de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket...

8
1 La compagnie eurélienne « Comme si c’était vrai » propose dans le cadre des commémorations du 9ème centenaire de la fondation de l’abbaye Notre-Dame de Josaphat de Lèves en partenariat avec la Ville de Lèves et le Centre International du Vitrail de Chartres Espace Soutine à Lèves le vendredi 17 juin à 20 h 30 Autres représentations : Lundi 13 juin à 20 h 30 : Foyer d’accueil chartrain Salle de l’Aéronef 12 rue Hubert Latham 28000 Chartres Samedi 25 juin à 20 h 30 : Prieuré de Breuil-Bellay 49700 Cizay la Madeleine Mercredi 29 juin à 20 h 30 : Espace culturel 28630 Nogent le Phaye N° unique de réservation : 0678853045 BECKET ou l’honneur de Dieu de Jean Anouilh Pour plus d’infos : www.chartres-theatre.com [email protected] 0678853045 p. 2 : L’argument historique – La pièce p.3 : La mise en scène – Le projet – la compagnie p. 4 : le metteur en scène p. 5 : les comédiens p. 6 : Jean Anouilh parle de « Becket » p. 7 : Rappel historique p. 8 et 9 : Extrait de la pièce « Becket ou l’honneur de Dieu » (1959) est l’un des chefs d’œuvre de Jean Anouilh. La pièce a obtenu à la création un très grand succès : reprise à la Comédie Française puis à New York (où elle tint l’affiche plus d’un an) et dans le monde entier, elle a été adaptée au cinéma dans une superproduction avec Richard Burton et Peter O’Toole.

Transcript of de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket...

Page 1: de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket ou l’honneu de Dieu: « J’ai lu un jou l’histoi e de Thomas Becket dans «

1

La compagnie eurélienne « Comme si c’était vrai » propose dans le cadre des commémorations

du 9ème centenaire de la fondation de l’abbaye Notre-Dame de Josaphat de Lèves en partenariat avec la Ville de Lèves et le Centre International du Vitrail de Chartres

Espace Soutine à Lèves le vendredi 17 juin à 20 h 30

Autres représentations : Lundi 13 juin à 20 h 30 : Foyer d’accueil chartrain Salle de l’Aéronef

12 rue Hubert Latham 28000 Chartres Samedi 25 juin à 20 h 30 : Prieuré de Breuil-Bellay 49700 Cizay la Madeleine

Mercredi 29 juin à 20 h 30 : Espace culturel 28630 Nogent le Phaye N° unique de réservation : 0678853045

BECKET ou l’honneur de Dieu de Jean Anouilh

Pour plus d’infos : www.chartres-theatre.com [email protected] 0678853045

p. 2 : L’argument historique – La pièce

p.3 : La mise en scène – Le projet – la compagnie

p. 4 : le metteur en scène

p. 5 : les comédiens

p. 6 : Jean Anouilh parle de « Becket »

p. 7 : Rappel historique

p. 8 et 9 : Extrait de la pièce

« Becket ou l’honneur de Dieu » (1959) est l’un des chefs d’œuvre de Jean Anouilh. La pièce a obtenu à la

création un très grand succès : reprise à la Comédie Française puis à New York (où elle tint l’affiche plus d’un

an) et dans le monde entier, elle a été adaptée au cinéma dans une superproduction avec Richard Burton et

Peter O’Toole.

Page 2: de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket ou l’honneu de Dieu: « J’ai lu un jou l’histoi e de Thomas Becket dans «

2

« L'amitié est une bête familière, vivante et tendre. Elle ne semble avoir que deux yeux

toujours posés sur vous et qui vous réchauffent. On ne voit pas ses dents. Mais c'est une

bête qui a une particularité curieuse, c'est quand elle est morte qu'elle mord. »

Jean Anouilh

L’argument historique :

La pièce se passe au XIIème siècle. Elle met en scène l’amitié qui unissait Henri II, roi

d’Angleterre, et Thomas Becket, un jeune diacre, sur fond d’enjeux politiques entre le

pouvoir civil et le clergé.

