[Couverture] me. 8bre · Jeanne Louise Eperon ; Jean Charles François, dit Probi 174, 182 F Jaques...

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1 [Couverture] Livre du v. Consistoire de Lausanne, commancé le 13 me . 8 bre . 1774, et fini le 23 janvier 1777. [Page de garde] Au nom de Dieu, amen. Nouveau registre du vénérable Consistoire de Lausanne, commancé par le moderne scrétaire soussigné, ettabli par les nobles et très honnorés seigneurs du Conseil le 30 e . 7 bre . 1774 et approuvé de sa t. n. m. seigneurie baillivale le 1 er . 8 bre ., présenté par Monsieur le conseiller Gaulis, Lausanne du 13 e . 8 bre . 1774. Jean Philibert André Esaye Vullyamoz. (Index original du livre du Consistoire) A Trois arrêts 1, 2, 3, 4, 5 Arrêt d’observation au sujet des genevois 224 Arrêt de LL. EEces. du Sénat concernant les pièces de procès qui doivent être signées par leurs autheurs Louise Ami ; Daniel Porchet 248, 252, 255, 319, 342, 346, 370, 375 B Jeanne Esther Burky 10, 11, 29, 179, 182, 187, 188 Anne Marie Bornand et Crepin 17, 18, 19 Jaques Bovey ; Jeanne Louise Cordey 46, 47, 51, 59 Les jugaux Bron 68, 69 Jean Michel Borgeaud 89, 99 Jean Abram Barraud ; Susanne Pache 118, 119, 120 Judith Badel et Jean Malherbe 121, 135, 138, 139, 145 Henri Boiteux ; Olimpe Françoise Aimée, née Demézière, veuve Mathil 149, 150 Susanne Blanc ; Pierre Gotier 172, 235, 136, 137, 242, 247 J n . Nicolas Baumond ; Marie Elisabeth Béere 183, 232, 242, 245, 251, 257 Jeanne Françoise Baud ; Jean Louis Hennard 195, 196, 197, 200, 201, 202, 203 Pierre Brechaud 216 Arrêt d’observaton des genevois Les jugaux huissier Blanc 242, 245, 253, 255, 256 Catherine Bauti et M r . Hale, jeune anglois. 259, 260, 268, 339 Jean François Burdet 290 J n . Pierre Burnat 290 Susanne Champoux ; Baptiste Duplan 294 Anne Marie Benet, née Her et son mari David Beney 366, 377 S r . Bressenet 378 C Pierre Crespin et Anne Marie Bornand 12, 13, 14, 17, 18, 19, 84

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[Couverture]Livre du v. Consistoire de Lausanne, commancé le 13me. 8bre. 1774, et fini le 23 janvier

1777.[Page de garde]Au nom de Dieu, amen.Nouveau registre du vénérable Consistoire de Lausanne, commancé par le moderne

scrétaire soussigné, ettabli par les nobles et très honnorés seigneurs du Conseil le 30e. 7bre.1774 et approuvé de sa t. n. m. seigneurie baillivale le 1er. 8bre., présenté par Monsieur leconseiller Gaulis, Lausanne du 13e. 8bre. 1774.

Jean Philibert André Esaye Vullyamoz.

(Index original du livre du Consistoire)

ATrois arrêts 1, 2, 3, 4, 5Arrêt d’observation au sujet des genevois 224Arrêt de LL. EEces. du Sénat concernant les pièces de procès qui doivent être signées

par leurs autheursLouise Ami ; Daniel Porchet 248, 252, 255, 319, 342,

346, 370, 375

BJeanne Esther Burky 10, 11, 29, 179, 182, 187,

188Anne Marie Bornand et Crepin 17, 18, 19Jaques Bovey ; Jeanne Louise Cordey 46, 47, 51, 59Les jugaux Bron 68, 69Jean Michel Borgeaud 89, 99Jean Abram Barraud ; Susanne Pache 118, 119, 120Judith Badel et Jean Malherbe 121, 135, 138, 139, 145Henri Boiteux ; Olimpe Françoise Aimée, née Demézière, veuve Mathil 149, 150Susanne Blanc ; Pierre Gotier 172, 235, 136, 137, 242,

247Jn. Nicolas Baumond ; Marie Elisabeth Béere 183, 232, 242, 245, 251,

257Jeanne Françoise Baud ; Jean Louis Hennard 195, 196, 197, 200, 201,

202, 203Pierre Brechaud 216Arrêt d’observaton des genevoisLes jugaux huissier Blanc 242, 245, 253, 255, 256Catherine Bauti et Mr. Hale, jeune anglois. 259, 260, 268, 339Jean François Burdet 290Jn. Pierre Burnat 290Susanne Champoux ; Baptiste Duplan 294Anne Marie Benet, née Her et son mari David Beney 366, 377Sr. Bressenet 378

CPierre Crespin et Anne Marie Bornand 12, 13, 14, 17, 18, 19, 84

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Jeanne Chappuis ; Henri Armand Friezein 70, 71, 72, 79, 85, 90, 106,107

Jean Samuel Cuenod 132Judith Claudine Corbaz 211François Coste 216Henri Cuerel 238Susanne Champoux ; Baptiste Duplan 295, 296, 297, 303, 320

jusqu’en 331, 332Henri Chambaud ; Esther Gilleron 305Elisabeth Coin ; Anthoine Grenier 358, 354Abram Cleves 365Pre. François Clavel 373Abraham Cretenoud 373Veuve de Jn. Cardinaux, née Balessat 379

DMttre. Dufey 65, 74, 365Jeanne Marie Dettraz ; Jean Siméon Thonney 128Déclaration des sergents de la garde 152François Dupuis 216Jn. Estienne Decastel 290Susanne Marie Dufaux ; André Juan 346, 376

EJeanne Louise Eperon ; Jean Charles François, dit Probi 174, 182

FJaques Adam Fonjallaz 221Abram Fontannaz 373Jean Freysoguel 374

GSamuel Gurtner et Anne Schutz 20, 21, 29, 30, 31, 38, 34,

50, 52, 53Abram Guignard ; Marie Christine v. Rosier 81, 82Isaac Louis Gaudin 132Jeanne Gaulay 162Guillaume Friquet 216Huit filles, desquelles on cache les noms, pour avoir dansé 218Rosine Salomé Granicher et Jean Henri Heussler 261, 262 jusqu’à [2]67,

268, 343, 349, 350Jeanne Espérance Gardel ; Phillibert Flacilière 277, 278, 347, 356, 359

HJean Hygnou 143Anne Barbe, née Guz, veuve Hertel ; Philippe Frédérich Franck 146, 147, 148, 151,

164, 166Jean Henri Louis Hennard 209

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Elisabeth Hasler ; Jean Pierre Muller 212, 213, 214, 215, 218,227, 281, 282, 283, 292,306, 316, 332

JFrançoise Journet 42, 43, 49, 50, 51Pre. Adam Jonin 290Anne Jaquillard 364

KJacob König ; Barbe Jordi 169, 170, 171, 174, 181,

218, 219, 231, 238Anne Barbe Kunz ; Jean Pierre Muller 334La femme de George Kirchner, née Regamey 368

LAnne Ledermann et Samuel Capt 22, 54Louise Françoise Lirgg ; Jean Louis Rousset 40, 41, 42, 46, 47, 51, 61,

62Les jugaux Susanne Lemat et Jean Louis Rousset 70, 80, 84, 90, 97, 109,

100, 110, 120, 122, 123,124, 125

Jean Louis Albert Lacour 133Elie Lederray ; Marie Jaillet 161, 162, 163, 169, 171Jne. Susanne Lavanchy ; n. Teiller 198, 200, 205, 209, 210,

217, 223, 226, 230, 231Jean Larivière 216Jaqueline Landré ; Jean Guillaume Brenner 271, 352, 353, 354, 355,

356Mr. le banneret Lemaire ayant résigné, a été remplacé par Mr. Secrétan,banneret du Pont 350

MBenedit Mann 11, 13Les sœurs Susanne Marie et Lydie Matthey 45, 46, 54, 75, 76, 77, 90,

104, 105, 106Jaques Milliquet 55Jeanne Marie née Menétrey ; André Raccaud 80, 81, 83, 86, 87, 90, 100Les jugaux Masmejan 97, 107, 115, 116, 127,

137, 154, 155, 156, 161,168

Manuel Maillard 153Pierre Abram Michaud, sa femme Susanne Ami 166, 167, 171Anne Muller ; Jn. Pierre Cavin 336, 375 et 376Lydie Matthey ; Louis Rollet 336, 343Frédérich Michod 373

OSamuel Oudy 153

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Observation sur le thermomètre de Réaumur 225

PSusanne Pache et François Louis Girard 101, 102, 103Jean Abram Pache 153David Pingoud 180Denis Ducrot 180Jean Papon 186Françoise Porchet ; Pierre Joseph Bascillon de Morel 190, 191, 194, 195, 222Joseph Pahud 216Veuve Perrin 275Louis Porchet ; Susanne Burquier 272, 275Gabriel Parisod 290Louis Perrin 371, 380Henri Pfau 374

RMonsr. l’anc. boursier Rosset, occasion la Rougemont 7, 8, 9, 14, 23, 24, 25, 26,

27, 32, 33 jusques en 38,55, 57, 58, 87, 88, 99, 116

Jeanne Sophie née Roullet et Pierre Ramondin 72, 94, 95, 96, 111, 112Marie Elisabet Reymond ; Jacob Demorais 114, 115, 126, 132, 133,

139, 144, 145Antoinette, veuve Roux ; Marc Antoine Jaquier 157, 158, 159, 160, 168,

199, 204Henri Reber 192Samuel Regamey 208Daniel Roth 221Charlote Rochat ; Marc Vuffrei 274, 286, 288, 293Moyse Rochat 290Isaac Rouge 290Jeanne Marie Remondin ; Benoît Mercier 293, 313, 350, 351, 366,

367, 369

SPre. Isaac Sandoz et sa femme née Bertholet 66, 69, 70, 84, 92, 93, 94,

100, 117Anne Sallabach ; Henri Weiss 140, 141, 142, 143, 145Schneder 173Rose Sterky ; Samuel Küpferschmidt 206, 207, 208Catherine Schwitzgäbel ; Jean Pierre Monod 227, 228, 239, 240, 241,

243Jeanne Henriete Stoupan ; Jacob Creux 268, 270, 275, 280, 299,

316, 317, 337, 343, 359,366, 368

Mr. le banneret Secrétan remplace Mr. le banneret Lemaire350

TSamuel Tissot 290Armand Tesse 371

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Daniel Thenoz 373

VIsaac Viret et accord d’une remise des registres ; acte de contentement 6Jeanne Louise Wittoz ; Jean François Pache 15, 16, 17, 62, 63, 65, 73,

121, 129Susanne Willhelm ; Simon Buchelman 79Jean Louis Vichet 216Jeanne Claudine Vitet et Jacob Creux 285, 362, 263, 264, 368,

369Nicolas Viret 290Jean von Rüff ; Elisabeth Hasler 300, 303, 307, 308 jusques

à 312, 316, 332, 334

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[p. 1]AU NOM DE DIEU, AMEN

Jean Philibert André Esaye Vullyamoz.

Teneur d’une lettre de Leurs Excellences du Sénat du 8me. mars 1759.Nous, l’avoyer et Conseil de la ville de Berne, noble, cher et féal baillif, salut.Sur la représentation qui nous auroit été faite par notre Consistoire suprême que la loy,

fol. 109 du code consistorial, titre : Comment l’on doit se conduire dans l’adjudication desenfans, sembleroit insinuer qu’indistinctement les cas de fornication, comme ceux d’adultère,doivent continuer à être portés par devant notre Consistoire suprême pour qu’il en juge, cescas entrainant après eux des séparations ou divorces et autres suittes fâcheuses. [p. 2] Quant àceux de simple fornication où ne se rencontre aucunne difficulté, ni sur la paternité del’enfant, ni sur son entretien, nous laissons subsister les choses comme du passé, toutes foisavec cette explication que l’aveu des parties étant fait par devant le Consistoire inférieur, ondevra en coucher écriture avec toutes les circonstances, et verbal de tout sera envoyé par lespasteurs (ou par le secrétaire) à notre Consistoire suprême, en marquant exactement le nom dupère et celui de la mère, la bourgeoisie de l’un et de l’autre, le nom de batême, de famille del’enfant, affin que le tout soit porté et enregistré par le secrétaire au contrôle des bâtards. Nouslui avons alloué dix batz qui devront être envoyé tout de suitte, en même tems que le verbal.

Ce dont vous êtes avisés lorque de semblables cas se présenterons par devant leConsistoire inférieur, d’y assister, d’y présider à l’avenir, autant que les occupations de votrebailliage pourront vous le permettre.

Lequel rescript vous ferés inscrire en son lieu pour servir de règle, en enjoignant aussiaux seigneurs de [p. 3] jurisdiction de votre bailliage, de s’y conformer exactement. Dieu soitavec vous. Donné ce 8me. mars 1759

Nous, le président et les assesseurs du Consistoire de la ville de Berne. Salut.Plus il arrive de cas, et plus nous avons occasion d’observer que les accouchements se

font à des dates qui ne correspondent pas avec celles qui auroient été indiquée dans lesdéclarations des filles enceintes. Qu’il y a quelques fois des différences de plusieurs semaines,et même de mois entiers, sans que les procès verbaux concernant les couches fassent mentionsi l’enfant est à terme ou non. Circonstance qui influe beaucoup sur les jugements depaternité, et qu’on pourroit facilement éclaircir par les sages-femmes, ou tout autre matronequi assistent aux accouchements.

Comme il est de notre devoir et de notre office de procurer tout ce qui peut servir aujugement des difficultés ventillantes par devant nous sur cet objet, nous vous chargeonsamiablement par cettes, de [p. 4] faire en sorte à l’avenir, et dans tous les tems, que lesmatrones qui assistent aux accouchements, examinent avec soin si l’enfant est à terme ou non.Qu’elles en donnent leur déclarations de bonne foy, que vous ne manquerés pas d’ajouter àvos procès verbaux. Nous nous reposons sur vous de ce soin. Dieu soit avec vous. Donné le20e. aoust 1759.

Et receu le 2e. février 1760.Nous le président et les assesseurs du Consisitoire de la ville et république de Berne.Révérend et très honnoré Monsieur le doyen. Salut.Dans la vue de pouvoir à l’avenir régler et déterminer avec d’autant d’équité que de

certitude la nourriture et les entretiens des enfans illégitimes par le concours de leurs pères etmères. Nous avons trouvés indispensablement nécessaire que les Consistoires inférieurs [p. 5]ajoutassent aux verbaux qu’ils nous envoient à l’ordinaire, un état exact des uns comme desautres. A ces causes, nous vous chargeons amiablement, révérend et très honoré Monsieur le

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doyen, de communiquer cette ordonnance le plutôt possible à tous Messrs. les pasteurs devotre Classe, leur manifestant que les soins et attentions qu’ils apporteront à le bien observernous seront très agréables.

Nous nous attendons, Monsieur le doyen, que vous voudrés bien nous certifier de cettenotification. Dieu vous ait en sa bonne sainte garde. Donné ce 10e. juin 1765.

Le tout de ses trois arrêts fidèlement extraits et duement collationné par le secrétairemoderne soussigné, ce 20e. 8bre. 1774.

Jean Philibert André Esaye Vullyamoz, secrétaire.[p. 6]

13 octobre 1774

[-] 1re.Du jeudi 13e. 8bre. 1774.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival Polier de Vernand, le v.

Consistoire assemblé, ont assistés Messieurs doyen Leresche, pasteur Chavannes, banneret deSaussure, conseillers Destallents, h. forestier Vullyamoz, g. sautier de Crousaz, professeurPorta.

[-] Remise des registres par Mr. Viret, tenant la plume par interim.Monsr. Viret, ci devant subsidiaire de Monsr. le secrétaire de Illens, consté du registre

folio 243 qu’il a commencé de tenir la plume le 13me. janvier dernier jusques à cette St.Michel, ce jourd’hui nous aiant remis les registres et les papiers y attenants, nous les avonstrouvé en bon ordre, hors du registre commencé de la date du 19e. février 1761, finis le 25e.janvier 1772, dans lequel il y a un vuide qui comprend la page 17 et 18.

[-] Acte de contentement accordé à Mr. Viret.Ledit Mr. Viret prie la v. Chambre de lui accorder un acte de la manière dont il auroit

servi pendant huit mois comme subdélégué de Mr. le secrétaire de Illens.La v. Chambre se fait un plaisir de déclarer ici qu’elle a été très contente et satisfaite

de son zèle, de son application et du soin qu’il a eu d’expédier sans retard tous les verbaux quilui ont été demandé. Déclaration qu’il pourra avoir [p. 7| s’il souhaite, sous le sceau deMonsieur le président.

[-] Jacob König acquité de 166 batz envoié à Mr. Tschiffely, secr. du suprêmeConsistoire.

Monsieur le président fait rapport que le 30e. 7bre. dernier, il auroit expédié à Monsr.Tschiffely, secrétaire du Consistoire suprême, les 166 batz que Jacob König, de MunchenBuchsée, a délivrer ici en Chambre le jeudi 29e. dudit.

[-] Monsieur l’anc. bours. Rosset et la Rougemont.Monsieur l’ancien boursier Rosset, en suitte de l’appointement pris le 29e. 7bre. dernier,

c’est présenté, demandant qu’il soit fait lecture d’une pièce dans laquelle il fait diversesréflextions sur l’arrêt qui a été rendu le 22e. d’aoust dernier par nos illustres puissantsseigneurs du Consistoire suprême, sur la paternité des deux enfans jumeaux d’ElisabethMadeleine Rougemont, de St. Aubin.

La v. Chambre délibérant, ne se seroit pas attendue qu’après la réquisition deMonsieur l’ancien boursier Rosset, à la date du 29e. 7bre. dernier, portant qu’il demandoitterme de quatorze jours d’usage pour se réfléchir, regardant ce moment comme celui auquel lasentence lui a été rapportée juridiquement, qu’il déposat sur le bureau une pièce par écrit parlaquelle il prétend ettablir que l’arrêt des illustres puissants seigneurs du Consistoire suprêmedu 22e. aoust ne peut le regarder, puisqu’il ne se croioit pas en cause avec la Rougemont,depuis qu’elle avoit renoncé à la légitimation de ses enfans. Et qu’en second lieu, feu Monsr.Victor Rosset, son fils, n’aiant rien laissé, et le père [p. 8] n’étant pas héritier nécessaire deses enfans, ledit arrêt ne l’avoit point eu en vue en adjugeant les filles de la Rougemont à feuMonsr. Victor Rosset, en chargeant ses héritiers de leur entretien.

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C’est pourquoi la v. Chambre, pour ne rien précipiter, a cru devoir communiquer l’étatdes choses à nos seigneurs supérieurs, pour attendre leurs ordres et s’y conformer, ayant étéinutille de faire convenir contradictoirement la Rougemont, qui s’étant retirée chez elle dansla comté de Neufchâtel, est dans l’impuissance de se déplacer.

Monsieur le doyen Leresche voulant bien continuer à se charger de pourvoir àl’entretien des enfans jumeaux d’Elisabeth Madelaine Rougemont, dit que depuis son dernierrapport du quatorze 7bre., date à laquelle il avoit été dépensé 68 francs, qu’il a livré de plus dixfrancs pour acquitter le mois de 7bre., et qu’à la veille de la mauvaise saison, le père nourricierlui avoit présenté une note de divers objets nécessaires pour le bien être et l’habillement dessusdits enfans, ce qui peut aller à environ vingt quatre francs. Ledit Monsieur le doyen, voiantque cette procédure traîne en longeur, demande à la v. Chambre de nouveaux avis.[p. 9]

Sur quoi la v. Chambre ayant délibéré, a prié Monsieur le doyen Leresche de continuerses bons soins pour l’entretien de ces enfans, et à fournir le nécessaire suivant sa prudence.

Elle prend la liberté de représenter à nos illustres puissants seigneurs, que ce cas ci estabsolument extraordinaire. Que ladite Rougemeont, mère de ces enfans, a produit un acte depauvreté de sa bourgeoisie, qu’il a fallu même, pendant ses couches, l’entretenir par desargents fournis de la Direction de pauvres habitans, et qu’il n’y a aucun recours contre unecommunauté de principauté étrangère, dont la constitution est absolument différente de cellede ce pays.

En conséquence de quoi, la v. Chambre demande instamment à nos illustres puissantsseigneurs qu’il leur plaise d’ordonner à qui il y à lieu de s’adresser pour faire rentrer lesavances considérables qui ont été faite jusqu’à ce jour, et qui continueront avant la fin de cettelongue procédure.

[-] Déclaration de Jeanne Esther Burky à l’instant de ses couches faite au secrétaire.Monsieur le président a déposé sur le bureau les déclarations suivantes.

[p. 10]Du mardi 11me. 8bre. 1774, 8 heures et demi du soir.En conséquence des ordres du noble seigneur lieutenant baillival, le secrétaire

soussigné, suivi de l’officier de la v. Chambre, se seroit transporté au domicile de la veuveBurky, de Langnau, rière la bannière de la Cité, pour recevoir la déclaration de sa fille, JeanneEsther Burky, à l’instant de ses couches. Laquelle étant gisante au lit, commençoit à ressentirles premières douleurs d’un accouchement prochain, ainsi que l’a certifié Catherine Chevaley,sage-femme jurée, en ce moment présente. Et ladite Burky sérieusement exortée à rendregloire à Dieu et à dire la vérité sur la paternité de l’enfant qu’elle alloit mettre au monde, ellea solemnellement assuré que sans faire tort à sa conscience, ni à la personne accusée, elle nepouvoit charger qui que ce soit de la paternité de son enfant autre que Henri Bar, deWädenschweil, au canton de Zürich, qui lui a fait des promesses de mariage par écrit. Ladéposante ratifiant, confirmant, dans ces instants douloureux ses précédentes déclarations etaccusations à ce sujet. En témoin de quoi signé, Lausanne 11me. 8bre. 1774.

Jean Philibert André Esaye Vullyamoz, secrétaire du v. Consistoire.[p. 11]

[-] Déclaration faitte par la Chevaley, sage-femme, à l’instant des couches de JeanneEsther Burky.

Du jeudi 13me. 8bre. 1774, 10 heures avant midi.La femme Catherine Chevaley, sage-femme jurée, déclare que Jeanne Esther Burky,

de Langnau, domiciliée chez sa mère, bannière de la Cité, auroit accouché hier, mecredi 12octobre, 10 heures du soir, d’une fille à terme, de bonne venue et viable, quoique la délivranceait été fort pénible.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 13e. 8bre. 1774.

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Signé : Polier de Vernand, lt. baillival.[-] Bénédit Mann citté à ce jour. Retiré chez lui.Monsieur le président nous a fait rapport qu’il auroit ordonné de nouveau d’assigner

Bénédit Mann à paroître céans aujourd’hui. Sur quoi l’officier a certifié que, s’ettant rendu levendredi 30 7bre. au domicile dudit Mann, chez la veuve Marie Perret, elle lui auroit dit qu’ils’étoit retiré pour aller chez lui, ajoutant que Jean Kilchoffer, charpentier, habitant de cetteville, et du même endroit, lui avoit assuré que ledit Mann s’étoit tout à fait retiré, et qu’il s’enétoit allé dans son village.[p. 12]

[-] Pierre Crespin, de Lausanne.Monsieur le président fait rapport qu’il auroit reçeu une lettre de nos illustres puissants

seigneurs du Consistoire suprême, en datte du 3me. 8bre. concernant Pierre Crespin, deLausanne, et Anne Marie Bornand, de Ste. Croix, dont la teneur suit.

[-] Lausanne. Arrêt de cittation de Pre. Crespin, de Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire de la ville de Berne. Salut.Nous avons fixé le lundi 31 du courant mois d’octobre pour entendre en contradictoire

votre bourgeois Pierre Créspin, présentement domicilié à Neufchâtel, et son accusatrice, AnneMarie Bornand, de Ste. Croix, qui lui fait clame de mariage et de paternité, et qui vientd’accoucher d’une fille le 7me. septembre dernier, ayant été examinée à l’instant de sescouches.

Nous vous chargeons amiablement d’informer ledit Crespin de cette assignation, et denous en faire conster. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 3me. 8bre.1774.

Reçue le 10e. 8bre. 1774.[p. 13]

En conséquence de laquelle, Monsieur le président, pour éviter des frais, auroit envoiépar l’officier Fiaux, hier mecredi 12e. du courant, un projet de soumission au Sieur SamuelCrespin, domicilié en cette ville, pour le faire parvenir à son frère Pierre Crespin, auxBayards, rière la principauté de Neufchâtel, pour qu’il eut à se conformer aux ordres contenusen susditte lettre.

3 novembre 1774

[-] 2Du 3me. 9bre. 1774.Sous la présidence du n. sgnr. lieutenant baillival, le v. Consistoire c’est assemblé, ont

assistés Messieurs doyen Polier de Bottens, doyen Leresche, pasteurs Besson, Chavannes,banneret de Saussure, banneret Lemaire, conseiller Destallents, justicier Rosset.

[-] Envoy du paquet concernant Bénédit Mann, du 14e. 8bre.Le n. s. président fait rapport que le 14e. 8bre., il auroit expédié aux illustres seigneurs

du Consistoire suprême, le paquet concernant Bénédit Mann, de Tchangnau.[p. 14]

[-] Envoi du paquet concernant les filles naturelles d’Elisabet Rougemont, du 19me.8bre.

Il ajoute que le 19me. dudit mois d’octobre, il auroit expédié à nosdits illustresseigneurs du Consistoire suprême, le paquet concernant les filles naturelles d’ElisabetMadelaine Rougemont, de St. Aubin.

[-] Concernant Pre. Crespin.De plus, qu’en conséquence des ordres de nos illustres seigneurs du Consistoire

suprême en date du 3me. 8bre. d’assigner Pierre Crespin, domicilié aux Bayards, mairie desVerrières, principauté de Neufchâtel, à paroître à leur audience le lundi 31e. dudit mois

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d’octobre, il auroit adressé à Monsr. le juge du v. Consistoire des Bayards, à la date du 19e., etque le 26e. suivant, il auroit reçeu une lettre de Monsr. le maire Du Terrau, de Neufchâtel,lequel lui a renvoyé l’exploi dhuement notifié au Sr. Raymond, chez qui demeuroit ledit SieurPierre Crespin, absent de l’endroit, et envoyé le compte comme suit.

Port de la lettre de Lausanne : batz 3Permission de signifier : 1Droit du sautier 12Papiés de Neufchâtel avec Bayard 30Doit Pierre Crespin à Monsieur le président 46A quoi doit être ajouté le port de la lettre de Monsr. Du Terrau 4Affranchissage de la lettre de Mr. Du Terrau à la datte du 28e. 8bre : 2 1/2

______Doit Pierre Crespin à Monsr. le président, batz 52 1/2

[p. 15]A la date du 29e. 8bre., la soumission de Pierre Crespin, signée le 22e. 8bre., a été

expédiée à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.[-] Rapport concernant Jeanne Louise Wittoz.Monsieur le président nous ayant fait rapport que Jeanne Louise Wittoz, ci devant

femme d’Abram Duc, d’Eschichens, tisserant de sa profession, divorsée d’avec lui le 15e. 7bre.dernier par arrêt de nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, lui auroit dit le 19e. 8bre.qu’elle étoit enceinte d’une autre personne que de son mari. En conséquence de quoi, il auroitassigné laditte Wittoz à paroître à ce jour pour faire sa déclaration par devant la v. Chambre.Laquelle comparoissant, a été interrogée de son nom, surnom, âge, qualité, et de sa demeure.

A dit qu’elle s’apelle Jeanne Louise Wittoz, fille de Jean François Wittoz, de Vufflensla Ville, femme divorsée d’Abram Duc, d’Eschichens, tisserant de sa profession, par arrêt denos illustres seigneurs du Consistoire suprême à la date du 15e. 7bre. 1774. Qu’elle n’a pointd’enfant de son mari, qu’elle est âgée de 28 ans, et actuellement [p. 16] domiciliée depuis unmois chez la veuve Bibelot, bannière du Pont, et que jusques ici, elle a servi commedomestique en différentes maisons de cette ville.

Interrogée de combien de mois elle est enceinte.Répond qu’elle est enceinte d’environ cinq mois.Interrogée de qui.Répond que cet enfant est à un étranger dont elle ne sçait pas le nom. Après avoir dit

d’abord qu’elle ne pouvoit pas nommer la personne présentement.Ce que relu, elle l’a rattifié.La v. Chambre délibérant sur l’état de cette procédure, a observé que laditte Wittoz

n’a, dans cette ville, qu’un domicile précaire, et qu’à aucun égard on n’est obligé d’y suivre.En conséquence de quoi, l’interrogatoire ci dessus sera communiqué par le secrétaire au v.Consistoire de Morges, auquel Eschichens ressortit et dont Abram Duc, mari de laditte Wittozétoit bourgeois.[p. 17]

17 novembre 1774

[-] 3Du 17me. 9bre. 1774.Sous la présidence du n. s. lieutenant baillival, le v. Consistoire c’est assemblé, ont

assistés Messieurs les doyens Polier, Leresche, pasteurs Chavannes, Gerwer, banneret deSaussure, conseiller Destallents, grandsautier de Crousaz.

Expédition à Monsieur Monod, juge du v. Consistoire de Morges, concernant LouiseWittoz, a été envoyée le vendredy 14me. du courant.

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Le n. s. lt. baillival fait rapport d’une lettre qu’il auroit reçeue de nos illustresseigneurs du Consistoire suprême en date du 31e. 8bre. dernier, concernant Anne MarieBornand, de Ste. Croix, et Pierre Crespin, de Lausanne, dont la teneur suit.

[-] Lausanne. Concernant Marie Bornand.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Salut.A comparu en droit aujourd’hui par devant nous, Anne Marie Bornand, de Ste. Croix,

assistée de sa mère et de son oncle, ainsi que demanderesse, faisant clame de mariage et depaternité contre Pierre Crespin, votre bourgeois, [p. 18] domicilié présentement aux Bayards,mairie des Verrières, principauté de Neufchâtel. Laquelle a exposé que ledit Crespin ayant étéduement instruit du présent jour que nous avions fixé pour rendre notre sentence encontradictoire, ainsi qu’il paroît par sa signature qu’il a donnée volontairement auxnotifications, malgré lesquelles il ne siste point en droit pour se deffendre sur les promessesde mariage suffisamment vérifiées, de même que sur la clame de paternité confirmée àl’instant de ses couches. L’humble requérante persistoit à ce qu’il lui fut accordé par nous unesentence formelle, en contumace, contre ledit Crespin.

Sur quoi, après avoir examiné toutes les pièces du procès qui ont été fournies, nousavons accédé aux justes conclusions de la plaignante. Et en conséquence, nous l’avonsadjugée, elle et la fille dont elle est accouchée le 7me. du mois dernier, audit Crespin, d’ors etdéjà, en contumace, comme légitimes et habiles à hériter, avec toutes attributions de droit,nom de famille, bourgeoisies et [p. 19] entretien. En sorte que ladite Bornand doit à l’avenirêtre regardée comme sa femme selon la loi, et que ledit Crespin sera tenu d’accomplir cemariage suivant les cérémonies publiques de l’Eglise, en la manière accoutumée.

Nous avons, du reste, condamné ledit Crespin à tous les frais de ce procès, saufmodération. Le tout cependant, sous les réserves portées dans les loix au sujet des formes àsuivre pour purger la contumace.

Sur quoi nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 31e. octobre 1774.Reçue le 7me. 9bre. 1774.Il a été ajouté qu’il auroit vu une lettre que ledit Pierre Crespin écrivoit dernièrement à

son frère ici, par laquelle il lui mandoit que, s’ettant rendu à Berne pour le jour de la cittation,il auroit vu diverses personnes qui lui avoient annoncé qu’il seroit contraint d’épouser tout desuitte Marie Bornand, et qu’il avoit pris le parti d’être contumace et de se réfugier àNeufchâtel, désirant cependant d’être informé du sçu de cette affaire.[p. 20]

Par délibération de la v. Chambre, a été trouvé convenable de donner communicationau Sr. Pierre Crespin de cette sentence, par le canal de son frère ici, pour se relever de lacontumace.

[-] Samuel Gurtner et Anne Schutz.Monsieur le président fait rapport d’une lettre de nos illustres seigneurs du Consistoire

suprême concernant Samuel Gurtner, de Wattenweil, clamé de paternité par Anne Schutz, deSumiswald, dont la teneur suit.

Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.Salut.

Samuel Gurtner, de Wattenweil, clamé de paternité par Anne Schutz, de Sumiswald,se trouvant encore domicilié dans votre ville.

Nous vous chargeons amiablement de le faire paroître par devant vous pour luimanifester que laditte Schutz est accouchée le 16e. du courant d’un enfant à terme, et qu’ayantété sérieusement examiné selon la loy, elle auroit persisté à l’accuser d’être le père de sonenfant.[p. 21]

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Nous nous attendons que vous enverrez incessamment ses défenses à ce sujet, ou votreverbal, en réponse à tous évènement.

Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 31me. octobre 1774.Reçeu le 7me. 9bre. 1774.Ledit Samuel Gurtner ayant été appellé. Interrogé s’il se reconnoît père de l’enfant

dont Anne Schutz, de Sumiswald, est accouchée le 16e. du mois dernier.Répond qu’il est impossible que cet enfant soit de ses œuvres, puisqu’il assure

positivement qu’il n’a eu aucunne cohabitation avec Anne Schutz depuis le mois de novembre1773. Et quoiqu’il ne soit parti de Berne que dans le courant de présente année, il n’a point eude commerce avec elle, ni en décembre, ni en janvier dernier, et qu’il s’étoit aperçeu qu’ellecontinuoit à avoir des liaisons avec un domestique, de qui elle a eu précédemment un enfant.[p. 22]

Exorté sérieusement par Monsieur son révérend pasteur à dire vérité, et à ne faire tort àsa conscience, ni à la personne qui l’accuse.

A dit qu’il y persistoit et continuoit à protester qu’il n’étoit qu’il n’étoit pas père de cetenfant. Qu’il n’a jamais eu commerce avec ladite Anne Schutz qu’une seule fois, dans lemillieu de 9bre. de l’année dernière, et qu’il étoit pris de vin.

Relu et rattifié.Par délibération, l’interrogatoire ci dessus sera incessamment levé pour être adressé

par le courrier de samedy 19e. du courant à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.[-] Concernant Anne Lederman et Samuel Capt.Monsieur le président fait rapport que Monsieur le révérend pasteur du Mont lui a

donné avis que Anne Ledermann, fille de Mathhieu Ledermann, du Mont et d’Epalinges,auroit accouché d’un garçon le 14me. du courant, environ les neuf heures, sans avoir étéentendue par les consistoriaux dans ces momens crittiques.

Sur quoi, Monsieur le président auroit prié Monsieur le révérend pasteur d’apellerauprès de lui, à sa commodité, la femme qui a accouché ladite Ledermann, et de faire écriturede sa déclaration, comme aussi de procurer le baptême [p. 23] de l’enfant selon l’ordre,jusques à ce que l’accouchée soit en état de reprendre sa procédure contre le nommé SamuelCapt, du Chenit, qu’elle avoit accusé d’être le père de son enfant.

Monsieur le président fait rapport du rescrit de nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême, en date du 31 octobre dernier, concernant les filles naturelles d’ElisabethRougemont, de St. Aubin, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président & les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Salut.Nous avions eu meillieure opinion des sentimens délicats et du discernement de Mr. le

boursier Rosset, votre bourgeois. Nous avions cru qu’il accepteroit, avec remerciement &sans opposition, la sentence que nous rendîmes le [p. 24] 22me. août dernier, au sujet de sesdeux infortunées petites fille, & qu’il s’y soumettroit d’une manière convenable en qualitéd’unique héritier de feu son fils, le Sr. Victor Rosset. Aussi avons nous été singulièrementsurpris du contenu de votre dernière lettre du 19me. du courant, et du verbal quil’accompagnoit.

Mais, puisqu’il ne s’agit seulement que d’ôter à Mr. Rosset tous les prétextes ultérieurspar un éclaircissement précis de notre susdite sentence, & de le guérir de ses s[c]rupules.

Nous déclarons par les présentes, que sous la dénomination des héritiers de feu le Sr.Rosset, nous n’avons entendu parler d’autre personne, et ne parlons encore effectivement quede son père, Mr. le boursier Rosset, qui n’a point procuré la liquidation juridique de l’héréditéde son fils majeur, quelque peu considérable qu’elle put être, & qui par là, selon [p. 25]l’interprétation la plus claire de nos loix, s’en est déclaré l’héritier. C’est sur ces principes de

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droit que Mr. le boursier Rosset est tenu de supporter toutes les charges dont fait mentionnotre sentence du 22e. août, concernant les filles jumelles d’Elisabeth Rougemont, qui ont étéadjugées comme illégitimes au Sr. Victor Rosset. A quoi vous devez aussi l’astreindre tout desuite, sans autre.

Quand à l’entretien de ces enfans et de leur mère, avant l’écoulement des six premiersmois dès la naissance, nous ne pouvons que louer les dispositions chrétiennes et charitablesque vous avez manifestées en cette circonstance.

Mais dans l’état présent des choses, que Mr. Rosset ne veut pas seulement s’exécuterde bonne grâce sur ce que les loix imposent, nous sommes forcés de vous adresser purementet simplement à la Direction des pauvres [p. 26] de votre ville pour la restitution des argentsque vous avez déboursés pendant ces six premiers mois.

Du reste, si l’une ou l’autre des parties, sçavoir Mr. Rosset, ou Elisabeth Rougemont,refusoient de se conformer à la sentence que nous avons rendue, soit à l’éclaircissement quenous venons de donner, nous leur accordons d’ors et déjà le libre accès pour la révision detout[e] cette procédure.

C’est ce que nous vous chargeons amiablement de manifester aux parties, en vousenjoignant de retirer encore de Mr. Rosset, outre l’émolument précédemment ordonné, 48batz, auxquels nous l’avons condamné comme juste pour les nouveaux frais qu’il occasionne,et que vous enverrez incessamment à notre secrétaire. Nous vous [p. 27] recommandons à laprotection divine. Donné ce 31 octobre 1774.

Reçue le 7me. 9bre. 1774.Sur quoi Monsieur l’ancien boursier Rosset auroit été invité à en entendre la lecture.

Lequel s’étant rendu en Chambre, et après avoir ouï la lecture dudit rescrit, il a manifesté qu’ilne pouvoit se conformer à cette sentence, et qu’avec respect, il se voioit par les circonstances,forcé d’en apeller par devant Leurs Excellences du Sénat, nos souverains seigneurs,demandant qu’à cet égard, tous les termes convenables lui soient accordés, et requiert enmême tems copie et terme.

La vén. Chambre délibérant, a ordonné qu’il fut incessamment levé extrait de ce quedessus, pour être communiqué à nos illustres seigrs. du Consistoire suprême, qui voudrontbien successivement diriger la marche de l’appel, dont Monsieur Rosset seroit avisé.[p. 28]

De plus, la v. Chambre a trouvé que Elisabeth Rougemont étant ettrangère, absente dupays, et ne sistant plus en droit pour deffendre les intérêts de ses filles, il étoit convenable dedonner communication aux honnorés seigneurs du Conseil de cette ville du susdit rescrit, pourexaminer s’il n’i auroit pas lieu de nommer un tuteur aux filles naturelles de ladite ElisabethRougemont, qui soutiendroit leur droit contre l’appel de Monsieur l’ancien boursier Rosset.

A tout évènement, copie de la sentence sera remise à la femme Gavoulliet, tante de lasusdite Rougemont, pour qu’elle la lui fasse parvenir sûrement, et que cette dernière puisse,s’il y avoit lieu, tirer le meilleur parti de sa cause comme il lui conviendra, en l’avisant enmême tems que Monsieur Rosset est apellant.[p. 29]

Monsieur le banneret de Bourg est prié de la part de cette v. Chambre, de porter cetteaffaire aux très honorés seigneurs du Conseil le plutôt possible, dès que le secrétaire aura putlever copie de la sentence.

Monsieur le doyen Leresche nous fait rapport qu’il a payé pour la pention des fillesjumelles de la Rougemont, pour le mois d’octobre dernier, dix francs.

De plus, il nous a présenté le compte de ce qu’il auroit avancé pour le bien être dessusdits enfans, sur divers objets nécessaires pour être à la veille de la mauvaise saison. Leditcompte, à forme du reçeu au bas de de la date du 7 9bre. courant, signé Mariane Gavillet, estde 23 francs.

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A été déposé sur le bureau, ce qui suit.Du lundi 17e. 8bre. 1774.Jeanne Susanne, fille de Jeanne Esther Burky, de Langnau, née le mecredi 12, sous

promesses de mariage, et après les bamps publiés avec Henry Bar, de Wadenschweil, cantonde Zurich, a été baptisée dans la grande église, par Mr. le pasteur Chavannes, le lundy 17e.octobre 1774. Parr. David Burky, frère de la mère. Marr. Jeanne Susanne Rodond.

Extrait du registre des baptêmes de l’Eglise de Lausanne. C’est ce qu’attesté le 18e.9bre. 1774.

Signé : E. L. Chavannes, pasteur.[p. 29b]1

1er décembre 1774

[-] 4Du 1er. Xbre. 1774.Sous la présidence du n. s. lieutenant baillival, le v. Consistoire c’est assemblé, ont

assistés Messieurs doyen Leresche, pasteur Chavannes, pasteur Guerwer, ministre de l’Egliseallemande, banneret de Saussure, banneret Lemaire, haut forestier Vullyamoz, le justicierRosset.

[-] Concernant Samuel Gurtner.Le n. s. lieutenant baillival a mis sur le bureau une lettre souveraine de nos illustres

seigneurs du Consistoire suprême, concernant Samuel Gurtner, de Watenveil, dont la teneursuit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Salut.Nous vous chargeons amiablement de faire instruire dans la religion du serment, par

Mr. le pasteur de l’Eglise allemande, Samuel Gurtner, [p. 30] de Wattenweil, présentementouvrier dans votre ressort, afin qu’il puisse successivement paroître par devant nous encontradictoire le jeudi 20e. décembre prochain, et satisfaire à la prêtation du serment s’il y alieu. Quand ces deux choses exécutées, nous en donnerés avis et vous insérerés dans votrelettre un certificat de vie et mœurs de l’accusé.

Ne négligeant point de lui ordonner de se rendre la veille de la comparoissance pardevant nos très honorés seigneurs les assesseurs ecclésiastiques, pour être par eux interpellé.Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 21e. novembre 1774.

Reçue le 28e. 9bre. 1774.Ledit Samuel Gurtner duement citté à paroître ce jourd’hui, suivant la relation de

l’huissier de la Chambre, a été proclamé suivant l’usage et n’a point paru. Sur quoi, se seroitprésenté [p. 31] Mttre. Jean Matthys, de Munzilguentz, maçon, domicilié en cette ville, chezqui ledit Gurtner travaille de sa profession. Expose que ledit Gurtner reçeu hier une lettre deson père, où il avisoit de se rendre à Moudon pour reigler des affaires de famille. Ce qu’ilavoit engagé de partir ce matin, sous promesse de revenir demain au soir.

Relu, rattifié.Sur quoi délibérant, la v. Chambre a prié Monsieur le révérend pasteur de l’Eglise

allemande, d’instruire ledit Gurtner dans la religion du serment et de procurer un certificat devie et mœurs. Et dans le cas qu’il reparoisse, l’huissier de la Chambre le conduira auprès deMr. le révérend pasteur le jour et l’heure qu’il indiquera.

La Chambre, du reste, a beaucoup désaprouvé l’improcédé dudit Gurtner [p. 32] des’elloigner de la ville dans le tems qu’il y avoit une cittation légale contre lui, et qu’il devroitêtre amandé si ses facultés le permetoit. 1 Erreur de pagination : le scribe est revenu à la p. 29 au lieu de 30.

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[-] Concernant la paternité des filles jumelles de la Rougemont.A été mis sur le bureau l’appel interjeté au greffe de la v. Chambre par Monsieur

l’ancien boursier Rosset, de la sentence de nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, endate du 31me. 8bre. dernier, concernant les filles jumelles d’Elisabeth Rougemont, dont lateneur suit.

[-] Appel de Monsr. l’ancien boursier Rosset.Du 23me. 9bre. 1774.Monsieur l’ancien boursier Rosset est venu déclarer au greffe du v. Consistoire,

qu’aiant eu communication de la sentence rendue contre lui par l’illustre Consistoire suprêmeen date du 31e. 8bre. dernier, il est venu rattifier audit greffe l’appel qu’il a déjà interjetté, seproposant d’en porter le [p. 33] cours par devant Leurs Exellences, nos souverains seigneursdu Sénat, pour lequel obtenir, il aura l’honneur de se présenter à l’audience de Son Excellenceseigneur advoyer régnant, sur le 15e. Xbre. présente année.

Sur quoi délibéré, la v. Chambre a trouvé que cet appel interjeté à notre greffe devoitêtre rapporté sur nos registres, et que la communication en seroit donnée aux nobles et trèshonorés seigneurs du Conseil, priant Monsr. le banneret de Bourg de vouloir bien se chargerde leur en donner avis au Conseil de demain. De même, il sera donné communication duditappel à Elisabeth Rougemont.

Elisabeth Rougemont aiant paru, interprettée (sic : interpellée) si elle accepte lessentences qui ont été rendues par [p. 34] nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, lapremière du 22e. août dernier, et de leur re[s]crit du 31e. 8bre. suivant.

Répond que profitant du passage inséré dans le rescrit du 31e. 8bre. dernier, par lequelles parties sont admises à demander la révision de toute la procédure, elle demande en grâce àla v. Chambre, de faire parvenir à nos illustres seigneurs du Consistoires suprême, sa trèshumble requette tendante à obtenir la légitimation de ses deux filles.

Ladite Rougement a été avisée que Monsieur l’ancien boursier Rosset, apellant desdeux sentences susdites, a inséré au greffe de la v. Chambre le 23e. 9bre. dernier, qu’ilparoîtroit à l’audience de Son Excellence le 15e. Xbre. courant.

Lecture deditte requette ayant été faitte, la v. Chambre a consenti de donnercommunication à nos [p. 35] illustres seigneurs du Consistoire suprême, sous la conditionqu’il en sera expédié copie à Monsieur l’ancien boursier Rosset.

Monsieur le banneret de Bourg fait rapport que le 22e. 9bre. dernier, conséquemment audélibéré du 17e. dit, il auroit fait lire aux seigneurs du Conseil les deux sentences de nosillustres seigneurs du Consistoire suprême concernant les filles naturelles de MadelaineRougemont, dans le tems que Monsieur l’ancien boursier Rosset faisoit une exposition ausujet desdites filles.

Sur quoi le n. Conseil a fait la délibération suivante.Monsieur l’ancien boursier Rosset exposant dans sa requette qu’il est dans le dessein

de poursuivre son appel de la sentence du Consistoire [p. 36] suprême, qui le charge del’entretien de deux filles jumelles d’Elisabeth Marie Rougemont, de St. Aubin, comté deNeufchâtel, comme issue de son commerce avec feu Monsieur Victor Rosset, son fils. Maisque qu’elle que soit la décision souveraine sur cette question d’état, il n’a jamais entendu quela Bourse des pauvres de cette ville soit la victime de ses malheurs. Il nous supplie doncd’ordonner à la louable Direction de cette ville, de se charger de l’entretien de ses deux fillesau moyen d’un arrangement juste et raisonnable, sur lequel il s’exécutera, Ce qu’entendu,après avoir ordonné à notre secrétaire de garder cette requette et de l’enregistrer, nous avonschargé Messieurs banneret de la Palud et conseiller Forneret de conférer avec ledit Monsieurl’ancien boursier Rosset, aux fins de réduire sa proposition dans des termes clairs et précis, etde tirer de lui son ultimatum sur ce qu’il veut faire dans la circonstance, dont rapport noussera fait au premier Conseil, pour en être délibéré plus outre.

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[p. 37]L’huissier de la v. Chambre ayant été mandé auprès de Monsieur l’ancien boursier

Rosset pour exiger de lui les 184 baches pour l’émolument dû à nos illustres seigneurs duConsistoire suprême, concernant les filles jumelles d’Elisabeth Rougemont, des deuxsentences rendues à ce sujet.

Sur quoi, a répondu, au rapport de l’huissier, qu’étant en appel, il croioit de n’ettre pasobligé de payer, que sa sentence ne fut confirmée.

Monsieur le président ayant demandé à la v. Chambre s’il y avoit lieu d’adresserprésentement à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême le relevé de tout ce qui s’estpassé depuis le rapport de leur sentence du 31e. octobre, sans attendre le résultat de lanégotiation qui doit se traiter actuellement concernant l’entretien des filles naturelles de laRougemont. [p. 38] La v. Chambre a délibéré que jusques à présent, il n’i avoit pas lieu de seflatter que cette négotiation fut bientôt terminée, et qu’en conséquence, il étoit nécessaired’instruire n. illustres seigneurs du Consistoire suprême, sans retard, de tout ce qui s’est passé,par le courier de mecredi prochain 7me. courant.

15 décembre 1774

[-] 5Du 15me. Xbre. 1774.Sous la présidence du n. sgr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé, ont

assistés Messieurs les doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes,Guerwer, pasteur allemand, banneret de Saussure, conseillers Destallents, Vullyamoz,grandsautier de Crousaz.

[-] Samuel Gurtner proclamé.Samuel Gurtner, duement citté à ce jour, a été proclamé suivant l’usage et n’a point

paru.[p. 39]

Ayant été demandé à Monsieur le pasteur de l’Eglise allemande qu’il auroit instruitledit Gurtner dans la religion du serment, et s’il seroit en état de donner un certificat de vie etde mœurs de ce jeune homme.

Monsieur le révérend pasteur dit que dès le 4me. Xbre. courant, il auroit eu ledit SamuelGurtner auprès de lui, et qu’il auroit exorté pendant une heure sur l’importance du serment, etqu’il lui paru touché.

Que s’ettant rendu auprès de lui une seconde fois, le 11me. dit Xbre., ledit Gurtner,avant que de nouvelles exortations lui fussent adressées, confessa et reconnu qu’il avoit eucommerce charnel avec ladite Anne Schutz dans le courant de février dernier, et peu de joursavant son départ. Ce qui pourroit être entre le 13e. ou le 14e. dit.

Et quand au certificat de vie et mœurs, Monsieur le révérend pasteur avoit exigé de luiles déclarations du dixenier de son quartier, et de son bourgeois. Lesquelles il ne lui a pasremises jusques à présent.

[p. 40]La v. Chambre, par son délibéré, a ordonné le relevé de tout ce qui s’est passé le 1er. et

15me. Xbre. courant concernant Samuel Gurtner, pour être adressé à nos illustres et puissantsseigneurs du Consistoire suprême samedi prochain, 17me. du courant.

[-] Concernant les couches de Françoise Lirgg. Déclaration dudit secrétaire.Le n. s. président a mis sur le bureau la déclaration du secrétaire de la v. Chambre, de

l’accouchement de Louise Françoise Lirgg, dont la teneur suit.Du 12me. Xbre. 1774, entre huit et 9 heures du soir.Le secrétaire soussigné, suivi de l’huissier de la v. Chambre, se seroit transporté au

domicile des sœurs Lirgg, dites Gaucher, de Wimmis, maison de David Delisle, bannière de la

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Cité Dessous, proche l’Hôpital, pour recevoir la déclaration de Louise Françoise Lirgg àl’instant de ses couches. Laquelle étant gisante au lit, pressée des douleurs d’un accouchementprochain, des plus vives douleurs, présente Catherine Chevalley, sage-femme jurée. LaditteLouise Françoise Lirgg, sérieusement exortée à rendre gloire à Dieu, et à dire vérité sur lapaternité de l’enfant qu’elle alloit metre au monde, elle a sollemnellement assuré que, sansfaire tort à sa conscience, ni à la personne accusée, elle ne pouvoit charger qui que ce soit dela paternité de son enfant que Jean Louis Rousset, [p. 41] charpentier, homme marié, de laCorporation françoise de cette ville. Ratifiant et confirment dans ses instants douloureux, sesprécédentes déclarations et accusations à ce sujet. En foy de quoi signé à Lausanne ce 12me.Xbre. 1774.

Jean Philibert André Esaye Vullyamoz.Suit la déclaration de la sage-femme comme suit.Du mardi 13e. Xbre. 1774, 10 heures avant midi.Catherine Chavalley, sage-femme jurée, déclare que Louise Françoise Lirgg, dite

Gaucher, de Vimmis, d’elle bien connue, auroit accouché hier 12e. du courant mois dedécembre, environ 10 heures du soir, au domicile de Mtre. Delisle, Cité-Dessous, bannière dela Cité, d’un enfant garçon, à terme, de bonne venue et viable. En témoin de quoi signé,Lausanne ce 13me. Xbre. 1774.

Signé : Polier de Vernand, lt. bl.[p. 42]

La v. Chambre, par son délibéré, a ordonné qu’aussitôt que Louise Françoise Lirggseroit relevée de ses couches, elle devra être assignée par devant la v. Chambre, de même queJean Louis Rousset. Le secrétaire est chargé de se rendre après de Monsieur le président de laCorporation françoise, pour l’aviser de cette procédure.

Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs duConsistoire suprême, concernant Françoise Journet et Jean Philippe Giddey, de Curson, dontla teneur suit.

Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.Salut.

Françoise Journet, qui se trouvoit en service rière Grandvaux, a informé le Consistoirede Villette, qu’elle a été anciennement adjugée comme illégitime à sa mère, [p. 43] portant lemême nom de Françoise Journet, et qui doit être votre bourgeoise. Cette personne vientd’accoucher à Corsi sur Lutry le 2 d’octobre dernier. Avant et pendant ses couches ayant étésérieusement examinée, elle a accusé pour père de son enfant, Jean Philippe Giddey, deCurson. Mais ledit Giddey nie absolument cette paternité.

Sur quoi, nous avons ordonné au Consistoire de Villette d’instruire les parties dans lareligion du serment, et de les assigner par devant nous pour la prestation du serment s’il y alieu, au jeudi 5 janvier prochain.

C’est en conséquence de ce que dessus que nous vous chargeons amiablementd’envoyer avant le jour fixé un témoignage de vie et mœurs, circonstancié, de ladite FrançoiseJournet.[p. 44]

Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 5me. Xbre. 1774.Reçue le 9me. Xbre. 1774.Il sera donné à Mr. le ministre Dessel, suffragant de Monsr. le pasteur de Villette, une

note pour le prier de donner des éclaircissement au sujet de Françoise Journet, sur son âge etle nom de ses père et mère. Le secrétaire de la v. Chambre est chargé en même tems dedemander à Mr. Francillon Marignac, des éclaircissements à ce sujet.

L’expédition du paquet concernant Monsieur l’ancien boursier Rosset et la Rougemonta été faitte le mecredi 7me. du courant.

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Du 17e. Xbre. 1774.Le paquet concernant Samuel Gurtner a été expédié à nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême, avec une soumission de paroître le jeudi 22e. du courant mois dedécembre à l’audience de nos illustres seigneurs pour répondre à la clame de paternité queforme contre lui Anne Schutz, de Sumiswald. Cette soumission avoit été préparée pour êtresignée par ledit Gurtner en présence de la v. Chambre du jeudi 1er. Xbre., mais comme il setrouve contumace, il ne l’a signée que le lendemain vendredi 2me., au domicile de Monsieur lerévérend pasteur Gerwer. Lequel y a mis son visa.[p. 45]

29 décembre 1774

[-] 6Du jeudi 29me. Xbre 1774.Sous la présidence du n. sgr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé, ont

assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes, banneretLemaire, conseillers Destallents, Vullyamoz, gr. sautier de Crousaz, justicier Rosset.

[-] Concernant les sœurs Susanne Marie et Lydie Matthey.Le n. sgr. lieutenant baillival nous a fait rapport du brevet de nos honorés seigneurs du

Conseil, dont la teneur suit.Nos très honorés seigneurs bourgmestre et Conseil de Lausanne ayant eu lieu de

remarquer par l’information prise au sujet des désordres commis la nuit du 18e. au 19me. ducourant, que dans la scène qui s’est passée laditte nuit dans l’appartement qu’ocuppent en St.Laurent les nommées Susanne Marie et Lydie Matthey, soeurs, entre des ettrangers qui s’yintroduisirent et lesdittes sœurs Matthey, celles cy ne s’étoient pas conduites d’une manièreconvenable. Ont jugé devoir les renvoyer par devant Messieurs du vénérable Consistoire, quiles ayant fait convenir par devant eux, leur adresserons une vive censure sur leur conduittedans cette circonstance, avec menaces que si elles donnent à l’avenir quelques [sujet] deplainte, le Magistrat employera les mesures les plus sévères pour opérer leur correction.

Donné ce 26e. Xbre. 1774.Signé : Boisot, avec paraphe.Remis le 26e. Xbre.

[p. 46]Lesdittes auroient été assignées à paroître aujourd’hui céans, et n’ayant pas parues,

l’huissier de la Chambre se seroit transporté chez elles, à l’Hasle de St. Laurent, maisonGuillet. Elles se sont trouvées l’une et l’autre au lit, se disant être malades, mais ont promis deparoître dans la quinzaine, sans autre avis.

Monsieur le président a mis sur le bureau le certifié de la sage-femme, concernantl’enfant de Louise Françoise Lirgg, dont la teneur suit.

Du mardi 20e. décembre 1774.Catherine Chevaley, sage-femme jurée, certifie que le fils naturel de Louise Françoise

Lirrg, dite Gaucher, de Wimmis, né le 12e. du courant mois de décembre, auroit été baptiséhier à l’église de la Cité par M. le révérend pasteur Chavannes, sous le nom de Jean Pierre.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 20e. Xbre. 1774.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.[-] Comparoissance de Jean Louis Rousset.Jean Louis Rousset, de la Corporation françoise, ayant paru, duhement cité à ce jour.

Lecture lui ayant été faite des diverses déclarations de Françoise Lirgg, de Vimmis, devant etpendant ses couches du 12 du courant mois de Xbre.[p. 47]

Ledit, interpellé de son nom, surnom, âge, qualité et de mœurs (sic : demeure).

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A dit : Je m’apelle Jean Louis Rousset, de la Corporation françoise de cette ville, jesuis âgé de 30 ans, charpentier de profession, domicilié chez la veuve Profit, bannière de laCité, ayant pour femme Susanne Léma, et une fille de son mari avec elle, nommée Louise,âgée de huit ans.

Je demande pardon à Dieu, à la v. Chambre, et à ma femme, de la grande faute que j’aicommise. Je reconnois être père de l’enfant dont Louise Françoise Lirgg est accouchée le 12e.du courant mois de décembre. Lequel a été baptisé sous le nom de Jean Pierre, devant portermon nom, être de ma bourgeoisie et entretenu par moi seul au bout de six mois dès sanaissance, selon prescrit des loix, auxquelles je me soumet entièrement. Demandant grâce ànos illustres et puissants seigneurs du Consistoire suprême pour les frais vu ma grandepauvreté.

Relu, rattifié.La v. Chambre, par sa délibération, a ordonné la levée de cette procédure pour la faire

parvenir à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.[-] Jeanne Louise Cordey et Jaques Bovey.Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême, concernant la femme du Sr. Claude Mennet, née Cordey, et JaquesBovey, tanneur, dont la teneur suit.[p. 48]

[-] Concernant Jaques Bovey et Jeanne Louise Cordey, femme de Jn. Claude Mennet,de Savigny. Levé et remis une copie dedite sentence à Bovey le 31e. Xbre. 1774, pour vouloiraller en représentation.

