Decouverte de La Rochefoucauld en famille en Horte et Tardoire (Charente)
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Transcript of Decouverte de La Rochefoucauld en famille en Horte et Tardoire (Charente)
Réalisé par l’OFFICE DE TOURISME
DU PAYS
HORTE ET TARDOIRE
Antenne de La Vallée de l’Échelle
Le Bourg 16410 BOUËX
05.45.21.91.77
Antenne Bandiat-Tardoire
39, rue des Halles 16110 LA ROCHEFOUCAULD
05.45.63.07.45
Antenne Seuil Charente Périgord
Place de l’Hôtel de Ville 16220 MONTBRON
05.45.23.60.09
Antenne Horte et Lavalette
Place du Champ de foire 16320 VILLEBOIS-LAVALETTE
05.45.64.71.58
Brochures également disponibles :
Histoire - Jeux
Conseils de restauration
en patrimoine
La Rochefoucauld Découverte en famille
MONTBRON Découverte en famille
Histoire - Jeux
Conseils de restauration
en patrimoine
Villebois-Lavalette Découverte en famille
TORSAC Découverte en famille
1 €
Histoire - Jeux
Conseils de restauration
en patrimoine
Histoire - Jeux
Conseils de restauration
en patrimoine
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Vous avez certainement découvert, au cours de votre séjour dans
le Pays Horte et Tardoire, la diversité de nos atouts touristiques.
En pratiquant des activités de pleine nature, en dégustant nos produits
de terroir, en assistant aux nombreuses fêtes ou manifestations cultu-
relles estivales qui sont organisées dans nos villages, vous avez sans
doute déjà eu l'occasion d'apprécier le charme et l'authenticité de notre
environnement. Le petit livret que vous tenez entre les mains est une
invitation. D'abord une invitation à découvrir le patrimoine bâti d'un
petit village charentais typique, en resituant les différents édifices dans
le contexte des époques qui ont marqué son histoire. Ce sera ainsi
l'occasion d'apprendre de façon souvent amusante, mille petites choses
sur notre Histoire. C'est ensuite une invitation à prendre son temps.
Le temps d'observer des détails, de chercher des réponses, de lire une
anecdote, de contempler un édifice, d'imaginer la vie d'antan...
Ce livret est enfin une invitation au partage. En posant des questions
ludiques à vos enfants, les auteurs ont voulu non seulement les associer
à la découverte de notre patrimoine, mais au-delà, permettre à toute la
famille de passer un moment convivial et instructif.
A tous les sens du terme, ce petit livret est donc un moyen de se
retrouver. Avant de vous laisser partir à la découverte de
La Rochefoucauld, permettez-moi de remercier très sincèrement tous
ceux qui ont contribué à la réalisation de ce fascicule.
Bernard AZEN,
Président de l’Office de Tourisme
du Pays Horte et Tardoire
La Rochefoucauld
La Rochefoucauld : un nom dans l’histoire de la France.
Un nom qui court de l’Oise à l’Ile de France, de Paris à Liancourt, d’une célé-
brité à une autre, bien en cour. Tout cela est vrai, mais pourquoi pas La
Rochefoucauld tout cours, près de Rivières et St- Projet, celui de l’histoire
locale ? Une réalité plus accessible, plus bucolique, plus lumineuse et pour tout
dire très originale. Reposante, ensoleillée et parfumée aux attentes des gour-
mets. Plus nous plait La Rochefoucauld qu’ont bâti nos aïeux que ces palais
lointains au renom prestigieux et plus que l’air altier, les saveurs pichotières !
Le nom célèbre surgit partout, de l’aristocratie à la littérature, de l’épiscopat à
l’administration, des sciences aux affaires, du cinéma à la peinture.
Il s’est propagé géographiquement, évidemment, car en mille ans, les La
ROCHEFOUCAULD, sans laisser orphelins les Rupificaldiens, ont eu le temps
en épousant toujours leurs temps, d’essaimer à tous vents tout en gardant bien
leur rang.
Et La Rochefoucauld d’ici tient aussi son rang. Elle se signale à dix kilomètres
à la ronde par trois repères alignés du couchant au levant : le château ducal,
le clocher de la Collégiale et le haut château d’eau rural. Immanquables
marqueurs, sauf en venant d’Angoulême. La Rochefoucauld, ville et château,
déploie tous ses charmes vers la vallée, au sud et au nord, et vers les collines
pré- limousines, à l’est. Elle manifeste en revanche une sorte d’indifférence
calculée envers la capitale angoumoisine, au sud-ouest, à laquelle elle dissi-
mule l’intégralité de ses attraits.
