COOPÉRATEUR | MAI-JUIN

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MAI-JUIN 2016 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES L’AGRICULTURE MANQUE D’ARGENT QUELLE STRATÉGIE ADOPTER ? Productions végétales Analyse foliaire Nettoyage du pulvérisateur Lait France : produire sans quota

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MAI-JUIN 2016 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

L’AGRICULTURE MANQUE D’ARGENTQUELLE STRATÉGIE ADOPTER ?

Productions végétalesAnalyse foliaire Nettoyage du pulvérisateur

LaitFrance : produire sans quota

109681_Cooperateur_MAI16_couvert.indd 1 2016-04-29 15:28

Page 2: COOPÉRATEUR | MAI-JUIN

UNE PRÉVISIBILITÉ AGRÉABLEDANS LE MONDE DE L’INCONNU.

UN MONDE NOUVEAU A BESOIN DE NEW HOLLAND.Avec une presse à balles rondes Roll-BeltMC, la confiance est toujours de la partie. Pourquoi ? En raison d’une attitude avant-gardiste dans le monde de la fenaison et du fourrage qui dure depuis 120 ans. Peu importe la récolte, la météo ou les conditions d’entreposage, le système de contrôle de la densité des balles permet d’effectuer les réglages à partir de la cabine du tracteur afin d’optimiser la valeur de chaque balle. C’est grâce à cette polyvalence, à cette régularité et à cette productivité que personne ne rentre plus de foin au quotidien. Pour en savoir plus, consultez EquippedForANewWorld.com

©2016 CNH Industrial America LLC. Tous droits réservés. New Holland est une marque déposée aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, utilisée sous licence ou appartenant à CNH Industrial N.V., ses succursales ou ses sociétés affiliées.

Unicoop Coop Agricole(418) 885-9637

INOTRAC – Groupe TeraproIbervilleSaint-Hyacinthe

MACHINERIE CH – Groupe TeraproCookshire | NicoletSte-Martine | St-GuillaumeVictoriaville | Wotton

LONGUS – Groupe TeraproLaval | Varennes

ÉQUIPEMENT J.M.A.R. INC.Alma

FERNAND CAMPEAU & FILS INC.Dalhousie Station

GROUPE DYNACOLa PocatièreRivière-du-Loup

J. RENÉ LAFOND INC.Mirabel

ÉQUIPEMENT DE FERME PAPINEAU LTÉEPlaisance

PERFORMANCE RIMOUSKI S.E.C.Rimouski

UNICOOP, COOP AGRICOLESaint-Agapit | Saint-AnselmeSaint-Narcisse, Cté ChamplainSaint-Vallier | Sainte-Marie de Beauce Québec

RAYMOND LASALLE INC.Saint-Thomas de Joliette

Tous les détails chez votre concessionnaire New Holland

©2016 CNH Industrial America LLC. Tous droits réservés. New Holland est une marque déposée aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, utilisée sous licence ou appartenant à CNH Industrial N.V., ses succursales ou ses sociétés affiliées.

ÉQUIPÉS POUR UN MONDE NOUVEAU

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Page 3: COOPÉRATEUR | MAI-JUIN

UNE PRÉVISIBILITÉ AGRÉABLEDANS LE MONDE DE L’INCONNU.

UN MONDE NOUVEAU A BESOIN DE NEW HOLLAND.Avec une presse à balles rondes Roll-BeltMC, la confiance est toujours de la partie. Pourquoi ? En raison d’une attitude avant-gardiste dans le monde de la fenaison et du fourrage qui dure depuis 120 ans. Peu importe la récolte, la météo ou les conditions d’entreposage, le système de contrôle de la densité des balles permet d’effectuer les réglages à partir de la cabine du tracteur afin d’optimiser la valeur de chaque balle. C’est grâce à cette polyvalence, à cette régularité et à cette productivité que personne ne rentre plus de foin au quotidien. Pour en savoir plus, consultez EquippedForANewWorld.com

©2016 CNH Industrial America LLC. Tous droits réservés. New Holland est une marque déposée aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, utilisée sous licence ou appartenant à CNH Industrial N.V., ses succursales ou ses sociétés affiliées.

Unicoop Coop Agricole(418) 885-9637

INOTRAC – Groupe TeraproIbervilleSaint-Hyacinthe

MACHINERIE CH – Groupe TeraproCookshire | NicoletSte-Martine | St-GuillaumeVictoriaville | Wotton

LONGUS – Groupe TeraproLaval | Varennes

ÉQUIPEMENT J.M.A.R. INC.Alma

FERNAND CAMPEAU & FILS INC.Dalhousie Station

GROUPE DYNACOLa PocatièreRivière-du-Loup

J. RENÉ LAFOND INC.Mirabel

ÉQUIPEMENT DE FERME PAPINEAU LTÉEPlaisance

PERFORMANCE RIMOUSKI S.E.C.Rimouski

UNICOOP, COOP AGRICOLESaint-Agapit | Saint-AnselmeSaint-Narcisse, Cté ChamplainSaint-Vallier | Sainte-Marie de Beauce Québec

RAYMOND LASALLE INC.Saint-Thomas de Joliette

Tous les détails chez votre concessionnaire New Holland

©2016 CNH Industrial America LLC. Tous droits réservés. New Holland est une marque déposée aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, utilisée sous licence ou appartenant à CNH Industrial N.V., ses succursales ou ses sociétés affiliées.

ÉQUIPÉS POUR UN MONDE NOUVEAU

109617 PUB de New Holland 7,875x10,75.indd 1 2016-04-26 10:46

POUR LA MISSION LAITIÈRE

EN ONTARIO

SUCCÈS

Site Web : www.cooperateur.coop

Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine * For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

SOMMAIREÉDITION MAI-JUIN 2016

AFFAIRES AGRICOLES16 Les maîtres-éleveurs 2015

18 Planète laitière : Québec-France

22 L’EFFET BŒUF Bruno Langlois*

24 Retour sur l’AGA de la filière porcine coopérative

26 Nouvelle grille de classement dans le porc

28 Bien-être animal : cages enrichies pour poules pondeuses

32 L’analyse foliaire, un outil incontournable

35 Le nettoyage du pulvérisateur : à ne pas négliger

38 Pain et tofu, une chaîne de valeur qui commence par la recherche

40 L’agriculture manque d’argent

AFFAIRES ÉCONOMIQUES48 Nouvelle image pour Les Délices de l’érable

50 ZOOM AFFAIRES

VIE COOPÉRATIVE5 ENTRE NOUS Ghislain Gervais*

6 MA COOP

8 PAUSE PENSÉE Colette Lebel*

VIE AGRICOLE10 Qui prend mari prend pays

15 Décoration : c’est le temps de l’outdooring

483528

1810

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MAI-JUIN 2016

cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

L’AGRICULTURE

MANQUE D’ARGENTQUELLE STRATÉGIE

ADOPTER ?

Productions végétales

Analyse foliaire

Nettoyage du pulvérisateur

LaitFrance : produire sans quota

QUI PREND MARI PREND PAYS

Le bien- être animal

Lait

Nouvelle image

POUR LES DÉLICES DE L’ÉRABLEdu pulvérisateur

QUÉBEC-FRANCE

LE NETTOYAGE

3COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

VOTRE VIE VOS AFFAIRES

109751_Cooperateur_MAI-JUIN16-3.indd 3 2016-05-02 10:45

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4 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

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4-16

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ABONNEMENT (version papier)

Contactez Nadine Kadé 514 384-6450, poste 3710 [email protected] complétez le formulaire à l’adresse suivante :www.cooperateur.coop/fr/abonnement

Coût d’abonnement (taxes incluses)

Membres : 11,29 $/année (défrayé par la coopérative locale)

Non-membres :1 an : 25 $ 3 ans : 55 $ 2 ans : 40 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

CoopérateurC.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2Tél. : 514 384-6450 – Téléc. : 514 858-2025 – Courriel : [email protected]

À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE FLASH

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ÉLECTRONIQUEcooperateur.coop

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COO

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Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

Éditeur Jean-François Harel

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]

Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 [email protected]

Révision Georges O’Shaughnessy enr.

