dans le Plateau-Mont-Royal pendant 22 ans Hommage à un ...Les magasins de la maison Raoul Vennat,...

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Hiver 2010-2011 Vol. 5, N o 4 www.histoireplateau.org Albert Le Bigot, artisan du bois dans le Plateau-Mont-Royal pendant 22 ans Hommage à un ancien ébéniste et sculpteur de la rue Saint-Denis Albert Le Bigot et son fils Joël Le Bigot en 1984. ( Photo : Jean-Pierre Karsenty, archives de Radio-Canada. ) Sommaire La SHGP emménage au monastère ……….….…... 3 La Maison Raoul Vennat ……………..........…... 4 Restaurant Ma-Am-M Bolduc ………...………….. 6 Devenez membre ………………………………… 16 COÏNCIDANT AVEC SON CINQUIÈME ANNIVERSAIRE : LA SHGP EMMÉNAGE AU MONASTÈRE VOIR PAGE 3 Dossier : Histoire du meuble Les Barricades mystérieuses ……....……..… 7 Michel Lessard, historien du meuble ……...….. 9 Jean Dutin, sculpteur sur bois …..….…......….. 10 Les Ateliers Pistono et Fils …………….…….. 11 Albert Le Bigot, ébéniste …………………….. 13

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Hiver 2010-2011 – Vol. 5, No 4 – www.histoireplateau.org

Albert Le Bigot, artisan du bois dans le Plateau-Mont-Royal pendant 22 ans

Hommage à un ancien ébéniste

et sculpteur de la rue Saint-Denis

Albert Le Bigot et son fils Joël Le Bigot en 1984. ( Photo : Jean-Pierre Karsenty, archives de Radio-Canada. )

Sommaire

La SHGP emménage au monastère ……….….…... 3

La Maison Raoul Vennat …………….....….....…... 4

Restaurant Ma-Am-M Bolduc ………...………….. 6

Devenez membre ………………………………… 16

COÏNCIDANT AVEC SON

CINQUIÈME ANNIVERSAIRE :

LA SHGP EMMÉNAGE

AU MONASTÈRE VOIR PAGE 3

Dossier : Histoire du meuble

► Les Barricades mystérieuses ……...….……..… 7

► Michel Lessard, historien du meuble ……...….. 9

► Jean Dutin, sculpteur sur bois …..….…......….. 10

► Les Ateliers Pistono et Fils …………….…….. 11

► Albert Le Bigot, ébéniste …………………….. 13

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Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal

ÉVÉNEMENTS / PROJETS

TRAVAUX À LA MAISON DE LA CULTURE

L’ÉDIFICE, construit en 1896 et situé au 465, avenue du

Mont-Royal, abrite la maison de la culture et la bibliothèque

du Plateau Mont-Royal. La Ville lui refait une beauté selon

les normes strictes de protection du patrimoine, avec une

restauration des escaliers, fenêtres et façade. Cet ancien

pensionnat réservé aux jeunes filles a été dirigé pendant 75

ans par la Communauté des Sœurs de Sainte-Croix.

CÉGEPS : L’HISTOIRE

EN VOIE DE DISPARITION

LE DEVOIR du 25 novembre 2010, sous la plume de Lisa-

Marie Gervais, fait un bien triste constat de l’enseignement

de l’histoire au niveau collégial au Québec. Après la

disparition de l’histoire des patriotes et une association de

professeurs d’histoire qui adopte un nom aussi loufoque que

« des conseillers en univers social », les statistiques sont

alarmantes : 95 % des étudiants n’auront jamais suivi aucun

cours d’histoire du Québec, selon une étude de la Fondation

Lionel-Groulx.

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE FRANCO-AMÉRICAINE

AUX 17E ET 18

E SIÈCLES, c’est par bateaux que nos ancêtres

se déplaçaient d’un endroit à l’autre. Au 19e siècle, ils

n’utilisaient pas les barges des canaux creusés par une main

d'œuvre en majorité irlandaise (Lachine, Lac Érié, Lowell)

car celles-ci sont devenues vite démodées comme moyen de

transport. Au 19e siècle et au début du 20

e, la « Grande

Saignée » du Québec ne se fit ni par auto ni par avion, mais

surtout par train. Des trains allaient quotidiennement de

Montréal à Boston, bondés de familles « canadiennes ». Y

en avait-il du Plateau Mont-Royal? Du Grand Montréal?

Le savoir pourrait nous intéresser mutuellement. Pour plus

d’information sur la Société historique franco-américaine ou

pour recevoir un formulaire d’adhésion, écrivez à Ro-

ger Lacerte, président : [email protected].

FILM SUR JEANNE MANCE À TÉHÉRAN

LA FOLLE ENTREPRISE, sur les pas de Jeanne Mance, le

film documentaire réalisé par Annabel Loyola, poursuit sa

lancée outre-Atlantique, de la France jusqu’à Téhéran, où,

lors du Festival international du film documentaire Cinéma

Vérité, une lettre du maire Gérald Tremblay rendant

hommage au film a été publiée dans la presse iranienne.

Travaux en cours à la maison de la culture.

PHOTOS ANCIENNES AU CAFÉ DES BOIS

DANS LE CADRE du projet Un appel à la mémoire du

Village De Lorimier, avec la SDC Mont-Royal en juin

dernier, la SHGP a contribué par un choix de textes à saveur

historique à une exposition de photos anciennes qui ont été

affichées dans les vitrines des marchands pendant près de

trois mois. Ces photos ont été exposées par la suite au Café

des Bois, 2296, avenue Mont-Royal (au coin de la rue

Fullum).

COLLOQUE L’AMÉRIQUE FRANÇAISE

LA FÉDÉRATION HISTOIRE QUÉBEC et

la Fédération québécoise des sociétés de

généalogie tiendront un congrès majeur

sur l’histoire, le patrimoine et la

généalogie de l’Amérique française.

L’événement se déroulera au Palais des

congrès de Montréal, du 20 au 22 mai

2011.

Richard Ouellet est président du conseil

d’administration de la Société d’histoire et

de généalogie du Plateau-Mont-Royal.

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Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal

La Société d’histoire emménage au centre de services communautaires du monastère Tout un cadeau que notre société d’histoire recevait le 26 novembre au matin. Un téléphone de Pierre Marquis,

directeur du centre communautaire, nous annonçant que la candidature de la SHGP est retenue pour loger dans

son centre, lieu presque mythique du mouvement communautaire du Plateau, adjacent au monastère de l’avenue

Mont-Royal. Heureux qui comme Ulysse… La SHGP acquiert ses lettres de noblesse en matière de logement.

