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Diffusion restreinte UNDP/MOR/74/003 Rapport technique 2 MAROC Ecole des sciences de l'information Assistance à l'école des sciences de l'information Dar A Vaughan de série FMR/PGI/77/219 (UNDP) Programme Organisation des Nations Unies des Nations Unies pour l'éducation, pour le développement la science et la culture Paris, 1977

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Diffusion restreinte U N D P / M O R / 7 4 / 0 0 3 Rapport technique N° 2 MAROC

Ecole des sciences de l'information

Assistance à l'école des sciences de l'information

Dar A Vaughan

N° de série FMR/PGI /77/219 (UNDP)

Programme Organisation des Nations Unies des Nations Unies pour l'éducation, pour le développement la science et la culture

Paris, 1977

M A R O C

Assistance à l'école des sciences de l'information

Rapport établi à l'intention du Gouvernement du Maroc par A. Vaughan, Expert de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) agissant en qualité d'agent chargé de l'exécution du projet pour le compte du Programme des Nations Unies pour le développement (PNÜD)

Programme des Nations Unies pour le développement

Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture

Rapport technique No. 2 UWEP/kOR/74/OO 3( Vaughan) FMR/PGI/77/219(UWDP) 20 avril 1977

© Unesco 1977 Printed in France

TABLE ÍES MATIERES

Paragraphes

INTRODUCTION ( 1 - 20)

A. L'école 1 - 7

B. La mission 8 - 2 0

CONSIDERATIONS ET RECOMMANDATIONS ( 21 - 150 )

C. Les programmes 2 1 - 66

D. Méthodes d'enseignement . . . . 6"J - 72

E. Professeurs et étudiants 73 - 87

P. Organisation et administration 88 - 93

G. La "bibliothèque 94 - 107

H. Directions futures 108 - 115

I. Recommandations 116 - 150

CONCLUSION 151 - 154

- Recommandations pour la révision des programmes de l'ESI pour l'année scolaire 1977-1978

MO R/74/003 ~ Assistance à l'école des sciences de l'information

I. INTRODUCTION

A. L'école

1. L'école des sciences de l'information (ESl) a été créée en 1974 et a admis ses premiers étudiants la même année. Elle est la seule institution au Maroc consa­crée à la formation des bibliothécaires, des documentalistes et des archivistes. Selon l'article premier du règlement de l'Ecole, elle a pour mission "d'assurer la formation des cadres supérieurs destinés à servir dans les administrations publiques, dans les organismes semi-publics et dans le secteur privé".

2. Deux programmes sont offerts à l'ESI. Le premier, qui constitue le premier cycle, dure trois ans; il est destiné aux bacheliers et mène au diplome d'informa-tiste. Le deuxième programme d'études est un peu plus spécialisé; il dure deux ans et mène au diplome d'informatiste spécialisé. Sont admis à en suivre les cours ceux qui ont reçu leur licence d'université ou un diplôme de niveau équivalent. Les étu­diants reçoivent une éducation gratuite et beaucoup d'entre eux sont des fonction­naires détachés de leur administration. De plus, les étudiants reçoivent une bourse, et ceux qui ne sont pas déjà fonctionnaires doivent s'engager à travailler pour une administration publique ou semi-publique pendant un certain nombre d'années.

3. Le 3 mai 1974* le Gouvernement marocain a adressé au Programme des Nations Unies pour le développement (PITOU) une demande d'aide à l'Ecole dans ses débuts. Cette demande a été approuvée par le PNUD en février 1975» l'Unesco ayant été chargée de l'exécution du projet. Monsieur Nasser Sharify, consultant de l'Unesco, a présenté deux rapports en 1974 qui traçaient les grandes lignes du développement de l'Ecole et proposaient des programmes d'étude * ) . Par la suite trois experts internationaux ont été recrutés pour enseigner à plein temps à l'Ecole. En même temps, l1Unesco a fourni des bourses à plusieurs étudiants marocains qui sont partis à l'étranger suivre des cours de sciences de l'information et qui vont rentrer prendre la relève des ex­perts internationaux. Finalement, un autre consultant de 1'Unesco est venu à l'Ecole pendant l'été de 1975 et a décrit, dans son rapport, la situation de l'ESI à cette époque * ) .

4« Pendant le trimestre d'automne de 1976 environ I40 étudiants étaient inscrits à l'Ecole et répartis de la façon suivante pour le premier cycle de trois ans: 57 en première année, 2é en deuxième année et 33 en troisième année; pour le cycle supérieur de deux ans, 11 étudiants étaient inscrits en première année et 8 en deuxième année. Mis à part trois étudiants tunisiens qui étaient en première année du deuxième cycle et un étudiant centrafricain qui était en première année du premier cycle, tous les étudiants étaient marocains.

*) Nasser Sharify, "Plan d'ensemble pour la création d'une école des sciences de l'information", Paris, Unesco, Août 1974 ( 3 0 7 2 / H M O . R D / D B A )

Nasser Sharify, "Création de l'Ecole des sciences de l'information (ESl)" Paris, Unesco, Octobre 1974 ( 3 0 8 9 / R M Ö . R D / H B A )

**) E . de Grolier, "Assistance à l'Ecole des sciences de l'information" Rapport technique No. 1, Paris, Unesco, Décembre 1975 ( F M R / C O M / D N D / 7 5 / 252(UNDP))

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5. Qaant au corps professoral, il comportait trois experts de 1*Unesco qui as­suraient la plupart des cours des sciences de l'information (les matières techniques). De plus, la première étudiante marocaine ayant suivi une formation à l'étranger (au Pratt Institute, New York) était revenue et avait commencé à enseigner à l'Ecole en Octobre; une coopérante française engagée à plein temps partageait ses activités entre des cours et la direction de la "bibliothèque de l'Ecole.

6. A cô*té de ces cinq professeurs travaillant à plein temps, il y avait une trentaine de professeurs vacataires, dont quelques-uns assuraient des cours de matières techniques mais dont la plupart faisaient les cours de connaissance de base, ou connaissances générales, qui forment soixante pour cent du programme.

7» L'Ecole était toujours située dans les locaux prêtés par l'Institut national de statistique et d'économie appliquée (iNSEA). Cependant, en face de ce bâtiment, le local destiné à l'Ecole et qui devrait être ouvert aux membres de l'Ecole au cours de l'année 1977» commençait à s'élever.

B . La mission

8. Les autorités marocaines avaient demandé à 1'Unesco d'envoyer un consultant pendant une période de trois mois à l'Ecole. Les objets de cette mission étaient les suivants:

(a) aider le Directeur d'études et le corps professoral en ce qui concerne certains problèmes professionnels,

(b) aider au développement du programme d'enseignement,

(c) donner un certain nombre de cours.

9. Le consultant, après avoir pris autant d'information que possible sur l'ESI à son passage au siège de 1'Unesco, est arrivé à Rabat le 7 octobre 1976» il y est resté jusqu'au 30 décembre 1976.

10. Peu après l'arrivée du consultant, le Directeur d'études, it Wali Ahmed Aland a démissionné. Au lieu de nommer un autre directeur à ce poste, le Directeur de l'Ecole, M . Ahmed Fassi Pihri, a nommé Mme EsSalhi, professeur et expert de l'Unesco et Mlle Amina Touzani, le seul professeur marocain à plein temps, coordinateurs d'un comité pédagogique qui assurerait les activités dont s'assurait auparavant le Direc­teur d'études. Par conséquent les buts de la mission cités en (a) et (b) ci-dessus se confondaient presque. Le consultant a entrepris de connaître les opinions des professeurs sur l'état actuel de l'Ecole, sur les programmes, sur l'administration et sur les perspectives pour l'avenir.

11. Qiiant aux programmes, l'année scolaire venait de commencer, les professeurs avaient préparé leurs cours, et la brochure donnant les détails des programmes était chez l'imprimeur. Des changements éventuels dans les cours auraient donc lieu au commencement de l'année scolaire suivante. Les remarques du consultant sur toutes ces questions se trouvent dans les chapitres qui suivent.

12. Le consultant a fait deux séries de cours destinées aux deux cycles. D'une part, il a donné quatre heures de cours par semaine sur le sujet des problèmes pro­fessionnels des bibliothèques universitaires (cours D. 321). Ce cours est une des options offertes en troisième année du premier cycle, et a été suivi par 29 des 38 étudiants, les neufs autres étudiants de cette année ont suivi les deux autres op­tions offertes (lecture publique, et archives). L'examen, sous forme de disserta­tion se déroulait vers la fin du trimestre et pour la plupart les résultats ont été

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satisfaisants: deux-tiers des étudiants ayant nettement réussi. Le consultant, pour mieux s'informer de l'état actuel des "bibliothèques au Maroc a visité plusieurs bibliothèques de faculté à Rabat, ainsi que la Bibliothèque générale.

13» Le consultant a commencé à donner une autre série de cours sur le même sujet destinées à la deuxième année des informatistes spécialisés, mais faute de temps, il n'a pas été jugé utile de procéder à un examen.

14* En même temps, le consultant faisait une autre série de cours sur les com­munications de masse (cours D. 21). Ces cours étaient destinés à la deuxième année du premier cycle, mais des changements successifs à l'emploi du temps ont empêché de terminer ce cours. Par contre le même cours, ou presque, destiné à la première année du cycle supérieur a été suivi jusqu'à la fin du trimestre; les étudiants ont rendu également une dissertation servant d'examen et tous ont largement passé (sauf un étudiant qui ne s'est inscrit à l'Ecole que vers la fin du trimestre).

15« Pour rendre ces cours plus intéressants, le consultant, avec l'aide du Di­recteur, a invité un journaliste d'un quotidien marocain qui a parlé aux étudiants et leur a montré les caractéristiques et les problèmes de la presse marocaine.

16. Pendant une partie du trimestre le consultant a donc donné dix heures de cours par semaine, ce qui lui a servi non seulement à mieux connaître les étudiants, mais aussi à alléger un peu les charges des professeurs permanents.

17« Vers la fin de son séjour, le consultant a accédé à une demande du Directeur de l'Ecole en donnant deux conférences publiques. Il a choisi comme thèmes "l'aspect social de la transmission de l'information" et "l'idéologie professionnelle d'un informatiste". L'assistance était composée surtout de membres de l'Ecole, mais quelques bibliothécaires de Rabat étaient également présents.

18. En dehors des termes du contrat au sens plus strict du terme, le consultant s'est essayé à comprendre de la façon la plus détaillée possible les caractéristiques de l'enseignement supérieur, son organisation et son administration, et la politique générale du gouvernement marocain envers le développement scientifique, technique, éducationnel et culturel.

19« Il a assisté aux deux réunions du personnel enseignant qui ont eu lieu pen­dant le trimestre, ainsi qu'aux réunions moins formelles des cinq enseignants des matières techniques.

20. Le consultant tient à exprimer ici ses remerciements, tout d'abord au Directeur de l'Ecole, M . Ahmed Fas si Fihri, aux professeurs de l'Ecole, à l'Adminis­trateur, H . Hoummad Mehdad et à son personnel, à tous les bibliothécaires avec les­quels il est entré en contact et à tous ceux qui l'ont aidé pendant son séjour si agréable au Maroc.

II. CONSIDERATIONS IT RECOMMANDATIONS

C. Les programmes

- Introduction

21. Les principes d'un programme pour une école telle que l'ESI ont été énoncés par M . Sharify dans son premier rapport, et ceux-ci ont été acceptés par le Secré­tariat d'Etat au plan et au développement régional (dont l'Ecole dépend directement) et confirmés par le Directeur de l'Ecole. Ces principes comportaient notamment la volonté d'étudier les pratiques internationales afin d'orienter les étudiants vers

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l'aspect le plus moderne de la discipline. Tout aussi essentielle était la nécessité d'une orientation professionnelle qui soulignerait le rôle des informatistes en tant qu'organisateurs d'un service d'information plutôt qu'en tant que gardiens d'un musée pour livres. Le rapport soulignait que sans cette orientation, le rôle des biblio­thèques et des centres de documentation dans le développement économique et social du pays risque de rester très faible. Finalement les programmes doivent répondre aux besoins du Maroc; c'est-à-dire qu'ils doivent être des programmes qui, tout en prenant tout oe qui est utile dans les autres pays, sont en même temps des programmes maro­cains, conçus pour le Maroc d'aujourd'hui et de demain.