Ont collaboré à ce numéroGuillaume Bolduc, Christine Bourbonnais Hélène Cossette, Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Bruno Langlois, Colette Lebel, Nicolas Mesly, Céline Normandin, Jean Tanguay

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

Graphistes Bernard Diamant, Simon Fortin, Suzanne Turcot

Webmestre Ricardo Silva

Photographies et illustrations Pierre Cadoret, Exposimage, Martine Doyon, Étienne Gosselin, Nicolas Mesly

Page couverture Bernard Diamant

Impression Interweb Inc.

Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 [email protected]

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

Tél. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Courriel : [email protected] Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

VOLUME 45, NO 5 | MAI-JUIN 2016

BIEN-ÊTRE ANIMALLe Clan Gagnon, des investissements qui rapportent

PRODUCTEUR TECHNOFerme Catélie, haute technologie en production végétale

109751_Cooperateur_MAI-JUIN16-2.indd 4 2016-04-29 15:46

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5COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

PHO

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: LA

COO

P FÉ

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AGE

ENTRE NOUS

PARCE QU’ON EST EN 2016GHISLAIN GERVAIS, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

BONJOUR à vous tous ! Quand il hérite du privilège

de diriger La Coop fédérée, la première tâche d’un

nouveau président est de faire le tour des assem-

blées générales de coopératives et des activités

de nos partenaires pour se faire connaître et

rencontrer le maximum de gens, afin de prendre

le pouls de ceux qu’il représente.

C’est ce que j’ai fait avec plaisir au cours des

mois de mars et avril. Cela m’a permis de constater

que mon premier éditorial, sur la nécessité d’une

réorganisation du réseau des coopératives agri-

coles, a suscité des commentaires de toutes sortes.

Tous conviennent de la nécessité du change-

ment et de la modernisation de notre réseau, mais

les points de vue sont variés sur la portée de ces

modifications ainsi que sur la rapidité avec laquelle

on doit les apporter.

Dans les faits, l’entreprise de transformation

actuelle de La Coop fédérée et de son réseau est en

cours depuis 2008, avec le projet Chrysalide. Et

quand nous regardons de plus près nos 95 ans

d’histoire, nous constatons que La Coop fédérée et

son réseau de coopératives affiliées ont été en

changements continuels. La différence, c’est que

maintenant tout est plus rapide; nous avons l’im-

pression d’être en transformation permanente, et

cela nous bouscule nécessairement.

Aujourd’hui, avec la mondialisation et la numé-

risation de l’économie, le contexte d’affaires dans

lequel nous travaillons change à une vitesse sans

précédent. Un indicateur éloquent de cette rapi-

dité : dans les années 1930, lorsque La Coop fédérée

avait 8 ans, la durée de vie des sociétés listées à

l’indice boursier du S&P 500 était de 75 ans. Depuis

le début des années 2000, elle est de… 15 ans.

La capacité à s’adapter et à innover n’est donc

pas un choix, mais une nécessité. Parlez-en aux

gens de l’industrie de la musique, du taxi ou de

l’édition, qui ont vu leurs marchés bousculés et

basculer en quelques années seulement.

Dans mon esprit, cette nécessité du change-

ment et de l’innovation s’applique à l’ensemble des

composantes du réseau La Coop, et pas seulement

aux coopératives affiliées à celui-ci.

En 2015, La Coop fédérée a d’ailleurs revu sa

gouvernance (nous sommes passés de 15 à 6 terri-

toires) et les modalités d’élection de son conseil

d’administration. Nous avons fait évoluer notre

mission et avons une nouvelle ambition, pour

mieux traduire nos objectifs d’affaires.

D’ailleurs, intégration, consolidation et optimi-

sation auront marqué le dernier exercice financier

de La Coop fédérée. Après des années d’expansion

et de grands chantiers, nous avons recadré nos

activités et planifié la prochaine grande phase de

croissance, en harmonie avec cette mission et cette

ambition que nous nous sommes fixées, lesquelles

visent à préparer l’avenir en optimisant les ser-

vices que nous offrons à nos membres et clients.

Plus récemment, La Coop fédérée a d’ailleurs

annoncé un vaste projet de transformation destiné

à lui donner davantage d’agilité opérationnelle et

à réduire ses frais d’exploitation. Les gains d’effi-

cacité et les réductions de coûts découlant de ce

projet devraient à terme générer des économies

annuelles de près de 15 millions $.

La Coop fédérée participe donc elle aussi

à cet effort collectif de modernisation de l’offre

de services du réseau La Coop. Nous évoluons

dans un marché très compétitif. Notre réseau

et nos organisations doivent donc

continuer de se moderniser afin de

relever les défis de demain.

Les changements règlemen-

taires et de marché, les habitudes

des consommateurs, la valeur du dol-

lar: autant de sujets qui nous incitent à

être plus agiles et capables de répondre plus

efficacement, comme réseau, aux enjeux

d’aujourd’hui.

Mon souhait premier dans le cadre de

mon mandat est d’amener La Coop fédérée à ce

niveau. Nous devrons tous être solidaires

et mettre la main à la pâte. La transformation

qui a été entamée a pour objectif de nous

recentrer sur notre cœur de métier et sur les

besoins de nos membres, et de faire de

La Coop fédérée, ainsi que du réseau des coo-

pératives agricoles, un incontournable pour

les agriculteurs du Québec et du Canada.

Sur ce, je vous souhaite une bonne saison

de semis !

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6 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

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LAC MÉGANTIC – LAMBTON : 100 ANS

POUR SON MAGASIN DE SAINT-SÉBASTIENLe 6 mars, La Coop Lac Mégantic – Lambton soulignait les 100 ans de son épicerie-boucherie-quincaillerie de Saint-Sébastien de Frontenac. Une centaine de personnes étaient présentes pour célébrer cet anniversaire. Pour l’occasion, un dîner a été servi, suivi d’allocutions du président, du directeur général ainsi que d’anciens directeurs et présidents.

CUMA DE SAINT-FABIEN : 25 ANS

C’est en février 1991 que la première CUMA québécoise, a vu le jour. Vingt-cinq ans plus tard, la CUMA compte 53 membres, qui se partagent des équipements dans 49 branches d’activité. La valeur à l’achat du parc de machinerie de cette coopérative s’élève à 1,2 million $. Pour en lire plus sur la CUMA, visitez le cooperateur.coop/ma-coop/

LA COOP AGRIVERT :

25 ANS DÉJÀC’est en 1991 que La Coop Agrivert recouvrait son autonomie, et depuis, sa réussite et sa pertinence ne se sont jamais démenties. Tout au cours de l’année, différentes activités aux couleurs de cet anniversaire seront organisées, pour que tous les membres, partenaires, amis et familles célèbrent ce quart de siècle composé de défis et, surtout, de succès.

OLYMEL ET ATRAHAN : FEU

VERT DU BUREAU DE LA CONCURRENCELe partenariat d’affaires annoncé il y a un an entre Olymel et ATRAHAN Transformation, de Yamachiche (Mauricie), a reçu le feu vert du Bureau de la concurrence du Canada. Les directions d’Olymel et d’ATRAHAN annoncent donc leur intention de fusionner leurs activités d’abattage, de découpe et de transformation de viande de porc, et de clôturer cette transaction.

LA COOP VAL-NORD ET LA COOP

PROFID’OR UNISSENT LEURS FORCESÀ l’occasion d’une assemblée extraordinaire, les membres de La Coop Val-Nord ont voté favorablement à un projet de fusion avec La Coop Profid’Or. Ils ont entériné le 1er août 2016 comme date d’entrée effective de cette association. La fusion n’entraînera la fermeture d’aucun point de service, et tous les emplois actuels seront maintenus. Toutes les coordonnées habituelles des deux coopératives demeureront inchangées jusqu’en août.

