Crosswords n33 Humanitaire

4
croix-rouge luxembourgeoise Journal trimestriel d’information sur les activités de la Croix - Rouge luxembourgeoise « Je m’appelle Elmahtedi. J’ai 15  ans. J’étais à l’école et j’y avais  mes amis et mes profs. Je suis  très bon en physique. Je ne peux  plus espérer étudier aujourd’hui  alors je donne des cours aux plus  jeunes dans le camp ». Ils sont 8 000 dans le camp de Mentao, et 5 000 dans le camp de Sag Nioniogo. La Croix-Rouge luxembourgeoise contribue à améliorer leur cadre de vie, par un approvisionnement en eau et la mise en place d’abris adaptés au contexte. Burkina Faso « Je m’appelle Béatrice et j’ai 24 ans. Je  regrette cette guerre civile qui a contraint  ma famille à fuir vers la Tanzanie. J’ai été  abandonnée par mon conjoint et je remer- cie la Croix-Rouge qui a soulagé ma souf- france en me donnant une maison dans  mon pays d’origine pour moi et mes deux  enfants. A présent, j’aimerais avoir les  moyens pour faire du commerce afin de  pouvoir assurer la survie de ma famille ». Plus de 1 000 maisons ont été construites pour accueillir des familles de retour au pays après un long exil en Tanzanie. Burundi « Je m’appelle Kanguwa. Toute ma  famille vit dans une maison recons- truite grâce à la Croix-Rouge luxem- bourgeoise. Je suis si heureux, mes  prières ont été entendues. Je regardais  les maisons de mes voisins et je me  demandais si j’allais être capable un  jour de construire ma propre maison.  Je suis très reconnaissant envers la  Croix-Rouge qui nous a aidés ». Le district de Kailali a connu de graves inondations en octobre 2012. La construction de maisons sur pilotis, de points d’eau surélevés ainsi que de latrines a permis à toute une communauté dévastée de retrouver ses repères et d’espérer entamer une nouvelle vie après avoir tout perdu. Népal « Je m’appelle Souphin et je suis chef du village de Ban Phanang  dans la province de Khammouane. Aujourd’hui les gens de la  Croix-Rouge sont venus distribuer des kits d’abris d’urgence  dans notre village, qui est sujet chaque année aux inondations.  Souvent, nous devons nous déplacer sur des lieux plus élevés  et attendre que l’eau redescende. Ceci peut durer quelques  semaines. Cette situation est très difficile, surtout pour les  familles les plus pauvres car elles n’ont pas les moyens de  construire un abri temporaire ». Laos « Je m’appelle Amina. Je vis avec ma mère et ma  jeune sœur et j’ai 3 enfants. L’année dernière,  notre maison a été détruite lorsque le fleuve a  débordé. Nous avons dû nous enfuir en laissant  tout derrière nous ». La Croix-Rouge luxembourgeoise a prêté assistance à la population sinistrée par les inondations en distri- buant des kits comprenant des nattes, du matériel de cuisine et des moustiquaires. Niger cross words RECONSTRUIRE UN AVENIR A pied, en voiture, en camion, quel que soit le moyen de transport, ils partent dans la précipitation. Ils, ce sont plus de 20 000 personnes par jour qui fuient des conflits, des catastrophes naturelles, leurs terres spoliées. Aucun d’entre eux n’est parti de gaieté de cœur. Tous n’ont qu’une envie : rentrer chez eux et y vivre en paix. Exemples de l’aide apportée par la Croix-Rouge luxembourgeoise grâce à votre soutien. N°33 l Septembre 2013 Laos familles ont reçu un abri d’urgence Burkina Faso familles ont reçu un abri d’urgence habitants ont été approvisionnés en eau Niger familles ont reçu un abri d’urgence familles ont recons- truit une maison www.croix-rouge.lu www.facebook.com/crlux Burundi maisons unifamiliales ont été construites Népal familles reçoivent une maison aux normes parasismiques familles ont reçu une maison sur pilotis équipée d’une latrine

description

 

Transcript of Crosswords n33 Humanitaire

croix-rougeluxembourgeoise

J o u r n a l t r i m e s t r i e l d ’ i n f o r m a t i o n s u r l e s a c t i v i t é s d e l a C r o i x - R o u g e l u x e m b o u r g e o i s e

« Je m’appelle Elmahtedi. J’ai 15 

ans. J’étais à l’école et j’y avais 

mes amis et mes profs. Je suis 

très bon en physique. Je ne peux 

plus espérer étudier aujourd’hui 

alors je donne des cours aux plus 

jeunes dans le camp ».

