Coté plus #2 Septembre 2014

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Jean-Jacques FM CULTURE Téléréalité Choul'estival Cinéma Journée du patrimoine Depuis quelques mois, une webradio destinée aux jeunes genevois est née, en hommage à Jean-Jacques Rousseau. Au menu, pas de littérature, mais il y en a pour tous les goûts : musique, humour, politique, mode, sorties et j’en passe ! Une possibilité de se cultiver tout en se divertissant. Et surtout garantit 100 % sans publicité ! JJFM offre une diversité de contenus très intéressante pour une webradio de jeunes bénévoles et amateurs. C’est aussi la possibilité d’écouter des nouveautés, des artistes peu connus ou des chroniques insolites. De quoi passer de vrais bons moments sur les ondes de Jean-Jacques FM ! Du côté des chroniqueurs, l’expérience au micro est avant tout une immense opportunité de découvrir un monde que tout le monde connaît, mais que peu de monde maîtrise. Le tout dans une ambiance détendue, notamment lors des directs du mercredi soir (21:00 - 22:00). C’est aussi la possibilité d’apprendre grâce aux échanges entre chroniqueurs et par la pratique. Enfin, l’équipe de JJFM découvre comment organiser une webradio et tout ce qui va avec, de la promotion à la mise au point du site internet, en passant par l’organisation des émissions. Une belle expérience pour des jeunes, qu’ils soient intéressés à travailler dans le domaine par la suite ou pas. Toutes les personnes intéressées à tenir une chronique sont d’ailleurs les bienvenues pour participer à cette magnifique aventure. Retrouvez-nous tous les mercredis soirs et en permanence sur notre site www.jjfm.pjgenevois.ch ! Page 2-3 L'ENQUETE L'abstentionnisme chez les jeunes Page 3-4 La reprise est partout autour de nous. En cette fin d'été où le reflux de la mer sur le sable blanc résonne comme une douce musique lointaine, la reprise s'impose bien malgré nous comme l'évidence, la nécessité du moment. Partout la société se remet en marche et l'immense machine du monde reprend sa routine habituelle. Cette routine, qu'on pensait ne jamais retrouver, sacrifiée puis oubliée il y a deux mois sur l'autel des horizons lointains. Bien sûr , il y a ceux qui n'ont pas pu faire fi de l'odeur des livres dans les rayonnages de bibliothèques ou de celle d'une machine à café vrombissante dans le coin d'un bureau. Il n’empêche qu'arrivé septembre chacun envie la fraîche valse iodée des embruns ou simplement celle d'un rosé couleur ciel-de-fin-de-journée dont le souvenir s’éloigne indéniablement. Malgré tout, cette reprise est une invitation au combat et au dépassement personnel. Où que ce soit, l'heure de monter sur le ring a sonnée, dans la joie et la bonne humeur. Pour la rédaction de « Côté Plus » c'est aussi un challenge. Celui de vous offrir un contenu instructif, varié et positivé. A titre personnel je reprends le poste de rédacteur en chef avec la conviction que le monde, aussi triste soit-il, mérite son lot de bonne humeur et d'informations réjouissantes, par respect pour tout ceux qui, partout, luttent pour faire de leur vie un modèle à suivre. Cette année, grâce à la magnifique équipe de rédacteurs qui soutient le journal, nous vos proposerons de quoi voir la vie sous un jour meilleur ! Toute la rédaction se joint à moi pour vous souhaiter beaucoup de plaisir dans les colonnes de « Côté Plus » et une très belle reprise... Côté Plus #2 Septembre Page 1 Côté Plus #2 SEPTEMBRE L'INTERVIEW avec Florian Irminger, fondateur de Stop Suicide Page 6-7 EDITO L'équipe du JJFM lors du direct du mercredi soir Adrien Rufener JJFM, la webradio de la bonne humeur ! de Gaëtan Corthay

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Page 1: Coté plus #2 Septembre 2014

Jean-Jacques FM

CULTURETéléréalitéChoul'estivalCinémaJournée du patrimoine

Depuis quelques mois, une webradio destinée aux jeunes genevois est née, en hommage à Jean-Jacques Rousseau. Au menu, pas de littérature, mais il y en a pour tous les goûts  : musique, humour, politique, mode, sorties et j’en passe  ! Une possibilité de se cultiver tout en se divertissant. Et surtout garantit 100 % sans publicité ! JJFM offre une diversité de contenus très intéressante pour une webradio de jeunes bénévoles et amateurs. C’est aussi la possibilité d’écouter des nouveautés, des artistes peu connus ou des chroniques insolites. De quoi passer de vrais bons moments sur les ondes de Jean-Jacques FM  !D u c ô t é d e s c h r o n i q u e u r s , l’expérience au micro est avant tout

une immense opportunité de découvrir un monde que tout le monde connaît, mais que peu de monde maîtrise. Le tout dans une ambiance détendue, notamment lors des directs du mercredi soir (21:00 - 22:00). C’est aussi la possibilité d’apprendre grâce aux échanges entre chroniqueurs et par la pratique. Enfin, l’équipe de JJFM découvre comment organiser une webradio et tout ce qui va avec, de la promotion à la mise au point du site internet, en passant par l’organisation des émissions. Une belle expérience pour des jeunes , qu’ i l s soient intéressés à travailler dans le domaine par la suite ou pas. Toutes les personnes intéressées à tenir une ch ron i que son t d ’ a i l l e u r s l e s bienvenues pour participer à cette magnifique aventure.