Pierre Beaudoin, président de La Coop Val-Nord, et Robert Perreault, président de La Coop Profid’Or.

UNIFRONTIÈRES VERRA LE JOUR !

La Coop Uniforce et La Coop des Frontières ont annoncé, le 1er avril, la fusion de leurs activités. Elles formeront, à partir du 27 novembre 2016, La Coop Unifrontières. Cette nouvelle coopérative deviendra une force économique importante dans la région montérégienne. Cette fusion n’entraînera la fermeture d’aucun point de service ni aucune perte

d’emploi. Toutes les coordonnées habituelles des deux coopératives demeureront inchangées jusqu’au 27 novembre.

LA COOP FÉDÉRÉE SE DISTINGUE

Le 22 mars, La Coop fédérée a reçu le prix Reconnaissance à l’occasion de la Soirée hommage aux détaillants, organisée par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Ce prix souligne la contribution de La Coop fédérée au développement du commerce de détail québécois, par l’entremise de ses enseignes Sonic, BMR et Unimat. « En 93 ans d’histoire, La Coop fédérée a eu la chance de recevoir plusieurs prix pour son apport au monde agricole – notre cœur de métier », a dit le vice-président exécutif au détail et à l’innovation, François Dupont. « Mais son apport au commerce de détail demeure méconnu. Pourtant, le détail représente le tiers de notre chiffre d’affaires, atteignant 6 milliards $. »

Photo : CQCD - François Dupont (au centre), vice-président exécutif au détail et à l’innovation de La Coop fédérée, reçoit le prix Reconnaissance du Conseil québécois du commerce de détail.

dossier : CCR-161009 client : Chrysler date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à

NO d’annonce : CCR161009_RAM_LDHD_2016 Février

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sc/client infographe production couleur(s)publication : Coopérateur Agricole

4cformat : 7,875" x 10,75" infographe : Iz

3530, boulevard Saint-Laurent, bureau 400, Montréal (Québec) H2X 2V1 t 514 844-2624 tc 514 844-5041

NE JUGEZ UN HOMME QUE PAR SON CARACTÈRE.

ET SON CAMION.p p

q q

1 Selon le segment des gros camions d'Automotive News. Données basées sur les estimations de consommation de carburant sur route du programme ÉnerGuide 2015. Les méthodes d’essai utilisées sont celles du gouvernement du Canada. La consommation d’essence de votre véhicule varie selon vos habitudes de conduite et d'autres facteurs. Effi cacité allant jusqu’à 11,3 L/100 km (25 mi/gal) en ville et 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route pour le modèle Ram 1500 Quad Cab 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses. 2 Comparaison selon les cotes de consommation de carburant sur route d'ÉnerGuide 2015 pour le modèle Ram 1500 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route) et le Ford F-150 4X2 2015 avec moteur EcoBoost V6 et transmission automatique à 6 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 9,2 L/100 km (31 mi/gal) sur route). 3 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350. 4 Longévité basée sur les données de IHS Automotive: Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2014, pour les années modèles 1988 à 2014, pour la gamme complète de grands camions Ram, comparativement à celle des grands camions de la concurrence en service depuis 1988. 5 Selon les données commerciales de tiers concurrents au Canada pour les années modèles 2008 à 2013 pour les camions neufs pleine grandeur.

D’un pare-chocs à l’autre, les camions Ram en disent long sur leur propriétaire. C’est sans doute pourquoi le Ram détient le taux de fi délité le plus élevé parmi tous les camions pleine grandeur. Leurs

groupes motopropulseurs sont conçus pour une puissance supérieure, et leurs habitacles ergonomiques et de conception de qualité les font fi gurer parmi les 10 meilleurs intérieurs selon WardsAuto.

Avec le Ram Heavy Duty, alimenté par son légendaire moteur turbo diesel CumminsMD, vous obtenez la meilleure capacité de remorquage de la catégorie3. Le Ram 1500 EcoDiesel est le seul camion diesel d’une demi-tonne

au pays et le camion pleine grandeur le plus écoénergétique de l’histoire au pays1. Voici deux arguments solides qui prouvent que le Ram les surclasse tous, quelle que soit la manière dont vous les évaluez.

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Page 7: COOPÉRATEUR | MAI-JUIN

dossier : CCR-161009 client : Chrysler date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à

NO d’annonce : CCR161009_RAM_LDHD_2016 Février

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1 Selon le segment des gros camions d'Automotive News. Données basées sur les estimations de consommation de carburant sur route du programme ÉnerGuide 2015. Les méthodes d’essai utilisées sont celles du gouvernement du Canada. La consommation d’essence de votre véhicule varie selon vos habitudes de conduite et d'autres facteurs. Effi cacité allant jusqu’à 11,3 L/100 km (25 mi/gal) en ville et 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route pour le modèle Ram 1500 Quad Cab 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses. 2 Comparaison selon les cotes de consommation de carburant sur route d'ÉnerGuide 2015 pour le modèle Ram 1500 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route) et le Ford F-150 4X2 2015 avec moteur EcoBoost V6 et transmission automatique à 6 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 9,2 L/100 km (31 mi/gal) sur route). 3 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350. 4 Longévité basée sur les données de IHS Automotive: Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2014, pour les années modèles 1988 à 2014, pour la gamme complète de grands camions Ram, comparativement à celle des grands camions de la concurrence en service depuis 1988. 5 Selon les données commerciales de tiers concurrents au Canada pour les années modèles 2008 à 2013 pour les camions neufs pleine grandeur.

D’un pare-chocs à l’autre, les camions Ram en disent long sur leur propriétaire. C’est sans doute pourquoi le Ram détient le taux de fi délité le plus élevé parmi tous les camions pleine grandeur. Leurs

groupes motopropulseurs sont conçus pour une puissance supérieure, et leurs habitacles ergonomiques et de conception de qualité les font fi gurer parmi les 10 meilleurs intérieurs selon WardsAuto.

Avec le Ram Heavy Duty, alimenté par son légendaire moteur turbo diesel CumminsMD, vous obtenez la meilleure capacité de remorquage de la catégorie3. Le Ram 1500 EcoDiesel est le seul camion diesel d’une demi-tonne

au pays et le camion pleine grandeur le plus écoénergétique de l’histoire au pays1. Voici deux arguments solides qui prouvent que le Ram les surclasse tous, quelle que soit la manière dont vous les évaluez.

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AUSSI PEU QUE 8,0 L/100 KM SUR ROUTEPLUS ÉCOÉNERGÉTIQUEQUE LE F-150 ECOBOOST2

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Page 8: COOPÉRATEUR | MAI-JUIN

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

N

8 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

LE DERNIER Forum économique mondial, tenu

en janvier à Davos (Suisse), aura été l’occasion

de prendre conscience de l’avènement d’une

nouvelle révolution industrielle. Il y eut la

première révolution, à la suite de l’invention

de la machine à vapeur; puis la deuxième,

avec la maîtrise de l’électricité et la produc-

tion de pétrole; ensuite la troisième, qui fut

propulsée par l’informatique. Aujourd’hui,

nous entrons déjà dans la quatrième, carac-

térisée par la fusion des sphères numériques,

physiques et biologiques.

Réjouissant et terrif iant à la fois.

