DE L’INNOVATION AU SERVICE DU BÂTIMENT DURABLE · 2019. 10. 8. · la montée en compétences...

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PRÉVENTION Manifestations de la pathologie: le défaut d’étanchéité à l’eau MISE EN ŒUVRE Prédalles suspendues : une technique désormais autorisée en zone sismique RÉGLEMENTATION Ventilation en collectifs : concilier Directive ErP et Réglementation incendie PRESCRIPTION Climatisation : l’approche énergies renouvelables (ENR) REVUE DE L’AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION 163 JUILLET/AOÛT 2017 13 FORMATION DE L’INNOVATION AU SERVICE DU BÂTIMENT DURABLE FORMATION DE L’INNOVATION AU SERVICE DU BÂTIMENT DURABLE Photo amàco Photo amàco

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PRÉVENTION

Manifestationsde la pathologie:le défautd’étanchéité à l’eau

MISE EN ŒUVRE

Prédallessuspendues: une techniquedésormaisautorisée enzone sismique

RÉGLEMENTATION

Ventilationen collectifs:concilierDirective ErP etRéglementationincendie

PRESCRIPTION

Climatisation:l’approcheénergiesrenouvelables(ENR)

R E V U E D E L ’ A G E N C E Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N • N ° 1 6 3 • J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 7 • 1 3 €

FORMATION

DE L’INNOVATION AU SERVICEDU BÂTIMENT DURABLE

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Photo amàcoPhoto amàco

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SOMMAIRE

5J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 7 • N ° 1 6 3 • Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N

N ° 1 6 3 • J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 7

6 Questions/réponses • Toute l’actualité dela Construction • Agenda • Formations

QUALITÉ 13 Formation :

de l’innovation au servicedu bâtiment durable

JURIDIQUE 25 Assurance construction :

quel est l’apport desdernières jurisprudences ?

EXPERTISE JUDICIAIRE 29 Fiche pratique

TECHNIQUES PRÉVENTION 431 Manifestations de

la pathologie : le défautd’étanchéité à l’eau

437 Fiche qualité réglementaire RÉNOVATION 41 Bois lamellé structural :

réparer les fissures

MISE EN ŒUVRE 42 Prédalles suspendues LPPVE :

une technique désormaisautorisée en zone sismique

RÉGLEMENTATION 49 Ventilation

en logements collectifs :concilier Directive ErPet Réglementation incendie

55 Fiche pathologie bâtiment

EUROPE 57 Économie circulaire :

un plan d’action pourles produits de construction

PRESCRIPTION 59 Climatisation : l’approche

énergies renouvelables

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Le programmePACTE,soutien majeurd’initiativesterritoriales

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QUALITÉ

Plus de 40 dispositifs innovantspour le renforcementdes compétences desprofessionnels du bâtimentont été lauréats en 2016 d’unappel à projets du programmePACTE (Programme d’actionpour la qualité de laconstruction et la transitionénergétique: www.programmepacte.fr). L’appel àprojets intitulé «Renforcer lesactions territoriales autour dela montée en compétencesdes professionnelsdu bâtiment» a été lancépar le programme PACTEen juillet 2015. Près de70 candidatures ont étéanalysées au cours des troisvagues de sélection, qui se sontéchelonnés au cours de l’année2016. Cet appel à projet a étépiloté par PACTE en lien avecle Plan transition numérique dubâtiment (PTNB). Parmi les40 initiatives retenuessur tout le territoire, 30 projetsbénéficient ainsi d’un soutienfinancier du PACTE, et 10 autresd’un soutien du PTNB. ■

“L’acquisition de la théorie en ligne, à son rythme, enanticipation du cours physique, est un gain de tempsparticulièrement intéressant pour des professionnelspeu disponibles”

leur espace réservé sur la plateforme Ines. L’animationdu cluster solaire marocain se fait également parnotre plateforme. Les vidéos de formation que nousdéveloppons grâce au soutien du programme PACTEseront accessibles gratuitement sur la plateformecar financées sur fonds publics.»

