de la Transition. Le Guide...

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Le Guide Essentiel de la Transition. Comment lancer la Transition dans votre rue, votre village, votre région ou votre organisation. Par l'équipe du Transition Network

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Le Guide Essentielde la Transition.

Comment lancer la Transition dans votre rue, votrevillage, votre région ou votre organisation. Par l'équipe du Transition Network

Le Guide essentiel de la TransitionLe guide qui vous aide à lancer la Transition dans votre rue, votrevillage, votre région ou votre organisation. Publié en Grande-Bretagne en 2016 par le Transition Network43 Fore StreetTotnesDevonTQ9 5HN00 44 (0) 1803 [email protected] Créé par Rob Hopkins et Michael Thomas, avec les contributions deSophy Banks, Ainslie Beattie, Ben Brangwyn, Naresh Giangrande,Sarah McAdam, Claire Milne et les Transitionneurs du monde entier. Design de Jane Bradywww.emergencydesign.com Illustration de couverture par Alister Wynn de thisisyoke.com. Traduit en français par Caroline Durieux grâce au réseau TransitionWallonie-Bruxelles Ce document est publié par le Transition Network sous la licenceCreative Commons.

Les phares ne sillonnent pas les îles àla recherche de navires à sauver, ilsveillent simplement à rester droit et àbriller. - Anne Lamott

Sommaire Pourquoi avoir créé un Guide du débutant ? Première partie : Bienvenue dans la Transition !

Qu’est-ce que la Transition ?Pourquoi ?PrincipesTête, cœur et mains

Deuxième partie : Les 7 ingrédients essentiels d'une Transition réussie1. Les groupes sains : Apprendre à travailler agréablement et efficacementensemble2. Vision : Imaginer l'avenir que nous souhaitons co-créer3. Impliquer nos communautés dans la Transition : tisser des liens au-delà de nos cercles naturels d'amis4. Réseaux et partenariats : Collaborer avec les autres5. Projets pratiques : Mettre sur pied des projets inspirants6. Faire partie d’un mouvement : Se lier aux autres Transitionneurs

Chaque révolution porte sa bannière : le rôle de la créativité dans laTransition

7. Faire le point & célébrer : Célébrer les résultats

Troisième partie : Comment démarrer la Transition Créer un groupeinitiateur (en détails)

Démarrer un groupe initiateur : quelques éléments clés à envisager Quatrième partie : Consolider Du groupe initiatieur à une initiative deTransition solide Cinquième partie : Le bilan de santé de la Transition

Présentation de l'animal de la Transition

RessourcesLivresFilms

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5 7

1012 1822 263036

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Pourquoi avoir créé un Guide du débutant ? Cela fait maintenant 10 ans que, dans plus de 50 pays, dans des villes et desvillages, des institutions et des organisations, nous soutenons des groupes quiveulent lancer la Transition. Forts de cette expérience, nous comprenonsaujourd'hui relativement bien ce qui fonctionne et ne fonctionne pas et c'estce que souhaitons partager avec vous afin que vous puissiez être le plus efficacepossible, le plus rapidement possible. Nous avons rédigé de nombreux documents et outils dans le but d'aider lesgroupes à faire et à être la Transition. Dans ce Guide du débutant, nous passonsen revue tout ce que vous avez besoin de savoir depuis vos premiers pas à lamise en place de projets extraordinaires là où vous vivez. Ce Guide, c’est un peuvotre Kit du débutant de la Transition. Emportez-le, usez-le, faites de belles choses.

Quelques chiffres Ce Guide est le fruit de nos 10 années d’expérience en tant que facilitateursde la Transition auprès de 1400 initiatives dans 50 pays. Il contient :

64 pages1 bilan de santé de la Transition7 ingrédients essentiels d'une Transition réussie3 « gardiens » dont vous avez besoin à chaque réunion1 « nombre magique »7 ingrédients pour un groupe diversifié11 idées de belles célébrations5 étapes de la vie d'un groupe37 idées de projets pratiques que vous pourriez lancer

Remarques concernant la version française Ce guide essentiel contient un grand nombre de liens qui renvoient vers desinformations pratiques et détaillées. Actuellement, ces pages s'affichentprincipalement en anglais. Le réseau Transition Wallonie-Bruxelles travaille àleur traduction et adaptation afin que tout ceci soit disponible en français auplus tard en juin. En attendant, nous espérons que vous pourrez vousdébrouiller avec les fiches en anglais ou que vous trouverez vos réponses surnotre site en français !

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1Bienvenue

dans laTransition !

La Transition est une expériencesociale en cours, un mouvement decitoyens qui se rassemblent pourréimaginer et reconstruire le mondeen veillant à créer un mode de viesain. C’est un mouvement que vouspouvez rejoindre. Il est inspirant,positif, évolutif et si vous vous êtesretrouvé à feuilleter ce guide, c’estqu’il pourrait être exactement ce quevous cherchiez. Que vous soyezenthousiaste à l’idée de découvrir uneinitiative de Transition, que vous ayezen tête un projet bien précis ou quevous ayez été inspiré par un filmcomme Demain ou En Transition 2.0et décidé qu’il était temps d'agir (etvous avez raison), ce Guide dudébutant est là pour vous aider. Alors,commençons par répondre à laquestion la plus évidente...

à gauche : Le festival annuel de Tooting enTransition, le Foodival, qui réimaginel'importance de l'alimentation locale dansun contexte urbain (Londres).

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Qu'est-ce que la Transition ? La Transition est un mouvement qui nait en 2005 et ne cesse de prendrel’ampleur. Il est composé de citoyens qui ont décidé d'agir au niveau local pourrépondre aux défis majeurs de notre époque. En se rassemblant, ils parviennentà inventer des solutions. Ils favorisent une culture de solidarité qui prend soinde l'individu, du groupe et de la nature. Ils se réapproprient l’économie,stimulent l’entrepreneuriat, réimaginent le travail, apprennent de nouvellescompétences et tissent des toiles de liens et de soutien. Leurs débats sontcourageux, les changements qu’ils génèrent sont extraordinaires. Nous allons, dans ce guide, vous conter certaines de leurs histoires. Ce mouvement est parvenu àcontaminer plus de 50 pays et des milliers de groupes, dans des villes et des villages, desuniversités et des écoles, en racontant des histoires inspirantes. Nous espérons sincèrement éveillervotre envie d’y participer. Nous serions ravis de vous voir rejoindre l'aventure.

Pourquoi ? Les gens s’impliquent dans la Transition pourplusieurs raisons :

• Rencontrer leurs voisins• Avoir l’impression de participer aux changements

dans le monde, aujourd’hui et pour lesgénérations futures

• Surmonter cette impression d’être déconnecté desoi, des autres et de son environnement

• Parce qu’il semble plus faisable de s'attaquer auxdéfis majeurs de notre époque en agissant auniveau local

• Catalyser toutes sortes de nouveaux projets, idéesd’entreprises et d’investissement

• Se doter de nouvelles compétences• Participer à la création d’histoires vivantes et

inspirantes là où on habite• Se reconnecter aux autres, à la nature et à ce

mouvement historique et passionnant qui se meten marche

• Parce qu’ils ont l’impression que c’est « juste »• Parce qu’ils ne se sentent plus représentés par la

politique et veulent retrouver le sentiment depouvoir agir sur le monde qui les entoure

Dans ces courtes vidéos, descitoyens expliquent pourquoi ilsse sont lancés dans la Transition

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Principes Ces quelques principes guident nos actions : Nous respectons les limites de nos ressourceset créons de la résilience : dans tout ce quenous faisons, nous tenons compte du besoinurgent de réduire nos émissions de dioxyde decarbone, de limiter notre dépendance vis-à-visdes carburants fossiles et nous savons lanécessité de consommer intelligemment cesprécieuses ressources. Nous encourageons la justice sociale etl’intégration de la diversité : les personnes lesplus vulnérables et désavantagées de nossociétés seront certainement les plus touchéespar la montée des prix des carburants et desdenrées alimentaires, par les pénuries deressources et les changements climatiquesextrêmes. Nous voulons offrir à tous davantagede possibilités de vivre dignement, sainementet durablement. Nous prônons la subsidiarité : l'auto-organisation et la prise de décision au niveauapproprié. L’intention du modèle de laTransition n’est pas de centraliser ou decontrôler la prise de décision, mais plutôt detravailler avec tout le monde afin de prendreles décisions au niveau le plus approprié,pratique et efficace. Nous veillons à l’équilibre : en cherchant àrépondre aux défis urgents de notre époque,les groupes et les personnes pourraient finirpar se sentir stressés, indifférents ou dépassésau lieu d’être ouverts, connectés et créatifs.Nous ouvrons des espaces de réflexions, decélébrations et de repos pour compenser lesmoments où nous sommes plongés dansl'action. Nous explorons diverses façons detravailler qui impliquent la tête, les mains et lecœur afin de nouer des relations sur base de laconfiance et de la collaboration. Nous faisons partie d’un réseau apprenant etexpérimental : la Transition est uneexpérience sociale en cours réelle etinternationale. Faire partie d'un réseau signifieque nous pouvons impulser le changementplus rapidement et efficacement, en tirantparti des expériences et avis des uns et des

Tête, cœur et mains Une Transition réussie trouve un équilibre entre: La Tête : nous orientons nos actions en fonctiondes meilleures informations disponibles etutilisons notre intelligence collective pourtrouver de meilleures façons de vivre. Le cœur : nous travaillons avec compassion, enaccordant une place aux aspects émotionnels,psychologiques, relationnels et sociaux de nosprojets. Les mains : nous donnons vie à notre vision et ànos idées, nous lançons des projets pratiques etnous commençons à construire une nouvelleéconomie saine là où nous vivons. Alors, on s'y met ? 9

marquer les échecs et les réussites et en tirerles leçons nécessaires. Si nous osonsexpérimenter de nouvelles façons de vivre et detravailler ensemble, il est probable que nous n’yparvenions pas toujours du premier coup. Nosméthodes sont transparentes et nous sommes àl’écoute des autres et prêts à intégrer lescritiques. Nous partageons librement nos idées et lesresponsabilités : La Transition est unmouvement qui part de la base dans lequel lesidées peuvent se propager rapidement,largement et efficacement, car nous laissonschaque groupe se les approprier. La Transition adonc un visage différent dans chaque endroit etnous voulons encourager cette diversité plutôtque de la restreindre. Nous collaborons et cherchons à créer dessynergies : la philosophie de la Transition nousencourage à travailler en collectivité, à déployernotre intelligence collective pour accroîtrenotre impact et aller plus loin que ce que nousaurions réussi à faire seul. Nous sommesattentifs aux occasions de créer des partenariatscréatifs et puissants dans et au-delà dumouvement de la Transition et nousdéveloppons une culture de la collaboration encréant des liens entre les projets, en inventantdes méthodes de prise de décisions ouvertes eten organisant des événements et des activitésqui aident à la mise en lien.

2Les 7

ingrédientsessentiels

d'uneTransition

réussie

1. Des groupes sainsApprendre à travailler agréablement

et efficacement ensemble

2. La visionImaginer l'avenir que nous

souhaitons co-créer

3. L'engagementImpliquer la communauté au sens largeet nouer des relations au-delà de nos

cercles naturels d'amis

4. Les réseaux &partenariats

Collaborer avec les autres

5. Les projets pratiquesInspirer les autres et construire de

nouvelles infrastructures

6. Faire partie d'unmouvement

Augmenter l’effet de nos projets en seconnectant aux autres Transitionneurs

7. Faire le point & célébrerRéfléchir à notre façon de faire etcélébrer les résultats engrangés

Des groupes sainsApprendre à travailler agréablement et efficacement ensemble

Les gens remarquent surtout les grands projets initiés par la Transition (lesprojets d'énergie, les monnaies locales, les projets alimentaires ambitieux, etc.)et s’imaginent que ceux-ci se sont mis en place tout seuls. Pourtant, pour qu'unprojet aboutisse, il doit être soutenu par un groupe sain. Malheureusement, nosécoles et la plupart de nos entreprises ne nous ont pas appris à le faire. Créer ungroupe sain exige des compétences et des outils dont nous ne disposons pasforcément. Alors, au cours de ces 10 dernières années, nous avons élaboré denombreux documents et outils qui vous aideront à co-créer une culture degroupe basée sur la confiance, l’empathie et l’efficacité des réunions et desévénements, tout en évitant l’épuisement, en gérant de façon saine les conflits eten encourageant l’engagement à long terme des membres.

Les membres de Crystal Palace Transition Town qui ont lancé le Marché alimentaire de CrystalPalace : « Nous voulons que nos enfants grandissent en pensant que ceci est normal ». Photo :Jonathan Goldberg.

