DÉCRYPTAGE Fonds de soutien aux entreprises La … · MANAGEMENT & RH Métiers émergents, soyez...

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LES ÉCO PME - JEUDI 22 AOÛT 2013 PME Ces dernières années, de nouvelles tendances et pistes de financements se sont développées à travers notamment l’émergence des fonds de capital investissement. Avec plus de 36 fonds, 20 sociétés de gestion et plus de 100 employés, ce créneau est de plus en plus exploité par les entreprises. p. 22-23 Fonds de soutien aux entreprises 19 DÉCRYPTAGE La PME touristique en mode SOS. p.21 MANAGEMENT & RH Métiers émergents, soyez opportunistes ! p.24 CONSEILS Comment bien gérer ses délais de paiement. p.25 Un atout à bien exploiter

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LES ÉCO PME - JEUDI 22 AOÛT 2013

PME

● Ces dernières années, de nouvelles tendances et pistesde financements se sont développées à travers notammentl’émergence des fonds de capital investissement.Avec plus de 36 fonds, 20 sociétés de gestion et plusde 100 employés, ce créneau est de plus en plus exploité parles entreprises. p. 22-23

Fonds de soutien aux entreprises

19

DÉCRYPTAGE

La PME touristiqueen mode SOS. p.21

MANAGEMENT & RH

Métiers émergents, soyezopportunistes ! p.24

CONSEILS

Comment bien gérer sesdélais de paiement. p.25

Un atout à bienexploiter

LES ÉCO PME - JEUDI 22 AOÛT 2013

Actualités

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L a bonne gouvernance restele mot d’ordre dans les diffé-rents projets et investisse-ments structurants du pays.

C’est ce même impératif de gouver-nance qui rappelle aujourd’hui la né-cessité d’une bonne gestion des diffé-rents fonds d’investissements pour ledéveloppement de la petite etmoyenne entreprise. Qu’ils soient na-tionaux ou étrangers, ces derniers doi-vent répondre aux mêmes critères in-ternationaux de transparence qui sontseuls à même d’assurer une répartitionéquitable et efficace des montants in-vestis. Au Maroc, le potentiel nemanque pas. Mais, pour assurer la pé-rennité de ce soutien financier, cesmêmes fonds d’investissements de-vront faire preuve de davantage de per-sévérance et redoubler leurs efforts decommunication. Il serait dommage deprésenter une offre intéressante entermes de financement sans que cesdernières ne puissent parvenir àl’oreille de nos chefs d’entreprise, enl’occurrence de nos petites etmoyennes entreprises ciblées. Aussi, ceciblage devra également se faire à tra-vers le déploiement de stratégies decommunication plus efficaces qui per-mettront d’informer notre tissu entre-preneurial des différentes offres etpistes de financement. Ceci aura sansdoute un double effet positif, celui desoutenir la réalisation des objectifs dece fonds aussi bien en termes d’inves-tissements que de retours sur investis-sements, mais également de dévelop-per des entreprises ô combienproductives pour l’économie nationale.Ceci pourrait également se faire avecl’appui des autorités étatiques compé-tentes, en l’occurrence le ministère del’Économie et des finances et le minis-tère de l'Industrie, du commerce et desnouvelles technologies. Ce n’est quepar cette participation tripartite que detels projets structurants pourront êtremenés. Fonds d’investissements, sur-tout n’oubliez pas d’informer. ●

Gouvernancedel’information

Houda [email protected]

BILLET

L’IFC confirme ses ambitionsmarocainesMembre du groupe de la Banque mondiale, l’Inter-national Finance Corporation a fait part cette se-maine du bilan de ses activités au Maroc, annon-çant par là un doublement de ses investissementsà fin 2012, ceci en soutenant la croissance du sec-teur privé et en œuvrant à la création d’emplois. Entermes de données chiffrées, l’IFC annonce un pro-gramme drainant plus de 400 millions de dollarsd’investissements engagés au cours des deux der-niers exercices 2012 et 2013. À fin juin 2013, la cor-poration enregistrait un CA de 272 millions de dol-lars dans le pays, contre 138 millions USD englissement annuel. Dans le détail des investisse-ments de l’IFC, on compte des investissements des-tinés à «renforcer le secteur financier, permettreaux sociétés marocaines de conquérir de nouveauxmarchés et à doter les jeunes des compétences né-cessaires à la recherche d’emploi». Ceci sans comp-ter d’autres branches d’activités à l’actif de cet or-ganisme international, à savoir le renforcement desservices de conseil dans le but d’accompagner lesentreprises dans leurs processus de préservationdes ressources, de lutte contre le changement cli-matique et de règlement par voie de médiation desdifférends commerciaux. Dans sa stratégie l’IFCmise sur le potentiel dont regorge le pays, si tant estque ce dernier oeuvre au développement des pe-tites et moyennes entreprises. Pour soutenir cettestratégie, l’IFC met aujourd’hui en place deux fondsqui investissent plus de 204 millions de dollarsdans la Banque centrale populaire. Ce même inves-tissement permet à la banque d’octroyer des prêtsà un plus grand nombre de petites entreprises enAfrique subsaharienne.

