Cour Introduction aux biotechnologies

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1 UNIVERSITE FERHAT ABBAS SETIF 1 FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DEPARTEMENT DES ETUDES DE BASE Cour Introduction aux biotechnologies A l’usage des étudiants de L2 Biotechnologie Elaboré par : Dr AMOR Loubna

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UNIVERSITE FERHAT ABBAS –SETIF 1

FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE

DEPARTEMENT DES ETUDES DE BASE

Cour

Introduction aux biotechnologies

A l’usage des étudiants de L2

Biotechnologie

Elaboré par :

Dr AMOR Loubna

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Ӏ. Introduction

Ӏ.1. Définitions

Ӏ.1.1. Qu’est ce que la Biotechnologie

La biotechnologie est une science multidisciplinaire qui associe les potentialités d‘une

entité vivante ou une partie de cette entité à différentes techniques et procédés dans un

but économique. Actuellement la biotechnologie est considérée parmi les technologies

les plus émergentes, en raison des grands progrès de la biologie moléculaire ces

dernières années.

I.1.2. Origine étymologique du mot Biotechnologie

Le mot biotechnologie est formé de deux termes :

Bio dont l‘origine grec est Bios ce qui signifie la vie. Ce terme à évolué au mot

Biologie au début du XIXème .

Technologie venant du grec Technologia. Ce mot est apparu dans les textes

français en 1656 pour désigner « l‘étude des techniques, des outils, des machines

et des matériaux »

Selon Robert Bud, le terme «biotechnologie» a été utilisé par le hongrois Károly Ereky

en 1919 pour décrire une technologie basée sur la conversion des matières premières

organiques en un produit plus utile dans un livre intitulé «La biotechnologie de la

viande, la graisse et la production de lait dans une agriculture à grande échelle». Depuis

son apparition, la notion de la biotechnologie a été définie de diverses manières.

Ӏ.1.3. Quelques Définitions de la Biotechnologie

Donner une définition de la biotechnologie s‘avère difficile car le domaine englobe

différentes activités scientifiques et de production. En outre, la biotechnologie couvre

une vaste gamme de concepts biologiques et technologiques. Cependant, l‘absence

d‘une définition générale n‘a pas freiné la progression du développement

biotechnologique.

Ceci est une liste des définitions de la biotechnologie utilisées par les organisations de

divers pays. La plupart de ces définitions englobent les biotechnologies anciennes et

nouvelles.

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A. Définition des Nations Unies

Selon l‘article 2 de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique

de Rio 1992, la biotechnologie est définie comme : «toute application

technologique utilisant des systèmes biologiques, organismes vivants, ou leurs

dérivés, pour fabriquer ou modifier des produits ou des procédés spécifiques ».

Selon l‘article 3 du Protocole de Cartagena, signé à Montréal en Janvier 2000

sur la prévention des risques biotechnologique, la définition tient compte de

deux aspects distincts :

a- La biotechnologie comme «l‘application des acides nucléiques et des

techniques in vitro, y compris l‘acide désoxyribonucléique recombinant

(ADN) et l‘injection directe d'acides nucléiques dans les cellules ou les

organelles,

b- la fusion de cellules de familles taxonomiques différentes, pour surmonter

les barrières physiologiques de reproduction ou recombinantes. Ces fusions

sont différentes des techniques utilisées dans sélection et élevage

traditionnels.

B. Définition de la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation

et l’Agriculture)

Cette organisation donne deux définitions complémentaires de la biotechnologie :

« L‘utilisation de procédés biologiques ou d‘organismes vivants pour la production de

matières et de services bénéfiques à l‘humanité. La biotechnologie implique l‘utilisation

de techniques qui augmentent la valeur économique des végétaux et des animaux et

développent des microorganismes afin d‘agir dans l‘environnement ».

« La biotechnologie implique la manipulation, sur des bases scientifiques, d‘organismes

vivants, particulièrement à l‘échelle génétique, afin de produire des nouveaux produits

tels que les hormones, les vaccins, les anticorps monoclonaux, etc. ».

Ӏ.2. Les origines des biotechnologies

Ӏ.2.1. La fermentation

C‘est un phénomène naturel, se produisant lors de la décomposition de la matière

organique par les microorganismes, substrats glucidiques notamment, sans utilisation

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d'oxygène. Au cours de cette dégradation il y a production d‘acide, d‘alcool ou de gaz.

Ce sont des molécules d‘intérêts, qui présentent un bénéfice pour l‘homme.

LES CHAMPS D’APPLICATION DES PRODUITS DE LA FERMENTATION

Dans les industries alimentaires.

Dans les applications médicales et pharmaceutiques.

Dans les industries du plastique

Dans les industries minières.

Ӏ.2.2. La génétique

La génétique a considérablement évolué, c‘est une branche qui regroupe plusieurs

disciplines liées à l‘ADN et qui concourent à la compréhension de l‘expression des

caractères héréditaires et à leurs régulations. La connaissance de la nature chimique de

l‘ADN puis son organisation spatiale élucidée par Watson et Crick en 1953 ont ouvert

de nouvelles perspectives d‘études très fines sur l‘ADN qui s‘inscrivent dans le

domaine de la biologie moléculaire.

Ӏ.2.3. Culture cellulaire

La culture cellulaire est un procédé qui permet aux cellules de se reproduire en dehors

de leur milieu de vie naturel ou de l'organisme dont elles proviennent. Les scientifiques

ont mis au point le procédé de culture cellulaire pour cultiver des microorganismes en

dehors de leur milieu d'origine. Plusieurs types de cellules peuvent être cultivés : des

micro-organismes unicellulaires (bactéries, levures, etc.) et des cellules provenant

d'organismes pluricellulaires (végétaux et animaux). En les cultivant en laboratoire, on

peut contrôler leur croissance et obtenir de grandes quantités de microorganismes ou de

substances utiles.

Il existe plusieurs applications à la culture cellulaire, entre autres :

permettre aux chercheurs de mieux comprendre le fonctionnement des cellules;

permettre de tester des médicaments, des produits de beauté ou encore de

vérifier latoxicité de certains produits chimiques et ainsi éviter des tests sur les

animaux;

permettre la production de certains vaccin dont les virus se développent à

l'intérieur des cellules;

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permettre de produire des tissus tels que de la nouvelle peau pour les grands

brûlés.

Ӏ.2.4. L’ADN recombinant

L‘intérêt de l‘ADN recombinant à commencé dès 1970. Il est lié à la découverte

d‘enzymes de restriction qui coupent de manière spécifique (à des sites spécifiques)

l‘ADN de n‘importe quelle espèce. Des lors, l‘idée de couper une molécule d‘ADN puis

insérer un fragment issu d‘une autre molécule était envisageable. Ainsi des fragments

d‘ADN d‘intérêt pouvaient être coupés d‘un organisme donneur par les enzymes de

restrictions puis inséré directement dans l‘ADN d‘un organisme hôte afin de faire

exprimer de nouveaux caractères inexistants chez l‘hôte par l‘intermédiaire de vecteurs

représentés le plus souvent par des plasmides bactériens. Dans ce dernier cas, les

vecteurs ADN recombinant se multiplient au rythme des divisions bactériennes et on

obtient des milliers du vecteur recombinant porteur du fragment d‘ADN inséré. On dit

alors que le vecteur recombinant est cloné.

Quelques protéines recombinantes synthétisées dans les cellules de levure Saccharomycetes cerevisiae :

Protéine de surface du virus de l‘hépatite B.

Protéine du parasite de la malaria.

Facteur de croissance des plaquettes.

Ӏ.2.5. Transgénèse et géni génétique

C‘est le transfert artificiel par un vecteur d‘un organisme à un autre (l‘hôte) d‘une autre

espèce, avec la possibilité de réplication et d‘expression. Il ya donc manipulation directe

comparable à de la chirurgie sur l‘ADN des micro-organismes, végétal ou animal. Le

génie génétique désigne toutes les techniques et procédés qui se rapporte aux travaux de

recombinaison de l‘ADN dans le domaine médical, de la recherche pharmaceutique,

l‘agriculture, l‘agroalimentaire et l‘environnement. Il est devenu envisageable de

réaliser des microorganismes, des plantes ou animaux transgéniques en introduisant

chez ces êtres vivants une séquence d‘ADN étranger appelée transgène dans une cellule

somatique ou gamète qui après fécondation, produirait un organisme transgénique

pouvant synthétiser, par exemple, des protéines non synthétisée chez l‘organisme

normale de la même espèce.

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Ӏ.2.6. Le génie Enzymatique

Les enzymes sont des catalyseurs des réactions métaboliques spécifiques des

organismes vivants. Elles possèdent deux propriétés importantes que sont : leur

spécificité et leur régulation. De manière générale les enzymes sont peu stables et

solubles en phase aqueuse. Leurs utilisation, en dehors de l‘organisme vivant, à des fins

industrielles comme c‘est le cas en biotechnologie, est très difficile en raison de leur

instabilité et la perte de l‘activité catalytique d‘où l‘intérêt de leur immobilisation.

L‘immobilisation des enzymes est indispensable soit :

- Pour la réalisation de bioréacteurs utilisables à l‘échelle industrielle.

- Pour la réalisation de biocapteurs dans les appareils de mesure et de détection.

Ӏ.2.7. La biorémédiation

C‘est une technique de gestion des déchets par l'utilisation d'organismes pour supprimer

ou neutraliser les polluants ou contaminants à partir d'un site contaminé. La

manipulation génétique a permis d‘obtenir des microorganismes et des enzymes

spécifiques de dégradation et de métabolisation des produits résiduaires toxiques.

L‘utilisation de microorganismes ou d‘enzymes constitue une technique moins

polluante et des déchets plus biodégradables.

Quelques exemples de techniques de biorémédiation :

-Obtention de méthane et de gaz à partir de déchets solides urbains.