La Rochefoucauld, c’est le condensé d’une histoire mouvementée, de paris
osés, d’engagements successifs, de ruptures et de recommencements. Vers l’An
Mil, un château existe déjà rive gauche de La Tardoire quand la rive droite
n’est encore que vignes, prés et ruisseaux. Mais c’est rive gauche que les sei-
gneurs, au XIIème siècle, provoquent l’installation du prieuré et du bourg St-
Florent. Un bourg, un moulin, des foires, des commerces qui s’immiscent fina-
lement sur la rive droite où s’érige bientôt la Collégiale, vite reconnue comme
siège d’une nouvelle paroisse. L’unification des bourgs sous le vocable de La
Rochefoucauld, en 1310 crée vraiment la ville. Sitôt après, c’est la fondation du
couvent des Carmes, puis la création d’un mur de courtine avec des portes de
ville, vers l’an 1400. L’urbanisation se poursuit hors les murs, pour les Sœurs
de la Visitation, par exemple.
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Ajoutons l’effervescence créatrice, dès la première partie de la Renais-
sance, puis le renom de La Rochefoucauld comme cité protestante,
la répression dont les Réformés sont l’objet sous Louis XIV et l’œuvre
opportuniste de Jean Héraud de GOURVILLE fondant le premier
hôpital et nous avons les points d’ancrage de la ville actuelle. Les
XIXème et XXème siècle complèteront par de vastes ateliers et par la
gare, des ouvertures de routes et de rues nouvelles...
Traversée par les voies gallo-romaines d’un trafic est-ouest, entre
Saintes et Lyon, La Rochefoucauld est aussi sur la route du sel, au
Moyen-Âge une étape en direction de Limoges, Guéret, Montluçon,
Lyon. Ces routes coupent des sortes de frontières nord- sud dont une
importante limite linguistique ; à l’est de La Rochefoucauld commence
en effet l'Occitanie, le pays des troubadours.
Curieusement, c’est presque sur le même axe que la Ligne de
Démarcation a coupé le pays, entre zone libre et zone occupée, de l’été
1940 au printemps de 1943. A 500 mètres à l’Est de la ville, elle place
nettement la Rochefoucauld en zone occupée, nœud de contrôle efficace
pour l’occupant, au départ d’une voie ferrée et de plusieurs routes vers
la Charente Limousine et la zone libre. La « porte de l’Angoumois »
devient, à son corps défendant, point de contrôle et de refoulement
envers ce Limousin que de Foucauld à Turgot jusqu’à Chaignaud et
Rondinaud, aux beau temps du safran et de la charentaise, elle eut tou-
jours naturellement comme partenaires économiques. Le trafic actuel
de la N.141 illustre cette tradition des échanges avec le Limousin et
l’Auvergne. Faut- il le crier : « nous sommes, ici même, à La Rochefou-
cauld, au point de départ de tout ce que la Terre entière doit aux
LA ROCHEFOUCAULD » ?
Bon, alors maintenant, au travail. Et il en faut pour trouver tout ce
qu’une ville, témoin de sept siècles et plus de liesse et de tumulte, recèle
d’indices subtils. Comme des petits cailloux sur les sentiers de jadis ou
comme des clins d’œil amusés des grands et modestes bâtisseurs de la
ville ducale, qui ont créé, relevé, modelé, retouché les constituants de
cette même cité.
Joseph DEVY 5
Restaurer la ferronnerie Le principal souci à notre époque est de trouver des ferronneries de qualité.
Une très grande partie est créée et fabriquée en série dans les usines.
Le côté authentique et unique de ces éléments en fer est quelque peu altéré.
Un principe fort : la serrurerie (gonds, loquets de porte, ferrures…) n’est pas
peinte. Le fer se patine avec le temps. En restauration deux choix
s’offrent :
récupérer les anciennes ferrures et les décaper (enlever les traces
d’oxydation avec du papier abrasif)
trouver un artisan forgeron et lui demander de re-créer des ferrures
anciennes (soit lui emmener les ferrures usées de son bâti à restaurer ou
observer les vieilles maisons autour de chez soi pour voir comment elles
étaient faites).
Côté Mômes...
En face de l’Office de Tourisme, au 42 de la rue des Halles, observe la porte de la « Maison Gourville » et dessine dans le rectangle de la photo ci-contre le motif que tu peux apercevoir au dessus de la poignée tombante .
