De l’image à la légende

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De l'image à la légende Ce billet propose quelques éléments de méthode et de réflexion autour d’une question qui paraît au départ très simple : comment légender une image représentant un personnage dans un film ? 1 Comment légender ce photogramme par exemple ? Le premier réflexe peut être d’écrire soit Winona Ryder (le nom de l’actrice), soit Kim Boggs (le nom du personnage). Afin de se rendre compte des limites de ce type de légende, le plus simple est de rester face à l’écran de son ordinateur et de prononcer à haute voix : Winona Ryder puis Kim Boggs. On se rend alors vite compte – devant l’absence de réponse – que l’on est ni en face de l’une ni en face de l’autre, mais devant un écran sur lequel on regarde un photogramme représentant à la fois une actrice et un personnage. On changera donc la légende pour Photogramme représentant Winona Ryder ou Photogramme représentant Kim Boggs. Il est ensuite assez simple de dépasser cette dualité entre personnage et acteur en optant soit pour Photogramme représentant Winona Ryder interprétant le rôle de Kim Boggs ou pour Photogramme

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Ce billet propose quelques éléments de méthode et de réflexion autour d’une question qui paraît au départ très simple : comment légender une image représentant un personnage dans un film ?1 Comment légender ce photogramme par exemple ?

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De l'image à la légende

Ce billet propose quelques éléments de méthode et de réflexion autour  d’une question qui paraît au départ très simple : comment légender une image représentant un personnage dans un film ?1 Comment légender ce photogramme par exemple ?

Le premier réflexe peut être  d’écrire soit Winona Ryder (le nom de l’actrice), soit Kim Boggs (le nom du personnage). Afin de se rendre compte des limites de ce type de légende, le plus simple est de rester face à l’écran de son ordinateur et de prononcer à haute voix : Winona Ryder puis Kim Boggs. On se rend alors vite compte – devant l’absence de réponse – que l’on est ni en face de l’une ni en face de l’autre, mais devant un écran sur lequel on regarde un photogramme représentant à la fois une actrice et un personnage. On changera donc la légende pour Photogramme représentant Winona Ryder ou Photogramme représentant Kim Boggs.

Il est ensuite assez simple de dépasser cette dualité entre personnage et acteur en optant soit pour Photogramme représentant Winona Ryder interprétant le rôle de Kim Boggs ou pour Photogramme représentant le personnage de Kim Boggs, interprétée par Winona Ryder ; selon que l’on veuille insister plus sur l’actrice ou sur le personnage, sur l’interprétation ou sur le récit. Pour autant, le fait d’indiquer le nom de l’acteur et du personnage n’a rien d’automatique.  On effectuera un choix pragmatique en fonction de ce sur quoi l’on souhaite insister.

Il est par contre essentiel d’ajouter : issu d’Edward aux mains d’argent (Tim Burton et al., 1990) ; soit le titre du film puis entre parenthèse le nom du réalisateur, suivi de la mention et al. (car un film est toujours un travail collectif) et enfin l’année de la première diffusion2. Si

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on veut être un peu plus précis il faudra également indiquer le titre original : Edward Scissorhands, car Edward aux mains d’argent est le titre de la version française dont la première diffusion date de 1991 et non de 19903. Il me semble qu’une légende pour ce photogramme pourrait donc être : Photogramme représentant Winona Ryder interprétant le rôle de Kim Boggs, issu de Edward Scissorhands (titre français : Edward aux mains d’argent, de Tim Burton et al., 1990) ou plus simplement Photogramme représentant Winona Ryder interprétant le rôle de Kim Boggs, issu de Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990).

Une précision supplémentaire peut être ajoutée. Il s’agit de la place du photogramme dans le film (penserait-on un seul instant à ne pas mentionner la page correspondant à une citation textuelle?). Il me semble que faute de mieux on peut indiquer la seconde correspondant à l’image. Ce qui dans le cas précis donne : Photogramme représentant Winona Ryder interprétant le rôle de Kim Boggs, issu d’Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990), 56 min. 17 sec.