Les deux hommes mènent une vie de débauchés jusqu’au jour où Henri II nomme son ami

Becket Primat d’Angleterre. Le roi pense ainsi pouvoir manipuler l’Eglise d’Angleterre à sa

guise, mais à peine nommé, Becket prend son rôle très au sérieux et s’oppose au roi. Henri

II le fera assassiner dans la cathédrale de Cantorbéry. Cet événement aura une

répercussion considérable dans toute l’Europe médiévale.

Trois ans seulement après sa mort, Thomas Becket sera canonisé. Dans la cathédrale de

Chartres, une verrière rappelle les grands moments de la vie de Thomas Becket. C’est le

seul vitrail consacré à un saint qui soit contemporain des bâtisseurs de la cathédrale.

Jean de Salisbury, membre de l’école de Chartres, puis évêque de Chartres, dont le

tombeau est à Lèves, fut le secrétaire et l’ami de Thomas Becket quand celui-ci était

primat d’Angleterre.

Thomas Becket retourne en Angleterre (vitrail de la cathédrale de Chartres)

La pièce : Jean Anouilh a concentré son argument sur la relation entre le roi Henri II et Thomas Becket : c’est l’histoire d’une amitié trahie. La pièce s’inscrit dans le contexte historique et inclut de nombreux personnages : la reine-mère, la jeune reine, l’archevêque d’Angleterre, les évêques d’Oxford et de Londres, le Pape, le roi de France Louis VII, etc.

La mise en scène :

Elle visera à recréer l’ambiance de l’époque (le XIIème siècle). Cependant, il ne s’agit pas

d’une reconstitution historique mais bien d’un texte théâtral, vivant, plein de force et de

suspens, riche de l’écriture de Jean Anouilh qui signe là un de ses chefs d’œuvre. Neuf

comédiens, des figurants, 20 personnages et 40 costumes d’époque.

Page 3: de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket ou l’honneu de Dieu: « J’ai lu un jou l’histoi e de Thomas Becket dans «

3

Le projet :

La création de « Becket ou l’honneur de Dieu » s’inscrit dans les commémorations du 9e

centenaire de la fondation de l’abbaye Notre-Dame de Josaphat de Lèves. Elle aura lieu à

Lèves, à l’Espace Soutine, le 17 juin 2016.

La compagnie :

Créée en 2012, la compagnie « Comme Si C’était Vrai » (une expression extraite de

« L’échange », pièce de Paul Claudel) s’applique à créer des spectacles de qualité destinés

au plus grand public. Elle bénéficie du soutien des villes de Chartres, de Luisant, de Lèves,

du Conseil Départemental d’Eure-et-Loir, du Centre International du Vitrail de Chartres et

du Crédit Mutuel.

Page 4: de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket ou l’honneu de Dieu: « J’ai lu un jou l’histoi e de Thomas Becket dans «

4

Patrice Marie, le metteur en scène :

Patrice Marie aborde le théâtre en

spécialiste de sémiologie théâtrale, auteur

d'un mémoire universitaire sur les

comédies de Shakespeare, et se forme à la

mise en scène auprès de Gildas Bourdet.

Enseignant alors le théâtre au niveau

universitaire en France et à l'étranger, il

devient rapidement comédien puis metteur

en scène. Il poursuit parallèlement sa

carrière au ministère de la culture.

Prédisposé à travailler et faire travailler les

plus grands auteurs, il monte une vingtaine

de spectacles, choisissant entre autres

Victor Hugo, Molière, Anouilh, Ionesco ou

encore Albee. En 2010, il s’installe à Villeau

près de Voves, et crée une compagnie de

théâtre « Comme Si C’était Vrai ».