-Digestion de déchets végétaux via bactéries, épurateurs biologiques.

-Dégradation des hydrocarbures par les microorganismes.

Ӏ.3. Définition des biotechnologies vertes, blanches, et rouges.etc.

Le concept central de cette section est que la biotechnologie est de nos jours un domaine

très large de la recherche scientifique et le terme «biotechnologie» englobe de

nombreux processus et applications. Beaucoup de ces utilisations ne viennent pas

immédiatement à l'esprit lorsque le terme «biotechnologie» est mentionné. Cette section

couvre le spectre des principales applications de la biotechnologie en utilisant le code

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des coleurs biotechnologie verte liée à l'agriculture, rouge liée à la médecine, blanc à

l'industrie, etc. (voir Fig. 1)

Figure 01 : Principales applications de la biotechnologie utilisant le code des couleurs

Ӏ.3.1.La biotechnologie rouge rassemble toutes les utilisations de la biotechnologie

liées à la médecine. La biotechnologie rouge comprend la production de vaccins et

d'antibiotiques, le développement de nouveaux médicaments, les techniques de

diagnostic moléculaire, les thérapies de régénération et le développement du génie

génétique pour guérir les maladies par la manipulation génétique. Certains exemples

pertinents de biotechnologie rouge sont la thérapie cellulaire et la médecine

régénérative, la thérapie génique et les médicaments à base de molécules biologiques

telles que les anticorps thérapeutiques

Ӏ.3.2. Biotechnologie blanche / Industrie

La biotechnologie blanche comprend toutes les utilisations de la biotechnologie liées

aux procédés industriels - c'est pourquoi elle s'appelle aussi « biotechnologie

industrielle ». la biotechnologie blanche accorde une attention particulière à la

conception de processus et de produits à faible consommation de ressources, ce qui les

rend plus éconergétiques et moins polluants que ceux traditionnels. On trouve de

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nembreux exemples de biotechnologie blanche, comme l'utilisation de microorganismes

dans la production de produits chimiques, la conception et la production de nouveaux

matériaux à usage quotidien (matières plastiques, textiles ...) et le développement de

nouvelles sources d'énergie durables comme les biocarburants.

Ӏ.3.3. Biotechnologie grise / Environnement

La biotechnologie grise comprend toutes les applications de la biotechnologie

directement liées à l'environnement. Ces applications peuvent être divisées en deux

branches principales : l'entretien de la biodiversité et l'élimination des contaminants. En

ce qui concerne le premier, il convient de mentionner l'application de la biologie

moléculaire à l'analyse génétique des populations et des espèces qui font partie des

écosystèmes, de leur comparaison et de leur classification, ainsi que des techniques de

clonage visant à préserver les technologies de stockage des espèces et du génome. En ce

qui concerne l'élimination des polluants ou la bioremédiation, la biotechnologie grise

utilise des microorganismes et des plantes pour isoler et éliminer différentes substances

telles que les métaux lourds et les hydrocarbures, avec la possibilité supplémentaire

d'utiliser ultérieurement ces substances ou sous-produits de cette activité

Ӏ.3.4. Biotechnologie verte / Agriculture

La biotechnologie verte est axée sur l'agriculture en tant que domaine de travail. Les

approches biotechnologiques vertes et les applications comprennent la création de

nouvelles variétés végétales d'intérêt agricole, la production de bio fertilisants et de bio

pesticides, en utilisant des cultures in vitro et des plantes de clonage. La première

approche est celle qui doit être développée et susciter le plus d'intérêt et la controverse

sociale. La production de variétés végétales modifiées est basée presque exclusivement

sur la transgénèse, ou l'introduction de gènes d'intérêt d'une autre variété ou d'un

organisme dans la plante. Trois objectifs principaux sont recherchés en utilisant cette

technologie. Tout d'abord, on s'attend à ce que les variétés soient résistantes aux

ravageurs et aux maladies, par exemple, des variétés de maïs actuellement utilisées et

commercialisées résistant aux ravageurs comme la pyrale de la tige de maïs.

Deuxièmement, l'utilisation de plantes transgéniques vise à développer des variétés

ayant des propriétés nutritionnelles améliorées (par exemple, une teneur plus élevée en

vitamines). Enfin, la transgénèse dans les plantes est également étudiée comme moyen

de développer des variétés végétales pouvant servir de bio-usines et produire des

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substances d'intérêt médical, biomédical ou industriel en quantités faciles à isoler et à

purifier.

Ӏ.3.5. Biotechnologie bleue / Mer

La biotechnologie bleue repose sur l'exploitation des ressources maritimes pour créer

des produits et des applications d'intérêt industriel. Compte tenu du fait que la mer

présente la plus grande biodiversité, il existe potentiellement une vaste gamme de

secteurs pour bénéficier de l'utilisation de ce type de biotechnologie. De nombreux

produits et applications de la biotechnologie bleue sont encore objet d'étude et de

recherche, bien que certains d'entre eux soient réellement utilisés quotidiennement. Sans

doute, l‘utilisation des matières premières de la mer représente la biotechnologie bleue

la plus répandue dans de nombreux secteurs différents. Ces matériaux, principalement

des hydro colloïdes et des gélifiants, sont déjà largement utilisés dans l'alimentation, la

santé, le traitement, etc. La médecine et la recherche sont d'autres grands bénéficiaires

du développement de la biotechnologie bleue. Certaines molécules marqueurs provenant

d'organismes marins sont maintenant couramment utilisées dans la recherche. Des

molécules enzymatiquement actives utiles dans le diagnostic et la recherche ont

également été isolées des organismes marins. Certains biomatériaux et agents

pharmacologiques ou régénératifs sont produits ou étudiés pour leur utilisation dans ces

secteurs. Enfin, des secteurs tels que l'agriculture et les cosmétiques analysent le

potentiel de la biotechnologie bleue pour sondéveloppement futur

Ӏ.4. Les produits types de biotechnologies exemples

Ӏ.4.1. Secteur de L'agronomie

De nombreux travaux de transgénèse concernent l'introduction de gènes de résistance

aux herbicides ou aux insectes, et dans une moindre mesure, à certains virus et

maladies. Associées à un usage raisonné d'herbicides et de pesticides, ces plantes

transgéniques vont améliorer l'efficacité de l'agriculture, tout en respectant encore

mieux l'environnement.

A. La résistance à des insectes

La bactérie Bacillus thuringiensis constitue un véritable réservoir de gènes de résistance

aux insectes. En effet, les différentes souches de cette bactérie du sol recèlent plusieurs

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protéines insecticides ayant différents modes d'action, et affectant uniquement certains

insectes. Chacune de ces protéines est codée par un seul gène, c'est donc un

caractèrefacilement transférable par génie génétique. Plusieurs équipes ont obtenu des

tabacs, des pommes de terre, des cotons, des tomates, des maïs résistants à des insectes

grâce à cette source de gènes. Dans le cas du maïs, la résistance à la pyrale est conférée

par le gène Cry A, appelé communément Bt. Ce gène permet dans les cellules du maïs,

la production d'une protéine qui se transforme en toxine dans le tube digestif de la

pyrale. Chez les autres animaux et chez l'homme, cette protéine est simplement digérée

sans aucun effet toxique.

B. La résistance à des maladies

Les virus, les champignons et les bactéries sont responsables de pertes importantes en

production végétale. Or, il n'existe aucune méthode de traitement des maladies dues à

des virus chez les plantes cultivées. Par transgénèse, il est possible d'obtenir des plantes

résistantes aux virus. Ces plantes transgéniques synthétisent des protéines qui bloquent

la multiplication et le développement des virus. Ainsi, il a été possible d'obtenir des

courgettes et des melons résistant au virus de la mosaïque du concombre. L'obtention de

plantes résistant aux champignons et aux bactéries est en cours de développement.

C. La résistance à des herbicides

Le glufosinate (Basta ou Liberty) et le glyphosate (Roundup) sont des herbicides totaux

qui détruisent aussi bien les mauvaises herbes que les plantes cultivées. Les gènes de

résistance à l'herbicide introduits dans une plante empêchent la matière active d'agir sur

celle-ci, transformant l'herbicide total en herbicide sélectif sur cette plante. Ainsi

l'herbicide détruit toutes les mauvaises herbes présentes tout en respectant totalement la

plante cultivée. De plus, ces désherbants totaux ont la propriété de ne pas être

rémanents. De nombreuses plantes transgéniques ont été développées pour obtenir une

tolérance à ces herbicides. Il s'agit de variétés de betterave, colza, coton, maïs, pomme

de terre et de soja.

D. La maturation des fruits

Ce sont les résultats les plus avancés concernant la qualité alimentaire. Sur le melon, sur

la tomate, on a pu obtenir des variétés transgéniques à maturation retardée. Ces fruits

peuvent être récoltés à un stade de maturation plus avancé, donc être plus savoureux.

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D'autre part, il en résulte une meilleure conservation et une aptitude au transport

améliorée, réduisant les pertes. Le melon est le premier fruit génétiquement modifié

obtenu par un laboratoire de recherche français. Un gène capable de bloquer la synthèse

de l'éthylène a été introduit, ce qui ralentit la maturation. Le détachement du fruit est

retardé et le melon maintenu sur pied continue d'accumuler des sucres.

Ӏ.4.2. Secteur de L'industrie

Les biotechnologies ouvrent de nombreuses perspectives dans les domaines de

l'industrie, en produisant des molécules nouvelles (Molecular Farming) et en améliorant

les procédés industriels et la qualité des produits.

A. Les pâtes à papier

Les lignines sont l'un des constituants majeurs du bois, mais elles gênent l'industrie

papetière qui ne peut les valoriser et doit les éliminer par des méthodes coûteuses et

polluantes. Des travaux conduits par la recherche publique française ont permis de

connaître les gènes impliqués dans la synthèse des lignines et de développer des

variétésde peupliers transgéniques, chez lesquels le taux de lignine est fortement réduit.

