Cybergroupe Chers amis, Généalogique de Charente … · organisateurs qui se sont alliés au...

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Chers amis, De retour de notre traditionnelle journée annuelle, le 22 septembre 2012 à CHEF-BOUTONNE, je voulais remercier tous les participants et les organisateurs qui se sont alliés au soleil pour faire de ce GLOUCH 2012, une réussite ! Ce numéro de rentrée au cœur de l’automne annonçant aussi le retour aux registres pour les chercheurs, vous permettra de découvrir une nouvelle rubrique. Nos amis Gérard CHAIGNEAU et Hubert DUCLUSAUD vous proposeront chaque trimestre de découvrir (ou de retrouver pour les plus aguerris !) les mystères de l’écriture de nos « chers curés » au cours des 16°, 17° et la plus grande partie du 18° siècle. Intéressante façon de consta- ter l’évolution de l’alphabet des années 1500 aux années 1900. Vous pourrez également vous rappeler la pratique et les règles du « Jeu de rampeau » à travers un différend entre voisins. Ce qui me permet de vous redire l’utilité de déchiffrer les actes notariaux, les registres paroissiaux et d’État civil. Cette année 2011-2012, ce sont vingt-sept bénévoles qui, par leur travail, ont permis à la base de données de s’enrichir de près de 47.000 actes. Il reste encore plusieurs dizaines de milliers de photos à dépouiller ! Proposez vos services. Parmi les nouveautés du site, vous avez désormais la possibilité de retrouver tous les articles du CHARPOIT, classés par thème et par titre de juin 2005 (numéro 1) à juillet 2012 (numéro 26) : http:// www.cgcp.asso.fr/charpoit/charpoit_index.php . Nous entamons un grand projet de mise aux normes HTML 5 de l’ensemble du site et nous développons une application pour consulter sur les téléphones mobile dernière génération les différents menus de no- tre site. Nous avons encore d’autres idées et tâches à réaliser. Nous vous en informerons au cours des prochains mois. Pour la troisième année consécutive, l’Éphéméride a régulièrement pour- suivi sa parution en accentuant son aspect régional. Des faits inédits vous ont été proposés. Certains sont ou seront repris sur le Blog du CGCP. Tout cela vous montre que votre association a de grandes ambitions et une volonté farouche de vous satisfaire. Bonnes recherches ! Bernard DION Président du CGCP Cybergroupe Généalogique de Charente Poitevine Bulletin de Liaison interne à l’Association N° 27 - 3° Trimestre 2012 Sommaire : Page 1 : L’Éditorial du Président. Page 2 : La vie du CGCP. Pages 3, 4 & 5 : Histoire d’un Jeu de Rampeau Page 6 & 7 : Paléographie Page 8 : Un accident à Chaunay en 1880 Comité de rédaction : Gérard CHAIGNEAU Bernard DION Hubert DUCLUSAUD Patrice LUCQUIAUD Jacky POHIN

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Chers amis,

De retour de notre traditionnelle journée annuelle, le 22 septembre 2012 à CHEF-BOUTONNE, je voulais remercier tous les participants et les organisateurs qui se sont alliés au soleil pour faire de ce GLOUCH 2012, une réussite ! Ce numéro de rentrée au cœur de l’automne annonçant aussi le retour aux registres pour les chercheurs, vous permettra de découvrir une nouvelle rubrique. Nos amis Gérard CHAIGNEAU et Hubert DUCLUSAUD vous proposeront chaque trimestre de découvrir (ou de retrouver pour les plus aguerris !) les mystères de l’écriture de nos « chers curés » au cours des 16°, 17° et la plus grande partie du 18° siècle. Intéressante façon de consta-ter l’évolution de l’alphabet des années 1500 aux années 1900. Vous pourrez également vous rappeler la pratique et les règles du « Jeu de rampeau » à travers un différend entre voisins. Ce qui me permet de vous redire l’utilité de déchiffrer les actes notariaux, les registres paroissiaux et d’État civil. Cette année 2011-2012, ce sont vingt-sept bénévoles qui, par leur travail, ont permis à la base de données de s’enrichir de près de 47.000 actes. Il reste encore plusieurs dizaines de milliers de photos à dépouiller ! Proposez vos services. Parmi les nouveautés du site, vous avez désormais la possibilité de retrouver tous les articles du CHARPOIT, classés par thème et par titre de juin 2005 (numéro 1) à juillet 2012 (numéro 26) : http://www.cgcp.asso.fr/charpoit/charpoit_index.php.