Ils sont 8 000 dans le camp de

Mentao, et 5 000 dans le camp

de Sag Nioniogo. La Croix-Rouge

luxembourgeoise contribue à

améliorer leur cadre de vie, par un

approvisionnement en eau et la

mise en place d’abris adaptés au

contexte.

Burkina Faso

« Je m’appelle Béatrice et j’ai 24 ans. Je regrette cette guerre civile qui a contraint ma famille à fuir vers la Tanzanie. J’ai été abandonnée par mon conjoint et je remer-cie la Croix-Rouge qui a soulagé ma souf-france en me donnant une maison dans mon pays d’origine pour moi et mes deux enfants. A présent, j’aimerais avoir les moyens pour faire du commerce afin de pouvoir assurer la survie de ma famille ».

Plus de 1 000 maisons ont été construites pour accueillir des familles de retour au pays après un long exil en Tanzanie.

Burundi

« Je m’appelle Kanguwa. Toute ma famille vit dans une maison recons-truite grâce à la Croix-Rouge luxem-bourgeoise. Je suis si heureux, mes prières ont été entendues. Je regardais les maisons de mes voisins et je me demandais si j’allais être capable un jour de construire ma propre maison. Je suis très reconnaissant envers la Croix-Rouge qui nous a aidés ».

Le district de Kailali a connu de graves inondations en octobre 2012. La construction de maisons sur pilotis, de points d’eau surélevés ainsi que de latrines a permis à toute une communauté dévastée de retrouver ses repères et d’espérer entamer une nouvelle vie après avoir tout perdu.

Népal

« Je m’appelle Souphin et je suis chef du village de Ban Phanang 

dans la province de Khammouane. Aujourd’hui les gens de la 

Croix-Rouge sont venus distribuer des kits d’abris d’urgence 

dans notre village, qui est sujet chaque année aux inondations. 

Souvent, nous devons nous déplacer sur des lieux plus élevés 

et attendre que l’eau redescende. Ceci peut durer quelques 

semaines. Cette situation est très difficile, surtout pour les 

familles les plus pauvres car elles n’ont pas les moyens de 

construire un abri temporaire ».

Laos

« Je m’appelle Amina. Je vis avec ma mère et ma jeune sœur et j’ai 3 enfants. L’année dernière, notre maison a été détruite lorsque le fleuve a débordé. Nous avons dû nous enfuir en laissant tout derrière nous ».La Croix-Rouge luxembourgeoise a prêté assistance à la population sinistrée par les inondations en distri-buant des kits comprenant des nattes, du matériel de cuisine et des moustiquaires.

Niger

crosswordsRECONSTRUIRE UN AVENIRA pied, en voiture, en camion, quel que soit le moyen de transport, ils partent dans la précipitation. Ils, ce sont plus de 20 000 personnes par jour qui fuient des conflits, des catastrophes naturelles, leurs terres spoliées. Aucun d’entre eux n’est parti de gaieté de cœur. Tous n’ont qu’une envie : rentrer chez eux et y vivre en paix.

Exemples de l’aide apportée par la Croix-Rouge luxembourgeoise grâce à votre soutien.