22. Dès le début la nécessité d'avoir deux cyoles d'étude a été acceptée. Etant donné le manque d*informatistes dans le pays, on a préféré établir un premier cycle pour les bacheliers plutôt que de se borner à former un nombre beaucoup plus res­treint de licenciés.

23» Dans les remarques qui suivent les termes "matières techniques" se réfèrent aux cours des sciences de l'information; dans le programme imprimé ils sont généra­lement numérotés avec la lettre D. Les termes "connaissances générales" sont employés pour désigner les cours qui sont numérotés A et B dans le programme actuel, c'est-à-dire mathématiques, statistiques, informatique, sociologie, économie, géographie, histoire, etc.

24» Le programme d'études suivi cette année est en fait le quatrième qui ait été proposé. Le premier programme, décrit dans le premier rapport de M . Sharify n'a ja­mais été mis en application. Il se distingue assez nettement des trois autres pro­grammes proposés. Le premier des programmes qui ait été suivi a aussi été en grande partie l'oeuvre de M . Sharify, et date de septembre 1974» Ensuite M . de Grolier et Mme EsSalhi ont procédé à une révision plus ou moins profonde des matières tech­niques pendant l'été 1975» dont le résultat a été un programme pour l'année scolaire 1975-1976. Pendant l'été de 1976, le Directeur a autorisé Mme EsSalhi et M . Breton (deux experts internationaux) à faire d'autres modifications parmi les matières tech­niques pour l'année scolaire 1976-1977« Les changements successifs sont indiqués en gros dans les tableaux 1 et 2.

25. Il faut dire tout de suite que ces programmes ne montrent pas ce qui a été réellement enseigné; ils montrent surtout les intentions et les principes de leurs auteurs. Le programme conçu en septembre 1974, e"t destiné à la première année de l'Ecole n'a été mis en pratique que très partiellement, et ceci, bien entendu, uni­quement pour la première année des deux cycles. Le programme pour l'année 1975-1976 n'a pas non plus été complètement suivi à cause du manque de professeurs, que ce soit dans les matières techniques ou dans les cours de connaissances générales.

- Analyse du programme

26. Comment les principes de base des programmes conçus par M . Sharify ont-ils été exprimés dans le programme actuel ? Quels sont les grands problèmes qui rendent la réalisation de ces objectifs plus difficile ? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire d'étudier de plus près les programmes des études en cours.

27« Les questions que l'on peut poser à l'heure actuelle sur le programme des études sont les suivantes:

(a) Quelles sont les connaissances générales les plus importantes, et comment établir un lien entre les cours de connaissances générales et ceux des matières techniques ?

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. TABLEAU 1

LES PROGRAMMES DE L'ECOLE - PREMIER CYCLE

! .

Matières techniques t ^ » ^» — ^ — ~ ~ ^ -*-~m-*

Langues ; .

Connaissances générales ! ¡ i. J

Programme du premier rapport Sharify (4 ans)

Matières techniques

Langues '<

Connaissances générales

1 1

* 1 1

1 1 1

Programme de septembre 1974 (3 ans)

Matières techniques

Langues

Connaissances générales

Programme de 1975-1976 (3 ans)

, 1

Matières techniques ! !

Langues

Connaissances générales

Programme de 1976-1977 (3 ans)

Echelle: - - - Proportion du programme où les „ c rm. 1 1 étudiants ont un choix de cours 1 cm = 5 ÜV } j

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TABLEAU 2

LES PROGRAMMES US L'ECOLE - CYCLE SUPERIEUR

Matières techniques

Programme du premier rapport Sharify (1 an)

Matières techniques

Langues

Connaissances générales

Programme de septembre 1974 (18 mois)

Matières techniques ¡Mémoire

Langues!

Connaissances générales

Programme de 1975-1976 (2 ans)

Matières techniques ¡Mémoire

Langues,;

Connaissances générales

Programme de 1976-1977 (2 ans)

Echelle :

1 cm = 5 U7

-. Proportion du programme où les ) étudiants ont un choix de cours ! t

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(b) Comment effectuer l'enseignement des principes en même temps que l'en­seignement des techniques spécialisées ?

(c) Comment assurer que les programmes soient orientés vers les besoins du Maroc, plutSt que d'être une simple copie des programmes d'autres pays ?

(d) Quelle est l'attitude à adopter dans le programme envers la technologie moderne des sciences de l'information ?

(e) Comment donner aux étudiants un choix raisonnable parmi les spécialisa­tions nombreuses des sciences de l'information ?

(f) Quelles devraient être les différences entre les programmes des deux cycles ?

Prenons ces questions une par une.

- Les cours de oonnajasaaces générales et leur rapport avec les cours de matières techniques

2d, Il y a deux raisons pour qu'une formation professionnelle comprenne des cours de ce genre. Tout d'abord on peut invoquer des raisons pédagogiques, afin de s'assurer que toute formation professionnelle au niveau supérieur ne soit pas trop étroitement spécialisée. Cet argument s'applique surtout au premier cycle, car les étudiants du deuxième cyole, ayant déjà eu au moins trois années d'étude au niveau universitaire, peuvent être considérés comme ayant déjà reçu une telle éducation. Comme ce n'est pas ioi la place pour une discussion pédagogique prolongée, nous nous bornerons à remar­quer que nous soutenons ce principe pour le premier cycle.

29. L'autre raison en faveur de cours de ce genre est plus pratique, plus utili­taire. Les sciences de l'information étant des sciences multidisciplinaires par excellence, elles reposent sur plusieurs bases. On considère donc qu'il est essentiel que les étudiants aient des connaissances suffisantes de ces disciplines fondamentales pour qu'ils comprennent leur application dans les sciences de l'information.

30. Dans le cas spécial de l'ESI une troisième raison a été offerte: les étudiants, paraît-il, avaient reÇu une éducation si défectueuse dans leurs études secondaires, qu'une bonne partie des études supérieures doit être consacrée à combler ces lacunes.

31. Les cours de connaissances générales répondent-ils bien à ces deux ou trois raisons ? L'impression reçue par le consultant d'après les remarques des professeurs et des étudiants a été que les cours de connaissances générales étaient beaucoup trop isolés des cours de matières techniques, et que le rapport entre les deux n'était guère visible. Le contenu de ces cours est souvent conçu sans aucun effort d'orienta­tion vers les besoins des informatistes. On soupçonne, peut-être à tort, qae beau­coup de ces cours ressemblent fort aux cours d'introduction à l'université, et n'ont pas été spécialement écrits pour les besoins des informatistes.

32. Les étudiants éprouvent une grande difficulté à comprendre la relation entre les diverses parties du programme, et se demandent pourquoi telle matière a été choisie pour les connaissances générales plutôt qu'une autre. Cette difficulté s'avé­rerait moins grande si les cours des matières techniques s'avançaient, pour ainsi dire, vers ces autres cours, mais les matières techniques restent, pour la plupart, strictement dans les limites des soienoes de l'information.

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33. L'écart entre les matières techniques et les cours de connaissances générales est renforcé par le fait que ces derniers sont entrepris par des professeurs vaca­taires qui, en général, ne sont à l'Ecole que pendant les heures de leurs cours, et qui retournent naturellement à leur travail permanent tout de suite après. Si l'Ecole pouvait nommer des professeurs permanents pour l'enseignement des mathématiques, des sciences sociales, et des trois langues principales, cela améliorerait beaucoup la situation.

34» En ce moment, du point de vue de la formation professionnelle, on peut se demander si même la moitié de ces cours de connaissances générales ont une valeur quelconque. Nous proposons donc des changements assez importants dans les cours de connaissances générales.

- L'enseignement des principes et des techniques

35» Toute formation professionnelle au niveau supérieur a le double hut d'incul­quer à l'étudiant une "bonne connaissance des techniques pratiquées par la profession, et d,amener les étudiants à avoir une "bonne compréhension des principes, ou des gé­néralités qui se trouvent derrière les détails techniques. Autrement dit, l'étudiant qui suit une formation professionnelle doit comprendre non seulement comment prati­quer une certaine technique mais aussi pourquoi il la pratique.

36. Les études doivent dépasser les questions d'acquisitions, de catalogage, d'indexation, de prêt, de diffusion de l'information, etc. et traiter du role des "bibliothèques ou des centres de documentation dans la société ou dans l'organisa­tion où ils sont situés. Comment gérer une bibliothèque enfantine sans connaître quelque chose sur le développement mental de l'enfant, sur les principes pédago­giques de l'éducation au. niveau primaire ou sur les diverses valeurs exprimées ou sous-entendues dans les livres pour enfants ? Comment peut-on exercer le métier de bibliothécaire dans une université si l'on ne connait pas bien la raison d'être des programmes des étudiants et les habitudes et les besoins en information des profes­seurs ? Comment peut-on être documentaliste dans un centre d'information sans bien connaître les besoins en information des spécialistes concernés, la structure biblio­graphique des divers sujets, les buts de la direction de l'organisme en question, etc. ? Comment peut-on être archiviste sans bien savoir pourquoi il est important de conserver les archives et de les mettre à la disposition des personnes intéressées ? Bref, comment peut-on être un informatiste efficace sans savoir que rassembler et transmettre l'information nécessitent une participation humaine de même que la con­naissance des procédés techniques ?

37» Cette orientation, certes, n'est pas absente du programme, mais il lui est accordé trop peu de place par rapport à l'enseignement purement technique. Cela se­rait moins grave si les cours de connaissances générales traitaient en partie de ces sujets. Par exemple, si un cours de connaissances générales examinait la politique du développement urbain et rural du gouvernement, les méthodes employées pour com­battre l'analphabétisme et leurs résultats, etc., le rôle éventuel des bibliothèques publiques dans le pays apparaîtrait plus clairement.

38. Le problème se révèle plus important encore lorsqu'il est question de l'étude de l'information et du traitement mécanisé de l'information; ces questions ne sont pas renforcées par des cours qui montrent l'importance de ce sujet, son côté écono­mique, ses implications à l'échelon national, etc. Il y a un autre aspect à ce pro­blème. Si l'on étudie la description de certains de ces cours du programme, on est frappé par la multitude des faits très spécialisés, voire obscure qui sont en prin­cipe présentés aux étudiants comme une partie importante de leurs cours. Ces faits

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sont seraverrt tirés de 1*histoire européenne ou des pratiques européennes et offrent peu de sens ou ne sont que d'une utilité limitée pour des étudiants marocains. Le désir de ne rien omettre fait que les étudiants se perdent dans les détails. Heureuse­ment, en dépit de tous oes détails entassés dans les programmes, les cours eux-mêmes sont enseignés dans la pratique avec "beaucoup de souplesse. Cependant, le problème est réel car les nouveaux professeurs marocains, qui n'ont pas d'expérience de l'en­seignement, risquent de trop prendre au sérieux tous les détails enumeres dans la description des cours.

39. un exercice salutaire serait donc que chacun expose les objectifs de son cours en avant-propos à sa description ce qui obligerait le professeur à préciser la direction qu'il veut donner à son cours à l'avance.

- Comment orienter les programmes vers les besoins réels du Maroc ?

40. Cette troisième question est en quelque sorte l'illustration des remarques qui viennent d'être faites. Si l'on a reproché au premier programme de septembre 1974 d'être trop calqué sur le modèle américain, on peut dire que le programme ac­tuel s'inspire trop des programmes français. Cette orientation pourrait bien sur être défendue en prenant l'argument que la plus grande partie de l'enseignement supérieur (et secondaire) a pris le système français comme modèle et que ce modèle se retrouve également dans l'administration des établissements de cet enseignement et même dans les quelques bibliothèques qui ont une organisation consciente. Mais si la contribution française aux sciences de l'information a été extrêmement impor­tante, il n'en reste pas moins vrai que d'autres pays ont également apporté quelque chose à cette discipline. D'ailleurs, d'après les principes énoncés par M . Sharif y, l'Ecole devrait avoir une ambiance internationale, puisant dans les théories et les pratiques de divers pays ce qu'il y a de meilleur et ce qui est le mieux adapté au Maroc.

41» Il n'est donc pas question ici de donner la préférence à telle ou telle orien­tation. Le problème est plutôt d'ancrer les sciences de l'information dans une réa­lité sociale ou organisationnelle. Comme il est question d'une école des sciences de l'information située à Rabat, cette réalité doit être la réalité marocaine. A l'heure actuelle, les étudiants risquent de considérer les théories et les pratiques de la discipline comme quelque chose de désincarné, qui peut être appliqué n'importe ou. avec des résultats identiques.