Ressources du Transition Network

Vous trouverez ici notre guide sur la mise en place et le maintien degroupes sains, et ici notre guide sur les prises de décisions. Nosactivités de Transition intérieure pour les réunions sont aussi très

Les gens remarquent surtout les grands projets initiés par la Transition (les projets d'énergie, lesmonnaies locales, les projets alimentaires ambitieux, etc.) et s’imaginent que ceux-ci se sont misen place tout seuls. Pourtant, pour qu'un projet aboutisse, il doit être soutenu par un groupesain. Malheureusement, nos écoles et la plupart de nos entreprises ne nous ont pas appris à le faire.Créer un groupe sain exige des compétences et des outils dont nous ne disposons pasforcément. Nous avons donc élaboré de nombreux documents et outils concernant les groupessains qui vous permettront de comprendre comment un groupe évolue, comment prendre desdécisions, mener des réunions efficaces, maintenir la motivation des membres et gérer lesconflits.

« Lorsque nous nous réunissons, c’est comme si tout le mondes’enrichissait mutuellement. « Je t'apprends... tu m'apprends ». Tout lemonde écoute et puis quelqu’un arrive avec une autre idée. On observeune vraie motivation collective, des connaissances communes, l’enviede se rassembler pour le bien du groupe. L'enthousiasme est tangible. »- Emiliano Muñoz, Portillo en Transición, Espagne.

Partager un repas est une excellente façon de souder le groupe. Lors du Transition inAction Youth Exchange en Hongie, Andrea, un participant italien, a partagé son savoirde pizzaïolo avec tout le groupe. Photo : Hajnal Fekete

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Les étapes de la vie d'un groupe En 1965, Bruce Tuckman propose de définir 4 étapes de la vie d'un groupe : Laformation ; la confrontation ; la normalisation ; la production. Nous ajoutons unecinquième étape à cette liste : le deuil. Ces étapes devraient vous aider à mieuxcomprendre ce qui est en train de se passer au sein de votre groupe, quelle que soitl’étape que vous traversez actuellement.

La formation À cette étape, tout estsimplement merveilleux. Vospossibilités paraissent infinies ettout le monde s’entend bien.Vous pensez que votre groupe estfantastique. Vous pourriezobserver les autres groupes etvous étonner de leurs difficultés !Mais si tout semble si bienfonctionner, c'est parce que vousne vous êtes pas encore misd'accord sur votre culture degroupe et vous parvenez encore àéviter les divergences et lesdésaccords. Au cours de cetteétape, il est important que votregroupe :

• Prenne le temps d'écoutertout le monde. Affine unobjectif commun

• Apprenne à connaître chacunde ses membres. Commentgèrent-ils le stress, qu’est-cequi les fait vibrer, dans quellemesure partagent-ils leurspensées et leurs émotions ?

• Se mette d'accord sur lesstructures qui permettront augroupe de fonctionnerefficacement

• parvienne à trouver desaccords, surtout sur la prisede décisions.

• Reconnaisse qu’au lieu dedirectement se retrousser lesmanches, il est tout aussiimportant, si pas plus, de seposer la question de commenttravailler ensemble.

La confrontation

Après un certain temps, vouspourriez voir émerger certainestensions, être témoin dedisputes et vous rendre compteque les responsabilités et rôlesendossés par certainespersonnes sont remis enquestion. Vous pourriez, surtoutsi vous êtes du genre à éviter lesconflits, pâtir de cette situationplus tendue, inconfortable ouénervante. Mais il s'agit d'uneétape clé et si votre groupe estcapable de la traverser, il enressortira beaucoup plus fort etrésilient.Vous avez en réalité atteint unstade où il y a suffisamment deconfiance dans le groupe pourque ses membres puissent sepermettre d’exprimer des pointsde vue différents. Les groupeséchouent souvent à ce stade,pourtant primordial pour quevotre groupe détermine sonpropre fonctionnement.Plusieurs éléments peuvent vousaider à surmonter ces obstacles :

• Une écoute active etattentive• Un facilitateur neutre• Répondre en répétant ce quel’on a compris : « D'après ceque j’entends, tu dis que... »• De la patience• Un objectif partagé

Des personnes pourraient quitterle groupe et c’est normal. C’estsouvent là que le groupe ressentle plus le besoin de se doter de

processus et de structures.

La normalisation À ce stade, le groupe se metd'accord sur sa façon de travaillerensemble, des rôles sont définis,des structures se mettent enplace, ainsi que des rituels deréunion. Les relations sontbeaucoup plus profondes qu’aumoment de la formation. À cestade, tous les membres dugroupe deviennentcoresponsables des objectifscommuns et ont à cœur de lesatteindre. Les éléments utiles àcette étape comprennent, entreautres, le fait de :

• Honorer les personnes quipartent : le groupe pourraitne pas fonctionner pourtout le monde. Si despersonnes choisissent de seretirer, trouvez une façon decélébrer ce qu’elles ontapporté au groupe.

• Voir que le groupe se soudeet fonctionne : on al’impression de participer àquelque chose depassionnant.

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Les étapes de la vie d'un groupe En 1965, Bruce Tuckman propose de définir 4 étapes de la vie d'un groupe : Laformation ; la confrontation ; la normalisation ; la production. Nous ajoutons unecinquième étape à cette liste : le deuil. Ces étapes devraient vous aider à mieuxcomprendre ce qui est en train de se passer au sein de votre groupe, quelle que soitl’étape que vous traversez actuellement.

La formation À cette étape, tout estsimplement merveilleux. Vospossibilités paraissent infinies ettout le monde s’entend bien.Vous pensez que votre groupe estfantastique. Vous pourriezobserver les autres groupes etvous étonner de leurs difficultés !Mais si tout semble si bienfonctionner, c'est parce que vousne vous êtes pas encore misd'accord sur votre culture degroupe et vous parvenez encore àéviter les divergences et lesdésaccords. Au cours de cetteétape, il est important que votregroupe :

• Prenne le temps d'écoutertout le monde. Affine unobjectif commun

• Apprenne à connaître chacunde ses membres. Commentgèrent-ils le stress, qu’est-cequi les fait vibrer, dans quellemesure partagent-ils leurspensées et leurs émotions ?

• Se mette d'accord sur lesstructures qui permettront augroupe de fonctionnerefficacement

• parvienne à trouver desaccords, surtout sur la prisede décisions.

• Reconnaisse qu’au lieu dedirectement se retrousser lesmanches, il est tout aussiimportant, si pas plus, de seposer la question de commenttravailler ensemble.

La confrontation

Après un certain temps, vouspourriez voir émerger certainestensions, être témoin dedisputes et vous rendre compteque les responsabilités et rôlesendossés par certainespersonnes sont remis enquestion. Vous pourriez, surtoutsi vous êtes du genre à éviter lesconflits, pâtir de cette situationplus tendue, inconfortable ouénervante. Mais il s'agit d'uneétape clé et si votre groupe estcapable de la traverser, il enressortira beaucoup plus fort etrésilient.Vous avez en réalité atteint unstade où il y a suffisamment deconfiance dans le groupe pourque ses membres puissent sepermettre d’exprimer des pointsde vue différents. Les groupeséchouent souvent à ce stade,pourtant primordial pour quevotre groupe détermine sonpropre fonctionnement.Plusieurs éléments peuvent vousaider à surmonter ces obstacles :

• Une écoute active etattentive• Un facilitateur neutre• Répondre en répétant ce quel’on a compris : « D'après ceque j’entends, tu dis que... »• De la patience• Un objectif partagé

Des personnes pourraient quitterle groupe et c’est normal. C’estsouvent là que le groupe ressentle plus le besoin de se doter de

processus et de structures.

La normalisation À ce stade, le groupe se metd'accord sur sa façon de travaillerensemble, des rôles sont définis,des structures se mettent enplace, ainsi que des rituels deréunion. Les relations sontbeaucoup plus profondes qu’aumoment de la formation. À cestade, tous les membres dugroupe deviennentcoresponsables des objectifscommuns et ont à cœur de lesatteindre. Les éléments utiles àcette étape comprennent, entreautres, le fait de :

• Honorer les personnes quipartent : le groupe pourraitne pas fonctionner pourtout le monde. Si despersonnes choisissent de seretirer, trouvez une façon decélébrer ce qu’elles ontapporté au groupe.

• Voir que le groupe se soudeet fonctionne : on al’impression de participer àquelque chose depassionnant.

L'auberge espagnole de TransitionBerkeley.Photo : Transition Berkeley.

La production C’est le moment où voussentez que vous êtes efficaceset que les choses se fontnaturellement. Quel bonheur !Votre groupe est compétentet motivé, chaque personneconnaît et comprend son rôleet ses tâches. Lacommunication est bonne,tout comme la coopération. Le groupe sait prendre desdécisions et les engagementssont tenus. Les divergences et désaccordsfont partie d'une culture degroupe saine. Les résultatsfont régulièrement l’objet decélébrations et vous prenez letemps de réfléchir à ce quevous voulez atteindre àl’avenir.

Le deuil

Il se pourrait que des projetslancés par votre groupeéchouent, que des personnesquittent votre groupe, oumême que tout le groupes'arrête pour une raison ouune autre. Il est essentiel demarquer correctement cesmoments. Si une ou plusieurspersonnes quittent legroupe, arrêtez-vous :partagez un repas, offrez uncadeau, envoyez une carte. Si le groupe se dissout,organisez un événementcommun pour célébrer toutce que vous avez réussi àaccomplir. Prévoyez unespace de parole pourévoquer les sentiments deperte et de tristesse, ainsique pour marquer votrereconnaissance vis-à-vis detous les bons momentspassés ensemble. Vous pourriez vous mettred'accord sur une façon detransmettre les atouts devotre groupe.

Réflexions

Dans la vie d'un groupe, il estrare que l’évolution suiveexactement le schéma décritci-dessus. Souvent, des étapesse chevauchent. Vouspourriez, par exemple, faireface à beaucoup deconfrontations lors de votrephase de normalisation ! Vous devriez égalementgarder à l’esprit que lorsquede nouvelles personnesrejoignent votre groupe, vouspasserez par une nouvellephase de formation pourinclure les points de vue deceux qui viennent de vousrejoindre, sans toutefoisperdre les acquis du précieuxtravail que vous aurezeffectué auparavant. Vous trouverez ici unedescription beaucoup pluscomplète de ces différentesétapes.

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Votre première réunion Votre première réunion est très importante, car elle donne lacouleur de votre future collaboration. L’objectif est d’offrir debonnes bases à votre groupe, de vous mettre d'accord sur ce quevous avez envie de faire, d’apprendre à connaitre les autres etd'aborder les questions de gouvernance, tout en nouant des liensd'amitié. Certains groupes décident de se lancer directement dansdes projets pratiques, mais ils finissent souvent par s’enliser fauted'avoir réfléchi à leur gouvernance. N’hésitez donc pas à soigner lespremières étapes de votre vie de groupe. Vous vous doterez ainside solides fondations. Quelques éléments à prévoir avant votre première réunion :

• Invitez les personnes qui vont participer à la réunion : demandez-vous quidevrait être présent et, dans la mesure du possible, essayez que la diversité devotre communauté soit au mieux représentée dans la salle.

• Choisissez un lieu : un endroit confortable qui n’exclut personne (que ce soit auniveau de l’accessibilité, du réseau de transport en commun ou pour des raisonsculturelles ou religieuses)

• Désignez un facilitateur : il est important de prendre l’habitude d'avoir unfacilitateur. Ce rôle peut être tournant, mais pour la première réunion, veillez àprévenir le facilitateur à l'avance.

Pour une bonne réunion, n’oubliez pas de soigner le début et la fin. Voici quelquesidées que vous pourriez reprendre pour votre première réunion, ainsi que quelquessuggestions d’ouverture et de clôture de réunion. Ouverture : Commencez par un tour de météo. Commencez votre réunion en laissant chaque personne s'exprimer pendantquelques minutes sans l’interrompre. Les personnes peuvent se présenter, direcomment elles se sentent et ce qui se passe en ce moment dans leur vie. Vouspourriez aussi leur demander de mentionner une chose pour laquelle ellesressentent de la gratitude en ce moment ou quelque chose qu’elles apprécient dansle fait d’habiter la région. En commençant de la sorte, vous instaurez uneatmosphère amicale, vous montrez que êtes là en tant que personnes qui se soucientles unes des autres et non en tant que collègues qui veulent exécuter un ordre dujour. Cela fait toute la différence.