A cette première partie normée peut ensuite s’ajouter un commentaire ou une interprétation en fonction de l’argumentation générale de l’article/ billet. On peut ici par exemple insister sur le regard ou sur la composition de l’image ou sur tout autre élément moins formel que l’on souhaite évoquer, souligner ou préciser par la convocation de cette image.

Il s’agit à présent d’aborder le cas – assez courant dans le cinéma moderne – où le personnage représenté sur le photogramme est lui-même présent à travers un  support médiatique (écran de télévision, d’ordinateur, photographie, etc.). On peut prendre comme exemple le contre-champ du premier photogramme :

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Il apparaît clairement qu’une légende telle que celle-ci est insuffisante : Photogramme représentant Johnny Depp interprétant le rôle Edward4 dans Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990), 56 min. 20 sec. On peut proposer les deux formulations suivantes – qui restent cependant un peu maladroites : Photogramme représentant sur un écran de télévision Johnny Depp (…) ou Photogramme représentant un écran de télévision sur lequel apparaît Johnny Depp (…). Dans le premier cas l’accent est mis sur l’acteur alors que dans le second on insiste plus sur le dispositif de médiation présent dans l’image. Le plus important est de bien marquer qu’un médium existe dans l’image.

Je me permets à présent de prendre un second exemple issu cette fois du film Shoah (Claude Lanzmann, 1985) sur lequel porte ma thèse.

Dans ce cas il semble nécessaire d’indiquer : Photogramme représentant, sur un moniteur lui-même filmé ,Franz Suchomel et Claude Lanzmann, issu de Shoah (Claude Lanzmann et al., 1985), 2h. 00 min. 17 sec. On notera au passage que dans le cas des films dits documentaires la légende est plus courte car il n’y a pas de personnage et d’acteur, mais des acteurs de l’histoire, des protagonistes pour reprendre le terme de Claude Lanzmann. Afin de vous donner une clef de lecture supplémentaire, je me permets de mettre en regard cette première image avec un second photogramme :

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Photogramme représentant l’intérieur du van où se trouve deux techniciens et le moniteur transmettant en direct l’entretien entre Franz Suchomel et de Claude Lanzmann, issu de Shoah (Claude Lanzmann et al., 1985), 1h. 59 min. 30 sec.

Si on revient au film de Tim Burton, on peut se demander comment légender le photogramme suivant :

Il s’agit – plein cadre – de l’image retransmise dans le film sur le poste de télévision. Il est possible d’opter pour la même légende que dans le premier cas (image issue de Shoah) : Photogramme représentant sur un écran de télévision Johnny Depp, issu de Edward

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Scissorhands (Tim Burton et al., 1990), 56 min. 32 sec. Que l’image soit plein cadre ne change en rien le fait qu’elle soit le résultat d’un dispositif interne au récit et c’est dans ce cas la seconde partie de la légende qui viendra apporter une distinction entre les deux images. On peut également penser intégrer dans l’article les deux images ensemble dans le cadre d’un montage  et ce si on veut  par exemple insister sur la continuité du plan, sur le zoom, etc. La légende pourrait alors être : Photogrammes représentant dans le même plan sur un écran de télévision Johnny Depp, dans Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990), 56 min. 20 sec. et 56 min. 32 sec.

On souhaite ici s’intéresser à un autre cas, de nouveau issu du film Shoah. Il s’agit de la question de la représentation d’un protagoniste par le biais d’un reflet.