Innover par la réalitévirtuelleLe projet BATISCAF annonce la couleur dans sonnom: il s’agit de former au bâtiment par l’immersiondans un monde virtuel, grâce à des outils déjà employés dans la formation des pilotes de ligne oudes conducteurs de train. L’ambitieux projet detransfert de technologie de la filière du transportvers celle du bâtiment est porté par trois partenaires:le centre de recherche technologique privé Institutnational pour la transition énergétique NOBATEK/INEF4, l’association professionnelle du bâtimentCercle Promodul et la société Operantis, développeurpour l’industrie de solutions multimédias de for-mation. En développement sur l’année 2017, le projetBATISCAF est cofinancé par le Programme d’inves -tis sement pour l’avenir et le conseil régional NouvelleAquitaine sous la gestion de l’Institut national pourla transition énergétique, le programme publicPACTE et l’autofinancement de chaque partenaire.Ce projet illustre l’approche d’innovation ouvertede NOBATEK/INEF4, assemblant les compétenceset savoir-faire des différents acteurs, impliquantles utilisateurs finaux et intégrant d’emblée la ques-tion économique de la valorisation et de la diffusionde la technologie: une nouvelle approche de la recherche appliquée qui porte les résultats de l’in-novation plus vite et à moindre coût.

Jérôme Lopez, responsable du pôle énergie-envi-ronnement de NOBATEK/INEF4, Jérôme Luret, chefde projets NOBATEK/INEF4, et Jean-Luc Buchou,directeur technique du Cercle Promodul, expliquentle projet. «L’idée de BATISCAF est partie du constatqu’il est difficile concrètement d’emmener les salariésd’entreprises du bâtiment se former à une pratiqueprofessionnelle nouvelle sur un vrai chantier, no -tamment en rénovation où chaque bâtiment est particulier. Or les outils actuels de réalité virtuelle permettent de déplacer les bâtiments vers les gens.L’immersion dans un environnement virtuel permetde plus de se placer dans des situations critiquesqu’on ne pro vo querait pas sur un plateau techniqueréel. À NOBATEK/INEF4, l’idée de départ était deformer avec ce type d’outils un public d’ingénieurs ettechniciens. Mais la collaboration avec Promodul abeaucoup élargi la réflexion et nous concevons main-tenant cet outil de formation innovante pour l’adapteraussi à des artisans et à la maîtrise d’œuvre. BATISCAFdevra être multi-bâtiments, multi-niveaux, de l’apprentijusqu’à l’ingé nieur, et multi-technologies. Même sil’outil pédagogique peut permettre un apprentissageen autonomie, le but n’est pas de remplacer les for-mateurs, mais de leur mettre cet outil à disposition,pour placer l’apprenant en situation. Par exemple, leformateur programme un exercice de diagnostic ther-mique d’une maison individuelle. Avec sa souris, sonclavier ou sa console de jeux, devant son écran ou devantun mur d’images, voire devant un écran tactile ou avecun casque de vision 3D, l’apprenant va se déplacerdans toute la maison, dialoguer avec les occupantsvirtuels qui lui poseront des questions et lui donnerontdes indications. Il pourra utiliser des instruments commeune caméra thermique, pour au final établir un bilan de

Photo InesPhoto Ines15

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TECHNIQUES PRÉVENTION

“Lescouverturesen bacs secssont sujettesà desproblèmesd’étanchéité,alors mêmeque lescritèresprescrits parle DTU 40.35ont étérespectés”