Carton plein pour «Artisanat Fès Médina» Les résultats obtenus dans le cadre du projet «Artisa-nat Fès Médina» (AFM4), du programme MilleniumChallenge Account-Maroc financé par le MilleniumChallenge Corporation (MCC) sont plutôt satisfaisants.Le projet a en effet fortement contribué au «renforce-ment de l’image de l’artisanat marocain au niveau na-tional et international de même qu'à ouvrir la voie à l’ex-portation du produit local». Selon l’équipe dirigeante encharge du projet : «Ce bilan marque le point de départd’un processus qui vise à améliorer les conditions devie des artisans, ceci afin de lutter contre la précarité ausein de cette frange sociale». Plus encore, cette initia-tive permet aux artisans nationaux de se structurerpour faire émerger des petites et moyennes entre-prises porteuses de projets. Les perspectives sontd’ores et déjà prometteuses. Le Maroc pourrait bienconclure un deuxième accord avec le MMC qui assu-rerait la pérennité du projet. Pour rappel, celui-ci s’estétalé sur une durée de 15 mois durant laquelle le finan-cement a été apporté par le MCC, géré par l’APP etexécuté par le ministère de l’Artisanat. Dans son détail,il a consisté en la mise en place d’un plan de promo-tion pour le renforcement des liens entre les marchéscibles du secteur de l’artisanat et les mono-artisans etPME de l’artisanat, ceci dans le but d’améliorer la com-mercialisation des produits artisanaux marocains tantsur le marché national qu’international.

Avito sonde les comportementsd’achat Le leader marocain de la vente en ligne innove. Ce der-nier lance en effet une nouvelle newsletter visant à tra-duire les différents comportements d’achat desconsommateurs marocains. Dédié principalement à latéléphonie mobile, le document analyse les modes deconsommation sur le siteavito.ma. Il vise à fournir desinformations précises qui permettent de mieux com-prendre les tendances du marché. Dans son détailcette première newsletter fait état de plus de 83.660annonces de vente de téléphones postées sur le sitedepuis le 1er janvier dernier, ce qui représente 11,5% del’ensemble des articles postés sur ledit site. Enmoyenne, 20.000 téléphones ont ainsi été proposéschaque mois aux internautes marocains. Plébiscitéesà l’international, les marques Samsung et Apple se tail-lent la part du lion avec respectivement 35% et 28%des annonces. Nokia arrivant à la troisième place avec16%, suivie par BlackBerry (7%), Sony Ericsson (5%),HTC (5%) et LG (3%). Dans le face à face Samsung VSApple, c’est le premier qui l’emporte. 52% des inter-nautes marocains recherchent des téléphones Sam-sung et 24% lui préfèrent son concurrent Apple. Dansle trio de tête, Nokia se maintient à 19%.

un diagnostic plus pointu est en coursd’élaboration. Au-delà de la communica-tion sur les mécanismes d'appui aux en-treprises touristiques, la tutelle organiseponctuellement des roadshows à traversle royaume, qui lui permettent d'établir«un pré-diagnostic de leurs besoins en ma-tière de mise à niveau et de leur présenterdes solutions d'accompagnement adaptéestechniquement et financièrement». Les en-

jeux de cette mobilisation sont bel et bienlà. Le potentiel touristique du Maroc n’estplus à démontrer. Ce dernier gagneraitmême à être développé, grâce à la mise enplace d’une offre touristique ciblant laclasse moyenne, aussi bien étrangère quenationale. C’est à travers ce créneau por-teur que les PME touristiques nationalespeuvent se développer, à condition deprésenter une offre comprenant des ser-vices de qualité. Aujourd’hui, un diagnos-tic des professionnels pose d’ores et déjàune problématique de taille, à savoir cellede la formation. Il est certes admis que denombreux instituts spécialisés ont fleurices dernières années, mais les profes-sionnels continuent de souligner la diffi-culté dans le recrutement de réelles com-pétences bien formées et à même dedispenser un service de qualité. Sur cepoint, des efforts devront donc être dé-ployés dans le cadre de cette stratégie desoutien aux PME touristiques mise enoeuvre par le ministère du Tourisme. ●