On propose ici : Photogramme représentant Abraham Bomba dans le reflet d’un miroir, issu de la seconde partie de Shoah (Claude Lanzmann et al., 1985), 17 min. 54 sec. On pourrait ajouter dans la seconde partie de la légende des informations ou une explication, ou pour en rester à un niveau formel, que dans le cadre un  second miroir renvoie l’image d’Abraham Bomba (partie inférieure de l’image). Un autre cas rend compte de la difficulté de caractériser ce type d’image :

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On propose :  photogramme représentant Abraham Bomba dans un jeu de reflets de miroirs, issu de la seconde partie de Shoah (Claude Lanzmann et al., 1985), 17 min. 19 sec. Il faudrait aussi préciser que cette image se situe au tout début du plan. J’ai sélectionné un dernier photogramme issu de cette séquence :

Dans ce cas, je propose : Photogramme représentant Abraham Bomba et son reflet dans un miroir, issu de la seconde partie de Shoah (Claude Lanzmann et al., 1985), 18 min. 10 sec.

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On peut à ce niveau soulever un cas particulier. En effet qu’en est-il de la reproduction d’un photogramme d’un film issu d’un autre film? Ce cas qui peut sembler être une exception est assez courant dans le cadre de films dits documentaires constitués d’extraits d’autres films. Il n’est alors pas question de citer le photogramme uniquement comme étant issu d’un des deux films (on reprend alors strictement le parallèle avec un ouvrage).

On5 propose donc soit : Photogramme représentant Uri Zohar interprétant le rôle de Benny Furman, issu de Les yeux plus gros que le ventre (Uri Zohar et al., 1975), inséré dans la première partie de Une histoire du cinéma israélien (Raphaël Nadjari et al., 2009), 77 min. 40 sec.; soit : Photogramme représentant Uri Zohar interprétant le rôle de Benny Furman, issu de la première partie de Une histoire du cinéma israélien (Raphaël Nadjari et al., 2009), 77 min. 40 sec., originellement issu de Les yeux plus gros que le ventre (Uri Zohar et al., 1975).

Le choix entre ces deux options s’opère en fonction de la volonté d’insister sur le photogramme représenté (et donc du film original) ou sur le fait qu’il est inséré au sein d’un autre film (sur lequel peut porter l’article).

Un nouveau point à questionner – et que l’on a semblé considérer comme acquis jusque là – est le terme même de photogramme. En effet si on en accepte une définition classique, il s’agit de l’une des – 16, 24, 25, etc. – images fixes qui constituent chaque seconde de la pellicule d’un film argentique (au moment du tournage ou de la projection. Cf. schéma ci-dessous, issu de Wikipédia).

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La question n’est pas ici que le film ait été tourné en numérique ou en argentique6, mais que très pratiquement le support à partir duquel nous faisons nos captures d’écran est lui le plus souvent numérique (DVD  ou fichier téléchargé). Il ne s’agit donc pas d’extraire un photogramme d’une série d’images fixes, mais d’effectuer une capture d’écran (le plus souvent avec VLC ou Quicktime) à partir d’un flux, d’un maillage de pixels. Pour autant, comme le dit très justement Christian Delage, ce n’est finalement pas un écran que l’on capture mais bien une image. On préférera donc le terme de capture d’image dans le cas où l’image est extraite directement du fichier support. Si on reprend la première image présentée, il s’agira donc de la citer comme suit :

Capture d’image représentant Winona Ryder interprétant le rôle de Kim Boggs, issu d’Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990), 56 min. 17 sec.

Le retour au terme générique d’image qui était présent dans la question initiale – comment légender une image représentant un personnage dans un film ? -  demande à ce que l’on fasse un effort supplémentaire de caractérisation. Il s’agit alors d’opérer un déplacement du contenu de l’image vers sa matérialité. La première question peut alors être : de quel support cette

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image est-elle issue? Dans ce cas il s’agit de l’édition française (zone 2) du film en DVD paru le 24 octobre 2000 et édité par la 20th Century Fox. L’image est en Pal et il est indiqué que le format est le 16:9 compatible 4/3 format d’origine respecté 1.85. Toutes ces informations ne sont pas issues de recherches approfondies, mais sont les caractéristiques de base qui sont indiquées sur la page correspondant au DVD du site de la chaîne de magasins La Fnac.