42. Parmi les cours de connaissances générales, il y en a bien, mais ils sont peu nombreux, qui traitent du Maroc d'aujourd'hui? ils n'ont cependant aucun lien avec les cours de matières techniques. Les matières techniques, de leur cSté, évitent de développer cet aspect du sujet. Ceci est bien compréhensible car les auteurs des cours de matières techniques sont des experts internationaux et ne prétendent pas traiter de la documentation dans le cadre social du Maroc. Au fur et à mesure que les professeurs marocains remplaceront les experts de 1'Unesco, cette lacune sera sûrement comblée.

- La technologie moderne

43* Notre quatrième observation sur le programme des études est liée à la fois à la question du cadre marocain de l'enseignement et au problème des principes et des techniques. Il s'agit ici de remarques fondées sur une ambiance de l'Ecole plutôt que sur des faits précis et des données. En parlant aux étudiants, on a l'impression qu'ils s'attendent, dès le début de leur carrière, à utiliser les mé­thodes les plus modernes (et les plus ohères) dans leur administration, ou bien à préparer l'introduction de ces méthodes. On voit chez ces étudiants une fascination pour ce que l'on appelle en anglais le "hardware** de la profession - pour l'équipe­ment qui entoure le documentaliste moderne. Ils imaginent surtout un travail en

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perspective où l'ordinateur joue le rôle central, ou bien, si ce n'est pas l'ordina­teur, ce sont les appareils électroniques d'un centre de media qui jouent ce rôle. Pour quelques uns d'entre eux, le point central des sciences de l'information est la manière de faire fonctionner ces machines; un peu comme si un étudiant en agriculture pensait que l'essentiel, dans son domaine, était l'utilisation des tracteurs et des moissonneuses-batteuses.

44» Cette idée se répand à travers certains cours à défaut d'une analyse plus ri­goureuse des sujets et des objectifs offerts aux documentalistes. On ne peut instal­ler des techniques et des appareils "modernes" tout faits dans un endroit et s'at­tendre à ce qu'ils donnent les mânes résultats, quel que soit cet endroit ou le pays. A quoi sert, par exemple, qu'une petite bibliothèque possède un catalogue automatisé, s'il coûte cinq fois plus cher qu'un catalogue sur fiches et s'il n'existe pas de réseau national lui correspondant ? A quoi bon un centre de media dans une école si les principes qui régissent l'enseignement s'appuient entièrement sur des méthodes traditionnelles ? Autrement dit, l'emploi de ce "hardware" ne se développe qu'en ré­ponse à des besoins urgents et du fait que les autres méthodes ne marchent plus; par exemple parce que les méthodes habituelles sont devenues trop chères ou parce qu'il y a Tin trop-plein d'information qui ne peut être contrôlé avec les méthodes ordinaires, ou bien encore parce que de nouvelles méthodes d'enseignement ont été créées (c'est le cas des centres de media).

45» Les méthodes modernes s'appuient donc sur une infrastructure; sans cette infrastructure, elles perdent leur raison d'être. Certains cours, donc, qui encoura­gent l'état d'esprit mentionné plus haut, risquent de mettre la charrette avant les boeufs: c'est-à-dire d'enseigner que, dans n'importe quelle situation, les méthodes utilisant les techniques les plus modernes sont les meilleures plutôt que de faire comprendre aux étudiants que, pour chaque situation, il faut chercher la meilleure solution parmi toutes les possibilités.

46. Cette question est importante pour deux raisons. D'abord les étudiants, fascinés par le coté technologique du sujet, pensent qu'ils vont passer leurs pre­mières années de travail devant des ordinateurs ou autres appareils; beaucoup vont être déçus. Deuxièmement, cet état d'esprit encourage chez les étudiants l'idée de la technologie pour elle-même, une admiration dépourvue de sens critique pour les appareils et les machines au lieu de leur faire considérer ces machines comme des outils qui peuvent aider à résoudre certains problèmes.

47» Le consultant comprend pourquoi cet état d'esprit existe et les raisons qui encouragent cette tendance dans les programmes. Il fallait pouvoir souligner les différences entre la nouvelle profession d'informatiste et l'ancienne tâche des gar­diens des vieilles bibliothèques poussiéreuses qui existaient déjà au Maroc. Il fal­lait pouvoir souligner que les informatistes sont des spécialistes munis d'une sorte de technologie propre à eux afin qu'ils ne soient plus considérés comme les auxili­aires de l'histoire et de la littérature. Le consultant est entièrement convaincu qu'il fallait rompre avec la vieille tradition et que l'ESI y a très bien réussi. Mais, en fin de compte, la différence entre les deux attitudes est une différence d'objectifs ou d'idéologie, si l'on veut, plutôt que de technologie.

- Comment donner un choix adéquat aux étudiants ?

48. Dans son premier rapport M . Sharify a désigné une quarantaine de matières comme matières à option. Cette liste était sans aucun doute beaucoup trop longue et mal adaptée aux réalités d'une nouvelle école qui débute. Cependant M . Sharify a bien démontré le principe d'offrir aux étudiants un choix aussi étendu que possible.

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49« Dans les programmes à partir de septembre 1974» cette conception d'options a été remplacée par une autre: des ensembles de cours qui sont groupés spécialement pour le futur travail de l'étudiant. Comme la plupart des étudiants connaissent déjà l'organisation ou l'administration dans laquelle ils vont travailler, ils n'ont pas vraiment le choix. Donc en troisième année les étudiants décident entre un ensemble de cours (i) pour les archivistes, (ii) pour les futurs bibliothécaires de biblio­thèques publiques ou scolaires, ou (iii) pour les futurs bibliothécaires universi­taires ou pour les documentalistes spécialisés. Ajoutons que les deux dernières op­tions comprennent en fait des aspects assez bien disparates: les différences entre les bibliothèques publiques et scolaires sont aussi grandes qu'entre, par exemple, les bibliothèques scolaires et universitaires, et ces dernières ressemblent peu aux bibliothèques spécialisées ou aux centres de documentation.

50. Ailleurs dans le programme, il existe un choix entre trois langues considé­rées comme secondaires - l'espagnol, le russe et l'allemand, et les étudiants du cycle supérieur ont, bien sûr, le choix parmi les sujets quand ils choisissent un sujet pour leur mémoire.

51. Donc la première idée de choix, fondée sur le système américain d"electives", a été abandonnée en faveur des "options" plus directement orientées vers le travail futur de l'étudiant, et ces options en matières techniques ont lieu uniquement en dernière année.

52. Sans prendre position pour ou contre la première idée de M . Sharify, il faut admettre que les programmes actuels sont surchargés. On y remarque une volonté de tout enseigner aux étudiants. Tout ce qui pourrait être considéré comme un aspect des sciences de l'information est donné aux étudiants sous forme de cours obligatoires. Parmi ces cours obligatoires il y a ceux qui traitent des communications de masse, des techniques de 1'audio-visuel, de l'histoire du livre, des théories électroniques de l'information...

53« Malheureusement le temps manque pour que tous ces sujets puissent être traités de fafon satisfaisante. Et comme on ne peut pas traiter à fond des matières si di­verses, les cours, comme nous l'avons déjà signalé, ont tendance à être pour les étu­diants une masse de faits à apprendre, des faits, d'ailleurs, dont la signification reste souvent obscure.

54» Pour éviter cette situation, et pour donner un choix plus réel aux étudiants, on pourrait reprendre l'idée de M . Sharify et avoir un "tronc commun" qui traiterait des sujets considérés comme essentiels aux sciences de l'information et une autre liste de cours qui sont moins essentiels, ou plutôt spécialisés, et qui pourraient être suivis par les étudiants que cela intéresserait plus particulièrement. Cette répartition faciliterait également l'enseignement des cours: les cours facultatifs ne seraient offerts qu'au moment où un professeur spécialisé dans le sujet en ques­tion serait disponible.

- Les programmes de deux cycles

55» A l'origine, l'idée de M . Sharify était d'avoir trois cycles de cours pour les informatistes: un premier cycle de deux ans qui formerait ce que le consultant a appelé des "aides-bibliothécaires", un deuxième cycle de quatre ans, et un cycle su­périeur d'une année. A la suite des discussions, ce schéma a été modifié et réduit à deux cycles: un cycle de trois ans et un autre de 18 mois, qui a été plus tard transformé en un cycle supérieur de deux ans.

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56. On a prévu que parmi les étudiants débutants dans l'Ecole, la moitié, ou les trois cinquièmes suivraient le cycle supérieur, qui mène au diplôme d'informatiste spécialisé. En fait les trois premières années ont montré que les étudiants du cycle supérieur ne forment que le tiers ou le cinquième des étudiants de l'autre cycle. Bien sûr, cette proportion changera peut-être, mais pour l'instant, les informatistes spécialisés sont moins nombreux que prévus. En principe, ils vont bénéficier d'un statut spécial qui va leur assurer des fonctions importantes au sein des bibliothèques et des centres de documentation.

57» Jusqu'à quel point cette minorité a-t-elle besoin de cours qui soient diffé­rents de ceux du premier cycle ? Est-ce que les cours pour les informatistes spécia­lisés doivent être plus spécialisés, et si oui, quels aspects des sciences de l'in­formation doivent être traités à fond ? Est-ce que le cycle supérieur a besoin de cours de connaissances générales, et desquels ?

58. Ces questions avaient été examinées par M . Sharif y, mais dans l'optique d'un cours d'un an qui serait suivi par une assez grande proportion des étudiants à l'Ecole. Dans la situation actuelle, il est nécessaire d'examiner de nouveau ces questions.

59. On peut admettre volontiers que les informatistes spécialisés ont besoin de leurs propres cours. Sinon il n'y aurait plus de statut spécial les différenciant des autres informatistes. L'expérience de l'Ecole a d'ailleurs montré que les étu­diants du cycle supérieur préfèrent de loin avoir leurs propres cours dans leurs propres salles de classe, et à mesure que le nombre de professeurs augmente et que l'emploi du temps devient moins chargé, ce principe sera partout une réalité.

60. Nous pouvons aussi être d'accord sur le principe que le tronc commun des matières centrales aux sciences de l'information doit être sensiblement le même: les étudiants du cycle supérieur vont examiner ces problèmes et ces techniques d'une façon plus poussée, plus analytique peut-être, et les méthodes d'enseignement peuvent varier, mais en général les matières devraient être les mêmes.

61. La réduction du programme pour les deux ans du cycle supérieur par rapport aux trois ans de l'autre cycle s'est faite en s'appuyant beaucoup moins sur les connaissances générales et sur les langues. Le cours actuel pour les informatistes spécialisés comporte environ 40 unités de valeur (UV) de matières techniques étalées sur deux ans, auxquelles il faut ajouter 10 W pour le mémoire dont le sujet est également dans le même domaine. Le premier cycle à 60 UV de matières techniques; les UV* de matières techniques qui ne font pas partie du cycle supérieur sont surtout celles qui sont un peu en marge du tronc commun. Le programme actuel a seulement 18 UV" de langues contre 40 dans le premier cycle, et de 8 à 12 UV sur d'autres su­jets contre 28 UV pour les autres informatistes.

62. Les informatistes spécialisés sont destinés à être des administrateurs des bibliothèques et des centres de documentation; du moins seront-ils chargés de gérer une section ou une division assez importante de leur organisation. Donc ils ont be­soin d'avoir une vue aussi étendue que possible de leur discipline. Ils sont "spé­cialisés" uniquement par le fait qu'ils doivent avoir une connaissance plus profonde de leur discipline; ils ne doivent pas recevoir une formation plus étroite que les étudiants du premier cycle.

63. En général, les programmes actuels pour le deuxième cycle répondent bien à ces impératifs. Le seul problème sérieux, de l'avis du consultant, est la question des langues. Si un étudiant du deuxième cycle ne connait pas une langue, il lui faut tout aussi longtemps pour l'apprendre qu'un étudiant du premier cycle. Les langues étrangères sont, pourtant, encore plus utiles aux informatistes spécialisés qu'aux autres. On risque donc, ou de surcharger le programme avec l1études des langues,

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ou de trop restreindre les cours de matières techniques. Le consultant pense que la plupart des informatistes spécialisés ont "besoin d'autant d'heures pour l'anglais que les étudiants du premier cycle. De même en ce qui concerne une quatrième langue (espagnol, russe, allemand), ils ont également "besoin d'autant d'heures d'études que les étudiants du premier cycle.

