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DÉCEMBRE 2008 VOLUME 2NO.3 À LA RUE ! Sophie Juneau [email protected] C’est avec passion, ambition et ténacité que la manifestation du chapitre ottavien du mouvement « À bas les frais! » a pris son envol le mercredi 5 novembre. Musique entraînante, cris rassembleurs, discours percutants, rien n’avait été négligé afin de « chauf- fer » une dizaine de milliers d’étudiants en attente sur le parvis de la bibliothèque Morissette. En plus des étudiants de l’Université d’Ottawa, des memb- res du syndicat des employés de cette dernière, des étudiants de la Cité collégiale, de l’Université Carleton et d’une poignée d’écoles secondaires du coin sont venus prêter main forte au soulèvement. Impossible de nier que la fébrilité bouillait au sein de ces groupes solidaires, impatients de faire tonner les rues de la Capitale nationale de leurs pas ryth- més jusqu’au Monument national des droits de la personne. Lorsque la destination a été atteinte, les dirigeants de la campagne ont repris la parole et bon nombre d’activités ont suivi. La manifestation du 5 novembre n’était qu’un maillon à la chaine de la campagne « À bas les frais! » qui continue la campagne entamée l’année derni ère par la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ). Au menu Les principales critiques soulevées par le mouve- ment à l’égard du gouvernement se retrouvent sur le site Web http://abaslesfrais.ca. On y déplore premiè- rement le faible taux de financement du gouverne- ment ontarien pour les études postsecondaires, le lourd endettement des étudiants et la rareté des bourses. Le plat de résistance et le noyau de la cam- pagne : la baisse ou le gel des frais de scolarité. De la question des frais de scolarité Porte-étendard de la campagne et fidèle slogan des organisateurs, les frais de scolarité sont au centre de l’attention. Selon Statistique Canada, les frais pour l’éducation postsecondaire de premier cycle en Ontario sont les deuxièmes plus élevés au Canada, après la Nouvelle-Écosse. En moyenne, ils ont bondi de 4,7 % depuis l’année précédente, compara- tivement à un taux moyen annuel d’inflation de 2,8 %. Pour illustrer cette tendance, un étudiant de pre- mier cycle en droit civil à Ottawa a vu sa facture s’alourdir de quelque 222 $ cette année. Du mécanisme de la chose financière… D’après Mme Than Vo, directrice de l’équipe de planification financière de l’Université d’Ottawa, la proportion du revenu de l’Université provenant des frais imposés aux étudiants et des subventions est respectivement de 55% et de 35%. Cependant, « les subventions ne sont pas indexées », rappelle-t-elle, indiquant par le fait même que l’indexation annuelle des salaires du corpus enseignant et administratif ainsi que l’augmentation des coûts auxquels font face les services publics doivent également être absorbés par une autre source de financement, soit les frais de scolarité. Dans cette même lignée, on ne peut pas concevoir que des mesures destinées à l’allégement financier des étudiants ne soient point assorties d’un finance- ment de taille, du gouvernement, versé directement aux universités pour qu’elles puissent faire face à l’accroissement naturel de leur budget annuel. Et ce, afin bien sûr de ne pas imposer aux institutions aca- démiques des restrictions au détriment de la qualité de l’enseignement. L’équation est complexe et requiert une bonne dose de réflexion. Car, en l’espèce, l’investissement gou- vernemental se multiplie, tout au moins, par deux. Le soulagement de la dette étudiante sans l’aide du gouvernement n’est pas dans l’intérêt de l’éducation, d’où la dépendance au financement gouvernemental. L’éducation est un droit et est garante de l’avenir de la province ontarienne. Néanmoins, elle n’est pas la seule sphère sociale envers laquelle le gouvernement a des redevances : la santé, l’emploi, le chômage et le soutien à l’entreprise sont aussi des sujets d’actualité. En cette période de récession, il s’agit de trouver l’équilibre entre l’effort mis dans une des sphères et la nécessi- té du bon fonctionnement des autres. La question de la baisse des frais de scolarité s’imbrique ainsi dans un plus grand débat de valeurs, à savoir quelles priorités nos politiciens préfèrent-ils mettre en tête de liste et comment conserver un équilibre écono- mique et social sain et fonctionnel. Vivement la discussion! Débat, certes, mais surtout enclenchement d’un pro- cessus de discussions. Et vivement l’impact de la manifestation du 5 novembre qui a su produire suf- fisamment de bruit afin d’attirer l’attention du Ministère de la formation et des collèges et universi- tés qui traitera de la question sous peu en compa- gnie de Shelley Melanson, présidente de la FCÉÉ! Sommaire Retour de Benoît Pelletier... 3 Ottawa Wine and Food Show......................................5 Départ de Sylvain Briand.....6 Liste de Noël à Obama........11 Photo: Sophie Juneau Manifestation « À bas les frais! »

Transcript of Decembre 2008

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DÉCEMBRE 2008 VOLUME 2 NO. 3

À LA RUE !

Sophie [email protected]

C’est avec passion, ambition et ténacité que lamanifestation du chapitre ottavien du mouvement« À bas les frais! » a pris son envol le mercredi 5novembre.

Musique entraînante, cris rassembleurs, discourspercutants, rien n’avait été négligé afin de « chauf-fer » une dizaine de milliers d’étudiants en attentesur le parvis de la bibliothèque Morissette. En plusdes étudiants de l’Université d’Ottawa, des memb-res du syndicat des employés de cette dernière, desétudiants de la Cité collégiale, de l’UniversitéCarleton et d’une poignée d’écoles secondaires ducoin sont venus prêter main forte au soulèvement.Impossible de nier que la fébrilité bouillait au seinde ces groupes solidaires, impatients de faire tonnerles rues de la Capitale nationale de leurs pas ryth-més jusqu’au Monument national des droits de lapersonne. Lorsque la destination a été atteinte, lesdirigeants de la campagne ont repris la parole et bonnombre d’activités ont suivi.

La manifestation du 5 novembre n’était qu’unmaillon à lachaine de lac a m p a g n e« À bas lesfrais! » quicontinue lac a m p a g n ee n t a m é el’année dernière par laF é d é r a t i o nc a n a d i e n n edes étudiantes

et étudiants (FCÉÉ).

Au menuLes principales critiques soulevées par le mouve-ment à l’égard du gouvernement se retrouvent sur lesite Web http://abaslesfrais.ca. On y déplore premiè-rement le faible taux de financement du gouverne-ment ontarien pour les études postsecondaires, lelourd endettement des étudiants et la rareté desbourses. Le plat de résistance et le noyau de la cam-pagne : la baisse ou le gel des frais de scolarité.

De la question des frais de scolaritéPorte-étendard de la campagne et fidèle slogan desorganisateurs, les frais de scolarité sont au centre del’attention. Selon Statistique Canada, les frais pourl’éducation postsecondaire de premier cycle enOntario sont les deuxièmes plus élevés au Canada,après la Nouvelle-Écosse. En moyenne, ils ontbondi de 4,7 % depuis l’année précédente, compara-tivement à un taux moyen annuel d’inflation de 2,8%. Pour illustrer cette tendance, un étudiant de pre-mier cycle en droit civil à Ottawa a vu sa factures’alourdir de quelque 222 $ cette année.

Du mécanisme de la chose financière…D’après Mme Than Vo, directrice de l’équipe deplanification financière de l’Université d’Ottawa, laproportion du revenu de l’Université provenant desfrais imposés aux étudiants et des subventions estrespectivement de 55% et de 35%. Cependant, « lessubventions ne sont pas indexées », rappelle-t-elle,indiquant par le fait même que l’indexation annuelledes salaires du corpus enseignant et administratifainsi que l’augmentation des coûts auxquels fontface les services publics doivent également êtreabsorbés par une autre source de financement, soitles frais de scolarité.