Nous entamons un grand projet de mise aux normes HTML 5 de l’ensemble du site et nous développons une application pour consulter sur les téléphones mobile dernière génération les différents menus de no-tre site. Nous avons encore d’autres idées et tâches à réaliser. Nous vous en informerons au cours des prochains mois. Pour la troisième année consécutive, l’Éphéméride a régulièrement pour-suivi sa parution en accentuant son aspect régional. Des faits inédits vous ont été proposés. Certains sont ou seront repris sur le Blog du CGCP. Tout cela vous montre que votre association a de grandes ambitions et une volonté farouche de vous satisfaire. Bonnes recherches !

Bernard DION Président du CGCP

Cybergroupe

Généalogique de Charente Poitevine

Bulletin de Liaison interne à l’Association

N° 27 - 3° Trimestre 2012

Sommaire :

Page 1 : L’Éditorial du Président. Page 2 : La vie du CGCP. Pages 3, 4 & 5 : Histoire d’un Jeu de Rampeau Page 6 & 7 : Paléographie Page 8 : Un accident à Chaunay en 1880

Comité de rédaction :

Gérard CHAIGNEAU Bernard DION

Hubert DUCLUSAUD Patrice LUCQUIAUD

Jacky POHIN

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La vie du C.G.C.P.

Rencontre annuelle 2012 = GLOUCH ! La cuvée 2012 du GLOUCH (réunion annuelle du CGCP) fut de l’avis des participants, une belle réussite ! La charmante cité de CHEF-BOUTONNE nous a formi-dablement accueillis. Les échanges furent riches et chaleureux ; les visites très appréciées et les ateliers très frequentés. À tous ceux qui n'ont pu participer à notre fête annuelle, je vous en donne quelques échos. Dans la salle du domaine de la Héronnière, au sein d’un parc magnifique, se sont tenus : la conférence, les ate-liers, l'apéritif et le repas.

Cette journée, le 22 septembre 2012, dont le pro-gramme débutait à 9 heures, prévoyait : - Conférence du président et du vice-président - Visites guidées et commentées du vieux CHEF-BOUTONNE et du château de JAVARZAY. - Ateliers - Déjeuner précédé d'un apéritif en présence du maire de CHEF-BOUTONNE, Fabrice MICHELET - Visites et ateliers l'après-midi

L'exposé traditionnel a permis de découvrir les réalisations et les futurs projets de votre association. Les points forts : - La base de données forte de 1.572.000 actes en ligne et de 532.000 actes à dépouiller - La page d’accueil du site rénovée - Le blog enrichi - L’index des articles publiés dans notre bulletin, « Le CHARPOIT » Les ateliers (le matin après la conférence, puis après le déjeuner) ont intéressé beaucoup de membres autour des thèmes : - Questions-réponses sur l’utilisation du site - Les cousinages

- Listes-éclair - Les dépouillements et les photos d'actes (NIMEGUE & EXCEL) - Mieux utiliser son ordinateur - Consultation des archives historiques et des relevés du CGCP des archives papiers du CGCP. À l’issue de cette merveilleuse journée, l’on se sé parait par petits groupes espérant nous retrouver en juil-let 2013 !