Retrouvez-nous tous les mercredis soirs et en permanence sur notre site www.jjfm.pjgenevois.ch  !

Page 2-3

L'ENQUETE

L'abstentionnisme chez les jeunes

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La reprise est partout autour de nous. En cette fin d'été où le reflux de la mer sur le sable blanc résonne comme une douce musique lointaine, la reprise s'impose bien malgré nous comme l'évidence, la nécessité du moment. Partout la société se remet en marche et l'immense machine du monde reprend sa routine habituelle. Cette routine, qu'on pensait ne jamais retrouver, sacrifiée puis oubliée il y a deux mois sur l'autel des horizons lointains. Bien sûr , il y a ceux qui n'ont pas pu faire fi de l'odeur des livres dans les rayonnages de bibliothèques ou de celle d'une machine à café vrombissante dans le coin d'un bureau. Il n’empêche qu'arrivé septembre chacun envie la fraîche valse iodée des embruns ou simplement celle d'un rosé couleur ciel-de-fin-de-journée dont le souvenir s’éloigne indéniablement. Malgré tout, cette reprise est une invitation au combat et au dépassement personnel. Où que ce soit, l'heure de monter sur le ring a sonnée, dans la joie et la bonne humeur. Pour la rédaction de «  Côté Plus  » c'est aussi un challenge. Celui de vous offrir un contenu instructif, varié et positivé. A titre personnel je reprends le poste de rédacteur en chef avec la conviction que le monde, aussi triste soit-il, mérite son lot de bonne humeur et d'informations réjouissantes, par respect pour tout ceux qui, partout, luttent pour faire de leur vie un modèle à suivre. Cette année, grâce à la magnifique équipe de rédacteurs qui soutient le journal, nous vos proposerons de quoi voir la vie sous un jour meilleur  ! Toute la rédaction se joint à moi pour vous souhaiter beaucoup de plaisir dans les colonnes de «  Côté Plus  » et une très belle reprise...

Côté Plus #2 Septembre Page 1

Côté Plus #2SEPTEMBRE

L'INTERVIEW

avec Florian Irminger, fondateur de Stop Suicide

Page 6-7

EDITO

L'équipe du JJFM lors du direct du mercredi soir

Adrien Rufener

JJFM, la webradio de la bonne humeur !

de Gaëtan Corthay

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Côté Plus L'INTERVIEW

Côté Plus #2 Septembre Page 2

A l’âge de 16 ans, vous fondez avec quelques collégiens une association pour prévenir le suicide des jeunes en Suisse, suite au suicide de l’un de vos camarades de classe. Comment êtes-vous passé d’un deuil difficile à un engagement concret  ? C’est évidemment une cause pour laquelle on ne s’engage pas sans volonté personnelle, sans y avoir été confronté. La manière dont mes amis ont vécu le suicide d’une de nos connaissances, d’un ami, restera pour moi toujours la raison d’un engagement personnel.Mais ce fut aussi une réaction à la passivité de la société. Je ne peux toujours pas m’imaginer qu’on ne veuille pas faire tout ce qui est possible pour éviter qu’un jeune ne se suicide. Avec un peu de prévention, tant de vies pourraient être sauvées ou, du moins, tant de jeunes pourraient trouver l’aide dont ils ont à besoin à un moment donné de leur vie.

L’association STOP SUICIDE a mis de nombreuses années pour être reconnue  : décriée par certains politiques et professionnels de la sa nté , ma nqua nt de moyens financiers, sa survie tient beaucoup de l’opiniâtreté de ses fondateurs. Comment avez-vous résisté aux obstacles rencontrés  ?Le plus dur fut lorsqu’une infirmière scolaire nous dit un jour que c’était à cause de gens comme nous que d’autres jeunes se suicidaient. C’était révoltant comme remarque et terriblement insultant pour des amis qui étaient encore en deuil d’une certaine manière. Passer d’une association créée dans une situation de deuil à une association capable de mener des campagnes de prévention fut aussi un obstacle à surmonter. C’était l’enjeu de STOP SUICIDE  : pouvoir s’illustrer par des campagnes douces et protectrices montrant qu’on peut prévenir le suicide et qu’en parler, ça fait du bien.Mais à vrai dire, à 16, 17, 18 ans, on ne se

Avec Florian Irminger

Interview de Florian IRMINGER, fondateur de l’association romande STOP SUICIDE, membre de la l’Assemblée constituante du canton de Genève, membre des Verts suisses et responsable du bureau genevois de l’ONG Human Rights House Foundation.

pose pas de questions. Nous avons fait ce qui nous semblait juste, avons bossé dur, souvent sacrifié des soirées «  trop cools  » et des week-ends à l’étranger, des vacances, pour que STOP SUICIDE puisse se dire dans la rue, puisse avoir un écho, puisse avoir l’effet que nous voulions. Et très rapidement, nous avons reçu un soutien financier de nombreuses communes, de la Ville de Genève, notamment grâce à Manuel Tornare qui, en tant qu’ancien directeur de collège, comprit vite notre volonté.