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Il pourrait également être utile de nommer 3 « gardiens » : Un gardien du temps : son rôle est de garder un œil sur le temps, de déterminer le tempsconsacré à chaque point et de s'assurer que la réunion finisse dans les temps.Un gardien de la mémoire : son rôle est de garder des traces de la réunion, qu’il s'agissed’un compte-rendu, d’une mindmap, de photos, etc., tout format jugé utile par le groupe.Un gardien du cœur : son rôle est d’être attentif à l’énergie et aux dynamiques de groupe, designaler les baisses d'énergie du groupe et la nécessité d’y remédier, de mettre dans levisible les tensions et autres problèmes qui pourraient émerger et affecter le bonfonctionnement du groupe. Le contenu de la réunion : Vous pourriez prévoir plusieurs points pendant la réunion :

• Faire connaissance, découvrir les motivations de chacun et leurs rêves pourl’initiative de Transition

• Vous accorder sur ce qu’est la Transition• Déterminer les domaines dans lesquels vous souhaitez agir avec votre initiative• Découvrir les compétences et les talents de chacun, ainsi que des autres groupes

auxquels vous pourriez être liés.• Comprendre la façon dont chacun gère le stress ou la pression : voir notre activité• En cas d'événements déjà prévus, proposer aux personnes de donner un coup de

main. Agir et travailler ensemble, c’est la meilleure façon de voir comment vousfonctionnez en équipe

• Faire évoluer activement le groupe, vos relations, vos objectifs communs, votre façonde fonctionner ensemble

Prenez du temps pour apprendre à vous connaître. C’est la qualité des liens que vous nouezqui déterminera la façon dont vous vous sortirez des périodes plus difficiles, des momentsde désaccords ou d'échecs. Jetez un œil à nos fiches d'activités de « Transition intérieurepour les réunions » qui proposent certains exercices assez géniaux et concrets pour amenerun peu plus de profondeur et d'énergie à vos réunions. Clôture : Prenez du temps pour débriefer la réunion Il est bon de prendre l’habitude de s’accorder du temps à la fin de chaque réunion pourparler de la façon dont celle-si s’est déroulée, ce qui a bien marché et moins bien marché.Que pourriez-vous améliorer pour la fois suivante ? Si vous oubliez cette étape, vous n'avezaucun moyen de savoir si des personnes se sont senties exclues, frustrées ou perdues. Vousouvrez également un espace qui permet de remercier les personnes qui ont fait en sorte quela réunion se passe bien (voir ci-dessus les « étapes de la vie d’un groupe ») Vous pourriez également avoir besoin de : Thé, biscuits/gâteaux, flipchart et marqueurs, un ordinateur pour prendre note, un moyen degérer le temps.

A C T I V I T É

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La visionImaginer l'avenir que nous souhaitons co-créer

Avant d'aller dans le sens d’un avenir plus résilient et sobre en carbone, il estessentiel d’être capable d’imaginer à quoi celui-ci pourrait ressembler.Passionnant, diversifié, agréable, connecté et humain ? ou coincé dans unegrotte humide à manger des pommes de terre pourries ? L’un des points fortsdes initiatives de Transition, c’est qu’elles sont capables d’aider les citoyens àimaginer l'avenir qu’ils aimeraient mettre en place pour ensuite faire leprochain petit pas qui les mènera dans cette direction.

La vision d’un avenir sobre en carbone de Transition Laguna Beach. Leurs auberginespourraient ne pas trop aimer cet air marin... Image : Transition Laguna Beach.

Ressources du Transition Network Vous trouverez ici notre guide sur la réalisation collective d'une vision.Pour créer des visions d'avenir, nous vous proposons l'outil du Forumouvert. Notre guide sur l'organisation d'un Forum ouvert se trouve ici.Téléchargez notre activité « une Vision pour un avenir post-Transition». Notre activité « Produire une ligne du temps » est également très utile.

En se dotant d’une vision commune, votre groupe peut plus facilement établir ses priorités etexpliquer aux autres ce qu’il fait. Il peut alors motiver les habitants de la région et les autresgroupes à agir et à faire de cette vision une réalité. Plus important encore, il encourage les gensà envisager d'autres avenirs possibles, ce qui peut être très libérateur. Pour créer cette vision, le plus simple, c’est d’inviter les gens à fermer les yeux et à s'imaginerqu’ils descendent la rue en 2030. Demandez-leur de s’arrêter et de regarder autour d’eux. Quevoient-ils ? Qu’entendent-ils ? Demandez-leur de garder une trace de leurs impressions. Ilspeuvent dessiner, peindre, écrire un poème, une histoire ou peut-être même un article pour lejournal local que vous pourriez créer. Dans les médias actuels, la plupart des articles senourrissent des conflits. Le fait de proposer un exercice créatif qui invite, par exemple, les gens àécrire des articles pour un journal du futur pourrait ravir certaines personnes.

« L’état de la nature et de la société me bouleversait et me laissaitprofondément triste. En rejoignant Transition Pasadena, mon sentiment dedésespoir s’est transformé en un sentiment d'appartenance à unecommunauté locale où je pouvais agir pour une passion, avec l’aided'autres personnes. Ma façon de voir les problèmes a changé. »

- Laurel Beck. Transition Pasadena, États-Unis.

Une « galerie » de visions du futur : Conférence internationale de 2010 à Seale Hayne,Newton Abbot, Devon, Royaume-Uni. Image : Mike Grenville.

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L'agriculture urbaineDans un monde en Transition, les aliments seront cultivésprès de chez nous, de façon biologique, dans des systèmesqui privilégient la biodiversité et nous aurons tous lescompétences pour le faire. Cela modifiera l'apparence etl'ambiance de nos villes.

La production d'énergieLa production d'énergie devrait être, dans lamesure du possible, prise en charge par lacommunauté, dans l’intérêt de l’économie locale,de la création d’emploi et de la décentralisationde l’énergie et du pouvoir.

Les arbres productifsPourquoi, à l’avenir, planter des arbresornementaux et non productifs alors quenous pourrions planter des fruitiers ?Réinventons des villes avec des forêtsnourricières.

CélébrationPour que cette révolution porte ses fruits, il estvital qu’elle n’oublie jamais la célébration.Comme le dit Richard Heinberg, ce changementdoit « plus ressembler à une grande fête qu’à unemarche de protestation ».

Quelle est votre vision de l'avenir ?Voici quelques pistes pour commencer...

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Le réseau Transition Wallonie-Bruxelles propose desformation en Transition intérieure pour prendre soindu groupe et de soi. Le réseau international enpropose également en anglais.

« La ceinture alimentaire »Nos villes et nos villages se reconnectentaux campagnes avoisinantes qui lesnourrissent, créent de l'emploi etrecréent du lien entre les personnesautour du comment, où et avec qui lanourriture est-elle produite.

L'économie localeNous pouvons réinventer nos économies localespour qu’elles servent la majorité et non laminorité : créer des incubateurs d’entreprises etpromouvoir le local.

La démocratie participativeLes décisions sont prises de façon beaucoup plusdécentralisée, engagée, en partant de la base. Le rôle dugouvernement est plutôt de venir en appui aux décisionsdes groupes locaux.

De l'épuisement à l'équilibre*

Les initiatives de Transition apprennent à co-créer une nouvelleculture de groupe fondée sur l'écoute de soi et du collectif. Ellessavent que notre engagement pour la Transition dépend de notresanté et de notre bien-être. Certaines initiatives ont mis en placedes programmes de parrainage dans lequel des conseillers etthérapeutes professionnels offrent leur aide aux porteurs de projetafin de minimiser les risques d'épuisement.

La mobilité douceBeaucoup d’initiatives deTransition encouragent lesmodes de transport durables,proposent des ateliers deréparation de vélo et aident lescyclistes débutants à prendreconfiance.

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L'engagement

Grâce au travail de milliers d'initiatives de Transition, nous savons de mieux enmieux comment amener nos communautés locales à s'impliquer dans laTransition. Nous nous sommes rendu compte qu’il fallait être capable de créerdes liens au-delà de nos cercles naturels d'amis et d'alliés... ce qui nécessitedu temps et de la patience. Plutôt que de se demander comment impliquer lesgens dans la Transition, nous devrions nous demander : comment faire ensorte que la Transition ait un sens pour tous les habitants de notre région ?Nous devons prêter attention aux besoins respectifs de tout le monde, etsurtout de ceux qui sont plus marginalisés économiquement ou socialement.

Si vous y parvenez, vous serez plus à même de sensibiliser aux questions de laTransition et d’aider les gens à comprendre les changements qu’amène laTransition. Vous aidez ainsi vos voisins à comprendre qu’ils peuvent êtreacteurs de changement au niveau local, ce qui pourrait les motiver à agir.

Le pique-nique public de Cardiff Transition est un moyen d'inviter les gens à découvrir leursprojets et à s'impliquer. Photo : Cardiff Transition.

Les ressources du Transition Network Vous pouvez télécharger ici notre guide sur l'engagement de la communauté.Notre exercice de la Grande Liste est très utile, car il vous permet d’identifierfacilement les personnes et les groupes de votre région qui pourraient vousaider à faire avancer la Transition.Notre guide sur la Planification et l'organisation d'un événement estégalement précieux. Vous trouverez ici notre guide sur la façon d’attirer denouvelles personnes et de maintenir l’enthousiasme. Vous pourriez appréciernotre fiche sur les événements et autres choses amusantes à faire.

Il est essentiel que votre initiative de Transition parvienne à mobiliser la communauté locale.Au fur et à mesure que des personnes rejoignent vos projets, vous allez les aider à créer leurspropres projets autonomes et durables ou à créer des groupes de travail qui se concentrent sur unsujet comme l’alimentation, l’énergie, la communication ou le bien-être.

« C’est bien plus qu’un potager, c’est un lieu de rencontre dans lequartier, un endroit où l’on peut s'arrêter et discuter avec ses voisins,alors qu’on ne faisait que les croiser avant. On voit des personnes trèsdifférentes se parler, de tous les âges, des enfants et des personnesâgées. C’est un vrai lieu de rencontre. »

- Sébastien Mathieu, 1000 Bruxelles en Transition.

Les « pique-niques de récolte durables » de Transition Haslemere. Photo : Transition

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La diversité

Le « Tour de Tooting » de Transition Town Tootingcommence par une question : « Il était une fois uneville appelée Tooting dans laquelle se trouvait ungrand moulin dont les ailes n’avaient plus tournédepuis longtemps. Un groupe d’enfants se rassemblealors et se demande "si nous descendons dans la ruedemander à tout le monde de créer de l’énergie encliquant, en likant, en partageant et en souriant, est-ceque cela suffirait pour refaire tourner les ailes dumoulin ?" » Photo : Luke Harris.

Certes, il n’est pas facile degarantir la diversité et lecaractère inclusif de nosinitiatives de Transition, maisc’est pourtant vital. Voici, tirés de notre guide sur laTransition, 7 ingrédients pour uneTransition juste, équitable etinclusive. : L'écouteLorsque nous écoutons activement, nousparvenons à trouver un terrain d’entente etnous partons de ce que les gens sont. Si nouspratiquons une écoute active, nous devonsêtre prêts à nous laisser changer par ce quenous entendons. Répondre aux besoins du quotidienQuand une initiative de Transition travailleavec des groupes de personnes marginalisées,elle doit se demander en quoi ces personnespourraient réfléchir à leur résilience parrapport aux répercussions futures du picpétrolier et des changements climatiques alorsque leurs besoins de base ne sont pas satisfaitsici et maintenant. Quels sont nos besoins debase ? Même si nous n'avons pas tous lesmêmes souhaits et désirs, nous cherchons tousà satisfaire les mêmes besoins fondamentaux.Manfred Max-Neef, spécialiste dudéveloppement, a identifié neuf besoinsfondamentaux : la subsistance, la protection,l’affection, la compréhension, la participation,l’oisiveté au sens de loisirs, la créativité,l’identité, et la liberté. Gardez-les à l’esprit. Améliorer l'inclusionIl y a plusieurs façons de placer l’inclusion aucœur de votre initiative de Transition : veillez àne pas vous réunir dans des lieux qui excluentcertaines personnes et qui ne sontphysiquement pas accessibles à tous et ne lesprésentez pas de façon à exclure certainespersonnes. Chaque membre de votre groupepourrait être sincèrement dévoué auxquestions de diversité et d’inclusion, mais entant que groupe, vous pourriez développer uneculture qui exclut d'autres personnes. Il arrivetrop souvent que cette culture s’inspire et soitle reflet de la culture dominante de la société.

Ceux qui s’en sentent exclus sont souvent lespersonnes qui tendent à avoir moins depouvoirs ou de privilèges dans la société engénéral. Construire des pontsComment la Transition pourrait-elle bâtir de larésilience si elle n’est pas capable de nouer desliens d'amitié et de confiance par-delà les «frontières » ? Pensez aux personnes quidoivent participer à ce que vous êtes en trainde mettre en place et allez les voir. Ne partezpas du principe qu’elles vont venir vers vous.Les personnes « difficiles à atteindre » ne sontdifficiles à atteindre que si nous n’essayons pasde les atteindre et de rendre la Transitionpertinente pour tous. CélébrerLa diversité permet de célébrer les différentesfaçons d’exprimer ce que nous avons encommun. La célébration aide les gens à sortirde leur zone de confort. La célébration permetde profiter de la vie et de s’exprimer de façoncréative. Prévoyez des moments de célébrationdans tout ce que vous faites. Rendre le pouvoir transparentArnold Mindel, expert du Process Work, avanceque « tout pouvoir, qu’il soit bon ou mauvais,s’il n’est pas identifié, peut devenir destructeuret oppressant. » Nous devons fournir un effortcollectif pour identifier notre relation aupouvoir et aux privilèges afin que cettecompréhension nous serve à créer un mondeplus solidaire, juste, équitable et sain, entendant la main à ceux qui sont marginaliséspar notre culture actuelle. Maintenir la diversitéSi nous voulons construire une Transitionvéritablement juste et inclusive, le principalingrédient qu’il nous faut emmener partout estnotre volonté d'atteindre la diversité et lajustice sociale dans tout ce que nous faisons.Notre guide des 7 ingrédients offre denombreux conseils quant aux façons deprocéder. Vous pouvez télécharger ici le guide avec les 7ingrédients pour une Transition juste, solidaireet inclusive.