D isponibilité de l’offre touris-tique et hôtelière, qualité desservices et des prestations, vi-sibilité des opérateurs, ce sont

là quelques-unes des principales exi-gences du touriste marocain. En cette pé-riode de vacances estivales, c’est l’occa-sion de faire un état des lieux sur leterrain de l’offre hôtelière et touristiqueplus globalement dans les différentesvilles du royaume. Dans cette configura-tion, la PME touristique joue un rôle pré-pondérant avec les moyens du bord. Si leministère du Tourisme s'est attelé en col-laboration avec ses partenaires à mettreen place un dispositif d'appui ayant pour

La PME touristique en mode SOS● En cette période de vacances estivales, les opérateurs font un état des lieux de l’offrehôtelière et touristique plus globalement, dans les différentes villes du royaume. Dans cetteconfiguration, la PME touristique joue un rôle prépondérant avec les moyens du bord.Décrypatage et diagnostic des priorités de soutien.

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Décryptage21

● L’objectif, aujourd’hui, est de présenter une offre plus adaptée à la classe moyenne. C’est le rôle des PME et très petitesentreprises touristiques.

leur attractivité, il n’en demeure pasmoins que le Maroc, selon les spécialistes,peut être une destination de repli pourune certaine catégorie de touristes. Or au-jourd’hui, il est à noter que l’offre hôte-lière reste globalement très faible, notam-ment lorsqu’il s’agit de présenter une offrede qualité de moyenne gamme, celle-làmême qui peut être justement produitepar les petites et moyennes entreprises.

Diagnotic en process Si le diagnostic des touristes nationaux ad’ores et déjà été effectué ces dernières an-nées, il n’en demeure pas moins que pourles professionnels du secteur et la tutelle,

vocation d'accompagner les entreprisestouristiques dans leur démarche de miseà niveau et d'amélioration de la qualité deleurs prestations, les résultats restent à cejour encore attendus. «La mise en place deces mécanismes, dont Moussanada Siyahaet Renovotel 3, se fera de manière progres-sive, tout en s’attelant à mettre en place unprogramme spécifique aux très petites en-treprises», expliquait Lahcen Haddad, mi-nistre du Tourisme. Sur le terrain, la né-cessité d’accélérer le processus de soutienaux PME du secteur se confirme lors decette saison estivale. Si d’autres pays,concurrents de la destination Maroc, tra-versent une crise politique qui plombe

Les professionnelsdéplorent le manquede ressourceshumaines qualifiées.

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L’analyse de la semaine

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privés (3P Fund et PME Croissance), repré-sentant ainsi 15% de l’ensemble des fondslevés. En dépit d’une conjoncture très sé-vère pour les marchés des capitaux et enl’occurrence pour les fonds de capital inves-tissement, le secteur a levé 9,39 MMDH de-puis les années 1990.

Le Maroc, champion régional À fin 2012, le total des investissements a at-teint 3,6 MMDH pour financer plus de 140entreprises dont 98 encore en portefeuille.Le ticket moyen est estimé à 23 MDH, et lesinvestissements sont généralement réalisésen fonds propres dans les entreprises sélec-tionnées ou ciblées. Peu de changement ce-pendant dans la répartition des montantsinvestis: sur le plan régional, ces résultats

sont globalement très satisfaisants dans lamesure où le Maroc occupe la premièreplace dans la région, devant ses voisins ma-ghrébins. Cette tendance risque bien de sepoursuivre: à en croire les prévisions dispo-nibles, 39% des sociétés de gestion répon-dantes comptent lever de nouveaux fondsavant fin 2013, mais la majorité des sortiessont prévues pour 2014. Ces données chif-

L e financement des PME est de loinla préoccupation première detoutes les structures entrepreneu-riales. Les différents sondages,

