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Introduction

Depuis longtemps et pour plus de facilités, les historiens ont divisé le temps en plusieurs

périodes, leurs appellations étant différentes selon les langages utilisés. Par exemple, en anglais,

modern history  englobe la période moderne et l’histoire contemporaine. Celle-ci étant la dernièreen date, il est assez difficile de convenir de sa fin. Le début est tout de même convenu par tous :

1789, date de la Révolution Française ou aussi appelée « ère des révolutions atlantiques » en

référence aux révolutions en Amérique et en Europe même après 1789.

1815 marque la fin officielle de ces révolutions avec le Congrès de Vienne et la chute de

Napoléon. Ce congrès sera la base du début de l’équilibre européen grâce à l’alliance entre ses

grandes puissances. L’Ancien Régime sera restauré pendant un temps mais une lutte se forme

pour faire valoir un nouveau libéralisme : le constitutionalisme1  avec la défense de la loi

fondamentale, le droit universel, collectif et la distinction entre la sphère privée et la sphère

publique2. La constitution implique désormais l’idée que les hommes peuvent être gouvernés par

des mots et non plus par la peur et la force.

La révolution industrielle (qui commença en Angleterre dès 1740) développe les débuts de

l’ère de la science et ainsi donc, une nouvelle manière de voir les choses. Le XIXème siècle est une

nouvelle époque qui se présente au travers des idéologies qui proposent de repenser le monde

pour rediriger l’Homme. Elles sont de véritables «   idées en action » et seront incarnées par le

libéralisme, le socialisme et le catholicisme pour ne citer qu’eux.

L’ambition de l’Epoque contemporaine se distingue singulièrement de celle de l’Epoque

moderne : désormais, l’Homme veut refaire le monde et non plus le découvrir comme il l’a faitdurant maints siècles. Après la colonisation du monde par les Etats européens, la vision qu’on en a

devient globale. Les moyens de communications augmentent  nous prenons mieux conscience

du monde.

Dès lors, l’Homme réfléchit sur son rôle, sur la place de l’individu dans la société (combat

pour le suffrage universel, l’émancipation de  la femme, etc.). Au XIXème  siècle, les temps sont

rudes, difficiles pour la plupart des gens et pourtant, les temps sont aux rêves et aux grandes

illusions.

Le XX

ème

 siècle, lui, apportera des évènements marquants : dans un premier temps, la 1

ère

 Guerre Mondiale qui est un évènement +/- inattendu. Une césure est le résultat de l’ampleur du

conflit et de ses conséquences. L’Homme est alors brutalisé : l’idéologie utilise la technologie pour

parvenir à ses fins. En 1917, on assiste à une nouvelle victoire idéologique avec la révolution russe

dite « bolchévique ». Les idéologies se font alors plus extrêmes, les totalitarismes se représentent

avec le nazisme et le fascisme, le totalitarisme nazi possédant une ambition à la fois idéologique et

biologique. Ensuite vint la 2ème Guerre Mondiale avec la Shoa et la seconde moitié du XXème siècle

avec la Guerre Froide, le Rideau de Fer, la décolonisation en Afrique et la chute du Mur de Berlin

1

 Théorie du droit qui insiste sur le rôle et la fonction de la Constitution dans la hiérarchie des normes par rapport à laloi, ainsi que sur le contrôle de constitutionnalité des lois.2 Cf. le parlementarisme en Angleterre fin XVII

ème siècle

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en 1989, 200 ans après la Révolution Française. Citons également les évènements comme Tien Am

Men en Chine ou la lutte contre Pinochet au Chili.

Enfin, la fin de l’URSS annonce les idées du libéralisme comme étant victorieuses. On dit

alors que c’était « la fin de l’Histoire », qu’on n’inventerait plus rien de neuf. Or, il y a tout de

même eu les évènements de septembre 2001 que certains qualifient de Guerre Mondiale… 

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Chapitre 1 : la révolution française

Nous pouvons déceler deux tranches chronologiques, deux dimensions principales dans cette

révolution :

 

La première allant de 1789 à 1792 et dans laquelle l’idée forte était que l’homme, en

naissant, avait des droits inaliénables ;

  La seconde allant de 1792 à 1794 et dans laquelle l’idée forte était de créer des

conditions particulières dans la société pour faire valoir ces droits.

L’année 1792 est synonyme de guerre européenne, la fin de la monarchie en France avec

l’arrestation puis la décapitation du roi et l’avènement d’une République pour une nouvelle ère.

C’est également l’année du test pour le suffrage universel. La Terreur sera instaurée jusqu’en

1794.

NB : il est tout à fait possible de considérer que la révolution continue et se prolonge avec

Napoléon.

1.  De 1789 à 1792

a) 

Les causes de cette révolution

En 1789, la révolution commence avec un vieux constat : le manque d’argent dans les

caisses de l’Etat. Il est impossible de trouver un équilibre budgétaire. A l’époque, la

France compte 24 millions d’habitants dont 90.000 ecclésiastiques et 130.000 nobles.Une proposition est faite : celle de généraliser l’impôt pour toutes les  classes de la

société (clergé, aristocratie et tiers-état) donc d’abolir les privilèges. 

b) La disproportion des forces politiques

La bourgeoisie située dans le tiers-état défie la noblesse et s’oppose à elle, le titre de

noble étant destiné aux personnes occupant une haute fonction administrative.

Fin 1788, les Etats Généraux constitués par les 3 parties sont recréés pour se réunir en

mai 1789. Ce mouvement se fait électoral et des cahiers de doléances sont constitués et

envoyés au roi à propos  Des droits féodaux

  De l’égalité devant l’impôt 

  De la liberté de la presse, de la liberté d’expression 

Une réunion pour les impôts s’organise en mai 1789. 

Le vote selon l’importance attribuée aux ordres est refusé par le tiers-état au vu du

peu de place qu’il occupe parmi l’assemblée. Citons l’abbé Sieyès en disant  : « Qu’est-ce

que le tiers-état ? Rien. Que doit-il être ? Tout. » Le tiers-état quitte donc l’espace réservé

aux discussions ce qui provoque le choc et la colère du roi.

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En juin 1789 se forme l’Assemblée Nationale avec la promesse de ne pas se séparer

avant d’avoir trouvé une constitution pour le pays. Elle a pour but de représenter la

Nation et la souveraineté nationale.

Un Contrat Social est passé entre la Nation et les dirigeants. Il y a donc des règles à

respecter pour les deux parties. Le paradigme politique s’inverse donc en juin 1789  :

auparavant, le roi gouvernait sur ses sujets, désormais, les citoyens commandent au roi etcréent la loi. Il est à noter que certains députés de la noblesse et du clergé avaient déjà

rejoint l’Assemblée Nationale. 

Le roi ordonne que l’on intervienne pour rétablir l’ordre mais ses ordres ne seront pas

exécutés, les membres de l’Assemblée ne ripostant pas. Pour la première fois, la non-

force fait reculer la force.

Dans les campagnes, des rumeurs alimentent les frustrations et provoquent la Grande

Peur, en partie originaire de la prise de la Bastille du 14 juillet 1789 à Paris. L’Assemblée

comprend alors qu’il est temps de légiférer pour pouvoir rétablir le calme et l’ordre. 

c) 

Les premières nouveautés

  Les changements pour la société

Le 4 août 1789, les privilèges de l’Ancien Régime sont abolis, c’est la fin des

servitudes féodales, des droits particuliers.

Le 26 août 1789 voit naître la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen qui

est à la base de notre Déclaration des droits de l’Homme actuelle. Elle prévoit :

  L’abolition de la Monarchie absolue. Le peuple est souverain ;

 

La loi n’est plus faite par la volonté du roi mais se transforme en une expressionde la volonté générale ;

  Du point de vue social, le principe des droits naturels de l’Homme est introduit  :

garantie des libertés publiques, de la propriété, de la sûreté, de la sécurité, la

possibilité de résister face à l’oppression, …

 L’individu est au centre de la société. Tous sont égaux devant la loi.

L’Assemblée Nationale se transforme en Assemblée Nationale Constituante le 9

 juillet 1789 et, en septembre 1791 est voté un modèle de texte constitutionnel. La

Monarchie devient donc elle-même constitutionnelle.

Les institutions sont rationnalisées (le droit de veto du roi est toujours en vigueur

mais limité dans le temps), un débat s’organise sur ce qu’est la Nation en tant que

concept politique. L’Ancien Régime est détruit et une nouvelle organisation de la

société est mise en place avec des changements des pouvoirs royaux :

  Le roi est chef du pouvoir exécutif, il perd tout pouvoir judiciaire et son

pouvoir d’initiative militaire, il ne peut plus contrôler l’armée. 

  L’assemblée législative promulgue les lois mais le  roi a toujours un droit de

veto (un seul par loi) temporaire.

La France, divisée en communes dès 1789, est divisée administrativement en

départements dès le 26 février 1790.

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Par ailleurs, une réforme de la justice est engagée : elle devient gratuite, les juges

sont élus, les arrêtés se font au nom de la Nation et le tribunal se doit de respecter

l’égalité de chacun devant la loi et de respecter la liberté religieuse. 

Les taxes intérieures sont supprimées pour faire valoir l’égalité de tous devant

l’impôt. Les 3 contributions directes sont  la contribution mobilière (sur le revenu), la

contribution foncière (sur la propriété) et la contribution patente (destinée auxcommerçants).

  Les changements pour l’Eglise catholique 

L’Eglise catholique subit également de  profonds changements. Les institutions

politiques sont laïcisées et désormais, la différence est faite entre sphère privée et

sphère publique.

Les biens du clergé sont nationalisés et vendus au profit du trésor public. En 1790,

une Constitution civile du clergé voit le jour. Ses membres doivent obéir aux lois pour

pouvoir être payés par l’Etat, ils doivent prêter serment de fidélité à la Nation.Ces méthodes sont rejetées par Rome et par d’autres pays européens. Ce texte

accentue l’émigration de l’aristocratie et provoque celle d’une partie des membres du

clergé.

  La question du suffrage universel

Cette question est mise en avant par le débat sur la question de la Nation de

l’automne 1789 (Qui va désigner les députés ? Qui sont les citoyens ?). Ceux qui sont

contre le suffrage universel avancent un argument économique en disant que ceux qui

n’ont rien à perdre (donc ceux qui n’ont pas de propriété) ne sont pas intéressés parles affaires publiques ce que dément Robespierre. Ils ont peur de l’anarchie car il y a

nettement plus de pauvres que de riches.

Les notions de citoyen actif et passif sont alors introduites. Le citoyen actif peut

voter car on considère qu’il paie suffisamment d’impôt pour se sentir concerné.

  Le régime censitaire

Ce régime est intégré sur base du critère de l’impôt. Le fond du débat est

 juridique et économique. L’électeur est défini par ce statut et pas par autre

chose comme la couleur de peau ou la religion. On observe la participation àune définition juridique de la Nation : il faut adhérer à ses principes

constitutionnels pour pouvoir en faire partie.

d) 

La révolution perçue à l’étranger 

L’Europe est alors formée par différentes monarchies : il y a la monarchie absolue, la

monarchie parlementaire (l’Angleterre) et les despotes éclairés (Les rois concentrent les

pouvoirs au profit du peuple.).

L’étranger est alors séduit par la révolution qui amène un nouveau modèle politique

en Europe. Certains intellectuels s’installent en France, la révolution constituant unexemple et un grand danger pour les monarques voisins.

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Comme la France a conscience de sa fragilité face aux autres puissances, elle

promulgue en mai 1790, un document inédit : une déclaration de paix au monde stipulant

que la France renonce à toute forme de guerre pour conquérir ou menacer d’autres

peuples. Or, la guerre paraît impossible à éviter au vu des voisinages impossibles qui se

développent en raison des trop grandes différences au niveau du système.

Les habitants de la ville d’Avignon, terre du Pape, votèrent pour demander unrattachement à la France. Celle-ci se posa la question si elle devait l’accepter et rendre le

Pape encore plus furieux ou si elle devait refuser et se mettre déjà en contradiction avec

ses nouveaux principes. Finalement, elle accepta et Avignon devint une région de France.

En ce qui concerne la révolution liégeoise de 1789, des intellectuels prirent place dans

le débat dont William Burke qui affirma que faire table rase des institutions menait à la

révolution et puis à l’anarchie. A ses yeux, il fallait donc respecter les valeurs de la

tradition et porter cet héritage de la révolution.

2. 

De 1792 à 1794

a) 

La déclaration de guerre

En avril 1792, la nouvelle Assemblée Nationale Législative déclare la guerre au roi de

Bohême et de Hongrie car la tension s’est intensifiée et que des souverains se sont

rapprochés. L’Angleterre et la Russie sont opposées à la révolution. La France se sent

menacée et veut donc prendre les devants puisque la guerre semble inévitable.

Elle sera qualifiée de guerre d’exportation révolutionnaire : une guerre de libération

des peuples. Mais il s’agit toujours d’une guerre donc par conséquent, il y a toujours des

ennemis.

Selon Robespierre, si la révolution perd, elle disparaîtra. En revanche, si elle gagne, elle

ne s’arrêtera pas là et continuera de s’étendre. 

Louis XVI déclare donc la guerre révolutionnaire car il est certain que la France, privée

de ses chefs d’armée aristocrates, va perdre le conflit (cf. les informations de la

correspondance de sa femme avec l’Autriche) et que cela marquera la fin du conflit et un

retour à la royauté.

La République est proclamée en août 1792, la convention de députés étant élue au

suffrage universel masculin. Cet acte porte en lui la chute du roi, la fin de la royauté

française.

  Les atouts de l’armée française

L’armée française sera donc performante au combat pour les raisons suivantes :

1.  Il s’agit d’une armée nationale. Ses soldats adhèrent au principe, à l’idéal

défini par la nation.

2.  L’armée est nombreuse grâce au système de la conscription milit aire (la

levée en masse des citoyens). La France compte en effet 24 millions

d’habitants. 

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Le 10 novembre 1799, le général accomplit son coup d’Etat et devient 1er consul puis

empereur des Français en 1804. Le mythe autour de son personnage s’intensifie encore  :

à l’image du fils de la révolution s’ajoute celle du défi adr essé aux souverains légitimes

d’Europe. Les Directeurs furent contraints à la démission, les membres des Conseils,

dispersés, et un nouveau gouvernement, le Consulat, fut mis en place. Les trois consuls

étaient Bonaparte, Sieyès et Pierre Roger Ducos, autre ancien Directeur. Cependant,Bonaparte était désormais le véritable maître du pays.

  Le Concordat de 1801

Le Concordat est un traité signé entre le Pape et la République pour la pacification

des relations entre l’Eglise et l’Etat.

Puisque la foi catholique est celle de la majorité de la population française, un

accord est conclu pour fournir une aide financière au clergé. La crise est apaisée

provisoirement.

 

La paix d’Amiens (1802) 

Cet accord est signé notamment entre la France et le Royaume-Uni et dans lequel

Bonaparte renonce à toute entreprise maritime qui nuirait à l’Angleterre (du point de

vue du commerce et des colonies). En contrepartie, le Royaume-Uni accepte les

conquêtes françaises.

  Le code Napoléon (1804)

Ce code civil voit le jour le 21 mars 1804 et regroupe les lois relatives au droit civil

français, c’est-à-dire l'ensemble des règles qui déterminent le statut des personnes,

celui des biens et celui des relations entre les personnes privées. Il se fonde sur

l’égalité, la liberté individuelle, la propriété et l’ordre social. 

b) 

Napoléon jusqu’à Waterloo 

Napoléon bafouera la liberté de presse et d’expression mais pas la liberté religieuse. Il

s’agit d’un autocrate qui développe un appareil d’Etat très efficace. Son code établit une

ségrégation entre une élite bourgeoise et des citoyens passifs. Il maîtrise d’ailleurs très

bien l’instrument qu’est la propagande d’Etat grâce à laquelle la légende du XIXème siècle

à propos de Bonaparte sera construite.  A la conquête de l’Europe 

Napoléon a l’ambition de  voir une Europe napoléonienne et il reprend la guerre

contre l’Angleterre qui souhaite garder la maîtrise des mers. De nouvelles coalitions se

forment et en 1805, la France gagne la bataille d’Austerlitz contre les Russes et les

Autrichiens. L’année suivante, la Prusse entre en guerre et Napoléon entre en Pologne.

En 1807, Napoléon rencontre le tsar Alexandre à Tilsit pour fixer des lignes de

partage d’influence en Europe. 

En 1809, l’Autriche accepte la paix avec la France et Napoléon se marie avec Marie-Louise de Habsbourg.

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1814 voit la fin de Napoléon et de son empire, la Russie occupe alors une grande

place en Europe.

La défaite de Napoléon le 18 juin 1815 à Waterloo le pousse à l’exil. 

C’est la fin de la Révolution Française.

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Chapitre 2 : l’Europe de la restauration et la Sainte Alliance 

Les dirigeants européens n’ont qu’une phrase en tête   : « plus jamais ça ! ». Il faut effacer les

évènements récents dans les esprits et sur les cartes et redessiner l’Europe. 

1.  Le Congrès de Vienne (1814 - 1815)

a) 

Contexte

Les 4 grands vainqueurs de Napoléon 1er (Grande-Bretagne, Russie, Prusse et Autriche)

se réunissent à Vienne en un Congrès dans le but de restaurer la paix et d’en finir avec la

révolution de 1789. Revers de la médaille: l’opinion publique n’existe pas avant la

révolution française mais après oui avec la liberté d’association, d’expression et de parole. 

Pour asseoir cette paix, il convient de créer une alliance imposante, mythique : la Sainte

Alliance. Ainsi, les 4 grandes puissances concluent un pacte d’assistance mutuelle contre

les risques de révolution nouvelle. L’Ancien Régime est rétabli tant bien que mal. 

En effet, la Prusse, par exemple, a perdu la moitié de son territoire et des souverains ont

été mis en place par Napoléon, cassant les structures de l’Ancien Régime. Mais il serait mal

venu de devenir tyrannique aux yeux du peuple tout comme l’était Napoléon. L’ennemi

commun a donc créé une alliance mais une fois parti, les tensions reviennent…

Le Congrès a donc beaucoup de travail et va durer presqu’une année entière,

rassemblant 213 délégations officielles et 15 membres de familles royales s’installent à

Vienne. Il s’agit de la première assemblée où se retrouvent des représentants d e toute

l’Europe. Ils font des tentatives pour régler les problèmes de façon pacifique avant d’en

arriver aux guerres.

b) Le rôle des grandes puissances

  L’Angleterre sera représentée par Castlereagh, libéral. Il n’attend pas du Congrès une

progression territoriale mais l’aboutissement à un équilibre européen.

  L’Autriche a nommé Metternich chef de sa délégation. Favorable à l’Ancien Régime, il

hait Napoléon et ce qu’il incarne. Il souhaite également un équilibre mais sous deux

conditions :1.  L’Europe doit s’avérer fortement conservatrice par opposition au libéralisme

2.  Cet édifice conservateur européen ne doit se réaliser qu’avec la puissance

conservatrice de l’Autriche. 

  La Russie est représentée par son tsar, Alexandre 1er dont se méfient Castlereagh et

Metternich. Il souhaite la fondation d’un Etat européen avec, à sa tête la Russie. Il

estime légitime de s’attacher à l’empire Turc vis-à-vis du territoire des Balkans peuplé

d’orthodoxes et de slaves placés sous protection du tsar, souhaite un domaine

d’expansion pour la Russie ainsi qu’un accès à la Méditerranée. Ici, l’Angleterre s’y

oppose fermement car la Méditerranée est son « domaine réservé » pour lecommerce.

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  La Prusse est représentée par son roi, Frédéric-Guillaume III qui est d’accord avec le

tsar, espérant obtenir la Pologne.

  De son côté, la France est tout de même représentée par Talleyrand, ministre présent

avant l’arrivée de Napoléon qui s’est maintenu durant la période révolutionnaire. Sa

marche de manœuvre est étroite, il doit faire oublier que la France est le pays vaincu

par deux manœuvres habiles de sa part  : d’une part, il affirme que la France sortvainqueur du conflit car elle est restaurée et d’autre part, il s’affirme porte-parole des

petits Etats et se trouve être attentif à ceux qui n’ont pas accès aux négociations.

c) 

Les résultats

1.  Restauration des dynasties légitimes

2.  Les grandes puissances restent influentes (la Grande-Bretagne conservant le contrôle

des mers). Par ailleurs un cordon sanitaire d’Etats secondaires est créé au nord de la

France toujours soupçonnée de menées révolutionnaires, pour l’empêcher d’avoir des

ambitions sur Anvers qui appartient au royaume des Pays-Bas (la famille d’Orange). 

3.  La Russie obtient les 2/3 de la Pologne, accroissant son territoire en Europe centrale, la

Bessarabie (territoire turc près de la mer Noire) et la Finlande.

4.  La Prusse reconstitue son territoire, obtient la Rhénanie et une partie de la Suède.

5.  L’Autriche reprend le Tyrol, une partie de la Bavière et obtient les provinces illyriennes

(territoires autrichiens, croates, italiens, slovènes, monténégrins -> balkaniques), une

partie de l’Italie du nord (le Lombard Vénitien) devenant ainsi une puissance

transalpine. Le duché de la Toscane est donné à l’archiduc Ferdinand et celui de Parme

à Marie-Louise, ex-femme de Napoléon.

6. 

La Suède reçoit la Norvège.

7.  La Pologne est écartelée entre 3 puissances : Russie, Autriche et Prusse.

8.  La France retrouve peu ou prou ses frontières de 1789. Elle n’est pas démembrée mais

limitée dans l’expansion et reste le dépositaire des principes de 1789. L’Europe reste

donc vigilante. De plus, le Congrès n’a pas libéré les Balkans des Trucs. 

2.  La Sainte-Alliance

a)  Le traité de Chaumont

En 1814 commence la campagne de lutte de Napoléon contre les alliés. Au printemps

est signé le traité de Chaumont, pacte d’alliance pour  20 ans signé entre l'Autriche, la

Russie, la Prusse et l'Angleterre, le 8 mars 1814 à Chaumont en France. Ce traité est un peu

caduque parce qu’après 1815, l’Ancien Régime est restauré.

Sous l’initiative du tsar Alexandre 1er, un traité de Sainte-Alliance est signé le 26

septembre 1815 entre la Russie, l’Autriche et la Prusse et est placé sous le signe de la Très

Sainte et Indivisible Trinité. Il prévoit assistance, aide et secours mutuels entre ces trois

pays en ce qui concerne la protection de la religion, de la paix et de la justice, le tsar

(Alexandre 1

er

) étant protecteur des orthodoxes, le roi de Prusse (Frédéric-Guillaume III)celui des protestants et l’empereur (François 1er) d’Autriche celui des catholiques. 

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Par ailleurs, ces trois souverains sont compatriotes. Leurs sujets (≠ citoyens) sont un peu

comme leurs enfants. Le moteur de cette époque, ce à quoi l’énergie est dépensée est la

lutte contre le libéralisme, particulièrement les libéraux qui se revendiquent de la

révolution.

Remarque : l’Angleterre étant libérale, elle s’opposa au traité et ne consentit pas à s’y joindre. 

En revanche, la France, elle, adhère avec enthousiasme à ce texte d’intentions en vue defonder une nouvelle alliance après avoir été rejetée après la révolution.

b) 

La Quadruple-Alliance

Au mois de novembre 1815, le traité de Chaumont est en quelque sorte renouvelé avec

le traité de la Quadruple-Alliance, signé à Paris, le 20 novembre 1815, sur l'initiative de

Castlereagh. Ce fut essentiellement un traité défensif destiné à garantir les vainqueurs de

1815 contre toute velléité de la France de répudier le traité de Paris ou de renverser la

monarchie restaurée. Mais on y trouvait aussi l'ébauche d'une organisation internationale :

l'article 6 prévoyait des réunions périodiques « consacrées aux grands intérêts communs »

et au maintien de la paix. De là sortirent les grands congrès qui jalonnèrent la vie

internationale au cours des années suivantes, véritable « concept européen » pour parer

aux dangers du libéralisme. L’homme-clef de cette situation est Metternich, chancelier

autrichien de Cour et d’Etat depuis 1821 qui aura une grande importance jusqu’en 1848.

c)  Les congrès

  Le 1er congrès (1818)

Le 1er

  congrès a lieu en 1818 à Aix-la-Chapelle et doit réintégrer dans lacommunauté européenne la France qui avait scrupuleusement exécuté le traité de

Paris. Ce congrès est une illustration du bon fonctionnement de la restauration. Les

mouvements libéraux se développent pourtant en Allemagne mais doivent subir une

rude répression.

  Le 2ème congrès (1820 - 1821)

Ce congrès tenu à Troppau se déroule lorsque l’Autriche met sur son trône

Ferdinand 1er, roi des 2 Sicile. Lorsque son armée entre dans Naples, les principes

constitutionnels des libéraux sont annulés par les Autrichiens.  Le 3ème congrès (1822)

En Espagne, vers 1820 également, les libéraux avaient eux aussi obligé leur roi à

adopter une constitution libérale. L’armée française vint rétablir l’ordre, les

répressions furent très violentes.

A la fin de l’année 1823, la Sainte-Alliance a finalement triomphé de l’émergence des

mouvements libéraux. L’Autriche assied son pouvoir en Italie, la France assied le sien en

Espagne. L’Angleterre n’est toujours pas de la partie. Castlereagh est remplacé par George

Canning en 1822 après son suicide. Ce dernier deviendra un grand homme d’Etat anglais.

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Au même moment, les temps changent aussi outre-Atlantique : 1824 annonce la fin des

entreprises des libertadores (ex. Simon Bolivar) qui vont abattre le pouvoir espagnol tel qu’il

existait depuis la Conquista. Les Amériques espagnoles se transforment peu à peu en plusieurs

Etats sud-américains.

3. 

ConclusionL’alliance a atteint son but avec l’aide partielle3  de la restauration de l’Ancien Régime :

l’objectif d’écarter la Révolution et la domination françaises est atteint.

Désormais, les « nouvelles nations » présentent les caractéristiques suivantes :

 La séparation des pouvoirs

 Le règne de la loi

 La centralisation administrative

 Une nouvelle organisation judiciaire

 Des libertés constitutionnelles

D’ailleurs, au nom des principes de libertés, les nations occupées se soulevèrent et par ce

fait, le principe de nation s’en retrouva renforcé. Par contre, les idées libérales vinrent

parasiter le principe de légitimité de souveraineté très important.

La population est mobilisée contre la France au nom de la nation. Les idées-nationalistes de

la révolution se retournent contre eux.

L’équilibre européen dit qu’une grande puissance ne doit pas l’être plus qu’une autre

grande puissance. Le congrès de Vienne procéda donc à un nouveau découpage, de nouvelles

zones d’influence furent établies (ex. L’Autriche sur l’Italie, la Russie et l’Allemagne sur la

Pologne), des états-tampons furent établis ou consolidés pour diminuer les risques d’une

nouvelle expansion française. (ex. Pays-Bas, royaume de Piémont-Sardaigne-Savoie).

  Renforcement de l’Alliance. 

Jusqu’en 1820, les premières tentatives libérales échouent grâce au bon fonctionnement de

l’Alliance et ce, malgré les protestations émises par exemple en Belgique, Norvège ou encore dans

les Balkans.

3 Partiellement car la révolution a participé à la fondation d’Etats Modernes  

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L’Etat est nécessaire mais dans une moindre mesure  : les seules fonctions

légitimes de l’État sont celles qui assurent la protection du citoyen : police, justice,

diplomatie et défense nationale. Dans l’exercice de ces fonctions, l’État doit être

soumis aux mêmes lois que les citoyens, et ne pas faire de lois qu’il n’appliquerait

pas à lui-même.

 

Le libéralisme religieux

Cette doctrine implique une ouverture des croyants aux libertés modernes.

Plusieurs courants tels que le « catholicisme libéral » ou son homologue protestant

vont se développer et auront un impact important puisqu’un courant religieux

adhère à un projet libéral, ce qui ne fait que le renforcer encore plus. Par exemple,

en Belgique, les libéraux et les catholiques se sont associés en 1827 - 1828.

b) 

Le libéralisme - libertés

Entre 1815 et 1848, le libéralisme s’organise et devient une lutte pour les libertés detous. Mais une fois que les bourgeois atteignent la tête du libéralisme, les libertés seront

modifiées pour être adaptées selon leur vision. De leur côté, les traditionalistes auront

des revendications en ce qui concerne les libertés locales.

c) 

Le libéralisme - progrès

Le libéralisme fut longtemps considéré comme étant la doctrine du progrès. Cf.

Condorcet qui, au XVIIIème

 siècle, avançait que le progrès était inévitable et irréversible, ce

qui entraînerait des conséquences pour toutes les classes sociales.

Ceci dit, les notions de progrès furent réduites à celles que s’en faisait la bourgeoisie.

Ainsi, la question du suffrage universel fut retardée, de même que celle des conditions de

travail des ouvriers et du rapport de travail entre travailleurs et patrons capitalistes.

Toutefois, à partir des années 1850, une « aile de gauche » se développa au sein du

mouvement libéral opposée à l’ « aile conservatrice, doctrinaire ». Cette partie

progressiste voulut apporter une amélioration pour la population :

  L’enseignement aux ouvriers et le principe d’obligation scolaire ;

  La réglementation du travail (règlements d’usines, de charbonnages, …) -

notamment pour les femmes et les enfants - par l’Etat ;

  L’extension du droit de vote à toutes les couches de la population

Il s’agit donc d’une passerelle avec les idées socialistes, d’autant plus qu’un autre point

commun avec eux était l’anticléricalisme.