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Réseaux & partenariats Collaborer avec les autres

Sans collaboration, vous ne pourrez pas lancer la Transition dans votre région.Ce que vous serez capable d'atteindre et de réaliser dépendra de la qualitédes partenariats que vous allez bâtir. Vous réussirez à :

• Éviter de refaire le travail déjà fait par quelqu’un d'autre• Rencontrer de nouvelles personnes• Vous ouvrir des portes, développer de nouvelles idées et solutions• Travailler à un niveau plus large pour répondre à la gravité des défisauxquels nous sommes confrontés• Élaborer des stratégies communes pour co-créer des solutionsinnovantes, transversales, fortes et permanentes

Le projet d'écovillage Aardehuis aux Pays-Bas illustre parfaitement le cas d’une initiative deTransition qui s'associe à un projet déjà en cours dans la communauté locale.Photo : Vereniging Aardehuis

Les ressources du Transition Network Retrouvez notre guide sur les réseaux ici et sur les partenariats ici. Vouspourriez aussi mener notre activité de la Grande Liste qui vous permetd’identifier simplement les personnes et les groupes de votre région quiseraient susceptibles de vous aider à déployer la Transition.

Vous pouvez soit décider de construire un réseau de groupes qui s’entraident localement, soittravailler en partenariat avec d'autres groupes sur des projets communs. La Transition, c’est l’artde définir, et de construire, des terrains d’entente, et c’est particulièrement vrai dans ce contexte.

« S’il y a bien une chose que nous possédons, c’est le "pouvoir de réunir".

D’un côté, quelqu’un se présente avec une super idée, comme "J’ai vraimentenvie de lancer une entreprise de taxi à vélo" et d’un autre côté, de jeunesgens qui ont suivi un programme local de réparation de vélos nous disent"Nous savons comment entretenir des vélos, nous aimerions lancer uneentreprise". Alors nous, nous avons lancé un événement local et 70 personnesont manifesté leur intérêt. De plus, nous avons maintenant toute une série departenaires et alliés, ainsi qu’un groupe de travail qui planche sur la façon delancer cette entreprise. Je pense que nous devons juste continuer à faire çadans tous les domaines où il y a à la fois un problème et des gens qui veulentagir. On peut rassembler les gens, les aider à identifier leurs ressources etdéclencher l’action. »

- Chuck Collins : Jamaica Plain New Economy Transition, Boston. 5 façons de travailler en partenariat

1. Partager l'information : partager avec votre réseau les infos sur ce qui se passelocalement et invitez-les à parler de vos événements. Cette façon de faire évite laconfrontation d'événements et ouvre de nouvelles possibilités de collaboration, touten évitant de donner l’impression que vous essayez de « récupérer une idée ». [Niveau d'engagement : faible] 2. Poser les bonnes questions : C’est une excellente façon de gagner du soutien et de

nouer des relations. Vous montrez que vous êtes ouverts à l’avis des autres. [Niveau d'engagement : faible]

3. Décider ensemble : Essayez d’impliquer efficacement les partenaires locaux dans

la prise de décisions concernant des projets clés. [Niveau d'engagement : moyen] 4. Exploiter le « pouvoir de réunir » : invitez vos partenaires à investir du temps, de

l’argent et de l’énergie dans les projets locaux. Le Forum des entrepreneurs locaux va parfaitement dans ce sens. [Niveau d'engagement : faible]

5. Réaliser des projets ensemble : cette façon de travailler en partenariat peut être

géniale et générer de superbes défis créatifs. Notre guide sur Comment créer despartenariats contient de nombreux conseils. [Niveau d'engagement : élevé]

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Construire un réseau Nous faisons presque tous naturellement partie de réseaux, que ce soit notrefamille, nos amis ou notre communauté. Les réseaux renforcent les individus.L’état de santé des membres de la communauté dépend de l’état de santé detoute la communauté. Plus vous collaborez, plus vous vous renforcez etnourrissez les uns les autres. Construire des réseaux revient à nouer desamitiés réciproques et générer du soutien pour votre projet et le travail desautres. Vos partenaires aident au déploiement de la Transition en parlant de vos projets et en créant unréseau de soutien qui peut engendrer toutes sortes de surprises :

• Plus de portes pourraient s’ouvrir pour vous lorsque vous développez des projets• Vous pourriez découvrir que vous êtes déjà en contact avec d'éventuels partenaires• Vous pourriez vous rendre compte que vous recevez de l’aide et du soutien de la part de

votre communauté juste au moment où vous en avez besoin• vous pourriez profiter de l’intelligence collective et du génie de certains pans de votre

communauté dont vous n’aviez même pas conscience Construire des réseaux, c’est s’entraider Des réseaux forts et efficaces se mettent en place quand les gens se soutiennent et se fontconfiance, voici comment vous pourriez y parvenir :

• Organisez un événement pour promouvoir et partager les ressources locales• Soutenez & faites la publicité des projets et événements d'autres groupes sur votre site

internet et dans votre newsletter, etc.• Demandez à un groupe local ou à une agence de tenir à jour un site internet reprenant tous

les groupes et projets locaux géniaux qui oeuvrent à un monde plus juste• Demandez aux groupes locaux et à plusieurs personnes influentes et respectées d’être

accompagnateurs de votre initiative de Transition Avec qui construire un réseau et comment L'exercice de la Grande Liste vous permet de réfléchir aux éventuels groupes et individus devotre communauté qui pourraient soutenir votre travail et avec qui il pourrait être utile deconstruire un réseau ou des partenariats. Construire des réseaux, c’est nouer des liens. Cherchezà rencontrer les personnes en vrai. Si vous le faites, il est toujours bon de glaner quelquesinformations à l’avance sur le groupe/la personne que vous allez rencontrer :

• Apprenez-en plus sur le groupe. Par exemple, quels sont leurs objectifs, quels besoinsessaient-ils de satisfaire et depuis combien de temps le groupe existe-t-il• Réfléchissez à ce que vous aimez à propos de ce groupe• Pensez à la façon dont vous allez vous présenter, ainsi que votre groupe• Pensez à l'aide et au soutien que vous pourriez apporter à ce groupe 28

• Réfléchissez aux avantages que vous auriez tous les deux à entrer en contact• Préparez quelques bonnes questions ouvertes qui vous aideront à mieux

comprendre la façon dont la Transition pourrait leur être bénéfique, les aider àrencontrer leurs objectifs et relever leurs défis

Rappelez-vous que la Transition est avant tout une histoire de collaboration et non decompétition. S’il existe déjà dans votre région des groupes qui mènent des activités deTransition, réfléchissez à la façon dont vous pourriez vous soutenir en collaborant. Il estégalement essentiel de ne pas leur donner l'impression que vous souhaitez récupérerleur groupe. Abordez toujours les échanges sous l'angle de la collaboration, demandez-leur de vous conseiller par rapport à ce que vous voulez mettre en place, offrez-leur lapossibilité de s’impliquer, etc. Exemple d’une première réunion • Reconnaissez ce que le groupe a déjà accompli par le passé, ainsi que les projets en

cours, avant de leur parler de la Transition, et, surtout, posez des questions qui vouspermettront de mieux cerner leurs besoins et défis, ainsi que la façon dont la Transitionpourrait leur être utile.

• Glanez des informations sur leur mission, leurs objectifs, leur programme• Identifiez le public qu’ils ciblent, ou tentent de cibler, au sein de la communauté• Parlez de quelques grands défis auxquels la Transition essaie de répondre, tels que

l’augmentation des coûts énergétiques et ses conséquences économiques sur lacommunauté

• Demandez-leur en quoi le mouvement de la Transition peut aider à soutenir le travailde leur organisation au niveau local ?

• Demandez-leur de l’aide, que pourraient-ils faire pour soutenir la Transition au niveaulocal ? (par exemple, servir de lien vis-à-vis d'autres groupes ou personnes influentes,offrir des lieux de rencontre, organiser des événements, etc.)

Construire des relations à long terme Étant donné que la Transition est un processus qui implique toute la communauté, il estessentiel de prendre soin de vos réseaux, de rester en contact avec les groupes et devous entraider dès que possible. Voici quelques façons d'y parvenir :

• Lorsque vous planifiez des événements ou des projets, réfléchissez toujours auxautres groupes que vous pourriez impliquer, surtout ceux ciblent les membres plusmarginalisés de votre communauté

• Soutenez les projets existants, en donnant un coup de main au verger communautaireau moment de la récolte par exemple

• Parlez des événements et des projets des autres groupes pendant vos événements• Invitez d'autres groupes à vos événements sociaux• Consultez les autres groupes lorsque vous planifiez de nouveaux projets

Pour être efficace, la Transition a besoin de réseaux forts au niveau adéquat. Prenez doncle temps de soigner ces relations, car vous ne savez pas ce qu’elles pourraient vousapporter. Nous remercions chaleureusement Tina Clarke pour cette activité

A C T I V I T É

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Les projets pratiquesInspirez les autres par vos actes

Le succès du mouvement de la Transition réside dans notre capacité à initierdes changements tangibles dans le monde. Pour certains d’entre nous, celaimplique de sortir de notre zone de confort et du monde des idées et desréunions pour se retrousser les manches. Le fait de se mettre à agir et d’initierde réels changements là où nous vivons est très puissant. Nous n'avonsaucune liste de projets infaillibles à vous soumettre ; ceux-ci émergeront devotre groupe, de ses intérêts et de ses passions. Nous pouvons, toutefois,vous offrir ici des suggestions de petits projets pratiques que vous pourriezsuivre. Au fil de temps, ces projets gagneront en ambition et en efficacité.

Les membres de 1000Bxl en Transition en train d’installer les bacs surélevés de leur « PotagerAlhambra » dans un quartier mal fréquenté du centre-ville. La vidéo vous en dira plus sur leurtravail et les autres projets. Photo : Jan Leerman.

« C’est fantastique. J’ai toujours vécu à Porto Alegre, ça fait 37 ans. J'ai eul’impression de voir ma ville et ma communauté s'écrouler, voir les gensse détourner les uns des autres. Mais le potager collectif que nous avonscréé me montre qu’il est possible d'agir ensemble. C’est possible, il fautsimplement redécouvrir les autres. » - Sònia Tavares, Portalegre em Transição, Portugal.

Les projets pratiques offrent aux gens de nombreuses façons de s’impliquer dans la Transition,tout en rendant visibles les actions de la Transition dans l’espace public. Enfin, ils pourraient mener à la création de nouvelles entreprises locales, de nouveaux emploisou possibilités de se former. L’un d’entre eux pourrait même être le début de votre nouvellecarrière ! Ils sont essentiels, car ils montrent non seulement que le changement est possible,mais aussi qu’il est déjà une réalité.

Les ressources du Transition Network Vous pouvez télécharger notre guide sur la façon de mettre en placedes projets pratiques. Il contient quelques bonnes astuces pourdonner à votre projet toutes les chances de réussir. Vous pourriez, en organisant un Forum ouvert, susciter denombreuses nouvelles idées et de l’enthousiasme pour vos projetspratiques. Voir ici notre guide sur l’organisation d’un Forum ouvert.

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AgirVous pourriez lancer une boulangerie, ou...

Dessin au crayon et à l'encre: Rob Hopkins. Crédit photo pour les pages suivantes : À droite :Sylvia Holmes, New Forest National Park Authority, Don Hall, Rob Hopkins, Coin en Transicion, Luke Harris , Annie Leymaire, FionaWard, Karolina Walicka, Transition Bro Gwaun, Paul Shepherd, Tish Rickard. en haut, page 34 :Michele Vander Syp, Julian Andrews/Eye R8 Productions Ltd, Cristiano Bottone, Maud Dan, Jonathan Goldberg, Rob Hopkins,Kazuhiro Hakamada, Karen Whitelaw, Chris Rowland, Leamington Spa Courier, Ann Carranza, Loughborough Echo. en haut, page 35 :Jonathan Goldberg, Alfredo Càliz, Transition Town Totnes, Jonathan Goldberg, Mike Thomas, Paul Mackay, Jonathan Goldberg,Jonathan Goldberg, Romania in Tranzitie, Transition Usk, Transition Network.

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Lancer un Repair CaféPasadena, USA

Accueillir un sommet surl'alimentation locale

New Forest, Royaume-Uni

Organiser un « Ramassagealimentaire »Sarasota, USA

Organiser un carnavalTooting, Londres

Créer un marché fermierCoin, Estpagne

Prévenir l'épuisementTotnes, Royaume-Uni

Lancer un club du houblonCrystal Palace, Londres

Ouvrir un magasincommunautaire

Slaithwaite, Royaume-UniÉchanger des savoir-faire

Totnes, Royaume-Uni

Aider une école à cultiver unpotager

Newent, Royaume-UniLancer un Forum ouvert

Fujino, JaponCréer un Café des Surplus

Fishguard, Royaume-Uni

Créer une monnaie localeGrez, Belgique

Faire du vin localementKilburn, Londres

Donner une conférenceCristiano Bottone, Italie

Organiser une « journéede la PDT » Stroud,

Royaume-Uni

Lancer un projet de cohabitatUngersheim, France.

