De l’influence de la consommation sur les déchets …...de consommation courante se vendent ainsi...

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De l’influence de la consommation sur les déchets ménagers 1965 2005

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De l’influence de la consommationsur les déchets ménagers

1965

2005

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sommaire

Sources : Insee, Insee/DADS, ADEME, Eco-Emballages, étude IPSOS/Eco-Emballages(novembre 2003), Conseil national de l’emballage : Mieux produire et mieux consommer,la prévention des déchets d’emballages (juin 2004), étude Estem Le Gisement des emballages ménagers, évolution 1994-2003, Bernard Pinet Consultant, LSA.

041965-2005 :la production de déchets s’emballe

Le Point vert :un bon point pourl’environnement 09

10Le pari gagné

de la tri-attitude

14Mieux consommer :un projet durable

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Mieux consommer : un projet durableEntre boom démographique et multiplication de la consom-mation, la production des déchets ménagers s’emballe àpartir des années soixante. Longtemps, cette évolutionsemble irrémédiable… Pourtant, un petit grain de sable – deux flèches inverséesplacées au cœur d’un cercle – va tout changer dans lesannées quatre-vingt-dix. Parce qu’on leur demande de trierleurs emballages, les ménages commencent à porter unautre regard sur leurs déchets, puis sur leur consommation. Et petit à petit, la tri-attitude porte ses fruits. Aujourd’hui,30000 communes ont mis en place le tri des emballagesménagers, le gisement de ces emballages est stabilisé etsemble même amorcer une baisse durable, les sacs enplastique sont remplacés progressivement par des sacsréutilisables et les entreprises conçoivent des emballagesplus compatibles avec l’environnement. Loin de s’arrêter en si bon chemin, les acteurs de la chaînede l’emballage vont continuer à se mobiliser. Pour notreenvironnement.

introduction

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2002

1965-2005 : la productionde déchets s’emballe Plus moderne et plus dynamique – plus individualiste aussi – la France change de visage à partir des années soixante. Les évolutionsdémographiques et les progrès technologiques influencent le mode de viedes Français et engendrent des habitudes de consommation différentespuis, au fil du temps, une progression très nette des déchets ménagers.

72 % des ménagesfrançais étaient équipésd’un four à micro-ondes.

Ouverture du premierhypermarché à Sainte-Geneviève-des-Bois,dans l’Essonne.

1963

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Jamais sans ma voiture

Emblème d’une nouvelle liberté pour les uns, outil de mobilité professionnellepour d’autres, l’automobile conquiert

peu à peu les routes de France. Dauphine,DS, Simca Chambord…, en 1960, seule une minorité peut s’offrir ce luxe. Aujourd’hui,80 % des foyers possèdent une ou plusieursvoitures. Une indépendance qui leur permet de délaisser peu à peu le petit épicier dequartier et ses stocks limités pour laséduisante abondance des grandes surfaceset leurs 40 000 références minimum. Aprèsl’ère du lait, du beurre, des œufs ou du vinvendus en vrac par le commerçant, voici celledes produits précalibrés, prépesés etpréemballés. Aujourd’hui, 72 % des produitsde consommation courante se vendent ainsi en libre service.

Une France en pleine mutation

UNE DÉMOGRAPHIE QUI FAIT BOOM45,7 millions d’habitants en 1960, plus de 60 millionsen 2003… Sur la lancée du baby-boom et grâce à l’allongement de l’espérance de vie, la populationde la France bondit de 31 % en quatre décennies.

UN NOMBRE DE MÉNAGES QUI EXPLOSEQuadruplement des foyers monoparentaux,augmentation du nombre des « solos »… : le profildes familles évolue. En 2003, la France compte24,9 millions de ménages, soit 10 millions de plusqu’en 1960. Mais la taille des ménages s’affine : en 1960, une maisonnée se compose de 3,2 membresen moyenne ; trente-cinq ans plus tard, ce chiffre estdescendu à 2,4. Les industriels de l’agroalimentaires’adaptent et proposent des produits conditionnésdifféremment : sachets individuels, boîtes de minidosettes, café en stick, bouteilles de lait de 50 cl et autres demi-portions.

