Dans les carrières de roche massive du Bas-Rhin · 2019. 4. 5. · De l’exploitation à la...
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De l’ploitation à la réhabilitation Dans les carrières de roche massive du Bas-Rhin Le district Est de la Sim a organisé une visite en deux temps, le 21 mars 2017, avec une première étape au pied du mont Sainte-Odile, sur le site des carrières d’Ottrott et de Saint-Nabor, où un syndicat intercommunal a missionné Antea-Atelier du paysage pour réaménager et mettre en sécurité le site dans la perspective de sa reconversion en parc paysager. C’est Eiffage qui a été chargée de la réalisation du projet d’exploitation, de la commercialisation des matériaux, tout en réalisant les travaux de terrassement et le préverdissement. La deuxième étape a été faite à la carrière de Wisches-Hersbach, dans la vallée de la Bruche. Elle est exploitée par la société des carrières de l’Est, filiale de Colas Nord-Est. Le gisement est composé de plusieurs roches (grauwacke, cinérites et tufs, filons de diabase) appréciées en applications routières. JOURNÉE TECHNIQUE 170 n° 250 • Septembre 2017 • C ’est dans la salle des fêtes de la commune de Saint-Nabor (67) que l’accueil des partici- pants à cette journée technique s’est déroulé. En préambule, François Lantz, le maire, a salué les participants, puis a tenu à citer les différents acteurs ayant pris part au projet, notamment le syndicat inter- communal à vocation unique (Sivu) des communes de Saint-Nabor et d’Ottrott. Ce dernier agissait en tant que maître d’ouvrage, et ses missions visaient à : • reconquérir cet espace dans l’optique d’une réutili- sation du site ; • conduire l’opération jusqu’à l’utilisateur final ; • coordonner le projet avec le maître d’œuvre ; • exploiter avec une délégation technique et de sécu- rité un groupement d’entreprises ; • exercer des contrôles inopinés de nuisances ; • assurer la gestion financière du projet. M. Lantz a toutefois regretté qu’au terme de ce chantier de réaménagement des investisseurs privés n’aient pas pris en charge ce dossier pour présenter un projet com- plet de transport vers le mont Saint-Odile, situé au sommet et à l’arrière des fronts de tailles, à 764 m d’alti- tude. En effet, ce sont près de 350 000 véhicules qui gravissent chaque année ce sommet du Bas-Rhin, engendrant un impact non négligeable pour les communes d’Ottrott et de Saint Nabor. Puis, ce fut au tour de Vincent Tartaglia, directeur commercial de la société Alsace Gravières et Maté- riaux Rhénans, et de Pierre Pinte, responsable foncier environnement des carrières pour Eiffage Route nord-est, de résumer ce chantier, en précisant les mis- sions de l’entreprise : • concevoir un projet dans l’esprit de l’avant-projet de 2006 ; • le réaliser sur la base de techniques d’exploitation en carrières (minage, poussage, concassage) ; • commercialiser les matériaux tout en assurant la logistique ; Participants à la journée technique du district Est du 21 mars 2017. Réaménagement de la carrière de Saint-Nabor. DR
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De l’exploitation à la réhabilitation
Dans les carrières de rochemassive du Bas-RhinLe district Est de la Sim a organisé une visite en deux temps, le 21 mars 2017, avec unepremière étape au pied du mont Sainte-Odile, sur le site des carrières d’Ottrott et deSaint-Nabor, où un syndicat intercommunal a missionné Antea-Atelier du paysage pourréaménager et mettre en sécurité le site dans la perspective de sa reconversion en parcpaysager. C’est Eiffage qui a été chargée de la réalisation du projet d’exploitation, de lacommercialisation des matériaux, tout en réalisant les travaux de terrassement et lepréverdissement. La deuxième étape a été faite à la carrière de Wisches-Hersbach,dans la vallée de la Bruche. Elle est exploitée par la société des carrières de l’Est, filialede Colas Nord-Est. Le gisement est composé de plusieurs roches (grauwacke, cinériteset tufs, filons de diabase) appréciées en applications routières.
