CroissancePlus Magazine // 1er numéro

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QUI SÈME L’INNOVATION RÉCOLTE LA CROISSANCE MOHED ALTRAD éLU ENTREPRENEUR MONDIAL 2015 LE MAGAZINE DES ENTREPRENEURS JUILLET 2015 #01

Transcript of CroissancePlus Magazine // 1er numéro

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qui sème l’innovation

récolte la croissance

Mohed AltrAdélu entrepreneur mondial 2015

le magazine des entrepreneurs

juillet 2015 #01

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entreprendre et innover lA grAnde Aventure du siècle

Cher(e)s ami(e)s,L’entrepreneur a un idéal à proposer à la société. Lorsque vous créez votre entreprise, vous partez pour une grande histoire. Vous voulez décou-vrir des continents, bâtir des em-pires, vous rêvez d’être aussi riche que Bill Gates pour sauver l’Afrique et changer le monde. Entreprendre et innover sont les dernières grandes aventures modernes. Mohed Altrad, sacré entrepreneur mondial de l’an-née 2015 en est la preuve, raison pour laquelle nous lui avons consacré notre toute première une. Jamais, le contexte économique et social

autant français qu’international n’avait été porteur de tant d’opportunités et de menaces pour les entreprises et les entrepreneurs. Nous savons, nous entrepreneurs, que nous vivons un moment unique de créativité et d’innovation. C’est sur cette certitude que nous fondons notre optimisme, construisons notre vision et tirons notre énergie. La France, les Français, et tout particulièrement les plus jeunes, com-mencent à comprendre que l’entreprise est le lieu de toutes les opportu-nités, toutes les libertés, loin des vieilles lunes de la lutte des classes et de l’asservissement de l’homme. Les entrepreneurs sont des bâtisseurs et l’entreprise est une équipe, et c’est probablement le seul endroit où l’ascenseur social fonctionne encore. La création d’entreprise n’obéit à aucune règle, aucun déterminisme, sauf celles de l’envie, de la volonté, de l’énergie et de la conviction. Pour porter et développer cet idéal, CroissancePlus se donne la mission de faire évoluer notre environnement économique, juridique et social pour faire de la France le pays le plus favorable à l’innovation, à la création et au développement de projets entrepreneuriaux. C’est l’objectif du magazine de CroissancePlus : porter la conviction que l’entreprenariat et l’innova-tion ouvrent de nouveaux horizons, où tout est possible et où le meilleur attend les entrepreneurs si nous nous rendons disponibles pour l’aventure. Ensemble, incarnons un futur ambitieux et innovant !

Stanislas de BentzmannPrésident de CroissancePlus

éditoriAl

le sommaireCroissancePlus en actions 4Revue dans la presse 6Parole à… 8Le dossier 11L'interview 16ça fait débat 20Vu ailleurs 22Business de demain 24Le portrait 27Success Story 28Ils adhèrent 31L'association 33Workshop 35Trajectoires digitales 36Anticiper et gérer 37Développer et exporter 38Valoriser et protéger 40Financer et investir 42Accompagner et conseiller 44S'inspirer et s'aérer 46Wishlist de l'entrepreneur 50

Comité de rédaction :Stanislas de Bentzmann, Florence Depret,Michel Duplessier, Maxime Hürstel, David Kuhn, Valérie Barral, Muriel Rolland de Rengervé. Directeur de la publication : Michel Duplessier ❚Coordination : Florence Depret ❚Conception et réalisation : ❚site Web : groupe-ipanema.com ❚Crédits photo : Christophe Duron, Shutterstock ❚ Dépôt légal : Ipanema, juillet 2015Les informations contenues dans ce magazine sont fournies à titre indicatif, sur la basedes informations connues à publication,et ne sauraient engager la responsabilitéde CroissancePlus.

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croissAncePlus en Actions

stanislas De Bentzmann réélu présidentCroissancePlus sera présidée par Stanislas de Bentzmann jusqu’en juillet 2016, conformément aux statuts de l’association qui lui permettent de poursuivre son mandat d’un an après deux ans effectués à la présidence.Le comité directeur a souhaité poursuivre avec la même direction collégiale. Stanislas de Bentzmann aura donc à ses côtés les mêmes entrepreneurs de croissance et représentants des partenaires. Cette instance a pour mission de définir la stratégie et les objectifs de CroissancePlus et de promouvoir les positions de l’association auprès des responsables politiques, économiques, sociaux, et des médias.Il sera accompagné dans son mandatpar quatre vice-présidents :❚ Jean-Baptiste Danet, Dragon Rouge❚ Nicolas d’Hueppe, Cellfish❚ Sandra Le Grand, Kalidea❚ Laurent Vronski, Ervor

#Crise De ConfianCe, mobilisation des entrepreneurs

les trAjectoires digitAlesde @croissAncePlusCroissancePlus vient de lancer un cycle de conférences, #TrajectoiresDigitales. Avec un objectif simple : donner aux entrepreneurs les clés pour comprendre pourquoiet comment la transformation numérique représenteun enjeu de croissance et de compétitivité.Au moment où la révolution digitale bouleversele modèle économique des entreprises, cette série de cinq rendez-vous doit informer les entrepreneurs de croissance et les accompagner dans leur réflexion sur la mise en place d’une stratégie de transformation numérique. La première « trajectoire digitale » a été consacrée à la digitalisation de la marque.Rendre la marque multicanale, animer de manière professionnelle les réseaux sociaux, mesurersa réputation online… autant de démarches nouvelles

pour les entrepreneurs, parfois déroutantes,mais gage d’opportunités considérables — nouveaux clients, gains de productivité, etc.En mars dernier, autour d’un petit déjeuner propiceaux échanges, plusieurs experts et témoinsde Google, Orange, Hello bank! et Open ont sensibilisé les entrepreneurs à la démarche de la transformation numérique, en expliquant leurs propres pratiques.Avec à la clé de nombreux conseils opérationnels.D’autres thèmes suivront : la transformationde la relation client, l’impact des objets connectés,les mutations en interne, le big data…Les entrepreneurs de croissance auront ainsitous les atouts en main pour réussir une transformation numérique globale !

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marque numérique

offre connectée

marketing et relation client

process interne

big data

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Comme chaque année Croissanceplus a organisé le Spring Campus. Cette septième édition s’est déroulée du 26 au 28 mars à Cannes. trois jours d’échanges avec plus de 300 entrepreneurs de tous secteurs d’activités autour de Grands angles, conversations, Histoires d’entrepreneurs innovants, ateliers Business et toujours plus de networking.

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croissAncePlus en Actions

opération emploiLa relance de l’emploi fait partie des combats prioritaires de CroissancePlus : nous nous mobilisons sur les réseaux sociaux pour valoriser les entreprises adhérentes, diffuser leurs offres et relayer nos propositions.

6 500 offres d'emplois sont à ce jour disponibles.Faites-le savoir ! N’hésitez pas à nous retweeter,pour élargir notre impact de communication et valoriserau maximum les entrepreneurs de croissance.

Le réseau @CroissancePlus proposedes offres d’emploi ici : #VotreJob

sPring

campus 2015

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LE CERCLE LES ÉCHOS, 19 mAI 2015

Les avantages de la croissance externe ne manquent pas. Les ETI en ont toutes fait une étape obligatoire. Comment éviter les pièges et ainsi assurer pérennité et réussite à votre entreprise ?

Cinq Conseils à suivrepour réussir votre croissance externe par nicolas Beaudouin, directeur du développement région Paris et Centre à KPMG et philippe dumas, dirigeant de Shalimar Consulting

1. Intégrez le processus de croissance externe dans un plan stratégique à long terme.2. Halte à la précipitation, prenez votre temps.3. Faites-vous aider d’une tierce personne.4. mettez en place une politique RH pour assurer cohésion et esprit d’appartenance.5. Une fois la fusion effectuée : assurez la continuité.

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revue de Presse

#CROISSANCE PLUS @Croissanceplus

19 juin « Les startups amènent de l'innovation et bousculent notre économie. » @S2Bentzmann

#myRIAm CARVILLE @myriamcarville

16 juin Les innovations créent de la valeur, arrêtons de penser destructionde valeur !

#EmmANUELmACRON@emmanuelmacron 9 juin La compétitivité ne se fait pas aux dépens des salariés, mais avec eux.

#NICOLAS D’HUEPPE @nhueppe

9 décembre 84 % des #recrutements sont #CDD. La preuve concrète de la peur de recruter. Quand lance-t-on le contrat unique ?@CroissancePlus@JeanTirole

« Aujourd’hui, recruter fait peur aux pa-trons, parce que le CDI signifie contrat à fin impossible. Et comme on a un contrat à fin impossible du côté de l’employeur, alors on prend des contrats à fin assurée, qui s’ap-pellent des CDD. Il faut absolument qu’on change complètement les contrats, qu’on n’ait plus qu’un seul contrat, qui s’appelle le CDI. Il faut qu’il n’y ait plus de CDD, qu’il n’y ait plus tous ces contrats compliqués à comprendre, avec une législation

particulière, etc. Donc, ce qu’il faut, c’est que ce CDI puisse être flexible, qu’il puisse permettre de temps en temps de se libérer quand il n’y a plus le chiffre d’affaires ou quand la personne ne remplit pas les ob-jectifs qu’on s’était fixés au départ. Quand

un employeur doit supprimer des emplois, c’est dur. Donc si on le fait, il faut le faire, et plus vite on pourra le faire, plus vite l’entreprise s’adaptera, et donc plus vite l’entreprise pourra réembaucher d’autres personnes. »

JOURNAL DE FRANCE INTER ET FRANCE INFO, 1ER JUIN 2015

François Bergerault, dirigeant de L’Atelier des Chefs (100 salariés) et membre du comité directeur de CroissancePlus

rigidité du cdi

il faut changer le format !

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revue de Presse

LE FIGARO mAGAzINE, 22 mAI 2015

Guillaume Richard, membre du comité directeur de CroissancePluset dirigeant d’O2

« chiffre des experts » : 1,8 million de français sont syndiquésL’âge d’or du syndicalisme est révolu en France : la part de syndiqués a diminué de moitié en trente ans, pour atteindre 8 % de la population active en 2015. Ce désamour a plusieurs causes : la fermeture des bastions industriels, terre syndicale traditionnelle, la tertiarisation de l’économie, l’augmentation des emplois précaires, une image vieillissante (54 % des Français jugent les syndicats inutiles !), une législation peu encourageante… Ces chiffres évolueront peut-être avec la modernisation du dialogue social envisagée par les pouvoirs publics. Mais sécuriser et améliorer les évolutions de carrière des responsables syndicaux pour susciter des vocations suffira-t-il à inverser la tendance ?

LE mONDE, 1ER JUIN 2015

l’essor de lA finAnce

participative solidaire

JOURNAL D’EUROPE 1, 25 mAI 2015

Arnaud Marcilly, dirigeant de ThinkMarket

le lundi de pentecôte : jour non férié dans son entreprise« Ce que j’ai dit à mes salariés, pour ceux qui étaient concernés par ces retards de production, c’est d’effectuer un jour de présence normale. Ils l’ont accueilli plutôt favorablement, sans trop de questions. Pour les personnes qui vont travailler ce lundi, cela va permettre bien entendu de continuer les missions, pour rattraper le retard de production. Il est extrêmement important de pouvoir augmenter le temps de travail au mois de mai, parce que c’est un mois très compliqué, et cette année surtout avec ces dix-sept jours ouvrés seulement. C’est vrai que, sur le plan commercial, cela nous met un petit peu en retard, à la veille de l’été. »

Le crowdfunding solidaire a le vent en poupe, sous l’effet conjoint de l’engouement des Français pour la finance participative et de la volonté croissante de donner du sens à leurs placements. Babyloan est le pionnier de

ces sites Web qui proposent aux particuliers de flécher leur épargne vers des projets écologiques, à forte utilité

sociale responsable ou favorisant le développement des pays du Sud. Il a alloué plus de 10 millions d’euros de microcrédits. « L’intérêt gran-dissant du grand public est palpable et visible dans nos chiffres. Nous devrions accorder pour 3 à 4 millions d’euros de prêts cette année contre 2 millions en 2014 », explique Arnaud Poissonnier, le fondateur. Babyloan est d’ailleurs labellisé par Finansol. Et les risques sont limités : chez Babyloan, si un emprunteur ne rembourse pas, l’institution de micro-finance partenaire se porte garante – en sept ans, 100 % des prêts ont été remboursés.

DyNAmIqUE ENTREPRENEURIALE,

28 mAI 2015

l’entrepreneuriatau fémininEn France, 32 % des entrepreneurs sont des femmes. Pour elles, entreprendre rime avec le goût du risque, l’épanouissement et la volonté de devenir indépendante. Difficile de sortir du lot avec la concurrence que connaît aujourd’hui le monde entrepreneurial. Pourtant, certaines femmes sont parvenues à imposer leur leadership et à devenir une réelle référence. Parmi les dix dirigeantes françaises les plus connues figurent Anne-Laure Constanza, femme d’affaires remarquable, adepte du Web, qui a créé en 2006 enviedefraises.fr, un site de vente de vêtements de grossesse, et Arbia Smiti, patronne de Carnet de mode, référence internationale dans la création de mode qui s’apprête à lever 3 millions d’euros de fonds aux États-Unis.

