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Opéra de Reims
13 rue Chanzy 51100 Reims
Location tél : 03 26 50 03 92
SAISON 2013-2014
DANS LES RUES DE NAPLES spectacle musique et danse
XVIème, XVIIème, XVIIIème, XIXème siècles…
imperturbablement à Naples, on y danse, on s’y
bat, on y boit, on y fait des processions, des
sérénades et des concerts. Sur les trétaux des
spectacles de rue, dans les veillées musicales
ou les fêtes populaires, la musique et la danse
se répandent partout, dans un entrelacs de
styles savant et populaire, profane ou sacré, qui
s’influencent et parfois fusionnent.
Conçu par Jérôme Correas qui dirige Les
Paladins et par Ana Yepes pour la chorégraphie,
le spectacle dessine un parcours sous la
conduite de deux ténors, de trois danseurs et
d’un acrobate jongleur, déambulant dans les
rues emplies d’embûches comme de bonnes
fortunes. Les artistes s’amusent, chantent,
dansent et virevoltent au rythme des
Tarentelles, Villanelles, Gaillardes ou
Passacailles… ces danses traditionelles et
populaires qui insuflent leurs rythme aux
danses de la Renaissance, aux airs baroques ou
aux canzoni napoliataines et aui essaimeront
leurs influences à travers l’histoire de l’opéra.
Samedi 23 novembre
20h30
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Service
Jeune Public
Programme :
Duos, Canszonu, tarentelles
du XVIème au XVIIIème
siècle (Primavera, Scarlatti,
Cimarosa…) et canzoni
populaires napolitaines du
XIXème sicèle (Ricci,
Densa…)
Conception et direction : Jérôme Corréas –
Mise en scène : Olivier Collin – chorégraphie :
Ana Yepes
Ténors : Jean-François Lombard / Artavazs
Sargsyan – Violon : Pierre-Yves Denis /
Marion Korkmaz – Violoncelle : Nicolas
Crnjanski – Guitare : Rémi Cassaigne –
Direction, clavecin et piano : Jérôme Correas
– Danse, acrobatie et jonglerie : Sergio Pla –
Danse : Ana Yepes / Olivier Collin.
Production : Les Paladins – Coproduction : Les
Paladins, le Théâtre Firmin – Gémier / La Piscine,
l’Adami et le Conservatoire Jean-Baptiste Lully de
Puteaux
PROGRAMME DETAILLE Giovanni Lenardo Primavera (1540- 1585)
Villanella ch’all acqua vai
Amor lasciami stare
Correte, oscuri amanti
Enrico Radesca (1550 - 1625)
Moriro di dolor
Alessandro Scarlatti (1660 - 1725)
Correa nel seno armato
cantate pour ténor, 2 violons et basse continue
Pietro Migali (1635 - 1715)
Sonata a Tre nel Sol mineur, op1 n5
Francesco Mancini (1672 - 1737)
Se nascessero mille amori
cantate pour ténor, violon et basse continue
Dir vorrei quel bel contento
cantate pour ténor, 2 violons et basse continue
Emanuele Barbella (1718 - 1777)
Sonate en Trio en Sol majeur pour 2 violons et basse continue
Domenico Cimarosa (1749 - 1801)
Duettino pour 2 ténors O Notte suoave
Canzone Napoletane (XIXème)
Duettino Tiritomba
Corigliano di Rignano
Tu sol mi ascolti
Lo Tiramole
Federico Ricci
Duettino Col quanto si contenta un lazzarone
Barbacola Santa Lucia
Tarantella La Fiera di Mastr’Andrea
Duettino La Ricciolella
M’allicordo
Luigi Denza
Funiculi Funicula
Durée : 1h20 sans entracte
NOTES D’INTENTIONS
JEROME CORREAS A Naples, la musique est partout : dans les théâtres, les églises, les cafés, les rues, elle accompagne chaque instant de la vie. Plus que
partout ailleurs, styles savant ou populaire, profane ou sacré s’entrelacent et s’infuencent par le biais de la rue, lieu de fusion quasi magique
où tout peut arriver. On y danse, on s’y bat, on y boit, on y fait des processions, des sérénades et des concerts.
Comme le dit le proverbe : « A Naples, si on ne chante pas, on meurt ». C’est cette nécessité vitale, quasi douloureuse, que nous voulons
célébrer. Les rues de Naples sont joyeuses et dangereuses, pleines d’odeurs et de saveurs.
Depuis trois siècles, les rythmes de la tarentelle et de la villanelle sont présents dans les oeuvres de Scarlatti, Porpora, Paisiello, Cimarosa,
puis chez Luigi Denza, auteur du fameux « Funiculi , Funicula », canzone composée pour l’ouverture du chemin de fer et du funiculaire pour
monter au Vésuve.
Il y a aussi Edouardo di Capua nous chantant son « O Sole mio ». Annexé par Luciano Pavarotti, souvent entendu dans les pizzerias,
comment réentendre aujourd’hui autrement tout ce répertoire Plus anciennes qu’il n’y paraît, ces chansons, inspirées des « canzone
napoletane » de la Renaissance puis des airs d’opéra baroque se transforment en mélodies toujours accompagnée par les instruments à
cordes et à la guitare.
Avec Ana Yepes, nous souhaitons avec ce spectacle dansé et acrobatique renouer avec ce lien profond que Naples entretient avec ses
origines grecques et son infuence espagnole.
