Cours : Ethique des affaires, RSE et culture...

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23/04/2011 1 Cours : Ethique des affaires, RSE et culture d’entreprise Assuré par : C. Ghozzi-Nékhili ISCAE : 2010-2011 1 Pourquoi l’éthique des affaires ? Les sept péchés capitaux du monde actuel : La richesse sans travail La jouissance sans conscience La compétence sans personnalité Les affaires sans morale La science sans humanité La religion sans le don de soi La politique sans principes... Citation de Gandhi 2

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Cours : Ethique des affaires, RSE

et culture d’entreprise

Assuré par : C. Ghozzi-Nékhili

ISCAE : 2010-2011

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Pourquoi l’éthique des affaires ?

Les sept péchés capitaux du monde actuel :

• … La richesse sans travail • La jouissance sans conscience • La compétence sans

personnalité • Les affaires sans morale • La science sans humanité • La religion sans le don de soi • La politique sans principes...

Citation de Gandhi

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FACTEURS D’EMERGENCE DE

L’ETHIQUE DES AFFAIRES

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Pourquoi aujourd’hui l’éthique prend une

place importante ?

• Le choc de la mondialisation

• L’impact des TIC

• La multiplicité des scandales

▫ Enron ▫ Worldcom ▫ Faillite frauduleuse de Parmalat ▫ Affaire Madoff ▫ Clearstream…

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• La société d’aujourd’hui est beaucoup moins

tolérante à l’égard des gestionnaires coupables de

crimes financiers commis.

• Depuis la fin des années 1980, aux États-Unis et

ailleurs, les peines sont devenues plus sévères pour

les hauts dirigeants reconnus coupables de crimes

financiers.

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Un nouvel environnement juridique et

social

L’éthique dans une société de

l’information

Quelques dilemmes d’ordre moral dans le monde réel

• La TI augmente souvent l’efficience, mais entraîne aussi des pertes d’emplois;

• Certaines entreprises utilisent les SI pour surveiller les courriels ou même les activités de leurs employés dans le but de réduire le gaspillage, mais portent ainsi atteinte à leur droit à la vie privée;

• Les grosses bases de données qui recueillent quantité d’informations sur les consommateurs et leurs habitudes peuvent réduire les coûts de crédit et de publicité, mais risquent aussi de se retrouver entre de mauvaises mains, comme des criminels ou des terroristes.

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Les scandales liés à l’apparition de

l’éthique des affaires aux USA

• La fixation du prix de l’électricité (1960) :

entente sur les prix et partage de marché.

• Le Watergate (1974) : espionnage, influence sur

le résultat de votes.

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Naissance d’une discipline…

L’éthique des affaires apparaît après le

Watergate comme discipline du management

dans les programmes des MBA. Elle est le lieu de

réflexion sur les conséquences éthiques des actes

de gestion des entreprises… dans et en dehors de

l’entreprise.

(Pesqueux et Biefnot, 2002)

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Éthique des affaires, responsabilité

sociale et gouvernance sociétale :

démêler l’écheveau

L’auteur :

Jean Pasquero est professeur à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal.

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Ethique / Morale

L’éthique : branche de la philosophie disputant de

principes,

La morale : l’application de règles de

comportement jugées désirables par notre milieu.

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L’éthique est donc raisonnement et pensée critique, tandis que la morale est plutôt pratique observable et évaluable.

L’éthique est plus centrée sur l’individu, qui réfléchit à ses actes et cherche à mieux faire; elle se réfère à des valeurs.

La morale est plus liée au milieu de vie – société, culture d’origine, famille ou profession et, bien entendu, culture d’entreprise comment les autres se comportent.

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Morale vs Ethique

Ethique Morale

•Ensemble de règles particulières,

relatives à des situations

déterminées, basées sur

l’opposition entre le bon et le

mauvais, voire l’utile et l’inutile,

hypothétiques, car rattachées aux

conditions concrètes de l’acte qui

est jugé à la lumière des résultats

qu’il peut entraîner.

• Ensemble de principes à

dimension universelle,

normative, inconditionnelle,

fondée sur la discrimination

entre le bien et le mal… C’est

l’expression des liens sociaux

entre les personnes.

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(Pesqueux et Biefnot, 2002)

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Déontologie

• La déontologie est fondée sur des règles

implicites visant à assurer l’ordre interne de

chaque profession.

• « Quand la profession s’organise, elle tend à se

donner un statut codifié, ou tout au moins des

usages, précisant les devoirs de ses membres ».