Pour rappel, il s’agit bien d’une continuité de la philosophie du XVIIIème siècle. Ici, la

souveraineté de la raison s’oppose à la vision traditionaliste. Autrement dit, tout ce qui

est conquis par la raison est un gage de légitimité et ceci s’oppose à la vision chrétienne

et traditionnelle de Dieu.

Du point de vue politique, le libéralisme apporte son soutien au parlementarisme, au

principe du dialogue entre adversaires politiques.

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Du point de vue religieux, il s’agit de ne plus accepter les doctrines religieuses sans

critique et de les rejeter quand elles vont à l’encontre du libre examen.

En outre, il s’agit aussi de mettre en exergue l’individu dans la société. Benjamin

Constant (1767 - 1830) fut le fondateur du libéralisme en France. La liberté signifiait le

triomphe de l’individu libre face au gouvernent despotique et au despotisme des masses

(la majorité va asservir la minorité). Il s’agit d’une attaque contre le despote et la masse.  L’individu passe avant la raison d’Etat et la collectivité et   doit subir le moins de

contraintes possibles.

  Le rejet des contraintes

Les individus rejettent les contraintes et les pressions exercées sur eux au travers

des institutions.

  La figure du monarque absolu

Figure de despotisme détruite par la révolution française, les monarques

sont désormais limités dans leurs pouvoirs. (ex. : Fernando VII)

Il faut lutter contre eux par tous les moyens y compris les moyens violents.

Le libéralisme intègre donc la possibilité de l’action révolutionnaire, des coups

de force, des complots, des sociétés secrètes, etc. Il s’agit d’une attaque des 

forces conservatrices (ex. Carbonarisme : Société secrète, répandue dans divers

États européens pendant le premier tiers du XIXeme siècle, particulièrement en

Italie, où elle suscite les débuts du Risorgimento  national.) mais seule une

petite portion des libéraux sont révolutionnaires. Les objectifs de la majorité

étant :1.  L’obtention d’une constitution écrite contenant les libertés

fondamentales. Pour rappel, l’Angleterre est à la fois libérale et

parlementariste, la constitution écrite est formée de règles complexes

mais le modèle de ce pays est cependant acceptable.

2.  La préconisation de la monarchie constitutionnelle en ce qui concerne

les libéraux modérés. Pour ces derniers, la République est l’incarnation

d’une radicalité politique. (Cf. la 1ère  république française de 1792 de

Robespierre avec la démocratie révolutionnaire.) Ces libéraux

préconisent les principes de séparation des pouvoirs et des électionsde représentants.

  L’Etat  

En réalité, les libéraux ne sont pas des adversaires de l’Etat mais s’en

méfient suivant les intérêts socio-économiques car, tout d’abord, ils ont un

souvenir de l’Etat tout-puissant de Napoléon et ensuite, ils savent que l’Etat a

tendance à intervenir dans les droits des individus par nature.

En fait, l’opposition à un Etat interventionniste est paradoxale car quand les

libéraux seront au pouvoir, l’Etat interviendra dans les investissements desentreprises. Il faudrait donc diminuer le rôle et la sphère d’action de l’Etat pour

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être en accord avec la doctrine. Par ailleurs, l’instruction publique échappe aux

religieux et se trouve être organisée par l’Etat. Enfin, la question de la propriété

privée inquiéta les libéraux de plus en plus quand les socialismes

commencèrent à se développer et qu’ils réclamèrent la collectivisation des

propriétés privées.

 

L’Eglise 

Les contraintes de l’Eglise catholique étaient nombreuses car elle constituait

une figure importante pour son organisation, sa puissance, son implantation en

Europe et son rôle historique. Cela dit, grâce à la révolution, son rôle s’est

considérablement affaibli.

Selon les libéraux, le but de l’Eglise est de restaurer son héritage perdu et

c’est ainsi qu’ils s’opposeront à son emprise dans les domaines de l’Etat et de la

sphère publique.

 Anticléricalisme naissant au XIXème

 siècle.Les libéraux sont aussi croyants et pratiquants mais l’anticléricalisme

s’accentue encore avec la publication de la Quanta Cura4 en 1864 qui s’avère

être un texte très fort car il catalogue les erreurs du siècle (socialisme,

révolutions, divorce, …), renforçant ainsi le point de contact entre socialisme et

libéralisme.

En outre, le libéralisme et le socialisme vont se retrouver dans l’éloge de la

franc-maçonnerie pour manifester leur opposition à l’Eglise.

Pour celle-ci, il est nécessaire de retrouver l’organisation du pouvoir civil  

tendances théocratiques. Les libéraux craignent que l’Eglise exerce uneoppression des consciences, rejette le libre examen (cf. sciences) ou encore

rejette le droit à la liberté religieuse.   il est donc nécessaire de séparer les

pouvoirs de l’Eglise et de l’Etat, de séparer la sphère privée de la sphère

publique. L’Etat organisera donc la société de manière neutre et en particulier

dans le domaine scolaire. C’est sur la question scolaire que les libéraux et les

catholiques s’affronteront. 

Par ailleurs, les libéraux se méfient également des masses, bien que n’étant

pas officiellement une institution. La nouvelle classe sociale du prolétariat, ces

personnes louant leur force de travail dans le milieu industriel, ne domine pas

encore car les paysans restent toujours présents en grand nombre. La part de

la population active agricole est supérieure à la part de la population active

ouvrière. La première représente un grand nombre de personnes non engagées

dans la révolution agricole. Cette activité est l’incarnation du monde du travail

depuis des siècles, les artisans étant apparus au Moyen-âge.

4 Encyclique du pape Pie IX, publiée le 8 décembre 1864, condamnant le naturalisme sous ses diverses formes, en

particulier le rationalisme moderne et la conception libérale des rapports entre la religion et la société civile. Elle estcomplétée par une liste de quatre-vingts propositions erronées, intitulée Syllabus (c'est-à-dire Recueil « comprenantles principales erreurs de notre temps »).

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Le libéralisme est opposé à ces masses et se méfie de l’industrie et de la

campagne.

D’une part, la méfiance envers l’inertie des campagnes se justifie par

l’attachement des paysans à leurs traditions. Ils ne sont pas destinés à soutenir

le progrès, affirmation appuyée par la révolution agricole à laquelle ils n’ont

guère participé.D’autre part, la méfiance envers l’industrie  est plus active en raison de

l’association dans les esprits des « classes laborieuses = classes dangereuses ».

L’industrialisation va provoquer une importance croissante des machines dans

la vie des hommes qui vont venir habiter aux alentours pour travailler. Les

faubourgs vont rassembler une forte concentration ouvrière dans les villes

industrielles et les conditions de vie épouvantables vont provoquer le désordre

social.

Petit à petit, une réflexion sur la citoyenneté fait son chemin. Le suffrage

universel a été le accordé dans l’histoire pour la première fois en 1792 dansl’empressement d’une élection parlementaire. C’est ainsi que le suffrage

universel est associé aux dérives révolutionnaires et que la crainte de la

domination d’une majorité sur une minorité dans un régime parlementaire

s’installe. Il s’agit donc de faire attention aux masses. Ainsi, le suffrage est

limité et les citoyens sélectionnés sur les critères de l’argent ou du diplôme

d’enseignement secondaire ou supérieur (censitaire ou capacitaire). De plus,

selon les libéraux, le critère de propriété entre aussi en compte : être

propriétaire signifie avoir le temps de se cultiver pour faire de la politique.

2.  Le traditionalisme

Cette doctrine se réclame d’un passé, de quelque chose qui a fait s es preuves. Un regret,

une nostalgie de l’Ancien Régime se fait sentir car la révolution est un dérapage de l’histoire,

une perturbation de l’ordre naturel des choses. Ainsi donc le traditionalisme est une idéologie

contre-révolutionnaire.

Deux tendances sont à distinguer : la tendance théocratique et la tendance historique.

a)  La théocratie

La théocratie est à différencier du césaropapisme. La première consiste à l’exercice

du pouvoir temporaire par un guide religieux, le pape et la seconde distingue un

empereur à la recherche de l’obtention du pouvoir spirituel. La figure du pape *spirituel+

s’oppose ainsi à celle de l’empereur *civil+.

Dans une théocratie, le pape exerce le plus de pouvoir possible (cf. évêques et la

philosophie du Moyen-âge   augustinisme.) Saint Augustin est considéré comme le

père de l’Eglise au IVème siècle pcn et a participé à la construction du dogme chrétien. Au

fil du temps, des relations se sont développées entre l’Eglise et l’Etat et une dist inction

entre les cités céleste (éternelle) et terrestre (temporelle) fut faite.

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  L’augustinisme médiéval affirme la logique de la supériorité du spirituel sur le

temporel.

Cet héritage est donc revendiqué pour affirmer la supériorité du pouvoir spirituel sur

le pouvoir civil.

b) 

La tendance historiqueCette tendance tire ses principes de l’observation des expériences historiques

passées et tire comme conclusion que la religion est une force de stabilité, l’Eglise a

toujours été une institution qui traverse le temps malgré les crises, les guerres et les

conflits.

c) 

Les thèmes du traditionalisme

  L’ordre 

La société doit être organisée de façon unique et il faut un système pour maintenircette organisation. Le thème de l’ordre renvoie également aux ordres de la chevalerie

(l’alliance entre la force, le courage et la foi), aux trois ordres de l’Ancien Régime ainsi

qu’à l’ordre public (sens moral) écrasement de l’insurrection. Cf. parti de l’ordre 

  L’expérience 

Ce thème s’oppose à l’individualisme. L’homme libéral est à la mode mais c’est un

homme fictif, un homme d’abstraction, sans attache ainsi qu’un  mythe. La

déclaration des droits de l’homme n’est faite que de principes abstraits pour égarer

les individus, leur faire croire qu’ils sont au centre du monde. Pour lestraditionalistes, ce n’est que de  la « poudre aux yeux » car cette déclaration sert à

asservir les individus : à cause de ces droits, les hommes sont amenés à la guillotine

(Cf. La Révolution   les hommes sont-ils vraiment libres et égaux ?). Un appel à la

raison est exercé et un retour aux valeurs chrétiennes est prôné.

L’expérience impose la lecture de l’histoire. Pour Joseph de Maistre, l’histoire a un

sens voulu par Dieu. C’est une conception providentialiste de l’histoire. La Révolution

serait-elle un accident « fait exprès » dans le but d’une prise de conscience à travers

elle ? La philosophie des Lumières conduit au matérialisme et à la destruction de la

flamme spirituelle.

  L’association 

L’homme libéral est un leurre, une abstraction. L’association familiale est le type

idéal d’une organisation sociale, s’agissant du reflet de l’organisation de la société. Le

père est le tuteur et comparé au souverain, les enfants mineurs aux sujets et les fils

aînés aux princes. Donc, le paternalisme est différent du libéralisme  qualifié

d’impersonnel.

En ce qui concerne le travail, les corporations furent supprimées par la révolution.

Elles étaient une forme d’organisation du travail depuis le Moyen-âge, organisées parmétiers. Elles avaient une fonction d’apprentissage, de solidarité et d’équilibre

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interne du métier afin d’éviter les monopoles. A l’époque, la lutte des classes était

inexistante, les relations entre maître et apprenti étaient fraternelles et fournissaient

une protection contre les abus du libéralisme et des patrons.

L’association permet une organisation administrative de la société, la tradition

étant attachée à ce qu’un pouvoir central ne domine pas les espaces communaux.

 

Les valeurs morales et religieuses

Selon les traditionalistes, il est nécessaire de revenir à des valeurs traditionnelles.

Les valeurs morales sont exaltées : la grandeur, l’héroïsme du sauveur (ex. : M.

Thiers), du saint. Le culte de l’honneur, l’enthousiasme et l’énergie sont d’actualité. 

Du côté des valeurs religieuses, l’ultramontanisme5  est défendu. La défense du

pape est vitale et il faut lui obéir en toute circonstance.

La conscience est ébranlée par le mythe de la liberté et c’est l’autorité religieuse

qui va ramener l’ordre car elle a traversé les siècles. Par conséquent, les Etats, qui

sont considérés comme éphémères, doivent se soumettre à l’Eglise et les papesdoivent donc orienter les rois. L’ultramontanisme aura de larges échos en Europe

(France, Belgique, Allemagne, Italie) et aura un lien avec la construction nationale de

l’Italie.

Ces 4 thèmes sont une réplique cohérente à la révolution et au libéralisme. Par ailleurs, le

traditionalisme s’étendra bien plus loin qu’au XIXème siècle.

5

 Orientation favorable à la primauté, spirituelle et juridictionnelle, du pape sur le pouvoir politique (en matièrereligieuse et notamment de nomination des évêques), par opposition au gallicanisme. Son nom provient de l'italienUltramonte qui signifie « au-delà des monts », donc de l'autre côté des Alpes, en Italie.

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Chapitre 4 : les révolutions du XIXème siècle

Jusqu’en 1848 - 1850, il y eut 3 vagues de révolutions dont les phénomènes sont tous liés. Les

révolutions atlantiques commencèrent en Amérique du sud, en Europe et aux USA jusqu’aux

révolutions libérales de 1848.La première vague se produisit avec les mouvements révolutionnaires des années 1820 mais

qui ont échoué. La seconde eut lieu dans les années 1830 dont l’épicentre révolutionnaire s’avère

être Paris et dont l’onde de choc atteint la Belgique, la Pologne, l’Allemagne et l’Italie et enfin la

troisième arriva en 1848 et eut deux épicentres : Paris et Vienne. Une multitude de révolutions

s’emparèrent de l’Europe et cette période fut surnommée «   le printemps des peuples » et

provoqua un basculement : de Paris, le mouvement atteint l’Italie, l’Autriche-Hongrie et

l’Allemagne en février. Après, en mars, c’est Vienne qui prend le relais pour continuer à diffuser

les idées révolutionnaires.

1.  Les trois vagues de révolution

a)  Les forces sociales en action

D’abord, les révolutionnaires des années 1820 se composaient essentiellement de

militaires et d’étudiants. Les premiers car le retour à la vie normale leur est difficile, ils ne

touchent plus qu’un « demi-solde », les seconds car beaucoup sont gagnés par la vague du

Romantisme, ils sont donc épris d’idées égalitaires et séduits par l’héritage des Lumières.

La société s’organise en sociétés secrètes et autres mouvements de résistance.

Ensuite, dans les années 1830, le profil des insurgés est différent excepté en Pologne où

l’on rencontre des militaires et des aristocrates. Désormais, c’est la bourgeoisie qui se

révolte et qui s’appuie sur des masses populaires pour renverser le régime, la même

bourgeoisie grande gagnante de la révolution de 1789, le libéralisme ayant été source de

progrès et d’enrichissement.

Enfin, en 1848, les forces révolutionnaires sont composées en grande partie de la

bourgeoisie et des masses populaires urbaines en Europe occidentale. En Europe centrale

et orientale, c’est au sein des populations rurales que prennent place les mouvements

révolutionnaires. Cette période fut appelée « printemps des peuples » pour cette floraisonde révolutions qui furent bien entendu réprimées par la suite mais elles eurent quand

même d’importantes conséquences. (cf. l’unification de l’Allemagne) 

b) Les objectifs poursuivis

En 1820, les objectifs étaient politiques avec la demande de la libéralisation des régimes

et des constitutions écrites.

En 1830, les objectifs sont politiques, constitutionnels et nationaux. De nouveaux états

sont créés (cf. la Belgique). Les objectifs politiques concernent l’Italie, l’Allemagne et la

France qui a essuyé une révolution en juillet 1830 contre le roi Charles X qui voulaitrenforcer son pouvoir exécutif en diminuant le texte constitutionnel : perte de libertés et

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du droit de suffrage. C’est ainsi que le roi libéral Louis -Philippe monte sur le trône de 1830

à 1848.

Les objectifs sociaux de cette décennie sont en relation avec la texture économique de

révolution industrielle et de la crise de 1846. Rappelons que la population à l’époque vit

toujours d’une économie de subsistance. Il est donc difficile d’anticiper l’avenir à long

terme, l’activité se fait au jour le jour   s’il y a une faille dans le système, un manquesurgit et des révoltes s’opèrent.

En 1848 apparaissent quelques républiques en Italie mais de façon éphémère. En

France, la monarchie est abolie pour un régime républicain avec le Suffrage Universel. Les

objectifs sont donc nationaux et politiques avec une plus grande envie d’indépendance en

Italie, Tchéquie, Hongrie, Croatie, … En juin, la France essuie une seconde révolution pour

des objectifs sociaux : la révolution sociale est liée à l’accroissement du chômage, à

l’affrontement entre les ouvriers et la bourgeoisie. L’armée républicaine écrasera la

révolution qui coûta 5.000 morts à la France ainsi que 25.000 arrestations. Les droits

féodaux sont abolis en Europe centrale et en Prusse.

c) 

Les résultats

En 1820, la révolution échoua.

En 1830, la France écopa d’une monarchie libérale et la Belgique devint indépendante et

opta pour une constitution qui deviendra un modèle

1848 vit un nouvel échec des révolutionnaires et une « seconde restauration ». Ceci dit,

3 éléments subsistent :

1.  La France garde le Suffrage Universel

2. 

Le système féodal disparaît en Europe et implique donc l’abolition du

servage sauf en Russie (jusqu’en 1861) 

3.  Les constitutions libérales sont toujours présentes et ont été conservées en

guise de forme de compromis notamment en Prusse et en Piémont italien.

En conclusion, ces révolutions constituent un élément qui va ébranler l’ordre du Congrès de

Vienne, l’enjeu se crispant autour de la lutte entre les forces libérales et les forces

traditionalistes.

2. 

L’exemple belge 

Lors de la révolution en août 1830, les libéraux et les catholiques s’associent pour

contester les discriminations qui pèsent sur les Belges par rapport à la Hollande. La première

source de discorde est que Guillaume d’Orange, souverain d’Ancien Régime mais cependant

gagné par le libéralisme économique, a sous son autorité plus d’habitants belges que

d’hollandais. Les Belges doivent donc être repris au parlement au même nombre que les

Hollandais. Ensuite, la seconde source de discorde est que les Belges se sentent comme des

citoyens de seconde zone dans les postes publics et ministériels.

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C’est ainsi qu’en septembre 1830, la Belgique se proclama indépendante et qu’un Congrès

National fut élu avec 200 députés par vote censitaire pour établir une constitution libérale.

(cf. l’alliance des traditionnalistes et des libéraux pour former le catholicisme libéral)

Une organisation se fait autour des différentes questions à poser et de 1830 au 21 juillet

1831, le congrès tint 156 séances. Le processus s’est fait en deux temps :

Dans un premier temps, le Congrès vote l’indépendance en étant conscient du défi lancé àl’Europe tout en étant soutenu par la France. D’ailleurs le tsar avait lancé 300.000 hommes

pour marcher sur la Belgique mais fut arrêté par la Pologne. Sur demande du roi de Hollande,

la Conférence de Londres se réunit le 4 novembre 1830 avec autour de la table l’Angleterre,

l’Autriche, la Prusse, la Russie et la France. Des décisions furent prises pour

  Écarter une possibilité d’union à la France 

  Adopter un système politique bicaméral (chambre + sénat)

  Repousser la république pour une monarchie parlementaire qui est un gage de

stabilité à l’Europe 

Mais Guillaume d’Orange n’est pas content de perdre la Belgique. Cependant, la monarchie

libérale va être acceptée par l’Angleterre et la France. L’Etat neutre belge est proclamé en

 janvier 1831, elle ne peut s’engager dans aucune guerre, les grandes puissances s’en portent

garantes pour préserver le nouvel Etat d’une invasion. Jusqu’en 1838, Guillaume d’Orange

maintient l’état de guerre déclaré à la Belgique défendue par les troupes françaises.  

Dans un second temps, le chef de l’Etat est élu. Il s’agit du duc de Nemours, fils du roi

Louis-Philippe. La Belgique deviendrait-elle alors un satellite de la France ? Pour éviter cette

ambigüité, Louis-Philippe refuse de donner son fils et c’est le prince Léopold de Saxe-Cobourg

Gotha qui se place à la tête de la Belgique, à 40 ans. Il a combattu Napoléon, est veuf d’une

princesse anglaise et est désormais marié à la fille de Louis-Philippe. La Constitution est fin

prête le 21 juillet 1831, réussissant l’indépendance de la Belgique de justesse. 

3.  L’exemple grec

Depuis la chute de l’Empire Romain, les Balkans sont toujours une source de conflits. Ils

font partie de l’Empire Ottoman en déclin depuis le XVIII ème siècle qui se prolonge au XIXème.

Le pouvoir central s’effrite au profit de la gouvernance des provinces par des pachas

autocrates. Dans ces régions, la Russie convoite les provinces du Détroit de Bosphore. A vrai

dire, elle s’y intéressait depuis l’époque de Napoléon mais l’Angleterre s’y est toujoursopposée en raison de l’enjeu de la Méditerranée. Le tsar serait le protecteur de s chrétiens

orthodoxes des Balkans. La domination turque est rude : des discriminations sont

d’application (les habitants n’ont pas de terres, d’armes, de chevaux) et les pachas exploitent

les ressources s’appuyant sur les janissaires. 

En 1804, une insurrection serbe éclate dirigée par Georges Kara. Pendant 2 ans, les rebelles

tiennent tête aux Turcs et en 1806, les insurgés serbes prennent Belgrade.

Le tsar retire ses troupes sous pression de Napoléon et une forte répression s’abat sur les

Serbes de la part des Turcs mais d’autres soulèvements se reproduisent plus tard. Finalement,

l’autonomie est accordée par le sultan. 

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L’insurrection se propage alors en Grèce. Les Grecs ont le monopole du commerce en

Méditerranée menaçant les Turcs qui vont à l’encontre du développement d’une bourgeoisie

marchande. D’un autre côté, en Europe, on éprouve de la sympathie pour l’hellénisme car les

exilés grecs en Europe inspirent le philhellénisme.

Le Congrès de Vienne ne soutient pas les Grecs et c’est donc sans lui que la Grèce se

proclame indépendante en 1822 et choisit Corinthe pour capitale. Néanmoins, les Turcsréinvestissent la Grèce et procèdent à une atroce répression ce qui indigne toute l’Europe,

l’Autriche mise à part. Pour prouver son attachement à sa cause, Lo rd Byron, poète anglais,

mourut en Grèce ce qui eut pour effet d’impliquer toute l’Europe dans l’affaire. Dans le même

ordre d’idée, un autre personnage fut attaché à la cause grecque : l’Amiral Cochrane, irlandais

chassé de la Royal Navy, a du s’exiler en  Amérique latine et il débarqua au Pérou en 1820.

La situation est tout à faire inédite : le tsar Nicolas 1er (depuis décembre 1825), autocrate,

va soutenir un mouvement libéral grec. Son but est de nuire à l’Empire Ottoman, de soutenir

le peuple orthodoxe et d’obtenir un accès à la Méditerranée. Il soutient ce mouvement sans

consulter les autres pays européens.En 1826, Nicolas 1er  lance un ultimatum : il annonce l’indépendance des provinces

roumaines de la Serbie sans mentionner la Grèce. Il espère ainsi pousser l’Empire Ottoman à

la guerre pour que la Grèce soit plus facilement libérée. Cependant, Canning, 1er  ministre

anglais, refuse de laisser les Russes agir seuls.  En 1827 est créée la triple Alliance entre la

Russie, l’Angleterre et la France. 

La France et la Russie s’annoncent comme médiateurs entre les Turcs et les Grecs.

La bataille de Navarin est une bataille navale qui s'est déroulée le 20 octobre 1827, dans la

baie de Navarin (ouest du Péloponnèse) entre la flotte ottomane et égyptienne et une flotte

franco-russo-britannique dans le cadre de l'intervention de ces trois puissances lors de la

guerre d'indépendance grecque. À l'issue des combats, la défaite ottomane est totale et la

guerre ouverte est déclarée.

La fin de cette guerre est signée avec le traité d'Andrinople (actuellement Edirne en

Turquie) le 14 septembre 1829 entre l'Empire ottoman et la Russie.

Par ce traité, la Russie se vit reconnaître la souveraineté sur la rive orientale de la mer

Noire, en particulier sur l'actuelle Géorgie et une grande partie du territoire actuel de

l'Arménie. Sur la rive occidentale de la mer Noire, la Russie progressait jusqu'au delta du

Danube, occupant la Bessarabie, tandis que la Serbie voyait son autonomie renforcée.

La même année, la Grèce voit percer sa Constitution et le mois de février de l’année 1830,

un Etat grec indépendant est créé (cf. le 7/02/1830 où la Constitution Belge est acceptée)

Ainsi, l’équilibre entre les nations européennes se solidifie. 

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Chapitre 5 : deux pays en voie d’unificat ion

Ces deux unifications concernent deux pays jusqu’ici morcelés : l’Allemagne et l’Italie. Se faisant,

l’équilibre européen va prendre fin et une nouvelle étape dans l’histoire contemporaine surgit.

1.  L’unification de l’Italie

a) 

Le contexte

Dès 1825, des militants libéraux se manifestent en Italie. Ce pays est divisé et subit

l’influence constante de l’Autriche par exemple en Lombardie, en Toscane et dans le duché

de Parme excepté en ce qui concernent les Etats pontificaux et le royaume de Piémont-

Sardaigne.

Le Risorgimento  constitue l’ensemble du mouvement national libéral italien et est

hostile face à la domination autrichienne.

b) Les acteurs

Manzini, chef d’un groupe révolutionnaire, a de grandes ambitions pour ce

morcellement d’Etats : les unifier en vue de former une Italie républicaine et unitaire. De

son côté, Charles-Albert, roi du royaume de Piémont, ne se sent pas à l’aise avec l’Autriche

et adhère au sentiment d’une Italie unifiée. Il adhère également aux principes du

Risorgimento et met en place une série de réformes libérales.

En 1848, le mouvement révolutionnaire démarre de Sicile pour s’étendre jusque dans le

Nord. En mars, Charles-Albert accorde une constitution libérale à son royaume. Ces

évènements affaiblissent Vienne d’où Metternich s’enfuit ce qui permet au roi du Piémont

d’avoir une plus grande liberté de mouvement.

L’armée autrichienne reste cependant puissante. Il hésite puis finalement déclare la

guerre à l’Autriche accompagné de patriotes provenant de toute l’Italie. Ainsi, Charles -

Albert devient un leader militaire, celui qui a délivré la Lombardie des Autrichiens.

Néanmoins, l’Autriche triomphe en mars 1849 et oblige Charles-Albert à abdiquer. Son

fils, Victor-Emmanuel II, lui succède afin d’éviter le démantèlement du Piémont. Désormais,

la France et la Grande-Bretagne se méfient de l’influence autrichienne sur toute l’Italie cartous les mouvements révolutionnaires tirent bénéfice des conflits entres puissances.

Ce nouveau roi maintient la constitution libérale et continue d’être un espoir pour

l’unification italienne car il incarne un pouvoir fort pour organiser son pays. Il obtient le

soutien du comte de Cavour dans sa démarche. Premier ministre italien et anticlérical mais

plus modéré, pragmatique et conservateur que Manzini, il veut chasser les Autrichiens de

la péninsule italienne. C’est un personnage qui stimulera et organisera les patriotes. 

c) 

L’internationalisation de la question

La question italienne devient internationale lorsque la question de Rome est abordée.Le pape est inquiet face à ces mouvements nationaux, Rome étant le centre du monde

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catholique et possesseur de ses territoires. Ainsi, des pays catholiques comme la France se

sentent concernés.

Cavour cherche à renforcer ses relations internationales avec la France et la Grande-

Bretagne. L’opportunité se présente lors de la guerre de Crimée (1853 - 1855) opposant la

Russie à la Grande-Bretagne coalisée avec la France, l’Empire Ottoman et le royaume du

Piémont. Le but est de freiner l’expansion russe qui se présente en Moldavie et en Valachiepour l’accès aux détroits de Bosphore et de Dardanelles.

Il est à noter qu’il s’agit du premier conflit de l’histoire à être photographié. Pour la

première fois, les habitants des pays ont pu regarder des images de la guerre (les blessés,

les morts ou des mises en scène car il n’y a pas de photo des batailles). 

L’implication du Piémont dans cette bataille renforce le prestige de Cavour auprès de

ses alliés.

d) Des accords et des conflits

En France, Napoléon III est au pouvoir et un nouveau régime est installé : l’empire. Ce

souverain inspire à la fois la crainte et la caricature en raison de la référence à Napoléon 1er 

qu’il n’est manifestement pas : il s’agit d’un homme certes ambitieux mais hésitant malgré

de grandes qualités. Par exemple, ici, il hésite à soutenir le royaume de Piémont dans sa

lutte contre l’Autriche car les catholiques français craignent de s’opposer à  un autre pays

catholique.

Cependant, un accord sera signé en 1858 entre Cavour et Napoléon III :

1. Les patriotes italiens ne toucheront pas aux Etats du Pape ;

2. Le Piémont obtiendra la Lombardie et la Vénétie ;

3. 

La France obtiendra en échange la Savoie et Nice.

En 1859, Cavour multiplie les provocations envers l’Autriche et la guerre éclate

opposant donc le royaume de Piémont associé à la France contre les Autrichiens.