Le parcours que nous imaginons à travers la cité napolitaine se fera sous la conduite de trois danseurs et de deux ténors déambulant dans
les rues à leurs risques et périls. Des rencontres diverses rythment ce parcours empli d’embûches, d’aventures et parfois de bonnes
fortunes.
Confions à cette petite troupe le soin de nous entraîner dans un monde où amour et humour font exceptionnellement bon ménage …
ANA YEPES, CHOREGRAPHIE
&
OLIVIER COLLIN MISE EN SCENE, SENOGRAPHIE
Dans les rues de Naples résonnent encore les pas des danseurs de Tarantelle, de Villanella, de Gaillarda ou de Saltarello, quand les danses
traditionnelles et populaires d’aujourd’hui empruntent leurs rythmes aux danses d’une autre époque, la Renaissance.
Du XVème au XVIIème siècle, Naples, sous l’égide du Royaume d’Espagne, est un pont culturel alliant au répertoire musical italien, la danse
expressive venue d’Espagne comme le Canario, à base de frappes de pied, la Chacona ou la Passacaille. La grande richesse de ce matériel
chorégraphique populaire issu d’un métissage culturel en perpétuelle dynamique inspire les mouvements dans nos corps d’aujourd’hui.
« Dans les rues de Naples » accorde ces danses populaires aux chansons et à la musique dont elles sont issues et donnent corps à l’émotion
d’un style musical fort d’interprétation. Spectacles de rue, veillées musicales, rendez-vous intimistes ou festivités populaires,
« Dans les rues de Naples» ofre un éventail de scènes contrastées où l’émotion s’invite au coin d’une ruelle, à l’ombre d’une fontaine,
au coeur d’une place de marché, au fond d’un verre de Lacryma Christi. Les artistes se jouent de leurs rôles, s’amusent ensemble, chantent,
dansent et virevoltent, à l’invitation d'une fête populaire, d’une troupe de comédiens ou d’une scène éphémère faite de tréteaux et de
planches. Ils sont artistes, parfois spectateurs, virtuoses dans l’improvisation, et toujours acteurs de cette joie de vivre napolitaine.
Le chant, la danse, la musique dans leur dialogue et leur diversité vibrent aux humeurs de la vie et exaltent nos émotions, dans la gaieté ou
la mélancolie, tantôt légères ou dramatiques.
La scénographie évolutive suggère la diversité de toutes ces expressions artistiques sur une même scène. Les déclinaisons d’un même
élément scénique permettent l’union de répertoires populaires et lyriques.
«Dans les rues de Naples » est alors l’occasion de renouer avec cette tradition du dialogue entre musique et danse
CROQUIS DE COSTUMES
LES DANSES La tarantelle
La Tarentelle, par Léon Bazile Perrault.
La tarentelle est une forme musicale traditionnelle provenant
du Sud de l'Italie. Connue dès le XVIIe siècle, elle a
probablement des racines bien plus anciennes dans le culte
des dieux antiques : certains chercheurs y voient une
lointaine descendance des rites dionysiaques.
Particulièrement vivante, cette mélodie en 6/8,
accompagnée d'une danse entraînante et joyeuse, était jouée
au cours de cérémonies qui pouvaient durer des journées
entières, afin de guérir ceux qu'on croyait victimes de
morsure d'une araignée, la tarentule. Les qualités
thérapeutiques qu'on leur prêtait étaient également
le prétexte à perpétuer desdanses d'origines païennes dans
l'Italie catholique rigoriste du XVIIe siècle.
Le ballet de Jean Coralli, La Tarentule (1839), a beaucoup
contribué à la popularisation de la tarentelle au XIXe siècle.
Ces cérémonies populaires ont quasiment disparu depuis le
milieu du XXe siècle, mais depuis quelques années
deschanteurs et formations de musique ancienne
redécouvrent les tarentelles et les ajoutent à leur répertoire
LES GENRES DE LA TARENTELLE
TRADITIONNELLE La tarentelle, selon les croyances, était une danse
permettant de guérir un malade souffrant d'une morsure de
tarentule. Les connaissances actuelles sur la tarentule
(Lycosa tarantula) nous permettent de dire qu'il n'était pas
question de cette araignée dans la tarentelle. Si la tarentule
est impressionnante, le venin injecté lors de la morsure
inflige à peine plus de souffrances qu'une piqure de frelon.
En revanche, une autre araignée peuple cette même région
de Tarente, Latrodectus tredecimguttatus. Bien plus petite et
plus dangereuse, sa morsure peut provoquer des lésions et
perturbations psychologiques et physiques assez
importantes. La thérapie par tarentelle pourrait donc venir de
la morsure de cette araignée.
Athanasius Kircher (1601-1680), qui a étudié la tarentelle,
rapporte plusieurs types de tarentelle. Ces différents types
étaient liés au "caractère de l'araignée" 1. Il fallait que la
danse plaise à l'araignée qui avait mordu le malade pour que
la thérapie soit efficace. On rencontre ainsi plusieurs formes
de tarentelles2 :
Pizzica
Le rythme de cette tarentelle est effréné et endiablé. elle est
désormais connue pour avoir été le moyen employé dans la
thérapie par la tarentelle
Tammurriata
Tarentelle de la région de Naples, son nom vient de
l'instrument symbole du type, la 'tammorra', grand tambour
sur cadre chargé de cymbales. La mélodie étant uniquement
prise en charge par la voix (parfois accompagnée d'un
accordéon et de percussions traditionnelles à l'époque
actuelle), le rythme est irrégulier et frénétique, car suivant les
variations de la voix, les chanteurs se relayant pour
improviser autour de motifs de textes traditionnels. Les
tammurriates sont notamment jouées durant la semaine de
Pâques, dans les villages au pied du Vésuve, la musique et la
danse dégagent alors un climat entre sacré et profane.