- Conclusions sur le programme

64. Nous avons examiné le programme dans l'optique des tendances et des principes établis par le premier consultant. Nous avons accepté sans discussion les caracté­ristiques majeures de ce programme; mélange de matières techniques et de connais­sances générales; provision de cours à option; englobement dans un seul programme d'enseignement de tous les aspects des sciences de l'information; importance de l'es­prit "moderne", etc.

65. Nous avons également supposé que le but du Directeur et des professeurs est de former, aussi rapidement que possible, des informatistes compétents et efficaces et qui s'intéressent à leur nouvelle profession. Nous avons supposé que les cours dispensés en dehors des matières techniques ont un but surtout utilitaire: l'objet de oes cours est de développer la compréhension et les connaissances des étudiants en tant qu'informatistes futurs.

66. Si on regroupe les observations qui ont été faites au sujet des programmes actuels, on aboutit aux conclusions suivantes:

(a) beaucoup des cours de connaissances générales ne répondent pas bien à la formation professionnelle des informatistes. Ils ont besoin d'être pro­fondément remaniés pour permettre de traiter les connaissances générales qui soient vraiment utiles aux informatistes,

(b) les programmes sont surchargés parce que l'on accorde trop de place aux détails techniques et pas assez aux généralités et aux principes,

(c) les cours ne tiennent pas suffisamment compte du contexte de leurs sujets; l'application des techniques et des théories pour le Maroc n'est pas suffisamment soulignée,

(d) il y a une tendance dans plusieurs de ces cours à voir dans la technolo­gie la solution de tous les problèmes des sciences de l'information,

(e) plusieurs cours qui sont en ce moment obligatoires pourraient devenir facultatifs pour alléger un peu le programme et pour donner un peu plus de choix aux étudiants.

D . Méthodes d'enseignement

67. Le premier rapport Sharify a décrit (pp. 20 - 38) les principes pédagogiques de l'Ecole. Si l'Ecole ne suit pas entièrement ces principes, c'est surtout parce que dans le rapport on pensait à une école abondamment fournie en professeurs et en ressources, munie d'une grande bibliothèque et, bien sûr, d'un bâtiment qui lui soit propre.

68. Les recommandations du rapport portaient surtout sur l'importance des tra­vaux pratiques et des laboratoires, sur celle des méthodes audio-visuelles, des discussions et des débats... Il a souligné aussi le contrôle des connaissances au moyen d'exercices, de dissertations et de mémoires plutôt que de l'examen tradition­nel.

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69* Tout cela avait pour but de développer la pensée indépendante de l'étudiant, et de diminuer l'importance de mémorisation des faits. Malheureusement, le dévelop­pement assez lent de la bibliothèque a retardé la mise en pratique de ces idées, et les professeurs actuels, dont l'emploi du temps est très chargé, n'ont guère la pos­sibilité de penser aux nouvelles méthodes, qui ne leur sont peut-être pas très fami­lières, ni de faire beaucoup d'expériences pédagogiques. Il est à remarquer que les deux professeurs internationaux déjà en place avant le trimestre d'automne de 1976 avaient respectivement 21 et 18 heures de cours par semaine pendant le trimestre. Ajoutons que les salles de classe de l'IHSEA, qui sont par ailleurs adéquates, sont disposées d'une façon assez formelle. Les places sont rangées en lignes régulières en face du tableau noir, et de plus, sont clouées au plancher. Mais cela n'est que provisoire et l'on espère que les méthodes adoptées par nécessité pendant les débuts de l'Ecole ne seront pas trop enracinées et qu'elles pourront être modifiées lorsque le nombre de professeurs et la disponibilité des ressources changeront. Certainement, la qualité de l'enseignement donné par les professeurs actuels a suscité l'admiration du consultant, étant donné les faibles ressources et un emploi du temps très chargé. Finalement, l'idée d'unités de valeur imposée par M . Sharify au moment où elle était très peu répandue au Maroc a survécu et s'est montrée très souple et très pratique.

- Stages

70. Un aspect de l'éducation professionnelle de l'informatiste dans la plupart des pays du monde est le stage, où l'étudiant passe un certain temps dans une biblio­thèque ou un centre de documentation. Quelquefois, l'étudiant peut être très utile à l'organisation à laquelle il est affecté, mais le vrai but du stage est pédagogique. Pendant la durée du stage, qui peut varier, selon la durée du programme, de deux se­maines à deux mois, il va voir les techniques qu'il a apprises, mises en pratique et les théories mises en application, et il va travailler lui-même aux tâches quotidien­nes de l'organisme pour se familiariser avec elles.

71« Le grand problème, comme l'a déjà souligné M . de Grolier dans son rapport, c'est qu'il n'y a presque pas de bibliothèques dans le pays dont la pratique res­semble à celle qui a été enseignée à l'Ecole. Toutefois, des dispositions ont été prises pendant le trimestre pour envoyer la troisième année en stage en avril ou mai, et la deuxième année à la fin de l'année scolaire. Une modification très inté­ressante a été proposée par un des professeurs: au lieu de faire le travail typique décrit plus haut, l'étudiant utiliserait son temps à préparer un rapport sur les be­soins des usagers actuels ou potentiels en matière de documentation, et les possibi­lités ouvertes à la bibliothèque, s'il y en a, pour répondre à ces besoins. Cette idée, bien sûr, demanderait la coopération du bibliothécaire de l'organisation et des autres membres du personnel, mais le consultant pense qu'il vaut la peine de faire cette expérience.

- Mémoire

72. Finalement l'introduction du mémoire dans les cours du cycle supérieur a été très réussie. Certains étudiants ont eu des difficultés à terminer ce travail indi­viduel de recherche, mais d'autres ont fait de la recherche très utile. Citons en particulier deux études dont le consultant a eu l'occasion de se servir; une analyse de l'édition au Maroc, et une liste assez complète des journaux et périodiques maro­cains.

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E . Professeurs ei; étudiants

- Formation des futurs professeurs

73. Ce sont les professeurs qui vont assurer le développement de l'Ecole. L'Uhesco a entrepris de fournir trois experts internationaux pour l'enseignement des matières techniques dont les postes sont actuellement prévus jusqu'en 1978, et en même temps de placer les futurs professeurs marocains dans des écoles profession­nelles à l'étranger. En revenant, ces professeurs prendront la relève des experts de l'Unesco et assureront l'enseignement dans les matières techniques. La sélection et la formation des professeurs prennent donc une grande importance.

74. La sélection de ces futurs professeurs marocains n'est pas facile. Dans d'autres pays, la plupart des professeurs des sciences de l'information sont des in-formatistes qui ont décidé de travailler à plein temps dans l'enseignement; ils ap­portent avec eux, par conséquent, une expérience pratique assez importante. Cette voie n'étant pas possible au Maroc, le Directeur de l'Ecole a dû identifier des pro­fesseurs futurs selon leur potentiel plutôt que selon leur expérience attestée. Les qualités recherchées sont donc:

- intelligence, - intérêt et curiosité dans les pro "blêmes des sciences de l'information, - aptitude à communiquer avec les étudiants.

75» Actuellement, cinq futurs professeurs suivent des cours à l'étranger, quatre d'entre eux en France, le cinquième au Canada. Les caractéristiques de cette forma­tion ont été décrites par M . Sharify dans son deuxième rapport (p. 14). Il a souligné que cette formation doit comprendre des stages pratiques dans des bibliothèques et centres de documentation (ou archives) qui ont été choisis pour leurs méthodes m o ­dernes et diversifiées.

76. Compte tenu de l'ambiance "internationale" de l'Ecole, il est très souhai­table que ces professeurs aient une formation aussi internationale que possible. Reproduire au Maroc les pratiques d'un seul autre pays n'est pas l'idéal; l'ESI ne devrait pas être tout simplement une variété d'une école française (ou canadien­ne, ou américaine...). Les futurs professeurs doivent se familiariser avec les pra­tiques et les théories les plus variées dans le monde.

77« Bien sûr, on ne peut pas envoyer partout dans le monde les futurs professeurs pendant leur formation (quoique des visites aux pays voisins de celui ou ils seront soient à la fois pratiques et souhaitables). Cet aperçu international doit se faire surtout au moyen de la lecture, et peut-être dans des réunions et des conférences internationales. Mais ici il y a un problème. La documentation en langue française dans les sciences de l'information est importante mais traite surtout des théories et de la pratique développées en France. Pour avoir une vue plus large, une bonne connaissance d'une autre langue internationale paraît essentielle pour les profes­seurs.

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78. Parmi ces autres langues, c'est l'anglais qui offre la documentation la plus vaste dans le domaine de l'information / . On en vient donc à conclure que pour les professeurs futurs, une bonne connaissance de l'anglais est indispensable. Cette con­naissance de l'anglais pour les professeurs peut être considérée comme suffisamment importante: pour qu'ils essaient de suivre des cours intensifs d'anglais avant de par­tir pour leur formation à l'étranger; cela pourrait être une condition essentielle pour ceux qui voudraient enseigner les matières techniques à l'ESI.

79« Une certaine connaissance de l'anglais est déjà exigée des étudiants (au moins 14 UV dans le premier cycle), mais l'impression du consultant est que seule une minorité de ces étudiants le possède assez bien pour lire facilement des textes et des articles avec profit. Ce sont donc les professeurs qui vont être les agents qui vont apporter aux étudiants ces autres perspectives internationales dans leurs cours.

80. Plus tard, il est à espérer que certains des professeurs de l'Ecole auront une connaissance intime d'autres langues importantes dans le domaine des sciences de l'information, telles le russe et l'allemand. Pour le moment toutefois, il paraît indispensable que la documentation en langue anglaise soit accessible, et facilement accessible, aux professeurs marocains.

81. Il y a une dernière remarque à faire sur la sélection et la formation des professeurs. L'Unesco dispose, d'après les accords PNUD-Maroc, de plusieurs autres bourses pour la formation des professeurs. Bien que le Directeur de l'Ecole puisse identifier d'autres bibliothécaires ou documentalistes en poste comme bénéficiaires éventuels de ces bourses, la manière la plus efficace de les choisir serait désor­mais de faire une sélection parmi les meilleurs sortants de l'ESI, et surtout parmi ceux du deuxième cycle. Nous recommandons donc que le directeur examine, avec l'aide des professeurs, les sortants, en juillet 1977» et chaque année par la suite, pour voir s'il y en a parmi eux quelques uns qui seraient susceptibles de faire de bons professeurs pour l'Ecole.

- Professeurs vacataires

82. Les professeurs de l'ESI forment actuellement deux groupes: les professeurs permanents à plein temps et les professeurs vacataires; certains, parmi ceux-ci, enseignent les matières techniques, mais la plupart d'entre eux enseignent des cours de connaissances générales; ces cours sont en fait entièrement assurés par les pro­fesseurs vacataires.

83. Cette division entre professeurs permanents et professeurs vacataires n'est pas sans poser quelques problèmes. On a déjà dit que ces cours de connaissances géné­rales ne sont pas orientés vers les besoins des informatistes. Les professeurs vaca­taires viennent à l'Ecole simplement pour y donner leurs cours, après quoi ils réintègrent généralement immédiatement leur faculté. Mises à part les réunions des conseils intérieurs, ils ont peu de contacts avec les professeurs permanents. Ceci, bien entendu, n'est pas une critique de ces professeurs, qui ont leur propre travail à plein temps à assurer et n'ont pas le loisir de bavarder avec leurs collègues per­manents de l'ESI.

*) Selon M . Edwards, ancien rédacteur de Library and Information Science Abstracts plus de 60 % de la documentation de la discipline est en anglais, et environ 5 % est en français. Voir aussi Aslib Proceedings. 23. 1971, pp. 251-277.

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84. Le directeur a expliqué les difficultés qu'il rencontre à recruter des pro­fesseurs qualifiés pour donner ces cours; cependant, les avantages qu'il y aurait à avoir un plus grand nombre de ces professeurs sont si grands que la Direction de l'Ecole devrait prendre comme objectif que tous les cours obligatoires soient en­seignés par des professeurs à plein temps à partir de, mettons, 1979 au plus tard. Il faudrait: un professeur pour l'économie et la sociologie du Maroc et les théories du développement, un professeur pour les mathématiques et l'informatique et un pro­fesseur pour chacune des trois langues obligatoires: arabe, français et anglais.