Ouvre l’œil et regarde bien la façade de cette importante maison ! En quelle année est né Jean Herauld de Gourville ?
Ta réponse : ………………………………………………..
Qui était le neveu de Jean Herauld de Gourville ?
Ta réponse : ………………………………………………
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Serrurerie ou ferronnerie ?
Il semble nécessaire de faire la distinction entre la serrurerie et
la ferronnerie. La serrurerie est l’art de fabriquer des serrures, des
charnières, des verrous et autres fermetures aussi bien pour les habita-
tions que pour les meubles. La grosse serrurerie concerne la fabrication
des grilles, balcons ou rampes, gros ouvrages de fer qui sont inclus dans la
construction. La grosse serrurerie porte le nom de ferronnerie.
En serrurerie ou ferronnerie on travaille non seulement le fer mais aussi
l’acier et la fonte. Avant la maîtrise de ces matériaux, les loquets et les
barres de fermeture étaient réalisés en bois. Puis les hommes maîtrisèrent
les métaux et de nombreux forgerons s’installèrent dans nos campagnes.
Les ferrures anciennes sont des pièces uniques : fonctionnelles et décora-
tives. Le forgeron travaillait chaque pièce individuellement ce n’était pas
encore l’heure de l’industrialisation massive et de son corollaire, le travail
en série. Dans les rues de La Rochefoucauld vous trouverez quelques
témoins de ce travail de forge.
Le saviez-vous ?
Penture en volute pour
lier les planches de la
porte
Serrure ouvragée avec une
décoration cœurs inversés
Loquet à poucier surmonté
d’un décor
Penture de volets
à fleur de lys Porte de bouton
tournant « barre de porte »
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Ferronneries Contentons- nous des ferrures et serrures visibles
de la rue.
Et rêvons à toutes celles, plus belles encore parait-il,
qui ornent portes et ouvrants, vantaux et contrevents,
pour le seul plaisir des résidents.
« Mais chez le marchand, mon papa a acheté une
poignée super, avec tout plein de dessins en fer ».
La vérité sort de la bouche des enfants mais à La Rochefoucauld,
foi d’artisan, chaque serrure, poignée ou targette, comme chaque heurtoir,
marteau ou claquant, voire chaque clou n’a pas son équivalent.
Pas de risque de trouver la même parure sur une autre ouverture ce à quoi
ne pourra jamais prétendre la belle serrure de papa.
L’huis des belles entrées a une autre parenté, comme ces balcons quand
leurs volutes sont de fer forgé.
Sur les volets ouverts, les belles espagnolettes du temps jadis s’étirent et se
reposent d’une longue nuit passée à protéger l’intimité des gens.
Poignée ouvragée ou heurtoir n’ont que faire de ces factions monotones
car, du dedans comme du dehors, on ne cesse de les solliciter avec douceur
ou brutalité. Sur le qui-vive et toujours éveillés, ils ont appris les bonnes
manières et d’une certaine manière sont devenus polis.
Ne lorgnons pas par le trou de la serrure,
mais écoutons seulement ce que le marteau ou
la boule, la tête de diable ou la main finement
déliée, ont envie de nous dire.
Ces « concierges » attentifs méritent bien,
qu’un instant, on leur adresse un regard,
pour gage de leur service dévoué tout au long
des années.
Le Couvent des
Carmes Impressionnante suite de colonnes
é légan te s e t de f in s c in t res
néogothiques, toile de fond et témoin
de combien de manifestations,
ce « monument carte postale » a fini
par éclipser ce qu’il y a toujours autour
d’un cloître, un couvent, et en l’occurrence un couvent au cœur même de
l’histoire de La Rochefoucauld.
Du Cloître aux Carmes : pas seulement un jeu de mots donc.
Maintenant, c’est aux Carmes que la vie sociale et culturelle s’affiche, depuis
que l’église du XIV°S et sa nef annexe du XVI°, ont été rénovées et redé-
couvertes, depuis que l’entité culturelle Les Carmes prépare un programme
éclectique de manifestations, à la hauteur de la réputation de la cité.
Ce que nous voyons aussi maintenant, c’est la cohérence d’un cadre histo-
rique exceptionnel, celui de ce couvent urbain, créé par le Comte Gui VII
de La ROCHEFOUCAULD, vers 1330, pour y installer un ordre religieux
dont la règle prônait prédication et enseignement. Les Carmes, comme
dans les autres villes d’importance où ils étaient implantés, contribuèrent à
la formation des élites nobles et roturières. La Réforme y laisse la trace des
luttes féroces entre les tendances religieuses du XVI°S.