Ceci facilite le blanchissement de la pâte à papier et donc réduit l'impact sur

l'environnement. Le même type de travail a été réalisé sur l'eucalyptus.

B. Les huiles industrielles

Elles sont synthétisées à partir de matières premières fossiles, dont les ressources sont

limitées. Il est donc nécessaire de s'orienter vers d'autres ressources renouvelables.

Parmi les nombreux programmes de recherche, on peut citer celui destiné à l'obtention

d'un colza transgénique à haute teneur en acide grasérucique ou ricinoléique pour la

production de lubrifiants, de matières plastiques, etc. Cette stratégie devrait favoriser le

développement de lubrifiants et de plastiques biodégradables.

C. Les colorants

Un exemple original est l'obtention de cotons transgéniques de couleur grâce à

l'introduction d'un gène bactérien ou végétal codant pour un pigment. Ceci évitera

l'utilisation de teintures chimiques difficilement recyclables.

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Ӏ.4.3. Secteur de La santé

Génétiquement modifiées, des plantes de tabac, de maïs, ou de pomme de terre peuvent

produire des molécules thérapeutiques ou des vaccins. Le grand avantage de la

production de ces molécules est l'absence de risques de contamination par des virus

pathogènes pour l'homme.

A. Les produits sanguins

Des recherches menées en France ont déjà permis de faire produire des

protéinesplasmatiques à des plants de tabac transgéniques, permettant l'obtention

d'hémoglobine humaine recombinée. Des travaux montrent qu'il est possible de

synthétiser de l'albumine humaine, employée lors du traitement des traumatismes, à

partir de tabac ou de pomme de terre. Cette albumine devrait être moins chère que celle

issue du plasma sanguin. Cette nouvelle source permettrait de répondre à l'augmentation

des besoins.

B. Les vaccins

Des chercheurs américains travaillent à la mise au point d'une banane vaccin pour

l'homme, prévenant les cas de gastro-entérites provoquées par la bactérie E. coli. Il

serait alors envisageable de vacciner à faible coût les populations de pays en voie de

développement, les plus touchées par ces diarrhées d'origine bactérienne.

C. Les protéines humaines

Des travaux sont actuellement en cours pour faire produire des protéines ou des

glycoprotéines à usage thérapeutique à partir de soja, de tabac, de pomme de terre, de

riz ou de colza.

Ӏ.5. Domaines industriels concernés

Pour le développement durable, les procédés enzymatiques constituent les applications

industrielles « propres » les plus intéressantes et les plus utilisées :

Industrie textile, amidon et fécule, bière, pâtisserie et panification, vins et jus

de fruit, dégradation de l‘amidon en sucres pour la fabrication d‘alcool comme

solvant.

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Industrie alimentaire des additifs pour l‘amélioration des qualités nutritives

des aliments, industrie laitière pour la conversion du lactose en sucre

assimilable, arômes de fromages, arômes alimentaires biosynthétiques, colorants

alimentaires de synthèse),

Alimentation animale (hydrolyse des protéines pour la production de farines à

haut rendement),

Industrie des cosmétiques (production de bases de crèmes et de collagènes),

industrie papetière (dissolution des pâtes, blanchiment, contrôle de viscosité des

amidons), procédés de tannage (élimination des poils et graisses), traitement des

graisses (hydrolyse des graisses et lécithines, estérification, production d‘agents

de solubilité, bio-détergents, savons et procédés de saponification), chimie fine

(produits pharmaceutiques).

Les procédés de fermentation traditionnelle : fermentation alcoolique, acides

organiques (acide citrique, acide acétique, ...),

Production d’antibiotiques, production de dérivés chimiques, biopolymères,

etc. à l‘aide de cultures de micro-organismes.

L’utilisation des enzymes et biocatalyseurs : procédés alimentaires, substances

chimiques, chimiothérapie, biosenseurs, équipements médicaux de diagnostic.

L’industrie des combustibles et produits organiques alternatifs au pétrole :

photolyse de l‘hydrogène, digesteurs de biomasse pour la production de

méthane, alcools (à partir de sucres végétaux).

La biologie moléculaire et le génie génétique de l’ADN recombinant (ADN

donneur, ADN vecteur ou ADN hôte) : utilisation pour la synthèse de produits

organiques (produits chimiques ; bio-protéines : hormones de synthèse,

anticorps, facteurs sanguins).

Les technologies des interférons et anticorps monoclonaux : développement

de thérapeutiques, équipements de diagnostic.

Les cultures de cellules végétales et protéines unicellulaires : production de

biomasse, produits chimiques (stéroïdes, alcaloïdes, etc.)

La bioremédiation pour le traitement et l’utilisation des déchets : traitement

des eaux usées, dépollution ou détoxication des sols (métabolisation des

polluants par des micro-organismes), herbicides, traitement et reconversion des

sous-produits de l‘industrie agro-alimentaire (déchets de cellulose, du petit-lait

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de la fabrication de fromages et beurres, graisses animales, équarrissage et

farines animales, etc.).

Les procédés biologiques de fixation de l’azote : réduction de l‘usage des

engrais azotés pour les productions agricoles, production d‘ammoniac à partir

d‘azote gazeux atmosphérique.

Les autres procédés industriels associés : système de recyclage des eaux usées

; collecte, prétraitement et filtration des captages d‘eau potable, extraction et

purification des produits miniers, développement de réacteurs sans

combustiblefossile et sans chimie polluante, isolation/concentration et

récupération ou filtration des catalyseurs et organismes utilisés dans la

fabrication de sous-produits.

NB ; Pour mieux suivre le cours, veuillez consulter les liens suivants :

https://www.youtube.com/watch?v=siz45-0FUUw introduction aux Biotechnologies

https://www.youtube.com/watch?v=liuxTqIOsdQ Biotechnologie c‘est quoi

https://www.youtube.com/watch?v=4l-6BVPFMMk Biotechnologie et Micro-

organismes.

ΙΙ. Biotechnologies appliquees aux problematiques environnementales

ΙΙ.1-Changement climatique et évolution des écosystèmes

ΙΙ.1.1.Définition

Un changement climatique, ou dérèglement climatique, correspond à une modification

durable (de la décennie au million d'années) des paramètres statistiques (paramètres

moyens, variabilité) du climat global de la Terre ou de ses divers climats régionaux.

Désigne l'ensemble des variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné,

au cours du temps : réchauffement ou refroidissement. Certaines formes de pollution de

l‘air, résultant d‘activités humaines, menacent de modifier sensiblement le climat, dans

le sens d‘un réchauffement global. Ce phénomène peut entraîner des dommages

importants : élévation du niveau des mers, accentuation des événements climatiques

extrêmes (sécheresses, inondations, cyclones, ...), déstabilisation des forêts, menaces sur

les ressources d‘eau douce, difficultés agricoles, désertification, réduction de la

biodiversité, extension des maladies tropicales, etc.

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Selon le GIEC (1995), Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du

climat (GIEC) — en anglais IPCC pour Intergovernmental Panel on Climate

Change —

Ce changement climatique s'accompagnerait :

d'une perturbation du cycle de l'eau,

d‘une augmentation de la fréquence et de l'intensité des catastrophes naturelles

d'origine climatique (sécheresses, inondations, tempêtes, cyclones),

d‘une menace de disparition de certains espaces côtiers, en particulier les deltas,

les mangroves, les récifs coralliens, les plages d'Aquitaine, etc.

d‘une diminution de 17,5 % de la superficie émergée du Bangladesh, de 1 % de

celle de l'Egypte,

favoriserait la recrudescence du paludisme, et l'extension de maladies

infectieuses comme la salmonellose ou le choléra,

accélérerait la baisse de la biodiversité : disparition d'espèces animales ou

végétales,

ΙΙ.1.2. Définition écosystème

En écologie, un Ecosystème désigne ‗ensemble formé par une association ou

communauté d‘êtres vivants (ou biocénose) et son environnement géologique,

pédologique et atmosphérique (le biotope).

Les éléments constituant un écosystème développent un réseau d‘interdépendances

permettant le maintien et le développement de la vie. Exp. Une Forêt, un marécage sont

des écosystèmes.

L‘écosystème constitue un système naturel et tend à évoluer vers son état le plus stable,

dit climax ; on parle de régression écologique lorsque le système évolue d‘un état vers

un état moins stable.

Un écosystème est composé de :

tous les organismes vivants d‘une biocénose (phytocénose, zoocénose,

microbiocénose et mycocénose).

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Tous les facteurs de l‘environnement (facteurs climatiques, édaphiques et

hydriques).

Des relations (interrelations) qui existent entre la biocénose et son milieu et

réciproquement entre le milieu et la biocénose.

II.2. Gestion des ressources microbiologiques, vegetales et animales

II.2.1.Ressources biologiques

Definition:

Comprend les ressources genetiques, organismes ou des parties de ceux la, des

populations, ou tout autre composant biotique des ecosystemes avec un usage reel ou un

potentiel ou une valeur pour l'humanite.

La gestion des ressources microbiologiques, vegetales et animales a pour objectif :

d'organiser la collecte et la conservation des ressources genetiques des especes

utilisees et selectionnees par l'homme, et ce sous forme d'echantillons du

patrimoine genetique animal, vegetal et microbien ;

de promouvoir la recherche dans le domaine de la conservation des ressources.

Ainsi, la gestion de ces ressources vise à sauvegarder les variétés végétales

sélectionnées, les races animales et les souches microbiologiques utiles qui participent à

l'histoire de l'homme et à son alimentation. Son objectif ultime est de contrer l'érosion

croissante de la diversité de ce patrimoine due à l'abandon des variétés anciennes

supposées moins productives et plus fragiles, et à l'homogénéisation des productions.

