Décryptage Huawei

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HUAWEI LE GUIDE DE LA R&D l 2015 l INNOVATIONREVIEW.EU l 109 108 l INNOVATIONREVIEW.EU l LE GUIDE DE LA R&D l 2015 GUIDE ANNUEL L’équipe du centre de R&D de Sophia- Antipolis comprend déjà vingt chercheurs ; une dizaine de personnes devraient être recrutées d’ici à la fin de l’année. DÉCRYPTAGE R&D HUAWEI DÉCRYPTAGE R&D GUIDE ANNUEL HUAWEI

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GUIDE ANNUEL

L’équipe du centre de R&D de Sophia-Antipolis comprend déjà vingt chercheurs ; une dizaine de personnes devraient être recrutées d’ici à la fin de l’année.

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L’aventure d’Huawei commence en 1987 à Shenzhen, dans une zone économique spé-ciale près de Hongkong.

Ren Zhengfei, un ancien militaire chinois qui est toujours à la tête de la société et qui a présenté le mois dernier son plan d’investisse-ment en France au Premier ministre Manuel Valls, commence par vendre des produits fabriqués à Hongkong. Historiquement positionnée comme fournisseur de solutions réseaux aux opérateurs de télécommunication, la compagnie propose à partir de 1988

son premier produit : un commu-tateur pour les entreprises. Dix ans plus tard, la société part à l’assaut du monde. Dès le départ, elle s’ap-puie sur ses propres recherches pour développer de nouveaux produits, et ouvre un centre de R&D à Bangalore, en Inde, en 1999. « Grâce à notre investissement auprès de nos clients en matière d’innovation et à des partenariats forts, nous proposons des solutions de bout en bout dans les réseaux télécoms, les terminaux et le Cloud Computing », résume-t-on au sein d’Huawei. Ses produits et solutions sont déployés dans plus de 140 pays, et seraient utilisés par plus d’un tiers de la population mondiale. Si son nom est en train de devenir plus familier pour le grand public, c’est surtout grâce à l’introduction de smartphones qui rivalisent avec ceux des deux leaders mondiaux, Samsung et Apple.Au second semestre 2014, Huawei détenait la place très convoitée de troisième constructeur de smart-phones dans le monde avec 6,9 % du marché, selon la fi rme de recherche IDC, qui note également que ses

Le fournisseur de solutions en technologies de l’information et de la communication a inauguré en septembre un nouveau centre de R&D à Sophia-Antipolis. L’occasion de revenir sur sa stratégie en Europe, ainsi que sur ses eff orts pour soutenir l’innovation et rendre ses opérations plus vertes. TEXTE : ISABELLE BOUCQ. PHOTOS : HUAWEI.

Huawei La stratégie R&D d’Huawei en Europe

150 000 collaborateurs dans le monde

70 000 dédiés à la R&D

(45 % des effectifs)

13,7 % des revenus investis

dans la R&D (2012)

17 centres de recherche

en Europe (1 000 ingénieurs

et chercheurs)

Chiffre d’affaires en Europe :

• 5,23 Md € (2013)

Prévision :

• 13 000 employés

en Europe d’ici à 2017

C H I F F R E S C L É S

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Le 12 septembre 2014, Huawei inaugurait son centre de R&D à Sophia-Antipolis. Aux côtés de Karl Song, directeur général de Huawei France(à droite), les autorités locales au grand complet.

Avec 6,9 % du marché, selon IDC, Huawei est aujourd’hui le troisième constructeur de smartphones au monde.

HUAWEI EN FRANCE

Arrivée en France en 2003

Près de 650 collaborateurs

Implanté à Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Paris, Lyon, Lille, Sophia-Antipolis et Bordeaux

20 ingénieurs recrutés à Sophia-Antipolis (anciens Texas Instruments), 30 d’ici à la fi n de l’année

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parts de marché ont augmenté de 2,6 % en un an. Au contraire, les deux leaders ont vu leurs parts de marché s’effondrer ou s’effriter, Samsung étant passé de 32 à 25 % et Apple de 13 à 12 % sur la même période. Visant en particulier l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Amérique latine, où les consommateurs s’équipent de smartphones, le constructeur chinois est persuadé qu’il peut encore amé-liorer ses ventes. « Nous avons vendu 52 millions de smartphones l’an dernier, et notre objectif pour cette année est de dépasser 80 mil-lions », déclarait récemment Richard Yu, patron des produits grand public chez Huawei au Wall Street Journal.