[-] Savigni.Le juge et asseseurs du Consistoire de la ville de Berne. Notre salutation prémise.Sur la procédure à nous envoyée d’entre Jeanne Louise Cordey, femme de Jean Claude

Mennet, votre ressortissant, et le maître tanneur Jaques Bovey, habitant à Lausanne, ayantpour objet la paternité. Nous avons, après mûr examen de toutes les circonstances inhérenteset des motifs qu’elle renferme, entièrement libéré et déchargé le deffendeur de cette paternité.Et par contre, décidé que l’enfant né le 3me. aoust dernier de la femme Cordey est prouvé dumari Mennet et est sans autre du mariage. En sorte qu’il doit être et demeurer enfant légitimede ces jugaux. Et comme le mari, dès le faux pas que sa femme a fait avec Bovey, a réhabitéavec elle, et que par là il a pardonné sa fautte. Par ses raisons, et d’autres plus grands motifs,le mariage de ces gens doit à l’avenir subsister sans être troublé.

Quant à ce qui concerne le châtiment des fautes des parties, nous avons infligé àBovey, comme à la Cordey, vingt jours de prison à Lausanne, lieu du délit. Et après leursoufferte, ils devront tous les deux être convenus par devant le Consistoire dudit Lausannepour y faire amande honnorable.

A l’égard des frais encouru, nous avons déclaré les parties quittes, de manière quechacun devra supporter ses propres frais.

Remis le 20e. Xbre. 1774.[p. 49]

La v. Chambre, par sa délibération, ordonne que l’un et l’autre serons obligés parmandat, de se rendre en prison le six de janvier prochain.

[-] Françoise Journet.En suite des informations prises au sujet de Françoise Journet.Monsieur le président fait rapport que ladite Françoise Journet est née à Savigny, ainsi

qu’il paroît par l’extrait baptistaire ci bas ténorisé, et qu’elle ne s’est point écartée de cetendroit, ayant servi à Lavaux et autres lieux, n’aiant jamais été domiciliée à Lausanne, ainsique personne n’a été en état en cette ville de donner des déclarations sur la vie et les mœurs deladite Françoise Journet.

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Au surplus, Monsieur le président ajoute que la mère de Françoise Journet, après avoiracouché à Savigny, est venue instruire sa procédure à Lausanne le sept novembre 1743, ainsiqu’il paroît par nos registres, étant qualifiée de Françoise Journet, réfugiée, ci devantdemeurant à Morges. Elle accusoit un nommé M. Deturrey, prosélite françois, lequel niat lapaternité.

On voit donc dans lesdits registres, que Monsieur le président reçeut ordre d’informerdu cas nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, mais l’on n’a point trouvé la sentencede nosdits illustres seigneurs.[p. 50]

Françoise Journet a été succesivement secourue par des charités de Messieurs de laDirection des pauvres bourgeois de cette ville pendant longues années, sans qu’on aye pudécouvrir jusques à présent à quel titre ces charités lui avoient été faites, autre que celle del’humanité.

Sur quoi la v. Chambre a délibéré que tout ce qui est écrit ci dessus concernant laditeFrançoise Journet sera relevé, pour être adressé à nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême samedi 31e. courant.

Copie : Françoise, fille naturelle de Françoise Journet, est née le 30e. 8bre. et baptisée le6e. 9bre. 1743.

Extrait des registres des batêmes de l’Eglise de Savigny.Le 12e. juin 1774.Signé par : D. Sorbière, pasteur de Savigny.[-] Rapport du secrétaire.Le secrétaire de la v. Chambre nous fait rapport qu’il auroit avisé Messieurs de la

Direction françoise de la procédure d’entre Louise Françoise Lirgg, de Wimmis, et Jean LouisRousset, de leur Corporation, ainsi que des informations de Françoise Journet qui non (sic :qu’ils n’ont) point sur leur registre en qualité de réfugiée.

[-] Le paquet de Gurtner expédié.L’expédition du paquet concernant Samuel Gurtner a été faitte à nos illustres seigneurs

du Consistoire suprême le 17e. du courant mois de Xbre.[p. 51]

12 janvier 1775

[-] 7Du jeudi 12e. janvier 1775.Sous la présidence du n. s. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé, ont

assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteur Chavannes, ancien boursierRosset, conseiller Destallents, grandsautier de Crousaz, justicier Rosset.

[-] Expédition du paquet concernant Louise Françoise Lirgg.L’expédition du paquet concernant Louise Françoise Lirgg dite Gaucher, de Vimmis,

et Jean Claude Rousset, de la Corporation française, a été faite à nos illustres et puissantsseigneurs du Consistoire suprême le 31e. Xbre. 1774.

[-] Celui de Françoise Journet, de même.Le paquet concernant Françoise Journet a été expédié à nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême par le courrier du 31 Xbre. dernier 1774.[-] La femme de Claude Mennet, née Cordey, c’est rendue en prison le 7e. du courant.En suitte des lettres nottifiées à la femme du Sieur Claude Mennet, née Cordey, à

Savigny en date du 3me. courant, de se rendre dans les prisons de l’Evêché le vendredi 6e. ditjanvier courrant, pour y subir la peine de vingt jours de prison de sa faute commise avecJaques Bovey, tanneur, habitant en cette ville. Elle s’y est rendue samedi dernier 7me. ducourant.

[-] Concernant Jaques Bovey.

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Jaques Bovey, tanneur, habitant en cette ville, a obtenu le sceau de sa t. n. s. baillivale,d’une requette par devant nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, aux fins d’obtenirquelques adoucissemens à la peine à laquelle il a été condamné.[p. 52]

[-] Concernant Anne Schutz et Samuel Gurtner.Le n. s. lieutenant baillival a mis sur le bureau une lettre de nos illustres et puissans

seigneurs du Consistoire suprême, concernant Anne Schutz et Samuel Gurtner, dont la teneursuit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Salut.Samuel Gurtner, de Wattenweil, domicilié dans votre ressort, s’étant enfin reconnu

aujourd’hui père de l’enfant garson dont Anne Schutz, fille de Ulrich Schutz, de Sumiswald,décédé au Pays de Vaud, est accouchée le 16e. octobre dernier, et qu’elle lui a attribué àl’instant de ses couches. Nous avons d’ors et déjà adjugé cet enfant comme illégitime auditGurtner, devant porter son nom, et être de sa bourgeoisie. Et quand à l’entretien de l’enfant,nous avons ordonné que la demanderesse devroit fournir pendant quinze ans, six croneschaque année pour alimentation, à compter depuis les six mois échus dès la date de sanaissance, pour lesquels Gurtner donnera à la mère les trois crones pour gage ordinaire denourisse.[p. 53]

Il a de plus été condamné à tous les frais de ce procès, sauf modération, et à la peinede dix jours de prison dans la capitale.

Anne Schutz ayant déjà commis un adultère en 1772, devra subir la peine de trentejours de prison, aussi dans la capitale.

Enfin, nous vous chargeons amiablement de retirer dudit Gurtener, pour émolument denotre Chambre, 256 batz, que vous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons à laprotection divine. Donné ce 22e. Xbre. 1774.

Reçue le 30e. Xbre. 1774.Samuel Gurtner, duement assigné à ce jour, paroissant, a dit que le 22e. Xbre. dernier, il

avoit paru par devant nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, où la sentence lui avoitété raportée, et que son père avoit payé à l’huissier de l’illustre Chambre, deux jours après, les256 batz réclamé pour émolument.

De plus, il c’est engagé solemnellement de payer dans 40 jours, treize florins six solsdûs à la v. Chambre, compris les droits de notre secrétaire, et trois florins six sols à l’huissierpour vacation.

[-] Censure adressée aux deux sœurs Matthey.Les nommées Susanne Marie et Lydie Matthey, sœurs, duement assignées à ce jour [p.

54] paroissent sur les désordres commis la nuit du 18e. au 19e. Xbre. dernier, que dans la scènequi s’est passée, ladite nuit, dans l’apartement qu’elles occupent à l’Hasle de St. Laurent,maison Guillet, entre des ettrangers et lesdittes sœurs Matthey, qui ne s’étoient pas conduitesd’une manière convenable, renvoyées à cette v. Chambre par les honorés seigrs. du Conseilpour recevoir une vive censure à cette occasion. Elle leur a été adressée par Monsr. le doyenPolier de Bottens, des plus vives sur leur conduite, accompagnée de menaces, que si ellesdonnent à l’avenir quelque sujet de plainte, les mesures les plus sévères seroient employéespour opérer leur correction.

[-] Anne Ledermann, assignée.Annne Ledermann, du Mont, duement assignée, paroissant assistée de son père.

Monsieur le président lui auroit représenté la faute qu’elle avoit faite d’avoir négligé, lors deses couches du 14e. 9bre. dernier 1774, d’être entendue par les consistoriaux dans ses momens

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crittiques, sur la paternité de l’enfant qu’elle avoit mis au monde des œuvres de Samuel Capt,du Chenit, qu’elle avoit accusé d’être le père de son enfant, lequel étoit décédé.

Sur quoi la v. Chambre délibérant, a trouvé qu’il n’i avoit pas lieu de suivre à cetteprocédure, d’autant plus que Samuel Capt n’aiant point désavoué la paternité de cet enfantdécédé. En conséquence des loix consistoriales, la v. Chambre condamne laditte AnneLedermann, de même que Samuel Capt, à subir l’un et l’autre la peine de dix jours de prison àl’Evêché, lieu du délit.[p. 55]

26 janvier 1775

[-] 8Du jeudi 26e. janvier 1775.Sous la présidence du n. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé, ont

assistés Messieurs les doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes,banneret Lemaire, anc. bours. Rosset, banneret de Saussure, conseillers Destallents,Vullyamoz, grandsautier, justicier Rosset.

[-] Déclaration de Mr. le châtelain de Crousaz concernant Jaques Milliquet.Je soussigné, en qualité de juge du vénérable Consistoire de Pully, déclare que le Sr.

Jaques Milliquet, dudit, a satisfait, par approbation de sa magnifique seigneurie baillivale, à lapeine à laquelle il a été condamné par arrêt de nos illustres seigneurs du Consistoire suprêmeen date du 21e. avril 1774. Pour quoi signé le 21me. janvier 1775.

Signé : de Crousaz, juge.Remis le 21e. janvier 1775.[-] Concernant les filles naturelles de Madeleine Rougemont.Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de nos illustres et puissans

seigneurs du Consistoire suprême, joint un [p. 56] brevet de Nos Excellences du Sénat, nossouverains seigneurs, concernant les filles naturelles de Madelaine Rougemont, dont la teneurde l’une et de l’autre suivent.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Salut.Vous voyez, par la copie ci incluse, ce qui a plu à Leurs Excellences du Sénat

d’ordonner à la date du 29e. Xbre. dernier, au sujet du recours que leur a porté Mr. le boursierRosset, de Lausanne, concernant les sœurs jumelles issues illégitimement du commercecharnel de son fils, Victor Rosset, avec Madeleine Rougemont, de St. Aubin. Nous vouschargeons amiablement de retirer sans faute de Mr. le boursier Rosset 184 batz pour lesémolumens précédents de notre Chambre, non encore payé, de même que 56 batz pour ceuxd’aujourd’hui. Lesquels vous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons à laprotection divine. Donné ce 9me. janvier 1775.

Reçue le 13me. janvier 1775.[p. 57]

Copie d’un brevet du Sénat.Nous, l’advoyer et Conseil de la ville et république de Berne. Sçavoir faisons par les

présentes, que le recours consistorial de la cause du boursier Rosset, de Lausanne, concernantles enfans adjugés à feu son fils Victor Rosset, ayant été porté par devant nous.

Nous aurions fait examiner par une commission ordonnée de notre illustre tribunaltoutes les circonstances de cette affaire.

Ouï le rapport à ce sujet, nous avons connu et jugé, en mettant de côté les deuxsentences de notre Consistoire suprême, que selon le prescrit des loix, les sœurs jumellesAngelique Madeleine & Victorine Marie, issues du commerce charnel de Victor Rosset avecMadeleine Rougement, de St. Aubin, devoient être adjugées comme illégitimes, avec toutes

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les suites, audit Victor Rosset, devant porter son nom, être de sa bourgeoisie, et entretenu parlui. Fait et passé le 29e. Xbre. 1775.[p. 58]

Signé : Chancellerie de Berne.Pour copie collationnée. Secrétaire du Consistoire suprême.Reçue le 13me. janvier 1775.Sur quoi, Monsieur le président a fait demander à Monsieur l’ancien boursier Rosset

les 240 batz ordonnés par nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, des sentencesprécédentes, et de l’expédition actuelle.

A quoi ledit Monsieur l’ancien boursier Rosset se seroit refusé, alléguant que lasentence de Leurs Excellences du Sénat, nos souverains seigneurs, en date du 29e. Xbre.dernier, ayant mis de côté et annulé les deux sentences de nos illustres seigneurs duConsistoire suprême et qu’il estimoit que le fond emportoit l’accessoire, et qu’il n’étoit pastenu de payer aucun émolument. De quoi il leur sera donné avis par le courier de mardiprochain 31e. du courant, dans l’espérance que d’ici en ce tems là, il y fera ses réflections.

[-] Le brevet et les sentences ont été remises à Monsr. le banneret de Bourg le 27e.janvier.

Sur les avances qui ont été faittes de la part de la v. Chambre, à l’occasion des filles deMadeleine Rougemont pour leur entretien.

Il est délibéré qu’il sera pris copie de la note qui en a été faitte jusques à la date du 12e.janvier courant, montant à la somme de £ 131, pour être [p. 59] présentée aux honorésseigneurs du Conseil de demain. Ce que Monsieur le banneret de Bourg est prié de faire enmême tems qu’il leur donnera communication des diverses sentences qui ont été rendues ausujet des filles naturelles de Madeleine Rougemont, de St. Aubin, en les invitant à pourvoir àl’entretien desdittes fille dès le 1er. février prochain.

[-] Amande honorable subie par Jne. Louise, née Cordey, femme de J. Cl. Mennet, deSavigni.

Pour suivre aux ordres mentionnés dans le rescrit adressé à cette v. Chambre de la partde nos illustres et puissants seigneurs du Consistoire suprême de la date du 5me. Xbre dernier,qui condamne Jeanne Louise Cordey, femme de Jean Claude Mennet, de Savigny, à faireamande honorable en punition de l’adultère qu’elle a commis avec Jaques Bovey, tanneur,habitant à Lausanne.

Ladite Jeanne Louise Cordey convenue scéans à ce jour pour subir sa peine, enconséquence de quoi ladite Cordey ayant été conduite dès la prison par devant cette v.Chambre, et ayant paru par devant icelle.

Le n. s. lieutenant baillival a commancé relativement à la circonstance, à ordonner àladite Cordey d’être attentive à la lecture de la loy concernant son cas, et de la sentencerendue contr’elle à ce sujet. Laquelle lecture lui a été faite par le secrétaire en suitte de l’ordrequ’il en a reçeu de Monsieur le président.

Après quoi, Monsieur le président a ordonné à ladite Cordey de se mettre à genouxsous le chandelier [p. 60] et de répéter après le secrétaire les paroles suivantes, conformémentau formule qui suit.

Moi, Jeanne Louise Cordey, femme de Jean Claude Mennet, de Savigni, je mereconnois duement atteinte et convaincue d’avoir commis crime d’adultère. J’en demandepardon à Dieu que j’ai grièvement offensé, à Leurs Excellences, nos souverains seigneurs,dont j’ai enfreint les loix, à l’Eglise que j’ai scandalisée, à mon mari, Jean Claude Mennet,avec qui j’ai rompu les plus sacrés liens, à cette vénérable Chambre, enfin à toute cettesociété, à laquelle j’ai donné le plus funeste exemple. J’implore sur moi la miséricorde deDieu, je me recommande à la pitié de tous les hommes, je manifeste la plus profonde douleurs

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de la grande faute que j’ai commise, et je promet solemnellement d’effacer par une repentancequi durera autant que ma vie, le souvenir de ma mauvaise conduite.

Ensuitte, Monsieur le révérend de Chavannes a fait le discour usité dans sescirconstances, pour avoir adressé à ladite Cordey l’exortation relative à l’énormité de sa faute.

Ce qu’il a exécuté avec toute la force et de la manière la plus pathétique que le caspouvoit l’exiger. Laquelle c’est exécutée à huis clos.[p. 61]

[-] Louise Françoise Lirgg et Rousset.Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême concernant Louise Françoise Lirgg, de Wimmis, et Jean Louis Rousset,de la Corporation françoise, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Salut.Louise Françoise Lirgg, de Wimmis, domiciliée dans votre ressort, ayant persisté à

l’examen de ses couches, le 12e. Xbre. dernier, ainsi qu’elle avoit fait précédemment, à chargerde la paternité de son enfant, Jean Louis Rousset, charpentier de profession, et de laCorporation française de votre ville.

Nous avons d’ors & déjà adjugé par les présentes, comme illégitime audit Rousset,l’enfant apellé Jean Pierre, de manière qu’au bout de six mois dès sa naissance, Rousset ensera chargé lui seul, en donnant à la mère trois crones pour [p. 62] son gage de nourrice, àlaquelle nous avons alloué tous les frais de ce procès, sauf modération.

Rousset, pour cet adultère simple, devra subir la peine de 15 jours de prison, & laLirgg, celle de 20 jours. Vous retirerez de ce premier, pour l’émolument de notre Chambre,110 batz que vous enverrez à notre secrétaire.

Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 9me. janvier 1775.Reçue le 13me. janvier 1775.Louise Françoise Lirgg et Jean Louis Rousset, duement cittés à ce jour. Ledit Jean

Louis Rousset n’ayant daigner paroître. Lecture deditte sentence a été faitte à ladite Lirgg,présente, lui ayant été ordonné de s’i conformer et d’avoir soin de son enfant.

[-] Concernant Louise Vittoz.Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême, concernant Louise Wittoz, femme divorcée d’avec Abram Duc,d’Echichens, trouvée enceinte avant son divorce des œuvres de Jean François Pache, dont lateneur suit.[p. 63]

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Salut.Nous avons été informés le 27e. du mois dernier par le Consistoire de Morges, que

Louise Wittoz, femme divorcée par nous d’avec Abraham Duc, d’Eschichens, le 16 deseptembre de l’année passée, se seroit trouvée enceinte avant son divorce d’un autre hommeque de son mari. Et qu’après les recherches faites à ce sujet, Jean François Pache,d’Espalinges, cordonnier de profession, & domicilié dans votre ressort, se seroit nonseulement reconnu par devant le susdit Consistoire, père de l’enfant dont ladite Vittoz estenceinte, mais auroit de plus administré preuve par la production d’un certificat de Genève,que son mariage avec elle auroit été béni le 10e. Xbre. dernier, par ordre du magnifique PetitConseil de la ville de Genève.

Une telle grossesse formée avant l’obtention du divorce, un tel mariage contracté avec[p. 64] l’homme adultère, longtems avant l’échéance du tems prescrit, sans observer aucune

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des formalités ordonnées, étant absolument contraire au droit, & heurtant de la manière la plusgriève toutes nos loix.

Conséquemment, en vertu du pouvoir que nous en avons, & d’office, nous avonscassé, annullé, enlevé, ce mariage punissable & illicite, adjugeant d’ors et déjà au susditPache, comme illégitime, l’enfant dont la Vittoz est enceinte, devant porter son nom, être desa bourgeoisie, et entretenu par lui au bout des six mois dès la date de sa naissance, qu’ildonnera à la mère trois crones pour son gage de nourrice, et supportera tous les frais de ceprocès, sauf modération.

Quand à la punition de ce double adultère, nous avons condamné les coupables à 20jours de prison dans votre ressort, ainsi que le lieu du délit, et à faire amande honorable pardevant votre assemblée.

Nous vous chargeons amiablement de retirer dudit Pache, pour émolument de notreChambre, 290 batz que vous enverrez à notre [p. 65] secrétaire. Nous vous recommandons àla protection divine. Donné ce 12me. janvier 1775.

Reçue le 16e. janvier 1775.[-] Jn. François Pache et Louise Vittoz.Jean François Pache, duement citté à paroître à ce jour, Jean Jaques Pache, jardinier,

son frère, s’étant présenté en son nom. Lecture lui a été faite deditte sentence concernant sonfrère et Louise Vittoz.

La v. Chambre a ordonné par son délibéré, que Jean François Pache seroit cittépersonnellement par lettres pour la 15ne., ayant vu de très mauvaise oeuil sa noncomparoissance, et d’avoir envoié à sa place son frère, Jean François, (sic : Jean Jacques)dans ce fait personnel.

[-] Rapport du guet Barraud, concernant Dufey.Monsieur le président a fait apeller François Barraud, guet, pour faire rapport d’un

scandale arrivé dimanche soir 15me. du courant.Lequel a dit, qu’environ sept heure du soir, dimanche 15e. du courant, il avoit entendu

dancer chez Mttre. Dufey, dans la maison Lanjuinais, en St. Laurent. Il alla heurter à la porte,et demander pourquoi l’on faisoit tant de bruit. Sur quoi il fut tenu de mauvais propos, et ladance ne discontinua pas jusques à dix heures et demi, qu’il vit dix à douze personnes sortirde cette maison.

Relu, rattifié.[p. 66]

La v. Chambre, par son délibéré, prie Monsieur le président de faire venir par devantlui le Sr. Dufey pour être ensuitte convenu par devant cette v. Chambre dans la 15ne.

[-] Pre. Isaac Sandoz et sa femme, née Bertholet.Pierre Isaac Sandoz, bourgeois de Vallangin, natif et habitant à Lausanne, paroissant,

présente une requette tendante à demander divorce d’avec sa femme, née Bertholet, après septans de mariage, dont lecture a été faite. Priant cette v. Chambre d’i donner cours.

La v. Chambre, en suitte de la lecture dedite requette tendante à une séparation dedivorce, que nous demande Pierre Isaac Sandoz, ordonne que communication en sera donnéeà la femme dudit Sandoz, née Bertholet, pour être entendue dans ses raisons, encontradictoire, dans la 15ne., les deux devant paroître.

[-] Espalinges.Nos illustres seigneurs du Consistoire suprême ayant envoyé une lettre absolument

semblable à celle concernant Louise Wittoz et Jean François Pache, du 12e. janvier 1775,adressée par méprise au Consistoire d’Espalinges, Monsieur le président est chargé d’enremettre copie au secrétaire Jean François Pache, d’Espalinges, pour la transcrire sur leregistre courant de leur communauté, dont il voudra bien faire conster [p. 67] dans la suite parla signature dudit secrétaire.

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[-] Le double de ladite lettre a été remise par le secrétaire à Mr. le baron de Montolieumecredi 1er. février 1775.

La lettre concernant Louise Françoise Lirgg et Jean Louis Rousset, sera remise par lesecrétaire de la v. Chambre à Monsieur le baron de Montolieu, président de la louableDirection des pauvres français réfugiés de cette ville, en le priant de vouloir bien la fairetranscrire sur le registre selon l’ordre, pour y avoir recours au besoin. Ce dont il voudra bienfaire conster par la signature de Mr. leur secrétaire, et il en sera porté note au registre de la v.Chambre.

9 février 1775

[-] 9Du 9me. février 1775.Sous la présidence du n. seigneur lieutenant baillival le v. Consistoire c’est assemblé,

ont assistés Messieurs les doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes,banneret de Saussure, conseillers Destallents, Vullyamoz, grandsautier de Crousaz.[p. 68]

[-] Rapport concernant la femme de Jean Baptiste Bron.Le n. s. président informe la v. Chambre que la femme de Jean Baptiste Bron seroit

allée plusieurs fois auprès de lui pour porter des plaintes assés graves contre son mari, et qu’ilauroit renvoyé, en l’invitant à supporter charitablement et chrétiennement son mari. Maisqu’enfin, ladite Bron ne pouvant plus soutenir les maux qu’il lui faisoit, elle avoit demandé enêtre séparée pour quelques tems.

Sur quoi, Monsieur le président juge à propos de les assigner l’un et l’autre à paroîtrescéans à ce jour.

[-] Plainte dedite Bron, née RenardAnthoinete Renard, âgée de 32 ans, femme de Jean Baptiste Bron, de Romanel,

serrurier de profession, domiciliée en la bannière de Bourg, contre ledit porte plainte desmauvais traitements qu’il lui fait journellement en lui donnant des coups, et usant de sévices,surtout à la suite d’excès de boisson, auquel il se livre très souvent et très fréquemment.Rentrant comme un furieux, et brisant tout ce qui se trouve sous ses mains. La plaignanteajoute que quoiqu’il aye une profession avec laquelle il pourroit bien vivre, il la laisseabsolument manquer du nécessaire. Elle lui a apporté 300 francs en mariage, qu’il ne lui a pasassigné selon les loix.

Sur quoi, ledit Bron paroissant, ne désavoue pas les torts qu’il a envers sa femme. Ilpromet sollemnellement de mieux vivre avec elle, de ne lui faire à l’avenir aucun mauvaistraitements, et de donner plus de soin à l’entretien de son ménage, autant que ses facultés lelui permetront.[p. 69]

Sur quoi, la femme Bron a été exortée à se contenter pour le coup de la démarchequ’elle a fait, et à retirer la clame de séparation qu’elle se proposoit de former, et cela sousl’espérance qu’il se corrigera et remplira solemnellement les promesses qu’il vient de faire pardevant la v. Chambre.

Sur ce délibérant, et considérant que Jean Baptiste Bron n’avoit point désavouél’accusation de sévice qu’a fait sa femme contre lui, et qu’il a promis de mieux vivre avecelle, et de se corriger. On a bien voulu l’exempter de la prison pour le coup, sur l’espérancequ’il s’amandera. Et pour cimenter cette réconcilliation, l’un et l’autre se rendront auprès deMonsieur le révérend doyen Polier de Bottens, leur pasteur, demain à 9 heures du matin, lemari pour recevoir une censure, et la femme pour être exortée à se rejoindre sincèrement avecson mari.

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Dans le cas que ladite Bron porta de nouvelles plaintes bien constatées, soit àMonsieur le président, soit à Monsieur le banneret de Bourg, l’un et l’autre sont autorisés àuser du pouvoir de la Chambre, et à faire retenir le mari aux arrêts jusques à la 1re. assemblée.

[-] Les jugaux Sandoz demandent divorce.Margueritte Sandoz, née Bertholet, femme de Pierre Isaac Sandoz, appointée à paroître

à ce jour, présente une contre requette dont lecture a été faitte en présence dudit Sandoz. Danslaquelle elle conclud, ainsi que lui dans la sienne, à ce qu’il plaise à nos illustres puissantsseigneurs du Consistoire suprême de lui accorder son divorce, l’un et l’autre regardant laprocédure comme complète, priant la v. Chambre de donner cours à leurs pièces.[p. 70]

La v. Chambre, après avoir emploié tous les moyens possibles pour réconcillierprécédement les parties, a trouvé une si grande résistence de la part de la femme pour serejoindre avec son mari, dont les brutalités nous ont été manifestées, que nous n’avons put demoins que de donner cours à la procédure auprès de nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême, ajoutant qu’il n’est point parvenu à cette v. Chambre de sujet de plainte contre laditefemme pendant le tems qu’elle c’est éloignée de son mari.

[-] Susanne Lemat demande d’être séparée de Jean Louis Rousset, à raison de sonadultère avec la Lirgg.

Susanne Lemat, de Sottens, bailliage de Moudon, femme de Jean Louis Rousset, âgéede 36 ans, de la Corporation française de cette ville, vient exposer à la v. Chambre, qu’elledemande son divorce d’avec son mari, à raison de son adultère qu’il a commis avec FrançoiseLouise (sic : Louise Françoise) Lirgg, de Vimmis, démarche dans laquelle elle est autoriséepar son père, Jean Pierre Lemat, qui a paru par devant Monsieur le président à ce sujet.

La v. Chambre recevra la requette de ladite Lemat et en donnera cours le plutôtpossible.

[-] Rapport de l’acouchement de la nommée Chappuis, de Grandvaux.Monsieur le président informe la v. Chambre, que mardi dernier 7me. du courant,

environ dix heures du matin, la femme de Jean Pierre Dizerens, domiciliée à Montoye, au basde Montbenon, bannière du Pont, l’auroit avisé que la nommée Chapuis, se disant être deGrandvaux, qu’elle avoit pris depuis quelques semaines pour filler chez elle, avoit [p. 71]accouché ce matin d’un garçon, sans que ladite Chapuis lui eut avant ce moment là donnéaucunne connoissance de sa grossesse.

Sur quoi, ledit Monsieur le président fit avertir le secrétaire de la v. Chambre de serendre incessamment auprès de ladite Chapuis, pour recevoir sa déclaration sur le père del’enfant dont elle venoit d’accoucher.

[-] Déclaration du secrétaire concernant les couches de Jeanne Chappuis.Teneur deditte déclaration.Le secrétaire soussigné, suivi de l’huissier de la v. Chambre, se seroit transporté par

ordre de Monsieur le président, au domicile de Jean Pierre Dizerens, à Montoye, au bas deMontbenon, bannière du Pont, pour recevoir la déclaration de Jeanne, fille de Jeanne Chapuis,de Grandvaux, orpheline, âgée de 23 ans, au sujet de son accouchement, lequel doit être de cejourd’hui matin, d’un garçon. Ladite Jeanne Chapuis, sérieusement exortée et vivementpressée à donner gloire à Dieu et à dire vérité sur la paternité de l’enfant qu’elle avoit mis aumonde, elle a solemnellement assuré, que sans faire tort à sa conscience ni à la personneaccusée, elle ne pouvoit charger qui que ce soit de la paternité de son enfant que Jean HenriFriezen, bourgeois de Pizi, bailliage d’Aubonne, maçon, habitant en cette ville. Soncommerce charnel avec lui ayant commancé depuis une année, et continué jusqu’à la find’avril 1774. En témoin de quoi signé à Lausanne le 7me. février 1775.

Esaye Vullyamoz, secrétaire du V. Consistoire de Lausanne.[p. 72]

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Délibéré que ladite Jeanne Chappuis et Jean Henri Friezen, de Pisi, bailliaged’Aubonne, maçon, habitant en cette ville, seroient cittés pour la 1re. assemblée.

[-] Concernant Jeanne Sophie Roullet qui demande divorce.Jeanne Sophie Roullet, de Vevey, femme de Pierre Ramondin, de la Corporation

française de Lausanne, fait présenter un certifié de Mr. le curial Rosset, en date du 14me.janvier 1775, dont la teneur suit.

Par sentence souveraine du 24e. juillet 1769, rendue sur la procédure criminelleinstruite par la noble Justice de Chillon, contre le nommé Pierre Ramondin, françois denation. Ce dernier a été banni à perpétuité des Etats de Leurs Excellences, nos souverainsseigneurs, et de toute la Suisse. Jugement qui a été mis en exécution le 27e. dudit mois dejuillet, ce que j’ateste en ma qualité de curial de la jurisdiction dudit Chillon.

Signé : Rosset, curial, sans paraphe.Sur laquelle elle se fonde pour demander son divorce. Ladite Ramondin prie la v.

Chambre de donner cours à sa requette.Sur quoi délibéré, il n’a pas été trouvé qu’il y eut lieu de différer à communiquer ladite

requette à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.[p. 73]

[-] Jean François Pache.Jean François Pache, d’Epalinge, assigné par affiche à paroître à ce jour, au pillier

public, en date de hier 8me. du courant, et proclamé selon l’usage, n’a point paru.Délibéré que s’il est aperçeu dans cette ville, ou dans le ressort, il sera donné ordre à

l’huissier de la Chambre d’en avertir le noble seigneur président, qui le fera saisir enconséquence.

[-] Concernant Susanne Willhelm et Simon Buchelman.Monsieur le président a déposé sur le bureau une déclaration de grossesse de Susanne

Willhelm, ci devant domestique en cette ville, dont la teneur suit.Susanne Willhelm, de Suftenweil, fille de Jacob Willhelm, Consistoire de Köllilken,

bailliage de Lentzburg, servante en cette ville, bannière de la Cité, âgée de 25 ans, déclare êtreenceinte des œuvres de Simon Buchelman. Lequel a séjourné en même maison qu’ellependant une couple de mois l’année dernière, homme marié, âgé d’environ 30 ans. Soncommerce charnel avec lui aiant commancé dans le courant de septembre 1774, et continuéjusqu’au 24 dudit mois, veille du départ de Buchelman pour la capitale.

Elle a déjà fait sa déclaration à Mr. le révérend pasteur de l’Eglise allemande de cebaillage. Elle compte d’être enceinte d’environ 4 mois. Interpellée de signer, a dit [p. 74] nesçavoir écrire. Relu et ratifié. En témoin de quoy, scellé et signé, Lausanne ce 30e. janvier1775.

Signé : Polier de Vernand, lt. bvl.Du 31e., remis à ladite Willhelm copie de sa déclaration. Elle a dit qu’elle se rendoit à

Berne pour l’y faire sa procédure.[-] Concernant des dances chez Jaques Dufey.Monsieur le président fait rapport qu’en suitte de compétence que lui avoit donné la v.

Chambre, dans l’assemblée précédente, de terminer par une amande modérée le cas d’unconcours de danseurs et de danseuses dénoncés par le Sr. guet François Barraud, du dimanche15e. janvier, dans la maison de Jaques Dufey, de Palésieux, habitant de cette ville, il auroitadstreint le délinquant à donner entr’eux tous une amande de dix florins, six sols à l’huissierde la Chambre, et six sols pour le guet. En quoi ils se sont conformés. Lesdits dix florins ontété déposés dans la boette, au sujet desquels il sera délibéré dans la suitte.

Monsieur le président ajoute qu’il auroit enjoint aux filles de Jaques Dufey, de serendre auprès de Monsr. Besson, leur révérend pasteur, pour être exortées à ne plus donner depareil scandale.

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[p. 75]23 février 1775

[-] 10Du jeudi 23me. février 1775.Sous la présidence du n. sgr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé, ont

assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson et Chavannes,bannerets de Saussure et Lemaire, conseillers Destallents, Vullyamoz et grandsautier deCrousaz.

[-] Concernant les couches de Lydie Matthey.Le n. s. lieutenant baillival à mis sur le bureau la déclaration du secrétaire de la v.

Chambre concernant les couches de Lydie Matthey, bourgeoise de Lausanne, dont la teneursuit.

Du vendredi 10me. février 1775.Le secrétaire soussigné, suivi de l’huissier de la v. Chambre, se seroit transporté, par

ordre de Monsieur le président, au domicile des sœurs Susanne Marie et Lydie Matthey, [p.76] bourgeoises de Lausanne, maison de Jaques Blanc, ci devant Milliet, en bas de St.Laurent, pour recevoir la déclaration de Lydie Matthey, âgée de 22 ans, au sujet de sonaccouchement, lequel doit être de hier, neuf du courant, avant midi. Ladite Lydie Matthey,sérieusement exortée et vivement pressée de donner gloire à Dieu, et à dire vérité sur lapaternité de l’enfant qu’elle avoit mis au monde. Elle a solemnellement assuré, que sans fairede tort à sa conscience ni à la personne accusée, elle ne pouvoit charger qui que ce soit de laparternité de cet enfant, autre que Christian Hybener, de Francfort sur l’Oder, lequeltravailloit à Morges dans la fabrique d’indienne. Son commerce charnel avec lui ayantcommancé dans le courant d’avril 1774, et continué jusques à la fin de juin dernier, que leditHybener est parti pour s’en retourner en son pays. En sorte qu’elle ne l’a plus revu. En témoinde quoi signé à Lausanne le 10me. février 1775.

Esaye Vullyamoz, secrétaire de la v. Chambre.[-] Concernant le baptême de l’enfant de Lydie Matthey.Le n. s. lieutenant baillival met sur le bureau le certifié de la sage-femme Lebre,

concernant le fils naturel de Lydie Matthey, dont la teneur suit.[p. 77]

[-] Concernant le baptême de l’enfant naturel de Lydie Matthey.Du jeudi 16e. février 1775, 2 heures de relevée.Le veuve Lebre, sage-femme jurée, certifie que le fils de Lydie Matthey, de Lausanne,

auroit été baptisée hier mecredi 15 du courant, à l’église de St. Laurent, par Mr. le ministreDelagrange, sous le nom d’Etienne Louis.

En témoin de quoi signé à Lausanne ce 16e. février 1775.Signé : Polier de Vernand, lt. bval.[-] Concernant les couches de Lydie Matthey.Mis sur le bureau la déclaration de la sage-femme Lebre concernant le fils naturel de

Lydie Matthey, dont la teneur suit.Du samedi 11me. février 1775, 7 heures du matin.La veuve Lebre, sage-femme jurée, déclare que la femme d’Ethienne Matthey étant

venue la demander avant hier, jeudi neuf du courant, environ une heure après midi, pourrendre des soins à un enfant [p. 78] nouvellement né. Elle se seroit transportée tout de suitedans l’appartement des sœurs Matthey, à l’Hâle de St. Laurent, maison de Jaques Blanc, oùelle a vu la cadete Lydie Matthey gisante au lit. Laquelle lui a dit qu’elle avoit accouché entreneuf et dix heures du matin d’un enfant qui se trouve plein de vie, la déposante lui fit aussitôtles opérations nécessaires.

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Elle ajoute que c’est un garçon, fort petit et mince, lequel à cependant tous les signesd’être venu à terme.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 11me. février 1775.Signé : Polier de Vernand, lieutenant bvl.[-] Concernant le baptême de l’enfant naturel de Jeanne Chapuis.Monsieur le président a déposé sur le bureau la déclaration de la sage-femme

Amaudruz concernant le baptême de Jean Louis, fils naturel de Jeanne Chappuis, deGrandvaux, dont la teneur suit.[p. 79]

Du lundi 13me. février 1775.La veuve Amaudruz, sage-femme jurée, certifie que le fils naturel de Jeanne Chapuis,

se disant de Grandvaux, auroit été baptisé ce jourd’hui à l’église de St. Laurent par Mr. leministre de Dompierre, sous le nom de Jean Louis.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 13me. février 1775.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.[-] Comparoissance de Jeanne Chapuis. Sa ratiffication.Jeanne Chapuis paroissant, confirme la déclaration qu’elle a fait à notre secrétaire lors

de ses couches, sur la paternité de l’enfant qu’elle a mis au monde, ne pouvant accuser autreque Henri Armand (sic : Jean Henri) Friezein, bourgeois de Pisi, baillage d’Aubonne.

La v. Chambre, par son délibéré, a enjoint à ladite Chapuis de paroître dans la 15ne., etque Henri Armand Friezein seroit cité de même pour être entendu en contradictoire.[p. 80]

[-] Comparoissance de Susanne Lemat au sujet du divorce d’avec Jean Louis Rousset.Compart Susanne Lemat, femme de Jean Louis Rousset, de la Corporation françoise.

Laquelle ayant fait assigner son mari par mandat du 14me. du courant mois de février, lequel aété affiché au pillier public, demande que son mari soit proclamé.

Ledit Rousset ayant été apellé, n’a point paru.Ladite Lemat prie qu’il lui en soit donné acte et que son mandat accompagne la

requette qu’elle a eu l’honneur de présenter.Ce qui lui a été accordé.[-] Comparoissance de Jeanne Marie Raccaud, née Menétrey, et de son mari Raccaud.En suitte de l’apointement de Jeanne Marie Menétrey, femme du Sieur André

Raccaud, citoyen de Lausanne, a paru assistée de son père, Pierre Menétrey, du Mont, etproduit sa réponse, dont lecture a été faite en présence du Sr. Raccaud.

Lequel acceptant à fins favorable la conclusion desdites réponses, par laquelle elleconsent au divorce, il regarde la procédure comme complète, et prie la v. Chambre de luidonner cours auprès des illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême, avec réservequ’il fait ici de contester par devant le juge compétant quant aux intérêts civils.[p. 81]

A quoi ladite Menétrey répond qu’elle demande la même chose, protestant dedeffendre son droit pour les intérêts civils, insistant toujours sur les conclusions de sesréponses.

La v. Chambre délibérant, a trouvé qu’il étoit absolument inutille de faire aucunneexortation aux parties de se rejoindre, vu la grande alliénation qu’a manifesté le mari. Et quantà la femme, la v. Chambre se fait un plaisir de lui rendre un bon témoignage, ne paroissantpas que son mari ait d’autres griefs contr’elle que celui de ne l’avoir pas informé de lamaladie dont, par la volonté de Dieu, elle a le malheur d’être affligée. Ainsi il sera donnécours à cette procédure le plutôt possible.

[-] Comparoissance de Abram Guignard et la veuve Rossier.

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Le Sieur Abram Guignard, du Lieu, habitant de cette ville et garde, présente par écritune demande tendante à la nullité de promesses de mariage passé entre lui et Marie ChristineJaquier, d’Avanches, et veuve de Jean Samuel Rossier, de Bussigni, de la date du 17me.janvier dernier.[p. 82]

Dite demande ayant été lue en présence dedite Marie Christine, veuve Rossier, elle adéclaré qu’elle n’i porte aucun empêchement, et consent bien à cette rupture de son bon gré.

La v. Chambre, par son délibéré, après avoir mûrement pesé tous les motifs avancésdans la demande du Sr. Guignard sur les promesses de mariage qu’il y avoit entre lui et MarieChristine, veuve Rossier, et considéré que le Sr. Guignard, âgé de 50 ans, et sa promise âgéede 51 ans, que les conditions que ce premier lui faisoit étoient onéreuses aux trois enfans qu’ilavoit de son premier mariage, qui lui attiroient l’inimitié de ses parents et des siens, laditeveuve Rossier nous ayant parue consentir agréablement à la nullité desdites promesses. Partoutes ses considérations, la v. Chambre a cru pouvoir les libérer de leur engagement puisqu’iln’i a point eu de publicité.[p. 83]

9 mars 1775

[-] 11Du 9me. mars 1775.Le v. Consistoire s’est assemblé sous la présidence du n. seignr. lieutenant baillival,

ont assistés Messieurs les doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes,banneret de Saussure, conseillers Destallents, Vullyamoz, grandsautier de Crousaz.

[-] Expédition du paquet concernant les jugaux Raccaud.Le paquet concernant les jugaux Raccaud, citoyen de Lausanne, a été expédié hier 8me.

du courant mois de mars, avec les titres ci après.1°. Une copie de la demande du Sr. Jean André Raccaud produite en v. Chambre le

28e. avril 1774.2°. Une copie des réponses de Jeanne Marie Menétrey, sa femme, produite en v.

Chambre le 23e. février 1775.3°. Une copie du contract de mariage entre Jean Pierre, ffeu Jaques Amaudruz,

bourgeois du Mont, et Jeanne Marie Menétrey, reçeu Ege. Destallents, du 5e. 9bre. 1768, vu env. Chambre le 23e. février 1775.

4°. Une copie de contract de mariage entre Jean André Raccaud et Jeanne MarieMenétrey, reçeu Ege. Destallents, du 12e. Xbre. 1772, vu en v. Chambre le 23e. février 1775.[p. 84]

[-] Expédition du paquet concernant les jugaux Rousset.Le paquet concernant les jugaux Rousset, de la Corporation française, a été expédié

hier 8me. du courant mois de mars, avec le titre ci après.1°. Une copie du mandat de citation, affiché au piller public, d’assignation du Sr.

Rousset par devant cette v. Chambre, le 23e. février dernier.[-] Expédition du paquet concernant les jugaux Sandoz.Le paquet concernant les jugaux Sandoz a été expédié le 8e. du courant mois de mars,

avec la copie des titres ci après.1°. Copie de la demande du Sr. Sandoz, produite en v. Chambre le 19e. aoust 1773.2°. Copie des réponses de Marguerite Bertholet, vues en v. Chambre le 2e. 7bre. 1773.3°. Copie des répliques produites en v. Chambre le 17e. 7bre. 1773.4°. Copie de requette de Pierre Isaac Sandoz, produite en v. Chambre le 26e. janvier

1775.5°. Copie de la contre requette de Marg. Menétrey (sic : Bertholet), vue en v. Chambre

le 9me. février 1775.

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6° Extrait du congédiement de la ville de Pierre Isaac Sandoz, vu sa mauvaiseconduite.

[-] Concernant Pre. Crepin, pour rembours.Le n. s. lieutenant baillival fait rapport qu’il auroit reçu le 5 du courant mois de mars

du Sieur justicier Couves, de la principauté de Neufchâtel, cinq livres cinq sols (5£ 5s.) quelui devoit Pierre Crepin pour l’exploi du mandat qui lui a [p. 85] été adressé au Bayard,meyrie des Verrières, dans le courant d’8bre. dernier, dudit Sr. Couves, ayant réclamé de la partde Pierre Crepin, copie de la sentence rendue le 31e. 8bre. dernier. Elle lui a été expédiée sousle seau du n. sgr. lieutenant baillival.

[-] Concernant Jeanne Chapuis, se disant de Grandvaux.En suite des délibérations précédentes, compart Jeanne, se disant Chapuis, de

Grandvaux, pour être entendue en contradictoire avec Jean Henri Friezen, de Pizy, baillaged’Aubonne, qu’elle accuse d’être le père de l’enfant dont elle a accouché le 7me. févrierdernier, au domicile de Jean Pierre Dizerens, à Montoye.

Lecture dedite déclaration ayant été faite audit Friezen, ici présent, lequel a étéinterrogé comme suit, de son nom, surnom, âge, qualité et de mœurs (sic : demeure).

A dit : Je m’apelle Jean Henri Friezen, de Pizy, bailliage d’Aubonne. Je suis âgé de 23ans, maçon de profession, domicilié chez ma mère, à la rue du Pré, bannière du Pont.

Interrogé s’il a eu commerce charnel avec ladite Chapuis dans le courant de février1775, et jusques à la fin d’avril.

R. : Qu’il n’a jamais eu commerce charnel avec elle.[p. 86]

Jeanne Chapuis interrogée dans quel lieu elle a eu commerce charnel avec leditFriezen.

Rép. : Que c’est derrière le cabaret du Lion d’Or, où elle étoit servante.Interrogée si en aucun lieu, depuis qu’elle s’est aperçue d’être enceinte, elle a donné

audit Friezen connoissance de son état.Rép. : Que non.Ledit Friezen, sérieusement exorté à rendre gloire à Dieu et à dire vérité sur le fait

dont il est question, c’est affermi dans sa négative.Relu, ratifié.Ladite Chapuis, ne pouvant administrer aucunes preuves de son commerce charnel

avec ledit Friezen, demande à la v. Chambre que la procédure soit levée et adressée à nosillustres et puissants seigneurs du Consistoire suprême.

La v. Chambre, par sa délibération, ordonne que la procédure soit levée et adresséeaussitôt à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.

[-] Concernant Lidie Matthey.En suite de la citation donnée à Lydie Matthey, ladite comparoissant, lecture lui a été

faite de sa déclaration du vendredi 10e. février dernier.[p. 87]

Interrogée si elle confirme et rattifie sadite déclaration.Rép. : Qu’elle est conforme à la vérité, et témoigne beaucoup de repentir de sa faute.Interrogée si elle n’a eu aucunes nouvelles dudit Hybener depuis son départ de juin

dernier.Rép. : Que non.La v. Chambre délibérant, n’a pas jugé convenable de faire citer ledit Hybener par

affiche au piller public, puisqu’il n’est connu de personne, et n’a aucun domicile dans le pays.En sorte que la procédure étant censée complète, il a été ordonné qu’elle fut levée pour êtreadressée à nos illustres et puissants seigneurs du Consistoire suprême.

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Monsieur le conseiller Destallents a été prié de faire part aux honnorés seigneurs duConseil, de l’état de cette procédure, ladite Lidie Matthey étant notre bourgeoise.

[-] Concernant l’anc. bours. Rosset.Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de n. ill. et puissans seigneurs du

Consistoire suprême, en date du 20e. février 1775, concernant Monsieur l’ancien boursierRosset, sur son refus de payer les émolumens dûs auxdits seigneurs à l’occasion du procès deMadelaine Rougemont et de feu Mr. Victor Rosset, son fils, dont la teneur suit.[p. 88]

[-] Lausanne.Nous le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Les prétextes de Mr. le boursier Rosset pour éluder d’acquitter le émolumens dûs à

notre Chambre au sujet du procès de Madeleine Rougemont, et de feu son fils, Victor Rosset,ont été trouvés par Leurs Excellences du Sénat, sentence rendue le 18me. du courant, sur notreexposé, illusoires à tous égard, et de nulle considération.

Conséquemment, nous vous chargeons encore une fois amiablement d’exiger dudit Mr.Rosset, pour notre compte, non seulement les 240 batz portés dans les précédentes lettres,mais de plus 91 batz pour les émolumens d’examen occasionnés par le refus qu’il vient defaire et pour la présente lettre, l’avertissant très sérieusement qu’en cas de rénitence de sa part,nous ne manquerons pas de l’astreindre au payement par des voyes plus efficaces. Nous vousrecommandons à la protection divine. Donné ce 20e. février 1775.

Reçue le 27e. février 1775.[p. 89]

[-] Cette sentence a été relevée et remise à l’huissier de la v. Chambre pour lacommuniquer à Mr. le boursier Rosset le 10e. mars.

La v. Chambre, par sa délibération, a ordonné que la copie de cette sentence seroitremise à l’huissier pour la présenter à Monsieur l’ancien boursier Rosset, et retirer de lui les331 batz qui y sont réclamés. Dans le cas que ledit Monsieur Rosset se refusa au payement, ilsera d’ors et déjà, par ordre de la v. Chambre, assigné à paroître dans la quinzaine.

On prie Monsieur le banneret de Bourg de rapeller aux honnorés seigneurs du Conseil,que le 26e. de janvier dernier, il lui fut remis une note, montant à 131 fl. des avances faites parla v. Chambre pour l’entretien des filles naturelles de feu Victor Rosset, et d’en solliciter leremboursement.

[-] Le brevet a été expédié le lendemain dix mars, jour de Conseil.[-] Concernant Jean François Borgeaud.Monsieur le révérend pasteur Chavannes avise la v. Chambre que le fils cadet de Jean

François Borgeaud, l’aveugle, domicilié à la rue du Pré, âgé d’environ 18 ans, ayant négligéles écoles, ne se présente point pour être examiné pour la communion. A été délibéré qu’ilsera cité pour la 15ne.

23 mars 1775

[-] 12Du jeudi 23me. mars 1775.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs les doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson,Chavannes, bann. de Saussure, conseillers Destallents, Vullyamoz, grandsautier de Crousaz,professeur Porta.[p. 90]

[-] Concernant Jeanne Sophie Roullet.

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Le paquet concernant Jeanne Sophie Roullet, femme de Pierre Ramondin, de laCorporation françoise, a été expédié le 11me. du courant mois de mars.

[-] Concernant Lydie Matthey.Le paquet concernant Lydie Matthey, bourgeoise de Lausanne, a été [expédié] le

vendredi 17e. du courant mois de mars.[-] Concernant Jeanne Chapuis, se disant de Grandvaux.Le paquet concernant Jeanne Chapuis, se disant de Grandvaux, avec Jean Henri

Friezen, a été expédié de même le 17me. du courant mars.[-] Concernant les jugaux Raccaud.Les mandats de citations par devant nos illustres puissants seigneurs du Consistoire

suprême, concernant les jugaux Raccaud pour le 30e. mars courant, ont été nottifiés le 18e. ducourant mars.

Le n. seigneur lieutenant baillival a mis sur le bureau une lettre de nos illustresseigneurs du Consistoire suprême concernant les jugaux Raccaud, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Salut.[p. 91]

Nous vous chargeons amiablement d’assigner par devant nous les jugaux divisés, JeanAndré Raccaud et Jeanne Marie Menétrey, vos ressortissans, pour jeudi 30e. du courant moisde mars. Ce qui étant fait, vous ne négligerez point de nous en donner avis. Nous vousrecommandons à la protection divine. Donné ce 9e. mars 1775.

Reçue le 13e. mars 1775.[-] Concernant les jugaux Sandoz.Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

Consistoire, concernant les jugaux Sandoz, dont la teneur suit.[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Salut.Nous vous chargeons amiablement d’assigner par devant nous les jugaux divisés

Pierre Isaac Sandoz et Marguerite Bertholet, domiciliés dans votre ressort, pour être entendusen contradictoire le jeudi 30e. mars, et vous nous aviserez de la citation dès qu’elles aura étédonnée. Sur quoi nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 9e. mars 1775.

Reçue le 13e. mars 1775.[p. 92]

Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs duConsistoire suprême concernant les jugaux Sandoz, en date du 16e. courant mois de mars,dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.En examinant de plus près le verbal que vous nous avez envoyé concernant les

difficultés de Pierre Isaac Sandoz avec sa femme Marguerite Bertholet, nous nous sommesapperçus que ces jugaux sont dits être bourgeois de Vallangin, et qu’ils ne doivent séjournerdans votre ressort qu’un peu plus ou un peu moins de tems. S’ils n’étoient pas effectivementsujets de Leurs Excellences, comme nous le conjecturons, nous ne devrions point nouscharger de les entendre en droit pour cause matrimoniale, ainsi que la citation par devant nousdeviendroit inutile. Que s’ils se trouvoient être sujets, alors la citation tiendroit pour le jourmarqué. Dans l’un et dans [p. 93] l’autre cas, vous ne négligerez point de nous donner les

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éclaircissement nécessaires. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 16e.mars 1775.

Reçue le 20e. mars 1775.[-] Comparoissance de Pre. Isaac Sandoz et de Marguerite Bertholet.Pierre Isaac Sandoz et Marguerite Bertholet, sa femme, paroissans, duement assignés à

ce jour. Lecture leur ayant été faite dedite lettre dans laquelle lesdits jugaux sont envisagéscomme ressortissants de la principauté de Neufchâtel, pour être bourgeois de Vallangin, etpartant sont renvoyés, comme n’étant pas sujets de Leurs Excellences, nos souverainsseigneurs.

Sur quoi ledit Sandoz expose qu’il est né à Lausanne, que son mariage y a été béni, etqu’il a servi pendant quatre vingt sept mois dans la compagnie de Monsr. le colonel deDiesbach, au régiment d’Erlach, toutes assertions qu’il appuie par les titres qu’il a l’honneurde présenter.

Produisant de plus sa lettre de bourgeoisie de La Brévine, il ajoute que par toutes cesconsidérations, il se seroit flaté d’être regardé [p. 94] comme dans la classe des sujets. Que sinos illustres seigneurs du Consistoire ne jugeoient pas à propos de juger de son cas, il oseroitdemander que toutes les pièces du procès lui fussent rendues.

Interrogé s’il n’a point de bourgeoisie dans les terres et pays de Leurs Excellences.A répondu que non.La v. Chambre délibérant, a trouvé que pour le coup, il n’y avoit autre chose à faire

que de lever les extraits des diverses pièces qu’a produit ledit Sandoz, pour être le toutexpédié le plutôt possible à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.

[-] Concernant Jeanne Sophie Roullet et Pierre Ramondin.Monsieur le président a mis sur le burau une lettre de divorce de nos illustres seigneurs

du Consistoire suprême en date du 16e. mars 1775, concernant Jeanne Sophie Roullet et PierreRamondin, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.[p. 95]

Sur le vu de votre verbal du 9me. du mois passé, nous avons accordé à Jeanne SophieRoullet la séparation qu’elle a demandée d’avec son mari, Pierre Ramondin, de la Corporationfrançoise de votre ville, banni du pays à perpétuité déjà en juillet 1769, ainsi qu’il est portédans les lettres de divorce ci incluse, que vous remettrez à ladite Roullet après dûenregistrement. Du reste, nous avons bien voulu, par bonne considération, nous relâcher del’émolument de notre Chambre. Vous recommandant à la protection divine. Donné ce 16e.mars 1775.

Reçue le 20e. mars 1775.Suit l’enregistrement de la lettre de divorce.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Sçavoir faisons par ces présentes, que nous étant parvenue la demande en [p. 96] divorce deJeanne Sophie Roullet contre son mari, Pierre Ramondin, de la Corporation françoise deLausanne, banni à perpétuité des terres de LL. EE., nos souverains seigneurs, et de toute laSuisse, comme en fait foy la sentence du 24me. juillet 1769 à nous exibée. Nous aurions, parcette raison suffisante à forme des conclusions de l’actrice, jugé et arrêté, que plein divorce luidoit être accordé d’avec son époux Pierre Ramondin, avec liberté entière accordée à la susditeRoullet de convoler dès à présent à de secondes noces. Adjugeants en outre à elle tous lesfrais de présente procédure, et lui permettant de s’en faire payer, comme des autresprétentions qu’elle pourroit avoir contre ledit susnommé Raimondin, sur les biens à elle (sic :lui) apartenans rière les terres de LL. EE., nos souverains seigneurs, le tout cependant à forme

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des loix et par autorité du juge civil. Donné sous le sceau de notre Chambre ce 16e. de mars1776.[p. 97]

[-] Concernant les jugaux Rousset.Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de divorce de la datte du 9me. mars

1775, de nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, dont la teneur suit.[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Jean Louis Rousset, de la Corporation françoise de votre ville, homme marié, étant

absent et n’ayant point encore répondu à la clame de divorce que sa femme, Susanne Lemat,forme contre lui, nous vous chargeons amiablement, dans le cas que son absence continue, dele citer à cet effet, trois différentes fois, de 14 jours en 14 jours, par affiches au pilier public,sous commination d’être condamné en contumace s’il s’obstine dans son absence. Dans cedernier cas, vous assignerez la femme seule, ou autrement l’un et l’autre, à paroître par devantnous le lundi 1er. may [p. 98] prochain, et vous nous aviserez de la citation dès qu’elle aura étéfaite. Sur quoi nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 9me. mars 1775.

Reçue le 17me. mars 1775.Monsieur le président avise qu’il a fait apeller ledit Rousset pour dimanche prochain,

et recevoir la citation. Dans le cas qu’il ne vint point, l’huissier de la Chambre ira exploiter lemandat lundi prochain à Riex où il est valet de vigne chez le Sr. Bujard.

[-] Concernant les jugaux Masmejan.Monsieur le président fait raport que le Sr. Pierre Masmejan, de Lausanne, lui auroit

présenté une requête pour y aposer son sceau, pour en suite la faire parvenir à nos illustresseigneurs du Consistoire suprême, tendante à obliger sa femme, née Boutan, à le rejoindre et àfaire bon ménage ensemble.

Le n. s. lieutenant baillival l’ayant renvoyé à exposer ses raisons en v. Chambre, metsur le bureau sa requette, de laquelle lecture a été faite.

La v. Chambre, par son délibéré, ordonne que communication de l’une et de l’autrerequette seroit donnée à la femme Masmejan, née Boutan, pour y répondre pour le 20e. avrilprochain.[p. 99]

[-] Comparoissance de Jean Michel Borgeaud.Jean Michel Borgeaud, fils de l’aveugle, Jean François, a paru en suitte de

l’assignation qui lui a été donnée, à raison qu’à son âge avancé de 18 ans, il négligeoit defréquenter les écoles et des cathéchismes, moyens propres à se metre en état d’être admis aurang des cathécumènes.

Sur quoy la v. Chambre délibérant, en rendant justice au zèle de Monsieur le révérendpasteur de Chavannes, et à la promesse que nous fait ce jeune homme de se rendre plus assiduà son devoir.

En suitte de sérieuses exortations qui lui ont été adressées, ont a bien voullu renvoyerson admission au rang des cathécumènes à l’année prochaine, moyennant qu’il s’en rendecapable.