- Etudiants

85. Pour assurer le bon développement de l'Ecole, il faut arriver à établir un équilibre entre le nombre d'étudiants et le nombre de professeurs. Le rapport Sharify (premier rapport, p . 59) indique que l'idéal serait d'avoir un professeur pour diz étudiants mais que la proportion de un pour vingt serait acceptable. A cause du nombre de professeurs vacataires, il est difficile d'estimer la proportion des élèves par rapport aux professeurs à l'heure actuelle à l'Ecole.

86. En octobre 1976f ° n s'attendait, à un moment donné, à ce que cent étudiants entrent en première année du premier cycle. Ce chiffre était, paraît-il, le résultat d'une décision du gouvernement de placer autant de bacheliers que possible dans l'enseignement supérieur. En fin de compte, 57 étudiants seulement ont été admis, mais le premier chiffre avait beaucoup alarmé les professeurs à plein temps. Il faut es­pérer que le nombre des étudiants ne va pas trop dépasser les plans établis pour l'Ecole, à moins que le nombre des professeurs n'augmente en proportion.

87» La sélection des étudiants du premier eycle se fait parmi ceux qui ont leur baccalauréat et qui réussissent le concours d'entrée. L'Ecole a été fondée pour former des informatistes en raison de l'absence presque complète de personnel quali­fié dans les bibliothèques et les centres de documentation. Cependant il y avait des gens qui travaillaient, et qui travaillent toujours, dans ces bibliothèques; plusieurs d'entre eux ont acquis des connaissances et souvent de l'intérêt pour leur métier. Parmi eux, il y en a certains qui n'ont pas les qualifications nécessaires pour s'ins­crire à l'Ecole. Ils regardent l'ouverture de l'Ecole avec des sentiments mitigés: d'une part ils auraient aimé s'y inscrire pour recevoir une vraie formation, d'autre part ils ont peur de perdre leurs responsabilités lorsqu'un ancien élève de l'Ecole arrivera pour les remplacer. Le Directeur est natarellement très soucieux de ne pas abaisser le niveau de l'Ecole en laissant des gens qui n'ont pas les qualifications minimum y entrer: d'autre part, il serait dommage que ce petit groupe de bibliothé­caires non qualifiés mais enthousiastes soit exclus, d'une façon permanente, de l'op­portunité d'obtenir une formation professionnelle. Le consultant ne pense pas qu'il y ait de grands problèmes à ce que ce groupe, qui ne compte que de dix à vingt per­sonnes, soit admis peu à peu dans l'Ecole, à titre provisoire et après un examen qui établirait qu'ils ont la capacité intellectuelle de suivre les cours.

F. Organisation et administration

88. Le trimestre a été perturbé par une grève d'étudiants qui a duré trois se­maines. La cause principale de cette grève était le manque de bourses; pour des rai­sons qui sont en dehors de la compétence de l'Ecole, les bourses ne sont pas arrivées avant le début du mois de décembre. Les étudiants s'inquiétaient également de leur statut dans l'administration qui, à l'époque, n'avait pas été promulgué; faute de quoi, malgré leurs diplômes, ils ne recevraient pas le traitement qui leur est dû.

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89. Ces griefs ne concernant pas les professeurs, et à peine l'Ecole, la grève n'a pas altéré les bonnes relations entre étudiants et professeurs. Par contre les étudiants ont éprouvé des difficultés avec les cours d'un professeur qui abordait son sujet, d'après eux, d'une manière trop abstraite et trop difficile; là aussi les étudiants en question se sont mis en grève pendant plusieurs semaines, le pro­blème a été résolu en leur distribuant, à titre exceptionnel, une sorte de résumé des cours en question.

90. Le premier rapport Sharify fait mention de la participation des étudiants dans la vie de l'Ecole et de leur évaluation possible des cours. Si les moyens em­ployés par les étudiants pendant le trimestre ne correspondaient pas exactement à ce que M . Sharify avait en vue, on peut du moins dire que l'Ecole ne laisse pas ces étudiants totalement indifférents. Ajoutons que les étudiants songeaient en même temps à éditer un magazine de l'Ecole.

91. Si l'on excepte ces événements, l'Ecole fait preuve d'une organisation bien plus solide maintenant qu'à l'époque de M . de Orolier. Depuis le mois d'octobre 1976, un nouvel administrateur a mis de l'ordre dans les dossiers de l'Ecole et, aidé de cinq autres personnes, a assuré le bon fonctionnement administratif de l'Ecole.

92. La démission du Directeur d'Etudes en octobre n'a pas entamé sérieusement la bonne marche de l'enseignement. Le Directeur en était seulement à ses débuts et se mettait au courant des sciences de l'information; le comité pédagogique a pris sa relève. Mais cela n'est, bien sur, qu'une solution provisoire. Le Directeur de l'Ecole, toujours très occupé à la direction du Centre National de Documentation, ne peut pas suivre de près toutes les activités de l'Ecole. Quant aux deux responsables du comité pédagogique, l'une d'elle avait un programme d'enseignement très chargé et l'autre venait de faire ses débuts à l'Ecole où elle est le plus jeune professeur. Etant donné que la solution d'origine d'avoir un Directeur d'études aux frais du PNUD a été rayée du programme, il faut remplir ce poste à la direction au plus vite et le Directeur de l'Ecole en est conscient.

93. Il est à noter que le Directeur a choisi de ne pas avoir une autonomie fi­nancière pour l'Ecole. Celle-ci reste donc attachée directement au Secrétariat au Plan. M . Passi Pihri nous a expliqué, au cours d'un conseil intérieur, que cette mesure rend la question des finances de l'Ecole plus souple, car, dans les premiers temps, les besoins d'argent pourraient se révéler très brusquement et pour des rai­sons inattendues. Nous avons compris que cet état de choses changera dès que cela sera dans l'intérêt de l'Ecole.

G. La bibliothèque

94» L'esprit de l'enseignement et l'organisation des cours sont conçus de façon à ce que la lecture joue un rôle important dans l'éducation des étudiants. Cela est le message du rapport Sharify, et nous sommes entièrement d'accord avec ces principes. On dit souvent que les étudiants de niveau supérieur apprennent autant sur leurs sujets d'étude en dehors des salles de classe que dedans; autrement dit, les discus­sions entre eux, ou avec leurs professeurs, ou tout simplement la réflexion, mais surtout la lecture, jouent un très grand rôle.

95« Pour obtenir cette attitude d'esprit que l'on peut résumer dans les termes de "travail indépendant", il faut lutter contre les habitudes formées par des sys­tèmes trop rigides, autoritaires et traditionnels que l'on dit être typiques de l'éducation primaire et secondaire. Une bibliothèque bien fournie en manuels, en pé­riodiques, en exemplaires des bibliographies les plus importantes... est indispen­sable aux principes pédagogiques de l'Ecole. D'autre part, les professeurs ont besoin des ressources de la bibliothèque pour la préparation de leurs cours, et éventuelle­ment pour la recherche.

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96, Le consultant a trouvé, cependant, que la bibliothèque était à un stade beaucoup plus rudimentaire que bien d'autres aspects de l'Ecole. Toujours située en sous-sol, et sans éclairage, elle ne présentait aucun attrait pour les étudiants. Le fonds ne comptait pas plus de 300 volumes. Il est fâcheux que l'autre bibliothèque du bâtiment, celle de l'INSEA, soit le type même de la bibliothèque traditionnelle au Maroc. L'écart entre les principes énoncés dans les cours et la pratique des deux bibliothèques du bâtiment de l'Ecole n'échappait pas aux étudiants et était parfois l'occasion de remarques pleines d'ironie.

97« Tout cela n'est pas la faute de la bibliothécaire qualifiée, nommée à ce poste en octobre 1975 en même temps qu'elle était nommée professeur. Identifier et commander des livres prend du temps, et pendant le séjour du consultant les livres des premières commandes commençaient à arriver. Il est difficile, d'ailleurs, de faire à Rabat les recherches bibliographiques nécessaires â identifier les livres, et il est dommage que la suggestion de M . de Grolier dans son rapport que cette sé­lection soit faite à Paris en ce qui concerne les livres de base n'ait pas été suivie.

98. Quant aux périodiques, environ 70 titres ont été commandés, comprenant la plupart des revues importantes dans le domaine des sciences de l'information, et les premiers numéros commencent à arriver.

99. Le budget de la bibliothèque comportait une somme de DH 10.000 pour l'achat des livres et DH 25.000 pour les périodiques. Pour les périodiques, on a très bien débuté; parmi les 70 titres, plus de la moitié sont en langue anglaise, et il y a là une base bibliographique très solide.

100. Cependant la répartition actuelle entre les sommes attribuées aux livres d'une part et aux revues d'autre part ne doit pas être prise comme modèle. Pour une disci­pline telle que les sciences de l'information, une division normale pour la biblio­thèque d'une école supérieure professionnelle serait de 60 % pour les livres et 40 % pour les périodiques. Pour l'instant, l'Unesco fournit une somme considérable pour l'achat de livres, mais les besoins des étudiants en manuels, ouvrages de base, ou­vrages de référence etc. vont exiger que la proportion globale du budget pour les livres reste très importante.

101. L'achat des livres reste également un problème aussi important qu'au temps de la visite de M . de Grolier. Le nombre de textes de base en langue française n'est pas très grand, mais on ne les a pas encore tous commandés pour la bibliothèque. Notons que quelquefois des publications canadiennes en langue française sont utiles, parce qu'elles expriment en traduction française les théories américaines, et que l'achat de ces documents permettrait aux étudiants d'avoir une vue plus étendue sans avoir à lutter avec une autre langue étrangère.

102. Parmi les livres commandés, il y en a beaucoup en langue anglaise qui ont été recommandés par les professeurs, et il est important que les professeurs puis­sent lire l'anglais. ÎTous avons déjà remarqué que 60 % de la documentation des sciences de l'information est en anglais et seulement 5 % en langue française. Mais nous avons également remarqué que peu d'étudiants savent bien l'anglais. En sélec­tionnant les ouvrages, il faut arriver à trouver un équilibre entre les besoins des étudiants (qui auront besoin des documents en français, et, quand ils existent, en arabe) et les besoins des professeurs, qui, nous l'espérons, sont tous capables de lire couramment l'anglais.

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103« Kons avons parlé du matériel destiné à soutenir les cours de matières tech­niques. Les livres et les périodiques pour les autres cours présentent un problème difficile à résoudre parce que les professeurs sont rarement à l'Ecole, et que la bibliothécaire a plus de difficulté à savoir quel est le matériel le plus important pour ces cours.

104. En passant maintenant de la question du fonds à la question des services of­ferts, nous avons remarqué que la bibliothécaire travaillait seule, et par conséquent était obligée de fermer la bibliothèque derrière elle quand elle donnait des cours. Le résultat était que les étudiants trouvaient assez souvent la bibliothèque fermée. Malgré la pénurie de livres, la bibliothécaire faisait son mieux et rendait un ser­vice très actif.

105» Cependant, pour assurer un développement plus rapide et plus systématique de la bibliothèque, et surtout l'achat des fonds, il est nécessaire d'avoir dès mainte­nant une (ou un) bibliothécaire à plein temps.

- La bibliothèque dans le nouveau bâtiment

106. Heureusement la bibliothèque va bientôt sortir de sa cave pour occuper, au cours de l'année 1977» le nouveau bâtiment de l'Ecole. Le Directeur de l'Ecole a chargé les professeurs permanents de lui recommander les meubles pour le bâtiment entier - amphithéâtre, salles de classe, bureaux et bibliothèque. Comme on espérait ouvrir les nouveaux locaux en mars 1977» le temps manquait pour un choix réfléchi. Quant à la bibliothèque, qui malgré les observations faites dans le rapport de M . de Grolier (p. 20 ) n 'a pas été agrandie, il était difficile de faire comprendre à l'architecte les fonctions de cette bibliothèque. L'architecte n'avait pas, paraît-il, reÇu d'instructions écrites, et faute de mieux, a proposé une bibliothèque de type traditionnel marocain: division entre "salle de lecture" et "magasin", avec ac­cès au magasin interdit aux usagers. Le consultant a donc fait un résumé écrit sur ce que lui a paru être les conditions minimums pour une bibliothèque d'école telle que celle de l'ESI, et l'a remis au Directeur.