❚ QUATRE DOMAINES DE R&D CLÉS EN FRANCE...L’année dernière, Huawei a annoncé un programme d’investissement

important pour la période 2013-2017, avec un engagement fort sur la création de valeur dans la R&D. En France, la société a identifi é

quatre domaines de R&D clés : les mathématiques, le design, les objets connectés et, enfi n, les chipsets et l’électronique embarquée. Pour réaliser ses ambitions, la société a annoncé le recrutement de 170 chercheurs d’ici à 2017. Dans ce cadre, l’inauguration du centre de R&D de Sophia-Antipolis est un évé-nement important. « Nous sommes fi ers de ce centre de R&D, qui repré-sente parfaitement ce que la France peut offrir en termes de compé-tences sur le marché mondial des nouvelles technologies. Cette inau-guration constitue une étape symbo-lique pour Huawei en France, témoi-gnant de sa collaboration croissante avec l’écosystème numérique fran-çais », a déclaré Karl Song, directeur général de Huawei France. « Huawei a de grandes ambitions pour les prochains mois. Sophia-Antipolis

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n’est que la première pierre de sa stratégie de développement dans la R&D dans l’Hexagone. » Par ail-leurs, son programme Huawei IN- Genius développe des partenariats avec les universités et les grandes écoles, entre autres, à travers un pro-gramme d’échanges d’étudiants bap-tisé « Talents numériques ».

❚ ... ET DES IMPLANTATIONS AILLEURS EN EUROPESi Huawei se focalise tant sur l’Eu-rope depuis l’an dernier, c’est selon certains, comme le site ZDNet, parce que les Etats-Unis se sont révélés

une « déception commerciale » après un appel au boycott de ses produits suite à des accusations selon les-quelles Huawei aiderait le gouver-nement chinois à espionner les com-pagnies américaines. Toujours est-il qu’Huawei accélère son implanta-tion, y compris R&D, en Europe. Pour preuve, outre Sophia-Antipolis, l’ou-verture en août dernier d’un centre d’innovation chez SAP à Walldorf, en Allemagne, avec l’objectif de déve-lopper des solutions communes pour améliorer la performance des pro-duits et leur adaptation aux stan-dards de l’industrie (Huawei a déjà 28

centres d’innovation communs avec d’autres industriels du secteur). Mais aussi l’annonce d’un investissement de 160 millions d’euros pour ouvrir un nouveau centre de R&D à Bristol, en Angleterre, où Huawei est déjà implanté, à Ipswich. Ces nouveaux projets s’ajoutent à d’autres engage-ments récents, comme un investis-sement de 70 millions d’euros pour un centre R&D centré sur les appa-reils mobiles à Helsinki, en Finlande, entre 2012 et 2017. Au total, la com-pagnie a l’intention de créer 5 500 nouveaux emplois en Europe dans les années à venir.

HUAWEI MISE SUR LE CLOUD ET LA VIDÉO

Au Huawei Cloud Congress 2014 (HCC), qui se tenait à Shanghai à la mi-septembre, Huawei a dévoilé sa stratégie pour le cloud. Son Service Driven-Distributed Cloud Data Center (SD-DC²) est, selon le fabricant, une nouvelle génération de data center qui va permettre aux entreprises de construire leur infrastructure IT autour des services. Indiquant que la consommation de données en mobilité explose, notamment avec l’arrivée de l’Internet des objets et l’analyse des données issues du big data, la compagnie prévoit que les modèles de fonctionnement de l’informatique d’entreprise vont changer : au lieu d’un modèle centré sur les équipements, les data centers devront être centrés sur les services. A HCC, Huawei a également lancé la plate-forme de cloud ouvert FusionSphere 5.0 et le système de stockage OceanStor, deux composants clés de son architecture SD-DC². Au même moment, Huawei participait à IBC 2014 à Amsterdam, une conférence axée sur la création, la gestion et la distribution dans le domaine des média et de l’entertainment. Huawei est convaincu que l’engouement pour la vidéo, en particulier en mobilité, est une tendance forte synonyme de potentiel de croissance pour les opérateurs télécoms. Avec son programme Video Everywhere, Huawei leur propose de nouveaux modèles de business pour capitaliser sur la croissance du trafi c vidéo. Pour accompagner ses clients, la compagnie met à leur disposition plus de 200 consultants et 1 000 ingénieurs R&D spécialisés dans le marché de la vidéo.