[-] Concernant les émolumens dûs par Mr. l’ancien b. Rosset.En suite des ordres donnés à l’huissier de la Chambre le 9me. du courant, concernant

331 batz réclamés par nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, qu’il a rempli sacommission suivant le rapport de l’huissier que Monsieur l’ancien boursier avoit dit hier 22e,du courant mois de mars, que tout avoit été payé par son commissionnaire à Berne.[p. 100]

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6 avril 1775

[-] 13Du jeudi 6me. avril 1775.Sous la présidence du n. sgr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé, ont

assistés Messieurs les doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes,présent Monsr. le révérend pasteur des Croisettes Daples, banneret Lemaire, ancien boursierRosset, conseiller Destallents, grandsautier de Crousaz, professeur Porta, justicier Rosset.

[-] Concernant la citation des jugaux Raccaud.Le 24e. mars dernier, a été expédié à nos illustres et puissants seigneurs du Consistoire

suprême, les copies des deux mandats de citations des jugaux Raccaud pour le 30e. marspassé, pour les aviser en conséquence de leurs ordres, qu’ils y sont bien assignés.

[-] Concernant les jugaux Sandoz.Le paquet concernant les jugaux Sandoz a été expédié de même le mecredi 29e. mars

passé.[-] Concernant les jugaux Rousset, sa femme Lemat.Conséquemment à la lettre de n. ill. seigneurs du Consistoire suprême, à la date du 9me.

mars dernier, concernant les jugaux Rousset, pour les assigner par devant eux pour le jourmarqué premier may prochain, pour [p. 101] être entendus contradictoirement sur le divorce[demandé] par Susanne Lemat, sa femme, à raison du double adultère de son mari, Jean LouisRousset. Le n. s. lieutenant baillival auroit fait nottifier à l’un et à l’autre réciproquement, lesmandats de citations, desquels il produit les copies, avec la relation de l’huissier de laChambre.

[-] Concernant Susanne Pache et François Louis Girard.Le n. n. s. l. baillival fait rapport qu’ayant appris que Jeanne Susanne Pache,

d’Espalinges, avoit présenté les bans de son mariage avec François Louis Girard, de Corcellessur Chavornez, à Monsr. le révérend pasteur des Croisettes, pour être publiées dans le lieu desa bourgeoisie, il auroit fait prier Monsr. le révérend pasteur de suspendre le cours despublications au cas qu’elles n’eussent pas été faites, ou de retenir ledits bans jusques à ce quele cas de Jeanne Susanne Pache eut été traité en v. Chambre, parce que cette même personne,selon le rescrit du 23e. juillet 1770, a été adjugée par n. ill. s. du Consistoire suprême commefemme légitime, de [p. 102] même que son fruit, à Jean Abram Barraud, de Bussiny.

Conséquemment à ce que dessus, Mr. le révérend pasteur des Croisettes auroit étéinvité à se rendre aujourd’hui en v. Chambre, et ladite Pache assignée à venir rendre raison desa conduite.

[-] Comparoissance de Susanne Pache.Laquelle paroissant, il lui a été fait l’interrogatoire suivant.La comparante interrogée de son nom, surnom, âge qualité et demeure.A dit : Je m’apelle Jeanne Susanne Pache, d’Espalinges, âgée de 36 ans, présentement

domestique chez Mr. Rosset, seigr. d’Echendens.Interrogée si c’est elle qui a présenté à Mr. le révérend pasteur des Croisettes le 14e.

mars dernier, des bans de mariage sous son nom, avec François Louis Girard, de Corcelles surChavornez.

R. : Que son oncle, Vincent Desgallier, les a présenté en son nom, et en présence duditGirard.

Interrogée si elle n’est pas la même personne qui fit clame de mariage en 1770 pardevant la v. Chambre, contre Jean Abram Barraud, de Bussigny, servant pour lors au régimentd’Erlach.

R. : Que oui.[p. 103]

Interrogée si elle n’a pas eu un enfant dudit Barraud, et s’il est encore en vie.

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Rép. : Qu’elle a eu un enfant dudit Barraud, et qu’il est mort le jour de sa naissance, enaoût 1770.

Interrogée si elle a eu communication de la sentence de n. ill. s. du Consistoiresuprême, qui la déclaroit femme dudit Barraud.

Rép. : Qu’elle l’a appris successivement et longtems après sa date, et non d’unemanière légale.

Interrogée pourquoi, étant informée qu’il y avoit une sentence qui la déclaroit femmelégitime de Jean Abram Barraud, de Bussigny, elle n’avoit pas recherché ledit Barraud depuisqu’il étoit rentré dans le pays.

Rép. : Qu’elle n’a fait aucunnes démarches à cet égard, et que même, ledit Barraud luiavoit écrit une lettre de Toul, le 1er. Xbre. 1770, par laquelle il se détache entièrement d’elle,qu’elle produit et dont elle demande l’inscription. Elle ajoute que ledit Barraud recherchoit enmariage une fille de Rolle dont la mère lui a écrit une lettre en datte du 26e. janvier 1775, deRolle, produite de même. [p. 104]

Interrogée depuis quand ledit Barraud est rentré dans le pays.Rép. : Qu’il y a environ un an et demi qu’il est au pays, étant actuellement domestique

à St. Prez.Ladite reconnoît sa faute, s’excusant de son ignorance à cet égard, prie la v. Chambre

de procurer, s’il est possible, la cassation de son mariage avec ledit Barraud, qui l’a délaisséeet abandonnée.

Relu et ratifié.La v. Chambre délibérant, a trouvé que le Sieur Jean Abram Barraud devroit être

entendu contradictoirement avec ladite Jeanne Susanne Pache. A quel effet il devra êtreassigné à paroître par devant la v. Chambre dans la 15ne.

[-] Concernant Lydie Matthey.Monsieur le président a mis sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

surpême Consistoire concernant Lydie Matthey, en date du 20e. mars dernier, dont la teneursuit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.[p. 105]

Votre bourgeoise, Lydie Matthey, ayant négligé de se faire examiner selon le prescritdes loix, lors de ses couches du 9 du courant, outre que Christian Hibner, de Francfort surl’Oder, accusé trop tard de la paternité, se trouve absent du pays et ne peut répondre à cetteaccusation. Sur ce, nous avons adjugé à ladite Matthey, comme illégitime, l’enfant qu’ellevient d’avoir, baptisé sous le nom d’Etienne Louis, devant être de sa famille et de sabourgeoisie, comme aussi entretenu par elle. Et nous l’avons condamnée à 10 jours de prisondans le lieu du délit. Que si ses facultés le permettent, vous retirerez d’elle, pour l’émolumentde notre Chambre, 90 batz, que vous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons àla protection divine. Donné ce 20e. mars 1755.

Reçue le 24 mars 1775.[p. 106]

Ladite Lydie Matthey paroissant, duement assignée à ce jour. Lecture lui a été faitededite lettre.

Interrogée si elle a les facultés de payer l’émolument dûs à nos illustres seigneurs duConsistoire suprême.

Rép. : Qu’elle n ‘est pas en faculté de les payer vu qu’elle est à l’assistance.

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La v. Chambre a trouvé, par sa délibération, que la condamnation de dix jours deprison à laquelle ladite Matthey est condamnée, devra avoir son exécution, à laquelle on prieMonsr. le procureur du v. Consistoire de tenir main.

Lui ayant été ordonné de reparoître en dite n. Chambre aussitôt qu’elle aura subi sadétention.

[-] Concernant Jeanne Chapuis.Monsieur le président met sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême concernant Jeanne Chapuis, de Grandvaux, de la date du 20e. marsdernier, dont la teneur suit.[p. 107]

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Jean Henri Friezen, de Pisy, ayant nié formellement la paternité de l’enfant dont

Jeanne Chapuis, de Grandvaud, l’accusoit, et la plaignante ayant négligé de se faire examinerselon le prescrit des loix pendant les douleurs de l’accouchement. Nous avons libéré leditFriezen de cette clame, adjugeant l’enfant né le 6me. du courant, et baptisé sous le nom de JeanLouis, comme illégitime à la mère Chapuis, devant porter son nom, être de sa bourgeoisie etentretenu par elle. Ladite subira la peine de dix jours de prison dans le lieu du délit. Que si sesfacultés le permettent, vous retirerez d’elle pour l’émolument de notre Chambre, 90 batz, quevous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce20e. mars 1775.

Reçue le 24e. mars 1775.[p. 108]

Ladite sera assignée à paroître par devant la v. Chambre aussitôt qu’elle se trouveramieux, pour être malade actuellement.

[-] Les jugaux Masmejan.Monsieur le président a mis sur le bureau la réponse de Jeanne Marie, née Boutan,

femme de Pierre Masmejan. De laquelle lecture a été faite, présentant en outre son contract demariage.

La v. Chambre ordonne, par son délibéré, que lesdites réponses seront communiquéesaudit Sr. Pierre Masmejan , pour y faire ce qui lui échera de droit, et que l’un et l’autre serontassignés à paroître pour la prochaine assemblée.

20 avril 1775

[-] 14Du 20me. avril 1775.Sous la présidence du noble seigr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé,

ont assistés Messieurs les doyens Polier de Bottens et Leresche, pasteur Besson, bannerets deSaussure et Lemaire, conseillers Rosset, Destallents, Vullyamoz, grandsautier de Crousaz.[p. 109]

[-] Concernant Susanne Lemat et Jean Louis Rousset.Susanne Lemat, femme de Jean Claude (sic : Louis) Rousset, de la Corporation

françoise de cette ville, adjournée à paroître par devant nos illustres et puissans seigneurs duConsistoire suprême pour le premier may prochain, présente requête pour demander en grâcequ’elle soit libéré du voiage de la capitale, vu son extrême pauvreté et l’état de sa procédure,par laquelle est constaté qu’il a commis deux adultères.

La v. Chambre délibérant, a bien voulu donner cours à la requête, en ordonnant qu’enmême tems les explois soyent envoyés à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, avec

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réserve que ladite Rousset procurera un acte de pauvreté signé par quelques uns des membresde la Corporation françoise, à laquelle il sera donné cours au plustôt.

Teneur du mandat nottifié à Jean Louis Rousset le 27e. mars 17765.Nous, Jean Henri Polier de Vernand, lt. baillival et du v. Consistoire de Lausanne.A vous, Jean Louis Rousset, de la Corporation françoise de Lausanne, valet de vigne

chez le fils du Sr. assesseur Jean Baptiste Bujard, à Riez, paroisse de Villete. Nous vousfaisons savoir par les présentes, que votre femme, Susanne Lemat, ayant élevé clame dedivorce contre vous, à raison des deux adultères que vous avez commis, ladite auroit obtenuaccès par devant nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême, par l’ordredesquels, selon leur rescrit du 9me. du courant, vous êtes assigné et adjourné à paroîtrepersonnellement par devant nosdits illustres seigneurs, le lundi premier mai prochain, pourêtre entendu en [p. 110] contradictoire. A quoy ne ferez faute d’obtempérer. Si moins, et encas de contumace, il sera procédé contre vous selon droit et suivant le prescrit des loixconsistoriales. Donné pour conduite ce dim. 26e. mars 1775.

Moi soussigné, hussier du v. Consistoire, relate avoir remis ce jourd’hui, environ uneheure après midi, à Jean Louis Rousset, de moi bien connu, et parlant à sa personne, l’originalde la copie ci dessus, au domicile et en présence de Monsieur le lieutenant baillival qui l’avoitmandé venir à cet effet. Pour foy signé ce lundi 27me. mars 1775.

Signé : Fiaux, officier.Teneur du mandat nottifié à Susanne Lemat, femme de Jean Louis Rousset, du 27

mars 1775.Nous, Jean Henri Polier de Vernand, lieutenant ballival et du v. Consistoire de

Lausanne.A vous, Susanne Lemat, femme de Jean Louis Rousset, de la Corporation françoise de

Lausanne. Nous vous faisons sçavoir qu’ayant obtenu l’accès par devant nos illustres etpuissants seigneurs du Consistoire suprême pour y être entendue en contradictoire avec votremari dans la clame de divorce que vous élevez contre lui à raison des deux adultères qu’il acommis. Nosdits illustres seigneurs ont fixé la journée, selon leur rescrit du 9 du courant moisde mars, au lundi 1er. may prochain. A quoy ne ferez faute de vous conformer. Donné ce dim.26e. mars 1775.

Moi soussigné, huissier du v. Consistoire, relate avoir remis ce jourd’hui, environquatre heures après midi, à Susanne Lemat, femme de Jean Louis Rousset, de moi bienconnue, et parlant à sa personne, l’original de la copie ci dessus. Pour foy signé à Lausanne ce27me. mars 1775.

Signé : Fiaux, officier.[p. 111]

[-] Concernant les jugaux Raccaud et Menétrey.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport de la sentence rendue par nos

illustres et puissants seigneurs du Consistoire suprême du 30e. mars dernier, entre les jugauxRaccaud et Menétrey, par laquelle le divorce est accordé, dont la teneur suit. Il y a des lettresde divorce en françois, dont une sera copiée, et le tout au compte du Sr. André Raccaud.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Votre bourgeois, Jean André Raccaud, ayant paru aujourd’hui par devant nous comme

demandeur, d’une part, et Jeanne Marie Menétrey, sa femme, comme défenderesse, d’autrepart, le mari faisant clame de divorce absolu, sur le fondement que sa femme est affligéed’accidens épyleptiques. Après avoir été suffisamment éclaircis sur la vérité du grief exposé,soit par la procédure, soit par l’aveu même de la femme. Nous avons dissout, cassé et annulléle lien du mariage qu’il y avoit eu jusqu’ici entre lesdits jugaux, de manière que dès à présent

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il sera permis au mari de convoler à d’autres noces. Mais quand à la femme, il lui est interditde se remarier, à raison des suites à craindre, jusqu’à ce qu’elle fasse voir, après le cours dequelques années, par des témoignages autentiques, qu’elle est depuis un certain temsabsolument délivrée de son mal. Alors, selon les circonstances, nous examinerons s’il y a lieuou non de lui permettre un nouveau mariage. Nous avons du reste, par bonnes considérations,compensés entre parties les dépends résultants de cette [p. 112] procédure, les renvoyant pourles intérêts civils au juge compétent. Nous vous recommandons à la protection divine. Donnéce 30e. mars 1775.

Reçue le 10e. avril 1775.Suit la copie de la lettre de divorce dont chacune des parties ont un double, en françois

et scellées.Nous, le président et les assesseurs du suprême Consistoire de la république de Berne.

Sçavoir faisons par les présentes que ce jourd’hui, par devant nous, auroient comparu JeanAndré Raccaud, citoyen de Lausanne d’une [part], et sa femme, Jeanne Marie Menétray,d’autre part. Le mari demandant le divorce absolu en vertu de la procédure instruite entre lesparties, et à ces fins à nous exibée, par laquelle il conste que la femme seroit atteinte depuisquelques tems du mal caduc, sans que les remèdes employés auroient opéré sa guérison.

Or, comme la femme n’a rien pu opposer à cette demande, nous aurions, en vertu de laloi et par le pouvoir à nous transmis, dissolu et annullé les liens du mariage subsistantjusqu’ici entre les susdits jugaux Raccaud et Menétray, [p. 113] permettant au mari deconvoler dès à présent à de secondes noces, mais défendant par contre à la femme de seremarier sans nous en avoir demandé la permission spéciale, et nous avoir constaté par desattestations autentiques, la cessation totale de son mal depuis quelques années.

Pour ce qui est des frais résultés de la présente procédure, nous les avons, par debonnes raisons, compensés entre les parties, et les avons d’ailleurs renvoyés au juge civil poury faire régler leurs intérêts civils. Donné sous notre sceau ce 30 mars 1775.

Reçue le 10 avril 1775.Fidèlement extrait par le secrétaire du v. Consistoire ce jourd’hui 21e. avril 1775.Esaye Vullyamoz, secrétaire.[-] Concernant Marie Elisabet Reymond.Le n. s. lieutenant baillival met sur le bureau la déclaration du secrétaire de v.

Chambre concernant les couches de Marie Reymond, du Chenit, en date du 10me. avrilcourant, dont la teneur suit.

Comme aussi la déclaration de la sage-femme Lebre de la date du 12me. avril courrant,concernant les couches de Marie Raymond, dont la teneur suit.

[p. 114]Du lundi 10me. avril 1775, environ midi.Le secrétaire soussigné, assisté de l’huissier de la v. Chambre, se seroit transporté par

ordre de Monsieur le président, au domicile du Sr. Abram Samuel Reymond, du Chenit,lapidaire, maison du Sr. Mouton, chapelier, habitant de Lausanne, rue et bannière de St.Laurent, où il avoit trouvé, gisant au lit, la sœur dudit, Marie Elisabet Reymond, fille nonmariée, âgée de 22 ans. Laquelle en ce moment même, étoit délivrée d’un enfant garson, parles soins de la veuve Lebre, sage-femme jurée. Ayant sérieusement exorté et vivement presséladite Raymond à donner gloire à Dieu et à dire vérité sur la paternité de son enfant. Elle asolemnellemt assuré que sans faire de tort à sa conscience ni à la personne accusée, elle nepouvoit charger qui que ce soit de la paternité de cet enfant, autre que Jaques Demorais, sedisant d’Avenches, peintre en indienne, âgé de 37 ans. Son commerce charnel avec lui ayantcommancé la première semaine du mois d’aoust dernier 1774, et continué jusques à la fin demars présente année, dont elle a fait conster par des promesses de mariage que lui a faite leditDemorais à la date du 18e. juin dernier, de même que par des lettres remplies de sentimens les

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plus tendres, et d’attachement le plus fort. Ajoutant que ledit Demorais c’est absenté de laville depuis le 3me. du courant, qu’il disoit devoir se rendre à Berne pour y metre en reigle unentreprise de manufacture qu’il projete. En témoin de quoi signé à Lausanne ce 10me. avril1775.

Esaye Vullyamoz, secrétaire.[p. 115]

Du mecredi 12e. avril 1775, six heures un quart du matin.La veuve Lebre, sage-femme jurée, déclare que Marie Reymond auroit accouché lundi

dernier, dix du courant mois d’avril, environ onze heures du matin, au domicile de son frèreAbram Samuel Raymond, maison du Sr. Mouton, rue et bannière de St. Laurent, d’un garson àterme et de bonne venue, avec apparence de vivre.

Sur quoi délibérant, il a été ordonné que laditte Marie Elisabet Reymond, de mêmeque son frère, seront assignés à la première assemblée, et ledit Demorais, s’il se trouvoit enville.

Monsieur le président fait rapport qu’il a expédié le 8e. du courant à Mr. le juge Clavel,à Villete, la copise d’une sentence de nos illustres puissans seigneurs du Consistoire suprême,du 20e. mars dernier, concernant Jeanne Chapuis, de Grandvaux, par la maréchaussée Parisod,et en a fait voir à Monsieur le président un récépicé signé par un des concistoriaux de Villete.

[-] Pierre Masmejan et Marguerite (sic : Jeanne Marie) Boutan, sa femme.Compart Pierre Masmejan, duement assigné pour suivre en cause contre sa femme,

née Boutan, et produit ses répliques.Avant la lecture desdites répliques, Monsieur le président a interpelé la femme,

Marguerite Masmejan, et l’a fortement sollicitée à rejoindre son mari. A quoi elle c’estrefusée, fondée sur les raisons qu’elle allègue et allèguera dans les deux pièces de laprocédure.[p. 116]

Sur ce, Monsieur le président auroit prié Monsieur le révérend pasteur du cartier,Monsieur Besson, d’adresser les exortations à ladite femme Masmejan. Ce qui ayant été fait,elle a manifesté l’éloignement le plus grand à rejoindre son mari, dans la juste crainte duretour de ses mauvais procédés précédents, n’espérant pas sur l’essai, même de trois mois,pour procurer entr’eux le rétablissement désiré par la v. Chambre.

En suite de quoi lecture a été faite desdites répliques que produit Pierre Masmejan.La femme Masmejan paroissant, après avoir entendu la lecture desdites répliques, prie

la v. Chambre de lui en accorder copie et terme pour y répondre dans la 15ne. et faire ce qui luiéchera de droit.

La v. Chambre sur ce délibérant, accorde à la femme Masmejan la copie et termequ’elle demande pour répondre dans la quinzaine aux répliques de son mari qu’il a produit.

[-] Rembours fait au sujet des enfans bâtars Rosset.L’huissier Fiaux a remis, en présence de la v. Chambre, à Monsieur le doyen Leresche,

quatre vingt trois livres pour les avances qu’il avoit faite de ses deniers aux filles naturelle defeu Victor Rosset.

De même.Monsieur le président fait raport qu’il auroit reçeu le 14 du courant, des mains dudit

Fiaux, le montant de quarante huit livres qu’il avoit remis sur le bureau le 14e. avril 1774,pour le même objet de l’entretien desdittes bâtardes.[p. 117]

[-] Concernant les jugaux Sandoz.Les jugaux Sandoz duement assignés à ce jour, paroissants, lecture leur a été faite de

la sentence de nos illustres seigneurs du Consistoire suprême du 4me. avril courant, dont lateneur suit.

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[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Puisqu’il est bien prouvé par votre dernier verbal, que les jugaux Sandoz et Bertholet

ne sont pas sujets de Leurs Excellences, mais qu’ils ressortissent à la principauté deNeufchâtel, nous n’avons pas voulu, selon notre précédent arrêté, nous charger de cette causemattrimoniale, ainsi que nous vous renvoyons tous les papiers qui concernent les parties pourles leurs remetre purement et simplement. Vous retirerez d’elles, pour l’émolument de cetteChambre, 60 batz, que vous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons à laprotection divine. Donné ce 4me. avril 1775.

Reçue le 10me. avril 1775.La v. Chambre, par son délibéré, en suitte de la lecture qui a été faite dedite sentence,

donne ordre à notre secrétaire de remettre purement et simplement tous les papiers quiconcernent l’un et l’autre des jugaux Sandoz, en le chargeant de retirer l’émolument portéendite sentence.[p. 118]

[-] Concernant Jean Abram Barraud et Jeanne Susanne Pache.Compart Jean Abram Barraud, de Bussigny, duement assigné à ce jour par lettres,

consté de la relation de l’assesseur Jean Dumont, de Lully, bailliage de Morges, en date du17e. du courant.

Interrogé de ses noms, surnoms, âge, qualité et demeure.A dit : Je m’apelle Jean Abram Barraud, de Bussigny, fils de feu François Barraud. Je

suis âgé de 28 ans, ci devant soldat dans la compagnie de feu Mr. le collonel Praye, aurégiment d’Erlach, présentement ouvrier chez Jean Pierre Gevre, à Lully.

Interrogé s’il reconnoît la personne ici présente.R. : Que oui, qu’elle s’apelle Jeanne Susanne Pache.Interrogé s’il ne lui a pas fait des promesses de mariage au château d’Echendens, à

ladite Pache, avant que de partir pour le régiment.R. : Que oui, à la fin de l’année 1769.Interrogé s’il n’a pas paru par devant Mr. le chapelain du régiment d’Erlach, et n’a pas

promis d’épouser ladite Pache à son retour au pays.R. : Que oui.Interrogé s’il n’a pas eu communication de la sentence de nos illustres et puissans

seigneurs du Consistoire suprême de la date du 23e. juillet 1770, par laquelle ladite SusannePache lui a été adjugée comme femme légitime, de même que de son fruit.

R. : Qu’il n’en a eu aucunnes nouvelles jusques au moment qu’il a reçeu le mandat du15 du courant, [p. 119] et qu’il s’étoit cru entièrement dégagé de ce mariage par la lettre qu’illui avoit écrite de Toul le 1er. Xbre. 1770, à laquelle il n’a reçu aucunne réponse.

Interrogé s’il n’est pas dans l’intention de faire bénir son mariage avec ladite Pache.R. : Qu’il ne peut suivre au mariage, vu que ladite Pache l’ayant quité, ne se regardant

plus sans doute comme sa femme, a contracté des engagemens avec un autre homme, dont lesbamps ont été publiés dans les paroisses réciproques.

Interrogé s’il n’a pas su qu’il avoit eu un enfant de ladite Pache.R. : Qu’un soldat, de Bussigny, lui avoit dit qu’elle avoit accouché, et que depuis son

retour dans le pays, il a apris que cet enfant étoit mort.Ledit Barraud a fini par prier la v. Chambre de procurer la rupture de ses liens avec

ladite Pache, se fondant en particulier sur ce que ce mariage n’a point été béni.Ladite Pache a fait aussi la même demande.Relu et rattifié.

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La v. Chambre, par son délibéré, après avoir considéré les raisons ci dessus avancéesdu Sr. Barraud, d’avoir ignoré la sentence de nos illustres et puissants seigneurs duConsistoire suprême en date du 23e. juillet 1770, et ce qu’a dit aussi ladite Pache, et que l’unet l’autre ont instamment sollicités la rupture de leur mariage non encore béni. De plus,observant que la sentence susdite ne seroit pas venue à cette v. Chambre que le 3e. juin 1771,elle [p. 120] n’auroit put être raportée à ladite Pache vu son absence, il n’a pas été convenabled’importuner nos illustres seigneurs du Consistoire suprême de cette affaire, dans la crainteque quelque retard nous [ait] occasionné l’éloignement de François Louis Girard, de Corcellessur Chavornez, de suivre au mariage projeté avec ladite Pache. Laquelle s’étoit regardéecomme absolument dégagée de Jean Abram Barraud par la lettre qu’elle avoit reçeu de lui le1er. Xbre. 1770. Ainsi que Monsr. le révérend pasteur des Croisettes pourra suivre à lapublication des bams entre Girardet et la Pache.

4 mai 1775

[-] 15Du jeudi 4me. mai 1775.Sous la présidence du n. seigr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé, ont

assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes, banneretsde Saussure, Lemaire, anc. boursr. Rosset, conseillers Destallents, Vullyamoz, grandsautier deCrousaz.

[-] Concernant les jugaux Rousset.Samedi dernier, 22e. avril dernier, la requette concernant Susanne Lemat, tendante à

être affranchie du voiage de Berne pour y avoir été citée pour le premier may courant, estpartie ledit jour, avec les copies des deux mandats de citations notifiés réciproquement à l’unet à l’autre des jugaux Rousset.[p. 121]

[-] Concernant Louise Wittoz et Jean Abram Pache, d’Epalinges.Monsieur le président fait rapport qu’aiant communiqué dans son tems aux préposés

de l’honnorable commune d’Epalinges, selon l’ordre de nos illustres et puissans seigneurs duConsistoire suprême du douze janvier 1775, concernant Louise Wittoz, par le divorced’Abram Duc, d’Eschissens, et Jean François Pache, d’Epalinges, le secrétaire deditecommunauté auroit rendu la susdite sentence, avec la souscription qui suit, laquelle copiéemot à mot suit.

Je soussigné, relatte avoir inscrit et enregistré la présente sentence sur le livre de lacommune, l’aiant tiré exactement mot à mot, avec toute l’exactitude et attention possible ce12e. mars 1775.

Signé : Jean François Barbaz, secrétaire de la commune d’Epalinges.[-] Judith Badel, de Longiroud, et Jean Malherbes, de Chavornex.Monsieur le président fait rapport de l’accouchement de Judit Badel, de Longiroud, du

26 avril dernier, à la Chablière, chez Mr. Weston, dont la teneur suit, et de la déclaration de lasage-femme Amaudruz, donné à Jean Maherbes, de Chavornez, ci devant domestique de Mr.Weston.

Du mecredi 26e. avril 1775, huit heures du matin.La veuve Amaudruz, sage femme jurée, déclare que dans la nuit dernière, la femme de

n. Dubré, le marguiller, étoit allé la solliciter [p. 122] de donner ses soins à une fille prêted’accoucher, servante chez Mr. Weston, à la Chablière, où la comparante s’est aussitôttransportée, et a délivré environ 3 heures et demi du matin Judit Badel, de Longiroud, d’unenfant garson viable, à terme et de bonne venue.

Ladite Badel, interpellée sur la paternité de cet enfant, a répondu que Jean Malherbes,de Chavornex, ci devant domestique de Mr. Weston, en étoit le vrai père. Ce qu’elle a rattifié

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en présence de Jean Verenaud, de Vufflens la Ville, et de Guillaume Banq, anglois,domestiques dans la maison.

En témoin de quoi signé à Lausanne ce 26e. avril 1775.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.Du dimanche 30 avril 1775.La veuve Lebre, certifie que le fils naturel de Judith Badel, de Longiroud, auroit été

baptisé ce jourd’hui, dim. 30e. avril, à l’église de St. Laurent par Mr. le révérend pasteurBesson, sous le nom de Jean Siméon.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 30e. avril 1775.La v. Chambre, par sa délibération, ordonne que l’un et l’autre seront adjournés à

paroître dans la 15ne.[-] Concernant les jugaux Rousset.Monsieur le président fait rapport de la sentence de nos illustres et puissans seigneurs

du Consistoire suprême, concernant les jugaux Rousset, dont lecture a été faite, qui accorde ledivorce de Susanne Lemat. Laquelle paroissant, sa lettre de divorce lui a été remise.

Teneur desdites lettres.[p. 123]

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.En suite des fondemens renfermés dans votre verbal du 22e. du courant, nous avons

dispensé Susanne Lemat de la comparoissance personnelle par devant nous, sur le fait de saclame de divorce contre son mari, Jean Louis Rousset, de la Corporation françoise de votreville. Sur quoi nous avons d’ors et déjà connu et jugé que Susanne Lemat seroit absolumentdivorcée de son mari, en vertu de la loy, à raison de ses deux adultères. De manière que lafemme pourra convoler à de secondes noces au bout de six mois, et le mari coupable, au boutde quinze2. Lesdits jugaux étant renvoyés, pour la séparation de leurs biens, par devant le jugecompétant, et le mari condamné envers sa femme à tous les frais de ce procès, saufmodération, ce qu’on peut voir plus amplement dans les lettres de divorce ci incluses. Dureste, nous vous chargeons amiablement de retirer de Louis Rousset, pour l’émolument denotre Chambre, 220 batz, que vous enverrez à notre secrétaire. Dieu soit avec vous. Donné ce24e. avril 1775.

Reçue le 1er. may 1775.[p. 124]

[-] Susanne Lemat, son divorce.Du mecredi 3 mai 1775.Par sentence de nos illustres & puissans seigneurs du Consistoire suprême en datte du

24e. avril dernier, Susanne Lemat a obtenu des lettres de divorce contre son mari, Jean LouisRousset, de la Corporation françoise de Lausanne. Lequel est condamné à tous les frais de ceprocès, sauf modération, et ne pourra convoler à de secondes noces qu’au bout de 18 mois,après avoir produit de bons témoignages de sa conduite des membres de la susditeCorporation. Louis Rousset ne manquera point de m’aporter le plutôt possible 220 batz,réclamé pour l’émolument de l’illustre Consistoire suprême, à compte desquels j’ai déjà reçuce jourd’hui 50 batz des mains de la maréchaussée Parisod [.]. Pour conduite, scellé & signé,Lausanne ce 3 mai mil sept cent soixante quinze (1775).

Signé : Polier de Vernand, lt. bl.[p. 125]

2 Dans la lettre de divorce transcrite mot à mot à la page originale 125, il s’agit de 18 moisd’interdiction de mariage pour Jean Louis Rousset.

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Lettre de divorce concernant les jugaux Rousset, extraite de mot à mot de l’originale.Nous, le président et les assesseurs du suprême Consistoire de la république de Berne.

Savoir faisons par les présentes, que nous étant parvenue la demande en divorce de SuzanneLemat contre son mari, Jean Louis Rousset, de la Corporation françoise de Lausanne, à causedes adultères commis par icelui, comme apert par nos sentences à ces sujets alléguées dans leverbal du vénérable Consistoire de Lausanne. Nous aurions, en dispensant l’actrice de lacomparoissance personnelle par devant notre Chambre, cassé et annullé dès à présent lemariage subsistant jusques ici entre Suzanne Lemat et Jean Louis Rousset, en prescrivant à lafemme six, et au mari coupable, dix huit mois avant que de convoler à de secondes noces, etleur ordonnant de nous demander la permission spéciale, et au mari singulièrement, de nousproduire alors un acte autentique de la Direction de la Corporation françoise, touchant lacorrection de ses mœurs.

Nous avons d’ailleurs condamné ledit mari aux fraix de la présente procédure, saufmodération, et [p. 126] avons renvoyé les parties à leur juge compétent et civil pour ce quitouche la séparation de leur biens.

Donné sous le sceau ordinaire ce 24e. avril 1775.[-] Concernant Marie Elisabeth Reymond, du Chenit, et Jacob Demorais, se disant

d’Avenches.Compart Marie Elisabeth Reymond, mariée, âgée de 22 ans, en suite de son

accouchement, pour confirmer la déclaration de notre secrétaire de scéans du 10e. avrildernier, qu’elle a rattifié dans tout son contenu, produisant des promesses de mariage en datedu 18e. juin 1774, et plusieurs autres lettres, entr’autre deux datées de Berne, l’une du 22e.avril, et l’autre du 30e. dit 1775.

E comme ledit Demorais lui marque dans sa dernière lettre qu’il va faire un voiage àParis, lequel ne doit durer qu’un mois, elle prie la v. Chambre de suspendre la suite de cetteprocédure jusques à ce que ce terme soye écoulé, qu’elle a lieu d’espérer qu’il reviendra pourfaire bénir son mariage.

La v. Chambre, par sa délibération, accorde le mois demandé de suspension de laprocédure à ladite Marie Elisabeth Reymond, avec observation que entre ci et ce tems là, lesecrétaire adressera à Monsr. le juge du Consistoire du Chenit, et à Mr. le juge du Consistoired’Avenches, un extrait fort en abrégé de l’état de cette procédure.

Ladite Reymond a fait baptiser son enfant à l’église de la Cité, par Mr. le révérendpasteur Chavannes, sous le nom de Jacob Abram.[p. 127]

[-] Suitte de cause des jugaux Masmejan.En suitte de cause, comparoissent les jugaux Masmejan. La femme, née Boutan,

produit ses dupliques, desquelles lecture en a été faitte. Le Sr. Pierre Masmejan, accause de sasurdité, n’ayant put entendre dite lecture, prie la v. Chambre que lesdite[s] dupliques luisoyent communiquées pour y faire ses observations en cas de faits nouveaux, pour les faireretrancher.

La v. Chambre, par sa délibération, vu la surdité du Sr. Pierre Masmejan, le renvoye augreffe prendre communication de la pièce produite par sa femme, en l’astreignant à donner saréponse positive dans huit jours audit greffe, affin qu’à la prochaine assemblée, la Chambreexamine ce qu’il y a de plus à faire.

[-] Jeanne Marie Dettraz et Jean Siméon Thonnay.Compart Jeanne Marie Dettraz, d’Essertes, duement assignée à ce jour. Lecture lui a

été faite de la sentence de nos illustres et puissans seigneurs du suprême Consistoire, en datedu 24e. avril dernier, de leur jugement de la paternité de l’enfant qu’elle porte, pour être prèsde ses couches, qui leur a été déféré par le v. Consistoire d’Oron, entre Jean Siméon Thonnay,

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de Vuillens, paroisse de Mézière, l’un et l’autre au service de Mr. Bouet, à Cour, dont lateneur suit.[p. 128]

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du suprême Consistoire de la ville et république de

Berne. Salut.En jugeant aujourd’hui de la cause de paternité que nous a déféré le Consistoire

d’Oron, entre Jean Siméon Thonnay, de Vuillens, paroisse de Mézière, homme marié, etJeanne Marie Destraz, d’Essertes, qui étoient l’un et l’autre au service de Mr. Bouet, à Cour.Nous avons condamné ces deux délinquans à subir, dans votre ressort, ainsi que le lieu dudélit, la peine portée par le loi pour un adultère simple. C’est ce dont nous avons voulu vousdonner avis, en vous recommandant à la protection divine. Donné ce 24e. avril 1775.

Reçue le 1er. mai 1775.La v. Chambre délibérant en conséquence dedite sentence, ordonne que ladite Jeanne

Marie Destraz subira la peine de vingt jours de prison ordonnée par la loi, qu’elle se rendra àl’Evêché après ses couches, à moins de quoi elle y sera contrainte.

[-] Concernant Louise Wittoz et Jean François Pache.Monsieur le président fait rapport d’une lettre de Leurs Excellences du Sénat

concernant la bénédiction des mariages à Genève, dont la teneur suit.[p. 129]

Magnifique, &c., &c.Nous avons vu par la lettre que vos seigneuries ont pris la peine de nous écrire le 20e.

de ce mois, qu’elles se plaignent de ce que l’on a béni dans nos Eglises trois mariages de leurssujets, sans certificats de la publication des bans & annonces dans leurs paroisses respectives.Quelques recherches que nous ayons faites, nous n’avons trouvé aucuns vestiges des deuxpremiers cas cités dans la lettre de vos seigneuries.

Et quand au mariage de Jean François Pache et de Louise Vittoz, nous en avons uséavec eux, suivant l’usage de notre procédure. Savoir que lorsque deux majeurs réduis dansnos prisons pour cause de paillardise et de grossesse de la fille, consentent à se marier, nousmandons au premier pasteur requis de bénir leur mariage, sans publication de bans, afin depourvoir à la fille et à l’état de l’enfant. Il est vrai que ces derniers n’ont obtenu cet arrêt quepar surprise, et par l’ignorance où nous étions du divorce de ladite Vittoz, et de ses relationscriminelles avec ledit Pache. Quoique jusqu’à présent, magnifiques seigneurs, nous ayons cruque ces cas là faisoient une exception à notre engagement de 1743, le désir que nous avonsd’agréer [p. 130] à vos seigneuries, fera qu’à l’avenir nous ne donnerons plus à ceux qui setrouveroient dans les circonstances ci dessus énoncées, d’arrêt pour bénir leurs mariages, sansla publication des bans et annonces en la forme ordinaire. Et à défaut par eux de les produire,nous les renverrons à leurs juges naturels.

Nous sommes, &c., &c., &c, &c., &c.Signé : Les sindics et Conseil de Genève, ce 31e. janvier 1775.[-] Copie.De Leurs Excellences du Sénat.La lettre de Genève du 31 du mois dernier, nous donne des assurances qu’à l’avenir on

ne bénira plus de mariage dans leur Eglise sans la publication des bans ordinaires. Nous vousen faisons passer une copie, avec ordre de l’inscrire dans les livres du Château, pourréminiscence dans la suite. Dieu vous ait en sa bonne et sainte garde. Donné ce 2me. février1775.

Monsieur le président fait rapport qu’il auroit eu un avis de Mr. le major Vullyamoz,comme commandant de la garde, que les soldats dedite garde l’avoient avertis qu’il y avoit,sur la place de la Palud, dans les dimanches, plusieurs personnes pendant [p. 131] les sermons

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de deux heures. Lecture a été faite de la déclaration en date du 30e. avril dernier, signée DavidRecordon, sergent de garde, dont il désigne les noms, dont la teneur suit.

Le dimanche 30e. avril 1775.Les soldats de la garde ayant averti plusieurs personnes qu’il y avoit sur la place de la

Palud, pendant le sermon de deux heures, de se retirer. Mais n’aiant tenu compte, ni fait casde l’avertissement, le sergent soussigné, par ordre de Mr. le major Vullyamoz, a pris la notede ceux qu’il a connu, comme suit.

Cuenod, de l’Hâle de St. Laurent.Huguenin, charpentier.Le fils de Mttre. Lacour, cordonnier.Gaudin, le couvreur.Lausanne le 30e. avril 1775.Signé : David Recordon, sergent de garde.La v. Chambre, par sa délibération, voit avec plaisir l’avis communiqué ci dessus par

Mr. le major Vullyamoz, pour tendre au bien de la Religion et au bon ordre. Ordonne que lesci devant nommés seront cités pour la 15.[p. 132]

18 mai 1775

[-] 16Du jeudi 18me. mai 1775.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs pasteurs Besson, Chavannes, banneret Lemaire, conseillersDestallents, Vullyamoz, grandsautier de Crousaz.

[-] Concernant Elisabet Raimond et Jacob Demorais. Lettre expédiée à Avanches le 6mai.

Le secrétaire de la v. Chambre, en suite de l’ordre qui lui fut donné à la dernièreassemblée du 4me. du courant, d’écrire à Mr. le juge du v. Consistoire d’Avanches, concernantJacob Demorais, peintre en indienne, se disant dudit Avanches, en leur faisant part en succintde la procédure actuelle entre ledit Demorais et Marie Elisabeth Reymond, du Chenit, a faitledit envoy le samedi 6 du courant mois de mai.

[-] Lettre de même expédiée le 9me. dit au juge du v. Consistoire du Chenit.Ledit secrétaire, en conséquence desdits ordres, a de même écrit à Mr. le juge du v.

Consistoire du Chenit, le mardi 9 du courant mois de may, par la poste.[-] Comparoissance de Jean Samuel Cuenod.Les Sieurs Jean Samuel Cuenod, de l’Hasle de St. Laurent, Isaac Louis Gaudin,

couvreur, et Jean Louis Albert Lacour, duement assignés à ce jour pour avoir été rencontrésles uns et les autres par la garde à la place de la Palud pendant le sermon de deux heures aprèsmidi, contre la teneur des réglemens, le dimanche 30e. avril dernier.

[-] De même celle de Isaac Louis Gaudin.Sur quoi le Sieur Gaudin répond pour sa justification, qu’il attendoit, pendant ce tems

là, quelqu’un à qui il devoit, et que dès là il étoit allé à l’Eglise.[p. 133]

[-] Comparoissance de Jean Louis Albert Lacour.Lacour a avancé pour sa justification, qu’il attendoit le fils du tonnelier Wesmuller,

qu’ils devoient aller ensemble à Prelly pour retirer de l’argent dûs à son père, et que le Sr.Recordon lui ayant dit de se retirer, que tout de suite il s’en étoit alé.

Cuenod a dit de même pour sa justification, qu’il étoit vrai qu’il étoit alors sur la placede la Palud, mais qu’il étoit allé tout de suitte à l’Eglise.

[-] Jugement.

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La v. Chambre, par son délibéré, a trouvé que d’autant qu’il y avoit un règlementémané du Conseil, imprimé, dont l’exécution avoit été suspendue quand aux rondes qui sefaisoit ci devant pendant le service divin, à raison de cette nouvelle garde. Voulant bien userde douceur dans cette circonstance pour se relâcher de l’amande portée dans lesditsréglemens, de même que des frais dedite Chambre, a prié Monsr. le rév. pasteur Besson deleur addresser les exortations nécessaires à ce sujet. Ce qu’il a exécuté.

[-] Concernant Jacob Demorais.Le noble seigneur lieutenant baillival a mis sur le bureau la réponse faite au secrétaire

de scéans, de Mr. le lieutenant baillival Bonjour, d’Avanches, concernant Jacob Demorais, sedisant d’Avanches. Laquelle est de la date du 9 courrant mois de mai, dont la teneur suit.[p. 134]

Monsieur,La famille Demorais nous est entièrement inconnue. Nous n’avons ni bourgeois, ni

habitant de ce nom, et soit ici, soit dans l’étranger, aucuns de nos ressortissants qu’il ait laprofession de peintre en indienne. En sorte que ce personnage, qui s’en dit être de notre ville,est un imposteur.

J’ai l’honneur d’être, avec beaucoup d’estime, Monsieur, votre très humble et trèsobéissant serviteur.

Avanches le 9e. may 1775.Signé : Bonjour, lt. baillival.[-] Comparoissance de Judith Badel et de Jean Malherbe.Compart Judith Badel, de Longiroud, Consistoire de Longiroud, faisant clame de

paternité contre Jean Malherbes, de Chavornay, Consistoire de Chavornay, duement assigné àce jour par lettres de l’instance de ladite Badel. La copie, avec la relation de l’assesseur PierreAbram Bauverd, de Chavornay, ici produite.

Jean Malherbe paroissant. Lecture lui a été faite de la déclaration de Judith Badel, faiteà la sage-femme jurée, veuve Amaudruz, en date du 26e. avril dernier.

Interrogé s’il reconnoît la paternité de cet enfant, pour être de sa bourgeoisie, porterson nom et être entretenu par lui.

Rép. : Que oui.Interrogé s’il veut recevoir cet enfant tout de suite.Rép. : Qu’il s’en remet aux loix.Relu, ratifié.

[p. 135][-] Sentence.Sur quoi délibéré, la v. Chambre, selon sa compétance, a adjugé l’enfant de Judith

Badel, baptisé sous le nom de Jean Siméon le 30e. avril dernier, au Sieur Jean Malherbe, deChavornay, comme illégitime, devant porter son nom, être de sa bourgeoisie et entretenu parlui seul au bout des six mois dès la date de sa naissance, tombant au 26e. 8bre. prochain, endonnant à la mère trois crones pour son gage de nourrice. Condamnant l’un et l’autre, selon laloi, à la peine de dix jours de prison pour une simple faute. Laquelle ils subiront dans leressort, ainsi que le lieu du délit, et adjugeant à ladite Badel tous les frais de procès, qui luiseront remboursés par ledit Malherbe, sauf modération.

[-] Le 20e. dit mai, expédition de l’extrait dedite procédure et dix batz inclus à étéexpédié par la poste.

Copie de la susdite sentence sera envoyée par le secrétaire de la v. Chambre auxConsistoires de Chavornay et Longiroud, de même qu’un extrait en bref de la procédure àMonsieur Schiffely, secrétaire du suprême Consistoire, avec dix baches pour frais del’inscription au protocole des bâtards tenus par la suprême Chambre.

[-] Les jugaux Masmejan.

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Le secrétaire de scéans certifie que le Sieur Pierre Masmejan est venu lire au greffe lesdupliques que sa femme avoit produittes le 4 du courant mois de mai. Le lendemain cinq dit,s’étant déclaré qu’il admetoit cette pièce, sans demander retranchement d’aucuns faitsnouveaux. Ainsi, que la procédure est fermée par ses quatre pièces.[p. 136]

Lequel paroissant, de même que sa femme, a produit une représentation tendante à êtreexempté du voiage de la capitale à raison de sa surdité, pour être hors d’état de pouvoiractuellement supporter aucune espèce de fatigue, joint au deffaut de moyens où il est, priant lav. Chambre de joindre ses raisons à sa procédure.

De plus, demandant que sa femme soit obligée à manifester par serment tout son avoir,tant en capital que marchandises, dettes, effets, deniers d’épargnes, tant d’elle que de sesfilles, provenant de leur travail. Produisant un extrait de la n. Justice de Lausanne du 25e. avrildernier, où la n. Justice a accordé à la femme Masmejan ses déclinatoires sur la pétition queledit son mari faisoit d’une pension alimentaire.

La femme Masmejan répondant, dit que sur les objets de la réquisition de son mari,qui peuvent la regarder, elle fait opposition formelle à ce que la v. Chambre accorde rien à sonmari à cet égard. Regardant toute manifestation de sa part comme réclamée hors de tems, etd’une manière extrajudiciaire pour le coup, avant que nos illustres et puissans seigneurs duConsistoire suprême ayent prononcés sur son cas et sur la question au fond. Sçavoir, si laditeMasmejan sera contrainte de reprendre son mari. Priant la v. Chambre d’ajouter au verbal queson peu de santé et celle de ses filles qui demande ses soins, aussi que son peu de moyens, nelui permette pas de faire le voiage de la capitale, elle demande la même grâce que son mari.[p. 137]

Sur quoi délibéré, la v. Chambre, après avoir fait lecture des pièces produites par leSieur Masmejan, ne se refuse pas à dire qu’il est dans l’impossibilité presque phisique de fairele voiage de la capitale vu sa surdité extrême et son deffaut de facultés.

La v. Chambre certifie de même sur le compte de la femme, qu’elle ne paroît pas jouird’une santé bien ferme qui la mette en état de soutenir la fatigue du voiage. Elle accorde à lafemme Masmejan les fins de son opposition jusqu’à ce que nos illustres et puissans seigneursdu Consistoire suprême ayent prononcés sur leurs cas.

Monsieur le président a demandé l’avis de la v. Chambre sur l’état de cette procédure.Ayant fait à ce sujet toutes les réflections convenables, ouïs les déclarations de Messieurs lespasteurs et magistrats, qui pendant longues années ont connus des divisions et altercationsfréquentes entre lesdit jugaux Masmejan, lesquels ont résistés à toutes les exortations qui leuront été faites pour les réconcilier sincèrement, par une incompatibilité d’humeur qui entrainoitaprès elle une alliénation réciproque et des plus fortes. Observant de plus que le décrêt dumari met encore un nouvel obstacle à la réunion qu’il réclame aujourd’hui, parce que safemme n’est pas en état de fournir à son entretien et à celui de son mari, et de la famille, la v.Chambre trouve qu’il n’auroit pas lieu d’astreindre ladite femme à rejoindre son mariprésentement. Partant, ladite Chambre prend la liberté de dire qu’il pourroit pour le coup êtreordonné une séparation terminelle selon le bon vouloir de nos illustres seigneurs duConsistoire surpême.[p. 138]

8 juin 1775

[-] 17Du jeudi 8me. juin 1775.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson,Chavannes, présent Mr. Sprungli, pasteur allemand, banneret de Saussure, conseillersDestallents, Vullyamoz, grandsautier de Crousaz.

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[-] Envoi de dix batz inclus dans la lettre écrite à Mr. Schifely, secrétaire du suprêmeConsistoire pour l’enregistrement de l’enfant de la Badel et Malherbes au protocole desbâtards.

L’extrait en bref de la procédure d’entre Judith Badel, de Longiroud, et de JeanMalherbe, de Chavornay, a été expédié par le secrétaire de séans le 20e. mai dernier par lecourrier dudit jour, à Mr. Schifely, secrétaire du Consistoire suprême, avec dix baches pourfrais de l’inscription au protocole des bâtards tenu par la suprême Chambre, de l’enfantadjugé à Judith Badel (sic : Jean Malherbe) dans l’assemblée précédente du 18e. may.

[-] Expédition aux deux v. Consistoires de Chavornay et Longiroud, de l’extrait deprocédure d’entre la Badel et Malherbes.

Conséquemment aux ordres de la v. Chambre, le secrétaire a expédié deux doubles desentences concernant Judith Badel, sous le sceau du n. seigneur lieutenant baillival, pour lesavoir adressées, l’une au juge de v. Consistoire de Chavornay, d’où Jean Malherbe estressortissant, et l’autre au juge du v. Consistoire de Longiroud, le mardi 23e. may dernier.

Produisant à ce jour la réponse de Mr. le juge de Chavornay, en date du 29 mai dernier,et reçue le 31e. dit, dont la teneur suit.[p. 139]

[-] Concernant la Badel et Malherbe.Monsieur,J’ai bien reçeu la lettre que vous m’avés fait l’honneur de m’écrire, avec la sentence

consistoriale concernant Judith Badel, de Longiroud, et Jean Malherbe, de Chavornay, quej’ai faite inscrire sur notre registre de Consistoire. J’ai l’honneur d’être avec une parfaiteestime et considération, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Chavornay ce 29e. mai 1775.Signé : G. Laurent, juge.[-] Concernant la fille d’Abram Reymond, du Chenit, et Demorais.Le secrétaire met sur le bureau une réponse à la lettre qu’il avoit écrite par ordre de la

v. Chambre, à Mr. le juge du Chenit, en date du 9e. mai dernier, dite réponse en date du 25e.dit may, concernant la fille d’Abram Reymond, dont la teneur suit.

Monsieur, votre lettre du 9e. du mois courant, concernant la fille d’Abram Reymond,de ce lieu, et son enfant, ayant été communiqué au v. Consistoire et l’honnorable Conseild’ici, ils m’ont chargé de l’honneur de vous faire cette réponse, en vous présentant leurshonneurs, qu’ils ne voient pas le jour à rien délibérer sur cela qu’après le terme accordé parvotre v. Chambre à cette fille, et en voir l’événement. Ils prient cette v. Chambre, en luiprésentant leurs respects, d’avoir la complaisance de continuer la procédure après ce termeécoulé, au cas que cela soit nécessaire, comme étant plus à portée de le faire que leConsistoire d’ici. Vous êtes prié, Monsieur, en particulier, d’avoir la bonté de mecommuniquer une copie en extrait de la réponse qu’aura faite à votre lettre, Messieursd’Avanches, et vous obligerés infiniment celui qui a l’honneur de se dire avec une parfaiteconsidération, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Chenit le 25e. mai 1775.Signé : R. Gaulay, secrétaire.

[p. 140][-] Concernant Anne Sallabach et Henri Weiss, les deux zurichois.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport qu’en avril dernier, Mr. le ministre

Him-hoof, desservant l’Eglise allemande en attendant l’arrivée de Mr. le pasteur Sprungly, luiauroit remis la déclaration de grossesse de Anne Sallabach, zurichoise, domiciliée à la Barre,bannière de la Cité, des œuvres de Henri Weiss, aussi zurichois, cochel de Monsieur lebrigadier Constant, au bois de Vaud, bannière du Pont, ladite déclaration accompagnée d’uneautre pièce où ledit Weiss reconnoissoit la paternité de l’enfant dont la Sallabach étoit

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enceinte, avec promesse de l’épouser dans un mois. Mais ce terme étant écoulé sans effet, Mr.le révérend pasteur Sprungly a de nouveau présenté cette affaire à Monsieur le président.Lequel en ayant conféré avec sa magnifique seigneurie baillivale, il a été convenu que laditeSallabach seroit assignée à ce jour pour être délibéré plus outre sur ce cas. Traduction despièces que Mr. le ministre Him-hoof a remises, dont la teneur suit.

Du 12e. avril 1775.Par devant moi soussigné, d’après la citation donnée, ont comparus Henri Weiss, de

Nietrikau, comté de Kyburg, au louable canton de Zurich, présentement au service de Mr. lebrigadier Constant, et Anne Sallabach, de Weriken, paroisse de Uster, territoire de Zurich,actuellement domiciliée à Lausanne.

Cette dernière m’a réitéré la déclaration qu’elle m’avoit déjà faite. Sçavoir, qu’elle setrouvoit enceinte depuis douze semaines environ, des œuvres dudit Weiss. Lequel n’a pas niéd’avoir eu commerce charnel avec la Sallabach, sous condition qu’il lui fut accordé un [p.141] délai de quatre mois pour être assuré pendant ce tems là de sa grossesse.

Que si elle est bien constatée, il remplira les promesses de mariage qu’il vient designer volontairement,

Atteste, Lausanne ce 12e. avril 1775.Signé : A. Im-hoof, ministre, vicaire dans cette Eglise allemande.L’an que dessus, et le 16e. avril, ledit Henri Weiss s’est rendu auprès de moi, et m’a

déclaré volontairement qu’il avoit changé d’intention, que d’ors et déjà il regardoit laSallabach comme son épouse, qu’il reconnoissoit pour sien l’enfant qu’elle porte, et que pourle plus tard, il l’épouseroit dans un mois, vu qu’il émanoit à sa communauté.

Atteste.Signé : A. Im-Hoof, vicaire et ministre.Moi soussigné, déclare ici, en présence des témoins ci bas nommés, que je me

reconnois père de l’enfant que porte dans son sein Anne Sallabach, fille de Louis Sallabach etd’Ellisabeth Billeter, de Weriken, paroisse de Uster, au territoire de Zurich. Je promet aussi del’épouser si elle se trouve effectivement enceinte. A cet effet, je demande le terme de quatremois, tems suffisant pour m’en assurer. Que si ladite Sallabach est enceinte, ainsi qu’elle leprétend, j’accomplirai fidèlement les promesses de mariage. En témoin de quoi signé de mapropre main.

Lausanne ce 12 avril 1775. H. W.Attestent.Signés : A. Im-hoff, ministre et vicaire dans cette Eglise allemand.Dit. vu signé : Fiaux, officier du v. Consistoire.Dit. atteste comme dessus, signé : Bénédit Schopfer, régent d’école.

[p. 142]Ladite Sallabach ayant paru, elle a été interrogée par Mr. son révérend pasteur.Interpellée de son nom, surnom, âge, qualité et demeure.Répond qu’elle s’apelle Anne Salabach, fille de feu Louis Salabach, de Weriken,

paroisse de Uster, bailliage de Griffensee, au canton de Zurich, tisserane et fileuse de coton,âgée d’environ 26 ans, logée chez Christ Henny, à la Barre.

Interrogée depuis quand elle est domiciliée en cette ville.Répond : Depuis environ un an.Interrogée si elle confirme en plein la déclaration qu’elle a faite ci devant à Mr. le

ministre Im-oof, le 12e. avril dernier.Répond : Que oui.Interrogée quand elle a senti son enfant.Répond : Depuis environ 15 jours.

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Interrogée si elle a fait publier dans sa communauté les bans de son mariage avecHenri Weiss.

Répond : Que non.Interrogée où est présentement ledit Henri Weiss.Répond : Qu’il est parti le 18e. mai dernier avec son maître pour la Flandres, lui

prometant qu’il reviendroit bientôt.Interrogée où elle compte de faire ses couches.Répond : Que Christ Henny, chez qui elle loge, consent à ce qu’elle fasse ses couches

dans sa maison.Relu et ratifié.

[p. 143]La v. Chambre, par sa délibération, a trouvé que l’un et l’autre étant étrangers et sujet

du louable canton de Zurich, qu’il n’y avoit pas lieu de laisser accoucher en cette ville AnneSallabach, mais que plutôt, elle devoit se retirer chez elle. Après réflections faites, vu le granddésir que ladite Sallabach a témoigné de faire ses couches ici, pour être à portée decontraindre Henri Weiss de l’épouser dès qu’il sera de retour, Mr. le révérend pasteur del’Eglise allemande a été prié de correspondre avec Mr. le pasteur de l’Eglise d’Uster, pour luiproposer de procurer un engagement de la part de la communauté de Weriken, par lequel elleprometra d’aller au devant de tout ce qui pourroit arriver à la suite de l’accouchement de cettefille dans le ressort. Sans quoi, elle sera astreinte de se rendre dans sa communauté.

[-] Rapport concernant Jean Hygnou.Mr. le révérend pasteur Besson fait rapport d’une lettre de Jean Hygnou, ci devant de

la Corporation françoise de cette ville, écrite de St. Jean de Gonville, en Pays de Gex, de ladate du 26 mai 1775, qu’il lui a adressée, où ledit Hygnou manifeste le dessein qu’il auroit derentrer dans le giron de l’Eglise, et de revenir en cette ville rejoindre sa femme. Priant son cidevant son pasteur, Mr. Besson, d’intercéder dans son cas en sa faveur.

La v. Chambre, par sa délibération, pense que vu la nature du fait, Mr. le pasteurBesson pourroit, en réponse de sa lettre qui lui a écrite Hignou, lui écrire à revenir en cetteville pour s’assurer avec le tems de la réalité de ses intentions de rentrer dans le giron de [p.144] l’Eglise, et de la manière avec laquelle il pourra se conduire auprès de nos illustres etpuisans seigneurs du Consistoire suprême.

[-] Mort de l’enfant de Jacob Demorais et d’Elisabeth Raymond.Monsieur le président fait rapport que l’enfant de Jacob Demorais et de Marie

Elisabeth Reymond, du Chenit, est mort le 16 mai dernier.Ordre au secrétaire de scéans d’aviser le v. Consistoire du Chenit que ledit Demorais

est un imposteur, ainsi que Mr. le lieutenant baillival Blanc (sic : Bonjour), d’Avenches, l’aattesté par sa lettre en date du 19e. (sic : 9) mai dernier, ajoutant que l’enfant de laditeRaymond est décédé le 16e. mai dernier.

Monsieur le président fait rapport que Marie Elisabeth Reymond, qui devoit êtreassignée à ce jour, se trouvant absente, et demande à ce sujet les avis de la v. Chambre.

Sur quoi il a été délibéré que si ladite Reymond paroissoit, elle seroit assignée pardevant la v. Chambre, et que dans le cas que ledit Demorais fut apperçeu en cette ville, il seratout de suitte defféré au n. Conseil pour être saisi et rendre raison de sa conduite.