Le suicide est une problématique délicate, à la frontière entre vie publique et vie privée. Sa prévention e s t e n c o re a b s e n t e d a n s l e programme de santé de nombreux cantons suisses. A quel moment pensez-vous que l’Etat peut – ou doit – intervenir  ? Les jeunes qui pensent au suicide cherchent à en parler, mais ne trouvent personne pour leur dire qu’on pense à eux. Ils veulent un public pour les écouter. C’est exactement le rôle de la société, au-delà de l’État. Tout comme pour la protection de l’environnement, c’est aussi le comportement de tout-un-chacun qui doit changer et pour ce faire l’État ne suffit pas. L’État peut venir en soutien.Ceci étant dit, il est particulièrement dérangeant que la Suisse résiste tant à la tentation de créer un vrai plan de prévention du suicide . On parle volontiers au Parlement et au Conseil fédéral de l’aide au suicide et de sa réglementation, mais on pense encore, comme lorsque nous créâmes STOP SUICIDE, que pour faire de la prévention il manque de base légale. C’est une vision légaliste excessive et qui s’explique surtout par le tabou qui demeure autour de la question du suicide. Votre parcours vous a amené à vous mobiliser de façon politique, mais aussi en faveur des droits de l’homme. Qu’est-ce que l’expérience

associative vous a apporté dans vos c o m p é t e n c e s e t c o m b a t s politiques  ?La chose publique a toujours été fascinante pour moi et le travail fait à STOP SUICIDE m’y liait, sur la question des armes à feu à domicile par exemple ou la politique publique en matière de santé. En rejoignant les Verts, une de mes démarches a été de travai l ler à l’intégration de la prévention du suicide dans le programme des Verts en matière de santé. En travaillant à la Constituante, il en fut de même, et je suis fier de dire qu’en matière de santé et de jeunesse, c’est de beaux articles qui sont aujourd’hui à disposition du parlement et du gouvernement pour enfin prendre le pouls des besoins spécifiques des jeunes en matière de santé.STOP SUICIDE m’a aussi amené à voir que l’État ne peut pas tout. Pas au sens politique, mais au sens de l’action individuelle et personnelle. C’est aussi pour cela que je crois dans le secteur a s soc i a t i f , par s a force e t son indépendance d’esprit.

Aujourd’hui, l’association STOP SUICIDE est reconnue d’utilité publique et subventionnée par deux cantons romands. Les efforts que vous avez fournis ont porté leurs fruits. Quels avantages aurait un j e u n e à s ’ e n g a g e r d a n s u n e association aujourd’hui  ? C’est une formation unique de s’engager dans une association. On peut s’y donner à fond, être reconnu, et on y rencontre des personnes incroyablement plus intéressantes que dans bien d’autres milieux. C’est aussi une manière de se reconnaître personnellement et de reconnaître nos valeurs et nos qualités. Contrairement à d’autres milieux, le succès associatif n’est possible qu’avec une équipe vraiment soudée et qui travaille sur ses qualités et défauts communs.

Charlotte Frossard

Maison des AssociationsRue des Savoises 15

1205 Genève +41 22 320 55 67

[email protected] / www.stopsuicide.chStopsuicide Genève sur facebook

CONTACTS :

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CULTURECôté Plus

Le Choul'estivalUn festival open air qui attire de plus en plus les jeunes genevois.

Le Choul'estival est un festival de musique qui se déroule chaque année depuis 2012 dans le stade de Choulex, commune genevoise. Dans un cadre champêtre défilent des artistes, pour la plupart régionaux, aux styles différents  : dub, électro, rap, hip hop, etc...Ce festival est organisé par un comité de six jeunes tous originaires de Choulex qui se connaissent bien puisqu'ils se fréquentent depuis l'enfance. Comme nous l'a expliqué un des membres du comi té , Quent in Thorens , ce t te assoc ia t ion chou les ienne n 'é ta i t initialement pas destinée à la création d'un festival de musique  : «  À la base on a créé ce comité pour tout autre chose. On voulait ouvrir un local de jeunes à Choulex, ce qu'on a fait. Et qui est resté pendant un moment la seule occupation de l’association. On s'est vite dit qu'on pourrait organiser de petits événements genre barbecues, concerts, etc... et au bout d'un moment on a pensé au festival.  »La première édition du festival en 2012 a été un réel succès avec une fréquentation de 2500 personnes. Succès, qui n'a pas manqué de surprendre le comité d'organisation puisque l'association avait prévu la venue de 800 personnes seulement  : «  On a donc été un peu débordés mais on a eu la chance du débutant. On avait une sécu pour plus de 500 personnes, on a recommandé de la bière et du vin au milieu de la nuit, mais tout est bien allé au final.  ». L'année suivante, en 2013, a aussi été une réussite. Mieux préparés, les choulesiens ont abordé cette édition avec plus de sérénité.Ce festival de musique entièrement organisé par des jeunes promet encore cette année un franc succès. Venez donc tous découvrir le festival de musique open air Choul'estival le 10 septembre dans la belle commune de Choulex, vous ne serez pas déçus.