« INNO’START » RÉCOMPENSE QUATRE ENTREPRISES INNOVANTES

Huawei France et EuraTechnologies, accélérateur d’entreprises digitales, se sont associés pour organiser ce concours national d’entreprises innovantes. Pour la compagnie chinoise, « Inno’Start » s’inscrit dans le cadre de son initiative « Huawei IN-Pulse », qui vise à soutenir l’innovation et l’entreprenariat en France. Annoncés lors d’une cérémonie, le mois dernier, à Lille, les quatre gagnants ont reçu une aide en cash et en conseil pour accompagner leur développement. Concourant dans trois catégories différentes (Big Data, Sécurité et Bâtiments intelligents), les gagnants sont Weenat/Weedec (un outil d’aide à la décision pour les agriculteurs grâce à la collecte de données externes), SecludIT (un éditeur de logiciels proposant des services sécurisés qui protègent les applications et données du cloud), Intent Technologies (un opérateur européen d’infrastructures de services numériques pour l’habitat connecté et le bâtiment intelligent), et Bioptimize (une solution de datamining pour repérer les effets secondaires graves non détectés des médicaments). Bioptimize reçoit le prix spécial du jury, et sa fondatrice, Nathalie Jourdan, reçoit en prime le prix spécial de la femme entrepreneur. A l’occasion de la remise des prix, Victor Zhang, président des affaires publiques et de la communication Union européenne, a déclaré : « Huawei poursuivra ses projets de soutien à la création d’entreprises dans l’écosystème numérique français avec l’objectif de créer toujours plus de valeur pour l’ensemble des acteurs de la fi lière. »

« Nous sommes fi ers de ce centre de R&D,

qui représenteparfaitement

ce que la Francepeut offrir en termes

de compétences sur le marché mondial

des nouvellestechnologies .»

Derniers-nés de la gamme Ascend.

Ces chipsets Kirin sont produits par Hisilicon (la branche semi-conducteurs de Huawei), et sont destinés à être intégrés dans des smartphones Huawei.

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> QUELLE VA ÊTRE LA MISSIONDE CE CENTRE ?Unique en France (et en Europe), le centre de R&D « chipset & électronique embarquée » de Sophia-Antipolis vise à améliorer la qualité des smartphones qui comprennent des terminaux Huawei, et prévoit de développer l’expertise du groupe dans le domaine de la micro-électronique et du logiciel. Dans ce but, nous avons mis en place une équipe d’experts maîtrisant le traitement d’image pour

que Huawei construise le meilleur ISP (processeur de traitement d’image) sur le marché des smartphones, qui permettra d’améliorer la qualité des photos prises par les appareils Huawei, et ainsi d’offrir une meilleure expérience à nos clients. Nous espérons qu’il équipera tous les smartphones Huawei dès l’année prochaine ! Aujourd’hui, nous avons déjà 20 chercheurs sur place et prévoyons de recruter encore 10 personnes d’ici à la fi n de l’année.

> COMMENT VA-T-IL S’INTÉGRER AVEC VOS AUTRES CENTRES EN EUROPE ?Huawei est présent en Europe depuis l’année 2000, avec 17 centres de recherche basés en Suède, en Finlande, en Irlande, en France, en Allemagne, en Belgique, en Italie et au Royaume-Uni. Huawei implante de nombreux centres de R&D en Europe afi n de répondre au mieux aux attentes du marché. Pour installer ces centres de R&D, Huawei se base sur l’excellence et le savoir-faire des ingénieurs de chaque pays. C’est pour cette raison que Huawei a choisi de développer en France ses recherches principalement sur quatre domaines spécifi ques : mathématiques, micro-électronique,

objets connectés, design. En Europe, Huawei est le onzième dépositaire de brevets selon l’OEB (Offi ce européen des brevets). Enfi n, permettez–moi de préciser qu’en Europe nous comptons 7 500 collaborateurs, dont plus de 850 chercheurs et ingénieurs.