La source que l’on cite n’est donc pas Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990), mais son édition DVD datée dans sa première édition en zone 2 de 2000. Il semble dès lors nécessaire d’indiquer la mention « vers. cons. » qui correspond à version consultée suivi de  l’année de diffusion du support. Le nom de l’éditeur peut être mentionné qu’au niveau de la filmographie (un article entier pourrait être consacré à cette question). Par contre l’indication du format semble elle nécessaire, car il existe plusieurs normes. Par exemple, dans le cas des captures d’image issues de Shoah celles-ci sont de format 4/3. La nouvelle légende sera :

Capture d’image représentant Winona Ryder interprétant le rôle de Kim Boggs, issu d’Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990, vers. cons. 2000, 16/9), 56 min. 17 sec.

La mention du terme Pal (25 images par seconde) correspondant au standart de l’image diffusée nous conduit à approfondir ces questions techniques. Ainsi on se demandera : quel est le poids? la résolution? la dimension? la norme de compression de cette image?  Les réponses à ces interrogations sont assez simples à trouver. Il suffit de regarder le fichier correspond à l’image téléchargée sur l’interface du blog (dans ce cas Wordpress). Le poids est de 44,1 ko, la résolution de 72 dpi 7 , la dimension de 1004 par 565 pixels (le format est donc bien le 16/9) et la norme de compression est le jpeg.

Pour autant est-ce l’image telle que vous la voyez sur votre écran? Pas tout à fait, car si le format et la norme de compression sont les mêmes, les dimensions sont de 400 par 233 pixels ce qui correspond à  un poids de 9,2ko. En effet, les critères liée à l’affichage du blog  conduisent celui qui met en ligne les images à choisir  pour l’affichage une taille différente de celle de la capture.

Une autre question se pose : l’image téléchargée est-elle la même que la capture d’image effectuée à partir du DVD (dans ce cas avec VLC) ? De nouveau, on est amené à répondre par la négative. La capture d’écran avait les caractéristiques suivantes. Poids : 885 Ko, résolution: 72 dpi, dimension : 1024×576 pixels, norme de compression : png.

Pourquoi ces différences? Tout simplement car avant de télécharger cette image j’ai souhaité réduire son poids pour qu’elle prenne moins de place sur le serveur et qu’elle puisse s’afficher plus rapidement. Sur Quicktime j’ai simplement fait : Fichier, puis exporté (ou Ctrl+E) et sélectionné le format jpeg image (dans une liste comportant 11 choix). Le logiciel a ensuite changé la norme de compression et divisé le poids de l’image par 40. On notera qu’il a également réduit d’environ 2% les dimensions de l’image ( la nouvelle version est de 20 pixels de large et de 11 pixels de haut plus petite).

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Je peux également télécharger cette image sur un compte Flickr (ici celui de cinémadoc). Elle peut alors être téléchargée ou directement affichée depuis Flickr en la liant (soit en l’intégrant) au billet dans l’une des cinq dimensions proposées : 75×75 pixels; 100×56 pixels; 240×135 pixels; 500×281 pixels; 1024×576 pixels. La taille la plus importante correspond à la dimension d’origine dans la norme de compression d’origine (png) de l’image téléchargée (et donc cette fois dans la norme de l’image capturée). Les autres sont des réductions converties au format jpeg. On notera que la proposition aux dimensions les plus restreintes ne respecte pas le format de l’image en passant du 16/9 au 1/1. Si je lie l’image dans son format 500×281 pixels (jpeg, 61 ko) il me suffit d’avoir quelques notions basiques de html pour pouvoir la remettre aux dimensions de mes autres reproductions de cette image (400×233 pixels). On notera que cette image à la caractéristique supplémentaire d’être cliquable et ainsi de donner via le compte Flickr accès à l’image dans ses cinq dimensions proposées.