Après la Révolution, le site devient collège communal pendant plus d’un
siècle et demi. Affectation interrompue seulement à la fin de la Restauration
quand, pendant quelques années, « Le Cloître » se transforme en petit sémi-
naire et partiellement, durant le premier conflit mondial, quand on lui
impose de devenir hôpital.
Les Carmes d’aujourd’hui figurent à nouveau dans le quarté ou le tiercé
gagnant du patrimoine rupificaldien, même si de la Rue des Halles, on a
toujours pu admirer la surprenante « rosace » de la chapelle. Cette verrière,
entre triangle et cercle, plus trinité que monde créé, fait dire en tout cas,
qu’à La Rochefoucauld, des œuvres d’art attestées, ici où là disséminées ou
occultées, ont l’heur de résister en attendant l’heure heureuse des renais-
sances de qualité.
8
Côté Mômes...
9
« Cœur de demoiselle » Au pied du monumental escalier qui mène à la
salle capitulaire, on peut découvrir, au sol , des
« cœurs de demoiselle ».
Ce sol est constitué d’une multitude de petites
pierres taillées puis assemblées une à une.
On notera la présence systématique de motifs tels que des
rosaces, des cœurs et des lignes…
Le tout est posé sur un lit de terre argileuse.
Différents noms sont donnés à ces cœurs de demoiselle : cailloutés ou
pichat.
Où se trouve cette niche (photo ci-dessous) dans le cloître ? Place une croix sur le schéma ci-dessous.
Côté Parents...
Quels sont les 3 voeux que prononcent les futurs religieux avant leur entrée dans un ordre ?
1)……………………….. 2)………………………….. 3)……………………...
Entrée
du
cloître
La maison à colombages de
la rue des bans
La structure d’une maison à colombages est une
ossature de bois composée de sablières, de poteaux
et de tournisses.
Le terme de colombage vient du mot colombe,
connu au XIVème siècle, au sens de « jambage
de porte » ou « poutre dans un mur ».
La maison repose généralement sur des éléments
de maçonnerie qui protègent le bois de l’humidité du sol.
Parfois, tout le premier niveau est fait de pierres.
Le hourdage (remplissage) est composé de torchis (argile, paille, sable,
et chaux), matière isolante et imperméable.
On peut aussi trouver de la brique recouverte de plâtre.
Pour les techniques de remplissage au torchis, il existe, entre autres,
Le plaquage : on plaque le torchis sur l’ossature en bois,
Le palissage : dans l’espace à remplir on dispose des éclisses en bois
entourées de torchis (torche). On peut aussi faire une boule que l’on
place entre le palissage.
Ces maisons ont été supplantées (dans les terroirs où la pierre est
abondante) par des maisons en dur car elles étaient jugées dangereuses
en cas d’incendie. Les maisons au Moyen-Age se touchaient. Le feu
se dispersait plus facilement dans les villes avec de nombreux pans de bois
que dans les villes construites en pierre.
Cette maison comporte des « croix de Saint-André ».
Ce terme vient du premier apôtre appelé par Jésus dans la Bible : André.
Il est allé prêcher dans la Mésie pour la première fois.
Son passage n'avait pas plu aux Romains qui le firent crucifier sur place.
La croix sur laquelle Saint André a été supplicié était en forme de X,
la crux decussata, ce qui a donné le nom de croix de Saint André.
10 11
Côté Mômes...
Restauration et
entretien des charpentes et colombages
Pour la création des grosses pièces de charpente (ferme, arbalétrier) et
des poteaux de la maison à colombages, on utilisait deux essences princi-
pales : le chêne et le châtaignier, mais également le peuplier, l’orme, le
hêtre : les bois que l’on trouvait à proximité.
On trouve bien trop souvent des résineux ou des bois exotiques quand
cela n’est pas du lamellé-collé. Encore une fois le système D doit-être
privilégié. Ainsi ne pas hésiter (avec son artisan charpentier) à s’adresser
directement à des scieries pour débiter les troncs d’arbres (au cas où on
aurait besoin de changer des pièces de charpente).
Autrefois les bois n’étaient pas traités juste passés au sel de bore.
Ensuite le bois durcit avec le temps.
Dans des demeures plus prestigieuses on pouvait passer un lait de chaux
dessus. En effet les bois étaient posés verts pour faciliter le travail des
charpentiers (outils manuels). Avant de vouloir changer des bois il faut
bien vérifier leur état : trace d’humidité, de moisis-
sure…Si on a un doute ne pas hésiter à enfoncer
une lame de couteau dans le bois.