études et analyses n’ont eu de cesse de leconfirmer ces dernières années. Dans cemême laps de temps, de nouvelles ten-dances et pistes de financements se sont dé-veloppées à travers notamment l’émer-gence des fonds de capital investissement.Avec plus de 36 fonds, 20 sociétés de ges-tion et plus de 100 employés, ce créneau estde plus en plus exploité par les entreprisesbien que la vitesse de son développementne permette pas encore de couvrir les be-soins du marché. Une récente étude menéepar le cabinet Grant Thornton fait part d’unecontribution des sociétés mères dans lesfonds gérés inférieure à 10% dans 57% descas, ce qui confirme concrètement la pour-suite de la tendance à l’autonomie de ges-tion. Parallèlement à cette tendance, il fautnoter l’accroissement d’une politique defonds dits de 3e génération apparus en2013. Ces fonds proviennent globalementd’investisseurs étrangers, ce qui explique lefait que la majorité de ces fonds sont basésà l’étranger. Dans la lignée de ce développe-ment, plus de quatre fonds ont vu le jourparmi lesquels 3P Fund, PME Croissance,EMerald Fun et CNAV2. Ces fonds sont es-sentiellement destinés à soutenir et à finan-cer le secteur industriel, notamment lesPME qui y opèrent, ce qui porte le pourcen-tage de participation des fonds de capitauxinternationaux au Maroc à près 52%. À celas’ajoute la participation active de l’État quiintervient dans le soutien des entreprises àtravers sa participation à deux fonds public-

frées confortent donc la position du Marocde région prioritaire des fonds d’investisse-ments transrégionaux, suivi par la Tunisieet l’Algérie. Dans une approche sectorielle,les entreprises opérant dans les secteurs enliaison directe avec le consommateur finalet la vente tels que tel l’agroalimentaire etles biens de consommation seront les sec-teurs ciblés prioritairement par les diffé-rents fonds à l'horizon 2018. Toutes ces pré-visions laissent donc entrevoir la nécessitéd’une gestion bien orchestrée qui permetteà toutes les entreprises et en l’occurrenceles PME nationales, qui représentent plusde 92% du tissu entrepreneurial, d'accéderau financement.

Bonne gouvernance oblige Une fois de plus, la bonne gouvernance etl’accès équitable reviennent dans les discus-sions. En effet, si la disponibilité et la multi-plicité de ces fonds sont indéniables, il n’endemeure pas moins que l’accès à ces der-niers reste assez problématique. En témoi-gnent les expériences au niveau national etles témoignages qui s’en suivent: pour denombreux patrons de PME, il existe un réelproblème de communication autour de cesfonds d’investissements censés financer lesentreprises marocaines. Ce manque decommunication et l’absence de stratégie desensibilisation des principales entreprisesconcernées font aujourd’hui que de nom-breux patrons ignorent l’existence de cettepiste de financement. La problématique est

d’autant plus globale qu’elleconcerne également un autrede type de fonds de soutien auxPME directement piloté parl’État ou des agences publiquesque sont l’Agence nationalepour la promotion de la PME(ANPME) ou encore la Caissecentrale de garantie (CCG) quiont aussi fait l’objet de critiquesconcernant leur mode de com-munication. La CCG a pris les

devants pour y remédier, et a ainsi présentéune stratégie de déploiement dans les diffé-rentes régions du royaume pour rendre l’ac-cès à l’information et aux produits de lacaisse plus simple aux TPME. Espérons quecette expérience puisse servir d’exempleaux autres fonds de soutien ou d’investisse-ments pour une meilleure accessibilité etune transparence de gestion. ●

Fonds de soutien aux entreprises,un atout à bien exploiter● Ces dernières années, de nouvelles tendances et pistes de financements se sont développées à travers notammentl’émergence des fonds de capital investissement. Avec plus de 36 fonds, 20 sociétés de gestion et plus de 100 employés,ce créneau est de plus en plus exploité par les entreprises.

Faute de sensibilisa-tion, nombre de pa-trons ignorent les fi-nancements existant.

POINTDE VUE

Saad Hammoumi,Président de la commissionPME à la CGEM

«Il fautaméliorer lacommunication»

Nombre de sociétés de gestion 20 dont 19 membres de l’AMICNombre de fonds sous gestion 34Fonds levés en 2012 1898 MMADCumul des fonds levés 9,4 milliards de MADInvestissements en 2012 307 MMADCumul des investissements à fin 2012 3,6 milliards de MADDésinvestissements en 2012 148 MMADCumul des désinvestissements 1,8 milliards de MADTRI brut (1) moyen par sortie 16%Nombre de sociétés investies 140TCAM (2) du chiffre d’affaire des entreprises investies 16,41%TCAM (2) des effectifs des entreprises investies 9%