29 juin 1775

[-] 18Du jeudi 29e. juin 1775.Sous la présidence du n. seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé,

ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteur Chavannes, présent Mr. lepasteur Sprungli, de l’Eglise allemande, bann. de Saussure, conseiller Destallents.

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[p. 145][-] Départ dans le lieu de sa bourgeoisie d’Anne Sallabach.Le n. seigneur lieutenant baillival fait rapport que successivement Anne Sallabach,

zurichoise, vu son peu de facultés pour subvenir aux frais de ses couches et de ce qui peuts’en suivre, lui auroit fait dire qu’elle prenoit le sage parti de se retirer auprès de ses parentsdans le lieu de sa bourgeoisie. Qu’en conséquence, il lui auroit remis une extrait de ce quis’étoit passé sur son cas dans la dernière assemblée du 18e. (sic : 8) du courant, les piècesoriginales y annexées. Etant partie le mardi 13e. du courant.

[-] Avis donné le 17 juin au v. Consist. du Chenit de l’imposture de Jacob Demorais etdu décès de l’enfant de Marie Elisabeth Reymond.

Le secrétaire de céans fait rapport qu’il auroit avisé le v. Consistoire du Chenit queJacob Demorais étoit un imposteur, ainsi que l’a attesté Mr. le lt. bval. Blanc (sic : Bonjour),d’Avanches, par sa lettre du 19e. (sic : 9) mai dernier, produite ci devant, en y ajoutant quel’enfant de Marie Elisabeth Reymond, leur ressortissante, étoit décédé le 16 mai dernier, etque ladite Raymond s’étoit évadée. Dit avis expédié le samedi 17e. juin courant, à l’adresse deMr. Gaulay, secrétaire du v. Consistoire du Chenit.

[-] Concernant Judit Badel.Monsieur le président fait rapport d’une lettre reçeue à l’adresse de notre secrétaire de

céans, de Longirod, signée D. Granjon, juge du v. Consistoire dudit lieu, en date du [.]courant mois de juin, receue ce dit jour 29e., concernant Judit Badel dudit lieu, dont la teneursuit.[p. 146]

Monsieur, j’ai bien reçu votre lettre et la sentence du vble. Consistoire de Lausanne du18e. mai dernier. Nous sommes fort sensibles à la bonne justice que l’on n’y a rendu à la fillese disant Judit Badel, de Longirod. Mais comme l’on ne parle pas de son père, nous ignoronsson origine, et par conséquent si elle est de notre bourgeoisie. D’autant plus qu’aiant prié Mr.notre pasteur de fouiller les registres baptistaires, il n’y a pas trouvé ce nom. En sortequ’avant que d’inscrire cette sentence sur nos registres, elle doit se faire connoître à nousautrement que sous le seul nom de Judit Badel. J’ai l’honneur d’être avec le plus profondrespect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Longirod ce [.] juin 1775.Signé : D. Granjon, juge du v. Consistoire.Monsieur le président fait rapport que Mr. le dixenier Vullyamoz informe que la veuve

de Frédérich Hertel, âgée de 35 ans, est enceinte des œuvres de Philipe Frédérich Franck,d’Arau, armurier, âgé de 23 ans, et que celui ci consentoit au mariage, mais qui ne peut avoirlieu par les oppositions de la bourgeoisie et du père, vu que ladite Hertel doit être sans biensquelconques. En conséquence de quoi Mr. le révérend pasteur de l’Eglise allemande auroit étéinvité à de rendre céans, les parties duement assignées à ce jour, paroissants.

Anne Barbe Guz, veuve Hertel, de Pizy, baillage d’Aubonne, domiciliée en St. Jean,bannière de St. Laurent.[p. 147]

Interrogée de son âge, de sa qualité.Répond : Agée de 35 ans, blanchiseuseInterrogée si elle est enceinte, et de combien de mois.Rép. : Que oui, et qu’elle est enceinte d’environ cinq à six mois.Interrogée de qui elle est enceinte.Rép. : De Phillipe Frédérich Franck, d’Arau.Interrogée s’il lui a fait des promesses de mariage.Rép. : Que oui, les produisant. Lesquelles sont datée du 2me. janvier 1775. A quoi elle

ajoute une lettre de Jean Rodolph Franck, père dudit, écrite d’Arau, en date du 5 mars 1775,

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par laquelle il consent au mariage, suposant que ladite Hertel pourra fournir 255 gouldes quela bourgeoisie exige suivant le règlement.

Interrogée si elle peut fournir cette finance.Rép. : Qu’elle a des outils de feu son mari, avec le produit desquels elle pourroit faire

cette somme.Relu et ratifié.Ledit Franck paroissant.Interrogé de son nom, surnom, âge et quallité.Rép. : Qu’il s’apelle Philipe Frédérich Franck, d’Arau, âgé de 23 ans, armurier de

profession.[p. 148]

Interrogé depuis quand il est domicilié en cette ville.Rép. : Qu’il y a fait divers séjours dans l’espace d’un an et demi.Interrogé s’il se reconnoît père de l’enfant que la veuve Hertel se dit enceinte.Rép. : Que oui, que d’ors et déjà il reçoit cet enfant comme à lui, devant porter son

nom, être de sa bourgeoisie et entretenu par lui seul, sans autre forme de procédure.Interrogé s’il reconnoît la signature de l’engagement qu’il a passé à la veuve Hertel le

2 janvier 1775.Rép. : Que c’est bien la sienne, et qu’il a envisagé cet engagement comme des

promesses de mariage.Interrogé s’il veut suivre au mariage comme il a promis.Rép. : Qu’il épousera, s’il obtient le consentement de son père et l’aprobation de sa

bourgeoisie.Relu et ratifié.La v. Chambre, par son délibéré, a trouvé que cette procédure, étant complete, devra

être communiquée à nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême le plutôtpossible, dont un double sera expédié au v. Consistoire d’Arau, en les avisant du départ dupaquet afin qu’il puisse faire à cet égard les démarches qu’ils [p. 149] jugeront convenables.On ajoute que ledit Franck sera enjoint de ne pas s’elloigner du pays, et qu’on sache où ilsera, pour lui faire part des ordres de nos illustres et puissans seigneurs du Consistoiresuprême.

[-] Comparoissance du Sr. Henri Boiteux.Compart le Sieur Henri Boiteux, de Valtravers, principauté de Neufchâtel, maître de

langues, domicilié en cette ville, qui produit un mandat par lequel il a assigné à ce jour Dlle.Olympe Françoise Aimée Mathil, née de Mézière, de La Sagne, principauté de Vallangin,présentement à Genève, aux fins de répondre à sa clame de mariage, consté de la relation du24e. juin courant, signé Choux, officier du magnifique Conseil de Genève, demandant qu’envertu dudit mandat, ladite Dlle. Mathil, née de Mézière soit proclamée.

[-] Non comparoissance de la Dlle. Mathil, née de Mézière.Ladite Dlle. Mathil, née de Mézière, Mayant été proclamée, n’a point paru.Sur quoi, Mr. Gely, bourgeois de cette ville, a demandé à paroître comme parent, et

fondé sur une procuration de ladite Dlle. Mathil, dont il est porteur, en date du 27me. juin 1775,signée Ege. Binet, duement légalisée, pour opposer à la clame de mariage du Sr. Boiteux.

De même que Mr. Chabaud, habitant en cette ville, comme parent, et procuré de Made.Mézière, mère de ladite Dlle. Mathil, sur les mains de l’officier de la Chambre, qui l’a relaté,[p. 150] comparoissant. A laquelle le Sieur Boiteux s’est opposé, prétendant que cette causematrimoniale emporte assistance personnelle, ainsi que sous aucun prétexte, la Dlle. Mathil nepeut se refuser à sister elle même en droit.

D’autre part, ledit Mr. Gely a insisté que l’on suivit en cause après les préliminairesconvenus en l’absence de la Dlle. Mathil, puisque sa résistance libre et consentante à épouser

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ledit Sr. Boiteux est suffisamment connue par sa déclaration par devant notaire, qu’elle a signéelle même, d’autant qu’elle ne désavoue pas les promesses de mariage qu’elle a signé le 15e.mars dernier.

[-] Les pièces produites, comme les promesses et la procure de Genève sont renduesaux parties avec le producta.

La v. Chambre, par son délibéré, ne peut admettre à sister en droit Mr. le procureurGely de la veuve Mathil, à raison de ce que l’usage constant de la vénérable Chambre a été deregarder les causes matrimoniales, comme celles de paternité, où la présence personnelle estindispensable. Ainsi, que la veuve Mathil est contrainte de paroître elle même d’aujourd’huien quatre semaines, citation que le Sr. Boiteux procurera pour ledit tems, en due forme.

Les parties rentrées, ensuite de la lecture qui leur a été faite dedite sentence, Mrs. Gelyet Chabot en ont apellés pour le suivre juridiquement. A quoi le Sr. Boiteux ne c’est pointopposé.[p. 151]

13 juillet 1775

[-] 19Du jeudi 13me. juillet 1775.Sous la présidence du n. seigr. lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyen Polier de Bottens, banneret de Saussure, conseillersDestallents, Vullyamoz et grandsautier de Crousaz.

[-] Concernant la v. Hertel et Phillipe Franck. Paquets expédiés le 5 juillet.La procédure concernant Anne Barbe Guz, veuve de Frédérich Hertel, de Pizi,

bailliage d’Aubonne, et Phillipe Frédérich Franck, a été expédiée le mecredi 5 du courantmois de juillet. Un double à nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême, et unautre double au v. Consistoire d’Arau, y annexée des doubles de copie de promesses demariage et d’une lettre du père dudit Franck, d’Arau.

Le nble. seigneur lieutenant baillival met sur le bureau deux déclarations des sergens dela garde, l’une du Sr. David Recordon, du 2 juillet, l’autre du Sr. Gatabin, du 9me. dit, dont lesteneurs suivent.[p. 152]

[-] Déclaration, soit rapport du Sr. David Recordon, sergent de la garde.Le dimanche 2me. juillet 1775.Pierre Abram Michod, soldat de la garde, ayant vu pendant le sermon de deux heures,

la fille à Mtre. Samuel Oudy, peser et vendu des cerises sous les arcades du Pont, lui a dit de seretirer et d’atendre jusqu’à la sortie du prêche pour les vendre. Ledit Oudy, son père, s’esttrouvé par là, qui a insolensé la garde, en le rebutant et lui disant : « Vous n’aves rien à mecommander, ni à mon enfant. Le dessous des arcades est à moi ».

Lausanne le susdit jour. Signé : David Recordon, sergent de garde.[-] Déclaration du Sr. Galabin, garde et sergent de la garde.Liste des personnes qui n’ont point voulu se retirer par ordre des gardes, pendant le

service divin du sermon du soir le 9 juillet 1775.Dubrez a fait rapport qu’il auroit trouvé pendant deux dimanches de suite, le nommé

Jean Louis Baudet, pendant le service divin, sans vouloir se retirer, bien au contraire, ils’opiniâtroit à rester, même devant l’église de St. Laurent.

Pierre Michod a fait rapport que Jean Rotth, fontenier, après plusieurs fois qu’il a priéde se retirer, il n’a daigné obéir, ayant répondu qu’il attendoit les beaux-frères dudit Michod.

Le même, Maillard ne voulant se retirer, a répondu qu’il ne vouloit pas aller au prêche,qu’il n’i iroit que pour dormir,

Le même, Pierre Abram Pache, n’a voulu se retirer pour en avoir été averti plusieursfois.

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Lausanne ce 9e. juillet 1775.Signé : D. Galabin, sergent.

[p. 153][-] Comparoissance de Samuel Oudy.Le Sr. Samuel Oudy, duement assigné paroissant, en suitte de l’exposition qui lui a été

faite du raport ci dessus, n’a point désavoué sa faute d’avoir vendu des cerises pendant lesermon.

La vénérable Chambre, par son délibéré, voit avec déplaisir un tel scandale donnécontre les réglemens, et surtout d’avoir insulté la garde en office pour l’obliger à se retirer,veut bien pour le coup se relâcher de l’amande, mais qu’il payera sa comparoissance tantseulement.

[-] Comparoissance de Jn. Abram Pache.De même, Jean (sic : Pierre) Abram Pache paroissant pour avoir été rencontré par la

garde dimanche dernier pendant le service divin, par les rues, sans vouloir se retirer. Avancepour sa justification qu’il alloit pour retirer de l’argent qui lui étoit dûs, sans dessein des’arrêter.

La v. Chambre, par son délibéré, veut bien, par égard. le libérer pour le présent.[-] Comparoissance de Manuel Maillard.Manuel Maillard, de même paroissant pour avoir été rencontré pendant le service

divin, dimanche dernier, par la garde et n’avoir voulu se retirer, pour avoir dit qu’il n’iroit pasau prêche pour y dormir.

Ledit Maillard répond pour sa justification, qu’il venoit du Chêne, et que s’étant assissur le bamp de St. François, qu’il s’étoit tout de suite retiré, après avoir avoué sa faute.

La v. Chambre, par égard, a bien voulu le libérer pour le coup, de même que des fraisde la v. Chambre.

Jean Baudet, de même, paroissant pour avoir été rencontré par la garde pendant deuxdimanche de suite pendant [p. 154] le service divin, sans vouloir se retirer, est ce devantl’église de St. Laurent, pendant le cathéchisme.

Répond qu’il peut y avoir été rencontré une fois, mais non deux.La v. Chambre veut bien le libérer pour le coup, et de ses droits. Mais devra donner

deux baches à la garde, jointement les droits du secrétaire et de l’huissier.De même Jean Rotth paroissant pour avoir été rencontré pendant le service divin par la

garde dimanche dernier. Lequel lui dit de se retirer, sans avoir daigner obéir, lui ayantrépondu qu’il attendoit les beaux-frère de Michaud.

A quoi répond le Sr. Rotth, pour tendre à sa justification, à vouloir tergiverser dittedéclaration qui lui fut soutenue par Michaud, le garde.

La v. Chambre se contente pour le coup à le condamner à payer 4 baches en faveur dela boette du corps de garde, l’affranchissant des frais de la Chambre.

[-] Comparoissance des jugaux Masmejan.Les jugaux Masmejan paroissant, lecture leur a été faite de la sentence de nos illustres

et puissans seigneurs du Consistoire suprême, dont la teneur suit.[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.[p. 155]

Par l’examen que nous avons fait de la procédure que vous nous avés envoyez entrePierre Masmejan, ainsi que demandeur, & sa femme, Jeanne Marie Boutan, défenderesse,tous deux domiciliés dans votre ville, nous ne trouvons point que les motifs de la femme pourse refuser à la réunion demandée par son mari soyent fondés sur les loix, ni d’uneconsidération suffisante.

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Partant, nous avons connu & jugé que ces jugaux, selon le désir du mari, doiventretourner ensemble. Et vous les exorterés sérieusement en notre nom, à vivre en bonne paixdans la suite & à se conduire l’un envers l’autre avec support, leur enjoignant fortement de neplus donner la moindre occasion à de semblables démarches. Nous avons, par bonneconsidération, compensé les dépend entre parties, vous chargeant amiablement de retirer surleurs biens [p. 156] pour l’émolument de notre Chambre, 80 batz, lesquels devront êtreenvoyés à notre secrétaire. Dieu soit avec nous. Donné ce 3me. juillet 1776.

Reçue le 7me. juillet 1775.[-] Appel de la Dlle. Masmejan admis.Après la lecture dedite sentence, ledit Pierre Masmejan l’a acceptée avec

remerciement, et la Dame Masmejan en a appellé. A quoi le Sieur Masmejan n’a pas opposémoyennant qu’elle suive son appel juridiquement.

[-] Emolument payés par les jugaux Masmejan.L’un et l’autre ont payé quatre francs chacun pour l’émolument de l’illustre Chambre,

faisant 80 batz. Lesquels seront payés samedi prochain 15 du courant à Mr. Freundenbergen,secrétaire par interim.

[-] Assignation et comparoissance de la veuve Roux contre Marc Antoine Jaquier,d’Eschallens. Sa déclaration est au fol. 160.

Sur la clame de paternité d’Antoinete Perrin, veuve de Jean Baptiste Roux, de Ropra,contre Marc Antoine Jaquier [p. 157] d’Echallens, du 10 du courant, Monsieur le présidentauroit fait assigner l’un et l’autre à paroître à ce jour.

Lesquels comparoissant en contradictoire, il a été demandé à la veuve Roux si elleconfirmoit la clame de paternité qu’elle a formé contre ledit Jaquier.

A répondu qu’elle la ratifie en entier, comme étant conforme à l’exacte vérité, assurantqu’elle est en état de la fortifier de sa déclaration à l’instant de ses couches selon les formesprescrites par les loix.

Interrogée si elle n’a rien a ajouter à sa clame telle qu’elle est inscrite.Rép. : Que non.L’accusé paroissant.Interrogé de son nom, surnom, âge, quallité et demeure.Rép. : Je m’apelle Marc Antoine Jaquier, fils de feu Jean Marc Jaquier, bourgeois

d’Echallens, non marié, âgé de 24 ans, commis chez Mr. Grasset, marchand libraire en cetteville.[p. 158]

Interrogé s’il reconnoît avoir eu commerce charnel avec ladite Roux aux dates qu’elleindique.

Rep. : Qu’il avoue d’avoir eu le malheur d’être en commerce charnel avec ladite Roux,mais qu’il a de violens soupsons qu’elle a vécu dans le libertinage avec d’autres personnes.Ajoutant qu’ayant vu sortir son camarade avec ladite Roux du magazin, il avoit jugé quec’étoit femme de mœurs déréglée, et que sur son invitation, elle étoit tout de suite retournéeavec lui audit magazin.

Interrogé s’il se refuse à reconnoître la paternité de cet enfant.Répond que si ladite Roux accouche aux dattes correspondantes qu’elle a indiqué, et

qu’elle satisfasse à toutes les formes prescrites par les loix en pareil cas, il aura l’honneur dese présenter pour faire toutes les exceptions qu’il pouroit avoir affaire.

Interrogée ladite Roux s’il est vrai qu’elle se seroit introduite dans le magazin de Mr.Grasset avec un autre garson, en présence de l’accusé.[p. 159]

A répondu qu’elle le nioit formellement.Interrogée où elle compte faire ses couches,

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Rép. : A Ouchy, dans sa propre maison.Il a été enjoint à ladite veuve Roux d’avoir soin de son fruit, et de ne pas négliger

d’apeller à l’instant de ses couches les personnes proposées pour l’examiner, et de leur fairesa déclaration légale.

Relu et ratifié.La vénérable Chambre, par sa délibération, a trouvé que la procédure étoit complète

pour le coup, mais que le verbal en seroit communiqué à Mr. le juge du vénérable Consistoired’Echallens pour en agir suivant leur prudence.

[-] Déclaration de la v. Roux.Du lundi 10e. juillet 1775, 7 heures du soir.Antoinette Perin, veuve de feu Jean Baptiste Roux, de Ropra, mère de 4 enfans, âgée

de 37 ans, servante chez la Dlle. Vernet, bannière du Pont, déclare être enceinte des [p. 160]œuvres de Marc Ant. Jaquier, d’Echallens, commis chez le Sr. Grasset, marchand libraire encette ville, âgée d’environ 24 ans. Son commerce charnel avec lui ayant commancé la secondesemaine d’avril présente année 1775, & continué jusques à la fin de mai. Elle compte d’êtreenceinte d’environ trois mois et demi,

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 10me. juillet 1775.Signé : Polier de Vernand, lt. bvl.

3 août 1775

[-] 20Du jeudi 3me. aoust 1775.Sous la présidence du nble. sgr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé, ont

assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, banneret de Saussure, conseillersDestallents, Vullyamoz, professeur Porta, grstier. de Crousaz.

[-] Concernant Antoinette Perrin, veuve Roux, et Antoine Jaquier.Samedi 15 juillet dernier, a été expédié à Mr. le juge du v. Consistoire d’Echallens, la

procédure concernant Antoinete Perrin, veuve de Jean Baptiste Roux, de Ropra, et AntoineJaquier, d’Echallens, commis chez Mr. Grasset, accompagné d’une lettre de notre secrétaire.[p. 161]

[-] Concernant le recour de la femme Masmejan.En suitte du recours en souverain Sénat demandé par la femme Masmejan, née

Boutan, à l’assemblée du 13 juillet dernier, ladite ignorant les démarches à faire dans cettecirconstance pour suivre à dit appel, a été expédié une lettre sous la signature de notresecrétaire le 15e. juillet dernier à nos illustres et puissans seigrs. du Consistoire suprême, auxfins que ladite ne pouvant obtempérer, qu’il leur plaise de lui accorder dit recours à sesinstantes prières.

Le 15me. juillet dernier a été expédié à l’adresse de Monsieur Freudenbergen,secrétaire par interim du Consistoire suprême, 80 batz pour l’émolument dûs à la suprêmeChambre pour la sentence rendue concernant les jugaux Masmejan.

[-] Comparoissance d’Elie Lederrey.Elie Lederrey, de la paroisse de Villete, cordonier, habitant en cette ville, homme

marié, âgé de 34 ans, comparoissant. Lecture lui a été faite de la sentence de nos illustresseigneurs du Consistoire suprême concernant l’adultère qu’il a commis avec Marie Jaillet,dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.[p. 162]

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Elie Lederray, de Cully, cordonnier, homme marié, et domicillié dans votre ressort,s’étant présentement sans autre reconnu pour père de l’enfant garson dont Marie Jaillet, deVallorbes, est accouchée le 6e. du courant. Nous avons adjugé d’ors et déjà audit Lederray cetenfant comme illégitime, devant porter son nom, être de sa bourgeoisie et entretenu par lui, demanière qu’il en demeurera seul chargé au bout de six mois dès la date des couches, endonnant à la mère trois crones pour son gage de nourrice. Nous l’avons aussi condamnéenvers la demanderesse, à tous les frais de ce procès, sauf modération. L’un et l’autre devront,pour cet adultère, subir leur peine dans votre ressort, ainsi que le lieu du délit, l’accusé 15jours de prison, et la fille 30, étant coupable de récidive. Nous vous recommandons à laprotection divine. Donné ce 24e. juillet 1775.

Reçue le 31 juillet 1775.Sur quoi ledit Lederray a accepté cette sentence, et promis de s’i comfirmer dans tous

ses points.[p. 162b]3

Interrogé quand il se propose de subir sa peine de 15 jours de prison.A répondu, le plutôt possible.La vénérable Chambre, par son délibéré, veut bien lui accorder un petit délay, laissé à

la prudence de n. seigneur lieutenant baillival[-] Jeanne Cuny, femme de Jean Louis Gaulay.Compart Jeanne Cuny, femme de Louis Gaulay, de Brétigny, vendeur de vin au

bouchon de la Voûte, domiciliés en cette ville, bannière de St. Laurent, duement citée,renvoyée à cette v. Chambre par brevet des honnorés seigneurs du Conseil, dont la teneur suit.

Nos très honnorés seigneurs, lieutenant et Conseil de Lausanne, ayant été informés quedimanche dernier il s’étoit commis des désordres et scandales dans le bouchon de la Voûte, etqu’on y dansoit et buvoit jusques à des heures indues, ont chargé Monsieur le grandsautier, ensa fonction de procureur de la vénérable Chambre, de faire assigner le vendeur et la vendeusede vin audit bouchon, par devant ladite vénérable Chambre, pour y être admonestés et pour yêtre mis ordre selon l’exigence du cas. Donné ce 18e. juillet 1775.

Signé : Boisot, avec paraphe.[p. 163]

La vénérable Chambre, après avoir ouï les raisons avancées par ladite Jeanne Cuny,femme de Louis Gaulay, et considéré la teneur du brevet des honorés seigneurs du Conseil,qui les renvoyent simplement à nous pour y être admonestés, la vénérable Chambre, par sondélibéré, libère ladite Jeanne Gaulay à raison que les désordres et scandales qui se commetentles jours de dimanche étant de son ressort, les plaintes et le rapport en devoit être fait au nobleseigneur lieutenant baillival, et la v. Chambre, par sa compétance, y auroit mis les ordresnécessaires pour en arrêter des abus que trop fréquents.

17 août 1775

[-] 21Du jeudi 17e. aoust 1775.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Mesieurs les doyens Polier de Bottens et Leresche, pasteur Besson, Mr.Sprungly, pasteur de l’Eglise allemande, présent, cons. Destallents, grandsautier de Crousaz,justicier Rosset.[p. 164]

[-] Concernant la veuve Hertel et Phillipe Frédérich Frank.

3 Erreur de pagination : le scribe est revenu à la p. 162 au lieu de 163.

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Le noble seigneur lieutenant baillival met sur le bureau une lettre de nos illustres etpuissans seigneurs du Consistoire suprême, concernant Anne Barbe Hertel, de Pisy, etPhillipe Frédérich Frank, d’Arau, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Après avoir examiné avec soin le verbal que vous nous avez adressé concernant la

clame de mariage et de paternité d’Anne Barbe Guz, veuve de Frédérich Hertel, de Pisy,contre Phillipe Frank, d’Arau, garçon armurier, domicilié dans votre ressort, de même que lalettre du Consistoire dudit Arrau du 29 du courant. Nous avons trouvé les exceptions etoppositions dudit Consistoire et du père dudit Frank contre le mariage, justes et bien fondées àtous égards, soit à raison de ce que la veuve Hertel n’est pas en état de payer [p. 165] lafinance exigée, soit à cause de la minorité du jeune Franck. En conséquence, nous avonsenlevé et annullé d’ors et déjà de notre autorité les promesses de mariage que les partiess’étoient faite, les rendant à leur précédent état de liberté.

Quant à l’enfant dont la veuve Hertel est enceinte, nous l’adjugeons d’ors et déjà denotre autorité, comme illégitime audit Frank, qui s’en est reconnu volontairement le vrai père,devant porter son nom, être de sa bourgeoisie, et entretenu par lui de manière qu’il en resteraseul chargé au bout de six mois dès la date des couches, en donnant à la mère trois cronespour son gage de nourrice.

Au surpris (sic : surplus), nous avons condamné ledit Frank envers la demanderesse, àtous les frais du procès de paternité, sauf modération.

Et à raison des promesses de mariage, nous avons bien voulu remettre aux parties lapeine qu’elles ont encourue, Ce dont nous vous donnons avis, en vous recommandant à laprotection divine. Donné ce 31 juillet 1775.

Reçue le 7me. aoust 1775.[p. 166]

[-] Sur une simple note donnée le 11e. janvier 1776, elle porte : Jean Dan. Frank, né le19e. 8bre. 1775.

Ladite veuve Hertel paroissant, lecture lui a été faite dedite sentence, qu’elle a accepté,dont copie lui sera donnée, soit en allemand, soit en françois, lui enjoignant en même tems dene pas faire baptiser son enfant sans en informer le nble. seigneur lieutenant baillival ou Mr. lerévérend pasteur de l’Eglise allemande.

Il ne faudra pas oublier d’envoier le nom de l’enfant à Mr. le secrétaire du Consistoiresuprême, avec dix baches, pour l’inscrire au protocole des bâtars.

[-] Concernant Pre. Abr. Michaud.Monsieur le président met sur le bureau les plaintes que Pierre Abram Michaud, garde

de la Maison de Ville, lui auroit fait contre sa femme, Susanne Amy, des dates du 4, 6 et 16du courant mois d’août, dont les teneurs suivent.

[-] Plaintes de Michaud contre sa femme Susanne Ami.Du vendredi 4 août 1775, 6 heures du soir.Pierre Abraham Michaud, bourgeois de Lausanne et garde en cette ville, rend plainte

contre sa femme, Susanne Amy, qu’elle mène une conduite scandaleuse, et qu’il l’auroittrouvée ce jourd’hui, 5 h. 3/4, enfermée sous la clé avec deux hommes, chez le sonneurSauthey, à St. Laurent.[p. 167]

Du dimanche 6 août 1775.Ledit Michaud informe qu’on trouva hier samedi 5 du courant, environ deux heures

après midi, au plus fort de l’orage, sadite femme couchée par terre dans un chemin creux, prèsde Montbenon, et dans un état d’ivresse si grand qu’il ne fut pas possible de la faire marcher.

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Du mecredi 16 août 1775.Ledit Michaud demande que sa femme Susanne Ami soit assignée pour demain, par

devant le v. Consistoire, aux fins de répondre à la clame de divorce qu’il se propose de formercontre elle.

Ledit Pierre Abraham Michaud paroissant, prie la v. Chambre que sa femme soitproclamée. Sur quoi l’huissier dedite v. Chambre a relaté qu’elle se trouvoit absente lorsqu’ilfut pour [la citer] à paroître à ce jour, ainsi que la citation n’a pas été légale.

Ledit Michaud présente une clame de divorce, dont lecture a été faite, se résument àprier la v. Chambre de faire paroître Susanne Ami dans le mois pour prendre communicationde sadite clame.[p. 168]

La vénérable Chambre, par son délibéré, a ordonné que vu l’absence de Susanne Ami,femme de Pierre Abraham Michaud, sa clame de divorce lui seroit rendue, et qu’il feroitassigner sa femme par mandat dès qu’elle paroîtra en ville,

[-] Concernant la v. Roux, née Perrin.La veuve Roux, née Perrin, a informé le n. seigneur lieutenant baillival, qu’elle avoit

senti son enfant le dimanche six du courant mois d’août.

31 août 1775

[-] 22Du jeudi 31me. août 1775.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assités Messieurs doyen Leresche, pasteurs Besson, Chavannes, présent Mr.Sprungly, pasteur de l’Eglise allemande, banneret de Saussure, conseillers Destallents,Vullyamoz, cadet.

[-] Concernant les jugaux Masmejan.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport qu’il auroit donné cours à une

citation qu’a envoyé Mr. l’avocat Schiffely, de Berne, contre le Sr. Pierre Masmejan, del’instance de sa femme, née Boutan, en date du 26 d’aoust, pour paroître [le] 3e. 7bre. àl’audience de son excellence monseigneur l’advoyer d’Erlach, aux fins d’entendre dire droitsur le recours qu’a interjeté la femme Masmejan par devant cette v. Chambre le 13 juillet [p.169] dernier. Il ajoute que cette comparoissance n’aura pas lieu, les parties, en vued’accommodement, ont fait un surçoy sur les mains de notre secrétaire jusques au 12 de 9bre.prochain, qui en a avisé ledit jour Mr. l’avocat Schiffely.

[-] Concernant Elie Lederrey.Le secrétaire fait rapport qu’il a expédié par le courrier de ce jourd’hui, 31e. aoust,

pour en avoir fait conster le récépicé du bureau, 118 florins, trois sols, à l’adresse de Mr.Matthey, juge du vénérable Consistoire de Vallorbes, qui lui avoient été remis par ElieLederrey en acquitement des frais occasionnés à l’encontre de son adultère commis avecMarie Jaillet, de Vallorbes, où sont compris les émolument de 168 baches dûs au Consistoiresuprême, à teneur de leur arrêt du 24 juillet. La liste desdits frais ayant été adressé auditsecrétaire et reçeue avec une lettre de Mr. le curial Valloton, ce mardi 15e. aoust dernier.

[-] Concernant Jacob König et Barbe Jordi.Monsieur le révérend pasteur de l’Eglise allemande fait rapport à la v. Chambre, qu’il

auroit reçeu une lettre [d’] Hutwil du 26e. août, signée Jacob Minder, mesureur de toiles, parlaquelle il avise que Barbe Jordi, de Erisweil, baillage de Trachsewald, se seroit déclaréeenceinte des œuvres de Jacob König, de Manchen Bouchsée, de la date du 2me. mars, présenteannée 1775, priant Mr. le pasteur d’interpeller l’accusé pour avoir l’aveu de la paternité et deson consentement au mariage.

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En conséquence de quoi ledit König a été duement assigné à paroître à ce jour.Paroissant.

Interrogé de son nom, surnom, âge, quallité et demeure.Rép. : Je m’apelle Jacob König, de Munchen Bouchsée, fils de Christ König, âgé de

42 ans, [p. 170] domicilié au Maupas, bannière de St. Laurent, roulier de profession.Interrogé s’il connoît Barbe Jordi, d’Erisweil.Rép. : Que oui, qu’il a eu le malheur d’avoir eu un enfant avec elle l’année dernière,

sur la paternité duquel nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême ont jugé le18 août 1764 (sic : 1774).

Interrogé s’il n’a pas eu occasion de la voir au Lion d’Or dans le tems qu’elle yservoit, dans le courant de cette année.

Rép. : Qu’il avoue d’avoir eu commerce charnel avec elle le 25e. mars dernier, ainsique le porte son accusation.

Interrogé s’il se reconnoît être le père de l’enfant dont elle est enceinte.Rép. : Que si ladite Jordi accouche à la date correspondante à celle du 25e. mars, et

qu’elle confirme son accusation à l’instant de ses couches suivant le prescrit des loix, il sereconnoîtra père de l’enfant, devant porter son nom, être de sa bourgeoisie et entretenu par luiseul au bout [p. 171] de six mois dès la date de sa naissance, moyennant trois crones qu’ildonnera à la mère pour son gage de nourrice, au terme des ordonnances consistoriales.

Interrogé s’il se refuse à épouser ladite Jordi, qui se dispose à faire clame de mariage.Rép. : Qu’il ne lui a jamais fait de promesses à cet égard, et qu’il ne veut point

l’épouser.Relu, ratifié.La vénérable Chambre, par son délibéré, a donné ordre que la copie de ce que dessus

seroit adressé à nos illustres & puissans seigneurs du Consistoire suprême, de même qu’undouble à Mr. le juge du v. Consistoire d’Esrisweil.

[-] Comparoissance d’Elie Lederrey.Elie Lederrey duement assigné après avoir subi la prison de 15 jours, paroissant, a

reçeu les exortations charitables de Mr. le pasteur Besson, à l’occasion de son adultèrecommis avec Marie Jaillet, de Vallorbes.

[-] Michaud et sa femme, née Ami.En suite de la comparoissance du Sr. Abram Michaud, garde à la Maison de Ville, du

17e. aoust courant par devant cette v. Chambre, où lui fut communiquée les plaintes faitecontre sa femme, née Ami. Lequel, par une requette, faisoit clame de divorce d’avec elle, la v.Chambre lui aiant rendue sadite clame et l’aiant renvoyé à faire assigner sadite femmeaussitôt qu’elle paroîtroit en ville. [p. 172] Paroissant ce jourd’hui, de même que sa femme, etouï les raisons de part et d’autre, le nble. seigr. lieutenant baillival, après avoir employé tous lesmoyens possibles tendants à une réunion, et la leur avoir ordonnée, ils ont promis de s’iconformer et de se rejoindre le plutôt possible, s’étant donnés réciproquement la main, et leSr. Michaud s’est engagé de chercher un appartement le plutôt possible pour se rejoindre à safemme et vivre ensemble mutuellement.

[-] Concernant la déclaration de Susanne Blanc et Gotier.Monsieur le président fait rapport de la déclaration de Susanne Blanc, de Lausanne,

qu’elle lui auroit faitte d’être enceinte des œuvres de Pierre Gotier, étranger, en date du 21courant mois d’aoust, dont la teneur suit. Produisant une lettre dudit Gotier écrite de Genèveen date du 17e. juillet dernier.

Du lundi 21e. août 1775, 2 heures après midi.Susanne Blanc, fille de feu Jean Jaques Blanc, bourgeois de Lausanne, âgée de 26 ans,

ci devant servante en ville, domicilliée chez son frère Pierre François Blanc, à Chailly,bannière de Bourg, déclare être enceinte des œuvres de Pierre Gotier, se disant du pays des

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Grisons, âgé de 30 ans, ci devant garçon [p. 173] ouvrier de Brunner, teneur de caffé, rue deBourg, d’où il s’est absenté il y a environ six semaines. Son commerce charnel avec lui ayantcommancé sur la fin d’avril présente année 1775, & continué jusqu’à la fin de juin. Ellecompte d’être enceinte d’environ 4 mois. En témoin de quoi signé, Lausanne ce 21e. août1775.

Signé : Polier de Vernand, lt. bl.Ladite Blanc interpellée si elle confirme la susdite déclaration dans tout son contenu.Répond que oui.Il lui a été enjoint de faire paroître ledit Gotier dès qu’il sera apperçeu en cette ville,

d’avoir soin de son fruit, et de faire apeller à l’instant de ses couches les personnes préposéesdes prud’hommes, selon le prescript des ordonnances.

Interrogée où elle compte faire ses couches.Rép. : A Chailly, chez son frère, Pierre François Blanc, rière la bannière de Bourg.[-] Comparoissance de Schneder.Le Sr. Schneder, de l’Hasle de St. Laurent, duement cité pour avoir été aperçeu la nuit

du 20 au 21 du courant, que l’on dançoit chez lui au son du violon dès les une heure aprèsminuit jusques à deux, au raport du sergent de la garde.

Ouï ses raisons de justification, la v. Chambre a bien voulut le libérer pour cette foisde l’amande et des frais.[p. 174]

13 septembre 1775

[-] 23Du mecredi 13e. 7bre. 1775.Sous la présidence du nble. seigr. lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyen Leresche, pasteur Chavannes, banneret de Saussure,conseiller Vullyamoz, professeur Porta.

[-] Expédition de la procédure concernant Jacob König. Deux doubles expédiés le 27bre. 1775.

La procédure concernant Jacob König, domicilié au Maupas, bannière de St. Laurent,roulier de profession, de Manchen Bouschée, et Barbe Jordi, d’Erischweil, a été expédiée, undouble à nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême, et un autre double à Mr. lejuge du v. Consistoire d’Erischweil, le samedi 2me. 7bre. courant.

[-] Concernant Jeanne Louise Eperon et le Sr. Jean Charles François, dit Probi.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport de la déclaration de Jeanne Louise

Eperon, fille de feu Jaques Eperon, de Lutry, dont la teneur suit.[p. 175]Du mardi 5e. 7bre. 1775, 7 heures du soir.Jeanne Louise Eperon, fille de feu Jaques Eperon, de Lutry, âgée de 38 ans, ouvrière à

la journée, domiciliée chez Jacob Roth, bannière de Bourg, expose qu’ayant été au service duSr. Probi dès le 9e. mai, présente année 1775, jusqu’au 9e. du mois d’août, elle auroit eu soncommerce charnel deux fois, sur la fin du mois de juillet, et dans la première semaine d’août.Ajoutant que sur la nouvelle du départ prochain dudit Probi, elle a cru devoir exiger qu’il futconvenu puisqu’elle s’est apperçeue de la supression de ses infirmités périodiques.

Ayant mandé venir ledit Probi par l’officier Amaron, il a été interrogé de son nom,surnom, âge, qualité et demeure.

A dit : Je m’appelle Jean Charles François, dit Probi, natif & citoyen de Besançon,père de dix enfans qui sont en France. J’en ai eu vingt. Je suis âgé [p. 176] de 71 ans, &catholique. J’habite en cette ville depuis quatre ans et demi, présentement domicilié chez leSr. Schell, rue et bannière de la Palud.

Interrogé pourquoi il ne s’est pas fait connoître sous son vrai nom de François.

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Rép. : Que Probi est un sobriquet qu’on lui a donné à Lausanne, mais qu’il le quitterademain.

Interrogé s’il a des moyens & facultés.Rép. : Que non, qu’il n’a vécu que par charité, et que Mr. Durey a payé pour lui sept

mois de pension chez l’aubergiste Baud.Interrogé s’il connoît la susdite Eperon.Rép. : Qu’oui, qu’il est bien vrai qu’elle a fait sa chambre pendant trois mois, mais

qu’il a congédiée dans le courant d’août, pour suspicion d’infidélité.Interrogé s’il n’a pas eu commerce charnel avec ladite Eperon aux dates qu’elle

indique.[p. 177]

Rép. : Qu’il a bien eu quelques privautés avec elle, mais il nie formellement d’avoir eucommerce charnel.

Interrogé quand il compte de partir.Rép. : Qu’il se met en route demain pour Paris y accompagner la femme Verven, fille

de Mr. Durey, mais qu’il reviendra par le retour de la voiture de Bonard.Interrogé s’il ne pourroit pas délivrer quelques argent, remettre quelques meubles &

effets pour sûreté de son retour.Rép. : Comme ci desus, et que toute sa garderobe consiste en quatre chemises & deux

mouchoirs.Interrogée ladite Eperon si elle seroit en état de donner caution pour retenir ledit Probi

jusqu’à la fin de la procédure.Elle a répondu que non. Sur quoi Probi s’est récrié qu’il demandoit caution pour les

frais des arrêts, mais encore pour être nourri. Ajoutant que cette fille ne méritoit aucunnecréance, parce qu’elle avoit déjà eu un enfant.[p. 178]

Ladite Eperon interrogée si elle a eu un enfant.Rép. : Que oui, et que cela est connu de la v. Chambre.Ledit Probi interrogé si l’Eperon ne l’a pas déjà informé d’être enceinte de ses œuvres.Rép. : Que oui, qu’elle s’est introduite ce matin dans sa chambre, tenant un placet à la

main, qu’il l’a lu, lui a dit que tout cela étoit faux, et qu’en la mettant dehors il lui a fait uneaumône de dix baches.

Interrogé sur son adresse à Paris.A dit qu’il seroit logé chez son fils Jean François François, avocat, rue Mézière,

fauxbourg St. Germain.En témoin de quoi signé, Lausanne ce 5e. 7bre. 1775.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.Ladite Jeanne Louise Eperon paroissant.Interrogée si elle confirme sa déclaration.Rép. : Qu’elle est conforme à l’exacte vérité en tous ses points.La v. Chambre, par son délibéré, deffere le cas aux nobles et très honnorés seigneurs

du Conseil, pour ordonner de son congédiement, et copie de [p. 179] l’information sera enmême tems communiquée à Mr. le juge du v. Consistoire de Lutry.

[-] Cours accordé à la requête présentée par Jeanne Esther Burky.La veuve d’Abraham Burky, de Langnau, paroissant au nom de sa fille Jeanne Esther,

prie humblement la vénérable Chambre de donner cours à la requête qu’elle a l’honneur deprésenter, pour être adressée à nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême auxfins d’obtenir la légitimation de l’enfant que sa fille à eu d’Henri Bär, de Richtenschweil,bailliage de Wädenschweilau canton de Zurich, dont les motifs sont portés endite requête.

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Sur quoi la vénérable Chambre, par son délibéré, a ordonné que copie dedite requête,de même que le baptistaire de l’enfant, seroit adressée à nos illustres et puissans seigneurs duConsistoire suprême.

Monsieur le président fait rapport de la déclaration d’un sergent de la garde, dont lateneur suit.

Le dimanche 3me. 7bre. 1775.David Corbat, soldat de la garde, faisant la ronde pendant le sermon de deux heures, a

trouvé Witel, le pierrier, et Denis Ducrot, assis sur le banc devant la boutique à Mrs.Francillon frères, au Pont, à trois heures sonnantes.[p. 180]

Le soldat leur a dit : « Vous ne devés pas être là pendant le prêche. Retirés vous ».Ledit Ducrot lui a répondu : « Tu n’a rien à nous commander, il a sonné trois heures ».

Pierre Abram Michaud allant faire sa tournée à trois heures et demi quart, a encoretrouvé les deux ci desus nommés, assis sur le même bamps, et avec eux Daniel Pingoud etMeffaz, le grenadier, qui demeure au faubourg de Martheray, et quelqu’autres personnes qu’iln’a pas connu. Il leur a dit de se retirer, qu’ils ne devoient pas être là pendant le prêche. DenisDucrot l’a envoyé faire lanlaire, en lui disant : « Tu n’a pas un F… à nous commander ».

Lausanne ledit 3 7bre. 1775.Signé : David Recordon, sergent de la garde.[-] Comparoissance de David Pingoux et de Denis Ducrot.David (sic : Daniel) Pingoux et Denis Ducrot paroissant, leur ayant été rapporté

d’avoir été dans les rues assis pendant le service, et des mauvais propos qu’auroit tenu à lagarde particulièrement le Sr. Ducrot, de ce que la garde leur disoit de se retirer.

Ledit Pingoux, après avoir avancé ses raisons de justification, la v. Chambre a bienvoulu se relâcher pour cette fois de l’amande et des frais, moyennant une censure.

Quant à Denis Ducrot, vu sa négatve et son opiniâtreté à la soutenir, puis après s’êtrereconnu, la v. Chambre le condamne aux frais de sa comparoissance et à deux heures deprison.[p. 181]

Monsieur le doyen Leresche leur a adressé à l’un et à l’autre, les censures les plusfortes à leurs circonstances.

[-] Concernant Jacob König et Barbe Jordi.Monsieur le président fait rapoort de la sentence de nos illustres et puissans seigneurs

du Consistoire suprême, [concernant] Jacob König et Barbe Jordi, dont la teneur suit.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville & république de

Berne. Salut.Nous avons fait passer au Consistoire d’Erisweil la déclaration reçeue par votre verbal

du 2 du courant, de Jacob König, de München Buchsée, sur la clame de paternité de BarbeJordi, dudit Erisweil, & en même tems, nous avons différé le jugement de cette affairejusqu’après les couches de la plaignante. Ce dont nous vous donnons avis pour le présent.Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 4me. 7bre. 1775.

Reçue le 11 7bre. 1775.[p. 182]

19 octobre 1775

[-] 1re. assemblée dès la St. Michel 1775.Du 19me. 8bre. 1775.Sous la présidence du nble. seigr. lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs de Polier Bottens, doyen, doyen Leresche, pasteur Besson,présent Mr. Sprungli, pasteur de l’Eglise allemande, conseillers Destallents, Vullyamoz,professeur Porta.

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[-] Concernant Jeanne Louise Eperon. Expédition de sa déclaration.La copie de la déclaration de Jeanne Louise Eperon d’être enceinte des œuvres de Jean

Charles François, dit Probi, de Besançon, a été expédié le mecredi 20e. 7bre. dernier à Mr. lejuge du v. Consistoire de Lutry, avec un extrait du registre.

[-] Expédition de la requette de Jne. Ester Burky.De même, la copie de la requette de Jeanne Esther Burky a été expédiée le mecredy

20e. 7bre. dernier à l’adresse de nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême,avec un extrait du registre et celui du baptistaire.[p. 183]

[-] Comparoissance de Jean Nicolas Baumond.Compart Jean Nicolas Baumond, de la Corporation françoise, tisserand de sa

profession, habitant à Lausanne, duement citté à paroître à ce jourd’hui, pour rendre raison dece qu’il vit avec sa prétendue épouse, comme si son mariage avoit été béni.

Interrogé de son âge et demeure.Rép. : Qu’il a 44 ans, et qu’il est domicilié près de l’Hôpital, chez Sémorod, bannière

de la Cité.Interrogé s’il a déjà été marié.R. : Que oui, avec Claudine Bornand, de Froideville, décédée il y a environ trois à

quatre ans.Interrogé s’il a eu des enfans d’elle.R. : Que non.Interrogé si sa femme n’a pas été à charge à la Corporation françoise pendant son

absence.Rép. : Qu’elle n’a été à leur charge qu’environ six mois avant sa mort.Interrogé à quelle date il a fait des promesses de mariage à sa prétendue épouse.R. : Il y a environ six mois.[p. 184]Interrogé s’il a fait les démarches de demander à la Corporation françoise la

permission de se marier.Rép. : Que oui, et que ses Messieurs lui ont donné des raisons de refus par écrit, qu’il a

eu l’honneur de présenter à sa magnifique seigneurie baillivale.Interrogé s’il persiste dans le dessein d’épouser sa promise.Rép. : Que oui, et qu’il prie la vénérable Chambre de lui en procurer la permission des

seigneurs supérieurs.[-] Comparoissance de Marie Elisabet Beere.L’épouse dudit ayant été apellée, elle a été interrogée de son nom, surnom, âge,

quallité et demeure.A dit : Je m’apelle Marie Elisabeth Beere, fille de feu Lucas Beere, de Liechstat, au

canton de Basle, âgée de 48 ans, chaussetière de profession, présentement domiciliée chezMttre. Viredaz, rue du Pré, bannière du Pont.

Interrogée si elle est toujours dans l’intention d’épouser Jean Nicolas Baumond,auquel elle a passé des promesses de mariage.[p. 185]

Rép. : Que oui, et qu’elle se joint à son époux pour demander la bénédiction de leurmariage.

Interrogés l’un et l’autre s’ils peuvent s’entretenir sans être à charge de la Boursefrançoise.

Ils répondent qu’au moyen de leurs professions à l’un et à l’autre, ils espèrent depouvoir fournir à tous leurs besoins, en conservant la santé.

[-] Délibération.

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La vénérable Chambre, par son délibéré, a trouvé à propos d’informer du cas nosillustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême pour faire cesser le scandale que sesdeux personnes donnent à l’Eglise par leur fréquentation habituelle, les promesses de mariageétant d’une date si ancienne, et ladite v. Chambre ne fera pas difficulté de donner cours à larequette qu’ils désirent de présenter très humblement à nosdits illustres seigneurs, aux finsd’obtenir de leurs haute autorité la permission de faire bénir leur mariage, en exigeant desditsépoux qu’ils procurent la copie signée du refus que Messieurs de la Corporation font deconsentir à leur mariage.[p. 186]

Leur ayant été enjoint très expressément à l’un et à l’autre de ne point habiterensemble.

[-] Déclaration du meisseiller Claude Blanc.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport de la déclaration par écrit que lui a

remise Honn. Claude Blanc, messeiller, dont la teneur suit.Moi, Claude Blanc, j’ai trouvé le fils de Daniel Barbe, étant à la chasse ce 15e. 8bre.

1775 à la Rogia, rière Chailly, entre dix et onze heures du matin. Le nom dudit est LouisBarbe, et celui de Monsieur Papon, son nom est Jeannot, tous les deux avec leur fusil. Ce quej’atteste.

Signé : Claude Blanc, messeiller.Remise le 15e. 8bre. 1775.[-] Comparoissance de Jean Papon.Le Sr. Jean Papon duement cité à ce jour, paroissant, assisté de son père, prie cette v.

Chambre, après avoir été entendu dans ses raisons tendantes à justifier en partie son fils de luifaire grâce de cette première faute, pour se recommander à leur bienveillance dans cettecirconstance.[p. 187]

La vénérable Chambre, par son délibéré, considérant que cette tolérance de chasserétoit une passe tems contraire à la destination des jours sacrés des dimanches, n’a put demoins que de condamner le Sieur Jeannot Papon à l’amande, modérée par bonnesconsidérations, à cinq florins et les frais.

L’huissier de la v. Chambre ayant déclaré que Louis Barbe s’étoit absenté, la v.Chambre a ordonné qu’il seroit cité même par lettres aussitôt qu’il reparoîtroit en ville.

9 novembre 1775

[-] 2de. assemblée dès la St. Michel de 1775.Du jeudi 9me. 9bre. 1775.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assisté Messieurs doyen Polier de Bottens, pasteur Chavannes, banneret deSaussure, conseiller Détallents, professeur Porta, justicier Rosset.

[-] Concernant Jeanne Esther Burky.Le noble seigneur lieutenant baillival a mis sur le bureau une lettre de nos illustres et

puissans seigneurs du Consistoire suprême, concernant Jeanne Esther Burky, de Langnau,dont la teneur suit.[p. 188]

[-] LausanneNous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Vous voyez par la copie ci incluse, ce qui a été ordonné par le louable Consistoire de

la ville et banlieue de Zurich sur notre réquisition du 11me. du mois passé, concernant la causeventillante entre Jeanne Esther Burky, de Langnau, domiciliée dans votre ressort, et Henri

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Bär, de Richtenschweil. Ci dont nous vous chargeons de faire part à ladite Burky, en vousrecommandant à la protection divine. Donné ce 30e. 8bre. 1775.

Reçue le 6e. 9bre. 1775.Copie d’une lettre du louable Consistoire de la ville et banlieue de Zürich à mes très

honorés seigneurs du Consistoire suprême de la ville et république de Berne.[p. 189]

Tit.En conséquence du verbal complet et détaillé que vos illustres seigneuries nous ont

communiqué concernant les promesses de mariage que Henri Bär, de Richtenschweil, tailleurde pierre, notre ressortissant, auroit passées à Jeanne Esther Burky, de Langnau, votreressortissante, lesquelles n’ont put être accomplies par deffaut de faculté de laditte Burky.Nous avons adjugé à Henri Bär, comme légitime et né en loyal mariage, l’enfant fille qu’ilsont eut ensemble, de l’entretien duquel, ainsi que père, il reste seul chargé. C’est ce dont nousavons donné avis à la communauté de Richtenschweil, pour qu’elle s’i conforme, et nous nenégligeons point de faire part à vos illustres seigneuries, de notre sentence pour leursatisfaction. Nous sommes tous en Corps, &c., &c. Donné ce samedi 21 octobre 1775.

Signé : Le juge du Consistoire de la ville et banlieue de Zürich.Pour copie collationnée, chancellerie du Consistoire suprême de la ville et république

de Berne.[p. 190]

Jeanne Esther Burky, paroissant après avoir été duement assignée. Lecture lui a étéfaite dedite lettre, pour s’en servir dans le besoin.

[-] Comparoissance de Françoise Porchet.Françoise Porchet, femme du Sr. Pierre Joseph Bascillon de Morel, toléré en cette

ville, assignée à ce jour, comparoissant, confirme de plus fort sa plainte faitte à Monsieur leprésident le 11me. 8bre. dernier, dont la teneur suit.

Du mecredi 11 8bre. 1775, à une heure après midi.Françoise Porchet, femme du Sr. de Morel domicilié au Pré de Ville, bannière du Pont,

rend plainte contre son mari de ce qu’il l’auroit frapée de divers coups avec un pieu, etmeurtri grièvement le bras gauche, sans qu’elle lui eut donné aucune provocation, dimanchedernier, huit du courant, environ sept heures du soir. À quelque distance du grand chemind’Ouchy.

Monsieur le président, en conséquence de la plainte que lui a faite Françoise de Morelle 11e. 8bre. dernier contre son mari, les auroient fait assigner à ce jour l’un et l’autre àparoître.

La femme de Morel paroissant, a été interpellée de son nom, et de son âge.[p. 191]

A dit : Je m’apelle Françoise Porchet, femme du Sr. Jaques Bascillon de Morel, âgéede 23 ans.

Interrogée si elle confirme la plainte qu’elle a rendue contre son mari, et dont lecturelui a été faite.

Rép. : Qu’elle la confirme dans tous ses points, et qu’elle prie la v. Chambred’ordonner une séparation terminelle entr’eux, vu qu’elle vit actuellement avec son mari dansdes craintes et dans des allarmes pour sa santé et pour sa seurté, qui la mette au plus granddésespoir.

Le Sr. de Morel paroissant, reconnoît avoir frappé sa femme, sur le refus qu’elle luifaisoit de le rejoindre à la maison, en lui tenant des propos grossiers et injurieux. Ce dont ilfait ses excuses et témoigne de ses regrets.

Interrogé sur la clame de séparation de sa femme qu’elle demande d’avec lui, s’il yconsent.

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Rép. : Que oui, qu’il la désire et la sollicite pour un an seulement. Et que s’il étoitpossible que le divorce lui fut accordé, qu’il le demanderoit instamment pour son repos et satranquillité. [p. 192] Ledit présentant une très humble requette pour être adressée à nosillustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême, prie cette vén. Chambre d’i donnercours.

Lecture ayant été faite, ladite Françoise, sa femme, en a demandé copie et terme de15ne. pour y répondre.

Sur l’exortation faite aux parties, et l’ouverture de tenter une médiation pour les mettreen reigle, Monsr. le révérend pasteur Chavannes, en sa quallité de pasteur du cartier, Monsr. leconseiller Destallents, et Monsr. le professeur Porta, ont été priés d’y travailler, sous réservedes droits respectifs des parties, et dont ils feront ensuitte rapport à la vén. Chambre. Et enattendant, ladite Françoise Porchet séjournera auprès de son mari. Lequel a promissolemnellement de guarder la paix et de n’user envers elle d’aucuns sévits ni menaces.

[-] Comparoissance du Sr. Reber.Le Sieur Henri Reber, âgé de 19 ans, d’Epalinges, domicilié en la bannière du Pont,

duement assigé à paroître à ce jour pour avoir été vu le dimanche 15e. 8bre. dernier sur leterritoire de Chailly.[p. 193]

Ledit, paroissant, a dit pour s’excuser, qu’il auroit été chargé de porter un fusil à lacampagne de Mr. Egui, et qu’aussitôt qu’il auroit été remis, il devoit revenir dîner chez Mr.Papon à Chailly. Niant fortement d’avoir chassé, ni tiré un coup de fusil.

La vénérable Chambre, par son délbéré, considérant que cette tolérance de chasserétoit un passe tems contraire à la destination des jours sacrés des dimanches, et considérant lafrivolité des excuses avancées par le Sr. Reber, n’a put de moins que de le condamner àl’amande, modérée par bonnes considérations, de cinq florins et les frais.

23 novembre 1775

[-] 3me. assemblée dès la St. Michel 1775.Du 23me. 9bre. 1775.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteur Chavannes,banneret de Saussure, conseiller Destallents.[p. 194]

[-] Concernant les jugaux de Morel.Messieurs de la commission nommés par cette vénérable Chambre le 9e. du courrant,

au but de tenter une médiation pour mettre en règle le différens vantillans entre les jugaux deMorel.

Rapportent qu’ils n’ont pas put y réussir, et que l’un et l’autre ont été assignés àparoître à ce jour.

Compart le femme de Morel, assistée du Sr. Lacombe, son parend, libraire, habitant encette ville. Laquelle demande que ledit son mari soit proclamé, ne paroissant pas. Elle persisteà demander copie et terme de la requette présentée par le Sr. Morel le 9e. du courrant, àlaquelle elle devra répondre le 14 Xbre. prochain.

14 décembre 1775

[-] 4e. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 14e. Xbre. 1775.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteur Chavannes,

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bannerets de Saussure, Lemaire, conseillers Destallents, Vullyamoz, grandsautier, professeurPorta, justicier Rosset.[p. 195]

[-] Comparoissance des jugaux Barcillon de MorelCompart le Sieur de Morel, de même que sa femme, assistée du Sr. Lacombe, son

parend. Laquelle assignée à ce jour pour donner communication de ses réponses à la requetteproduite ci devant par le Sieur Barcillon de Morel.

Ladite Françoise Barcillon de Morel paroissant, n’ayant fourni de réponses, partiessont convenues ensemble qu’elle en prendroit une copie pour y répondre dans la 15ne. A quoiremis.

[-] Déclaration de Jeanne Franç. Baud, de Romanel.Le noble seigneur lieutenant baillival a mis sur le bureau la déclaration de Jeanne

Françoise Baud, de Romanel, d’être enceinte des œuvres de Jean Louis Hennard, de Cugy,dont la teneur suit.

Du mardi 21e. 9bre. 1775.Jeanne Françoise Baud, fille de Mttre. Jean François Baud, de Romanel, âgée de 20 ans,

domiciliée dans la maison de son père, rue et bannière de St. Laurent, ouvrière à la campagne,déclare ettre enceinte des œuvres de Jean Louis Hennard, ffeu Etienne Hennard, de Cugy,garçon vigneron, âgé d’environ 24 ans, lequel s’est introduit furtivement auprès d’elle, dans lecourant d’avril dernier. Elle compte d’être enceinte d’environ sept mois et demi. En témoin dequoi signé, Lausanne ce 21e. 9bre. 1775.