Les photos réalisées par quelques membres (qu'ils en soient remerciés) témoignent de l’ambiance à la fois chaleureuse et studieuse sous un beau soleil poitevin. (voir plus de détails sur notre site : www.cgcp.asso.fr) Merci également à tous ceux qui ont participé à la préparation de ce Glouch et aux administrateurs et conjoints qui n'ont pas ménagé leur peine pour installer la salle ! Merci particulièrement à Anne-Marie GUERAN-DE-IMBERT, Gérard CHAIGNEAU, Hubert et Danielle DUCLUSAUD qui ont passé de nombreuses heures à par-courir la région en reconnaissance des lieux, en prépara-tion , en négociations tout en cherchant à écarter le petit détail qui pouvait gâcher la fête… Bravo à tous et vive le Glouch 2013 !

La Commission GLOUCH

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Extrait du jugement du 17 avril et non du 9 comme prévu. « …Enjoint de fait par l’exploit sus daté et dont l’original nous a été représenté, le demandeur (RB.) a fait citer le défendeur (Lavergnas) à comparaitre devant nous juge de paix en la salle ordinaire de nos audiences le 9 du courant, ce qui a été renvoyé à aujourd’hui pour attendu que le demandeur possède derrière ses bâtiments sis au chef lieu de la commune de Chassenon une terre dite de Villars , tenant aux dits bâtiments et jardin du demandeur, à celui de Béchameil et au jardin du défendeur, dans lequel il a fait construire un jeu de quilles dit « rampeau » (nous y voilà !)

Les maisons mitoyennes de J. Lavergnas (à droite) et de RB (à

gauche) (cabaret) Attendu que depuis un an et jour et notamment le 24 mars dernier le défenseur s’est permis de piocher une partie du dit jeu, l’interceptant de manière à le rendre hors d’état de faire jouer et menaçant le demandeur et sa famille de les frapper avec une bêche dont il était armé s’ils avaient le malheur d’entrer dans le dit jeu en proférant des paroles obscènes et immorales. Attendu qu’en agissant ainsi et en se permettant cette voie de fait le défendeur a violé la propriété du demandeur et lui a causé un préjudice considérable pour son débit. En conséquence, voir dire et ordonner le dit sieur Lavergnas que le demandeur sera maintenu en sa possession de la dite terre de Villard et qu’il lui sera fait défense de l’y troubler à l’avenir et pour réparation du préjudice causé s’entendre le dit sieur Lavergnas condamné à payer au demandeur la somme de 150 francs à titre de dommages et intérêts et aux dépens, sous toutes réserves et notamment sous la réserve que fait le demandeur d’intenter contre le défendeur une action en police correctionnelle pour les injures et menaces qui lui ont été faites. La cause ainsi de nouveau portée à l’audience de ce jour et appelée à son tour de rôle, le demandeur a repris et développé ses conclusions en sa citation ci-dessous rapportée. Il y a persisté et purement et simplement requis l’adjudication.