CHIFFRES-CLÉS DU CAPITAL INVESTISSEMENT AU MAROC À FIN 2012

SOURCE : AMIC ●●●

En matièred’investisse-ments, leMaroc occupela pole positiondans la région. A ujourd'hui, il existe en effet

de très nombreux fonds quipassent par des institutionsbancaires ou étatiques. Ceci

fait qu’ils ne sont pas directement accessi-bles aux PME dans la mesure où la gestionest déléguée. Leur nombre est important,ce qui est globalement encourageant, maisune problématique est récurrente, à savoircelle de la communication. Les PME nesont souvent pas informées des différentespossibilités qui leurs permettent de béné-ficier du soutien de ces fonds. Ces derniersont rarement des stratégies de communi-cation, ils communiquent donc très peu.Malgré tous les efforts déployés, les infor-mations concrètes sont très peu diffusées.Ajoutons à cela le fait que ces fonds pas-sent, comme expliqué précédemment, pardes institutions bancaires qui ne sont pasaptes à communiquer sur le détail des cri-tères d’accessibilité au soutien financier.En effet, ils ne peuvent pas communiquersur des produits qu’ils n’ont pas eux-mêmes mis en place. Malgré tout, unexemple probant s’est distingué dernière-ment. La CCG semble avoir pris en comptecette doléance ainsi que le besoin des PMEà l’information, et a décidé de déployer despoints de communication sur l’ensembledu territoire national. Cette initiative estlouable au regard du réel besoin des PMEde connaître les différentes pistes de fi-nancement des structures qui s’offrent ac-tuellement à eux. ●

Fonds PME, cas pratiques● Les fonds PME se bousculent progressivement au portillon des PME. 3P Fund, Fonds PME de croissance ou EMERALDFUND sont des exemples de fonds qui ciblent cette catégorie d’entreprise. Seulement, si l’objectif de ces outilsde financement demeure presque le même (soutien aux PME), les conditions d’accessibilité et les stratégiesd’investissement varient d’un fonds à l’autre.

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L’analyse de la semaine23

Ce fonds vise la création de valeurs à moyen et long termespar l’accompagnement de sociétés opérant dans les métiersen synergie avec les plans stratégiques du royaume (PlanÉmergence, Plan Solaire, Plan Maroc vert …) et répondantà des critères sélectifs de rating des PME, tels qu’établispar le ministère de l’Industrie, du commerce et desnouvelles technologies.

3P FUND FONDS PME CROISSANCE EMERALD FUND

STRATÉGIED’INVESTISSEMENT

SOCIÉTÉS CIBLÉES

CAPITAL INVEST

DESCRIPTIF

Le fonds répartit son activité essentiellement entre le capitaltransmission et le capital développement destiné auxsociétés marocaines à fort potentiel et réalisant un chiffred’affaires inférieur à 100 MDH.

500 MDH

Du nom d’ATLAMED, ce fonds s’est associé avec AttijariInvest (Groupe Attijariwafa bank) pour constituer unenouvelle société de gestion, retenue par l’État marocainaprès consultation internationale, pour gérer un fondspublic/privé destiné à l’accompagnement en capital desPME marocaines.

Le fonds investira dans le capital de 15 à 20 petites etmoyennes entreprises marocaines, avec une contrainte :que celles-ci ne réalisent pas, au moment del'investissement, plus de 100 MDH de chiffre d'affaires.

Dans un document interne de présentation de PMEcroissance, MarocInvest indique que la populationd’entreprises ciblées par le fonds représente 93% du tissuéconomique marocain : 46% des emplois, 30% desexportations, 33% des investissements réalisés et 38% dela production nationale. Seul souci : ces entreprises, mêmeles plus dynamiques, sont souvent sous-capitalisées. D'oùl'intervention à leurs côtés de PME croissance. Chacunedes entreprises retenues verra en effet ses fonds propresrenforcés de 10 à 40 MDH. Le Fonds vise les secteurs àforte valeur ajoutée tirés par la croissance interne commel'agroalimentaire, le retail, les matériaux de construction.

435 MDH (40 millions d'euros)

Non disponible

Les sociétés ciblées par ce fonds sont celles opérantprincipalement dans le secteur de l’agro-industrie, un dessecteurs de prédilection de la maison mère. Conformémentà l’accréditation OPCR, le portefeuille d’Emerald FundI devraêtre constitué d’au moins 50% de titres représentatifs defonds et de quasi-fonds propres de sociétés non cotées. Legroupe compte aussi s’attaquer à l’immobilier commercialqui présente selon les responsables de la filiale marocainede sérieuses opportunités.

Plusieurs centaines de MDH (Pas de chiffresprécis disponibles)

Pour gérer le fonds, MarocInvest a mis sur pied unefiliale baptisée Private Equity Iniative, récemmentagréée. Cet agrément a permis de créer le fonds PMEcroissance sous forme d'OPCR, un format réglementéet avantageux.