Signé : Polier de Vernand, lieutenant bl.[p. 196]

[-] Déclaration de la sage-femme concernant Françoise Baud.Du lundi 11me. Xbre. 1775, 11 heures avant midi.La veuve Amaudruz, sage-femme jurée, déclare que Françoise Baud auroit accouché

au domicile de son père, Jean François Baud, ce jourd’hui 11 Xbre., six heures du matin, d’unenfant garçon, viable, à terme, et de bonne venue. En témoin de quoi signé, Lausanne ce 11e.Xbre. 1775.

Signé : Polier de Vernand, lieutenant bl.[-] Comparoissance de Jean Louis Hennard.Jean Louis Hennard paroissant, duement assigné. Lecture lui a été faite deditte

déclaration, aussi que celle de la sage-femme Amaudruz, que ladite auroit accouché.Interrogé de son âge, nom, surnom, âge et qualité.A dit : Je m’apelle Jean Louis Hennard, fils de feu Etienne, bourgeois de Cugy, âgé de

24 ans. Cultivateur.Interrogé, lecture lui ayant été faite de l’accusation qu’a portée contre lui Jeanne

Françoise Baud, de Romanel, le 21 9bre. dernier. Il lui a été demandé s’il avoue d’avoir eucommerce charnel avec elle à la date qu’elle indique.

Rép. : Qu’il reconnoît avoir eu commerce charnel avec elle le 1er. avril dernier[p. 197]

Interrogé s’il se reconnoît être père de l’enfant dont ladite Baud est accouchée le 11 ducourant.

Rép. : Que oui.Interrogé si à raison de son aveu, il ne se reconnoît pas père de cet enfant, devant

porter son nom, être de sa bourgeoisie, et entretenu par lui.Rép. : Qu’il a toujours été disposé, et l’est encore, de se marier avec ladite Baud, soit à

raison de l’affection qu’il lui porte, soit pour asseurer un état à l’enfant qu’elle a mis aumonde. Mais que si contre toute attente, elle se refusoit à un mariage qui pendant longtems aparut faire l’objet de ses vœux, il espère d’être dispensé par les illustres seigneurs supérieurs,

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de l’entretien dudit enfant, d’autant plus qu’il est destitué de facultés, et que le père de laditeBaud est moyenné. Espérant à cet effet le contenu de la loy 6, folio 50, du code consistorial.

Ledit présente une représentation dont il prie la v. Chambre de faire lecture.Compart Jean Louis Hennard, gouverneur de l’honnorable commune de Cugy, procuré

par délibéré de ce jour, 14e. du courant, signé Jean Jaques Hennard, secrétaire deditehonnorable communauté. Lequel prie qu’il soit fait lecture de son exposition au sujet du refusde Jeanne Françoise Baud, de Romanel, d’épouser Jean Louis Hennard, leur bourgeois.[p. 198]

La v. Chambre, par sa délibération, prie Messieurs banneret de St. Laurent, le révérendpasteur Besson, avant que de rien décider sur le cas, d’apeller à leur commodité le père et lamère Baud, avec leur fille Jeanne Françoise, pour les exorter au mariage de leur fille avecJean Louis Hennard, suivant le désir de la v. Chambre. Ce dont ils feront rapport dans la 15ne.

[-] Déclaration de Susanne Lavanchy, de Lutry.Monsieur le président a mis sur le bureau la plainte de Susanne Lavanchy, de Lutry, de

la date du 1er. Xbre. courant, d’être enceinte des œuvres de n. Teiller, normand, catholiqueromain, dont la teneur suit.

Du vendredi 1er. décembre 1775.Susanne Lavanchy, fille de feu le Sieur Jean Jaques Lavanchy, de Lutry, âgée de 27

ans, tailleuse de profession, habitante de cette ville, et domicilliée à la maison Knap, rue etbannière de Bourg, déclare être enceinte des œuvres de n. Teiller, normand, catholiqueromain, domestique de Mr. le marquis de Mailly. Son commerce date de la fin d’avril ou ducommencement de may, présente anné 1775. Ledit Tellier est parti avec son maittre le 10 demay, et n’a donné aucunne [p. 199] de ses nouvelles depuis. Elle compte d’être enceinted’environ sept mois. En témoin de quoi signé, Lausanne ce 1er. Xbre. 1775.

Signé : Polier de Vernand, lieutenant bal.Ladite paroissant, lecture lui ayant été faite dedite plainte, elle la confirme dans tout

son contenu.La v. Chambre considérant l’état fâcheux de ladite Susanne Lavanchi, qui rend très

difficile son transport à Lutry, et d’ailleurs secondée des soins de sa sœur, qui est avec elle.Messrs. du Conseil de Lutry seront avisés par le secrétaire de l’état de cette procédure, en leurdemandant une guarantie au sujet de l’enfant de ladite Lavanchy, en leur faisant part de sadéclaration.

[-] La veuve Roux, née Perrin.La veuve Roux, née Perrin, de Ropraz, domiciliée à Ouchy, laquelle a accouché le 30

9bre. dernier, sera assignée pour la 15ne., de même que le Sr. Jaquier, commis chez le Sr.Grasset, libraire en cette ville.

Le secrétaire certifie que le paquet, soit procédure concernant Anthoinete Roux, veuvedu Sr. Jean Baptiste, de Ropra, et Antoine Jaquier, d’Echallens, commis chez le Sr. Grasset,libraire en cette ville, a été expédié à Mr. le juge du v. Consistoire d’Echallens le samedi 15juillet dernier, avec une lettre dudit secrétaire. Voir fol. 60 de ce registre.[p. 200]

28 décembre 1775

[-] 5me. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 28e. Xbre. 1775.Sous la présidence du nble. seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs les doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson,Chavannes, bannerets de Saussure, Lemaire, conseillers Destallents, Vullyamoz, prof. Porta.

[-] Concernant Jeanne Susanne Lavanchy.

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Le 15e. Xbre. courant, a été expédié à Messieurs banneret et Conseil de Lutry, le paquetconcernant Jeanne Susanne Lavanchy, leur ressortissante, joint à une lettre quil’accompagnoit, écrite par le secrétaire, au nom dedite v. Chambre.

[-] Concernant Jn. Louis Hennard et Jn. François Baud et sa fille.Messieurs banneret de St. Laurent et le révérend pasteur Besson, nommés par la v.

Chambre le 14 Xbre. courant, aux fins d’exorter le père et la mère Baud, de même que leurfille Jeanne Françoise, à consentir au mariage de leur dite fille avec Jean Louis Hennard, deCugy.

Raportent que tous leurs efforts à faire consentir le père et la mère Baud au mariage deleur dite fille avec ledit Jean Louis Hennard, avoit été sans fruits.

Jeanne Françoise Baud, de Romanel, paroissant. Il lui a été demandé si elle confirmoitla déclaration qu’elle a faite avant ses couches, le lundi 11e. du courant, [p. 201] en présencedes Honnêtes Cuerel et Deban. Par laquelle elle a chargé Jean Louis Hennard, de Cugy, de lapaternité de l’enfant qu’elle alloit mettre au monde.

A dit que la susdite déclaration étoit conforme à la plus exacte vérité.Le nble. seigneur lieutenant baillival lui ayant adressé, en présence de la v. Chambre,

de vives exortations pour l’engager à consentir au mariage avec Jean Louis Hennard, et lesayant de même faite au père, l’un et l’autre s’i sont refusés de plus fort.

Paroît Sr. Jean Abram Chapuis. Lequel se dit procuré de l’honnorable commune deRomanel pour intervenir dans ce procès, et n’étant pas présentement porteur de sa procure,s’engage en présence de la vén. Chambre, que dans de délai de huit jours, il la déposera augreffe, ledit Chapuis demande qu’il soit fait lecture de son intervention.

Mttre. Jean François Baud, père de Jeanne Françoise, paroissant, tant en son nom, quecomme agissant [pour] sadite fille, demande qu’il soit fait inscription, qu’en vertu de la loy, ils’opose à ce que sa fille mineure, laquelle n’est âgée que de vingt ans, épouse le susdit JeanLouis Hennard.

Interpellé s’il demande copie de la clame en mariage qu’a faite Jean Louis Hennardcontre sadite fille, de même que la copie des interventions qu’on faittes les honnorablescommunautés de Cugy et Romanel, pour y répondre ainsi qu’il lui conviendroit.[p. 202]

A dit, que pour terminer tout procès et toutes écritures ultérieures, il prend iciengagement solemenel, tant en son nom qu’en celui de sadite fille, Jeanne Françoise, d’élever,de nourrir, entretenir et instruire l’enfant garçon baptisé sous le nom de Jean Isaac, issu ducommerce charnel de sadite fille avec Jean Louis Hennard, jusques à l’âge de 16 ans, et demettre en état ledit enfant de gagner sa vie, à la décharge du père Jean Louis Hennard et del’honnorable communauté de Cugy, dont il est bourgeois.

Sur quoi Jean Louis Hennard a fait exposer par Mr. son parlier, qu’il acceptoit à finsfavorables ce que Mttre. Baud venoit de faire inscrire ci dessus concernant l’entretien de cetenfant. Demandant en grâce à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, d’être affranchisde la peine de dix jours de prison, vu qu’il n’a pas tenu à lui d’en être dispensé par lessollicitations fréquentes qu’il a faite d’épouser Jeanne Françoise Baud.

Ce que relu aux parties, elles l’ont ratifiés.La vénérable Chambre, par son délibéré, a trouvé que l’engagement que le père Baud

avoit pris pour l’entretien de cet enfant, son état [p. 203] étoit bien fixé, et selon le rescript deLL. EEces. du 4me. mars 1759, cette affaire peut être retenue, mettant de côté les interventionsque les honnorables communautés de Cugy et de Romanel ont faittes, vu par apport à lacommunauté de Cugy, qu’elle ne sera pas chargée de l’entretien de cet enfant jusques à l’âgede 16 ans, et qu’il est trouvé par apport à la communauté de Romanel que l’engagement duditMttre. Baud ne la lie à aucun égard pour le suitte. Condamnant ladite Jeanne Françoise Baud à

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la prison de dix jours, et en affranchissant le garçon Jean Louis Hennard, vu qu’il a voulusuivre au mariage.

Ce que relu à Mtrre. Baud et à sa fille Jeanne Françoise, de même qu’à Jean LouisHennard, ils l’ont acceptés.

[-] Concernant l’accouchement de la veuve Roux, née Perrin.Monsieur le président met sur le bureau la déclaration de la veuve Lebre concernant

l’enfant de la veuve Roux, née Perrin, du 30e. 9bre. 1775, dont la teneur suit.Du jeudi 30e. 9bre. 1775, 8 heures du matin.La veuve Lebre, sage-femme jurée, déclare que la veuve Roux, née Perrin, auroit

accouché ce jourd’hui 30 du présent mois, environ cinq heures du matin, d’un enfant fillemort né, [p. 204] lequel n’étoit pas à terme. En témoin de quoi j’ai signé, Lausanne ce 30 9bre.1775.

Signé : Polier de Vernand, lt. bl.[-] Comparoissance de Marc Antoine Jaquier et de la veuve Roux, née Perrin.Marc Antoine Jaquier et la veuve Roux, née Perrin, paroissant. Lecture leur a été faitte

deditte déclaration.Et en conséquence, ledit Jaquier a pris engagement de livrer dans 40 jours à ladite

veuve Roux, née Perrin, vingt florins.Sur quoi la v. Chambre délibérant, a trouvé qu’il n’i avoit pas lieu à suivre à cette

procédure, d’autant plus que Marc Antoine Jaquier, d’Echallens, commis chez Mr. Grasset,libraire en cette ville, n’aiant point désavoué la paternité de cet enfant décédé. Enconséquence des loix consistoriales, la v. Chambre condamne ladite veuve Roux, née Perrin,de Ropraz, de même que Marc Antoine Jaquier, à subir l’un et l’autre la peine de dix jours deprison à l’Evêché, lieu du délit, et le Sieur Jaquier aux frais.

[-] Concernant Jeanne Susanne Lavanchy.Monsieur le président met sur le bureau la réponse du noble Conseil de Lutry à la

lettre écrite par notre secrétaire de séans, concernant Susanne Lavanchy, leur ressortissante,dont la teneur suit.[p. 205]

De Lutry le 21e. Xbre. 1775.Reçeue le 23e. Xbre. 1775.Monsieur,Monsieur le banneret Mégroz a communiqué lundi dernier à Messieurs de notre

Conseil, la missive que Mr. le secrétaire Vullyamoz s’est donné la peine de lui adresser de lapart du vénérable Consistoire de votre ville, au sujet de Susanne ffeu Jaques Lavanchy,habitante à Lausanne, laquelle se trouve enceinte.

Je suis chargé, Monsieur, de la part dudit Conseil, de vous remercier des bontés etattentions qu’avés toujours pour nos bourgeois, comme aussi de vous marquer en réponsequ’on consent que ladite Lavanchy fasse ses couches en votre ville, que vous suiviés à laprocédure, et on s’engage qu’elle ne sera pendant son accouchement, ny l’enfant qu’ellemettra au monde, s’il a vie, à la charge du noble Conseil de Lausanne.

Je saisis avec empressement cete occasion pour vous assurés de la parfaite estime, etde la considération très distinguée avec laquelle j’ai l’honneur d’être très respectueusement,Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Signé : M. Blanchet, secrétaire substitué.Extrait de l’original à l’adresse de Monsieur le lieutenant baillival Polier de Vernand,

par le secrétaire soussigné.Esaye Vullyamoz, secrétaire.

[p. 206]

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11 janvier 1776

[-] 6e. assemblée dès la St. Michel 1765 (sic : 1775).Du jeudi 11e. janvier 1776.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson,Chavannes, présent Mr. Sprungly, pasteur allemand, banneret de Saussure, conseillersDestallents, Vullyamoz, assesseur Rosset, profess. Porta.

[-] Déclaration de Rose Sterky.Le noble seigneur lieutenant baillival met sur le bureau la déclaration de Rose Sterky,

de Wahlkringen, dont la teneur suit.Du dimanche 24e. Xbre. 1775, 1 heure après midi.Rose Sterky, fille de feu Nicolas Sterky, de Wahlkringen, âgée de 18 ans, servante

chez le Sr. Cleri, domicilié rue [et] bannière de la Palud, déclare être enceinte des oeuvres deSamuel Küpferschmidt, de Berthoud, âgé de 19 ans, actuellement apprentif boutonier chezledit Sr. Cleri. Son commerce charnel avec lui ayant commencé trois mois avant Pâques,présente année 1775, et continué jusques en 9bre. dernier. Elle compte d’être enceinted’environ cinq mois. En témoin de quoi signé, Lausanne ce 24e. Xbre. 1775.

Signé : Polier de Vernand, lt. bl.[p. 207]

[-] Comparoissance de Rose Sterky et de Samuel Küpferschmidt, de Berthoud.Compart ladite Rose Sterky, duement assignée. Laquelle a confirmé la clame de

paternité qu’elle avoit ci devant faite le 24 Xbre. dernier à Monsieur le président en suitte de lalecture qui lui en a été faite.

De même, Samuel Küpferschmidt, de Berthoud, fils de Mr. le capitaineKüpferschmidt, paroissant, demande pardon de sa faute, et avoue qu’il a eu commerce charnelavec ladite Sterky, et que si elle accouche à la date correspondante à celle qu’elle a indiqué, etqu’elle confirme sa présente déclaration suivant le prescript des loix consistoriales, il sereconnoîtra père de l’enfant dont elle aura accouché, devant porter son nom, être de sabourgeoisie, et entretenu par lui seul au bout de six mois dès la date de sa naissance, en payantà la mère trois crones pour son gage de nourrice.

Ladite Sterky interpellée si elle se propose de faire l’usage des promesses de mariageconditionnées que ledit Küpferschmidt avoit signées en sa faveur le 24 Xbre. 1775.

A dit qu’elle ne se proposoit pas d’en faire aucun usage, et qu’elle les regardre commenulles et non avenues.

Interpellée où elle compte faire ses couches.A dit qu’elle se proposoit de se retirer auprès de sa mère, Elisabet Sterky, domiciliée à

Berne, le plutôt possible par la première occasion.Relu et ratifié.

[p. 208]La v. Chambre, par sa délibération, ordonne que le tout sera expédié le plutôt possible

à nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême, et en sera donné une expédition àladite Rose Sterky à, si elle le demande.

Il a été recommandé à ladite Sterky à d’avoir soin de son fruit, et leur a été enjoint l’unet l’autre, de ne plus avoir aucune habitude ensemble.

[-] Samuel, fils de Daniel Regamey, concernant ses bamps de mariage. Brevet expédiéle 12 janvier.

Monsieur le doyen et révérend pasteur Leresche informe la v. Chambre que Samuel,fils de Daniel Regamey, domicilié à la Chenaux de Bourg, vigneron, âgé de 19 ans, lui auroitdemandé la publication des bamps de son mariage avec la fille du fournier Genoud, aufauxbourg du Chêne. Ajoutant qu’il a cru ne devoir pas expédier la copie des bamps pour

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Champvent, lieu de la bourgeoisie de ladite fille, jusques à ce que cette affaire aye été connue.Et comme on a reconnu que la mauvaise conduite dudit Regamey et sa constitution même, lerendoit inhabile au mariage, qui ne seroit que malheureux, on authorise Monsieur le doyenLeresche de suspendre la publication des bamps pour avoir été trouvé convenable de prierMonsieur le banneret de Bourg de porter cette affaire aux très honnorés seigneurs du Conseil,pour agir sur le cas suivant leur prudence.

Sur quoi, la v. Chambre témoigne à Monsieur le doyen Leresche sa satisfaction ausujet de l’avis qu’il nous donne.[p. 209]

[-] Jn. Henri Louis Hennard représentant la commune de Cugy.Jean Henri Louis Hennard, gouverneur de l’honnorable commune de Cugy, ci devant

intervenu au nom dedite commune dans le procès qui étoit ventillant entre Jean LouisHennard, leur bourgeois, et Jeanne Susanne (sic : Jeanne Françoise) Baud, de Romanel.

Paroissant, prie la v. Chambre de lui donner communication de la sentence qui a étérendue le 28e. Xbre. dernier pour ne faire part à ses constituans, et se consulter à ce sujet.

Accordé.[-] Déclaration des couches de Susanne Lavanchy, mise sur le bureau par le secrétaire.Le secrétaire de céans met sur le bureau sa déclaration concernant l’accouchement de

Susanne Lavanchy, de Lutry, du 9e. janvier 1776, à deux heures après minuit, dont la teneursuit.

Le secrétaire soussigné, apellé par Marguerite, sœur cadete de Susanne Lavanchy, seseroit transporté suivant les ordres de Monsieur le président, au domicile des sœurs Lavanchy,de Lutry, taillieuses, maison Knab, seillier, habitant à Lausanne, rue et bannière de Bourg, oùil avoit trouvé l’huissier de la v. Chambre et, gisante au lit, Susanne Lavanchy, fille nonmariée, âgée de 27 ans, laquelle venoit d’être délivrée d’un enfant fille, par les soins de laveuve Lebre, sage-femme jurée. Ayant [été] sérieusement exhortée et vivement pressé laditeSusanne Lavanchy à donner gloire à Dieu et à dire vérité sur la paternité de son enfant, elle asolemnellement assuré que sans faire tort à sa conscience, ni à la personne accusée, elleratifioit de plus fort sa première déclaration faite et confirmée en v. Chambre le 14 Xbre.dernier, pour ne [p. 210] pouvoir charger qui que ce soit de la paternité de cet enfant qu n.Teillier, normand, domestique de Mr. le marquis de Mailly, hors du pays. Son commercecharnel avec lui date de la fin d’avril ou du commencement de may 1775. En témoin que quoisigné, Lausanne le 9e. janvier 1776.

Esaye Vullyamoz, secrétaire du v. Consistoire.Déclaration de la v. Lebre concernant l’enfant de Susanne Lavanchy, de Lutry.Du mardi 9e. janvier 1776, 8 heures du matin.La veuve Lebre, sage-femme jurée, déclare que Susanne Lavanchy, de Lutry, d’elle

bien connue, auroit accouché dans son domicile, maison Knab, rue et bannière de Bourg, cejourd’hui 9e. du courant, environ deux heures du matin, d’un enfant fille, à terme, viable et debonne venue. En témoin de quoi signé, Lausanne ce 9e. janvier 1776.

Signé : Polier de Vernand, lt. bl.[-] Concernant Judith Claudine Corbaz.Monsieur le président met sur le bureau la déclaration d’Isaac Corbat concernant

Claudine Judith Corbaz, sa fille, dont la teneur suit.[p. 211]

Du vendredi 5e. janvier 1776, 11 heures du matin.Isaac Corbaz, de Lausanne, vigneron, domicilié rue de Chaucraux, bannière de St.

Laurent, âgé d’environ 60 ans, dit que sa fille Claudine Judith Corbaz, âgée de 28 ans, s’estabsentée de chez lui dimanche dernier 31e. Xbre. 1775, sans avoir sa permission. Elle est entrée

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dans le coche sur Montbenon, en présence de ses sœurs, à qui elle a dit qu’elle alloit àGenève. Qu’on auroit dans peu de ses nouvelles, au plus tard dans 15 jours.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 5e. janvier 1776.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.

1er février 1776

[-] 7me. assemblée dès la St. Michel 1775, à celle de 1776.Du jeudi 1er. février 1776.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens et Leresche, pasteurs Besson,Chavannes, présent Mr. Sprungli, pasteur de l’Eglise allemande, bannerets de Saussure,Lemaire, conseillers Destallents, Vullyamoz, assesseur Rosset.[p. 212]

[-] Rose Sterky et Kupferschmidt.Le samedi 27 janvier 1776, a été expédié le paquet à nos illustres et puissans seigneurs

du Consistoire suprême, concernant Rose Sterky et Kupferschmidt, de Berthoud, en suite dudépart assuré dedite Rose Sterky, du jeudy 25e. dit janvier dernier, auprès de sa mère à Berne,où elle se retire pour faire ses couches, lui ayant été expédié un double du verbal auparavant, àsa réquisition.

[-] Concernant Elisabet Hasler et Jean Pierre Muller.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport de la plainte d’Elisabet Hasler, de

Hasli, bailliage de Berthoud, domestique du fermier de Mr. le châtelain Bergier, au Mont,d’être enceinte des œuvres de Jean Pierre Muller, daté du 15e. Xbre. 1775, dont la teneur suit.

Du vendredi 15 Xbre. 1775, à 4 heures après midi.En présence de Monsieur le lieutenant baillival, en sa qualité de président du v.

Consistoire de cette ville, et de Mr. le révérend pasteur Sprungly de l’Eglise allemande.Compart au domicile dudit Monsieur le lieutenant baillival, Elisabet Hasler, de Hasli,

baillage de Berthoud, âgée d’environ 26 ans, domestique du granger de Mr. le châtelainBergier, au Mont, dans le ressort du v. Consistoire de Lausanne. Laquelle déclare êtreenceinte des œuvres de Jean Pierre Muller, [p. 213] fils de Jean Muller. Son commercecharnel avec lui ayant commancé dans le courant du mois d’aoust 1775, et continué jusquesen 9bre. Elle compte d’être enceinte d’environ trois mois et demi.

Interrogée si précédemment elle n’a point eu de procédure consistoriale.Rép. : Que oui, qu’elle a eu en janvier 1774 un enfant garson des œuvres de Jean von

Ruff, de Trub, balliage de Traschwald, que cette affaire a été connue de nos illustres seigneursdu Consistoire suprême. Lesquels, par leur rescript en date du [.] 1774, lui ont adjugé vonRuff comme mari légitime, de même que l’enfant qui est actuellement plein de vie. Et enconséquence de ce rescript, l’honnorable communauté de Trub lui a passé pour elle et sonenfant, un acte de bourgeoisie duement revêtu de toutes les formes requises, en date du 5e.février 1775, dont elle est porteuse.

D’autre part, a comparu Jean Muller, de Neuenegg, bailliage de Laupen, âgé de 20ans, agriculteur, domicilié chez son père, au Mont, auquel a été fait lecture de la susditeplainte d’Elisabeth Hasler.

Interrogé s’il se reconnoît être le père de l’enfant dont ladite Hasler est enceinte.Rép. : Qu’il avoue que son accusation est conforme à la vérité, et qu’il se reconnoît ici

solemnellement être le père de cet enfant, lequel, s’il a vie, devra porter son nom, être de sabourgeoisie, et entretenu par lui aux termes des ordonnances, et que s’il étoit possible, soit parle consentement de son père, soit par la [p. 214] dissolution du mariage en contumace deladite Hasler, qu’il épousa, il suivroit de bon gré au mariage.

Relu, ratifié.

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L’un et l’autre interpellé de signer, ont dit ne savoir écrire.En témoin de quoi signé, Lausanne ce 15 Xbre. 1775.Signé : Jean Philibert André Esaye Vullyamoz, secrétaire du v. Consistoire de

Lausanne.[-] Comparoissance d’Elisabeth Hasler.Ledits paroissants. Lecture leur ont été faite de la pièce ci dessus, dont ils ont

confirmés le contenu.Interrogée quand elle est partie pour se rendre à Trub, communauté de son mari.Rép. : Qu’incessamment après que la copie de la pièce ci dessus lui eut été remise, elle

étoit partie le 4e. janvier dernier pour se rendre audit Trub.Interrogée si elle a été dans cette communauté.Rép. : Que oui.Interrogée si elle a fait voir au chef de la communauté l’expédition qui lui avoit été

faite.Rép. : Qu’elle a eu le malheur de la perdre en chemin.Interrogée pourquoi elle est revenue.

[p. 215]Rép. : Que les anciens du village lui ont dit qu’elle devoit tâcher de faire ses couches

chez son maître, au Mont.Interrogée si elle n’a point été auprès de son père, qui demeure à Belp.Rép. : Que oui, qu’elle a vu son père, et qu’il ne lui a pas dit de rester auprès de lui.Interrogée où elle compte faire ses couches.Rép. : Que si son mariage étoit cassé, elle se flateroit de pouvoir accoucher au Mont.Interrogée si elle a paru par devant nos illustres seigneurs du Consistoire suprême pour

demander des proclamations contre son mari.Rép. : Que oui, qu’elle a obtenu des lettres proclamatoires contre son mari le jeudi 18e.

janvier dernier.La vénérable Chambre, par son délibéré, ordonne la levée de cette procédure, pour être

adressée à nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême, les priant bien devouloir donner leur ordres pour que ladite Hasler eusse à se rendre incessamment à sacommunauté de Trub pour y suivre à sa procédure, et enlever le scandale de son séjour dansune maison où elle vit avec la personne avec qui elle a commis sa faute. Un double de cetteprocédure sera expédiée à Mr. le révérend pasteur Rothenbuler, de Trub.[p. 216]

Monsieur le président fait rapport qu’on auroit dansé en Etraz, bannière de Bourg,chez Fonjallaz, le guet, le dimanche 21e. janvier dernier, fort avant dans la nuit, ayant donnéses ordres pour les faire citer par devant cette v. Chambre.

Compart Joseph Pahu, pour avoir joué du violon dans la soirée du dimanche 21 janvierdans la maison de Fonjalaz, le guet, domicilié en Etraz.

A dit pour sa justification, qu’il n’a pas été dans cette soirée en qualité de joueur,n’aiant retiré à cet égard aucune rétribution. Avouant qu’il a joué du violon et qu’on a dansé.Et a dit qu’il n’y avoit d’autre joueur que Gabriel Thomas, de Bercher, qui étoit joueurengagé.

Paroissent Pierre Brechaud, de Lyon, ouvrier fayencier, François Coste, perruquier,Jean Larivière, perruquier, Guillaume Friquet, Joseph Izelin, de Fribourg en Briscau, ouvrierfayencier, Jean Louis Wichet, François Dupuis, de Lyon, ébéniste.

Lesquels ne désavouant point d’avoir dansés, se recommandent à la bienveillance de laV. Chambre, sur les considérations qu’il n’en est résulté aucun désordre ni dissention.[p. 217]

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La v. Chambre, par sa délibération, considérant que dans le nombre descomparoissans, au nombre de huit, il y avoit plusieurs étrangers qui pouvoient ignorer nosloix, et que de plus, dans cette soirée de dimanche 21e. janvier dernier, il n’y avoit pas eu dedésordre et de dissention, veut bien de relâcher pour le coup de l’amande portée dans le codeconsistorial, mais seulement les condamner à payer leur comparoissance et frais de citation.

Ordonnant que quand à ceux qui n’ont pas parus, soient cittés de nouveaux dans la 15,et principalement le guet Fonjallaz. Et que quand aux filles, non ici dénominées, qui y ontassistés, la v. Chambre veut bien les exempter de leur comparoissance, mais seront astreintesà paroître par devant Mr. le révérend doyen Lereche en son domicile, le plus grand nombreétant de son cartier, bannière de la Citté, pour y recevoir les exortations à ce sujet, lescondamnant à 4 baches chacunes, et deux baches pour les droits de l’huissier.

Du 14e. janvier 1776, midi et demi.La veuve Leber, sage-femme jurée, certifie que la fille naturelle de Susanne Lavanchy,

de Lutry, née le 9 du courant, auroit été baptisée ce jourd’hui 14e. janvier, par Mr. le ministreVullyamoz, à l’église de St. François, sous le nom de Jaqueline.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 14 janvier 1776.Signé : Polier de Vernand, lieutenant baillival.

[p. 218]15 février 1776

[-] 8e. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 15e. février 1776.Sous la présidence du noble seignr. lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyen Polier de Bottens, pasteurs Besson, Chavannes,présent Mr. Sprungli, pasteur de l’Eglise allemande, bannerets de Saussure, Lemaire,conseillers Destallents, Vullyamoz, assesseur Rosset, et secrétaire.

[-] Expédition de deux procédures concernant Elisabet Hasler et Jean Pierre Muller.Le mecredi 7 février courant, la procédure concernant Elisabet Hasler et Jean Pierre

Muller, demeurant au Mont, un double a été expédié à nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême, et un autre double à Mr. Rothenbuhler, révérend pasteur à Trub.

[-] Huit filles pour avoir dansé.Par la dernière assemblée du 1er. du courant, les filles qui avoient dansé chez

Fonjallaz, en Etraz, le dimanche 21 janvier dernier, ayant été exemptées de comparoissance,mais renvoyées à paroître par devant Mr. le révérend doyen Leresche pour y recevoir lesexortations nécessaires, ayant été au nombre de huit qui y ont parues, ont payé chacunne 4batz, faisant en tout 32 batz mis dans la boette.

[-] Jacob König ; Barbe Jordi.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport de la sentence de nos illustres

seigneurs du Consistoire surpême concernant [p. 219] Jacob König et Barbe Jordi, du 29e.janvier 1776, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Nous avons vu par votre verbal du 31 d’août 1775, que Jacob König, de München

Buchsée, auroit déclaré par devant vous qu’il prendroit à lui, avec toutes les suites, l’enfantdont Barbe Jordi, d’Hisweil, disoit être enceinte de ses œuvres, pourvu que la mère confirmatsa plainte à l’instant de ses couches, & que la naissance de l’enfant correspondit avec la dateindiquée du commerce charnel. Aujourd’hui qu’il paroît par la lettre du Consistoired’Erisweil, en date du 21 du courant, que la plaignante Jordi a persisté dans ses couches du 9Xbre. dernier, à soutenir que ledit König étoit bien le père de l’enfant qui alloit naître, et quecette date correspond parfaitement avec celle qu’elle avoit indiquée du commerce charnel.

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Sur ce, pour épargner aux parties une comparoissance par devant nous, et des [p. 220]frais frustraires, nous avons d’ors et déjà adjugé par les présentes audit König, commeillégitime, l’enfant fille issue de Barbe Jordi, et baptisée sous le nom de Anne Barbe, devantporter son nom, être de sa bourgeoisie, & entretenu par lui seul au bout de six mois dès la datede sa naissance, en donnant à la mère trois crones pour son gage de nourrice.

Nous avons condamné ledit König à tous les frais de ce procès, sauf modération, etl’un et l’autre à subir pour cette seconde faute, la peine de vingt jours de prison, ainsi que lelieu du délit.

Vous vous chargeons amiablement de retirer dudit König, pour l’émolument de notreChambre, 130 batz, que vous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons à laprotection divine. Donné ce 29e. janvier 1776.

Reçue le 2 février 1776.Ledit Jacob König paroissant, a accepté la sentence, laquelle vient de lui être lue, et

promet de s’i comformer dans tout son contenu, et en particulier d’acquiter dans 15 jours 130batz pour émolument du Consistoire suprême.[p. 221]

Quand à la peine que doit subir ledit Jacob König, la vénérable Chambre veut bien, parconsidération, suspendre de 15 jours qu’il se rende dans les prisons de l’Evêché, à l’intentionqu’il se réfléchira s’il suivra au mariage.

[-] Jaques Adam Fonjallaz, guet.Compart Jaques Adam Fonjallaz, guet, domicilié en Etraz, dhuement cité pour avoir

souffert qu’on dansat chez lui fort avant dans la nuit, le dimanche 21 janvier dernier, ànombre de personnes des deux sexes.

Dit pour sa justification, qu’il n’a vu aucun préparatif à ce sujet. Qu’il est sorti de chezlui entre cinq et six heures du soir, et qu’il n’i est rentré chez lui que sur les six sept heures dumatin, et que dans tout le cours de la nuit, il n’en a point été averti.

La v. Chambre, par sa délibération, considérant qu’étant la première fois que leditFonjallaz paroît par devant cette v. Chambre, et que d’ailleurs il se conduit bien dans sesfonctions, veut bien se retrancher de l’amande portée par le code consistorial, et le grattifierpour le coup.

[-] Daniel Roth, fontenier, pour dance.Monsieur le président fait rapport que les guex Cotter et Gaudin auroient apperçeu

dimanche 4 du courrant, que l’on avoit dansé depuis 9 heures du soir jusques à onze heuresdemi au son du violon, dans la maison de Mttre. Daniel Rotth, fontenier aux fauxbourg [p. 222]de Martherai, selon leur souscript en date du 5 du courant, affirmé par le Sr. Courlat, sergent.

Ledit Roth, dhuement assigné à ce jour, paroissant, est convenu qu’effectivement onavoit dansé chez lui, mais il a l’honneur d’exposer pour sa justification, que la compagniequ’il avoit, ne seroit point rassemblé dans le dessein de danser, qu’il donnoit à souper à despersonnes de sa famille parends, et qu’après souper, ils avoient dansé quelques allemandes,n’i ayant pour joueur qu’un ouvrier dudit Roth, et son neveu âgé de 12 ans.

Sur quoi délibéré, la v. Chambre, après avoir entendu les raisons de justification duditRoth, veut bien le libérer pour cette fois, et devra payer à chacun des guex Cotter et Gaudin,deux batz, remis à l’huissier pour les leur remetre.

[-] Les jugaux Barcillon de Morel.Françoise Barcillon de Morel, née Porchet, assistée du Sr. Lacombe, son parend et son

conseiller magistralement établi, prie la v. Chambre de donner cours à la requête communequ’elle présente, d’elle et de son mari, tendante à un divorce, pour être adressée à nos illustreset puissans seigneurs du Consistoire suprême.

Le Sieur Barcillon de Morel, duement assigné par appointement entre les parties,paroissant, lecture dedite requête ayant été faitte, il en a demandé communication et copie qui

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lui [p. 223] sera donnée, pour y répondre dans la 15e., sçavoir s’il consent à l’expédition deladite requête dans tous son contenu, ou y faire les changemens convenables. A quoi remis.

[-] Susanne Lavanchy.Monsieur le président fait rapport que Susanne Lavanchy auroit été assignée à paroître

scéans aujourd’hui, après plusieurs délais qui lui ont été accordé, ladite devant, selon lesformes ordinaires, confirmer en présence de la v. Chambre sa déclaration à l’instant descouches le 9 janvier dernier. Il ajoute que l’huissier de la v. Chambre s’étant rendu à deuxdifférentes fois au domicile de ladite Lavanchy pour faire la citation, les gens de la maisonl’ont assuré que ladite Lavanchy s’étoit absentée le dimanche dernier, onze du courant, queque son enfant avoit été mis à nourrice.

Sur quoi la v. Chambre ayant délibéré, elle n’a pas cru qu’il fut nécessaire de faire denouvelles citations vu le bruit qui c’est répandu que ladite Lavanchy s’étoit retirée chez unmédecin pour se faire guérir d’une maladie dont le traitement peut être long, comme aussi laqualité de l’accusé, qui est un étranger, lequel ne peut être assigné par lettres proclamatoires.En conséquence, la Chambre a prononcé que la procédure de ladite Lavanchy étoit complète,et devoit être adressée à nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême le plutôtpossible, [p. 224] en les priant, comme il est vraisemblable que l’enfant sera adjugé à la mère,de vouloir bien communiquer leur sentence au v. Consistoire de Lutry, lieu de la bourgeoisiede ladite Lavanchy, vu le peu de faculté de cette fille pour survenir à la conservation de cetenfant.

[-] Hauser.Hauser, pour avoir dancé le dimanche 21 janvier chez Fonjallaz, a payé sa

comparoissance seulement, mis dans la boette, outre les droits du secrétaire et ceux del’huissier.

Il a été trouvé à propos, pour connoître les principes de nos seigneurs du Consistoiresuprême au sujet des genevois accusés de paternité, et domiciliés sur les terres de France, detranscrire sur les registres la lettre suivante.

[-] Ecublens. Arrêt d’observation au sujet des genevois.Suivant votre verbal du 25 du courant, il paroît que votre ressortisante, Elisabeth

Musy, auroit accusé Jaques Buffle, du Petit Sacconay, territoire de Genève, d’être le père del’enfant dont elle est enceinte, accusation qu’elle auroit confirmé le susdit jour, duementexaminée à l’instant de ses couches. Sur ce, nous renvoyons ladite Musy, et lui ordonnons parles présentes, de poursuivre en droit ledit Buffle, au sujet [p. 225] de la paternité de l’enfantqu’elle a mis au monde, par devant son juge naturel dans le cas qu’elle ne puisse rien obtenir.Nous lui adjugeons d’ors et déjà cet enfant comme illégitime, devant porter son nom, être desa bourgeoisie, et entretenu par elle. Du reste, quand à la punition de cette faute simple, nousne l’avons condamnée à aucunne peine puisqu’elle a commis son délit en pays étranger. Ausurplus, si ces facultés le permetent, vous retirerez d’elle l’émolument de notre Chambre, 90baches, que vous enverrez à notre secrétaire. Dieu soit avec vous. Donné ce 29e. janvier 1776.

Un observateur informe que le mardi 30 janvier 1776, sept heures du matin, lethermomètre de Réaumur, exposé au nord, est descendu au 14e. degré au dessous de lacongellation = 0/14. Ce qu’il fait un degré de moins que le grand froid de 1709.[p. 226]

29 février 1776

[-] 9me. assemblée dès la St. Michel 1775 à celle de 1776.Du jeudi 29e. février 1776.Sous la présidence du noble seigr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé,

ont assistés Messieurs doyen Leresche, pasteurs Besson, Chavannes, présent Mr. Sprungly,pasteur de l’Eglise allemande, bannerets de Saussure, Lemaire, conseillers Rosset, anc.boursier, Destallents, Vullyamoz.

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[-] Expédition de la procédure concernant Susanne Lavanchi, de Lutry.Le samedi 17e. février, la procédure concernant Susanne Lavanchy, de Lutry, et n.

Teiller, normand, a été expédiée à nos illustres seigrs. du Consistoire suprême.[-] Concernant Elisabeth Hasler, von Ruff et Jean Pierre Muller.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport de la lettre de nos illustres seigrs. du

Consistoire suprême, concernant Elisabeth Hasler, femme de Jean von Ruff, de Trub, datée du12e. février 1776, dont la teneur suite.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.[p. 227]

En conséquence du verbal que vous nous avez adressé. Nous avons jugé nécessaire devous charger amiablement de renvoyer en toute diligence à sa communauté de Trub, ElisabethHasler, qui a été adjugée comme femme en contumace l’année 1774 à Jean von Ruff, de Trub,et se trouve aujourd’hui enceinte des œuvres de Jean Pierre Muller, de Neuenegg, étantdomiciliée dans votre ressort. Vous lui ordonnerez de se présenter à notre secrétairerie lors deson passage pour retourner à Trub.

Quand à la paternité, nous avons différé le jugement de cette affaire simple jusquesaprès les couches, qui devront se faire sans examen, ayant donné avis du tout à lacommunauté de Trub. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 12e. février1776.

Reçue le 16 février 1776.Ladite comparoissant, lecture lui a été faitte dedite lettre. Elle a promis de s’i

conformer en tout son contenu, et de partir le plutôt possible.La vén. Chambre ordonne qu’il lui soit expédié copie desdits ordres, qu’elle pourra

retirer du greffe.[-] Catherine Schwitzgabel ; Pierre Abram Monod.Monsieur le président fait rapport de la clame de paternité de Catherine Schwitzgäbel,

du Gessenay, contre Pierre Abram Monod, de Corsier sur Vevey, du 25 février 1776, dont lateneur suit.[p. 228]

Du dimanche 25e. février 1776, deux heures après midi.Catherine Regamey, femme de Charles Schwitzgäbel, du Gessenay, âgée de 26 ans, ci

devant servante chez Mr. le banneret Tavernay, à Corsier sur Vevey, déclare être enceinte desœuvres de Pierre Abraham Monod, de la paroisse de Corsier, non marié. Son commercecharnel avec lui ayant commancé sur la fin de septembre 1775, et continué jusqu’en 9bre.suivant. Elle compte d’être enceinte d’environ cinq mois.

Interrogée où elle demeure actuellement.A dit : Chez sa mère, la veuve Susanne Regamey, de Lausanne, locataire de Jean

Daniel Viredaz, rue du Pré, bannière du Pont.Interrogée depuis quand elle a quitté le service de Mr. le banneret Tavernay.A dit : Il y a environ cinq semqines,Interrogée depuis quel tems son mari s’est éloigné d’elle.A dit : Depuis le mois de juillet 1772, qu’il partit d’ici de la maison du père [p. 229] de

la déposante, où ils vivoient tous ensemble, sans dire où il alloit.Interrogée si elle n’a eu aucunne nouvelle de son mari depuis la date susindiquée.A dit : Que malgré toutes les informations qu’elle a prise, soit par lettres ou autrement,

elle n’a pu se procurer aucun indice du lieu de sa retraite.Interrogée combien elle a eu d’enfans.

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A dit : Qu’elle en avoit eu deux, dont il reste une fille âgée de cinq ans, pourl’entretien de laquelle la communauté de Gessenay lui donne sept crones par année.

Interrogée où elle compte faire ses couches.A dit : Chez sa mère, qui a bien voulu l’accueillir.Relu et ratifié.En témoin de quoi signé, Lausanne ce 25e. février 1776.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.Ladite paroissant. Après lecture qui lui a en été faite, la ratifie dans tout son contenu.

Elle prie la v. Chambre de consentir à ce qu’elle puisse faire ses couches ici en ville, auprèsde sa mère, qui lui donnera ses soins, et qu’il soit suivi à sa procédure par devant cette v. [p.230] Chambre, prometant de faire écrire à sa communauté de Gessenay le plutôt possible,pour avoir une guarantie au sujet des frais de ses couches.

Sur quoi la v. Chambre délibérant, veut bien consentir à ce que Catherine Schwilgäbel,fasse ses couches ici auprès de sa mère, pour les secours qu’elle en peut tirer, et qu’on suive àsa procédure. Il sera écrit à Messieurs du Consistoire du Gessenay pour leur en donnercommunication et les inviter à donner quelques secours à leur bourgeoise.

Ladite Schwilzgäbel ayant paru, il lui a été enjoint d’avoir soin de son fruit, et de faireécrire de son côté le plutôt possible à sa bourgeoisie du Gessenay pour obtenir quelquessecours.

Ledit Pierre Abram Monod sera cité pour la 15ne.[-] Concernant Susanne Lavanchy.Monsieur le président fait rapport de la lettre de nos seigneurs du Consistoire suprême

concernant Susanne Lavanchy, de Lutry, du 19e. février 1776, dont la teneur suit.[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.[p. 231]

Puisqu’il n’a pas été possible à cause de son absence, d’entendre n. Teillier, françois,sur la clame de paternité qu’a formée contre lui, avant et pendant ses couches, SusanneLavanchy, de Lutry, domiciliée dans votre ressort.

Nous avons adjugé à ladite Lavanchy, comme illégitime, devant porter son nom, êtrede sa bourgeoisie et entretenu par elle, l’enfant fille dont elle est accouchée le 9e. janvierdernier, et qui a été baptisée sous le nom de Jaqueline, jusques à ce qu’elle ait à faire paroîtrepar devant le juge, le père de son enfant. Nous avons condamné ladite Lavanchy à tous lesfrais de ce procès, et à subir la peine de dix jours de prison dans votre ressort, ainsi que le lieudu délit. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 19e. février 1776.

Reçeue le 23e. février 1776.Ladite Susanne Lavanchy s’étant absentée sans qu’on aye put découvrir sa retraite, et

que d’aillieurs nous étant parvenu qu’attaquée d’une maladie secrète qu’elle faisoit panser, onla dispense de paroître.

[-] Concernant Jacob König.Jacob König a payé les émolumens deus au Consistoire suprême par leur lettre du 29e.

janvier dernier, de laquelle lecture lui a été faite à l’assemblée dernière du 15e. courant, et apayé 130 baches.[p. 232]

14 mars 1776

[-] 10me. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 14 mars 1776.

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Sous la présidence du noble seignr. lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’estassemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson,Chavannes, banneret de Saussure, ancien boursier Rosset, conseiller Destallents.

[-] Concernant Jean Nicolas Baumond et Marie Elisabeth Bëer.Comparent Jean Nicolas Baumond, françois régugié, et Marie Elisabeth Bëer, de

Liechstal, du canton de Basle, l’un et l’autre priant très humblement la vénérable Chambre defaire parvenir leur requête aux fins d’obtenir la bénédiction de leur mariage, produisant lesoppositions de la louable Direction françoise.

Lecture ayant été faite de ses diverses pièces, la vénérable Chambre a délibéré qu’onpouvoit donner cours à ladite requête, pour être adressée à nos illustres seigneurs duConsistoire suprême par copie, de même que des oppositions de la louable Directionfrançoise, se rapportant à l’inscription que Monsieur le doyen [p. 233] Leresche a faite surcette requête, concernant la conduite et le caractère de ses deux personnes.

Au surplus, la vénérable Chambre prend la liberté de les recommander à nos illustresseigneurs, vu leur pauvreté.

[-] Arrêt qui concerne les pièces de procès qui doivent être signées par leurs auteurs.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport d’un rescript de Leurs Excellences

du Sénat concernant les pièces qui doivenu être [signées] par leurs autheurs, de la date du 15février 1776, dont la teneur suit.

Nous, l’avoyer et Conseil de la ville et république de Berne, très noble, cher et féalbaillif. Salut.

Les improcédures et irrégularités miltipliées qui se rencontrent très souvent dans lespièces de procès au Pays de Vaud, et par lesquelles les parties sont lézées dans leurs droits, etprécipitées dans des incidens et difficultés de longue durée, et le respect et considération dûsaux juges, mis fréquemment de côté, nous ont engagé à établir dans ledit Pays de Vaud, lacoutume déjà introduite dans le pays allemand.[p. 234]

En conséquence, nous voulons et ordonnons qu’à l’advenir, et dès la publication desprésentes, il soit deffendu à un chacun, sans exception, d’expédier et produire aucune pièce deprocédure qui ne soit souscrite et signée de celui qui l’a minutée et en est l’hauteur.

Et dans le cas que quelqu’un osat s’émanciper de négliger l’observation de cetteprésente ordonnance, ou même qu’il fut assés téméraire pour employer un nom suposé, il seracontraint à nous payer deux cents florins. Nous réservant d’augmenter cette punition suivantles circonstances. Nous vous chargeons de veiller attentivement à l’exécution et observationdes présentes. Vous aurés soin en outre d’enjoindre et recommander très sérieusement auxJustices et Consistoires de votre bailliage, de ne recevoir aucunne pièce de procédure qui nesoit duement signée par l’auteur, et de faire inscrire la présente ordonnance, aussi bien dansles livres du Château que dans les registres desdites Justices et Consistoires, comme aussi dela faire lire et publier en chaire, pour que chacun ait à s’y conformer, et qu’on ne puisseprétexter cause d’ignorance. Dieu soit avec vous. Donné ce 15e. février 1776.

Nous, le collonel Jenner, baillif de Lausanne.A vous, les nobles et honnorés seigneurs bourgmaistre et Conseil de cette ville. Salut.

[p. 235]Nous vous enjoignons par les présentes de mettre les ordres nécessaires pour que l’édit

ci dessus soit exactement observé et inscrit dans tous les lieux dépendants de votrejurisdiction, et vous recommanderés très expressément aux juges, châtelains, lieutenans etjusticiers par vous établis, de ne recevoir ni admetre aucune pièce de procédure qui ne soitduement signée par son auteur. Donné ce 28 février 1776.

Signé : greffe bval.[-] Concernant Jeanne Susanne Blanc.

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Monsieur le président fait rapport de la déclaration de Jeanne Susanne Blanc àl’instant de ses couches, du 25e. février 1776.

Plus de la déclaration de Madelaine Blanc, née Peneveyre, accoucheuse, du 27e.février 1776, de même que sur le baptême de son enfant, du 5 mars 1776, dont les teneurssuivent.

Du dimanche 25 février 1778, 6 heures du soir.Nous, les soussignés Jean Noé Melet, de Montprevaire, et Jean Pierre Deledevant, de

Bettens, ainsi que prud’hommes, non parens, habitans et domiciliés au hameau de Chally, surles hauteurs de Lausanne, à la distance d’un cart de lieu, bannière de Bourg, certifions etattesttons qu’à la [p. 236] réquisition de Jean François Blanc, nous nous serions transportés àson domicile audit Chally ce jourd’hui vingt cinq du courant mois de février, environ sixheures du soir, pour examiner à l’instant des couches, sa soeur Jeanne Susanne Blanc, de nousbien connue. Laquelle nous avons trouvée gisante dans le lit et au travail d’enfant, soignée etsecourue par Madelaine Blanc, née Peneveire, matrone. Nous avons interpellé ladite Blanc, etl’avons sérieusement exhortée à dire vérité sur la paternité de l’enfant qu’elle alloit mettre aumonde. A quoi elle nous a répondu, dans le plus fort de ses douleurs, qu’elle confirmoit saprécédente déclaration au vén. Consistoire de Lausanne, et que sans faire tort à sa conscienceet à l’accusé, elle ne pouvoit nommer d’autre personne pour père de son enfant que PierreGotier, du Pays des Grisons, avec qui elle a bien eu commerce charnel à la date indiquée de laconception. En témoin de quoi nous avons signés le présent pour servir où besoin sera, auditChally ce dimanche vingt cinq février mil sept cent soixante seize (25e. février 1776).

Signés : Jean Noé Melet, de Monprevayre ; Jean Pierre Deledevant, de Bettant.[p. 237]

[-] Déclaration concernant l’enfant né de Jne. Françoise (sic : Jeanne Susanne) Blanc.Du mardi 27 février 1776, 10 heures avant midi.Madeleine Blanc, née Peneveire, accoucheuse, déclare que Jeanne Susanne Blanc,

d’elle bien connue, auroit accouché au domicile de son frère, François Blanc, à Chailly,dimanche dernier vingt cinq du courant mois de février, environ sept heures du soir, d’unenfant fille, à terme, viable, et de bonne venue. En témoin de quoi signé, Lausanne ce 27février 1776.

Signé : Polier de Vernand, lt. bl.Du mardi 5 mars 1776, 3h. 1/2 après midi.Madeleine Blanc, née Peneveire, accoucheuse, certifie que la fille naturelle de Jeanne

Susanne Blanc, née le dim. 25 février dernier, auroit été baptisée ce jourd’hui 5 du courantmois de mars, à l’église de St. François par Mr. le révérend pasteur Chavannes sous le nom deJeanne Françoise.

[-] Comparoissance de Jeanne Susanne Blanc.Ladite paroissant, lecture lui ayant été faite, elle l’a confirmé en tout son contenu.Sur quoi délibéré, la v. Chambre a trouvé la procédure complète, vu qu’il n’est pas

possible d’assigner ledit Gotier, accusé, étant étranger et absent du pays. Conséquemment,elle en ordonne la levée pour être adressée à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.[p. 238]

[-] Rapport d’un scandale arrivé au domicile d’Henry Cuerel.Monsieur l’anc. boursier Rosset a fait lecture d’une information prise à l’occasion

d’un grand scandale arrivé la nuit du 4e. au 5e. du courant, au domicile d’Henri Cuerel, parl’introduction d’un étranger dans le lit de sa femme. A la suite de laquelle, ladite femmeauroit été engagée dans un combat très fâcheux avec son mari.

Sur quoi les honnorés seigneurs du Conseil ont jugés, par leur délibéré du 8e. mars,qu’il étoit convenable que la connoissance de ce scandale fut porté au vénérable Consistoire.

En conséquence, ledit Henri Cuerel et sa femme seront assignés à la 15.

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[-] Expédition de l’émolument deus au Consistoire suprême par Jacb König, le 9e.mars.

Monsieur le président informe que le samedi 9 du courant mois de mars, il auroitexpédié à Mr. Tschiffeli, secrétaire du Consistoire suprême, pour émolumens dûs par JacobKönig, de Munchenbuchsée, selon leur lettre du 29e. [.] 1776.

Cy 13Plus un accompte payé par Jean Louis Rousset, qu’il doit 220 batz, selon la lettre du

24e. avril 1775.Cy 5Dix huit livres, dont Monsieur le président n’a point reçeu de quittance £ 18[-] Concernant Catherine Schwitzgabel.Monsieur le président informe que le samedi premier mars, les honorés seigneurs du

Conseil délibérèrent sur le cas de Catherine Schwitzgäbel, [p. 239] non habitante, et sansfaculté quelconque pour subvenir aux frais de ses couches, et crurent qu’il étoit de la bonnepolice, pour éviter toutes les suites que cet accouchement pourroit avoir, soit par rapport à laconduite d’une jeune femme, âgée de 26 ans, qui vient de commetre adultère, soit par rapportà l’adjudication de son enfant, son séjour en cette ville jusques à ce que la procédure soitterminée ne pouvant qu’être onéreux aux Bourses publiques.

En conséquence de quoi, ils avoient ordonné à ladite Schwitzgäbel de se retirerincessamment, ce qu’elle a fait, se flattant que Mrs. du Consistoire de Corsier voudroient bienfaire sa procédure. Mais le vénérable Consistoire n’a pas jugé à propos de l’entreprendre,comme on le voit dans l’extrait, dont la teneur suit.

Du 7me. mars 1776.Le vénérable Consistoire de la paroisse de Corsier assemblé sous la présidence du Sr.

assesseur Dubui, Mr. le juge absent pour cause de maladie.A paru la nommée Caton Regamey, ci devant bourgeoise de Lausanne, femme de

Charles Schwitzgäbel, du Gessenay, à laquelle Regamey ayant été demandé ce qu’elle avoit àdire à cette Chambre. Elle a dit qu’elle venoit se déclarer qu’elle étoit enceinte de PierreAbram Monod, de Corsier, de la semaine de la St. Michel dernier.

D. : Pourquoi elle a quitté ce lieu avant que d’avoir fait sa déclaration.R. : Qu’elle avoit eu intention de la faire, mais qu’on l’en avoit empêchée, et qu’elle

étoit allée faire sa déclaration à Monsieur le lieutenant baillival, et ensuite au noble etvénérable Consistoire dudit Lausanne.[p. 240]

Sur quoi la v. Chambre a connu que puisque ladite Regamey a déjà fait sa déclarationà Monsieur le lieutenant baillival, et ensuite au noble et vénérable Consistoire de Lausanne, ilne convient pas à cette Chambre de la questionner plus outre, vu que nous devons bien nousgarder d’attirer à nous une affaire dont le noble Consistoire de Lausanne a prit connoissance.Que d’aillieurs elle n’a ici aucun endroit pour faire ses couches, au lieu qu’étant présentementen demeure chez sa mère audit Lausanne, d’où il lui a été deffendu de s’écarter, elle pouramieux soutenir sa déclaration selon le prescript des loix, outre que la personne qu’elle accuses’en est allée rejoindre sa compagnie dans les gardes de son altesse le prince d’Orange.

Copie de la présente connoissance lui sera expédiée à sa réquisition, avec ordre de laremettre au seigneur juge du noble et vénérable Consistoire dudit Lausanne, ce qu’ateste àCorsier ledit jour 7me. mars 1776.

Signé : Genton, avec paraphe, secrétaire.Remise par Catherine Schwitzgäbel, née Regamey, le 9e. mars 1776.Ladite Schwitzgäbel paroissant, a demandé à la vénérable Chambre de continuer sa

procédure, ayant manifesté qu’il lui étoit impossible de se retirer au Gessenay où elle n’estpas connue, et où elle n’a jamais demeuré avec son mari, dans un pays dont elle n’entend pas

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le language. Priant en grâce que puisqu’elle est obligée par les ordres de la Police des’elloigner du ressort, elle put aller faire son accouchement, par avis de la v. Chambre, dansquelque communauté [p. 241] voisine de la jurisdiction de Leurs Excellences.

Sur quoi délibérant, la v. Chambre a trouvé qu’il n’étoit point pratiquable d’occuperainsi deux Consistoires pour une même procédure, et que le mieux étoit de la faire leverincessamment pour la communiquer à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, avecprière de prendre en considération les circonstances de cette femme, qui est à plaindre dansson malheur, et de vouloir bien ordonner à la communauté du Gessenay de pourvoir à sesbesoins, et de lui fournir les secours qui lui sont nécessaires pour la mettre en état de se rendrechez eux, et qui sans doute sera beaucoup plus prompt et plus efficasses que si l’on eut écriten droiture à la communauté du Gessenay de la part de cette Chambre.

28 mars 1776

[-] 11me. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 28 mars 1776.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyen Polier de Bottens, pasteurs Besson, Chavannes,bannerets de Saussure, Lemaire, anc. bours. Rosset, conseiller Destallents, assesseur Rosset.

[-] Du samedi 16 mars, expédition du paquet concernant la Schwitzgäbel.Le samedi 16 mars, a été expédié le paquet concernant le cas de Catherine

Schwitzgäbel, du Gessenay, et Pierre Abram Monod, de Corsier, soldat en Hollande.[p. 242]

[-] Le mecredi 20 mars, expédition du paquet concernant Nicolas Beaumont et MarieElisabet Bëere, pour mariage.

Le mecredi [20] mars, a été expédié le paquet concernant Jean Nicolas Beaumont, dela Corporation françoise, et de Marie Elisabet Bëere, pour mariage.

Dudit jour 20e. mars, a été expédié le paquet concernant Jeanne Susanne Blanc, deLausanne, et Pierre Gotier, étranger.

[-] Comparoissance des jugaux Blanc.Comparoissent les jugaux Blanc, bourgeois de cette ville, l’un et l’autre prient cette v.

Chambre, très humblement, que la requête qu’ils présentent soye adressée à nos illustres etpuissans seigneurs du Consistoire suprême, aux fins de demander leur divorce.

Ouï la lecture dedite requête, la v. Chambre ayant délibéré qu’il fut fait encore unetentative en sa présence pour réunir ledits jugaux, ils ont été rapellés et très sérieusementexortés par Monsieur le président, à se rejoindre. Ils y ont témoignés le plus grandéloignement, et ont persistés dans les sentimens qu’ils ont manifestés par ladite requête,sollicitant de nouveau, selon leur vœux, qu’elle fut présentée à nos illustres seigneurs duConsistoire suprême.

