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Le mur, dans sa définition première,est un ouvrage de maçonnerie. Il peut

être vertical ou oblique et peut servir à séparer deux parties, àédifier un bâtiment, à soutenir un terrain, à retenir un cours d’eau,à protéger une zone contre le bruit, voire aussi le vent, la listen’est pas exhaustive. Quand il est grand, il devient muraille et,quand il se fait petit, on le dit muret. Par analogie il génèreaussi toute une série de métaphores illustrant des sentiments,des attitude, telles «faire le mur» quand on sort sans permission,«raser les murs» pour chercher à se cacher, «être le dos au mur»lorsqu’on croit ne pas pouvoir s’échapper, ou encore se sentirépié si l’on prétend que «les murs ont des oreilles» etc. Plus prosaïquement ici, puisqu’il est question de pierre sèche,c’est-à-dire de simple empilement de matériaux sans liant, sansmortier, le mur va se limiter à deux fonctions principales: sou-tenir et séparer, une troisième, nettement moins répanduequoiqu’admirable dans son propos, étant d’édifier. Le mur de-vient alors celui d’une bâtisse.Accessoirement, le mur à sec va également remplir d’autres mis-sions, comme celles de freiner l’érosion d’un terrain ou de réa-liser son épierrement. Cette opération d’épierrement se traduitsouvent par ce qu’on pourrait qualifier de dérivé ou de cousindu mur, soit l’amoncellement plus ou moins ordonné de pierresappelé en France murger et dont une variante d’appellation setrouve être exclusivement valaisanne, à savoir la murgère.A proprement parler, le terme mur est difficilement applicable àce mode de faire car les pierres enlevées sont tout simplementmises en tas. Mais il arrive que ce tas se structure quelquepeu et offre ainsi l’apparence d’une sorte d’édification, certesrudimentaire.

Définition du mur

9FONCTIONS

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Mur de soutènement, Sion. Photo MVVV/S. Pont

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Dans l’acception générale, lemur de soutènement est paral-

lèle aux courbes de niveau, c’est-à-dire qu’il s’érige en positionperpendiculaire à la pente. Il s’agit d’une évidence, puisque samission première est de porter la parcelle de terrain qui setrouve au-dessus de lui, en retenant les terres de la terrasseainsi créée après modification du profil naturel.La très grande majorité des murs en pierre sèche du Valais ontété construits dans ce but pour soutenir la terre d’un tablard devigne, en diminuant ainsi la pente naturelle du terrain préexis-

tant. La pente détermine d’ailleurs généralement la hauteur dumur, celle-ci augmentant avec la déclivité. Autrement dit, plusle profil de départ est accentué, plus le mur devient élevé pourjouer son rôle de correcteur de ce profil, en permettant ainsid’installer une parcelle cultivable.Il existe aussi des murs de soutènement pour d’autres formesde culture que la vigne, mais les exemples sont moins répandus,voire, sont devenus pour nombre d’entre eux quasi illisibles,après qu’aient disparu les anciennes cultures de céréales sur lespentes des coteaux de moyenne altitude et aussi en montagne.Ces murs, en plus de leur fonction principale, assurent égalementla tâche importante du drainage du sol. Derrière l’ouvrage, il ya toujours une chemise dite précisément de drainage, en fait unpuits rempli de pierres de petit à moyen calibre, dont le but estd’éviter sa mise en pression par l’eau de ruissellement s’accu-mulant derrière lui. Mais, à l’inverse d’un ouvrage en béton qu’ilfaut perforer de trous officiant en tant que barbacanes, les ma-çonneries à sec se présentent comme des grandes passoires lais-sant l’eau s’écouler beaucoup plus facilement à travers elles,sans exercer de trop fortes pressions. Si le mur est toutefois enpression, il se déforme petit à petit, laissant généralement letemps pour agir en conséquence, corriger ou refaire, à l’inversedu mur en béton qui cèdera d’un coup.En termes de soutènement, il faut également mentionner les ma-çonneries à sec qui soutiennent non pas une parcelle à cultivermais une route en terre battue ou un chemin. Cette pratique an-cestrale se retrouve encore de nos jours dans les endroits où ils’avère plus économique de procéder ainsi plutôt que de fabri-quer une base en béton. Le mur y fait donc office de fondation,de soubassement.

Murs de soutènement

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Murgère dans le vignoble de Bovernier. Photo MVVV/J. Margelisch