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PArole À…

internAtionAlisAtion : un levierde croissance incontournable !PAr jeAn-BAPtiste dAnet et éric didier alors que la France renoue timidement avec la croissance, les entrepreneurs français doivent continuer leur conquête internationale pour découvrir de nouvelles opportunités et accélérer leur développement.

e nombreux pays voient leurs perspectives économiques s’améliorer, offrant ainsi aux entrepreneurs français la possibilité d’en-richir leur projet. Toutefois, s’implanter à l’international ne s’improvise pas. Les formalités administratives, les coûts de prospection, de recrutement, de sécuri-

sation juridique, mais aussi et surtout l’adaptation à la culture du pays sont autant de freins qui nourrissent les craintes des entrepreneurs. Mais ces difficultés ne sauraient décourager ceux déjà rompus à d’autres com-plexités en France ! Les entrepreneurs de Croissance-Plus saluent le gouvernement qui tente actuellement de s’inscrire dans une lo-gique de simplification des soutiens à l’export, notam-ment via la création de Bu-siness France, qui réunit deux agences publiques (Ubifrance et Afii). Cet organisme aide les entre-prises à évaluer leurs offres auprès de partenaires potentiels, organise des rendez-vous avec des opéra-teurs locaux, suit les contacts, identifie des appels d’offres internationaux ou encore veille les marchés.Pour mener à bien son internationalisation, un entre-preneur doit aussi s’orienter dans la jungle des aides qui sont réparties entre plusieurs acteurs : BPI France, le Trésor public, les CCI, les départements et les régions.Une implantation à l’étranger peut permettre à une entreprise d’assurer sa pérennité, lorsqu’elle optimise sa chaîne de valeur. Elle améliore ainsi sa productivité et sa compétitivité sur son marché initial. S’implanter à l’étranger peut également permettre d’accéder à de nouveaux gisements de marchés. Cela peut aussi être l’occasion de trouver des talents.

Afin de saisir plus concrètement ces différents enjeux, les entrepreneurs de CroissancePlus ont récemment visité des entreprises françaises installées dans la Silicon Valley. Ils y ont notamment recueilli de précieux témoignages, et de nombreuses idées qui sont venues enrichir leurs business models et leurs perspectives de développement. Ils ont constaté que les entreprises amé-ricaines pensaient grand et élargissaient leur vision. De nombreux Français expatriés louent la culture du risque et de l’échec, bien différente de l’esprit qui prédomine en France. Dans la Silicon Valley, et aux États-Unis plus généralement, l’échec est valorisé comme une expérience difficile dont l’entrepreneur tirera les leçons pour les

mettre à profit dans son prochain projet.Oui les risques liés à une internationalisation existent, mais tout est une question d’analyse et de

gestion mesurée. La France ne peut pas se permettre d’abandonner les sources de croissance qui existent dans d’autres pays. Amis entrepreneurs, prenez des risques et faites rayonner nos talents à l’international !

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Jean-Baptiste Danet (à g.), vice-présidentde CroissancePlus est le dirigeant de l’agence Dragon Rouge. Éric Didier (à d.), serial entrepreneur, est ambassadeur de CroissancePlus dans la Silicon Valley

l'internationalisation, une occasion pour trouver des talents.

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le dossier

récolte la croissance

qui sèMe l'innovAtion

la mutation digitale a sensiblement modifié le paysage entrepreneurial français.plus rapide, plus imprévisible, le contexte exige aujourd'hui de la part des entrepreneurs

une souplesse et un flair encore plus importants que par le passé, afin d'imaginerdes business models viables, d'anticiper des besoins en perpétuel mouvement. aujourd'hui plus que jamais, le risque est l'un des facteurs clés de succès et les

entreprises « installées » de se remettre en question dans une économie toujoursplus numérisée. risquer et innover vont permettre de mieux grandir. on en parle.

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ujourd’hui, l’ensemble du tis-su économique, industriel et entrepreneurial prend peu à peu conscience des bénéfices que peut tirer une entreprise, jeune ou moins jeune, d’une stratégie tournée vers l’inno-vation. Une fois ce constat éta-bli, reste à définir les contours de l’écosystème du passage à l’acte qui prend en compte le

potentiel de multiples formes d’innovation. Car pour se transformer, les entreprises disposent de leviers com-plémentaires à l’innovation technologique : innovation d’usage, de procédés, de services, de modèle d’affaires, innovation organisation-nelle ou encore innovation sociale peuvent les guider vers de nouvelles oppor-tunités de croissance. Ce que souligne Stanislas de Bentzmann, président de CroissancePlus : « Nous sommes dans un cycle d’innovation qui s’accélère. Nos business models sont secoués. Les entreprises doivent être agiles et rapides pour faire face à l’uberi-sation de l’économie. C’est pourquoi le cadre législatif et réglementaire français doit s’adapter et s’assouplir pour anticiper ces mutations économiques majeures. »

« Qui Sème l’innovation, réColte la CroiSSanCe. » À QuelleS ConditionS ?Pour Robin Rivaton, économiste, auteur de Relancer notre industrie par les robots, l’innovation génère de la croissance à condition d’être adaptée aux besoins des clients. « Or les entreprises françaises n’investissent pas assez en marketing stratégique pour connaître leurs marchés. » Une innovation ne peut vous dépor-ter totalement d’un territoire de marque au risque de casser le lien avec les clients. L’histoire qui l’entoure est devenue aussi importante que le produit lui-même.Pour Hugues Souparis, président de la Commission recherche, innovation et propriété intellectuelle de CroissancePlus, un point essentiel dégrade la capacité d’innovation des entreprises en croissance, la faiblesse

des marges : « Compte tenu des charges, des coûts de production, de la fiscalité, les entreprises ont donc du mal à investir dans la R&D. Mais si elles avaient des marges suffisantes, tous les palliatifs, comme

le CIR, les dispositifs de la BPI, seraient inutiles ! C’est seulement l’environnement actuel, politique, législatif et fiscal qui les rend nécessaires. Chez CroissancePlus, nous ne revendiquons pas un soutien ni une aide de l’État ; nous demandons simplement qu’on laisse les en-trepreneurs tranquilles, qu’on baisse les charges sociales

le dossier

Ala numérisation, dans un contexte

de croissance molle, peut permettre des gains de productivité et une

relance de l’activité !

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le dossier

et les impôts, qu’on institue des contrats de travail beau-coup plus souples, permettant l’embauche de chercheurs pour des périodes limitées dans le cadre de projets. »

remodeler leS CHaîneS de valeur par l’innovationÀ l’avenir, la performance des entreprises va dépendre de leur capacité croissante à collecter, exploiter et va-

loriser rapidement de l’information et d’interagir avec leurs clients à partir de celles-ci. Ces technologies vont générer d’importants gains de productivité pour l’en-treprise et surtout remodeler les chaînes de valeur. Benoît Thieulin, directeur de La Netscouade, président du Conseil national du numérique abonde en ce sens. « La révolution numérique marque une nouvelle étape dans le cycle du capitalisme : le pouvoir est de nouveau entre …

● à quelles conditionsl’innovation peut-elle irriguerle système productif ?Des entreprises comme Twitter, Airbnb ou Uber auraient eu du mal à trouver des financements en France, alors que nous sommes au deuxième rang des pays les plus plébiscités par les start-up pour innover. Les investis-seurs doivent être capables d’analyser

Benoît Thieulindirecteur de la netscouade, président du conseil national du numérique

ces nouveaux modèles économiques pour les financer et offrir des oppor-tunités sur les marchés financiers et auprès des grandes entreprises, prêtes à racheter des start-up in-novantes. Nos systèmes publics doivent aussi suivre ce mouvement et reconnaître ces nouvelles formes d’innovation dans la réglementation (marchés publics, fiscalité, etc.) afin de donner un signal positif au tissu entrepreneurial, prêt à innover et changer ses manières de concevoir, produire et distribuer.Cette réflexion sur l’innovation doit ensuite s’intégrer dans un plus grand ensemble, celui d’une stratégie in-dustrielle européenne ambitieuse et inscrite sur le long terme. Nous pour-rions imaginer que le plan français Industrie du futur fusionne avec le plan allemand Industrie 4.0, permet-tant de créer des entreprises leaders (objets connectés, e-santé, énergie). Bien sûr cela suppose d’améliorer et d’harmoniser certaines de nos régulations, de mieux orienter le financement de l’économie et surtout de mailler le territoire européen de clusters encore plus compétitifs.

● Comment faire en sorte que le système d’innovation de la france, un des meilleurs au monde, exprime tout son potentiel productif ?

Au-delà, la France doit améliorer le financement de l’économie de l’innovation. Tous les acteurs de la chaîne doivent changer : les banques doivent proposer des nou-veaux produits adaptés aux nou-veaux modèles économiques, les entreprises traditionnelles doivent apprendre à valoriser ces modèles afin de réaliser des acquisitions stratégiques – qui sont aussi des so-lutions de sortie pour les start-up – et les investisseurs institutionnels (assureurs, etc.) doivent prendre davantage de risques. Le succès du financement participatif est la preuve qu’en France, les particuliers ont besoin de mieux savoir où va leur épargne.

● en quoi la formation est-elle essen-tielle pour accompagner l’innovation et la transformer en relais de croissance ?Dans notre rapport, nous propo-sons que soit intégré dans le compte d’activité un « droit individuel à la contribution », offrant aux salariés la possibilité de participer à des pro-jets ouverts dans des associations, fablab, start-up ou universités, et enrichir ainsi leur expérience en-trepreneuriale. Nous devons enfin anticiper les impacts de cette révo-lution sur la nature du travail et la structure de l’emploi.

parole à Benoît thieulin

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le dossier

… les mains des innovateurs. Au xixe siècle, de grandes inventions ont rythmé la naissance de champions in-dustriels. Aujourd’hui les innovateurs reprennent le pouvoir dans les entreprises et remettent en cause les dominations successivement créées par le fordisme, le marketing et la financiarisation de l’économie. Les start-up, par leur créativité et leur envie de casser des modèles de rente, inspirent la transformation numérique

des entreprises et leur donnent l’opportunité de re-nouer avec la tradition entrepreneuriale. Ces entreprises doivent donc mobiliser les leviers offerts par la démo-cratisation de la production, le collaboratif, valoriser les profils créatifs dans leurs équipes et mieux intégrer les méthodes agiles, l’expérimentation, l’essai-erreur. »Pour la France, c’est l’occasion unique de sauter un

À l’avenir, la performance des entreprises va dépendre de leur capacité croissante À collecter,

exploiter et valoriser rapidement de l’information.

Henri Seydouxprésident-directeur général du groupe parrot

● l’innovation, moteur de croissance ?L’innovation, ça s’organise, mais ça ne se commande pas. Dans mon domaine, le fil conducteur de l’inno-vation technique est le software. À partir de vieilles idées, je cherche de nouveaux domaines. Ainsi, pour le drone : est-ce qu’avec de puissants microprocesseurs on peut trans-former un jouet d’enfant ? Mais un drone n’est pas un jouet, il a de nombreuses applications profession-nelles. À l’origine de l’innovation, il y a donc une idée, imparfaite, et, avant même l’idée, il y a un désir.

● la france est-elle un pays d’innovation ?Le monde change. Les écoles d’in-

parole à henri seyDouxgénieurs sont grandes à l’échelle de la France, mais toutes petites à l’échelle du monde : il en existe dans tous les pays. Les États-Unis, la Chine ont de grands marchés intérieurs, et il est possible d’y dé-marrer une entreprise et d’atteindre une taille critique uniquement avec ce marché intérieur. D’autres pays, comme la Suède, la Suisse, les Pays-Bas, n’ont pas de marché domes-tique et sont tournés d’emblée vers l’export. En France, nous sommes dans un entre-deux très inconfor-table : nous n’avons pas de marché intérieur, cependant nous croyons qu’il existe des clients chez nous, et nous ne sommes pas assez tournés vers l’international.

l'innovation en quelques chiffres

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2,2 %46 545

3 edu PIB français dépensé en R&D pour la scienceet la technologie en 2013.

millions d’eurosdépensés pour la R&Den 2012, en France.

villes françaisesont obtenuen 2014 le label« French Tech »qui favorise

la création d’entrepriseet crée un écosystème pourles investisseurs locaux.

C'est la place de la France dansle Top 100 Global Innovators (Thomson Reuters).

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le dossier

● parlez-nous du travail de la Commission recherche, innovation et propriété intellectuelle au sein de Croissanceplus.Nous sensibilisons les entrepreneurs aux pratiques de l’intelligence économique : comment protéger ses informations, aller chercher celles dont on a besoin… En matière de propriété intellectuelle, nous les infor-mons sur les dispositifs existants pour protéger ses innovations. Nous sommes également intervenus pour que l’activité de la médiation interentreprises s’étende aux sujets de l’innovation.

● Croissanceplus propose la création de vre :qu’est-ce que c’est ?Aujourd’hui, les PME font très peu appel aux cher-cheurs, elles ont plutôt le réflexe de se tourner vers des ingénieurs. L’idée, c’est de créer un pendant du VIE pour les PME, tourné vers la recherche, avec à la clé des avantages sociales. En créant un pool de post-doc, on favorisera l’emploi des docteurs dans les PME.

Hugues Souparisprésident de la commission recherche, innovation et propriété intellectuelle de croissanceplus

parole àhugues soupAris

les entreprises françaiseset l'innovation● quel constat sur l’attitude des entreprises françaises face à l’innovation ?Des attitudes radicalement différentes sont observées. Les secteurs dynamiques et/ou fortement exposés à la concurrence bougent, et ce au détriment de leurs marges : car c’est le coût de leur survie. Ils sont pourtant ralentis par nos législations et nos évolutions légales, qui les obligent à dépenser de l’argent qui n’est pas de l’investissement productif. L’innovation provient aussi de la capacité d’embauche, qui permet d’ajouter des compétenceset de l’agilité.