Montemaranese
Rythme très régulier, rapide.
Del Gargano
Exemple de basse d'une Tarentella del Gargano
Tarentelle basé sur la même basse, très circulaire bien que
binaire, en ostinato
Exemple de basse de Tarentella Napoletana
Napoletana
Tarentelle ternaire, la Tarentella Napoletana est comme son
nom l'indique la tarentelle de la région de Naples. On en
retrouve un exemple dans "La Danza" de Gioachino Rossini,
extrait de Soirées Musicales (1830–1835).
À ces quelques exemples s'ajoutent de nombreux autres
types de tarentelles. Un aperçu est donné dans l'album La
Tarentella deChristina Pluhar, enregistré par l'orchestre
baroque L'Arpeggiata.
QUELQUES TARENTELLES CLASSIQUES Plusieurs compositeurs classiques ont écrit des tarentelles,
notamment :
Gioachino Rossini
Frédéric Chopin
Franz Schubert (finale de la troisième symphonie)
Georges Bizet
Camille Saint-Saëns
Jules Massenet
Ruggero Leoncavallo
Mikhaïl Glinka
Mili Balakirev
Gabriel Fauré
Claude Debussy
Franz Liszt
Igor Stravinski
Dmitri Chostakovitch
Villanella
Gaillarda
Saltarello
Oswald Achenbach
Saltarello donnée au Castel Gandolfo
Villanella est une forme de chanson profane née en Italie dans la première moitié du XVIe siècle.
Apparue initialement à Naples, elle influença la forme ultérieure de la canzonetta et plus tard du madrigal.
Le thème de la villanella était souvent rustique, comique et satirique: il parodiait fréquemment le maniérisme de la musique d'alors, par
exemple celui des madrigaux. La rime des vers, dans les premières formes napolitaines, est en général : abR abR abR ccR. Au milieu
du XVIe siècle, la villanella devint l'une des formes les plus en vogue de la chanson en Italie. Les premières villanelles étaient écrites pour
trois voix a cappella. Les premiers compositeurs de villanelle furent les napolitains Giovanni Domenico da Nola, Giovan Tomaso di
Maio etGiovanni Tommaso Cimello (professeur lui-même à Naples) ; plus tard s'essayèrent à cette forme, aussi des compositeurs d'autres
villes parmi lesquels Adrian Willaert, Luca Marenzio, Adriano Banchieri, Roland de Lassus, ...
Gaillarde à Sienne au XVe siècle
La gaillarde est une danse de couple à trois temps (en
mesure 3/2, 3/8 ou 6/8) apparue en Lombardie vers 1480.
Face à la solennellebasse danse, elle gagne rapidement du
terrain et devient une danse de bal très appréciée
au XVIe siècle, suivant ordinairement la pavanedans les suites
de danses.
Parfois appelée « romanesca » (c'est-à-dire alla maniera di
Roma), elle se répand dans toute l'Europe
entre 1550 et 1650. Liée ausaltarello ancien et apparentée
au tourdion, dans une forme plus lente et plus élevée, elle
comporte cinq pas (cinque passi) de base : trois « sauts
mineurs », un « saut majeur » et une « cadence ». Fabritio
Caroso (1581) et Cesare Negri (1604) furent les premiers à
la décrire.
En 1589, Thoinot Arbeau donne l'air et la description de
plusieurs gaillardes dans son Orchésographie : on y trouve La
traditore mi fa morire, Anthoinette, Baisons-nous belle, Si
j'aime ou non, La fatigue, La Milanaise, J'aimerais mieux
dormir seulette et L'ennui qui me tourmente.
Les cinq pas de base de la gaillarde sont les suivants :
1 (temps 1) : « grève » gauche ou « pied en l'air » gauche
2 (temps 2) : « grève » droite ou « pied en l'air » droit
3 (temps 3) : « grève » gauche ou « pied en l'air » gauche
4 (temps 4 et 5) : « grève » droite ou « pied en l'air »
droit, suivi d'un « saut majeur »
5 (temps 6) : « posture » gauche (retomber les deux
pieds au sol, pied gauche en avant, pied droit en
arrière)
La mesure suivante se danse ensuite en miroir, après quoi
on peut ornementer les cinq pas de manière infinie : en
croisant la jambe levée, en remplaçant une « grève » par une
« posture » ou une « entretaille », par une « ruade » ou par un
saut pieds joints. On peut aussi doubler la mesure en une
succession de onze pas (le saut majeur se placera alors sur
le onzième temps).
Claude Gervaise a publié plusieurs gaillardes dans
ses Recueils de danceries édités par Pierre
Attaingnant (1550-1557), dont la Gaillarde de la guerre et
la Gaillarde du ton de la guerre.
Oswald Achenbach
Saltarello donnée au Castel Gandolfo
Le Saltarello (en français la saltarelle) était
une danse joyeuse et vivante qui s'est développée à partir de
la gaillarde de Naples, dans le courant du XIIIe siècle en Italie.
Les recueils de danses de Pierre Attaingnant et de Pierre
Phalèse contiennent plusieurs saltarelles.