La conservation du patrimoine genetique se fait par aide a la preservation des especes

dans leur milieu lorsque c'est possible (conservation in situ), et par recueil et/ou

cryoconservation des patrimoines genetiques (conservation ex situ). En ce qui

concerneles especes vegetales cultivees, des reseaux informels associant acteurs publics

et prives effectuent une conservation necessitant des cycles de multiplication reguliers.

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II.3. Pollution agro-environnementales (eau, air, sols)

ΙΙ.3.1. La polution :

La pollution est une modification defavorable du milieu naturel, qui peut affecter

l‘hommedirectement ou au travers des ressources agricoles, en eau et en produits

biologiques.

Elle est de trois types :

La pollution de l’air : causée par les fumées industrielles, les moyens de

locomotion, levolcanisme. etc

La pollution de l’eau : causée par rejets industriels et agricoles et des zones

urbanise es,raffineries en mer. etc

La pollution des sols : causée par le stockage des dechets, l‘epandage des

pesticides. Etc

ΙΙ.3.2. les polluant

Le terme polluant designe tout agent physique, chimique ou biologique qui provoque

unegène ou une nuisance dans un milieu donne. Il s‘agit egalement de toute substance

naturelleou d‘origine anthropique introduite dans un biotope donne ou elle etait absente

ou où elle enmodifieou augmente la teneur.

A. Principaux polluants atmospheriques

Polluants primaires : directement emis dans l'atmosphere. Il s'agit du dioxyde

desoufre(SO2), d‘oxydes d'azote (NOx) et des particules en suspension (PES).

Polluants secondaires : les polluants primaires peuvent evoluer chimiquement

dansl‘atmosphere pour former des polluants secondaires, qui sont a l‘origine de

la pollutionphotochimique et des pluies acides

B. Principaux polluants de l’eau

Polluants physiques (turbidité, pollution thermique, matières radioactives)

Polluants chimiques (azote, métaux, pesticides, hydrocarbures…)

Matières organiques

Polluants microbiologiques (bactéries, virus, champignons)

C. Principaux polluants du sol

Page 18: Cour Introduction aux biotechnologies

18

Métaux lourds issus de l‘agriculture, et des retombées atmosphériques

diffuses

cyanures : proviennent des herbicides

Nitrates : S'adsorbent difficilement dans le sol, elles sont dénitrifiés et

entraînées vers les eaux

Sels de sodium : (herbicides, eaux d‘irrigation) : Salinisation du sol et

réduction de leur fertilité

Pesticides : Peuvent être dissous dans les solutions du sol et entraînés petit à

petit vers les nappes phréatiques. La durée de vie très variable, ex. DDT très

persistant

Organismes pathogènes : Maladies des animaux peuvent être transmises à

l'homme par l'intermédiaire du sol : tétanos, botulisme, brucellose, fièvre

aphteuse, etc.

Pollution radioactive : Naturelle (ex : Radon), Industrielle, Médicale,

Accidentelle (ex. Tchernobyl), ou militaire dans les essais de bombes

atomiques (ex. Reggane, Algérie du 13 Février 1960 au 25 Avril 1961)

ΙΙ.3.3. La biotechnologie environnementale, une voie vers le développement

durable

Les principaux secteurs d'activité concernés par la biotechnologie environnementale

sont actuellement la décontamination des sites pollués, le traitement et le recyclage

des déchets et des odeurs, le traitement de l'eau, la surveillance des agents

pathogènes dans l'environnement et les énergies renouvelables.

A. Une gestion durable des déchets

Les techniques de bioremédiation peuvent être utilisées dans diverses

applications incluant la dépollution des sols, le traitement des eaux usées,

des gaz polluants et des déchets solides.

Les mauvaises odeurs peuvent également être traitées à l'aide de systèmes

biologiques.

Les produits ainsi épurés sont rejetés dans l'air, les égouts ou sont enfouis.

Éventuellement, ils peuvent être réutilisés, par exemple le biogaz ou les

composts issus des déchets municipaux.

Page 19: Cour Introduction aux biotechnologies

19

Cela permet d'assurer un allégement maximum des décharges et d'aboutir à

une gestion des déchets durable sur le plan social, économique et

environnemental.

B. Nettoyer à l'échelle moléculaire

Le biofilm englobe les cellules qui le contiennent, ainsi qu'une matrice de

substances polymériques qu'elles ont sécrétées et qui les maintient attachées sur

la surface et entre elles. Les bactéries dans les biofilms acquièrent souvent une

physiologie spécifique et deviennent bien plus résistantes aux agressions

extérieures telles que les biocides et les antibiotiques. Les biofilms favorisent

également la libération et la dissémination de souches variantes lors de la phase

dite de dispersion.

ӀӀӀ.Biotechnologies en agronomie à des fins alimentaires

ӀӀӀ.1. Biotransformation et conservation

La fabrication des produits alimentaires utilise des matières premières végétales,

animales ou minérales qui subissent des transformations grâce à des moyens physiques

(mécaniques comme les broyages ou les mélanges, la chaleur, le froid...), physico-

chimiques (modification de l‘activité de l‘eau par le salage ou le sucrage, modification

du pH par l‘acidification...), biochimiques (enzymes, stabilisants divers, antioxydants...)

ou encore microbiens.

ӀӀӀ.1.1. Biotransformation

A. Les opérations de réduction de tailles :

Broyage : c‘est le fait de réduire une matière solide en des très petits pièces

généralement par pression ou mécaniquement. EX : les graines de blés.

Blutage : cette étapes est suite au broyage, consiste à séparer le son des graines

de blé tendre de la farine.

Sassage : c‘est une étape ou le son du graines de blé dur et la semoule sont

séparées (car le blé dur résiste a l‘écrasent, il se réduit en semoule).

Découpage : une opération très fréquente dans les chaines de transformation,

c‘est l‘action de couper un produit en morceaux. EX : découpage de viande, du

fromage…

Page 20: Cour Introduction aux biotechnologies

20

Séparation des constituants liquide : la séparation des mélanges permet

d‘isoler ou de séparer certains constituants des mélanges dans lesquels ils se

trouvent. EX : lais, jus, eaux.

Extrusion : c‘est un procédé par lequel un matériau compressé (ex pate) est

contrait de traverser un tube ayant la section de la pièce à obtenir EX : industrie

des pates alimentaires (formats de pates alimentaires), les biscuits.

B. Les opérations d’extraction de décantation et filtration :

Extraction par pression : l‘extraction par pression est un procédé permettant

l‘extraction de l‘huile des graines et des noix qui ne fait pas appel a des

composés chimiques…l‘extraction par pression est la seule méthode utilisée

dans le traitement des huiles de caméline. EX : extraction du jus de fruit, de

l‘huile végétale (olive).

Extraction par solvant : cette technique permet d‘extraire une substance

dissoute dans un solvant (phase d‘alimentation), à l‘aide d‘un autre solvant

d‘extraction, dans lequel elle est plus soluble .Le solvant initial et le solvant

d‘extraction ne doivent pas être miscible. EX : huile des graines, oléagineuses,

huile de soja, colza…

La décantation statique : c‘est une technique de séparation des matières en

suspension et des colloïdes rassemblés en floc, après l‘étape de

coagulationfloculation.Cette technique est très répandue dans les usines

d‘épuration et de traitement des eaux usées des stations. EX : la dépollution des

eaux usées des stations dépuration.

Décantation : une opération unitaire de séparation de particules (solides ou

liquides) dispersées dans un liquide grâce à la force centrifuge obtenue par une

rotation rapide du bol qui contient le produit. EX : écrémage du lait.

La filtration : est procédé de séparation permettant de séparer les constituants

d‘un mélange qui possède une phase liquide et une phase solide ou travers d‘un

milieu poreux. L‘utilisation d‘un filtre permet de retenir les particules de

mélanges hétérogènes qui sont plus grosses que les trous du filtre. EX :

clarification des boissons, jus de l‘orange, de pommes..

C. Les opération de séparation :

Distillation : c‘est un procédé de séparation de mélange de substances liquides

dont les températures d‘ébullition sont différentes. Elle permet de séparer les

constituants d‘un mélange homogène. EX : distillation de l‘alcool.

Page 21: Cour Introduction aux biotechnologies

21

Condensation : le terme de condensation désigne un phénomène physique de

changement d‘état de la matière et plus exactement, le passage de l‘état de gaz a

état condensé, solide ou parfois liquide. Dans ce dernier cas, il est toutefois

préférable de parler de condensation liquide ou même, d‘employer le terme de

liquéfaction. EX : lait condensé.

Cristallisation : est une opération unitaire du génie chimique consiste à isoler

un produit sous forme de cristaux. La cristallisation est l‘une des opérations

physique les plus anciennes pratiquées, avec l‘évaporation de l‘eau de mer pour

isoler du sel. EX : production de sucre (saccharose).

D. Les opérations de mélange, texturation, mise on forme :

Mélange : une opération courante dans la transformation alimentaire, est utilisée

pour obtenir un produit lisse, homogène et d‘une qualité constante. EX : le

mélange des produits secs et liquides.

Texturation : une opération courante dans la transformation alimentaire, est

utilisée pour obtenir un produit lisse, homogène et d‘une qualité constante.

Granulation : opération de mise en forme qui consiste a relier entre elles de

poudre a l‘aide d‘agent liants, afin d‘obtenir des granulés. EX : farine, semoules,

poudre de lait.

Enrobage : opération par laquelle on revêt les bougies composées d‘acides gras

a point de fusion un peu bas, d‘une enveloppe très mince d‘acide stéarique a

point de fusion plus élevé. EX : industrie de confiserie recouvrement des

bonbons, pastilles ect..