N°33 l Septembre 2013

Laos familles ont reçu un abri d’urgence

Burkina Fasofamilles ont reçuun abri d’urgence

habitants ont étéapprovisionnés en eau

Nigerfamilles ont reçu un abri d’urgence

familles ont recons- truit une maison

www.croix-rouge.lu www.facebook.com/crlux

Burundi maisons unifamilialesont été construites

Népal

familles reçoivent une maison aux normes parasismiques

familles ont reçu une maison sur pilotis équipée d’une latrine

Politique d’urgence et habitat

AmélIORER lES CONdITIONS d’hAbITATION dES pOpUlATIONS RéfUgIéES

Politischer Hintergrund

KRISE IN dER SAhElzONE

L’aide humanitaire internationale de la Croix-Rouge luxembourgeoise se spécialise dans l’intervention d’urgence suite à des conflits ou à des catastrophes naturelles, notamment par la mise en place d’abris d’urgence pour les victimes ainsi que par la réhabilitation de maisons et structures en post-urgence. Elle intervient également avant l’urgence afin d’éviter ou de diminuer les dommages liés à l’habitat. Ces actions sont consolidées autour de programmes poursuivis actuellement par la Croix-Rouge luxembourgeoise au Népal, au Burundi, au Laos, au Burkina Faso et au Niger.

Dr. Christian Huvelle, Leiter der Humanitären Abteilung des Luxemburger Roten Kreuzes erinnert an den Hintergrund der Krise im Mali

Seit Malis Unabhängigkeit haben die Rivalitäten zwischen Nomaden und Hirten im Norden und der sesshaften landwirtschaftlichen Bevölkerung im Süden 1964 und 1990 zu zwei Konflikten geführt. Die politische Vertretung der nördlichen Einwohner in Bamako sowie die wirtschaftlichen Schwierigkeiten der Integration in einer ständig wandelnden Welt sind die Hauptstreitpunkte.

Die Nomadenvölker im Norden lebten schon immer von der Zucht und dem transsaharischen Handel. Aber ihre Herden wurden von der Dürre ausgelöscht. Die Bevölkerung versucht, leider aussichtlos, neue Wirt-schaftsmodelle zu erfinden, was vor allem bei den jun-gen Menschen zu Frustration und Verzweiflung führt.

Nach den Ereignissen 2012 in Libyen blieben viele junge Menschen ohne Einkommen. Zur gleichen Zeit kehrten separatistische Gruppen in das Land zurück und forderten die Unabhängigkeit des Azawad ( im

Norden von Mali ). Anfang 2012 fand in Bamako ein Militärputsch statt, der dem Norden erlaubte, seine Unabhängigkeit zu erklären. Aufgrund der darauf folgende Kämpfe sind über 500.000 Menschen geflüchtet und suchen im Süden des Landes oder in den Nachbarländern Zuflucht.

Im Januar 2013 griff Frankreich infolge der islami-schen Truppenbewegungen ein und stellte die Souve-ränität der Regierung über das gesamte Staatsgebiet wieder her. Die Situation im Norden ist jetzt stabiler aber einige Gebiete bleiben weiterhin unruhig und Minen sowie Sprengkörper befinden sich immer noch im Boden.

Ibrahim Boubacar Keita wurde Anfang August im Mali zum Präsidenten von Mali gewählt. Nun sollen rasch Gespräche mit Vertretern der nördlichen Völker geführt werden und damit die Rückkehr vieler Flücht-linge und Vertriebenen ermöglichen.

Les raisons qui chassent les hommes de leur foyer sont multiples : guerres, famines, catastrophes naturelles, conflits ethniques, religieux ou simplement le désert qui gagne, lentement, mais inexorablement sur les terres arables.

Si les causes sont diverses, les conséquences, elles, restent les mêmes : des raisons indépendantes de la volonté de l’homme lui font tout perdre, le transforment, souvent en l’espace de quelques heures, en sans-abri, dépouillé à la fois de ses biens, de ses souvenirs et, le plus souvent, de ses perspectives d’avenir.

Certains, les plus chanceux, peuvent espérer regagner leur pays, leur région, village ou même leur maison, une fois la crise passée. Mais ils constituent une exception. Plus de 35 millions de personnes vivent le provisoire qui dure, l’angoisse d’un avenir incertain, parfois très loin de chez elles, parfois juste à côté, mais toujours incapables de revenir en arrière, incapables aussi de ‘ simplement ’ reconstruire et de prendre un nouveau départ.

