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“Décortiquer le maïs pour créer des liens de valeur”Recherche‐action sur leviers pour rendre les chaines de valeur
ajoutée maïs plus compétitives, durables et inclusives
CHAÎNES DE VALEUR DE MAÏS JAUNE POUR LA
FABRICATION DE L’ALIMENT BÉTAIL
Étude d’identification des stratégies et options possibles
Septembre 2011 David SOHINTO
Albéric SOGLAGBE
1
RESUME
La Fédération des Unions des Producteurs du Bénin (FUPRO) en partenariat
avec SNV, a initié une étude spécifique sur la chaîne de valeur du maïs jaune pour la
fabrication de l’aliment bétail, notamment la provenderie. L’étude s’inscrit dans le
cadre d’un ensemble des thèmes de recherche-action qui devront fournir des
éléments de base pour un programme de développement des filières agricoles
vivrières, notamment les chaînes de valeur ajoutée du maïs.
L’objectif principal de cette étude est de définir les stratégies de production du
maïs jaune pour la fabrication de la provende ;
De façon spécifique, il s’agira de décrire les différentes expériences de
production de maïs jaune pour la fabrication de la provende ,d’analyser les liens
entre les producteurs et les fabricants de provende, d’identifier les points forts et
faibles des expériences et liens et de définir les éléments stratégiques pour améliorer
la production du maïs jaune.
Aux termes d’une démarche méthodologique axée sur l’exploitation des
données secondaires et la consultation des acteurs, les résultats de l’étude ont révélé
qu’au Bénin, la production du maïs jaune reste encore à l’étape embryonnaire et est
confinée à quelques rares producteurs dont l’accès aux semences est difficile
(prélèvement dans l’ancien stock). Elle se caractérise également par un faible niveau
d’adoption des semences améliorées par les producteurs. Les utilisateurs potentiels
du maïs jaune notamment les fabricants de provende rencontrés (Véto-Services,
AGRISATCH, JEFO, OTTOLA,.. et autres membres de l’UNAP) estiment ne pas
disposer d’un marché formel d’approvisionnement en maïs jaune malgré leur
disponibilité à en procurer. En conséquence, ils font plus recours au maïs blanc dans
la fabrication de la provende et sporadiquement au maïs jaune lorsqu’ils en trouvent
sur le marché.
Quoique les analyses de coût d’opportunité ne révèlent des différences
significatives entre les structures de coût de la provende à base de maïs jaune
2
comparée à la provende à base de maïs blanc, l’étude a également révélée que
l’utilisation du maïs jaune dans la fabrication de provende reste encore très faible à
cause de sa non disponibilité sur le marché. Il constitue un segment de marché
potentiel autour duquel il existe des opportunités de construction de liens d’affaire.
Des différentes analyses effectuées, il ressort que parmi les facteurs qui militent en
faveur d’investissement dans la construction de cette chaîne de valeur figurent :
- la promotion de la sécurité alimentaire à travers l’éradication de la
compétition nuisible à la sécurité alimentaire qu’entretien l’utilisation du
maïs blanc pour l’alimentation animale et ses conséquences sur la pénurie
du maïs destiné à l’alimentation humaine ;
- la préférence des consommateurs à la qualité de provende issue de maïs
jaune ;
- les possibilités de réduction des coûts de transaction qu’offrirait ce
segment de marché à travers les facilités de regroupement de l’offre ;
- etc.
Les stratégies préconisées par l’étude visent essentiellement à relever de
nombreux défis relatifs aux différentes contraintes qui entravent le développement
de la filière à savoir la non organisation des acteurs, le manque de professionnalisme
chez la majorité d’entre eux, l’inexistence d’un cadre de concertation réunissant tous
les acteurs, l’insuffisance d’acteurs techniquement formés dans leur rang, l’absence
de relations d’affaires ou de partenariat public privé prouvé devant encourager
l’investissement dans la chaîne de valeur ajoutée du maïs jaune.
Enfin, il est à noter que le plan stratégique préconisé par cette étude pour assurer la
promotion de la CVA maïs jaune repose sur les facteurs de succès importants
suivants :
- le bon fonctionnement de la filière de l’aviculture moderne souvent
vulnérable à des formes de ravages dus aux maladies aviaires dont les
impacts sont redoutables ;
3
- la bonne maîtrise des coûts de production du maïs jaune qui est une
culture exigeante en intrants et technologies améliorées afin que la
différence de coûts de cession ne soient pas trop significatives par rapport
aux coûts du maïs blanc souvent issu à 80% d’exploitation familiale à
faible utilisation de technologies améliorées ;
- l’inversion de la mentalité dominante chez de nombreux producteurs pour
qui la perception de produire pour l’alimentation animale n’est pas encore
ancrée dans les mœurs.
4
TABLE DES MATIERES
RESUME ................................................................................................ 1
TABLE DES MATIERES ...................................................................... 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................... 6
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................... 6
LISTE DES SCHEMAS ......................................................................... 8
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................... 9
INTRODUCTION ............................................................................. 10
1. Situation actuelle et tendances observées .......................................... 12
1.1. Situation actuelle de l’offre et la demande .......................... 12
1.2 Etat des lieux par rapport aux relations d’affaires dans la
Chaîne de valeur maïs jaune pour alimentation animale ..................... 20
1. 3 Analyse des forces, faiblesses , opprtunités et menaces liées à
la situtuation actuelle .......................................................................... 21
1.4 Perspectives .......................................................................... 22
2. DEFIS POSES .................................................................................. 25
2.1 Analyse critique de la situation actuelle et des tendances
observées ............................................................................................. 25
2.2 Défis, orientations stratégiques, options possibles et étude de
cas de référence .................................................................................... 27
3. Orientations stratégiques et objectifs de développements visés ......... 30
4. Rappel des étapes méthodologiques .................................................. 32
4.1 La Préparation méthodologique de l’équipe. ....................... 32
4.2 Phase diagnostique ............................................................... 33
4.3 Dépouillement et traitement des données ............................. 34
5. Options étudiées et études de cas réalisées ........................................ 38
5
5.1 Analyse de la situation d’ici 2015 si les tendances observées se
poursuivent ......................................................................................... 38
5.2 Initiatives expérimentées par le passé pour stimuler la
production du maïs jaune .................................................................... 39
5.3 Le cadre organisationnel et les stratégies de promotion de la
CVA maïs jaune au Bénin ................................................................... 49
Conclusion ........................................................................................... 59
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................ 61
Annexe n°1 : liste des personnes ressources consultées ...................... 65
Annexe n°2 : Termes de Référence ............................................. 66
6
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ABCE : Agence Béninoise de Commerce Extérieur ABENOR : Agence Béninoise de Normalisation ABEPEC : Agence Béninoise de Promotion des Echanges Commerciaux
ANAB : Association Nationale des Aviculteurs du Bénin CCIB : Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin CeCPA : Centre communal pour la Promotion Agricole CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel CTB : Coopération Technique Belge CVA : Chaîne de Valeur Ajoutée DAGRI : Direction de l’Agriculture DANA : Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée DANIDA : Aide Danoise DPLR : : Direction de la Promotion et de la Législation Rurale DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective DPQC : Direction de la Promotion de la Qualité et du Contrôle FAO : Fund Agriculture Organization FCFA : Franc de la Communauté Financière d’Afrique FECECAM : Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel FSA : : Faculté des Sciences Agronomiques INRAB : Institut National de Recherche Agricole du Bénin INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique Kg : Kilogramme MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche MC : Ministère du Commerce MI : Ministère de l’Industrie MOF : Main-d’œuvre familiale MOS : Main-d’œuvre salariée ONASA : Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire ONS : Office National de Stabilisation des Prix PADME : Programme d’Assistance au Développement des Moyennes
Entreprises PSRSA : Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole RBE : Revenu Brut d’Exploitation RNE : Revenu Net d’Exploitation SCRP : Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté SDI : Société de Distribution Internationale. SOBEBRA : Société Béninoise de Brasserie SONAPRA : Société Nationale de Promotion Agricole T : Tonnage
7
UAC : Université d’Abomey-Calavi UBETA : Unité Béninoise de Technologie Alimentaire UCP : Union Communale des Producteurs VA : Valeur Ajoutée
8
LISTE DES SCHEMAS
Schéma 1 : Schéma comparatif de l’utilisation du maïs jaune et du maïs blanc
dans la provenderie ............................................................................... 13
Schéma 2 : Cartographie des liens entre les acteurs ........................................ 20
9
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Volume des matières premières (tonne) distribuées ou
transformées : 2001-2005 ........................................................ 14
Tableau 2 : Forces, Faiblesses,Opportunités, Menaces .................... 21
Tableau 3: situation actuelle et les tendances futures relatives aux
producteurs ............................................................................. 24
Tableau 4: situation actuelle et les tendances futures relatives aux
transformateurs ............................. Erreur ! Signet non défini.
Tableau 5: situation actuelle et les tendances futures relatives aux
commerçants .................................. Erreur ! Signet non défini.
Tableau 6: situation actuelle et les tendances futures relatives aux
éleveurs .......................................... Erreur ! Signet non défini.
Tableau 7 : Lien entre les principaux défis, les orientations
stratégiques et les options possibles. ....................................... 27
Tableau 8: lien entre les objectifs, les résultats et les groupes cibles 30
Tableau 9 : L’analyse de compétitivité entre le maïs blanc et le maïs
jaune ....................................................................................... 42
Tableau 10 :Actions prévues, les chefs de fil en fonction des axes
stratégiques. ............................................................................ 49
Tableau 11: Compte d’exploitation issu de la provende à base de
maïs blanc ............................................................................... 16
Tableau 12: Compte d’exploitation issu de la provende à base de
maïs jaune ............................................................................... 17
10
INTRODUCTION
La démographie galopante à laquelle s’ajoute la dégradation des pâturages,
constitue spécifiquement le lot commun des pays d’Afrique au sud du Sahara, où
l’on note une pénurie aigüe en protéines animales. Face à cette situation d’infortune,
une des solutions préconisées par la FAO est de favoriser l’élevage des espèces à
cycles courts comme les porcins, les petits ruminants et les volailles.
Pour ces dernières, c'est-à-dire les volailles, l’élevage des poules pondeuses et
des poulets de chair occupe une place de choix où la quasi-totalité des fermes avicoles
se consacrent à cette activité. Ces fermes avicoles se trouvent cependant confrontées
à un problème de disponibilité de la matière première de base notamment le maïs
jaune pour la fabrication de la provende. Deux sociétés de la place en l’occurrence
Véto service et Terre et Bénin associés essaient de donner satisfaction aux
aviculteurs, mais leur contribution reste limitée.
C’est donc pour apporter une réponse durable à cette situation que la
Fédération des Unions des Producteurs du Bénin (FUPRO) en partenariat avec
SNV, a initié une étude spécifique sur l’identification des stratégies de promotion de
la chaîne de valeur du maïs jaune pour la fabrication de l’aliment bétail, notamment
la provenderie. L’étude s’inscrit dans le cadre d’un ensemble des thèmes de
recherche-action qui devront fournir des éléments de base pour un programme de
développement des filières agricoles vivrières, notamment les chaînes de valeur
ajoutée du maïs.
Signalons que la démarche chaîne des valeurs ajoutées constitue une approche
d’analyse orientée sur les marchés, qui part de la demande des produits prometteurs
offrant des potentiels de croissance et des opportunités d’affaires pour les pauvres.
Cette démarche exige une implication de tous les acteurs actifs dans les différents
maillons des filières. C’est ce qui justifie que la recherche-action dont cette étude
spécifique fait partie, recueille et analyse d’une manière systématique les données
11
empiriques, à travers des méthodes quantitatives et qualitatives, qui permettent de
préparer des actions concrètes du futur programme de développement des filières
agricoles vivrières. A cet effet, les études de cas constituent un élément clé de la
méthodologie suivie afin d’assurer le caractère empirique et concret de l’étude.
12
1. SITUATION ACTUELLE ET TENDANCES
OBSERVEES
1.1. Situation actuelle de l’offre et la demande
Selon le rapport annuel de l’office du maïs de l’Afrique du Sud en 2007, on
estime que la production mondiale de maïs blanc oscille entre 65 et 70 millions de
tonnes environ, ce qui est relativement peu par rapport à la production annuelle de
500 millions de tonnes de maïs jaune. Toutefois, le maïs blanc est presque
exclusivement cultivé pour la consommation humaine et son importance est
considérable pour la nutrition et la sécurité alimentaire dans de nombreux pays en
développement, surtout en Afrique. Le volume du commerce international de maïs
blanc, estimé en moyenne à 1,5-2 millions de tonnes par an, est pratiquement
négligeable par rapport aux expéditions de maïs jaune, qui a atteint environ 70
millions de tonnes ces dernières années, principalement destinées à l'alimentation
des animaux.