Richard Ouellet

RÉÉE EN JANVIER 2006, la SHGP était logée

à l’école Jeanne-Mance depuis l’année qui a

suivi sa fondation. Le local à Jeanne-Mance

avait l’avantage d’être gratuit mais, étant situé dans

la bibliothèque de l’école, les horaires d’ouverture

limitaient notre travail et ne permettaient pas d'offrir

les services d'archives à nos membres et à la

population.

La Maison de la Poésie, qui occupait deux locaux au

3e étage, a pris la décision de déménager en

décembre 2010. Un processus d’appel d’offre a été

lancé auprès des organismes communautaires, et la

SHGP a mis l’accent sur sa volonté d’offrir ses

services de recherche en histoire dans le quartier.

Elle a été bénie des dieux et choisie.

Un futur centre de documentation

et un appel aux bénévoles

Parmi ses projets liés à l’emménagement au centre de services

communautaires, situé au 4450, rue Saint-Hubert, la SHGP

souhaite la mise sur pied d’un centre de documentation

spécialisé sur l’histoire du Plateau-Mont-Royal. Notre outil de

départ : la collection presque complète des journaux du Guide

Mont-Royal. Ce journal fondé en 1938 et distribué jusqu’en

1995 fut le précurseur du journal Le Plateau des Éditions

Transcontinental.

Un défi de taille attend notre société d’histoire dans ces

nouveaux locaux. Un centre de documentation exige une

mobilisation de nombreux bénévoles, dans des tâches aussi

variées que la numérisation de photos anciennes, la mise en

place d’un système informatique, l’embauche probable d’un

archiviste, et la poursuite de la cueillette de documents et de

témoignages auprès de la population.

Le centre de services communautaires du monastère

Un appel aux résidants du quartier et aux férus de l'histoire du

Plateau est donc lancé aujourd’hui. Joignez-vous à nous et

venez nous proposer vos services. L’histoire se souviendra de

vous un jour.

Remerciement à Pierre Marquis

La SHGP tient à remercier chaleureusement Pierre

Marquis, directeur du centre de services communautaires

du monastère, ainsi que le conseil d'administration, qui

ont assuré le suivi de la candidature de la SHGP depuis sa

demande initiale en septembre 2010 jusqu'à la réponse

finale le 26 novembre dernier. Pierre Marquis a

été directeur durant plus de 20 ans du Comité logement

Plateau Mont-Royal, permettant à de nombreux locataires

du Plateau de garder leur logement.

À titre de responsable de deux Éco-quartiers, il a œuvré

pour le recyclage et le compostage, l’embellissement de

ruelles (Ruelles vertes), le projet des Murales pour contrer

les graffitis, la problématique du stationnement dans l’Est

du quartier. Depuis 2003, il assume la direction du Centre

de services communautaires du Monastère dont il est l’un

des instigateurs. Le but principal est de soutenir le travail

des organismes communautaires de l’arrondissement.

C

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Saint-Denis entre Roy et des Pins

Un bloc de maisons chargé d’histoire

Pierre Vennat

EUX QUI CHAQUE JOUR arpentent

la rue Saint-Denis, entre Roy et

Cherrier, ne peuvent manquer

d’apprécier la vue du magnifique

complexe que constitue, du côté est de la

rue, l’ancienne Institution des Sourdes et

Muettes avec ses beaux murs de pierre et

son dôme, maintenant le siège de

l’Agence de la santé et des services

sociaux de Montréal.

Ce que plusieurs ne savent pas, toutefois,

c’est que derrière les vitrines voyantes

des commerces et l’allure un peu

délabrée de logements dans le petit bloc

d’édifices du côté ouest de Saint-Denis,

entre Roy et des Pins, se cache tout un

pan de l’histoire socio-économique de la

métropole.

À l’extrémité nord, on retrouve

l’ancienne succursale de la Banque

Canadienne Nationale, ancêtre de

l’actuelle Banque Nationale du Canada,

un de ces nombreux édifices bancaires de

la première moitié du 20e siècle, à

l’architecture typique et qu’on retrouvait

presque à chaque coin de rue important

de la rue Saint-Denis entre Crémazie et

Sainte-Catherine et que les guichets

automatiques ont fait disparaître et

transformé en commerces, restaurants et

même lieux de culte de toutes sortes.

Au-dessus, on trouvait les bureaux du Dr

Paul Letondal, pédiatre de réputation

internationale et fondateur de

l’Association des pédiatres du Québec à qui l’on a donné le

nom du prix que cette association décerne annuellement au

meilleur pédiatre du Québec.

Deux maisons plus loin se trouvait le modeste immeuble où fut

fondé l’hôpital Sainte-Justine en 1907, à ce qui était alors le

604 avenue Saint-Denis. C’est là que la première femme

médecin canadienne-française, le Dr Irma LeVasseur et Mme

Justine Lacoste-Beaubien inaugurent ce qui est maintenant la

célèbre institution du Chemin de la Côte Sainte-Catherine et

qui à l’époque comptait 12 lits, répartis sur trois étages.

Plus tard, l'édifice de l'hôpital fut démoli et remplacé par

l'immeuble logeant la Société canadienne d’opérette. On peut

d’ailleurs encore déchiffrer le nom de cette institution sur la

porte d’entrée. Fondée le 14 juillet 1921, son but était de

développer les aptitudes artistiques des nôtres tout en

inculquant au public le goût de la belle et saine musique et de

travailler à la fondation d’un théâtre lyrique pour les Canadiens

et par les Canadiens. L’édifice logeant la Société fut inauguré

en 1925. En 1936, la Société céda la place aux Variétés

Lyriques.

( suite à la page suivante )

C

Les magasins de la maison Raoul Vennat, rue Saint-Denis :

illustration publiée dans son Album de Broderie.

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Saint-Denis entre Roy et des Pins

Enfin, à l’extrémité

sud, juste avant l’ac-

tuelle station de ser-

vice, se trouvait la Mai-

son Vennat. Comme

l’écrivait Johanne Wat-

kins dans le magazine

historique Cap-aux-Di-

amants, « la Maison

Vennat, rue Saint-

Denis, Montréal, ça

vous dit quelque chose?

Posez la question à

votre mère ou à votre

grand-mère. Elle vous

parlera sûrement de la

broderie et elle aura

raison. Vennat a été la

maison spécialisée en

broderie au Québec au

cours du XXe siècle ».

Les Vennat jouèrent

un grand rôle dans la

société québécoise.