Pour en revenir à des questions strictement relatives aux légendes, la mention de la norme de compression semble importante car la qualité de l’image change lors de la compression. Un ensemble d’information est supprimé afin de diminuer le poids de l’image. On propose donc une nouvelle légende intégrant la mention de la norme de compression suite aux informations relatives au format :

Capture d’image représentant Winona Ryder interprétant le rôle de Kim Boggs, issu d’Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990, vers. cons. 2000, 16/9, jpeg), 56 min. 17 sec.

La question de la dimension des images ne peut pas être écartée. En effet, il existe également de multiples différences entre les sources. Ainsi l’édition DVD en 16/9 d’Edward aux mains d’argent est en 1024 par 576 pixels, mais celle toujours 16/9 de l’édition DVD de 8 1/2 de

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Fellini dans sa version américaine (zone 1) est en 853 par 480 pixels. De plus, toujours en 16/9 le fichier que j’ai téléchargé du film The Reader de Stephen Daldry est en 640 par 352 pixels. La capture d’image d’une séance de livestreaming de l’atelier est elle en 4/3 en 320 par 240 pixels (tout comme les vidéos téléchargées depuis Youtube avec Downloadhelper en flv ou en mpeg-4, par exemple) alors que les images issues de Shoah aussi en 4/3 sont elles en 768 par 576 pixels. Si on prend l’exemple d’une image dont l’affichage est de 950 pixels de largeur (ce qui sera la taille définitive de la colonne centrale sur Culture Visuelle) il s’agit dans le cas d’Edward aux mains d’argent d’effectuer une réduction d’environ 7% des dimensions, alors que dans le cas de 8 1/2 on doit augmenter les dimensions de l’image d’un peu plus de 11%. Dans le cas de l’image capturée du livestreaming il s’agit d’opérer une augmentation des dimensions de prêt de 300%. On estime que sans retouche les pixels commencent à être visibles à partir d’une augmentation de 15 à 20%. Si on tient à afficher une image de 950 pixels de large à partir d’une image capturée de 320 pixels de large cela risque de faire apparaître chaque pixel, alors que dans le cas d’une image de 1024 pixels de large cela correspond à une réduction. Pour en revenir à la question de la légende, il ne s’agit plus ici d’informer sur l’image telle qu’elle est sur le support, mais bien telle qu’elle est visible à l’écran. Pour se rendre compte de la nécessité d’une telle indication il suffit – en respectant le format – de proposer plusieurs dimensions différentes : 50×28 pixels, 100×56pixels, 200×112pixels.

On indiquera donc la taille à laquelle elle s’affiche. On propose d’insérer cette mention avant le time code. Dans le cas de l’image référence de cet article les dimensions sont donc de 400 par 233 pixels (à l’exception du petit jeu ci-dessus). On peut donc proposer la légende suivante : Capture d’image représentant Winona Ryder interprétant le rôle de Kim Boggs, issu d’Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990, vers. cons. 2000, 16/9, jpeg), 400×233 pixels,  56 min. 17 sec.

Un autre cas nous semble devoir être soulevé. Celui dans lequel on n’effectue pas une capture d’image, mais bien une copie d’écran. Très concrètement, il peut arriver que l’on ne télécharge pas le fichier vidéo sur le disque dur de notre ordinateur ( dans le cas d’un vidéo consulté en ligne sur un site tel que Youtube) ou que l’on ne télécharge pas l’image depuis le support DVD, mais que l’on copie l’image à  l’écran (avec un logiciel tel que Snapz pro X) pour en extraire une portion qui nous intéresse. Le fait que l’on puisse copier uniquement l’image (et non tout l’écran) ne change rien à l’opération. Dans ce cas on ne capture pas une image à partir d’un support, mais l’on copie une image dont la résulotion, la norme, le format

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dépendent de réglages relatifs à l’ordinateur et à l’écran. Un exemple peut être l’image que j’ai copié depuis le site Ubu (qui apparaît dans la page « liste » de ce blog). Dans ce cas on indiquera aussi la date de la copie d’écran et l’adresse url correspondant à la page du site web.