Pour plus d'informations vous pouvez c o n s u l t e r l e u r s i t e   : www.jeuneschoulesiens.ch ou bien leur page facebook  : Choul'estival.

Gabriela Cabré

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Téléréalité : les chaînes vont-elles trop loin ?

Née d'un concept américain lancé en 1971, la téléréalité débarque en France au début des années 2000. Ce type d'émissions, qui vise à suivre des personnalités plus ou moins connues dans leur quotidien, va déchaîner les passions et dépasser très vite les frontières de l'hexagone. L'immense succès du format va générer des recettes considérables pérennisant ainsi le concept pour des années. Une décennie plus tard, ce qui n'était qu'un programme isolé réservé à certaines grandes chaînes rempli les grilles horaires et représente une des plus conséquente source de revenu du parc audiovisuel français, poussant les sociétés de production à repousser les limites pour attirer l’Audimat. Alors après le double drame de Koh Lanta, la télé-réalité va-t-elle trop loin  ? Éléments de réponse...

Dans le monde entier, les formes de téléréalité sont nombreuses et pour certaines scandaleuses. Les Anges où encore Secret Story ont certes leurs lots de scandales en tous genre, mais restent gentils si l'on regarde nos voisins ne serait-ce qu’européens. En Angleterre, par exemple, un chirurgien autrichien propose tous les samedi soir de disséquer en direct et en prime time de véritables cadavres humains. Toujours outre manche, un animateur qui prétendait «  sentir les balles  » s'est prêté au jeu de la roulette russe en direct sur Channel 4.Enfin, en France, une adaptation té lév isuel le de l ’expér ience de Millgrammes a permis de prouver que sous la pression des caméras et du public, un candidat mentalement

parfaitement constitué était capable de donner la mort en infligeant des chocs électriques de plus en plus violents à l'occupant d'une chaise prévue à cet effet.Le problème est donc bien réel et le constat effrayant. Cependant, même si la solution paraît évidente, pour la trouver il faut retourner la question et se demander   : qui est responsable des débordements et des dérapages des sociétés de production  ? C'est bel et bien le public  ! Car les chaînes ne font que répondre à une demande c r o i s s a n t e d e l a p a r t d e s téléspectateurs qui veulent de plus en plus de spectacle. C'est cette même demande qui pousse les chaînes à programmer leurs émissions entre 20h50 et 22h30, car cette tranche horaire dite  «  primetime  » constitue un des moments les plus regardé de la journée. Pour information, les primes de la saison 2 de «  The Voice  » réunissaient près de 9'000'000 de fans chaque samedi soir. Avec une telle audience, il est dit que TF1 facture 100'000 euros les 30 secondes de publicité et multiplie ainsi ses revenus.

Alors oui, la télé-réalité va trop loin, mais le spectateur contribue très largement à l’amplifi cation du phénomène et il ne tient qu'à l’Audimat de faire baisser les risques. Ce triste constat nous renvoie à reconsidérer totalement les relations nouées au fil des années avec le petit écran. Sommes nous près à cautionner des dérapages aussi grave que l'affaire Gérald Babin au nom du divertissement  ? A méditer...

Gaëtan Corthay

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Côté Plus CULTURE

Genevois que le bon côté de ma ville

Bien que l’offre cinématographique genevoise se distingue par sa diversité et sa qualité, beaucoup de potentiels spectateurs sont refroidis par les tarifs en vigueur. À juste titre. Le coût d’une e n t r é e d e c i n é m a n ’ a c e s s é d’augmenter ces vingt dernières années  ; le prix moyen en Suisse en 2 0 1 3 s ’ é l e v a i t à 1 5 . 5 7 C H F . Cependant, il existe quelques bons plans qui permettent de profiter des nombreuses salles du canton sans se ruiner. Tour d’horizon d’une offre généreuse et plurielle.

Le marché semble dominé par les complexes multisalles qui diffusent les dernières sorties grand publ ic, principalement des superproductions hollywoodiennes et des longs-métrages français. Par exemple, les cinémas Pathé sont présents à Balexert, à la gare (Pathé Rialto) et à Confédération Centre (Pathé Rex). Ce dernier est connu pour retransmettre les films en version originale. Le billet Pathé est plutôt cher mais bénéficie souvent d’offres spéciales, surtout depuis qu’Arena, un nouveau multiplexe de 9 salles au centre commercial de La Praille, est venu concurrencer le quasi-monopole de Pathé. Avec l’Arena-Card, la séance de cinéma est à 10.90 CHF  ; cette carte est transmissible et permet d’acheter jusqu’à six entrées par film. Autre astuce pour réduire les c o û t s , p r a t i q u e r l e t o u r i s m e cinématographique et se rendre dans les cinémas Gaumont à Archamps en France voisine où le prix normal est de 11.50 euros, 9 pour les étudiants.