Au Bénin, la production du maïs jaune reste encore à l’étape embryonnaire et
est confinée à quelques rares producteurs dont l’accès aux semences est difficile
(prélèvement dans l’ancien stock). Elle se caractérise également par un faible niveau
d’adoption des semences améliorées par les producteurs. Les utilisateurs potentiels
du maïs jaune notamment les fabricants de provende rencontrés (Véto-Services,
AGRISATCH, JEFO, OTTOLA,.. et autres membres de l’UNAP) estiment ne pas
disposer d’un marché formel d’approvisionnement en maïs jaune. En conséquence,
ils font plus recours au maïs blanc dans la fabrication de la provende et
sporadiquement au maïs jaune lorsqu’ils en trouvent sur le marché. Le schéma ci-
après compare la chaîne d’utilisation du maïs blanc et du maïs jaune dans la
provenderie.
13
Schéma 1 : Schéma comparatif de l’utilisation du maïs jaune et du maïs blanc dans la provenderie
De l’analyse de ce schéma, le constat majeur que l’on peut faire le long de la
chaîne c’est que pour la fabrication de la provende, quand c’est le maïs jaune qui est
utilisé, il n’ya pas ajout d’additifs tandis que quand c’est le maïs blanc qui est utilisé,
il ya ajout d’une certaine quantité d’additifs.
En effet, Le maïs jaune contient une quantité importante de pigments
caroténoïdes. Ces pigments permettent d’augmenter la coloration de la peau des
Marché des pays
voisins
Ancien stock
Unitésde
transformation
Producteurs de maïs
jaune
Producteurs de maïs
blanc
CeCPA,
multiplicateurs
Ancien stock
Unitésde
transformation
Aviculteurs
Aviculteurs
Maïs sans additif Maïs +additifs
pour la provenderie
Approvisionneme
nt en semences
Vente
Vente
Vente
14
poulets de souches dites « jaunes.» et du jaune d’œuf. Au Bénin, on rencontre
fréquemment du maïs blanc. Sa valeur nutritionnelle équivaut à celle du maïs jaune,
mais il ne contient pas de pigments caroténoïdes et n’est donc d’aucun secours non
seulement pour la coloration de la peau des poulets mais aussi pour celle du jaune
d’œuf. Il doit dans ce cas et si on souhaite cette coloration être complémenté par des
pigments de synthèse ou d’origine végétale. C’est d’ailleurs également le cas des
régimes qui sont formulés sur la base d’une céréale (ou source d’énergie) autre que le
maïs jaune.
Par rapport aux statistiques avicoles, force est de constater que les
statistiques relatives à l’alimentation des volailles ne sont pas actualisées. Au nombre
des études récentes, on peut citer le rapport GAI qui renseigne les données relatives
à l’utilisation du maïs dans la provenderie jusqu’en 2005.Ces données sont
consignées dans le tableau suivant :
Tableau 1 : Volume des matières premières (tonne) distribuées ou transformées : 2001-2005
Maïs Tourteau de soja
Tourteau coton Farine de poisson
CMV
Coquilles Sonde blé
2001 360 31073,671 11682 80 6,4 88 95 2002 425 32827,775 20709 132 8,4 100 128 2003 2561 37406,7098 25548,727 83 8,4 90 95 2004 14384 10275,023 173902,57 12207 305,286 871 1639 2005 2105,5 40973,559 28035524 644 522,8 1514 1030 Total 19835,5 152556,7378 28267366,3 13146 851,286 2 663 2 987
Source Enquête GAI, 2005
La consommation du maïs dans l’alimentation des volailles est estimée d’après
cette étude à 51 000 tonnes en 2005 (soit 6% de la production du maïs national) ; sur
la base de sa part (55%) dans la composition de la provende et de cheptel national de
l’aviculture moderne.
Aujourd’hui, à partir de l’effectif du cheptel national aviaire, d’après les
acteurs rencontrés sur le terrain, la demande potentielle en maïs jaune pourrait être
estimée à environ 50000t/an. Les constats faits et précédemment signalés ont dénoté
que aussi bien le maïs jaune et plus le maïs blanc (en grande proportion) sont
15
actuellement utilisés pour l’alimentation du bétail. Cette alimentation est multiple et
multiforme mais beaucoup plus axée sur la provende des volailles et
particulièrement des pondeuses et poulets de chair.
De même, le stock de maïs jaune disponible est très faible et d’après nos
investigations sur le terrain, elle n’atteint pas les 10% de la demande réelle. C’est
donc dire qu’il y a indubitablement une demande importante en maïs jaune non
encore satisfaite. D’où la nécessité de trouver une formule entre les différents acteurs
concernés par la question du maïs jaune pour la satisfaction des besoins réels en
terme de production, de commercialisation et de relations d’affaires qui
arrangeraient les différentes parties prenantes.
Selon le rapport sur l’analyse de rentabilité des CVA œuf et viande de poule
réalisé par SOHINTO et al en 2008, sur l’effectif total de volailles que compte le
Bénin (543.663 têtes de volailles), les pondeuses représentent 455.694 têtes soit
83,30%, et les poulets de chair 49 475 têtes soit 9,10%. Aussi, selon le rapport sur
l’alimentation des volailles réalisé par BISIMWA en 2009, la consommation en
maïs jaune des volailles varie en fonction de plusieurs facteurs: l’âge de l’animal, la
souche, la présentation physique de l’aliment, l’environnement (température,
ventilation, etc. ...) et la digestibilité de l’aliment.
D’après nos calculs sur la base des informations recueillies dans ce rapport,
la consommation alimentaire moyenne des pondeuses pourrait être estimée à 99,89g
/j. Comme la part du maïs jaune dans l’alimentation de volaille est de 55 à 62%, la
demande en maïs jaune pourrait être estimée à 54,93 g/j/tête de volaille. En prenant
en compte le nombre de têtes de pondeuses comme sus-cité, il ressort que la
demande réelle en maïs jaune pourrait être estimée à 9109,3t/an.
La consommation alimentaire moyenne d’un poulet chair est de 91g/j/tête.
Comme la part du maïs jaune est de 55% à 62%, alors la demande en maïs jaune par
tête de poulet chair est de 59,15g /tête/jour. En prenant en compte le nombre de
tête de poulet chair comme sus-cité, il ressort que la demande réelle en maïs jaune
pourrait être estimée à 1065,2t/an.
16
Cependant, l’utilisation du maïs jaune dans la fabrication de provende reste
encore très faible à cause de sa non disponibilité sur le marché. Tout se passe comme
si les enjeux liés à la production du maïs jaune ne sont pas bien perçus par les
acteurs de la filière au regard de l’opportunité qu’offre cette spéculation de nos jours.
Cet état de chose est intensifié par les maux qui minent la filière à savoir la non
organisation des acteurs, le manque de professionnalisme chez la majorité d’entre
eux, l’inexistence d’un cadre de concertation réunissant tous les acteurs,
l’insuffisance d’acteurs techniquement formés dans leur rang, l’absence de relations
d’affaires ou de partenariat public privé ou privé prouvé devant encourager
l’investissement dans la chaîne de valeur ajoutée du maïs jaune.
5.4 Analyse de coût d’opportunité
Les constats faits et précédemment signalés ont montré qu’aussi bien le maïs
jaune que le maïs blanc (en grande proportion) sont actuellement utilisés pour
l’alimentation du bétail. Cette alimentation est multiple et multiforme mais
beaucoup plus axée sur la provende des volailles et particulièrement des pondeuses et
poulets de chair. A cet effet, nous avons opté présenter une structure des coûts
comparée de transformation du maïs blanc et maïs jaune pour l’alimentation du
bétail notamment, les coûts de transformation du maïs en provende. Pour les deux
types de volailles retenues (pondeuses et poulets de chair) six catégories de provendes
sont retenues et correspondent à l’alimentation de ces volailles à différents stades de
leur évolution. Le tableau 4.9 ci-dessous donne un aperçu des éléments de coûts et
les montants correspondants pour un kilogramme de provende. Le consultant
signale toutefois que selon les résultats d’enquête, plusieurs formules de composition
de provende existent. Mais pour des raisons d’exercice et d’appréhension de la
structure des coûts dans ce secteur, quelques formules de provende couramment
utilisées ont été retenues pour les calculs.
Tableau 2: Compte d’exploitation issu de la provende à base de maïs blanc
17
Tableau 3: Compte d’exploitation issu de la provende à base de maïs jaune
Eléments composants
Pondeuse Poulet de Chair Moy
Poussin Poulette Ponte Démarrage Croissance Finition
% dans 1 Kg de provende Maïs
43 40 52 48 48 52 47
Son de blé
29 28 7 16 24 20 21
Tourteau de soja
15
12 15 16 15 15
Farine Poisson
7 6 5 8 6 7 7
Coquille d’huitre/ Calcial
1 3 10 1 1 1 3
Autres éléments (dont vitamines, sels minéraux,…)
5,1 22,75 13,7 12,05 5 5 11
Coût FCFA/Kg Maïs 64,5 60 78 72 72 78 71 Son de blé 43,5 42 10,5 24 36 30 31 Tourteau de soja 45 0 36 45 48 45 37 Farine Poisson 21 18 15 24 18 21 20 Coquille d'huitre/ Calcial
0,6 1,8 6 0,6 0,6 0,6 2
Autres éléments (dont additifs, vitamines, sels minéraux,…)
41 46,9 72,2 62,4 40,7 40,9 51
Total coûts variables 215,6 168,7 217,7 228 215,3 215,5 210 Main-d’œuvre (MOS)
5 5 5 5 5 5 5
Transport + taxe(Forfait)
6 6 6 6 6 6 6
Total coût de production
226,6 179,7 228,7 239 226,3 226,5 221
Eléments composants
Pondeuse Poulet de Chair Moy Poussin Poulette Ponte Démarrage Croissance Finition
% dans 1 Kg de provende
18
De la lecture et de l’analyse de ces deux tableaux, il ressort que le maïs
aussi bien blanc que jaune est le principal composant de la production de la
provende. Ils représentent en moyenne 47% des éléments entrant dans la
composition de la provende. Le maïs blanc coûte en moyenne 71 FCFA par kg de
provende tandis que le maïs jaune coûte environ 75 FCFA en moyenne par kg ; la
composante «autres éléments » comporte les additifs et coûte en moyenne 51 FCFA
par kg au niveau de la provende à base de maïs blanc tandis qu’au niveau de la
provende à base de maïs jaune il n’ya pas utilisation d’additifs et la composante «
autres éléments » coûte environ 50 FCFA en moyenne par kg de provende ; le
coût du maïs blanc ajouté à celui des additifs est de l’ordre de 122FCFA en
moyenne sur les 210 FCFA du total des coûts variables soit un poids de l’ordre de
Maïs 43 40 52 48 48 52 47 Son de blé 29 28 7 16 24 20 21 Tourteau de soja 15
12 15 16 15 15
Farine Poisson 7 6 5 8 6 7 7 Coquille d’huitre/ Calcial
1 3 10 1 1 1 3
Autres éléments (dont vitamines, sels minéraux,…)
5,1 22,75 13,7 12,05 5 5 11
Coût FCFA/Kg Maïs 70 62 82 77 77 82 75 Son de blé 43,5 42 10,5 24 36 30 31 Tourteau de soja 45 0 36 45 48 45 37 Farine Poisson 21 18 15 24 18 21 20 Coquille d'huitre/ Calcial
0,6 1,8 6 0,6 0,6 0,6 2
Autres éléments (dont vitamines, sels minéraux,…)
40,6 46,6 71,2 62,4 40 40 50
Total coûts variables 220,7 170,4 220,7 233 219,6 218,6 214 Main-d’œuvre (MOS)
5 5 5 5 5 5 5
Transport + taxe(Forfait) 6 6 6 6 6 6 6
Total coût de production
231,7 181,4 231,7 244 230,6 229,6 225
19
60% du total des charges variables tandis qu’au niveau de la provende à base de maïs
jaune ces deux éléments représentent 125FCFA en moyenne sur les 214FCFA du
total du coût des charges variables soit un poids de l’ordre de 59%.