Gabrielle Mellé-Vennat, épouse du fondateur, Raoul Vennat et

Annette Brisebois-Vennat, sa bru, figurent toutes deux en

bonne et due place dans le

livre de Simone Monnet-

Chartrand Pionnières qué-

bécoises et regroupements

de femmes, la première en

tant que l’une des prem-

ières femmes d’affaires

francophones à Montréal,

fournissant de l’emploi et

donc de l’indépendance

économique à une cen-

taine de femmes d’ici,

tandis qu’Annette Brise-

bois-Vennat fut la prem-

ière femme admise au sein

de la Chambre de com-

merce de Montréal.

Raoul Vennat, le fondateur, fut également l’un des fondateurs

de l’Hôpital Sainte-Jeanne-d’Arc à l’angle de Saint-Urbain et

Prince-Arthur, le premier réalisateur et producteur des

premières émissions musicales à la radio de CKAC, dès 1922

et un des fondateurs de la Société canadienne d’opérette qui

avait justement son siège à côté de son commerce.

Lui-même héros de la Première Guerre mondiale et décoré de

la Légion d’honneur française, il perdit ses deux fils, Jean et

André, qui tous deux avaient fait leurs études au Mont-Saint-

Louis, alors situé tout près rue Sherbrooke, à la guerre. Le

premier jeune officier de 21 ans en 1917 lors de la Première

Guerre et le second, jeune père de famille de 32 ans, en tant

que membre des Fusiliers Mont-Royal, le Régiment situé à

cinq minutes de marche de la Maison Vennat sur des Pins, lors

du raid de Dieppe d’août 1942.

La maison Vennat publia pas moins d’une centaine de numéros

de la Revue de Musique et de Broderie Vennat, et 24 catalogues

annuels sous le nom d’Album de Broderie Vennat jusqu’à la fin

des années 1940.

Pierre Vennat a été pendant plus de

quarante ans journaliste et chroniqueur à

La Presse. Spécialiste de l’histoire mili-

taire du Québec, il a publié plusieurs

livres sur le sujet, entre autres la

biographie Général Dollard Ménard. De

Dieppe au référendum.

Le côté ouest de la rue Saint-Denis entre l’avenue des Pins et la rue Roy. ( Photo : K. Cohalan )

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L’histoire de nos commerces

Le Ma-Am-M Bolduc : un restaurant à l’image du quartier Situé au croisement de l’avenue De Lorimier et de la rue Marie-Anne, le restaurant Bolduc se retrouve au cœur de

l’ancien village de De Lorimier. L’axe de ce dernier était l’avenue du même nom, empruntée au 19e siècle en raison

de sa situation géographique : elle permettait de relier le port de Montréal aux industries du Sault-au-Récollet.

Caroline Weber

EVENUE MUNICIPALITÉ en 1895, soit trois ans après

l’arrivée des « p’tits chars », De Lorimier fut la

dernière ville du Plateau à être annexée à Montréal, en

1909. À vocation surtout résidentielle, le village de De

Lorimier était essentiellement concentré entre les actuelles rues

Rachel et Mont-Royal. Les carrières Morrison et les abattoirs

de l’Est ont contribué au développement de ce secteur est du

Plateau.

Un restaurant pour un quartier

« La qualité de vie dans un quartier est aussi liée à la présence

de commerces de proximité. Ceux-ci, s’ils offrent des produits

et des services variés et de qualité, contribuent de façon

pertinente à rendre un secteur plus attrayant. »

Le restaurant Ma-Am-M Bolduc illustre parfaitement cette

citation issue de Commerces du coin, quartier Sainte-Marie,

Montréal, 2009, rédigée par l’équipe de l’Écomusée du fier

monde. Né dans un immeuble des années 1900, l’histoire du

restaurant est le reflet de l’histoire de son quartier.

D’abord boucherie ouverte dans les années 40 et tenue par M.

Bolduc, ce commerce a élargi progressivement ses services à la

demande de la population locale. Les résidents du quartier, à

l’ère ouvrière du Plateau, cherchaient alors des moyens rapides

de se sustenter à une époque où le rythme de vie s’accélérait

sans cesse.

La boucherie Bolduc a proposé, tour à tour, en plus de sa

viande : des services de dépanneur, d’épicier, puis de

restauration. C’est Pierrette Bolduc, la femme du boucher, qui

offrait ses talents de cuisinière pour préparer les quelques plats

à consommer.

En 1955, vu le succès de sa cuisine et en considérant la

demande croissante de restaurants dans le quartier, elle

demande à son époux de fermer boutique pour ouvrir son

propre commerce qu’ils tiendraient ensemble : le restaurant de

Mme Bolduc.

Chose fut faite et le restaurant de Pierrette fut ouvert. Elle

souhaitait une enseigne à l’image des résidents du « Petit

Plateau » et un décor très coloré, typique de cette époque, où

l’on proposait des plats traditionnels québécois : fèves au lard,

macaroni à la viande, ragoût de boulettes, ou encore poutines…

Fort apprécié, le restaurant a vite gagné du succès jusqu’à

connaître son apogée dans les années 70. Le projet de

réaménagement de l’entrée du pont Jacques-Cartier en 1966

contraint à la démolition de plusieurs bâtiments sur l’avenue

Papineau et met à mal les commerces aux alentours. Ils

ferment tous les uns après les autres dans les années 80.

Non loin de là, le restaurant de Mme Bolduc connaît lui aussi

des difficultés. Il est vendu par la famille en 1977, et racheté

par M. Couture, qui le reprend en main et le rebaptise de son

nom actuel.

Ses deux fils prennent sa succession et décident de réadapter le

restaurant à la population locale. Les recettes de Mme Bolduc

sont conservées, puisque la clientèle est restée fidèle à la

cuisine de Pierrette ; mais les menus changent, se diversifient.

L’histoire se poursuit, et les fruits exotiques deviennent choses

courantes. Ils accompagnent désormais une grande partie des

déjeuners.

Les bagels, apparus à Montréal avec l’implantation des

communautés juives, apparaissent également dans le menu.

L’esprit de restaurant de quartier typiquement québécois est

conservé, mais les frères Couture veulent y ajouter une

dimension décontractée, colorée. L’aspect artistique du lieu se

développe. Des bancs de pique-nique ouvrent l’espace sur la

terrasse.

( suite la page 15 )

D

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Dossier : Histoire du meuble / André Mireault, antiquaire

Un amoureux des meubles québécois À sa manière d’effleurer la surface d’un meuble, on sait à coup sûr qu’il l’aime et le respecte. André Mireault est le

propriétaire de la boutique d’antiquités Barricades mystérieuses située sur la rue de Bullion, au coin de la rue

Duluth. Il occupe le rez-de-chaussée d’une maison qui a environ 150 ans.