La légende de l’image issue de la copie d’écran nous semble devoir être :

Copie d’écran issu de Beirut Outakes (Peggy Ahwesh et al., 2007, 4/3, jpeg), 240×180 pixels, 3 min. 57 sec., copiée le 13 novembre 2009,  http://www.ubu.com/film/ahwesh_beirut.html

Le même type de problème se pose avec les images issues de films que l’on enregistre à partir d’un support qui n’est pas une image en mouvement. On pense ici en particulier à une image issu d’un article/ billet déjà publié en ligne.8 On peut prendre l’exemple suivant:

Dans le cas d’une copie d’écran, on ne peut pas dire que l’image est directement issue du film.  On n’indiquera donc plus le format de l’image (le 16/9 ou le 4/3 faisant sens uniquement dans la référence à l’image en mouvement). Il faut présenter simplement le fait qu’elle est issu de l’article ou du billet. La légende sera donc la suivante :

Copie d’écran issu de Christian Delage, « Le Ruban blanc : une fleur du mal », Slate,  24 octobre 2009, jpeg, 240×159 pixels, copiée le 13 novembre 2009, http://www.slate.fr/story/12061/%C2%ABle-ruban-blanc%C2%BB-une-fleur-sur-le-mal

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Un autre cas de figure peut se présenter avec la même image. Celle-ci peut avoir été enregistrée et non copiée. Si on effectue un clic droit – avec un PC – sur l’image à partir de la page de l’article/billet alors on peut la plupart du temps choisir l’option : enregistrer l’image sous… La légende sera alors :

Image enregistrée à partir de Christian Delage, « Le Ruban blanc : une fleur du mal », Slate,  24 octobre 2009, jpeg, 240×159 pixels, enregistrée le 13 novembre 2009, http://www.slate.fr/story/12061/%C2%ABle-ruban-blanc%C2%BB-une-fleur-sur-le-mal

C’est alors seulement dans une seconde partie de la légende que l’on indiquera qu’il s’agit d’une image représentant un personnage et/ou un acteur du film. La mention du minutage du film est alors possible mais non nécessaire car il est clair que l’image n’est pas une capture d’image. On proposera alors la légende suivante :

Image enregistrée à partir de Christian Delage, « Le Ruban blanc : une fleur du mal », Slate,  24 octobre 2009, jpeg, 240×159 pixels, enregistrée le 13 novembre 2009, http://www.slate.fr/story/12061/%C2%ABle-ruban-blanc%C2%BB-une-fleur-sur-le-mal, représentant le personnage de Martin interprété par Leonard Proxauf, Das Weiße Band – Eine deutsche Kindergeschichte (titre français: Le Ruban Blanc, de Michael Haneke et al., 2009).

Il est à noter que l’image peut également provenir d’une page internet qui ne correspond pas à un billet signé. Dans ce cas on notera simplement  le titre du site et l’url de la page (si besoin est le titre de la page). Pour la même image, on peut par exemple indiquer :

Image enregistrée à partir du site AlloCiné, http://www.allocine.fr/film/fichefilm-131948/photos/detail/?cmediafile=19096189, jpeg, 240×159 pixels,  enregistrée le 13 novembre 2009 représentant le personnage de Martin interprété par Leonard Proxauf, Das Weiße Band – Eine deutsche Kindergeschichte (titre français: Le Ruban Blanc, de Michael Haneke et al., 2009).

Un dernier cas peut être évoqué. Il s’agit d’une image scannée depuis un support non numérique. L’image source peut alors être un photogramme au sens stricte du terme. Si par exemple, on a accès à une copie 35mm du film de Tim Burton on peut alors numériser un photogramme dans l’optique de l’insérer ensuite dans l’article. Il nous semble que seule la version consultée (correspondant au tirage de la copie) serait à modifier. La légende pour notre image référence serait alors :

Photogramme numérisé représentant Winona Ryder interprétant le rôle Kim Boggs, issu d’Edward Scissorhands (Tim Burton et al., 1990, vers. cons. XXX, 16/9, jpeg), 400×233 pixels9,  56 min. 17 sec.