Si celle-ci s’enfonce c’est qu’effectivement le bois
n’est plus assez solide.
Dans les maisons à colombages il est encore plus
nécessaire de protéger les bois de l’humidité.
C’est pour cela que les colombes reposent sur un
socle en pierre et que le toit déborde largement
sur la façade. Dans nos régions la structure en bois
était cachée sous un enduit à la chaux. Aujourd’hui on laisse apparent ce
bois mais on le traite avec des produits hydrofuges.
Trucs et astuces
Combien comptes-tu de « croix » de Saint-André sur la maison de la rue des bans ?
Ta réponse : …...
La rue des Tanneurs La rue des Tanneurs rappelle clairement, qu’à La Rochefoucauld,
on traitait les peaux provenant des régions voisines et des cheptels bovins
locaux.
La présence de l’eau, d’artisans entreprenants et de négociants tissant
d’amples réseaux commerciaux, explique le reste.
Cette rue fait lire le développement de la ville comme à livre ouvert.
Voyez comme elle s’étire le long de La Tardoire, en bordure de la cité,
parallèlement à la rivière, là où l’eau de lavage est partout abondante.
Sans parler des facilités de rejet des jus de trempage, sans grande préoccu-
pation environnementale.
C’est l’axe industriel de la nouvelle ville médiévale.
Elle communique avec la rue des Bans (bancs) où des foires s’installent
régulièrement, entre autres pour y vendre le safran, entretenues par le
développement de la nouvelle agglomération relayant le quartier d’en face,
le Bourg St- Florent.
Ici se constitue un grand bourg qui se reconnaît dans la Collégiale proche.
Lors du Grand Siècle, plus de 40 familles de tanneurs vivent de cette seule
activité.
Si l’odeur des tanneries peut être repoussante, le séchage chasse les
miasmes. Dans les ruelles venteuses à décorner des bœufs, les cornes-
crochets de séchage des peaux ont bien résisté. De la corne, une matière
bio, et qui n’est même pas dégradable, est-ce bien naturel…. ?
Ils nous tannent encore avec leurs énigmes.
Trop fort les tanneurs !
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Côté Parents...
Connaissez-vous le nom de la célèbre race bovine qui est élevée dans les campagnes environnantes ?
……………………………………………………………………………………………………………………...
13
Les tanneurs utilisaient des cornes pour accrocher les peaux. Mais de quel animal proviennent ces cornes ? (jette un coup d’œil dans la ruelle entre la rue des Tanneurs et la rue du faubourg St Florent )
Ta réponse : …………………………...
Côté Mômes...
Au Moyen-Âge, tous les commerçants –ou artisans– d’une même
corporation étaient regroupés dans la même rue.
Is devaient travailler au grand jour devant les passants et étaient tenus de
pratiquer les mêmes prix que tous les membres de leur corporation.
Le saviez-vous ?
?
14 15
Rue des Tanneurs
Eglise Saint-Cybard
Maisons de la Grande Rue
Tour de La Coquille
Couvent des Carmes
Maison Gourville
Maison de la rue des bans
Le château
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Le château
de La
Rochefoucauld Ces mots suscitent tout de suite
une image que chacun porte
en lui, celle de la « Perle de
l’Angoumois ».
Sur la Roche à Foucauld, le château accueille depuis mille ans le pèlerin ou
le visiteur s’approchant par l’est. Cocktail d’unicité et de diversité, bouquet
d’au moins cinq siècles d’architectures successives, comme d’autant de
variétés florales, à humer sans d’abord distinguer, à saisir en bloc malgré sa
complexité. Posture aguichante dans son rôle de sentinelle avancée de
l’Angoumois auquel il semble cependant tourner le dos. Pourquoi ?
Parce que la géographie et les luttes féodales en ont décidé ainsi. Mille ans
d’histoire de cette cité et de cette vallée, de cette frontière naturelle, sont à
feuilleter dans les travaux récents de Marie VALLLEE, « La Rochefou-
cauld, une ville dans l’histoire » et « La Rochefoucauld, un château, une
famille ».
Une plongée fort agréable dans les strates et les facettes de ce concentré
d’histoire de France, ville et château réunis.
La ville face au château
Peut-on imaginer la cité sans son château ?
La rue des Halles, par exemple, sans la silhouette
des tours poivrières se détachant côté couchant ?