● à quelles conditions l’innovation peut-elle permettre aux entreprises françaises de renoueravec la croissance, voire avec l’emploi ?À condition que cette innovation apporte une valeur ajoutée sur le marché cible. Les entreprises n’ont plus le choix. De façon variable selon les secteurs d’activité, l’obsolescence des modèles va s’accélérer, les ruptures technologiques seront plus fréquentes et l’évolution ne se fera plus en douceur.

● la france a-t-elle les moyens de (re)devenirun leader mondial de l’innovation ?Évidemment, mais à condition de se réformer !La France a le crédit impôt recherche, les capacités intellectuelles, les écoles, les formations… mais elle croule sous les réglementations. Par ailleurs qui dit innovationdit essai… et donc risque d’échec ! Or la France n’admet pas les échecs…

Viviane Chaine-Ribeiroprésidente de talentia software (ex-lefebvre software), éditeur de logiciels de gestion d’entreprise, présidente de la fédération syntec

cycle et rattraper une décennie de sous-investisse-ment dans l’appareil productif, explique Robin Rivaton : « Aujourd’hui les barrières à l’entrée d’un certain nombre de marchés se sont affaissées, avec des prix d’équipe-ment en baisse et une montée en qualification de la main-d’œuvre française par des ressources abondantes en R&D. Multiplier les rencontres avec des start-up, in-novateurs, écoles est indispensable pour bénéficier des technologies RoboNumériques [fusion des technologies de la robotique et du numérique] au meilleur coût. » ■

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Mohed AltrAd

l’entreprise par les hommes pour les hommes

● que signifie cette récompense pour vous ?C’est la reconnaissance d’une certaine manière de vivre et d’entreprendre : en ayant de l’énergie, de l’ambition, et en cherchant à être utile. Une certaine manière d’entreprendre, c’est d'être capable d’insuffler une dynamique pour 17 000 personnes, leur montrer la voie par l’engagement et le tra-vail. J’espère aussi que cette récom-pense donnera un peu d’optimisme aux Français, qui parlent tant de crise. Ce prix ne m’appartient pas en propre, il est aussi une récom-pense pour la France, un pays que je respecte tant.

● Ce prix récompense également un manager. vous pratiquez chez altrad une forme de management spécifique ?Je tiens beaucoup au concept d’en-

treprise comme personne morale. Cette définition juridique de l’entre-prise nous rappelle qu’elle est une entité qui ne doit pas être déconnec-tée de la réalité qui l’entoure, de la cité et de la société. Une personne morale, c’est une histoire, un passé à conserver, une manière d’être, ce qui impose d’être attentif aux rela-tions de travail, aux implications des choix stratégiques, aux préoc-cupations environnementales… Les personnes physiques sont mortelles, à l’inverse des personnes morales, comme l’entreprise : pour elles, au contraire, il n’y a pas de raison qu’elles ne puissent pas durer dans le temps. C’est un des devoirs de l’entrepreneur : assurer la péren-nité de l’entreprise, de manière à en faire bénéficier nos enfants et à transmettre quelque chose aux gé-nérations futures. Ce principe selon

lequel l’entreprise ne peut être décon-nectée de la cité est d’ailleurs inscrit dans la charte du Groupe Altrad.

● et comment se traduit ce principe au quotidien dans l’entreprise ?L’entreprise est composée de gens que l’on ne peut pas considérer uni-quement dans le cadre profession-nel, car, en dehors de celui-ci, ils sont des citoyens. Nous reversons ainsi une partie de la richesse créée par le Groupe à une trentaine d’as-sociations, pour venir en aide à des femmes, à des enfants qui en ont be-soin… Une contribution importante de l’entrepreneur doit être ainsi de prolonger l’attention qu’il porte à ses salariés au-delà des horaires de travail, et c’est d’ailleurs ce qui fait une partie de notre réussite. Cela signifie que, sans pour autant s’im-miscer dans la vie des uns et des …

l’interview

mohed altrad, premier Français à recevoir le titre d’entrepreneur mondial de l’année décerné par le cabinet eY (ex-ernst & Young) le 6 juin dernier. une récompense internationale pour le patron d’une entreprise leader, le Groupe altrad (17 000 salariés, 170 filiales dans le monde et 1,8 milliard d’euros de Ca), que rien ne prédestinait à ce succès international. né dans le désert syrien, fils de Bédouins, arrivé en France à 17 ans, devenu ingénieur, il a construit un groupe majeur sur le marché du matériel pour le bâtiment. une réussite exceptionnelle, fruit d’un pari : prendre le risque de la création d’entreprise.

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l’interview

… autres, il faut être attentif aux soucis que chacun peut connaître et donc être là dans les moments diffi-ciles. La présence, les mots, au-delà de la contribution matérielle, c’est important. Une entreprise qui n’a pas ce genre de dimension se prive de quelque chose.

● votre exemple montre que l’on peut être un entrepreneur français couronné de succès à l’international…Évidemment ! Il est possible de créer en France les meilleures entreprises de la terre. J’ai créé le Groupe Altrad il y a trente ans, à partir d’une en-

treprise très modeste, qui au fil des années est devenue le leader mondial de la bétonnière, le leader européen de l’échafaudage. Une en-treprise française pour laquelle l’in-ternational représente la majeure partie de ses activités. Tout ceci a pu se développer par une crois-sance organique et une grande part de croissance externe. Bpifrance a investi dans le Groupe et détient 10 % du capital, des banques en détiennent 10 % également, et je contrôle le reste.

● Comment percevez-vous le rapport des français à l’entreprise et à la prise de risque ?La France est un pays plein de génies, de ressources, de richesses, mais je suis aussi obligé de constater la hausse continue du chômage et de la pauvreté qui va avec. La peur, la crainte… On s'inquiète de tout.Autour de moi, les gens n’osent pas entreprendre. Ce n’est pas normal. On ne peut pas être performant lorsque l’on vit dans la crainte. Je crois profondément que notre pays est merveilleux mais qu’il n’a pas conscience de ses atouts : les Français ont un gros problème de confiance.

● vous avez une vision particulière de l’entreprise ?Je suis convaincu qu’il ne faut pas mettre le business au centre de tout : le profit financier n’est pas le but, c’est la conséquence. Je défends la vision d’un capitalisme plus hu-main. Le patron qui ne pense qu’à la création de richesses, celui-là condamne son entreprise à moyen terme. Une entreprise, c’est d’abord un lieu fait par les hommes et pour les hommes. Dès lors, le vrai challenge de l’entrepreneur, c’est de faire en sorte que l’entreprise survive à son créateur et que ses salariés soient heureux.

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ÇA fAit déBAt

le transport de personnes a été bouleversé par les nouvelles technologies mises au service de la

mobilité. les vtC, voitures de transport avec chauffeur, ont révolutionné le secteur. l’innovation est-elle la clé

de la redistributiondes cartes du secteur ?

Yann ricordel, dG des taxis Bleus, et Benjamin Cardoso, pdG de leCab, confrontent

leurs opinions.

Yann Ricordel : La technologie a facilité la création de nouvelles plates-formes de mise en relation, et motivé de nouveaux acteurs à se lancer sur le marché du transport de personnes. Les Taxis Bleus avaient anticipé cette grande révolution technologique en se dotant d’une application pour smartphone dès 2010. Une plus grande simplicité dans la commande, une application mobile…Oui, cela répond à une nouvelle demande. Mais les nouvelles technologies ne concentrent pas 100 % du marché : seulement 10 % des commandes sont faites par les applications mobiles.

Benjamin Cardoso : Oui, il manque plus de 100 000 chauffeurs en France. Nous avons voulu

créer le produit qui répondait aux problèmes rencontrés par les Parisiens : l’aléa concernant la voiture qui allait les chercher, l’aléa lié au prix…

Avec LeCab, le passager sait qu’il aura toujours la même voiture, « sa voiture » avec chauffeur, avec

un prix déterminé d’avance, et qu’il bénéficiera d’une expérience différente à bord, avec un iPad

à sa disposition. C’est le transport 3.0. LeCaba enlevé toutes les frictions qui existaient dans

le secteur du transport de personnes.

Yann Ricordelpour les Taxis Bleus

yann ricordel est directeur général des taxis bleus, leader

du radio-taxi grand public,qui existe depuis cinquante ans, et compte 3 000 chauffeurs et

145 collaborateurs. les taxis sont très réactifs grâce À leur vaste flotte de véhicules et ont fait progresser leurs technologies

liées aux services clients.

Benjamin Cardoso pour LeCab

benjamin cardoso, fondateuret pdg de lecab, société

de vtc créée en 2012, start-upÀ la croissance rapide,

750 chauffeurs, 50 salariés.il a mis un coup de pied dansla fourmilière, en exploitantles nouvelles technologiesqui facilitent les échanges

avec les clients.

● l’irruption de nouveaux acteurs sur le marché du transportde personnes répond-elle à un manque ?

innover, c'est risqué ?

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ÇA fAit déBAt

Y.R. : Tous les acteurs sont au même niveau technologique. Aux Taxis Bleus, nous sommes fiers de nos outils : le « bouton connecté », la commande par tchat en ligne, la présence désormais sur les smartwatches… Mais le point central de friction, ce n’est pas la technologie, ce sont les modèles économiques, les différences du point de vue des contraintes, des droits et devoirs de chacun des acteurs. C’est pourquoi nous avons développé une offre tarifaire révolutionnaire : celle d’un prix plafond sur les courses, annoncé dès la commande. Ainsi, Uber Pop a la même technologie que nous, mais un modèle économique en rupture.Il menace le marché des taxis, mais encore davantage celui des VTC.

Y.R. : La digitalisation va toucher tous les secteurs d’activité, les modèles économiques seront bouleversés. Ce mouvement de création de plates-formes va s’étendre à de nouveaux secteurs :la finance, la santé… Mais « l’uberpopisation », entendue comme la négation du code du travail, n’est pas envisageable, car elle signifierait une rupture brutale des liens sociaux. La société n’est pas prête, ces déséquilibres sont trop violents.

Y.R. : Le secteur du transport de personnes,et des taxis en particulier, est promis à une croissance à long terme, parce que l’urbanisation contraint à partager l’espace, et on ne peut qu’imaginer la fin des voitures individuelles en ville, notamment sur des trajets de courte distance. On aura toujours besoin d’un panel de moyens de déplacement, dont des taxis. Ce secteur restera une industrie florissante pour la ville intelligente de demain. Mais le principal frein à la croissance aujourd’hui est la congestion endémique de nos métropoles.

B.C. : Les nouvelles technologies doivent être utilisées pour faire baisser le prix. Notre

système d’allocation automatique des courses permet de réduire les temps à vide et donc

de réduire l’addition jusqu'à 40 %.Les nouvelles technologies permettent également

de transformer la qualité du service délivré. Dans un Cab, le client dispose d’informations

en temps réel sur l’iPad : l’estimation du temps avant d’arriver à destination (ETA), un choix

de musiques, une sélection de titres de presse et magazines, l’accès à Internet. Grâce à ces

technologies, LeCab vous donne l’impression que vous avez un chauffeur sans en payer le prix !

B.C. : C’est une évidence. Tous les secteurs vont être numérisés les uns après les autres,

toute l’économie va être touchée.Dans le monde de demain, tous les métiers qui

sont répétitifs seront remplacés pardes programmes informatiques.

B.C. : Je crois beaucoup à un fort développement potentiel de notre activité.

À mon avis, il manque encore 50 000 véhiculesà Paris. À l’avenir, la voiture individuelle va

devenir un bien de plus en plus cher, et de moins en moins nécessaire au fur et à mesure que l’offre

de VTC va se renforcer. Le marché sera plus grand que ce qu’on imagine. D’ailleurs, nous envisageons

à moyen terme de nous développer dansde grandes villes de province.

● quel est l’enjeu pour le client : les nouvelles technologies qui rendent le service accessible, ou le prix ?

● le marché du transport de personnes vous paraît-il symptomatique d’une évolution qui va toucher toute l’économie ?

● Comment envisagez-vous l’avenir de ce secteur ?

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● qu’est-ce qui vous frappe dans la manière américaine de faire du business ?En moyenne, tout est six à dix fois plus gros. À projet identique, on trouve ici six à dix fois plus de fi-nancement, des équipes six à dix fois plus grandes pour un même projet. C’est un pays de vendeurs optimistes. Les Américains sont très bons en

marketing clients, même leurs tech-niciens sont des commerciaux qui connaissent bien leurs clients. Les Français, issus d’une nation plus pes-simiste, ont moins de facilité à nouer le contact avec les clients.

● quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur français qui voudrait tenter sa chance aux états-unis ?Il faut accepter de se conformer aux règles américaines, ne pas croire qu’on va changer le monde et impo-ser ses méthodes françaises. Monter

une filiale française là-bas, ce n’est pas une aventure qu’on gère seule-ment avec un VIE : il faut s’instal-ler sur place, apprendre à travailler différemment. Aux États-Unis, on est immergé dans un ensemble de règles, de process, il faut apprendre à formaliser. Par exemple, aux États-Unis, aucune embauche ne se fait sans fiche de poste claire et précise ! Les Américains sont très ouverts, mais le business est très régulé, très carré, là où les Français sont habi-tués à des manières plus empiriques.