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170 n° 250 • Septembre 2017•
C ’est dans la salle des fêtes de la commune deSaint-Nabor (67) que l’accueil des partici-pants à cette journée technique s’est déroulé.
En préambule, François Lantz, le maire, a salué lesparticipants, puis a tenu à citer les différents acteursayant pris part au projet, notamment le syndicat inter-communal à vocation unique (Sivu) des communes deSaint-Nabor et d’Ottrott. Ce dernier agissait en tantque maître d’ouvrage, et ses missions visaient à :• reconquérir cet espace dans l’optique d’une réutili-
sation du site ;• conduire l’opération jusqu’à l’utilisateur final ;• coordonner le projet avec le maître d’œuvre ;• exploiter avec une délégation technique et de sécu-
rité un groupement d’entreprises ;• exercer des contrôles inopinés de nuisances ;• assurer la gestion financière du projet.M. Lantz a toutefois regretté qu’au terme de ce chantierde réaménagement des investisseurs privés n’aient paspris en charge ce dossier pour présenter un projet com-plet de transport vers le mont Saint-Odile, situé ausommet et à l’arrière des fronts de tailles, à 764 m d’alti-tude. En effet, ce sont près de 350 000 véhicules qui
gravissent chaque année ce sommet du Bas-Rhin,engendrant un impact non négligeable
pour les communes d’Ottrottet de Saint Nabor.
Puis, ce fut au tour de Vincent Tartaglia, directeurcommercial de la société Alsace Gravières et Maté-riaux Rhénans, et de Pierre Pinte, responsable foncierenvironnement des carrières pour Eiffage Routenord-est, de résumer ce chantier, en précisant les mis-sions de l’entreprise :• concevoir un projet dans l’esprit de l’avant-projet de
2006 ;• le réaliser sur la base de techniques d’exploitation en
carrières (minage, poussage, concassage) ;• commercialiser les matériaux tout
en assurant la logistique ;
Participants à la journée technique du district Est du 21 mars 2017.
Réaménagementde la carrière de Saint-Nabor.
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• réaliser les travaux de terrassement (modelage duterrain) et le préverdissement du site.
La roche dure d’Ottrott et de Saint-NaborLes carrières se situent au pied du mont Sainte-Odile,à la limite de deux communes, Ottrott et Saint-Nabor.Implanté sur les deux communes, le site s’étend surune superficie de 42 ha. Il a été exploité dès 1902 et cesont près de 40 millions de tonnes de matériaux quiont été abattus. Les fronts, presque verticaux, attei-gnent 80 mètres à Ottrott et 120 mètres à Saint-Nabor.Ce site s’inscrit au sein d’un ensemble touristique trèsfréquenté autour du mont Sainte-Odile. Et la recon-quête de cette friche est devenue un enjeu majeur pourles communes concernées ainsi que pour la commu-nauté de communes du canton de Rosheim.La carrière de Saint-Nabor est essentiellement consti-tuée d’une roche dure : une micro-andésite à domi-nante rouge, très intéressante pour les applications entravaux publics, enrochements et ballast pour les voiesferrées.
Un siècle d’activitéA l’aube de la Second Guerre mondiale, le site pouvaitrivaliser avec ses concurrentes les plus performantes.Durant la guerre, son activité végéta jusqu’à la libéra-tion en 1944. À partir de 1945 et jusqu’en 2002, la car-rière a pu travailler normalement et livrer de grandesquantités de matériaux. C’est en mars 2002 que l’ex-ploitant, un indépendant, est placé en redressementjudiciaire.
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171Septembre 2017 • •n° 250
Carrière de Saint-Nabor.