B. Couvertures en grands élémentsLes couvertures en «bacs secs» sont elles aussisujettes à des problèmes d’étanchéité, alors mêmeque les critères prescrits par le DTU 40.35 (1) ontété respectés: «Les conditions de mise en œuvresont plutôt minimales à leur endroit et peuvent, souscertaines conditions et dans certains contextes locaux,se révéler insuffisantes. On observe alors des siphon-nages entre plaques, même lorsque les conditionsminimales de recouvrement sont respectées. Il convientalors de faire des prescriptions complémentaires(doubles barrières d’étanchéité, augmentation deslongueurs de recouvrement).» S’il est du ressort desconcepteurs de faire ces prescriptions complémen -taires, l’expert laisse entendre que le DTU 40.35concerné, resté en l’état depuis une bonne vingtained’années, mériterait une révision pour mieux prendreen compte les retours d’expérience accumulés depuis sa publication (la commission de normali-sation pourrait se pencher dessus à plus ou moinscourt terme). Les couvertures en tôle d’acier peuvent présenterdes risques dès lors que les parties courantes pré-sentent des formes complexes, notamment à la jonc-tion des versants de toit. Ici, il incombe à l’architecteet au maître d’œuvre de porter son choix sur desmatériaux en adéquation avec les formes voulues. Autre catégorie d’ouvrages délicats: les couverturesmétalliques supportées en zinc ou cuivre: «Lescouvertures cintrées posent problème, notammenten partie zénithale, où la pente est quasi-nulle – alorsqu’une pente minimale de 5 % est nécessaire. Cescouvertures ont besoin d’être ventilées en sous-face,mais cette pente nulle contraint à mettre en œuvreun relevé pour assurer la ventilation haute. Ces ouvrages sont difficiles à réaliser: les joints longitu-dinaux doivent se raccorder sur le relevé. Ils peuventgénérer des siphonnages, selon la direction du vent.»Une solution pour se prémunir de ce risque consisteà opter pour un mode constructif sous Avis Techniquede type «toiture chaude» autorisant la réalisationd’une toiture cintrée sans ventilation.De plus, les toitures en zinc sont particulièrementsujettes à la dilatation. Sur des toitures à formecomplexe, la dilatation peut générer des fissura-tions – et donc des infiltrations – si elle n’est pas

maîtrisée, par bridage des feuilles de métal, dontla résistance est limitée du fait de leur faible épais-seur. C’est à l’étape de conception que la préventionde ce type de sinistres se joue, sauf à ce que l’entre -prise de zinguerie maîtrise mal les points singuliersde la couverture. En effet, certaines soudures intem -pestives constatées en expertise bloquent les pos-sibilités de dilatation des éléments de toiture, alorsqu’il faut respecter des jeux minimaux, des relevéset des jonctions non bridées, pour permettre cettedilatation (voir les pattes d’attache coulissantespour joints debout, grâce auxquelles les élémentsde couverture peuvent dilater vers le bas de versant).Enfin, les toitures en plaques en fibres-ciment,que l’on trouve notamment dans les bâtiments agri-coles et industriels, sont soumises à des conditions d’hygro métrie susceptibles d’engendrer une dégra -dation propice à des phénomènes d’infiltration, etceci alors que généralement aucun système derégulation de l’hygrométrie ambiante n’est prévu.Les atmosphères humides dégradent progressi-vement les plaques en fibres-ciment. «Ce matériauest plus fréquemment utilisé en bâtiment d’élevagedepuis l’interdiction de l’amiante, contextualise Jean-Pierre Thomas. Rappelons que ceux-ci re lèvent d’uneclassification en bâtiment à forte hygrométrie, alorsque le NF DTU 40.37 (2) limite l’emploi de ces plaquesaux bâtiments à faible ou moyenne hygrométrie. Fautede matériau de durabilité équivalente, les toitures deces bâtiments en plaques en fibres-ciment, utiliséesdans ces conditions d’utilisation plus contraignantes,se révèlent moins durables. »2. Façades A. Murs de maçonnerieDe même que la tuile de terre cuite pour les cou-vertures en petits éléments, le parpaing est encoreutilisé de manière massive, notamment en diffus(nonobstant la montée en puissance de la briquede type Monomur, à la faveur de la mise en applicationde la RT 2012). Un plébiscite qui engendre les mêmesbiais: leur relative simplicité de mise en œuvre engendre de fait une cohorte de désordres. Ceux-ciconcernent notamment la mise en œuvre des en-duits, et trouvent leur origine dans plusieurs fac-teurs: mauvais montage des éléments de maçon-nerie, mauvais remplissage des joints, jeu entre

(1) NF P34-205 (DTU 40.35)Couverture en plaquesnervurées issuesde tôles d’acierrevêtues (mai 1997+ Amendement A1de juin 2006).

(2) NF DTU 40.37 Couvertureen plaques onduléesen fibres-ciment(septembre 2011).