22

est le maillage étroit entre investisseurs, chercheurs et entrepreneurs qui est le pre-mier facteur de croissance de la Silicon Valley. L’obsession n’est pas la technolo-gie, mais l’innovation. Universités, fonds d’investissement, entrepreneurs célèbres, cabinets d’avocats, réunis au même endroit,

coopèrent pour aider dès le début les porteurs de projet. Autre spécificité, un vent de liberté. Même si l’imposition personnelle est lourde, une fluidité remarquable favorise ceux qui veulent entreprendre. Quand un investisseur a été convaincu, la formalisation de l’opération est aisée, et le deal peut se faire sur un coin de table.

le monde, d’emBléeLa Silicon Valley est un aspirateur de talents : on retient les talents, on s’arrache les meilleurs développeurs, on les débauche aux concurrents… Et la réputation des ingénieurs français est excellente. Le secret des entrepreneurs californiens qui réussissent ? Ne faire qu’une seule chose, se concentrer sur une seule fonc-tionnalité pour la faire excellemment. Netflix a tout parié sur le streaming, Uber fait du service de voiture avec chauffeur dans le monde entier. Dernière idée à retenir : adopter une stratégie business globale, struc-turer d’emblée les projets pour en faire des leaders mondiaux. Il faut oser viser le monde.

les BienfAits du soleil caliFornien

C’

Éric Didier,serial entrepreneur et représentant de croissanceplus dans la silicon valley

l'envoyé spéCiAl

vu Ailleurs

depuis quarante ans la Silicon valley, laboratoire des tendances et des innovations de demain sous le soleil californien, fait rêver les entrepreneurs français. au-delà de l’idéalisation d’un écosystème unique, quels sont les facteurs de croissance qui peuvent nous inspirer ?

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vu Ailleurs

vant de devenir l’eldorado technologique que l’on sait, la « Valley » fut une terre de cultures. Celles du sol et des arbres, bien avant les semailles de l’inventivité scienti-fique. Pommes, poires et céréales recou-vraient cette région fertile des décennies avant que n’y prennent souche les HP, Xerox

et autres Apple avec son univers fruitier (McIntosh, c’est d’abord une variété de pommes), puis tant d’autres belles plantes de ce vaste jardin où l’intelligence créa-trice mêlée au silicium se déploie comme fleur au soleil.Lorsque Steve Jobs imagina le futur siège d’Apple à Cupertino, l’une de ses priorités fut de planter des arbres. Il fit appel à un arboriste de l’université de

Stanford et promit 6 000 arbres. La marque à la pomme rendait ainsi hommage à la mémoire arboricole des lieux. Et professait qu’un cadre naturel fécond peut stimuler l’innovation.

Cultiver Son jardin aveC la matière GriSeDepuis les années 1940, la création de Hewlett-Packard à Palo Alto en 1939 étant considérée comme le berceau

historique de la Silicon Valley, la culture high-tech de la « Valley » a plongé ses racines dans un terreau fertile. Le fer de lance de l’intelligence artificielle n’est pas « hors sol ».Défricher un nouveau marché, faire pousser un bu-siness model inédit sans d’ailleurs savoir à l’avance si la greffe prendra, irriguer financièrement un secteur d’avenir, arracher les mauvaises herbes du doute, des tracasseries administratives, des impayés, etc. : l’en-trepreneur est à sa façon un cultivateur, un travailleur de la terre qui plante les graines de l’innovation et de l’espérance comme d’autres celles de moutarde ou de courge. Patience, adaptation, prise de risque.Les secteurs de pointe exigent de leurs acteurs qu’ils creusent leur sillon et cultivent leur jardin. Surtout s’il s’agit de bâtir l’agriculture de demain, comme s’y emploient de nombreuses start-up de la Silicon Valley spécialisées dans l’Ag Tech et le Food Tech. Un retour aux sources, en quelque sorte.

PlAnter, seMer, récolter :la silicon valley, terre de cultures !

Ajeunes pousses, germes de l’innovation, pépinières d’entreprises, écosystèmes, etc. :faut-il voir dans ces images végétales de simples métaphores ? pas sûr.Surtout dans la mythique Silicon valley. Par David Brunat

lorsque steve jobs imagina le futur siège d'apple À cupertino,

l'une de ses priorités fut de planter des arbres.

DaviD brunatHommes de lettres passé par la philosophie, la politique et l’entreprise, David Brunat est consultant indépendant, spécialisé en communication éditoriale et stratégie. Il est l’auteur d’une dizaine de livres. Dernier ouvrage paru : Steve Jobs, figure mythique aux éditions Les Belles Lettres, 2014.

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Business de deMAin

avenir s’annonce florissant. Les domaines concernés sont multiples : l’industrie automo-bile (des manettes jusqu’aux moteurs de F1), l’aéronautique (ailes d’avion), la médecine (modèles de mâchoires et de visages, prothèses), mais aussi des pièces de rechange, des jouets, etc. Non seulement les industriels auront davan-tage recours à l’impression 3D

pour le prototypage, la fabrication de pièces uniques ou de petites séries…, et de leur coté, les consommateurs seront de plus en plus séduits par la possibilité de fa-briquer eux-mêmes, en les personnalisant, des objets simples. La technologie se situe dans la lignée des pré-cédentes révolutions numériques en nous rapprochant d’une situation où chacun devient producteur.

un marCHé prometteurLe marché est déjà prospère : 3,3 milliards de dol-

lars en 2014 (2,2 milliards en 2012), 4 milliards par an prévus d’ici 2025 et les ventes s’accélèrent. Déjà 130 000 imprimantes 3D vendues en 2014 dans le monde. Le secteur est dominé par des start-up, mais les fabricants de machines-outils sont à l’affût. Les actuels leaders du marché sont américains, comme 3D Systems qui emploie plus de 1 000 salariés, et qui a engendré près de 350 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2012. On retrouve également des entreprises chinoises, polonaises ou françaises (Prodways). Paris compte aujourd’hui environ une trentaine d’acteurs et bouillonne de projets innovants, dans les services d’impression, le prototypage rapide, le conseil-formation, la vente de matériel…

un BuSineSS model SpéCiFiQueLe business model de l’impression 3D est essentiellement basé sur la transaction, la vente d’équipements et de services liés, et la location. Le marché intéresse des spé-cialistes des intrants (chimie et matériaux composites) mais aussi des opérateurs spécialisés dans l’intermédia-tion, les équipements étant très coûteux et la technologie

l’

iMPression 3d

la révolution en marche l’impression tridimensionnelle, ou fabrication additive, est en plein boom depuis moins de trois ans, et est en passe de remplacer la production traditionnelle du moulage par coulage, dont la base est de créer des objets par empilement de minuscules couches successives,le plus souvent en plastique, mais aussi en métal, plâtre, céramique, résine, etc.

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Business de deMAin

évoluant très vite : les éditeurs de solutions logicielles, les designers et spécialistes de la conception, les centres d’impression 3D, les plates-formes (marketplace pour fichiers, patrons d’impression ou objets 3D…), enfin les fablabs, les ateliers de fabrication numérique en 3D…

deS plaCeS À prendreÀ l’évidence, tout un écosystème est en train de se constituer autour de l’impression 3D. Ce marché, encore jeune, avec une technologie en pleine évolution, est

en train de se construire. Les modèles commerciaux traditionnels maintiendront-ils leurs positions ou verra-t-on se développer des modèles gratuits, sur le même système que l’économie collaborative ? Maints experts annoncent que les bouleversements induits pourraient être encore plus importants que celui d’Internet. Se profilent en tout cas de nouvelles opportunités de bu-siness pour des entreprises innovantes, à condition de savoir élargir le champ des domaines qui devraient tirer profit de cette révolution technologique.

▲ Comment un groupe industriel comme le vôtre est-il arrivé à l’impression 3D ?Par croissance externe, il y a deux ans, en acquérant une société fran-çaise innovante qui comptait un seul salarié, un inventeur. Nous avons su combiner la connaissance de l’im-pression 3D apportée par cette en-treprise et le savoir-faire du Groupe Gorgé, qui développe depuis long-temps des produits high-tech, depuis la conception, l’assemblage jusqu’à la vente. Depuis, nous avons développé l’entreprise, élargi la gamme d’im-primantes, acquis une entreprise de

fabrication de résine et la plus im-portante société française de pièces imprimées en 3D. Prodways compte aujourd’hui 170 salariés en 2015 et notre ambition est de devenir le troi-sième acteur mondial proposant une offre multitechnologie et l’ensemble des services d’impression 3D à ses clients. L’impression 3D n’est pas seulement un secteur de croissance numérique dématérialisée, c’est aus-si une activité industrielle. Ainsi, nous n’embauchons pas seulement des développeurs ou des informati-ciens, mais aussi des ajusteurs, des monteurs, des magasiniers…

▲ que va changer l’impression 3D dans le système de production ?

Tout ! Un vrai bouleversement s’est amorcé. La fabrication additive per-met de ne produire de la matière que là où c’est nécessaire. Demain, la plupart des objets qui nous en-tourent seront conçus pour être imprimés en 3D : ils auront donc des formes différentes. Chaque jour naît de nouvelles applications qui remplacent les techniques exis-tantes, par exemple la production des prothèses auditives ou les bijoux. La véritable révolution de l’impression 3D concerne la production industrielle, bien plus que l’impression personnelle, qui a peut-être été survendue. Le vrai bouleversement, c’est celui des ap-plications de production.

l'avis De l'entrepreneurRaphaël Gorgé, pdg du groupe gorgé

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on entreprise, Michel Vaissaire la décrit ainsi : « Des équipes passionnées qui se battent tous les jours pour apporter le meilleur à leurs clients. » Concrètement, Diam International est spécialiste de la conception et de la fa-brication de PLV pour la cosmétique. Un mé-

tier BtoB, dont Michel Vaissaire apprécie la remise en cause permanente : « Plus nos clients sont exigeants, plus on pousse chaque jour nos limites. » Ce quinqua-génaire au parcours d’industriel et de manager en est PDG depuis 2008, quand il reprend l’entreprise avec un fonds d’investissement américain. Des 600 salariés d’alors, il est passé à près de 2 000 aujourd'hui, avec une croissance de 10 % par an et un CA de 180 millions d’euros en 2014. Et le souci de donner un contenu concret à ses valeurs, l’action-nariat salarié, l’innovation (incubation de start-up), la responsabilité sociale et environnementale…

paS QueStion de reSter StatiQueQuand on lui demande ce qui lui plaît, il répond directement. « Ce qui m’amuse, c’est de me projeter, de créer un futur économique en termes de métier, de marché, de clients, d’organisation, d’amener l’en-treprise et ses équipes à construire le chemin qui leur permet de se développer, de muter pour aller vers ce

futur. » Pour lui, l’entreprise doit s’adapter au monde actuel : pas question de rester statique ni d’encaisser des contraintes externes. Ce qui lui donne envie de se lever le matin, c’est d’emmener les hommes et de créer ce nouvel équilibre qui répond aux besoins de tous, équipes, marchés, clients, métier…Il a toujours fait ça, d’ailleurs, dans un milieu essen-tiellement industriel. « Dans l’industrie, on apprend vite, car le résultat est immédiat. Pas de place pour le baratin, la théorie : la réalité s’impose à tous. L’exigence du résultat prime. »Michel Vaissaire – qui a toujours été basé en France mais sillonne le monde depuis près de vingt ans – porte un regard double sur notre pays. D’un côté, un « atout phénoménal » : la qualité de la formation, les valeurs et la culture des managers, « des hommes qui bossent, impliqués, capables de donner le meilleur », au plus haut niveau mondial par leur énergie, leur envie, leurs com-pétences. Mais des handicaps : une compétitivité coût en

retard sur pas mal de pays européens (25-30 % avec la Grande-Bretagne, 10-15 % avec l’Allemagne), une com-plexité bureaucratique et juridique, un écosystème qui ne favorise pas l’entrepreneuriat… « Tout cela nous pénalise. Les usines ferment. Et tout le monde a l’air de s’en satisfaire. » Bref, un beau gâchis…Sa vision de l’avenir ? Un monde flat, sans organisation hiérarchique, un

monde de complexité, de vitesse, de transversalité et d’interconnexion, où l’entreprise doit inverser son orga-nisation et faire circuler l’information transversalement. « Le chef est mort, vive le leader. » Les nouvelles géné-rations ne suivent pas une logique d’autorité, mais de compétence, d’innovation, de partage. Dès lors, l’enjeu pour le leader est double : apporter de la valeur ajoutée à l’organisation et faire travailler les hommes en réseau. Michel Vaissaire est un leader, sûrement.

le PortrAit

Michel vaissaire

sce qui m'amuse, c'est de me projeter, de créer un futur économique en termes de métier,

de marché, de clients, d'organisation…

diam international

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out commence en 1996, quand est créée dans le quartier de Fives, à Lille, la première plate-forme privée de services à la personne, Unipôle. Mais l’explosion de la bulle Internet au début des années 2000 rend les investisseurs frileux, et le manque de financement freine l’extension de l’entreprise. Cepen-dant, une fois le modèle peaufiné, le fondateur Guillaume Richard se

lance dans le grand bain. La marque O2 naît en 2000 de la fusion avec une autre société parisienne de services à domicile, At Home. Son créneau ? Le ménage et la garde d’enfants. Le tournant radical, c’est le plan Borloo en 2005, qui prévoit une exonération de charges pour les employeurs de services à la personne. Guillaume Richard et son associé sollicitent leurs familles pour ouvrir leur capital, avant de pouvoir emprunter 225 000 euros auprès d’une banque. L’opération est réalisée en 2006. À la fin de cette même année, une nouvelle levée de fonds de 1,5 million d’euros permet à l’entreprise une croissance ex-ponentielle. 63 agences sont ouvertes sur les cinq premiers mois de 2007. Avec ses 93 agences réparties dans toutes

les agglomérations françaises, O2 acquiert une présence nationale et peut se targuer d’être le premier réseau à obtenir la certification Qualicert : la reconnaissance de son engagement à offrir à ses clients des prestations de service de qualité. Le Groupe O2 entérine ainsi l’entrée du secteur dans l’ère de la qualité. Il reçoit par ailleurs le Trophée IRCEM. 2009 est l’année de la consolidation, avec 5 000 salariés, 18 000 clients et 43 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est aussi l’année de la signature d’une convention de partenariat avec Pôle emploi et le ministère de l’Économie. Les progrès continuent : élargissement de la gamme et lancement des activités d’aide aux seniors et de garde d’enfants d’urgence en 2011, ouverture d’un réseau de franchises pour se développer en 2012…

leS CléS du SuCCèSQuelques chiffres suffisent à montrer le succès d’O2 : 40 000 familles clientes chaque semaine, un réseau na-tional de 189 agences de proximité, 11 500 salariés… O2, qui a fait le choix d’installer son siège social au Mans « moins cher que Lille et tout aussi proche de Paris », est le premier créateur net d’emplois entre 2008 et 2013, avec 4 000 à 5 000 recrutements par an. Son président fondateur, Guillaume Richard, vise un objectif double :

t

o2 : un Air

de succès deuxième entreprise la plus performante en France en 2011, selon le magazine L’Entreprise. o2, spécialiste des services à la personne (ménage-repassage, garde d’enfants, aide aux seniors, accompagnement des personnes en situation de handicap ou d’incapacité temporaire, jardinage, etc.), continue aujourd’hui sur cette impressionnante lancée. peu d’entreprises peuvent annoncer le recrutement de 4 500 personnes avant la fin de l’année 2015… ou signer des Cdi, alors que plus de 80 % des embauches en France se font actuellement en Cdd. o2 ne connaît pas la crise ! retour sur une success story à la française.