Vous déguiser en carotte. Pourquoi pas.Crystal Palace, Londres

Produire collectivementl'énergie Fujino, Japon

Lancer des Rues en TransitionNewcastle, Australie

Encourager l'investissementcitoyen dans les renouvelables

Lewes, Royaume-Uni

Planter des fruitiersLeamington, Royaume-Uni

Créer une bibliothèquede semences

Healdsburgh, USA

Faire du jus de pommeLoughborough, Royaume-Uni

Organiser de grandsévénements publics

Liege, Belgique

Apprendre l'écoconstructionTransition Heathrow, Royaume-Uni

Faire de l'apiculture ensembleZarzalejo, Espagne

Lancer un cinéma communautaireTotnes, Royaume-Uni

Vous déguiser en carotte. Pourquoi pas.Crystal Palace, Londres

Ouvrir un espace de réflexionUniversité de St. Andrews, Écosse

Isoler les maisons Brixton,Londres

Apprendre à faire dufourrage Transition Heathrow,

Royaume-Uni

Récolter les fruits tombésKensal to Kilburn, Londres

Créer un marché gratuitBucarest, Roumanie

Réparer gratuitement desvélos, Usk, Pays de Galles

Vous former à la TransitionPartout !

Plus dans les 21 histoires deTransition

Faire partie d' un mouvementSe lier aux autres Transitionneurs

La Transition est en route dans 50 pays du monde. En démarrant une initiative,vous devenez un maillon d’un immense réseau apprenant de personnesprêtes à partager leurs idées, leurs visions et leur sagesse. Profitez-en ! Vousconnecter davantage à ce qui se passe dans le monde vous aide à :

• Partager ce que vous avez appris• Savoir si votre pays dispose d’un réseau national avec qui vouspourriez vous mettre en contact• Gagner du temps en apprenant des expériences des autres• Vous entraider• Nouer de nouvelles amitiés• Approfondir votre compréhension de ce qu’est la Transition• Ne pas vous sentir isolé. De nombreuses petites actions viennentenrichir un tout plus grand

Faire partie d' un mouvementSe lier aux autres Transitionneurs

Que ce soit via des webinaires, le transitionnetwork.org, nos conférences, les réseaux régionauxd'initiatives de Transition ou les médias sociaux, vous connecter davantage à un mouvement pluslarge vous aide vraiment, d'après notre expérience, à enrichir votre initiative de Transition. Vouspourriez découvrir qu'il existe des réseaux régionaux d’initiatives de Transition près de chez vousqui pourraient vous conseiller et vous aider. Partagez vos réussites, oui, mais ne vous arrêtez pas là ! Il est tout aussi utile de partager vos défis,vos obstacles et vos conclusions sur ce qui n’a pas marché. Il existe un mouvement international,alors, profitez-en !

« Lorsque nous nous réunissons, c’est comme si tout le monde s’enrichissaitmutuellement. « Je t'apprends... tu m'apprends ». Tout le monde écoute et puisquelqu’un arrive avec une autre idée. On observe une vraie motivationcollective, des connaissances communes, l’envie de se rassembler pour le biendu groupe. L'enthousiasme est tangible. » - Emiliano Muñoz, Portillo en Transición, Espagne.

« La Transition m’a donné les informations et les contacts dont j’avais besoinpour affronter les incertitudes de l’avenir. » - Russ Carrington.

Les ressources duTransition Network Lisez notre guide sur Comment tirer avantage du mouvement dela Transition

Photos : Mike Grenville

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« C’est incroyable de pouvoirparler à des personnes de 20pays différents, avec leurvision du monde, leursincérité, ça m’a beaucouptouchée. »- Carolyn, États-Unis

Pourquoi est-ce important de faire partie d’unréseau international d’initiatives de Transition ?

« Parfois, quand on atravaillé toute la journéedans la Transition encollectif, on s’y perd un peu,tout peut devenir compliquéet on perd parfois de vuel’objectif. Mais le fait deparler avec toutes cespersonnes ici, d'avoir desretours de gens qui font lamême chose ailleurs, çam’aide vraiment à clarifierles choses et à avoirconfiance dans le fait que jesuis sur le bon chemin. »- Lynn, Pays-Bas

« C’est génial de voir toute ladiversité de cet événement, depouvoir partager des histoires etde se faire des amis, de voir lesliens qui se créent, d'impliquernotre cœur, notre âme et notrecerveau pour gérer aussi nosréalités chez nous. C'était uneambiance vraiment amicale,merci de m’avoir invité. »- Raúl, Mexique

« Je me suis fait beaucoupd'amis partout dans lemonde et j'ai eu la chance devoir comment je pouvais meconnecter un peu plus à lapartie internationale de laTransition. Ça a vraiment étéune expérience très riche devoir comment les chosessont préparées et cuisinéesà cette échelle. De plus,c’était super amusant, c’étaittrès drôle et j'ai adoré ! »- Andre, Roumanie

« C’est vraiment devenu unefamille, même avec lespersonnes qui ne sontjamais venues. Du coup,même ceux qui viennent derejoindre les réseauxnationaux se sententintégrées dès le début. Si onarrive à garder cet esprit etce type de réunions, alors onpeut affirmer que laTransition se portemagnifiquement bien. »- Gerd, Allemagne

« Ici, on sent qu'on n’est passeul. On sent que lechangement est possible etqu’il est en cours, ça merend heureux ».- Juan, Espagne

« Ces derniers jours étaientpleins de créativité etd’inspiration et je pense avoirpu refaire le plein d’énergiepour ce que j'ai à faire »- Ana, Espagne

Nous avons posé laquestion auxparticipants de laRencontre desréseaux de Transition àCopenhague (2014) :

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Chaque rassemblement de personnes quicherchent à amener du changement positif abesoin d'une bannière, d'une image. LaTransition ne déroge pas à la règle. Lorsquevous faites de la Transition dans votre région,laissez toujours la porte ouverte à la créativité,aux arts et à l’esthétique. L’une des devises dela Transition est de « laisser les choses aller làoù elles veulent aller » et cela se reflète dansla multitude de logos que l’on voit éclore. L’une des plus chouettes images dumouvement de la Transition est celle du billetde 10 £ de la livre de Brixton. Il représenteDavid Bowie. Il est probable que vous enailliez déjà entendu parler et que vous pouvezcertainement déjà le visualiser. Dans le cascontraire, le voici, parmi les autres billets de lalivre de Brixton. Il est simple, coloré, joyeux. Jelui ai fait parcourir le monde. Ce qui m'a trèssouvent surpris, c’est de voir à quel point saréputation le précède de sorte que, au moins à4 reprises, il m’a suffi de le brandir lors d’uneconférence pour déclencher une salved'applaudissements. Récemment, je me suis rendu à Paris pour

visiter un projet de Le pré Saint-Gervais enTransition où j'ai rencontré le maire localGérard Cosme.A-t-il souhaité être pris en photo avec lespersonnes présentes ? Avec moi ? Pasvraiment. Ce qu’il voulait, c’était une photo delui avec le billet de 10 £ de Brixton, « celuiavec David Bowie » (voir la photo ci-dessous).Ce billet déclenche des conversations. Ilincarne le fait qu’un avenir en Transitionpourrait être plus amusant que les autrespropositions d'avenir qu'on nous offreactuellement. Il incarne les possibles. Il estgénial. Pourquoi opterions-nous pour desbillets ternes et ennuyeux comme ceux quenous connaissons alors que nous pourrionsavoir des billets colorés et funky avec DavidBowie ? Non, mais sérieusement... pourquoipas ? Et si ce n’est pas une option pour vous,que choisiriez-vous ? Il nous ouvre à lapossibilité de sincèrement refuser les non-sensdestructeurs de la planète, énergivores,inégaux et dangereux pour nos communautésque constituent la majorité des choix que nousacceptons dans notre société moderne.

Chaque révolution porte sa bannière : le rôle dela créativité dans la TransitionExtrait d'un article du blog de Rob Hopkins

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Les ressources du Transition Network Téléchargez ici notre guide sur l'organisation d'une célébration annuelle.Il est également très utile de bien comprendre les cycles d'apprentissage.Notre guide se trouve ici.

Ce que je veux dire, c’est que dans notre vie,nous avons besoin de plus de choses quicomptent pour nous. Personnellement, unbillet de 21 £ de Totnes a plus d’importance àmes yeux qu’un billet de 20 £. Tous les projetsque nous menons en Transition, que ce soit unpotager urbain, un marché fermier, ou desRues en Transition, ont pour but de créer deschoses qui comptent pour les gens.La remarquable activité proposée par Lucy etd'autres, « La Ville en Transition de n’importeoù », à la conférence internationale de laTransition en 2009 au cours de laquelle 350personnes ont construit l’économie vivante etopérationnelle d'une grand rue à l’aide decordes et de cartons m’a fait prendreconscience d'à quel point ma grand ruecomptait à mes yeux. L'art a un rôle essentiel àjouer. Chaque révolution a besoin de ses images, deses logos, qui représentent bien plus que cequ’il n’y parait au premier coup d'œil. Celadépasse l’art et de la créativité. C’est tout ununivers auquel ils nous donnent accès. J'ai

toujours eu un faible pour la citation de JeanDuBuffet :

« L’art ne vient pas se coucher dansles lits qu’on a faits pour lui ; il sesauve aussitôt qu’on prononce sonnom : ce qu'il aime, c’est l’incognito.Ses meilleurs moments sont quand iloublie comment il s'appelle. »

Personnellement, les moments où la Transitionme touche et m’inspire le plus sont quandelle « oublie comment elle s'appelle », quandelle se met en place de façon inattendue etmerveilleuse. Ce billet de 10 £ avec DavidBowie en est un bel exemple. De même qu’un« magasin qui n’a rien à vendre, mais beaucoupà offrir ».Ou un projet de plantation d'arbres fruitiersqui est aussi un projet artistique avec deshistoires, des promenades, de la poésie, descartes et des contes. Mettez de la créativitédans vos projets de Transition, soyez beaux,courageux et ouverts. Et partagez vos histoiresavec le mouvement plus large de la Transition.

À Londres, Transition Kensal to Kilburn récolte des fruits locaux et organise ensuite desateliers de conservation en apposant ces jolies étiquettes sur les produits finis.Photo : Jonathan Goldberg.

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Faire le point & célébrerVous faites la différence, marquez-le

Dans la Transition, nous avons à coeur de nous demander comment le groupese porte et de célébrer ce que nous avons réalisé. Prévoyez des moments debilan, demandez-vous comment le groupe fonctionne et travaille ensemble.Plus tôt vous parviendrez à identifier les problèmes, plus vous serez capabled'éviter l’épuisement et de réagir sainement à une situation conflictuelle. Et sivous prenez le temps de réfléchir aux effets qu’ont vos activités sur le monde,alors vous saurez si vous vous dirigez vers la vision que vous aviez rêvée pourvotre région. Rappelez-vous qu’il est toujours bon de commencer par s'ancrerdans la gratitude !Prenez le temps de faire une pause et de célébrer vos résultats. Dans le cascontraire, vous risquez d’oublier toutes les choses géniales que vous avezaccomplies. De plus, toutes les excuses sont bonnes pour se rassembler etfaire la fête.

« La nourriture est vraiment, vraiment importante. Personnellement, jeprépare des biscuits pour les réunions du conseil que je préside. C’estsurprenant de voir à quel point ce geste casse le caractère formel... Et ce,rien qu’en commençant une réunion avec du thé, du café et des biscuitsmaison. Tout devient plus humain et acceptable et c’est ça que font lesinitiatives de Transition. » - Peter Macfadyen, ancien maire de Frome et fondateur de Transition Frome.

L’incroyable gâteau du lancement de Transition Brixton. Photo : Amelia Gregory.

1. L'invitation : Veillez à ce quel’invitation soit claire, que l'oncomprenne que c’est une fête et ce quevous célébrez. Envoyez des invitationspersonnelles. C’est une fête après tout !

2. La nourriture et les boissons : C’est une fête et il n’y a pasde fête sans repas ni boissons. Soignez cet aspect. Célébrezl’alimentation locale.

3. Clarifiez ce que vous célébrer : Représentezce que vous avez fait et réalisé, ainsi que ce que vouscélébrez. Créez une ligne du temps, une galerie dephotos, une vidéo de votre histoire. Célébrez les petitscomme les grands événements.

4. Tournez-vous vers l'avenir : Cettecélébration n’est pas la fin de l’histoire, mais unesimple pause. Quels seront les prochains pas devotre groupe ? Trouvez des moyens amusants etmotivants de rassembler les idées que les genspourraient avoir pour les prochaines étapes.

8. Gardez une trace ! : Demandez à quelqu’un de prendre des photos, des vidéos etde garder une trace d’une façon ou d’une autre. Vous vous en réjouirez par après. Vousne pourrez jamais réunir toutes ces personnes de la même façon deux fois.

9. Pas de graphiques ! : Si quelqu’un fait undiscours, faites en sorte qu’il soit vivant et rythmé.Racontez des histoires, faites quelque chosed'amusant. Maintenez l’énergie. N’oubliez pas, c’estune fête !!