À côté de ces gigantesques cinémas, Genève regorge de salles de projection discrètes voire effacées. Il s’agit de cinémas indépendants qui ne possèdent pour la plupart qu’une seule salle. C’est le cas du cinéma Bio à Carouge, du Ciné 17 à la rue de la Corraterie, du Cinélux au 8 boulevard Saint-Georges, du Nord-Sud installé 78

rue de la Servette. Aux Eaux-Vives se trouvent les trois salles du cinéma indépendant Les Scala qui a racheté il y a peu Le City situé non loin. À la place du Cirque, le Grütli possède deux salles. Ces cinémas indépendants s e c a r a c t é r i s e n t p a r l e u r programmation diversifiée, originale, propre à chaque l ieu, souvent composée de fi lms d’auteur, de documentaires, de cinéma suisse et de films indépendants du monde entier. Les prix y sont très abordables  ; à l’exception du Ciné 17, les six autres cinémas indépendants proposent un tarif unique de 10 CHF par séance avec la carte Cinépass, 5 CHF avec la carte 20ans/20francs. Citons aussi Le Spoutnik , la sal le de cinéma alternative de l’Usine à la place des Volontaires  ; la place y coûte 8 CHF. À noter encore que le ciné-club universitaire donne chaque lundi à l’auditorium Arditi la possibilité d’apprécier un chef-d’œuvre du septième art pour la modique somme de 8 CHF.

Par ailleurs, les nombreux festivals de film enrichissent considérablement l’offre cinématographique au cours de l’année. En janvier, Black Movie met à l’honneur le cinéma d’auteur international  ; CourToujours fête les courts-métrages en février avant qu’ait lieu, fin février-début mars, le Festival international du film sur les droits humains. Que ce soient le cinéma juif en mars, le film oriental en avril, le cinéma LGBT en septembre, les films d’animations avec le festival Animatou en octobre ou le c inéma l a t ino-amér ica in en novembre, les festivals de film mettent en lumière la pluralité du genre tout au long de l’année. La plupart de ces événements ont lieu au Grütli et la séance coûte habituellement une dizaine de francs. Durant l’été, ce sont les cinémas open air qui assurent le rela i   : couteux au Port-Noir ,

Au bonheur des cinéphiles !OU comment se faire une toile à bas prix à Genève

OrangeCinéma  ; gratuit au Parc de la Perle du lac, CinéTransat.

Si cette présentation chiffrée ne vous a pas convaincus, il ne vous reste plus qu’à vous rendre aux séances gratuites «  Arrête ton cinéma  » organisées par le Parlement des Jeunes Genevois  !

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Sylvain Leutwyler

Les journées du patrimoine

Ramification helvète d'un concepts bien français, les journées du patrimoine conquièrent la Suisse Romande les 13 et 14 septembre prochains! Lieux inédits ou découvertes gustatives, les mille facettes de notre héritage culturel s'offre sous leur plus beau jour. Placé sous le thème énigmatique mais tellement suggestif «  à table  !  », les JEP, comme on les appelle, promettent de belles découvertes. Preuve en est dans les hameaux de Meinier, et plus précisément au Domaine de la Touvière qui ouvre ses portes aux curieux de la région. Avec pour objectif central de pérenniser une agriculture biologique de proximité, le domaine vous propose de venir découvrir une nouvelle manière de penser la production, soucieuse l'environnement et respectueuse des valeurs humaines . Dans le cadre magique de la Touvière, entre bâ t iments c l a s sés , v i gnes e t pommiers, la découverte de cet écrin protégé ne peut laisser indifférent.

Domaine de la Touvière, route du Carre d'aval 10, 1252 Meinier, ligne A arrêt «  Carre d'Amont  » Visites  : Dimanche 14 septembre à 11h et 15h, gratuites

Gaëtan Corthay

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Côté Plus JEUX

Côté Plus #2 Septembre Page 5

Blagounettes :Comment on appelle un chien sans pattes ?On l'appelle pas, on va le chercher.

Ya un mec il rentre dans un café…PLOUF !

Deux patates traversent la route, l'une d'elle se fait écraser. L'autre dit : ''Oh purée !''

J'ai visité un hôpital psychiatrique et j'ai demandé au directeur :- Comment pouvez-vous savoir quand une personne a besoin d'être internée ?- C'est simple, on remplit une baignoire d'eau, on leur donne une petite cuillère, une tasse ou un seau et on leur demande de vider la baignoire.- Ah je vois, une personne normale choisira le seau parce que c'est plus gros c'est ça ?- Non, elle retirera le bouchon. Vous voulez une chambre avec ou sans fenêtre ?