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(Pesqueux et Biefnot, 2002)

Ethique vs déontologie

Ethique Déontologie

• beaucoup plus large

qu’un code de

déontologie

• Ensemble des devoirs qui

s’imposent à des

professionnels

• Codes de déontologie, de

conduite

▫ Choses à faire

▫ Choses à ne pas faire

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Les approches éthiques

• Les approches dites utilitaristes se fondent sur le calcul des conséquences ;

• les approches dites déontologiques basées sur le respect de règles préétablies ;

• les approches contractuelles basées sur le consensus (comme dans la négociation collective);

• les approches de l’éthique environnementale, basées sur le principe de précaution

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Une décision sera considérée comme

acceptable ou inacceptable au point de

vue éthique selon qu’elle correspondra

ou non au système d’évaluation éthique

préféré par l’évaluateur.

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Un code d’éthique est un ensemble

de prescriptions ou d’interdictions

censées régir le comportement des

employés entre eux et dans leurs

relations externes.

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Typologie des documents éthiques

• L’énoncé de valeurs : il indique quelles sont les croyances et valeurs qui guident les membres d’une organisation.

• Le credo ou philosophie de management : ce document présente les grands principes d’une conduite éthique dans l’entreprise et incite les employés et les gestionnaires à intérioriser les valeurs et les normes de comportements éthiques véhiculées dans l’entreprise.

• Le projet : il vise à intégrer les projets individuels dans le projet collectif de l’entreprise.

• Le code éthique : il formalise l’ensemble des règles et devoirs qui régissent l’activité de l’entreprise, il exprime une obligation pour les employés.

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La RSE

La responsabilité sociale se définit donc en fonction d’obligations.

Au départ, la responsabilité sociale consistait surtout en dons ou activités volontaires des entreprises pour suppléer l’action de l’État dans des domaines difficiles, comme la pauvreté, la rénovation des centres-villes ou la création d’emplois pour les personnes à faible employabilité. On parle alors de philanthropie d’entreprise (corporate philanthropy).

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* La responsabilité sociale de l’entreprise est

rattachée à la réalisation d’activités volontaires en

faveur de l’intérêt général quand celles-ci vont au-

delà des exigences légales. (Vision américaine)

* La RSE est formée de l’ensemble des obligations,

légalement requises ou volontairement choisies,

qu’une entreprise doit assumer afin de passer pour

un modèle imitable de bonne citoyenneté dans un

milieu donné. (définition de l’auteur à caractère plus

large)

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La gestion des parties prenantes

(stakeholders management), qui consiste

pour l’entreprise à assurer la qualité de ses

relations avec l’ensemble de ses interlocuteurs,

internes comme externes, est l’outil privilégié de

la responsabilité sociale.

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Le DD

Le développement durable est une nouvelle

conception du rôle de l’entreprise, qui lui fixe un

triple objectif : créer de la richesse, se préoccuper

des intérêts de ses employés et des populations

locales, protéger l’environnement.

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«un développement qui répond aux besoins

du présent sans compromettre la capacité des

générations futures de répondre aux leurs»

(rapport de la commission Brundtland en

1987).

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La croissance économique reste centrale mais

devient un outil de développement, la réponse à des

besoins variés l’emporte sur la simple satisfaction de

la demande solvable, la justice sociale pour

aujourd’hui et l’équité intergénérationnelle pour

demain inscrivent l’activité de l’entreprise dans une

logique nouvelle, celle du partage.

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La légitimité d’une entreprise est sa capacité

d’exercer ses activités d’une manière acceptable

pour ses parties prenantes. Elle se gagne en

démontrant constamment que le comportement de

l’entreprise est justifié face aux attentes que l’on

peut avoir à son égard.

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Une entreprise ne saurait donc être

qualifiée de socialement responsable si

elle ne satisfait pas à certains grands

principes habituellement reconnus

d’éthique des affaires.

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La gouvernance

• Au sens restreint : gouvernance d’entreprise (corporate governance) : le droit de contrôle que sont censés exercer les actionnaires sur les dirigeants de leur entreprise.

• Au sens large : gouvernance sociétale (social governance) : le droit de contrôle que peut pratiquer l’ensemble de la société sur les activités des entreprises. Il répond à la question : comment orienter le comportement des entreprises dans un sens favorable aux intérêts de la société environnante ?