Réjouissant, parce que se présentent main-

tenant de nouvelles possibilités technolo-

giques, capables de nous rendre d’immenses

services. Prenons le robot Rosa, par exemple,

qui peut assister les neurochirurgiens et

contribuer à diminuer les risques liés à de

délicates opérations au cerveau. Ou le mini-

robot Oz, qui peut désherber 100 m de poi-

reaux en 20 à 30 minutes, de façon très

efficace et sans aucun herbicide. Pensons

aussi à tous les autres robots industriels qui

pourront accomplir, à la place de l’humain,

des tâches pénibles ou dangereuses. Et plus

encore : il y a lieu de croire que le partage et

le traitement d’une quantité extraordinaire

d’information vont enfin permettre la

convergence de tous les efforts de lutte

contre la pauvreté, la criminalité ou la pol-

lution. Voilà la part du rêve.

Mais cette révolution a aussi un côté

sombre. On dit qu’elle entraînera la perte de

cinq millions d’emplois d’ici cinq ans, dans

une quinzaine de pays – tant développés

qu’émergents. On dit qu’elle sera porteuse

d’un immense potentiel de destruction,

qu’un simple accident ou de la pure malveil-

lance pourraient libérer. On dit aussi que

l’homme perdra le sens du privé, tel qu’on

l’entend aujourd’hui, et qu’on pourra lire en

lui comme dans un livre ouvert – ce qui peut,

à long terme, avoir des effets dramatiques

sur la nature humaine.

Déjà, des assureurs font appel à la méde-

cine prédictive : en couplant une multitude

de données personnelles et collectives, ils

font des prédictions sur la santé de leurs

clients et modulent leurs primes en consé-

quence. Si l’on poursuit dans cette veine,

certains observateurs redoutent la fin de la

mutualité. Car en effet, pourquoi rester soli-

daire quand on se sait doté d’un bon capital

génétique et qu’on a adopté un style de vie

conformiste ? Le domaine de la santé sera-t-il

le théâtre de la montée en force d’un indivi-

dualisme radical, qui envahira par la suite les

autres domaines d’activités humaines ? Et

qu’adviendra-t-il alors de nos capacités d’em-

pathie et de solidarité ?

Dans son livre La convivialité (1973), l’auteur

et humaniste Ivan Illich anticipait déjà un

« retournement des outils » contre leur maître.

Plus récemment, dans une entrevue à la BBC,

c’est le célèbre astrophysicien Stephen Hawking

qui a sonné l’alarme. L’intelligence artificielle

évolue tellement vite, a-t-il dit, qu’il faut sans

tarder établir des règles éthiques pour encadrer

le développement des nouvelles technologies,

afin de les confiner au seul rôle qui leur

convienne : celui de serviteur, et non de maître.

Mais je refuse de jouer les prophètes de

malheur. J’ose croire que l’humanité saura

faire preuve de vigilance. En gestion des

risques, on dit qu’il faut évaluer la probabi-

lité et l’impact de chacun des risques aux-

quels on est soumis. Si la probabilité de

réalisation du scénario pessimiste varie

selon les observateurs, on conviendra que

l’évaluation de l’impact d’un « retournement

des outils » laisse peu de place à la diver-

gence d’opinions. Nous serions donc avisés

de cultiver comme jamais notre humanité.

Avec ferveur. Afin de la préserver dans ce

qu’elle a de meilleur et que la machine ne

pourra jamais manifester : son imagination,

son empathie, son altruisme.

Alors seulement la quatrième révolution

industrielle pourra devenir l’ancrage d’une

nouvelle conscience collective, basée sur la

coopération et éclairée d’une compréhension

commune d’un destin partagé. Car, qu’on le

veuille ou non, nous sommes tous liés dans

cette grande aventure de l’évolution de

l’homme. Pour le meilleur et pour le pire.

Cette quatrième révolution, caractérisée par la fusion des sphères numériques, physiques et biologiques, est réjouissante et terrifiante à la fois.

PAUSE-PENSÉE

LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLECOLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE

[email protected]

Pour plus d’information, contactez le secrétariat de la Fondation de la famille terrienne au 450 679-0540, poste 8518.

La famille de Cisca Hooymans et Arie Van Winden de Napierville

La famille de d’Estelle St-Pierre et

Yves Lampron de Saint-Boniface

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Pour plus d’information, contactez le secrétariat de la Fondation de la famille terrienne au 450 679-0540, poste 8518.

La famille de Cisca Hooymans et Arie Van Winden de Napierville

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On a beau être en 2016, certaines choses ne changent pas : quand une femme tombe amoureuse d’un homme qui vit de l’agriculture, c’est elle qui quitte son milieu pour le suivre à la campagne. Mais ce qui est différent d’autrefois, c’est que des conjointes font le choix de quitter leur emploi pour vivre elles aussi de l’agriculture, pour le meilleur et pour le pire !

TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN

Ayant grandi à Saint-Tite, elle rêvait de quitter son village et de voir le monde. « J’ai fini par vivre dans le fin fond d’un rang du même village », dit en riant Claire Désaul-niers, copropriétaire de la Ferme Pittet avec son mari et son fils Jérémie. Cette année, elle fête ses 20 ans d’implication à titre de membre à part entière de l’entreprise laitière, qui compte aujourd’hui 465 têtes. Pas mal

pour une fille qui n’avait jamais touché à une vache de sa vie et qui ne savait pas faire la différence entre du foin et de la paille !

DE LA VILLE À LA CAMPAGNEClaire est loin d’être la seule femme à former avec son conjoint un couple tant à la mai-son qu’à la ferme. Mais ce genre de couple est plus rare qu’à une certaine époque.

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Au temps où les fermes parsemaient les campagnes de la province, les agriculteurs épousaient souvent une fille ayant grandi elle aussi dans une ferme. Aujourd’hui, des conjointes conservent leur emploi, par envie de poursuivre leur carrière, mais aussi par nécessité d’apporter un autre revenu à la maison. D’autres font le saut, comme Claire. Elle menait une carrière enviable dans le réseau des caisses Desjardins lorsqu’elle a rencontré, en 1982, Alphonse Pittet, arrivé depuis quelques années de la Suisse avec sa famille. Elle a été attirée par son origine différente et séduite par sa personnalité. Ils se sont mariés cinq ans plus tard et ont eu deux garçons : Samuel, né en 1988, et Jéré-mie, venu au monde un an plus tard.

Ce n’est qu’en 1995 que l’idée de rejoindre l’entreprise familiale a commencé à faire son chemin dans l’esprit de Claire, qui travaillait toujours chez Desjardins. Une mésentente sur la gestion entre Alphonse et son frère menaçait l’entreprise. Pour la continuité de la ferme, Claire est recrutée. Par souci d’équité, il est convenu qu’elle sera actionnaire et non

salariée, un excellent choix, estime Claire avec le recul. « Ma première raison pour m’impliquer était la famille, mais en étant actionnaire plutôt que salariée, cela m’ame-nait à m’investir et à me sentir concernée. De plus, cela me permettait d’avoir mes propres revenus et de me protéger au cas où ça tour-nerait mal », se rappelle-t-elle.

Pour Krystel Lampron, l’appel de l’agri-culture s’est fait par la grande porte. Si le nom de la jeune femme vous dit quelque chose, c’est qu’elle a participé à la première saison de la téléréalité L’amour est dans le pré. Au terme de la saison, elle a formé un couple avec Maxime Roux, copropriétaire de la Ferme Roulante, à Tingwick.

Après quatre ans et la naissance de deux filles, Krystel a décidé d’écouter son cœur. Lors de sa rencontre avec le Coopérateur, elle avait quitté depuis deux semaines son emploi à temps plein pour se consacrer à son projet de production de fraises, une première pour ce type de culture dans la région. Le téléphone non loin d’elle et les papiers sur la table faisaient foi des mille et

Pour Krystel Lampron, l’appel de l’agriculture s’est fait par la grande porte. Si le nom de la jeune femme vous dit quelque chose, c’est qu’elle a participé à la première saison de la téléréalité L’amour est dans le pré.