Photo Jean-Pierre Thomas – Eurisk1 Photo Jean-Pierre Thomas – Eurisk2

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TECHNIQUESMISE EN ŒUVRE

En béton armé ou précontraint, les prédalles suspendues avecboîtes d’attente de type LPPVE facilitent la réalisation des

planchers intermédiaires de divers bâtiments. Le coulage du voile en uneseule fois permet d’obtenir une façade plus soignée. Depuis la fin 2016, cettetechnique peut s’employer en zone sismique à condition toutefois de respecterles dispositions du Fascicule de documentation FD P18-720 et d’instaurer unedémarche de contrôle qualité.

TEXTE : FRANCK GAUTHIER PHOTOS & ILLUSTRATIONS :EGF.BTP, SNAAM

PRÉDALLES SUSPENDUES LPPVE

UNE TECHNIQUEDÉSORMAIS AUTORISÉEEN ZONE SISMIQUE

Une dérive inacceptablesur certains chantiersUtilisée depuis une trentaine d’années, cette tech-nique de prédalles suspendues a eu tendance à sebanaliser au fil du temps. Revers de la médaille :un net relâchement au niveau de la mise en œuvresur certains chantiers. Mal positionnées et/ou malfixées sur la banche, les boîtes d’attente ont unefâcheuse tendance à bouger de quelques centi-mètres lors de la vibration, au moment du coulagedu béton du voile. Comme elles se décalent alorspar rapport à leur altimétrie théorique, lorsqueleurs armatures sont dépliées, celles-ci ne se re-trouvent pas à l’emplacement initialement prévu.Tordues, pliées, déformées, ces armatures finissentquand même par être, tant bien que mal, reliéesaux suspentes des prédalles et aux armatures dechaînage, avant le coulage du plancher.«Maltraiter ainsi les armatures pour les intégrer à lafuture dalle affaiblit nécessairement leur résistance.Leur capacité, initialement calculée pour reprendreles efforts prévus, n’est alors plus garantie et, surtout,il y a une aggravation des fissures due au dépliagedes armatures. Dans la plupart des cas, le rôle essentielde diaphragme des planchers ainsi réalisés vis-à-visdes murs périphériques du bâtiment n’est pas pourautant compromis tant qu’on reste sous une chargecourante, comme le vent combiné au poids du plancher.En revanche, il existe un très sérieux risque de ruptureen cas de séisme. Raison pour laquelle, en

Les planchers sont couramment réalisésen prédalles (béton armé ou précontraint)pour tous types de construction: logementscollectifs, hôpitaux, écoles, immeubles ter-tiaires, bâtiments industriels… Le recours

à des prédalles suspendues peut s’avérer intéressantpour la réalisation des planchers intermédiaires etdes toitures-terrasses d’un bâtiment. Cela permetde couler le voile béton d’un seul tenant sur toutela hauteur du bâtiment, évitant ainsi les disgracieusesinterruptions et reprises de bétonnage en façade auniveau des différents étages.«Pour ce faire, au niveau de chaque futur plancher,des boîtes d’attente sont placées contre la face internede la banche pour être ancrées dans le voile en béton.Elles hébergent des aciers qui sont dépliés une foisles prédalles mises en place et posées sur des étais.Ces armatures, solidaires du voile béton, sont ensuiteliaisonnées avec les suspentes des prédalles, une foisredressées, et des aciers filants complémentaires dechaînage. Les prédalles servent ainsi de fond de coffragepour le béton coulé en place avec lequel elles forment,à chaque niveau, une dalle monolithique», expliqueJulien Serri, responsable technique de l’Union dela maçonnerie et du gros œuvre, au sein de la Fé-dération française du bâtiment (Umgo-FFB).Très appréciée par les entreprises, cette techniquediminue les délais d’exécution (notamment pourl’opération de coffrage de rive) et les besoins enmain-d’œuvre. www

“Malpositionnéeset/ou mal fixéessur la banche,les boîtesd’attente ontune fâcheusetendance àbouger dequelquescentimètreslors de lavibration,au momentdu coulage dubéton du voile”