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Les mécanismes de contrôle

• Le premier mécanisme est le marché. Les choix de l’entreprise sont guidés par les préférences des consommateurs.

• Le deuxième mécanisme est le contrôle social. L’État, par ses lois, ou les groupes de pression, par leur action publique, peuvent peser sur les décisions des entreprises.

• Le troisième mécanisme consiste en la conformité. L’entreprise qui opère dans un milieu doit se conformer aux normes sociales et aux principes de responsabilité attendus d’elle, sous peine de graves dysfonctionnements.

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• Ces trois mécanismes obéissent à trois logiques

différentes : celle de l’efficacité, celle du pouvoir,

celle des valeurs.

• Mais un même objectif : s’assurer que le

développement de l’entreprise ne se fait pas au

détriment de la société.

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Conclusion

L’entreprise est un acteur social qui ne peut

prospérer que si son comportement est

profondément ancré dans les intérêts, mais aussi

dans les normes, les valeurs et les idéaux des

sociétés où elle est présente.

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Les concepts d’éthique des affaires, de responsabilité

sociale et de gouvernance sociétale sont étroitement

imbriqués car ils incarnent cette nécessité. Leur

complémentarité tient avant tout au fait qu’ils

correspondent à des facettes différentes de la

question du rôle de l’entreprise dans la société.

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Conclusion

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D’après Pauchant (2003)

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Quelques sites à voir

-http://www.lentrepriseresponsable-lelivre.com

-www.novethic.fr

-http://www.orse.org

-www.afnor.fr

-www.cjd.net

-www.imsentreprendre.com

-www.cjdes.org

-www.iso.org

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Comment analyser un article?

• Auteur (s) : qui sont-ils?

• Thème/ Problématique : Quelle est la question posée par l’auteur/les auteurs? Que cherchent-ils à comprendre, à appréhender, à explorer…?

• Méthodologie : Quelle démarche, méthode est adoptée pour répondre à la question posée ?

• Réponse : Quelle est la proposition théorique des auteurs? A repérer dans le résumé ou abstract de l’article.

• Argumentation : Quel développement a été présenté pour appuyer la réponse de l’auteur : identifier les concepts (principales définitions) et les postulats (propositions des auteurs)

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Comment analyser un article?

Suite…

• Contribution : Qu’ont-ils apporté de plus pour faire avancer les connaissances dans un domaine particulier? Comment se positionnent-ils par rapport à d’autres auteurs qui se sont intéressés au même phénomène…?

• Critique du texte : quelle est votre appréciation quant au contenu général du texte? En quoi la réflexion des auteurs vous interpelle? Quelles sont les limites de leurs propositions…?

*Cette analyse s’inspire d’un modèle proposé par Mr Jean Pasquero, professeur titulaire à l’UQAM- département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale

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Définitions et liens avec morale et

déontologie

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Ethique

• Du grec ethos = coutume, usage, caractère

• Principes ou critères de la conduite humaine

• Contrôle des comportements humains

• L’éthique est axée sur le concept de

responsabilité

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Morale

• Code moral d’un individu ou d’une société

• Codes non explicitement formulés en

termes de lois

• Guide interne de notre propre conduite et

base d’évaluation des actions des autres

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Les valeurs morales

Convictions fondamentales ayant une importance significative de ce qui est vrai, beau, bien… selon un jugement personnel plus ou moins en accord avec celui de la société de l’époque.

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En plus…

• Règle :Prescription qui s’impose à quelqu’un dans un

cas donné.

• Mission :

▫ Charge donnée à quelqu’un d’accomplir une tâche définie.

▫ Devoir inhérent à une fonction, profession, activité et au rôle social qu’on lui attribue.

• Valeurs : ▫ Ce par quoi on est digne d’estime, sur le plan moral ▫ Caractère de ce qui est valable ▫ Importance, prix

rattachés à quelque chose

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L’évolution des valeurs

• Qualité de vie ou quantité produite ?

• Préservation ou gaspillage ?

• Interdépendance ou indépendance ?

• Participation ou autorité ?

• Pluralisme ou centralisation ?

• Responsabilité sociale ou intérêt personnel ?

• Gens ou argent ?

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La responsabilité

• Obligation ou nécessité morale,

intellectuelle, de réparer une faute, de

remplir un devoir, un engagement.

• Le fait d’accepter, de supporter,

les conséquences de ses actes.

• Conscience d’être l’auteur incontestable

d’un acte : revendication logique des

conséquences de notre liberté.

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