ӀӀӀ.1.2. Conservation des aliments

Les traitements de conservation appliqués aux aliments visent à préserver leur

comestibilité et leurs propriétés gustatives et nutritives en empêchant le développement

des bactéries, champignons et microorganismes qu'ils contiennent et qui peuvent dans

certains cas entraîner une intoxication alimentaire.

Les trois méthodes utilisées pour la conservation des aliments reposent sur :

la chaleur : pasteurisation, stérilisation, appertisation, semi-conserves ;

le froid : surgélation, congélation, réfrigération ;

autres techniques : conditionnement sous-vide ou sous atmosphère modifiée,

lyophilisation, déshydratation et séchage, fermentation.

Page 22: Cour Introduction aux biotechnologies

22

A. Les techniques de conservation par la chaleur (Les traitements thermiques)

Le traitement des aliments par la chaleur est la technique la plus utilisée pour la

conservation de longue durée.

La pasteurisation

En pasteurisation, la température du traitement thermique est inférieure à 100°C. Ce

procédé réduit significativement le nombre de micro-organismes dans le produit, mais

certaines formes (comme les spores) résistent... La thermo-résistance de certains micro-

organismes dépend du milieu dans lequel ils se trouvent. En effet, le pH a une influence

sur la résistance à la chaleur : plus le milieu est acide, moins la résistance à la chaleur

est élevée. La température et le temps de pasteurisation dépendent des caractéristiques

physico-chimiques du produit et du choix du fabricant. Après, les produits doivent être

refroidis et réfrigérés afin de prévenir la multiplication des bactéries qui n‘auraient pas

été détruites. La pasteurisation est l‘un des traitements thermiques les plus respectueux

envers les vitamines. Elle peut être facilement réalisée à petite échelle, à l‘aide d‘un

pasteurisateur, récipient rempli d‘eau, muni d‘une résistance.

La stérilisation

Il s‘agit d‘un traitement thermique à des températures supérieures à 100° C visant à

détruire toute forme microbienne, ce qui assure la stabilité à température ambiante des

denrées.

La flash pasteurisation

Cette technique, dérivée de la pasteurisation, a le même objectif, c‘est-à-dire la

destruction des micro-organismes et l‘augmentation de la durée de vie des produits.

Cependant, elle préserve mieux les qualités organoleptiques des produits (odeur, goût,

texture, vitamines). La flash pasteurisation chauffe rapidement les produits et les

refroidit aussi vite. Elle est utile dans la conservation des jus de fruits. Techniquement,

on trouve des pasteurisateurs simples qui comportent un serpentin dans lequel le jus est

chauffé grâce à l‘eau bouillante.

L’appertisation

Page 23: Cour Introduction aux biotechnologies

23

L‘appertisation, appelée aussi « conserve », est un traitement thermique qui consiste à

stériliser par la chaleur des denrées périssables dans des contenants qui sont hermétiques

aux liquides, aux gaz et aux micro-organismes (boîtes métalliques, bocaux). Les

aliments chauffés à une température de 110 à 120°C sont débarrassés de tous les micro-

organismes ou enzymes susceptibles de les altérer ou de les rendre impropres à la

consommation pendant plusieurs mois, voire années. L‘avantage de cette technique,

même si elle altère les qualités gustatives des aliments, est qu‘elle permet de préserver

en grande partie les qualités nutritionnelles. Cette méthode se réalise à l‘aide d‘un

autoclave.

B. Les techniques de conservation par le froid

Le froid arrête ou ralentit l'activité cellulaire, les réactions enzymatiques et le

développement des micro-organismes. Il prolonge ainsi la durée de vie des denrées

alimentaires en limitant leur altération.

Néanmoins, les micro-organismes éventuellement présents ne sont pas détruits et

peuvent reprendre leur activité dès le retour à une température favorable.

La réfrigération

Cette technique consiste à abaisser la température pour prolonger la durée de

conservation des aliments. À l'état réfrigéré, les cellules des tissus animaux et végétaux

restent en vie pendant untemps plus ou moins long, et les métabolismes cellulaires sont

seulement ralentis. La température des aliments réfrigérés est comprise entre 0° C et +4°

C pour les denrées périssables les plus sensibles.

La congélation

La congélation permet d‘abaisser la température d‘une denrée alimentaire de façon à

faire passer à l‘état solide l‘eau qu‘elle contient. Cette cristallisation de l‘eau contenue

dans la denrée permet de réduire l‘eau disponible pour des réactions biologiques et donc

de ralentir ou d‘arrêter l‘activité microbienne et enzymatique.

Page 24: Cour Introduction aux biotechnologies

24

La surgélation

La surgélation consiste à congeler rapidement une denrée saine et en parfait état de

fraîcheur, en abaissant sa température très rapidement jusqu'à moins 18° C en tous

points.

Grâce à ce procédé, l‘eau contenue dans les cellules se cristallise finement limitant ainsi

la destruction cellulaire. Les produits ainsi traités conservent leur texture, leur saveur et

peuvent être conservés plus longtemps. Les produits surgelés doivent-être étiquetés

comme tels et ne doivent pas, au cours de leur stockage ou de leur transport, subir de

variations de températures.

Les produits congelés ou surgelés ne doivent pas être recongelés après une

décongélation.

C. Les autres techniques de conservation

Modification de l’atmosphère

Le conditionnement sous vide réduit la quantité d'air autour de la denrée

alimentaire et donc l‘action de l‘oxygène sur celle-ci. Cela permet d‘empêcher

d‘une part le développement des micro-organismes, dont la prolifération est une

des causes de l‘altération du produit, et d‘autre part les réactions d‘oxydation

également à l‘origine de dégradations du produit.

Le conditionnement sous atmosphère modifiée (emballage étanche) permet

de remplacer l'air qui entoure la denrée alimentaire par un gaz ou un mélange

gazeux (en fonction du type de produit), et de prolonger ainsi la durée de vie de

celle-ci. Cette technique de conservation est associée à un stockage à basse

température tout au long de vie du produit. Une mention inscrite sur l'étiquetage

indique « conditionné sous atmosphère protectrice ».

Séparation et élimination de l’eau

La déshydratation et le séchage consiste à éliminer partiellement ou totalement

l'eau contenue dans l'aliment. Du fait d'une faible activité de l'eau (Aw), les

micro-organismes ne peuvent proliférer, et la plupart des réactions chimiques ou

enzymatiques de détérioration sont ralenties.

La lyophilisation consiste à congeler un aliment puis à le placer sous vide :

l'eau passe ainsi directement de l'état solide à celui de vapeur (sublimation). La

Page 25: Cour Introduction aux biotechnologies

25

forme et l‘aspect des produits sont bien conservés, leur qualité aromatique est

bien supérieure à celle des produits séchés. Du fait de son coût, cette technique

est réservée aux denrées alimentaires à forte valeur ajoutée tels que les

champignons, le café soluble, certains potages instantanés et les céréales pour

petit déjeuner.

Le salage vise à soumettre la denrée alimentaire à l'action du sel soit en le

répandant directement à la surface de l'aliment (salage à sec), soit en immergeant

le produit dans une solution d'eau salée (saumurage). Cette technique est

essentiellement utilisée en fromagerie, en charcuterie et pour la conservation de

certaines espèces de poissons (harengs, saumon, etc.) ou denrées alimentaires

végétales (condiments).

Le saumurage consiste à plonger des aliments (charcuteries, fromages,

poissons, condiments, etc.), dans une préparation composée de sel, d'eau, de

divers ingrédients (aromates, sucres, etc.) et éventuellement d'additifs autorisés.

Les procédés chimiques de conservation

Les additifs alimentaires

La règlementation européenne bio autorise, sous certaines conditions, l‘utilisation

d‘additifs de conservation. Les additifs alimentaires autorisés actuellement en bio sont

d‘origine animale et végétale. Pour la conservation, on trouve les conservateurs et les

antioxydants. Les additifs alimentaires utilisés doivent obligatoirement être mentionnés

sur l‘étiquette par leur nom ou par leur code précédé de la catégorie. En bio, tous les

additifs alimentaires sont repris dans une liste positive : Annexe VIII du règlement (CE)

n°889/2008. Pour chacun d‘eux, des conditions particulières d‘utilisation sont précisées.

Les additifs de conservation ont pour rôle de bloquer la multiplication des micro-

organismes et des toxines, ce qui allonge la durée de conservation de l‘aliment.

Les antioxydants sont des molécules qui empêchent - ou du moins freinent -

l‘oxydation. L‘oxydation consiste en un transfert d‘électrons de l‘aliment vers un autre

milieu, qui entraîne une accélération de l‘altération de l‘aliment. Elle est généralement

due à l‘oxygène de l‘air ou à la lumière.

La lactofermentation

Page 26: Cour Introduction aux biotechnologies

26

La lactofermentation est une méthode de conservation a priori simple, car elle nécessite

peu de matériel. Les produits lactofermentés sont consommés pour leur goût particulier,

souvent apprécié, et également pour leurs valeurs nutritionnelles, digestives et curatives.

Le principe consiste à mettre les aliments en absence d‘oxygène, pour déclencher la

multiplication des bactéries lactiques, sans danger pour notre organisme, qui se

développeront plus vite que les micro-organismes pathogènes. Le développement des

bactéries lactiques va acidifier le milieu et inhiber les mauvaises bactéries responsables

du pourrissement. Le pH atteint la valeur de 4 : cette acidité permet de stabiliser le

produit et donc de le conserver plus longtemps. La choucroute est un exemple connu de

produit lactofermenté, mais il est possible de lactofermenter les cornichons, les câpres,

les concombres, les carottes, les oignons, les betteraves, les navets, etc. Les produits

lactofermentés, immergés dans leur propre jus et conservés dans des emballages

hermétiques, se conservent de plusieurs semaines à plusieurs mois.