Sur quoi, sans rappeler toutes les circonstances de cette affaire connue par nos illustresseigneurs lors de la comparoissance que firent les jugaux Blanc en 1773, la v. Chambre atrouvé que pour la paix de cette Eglise et prévenir des altercations nouvelles, et pour le [p.243] repos même des parties, qui malgré leur longue séparation, concervent toujours, surtoutla femme, une irritation la plus forte l’un contre l’autre, il y avoit lieu de leur accorder leurdivorce, ayant prit aussi en considération l’âge avancé dedits jugaux, étant sans enfans,comme aussi le peu d’harmonie qu’il y a toujours eu entre la femme Blanc et les enfans deson mari.

L’huissier Blanc prie la v. Chambre de manifester à nos illustres seigneurs duConsistoire suprême, combien il lui seroit pénible et onéreux de faire le voyage de la capitalepour se présenter à leur audience, vu sa qualité d’homme public, et de nombre d’autres

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affaires pressantes et très intéressantes dont il est chargé de la part du Public, et de particuliersqui lui ont donnés leur confiance en sa qualité de procureur.

[-] Concernant Catherine Schwitzgäbel et Pierre Abram Monod.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport d’une lettre de nos illustres seigneurs

du Consistoire suprême, en date du 19 mars 1776, concernant Catherine Schwitzgäbel, dont lateneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Puisque Catherine Regamey, femme de Charles Schw[i]tzgäbel, du Gessenay, a

obtenu de vous, en considération de sa pauvreté, de [p. 244] faire ses couches dans votreressort. Nous vous admettons à votre recours contre ladite communauté du Gessenay pourtoute indemnité à cet égard, vous chargeant amiablement de faire examiner la plaignante selonle prescrit des loix à l’instant de ses couches, sur la clame de paternité qu’elle forme contrePierre Abraham Monod, de Corsier, actuellement au service de Hollande. Et vous nous enenverrez le résultat dans son tems. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce19 mars 1776.

Reçue le 25e. mars 1776.[-] Comparoissance de Jean Henri Cuerel et de sa femme.Comparoissent Jean Henri Cuerel, de Villars Ste. Croix, charpentier de profession, et

sa femme, habitant en cette ville, âgé de 34 ans, domicilié bannière de St. Laurent, duementl’un et l’autre cités à paroître à ce jour, à l’occasion d’un grand scandale arrivé la nuit du 4 au5 du courant à son domicile, par l’introduction d’un étranger dans le lit de sa femme, à la suitede laquelle, ladite femme auroit été engagée dans un combat très fâcheux avec son mari.

Ledit Cuerel, après avoir reconnu sa faute, en a demandé pardon à la v. Chambre, pouravoir avoué avoir introduit un étranger dans le lit de sa femme.[p. 245]

La v. Chambre délibérant, a vu avec déplaisir l’indécence avec laquelle il s’estprésenté par devant elle, et dans le cas dont il s’agit, des plus scandaleux, qui nous a étédefféré par nos très honnorés seigneurs du Conseil, en suitte du verbal qui nous en a étécommuniqué de leur part, condamne ledit Jean Henri Cuerel à subir la prison de trois fois 24heures, pour y être incarcéré tout de suite, et qu’à sa sortie, il sera conduit auprès de Mr. sonrévérend pasteur Chavannes pour y recevoir les exortations salutaires.

11 avril 1776

[-] 12e. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 11 avril 1776.Sous la présidence du noble seigr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé,

ont assistés Messieurs les doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes,bret. de Saussure, anc. boursier Rosset, et le secrétaire.

[-] Concernant les jugaux Blanc.Le paquet concernant les jugaux Blanc, bourgeois de cette ville, tendant à un divorce,

a été expédié le samedi 30e. mars 1776.[-] Concernant Jn. Nicolas Beaumont.Le nble. seigneur lieutenant baillival met sur le bureau une lettre de nos illustres et

puissans seigrs. du Consistoire suprême, concernant Jean Nicolas Beaumont et ElisabethBeere, dont la teneur suit.[p. 246]

[-] Lausanne

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[-] Copie dedite lettre a été, par un double, remis à la Corporation françoise levendredi 12 mars par le secrétaire de la v. Chambre.

Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république deBerne. Salut.

Après avoir examiné les raisons d’opposition de la Corporation françoise de Lausanneau mariage de Jean Nicolas Beaumont, leur ressortissant, avec Marie Elisabeth Béere, deLieschtal, au canton de Basle, de même que la requête dudit Beaumont, et mûrement pesétoutes les circonstances, nous avons trouvé que les susdites raisons n’étoient pas suffisantes,ni assés prégnantes pour pouvoir apporter du trouble à ce mariage. Partant, nous éconduisonssans autre ladite Direction, et permettons au contraire auxdits époux de faire publier leurmariage en la manière accoutumée, et de s’en procurer la bénédiction, pourvu qu’il n’y ait pasd’autre empêchement. Du reste, nous avons compensés les frais encourus à ce sujet entre lesparties, pour bonne considération. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce21 mars 1776.

Reçue le 29e. mars 1776.Ledit Jean Nicolas Beaumont et Marie Elisabeth Bëere, l’un et l’autre duement

assignés à ce jour, paroissant. Lecture leur a été faite deditte lettre, et ont promis de s’exécuteret de faire publier leurs annonces sans retard.[p. 247]

La v. Chambre a ordonné que le secrétaire de scéans donnera copie de cette sentence,pour la remettre dans les 24 heures à Mr. le baron de Montaulieu, ainsi que président de lalouable Direction françoise, et en son absence, à celui de ses Messieurs qui suit, en l’avisantque la publication des bans de ce mariage aura lieu dimanche prochain, et qu’ils auront 14jours dès la date de la remise dedite sentence pour inscrire leur appel au greffe de cettevénérable Chambre, s’ils veulent y suivre.

[-] Concernant Susanne Blanc.Monsieur le président met sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême, concernant Susanne Blanc, dont la teneur suit.[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Susanne Blanc, de Lausanne, n’ayant jamais put faire sister en droit, à cause de son

absence Pierre Gotier, étranger, à qui elle a formé clame de paternité avant et pendant sescouches. Nous avons adjugé à ladite Blanc, comme illégitime, l’enfant fille dont elle estaccouchée le 25 avril passé, et qui a été baptisée sous le nom de Jeanne Françoise, devantporter son nom, être de sa [p. 248] bourgeoisie, et entretenu par elle jusqu’à ce qu’elle aitrendu confessant par devant nous ledit Gotier, ainsi que père de cette enfant.

Nous avons du reste condamné ladite Blanc à tous les frais de ce procès, et à dix joursde prison dans le lieu du délit, vous chargeant amiablement de retirer d’elle pour l’émolumentde notre Chambre, (si ses facultés le comportent), 90 batz, que vous enverrez à notresecrétaire. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 21 mars 1776.

Reçeue le 29 mars 1776.Susanne Blanc comparoissant, duement assignée. Lecture lui a été faite dedite lettre.

Mr. le banneret de Bourg, ainsi que président de la louable Direction des pauvres, nous aittémoigné qu’elle étoit assistée. Et quand aux dix jours de prison qu’elle doit subir, on s’enremet à la prudence de Monsieur le président.

[-] Concernant Louise Ami et Daniel Porchet.Louise Ami, laquelle avoit paru à l’audience de Mr. le doyen Leresche il y a quelques

semaines, lui avoit annoncé sa grossesse, se présente aujourd’hui pour suivre à sa procédure.[p. 249]

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Interrogée de son nom, surnom, âge, qualité et demeure.A dit : Je m’apelle Louise Ami, fille de feu Jean Etienne Ami, habitante de Lausanne,

âgée de 28 ans, présentement domestique au Pavement.Interrogée de qui elle est enceinte.A dit : De Daniel Porchet, fils de n. Porchet, fermier à la grange aux Aguets, de Syens,

au bailliage de Moudon, Consistoire dudit Syens, âgé de 18 ans.Interrogée où et en quel tems elle a eu commerce charnel avec ledit Porchet pour la

première fois.A dit : Que c’est à Mézery, dans la maison de Mr. l’écuier de Mézeri où elle servoit,

où demeuroit aussi ledit Porchet, domestique du fermier, et que son commerce charnel avecledit Porchet a commencé aux environs de la St. Martin dernière.

Interrogée quand elle a eu son commerce charnel avec lui pour la dernière fois.A dit : Que son commerce charnel avec lui a continué jusqu’au dix de Xbre.Interrogée si elle a des promesses de mariage par écrit ou verbales dudit Porchet.

[p. 250]Rép. : Qu’elle n’en a point par écrit, mais qu’il lui a promis plusieurs fois qu’il ne

l’abandonneroit jamais.Interrogée si elle a avisé de sa grossesse ledit Porchet.Rép. : Qu’elle lui en a parlé et le lui a même dit dans le courant de Xbre.Interrogée où ledit Porchet est actuellement.Rép. : Qu’après avoir quité le fermier de Mr. de Mézery, ledit Porchet étoit allé auprès

de son père, à la grange aux Aguets, d’où il étoit venu la voir au Pavement, mais qu’on lui adit depuis peu, qu’il n’étoit plus auprès de son père.

Interrogée où elle compte faire ses couches.Rép. : En ville, ou chez son frère, ou chez sa sœur, femme de Benjamin Milliquet,

domicilié en St. François, bannière de Bourg.Lecture faite, a persisté et demandé que ledit Porchet fut assigné par devant cette

vénérable Chambre.Sur quoi délibéré, la v. Chambre a trouvé que le fils sera cité par lettres.

[p. 251]25 avril 1776

[-] 13e. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 25 avril 1776.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier, Leresche, pasteur Chavannes, Besson,banneret de Saussure, anc. boursr. Rosset, conseiller Destallents, et secrétaire.

[-] Concernant Jean Nicolas Beaumont et Catherine Bëere.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport qu’en suite de la communication

faite à la louable Direction françoise de la lettre de nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême, concernant le mariage de Jean Nicolas Beaumont et Catherine Bëere, met sur lebureau une lettre adressée à Messrs. président et assesseurs de la louable Direction desfrançois réfugiés, signée de Graffenried, secrétaire de la Chambre des réfugiés de Berne, endate du 22 avril 1776. De laquelle lecture a été faite, portant deux voyes à prendre pour enempêcher la conclusion de ce mariage. La première est celle d’appel, et l’autre de présenter unmémoire à LL. EEces. pas le canal de sa très noble seigneurie baillivale.[p. 252]

La vénérable Chambre, par son délibéré, a décidé que la publication des bamps deJean Daniel (sic : Jean Nicolas) Beaumont et Catherine Bëer se fasse dimanche prochain,dans le cas que demain la louable Direction françoise ne fasse inscrire leur protestes au greffe,et cela d’autant plus qu’elles n’avoient eu lieu jusques ici. Et Monsr. le révérend doyen est

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prié de ne point libérer lea annonces jusques à décision des oppositions de la Directionfrançoise si elles continuent d’avoir lieu.

[-] Concernant Louise Ami et Daniel Porchet.Compart Louise Ami, prie la vén. Chambre que Daniel Porchet, cité par lettres à

paroître à ce jour, soit proclamé.Jean Daniel Porchet, père, paroissant, prie la v. Chambre de suspendre le cours de la

procédure d’entre son fils et Louise Ami jusques après ses couches. Demandant que ladéclaration de ladite Ami, examinée et exortée suivant les loix, lui soit communiquée sansfrais, en suite de quoi il tâchera de faire paroître son fils Jean Daniel.

Sur quoi délibéré, la v. Chambre veut bien consentir à la suspension de la procédure, etcommunication en sera donnée à Mr. le juge de Syens dans la huitaine.

Louise Ami étant rentrée, il lui a été enjoint et recommandé d’avoir soin de son fruit.[p. 253]

[-] Concernant les jugaux Blanc.Monsieur le président met sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême concernant les jugaux Blanc, de la date du 15e. avril courant, dont lateneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Avant que nous puissions rien décider sur votre verbal du 28e. du mois passé,

concernant l’affaire des jugaux désunis Abraham Blanc et Marie Agassis, vos bourgeois, demême que sur leur requête, il est nécessaire que les parties soyent entendues personnellementpar devant nous en condradiction.

Conséquemment, nous vous chargeons amiablement de les assigner à paroître pardevant nous le lundi 13 du mois de mai prochain. Vous nous certifierez que l’adjournement àbien été donné. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 15 avril 1776.

Reçue le 19 avril 1776.[p. 254]

[-] Comparoissance des jugaux Blanc.Les jugaux Blanc paroissant, et après lecture qui leur en a été faite, le noble seigneur

lieutenant baillival leur ayant adressé les exortations les plus fortes pour les engager à uneréunion, le mari a manifesté qu’il ne seroit pas éloigné de rejoindre sa femme par escritpendant l’espace de six mois, comme il a fait à diverses fois précédemment, et en particulierhier auprès de Monsieur le président, lui promettant la paix et de bonnes manières, et qui si depart et d’autre il y avoit de plaintes nouvelles, la procédure pourroit se reprendre au point oùelle est actuellement.

D’autre part, la femme a répondu qu’il lui étoit impossible de rejoindre son mari, vuqu’elle craint que ce ne fut pour son malheur et pour l’affoiblissement de sa santé. En sortequ’elle est résolue à suivre à l’adjournement indiqué.

En conséquence de quoi, l’un et l’autre ont promis solemnellement, et sous toutecommination de droit, de se rendre à l’audience de nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême le lundi 13 may prochain, et ont tous deux signés à la minute.

Signé : A. Blanc, offr. ; Marianne Agassi.Atteste : Vullyamoz, secrétaire.

[p. 255]23 mai 1776

[-] 14 me. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 23 mai 1776.

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Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’estassemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson,Chavannes, banneret de Saussure, conseiller Destallents, et secrétaire.

[-] Expédition du paquet au Consistoire de Syens du 10e. mai, concernant Louise Amiet Daniel Porchet.

Le vendredi 10 mai, a été expédié à Mr. le juge du v. Consistoire de Syens, ladéclaration de Louise Ami, d’être enceinte des œuvres de Daniel Porchet, de Syens, faite en v.Chambre le jeudi 25 avril dernier, avec une lettre.

[-] Concernant les jugaux Blanc.Le samedi 11e. mai a été expédié à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême la

dernière comparoissance des jugaux Blanc, en date du 25 dit avril, où ils s’engagèrentréciproquement de paroître à leur audience le 13 dit mai.

[-] Concernant les mêmes.Le noble seigneur lieutenant baillival met sur le bureau une lettre de nos illustre[s]

seigneurs du Consistoire suprême concernant les jugaux Blanc, avec les lettres de divorcedont les teneurs suivent.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.[p. 256]

Vous voyez par les deux lettres de divorces ci incluses, et que vous remettrex auxparties après due inscription sur vos registres, ce que nous avons définitivement prononcé surle cas des jugaux divisés Abraham Blanc et Marianne Agassis. Sur quoi nous vousrecommandons à la protection divine. Ainsi fait et passé ce 13 mai 1776.

Reçue le 17e. mai 1776.[-] Lettre de divorce des jugaux Blanc.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la république de Berne.

Sçavoir faisons par les présentes, que ce jourd’hui, par devant nous, auroient comparu AbramBlanc, huissier et bourgeois de la ville de Lausanne, et Marie Anne Agassiz, sa femme, nousreprésentans très humblement que le terme de la séparation de lit et de table par nous accordéà ces jugaux n’ayant point contribué à leur réconciliation, et qu’au contraire, leur aversion etéloignement mutuels étant montés à leur plus haut point, il ne leur restoit pour leur reposcommun, que la voie d’un divorce absolu, qu’ils nous supplioient de leur accorder.

Partant, nous avons, en vertu de la loy et de notre pouvoir, cassé et annulé par lesprésentes, le lien de mariage entre ledit Abram Blanc [p. 257] et sa femme, Marie AnneAgassis, avec défense toute fois à l’un et à l’autre de convoler à d’autres noces avant le termede six mois depuis la date des présentes, et cela par notre permission spéciale. Renvoyant ausurplus les parties à leurs intérêts civils, à leur juge compétant, et compensant les frais de laprésente procédure. Donné sous le sceau de notre Chambre et la signature du secrétaire, àBerne ce 13 may 1776.

Signé : Freudenberger, secrétaire par interim.[-] Concernant Nicolas Beaumont et Marie Bëer.Monsieur le président met sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême concernant Nicolas Beaumont et Marie Bëer, en date du 6e. mai courant,dont la teneur suit.

[-] Lausanne. Préfecture.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne, très noble & très honnoré seigneur baillif. Salut.Leurs Excellences du Sénat ont remis à notre examen et pour en ordonner comme il

convient, la requête que vous, Monsieur et très honnoré seigneur baillif, [p. 258] leur avés

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envoiées en date du 30e. du mois passé. L’une de Jean Nicolas Beaumont, et l’autre de laDirection de la Corporation françoise de la ville de Lausanne. Comme nous n’avons point vudans ces deux pièces d’autres motifs plus considérables que ceux qui ont été déjà pesés etexaminés par notre Chambre le 21 mars dernier, nous avons trouvé de nouveau que laDirection françoise n’étoit absolument point fondée dans ces oppositions au mariage duditBeaumont avec Marie Elisabeth Bëer, de Lichtstahl. Et en conséquence, nous avons connuunanimement que la chose devoit rester aux termes de notre sentence du 21 mars, tombée enforce. Nous vous prions amiablement, très honnoré seigneur baillif, selon la volonté de LL.EEces., de manifester aux parties intéressées, le résultat de cette affaire. Et en même temps, detémoigner à la Direction notre surprise, mêlée de déplaisir, de leur conduite présente, de ceque au lieu de s’adresser à nous en recours, selon les voyes de droit usitées et connues, ils ontprésenté d’une manière absolument oposée au droit et à la forme, leurs griefs contre notresentence aux très honnorés seigneurs de la Chambre des prosélytes. Ce qui, selon lesinstructions presriptes à notre Chambre, ne peut pas du tout se faire.[p. 259]

Sur quoi, très honnoré seigneur baillif, nous prions Dieu qu’il vous ait en sa bonne etsainte garde. Donné ce 6e. mai 1776.

[-] Comparoissance de Jn. Nicolas Beaumont et de Marie Elisabet Bëer.Lesdits Jean Nicolas Beaumont et Marie Elisabeth Bëer paroissans. Après lecture faite

dedite lettre, Monsieur le président leur a adressé les exortations les plus sérieuses à leurscirconstances, et ont remerciés l’un et l’autre très respectueusement la v. Chambre de leurbonté à leur égard.

[-] Déclaration de Catherine Bauti, d’Aigle, et Mr. Hale, jeune anglois.Monsieur le président fait rapport qu’aiant appris qu’une fille, domiciliée à la Palud,

étoit enceinte, il [l’] auroit fait apeller en conformité de l’ordonnance, pour déclarer de sagrossesse et du père de son enfant. Laquelle fut conduite auprès de Monsieur le présidentlundi dernier 20 du courant, et déclarat qu’elle étoit enceinte des œuvres d’un Mr. anglois,pensionnaire en cette ville, et sa déclaration fut couchée par écrit, dont la teneur suit.

Du lundi 20 mai 1776, 1 heure après midi.[p. 260]

Catherine Bauti, fille de feu Jaques Elie Bauti, d’Aigle, âgée de 29 ans, présentementdomiciliée chez sa mère, femme en seconde noces de n. Corsat, de Pully, habitant de cetteville, maison Peytregnet, bannière de la Palud, déclare être enceinte des œuvres de Mr. Hale,jeune anglois, pensionnaire chez Mr. l’écuyer de Mézery, ayant eu commerce charnel avec luidans le courant de janvier présente année 1776.

Elle compte d’être enceinte d’environ quatre mois et demi.Interpellée de signer, a dit ne sçavoir pas écrire.En témoin de quoi signé, Lausanne ce 20e. mai 1776.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.Catherine Bauti, d’Aigle, paroissant. Lecture lui a été faite de sa déclaration, qu’elle a

confirmée en tous son contenu pour être la pure vérité.Interrogée dans quel tems et dans quel endroit elle a eu commerce charnel avec ledit

Mr. Hale.Rép. : Que c’est en janvier dernier, mais qu’elle ne peut pas dire positivement le jour.

Quand à la maison où elle a eu commerce charnel avec ledit Mr. Hale, elle répond que c’est àla maison de la femme d’Hantoine Blanc, à Cour, bannière du Pont.[p. 261]

Interrogée dans quelle maison ledit Mr. Hale demeure.Rép. : Dans la maison de Mr. de Mézery, en Bourg.Interrogée où elle compte faire ses couches.

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Rép. : Qu’elle ne c’est point encore arrangée à cet égard.Sur quoi, Monsieur le président lui a observé qu’elle ne pouvoit faire ses couches

ailleurs que dans le lieu de sa bourgeoisie.Lecture faite, a persisté.La v. Chambre, par son délibéré, ordonne que communication dedite procédure sera

expédiée à Messrs. du v. Consistoire d’Aigle au plutôt, ne pouvant pas suivre à cette procédurevu qu’elle est étrangère et non enclassée dans le rôle des habitans.

[-] Concernant Rosigne Salomé Gränicher et Jean Henri Hëussler.[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Nous avons été avisés par le Consistoire de Zofingen, que Rosine Salomé Gränicher,

leur bourgeoise, se trouveroit enceinte des œuvres d’un compagnon ferblantier qui y atravaillé, le nommé Jean Henri Hëussler, notre bourgeois, de qui elle auroit en mains despromesses de mariage par écrit. Ajoutant que [p. 262] leur commerce charnel devoit avoircommancé en 8bre. 1775, et continué plusieurs fois jusques au 23 Xbre. suivant.

Comme ledit Hëussler se trouve présentement dans votre ville, auprès de son père,couvreur de profession, nous vous chargeons amiablement de lui faire subir un interrogatoireau sujet de ces circonstances et de nous en envoyer incessamment le résultat. Sur quoi nousvous recommandons à la protection divine. Donnée ce 20 mai 1776.

Reçue le 24e. mai 1776.Conséquemment auxdits ordres d’une prompte expédition, la v. Chambre n’ayant put

s’assembler, le noble seigneur lieutenant baillival auroit fait expédier le mecredi 29e. maicourant, jour de la v. Classe assemblée, à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, lepaquet, dont la teneur suit.

Nous, Jean Henri Polier de Vernand, lieutenant baillival et du v. Consistoire deLausanne, sçavoir faisons qu’ayant reçu des ordres de nos illustres et puissans seigneurs duConsistoire suprême adressés au Consistoire [p. 263] de cette ville, en date du 20e. du courantmois de mai, pour interroger incessamment sur faits et articles, Jean Henri Hëussler,bourgeois de Berne, compagnon ferblantier, lequel se trouve actuellement auprès de son père,domicilié dans le ressort, concernant la clame de paternité et de mariage qu’élève contre luiRosine Salomé Gränicher, de Zofingen. Nous n’aurions pu convoquer le Consistoire à ceteffet vu l’assemblée prochaine de la v. Classe. A quoi nous avons suppléé en assignant pardevant nous, en notre domicile, rue et bannière de Bourg, ce jourd’hui, dimanche vingt sixmai mil sept cent soixante seize, quatre heures de relevée, lesdits Hëussler, père & fils,auxquels a été fait l’interrogatoire suivant.

Le fils Hëussler après avoit été sérieusement exhorté à dire vérité et à se comportercomme il convient en présence de son juge.

A été interrogé de son nom, surnom, âge, qualité et demeure.A dit : Je m’apelle Jean Henri Hëussler, fils de Maître Samuel Hëussler, bourgeois de

Berne, âgé d’environ 18 ans, ferblantier de profession, domicilié chez Maître Bonnet,ferblantier, rue de St. Jean, bannière de St. Laurent.[p. 264]

Interrogé s’il connoît Rosine Salomé Gränicher, de Zofingen.Rép. : Que oui, qu’elle est fille de Jean Gränicher, cordonnier audit Zofingen.Interrogé quand il a eu occasion de la voir chez elle pour la première fois.Rép. : Que dans le milieu de 9bre. de l’année 1775, un des ouvriers de la boutique lui

donna commission de s’informer chez la femme Gränicher, fripière, si elle n’avoit point devieux habits à vendre, et que là, il eut occasion de voir Rosine Salomé Gränicher dont labelle-mère lui fit amitié et lui proposa d’aller chez elle le dimanche.

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Interrogé s’il a été dès lors dans cette maison.Rép. : Que oui, et que la femme Gränicher lui avoit proposé d’épouser Rosine Salomé,

lui promettant qu’elle auroit cinq cent gouldes de dote, et qu’elle avoit une parente àStrasbourg dont elle pouvoit beaucoup espérer.

Interrogé s’il a fait effectivement des promesses de mariage à Rosine SaloméGränicher.

Rép. : Que oui, qu’elle sont écrites de sa main, sous la dictée de la femme Gränicher.Interrogé s’il n’a pas copie desdites promesses.Rép. : Que non.

[p. 265]Interrogé s’il se rapelle le jour qu’il a signé ses promesses.Rép. : Que ce doit être le dimanche 21e de janvier dernier, huit jours après son retour

de Bâle où il avoit été avec son maître prendre la maîtrise.Interrogé s’il a été sollicité par quelqu’un pour signer ces promesses de mariage.Rép. : Qu’il a été recherché à ce sujet par la femme Gränicher, et en particulier par

Rosine Salomé Gränicher, la veille du jour qu’il les a signées.Interrogé s’il n’a pas son double signé de l’épouse.Rép. : Qu’on ne lui en a point donné, et qu’il n’a pas pensé à en demander.Interrogé si la fille ne lui a point fait de présent en nom de mariage.Rép. : Qu’elle ne lui en a fait aucun, ni lui à elle.Interrogé si son intention est de suivre à ces promesses de mariage.Rép. : Qu’il se repent sincèrement de les avoir signées, et qu’il n’a ni l’inclination ni la

faculté de se marier. Que d’ailleurs la belle-mère de l’épouse lui avoit dit qu’on ne rendroitces promesses exécutoires qu’après qu’il auroit fait son tour de pays pour se perfectionnerdans sa profession.

Interrogé s’il n’a pas eu commerce charnel avec ladite Gränicher dès le mois d’8bre.1775, et en continuant jusques au 23 Xbre. dernier.[p. 266]

Rép. : Que non, qu’en aucun tems il n’a eu occasion de se trouver seul avec elle, etqu’il ne l’a jamais vue qu’en présence ou du père ou de la belle-mère, chez qui on l’acceuilloitet où il a quelques fois fait collation.

Observé qu’ayant été parlé de mariage et passé un acte aussi considérable que d’avoirsigné des promesses, il est fort extraordinaire qu’il désavoue ce qui est aujourd’hui alléguécontre lui.

Sur quoi le comparant a protesté solemnellement que c’étoit une affaire de surprise.Que ladite Gränicher lui faisoit tort, et que jamais il n’avoit eu avec elle les familliarités lesplus passagères.

Lecture faite, a persisté et signé.Signé sur la minute : Jean Henri Hëussler.Ce qu’atteste pour être fidèlement rapporté.Vullyamoz, secrétaire.Maître Samuel Heüssler a été sollicité à user du pouvoir qu’il a sur son fils pour en

obtenir l’aveu qu’on lui demande, et l’engager à reconnoître la paternité dont on l’accuse, parles réflections les plus sérieuses sur la suite de cette affaire.

A quoi il a répondu qu’il feroit tout ses efforts jusques au tems des couches pourengager son fils [p. 267] à rendre gloire à la vérité.

Ledit interrogé s’il consentiroit au mariage de sondit fils avec la Gränicher.A répondu qu’il y faisoit ses oppositions les plus formelles en sa qualité de père, et

demandoit à être maintenu au bénéfice de la loi.Lecture faite, a persisté.

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En témoin de quoi nous avons revêtu le présent de notre sceau et de la signature dusecrétaire du vénérable Consistoire, à Lausanne ce 26 mai 1776.

Signé : Jean Philibert André Esaye Vullyamoz, sre.

6 juin 1776

[-] 15e. assemblée dès la St. Michel 1776.Du jeudi 6 juin 1776.Sous la présidence du noble seigr. lieutenant baillival, le vén. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteur Chavannes,bannerets de Saussure, Lemaire, conseillers Destallents, Vullyamoz, et secrétaire.[p. 268]

[-] Expédition du paquet concernant Catherine Bauti, d’Aigle.Le paquet concernant la déclaration de Catherine Bauti, d’Aigle, d’être enceinte des

œuvres de Mr. Hale, jeune anglois, pensionnaire en cette ville, ratifiée en v. Chambre à ladernière assemblée du 23 mai dernier, a été expédié ledit jour à l’adresse de Mr. le juge du v.Consistoire d’Aigle.

[-] Exp. du paquet concernant Rosine Salomé Gränicher.Le mecredi 29e. mai, a été expédié le paquet concernant Rosine Salomé Gränicher, de

Zofingen, et Jean Henri Hëussler, bourgeois de Berne, à nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême.

[-] Clame d’Henriete Stoupan et de Jacob Creux.Le noble seigneur lieutenant baillival met sur le bureau la déclaration de Jeanne

Henriete Stoupan, de Lausanne, par laquelle elle dit être enceinte des œuvres du Sr. JacobCreux, de cette ville, dont la teneur suit.

Le mecredi 29 mai 1776, deux heures après midi.Jeanne Henriete Stoupan, fille de feu Benjamin Stoupan, bourgeois de Lausanne, âgée

d’environ 25 ans, tailleuse, déclare être enceinte des œuvres de Jacob Creux, de Lausanne,âgé de 20 ans, horlogeur. Son commerce charnel avec lui ayant commencé dans le courantd’8bre. 1775, et continué jusques en janvier dernier. Il lui a [p. 269] fait des promesses demariage par écrit en date du 20 8bre. 1775, qu’elle produit. Elle compte d’être enceinted’environ six mois.

Lecture faite, a persisté et signé.Signée : Jeanne Henriette Stoupan.Vu signer, signé : Polier de Vernand, lieutenant baillival.Jeanne Henriette Stoupan paroissant, assistée de sa mère, née Ursule Françoise Dance,

lecture lui a été faite dedite déclaration, qu’elle confirme pour être la pure vérité.Conséquemment, demande que le Sr. Jacob Creux, duement cité par l’huissier de la vén.Chambre, soit proclamé.

L’huissier de la v. Chambre fait rapport que s’étant rendu au domicile de Mr. JaquesCreux, père de Jacob Creux, pour assigner ce dernier à paroître scéans ce jourd’hui, del’instance de Jeanne Henriete Stoupan, les sœurs dudit Jacob Creux lui auroient dit et assuréqu’il étoit absent de la ville depuis quelques jours. En sorte que la citation personelle ne peutavoir lieu.

En suitte de quoi, Jeanne Henriete Stoupan expose très respectueusement, que lespromesses de mariage que lui auroit faite ledit Jacob Creux, ici produite, en date du 20e. 8bre.1775, qu’il lui soit adjugé comme mari, et que l’enfant dont elle est enceinte soit regardécomme enfant légitime puisqu’il a été conçeu sous la [p. 270] foi desdittes promesses, ainsique la date le porte.

Mr. le justicier Viret, duement procuré de Mr. Jaques Creux, père, et son oncle, dont ila consté en date du 6e. du courant, déclare ici en son nom qu’il s’oppose de la manière la plus

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formelle, et en vertu des loix à ce sujet, à ce que ces promeses de mariage contractées par unmineur âgé d’environ 19 ans et demi, puissent avoir aucun effet. Demandant au contrairequ’elles soient regardée comme nulles et non avenues vu leur irrégularités, que l’on secontente pour le coup de traitter comme telles, et que l’on pourra développer par la suite s’ilen est de besoin. Et que lorsqu’il aura été connu de l’équité ordinaire de cette Chambre quelesdittes promesses seront nulles, que ladite Stoupan soie astreinte à toute la formalitéordonnée par les mandats souverains à ce sujet.

Jeanne Henriete Stoupan voulant suivre en cause, prie la v. Chambre que ledit JacobCreux soie cité de nouveau à paroître dans la quinzaine.

La vénérable Chambre, par son délibéré, consent à ce que ladite Stoupan fasse citerpour la quinzaine ledit Jacob Creux à paroître personnellement.

Ladite rentrée, elle a été exortée d’avoir soin de son fruit, et que dans le tems de sescouches de faire apeller le secrétaire dedite v. Chambre.[p. 271]

[-] Jaqueline Landré et Guillaume Brenner.Monsieur le président fait rapport de la clame de paternité de Jaqueline Landré contre

Jean Guillaume Brenner, de Nuremberg, dont la teneur suit.Du mardi 4 juin 1774 (sic : 1776), 6 heures du matin.Jaqueline Landré, fille de Daniel (sic, David) Landré, de la Corporation françoise de

Lausanne, blanchisseuse, âgée de 21 ans, domiciliée chez son père, derrière St. Jean, bannièrede St. Laurent, maison de la veuve Langin, déclare être enceinte des œuvres de JeanGuillaume Brenner, de Nuremberg, luthérien, orfèvre en gros, âgé d’environ 26 ans, ci devantouvrier chez les Sieurs Papus et Dautun, orfèvres en cette ville. Son commerce charnel aveclui ayant commencé au milieu de janvier présente année 1776 et continué jusques en mai,qu’il est parti subitement le jeudi dix dudit mois, sans qu’on sache où il s’est retiré. Il lui a faitdes promesses verbales de mariage. Elle compte d’être enceinte d’environ cinq mois.

Lecture faite, a persisté.Interpellée de signer, a dit ne sçavoir pas écrire.En témoin de quoi signé, Lausanne ce 4e. juin 1776.Signé : Polier de Vernand, lieutenant baillival.

[p. 272]Jaqueline Landré paroissant, lecture lui a été faite dedite déclaration. Elle l’a

confirmée dans tout son contenu pour être la pure vérité.Sur quoi délibérant, la v. Chambre a ordonné que communication en sera donnée à la

louable Direction françoise dedite déclaration. Et comme ledit Brenner est étranger, non sujetde Leurs Excellences, et sans domicile, il n’a put être assigné, ainsi que la procédure resteraen tel être jusques au tems des couches. Au surplus, le secrétaire de scéans donneracommunication dedite clame à Messieurs de la Corporation françoise de cette ville, pour lesinviter à lui aider en cette circonstance et faire toutes les démarches possibles pour engagerledit Brenner à revenir.

Ladite Jaqueline Landré a été exortée à avoir soin de son fruit et de faire apeller lespréposés du vénérable Consistoire dans le tems de ses couches.

Lecture faite de l’adresse de Messieurs du v. Consistoire d’Aigle, décidé qu’on yrépondroit dans son tems.

[-] Comparoissance de Louis Porchet et Susanne Burquier.Compart Louis Porchet, de Corcelles. Lequel prie la v. Chambre que Susanne

Burquier, bourgeoise de Münsingen, banlieue de Berne, soit proclamée, duement citée parlettre, consté de la relation de l’huissier Fiaux, du 4e. du courant ici produite.

Demande qu’en suite des promesses de mariage qu’il produit, en date du 6 maidernier, ladite Susanne Burquier suive à ses engagemens de l’épouser.

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[p. 273]Ladite Susanne Burquier interrogée si elle reconnoît une croix aux pieds desdites

promesses, laquelle doit représenter sa signature.Rép. : Que c’est bien elle qui a fait cette croix sur les pressantes sollicitations de son

oncle et de sa tante Regamey, mais qu’il lui est impossible de suivre au mariage avec leditPorchet, se sentant pour [lui] une antipathie qu’elle ne peut surmonter. Elle réclame de saminorité, et au surplus, demande terme et copie pour répondre dans la quinzaine.

Produisant son extrait baptistaire, extrait du livre des baptêmes des Croisettes, en datedu 8e. février 1656

Signé : Pierre Bournet, pasteur.A quoi remis.

20 juin 1776

[-] 16e. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 20 juin 1776.Sous la présidence du noble lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyen Leresche, pasteurs Besson, Chavannes, banneret deSaussure, conseiller Destallents, et le secrétaire.[p. 274]

[-] Concernant Charlote Rochat, du Lieu, et Marc Vuffrey, de Vufflens le Château.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport du verbal qui lui auroit été adressé en

date du 7 du courant, de la part du v. Consistoire de Vufflens le Château, et d’une lettre de Mr.Sterky, juge du v. Consistoire, concernant Charlote Rochat, demeurant en cette ville, et MarcVuffrey, dudit Vufflens, et d’une lettre de Mr. Mousson, pasteur de Lussy, du 4e. juin, quidonne avis de la grossesse de ladite Rochat.

Ledit Mr. le juge Sterky requérant que Charlote Rochat, retirée chez son père, JeanRochat, charpentier, habitant de cette ville, rue et bannière de St. Laurent, que la v. Chambrevoulut bien, pour compléter cette procédure qui est en bon train, faire examiner ladite Rochatpar les préposés à l’instant de ses couches.

Sur quoi, la v. Chambre délibérant, ne refuse point quand à elle, de suivre à cetteformalité puisqu’il est assés naturel qu’une fille fasse ses couches dans la maison de son pèreet de sa mère, avec avis audit Rochat d’obtenir de Mr. le banneret de St. Laurent, soitsdes seigneurs du Conseil, la continuation du séjour de sa fille, sous la promesse solemnellequ’il a fait à Mr. le président qu’il ne seroit point à la charge de la Bourse des habitants.[p. 275]

[-] Comparoissance de la veuve Perrin, née Boulaz.Compart Marie, née Boulaz, veuve Perrin, vendeuse de fruit, dénoncée pour avoir

vendu des cerises dimanche dernier 16 du courant, pendant le service divin de l’après midi.Laquelle expose pour se justifier, qu’elle n’a vendu qu’un cruche de cerises à deux

enfans qui la sollicitoient fortement, et qu’elle s’étoit aussitôt retirée.La v. Chambre, après une forte exortation, veut bien l’affranchir charitablement pour

le coup.[-] Susanne Burquier et Louis Porchet. Suite de cause.Compart Susanne Burquier, suivant en cause contre Louis Porchet, de Corcelles,

appointée à produire à ce jour ses réponses, qu’elle produit.La v. Chambre ayant observé que lesdites réponses n’étoient pas signées

conformément au rescript souverain de la date du 15e. février 1776, astreint ladite SusanneBurquier à y procurer une signature avant la levée de la v. Chambre. Si moins, elle estcondamnée aux fraix de cette comparoissance et adjournée dans la 15ne.

[-] Comparoissance d’Henriete Stoupan contre Jacob Creux, absent.

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Compart Jeanne Henriete Stoupan, assistée comme ci devant, de sa mère, née Dance,en suite de cause. Laquelle prie la v. Cambre que Jacob Creux, cité par lettres, consté de larelation de l’huissier Fiaux, à paroître personnellement à ce jour, soit proclamé.

Ledit Jacob Creux ayant été proclamé suivant l’usage, n’a point paru.[p. 276]

D’autre part, Mr. le justicier Viret, fondé en procure produite, par Mr. Benjamin Creux,ainsi que tuteur testamentaire, de la date du 19 juin 1776. Lequel confirme ici l’oppositionqu’il avoit déjà faite à la clame de mariage d’Henriete Stoupan le 6 de juin courant, de la partdu père, Jaques Creux, décédé dès lors. Ajoutant qu’il argue de faux lesdites promesses demariage, lesquelles doivent avoir été écrites et signée de la main d’un nommé Monod, avecune fausse date, devant avoir été écrites peu de jours avant le départ dudit Jacob Creux, sur lafin de mai dernier.

Lecture ayant été faite de ce que dessus à ladite Henriete Stoupan, elle a eu l’honneurd’exposer que Jacob Creux n’étant pas actuellement dans le pays, elle avoit lieu de croire quedes citations ultérieures au pillier public ne fussent pas utiles à sa cause de paternité. Maisquand à la clame de mariage, elle demande copie de tout ce qui a été inscript sur le registredans la dernière assemblée et dans la présente, contre son mariage avec Jacob Creux, soit dela part de feu Jaques Creux, père dudit, soit de la part de Mr. Daniel Benjamin Creux, tuteurtestamentaire de sa partie, avec terme de 15ne. pour répondre ou faire ce qui lui échéra dedroit.

Sur quoi délibérant, la v. Chambre accorde la copie et terme demandé.[p. 277]

[-] Jeanne Espérance Gardet ; Phillibert Flacilière.Monsieur le président fait rapport de la déclaration de Jeanne Espérance Gardet, de la

Corporation françoise, en date du 11e. du courant mois de juin 1776, dont la teneur suit.Du mardi 11e. juin 1776, midi.Jeanne Espérance Gardet, fille de feu Charles Gardet de la Corporation françoise de

Lausanne, âgée de 27 ans, tailleuse, domiciliée chez la veuve Mories, en St. Jean, bannière deSt. Laurent, déclare être enceinte des œuvres de Phillibert Flacilière, natif de René le Duc,diocèse de Châlons, en Bourgogne, âgé de 25 ans, ci devant compagnon serrurier chez Mtre.Krippendorf, au faubourg du Chêne, bannière de Bourg. Son commerce charnel avec lui ayantcommancé et fini dans la dernière semaine de Xbre. 1775. Il a disparu de cette ville le lundi 10février dernier et n’a pas donné de ses nouvelles depuis. Il lui avoit fait des promessesverbales de mariage. Elle compte d’être enceinte d’environ cinq mois et demi.

Interpellée de signer, a dit ne sçavoir pas écrire.Lecture faite, a persisté.En témoin de quoi signé, Lausanne ce 11 juin 1776.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.

[p. 278]Jeanne Espérance Gardet paroissant, lecture lui a été faite dedite déclaration. Elle l’a

confirmée pour être la pure vérité.Interrogée de quelle Religion étoit ledit Phillibert Flacilière.Rép. : Qu’il alloit quelque fois au prêche.Interrogée où elle compte faire ses couches.Rép. : Chez sa mère, veuve Gardet, domiciliée dans la maison de Louis Vaney, rue de

St. Jean, bannière de St. Laurent.Sur quoi délibérant, la v. Chambre a trouvé qu’il n’i avoit pas lieu de donner aucunne

citation contre ledit Flacilière, puisque la plaignante ne fait point conster du lieu de sondomicile dans le pays.

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Au surplus, elle a été exortée d’avoir soin de son fruit et à faire apeller à tems lespréposés de la v. Chambre pour être examinée à l’instant de ses couches.

Mrs. de la Corporation françoise de cette ville seront informés de l’état de cetteprocédure par la communication de la plainte dont le secrétaire de scéans leur devra donnercopie dans 3 fois 24 heures.

[-] Cette copie a été remise le 24e. dit juin.Monsieur le président fait rapport d’une liste signée Recordon, sergent de garde à la

Maison de Ville, dont la teneur suit.[p. 279]

Le dimanche 16 juin 1776.Corbaz et Vidoudet, soldats de la garde, ont raportés au sergent soussigné, qu’il y

avoit beaucoup de monde dans la place du Pont et la montée de St. François, qui ne vouloientpas se retirer desdites places pendant le sermon de deux heures. Ceux de dehors de villedisant : « Nous ne sçavons pas où aller », et ceux de ville répondent fièrement : « Quand vousaurés fait retirer tout le monde, nous nous retirerons aussi ».

Sur quoi le sergent a dit aux soldats de faire une seconde ronde, et lui indiquer ceuxqu’ils y connoîtroient de la ville, dont en voici les notes.

Jaques Juan ; Parisod ; Rochat ; Parisod ; Burdet ; Samuel Tissot ; un de ses ouvrierjeune blondin ; Daniel Hugonin ; Jean Etienne Decastel ; Jean Pierre Bournant ; Jonin ; Viret ;Deluz ; la veuve Perrin.

Lausanne le 16 juin 1776.Signé : David Recordon, sergent de garde.Délibéré que dans la quinzaine ils seront tous assignés à paroître.

[p. 280]4 juillet 1776

[-] 17me. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 4me. juillet 1776.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le vénérable Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyen Leresche, pasteurs Besson, Chavannes, Sprungliprésent, pasteur allemand, banneret de Saussure, anc. boursier Rosset, conseiller[s]Destallents, Vullyamoz, assesseur Porta, et le secrétaire.

[-] Comparoissance de Jeanne Henriete Stoupan.Compart Jeanne Henriete Stoupan, comme ci devant assistée de sa mère, née Dance,

appointée à ce jour à produire ses réponses. Lesquelles sont signées de Mr. Samuel Porta.[-] Comparoissance de Mr. Viret au nom du tuteur de Jacob Creux.Lecture faite desdites réponses, Mr. le justicier Viret, au nom qu’il agit, en demande

copie et terme de 15ne. pour répliquer.A quoi remis.[-] Concernant Elisab. Hasler et Jean Pierre Muller.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport d’un rescrit et des lettres de divorce

de nos illustres seigneurs du Consistoire suprême concernant Elisabeth Hasler et Jean PierreMuller, dont la teneur suit.[p. 281]

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Puisqu’il résulte de votre verbal des 1ers. et 7 février dernier, que Jean Pierre Muller,

de Neuenegg, domicilié dans votre ressort, auroit solemnellement déclaré qu’il se disposoit àremettre à l’honneur par le mariage Elisabeth Hasler, de Trub, que nous venons présentementde divorcer d’avec Jean von Ruff, absent du pays, reconnoissant aussi l’enfant conçu de leur

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commerce charnel, né dès lors le 16 de mai et baptisé sous le nom de Pierre. Sur ce, nousavons bien voulu adhérer à cette déclaration et vous charger en conséquence amiablement, deprocurer la publication des bans de ce mariage dans votre ressort, de même qu’à Trub et àNeuenegg, et ensuite la bénédiction. Vous ne manquerez pas de faire parvenir la sentence ciincluse à ladite Hasler pour sa conduite. Nous vous recommandons à la protection divine.Donné ce 24 juin 1776.

Reçue le 1er. juillet 1776.[p. 282]

[-] Lettre de divorce de l’Hasler et de von Ruff. L’original lui a été remis le 4e. juillet1776.

Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république deBerne. Savoir faisons par les présentes, que ce jourd’hui, Elisabeth Hasler, de Trub, nousauroit présenté de nouveau les lettres proclamatoires qu’elle a obtenues de nous le 18 janvierdernier contre Jean von Ruff, dudit Trub, absent du pays, et qui lui avoit été adjugé commemari en contumace le 25e. avril 1774. Par lesquelles lettres, il est constaté que ledit von Ruffayant été proclamé selon l’usage dès la chaire par trois dimanches, les 28 janvier, 17 mars et 5mai de présente année, ni lui ni personne en son nom n’a paru pour répondre en droit sur laclame qui lui est intentée.

Ladite Hasler nous demandant bien humblement qu’il nous plut d’enlever et annulernotre sentence en contumace du 25 avril 1774, la séparer entièrement dudit von Ruff et laremettre dans son précédent état de liberté. Sur ce, après mûr examen de toutes lescirconstances, nous avons bien voulu adhérer à cette juste demande, et en conséquence, nousjugeons [p. 283] et ordonnons par droit, que d’ors et déjà ladite Hasler sera affranchie de tousliens avec ledit von Ruff, rendue à son précédent état de liberté, à elle permis de se marierailleurs plus heureusement.

Du reste, nous avons condamné ledit von Ruff, à cause de son absence opiniâtre, àtous les frais de ce procès, sauf modération. Et quand aux autres petitions, que ladite Haslerles pourroit avoir à faire, nous la renvoyons au juge civil pour en être payée sur les biens duditvon Ruff. Donné sous le sceau de notre Chambre le 24 juin 1776.

[-] Comparoissance d’Elisabeth Hasler et de Jn. Pierre Muller.Ladite Elisabeth Hasler paroissant, de même que Jean Pierre Muller, lecture leur a été

faite dudit rescrit et de la lettre de divorce.Jean Pierre Muller, assisté de son père Jean Muller, après en avoir entendu la lecture, il

lui a été demandé s’il se proposoit de suivre au mariage avec ladite Hasler.A répondu qu’il ne pourroit être heureux avec une personne d’un tel caractère violent

et emporté, et qu’il retiroit à lui les promesses de mariage qu’il lui avoit faite ci devant.[p. 284]

Le père, Jean Muller, a demandé qu’il fut couché écriture de son opposition formelleau mariage de son fils, Jean Pierre Muller, mineur d’ans, avec ladite Hasler, et d’êtremaintenu au bénéfice de la loy.

Ladite Elisabeth Hasler, interpellée si elle veut persister audit mariage.A répondu que oui (sic : non), moyennant qu’on lui fasse quelques douceurs.La v. Chambre, par son délibéré, a ordonné que le mariage n’ayant pas lieu par le

consentement réciproque des parties, lesquelles se sont quitées volontairement, les illustres etpuissans seigneurs du Consistoire suprême devroient être informés de tous ce que dessus,pour prononcer sur l’état de l’enfant.

[-] Concernant Jeanne Claudine Vitet.Monsieur le président met sur le bureau la déclaration de Jeanne Claudine Vitet, de

Daillens, d’être enceinte des œuvres de Jacob Creux, bourgeois de Lausanne, dont la teneursuit.

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Du vendredi 28 juin 1776, 7 heures du matin.Jeanne Claudine Vitet, fille d’Abraham Vitet, de Daillens, Consistoire dudit lieu, au

[p. 285] bailliage de Moudon, habitant de cette ville, rue de la Mercerie, bannière de la Cité,lingère, âgée d’environ 20 ans, déclare être enceinte des œuvres de Jacob Creux, de Lausanne,horlogeur de profession, âgé d’environ 21 ans. Son commerce charnel avec lui ayantcommencé dans le courant de novembre 1775, et continué jusques en avril dernier. Il lui a faitdes promesses verbales de mariage.

Elle compte d’être enceinte d’environ 4 mois et demi.Lecture faite, a persisté.Interpellée de signer, a dit ne sçavoir pas écrire.En témoin de quoi signé, Lausanne ce 28e. juin 1776.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.[-] Comparoissance de la Vitet.Ladite Jeanne Claudine Vitet paroissant, lecture lui a été faite dedite déclaration,

qu’elle confirme pour être le pure vérité, et a persisté.La procédure, par le délibéré de la vén. Chambre, sera suspendue jusques après ses

couches, lui ayant enjoint d’avoir soin de son fruit et de faire apeller les préposés lorsqu’ellesera à son terme.

Interpellée où elle compte faire ses couches.R. : Que n’aiant pas la facilité de les faire dans la maison de son père. Elle se flatte

d’être reçeue à Bussigny, chez la veuve Warscher.[p. 286]

[-] Concernant Charlotte Rochat et Marc Vuffrey, de Vufflens le Château.Charlote Rochat, du Lieu, paroissant. Lecture lui auroit été faite de la déclaration du

secrétaire de scéans à l’instant de ses couches, dont la teneur suit, de même que celle de lasage-femme jurée Amaudruz.

Du lundi 24 juin 1776, environ neuf heures du soir.Le secrétaire soussigné, en conséquence des ordres de la vénérable Chambre, assisté

de Mttre. Fiaux, huissier, se seroit transporté au moulin de l’Hôpital, bannière de la Cité, où ilauroit trouvé Charlotte Rochat, habitant de cette ville, près de ses couches. Laquelle étoitassise sur une chaise et soignée par la veuve Amaudruz, sage-femme jurée. Et dans le temsque les douleurs ont commencé à se manifester, ladite Rochat a été mise au lit environ minuit,ayant été à cet instant vivement exortée et pressée à dire vérité sur la paternité de l’enfantqu’elle alloit mettre au monde. Elle a confirmé en plein la déclaration qu’elle avoit faite pardevant le vén. Consistoire de Vufflens le Château le 6 de ce mois, et a solemnellement déclaréqu’elle ne pouvoit sans faire tort à sa conscience, accuser d’autre personne de la paternité deson enfant que Marc Vuffrey, de Vufflens le Château, homme marié.[p. 287]

Ladite, interpellée pourquoi elle ne faisoit pas ses couches chez son père, à sondomicile de St. Jean.

A dit que son frère Jean Rochat ayant plus de logement dans ce moulin, avoit bienvoulu la recevoir, et qu’elle y étoit entrée le jeudi 13 du courant.

En témoin de quoi signé, Lausanne le mardi matin 25 juin 1776.Signé : Jean Philibert André Esaye Vullyamoz, secrétaire.Du mardi 25e. juin 1776, 7 heures du matin.La veuve Amaudruz, sage-femme jurée, déclare que Charlotte Rochat, fille de Jean

Rochat, du Lieu, d’elle bien connue, auroit accouché ce jourd’hui 25 juin à 3 heures du matin,d’un enfant garçon, lequel étoit mort né et longtems avant terme, très petit et mal conformé.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 25e. juin 1776.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.

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[-] Comparoissance de Charlotte Rochat.Ladite Charlote Rochat, duement assignée, paroissant, a confirmé de nouveau sa

déclaration par devant la v. Chambre, après la lecture qui lui en a été faite.[p. 288]

Sur quoi, la v. Chambre a délibéré qu’il sera donné incessamment avis de cesopérations au vén. Consistoire de Vufflens le Château.

Monsieur le président a fait lecture d’une lettre de Mr. le juge Sterky, Morges 26 juin,qui annonce que les illustres seigneurs du Consistoire suprême auroient ordonné à la date du13 juin, que le Consistoire de Lausanne fisse examiner Charlotte Rochat à l’instant de sescouches, avant qu’il fut prononcé sur le cas.

[-] Concernant Louise Eperon.Monsieur le président met sur le bureau une lettre de Messieurs de Lutry, du v.

Consistoire, avec la communication du rescrit de nos illustres seigneurs du Consistoiresurpême, concernant Jeanne Louise Eperon, bourgeoise dudit Lutry, actuellement faisant sasoufferte de 20 jours dans les prisons de l’Evêché, dont les teneurs suivent.

Nous, le juge et les assesseurs du consistoire suprême de la ville et république deBerne. Notre salutation prémise.

A l’égard de votre ressortissante Jeanne Louise Eperon, laquelle a donné la paternitéde son enfant à Jean Charles François, vieux homme de Besançon, lequel est présentementhors de notre jurisdiction, et n’a pas avoué cette faute. De sorte que vous avons jugez que lafille que [p. 289] ladite Eperon a mis au monde le 19 avril, qui a été baptisée du nom deJeanne Françoise, soit à la charge de la mère, qu’elle l’élève, l’entretienne et ait sabourgeoisie, comme un enfant naturel, jusques à ce qu’elle ait retrouvé le père et nous aitproduit son aveu. Et comme c’est déjà la seconde faute qu’elle a commise, elle subira 20 joursde prison dans le lieu du délit. Dieu soit avec vous. Donné ce 13 juin 1776.

Que la présente copie est fidèlement tirée de dessus l’original en françois. Attesté etsigné : Muller, secrétaire.

Suitte de la lettre écrite au noble seignr. lieutenant baillival, remise par l’huissierDuplex, de Lutry, le 23e. juin 1776.

Messieurs du v. Consistoire de Lutry m’ont chargé de vous envoyer par l’officier de laChambre, Jeanne Louise Eperon, avec la copie de l’arrêt que les illustres seigneurs dusurpême Consistoire ont rendu contr’elle. Et ainsi que président du vénérable Consistoire deLausanne, vous lui ordonnerés d’y subir sa peine comme étant le lieu du délit.

Nos Messieurs vous prient d’agréer leurs honneurs.J’ai l’honneur d’être avec une très parfaite estime, Monsieur, v. t. h. et t. o. s.Signé : Muller, secrétaire.Lutry ce 22e. juin 1776.

[p. 290]En conséquence de l’ordonnance de la v. Chambre en date du 20e. juin dernier, ont été

assignés les sous nommés au nombre de 9, pour avoir été dans les rues et arrêtés en placependant le service divin de l’après midi le dimanche 16e. juin dernier.

Gabriel Parisod, de la paroisse de Villete, habitant de cette ville, vigneron.Moyse Rochat, du Lieu, vigneron, domicilié au Pont.Jean François Burdet, de Suchy, maneuvre, domicilié à la rue du Pré.Samuel Tissot, de Monthaubion, charpentier, domicilié à la Cité.Isaac Rouge, ouvrier dudit Tissot, de la paroisse de Villete.Jean Ethienne Decastel, vigneron, domicilié en Martheray.Jean Pierre Burnat, domicilié dans la maison de Mr. de Diesbach, vigneron.Pierre Adam Jonin, de Fey, domicilié à Sauvablin.Nicolas Viret, de Villars Tiercellin, domicilié au Pont, voiturier.

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Tous les susnommés ayant parus, sur les exhortations que Monsieur le président leur aadressées, ont reconnus leurs torts et ont promis de se conformer aux réglemens à l’advenir,se recommandant aux grâces de la v. Chambre.[p. 291]

La v. Chambre, par son délibéré, veut bien cette fois faire grâce au[x] susnommés del’amande par bonne considération et à raison qu’ils se sont reconnus en faute, priant Mr. lerévérend doyen Lereche de leur addresser une exhortation relative à la circonstance, leslibérant des frais. Ce qui a été exécuté.

Monsieur le président fait rapport de la liste que lui auroit remise le sergent Recordonde la date du 23e. juin dernier, des personnes qui ont été rencontrées pendant le service divinde l’après midi dudit 23 juin, dont la teneur suit.

Le dimanche 23 juin 1776.Les gardes de la Maison de Ville faisant la ronde pendant le sermon de deux heures,

ont trouvé quantité de gens, hommes et femmes, dans les rues. Principalement à la place duPont, dont la plus grande partie sont des villageois, parmi lesquels ils en ont trouvés de la villequ’ils ont indiqués au sergent de garde suivant qu’il le leur avoit ordonné.

Dont en voici la note.David Genoux ; le père Depierraz ; Sbastien Rouge ; David Cuerex ; Daniel Jatton ; le

valet à Mr. le boursier de Rochefort ; le granger aux Dames Vullyamoz, du Chandelaire.Lausanne, 23e. juin 1776.

Signé : Recordon, sergent de garde.Délibéré qu’ils seront cités pour la 15ne.

[p. 292]Monsieur le président fait rapport d’une liste signée Recordon, sergent de la garde, de

la date du 1er. du courant, portant que les guets Neyroud et Gaudin ont dénoncés une dancejusques à minuit chez Daniel Junod, dimanche [.] juin dernier, au bas de la Chenaud deBourg.

La v. Chambre, par son délibéré, croiant que c’est à l’occasion d’un baptême, prie le n.seigneur lt. baillival de faire convenir par devant lui ledit Junod, s’en defférent du reste à saprudence.

18 juillet 1776

[-] 18e. assemblée dès la St. Michel 1775.Du 18 juillet 1776.Sous la présidence du noble seigneur lt. baillival, le v. Consistoire s’est assemblé, ont

assistés, Messieurs les doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteur[s] Besson, Chavannes,présent Mr. Sprungly, pasteur allemand, banneret de Saussure, anc. bours. Rosset, conseillersDestallents, Vullyamoz, et le secrétaire.

[-] Concernant Elisabeth et Jn. Daniel Muller.Le 6e. juillet courant, le résultat concernant Elisabeth Hasler et Jean Daniel (sic :

Pierre) Muller a été expédié à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.[p. 293]

[-] Concernant Elisabet (sic : Charlotte) Rochat et Marc Vuffrei.Dudit 6 juillet, le résultat de l’accouchement de Charlotte Rochat et Marc Wuffrei, de

Vufflens le Château, a été expédié à Mr. le juge Sterky, de Morges, avec la liste des frais dusecrétaire et de l’huissier.

En réponse en date du 9 dudit juillet, Mr. le juge Sterky accuse la réception duditverbal et de son expédition à Berne, marquant de plus qu’il fera attention à la liste des frais dusecrétaire et de ceux de l’huissier.

[-] Concernant Jeanne Marie Remondin et Benoît Mercier.

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Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport de la déclaration de la clame depaternité que forme Jeanne Marie Remondin, de la Corporation françoise de Lausanne, contreBenoît Mercier, de Lausanne, dont la teneur suit.

