DAVANTAGE D’ELECTRICITE POUR MOINS DE CO2 ou LA METAMORPHOSE DU SYSTÈME ELECTRIQUE

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Club Energie - 26 Février 2013 – Yves Bamberger

DAVANTAGE D’ELECTRICITE POUR MOINS DE CO2 ou LA

METAMORPHOSE DU SYSTÈME ELECTRIQUE

Yves Bamberger, Conseiller Scientifique du Président d’EDF et Membre de l’Académie

des Technologies, a exploré avec l’assemblée d’une quarantaine de participants

différents scénarios expliquant comment le système électrique français, européen et

mondial devra évoluer afin de faire face aux contraintes a priori contradictoires d’une

croissance de la production électrique et de la baisse voulue des émissions de CO2.

Il a commencé par confirmer que la demande d’électricité ne pourra que croître dans le

futur, et ce de manière durable que ce soit au niveau national ou mondial.

Son exposé s’est ensuite structuré en trois temps : la production, le transport puis

l’utilisation de l’électricité.

La production devient de plus en plus distribuée en utilisant des technologies variées

(photovoltaïque, éolien, force marée motrice, etc.) tandis que de nouveaux usages

apparaissent (véhicule électrique) et que les technologies de stockage s’améliorent, ce

qui fait que le système électrique est en pleine mutation. La clé d’une transition réussie

est alors de considérer que « le diable est dans le détail des Technologies de

l'Information et Communication », comme le montre le blackout de Novembre 2006 : dans

le nord de l’Europe une ligne de haute tension a été coupée pour faire passer un bateau.

Le bateau étant passé plus tôt que prévu, 15 millions de clients se sont retrouvés sans

électricité en France, Espagne, Portugal. Des leçons ont été tirées de cet évènement.

D’une part une partie du le système n'était pas "observable", il faut donc désormais que

les éoliennes envoient de l'information sur leur état. D’autre part le photovoltaïque et

l’éolien n’ayant aucun inertie physique (lorsque le soleil se cache, le PV s'arrête), ils donc

plus instable. Il faut donc compléter l’utilisation des ENRs avec du stockage et faire

communiquer ces systèmes pour en coordonner l’utilisation.

M. Bamberger a ensuite couvert l’impact de différents aspects comme l’insertion du

photovoltaïque, les lignes à très haute tension à courant continu, les centrales thermiques

à flammes, les différentes générations nucléaires, l’hydraulique. Puis il a analysé les

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potentiels au niveau mondial des énergies renouvelables, selon les axes des potentiels

restants à exploiter et de la rentabilité économique.

Enfin notre invité s’est demandé comment optimiser le système en intégrant

massivement des énergies renouvelables intermittentes, notamment grâce aux

technologies de stockage (par ex. le STEP - Station de Transfert d'Energie par Pompage,

de loin le moyen de stockage le moins cher).

La note finale est une note d’optimisme sur la faisabilité et les chances de succès de cette

métamorphose, bien que considérant des aspects aussi complexes que la libéralisation

du marché de l’électricité, la décentralisation, l’européanisation et la question de la

gouvernance.

Questions / réponses

Lors de la session de questions/réponses, M. Bamberger précise qu’EDF n’est pas hostile

à la formation de marchés (de capacité, d'effacement), même si un marché n’appréhende

pas forcément les besoins sur le long-terme.

Il note aussi que dans l’esprit collectif, s'il y a une panne "c'est la faute d'EDF" (et pas de

RTE ou ERDF) ; il faut donc des centrales à gaz pour éviter les blackouts.

Petit retour historique : en France, il y a 11 millions de chauffe-eau électriques. C'est le

premier 'smartgrid' au monde, conçu il y a 50 ans. Avec, 20 TWh : ils stockent plus que

les STEPs !

La "transition énergétique" est une question de choix politique : réduire les importations

de gaz, réduire les émissions de CO2, augmenter la production locale.

La demande d'électricité augmente et augmentera encore pendant de nombreuses

années du fait de la croissance de la population mondiale et d’un meilleur accès à

l’électricité, que ce soit au niveau des logements, des transports, de l’industrie. Le

pourcentage d'électricité dans le mix énergétique augmente aussi, sous l’impulsion

d’une meilleure efficacité des réseaux et des appareils, ainsi que des changements de

comportements.

La question de la métamorphose du système électrique afin de répondre à une demande

croissante tout en intégrant des sources énergétiques variées et respectueuses de

l’environnement est donc au cœur d’un débat de dimension mondiale et sur le long

terme.