En Eure-et-Loir, il monte successivement :

- « Incroyable Cathédrale » un spectacle inédit sur la construction de la cathédrale de

Chartres. Le spectacle sera donné en juin 2014 dans le cadre des Estivales, sur le

parvis Nord de la cathédrale de Chartres, avec le soutien de la ville de Chartres et

du Centre International du Vitrail.

- « Aziou Liquid » de Olivier Bruhnes, une comédie contemporaine jouée en octobre

2015 à Chartres et à Luisant, avec le soutien des deux villes concernées.

Professeur de théâtre, il anime un atelier au sein du Centre International du Vitrail. Il est

actif également à Paris, où sa compagnie, Le Monde est un Théâtre, présente deux pièces

par an (www.lemondeestuntheatre.com).

Le public d’ «Incroyable Cathédrale », juin 2014

Page 5: de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket ou l’honneu de Dieu: « J’ai lu un jou l’histoi e de Thomas Becket dans «

5

Les comédiens

Neuf comédiens (6 hommes, 3 femmes) s’emparent du beau texte d’Anouilh. Certains ont

déjà une longue expérience théâtrale, d’autres sont plus débutants. Tous se lancent dans

le projet avec passion. S’ajoutent à ces comédiens un groupe de cinq figurants, des jeunes

issus de l’assistance éducative.

Par ordre d’entrée en scène

Fabrice Constantin : le roi Henri II d’Angleterre

Paul Foyer : Thomas Becket

Dominique Blaize : l’Archevêque d’Angleterre / un baron / l’homme de la forêt

Henry de Rivière de la Mure : le Pape / L’évêque d’Oxford /Le comte d’Arundel

Eric Dupuis : l’Evêque de Londres / un baron

Alix Martial : La reine d’Angleterre /Gwendoline, la maîtresse de Becket

Michelle Boine : la reine-Mère / Le Cardinal

Nina About : Louis VII roi de France

Guillaume Osorio : le petit moine

Et

Marie Moubayed : la fille de la forêt / la maîtresse du roi Henri II

Elie Ngalala Lakoul : le messager du roi / un meurtrier de Becket

Steven Legay : un moine messager / un prêtre

Sofiane Fore : le page de Becket / un meurtrier de Becket

Jérôme Villette : un soldat / un meurtrier de Becket

L’équipe

Assistante à la mise en scène : Michelle Boine

Choix des musiques : Gianfranco Sebastio et Michel Gosselin

Communication : Alix Martial

Conception son et lumières : Antoine Mercier

Photos : Fabien Pinon

Illustration : Audrey Montélimard

Costumes : La Dame à la Licorne (Chartres)

Page 6: de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket ou l’honneu de Dieu: « J’ai lu un jou l’histoi e de Thomas Becket dans «

6

Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket ou l’honneur de Dieu :

« J’ai lu un jour l’histoire de Thomas Becket dans « La Conquête de l’Angleterre par les

Normands » d’Augustin Thierry, que j’avais achetée par hasard parce que les volumes

avaient une belle couleur verte. Mon émotion et mon plaisir m’ont suffi. Je n’ai rien lu

d’autre. Le drame entre ces deux qui étaient si proches, qui s’aimaient et qu’une grande

chose, absurde pour l’un d’eux, - celui qui aimait le plus – allait séparer, m’a donné l’idée

de la pièce.

Depuis on m’a appris que le pauvre Augustin Thierry était de loin dépassé par la science

historique moderne (car on fait des progrès même en histoire !).