Brookstone Partners est un capital-risqueur new-yorkaisqui a été parmi les premiers opérateurs à obtenir le statutCasa Finance City (CFC) octroyé par le Moroccan FinancialBoard, et ayant marqué un intérêt pour les énergiesrenouvelables. Il compte aujourd’hui une structured’investissement généraliste orientée PME baptisée EmeraldFund I OPCR (Organisme de placement en capital risque).

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Management & RH

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recherche donateurs. Idem pour les mé-tiers de la communication qui dévelop-pent de toutes nouvelles spécialités telleque celles de chargé de communicationon line, responsable éditorial web, jour-naliste on line, community manager,consultant e-réputation, digital planner,directeur artistique web, Webdesignervoire même game designer. La rechercheet développement n'est pas en reste. Des

déclinaisons de ces métiers sont égale-ment apparues telles que les postes de va-lorisation de la recherche, d’ingénieur enbiotechnologies, d’ingénieur écoconcep-tion, d’ingénieur sites et sols pollués, deconsultant/expert bilan carbone et listeest encore longue. Dans cette configura-tion, les experts en recrutement et gestion

Nul besoin d’adopter une visionfuturiste pour remarquer, cesdernières années, l’émergencede nouveaux métiers sur le

marché du travail. Les besoins des entre-prises en profils particuliers se font res-sentir; en attestent les témoignages desexperts en recrutement et gestion des res-sources humaines. Les mutations écono-miques, technologiques et sociétales quele pays a récemment connuessemblent avoir eu un impactdirect sur l’évolution du mar-ché du travail et ses diffé-rentes exigences. Cependant,dans cette réflexion, ilconvient de noter, à traversl’émergence de nouveauxmétiers, la déclinaison demétiers déjà existants. Ainsi,dans le métier même de com-mercial, certaines entreprises font part deleurs besoins en responsables stratégiemobile, responsables plateforme télépho-nique, webmarketer, digital brand mana-ger, chargé de clientèle en ligne, respon-sable e-commerce, yield manager,e-category manager, responsable parte-nariats entreprises ou encore chargé de

RH sont souvent sollicités par les entre-prises, et restent confiants. Le marchéproduit ce genre de profils et les établis-sements de formation suivent.

Les pôles Formation sur le qui-vive«Au Maroc, les professionnels ont au-jourd’hui l’avantage d’avoir au sein des or-ganismes de formation des programmesqui suivent l’évolution et les mutations dumarché. Cela est en grande partie dû auxéquipes mixtes composées d’académicienset de professionnels», explique Rabii Be-rady, directeur associé du cabiner RH part-ners. C’est le cas de l’Université internatio-nale de Casablanca (IUC), qui mise sur ledéveloppement d’une proximité avec desprofessionnels de référence dans chacundes domaines enseignés à l’université afind’inclure en amont de la conceptionmême des diplômes les exigences et lesbesoins du monde professionnel. «Nousattachons également une grande impor-tance au développement des soft skills, quelque soit le domaine de formation. À celas’ajoute une capacité d’innovation et d’an-ticipation des besoins en proposant des fi-lières qui n’existent pas encore au Maroc etqui offrent des débouchés professionnelscertains, comme par exemple la psychomo-tricité, filière que nous ouvrons à la rentréeprochaine», note Antonio Maceda, prési-dent de l’IUC. Cependant, au vu de la di-versité de ces métiers émergents, il arriveque des nouveautés soient difficiles à in-clure dans les cursus ou les programmesde formation; par conséquent le secteurprivé doit procéder à un transfert de com-pétences -une pratique très courante- ouà des formations à l’étranger pour attein-dre une mise à niveau complète des pro-fils concernés. Ceci n’est pas à la portée detoutes les structures. Dans le cas précisdes PME, les moyens financiers et hu-mains restent très réduits, et la marge demanœuvre ne donne pas de réelles possi-bilités d’opérer ce genre de projets RH.Une alternative devra alors être trouvéepour mieux gérer ces besoins en compé-tences y compris dans les petites etmoyennes structures entrepreneurialesqui, elles aussi, doivent être composées deréelles compétences. ●

Métiers émergents,l’offre se diversifie● Ces dernières années, les besoins des entreprises en profils particuliers se font ressentir,en attestent les témoignages des experts en recrutement et gestion des ressourceshumaines. Dans cette nouvelle configuration, il convient de noter la déclinaison de métiersdéjà existants. Au Maroc, les professionnels ont aujourd’hui l’avantage d’avoir, au seindes organismes de formation, des programmes qui suivent l’évolution et les mutationsdu marché grâce aux équipes mixtes composées d’académiciens et de professionnels.