Solutions Mots Fléchés page 8

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L'ENQUETECôté Plus

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L'abstentionnisme chez les jeunes

Les déterminants sociaux d'un désintérêt pour la chose politique

Le Parlement des jeunes Genevois-es (PJG) a pour vocation de susciter l’intérêt des jeunes pour la chose politique. C’est dans cette optique que notre travail s’inscrit. Nous souhaitons en particulier mettre en l u m i è r e l e s r a i s o n s d e l’abstentionnisme chez les 18-25, aujourd’hui en Suisse. Pour exemple, des chiffres issus du site «  easyvote  » révèlent que seuls 21% de cette classe d’âge ont fait usage de leur droit de citoyen lors des élections fédérales de 2009. De tels chiffres m e t t e n t e n q u e s t i o n l a représentativité de la jeunesse dans l’arène politique et pointent du doigt un problème récurrent dans les démocraties modernes. En effet, des taux s i bas de part ic ipat ion permettent de se questionner sur le soutien des jeunes aux décisions prises ainsi que sur leur intérêt pour la vie publique. Ce qui nous apparaît particulièrement intéressant dans ce problème est l’identification de ses causes possibles. C’est pourquoi, dans un premier temps, nous passerons en revue les causes qui ont déjà largement été discutées. Celles-ci privilégient une analyse en considérant le milieu social comme facteur explicatif de la construction du rapport au politique. Ensuite, nous proposerons, dans une deuxième partie, des hypothèses qui nous semblent nouvelles et qui se rattachent, cette fois-ci , aux conditions de vie actuelle de la majorité de la jeunesse suisse.

Il a été maintes fois démontré que le milieu social duquel provient le sujet influence son intérêt ou désintérêt

pour la politique. On comprend alors que de ce point de vue, le milieu social est un facteur à prendre en compte dans l’analyse de la construction du rapport au politique. Notons toutefois que les déterminants sociaux conditionnent fortement l’individu sans pour autant exercer sur celui-ci un d é t e r m i n i s m e a b s o l u . L a socialisation de l’individu au sein de son milieu social construit son r a p p o r t a u p o l i t i q u e . L a socialisation, c’est la manière dont l’individu est modelé et façonné par la société qui l ’entoure. En considérant le processus qu’est la socialisation, on peut alors déduire de quelle manière se développe ou non un intérêt pour la politique. On nomme socialisation politique le processus de construction du rapport au po l i t ique . Cette première partie s’attache donc à expliquer dans quelle mesure la socialisation politique qui a cours au sein de certains milieux sociaux participent à l’auto-exclusion du d é b a t p o l i t i q u e e t d o n c à l’abstention de certaines couches de la population. Dans son texte «  le sens caché  », D. Gaxie nous explique entre autre que l’intérêt pour la chose politique n’a rien d’universel, mais se construit au contraire au sein d’un milieu social. En d’autres termes, la socialisation politique des individus est à replacer dans un contexte social donné. Ainsi, en fonction du milieu social dans lequel ils baignent, les individus ne développent pas le même intérêt pour les questions liées à l’actualité politique. A travers le texte de

Gaxie, on comprend alors que certaines couches de la population intériorisent, au cours de leur socialisation, que la politique ne les concerne que très peu et n’est pas faite pour eux. Ce processus conduit certains individus à s’auto exclure du débat politique et à s’abstenir lors des diverses votations et élections. L’idée à retenir dans le cadre de cet article est donc que la socialisation politique de certains jeunes issus de classes sociales, qu’on dira dominées, peut expliquer, en partie, le désintérêt qu’ils éprouvent pour les questions politiques.

Après s ’être penché sur les déterminants sociaux qui affectent chaque jeune individuellement en fonction de son milieu social, nous allons à présent nous intéresser à des déterminants qui affectent selon nous l’ensemble de la génération qui est la nôtre.Ceux-ci sont à notre avis au moins au nombre de trois. Le premier d’entre eux se rattache aux sources d’information et à l’état d’esprit ou mode de consommation qui les accompagne . Internet et les journaux gratuits fournissent des informations concises, nombreuses et continues. Par ces canaux d’information, le jeune est amené à zapper d’un sujet à un autre. Ce mode de consommation privilégie la recherche de la quantité des nouvelles au dépend de leur profondeur.

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Côté Plus L'ENQUETE

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Ce manque de profondeur entrave la c o m p r é h e n s i o n d e s e n j e u x politiques et rend diffi cile la formation d’une opinion. A l’inverse, les éditoriaux, les débats d’idées, les reportages et les enquêtes de terrain permettent d’aborder l’actualité et les questions politiques de façon plus complète. Ainsi, l’individu est muni d’outils qui lui permettent plus facilement de se positionner face à une question politique donnée.D’autre part, les réseaux sociaux, les forums et les blogs fournissent une qu an t i t é d ’ i n f o rma t i on s qu i n’engagent que leur auteur direct, mais qui sont parfois relayées sans que l’on requière une seconde source concordante ou que l’on fasse preuve d’esprit critique. C’est le concept dit «  du téléphone arabe  ». De nombreuses théories circulent sur la toile et il est parfois difficile de démêler le vrai du faux. Exemples  : Cyberchondrie, théories du complot ou new age, malentendus, etc. Le web est un lieu où chacun-e peut s’exprimer l ibrement tout en touchant un grand nombre de personnes. Ceci à la différence des canaux d’information classiques qui font preuve de plus d’impartialité et d’objectivité, du moins dans notre pays où la presse est indépendante et libre de s’exprimer