L’analyse de ces résultats révèle les éléments ci-après :
- Bien que le maïs jaune soit légèrement plus cher que le maïs blanc en terme
de coût par kg de provende fabriquée, l’utilisation des additifs qui accompagne
souvent le maïs blanc fait que finalement l’utilisation du maïs+ additif avoisine 60%
environ du coût des charges variables de production tandis que le maïs jaune sans
additif avoisine 59% des charges ;
- C’est surtout la non disponibilité du maïs jaune sur le marché qui justifie
l’intérêt que portent actuellement les fabricants de provende au maïs jaune. Ces
derniers en principe seraient prêts à renoncer à l’utilisation du maïs blanc qui
entraine d’office un surcoût d’environ 1% dans la structure de coût pour l’utilisation
du maïs jaune.
- Du fait de sa disponibilité par rapport au maïs jaune la différence non
significative observée en structure de coût ne saurait constituer un argument
d’avantage comparatif pour un gros fabricant devant transformer de grands volumes
pour des bénéfices d’échelle vu les risques qu’il encourt à collecter du maïs jaune
non existant et fortement dispersé.
Cet état de chose indique que bien qu’étant reconnu d’utilité par la plupart
des acteurs rencontrés sur le terrain, le maïs jaune demeure non disponible par
rapport au maïs blanc d’où le risque de disparition de son coût d’opportunité
virtuellement intéressant. Cependant, le maïs jaune détient un avantage intrinsèque
de ne constituer aucune menace pour la sécurité alimentaire.
En conclusion nous pouvons dire que quoique le coût d’opportunité entre les
deux options ne soit pas très importantes, les critères d’impact sur la sécurité
alimentaire et de préférence des aviculteurs constituent des éléments de motivation
pour la mise en place d’une stratégie de promotion de la CVA maïs jaune et sa
préférence pour la fabrication de provende par les acteurs.
20
1.2 Etat des lieux par rapport aux relations d’affaires dans la Chaîne de valeur
maïs jaune pour alimentation animal
S’agissant des relations d’affaires, tout porte à croire que les différents acteurs
ne mesurent pas à leur juste valeur les relations d’affaire qui devraient exister dans le
secteur pour inciter les uns et les autres à s’investir convenablement dans la CVA
maïs jaune.
Comme l’indique la figure ci-dessous sur la cartographie des acteurs de la
CVA maïs jaune, tirée des travaux réalisés par SOHINTO et AINA (2011) sur
l’analyse économique des CVA de maïs, il ressort que les relations entre plusieurs
acteurs sont régies par des « liens à vue ».
Schéma 2 : Cartographie des liens entre les acteurs
Certes, les acteurs en charge de l’animation de politique sectorielle ont des
difficultés pour faciliter les relations d’affaire indispensables au développement de la
chaîne de valeur maïs jaune, mais aussi les fournisseurs d’intrants et les aviculteurs
n’arrivent pas eux aussi à accorder leur violon sur la nature et le contenu du contrat
d’affaire qui doit les unir et qui arrangerait toutes les parties.
Intrants
Spécifiques
Production
Fabrication
Aliments de bétail
Commercialisation
Consommation
Multiplicateurs de
semences
Station de
recherche
CeRPA/CeCPA
IDI Agréés et
informels
Fournisseurs
d’intrants
Propriétaires de
tracteurs et
d’attelage
Fournisseurs d’équip +
emballages
Petits producteurs
Groupements de
producteurs
Gros producteurs
Agro‐éleveurs
Unités artisanales
Unités semi‐industrielles
Unités industrielles
Unités d’élevage
Fermes avicoles
Agro‐éléveurs
Commerçants
détaillants
Fournisseurs
étrangers du maïs
jaune
FSA, DANA, Direct. Elevage, CEBENOR IMF, Banques,
DPQC, DANA,
INRAB DAGRI
21
La situation actuelle telle qu’elle se présente est donc caractérisée par une
inorganisation et un flou en termes d’arrangement institutionnel dans les relations
d’affaires qui n’incitent pas à attirer les investissements dans une CVA pourtant
indispensable.
1. 3 Analyse des forces, faiblesses , opprtunités et menaces liées à la
situtuation actuelle
Tableau 4 : Forces, Faiblesses,Opportunités, Menaces FORCES FAIBLESSES
Début d’organisation
professionnelle des éleveurs
(UNAP) et de certains
producteurs de vivriers ;
Bonne maîtrise des technologies
de production de semence de base
par des producteurs semenciers ;
Développement d’unités semi-
moderne de transformation ;
Existence d’un savoir-faire et
expériences de quelques personnes
ressources dans le domaine
Non disponilibilité des
semences de maïs jaune ;
Faible adoption des technologies
améliorées exigées pour le maïs
jaune ;
Insuffisance de formation des
acteurs ;
Absence de démarche qualité
dans la transformation des
provendes pour volaille ;
Prédominance des liens à vue
dans les relation d’affaires ;
Non certification des provendes
OPPORTUNITES MENACES
Existence d’une forte demande
augmentation importante du
Sols fortement dégradés pour
diverses raisons ;
22
nombre d’aviculteurs ;
Existence d’un marché
d’écoulement des produits
avicoles ;
Un niveau de demande en maïs
jaune potentiellement croissant ;
Grande potentialité en superficie
cultivable de maïs jaune ;
Large gamme de conditions
climatiques favorables à la culture
du maïs jaune ;
Bonne volonté des partenaires
financiers et publics en faveur des
semences améliorées de maïs
jaune ;
Présence de marchés potentiels au
plan local, régional, sous-régional
Catastrophes naturelles
(sécheresse, inondations,
invasions d’acridiens…) ;
Irrégularité des pluies ;
Présence de grands pays
producteurs dans la sous-région
ouest africaine tels le Nigeria,
Ghana,…
Menace relative à la concurrence
du maïs blanc ;
Survenance de maladies
destructrices telles que la grippe
aviaire, le new castel etc….
1.4 Perspectives
Le maïs jaune présente un intérêt particulier pour la plupart des acteurs
rencontrés sur le terrain. En effet, ces derniers affirment que l’utilisation du maïs
jaune permet d’obtenir des résultats satisfaisants notamment la bonne coloration en
jaune du jaune d’œuf ; aussi du fait de sa teneur élevée en énergie, le maïs jaune est
préféré dans l’alimentation animale.
Cependant un certain nombre de problèmes en l’occurrence celui de la
disponibilité en semences entrave son adoption définitive par les acteurs.
23
Certaines initiatives constituent des menaces pour l’utilisation du maïs jaune
dans la fabrication des provendes. En effet, des essais de substitution du maïs par la
râpure de manioc séchée dans l’alimentation des poulets de chair a été conduit par
l’INRAB sous financement du PDRT avec des résultats assez concluants. Toutefois
ces résultats ne sont pas encore adoptés sur le terrain. Même s’il faut signaler que ces
résultats sont obtenus en station, et sont pour le moment quasiment méconnus du
monde des aviculteurs, cette expérience pourrait constituer si elle venait à être
divulguée une menace réelle à l’utilisation du maïs jaune dans la provenderie
animale.
Par rapport à la distribution des intrants il est à noter au niveau du circuit
de distribution des intrants avicoles l’existence d’un système de vente à crédit des
aliments (son de Blé, tourteaux de soja, tourteau de coton etc.) organisé par les deux
principaux grossistes TERRES et ASSOCIES et VETO SERVICES. Dans ce
système, les aviculteurs, les fabricants de provendes ont la possibilité d’acheter à
crédit (en gros) ces aliments. Ils paieront ce montant dû au prochain achat. Ce
système a aidé les aviculteurs et les Fabricants de provendes à résister à la crise du
maïs qui a sévi ces derniers temps chez la plupart des aviculteurs dans le pays.
Mais selon ces deux sociétés fournisseurs grossistes des aliments, c’est un
système qui se solde souvent par des impayés massifs qui s’élèvent à environ
70 millions et plus de 200 millions, respectivement chez TERRES et ASSOCIES et
VETO SERVICES.
Face à cette situation, cette dynamique doit désormais être revue et fera
l’objet des dossiers formels de prêts avec des garanties à fournir par les clients
(aviculteurs, fabricants de provendes et vétérinaires privés).
‐ perspective des producteurs (et au besoin de transformateurs, commerçants et d’autres acteurs)
Par rapport aux producteurs
Le souhait des producteurs pour les années à venir, c’est :
la disponibilité en quantité et en qualité suffisante du maïs jaune ;
24
l’accessibilité (coût acceptable) du maïs jaune ;
Augmentation de la productivité du maïs jaune pour satisfaire la demande
interne et externe ;
L’adoption des techniques modernes de production et de semences
améliorées ;
L’accès au crédit adapté et à des taux raisonnables
La contractualisation des liens entre producteurs et aviculteurs
Par rapport aux commerçants
Disponibilité de la matière première
l’accessibilité (coût acceptable) du maïs jaune ;
L’accès au crédit adapté et à des taux raisonnables
La contractualisation des liens d’affaires entre producteurs et commerçants
Coût acceptable du transport
Par rapport aux transformateurs
Disponibilité de la matière première
l’accessibilité (coût acceptable) du maïs jaune
Respect des normes en vigueur
Renforcement des capacités
Accès aux techniques modernes de transformation
Par rapport aux différents acteurs, le tableau suivant résume la
situation actuelle et les tendances futures relatives à chacun d’eux :
Tableau 5: situation actuelle et les tendances futures relatives aux producteurs SITUATION ACTUELLE TENDANCES FUTURES
PRODUCTEURS
Volonté de produire du maïs jaune. Abandon de la culture du maïs
25
Non disponibilité des semences de maïs jaune
Marché d’écoulement non organisé et perturbé
Non contractualisation des liens
jaune
Réduction des quantités
produites
Production pour besoin
domestique
TRANSFORMATEURS
Maïs jaune non disponible
Quand c’est disponible prix maïs jaune supérieur
à prix maïs blanc
Coût d’achat de Provende à base de maïs jaune
légèrement supérieur à celle à base de maïs blanc
Non existence de norme de qualité de production
Non contractualisation des liens
Existence d’un marché potentiel d’achat de
provende
Existence d’équipement semi moderne de
transformation
Abandon du maïs jaune au profit
d’autres sources énergétiques
disponible et accessible en
l’occurrence le maïs blanc complété
d’additifs
Crise alimentaire liée à la menace de
la compétition entre alimentation
animale et humaine sur maïs blanc.
Développement du segment de
marché maïs jaune pour éviter toute
concurrence avec maïs blanc.
COMMERÇANTS
-Eleveurs prêt à acheter la provende
-Indifférence par rapport au type de provende (provende
à base de maïs jaune ou blanc)
-Existence de provende sur le marché
Commercialisation de provende
quelque soit le type de provende
2. DEFIS POSES
2.1 Analyse critique de la situation actuelle et des tendances observées
Le maïs jaune dont une partie est réservée en temps de soudure à
l'alimentation humaine est utilisé comme source énergétique et surtout comme
colorant du jaune d'œuf. Le développement de l'aviculture à base de maïs jaune
26
pourrait être fortement concurrencé par l’alimentation humaine en cas de pénurie
en maïs blanc. Toutefois, il a été reconnu que le maïs jaune constitue une alternative
incontournable de segmentation de marché au regard de la forte compétitivité que
suscite l’utilisation du maïs blanc pour la fabrication de provende. En cas de crise
alimentaire, c’est d’abord le maïs blanc qui est menacé par la consommation
humaine et par ricochet le maïs jaune.
Cette situation pose un problème de disponibilité nationale d'un produit
substituable d’où la notion de coût d’opportunité. C'est-à-dire l’avenir de l’adoption
du maïs jaune réside dans l’avantage supplémentaire qu’il procurerait à un
producteur qui renonce à utiliser une certaines emblavures destinées au maïs blanc
pour faire le maïs jaune. Par ailleurs, les aviculteurs modernes sont-ils prêts à
renoncer à une provende à base de maïs blanc et bon marché pour une provende à
base de maïs jaune relativement cher mais qui maintient c’est à dire en lysine et en
tryptophane comparé au maïs jaune. De plus le maïs blanc couramment utilisé
entraîne la décoloration du jaune d'œuf. De cette analyse on peut en déduire deux
principales interrogations :
Quel est l’état réel des perceptions des acteurs sur le développement du
maïs jaune en termes de la stabilité de la demande et des conditions de coût
d’opportunité pour le secteur de l’aviculture moderne ?