5. Variez : Pour l'anniversaire de Transition Lewes, il y avait une chorale, quelques discours, de lapoésie, une tombola, encore de la musique, des cornemuses, de la danse, la possibilité de parler desprojets de Transition Town Lewes, la présentation d’un projet pour reprendre de façoncommunautaire le site sur lequel ils célébraient, à manger et à boire. Variez constamment.

6. Dansez : Une jolie piste de danse ne pourraqu’embellir votre célébration. Quoi de mieux pourterminer la soirée en beauté ?

7. Une mise en contexte : Invitez les autresorganisations locales avec lesquelles vous êtes encontact et proposez-leur un stand, ou autre. Célébrezle réseau de contacts et d'amitiés que vous avez crééet le total des projets que vous avez mis en place.

9. Pas de graphiques ! : Si quelqu’un fait undiscours, faites en sorte qu’il soit vivant et rythmé.Racontez des histoires, faites quelque chosed'amusant. Maintenez l’énergie. N’oubliez pas, c’estune fête !!

10. La masse critique : Pour que la fête soit belle, il faut desgens. Veillez à attirer du monde..

Comment bien célébrer ?

Leçons tirées d’une fête organisée pour les sept ans de Transition Town Lewes

3L’objectif de ce Guide dudébutant est de vous donnerl’envie de vous lancer dans laTransition et de mettre en ligneles ressources dont vous auriezbesoin pour réussir. Mais avantd’entrer dans les détails, nousaimerions préciser un pointessentiel. Notre expérience dans laTransition nous a appris qu’ilfallait distinguer le type degroupe que vous allez formermaintenant (que ce soit ungroupe initiateur ou un groupenoyau) et le type de groupe quevous finirez par devenir.

En détails :Comment lancer

la Transition

Un groupe initiateurPour lancer la Transition dans une région, il vous faut ungroupe motivé prêt à consacrer du temps et de l’énergie à laTransition et disposant de diverses compétences etexpériences. Une initiative ne se crée pas d'un coup debaguette magique ! Ce groupe traversera la première étapedu processus de Transition et nous l’appelons le groupeinitiateur. L’idéal serait que toutes les personnes membresde ce groupe lisent ce guide et se rencontrent ensuite pourdébattre de la façon de lancer la Transition.44

N'hésitez pas à suivre notre formationLancer une initiative de Transition pourvous doter de bases solides. Plus d'info ici.

Un groupe initiateurPour lancer la Transition dans une région, il vous faut ungroupe motivé prêt à consacrer du temps et de l’énergie à laTransition et disposant de diverses compétences etexpériences. Une initiative ne se crée pas d'un coup debaguette magique ! Ce groupe traversera la première étapedu processus de Transition et nous l’appelons le groupeinitiateur. L’idéal serait que toutes les personnes membresde ce groupe lisent ce guide et se rencontrent ensuite pourdébattre de la façon de lancer la Transition.

Un groupe noyauLe groupe noyau se forme un peu plus tard, sur base desfondations établies par le groupe initiateur. On peut yretrouver les mêmes personnes, quelques-unes ou aucune. Legroupe noyau est le groupe qui met en place tous cesmagnifiques projets auxquels on pense lorsqu’on parle deTransition (monnaie locale, projets d'alimentation, etc.) Mais ilse base sur le travail réalisé par le groupe initiateur. Nousvous donnerons plus de détails dans le chapitre suivant.

Au-dessus : Réunion du groupe noyau. Photo : Jonathan Goldberg

Les groupesinitiateursQuelques éléments clés àprendre en compte Les gens. Vous ne pouvez pas faire ça tout seul. Il y a unnombre incroyable de choses que vous pouvezfaire seul, comme réduire votre consommationénergétique, manger de saison et local, etc., etces actes revêtent une importance majeure.Mais la Transition ne peut se limiter à des actesisolés. Vous connaissez sûrement despersonnes qui seraient prêtes à se lancer, desamis, des collègues de travail ou des étudiantsde votre université. Ou encore des membresd’un autre groupe dont vous faites déjà partie.Si vous n’en connaissez pas, voici quelquespistes :

• Contactez des amis, des personnes qui ontles mêmes idées ou des groupes qui vontdéjà dans ce sens• Publiez votre envie sur les réseaux sociauxou diffusez-la dans votre réseau• Organisez une séance cinéma, uneconférence ou autre événement et invitez despersonnes à vous rejoindre (référez-vous ànotre fiche si vous avez besoin d’idéesd'événements ou à notre guide sur Commentorganiser un événement si vous cherchez desastuces pratiques)• Parlez de la Transition sur votre chaîne deradio locale• Rejoignez un groupe qui a des objectifssimilaires et créez des liens

Nous avons déjà été contactés par uneAustralienne qui se plaignait d'être la seuledans sa ville à s’intéresser à la Transition et àse soucier de ce type de cause.Nous lui avons demandé si elle était bien sûre

de ce qu’elle avançait.Un mois plus tard, elle nous a rappelés, sondésespoir s’était transformé en excitation. Elleavait publié une petite annonce dans le journallocal et avait reçu plus de 120 réponses. C’estainsi qu’est née son initiative de Transition.

Le nombre magique ? 1 ? 12 ?Ou entre les deux ? Comme nous l’avons déjà dit, si vous êtes seuldans votre groupe, il est probablement troppetit. Mais qu’est-ce que trop petit et qu’est-ceque trop grand ? D'après notre expérience, lataille idéale d'un groupe se situe entre 5 et 8.12, c’est peut-être un peu trop.Même si cela semble évident, il est essentielque ces personnes s’intéressent vraiment à laTransition, qu’elles soient assez motivées, parexemple, pour lire ce Guide essentiel, oud'autres textes sur la Transition. Mieux encore,elles pourraient avoir suivi une formationTransition ou avoir rendu visite à une initiativede Transition existante.

Qui ? Vous avez besoin de profils différents. Voiciune liste de compétences et de qualités quinous semblent assez utiles. Essayer d'identifierles compétences que vous avez déjà.Réfléchissez ensuite à trouver les compétencesqu’il vous manque, que ce soit en invitant denouvelles personnes, ou en formant desmembres existants. Ne soyez pas découragépar cette liste, car les membres du groupepeuvent acquérir les compétences nécessaireset vous pouvez toujours vous tourner vers desacteurs extérieurs pour obtenir une aideponctuelle.

• Compétences en organisation : gestion deprojet, fonctionnement de groupe,coordination des activités de différentespersonnes, travail avec des bénévoles

Les questions qu'on nous pose souvent :Comment organiser des événements pertinents et attrayants pour les habitants desalentours ? Certaines personnes s’intéressent plus aux questions larges comme le changement climatique oul’approvisionnement énergétique. D'autres s’intéressent plutôt aux problèmes locaux (la santé etle bien-être, la solidarité dans le quartier, le prix du logement ou le chômage). Il faut un certaintalent pour faire en sorte que la Transition réponde à toutes les préoccupations locales. Commentrendre hommage à l’héritage local en écoutant les histoires de nos aînés ? ou célébrerl’alimentation locale, les activités de plein air, les projets qui retissent des liens dans le quartier etfont en sorte que les habitants se sentent en sécurité chez eux et dans la rue ?

Lors du Earth Day 2015, Transition Granja Viana au Brésil a passé la journée avec les enfantsde l’école locale OCA pour leur parler du changement climatique, collecter les déchets autourde l’école et finir par une marche aux lampions. Photo : Isabela Maria Gomez de Menezes

• Compétences humaines : être sympathiqueet accueillant, travailler avec différentesperspectives, cultures et visions du monde,savoir gérer les différences et les conflits.• Compétences en organisation de réunionsefficaces et agréables : prévoir et gérer desréunions et réfléchir au fonctionnement dugroupe.• Planifier et organiser de bons événements :prendre la parole en public, réserver dessalles, passer des DVD, gérer un Forumouvert, faciliter des débats• Expérience en réseautage : avec lesorganisations et personnes existantes• Compétences en communication :contacter la presse, réaliser des posters etdes flyers, écrire des articles de blog etutiliser les médias sociaux• Gérer l’information : liste d’emails, liste de

contacts, de numéros de téléphone• Gérer des sites internet• Connaissance des autres groupes locaux etmise en liens• Connaissance de l'histoire locale et desproblèmes locaux

En plus de ces compétences, il est utile detrouver des personnes qui sont :

• en mesure d’offrir de leur temps : vouspouvez préciser combien (un demi-jour par

semaine ? un jour par mois ?)• amusantes : elles savent comment rendrece genre de travail agréable• fiables : elles font ce qu’elles ont ditqu’elles feraient• dans la même philosophie : ellescomprennent en quoi la Transition estnécessaire et ce que ça veut dire• empathiques : elles font preuve de réalismequant aux résultats que peut atteindre ungroupe de bénévoles et font attention aubien-être• Inclusives : elles arrivent bien à intégrer lesautres de sorte que le groupe ou sesdécisions ne soint pas dominés par 1 ou 2personnes. Elles sont conscientes desquestions de pouvoir, de privilèges et destatut et comprennent les impacts de ceux-cisur les collectifs et la société

Vous pourriez ne pas rassembler toutes cescompétences au début, mais cherchez à lesretrouver chez les personnes qui vousrejoignent. Les formations sont là pour vousaider, comme ce guide et les 7 ingrédientsessentiels.

Organiser degrandsévénements Pour qu'une bonne partie de la communautés’engage, il vous faut des événementsinspirants qui offrent autant de possibilitésd’interaction que possible. Les initiatives de Transition ont rapidementappris qu’un film monotone n'allait pas inspireret motiver les gens. Nous sommes capables debien mieux que ça. Les initiatives de Transitiondu monde entier ont déjà organisé un nombreincroyable d’événements. Nous vous livrons iciquelques astuces sur comment organiser desévénements sympas. Il est essentiel de maximiser les possibilités derencontre. Au début de l’événement, proposezaux gens de se tourner vers leur voisin afin dese présenter et d’expliquer d’où ils viennent etpourquoi ils sont venus. Observez l’énergiecirculer dans la pièce ! Nous savons que cetexercice a marqué le début de belles amitiés...et plus encore ! Si vous passez un film ou donnez uneconférence, donnez au public l’occasiond'échanger en petits groupes (3 ou 4maximum), éventuellement avant de les inviterà poser des questions. Référez-vous à nosastuces pour organiser de chouettesévénements. Veillez à ce que les gens comprennent

clairement comment ils peuvent s’impliquer,par exemple :

• Demandez aux personnes présentes delaisser leur email ou leurs coordonnées etdemandez-leur si elles seraient prêtes àdonner un coup de main

• Choisissez une personne qui accueillera

les participants qui désirent s'impliquerdavantage, une personne d'accueil ou uncoordinateur des bénévoles

• Soyez attentif aux personnes qui sont

peut-être un peu plus timides ou moins àl’aise et demandez-leur de vous aider pourdes tâches ou des événements spécifiques

• Trouvez le moyen de laisser les gens

contribuer à la Transition même s’ils neviennent pas à toutes les réunions, ayezune liste de personnes prêtes à donner uncoup de main lors des événements ou pourcertains projets.

• Ayez sur votre site internet une liste de« coups de main recherchés » ou publiez

cela via votre newsletter Ce sont des habitudes que vous devriez ancrerrapidement.

La Transition, oui, mais où ? Il est important qu’une initiative de Transitiontrouve la bonne échelle. La Transition semblebien fonctionner dans des petites villes dequelques milliers à quelques dizaines demilliers d'habitants. Dans une grande ville, ilvaut mieux travailler par quartier, même si on adéjà rencontré des initiatives de Transition àl’échelle d’une ville entière de plusieurscentaines de milliers d’habitants. Dans leszones rurales, votre initiative de Transitionpourrait couvrir plusieurs villages. Votredécision dépend de ce qui, selon vous, estgérable et de l’impact que vous pensez pouvoiravoir. Prenez en compte ce que vousconsidérez être l’identité de l’endroit où vousvivez. Est-ce un quartier, une ville, une région ?De façon générale, commencez petit et laissezles choses se diffuser et inspirer vos voisins !

Liège en Transition a profité d’un grandévénement public pour lancer son projet deceinture alimentaire. Photo : Liège enTransition.

Les personnes du public se présentent à leurvoisin lors d’un événement de Transition auLuxembourg. Photo : Carole Reckinger.

Un projet d'art communautaire à Brasilandia, une favela de Sao Paulo, Brésil,coordonné par Transition Brasilandia. Photo : Boa Mistura.

Les questions qu'on nous posesouvent :

Je vis en milieu rural.J'imagine que ce n'est paspossible d'y lancer laTransition ? Là où la densité de population estbeaucoup plus faible, plusieurs villages onttendance à s'associer pour lancer uneinitiative de Transition. S’il existe àproximité une ville avec une initiative deTransition, vous pourriez rejoindre certainsgroupes ou réunions et collaborer. CollaborerTout comme nous ne pouvons pas faire deTransition seuls, votre initiative de Transitionrisque d'avoir bien du mal à atteindre certainsobjectifs si elle ne se lie pas à d'autresgroupes. Transition Town Totnes a, parexemple, consacré beaucoup de temps audébut à se mettre en réseau avec d'autresgroupes, en co-présentant des événements,etc. Vous trouverez ici notre guide sur les

partenariats.