Deuxièmement, l’avis des jeunes est aujourd’hui plus que jamais sollicité. Ces derniers sont abondamment questionnés et sondés en tant que consommateurs, ainsi que dans leur vie professionnelle ou estudiantine. Les études statistiques, les sondages et le démarchage commercial sont autant de sollicitations autres que celle du vote. Sans remettre en question leur bien fondé ou leur utilité, il convient de les prendre en

compte. Ces sollicitations pourraient tendre à ce que les jeunes les intériorisent comme équivalentes au droit de vote. On peut donc supposer que la force du vote est amoindrie aux yeux des jeunes de p a r t l a m u l t i p l i c a t i o n d e s sollicitations.

Le troisième point que nous i d e n t i fi o n s c o m m e c a u s e d’abstentionnisme dans la génération a c t u e l l e d e s 1 8 - 2 5 a n s e s t probablement celui qui reste le plus ouvert à la critique. Il nous semble que l’état d’esprit de certains jeunes actuels se caractérise par un hédonisme poussé à l’extrême, ainsi qu’un cynisme vis-à-vis de la vie col lect ive . Cette psychologie s’illustre assez bien dans la maxime «  You Only Live Once  ». Ce cynisme désabusé laisse penser que les choses sont comme elles sont et ne peuvent être changées. Ainsi avec une telle attitude à l’égard du monde, certains jeunes adoptent un style de vie orienté uniquement vers l’hédonisme. «  Vivre qu’une fois  » est donc souvent compris dans l’acceptation "vivre pour soi-même". A travers cette attitude individualiste et hédoniste, tournée vers la réalisation de plaisirs individuels, apparaît donc un certain désintérêt pour la vie collective. Si nos parents voulaient réussir dans la vie, nous voulons réussir nos vies. Sans t o m b e r d a n s u n e a t t i t u d e moralisatrice, cette réflexion a pour but de comprendre l’état d’esprit qui caractérise la jeunesse actuelle et de saisir les impacts sociétaux de ce dernier. Il apparait donc qu’il souffle u n v e n t d ’ i n d i v i d u a l i s m e potentiellement dangereux pour la réflexion collective et la mise en œuvre d’un projet commun.

On comprend alors que les causes de l’abstentionnisme peuvent être multiples. Il y a d’une part des causes qui se rapportent au milieu social et concernent par conséquent une certaine frange de la jeunesse. Ce type d’explications qui privilégie une lecture en termes de classes sociales a déjà été abondamment développés dans la littérature scientifique traitant de la construction du rapport au politique. Le pari de cet article a été, en plus de passer en revue ce type d’explications, de p r o p o s e r d e s h y p o t h è s e s , potentiellement explicatives de l’abstentionnisme chez les jeunes, qui se rattachent aux conditions de vie de l’ensemble de la jeunesse suisse. Nous avons en effet essayé de développer trois causes qui sont à prendre comme des hypothèses et qui concernent, non pas uniquement une certaine frange de la jeunesse, mais bien l’ensemble de celle-ci. Notons toutefois que les causes de l’abstentionnisme susmentionnées ne son t p a s à p rendre comme mutuellement exclusives, mais comme inter réagissant entre elles. Il est en effet impossible de mesurer le poids de chacune d’entre-elles. C’est pourquo i i l conv ient de les considérer comme autant de pistes explicatives qui aident à mieux saisir quelles sont les conditions qui participent à l’abstentionnisme de certains jeunes.

Baptiste DufournetThibault Corpataux

Page 8: Coté plus #2 Septembre 2014

Côté Plus ESPACE LIBRE

Côté Plus #2 Septembre Page 8

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"Rayon de soleil dans le métro"