Cette technique, d‘apparence simple, peut cependant s‘avérer plus complexe, surtout au

niveau de la maitrise du goût final du produit, lorsque l‘on s‘aventure hors de la

classique recette de choucroute… La lactofermentation est très à la mode dans le secteur

de la gastronomie, des Chefs étoilés (dont Sang Hoon Degeimbre de l‘Air du Temps)

mettent en place de véritables « grands crus » de légumes lactofermentés, après des

années de recherches. Les asiatiques sont passés maîtres de la discipline !

Ce produit, très apprécié des gastronomes amateurs, est cependant encore très peu

répandu dans le secteur bio. Cela reste un produit de niche, à l‘exception de la

choucroute.

Conservation par ajout d’acide

L‘utilisation d‘un acide alimentaire, comme le vinaigre ou l‘acide lactique, permet de

conserver le produit plus longtemps. En diminuant le pH sous la barre de 4, les micro-

organismes ne se développent plus. Cette méthode permet un stockage à température

ambiante.

Conservation par l’alcool

L‘alcool détruit les micro-organismes et empêche leur développement. La méthode est

très facile (les produits sont placés dans un récipient hermétique avec du sucre et de

l‘alcool), mais très anecdotique. On peut citer comme exemple les cerises à l‘alcool...

Page 27: Cour Introduction aux biotechnologies

27

La production spécifique de cidre ou de vin est également un type de transformation qui

permet de valoriser un surplus de pommes ou de raisins. Toutefois, ces techniques

nécessitent de bonnes connaissances dans le domaine et sont peu adaptées à un projet de

diversification.

III.2. Production de matrices alimentaire en bioréacteurs

Les milieux de cultures utilisés en industrie sont essentiels pour la grande majorité des

microorganismes industriels. Le milieu de culture peut être définit comme étant le

milieu qui permet la production de la biomasse cellulaire, la synthèse du produit désiré.

Il doit contenir au moins une source de carbone, d‘azote, d‘oxygène, d‘hydrogène,

certains oligo-éléments , des vitamines et des facteurs de croissance. Exemple :

Les mélasses de Betteraves et de la canne à sucre : riche en Saccharose

permettent d‘obtenir des biomasses protéiques ou des levures utilisant le lactose.

L‘amidon est utilisé comme matière pour la production industrielle des

protéines.

III.2.1 Bioréacteurs et systèmes de fermentation

Le bioréacteur (appelé aussi fermenteur) est un appareil (ou cuve) qui permet la

croissance de micro-organismes (levures, bactéries, champignons microscopiques,

algues) pour la production de biomasse, de métabolites primaires, secondaires ou encore

la bioconversion d‘une molécule d‘intérêt .Il assure le contrôle des conditions physico-

chimiques (Température, pH , aération, etc..) pour avoir un bon rendement de

productivité.

-La performance de tout bioréacteur dépend de nombreuses fonctions :

Les concentrations de biomasse

L‘apport de nutriments

Les conditions stériles

Le retrait du produit

Les agitations efficaces

Page 28: Cour Introduction aux biotechnologies

28

Figure 02 : Un bioréacteur

III.2.2. Les différents types de culture

Les cellules peuvent être cultivées en suspension ou immobilisées. Pour les cultures de

cellules en suspension, différents modes d'alimentation en milieu nutritif peuvent être

utilisés (Figure 03).

Figure 03 : Représentations schématiques des différents modes d'alimentations en

milieu nutritif de bioréacteurs.

Page 29: Cour Introduction aux biotechnologies

29

Ci-dessous (Figure 04), sont représentées les cinétiques observées selon le mode

d'alimentation ; ces principaux modes seront décrits plus en détail dans les paragraphes

suivants.

Figure 04 : Représentations des cinétiques des concentrations cellulaires (X), des

substrats (S) et des produits (P) en fonction du mode d'alimentation du bioréacteur.

1. Culture discontinue (Batch) ou non renouvelée

Ce sont des cellules inoculées dans un milieu frais et aucun autre élément nutritif n‘est

ajouté jusqu‘à ce que le produit désiré soit produit. Le bioréacteur ne possède ni entrée

ni sortie. En fin de fermentation, le fermenteur est nettoyé pour une prochaine

culture..Ce mode de fermentation est le seul utilisé pour la production de métabolites

secondaires surtout les antibiotiques.

2. Fermentation en culture discontinue alimentée (Fed-batch)

C‘est une culture discontinue alimentée en continue par un milieu nutritif. La croissance

démarre plus vite dans un volume de culture réduit, celui-ci augmente au cours du

temps. Lorsque la cuve est remplie, l‘alimentation est coupée. Le Fed-batch, permet en

pratique un gain de temps, une augmentation de productivité et une possibilité de

modification du milieu en cour de culture. Applications ; La production de la

pénicilline.

3. Fermentation en culture continue

Le milieu de croissance frais est ajouté en permanence, les cellules et le milieu épuisé

sont éliminés simultanément. Le volume de culture microbienne est constant ou le débit

de milieu est égal au mélange de biomassemilieu liquide de façon à maintenir le volume

du réacteur constant.

Il existe 2 principaux types de culture continue à écoulement continu

A. Turbidostat : Le taux de croissance spécifique est égale ou très proche de µ

max et est contrôlé par les vitesses de réactions cellulaires internes.

Page 30: Cour Introduction aux biotechnologies

30

B. Chemostat : Le Chemostat constitue le système ouvert de fermentation continue

qui est le plus simple et le plus répandu. Il set caractérisé par un volume

réactionnel constant.

III.3. Sécurité, traçabilité et qualité des aliments

Les consommateurs veulent connaître l‘origine des aliments qu‘ils achètent. Pour

satisfaire cette demande et retrouver ―l‘histoire‖ d‘un produit en cas d‘accident

sanitaire, les industriels ont mis en place des procédures de ―traçabilité‖. Selon la norme

ISO 8402, la traçabilité se définit par ―l‘aptitude à retrouver l‘historique, l‘utilisation ou

la localisation d‘une entité (par exemple un végétal, un animal, une denrée alimentaire)

au moyen d‘identifications enregistrées‖.

La traçabilité permet aux professionnels de suivre la circulation des denrées et les

transformations qu‘elles ont subies, de la ferme aux points de vente, ou de remonter la

filière ―produit‖, de l‘aval vers l‘amont, afin de revenir à l‘origine d‘une contamination

pour retirer les produits susceptibles d‘avoir été contaminés.

On parle donc de ―traçabilité montante‖ et de ―traçabilité descendante‖. La première est

un outil mis au service de bonnes pratiques de production ; la seconde est un outil

précieux pour la mise en œuvre des procédures de rappel ciblé d‘un produit. Les

techniques ―moléculaires‖ et l‘Internet s‘avèrent être des auxiliaires essentiels de la

traçabilité. Les techniques ―moléculaires‖ servent à identifier les produits d‘origine

biologique au niveau des espèces (présence ou absence de porc, de soja ou d‘une plante

OGM) et même des individus (tel rôti provient de telle vache de tel élevage).

Quant à l‘Internet, il assure la mise en réseau des données collectées : la transmission

automatique des informations recueillies réduit au minimum les risques d‘erreur

inhérents à leur saisie manuelle. Les codes-barres et les étiquettes électroniques

permettent d‘identifier et de suivre les contenants (cartons, palettes…) et les contenus

(denrées).

Page 31: Cour Introduction aux biotechnologies

31

IV. Biotechnologies et l’industrie à des fins non alimentaires

IV.1. Bioénergie

Les bioénergies désignent l‘énergie issue de la biomasse transformée en électricité mais

également en chaleur, en gaz ou en carburant.

La bioénergie moderne à haute efficacité recourt à des solides, des liquides et des gaz

plus commodes comme vecteurs d‘énergie secondaire en vue de produire de la chaleur,

de l‘électricité, de la chaleur et de l‘électricité combinées (on parle de cogénération) et

des biocarburant pour divers secteurs. Les biocombustibles liquides comprennent

l‘éthanol et le biogazole, qui servent aux transports routiers dans le monde entier et à

certains secteurs industriels.

Les gaz dérivés de la biomasse – et surtout le méthane – émanant de la digestion

anaérobie de résidus agricoles et de déchets urbains solides servent à produire de

l‘électricité, de la chaleur ou les deux.

L‘apport le plus important à ces services énergétiques est fondé sur des combustibles

solides tels que les copeaux, les granulés, le bois de récupération et autres produits. Le

chauffage inclut le chauffage des espaces et de l‘eau, comme dans les systèmes de

chauffage urbain.

La bioénergie puise son combustible dans les cultures énergétiques, les résidus issus des

forêts, de l‘agriculture et de l‘élevage, ainsi que les biocarburants dits de deuxième

génération.

La bioénergie est intégrée de façon complexe dans les systèmes mondiaux de biomasse

servant à la production de denrées alimentaires, de fourrage, de fibres et de produits

forestiers et dans la gestion de déchets et de résidus.

On appelle également "houille verte" l'énergie en provenance des végétaux. Celle-ci est

renouvelable puisque les plantes repoussent pratiquement sans cesse grâce à l'énergie

solaire et au processus de photosynthèse :

Anabolisme : n [CO2 + H2O] + énergie -> n (CH2On)

Catabolisme : [CH2O]n + nO2 -> n[CO2 + H2O] + dégagement d'énergie

Page 32: Cour Introduction aux biotechnologies

32

On regroupe les termes d'anabolisme et de catabolisme sous le nom de métabolisme.

Ainsi, la photosynthèse absorbe du gaz carbonique, consomme de l'eau et rejette de

l'oxygène. L'avantage est que le soleil intermittent est ici stocké dans la masse végétale.

Mais c'est une énergie à faible densité énergétique, de plus l'humidité contenue dans la

biomasse la réduit d'où un rendement énergétique très faible. Et c'est une grande

consommatrice d'espace et d'eau.