Du mardi 3 juillet 1776, 8 heures du soir.Jeanne Marie Remondin, fille de Pierre Remondin, de la Corporation françoise de

Lausanne, taillieuse de profession, âgée de 20 ans, déclare être enceinte des œuvres de Benoît[p. 294] Mercier, bourgeois de Lausanne, âgé d’environ 19 ans, chamoiseur de profession.Son commerce charnel avec lui ayant commencé dans le courant de janvier présente année1776, et continué jusqu’au mois dernier. Il lui a promis verbalement de ne jamaisl’abandonner. Elle compte d’être enceinte d’environ cinq mois et demi.

Lecture faite, a persisté et signé, Lausanne ce 3 juillet 1776.Signé à la minute : Jeanne Marie Remondin.Vu signer, signé : Polier de Vernand, lt. bl.Lecture faite dedite déclaration, la vénérable Chambre a ordonné que Jeanne Marie

Remondin et Benoît Mercier seront assignés sans renvoy dans la 15.[-] Concernant Susanne Champoux et Baptiste Duplan.Monsieur le président fait rapport d’une lettre, dont la teneur suit, de nos illustres et

puissans seigneurs du Consistoire suprême, en date du 8 juillet courant, par laquelle ils ontadmis Susanne [p. 295] Champoux, de Cossonai, soit Allans, demanderesse en fait depaternité contre Baptiste Duplan, dudit Cossonay, à prouver selon les formes du droit pardevant cette v. Chambre que le nommé Dupuis, lionnais, auroit déclaré à Lausanne qu’il avoitreçeu de Baptiste Duplan, trois gros écus comptant, avec un billet de cinq louis d’or neuf, quidevoient lui être délivrés après la deffinition de la procédure.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.A l’audience de ce jour, Susanne Champoux, de Cossonay, demanderesse, et Baptiste

Duplan, dudit lieu, défendeur, contestant entr’eux sur fait de paternité. Cette première, selonsa requête addressé au Consistoire de Cossonay, dont copie ci incluse, auroit entrepris deprouver que l’un des témoins produits par Duplan, nommé Dupuis, lyonnois, s’étoit [p. 296]déclaré à Lausanne qu’il en avoit reçu trois gros écus comptant, avec un billet de cinq louisd’or neuf, qui devoient lui être délivrés après la définition de ce procès.

Sur ce, nous avons accordé à la demanderesse un délai de trois semaines pouradministrer sa preuve par devant vous, selon les formes du droit. Vous ne manquerez point denous faire parvenir dans son tems le résultat de cette information juridique. Nous vousrecommandons à la protection divine. Donné ce 8e. juillet 1776.

Reçue le 12e. juillet 1776.Inclus dans cette même lettre, copie de la requête que Abram Champoux, père de la

demanderesse, avoit présentée au v. Consistoire de Cossonay à ce sujet.En suite de quoi ledit Abr. Champoux auroit assigné à paroître ce jourd’hui céans, par

mandat du 12 juillet courant, les Sieurs Favre, régent, et Sieur Bousser, ébéniste, habitans decette ville, avec neuf interrogats, auxquels ils sont [p. 297] apellés à répondre, ayant eu soinde donner communication desdits interrogats à Baptiste Duplan, comme il conte par signaturede l’huissier Perey.

[-] Comparoissance d’Abram Champoux.Abram Champoux paroissant, demande à la v. Chambre qu’en suite des ordres qui

viennent d’être lus, de nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, les deux personnesqu’il a fait évoquer soyent interrogées selon droit. Et comme il s’apperçoit que Jean BaptisteDuplan a prié Mr. le directeur Secrétan de l’assister en cette cause, il demande que Mr. le

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directeur Secrétan ne soit pas admis à le faire, vu que lui, Champoux, n’a point d’avocat, etqu’il n’a pas cru en avoir aucun besoin.

[-] Comparoissance de Baptiste Duplan.Baptiste Duplan paroissant, dit que la sentence du suprême Consistoire ne le prive

point de tous ses bénéfices de droit dans la manière de procéder.Qu’entre ces bénéfices de droit, est celui de pouvoir se faire assister pour tout objet

estimé en dessus de la valeur de cent florins, à forme des rescrits souverains, qui parconséquent n’excluront point le deffendeur dans un cas où il s’agit d’un objet qui ne[p. 298]sauroit guère souffrir d’apréciation par son importance.

Que si Champoux n’a pas jugé à propos de se faire assister, c’a été une déterminationde volonté et de liberté de sa part qui ne préjudicie point au droit de sa partie. Il conclud avecconfiance à être libéré de l’opposition de sa partie avec dépends.

La vénérable Chambre, par son délibéré, a trouvé qu’il n’y avoit pas lieu à ce queBaptiste Duplan fut assisté d’un avocat, puisque Champoux n’en a point, d’autant plus qu’ilne s’agit que d’interroger les témoins indiqués par Abram Champoux sur deux faits présentésdans sa requête, condamnant aux frais de cette connoissance ledit Baptiste Duplan.

Au rapport, ledit Baptiste Duplan en a apellé, auquel appel ledit Champoux s’estopposé.

Sur quoi délibérant, la v. Chambre a éconduit d’appel ledit Baptiste Duplan.Les parties rentrées, Baptiste Duplan a protesté de recours, et Abram Champoux a

contre protesté.[p. 299]

[-] Comparoissance de Mr. Creux.Monsieur Benjamin Creux, assisté de Mr. le justicier Viret, appointé à produire ses

conclusions, les produits, signées : D. Benj. Creux.[-] Celle d’Henriette Stoupan.Jeanne Henriette Stoupan, assistée comme ci devant de sa mère, paroissant. Lecture lui

en aiant été faites, elle a reconnu que la procédure étoit complète.En suite de quoi, les parties sont convenues que la procédure seroit adressée à nos

illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême pour en ordonner comme ils letrouveront à propos.

La vénérable Chambre, par son délibéré, a adhéré à la demande que les parties ontfaites, que la procédure fut adressée à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême dans ledélai de dix jours, quoi qu’elle entrevoie que nos illustres seigneurs remettront à évoquer lesparties par devant eux jusques après les couches de ladite Stoupan, qui sont très prochaines,devant arriver à la fin de ce mois ou au commencement de l’autre.

[-] Concernant Jn. von Ruff et Elisabeth Hasler.Monsieur le président expose que Jean von Ruf, de Trub, bailliage de Trachswal,

soldat dans la compagnie de [p. 300] Mr. Steiguer, capitaine au régiment de Sturler, au servicede Hollande, en garnison à Wenlo, arrivé depuis quelques jours à Romanel, dans le voisinagede cette ville, engagé pour travail de campagne auprès de Frédérich Hasler, lui auroitdemandé l’entrée par devant la vénérable Chambre. Ce qui lui a été accordé.

Ledit von Ruff paroissant, il lui a été demandé s’il avoit eu connoissance desproclamations que nos illustres seigneurs du Consistoire suprême avoient ordonnez contre luidans sa bourgeoisie de Trub, à l’instance d’Elisabeth Hasler.

Rép. : Qu’il n’en a eu aucune nouvelle, ni de ses parents, ni de tout autre personnes.Interrogé s’il a su que nos illustres seigrs. du Consistoire suprême avoient prononcé un

divorce, en date du 24 juin dernier, entre lui et Elisabeth Hasler.

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A dit qu’il l’a seulement apris il y a quelques jours, que ladite [p. 301] Hasler lui fitvoir l’original des lettres de divorce qui lui avoient été remise par cette v. Chambre le 4 juilletcourant.

Interrogé s’il pardonne à Elisabeth Hasler la faute qu’elle a commise avec Jean PierreMuller.

Rép. : Qu’oui, d’autant plus qu’il y a donné lieu par son absence.Interrogé s’il veut de réconcillier avec ladite Hasler.Rép. : Que c’est son intention et qu’il prie nos illustres seigneurs du Consistoire

d’ordonner la bénédiction de son mariage avec ladite Hasler, d’autant qu’il n’y avoit point eude célébration lorsqu’il quita le pays à la St. Martin 1773.

Compart Elisabeth Hasler, de Trub, ci devant femme par contumace de von Ruff.Il lui a été demandé si elle consent à épouser ledit von Ruff.Rép. : Que oui, et qu’elle demande la même grâce à nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême.[p. 302]

Lecture faite, ont persistés.Sur quoi délibérant, la v. Chambre en conséquence de la loy 24, fol. 66 du code

consistorial, a jugé convenable d’instruire de ce fait nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême le plutôt possible, vu que ses gens là sont domiciliés à Romanel, dans la mêmemaison, chez le susnommé Frédérich Hasler, fontenier.

1er août 1776

[-] 19e. assemblée dès la St. Michel 1775.Du jeudi 1 août 1776.Sous la présidence du nble. seigneur lt. bl., le vénérable Consistoire s’est assemblé, ont

assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes, Prungliprésent, pasteur allemand, banneret de Saussure, cons. Destallents, et secrétaire.

[-] Concernant von Ruff et Elisabet Hasler.Le samedi 20 juillet, le paquet concernant Jean von Ruff, de Trub, et Elisabet Hasler, a

été expédié à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.[p. 303]

[-] Concernant Henr. Stoupan et Jacob Creux.Le samedi 20 juillet, le paquet concernant Henriette Stoupan et Jacob Creux, a été

expédié avec le bordereau des pièces du procès, comme suit.1°. Les extraits du registre2°. Copie des répliques de la Stoupan.3°. Celle des conclusions du tuteur.4° Copie des deux procures.5°. Celles des deux baptistères.6°. Celle des promesses de mariage ci après rapportées, pour mettre dans la même

forme du papier de l’original, mutilée et endorées, comme suit lors de son expédition4.Nous, Jacob Creux et Jeanne Henriette Stoupan, tous deux présents, de plein gré et

bonne volonté, trouvons à propos de nous fixer et arrêter par les présentes promesses demariage, à nous unir dès que nous le trouverons convenable, et que nos intérêts communsnous le permetrons. Et affin qu’une des parties ne puisse rompre sans sujet et sans leconsentement de l’autre, elle sera tenue de paier à l’autre six cent francs de dédite. C’est ce

4 La transcription ci dessous ne reprend pas la forme de l’original tel qu’il est transcrit dans lelivre du Consistoire.

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que nous observerons en attendant que nous puissions faire bénir notre mariage. Pour foi dequoi nous nous sommes signés réciproquement à Lausanne le 20e. octobre 1775.

Signés : Jacob Creux ; Jeanne Henriette Stoupan.Au revers :Sont les paroles d’une arriette de l’opéra commique d’Anete et Lubin.[-] Concernant Abram Champoux et Baptiste Duplan.Compart Abram Champoux, de Cossonay, en suite de cause, produisant le passé

expédient en date du 27 juillet dernier, de Jean Baptiste Duplan, dudit Cossonay, sur lerecours interjeté par ce dernier jeudi 18 juillet, y ajoutant les contr’interrogats que leditDuplan fait aux témoins.

Il demande, avant toutes choses, d’être remboursé des frais de la comparoissanceprécédente, produisant le compte à ce sujet, qui se monte à vingt six florins sept sols sixdeniers, que ledit Duplan a payé.[p. 304]

Comme il s’agissoit présentement de faire des interrogats et contr’interrogats aux Srs.Favre et Bousser, ce dernier étant absent et hors de ville.

Abaram Champoux a exposé que Mtre. Bousser ne paroissant pas, qu’il demande uneassemblée extraordinaire pour la huitaine, vu le terme fixé par LL. EEces., aux dépends du tortayant. 2°., que la déclaration du Sr. Favre ne soit pas communiquée jusques alors, 3°, protestepour les frais contre qui de droit.

Sur quoi Monsieur le président a représenté aux parties, que pour éviter longueur etdes frais frustraires, il seroit mieux que l’on entendit les deux témoins dans la mêmeassemblée, et le plutôt possible, sans qu’il fut nécessaire que les parties reparussent.

A quoi elles se sont appointées réciproquement.La v. Chambre ayant bien voulu consentir à suivre à cette opération dans la huitaine

après laquelle, communication sera données aux parties des réponses qu’auront faites lestémoins aux interrogats et contr’interrogats.[p. 305]

[-] Concernant Henri Chambaud ; Esther Gilleron.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport d’un rescrit de nos illustres seigneurs

du Consistoire suprême en date du 22 juillet dernier, concernant Henri Chambaud, de Paudex,et Esther Gillairon, de Servion, dont la teneur suit.

[-] Paudex.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Henri Chambaud, votre ressortissant, s’étant reconnu père de l’enfant fille dont Esther

Gilleron, de Servion, est accouchée le 30 juin dernier, et qui a été baptisée sous le nom deJeanne Susanne.

Sur ce, nous avons adjugé d’ors et déjà comme illégitime audit Chambaud, cette filleJeanne Susanne, de manière qu’il en sera seul chargé six mois après la date de la naissance, endonnant à la mère trois crones pour son gage de nourrisse. Du reste, nous avons condamnéledit Chambaud à tous les frais de ce procès, sauf modération, et l’un et l’autre devront subirpour cette faute simple, la peine de dix jours de prison rière Lausanne, lieu du délit. Dieu soitavec vous. Donné ce 22e. juillet 1776.

Reçue le 26 juillet 1776.P.S : Vous retirerez dudit Chambaud pour émolument de notre Chambre, 110 batz, que

vous enverrez à notre secrétaire.[p. 306]

La v. Chambre, par son délibéré, ordonne au secrétaire de céans d’écrire au secrétairedu v. Consistoire de Mézière pour engager Ester Gilleron à se rendre volontairement, aussitôt

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que son enfant sera sevré, ici aux prisons de cette ville pour subir la peine qui lui est infligée.A deffaut de quoi on l’y obligera par droit, et Henri Chambaud sera obligé de même, de subirsa peine la plutôt possible.

[-] Concernant Daniel Muller et Elisabeth Hasler.Monsieur le président met sur le bureau une lettre de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême, concernant Daniel (sic : Jean Pierre) Muller et Elisabeth Hasler, du 15juillet dernier, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Puisqu’il paroît par votre verbal du 1er. du courant, que le père de Jean Pierre Muller,

de Neuenegg, se seroit opposé au mariage que sondit fils avoit voulu faire avec ElisabethHasler, de Trub, et qu’effectivement les parties se sont quittées de leur bon gré, nous avonsd’ors et déjà, selon leurs vœux reciproques, annullé les promesses de mariage qu’elless’étoient faites, et les avons rendues à leur précédent état de liberté.[p. 307]

Quand à l’enfant garçon né le 15 du mois dernier, et baptisé sous le nom de Pierre,nous l’avons adjugé comme illégitime audit Muller, ainsi que père confessant, de manièrequ’il restera seul chargé de cet enfant au bout de six mois dès la date de la naissance, endonnant à la mère trois crones pour son gage de nourice. Au surplus, nous avons condamnéledit Muller à tous les frais de cette clame de paternité, sauf modération, ayant bien voulufavorablement affranchir les parties de la peine qu’elles avoient encourues, eu égard au vuesde mariage qu’elles ont manifesté. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce15e. juillet 1776.

Reçue le 22 juillet 1776.[-] Concernant von Ruff et Elisabeth Hasler.Plus une autre lettre de nos illustres seigneurs du Consistoire suprême concernant Jean

von Ruff et Elisabeth Hasler, du 22 juillet, dont la teneur suit.[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Puisqu’il paroît par votre verbal du 18 du courant, que Jean von Ruff, de Trub, qui

depuis son départ de la souveraineté a été constamment dans la compagnie de Monsieur [p.308] le capitaine Steiger, au régiment avoué de Sturler, dans le service de Hollande, se seroitrendu depuis peu parmi vous et auroit déclaré qu’il est disposé à remplir par la bénédictionnuptiale les promesses de mariage qu’il avoit faite à Elisabeth Hasler, et que nous avionsensuitte confirmées selon droit le 25 avril 1774, à quoi Elisabeth Hasler auroit aussi donnéson consentement. En conséquence, nous avons enlevé l’effet de notre sentence du 24 juindernier en tant qu’elle regarde la séparation de ces jugaux, et toutes les suites. Nous avonsaccordé à ces ressortissants de Trub de pouvoir faire bénir leur mariage sans autre, selon leprescrit de notre sentence de l’année 1774. Nous vous recommandons à la protection divine.Donné ce 22 juillet 1776.

Reçue le 29 juillet 1776.En conséquence desquelles lettres, Elisabeth Hasler, Jean Pierre Muller et Jean von

Ruff auroient été assignés à paroître céans, lecture leur ayant été faite, Elisabeth Hasler a étéinterrogée, et il lui a été demandé si elle ne se dispose pas à se réconcilier et à faire bénir sonmariage avec Jean von Ruff, ainsi que les ordres de nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême en date du 22 juillet le portent.[p. 309]

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Rép. : Que non, qu’elle ne le peut pas, crainte qu’il ne quitte une seconde fois commeil a fait précédemment, et ajoute qu’elle préfère de mourir à l’épouser.

Interrogée si elle n’a pas reçeu de Jean von Ruff sept gros écus peu de jours après qu’ilest arrivé.

Rép. : Que oui, qu’elle en a acheté des habits.Interrogée si, refusant d’épouser Jean von Ruff, elle ne veut pas lui rendre ses sept

gros écus.Rép. : Qu’elle ne veut pas les rendre que nos illustres seigneurs du Consistoire

suprême n’en ayent prononcé.Interrogée si elle a dessein d’épouser Jean Pierre Muller.Rép. : Que oui, si elle peut en obtenir la permission de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême, et que c’est sa ferme et sincère intention.Jean von Ruff interrogé s’il veut rester au bénéfice de la sentence du 22 juillet, qui lui

permet de faire bénir son mariage avec Elisabeth Hasler.Rép. : Que non, que c’avoit bien été son intention, mais qu’il se détache d’elle à cette

heure à cause de l’irrégularité de sa conduite, l’ayant quittée dès le moment qu’elle a eu seshabits, pour aller joindre Jean Pierre Muller. A quoy ledit von Ruff ajoute qu’il réclamoit lessept gros écus qu’il avoit donné à ladite Hasler, et conclud à tous ses frais.[p. 310]

Jean Pierre Muller interrogé s’il revient au premier dessein qu’il avoit eu d’épouserladite Hasler.

Rép. : Que oui, et qu’il le désire sincèrement pour légitimer par là l’enfant qu’il a eud’elle, produisant un consentement formel de son père, Jean Muller, en date de ce jour, quitémoigne le vif regret de s’être d’abord opposé à ce mariage, dont la teneur suit.

Messieurs du noble corps du Consistoire.Comme ne me sachant pas expliquer par devant ce noble Corps, c’est ce qui m’engage

à prendre la liberté de produire ce peu que j’ai à dire par écrit. C’est pour demander pardon àces Mesieurs pour tout ce que je peu avoir fait et commis contre les ordonnances de cesMessieurs à ce qui concerne les affaires de mon fils, dont j’ai cette confiance que cesMessieurs auront quelque considération pour moi à cet égard, avec promesse de ne jamaisretomber dans des semblables fautes, à donner tant de peine à ces Messieurs. Aussi n’ayantpas su que les annonces de mon fils ont été publiées dans ma commune, c’est ce qui m’arendu ma faute plus grande que jamais, sans quoi j’aurois fait mes efforts moi même [p. 311]pour le mariage de mon fils, sans penser autrement, dont je me repentirai toute ma vie pourcela. Donc je suis, avec toute soumission, de ces Messieurs le très humble et très obéissantserviteur.

Signé : Jean Muller.Moi soussigné, Jean Muller, de Neuenegg, bailliage de Laupen, présentement fermier

de Mr. le châtelain Bergier d’Illens, au Mont, ressort du v. Consistoire de Lausanne, déclareici solemnellement que je retire à moi les oppositions que j’avois faite au mariage de mon filsJean Pierre Muller, mineur d’ans, avec Elisabeth Hasler, femme divorcée de Jean von Ruff, deTrub. Qu’au contraire, je désire et sollicite ardemment ce mariage et y donne mon pleinconsentement. Priant en grâce nos illustres seigneurs du Consistoire suprême de vouloir bienl’ordonner. En témoin de quoi j’ai signé, sous l’obligation générale de mes biens, au domicilede Monsieur le lieutenant baillival, n’ayant pu me rendre par devant ce noble Corps à ceteffet, à cause des travaux très pressants de mes moissons. Lausanne ce jeudi 1er. du moisd’aoust 1776, à neuf heures du matin.

Signé : Jean Muller.Vu signer, signé : Polier de Vernand, lieutenant baillival.Lecture faite, les trois ont persisté.

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[p. 312]Monsieur le révérend pasteur allemand fait rapport que Mr. le révérend pasteur

Sprunglin, de Neuenegg, bailliage de Laupen, lui a adressé une lettre en date du 21 juilletdernier, les bans de mariage d’entre Jean Pierre Muller, dudit lieu, et Elisabeth Hasler, deTrub, qui ont été publiés pendant trois dimanches.

Sur quoi délibérant, la v. Chambre n’a put voir qu’avec la plus grande indignation laconduite scandaleuse d’Elisabeth Hasler, qui passant successivemant d’un mari à un autre,aura vraisemblablement cohabité tour à tour avec eux, laquelle, contre les ordres de la v.Chambre, dans le tems que l’on écrivoit à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême ausujet de sa réconcilliation avec Jean von Ruff, a quitté la maison de son oncle FrédérichHasler, pour aller s’ettablir dans celle de Jean Pierre Muller, avec qui son mariage avoit étécassé. De pareils excès et désordres méritent la plus grande animadversion, et comme Mr. lerévérend pasteur allemand a donné à la v. Chambre des connoissances sur cette affaire, ilseroit bon que nos seigneurs du Consistoire suprême fussent instruits, elle l’a prié de lescoucher par écrit afin de les annexer à la [p. 313] présente procédure, à laquelle il sera donnécours le plutôt possible pour arrêter le grand scandale que l’indigne consuite de cette femmedésordonnée cause malheureusement au milieu de nous.

Eux rentrés, il a été ordonné très expressément à ladite Hasler de quitter la maison deJean Pierre Muller et de retourner auprès de son oncle, Frédérich Hasler, à Romanel, jusques àce que la procédure soit finie.

[-] Comparoissance de Jne. Marie Reymondin.Compart Jeanne Marie Remondin, de la Corporation françoise de cette ville, assignée

à ce jour pour confirmer sa déclaration produite le jeudi 18 juillet dernier. Lecture lui en ayantété faite, elle la confirme dans tout son contenu, sur la clame de paternité et de mariagequ’elle forme contre Benoît Mercier, bourgeois de Lausanne.

[-] Celle de Benoît Mercier.Ledit Benoît Mercier paroissant. Interrogé s’il avoue d’avoir eu commerce charnel

avec Jeanne Marie Remondin aux dattes qu’elle indique.Rép. : Que oui.Interrogé s’il lui a promis verbalement de ne jamais l’abandonner.Rép. : Que non, qu’il ne lui a jamais tenu aucun propos qui eut trait à des promesses de

mariage.Interrogé s’il se reconnoît père de l’enfant dont Marie Remondin est enceinte.

[p. 314]Rép. : Qu’il s’en rapporte aux lois.Ladite Remondin a présenté un billet d’engagement du 30 du mois dernier, signé

Benoît Mercier, au sujet de la paternité de l’enfant dont elle est enceinte, qu’elle prie la v.Chambre d’annexer à la procédure, dont la teneur suit.

Comme il y avoit une comparoissance en Consistoire pour paroître jeudi prochain,entre Benoît Mercier et Jeanne Marie Raymondin, de la Corporation françoise. Cette dernières’étant acusée enceinte dudit Benoît Mercier, et pour ne point avoir de procès à soutenir nil’un ni l’autre, ils sont convenus comme suit. Sçavoir, que Benoît Mercier reconnoît lapaternité de l’enfant qu’elle porte, duquel il prendra soin dès qu’il sera venu au monde. Etcomme la fille avoit porté ses plaintes, elle se désiste de toutes poursuites contre ledit BenoîtMercier, au moyen de quoi les parties sont restées d’accord, avec la réserve que la mères’oblige de lui faire un trossel convenable, ledit Benoît Mercier lui donnera pour ses couchesce que la loi donne. Ainsi sommes d’accord ce jourd’hui 30 juillet 1776.

Signé : Benoît Mercier.Sur la lecture de ce billet, il a été demandé à Benoît Mercier si c’est bien lui qui l’a

signé.

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Rép. : Que oui.[p. 316] 5

Il a été recommandé à ladite Remondin d’avoir soin de son fruit, et de faire informerMonsieur le président lorsqu’elle sera à la veille de ses couches.

Il a été deffendu à Benoît Mercier de troubler la paix de ladite Remondin et dechercher à la voir à des heures indues.

8 août 1776[-] 20e. assemblée dès la St. Michel 1775 à 1776.Du jeudi 8 août 1776.Sous la présidence du nble. seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson,Chavannes, Sprungli présent, pasteur de l’Eglise allemande, banneret de Saussure, conseillersDestallents, Vullyamoz, et le secrétaire.

[-] Von Ruff ; Elisabeth Hasler ; Daniel Muller.Le samedi 3 aoust a été expédié le paquet concernant Jean von Ruff, Elisabeth Hasler

et Daniel (sic : Jean Pierre) Muller à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.[p. 316b]

[-] Concernant Henriette Stoupan et Jacob Creux.A été mis sur le bureau la déclaration du secrétaire de scéans, concernant

l’accouchement d’Henriette Stoupan du 4e, août courant, dont la teneur suit, ainsi que ladéclaration de la sage-femme jurée Lebre à ce sujet.

Du dimanche 4 août 1776, environ 7 heures du matin.Le secrétaire soussigné, en conséquence des ordres de la v. Chambre, appellé par la

veuve Stoupan, née Dance, se seroit transporté en son domicile, maison Vitet, rue et bannièrede St. Laurent, où il auroit trouvé sa fille, Jeanne Marie (sic : Henriette) Stoupan, au travaild’enfant, soignée par la veuve Lebre, sage-femme jurée. Sérieusement exortée et vivementpressée à donner gloire à Dieu, et à dire vérité sur la paternité de l’enfant qu’elle alloit mettreau monde, elle a solemnellement assuré que sans faire tort à sa conscience, ni à la personneaccusée, elle ne pouvoit charger qui que ce soit de la paternité de son enfant que Jacob Creux,bourgeois de Lausanne. Son commerce charnel avec lui ayant commencé dans le courantd’octobre 1775, confirmant avec plus de force sa première déclaration rattifiée par devant lav. Chambre. En témoin de quoi signé, Lausanne ce dimanche matin 4 août 1776.

Signé : Jean Philibert André Esaye Vullyamoz, secrétaire.[p. 317]

Du dimanche 4 août 1776, 9 heures du matin.La veuve Lebre, sage-femme jurée, déclare que Jeanne Henriette Stoupan, d’elle bien

connue, auroit accouché ce jourd’hui 4 août, environ huit heures du matin, au domicile de samère, maison du cordier Vitet, bannière de St. Laurent, d’un enfant fille, laquelle étoit à terme& est morte en venant au monde.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 4 août 1776.Signé : Polier de Vernand, lieutenant baillival.Le noble seigneur lieutenant baillival met sur le bureau une lettre de nos illustres et

puissants seigneurs du Consistoire suprême, de la date du 2 août (sic : 29 juillet) courant,concernant Jeanne Henriette Stoupan et Jacob Creux, dont la teneur suit.

Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république deBerne. Salut. 5 Erreur de pagination : le scribe a passé directement de la page 314 à la page 316, mais rétablila pagination juste par la suite : 316b.

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Nous renvoyons l’examen ultérieur et jugement de la cause de mariage & [p. 318] depaternité ventillante entre Jacob Creux & Jeanne Henriette Stoupan, tous deux bourgeois deLausanne, jusques après les couches de la demanderesse, vous chargeant amiablement del’examiner selon le prescrit des loix au tems de l’accouchement, et de nous en faire parvenirensuite le résultat.

Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 29e. juillet 1776.Reçue le 2 août 1776.Lecture faite desdite lettre, la v. Chambre, par son délibéré, ordonne que les trois

pièces ci dessus, soyent portées sur le registre, et que Jeanne Henriette Stoupan soit assignée àparoître, de même que le tuteur de Jacob Creux, pour sçavoir d’eux quelles sont leursintentions au sujet de la cause matrimoniale.

[-] Déclaration de Louise Ami.A été mis sur le bureau la déclaration du secrétaire de scéans, concernant

l’accouchement de Louise Ami, daté du dimanche 4 août 1776, dont la teneur suit.Du dimanche 4 aoust 1776, à 10 heures du soir.

[p. 319]Le secrétaire soussigné, d’ordre supérieur, se seroit transporté au domicile de Jean

Isaac Ami, fauxbourg et bannière de St. Laurent, où il auroit trouvé Louise Ami, penchée surun lit, en travail d’enfant, soignée par la veuve Amaudruz, sage-femme jurée. Sérieusementexortée et vivement pressée à donner gloire à Dieu et à dire vérité sur la paternité de sonenfant, elle a solemnellement certifié, sans blesser sa conscience, ni faire tort à la personneaccusée, qu’elle ne pouvoit charger qui que ce soit de la paternité de l’enfant que DanielPorchet, de Sullens. Son commerce charnel avec lui date dès la St. Martin 1775, et continué enXbre. S’en rapportant à sa précédente déclaration par devant la v. Chambre.

En témoin de quoi signé, Lausanne lundi matin 5e. aoust 1776.Signé : Jean Philibert André Esaye Vullyamoz, secrétaire.Du lundi 5 août 1776, 1 heure après midi.La veuve Amaudruz, sage-femme jurée, déclare que Louise Ami, d’elle bien connue,

auroit accouché ce jourd’hui 5 août, environ 5 heures du matin [p. 320] au domicile de sonfrère Jean Isaac Ami, fauxbourg et bannière de St. Laurent, d’un enfant fille, viable, à terme etde bonne venue.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce 5e. août 1776.Signé : Polier de Vernand, lt. bl.Sur quoi délibérant, la v. Chambre a ordonné que Louise Ami sera assignée pour la

15e., de même que n. Porchet, père de l’accusé.[-] Suitte de cause entre Abram Champoux et Jean Baptiste Duplan.En suite de cause entre Abram Champoux d’une part, agissant au nom de sa fille

Susanne, & Jean Baptiste Duplan, d’autre part. Les parties s’étant appointées dansl’assemblée dernière du 1er. d’août courant, vu l’absence d’un des témoins, à une assemblée àl’extra de la huitaine, et le tems fixé par les illustres seigneurs du Consistoire suprême, à ceque l’on en entendit les deux témoins dans ce jour sans qu’il fut nécessaire que les partiesreparussent, et que communication leur seroit données des réponses qu’auroient faites lestémoins aux interrogats et contr’interrogats fournis réciproquement.

Monsieur le président fait rapport qu’en ce moment il lui auroit été remis de la part deJean Baptiste Duplan, une réquisition par laquelle [p. 323]6 il pose en fait que Mtre. Bousser,l’un des témoins qui va déclarer, doit avoir vu en même lit la Susanne Champoux avec lenommé Dupuis, dit Lyonnais, et demande qu’il soit interrogé sur ce fait considérable dans lacause.

6 Erreur de pagination : le scribe a passé directement de la p. 320 à la p. 323.

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La v. Chambre ayant ouï la lecture de cette réquisition, a trouvé qu’elle est absolumentextrajudiciaire, que Baptiste Duplan auroit dû placer cette circonstance très intéressante dansses contr’interrogats, ou du moins aviser sa partie qu’il avançoit contre elle un nouveau faitqui auroit put donner quelque lumière à la cause, et procurer le consentement dedite partie àce que Bousser fut interrogé sur cette allégation. Partant, il ne sera fait aucune question auxdeux témoins qui sorte des interrogats et contr’interrogats fournis respectivement par lesparties.

On a fait appeler les susdits témoins, les Sieurs Favre et Bousser.Compart le Sr. Nicolas Favre, de la Corporation françoise de cette ville, âgé de 49 ans,

régent des bannières de la Cité et St. Laurent.[p. 323b]7

Compart le Sr. François Bousser, de Makerne dans la Lorraine allemande, diocèse deNancy, âgé de 29 ans, catholique romain, ébéniste exercant sa profession en cette ville depuiscinq ans.

Exortés à dire vérité sur les interrogats et contr’interrogats qui leur ont été fournis paravant, et sur lesquels ils ont eu le tems suffisant de faire leur réflexion.

Lesquels ayant pretté serment, le Sr. Bousser s’est retiré.Interrogats faits au Sr. Favre.1. Interrogé s’il a connu un nommé Dupuis, dit Lyonnais, menuisier de profession.Rép. : Qu’il l’a vu travaillant chez Mtre. Bousser et qu’on l’apelloit communément le

Lyonnais.[p. 324]

N°. 2. Interrogé si ledit Dupuis ne lui a pas témoigné avoir reçeu trois écus neufs deJean Baptiste Duplan, de Cossonay, soit Allens.

A dit que non.3°. Interrogé en quel tems ledit Lyonnais lui a dit et témoigné avoir reçeu ces trois

écus neufs.Rép. : En aucun tems vu la réponce précédente.4°. Interrogé s’il sçait à raison de quoi ledit Duplan avoit donné ces trois écus neuf

audit Dupuis.Rép. : Que Mtre. Bousser lui avoit dit que le Lyonnais avoit reçeu lesdits trois écus

neufs à Cossonay, de celui qui étoit accusé par Susanne [p. 325] Champoux. Du reste, ignorepour quelle raison le Lyonnais avoit reçeu ces trois écus neufs.

5°. Interrogé si ledit Dupuis ne lui a pas fait mention d’un billet de cinq louis, qu’ildisoit lui être dûs par Duplan.

Rép. : Qu’il a vu ce billet en présence de Bousser et du Lyonnais.6°. Interrogé s’il a vu et lu ledit billet.Rép. : Que oui. Qu’il a tenu ce billet dans les mains, qu’il l’a lu, et qu’il étoit bien

signé Baptiste Duplan. Le Lyonnays ne sachant pas lire, lui demandoit si ce billet étoit bon. Aquoi il avoit répondu qu’il étoit aussi bon que s’il avoit été rédigé par main de notaire.

7°. Interrogé s’il se rappelle le contenu de ce billet.Rép. : Que Duplan prometoit de [p. 326] payer conq louis audit Lyonnais, et qu’autant

que ledit déposant se rappelle, la somme devoit se livrer à peu près dans ce tems ci.8°. Interrogé s’il ne sait pas, entr’autres, que le billet étoit payable après que les

difficultés que ledit Duplan avoit avec Susanne Champoux, sur fait de paternité, seroientterminées.

Rép. : Que non.9°. Interpellé de dire ce qu’il sçait sur ses deux objets.

7 Erreur de pagination : le scribe est revenu à la p. 323, d’où p. 323b.

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Rép. : Qu’il s’en rapporte à ses réponses précédentes.Réponces aux contr’interrogats.1°. Interrogé si pas Dupuis dit le Lyonnais, n’a pas dit, comme il a dû le dire, que les

trois écus neufs qu’il a reçeu, et que Duplan avoue bien uniquement avoir livré, l’ont été pourses diverses journées et dépenses en qualité de témoin évoqué à Cossonay, et que ses journéesétoient dûes en cette qualité.[p. 327]

Rép. : Que ledit Lyonnais ne lui a fait aucunne mention de ce que dessus.N°. 2. Interrogé s’il connoissoit Jean Baptiste Duplan lorsque Dupuis lui a parlé d’un

prétendu billet qu’il doit lui avoir présenté.Rép. : Qu’il a vu ledit Duplan le 18 juillet dernier, pour la première fois, lorsqu’il

parut en v. Chambre.3°. Interrogé si en particulier, il connoissoit l’écriture de Jean Baptiste Duplan, qui nie

d’avoir jamais écrit & signé un tel billet.Rép. : Que non.4°. Interrogé si ledit Lyonnais ne lui a pas présenté ce billet pour se donner du crédit

auprès du Sieur Bousser.Rép. : Que Mtre. Bousser lui a montré ce billet qu’il avoit entre ses mains, pour savoir

s’il étoit bon.[p. 328]

Lecture faite, a persisté. A protesté pour sa journée, de même que pour la précédente.Interrogats fait au Sieur Bousser.N°. 1. Rép. : Que oui, qu’il a travaillé chez lui cinq à six mois.2°. Rép. : Que oui.3°. Rép. : Que le Lyonnais lui a dit trois jours après que l’on avoit paru par devant le v.

Consistoire de Cossonay, qu’il avoit reçeu pour ses journées trois gros écus du garçon deCossonay qui étoit venu le chercher, et qui étoit accusé de paternité par une fille dudit lieu. Etcomme ledit Lyonnais avoit perdu assés de tems, on comptat sur six journées, à vingt bachespar jour.

4°. Rép. : Que c’est pour le tems perdu.5°. Rép. : Que oui, qu’il a eu ledit billet dans son bureau.6°. Rép. : Qu’il ne sait pas lire en françois, et qu’il a remis au Sieur Favre ledit [p.

329] billet, qu’il l’a lu à haute voix en sa présence, le Lyonnois étant aussi présent.N°. 7. Rép. : Que dans ce billet ledit Duplan prometoit de payer cinq louis au

Lyonnois dans un terme qui tombe à peu près en ce tems ci.8°. Rép. : Qu’il ne se rappelle point que cette clause y fut insérée.9°. Rép. : Que quelques jours avant qu’on dû paroître à Cossonay, l’homme accusé

dudit Cossonay, avec un cousin, s’étoit introduit plusieurs fois dans la maison dudit déposantpour parler audit Lyonnais. Qu’un jour, entr’autres, ils déjeunoient ensemble, qu’on avoitprocuré du papier et de l’encre. Que lui déposant étant entré dans le cabinet où le Lyonnaistravailloit, il avoit vu à côté de lui l’homme de Cossonay assis, ayant du papier devant lui surle bamp de travail, et comme voulant écrire. Et qu’ensuitte, le Lyonnais lui avoit [dit] qu’il nes’étoit point écrit de billet dans ce moment là parce que l’accusé [p. 330] n’offroit que troislouis et demi. Et qu’il tiens de la bouche du Lyonnais, que ce billet avoit été écrit au TroisPigeons, petite auberge, rue St. Jean, bannière de St. Laurent.

Réponses aux contr’interrogats.N°. 1. Rép. : Que oui, que c’étoit pour ses journées et son tems perdu.2°. Rép. : Qu’il le connoissoit de vue puisqu’il avoit été plusieurs fois chez lui.3°. Rép. : Que non.

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4°. Rép. : Que le Lyonnais lui devoit environ dix neufs francs et lui avoit remis leditbillet pour sûrté, n’ayant gardé ledit billet que trois jours, au bout desquels le Lyonnaissouhaitat de le ravoir pour aller à Cossonay. A quoi il a ajouté qu’au retour dudit Cossonay, leLyonnais lui avoit dit qu’en revenant de Cossonay jusques à Morges avec Duplan et soncousin, le billet avoit été déchiré, crainte que le Lyonnais ne le montra à [p. 331] quelqu’un,lui disant qu’il pouvoit bien compter sur sa parole d’honneur et ses dispositions à exécuter sespromesses.

Lecture faite, a persisté, et a protesté pour sa journée, de même que pour la précédente.Sur quoy la v. Chambre délibérant, attendra encore huit jours avant d’adresser à nos

illustres seigneurs du Consistoire suprême, le procédure entière, les parties pouvant avoirquelques notifications à se faire postérieurement à la connoissance, qui leur est libre de seprocurer dans cet intervalles des réponces des témoins sur le fait dont il s’agit.

22 août 1776

[-] 21e. assemblée dès la St. Michel 1775 à celle de 1776.Du jeudi 22 août 1776.Sous la présidence du nble. seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Botttens, Leresche, pasteurs Chavannes,Sprungli présent, pasteur allemand, banneret de Saussure, conseiller Destallent, et secrétaire.[p. 332]

[-] Abram Champoux ; Jean Baptiste Duplan.Le paquet concernant Abram Champoux et Jean Baptiste Duplan, les deux de

Cossonay, a été expédié à nos illustres et puissans seigneurs du Consistoire suprême, lesamedi 17 août 1776.

[-] Jean Pierre Muller et son père Jean Muller ; Elis. Hasler ; Jean von Ruff.Le noble seigneur lieutenant baillival a fait lecture de la lettre de nos illustres

seigneurs du Consistoire suprême en date du 5 du courant, concernant Jean Muller, JeanPierre Muller, Elisabeth Hasler et Jean von Ruff, dont la teneur suit.

Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville & république deBerne. Salut.

Ayant apris par votre dernière lettre, que malgré notre dernière sentence du 22 juilletpassé, Jean von Ruef & Elisabeth Hasler, de Trub, s’étoient quitté et avoient déclaré qu’il leurétoit impossible de vivre ensemble, d’un côté, et de l’autre, que le père de Jean Pierre Muller,de Neuenegg, avoit formelement renoncé à son droit de retrait, en donnant présentement sonconsentement au mariage de son fils avec ladite Hasler. Sur ce, après avoir eu à l’audience dece jour ces deux derniers en personne, nous avons changé [p. 333] notre susdite sentence enceci, que nous avons permis audit Muller et à ladite Hasler de faire bénir leur mariageaujourd’hui à notre grande église. Que cependant, notre sentence à l’égard de von Ruef doitsubsister quand aux conséquences que pourroient avoir la proclamation et la lettre de divorce.Mais comme ladite Hasler, par son inconstance & légèreté punissable, à mérité notreanimadversion, nous l’avons fait mettre en prison dans la capitale deux fois vingt & quatreheures, d’abord après la bénédiction de son mariage, & ordonné qu’en outre, elle subiroit lamême peine dans votre ressort. Quand aux frais, nous avons condamné le père de Muller à lesaquitter, sauf modération, tous les autres frais doivent être payés par les jugaux. Lesquelsdoivent aussi rembourser à von Ruef, ainsi qu’il est de droit, les septs gros écus qu’il avoitdélivrés à ladite Hasler. A la réquisition de Jean von Ruef, vous pourrés lui remettre une copiede la présente sentence.

Du reste, vous retirerés du père de Muller pour émolument de notre Chambre, deuxcent quarante baches, que vous envoyerés à notre secrétaire. Nous vous recommandons à laprotection divine. Donné ce 5 août 1776.

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Reçue le 12 août 1776.[p. 334]

Monsieur le président ajoute que pour accélérer et sauver des frais aux parties, il auroittiré un engagement de Jean Pierre Muller en date du 15 du courant mois d’août, de paroître luimême à ce jour, se faisant fort pour Jean Muller, son père, et Elisabeth Hasler. Enconséquence de quoi ses trois personnes ont été proclamées et n’ont point parus à la cittation.

[-] Comparoissance de von Ruff.Jean von Ruef mandé, se présente, et après lecture faite de la sentence, il a acceptée

dans tout son contenu, demandant qu’il lui en soit expédié une copie.La v. Chambre, par son délibéré, vu la non comparoissance de Jean et Jean Pierre

Muller, père et fils, et Elisabeth Hasler, quoique avertis à paroître ce jourd’hui, sans frais,ordonne qu’ils seront assignés à paroître dans la 15e., et cela par mandat, en conformité de lasentence souveraine, et il sera donné copie dedite sentence audit von Ruef.

[-] Anne Kunz ; Jn. Pierre Muller.Mr. le révérend pasteur allemand met sur le bureau la déclaration d’Anne Barbe Kunz,

fille de Pierre Kunz, de Lauperswil, baillage de Trachswald, âgée d’environ 20 ans, d’êtreenceinte des œuvres de Jean Pierre Muller, dont la teneur suit.[p. 335]

Du mardi 6 août 1776, à 3 heures après midi.S’est rendu au domicile du ministre allemand à Lausanne, Anne Barbe Kunz, fille de

Pierre Kunz, bourgeois de Lauperswil, baillage de Trachswald, âgée d’environ 20 ans, allantchez sa mère à Kirchberg, bailliage de Berthoud, et a déclaré au susdit pasteur, qu’ayantdemeuré chez Jean Muller, de Neuenegg, bailliage de Laupen, granger chez Mr. Bergier, auMont, jurisdiction de Lausanne, depuis le commencement de mai présente année, jusques huitjours avant la St. Jaques, elle y étoit devenue enceinte des œuvres de Jean Pierre Muller, filsdudit Jean Muller. Que leur commerce charnel avoit commencé dès les premiers jours dumois de mai présente année, duré jusques à son départ, huit jours avant la St. Jaques. Que deplus, le susdit Pierre Muller lui avoit souvent promis de l’épouser, en présence de son pèreJean Muller et du valet de la maison, dont le nom lui étoit inconnu. Ce qu’atteste à Lausannece 6 août 1776.

Signé : E. G. Sprunglin, pasteur de l’Eglise allemande.[p. 336]

[-] Comparoissance de Anne Muller.Mr. le révérend pasteur allemand ayant été informé depuis peu de jours, d’une manière

positive, que Anne Muller, fille de Jean Muller, de Neuenegg, fermier de Mr. Bergier d’Illens,au Mont, étoit enceinte et accusoit de la paternité de son enfant le nommé Pierre Cavin, ils lesauroit fait assigner à paroître à ce jour.

Anne Muller comparoissant. Interrogée de son nom, surnom, âge et demeure.Rép. : Je m’apelle Anne Muller, âgée d’environ 30 ans, domiciliée chez mon père,

Jean Muller, au Mont.Interrogée quand elle a eu son commerce charnel avec lui.Rép. : Dans le commencement de mars présente année 1776.Interrogée quand son commerce a fini.Rép. : Quelle n’a eu son commerce charnel qu’une fois, et que ce doit être un mecredi

du mois de mars.Interrogée combien de mois elle compte d’être enceinte.Rép. : D’environ 4 à 5 mois.Relu, ratifié.[-] Jn. Pierre Cavin.Jean Pierre Cavin paroissant. Interrogé de son nom, surnom, âge, qualité et demeure.

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Rép. : Je m’apelle Jean Pierre Cavin, fils de Pierre Gratien Cavin, de Veulliens,paroisse de Syens, âgé de 28 ans, meunier, domestique de Christ Hër au moulin du Calvaire,bannière de la Cité.[p. 337]

Interrogé s’il se reconnoît père de l’enfant dont Anne Muller est enceinte.Rép. : Qu’il est bien vrai qu’il a eu commerce charnel avec elle dans le tems qu’elle

indique.Interrogé s’il insiste à ce que ladite Muller soit entendue à l’instant de ses couches.Rép. : Qu’il s’en tient aux loix.Lecture faite, a persisté.Sur quoi délibérant, la v. Chambre a remis la suite de cette procédure jusques après les

couches de ladite Anne Muller. Laquelle étant rentrée, Mr. le révérend pasteur l’asérieusement exhortée à avoir soin de son fruit et d’indiquer à Mr. le président desprud’hommes à portée qui soient nommés par lui pour assister aux couches dedite AnneMuller. Cette procédure sera communiquée à Mr. le révérend pasteur de Syens, dans laparoisse duquel Veuillens est renfermé.

[-] Henriette Stoupan.Henriette Stoupan paroissant en suite de cause. Lecture lui ayant été faite de sa

déclaration à l’instant de ses couches, le dimanche 4 du mois d’août courant. Elle l’a ratifiéedans tout son contenu.

Et quand à la clame de mariage, elle produit un mandat qu’elle a fait signifier [p. 338]ce matin au tuteur de Jacob Creux, par lequel elle demandoit retranchement des imputationsqui lui sont faites dans les dupliques. Insiste à dire que si le billet de promesses se trouvoitmutilé, ce n’étoit pas son fait, et demandoit enfin d’être admise à preuve au sujet de cettecirconstance. Sçavoir, que Jacob Creux n’avoit quitté le pays que depuis la date de la plainted’elle demanderesse. Mais au lieu de suivre à cela, Mr. le justicier Viret paroissant ainsi queprocuré de Mr. Creux, les parties s’en sont rapportées à ce que la v. Chambre décideroit à cesujet, et ont manifestés qu’elles désiroient ardemment, et en particulier la demanderesse, vu sapauvreté, qu’il plut à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême de ne pas les évoquer, etde juger sur la procédure matrimoniale en tel être qu’elle se trouve aujourd’hui. LaditeStoupan ayant solemnellement affirmé que ce n’étoit pas son fait que les promesses demariage avoient été mutilées, puisqu’elle les ait remises dans le même état qu’elle les avoitreçeues des mains de Jacob Creux.

Sur quoi délibérant, la v. Chambre ordonne que les extraits ci dessus fussent levés leplutôt possible pour être adressé à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.[p. 339]

[-] Catherine Bauty.Mr. le président fait rapport d’un rescrit de nos illustres seigneurs du Consistoire

suprême, concernant les désordres de la maison d’Hantoine Blanc, à Cour, bannière du Pont,du 12 du présent mois d’août, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président & les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.A l’occasion d’une procédure que le Consistoire d’Aigle nous a envoyée, concernant

la grossesse de Catherine Madelaine Bauty, dudit Aigle, laquelle auroit séjourné pendantquelques tems dans votre ressort. Et selon sa déposition, seroit devenue enceinte dans lamaison d’Hantoine Blanc, à Cour, bannière du Pont. Nous avons vu que ladite Bauty, mêmedepuis que le Consistoire de Lausanne a envoyé au Consistoire d’Aigle un verbal à ce sujet,auroit encore habité dans cette maison décriée et cet infâme lieu. De manière que l’on ne peutplus ajouter de foy à son accusation. Puis donc présentement qu’il est à tous égard contraires

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aux bonnes mœurs et au maintien [p. 340] des ordonnances qui existent, que de telles maisonsodieuses, décriées et publiques, soyent souffertes au millieu de vous. En conséquence, nousvous enjoignons amiablement et sérieusement, selon le présent prescrit, de votre devoir defaire en ce rencontre le nécessaire, et par une vigilance exacte, de ne plus donner lieu à depareilles observations. Sur quoy, nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce12 août 1776.

Reçue le 16 août 1776.La v. Chambre se propose de présenter dans quelques jours un mémoire à nos illustres

seigneurs du Consistoire suprême concernant cette affaire.Mr. le président a fait lecture d’une ordonnance pour transférer Catherine Bauty à

Aigle, en date du 3e. du courant, plus d’une lettre de Mr. le banneret du Pont, à lui adressée endate du 16 du courant, sur la communication qu’il avoit fait au noble Conseil, du rescrit cidessus concernant la maison d’Anthoine Blanc.

[-] Lydie Matthey ; Louis Rollet.Mr. le président fait lire un verbal concernant les promesses de mariage que Louis

Rollet, de Moncenis, et Lydie Matthey, de Lausanne, se sont faittes à son audience du 9 aoûtcourant, dont la teneur suit.[p. 341]

Du vendredi 9 août 1776, 10 heures 3/4 du soir.Mr. le dixenier Curtat, de la bannière de St. Laurent, assisté de Mttre. Anthoine Mercier,

guet, s’étant introduit par ordre supérieur dans l’appartement des sœurs Matthey, bourgeoisesde Lausanne, maison de Jaques Blanc, fauxbourg de St. Laurent, environ dix heures du soir,auroit trouvé Lydie Matthey au lit, & un garçon perruquier, ouvrier chez Mr. Bruel, enferméavec elle. Ils les ont amenés à notre audience, eux suivant volontairement.

Le perruquier, interpellé de son nom, surnom, âge et qualité.A dit : Je m’apelle Louis Rollet, de Moncenis, en Bourgogne, diocèse d’Autun, fils de

feu Henri Rollet, âgé de 22 ans, prosélite.Interrogé s’il veut épouser Lydie Matthey lorsqu’il en aura obtenu la permission de

Leurs Excellences.Rép. : Que oui, et qu’il présentera le plutôt possible requette à cet effet.Lydie Matthey, interrogée si elle consent à épouser ledit Louis Rollet.Rép. : Que oui.En témoin de quoi l’un et l’autre ont signés, sous toute obligation de biens, Lausanne

ce 9e. août 1776.Signés à la minute : Lydie Matthey ; Louis Rollet.Vu signer, signé : Polier de Vernand, lt. bl.

[p. 342]Lesdit, assignés par Mr. le président, ont parus. Lecture leur ayant [été] faitte desdites

promesses de mariage, ils les ont confirmées.Louis Rollet, interrogé depuis quand il c’est retiré dans un pays protestant.Rép. : Que c’est depuis environ deux ans, et qu’il demeure à Lausanne à peu près

depuis un an, et a manifesté qu’il désiroit d’être instruit dans notre sainte communion, et qu’ilprioit Mrs. les révérends pasteurs de l’instruire.

Sur quoi délibéré, la v. Chambre a invité Messrs. les révérends pasteurs de lui donnerleurs instructions et directions nécessaires, dont ils feront rapport successivement.

[-] Louise Ami.Du jeudi 15 août, 8 heures du matin.La veuve Amaudruz, sage-femme jurée, certifie que la fille naturelle de Louise Ami,

auroit été baptisée hier 14 du courant, à l’église de St. Laurent par Mr. le révérend pasteurBesson, sous le nom de Anne Emilie. En témoin de quoi signé, Lausanne ce 15 août 1776.

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Signé : Polier de Vernand, lt. bl.[p. 343]

3 octobre 1776

[-] 1re. assemblée dès la St. Michel 1776 à celle de 1777.Du jeudi 3me. 8bre. 1776.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyen Leresche, pasteurs Chavannes, Sprunglin présent,pasteur allemand, conseiller Destallents, et le secrétaire.

[-] Expédition des déclarations concernant H. Stoupan et J. Creux.Le résultat des déclarations sur l’accouchement d’Henriete Stoupan et de Jacob Creux,

a été expédié à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême le samedi 24 août 1776, neconcernant que la clame de mariage.

[-] Concernant Anne Muller et Pre. Cavin.Le mecredi 28 août, a été remis à Monsr. le lieutenant baillival, une copie du verbal

concernant Anne Muller et Pierre Cavin, de Vulliens, paroisse de Mézière, pour être expédiéeà Mr. le révérend pasteur dudit lieu.

[-] Concernant Rosine et Jean Henri Heusler.Le noble seigneur lieutenant baillival met sur le bureau un rescrit de nos illustres

seigneurs du Consistoire suprême, de la date du 16. 7bre. dernier, concernant RosineGranicher, de Zoffingue, et Jean Henri Heusler, bourgeois de Berne, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.[p. 344]

A l’interrogatoire subi en mai dernier par Jean Henri Häusler, domicilié chez son père,à Lausanne, il lui fut enjoint de ne pas changer de demeure jusques à ce que la procédure futfinie, et sans doute qu’il est toujours dans la même position. En conséquence, nous vouschargeons amiablement de lui manifester que Rosine Salomé Gränicher, de Zofingen, y aaccouché le 14 du mois passé, d’un enfant garçon, et qu’après un examen des plus strict, elle apersisté à charger ledit Häusler de la paternité de son enfant, et a soutenir la réalité despromesses de mariage qu’il lui a faites.

Vous ne manquerez pas de nous envoyer le résultat de cette information. Nous vousrecommandons à la protection divine. Donné le 16 7bre. 1776.

Reçue le 23 7bre. 1776.En conséquence duquel, Mr. le président auroit fait assigner les Häusler, père et fils.

Ce qu’ils ont fait volontairement.Lecture faite dudit rescrit audit Jean Henri Häusler, assisté de son père.Interrogé s’il se reconnoît père de l’enfant garçon dont Rosine Salomé Gränicher a

accouché le 14 du mois d’août dernier.Rép. : Je demande pardon d’avoir nié, à la date du 26 mai dernier, d’avoir eu aucun

commerce charnel avec Rosine Salomé Gränicher, de Zofinguen, s’étant fait des illusions àcet égard. Mais qu’aujourd’hui, il tiens son accusation pour vraye et juste, et en [p. 345]conséquence, je me reconnois d’ors et déjà père de l’enfant qu’elle m’attribue, devant portermon nom, être de ma bourgeoisie, et entretenu par moi seul au bout de six mois dès la date desa naissance, en donnant à la mère trois croners pour son gage de nourrice.

Interrogé s’il se propose de suivre aux promesses de mariage qu’il a avoué d’avoir faitpar écrit à ladite Gränicher.

Rép. : Qu’il lui est impossible, qu’il est trop jeune et se trouve sans autre faculté quecelle de sa profesion de ferblantier. Que d’ailleurs, ladite Gränicher, soit sa belle-mère, ontusés de surprise à son égard.

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Samuel Hausler, maittre couvreur, père de Jean Häusler, habitant de cette ville,paroissant. Il lui a été demandé s’il continue ainsi qu’il l’a fait le 26 de mai, à s’opposer aumariage de sondit fils avec ladite Gränicher.

Rép. : Qu’il y apporte les oppositions les plus formelles, réclamant avec instance lebénéfice des loix.

Lecture faite, ont persistés.Il a été enjoint audit Jean Henri Häusler d’attendre ici le rapport de la sentence de nos

illustres seigneurs du Consistoire suprême.Sur quoi délibérant, la v. Chambre a ordonné que ces interrogatoires seroient levés

promptement et expédiés à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême[p. 346]

[-] Comparoissance de Louise Ami.Louise Ami paroissant, dhuement assignée, lecture lui a été faite de sa déclaration au

tems de ses couches du 8e. août dernier. Elle l’a confirmée pour être la pure vérité.Interrogée si elle veut suivre à la clame de mariage qu’elle avoit intentée audit

Porchet.Rép. : Que ledit Porchet étant mineur, et son père y ayant fait opposition, elle quite sa

clame matrimoniale. Demandant que David (sic : Daniel) Porchet soit assigné à paroître à lapremière assemblée, soit son père. A quoi admise.

[-] Concernant Susanne Marie Dufaux et André Juan. Voyés le nouveaux registre, fol.50 de l’assemblée du 14 avril 1771 (sic: 1777) où la sentence est tout au long.

Monsieur le président met sur le bureau un rescrit de nos illustres seigneurs duConsistoire suprême, concernant Susanne Marie Dufaux, de Châtelard, et André Juvan, deCheseaux, de la date du 2 7bre. 1776, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.A l’audience de ce jour, nous avons prononcé sur la clame de paternité ventillante

entre Susanne Marie Dufaux, de Châtelard, et André Juvan, de Cheseaux, boucher, domiciliéà Lausanne. Condamnant les parties à subir la peine de dix jours de prison dans votre ressortoù la faute a été commise. Au surplus, ledit Juvan devra supporter tous les frais de ce procès,sauf modération. Nous vous chargeons amiablement de retirer dudit, pour l’émolument denotre Chambre, 130 batz, que vous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons à laprotection divine. Donné ce 2 7bre. 1776.

Reçue le 6 7bre. 1776.[p. 347]

Lesdits subiront leurs peines à la prudence de Monsr. le président.[-] Jeanne Espérance Gardet et Phillibert Flacilière.A été mis sur le bureau la déclaration de notre secrétaire de scéans, concernant

l’accouchement de Jeanne Espérance Gardet, avec celle de la sage-femme jurée, dont lesteneurs suivent.