107» Au cours du trimestre le règlement officiel de la bibliothèque a été approu­vé par le conseil intérieur de l'Ecole. Le consultant a discuté avec la bibliothé­caire de plusieurs aspects des procédés techniques employés dans la bibliothèque. Comme la bibliothécaire était française, avec plusieurs années de travail dans des bibliothèques universitaires françaises, les procédés et les normes suivent la pra­tique française.

H. Directions futures

- Nécessité d'une politique gouvernementale

108. Déjà quelques uns des informatistes spécialisés ont terminé leurs études en juillet 1976; en juillet 1977» il 7 aura environ 40 informatistes ou informatistes spécialisés sortant; on s'attend à environ 35 de plus en 1978 et peut-être 60 en 1979.

109. De grands espoirs ont été placés dans ces premiers sortants de l'ESI. On espère assister au développement, voire à la transformation, des bibliothèques et des centres de documentation, et à la création de nouveaux établissements, et il est certain que l'enthousiasme, la détermination et l'expertise de ces anciens élèves doivent pouvoir beaucoup faire.

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110. Dans un organisme tel que le CND, où le besoin en personnel qualifié se fait sentir depuis longtemps, qui a une organisation prête à recevoir les étudiants, et où de nombreuses tâches les attendent, on ne voit pas de problème.

111. Mais, ailleurs, l'arrivée d'un personnel qualifié ne suffit pas à tout chan­ger. Les informatistes auront besoin, en plus de leur enthousiasme et de leurs con­naissances, d'un budget, d'un statut, et surtout de l'assurance que les autorités s'intéressent au développement des bibliothèques et des centres de documentation. Sinon l'intérêt porté à ce sujet par les informatistes va être suivi par une sorte de déception; ils vont être attachés à une administration dont le directeur, par exemple, n 'a aucune idée du role que peut jouer un centre de documentation, et ne fournira ni fonds, ni personnel auxiliaire. Le travail de l'informatiste deviendra mécanique et il retombera dans les fonctions d'un simple fonctionnaire et gardien de documents.

112. C'est là un scénario pessimiste, mais possible. Il faut donc qu'au plus haut niveau possible, une politique gouvernementale en faveur du développement des bibliothèques et des centres de documentation soit adoptée. Etant donné la préoccu­pation du gouvernement marocain pour le développement scientifique, technique et éducationnel du pays, il ne serait pas difficile en principe d'insérer le rôle po­tentiel de l'information et de la documentation dans ce développement.

113. Depuis 1968 le Maroc a vu la création de deux des trois organismes de base des sciences de l'information: un centre national de documentation et une école de formation de personnel qualifié. Le troisième de ces organismes de base est la bibliothèque nationale. En un sens, le Maroc a déjà sa bibliothèque nationale, c'est-à-dire la Bibliothèque générale et archives. En principe, cette bibliothèque reçoit les publications marocaines grâce au dépôt légal, et publie la bibliographie natio­nale, mais ni l'un ni l'autre de ces attributs ne fonctionne comme il le faudrait. A l'heure actuelle, cette bibliothèque ne peut pas jouer le r6le complémentaire au Centre national de documentation qui lui est destiné. Située dans un vieux bâtiment, d'aspect agréable mais manifestement très insuffisant, elle manque non seulement de personnel qualifié mais aussi d'un espace fonctionnel. Le consultant pense que le développement de cette bibliothèque doit être une tâche prioritaire - un développe­ment qui la transformera en "vraie" bibliothèque nationale.

114« La Bibliothèque générale n 'a pas de fond important dans les sciences exactes et appliquées, mais le développement de cette bibliothèque entraînera le développe­ment d'autres bibliothèques, telles les bibliothèques universitaires.

115. La Bibliothèque générale et archives dépend du Ministère de la Culture, les bibliothèques universitaires du Ministère de l'enseignement supérieur, le CND du Secrétariat d'état au plan, les autres bibliothèques dépendent d'autres ministères; c'est pourquoi une politique générale du gouvernement, mise au point au plus haut niveau possible, serait très souhaitable.

I. Recommandations

- les recommandations du rapport Grolier

116. Le rapport du Consultant précédent, Eric de Grolier, comprenait un chapitre de recommandations. Il est utile de réviser ces recommandations dix-huit mois plus tard.

- 22 -

117- Les premières remarques portaient sur les matériaux d'enseignement. Là, M . de Grolier, tout comme l'auteur du présent rapport le fait maintenant, a souligné la nécessité d'un bibliothécaire plein temps pour l'Ecole. L'ESI a eu la chance de recruter une "bibliothécaire qualifiée, mais une grande partie de cet avantage a été dissipée puisqu'elle doit préparer et donner des cours en même temps. En suggérant que le personnel enseignant rédige lui-même des manuels adaptés aux besoins des étu­diants marocains, l'ancien consultant a avoué lui-même que cette idée resterait pro­bablement un "voeu pieux". Nous ne sommes pas même surs que cette solution soit idéale. On conçoit mieux que les cours oraux soient un moyen de faire la liaison entre les manuels et les textes disponibles (qui sont écrits, pour la plupart, pour des lec­teurs français) et la réalité marocaine.

118. La deuxième recommandation du rapport de 1975 touchait les "technologies avancées" comme méthode d'enseignement, et a conseillé qu'une étude soit faite au plus tôt sur cette question et sur ses répercussions financières. Cette étude, paraît-il, n'a pas été faite, et tout en insistant sur l'utilité de ces moyens d'enseignement, nous ne pensons pas que ce problème soit très urgent. Le grand danger, à notre avis, est plutôt que les nouveaux professeurs, en commençant leurs cours avec pour seuls outils un morceau de craie et un tableau noir, n'oublient les possibilités que fournissent ces aides techniques. Mais la question de les acquérir n'a pas été oubliée, et avec l'ouverture du nouveau bâtiment, on peut espérer que ces moyens de­viendront disponibles et seront utilisés plus volontiers.

119« La recommandation suivante concernait les "installations pilotes" où l'on peut voir les techniques modernes des sciences de l'information. Cette recommanda­tion prenait plutôt la forme d'une série d'observations sur la difficulté d'ensei­gner les techniques modernes uniquement à travers les livres et les cours. Mais nous ne voyons aucun remède à ce problème, à moins que tous les étudiants d'une année fassent une visite organisée de, disons, quinze jours à l'étranger (probablement en France, à cause de la langue) et accompagnés d'un professeur. Cela coûterait cher, et devrait être bien préparé, mais si l'Ecole elle-même n'a pas de ressources, il y aurait peut-être d'autres moyens de subventionner cette visite. La création des institutions pilotes au Maroc serait encore mieux, mais encore plus chère au commen­cement. On peut du moins espérer que le développement assez rapide du CND dans son nouveau bâtiment donnera au moins un exemple d'une institution utilisant des tech­niques modernes. Louer des films et acheter un grand nombre de diapositives de biblio­thèques et de techniques de documentation sont d'autres possibilités plus faciles et moins coûteuses. De toute façon, le développement des bibliothèques et des centres de documentation au Maroc ne peut se faire instantanément.

120» La quatrième recommandation, sur les stages, a déjà été abordée dans ce rap­port; la question sous la forme proposée par M . de Grolier a certainement été étu­diée, sans toutefois être tout à fait résolue.

121. La recherche était le sujet de la cinquième recommandation. Ici l'ancien con­sultant a affirmé l'importance de la recherche pour l'Ecole et a proposé un budget spécial et la publication d'une revue de recueils de travaux. Tout en étant entière­ment d'accord en principe, nous croyons qu'une institution nouvelle pour une profes­sion nouvelle a besoin d'un certain temps avant d'entreprendre systématiquement de la recherche. Selon Clark, le côté recherche d'une nouvelle profession se développe après l'établissement solide de la profession dans l'université ou dans une autre institution d'enseignement supérieur * ) . Pour l'instant, on pourrait se borner à di­riger les enquêtes des informatistes spécialisés pour leur mémoire vers les domaines où leurs recherches seront les plus utiles.

*) Terry N . Clark. "Institutionalization of innovations in higher education: four models". Administrative Science Quarterly. 13. 1968, pp. 1-13.

- 23 -

122. La sixième recommandation portait sur la question des "agents d'exécution", c'est-à-dire le personnel qui va travailler dans les bibliothèques à un travail assez spécialisé mais sous la direction des informatistes et des inforraatistes spécialisés. Il faut bien admettre que c'est un problème important. Les informatistes, munis de leur diplome et de leur statut, vont-ils volontiers faire des tâches non profession­nelles, faute de personnel au niveau d'agents d'exécution ? Sinon, est-ce qu'il faut une formation systématique pour ce personnel ? La pratique dans d'autres pays varie beaucoup à cet égard. Dans certains pays, il y a des cours de formation dans des collèges; dans d'autres pays, les agents d'exécution sont recrutés parmi les gens qui ont reçu une assez bonne éducation au niveau secondaire et qui reçoivent une for­mation sur le tas. Au Maroc, la solution dépendra surtout de l'adaptabilité des fu­turs informatistes et de la souplesse de la hiérarchie administrative. Nous espérons, comme l'a espéré M . de Grolier, que les autorités marocaines vont considérer ce problème dans le cadre d'un plan de développement futur des bibliothèques et des centres de documentation.

123. La recommandation suivante traitait de l'enseignement dans les deux domaines des archives et des centres de media. En ce qui concerne les archives, le retour, après des études faites en Italie, du chef des archives nationales marocaines, et son affectation à l'ESI comme professeur vacataire très actif a résolu le problème de personnel qualifié. La visite à l'ESI en décembre, pendant deux semaines, d'un consultant envoyé par 1'Unesco, M . Delmas, a permis d'analyser les cours d'archives à l'ESI. Reste le problème cité par le consultant précédent: comment enseigner 1'archivistique dans un pays ou l'organisation des archives manque presque entière­ment ? Mais là encore nous voyons un aspect du problème déjà mentionné au sujet des bibliothèques et des centres de documentation. A défaut de visites à l'étranger, il faut tout simplement essayer d'enseigner ces matières aussi bien que possible. Pour les eentres de media, la question est essentiellement la même.

124» La dernière recommandation faite par M . de Grolier portait sur un centre de traitement des documents, avec des fiches de catalogage, etc. Il n'y a pas eu de suite à cette suggestion, paraît-il, et il y a beaucoup de problèmes à étudier à ce sujet. Une analyse préparatoire et utile serait d'examiner les pays d'origine des documents acquis par les bibliothèques et centres de documentation principaux, parce que des centres de traitement ont été établis dans plusieurs pays. Comme la plus grande partie des documents acquis viennent probablement de France, le premier pas dans ce domaine serait de voir s'il y a un centre de ce genre en France qui offri­rait aux bibliothèques marocaines un service intéressant. Gela est un travail de coordination pour le CND plutôt que pour l'ESI. Notons que plusieurs pays arabes s'intéressent à un service de ce genre pour leurs bibliothèques universitaires. Le service crée un profil des besoins de chaque bibliothèque; il envoie des détails sur chaque document paru qui pourrait intéresser la bibliothèque; la bibliothèque indique au service les documents qu'elle aimerait acheter; le service les envoie, avec des fiches de catalogage, le numéro de classement au dos (classification Dewey ou Library of Congress au choix) et tout autre papier demandé par la biblio­thèque. De plus, le service garde sur ordinateur les détails de tous les documents envoyés, et si la bibliothèque veut établir un catalogue mécanisé, ou bien donner au centre de documentation du pays (ou d'ailleurs) certaines informations sur ses fonds, le service peut alors fournir à la bibliothèque en question son catalogue mécanisé ou les informations demandées. Mais ce service est restreint, en gros, aux documents en anglais: un service semblable pour les documents en langue française serait donc très intéressant pour le Maroc.

- 24 -

- Sommaire des recommandations de la mission

125. Nous allons reprendre maintenant les recommandations principales déjà men­tionnées dans le rapport, en renvoyant le lecteur au paragraphe en question.

126. Nous recommandons:

- Programme

Qu'il y ait une révision assez profonde des cours de connaissances générales pour les coordonner avec les matières techniques. Plus précisément nous proposons un cours d'introduction, spécialement conçu pour les informatistes, dans les domaines des mathématiques, de la linguistique, de la logique, de l'histoire des idées, des méthodes des sciences et de l'informatique. A la rigueur, si le programme reste trop chargé, on pourrait éliminer un ou deux de ces cours. Il faut également des cours de sciences sociales pour remplacer les cours actuels, "beaucoup trop éloignés des "besoins des informatistes. Ces cours de sciences sociales devront traiter surtout de la société actuelle, en insistant sur la société marocaine, et comprendre une analyse des théories sur le développement, l'alphabétisation, le transfert de la technologie et d'autres questions importantes.