On distingue deux types de biomasse : la biomasse solide (bois, paille...) et la biomasse

à haute efficacité.

VI.2. Biomatériaux et agro-polymères

Les polymères forment une classe très importante de matériaux sans laquelle la vie

semble très difficile. Ils sont partout autour de nous dans un usage quotidien; en

caoutchouc, en plastique, en résines, et dans les adhésifs et les rubans adhésifs. Le mot

polymère est dérivé de mots grecs, poly = beaucoup et mers = parties. Un polymère est

une macromolécule, organique ou non, constituée de l‘enchaînement répété d‘un même

motif ou monomère, tous reliés entre eux par des liaisons dites « covalentes ».Le

nombre d'unités monomères est habituellement grand et variable, chaque échantillon

d'un polymère des macromolécules ou des polymères se trouvent dans le corps humain,

les animaux, les plantes, les minéraux et produits manufacturés. Les substances comme

les suivantes contiennent des polymères: diamant, béton, quartz, verre, nylon, plastique,

ADN, pneus, coton, cheveux, pain et peinture étant typiquement un mélange de

molécules ayant des poids moléculaires différents.

VI.2.1. Classification des polymères :

La classification de base des polymères comprend deux groupes connus sous le nom de

polymères naturels et de polymères synthétiques. Les polymères naturels sont des

composés polymères que l'on peut trouver dans notre environnement. Les polymères

synthétiques sont des composés polymères produits artificiellement. C'est la principale

différence entre les polymères naturels et les polymères synthétiques.

a. Les polymères naturels :

Les polymères naturels sont des composés polymères que l'on peut trouver

naturellement dans notre environnement. La plupart des composés chimiques dans les

Page 33: Cour Introduction aux biotechnologies

33

systèmes biologiques sont des composés polymères. Ces polymères naturels se trouvent

principalement dans trois types tels que les polysaccharides, les polyamides et les poly

nucléotides.

b. Les polymères synthétiques :

Les polymères synthétiques sont ceux qui sont des polymères fabriqués par l'homme. Le

polymère qui a été synthétisé en laboratoire est connu sous le nom de polymère

synthétique. Des exemples de tels polymères sont le polyvinyle alcool, polyéthylène,

polystyrène, polysulfone, etc.

Tableau 01 : Comparaison entre les polymères naturels et synthétique

les polymères naturels sont des composés

polymères que l'on peut trouver

naturellement dans notre environnement

les polymères synthétiques sont des

composés polymères produits

artificiellement par l'homme

se produisent naturellement ne se produisent pas naturellement

produire à partir de processus biologiques produire à partir de processus chimiques

la plupart des polymères sont facilement

dégradés par des processus biologiques

la plupart des polymères sont difficiles à

dégrader naturellement par des processus

biologiques

VI .2.2. Les domaines d’application :

Polymères et aliments

Les polymères sont très largement utilisés dans la production, la distribution,

l'emballage et la préparation des aliments. Quelques exemples de ces utilisations sont

énumérés ci-dessous.

a. Agriculture:

Feuilles pour protéger les cultures

Page 34: Cour Introduction aux biotechnologies

34

Encapsulation de graines (gels et nutriments)

Vêtements de protection pour les travailleurs agricoles.

b. Distribution:

Emballage dans une atmosphère inerte

Emballage sous vide

Emballage isolé.

c. Vente au détail:

Sacs de transport (maintenant biodégradables)

Une variété de types d'emballage

Polymères dans les produits médicaux

a- Lentilles de contact

Le matériau utilisé dans les lentilles de contact a été fabriqué à l'origine par

polymérisation radicalaire en masse, qui a été effectuée très lentement pour minimiser le

stress. Les tiges de polymère ont ensuite été découpées en boutons, qui ont été mis en

forme sur un tour pour donner la forme optique correcte. De nos jours, le moulage par

coulée avec initiation UV est la technique préféré

b- Les soins des plaies

Il existe plusieurs types de polymères qui offrent une protection physique et biologique.

(Agissent comme des mastics tissulaires):

La colle de fibrine, qui est naturelle et qui se forme en mélangeant le fibrinogène

et la Thrombine

Une protéine réticulée formée par mélange d'une protéine naturelle (albumine)

avec un agent de réticulation synthétique, par exemple PEG (SS) 2 (PEG =

polyéthylène glycol)

c- Polymères dentaires

L'amalgame argent / mercure utilisé pour les obturations dans le passé a été remplacé

par des matériaux polymériques en raison des préoccupations concernant la nature

toxique de la vapeur de mercure et parce que de plus grandes quantités de dents doivent

être enlevées pour fournir une clé pour l'amalgame. L'émail dentaire est

l'hydroxyapatite. La dentine contient 40% de protéines et 60% d'hydroxyapatite. Tout

matériau utilisé pour remplir une dent doit être résistant à l'humidité, à la chaleur et au

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froid extrêmes, à l'abrasion, aux contraintes mécaniques, à la microflore bactérienne et

aux contraintes de retrait et doit avoir un aspect acceptable.

VI.3. Biomolécules et activités cellulaires

Les organismes vivants sont constitués essentiellement de macromolécules formées de

longues chaînes d‘atomes qui adoptent, en se repliant, une structure spatiale bien

définie. La fonction biologique de chaque macromolécule est étroitement reliée à sa

structure, d‘où l‘intérêt de déterminer celle-ci. Depuis les années 50, l‘importance des

relations structure fonction a largement encouragé le développement des méthodes de

détermination de structures moléculaires.

Les biomolécules, « bios » signifiant vie en grec, comprennent les lipides, les acides

nucléiques, les protéines, et les glucides.

VI.3.1. Les lipides :

Les acides aminés peuvent se lier les uns aux autres par une liaison peptidique qui se

fait entre le groupement acide d‘un acide aminé et le groupement amine de l‘autre. Au

cours de la réaction, une molécule d‘eau et éliminée ; il s‘agit donc d‘une réaction de

condensation

Les lipides sont une classe hétérogène de molécules qui ont en commun les

caractéristiques suivantes : ce sont des substances d'origine biologique elles sont très

peu solubles dans l'eau mais solubles dans des solvantsϖ organiques comme l'éther, le

chloroforme, le méthanol, l'hexane…

Les lipides ont un rôle essentiel comme constituant des membranes biologiques

(Cholestérol, phospholipides, glycophospholipides). Ils constituent la structure

de certaines hormones (hormones stéroïdes)

Certaines vitamines. Ils servent aussi de réserve énergétique sous forme de

triglycérides.

Dans les adipocytes les lipides permettent aussi une protection thermique e

mécanique. Parmi les lipides on trouve principalement : les glycérides et

notamment les triglycérides qui sont des molécules formées à partir d'une

molécule de glycérol liée à trois molécules d'acides gras par des liaisons esters.

Page 36: Cour Introduction aux biotechnologies

36

VI.3.2. Les protéines :

Les protéines furent découvertes par le chimiste néerlandais Gerhard Mulder (1802-

1880). Le terme protéine vient du grec ancien prôtos qui signifie premier, essentiel. Ceci

fait probablement référence au fait que les protéines sont indispensables à la vie et

qu'elles constituent souvent la part majoritaire (≈60%) du poids sec des cellules. Les

protéines adoptent en effet de multiples formes et assurent de multiples fonctions. Mais

ceci ne fut découvert que bien plus tard, au cours du XXe siècle.

Une protéine est une macromolécule biologique composée d‘une ou plusieurs chaînes

d'acides aminés liées entre elles par des liaisons peptidiques (chaine polypeptidique). En

général, on parle de protéine lorsque la chaîne contient un grand nombre d‘acides

aminés, et de peptide pour des assemblages de petite taille. L'ordre dans lequel les

acides aminés s'enchaînent est codé par le génome et constitue la structure primaire de

la protéine. La protéine se replie sur elle-même pour former des structures secondaires,

dont les plus importantes sont l'hélice alpha et le feuillet bêta. Les protéines remplissent

des fonctions très diverses au sein de la cellule et de l'organisme :

Les protéines des structures, qui permettent à la cellule de maintenir son

organisation dans l'espace.

Les protéines de transport, qui assurent le transfert des différentes molécules

dans et en dehors des cellules.

Les protéines régulatrices, qui modulent l'activité d'autres protéines.

Les protéines de signalisation, qui captent les signaux extérieurs, et assurent leur

transmission dans la cellule ou l‘organisme.

Les protéines motrices, permettant aux cellules ou organismes ou à certains

éléments (cils) de se mouvoir ou se déformer.

VI.3.3. Les glucides:

Les glucides constituent la majorité des sources de calorie pour la consommation

humaine.

Ils sont également utilisés comme matière première ou additifs pour la

fabrication de plusieurs produits alimentaires ou autres.

Page 37: Cour Introduction aux biotechnologies

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Leur utilisation comme additifs dans les produits alimentaires est due

essentiellement à la propriété stabilisante, épaississante et gélifiante de certains

glucides

Chapitre V : Biotechnologies microbiennes et infectiologie

Introduction

Ensemble des techniques qui visent à l'exploitation des micro-organismes, des cellules

animales et végétales, et de leurs constituants, la biotechnologie, dont les origines se

confondent avec l'origine de l'humanité, a trouvé ses premières applications dans le

domaine de la santé avec les travaux de Louis Pasteur à la fin du siècle

dernier.Accompagnant les progrès de la microbiologie et de l'immunologie, d'autres

vaccins de maladies virales ou bactériennes ont été développés au cours de la première

moitié du siècle : vaccins préparés à partir de micro-organismes ou de leurs toxines

inactivés et formulés en présence de substances adjuvantes de l'immunité, et vaccins

préparés à partir de micro-organismes de pouvoir pathogène atténué ; ce développement

des vaccins n'a été possible que grâce au développement concomitant des techniques de

culture des tissus ou des cellules d'origine animale. Ce n'est toutefois que beaucoup plus

récemment qu'un certain nombr e de découvertes de caractère multidisciplinaire mais

résultant principalement des progrès de la biochimie, de la biologie moléculaire et de

l'immunologie, allaient jouer un rôle décisif dans le diagnostic, la prévention et la lutte

contre les principales maladies infectieuses ou parasitaires. Parmi ces découvertes, il

convient de mentionner la structure de l'acide désoxyribonucléique (ADN) support de

l'hérédité, la structure et la synthèse des protéines, la recombinaison génétique de l'ADN

et la fusion cellulaire à l'origine de l'obtention des anticorps monoclonaux.