2 grandes batailles furent très meurtrières : Magenta et Solferino remportées par la

France et le Piémont. Avec la photographie, le comportement des hommes face à la guerre

change beaucoup, particulièrement lors de la bataille de Solferino. Auparavant, les batailles

d’Ancien Régime accusaient un taux de mortalité limité comparé aux maladies qui tuaient

les soldats. Mais désormais, les armées sont modernisées et provoquent ainsi beaucoup

plus de morts  création de la Croix-Rouge par Henri Dunant dans la foulée de la bataillede Solferino.

Napoléon III ne veut que la paix avec l’Autriche qui accepte. Suite à cette paix, le

royaume piémontais obtient la Lombardie mais pas la Vénétie. Cavour se rapproche alors

d’un rebelle : Giuseppe Garibaldi, républicain du Sud qui va conquérir le royaume de

Naples. Finalement effrayé, Cavour se rétracte et retourne vers Napoléon III qui lui fournit

son aide pour lutter contre Garibaldi afin de protéger Rome de cet homme considéré

comme trop laïque.

En 1860, Cavour meurt et, à part la Vénétie et Rome, la péninsule est libérée de

l’Autriche. 

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En 1866 a lieu la bataille de Sadowa qui signe une victoire des Prussiens sur les

Autrichiens. La Vénétie est alors à son tour libérée. En 1870, les Français combattent et

finissent par abandonner Rome qui devient la capitale de l’Italie. L’unification est réalisée

au terme d’un long processus de 50 ans. 

La question du Pape sera reportée jusqu’aux accords du Latran signés par le Saint-Siège

et l'Italie le 11 février 1929, réglant la «question romaine» par la reconnaissance mutuellede l'État du Vatican et de l'État italien, avec Rome pour capitale.

2.  L’unification de l’ Allemagne

a)  Le contexte

Le contexte est différent que celui de l’Italie. L’Etat qu’est la Prusse est ici un grand

vainqueur de Napoléon. Les révolutions de 1830 et 1848 se sont terminées par une défaite

des libéraux et l’unification se fait plutôt sur une initiative des conservateurs qui sont au

pouvoir que des libéraux. L’équilibre de Vienne s’en retrouve ainsi encore modifié.Cette unification se fait autour de la dynamique prussienne devenue puissante et stable

grâce à la dynastie des Hohenzollern dont Guillaume 1er est l’homme à l’initiative de cette

unification.

b) La Prusse, un état fort

Dans les années 1850, la Prusse possède deux atouts majeurs :

1. Un bassin industriel performant : la Ruhr

2. Un homme politique très fort, nationaliste et conservateur assistant Guillaume 1 er :

Bismarck. Ses domaines d’action sont étendus à la diplomatie et à la géopolitique

dont il est un véritable génie en la matière. Sa puissance d’analyse était

extraordinaire : il parvenait à prévoir toutes les situations possibles. Vu sa position

et ses capacités, il fut un grand acteur de l’unification allemande. 1er ministre à

partir de 1862, il va unifier l’Allemagne sans consulter la population et sans l’aide

les libéraux populaires.

La Prusse est donc puissante et bénéficie d’un essor économique confortable. C’est ainsi

qu’elle va établir une union douanière qui supprime les douanes intérieures (zollerverein)

avec la Confédération de l’Allemagne du Nord (21 Etats). Ceci facilite le développement du

chemin de fer et ajoute de la valeur à la production de charbon. Le potentiel industriel

augmente (cf. les industries Krupp).

Mais l’Autriche est hostile à cette situation de prospérité économique pour l’Allemagne.

Bismarck a compris qu’il devait éliminer l’influence autrichienne pour procéder à une

unification avec l’appui d’autres puissances comme la Russie ou la  France en termes de

neutralité. Pour y parvenir, il intervient militairement en faveur de la Russie en 1863 en

Pologne et obtient facilement le soutien de Napoléon III qui désire en finir avec les traités

de 1815 diabolisant la France. Pour renforcer sa détermination, Bismarck lui propose en

compensation la Belgique si l’Allemagne s’agrandit.

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c)  Des conflits et des enjeux

La question des duchés que Bismarck récupère du Danemark survient alors, ajoutant des

territoires à la Prusse. En 1866, l’Autriche déclare la guerre à la Prusse et à Sadowa,

l’Autriche s’incline et Bismarck ne la démembre pas mais obtient une portion de territoire.

Bismarck n’a donc plus qu’à attirer dans l’ensemble quelques Etats du sud dont la Bavière.

Il parvient à s’en rapprocher et l’Allemagne devient ainsi une nouvelle puissance qui effraie

la France tout particulièrement lorsqu’un membre de la dynastie Hohenzollern est

pressenti pour monter sur le trône d’Espagne, ce qui ceinturerait la France.

En juillet 1870, la France déclare donc la guerre à la Prusse qui remporte de nombreuses

victoires. Depuis le Congrès de Vienne, il s’agit de la première guerre entre les Etats

concernés.

De son côté, le roi Léopold II mobilise 100.000 hommes car il craint pour les frontières

de son pays. Il souhaite montrer sa neutralité armée à la défense des frontières, sinon

l’Angleterre pourrait se mêler du conflit suite à l’accord passé pour protéger la Belgique.

L’armée française se retrouve finalement à Sedan, près de Bouillon, où elle se fait

décimer par l’armée allemande. Napoléon III ne viole pas le traité envers la Belgique et

capitule à la frontière belge. Il est fait prisonnier et perd sa couronne à la fin du mois

d’août 1870. La frontière belge est effectivement inviolable, fût-ce au prix d’une défaite

cruciale.

Ceci dit, la France résiste aux Prussiens jusqu’à ce que Paris soit encerclé. En janvier

1871, la France doit signer un traité de paix avec la Prusse qui remporte par la même

occasion l’Alsace et la Lorraine.

L’opinion se demande alors  si l’Allemagne de Bismarck ne déséquilibrerait pas l’équilibre

européen, cette Europe qui a énormément changé depuis le Congrès de Vienne de 1815.

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prévalait, les propriétés foncières étaient très importantes puisque toutes les ressources

provenaient de la terre.

Désormais, dans le Nouveau Régime, la vision a changé avec cette révolution

industrielle couplée à la révolution libérale. Dans la 1ère  moitié du XIXème  siècle, la terre

est toujours un signe de richesse et les industries sont une valeur moins sûre que la

terre.   Investissements dans des propriétés foncières. Il s’agit d’une manière de

mettre en phase l’aristocratie terrienne avec la bourgeoisie industrielle par les liens du

mariage tout au long du XIXème  siècle car après 1850, la valeur sûre, c’est l’industrie.

C’est donc dans  ce domaine que les investisseurs réinjectent leur argent quand

l’industrie produit des bénéfices et plus dans les domaines fonciers.

Finalement, à la fin du siècle, c’est l’argent qui sera une source  de représentation de la

richesse, la capacité d’acheter, le pouvoir d’achat (cf. les actions bancaires).

4)  Les relations entre l’industrie et l’argent sont très étroites. Les industries ont des

besoins financiers énormes. D’ordinaire, il y a un manque de cohérence entre lesentreprises familiales et les exigences de l’industrialisation. Des passerelles seront donc

créées pour soutenir les industries :

a.  le gouvernement apportera son soutien financier en accordant des prêts

favorables aux entrepreneurs ;

b.  les banques auront un rôle en phase avec le statut juridique des entreprises. Les

entreprises cessent d’être familiales, elles rassemblent des capitaux, des

travailleurs et changent leur commercialisation. Tout ceci afin d’augmenter la

fortune tout en diminuant les risques du lancement d’une société.La Société Anonyme (S.A.) remplace donc la société familiale, son capital étant

divisé en actions vendues en espérant un profit pour les actionnaires si la société

fonctionne bien tout en diminuant le risque pour les entrepreneurs de tout

perdre.

 Modèle de l’entreprise capitaliste 

 Profite aux aristocrates et aux bourgeois

b) 

L’importance des progrès économiques 

L’innovation technique au XIXème  siècle (machine à vapeur, charbon, …) permet une

application directe dans certains domaines pour la société.

La vapeur est utilisée dans la navigation et dans le domaine du rail. Il s’agit d’une

véritable révolution des moyens de transports : on en produit plus et on voyage plus vite.

Par exemple, pour la navigation, on utilisait des petits bateaux pour naviguer sur des

rivières, des streamers sur des mers et puis vers 1850, des paquebots (composé de

chaudière, d’hélices de fer et d’acier,…) bien plus rapides. Pourtant en 1870, 80% du

tonnage ne sont pas des paquebots mais d’autres bateaux.

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Pour les chemins de fer, il est possible alors de transporter des voyageurs et des

marchandises. La première démonstration de la première locomotive se fait en 1814 par

l’inventeur Stephenson, incarnant une nouvelle puissance.

  Des réseaux sont donc à développer.

L’Angleterre est performante  : en 1880, elle possède 10Km de chemin de fer pour

100km². En 1850, la France est dotée en tout et pour tout de 3.000 Km de voie ferréeconcentrés essentiellement autour de Paris et l’Allemagne, quant à elle, possède 6.000 Km

de rails. En ce qui concerne la Belgique, tout le pays est relié par les voies de chemin de

fer : du nord au sud et de l’est à l’ouest. Puis, les réseaux se développent avec les pays

voisins ce qui provoque notamment dans les années 1880, un décalage économique entre

l’Europe du nord-ouest et l’Europe du sud et de l’est. La Russie n’aura accès au train qu’en

1905.

  Les conséquences de cette révolution des transports

1) 

La construction des rails, des trains, des bateaux demande une production deplusieurs tonnes de fer et d’acier ainsi que de charbon. Le charbon et la

métallurgie s’associent et forme un cercle vertueux, les deux produisant

beaucoup de travail et faisant de la Wallonie dans les années 1840 la seconde

puissance économique du monde.

2)  Des compagnies maritimes et ferroviaires sont créées pour gérer le trafic. Les

sources d’investissements se diversifient et progressent.

3)  L’augmentation du trafic et la rapidité du trafic impressionnent. Dès 1850, il

est possible de désengorger les villes des populations ouvrières, l’abonnement

de train étant une invention astucieuse. Il est également possibled’approvisionner les villes de meilleure façon, de diversifier l’alimentation.

(tomates, fraises, …). Les industries sont également reliées par les rails et le

transport maritime favorise le commerce international.

Il existe cependant pourtant encore des vieilles pratiques traditionnelles notamment en

agriculture et ce, même en France : en 1870, le rendement de blé/Ha est de 100Kg ce qui

est faible en comparaison avec l’Angleterre à la même époque qui produit le double. La

France accuse un retard dans le domaine agricole alors qu’elle reste un pays

majoritairement rural jusqu’à la fin du siècle.

Néanmoins, il y a tout de même des progrès : la betterave est utilisée pour son sucre (cf.

blocus des Anglais sous Napoléon) et la vigne est mieux exploitée, augmentant le nombre

d’Ha cultivables. La moissonneuse puis la moissonneuse batteuse remplacent la faux et la

faucille. Ces instruments ne parviennent pas en Europe de l’est où perdure le système de

latifundia, de grands domaines agricoles, où la productivité reste faible. Les paysans sont

soumis et la pression sur eux reste très forte en Russie.

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c)  Les transformations sociales

  La croissance démographique

Elle implique une baisse de la mortalité infantile et une croissance du taux de

natalité. C’est durant cette période qu’apparaîtra le « deuil de l’enfant ».L’Europe

n’est pas homogène au niveau de ce boom démographique : en Angleterre, il auralieu entre 1750 et 1850, en Allemagne pas avant 1785 et dans l’est, il se produira à

la fin du XIXème siècle.

Cette hausse entraîne une vague d’émigration vers la ville ce qui va provoquer

des problèmes de logements, de circulation et d’évolution psychologique.

L’immigration sera également internationale  : entre 1821 et 1914, 50 millions

d’Européens vont émigrer dans le monde (32 millions aux USA, 4.5 millions au

Canada) et 10 millions de Russes vont aller jusqu’en Sibérie. L’Argentine attire aussi

des populations et se classe 2ème  parmi les destinations privilégiées des Belges.

L’immigration des Européens est telle qu’il y a plus d’Italiens dans le mondeaujourd’hui qu’en Italie.

  La transformation des structures des sociétés

  La bourgeoisie

Cette catégorie se divise en 3. Tout d’abord, il y a la bourgeoisie d’affaire qui

s’affirme et jouit de l’égalité civile et des droits avec l’aristocratie. A partir de

1850, c’est elle qui domine. Elle comporte une partie de la population aux

origines très diverses : anciens aristocrates, familles ancrées dans l’économie

locale, petits habitants ayant gravi des échelons,… Elle s’implique dans différentssecteurs comme les entreprises commerciales, les industries, les banques,

l’armement, le commerce maritime mais aussi des propriétés foncières.

Ensuite, il y a la moyenne et la petite bourgeoisie composée de la population

exerçant une profession libérale valorisée par les progrès du droit et de la

médecine, les perspectives politiques des régimes constitutionnels et

représentatifs (ex. juristes) ainsi que les petits commerçants et les rentiers.

Il y a enfin les employés d’entreprises privées et les fonctionnaires

d’administration publique (ex. instituteurs) 

Le point commun de tous est l’importance qu’ils accordent à l’argent et à

l’instruction en vue d’une ascension sociale, d’une meilleure situation. En

politique, ils sont surtout libéraux, ouverts aux nouvelles idées et socialement, ils

sont plutôt conservateurs pour préserver l’ordre social. Ils se différencient par

leur style de vie : la grande bourgeoisie étant comparée à l’aristocratie (théâtre,

loisirs, fréquentations des cercles, les salons, …) alors que la petite/moyenne

bourgeoisie montre des signes extérieurs de richesse même si elle éprouve

quelques difficultés.

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  Le prolétariat

Cette classe se développe autour des villes, dans les bassins industriels. Elle

prend encore plus d’importance avec l’exode des paysans. La demande de travail

est énorme et donc les salaires sont faibles puisqu’en plus, le travail ne requiert

aucune qualification. Leurs conditions de travail sont par ailleurs extrêmement

dures.

C’est dans ce contexte qu’Adam Smith devint l’incarnation du rêve de

l’homme de l’époque. Selon sa vision, les machines constituent une chance

extraordinaire de libérer l’homme du travail car la machine ne va pas le

remplacer mais l’y attacher. Le temps de travail est très long (13 à 14 heures par

 jour) et quand l’électricité est installée dans l’usine, il est possible qu’on y

travaille jour et nuit, rendant ainsi la production continue. Le travail est

rationnalisé, sa rentabilité maximisée faisant profit aux entrepreneurs.

Avec le phénomène de concurrence industrielle, la production se doit d’être

encore plus soutenue. Le phénomène de centralisation industrielle se fait de plus

en plus courant : chaque entreprise participant à la production d’un produit

(=cartel) (ex. Cockerill à Liège).

Des femmes et des enfants sont employés massivement pour des tâches

simples telles que mettre en marche les machines, les nettoyer, les su rveiller, …

Les salaires sont encore moindres que ceux des hommes et des maladies chez

l’enfant commence à apparaître de même que des malformations ou un

vieillissement prématuré. Chez les femmes, la condition n’est pas meilleure avec

le manque d’hygiène et des maladies également.Pour y remédier, les gouvernements se sont interrogés sur la question mais en

partant de la logique d’un Etat non interventionniste   la loi ne peut pénétrer

dans les milieux de l’entreprise. 

Des tentatives seront néanmoins faites pour réglementer le travail en 1819 en

Angleterre, en 1839 en Prusse et en 1841 en France. Ils ont commencé par

réglementer pour les enfants âgés de moins de 8 ans pour les grandes

entreprises. Ce n’est qu’après 1836 qu’en Belgique une réglementation du travail

s’opère, impliquant par la même occasion l’interventionnisme de l’Etat.

De 1815 à 1850, on peut constater une diminution des salaires nominaux6

 alors que le coût de la vie augmente (augmentation du prix du pain, du loyer)  

le salaire réel se dégrade, et encore plus en temps de crise. Les temps sont

d’autant plus difficiles qu’à cause de la crise, les entreprises ferment et les

ouvriers se retrouvent donc sans travail et sans argent puisque la sécurité sociale

n’existe pas encore.

La situation se rétablit pour quelques pays entre 1850 et 1870 : en Belgique, le

salaire nominal augmente de 20% mais le prix des trois denrées principales

6

 Le salaire nominal ou salaire horaire est le salaire perçu par unité de temps. (En général par heure ou par mois).C’estle montant indiqué sur la fiche de paye du travailleur. Mais la quantité d’argent reçue en fin de période ne correspondpas au pouvoir d’achat réel. Le salaire réel tient compte de l’inflation et correspond à la valeur réelle de l’argent.  

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augmente également, celles-ci composant 60% du budget familial. Le prix du

froment augmente de 3.5%, celui de la viande de 19.5% et celui de la pomme de

terre diminue de 4%. Les logements sont encore rapprochés en raison de

l’augmentation du prix du loyer. Cette situation provoque des problèmes

d’hygiène, de l’alcoolisme, …

Ces conditions sont encore aggravées par l’infériorité juridique de l’ouvrier. Cedernier est considéré comme un mineur, tout comme les domestiques, les

femmes, les enfants et les débiles, la loi condamne tout rassemblement ouvrier

(d’au moins 2 personnes) et donc ne permet en aucun cas le droit de grève.

Cette décision sera abolie en 1864 en France et en 1866 en Belgique.

Par ailleurs, le livret de travail est un document obligatoire que l’ouvrier doit

avoir. Il contient les dates d’entrées, de sorties dans les entreprises ainsi que les

commentaires des patrons que l’ouvrier a eu. Cela permet par exemple de savoir

si l’ouvrier a travaillé dans une entreprise ayant participé à un mouvement de

grève ce qui le rend suspect même s’il n’y a pas participé. Ce livret sera aboli en1883 en Belgique.

Enfin, la notion de vagabondage est étendue aux sans-emplois. Le risque de

s’en faire accuser incite l’ouvrier à accepter le salaire médiocre et les conditions

difficiles de vie et de travail.

2.  La deuxième révolution industrielle (1871 - 1914)

a)  Le regard sur l’évolution des sciences

Cet essor est prodigieux et aura un grand impact sur la vie politique, économique et

sociale des individus ainsi que sur la conception du monde et des hommes. D’ailleurs, ce

dernier élément sera source de conflit entre scientifiques et avec l’Eglise. 

  Les caractères généraux du mouvement scientifique

Le premier caractère est la multiplicité et la succession rapide des découvertes et

des inventions. En une seule génération, on verra se développer la bactériologie, la

chimie organique, la psychanalyse, le phonographe, le cinéma, le téléphone,

l’automobile et l’avion.

La seconde caractéristique est l’internationalité des découvertes. Aucun Etat n’ale monopole de la science, au contraire, les savants collaborent même entre eux et

ces collaborations aboutiront à des réseaux scientifiques, à bon nombre de

publications, à des congrès scientifiques, à des associations professionnelles de

savants. Une vitalité nouvelle s’empare ainsi des hommes scientifiques. En outre,

l’enseignement scientifique se diffuse à travers les universités de même que les

recherches grâce au soutien des gouvernements ou des entreprises privées.

  Augmentation du nombre de chercheurs et du nombre de laboratoires. Au

XVIIIème  siècle, le laboratoire était un « cabinet de curiosités » où l’on menait de

petites expériences. Avec cette nouvelle vision et cette nouvelle étendue de la

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recherche, les scientifiques vont devoir se spécialiser car il est impossible de trouver

encore des savants universels comme Descartes ou Newton avec toutes ces

nouvelles découvertes.

La troisième caractéristique expose le triomphe de la méthode expérimentale

fondée sur l’observation des faits. Ce sont d’abord la physique et la chimie qui s’y

attèleront avec la biologie et ensuite les sciences humaines (ex. la psychologie)suivront le mouvement. Le rationalisme et les mathématiques triomphent

également et deviennent un langage universel au sens propre, l’un des éléments

fondateurs de l’identité de l’homme.

La quatrième caractéristique attachée au mouvement scientifique est que le

public est intéressé par ces nouveautés scientifiques participant aux expositions

internationales telles que l’Exposition Universelle qui prendra place à Liège en 1905

et à Paris en 1889, année où la Tour Eiffel fut érigée.

La cinquième et dernière caractéristique fut l’impact sur la littérature de fiction,

futuriste introduisant la culture d’anticipation. Par exemple, nous pouvons citerJules Vernes et Le tour du monde en quatre-vingts jours ou bien Jokai avec Roman

sur le siècle à venir dans lequel il évoque une guerre totale sur terre, sur mer, dans

les airs avec des armes de toutes sortes. De son côté, Albert Robida (1848 - 1926)

publie en 1883  XX ème

 siècle où il imagine Paris en 1952 comme un monde affolant

où tout le monde est pressé, communiquant par le téléphonoscope (téléphone + TV

+ télé- journal avec même une possibilité de suivre ses cours si l’on est étudiant). Les

déplacements se font en aéronefs et des parcs nationaux sont créés pour protéger

l’environnement…

  Les découvertes scientifiques et techniques

A l’époque, il n’y a pas de nette distinction entre les sciences et les techniques

qui ne sont pas toujours des applications de découvertes.

En Belgique, Zenob Gramme invente la dynamo. Aux Etats-Unis, Thomas Edison

invente la lampe à incandescence et le microphone qui sera perfectionné par

Alexander Bell qui inventera le téléphone. Il n’existe pas encore de protocole formel

pour les recherches comme on en aura au XXème siècle.

 

Le scientismeIl s’agit d’une tendance à avoir foi dans la science et à estimer que l’évolution et

le progrès sont exponentiels. Le scientisme trouve ses origines dans des victoires,

des découvertes des Temps Modernes avec Galilée, Descartes et Newton par

exemple qui vont annoncer l’ère contemporaine.

La science fait ses preuves et prouve qu’elle fonctionne. Elle inspire donc le

respect, la confiance, les hommes ont foi dans ses possibilités infinies.

En 1848, Ernest Renan publie L’avenir de la science et développe le fait que la

science se prépare à une ère nouvelle. Ne pourrait-elle pas fonctionner aussi dans le

domaine philosophique, moral au lieu de laisser l’homme s’épuiser à penser,produire des discours et des questions qui restent sans réponses ?

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La science, elle, s’engage à combler les aspirations humaines au contraire de la

philosophie. La conquête est désormais plutôt matérielle que spirituelle. D’ailleurs,

Nietzche constate que les gens ne croient plus aux philosophes. Cette perte est

dans la continuité de l’effort fourni au XVIIIème  siècle pour se débarrasser de la

métaphysique. Par exemple, l’examen de la question de Dieu est inaccessible aux

sens.

  Darwin et l’origine des espèces 

Par ailleurs, l’idée du progrès infini est confortée par la découverte que la

science est une loi fondamentale de l’univers. En lien direct, L’origine des espèces 

écrit par Darwin est publié en 1859 s’opposant au créationnisme. Il avance la

théorie de la sélection naturelle et bouleverse ainsi des concepts pris pour acquis

à l’époque : les espèces animales et végétales s’adaptent au milieu ou

disparaissent. Ce sont les plus vigoureux, les plus sains et les plus heureux qui

survivent. Cette capacité au bonheur est un facteur qui échappe à la force brut, àl’idée toujours communément admise qu’il fallait  juste être fort pour survivre

dans un environnement.

Cette théorie fut combattue par des fanatiques religieux ce qui ralentira sa

validation mais elle fut validée par d’autres savants plus tard.

Ensuite, elle fut adaptée à toutes sortes de registres différents pour former

des analogies comme :

o  En littérature avec Brunetière et son Evolution des genres littéraires.

o  En art avec la musique

Dans le domaine de l’idéologie avec une réflexion sur l’espèce humaine,les races, les différences par une théorie évolutionniste   il existe une

hiérarchie de l’espèce humaine, une compétition entre les races et la

disparition de certaines voulue par la nature. (ex. des colonisateurs et des

colonisés)

o  Dans un autre domaine, le darwinisme social explique les inégalités entre

bourgeois et ouvriers. « C’est la nature » est l’explication-type à cette

époque. Les bourgeois vont même jusqu’à dire qu’exclure les ouvriers,

c’est faire preuve de bon sens vu leur infériorité. 

C’est ainsi que la pensée de Darwin fut exploitée et largement dénaturée,

servant également à l’encontre des créationnistes.

  L’opposition au christianisme 

La culture matérialiste s’installe et désormais, le christianisme semble désuet.

D’ailleurs, cette Eglise vit une crise interne au XIXème siècle qui voit se développer

l’examen critique de la Bible qui avait commencé au XVIIème siècle avec le prêtre

Richard Simon. Il s’agissait donc d’un travail entrepris de l’intérieur qui fera en

définitive plus de mal que de bien. (cf. cours de critique historique). Au XVIIIème 

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siècle, la contradiction entre croyance chrétienne et sciences naturelles est

flagrante.

En 1871, Darwin publie De la descendance de l’homme cherchant à savoir d’où

vient l’homme biologique. Il y répondra en disant que l’espèce humaine n’est pas

séparée du monde animal (ce qui correspond +/- au récit biblique), il n’y a

aucune discontinuité et donc un rapprochement de l’homme avec des espècesanimales est possible. Ces idées furent perçues comme dégradantes pour

l’homme à un moment où la population un iversitaire augmentait les savants

occupaient une place très importante dans la société au XIX ème siècle. Ainsi, les

critiques du Livre se firent plus nombreuses en vue d’ «  humaniser » la Bible.

Cette critique biblique s’épanouit en Allemagne, en Grande-Bretagne et en

France avec des échos différents selon les régions :

1.  En Angleterre, le clergé était de formation universitaire (anglicane ou

conservatrice). La Bible occupe donc un rôle essentiel dans la vie des

Anglais et obtient un grand attachement et une forte croyance. Parconséquent, des conflits eurent lieu face aux critiques de la Bible : les

hommes d’Etat s’en sont même mêlés comme par exemple, Disraeli

qui signala la gravité des évènements et appela la population à sauver

la religion chrétienne.

2.  En France, les conflits sont encore plus violents entre les libéraux

laïques et les chrétiens conservateurs avec la liberté de la presse. En

1863, Ernest Renan, ancien séminariste qui a abandonné la foi, publie

Vie de Jésus  et y examine l’historicité de ce personnage dans cette

œuvre de vulgarisation ce qui permet de toucher plus de monde. Pour

lui, Jésus est un homme et seulement un homme sans caractère divin.

L’Eglise condamnera cet ouvrage mais il connut un grand succès « de

librairie ». Jusque dans les années 1880, les croyants traditionalistes

prennent une position à la fois défensive et offensive en condamnant

les ouvrages scientifiques.

  « Conflit du modernisme » dans l’Eglise. Cette crise ne fut pas

uniquement négative : à la fin du XIXème siècle, la nouvelle

tendance est au néo-thomisme : une pensée réformatrice

au sein de l’Eglise conduite par le Pape Léon XIII et le

cardinal Mercier ayant pour but de concilier foi et raison.

Ceci correspond à la capacité de l’Eglise à s’adapter à la

modernité et cette tendance se développera en parallèle

avec un renouveau du spiritualisme, particulièrement en

littérature conciliant pensée nouvelle et traditionnelle.

b) 

La crise de 1873 - 1894

Cette crise est une nouveauté : elle frappe le nouveau régime après une expansion dansun contexte de révolution industrielle.

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  Ses origines

1)  L’insuffisance de la production mondiale d’or, valeur de référence, pendant

plusieurs années.

2)  Une surproduction agricole. L’agriculture est une valeur économique toujours

très importante. Or, Les USA et la Russie vont produire des céréales en grandes

quantités et à bas prix, impliquant une forte diminution d’achat des céréales

produites en Europe.

3)  Une surproduction industrielle qui touche l’Europe et les Etats-Unis. Les

industries se développent trop et trop vite.

4)  Une crise bancaire affecte la société également : les prêts des industries non-

remboursés et les spéculations amènent à la faillite des sociétés. Ex. : L’union

générale de France s’effondre en 1882, idem pour Barring Brothers en 1890.  Le

système capitaliste et industriel dérape.

 

Ses conséquences

Un retour au protectionnisme s’effectue fin des années 1870. On taxe les

produits extérieurs afin de ne pas agresser la vente des productions internes au

pays. Le libre-échange prend fin. Ce retour s’effectue sur l’impulsion de l’Allemagne

lors du 1er  Reich qui est pourtant une grande puissance dominant la France.

Bismarck souhaite ce retour suite à des raisons de politique intérieure à

l’Allemagne. Jusqu’en 1875, il s’appuie sur les libéraux puis il prend peur des

socialistes allemands et quitte les libéraux pour les conservateurs constitués de

propriétaires fonciers, d’aristocrates prussiens surnommés « Junkers » constituant

l’élément essentiel du conservatisme prussien. Ils vont faire pression pour un retour

au protectionnisme aidé par la grande entreprise Krupp qui souhaite se défendre

contre la concurrence anglaise. Les autres pays ne vont pas tarder à embrayer le

pas : la France, l’Espagne, le Portugal, la Russie, la Grèce mais pas l’Angleterre (avec

les Whigs au pouvoir), les Pays-Bas ni la Belgique. Par exemple, en 1885, la France

impose une taxe sur le vin étranger pour rallier les campagnes plutôt

traditionnalistes à leur cause. Les taxes concernent en outre les produits-phares de

chaque pays (ex. les céréales, le vin en France). C’est ainsi que les relations

deviennent de plus en en plus tendues entre la France et l’Allemagne qui fait tout

pour l’isoler d’autant plus que Bismarck s’arrange pour créer des conflits entre la

France et d’autres pays européens.

La Belgique constitue un cas particulier avec le port d’Anvers qui se classe dans

le top 3 mondial et qui vit du libre-échange. Les commerçants ont donc peur du

protectionnisme.