À L’HEURE DU CHACUN POUR SOILes Français deviennent aussi plus personnels etplus nomades. Leur maison se transforme, s’équipe,s’offre une salle de bains, des chambres plus petitesmais individuelles, un mobilier plus éphémère… À l’essor de la restauration hors domicile répond le développement du prêt-à-consommer et des produits faciles à emporter : chips, barrescéréalières, gâteaux en sachets individuels, canettesde sodas… Les repas se déstructurent au profit dugrignotage. Les menus à la carte remplacent le repasidentique pour tous. Oubliées, les traditionnellestartines beurre-confiture du petit déjeuner : selon ses goûts, chaque membre de la famille choisitdésormais biscottes, céréales ou biscuits, yaourts à boire ou en pot…

+ 3%C’est l’augmentation annuelle, depuis 1960,

de la consommation de biscuits, biscottes et pâtisseries de conservation par personne.

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La consommation de céréalesd’une famille de quatrepersonnes a augmenté de 50 %entre 1994 et 2003.

50%1993-2003

Nouveaux comportements,

1965-2005 : la production de déchets s’emballe

Répartition des UVC*

par grand secteur de consommation

En nombre d’UVC, c’est le secteur de l’ultra-frais qui utilise les plusgrandes quantités d’emballages :

18% du gisement total avec plus de 16 milliards d’UVC, en particulier les yaourts, qui en représentent plus de la moitié. Dans le non-alimentaire,les produits de lavage ménagers restent le secteur où l’on compte les tonnages les plus importants : 2% du gisement total(alimentaire et non-alimentaire).

* L’unité de vente consommateur (UVC) est une unité de produit conditionné qu’un consommateur peut acheterséparément des autres.

En dix ans à peine, le platcuisiné frais en barquetteplastique remplace peu à peu le repas en boîte métalacheté au rayon épicerie.

POUVOIR D’ACHAT : EN HAUSSEEn 1960, le salaire net annuel moyen d’un Françaisatteignait 9 244 euros. En 2001, il passait à20 321 euros… La consommation des ménages gagne5,4 % par an, entre 1960 et 1970, 4,1 % entre 1970et 1980, et 2,4 % dix ans plus tard. On n’achète plusseulement le nécessaire, et l’achat raison cohabite avec l’achat plaisir. De nouveaux produits, comme les glaces individuelles ou le saumon fumé, font leurapparition sur les tables.

FEMMES : ON S’ACTIVEMoins d’une femme sur trois exerçait un métier en 1960.Aujourd’hui, les deux tiers occupent un emploi.Conséquence : avec l’aide précieuse du duocongélateur-four à micro-ondes, le temps consacré à la préparation des repas s’amenuise : une heure de moins entre 1974 et 1998 ! Entre 1960 et 1980, la consommation de plats cuisinés par habitant a augmenté de 5,5% par an, puis de 5% de 1980 à 2001.L’achat de plats surgelés, quant à lui, a été multiplié par cinq entre 1979 et 1989, pour atteindre 33 kilos paran et par personne au début des années 2000.

TEMPS : UNE COURSE CONTRE LA MONTRERéduction progressive du temps de travail hebdomadaire,développement à grande vitesse des transports ferroviaireset aéronautiques, essor des nouvelles technologies… Le temps est devenu un bien précieux, que l’on réserve en priorité aux enfants et aux loisirs (sport et bricolage,notamment). En 1998, chaque jour, chacun dispose enmoyenne, de 4 heures 14 de temps pour les loisirs, contre3 heures 17 en 1974. Plus question de traîner à table : en 1960, une famille française consacrait deux heures parjour à ses repas. Aujourd’hui, 1 heure 20 suffit largement.