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– 1 ensemble mobile concasseur/crible à 3 étagesLT1100 ;
– 2 cribles mobiles Metso ST272 et ST620, à 3 étages ;– 2 pelles Liebherr 954 et 944 ;– 4 chargeuses Caterpillar 980, Caterpillar 944,
Caterpillar 972 ;– 2 ponts-bascules Precia Molen Roc de 16,3 m.Les granulats produits, 400 000 à 450 000 t/an pources travaux de réaménagement, ont eu pour princi-pales destinations la ligne LGV Est, la réalisation degabions, des postes d’enrobés, la réalisation d’uneplate-forme d’essai pour Liebherr à Colmar, ainsi quede nombreux chemins forestiers.Au total, 2,3 Mt ont été abattus dont environ500 000 tonnes remises sur le carreau après concas-sage et 1,6 Mt concassés triés et valorisés. Les produitsde cette vente ont cofinancé le projet avant de le ren-dre à son milieu naturel.Dans cette carrière, une dernière chargeuse s’activaitaux finitions avant de quitter définitivement la placele 30 avril 2017.Une clôture périmétrique ainsi qu’un portail cade-nassé sécurisent désormais la zone, laissant ainsi lanature reprendre tranquillement ses droits.Enfin, il faut souligner l’implication des associationsécologiques qui se sont montrées très présentes sur leterrain, comme la LPO pour la protection desoiseaux, et l’association Bufo pour la protection desamphibiens et des reptiles d’Alsace. Ces associationssont allées jusqu’à détailler la forme et les dimensionsdes 38 mares créées sur le carreau, au pied des frontsde taille, alimentées par l’écoulement des eaux de ruis-sellement. L’objectif était de maintenir la préservationdes habitats favorables à la faune et à la flore. Lesactions ont été supervisées par Ecoscop, un bureaud’études technique en environnement, spécialisé dansl’écologie du paysage, l’aménagement du territoire etde l’urbanisme.
Le porphyre de la carrière de Wisches-HersbachLa journée technique s’est poursuivie à la carrière deWisches-Hersbach, située dans la vallée de la Bruche,entre Wisches et Schirmeck, sur la RD392 reliantStrasbourg au col du Donon. Elle se situe à environ25 km de Molsheim et à 45 km de Strasbourg. La car-rière fait partie de la Société des carrières de l’est, unefiliale de Colas Nord-Est.
Un peu d’histoireC’est dans les années 1800 que les premiers prélève-ments de matériaux sont effectués pour l’empierre-ment des chemins et diverses applications en travauxpublics. Puis, vers la fin du XIXe siècle, un boulanger-épicier, Joseph-Alexandre Douvier, en a l’exploita-tion exclusive. En 1923, la carrière est raccordée à laligne SNCF. En 1982, elle est rachetée par la sociétédes carrières de Saint-Nabor et, enfin, en 2002 elleest reprise par Carrière de Trapp, une société dugroupe Colas.
L’obligation de mettre en sécurité et de réaménagerDans le cadre de sa compétence en environnement, lacommunauté de communes des Portes de Rosheim amené plusieurs études de faisabilité et de réaménage-ment. Elles ont permis de dégager un consensus sur lareconversion du site en parc paysager et botanique.Sous la directive du maître d’ouvrage – le Sivu des car-rières de Saint-Nabor et d’Ottrott – les travaux desécurisation du site démarrent à partir de 2009. Ils’agit d’un préalable indispensable avant toute réutili-sation du site.Antea-Atelier du paysage est ensuite chargé des mis-sions d’intégration et de mise en sécurité dans une pers-pective d’intégration du projet dans l’environnement.Sur base de ce cahier des charges de sécurisation et deréaménagement, Eiffage est alors en charge de réaliserle projet d’exploitation en carrière (minage, poussage,concassage), de commercialiser les matériaux produitset d’en assurer la logistique, tout en réalisant les tra-vaux de terrassement (modelage du terrain) et le pré-verdissement.Les matériels utilisés sur le site étaient :– 2 concasseurs mobiles Metso Lokotrack LT110 et
Metso HP300 ;
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Merlon de sécuritéà Saint-Nabor.
Pierre Pinte(à gauche),
responsable foncierenvironnement
des carrières pour Eiffage Route
nord-est, et Vincent Tartaglia,
directeurcommercial
de la société AlsaceGravières
et MatériauxRhénans.