Le vieux pont sans le décor de sa muraille et de sa
façade Renaissance ? Au hasard d’une rue ou d’une
« fenêtre » visuelle, il présente tel ou tel profil
inattendu.
Quant aux nouveaux quartiers, à l’Est de la cité, ils
se sont hissés à son altitude comme pour mieux
deviser, sans être importuné, avec son illustre passé.
La Tour de la Coquille Rive droite de Tardoire, un pont,
d’anciennes maisons, une tour, la Tour de
la Coquille.
La dernière des six portes de la ville de La
Rochefoucauld. Complétant les murailles,
des maisons aux murs aveugles et des murs
de courtine participent, après l’an 1400, à
la protection de la totalité de la ville.
La Porte de Marillac, la cinquième à
disparaître, fut démantelée en 1846 pour
offrir un passage de largeur convenable aux
véhicules prenant les chemins vers l’Est et,
deux décennies plus tard, vers la nouvelle
gare.
Mais à La Coquille, on pénètre, par le
pont, dans le Bourg St-Florent qui, lui, n’a jamais été protégé contrairement
à l’autre bourg de la rive gauche, celui de la Basse-Ville, qui avait des
fortifications un peu plus anciennes.
Comme il n’en reste qu’une, on y tient à cette porte, même si elle n’est pas
très haute et qu’elle n’enjambe pas la rue. Imaginons-la quand même, sans
le rajout sommital, puissante, râblée, avec ses gardiens ou guetteurs. Ils pou-
vaient, s’il le fallait, fermer l’accès à la circulation, contrôler les individus et
les chargements de toutes sortes, pratiquer l’octroi des marchandises entrant
dans la ville par des taxes appropriées.
Cela fait médiéval bien sûr, mais demandez- donc un peu aux bornes
d’octroi leurs derniers souvenirs !
Ou plutôt à ceux qui les ont vu remplir leur rôle, bien des fois.
16
Vue du château
depuis le quartier
Saint-Florent
Côté Mômes...
Retrouve grâce à cette charade le surnom du château de La Rochefoucauld !
Mon premier est une note de musique Mon second n’est pas impair Mon troisième est un article défini Mon quatrième est avant trois Mon cinquième n’est pas rapide Mon sixième est un sens Il faut 12 mon septième pour faire une année
Ta réponse……………………………………………………………….
19
Une perle, c’est lisse et ça ne s’admire que du dehors.
Sauf ici, où en écoutant son histoire vous voyez appa-
raître moultes pépites à travers la nacre. Selon chaque
sensibilité propre, on se souviendra du grand escalier
tournant ou de la salle des gardes et des cheminées
gourmandes ou de la chapelle de l’angle nord- est, riche
d’armoiries et de portraits, ou des archives miraculeuse-
ment réunies ou de l’harmonie des galeries superposées
ou des prouesses de François II de La Rochefoucauld
et d’Anne de Polignac avec toute la grâce inspirée de
l’Italie.
Ou pour ne rien oublier du tout, on se fera peut-être la promesse de
revenir, de s’y replonger et de s’y déguiser, de surfer ou de télécharger,
de ne point se priver des parcelles de cette notoriété.
Côté Parents...
Quelle œuvre littéraire rendit célèbre François de La Rochefoucauld ?
……………………………………………………………………………………………………………………...
La « Perle » face à sa ville
La grande vasque en marbre de Carrare
retient jalousement les visiteurs s’appro-
chant du château.
Elle n’est pas contemporaine de François
Ier et témoin du cosmopolitisme de la
prime Renaissance française, pour rien.
Elle règne sur l’ensemble du belvédère,
impose sa présence aux évolutions
hippiques, aux « sons et lumières », à toute
manifestation ou reconstitution historique.
Ce caprice, elle le vaut bien !
Le château, lui, impose sa présence à la
ville. Pas son ombre, non, plutôt son miroir, qu’il lui tend par-delà la
Tardoire. Bien sûr qu’il la présente aux visiteurs, qu’il fait corps avec elle,
qu’il contemple sa ville, ou la couve du regard, ou la surveille ou la tient en
éveil.
Le visiteur face à son histoire
Si le château est classé monument historique depuis 1955 seulement,
son histoire commence dans les profondeurs de la roche jurassique,
les sous-sols de l’édifice se confondant avec les cavités naturelles du karst
justement nommé Karst de la Rochefoucauld. Les siècles rendent perplexe
tout visiteur franchissant l’entrée, par le châtelet du XVème siècle.