LA RÉVOLUTION DU LIBRE-SERVICEL’univers du libre-service est en continuelle expansion.Supérettes, supermarchés puis hypermarchés dans les années soixante… Aujourd’hui, le produit est majoritairement acheté déjà conditionné : plus

En milliards d’UVC (hors économat et sacs de caisse)

■ Épicerie 21,6

■ Liquides 17,4

■ Habillement 1,3

■ Tabac 3,7

■ Pharmacie 2,9

■ Bien-être de la personne 3,4

■ Équipement de la maison 1,5

■ Droguerie, parfumerie, hygiène 5,3

■ Produits frais 33,6

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Un petit faiblepour le confort

C’est la hausse de la consommation de saumon fumé préemballéd’une famille de quatre personnes entre 1994 et 2003. Un phénomène reflet de l’apparition de nouveaux produitspréemballés : fruits et légumes, poissons frais, surimi…

50%

07d’une fois sur deux pour la viande, deux fois sur troispour les pommes de terre et près d’une fois sur cinqpour les légumes. Au-delà du côté pratique, les Françaisapprécient la sécurité alimentaire et l’hygiène garantiespar ces produits déjà emballés (les emballagesgarantissent, en outre, la conservation des produits,contrairement au vrac de jadis).

TOUJOURS PLUSDepuis les années soixante, l’innovation technologique a progressé à pas de géant. Des biens d’équipementsélectroniques et électriques deviennent caducs avant même de tomber en panne. Dans les annéessoixante-dix, la télévision en couleur supplante ainsi letéléviseur en noir et blanc ; aujourd’hui, le lecteur DVDévince le magnétoscope et les ordinateurs s’essoufflentau bout de quelques années. Conséquence : toujoursplus de déchets produits. On estime à 1,7 million de tonnes les déchets d’équipements électriques et électroniques produits chaque année en France. La moitié d’entre eux proviennent des ménages.

+ 32%C’est l’augmentation des

ordures ménagères par foyerentre 1960 et 2003.

Àpartir des années soixante, lesfoyers accèdent progressivement au confort : réfrigérateurs, lave-linge

et autres téléviseurs prennent possessiondes cuisines et des salons.

Aujourd’hui, plus d’un ménage sur deuxdispose également d’un congélateur ou d’un combiné réfrigérateur-congélateur.Les deux tiers détiennent unmagnétoscope, 60% une chaîne hi-fi, 45%un ordinateur. Ultra-dynamique, le secteurdes technologies de l’information et de lacommunication voit ses volumes de venteaugmenter de 11,6% par an depuis 1960.

En 1997, lors des fêtes de fin d’année, prèsde 6 millions de téléphones portablesavaient, par exemple, été déposés au pieddu sapin… Un record! Si les prix de cesmerveilles technologiques se réduisent,c’est aussi le cas de leur durée de vie.Irréparables dans des conditionséconomiques acceptables, ces appareilsdoivent donc être remplacés plus souvent.

nouvelle consommation

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33 % 0,5 l

Entre 1994 et 2003, la consommation de lait d’une personne seule a diminué de 25 %. En outre, elle est passée de labouteille de 1 litre à la bouteille de 0,5 l.

C’est la hausse de la consommationde bouteilles d’eauplate entre 1994 et 2003 pour unepersonne seule.

1965-2005 : la production de déchets s’emballe

90 milliardsde produits emballés, alimentaires ou non,

sont utilisés chaque année par les Français. Ils génèrent4,6 millions de tonnes de déchets d’emballages.

* Vieux appareils ménagers, déchets volumineux, mobilier au rebut…

7,5 Mt

7 Mt

5 Mt

4 Mt

1 Mt

9,5 Mt Ordures (déchets

d'alimentation, par exemple)

Déchetteries

Emballages

des artisans et commerçants

Emballages des ménages

Journaux magazines

et autres imprimés

Petit électro-ménager /

jouets divers ; encombrants*

hors déchets verts

La course enavant des déchets

DAVANTAGE DE PROGRÈS,DAVANTAGE DE DÉCHETSTestée et approuvée par ses habitants, la modernisation rapide de la France, à partirdes années soixante, engendre un corollairebien moins plaisant : l’augmentationcontinue de la production de ses déchetsménagers. Entre 1960 et 2003, le tonnagedes ordures ménagères a augmenté de 32 %, pour atteindre quelque 400 kilospar an et par habitant. Aujourd’hui, chaquefoyer se débarrasse de dix emballages, en moyenne, chaque jour. Ces derniersreprésentent le tiers du volume de chaquepoubelle et environ 20 % de son poids total.En parallèle, les déchets des équipementsélectriques et électroniques ont explosé,passant de moins de 3 kilos par an et par habitant en 1965, à 14 kilos par an et par habitant en 2004.