Quel mécanisme d’organisation des acteurs en termes de relation d’affaire
pourrait garantir l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement depuis les
intrants nécessaires (semences et engrais) aux produits finis (maïs ou provende)
aux éleveurs.
Au terme de l’analyse FFOM liées à la situation actuelle du maïs jaune,
les principaux défis à relever s’énoncent comme suit :
Capitaliser les informations sur les opportunités pouvant stimuler la
production de maïs jaune
27
Accroître l’adoption des semences améliorées de maïs jaune dans le rang
des producteurs ;
Rendre disponibles et accessibles en quantité et en qualité les semences
de maïs jaune ;
Renforcer les capacités techniques des acteurs à différents niveaux
(provendiers et producteurs de maïs jaune) ;
Opérationnaliser la contractualisation dans les relations d’affaires entre
producteurs et aviculteurs ;
Créer de grandes unités de transformation du maïs jaune en provende
Faciliter l’accès au crédit adapté aux fournisseurs d’intrants et aux aviculteurs
2.2 Défis, orientations stratégiques, options possibles et étude de cas de
référence
Le tableau suivant établi les liens entre les principaux défis, les orientations
stratégiques et les options possibles.
Tableau 6 : Lien entre les principaux défis, les orientations stratégiques et les options possibles.
Défis Orientatio
ns stratégiques
Options
possibles
Etude de
cas de référence
-Capitalisation des
informations sur
l’Etat réel de la
demande en maïs
jaune et les
avantages
-Evaluer la
demande
potentielle en maïs
jaune ;
-Réaliser les
-La demande en maïs
jaune est assez
émiettée et les
conditions de
productions
n’offrent pas de
- Analyse des
expériences
expérimentées par
la DAGRI
AGRISATCH,
VETO SERVICE
28
comparatifs
pouvant motiver
les producteurs à
s’y investir ;
-Accroitre
l’adoption de la
production du
maïs jaune au
niveau des
producteurs
analyses de coûts
d’opportunité et
de faisabilité
nécessaires pour
stimuler l’offre en
maïs jaune.
-Mise en place de
mécanisme de
production de
semence et
d’adoption des
technologies
améliorées de
production.
garantie suffisante
pour déclencher
l’intérêt des
producteurs.
-La demande
potentielle constitue
un véritable segment
de marché offrant
des avantages
comparatifs.
- Elaboration et
diffusion des
itinéraires
techniques
etc.
-Constitution de
banques
d’information sur
les expériences
vécues
-Renforcer les
capacités
techniques des
acteurs à différents
niveaux
(provendiers et
producteurs de
maïs jaune) ;
-Opérationnaliser
la
contractualisation
dans les relations
-Renforcer les
capacités des
acteurs à la
construction de
relations d’affaires
entre fabricant de
provendes et
producteurs de
maïs jaune.
-Mise en place et
renforcement de la
capacité des réseaux
d’acteurs(semenciers,
producteurs et
transformateurs et
aviculteurs) ;
-Elaboration
concertée et mise en
œuvre de la
démarche chaîne de
valeur ajoutée sur le
-Examen des
mécanismes
organisationnels
(ANAB, UNEB
etc.) ; Les ESOP
avec l’ONG ETD
SODEMA
-Expériences
existantes dans la
sous région entre
aviculteurs et
29
d’affaires entre
producteurs et
aviculteurs ;
-Démarche qualité
au niveau de
grandes unités de
transformation du
maïs jaune en
provende
Faciliter l’accès au
crédit adapté aux
fournisseurs
d’intrants et aux
aviculteurs
maïs jaune. producteurs de
maïs jaune.
30
3. ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET OBJECTIFS DE
DEVELOPPEMENTS VISES
Le tableau suivant illustre le lien entre les objectifs, les résultats et les groupes
cibles
Tableau 7: lien entre les objectifs, les résultats et les groupes cibles
Objectifs Résultats Groupes
cibles
Objectif de développement
Les stratégies pour la production de maïs jaune pour la fabrication de la provende sont mises en oeuvre.
D’ici à 2015 100% de la demande potentielle en maïs jaune pour l’alimentation
animale (entre 50 000 à 75 000tonnes) est satisfaite.
Producteurs
Fabricants de provende
Aviculteurs
Axe 1 : Capitalisation des informations et opportunités nécessaires à la stimulation de l’offre en maïs jaune
O.S1 : Evaluer le volume réel de la demande ainsi que les conditions de faisabilité.
R1-1 : Les statistiques actualisées sur la demande réelle en maïs jaune sont disponibles.
MAEP ; DE; ANAB, UNEB, fabricants provendes.
R1-2 : Les analyses de coûts d’opportunité et de risques sont effectués
OPA, ANAB,UNEB MAEP ;DE,
R1-3 : Les points forts et faibles des liens d’affaire sont capitalisés sur la CVA.
OS2: Capitaliser les expériences de production de maïs jaune par le passé.
R2-1 : Les différentes initiatives expérimentées par le passé pour stimuler la production du maïs jaune sont capitalisées.
DAGRI, MAEP
Axe 2 : Promotion de l’approche chaîne de valeur ajoutée sur le maïs jaune O.S.2 : Définir R2-1 : le cadre organisationnel de promotion MAEP,
31
Objectifs Résultats Groupes
cibles
Objectif de développement
Les stratégies pour la production de maïs jaune pour la fabrication de la provende sont mises en oeuvre.
D’ici à 2015 100% de la demande potentielle en maïs jaune pour l’alimentation
animale (entre 50 000 à 75 000tonnes) est satisfaite.
Producteurs
Fabricants de provende
Aviculteurs
les éléments stratégiques pour améliorer la production du maïs jaune et la livraison aux fabricants de provende au profit des producteurs.
de la CVA maïs jaune défini par le MAEP est mis à jour et mis en œuvre.
FUPRO, GIZ, ANAB, UNEB,
R2-2 : Les capacités des acteurs sur la démarche de promotion des liens d’affaire sont renforcées (marketing, mobilisation de crédits, contractualisation etc.).
MAEP, FUPRO, ANAB, UNEB
32
4. RAPPEL DES ETAPES METHODOLOGIQUES
La présente mission a été conduite suivant une approche méthodologique
développée en quatre (04) principales phases notamment :
1- Phase préparatoire de la mission (mise en route de la mission) ;
2- Phase de diagnostic : collecte des données de terrain;
3- Phase de dépouillement, traitement et analyse des données ;
4- Phase de rapportage, restitution et validation
4.1 La Préparation méthodologique de l’équipe.
Elle a démarré par une rencontre de cadrage entre le commanditaire
(notamment le comité de pilotage) et le consultant en charge de la réalisation de la
mission à la suite de la notification du marché. A cette séance, le consultant a reçu
du commanditaire de la documentation disponible sur le sujet et quelques
orientations d’ordre pratique par rapport à quelques personnes ressources utiles
pouvant aider le bon déroulement de la mission. La préparation méthodologique a
aussi permis au consultant de faire une mise à niveau d’informations sur l’étude pour
assurer la bonne mise en œuvre de toutes les étapes de l’étude. Ainsi, le consultant
en charge de la mission a partagé les aspects clés ci-après de l’étude : (i) la lecture des
termes de référence (TDR) de la mission, (ii) la présentation des différents outils de
collecte et les exigences liées à leur utilisation, (iii) la présentation des zones de
couverture des enquêtes de terrain, (iv) la qualité et la taille des acteurs à enquêter,
(v) le calendrier de déroulement de la mission.
Au titre de la revue documentaire, le consultant en guise de complément aux
documents de référence mis à disposition par le commanditaire sur le sujet (rapports
d’études réalisés sur la filière maïs et autres rapports thématiques sur cette filière), a
procédé à un approfondissement de la recherche documentaire auprès des acteurs,
33
structures et institutions tant du secteur public que privé1. Cette recherche
documentaire a permis de capitaliser des informations et/ou des données sur la
situation actuelle de la filière maïs et particulièrement sur les principaux acteurs de la
chaîne de valeur ajoutée maïs jaune. Elle a également permis de disposer des
informations et/ ou données relatives à la production, à la transformation et la
commercialisation du maïs jaune et la fabrication de la provende. L’outil Internet a
permis également de collecter des rapports récents sur la situation du maïs jaune et
de la provende au niveau national et sous régional et les expériences qui ont fait leurs
preuves en matière de production de provende et susceptibles d’être dupliquées au
Bénin.
En vue de la réussite de la mission et à titre de reconnaissance de
l’environnement d’intervention des différents acteurs de cette filière, le Consultant a
organisé une visite exploratoire et de prise de contact avec les quelques acteurs
locaux : provendiers, aviculteurs, exploitants agricoles. Au terme de la recherche
documentaire et de la visite exploratoire, le consultant a conçu et produit les outils (
guides d’entretien et grilles/matrices) de collecte qui ont facilité la collecte des
données au niveau terrain et auprès d’une trentaine d’acteurs et de deux
organisations paysannes réparties dans la CVA maïs jaune (confer liste des personnes
rencontrées en annexe) de même que quelques personnes ressources aussi bien dans
l’administration publique que privée.
4.2 Phase diagnostique
Cette phase diagnostique ou de collecte des données de terrain a démarré
par le recrutement et la formation de quatre (04) enquêteurs dont deux dans le nord
et deux dans le sud. La collecte des données sur le terrain a été conduite à l’aide des
outils précédemment énumérés et a duré cinq (07) jours. Un accent particulier a été
1 Il s’agit du CeRPA/Zou-Collines, des Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, du commerce et de l’industrie ;
les directions techniques spécialisées : INSAE, INRAB, SONAPRA, ABCE, etc. Les Chambres d’agriculture, du commerce et d’industrie ; les structures d’encadrement des producteurs (CeRPA, CeCPA) ; les partenaires techniques et financiers intervenant dans la filière : GTZ, CTB, AFD ; les acteurs de la société civile associative sans occulter d’autres personnes ressources.
34
mis sur les informations relatives à la fluctuation des coûts et des prix du maïs blanc
, du maïs jaune et de la provende.
4.3 Dépouillement et traitement des données
A l’issue des travaux de terrain, et sur la base des outils de collecte élaborés (
guides d’entretien), une fiche de dépouillement des données collectées a été élaborée
en organisant le contenu par éléments de similitude, de divergence et de particularité
ou spécificité au niveau de la CVA maïs jaune. Les données ont été traitées
manuellement au moyen de la fiche de dépouillement.
Caractéristiques de l’échantillonnage d’enquête
Pour la conduite des travaux de terrain, différentes catégories ou groupes
d’acteurs intervenant dans la production, la transformation et la commercialisation
du maïs jaune et la provende ont été ciblés pour faire objet d’enquête ou d’entretiens
formels sur le terrain. Ainsi, ces entretiens ont été effectués avec les producteurs, les
différentes catégories de transformateurs, quelques commerçants de maïs jaune et
blanc et de provende, des techniciens et cadres en charge de l’encadrement des
producteurs et des autres acteurs de la filière. Plusieurs critères ont milité en faveur
du choix des cibles.
- Critères d’inclusion
Pour les besoins de l’enquête, le consultant a subdivisé le champ d’étude en
quatre zones à l’intérieur desquelles le choix des acteurs ayant fait l’objet d’une
investigation a été opéré. Il s’agit de :
la zone 1 (Z1) regroupant les producteurs de maïs blanc et de maïs jaune les
plus importants: il s’agit des départements de l’Atlantique, du Borgou, de
l’Alibori, de l’Atacora, de la Donga, du Plateau, de l’Ouémé,du Mono et du
Couffo, et dans une certaine mesure les départements du Zou et des Collines;
35
la Zone 2 (Z2) regroupant les producteurs de provende les plus importants: il
s’agit des départements de l’Atlantique et du Littoral et dans une certaine
mesure les départements de l’Ouémé et du Plateau;
la zone 3 (Z3) regroupant les aviculteurs potentiels : il s’agit des départements
du de l’Atlantique et du Littoral, du nord (Borgou, Alibori, Atacora et
Donga) et dans une certaine mesure ceux du Centre-Bénin ( Zou- Collines),
du Sud-Ouest du Bénin : Mono-Couffo et du sud –est (Ouémé-Plateau);
la zone 4 (Z4) regroupant les distributeurs et commerçants potentiels de
provende : il s’agit des départements de l’Atlantique et du Littoral.