Au bout des pavés, le haut donjon des XIème et XVème siècle, intact côté
cour, effondré à l’extérieur depuis le 28 janvier 1960 et dont l’âme des lieux
lui assurera sans doute une future jeunesse avec les ajouts audacieux du
XXIème siècle, en un épi de la maturité, en des pointes de diamant
émergeant du bouquet, en un sursaut de l’avenir sur l’acquis du passé,
La cour d’honneur s’ouvre au nord sur la Basse-Ville à l’Ouest, elle est
bordée par l’aile reconstruite au XVIII°S, contrastant par sa sobriété avec
l’élégante galerie Renaissance qui lui fait face, à l’Est.
Entre les deux, l’aile du midi, du XVI° également, avec un air de château de
la Loire, déjà remarquée à l’extérieur, en toile de fond de la vasque.
Des ailes, des niveaux, des hauteurs, des perspectives et pourtant, à
ce stade, on n’a encore rien vu.
18
21
Côté Mômes...
Ouvre l’œil ! Où se trouvent ces éléments sur la façade de l’église ?
Élément N° 1 : …………………………………………………………………. Élément N° 2 : …………………………………………………………………. Élément N° 3 : ………………………………………………………………….
1 2
3 Côté Parents...
De quel style sont la plupart des églises en Poitou-Charentes ?
………………………………………………………………………………………..
20
La Collégiale
Collégiale, chapitre, chanoines :
une déclinaison très rare en Angoumois.
C’est un édifice du XIII°S, de style gothique,
autre rareté au pays de la Charente romane.
A la fois collégiale Notre-Dame de l’Assomp-
tion pour son chapitre et église St-Cybard
comme lieu de culte paroissial. On ne prête
qu’aux riches et riche elle l’est, d’un passé de
quiétude, de ferveur et de fureur. Elle s’élève
rapidement grâce au concours des chanoines
et d’appuis sérieux, si bien qu’elle devient le
lieu de culte d’un quartier en expansion en quête de paroisse.
Lorsque, en 1310, les divers quartiers passent sous l’autorité de GUI VII de
La ROCHEFOUCAULD, formant ainsi la ville du même nom, la collé-
giale en est déjà l’église « officielle ». Des huit ou dix églises et chapelles que
comptera La Rochefoucauld, en incluant celles de l’hôpital, de St- Pierre de
la Basse- ville, de St- Florent, d’Olérat et du château, c’est celle qui symbo-
lise dans la durée le destin de tout le peuple de la cité. Son solide clocher
du XVI°S, aux arêtes à crochets, exprime bien cette réalité.
Elle a connu la liesse de grands jours, celle du Te Deum de 1453 en pré-
sence du Roi de France, célébrant la fin de la Guerre de Cent Ans. Elle a
subi les outrages des incendies et des démolitions lors des Guerres de Reli-
gion. La greffe de la nouvelle voûte, relevée à la fin du XVI°S, est encore
visible au-dessus des chapiteaux, à la naissance des nervures des travées.
Elle subit dégradations, vols et profanations pendant la Révolution. Ses bles-
sures la rendent comme plus proche. La patine qui l’assombrit nuit certes à
une juste appréciation de la statuaire et de tableaux des XVII et XVIII°S ou
de la chaire du XIXème siècle, pourtant dignes d’intérêt, mais elle facilite
curieusement l’observation de la grande verrière néo- gothique du chœur,
de la rosace de la façade et des autres vitraux.
En passant par le bras de transept gauche, entrez dans la Chapelle des
Bienheureux, les évêques de Saintes et Beauvais, des La Rochefoucauld,
massacrés aux Carmes, à Paris, le 2 septembre 1792 et béatifiés en 1926. Et
sous le beffroi, à gauche en entrant, une exposition permanente de clichés
qui, à elle seule, peut en apprendre sur la vie des Rupificaldiens du XXème
siècle, plus que bien des livres sur le sujet.
23
Restaurer une maison de ville
Pour restaurer ces maisons quelques principes
très simples :
pour les fenêtres : elles sont toujours plus
hautes que larges, éviter les volets en Z.
pour les façades : éviter de nettoyer les
façades avec des moyens trop agressifs
(jet d’eau puissant ou grattage).
Les façades en pierres apparentes sont à proscrire : cette mode des
années 80 peut occasionner des altérations.