Après quatre ans et la naissance de deux filles, Krystel a décidé d’écouter son cœur. Lors de sa rencontre avec le Coopérateur, elle avait quitté depuis deux semaines son emploi à temps plein pour se consacrer à son projet de production de fraises.

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une choses à régler pour mettre la touche finale à son projet. Elle prévoit engranger des revenus dès cette année grâce aux fraises d’automne qu’elle compte planter au printemps. Elle avoue avoir un peu le vertige devant ce défi dans lequel elle s’est plongée. « J’ai laissé mon emploi, il n’y a pas de retour en arrière. Mais j’ai tout vérifié et retourné le projet dans tous les sens. Ça se tient. »

L’AGRICULTURE, POURQUOI PAS !Il s’agit d’un retour aux sources pour Krystel, qui a grandi dans une ferme avicole créée par son père dans les années 1970. Bien qu’elle en rêvait plus jeune, elle avait fait une croix sur la vie d’agricul-trice. Elle était très heureuse dans son travail en horticulture ornementale. Si ce n’avait été de sa grand-mère, qui avait découpé une annonce dans un journal pour ses deux frères, elle ne serait pas où elle est aujourd’hui. Après avoir vu cette annonce d’une émission de télé consacrée à de jeunes agriculteurs, Krystel a voulu encourager un des candidats qu’elle trouvait intéressant, ce qu’elle a fait en rédigeant une lettre. Celle-ci a été tellement appréciée que Krystel a été présentée directement à Maxime, avec la suite que l’on connaît.

L’amour est dans le pré attire près de 1000 candidates chaque année, prêtes à rencontrer le grand amour en mode agriculture. En fait, la vie à la ferme n’est

pas un obstacle, raconte Martin Métivier, producteur de la présente saison de l’émission. « Les filles sont conscientes de cette réalité. Elles ont souvent une sensibilité à ce genre de vie, en raison de liens familiaux. Certaines prennent conscience, durant l’émission, de ce que cela veut dire vraiment, par exemple vivre au rythme des saisons. Mais la perception des agriculteurs et des valeurs qu’ils véhiculent est très bonne. » Selon le producteur, qui se dit le cupidon des fermes, peu de candidates ont abandonné en cours de route à cause de la nature du travail de leur soupirant.

Preuve de la popularité de l’agriculture, 10 mois à peine après son lancement, en juin 2015, le blogue communautaire Agrimom compte près de 1000 membres. Les fondatrices, Natacha Lagarde, acéricultrice, et Caroline Cormier, spé-cialiste en médias sociaux, cherchaient toutes deux un moyen de faire valoir le travail des entreprises agricoles auprès du grand public. Elles comptent sur la collaboration d’une vingtaine de blogueuses, qui racontent les hauts et les bas de leur vie d’agricultrice. Natacha elle-même est en agriculture depuis peu. Installée près de Québec, elle vient de la Côte-Nord, « où, à part les roches, il ne pousse pas grand-chose ! » Son mari, spé-cialisé en instrumentation et contrôle, a eu l’idée d’acquérir une érablière, et depuis, elle voudrait

Claire Désaulniers, copropriétaire de la Ferme Pittet avec son mari, Alphonse, et son fils, Jérémie

Quels conseils donneriez-vous à une femme qui se lance dans cette aventure ? Claire Désaulniers nous en parle.

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faire connaître à tous sa nouvelle passion, d’où l’idée d’un blogue qui dépeindrait l’agriculture de manière positive.

De son côté, Claire Désaulniers n’a jamais été rebutée par le métier de son conjoint. « Cela n’a jamais été un critère », dit-elle en racontant leur première rencontre, dans une troupe de théâtre amateur de la région.

COMPROMIS ET DÉPASSEMENT, AU NOM DE L’AMOURClaire qualifie son implication à la ferme de second mariage. Elle est ainsi passée de « professionnelle de Desjardins » à « la femme d’Alphonse », puis à « exploitante de la ferme ». Il faut dire qu’elle a dû faire face rapidement à l’adversité : six semaines après qu’elle eut commencé le travail à l’étable, Alphonse s’est cassé un bras, ce qui obligea Claire à faire la traite presque seule. Elle a pu compter sur un partenaire pédagogue et sur sa curiosité pour apprendre, dit-elle. En regardant en arrière, Claire est fière de ce qu’elle a accompli.

Tout n’a pas toujours été rose pour autant. L’agriculture est un milieu de vie difficile, et Claire en sait quelque chose : Alphonse a fait une crise cardiaque au moment même où la famille vivait de graves problèmes, qui ont failli mener à son éclatement. Claire souligne également que la proximité de la belle-famille peut facilement devenir une source majeure d’irritation pour un couple. Une déclaration qui surprend peu quand on sait que la famille vient en tête de liste des problèmes recensés par les agriculteurs. « Vivre ensemble n’a pas toujours été facile. Je me sentais épiée et jugée », raconte Claire.

Krystel avoue de son côté que les horaires sont l’aspect le plus difficile de son quotidien en ce moment. « Maxime a parfois des horaires de fou. J’aimerais qu’il soit plus présent, entre autres pour les repas, précise-t-elle. Des fois, ce n’est pas évident. » Claire confirme que la période où les enfants sont jeunes est parfois difficile. « Je peux compter sur les doigts d’une main les fois où Alphonse a donné le bain aux enfants », dit-elle.

Mère de quatre enfants, Raymonde Pla-mondon, copropriétaire de la Ferme DGR Thibault, à Saint-Valérien-de-Milton, peut témoigner de la difficulté de jumeler vie de famille et vie à la ferme. Elle aurait bien aimé quelquefois prendre congé de la belle-famille et voir davantage son conjoint. « Il y a eu des

périodes difficiles, mais jamais au point que j’ai voulu tout laisser tomber. Je ne voulais pas quitter mon conjoint pour ça ».

AGRICULTRICES DE TOUS LES HORIZONSRaymonde Plamondon est aussi présidente de la Fédération des agricultrices du Qué-bec (FAQ) et mairesse de sa municipalité. Elle a rejoint l’agriculture par l’entremise

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de son conjoint, tout en conservant pendant une dizaine d’années son emploi dans les assurances. Elle a pris goût au travail à la ferme durant ses congés de maternité et a sauté dans l’aventure, par besoin d’aller jusqu’au bout de son implication.

Selon la présidente de la FAQ, 26 % des femmes actives en agriculture détiendraient un titre de propriété. « Quant à celles qui ne sont pas proprié-taires, ce n’est pas nécessairement par choix. Les fermes ayant pris de l’ampleur, elles comptent déjà de nombreux associés. Ce qui n’empêche pas les femmes qui ont un travail à l’extérieur de vivre au rythme de la ferme ou de s’impliquer, en tenant par exemple un kiosque. »

Raymonde travaille à la Fédération pour amé-liorer les conditions de toutes les femmes en agri-culture. C’est grâce au travail de la FAQ et d’autres organismes que le Régime québécois d’assurance parentale a été mis sur pied en 2006 pour les tra-vailleuses autonomes, leur accordant un congé de maternité. La Fédération a aussi œuvré à l’amé-lioration de la conciliation travail-famille en fai-sant entre autres la promotion des coopératives d’utilisation de main-d’œuvre (CUMO).

L’AGRICULTURE, LE PLUS BEAU MÉTIER DU MONDEMalgré toutes les difficultés, Claire, Raymonde et Krystel ne regrettent pas leur choix de vivre de l’agriculture.