Dans cette même lignée, on ne peut pas concevoirque des mesures destinées à l’allégement financierdes étudiants ne soient point assorties d’un finance-ment de taille, du gouvernement, versé directementaux universités pour qu’elles puissent faire face àl’accroissement naturel de leur budget annuel. Et ce,afin bien sûr de ne pas imposer aux institutions aca-démiques des restrictions au détriment de la qualitéde l’enseignement.L’équation est complexe et requiert une bonne dosede réflexion. Car, en l’espèce, l’investissement gou-vernemental se multiplie, tout au moins, par deux.Le soulagement de la dette étudiante sans l’aide dugouvernement n’est pas dans l’intérêt del’éducation, d’où la dépendance au financementgouvernemental. L’éducation est un droit et estgarante de l’avenir de la province ontarienne.Néanmoins, elle n’est pas la seule sphère socialeenvers laquelle le gouvernement a des redevances :la santé, l’emploi, le chômage et le soutien àl’entreprise sont aussi des sujets d’actualité. En cettepériode de récession, il s’agit de trouver l’équilibreentre l’effort mis dans une des sphères et la nécessi-té du bon fonctionnement des autres. La question dela baisse des frais de scolarité s’imbrique ainsi dansun plus grand débat de valeurs, à savoir quellespriorités nos politiciens préfèrent-ils mettre en têtede liste et comment conserver un équilibre écono-mique et social sain et fonctionnel.

Vivement la discussion!Débat, certes, mais surtout enclenchement d’un pro-cessus de discussions. Et vivement l’impact de lamanifestation du 5 novembre qui a su produire suf-fisamment de bruit afin d’attirer l’attention duMinistère de la formation et des collèges et universi-tés qui traitera de la question sous peu en compa-gnie de Shelley Melanson, présidente de la FCÉÉ!

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Manifestation « À bas les frais! »

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Fanie [email protected]

Le 29 octobre, la Faculté de droit a honoré les récipiendaires des Bourses de rechercheBLG lors d’une réception à l’atrium Tsampalieros.

Au cours des cinq dernières années, Borden Ladner Gervais a consacré un millionde dollars à la recherche juridique au Canada, accordant des bourses annuelles de10 000 $ dans quatorze facultés de droit. Les bourses sont offertes aux étudiants depremière année les plus méritants, ce qui leur donne la chance d’entreprendre des tra-vaux de recherche juridique de pointe sous la direction d’un professeur de droit. Enplus de reconduire le programme pour cinq années supplémentaires, BLG a bonifié lemontant de la bourse de 2 000 $, totalisant plus de 1,2 million de dollars à travers lesfacultés de droit canadiennes.Une tradition philanthropique

Ce programme de bourse est l’articulation concrète de l’engagement de BLG dansla recherche universitaire. Me Yvan Houle, ancien diplômé de la Faculté de droitd’Ottawa et associé du cabinet de Montréal, souligne l’importance pour BLG de «redistribuer des connaissances et des aptitudes pour que les étudiants puissent avoiraccès à de meilleures connaissances et que les professeurs puissent entamer des pro-jets de recherche qui leur tiennent à cœur ». Récipiendaires de la bourse 2008

Cette année, à la Section de droit civil, la Bourse BLG 2008 a été remise àRosemonde Legault qui a épaulé la professeure Muriel Paradelle dans son projet de

recherche sur la narration judiciaire du génocide à partir de la jurisprudence des tribu-naux français et canadiens. À la Section de common law, ce sont le professeur RakhiRuparelia et l’étudiante Lindsay Scott qui ont été honorés. Ils produiront une analysesur les recours civils contre le profilage racial.Un engagement envers l’excellence professionnelle

Le programme de bourses de recherche BLG s’inscrit dans une démarche nationaledu cabinet qui se définit par des principes clairs qui guident la pratique des avocats etinspirent l’excellence professionnelle. L’approfondissement en permanence desconnaissances du droit, la recherche de l’excellence et l’investissement dans la forma-tion juridique démontrent l’importance de l’innovation et de la contribution dans lacommunauté pour le cabinet. La directrice du recrutement et de la formation des étu-diants au bureau de Montréal, Me Valérie Dufour, était présente lors de la réception du29 octobre dernier pour s’entretenir avec les étudiantes et étudiants intéressés d’enapprendre plus à l’endroit de BLG. Me Dufour a exprimé l’enthousiasme et la volontédu cabinet à favoriser l’apprentissage continu et l’importance de soutenir les étudiantsdès le début de leur parcours universitaire. La culture de BLG s’articule autour des ter-mes « excellence » et « innovation », mais concrètement, quelles sont les qualitésrecherchées chez les étudiants qui aspirent se joindre à l’équipe BLG pour un stage etéventuellement une carrière juridique ? « Le dynamisme, le désir de se surpasser et lesens de l’entrepreneurship ! » a répondu Me Valérie Dufour. « Notre cabinet offre auxétudiants et aux stagiaires la chance d’être jumelés avec des avocats d’expérience quiles accompagnent dans leur développement professionnel. » Me Valérie Dufour inviteles étudiants à la contacter pour s’entretenir sur les possibilités d’une carrière au seindu cabinet BLG.

UNE VIE DE CRIME ET DEUX ANS DE PRISONLE PROCÈS DE NICOLO RIZUTTO

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Gabriel [email protected]

Le 16 octobre 2008, le parrain de la mafia montréalai-se, Nicolo Rizzuto, a été remis en liberté, deux ansaprès son arrestation effectuée dans le cadre du projetColisée. Cette razzia policière avait mené àl’arrestation de cinq chefs présumés de la mafia mon-tréalaise.

Nicolo Rizzuto a fait son entrée dans le mondeinterlope à un très jeune âge. Il a été élevé dans larégion d’Agrigento, en Sicile, un bastion de la CosaNostra, où on lui a transmis une longue traditionancestrale.

En 1960, voyant les profits du milieu criminel aug-menter dans la région de Montréal, Nicolo Rizzuto s’yest implanté, défiant le clan Cotroni, qui depuis 1950,avait fait de Montréal l’un des plus importants pointsd’entrées d’héroïne en Amérique du Nord.

La paix a été rétablie au moyen de rencontres quel’on appelle communément des « sit down ».Toutefois, les Siciliens ont été incapables de dévelop-per une relation positive avec les Calabrais. C’est ainsiqu’entre 1977 et 1978 deux têtes dirigeantes du clanCotroni ont été abattues. Paolo Renda, un associé deNicolo Rizzuto, a été arrêté pour ces meurtres, mais lesaccusations ont été retirées.

De nombreuses alliancesC’est le fils de Nicolo Rizzuto, Vito, qui a rétabli la

paix dans la région en formant des alliances avecd’autres familles mafieuses canadiennes et les fameuxHell’s Angels.

En établissant un pipeline de drogue très efficaceentre le port de Montréal et Caracas, au Venezuela, lafamille Rizzuto a augmenté grandement ses profits.Dès les années 90, la famille Rizzuto détenait des pou-voirs à travers tout le Canada.

En 2004, la famille Rizzuto a reçu un premier coupdur. Vito a été arrêté pour sa participation dans lesmeurtres de trois capitaines de la famille Bonano, àNew York. C’est pourquoi, à la suite d’une demanded’extradition, Vito a été transféré aux États-Unis poursubir son procès.

Il y avait donc un siège vacant au sommet de cettefamille, siège que Nicolo Rizzuto a occupé vu sonexpérience. Avec son fils Vito derrière les barreauxaméricains, le parrain a continué le travail de son fils.

En 2006, au petit matin, les policiers ont fait irrup-tion dans la maison luxueuse de Nicolo Rizzuto. Celui-ci les attendait, habillé en complet et en buvant soncappuccino. Il a été arrêté en même temps que son brasdroit, Paolo Renda, ainsi que plusieurs autres membresde haut rang du clan Rizzuto.