Assise nonchalamment sur le banc au bord du quai, j'attends le métro en écoutant de la musique electroswing  : ça a une basse puissante et une mélodie swing des années 30, j'aime ça. J'ai emprunté à un ami des écouteurs d'Ipod, tu sais la merde qui ne rentre jamais dans tes oreilles  ?! En plus, la puissance laisse à désirer, donc j'augmente le volume, car le métro qui arrive fait un bruit d'enfer. Les gens se bousculent. Il n'y a pas tant de monde que ça, on est juste tous pressés d'arriver. J'entre dans le second wagon, mais il n'y a plus de barre libre pour me tenir, du coup je bouscule malencontreusement une dame avec de l'embonpoint pour aller plus loin. Mes doigts rythment la chanson sur la barre. Je lève les yeux, une jolie fille est assise en face de moi. Elle me regarde. Je la regarde. Elle ressemble à une ancienne conquête  : brune, visage fin, petit nez et sourire charmeur, un genre latin, mais sans l'expression arrogante de la demoiselle à laquelle je pense. Je force mon regard à se détacher d'elle. Je vois en coin qu'elle me regarde toujours. Elle s’aperçoit que je tapote la barre en rythme et je la vois se mettre à chanter silencieusement, les écouteurs sur les oreilles. Mouvements de lèvres. Je souris intérieurement. Son regard file à travers la fenêtre et j'en profite pour mater son décolleté. Mmmh son haut gris moule très bien sa poitrine ... Merde  ! Elle me voit dans le reflet de la vitre, grillée  ! Je détourne rapidement le regard. Je me recoiffe un peu et essaye d'enlever mon maquillage de la veille qui est en train de couler. Il est passé midi, mais je n'ai pas vraiment pris le temps de ressembler à quelque chose avant de sortir. Je me demande pourquoi elle continue de me mater alors que j'ai l'air de rien, j'suis pas du tout sexy là. Tu sais l'état lendemain-de-soirée-alors-que-t'es-pas-rentrée-chez-toi  ?! Bah je ressemble à ça ouais. Il faut bien que je rentre chez moi maintenant, nan  ?!Petit jeu dans le métro qui dure une bonne dizaine de minutes  : je te regarde à la dérobée, tu vois que je te regarde, je détourne le regard. Et vice et versa. Du coup, je me mets à regarder n'importe quoi, tout sauf elle, et le mec debout en face commence à se demander si je le drague avec mes petits sourires gênés. Je soutiens le regard de la demoiselle une fois seulement, juste pour voir qui le détourne en premier. C'est moi, je suis pas à l'aise avec ça. Mon coeur s'est mis à battre plus vite, je sens qu'il y a un truc qui est en train de se passer entre nous. C'est marrant, on ne se sourit pas (en tout cas moi je me retiens), on reste très sérieuses, comme si de rien n'était, mais le jeu continue. Soudain, elle se lève et va jusque devant la porte du wagon. Je suppose qu'elle va sortir au prochain arrêt et ça m'embête, parce que moi je sors à celui après le prochain. J'observe sa nuque. Elle a une très jolie nuque. J'ai un problème avec les nuques je crois, c'est pour moi un objet de fantasme perpétuel. Par contre, je suis incapable de définir ce qui retient mon attention sur cette partie du corps, ça m'est incompréhensible. Mais de mon point de vue, il n'y a rien de plus sexy qu'une nuque négligemment dégagée qui te laisse avec la promesse de ... Mon regard continue de s'égarer. Son haut gris est un peu transparent dans le dos, il est assez classe, elle aussi ne doit pas encore être rentrée chez elle depuis hier soir  ! Je la déshabille des yeux jusqu'à son pantalon rouge... mmh comment dire  ?! J'en ai des

papillons dans le bas ventre... Je m'excite toute seule devant une inconnue dans le métro, c'est légèrement flippant. Et merde encore grillée, elle m'observe elle aussi dans le reflet de la porte vitrée. Cette fois-ci, je soutiens délibérément son regard. Elle me sourit et je lui rends son sourire, mais un passager se place entre nous et nous perdons le contact visuel. Le métro s'arrête. J'attends qu'elle descende, mais elle ne le fait pas, YES  ! Le métro repart. Je ne sais pas quoi faire, je suis pétrifiée. Je sens vraiment qu'un lien s'est établi entre nous, mais je ne me sens pas du tout à l'aise de l'aborder comme ça.Prochain arrêt, la fille descend devant moi. Elle part à gauche, je pars à droite. Je l'observe encore un peu pour voir si elle se retourne pour savoir où je vais, mais elle n'en fait rien. Concentrée sur ses mouvements, je ne vois pas l'homme en face de moi et lui rentre dedans. «  Oups excusez-moi  ». Je descends les escaliers roulants, déçue de l'avoir perdue. Arrivée sur le quai pour prendre mon second métro, je jette un coup d'oeil sur le quai d'en face. BIM  ! Elle est appuyée contre le mur en face de moi, tu sais de cette manière nonchalante et ''j'm'en-foutiste'' qu'ont les lesbiennes de s'appuyer contre les murs  : les mains dans les poches et le genoux en V avec le plat de la chaussure contre la paroi. Je lui sors alors mon plus beau sourire et elle fait de même hahaha on rigole les deux de notre complicité, mais cette fois sans détourner le regard, les yeux dans les yeux, l'une en face de l'autre, séparées par une rame seulement. Avec la sensation du genre «  on a joué et j'sais qu'tu'm'kiffes  ». Son métro arrive. Scène de film  : on se regarde à travers les wagons qui défilent. Elle entre et s'assoit du côté du wagon le plus proche de moi. Elle se retourne et plonge son regard dans le mien, me lance un sourire charmeur qui me fige sur place avec ma tête de bêta. Et le métro repart.Sur le quai, puis dans le métro, mon sourire béat sur le visage, je glousse toute seule et j'ai des étoiles plein les yeux. Ce fut un moment tellement charmant et intense, vraiment délicieux  ! Jolie demoiselle du métro de Montréal, tu as ensoleillé ma journée  !

Fanny Pahud