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TECHNIQUES RÉGLEMENTATION

européens viennent poser pour la ventilation sesexigences en termes d’efficacité énergétique, deréduction du bruit et demander des dispositifs par-ticuliers (comme par exemple un signal lumineuxindiquant la nécessité de changer les filtres desunités de ventilation qui en contiennent ). La DirectiveErP et les trois Règlements tracent un calendrierd’amélioration de ces exigences jusqu’en 2025, maisseules les étapes 2016 et 2018 ont été publiées pourl’instant. Par raccourci de langage, lorsque l’on parlede conformité à l’ErP 2016 ou à l’ErP 2018, cela serapporte à l’ensemble des exigences posées par laDirective ErP et ses trois Règlements en date du1er janvier 2016 ou du 1er janvier 2018. Les consé-quences de l’ErP et de ces trois Règlements sur lescaissons de ventilation sont curieusement restéesméconnues jusqu’à présent.Le premier Règlement n°327/2011 du 30mars 2011concerne les ventilateurs seuls, de tous types – axiaux,centrifuges…–, non incorporés à un caisson, entraînéspar un moteur électrique et appelant une puissanceélectrique comprise entre 125 W et 500 kW. Ce quicouvre pratiquement tous les ventilateurs utilisésen bâtiment. Ce Règlement a avant tout mobiliséles industriels, qui ont dû modifier leurs fabricationspour réduire le bruit et augmenter les rendements.Ils ont principalement mis en œuvre deux mesures:généralisation de la vitesse variable – soit à l’aidede moteurs à courant continu et permutation élec-tronique, les fameux moteurs «EC», soit en ajoutantdes variateurs de fréquence embarqués ou déportéspour piloter les ventilateurs–, amélioration de l’aéro -dynamisme des pales des ventilateurs pour diminuerle bruit, amélioration des débits d’air, tout en rédui-sant les consommations d’électricité. Le second Règlement européen n° 1253/2014 du7 juillet 2014 concerne les caissons de ventilation,à l’exception des petits systèmes de ventilation domestiques simple flux (extraction ou insufflation)ou double flux dont la puissance absorbée est in-férieure à 30 W par flux d’air (1 flux pour

Un bâtiment neuf ou rénové est un système,souvent relativement complexe: aucundes différents ouvrages qui le composentn’est indépendant des autres , l’interdé-pendance est au contraire la règle. Chaque

ouvrage du bâtiment est souvent soumis à plusieursréglementations différentes; chacune est développéeselon un processus particulier, avec des participantsprécis – français ou européens –, selon des calen-driers différents et un objet étroitement circonscrit,et, en général, sans se préoccuper des autres régle -mentations qui pèsent sur ce même ouvrage. Il re-vient aux concepteurs – les architectes et les bureauxd’études –, aux entreprises et aux industriels deréaliser la synthèse nécessaire entre différentesréglementations pour faire en sorte que chaque ouvrage dans le bâtiment ainsi que le bâtiment danssa totalité soient parfaitement réglementaires, touten satisfaisant dans le même temps pour les occu-pants les exigences de performance énergétique etacoustique, de qualité d’air intérieur, de confort,etc.,que le maître d’ouvrage a définies. En logements collectifs, les caissons de ventilationse trouvent ainsi au carrefour de plusieurs régle-mentations. Ils sont, en effet, soumis conjointementà la Directive européenne ErP (Energie related products) en ce qui concerne leurs performancesénergétiques et acoustiques, à la réglementationfrançaise relative à l’incendie et au désenfumageet, ce qui est nouveau, entrent en ligne de comptedans un calcul de label E+C- avec ACV (Analyse ducycle de vie) sur 50 ans. Détaillons ces différentsaspects pour comprendre la façon dont les fabri-cants ont réagi pour adapter leurs produits.

Trois Règlements européens pourappliquer l’ErP à la ventilationLa Directive ErP n° 2009/125/CE du 21 octobre 2009,également appelée Directive écoConception, s’ap-plique à la ventilation depuis le 1er janvier 2016. C’estun texte ombrelle, c’est-à-dire que trois Règlements www

Photo Aldes1

Pour satisfaire les exigencesde la Directive ErP et de laRéglementation incendie française,Aldes vient de dévoiler sa nouvellegamme de ventilateursProtectONE. Le ventilateurProtectONE R est à entraînementdirect (qui fiabilise le débit lorsqueles pertes de charge du réseauvarient) avec réglage de débitintégré ProtectONE Adapt. Tousles ventilateurs de la gamme sontF400 120 (tenue à 400 °C pendant2 heures) et couvrent des débits de500 à 21000 m3/h. Le ventilateurProtectONE R est conforme auxexigences ErP 2018.