Une entente avec la CouronneAprès avoir conclu une entente avec les coaccusés

et la Couronne, le parrain a plaidé coupable. En 2008,il a affirmé au juge qu’il faisait partie d’une organisa-tion criminelle.

Ce plaidoyer de culpabilité a étonné plusieurs obser-vateurs de la scène juridique, puisque l’on voit rare-ment les organisations criminelles montrer le drapeaublanc dans ce type de procédure.

En fait, Nicolo Rizzuto n’avait pas vraiment lechoix en constatant la preuve présentée contre lui etses associés. En effet, il s’agissait d’une preuve audio-visuelle, qui, selon le professeur Charles-MaximePanaccio, qui enseigne le cours Preuve civil, représen-te « une très bonne preuve, si admissible ». Questionnésur la stratégie de Nicolo Rizzuto, M. Panaccio n’a paspu se prononcer sur sa justesse.

Toutefois, il a mentionné que ces gens « ont tendan-ce à avoir de bons avocats », donc nous pouvons pré-sumer que les parties ont longuement négocié les accu-sations et la sentence avant que Rizzuto déclare sa cul-pabilité devant le tribunal. Par contre, « c’est le jugequi a le dernier choix », estime le professeur Panaccio.

Le juge Jean-Pierre Bonin de la Cour du Québec adonc accepté les négociations de la Couronne et de cefait, le parrain de la mafia montréalaise a été mis enliberté en octobre 2008.

Rédactrice en chefJODI LAZARE

Rédacteur en chef adjointALEX MERCIER

Rédacteur en chef adjointGABRIEL QUERRY

MaquettisteMERISSA LICHTSZTRAL

GraphisteRAPHAEL PAPICCIO

Section NouvellesNICOLAS DUBOIS

Section Vie CampusALEX MERCIER

Arts et CultureMÉLISSA BOURGEOIS

Section SportsRACHEL ABOURBIH

CorrecteursGEORGE BALABANIANHAYDEN BERNSTEINMELANIE CHARBONNEAUOLIVIA YAHAUT

Pour nous contacter:

[email protected]

Journal étudiant de la Faculté de droit Section de droit civille flagrant délit

BORDEN LADNER GERVAIS RÉITÈRE SON ENGAGEMENT

ENVERS L’EXCELLENCE

Nouvelles

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LE FLAGRANT DÉLIT, DÉCEMBRE 2008 - 3

Le Flagrant Délit Page 3

Nouvelles

Nicolas [email protected]

Le ministre Benoît Pelletier,qui a annoncé son départ dela vie politique il y a quelquessemaines, reviendra à ses pre-miers amours au mois de jan-vier, l’enseignement, icimême à la Section de droitcivil de la Faculté de droit del’Université d’Ottawa.

« Ce fut une décisiondéchirante, mais longuementmurie. La politique a un côté

LE MINISTRE BENOÎT PELLETIER DE RETOUR À LA

FACULTÉ COMME PROFESSEURexaltant, captivant. Mais ilétait temps pour moi de meressourcer », a-t-il confié, lorsd’une rencontre à son bureaude circonscription à Gatineau.

Homme fort du gouverne-ment libéral de Jean Charest,M. Pelletier a été élu dans lacirconscription de Chapleaupour la première fois en 1998.Réélu successivement en2003 et 2007 avec de fortesmajorités, M. Pelletier acumulé, entre autres, les fonc-tions de ministre des Affaires

autochtones, ministre desAffaires intergouvernementa-les et ministre responsable dela région de l’Outaouais.

Professeur de droit consti-tutionnel à l’Universitéd’Ottawa pendant les années 90, il était en congésans solde depuis son saut enpolitique provinciale.

Il dit quitter la politiquepour des raisons strictementpersonnelles. Père de quatreenfants, il veut consacrer plusde temps à sa famille. « Ma

fille fête aujourd’-hui même sonsixième anniver-saire de naissan-ce », souligne-t-il,le sourire aux lèv-res.

L’enseignementavant tout

Bien que ladoyenne actuelleNathalie DesRosiers de laFaculté de droitait récemmentannoncé sonintention de nepas renouvelerson mandat, M.Pelletier ne sou-haite pas occuperla fonction et tientà consacrer toutson temps à sonposte de profes-seur. « Le contactavec les étudiantsme manque,explique-t-il. J’aihâte de revenir, deretrouver mesanciens collègueset de rencontrerles nouveaux. Endix ans, la dyna-mique a certaine-ment changé. Jesuis très fébrile. »

L’auteur deplusieurs ouvra-ges de droit cons-titutionnel quitteson parti, le Partilibéral du Québec,avec le sentimentdu devoir accom-pli. Il affirme nepas craindrel’arrivée du brasdroit de MarioDumont, Gilles

Taillon, en tant que candidatadéquiste dans le comté deChapleau : « J’ai confianceen mon successeur. En poli-tique, on ne tient jamais rienpour acquis. Mais j’ai bonespoir que la circonscriptiondemeurera libérale », répond-il.

Pelletier, le professeur prag-matique

De ses dix années en poli-tique, le professeur Pelletiergardera en mémoire le docu-ment de travail sur la créationd’un Conseil de la fédérationqu’il a produit en 2001. Cedocument aura influencé lepremier ministre Jean Charestà mettre sur pied le Conseilde la fédération, un comitéréunissant tous les premiersministres des provinces et lesamenant à travailler sur desenjeux communs.

Ardent fédéraliste, il necache pas pour autant sonsouhait de voir un jour leQuébec ratifier laConstitution. « Je n’ai jamaiseu la prétention de vouloirêtre le père de la réformeconstitutionnelle. Je suis unepersonne pragmatique. J’étaisconscient des dangers de rou-vrir le débat sur laConstitution, mais égalementdu fait que le momentum n’yétait pas nécessairement lorsde mon passage en poli-tique », lance-t-il, en toutesincérité.

Le constitutionnaliste derenom a-t-il mis une croix àtout jamais sur la politique?« Je ne peux pas prédirel’avenir. Tout dépendra descirconstances. Il y a bien desfaçons de s’épanouir, et pourl’instant, je sais que j’ai pris labonne décision. »

Le ministre des Affaires intergouvernementales Benoît Pelletierreprendra sa fonction de professeur à la Section de droit civildès le mois de janvier. Il avait été nommé professeur de l’annéeen 1998. Photo gracieuseté Université d’Ottawa, Faculté dedroit

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THE WORKS, PLEASE!Mélissa [email protected]

Dining out on a student bud-get can be a challenging feat.For those of you who are newto Ottawa, this can be confu-sing, and especially disap-pointing when your choiceturns out to be anything buttasty.

If you’re looking for amouth-watering, yet budget-friendly dining experience,The Works Gourmet BurgerBistro is a can't-fail choice.The Works is not your usualburger joint. It has all of theperks of trendy dining,without the cost. With over60 burger toppings, theWorks has one of the mostelaborate menus around. Onecan pick from such toppingchoices as the “Johnny beGoat,” with goat cheese,warm leaf spinach, and roas-ted red peppers, or, if goatcheese isn’t your thing, the“SK8R Boy,” with peanutbutter, Monterey jack cheeseand strip bacon.

There is also a wide varie-

ty of breads, meats and sideorders to choose from,making the Works’ menuoverwhelming for the indeci-sive! Burgers come in theform of beef, chicken,ground turkey, veggie orPortabello mushroom capsand sides include “FactoryFries,” chips, mashed pota-toes, cole-slaw, green saladand, my personal favourite,sweet potato fries.

For those of you aiming atthe less extreme side of bur-ger delight, the “SorentoSunset” is an easy favourite.Its simplicity is its best feat-ure: fresh avocado slices andMonterey jack cheese.

Equally delicious is the“Three Ring Binder,” whichboasts fried mushrooms, chi-potle mayo, Gouda cheeseand three crunchy onionrings, a popular favouriteamong my fellow The Workspatrons.