● Webmarketer, yiel manager, community manager...les métiers qui ont le vent en poupe.

Q/R

Les ÉCO : Quels sont aujourd'huiles nouveaux métiers qui émer-gent sur le marché du travail? Rabii Berady : De nombreux facteursd’ordre économique, technologique, so-ciétaux et réglementaires ont un impactsur les métiers cadres et leur évolution surle marché. De ce fait, et avec ce que les en-treprises subissent en ces temps de crise,plusieurs contraintes et besoins dans lesmétiers liés au contrôle des coûts, à la ges-tion de la trésorerie et des risques sont ap-parus. Les nouvelles exigences environ-nementales contribuent également àdévelopper de nouveaux métiers.

À quoi sont dus ces nouveaux be-soins en profils particuliers? Certains des métiers précédemmentmentionnés sont nés de l’apparitiond’une nouvelle règlementation, de nou-veaux référentiels ou de nouvelles obli-gations juridiques, sociales ou conven-tionnelles; d’autres même résultent dela professionnalisation de certaines ac-tivités. Il faut garder en tête le fait qu’unbon nombre de métiers que nous consi-dérons comme «nouveaux» ne sont enréalité qu’une version évoluée d’un mé-tier que nous avons l’habitude de voir enentreprise.

Comment les managers parvien-nent-ils à les repérer et quel rôlejouent les cabinets de conseils enRH dans ce nouveau contexte?Par rapport à cette problématique de mé-tiers émergents, le rôle des cabinets deconseil en ressources humaines est essen-tiellement de pouvoir aider les entreprises àtrouver le candidat qui leur faut pour un em-ploi donné. Un cabinet de conseil en RH vacommencer par conseiller l’entreprise enpartant de la définition du poste à pourvoir,qui est une phase très importante (à ne passous-estimer), pour aboutir au choix du can-didat idéal si celle-ci le souhaite. Il a donc,dans un premier temps, un rôle de média-teur entre l’entreprise et le candidat et sertde soutien à la fonction des ressources hu-maines en interne de l’entreprise. ●

Rabii Berady,directeur associé RH partners

«Les recruteursont un rôlede médiateurs»

En matière deformation, il fautsavoir anticiper lesbesoins du marché.

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Conseils pratiques25

L’AFEM organisele 61e congrèsdes femmesentrepreneuresL’Association des femmes chefs d’en-treprises du Maroc (AFEM) organise le61e Congrès des femmes chefs d’entre-prises mondiales, sous le Haut Patro-nage de sa majesté le roi MohammedVI, au Palais des congrès Ryad Mogadorà Marrakech, du 25 au 29 septembre2013. L’objectif de cette édition, placéesous le thème des «Femmes entrepre-neures, des valeurs sûres pour une per-formance durable», est de mettre en lu-mière le rôle fondamental des femmesentrepreneures dans le leadership et laperformance durable de l’entreprise,pour assurer une meilleure contributionau développement socio-économiquedes nations, et une préparation intelli-gente des nouvelles générations de ta-lents. Cet évènement se veut un ren-dez-vous pour les femmes chefsd’entreprise, et une occasion pour quedes femmes qui ont marqué le pay-sage économique, politique et social deleur pays se retrouvent pour partagerleurs expériences, leurs réalisations pro-fessionnelles et personnelles, échangersur les meilleures pratiques de gouver-nance et développer le Networking etles opportunités d'affaires.

Moubadara fêtesa 10e éditionLa société Sino Forum organise la 10e

édition du Salon de l’investissement etde la création d’entreprise autour duthème «La TPE/PME au service del’économie marocaine». L'évènement,organisé à Tanger du 21 au 23 août et àLaâyoune du 26 au 28 septembre, ré-pondra aux orientations royales rela-tives à la nouvelle dynamique du déve-loppement socio-économique dans lecadre de la régionalisation avancée,pour faire participer les institutions na-tionales et les entreprises citoyennes àla consolidation du flux des échangespositifs entre le nord et le sud d’unMaroc solidaire. L'étape de Tanger sedéroulera dans la salle omnisport Dra-deb, pour «permettre aux MRE deconnaître les opportunités que leursoffre leur pays d’origine». La manifesta-tion de Laâyoune se tiendra, elle, au Pa-lais des congrès, pour «créer une ani-mation économique complémentaireau projet pilote du développement desprovinces du sud du Maroc»

AGENDA

prise, surtout lorsqu’ils touchent auportefeuille. Au même moment de lacontractualisation, le dirigeant doitspécifier à son client qu’il souhaite vive-ment que les délais de paiementsoient respectés et que dans le cascontraire, des relances devront être ef-fectuées avant de prendre les procé-

dures afférant aux délais de paiementexcessifs, quelle que soit la taille de l’en-treprise cliente. Pour ce faire, le dis-cours à tenir doit être ferme et clair.