En 1895, les affaires redémarrent de manière spectaculaire et au début du

XXème siècle, la crise est passée. En réalité, il faut intégrer le principe de « crise »

dans le système capitaliste et savoir vivre avec  regain au XXème siècle de l’activité

économique à tel point qu’en 1910, l’Europe est le continent le plus riche et le pluspuissant du monde. Cela peut s’expliquer de la manière suivante : en premier lieu, il

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y a un retour de l’or dans les pays colonisés en Afrique du sud en 1884. En second

lieu, une industrie nouvelle couplée à des investissements nouveaux dans ces

industries surtout

chimiques pour la fabrication de nouveaux métaux (Aluminium),

pétrolières pour remplacer le charbon qui vient à manquer,

de l’électricité couplée aux objets manufacturés neufs tels que le téléphone, letramway, le métro.

automobiles dont La production en France passe de 45.000 en 1909 à 91.000

en 1913.

Tous ces investissements permettent l’équipement des colonies. Ainsi par

exemple, l’Argentine et la Brésil se développent, achetant à l’étranger.

La course aux armements entre en compte avec en toile de fond l’équilibre

européen du Congrès de Vienne, les pays européens puissants devant s’équiper

pour maintenir l’équilibre avec de nouveaux armements mis à leur disposition

comme les obus ou le décuplement de la puissance de tir dans les mitraillettes.La bataille de Bazeilles en 1870, près de Sedan, a opposé les canons allemands

aux cavaliers français qui se sont fait décimer. Un élément important dans le

déplacement des forces armées est à prendre en compte : le train (même si le

déplacement à cheval est plus courant).

Le début du XXème siècle = la Belle Epoque au vu de la grande reprise à partir de

1905. Les idées de Darwin sont également reprises et déformées par certains qui

sont persuadés de la supériorité de certaines races sur d’autres.

 

Le monde ouvrierAu cœur de la crise, le monde ouvrier commence à réagir en dépit de la pression.

Le mode d’organisation du travail interne se fait grâce à une caisse mutuelle, des

coopératives (mode d’achats groupés qui permettent d’acheter des denrées à prix

moindres) et le syndicalisme. Les luttes ouvrières vont prendre une ampleur

particulière notamment dans la revendication du Suffrage Universel. Le Parti

Ouvrier Belge est créé en 1885 et en 1886, les plus grandes grèves ont lieu

cependant sans relation directe avec la création du parti. En mars 1886, le bassin

liégeois et le bassin du borinage s’arrêtent provoquant un évènement totalement

inédit : une grève de masse avec des affrontements entre les ouvriers et lesgendarmes accompagnés des militaires.

Entre 1881 et 1886, des émeutes éclatent en conséquence des états aggravés : la

diminution de 15% des salaires, le taux de suicide de même que le taux de

vagabondage croissant.

De nouvelles lois vont être publiées suite à une enquête parlementaire menée

par la commission parlementaire qui a travaillé de 1886 à 1887 en vue d’améliorer

les conditions de travail   opposition à la non-intervention de l’Etat mais le

libéralisme idéologique est revu au vu des grandes tensions entre les milieux

bourgeois et ouvriers.

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  L’intervention de la loi en faveur des ouvriers 

Sous la demande de Léopold II, la loi interviendra sur les conditions de travail

des ouvriers. Entre 1887 et 1889 sont promulguées les premières lois sur

l’interventionnisme social concernant

o  le salaire (les ouvriers étant même parfois payés en nature) ;

les conseils d’industrie qui seront les premiers lieux de rencontre entre

les représentants ouvriers, ceux des patrons et ceux de l’Etat  ;

o  la protection des femmes et des enfants ;

o  le règlement sur l’insalubrité du lieu de travail. 

Une deuxième phase s’opère de 1909 à 1914 promulguant aussi de nouvelles

lois, ces mesures étant dictées par le rapport de force et sous l’initiative des

ouvriers de faire grève et non de la générosité.

o  la diminution du temps de travail (la machine l’assouplissant) ;

o  le travail de nuit est repensé et interdit aux femmes

o  l’envisagement de pensions pour les mineurs de fond 

3.  Les socialismes

Il s’agit de la troisième force idéologique de l’époque contemporaine.   Il existe plusieurs

formes de socialismes, nous envisagerons ici le socialisme pré-marxiste, le marxisme et le

catholicisme social.

a) 

Le socialisme pré-marxiste

C’est un « socialisme utopique » du point de vue des marxistes. Il est flou dans plusieursaspects et recoupe certains aspects du libéralisme social, des chrétiens libéraux. Par

ailleurs, ce socialisme est étroitement lié à la révolution industrielle et a pour origine une

question : « Pourquoi l’industrie produit-elle des richesses et des inégalités ? Pourquoi ne

produit-elle pas de l’égalité ? ». Le socialisme naît donc de quelques penseurs et non pas

des ouvriers. Il est également né de la Révolution Française : cf. l’idée de changer de

changer la société l’Etat interventionniste dès 1792, le gouvernement révolutionnaire

ayant pris des mesures égalitaires et dirigistes au nom de la Révolution dans l’économie.

Mais la France accuse un retard sur ses voisins en raison d’une population majoritairement

rurale des réformes surtout agraires pour des paysans propriétaires.Au printemps 1794, Saint-Just fait voter les lois de Ventôse sur base d’une proposition  :

les terres des émigrés sont confisquées et redistribuées aux paysans en difficulté.

Le « protosocialisme » apparaît ainsi fin du XVIIIème - début XIXème siècle. La question de

départ se développe : « Pourquoi la libre concurrence ne produit-elle pas l’égalité ? »

Les socialistes sont réformateurs mais pas révolutionnaires : ils veulent transformer la

société pour la rendre meilleure afin que les hommes y soient heureux.

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1848, des ateliers sont créés en France pour détourner la pression sociale sur

le gouvernement et s’avèreront être des ateliers de charité qui ne

déboucheront sur rien hormis l’exaspération des ouvriers. 

2.  La voie technocratique

Cette voie est incarnée par Saint Simon, comte, dont les partisans sontappelés les Saint Simoniens. Il est méfiant à l’égard de l’interventionnisme

de l’Etat mais pense que l’économie devrait être organisée par des

institutions (ex. : le conseil de l’industrie et du travail, les tribunaux

d’industrie, des associations industrielles). Quand ce système sera mis sur

pied, le pouvoir politique sera aux mains des producteurs, majoritairement

agricoles. Le but est d’éviter la lutte des classes.

Ce système est socialiste en fonction de ses conséquences et non en

fonction de sa mise en place : on assiste à une valorisation du travail, de

l’économie.   Tout le monde doit travailler y compris les rentiers, lesaristocrates, … « Celui qui ne veut pas travailler ne doit pas manger. » [Saint

Paul] Il est également socialiste car il remet en question la propriété privée

et propose de la mettre sous contrôle de l’Etat. La suppression des héritages

est préconisée en partant du principe qu’il faut travailler pour mériter ce

qu’on a    appropriation collective des moyens de production, forme

d’égalitarisme social. 

3.  La voie politique

Les systèmes représentatifs ne fonctionneront que lorsqu’un hommeéquivaudra à une voix. Si l’on introduit le suffrage universel, l’égalité va venir

d’elle-même car le vote des ouvriers, en plus grand nombre dans les

assemblées, ira pour le socialisme. Les masses deviendront un acteur

politique central. En France, nous pouvons citer plusieurs partisans de cette

voie : Pierre-Henri Leroux, Philippe Buchez et Etienne Cabet. En Angleterre,

les Chartistes, très précoces, sont partisans de la Charte du Peuple  (1838).

Elle réclame :

  le suffrage universel masculin ;

 

un juste découpage des circonscriptions électorales ;  l'abolition du cens électoral ;

  la réunion annuelle du Parlement ;

  le secret des votes ;

  l'allocation d'une indemnité aux députés

Son originalité est qu’il s’agit d’un vrai mouvement ouvrier qui n’a subi

aucune impulsion intellectuelle et c’est le seul en Europe avant 1848.

Après 1848, le chartisme s’estompe car d’une part, la grande pétition

pour le suffrage universel recueillant 6.000.000 de signatures déposée à la

Chambre des Communes comprend de fausses signatures révélées ce qui

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eut un impact considérable sur l’opinion publique et, d’autre part, le

chartisme n’a pas développé une idéologie ni de programme politique à long

terme sur l’organisation de la société.

  Les internationales socialistes

Après 1848, le socialisme utopique décline car il n’est pas organisé et desinégalités persistent encore et encore. Un évènement fondateur de son

organisation fut la Première Internationale socialiste  en 1864 rassemblant les

socialistes européens à Londres. De cette façon, le socialisme dépasse les

frontières pour créer une solidarité internationale afin d’accroître sa force. Ses

origines se trouvent dans les années 1860 au moment où la réflexion socialiste

arrive à maturation et provoque des discussions, des réunions intellectuelles pour

réfléchir sur ce qu’est le socialisme. Lors de cette 1ère Internationale se joignent de

nouveaux acteurs : les marxistes, clamant qu’il faut détruire l’état bourgeois pour

construire une nouvelle société   révolutionnaires, s’opposant aux réformistes,partisans de réformes pour améliorer le socialisme et abolir le capitalisme.

Ce marxisme triomphera lors de la Deuxième Internationale socialiste en 1889

avec la transformation de la société par la lutte des ouvriers contre les bourgeois.

Le socialisme se durcit au moment où l’économie connaît une belle avancée. Ce

renforcement couplé à celui du capitalisme provoque des tensions encore plus

grandes au sein de la société.

b) 

Le marxisme

 

Introduction

A partir des années 1890 jusqu’en 1914, le marxisme sera l’idéologie officielle de

tous les partis socialistes dont l’impulsion a été donnée en 1889 lors de la 2ème 

Internationale, Marx étant mort depuis 1883. Engels, collaborateur de Marx ainsi

que l’un des fondateurs du socialisme, continuera le combat et mourra en 1895. Ce

sera donc à la 2ème génération de former le socialisme puisque les fondateurs ont

disparu.

En 1848 est publié le manifeste du parti communiste rédigé par Marx et Engels.

Un autre support dont le 1

er

 volume paraît en 1867 est rédigé par le journaliste etphilosophe allemand : Le Capital . Les courants d’idées prédominant sont :

o  Le matérialisme (provenant de Ludwig Feuerbach, autre philosophe

allemand, critiquant Hegel) qui préconise l’abolition des religions. 

o  Le mouvement dialectique d’Hegel 

o  Le mouvement économiste anglais dirigé par David Ricardo, dans le

prolongement des idées d’Adam Smith. 

  La doctrine

Marx analyse le passé comme étant un schéma perpétuel où s’opposent des

classes   la lutte des classes est présente depuis bien longtemps et oppose le

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groupe qui détient les moyens de productions et d’échanges à celui qui ne détient

que sa force de travail.

L’évolution des sociétés est liée aux réalités économiques. Marx recherche des

lois économiques et détermine que quand un objet est produit, sa valeur n’est pas

déterminée par la loi de l’offre et de la demande mais par la quantité de travail

fournie par l’ouvrir pour produire cet objet. Or, il ne perçoit que le prix de sa forcede travail : un salaire qui est différent de la valeur de l’objet. Donc, il ne reçoit pas

ce qu’il devrait recevoir. La différence entre ce qui est perçu et ce qui est dû

s’appelle la plus-value. Il s’agit de la richesse perçue par le propriétaire de

l’entreprise ou par l’actionnaire et non par le travailleur.

  Plus le dynamisme industriel augmente, plus les riches s’enrichissent et les

pauvres s’appauvrissent provoquant la disparition des classes moyennes.

Au-delà de la structure de la société, il existe une super-structure masquant la

réalité de la société : tous les discours politiques, religieux, etc. Marx propose donc

la conquête du pouvoir par le prolétariat car la bourgeoisie ne peut tomber que parla force. Selon lui, le suffrage universel et le reste des mesures égalitaires ne sont

que des illusions. Une fois la bourgeoisie détruite, la dictature du prolétariat pourra

s’imposer et les moyens de productions et d’échanges seront alors gérés par les

travailleurs.   le schéma est toujours universel avec les oppresseurs et les

opprimés.

Les intérêts de la collectivité doivent primer sur les intérêts des individus le but

étant d’atteindre une société communiste, sans classe, égalitaire avec comme point

final, la fin de l’Etat. Par cette analyse, il existe une dimension prophétique de la

philosophie de Marx, prolongeant son analyse du passé à celle du présent.

D’une manière générale, le socialisme progresse beaucoup en Europe : en Allemagne

par exemple, le PSD obtient 27% des voix en 1893 et 31% en 1903. Vu cette progression,

faut-il vraiment une révolution pour précipiter les choses ? Cette réflexion nous montre

que les socialistes n’étaient pas tous révolutionnaires. 

La révolution socialiste marxiste serait propice dans les pays présentant

1. Un capitalisme très important

2. Une classe ouvrière puissante et consciente de faire partie d’une classe 

Plusieurs scénarii sont possibles : d’une part, dans les pays où règne un régime

autocratique comme en Russie, par exemple, il y a une étape à franchir : la révolution

« classique » (la révolution libérale comme celle de 1789 en France) pour permettre une

alliance provisoire entre bourgeois et ouvriers. Ensuite viendra la révolution communiste.

D’autre part, les pays industriels comme l’Allemagne sont également propices à la

révolution rouge.

  1871 : La commune de Paris

Cet évènement eut de nombreuses répercussions, notamment en littérature

avec L’insurgé de Vallès ou encore dans la musique avec « le temps des cerises » de

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Jean-Baptiste Clément et d’Antoine Renard. Il faut souligner le rôle important

qu’eurent les femmes aussi bien dans les prises de paroles que dans le maniement

des armes, Louise Michelle étant l’incarnation de cette figure.

Des débats, des visions contradictoires opposent certaines personnes : ainsi, la

droite pense que cette Insurrection est une manifestation sortie d’un complot

socialiste alors que la gauche pense qu’il s’agit d’une manifestation de la lutte desclasses (cf. La guerre civile en France, Marx). Pour les marxistes, la commune de

Paris est une matrice des révolutions. Elle sera même toujours un symbole lors des

évènements de mai 1968.

  Les origines

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, Paris de transforme beaucoup comme

beaucoup d’autres villes. Ici, il est question des grands travaux entrepris sous

Napoléon III par Haussmann : de grands boulevards sont créés (les barricades

sont ainsi plus difficiles à construire), la population ouvrière est rejetée à lapériphérie de la ville avec les industries de la seconde révolution industrielle (cf.

la « ceinture rouge » autour de Paris).

Dans le contexte de l’Internationale socialiste, de récession économique et de

l’opposition des républicains face à l’Empire, Napoléon III a perdu une partie de

son soutien bourgeois à cause de la politique de libre-échange avec l’Angleterre.

Il fait donc une tentative pour devenir « l’empereur des ouvriers ».

Un évènement clef des origines de la Commune de Paris est la guerre franco-

allemande et franco-prussienne dès juillet 1870. Rappelons que la France a subi

de lourdes pertes (cf. bataille de Sedan) et que Napoléon III a été capturé.Le 4/09/1870, le gouvernement provisoire français proclame la IIIème 

république, décide de continuer la guerre et procède à un appel national.

L’Allemagne gagne encore et progresse jusqu’à la défaite de Paris après 4 mois

de siège, l’armistice est signé fin janvier 1871.

Les Français doivent alors élire une Assemblée Nationale pour décider s’il faut 

continuer la guerre ou accepter la paix. Les partisans de la paix triompheront en

février. Lors d’une réunion à Bordeaux, Thiers négocie la paix avec Bismarck. Les

pertes sont lourdes pour la France : elle perd l’Alsace-Lorraine avec ses industries

et ses richesses, elle doit donner 5.000.000.000 de francs d’or en guise de rançon

et doit accepter les troupes allemandes autour de Paris tant que le traité de paix

n’est pas signé. 

La France est donc vaincue par l’Allemagne ce qui provoque un choc

psychologique très grand car tous les citoyens s’étaient battus contre les

Prussiens et étaient encore prêts à le faire ! Les Parisiens pensent à une trahison

à cause de cette paix, chère pour la France. L’Assemblée (surtout royaliste)

s’oppose à ces Parisiens (surtout républicains). Quant à la garde nationale

parisienne, il s’agit d’une milice développée à côté de l’armée régulière qui  a

constitué un comité central. Elle est donc organisée comme un instrument

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politique. Cette garde devient alors dangereuse et inutile puisque la paix est

conclue. l’Assemblée Nationale supprime alors le solde de la garde nationale,

relance l’obligation du paiement des dettes et des loyers suspendus en période

de conflit et enfin, s’installe à Versailles, ce qui constitue une véritable insulte

envers Paris.

 

L’insurrection 

Du 18 mars au 28 mai, Paris se révolte suite à un incident provoqué le 18

mars : un régiment de Versaillais vient à Montmartre pour prendre les canons de

la garde nationale mais, en réalité, ils fraterniseront avec eux. Cet évènement est

significatif pour Thiers en ce qui concerne l’importance du comité central qui en

appelle à une élection communale pour prendre les décisions pour Paris

exactement comme en 1793 avec ce « pouvoir dans le pouvoir ». Les fédérés

sont les instruments de la commune de Paris, ils sont officiellement 200.000

hommes mais seulement 30 à 40.000 en réalité. Thiers instaure alors un secondsiège de Paris avec ses 100.000 Versaillais.   Paris est encerclée par une

ceinture de Français ET une ceinture d’Allemands. Cet épisode baptisé « la

semaine sanglante » perdurera jusqu’au 28 mai et la commune fut finalement

étouffée.

La répression se fit dure : 6.000 emprisonnés, 5.000 exilés. Le bilan est tout

aussi lourd : 20.000 morts, les communards s’exilent, Paris a perdu 20% de sa

population ouvrière masculine.

Les massacres de Paris mettent un terme au socialisme utopique pour faire

progresser les doctrines révolutionnaires socialistes. Des leçons sont tirées, il yavait un élément omis dans les facteurs pouvant entraîner une révolution : le

facteur extérieur. Les intervenants externes peuvent entraîner l’effondrement

militaire bourgeois. la guerre est nécessaire pour la révolution communiste.

La société est donc en pleine transformation y compris en ce qui concerne le

catholicisme qui, lui aussi, évolue beaucoup à la fin du XIX ème  siècle pour en arriver au

catholicisme social. Il s’implique dans la société et dans ses questions. La persistance de

l’Ancien Régime au travers du catholicisme social s’adapte alors aux réalités nouvelles.

c)  L’émergence du catholicisme social 

Ce développement peut se découper en trois phases, trois générations.

Les catholiques sociaux se manifestent d’abord dans la 1ère partie du XIXème siècle avec,

chez les traditionnalistes, l’idée que la suppression des corporations signifie une plus

grande exploitation des travailleurs par l’industrie moderne. Mais ce premier soubresaut

sera refroidi par les évènements de 1848.

Ensuite, une nouvelle génération sort des rangs vers 1880 en Allemagne, Belgique,

France, Italie, … pour atteindre son point culminant en 1890. L’idée nouvelle est que la

charité individuelle n’est plus la seule manière de combattre la misère, il ne s’agit plus

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d’une initiative privée : le devoir de la justice doit primer sur la charité. De cette manière,

les catholiques luttent à la fois contre les libéraux et les socialistes qui, ensemble, forment

une véritable bombe qui va provoquer la fin de l’Eglise dans l’esprit des conservateurs. il

faut reconquérir les ouvriers. Selon ces conservateurs, il faut rechristianiser les masses qui

deviennent athées à cause des nouveautés de la société (la science, le profit, l’alcoolisme,

…). Cette génération est plus lucide : puisqu’on ne peut pas ramener le système de l’AncienRégime, il faut trouver de nouvelles formules. Ici, en l’occurrence, des syndicats mixtes

pour trouver des solutions à l’amiable. En revanche, l’Eglise se méfie fortement de l’Etat

qui pourrait lui nuire étant anticlérical et symbole de la laïcité depuis leur séparation.

Enfin, vers la fin du XIXème siècle se manifeste la démocratie chrétienne qui deviendra

une force politique au siècle suivant. Tout comme les socialistes réformistes, ils défendent

l’idée du salaire juste, de l’intervention de l’Etat dans les questions sociales, …

Léon XIII, pape très important de l’époque, connaît bien la Belgique et va faire cesser le

blocage des catholiques sur un certain nombre de points avec la doctrine de l’encyclique7 

De Rerum Novarum du 15 mai 1891. Léon XIII constate les ravages de la modernité pourl’Eglise dont il veut restituer le rôle dans l’histoire car l’idée d’égalité et toutes les autres

pour lesquelles se battent ces gens proviennent avant tout de la Bible. Les socialistes sont

des plagiaires. Il ne faut donc pas avoir peur des droits de l’Homme, les droits des

travailleurs y compris. Il est pour un salaire juste, l’intervention de l’Etat et le syndicalisme

légitime (les ouvriers ont droit à l’accès au syndicat. En 1891 est fondée la ligue

démocratique belge.). De cette manière, Léon XIII devient le pape des ouvriers et cette

encyclique devint leur charte. Les évêques apportent réellement leur soutien aux ouvriers

pour montrer qu’il ne s’agit pas que d’un discours.

 les ouvriers ont maintenant le choix d’aller vers les marxistes ou les catholiques. C’est

la première fois que l’Eglise catholique dénonce les injustices sociales mais dès 1903, le

pape change et Pie X freine ce que Léon XIII avait commencé.

d) 

L’émergence de nouveaux groupes : l’exemple de l’anarchisme

  Introduction

À la fin du XIXème et au début du XXème siècle, de nouveaux groupes émergent

dans la société, prenant une dimension nouvelle touchant les milieux populaires et

intellectuels en Russie, Espagne, France, Italie et en Amérique du Nord égalementen raison du désespoir du prolétariat suite à la répression de la Commune et à la

bonne santé du capitalisme qui se défend toujours trop bien. Par conséquent, selon

les extrémistes socialistes, il faut libérer les instincts du prolétariat   attentats et

assassinats (ex. Sissi l’impératrice, des présidents américains (ex. Mc.Kinley), la

bombe de 1893 à l’Assemblée Nationale,…). L’anarchisme incarne ainsi une

exacerbation d’un radicalisme social. 

7 Une encyclique est un texte fondamental dans ceux produits par l’Eglise car il s’agit de la véritable pensée du pape. 

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  Les caractéristiques du mouvement anarchiste

Même s’il n’y a pas à proprement parler d’une doctrine anarchiste, nous pouvons

relever plusieurs éléments distincts :

1.  La violence (attentats, …) 

2.  Négation de l’autorité de l’Etat, de celle qu’exerce la propriété privée ainsi que

celle détenue par la religion. Bakounine, théoricien anarchique russe, écrit Vision

anarchiste et syndicaliste et parle d’un binôme de la société (minorité dominant

une classe majoritaire dominée) comme un modèle dont rien ne peut venir à

bout. Destruction du système.

3.  Contre le suffrage universel

4.  Cible la propriété qui engendre les inégalités, cette propriété étant obtenue par

le pouvoir politique dont le système est conditionné lui-même par le pouvoir

économique. Ceci dit, ils ne sont pas non plus favorables à une organisation

collectiviste de la propriété comme Marx mais plutôt pour une autonomie de

gestion (mais cela dépend des théoriciens).

5.  L’athéisme est de mise et même l’antithéisme, tout à fait opposé à Dieu qui est

une source de soumission pour l’Homme et aux Eglises.

6.  L’anti-individualisme dans le sens où l’individu n’est jamais exalté pour lui-même,

il n’y a pas de héros. On devient suspect s’il y a une possibilité de devenir

dominateur. Les effets pervers de l’individualisme sont canalisés. 

4.  L’évolution de la famille au XIXème siècle

a) 

Introduction

Quelques grands traits sont à souligner pour bien situer le contexte de cette évolution.

Tout d’abord, la Révolution Française a recalibré la définition des notions « sphère privée /

sphère publique ». D’un point de vue politique d’une part, elle se situe entre les activités

de l’Etat et les convictions privées, la laïcisation des institutions étant en vigueur dès la

Révolution. D’un point de vue sociologique d’autre part, la frontière entre public et privé

s’atténue au nom du principe d’égalité mais cet usage disparaîtra après la Révolution (ex.

Le tutoiement est de mise peu importe la classe sociale pour privilégier les contacts des uns

avec les autres).Ensuite, le XIXème  siècle a vu le triomphe de la famille bourgeoise, le triomphe de la

famille nucléaire qui repose sur l’inégalité des sexes confirmée par la loi et par les codes

civils infantilisant juridiquement la femme. La famille bourgeoise est attachée à la famille

traditionnelle qui sacralise cette idée de famille, attribuant un rôle précis à chaque

membre. Ce qui la perturbe est combattu comme le divorce depuis 1815 dont Louis de

Bonald demandera la suppression en France en 1816.

Les modèles de familles bourgeoises et catholiques convergent mais où mettre les

socialistes qui ont des opinions variées sur la femme et sont parfois pour et parfois contre

sa libération ? Les marxistes mettront la question de la famille de côté assurant que la vraielutte est celle des classes et non celle des féministes.

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b) L’importance de la famille dans la société

Le noyau central de cette famille est bien entendu le père. Père en charge d’une famille

qui est une des clefs de voûte de la société : en effet, elle

  Assure la transmission du patrimoine, la reproduction des enfants et leur

première socialisation;

 

Doit veiller à la santé de l’enfant ;

  Doit garantir la race familiale (cf. la reproduction + les théories évolutionnistes)

garantissant ainsi la cellule d’une race nationale. 

Il existe ainsi un lien fort entre l’amour de la famille et l’amour de la patrie qui  

développe un sentiment national.

Le code civil de Napoléon se consacre beaucoup à la question de la famille notamment à

la question de l’héritage. Le père est celui qui gère les biens et prépare les héritages. La

tradition de tout transmettre à l’aîné tend à diminuer pour privilégier un principe de

partage entre les membres de la famille (au contraire de l’Ancien Régime car sinon, les

possessions terriennes auraient été divisées encore et encore et auraient fini par

disparaî tre). Ainsi, l’économie change et les mœurs également même si la majorité des

gens n’ont rien à léguer. Par contre, la bourgeoisie voit sa fortune s’accroître et se

concentrer pendant un siècle.

La famille est une cellule politique (reproduction du modèle politique de la société) et

économique quelle que soit la classe sociale. Au niveau du monde industriel, l’artisanat,

toujours exercé à domicile, reste familial. Au niveau du prolétariat, le père n’est pas le seul

à travailler à l’usine, sa femme et les enfants l’y accompagnent. C’est pourquoi des cités

ouvrières se développent autour de l’usine avec à leur tête, le patron de l’usine qui estconsidéré comme un père pour ses ouvriers. Au niveau rural, la famille et les terres se

confondent, tout le monde y travaille et tout y est affaire de famille.

Le contexte de survie est difficile en raison d’une économie toujours de subsistance. La

famille du XIXème  siècle (surtout dans sa seconde moitié) a également peur de la

dégénérescence familiale avec cette idée que le sang peut être corrompu amenée par le

concept de race. Ceci provoque de la dénatalité et une moralisation de la sexualité avec

l’idée dominante de la conception d’enfants sains au sein de la cellule familiale et

moralement, sans passion, avec sagesse (cf. la notion du devoir conjugal), la peur du plaisir

est débridée.Les missions de la famille sont donc très lourdes que ce soit au niveau économique,

politique ou pour la continuité de la race le sentiment des responsabilités et l’anxiété se

développent. Dans l’intimité, des précautions sont prises dans des attitudes : on cache la

nudité (ex. la toilette se fait en privé et les chambres à coucher sont fermées à clef).

c)  L’intervention de l’Etat dans la sphère familiale 

Au vu de son importance, l’Etat garde un œil sur la famille. La so ciété y intervient en

particulier lorsqu’il s’agit des intérêts de l’enfant : pour les préserver, l’Etat peut garantir

une intervention policière, une intervention médicale et une intervention juridique en casde litige familial.

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Puisque la famille nucléaire triomphe, les grands-parents sont évincés de la famille le

droit à la retraite devient de plus en plus important pour subsister sans la famille nucléaire.

d) 

Le mariage

Au XIXème  siècle, on se marie beaucoup et très jeune. Il existe seulement 10% de

célibataires définitifs qui sont marginalisés car ne pas être marié dénote undysfonctionnement quelconque chez la personne. Auparavant, le mariage tardif était le

seul moyen de contraception afin de ne pas avoir d’enfants trop vite. Désormais, les

moyens de contraceptions sont plus nombreux, l’autorité des parents est plus vite fuie et la

petite propriété est rendue plus accessible qu’avant. Les enfants quittent donc le cocon

familial plus tôt.

Le mariage est un choix social, il fait partie de la stratégie familiale : on se marie avec

quelqu’un soit de la même région soit de la même classe sociale  que soi. Mais la diversité

va augmenter suite aux migrations économiques. Cependant, les traditions restent fortes

et ancrées : ainsi, les filles parties à la ville rentrent chez elles pour se marier.