Vous comprendrez mon intérêt pour le jeu de rampeau quand vous lirez la suite de ces événements. Tout commence par un acte d’achat de divers immeubles et terrains devant Maître Ducoudert notaire à Chabanais, le 7 septembre 1866, dans le bourg de Chassenon, appelé le Villard par le couple Jean Lavergnas et Françoise Authier. Même si cet acte n’est pas l’élément déclencheur de ce qui suit, il n’en reste pas moins le responsable de ces faits. Cultivateurs de leur état, le couple Lavergnas est marié depuis quinze ans (lui 38 ans elle 37), ils aspirent à devenir propriétaires de leur maison. La vente concerne entre autres « une maison formée de deux chambres au rez-de-chaussée et d’un grenier au dessus, une cour et charrière y attenant avec une étable à brebis et terrain placé au bout de la cour tenant de trois parts aux maison, airages, cellier, étable et jardin de RB … etc.». C’est ce terrain, disons enclavé dans les diverses propriétés de RB., qui va être l’objet de notre différent. D’autre part la maison acquise par Jean Lavergnas est mitoyenne du cabaret de RB. Ceci est hors sujet mais significatif de la vie de nos aînés au milieu du XIXème siècle. L’achat de ces divers lots se fait à crédit. L’acte stipule : « Cette vente a été conclue moyennant onze cents francs que les acquéreurs s’engagent solidairement à payer au vendeur en l’étude du notaire rédacteur. Savoir, trois cents francs le premier novembre 1868, pareille somme le premier novembre 1869, autre somme de trois cents francs à la même époque de l’année 1870 et les deux cents francs restants le 1er novembre de l’année 1871, le tout aux intérêts payables chaque année à partir d’aujourd’hui. A la garantie du paiement du tout, les immeubles vendus resteront affectés et hypothéqués par privilège». A noter que, par sécurité, les biens dont les acquéreurs sont déjà propriétaires (3 terres) sont également hypothéqués. Il n’est pas mentionné dans l’acte le taux des intérêts ! Le notaire, à cette époque, faisant office de « banquier »! Revenons à notre sujet. Le décor est planté et un conflit va opposer nos deux compères : Jean Lavergnas, propriétaire cultivateur et RB., propriétaire cabaretier. l suffit de transcrire simplement les documents pour avoir une idée précise du déroulement de cette affaire. Le premier de ces documents est un exploit de Maître Faubert, huissier de justice, en date du 6 avril 1872 dont le demandeur est RB. assignant Jean Lavergnas à se présenter le 9 courant devant le juge de paix de Chabanais.

Histoire d’un Jeu de Rampeau au XIX° siècle

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Le défendeur répondant, a dit qu’à la vérité B. avait la possession et jouissance du terrain dont s’agit depuis quatre ans, qu’il reconnaissait bien avoir pioché une partie du dit jeu de quille établi sur ce terrain par le dit B., mais qu’il avait agi dans la plénitude de ses droits et a conclu à ce qu’il nous plaise déclaré le dit B. non recevable ou en tout cas mal fondé dans sa demande de le condamner aux dépens. La cause à ce point, les questions suivantes sont restées à juger. En point de droit les conclusions du demandeur doivent-elles lui êtres allouées ? Qui des dépens? Etc. Par ce motif gardons et maintenons le demandeur RB. dans la possession et la jouissance de la terre de Villard ci-dessus désignée et confrontée où il était avant le trouble dont il s’agit , faisons défense au dit Lavergnas, défendeur de l’y troubler à l’avenir et pour l’avoir fait et réparer le préjudice causé, condamnons en 5 francs de dommages intérêts et aux dépens, taxes et liquidités à 7 francs 70 centimes en ce, non compris les coûts, levées et mises à exécution du présent jugement à tout quoi le dit défenseur aussi condamné. » De ce jugement on voit que de 150 francs demandés, le juge s’est contenté de ramener la condamnation à 5 francs plus les dépens à l’encontre de Lavergnas. Mais l’affaire n’en restera pas là. C’est sans compter sur la pugnacité, l’obstination de Lavergnas et, je pense, aussi à des conseils avisés que s’ensuit une requête de Jean Lavergnas à l’encontre de RB. L’assignation à comparaitre une nouvelle fois devant le juge de paix , mais cette fois, Lavergnas est demandeur. Cette assignation se suffit à elle-même pour faire apparaitre les véritables raisons de ce « trouble » comme le dit le juge. Et c’est dans l’acte d’achat par Lavergnas des divers immeubles en 1866 que ce dernier trouve ses arguments ! Voici donc une nouvelle version des faits ainsi que les véritables raisons du différent : « Citation à comparaitre le 15 juin 1872 à 11 heures du matin par devant monsieur le juge de paix du canton de Chabanais etc.…. » Attendu que suivant acte reçu de Maître Ducoudert, notaire à Chabanais le 6 novembre 1866, le sieur Lavergnas a acquis des héritiers Besse divers immeubles situés au bourg de Chassenon au nombre desquels se trouve un morceau de terrain de 9 centiares environ situé derrière son étable à brebis et touchant d’autres côtés à la pièce de terre de RB. dite de Villard. Attendu que le sieur RB. qui tient un cabaret à Chassenon ayant voulu se créer une nouvelle industrie qui put en même temps favoriser la première, songea à établir un jeu de quilles dit « rampeau », mais ne pouvant le faire sur son terrain coupé par la portion appartenant à Lavergnas, il propose à ce dernier de réunir le terrain dont il s’agit à celui qu’il possède de chaque côté.