Les critères d’inclusion s’énoncent comme suit : (i) performance de la région
en termes de volume de production les cinq (05) dernières années, (ii) l’existence
d’une structure de fabrication et de distribution de la provende, (iii) l’existence
d’aviculteurs potentiels dans la région.
En ce qui concerne les acteurs, leur choix repose sur les critères suivants : être
acteur direct (producteur/commerçant de maïs blanc ou jaune,
fabricant/distributeur de provende, société de vente de maïs blanc et/ou jaune ou
distributeur de provende) et actif dans son domaine d’activité au cours des cinq
dernières années au moins.
Sur la base de ces critères, le choix des acteurs a été fait ainsi qu’il suit :
Dans la Zone 1 : Le consultant a bénéficié de l’appui technique des CeCPA,
des OP et des CeRPA;
Dans la Zone 2 : Le consultant a opté pour la méthode de la <boule de neige
>à partir de Véto;
Dans la zone 3 : le consultant a bénéficié de l’appui technique de l’UNAP et
de ses structures décentralisées pour faciliter le contact avec les aviculteurs;
Dans la zone4 : A partir des deux grandes structures de distribution que sont
Véto et terre et Bénin associés le consultant a pu entrer en contact avec
quelques petits distributeurs et détaillants.
36
Soit un total de soixante (60) acteurs investigués au plan national répartis
comme suit :
20 producteurs-productrices ;
20 provendiers;
12 aviculteurs;
04commerçants;
04 techniciens d’encadrement rural et des structures d’appui à la filière.
Il est important de signaler qu’à Cotonou et à Porto-Novo, nous avons aussi
interrogé certaines personnes ressources au niveau des structures telles que :
l’UNAP, l’ONASA, la DPQC, l’ABeNOR, AGRISATCH, et certains cadres et
techniciens du MAEP qui travaillent sur la promotion de la filière maïs.
Outils, organisation des travaux de terrain et collecte
Instruments de collecte
Quatre (4) principaux outils de collecte sont utilisés :
un guide d’entretien individuel qui a servi aux entretiens avec les responsables
des organisations des producteurs/trices de maïs;
un guide d’entretien individuel à l’endroit des provendiers ;
un guide d’entretien individuel à l’endroit des aviculteurs ;
un guide d’entretien à l’endroit des commerçants et des cadres techniques.
Organisation des travaux de collecte des données
La collecte des données a été faite par deux équipes d’agents de collecte de
niveau maîtrise à raison d’une équipe par zone ciblée. Chaque équipe a été
supervisée par un membre de l’équipe de consultants. A ce stade, quatre(04) agents
enquêteurs dont deux (02) femmes et deux(02) hommes répartis en deux (02)
équipes de deux (02) membres ont été déployés sur le terrain. L’équipe de
consultants a elle-même conduit les entretiens avec les personnes ressources à
Cotonou et Porto-Novo et la recherche documentaire.
En prélude à la collecte des données, un atelier méthodologique a été organisé
pendant deux (02) jours et a permis d’échanger avec les agents sur les objectifs de
37
l’étude, le contenu des outils de collecte et surtout la mise en œuvre de la
méthodologie. Au cours des sessions de travail, un accent particulier a été mis sur les
dispositions à prendre en ce qui concerne certaines cibles notamment les
provendiers, les producteurs et les commerçants.
Ces différents acteurs ont fait objet d’entretiens structurés, semi-structurés et
informels selon les cas et en fonction des types d’informations recherchées.
38
5. OPTIONS ETUDIEES ET ETUDES DE CAS REALISEES
5.1 Analyse de la situation d’ici 2015 si les tendances observées se
poursuivent
L’aliment (coût, disponibilité et qualité) est déterminant dans le
développement de l’aviculture aussi bien moderne que traditionnelle. Elle représente
généralement plus des 2/3 des coûts de production en aviculture commerciale.
Si l’on tient compte de la vision telle qu’énumérés par les acteurs, en 2015,
100% de la demande en maïs jaune nécessaire à la fabrication d’aliments de bétail
(estimée à environ 50 000 tonnes) doivent être couvertes par une production locale
compétitive, respectant les normes environnementales et de qualité, dans un
partenariat assurant des revenus équitables à toutes les catégories d’acteurs.
En effet, par rapport à cette vision il est possible d’atteindre cet objectif à
condition de rendre disponibles et accessibles c'est-à-dire à un coût acceptable les
semences de maïs jaune et d’accompagner les différents acteurs concernés
(producteurs et aviculteurs) dans une relation de contractualisation. La première et
seule expérience faite avec un groupe de producteurs a permis d’atteindre 10 000
tonnes de maïs jaune. Ce qui laisse croire qu’avec une réelle organisation et une
participation effective et coordonnée des différents acteurs, cet objectif de 50 000
tonnes de maïs jaune d’ici 2015 pourrait être atteint sans difficulté majeure.
Aussi comme on l’a constaté, en absence du maïs jaune, les provendiers
utilisent le maïs blanc plus quelques additifs pour la fabrication de la provende. Or,
le maïs est à ce jour la céréale la plus consommée au Bénin loin devant le riz et le
sorgho. Il constitue le principal aliment de base de toute la partie méridionale du
Bénin, soient les 2/3 de la population nationale (SODJINOU et al., 2007). En dépit
des conditions favorables dont jouit cette culture, force est de constater que la
production de maïs connaît une évolution en dents de scie ; ce qui fait fluctuer le
solde vivrier de ce produit dans des proportions parfois inquiétantes. Cette situation
39
fait peser des menaces tant sur la sécurité alimentaire que sur les revenus des
producteurs.
Le volume de la production a franchi la barre des 800 000 tonnes en 2004 et
celle de 1 million de tonnes en 2009 (MAEP/DPP-SSSE, 2009). C’est la seule céréale
pour laquelle, le Bénin dégage des excédents exportables vers les pays voisins, le
Niger en l’occurrence.
Mais ce niveau actuel de production du maïs (dans une hypothèse de forte
consommation) ne dégage qu’un faible solde vivrier moins de 150 000 tonnes
(ONASA, 2010), ce qui n’est pas rassurant quand on sait qu’il constitue aussi la
principale matière pour la fabrication des farines infantiles et des provendes (MAEP,
2009). Il se peut donc qu’il y ait une rude concurrence entre la part pour la
production de provende et celle pour l’alimentation humaine.
En outre, les fabricants d’aliments ont (eu) régulièrement recours aux
importations de maïs en provenance des pays de la sous-région, d’Europe, des
Amériques (USA, Brésil).
Cela voudrait dire que si la tendance actuelle se maintient d’ici 2015, le Bénin
aura beaucoup de mal à satisfaire aussi bien les besoins des animaux que ceux de la
population.
5.2 Initiatives expérimentées par le passé pour stimuler la production du
maïs jaune
Au Bénin
Expérience avec AGRISATCH
La seule tentative de fourniture de maïs jaune expérimentée et qui n’a pas été
concluante faute d’accord formel et préalable sur le prix de vente a été celle qui s’est
déroulée entre Agrisatch appuyé par l’UNAP, les producteurs et le MAEP.
En effet, face aux besoins latents en maïs jaune par les unités de production de
la provende, le groupe Agrisatch appuyé par l’UNAP s’est rapproché des services
techniques de production de semences améliorées du MAEP pour
40
l’approvisionnement en maïs jaune pour la provenderie. A cet effet, les producteurs
des zones de fortes productions en maïs du nord-Bénin ont été sollicités et ont
accepté de s’inscrire dans cette dynamique.
Ainsi le MAEP les a accompagnés en mettant à leur disposition des semences
et engrais convenables avec l’appui-conseil nécessaires mais sans négociation
préalable avec les acheteurs potentiels sur le coût de cession du maïs jaune à
produire. Au terme de la campagne, quinze mille tonnes de maïs jaune ont été
proposés à l’UNAP au prix de 210 000, 170 000 puis finalement à 140 000 FCFA la
tonne soit 201, 170Fet 140 CFA/Kg au moment où le prix de cession du maïs blanc
était à 110 FCFA. Mais l’UNAP au départ a décliné l’offre aux coûts de 210 et
ensuite au coût de 170FCFA/Kg et avait proposé 135 FCFA/Kg. Ce que les
producteurs eux-mêmes ont refusé au regard des investissements conssentis. Après
plusieurs rencontres infructueuses pour s’accorder sur le prix de cession, ces
producteurs pour ne pas s’exposer au risque lié à la détérioration de leur stock, ont
finalement pris l’option de se tourner vers d’autres marchés d’écoulement en
l’occurrence ceux du Nigéria, du Niger et du Burkina-Fasso où ils ont réussi à
écouler leur produit entre 140 et 150 FCFA le kg en supportant eux-mêmes les frais
de transport.
La non concrétisation de ce marché, faute de coordination et de négociation
sérieuse entre acteurs (producteurs et aviculteurs fabricants de provende)et le
pouvoir central a mis à nu les faiblesses relationnelles entre acteurs à l’intérieur
d’une même CVA. Pourtant la demande en maïs jaune existe et est très forte. Elle
est actuellement estimée à 50 000tonnes/an aux dires des responsables de l’UNAP
suite aux résultats du dernier recensement des aviculteurs modernes (mars-avril
2010) évalués à 420. A titre, illustratif, le maïs actuellement utilisé pour la
fabrication de la provende par 4 grosses unités de provende s’évalue déjà à près de
10000 tonnes par an sans compter les autres provendries.
Les grandes leçons qu’on peut tirer de cette expérience infructueuse se
résume en ces termes :
41
Les relations entre les différents acteurs doivent être régies par un contrat
clair et bien précis qui spécifie les rôles, responsabilités, et obligations de
chaque partie;
Les parties prenantes doivent s’engager à respecter les termes du contrat
qui les lie;
Expérience avec Véto service
La VETO SERVICES est une des principales sociétés Grossistes
Intermédiaires qui achète les aliments auprès des Grossistes Fournisseurs et se charge
de la distribution auprès des Semi-grossistes et des Détaillants (les plus nombreux),
représentés souvent par des Provendiers. Ceux-ci desservent des détaillants ou
directement les Aviculteurs.
Véto services cède la provende au prix de 300FCFA le Kg au comptant.
Compte tenu des contraintes financières de ses clients potentiels, elle accorde des
facilités d’achat à crédit de la provende à des conditions négociées et à des coûts
légèrement supérieurs au coût pratiqué au comptant suivant la durée du crédit. Ces
prix oscillent entre 300 et 350FCFA le Kg.,
D’après les informations recueillies auprès des aviculteurs, Véto services
arrive à écouler en moyenne 2 à 3 tonnes de provendes par aviculteur et par
semaine. Soit environ 5 à 6000 tonnes de provende par an.
Cette performance de Véto tient au fait que véto détient le monopole en ce
qui concerne non seulement les matières premières entrant dans la fabrication des
aliments mais aussi une grande partie des provendes prêt à l’emploi sont importés
par Véto. A cela s’ajoutent une politique agressive de marketing développée par
Véto et des conditions alléchantes accordées aux aviculteurs. Ce qui lui confère une
part importante du marché des provendes.
L’étude a révélé que VETO SERVICES importateur et distributeur
d’Aliments de Bétail finance ses activités sur fonds propres, sur la base des relations
familiales et commerciales (négociations). Les raisons avancées pour l’utilisation du
maïs blanc sont liées au fait que la différence de prix entre le maïs blanc et le maïs
42
jaune n'est pas significative et le maïs jaune n’étant pas disponible les coûts de
transaction additionnels pour sa mobilisation sont élevés. Les autres critères de
commercialisation/transformation comprennent : le degré élevé de friabilité
(capacité à produire de la farine et du gruau après l'enlèvement du panicule dans les
processus humides et secs. Plus le grain est friable, plus il donne de la farine de
premier choix et moins il contient de l'amidon endommagé); l'uniformité ; le degré
d'humidité (10% à 14%) ; et la qualité par rapport au pourcentage de matière
étrangère (≤ 7%).
Les grandes leçons qu’on peut tirer de cette expérience se résument en ces
termes :
Le système de vente à crédit de provende sans garantie tel que pratiqué
par Véto semble non adapté au contexte béninois à cause du fort taux
d’impayés enregistrés : il n’est donc pas conseillé
Le système de vente au comptant par contre est un succès eu égard à la
disponibilité permanente de la provende en quantité suffisante
L’aliment fabriqué sur place et vendu aux aviculteurs n’est pas toujours
certifié; Ce qui pose le problème du respect des normes et qualité des
aliments
Au terme de l’analyse de ces expériences au Bénin, les conclusions suivantes
ont pu être structurées avec les différents acteurs rencontrés.