Les ouvriers se marient avec d’autres ouvriers. Les bourgeois, eux, visent quelqu’un de

la classe aristocratique dans la première moitié du siècle. La tendance s’inverse dans la

seconde moitié du XIXème siècle où les aristocrates cherchent à marier les bourgeois aussi

pour raison économique en vue de promotion sociale. Le mariage est donc une affaire dans

laquelle les sentiments sont mis de côté mais une fois qu’ils sont pris en compte un peu

plus tard, les situations se diversifient et les jeunes femmes épousent de moins en moins

les hommes âgés. Le mariage est alors perçu comme un lieu d’échange, d’amour où la

perception de l’autre ne repose pas sur la supériorité ou l’infériorité.

e) Le rôle du père

Le père détient toute l’autorité, il est supérieur par la nature et par la loi. D’ailleurs, les

statues dans les lieux publics sont toujours des hommes et si des femmes sont à

représenter, elles le sont à leurs pieds. L’homme possède la raison, la femme possède

l’instinct. Le père doit protection à sa femme et à ses enfants qui lui sont soumis en retour.

La femme adultère peut être alors punie de mort.

Le père a des droits politiques en tant qu’électeur et un pouvoir domestique pour gérer

les biens de la femme, y compris son salaire. En France, jusqu’en 1907, une femme neperçoit pas son salaire. Le père est également maître de l’éducation des enfants, peut lire

le courrier de sa femme, peut la faire emprisonner de même que les enfants pour écart de

conduite. Ce droit a d’ailleurs fait grimper le taux d’emprisonnement.

L’homme a des espaces qui lui sont réservés  : le bureau, la bibliothèque et le fumoir. La

paternité est un signe de virilité. Nous pouvons citer Karl Marx ou encore Victor Hugo en

tant que figures de ces pères dominateurs.

Alors, lorsque cette figure centrale en vient à mourir, c’est un grand moment pour la

famille. C’est dramatique mais au fond, aussi une libération. 

Dès le XXème

 siècle, l’omnipuissance du père va diminuer face à l’augmentation du droitdes femmes qui militent de plus en plus. Le modèle contractuel de la famille se modifie et

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fait un bon en avant attesté d’abord aux Etats-Unis. La protection des enfants prend de

plus en plus une dimension politique et juridique l’importance du père diminue encore.

f) 

Le rôle de la femme

Du point de vue bourgeois, la femme jouit du luxe familial, assume le culte du paraître,

gère les enfants et assure la domesticité.Du point de vue rural, la femme s’organise et crée des contre -pouvoirs au niveau des

lavoirs, créant de la solidarité féminine contre les hommes. Les femmes pauvres sont la

cible privilégiée de violences.

Du point de vue ouvrier, la ménagère prend de plus en plus d’importance au sein de la

famille jusqu’à gérer le ménage et avoir un droit de regard sur les salaires.

g) 

La position de l’enfant  

Il est au cœur de la cellule familiale, des préoccupations de l’Etat car c’est un futur

producteur, un futur citoyen. L’intérêt pour l’enfant en tant que tel ne se manifeste que

dans le dernier tiers du XIXème  siècle et devient un objet d’amour. Après 1850, on parle

même du deuil de l’enfant comme du deuil d’un adulte. Il peut être battu : les coups sont

prévus dans l’éducation. Au fil du temps, la pratique s’amenuise à l’école mais à la maison

(aussi bien bourgeoise qu’ouvrière), elle est toujours d’actualité.

Le taux d’infanticides diminue vers le milieu du siècle en raison de sa criminalisation

mais les abandons d’enfants augmentent en contrepartie alors que le principe d’adoption

est rare car le sang est un symbole fort qui représente le nom   problèmes pour

l’héritage. L’enfant bâtard porte atteinte à l’honneur de la famille et l’infanticide de ce

dernier est considéré comme un crime d’honneur sauf si la mère est une femme pauvre. La

femme qui l’avoue à un tribunal est alors réintégrée socialement, l’avortement étant

dangereux puisque les pratiques n’étaient pas encore médicalisées. 

h) 

La place des domestiques

Ils occupent une place importante chez les citoyens, dans les couches supérieures de la

société. Ils appartiennent à la famille et n’ont donc aucune vie privée (aucun autre habitat

ou aucune vie sentimentale) ce qui entraîne de nombreux « accidents » et de nombreux

infanticides.Une évolution s’opère à la fin du XIXème  siècle que l’on appelle la « crise de la

domesticité » Les domestiques ne supportent plus d’être considérés comme des objets

et pas comme des humains. De leur côté, les maîtres supportent difficilement ce partage

d’intimité avec leurs valets. Le salariat est donc intégré à leur fonction pour faire évo luer

leur statut. Les domestiques n’appartiennent donc plus à la famille. 

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Chapitre 7 : l’expansion coloniale 

L’expansion coloniale s’est faite en deux temps : le premier a été l’instauration du système et le

second, sa croissance lors de l’expansion entre 1870 et les années 1880. Des empires coloniaux se

construisent et s’ajoutent à la complexité de l’équilibre entre les grandes puissances européennes course pour accroître l’influence dans le monde de chacune d’entre elles. 

Cette expansion conduit donc à la question de l’équilibre mondial qui va être modifié 

1.  La remise en question d’un vieux système colonial 

Le vieux système colonial est remis en question depuis 1776 avec l’indépendance des USA

et depuis 1810 dans les colonies du sud. Un lien se forme entr e les prémisses de l’expansion

coloniale et l’abolition de l’esclavage. Le processus de décolonisation s’opère dès le XVIII ème 

siècle et se prolonge au XIXème. En Europe, les premières interdictions de Traite des Noirs

(1807 pour la Grande-Bretagne) sont confirmées par le Traité de Vienne (1815).  Le vieux

système colonial est en théorie aboli et le traité signe la fin du commerce triangulaire

notamment avec les partenaires arabes qui fournissaient les esclaves noirs ou des déportés du

monde musulman.

a)  Les premières émancipations

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas les esclaves qui

s’émancipent d’abord mais les colons européens : les anciens Anglais et les créoles

(Espagnols de souche) même si des révoltes de populations colonisées sont observéescomme en Haïti qui obtient son indépendance en 1825, le point de départ de ces

insurrections d’esclaves noirs et de métisses étant Saint-Domingue.

Le courant abolitionniste rencontre des résistances de la part des colons qui mettent un

certain temps avant d’abolir l’esclavage. Par exemple en Angleterre, l’abolition ne sera

effective qu’en 1833 et en dans les colonies françaises, il faudra attendre 1848. Pourtant,

dans ces dernières, l’esclavage avait été aboli en 1794 mais il fut rétabli par Napoléon

lorsqu’il arriva au pouvoir.

b) 

La question du régime de l’Exclusif  La question du bien-fondé du colonialisme s’impose, animée de conception humanitaire

et de réflexion économique en ce qui concerne le régime de l’exclusif. Ce dernier partait du

postulat des relations commerciales se faisant exclusivement avec la métropole (import-

export)   les colonies étaient grandement dépendantes de leur métropole alors que

certaines auraient pu devenir indépendantes économiquement.

Ce système apparaît comme dépassé par rapport au régime du libéralisme. De plus, ce

régime de l’exclusif était coûteux car il fallait installer des administrations coloniales,

installer un système de défense et mettre en valeur la colonie. Ces charges tombent sur la

majorité et le bénéfice n’est destiné qu’à une minorité l’idée est réprouvée par l’opinion

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publique et, après 1815, entreprendre des expéditions coloniales n’est certainement pas la

meilleure chose à faire. Cependant, des empires coloniaux vont tout de même se créer

lentement.

2.  Les empires coloniaux

a)  L’Angleterre 

L’Angleterre a formé l’empire colonial par excellence. Même si elle a perdu ses 13

colonies britanniques, le traité de 1814-1815 lui confère des possessions qui complètent un

ensemble de terres : le Canada, la Colombie britannique, d’autres territoires en Amérique

du Nord, Honduras en Amérique centrale, les Bahamas, la Jamaïque, la Gambie, le Sierra

Leone, l’Inde en grande partie ainsi que des territoires en Australie. 

L’opinion britannique n’est pas favorable à la poursuite du colonialisme, le Parlement

donne la priorité à la mise en place d’un équilibre européen mais l’expansion coloniale sera

assurée par les lobbies qui forment et développent des campagnes d’émigrations pour allers’implanter à l’étranger. Ainsi, le gouvernement anglais doit reconnaître les implantations

une fois le fait accompli. Des tensions très fortes s’accompagnent parfois d’une

implantation comme avec les Bourres d’Afrique du sud où l’armée anglaise dut intervenir

tout comme en Inde ou ailleurs en Asie.

L’originalité de l’empire colonial britannique a été de briser le régime de l’Exclusif pour

la libéralisation du commerce colonial. De l’oxygène est ainsi apporté à leurs colonies :

dans les Antilles, dès 1822, ils peuvent importer et exporter librement et dès 1825,

n’importe quel pays peut commercer avec les Antilles. Cependant, les colons anglais des

Antilles protestent et refusent l’abolition de l’esclavage   ils reçoivent des

dédommagements. Pour mettre un terme au trafic clandestin, la marine anglaise

bombarde les ports en Afrique de l’Ouest. 

Du point de vue administratif, il existe deux types de colonies : les colonies

d’exploitation traditionnelle dans les zones tropicales et les colonies « blanches » dans les

zones tempérées.

  Les colonies d’exploitation traditionnelle 

Elles s’opèrent dans les zones tropicales où la population d’origine européenne est

très minoritaire. Il n’est pas question d’y développer un self -government ni dans lesAntilles ni dans les comptoirs commerciaux qui restent une propriété de la Couronne

même si les esclaves y sont affranchis. L’Inde constitue un cas particulier cependant :

 jusqu’en 1833, elle était sous la coupe de la Compagnie des Indes Orientales. Les

libéraux britanniques ne sont guère satisfaits de cette situation et les privilèges de

gestion de la Compagnie lui sont retirés mais elle administre toujours le pays jusqu’en

1858. On observe alors des tentatives pour qu’une élite indienne de culture anglaise se

développe mais toujours en dépendance avec l’Angleterre. Ces tentatives facilitent

l’exportation du coton anglais mais des taxes sont imposées sur l’importation des

produits indiens en Grande-Bretagne.

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Ailleurs, en Chine, l’Angleterre va y mener une véritable guerre qui sera surnommée

« la Guerre de l’Opium ». En effet, le commerce de l’opium est très juteux pour

l’Angleterre mais la Chine décide alors de restreindre ses relations avec elle dans ce

domaine-là ce qui va provoquer des interventions militaires anglaises. En 1842,

l’Angleterre acquiert Hong-Kong.

 

Les colonies « blanches »

Elles s’opèrent dans des zones tempérées où le climat est plus favorable ce qui

attire des émigrants anglais. En outre, ces colonies bénéficient de la politique libérale

de la Grande-Bretagne et évoluent vers une autonomie interne. Par exemple, le

Canada, coupé en 2 depuis 1791, comporte des provinces anglaises et françaises.

L’Angleterre sera très souple envers les Canadiens et travaillera à une unification des

deux provinces ainsi qu’à leur autonomie.

En 1841, l’Acte d’Union proclame la création d’une Assemblée législative avec un

gouverneur ainsi qu’un gouvernement propre au Canada.Ici, un système de self-government est mis en place : des relations privilégiées sont

tissées entre l’Angleterre et le Canada toujours soumis à la Reine mais autonome.

Une autre pratique du self-government concerne l’Océanie où des sociétés privées

encouragent l’immigration. Dès 1830, des installations se font en Nouvelle -Zélande et

en Nouvelle Galles du Sud (ex. des colonies pénitentiaires) où la possibilité d’avoir une

Assemblée élue et une autonomie interne est acquise en 1842. Ce phénomène

s’étendra à toute l’Océanie.

b) 

La FranceLa France a beaucoup perdu de ses colonies avec la guerre contre l’Angleterre (la

« deuxième guerre de Cent ans ») : elle a perdu le Canada, des territoires en Inde et

d’autres colonies. Elle doit aussi faire face à la chute de Napoléon. Le Traité de Vienne lui

permet de conserver tout de même des colonies telles que la Guyane, la Martinique, la

Guadeloupe et quelques comptoirs dont le Sénégal. En 1815, la France compte 7.000 Km²

de territoires coloniaux et se retrouve même derrière le Portugal.

  L’Algérie 

Là non plus l’opinion n’est pas favorable à la colonisation, l’interdiction de la Traitedes Noirs y étant aussi mal vécue pour les colons. Mais des raisons de politique

intérieure vont pousser Charles X à envoyer une expédition militaire en 1830 en

Algérie dominée par les Turcs depuis le XVIème siècle. Il s’agit de redorer le blason du

roi par une victoire militaire après la dissolution de la Chambre des représentants

menacée par les libéraux. Un incident diplomatique mineur servira d’excuse à Charles

X pour intervenir en Algérie et prendra Alger en juillet 1830. Néanmoins, cette victoire

arrive trop tard car, fin du mois, le régime français s’effondre. 

Le nouveau roi, Louis-Philippe, récupère Alger et en 1834, proclame l’annexion

française des zones d’Afrique du Nord. Les Turcs réagissent : l’émir Abd El-Kader prendla tête de la résistance contre l’intrusion française. Des colons français meurent et en

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1840, le maréchal Bugeaud impose la logique de conquérir tout le pays en plus des

côtes.

La conquête militaire s’organise dès le début des années 1840 de façon méthodique

et en 1847, Abd El-Kader se rend. Au même moment, la IIème République s’impose en

France.

Des colonies sont installées après la conquête: des terres sont quasiment offertes àdes Français mais aussi à d’autres colons européens. 30.000 colons européens

viennent s’installer dont 10.000 Français.

Les populations locales se soulèvent et créent des tensions avec les colons. En 1847,

il y a 110.000 Européens en Algérie pour 2,5 millions d’autochtones.

Au contraire de l’Angleterre, la France maintient l’esclavage et le régime de

l’Exclusif. Sous la IIème République, de 1848 à 1851, la politique libérale est d’actualité

  l’esclavage est aboli. Le gouvernement républicain songe même à intégrer les

colonies dans le système électoral pour l’Assemblée. Il s’agirait donc d’une possibilité

d’être Français pour les habitants de ces colonies.Le suffrage universel est adopté en France mais pas en pratique dans les colonies.

En Algérie, des droits civiques sont accordés aux colons français mais pas pour les

Algériens ni pour les autres colons européens.

  La politique de la Monarchie de Juillet de peuplement des colons se poursuit.

3.  Les raisons d’un impérialisme colonial 

a)  Les raisons économiques

 

Le lien avec la révolution industrielle

Elle a stimulé le commerce colonial : il est nécessaire de trouver des matières

premières pour les industries et des métaux précieux (dans l’optique d’une économie

d’échange). Selon Jules Ferry, homme d’Etat français républicain, « la politique

coloniale est la fille de la politique industrielle ».

Le retour au protectionnisme après 1879 aurait conduit les pays européens à

chercher de nouveaux marchés à exploiter et de nouveaux débouchés. Ceci dit, cet

argument est à moduler car l’Angleterre n’adhère par au protectionnisme est reste

quand même la première puissance coloniale du monde. De son côté, l’Allemagneprotectionniste s’intéresse très tard à l’expansion coloniale. 

  L’excédent d’argent en Europe 

L’Europe a trop d’argent  il faut trouver des endroits où investir. Selon la théorie

de Lénine en 1916, l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme.

Cependant, de nombreux contre-exemples nous montrent que la tendance n’est

pas à investir dans ses colonies mais dans celles des autres pays, dans des marchés

plus prometteurs. Par exemple, en 1913, les colonies françaises absorbaient moins de

9% des capitaux français placés à l’étranger. Cet argument ne tient donc par la route àlui seul.

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b) Le facteur démographique

La population augmente en Europe, de même que la pauvreté. Grâce à la révolution des

transports, des mouvements migratoires se font à partir de l’Europe vers le monde dans le

but de saisir l’opportunité d’une autre vie pour beaucoup d’Européens.

Entre 1870 et le début du XXème  siècle, environ 30 millions d’Européens quittent le

continent pour toujours et s’expatrient dans le monde entier (ex. Italiens  Tunisie). Les

destinations privilégiées sont les Etats-Unis (considéré comme le pays où tout est possible)

et l’Amérique latine plutôt que les colonies de leur pays.

c)  Les raisons religieuse, morale et intellectuelle

Le rationalisme se diffuse dès le XVIIIème siècle, il s’agit de répandre les lumières de la

raison sur le reste du monde. Il peut s’agir d’un moteur possible à l’expansion coloniale au

même titre que la soif de connaissances, la curiosité de découvrir le monde en entier,

l’évangélisation des Indigènes (réactivée par les rivalités entre missionnaires protestants etcatholiques) ou encore une préoccupation humanitaire : il faut abolir l’esclavage et civiliser

les populations du reste du monde qui sont dans l’ignorance. 

d) Les facteurs politiques

Ces facteurs sont peut-être les plus déterminants. Le prestige dominant le sentiment

des grandes puissances européennes qui cherchent toutes à s’affirmer les unes par rapport

aux autres. Chacune veut son empire. En France par exemple, ce désir est nettement

marqué après la défaite de 1870 contre l’Allemagne  : elle souhaite restaurer son poids et

son autorité en Europe (cf. Indochine).L’obtention d’un empire colonial entraîne donc la question d’un équilibre européen et a

 fortiori  l’équilibre mondial puisque les puissances européennes deviennent des puissances

mondiales grâce à leurs colonies. Une rivalité France-Allemagne causée par l’infériorité de

la France après la défaite de 1870 pousse les Républicains à l’aventure coloniale.

4.  Une compétition poussée

Le nationalisme constitue une source des empires coloniaux dans la 2 ème moitié du XIXème 

siècle. Une compétition agressive s’opère entre le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, la

Belgique et la France notamment, la colonisation n’ayant jamais fait l’unanimité dans aucun

de ces pays. Ce sont donc souvent des particuliers qui prennent l’initiative de l’entreprise

coloniale. Le courant colonialiste s’oppose ainsi au courant anti-colonialiste au sein des Etats

européens.

a)  Le courant colonialiste

Animé par des intellectuels (romanciers, journalistes … ex : Kipling en Angleterre), des

groupes de pressions, des sociétés coloniales composés d’experts dans leur discipline, la

tendance coloniale se manifeste aussi dans les assemblées pour certains députés. Parexemple, les conservateurs en Angleterre sont menés par le 1er ministre Disraeli de 1874 à

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1880 qui souhaite une grande politique de consolidation impérialiste. Cette politique

trouvera son leader en Jean Chamberlain, homme libéral. En France, Jules Ferry porte

l’idéalisme républicain et laïc et se charge de diffuser les Lumières dans le monde. 

b) 

Le courant anti-colonialiste

Les anti-colonialistes sont souvent des libéraux car les souvenirs de l’expériencecoloniale qui nuit au commerce est encore bien présent. A partir de 1880, un certain

nombre deviendra pro-colonialiste, le parti travailliste reprenant le flambeau. Notons que

la 2ème Internationale Socialiste se déroule en 1889, en plein pendant l’expansion coloniale.

L’intérêt porté à la question coloniale y est secondaire mais la condamnation du

colonialisme progresse avec les dénonciations des abus des populations locales.

Jean Jaurès, socialiste, plaide pour une mission civilisatrice puis, plus tard se dresse

contre ces expéditions en raison des mauvais traitements infligés aux autochtones.

Une poussée impérialiste s’exerce entre 1851 et 1884. Dans les années 1880, le domaine

colonial français s’étendra en Afrique et en Orient pour parvenir à une étendue d’ 1 million de

Km² et à une domination sur 5 millions d’habitants. En comparaison, l’Angleterre domine 300

millions d’habitants sur 20 millions de Km². A ce propos, de grandes modifications sont

apportées en Inde : la Compagnie des Indes est supprimée en 1858 afin que la Couronne

s’impose en tant que seule administratrice de sa colonie. Un vice-roi est installé à Calcutta

ainsi qu’un ministère (l’India office). En outre, l’ouverture du Canal de Suez en 1869 permet

d’éviter de contourner l’Afrique. De cette façon, la Méditerranée et le Proche -Orient gagnent

en intérêt aux yeux des Britanniques   Disraeli tient à protéger cette route des Indes et

rachète 50% des actions du canal à l’Égypte et obtient Chypre.

L’empire colonial français s’étend sur trois territoires  : en Afrique du nord (Algérie), en

Extrême-Orient (au-delà de l’Inde) et en Afrique noire. 

c)  Le congrès de Berlin (1884 – 1885) et la position des puissances

européennes

C’est dans cette Afrique noire que Léopold II va jouer un rôle. Il reste des territoires à

coloniser et c’est au cours du Congrès de Berlin en 1884-85 que va se dérouler un partage

de l’Afrique entre les différentes puissances européennes (France – Belgique – Allemagne – Grande-Bretagne –  Portugal) afin d’éviter des conflits et des guerres entre elles. Il s’agit

un peu comme un Congrès de Vienne à destination de l’Afrique. Mais Léopold II s’arrangera

pour obtenir l’accord des puissances sur la souveraineté du futur Congo. Il en obtient donc

bien plus que la tutelle : ce sera une possession personnelle jusqu’en 1908 où Léopold II

lèguera le Congo à la Belgique, faisant de lui une colonie.

Il subsiste cependant des frictions entre Européens en Afrique. (cf. supra avec l’exemple

de l’Italie) La France avec les possessions de la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et l’Indochine se

place en deuxième position des puissances coloniales. Au Royaume-Uni, Gladstone succède

à Disraeli. Ce nouveau ministre est plus prudent et instaure l’occupation militaire de

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L’inégalité règne entre les Indigènes et les colons, la ségrégation est raciale et juridique

et influe sur la formation des élites locales (attention ! elle influencera aussi lors de la

décolonisation).

Des efforts de scolarisation sont entrepris par la métropole et des enfants peuvent aller

à l’école. Aucun modèle ne peut être établi pour la bonne et simple raison que cela dépend

du pays colonisateur et du degré de ségrégation dans chaque pays, la différence estvariable selon le pays et la vision de l’indigène.

5.  Les Etats-Unis au XIXème siècle

Lors de cette partie, il sera question de comprendre comment ce pays émergent parvient à

devenir la 1ère puissance mondiale en à peine un siècle, dépassant de ce fait l’Angleterre. Les

années 1870 voient un intérêt qui se manifeste envers les USA, la Révolution Américaine de

1776 ayant eu une influence sur la Révolution Française. La constitution et les libertés sont les

fondations de l’identité américaine les USA naissent sur le libéralisme.

a)  Les débuts chaotiques d’un pays 

Après la révolution, il est question de définir le pouvoir entre les Etats (les 13 colonies)

et l’Etat (qui les rassemble tous). Est-ce une somme de petits Etats ou un Etat qui en coiffe

13 de moins en moins indépendants ?

Les partisans du fédéralisme (pour un pouvoir central fort) s’opposent aux Républicains

(les Etats doivent être bien protégés par rapport aux prérogatives du pouvoir central). Il est

important de noter que chaque Etat dispose de sa constitution propre.

Tant que Georges Washington est au pouvoir, les Fédéralistes se trouvent être enmajorité. Ils établissent une capitale, une banque fédérale, les rudiments d’une flotte et

d’une armée américaine, la maison blanche et le capitole. De 1801 à 1825 se succèdent 3

présidents républicains (donc plus sensibles à l’autonomie des Etats) provenant de Virginie.

Le suffrage universel sera lancé à la fois par les libéraux et les démocrates. Au fil du temps,

les Républicains et les Fédéralistes se rapprochent ce qui crée un modus vivendi   pour

asseoir la nation, la démocratie et pour faire valoir la valeur du pays.

 Le sentiment national américain se renforce avec la guerre contre l’Angleterre entre

1812 et 1814 car la flotte britannique contrôle les bateaux américains (rappel : cela se

déroule durant la lutte économique contre la France  – Blocus et contre-blocus). En outre,une aide est apportée aux tribus indiennes, s’opposant à l’avancée américaine. Puisque

l’Angleterre est occupée en Europe, les USA s’attaquent au Canada mais seront défaits par

les Anglais qui brûlent le Capitole et la Maison Blanche. La paix est signée en 1814 à Gand

alors que les Anglais sont occupés avec les Français. La situation est à l’avantage des USA

qui réintègrent leur situation d’avant-guerre.

Cependant, les Etats-Unis s’inquiètent d’une éventuelle intervention de la Sainte

Alliance en Amérique du Sud  la doctrine Monroe est votée en 1827 : les USA

n’interviennent pas dans les affaires européennes et vice-versa. C’est une façon de dire

« l’Amérique aux Américains ».

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b) La conquête des territoires

Après 1825, les territoires sont conquis soit par des négociations avec les Indiens soit

par des guerres sauf pour la Louisiane rachetée à la France en 1803 ou la Floride rachetée à

l’Espagne. La guerre se fait aux dépens des Indiens qui finissent confinés dans des réserves.

Au Sud-Ouest se présentent de vastes territoires au Mexique. Les années 1840 voient la

reconquête du Texas, du Nouveau-Mexique et de la Californie.

En 1861, le bilan est très bon : 31 Etats sont unis et la superficie a triplé depuis l’origine.

Ensuite vinrent les grandes épopées de la conquête du Far-West.   Des Américains

émigrent (les nouveaux immigrants vont plutôt remplacer ceux qui partent vers l’Ouest) et

le taux de natalité augmente : la population en 1861 est de 32 millions d’habitants.

Les immigrations sont considérables car il n’existe aucune législation pour la

réglementer. Le développement économique se fait d’une façon plutôt rapide : les moyens

de communications sont considérablement développés (bateaux, routes, chemins de

fer,…) : en 1860, il existe 50.000 Km de voie ferrée. Permet la croissance du commerce.

  Les trois pôles économiques territoriaux

  Le nord-est

Ce territoire possède une riche agriculture, des industries « à l’européenne »

sont en pleine expansion (textile, métallurgie) notamment en Pennsylvanie, et c’est

la raison pour laquelle les familles riches s’y installent. 

  L’ouest  

Vers 1860, l’ouest compte 10 millions d’habitants qui se spécialisent dans

l’agriculture car les terres sont disponibles en grandes quantités (culture de blé,

maïs, élevage de bovins). L’outillage agricole mécanique s’y développe dès 1840. 

  Le sud

Cette partie territoriale est dominée par des planteurs de coton. L’esclavage

des Noirs y est pratiqué pour rentabiliser le marché. Le gros désavantage est la

situation de dépendance dans laquelle ils sont qui est propre aux monocultures. 1

Sudiste sur 20 possède des esclaves et environ 100 esclaves peuvent appartenir à

un seul Sudiste pour les 3.000 les plus riches. En 1808, l’interd iction de la traite des

Noirs est passée mais les Etats du Sud la maintiennent encore.

c)  L’évolution du système politique 

Le parti républicain, au pouvoir depuis 1801, est favorable aux barrières douanières

pour protéger les produits américains surtout de la concurrence anglaise. Ce mouvement

est mauvais pour les agriculteurs de l’ouest et les planteurs du sud attachés au libre -

échange.

  Un parti démocrate se forme à l’encontre de la politique républicaine,

réclamant le suffrage universel et une série de mesures libérales.  Jackson est éluprésident en 1829 et il y restera jusqu’en 1837. 

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  La question de l’esclavage 

Le parti démocrate reste au pouvoir jusqu’en 1861 avec une majorité de Sudistes. Il

va éclater lorsque la question de l’esclavage sera abordée   : le pôle du Nord-est se

rapproche de celui de l’Ouest, laissant le Sud seul. Une grande production littéraire

verra le jour sur le thème anti-esclavagiste (ex. La case de l’Oncle Tom, H. Stowe). Les

douanes restent un élément de querelles également très important. La nature du

pouvoir des Etats est différente de la nature du pouvoir fédéral qui surplombe ces

Etats. Au contraire de la fédération, la confédération prévoit d’abandonner de moins

en moins les compétences au pouvoir central.

Dans les années 1850, il faut décider si l’esclavage doit être ou non maintenu.

L’ouest se sépare encore plus du Sud qui empiète sur ses terres. Un nouveau parti

républicain naît formé d’anciens Républicains, de nouveaux Démocrates et d’anti-

esclavagistes. En 1860, Abraham Lincoln est élu président ce qui provoque le désarroi

du Sud car la séparation est alors effective. La sécession regroupe 11 Etats en tout

dans le sud de l’Amérique du nord, chacun pratiquant la politique lui convenant.

Les Etats Confédérés d’Amérique sont créés, de même qu’une nouvelle capitale est

choisie, Richmond, et un nouveau président élu en 1861 : Jefferson Davis.

  La guerre de Sécession (1861 – 1865)

La guerre est inévitable entre les deux parties du pays. Les Sudistes sont confiants

envers leurs qualités guerrières. Il s’agit de la 1ère  guerre moderne : elle est totale,

touchant toute la société et mobilisant 3 millions d’hommes, l’armement y est

également modernisé comprenant des mitrailleuses, des ballons dirigeables, …

Pendant 3 ans, le Sud est en position de force grâce au général Robert Lee, homme

fort de l’armée sudiste et aimé de ses soldats, même s’il est hostile au maintien de

l’esclavage. Grant, général du Nord, s’empare de la Nouvelle Orléans en 1862,

menaçant le commerce puisqu’il s’agissait d’un port destiné à exporter le coton du

sud. En 1863, l’émancipation des esclaves prend effet et des régiments de Noirs sont

créés, au nom de l’égalité.

En 1863, la guerre bascule à l’avantage des Nordistes et Grant s’empare du

Mississipi. La bataille de Gettysburg voit la défaite des Sudistes arrêtés par les

Nordistes dont les atouts sont la force démographique (20 millions d’habitants) et la

puissance économique. Le sud ne possède que 9 millions d’habitants dont 3,5

d’esclaves.