The true beauty of TheWorks is that there is a bur-ger for everyone, vegetarians,vegans and meat-eaters alike– it’s what makes The Works

such a popular destination forOttawa’s hungry diners.

With all these choices,give yourself ample time todecide. The servers are usedto the time it takes to placean order and won’t hurry youfor a decision. And the bur-gers are made to order sothey do take a while.

While you’re waiting, oreven while perusing throughthe vast burger choices, ordera “Tower-o-Rings” – thesedelicious onion rings, servedwith two choices of dippingsauce, will not disappoint.

The Works is unique notonly in its menu, but in itshistory. A home-grownOttawa business, the originalBeechwood Rd. restaurant inOttawa East (which recentlyclosed in favour of the biggerManor Park location), hasexpanded to include fiveOttawa-area locations, span-ning from Orleans to Kanata.

“The Works is proud to belocally owned operated,”explained Adrienne Betts,assistant manager of TheWorks Westboro. “We enjoy

being part of Ottawa’s diningcommunity and are passiona-te about our burgers. We’relooking forward to setting upeven more locations even-tually.”

Betts was nice enough tooffer us one of their “ClassicShakes,” on the house. Ichose a traditional vanillaand left the restaurant more

than satisfied after a plentifulmeal.

Burgers range anywherebetween $10 and $15, depen-ding on your choice of top-pings. For the quality of thefood and the atmosphere, TheWorks is definitely worthchecking out. It is perfect fora relaxed weekend dinnerwith friends.

« ATTESTER LE TÉMOIGNAGE » UNE ÉTYMOLOGIE

SURPRENANTE ET FORT ANATOMIQUEGeorge [email protected]

Qu’ont en commun les mots témoin, testament ettesticule ? Étrangement, leurs histoires commencentavec le mot « trois », de tres en latin, qui est à sontour provenu de *trei-es. Quoique plusieurs termesviennent de tres, celui qui nous intéresse est un motdu latin archaïque qui était à l’origine *tristis (ladeuxième composante de ce mot est parenté avecstand en anglais), ensuite *terstis et puis testis.Ce mot signifiait proprement « qui occupe une tierceposition ». Juridiquement, très tôt durant laRépublique romaine, ce terme servait déjà à désignerle témoin dans un procès, c’est-à-dire le personnage« tiers » qui en principe est sensé de ne souteniraucune des deux parties en cause. Un dérivé de testisest testimonium, qui aboutit au français « témoin » et« témoignage ».

Le verbe testari, « témoigner » ou « faire son tes-tament », n’a pas seulement donné testamentum,mais aussi adtestari, « garantir comme témoin », quinous a laissé « attester », contestari, « appeler lestémoins », d’où « commencer un procès », d’oùenfin « faire un procès, contester », detestari, quiavait d’abord le sens de « repousser en prenant lesdieux à témoin », plus généralement « écarter avec

horreur, exécrer », ou avec plusd’imagination « haïr quelqu’un du fond deses testicules » et protestari, « affirmerhautement, publiquement » en prenantcomme témoin les dieux, les lois et laconscience des juges. Cette significationd’origine est préservée dans l’expression« protester de son innocence ».

En droit romain, aucun homme n’étaitadmissible comme témoin à moins que sestesticules fussent présentes comme preuveou comme des « témoins » de sa virilité,car seuls les véritables hommes pouvaienttémoigner en justice. Ne jurer que par sestesticules était une forme ancienne de ser-ment. Parallèlement, l’on voit d’un côtéπαραστάτης (parastatēs) en grec ancien qui voulaitdire « défendeur (en justice), celui qui soutient »,découlé de para (à côté, en marge) et d’un autre unverbe signifiant « se ternir debout ». Cependant,quand ils utilisaient ce mot au duel (par oppositionau singulier ou pluriel), le mot recevait un sens tech-nique de « testicule », car la logique était que lesdeux glandes génitales mâles se tenaient côte à côte.Il est intéressant de remarquer que même dans labible, le Lévitique, le Deutéronome et le livre de laGenèse font référence à la nécessité de testicules

intacts dans plusieurs contextes.Il est peu surprenant que testis nous ait laissé

davantage de dérivés : attestation, protestant, protes-tantisme, intestat, incontestable, testateur, testostéro-ne, testoïde, et plusieurs autres. Dans le langagemédical, on utilise encore le mot testis (plurieltestes) en anglais. Toutefois, le terme « testicule »émane en fait du diminutif testiculus (plurieltesticuli). Ainsi, peut-on oser penser à ce que lesLatins eussent pensé ?

The Works menu

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HIDDEN TREASURESOTTAWA’S ANNUALVINTAGE CLOTHING SALELaura [email protected]

The much anticipated OttawaVintage Clothing Sale was backin the nation’s capital for its24th year on Sunday, November9. Vintage lovers from all overCanada lined up at the glamo-rous Château Laurier to get aglimpse of what vintage ven-dors have been collecting allyear for the annual sale. Theevent featured more than 45exhibitors from across Canadaand the U.S. and items up forgrabs varied from men andwomen’s clothing, to antiquejewellery, accessories, linens,lace and collectibles from theearly 1890’s up to the 1970’s.

Ottawa’s vintage clothingmarket has expanded exponen-tially in recent years, and theAnnual Vintage Clothing Saleevent has become very wellrecognized across Canada andin the vintage clothing world.

Organizer PenelopeWhitmore says she started this

vintage clothing sale 24 yearsago because she felt “Ottawawas ready for it,” and she pre-dicts that vintage will stay instyle for years to come.

“The love of vintage clothinghas always been there,” saidWhitmore in the days leadingup to the show. “It’s one-of-a-kind. You just can’t find thesame quality and workmanshipin the clothing of today.”

The general public’s attitudetoward vintage clothing hasreally changed since the early1990’s, notably due to its popu-larization by Hollywood stars inday-to-day wear and on the redcarpet. Its environmentally-friendly nature, quality, unique-ness and imagination have alsosignificantly increased interestin vintage clothing.

Vintage sales do not focus ondesigner brands but rather onlow cost one-of-a-kind pieces.The chances that someone elsewill be wearing the same outfitare virtually impossible, whichensures that you will truly stand

out from the crowd.Fahion experts say

that the increasingpopularity of vintageclothing is in part due tothe creativity that itallows its wearers toexpress, especially in acity where clothingchoices can be limited.

If you missed theevent and would like tofind vintage items fromeras gone by, there areseveral permanent col-lections of vintage clo-thes at local stores.Trendy VictoireBoutique on DalhousieStreet offers a widerange of vintage acces-sories that store ownerssay are very popular, asdoes Ragtime VintageClothing off BankStreet, which has hund-reds of designs from thepast, be they from the1920’s, 1960s, theEdwardian era or evenmedieval times. Happyshopping!

Sean [email protected]

The Ottawa Wine and FoodShow combines two ofl i fe’s greates t p leasures .Each year people gather todrink wine, eat food andbump into old friends. Evenif you’re new to Ottawa,you will surely bump intosomeone you know.

This year ’s event washeld at its new larger venueat Lansdowne Park on BankStreet . In past years, theevent has been held at theOttawa Congress Centreand the increase in spacedefini te ly made a differ-ence. Although the lineupswere still long, they moveda lot quicker than in pre-vious years.

Once ins ide , the showhad much to offer. Therewas a wide variety of winesfrom al l regions of theworld and the prices madefor ample tasting opportuni-t ies . For s t ruggl ing s tu-

WINE AND THE CITYOTTAWA’S 23RD ANNUAL WINE

AND FOOD SHOWdents, this meant the all-pervasive hunt for the oneticket wonder – the searchfor a wine which could besampled with just one pre-cious ticket.

This year’s selections didnot disappoint with variouscompanies offering a widerse lec t ion a t lower cos ts(fifty cents per ticket). Ofcourse , for the moreaffluent patron, the higherquality products were alsoavailable.