-Etat réel des perceptions des acteurs sur le développement du maïs jaune
en termes de la stabilité de la demande et des conditions de coût d’opportunité
pour le secteur de l’aviculture moderne
L’analyse de compétitivité entre le maïs blanc et le maïs jaune dans
l’alimentation animale repose sur des critères qui sont présentés dans le tableau ci-
dessous :
Tableau 8 : L’analyse de compétitivité entre le maïs blanc et le maïs jaune
CVA Coût efficacité Disponibilité offre Demande potentielle
Disponibilité semence
Maïs jaune pour provenderie
+++ + +++ +
Maïs blanc provenderie
+++ +++ ++ +++
43
Légende :
+= Faible ; ++= Moyen ; +++= Forte
De l’analyse de ce tableau il ressort que la disponibilité de l’offre et des
semences se pose avec acuité pour le maïs jaune contrairement au maïs blanc. Mais le
maïs jaune constitue une alternative pour remédier aux menaces relatives à
l’insécurité alimentaire causée par la compétition des deux sources d’alimentation
(animale et humaine) sur la consommation du maïs blanc fortement prisée par la
consommation humaine.
Opportunités et facteurs de succès militant pour le choix du maïs jaune:
Non concurrence entre l’alimentation animale et celle humaine
Demande en maïs jaune existante au niveau des provendiers
Préférence de ces derniers pour le maïs jaune à prix compétitif
Existence d’une volonté politique,
Possibilité d’élaboration de référentiels technico-économiques (SNRA) à
exploiter aussi bien pour la production que pour la transformation,
Emergence d’organisations professionnelles de plus en plus structurées ;
Mécanisation agricole en cours ;
Maîtrise de la transformation du maïs jaune en aliments de bétail ;
Existence d’usines de grande capacité de transformation ;
44
Emergence d’une nouvelle classe d’agriculteurs (entrepreneurs agricoles).
Contraintes militant en défaveur du choix du maïs jaune
Non disponibilité des semences
Non accessibilité de ces derniers
Non adoption à grande échelle du maïs jaune améliorée
Risques de non adoption des itinéraires techniques exigés par le maïs jaune
Pesanteur culturelle sur les perceptions de nombre de producteurs pour qui il
reste inconcevable pour l’homme de produire pour l’alimentation animale car
les animaux ne se nourrissent que des sous produits et de vaine pâture.
En conclusion nous pouvons dire que : quoique le coût d’opportunité entre
les deux options ne soit pas très importants, les critères d’impact sur la sécurité
alimentaire et de préférence des aviculteurs constituent des éléments de motivation
pour la mise en place d’une stratégie de promotion de la CVA maïs jaune et sa
préférence pour la fabrication de provende par les acteurs.
Expériences dans la sous-région
Dans la sous-région comme au Bénin, les problèmes sus-cités concernant le maïs
jaune sont presque les mêmes. Les expériences recensées dans la sous région sont
beaucoup plus en liaison avec le cas où le maïs blanc est utilisé pour substituer le
maïs jaune.
‐ En côte d’ivoire
Un des déterminants majeurs de la demande en maïs est celui de l'agro-
industrie. L'industrie alimentaire avicole en Côte d'Ivoire est un client majeur de
maïs qui constitue l'ingrédient de base dans l'aliment produit par Ivograin et FACI,
les deux principaux fabricants d'aliments pour animaux dans le pays. La quantité
d'aliments produite annuellement varie entre 10 000t et 75 000t, et le maïs compte
pour approximativement 2/3 dans l'aliment pour volaille. Étant donné que la Côte
d'Ivoire produit entre 600 000 et 800 000 t de maïs par an, l'alimentation animale
45
représente approximativement le huitième de la consommation totale. L'acheteur
principal de maïs pour l’alimentation animale est Ivograin qui utilise ensuite
l'aliment pour sa société partenaire CoqIvoire spécialisée dans le conditionnement
du poulet frais pour le marché Abidjanais.
CoqIvoire vend à peu près 3 millions de poulets par an, environ le même
nombre de poulets vivants vendus sur le marché par les commerçants du secteur
informel. Il est intéressant de noter que beaucoup d'Ivoiriens achètent seulement des
poulets vivants et n'achètent pas de poulet frais ou surgelé.
Leçons à tirer
Une contractualisation existe formellement entre les deux sociétés : ce qui
épargne les uns et les autres des déconvenues éventuelles ;
Ce type de relation d’affaire encourage la production et garantit l’écoulement
du produit à des prix retenus de commun accord par les deux parties ;
Ce type d’environnement d’affaire peut encourager les investisseurs à prendre
des risques de financement selon les besoins du marché ;
- Au Ghana
La Compagnie Générale des Moulins de Kumasi soutient les producteurs de
maïs en fournissant aux Brasseries d'Accra et Brasseries du Ghana du gruau de maïs,
dans le cadre d'un projet financé par l’African Development Foundation.
La demande urbaine croissante en maïs pour les produits transformés destinés
à la consommation humaine et animale a stimulé la formulation de différents
accords d'achat et de contrats. De nombreux achats ont été réalisés de plusieurs
manières :
� Les commerçants établissent des contrats avec les provendiers.
� Les provendiers passent des contrats avec les producteurs pour des crédits
engrais remboursés à la récolte du maïs.
46
� Les provendiers passent des contrats de stockage à durées variables avec les
producteurs et dans lesquels le prix payé pour le maïs à tout moment de collecte
reflète le prix du marché en cours plus un pourcentage (10%) comme prime.
� Les achats directs de petits négociants et producteurs et détaillants
Leçons à tirer
différents types de contrats entre différents acteurs se situant à différents
niveaux de la chaîne de production de provende existent en bonne et due
forme : Ce qui dénote de la solidité des liens d’affaire entre les différents
maillons de la chaîne ;
Ce genre de relation d’affaire est de nature à encourager la production et à
garantir l’écoulement du produit à des prix retenus de commun accord par
toutes les parties ;
Ce type d’environnement d’affaire peut encourager les investisseurs à prendre
des risques de financement selon les besoins du marché ;
Kene Aliment du Bétail (Entreprise de production d’aliments pour
animaux de Sikasso,Mali)
Basée à Sikasso au Mali, Kene Aliment du Bétail est une entreprise privée de
production d’aliments pour animaux doté de 10 agents, qui est composée d’un
moulin broyeur à marteau et d’un mélangeur. Créée en 1997 pour offrir des services
de minoterie aux éleveurs avec orientation et assistance technique de PRODEPAM-
USAID, elle s’est lancée dans la transformation et la commercialisation d’aliments
pour animaux.
Les principales activités de l’entreprise incluent la production de provende
pour la volaille et des aliments pour les caprins et les ovins destinés à l’embouche et
47
à la production du lait particulièrement pendant la saison sèche (janvier à juin) et
pendant le jeûne musulman du ram-Tabaski. Le maïs est acheté localement, selon les
besoins, au prix courant parce que l’unité ne dispose pas d’espace de stockage
suffisant et l’empaquetage est purement traditionnel et se réalise par sac de 50kg.
Les éventuelles initiatives de partenariat incluent : encourager le
développement des contrats à long terme avec les producteurs de maïs, améliorer la
technologie, l’empaquetage et les équipements de transformation en vue d’une
meilleure efficacité.
Leçons à tirer
La relation de contractualisation des relations d’affaires tant souhaité n’existe
pas encore : cet état de chose n’est pas de nature à rassurer les différents acteurs
Les équipements utilisés n’étant pas encore modernes, il est à souhaiter
d’améliorer les équipements utilisés pour une meilleure efficacité
-SODEPAL (Société d’Exploitation des Produits Alimentaires)
La SODEPAL est unité privée de transformation de taille moyenne (40
agents) qui opère dans les régions méridionale et occidentale du Burkina Faso. Elle a
été créée en 1991 et a commencé des activités de transformation de céréales en 1992.
Le maïs constitue à 60% des produits transformés, ensemble avec le mil et le sorgho.
Une moyenne de 70 tonnes de maïs est transformé chaque année, avec un maximum
de 100 tonnes l’an. Les principales activités de l’entreprise comprennent la
transformation des céréales, le service banquier et les produits de confiserie.
SODEPAL est spécialisée dans la production de farine de maïs et de blé fortifiée et
de VITALINE pour les bébés et les enfants mal nourris, les femmes enceintes, les
personnes âgées et les convalescents de maladies débilitantes.
Les défis auxquels SODEPAL est confrontés, sont la faible production de
maïs due aux prix croissants du maïs qui sont passés de 90 FCFA/kg en janvier 2007
48
à 170 FCFA/kg en juillet 2008. Les autres problèmes sont entre autres, le manque
d’aires de stockage et l’incapacité de satisfaire aux exigences de ressources
financières.
Les éventuelles initiatives de partenariat incluent : encourager le
développement des contrats à long terme avec les producteurs de maïs, aider à la
commercialisation des produits KAB par les éleveurs (relations avec la chaîne de
valeurs du bétail) et appuyer les technologies améliorées, l’empaquetage, le
positionnement, les équipements de transformation pour une meilleure
transformation.
Leçons à tirer
Nécessité d’instaurer une contractualisation entre les différents acteurs afin de
susciter une production intensive et de rassurer les acteurs concernés ;
Adopter des techniques modernes de stockage et de conservation du maïs
Créer un environnement facilitant l’accès au crédit à des conditions adaptées
Au regard de ces différentes expériences qui ont eu cours dans la sous-région, les
constats majeurs suivants peuvent être faits :
Mécanisme d’organisation des acteurs en termes de relation d’affaire qui
pourrait garantir l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement depuis les
intrants nécessaires (semences et engrais) aux produits finis (maïs ou provende)
aux éleveurs
Contrairement au cas du Bénin où la contractualisation des liens d’affaires
n’est pas encore très bien perçue par les différents acteurs de la chaîne, on note que
dans la sous-région ces liens d’affaires sont de plus en plus déjà en vogue avec les
différentes expériences qui ont été décrites.
49
Cependant un accent particulier peut être mis sur l’expérience du Ghana où
l’on a noté des contrats clairs et précis qui ont été établis à tous les niveaux de la
chaîne :
� Les commerçants établissent des contrats avec les provendiers.
� Les provendiers passent des contrats avec les producteurs pour des crédits
engrais remboursés à la récolte du maïs.
� Les provendiers passent des contrats de stockage à durées variables avec les
producteurs et dans lesquels le prix payé pour le maïs à tout moment de collecte
reflète le prix du marché en cours plus un pourcentage (10%) comme prime.
� Les achats directs de petits négociants et producteurs et détaillants
Cette expérience du Ghana peut faire école et pourrait constituer un
exemple de mécanisme de lien d’affaires appropriés où des contrats sont liés à
tous les niveaux de la chaîne. Ces contrats précisent de façon claire les attentes
des différentes parties ainsi que les rôles et responsabilités de chaque partie.
5.3 Le cadre organisationnel et les stratégies de promotion de la CVA
maïs jaune au Bénin
Le tableau suivant présente les actions prévues, les chefs de fil en fonction
des axes stratégiques.
Tableau 9 : Actions prévues, les chefs de fil en fonction des axes stratégiques.