Le général Sherman, sous les ordres de Grant, est chargé de la mission offensive. La

pratique de la terre brûlée est décidée et le sud sera ravagé, tout est détruit : les

ressources, les villes, les voies ferrées, … Les villes sont assiégées pendant des mois

entiers.

Finalement, le 9 avril 1865, le sud s’avoue vaincu et 5 jours plus tard, Lincoln meurt.

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  Les conséquences de la guerre

1.  Le coût humain : 670.000 morts. Le sud a perdu 18% de ses hommes âgés entre

13 et 47 ans.

2.  Le sud a été ravagé et a perdu sa suprématie économique. d’emblée, le nord

s’emploie à sa reconstruction.

Cette guerre aura été au final une « guerre fratricide », il y a plus de points

communs que de différences entre les deux parties du pays. Après cette guerre,

les Etats-Unis existent vraiment, ce n’est plus vraiment un pluriel mais l’unité

d’une seule et même nation.

En revanche, il n’y a pas de solution complète pour l’esclavage car le sud

maintient les Noirs sous sa domination puisque Lincoln avait dit que le sud

retrouverait son autonomie après la guerre. Néanmoins, le Congrès à majorité

républicaine s’oppose à cette décision et propose de châtier les rebelles et

d’accorder le droit de vote aux Noirs. Le successeur de Lincoln laissera s’établir

des Codes Noirs affirmant la position inférieure des Noirs. Pour répliquer, le

Congrès accorde aux Noirs les mêmes droits qu’aux Blancs.

  La ségrégation s’installe. L’esclavage est officiellement aboli mais

des lois spécifiques sont votées dans les Etats du sud pour ôter la

possibilité aux Noirs de voter en posant des conditions telles que

savoir lire, écrire et comprendre le code de lois. Elle touche la vie

quotidienne dans les écoles, les hôpitaux, les restaurants et même

la vie privée (interdiction de mariage mixte dans certains Etats). En

1896, la Cour Suprême reconnaît la légalité de la ségrégation.

d) 

L’essor démographique de 1860 à 1900 

La population américaine explose en 40 ans et se retrouve à 45 millions d’habitants dont

seulement 2/3 sont dus à l’accroissement naturel et à la baisse de la mortalité infantile. 1/3

sont donc des immigrés, ce qui correspond à 15 millions d’habitants. New-York devient

cosmopolite, un service d’immigration y est installé. Une visite médicale doit être passée

pour pouvoir être admis sur le continent, les malades, criminels et aliénés sont renvoyés.

En outre, il faut payer une taxe d’entrée ainsi que s’engager à trouver du travail. 

Les immigrés sont essentiellement européens. Jusqu’en 1880-90, ils viennent plutôtd’Europe du Nord (Irlande, Grande-Bretagne, Allemagne, Scandinavie) et s’intègrent bien

dans leur nouvel environnement. Après 1890, ce sont les Européens du Sud (Italie) et

centrale (Autriche, Pologne, Russie) qui arrivent en masse. Tous ces gens non-qualifiés sont

parfaits pour travailler dans les industries. Cependant, tous ces immigrés effraient les

Américains présents, en particulier la vague slave dont la langue est différente. De plus, ils

ne connaissent guère les institutions c’est une menace pour l’identité nationale. 

Du côté ouest des USA, il faut faire face à une immigration massive de Chinois qui sont

rejetés par les ouvriers américains. Ces derniers seront finalement repoussés en 1888

lorsque l’immigration chinoise sera interdite. Idem pour l’immigration japonaise suite à un

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accord avec les Etats-Unis : les passeports sont refusés à ceux qui souhaitent quitter le

Japon.

Le Far West est la fin, une frontière mythique du pays. L’ouest est un immense réservoir

de terres et de richesses. La loi facilite l’installation d’Américains en leur donnant les terres

pour une somme symbolique : 64Ha de terres est destiné à tout Américain qui s’engage à y

rester pendant au moins 5 ans. C’est ainsi qu’entre 1868 et 1923, 85 millions d’Ha furentdonnés. La découverte de l’or dans les montagnes entraîna également la Ruée vers l’Or. En

définitive, l’ouest finit par se peupler et la frontière s’estompe, le cow-boy devenant à la fin

du XIXème siècle, le symbole du héros national mais les populations indiennes diminuent en

nombre au fil des guerres jusqu’en 1889. Une modification  importante pour ces

populations est le chemin de fer. Les rails sont arrachés par les troupeaux de bisons et de

buffles   les Américains exterminent ces troupeaux, détruisant ainsi les ressources

indiennes. Les Indiens sont alors confinés dans des réserves tels des citoyens de seconde

zone.

e) 

Les raisons du succès nord-américain

  L’immensité des ressources agricoles 

Les ressources agricoles sont très variées et ce, grâce à la variabilité du climat. Les

terres sont mises en valeur et leur taille permet la production de masse. Comme le

fermier a beaucoup d‘espace mais peu de main d’œuvre, il utilise des machines

agricoles pour réduire le coût de production. Par exemple, la production de blé a

augmenté de 150% entre 1879 et 1899, l’élevage de porcs contribuant à engraisser les

sols.Au sud, le coton s’épuise et laisse la place en partie à la culture de tabac et de fruits. 

À l’ouest, l’élevage bovin continue de progresser avec le froid artificiel qui permet la

conservation de la viande.

  L’immensité des ressources minières

La production de charbon extrait notamment dans les Appalaches dépasse celle de

l’Angleterre. Les USA se hissent au 1er  rang mondial pour l’extraction du cuivre

(provenant du Montana) et 2ème rang mondial en ce qui concerne l’or et l’argent. La

production du pétrole, nouvelle source d’énergie, explose littéralement et prend desproportions immenses.

Dans le domaine de la sidérurgie, les Américains inventeront des méthodes de

travail originales qui inspireront l’économie européenne au  XXème  siècle. La

mécanisation se fait à tous les stades de la production d’un produit car la main

d’œuvre engagée est sous-qualifiée et ne doit pas constituer un frein à l’économie.

C’est ainsi que le Taylorisme naît dans les usines Ford. Le principe est la production

d’un véhicule : la Ford T, modèle unique, ce qui va permettre la réduction du coût de

fabrication afin d’être vendue facilement et massivement. Cette nouveauté appelle au

début de la société de consommation de masse.

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Une alternative au Taylorisme est l’association de producteurs pour diminuer le

coût des produits ce qui permet de contrôler la concurrence.

Le paysage du pays, sa culture se modifie. Le britannique Bentham introduit le

concept d’utilitarisme selon lequel le corps social est constitué d’individus dont la

satisfaction assure l’ordre et la stabilité de la société.  Les individus recherchent la

satisfaction dans le travail par leur curiosité et leurs initiatives personnelles. Le rôle del’Etat ne consiste qu’au maintien de l’ordre et à protéger la propriété privée. Dans la

mentalité protestante, la réussite dans le travail est une faveur divine   la charité

envers des œuvres et les pauvres occupe une grande importance. 

Un autre exemple de modification du paysage se traduit par l’œuvre de Herbert

Spencer, philosophe et biologiste, qui énonce la transposition des idées de Darwin sur

des phénomènes sociaux expliquant ainsi la compétition perpétuelle des individus

entre eux. Une partie des libéraux américains est séduite par cette idée pour justifier

leurs progrès.

Le modèle du self-made man, répandu dans les entreprises est également unchangement dans la société, constituant un modèle à atteindre pour les classes

pauvres et moyennes (40% des chefs d’entreprises proviennent de ces classes). Le

meilleur exemple pour illustrer cette théorie est celui de John Rockefeller, parti de

presque rien et devenu multi-milliardaire. C’est à partir de ce moment que l’argent va

devenir roi et que le rêve américain va entrer dans les imaginations.

Les villes se développent de manière spectaculaire : en 1914, un Américain sur deux

vit en ville et à partir de 1872, les rues sont éclairées le soir et la nuit. Un nouvel

habitat se développe, en hauteur : les gratte-ciels. En 1912, un building dépasse en

moyenne 230 mètres.

Le socialisme ne prend pas racine aux Etats-Unis car les ouvriers américains sont

mieux payés qu’en Europe, le pouvoir public n’intervient pas dans les acquis. Par

ailleurs, le modèle du self-made man  est admiré et les syndicats se développent

beaucoup. Néanmoins, si le socialisme et le marxisme concernent peu les Américains,

quelques foyers d’anarchisme y verront le jour.

  Le marché intérieur d’un pays 

La croissance démographique, la demande des habitants

  Les réseaux de communication

Les trains, les bateaux, les routes, … 

  L’esprit d’entreprise 

Cf. modèle du self-made man et l’audace dont font preuve les hommes d’affaire.

  La création de marchés intérieurs de capitaux

On investit dans des entreprises qui fleurissent. Ainsi, l’essor industriel est tellement

énorme qu’on ne peut le comparer avec aucun autre pays  : il est véritablement

unique. Entre 1860 et 1900, la production industrielle en général, tous secteurs

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confondus, a été multipliée par 12. Entre 1860 et 1880, la production d’acier, elle, a

été multipliée par 125 !

f) 

Le regard des Américains sur leur position dans le monde

La doctrine Monroe n’est pas remise en question avec cette croissance démographique

et économique fulgurante. Une interprétation de cette doctrine tend plutôt à sedévelopper. Si l’Amérique veut rester puissante, elle a besoin d’une grande flotte pour

protéger ses produits exportateurs. La flotte nécessite donc des bases et donc des ports

maritimes. Ceux-ci vont se développer dans l’océan pacifique (en relation avec l’Orient) et

dans les Caraïbes. D’ailleurs en 1898, Cuba, qui est toujours espagnole, se révolte et subit

une grande répression. L’opinion américaine s’enflamme lorsqu’un bateau américain

explose près de la Havane   les USA déclarent la guerre à l’Espagne qui ne s’étendra pas

et au terme de laquelle Cuba obtiendra son indépendance et les USA obtiendront des îles

(notamment les Philippines).

Théodore Roosevelt fait intervenir des troupes en Amérique centrale qu’il justifie par la

défense des intérêts américains. Le canal de Panamá y est construit, reliant l’océan

Pacifique et l’océan Atlantique, constituant un lien avec le reste du monde et une

protection de leur réussite.

6.  L’Amérique latine 

a) 

Un mélange de populations

Après la disparition des colons, l’Amérique latine se  retrouve morcelée. Durant trois

siècles, la colonisation s’est maintenue à travers le temps. L’importance de l’élément racial

peut se traduire par le fait que l’Amérique contient l’ensemble des «  races » de

l’humanité : les Indiens, les Blancs, les Noirs et les Asiatiques se mélangent sur ce continent

métissé.

b) L’origine des révoltes 

Au début du XIXème  siècle, l’élément créole est mis en avant. Les créoles sont des

habitants qui descendent des colons espagnols et qui sont nés en Amérique. Impliqués, aux

points de vue économique et politique, ils participent à l’économie et au développementdu pays. Néanmoins, le créole est limité dans ses ambitions par la logique de la métropole

d’une part (le régime de l’Exclusif provoque des frustrations en raisons des restrictions

imposées par la métropole) et d’autre part, par le fait que des postes-clefs sont confiés à

des Espagnols de souche, fidèles fonctionnaires de la Couronne.

Au sein du mouvement créole se manifeste la pensée selon laquelle ils seraient

Américains, faisant le même constat que les habitants du Nord. Où est donc l’avantage

pour eux de maintenir le lien avec l’Espagne ? Le reste de la population se compose de

Noirs maintenus en esclavage, d’Indiens contraints à des fonctions subalternes et qui sont

présents de façon très inégalitaire en Amérique latine (ex. il y en a beaucoup au Pérou eten Amérique centrale contrairement en Argentine où il y en a très peu) et de Métisses qui

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composent en quelque sorte la classe moyenne. Pour que la rupture s’opère, i l faudra un

évènement européen : la chute du roi Fernando VII lors de la conquête de l’Espagne par

Napoléon qui place son frère, Joseph, sur le trône.  Rupture avec l’Espagne. L’Angleterre

s’efforçant d’isoler l’Espagne de Bonaparte, cette manœuvre accentue la distance vis-à-vis

des colonies.

c)  La prise de pouvoir par les créoles

Il est décidé que les Américains doivent décider par eux-mêmes : ainsi, en 1810, des

créoles forment un mouvement indépendantiste dans plusieurs villes importantes

(Caracas, Santiago, Buenos Aires, …) et proclament l’indépendance alors même que

l’armée et les fonctionnaires sont toujours présents, fort fragilisés par la rupture. 

Après la défaite de Napoléon, l’Espagne revient en force et brise les premières

révolutions aux alentours de 1816 mais les mouvements ne se disperseront pas, ayant pris

conscience de leur force. Une exception se profilera toutefois : à Buenos Aires, les créoles

restent au pouvoir. Cette ville deviendra la plateforme de la reprise des guerres

d’indépendance.

Les grandes puissances du Congrès de Vienne sont partagées, l’Angleterre soutenant

indirectement les indépendantistes dans une politique offensive contre l’Espagne.

Cependant, les Européens s’introduisent dans les affaires de l’Amérique latine et les USA,

conformément à la doctrine Monroe, soutiennent l’Amérique latine.

d) 

Deux personnages-phares d’Amérique latine 

Deux personnages vont jouer un rôle important : Simon Bolívar, Vénézuélien qui connaît

l'Europe et José de San Martín, Argentin mais ex-colonel espagnol qui a rejoint Buenos

Aires.

De 1818/19 à 1824/25, c’est la campagne des libertadores, mouvement libérateur du

nord de l’Amérique du sud mené par Bolívar. Depuis Buenos Aires remontant jusqu’au

nord, le mouvement sera mené par San Martín qui va traverser la Cordillère des Andes,

libérer le Chili, colonie du Pérou pour atteindre la mer jusqu’à Lima. L’objectif de ce

mouvement est d’atteindre Lima, le cœur de l’Empire, au Pérou. L’expédition est difficile

mais il y parvient et ainsi, San Martín devient protecteur du Pérou.

La rencontre entre ces deux hommes aura deux conséquences :  La première est que San Martín abandonnera son rôle et va s’exiler

volontairement pour l’Europe (il s’arrêtera à Bruxelles entre 1825 et 1830). Il se

pose la vraie question de l’organisation post-victoire. Est-ce mieux un empire, une

monarchie, des républiques, une république ?

  La seconde est que Bolívar, homme plus « bonapartiste », affirme un grand projet

d’union continentale, la volonté de voir une seule structure fédérale. Le problème

est que des frictions se maintiennent entre ces nouveaux pays ce qui promet une

union difficile mais Bolívar ne désespère pas de voir son projet aboutir au Congrès

de Panamá (1826), censé adopter un certain nombre de politiques fédéralistes et

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au déclin important du pouvoir en place au profit des Shogun (les aristocrates au pouvoir).

Ce Shogunat sera maintenu durant 7 siècles, jusqu’à la révolution Meiji (1867 – 1868).

Les Shogun sont en lutte perpétuelle avec leurs vassaux, s’appuyant sur les samouraïs.

Au début du XVIIème siècle, un clan s’impose et une nouvelle dynastie de Shogun prend le

pouvoir : les Tokugawa, jusqu’en 1867. 

La société japonaise est divisée en 4 classes et n’envisage pas de mobilité sociale  : lesguerriers, les paysans (88% de la population), les artisans et les commerçants. Cependant,

les évolutions économiques viennent perturber ce schéma et forcent l’apparition de

nouvelles classes.

Par ailleurs, le Japon doit se protéger du péril Blanc et du Christianisme que les

Européens exportent avec eux. Le commerce à l’étranger est alors extrêmement restrictif,

les ports sont fermés aux bateaux étrangers à l’exception de Nagasaki ouvert aux Chinois et

aux Hollandais. Durant les années 1850, le Japon est figé face au monde qui veut aller vers

lui.

c) 

L’ouverture des deux pays 

Cette ouverture se fait grâce au commerce même s’il est difficile en raison de la

méfiance envers les commerçants européens. Le problème de l’opium se pose avec

l’Angleterre : il s’agit d’un produit vendu à très bon prix en Inde et dont le marché chinois

est très demandeur, ce produit étant interdit depuis 1829. Or, 90% des militaires et des

fonctionnaires se droguent.   Contrebande. Les Anglais, quant à eux, sont de grands

consommateurs de thé mais ils n’ont guère accès au Japon. 

 

La guerre de l’opium 

Sur l’ensemble des produits importés par la Chine, la part de l’opium s’élève à 60%.

Au vu du très grand nombre de consommateurs, l’empereur doit faire un choix difficile

dans les années 1820 : légaliser le produit ou sévir. En 1839, il décide finalement de

sévir et des cargaisons d’opium clandestines sont détruites notamment à Canton en

1839.

Les Anglais réagissent et déclarent la guerre à la Chine qui est vaincue en 1842 et

doit signer le traité de Nankin. Hong-Kong est cédée à l’Angleterre et 5 ports chinois

sont ouverts aux Britanniques puis aux Français et aux Américains plus tard. Il y eut

encore d’autres conflits liés à l’opium. La Chine doit alors s’ouvrir au monde : des ports

sont ouverts et des ambassades sont construites à Pékin.

Le Japon, lui, ne veut pas connaître le même sort que la Chine et prend la décision de se

fermer aux pays occidentaux mais en 1853, une flotte américaine demande officiellement

la permission d’entrer et obtiennent une ouverture. Ils seront bientôt imités par les Russes,

rendant ainsi les ports japonais accessibles.

En Chine, la présence occidentale est mal perçue, ajoutant à la crise (déclin du pouvoir

impérial alors que la population ne cesse de croître : en 1800, ils sont 300 millions et en

1850, 430 millions d’habitants). La guerre de l’opium a discrédité la dynastie Mandchoue,

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de même que les catastrophes naturelles qui ont dégradé les systèmes d’irrigation

conduisant à une révolte paysanne. Une famine a lieu entre 1876 et 1879 : entre 10 et 13

millions de Chinois meurent de faim.

Un peu auparavant, entre 1851 et 1864, le pays a vu le soulèvement des Taiping (= « la

paix suprême »), paysans et artisans sont en révolte. Ce soulèvement va créer « le

Royaume Céleste de la Grande Harmonie », mouvement empreint de religion (les 3 sourcesde la religion chinoise, le christianisme) et de rigueur morale avec la lutte contre

l’alcoolisme, le tabac, les relations sexuelles hors mariage.

Ils réclament que les récoltes soient partagées et les ressources mises en commun (cf. la

nature du communisme particulier des Chinois). En outre, ils visent toute une série de

projets sociaux, attaquent des pratiques importantes (comme le mariage arrangé) et

réclament la suppression de la pratique des pieds bandés.

Pour toute une série de raisons, ce mouvement va s’affaiblir et la révolution va échouer.

Elle sera suivie d’une violente répression qui fera 20 millions de morts. Malgré cela,

d’autres révoltes se soulèveront de la part de minorités comme les musulmans entre 1850et 1860.

Les vainqueurs de cette grande révolution des Taiping sont les notables qui sont à la

tête de milices locales et qui profitent d’un affaiblissement de la dynastie pour s’emparer

des postes-clefs de la monarchie impériale pour tenter de moderniser le pays.

L’impératrice Cixi n’engage pas de vraie réforme et souhaite une modernisation dans un

cadre conservateur ce qui constitue en soi un paradoxe.

Par ailleurs, la Chine reste faible : en effet, elle a perdu face au Japon en 1894  – 1895 à

propos de la question de la Corée, qui ne sera plus sous protectorat chinois mais

officiellement indépendante et officieusement sous tutelle du Japon.

Cette montée en puissance du Japon inquiète les pays européens qui vont jouer les

arbitres entre les deux pays afin d’étendre leur influence en Chine (ports, chemins de fer,

exploitations de mines, …) l’influence économique européenne augmente en Chine. Une

double réaction xénophobe et nationaliste s’empare de la Chine à propos de ces «  diables

étrangers » que sont les Européens. La réaction nationaliste finira par être contrôlée par

Cixi et des Européens se feront massacrer : en juin 1900, des Boxeurs (« boxe sacrée »)

attaquent des ambassades européennes et procèdent à un siège de 55 jours avant que les

troupes internationales n’interviennent. Le pouvoir de Cixi s’affaiblit, elle qui avait déclaré

la guerre à l’Occident. La dynastie Mandchoue s’essouffle et fait place à une république,

précédée par une révolution en 1911. Le président sera Sun Yat-Sen, médecin formé aux

Etats-Unis.

Au Japon, ce sera tout à fait différent : dès 1850 se propage un courant qui rejette les

étrangers, en même temps qu’un courant de vénération de l’empereur, le pouvoir légitime

du pays. On se démarque des Shogun.

L’empereur casse véritablement les Shogun dès 1869, le début de l’ère Meiji, et installe

sa capitale à Tokyo. Il procède à des réformes pour tirer profit de l’implantation

occidentale et modernise son pays « à l’occidentale » dans les années 1870. Le systèmeféodal est aboli au profit d’une administration moderne et centralisée, une réforme

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En 1837 a lieu la guerre de revanche et c’est un désastre  : Mehmet-Ali est soutenu

par la France mais les autres veulent que le pacha diminue ses ambitions. Il cède donc

et renonce à ses ambitions syriennes en échange de l’hérédité de son poste.  

  La focalisation des problèmes dans les Balkans

Elle se déroule lors de la dernière décennie du XIX

ème

  siècle. Les Européens sontoccupés un peu partout dans le monde avec leurs colonies, la crise des Balkans les

préoccupe donc un peu moins ce qui provoque une accélération de la décomposition

de l’Empire Ottoman, le panislamisme8 y étant instauré. Cette instauration exaspère

les populations qui subissent déjà l’autorité politique de Constantinople.

 Cela accélère les rêves d’indépendance. 

Nous pouvons illustrer les rêves d’indépendance des Arméniens, des Crétois et des

Macédoniens.

Tout d’abord, les Arméniens. Ils manifestent des volontés d’autonomie, leur

mouvement national possédant des relais en Occident. En 1893, le sultan décide demassacrer les Arméniens de même qu’en 1894, 95 et 96 pour étouffer cette volonté

d’indépendance. Au total, 250.000 personnes mourront. Les gouvernements

européens furent indignés mais aucun ne réagit.

Ensuite, les Crétois. Après avoir placé un gouverneur chrétien en Crète, des

négociations avec le sultan le fait changer d’avis et, en 1896, il remet un gouverneur

musulman. Des révoltes s’ensuivent et en 1897, la Grèce intervient, s’opposant à la

Turquie dans une guerre. Cette dernière reprendra la Crète et envahira la Grèce.

L’armistice est signé en juin 1897 afin de limiter les dégâts. Finalement, la Crète

obtiendra un statut d’autonomie et sera placée sous  l’autorité du haut commissaire,fils du roi des Grecs.

Enfin, les Macédoniens. Eux aussi recherchent l’autonomie, l’autorité turque les

oppresse. En 1893, un mouvement révolutionnaire est créé pour soulever la

population contre les Turcs. En 1896, le sultan répond par des massacres et des

atrocités. De nouveau, l’Europe s’indigne mais ne réagit pas.

A la fin du XIXème siècle, l’Allemagne de Guillaume II se rapproche de la Turquie dans une 

volonté de l’influencer et pour en tirer profit (construction de voies ferrées, exploitations

minières, …) 

8 Mouvement politico-religieux réclamant soit l'union de toutes les communautés musulmanes dans le monde, soit

l'union des territoires considérés comme musulmans.

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Chapitre 8 : le XXème siècle

Le XXème siècle a l’image du siècle de la brutalisation : les conflits changent pour devenir encore

plus violents. L’Europe possède de grands atouts aux niveaux social, politique, culturel et

économique mais il existe toujours des tensions.

1. 

Introduction : le nationalisme

Le nationalisme a deux sources, deux héritages, deux définitions. La première est

germanique et la seconde est latine.

a) 

Le concept germanique

Le concept germanique du nationalisme repose sur l’idée d’une origine inconsciente de

la nation. Elle serait comme un organisme vivant conduit par l’esprit national (levolksgeist ), s’illustrant par des éléments extérieurs : les traits de la nation, la tradition

historique, les coutumes, la religion, la langue ou encore le folklore. Le premier à parler de

ce concept de nationalisme est Fichte, un philosophe allemand au moment où l’armée

prussienne fait face à celle de Napoléon et perd. C’est lors de cet évènement que Fichte

prononce son discours adressé à la nation allemande, le but étant de provoquer un sursaut

prussien contre l’armée de Napoléon. Le concept de nation, exporté par les Français, se

retourne donc contre eux. Fichte définit la germanité et affirme que la langue est un des

fondements importants de la nation. Cette époque voit l’efflorescence du romantisme en

Allemagne.A partir de là, le mouvement flamand porte lui aussi des revendications sur la langue en

Belgique. Les conséquences sont au nombre de deux :

Premièrement, si des populations présentent des caractéristiques extérieures

communes, on peut considérer qu’elles appartiennent à une même nation même si elles

n’en ont pas conscience. (ex. des minorités linguistiques)

Deuxièmement, le nationalisme ira de pair avec le régime conservateur et autoritaire

puisque les individus ne savent pas qu’ils appartiennent à la nation.

b) 

Le concept latinLe nationalisme est ici un fait de conscience et non d’inconscience. La langue, les

coutumes, … sont des facteurs convaincants mais ils ne sont pas suffisants. Il faut en plus

adhérer à une même vision politique. libéralisme idéologique. La population adhère aux

principes nationalistes, il faut donc un régime parlementaire et démocratique pour qu’elle

puisse s’exprimer.

Il existe donc une dualité dans le nationalisme, une oscillation entre progressisme et

réactionnaires, entre laïques et conservateurs religieux.

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c)  Les 4 temps de la vague nationaliste

Avec ces 4 vagues, il y eut des tentatives d’avoir des cadres intellectuels. 

1.  1815 - 1830 : les mouvements nationaliste et libéral se confondent. Des régimes de

libéralisme opposés aux monarchies absolues sont instaurés.

2.  1830 – 1850 : le nationalisme devient démocratique et se mélange avec la royauté.

3. 

1850  –  1870 : les mouvements nationaux prennent appui sur les peuples mais

parfois au détriment des libertés. La nation est prêtée à la guerre (cf. l’Allemagne de

Bismarck)

4.  1870  –  1900 : avec la transformation du libéralisme démocrate en conservateur

ajoutée au darwinisme social. Ex : avec la perte de l’Alsace-Lorraine pour la France,

un nationalisme xénophobe se développe, servant d’instrument de réaction contre

la république française (prémisse du fascisme).

2.  La Première Guerre Mondiale

Cette guerre va tout changer dans cette première moitié du XXème siècle.

a)  Les origines

Les origines sont diverses et lointaines : elles peuvent remonter jusqu’au Congrès de

Vienne où les puissances étaient maintenues en équilibre entretenant un rapport de

forces.

Entre 1890 et 1914, il y a en Europe une recrudescence du sentiment nationaliste

exacerbé par des révoltes de minorités nationales. Ces forces profitent du sentiment qui

vient de la volonté de conserver le droit d’expression dans sa la ngue natale de même quede conserver les traditions, les croyances religieuses, … 

Certains ne remettent pas en question l’unité de l’Etat (Flamands, Catalans en Espagne,

Finlandais en Russie) contrairement à d’autres comme les Irlandais (devenus autonomes en

1912 de manière interne), la Pologne (écartelée entre la Prusse occidentale, l’Autriche et la

Russie), l’Autriche –  Hongrie, dans les Balkans (la population chrétienne s’opposant à la

domination ottomane) ou encore l’Alsace – Lorraine pour la France.

Une montée du nationalisme s’exerce donc et la presse s’empresse de la rapporter

surtout dans les journaux bons marchés. Ce sont donc les masses qui sont touchées. Les

évènements rapportés sont dramatisés, surdosés en émotion, …   c’est un travail

psychologique quotidien d’entretenir le sentiment nationaliste. Ainsi, les populations

voient la guerre comme l’évènement qui va sauver leur patrie. En Allemagne, tout jeune

Etat, règnent une foi et une grande confiance à l’aube de la guerre.

b) 

La situation dans les différents pays

Dans le nationalisme allemand, la doctrine est portée par une minorité active (la «Welt

Politik »). Selon elle, l’expansion est une étape nécessaire au développement d’un

organisme (cf. les races dominantes qui s’opposent aux races mineures  appelées à

disparaître). Le but est de conquérir l’Europe dans un premier temps puis les territoires

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hors de l’Europe ensuite. Ce nationalisme aura de l’influence sur l’industrie, des cadres, des

militaires, … 

En Russie, le panslavisme est entretenu par le tsar : il concentre son peuple sur des

objectifs collectifs. L’antisémitisme est relancé de façon violente et prend de grandes

proportions.

En Italie, l’irrédentisme est un mouvement qui réclame des territoires qu’il faut délivrerde la domination autrichienne. (par exemple : Triest) Le nationalisme est une exaltation de

l’esprit du sacrifice pour les intérêts supérieurs de l’Etat.

En France, le nationalisme est passé de la gauche à la droite. Maurice Barres, écrivain, le

qualifie de « nationalisme intégral » où le protectionnisme d’oppose aux menaces

extérieures (la philosophie allemande, les juifs, les francs-maçons, les socialistes

internationalistes) nationalisme défensif.

Un courant pacifiste et internationaliste s’était développé dès la Convention de Genève

en 1864 qui prévoie des améliorations à apporter aux soldats blessés ou aux prisonniers sur

les champs de bataille. Des règles juridiques furent introduites pour régler les conflits entreles nations : l’ « arbitrage international ». En 1889, une union interparlementaire fut créée

en vue de réunir les pays pour régler les conflits. La conférence de La Haye qui se déroula

de 1889 à 1907 parvint à réunir 26 Etats et à créer deux institutions : une Commission

d’enquête et la Cour permanente d’arbitrage.