Sans notre aide, elles croupiront dans des bidonvilles ou dans les ‘ no man’s land ’, citoyens de seconde zone au mieux, sujets de non-droit au pire, victimes de ce qu’il est convenu d’appeler ‘ les crises oubliées ’.

Les raisons de ces situations désespérées sont multiples. Les réfugiés, déplacés internes, déracinés et apatrides sont rarement les bienvenus auprès des populations qui les accueillent. Connaissant elles-mêmes des conditions socio-économiques, politiques ou climatiques difficiles, les populations locales peuvent se montrer peu compréhensives voire hostiles à l’égard de ces personnes déracinées. Tout manque : les terrains, les moyens de gestion, les matériaux de construction, le soutien international… Difficile de partager lorsqu’on manque de tout soi-même. Saviez-vous que 80 % des personnes qui vivent involontairement hors de leur contexte d’origine pour une des multiples raisons citées, sont accueillies par les pays les plus pauvres de la terre ?

Comment faire face à une tâche aussi immense et agir efficacement ?

Fidèle à sa maxime de venir en aide aux personnes les plus vulnérables, la Croix-Rouge luxembourgeoise a décidé de spécialiser son action humanitaire d’urgence auprès des personnes auxquelles un évènement inattendu a tout pris.

Si la thématique de l’accueil de personnes en demande de protection internationale est un des piliers du travail social de notre organisation au Luxembourg, les efforts de notre action internationale se concentrent désormais sur la thématique de l’habitat.

La panoplie des actions recouvre la prévention ( éviter que les familles ne perdent leur habitat, p.ex. pour des raisons d’inadaptation aux conditions météorologiques extrêmes ), l’abri temporaire, les équipements et infrastructures minimales, dans l’attente d’un retour éventuel, ainsi que la réhabilitation/reconstruction* si le pire n’a pu être évité.

Beaucoup a été fait ces dernières années grâce à votre soutien. Je vous laisse découvrir quelques-uns des programmes les plus récents dans cette édition du journal CrossWords.

Mais beaucoup reste à faire. C’est pourquoi j’aimerais tout particulièrement saluer la constance du soutien des donateurs de la Croix-Rouge luxembourgeoise. Sans votre soutien, nous sommes impuissants.

*Le terme « reconstruction » se réfère à l’action de reconstruire qui peut à la fois signifier « rétablir dans son état originel » et « imaginer quelque chose autrement ».

Éditorial

Marc Crochet, Directeur Général adjoint de la Croix-Rouge luxembourgeoise

crosswords N°33 l Septembre 2013

Dans le contexte de la crise au Mali, la Croix-Rouge luxembourgeoise a fourni à ce jour environ plus de 5 000 abris familiaux.

« Il s’agissait d’une aide d’urgence pour répondre au mieux et rapidement à la migration d’une partie de la population du Nord du Mali. Nous nous sommes inspirés des tentes de type « touareg » que nous avons améliorées en fournissant des toiles d’ombrage habituellement utilisées dans l’agriculture », souligne le Dr Christian Huvelle, directeur du département Humanitaire de la Croix-Rouge luxembourgeoise.

« Ces abris, développés en collaboration avec la Shelter Research Unit à Bertrange, correspondent parfaitement aux habitudes et aux conditions climatiques de la région du Sahel ».

Un an et demi après le début du conflit et alors que l’issue de celui-ci reste incertain, différentes actions sont envisagées pour proposer une aide adaptée aux réfugiés.

Le Dr Huvelle explique : « Certains vont rentrer au Mali et retrouver une maison endommagée ou détruite. Nous voulons débuter une mission dans ce pays

et aider les réfugiés à réhabiliter leur maison ou en construire une nouvelle dans leur région d’origine.

Pour les familles qui décident de rester encore quelque temps dans un camp, nous leur fournirons les articles nécessaires à l’amélioration des abris temporaires de manière à ce qu’elles puissent y passer une nouvelle année. Nous fournirons une nouvelle bâche pour leur tente, l’ancienne étant abîmée par le soleil, ainsi qu’une toile d’ombrage car une partie des tentes n’en est pas encore équipée.