127» Pour les langues, le point d'interrogation se situe au niveau des langues à option. Le nombre d'heures de cours est insuffisant ; il serait peut-être mieux d'augmenter le nombre des UV pour les langues à option, mais si le programme est trop surchargé à la suite de cette augmentation, il faudra penser à les rayer entière­ment du programme (para. 32-34)«

128. De souligner l'importance des principes, des raisons d'être, des orientations professionnelles, et de diminuer un peu le nombre des faits surtout des faits his­toriques ou des faits sans rapport avec la situation marocaine (para. 36-38).

129« Que chaque cour exprime clairement ses buts, ses objectifs dans le programme avant de se lancer dans les détails (para. 39)»

130. Que le programme d'études garde son caractère international et ne copie pas trop les pratiques et les théories d'un seul pays (para. 40).

131. Que le programme, tout en insistant sur son aspect "international" souligne beaucoup plus la réalité marocaine dans laquelle la presque totalité des étudiants vont travailler (para. 41-4-2).

132. Que les cours, tout en soulignant l'utilité et l'importance de la technologie de la documentation, ne prennent pas le parti du déterminisme technologique à travers ces cours (para. 43-45)«

133« Que l'on renonce au désir naturel, mais finalement irréalisable, de tout enseigner aux étudiants et que par conséquent certains des cours, qui sont un peu en marge du tronc central des sciences de l'information, soient considérés comme des cours à option, ainsi que certains des cours plus spécialisés de connaissances géné­rales (para. 52-54)«

134« Que le programme des matières techniques pour le cycle supérieur soit aussi complet que pour le premier cycle; mais la proportion du programme consacrée aux langues, qui est assez importante, doit être attentivement examinée (para 62-63)«

- 25 -

- Professeurs

135« Que les meilleurs étudiants sortant de l'ESI soient pris en considération pour les postes éventuels de professeurs à l'ESI (para. 81).

136. Que tous les futurs professeurs marocains aient une connaissance approfondie de l'anglais et qu'ils suivent des cours de perfectionnement avant ou pendant leur formation professionnelle (para. 78)»

137» Que le Directeur s'efforce d'une façon urgente de nommer des professeurs à plein temps pour tous les cours obligatoires du programme: arabe, français, anglais, mathématiques/statistique/inforraatique, sciences sociales (para. 84).

- Etudiants

138. Que le nombre d'étudiants débutants ne soit pas augmenté d'une façon trop "brusque, car le nombre des professeurs et les ressources matérielles ne pourraient être ajustés (para. 86).

139. Que les quelques bibliothécaires sans baccalauréat qui travaillent actuelle­ment dans des postes comportant des responsabilités "professionnelles" soient admis à suivre les cours de l'Ecole après un examen (para. 87).

- Organisation

140. Que l'on remplisse le poste vacant à la direction aussi vite que possible (para. 92).

- Bibliothèque

141. Que la sélection des documents pour la bibliothèque de l'Ecole se fasse d'urgence et de façon systématique (para. 97)»

142. Que la répartition entre le budget pour les périodiques et le budget pour les monographies soit de 40:60 (para. 100).

143. Qu'un (ou une) bibliothécaire à plein temps se consacre à la bibliothèque, ce travail ne pouvant être mené de front avec d'autres activités (para. 105)»

144» Qae la- mise au point de la bibliothèque dans le nouveau bâtiment réponde à la conception moderne d'une bibliothèque, reflétant ainsi ce qui est enseigné dans les cours et le règlement même de la bibliothèque (para. 106).

- Directions futures

149» De mieux que la fondation de l'ESI était nécessaire pour valoriser les plans de développement du CND et de quelques autres organismes, une politique gouvernemen­tale pour le développement des bibliothèques et centres de documentation est néces­saire pour renforcer le travail de l'ESI (para 111-112).

150. Ce développement pourrait commencer avec la Bibliothèque générale et les diverses bibliothèques des facultés et des écoles d'enseignement supérieur (para 113-115).

- 26 -

III. CONCLUSION

151. Dans le present rapport nous n'avons pas entrepris de tout examiner. Il y a des aspects qui sont surtout le résultat des locaux actuels de l'Ecole, ou des pra­tiques individuelles du personnel: nous n'avons pas jugé utile d'analyser ce qui est, par sa nature, strictement provisoire.

152. Il y a d'autres aspects du fonctionnement de l'Ecole que nous n'avons pas abordés dans ce rapport, soit ils paraissaient satisfaisants (tels l'intérêt et la qualité des étudiants), soit que le consultant n'ait pas eu l'occasion de les obser­ver (tels les procédés employés pour les examens, qui se font surtout à la fin des semestres de février et de juin) ou "bien parce qu'ils ont été traités en détail dans le rapport de M . de Grolier (telle l'analyse de l'origine et de l'âge des étudiants).

153. Au moment de la parution de ce rapport, l'Ecole aura presque terminée sa troisième année scolaire. On a dit que l'ouverture de l'Ecole en octobre 1974 sans bâtiment, sans ressources et presque sans professeurs, avait été prématurée. Mais si l'Ecole, à cause de cela, a eu sa part de confusion, le Maroc en a bénéficié en obte­nant des informatistes qualifiés deux ou trois ans plus tôt que si la planification de l'Ecole avait été poursuivie à un rythme plus lent.

154« Dès que l'Ecole sera installée dans ses nouveaux locaux, on peut prévoir une évolution plus calme. Du côté de locaux, il n'y a plus de grand problème; les étudiants ne manquent pas non plus; mais dans les années qui viennent, il faut que l'Ecole développe beaucoup sa bibliothèque - le budget total de la bibliothèque doit atteindre 10 % du budget de l'Ecole jusqu'en 1980, et au moins 7 % après. Le corps enseignant va faire face à de grandes responsabilités, et par conséquent la sélection des profes­seurs est une des tâches les plus difficiles et les plus critiques. La bonne direction de l'Ecole pendant les années à venir est tout aussi importante. Mais si l'Ecole con­tinue comme elle a débuté, on pourra regarder son développement d'un oeil optimiste.

M O R / 7 4 / 0 0 3

A N N E X E

Recommandations pour la révision des programmes de l'ESI

pour l'année scolaire 1977-"'978

Introduction

Les principes et les observations qui sont derrière ce changements se trouvent dans le chapitre 3 du rapport du consultant. Ici nous nous limitons à donner une "brève explication aux changements qui ont été proposés.

Pour éviter toute confusion dans l'identification des cours, nous avons donné de nouvelles lettres et de nouveaux chiffres à tous les cours proposés. A l'heure actuelle les cours sont groupés en quatre "bandes:

A - Connaissances de "base; B - Compléments de culture générale; C - Langues} D - Sciences de l'information.

Les langues sont restées dans la "bande C, mais nous n'avons pas pu retenir la distinction entre les bandes A et B ; tous les cours qui ne sont pas des cours de matières techniques ou de langues sont maintenant groupés dans la bande B. Les matières techniques sont groupées maintenant dans la bande A.

Quand un cours proposé est sensiblement le même qu'un cours actuel (ce qui est souvent le cas), le numéro du cours actuel est mentionné entre parenthèses sans autre remarque.

A N N E X E (suite) (ii)

Cycle des informatisées - première année - 40 W

Nombre d'unités de valeur (UV)

- Introduction au programme

Matières technicpxes

A 101 Histoire des "bibliothèques et des centres de documen­tation (D 13) 1

A 102 Philosophie, théories et principes de la "blblioté-conomie et de la documentation 1

A 103 Administration et organisation des "bibliothèques et des centres de documentation 2

A 104 Chaîne des opérations (D 14) 3

A 105 Description "bibliographique et catalogage (D 15) . . . . 3

A 106 Classification et indexation (D 16) 4

A 107 Introduction à la hlb lio graphie (D 17) 4 18

Connaissances générales

B 101 Logique (A 11 en partie) 1

B 102 Méthodes des sciences (D 12) 1

B 103 Histoire des idées (A 13 et A 23) 2

B 104 Mathématiques pour informatistes (A 11 en partie) . . . 2

B 105 Linguistique (A 12 et A 22 modifié) 2

B 106 Civilisation marocaine (B 31 modifié) 2 10

Langues

C 101 Anglais 6

C 102 Arabe 2 ou 4

C 103 Français 4 ou 2 12

40

A N N E X E (suite) (iii)

- Remarques: première année

Cette première année est en grande partie une année d'introduction. Pour les matières techniques les cours actuels D. 14 - D. 17 restent sensiblement les mêmes. Nous avons ajouté une introduction à l'administration, qui comprenait une analyse des services possibles pour les bibliothèques et les centres de documen­tation: A 103. Un cours a été introduit comme introduction aux théories diverses et aux principes; ces matières se trouvaient en partie dans le cours D. 13, et aussi en partie dans l'aperçu historique des cours D. 14 - D. 17« Ce nouveau cours examinerait brièvement les idées de personnes comme Dewey, Otlet, Shannon et Ranganat han.

Les cours de connaissances générales restent sans grands changements, mais le nombre des cours de mathématiques a été très diminué (après avoir été augmenté de 4 à 7 UV entre 1975-1976 et 1976-1977). Les 7 ÜV pour ce sujet nous ont semblé démesurées pour un programme pour informatistes. Le cours "Méthodes des sciences" a été inclus ici plutôt que parmi les matières techniques.

Notons que les langues à option ne commencent pas en première année.

Cycle des informatistes - Deuxième année - 40 UV

Nombre d'unités de valeur (UV)

- Cours obligatoires

Matières techniques

A 203 Organisation et gestion (D 24) 4

A 206 Indexation et analyse (]) 23 et D 27 en partie) 4 J3

Connaissances générales

B 201 Introduction à l'informatique 2

B 204 Statistique (A 21) 2

B 206 Le Maroc contemporain 4 ¿3

Langues

C 201 Anglais 6

C 202 Arabe 2 ou 4

C 203 Français 4 ou 2

C 204 Espagnol/Allemand/Russe 6 J8,

A N N E X E (suite) (iv)

Nombre d'unités de valeur (UV)

- Cours à option (les étudiants doivent en choisir 3)

Matières techniques

A 211 Bibliothéconomie internationale et comparée 2

A 212 Lecture des enfants 2

A 213 Droit de l'information (D 303) 2

A 214 Bibliologie (D 28 en partie) 2

A 215 Edition (D 28 en partie) 2

Connaissances générales

B 211 Communications de masse (D 21) 2

B 212 Techniques de l'audiovisuel (D 22) 2

B 213 Théories et principes de la gestion 2

B 214 Psycho-sociologie de la communication (B 22) 2

B 215 Introduction à la cybernétique 2 6

- Remarques: deuxième année 40

Il n'y a que deux cours obligatoires en matières techniques. Tous les deux approfondissent les cours de la première année: "Indexation et analyse" et "Organi­sation et gestion".

Pour les cours obligatoires de connaissances générales. Une introduction à l'informatique se trouvait dans le programme de l'année 1975-1976, et avait dis­paru du programme 1976-1977» il es"fc maintenant réintroduit. Ce cours comme la "Statistique" aura comme bases les connaissances générales de la première année. Le programme 1976-1977 montre trois cours dans la bande B : "Histoire économique et sociale", "Economie" et "Géographie générale". Ces cours ont été remplacés par un autre qui s'appelle "Le Maroc contemporain". Ce cours serait une analyse socio-économique du pays, qui répondrait mieux aux besoins des informatistes. (Si l'ESI devient en quelque sorte une école régionale, le contenu et le titre de ce cours changeraient de sorte qu'il s'applique à d'autres pays).

Nous avons introduit le principe des cours à option en deuxième année. Nous l'avons fait pour offrir aux étudiants un certain choix, et parce que certains cours, quoique intéressants, ne nous ont pas semblé essentiels. Ainsi le D 28 "Bibliogie et édition", que nous avons séparé en deux pour créer deux options nouvelles, ou le "Droit de l'information", cours de troisième année que nous avons reporté à la deu­xième année pour en faire un autre cours à option. Ceux autres cours à option ont été proposés: la "Bibliothéconomie comparée", cours très populaire dans d'autres écoles, qui permet aux étudiants d'examiner les systèmes des bibliothèques et de la documentation dans d'autres pays; il se prête au travail individuel. L'autre cours proposé traite de la lecture des enfants, sujet à la fois très populaire et assez spécialisé.