Mais ce pacifisme ne contrebalance pas les passions nationalistes et vice-versa. En

 juillet-août 1914, les mouvements ouvriers choisiront d’engager la lutte. 

c)  Les conséquences de ces tensions internes

Une nouvelle configuration se forme entre ces Etats : il existe désormais 2 blocs en

Europe. Celui de la Triple Alliance (Allemagne  – Autriche/Hongrie  –  Italie) et celui de la

Triple Entente (France  – Grande-Bretagne  – Russie). Au début du XXème siècle, différentes

crises annoncent la guerre : il y a de grandes tensions internationales, l’imaginaire de la

nation étant lié étroitement avec la course aux armements et à la puissance militaire. De

grandes crises créent une psychose :

En Autriche-Hongrie, des poussées nationalistes s’observent de la part des Slaves du sud

et inquiètent l’empereur qui a beaucoup de points communs avec l’Ancien Régime. 

En Allemagne, l’essor de la marine inquiète l’Angleterre. Les intérêts de cette deuxième

puissance mondiale s’opposent à ceux de la France à la fois en Europe et en Afrique.

Dans les Balkans, la situation est des plus explosives. En 1908, la Bosnie-Herzégovine est

annexée par l’Autriche-Hongrie contre les intérêts de la Serbie soutenue par les Russes. En

1912, les petits Etats du sud des Balkans (Bulgarie, Grèce, Monténégro, Roumanie, …)

forment la Ligue balkanique et s’opposent à l’Empire Ottoman. La ligue en sort victorieuse

mais doit accepter un arbitrage des grandes puissances ce qui est plutôt frustrant pour eux.

En 1913 éclate une nouvelle guerre balkanique : la Bulgarie sort de la Ligue et s’oppose à

ses membres restants. Des solutions sont trouvées mais certains sont toujours frustrés.

Au Maroc, des crises ont accentué les tensions entre la France et l’Allemagne. 

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d) La guerre est lancée

L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo par un militant serbe donne le

coup d’envoi de la guerre. La théorie des dominos prédomine  : l’Autriche s’oppose à la

Russie qui, associée à la France, s’oppose à l’Allemagne qui viole les frontières belges. Cette

dernière se fait secourir par l’Angleterre comme prévu par la Conférence de Londres. 

Le 2/08/1914, le gouvernement belge reçoit un ultimatum du gouvernement allemand

pour le libre passage des troupes allemandes. Si elle accepte, les traités internationaux

faisant de la Belgique un Etat neutre seront violés. Mais le roi doit penser à préserver son

pays. Par conséquent, le gouvernement belge refuse de laisser passer les troupes

allemandes.

4 armées allemandes entrent en Belgique au mois d’août. Les Belges résistent et comme

le traité est violé, l’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne. Cette première offensive

n’est pas arrêtée mais une campagne de solidarité s’organise pour la Belgique à travers le

monde. Pour la première fois, les Allemands tuent des civils, hommes, femmes et enfants

confondus comptés au nombre de 900 à Dinant.

  Les caractéristiques du conflit

  La durée

Cette guerre devait être courte. Les conflits durant plusieurs années étaient

rares depuis Napoléon. La stratégie dominante était celle de la guerre de

mouvement où les armées se déplacent sans cesse, se courent l’une après l’autre

par opposition à la guerre de position où les armées ne bougent plus, font des

sièges et se retrouvent en face à face.Quand le nombre de victime s’éleva à 100.000 Français par mois, la guerre de

mouvement s’effaça pour faire place à la guerre de position.   Guerre des

tranchées. 900Km de tranchées sont creusés en Europe depuis la mer du Nord

(lieu de concentration de l’armée belge alors que tout le territoire est occupé) 

 jusqu’au côté est de la Suisse. Le conflit s’inscrit alors dans une guerre d’usure. 

  L’extension dans l’espace 

D’une part, les Centraux (la Triple Alliance) concentrent en leurs terres 120

millions d’habitants et ont l’avantage de la position géographique qui leur permetd’être mobiles. D’autre part, les Alliés (la Triple Entente) concentrent 240 millions

d’habitants sur leurs terres et ont le désavantage d’être partagés entre deux

fronts qui ne communiquent pas entre eux.

Une surenchère diplomatique s’opère pour tenter de convaincre les pays

neutres de s’engager dans le conflit. En novembre 1914, l’Empire Ottoman se

range du côté des Centraux et en 1915, l’Italie choisit le camp des Alliés. Dès le

mois d’octobre 1915, d’autres pays européens comme certains dans les Balkans

entrent en guerre également. Les pays toujours neutres sont : les Pays-Bas,

l’Espagne, la Suisse et les pays scandinaves.

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La guerre a aussi lieu en Afrique dans les colonies avec des troupes coloniales.

Certaines seront amenées à la rescousse en Europe. Par ailleurs, le Canada s’allie à

l’Angleterre et la Chine et le Japon entrent aussi en guerre. Le président américain

Wilson donne son accord pour rejoindre les Alliés en avril 1917 à la suite du

torpillage d’un paquebot américain. Cette décision aura bien entendu un impact

décisif dans la suite des évènements.

  De nouvelles formes dans l’art de faire la guerre 

Il s’agit de la première guerre totale de l’Histoire. Tout, absolument tout est

mobilisé.

  Mobilisation des hommes. En France, 1/5 des habitants est au combat,

8,5 millions d’hommes étant mobilisés pour une population de 40

millions d’habitants.

  Mobilisation des ressources. Les ressources nationales sont mobilisées

et des industries de guerre créées. De la main d’œuvre deremplacement est recrutée et l’Etat se charge de règlementer ces

industries. Les femmes remplaceront les hommes partout où c’est

possible : dans les trams, les industries lourdes, les champs, … Ces

responsabilités ne seront pas oubliées après la guerre. L’image de la 

femme évolue ce qui provoque des conséquences sur son statut : elle va

s’émanciper. Par exemple, Coco Chanel trouve que la quantité de tissu

destiné à cacher les jambes des femmes serait plus utile aux uniformes

des soldats. Les jupes sont raccourcies.

En Belgique, la guerre provoquera l’exil d’1/5 de la population vers les pays

limitrophes ou d’autres pays européens comme l’Angleterre.

De nouvelles armes se retrouvent sur le marché avec une puissance de feu

inégalée (mitrailleuse lourde ou encore l’artillerie), les sous-marins allemands

tentent de contrer le blocus économique.

Par ailleurs, cette guerre est aussi psychologique avec le bombardement de

villes et la propagande dans le but de faire baisser le moral des populations.

Au fil du temps, on se rend compte qu’aucun des deux camps ne surpasse

véritablement l’autre et de grandes offensives très meurtrières sont lancées. Des

batailles gigantesques se déroulent à Verdun ou à Somme où l’Angleterre perd

57.000 hommes. Verdun est un endroit symbolique, le Kaiser y avait planifié

l’offensive de manière à « saigner à blanc l’armée française  ». Il y eut 300.000

morts et blessés. A Verdun, il y avait plus de métal que de terre à cause des obus.

1917 est une année capitale : pour Lénine, le temps est venu de négocier avec le Kaiser.

Résultat : la guerre se retire de Russie à cause de la révolution russe, les hostilités prenant

fin entre la Russie et l’Allemagne. Les Centraux sont soulagés mais pas pour très longtemps

car les Etats-Unis entrent en guerre et une armée d’ 1 million d’hommes est prête au

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printemps 1918 pour se joindre aux Alliés. En effet, il était temps de les voir arriver car

l’Allemagne se rapprochait de plus en plus de Paris.

En 1917, le découragement menaçait, l’union politique en France s’est fissurée et G.

Clémenceau arrivait à la tête du gouvernement, faisant continuer la guerre.

Finalement, la contre-offensive allemande échoue et l’armistice est proclamé le 11

novembre 1918. Elle signe l’interruption des hostilités et non pas la fin de la guerre ou unecapitulation quelconque de la part d’un des deux camps. On raconte que les hostilités ont

cessé à 11h du matin remplissant les soldats de sentiments ambigus : la joie, l’effroi et la

tristesse pour les soldats morts au combat.

L’armée allemande se retire en bon ordre dans son pays presqu’intact, des mouvements

socialistes ayant gagné ses troupes et faisant gronder une révolution rouge.

e) 

Les conséquences

  Les transformations territoriales

Avec la guerre, la carte de l’Europe se retrouve bouleversée. En janvier 1919 se

déroule une conférence de la paix à Paris réunissant 27 pays dont le « Conseil des 10 »

chapeauté par le « Conseil des 4 » (l’Angleterre, la France, les USA et l’Italie qui va se

retirer). Des décisions capitales conduisent au traité de Versailles de 1919. Il consacre la

défaite de l’Allemagne et les réparations à fournir. Il profile une nouvelle situation :

  L’Autriche-Hongrie cesse d’exister, c’est la fin des Habsbourg ;

  La Roumanie est agrandie, de même que la Serbie ;

  Naissance de la Tchécoslovaquie ;

 

Fin de l’Empire Ottoman avec le génocide arménien  : la Turquie est laisséeaux Turcs et les Etats d’Irak, de Liban, de Transjordanie et de Palestine sont

créés ;

  La Pologne est reconstruite ;

  La France récupère l’Alsace-Lorraine ;

  L’Italie obtient des territoires germanophones ;

  La Belgique s’agrandit avec les Cantons de l’Est ;

  L’Allemagne perd des colonies. 

  Les transformations politiques

Les démocraties ont gagné et les vieilles dynasties s’effondrent (les Romanov en

Russie, le califat à Constantinople), le suffrage universel masculin s’étend en Allemagne,

apparaît en Belgique.

La démocratisation s’étend : on se préoccupe des conditions de travail des ouvriers

(le temps de travail, l’hygiène, …) 

La Société des Nations est créée. Cet ancêtre des Nations-Unies est présent pour

régir les relations internationales de manière transparente. Elle produit des documents

officiels, s’occupe des votes et du scrutin.

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Le retour à la paix provoque une réadaptation difficile : le nombre de divorces

augmente, la société change au niveau des mœurs, des mentalités, des idées.

L’économie change également et apporte la misère économique pour les vaincus et une

reconstruction lourde pour les vainqueurs.

  Les conséquences démographiques

Avec 9 millions de morts, il n’y a pratiquement plus d’hommes de 20 ans en 1918.

Une génération a donc disparu provoquant un impact sur la pyramide des âges.

1918 voit également l’arrivée du fléau de la grippe espagnole. 

  Les bouleversements sociaux

Après la guerre, une nouvelle figure sociale voit le jour : celui de l’ancien combattant

caractérisé par sa fierté, sa loyauté (envers le souvenir des morts), sa solidarité. Il est

d’ailleurs  temps d’honorer les morts. C’est ainsi que dans chaque village ou ville se

dressera un monument aux morts destiné à la mémoire des soldats morts au combat,

on choisit les lieux de combats pour ériger ces lieux de mémoires et faire des

cérémonies destinées aux soldats inconnus. Celles-ci ancrent bien dans les esprits

l’horreur de la guerre avec cette mort de masse, dans l’anonymat.

  L’enrichissement de producteurs 

Des producteurs tels que des marchands d’armes ou des spéculateurs s’enrichissent

et profitent de la guerre. Cette manière d’entrer en bourgeoisie heurte le libéralisme

hérité du XIXème siècle.

Le monde rural est touché, l’agriculture est touchée par la guerre. Le prix des

produits agricoles n’a pas suivi l’inflation  départ d’agriculteurs des campagnes vers

les villes pour tenter de trouver une vie meilleure.

  Le travail des femmes

Les femmes sont un facteur-clef en temps de guerre qui peut conduire jusqu’à la

victoire. Elles ont repris le rôle des hommes partout où il y avait du travail et ont

continué à faire tourner l’économie. Cette situation déteindra sur l’après -guerre où les

femmes seront reconnues comme des acteurs sociaux et obtiendront des droits sociaux.

La femme va s’émanciper de plusieurs manières : les modifications vestimentaires, elles

fumeront du tabac, oseront de nouvelles coupes de cheveux, … 

  Le rôle accru de l’Et at

Pendant la guerre, l’Etat a pris en main la direction de l’économie. C’est la fin de la

vision d’un Etat libéral   l’intervention de l’Etat dans des matières sociales apparaît

comme important (cf. temps de travail des ouvriers, conditions de vie et de travail,

logements, loyers, …) 

  L’impact sur les esprits 

Avec l’expérience de la mort au front (les corps déchiquetés, anonymes, disparus) etl’expérience de la longue séparation, les esprits ont été frappés de toutes les manières

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possibles (intellectuelle, morale, psychologique, …). Tout ceci ébranle les relations inter-

familiales, assombrit l’optimisme du siècle précédent (la société vise à devenir toujours

meilleure).

L’image de l’Europe en prend aussi un coup  : cet exemplaire de réussite a plongé le

monde dans la pire des guerres. Le désir de se rattraper, de prendre sa revanche sur les

souffrances va pousser les sociétés dans les années folles de 1920. Cette période va voirse développer le sentiment de démoralisation postérieure à l’angoisse de la guerre , du

sentiment d’absurdité ( cf. littérature avec Kafka ou dans les arts) et sera suivi par une

action révolutionnaire intellectuelle (cf. Aragon ou Valéry pour l’esthétisme ou encore St

Exupéry) en vue d’effacer ce sentiment. 

  Le retour de la religion

On observe une augmentation des conversions et paradoxalement, une diminution

de la foi chez certains. En effet, la guerre semble démentir les Evangiles et de plus, les

Eglises ont pris part et se sont impliquées dans cette guerre.

  Le patriotisme

Le patriotisme est une autre évolution paradoxale. Il est exacerbé dans un premier

temps pour donner un sens aux sacrifices et aux morts et puis il bascule vers un

pacifisme exacerbé qui stigmatise la guerre, la faisant intervenir comme une force

extérieure, la responsable en soi. La guerre est diabolisée pour trouver un consensus

pour les humains jusqu’à oublier qu’il existe des agresseurs et des agressés. En 1928, un

pacte met la guerre hors-la-loi.

Il faut des structures pour coiffer les pays

 Société des nations.  Le rôle de l’Europe

Ce n’est pas seulement l’image de l’Europe qui est écornée mais son rôle

prépondérant dans le monde (en particulier par rapport aux colonies qui ne sont pas

encore en révolte mais le seront bientôt) qui avait commencé au XVIème siècle pour se

terminer au XXème.

Des pays émergents s’industrialisent car doivent se passer des services de l’Europe en

temps de guerre. L’Argentine par exemple, fera du commerce mondial après la guerre. 

Les Européens étant des débiteurs financiers, l’économie s’affaiblit.  Le consentement à la violence

Les soldats étaient consentants pour aller au combat, les militaires comme les civils

et même les gens considérés comme dangereux par l’Etat. Par exemple, en France, il

existait un carnet B avant la guerre qui regroupait les noms d’individus dangereux. On

prit la décision de les arrêter avant le début des hostilités mais ça ne fut pas nécessaire

en fin de compte : ils étaient rentrés dans les rangs, avaient accepté de participer.

Les mutineries de 1917 n’avaient pas lieu contre la guerre mais contre la manière de

la faire, contre le commandement. À cette époque, le général Pétain avait été nommé

commandant en chef, remplaçant Nivelle.

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travaillistes en Angleterre qui conservent des attitudes plus conciliantes envers

l’Allemagne.

En 1924 le plan Dawes propose de supprimer le montant global que l’Allemagne doit

rembourser au profit d’une demande d’un versement annuel en fonction des activités

économiques. Des prêts anglais et américains sont fournis à l’Allemagne pour l’aider à

rembourser les réparations. En octobre 1925, le pacte de Locarno est adopté : l’Allemagneaccepte les conséquences de la défaite face aux Alliés. Ce pacte est signé également par la

France, la Grande-Bretagne, l’Italie et la Belgique qui s’impose sur la scène internationale

avec Paul Hymans. L’Allemagne accepte que la France ait récupéré l’Alsace-Lorraine, que la

Belgique ait à sa charge des territoires allemands, s’engage à démilitariser la Rhénanie et à

ne pas violer les frontières de la Pologne et celles de la Tchécoslovaquie.

En 1926, l’Allemagne entre dans la Société des Nations et en 1929, le plan Young réduit

le montant des réparations allemandes qui sera encore revu à la baisse avec la crise

économique en 1932 pour atteindre 3 milliards de marks au lieu de 38 milliards en

monnaie d’or à payer en 59 ans. En 1930, la Rhénanie est évacuée par les Alliés et l’Europe avance vers la paix. 

3.  La révolution russe de 1917

Cette révolution annonce l’avènement de l’URSS (Union des Républiques Socialistes

Soviétiques). Avant 1914, la Russie est sous-développée sous certains aspects, le secteur

agraire est très dominant mais certaines villes sont également très industrialisées (Moscou,

Saint-Pétersbourg).

La société est très inégalitaire dans la répartition des propriétés et les rendements

agricoles sont médiocres. Le taux de croissance est donc plus remarquable dans des villes

industrialisées où la population ouvrière est fort concentrée.

Par ailleurs, la qualité des moyens de transports est plutôt médiocre, de même que les

liaisons nationales. De plus, le pays est très dépendant de l’étranger en ce qui concerne les

investissements.

a) 

Le développement du prolétariat

Nous sommes dans la deuxième génération des marxistes avec Trotski, Rosa-

Luxembourg et Lénine. Ce développement tardif mais rapide de pôle industriel crée unesituation favorable à la révolution.

Le prolétariat industriel, soutenu par un prolétariat international, selon Trotski et Rosa-

Luxembourg, peut avoir une importance politique. Il est à deux pas de prendre le contrôle

des centres nerveux de l’Etat. Lénine, lui, partage le point de vue de Trotski mais est moins

optimiste : il affirme qu’une étape bourgeoise est nécessaire à la révolution socialiste.

Il faut donc s’allier progressivement avec les bourgeois progressistes dont on se

débarrassera après, obtenir le soutien des mouvements socialistes d’occident et associer

les paysans à la révolution. Lénine est donc très original dans le concept du marxisme. Les

paysans ne sont pas particulièrement investis dans cette mission révolutionnaire maisselon Lénine, si on inclut le partage des terres dans la révolution, les paysans se sentiront

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concernés et seront attirés par elle. Il faut liquider les survivances de l’Ancien Régime et la

bourgeoisie avec ce que l’on appelle la « dictature révolutionnaire démocratique du

prolétariat et de la paysannerie ».

Enfin, une troisième phase sera à ajouter car les paysans refuseront d’aller plus loin. Le 

prolétariat ouvrier s’appuiera donc sur une minorité de paysans contre ceux qui se seront

enrichis du partage des terres. Ce sera alors la dictature du prolétariat pure et simple.Ils ont alors besoin d’un parti : le parti communiste, discipliné et rompu des méthodes

révolutionnaires.

b) 

La situation avant l’établissement du communisme 

Sur 170 millions d’habitants, 110 millions sont des paysans, 3 millions sont des

prolétaires et 57 millions sont des bourgeois.

Le tsar autocrate est déjà affaibli par la victoire japonaise de 1905 et la révolution de la

même année. Le courant libéral est animé par une bourgeoisie faible, partisane d’une

monarchie constitutionnelle. Certains sont réformistes, d’autres sont des bolchéviques

(socialistes marxistes).

Le peuple russe est consentant à la guerre mais après seulement quelques mois, il se

retrouve face à de grosses difficultés (les moyens de transports, la perte de vies humaines,

le ravitaillement, la baisse de l’économie). 

  La révolution de Février et d’Octobre 

A la Douma, un bloc progressiste réclame un régime démocratique et du changement

politique. La situation s’aggrave et un mouvement insurrectionnel prend place le 23

février 1917 à Saint-Pétersbourg. Le triomphe est total : les tenants du régimeabandonnent et en mars, le tsar abdique.

Deux pouvoirs s’installent alors : le comité exécutif émanant de la Douma et le soviet

(socialistes révolutionnaires) qui promeut immédiatement l’installation de soviets

locaux. Ils subordonnent l’armée et amnistient les prisonniers politiques du tsar (qui va

mourir avec sa famille).

Ceci est l’étape bourgeoise pour Lénine, la vision de l’Histoire s’accélère en quelques

semaines, les bourgeois passant un accord avec les socialistes.

Lénine alors exilé en Suisse revient en Russie. Les Bolchéviques restent minoritaires

mais leurs progrès sont rapides   la bourgeoisie s’effondre lors de la révolution

d’Octobre 1917. 

Alors que la Russie est toujours en guerre, les Bolchéviques prennent le pouvoir et

promettent le partage des terres, le gouvernement par la République des Soviets et la

paix avec l’Allemagne. Le mois d’octobre voit venir un coup d’Etat préparé par Lénine et

Trotski à Saint-Pétersbourg qui va bouleverser les structures de Russie.

Le Congrès des soviets créa une structure gouvernementale qui fonctionnait sous son

contrôle. L’exécution des décisions du Congrès fut confiée au Soviet des commissaires

du peuple qui était sous l’autorité du Congrès des soviets et à son comité exécutif

central. Chaque commissaire du peuple présidait un commissariat (commission) qui

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s’apparentait aux ministères des autres gouvernements. Lénine fut élu à la tête du

Conseil des commissaires du peuple. Parmi les autres dirigeants bolcheviques élus à ce

conseil, on retrouvait Trotski et Staline (commissaire aux Nationalités).

La paix avec l’Allemagne est décrétée en mars 1918, l’égalité des citoyens est

proclamée et une séparation Eglise-Etat est assurée. La fin des hostilités avec

l’Allemagne apporte un soulagement en Russie alors qu’elle affole en Europe : il y auraplus de troupes allemandes à l’ouest.

c) 

Les 3 périodes d’établissement du communisme 

  Le communisme de guerre (1917 – 1921)

La guerre devient civile : en Ukraine, les Blancs forment une armée pour contrer

l’armée Rouge. Des nationalités russes tentent de s’émanciper pour ne pas faire partie

de cet Etat ce qui provoque un renforcement de l’armée Rouge, l’instauration de la

Terreur et un régime économique et politique dur. Cette dictature autoritaire annonce

la remise en main du pouvoir à Lénine.

Ces mesures sont efficaces : les armées Blanches sont vaincues et les Etats sont

absorbés, les révoltes étant durement réprimées.

  La NEP (Nouvelle Politique Economique)

La situation exige un relâchement des contraintes (cf. économie ruinée et la

population épuisée). Il faut stimuler les initiatives. Lénine organise alors un repli

stratégique pour mieux triompher plus tard. La liberté économique et le capitalisme

privé sont en partie de retour, on fait même appel à des techniciens étrangers pour

relancer l’économie.

Les effets sont rapides : l’économie est relancée et le chômage diminue. Une classe

moyenne bourgeoise se dessine : les Nep-men.

Lénine meurt en 1924 suite à une maladie mais la NEP ne s’arrête pas. En revanche,

une compétition pour le pouvoir est ouverte entre Trotski et Staline. Le premier est

profilé pour être le successeur de Lénine et le second fait piètre figure à côté, il semble

inculte. Cependant, il a grandi à l’intérieur-même du parti communiste qu’il contrôle  

incarnation de la fusion parti/Etat.

 

Conflit idéologique entre les deux personnages. Trotski rêve d’une révolutionpermanente et universelle alors que Staline pense qu’il faut consolider la révolution. 

Trotski s’exile en 1929 et se fait tuer en 1940 à Mexico sur ordre de Staline qui le

voyait encore comme un obstacle à sa montée au pouvoir à cause des influences qu’il

exerçait toujours en politique russe.

  La Période stalinienne

Cette période va durer jusqu’en 1953. Le pouvoir d’Etat concentré en Staline

s’instaure, on observe un  renforcement de l’armée rouge et une exaltation du

patriotisme. Il s’agit d’édifier le socialisme.

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Après la guerre, on renoue également avec le principe de crédit : pour obtenir des

capitaux, il faut accorder des prêts. Ces derniers vont se multiplier jusqu’à ce qu’il y ait une

coupure avec l’importance réelle de l’action économique. Il y a donc trop de crédits, ce n’est

plus en phase avec la réalité économique.

Ce système de prêt fonctionne surtout aux USA où il est facile d’ en obtenir un, touchant

beaucoup les particuliers. Avec l’argent des prêts, on achète des actions car on gagne plus quece que l’on doit rembourser  bénéfice sur le prêt.  Augmentation des prêts et des achats

d’actions. 

Mais en septembre-octobre 1929, la machine va se casser et les actions vont s’effondrer :

plus on les vend, plus elles s’effondrent et plus on s’endette donc moins on sait rembourser.

Cette crise est liée à la spéculation bancaire.

La crise s’étend plus loin qu’aux Etats-Unis et plus loin qu’au niveau financier : l’économie

mondiale et la vie agricole en sont affectées, le taux de chômage grimpe alors en flèche.

Face à cette situation, les Etats ont un réflexe protectionniste. Les années 1930 annoncent

leur affaiblissement, cette crise touchant toutes les classes sociales et comme la classemoyenne va réduire de beaucoup ses dépenses, l’activité économique va ralentir de façon

générale.

C’est durant les années 1930 donc que la crise économique touche l’Europe. L’Allemagne

demande de l’aide aux banques françaises, anglaises et américaines. Le crack boursier a causé

une augmentation impressionnante du taux de chômage en Allemagne : en 1930, il y avait 3,3

millions de chômeurs et en 1932, ils étaient 6 millions.

Les pays émergents (colonisés) sont aussi touchés par la crise à cause des monocultures.

Par exemple, le Brésil dut produire moins de café pour éviter la dégringolade : comme la

demande chutait, les prix chutaient également, il fallait donc réduire la production.

Le système libéral est donc frappé de plein fouet pa r la crise. Il s’agit de la deuxième

grande crise du capitalisme, celle-ci étant très profonde. (rappel : la 1ère avait eu lieu au début

du XIXème siècle)

Pour certains idéologues, ce serait même la faute du système libéral si la crise s’est

produite.

En 1933, Roosevelt relance l’économie américaine grâce au New Deal pour sortir les Etats -

Unis de la crise.

5. 

L’émergence des fascismes 

Le fascisme est fondé en 1919 en Italie. C’est un système politique qui prendra place en

1922 quand Mussolini arrivera au pouvoir. Il va s’étendre par la suite dans les partis d’extrême

droite d’Europe. En 1930, le fascisme est devenu élément essentiel du tableau politique

européen.

A partir de 1935, on observe une opposition marquée entre les fascistes et les anti-

fascistes. Une ligne de partage est tracée entre les principes démocratiques et les principes

fascistes.

Le fascisme accorde de l’importance à la famille, voue un culte aux héros, montre un désird’ordre, de religiosité (ces concepts sont aussi retrouvés ailleurs).

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Le point commun entre le fascisme et le communisme réside dans la manière dont un parti

prend le contrôle d’un Etat, habituellement par un meurtre politique, par la propagande

(instrument du gouvernement, de la police, de la politique, …) 

Les fascismes ont plusieurs facettes : ils ont en eux du nationalisme, du militarisme, un

souci de productivité économique, celui de contrôler la jeunesse et enfin la manifestation de

masse vouée au culte d’une personne. 

a)  3 traits généraux

Trois traits se dessinent sur trois plans : les plans de la politique, de l’organisation et de

l’éthique. 

Sur le plan politique, le fascisme

  rejette le libéralisme et le communisme,

  sacralise les valeurs nationales,

  est partisan d’un Etat fort au-dessus des libertés individuelles,

 

est hostile à l’individualisme, 

  exalte le groupe,

  est anti-parlementaire,

  est favorable à une collectivité incarnée par un leader.

Sur le plan organisationnel, le fascisme

  est fortement hiérarchisé et centralisé,

  n’a qu’un seul chef, 

  est militarisé, discipliné, ses membres portent des uniformes, des insignes, …, 

 

est totalitaire (monopole de la gestion de l’Etat). 

Enfin, sur le plan éthique, le fascisme produit un nouveau type d’homme  : un homme

purgé des intoxications libérales, communistes et démocrates. Il s’agit d’assimiler les

valeurs de lutte, les valeurs de solidarité et les vertus du vrai combattant (fidélité, force).

Les fascistes détournent donc des valeurs à leur avantage pour tenter de séduire en en

exaltant un certain nombre (surtout la jeunesse).

b) Le fascisme italien

Beaucoup de mouvements fascistes européens vont s’alimenter de la défaite de la

Première Guerre Mondiale, même en Italie qui est pourtant un pays vainqueur. Là-bas, on

a le sentiment que les sacrifices faits n’ont pas été récompensés, d’être des vainqueurs de

deuxième classe. En outre, le parlementarisme est jeune en Italie, par conséquent, le

fascisme aura plus de facilités à s’implanter.

A l’époque, des révoltes succèdent aux grèves en raison de l’appauvrissement des

populations. Le parti communiste est puissant mais aucune puissance ne surpasse l’autre

en politique et aucune coalition ne résiste.

Mussolini arrive en 1919. Il est d’abord militant socialiste qui devient journaliste. Il

tourne le dos au socialisme en 1914 pour se tourner vers le fanatisme et en 1919, il crée à

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Milan « Le Faisceau milanais de Combat ». Ce mouvement devient un parti en 1921 et n’a

que 35 sièges sur 520 (6-7% des voix). Ce succès mineur lui donne une légitimité à

participer à la vie politique de son pays et en 1921, Mussolini organise la marche sur Rome

des Chemises Noires. Le roi n’ose pas ouvrir le feu et souhaite intégrer Mussolini au

gouvernement pour tenter de diluer sa politique dans les réalités gouvernementales.