Si Claire peut encore s’extasier devant la force de la nature – que ce soit le cycle infini du retour à la vie des champs ou celui des naissances –, c’est en raison, croit-elle, de sa vie à la ferme. Elle considère

que ses enfants ont pu s’épanouir dans un endroit où les erreurs sont permises et où ils ont pu gagner en autonomie. « La charge de travail m’a retenue dans mes élans de mère poule ! »

Son fils Jérémie reprendra la Ferme Pittet, tan-dis que son autre fils, Samuel, est ingénieur et vit tout près, à Shawinigan. Claire éprouve un senti-ment d’accomplissement en les voyant se réaliser aujourd’hui. « C’est un sentiment indescriptible de voir sa relève. Ça ne s’exprime pas, ça se vit en dedans », dit-elle, émue. Raymonde Plamondon partage cette expérience, puisqu’un de ses fils a repris la ferme familiale. « Je suis contente de ce qu’on a construit et de voir que ce travail va pouvoir se poursuivre et grandir encore ».

Par expérience, Krystel sait que la vie en agri-culture représente un modèle différent; c’est aussi une routine plus familiale, selon elle. Elle envisage le jour où, après l’école, ses petites filles pourront les rejoindre, elle et son conjoint, à la ferme ou encore dans les champs de fraises. Elle sait que ce ne sera pas toujours facile et elle admire l’impli-cation des femmes en agriculture, qui sont une inspiration pour elle.

Pour le moment, elle réalise son rêve de démarrer son entreprise et de s’établir à son compte. Elle connaît déjà la culture des petits fruits par la famille de sa mère, mais elle est consciente des difficultés qui l’attendent. « Je sais que j’ai plein de choses à apprendre. Par exemple, l’aspect phytosanitaire sera tout un défi. C’est effrayant, mais c’est aussi stimu-lant ». Le doute de certains quant à la viabilité de son projet l’a atteinte et la bouleverse encore aujourd’hui, mais elle à l’intention de se nourrir de ces commentaires pour se dépasser. « Je trouve que c’est un travail noble de nourrir le monde. Je trouve ça beau », déclare Krystel. En plus des fraises, elle compte produire des légumes dans les prochaines années, d’où le nom de sa ferme, le Pré gourmand, un clin d’œil qu’elle qualifie elle-même de « quétaine », mais qui est aussi complè-tement assumé. Et son projet va permettre de la rapprocher de son conjoint, puisque Maxime a indiqué qu’il sera là pour l’aider.

Après plus de 20 ans dans ce métier, Claire s’identifie comme agricultrice, ce qu’elle aurait cru impensable en 1996. Elle planifie tranquille-ment un retrait partiel des activités de la ferme, mais tient à ce que son nom demeure aux côtés de ceux des propriétaires lorsque le transfert aura lieu. « C’est une reconnaissance de l’effort et du renoncement que j’y ai mis. J’ai encore un rôle important à jouer et plein de choses à réali-ser », conclut avec un sourire l’agricultrice.

Raymonde Plamondon, entourée de son conjoint, Gaétan Thibault, et de son fils, Antoine

Raymonde Plamondon nous explique le rôle de la Fédération des agricultrices du Québec.

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VIE AGRICOLE |

Accessible à toutes les bourses, cet art de vivre à l’extérieur peut transformer une cour arrière, une petite terrasse ou même un simple balcon en un véritable coin de paradis, assure Carole Trem-blay, designer à la Boutique Inspiration du BMR de Saint-Joseph-de-Beauce. « Il suffit de l’aménager avec le même soin qu’on mettrait pour une pièce de sa maison », explique la spécialiste.

Avec la popularité croissante de la tendance jardin, l’offre d’accessoires et de mobilier exté-rieur s’accroît d’année en année, y compris dans les centres de rénovation BMR et Unimat, tient à préciser Carole Tremblay. « Jouez la carte du confort en choisissant des fauteuils ou des chaises confor-tables où l’on se blottit avec délice, suggère-t-elle. Habillez-les de coussins à motifs colorés et complé-tez le tout avec une carpette résistant aux intem-péries. Ajoutez des rideaux coupe-bises, qui vous protégeront de la fraîcheur du soir tout en donnant du chic à votre espace, ou encore des stores, qui vous assureront toute l’intimité recherchée. »

Tout comme pour la déco intérieure, les acces-soires ont leur place dans cet espace de vie exté-rieur, poursuit-elle. Plaque murale décorative en métal, urne, vase, bol design, vaisselle thématique – incassable, il va sans dire – contribueront à créer l’ambiance désirée.

À L’ABRI, BEAU TEMPS, MAUVAIS TEMPSPour se protéger des rayons trop ardents du soleil, les fabricants proposent une grande variété de para-sols et d’abris, remarque la conseillère. En plus des modèles de table standards, on trouve aujourd’hui de grands parasols suspendus avec base de béton ou de plus petits qui se fixent à une chaise. On en trouve même avec des lumières DEL intégrées ou des moustiquaires rétractables, offerts dans une large gamme de couleurs !

Avec le retour du beau temps, quoi de plus naturel que de vouloir aménager sa place au soleil de manière à ce qu’elle devienne un prolongement de son espace intérieur ? Dans le langage de la décoration, c’est ce qu’on appelle l’outdooring, ou « tendance jardin », selon l’expression proposée par l’Office québécois de la langue française.

Après le

l’outdooring !TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

« Pour leur part, les abris soleil demandent nette-ment plus d’espace, mais ils magnifient la cour ! s’ex-clame la décoratrice. Qu’ils soient recouverts de toile ou de polycarbonate, ils présentent en plus l’avantage de vous abriter de la pluie. »

Côté mobilier, la table avec foyer central intégré a la cote cette année, remarque Carole Tremblay. « Pratique et esthétique, l’ambiance chaleureuse dégagée par le feu incite à retarder le repas jusqu’au coucher du soleil. Si l’on manque d’espace, un foyer de table à l’éthanol fera tout aussi bien l’affaire », souligne-t-elle.

Pour éclairer les chaudes soirées d’été, les lanternes, suspendues ou au sol, sont un impératif. « Mettez-en plein la vue de vos invités et de vos voisins en installant aussi des cordons d’ampoules décoratives suspendus, avec mini-abat-jours en forme de cages, d’ananas ou de fleurs ! » suggère-t-elle. En fin de saison, un chauffe-terrasse au propane permettra de continuer à vivre dehors jusqu’aux premières gelées.

« L’outdooring permet de se sentir en vacances tous les jours chez soi et de goûter à tous les plaisirs de cette saison si brève qu’est l’été », conclut la spécialiste. Mais comme les articles saisonniers ne restent pas longtemps en magasin, elle recommande de consulter un conseiller ou une conseillère du réseau La Coop le plus tôt possible pour profiter au maximum des beaux jours.

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| AFFAIRES AGRICOLES

Cinq entreprises membres du réseau La Coop voient ainsi leurs efforts récom-pensés. Ce titre, décerné par Holstein Canada, reconnaît les éleveurs passés maîtres dans l’élevage de troupeaux

équilibrés, qui combinent une production élevée et une conformation exceptionnelle associées à de grandes qualités en repro-duction, santé et en longévité. C’est avec fierté que nous vous les présentons.

1. Ferme Champs d’Or Propriété d’André Bédard et Chantal Ladouceur, de Mirabel Membres de La Coop Profid’Or

2. Ferme Robert Séguin et fils Propriété de Robert, André, Gilbert et Jeanne-Mance Séguin, de Sainte-Marthe Membre de La Coop Ste-Marthe

3. Ferme Galarneau Propriété de Ghislain et François Galarneau, Joanie Bégin et Lise Larose, de Barraute Membres de La Coop Val-Nord

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LE 5 FÉVRIER, HOLSTEIN QUÉBEC A HONORÉ LES LAURÉATS QUI ONT OBTENU, POUR LA PREMIÈRE FOIS, LE PRESTIGIEUX TITRE DE MAÎTRE-ÉLEVEUR.