En effet l’enduit est la peau de l’édifice. L’enlever expose le matériau aux
dégâts dus aux intempéries et à la succession des périodes de gel et de
dégel. Pour l’enduit, il faut réaliser un mortier à base de chaux et de sable
de pays. Souvent ces petites habitations sont faites en moellons ou pierres
de pays. La chaux fabriquée à partir de carbonate de calcium contenu
dans les pierres calcaires a les mêmes propriétés physico-chimiques que
la pierre. Ainsi ils vivent de la même façon. Alors qu’un ciment lui est
plus « raide » et à un coefficient de dilatation différent. Au mieux, il va se
fissurer et se détériorer plus vite qu’un enduit à la chaux et très souvent il
retient l’humidité à l’intérieur des murs.
Le ciment a donc tendance à participer à la dégradation des matériaux
qu’il recouvre.
Trucs et astuces
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Les maisons de la
Grande Rue La Grande rue frôlant l’abside de la
Collégiale est, probablement, avec la rue des
Halles qui lui est perpendiculaire, l’artère qui
structure la ville depuis le XIVème siècle.
Pas étonnant que l’on y trouve des maisons médiévales à colombages, des
portes cochères et linteaux du Grand Siècle, des habitations de la fin de l’An-
cien Régime, des immeubles de la Belle Epoque, sièges de commerces de
luxe que remplacent de plus en plus des services financiers et à la personne.
Dans sa partie nord, l’appellation Grande Rue a
d’abord succédé à celle de Rue aux Faures, ce qui
indique qu’il y avait des forgerons et qu’on y travaillait
le fer. Quand vous dépassez la Rue et l’Impasse des
Fossés, imaginez que vous êtes sous une des six portes
de la ville, la Porte de La Souche, détruite en 1786.
A l’opposé, vers le sud, en croisant le Boulevard des
Dames et l’Avenue Gambetta, imaginez que vous êtes
sous la Porte Tête Noire.
Dans la Grande Rue, l’histoire suinte partout sous les
enduits contemporains.
Et derrière des portes cochères de demeures privées,
se cachent quelques patios aux élégantes galeries des
XVII et XVIIIème siècles, sur le modèle de celles
du logis de Gourville et sans doute des galeries
Renaissance du château, attestant du rang qu’occupait
la ville sous l’Ancien Régime.
Petit glossaire de mots liés au patrimoine
Page 7
Huis : En vieux français, porte d’une maison ou d’une salle.
Au Moyen-Âge, un huissier était un menuisier qui faisait les
portes
Espagnolette : barre de fer que l’on attache sur le montant
d’une porte pour le tenir fermé
Page 10
Sablière : poutre horizontale qui couvre le sommet d’un mur
et qui est destinée à supporter les chevrons
Tournisse : la tournisse est un poteau vertical de remplissage
Eclisse : pièce en bois permettant de maintenir des pièces
entre elles
25 24
A voir également…
La chapelle de l’ancien hôpital Saint-Jean Baptiste
Le pont médiéval sur la Tardoire, au pied du château
Les vestiges de l’église Saint-Pierre, dans la Basse-Ville
L’Hôtel de Ville
Ont collaboré à la réalisation de ce livret
Monsieur Joseph DEVY,
rédaction des textes historiques
Madame Christelle PILOTTE,
conseils restauration en patrimoine
Madame Myriam AZEN,
rédaction des jeux pour les enfants, photos et mise en page
Madame Véronique BOUILLOUX,
Coordinatrice du Pôle Touristique de l’OTPHT
Monsieur Ian OSBORNE,
Aquarelle de couverture (www.affordableart4all.com)
Nous remercions
Mademoiselle Chantal GLENET, de l’Antenne Bandiat Tardoire
pour sa précieuse collaboration,
Madame Marie VALLEE-ROCHE, citée dans cette brochure et dont les
livres et fascicules « Études locales-La Rochefoucauld » sont en vente
dans les librairies et kiosques de la ville.
La Municipalité de La Rochefoucauld
Nous remercions également pour leur soutien financier
La Communauté de Communes Bandiat Tardoire
Le Pays Horte et Tardoire
Le Département de la Charente
Le programme européen Leader
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Réponses aux jeux
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Page 5 : J.H de Gourville est né le 10 juillet 1625
François de Gourville
Page 9 :
Les trois vœux sont : pauvreté, chasteté, obéissance
Page 11 : 3 croix de Saint-André
Page 12 : La race limousine
Page 13 : Cornes de vaches
Page 19 : La - pair - le - deux - lent - goût - mois
« la Perle de l’Angoumois »
Œuvre littéraire : Les Maximes
Page 21 :
Page 22 : Style roman
Entrée
du
cloître
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