C'est une danse à trois temps, nommée à partir d'un de ses
pas particulier, d'après le verbe italien saltare (sauter).
HISTOIRE Le saltarello jouissait d'une grande popularité au sein des
cours d'Europe médiévale. Au XVe siècle le mot « saltarello »
devint le nom d'un pas de danse particulier, et le nom d'une
mesure de musique. Plus tard le saltarello donnera
naissance au « quadernaria » (pas à quatre temps) en
Allemagne, avant de fusionner dans le « saltarello tedesco » -
le saltarello allemand - en Italie.
Le compositeur Felix Mendelssohn inclut le saltarello dans le
mouvement final de sa symphonie italienne. Peut-être
influencé par ce mouvement, Vincent d'Indy termina sa
symphonie de jeunesse (en la mineur et également
surnommée "italienne") par un finale en saltarelle, censé
représenter la ville de Naples.
LA CHANSON NAPOLITAINE
La chanson napolitaine est un genre musical formé de chansons populaires originaires de la région de Naples, souvent descomplaintes
amoureuses ou des sérénades composées habituellement pour voix d'homme seule et chantées en napolitain.
Certaines de ces chansons de la tradition classique napolitaine (1830-1970) comme O sole mio, Torna a Surriento, Funiculì funiculà, Core'
ngrato, Santa Lucia ou encore Guaglione ont acquis une renommée internationale.
FORMES MUSICALES
Il existe deux formes principales de chansons napolitaines : la tarentelle et la nenia. La première, d'un rythme très vif à 6/8, doit son nom à
la tarentule, araignée dont on croyait qu'elle avait piqué ceux que ce rythme entraînant avait amenés à danser. La seconde tire son origine
de l'homonyme latin "nenia", désignant les lamentations des pleureuses à l'adresse d'un défunt, lors des funérailles. Son rythme beaucoup
plus lent s'accompagne d'une tonalité mineure évoquant souvent la mélancolie.
On connaît enfin une troisième forme musicale chantée en dialecte napolitain, la villanella, mais elle est chantée à deux ou trois voix. Ce
terme vient du mot "vilain", paysan. Au sens littéral, il s'agirait donc d'une chanson de paysan. Cette forme musicale a cependant été
abordée par de nombreux compositeurs classiques.
HISTOIRE La présence de la musique à Naples est attestée de fort longue date. Dès la fin du Moyen Âge, la cité atteint un haut degré dans l'expression
de la musique polyphonique. Plusieurs compositeurs parmi lesquels Giovanni Domenico da Nola, Giovanni Tommaso Cimello (it), Roland
de Lassus y séjournent de nombreuses années. Ils y composent d'ailleurs, sur des vers napolitains, une villanella fameuse : Sto core mio,
"ce cœur à moi". Le peuple napolitain est friand de ces compositions qui se caractérisent par un refrain et qui se chantent dans les rues et
les espaces publics, a capella ou accompagnées d'un flûtiau.
C'est au XVIIIe siècle que la chanson napolitaine va connaître un fort développement créatif, la musique tenant une place de plus en plus
importante dans la ville par la création de nombreux conservatoires.
L'ouverture du chemin de fer et du funiculaire pour monter sur le Vésuve, est l'occasion de l'écriture de la chanson célèbre de « Funiculì
funiculà », une des plus grandes chansons du folklore napolitain.
NAPLES ET LA MUSIQUE La culture napolitaine a grandi au rythme de la musique.
Le mythe fondateur même de
l’ancienne cité grecque est lié à la
sirène Parthénope [dont les
prêtresses prophétisaient en
chantant.
Le chant est ainsi un vrai moyen
d’expression à Naples où l’on prie, on
proteste, on se réjouit et on crie sa
douleur en chantant. On vend même
en chantant. Il y a quelques
décennies encore, les vendeurs
ambulants pour vanter leur
marchandise, chantaient des
couplets comme celui-ci :« je les
vends en couple ces cerises, écoutez-
les, elles disent qu’avril est arrivé ».
Ces voix sont les descendantes
directes des monodies grecques, tout
autant que les hymnes à la Vierge
entonnés lors des fêtes religieuses
en milieu paysan. En fait, le petit
peuple de Naples, le gardien le plus
fidèle des traditions ancestrales, n’a
jamais apprécié la polyphonie,
apanage de la cour et de
l’aristocratie. Quoiqu’il en soit, les
différents genres musicaux, chacun
propre à une couche sociale, ne
restaient jamais cloitrés dans un
cercle fermé, mais ils ne cessaient de
s’influencer réciproquement : tantôt
la musique du haut allait vers le bas,
tantôt celle du peuple s’envolait vers
le sommet de la pyramide sociale.
Les classes moyennes, elles,
opéraient des mixages parfois très
heureux.
Dans l’antiquité, le chant étant un
moyen pour communiquer avec les
dieux, il n’était donc pas pensable de
l’écrire. En dehors de quelques
simulations, aucune trace écrite n’a
été trouvée. Ce n’est qu’à partir du
début du XIIIe s. que l’on commence
à transcrire quelques textes de
chants populaires. Mais on sait que
Tite Live et Virgile se disaient émus
par les merveilleux chants qu’ils
écoutaient à Naples. Sénèque, lui, se
plaignait des Napolitains qui
désertaient les lieux de la haute
culture pour s’entasser dans les
théâtres et assister à des concours
de chant. Quant à Néron, il venait
s’exhiber à Naples où il inventa la
claque : il enrôlait des troupes
d’Alexandrins qui l’applaudissaient
en jouant de leurs instruments très
bruyants, des instruments qui sont
d’ailleurs restés pratiquement
inchangés jusqu’à nos jours dans le
Sud de l’Italie.