Les déchets des Français en 2003

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Ce que dit la loi en France et en Europe

Pour limiter les impacts liés aux déchets, le législateur françaisentre en action le 1er avril 1992

avec un décret qui oblige les entreprisesresponsables de la mise sur le marchéd’emballages ménagers à pourvoir à leurvalorisation. Puis, le 14 décembre 1994,l’Europe émet une directive qui fixe des objectifs de recyclage et de valorisationénergétique pour tous les emballages à l’horizon 2001. Ces objectifs ayant étéatteints par beaucoup de pays, ils ont été revus à la hausse pour 2008. En 1998,l’Europe a également précisé les actionsd’éco-conception que doivent développer les entreprises.

09

Point vert : un bon pointpour l’environnement

UN DÉCLIC SALVATEURDans les années soixante, personne ne se soucie de l’impact des déchets – le plus souvent stockés dans des décharges plus ou moins sauvages – sur l’environnement. Mais dans les années quatre-vingt-dix, une prise de conscience se fait jourprogressivement : il faut changer les comportementset donner un coup d’arrêt à cette hausse continuelledu tonnage des déchets. La loi du 13 juillet 1992 sur les déchets va donner le « la » à tous les acteursconcernés. Ce texte volontariste prévoit qu’en dixans, le pays aura amélioré sa gestion des orduresménagères, fermé les décharges sauvages, réduit la quantité de déchets produits et saura recycler une partie de ses déchets.

ECO-EMBALLAGES ENTRE EN SCÈNEDès lors, la machine s’accélère. À l’initiative d’unepoignée d’entreprises issues du secteur de la grandeconsommation, l’entreprise privée Eco-Emballagesnaît en août 1992 et obtient l’agrément des pouvoirspublics en novembre de la même année. Sa mission :installer et organiser la collecte sélective desemballages ménagers, contribuer à son financementet assurer des débouchés aux emballages triés. Son signe de reconnaissance? Le fameux Point vert.Très vite, les collectivités locales lancent sur leurterritoire les premiers programmes de collecte sélectiveet créent les premiers centres de tri.

UN LOGO QUI EN DIT LONGCe logo fléché appelé « Point vert » apparaîtaujourd’hui sur 95% des emballages que nousachetons. À lui seul, il symbolise l’organisation durecyclage des emballages ménagers. En contribuantfinancièrement au programme Eco-Emballages, les entreprises lui délèguent la question de la secondevie de leurs emballages et se mettent en accord avec la loi qui les oblige à assumer cette responsabilité. Les fonds collectés permettent ensuite d’aider les collectivités locales à mettre en place et à optimiser leur collecte sélective. Quant aux filièresde matériaux, elles assurent le recyclage de tous les emballages triés.

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1986

Le pari gagné de la tri-attitude

Le premier potage en brique longueconservation fait son entrée dans les supermarchés,annonçant le déclin des potages maison.

La consommation de tablettes de chocolatd’une famille de quatrepersonnes baisseentre 1994 et 2003 car la tablette estremplacée par les barreschocolatées à grignoter.

Moins de tablettes !

Très vite, malgré un nombre d’emballages toujours élevé, la généralisationde la collecte sélective porte ses fruits. Associée aux efforts desentreprises pour alléger le poids de leurs conditionnements, celle-cipermet d’amorcer un recul des tonnages d’emballages collectés. C’est l’effet « tri-attitude » !