Il parait que Thomas Becket n’était même pas d’origine saxonne – c’était un des ressorts

de ma pièce – il était normand. Qui sait s’il était même le fils de la belle Sarrasine qui avait

sauvé son père captif d’un pacha pendant la seconde croisade ? Tout s’écroulait pour un

homme sérieux. Mais je suis un homme léger et facile – puisque je fais du théâtre. J’ai

décidé que cela m’était égal. Et à vous ? »

L’amitié entre Henri II d’Angleterre et Thomas Becket : aperçu historique :

Henri II, comme tous les rois normano-angevins, désirait être le maître absolu, tant de son

royaume que de l’Eglise. Il voulut se débarrasser des privilèges du clergé anglais qu’il

voyait comme autant d'entraves à son autorité. Becket lui parut comme l’instrument

adapté pour accomplir ses desseins ; le jeune homme se montra dévoué aux intérêts de

son maître et un agréable grand ami tout en maintenant avec diplomatie une certaine

fermeté, de sorte que personne, sauf peut-être Jean de Salisbury, n’aurait pu douter qu’il

ne fût pas totalement dévoué à la cause royale.

L’archevêque d’Angleterre mourut en 1161 et le roi choisit, à la surprise générale, Thomas

Becket comme son successeur. Le clergé se rallia cependant à l’avis royal, l’élection eut

lieu en mai 1162 et Thomas fut consacré le 3 juin 1162. Dès qu’il fut nommé, une

transformation radicale du caractère du nouveau primat s’opéra à la stupéfaction générale

du roi et de tout le royaume. Le courtisan gai et amant des plaisirs fit place à un prélat

ascétique en robe de moine, prêt à soutenir jusqu’au bout la cause de la hiérarchie.

Becket fit appel au pape et sentant que sa vie était trop précieuse pour l'église pour être

risquée, partit en exil volontaire. Il embarqua sur un bateau de pêcheurs qui le débarqua

en France. Henri II poursuivit l'archevêque fugitif avec une série de décrets applicables à

tous ses amis et partisans aussi bien qu'à Becket lui-même ; mais Louis VII de France le

Page 7: de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket ou l’honneu de Dieu: « J’ai lu un jou l’histoi e de Thomas Becket dans «

7

reçut avec respect et lui offrit sa protection, d'autant qu'il s'agissait là d'un moyen

d'affaiblir son royal vassal Plantagenêt. Thomas Becket resta presque deux ans dans

l’abbaye de Pontigny. Une fois la paix signée entre le roi d’Angleterre et le roi de France,

Becket revint en Angleterre. Il débarqua à Sandwich et deux jours plus tard il entrait à

Cantorbéry.

Enluminure du XIIIe siècle représentant le meurtre de Thomas Becket

La tension était désormais trop grande pour trouver une issue autre que la catastrophe qui

ne fut pas longue à venir. Une phrase du roi exaspéré : « N'y aura-t-il personne pour me

débarrasser de ce prêtre turbulent ? » fut interprétée comme un ordre par quatre

chevaliers anglo-normands. Ces quatre chevaliers projetèrent donc immédiatement le

meurtre de l'archevêque et le perpétrèrent près de l'autel de la cathédrale de Cantorbéry

le 29 décembre 1170.

Extrait de la pièce :

« Thomas Becket, en gentilhomme, élégant, jeune, charmant, avec sa veste courte et ses

souliers au bout curieusement retourné, est entré, allègre et salue le roi.

THOMAS : Mes respects, Monseigneur !

LE ROI s’illumine : Ah ! Thomas ! Je pensais que tu dormais encore !

THOMAS : J’ai déjà fait un petit temps de galop jusqu’à Richemond, mon Seigneur. Il fait

un froid divin.

LE ROI qui claque des dents : Dire que tu aimes le froid, toi ! A son page Frotte donc plus

fort, animal !

Thomas, souriant, repousse le page et se met à frotter le roi à sa place.

LE ROI au page : Ça va ! File ! Tu m’habilleras tout à l’heure.

THOMAS : Mon prince, c’est moi qui vous habillerai. Le page est sorti.

LE ROI : Il n’y a que toi qui me frottes bien. Qu’est-ce que je ferais sans toi, Thomas ! Tu es

gentilhomme, pourquoi joues-tu à être mon valet de chambre ? Si je demandais ça à mes

barons, ils me feraient une guerre civile !