Huguette Loubert

ES VITRINES et l’entrée en encoignure sont surmontées

de superbes vitraux qu’il a découverts en retirant de

nombreuses couches de matériaux. Son local n’a été que

très peu rénové et présente encore les mêmes divisions qu’à

l’origine pour un commerce et un logement de trois pièces. Il y

a quelques années, deux femmes sont venues le visiter avec

émotion. Elles y avaient vécu dans les années vingt avec leur

famille juive qui y tenait un magasin de coupons. Ces pièces

lui servent maintenant d’atelier avec son établi et ses outils

d’époque.

C’est là que depuis 1984, il entasse ses trouvailles, les répare,

fait ressortir leur couleur d’origine en les libérant des multiples

couches de peinture qui les recouvrent bien souvent afin de leur

redonner un lustre qui en fera un meuble exquis pour un

nouveau décor.

Il les trouve en patrouillant les campagnes autour de Montréal.

Ils sont parfois cachés dans les granges, des greniers, des

remises, des poulaillers. Il sait voir le trésor qui se cache même

sous un aspect rebutant. Il sème ses cartes d'affaires dans les

coins les plus reculés, et parfois un coup de fil lui propose un

meuble qu’il avait remarqué des années plus tôt…

Cependant, les bonnes trouvailles sont de plus en plus rares. Il

est bien loin le temps où il partait dans les villages avec trois

cents dollars en poche pour en revenir avec un camion chargé

de meubles. Car le Québec a été écrémé de ses antiquités

principalement par les Américains qui en ont garni leurs

musées et leurs maisons, et par la suite, par les Québécois dans

les années 1970 et 80 où le nationalisme et le retour aux

sources étaient à l’honneur.

Avec les années, il s’est entouré dans sa boutique de belles

armoires, de coffres, de tables, de chaises, de commodes,

d’étagères, qu’il a patiemment nettoyés ou décapés, tout en les

surveillant de près afin de protéger la couche originale. Car la

présence de celle-ci peut doubler la valeur d’un meuble.

Malheureusement, elle manque à beaucoup de meubles décapés

jusqu’au bois pendant quelques décennies au Québec… Ses

réparations sont minimales afin de conserver les marques

d’usage qui donnent du caractère au meuble.

Il considère que pour bien identifier un meuble, sa couleur

d’origine autant que sa facture sont nécessaires. Les techniques

L’antiquaire André Mireault au travail dans son atelier.

( Photo : Sylvie Bérubé )

utilisées comme l’assemblage et les clous à têtes carrées

l’aident aussi à en déterminer l’âge et la provenance. Sa

préférence va aux meubles fabriqués à la main ou semi-

manufacturés qui sont beaucoup plus intéressants à ses yeux et

à ceux de sa clientèle.

Son intérêt pour les meubles anciens lui est venu quand,

étudiant, il travaillait pour gagner sa vie chez des antiquaires de

la rue Notre-Dame qui offraient alors des antiquités

québécoises plutôt que des meubles d’importation comme c’est

le cas maintenant. Il a appris à les connaître, les reconnaître et à

les mettre en valeur avec des ébénistes de la vieille époque. Il a

parfait ses connaissances en épluchant entre autres, les livres de

Jean Palardy et de Michel Lessard.

( suite à la page suivante )

L

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André Mireault, antiquaire ( suite de la page précédente )

Il mentionne qu’il n’a pratiquement pas de meubles anciens

provenant du Plateau, car les gens se sont débarrassés il y a

plusieurs décennies de leurs vieux meubles apportés de la

campagne au tournant du XXe siècle, pour les remplacer par du

stratifié. Par contre on peut retrouver, sur le boulevard Saint-

Joseph ou la rue Christophe-Colomb, par exemple, de belles

armoires de coin en bois franc ou en pin avec un faux-fini,

intégrées à la structure des maisons.

Les Barricades mystérieuses 4051, rue de Bullion ( angle Duluth ), Montréal

514.845.6301 / www.barricadesmysterieuses.com

Diverses influences se retrouvent dans les meubles de sa

boutique. On peut y voir les particularismes régionaux teintés

d’influences anglaises par exemple. Les meubles québécois

anciens sont remarquables par leur originalité qui est le résultat

de leur coupure avec leurs racines françaises, des matériaux

disponibles et de l’influence amérindienne pour le tressage du

cuir entre autres ainsi que l’utilisation des bois souples comme

le frêne. Mais plus tard, les influences étrangères ont été

intégrées dans la facture et la décoration. Il note par ailleurs,

que tous les groupes fermés sur eux-mêmes comme les

Québécois, les Acadiens ou les Amish ont développé des styles

caractéristiques qui leur appartiennent en propre.

Ses lustres et ses lampes proviennent souvent du Plateau et

datent pour la plupart des années de la construction des

maisons, soit vers 1880 et les décennies suivantes. Un

magnifique lustre en cristal qui fonctionnait au gaz à l’origine a

été trouvé en pièces sous un bain dans une maison du Carré

Saint-Louis. Une autre provenant de la rue de l'Esplanade est

en bois sculpté à la main et une jolie lampe de table des années

1880 fonctionnait au gaz à l'origine. Souvent, on les lui

apporte avant que ces magnifiques objets ne finissent dans la

poubelle, leur donnant la chance d’une nouvelle vie.

On peut y admirer également une belle collection d’objets

représentatifs de l’art populaire du Québec dont des jouets

touchants faits à la main avec patience et qui ont sûrement été

reçus avec joie! Il montre un petit chiffonnier de poupée, un

traîneau ainsi qu’un jeu de bagatelle très populaire pendant la

dépression des années 1930. Il est fait de bois récupéré de

caisses d’emballage probablement trouvées dans une ruelle à

l’arrière des magasins.

Mais comment expliquer que sa clientèle soit à 75% de langue

anglaise et non francophone? Par le manque d’intérêt, de

connaissances? Pourtant, dans une entrevue au Devoir, Michel

Lessard dit qu’un peuple qui valorise les objets de son passé se

valorise lui-même…

Armoire faux-deux-corps en pin, vers 1850.

Provenance : Basse-Gaspésie. ( Photo: Sylvie Bérubé. )

D’ici six mois, il devra quitter ce local où il aura passé 27 ans

de sa vie d’antiquaire. Trouver un local sans s’éloigner du

quartier et de sa clientèle semble être impossible pour le

moment.

Souhaitons-lui un miracle!

Huguette Loubert est membre du conseil

d’administration de la SHGP.