success story

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dans un contexte de chômage massif, souligner l’apport des entreprises de services à la personne à l’économie française et leur contribution à la création d’emplois, mais aussi participer à la lutte contre le travail dissimulé.La plus-value d’O2 ? Une exigence de qualité, par un

recrutement rigoureux en CDI, des intervenants quali-fiés et formés, des suivis qualité réguliers, une garantie « satisfait, refait ou remboursé », etc. Également une vision différente de l’aide aux personnes âgées : le prin-cipe d’O2 est le « faire ensemble », pour que la personne aidée puisse garder sa dignité. Le pari gagné d’O2 a été de faire de la valorisation de ses métiers un enjeu majeur. Alors que le secteur des services à la personne, souvent perçu comme un domaine de « petits boulots », peine généralement à recruter, le groupe se mobilise sur cet enjeu. Il s’engage dans l’accompagnement de ses salariés, qu’il s’agisse de stabilité, de formation ou d’évolution.

Ainsi, chaque salarié d’O2 peut réaliser une à trois for-mations par an, dans des organismes agréés (formation au ménage écologique pour les assistants ménagers, aux techniques de manutention des personnes pour les auxi-liaires de vie…). 100 % des gardes d’enfants O2 sont, par ailleurs, formés à la prévention des risques et aux gestes de premiers secours. L’évolution interne constitue égale-ment une préoccupation du Groupe : aujourd’hui, plus de 35 % des assistants d’agence et des chargés de clientèle sont d’anciens intervenants à domicile. Tous les atouts sont donc réunis pour qu’O2, fidèle à son slogan, puisse continuer à voir « la vie en mieux ».

Guillaume richard

Président fondateur d’O2 affirme : « Ces dix dernières années, les mesures des gouvernements successifs ont contribué à bâtir une nouvelle filière d’excellence à la française, capable de s’exporter. C’est aujourd’hui l’ambition d’O2 : porter ce savoir-faire à l’international, devenir un leader mondial du secteur dans les quinze ans qui viennent. »

success story

le pari gagné d'o2 a été de faire de la valorisation de ses métiers

un enjeu majeur.

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ils Adhèrent

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Anne Laratteviveticspécialiste en gestion de la relation client cross-canal et externalisation des back-offices.

Scarlette Joubertmarletteproduction et distribution de produits d’épiceries fines.

Chaque jour, les rangs de Croissanceplus grossissent. Si les femmes et les hommes qui font l'entrepreunariat français aujourd'hui nous rejoignent c'est pour partager nos valeurs,enrichir nos idées et développer notre réseau. Focus sur les nouveaux arrivants.

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3232

ils Adhèrent

▲ pouvez-vous nous présenter votre entreprise en quelques mots ?Esprit d’équipe est une marque de vêtements dédiée au marché BtoB. Nous accompagnons les entreprises et associations dans la réalisation d’article textile de qualité. Esprit d’équipe est spécialisé sur les pro-duits en maille piquée et en mol-leton tels que polos, sweats, robe polo, veste fleece, etc.

▲ pourquoi avez-vous adhéréà Croissanceplus ?J’étais à la recherche d’un groupe avec qui partager, apprendre et m’engager. En plus des workshops qui sont très instructifs, la famille CroissancePlus accueille et fait grandir en mettant au profit de tous des valeurs constructives, des événements fédérateurs tel le spring.

▲ en deux mots : comment générerde la croissance aujourd’hui ?En quatre idées : croissance externe et synergie, marché international et implication des salariés.

Paul-Louis de Juglart, président d’esprit d’équipemarque de vêtementswww.espritdequipe.frwww.monproduitdecom.com

il nous a rejoint

ils viennent Aussi de nous rejoindre

Cyril Capel ccld recrutementcabinet de conseil en recrutement spécialisé métiers commerciaux et managers commerciaux.

Philippe Houdouin Keyyoe-opérateur de téléphonie sur ip pour les entreprises ?

Alix de Sagazanab tastysolution leader d’ab testing et de personnalisation de l’expérience client pour les équipes webmarketing et e-commerce soucieuses d’optimiser leur taux de conversion.

Paul Benoît et Danuta Pieterqarnot computingexploite la chaleur produite par les ordinateurs pour chauffer gratuitement des logements. le chauffage révolutionnaire q.rad est lancé.

Mounim Alamimarechal electricconception, fabrication et vente de prises de courant industrielles et d’appareillage électrique bt en zones atex.

Anthony Streicherha plus pmemutualisation des achats pour les tpe/pme/pmi en france.

Nicolas Leroy-Fleuriotcheops technologyesn spécialisé en cloud computing. spécialiste des data centers.

Pascal Veillatarelisfabrication d’émetteurs de télévision et radio, expertise en systèmes de transmission.

Christophe Cervasel atelier cologneparfums et cosmétiques de luxe.

Yann de Saint Vaulrydaxiuméditeur de logiciels.

Lionel Baraban et Nicolas Berbigierfamocoacteur performant et innovant dans le domaine de la communication en champ proche (nfc) ainsi que les cartes à puces, applications mobiles et cloud.

Constance Hubinsomaterspécialiste dans le conditionnement.

Thierry Wellhoff wellcomagence de communication.

Charles-Henry d’Ocagne clic logistice-logistique et entreposage.

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33

l’esPrit croissanceplus

l'AssociAtion

Croissanceplus est le premier réseau français des entrepreneurs de croissance qui ont la volonté de porter toujours plus haut l’esprit d’entreprise.

…S’enGaGent À …Soutiennent

…GarantiSSentle reSpeCt…partiCipent au déBat puBliC

› gérer leur entreprise avec une trajectoire de croissance,› promouvoir l’innovation,› ouvrir leur capital,› partager les résultats des fruits de la croissance avec tous leurs salariés,› participer à l’effort national de formation en ouvrant leurs entreprises

aux stagiaires des écoles et de l’enseignement supérieur.

› la liberté d’entreprendre et l’autonomie de l’entrepreneur,

› la création d’entreprise,› des gouvernants à l’écoute

des entrepreneurs de terrain.

› de la personne et l’absence de toute forme de discrimination en entreprise,

› de leurs clients et de leurs fournisseurs,

› des règles d’éthique les plus strictes,

› de l’environnement,› de la propriété intellectuelle.

› pour promouvoir l’image de l’entreprise et de l’entrepreneur,› pour défendre leurs valeurs,› pour être force de propositions,› pour inciter les pouvoirs publics à créer un cadre juridique et fiscal propice

au développement des entreprises de croissance.

#1 #2

#3#4

notre association regroupe des entrepreneurs qui…

liBérer l'économie,desserrer les contraintes, en finir avec les réglementations sociales inadaptées ou obsolètes.

ChanGer notre approchedes réglementations économiques et socialesà l'heure de la mutation numérique.

partaGer les fruits de la croissance.

assurer une véritable équitéentre tous les acteurs économiques.

prenDre des risques,qui créent la valeur, alors que la rente la confisque.

selon nous il faut…

Page 34: CroissancePlus Magazine // 1er numéro

AGENCE DE COMMUNICATIONVIDÉO ET MOTION DESIGNfilms institutionnels, publicitaires, pédagogiques,marque, produits.

l’agence élastique et créative !

Une équipe de directeurs artistiques, graphistes, motion designers et producteurs au service de votre projet vidéo

Ils nous font confiance: Carrefour, MAAF, La Banque Postale, Somatoline, Rogé Cavaillès, Universal Music, Monaco Parfums, Corso Magenta,

Nolim, INSEEC, Colonel Moutarde….

Contact: Dominique [email protected] 44 17 48 95

Page 35: CroissancePlus Magazine // 1er numéro

35

Comment CHoiSir un adminiStrateur ?Il n’existe pas de profil type. Il faut définir ce que l’on cherche, comme dans un processus de recrutement : il s’agit de qualifier un ensemble de savoir-faire utiles à l’entreprise en fonction de ses besoins. Ces savoir-faire peuvent être : sectoriel, straté-gique, international, humain… Tout dépend des objectifs de l’entreprise, mais aussi des com-pétences déjà existantes au sein du conseil d’adminis-tration et, enfin, de la relation intrapersonnelle avec l’entrepreneur.

Quel eSt le rôle de l’adminiStrateur danSla vie de l’entrepriSe en CroiSSanCe ?Pour une start-up et une entreprise en démarrage,

l’administrateur est là pour aider, et pas pour contrôler. C’est une gouvernance de compagnonnage. Dans une entreprise plus structurée, l’administrateur permet de passer des étapes différentes. Il apporte son expé-

rience. Quand se pose une ques-tion d’augmentation de capital ou d’introduction en Bourse, il constitue un rouage important dans la réflexion stratégique. Pour le cas particulier des en-

treprises familiales, dans une problématique de trans-mission, le conseil est le bon endroit pour accompagner le processus, guider les dirigeants… En conclusion, il faut considérer le conseil comme un apport de valeur ajoutée et de dynamique pour l’entreprise en croissance. C’est l’espace stratégique qui permet de se poser les bonnes questions, d’échanger et de réfléchir ensemble.

oPtiMiserson conseil d'administration

seul on va vite, mais À plusieurs on va plus loin !

workshoP

de quelle manière constituer son conseil d’administration pour en faire un atout stratégique ? jusqu’alors, la gouvernance était perçue comme un élément de contrôle et de coercition.mais les idées changent, les pratiques évoluent, et la gouvernance est désormais perçue comme un outil de compétitivité.

● Comment concevez-vous le rôle d’un administrateur ?Il est multiple : un rôle de stratégie, de contrôle et d’information, mais aussi de réflexion avec les autres

Agnès Touraineprésidente de l’ifa, l’institut français des administrateurs

membres du conseil sur les options décisives et la manière de répondre aux défis de la croissance de l’en-treprise. Il assure le lien avec les parties prenantes, les actionnaires, les salariés, les fournisseurs… Il ap-porte également une appréhension différente des risques, dans un sens positif et constructif.

l'avis De l'experte● quel conseil donneriez-vous à un chef d’entreprise en croissance ?Un conseil qui peut l’aider à faire la différence : l’administrateur ap-porte une aide, il est un facteur de compétitivité, de dialogue et de réflexion. Et cela, c’est le plus qui permet de se distinguer par rapport à ses concurrents.

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trAjectoires digitAles

#1

my brand

#2

#3

#4

Êtes-vous capable de mesurer et d’influencer ce qu’on dit de vous, de vos produitsou services, de vos collaborateurs/dirigeants ? d’où la nécessité pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, d’afficher et d’animer leur marque sur le Web (blogs, forums, réseaux sociaux) de manière descendante et montante. Comment ?

ConCevezvotre StratéGie de marQue numériQue❚ Assurez-vous que votre marque est bien adaptéeau monde digital.❚ Définissez votre cibleclients/prospects.❚ Ciblez les canauxà utiliser pour diffuser votre marque ou lancer vos campagnes marketing.

déploYez votre marQue diGitale❚ Veillez à maintenir une cohérence avec la marque physique entre tous les canaux de communication (Internet, télévision, affichage…), créez du liant entre tous les outils.❚ Générez une communauté autour de votre marque par un contenu pertinent, de qualité et animé en permanence.

diFFérenCiez-vouSFaCe À voS ConCurrentS❚ Équipez-vous d’outils de « social media monitoring » (de type Radian6, Digimind) qui permettent de collecter les données partagées par les personnes qui s’intéressent à votre marque, d’analyser et mesurer vos campagnes marketing, vos marques sur le Web, autant que celles de vos concurrents.

monitorez votre marQue et réaGiSSezen tempS réel❚ Mettez en place une cellule de veille capable de réagir rapidement avec des profils de type « community manager ».

Tirez profit de l’outil numérique, qui vous permet d’évaluer votre marque(et celle de vos concurrents), de vous différencieret de capter de nouveaux clients.

lA MArque digitale

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AnticiPer et gérer PAr

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❚ la communication des banques privées semble parfois exclusivement orientée vers les entrepreneurs, pourquoi ?François de Saint-Pierre : Comme Jean-Baptiste Say et d’autres éco-nomistes l’ont démontré depuis deux siècles, la création de richesse collective est un phénomène micro- économique qui naît et se développe exclusivement dans l’entreprise. Ce phénomène doit générer une création de valeur importante pour l’entre-preneur. Au moins une fois dans sa vie, ce dernier verra l’occasion ou la nécessité de transformer cette valeur professionnelle en patrimoine finan-cier. Notre objectif est d’accompagner ce changement multidimensionnel.