Attendu que cette proposition de réunir leurs terrains respectifs pour y établir le dit « rampeau » fut acceptée par le requérant et qu’il fut convenu que les produits du jeu seraient partagés entre lui et le cité par moitié. Attendu que le sieur RB. s’étant refusé à donner quoique ce soit à Lavergnas , celui-ci est alors allé bêcher la terre dans la partie du « rampeau » lui appartenant, reprenant ainsi la propriété de son terrain mais qu’aussitôt RB. l’a fait citer devant monsieur le juge de paix de Chabanais et qu’il ne put être considéré comme possesseur de ce terrain puisqu’il ne l’avait jamais détenu « animo domini » (avec l’intention d’être propriétaire), a obtenu contre Lavergne qui le maintient dans la possession du dit terrain et condamne le requérant de dommages et intérêts et aux dépens. Attendu de tout ce qui précède, il résulte que le sieur Lavergnas se trouve dépouillé par RB. de ses droits sur la dite portion de terrain que ce dernier s ‘étant fait attribuer et retenant indûment la jouissance et possession de ce terrain, il porte atteinte au droit de propriété du dit Lavergnas sur icelui. Voir dire le dit RB. que le sieur Lavergnas est propriétaire exclusif de la portion de terrain situé derrière son étable à brebis et touchant d’autres côtés au dit cité dont celui-ci s’est fait attribuer et retient indûment la possession. S’entendre le dit RB. condamné à restituer au requérant la jouissance et possession du dit terrain qu’il détient sans droits, le voir autoriser à en reprendre la libre propriété possession et jouissance. Et pour le préjudice qu’il a causé, résultat des causes ci-dessus s’entendre le dit RB. condamné à payer au sieur Lavergnas la somme de 500 francs à titre de dommages et intérêts et en outre à tous les dépens. » Enfin l’histoire se décante et nous avons maintenant une explication plus claire de la situation ainsi que les motifs du différent entre les deux parties ! Le jugement de conciliation a donc bien eu lieu le 15 juin comme prévu et les termes du jugement ainsi que la condamnation reprennent exactement ceux de l’assignation, mais c’est sans compter le refus de RB. En voici la conclusion: « …..a aussi comparu le dit RB. ci-dessus qualifié et domicilié. Lequel a déclaré qu’il comparait seulement pour obéir à la justice, mais ne pouvoir se concilier. Se réservant de faire valoir ses moyens de défense devant juges compétents, a signé après lecture. Nous juge de paix n’ayant pu par notre médiation concilier les parties les avons renvoyées devant juges compétents. Dont acte fait et dressé à Chabanais en bureau de paix et conciliation, les jours, mois et an que dessus que nous avons signé avec le greffier ». On revient ainsi à la case départ ! Mais la situation est très claire c’est au juge de première instance de dénouer l’affaire.