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Dossier Meuble / Histoire de Montréal, meubles antiques et maisons anciennes du Québec

La passion de l’histoire selon Michel LessardJ’étais convaincu que Michel Lessard résidait à Montréal, ayant été professeur pendant de nombreuses années en

histoire de l’art et en muséologie à l’Université du Québec à Montréal et auteur de plusieurs livres sur l’histoire de

Montréal : Montréal métropole du Québec (1998), Montréal au XXe siècle. Regards de photographes (1995).

Richard Ouellet

ESSARD A PLUTÔT CHOISI de s’installer à Lévis, face à

Québec, ville du patrimoine. Lévis, au cœur du

controversé et défunt projet Rabaska, qui a vu un

collectif d’auteurs dont Lessard, publier le livre Rabaska,

autopsie d’un projet insensé. Un film documentaire avait

aussi été fait sur le même sujet par le cinéaste Martin

Duckworth, membre de la Société d’histoire et de généalogie

du Plateau Mont-Royal.

Là aussi, dans la région de Québec, les publications de Lessard

abondent : Le Vieux-Québec sous la neige, Québec ville de

lumière, Sainte-Foy, L’Île d’Orléans. Son éditeur, les Éditions

de l’Homme, le présente comme un ethnohistorien de

formation, auteur de nombreux ouvrages. Il a eu plusieurs

succès de librairie : Objets anciens du Québec, La nouvelle

encyclopédie des antiquités du Québec et Meubles anciens du

Québec.

« Je devrais faire plus d’exercice, si je ne veux pas mourir »,

me dit-il, reconnaissant que la somme de travail réalisée depuis

plusieurs décennies avec ses étudiants et son éditeur ne l’a pas

empêché d’avoir gagné quelques livres et d’avoir développé un

diabète et une cécité partielle.

Quand je lui parle de vélo, il acquiesce en mentionnant qu’il en

fait et connaît la très belle piste cyclable de la Rive-Sud de

Québec, une ancienne voie ferrée longeant le fleuve, entre le

pont de Québec et Lévis, offrant une vue à couper le souffle sur

le cap Diamant et le château Frontenac.

Les Corniches d’or et les cornichons du patrimoine

Les projets sont nombreux et diversifiés chez Lessard. Le

Groupe d'initiatives et de recherches appliquées au milieu

(GIRAM), un organisme sans but lucratif créé en 1983 dont

fait partie Lessard, décerne le prix « Corniche d’or » et le

« prix Cornichon » chaque année, correspondant aux prix

orange et citron dans les secteurs de l’environnement, de la

restauration et de l’architecture.

Lessard a aussi collaboré récemment avec le musée des

religions à Nicolet, lequel a présenté une exposition unique sur

le deuil, attirant l’intérêt de 8000 personnes l’été dernier, à

travers une exposition de photos de personnages vivants et

décédés. Ce n’est pas du tout macabre de photographier des

personnes décédées, nous dit-il. Tout est dans le travail du

photographe.

Michel Lessard, historien. ( Photo : Richard Ouellet )

Et dans le Plateau

L’histoire du meuble et des ébénistes du Plateau Mont-Royal et

même de Montréal n’est pas très documentée, reconnaît

Lessard. En 1935, Jean-Marie Gauvreau fonde l’École du

Meuble, qui devient un lieu central pour l’art et la culture,

autour de noms célèbres comme Riopelle et Paul-Émile

Borduas, lequel avait un atelier sur la rue Napoléon à l’angle de

Mentana. C'est là que s'est initiée la rédaction du manifeste du

Refus Global publié en 1948. Un texte complet peut être lu

dans le blogue de la SHGP du 9 décembre 2009.

Lessard cite aussi la contribution d’Alphonse St-Jacques,

professeur à cette école du meuble, et l’ouvrage de John Porter,

sur le mobilier victorien, de 1840-1890. Les meubles anciens

du Québec, dit-il, ne sont pas que les anciens coffres et ar-

moires en pin; ceux du 20e siècle méritent aussi d’être racontés.

France Rémillard, compagne de Lessard et experte en

restauration d’œuvre d’art au Centre de conservation du

Québec, s’intéresse aussi à notre passé, notamment avec son

ouvrage sur la préservation et la mise en valeur des cimetières.

C'est d'ailleurs ce centre qui a été chargé par la paroisse Saint-

Enfant-Jésus, en partenariat avec la SHGP, de la restauration

( suite la page 12 )

L

Page 10: dans le Plateau-Mont-Royal pendant 22 ans Hommage à un ...Les magasins de la maison Raoul Vennat, rue Saint-Denis : illustration publiée dans son Album de Broderie . Bulletin de

Bulletin de la Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal, Vol. 5, No 4, Hiver 2010-2011 Page 10

Dossier : Histoire du meuble / Jean Dutin, sculpteur québécois réputé

Pistono m’a donné mon premier boulot de sculpteur dans le Plateau Jean Dutin, sculpteur octogénaire et toujours actif en 2010, a acquis depuis plusieurs décennies une solide

réputation pour ses travaux de sculpture destinés aux ébénistes, décorateurs (restaurants, églises), fabricants de

moules pour chocolatiers et, depuis 1980, pour la décoration de buffets d’orgues.

Richard Ouellet

’EST L’ATELIER de Pistono qui a offert à Jean Dutin

son premier boulot de sculpteur dès son arrivée au

Québec en 1951.

Jean Dutin (gauche), sculpteur sur bois, dans son atelier avec Joël

Le Bigot, tous deux anciens employés de l’atelier Pistono.

Né le 3 janvier 1928 à Vienne (près de Lyon), en France, Jean

Dutin est admis à l’École d’Apprentissage Supérieur de Lyon

en 1941 pour des études en culture générale et en dessin et du

travail en atelier pour apprendre la sculpture sur bois pendant

quatre ans.

Il travaille comme sculpteur chez un maître artisan jusqu’en

1948 et suit des cours du soir en dessin à l’École des Beaux-

Arts de Lyon. Il fait son service militaire dans l’armée

française – Service du Matériel. Ensuite, jusqu’en octobre

1951, il est sculpteur à Annemasse (Haute-Savoie) chez un

fabricant de meubles.

Fin octobre 1951, Dutin, jeune célibataire de 23 ans, arrive à

Québec, après un voyage en bateau depuis le Havre, en France.

Dutin se souvient de ce voyage en bateau, ce dernier partait de

l’Allemagne et faisait escale au Havre. Le voyage a duré 10

jours, pendant lesquels il se rappelle avoir été malade pendant

huit jours.