FrançoiS de Saint-pierre et SopHie de nadaillaC, aSSoCiéS-GérantS,lazard FrèreS GeStion, expliQuent leS riSQueS et leS BienFaitS de la CeSSion.

à propos De lazarD frères Gestion Présente à Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes et Bruxelles, Lazard Frères Gestion emploie aujourd’hui 150 collaborateurs. La société gère plus de 18 milliards d’euros d’actifs pour ses clients privés et institutionnels. La gestion privée élabore des stratégies patrimoniales propres à chaque client qu’il soit entrepreneur ou dirigeant d’entreprise. Sa mission : associer performance et service sur-mesure.

❚ Dans quels aspects ?Sophie de Nadaillac : L’environne-ment juridique et fiscal exige des réflexions. Mais le changement va bien au-delà de l’organisation patrimoniale et mérite préparation : un entrepreneur est investi à 100 % en actions, il n’est pas diversifié et il n’est pas liquide jusqu’à la cession partielle ou totale. Du point de vue de l’investisseur professionnel, son risque est maximum. Cette prise de risque permet une création de valeur.

❚ et comment cela évolue-t-ilaprès la cession ?S.N. : Ce qui est rationnel pour maxi-miser la valeur quand on est entre-preneur et qu’on pilote les décisions

ne l’est plus toujours par la suite. La reconnaissance du succès et sa mo-nétisation ne doivent pas conduire à un excès de confiance qui inspirerait des décisions destructrices de valeur !

❚ Comment est-ce possible ?F.S.-P. : Il y a deux écueils à éviter. Le premier : imaginer que la séquence postcession puisse être aussi créa-trice de valeur que celle qui l’a précé-dée. Attention à certains miroirs aux alouettes : mettre de la dette sur des ac-tifs inappropriés, quêter sans cesse des actifs « originaux », ou rester exclusive-ment dans son champ de connaissance en réinvestissant de façon concentrée mais sans avoir le pilotage. Deuxième écueil : l’aversion totale au « risque » et donc le refus d’investir, ou investir dans des actifs si peu rentables que la crois-sance, l’inflation et la fiscalité réunies vont les croquer très significativement.

❚ quelle est la bonne voie ?S.N. : Profiter de « l’événement de liquidité » pour définir une allocation stratégique qui permette une bonne distribution du patrimoine : actifs finan-ciers, immobiliers ou professionnels, etc. Distinguer les actifs « sérieux », à vocation financière, des actifs « pas-sions » : philanthropie, collections... Notre ambition est d’apporter à l’entre-preneur la tranquillité d’esprit néces-saire au succès de ses projets futurs. Ce qui ne peut se faire que dans un environnement de moindre risque et en sachant déléguer ; bref, en confiance.

quand l’entrepreneur devient investisseur

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déveloPPer et exPorter

❚ pourquoi et comment avez-vous appréhendé votre développement international ?Nous avons grandi assez vite sur le marché français jusqu’à deve-nir le deuxième acteur spécialisé en formation commerciale. Nos principaux concurrents sont des acteurs internationaux et globaux de la formation. Nos clients sont des grands groupes privés mon-diaux. S’internationaliser était donc une évidence. Nous avons

organisé notre développement international autour de quelques implantations en direct pour tester par nous-mêmes, complétées par la mise en place d’une stratégie de distribution indirecte. Nous avons fait le choix de commencer par des présences en Europe puis dans les grandes zones géographiques et les langues à potentiel : anglais, espa-gnol, portugais, arabe, chinois. En fait, nous n’avons pas besoin d’être présents partout mais de servir

nos grands clients avec une quali-té homogène dans les langues les plus parlées.

❚ à quels enjeux spécifiques (exemples concrets par pays, par culture, pas législation, par marché) avez-vous été confrontés ?Nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés. D’abord les pays d’apparence simple ne le sont pas forcément. Au Chili, par exemple, nous avons mis presque

appréHender le développement international de Sa SoCiétéeSt le déFi Que niColaS Caronet FrédériC vendeuvre – CoFondateurS et direCteurS aSSoCiéS du CaBinet HaliFax ConSultinG –ont relevé Haut la main.partaGe d’expérienCe et ConSeilS par deux entrepreneurS du marCHé de la Formation.

Frédéric Vendeuvre (à g.) et Nicolas Caron (à d.)cofondateurs et directeurs associés halifax consulting

construire dans la duréeson développementà l'international

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un an pour avoir une existence officielle. Créer la société, ouvrir un compte en banque, obtenir les agréments de formation a été un parcours du combattant pour une PME comme nous, dans un pays pourtant réputé pour être « business friendly »… Aucune banque ne vou-lait nous ouvrir de compte courant ! Nous avons dû aussi à chaque fois retravailler notre positionnement et notre offre : les mots « formation » et « vendeur » ont des connotations très différentes d’une culture à l’autre. Par exemple, dans beau-coup de pays émergents, former des commerciaux consiste à mettre cinquante personnes dans une salle le soir pendant deux heures pour leur expliquer les techniques de vente. Assez loin de ce que nous pratiquons ici.

❚ au-delà du chiffre d’affaires, en quoi une société qui se développe internationalement s'enrichit-elle ?D’abord, cela nous impose une rigueur et une ambition plus im-portantes dans les moyens mis à la disposition de nos clients. Par exemple, lorsqu’on organise le dé-ploiement international d’une for-mation à la négociation, une offre digitale de qualité est indispen-sable. C’est ce qui permet à la fois d’aller plus vite tout en assurant une cohérence de message quels que soient les pays. Aujourd’hui,

cette ambition nous a permis de construire une offre digitale très complète. Ensuite, nous pouvons également attirer des talents en France et à l’étranger. Recruter est beaucoup plus simple quand on a une couverture internationale. Dans nos métiers, c’est essentiel

et cela nous ouvre des candida-tures décalées et inattendues d’une grande richesse pour le cabinet (profils polyglottes, langues rares, expatriés à hauts potentiels, entre-preneurs…). Enfin, ce positionne-ment nous rend aussi visibles pour des partenaires internationaux soit sous-traitants soit fournisseurs de solutions innovantes qui cherchent des partenaires en Europe ce qui évidemment contribue à enrichir votre offre.

❚ Être une société française aide-t-elle au développement ou au contraire est-ce un frein dans certains pays ?Ce n’est ni un frein, ni un accélé-rateur d’ailleurs. À l’international, on arrête de se regarder le nombril. Il faut répondre au marché. Disons

quand même que l’éducation à la française a encore une certaine « cote » dans de nombreux pays ce qui est intéressant pour une so-ciété de formation comme nous. À l’inverse les Français ne sont pas connus pour être de grands com-merçants ou vendeurs, ce qui serait

plutôt un désavantage pour nous sur notre créneau. L’ensemble fait un équilibre neutre ! En revanche, vis-à-vis des clients français, c’est un vrai accélérateur. Lorsqu’une entreprise française cherche un partenaire pour l’accompagner dans ses déploiements de forma-tions internationaux, elle apprécie d’en avoir un français également. Faire partie des quelques entre-prises nationales qui ont une offre internationale nous permet évi-demment d’accéder à des projets qui étaient inaccessibles pour nous lorsque nous n’avions pas encore pris ce virage.

❚ quels conseils apporteriez-vous aux entreprises qui souhaitent prendre la même direction ?Allez-y de façon déterminée et n’attendez pas éternellement une opportunité client pour oser. Prépa-rez-vous à vivre quelques difficultés inattendues. Et enfin, visualisez ce que vous voulez construire à terme. C’est cette visualisation qui vous permettra de surmonter les obstacles et de construire petit à petit votre entreprise de demain. Un développement international se construit dans la durée et dans le cadre d’un projet d’entreprise clair et partagé.

alleZ-y de façon déterminée et n’attendeZ pas éternellement une opportunité client

pour oser. prépareZ-vous À vivre quelques difficultés inattendues.

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à propos D'halifax ConsultinGHalifax Consulting est l’un des leaders français en conseil et formation commerciale. Leurs équipes accompagnent chaque année des milliers de commerciaux des plus grandes entreprises internationales dans une quinzaine de pays.Nicolas Caron et Frédéric Vendeuvre sont également auteurs de plusieurs ouvrages pratiques dont Le Grand Livre de la vente – dernier en date – est disponible aux éditions Dunod.

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otre régime matrimonial est un sujet important ! Vous y pensez généralement au moment du mariage, mais la passion ne vous incite pas à passer trop de temps sur cette question. Après, vous l’oubliez, tout comme les conséquences qui en découlent. Ainsi, il reste in-changé pendant de longues an-nées : divorce et décès peuvent,

seuls, le faire réapparaître dans l’actualité. Aussi, s’interroger régulièrement sur votre régime matri-monial permet de répondre à différentes questions : à qui appartient la valeur acquise par ma société ? Qui est réellement actionnaire ? Qui décide la cession des titres ? Quel est l’impact du passif lié à la société sur le patrimoine de la famille ? Mon conjoint est-il bien protégé ?

Se rappeler leS rèGleS de BaSeLe régime primaire du code civil prévoit des règles d’ordre public concernant le logement principal (consentement mutuel même en cas de biens propres),

la contribution aux charges du couple (en fonction des facultés financières de chacun) et la solidarité des dettes courantes du ménage. Après, c’est la volonté des époux, selon le choix qu’ils font entre régime communautaire ou régime séparatiste, qui décide du sort de l’actif professionnel. L’important est de bien comprendre les enjeux du régime retenu qui s’appliquent à votre situation.

La communauté réduite aux acquêts est étonnam-ment le régime légal le plus répandu chez les entrepre-neurs. Si la souscription au capital de l’entreprise s’est faite avant le mariage ou a été financée à partir de biens propres (biens reçus par donation ou succession), il convient d’organiser la traçabilité de l’affectation de ces biens et d’éviter la présomption de communauté posée

VCas du divorceLe risque de divorce est plus élevé que le risque de décès ! Ce dernier peut s’assurer, il n’en va pas de même du divorce. D’où la nécessité de se protéger par le régime matrimonial de manière spécifique, tant que l’entreprise représente le plus gros actif du patrimoine.

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de la Création de l’entrepriSe juSQu’À Sa tranSmiSSion, le réGime matrimonial vouS aCCompaGne. il peut reFaire SurFaCe À diFFérenteS oCCaSionS, de manière inattendue, Comme un divorCe ou un déCèS.

vAloriser et Protéger PAr

ne négligez pas votre régime matrimonial !

Page 41: CroissancePlus Magazine // 1er numéro

par ce régime. L’entreprise restant un bien propre, la création de valeur appartiendra au dirigeant porteur des titres : c’est donc pour lui une protection importante en cas de divorce, la zone de risque étant alors constituée par le décès puisque l’entreprise tombera en succes-sion avec les problématiques induites de partage entre héritiers et paiement des droits. Communautaire par nature, ce régime prévoit que tous les autres biens soient communs : fruits et revenus de biens communs et de biens propres (dividendes per-çus), biens acquis à titre onéreux durant le mariage (acquêts) et biens créés par chacun des époux pendant le mariage.

Ce système est avantageux dans la mesure où les époux bénéficient de l’accroissement de richesse de la communauté tout en conservant la propriété et la gestion de leurs biens propres (point important en cas de donation). Ainsi, si l’entreprise est un bien commun, ce sont donc les deux époux qui profiteront de l’enrichissement.Toutefois, être en communauté n’ex-clut pas certains inconvénients : en cas d’engagement de la responsa-bilité du dirigeant, la communauté peut se voir engagée. En revanche, si l’entreprise est défaillante, le patrimoine des époux sera protégé si l’entreprise est détenue en société (sauf faute grave

du dirigeant). En cas de divorce, abandonner la moitié de la valeur de l’entreprise à son conjoint séparé est difficile à accepter.Enfin, en cas de décès du conjoint non-dirigeant, l’évaluation de l’entreprise peut mettre en danger l’activité, du fait de la nécessité de payer les droits de succession rapidement si aucune disposition n’a été

prise (pacte Dutreil, testament…).

Le régime de séparation de biens est souvent utilisé par les entre-preneurs individuels, par les pro-fessions libérales, par les couples dans lesquels chacun des conjoints possède des biens personnels, et par les familles recomposées. En cas de divorce, ce régime garantit une bonne protection de l’entre-preneur mais n’assure pas celle de son conjoint : en cas de décès, ce dernier ne bénéficie sur ce bien que des droits successoraux légaux (100 % en usufruit ou un quart en pleine propriété en cas d’enfants communs), qui peuvent être renfor-cés par l’existence d’un testament, d’une donation entre époux ou de contrats d’assurance-vie.

La participation aux acquêts présente les mêmes caractéristiques que la séparation de biens. À la dissolution du régime (décès, divorce ou changement de régime), une logique communau-taire est appliquée : ce qui peut créer des difficultés puisque le partage portera également sur l’entreprise.

Bien étudier leS ClauSeS poSSiBleSCertaines clauses permettent de modifier la répartition et les contours des masses. Ces clauses permettent de modifier votre régime au plus près de vos objectifs de partage et de protection pour aboutir à un cadre sur mesure répondant à votre situation.

Le contrat qui vous lie à votre conjoint est le premier « outil » de gestion de votre patrimoine. Il n’y a pas de bon régime : le meilleur régime est le régime évo-lutif ! Celui qui va correspondre à chaque situation personnelle et projet entrepreneurial, que vous allez faire évoluer avec le temps en fonction de vos projets de vie. Mais avant toute décision, il est important de vous faire conseiller pour vous éclairer dans vos choix.