0% des emballages ménagers

étaient triés en 1965. Les 2/3 de ces emballages

sont recyclés en 2005.

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DES RÉSULTATS PROBANTSDe la diminution du poids des emballages,entrepris par les entreprises, au tri effectué par les citoyens, en passant par l’organisation de la collecte sélective par les collectivités locales,chaque acteur, au début des années quatre-vingt-dix, commence à assumer ses responsabilités. Résultat : le gisement desemballages décroît peu à peu. En 2003, il retrouveson niveau exact de 1994, soit 4,6 millions de tonnes. Le gisement des emballages est sansdoute le seul, parmi l’ensemble des déchets, à s’être ainsi stabilisé ! Par ailleurs, en nombred’unités, la progression se poursuit, mais avec un net ralentissement depuis six ans : une haussede 2,6 % seulement entre 2000 et 2003, contre6,6 % entre 1994 et 1997.

DES EFFORTS AU QUOTIDIEN Responsables de la gestion des déchets ménagerssur leur territoire, les collectivités locales se sont fortement investies dans la collecte sélective.Entre 1994 et 2004, le nombre de trieurs est ainsi passé de 2,8 millions à 53,8 millions. Mais cette démarche exigeante nécessite sans

cesse de nouveaux efforts pour offrir une matièrepremière satisfaisante aux industriels spécialisésdans le recyclage. En décembre 2004, 1 367 collectivités territoriales représentant plus de 30 000 communes faisaient donc appel au savoir-faire d’Eco-Emballages, afin d’améliorersans cesse la qualité du tri et… la motivation de leurs trieurs ! Eco-Emballages a redistribué aux collectivités locales 303 millions d’euros en 2004, soit 92 % de ses dépenses, pourcontribuer financièrement à la collecte sélective etau tri. Quelque 2,3 millions de tonnes d’emballagestriés ont été recyclés et ont permis d’économisermatières premières et ressources naturelles. La collecte, le tri et le recyclage des emballagesménagers se révèlent également créateursd’emploi. La desserte de 100 000 habitants par un dispositif de tri génère 30 nouveaux postes.

UNE DÉMARCHE QUI PORTE SES FRUITSGrâce à toutes ces initiatives, 90 % des Françaissont aujourd’hui en mesure de trier leurs emballages.Chacun d’entre eux recycle en moyenne 47 kilosd’emballages par an dans les différentes poubellesdédiées.

Entreprises, collectivités, citoyens,Eco-Emballages… Quand l’union fait la force

Eco-Emballages :

l’expertiseau service de l’environnement

Société anonyme agréée par les pouvoirs publics,Eco-Emballages apporte son

soutien financier, son expertisetechnique et ses moyens humainsaux collectivités locales. Elle investitégalement dans la recherche et le développement, afin d’ouvrirde nouveaux débouchés auxmatériaux collectés, comme le plastique, et sensibilise le grandpublic à la nécessité du tri.

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En 2003, la bouteille de vin en verre de 75 cl s’est presque totalementsubstituée à celle de 1 l.

Fabrication d’un pullà partir de bouteillesen plastiquesrecyclées.

Des sacs « pédagogiques »

À la surprise de tous, l’opération menée par la grande distribution en faveur de la réduction ou de la suppression des sacs de caisse jetables

aura connu, en 2004, un réel succès. Deux milliards de sacs ont été économisés, soit 15% du total distribué en 2003. Cette réussite, portée par quelque150000 hôtesses de caisse, devrait d’ailleurs seconfirmer en 2005. Selon les études, l’apprentissage des clients se révèle très rapide et ce réflexe citoyenperdure, puisque deux consommateurs sur troisapportent désormais leurs sacs réutilisables à chaquevisite ou presque. Une même proportion les retourneensuite au magasin lorsque ces sacs se trouvent horsd’usage. Ce résultat, inimaginable il y a quelques années, prouve la forte sensibilisation des Français sur les sujets environnementaux.