D’autres témoignages de cette
histoire d’amour éternel entre Naples
et la musique nous viennent de
chroniqueurs du XIIIe siècle. Ces
derniers rapportent que le roi de
Naples et de Sicile, Frédéric II de
Souabe, excédé par les chants qui
envahissaient jour et nuit les rues de
cette ville, fit un édit qui visait à en
limiter la fréquence. Mais cette loi
resta lettre morte.
Ils sont difficiles à dater exactement,
dans la mesure où, avant d’être
transcrits, ils étaient transmis
oralement depuis des générations.
On ne connaît donc que la date
Dans la mythologie grecque,
Parthénope (en grec ancien
Parthenópês, « celle qui a un
visage de jeune fille », de
parthénos, « jeune fille », en
particulier « vierge ») est une
des sirènes.
Selon la légende, elle s’éprend
d’Ulysse mais, dédaignée par
celui-ci, elle se jette dans la
mer. Strabon mentionne que son
temple se situait dans la ville
de Néapolis (actuelle Naples), où
les habitants célébraient des jeux
gymniques en son honneur. Elle
donne son nom aussi à
l’éphémère République
parthénopéenne.
approximative de ceux qui
concernent un personnage ou un fait
historique.
Dans la deuxième moitié du XIIIe et
jusqu’à la fin du XIVe siècle, à la cour
des rois angevins on jouait des
pièces musicales composées par
Adam de la Halle (ou Adam le Bossu).
Le canevas de ces mini-mélodrames,
qui peuvent être considérés comme
des ancêtres de l’opéra, ne variait
pas beaucoup : une jeune fille belle
mais pauvre, amoureuse d’un beau
jeune homme tout aussi démuni,
était courtisée, voire harcelée, par un
vilain seigneur. A la fin l’amour
l’emportait. L’œuvre la plus connue
s’intitule « Les jeux de Robin et
Marion ». Le peuple, lui, chantait de
son côté en racontant la vie ou des
événements marquants.
Au XVe s, les Aragonais succèdent
aux Angevins. La musique devient
une affaire d’Etat. Alphonse d’Aragon
nomme des conseillers
expressément chargés de
l’organisation des fêtes que l’on ne
conçoit pas sans musique. Naissent
ainsi les « chapelles », la « haute »
pour les musiques liturgiques, et la
« basse » (composée d’instruments à
cordes) pour les fêtes de la cour. En
1485, on compte quarante chanteurs
attitrés. (Seuls les Ducs de
Bourgogne rivalisent avec le roi de
Naples.) A la cour, les chanteurs sont
espagnols et les musiciens flamands
comme partout ailleurs à cette
époque. Une « Académie musicale »
est instituée et, pour la première fois
en Europe, un théâtre est consacré
exclusivement à la musique.
Quant au peuple, il reste encore et
toujours fidèle à la monodie et à la
langue napolitaine.
Dès le début du XVIe siècle, l’écho de
la musique napolitaine se répand en
Europe, notamment grâce
aux villanelles.
Nés à la campagne et adoptés par la
ville, ces chants ont un succès
retentissant. Des musiciens diplômés
commencent à transcrire ces
villanelles dont les auteurs ne
connaissaient pas la musique. Le
premier recueil date de 1536 et se
trouve en Allemagne, àWolfenbuttel
(Basse Saxe). Un autre est conservé
à Paris et s’intitule « Napolitaines à
trois voix ». Les villanelles, en effet,
étaient chantées par leurs auteurs
qui s’accompagnaient d’un
instrument à cordes. Leurs noms
sont arrivés jusqu’à nous, ils
s’appelaient Velardiniello, Giovanni
da Nola, Leonardo dell’Arpa. Ils
étaient très célèbres et ne chômaient
jamais, car à Naples, on ne concevait
pas de cérémonies, fut-elle religieuse
ou laïque, sans musique, et ceci était
valable pour toutes les couches
sociales. (Ce phénomène a duré
jusqu’à ce que les temps modernes
ne balayent les traditions
ancestrales.) Au bout de quelques
décennies, victimes de leur succès
auprès de l’aristocratie, les jolies
villanelles se « compliquent » et
perdent la fraîcheur qui faisait leur
charme.
Dès la fin de ce même siècle, Naples
ne cessa plus de donner le jour à
d’immenses compositeurs. Carlo
Gesualdo, prince de Venosa, par
exemple, fut un madrigaliste fécond,
innovateur et inégalé, malgré le
meurtre dont il se rendit
coupable lorsqu’il fit surprendre et
tuer sauvagement sa femme, Maria
d’Avalos et son amant, le duc Fabrice
Carafa
En 1537, voit le jour à Naples le
premier conservatoire
d’Europe, Santa Maria di Loreto, suivi
de près de trois autres, La Pietà dei
Turchini, I Poveri di Gesù
Cristo et Sant’Onofrio. On enseignait
également la musique dans de
nombreux autres instituts de jeunes
filles. Il est très probable qu’il y ait eu
des compositrices talentueuses, mais
elles sont inconnues car les femmes
n’avaient pas le droit de se produire
en public.