ChanGer De réGime, pourquoi ?

❚ des motivations juridiques :mieux protéger son conjoint,

préparer la succession.❚ des motivations fiscales : réduire

vos droits de succession,limiter les droits de donation,

réduire l’ISF.

nos ConviCtions❚ Faites le point régulièrement

avec votre conseiller patrimonial et votre notaire.❚ vérifiez l’impact de votre

régime matrimonial à la création et à chaque modification du capital de votre entreprise.

❚ prévoyez les conséquences d’un divorce, même s’il ne

doit jamais avoir lieu !

41

à propos De Cyrus ConseilCyrus Conseil est le leader indépendant en France du conseil en Gestion Privée, Gestion de Fortune et Family Office. Cyrus Conseil s’est donné les moyens de son indépendance avec plus de 2,4 milliards d’actifs financiers, 140 personnes au service de nos clients. Le Groupe est organisé autour de trois pôles métiers :❚ Le conseil en Gestion de patrimoine avec Cyrus Conseil qui compte 14 implantations en France.❚ Le conseil en investissement immobilier avec Eternam.❚ L’Asset management avec Invest Am, la société de gestion du Groupe qui permet d’accéder à une gestion personnalisée.L'originalité du Groupe : promouvoir un modèle entrepreneurial qui associe au capital aujourd’huiprès de 50% de ses salariés.

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aelioS FinanCe, BanQue d’aFFaireS réFérente pour leS pme,nouS expliQue leS BienFaitSdu private eQuitY danS le Cadred'un développement maîtriSé et judiCieux de Son entrepriSe.CaS d'éCole aveC max, entrepreneur Qu'aelioS FinanCe a aCCompaGné pendant pluSieurS annéeS. tHiBaut de monClin, aSSoCié Fondateur, raConte.

croître avec le private equity, c’est possible ! ❚ vous aimez citer l’histoire de max, à la fois simple et extraordinairepar les performances réalisées.pouvez-vous nous parlerde son aventure ?Cet entrepreneur a réussi à passer, en moins de dix ans, de 5 millions d'euros de CA à plus de 700 millions d'euros€et 40 millions d'euros de résultat ! En 2005, Max et quelques associés rachètent la société Diamant (distribution BtoB de produits à fort contenu technolo-

gique) qui affiche alors un CA de 5 millions d'euros. Il est minori-

taire et prend la direction de la société, dont le cédant est resté ac-tionnaire à 15 %. En 2007, la société

finAncer et investir PAr

est passée à un CA de 15 millions d'euros€et Max a besoin d’argent pour financer sa croissance. Un actionnaire financier minoritaire investit alors 1,5 millions d'euros.En 2010, les actionnaires indivi-duels non opérationnels sortent à l’occasion d’un LBO avec une formidable plus-value, Max se constitue alors un premier pac-tole. Un fonds de Private Equity prend la majorité du capital, une dette bancaire est mise en place,

Thibaut de Monclinassocié fondateurwww.aeliosfinance.com

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c’est aussi cela une des raisons du succès (…) : être agile mais

opportuniste.

Page 43: CroissancePlus Magazine // 1er numéro

à propos D'aelios finanCe,DES ENTREPRENEURS AU SERVICE D’ENTREPRENEURS

Créé il y a dix ans par Thibaut de monclin et Éric Félix-Faure, Aelios Finance a accompagné plus de 250 sociétés dans le cadre de transactions (levée de fonds, LBO, cession, transmission et acquisition) en France et à l’international, devenant ainsi une des banques d’affaires de référence pour les PmE.Aujourd’hui, forte d’une équipe de 23 personnes (dont 11 directeurs associés) implantée à Paris et en régions (Sud-Ouest, Grand-Ouest et PACA), Aelios Finance, tout en restant généraliste, possède des expertises sectorielles fortes : technologies et logiciels, médias et Internet, santé, retail et mode, matériaux de construction ou encore services aux particuliers (crèches, maintien à domicile, cliniques, SAP…).

Aelios Finance, c’est aussi un accès à l’international uniqueet déterminant pour le succès de vos opérations avec m&A International Inc., la première alliance mondiale midmarket présente dans 47 pays (650 professionnels et 1 400 opérations en cinq ans).

permettant à Max de ne pas se faire diluer malgré son cash-out. La société est dotée de moyens plus importants permettant une accélération de la croissance en Europe. En trois ans et selon un schéma très intelligent, Diamant réalise une dizaine d’acquisitions. Elle achète à chaque fois 70 % à 80 % de la société cible, sur un multiple de cinq fois l’Ebit.Le dirigeant de l’entreprise reste en place, et actionnaire significa-tif, afin de stimuler sa motivation. Diamant s’engage auprès de celui-ci, à le racheter à un horizon de deux à quatre ans suivant les cas de fi-gure. Avantages pour Diamant : pas besoin de payer 100 % du prix, puisqu’il ne rachète que 70 %, le pa-tron reste en place et actionnaire important, c’est la garantie qu’il « achète » le projet, et va tout faire pour réussir… Aujourd’hui toutes les acquisitions sont des succès ! Les grands groupes qui exigent tou-jours 100 % des PME qu’ils rachètent, pourraient méditer cet exemple…

❚ qu’est-ce qu’apporte ce modèle en dehors d’une croissance forte ?Ce modèle, constitué de plusieurs

43

filiales indépendantes dirigées par des vrais patrons autonomes (mais pas indépendants) permet à la so-ciété mère de rester légère, avec un effectif d’une dizaine de personnes uniquement.Efficace, simple et léger financière-ment. C’est aussi cela une des rai-sons du succès de Max et Diamant : être agile mais opportuniste. Cette année, le fonds sort avec un mul-tiple de près de cinq fois la mise, Max prend un gros chèque et réin-vestit avec un nouvel investisseur

financier (qu’il a choisi, et il avait le choix…), et continue l’aventure pour passer le milliard d’euros de CA. Grâce aux mécanismes du LBO, Max n’est pas dilué, et reste actionnaire de son groupe à hau-teur de 25 % environ. Des moyens financiers encore supérieurs sont mis à la disposition de Diamant,

pour reprendre le chemin du build-up. Après une expansion géogra-phique en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, des acquisitions dans des métiers complémentaires avec de fortes synergies business de-viennent la priorité du groupe.En 2015, Diamant réalisera plus de 700 millions d'euros€de CA dans vingt pays, et plus de 40 millions d'euros€de résultat. Sur quels cri-tères un dirigeant de PME en pleine croissance doit-il choisir son ou ses investisseurs ? Il doit cibler des

investisseurs adaptés au profil et à la maturité de sa société. La vision doit être commune. Et j’insiste sur la notion d’associé plutôt que d’in-vestisseur, à savoir un partenaire capable de challenger le dirigeant, de l’épauler dans les moments dif-ficiles ou de doute.

❚ si vous n’aviez finalement qu’un conseil ?L’argent des fonds permet d’écrire de belles histoires comme celle de Max. Si l’investisseur est respecté dans son rôle, si l’entrepreneur échange avec lui en sa qualité d’associé et non plus d’investisseur, alors, il n’y a pas de raison que ça se passe mal ! Un investisseur, c’est un associé qui n’empiète jamais sur l’opérationnel, vous aide à réfléchir pour répondre aux questions de fond, et partage avec vous les joies et moments diffi-ciles. Ces moyens financiers peuvent très rapidement permettre de saisir des opportunités ou, s’il le faut, col-mater des brèches. Le Private Equity peut être votre meilleur associé !

si l’investisseur est respecté, si l’entrepreneur échange avec lui en sa qualité d’associé et non plus

d’investisseur, alors, il n’y a pas de raison que ça se passe mal !

Page 44: CroissancePlus Magazine // 1er numéro

44

AccoMPAgner et conseiller PAr

CeSSion d’entrepriSe : il eSt poSSiBle pour leS diriGeantS

aCtionnaireS Qui SouHaitent Céder leur entrepriSe

de vendre Celle-Ci tout en reStantle diriGeant opérationnel

et le prinCipal aCtionnaire. oBo ou vente À Soi-mÊme,

éClairaGeS Sur Cette teCHniQue.

près plusieurs années de tra-vail acharné, l’entrepreneur aspire généralement à reti-rer les fruits de son labeur, si possible dans des conditions fiscales et sociales pas trop pénalisantes. Selon son âge, il peut même souhaiter com-mencer à transmettre à ses enfants. En outre, passé le

démarrage de l’activité et un certain stade de dévelop-pement de l’entreprise, le management de celle-ci doit souvent être renforcé afin d’accompagner sa croissance et son internationalisation. De même pour l’actionnariat. La solution évidente est alors de céder à un tiers, grand groupe industriel ou investisseur financier professionnel, prêt à payer le prix fort et parfaitement à même de fournir à l’entre-prise les moyens financiers et humains de son développement. Néanmoins, céder son entreprise est souvent un déchirement pour celui qui l’a fondée. De plus, partir trop tôt peut parfois être vu comme un renoncement à participer à la suite de

l’histoire et au bénéfice de la croissance future, voire comme un aveu de faiblesse. Est-il possible de concilier les termes de ce dilemme ? Est-il possible de donner à l’entreprise toutes les chances de se développer tout en préservant les intérêts légitimes de l’entrepreneur et de sa famille ? La solution s’appelle l’Owner Buy Out, ou OBO.

l’oBo, Qu’eSt-Ce Que C’eSt ?Le concept est simple, sa mise en œuvre correcte l’est moins. L’entrepreneur constitue une société holding à laquelle il transfère, pour partie par cession, pour partie par apport, les titres de la société opérationnelle. Il pourra raffiner l’opération en ayant, préalablement à la cession de ses titres, donné une partie de ceux-ci à son conjoint

et à ses enfants, lesquels les céderont alors à la holding. Celle-ci est financée par de la dette, bancaire ou obli-gataire, et éventuellement par du capital apporté par de nouveaux actionnaires, financiers ou industriels.

À l’issue de cette opération, l’entrepreneur détiendra des titres de la holding et des liquidités, correspondant au prix de cession de ses titres. Il pourra être majoritaire ou minoritaire, seul ou avec sa famille. S’il a ouvert le

l'entrepreneur détiendra des titres de la holding et des liquidités,

correspondant au prix de cession de ses titres.

A

céder sonentreprisetout en laconservant

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capital à des investisseurs tiers, il pourra même détenir des valeurs mobilières susceptibles de lui permettre, à terme, de se reluer dans la holding au-delà d’un certain niveau de rendement financier pour les investisseurs. La dette de la holding sera remboursée au fil de l’eau, principalement grâce aux dividendes qui seront distribués par la société opérationnelle, sans frottement fiscal majeur.

QuelS en Sont leS avantaGeS ?Cette opération aura permis à l’entrepreneur de déga-ger des liquidités, immédiatement ou à terme en cas de clause de complément de prix, dans des conditions fiscales et sociales favorables. En effet, sous réserve de respecter quelques précautions afin d’éviter de tomber dans la qualification d’abus de droit, la plus-value de cession sera imposée à un taux favorable pouvant des-cendre jusqu’à quasiment 25 %, voire même 20 %, en fonction notamment de la durée de détention des titres.Ainsi, l’entrepreneur aura augmenté son net en poche par rapport à des dividendes, versés sur du bénéfice après impôt et soumis au barème progressif de l’im-pôt sur le revenu après abattement de 40 %, ou à des rémunérations, soumises aux charges sociales et au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Il se sera dérisqué pour partie, puisqu’en cas de perte de valeur de l’entreprise, son patrimoine financier, issu de la ces-

sion de ses titres, lui restera acquis. Il aura éventuel-lement donné à sa famille dans des conditions fiscales optimisées, en utilisant les franchises et les tranches basses du barème des droits de donation, le tout sans imposition des plus-values latentes, et pourra même continuer à donner, post-OBO, sur une valeur faible car la valeur des titres de la holding prendra en compte la dette d’acquisition. Il aura aussi éventuellement sorti des actionnaires minoritaires n’ayant plus vocation à rester au capital de l’entreprise et permis l’entrée de nouveaux actionnaires, mieux à même d’accompagner son développement. Enfin, cette opération sera l’occa-sion d’attirer de nouveaux talents en facilitant l’accès au capital de managers qu’il aurait été impossible d’attirer sur la base de leur seule rémunération.

à propos De sCotto & assoCiésScotto & Associés est un cabinet d’avocats dédié aux entrepreneurs, aux dirigeants et aux groupes familiaux,et qui les accompagne dans l’ensemble de leurs opérations structurantes. Jérémie Jeausserand, associé et membredu comité directeur de CroissancePlus, partageson savoir-faire en exposant les meilleures pratiquesdes entrepreneurs qu’il a la chance d’accompagner.

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s'insPirer et s'Aérer

cofondateur d’aerophile et du parc du petit prince3 questions à mAthieu goBBi

le PArc du petit prince

oncept à la française » annonce la communication faite autour du parc. Et pour cause : l’endroit se positionne comme le premier parc aérien au monde et traduit en expérience un monument de notre patrimoine littéraire : Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry.

La promesse est donc de s’amuser avec trente et une at-tractions et plusieurs spectacles répartis autour de trois grands thèmes – le vol, le voyage de planète en planète et les animaux – mais aussi d’en ressortir un peu plus « calé » sur l’univers fantastique de l’œuvre de Saint-Ex.Dans un environnement résolument green, le parc propose toute une série de documentaires, films et spectacles dont les fameuses Aventures du Petit Prince en 3D ou Les Ailes du courage de Jean-Jacques Annaud qui

niché au cœur de l’alsace, le parc du petit prince a ouvert ses portes à l’été 2014 offrant à une clientèle familiale française et étrangère la possibilité de vivre une expérience émotionnelle unique. mathieu Gobbi, son cofondateur, est un entrepreneur qui se targue d’avoir la tête dans les nuages. C’est aussi comme ça qu’on grandit.