Arrivée dans le Plateau en 1951

Deux jours après son arrivée au port de Québec, il se rend à

Montréal et il est engagé comme sculpteur chez Pistono et fils,

un fabricant de meubles situé au 4240, rue Saint-Denis. Il y

restera deux ans et connaîtra par la suite une longue carrière de

sculpteur au Québec.

L’entreprise Pistono et fils était dirigée par le père Louis

Pistono, 63 ans en 1951, fumeur de cigares, et son fils Romolo,

41 ans. Louis Pistono ne faisait pas lui-même les travaux

d’ébénisterie. Jean Dutin faisait partie à cette époque d’une

équipe de quatre sculpteurs, dont le sculpteur français Fruitoz,

aidés par des rembourreurs et ébénistes. Il travaillait à partir de

commandes précises d’une clientèle aisée.

On y fabriquait des meubles de bois massif, entre autres des

tables de salon. Le bois utilisé était le tilleul, un bois mou qui

était peint. Il qualifiait le style de meubles de baroque italien,

très caractéristique de Pistono. La peinture empruntait un style

vénitien. Dutin se souvient que pour se faire fabriquer un

meuble, le client devait patienter plusieurs mois.

Dutin habitait dans une mansarde, ou maison de chambre, en

compagnie d’un collègue de travail, Nelson Morin, au 4011,

rue Saint-Denis, à l’angle de Duluth. Morin était employé à la

finition de meubles chez Pistono.

À l’époque, Dutin se déplaçait avec un petit scooter Vespa et

fréquentait le restaurant chinois, rue Saint-Denis, tout près de

l’église Saint-Jude. Le propriétaire de ce restaurant où on

mangeait du bon chicken fried rice était natif de Trois-Rivières.

Les fins de semaine, il se rendait en autobus dans les

Laurentides pour aller skier.

Sculptures de Félix Leclerc et Gilles Vigneault par Jean Dutin.

Jean Dutin rencontre sa future femme Louise Phaneuf, lors

d’un séjour à l’hôpital et le couple se marie en 1955 et auront

une fille et deux garçons.

( suite à la page 14 )

C

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Bulletin de la Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal, Vol. 5, No 4, Hiver 2010-2011 Page 11

Dossier : Histoire du meuble / Les Ateliers Pistono et fils (1920-1970)

50 ans d’ébénisterie et de sculpture sur le Plateau Pistono : un nom associé au meuble de prestige, à l’ébénisterie et à la sculpture sur bois pendant près d’un demi-

siècle sur la rue Saint-Denis dans le Plateau-Mont-Royal. Le style de meubles d’inspiration de la Renaissance

italienne, de Louis XV et d’Art déco a plu à une clientèle aisée, parmi laquelle on retrouve la mairie de Montréal et

d’anciens premiers ministres. Aujourd’hui, au moins deux musées montréalais, le McCord et le Château Dufresne,

possèdent des meubles produits par les ateliers Pistono.

Richard Ouellet

OUIS-ANTOINE PISTONO est né le 20 septembre 1888

dans la ville de Chambery, dans le département de

Savoie, en France, près de la frontière italienne. Son

père, G. Pistono, était d’origine italienne et sa mère, Claudine

Quidoz, était française. Louis est leur unique fils.

Il rencontre sa future

épouse Maria-Antoinette

Prola lors d’un voyage en

Italie. Celle-ci est née en

1888, la même année que

son époux, à Agliè, une

commune de la province

de Turin dans la région du

Piémont.

Louis, Maria-Antoinette et

leur fils Romolo, Glasgow,

Québec, 1963.

Un premier fils, Romolo,

vient au monde en 1910

dans le département de

Piémont, en Italie, alors

que le couple n’a que 22 ans. Durant cette période, Louis-

Antoine Pistono reçoit une formation en décoration à Lyon.

Nous sommes à la veille de la Première Guerre mondiale,

raison qui justifie leur départ pour le Canada. Le couple arrive

à Montréal par bateau en 1915 alors que Maria est enceinte

d’un deuxième enfant, Yvette.

Dès son arrivée à Montréal, Louis Pistono travaille pour

Kuidoz et Senecal, fabricants de pianos à Sainte-Thérèse. Puis,

Pistono ouvre un premier atelier, situé sur la rue des Carrières.

Le fils Romolo fréquente l’école anglaise, le collège

commercial Elie, à l’angle de la rue Saint-Denis et de l’avenue

Mont-Royal, et s’inscrit à un cours de comptabilité

administrative. Il est décorateur pour l’entreprise en s’inspirait

de revues comme l’Architecture Digest.

Louis Pistono aura un premier atelier au 974, rue Saint-Denis,

lequel apparaît dans l’annuaire Lovell de 1918, puis aux 4256

et 4240 Saint-Denis dans les années 20. La famille habitait à

l’étage au-dessus de ce dernier, au 4242, et Diane Pistono, la

petite fille du couple, y visitait sa grand-mère, couturière.

L’atelier de meubles Pistono et fils était situé au 4240, rue Saint-

Denis de 1925 à 1970. L’antiquaire Les Puces Libres y aménagera

jusqu’en 2010. Le magasin Zone a racheté le local pour agrandir

son commerce en 2010.

Louis Pistono était l’associé de M. Crépeau et on retrouvait

dans son équipe Édouard Boucher, dessinateur, Albert Le

Bigot, sculpteur et ébéniste, père de Joël Le Bigot, M. Quinto,

ouvrier de finition, Alfred Dupras, livreur et M. Chartrand,

comptable.

Le logo attestant de l’authen-

ticité du meuble des ateliers

Pistono.

Dans la période la plus

prospère entre 1950 et 1960,

on comptait une trentaine

d’employés ébénistes, sculp-

teurs et ouvriers. Il semble

que Louis Pistono n’engageait pas les travailleurs de bois

locaux ni les diplômés de l’école du meuble, mais favorisait

plutôt les travailleurs immigrants apportant un style venu des

vieux pays.

Un ébéniste réputé

Le joailler antiquaire Maged Taraboulsy, de l’avenue Greene à

Westmount, mentionne que Pistono serait l’ébéniste le plus

réputé au Québec du XXe siècle. Le sénateur Serge Joyal,

expert en meubles antiques, possèderait quelques croquis des

meubles de Pistono. Joyal qualifie les meubles uniques de cet

atelier de « style Pistono ».