Certain vineyards show-cased their brands with ela-borate booths and none wasmore prevalent tha t theYellowtail set-up. The com-pany in t roduced i t s new“Bubbles” brand by havingtheir camera-friendly staffmembers alternate shifts oflounging half-naked in abathtub of bubbles .Needless to say, Yellowtailpoured a lot of wine!

Many of Ottawa’s f inefood establishments werealso on hand to contribute

thei r menus for the day.They offered var iousmouth-watering dishes thathelped the wine disappeareven faster. The show hadsomething for everyone,even fea tur ing a modestvariety of micro-breweriesand cocktails for the non-wine drinkers.

Ot tawa may not beknown for its nightlife, butyear after year, this eventrivals even the most promi-nent attractions from othermajor Canadian c i t ies .According to FoodMagazine, it is the largestwine and food event inCanada, where people dressto impress and par ty theafternoon away.

It is definitely one of thefew t imes per year thatOttawa steps up to the bigleagues. This year, writesFood Magazine, the three-day event saw more than26,000 people, making itanother great year for exhi-bitors.

23rd Annual Ottawa Wine and Food Show

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L’ALTRUISME SOURIANTVie Campus

Alex [email protected]

En novembre dernier, la Facultéa perdu un membre du person-nel qui, pour plusieurs, aura étéla pierre angulaire du début deleur carrière. Le Centre de déve-loppement professionnel consti-tue un gage de son héritage etde son ardent désir d’aider lesétudiants à accéder à leursrêves. Sylvain Briand, malgré labrièveté de son passage, auramarqué la Faculté et tous lesétudiants qui l’auront côtoyé.

Originaire de Ste-Cécile deMasham, un petit village del’Outaouais, Sylvain a fait sesdébuts postsecondaires auCégep de l’Outaouais, en tech-nique de services de garde.Après deux ans passés en garde-rie, il fit son entrée àl’Université d’Ottawa, dans leprogramme combiné depsychologie et communications.Ce fut le début d’un long péri-ple au sein de l’institution.

Décembre 2000 vit Sylvainfaire son entrée au ServiceCarrière, d’abord à temps par-tiel, puis à temps plein, alors

que ses études suivirent le che-minement inverse. Après avoirterminé son programme univer-sitaire en 2005,Sylvain, muté depuis2003 au bureau deliaison, arriva finale-ment à la Faculté dedroit. Au moment deson départ en 2008,Sylvain totalisait neufannées de chemine-ment au sein del ’ U n i v e r s i t éd’Ottawa.

Son départ estprincipalement dû àson goût pour les nou-veaux défis et auxp o s s i b i l i t é sd’avancement auprèsde son nouvelemployeur, SantéCanada. L’anonymatdu succès qu’il yconnaîtra l’attire parti-culièrement; Sylvainse veut un altruiste, unamoureux du succèsd’autrui. « Ma gratification sedégage des relations humainesque je développe avec les gensqui progressent autour de moi »,explique-t-il. Et sa passion est

contagieuse. Autour de Sylvain,tout devient avancements etopportunités, mais étrangement,

jamais à son bénéfice.Le Centre de développement

professionnel vit le jour en 2006après, insiste-t-il, une étudeapprofondie des centres homo-

logues au Québec menée parLouise Cobetto. Sylvain souhai-tait, à travers ce centre, « ouvrir

les oeillèresdes étudiantssur le milieujuridique ».On n’y parle-rait pas dedroit, mais decarrières et lesbesoins desé t u d i a n t sseraient beau-coup mieuxcomblés parun centre indé-pendant duS e r v i c eC a r r i è r e s .Cette indépen-dance, Sylvainla juge souhai-table pour tou-tes les facul-tés. Il croitcependant quele service

Coop est avan-tagé par sa centralisation.

Son plus grand accomplisse-ment? Sylvain croit que le siteWeb annexé à celui de laFaculté est particulièrement

utile, puisqu’il permet aux étu-diants d’accéder aux conseilssans nécessairement prendrerendez-vous au centre. En toutehumilité, il met beaucoupd’accent sur la coopération pri-vilégiée qui a existé entre lui etles associations étudiantes.

Il retiendra de son passagel’intimité qui a caractérisé sesrapports avec les étudiants de laFaculté, la mise en valeur de sesinitiatives par ses supérieurs etla liberté que ces derniers lui ontaccordée. Il réalise aujourd’huique les gens du milieu juridiquetravaillent énormément et espè-re que l’on se souviendra de laqualité du service qu’il offraiten travaillant tout autant.

Sylvain, en laissant derrièrelui ses jours à l’Université, nouslaisse quelques sages pen-sées : « Croyez en vos rêves, carles seules limites sont celles quel’on se donne. N’oubliez jamaisla raison première pour laquellevous avez décidé de pratiquer ledroit. »

Nous souhaitons la bienve-nue à la nouvelle directrice duCentre de développement pro-fessionnel, Sochetra Nget.

Sophie [email protected]

Actif en politique depuis les années 80, GhislainPicard milite sans relâche en faveur d’une reconnais-sance plus poussée des dizaines de nations autochto-nes habitant au Québec et au Labrador à l’intérieurde plus d’une quarantaine de communautés.

Il figure d’ailleurs en tant que chef del’Assemblée des Premières Nations du Québec et duLabrador (APNQL). Les chefs des différentes com-munautés du Québec et du Labrador y siègent afind’établir formellement les différents mandats poli-tiques de l’organisme. L’Assemblée appuie notam-ment la lutte incessante des Autochtones contre lestiers qui désirent exploiter leur territoire sansconsentement. D’ailleurs, notre interlocuteur relateune mise en demeure promulguée par sa communau-té d’origine, les Innus de Pessamit, contre Hydro-Québec. En 1998, la communauté de Pessamit avaitdénoncé les dommages causés par des projetsd’expansion de la société d’état dans les années 50 et60, au détriment des droits innus sur le territoire.

Une première tentative de négociations a étéentreprise en 1979 avec l’émission aux deux ordresgouvernementaux d’une déclaration de principes surla question de la revendication territoriale desAutochtones. Les réponses des deux paliers lais-saient alors place à peu d’ouverture. L’APNQL aprofité du nouveau mandat de Jean Charest, en 2003,pour signifier l’importance de l’enclenchement d’unprocessus de dialogue entre les Autochtones et legouvernement. À cet effet a été finalement créé un

conseil de discussions, par lequel les chefs de com-munauté et ministres échangeraient sur les pointssuivants : le territoire et les ressources, certainesquestions économiques et fiscales, les servicesofferts aux Autochtones sur et hors communautéainsi que la création d’un organisme permanent déci-sionnel en lien direct avec l’APNLQ. En 2005, annéequi marque la fin des discussions, un des points trai-tés demeurait inchangé, celui touchant le territoire etles ressources. M. Picard a également fait remarquerla fâcheuse tendance, depuis une dizaine d’années,au désintérêt du gouvernement à entretenir un dialo-gue constant avec les communautés et à la diminu-tion du rapport de force de ces dernières avec leshauts lieux décisionnels.

Le droit, en tant qu’outil de revendication sociale,a provoqué un certain rapprochement entre les deuxformes de gouvernement, autochtone et québécois,mais les jugements rendus préalablement n’ont pro-curé aucun élément coercitif et contraignant afin deforcer la main du gouvernement à maintenir le pro-cessus de négociation. De par sa qualité onéreuse etses délais indéterminés, les recours aux tribunauxsont utilisés avec modération et seulement en répon-se à l’inaction des politiciens.