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C’est ainsi que le premier à « tirer » c’est, le dit Laver-gnas qui, le 29 juin 1872, assigne le dit RB. : « J’ai Paul Faubert, huissier près le tribunal civil de première instance de Confolens, demeurant à Chabanais, soussigné. Au sieur RB., propriétaire et cabaretier demeurant à Chasse-non en parlant à sa personne trouvée à Chabanais. Donné assignation à comparaitre dans le délai de la loi qui est de huitaine franche par devant messieurs les Présidents et ju-ges composant le Tribunal civil de première instance de l’arron-dissement de Confolens au lieu ordinaire de leurs audiences sis à Confolens au Palais de Justice de la dite ville à onze heures du matin pour : » On reprend les mêmes termes que ceux de l’assignation devant le juge de paix de Chabanais. Espérant voir l’aboutissement de cette histoire, car je ne possède pas ce jugement, j’ai fait appel aux Archives Dé-partementales à Angoulême, après un « tuyau » donné par Alain Boucheron du CGCP. La réponse à ma demande est la suivante : « En réponse à votre demande de recherche citée en objet , j’ai le regret de vous informer qu’aucune minute de Jugement du tribunal de première instance de Confolens ne figure dans les archives de cette juridiction pour les noms indiqués (Lavergnas/B….) et la période considérée, malgré une recherche élargie au-delà des mois de juin et juillet 1872, les archives du Tribunal de première instance de Confolens n’ayant été que très partiellement classées ». Je remercie les Archives Départementales pour leur sympathique participation. Nous resterons donc sur notre faim !!! Sachez que si je mentionne largement le nom de LA-VERGNAS, c’est qu’il est mon SOSA 20-G5 donc le grand père de ma grand-mère paternelle. C’est donc une histoi-re de « famille ». Vous comprendrez aisément qu’il n’en est pas de même pour RB, car son patronyme a été volontairement occulté dans l’hypothèse, certes peu probable, mais toujours pos-sible, qu’un de ses descendants pointilleux vienne me demander de rendre des comptes sur cette affaire ! Michel BASLY (CGCP 844)

Le Jeu de rampeau : explications ! Il s'agit d'un jeu traditionnel provenant du sud-ouest de la France, désigné également sous le nom de lou ram-peu en gascon. Il resta emblématique jusqu'à la diffu-sion des jeux modernes tels que le rugby. Le Rampeau se joue généralement dans les Landes de Gascogne, ain-si que dans le Périgord mais il fut également pratiqué dans notre région. Comme tout jeu traditionnel, chaque région adoptait ses propres règles. Dans le Poitou, il semble qu'il se jouait sur une piste de terre battue de 20 mètres par 4, appelée « plantier » ou « quillier », qui était délimitée par des planches, des fagots ou de la paille. Pour ga-gner, il fallait renverser les trois quilles alignées avec la boule en bois en un seul lancé. Il était essentiellement pratiqué à l'occasion de concours populaires, mais également lors des marchés, des fêtes de villages et se trouvait souvent à proximité des auberges. Pratiqué par les hommes, il se répandit dans toutes les classes de la société. Parfois déclencheur d'incidents et de brutalités à cause des paris, il suscita des réglementa-tions, allant jusqu'à son interdiction. C'est notamment le cas dans la commune de Fleuré (Vienne). Ici, le jeu n'est pas interdit à cause d'incidents, mais parce qu'il entraînait des pertes d'argent de la part des spectateurs et qu'il se prolongeait pendant le temps consacré aux offices religieux. L'arrêté du maire est valable pour le jeu du Rampeau mais autorise la continuité du simple jeu de quilles dans ce village. (Sources : AD de la Vienne)

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Les écritures anciennes du XVI° au XIX° siècle.

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Chers amis, Nous avons remarqué que de plus en plus d’adhérents demandaient une aide pour la transcription de leurs actes. Il serait bien prétentieux de vous dire que nous allons résoudre vos problèmes mais, nous avons pensé qu’il était Intéressant de vous apporter une aide de manière comparative. Vous trouverez donc, dans ce premier numéro de paléographie, sur la page de gauche, un comparatif sur quatre siècles des lettres de l’alphabet tant en minuscules qu’en majuscules. Sur la page de droite, nous vous montrons les lettres, le a ou A, pour aujourd’hui. Dans le prochain numéro, nous vous présenterons le b/B et le c/C. Bonne découverte !

Au 16° siècle, Voyez le A majuscule du prénom "André"

Au 17 ° siècle. Très intéressant, sur cet acte, vous avez deux sortes de A majus-cules différents. André dans la marge et André dans le texte.