( suite à la page suivante )

L

Page 12: dans le Plateau-Mont-Royal pendant 22 ans Hommage à un ...Les magasins de la maison Raoul Vennat, rue Saint-Denis : illustration publiée dans son Album de Broderie . Bulletin de

Bulletin de la Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal, Vol. 5, No 4, Hiver 2010-2011 Page 12

Les Ateliers Pistono et fils ( suite de la page précédente )

On peut découvrir quelques-uns des meubles de Pistono

aujourd’hui chez certains antiquaires du Plateau et de

Westmount. Parmi sa clientèle se retrouvaient les familles des

politiciens tels que Robert Bourassa, Joseph Simard de Sorel,

Pierre Elliott Trudeau, Louis Robichaud, ancien Premier

ministre du Nouveau-Brunswick, et Jean Drapeau, maire de

Montréal ( dont le fauteuil est installé à l’hôtel de ville ) ainsi

que l’architecte Ernest Cormier et la famille Desmarais.

Ensemble de salle à manger et vaisselier

remis en don au Musée McCord.

Michel Lessard ( suite de la page 9 )

Fauteuils aux consoles d'accoudoirs sculptées en forme de cygne, en

bois marqueté, qui sont exposés au Château Dufresne.

Louis-Antoine Pistono décède le 16 août 1976 à l’âge de 87

ans et repose dans le lot familial du cimetière de Saint-Laurent,

en compagnie de son épouse. Le fils Romolo décède quelques

années plus tard au début des années 80 à l’âge de 71 ans.

des sculptures d'Olindo Gratton qui retrouveront par la suite

leur place sur la façade de l'église.

Parmi ses étudiantes qui se sont distinguées, Lessard

mentionne le nom de Louise Dézy, conservatrice de la

photographie au Centre canadien d’architecture (CCA), qui a

produit, à partir du dépouillement de divers journaux, un

remarquable mémoire de maîtrise sur les anciens photographes

du Québec.

Boulimique de l’édition historique, Lessard laissera sa marque

auprès des prochaines générations avec la publication d’une

quinzaine de livres et surtout pour avoir su transmettre sa

grande passion pour le passé du peuple québécois.

Michel Lessard : Bibliographie

• La nouvelle encyclopédie des antiquités du Québec (2007)

• Coffret : Québec ville de lumière et

Le vieux Québec sous la neige (2005)

• Québec (2001)

• Sainte-Foy (2001)

• Meubles anciens du Québec (1999)

• L'île d'Orléans (1998)

• Québec ville du patrimoine (1998)

• Montréal métropole du Québec (1998)

• Montréal au XXe siècle. Regards de photographes (1995)

( Voir aussi les illustrations à la page 15 )

Rôle de Romolo Pistono

ROMOLO PISTONO, qui avait étudié à l’école anglaise,

savait attirer la clientèle anglophone, et le commerce a

pris l'ampleur qu’on lui connaît dans les années 50. À

cette clientèle anglophone s’est ajoutée une clientèle

juive. Romolo Pistono avait des talents de concepteur-

décorateur, c’est-à-dire qu’avec l’aide du dessinateur

Édouard Boucher, il pouvait proposer au client une

façon de meubler et de décorer ( choix de tissus, de

styles ) une pièce ou une salle. Louis Pistono et fils,

avec le départ de l’associé M. Crépeau autour de 1930,

est devenu Pistono décoration (donc ensemblier)

jusqu’à la fin.

Page 13: dans le Plateau-Mont-Royal pendant 22 ans Hommage à un ...Les magasins de la maison Raoul Vennat, rue Saint-Denis : illustration publiée dans son Album de Broderie . Bulletin de

Bulletin de la Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal, Vol. 5, No 4, Hiver 2010-2011 Page 13

Dossier Meuble / Albert Le Bigot, artisan du bois dans le Plateau Mont-Royal pendant 22 ans

Hommage à un ancien ébéniste et sculpteur de la rue Saint-Denis Albert était de la génération des hommes qui travaillaient sept jours sur sept, mais qui ne parlaient pas, nous dit son

fils Joël Le Bigot. Plutôt paradoxal, quand on sait que le fils deviendra un des grands communicateurs des ondes

radiophoniques au Québec.

Richard Ouellet

’ÉBÉNISTE Albert Le Bigot (1920-1996) arrive au

Québec en février 1948 à l’âge de 28 ans, au terme d'un

périple en mer sur le Queen Elizabeth, via l’Angleterre

et New York. Son fils Joël, né à Livarot, lieu du célèbre

fromage du même nom, en Basse-Normandie, en France, n'a

que deux ans à l’époque.

Albert Le Bigot et son fils Joël, lors de la course de voiliers Québec

Saint-Malo, inaugurée en 1984. ( Photo : Jean-Pierre Karsenty,

Archives Radio-Canada. )

La famille est sans le sou et emménage dans un logement au

1486, rue Préfontaine, au cœur du quartier populaire

Hochelaga. La maison est toujours là.

La famille Le Bigot emménage donc près du fleuve et du port

de Montréal. Albert était attiré par la mer, nous dit Joël,

confirmant que la passion du fils a été sans aucun doute

influencée par celle du père.

Albert Le Bigot vient d’une génération de charrons, charretiers

et d’ébénistes. Celui-ci, tout comme le sculpteur sur bois Jean

Dutin, est engagé dès son arrivée au Québec à l’atelier de

meubles Pistono de la rue Saint-Denis, au cœur du Plateau-

Mont-Royal. Vers le milieu des années 50, la famille s’installe

dans le quartier Saint-Vincent de Paul.

Albert exerce son métier d’ébéniste pendant 22 ans dans cet

atelier, de 1948 jusqu’à la fermeture de l’entreprise en 1970.

Le fils Joël est aussi engagé chez Pistono au début des années

60 à l’âge de 17 ans où il y travaillera pendant un an comme

aide général. Il faisait les courses en compagnie de son père

chez les clients, notamment à l’hôtel de ville, et auprès de la

clientèle fortunée de l’époque qui commandait et achetait les

meubles.

Joël voyait son père le plus souvent lorsqu’il travaillait lui-

même à l’atelier de meubles Pistono au début des années 60,

avant de commencer à travailler à Radio-Canada à l’âge de 20

ans.

Je le vois encore travailler de dos

Albert Le Bigot était complètement dévoué à son travail

d’ébéniste, nous dit son fils Joël, qui étaient très proches l’un

de l’autre. Albert voyageait à bicyclette entre l’atelier de

Pistono, rue Saint-Denis et sa demeure. Les salaires n’étaient

pas très élevés. Joël se souvient encore de le voir travailler de

dos. Une image forte que Joël a gardée de son père.

Un jour que son père travaillait avec la scie sauteuse, deux

parties de doigts sont sectionnées. « Ah zut ! je vais perdre une

heure de travail ». La réaction en dit long sur le paradoxe d’un

homme entièrement dévoué à son travail.

