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Coutumes héraldiques dans le Roman de Tristan en · PDF filespécialistes comme...
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La Vie en Champagne n° 38 >> Héraldique et blasons en Champagne 24 Héraldique et blasons en Champagne Coutumes héraldiques dans le Roman de Tristan en prose par Thierry Delcourt L’un des romans de chevalerie les plus connus au Moyen Age présente de nombreux usages de blasons. La diversité des armoiries contenues dans l’œuvre permet de mieux connaître l’héraldique médiévale. Le Tristan en prose fut sans doute le roman de chevalerie le plus lu au Moyen Age, si l’on en croit le nombre des manuscrits conservés aujourd’hui (plus de 80) et la fréquence, dans l’onomastique réelle, des prénoms de Tristan et de son rival Palamède. Il a également été le creuset, à travers toute l’Europe, d’une série impressionnante de romans arthuriens. Pourtant, il a longtemps été mésestimé par la critique universitaire, du fait des jugements de spécialistes comme Joseph Bédier, qui n’y voyait qu’un « fatras d’aventures chevaleresques », ou Albert Pauphilet, qui le qualifiait de « rhapsodie assez absurde ». Ce n’est plus le cas aujour- d’hui, et le Tristan en prose est enfin édité et tra- duit dans son intégralité (1). Je me propose donc, en introduction, de rap- peler brièvement le contenu de ce très impor- tant texte. Le roman commence par une longue intro- duction sur les ancêtres de Tristan qui vise à rat- tacher le héros à la lignée des souverains du Graal (son aïeul Sador est le onzième fils de Bron, et donc le neveu de Joseph d’Arimathie). La jeunesse de Tristan est occupée par les données traditionnelles de la légende : le com- bat contre le Morholt d’Irlande, la découverte de la passion avec Iseut, le séjour dans le Morois, le mariage avec Iseut aux Blanches Mains, la folie du héros. Ces épisodes sont tou- tefois combinés avec des exploits qui répandent la réputation de Tristan dans tout le monde Tristan porte un écu vert à trois couronnes d’or qui évoque l’écu vermeil aux deux couronnettes d’or que lui donne Yseut lors de son exil de Cornouailles (manuscrit ayant appartenu à la bibliothèque du Duc de Berry, Bibliothèque nationale de Vienne, ms. 2537)
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La Vie en Champagne n° 38 >> Héraldique et blasons en Champagne24
Héraldique et blasons en Champagne
Coutumes héraldiques dans leRoman de Tristan en prosepar Thierry Delcourt
L’un des romans de chevalerie les plus connus au Moyen Age
présente de nombreux usages de blasons. La diversité des armoiries
contenues dans l’œuvre permet de mieux connaître l’héraldique
médiévale.
Le Tristan en prose fut sans doute le romande chevalerie le plus lu au Moyen Age, si l’on encroit le nombre des manuscrits conservésaujourd’hui (plus de 80) et la fréquence, dansl’onomastique réelle, des prénoms de Tristan etde son rival Palamède. Il a également été lecreuset, à travers toute l’Europe, d’une sérieimpressionnante de romans arthuriens.
Pourtant, il a longtemps été mésestimé par lacritique universitaire, du fait des jugements despécialistes comme Joseph Bédier, qui n’y voyaitqu’un « fatras d’aventures chevaleresques », ouAlbert Pauphilet, qui le qualifiait de « rhapsodieassez absurde ». Ce n’est plus le cas aujour-d’hui, et le Tristan en prose est enfin édité et tra-duit dans son intégralité (1).
Je me propose donc, en introduction, de rap-peler brièvement le contenu de ce très impor-tant texte.
Le roman commence par une longue intro-duction sur les ancêtres de Tristan qui vise à rat-tacher le héros à la lignée des souverains duGraal (son aïeul Sador est le onzième fils deBron, et donc le neveu de Joseph d’Arimathie).
La jeunesse de Tristan est occupée par lesdonnées traditionnelles de la légende : le com-bat contre le Morholt d’Irlande, la découvertede la passion avec Iseut, le séjour dans leMorois, le mariage avec Iseut aux BlanchesMains, la folie du héros. Ces épisodes sont tou-tefois combinés avec des exploits qui répandentla réputation de Tristan dans tout le monde
Tristan porte un écu vert à trois couronnes d’or qui évoque l’écu vermeil aux deux couronnettes d’orque lui donne Yseut lors de son exil de Cornouailles(manuscrit ayant appartenuà la bibliothèque du Duc de Berry, Bibliothèquenationale de Vienne, ms. 2537)