❚ Comment est née cette idée un peu folle d’un parc dédié au petit prince ?Notre société Aerophile construit et exploite des équipements de loi-sir depuis plus de vingt ans. Nos ballons captifs et Aérobars sont présents dans de nombreux sites touristiques dans plus de vingt-sept pays. Nous travaillons beaucoup avec les parcs d’attractions, dont Disney (en France et en Floride) et le Futuroscope. Gérer un parc dans son ensemble est devenu pro-gressivement un développement très naturel.

❚ pourquoi vous être installédans le sud de l’alsace ?Nous avons repris un parc construit récemment mais qui n’avait pas de thème. Les infrastructures sont neuves, originales, dans un environ-nement naturel et préservé. C’était l’écrin rêvé pour accueillir le Petit Prince et son univers poétique : re-nards, moutons, roses, ballons… C’est aussi une région propice : la météo est favorable, et la population très dense. C’est une destination stratégique pour accueillir les Suisses et les Allemands qui adorent le Petit Prince !

❚ quels sont vos enjeux et contraintes ?On touche à tous les métiers, et donc à toutes les réglementations : spectacle, accueil, animaux, restauration… Nous avons besoin de beaucoup de person-nel. C’est un enjeu important pour les collectivités locales : des emplois di-rects et indirects non délocalisables.

«C

infos : Billetterie : sur place ouen ligne sur parcdupetitprince.comTarifs : 22 €/adulte, 16 €/enfant (jusqu’à 12 ans). Accès : Ungersheim, TGV de mulhouse : 15 km, aéroport de Bâle-mulhouse : 40 km

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visiter une expoComme The Art of the Brick à Paris ou l’art de revisiter le mythique Lego par l’artiste Nathan Sawaya. Il élabore des œuvres colossales telles que Le Penseur de Rodin, des pièces d’échec géantes ou encore le squelette d’un dinosaure grandeur nature.theartofthebrick.eu

jouer au festivalierAu mas des Escaravatiers à Puget-sur-Argens (Var) entre le 3 et le 25 juillet. Les concerts y sont donnés non loin d’une demeure provinciale typique, construite sur les vignes attenantes. Sous les oliviers, à quelques pas des artistes, vous pourrez y écouter de grands noms des musiques actuelles : Lilly Wood & The Prick, Charlie Winston, Cali ou Earth, Wind and Fire.lemas-concert.com

reprenDredes forcesÀ l’hôtel Edgar et sa terrasse plantée sur une jolie place. Dans une ambiance vintage, on partage des huîtres Roumégous, des calamars panés ou des moules au chorizo, des langoustines… Les carnivores ne seront pas en reste tellement l’échine de porc (entre autres) est à tomber.edgarparis.com

DéniCherun lieu uniqueLe 6B, un antre de création unique planté sur les quais à Saint-Denis. L’endroit se veut un lieu de travail et de culture où chacun développe son projet en bénéficiant d’une dynamique collective. Un fablab arty en somme où tous les arts se rencontrent. le6b.fr

Prendre le temps de…

À l’atelier des Chefs, on peut réunir ses

collaborateurs pour des battles culinaires.

les Chefs encadrent les équipes telle une vraie brigade et les mènent avec pédagogie vers de vraies prouesses culinaires. poussée d'adrénaline et de

gourmandise garantie !atelierdeschefs.fr

resserrerles liens

retrace la grande saga de l’Aéropostale et l’épopée de Guillaumet dans les Andes. Côté sensations, le thème du « vol » embarque les visiteurs dans deux grands ballons symbolisant des planètes du Petit Prince. À 150 mètres, la vue sur les Ballons des Vosges, et la Forêt Noire est à couper le souffle ! Et s’il leur reste un peu d’estomac, ils pourront prendre un verre à bord de l’Aérobar de la planète du Buveur, un bar qui emporte quinze passagers à 35 mètres de hauteur, les pieds dans le vide. Pérégri-nation immersive dans le joyau de l’écrivain voyageur, le Parc du Petit Prince dénote par sa douceur et sa poésie et fait très justement écho au récit initiatique voulu par l’auteur. Ferme aux papillons, renardière, lâcher de co-lombes ou véritable Antonov 2 – le plus grand biplan du monde conçu dans les années 1940 – viennent compléter ce voyage en rêverie. Un moment à partager en famille.

À gAgner100 PAcks fAMillePour découvrirle PArc du Petit PrinceAv e c s e s e n f A n t s !

P O U R O B T E N I R V O S I N V I T A T I O N SE N V O y E z V O S C O O R D O N N É E S À :C o n C o u r S @ G r o u p e - i pa n e m a . C o m (DANS LA LImITE DES PLACES DISPONIBLES)

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Chasseur de têtes, photographe portraitiste,les deux activités que mène de frontChristophe duron ont un lien évident : l’humain.rencontre avec un entrepreneur protéiforme.

chAsseur de têtes

❚ avant d’être photographe,vous êtes d’abord un chasseur de têtes. parlez-nous de votre approche de ce métier.Avant de lancer mes activités de chasseur de têtes, j’ai travaillé en agence sur des fonctions commer-ciales et de conseil dans l’univers de la publicité, de la communication et des médias. J’ai compris qu’il faut écouter attentivement ce que les per-sonnes vous racontent. Au-delà des atouts liés à des expertises et des techniques propres à chaque métier, c’est la meilleure façon de satisfaire à la fois mes clients et les candidats que je rencontre. Aujourd’hui, dans mon métier de chasseur de têtes, j’ap-plique tous les jours sensiblement la même méthode : écouter, écouter et écouter encore. D’une certaine ma-nière, cela pourrait être mon motto. Trop de gens passent à côté de l’es-

sentiel car ils entendent davantage ce qu’on leur dit plutôt qu’ils n’écoutent. Tout cela relève du bon sens.

❚ quelle est la typologie de votre clientèle ?Je construis mon offre sur la com-munication digitale (BtoB et BtoC), le marketing digital, l’e-commerce, le design, le social média, la pu-blicité, les médias, la création, le marketing et la vente. Ma clientèle se découpe en trois marchés : les agences conseil, les services mar-keting et digitaux des annonceurs et les médias. Quant aux fonctions sur lesquelles j’interviens, elles sont principalement orientées vers le conseil, la stratégie et la création.

❚ en dehors du « matériau humain », quels liens existent-ils entre vos deux activités ?Le métier de chasseur de têtes me fascine parce qu’il demande beau-coup d’attention. Tant aux projets des candidats qu’aux objectifs re-cherchés par mes clients. En pho-tographie il faut observer, observer et observer encore son sujet pour capter l’intensité d’un geste, saisir la beauté d’une émotion humaine ou pour composer soigneusement une image. L’attention portée à ce qu’il se passe devant ou autour de moi reste donc également très intense.

❚ Comment la photographie est-elle arrivée dans votre vie ?On m’a offert un appareil photo… Je crois que c’était à mon dixième anniversaire. En fait, mon attrait pour la photo s’est construit via ma passion pour la musique. Je dévorais les photos de toutes les pochettes de disques. La révéla-tion ; je m’en souviens très bien… C’est un portrait d’Igor Stravinski réalisé dans les années 1940 par le photographe Arnold Newman. Ce portrait est un modèle de per-fection comme il en existe peu. Je suis définitivement passé à l’action en voyant la pochette de London Calling, l’album des Clash. ❚ vous officiez dans un genre bien particulier, la musique, et pas n’importe laquelle puisque vous êtes assez sélectif dans le choixde vos artistes…À l’aube des années 1980, j’ai eu la chance de m’impliquer dans la vie culturelle et associative de ma ville natale en rejoignant l’équipe des animateurs-DJ de la radio locale. J’y ai fondé et coanimé un pro-gramme musical hebdomadaire durant lequel nous diffusions tous les artistes britanniques que nous aimions. Pour la plupart, ils étaient issus de la scène musicale indé-pendante de cette époque et com-

www.christopheduron.comwww.duron-derry.tumblr.com

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mençaient à peine à être connus d’un large public. Grâce à mon ré-seau professionnel, mais aussi à force de persévérance, j’ai réussi à photographier certains d’entre eux. Parmi eux, figurent notam-ment des groupes tels que Depeche Mode, Orchestral Manœuvres in the Dark, Peter Gabriel, Elvis Costello, New Order, U2, Simple Minds, The Waterboys. Qu’ils soient desi-gner, architecte, musicien, cinéaste, acteur, peintre, écrivain ou photo-graphe, toutes les personnes que je photographie sont des gens dont j’aime l’œuvre ou le style. C’est in-déniablement une clé pour tenter de donner le meilleur de moi-même dans les images que je fabrique.

❚ qu’est-ce qui fait une bonne photo ?Il n’y a pas une bonne photo, mais plutôt une photo qui conduira celle ou celui qui la regarde vers une in-tense émotion.

❚ la photo dont vous êtes le plus fier ?J’ai réalisé le portrait du célèbre photographe et réalisateur hollan-dais Anton Corbijn. Selon moi, il fait partie des photographes por-traitistes qui écrivent les plus belles

pages de l’histoire de la photogra-phie des xxe et xxie siècles. Le fait qu’il m’ait consacré un peu de son temps me touche beaucoup. Cela suffit pour faire de ce portrait une fierté personnelle.

Blake et Mortimer face aux grands mystères de l’humanité. Au fil de 136 pages, ce hors-série du magazine Beaux-Arts se penche sur tous les mystères de

l’humanité et de la science qui ont nourri les intrigues d’Edgar P. Jacobs dans les aventures bédessinées de Blake et mortimer. Une initiative passionnante qu’on

se devait de saluer comme il se doit. (disponible)

feuilleter une bd

voir un filmUn homme idéal de yann Gozlan disponible en DVD et Blu-ray dès le 19 juillet. Thriller élégant, racé et lumineux porté par le charismatique Pierre Niney, Un homme idéal est assurément une grande réussite du cinéma français de ces dernières années. Sur un scénario certes classique, mais particulièrement abouti, le réalisateur yann Gozlan témoigne d’une intelligence et d’une efficacité de la mise en scène proprement redoutables.

éCouter de la musiqueThomas Dutronc via son dernier album Éternels jusqu’à demain, qui arpente les chemins de traverse menant de Django Reinhardt à la chanson française. Certes, le fils du grand Jacques n’a pas abandonné la pompe (Qui je suis), ou le rétro (Archimède), mais il se dégage de ce nouvel opus un parfum plus sophistiqué qu’à l’accoutumée. (disponible)

lire un livreLes Quatre Saisons de l’été de Grégoire Delacourt, dernier roman en date de cet ancien publicitaire qui – à 50 ans – a opéré un virage à 180 degrés pour vivre de sa plume. Son dernier ouvrage prend ses quartiers d’été au Touquet où quatre couples très différents se croisent, se rencontrent et s’influencent. (disponible)

Prendre le temps de…Dave Gahan, Depeche Mode - Paris Bercy Arena / Janvier 2014

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Prendre le teMPsde shopper

wishlist de l'entrePreneur

5 artiClespour une journée optimisée

alejandro castropour pirwi marre du catalogue habituel et des locaux standardisés ? Le designer de la marque mexicaine Pirwi créée en 2007 est l’homme providentiel qui embellira vos heures au bureau. Travaillant essentiellement le bois pour créer du mobilier haut de gamme, la griffe s’inscrit dans la tradition de l’artisanat ancrée au mexique, tout en imposantun style inventif, bien au-delàde ses frontières.

smartbandEntre smartwatch et bracelet connecté, le Smartband de Sony associe des fonctionnalités jusque-là rarement rassemblées autour d’un même poignet. Outil pour les sportifs, il permet de suivre l’activité physique. Comme une montre connectée, il suit l'activité du téléphone et vibre lorsque l’utilisateur s’en éloigne trop. Enfin, compteur universel, il indique le temps passé sur les différents réseaux sociaux. On le conseilleà l’achat avec son cousin l’Xperia 2pour la somme de 99 euros.

handpressoGadget inutile ou accessoire fondamentalement indispensable, à vous de juger.Le Handpresso, c’est l’assurance d’un café partout, à n’importe quelle heure. Cette baguette magique à faire du café, développée par la société du même nom, propose une machine à café portative en version manuelle (on pompe pour obtenir la pression) ou électrique.Souci : toujours avoir de l’eau sous la main. Comptez entre 99 et 149 euros.

bagllerinaCréée en 2011 par Christine Natkin, Bagllerina propose les premières ballerines 100 % cuir pliables, fabriquées à la main. Le design unique de la semelle apporte confort et liberté. Un concept chic et pratique, développé pour simplifier la vie des femmes au quotidien, alliant confort, simplicité, bien-être et élégance. Accompagnées d’une pochette en cuir assortie, et d’une poche de nylon pour y glisser ses talons hauts, elles deviennent les alliées des femmes pour toutes les occasions.www.bagllerina.com

skully ar-1Lecteurs en deux roues, optezpour une protection à la pointe ! Le AR-1 ici présent est le fruit d’un crowdfunding via le site Indigogo.com. Après une récolte de 2,2 millions d’euros, ce casque connecté est enfin commercialisé avec plusieurs gadgets plus ou moins utiles dontun GPS et une caméra HD grand angle à l’arrière qui projette un écran sur la visière intérieure.Comptez 1 200 euros pour avoirenfin des yeux dans le dos.

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