> QUELS TYPES DE PARTENARIATS SERONT MIS EN PLACE ?Déjà, l’installation dans la région, courant 2013, a été possible grâce au soutien des équipes de team Côte d’Azur (Agence de développement), et à une coopération régulière avec les équipes de Huawei en France, à Shenzhen et Pékin depuis 2012. Reconnu pour son expertise mondiale dans les nouvelles technologies, Sophia-Antipolis est apparu comme un cluster naturel pour que Huawei y déploie des activités de R&D de classe mondiale. Ensuite, nous avons pour objectif de développer des partenariats académiques, mais également au sein de notre écosystème, notamment grâce à notre programme Huawei IN-Genius, qui a pour objectif de renforcer les liens entre Huawei, la recherche française et le monde académique au service de la transformation numérique.

❚ Isabelle Leung, directrice des affaires publiques et communication chez Huawei France, commente l’inauguration, le 12 septembre, d’un nouveau centre de R&D à Sophia-Antipolis. TEXTE : ISABELLE BOUCQ. PHOTOS : HUAWEI.

I N T E R V I E W D E I S A B E L L E L E U N G

A Sophia-Antipolis, un centre de R&D « Chipset et électronique embarquée »

UN ACTEUR PLUS VERT, Y COMPRIS DANS SA « SUPPLY CHAIN »

Le mois dernier, Huawei publiait son rapport 2013 sur le développement durable, dans lequel il faisait en particulier le point sur plusieurs initiatives visant à rendre sa chaîne d’approvisionnement plus verte. La stratégie de développement durable du groupe est basée sur quatre piliers : réduire la fracture numérique, soutenir des opérations du réseau stables et sécurisées, favoriser la protection de l’environnement et s’inscrire dans un développement gagnant-gagnant. Pour le constructeur, ces efforts prennent plusieurs formes. Il développe des technologies qui rendent les produits plus effi caces en énergie tout au long du cycle de leur vie, de la R&D au recyclage (Huawei a ainsi pu réduire la consommation de ses nouveaux équipements réseau de 10 à 40 % entre 2012 et 2013). Il promeut des technologies de l’information et des télécommunications vertes auprès de différentes industries, et réduit ses émissions chez lui ainsi que chez ses partenaires. Premier satisfecit, le groupe affi che pour 2013 une réduction de sa propre consommation énergétique de 42 millions de kWh, l’équivalent de 38 000 tonnes d’émissions de carbone.

ACCORD SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE AVEC 95 % DES FOURNISSEURS

En 2013, toujours, 95 % des fournisseurs de Huawei ont signé l’« Accord sur le développement durable des fournisseurs ». Dans ce cadre, Huawei a mené des évaluations de risque sur 735 fournisseurs, a vérifi é tous les nouveaux fournisseurs et les fournisseurs présentant un potentiel de risque élevé, et a achevé la première phase de l’enquête sur 191 fournisseurs. Cette initiative lui a valu le prix « Best Practice Award » 2013, décerné par le United Nations Global Compact Network China, pour l’effi cacité de la gestion environnementale de sa supply chain. Huawei fait par ailleurs partie du classement des 100 entreprises chinoises les plus vertes du Club d’entrepreneurs chinois. L’année dernière, le constructeur a également lancé un programme pilote afi n d’aider quatre de ses fournisseurs à améliorer leur gestion d’énergie et leurs émissions de carbone. Au fi nal, ces fournisseurs ont économisé plus de 25 millions de kWh, et ont réduit les émissions de carbone de plus de 23 000 tonnes. Le but est d’étendre ce programme à d’autres fournisseurs et de placer la performance environnementale au centre de ses futures relations commerciales. Commentant le rapport, M. Deng, président du comité Développement durable de Huawei, a déclaré : « Pour Huawei, le succès commercial n’est pas tout. Nous sommes fermement convaincus que nous devons mener des actions sociales dans les 170 pays où nous sommes implantés, et nous engager à réduire nos émissions de carbone ainsi que celles de nos clients et partenaires. » Ces dernières années, Huawei a fortement investi dans l’innovation durable des produits. En 2013, Huawei a investi plus de 5 milliards de dollars dans la R&D pour améliorer la performance de protection de l’environnement.

Isabelle Leung, directrice des affaires publiques et communication chez Huawei France