On souhaite pour conclure insister sur les reproduction d’images d’un film que l’on a consulté puis extrait d’un support papier (livre, journal, revue, etc.). Il ne s’agit alors pas plus d’un

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photogramme que dans le cas d’une capture d’écran ou d’un image enregistrée. On propose d’indiquer la mention « image scannée »  (on peut aussi imaginer la mention « image photographiée »). Le couple image/ légende suivant peut être utilisé dans le cas d’une revue : image scannée, auteur de l’article, « titre de l’article », titre du support, date d’édition, page, norme de compression, dimension de l’image telle qu’elle est affichée; soit par exemple :

Image scannée à partir de Grégory Valens, « Inglorious Basterds, Cinéma, cinémas », Positif, n°583, septembre 2008, p. 32,  jpeg, 240×159 pixels.

Une fois ajoutée la seconde partie de la légende qui relie l’image au film, cela donne :

Image scannée à partir de Grégory Valens, « Inglorious Basterds, Cinéma, cinémas », Positif, n°583, septembre 2008, p. 32,  jpeg, 240×159 pixels représentant Christophe Waltz interprétant le rôle du Colonel Hans Landa, Inglorious Basterds (Quentin Tarentino et al., 2009).

Pour conclure ce billet comme on l’avait commencé – c’est à dire en s’époumonant un peu – je me propose de vous restituer la légende d’origine :

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Image scannée à partir de Grégory Valens, « Inglorious Basterds, Cinéma, cinémas », Positif, n°583, septembre 2008, p. 32,  jpeg, 240×179 pixels.

Je n’ai pu m’empêcher d’ajouter une légende, mais cette fois sans faire référence au film, car c’est bien de l’illustration telle qu’elle est présentée dans Positif dont il est ici question.

Rémy Besson.

Je tiens à remercier Christian Delage, André Gunthert et Anne Kerlan pour leurs conseils ainsi que Fanny Lautissier pour ses idées et son aide précieuse.

Il est à noter que les dimensions des images ne correspondent pas dans cette version mis au format Word à la démonstration initialement prévue pour un format blog.

1. En fait le principe peut s’appliquer à n’importe quel type d’image en mouvement2. La première diffusion correspond à la sortie en salle dans le cas d’un film de cinéma; dans le cas d’un

téléfilm, il s’agit de la première diffusion à la télévision; dans le cas d’un contenu d’abord ou uniquement diffusé en ligne, il s’agit également de sa première diffusion; pour une vidéo artistique, il s’agit de sa première exposition, etc.

3. L’indication du titre français est dès lors tout à fait facultative4. On peut imaginer que dans un article portant sur ce sujet la mention du fait que Johny Depp joue

Edward est peut-être superfétatoire et gênante pour la lecture dans la mesure où l’on répète le nom d’Edward dans le titre du film qui est placé juste après dans la légende

5. Je tiens à remercier Fanny Lautissier qui m’a soumis et a résolu ce cas difficile. On ne peut s’empêcher de noter au passage que le format du second film est le 16/9 alors que la séquence insérée est au format 4/3. On reviendra sur ces questions de format dans la suite de l’article.

6. La plupart des films tournés en numérique sont d’ailleurs diffusés sur des pellicules 35mm et les films tournés en argentique sont très souvent visibles sur un format numérique (DVD ou autre)

7. En fait, afin de connaître la résolution un petit logiciel du type de gimp est nécessaire8. On peut aussi penser au cas des animations flash qui empêchent l’enregistrement de chaque image

individuellement.9. On peut très bien imaginer que la norme de compression et les dimensions de l’affichage changent,

mais cela n’est  pas lié au support d’origine.