50
Axe 1 : Capitalisation et diffusion des informations et opportunités nécessaires à la stimulation de l’offre en maïs jaune
Actions
- Effectuer des études approfondies d’actualisation de
l’état réel de la demande en maïs jaune et des zones de
production favorable à une vente groupée ;
- concevoir des référentiels technico économiques sur
les itinéraires de production et les diffuser aux différents
acteurs
- Disposer et mettre à jour une base de données
pouvant informer sur la demande et l’offre réelle en maïs
jaune ainsi que les prix ;
- Capitaliser les différentes initiatives expérimentées
par le passé pour stimuler la production du maïs jaune et les
documenter
- Effectuer les analyses de coûts d’opportunité et de
risques
- Formation, Suivi appui Conseils aux semenciers et
Personnes responsables
FUPRO , ;UNAP
Bénin, ANFAB
- FUPRO/PNOPPA,
UNAP Bénin, ANFAB
-FUPRO/PNOPPA,
UNAP Bénin, ANFAB,
ONG
PNOPPA, UNAP
Effets visibles
-Les statistiques actualisées sur la
demande réelle en maïs jaune sont
disponibles
-Les points forts et faibles des liens
d’affaire sont capitalisés sur la
CVA
-Les analyses de coûts
d’opportunité et de risques sont
effectuées de concertation et de
gestion avec les acteurs des intrants
51
producteurs identifié Bénin, ANFAB, DAGRI,
DPQC, INRAB
vivriers
52
Axe 2 : Promotion de l’approche chaîne de valeur ajoutée sur le maïs jaune
Action
- Mettre en œuvre un plan de
renforcement des capacités des
structures d’encadrement (CeRPA,
OPA, ONG,) sur des thèmes
spécifiques à la production de maïs
jaune ;
- Sensibiliser les acteurs de la CVA
sur l’importance de la formalisation
des contrats par des formations,
ateliers, émissions radiotélévisées,
voyages d’études et visite
d’échanges, etc.,
-Mettre en œuvre une stratégie
appropriée de développement de la
Personnes responsables
FUPRO/PNOPPA, UNAP Bénin, ANFAB,
FUPRO/PNOPPA, UNAP Bénin,
ANFAB
PNOPPA, DICAF, CeRPA, ,
ONG, DPLR
PNOPPA, DICAF, CeRPA, , ONG,
DPLR
Effets visibles
-Les acteurs sont de mieux en mieux encadrés
Les relations entre acteurs sont de plus en
plus contractualisées
La production du maïs jaune s’est accrue et
les rendements se sont améliorés
53
filière semence
-Mettre en place un
mécanisme fonctionnel pour
l’approvisionnement des
producteurs en intrants spécifiques
et de récupération de crédits-
intrants ;
-Mettre en place des outils pour la
formalisation des contrats entre les
différents acteurs ;
-Assurer la structuration de chaque
maillon de la chaine ;
-Renforcer les capacités des
organisations professionnelles
impliquées dans la CVA ;
PNOPPA, UNAP Bénin, ANFAB,
DPLR, DPP, Chambre d’agriculture, FUPRO,
GEA, CeRPA, ONG
-PNOPPA, UNAP Bénin, ANFAB,
DPLR, DPP, Chambre d’agriculture, FUPRO,
GEA, CeRPA, ONG
PNOPPA, UNAP Bénin, ANFAB,
DPLR, DPP, Chambre d’agriculture, FUPRO,
GEA, CeRPA, ONG
FUPRO, CEBENOR DPQC,
DE, transformateurs
-Les communes productrices de maïs jaune
disposent d’au moins 1 point de distribution
54
- Mettre en place des mécanismes
internes de stabilisation et de
soutien des prix.
-Mettre en place la démarche qualité
sur les provendes fabriqués
(certification et traçabilité)
-Doter les principaux bassins de
production d’infrastructure de
stockage.
-Faciliter l’accès au crédit agricole
adapté aux acteurs de la CVA à
travers le développement des
systèmes de vente groupée, le
warrantage et autres
55
‐ Plan d’actions stratégiques de la CVA maïs jaune pour les usines de fabrication d’aliment de bétail
Actions/ prioritaires de mise à niveau 1ère
année
2ème
année
3ème
année
- Effectuer des études approfondies d’actualisation de l’état réel de la demande en maïs
jaune et des zones de production favorable à une vente groupée ;
x
56
-concevoir des référentiels technico économiques sur les itinéraires de production et les
diffuser aux différents acteurs x
Capitaliser les différentes initiatives expérimentées par le passé pour stimuler la
production du maïs jaune et les documenter x x
Effectuer les analyses de coûts d’opportunité, de risques et de marché x x Renforcer les capacités techniques et organisationnelles des structures publiques et
privées impliquées dans la production et la certification des semences. x x
Mettre en place et/ou renforcer les points de distribution de semences par communes x x x Faire une Cartographie des multiplicateurs de semences. x
Renforcer l’interprofession de la filière Maïs : Structuration de chaque maillon de la
chaîne, Elaboration des textes, Organisation de l’AG constitutive et mise à disposition des
ressources humaines qualifiées.
x x x
Renforcer les capacités des structures d’encadrement (CeRPA, OPA, ONG) sur des
thèmes spécifiques liés à la production de maïs jaune : formation, dotation de matériel x x
57
didactique, mise à disposition de ressources humaines qualifiées.
Réaliser des études spécifiques pour l’identification de mécanisme adapté à l’accès aux
intrants; x
Doter les grands bassins de production d’infrastructures de stockage x x x
Sensibiliser les acteurs de la CVA sur l’importance de la formalisation des contrats par des formations, ateliers, émissions radiotélévisées, voyages d’études et visite d’échanges, etc.,
x x x
Faciliter l’accès au crédit agricole adapté aux acteurs de la CVA à travers le développement des systèmes de vente groupée, le warrantage et autres.
x x x
0
Mettre en place des mécanismes internes de stabilisation et de soutien des prix :
évaluation continue du mécanisme et mesures correctives. x x
1 Installer des périmètres expérimentaux pour l’irrigation
x x
2
Mettre en place un système d’informations fonctionnel entre les acteurs de la CVA maïs
jaune : concevoir et faire valider le système et le mettre en œuvre x x x
3
Développer des systèmes de vente groupée et le warrantage x x
58
4
Mettre en place des outils pour l’élaboration des contrats entre les différents acteurs :
réalisation d’études spécifiques pour les outils adaptés, restitution des résultats au niveau des
acteurs, mise en œuvre des résultats, évaluation continue du mécanisme et mesures correctives,
x x x
59
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Le Bénin est un pays de l’Afrique de l’ouest où le secteur de l’élevage demeure
encore une des composantes essentielles de l’économie.
La réalisation de la présente étude sur la CVA maïs jaune a permis d’avoir une
meilleure connaissance de la filière en l’occurrence le niveau actuel d’incorporation
du maïs jaune dans la provende, ainsi que les différents acteurs qui opèrent à
l’intérieur de cette filière. Ainsi, il a été révélé et confirmé à travers l’étude que le
maïs qu’il soit jaune ou blanc reste et demeure encore au Bénin la première céréale
utilisée dans la fabrication de la provende.
L’étude a permis également de révéler que l’aviculture moderne au Bénin
éprouve de sérieuses difficultés pour induire la croissance économique durable
malgré sa forte potentialité.
Au nombre de ces difficultés, le problème alimentaire notamment l’utilisation
du maïs jaune dans la provende destinée aux poulets de chair et aux pondeuses
occupe une place importante;
La situation actuelle est marquée par la non disponibilité du maïs jaune alors
que la plupart des acteurs rencontrés sur le terrain reconnaissent son utilité mais
affirment utiliser pour le moment le maïs blanc qui est disponible ;
Par rapport à cette situation relative à la couverture des besoins en maïs
jaune pour l’alimentation du bétail, l’étude a révélée qu’il faudra pour y arriver :
(i) rendre disponibles et accessibles les semences de maïs jaune aux
producteurs désireux de s’engager dans cette culture ;
(ii) accompagner les différents acteurs concernés particulièrement producteurs
et aviculteurs dans une relation de contractualisation ;
(iii) accompagner et assurer une réelle organisation et une participation
effective et coordonnée des différents acteurs engager dans la valorisation du maïs
jaune.
60
Aussi , les analyses de coût d’opportunité et d’analyse financière ont révélé
que quoique le coût d’opportunité entre les deux options (maïs blanc ou jaune) ne
soit pas très importantes, les critères d’impact sur la sécurité alimentaire et de
préférence des aviculteurs constituent des éléments de motivation pour la mise en
place d’une stratégie de promotion de la CVA maïs jaune et sa préférence pour la
fabrication de provende par les acteurs.
61
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
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l’Accord de Partenariat Economique entre la CEDEAO et l’Union
Européenne ; version provisoire ;
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monogastriques produits dans le sud et centre du Bénin
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Développement de l’Aviculture Villageoise PADSA en matière d’aviculture
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situation actuelle et perspectives de développement (Thèse pour
l’obtention du Doctorat en Médecine Vétérinaire)
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l’importance du secteur avicole commercial et familial en Afrique de
l’Ouest
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62
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composante agricole de l’Accord de Partenariat Economique entre la
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Development
10CEDEAO (ECOWAS), Communauté Economique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest , Janvier 2005, Projet de politique agricole des états de l’Afrique de
l’Ouest (ECOWAP), annexe à la décision n° 1
11Chrysostome, C., Expérience du Programme d’Appui au Développement de
l’Aviculture Villageoise PADSA en matière d’aviculture villageoise
12DE/MAEP, 2005, Plan d’intervention d’urgence contre la grippe aviaire, 25p
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le sud et centre du Bénin, mémoire de fin de cycle pour l’obtention du
diplôme d’étude agricole tropicale (DEAT)
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des poulets entiers et en morceaux sur le développement de la filière
avicole au Sénégal
15Direction de l’Elevage –Bénin, Avril 1994, Plan d’Actions de la Santé
Animale
16Direction de l’Elevage, Rapport annuel (2000 ‐ 2004)
63
17Dossa, Coffi, S., Fandohan, P., Gbenou, U., Mensah, S., Da Gbaguidi, R.
2004, Qualité des aliments composites des monogastriques produits dans
le sud et centre du Bénin
18Dougnon, Tossou, J. 2004, Profils immunologiques des pathologies
infectieuses dominantes des poulets d’élevage importés dans le Sud Bénin.
Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’études approfondies
(DEA) en biologie du développement
19Gbaguidi, L., M. 2001, Étude de la filière avicole au Bénin: situation actuelle et
perspectives de développement, Thèse pour l’obtention du Doctorat en
Médecine Vétérinaire
20Houehou, B., C., 1988, Contribution à l’étude des potentialités d’amélioration
de l’aviculture traditionnelle en République Populaire du Bénin, Mémoire
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22 INRAB, Guide technico‐économique pour la conduite de l’élevage des poulets
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du sud duBénin de 1971 à 2000, par O. Koudande, O., D., Zanou, A., Dossou‐
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de fin de cycle pour l’obtention du diplôme d’ingénieur des travaux (D.I.T)
64
25Le Point au quotidien et l’Agence Afrique Performance, février 2005. Riz
et poulets béninois menacés par les importations
26MAEP (Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche), Juillet
2001; Schéma Directeur du Développement Agricole et Rural du Bénin;
Plan Stratégique Opérationnel
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l’élevage : élevage commercial: stratégies de développement; dans
Perspectives de promotion de l’aviculture moderne au Bénin (N° 212)
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d’appui à l’encadrement de l’aviculture villageois au sud du Bénin, Etude
d’identification, 34p
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30 SOHINTO, D, & GUEZODJE, L, 2008 : Rapport d’Etude sur l’analyse
économique et financière des CVA de volailles au Bénin. MAEP/GIZ.
65
Annexe n°1 : liste des personnes ressources consultées
Quelques acteurs clés Contact Mail Observations TOHOZIN Camille, UNAP-Bénin
95 28 24 14 97 25 18 26
AGBOTON Al, SDI, Ing. Agro/Chef Service Technique SDI
97 58 90 97
Camille AZOMAHOU, UNAP –BENIN
9585 33 49 96 07 02 47
AKOBI Worou, jefo afrique Intrant
20 21 46 08 66 41 83 79
Difficulté pour le joindre
TOTTIN Lamartine Mathias, Directeur Société Terre & Associés
95957363 93797900
Difficulté pour le joindre
Hyppolite Gnansounou, DGA Veto- Services
97 12 89 09
Romaric Seton, Société AGRISATCH
Chef Personnel
OTTOLA Haruna, DG Société OTTOLA
96 59 20 81
KPOMASSE Claude, membre équipe SODEMA
97 580951
Agboton, aviculteur 90032823/98219850
Glèlè Savi 66 25 3140
TAMBOGO Emmanuel 64776128
GOURMA Sabi Founogo 93210942
SOUMANOU Alidou 64394273
GUIDO Alidou 96103864
ALIOU Moussa Diko 96021931
ALFA Zakari 93658428
Issiakou
SOUADOGUI Bio 97190399
Bio YAYA 97190146
66
Annexe n°2 : Termes de Référence
Introduction
Les présents Termes de Référence concernent une étude spécifique sur la
chaîne de valeur du maïs jaune pour la fabrication de l’aliment bétail, notamment la
provenderie. L’étude s’inscrit dans le cadre d’un ensemble des thèmes de recherche-
action qui devront fournir des éléments de base pour un programme de
développement des filières agricoles vivrières, notamment les chaînes de valeur
ajouté maïs.