À L’APOGÉE DE LEUR ART DES MAÎTRES

TEXTE DE MARIE-HÉLÈNE GAUDIN

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4. Ferme Martin Bouchard Propriété de Martin Bouchard et Sonia Lapointe, de Saint-Bruno Membres de Nutrinor Coopérative

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5. Ferme Paquet et frères (Amqui) Propriété de Daniel, Yves et François Paquet et Andrée Rioux, d’Amqui Membres de La Coop Matapédienne

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« Hollande ! L’agriculture doit-elle payer ce prix? » est écrit sur une affiche placardée dans le bureau de l’entreprise de Maryvonne et Dominique Fauchon, de Lapenty en Normandie. Sortie tout droit d’une manifestation au Pays de la Loire devant une usine de la géante Lactalis, l’affiche rappelle douloureusement au couple que leur ferme, le Groupement agri-cole d’exploitation en commun (GAEC) Fauchon La Besnardais, même avec 70 vaches en lactation, une moyenne de

LA FRANCE, DEUXIÈME PUISSANCE LAITIÈRE D’EUROPE AVEC 24 MILLIARDS DE LITRES PRODUITS – LE QUÉBEC EN PRODUIT 2,9 MILLIARDS – A VU LE PRIX DE L’OR BLANC CHUTER DE 15 % DEPUIS LA FIN DU CONTINGENTEMENT, LE 1ER AVRIL 2015. LE COOPÉRATEUR S’EST RENDU DANS LE DÉPARTEMENT FRANÇAIS LE PLUS LAITIER POUR CONSTATER COMMENT LES FERMES S’EN SORTENT.

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

9800 kg et une prime de qualité sanitaire laitière, voit ses revenus saignés et doit garroter ses dépenses devant la compres-sion des marges.

Depuis la fin des quotas, les volumes de lait autrefois garantis sont aujourd’hui contractualisés pour éviter tout flotte-ment, ce qui n’a pas empêché des pro-ducteurs de se retrouver sans usine où livrer. Chez les Fauchon, le volume à vendre à la coopérative Agrial est resté inchangé.

Au Québec, en 2014, le troupeau moyen comptait

59,8 vaches en lactation et une vache moyenne produisait 8938 kg par année. En France,

le troupeau moyen comptait 58,3 vaches laitières et

produisait 6964 kg.

Source : Karl Bissonnette, agroéconomiste à

La Coop fédérée

Le lait françaisSANS FILET, SANS QUOTA

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Page 19: COOPÉRATEUR | MAI-JUIN

AFFAIRES AGRICOLES

Si l’ingénieur-conseil des Fauchon, Samuel Harivel, déplore la fin des quotas et les impacts chez sa quarantaine de clients, il souffle néanmoins que « la situation libère les choix stratégiques ». Ainsi, les volumes de lait, transigibles entre producteurs à l’ère révolue des quotas, le sont encore aujourd’hui entre producteurs quand ils fournissent le même acheteur, invitation à la croissance. Ainsi, des industriels incitent des produc-teurs à ouvrir les vannes pour pénétrer le marché chinois notamment, pourtant en net recul. L’Union européenne s’appuyait d’ailleurs sur la croissance de la demande mondiale pour faciliter la transition. D’autres joueurs, comme la coopérative danoise Arla Foods, octroient à l’inverse une prime de 20 € 1 l’hectolitre pour produire moins.

S’en sortir en produisant plus? C’est une fuite en avant que dénonce Dominique Fau-chon. « Produire plus exigerait plus de travail et de moyens, pour des marges toujours aussi faibles », s’insurge le cinquantenaire, qui aimerait robotiser la traite et l’alimen-tation. Avec un taux moyen d’endettement de 60 % et des remboursements moyens de 10 € par hectolitre chez les clients qu’il conseille, Samuel Harivel doute que tous auront les moyens de leurs ambitions.

Ainsi, à 55 ans, le producteur hésite : foncer ou… liquider? Propriétaire des ani-maux et des équipements, mais locataire des terres, des bâtiments et de la maison,

une cossue demeure de campagne appar-tenant à des Parisiens, toutes les options sont ouvertes.

STRATÉGIE : INTENSIFIER LES PRATIQUESDéjà riches, les sols du GAEC Fauchon La Bes-nardais continueront de recevoir maïs-grain, maïs-ensilage et céréales d’automne pour profiter de la banque minérale. S’il faut uti-liser plus d’intrants pour accroitre les ren-dements et générer de meilleures marges, les exploitants le feront, après calcul. Par ailleurs, si l’augmentation de la producti-vité laitière suffit à produire le volume visé, les animaux excédentaires seront vendus, malgré la chute de 25 % du prix des vaches en Normandie. Les actifs sont aussi passés en revue. Par exemple, une parcelle humide non labourable fait bien l’affaire pour élever 13 vaches Blonde d’Aquitaine et quelques taures Prim’Holstein. Et le verger de pom-miers? Il permet un revenu d’appoint et la fabrication du calvados.

À UN ROND-POINT DE SON EXISTENCEEn traversant l’étable de l’Exploitation agricole à revenu limité (EARL) La Marge-liais, dont une quarantaine de stalles pour vaches sont actuellement occupées par des génisses, on ne peut manquer le pres-tigieux bandeau bleu du robot de traite où se rendent les Prim’Holstein trois fois par jour. On pourrait aussi voir qu’une dalle de

Au Québec, le taux d’endettement moyen des entreprises laitières était

de 30 % en 2013. On estime que l’endettement moyen

des producteurs représentait 20,16 $CA/hl. Si on enlevait

de l’actif les quotas sans toucher au passif, le

niveau d’endettement grimerait à 55 %.

Source : Karl Bissonnette, agroéconomiste à

La Coop fédérée

GAEC FAUCHON LA BESNARDAIS

Souriants, Dominique et Maryvonne

Fauchon pensent pouvoir s’en

sortir en intensifiant les pratiques

au champ ou à l’étable, malgré

leur moyenne de production

(9900 kg, 3,8 % G, 3,3 % P), plus

élevée que la moyenne normande

pour la Prim’Holstein (8450 kg,

3,9 % G, 3,2 % P).

1 En date du 4 mars, 1 € valait 1,47 $ CA.

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20 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

béton vierge se trouve à côté de l’automate, prête à en accueillir un deuxième…

Mais avec la conjoncture, ce ne sont pas Joël, Isabelle et leur fils Gaël Boisbu-non qui investiront avec impulsivité pour doubler la capacité de traite, malgré le sur-plus d’espace de l’étable. L’établissement de Gaël, les investissements, la croissance : les plans sont chamboulés. Quelques semaines plus tôt, le jeune a manifesté son désarroi en franchissant en tracteur les huit heures de route qui le séparaient de Paris avec d’autres du syndicat jeunesse, les Jeunes Agriculteurs de La Manche. Mais le millier de tracteurs venus défiler dans Paris n’a pas eu le succès escompté. « Alors qu’avant la base de prix était négo-ciée, nous faisons aujourd’hui face à des prix variables d’une laiterie à une autre. C’est une perte de pouvoir pour les pro-ducteurs », estime Gaël, qui vit avec son salaire de 800 € par mois, presque moitié moins que le salaire minimum en France !

« Nous vivons sur l’acquis. Un gros tri vient même d’être fait, poursuit Isabelle, qui a vu des producteurs fermer les livres. C’est décourageant pour nos enfants, dont certains doivent même se regrouper pour endosser des emprunts ! » La productrice

réclame un vrai filet de sécurité, la créa-tion d’un programme efficace pour assurer un prix plancher. Du même souffle, elle s’inquiète pour la pérennité des exploita-tions de quelque 150 jeunes établis dans les dernières années en profitant d’un pro-gramme de don de quota de 90 000 litres (environ 10 vaches laitières). Le message d’Isabelle à l’intention des producteurs d’ici? « La régulation de la production est utile tant que les prix sont garantis. Autre-ment, il faut des contrats clairs ! »

STRATÉGIE : DIVERSIFIER LES PRODUITSPour s’en sortir, la ferme mise sur l’éle-vage de poulets et de pintades, abattus et vendus à la ferme, un revenu annuel de 25 000 €. Du blé est aussi vendu au prix du jour ou sur les marchés à terme. Enfin, parce qu’ils sont vendus à un prix déri-soire (70 $ CA), on élève, comme la moitié des producteurs, environ 70 veaux laitiers mâles, vendus comme taurillons à un prix variant entre 3,15 et 4,50 €/kg carcasse.