Pour les réfugiés qui n’ont pas encore eu d’abris, nous leur fournirons des tentes touareg.

Enfin, il y a parmi les réfugiés du Mali, des familles qui sont de nationalité nigérienne ou burkinabé et qui ne veulent pas retourner au Mali. Nous les soutiendrons dans la construction de maisons en briques de terre séchée dans leur pays d’origine ».

nombre de dÉPLACÉS AU nIGer

nombre de dÉPLACÉSAU bUrKInA FASo

Rencontre

NOS délégUéS INTERNATIONAUx AU bURKINA fASO ET AU NIgER TémOIgNENT

Nepal

bAU VON ERdbEbENSIChEREN häUSERN

De nombreux réfugiés du Nord du Mali ayant fui leur pays dans le contexte de la guerre civile ne sont pas prêts de retourner à court terme dans leur pays. Au début du mois d’août 2013, les recensements officiels dénombraient quelque 60 000 réfugiés au Niger et 50 000 au Burkina Faso. La Croix-Rouge luxembourgeoise soutient les réfugiés maliens dans ces deux pays par la fourniture d’abris d’urgence adaptés à la région du Sahel, un modèle d’abris s’inspirant des tentes touareg.

2011 wurden 18 Bezirke im östlichen Nepal von einem Erdbeben der Stärke 6,9 auf der Richterskala getroffen. Im Bezirk von Sankhuwasava, das sich in einer Bergregion mit ungünstigen geographischen Bedingungen befindet, wurden 8.300 Häuser völlig und 25.268 teilweise zerstört.

Luc Stoffel, internationaler Delegierter des Luxemburger Roten Kreuzes und Leiter des Rehabilita-tionsprogramm in Nepal, berichtet :

Cristoforo Damiano ( Burkina Faso ) et Benjamin Gobin ( Niger ) sont les délégués internationaux de la Croix-Rouge luxembourgeoise en charge de la bonne exécution des missions sur place en collaboration avec les Croix-Rouge locales. Immergés dans la vie quotidienne des camps de réfugiés, ils nous livrent leurs impressions et nous parlent des défis que suscite une situation qui ne relève plus du provisoire mais qui est vouée à perdurer.

Depuis quand la Croix-Rouge luxembourgeoise intervient-elle au Sahel et en quoi consistent vos missions ?Cristoforo Damiano ( C.D. ) : La Croix-Rouge luxembourgeoise est présente au Burkina Faso depuis 2006 afin de mener divers projets, notamment des projets d’assainissement et d’adduction d’eau. Depuis avril 2012, je suis également chargé de coordonner la mise en place des abris d’urgence pour les familles réfugiées qui fuient le Mali et d’en assurer le suivi. Sur les trois camps de réfugiés officiels au Burkina, nous concentrons désormais notre travail exclusivement sur le camp de Sag Nioniogo à 35 kilomètres de la capitale Ouagadougou. Récemment nous y avons construit un nouveau château d’eau permettant de fournir de l’eau potable aux réfugiés du camp.Benjamin Gobin ( B.G. ) : Au Niger la Croix-Rouge luxembourgeoise est initialement intervenue pour soutenir en urgence les victimes des graves inondations de septembre 2012, intervention qui se poursuit aujourd’hui avec un programme de reconstruction des villages avec des digues de protection contre les inondations. Dans le contexte

du conflit malien, sur les 5 camps de réfugiés au Niger, mon travail est de distribuer les abris, de faire le suivi des réparations nécessaires des structures, etc. Cette région est soumise à des conditions climatiques très rudes ( vents violents, tempêtes de sable, pluies, etc. ). Le modèle d’abris, mis en place au début de la crise, a une durabilité de 6 à 8 mois. Vu que la situation persiste, la Croix-Rouge luxembourgeoise, avec le soutien du Shelter Research Unit, a été chargée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés ( UNHCR ) d’améliorer ces tentes de sorte à ce qu’elles aient une durée de vie de 2 à 3 ans.