Albert Le Bigot fabriquait des meubles, des maquettes de

bateaux en bois, des jouets. Il a notamment fabriqué une

magnifique armoire décorée avec les armoiries des provinces,

destinée à Raymond Eudes (1912-1980), l’ancien ministre et

sénateur.

Un jour, Albert et un autre ébéniste reçoivent la commande

d’un important client afin de monter deux chaises. Celle du

père a tenu le coup, mais pas l’autre, parce que Albert avait mis

le temps de bien la concevoir et de la monter.

Table avec base en chêne, fabriquée par Albert Le Bigot

dans les années 70. ( Photo : Geneviève Le Bigot. )

C’est pas l’homme qui prend la mer

« Je possède encore plusieurs de ses outils et quelques-uns de

ses meubles aujourd’hui » nous dit Joël, qui se demande qui en

sera l’héritier un jour. Albert nous quittera en 1996 à l’âge de

76 ans, tandis que Émilienne, son épouse est toujours parmi

nous. ( suite à la page suivante )

L

Page 14: dans le Plateau-Mont-Royal pendant 22 ans Hommage à un ...Les magasins de la maison Raoul Vennat, rue Saint-Denis : illustration publiée dans son Album de Broderie . Bulletin de

Bulletin de la Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal, Vol. 5, No 4, Hiver 2010-2011 Page 14

Albert Le Bigot ( suite de la page précédente )

Détail de la base d'une table sculptée par Albert Le Bigot.

( Photo : Geneviève Le Bigot )

Comme le chante Renaud, « C’est pas l’homme qui prend la

mer, c’est la mer qui prend l’homme ». L’odeur du bois et de

la mer est toujours bien présente dans l’esprit de la famille Le

Bigot.

Hommage à Albert Le Bigot

« En me permettant de revisiter le passé de mes parents, vous

m’avez donné l’occasion encore une fois de constater que j’ai

vécu et travaillé au plus près d’un très grand artisan, dont je

profite encore en vivant entouré de meubles magnifiques.

Rien d’héroïque dans l’aventure de cette famille d’immi-

grants, sauf le courage et la persévérance, pas si rare que ça

chez les nouveaux arrivants.

Nos gouvernants devraient plus souvent souligner la qualité du

travail de ces artistes de l’ombre et de la poussière...

Comme ce sculpteur exceptionnel, M. Dutin, qui est connu chez

les meilleurs des États-Unis et d’ailleurs que je vous remercie

de m’avoir fait rencontrer ».

« Il y a des moments où l’art atteint la grandeur du travail

manuel. » ( citation d’Oscar Wilde )

― Joël Le Bigot, le 2 décembre 2010

Jean Dutin ( suite de la page 10 )

Une longue carrière de sculpteur

Dans les années suivant son travail chez Pistono,

Dutin installe son atelier dans un sous-sol à

Châteauguay pour exécuter, comme artisan

autonome, des travaux de sculpture pour des

ébénistes, des décorateurs (restaurants, églises) et

des fabricants de moules pour chocolatiers.

En 1974, il déménage à Laval dans une maison plus

grande avec un atelier plus spacieux. Il participe au

Salon des métiers d’art du Québec de 1979 à 1986.

En 1980, il obtient son premier contrat pour la

décoration d’un buffet d’orgue, qui marque le début

d’une longue collaboration avec les principaux

facteurs d’orgues de la province pour la sculpture de

près de 80 buffets d’orgue, installés principalement

aux États-Unis, mais aussi au Canada et en

Angleterre.

L’orgue de la chapelle du grand séminaire de Montréal.

Le buffet est de chêne massif et est décoré de feuilles

d'or 24k. Il mesure 11,5 m de haut par 6,1 m de large.

Il est orné de huit statues provenant de l'ancienne église

Sainte-Anne, démolie en 1970. Une neuvième statue au

centre supérieur de l'instrument ( un berger avec deux

flûtes ) est l'œuvre du sculpteur Jean Dutin.

Page 15: dans le Plateau-Mont-Royal pendant 22 ans Hommage à un ...Les magasins de la maison Raoul Vennat, rue Saint-Denis : illustration publiée dans son Album de Broderie . Bulletin de

Bulletin de la Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal, Vol. 5, No 4, Hiver 2010-2011 Page 15

Le Ma-Am-M Bolduc ( suite de la page 6 )

Gilles Couture, l’un des frères, défend l’idée que le lieu est

aussi bien ouvert aux lève-tôt qu’aux lève-tard, puisque selon

son dogme, « le petit-déjeuner est ici servi jusqu’à 22 h. »

Ainsi, peuvent autant venir déjeuner au Bolduc les

professionnels pressés que les artistes aux horaires de travail

variables. Les prix restent les mêmes, plutôt modiques.

Revendu à deux reprises, le restaurant situé au 4351, avenue

De Lorimier est resté attentif à la demande locale. Les menus

sont à présent orientés vers une clientèle jeune ou familiale.

Chaque dimanche midi, on peut voir des enfants enthousiasmés

par les pages colorées du menu, tandis que le Bolduc se fait

lieu de villégiature des étudiants et jeunes actifs, désireux de

commander un « lendemain de veille ».

À l’image du Plateau, quartier ouvrier de Montréal devenue

arrondissement branché du Canada, le Bolduc s’est adapté,

devenant l’emblème d’un lieu dynamique, artistique et

lui aussi à la mode.

Caroline Weber est étudiante en muséologie à l’UQÀM.

Quelques livres de Michel Lessard ( Voir l’article à la page 9. )

Nos coordonnées Société d’histoire et de généalogie du Plateau Mont-Royal

Centre de services communautaires du Monastère 4450, rue Saint-Hubert, local 325, Montréal H2J 2W8

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Collaborateurs : Huguette Loubert, Pierre Vennat, Caroline Weber,

Diane St-Julien, Caroline Cantin, Kevin Cohalan

Mise en page : Kevin Cohalan

Webmestre : Ange Pasquini : [email protected]

Site Internet : www.histoireplateau.org

Blogue : Gabriel Deschambault : www.histoireplateau.canalblog.com

La Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal (SHGP) a été fondée à Montréal, Québec, le 8 janvier 2006 et est membre

de la Fédération des sociétés d’histoire du Québec.

Dépôt légal : Archives nationales du Québec et Bibliothèque nationale du Canada.

La SHGP est un organisme de bienfaisance, No 85497 1561 RR0001.

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Bulletin de la Société d’histoire et de généalogie du Plateau-Mont-Royal, Vol. 5, No 4, Hiver 2010-2011 Page 16

Luc Ferrandez

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