Il est important de noter que la recherche-action, dont cette étude spécifique
fait partie, recueille et analyse d’une manière systématique de données empiriques, à
travers des méthodes quantitatives et qualitatives, qui permettent de préparer des
actions concrètes du futur programme de développement des filières agricoles
vivrières. A cet effet, les études de cas constituent un élément clé de la méthodologie
à suivre par le consultant afin d’assurer le caractère empirique et concret de l’étude.
Les présents TdR techniques comprennent cinq parties : (i) les paramètres
techniques de l’étude spécifique à mener ; (ii) la méthodologie globale à suivre par le
consultant afin de définir davantage et d’affiner les paramètres techniques ; (iii) les
méthodes de recherche recommandées ; (iv) la structure du rapport d’étude à fournir
par le consultant ; (v) le profil du consultant.
1. Les paramètres techniques de l’étude
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Le tableau suivant présente les paramètres techniques de l’étude. Ils sont en
quelque sorte des paramètres provisoires qui sont à affiner par le consultant avant
d’entamer la phase terrain (étude de cas).
Paramètres Contenu
Question clé à
répondre
‐ Quelles stratégies pour la production de maïs jaune pour la fabrication de la provende (aliment bétail) ?
Objectif principal
(objectif de développement)
‐ Les stratégies pour la production de maïs jaune pour la fabrication de la provende sont développées.
Objectifs spécifiques
(objectifs de l’étude)
‐ Décrire les différentes expériences de production de maïs jaune pour la fabrication de la provende.
‐ Analyser les liens entre les producteurs et les fabricants de provende. ‐ Identifier les points et faibles des expériences et liens. ‐ Définir les éléments stratégiques pour améliorer la production du maïs jaune et la
livraison aux fabricants de provende au profit des producteurs. Précision du sujet
(éléments à transformer et
compléter en questions de
recherche)
‐ Expériences en la matière dans les pays de la sous-région. ‐ Raisons d’une faible utilisation du maïs dans l’alimentation animale et l’industrie
agro-alimentaire au Bénin. ‐ Opportunités existantes. ‐ Fabricants de provende existants au Bénin (production artisanale et industrielle)
et leurs capacités. ‐ Opportunités et risques économiques. ‐ Liens entre les producteurs de maïs et les différentes catégories d’éleveurs (offres-
demandes). ‐ Fluctuations des prix et comment les producteurs et acheteurs peuvent s’y
adapter. ‐ Exigences de qualité. ‐ Contraintes pour promouvoir la production de maïs jaune pour provenderies
(semences, variétés, etc.).. Sites ‐ Etudes de cas de producteurs de provende (différentes catégories) et analyse de
leur demande pour maïs jaune : Atlantique-Littoral (zone d’aviculture) et autres zones (Borgou/Alibori, Zou-Collines, Ouémé/Plateau).
‐ A compléter par le consultant Acteurs ‐ Producteurs
‐ Transformateurs (provenderies) ‐ Aviculteurs et autres types d’éleveurs ‐ A compléter par le consultant
Période (+ date limite) ‐ Août/Septembre ‐ 15 Sept 2011
Estimation hommes-jour ?
Préparations nécessaires
pour lancer la recherche
‐ Exploiter les documents sur les expériences dans la sous-région. ‐ Inventaire provenderies (artisanales et industrielles). ‐ Sélection raisonnée des cas à étudier. ‐ Elaboration des check-lists et guides d’entretien.
2. La méthode globale à suivre par le consultant
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Le schéma suivant présente la méthodologie à suivre par le consultant. La
méthodologie contient neuf (9) étapes. Le suivi rigoureux de ces étapes est
obligatoire car cela permettra de :
Assurer la cohérence méthodologique et technique avec les autres études spécifiques menées ;
Affiner les questions à répondre ; Définir les options à étudier et les études de cas à sélectionner ; Sélectionner et développer les outils de collecte et d’analyse à employer ;
Les textes en caractères gras sont les repères pour le consultant pour à bien
mener l’étude spécifique.
Etapes Activités à mener par le consultant 1. Situation actuelle et
tendances observées (informations existantes)
(1 jour)
‐ Partir des informations des documents de base* sur le thème et faire une synthèse des points essentiels.
‐ Faire une revue documentaire supplémentaire et au besoin une recherche Internet afin d’approfondir la situation actuelle et les tendances observées.
‐ Partager les documents complémentaires recueillis avec la FUPRO. 2. Défis posés
(½ jour) ‐ Procéder à une analyse critique de la situation actuelle et des tendances observées, de
la perspective des producteurs (et au besoin de transformateurs, commerçants et d’autres acteurs).
‐ Faire une liste de défis majeurs, formulés d’une manière active (commençant avec un verbe).
3. Orientations stratégiques et objectifs visés
(1 jour)
‐ Imaginer la situation en 2015 si la situation actuelle et tendances observées se poursuivent. Comment sera la situation future (pour les producteurs et leurs partenaires) si les tendances actuelles ne changent pas ? En d’autres mots : qu’est-ce qui se passe si l’on n’adresse pas les défis posés ?
‐ Formuler les objectifs de développement visés par rapport à la situation souhaitée (formuler des objectifs SMART).
‐ Définir les orientations stratégiques : principales pistes d’action. Quels chemins sont envisageables pour atteindre les objectifs visés ?
4. Options possibles (½ jour)
‐ Faire un aperçu complet des options pour atteindre les objectifs visés selon les orientations stratégiques.
‐ Analyser de manière ex ante la pertinence, la faisabilité et l’impact possible de ces options.
‐ Identifier les options qui sont pratiquées au Bénin. 5. Identifier les cas (options
pratiquées) à étudier (½ jour)
‐ Identifier les cas pour étudier les options pratiquées. ‐ Indiquer – pour chaque option - quels sites concernés et acteurs à impliquer.
6. Préparer les outils de collecte et d’analyse
(1 jour)
‐ Définir et préciser, sur la base des éléments d’attention (cf. paramètres techniques), les questions à répondre par les études de cas.
‐ Sélectionner et élaborer les outils à employer pour collecter les informations (‘réponses’).
7. Organiser les études de cas ‐ Prendre les contacts et rendez-vous.
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Etapes Activités à mener par le consultant ( ? jours) ‐ Planifier les déplacements.
‐ Collecter les informations. ‐ Prendre des photos des pratiques innovatrices rencontrées sur le terrain (à
fournir avec le rapport) 8. Analyser les informations
collectées ( ? jours)
‐ Organiser et structurer les informations collectées. ‐ Formuler les réponses aux questions de recherche, soutenues par les informations
collectées/analysées. 9. Rédiger le rapport d’étude
(3 jours) ‐ Voir Structure du rapport à fournir
* Les documents de base sont fournis par la FUPRO Le terme « options » réfèrent aux pratiques, modes d’organisation et
arrangements institutionnels qui sont effectivement développés et utilisés par les
producteurs. Les options ont souvent un caractère innovateur et pratique car elles
sont les réponses endogènes de la part des producteurs aux défis qui se posent.
Enfin, le suivi de cette méthodologie permettra au commanditaire de l’étude
(FUPRO) d’intégrer les résultats dans le futur programme de développement des
filières agricoles vivrières. Après la sélection du consultant, il lui est demandé de
fournir un plan de travail sur la base de la méthodologie (étapes).
3. Les méthodes de recherche recommandées
Le tableau suivant présente une liste de méthodes de recherche parmi
lesquelles le consultant sélectionnera les méthodes qui sont les plus appropriées pour
répondre aux exigences de l’étude.
Méthodes Observations Impor
tance
Etapes
concernées
Etude
documentaire avec
grille de lecture
‐ Recueil et exploitation de documents ‐ Bibliographie bien fournie avec brèves annotations ‐ Analyse systématique du contenu des documents
1 et 4
Entretiens
semi-structurés avec
personnes ressources
‐ Basé sur liste avec points d’attention ‐ Permet d’avoir un entretien ‘naturel’ ‐ Demande une bonne capacité d’interviewer ‐ Dépouillement plus difficile et laborieux
1 et 4
6 et 7
Echantillonna
ge
‐ Augmente la représentativité des données d’enquête ‐ Echantillonnage aléatoire et raisonné
4 et 5
7
70
Méthodes Observations Impor
tance
Etapes
concernées
Questions
brûlantes
‐ Ce que les gens disent à chaud s’approche souvent à la réalité
1 et 4
7
Etude de cas ‐ Cas spécifique d’une innovation ou option pratiquée ‐ Cas spécifique d’un producteur ou une organisation ‐ Contient données quantitatives et qualitatives ‐ Peut se présenter dans un encadré
4 et 5
Typologie
chaînes de valeur
ajoutée
‐ Montre diversité de chaînes de valeur ‐
1, 2, 3 et
4
Inventorier /
visualiser acteurs
impliqués
‐ Inventaire avec rôles et relations ‐ Diagram Venn ou dessin
3 et 4
7 et 8
Analyse
FFOM (SWOT)
‐ Outil connu pour analyser forces et faiblesses et opportunités et menaces
‐ Peut être utilisé dans beaucoup de situations
4
7 et 8
SEPO
(succès, échec,
potentialité et
opportunité)
‐ Outil connu pour analyser options
4
7 et 8
Dessins riches ‐ Outil participatif très utile pour entretiens avec acteurs locaux.
‐ Permet d’explorer des sujets / situations
1 et 4
7
« Que pouvez
vous faire »
‐ Lié à l’identification rapide de questions brûlantes. Interpelle acteurs à se prononcer sur des actions concrètes qu’ils sont en mesure de mener
4 et 7
Comparaison
à paire
‐ Comparaison systématique d’options
4
Triangulation ‐ C’est la combinaison de méthodes (pluralisme méthodologique)
‐ Questions posées à plusieurs acteurs ou évaluation faite par différentes personnes.
1 à 4
7 et 8
Analyse genre ‐ Sensibilise sur différences entre situations pour hommes et femmes
1 à 4
7 et 8
Analyse
stratification
‐ Sensibilise sur différences entre catégories socio-économiques (‘riches – pauvres’)
1 à 4
Photos ‐ Images ‘parlent’ et rendent rapport attractif
Tout le
rapport
Cartes ‐ Visualise la localisation des activités, infrastructures, innovations, ....
1 et 4
7
Cartoons /
dessins
‐ Rend messages clés très attractifs / compréhensibles
Tout le
rapport
71
4. La structure du rapport d’étude à fournir
Le rapport d’étude à fournir comportera les éléments suivants : a) Les grands chapitres du rapport sont :
‐ Situation actuelle et tendances observées ‐ Défis posés ‐ Orientations stratégiques et objectifs de développements visés ‐ Options possibles ‐ Options étudiées et études de cas réalisées ‐ Méthodes de collecte et d’analyse des données ‐ Résultats obtenus ‐ Conclusions et recommandations.
Les chapitres sont structurés en paragraphes numérotés (style rapports FAO
et FIDA) ; il n’y aura pas de sous-paragraphes (comme 1.2.3 ou 3.4.5.2). b) Le rapport contient en plus (avant le premier chapitre) :
Un titre attractif Une table des matières Une liste des sigles et abréviations utilisés Un résumé (qui est en même temps ‘conclusions et recommandations’).
c) Et en outre il contient (après le dernier chapitre)
Une liste des documents et personnes consultés La description du document est dans l’ordre : auteur(s) ; année ; titre du
document et (au besoin) nom du journal ou site internet. d) Enfin, le consultant fournira, sur flashdisk, des photos digitales prises lors
des visites de terrain. 5. Le profil du consultant
Le consultant (homme/femme) doit avoir le profil suivant :
Critères Contenu
Aptitude ‐ Avoir un esprit curieux ‐ Disposé à travailler dans le secteur privé
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‐ Raisonner de la perspective producteur agricole et entrepreneur rural
Connaissanc
e de base
‐ Formation diplômante en sociologie rurale/économie rurale ‐ Connaissance du secteur agricole, du sous-secteur maïs et du secteur privé du Bénin
Compétence
s
‐ Montage de projet de recherche-action ‐ Maîtrise des outils de recherche participative ‐ Capacité de rédaction de rapports d’études ‐ Connaissance des concepts et outils de filière agricole et d’agri-business ‐ Maitrise des outils WORD, EXCEL, PowerPoint
Expériences
professionnelles
‐ Avoir travaillé dans le secteur privé agricole : > 10 ans ‐ Avoir conduit des recherches en milieu rural ‐ Avoir présenté des résultats de recherche/consultations pour un grand public