Comment se passe la vie dans les camps ? Quel est le quotidien des réfugiés et dans quel état d’esprit se trouvent-ils ?C.D. : C’est une véritable vie en communauté qui s’organise avec un fort esprit de solidarité, y compris entre population locale et réfugiés. Des organisations locales collectent des vivres pour les réfugiés. Par contre, des disputes au sujet de l’eau peuvent parfois survenir entre les réfugiés qui sont souvent une population nomade d’éleveurs et les autochtones qui vivent majoritairement de l’agriculture. B.G. : Au Niger on compte entre 10 000 et 12 000 personnes par camp. L’isolement dû à l’éloignement des centres urbains et l’inactivité pèse aux gens. Ils ont besoin de se sentir utiles. Quelques réfugiés sont devenus volontaires de la Croix-Rouge nigérienne. Personnellement, je constate que les gens ont malgré tout la capacité de se montrer joyeux. Ils mènent une vie basée sur l’entraide et riche en contacts sociaux. Les femmes, peut-être plus enclines à exprimer leurs sentiments, se retrouvent entre elles et s’extériorisent sur ce qu’elles vivent.

Comment voyez-vous la situation dans un an ?C.D. : Je ne pense malheureusement pas que la situation aura beaucoup changé d’ici-là. Les gens ne se sentent pas prêts pour le retour. Ils savent qu’ils vont retrouver des terres saccagées et des maisons détruites.B.G. : Une minorité sera peut-être repartie. La Croix-Rouge luxembourgeoise prévoit de les accompagner dans leur retour avec un projet de reconstruction et réhabilitation au Mali. Pour le déploiement de toutes ces actions, nous bénéficions certes d’un financement partiel du Ministère de la Coopération luxembourgeois mais les dons du public sont indispensables pour réaliser nos programmes.

„Bis heute, 2 Jahre nach dem Erdbeben, konnten viele Familien ihre Häuser nicht wieder aufbauen und sind bei Verwandten oder in Notunterkünften untergebracht.

Ziel des Projektes ist, 60 Familien Materialien und technische Hilfe für den Wiederaufbau ihrer Häuser, mit Einbau von erdbebensicheren Elementen anzubieten. Ebenfalls Teil des Projektes ist die Ausbildung von lokalen Bauarbeitern in Anwendung von erdbebensicheren Bautechniken. Nepal ist sehr

anfällig für Naturkatastrophen. Nach einem Bericht der Vereinten Nationen steht das Land auf dem 11. Platz was Erdbebengefährdung anbelangt“.

Dieses Projekt passt in die allgemeine Richtlinie des Luxemburger Roten Kreuzes zur Notlage und zum Wiederaufbau nach Katastrophen mit Verbesserung des Lebensraumes. Es beinhaltet auch den Bau von 60 Latrinen neben den Privathäusern, sowie den Wiederaufbau von sieben gemeinschaftlichen Wasserstellen.

Burkina Faso

Au mois de juillet 2013, Michel Simonis, directeur général, et Marc Crochet, directeur général adjoint de la Croix-Rouge luxembourgeoise ainsi qu’une délégation de la Ville de Luxembourg se sont rendus au Burkina Faso afin d’évaluer le projet d’adduction d’eau et d’assainissement initié en 2010 dans la commune de Pabre.

Témoignage de Michel Simonis :« Nous avons pu réaliser, en collaboration avec la Ville de Luxembourg et Pharmaciens sans frontières, financièrement soutenus par l’Etat, un système d’adduction d’eau performant dans la commune de Pabre. Il se compose à ce jour de sept châteaux d’eau approvisionnant 68 points d’eau installés dans 10 villages de grande et moyenne importance. Pour les plus petits villages, onze forages alimentent des pompes à main.

Un nouveau château d’eau alimente également le camp de réfugiés maliens de Sag Nioniogo situé dans la commune.

L’étroite collaboration avec les autorités communales et l’Office national de l’eau et de l’assainissement burkinabé ( ONEA ) a permis de changer fondamentalement et de façon durable la qualité de vie des populations de cette région. En effet, le projet ne s’est pas seulement concentré sur la réalisation technique de nouvelles installations mais a renforcé également les capacités des instances locales afin de leur permettre une gestion à moyen et long terme de leurs nouveaux équipements. Par ailleurs, quelque 2 000 latrines ont été construites.