THOMAS sourit : Je suis votre serviteur, mon prince, voilà tout. Que je vous aide à

gouverner ou à vous réchauffer, c’est pareil. J’aime vous aider.

LE ROI avec un petit geste tendre : Mon petit Saxon ! Au début, quand j’ai voulu te prendre

près de moi, tu sais ce qu’ils m’ont dit tous ? Que tu en profiterais pour me poignarder un

jour.

THOMAS qui l’habille souriant : Vous l’avez cru, mon prince ?

Page 8: de Jean Anouilh - Eurelien.fr · 2016. 5. 30. · 6 Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas Becket ou l’honneu de Dieu: « J’ai lu un jou l’histoi e de Thomas Becket dans «

8

LE ROI : N… non… J’ai eu un petit peu peur au début. Tu sais que j’ai facilement peur. Mais

tu avais l’air si bien élevé, à côté de ces brutes. Comment t’es-tu arrangé pour parler le

français sans trace d’accent anglais ?

THOMAS : Mes parents m’ont envoyé tout jeune en France y prendre le bon accent

français.

LE ROI rêveur : Je ne comprends pas que tu ne me haïsses pas… Tu vois, moi qui n’ai pas

énormément de courage…

THOMAS : Qu’en savez-vous mon seigneur ? Avant le jour de sa mort, personne ne sait

exactement son courage…

LE ROI continuant : Tout de même, tu sais que je n’aime pas me battre – personnellement,

tout au moins. Eh bien, si les Français, par exemple, envahissaient un jour la Normandie et

qu’ils y fassent un centième de ce que nous avons fait ici, je crois bien que je ne pourrais

jamais voir un Français sans tirer ma dague et… Il crie soudain, voyant un geste de Thomas

Qu’est-ce que tu cherches ?

THOMAS souriant, tirant son peigne de son pourpoint : Mon peigne Il commence à coiffer

le roi et lui dit doucement Mon Seigneur, vous savez que ma nouvelle vaisselle d’or est

arrivée de Florence ? Mon roi me fera-t-il l’honneur de venir l’étrenner chez moi ?

LE ROI : De la vaisselle d’or ! Quel fou tu fais ! THOMAS : Je lance cette mode.

LE ROI : Je suis ton roi et moi je mange dans de l’argent.

THOMAS : Mon prince, vous avez de lourdes charges et je n’ai que celles de mon plaisir…

L’ennui c’est qu’il parait que ça se raye… Enfin, on verra. J’ai aussi reçu deux fourchettes.

LE ROI surpris : Des fourchettes ?

THOMAS : Oui. C’est un nouveau petit instrument diabolique, de forme et d’emploi. Cela

sert à piquer la viande pour la porter à sa bouche. Comme ça on ne se salit pas les doigts.

LE ROI : Mais alors, on salit la fourchette ? THOMAS : Oui, mais ça se lave.

LE ROI : Les doigts aussi. Je ne vois pas l’intérêt.

THOMAS : Aucun intérêt pratique, en effet. Mais c’est raffiné, c’est subtil. Ça ne fait pas du

tout Normand.

LE ROI soudain ravi : Il faudra que tu m’en commandes une douzaine. Que je vois la tête de

mes gros barons au premier banquet de la cour, quand je leur présenterai ça. Il ne faudra

pas leur dire à quoi ça sert. On rira bien !

THOMAS riant : Une douzaine ! Comme vous y allez ! C’est que ça coûte très cher des

fourchettes. Mon prince, il est temps d’aller au conseil.

LE ROI riant aussi : Ils ne vont rien y comprendre ! Ils sont fichus de croire que c’est pour se

battre. On va s’amuser comme des fous ! »

« Becket ou l’honneur de Dieu » bénéficie du soutien de la Ville de Lèves, du Centre

International du Vitrail de Chartres, du Conseil départemental d’Eure-et-Loir, de

l’Agglomération de Saumur et du Crédit Mutuel.