Nés pour accueillir les orphelins et
les enfants pauvres, ces institutions
religieuses que l’on appellera par la
suite « conservatoires », se fixaient
pour but d’enseigner un métier à
leurs pensionnaires. Au départ, la
musique faisait partie du programme
scolaire comme tant d’autres
matières, mais elle deviendra peu à
peu la spécialité absolue de ces
établissements pour une simple
raison économique. En effet, les
directeurs de ces institutions
s’aperçurent que la musique pouvait
devenir leur source principale de
revenus. Certes, les nobles
napolitains, incités par la
Contreréforme étaient très généreux,
mais Naples croulait sous le poids
des institutions caritatives,
notamment en ces deux siècles de
domination espagnole au cours
desquels les rois d’Espagne se
souciaient très peu du sort de ce
pays conquis. Le peuple en souffrait
donc terriblement. Or, les petits
pensionnaires de ces conservatoires
commençaient à être très demandés
lors des mariages, baptêmes,
communions, enterrements et tout
autre événement privé et public.
Enfin avec l’argent que l’on
déboursait on pouvait avoir quelque
chose en échange !
A partir du XVIIe s., Naples, dont la
population a un penchant naturel
pour cet art, devient sans conteste la
capitale européenne de la musique
avec ses presque trois
cents compositeurs qui rayonnent
dans toutes les cours européennes.
Au XVIIIe s., le père de Wolfgang
Amadeus Mozart en témoigne dans
une des lettres adressées à son fils :
« Où ai-je le plus de chances de
réussir ? En Italie peut-être où à
Naples seulement il y a au moins
trois cents Maîtres... ou à Paris où les
compositeurs se comptent sur le bout
des doigts ? ».Jean-Jacques
Rousseau s’exclame à son tour dans
son « Dictionnaire de la
musique » :« Veux-tu donc savoir si
quelque étincelle de ce feu dévorant
t’anime, vole à Naples écouter les
chefs-d’œuvre de Leo, de Durante, de
Jommelli, de Pergolèse… »
En même temps que l’opéra, dit
sérieux, et les musiques liturgiques,
les Napolitains inventent l’Opéra
bouffe, souvent écrit en napolitain et
contenant souvent des chansons
d’origine populaire.
En 1737 s’achève la construction du
San Carlo, le plus beau théâtre du
monde d’après Stendhal, mais
surtout le premier opéra de l’histoire
(La Scala de Milan date de 1778 et
La Fenice de Venise de 1792).
Le peuple, lui, chante et danse au
rythme de la tarentelle qui, née sous
l’enseigne de danse religieuse, à
l’instar de la « tammurriata », vient
désormais accompagner les chants
traditionnels aussi. Le plus grand
nombre de ceux qui ont été
récupérés, remontent d’ailleurs au
XVIIe et XVIIIe s.
Un simple florilège des musiques
composées en cette longue période
occuperait des heures d’écoute, ce
qui suit est donc un choix effectué
presque à l’aveuglette. Le seul critère
qui m’a guidée est l’omission des
rares noms très connus comme
Pergolèse, Scarlatti et Vinci (quoique
ce dernier commence à peine à être
représenté sur quelques scènes). Les
œuvres de ces compositeurs illustres,
qui ont tous été sur le devant de la
scène à leur époque, sont
étrangement boudées par les grands
orchestres, alors parfois les
enregistrements ne sont pas d’une
qualité excellente.
Quant aux chants populaires, on en
compte plus d’une centaine (de ceux
dont on trouve des enregistrements,
bien sûr). Le choix a donc été tout
aussi difficile.
Au XIXe et jusqu’à la moitié du XXe
siècle, la production de chansons bat
son plein. Les paroliers de cette
époque étaient souvent des poètes
de grande envergure, comme
Salvatore Di Giacomo, Libero Bovio,
Ferdinando Di Capua (auteur de ‘O
sole mio) et E. A. Mario qui écrivit, à
ce que l’on dit, près de deux mille
textes, dont la célébrissime « Santa
Lucia Luntana ». Les musiques
étaient composées par des
musiciens de grand talent, parmi
lesquels on compte aussi des noms
illustres comme Gaetano Donizetti.
Les auteurs de ces chansons, dont la
plupart était issue de milieux cultivés,
tout en s’inspirant des chants
populaires, modernisent le langage
et, dans un sens, l’ennoblissent et le
rendent plus compréhensible. Un
aristocrate français, Guillaume
Cottrau (1797 –1847), arrivé à
Naples à la suite de Napoléon et de
Joachim Murat, amoureux des
mélodies napolitaines, publie un
recueil de chansons très anciennes
en faisant réécrire les paroles.
Encouragé par son ami Donizetti,
Cottrau devient éditeur et contribue
grandement à la diffusion de ce
genre musical à l’étranger. Il est
considéré comme le père de la
chanson napolitaine, car c’est lui qui
a amorcé ce phénomène créatif,
jusqu’alors unique dans l’histoire.
Son fils Théodore, né à Naples,
transcrira et traduira en italien une
chanson ancienne, « Santa Lucia »,
qui rivalise avec ‘O Sole mio de
célébrité.
D’après les spécialistes, ces
chansons auraient jeté les bases de
toute la musique légère à venir.