18 et 19 ° siècles sont deux périodes où les A qu’ils soient minuscules ou majuscules sont difficiles à définir et différencier. L’alphabet ci-contre (page de gauche) vous en donne l’illustration.

Au 19° siècle Sur cet acte, vous verrez deux sortes de A (anna et antoinette) et Antoinette dans le texte de l’acte. De plus, de nombreuses variantes du a minuscule sont visibles.

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Les articles publiés, n’engagent que leurs auteurs. Le CGCP ne saurait être tenu responsable des éventuelles erreurs pouvant être relevées dans le contenu de ce bulletin. La diffusion étant gratuite et réservée aux membres de l’Association, les adhérents s’interdisent toute

reproduction ou diffusion externe à l’Association.

Le coût d’un accident en 1880 ! Décès accidentel à Chaunay (Vienne)

le 23 mai 1880 René Brunet, de Vanzay (Deux-Sèvres), a conser-vé en mémoire le récit de la mort de son arrière grand-père, Pierre-Jean Gendreau, à l’âge de 64 ans. Sa grand-mère le lui avait conté. C’est le premier accident de voiture dont il ait en-tendu parler. Le dit Pierre-Jean Gendreau était allé, par com-plaisance, conduire Madame Debeauregard à la gare d’Épanvilliers. Arrivés dans la descente de la Berlière, la jument, appellée Souris, s’est emportée suite à la rupture d’une guide. Arrivant au pont de Chaunay elle avait bien pris le virage mais malheureusement, un jeune homme se trouvant un peu plus loin et croyant bien fai-re, a présenté une gaule devant la jument Celle-ci a pris un peu le côté, la roue droite est montée sur l’accote-ment et la « quatre roues » a versé sur le milieu de la route. Le malheureux Pierre-Jean Gendreau, projeté en l’air, est allé piquer une tête à trois ou quatre mètres sur les pierres de la route. Il n’a jamais parlé et il est décédé douze heures après. René Brunet a heureusement gardé dans toutes ses archives le détail du coût, pour la famille, de cette tragédie.

Au curé de Chaunay 21.85 Au médecin 20.00 Achat de sangsues 6.00 Au curé de Vanzay pour l’enterrement 29.00 Au curé de Messé demandé par nous 10.00 Deux messes pour le défunt 3.00 Deux dépêches pour Villefagnan et Melle 7.70 A Gagnère maréchal chez qui il est mort 5.00 A Bouchet pour la fosse 4.00 Commission à Champagné Lureau 5.00 Enveloppes et papier à lettres 0.35 Réparation des harnais de voiture 4.00 À Sabourault 5.30 (pour un culot de veau repas enterrement) À Rimpot bourrelier à Chaunay 3.50 (pour un surfait qu’il avait prêté) À l’individu qui avait ramené la jument 3.50 TOTAL 128 francs 20 centimes Il s’agissait de « francs- or ». Pour comparer, dans la ferme de ses arrière-arrière-grands parents : - Pour les mois d’Octobre et Novembre, le valet était payé 50 francs ( environ 1 franc par jour de travail ). La servante avait gagné 90 francs du 21 juillet au 29 septem-bre. - Pour 99 ares de moisson à la faucille : 26 francs. - La ferme avait acheté 10 sacs d’orge, 70 francs. Malgré le drame , ce document nous renseigne sur une époque encore proche et quelques éléments prêtent à sourire : les curés étaient mieux payés que les méde-cins ! A trois, ils se partagent 63.85 francs. La tradition du repas d’enterrement y est confirmée et, rareté, il y avait de la viande de « boucherie ». Enfin, le pauvre Bouchet avait reçu 4 francs pour faire la fosse. C’est peut-être à lui que pensait Brassens lorsqu’il chantait: : « Je suis un pauvre fossoyeur ».

Jean- Jacques NEVIN (CGCP 1036)