1993 75 cl

Du consommateur au consom’acteur

LE PARTI TRI DES FRANÇAIS Parmi les actes concrets au bénéfice de la nature et à la portée du citoyen, le tri des emballages reste sans doute le plus simple et le plus quotidien. Soucieuxde préserver leur cadre de vie, les Français l’ontpleinement adopté. Ainsi, 98% d’entre eux le jugentimportant pour la sauvegarde de l’environnement, 78% déclarent s’y adonner systématiquement, et à peu près autant le considèrent comme efficace. Ils se révèlent par ailleurs de mieux en mieux informéssur la question des déchets : coût de leur traitement,méthodes de tri, impact environnemental…

DE NOUVEAUX COMPORTEMENTSLes préférences des consommateurs se répercutentégalement sur la quantité de déchets d’emballagesgénérés. Les Français ont modéré leur consommationd’alcool : la bière et le vin ont ainsi connu un reculrespectif de 2 % et de 6 % de leur consommation en litres entre 2000 et 2003, suscitant par ricochet une baisse significative du tonnage de verre collecté.Quant à la faveur que connaissent les fontaines d’eau de 5 litres, elle a permis une économie de 4 000 tonnes de plastique entre 1997 et 2000.

LE POIDS DES « ALTER-CONSOMMATEURS »Bien informés, les citoyens se révèlent plus conscientsqu’autrefois de l’impact de leurs achats sur la nature.On estime entre 15 et 25 % de la population, le total des « alter-consommateurs » susceptibles d’arbitrer leurs achats selon une « morale de consommateur » : ne pas polluer, minorer les impacts environnementaux,ne pas contribuer au travail des enfants, faciliter les politiques équitables… Cependant, la majorité des consommateurs se montre capable de gestes verts– en se passant massivement de sacs de caissejetables au profit de sacs réutilisables, par exemple.

Le pari gagné de la tri-attitude

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Petit format !

Les entreprises en première ligne

PRODUCTEURS DONC CONTRIBUTEURSResponsables du conditionnement, de l’importation ou de la mise sur le marché de produits emballésvendus aux consommateurs, les entreprises sont tenues de contribuer à la valorisation des déchets générés. À cet effet, 50 000 d’entre ellesadhèrent donc à Eco-Emballages, en direct ou viaAdelphe. En contrepartie, Eco-Emballages et Adelpheprennent en charge cette obligation. L’objectif ?Mutualiser les efforts de chacun au sein d’un organisme dédié, expert dans ce domaine.

DES EMBALLAGES PLUS LÉGERSÀ mettre au crédit de ces entreprises : de gros progrèsréalisés sur la réduction du poids unitaire de nombreuxemballages. Celui du pot de yaourt de 125 g s’est allégéde 19% entre 1994 et 2003; la bouteille d’eau enplastique de 1,5 litre s’est débarrassée de 22% de sonpoids et la boîte de conserve 1/2 a diminué de 9% surla même période. Économies réalisées : 23000 tonnesd’acier par an depuis 1992 pour les conserves.

PLUS CONCENTRÉS SUR L’EFFICACITÉUne efficience plus grande des produits permetégalement de réduire notablement les volumes à emballerpour un même usage. Grâce aux innovations desindustriels, par exemple, la quantité de poudre nécessairepour une lessive diminue d’année en année. En 2003,chaque kilo contenait 9,1 doses de lavage, contre 6,6 en 1997. Un bénéfice de 30% environ en volume et une réduction de 11000 tonnes d’emballages entre1997 et 2000.

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La lessive en pastilles, plus concentrée, conditionnéedans des boîtes en carton de petit format, remplace peu à peu les boîtes de lessive en poudre.

Lancement des sachets de nourriture pour chat en aluminium, plus facilesà stocker et à transporter.

1997

LA BOUTEILLE D’EAU 1,5 L EN PLASTIQUE

1994

2003

LE POT DE YAOURT 125 G EN PLASTIQUE

1994

2003

LA BOÎTE DE CONSERVE 1/2 EN ACIER

1994

2003

L’allégement du poids des emballages ménagersde 1994 à 2003

81000tonnes

d’emballages ménagers ont étééconomisées entre 2000 et 2003.