Grâce à une formation ciblée et à la mise en place d’un département dédié aux services techniques communaux, les investissements se trouvent entre de bonnes mains.

Encouragé par les bons résultats, les partenaires ont décidé d’étendre le projet à la commune avoisinante de Dapelogo ».

Projet d’adduction d’eau et d’assainissement

crosswords N°33 l Septembre 2013

Michel Simonis ( directeur général de la Croix-Rouge luxembour-geoise ) et Jean Schiltz ( Ville de Luxembourg ) testent un des points d’eau à Pabre.

De gauche à droite : Cristoforo Damiano et Benjamin Gobin.

Notunterkunft

OpfERN SChUTz bIETEN

Abri touareg

UN mOdèlE pOUR lA RégION dU SAhEl

Kriegs- und Katastrophenopfer, die ihr Zuhause verloren haben, brauchen schnellstmöglich ein Dach über dem Kopf. Dies ermöglicht eine Notunterkunft, die ihnen einen menschenwürdigen Schutz bietet.

Témoignage de Joé Gaasch, délégué de la Croix-Rouge luxembourgeoise, au Burkina Faso.

Die Notunterkunft soll folgende Kriterien erfüllen :

• eine überdachte Wohnfläche schaffen, nach allgemein anerkannten Standards von 3,5 m² pro Person in warmen Klimazonen und 4,5 m² in kalten Ländern ;

• für Wärmekonfort, Lüftung und optimalen Schutz gegen Ausbreitung von Krankheiten. Wärmeverlust oder Deshydratation sorgen ;

• für Sicherheit und Privatsphäre sorgen, um Privatleben und eine gewisse psychologische Ruhe zu garantieren ;

• Familien zu ermöglichen, im Haushalt und zum Lebensunterhalt notwendige Tätigkeiten auszuführen, um somit Autonomie und Familienleben zu erhalten ;

• den Begünstigten Lösungen und vertraute Materialien liefern, die kulturell und sozial akzeptabel und ökologisch nachhaltig sind.

Oft kann man nach einer Katastrophe drei Phasen im Bau von Unterkünften beobachten. In der ersten Phase der Nothilfe müssen Kits (Zelte, Plastikplanen, Holz usw.) für einen Zeitraum von höchstens sechs Monaten bereitgestellt werden. In einem zweiten Schritt ist es üblich, vorübergehende Unterkünfte für einen längeren Zeitraum anzubieten, bis Häuser oder definitive Unterkünfte verfügbar sind. Leider ist der Eingriff der humanitären Organisationen oft auf die Notunterkünfte beschränkt. Flüchtlingslager oder städtische Neubauten entwickeln sich dann nach ein paar Jahren zu Slums.

Das Luxemburger Rote Kreuz hat sich entschieden, nach dem Noteinsatz durch Wiederaufbauaktionen weiter zu handeln. Die aktive Beteiligung der Begüns-tigten und die enge Zusammenarbeit mit den nationa-len Einheiten des Roten Kreuzes in den Einsatzländern optimieren Auswirkungen und Kosten der Projekte.

« Après avoir constaté sur place l’inadéquation des abris d’urgence distribués par les différentes ONG aux réfugiés maliens, la Croix-Rouge luxembourgeoise m’a envoyé en mission au Burkina Faso en tant que logisticien. Mon travail consistait à assembler tous les éléments permettant de construire le modèle de tente conçu et testé par la Shelter Research Unit à Bertrange. La majorité des matériaux provient du marché local comme le bois issu des plantations d’eucalyptus à Ouagadougou ainsi que les cordes permettant de fixer la toile d’ombrage. Les bâches en plastique formant le toit ont également été achetées au Burkina. Seules les toiles d’ombrage ont été achetées en Europe.