Certaines d’entre elles ont voyagé
d’un bout à l’autre de la planète dans
la valise des plus grands ténors du
monde. L’inégalé Enrico Caruso, lui
aussi Napolitain et émigré aux Etats-
Unis, contribua en grande partie au
succès retentissant de ces chansons
outre Atlantique, grâce aussi aux
nombreux ressortissants italiens
tourmentés par le mal du pays. « ‘O
sole mio », et « Funiculì Funiculà », ont
fait même partie du répertoire des
cœurs de l’Armée Rouge !
(pourtant, leurs auteurs ne se sont
jamais enrichis, faute de lois
protégeant les droits d’auteur.)
A Naples, c’était le peuple qui se
chargeait de divulguer les chansons
dès qu’elles venaient d’être écrites.
Une chanson que l’on n’entendait
pas dans la rue était condamnée à
l’oubli. On en imprimait les textes sur
des feuillets que l’on revendait aux
touristes. En outre, de petits
orchestres ambulants, appelés
« posteggiatori », faisaient le tour des
cafés et des restaurants, contribuant
à affirmer la renommée de telle ou
telle autre chanson.
Ces posteggiatori étaient en fait les
dignes successeurs des chanteurs de
rue dont Naples n’a jamais manqué,
d’autant plus que certains d’entre
eux, comme aux siècles passés,
étaient aussi auteurs-compositeurs.
Le nombre de chansons de cette
période est tellement élevé (on les
compte par milliers) que l’idée même
d’en proposer un choix me fait
sourire, tout comme les œuvres
classiques composées aux siècles
XVIIe et XVIIIe. A noter que beaucoup
de ces textes ne sont pas des
chansons d’amour mais de véritables
hymnes à Naples dont « ses enfants »
sont éperdument amoureux.
La musique classique de cette même
époque n’était pas en reste. Le
conservatoire de San Pietro a Maiella
qui, à partir du début du XIXe s.
centralisa les quatre précédents (voir
ci-haut), accueille des compositeurs
inoubliables. Vincenzo Bellini et
Ruggero Leoncavallo y étudient,
Gaetano Donizetti y enseigne à
l’instar de Francesco Cilea. Une
kyrielle d’autres musiciens illustres,
même si moins connus par le grand
public, se forment dans ce
conservatoire. Parmi les « recrues »
les plus récentes, on peut citer
Riccardo Muti et Salvatore Accardo,
tous les deux napolitains.
JEROME CORREAS Jérôme Correas débute l’étude du piano dès l’âge de cinq ans puis très vite se passionne pour le clavecin.
Il devient l’élève d’Antoine Geofroy-Dechaume dont l’enseignement, basé sur l’improvisation et la souplesse rythmique, le marque
durablement.
Au CNSM de Paris, il obtient un Premier Prix d’Art lyrique dans la classe de Xavier Depraz, et de chant baroque dans celle de William Christie.
1989 – 1993 : Membre des Arts Florissants, il participe à de nombreuses tournées, productions et enregistrements : Atys de Lully, Castor et
Pollux, Les Indes Galantes de Rameau, Didon et Enée de Purcell, Orfeo de Rossi …
1991 - 1993 : Jérôme Correas intègre l’école de chant de l’Opéra de Paris sur la recommandation de Régine Crespin.
Il travaille ensuite sous la direction de nombreux chefs, dans les répertoires lyrique ou baroque et privilégie l’interprétation de la mélodie
française qu’il chante en France et dans de nombreuses tournées aux Etats-Unis.
2001 : Jérôme Correas fonde Les Paladins, ensemble vocal et instrumental qui explore principalement le répertoire musical dramatique
italien du XVIIe siècle et l’opéra comique du XVIIIe siècle. Fasciné par la personnalité de l’artiste complet des XVIIe et XVIIIe siècles, capable
de chanter, jouer d’un instrument, danser, jouer la comédie, il oriente ainsi ses projets vers un esprit de théâtre musical résolument
moderne qui s’inspire de cette polyvalence chère à l’époque baroque.
La richesse de son parcours musical, sa connaissance de nombreux répertoires, sa double expérience de claveciniste et de chanteur lui
permettent alors d’envisager une interprétation toute personnelle fondée sur la théâtralité, la respiration et le rubato, mais surtout une
recherche sur l’art du « Parlé-Chanté».
Il enseigne le chant baroque au CRR de Toulouse ainsi que dans les projets qu’il dirige en tant que chef invité.
2011 : Jérôme Correas est nommé Chevalier des Arts et Lettres
LES PALADINS Toute l’interprétation des Paladins est tournée vers le théâtre. Du fait de sa double formation de chanteur et d’instrumentiste, Jérôme
Correas a trouvé un style et un son propres à l’ensemble. C’est là la genèse de tout le travail sur le «Parlé-chanté». Cela a permis aux
Paladins de développer une approche interprétative fondée, non sur l’écriture seule de la partition, mais sur toutes les possibilités
expressives et théâtrales liées à la langue quelle qu’elle soit, et les rapports qu’elle entretient avec les sons.
Les Paladins travaillent à l’émergence de projets innovants tournés vers le pluridisciplinaire en organisant des collaborations avec diférents
milieux artistiques, tels que les arts du cirque, de la danse et du théâtre.
Ils s’emploient à rendre leur art accessible au plus grand nombre en organisant des ateliers d’initiation auprès du public scolaire, des élèves
de conservatoires et écoles de musiques et s’impliquent également dans la formation professionnelle de jeunes chanteurs lors de
masteclasses.
Les Paladins se produisent à travers la France et à l’international. Ils ont été en résidence à la Fondation Royaumont de 2010 à 2013 et
entretiennent une relation privilégiée avec l’Auditorium de la Bibliothèque Nationale de France et la Barbacane à Beynes.