54,0 g

49,3 g

5,8 g

4,7 g

45,5 g

35,7 g

- 9%

- 22%

- 19%

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Mieux consommer :un projet durable

Loin de s’arrêter en si bonchemin, l’ensemble des acteurs de la chaîne de l’emballage continuera à se mobiliser, dans les années à venir, pourconforter et approfondir les progrès accomplis. Les projets ne manquentd’ailleurs pas pourpromouvoir le « mieux consommer ».

830 litresde pétrole sont économisés

pour chaque tonne de bouteilles et flacons en PET recyclée.

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Tous impliqués

DES ÉCO-PRÉFÉRENCES TRÈS TENDANCELes évolutions de la société française incitent àl’optimisme. La régression de la consommation du tabac,par exemple, pourrait contribuer au ralentissement de la croissance du nombre d’emballages. De même, la préférence plus marquée des consommateurs pour les conditionnements en grands formats – pour les fruits et légumes ou pour la viennoiserie industrielle – pourraitse confirmer, favorisant une diminution des UVC.

DES ENTREPRISES PRÉVOYANTESL’éco-conception est une démarche complexe quipermet aux entreprises d’intégrer l’impact de leursemballages sur l’environnement, de l’extraction des matériaux à leur recyclage. Une démarche de plusen plus incontournable pour les grandes entreprises,mais également parfois synonyme d’économies. Preuvequ’écologie et économies peuvent aller de pair !

ECO-EMBALLAGES PLUS QUE JAMAIS PRÉSENTEPromouvoir le « mieux consommer »… Voilà unengagement durable d’Eco-Emballages. Le tri est uneécole de l’environnement et il rappelle quotidiennement au trieur l’impact de ses achats de produits emballés. La communication à destination du grand public, enfantsdes écoles compris, reste plus que jamais d’actualité.Ainsi, l’Éco-Parlement européen des jeunes, créé par Eco-Emballages, constitue un mouvement de fond

et apporte idées et réflexions pour le développementdurable. En 2004, 3 000 élèves européens ont écritcollectivement un livre blanc dans lequel ils ont avancéles résolutions et les propositions d’action qu’ilssouhaiteraient voir examinées au plus haut niveaupolitique européen. L’Éco-Parlement européen travailleactuellement sur sa seconde édition.

LE MOUVEMENT EST LANCÉL’action conjuguée des collectivités, des entreprises et des citoyens a permis au tri de s’installer dans la viequotidienne des Français. D’ores et déjà, les communesaccueillent plus de 3000 déchetteries qui permettent aux habitants de déposer les encombrants et les produitstoxiques, et de nombreuses associations assurent la collecte de vêtements ou d’équipements ménagers.Mises bout à bout, ces initiatives engendrent uneéconomie de matières premières et de ressourcesnaturelles non négligeable. D’autres filières de recyclagede déchets vont suivre, comme celles des prospectus et imprimés et des DEEE. Le regard des Français sur leurs déchets a changé. Leur comportement aussi.

Une nouvelle filière

high-tech…

Depuis la publication du décret du 22 juillet 2005 sur l’élimination des déchets d’équipements électriques

et électroniques (DEEE), l’ensemble du secteurs’organise pour mettre en place une filière de collecte et de recyclage, en synergie avecles autorités locales. Le texte impose en effetaux producteurs et aux distributeurs la priseen charge de la fin de vie de leurs produits,quelle que soit la date de mise sur le marchéde l’appareil. Les entreprises vont égalementapposer un pictogramme sur les produits,indiquant que ceux-ci ne devront pas êtremélangés aux déchets ménagers.Réfrigérateur, machine à laver, ordinateur,grille-pain, perceuse… : chaque habitant se débarrasse, en moyenne, de 14 kilos de DEEE chaque année, avec une croissanceannuelle de 4 %. Parmi eux on trouve :11 kilos de gros et petit électroménager,1,5 kilo d’appareils audiovisuels et 1,5 kilod’équipements informatiques.

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