A N H E X E (suite) (v)

Il y a une autre série d'options pour les connaissances générales; deux d'entre elles, cependant, forment actuellement une partie des matières techniques ("Communications de masse" et "Techniques de 1'audio-visuel"). De plus, la psycho­sociologie de la communication, cours apprécié des étudiants, a été placée ici. Le cours intitulé "Cybernétique" examine l'information et sa transmission du point de vue de l'ingénieur; il reprend "beaucoup de thèmes actuellement étudiés dans le cours D 26 "Etude de l'information". Finalement, nous avons dressé cette liste à titre provisoire. Chaque année, on peut ajouter ou retirer des cours, selon les intérêts des professeurs ou leur disponibilité. Les additions ou les éliminations ne trouve­raient pas la structure du programme. Nous nous sommes bornés à mentionner les op­tions qui ont déjà été offertes, ou qui ne demandent pas de connaissances spéciali­sées en dehors de celles que possèdent les professeurs actuels.

Il reste trois cours en deuxième année parmi les matières techniques dans le programme actuel. Le D 25 "Traitement de catégories spéciales de documents" comprend des matières assez disparates qui sont mieux traitées dans d'autres cours (Biblio­graphie, catalogage, etc.). Le cours sur le traitement mécanisé de l'information se trouve en partie dans le nouveau cours A 206, en partie dans le cours "Introduction à l'informatique", et en partie a été éliminé. Cette dernière partie du cours est celle qui serait considérée comme assez difficile dans un programme pour informati­ciens. Nous avons laissé de c8té "L'introduction à 1'archivisti que" (D 29), parce que nous doutons qu'un cours d'une UV sur ce su-jet serve à grand chose. Ceux qui s'intéressent à 1'archivistique auront la chance d'approfondir ce sujet en troisième année; les autres peuvent se contenter de l'aperçu sur le sujet donné pendant l'in­troduction du programme en première année.

Finalement les langues à option débutent en deuxième année avec 6 UV.

Cycle des informatistes - troisième année - 40 ÜV

Nombre d'unités de valeur (UV)

- Cours obligatoires

Matières techniques

A 301 Documentation régionale et internationale 4

A 307 Bibliographie spécialisée (D 322-324) 4 8,

Connaissances générales

B 306 Développement soci al et économique . . . . » 2

B 307 Politique et gouvernement au Maroc 2 4,

Langues

C 301 Anglais 6

C 302 Arabe 2 ou 4

C 303 Français 4 ou 2

C 304 Espagnol/Allemand/Russe 6 JJ3

A N N E X E (suite) (vi)

Nombre d'unités de valeur (UV)

- Cours à option (les étudiants doivent en choisir un)

A 311 Lecture publique et alphabétisation; biblio­thèques publiques 10

A 321 Enseignement supérieur et recherche; biblio­thèques universitaires 10

A 331 Archives 10

A 341 Pédagogie scolaire: bibliothèques scolaires 10

A 351 Centres de documentation 10 _10

40

- Remarques; troisième année

Nous avons vu que les cours obligatoires de deuxième année en matières techniques ont développé les études sur l'organisation et la gestion et sur l'indexa­tion; en troisième année, c'est la bibliographie qui est traitée de cette manière. On pourrait donner aux étudiants un certain choix au sein de ces cours: ils pour­raient se spécialiser dans la documentation scientifique, par exemple, qui serait agencée comme les cours actuels D . 322-324« Nous avons créé un nouveau cours, "Docu­

mentation régionale et internationale" qui reprend des thèmes dispersés à l'heure actuelle dans plusieurs autres cours. Ce cours répondrait bien au caractère "inter­national" de l'Ecole, et aussi à l'intérêt déjà vif au Maroc pour les systèmes inter­nationaux, soit bibliographique (CBU), soit normalisation en description bibliogra­phique (ISS!)), soit réseaux bibliographiques et documentaires (UNISIST, AGRIS, etc.). De même, le cours examinerait les activités des organisations internationales, telles l'Unesco, PID, PIAB, etc. En même temps, le cours envisagerait les possibilités de coopération ou de coordination au niveau régional (pays arabes, continent africain, Europe).

Un des cours de matières techniques actuellement obligatoire, le "Droit de l'information" a été passé en deuxième année comme cours à option. Le cours "Techniques de traitement" devient une partie du cours sur l'indexation et l'analyse, en deuxième année. Et le cours actuellement appelé "Organisation de l'utilisation de l'information" qui n ' a pas moins de 7 UV", et qui traite surtout du côté technique des banques de données automatisées et des réseaux sectoriels, a été éliminé en tant que cours, mais les thèmes reparaissent dans les nouveaux cours sur l'informatique, sur la documentation internationale et dans le cours de deuxième année sur l'indexa­tion et l'analyse.

Pour les connaissances générales, deux nouveaux cours sont proposés; l'un, sur le développement social et économique, serait plus théorique, plus international et plus fondamental que le cours de deuxième année appelé "Le Maroc contemporain"; l'autre, le nouveau cours appelé "Politique et gouvernement marocain", examinerait d'une part la structure officielle et officieuse de l'administration, et d'autre part les plans de développement dans les secteurs qui touchent particulièrement an. dé­veloppement des sciences de l'information, ainsi que tout règlement gouvernemental

A N N E X E (suite) (vii)

affectant les bibliothèques et les centres de documentation. Le cours actuel "His­toire de la civilisation islamique au Maroc et de l'Espagne musulmane" a été déplacé et mis en première année, un peu modifié. Quelques éléments du cours de "Géographie régionale", autre cours de troisième année, ont été remis dans les nouveaux cours "Le Maroc contemporain" de deuxième année, et "Développement social et économique" en troisième année.

Les options ont été augmentées: le consultant n 'a pas compris pourquoi les centres de documentation spécialisés ont été groupés avec les bibliothèques universi­taires; maintenant ce cours forme deux options séparées. De même l'option de biblio­thèques publiques et scolaires a été scindé en deux, étant donné que leurs pratiques et principes sont assez distincts. Mais, compte tenu du développement assez lent de ces bibliothèques à l'heure actuelle, les deux cours pourraient être enseignés ensemble à titre provisoire.

Finalement la troisième année comprend encore 6 UV de langues à option.

- Conclusion

Le programme décrit ci-dessus comprend 120 UV, contre 128 pour le programme actuel; la proportion entre matières techniques et connaissances générales reste sensiblement la même. Mais plusieurs cours ont été abrégés et d'autres, qui sont à l'heure actuelle obligatoires, sont devenus des cours à option. On ne peut ajouter d'autres cours obligatoires; le programme proposé étant déjà très chargé. S'il est question d'ajouter des cours, il faudra considérer sérieusement la nécessité de re­tenir les langues à option dans le programme. Les langues à option passent de 8 UV à 12 UV, et ceci parce que 8 UV, selon les professeurs et les étudiants sont inadé­quates. Si les 12 UV sont encore insuffisantes, il vaudrait mieux abandonner complète­ment cette quatrième langue.

Finalement, il faut souligner que 120 UV pendant trois années ne veut pas dire que les étudiants sont en classe, assis, pendant 16 heures pour chaque UV. Au contraire, le nombre d'UV est indiqué pour donner l'importance relative des cours. Le nombre d'heures que les étudiants passent assis en classe à l'heure actuelle nous a paru trop élevé, et une partie de ces 16 heures doit être consacrée à des travaux pratiques ou individuels, à la lecture, ou à la recherche en bibliothèque.

Cycle des informatistes spécialisés - première année - 40 UV

Nombre d'unités de valeur (UV)

- Introduction au programme

Matières techniques

A 402 Philosophie, théorie et principes de la biblio-théconomie et de la documentation 1

A 403 Organisation et gestion des bibliothèques et des centres de documentation • 5

A 404 Chaîne des opérations 2

A 405 Description bibliographique et catalogage ...... 3

A 406 Classification, indexation et analyse 6

A 407 Introduction à la bibliographie 3 20

A N N E X E (suite) (viii)

Nombre d'unités de valeur (U?)

Connaissances générales

B 401 Introduction à l'informatique 2

B 404 Mathématiques pour informatistes 2

B 405 Développement social et économique du Maroc 4 ,8

Langues

C 401 Anglais 4

C 403 Français 2

C 404 Espagnol/Allemand/Russe 6 _12_

- Remarques; première année

Le programme proposé pour les informatistes spécialisés suit les mêmes prin­cipes que le programme actuel. Comme le cycle supérieur fait en deux ans ce que le premier cycle fait en trois ans, les cours de matières techniques doivent être un peu diminués, et les cours de connaissances générales sont nettement moins nombreux.

Les matières techniques forment la moitié de cette première année. Les cours sur l'introduction à la bibliographie, la chaîne des opérations, la description biblio­graphique et le catalogage ressemblent aux cours proposés pour la première année des informatistes et aux cours actuels D 14t D 15f et D 17. Classification, indexation et analyse, cependant, groupent les cours D 16, D 23 et D 27« Le cours proposé sur l'organisation et la gestion comprend le D 24 actuel, mais devrait être développé parce que ce sont surtout les informatistes spécialisés qui vont s'occuper de ces aspects dans leur travail.

Les cours de connaissances générales sont réduits à trois, et nous avons dû laisser de coté la logique, l'histoire des idées et les méthodes des sciences qui font partie du programme actuel.

Par contre, nous avons cru nécessaire d'accorder 12 W chaque année aux langues, dont la moitié pour la langue à option. Ces études, il est vrai, prennent beaucoup de temps, mais si on veut vraiment apprendre aux étudiants ces langues, les 12 UV sont nécessaires. D'ailleurs, on pourrait dire que la langue à option serait encore plus utile pour les informatistes spécialisés que pour les autres informa­tistes. Par contre, on pourrait songer à abolir complètement l'étude de la langue à option pour le cycle supérieur, ce qui permettrait d'ajouter des cours utiles dans les matières techniques et connaissances générales.

A N N E X E (suite) (ix)

Cycle des informatisées spécialisés - deuxième année - 40 UV

Nombre d'unités de valeur (UV)

- Cours obligatoires

Matières techniques

A 501 Documentation régionale et internationale 4

A 507 Bibliographie spécialisée 4 8,

Langues

C 501 Anglais 4

C 503 Français 2

C 504 Espagnol/Allemand/Rus se 6 J_2_

- Cours à option (les étudiants doivent en choisir un)

A 511 Lecture publique et alphabétisation; bibliothèques publiques 10

A 521 Enseignement supérieur et recherche; bibliothèques universitaires 10

A 531 Archives » 10

A 541 Pédagogie scolaire; bibliothèques scolaires ....... 10

A 551 Centres de documentation 10 10

Mémoire 10 _10_

40

- Remarques ; deuxième année

Parmi les 40 W de deuxième année, 10 sont consacrées au mémoire comme mainte­nant, et 12 à l'étude des langues. Les options sont les mêmes que dans le programme proposé pour le premier cycle, et comptent 10 UV chacune. Restent 8 UV qui sont con­sacrées aux matières techniques, et divisées entre la bibliographie spécialisée et le cours proposé pour la troisième année du premier cycle, "Documentation régionale et internationale".

Il faut souligner dans le programme du deuxième cycle, comme dans le cas du premier cycle, que les 40 UV par an ne veulent pas dire que les étudiants passent toutes les heures en classe. Au contraire le nombre d'heures que les étudiants du cycle supérieur passent en classe ne doit pas être trop élevé. Une bonne part des études doit être consacrée à la lecture et au travail indépendant.

A N N E X E (suite) (x)

TABLEAU 3

Premier cycle

Programme actuel

1ère Année

2èrae 3ème

Í Matières -techniques

Langues

Connaissances générales

Programme proposé

Année

1ère 2èrae 3ème

Matières techniques ¡

Connaissances générales

Echelle:

1 cm = 5 UV-Proportion du programme où les étudiants ont un choix entre des cours de matières techniques et des cours de connaissances générales

A I K E X E (suite)

TABLEAU 4

Cycle supérieur

Programme actuel

Année 1ère 2ème

Matières techniques

Langues

Connaissances générales

-i i

Programme proposé

Connaissances générales

Echelle: 1 cm = 5 UV