Le chef de l’APNQL insiste depuis toujours surune approche d’ « action directe » envers le conflit.Il préconise la discussion avec le gouvernement et laconfiance en la bonne foi des politiciens. Le princi-pal lieu de réforme s’avère la sphère politique qui,selon lui, se réconforte trop facilement des conces-sions accordées précédemment à l’égard de lacondition autochtone. Il reproche également au

Québec le refus de considérer l’adoption de laDéclaration universelle des droits autochtones desNations Unies.

- M. Picard détient, outre son titre de chef del’APNQL, la mention de Chevalier de l’OrdreNational du Québec et de la Légion d’honneur deFrance.

LE COMBAT IGNORÉ

M. Ghislain Picard

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Sylvain Briand

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Pierre FoucherProfesseur titulaire

Où en est la langue française dans le monde juridique canadien?Dans le monde en général, elle ne va pas très bien. Quand on voitun prestigieux tribunal-école comme le Jessup tenter d’imposerl’anglais comme unique langue de plaidoirie, quand on voit leRwanda adopter l’anglais comme langue d’instruction, quand onentend qu’Haïti songerait à changer sa langue officielle du fran-çais à l’anglais, on se rend compte que la fonction commerciale dela langue et sa vocation instrumentale de seul outil de communication semblentprendre le pas sur sa dimension culturelle. C’est méconnaître les fonctions de lalangue et les rôles du droit.

Au Canada, il n’est pas anodin que le bilinguisme officiel ait fait son entrée endroit fédéral, au Nouveau-Brunswick, jusqu’à un certain point en Ontario etailleurs au pays. Le Québec connait cela depuis au moins 1866, alors que sonCode du Bas-Canada existait tant en français qu’en anglais. Une fois qu’on a éta-bli un droit à un procès dans sa langue, un droit à des lois bilingues, un droit àdes services publics en français et en anglais, une société soucieuse de la primau-té du droit comme l’est le Canada ne va pas s’asseoir sur ses lauriers et ne rienfaire. Cela commence par de la traduction, mais évolue rapidement vers la maî-trise personnelle des langues du droit par les acteurs juridiques. Les membresdes minorités peuvent de ce fait espérer accéder à des emplois publics importantset faire une différence pour leurs communautés. On enseigne et pratique mainte-nant le droit civil en anglais et en français, la common law en anglais et en fran-çais : il a bien fallu développer la terminologie et les outils pédagogiques enconséquence.

Cette dualité linguistique du droit a-t-elle changé quelque chose?Certainement, et plus qu’on pense. Outre le fait que cela permet maintenant au

justiciable d’avoir accès à des services dans sa langue, on a maintenant formédes juristes qui essaiment dans la pratique privée, dans les administrationspubliques, à la magistrature, dans les organismes de défense de groupes défavo-risés, en journalisme, en relations de travail, dans des instances internationales,dans le commerce et l’entreprise… Sans compter la Faculté de droit de McGill,celle de Moncton a diplômé 850 personnes, et le programme de common law enfrançais de l’Université d’Ottawa plus de mille. Et que font toutes ces personnesdans les postes qu’elles occupent? Elles ne font pas que communiquer dans unelangue; elles intègrent à leur travail la culture qui accompagne la langue. Lacommon law en français ou le droit civil en anglais, c’est comme la common lawen anglais ou le droit civil en français, ce sont des collectivités qui, ensemble,par l’usage même d’une langue, produisent une culture. Le bilinguisme et lebijuridisme sont des atouts majeurs du Canada. Cela nous aura aussi permis demieux comprendre les liens entre langue et droit. Le droit est affaire de langue;c’est aussi par la connaissance de ses règles de droit que l’on peut voir vivre unpeuple. La dualité linguistique dans le domaine juridique a ouvert la porte d’unmonde fascinant, une porte qui ne se refermera plus. À moins qu’on laissel’économie et l’efficacité dominer complètement le monde du droit.8-

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Philippe [email protected]

À titre d’institution vivante dunotariat, toutes les rumeurscourent à son sujet. On racon-te qu’il est né en 1928. Qu’ilserait propriétaire de la Placedu Portage à Hull. On chu-chote même qu’il est le numé-ro deux de l’Opus Dei àOttawa. Un sourire poli encoin, Denis Vincelette livreson histoire. En toute humili-té.

Les étudiants sont nomb-reux à croire que les fameusesdiapositives du cours de droitdes biens constituent samarque de commerce. S’il aété l’un des premiers ensei-gnants de l’université à utili-ser le rétroprojecteur, l’idéelui vient d’un professeur sué-dois. Rencontré dans un col-loque international dans lesannées 70, ce scandinaveappréciait les acétates pourexpliquer à ses étudiants lessubtilités de la dentisterie.

M. Vincelette prend lui-même les photos ou trouve

DERRIÈRE LES ACÉTATES, L’EXPÉRIENCEdes images pour illustrer sesexplications. Il insère le toutdans un logiciel pour lesimprimer sur diapositives.Pourquoi pas un documentPowerPoint alors? M.Vincelette prend une pause etsourit candidement. Il sedéfend d’être réfractaire auchangement. « J’utilise la dia-positive parce que c’est unsupport simple et effica-ce. Avec les diapositives, jegarde une bonne définition del’image. » En 1975, alorsqu’il débutait sa carrière àl’université, les professeursenseignaient de façon magis-trale. Denis Vincelette étaitalors précurseur en utilisant levisuel comme un élémentimportant de l’apprentissage.

Aîné d’une famille nom-breuse, il a 63 ans. Aîné d’unefamille nombreuse, il a 63ans. Parmi sa propre et abon-dante descendance, deux deses filles habitent encore à lamaison familiale. La plusjeune vient d’avoir 17 ans etaucun de ses six enfants n’estnotaire. « Chaque voyageursuit son chemin. Je leur sou-

haite d’être heureux et demettre leurs talents à profit. »

Il n’est pas millionnaire,mais il n’a jamais manqué derien. La rumeur sur sa pro-priété de la Place du Portagele fait rire. « Je trouve ça justedrôle, c’était très amusantd’entendre ça. » Il n’a aucuneidée du nombre de livres qu’ila écrits, ni du nombred’articles qu’il a publiés.« J’en ai quelques-uns… jen’ai pas à m’en vanter. Lesétudiants accordent beaucoupplus d’importance que moi àça. » Il explique son nombreélevé de références dans lajurisprudence par le faiblenombre de notaires à faire dela recherche. Il est d’ailleursl’auteur du seul livre sur lapossession au Québec.

Bien qu’il critique souventl’office de la révision du Codecivil du Québec, il n’est pasamer du travail effectué.C’était un ouvrage collectif et« je cherchais à faire ce quej’avais à faire. Quand j’aicommencé, j’avais 24 ans…je n’étais pas encore notaire. »M. Vincelette soutient qu’ilparle de l’ancien code pourque les étudiants deviennentde bons praticiens. « Qu’ilssachent quand puiser dansl’ancien code et quand utiliserle nouveau. »

Visiblement imbibé d’unepuissante foi catholiquelaïque, M. Vincelette est bel etbien surnuméraire à l’OpusDei. À ses yeux, ce qu’onentend dire sur l’ordre estfaux. « C’est juste ridicu-

le…les gens ne se mutilentpas. » Il insiste sur le caractè-re ouvert del’organisation. « Ben non, cen’est pas une organisationsecrète. Je vous invite quandvous voulez. » Selon lui,l’Opus, c’est de vivre soncatholicisme dans la vie ordi-naire. Il rencontre les memb-res pour prier et discuter, maissa priorité reste l’école et sathèse de doctorat. Une vasterecherche philosophique qu’ila entreprise sur le bien com-mun comme sourced’interprétation du droit.

La retraite n’est donc paspour demain. Les yeuxbrillants, il soutient être « enpleine forme. »

Vie Campus

UNE PORTE QUI NE

SE REFERMERA PLUS

Professeur Denis Vincelette

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Catherine [email protected]

C’est au printemps 2009qu’aura lieu la 50e édition duPhilip C. Jessup InternationalLaw Moot Court Competiton.Cet événement rassemble plusde 500 étudiants en droit venusde 80 pays, ce qui en fait le plusimportant au monde dans songenre.