Mais Mussolini établit une dictature et aux élections de 1924, il obtient la majorité auparti fasciste. Il supprime alors tous les autres partis, modifie la Constitution remplace les

Chambres par le Grand Conseil fasciste et se proclame Duce. Il développe son système

avec, au centre, l’Etat et une milice de 700.000 hommes. La jeunesse est embrigadée dans

une formation paramilitaire dès l’enfance. L’homme italien est pris totalement en charge,

même durant ses loisirs. En 1939, 4,5 millions d’habitants adhèrent au parti fasciste. 

Des corporations sont créées pour supprimer la lutte des classes, on renoue avec la

Rome Impériale grâce à une véritable construction idéologique pour contrôler les esprits.

Le métier de journaliste est professionnalisé et détourné par le parti fasciste  il s‘agit de

maîtriser l’instrument médiatique. Mussolini crée le Ministère de la Presse et de laPropagande qui devient en 1937 le Ministère de la culture populaire.

Le fascisme doit être présent partout, même dans la façon de s’habiller : les instituteurs

par exemple, doivent porter une chemise noire et dès 1931, les professeurs d’université

doivent prêter serment au régime.

Mussolini encourage la procréation des familles  la population passe de 38 millions à

45 millions d’habitants. Cette surnatalité a bien entendu des effets très négatifs dans

certaines régions.

Du point de vue économique, trois phases sont à distinguer dans le fascisme :

1. 

La phase libérale (1922-1927)

2.  La phase dirigiste (1927-1933) (cf. URSS)

3.  La phase autarcique (1932-1939) (« vivre sans les autres »)

Par ailleurs, Mussolini contrôle l’Eglise Catholique  accords du Latran en février 1929

qui proclame le Pape souverain du Vatican (qui devient un Etat) et en contrepartie, la

religion catholique devient la religion d’Etat en Italie.

c) 

Le fascisme allemand

Le fascisme allemand tire ses origines du national-socialisme. En 1919, l’Allemagnedevient une République fédérale toute nouvelle : la République de Weimar. Dans les

années ’20, elle peine à traverser la crise économique et monétaire d’après -guerre. Dès

1924, elle se redresse économiquement et financièrement. Le vent tourne pour

l’Allemagne et le montant des réparations diminue.

C’est dans ce contexte que va évoluer Adolf Hitler. Né en 1889, fils d’un douanier

autrichien, c’est un caporal de la Première Guerre Mondiale qui a survécu et qui fait partie

des innombrables égarés. Tenté d’abord par le bolchévisme, il prendra finalement contact

en septembre 1919 à Munich avec un parti ultra-nationaliste et ultra-dérisoire (12

membres à peine) dirigé par Drexler. En février 1920, ce parti devient le Parti NationalSocialiste des Travailleurs Allemands (NSDAP).

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6.  La Deuxième Guerre Mondiale

a) 

La montée du parti nazi

Une fois le NSDAP créé, Hitler participe alors à un putsch à Munich en 1923 qui échoue

et au terme duquel il se fera emprisonner jusqu’en 1924. C’est durant son enfermement

qu’il écrira « Mein Kampf » publié en 1925 dans lequel il écrit toute l’idéologie et leprogramme du nazisme, version la plus aboutie du totalitarisme.

Le parti nazi s’inspire du fascisme et accentue l’aspect paramilitaire en créant les

Sections d’Assaut (SA) et les brigades de Sécurité du parti (SS). Cependant, l’Allemagne ne

peut avoir une armée supérieure à 100.000 hommes conformément au traité de Versailles

et à la Société des Nations. Les membres ne se présentent donc pas comme des militaires

mais comme des membres d’associations sportives.

Le parti nazi sera porté par la crise de 1929 et progressera de façon fulgurante : en 1930,

le parti obtient 107 députés au Reichstag et ça ne cessera d’augmenter. Il est vierge de

toute responsabilité politique puisqu’il est tout jeune. 

Aux élections de 1932, le parti nazi obtient 230 députés sur 607. Hitler a pris le pouvoir

et le parti nazi est le deuxième parti du pays. Les conservateurs républicains vont faire un

grave calcul politique en jouant sur les coalitions électorales. Ils pensent que si Hitler est

intégré, il devra amoindrir son programme et il fera des erreurs comme tous les partis  il

ne sera donc plus vierge politiquement.  Hitler est associé au gouvernement et nommé

chancelier.

Les premiers mois de 1933 vont montrer le vrai visage d’Hitler qu’on prenait pour un

imbécile. Il a profité de cette image pour manipuler ses adversaires politiques. Il élimine

ses opposants et radicalise son programme. Les communistes sont accusés de l’incendie du

Reichstag de février et deviennent hors-la-loi. La même année, le premier camp est

inauguré à Dachau.

Le NSDAP obtient 44% des voix aux élections de mars 1933  Hitler obtient le plein

pouvoir et engage des réformes. Il a besoin de l’armée mais les hauts militaires ne l’aiment

pas, d’autant plus que les SA ont pris beaucoup d’ampleur et qu’au fond, ce sont eux qui

dictent un comportement militaire. Hitler s’engage donc à éliminer les SA pour obtenir la

confiance des militaires.  juillet 1934 : nuit des longs couteaux. Les SS tuent les SA, une

nouvelle armée se crée.En août 1934, Hindenburg, chef de l’Etat, meurt. Hitler s’empare et cumule tous les

pouvoirs, se proclamant « Reichführeur ».

b) 

Les caractéristiques du régime nazi

Tout d’abord, Hitler veut détruire l’héritage de 1789, la philosophie des droits de

l’homme (>< libéralisme idéologique), le communisme, le socialisme et rejette

l’humanisme chrétien.

  Seul le parti nazi incarne ce que doit être l’idéologie et doit encadrer le peuple.

Hitler devient alors l’Etat. Il faut accaparer l’esprit des populations par la terreur et la

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propagande. C’est dans ce but que des prisonniers sont relâchés des camps de

concentration.

Ensuite, l’idéologie comporte un projet racial. Hitler affirme l’inégalité des races et parle

de remodeler biologiquement l’esprit humain. La race est la clef de l’explication d’Hitler : il

est possible de la modifier pour que la race aryenne soit la seule à subsister. Le métissage

entraîne la décadence et seuls les aryens constituent la classe supérieure  Il faudra doncdes réserves de sang aryen.

Le projet d’Hitler est à réaliser sur plusieurs siècles. Selon lui, la plupart des autres races

sont inférieures. Les slaves par exemple sont considérés comme des bêtes et les juifs sont

encore moins bien considérés qu’eux. L’Etat raciste doit veiller à la réalisation de l’aryen et

l’extermination des juifs est une fin en soi. Pour remodeler l’Allemagne et le reste du

monde, il faut des enfants. D’ailleurs, les enfants handicapés seront les premiers à être

exterminés en 1939.

Du point de vue extérieur, il faut se libérer du diktat de Versailles et remilitariser

l’Allemagne.

c)  Hitler au pouvoir

En janvier 1934, Hitler est au pouvoir et le IIIème Reich commence. Depuis mars 1933, il

n’y a plus aucune liberté publique, la gestapo a été instaurée en soutien aux SS pour

instaurer la Terreur.

La jeunesse est sévèrement encadrée, préparée à être nazie et à obéir à Hitler en temps

voulu.

Goebbels, ministre de la Propagande, est un homme fidèle à Hitler, un homme parmi

tant d’autres qui dépend du régime.

En septembre 1933, la Chambre de la Culture du Reich est créée pour superviser et

réguler toutes les facettes de la culture allemande. Les bibliothèques subissent ainsi une

véritable purge, les livres jugés décadents sont brûlés.

Du point de vue socio-économique, dès 1933, le régime corporatiste est de mise et les

syndicats sont supprimés. Afin de diminuer le taux de chômage, une politique de travaux

publics est entreprise. Le coût sera remboursé par les invasions extérieures prévues.

Les bâtards sont stérilisés et des mesures antisémites sont prises dès avril 1933. Les juifs

sont d’abord isolés économiquement (boycott des magasins juifs lois  de Nuremberg en1935 qui leur font perdre le droit de vote, la citoyenneté allemande, les obligent à porter

l’étoile jaune, …)

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, c’est la nuit de cristal. Une explosion de

violence a lieu à l’encontre des juifs et le début de leur internement systématique dans des

camps de concentration. De 1933 à 1939, environ 400.000 juifs tentent de fuir vers le reste

du monde qui ne réagit pas.

Pendant les années 1930, le projet d’extension de l’Allemagne est pensé, organisé. Il

faut défier le droit international et se donner la puissance militaire pour le faire. Hitler sera

habile pour jouer des hésitations de la communauté internationale jusqu’à ce qu’il soitprêt. « Quand la guerre est inévitable, la retarder renforce l’adversaire. » [Machiavel]

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En 1933, l’Allemagne se retire de la conférence sur le désarmement. Le réarmement se

fait d’abord de manière discrète en Allemagne.

En 1935, Hitler reconstitue son aviation militaire et réinstaure le service militaire

obligatoire. Jusqu’en 1939, l’armement moderne est développé et une armée est

reconstituée, entraînée et fanatisée.

La logique d’expansion d’Hitler est la suivante : là où il y a des minorités allemandes, il ya des territoires allemands. Et comme elles souffrent d’être séparées du Reich, il faut les

libérer.

Pour se faire, il a besoin d’alliés et se tourne vers Mussolini. En 1938, l’axe Rome-Berlin

est construit. Il se tourne également vers le Japon dont le militarisme est devenu

expansionniste en Extrême-Orient et achève la liaison Berlin  – Rome - Tokyo. Un moment-

clef est la remilitarisation de la Rhénanie. Si les démocraties voulaient frapper Hitler, ils

auraient du le faire à cet instant mais ils n’ont à nouveau rien fait. Hitler jouait gros

puisqu’à ce moment-là, il n’était pas apte du tout à repousser une invasion franco-anglaise.

En 1936, l’Espagne est menacée et attaquée par un soulèvement militaire. C’estl’occasion pour l’Italie et l’Allemagne de tester le matériel de guerre. Dans d’autres pays,

des brigades internationales de volontaires se forment et sont envoyées mais Franco

triomphe en 1939.

En mars 1938, l’Autriche est annexée à l’Allemagne. L’Europe ne réagit toujours pas.

C’est ensuite au tour de la jeune Tchécoslovaquie où une minorité allemande s’est

installée. Là, L’Angleterre et la France se tâtent. Pour rassurer le monde, Hitler organise

une conférence à Munich avec l’Angleterre (portée par le 1 er  ministre Chamberlain), la

France et l’Italie et promet qu’il s’arrêtera là. Un accord avec Hitler est donc passé.

En 1939 pourtant, Hitler décide qu’il faut secourir les Allemands de Pologne. Mais de

l’autre côté de la Pologne, il y a la Russie de Staline dont l’armée est affaiblie. En août 1939,

les deux hommes signent un pacte de non-agression mutuelle et de partage de la Pologne.

d) 

La guerre est déclarée

« Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur

et vous aurez la guerre. » [W. Churchill]

Cette fois, la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne. En mai 1940, cette

« drôle de guerre » se termine par la grande offensive allemande en Europe. A l’été 1940,

toute l’Europe est déstabilisée par la puissance d’Hitler.

Des négociations sont tentées par l’Angleterre, berceau du parlementarisme, avec

Churchill mais elles tombent à l’eau. L’Angleterre est alors prise pour cible par le dictateur

allemand. Il estime que, pour les atteindre, il faut détruire la Royal Air Force et c’est

pendant l’été que l’Angleterre et l’Allemagne vont se combattre dans les airs. Les atouts de

l’Angleterre sont non-négligeables : Winston Churchill, les radars, la RAF et des pilotes

entraînés. Il s’agit de la première grande défaite de l’Allemagne.  l’Angleterre devient la

plateforme de la résistance en Europe de l’ouest.

L’invasion est postposée, l’armée allemande est juste en retard et va s’engager à lerattraper.

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En 1941, deux évènements considérables sont à relever : le premier se passe le 22 juin.

L’Allemagne envahit l’URSS, ses objectifs sont d’atteindre Moscou et Stalingrad. Le second

est l’attaque de la base américaine de Pearl Harbour par les Japonais pour le contrôle du

Pacifique. En effet, Hitler déclare la guerre aux USA qui soutenaient l’Angleterre.

Entre 1941 et 1942, la solution finale est mise en place, la Shoa par balle est même déjà

pratiquée. Les camps d’extermination sont prêts avec leurs chambres à gaz (on envisaged’en faire qui pourraient contenir 15.000 personnes), les corps étant détruits dans des

fours crématoires ou au bûcher. Le camp symbolique est celui d’Auschwitz où les fours ne

s’éteignaient jamais. C’est ici que la mort des juifs est une fin en soi  : ils sont morts juste

parce qu’ils sont nés. Le mot « génocide » est alors créé pour parler de la Shoa.

C’est ainsi que les progrès seront constants jusqu’en octobre-novembre 1942. La bataille

d'Alam el Halfa se déroule en 1942 et vise à conquérir l’Égypte par l’Allemagne.

L’hiver 1942-43 annonce la victoire de Stalingrad qui a déplacé ses usines à l’est et qui

utilise des divisions sibériennes. De son côté, Leningrad résiste à un siège de 900 jours.

Avec la mort de 5.000 hommes par jour, il est décidé qu’il faut un nouveau front. L’Italie, elle, a capitulé mais la progression des Alliés reste très lente. En octobre 1940,

Churchill avait envoyé un message d’espoir à la radio aux Français : « Dormez, prenez des

forces pour l’aube car l’aube viendra. »

C’est le 6 juin 1944 qu’a eu lieu la plus grosse opération militaire de cette guerre  : le

débarquement de Normandie. 280.000 hommes de troupes d’assaut dont 20.000 

parachutistes sont concentrés sur un front de 100 Km. Cette cargaison apporte également

du ravitaillement pour 3 millions d’hommes. Tous savaient que ce jour était un jour décisif. 

Dès leur arrivée, il leur faudra 1 mois pour en finir en Normandie. A partir de là, les

choses s’accélèrent : les villes et les pays retrouvent un à un leur indépendance.

En 1944, Hitler doit choisir contre qui il lancera sa dernière grande offensive : les Russes

ou les occidentaux. Il choisira les occidentaux afin d’atteindre Anvers et couper l’armée des

Alliés en deux cherchant à gagner du temps pour développer de nouvelles techniques.

La bataille décisive se jouera en Ardenne. Le général américain Patton cassa l’offensive

au siège de Bastogne. Hitler avait tort en pensant que des Américains ne mourraient pas

pour l’Europe. Il y eut 100.000 morts allemands et 79.000 morts américains. 

Berlin fut le point final, elle fut prise par les Russes : 42.000 canons entouraient la ville

contre 500.000 combattants allemands.

Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule sans concession mais les Américains doivent encore

conquérir les îles du Pacifique.

Au mois d’août 1945, des bombes nucléaires sont lancées sur les villes d’Hiroshima et de

Nagasaki par les Américains suite à la décision prise par les dirigeants japonais d’ignorer

l’ultimatum de Potsdam.

Durant toute la guerre, il y eut 50 à 60 millions de morts. Dès 1947, un rideau de fer tombe

sur l’Europe, en 1961 le mur de Berlin est construit. Le bloc communiste de l’est s’oppose au

bloc occidental

 guerre froide.

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C’est aussi le temps de la reconstruction et de l’avènement de l’Union Européenne ainsi

que de l’ONU. L’UE est le 1er empire qui se forme par adhésion volontaire des pays. La fin de la

guerre annonce aussi le temps de la décolonisation.

L’équilibre de la Terreur dure jusqu’en 1991 avec la chute de l’URSS qui annonce la fin de la

guerre froide.

 Devoir de mémoire 

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Table des matières

INTRODUCTION .......................................................................................................................................................... 2 

CHAPITRE 1 : LA RÉVOLUTION FRANÇAISE .................................................................................................................. 4 

1.  DE 1789 À 1792 ........................................................ ................................................................. ............................. 4 a)  Les causes de cette révolution ......................................................................................................................... 4 

b)  La disproportion des forces politiques ............................................................................................................. 4 

c)  Les premières nouveautés ............................................................................................................................... 5   Les changements pour la société ..................................................................................................................................5   Les changements pour l’Eglise catholique  ....................................................................................................................6   La question du suffrage universel .................................................................................................................................6   Le régime censitaire .................................................................................................................................................6 

d)  La révolution perçue à l’étranger  ....................................................... .............................................................. 6 

2.  DE 1792 À 1794 ........................................................ ................................................................. ............................. 7 

a)  La déclaration de guerre .................................................................................................................................. 7  

  Les atouts de l’armée française .....................................................................................................................................7  b)  L’instauration de deux nouveaux systèmes ..................................................................................................... 8 

3.  DES DÉBUTS DE BONAPARTE JUSQU’AU CONGRÈS DE VIENNE ................................................................ ............................. 8 

a)  Les débuts de Napoléon ................................................................................................................................... 8   Le Concordat de 1801 ...................................................................................................................................................9   La paix d’Amiens (1802)  ................................................................................................................................................9   Le code Napoléon (1804) ..............................................................................................................................................9 

b)  Napoléon jusqu’à Waterloo ................................................................ ............................................................. 9   A la conquête de l’Europe  .............................................................................................................................................9   Le blocus économique .................................................................................................................................................10   Depuis la guerre d’indépendance de la Prusse jusqu’à Waterloo  ...............................................................................10 

CHAPITRE 2 : L’EUROPE DE LA RESTAURATION ET LA SAINTE ALLIANCE ....................................................................12 

1.  LE CONGRÈS DE VIENNE (1814 - 1815) ........................................................... ........................................................... 12 

a)  Contexte ............................................................. ................................................................. ........................... 12 

b)  Le rôle des grandes puissances ...................................................................................................................... 12 

c)  Les résultats ................................................................................................................................................... 13 

2.  LA SAINTE-ALLIANCE ............................................................... ................................................................. ................ 13 

a)  Le traité de Chaumont ................................................................................................................................... 13 

b)  La Quadruple-Alliance.................................................................................................................................... 14 

c)  Les congrès .................................................................................................................................................... 14   Le 1

ercongrès (1818) ...................................................................................................................................................14 

  Le 2ème congrès (1820 - 1821) .....................................................................................................................................14   Le 3

ème  congrès (1822) ................................................................................................................................................14 

3.  CONCLUSION .......................................................................................................................................................... 15 

CHAPITRE 3 : LES COURANTS DE LA PENSÉE POLITIQUE AU XIXÈME

 SIÈCLE : LIBÉRALISME ET TRADITIONALISME .......16 

1.  LE LIBÉRALISME ....................................................................................................................................................... 16 

a)  Définitions des libéralismes ........................................................................................................................... 16   Le libéralisme économique .........................................................................................................................................16   Le libéralisme politique ...............................................................................................................................................16   Le libéralisme religieux ................................................................................................................................................17 

b)  Le libéralisme - libertés .................................................................................................................................. 17  

c)  Le libéralisme - progrès ............................................................ .............................................................. ........ 17    Le rejet des contraintes ...............................................................................................................................................18 

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  La figure du monarque absolu ...............................................................................................................................18   L’Etat  ......................................................................................................................................................................18   L’Eglise  ...................................................................................................................................................................19 

2.  LE TRADITIONALISME ............................................................... ................................................................. ................ 20 

a)  La théocratie .................................................................................................................................................. 20 

b)  La tendance historique .................................................................................................................................. 21 

c)  Les thèmes du traditionalisme ....................................................................................................................... 21   L’ordre  .........................................................................................................................................................................21   L’expérience  ................................................................................................................................................................21   L’association  ................................................................................................................................................................21   Les valeurs morales et religieuses ...............................................................................................................................22 

CHAPITRE 4 : LES RÉVOLUTIONS DU XIXÈME

 SIÈCLE .....................................................................................................23 

1.  LES TROIS VAGUES DE RÉVOLUTION ............................................................................................................................. 23 

a)  Les forces sociales en action .......................................................................................................................... 23 

b)  Les objectifs poursuivis .................................................................................................................................. 23 

c)  Les résultats ................................................................................................................................................... 24 

2.  L’EXEMPLE BELGE .................................................................................................................................................... 24 3.  L’EXEMPLE GREC ..................................................................................................................................................... 25 

CHAPITRE 5 : DEUX PAYS EN VOIE D’UNIFICATION ....................................................................................................27 

1.  L’UNIFICATION DE L’ITALIE ........................................................ ................................................................. ................ 27 

a)  Le contexte ......................................................... ................................................................. ........................... 27  

b)  Les acteurs ..................................................................................................................................................... 27  

c)  L’internationalisation de la question ............................................................................................................. 27  

d)  Des accords et des conflits ................................................................. ............................................................ 28 

2.  L’UNIFICATION DE L’ALLEMAGNE .......................................................... .............................................................. ........ 29 

a)  Le contexte ......................................................... ................................................................. ........................... 29 

b)  La Prusse, un état fort .................................................................................................................................... 29 c)  Des conflits et des enjeux ............................................................................................................................... 30 

CHAPITRE 6 : LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ............................................................................................................31 

1.  LA PREMIÈRE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE (1815-1870) ................................................................................................. 31 

a)  Les facteurs convergents favorables à la révolution ........................................................... ........................... 31 

b)  L’importance des progrès économiques ........................................................................................................ 32   Les conséquences de cette révolution des transports ................................................................................................33 

c)  Les transformations sociales ............................................................... ........................................................... 34   La croissance démographique .....................................................................................................................................34   La transformation des structures des sociétés ............................................................................................................34 

  La bourgeoisie ........................................................................................................................................................34   Le prolétariat .........................................................................................................................................................35 

2.  LA DEUXIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE (1871 - 1914) ............................................................................................... 36 

a)  Le regard sur l’évolution des sciences ........................................................... ................................................. 36   Les caractères généraux du mouvement scientifique .................................................................................................36   Les découvertes scientifiques et techniques ...............................................................................................................37   Le scientisme ...............................................................................................................................................................37   Darwin et l’origine des espèces .............................................................................................................................38   L’opposition au christianisme  ................................................................................................................................38 

b)  La crise de 1873 - 1894 .................................................................................................................................. 39    Ses origines .................................................................................................................................................................40 

  Ses conséquences .......................................................................................................................................................40   Le monde ouvrier ........................................................................................................................................................41 

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  L’intervention de la loi en faveur des ouvriers  .......................................................................................................42 3.  LES SOCIALISMES ..................................................................................................................................................... 42 

a)  Le socialisme pré-marxiste ................................................................. ............................................................ 42   Charles Fourier (1772 – 1837), interprète de l’histoire  ...............................................................................................43   Les internationales socialistes .....................................................................................................................................45 

b)  Le marxisme ....................................................... ................................................................. ........................... 45 

  Introduction ................................................................................................................................................................45   La doctrine ..................................................................................................................................................................45   1871 : La commune de Paris .......................................................................................................................................46   Les origines ............................................................................................................................................................47   L’insurrection  .........................................................................................................................................................48 

c)  L’émergence du catholicisme social  .............................................................. ................................................. 48 

d)  L’émergence de nouveaux groupes : l’exemple de l’anarchisme ................................................................... 49   Introduction ................................................................................................................................................................49   Les caractéristiques du mouvement anarchiste ..........................................................................................................50 

4.  L’ÉVOLUTION DE LA FAMILLE AU XIXÈME

 SIÈCLE .............................................................. ................................................. 50 

a)  Introduction ................................................................................................................................................... 50 

b)  L’importance de la famille dans la société ............................................................... ...................................... 51 c)  L’intervention de l’Etat dans la sphère familiale  ................................................................ ............................ 51 

d)  Le mariage ..................................................................................................................................................... 52 

e)  Le rôle du père ............................................................................................................................................... 52 

 f)  Le rôle de la femme ....................................................................................................................................... 53 

g)  La position de l’enfant  ................................................................................................................................... 53 

h)  La place des domestiques .............................................................................................................................. 53 

CHAPITRE 7 : L’EXPANSION COLONIALE .....................................................................................................................54 

1.  LA REMISE EN QUESTION D’UN VIEUX SYSTÈME COLONIAL ................................................................................................ 54 

a)  Les premières émancipations ........................................................................................................................ 54 

b)  La question du régime de l’Exclusif  ............................................................... ................................................. 54 2.  LES EMPIRES COLONIAUX .......................................................... ................................................................. ................ 55 

a)  L’Angleterre ................................................................................................................................................... 55   Les colonies d’exploitation traditionnelle  ...................................................................................................................55   Les colonies « blanches » ............................................................................................................................................56 

b)  La France ............................................................ ................................................................. ........................... 56   L’Algérie  ......................................................................................................................................................................56 

3.  LES RAISONS D’UN IMPÉRIALISME COLONIAL ................................................................. ................................................. 57 

a)  Les raisons économiques ............................................................................................................................... 57    Le lien avec la révolution industrielle ..........................................................................................................................57   L’excédent d’argent en Europe  ...................................................................................................................................57 

b)  Le facteur démographique ................................................................. ............................................................ 58 c)  Les raisons religieuse, morale et intellectuelle .............................................................................................. 58 

d)  Les facteurs politiques ................................................................................................................................... 58 

4.  UNE COMPÉTITION POUSSÉE ................................................................ ................................................................ ...... 58 

a)  Le courant colonialiste ........................................................................................................ ........................... 58 

b)  Le courant anti-colonialiste ........................................................................................................................... 59 

c)  Le congrès de Berlin (1884 –  1885) et la position des puissances européennes ............................................ 59  

d)  Les statuts des empires coloniaux ................................................................................................................. 60 

5.  LES ETATS-UNIS AU XIXÈME SIÈCLE ......................................................... .............................................................. ........ 61 

a)  Les débuts chaotiques d’un pays ................................................................................................................... 61 

b)  La conquête des territoires ............................................................................................................................ 62   Les trois pôles économiques territoriaux ....................................................................................................................62   Le nord-est .............................................................................................................................................................62 

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  L’ouest  ...................................................................................................................................................................62   Le sud .....................................................................................................................................................................62 

c)  L’évolution du système politique ................................................................................................................... 62   La question de l’esclavage  ...........................................................................................................................................63   La guerre de Sécession (1861 –  1865) .........................................................................................................................63   Les conséquences de la guerre ...................................................................................................................................64 

d)  L’essor démographique de 1860 à 1900 ....................................................... ................................................. 64 

e)  Les raisons du succès nord-américain ........................................................... ................................................. 65   L’immensité des ressources agricoles  .........................................................................................................................65   L’immensité des ressources minières  .........................................................................................................................65   Le marché intérieur d’un pays  .....................................................................................................................................66   Les réseaux de communication ...................................................................................................................................66   L’esprit d’entreprise  ....................................................................................................................................................66   La création de marchés intérieurs de capitaux ...........................................................................................................66 

 f)  Le regard des Américains sur leur position dans le monde ............................................................................ 67  

6.  L’AMÉRIQUE LATINE ................................................................................................................................................ 67 

a)  Un mélange de populations ........................................................................................................................... 67  

b)  L’origine des révoltes ..................................................................................................................................... 67  

c)  La prise de pouvoir par les créoles ................................................................................................................. 68  

d)  Deux personnages- phares d’Amérique latine .......................................................... ...................................... 68 

7.  L’EXTRÊME-ORIENT ..................................................... ................................................................. ........................... 69 

a)  La Chine (l’Empire du Milieu) .............................................................. ........................................................... 69   Le Confucianisme ........................................................................................................................................................70   Le Taoïsme ..................................................................................................................................................................70   Le bouddhisme ............................................................................................................................................................70 

b)  Le Japon (le pays du Soleil Levant) ................................................................ ................................................. 70 

c)  L’ouverture des deux pays ............................................................................................................................. 71   La guerre de l’opium  ...................................................................................................................................................71 

d)  La question d’Orient  ...................................................................................................................................... 73   La décadence de l’Empire Ottoman  ............................................................................................................................73   La focalisation des problèmes dans les Balkans ..........................................................................................................74 

CHAPITRE 8 : LE XXÈME SIÈCLE...................................................................................................................................75 

1.  INTRODUCTION : LE NATIONALISME ................................................................. ............................................................ 75 

a)  Le concept germanique ............................................................ .............................................................. ........ 75 

b)  Le concept latin ............................................................. ................................................................. ................ 75 

c)  Les 4 temps de la vague nationaliste ............................................................................................................. 76  

2.  LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE .............................................................................................................................. 76 

a)  Les origines .................................................................................................................................................... 76 

b)  La situation dans les différents pays .............................................................................................................. 76 c)  Les conséquences de ces tensions internes .................................................................................................... 77  

d)  La guerre est lancée ....................................................................................................................................... 78   Les caractéristiques du conflit .....................................................................................................................................78   La durée .................................................................................................................................................................78   L’extension dans l’espace  ......................................................................................................................................78   De nouvelles formes dans l’art de faire la guerre  ..................................................................................................79 

e)  Les conséquences .......................................................... ................................................................. ................ 80   Les transformations territoriales .................................................................................................................................80   Les transformations politiques ....................................................................................................................................80   Les conséquences démographiques ............................................................................................................................81 

  Les bouleversements sociaux ......................................................................................................................................81   L’enrichissement de producteurs  ................................................................................................................................81   Le travail des femmes .................................................................................................................................................81 

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