Se mettre en réseauIl est toujours très utile d’inscrire son initiativede Transition auprès du Réseau Transition etc’est très facile à faire. Vous devriez égalementvous abonner à la newsletter pour être tenu aucourant de ce qui se passe. Vous pourriez decette façon découvrir que d'autres initiativesexistent près de chez vous et les contacter.

En route ! Félicitations ! Votre initiative de Transition estmaintenant prête à se lancer. Quelle bellesensation, vous ne trouvez pas ? À ce stade,vous avez probablement déjà commencé àcréer des liens avec des organisations, desgroupes et des personnes qui voussoutiennent, vous organisez ensemble desévénements et faites parler de vos projetsrespectifs, tout en renforçant votre groupeinitiateur pour qu’il soit efficace et agréable. Vous pourriez aussi prendre le temps de suivredes formations ensemble ou de participer àdes ateliers (pour se former à la gouvernanced’un groupe efficace et agréable, découvrir le« travail qui relie » de Joanna Macy, participerà une formation Lancer une initiative (celle-ciest aussi disponible en ligne). Au fur et àmesure que des personnes vous rejoignent,vous allez grossir votre liste de contacts,éventuellement mettre en place un siteinternet ou une page sur un réseau socialcomme Facebook pour que les gens soienttenus au courant de vos activités. Voici une liste de questions qui reviennentsouvent à cette étape : voir notre FAQ surcomment lancer une initative de Transition pour trouver une réponse aux points suivants :

• Le groupe doit-il être ouvert ou fermé ?• Quand devrions-nous chercher desfinancements ?• Comment notre groupe doit-il sestructurer ?

Vous trouverez dans l’ingrédient consacré auxgroupes sains des informations sur la façon demener des réunions efficaces, l’évolution d’ungroupe, le maintien de l’enthousiasme au seinde l’initiative de Transition et les prises dedécisions. Notre Guide sur Comment organiserdes réunions efficaces aborde majoritairementla question des réunions, mais il couvreégalement d'autres aspects liés au groupeinitiateur :

• Les premières réunions du groupe sontpeut-être plus détendues que lesgrandes réunions publiques, maisprenez-les au sérieux et veillez à ce quedes décisions sur des actions concrètessoient prises et que tout le monde soitau clair sur qui les mène.

• Il est essentiel de décider en collectif dela façon dont vous allez prendre desdécisions, étant donné que vous serezamenés à en prendre beaucoup.

• Continuez à vous amuser, célébrez lesréussites, valorisez la contribution dechaque personne, trouvez un équilibreentre les projets concrets et les bonsmoments passés ensemble. C’est peut-être même ce qui compte le plus !

Le projet de viticulture urbaine de Transition Kensal to Kilburn « Unthinkable Drinkable» célèbre sa première dégustation. Photo : Jonathan Goldberg..

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Maintenir legroupe &accueillir lesnouveaux Une fois que votre groupe marche bien, vouspourriez avoir envie de le fermer pourcontinuer sur votre lancée. Ce n’est pas unproblème, mais n’oubliez pas de réfléchir àl’inclusion de nouveaux membres, ainsi qu’àl’exclusion ou à la sortie de certains membres. Des personnes pourraient passer à l’un de vosévénements et souhaiter s'impliquerdavantage. Essayez de voir comment vouspouvez les accueillir sans que le groupeinitiateur ne devienne trop grand, ou que despersonnes ne vous rejoignent en permanence.Certaines initiatives ont créé des groupes detravail qui les aident à organiser desévénements, à bâtir des partenariats, à lancerdes projets ou à creuser un sujet spécifique,comme l’alimentation. Des événements telsdes Forums ouverts peuvent aider les gens àlancer leur propre projet (voir notre guidecomplet sur le Forum ouvert). Comme nous avons à cœur d’être inclusifs,certaines initiatives de Transition ont parfoisl’impression qu’elles doivent accepter tout lemonde. Pourtant, certaines personnes n’ontpas les compétences ou les qualités sociales

requises pour contribuer de façon positive à ungroupe de coordination. Vous pouvez tout àfait les aider à trouver leur place à d'autresniveaux de l’initiative. Lorsque de nouvelles personnes vousrejoignent, pensez à ce qu’elles auraientbesoin de savoir pour être en mesure des’impliquer (et à ce que vous avez besoin desavoir à propos d'elles !) Pourriez-vousaccepter absolument tout le monde dans votregroupe ? Y a-t-il des critères à satisfaire pourvous rejoindre (être disponible un certainnombre d’heures, adhérer à la Raison d’être dugroupe, signer un code de conduite) ? Vous pourriez désigner une personne dansvotre groupe qui aurait la tâche de contacterles nouveaux avant qu’ils ne viennent à uneréunion pour qu’ils puissent se faire unemeilleure idée de ce qui va se passer et de ceque le groupe fait. Ce rôle accueil des nouveaux pourrait :

• demander à tous de se présenter et deprésenter leurs rôles quand de nouvellespersonnes viennent à une réunion

• demander à la nouvelle personned’expliquer brièvement les raisons de saprésence et de son envie de s’engager.

• Expliquer au début de la réunion la façondont les décisions sont prises et ce dont legroupe parle

Vous trouverez ici un guide sur l'inclusion.

Une activité de Transition Town BrixtonPhoto : Jonathan Goldberg.

Former des groupes de travail pourdifférents domaines d'intérêts pourraits'avérer très utile. Photo : Mike Grenville.

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La Transition pourrait se mettre en place de façonchaotique... mais pas de panique !

Ne vous inquiétez pas si vous avec l’impression que le lancement de la Transition dans votrerégion est assez chaotique. Tout nouveau projet doit trouver sa voie. Ces éléments centraux sontlà pour vous guider, mais ne les laissez pas vous limiter ou vous empêcher de vous lancer. Le plusimportant reste de prendre du plaisir, de relever avec joie ces défis et de construire l’avenir dontvous rêvez pour votre région.

Cette checklist vous aidera à évaluer les bases de votre groupe initiateur.

• Nous comprenons le rôle d’un groupe initiateur• Nous avons conscience des compétences disponibles, ou non, dans le groupe• Nous comprenons ce qu’est la Transition• Nous avons déterminé la zone géographique que nous souhaitons couvrir• Nous avons réfléchi à la façon dont la Transition peut s'adapter à notre contexte• Nous avons enregistré notre initiative sur le site du Réseau• Nous avons contacté les initiatives de Transition avoisinantes• Nous savons comment mener des réunions efficaces• Nous avons décidé de notre façon de prendre des décisions au sein du groupe• Nous avons réfléchi à l’inclusion des nouveaux• Nous avons jeté un œil aux ressources disponibles sur les sites des réseaux de la Transition• Nous comprenons l’importance de chercher activement à atteindre un équilibre entrel’opérationnel, la gouvernance et le relationnel • We understand the need to actively seek and create balance between Task, Process and

Relationships?

La « journée de la pdt » de Transition Stroud dans un centre commercial local. Photo :Jonathan Goldberg.

Les ressources du Transition Network Vous trouverez ici et ici nos guides sur la façon de se déployer et deprendre de bonnes décisions.

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4En détails :Consolider

Du groupe initiateur à une

initiative de Transition solide

Une fois tous ces éléments debase mis en place, vous avezterminé la phase d’initiation.Bravo ! Vous avez maintenant ungroupe initiateur ! Il sembleraitque ce soit le moment decélébrer. Vous pourriez déjàdisposer de plusieurs groupes detravail bien précis, ou n’avoirqu’un groupe initiateur. Dans lesdeux cas, tout va bien. Vous allez maintenant passer à ladeuxième phase du processus deTransition, dont le but est :

• de créer le groupe noyau de votreinitiative• de créer des groupes dédiés àcertaines thématiques de Transitioncomme l’alimentation, l’énergie, etc.• de développer la structure del’organisation pour lancer des projetsplus ambitieux et prometteurs

Photo : Jonathan Goldberg.

Consolider Dans le passage vers un groupe noyau, votreattention passe de :

• la mise en place de fondations solidespour votre groupe au lancement deprojets plus ambitieux et prometteurs

• un groupe de personnes qui constituentles couches fondatrices à un groupe depersonnes qui vont bâtir quelque chosede grand et de beau sur ces fondations

• décisions qui ont été prises par un groupede personnes qui se sont rassembléesparce qu’elles voulaient qu’une initiativede Transition existe et prospère à ungroupe qui souhaite qu’un certain nombrede projets existent et prospèrent.

Tous les chouettes projets que l’on associe à laTransition (les monnaies complémentaires, larelocalisation volontaire, les projets d'énergiecommunautaire, les initiatives d'agricultureurbaine) ont besoin des fondations, desstructures et des processus issus du travail dugroupe initiateur, mais ils ont égalementbesoin d’un groupe noyau composé desporteurs de projets qui prennent desdécisions. Vous saurez que votre groupe noyaufonctionne bien lorsqu’il : • permet aux personnes concernées par les

décisions d’y participer• trouve un moyen d’être responsable et

transparent quant aux activités qu’il mènevis-à-vis des personnes qui le composentet des personnes qu’il affecte.

• trouve un équilibre entre la transparence etla confidentialité pour créer un espaceinterne de discussion sûr

• maintient une certaine continuité tout enétant ouvert à de nouvelles idées,personnes et façons de faire

• suscite de nouvelles idées et fait germer(sans forcément tout faire seul) denouveaux projets et entreprises

À quoi devez-vous donc veiller lorsque vouscréez un groupe noyau ?

Groupesthématiques À ce stade, vous disposez probablement decertains groupes thématiques (par exemple surl’alimentation, l’énergie, la Transitionintérieure, l'éducation, etc.) Il est essentiel de mettre en place des groupesthématiques sains et efficaces pour réussir àcréer un groupe noyau étant donné que legroupe initiateur prend, lui, du recul poursoutenir activement les porteurs de projet. Si vous n’avez pas de groupes thématiques,voici quelques pistes pour qu’ils voient le jour :

• Vous pourriez organiser des soirées film oudes conférences consacrées à un aspectparticulier de la Transition, commel’alimentation ou l’énergie• Quelques jours après cet événement,prévoyez des moments de Forums ouvertspublics (plus d’info ici sur le Forum ouvert)• À la fin, annoncez que vous espérez que cesdiscussions mèneront à la création d’ungroupe de travail sur le sujet et invitez lesgens à aller de l’avant• Vous pourriez aussi inviter directement despersonnes que vous auriez identifiées et voiravec elles si elles auraient envie de créer ungroupe• Il arrive aussi que des gens vous contactentet vous demandent s’ils peuvent créer ungroupe !• Vous pourriez aller vers des groupes quisont déjà actifs dans le domaine dans lequelvous souhaitez lancer un groupe et leurposer la question

Une fois que le groupe est opérationnel,invitez-le à envoyer un membre du groupe àchaque réunion du groupe noyau de sorte quece dernier reste proche des besoins desporteurs de projet sur le terrain

Groupe support Plutôt que d'avoir pour chaque groupethématique un(e) :

• Site internet• Compte en banque• Bureau• Newsletter• compte Facebook/twitter• Agenda des événements, etc.

le groupe initiateur peut petit à petit devenirun groupe Support qui apporte un soutien auxdifférents groupes pour servir le projetgénéral. Ce groupe, que nous allons appelerGroupe support, peut incarner différents rôles.Il peut :

• servir de lien avec des organisationslocales clés• déposer des demandes de financement• veiller au bien-être et au bonfonctionnement de l’organisation au senslarge

Pour pouvoir mettre en place des projets plusambitieux, il devra également prendre encompte les aspects juridiques, comme :

• les responsabilités financières• les assurances• la sécurité et le bien-être• la protection des enfants• la responsabilité civile• d'autres responsabilités juridiques

Ce travail n’est peut-être pas aussi « sexy» que la mise en place de projets concrets surle terrain, mais il est tout aussi vital etcertaines personnes adorent ce genre detâches !

Transmission à lagénérationsuivante Que se passerait-il si, tout d'un coup, tous lesmembres fondateurs de votre initiative sefaisaient renverser par un bus et que laconnaissance collective du projet étaitperdue ? Il est trop risqué pour le projet quele savoir repose uniquement sur quelquespersonnes. Même si l’énergie des fondateursest vitale au moment du lancement de laTransition, au fil du temps, elle peut empêcherde nouvelles personnes de s'impliquer etdominer le groupe. Dans ce cas, les nouveauxse sentent frustrés, car ils essaient de mettreen place de nouvelles choses dans l’ombre desmembres plus anciens. Les fondateurs, quant à eux, doiventcomprendre que, pour que le projet soitpérenne, il est bon qu’ils ne soient plusindispensables. C’est peut-être l’étape la plusdifficile dans la vie d'un projet, le moment oùl’on choisit de se retirer, mais c’estcertainement la plus importante pour que leprojet puisse se développer et évoluer. Pour mieux franchir cette étape, le groupepeut prévoir un moment pour raconter etvaloriser son histoire, se souvenir de sonparcours, de qui l'a rejoint et de comment leschoses ont évolué (comme l’a fait ici TransitionTown Totnes). Si les personnes se sententreconnues dans l'histoire du groupe, ce seraplus facile pour elle d’essayer de s’endétacher. Parfois, la transition est simple, parfois, ellesuscite quelques luttes de pouvoir au momentoù le groupe réimagine sa vision et sonobjectif. Il faut toutefois passer par là à cemoment de vie du projet. Vous vous rendrezcompte par après que c’est ce qui auraprobablement permis au projet de prospéreret de rayonner. Vous pourriez choisir d’inviterun facilitateur externe pour vous aider.