Au mois de septembre, leséquipes reçoivent la probléma-tique sur laquelle portera ledébat. Il s’agit d’un procès fictifentre deux états devant la Courinternationale de Justice. Leconcours comporte une partieécrite, le mémoire, et une partieorale, la plaidoirie.

Toutefois, ce ne sont que lesvainqueurs de la division cana-dienne du concours Jessup quiaccèdent à la finale internatio-nale.

Dans les éditions précéden-tes de la branche canadienne duconcours, il a toujours été pos-sible pour une équipe finalistede plaider en anglais ou enfrançais, les services de traduc-

CONTROVERSE JESSUPLE BILINGUISME SUR LA CORDE RAIDE

tion simultanée étant fournispar l’organisation. La contro-verse s’est installée cette annéeavec l’avènement d’un nouveaurèglement.

Une première version durèglement empêchait radicale-ment les équipes de plaider enfrançais lors du round final, àmoins que celles-ci ne fournis-sent elles-mêmes un traducteursimultané. Vu la forte protesta-tion des entraîneurs de la majo-rité des universités canadiennesparticipantes, Jamie DeeLarkam, administratrice natio-nale de la branche canadienne,a dû modifier le règlement.

Or, bien que la dernière ver-sion n’empêche plus les équi-pes de plaider en français, elleprévoit qu’une équipe en seraitempêchée l’année suivante si,après avoir accédé aux roundsinternationaux, elle refusait depayer les services de traductionsimultanée. De plus, si unmémoire francophone se voyaitoctroyer la première place, ilserait immédiatement relégué àla deuxième place si une tra-duction anglaise n’était pas

fournie avant le 1er mars 2009.La professeure France

Morrissette, entraîneure del’équipe Jessup de la Section dedroit civil depuis 23 ans, consi-dère ces mesures comme discri-minatoires. « Je trouve cettepunition inacceptable et incom-préhensible. Je n’ai jamaischoisi mon équipe sur la basede la langue parlée, mais sur labase des qualités personnelleset académiques des étudiants.[…] Ceux-ci doivent se fairevaloir comme plaideurs. »

Jeremy Sculnick, membre del’équipe Jessup de la Section dedroit civil, affirme être déçu.« Cette mesure va contre notresystème bilingue et ne fait quesouligner les différences. Il nefaut pas être bilingue juste enthéorie, mais aussi en pratique.S’il y a des personnes qui peu-vent défendre le bilinguisme, cesont bien des étudiants endroit. »

Cette version définitive desrèglements, que Mme Larkamqualifie d’« adoucie », est enco-re fortement contestée par lesfacultés participantes, facultés

anglophones incluses. Plusieursont d’ailleurs manifesté leurmécontentement directement àl’organisation, comme le doyende la Section de common law,M. Bruce Feldthusen. « Lesgens de la Section de commonlaw ont tous été super. C’esteux qui ont commencé le com-bat. Le message du doyenFeldthusen était aussi très beau.J’étais très impressionnée »,affirme la professeureMorrissette.

Les changements ont aussi étédéplorés par le Conseil canadiende droit international. Il s’agit

d’un appui que Mme Morrissettequalifie de notable. Le Conseildes doyens et doyennes desfacultés de droit du Canada,quant à lui, se penche toujourssur la question.

L’entraîneure de l’équipe dela Section de droit civil ne veutpas que cette controverse décou-rage les étudiants à participer auconcours. « C’est le meilleurexercice en droit international.C’est difficile, mais ça vaut vrai-ment la peine de relever le défi.C’est pourquoi il faut se battre.On a notre place. Point. »

Vie Campus

Nous sommes fiers de vous présenter les nouveaux membres du cabinet Robinson SheppardShapiro, s.e.n.c.r.l. qui ont été sélectionnés lors la Course aux stages 2008. Dans l’ordre habi-tuel, il s’agit de MM. Fritz-Gérald Morisseau, Jason Novak, Daniel Khazzam et de Mme Émilie

De Bellefeuille.Ceux-ci ont démontré l’enthousiasme, le dynamisme et les compétences nécessaires afin de se

tailler une place au sein de notre cabinet.Ils ont tous travaillé à titre d’étudiants au cours de l’été 2008. Ceux-ci ont eu l’opportunité d’être

impliqués dans divers dossiers de litige, droit des assurances, droit de la famille, droit des affaires, droit de l’immigration, etc.

Au nom de tous les membres du cabinet, nous tenons à les féliciter et nous souhaitons à toute laSection de droit civil de l’Université d’Ottawa une bonne période d’examen et de Joyeuses

Fêtes!Robinson Sheppard Shapiro, s.e.n.c.r.l.Me Charles E. Flam, associé-directeur

Me Stéphane Duval, associé et responsable du comité de recrutement

Message du doyen Bruce Feldthusen à Mme Jamie

Dee Larkam“Ms. Larkam,I want to make it clear that Droit civil Ottawa does notstand alone. They ought not to be isolated by you oranyone else. Ottawa Common Law might well wish toargue in French in any given year. So might otherschools. We want other Quebec schools to participa-te and feel welcome. This is the Canadian way. Let usresolve this without short deadlines, going forwardafter this year.”

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SportsRANGEZ VOS CHAISES LONGUES!*ENTRE LE CODE

CIVIL ET LE TERRAIN

FOOTBALL

Antoine [email protected]

Au moment où j'écris ces lignes, le CH a perduson dernier match en Caroline, deux joursaprès avoir appris quelques leçons de blues àSt-Louis, lors d'une défaite en fusillade oùKovalev a montré à tout le monde que c'étaitfacile de marquer en fusillade.

Je n’ai jamais été aussi dégoûté de regarderle hockey depuis deux semaines. Dans les septderniers matchs, les Canadiens, les favoris dansl'Est, ont remporté deux maigres victoires etont marqué 17 buts. Certains sont à plaindredavantage, peut-être, comme les Sénateurs, quisont bons derniers au classement, mais on m'atoujours dit qu'il ne fallait jamais se comparerau pire. Au cours de cette même série dematchs, Carey Price et Jaroslav Halak se sontplaints de coups de soleil dans le cou. GuyCarbonneau s'est vite rendu compte que c'estparce que la lumière rouge s'est allumée beau-coup trop souvent dans les dernières parties.Pour régler le problème, les gardiens desCanadiens songent à se procurer de la crèmesolaire.

L'humiliation à BostonQui a été capable d'écouter le match contre

les Gros méchants Bruins au complet? Pas moi.Non pas parce qu'on a perdu 6 à 1. Des défai-tes, ça arrive, surtout contre de bonnes forma-tions comme Boston. Il faut être talentueuxpour gagner avec Ryder sur le premier trio! Laraison pour laquelle j'ai été incapable de regar-der les Canadiens perdre est parce qu’on enten-dait à Boston les partisans ennemis chanternotre chanson de ralliement. Celle-là même quitransporte les Canadiens à la maison commesur la route. Vous avez bien lu... les admira-teurs des Bruins ont commis le sacrilège dechanter le Ole Ole Ole! Ouch...