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Une autorisation accordée pour 30 ansL’arrêté préfectoral du 11 décembre 2008 a été délivrépour une durée de 30 ans. Le tonnage maximum auto-risé est de 600 000 t/an. La surface autorisée est de55 ha dont 30 ha sont autorisés à l’extraction. La pro-duction actuelle avoisine 230 000 t/an.
Un usage essentiellement routierLe gisement exploité est composé de plusieurs roches detype sédimentaire (la grauwacke) et magmatiques (lescinérites et tufs), traversées par des filons de diabase.L’ensemble de ces roches fournit un matériau dont lesqualités mécaniques (dureté et résistance à l’usure)permettent de répondre aux exigences les plus sévèresdu marché routier et autoroutier.
Une exploitation en dent creuseLa carrière est constituée de 15 fronts de taille de 15 mchacun soit 225 m de dénivelé total.Une piste avec de nombreux virages en épinglesaccède au front 15 situé au sommet, juste en dessousdes terres de découverte de 1 m d’épaisseur environ.Comme le précise Thierry Wojnowski, directeur pourle groupe Colas des carrières de la région, la proximitéde la carrière de Trapp, à Raon-l’Etape (88), offre unecertaine souplesse. Ainsi, l’ensemble des tâches dedécapage de la découverte, de forage, de minage, dechargement, de transport et de maintenance sontentièrement réalisées en interne.La carrière de Wisches-Hersbach emploie directe-ment 11 personnes.L’embranchement ferroviaire permet, quant à lui, d’ex-porter les matériaux de qualité supérieure vers lesrégions voisines pour des chantiers de type autoroutier.
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Poste primaire de la carrière de Wisches-Hersbach.
Poste secondaire de la carrière de Wisches-Hersbach.
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Alimenter le Grand Est en matériauxL’essentiel de la production quitte la carrière parcamions pour des applications locales en travauxpublics et en chemins forestiers.Un investissement récent a permis à la carrière des’équiper d’un poste de chargement des wagons assu-rant la vente des matériaux les plus nobles en Lorraine,voire jusqu’en Champagne-Ardenne.Tous les rejets et émissions doivent faire l’objet decontrôles périodiques et d’actions préventives :• surveillance des eaux en aval de l’exploitation (aumoins deux fois par an) ;• mesures des retombées de poussières (mise en placed’un réseau de mesures au voisinage de l’exploitation) ;• mesures des vibrations et de la surpression aériennelors des tirs de mines ;• arrosage des pistes pour réduire l’envol des poussières ;• mesures pour la gestion et la protection des espècesfaunistiques et floristiques rencontrées sur le site, enparticulier les reptiles et les oiseaux.Un suivi annuel est effectué à la carrière par deux asso-ciations, Bufo et la LPO. n Milko Haddad
Un traitement en trois postesSur le front de taille, une pelle Caterpillar 345 D LMEcharge quatre tombereaux articulés (Caterpillar 740et Volvo A40). Ceux-ci vident dans une trémie qui ali-mente un poste primaire composé d’un scalpeur àdeux étages, permettant d’éliminer le 0/60 primaire,et d’un concasseur à mâchoires Metso C140 produi-sant environ 280 t/h de 0/300 mm. Ces matériaux ali-mentent un stock tampon au sol.Une reprise sous tunnel assure l’alimentation unconcasseur secondaire giratoire Sandvik 1362 quiproduit un 0/80 mm. Un crible secondaire récupèrecette fraction et sort une production de 0/31,5 ou de0/50 mm. Le refus du crible est envoyé au tertiaire.Le poste tertiaire est constitué d’un concasseur gira-toire Sandvik 1362 et d’un deuxième broyeur Sandvik1152 chargé du recyclage. À ce niveau sont produitsun sable 0/4 mm et des gravillons 4/6 – 6/10 et10/14 mm.
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Carrière de porphyrede Wisches-Hersbach, du groupe Colas.
A droite :poste de criblagetertiaire (carrière de Wisches-Hersbach).
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