de la rédaction des articles.

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