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Gérer lesbénévoles et lesnouvellesénergies Souvent, les initiatives de Transition nousdisent qu’elles ont du mal à garder lesnouvelles énergies et les bénévoles, que cesnouveaux restent quelques réunions et puisdisparaissent. Nous avons longuementréfléchi aux raisons de ce comportement etnous avons abouti à quelques propositions surle maintien de la motivation des nouveauxque nous aimerions vous livrer. Vous pourriez leur envoyer un packd’intégration qui explique la structure et lesprocédures de base de l’organisation et quicontiendrait : Les structures de base de l'organisation

• Qui a quel rôle et que fait-il• Comment les finances sont-elles gérées• Quel est le statut de l’organisation, par ex.

ASBL, entreprise sociale, etc.• Comment les décisions sont-elles prises,

notées et suivies• Quel est le rituel de réunions, ordre du jour,

règles de base, lieu, etc., et à qui s'adresseren cas de soucis concernant le groupe etses dynamiques

Ces informations peuvent vraiment aider lesnouveaux à y voir plus clair et à comprendrecomment ils peuvent au mieux contribuer. D'autres éléments pourraient être utiles :

• Avoir un rôle accueil des nouveaux quirencontre les nouveaux bénévoles et sertde point de contact

• Cette personne répond aux questions desnouveaux, explique comment les chosesfonctionnent en dehors des moments deréunion et facilite l’intégration.

Lorsque de nouvelles personnes endossentdes rôles, il pourrait être utile de clarifier :

• le rôle qui doit être créé ou transmis• les compétences et l’engagement temps• la façon de le retransmettre à quelqu’un

d'autre Si possible, rédigez une description du rôle.Vous pouvez le faire pour les administrateurs,les membres du groupe noyau, les bénévoles,les coups de main, ainsi que pour les salariés. Voici un aperçu des étapes qui pourraient semettre en place lorsque quelqu’un se retire :

• La personne qui a le rôle avertit le groupede son intention de partir

• Elle définit autant que possible le rôle• Elle pourrait être remplacée par plus

d'une personne, en fonction de larépartition des tâches

• d'autres personnes sont invitées àremplir certains ou tous les rôles

N’oubliez pas que cela prend du tempsd’intégrer de nouvelles personnes, mais qu’àlong terme, ces nouvelles énergies sont le seulmoyen d'assurer la durabilité du groupe. Nevous laissez pas non plus aveugler par l’enviede « faire » qui vous empêcherait de prêterattention au bien-être et aux besoins desnouveaux. Nous avons produit un guide ici qui pourraitvous être utile.

Transition Kensal to Kilburn (Londres,Royaume-Uni) en train de récolter les fruitsde leurs arbres locaux. Photo : JonathanGoldberg.

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Ou... Si cette analogie du donut ne vous parle pas,imaginez que vous prenez votre dîner dansl’espace. Si vous ne prenez pas garde, votreentrée pourrait s’envoler d’un côté, votredessert de l’autre et votre couteau et votrefourchette planeraient n'importe où. Lesmaintenir tous au même endroit exige uneffort. Dans la Transition, c’est pareil. Faire ensorte que tout appartienne à un seulprocessus requiert une attention particulière.

Prenez garde audonut Certaines initiatives nous ont fait part d’unproblème appelé « l’effet donut ». C’est cequi se passe quand l’énergie du groupe, lesintérêts des personnes les plus actives, seconcentre sur les projets concrets, et nonplus sur le groupe initial, la coordination oula cohérence du tout. Par exemple, lors de l’année un de votregroupe, vous disposez d’un groupe noyautrès actif qui organise beaucoupd'événements et lance pas mal de projets.En année cinq, vous comptez un potagercollectif, une entreprise communautaire deproduction d'énergie, un Repair Café etplusieurs ateliers. Tout le monde esttellement pris par ces projets que pluspersonne n’a de temps à consacrer aunoyau. Il se peut qu’en année dix, vouscélébriez l’existence de super projets quifonctionnent bien, mais que vous ayezperdu de vue le fait qu’ensemble, ilspourraient incarner un vrai changement deTransition. D’une certaine façon, ce n’est pas unproblème. Vous avez mis en place de superprojets, alors, pourquoi serait-ce négatif ?Malheureusement, ça l'est, car cela signifieque peu de nouvelles énergies viennentnourrir l’initiative qui a du mal à maintenirson niveau d'énergie et à évoluer. Certainsgroupes arrivent à contourner le problèmeen cherchant des financements au seinmême ou à l’extérieur de la communautépour payer un Gestionnaire de projet quiaura comme fonction d'assurer la cohérenceet de faire en sorte que tous ces élémentsfassent partie d’un tout. Voici notre guide complet sur la façon depasser d'un groupe initiateur à un groupenoyau.

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5Alors que votre groupe progresseet s'active, pensez à vous arrêterrégulièrement pour célébrer ceque vous avez accompli (voir p.41)et vérifier avec tout le monde quetout va bien. Nous avons créé pourcela le Bilan de santé de laTransition. Nous vous recommandons de fairevotre bilan de santé au moins unefois par an pour évaluer la qualitédu groupe. Le bilan de santéexiste pour vous faire avancer etvous aider à anticiper lesproblèmes. Ce bilan a été testé surde nombreuses initiatives deTransition (dans plusieurs culturesdifférentes) et s’inspire de toutesnos connaissances sur ce qui faitqu’un groupe fonctionne bien oupas.

Le Bilan de santéde la Transition

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Un atelier sur comment utiliser le bilan de santé. La journée de laREconomie de Transition Penwith, février 2015. Photo : Mike Thomas.

Le Bilan de santé de laTransition est là pour vousaider à :

• réfléchir à ce que votre initiative aaccompli• lancer la discussion sur ce qui fonctionnebien et ce qui pourrait être amélioré• célébrer vos atouts et vos réussites• identifier les domaines, les compétenceset les ressources sur lesquels il faudraitencore se pencher• clarifier les prochaines étapes (tout ensachant qu’il pourrait s'agir d’en fairemoins)

De nombreux groupes nous ont dit que lebilan de santé avait soulevé beaucoup dequestions et que parfois les débats qu’ilsuscite ont apporté la réponse. L'accent estmis sur la façon dont l'initiative fonctionne.Chaque initiative de Transition se distinguepar les personnes qui s'y impliquent, lesatouts et les défis liés à son contexte et lesévénements externes qui ont une influencesur les personnes qui la rejoignent, ou non.Nous espérons qu'après avoir effectué lebilan de santé, vous serez en mesure decélébrer ce que vous avez accompli sansvous sentir dépassés par ce que vous n'avezpas fait. Aucune initiative n'a, à notreconnaissance, obtenu un score parfait !

Nous aimons comparer le bilande santé à un animal. Ce n’est pasun animal bien précis : danschaque culture, les animaux sontconnotés différemment. C’est unanimal avec quatre pattes, unequeue, une tête... un animalordinaire. Le nôtre a une drôled'apparence, comme Pikachu(des Pokemons), mais vouspouvez imaginer le vôtre commevous le souhaitez. Ses quatre pattes représentent lesfondations, les quatre élémentsessentiels à la réussite de notre initiativede Transition. Il s'agit de : 1. Impliquer notre communauté dans laTransition2. Avoir des groupes sains3. des réseaux et partenariats4. des projets pratiques Lancez une discussion ouverte et honnêteavec votre groupe : comment vousportez-vous sur chacun de ces points ?Vous pourriez vous octroyer une noteallant de 1 à 5. Ensuite, les yeux de notre animalreprésentent la Vision. D'après vous, àquel point la vision de votre groupe est-elle claire et vous permet-elle d'atteindreun objectif ? Est-ce que la queue de votre animalfrétille ? La queue représente l'aspectFaire le point et célébrer. Votre groupeest-il heureux ? Quel est son niveaud'énergie ? Prenez-vous assez souvent letemps de célébrer ce que vous avezréalisé, ainsi que vos efforts ? Enfin, le monde qui entoure notre animalreprésente le Mouvement de laTransition. Dans quelle mesure votregroupe est-il relié aux autres initiativesde Transition, au réseau national de laTransition, au niveau international ?

Les participants du Roadshow de laTransition à Lancaster en 2015 en train defaire le bilan de santé de leur initiative deTransition.

Faites-en une habitude annuelle... Vous pourriez consacrer une soirée à un Bilan de santé plus long. Autour d’un repas partagé,vous pourriez dessiner votre version de l’animal et l’utiliser pour nourrir une discussionconstructive et positive sur ce que le groupe a accompli. En faire une habitude annuelle ne peutêtre que bénéfique pour votre initiative.

Photo : Rob Hopkins

Et après ? Et bien, c’est à vous de voir. Nous espérons sincèrement que ce guide coloré et, espérons-le,inspirant vous a offert tout ce dont vous aviez besoin pour lancer le processus là où vous habitez.Si vous vous dotez de bonnes structures, vous pourrez réaliser de belles choses. Qu’avez-vousenvie de faire ? Qu’avez-vous envie de créer et de voir émerger dans votre région, dans ce lieuqui est le vôtre ? La Transition commence par de petits projets qui ont le pouvoir de donnerconfiance aux gens, de leur montrer que le changement est possible et peut-être leur offrir unetoute première expérience de collaboration avec d'autres. La Transition est profondément ambitieuse. Elle veut modifier, là où nous vivons, la façon dontnous nous nourrissons, nous nous logeons, nous créons de l’emploi, nous nous approvisionnonsen énergie... C’est énorme. Et cela demande du temps, de la détermination et du faire ensemble.Mais ce que vous devez comprendre, c’est que la façon dont vous mettez en place votre projet aautant, si pas plus, d’importance que ce que vous mettez en place. Nous ne sommes passimplement en train de créer des projets qui réimaginent et reconstruisent notre monde. Nousnous intéressons aussi à la façon dont nous travaillons, aux types d’organisations que nouscréons, modèles indissociables du monde que nous voulons voir émerger. Il ne sert à rien decréer un nouveau monde plus sain et résilient si nous finissons par reproduire les schémasmalsains de collaboration et de relation que notre culture actuelle encourage. Ce que vous faites et ce que vous créez n'a pour seule limite que la créativité et le niveau decroyance que vous avez dans le fait que tout est possible. Cultivez cette inspiration, nourrissez-vous de ce que font d'autres initiatives de Transition dans le monde. Et partez changer ce monde,en commençant par le coin de votre rue.

Ungersheim en France illustre parfaitement ce que la Transition est capable de fairelorsqu’elle est soutenue par les autorités locales. C’est une histoire qui est maintenant la starde son propre film Qu’est-ce qu’on attend ? réalisé par Marie-Monique Robin.

RESSOURCES Si vous voulez en savoir plus sur laTransition et ce qu’elle représente, rendez-vous sur le site international en anglaiswww.transitionnetwork.org ou sur le sitebelge en français www.reseautransition.be.Voici d'autres ressources qui pourraientégalement vous être utiles. LIvres Local Sustainable Homes: how to make themhappen in your community. Bird, C. (2010).Transition Books/Green Books.

Transition in Action: Totnes and District 2030: an Energy Descent Plan. Hodgson, J,Hopkins, R. (2010). Transition Town Totnes/Green Books.

The Transition Companion: making your community more resilient in uncertain times. Hopkins, Rob. (2011). Green Books.(Ingrédients partiellement traduits) Ils changent le monde ! : 1001 initiatives deTransition écologique Hopkins, R. (2014).Anthropocène. 21 Histoires de Transition : Comment unmouvement d’initiatives citoyennes se formepour réimaginer et reconstruire notre mondeHopkins, Rob. (2015). Transition Network.Vous trouverez les 21 histoires et leursvidéos sur notre sité dédié aux 21 histoires.

Local Money: how to make it happen in your community. North, P. (2010). TransitionBooks/Green Books.

Local Food: how to make it happen in yourcommunity. Pinkerton, T, Hopkins, R. (2009).Transition Books/Green Books.

Communities, Councils and a Low Carbon Future: what we can do if governments won’t. Rowell, A. (2010). Transition Books/ GreenBooks Films En Transition 1.0 (2009) : visible ici.En Transition 2.0 (2013) : visible ici.Demain (2015): voir le site internet du film

EnTransition 2.0 est la meilleure introduction àla Transition et ce qu’elle représente.

The story of Transition Bro Gwaun's 'SurplusFood Cafe' from our '21 Stories of Transition'.

Greyton Transition Town in South Africa arethe stars of this short video.

The story of Greenslate Community Farm(from our '21 Stories of Transition'.