All-Habs Game... oops!Comme plusieurs le savent, c'est à Montréal

qu'aura lieu cette année le match des étoiles.Pour l'occasion, la LNH a jugé bon de mettreen nominations six joueuses du CH. Pour lesnéophytes, les fans de partout au monde peu-vent voter autant de fois qu'ils le veulent pourleur joueur préféré, afin qu'il fasse partie del'alignement partant pour ce match très prisé.Peut-être la LNH va le regretter, mais aux der-nières nouvelles, les fans des Canadiens, dontmoi, ont complètement envahi les serveurs dela ligue pour voter pour leurs Glorieux.Résultat : en date du 19 novembre 2008, à 20 h33 min, la formation partante de la ConférenceEst sera composée de Carey Price dans lesbuts, Andrei Markov et Komisarek à la lignebleue, ainsi qu'Alex Kovalev, Saku Koivu etAlex Tanguay à l'attaque. Voici les résultatsofficiels :

Attaquants :Alex Kovalev 259973Saku Koivu 257245Alex Tanguay 255170Sidney Crosby 160959Evgeni Malkin 129005

Défenseurs :Andrei Markov 286246Mike Komisarek 257933Mike Green 97404Zdeno Chara 95784

Gardien de butCarey Price 278752Marc-André Fleury 94869Ryan Miller 58126

En terminant, voici l'adresse URL pour voterpour les Canadiens : vote.nhl.com. Je vous yencourage fortement, car aux dernières nouvel-les, les fans des Leafs et des Bruins se sontalliés contre nous. Les Penguins ne sont pastrop contents non plus!

*C'est une blague, rangez-les pas!

Rachel [email protected]

Étudiant en deuxième année àla Section de droit civil,Sébastien Bourget-Fournierest aussi un joueur de footballdes Gee-Gees de l’Universitéd’Ottawa. Il a commencé àjouer au football à l’écolesecondaire. Ensuite, il a jouéau niveau collégial pour lecollège Champlain àLennoxville, Sherbrooke. J’aidiscuté avec Sébastien pourlui demander quelques ques-tions à propos de son expé-rience.

R.A. : Pourquoi as-tu choisil’Université d’Ottawa?

Sébastien : Comme n’importequel athlète qui choisit sonuniversité, j’ai fait une liste decritères afin de faire un choixéclairé. Je cherchais donc unprogramme qui m’offrirait àla fois une possibilité de joueret d’avoir une influence posi-tive sur l’équipe, sans toute-fois aller dans une équipe demoins bon calibre. J’ai cons-taté que l’Université d’Ottawaremplissait le mieux mes cri-tères. Jusqu’à maintenant, jene regrette pas mon choix.

R.A. : Est-ce que votre équipea bien réussi cette année?

Sébastien : Étant très compé-titif, je répondrai « not goodenough ». Cette année, nousavons été vaincus à la finalede la coupe Yates, soit lechampionnat de l’Ontario. Jedois toutefois donner beau-coup de crédits à mes coéqui-piers qui ont su garder lemoral tout au long de cettesaison difficile. Plusieursjoueurs qui occupaient despositions clés ont subi desblessures. C’est dans ce genrede saison que l’on voit le vraicaractère d’une équipe et savolonté de tout sacrifier afind’atteindre un seul objectifcommun, c’est-à-dire degagner en l’honneur du nominscrit sur notre chandail.C’est pourquoi je suis immen-sément fier d’être un joueur Sébastien Bourget-Fournier

de football des Gee-Gees.

R.A. : Comment arrivez-vousà combiner le football et lacharge de travail des étudesen droit civil?

Sébastien : La quantité de tra-vail est assez grande. Commeplusieurs, j’ai obtenu monDEC du cégep en faisant mestravaux à la dernière minute.Cependant, en arrivant àl’Université, je me suis renducompte rapidement que je nem’en sortirais pas aussi facile-ment. Comme la plupart desétudiants-athlètes, je suishabitué à travailler sous pres-sion. La quantité de travail esttoutefois raisonnable. Le plusgros défi est surtout de trou-ver le temps d’étudier avantune partie importante.

R.A. : Est-ce que votre entraî-neur est compréhensif?

Sébastien : Les entraîneurssont généralement compré-hensifs. Je n’utilise pas mesétudes comme un prétextepour ne pas aller aux rencont-res, mais les horaires strictsdes cours de droit ne me faci-litent pas la tache. Je doisfaire mon horaire d’une façonbien précise pour être capablede faire les deux. Cette saison,j’ai raté plusieurs rencontreset séances d’entraînement afind’assister à mes cours. Lesentraîneurs n’ont fait aucuncommentaire, puisqu’ilssavent qu’ils n’ont pas d’autrechoix que d’accepter.R.A. : Avez-vous des indicespour les étudiants qui sontangoissés par le montant detravail?

Sébastien : L’idéal, c’est detravailler un petit peu tout aulong de l’année. Comme ça,même si on prend un peu deretard, il y en a quand mêmeune bonne partie qui est déjàaccomplie.

Nous souhaitons à Sébastienet ses coéquipiers des Gee-Gees une excellente saisonpour la prochaine année. GoGee-Gees!

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ÉditorialGabriel QuerryRédacteur en [email protected]

Depuis son élection, lesEuropéens lui ont demandéde relancer l’économieavec un « new deal »; lesIraquiens, le retrait destroupes américaines de leurpays; la Russie, l’abandondu projet du bouclier anti-missiles et l’Afrique, de nepas oublier ses origines.C’est maintenant à montour d’envoyer une liste decadeaux de Noël à Obama.

Obama NoëlPôle Centre (États-Unis)H0H 0H0

Cher petit papa Obama,

J’espère qu’il ne fait pastrop froid au Pôle Centre etque vous prenez un peu derepos avant d’entamer ladistribution des cadeaux.Je suis content d’apprendreque vos lutins Biden etClinton vont remplacerCheney et Rice à lafabrique des jouets.

Vous connaissant, vousdevez sûrement déjà êtreau boulot, dressant la listede ceux qui ont été sagescette année. Si vous vou-lez mon avis, Harper nemérite pas de charbon dansson bas de Noël : ce seraitle récompenser que de luidonner des combustiblesfossiles. Donnez-lui plutôtune éolienne en guise depunition pour son piètrebulletin vert.

Quant à moi, je n’oseraispas vous en demander trop.Votre prédécesseur,Georges W. Scrooge, m’aaccoutumé à de modestesattentes. Les années der-nières, je lui avais seule-ment demandé une colom-be. Or, j’ai plutôt reçudeux avions, deux tours,des petits soldats et desdrones téléguidés, le toutemballé dans une boîte dePandore.

Alors pour Noël, je désired’abord un concours de

plaidoirie Jessup avec desrèglements complètementbilingues. En effet, l’on aaccoutré ce célèbreconcours en droit interna-tional de règlements quidéfavorisent les équipesfrancophones. Si nous pou-vons heureusement comp-ter sur l’appui de plusieursuniversitaires anglophoneset francophones, un coupde main de votre part neserait pas de trop, vous quiconnaissez plus que qui-conque les aberrations dela discrimination. Tolérerl’autre, le comprendre,voire parler sa langue,n’est-ce pas là les premierspas vers un mondemeilleur? Ignorer cette évi-dence vide le droit interna-tional et le long processusde codification des droitsde l’homme, dont les droitsdes minorités, de toutesubstance. N’est-ce pasparadoxal que de telsrèglements soient adoptésdans le cadre d’unconcours en droit interna-tional, d’autant plus que lefrançais constitue avecl’anglais les langues offi-cielles de la Cour interna-tionale de justice?

Aussi, je souhaite ardem-ment le retour d’OmarKadhr. Après des annéesde réclusion et de torturesinhumaines, il est tempspour lui de rentrer à la mai-son et de respirer l’air fraiscanadien. Chaque jour deplus qu’il passe àGantanamo Bay exacerbel’absurdité de sa détentionkafkaïenne. Tout a été dit,tout a été protesté, alors ilne reste plus qu’à me répé-ter, pour éviter d’êtreemporté par ce cynismequi menace de normalisermon abjection pour de tel-les pratiques.

Enfin, j’ose espérerqu’avec toi nous puissionsenfin entrer dans le nou-veau millénaire qui nousattend depuis plus de huitans.

Mais avant de partir, il fau-dra bien te couvrir.Dehors, tu vas être si expo-sé...

PETIT PAPA OBAMA

Page 12: Decembre 2008

Le Flagrant Délit