«Un cran au dessus»Arrive l’étape de la relance. Celle làaussi contient son lot d’astuces,puisque les relances, qu’elles soienttéléphoniques ou écrites, doivent êtreextrêmement précises, sans oublierleur caractère graduel. «Il faut impéra-tivement que les relances se fassentimmédiatement après l'expiration dudélai de paiement légal. Cela permetde faire passer un message clair au

Les délais de paiement et le re-couvrement des créancescontinuent d’être un véritablecasse-tête pour les dirigeants

et chefs d’entreprise. La trésorerie denombreuses entreprises se trouve eneffet largement pénalisée en raisondes délais de paiement de leurs clientset au-delà du débat autourde la loi y afférant, la réalitédu terrain suppose uneréelle capacité de gestion.Pour se préserver des re-tards de paiement à ral-longe, les experts compta-bles gagneraient donc àbénéficier de quelques as-tuces d’experts qui leur per-mettront in fine de mettreen place une bonne straté-gie de gestion. Une des premièresétapes à suivre consiste à «Formaliserla relation contractuelle entre l’entre-prise et ses clients en mentionnant lesdélais de paiement». En d’autrestermes, la comptabilité doit toujoursconserver une trace écrite du contratqui lie l’entreprise au client créancier.Dans les faits, cette opération permetd’éviter les risques de litige y afférant.Dans ce même contrat, il convientselon les experts de «spécifier la des-cription de la marchandise, les diffé-rentes modalités de livraison et de rè-glement». L’une des règles ducommerce est d’éviter les effets de sur-

client, qui prend conscience qu’il estsous contrôle», explique un expert-comptable. Pour effectuer ce travailminutieux, les dirigeants d’entreprisedoivent penser à des Ressources hu-maines qualifiées, ayant bénéficiéd’une formation spécifique. Appré-hender un client, le relancer par rap-port à ses créances tout en gardantd’excellentes relations avec ce dernierdemande une certaine technique,qu’il convient de maîtriser. Avantmême d'entamer ce procédé, les ex-perts appellent à la «vérification que lafacture a été reçue et validée avant ladate de l’échéance». Cette démarche,souvent réalisée auprès du service ad-ministratif du client, soutient tout dis-cours de fermeté tenu aux cours destractations commerciales. Plus en-core, certains moyens de paiementsont plus appropriés pour certainesentreprises. Privilégier les prélève-ments ou les traites permet ainsid’avoir des délais de paiement maîtri-sés et raisonnables, ce qui permet parla même occasion d’éviter de relancerdirectement le client pour obtenir unpaiement, quitte à intégrer le coût dece procédé dans les procédures ad-ministratives. Au moment où tout sedispositif mis en place échoue, leschoses se compliquent et un conten-tieux doit être pris en compte. Un dos-sier s'ensuit, qui doit obligatoirementêtre transmis à un prestataire spécia-lisé dans les plus brefs délais. Ce der-nier se chargera à son tour de lancerles procédures judiciaires. Enfin, endernier recours, l’entreprise peut faireappel à une société de recouvrement,afin de réduire relativement les délaisde paiement. Cette démarche pré-sente certes un coût financier, maiségalement un risque commercial àprendre. Là aussi, des astuces sont àprendre en ligne de compte. Il est im-portant pour le dirigeant de fixer préa-lablement le détail de la mission et lesmodalités d’intervention des sociétésde recouvrement à qui il fait appel.Pensez également à contractualiser laqualité de la prestation, ainsi que l’ob-jectif de délai de paiement que voussouhaitez que l’entreprise atteigne lorsde sa mission. ●

Astuces pour bien gérer ses délais de paiement● La trésorerie de nombreuses entreprises se trouve largement pénalisée en raison des délaisde paiement de leurs clients. Pour se préserver des retards de paiement à rallonge, les experts-comptables gagneraient donc à bénéficier de quelques astuces d’experts, qui leur permettrontin fine de mettre en place une bonne stratégie de gestion. En voici quelques unes...

● L’entreprise peut faire appel à une société de recouvrement. Si cela représenteun coût supplémen-taire, le service s’avère souvent efficace.

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Les retardsde paiementpénalisentfortement latrésorerie desentreprises.

Privilégier lesprélèvements ou lestraites permetde maîtriser les délaisde paiement.