Parmi les événements scéniques marquants : La création du Couronnement de Poppée et du Retour d’Ulysse dans sa patrie de Monteverdi
mis en scène par Christophe Rauck et salué par la critique, L’Egisto de Mazzocchi et Marazzoli, La Fausse Magie de Grétry, La Servante
Maîtresse de Pergolèse et La Zingara, opéra comique de Favart. Notons aussi le Xerse de Cavalli et une tournée autour du Magnifcat de
Bach.
En 2012 est paru leur disque « Le Triomphe de l’Amour », récital avec la soprano Sandrine Piau autour de la musique française du XVIIIème
siècle et «Tenebris, leçons de Ténèbres», oeuvre de De Brossard, Du Mont, Michel, Couperin et Bernier.
ANA YEPES Diplômée du Conservatoire Supérieur de Musique de Madrid, elle suit des cours d'analyse et d'harmonie avec Nadia Boulanger à Paris et au
Conservatoire de Fontainebleau.
Elle se spécialise ensuite dans la musique ancienne au Conservatoire Royal de La Haye. Elle obtient le diplôme "Early Dance Teacher" de la
Guidhall School of Music de Londres et suit par ailleurs des stages d'interprétation avec Shirley Wynne, Francine Lancelot, Barbara Sparti et
Andrea Francalanci.
Parmi ses propres créations, se trouvent des danses baroques sudaméricaines, Donaïres (2004) – spectacle sur la danse baroque
espagnole, des spectacles de danses baroques françaises de la Cour de Louis XIV, Dialogues avec mon père (1999) - pièce de danse
contemporaine en hommage à Narciso Yepes, Zarandanzas (1992) - ballet sur la danse baroque espagnole et française, dont une partie
contemporaine qui propose et expose les liens et contrastes entre ces deux styles.
En tant que chorégraphe, elle participe également à des opéras, des créations, des comédies ou des pièces de théâtre et collabore avec
divers metteurs en scène tels Alfredo Aria, Francisco Negrín, Beatrix Cenci, Jean-Marie Villegier, Mireille Laroche, Gilbert Defo, Renée
Auphan, Miguel Narros, Juan Sanz.
Avec William Christie et Les Arts Florissants, elle réalise la mise en espace et la chorégraphie de plusieurs spectacles : Les Indes Galantes et
Hippolyte et Aricie de Rameau, King Arthur de Purcell, Le Bourgeois Gentilhomme de Molière et Lully, Les Plaisirs de Versailles et Orphée aux
Enfers de Charpentier, Les Madrigaux de Monteverdi, Les Pèlerins de la Mecque, de Gluck.
Ana Yepes collabore en tant qu’interprète et chorégraphe au sein de diverses formations, comme : Hemiole, Trio Narciso Yepes, Ris &
Danceries, Les Arts Florissants, Compañía Nacional de Teatro Clásico de Madrid, Andanzas (Compagnie qu’elle a créée en Espagne), Les
Folies Bergères, L’Opéra National de Paris, l’Opéra de Montpellier, de Genève, le New York City Opera, le Royal Danish Opera, Covent
Garden. Elle est membre permanent du Trio Narciso Yepes, spécialisé en musique et danse ancienne espagnole et enseigne la danse
baroque et renaissance en Europe, Grande Bretagne, Irlande, en Amérique latine, aux USA, au Canada et au Japon. Elle est professeur de
danse historique au Conservatoire à Rayonnement Départemental de la ville d’Evreux et donne des cours réguliers de danse baroque à
Paris.
Elle est directrice artistique de l’Ensemble Donaïres.
OLIVIER COLLIN Dès 6 ans, il étudie la danse classique et contemporaine au Conservatoire National de Région de Caen.
Après avoir obtenu son prix d’interprétation en danse contemporaine au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1997, il
intègre le Centre Chorégraphique National de Basse-Normandie où il participe durant 6 ans aux diférentes créations de Karine SAPORTA.
Passionné par la musique ancienne, il se forme ensuite à la danse baroque et travaille très vite aux côtés de Béatrice MASSIN (Compagnie
Fêtes Galantes), Marie-Geneviève MASSE(Compagnie l’Eventail) et Ana YEPES (Ensemble Donaïres).
En parallèle, il continue la création contemporaine et se produit régulièrement dans toute l’Europe, en Amérique latine, aux Caraïbes, en
Asie du sud-est et au Moyen-Orient.
En tant que danseur, il participe en 2011 à la reprise de l’opéra Atys avec les Arts Florissants (W. Christie) et, en 2012, à la création de
spectacles chorégraphiques avec les Talens Lyriques (Ch. Rousset) et le Concert Spirituel (H. Niquet).
L’intérêt tout particulier porté au travail scénique en relation avec de la musique vivante le motive également à mener ses propres projets et
à répondre à des commandes de mises en scènes pour des formations instrumentales baroques telles que l’Ensemble Clérambault au
Mexique et tout récemment, l’ensemble Il Profondo à Bâle.
Il est également assistant à la chorégraphie pour Marie-Geneviève Massé en 2006 lors de la création de l'opéra le Carnaval et la Folie de
Destouches (Académie Européenne d'Ambronay) et sera l’ assistant de Béatrice Massin, l'été prochain au Chorégies d'Orange sur l'opéra Le
Bal Masqué de Verdi.