Les entreprises ajustentsur le chantier le débit nominal ducaisson d’extraction en fonctiondes pertes de charge réelles duréseau. La méthode classiqueconsiste à souder des tôles pourréduire le passage d’air à l’entréedu caisson, ce qui risque decontrevenir au procès-verbal feu.ProtectONE R d’Aldes proposeune autre solution. Il est équipédu système de réglage ProtectONEAdapt qui permet de régler le débitdu caisson sans risque decontrevenir à son procès-verbald’agrément feu. Le volet de réglageautorise une réduction jusqu’à25 % du débit nominal, grâce àune clef à 6 pans. Sa position finaleest sécurisée par un verrouillage.

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fabriquent eux-mêmestous les composants néces-saires: panneaux PV parmi les meilleurs du marché,stockages d’électricité, automates de pilotage, on-duleurs en ce qui concerne Panasonic et systèmesde climatisation à détente directe. Les climatiseursmodernes sont pilotés par Inverter, un dispositifqui transforme le courant alternatif du réseau encourant continu pour pouvoir fa ci lement faire variersa fréquence et réguler le climatiseur. Comme lespanneaux PV et les stockages d’électricité produisentdu courant continu, Panasonic a donc imaginé qu’ilpouvait sauter l’étape de l’onduleur qui convertit lecourant continu des panneaux en courant alternatif,et alimenter directement ses climatiseurs en courantcontinu. Cela permet d’augmenter le rendementglobal de l’installation, puisque chaque transfor-mation courant continu/courant alternatif (ou l’in-verse) entraîne une perte d’énergie. Panasonic mènedonc des expériences au Japon dans des logementset bureaux dotés de deux réseaux électriques: encourant continu et en courant alternatif. En France,nous n’en sommes pas là, mais un petit industriel adéjà développé une solution.

L’idée d’une climatisationtout en photovoltaïqueLa société SENR (Solutions énergies renouvelables)(7)a développé deux solutions pour faire fonctionnerune climatisation classique à détente directe et In-verter avec de l’électricité photovoltaïque. Pour lamaison individuelle et le tertiaire, SENR a développéune solution qui assure un fonctionnement de laclimatisation à 80 % à partir d’électricité photo -voltaïque. Tout d’abord, SENR a noué un

le capteur en position de sécurité (miroir et absorbeurdirigés vers le sol) en cas de très fort vent, d’absencede soleil, de grêle… Le capteur ne pèse que 60 kg,ce qui permet de l’installer sur une toiture-terrasse.Lorsque l’installation dispose de plusieurs capteurs,la position de sécurité peut également servir à moduler la puissance de l’installation en effaçantune ou plusieurs lignes de capteurs. Elle peut serviraussi à couper totalement l’installation en effaçanttous les capteurs, en cas d’absence de besoin dechaleur. Tous les composants du système Helioclimsont fabriqués en France.

Photovoltaïque et climatisationFinalement, les systèmes évoqués jusque-là ne fonttotalement appel aux énergies renouvelables quesi l’électricité qu’ils utilisent est produite sur site pardes panneaux PV et autoconsommée. Les systèmesde panneaux PV plus stockage d’électricité plus onduleur de chargement et de déchargement dustockage sont déjà disponibles sur notre marché,auprès d’une bonne trentaine de fabricants ou d’assembleurs. Mais, au-delà, l’association énergiePV et rafraîchis sement ou même climatisation àdétente directe constitue-t-elle aussi une solutiond’avenir? Depuis quelques années déjà, une bonnevingtaine d’industriels européens et asiatiques pro-posent sur le marché français d’associer électricitéPV et production d’ECS dans des ballons thermo-dynamiques. Une douzaine environ font un pas deplus et proposent en Europe, très peu en France,l’association de climatiseurs à détente directe etd’électricité PV. Certains, comme Panasonic et LGsont particulièrement bien armés pour cela puisqu’ils www(7) www.senr.fr

Photo HelioclimPhoto Helioclim 9

Le capteur solaire thermiqueHeliolight 4800 à concentrateur,conçu et produit par Helioclim,produit de l’eau chaude jusqu’à200 °C. Il est monté sur un trackeurà un axe pour maximiser sonrendement en suivant la coursedu soleil dans la journée.

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