V.1. Diagnostics

Au plan général, le diagnostic des maladies infectieuses, virales ou bactériennes et des

maladies parasitaires repose sur la mise en évidence de l'agent ou de certains de ses

constituants (diagnostic direct) ou sur la mise en évidence des éléments de la réponse

immunitaire induite par les antigènes portés par cet agent (diagnostic indirect).

V.1.1. diagnostic direct

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Pour le diagnostic direct, les techniques les plus classiquement utilisées (mise en

évidence macroscopique ou microscopique directe de l'agent ou après coloration

incluant l'utilisation de marqueurs fluorescents, culture, isolement, caractérisation, etc.)

cèdent progressivement le pas à de nouvelles techniques plus spécifiques et plus

sensibles. Parmi celles-ci figurent les techniques immuno-enzymatiques, qui reposent

sur la mise en évidence des déterminants antigéniques portés par l'agent recherché au

moyen d'anticorps spécifiques marqués par des enzymes destinées à révéler la formation

des complexes antigènes-anticorps. Ces complexes sont révélés par l'activité

enzymatique qu'ils portent, l'action de l'enzyme sur un substrat approprié transformant

ce dernier en un produit coloré, facilement visualisable. La spécificité et la sensibilité de

ces techniques peuvent se trouver considérablement accrues par l'utilisation d'anticorps

monoclonaux obtenus par la fusion d'une cellule productrice d'un anticorps

monospécifique (plasmocyte B) avec une cellule lui apportant l'immortalisation et la

sécrétion (myélome). De même , la sensibilité de ces techniques peut se trouver

augmentée par l'utilisation d'un marqueur chimio luminescent en lieu et place d'un

marqueur enzymatique.

Plus récemment, les progrès réalisés dans la connaissance des acides nucléiques ont

permis d'envisager la mise au point de techniques de diagnostic direct basées non plus

sur la recherche de l'agent infectieux ou parasitaire et de ses constituants antigéniques,

mais sur la mise en évidence du matériel génétique, ADN ou acide ribonucléique

(ARN), porté par ces agents.

Un progrès décisif pour la mise en évidence des matériels génétiques portés par les

agents est représenté par la technique dite d'«amplification en chaîne par polymérase»,

plus connue sous la dénomination anglaise de «Polymerase Chain Reaction» (PCR).

D'une extrême sensibilité, cette technique peut être également d'une grande spécificité

qui dépend notamment de la nature des amorces utilisées. Toutes ces techniques, dont

certaine (hybridation, amplification de gène) relèvent encore du laboratoire spécialisé et

du diagnostic individuel, sont désormais disponibles sous forme de trousses (kits)

fournissant tous les éléments nécessaires à la réaction. Nul doute que, dans un proche

avenir, leur utilisation au moyen d'automates les destinera au diagnostic de masse en

même temps que leur simplification les rendra accessibles au laboratoire non spécialisé

ou au praticien.

Page 39: Cour Introduction aux biotechnologies

39

V.1.2. Diagnostic indirect

Pour le diagnostic indirect, les techniques classiquement utilisées pour la mise en

évidence des anticorps (agglutination rapide, agglutination lente, fixation du

complément, inhibition de l'hémagglutination, neutralisation, etc.); bien qu'encore très

largement utilisées y compris comme techniques de référence, cèdent progressivement

le pas aux techniques immunoenzymatiques souvent plus spécifiques et surtout plus

sensibles. Les techniques de diagnostic indirect sont basées, comme les techniques de

diagnostic direct, sur la mise en évidence de complexes antigènes-anticorps. Dans le cas

du diagnostic indirect, les complexes sont formés entre le ou les antigènes de spécificité

connue, apportés dans la réaction (virus, bactéries, parasites, etc., ou leurs extraits) et les

anticorps éventuellement présents dans l'échantillon soumis à l'analyse. Dans ce cas, les

complexes antigènes-anticorps formés peuvent être révélés par différentes techniques,

qui utilisent toutes des marqueurs enzymatiques engagés secondairement dans des

réactions enzymes-substrats se traduisant par l'apparition de produits colorés.

L'apport de la biotechnologie au diagnostic indirect, reposant sur la mise en évidence

des composantes cellulaires de la réponse immunitaire, doit être souligné, avec

l'utilisation des tests in vivo qui recherchent un état d'hypersensibilité retardée

(intradermoréactions) pour le diagnostic de nombreuses infections virales ou

bactériennes et d'infestations parasitaires. A ces tests, il convient maintenant d'ajouter

les tests in vitro qui s'adressent aux différents éléments cellulaires de la réponse

immunitaire en révélant leur niveau de sensibilisation à des antigènes spécifiques (test

de cytotoxicité lymphocytaire par exemple).

V.2. Nouvelles voies thérapeutiques

Tout d‘abord, les biotechnologies ont permis de produire des médicaments que les

méthodes industrielles classiques (extraction à partir d‘organismes vivants, souvent des

animaux, problèmes de purification, risque de contamination notamment virale) ne

permettaient pas ou plus d‘obtenir. C‘est le cas par exemple de l‘hormone de croissance

ou des interférons, dont la production est devenue possible grâce au clonage par génie

génétique et à la synthèse de protéines à usage thérapeutique, ou encore des anticorps

monoclonaux, spécifiquement générés pour bloquer l‘action de certains agents ou

récepteurs. Par ailleurs, la disponibilité de protéines pures, en grande quantité, a permis

Page 40: Cour Introduction aux biotechnologies

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le développement de très nombreux kits de diagnostic, alliant simplicité d‘utilisation,

sensibilité et spécificité, et a transformé l‘approche de très nombreuses affections.

Ensuite, avec le séquençage du génome de nombreux organismes vivants et notamment

celui de l‘homme, l‘identification de nouveaux gènes, l‘étude de leurs polymorphismes

facilitée par l‘utilisation de bio puces de plus en plus performantes, la découverte de

nouveaux mécanismes moléculaires ont facilité la recherche de médicaments

entièrement nouveaux.

V.3. Lutte contre le dopage et l’utilisation de stupéfiants

V.3.1. Les produits dopants

Déterminées par le CIO (Comité International Olympique) au Journal Officiel du 17

juin 1998, décret n° 98-464 définit 5 classes de produits interdits. Cette liste n'est pas

exhaustive et les produits cités sont des exemples des produits les plus connus.

Les stimulants qui réduisent la sensation de fatigue physique : amphétamines,

cocaïne, caféine...

Les narcotiques, naturels ou synthétiquesqui diminuent la sensation de douleur

: dextromoramide, diamorphine (héroïne), méthadone, morphine, pentazocine,

péthidine et substances apparentées.

Les agents anabolisants qui entraînent une augmentation de la force et de la

puissance des muscles et qui sont divisés en 2 classes :

les stéroïdes anabolisants androgènes (SAA) : testostérone, nandrolone,

stanozolol ...

les bêta-2 agonistes.

Les diurétiques qui sont utilisés pour perdre du poids et diluer les produits

dopants injérés.

Les hormones peptidiques et glycoprotéiniques et analogues qui favorisent le

développement de la masse musculaire : gonadotrophine chorionique (HCG),

gonadotrophine chorionique humaine, corticotrophine (ACTH) , hormone de

croissance (hGH), somatotrophine.

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V.3.2. La lutte contre le dopage

Pour lutter contre le dopage, il faut pouvoir détecter, dans le sang, des éventuelles

molécules dopantes au milieu de nombreuses autres molécules présentes dans

l‘organisme des champions. Des techniques toujours plus performantes pour ce faire ont

été développées. C‘est très difficile surtout qu‘elles peuvent n‘être qu‘en très faibles

concentrations, parfois pas plus d‘un nano-gramme (ng = un milliardième de gramme)

par millilitre – (ng/ml). Imaginez :

détecter un morceau de sucre dans une piscine olympique Pour les petites molécules,

une des techniques les plus utilisées dans les laboratoires d‘analyse s‘appelle la

chromatographie, aujourd‘hui très performante pour traiter le sang ou les urines. La

rapidité des analyses est aussi très importante, car on a besoin de diagnostics « en direct

» pendant les compétitions sportives. Pour les grosses molécules dopantes également

(comme l‘EPO ou l‘hormone de croissance), des techniques très performantes sont

disponibles.

La chromatographie

Il s‘agit de la réalisation d‘un tri entre les différentes espèces moléculaires d‘un

mélange. On va ainsi forcer toutes les molécules à effectuer un parcours commun

parsemé d‘obstacles : certaines espèces le franchiront aisément, d‘autres auront plus de

difficultés. À l‘arrivée, il y aura un échelonnement. Pour entraîner les molécules, il faut

les véhiculer dans un fluide – la phase mobile – qui peut être soit un liquide soit un gaz.

L‘obstacle à franchir, qui ne doit pas être entraîné par la phase mobile, doit être fixe et

produire des effets reproductibles : il constitue la phase stationnaire. Cette phase

stationnaire, le plus souvent emprisonnée dans une colonne, peut être un solide ou un

liquide immobilisé sur un solide.