Du samedi 28 7bre. 1776, cinq heures du soir.Le secrétaire soussigné, d’ordre supérieur, appellé par Mr. Charles Bergier, citoyen de

Lausanne, se seroit transporté au domicile de la veuve Gardet, maison de Louis Vaney, rue deSt. Jean, bannière de St. Laurent, où il auroit trouvé, gisante dans un lit, Jeanne EspéranceGardet, sa fille, fille de feu Charles Gardet, habitant dans cette ville, de la Corporationfrançoise. Ladite Jeanne Espérance Gardet, vivement pressée et exortée à donner gloire à Dieuet à dire vérité sur la paternité de l’enfant qu’elle avoit mis au monde jeudi dernier 26 ducourant mois de 7bre., sans avoir appellé pour assister à ses couches aucun membre du v.Consistoire, pour y avoir été recommandée au tems de sa déclaration. Elle a déclaré que sans

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faire tort à sa conscience, ni à la personne accusée, qu’elle ne pouvoit charger qui que ce soitde la paternité de son enfant que Phillibert Flacilière, de René le Duc, diocèse de Châlons, enBourgogne, absent du pays. Son commerce charnel avec lui ayant commencé sur la fin deXbre. 1775, confirmant avec plus de force sa première déclaration par devant la v. Chambre.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce samedi soir 18 7bre. 1776.Signé : E. Vullyamoz, secrétaire consistorial.

[p. 348]Du samedi 28 7bre. 1776, à 5 heures du soir.Jeanne Marguerite, née Claparede, femme du Sr. Henri Vullyamoz, cittoyen de

Lausanne, sage-femme jurée, déclare que Jeanne Espérance Gardet, d’elle bien connue, auroitaccouché jeudi dernier, 26 du courant mois de 7bre., à 4 heures du matin, au domicile de samère, maison de Louis Vaney, rue de St. Jean, bannière de St. Laurent, d’un enfant garçon àterme, de bonne venue et viable.

En témoin de quoi signé, Lausanne ce samedi 28e. 7bre. 1776.Signé : E. Vullyamoz, secrétaire consistorial.[-] Extrait baptistaire de Charles Nicolas, fils de naturel de Jne. Gardet.Charles Nicolas, fils naturel de Jeanne Pauline Espérance Gardet, de la Corporation

françoise, donné à Philibert Flacilière, de René le Duc, diocèse de Châlons, en Bourgogne, estné le jeudi 26 et a été baptisé dans l’église de St. François par Mr. le ministre Vullyamoz, ledimanche 29e. 7bre. 1776. Parr. Charles Bergier et Isaac Gardet.

Extrait du registre des baptêmes de l’Eglise de Lausanne. C’est ce qu’atteste le 14 9bre.1776.

Signé : E. L. Chavannes, pasteur.[p. 349]

14 novembre 1776

[-] 2de. assemblée dès la St. Michel jusques à la St. Michel 1777.Du jeudi 14 9bre. 1776.Sous la présidence du noble seigr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé,

ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes,banneret de Saussure, conseiller Destallents, assesseur Rosset, et secrétaire.

[-] Rosine Salomé Gränicher et Jn. Henri Hausler.Le samedi 5 8bre., le paquet concernant Rosine Salomé Gränicher et Jean Henri

Hausler a été [expédié] à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.Le mardi 5 9bre. courant, ensuite du rescrit de nos illustres seigneurs du Consistoire

suprême concernant Rosine Salomé Gränicher, de Zofingen, et Jean Henri Hausler, bourgeoisde Berne, de la date du 21 8bre. dernier, par lequel rescrit les deux, assignés à paroître pardevant leur audience, sur le 14e. du courant, le noble seigneur lieutenant baillival auroit faitassigner par devant lui le père Häusler ledit jour 5 du courant mois de 9bre. et lui auroit remisen mains propre l’original des lettres de citation contre lui et son fils. Desquelles la copie a étéadressée à Mr. Tschiffely, secrétaire du Consistoire suprême par le courier dudit jour.

Le noble seigneur lieutenant baillival ayant fait rapport de ce que dessus, lecture a étéfaite dudit rescrit, dont la teneur suit.[p. 350]

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Rosine Salomé Gränicher, de Zofingen, n’ayant pas voulu se désister de la clame de

mariage contre Jean Henri Häusler, présentement domicilié dans votre ressort, bourgeois de lacapitale. Nous vous chargeons amiablement d’assigner ledit Häusler, de même que son père,Samuel Häusler, à paroître par devant nous en contradictoire contre la plaignante, jeudi 14 du

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mois de novembre prochain, et de nous aviser que la citation à été bien faite. Nous vousrecommandons à la protection divine. Donné ce 21 8bre. 1776.

Reçue le 28e. 8bre. 1776.Monsieur le banneret Lemaire ayant résigné, il a été remplacé par Monsr. Secrétan,

banneret du Pont.[-] Concernant Jeanne Marie Remondin et Benoît Mercier.Le noble seigneur lieutenant baillival a mis sur le bureau la déclaration du secrétaire

de scéans, concernant les couches de Jeanne Marie Remondin, de la Corporation françoise decette ville, dont la teneur suit.[p. 351]

Du lundi 4 9bre. 1776, dès les sept heures demi du soir jusques après neuf heures.Le secrétaire soussigné, suivi de l’huissier de la vénérable Chambre, d’ordre supérieur,

se seroit transporté au domicile de Jeanne Marie Remondin, de la Corporation françoise decette ville, maison de Jean Louis Place, rue de St. Ethienne, bannière de la Cité, où il auroittrouvé Jeanne Marie Remondin, assise sur un fauteuil, en grand travail, ensuite aidé deCatherine Chevalley, sage-femme jurée. Après plusieurs questions, vivement pressée etexortée à donner gloire à Dieu, et à dire vérité sur la paternité de l’enfant qu’elle étoit prettede metre au monde, a déclaré que sans faire tort à sa conscience, ni à la personne accusée, ellene pouvoit charger qui que ce soit de la paternité de son enfant que Benoît Mercier, bourgeoisde Lausanne. Son commerce charnel avec lui ayant commencé le 14 janvier présente année, etcontinué jusques en juin dernier, confirmant avec plus de force sa première déclaration pardevant la v. Chambre.

Témoin de l’enfant qu’elle a mis au monde, qui est une fille, née entre neuf et dixheures du soir.

En foy de quoi signé, Lausanne ledit jour 4 9bre. 1776.Signé : E. Vullyamoz, secrétaire consistorial.[-] Déclaration de la sage-femme.Du mardi 5 9bre. 1776, 1 heure après midi.Catherine Chevalley, sage-femme jurée, déclare que Jeanne Marie Remondin, [p. 352]

de la Corporation françoise de Lausanne, auroit accouché hier lundi 4 du courant, environ 9heures du soir, au domicile de Mtre. Schopfer, rue St. Etienne, bannière de la Citté, d’un enfantfille viable, à terme, et de bonne venue.

[-] Baptistaire de l’enfant Remondin.Du mardi 12 9bre. 1776, 2 heures après midi.Ladite sage-femme Chevalley certifie que la fille naturelle de Jeanne Marie Remondin

auroit été baptisée hier lundi 11 9bre., à l’église de la Cité par Mr. le révérend pasteurChavannes, sous le nom de Françoise Benigne.

Délibéré que ladite Jeanne Remondin sera convenue devant la v. Chambre aussitôtqu’elle sera rettablie.

[-] Concernant Jaqueline Landré et Guillaume Brenner.A été mis sur le bureau la déclaration du secrétaire de scéans, concernant les couches

de Jaqueline Landré, de la Corporation françoise, dont la teneur suit.Du samedi 5 8bre. 1776, environ 3 heures après midi.Le secrétaire soussigné, d’ordre supérieur, averti au matin par la veuve Lebre, sage-

femme jurée, de même que de l’huissier Fiaux, de ne pas s’éloigner. Ensuitte demandé parune jeune fille, se seroit transporté au domicile de David Landré, derrière St. Jean, maison de[p. 353] la veuve Langin, bannière de St. Laurent, de la Corporation françoise, où il auroittrouvé Jaqueline Landré, âgée de 21 ans, allant et venant par la chambre, aidée de la veuveLebre, sage-femme jurée. Après plusieurs questions, vivement pressée et exortée à donnergloire à Dieu et à dire vérité sur la paternité de l’enfant qu’elle alloit mettre au monde, a

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déclaré que sans faire tort à sa conscience, ni à la personne accusée, elle ne pouvoit chargerqui que ce soit de la paternité de son enfant, que Jean Guillaume Brenner, de Nuremberg,orfèvre. Son commerce charnel avec lui ayant commencé en janvier présente année, etcontinué jusques en mai. Confirmant avec plus de force sa première déclaration par devant lav. Chambre.

En témoin de quoi signé, Lausanne le samedi 5 8bre. 1776.Signé : Vullyamoz, secrétaire consistorial.[-] Déclaration de la sage-femme.Du dimanche 6 octobre 1776, 7 heures du matin.La veuve Lebre, sage-femme jurée, déclare que Jaqueline Landré, d’elle bien connue,

auroit accouché hier samedi 5 du courant, 8 heures du soir, au domicile de son père, DavidLandré, derrière St. Jean, bannière de St. Laurent, d’une enfant garçon, viable, à terme et debonne venue.[p. 354]

Du jeudi 17 octobre 1776, 7 heures du matin.La susdite sage-femme certifie que cet enfant auroit été baptisé hier mecredi 16 du

courant, à l’église de St. Laurent par Mr. le révérend pasteur Chavannes, sous le nom de JeanGuillaume.

Ladite Jaqueline Landré paroissant, assistée de sa mère, duement assignée. Lecture luia été faite dedite déclaration, qu’elle a confirmé en tout son contenu.

Interrogée si elle n’a point de nouvelles de Guillaume Brenner.Rép. : Qu’elle a ouï dire qu’il doit être actuellement ouvrier orfèvre à Lentzbourg,

chez un maître qui possède l’office de grandsautier.Interrogée si elle avoit fait écrire à Nuremberg, lieu de la bourgeoisie dudit Guillaume

Brenner.Rép. : Que Mr. Déaux, secrétaire de la Direction françoise, auroit écrit au père dudit

Brenner. Lequel a répondu qu’il n’étoit pas en état de rien faire pour son fils, et qu’il s’enremettoit aux loix du pays où l’enfant est né.

Relu et ratifié.La v. Chambre, par son délibéré, ordonne la levée de la procédure, pour être expédiée

aussitôt à nos illustres et puissants seigneurs du Consistoire suprême. Et comme ladite Landréa manifesté qu’elle étoit dans un pressant besoin, et qu’elle n’avoit pas reçeu jusques [p. 355]ici de la Corporation françoise, des secours suffisans pour l’entretien de son enfant, la v.Chambre recommande à nos illustres seigneurs pour qu’il leur plaise d’ordonner que laCorporation françoise se charge tout de suite de l’entretien de cet enfant, puisque la sage-femme a certifié à Monsieur le président que la mère, par deffaut d’organes, ne pouvoit pas lenourrir de son lait. D’ailleurs, n’ayant pas cru, vu l’incertitude de l’avis qu’à donné laditeLandré, devoir assigner Guillaume Brenner avant l’expédition de la procédure.

Jeanne Espérance Gardet, de la Corporation françoise, duement assignée, paroissant.Lecture lui a été faite de sa déclaration au secrétaire de scéans, qu’elle a confirmé en tout soncontenu.

Interrogée si elle n’a point eu de nouvelles de Phillibert Flacilière.Rép. : Que non.Interrogée si elle a soin de son enfant.Rép. : Qu’elle ne l’a pas put nourrir elle même, et qu’elle l’a mise chez une femme, à

45 baches par mois.Interrogée si elle a receu jusques ici quelques secours de la Corporation françoise.Rép. : Que ces Messieurs lui ont donné 20 baches, et qu’ils ne pouvoient pas encore

mettre cette affaire en règle.

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La v. Chambre, par son délibéré, ordonne la levée de la procédure, pour être expédiéeà nos illustres seigneurs du Consistoire suprême.

Monsieur le président fait rapport qu’il auroit reçu une lettre de Mr. Dufour, secrétairedu v. Consistoire de Montreux, le 2 9bre. courant, où il est demandé en faveur de SusanneMarie Dufaux, de Châtelard, qu’elle puisse subir rière [p. 356] Montreux la peine de dix joursde prison à laquelle elle a été condamnée, de même que André Juvan, de Cheseaux, parsentence des illustres seigneurs du Consistoire suprême du 2 7bre. 1776. Laquelle peine, l’un etl’autre doivent subir dans le ressort du Consistoire de la ville.

Sur quoi délibérant, la v. Chambre s’en est rapportée à la prudence de Monsieur leprésident, entièrement. Lequel a ordonné au secrétaire d’écrire audit Mr. Dufour, qu’il n’étoitpas possible de changer le lieu qui avoit été fixé aux délinquants pour y subir leurs peines.

28 novembre 1776

[-] 3me. assemblée dès la St Michel 1776 à celle de 1777.Du jeudi 28 9bre. 1776.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Chavannes,Besson, bannerets de Saussure, Secrétan, ancien boursier Rosset, conseiller Destallents, etsecrétaire.

[-] Rapports de deux expéditions de procédures concernant Jeanne Espérance Gardetet Phillibert Flacilière, plus de Jaqueline Landré et Guillaume Brenner.

Le samedi 16 9bre. 1776, a été expédié à nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême, le paquet concernant Jeanne Espérance Gardet, de la Corporation françoise, etPhillibert Flacilière, serrurier, de René le Duc, diocèse de Châlons en Bourgogne.

Le samedi 16 9bre. 1776, a été expédié à nos illustres seigneurs du Consistoiresuprême, le paquet concernant Jaqueline Landré, de la Corporation françoise, et GuillaumeBrenner, de Nuremberg, orfèvre.

[-] Concernant Jaqueline Landré et Jean Guillaume Brenner.Le noble seigneur lieutenant baillival met sur le bureau le rescrit de nos illustres

seigneurs du Consistoire suprême concernant Jaqueline Landré et Guillaume Brenner, dont lateneur suit.[p. 357]

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Jean Guillaume Brenner, de Nüremberg, orphèvre, n’ayant pu être entendu vu son

absence, pour répondre à la clame de paternité que Jaqueline Landré, de la Corporationfrançoise de Lausanne, a formée contre lui avant et pendant ses couches. Nous avons adjugé àladite Landré l’enfant garçon qu’elle a mis au monde le 5 octobre dernier, baptisé sous le nomde Jean Guillaume, comme illégitime, devant porter son nom, être de sa bourgeoisie, tomber àsa charge jusqu’à ce qu’elle fasse paroître par devant nous le père confessant. Nous l’avonsaussi condamnée pour cette faute simple à la peine de dix jours de prison, qu’elle subira dansvotre ressort.

Et comme il paroît par votre verbal que ladite Landré est hors d’état de nourrir sonenfant, vous aviserez la Direction françoise de pourvoir incessamment à ce qu’il soit bienentretenu. Nous, de notre côté, nous voulons bien charitablement nous relâcher de nos droits.Nous vous recommandons à la protection divine. Donné ce 18e. 9bre. 1776.

Reçue le 22 9bre. 1776.Ladite Jaqueline Landré, duement assignée, paroissant, assistée de sa mère. Lecture lui

a été faite dudit rescrit, qu’elle a promis d’effectuer quant à la peine.

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La v. Chambre, par son délibéré, ordonne au secrétaire de scéans, la levée du rescrit denos illustres seigneurs du Consistoire suprême, pour en communiquer la copie en 24 heures àMessieurs de la Corporation françoise [p. 358] pour qu’ils aident à ladite Landré qui n’en apas le moyen, laissant à la prudence du n. s. lieutenant baillival de lui faire subir sa peinequand il le jugera à propos.

[-] Elisabeth Coin et Anthoine Grenier.Monsieur le président met sur le bureau la déclaration d’Elisabet Coin, sur la clame de

paternité et de mariage qu’elle forme contre Anthoine Grenier, dont la teneur suit.Du mecredi 27 9bre. 1776.Elisabeth Coin, fille de Jean Etienne Coins, de Bottens, habitant en cette ville, âgée

d’environ 33 ans, lingère, déclare être enceinte des œuvres d’Antoine Grenier, fils de MauriceGrenier, de Lutry, habitant de cette ville, âgée de 28 ans, orphèvre. Son commerce charnelavec lui ayant commencé dans le courant de mai, présente année 1776, et continué jusqu’ennovembre. Elle fait clame de mariage et de paternité, produisant une lettre que ledit Grenier aécrite au père de la demanderesse, sous la date du 6 9bre. 1776.

Elle compte d’être enceinte d’environ six mois. En témoin de quoi signé, Lausanne ce27 9bre. 1776.

Lecture faite, a persisté et signé.Signée : Elisabet Coin.Vu signer, signé : Polier de Vernand, lieutenant baillival.Elisabeth Coin, duement assignée, paroissant. Lecture lui a été faite de sa déclaration.

Elle l’a confirmée en tout son contenu, produisant une lettre, de laquelle lecture a été faite, endate du 6 9bre. 1776.

Anthoine Grenier, accusé, deffendeur, paroissant.Interrogée de son nom, âge, qualité et demeure.Rép. : Je m’appelle Anthoine Grenier, âgé de 28 ans, orphèvre de profession,

domicilié chez mon père, bannière de Bourg.[p. 359]

Au lieu de suivre à la procédure, Mr. le président a proposé à Elisabeth Coin, un délaide 15 jours, auquel elle a adhéré, dans l’espérance que Mr. le révérend pasteur Besson,conjointement avec Mr. le banneret du cartier, voudront bien proffiter de ce tems pourarranger les parties, et procurer le mariage. L’un et l’autre ont promis de reparoître dans la15ne. si l’arrangement n’a pas lieu.

[-] Concernant Henriette Stoupan et Jacques Creux.Monsieur le président met sur le bureau un rescrit de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême, concernant Henriette Stoupan et Jaques Creux, dont la teneur suit.[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Après avoir examiné la procédure que vous nous avez envoyée concernant la clame de

mariage et de paternité d’Henriette Stoupan, bourgeoise de Lausanne, d’une part, contreJaques Creux, ainsi que défendeur, d’autre part. Nous avons trouvé que les raisons qui ont étéavancées contre l’authenticité des promesses de mariage présentées en droit, n’étoient pasd’une force suffisante pour faire déclarer fausses lesdittes promesses.

Mais comme le tuteur dudit Creux, défendeur, n’a pas voulu consentir à ce mariage àraison de la minorité de son pupile, nous avons en conséquence, selon le prescrit des loix,accordé au tuteur le droit de retrait, et partant, nous avons cassé et annullé les promesses demariage sur lesquelles les parties contestoient, les rendant à leur précédent état de liberté, demanière cependant que le tuteur, ainsi que retrayant en faveur de son pupille, devra supportertous les frais de ce procès, sauf modération.

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Du reste, l’enfant fille dont ladite Stoupan accouchoit le 4 août dernier étant mort envenant au monde, [p. 360] il n’y a plus rien à prononcer sur la clame de paternité. Quand à lapeine, nous avons, par bonnes considérations, dispensés les parties de la subir.

Vous retirerez des mains du tuteur pour l’émolument de notre Chambre, 196 batz, quevous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons à la protection divine. Donné le11 9bre. 1776.

Reçue le 18 9bre. 1776.Henriette Stoupan, dhuement assignée, parroissant. Lecture dedite sentence lui a été

faite, qu’elle a accepté avec remerciement. En conséquence de laquelle, elle portera sa liste defrais au greffe.

Au contre, Mr. Creux, ainsi que tuteur de Jaques Creux, ayant été proclamé, n’a pointparu quoiqu’assigné, soit son procureur.

[-] Jeanne Espérance Gardet, et Flacilière.Monsieur le président met sur le bureau le rescrit de nos illustres seigneurs du

Consistoire suprême, concernant Jeanne Espérance Gardet, de la Corporation françoise, etPhillibert Flacilière, dont la teneur suit.

[-] Lausanne.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.Phillibert Flacilière, de René le Duc, en Bourgogne, n’ayant pu être entendu vu son

abscence, pour répondre à la clame de paternité que Jeanne Espérance Gardet, de laCorporation françoise de Lausanne, a formée contre lui, avant et pendant ses couches. Nousavons adjugé à ladite Gardet l’enfant garçon qu’elle a mis au monde le 26 septembre dernier,baptisé sous le nom de Charles Nicolas, comme illégitime, devant porter son nom, être de sabourgeoisie et tomber à sa charge jusqu’à ce qu’elle fasse paroître par devant nous le père del’enfant confessant. Nous l’avons [p. 361] aussi [condamnée] pour cette simple faute, à lapeine de dix jours de prison et à tous les dépends de ce procès.

Que si ses facultée le comportent, vous retirerez de ladite Gardet, pour l’émolument denotre Chambre, 90 batz, que vous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons à laprotection divine. Donné ce 18 9bre. 1776.

Reçue le 22 9bre. 1776.Ladite Jeanne Espérance Gardet paroissant. Lecture lui a été faite dedite sentence,

ayant promis d’effectuer sa peine le plutôt possible.Communication dudit rescrit sera donnée à Messieurs de la Corporation françoise par

le secrétaire de scéans, dans 24 heures.[-] Rapport des sergents de la garde.Monsieur le président fait rapport qu’il lui auroit été remis deux déclarations des

sergents de la garde, Recordon et Noverraz, dont les teneurs suivent.La nuit du 16 au 17 9bre.Jean Philibert Mercier, le guet, a entendu dancer entre huit et neuf heures chez le Sr.

Strambin. Lui a dit qu’il étoit défendu de dancer après huit heures. Strambin lui a répondu quece n’étoit pas des dances, qu’il donnoit des leçons.

Le même guet a aussi entendu dancer à 9 heures chez Pippaz, boulanger, dans lamaison Delisle, à la montée de St. François. Il les a avertis de la deffence, mais ils ontcontinués jusques 9 h. et demi, lorsqu’un autre guet les a averti derechef. Alors ils ont finis lesdances.

Tallien, le guet du Pont a entendu dancer à 11 heures chez Nicolas Roy, meunier à larue du Pré. Y étant monté, leur a dit que ce n’étoit pas les heures de dancer. Ledit Roy lui a ditqu’il n’avoit rien à voir chez lui, ny dans aucunne maison particulière, et qu’il n’est pasdeffendu de dancer jusques à minuit.

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Lausanne le 17 9bre. 1776.Signé : Recordon, sergent de garde.

[p. 362]Rapport de la garde du 17 9bre. 1776.Georges Vidoudez, garde, a trouvé en faisant sa patrouille, pendant le catéchisme,

quatre personnes à boire chez la vendeuse du Sr. Chevalet, en Martheray. Et la vendeuse arépondu qu’elle ne pensoit pas qu’on fut au catéchisme.

Signé : Noverraz, sergent.[-] Cittations pour la 15ne. de Koenig et de la vendeuse de vin de Chevalet.La v. Chambre, après avoir entendu la lecture des cas rapportés, a ordonné en

conséquence que le Sr. Koenig, dhuement assigné, n’aiant pas paru, sera cité de nouveau pourla 15ne., de même que la vendeuse de vin de la v. dudit Sr. Chevalet, de Martherai.

12 décembre 1776

[-] 4e. assemblée dès la St. Michel 1776 à celle de 1777.Du jeudi 12 Xbre. 1776.Sous la présidence du noble seigr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé,

ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson, Chavannes,banneret de Saussure, conseillers Destallents, Vullyamoz, et secrétaire.

[-] Jeanne Claudine Wittel.Jeanne Claudine Wittel, dhuement assignée, paroissant. Lecture lui a été faite de sa

déclaration au tems de ses couches, qu’elle confirme en tous son contenu, pour être la purevérité, dont la teneur suit.

[-] Déclaration de Jeanne Claudine Wittel au tems de ses couches.Du mecredi 13 9bre. 1776, environ neuf heures du matin.

[p. 363]Le secrétaire soussigné, suivi de l’huissier de la v. Chambre, d’ordre supérieur, appellé

par la femme d’Abraham Wittel, de Daillens, habitant de cette ville, se seroit transporté enson domicile, maison Malherbes, ci devant Perrin, proche l’Arsenal, bannière de la Cité, où ilauroit trouvé Jeanne Claudine Wittel, leur fille, lingère, allant et venant par la chambre,extrêmement inquiète, assistée et aidée de la sage-femme jurée, veuve Leber. Laquelle, aprèsavoir déclaré que l’extrême inquiétude de laditte Wittet provenoit des grandes douleurs del’enfantement qui l’accabloit. Ladite Jeanne Claudine Wittel, après plusieurs questions,vivement pressée et exortée à donner gloire à Dieu et à dire vérité sur le paternité de l’enfantqu’elle alloit mettre au monde, a déclaré que sans faire de tort à sa conscience, ni à lapersonne accusée, qu’elle ne pouvoit charger qui que ce soit de la paternité de son enfant ànaître que Jacob Creux, bourgeois de Lausanne. Son commerce charnel avec lui ayantcommencé sur la fin de Xbre. de l’année dernière 1776, et continué jusques à Notre Dame de1776. Reconfirmant sa 1re. déclaration par devant la v. Chambre. Ce que relu et exortée denouveau, a persisté.

En témoin de quoi signé, Lausanne ledit jour 13 9bre. 1776.Signé : E. Vullyamoz, secrétaire consistorial.Du vendredi 15 9bre. 1776. 9 heures du matin.

[p. 364]La veuve Leber, sage-femme jurée, déclare que Claudine Wittel, d’elle bien connue,

auroit accouché hier, jeudi 15 9bre., 1 heure après midi, chez son père, Abarahm Wittel, audomicile de Mtre. Malherbes, rue de l’Hôpital, bannière de la Cité, d’une fille à terme, mortné.

Sur quoi délibéré, la v. Chambre considérant que la clame de paternité qu’a forméJeanne Claudine Wittel, de Daillens, contre Jaques Creux, bourgeois de Lausanne, d’être

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enceinte de ses œuvres, n’a put être reconnue à la part dudit Creux, pour être absent du pays etpour en ignorer le lieu où il réside. Ladite Wittel ayant sastisfait à toutes les formalitésrequises dans le tems de ses couches et s’être soutenue dans sa clame précédente, la v.Chambre a cru devoir ordonner que la procédure en soit au plutôt expédiée à nos illustres etpuissans seigneurs du Consistoire suprême pour prononcer sur le cas.

P.S : Jaques Creux est le même qui a eu la clame matrimoniale avec HenrietteStoupan, sur laquelle nos illustres seigneurs ont prononcés.

[-] Concernant Elisabeth Coin et GreneyEn suitte de la commission donnée à Messieurs révérend pasteur Besson et banneret de

Bourg à la dernière assemblée, d’arranger et procurer le mariage d’entre Elisabeth Coin etAnthoine Greney, de Lutry.

Rapportent qu’ils auroient réussis dans leurs commission d’acheminer ce mariage à lasatisfaction des parties, les annonces en ayant été remises à Mr. le révérend doyen Leresche.

[-] Anne Jaquillard.Anne Jaquillard, vendeuse de vin de la v. Chevallet, en Martheray, duement citée,

paroissant pour voir vendu vin pendant le cathéchisme de dimanche 17 9bre. dernier. Lui ayantété adressé une exortation tendante à mieux observer les reiglemens à ce sujet pour lasanctification du jour de repos.[p. 365]

A dit pour sa justification qu’elle s’étoit introduite en cette ville avec son mari dès le1er. 9bre. dernier, qu’elle a commancé à vendre vin, et qu’elle ignoroit les ordonnances à cesujet.

La v. Chambre, par bonnes considérations, veut bien se relâcher de l’amande à ce sujetpour cette première faute, et l’affranchir de tout émolument, pour avoir été exortéesérieusement à n’i plus retomber.

[-] Comparoissance d’Abram Cleves, de même celle de Duffey, joueur de violon.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport d’une déclaration signée Recordon,

sergent de la garde, de la date du 8e. de Xbre. courant, par laquelle est dit que la nuit du 7 audimanche 8 Xbre., le guet Peneveyre, de service au quartier de St. Laurent, auroit entendudancer chez Abram Cleve, où étant entré à onze heures pour les avertir de cesser, qu’on luiavoit répondu qu’on cassoit les noix, et le Sr. Duffey, qui jouoit du violon, lui avoit dit qu’iln’avoit rien à leur commander, qu’ils étoient chez eux, et qu’on avoit continuer à dancerjusqu’à une heure après minuit.

Abraham Cleves et Duffey, duement cités, paroissant, avancent pour leur justification,les raisons qu’ils ignoroient les ordonnances, et que comme ils cassoient les noix alors, quiexposoit à veiller plus tard qu’à l’ordinaire, et qu’on séguoit, que pourtant il ne s’étoit passéaucun scandale, se recommandant à la v. Chambre de les excuser cette fois, promettant de n’iplus retourner.

La v. Chambre, par bonnes considérations, veut bien les excuser et se relâcher enfaveur des susdits de leurs émolumens, moyennant qu’ils ne retombent pas dans de tellescirconstances.

[-] Comparoissance d’Anne Marie Beney, née Her.A été mis sur le bureau le rapport du Sr. Recordon, sergeant de la garde, en date du

dimanche 1er. Xbre. courant, portant que ledit jour, la garde faisant la ronde pendant le prêchede deux heures, avoit trouvé à trois heures sonnantes, une douzaine d’hommes dans la pinthedu Sr. Turtaz, au Pont, y ayant vu trois verres plein de vin sur une table. Dans ce moment, lavendeuse de vin étant survenue, lui avoit dit qu’elle n’avoit point donné de vin pendant lesermon.[p. 366]

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Anne Marguerite Her, femme de David Beney, vendeuse de vin du Sr. Turtaz, au Pont,paroissant, dit pour sa justification, qu’elle avoit laissé un demi pot de vin dans une cocasse,que son mari avoit distribué, priant la v. Chambre d’user de commisération à son égard pourcette fois, disant qu’elle a été à l’église.

La v. Chambre considérant les abus et les inconvéniens qu’il résulte de se relâcher del’exécution des ordonnances, veut bien cette fois se relâcher et baisser la main sur l’amande,pour la réduire à huit baches et les frais, lui ayant été adressé une censure à ce sujet par Mr. lerévérend doyen Polier de Bottens.

[-] Jeanne Marie Remondin.Monsieur le président fait rapport qu’il auroit fait assigner Jeanne Marie Remondin à

paroître à ce jour pour confirmer sa déclaration de couche, concernant son cas d’avec BenoîtMercier, bourgeois de Lausanne, et d’entendre le jugement qu’auroit rendu la v. Chambre surson cas.

Mais au lieu de paroître, il auroit reçeu une relation par écrit signé B. Hëege,chirurgien, en date de hier 11 du courant, portant qu’il auroit trouvé l’état de Jeanne MarieRemondin assés triste, pour avoir un grand relâchement de matrice et une grande foiblessedans les reins qui pourroit lui causer une grand relâchement.

Par délibéré de la v. Chambre, elle veut bien se pretter à un renvoy de 15 si elle setrouve mieux.

[-] Concernant la Stoupan et Jaq. Creux.Mr. Binjamin Creux, bourgeois de Lausanne, assigné à ce jour ainsi que tuteur de

Jaques Creux, paroissant. Communication lui auroit été donnée, et copie du rescrit de nosillustres seigneurs du Consistoire suprême, concernant Henriette Stoupan et ledit JaquesCreux, ce dernier condamné à tous les frais de cette procédure, sauf modération.

Ledit Mr. Creux, ainsi que tuteur, après avoir entendu la lecture dedite sentence, l’aacceptée, et en conséquence à payé les frais, en suitte de modération, comme suit.

Reçeu le jeudi 12 Xbre. 1776, par devant la v. Chambre, de Mr. Benjamin Creux, ainsique tuteur de Jaques Creux :[p. 367]

1°. Pour émolument de nos illustres seigneurs du Consistoire suprême, selon leurrescrit du 11 9bre. 1776 florins 49

2°. Pour les émolumens de la v. Chambre et du secrétaire 25. 63°. Pour la liste des frais d’Henriette Stoupan, modérée par le noble seigneur

lieutenant baillival à 804°. Pour la liste des frais de comparoissances de Mr. Creux, compris ceux du

secrétaire, de ses expéditions 575°. A l’huissier de la v. Chambre, pour ses vaccations 8Montant en tout florins 219. 6Le montant des deux cent dix neuf florins six sols a été acquité ce jourd’hui 12 Xbre.

1776 en vénérable Chambre.En témoin de quoi signé, Lausanne le susdit jour 12 Xbre. 1776.Jean Philibert André Esaye Vullyamoz, secrétaire consistorial.[-] Extrait mortuaire de François Benigne Remondin.Déclaration concernant la mort de Françoise Benigne Remondin, fille naturelle de

Jeanne Marie Remondin.Du jeudi 14 9bre. 1776, 1 heure après midi.Jean Emanuel Dizerens, domicilié aux Martines, rière Savigny, déclare que Françoise

Benigne, fille naturelle de Jeanne Marie Remondin, qui avoit été transportée chez lui avanthier 12 du courant, seroit morte cette nuit, du mallet.

En témoin signé, Lausanne ce 14 9bre. 1776.

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Signé : Polier de Vernand, lieutenant baillival.[p. 368]

26 décembre 1776

[-] 5e. assemblée dès la St. Michel 1776 à 1777.Du jeudi 26 Xbre. 1776.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens Leresche, pasteur Chavannes,banneret Secrétan, conseillers Destallents, Vullyamoz, et secrétaire.

[-] Jne. Claudine Wittel et Jaques Creux.Le paquet concernant Jeanne Claudine Wittel, de Daillens, et Jaques Creux, bourgeois

de Lausanne, a été expédié à nos illustres seigneurs du Consistoire suprême le samedi 14 Xbre.1776.

[-] Concernant Jaques Creux et la Stoupan.Le noble seigneur lieutenant baillival fait rapport qu’il a expédié le vendredi 13 du

courant mois de Xbre. à Mr. le secrétaire Tschiffely, les 196 baches, que le tuteur de JaquesCreux avoit délivré au Consistoire jeudi 12 dit Xbre.

[-] La femme Kirchner, pour dances.La femme de George Kirchner, taillieur de pierres, dénoncée par le guet Schopfer pour

avoir souffert, la nuit du samedi 14 au dimanche 15 du courant, qu’on dansat chez elle au sondu violon et haubois jusques à trois heures du matin, malgré l’avertissement du guet.

La femme Kirchner, née Regamey, paroissant, a nié formellement qu’on aye dancéchez elle. Bien est-il vrai que le domestique de Mr. le baron de Bercher jouoit du violon, et unautre du hautbois, et qu’il ne s’est passé aucun scandale chez elle, les personnes qui luiaidoient à casser les noix ayant été fort tranquilles.

La v. Chambre, par son délibéré, veut bien se relâcher pour le coup de l’amande portéepar les loix, la condamnant simplement aux frais de Mr. le secrétaire, de la cittation et de deuxbaches pour la garde.[p. 369]

[-] Jeanne Marie Remondin et Benoît Mercier.Jeanne Marie Remondin, de la Corporation françoise, paroissant. Lecture lui a été faite

de sa déclaration au tems de ses couches, qu’elle a confirmé pour être la pure vérité.Sur quoi délibéré, la v. Chambre ayant considéré que le billet que Benoît Mercier, de

Lausanne, avoit remis à Jeanne Marie Remondin, de la Corporation françoise de cette ville, dela date du 30 juillet présente année, rattifié par ledit Mercier le 1er. août dernier, alors assistéde son frère aîné, par lequel il s’étoit engagé de prendre l’enfant qui devoit naître à sa charge,il a été trouvé que sa cause étoit en état. Ensuitte de quoy, vu que l’enfant est mort, et qued’aillieurs la paternité de cet enfant n’a point été désavouée. En conséquence, des loixconsistoriales, la v. Chambre condamne ladite Remondin, de même que Benoît Mercier, à dixjours de prison dans le ressort où la faute a été commise, ledit Mercier devant supporter tousles frais de cette procédure, sauf modération.

Monsieur le président a été chargé, quand à la liste des frais de ladite Remondin,d’engager les frères Mercier à finir cette affaire d’une manière convenable.

[-] Comparoissance de Jeanne Claud. Wittel.Jeanne Claudine Wittel paroissant, assignée. Lecture lui a été faite du rescrit de nos

illustres seigneurs du Consistoire suprême, dont la teneur suit.Nous, le président et les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne. Salut.[p. 370]

L’enfant fille dont Jeanne Claudine Wittel, de Daillens, avoit attribué la paternité lorsde ses couches d’une fille, le 14 9bre. dernier, à Jaques Creux, de Lausanne, absent du pays,

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étant morte en venant au monde, et ledit Creux ne pouvant, vu son absence, être interrogé surcette accusation.

Nous avons renvoyé toute cette affaire à Dieu et au tems. Et par bonnesconsidérations, nous n’avons condamné la plaignante qu’à cinq jours de prison, qu’elle subiradans votre ressort, l’astreignant à payer les frais de cette procédure, sauf modération. Nousvous chargeons amiablement de retirer d’elle, pour émolument de notre Chambre, 30 baches,que vous enverrez à notre secrétaire. Nous vous recommandons à la protection divine. Donnéce 16 décembre 1776.

Reçue le 20 Xbre. 1776.Par délibéré de la v. Chambre, il lui a été ordonné de subir sa peine le plutôt possible.

Elle a promis de revêtir les prisons la semaine prochaine.[-] Comparoissance de Louise Ami concernant Dl. Porchet.Louise Ami, assistée de son frère, paroissant. Demande un acte de dilligence, vu que

Daniel Porchet, sa partie, lui avoit promis mardi dernier, 24 du courant, de paroîtreaujourd’hui par devant la v. Chambre. Sur quoi, ne le voyant point paroître, elle conclud à cequ’il soit assigné de son instance par mandat pour la 15ne.

La v. Chambre accorde à ladite Louise Ami la cittation demandée par mandat pour la15ne.

[-] Concernant Louis Perrin et Armand Tesse. Rapport.Le noble seigneur lieutenant baillival met sur le bureau un brevet de nos très honnorés

seigneurs du Conseil, du 23 du courant, dont la teneur suit.[p. 371]

Nos très honnorés seigneurs, bourgmaistre et Conseil de Lausanne, ayants vu par lesrelations de la garde de nuit cy jointe, qu’il s’étoit commis beaucoup de désordres et descandales dans les rues la nuit dernière, ont jugé qu’outre la peine que les autheurs de cesdésordres et scandales avoient déjà subie par leur saisie et leur clôture dans la chambred’arrêt, et par la prison dans laquelle ont été renfermés Louis Perrin et Arman Tesse,Messieurs de la v. Chambre devoient en être informés afin que les coupables fussent châtiés etréprimés, eu égard à ce que ces désordres ont été commis un jour de dimanche et dans lescirconstances d’une fête solemnelle, selon qu’ils verront bon être et suivant leur prudence.Donné ce 23e. Xbre. 1776.

Signé : Boisot, avec paraphe.La v. Chambre ayant ouï la lecture dudit brevet, ordonne que les nommés Louis Perrin

et Arman Tesse seront assignés à paroître après que les honnorés seigneurs du Conseil aurontjugés de leur cas.

Quand aux quatre allemands qui ne sont pas nommés, qui faisoient tapage près l’alléedu Rôtillon, la nuit du dimanche 22 au 23 Xbre., au contenu de la relation de la garde de nuit,ordonné au secrétaire d’en prendre les noms auprès de la garde, et Isaac Sandoz, si on peutl’attraper.

A été mis sur le bureau une relation de la garde de nuit, dont la teneur suit.Rapport de la garde du 24 au 25 Xbre. 1776.

[p. 372[Les sous nommés ayant fait un scandale affreux à la rue St. Jean, entre onze et minuit,

trois ont été saisi par le guet et conduit au corps de garde.Le domestique de Mr. le major Dorges.Anthoine Fouka, ouvrier cordonnier.Le fils de Fontannaz, demeurant en l’Hale de St. Laurent.Abraham Cretenoud, de Renens, ouvrier cordonnier chez Mttre. Bissat.Les deux domestiques de Mr. Foulquier, de Cour.Ces trois derniers ont été mis en arrêt.

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Signé : A. L. Courlat, sergent de garde.Ordonnés que lesdits seront cittées pour la 15ne.

9 janvier 1777

[-] 6e. assemblée de la St. Michel à celle de 1777.Du jeudi 9 janvier 1777.Sous la présidence du noble seigr. lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est assemblé,

ont assistés Messieurs doyen Leresche, pasteurs Chavannes, Besson, présent Mr. Sprunglin,pasteur de l’Eglise allemande, bannerets de Saussure, Secrétan, anc. bours. Rosset, etsecrétaire.

[-] Brevet des h. s. du Conseil concernant des désordres.En suitte du brevet de nos très honnorés seigneurs du Conseil en date du 23 Xbre.

dernier, et les relations de la garde y annexées, parus en v. Chambre le 26 dit Xbre. àl’occasion des désordres commis la nuit du dimanche 22 au 23 Xbre. par Louis Perrin et AmanTesse, veille de communion, et 6 autres la nuit du 24 au 25 dit Xbre., [p. 373] renvoyés à cettev. Chambre pour que les coupables fussent châtiés er réprimés, eu égard à ce que cesdésordres on[t] été commis un jour de dimanche, en tems de communion.

[-] Comparoissances de Samuel Thenoz, de Frédérich Michod, de Pre. François Clavel,d’Ab. Fontannaz, d’Ab. Cretenoud.

En conséquence, ayant été ordonné de les faire citer, paroissent :Samuel Thenoz, du Lieu de la Vallée du lac de Joux, domestique de Madame de

Bressonaz, âgé de 28 ans.Frédérich Michod, de La Sarra, âgé de 26 ans, domestique de Mr. le major Dorges.Pierre François Clavel, de Bournens, âgé de 25 ans, domestique de Mr. l’anc. boursier

Rosset de Rochefort.Abram Fontannaz, de Lutry, vigneron, âgé de 19 ans.Abram Cretenoud, de Renens, cordonnier, âgé de 18 ans, compagnon chez Mttre.

Bissat, en St. Laurent.Lesquels avancent pour leurs justifications, sçavoir les trois domestiques, qu’ils n’ont

eu aucunne part dans la querelle.Abraham Cretenoud avance qu’on l’avoit jetté par terre, ne sachant par qui.Fontannaz a dit qu’il avoit travaillé à la Grangette jusques à dix heures du soir, qu’il

passoit son chemin pour aller voir son beau-frère, en Martheray, qu’il fut conduit par le guetau corps de garde.

Lesquels ont accusés un nommé Delessert d’Echallens, qui n’a point été nommé par lagarde.

La v. Chambre, après avoir entendu les raisons de part et d’autres, et faisantconsidération sur celles des trois domestiques, qui ont parues valables, pour n’avoir euaucunne part dans ces désordres, voulant bien les [p. 374] libérer pour le coup, moyennantque le guet ne les chargeat pas. Dans lequel cas, ils paroîtroient dans la quinzaine.

Mais par contre, pour les trois autres censés coupables, a été trouvé que le guet devroitêtre entendu en contradictoire avec eux, laissé à la prudence du noble seigneur lieutenantbaillival de faire convenir par devant lui le guet.

[-] Comparoissances de Jean Freyfoguel ; Henri Pfau.Paroissent Frédérich Folz, âgé de 18 ans, garson cordonnier chez Pahu, aux environs

de Chafouse.Jean Freyfoguel, âgé de 19 ans, cordonnier de Cachebach, dans le Palatinat.Henri Pfau, âgé de 22 ans, cordonnier, de Zurich.Lesquels avancent pour leurs justification, qu’ils sortoient du bouchon de Salomon

Blanc, environ neuf et demi du soir, que le nommé Jacob Muller attaquat Freyfoguel, et lui

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donna des coups, qui obligeat son camarade d’appeler le guet, qui les obligeat d’aller au corpsde garde où ils furent retenus et où ils payèrent cinq baches le lendemain.

La v. Chambre, par son délibéré, a trouvé que Jacob Muller devroit être citté dans la15ne. pour être entendu dans ses raisons pour avoir maltraité et attaqué Freyfoguel, qui sera demême obligé de paroître. Quand à Frédérich Folz et Henri Pfau, paroissans innocents, ils neseront pas moins obligés de paroître dans la 15ne. cas échéant.

[-] L’extrait a été remis à Mr. le banneret du Pont le vendredi 10 janvier 1777.La v. Chambre ayant observé que les trois domestiques qui ont été conduit au corps de

garde la nuit du 24 au 25 Xbre. au sujet du scandale commis en St. Jean, étoi[en]t, suivanttoutes les apparences, étrangers à cette affaire, et avoient cependant été retenus jusques aprèstrois heures après midi audit corps de garde, et payé chacun cinq baches pour amande.[p. 375]

Ladite v. Chambre a cru devoir prier Monsieur le banneret du Pont de defférer cet avisaux honnorés seigneurs du Conseil pour y apporter quelques remèdes, vu d’ailleurs que la v.Chambre se propose bien d’alouer une petite finance aux gardes après les jugemens qu’elleaura rendu sur les dénonciations qui lui auront été portées.

[-] Comparoissance de Louise Ami et de Danier Porchet.Louise Ami paroissant, demande que Daniel Porchet soit proclamé, pour être duement

citté, lui faisant clame de paternité de l’enfant fille duquel elle est accouchée le cinq aoûtdernier.

Ledit Daniel Porchet, assisté de son père, paroissant, non seulement se reconnoît pèredudit enfant, mais que de plus, le père donnoit son consentement au mariage de son fils avecladite Ami, et retiroit solemnellement les oppositions qu’il auroit fait en date du 25 avril 1776,et que les bamps en seroient publiés dans les [.]

[-] Concernant l’accouchement de Susanne Muller.Le noble seigneur lieutenant baillival met sur le bureau la déclaration de la matrone

Barbe Hauser, de l’accouchement de Susanne (sic : Anne) Muller, dont la teneur suit, plus ladéclaration des prud’hommes qui ont assistés à ses couches.

[-] Déclaration de la matrone Hauser.Du mari 15 Xbre. 1776, 1 heure après midi.La matrone Barbe Hauser, femme de Christ Roth, admodieur de la Naz, territoire de

Romanel, [p. 376] déclare que Susanne Muller, d’elle bien connue, fille de Jean Muller, auroitaccouché samedi 14 du courant mois de Xbre. au domicile de son père, dit le Châtelard, rière leMont, d’un enfant garçon, viable, à terme et de bonne venue.

15 Xbre. 1776, cet enfant doit avoir été baptisé à l’église allemande sous le nom deJean Pierre.

[-] Déclaration des prud’hommes.Déclaration des prud’hommes du 14 Xbre. 1776.Nous les soussignés, avons été requis par honnête Jean Muller pour venir dans sa

maison pour venir à la couche de sa fille Susanne. L’aiant questionnée plusieurs fois dans sesdouleurs les plus fortes, a toujours soutenu que l’enfant qu’elle vouloit mettre au monde, étoità Jean Pierre Cavin, de Vulliens, valet de meunier chez Christ Haire, à Lausanne. Ce que nousattestons ce 14 Xbre. 1776.

Signés : David Raccaud, surveillant du Mont ; Jaques Adam Favre, surveillant duMont.

[-] Concernant Marie Dufau et André Juan quand à sa soufferte, présentement àVevey.

Voiés le registre fol. 50 où la lettre est tout au long.En conséquence de la lettre adressée au noble seigneur lieutenant baillival de la part de

Mr. Dufour, secrétaire du v. Consistoire de Montreux, concernant la soufferte de Susanne

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Marie Dufaux, et André Juan, pour que ladite la put faire hors du ressort, pour la subir àMontreux, lui a été répondu par le secrétaire de v. Chambre, en date du dimanche 29 Xbre.dernier, que cela ne se pouvoit pas, et qu’elle devoit faire sa soufferte dans le lieu du délit,qu’à deffaut de quoi elle seroit contrainte par corps.[p. 377]

23 janvier 1777

[-] 7e. assemblée dès la St. Michel 1776 à celle de 1777.Du jeudi 23 janvier 1777.Sous la présidence du noble seigneur lieutenant baillival, le v. Consistoire s’est

assemblé, ont assistés Messieurs doyens Polier de Bottens, Leresche, pasteurs Besson,Chavannes, et secrétaire.

[-] Rapport de la garde de jour.Le noble seigneur baillival met sur le bureau le rapport de la garde de jour, en date du

19e. janvier courrant, dont la teneur suit.Rapport de la garde du 19e. janvier 1777.George Vidoudet a trouvé en faisant la garde et sa patrouille, des gens à boire pendant

le sermon de neuf heures, à la pinthe de Mr. Turtaz. Ensuite, Abram Michod a trouvé deuxhommes à boire pendant le sermon à la pinthe du Sr. Bressenet, à la descente de St. Laurent.

Signé : Noverraz, sergent de la garde.[-] Comparoissance de David Beney.David Beney, charpentier, vendeur de vin de Mr. Turtaz, rapporté par la garde de jour,

George Vidoudet, pour avoir été trouvé pendant le sermon de neuf heures du matin, dimanchedernier 19 du courant, des gens à boire pendant le sermon.

Lequel paroissant, dit qu’alors le prêche sonnoit, et que sa femme, pendant ce tems,étoit allée chercher de l’eau. Se recommandant à la grâce de la v. Chambre, promettant qu’ilsera plus exact dans la suitte à ne pas y retomber. Rapportant qu’au mois de 7bre. dernier, il aeu le malheur [p. 378] de tomber du haut d’une ramure, qui lui a empêché de pouvoirtravailler pendant six semaines, et qu’actuellement il n’a pas recouvert la force de son bras.

La v. Chambre veut bien lui pardonner cette faute en considération de ses malheurs.[-] Comparoissance du Sr. Bressenet.Le Sr. Bressenet, rapporté par le garde de jour, Abram Michod, pour avoir été trouvé

pendant le sermon de neuf heures du dimanche 19 du courant, deux hommes à boire à sapinthe.

Ledit Bressenet paroissant, avance que c’étoit deux de ses ouvriers qui venoient dedehors, lequel, après avoir été entendu plus outre a été libéré.

Pour suivre au brevet de nos honnorés seigneurs du Conseil, et des relations de lagarde de nuit des scandales commis les nuits du 22 au dimanche 23, et du 24 au 25, jour deNoël, de Xbre. dernier. En conséquence, dans l’assemblée dernière du 9e. du courant, en ayantfait citter un grand nombre remis à cette assemblée à reparoître de nouveau cas échéant, aprèsque le guet auroit été entendu.

La v. Chambre voulant suivre à cette affaire, après avoir entendu l’exposition de JeanDaniel Delessert, guet en subside, dans la nuit du 22 au dimanche 23 Xbre. dernier. Paroissant,il a solemnellement déclaré que l’un des trois domestiques avoit frapé Cretenoud en saprésence, et c’étoit rebellé contre lui, ce dont le sergent ici présent c’est aussi plaint.

Il a été ordonné que les trois domestiques seroient assignés de nouveau dans la 15e., demême que Frédérich Laurent, vendeur de vin à la Voûte, maison d’hoirie Crousaz, en St.Laurent.[p. 379]

[-] Déclaration de Jeanne Marie Cardinaux, née Ballessat.

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Monsieur le président met sur le bureau la déclaration de Jeanne Marie Cardinaux, néeBallesat, de Palézieu, dont la teneur suit.

Du mardi 21 janvier 1777, 3 heures après midi.Jeanne Marie Ballessat, veuve de Jean Cardinaux, de Paleizieux, bailliage d’Oron,

mère de six enfans, âgée de 38 ans, lessiveuse, domiciliée derrière la Cheneaux, maisonChambaud, bannière du Pont, déclare être enceinte des œuvres de Jean Batiste Sibut, deGrenoble, chamoiseur de profession, ci devant ouvrier en cette ville. Ayant eu son commercecharnel dans la première semaine d’août 1776. Il s’est retiré en 7bre. et n’a pas reparu depuis.Elle compte d’être enceinte d’environ six mois. Interpellée de signer, a dit ne sçavoir pasécrire. En témoin de quoi signé, Lausanne ce 21 janvier 1777.

Signé : Polier de Vernand, lieutenant baillival.Jeanne Marie Cardinaux, née Balessat, paroissant. Lecture lui a été faite dedite

déclaration, qu’elle a confirmé en tout son contenu.Délibéré qu’on suivra à la procédure de ladite Cardinaux, née Balessat. Le tout

renvoyé au tems de ses couches.[p. 380]

Il lui a été recommandé d’avoir soin de son fruit et de faire apeller au tems de sescouches les personnes préposées pour l’entendre.

Ordonné au secrétaire de communiquer cette procédure à Mr. le juge du v. Consistoirede Palézieuz.

Il ne lui a rien été demandé pour les émolumens de la v. Chambre vu sa pauvreté et sanombreuse famille, et qu’elle est assistée de sa communauté et par extra, de la Chambre deshabitans.

[-] Aman Tessé, absent.En conséquence du brevet de nos honnorés seigneurs du Conseil du 23 Xbre. dernier

contre Louis Perrin et Aman Tesse, pour scandale par eux commis la nuit du dimanche 22 au23 dit Xbre., l’officier Chapuis a reçeu ordre de les assigner l’un et l’autre à paroîtreaujourd’hui.

Ledit officier relate qu’Aman Tesse est absent de la ville, et c’est retiré à Nion, selonle témoignage de Dubois, maître serrurier où il étoit ouvrier.

Louis Perrin, de même citté, paroissant. Lecture lui a été faite du rapport de PhillibertMercier, garde de nuit dans celle du 22 au 23 Xbre. et du brevet de nos honnorés seigneurs duConseil, qui le renvoye à cette v. Chambre sur ses désordres commis alors, pour être réprimé.

La v. Chambre, par son délibéré, ayant considéré par la nature du brevet, qu’il étoitrenvoyé à cette v. Chambre pour être censuré et réprimé, ayant été puni ci devant de la prisonpendant dix jours. Mr. le révérend pasteur Chavannes est prié de lui adresser une vive censure.Ce qui a été exécuté.[p. 381]

[-] Lausanne. Préfecture.Nous, le président & assesseurs du vénérable Consistoire de la ville et république de

Berne, très noble et très honnoré seigneur baillif. Salut.En conséquence de l’aveu volontaire et repentant de Rodolph Porta, bourgeois de

Lausanne, nous lui avons adjugé comme illégitime, ainsi qu’à un père confessant, l’enfantdont Marie Vallotton, de Vallorbes, se trouve enceinte. De manière qu’il sera seul chargé del’entretien dudit enfant 6 mois après sa naissance, en donnant à la mère trois crones pour songage de nourice. Au surplus, nous avons condamné ledit Porta à tous les frais de ce procès,sauf modération.

Et par bonnes considérations, nous avons bien voulu condamner les délinquants qu’àla moitié de l’amende, ce qui fait 15 crones pour chacun.

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En conséquence, nous vous prions amiablement, très honnoré seigneur baillif, deretirer dudit Porta 15 crones, lesquelles devront être remises à la Bourse des pauvres de laville de Lausanne, et de vouloir bien procurer l’inscription de ce cas dans le secret, et où ilappartiendra, en présence de votre lieutenant baillival et de deux assesseurs choisis.[p. 382]

Quant à l’amende de laditte Valloton, nous avons laissé le soin à Mr. le baillifd’Echallens, de la retirer selon le prescript des loix consistoriales pour les trois baillagesmédiats, puisqu’elle a demandé à faire ses couches rière le baillage d’Echallens.

Nous avons du reste réservé en faveur de la susditte Vallotton toute espèce de droit,dans le cas qu’elle se crut fondée par les loix à former clame de mariage. Sur quoy nous avonsdonné les avis convenables au seigneur baillif d’Echallens.

Sur ce, Dieu vous ai en sa bonne et sainte garde. Donné ce 3e. avril 1776.Du 9e. avril 1776, sa magnifique seigneurie baillivale a fait remettre à Mr. Buttex,

receveur des pauvre de Lausanne, la somme de 15 crones.Marc Louis, fils de Mr. Rodolph Porta, de Lausanne, et de Marianne Vallotton, de

Vallorbes, est né le 25 avril 1776, et a été batisé dans l’église de Poliez le Grand le 16 maisuivant, présenté par Françoise Madeleine Mermoud, femme de Samuel Louis Panchaud, dePoliez le Grand.

Ce batistaire a été fidèlement extrait du registre des batêmes de la paroisse de Poliez leGrand. Atteste à Poliez le Grand ce 17 9bre. 1776.

Signé : B. Dind, pasteur deditte paroisse.[p. 383]

[-] Lausanne. Préfecture.Nous, le président & les assesseurs du Consistoire suprême de la ville et république de

Berne, très noble & très honnoré seigneur baillif. Salut.En conséquence de votre lettre, nous avons adjugé comme illégitime à Jean Ulric

Delisle, boulanger & bourgeois de Lausanne, ainsi qu’à un père confessant, l’enfant dontLouise Cardinaux est présentement enceinte. De manière qu’il sera chargé seul de l’entretiendudit enfant, six mois après sa naissance, en donnant à la mère trois crones pour son gage denourice. Nous avons de plus condamné ledit Delisle à tous les frais de ce procès, saufmodération.

Quant à la punition de cet adultère simple, nous avons bien voulu, en considérantfavorablement la juste douleur qu’a témoigné ledit Delisle, et à raison de son aveu volontaire,ne regarder sa faute que comme un délit ordinaire.

Conséquemment, nous l’avons libéré de la peine, en l’astreignant à donner 30 cronespour lui & la Cardinaux, lesquels font 60 crones, qui seront remises aux Bourses des pauvresde la ville de Lausanne et de la communauté de Paleizieux.

Et affin que cette affaire ne s’ébruite pas sans nécessité, et ne cause peut être la ruinedudit Delisle et de sa famille, nous vous prions amiablement, très honnoré seigneur baillif, de[p. 384] faire remettre à la Cardinaux les lettres de tollérance ci incluses, & d’ordonner dansle secret l’inscription de cette sentence sur le registre du Consistoire de Lausanne, en présencede votre lieutenant baillival et de deux assesseurs choisis, comme aussi de retirer dudit Delislel’amande ci dessus de 60 crones et de la faire remettre aux deux Bourses des pauvres, sansnommer la personne. Nous avons de notre côté, et dans cette vue, donné les avis nécessaires àla communauté de Paleisieux.

Nous vous chargeons enfin amiablement, très honnoré seigneur baillif, de vous faireremettre de la part dudit Delisle, pour l’émolument de notre Chambre, 176 batz, que vousvoudrés bien faire parvenir à notre secrétaire.

Sur ce, Dieu vous ait en sa bonne et sainte garde.Donné ce 3 avril 1776.

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Du 9 avril 1776. Sa magnifique seigneurie baillivale a fait remettre sous quittance àMonsieur Buttex, receveur des pauvres de Lausanne, la somme de 30 crones.

De même, la somme de 30 crones à Mr. Leyvrat, pasteur de l’Eglise de Paleizieux,domicilié en cette ville.

Ledit jour, l’expédition des 176 batz ci dessus c’est faitte à l’adresse de Mr. Tschifeli,secrétaire du Consistoire suprême.[p. 385]

Du 14 avril 1776, Mr. le lieutenant baillival a remis les lettres de tollérance à LouiseCardinaux, parlant à sa personne, et lui a recommandé de les présenter tout de suitte à Mr. lerévérend pasteur de Savigny, dans la paroisse duquel elle doit faire ses couches, & si l’enfantvit, procurer son batême à l’Eglise de Savigny, et fournir successivement l’extrait dubaptistère.

Jeanne Judit, fille illégitime de Louise Cardinaux, issue de feu Isaac Cardinaux, dePaleisieux, rière le balliage d’Oron et domiciliée chez Marguerite Cardinaux, sa sœur, femmede Jean François Brélaz, à la Tenterenaz, sur le Mont de Lutry, est née le mardi 7 mai, etbatisée le 19 mai 1776. Parrain : Jean George, fils de Jean François Diserens, bourgeois deLutry. Mar : Jeanne Judit et Jeanne Pauline, sœurs de Louise Cardinaux, mère de l’enfant.

Extrait du registre des batêmes de l’Eglise de Savigny, par :Signé : D. Sorbière, pasteur deditte Eglise, qui a administré le batême au susdit enfant

dans le temple de Savigny.Ce 16 9bre. 1776.