Le modèle d’abri d’urgence que l’on voit dans les camps de réfugiés depuis 30 ans n’avait jamais évolué. Culturellement, cette solution standard ne convenait pas aux structures familiales des réfugiés maliens et à l’intérieur il faisait 50 degrés. La diversité des cultures,

des catastrophes ou les conditions météorologiques doivent être prises en compte. Notre abri, inspiré des tentes des Touaregs, est adapté à l’Afrique sub-saharienne et convient parfaitement à une population semi-nomade.

Ces tentes font 20 à 25 m2 et peuvent abriter des fa-milles de 6 à 7 personnes. Elles ont été fixées de sorte à pouvoir résister aux tempêtes de sable, assez fré-quentes dans la région. La pose de la toile d’ombrage au-dessus des tentes a véritablement permis de ga-gner en confort car elle protège des rayons UV et per-met surtout de faire baisser la température intérieure de l’ordre de 7 degrés. De plus, ce modèle de tente est moins cher que les abris standards proposés jusqu’ici.

Avec l’équipe du SRU, nous travaillons à l’amélioration de ce modèle pour le rendre encore plus résistant et adapté à la situation prolongée des réfugiés ».

crosswords N°33 l Septembre 2013

ImpressumCrosswords est publié par la Croix - Rouge luxembourgeoise

44, Boulevard Joseph II L - 1840 Luxembourg Adresse postale : B.P. 404 L - 2014 Luxembourg helpline Croix - Rouge : ✆ 2755, e-mail : communication@croix - rouge.luEditeur responsable : Luc Scheer, coordination : Rachel Vieira. Ont collaboré à cette édition : Christian Huvelle, Marie Dussart, Joe Gaasch, Luc Stoffel, Jorge Valente et Chloé Kolb. Photos : Croix-Rouge, Jorge Valente, Manuel Dias, Pierre Granddidier et Marie Dussart. Conception graphique : Alternatives Communication S.à r.l. Impression : Imprimerie Faber. Tirage : 20 000 exemplaires. Imprimé sur papier recyclé. Emballé dans un film biodégradable.

Les informations contenues dans cette publication sont actuelles au 31.08.2013.

Souteneznotre action !

Faites un DoN

3 possibilités : par internet www.croix-rouge.lu

par virement CCPL LU52 1111 0000 1111 0000 ( Aides d’urgence )

via votre smartphone en scannant le QR Code ci-contre :

10 w

NE

W d

ona

te w

ith

Recherche et innovation

Le Shelter Research Unit de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge (IFRC-SRU)

L’unité de recherche sur la thématique de l’abri, SRU, a été créée à l’initiative des Sociétés de la Croix-Rouge du Benelux en coopération avec la Fédération interna-tionale et le département « Abris et Habitat » de Genève. Son objectif est d’améliorer la qualité des interventions humanitaires en termes d’abris par le biais de recherches techniques (matériaux et mises en œuvre) et opération-nelles (règlements et normes).

Cecilia Braedt, coordinatrice du IFRC-SRU, précise : « Nous développons et mettons à disposition des in-formations et des outils qui permettent de réduire les vulnérabilités liées au logement et les risques pour les personnes touchées pas des catastrophes. Les résultats de nos recherches, intégrant l’innovation et le dévelop-pement de nouveaux produits, visent à servir tous les acteurs intervenant sur la thématique de l’abri dans le but d’apporter des réponses plus adaptées aux différentes situations d’urgence tout en améliorant les coûts et en permettant de gagner du temps.

Nous sommes aussi à même de fournir une expertise de conseil aux Sociétés nationales et de développer des so-lutions sur mesure pour leurs interventions particulières. Au mois d’avril 2012, une mission d’évaluation de la Croix-Rouge luxembourgeoise a identifié un grand besoin d’abris pour les réfugiés du Sahel. Les tentes distribuées alors n’étant pas efficaces, nous avons travaillé avec la Croix-Rouge luxembourgeoise pour développer un abri adapté à la région du Sahel et aux habitudes de vie de la population réfugiée du Nord du Mali ».

Aufbau einer Notunterkunft.

Tente touareg avec filet d’ombrage au Niger.