COMME UN ESPOIR DE JOURS MEILLEURS« J’espère qu’on est dans le fond. » C’est ainsi que Stéphane Delaunay, 36  ans, exprime sa lassitude de prix déprimés.

Au Québec, les producteurs ayant des robots ont en moyenne 94 vaches en

lactation. En 2015, environ 20 % des troupeaux sont en

salle de traite ou robotique. »

Source : Karl Bissonnette, agroéconomiste à

La Coop fédérée

LE PROF GOUIN SE PRONONCE

Daniel-Mercier Gouin, professeur à

l’Université Laval, est allé constater

en France les effets de la dérèglemen-

tation. Il rappelle l’ampleur de la chute

des prix du lait pour différents pays :

si elle est d’environ 8 % pour le

Canada, elle est de 15 % en France,

29 % aux États-Unis et 45 % en

Nouvelle-Zélande. Quand on

se compare…

Pour le prof Gouin, la leçon aux

producteurs d’ici est claire : ils devront,

comme en France, réduire leurs coûts

de production et surveiller leur taux

d’endettement, « un clou sur lequel

je tape dans chacune de mes confé-

rences », conclut l’agroéconomiste.

EARL LA MARGELIAIS

Isabelle Boisbunon est flanquée de son fils Gaël et du stagiaire Thibaud Garnier. « Nous vivons sur l’acquis. C’est décourageant pour nos enfants », déclare cette valeureuse de la commune de Milly, près d’Avranches et du Mont-Saint-Michel.

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AFFAIRES AGRICOLES

Stéphane Delaunay demeure optimiste, malgré l’autoconstruction récente d’une vacherie et d’une spacieuse salle de traite double-12. Il doit toutefois pouvoir rembourser son emprunt.

Mais l’optimisme est encore bien présent dans ce Français grand format ayant déjà bourlingué à la ferme des Peeters, dans Argenteuil. Même si ses parents Yolande et Maurice, sa conjointe Édith et lui sortent de l’autoconstruction d’une vacherie et d’une salle de traite flambant neuves pour pro-duire 978 000 litres de lait annuellement, pas question de céder aux idées noires. Alors que le troupeau laitier moyen en Normandie compte 58 vaches (53 au niveau national), le GAEC du Bois Joli possède 100 vaches en lactation.

N’empêche, l’homme a assisté au trans-fert entre fermes de volumes contractua-lisés avant la fin des quotas. Des droits de produire (rattachés au foncier) dont le prix était de 0,60 € l’hectolitre se vendent aujourd’hui à plus de 2,50 € (sans terres rattachées). Un niveau propre à freiner l’ardeur des jeunes, soutient Stéphane, mais également indicateur du niveau de confiance en l’avenir du lait en sol français?

STRATÉGIE : SATURER L’OUTILLe GAEC du Bois Joli n’a pas le choix : il doit rentabiliser les « frais fixes de long terme » que constitue sa nouvelle étable

de 122 places, une capacité au-delà de laquelle les économies d’échelle ne sont plus très importantes, selon Stéphane Delaunay. Ainsi, la ferme pourrait passer à trois traites par jour si la situation se dégradait encore. De même, on a fait de la place à des génisses laitières non sélec-tionnées et à des vaches de boucherie pour maximiser l’utilisation des infras-tructures. On utilise aussi les vases com-municants comptables en épongeant des pertes du côté laitier par des gains dans l’avicole, car la ferme produit 25 000 pou-lets certifiés Label Rouge.

« Il y a un choc, prévisible, pour les producteurs français. Aux prix actuels, ils ne rémunèrent plus le travail familial. Alors que certains pays ont largement augmenté leur production, la France a livré seulement 1 % plus de lait. S’en sortiront les producteurs qui utilisent pleinement leurs outils de production », estime Daniel-Mercier Gouin. Les organi-sations de producteurs seront peut-être appelées à exercer un rôle plus prépon-dérant pour rétablir un rapport de force dans la contractualisation des volumes de production.

À un prix d’environ 30 € (47 $ CA)

l’hectolitre de lait, bien des fermes

françaises tournent à perte ou

couvrent à peine leur coût de produc-

tion, estimé à 0,45 €/litre (sans la

rémunération du travail de l’exploi-

tant) par l’European Milk Board

(2014). La situation est si tendue

qu’une marque est née du tumulte :

le lait FaireFrance, qui propose aux

consommateurs d’acheter équitable.

Café, cacao, lait… même combat !

AU CŒUR DE LA TEMPÊTE

Attitré à l’analyse de la conjoncture laitière et aux études économiques de l’Institut de l’élevage à la Maison Nationale des Éleveurs, Gérard You n’énonce pas de solution miracle pour sortir de la volatilité. « Les producteurs doivent optimiser leurs coûts, conseille-t-il. Il y aura forcément une lumière au bout du tunnel, mais… pas pour tout le monde. » Certains producteurs qui survivront voient-ils dans le chaos actuel une opportunité de croissance pour mieux se positionner ? « Pour l’instant, nous n’avons pas d’indicateurs en ce sens. Peu sont capables d’exprimer le potentiel de croissance », souligne le Parisien.

Et si jamais la gestion de l’offre au Canada venait qu’à… « Vaudrait mieux garder une certaine maitrise de l’offre, car la libéralisation emporterait les plus faibles », termine l’analyste.

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L’EFFET BOEUF

BRUNO LANGLOIS, AGRONOME CONSEILLER SPÉCIALISÉ EN PRODUCTION BOVINE, LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

PHO

TOS

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RRE

CAD

ORE

T

SI VOUS SUIVEZ le marché du bœuf, vous avez sûre-ment constaté un recul important des prix de sep-tembre 2015 à mars 2016. « Pourtant, ils nous avaient dit qu’on aurait de bons prix pendant encore deux ans ! » « Je ne m’attendais pas à ça. » « Est-ce que ça va se replacer ? »

Que s’est-il passé ? À court terme, la situation actuelle s’explique principalement par l’abondance de viande (bœuf, porc, volaille), qui a provoqué une stagnation de la demande de viande bovine – stagnation qui s’est conjuguée plus récemment avec le redressement du taux de change.

Pour une « prévision » à plus long terme, il faut jeter un coup d’œil à l’évolution de la population bovine nord-américaine. Au 1er janvier 2016, le chep-tel de vaches canadiennes et mexicaines était relati-vement stable par rapport à l’année précédente; il y a cependant des signaux évidents de début de recons-truction des troupeaux reproducteurs. Toutefois, c’est quand on regarde du côté américain qu’il faut être réaliste : la population de vaches de boucherie s’est accrue de plus de 1,2 million de têtes depuis le 1er janvier 2014, soit l’équivalent de près du tiers des vaches canadiennes ! À cela s’ajoutera une augmen-tation de plus de 3 % (200 000) des taures prévues pour vêler en 2016. Tout nous indique donc que nous entamons la phase descendante du fameux cycle du prix du bœuf, une phase qui dure habituellement de cinq à six ans.

CATASTROPHE OU OCCASION FAVORABLE ?Est-ce à dire que cette situation sera catastrophique ? Face à une réalité, on peut voir le verre à demi plein ou à demi vide. Ainsi, bien que la productivité des vaches et le poids des carcasses se soient améliorés depuis le début des années 1960, le cheptel total des vaches de boucherie en Amérique du Nord est à un

niveau comparable à celui de cette époque et il ne laisse pas présager une forte chute des prix au cours des cinq prochaines années.

De plus, la baisse du prix de vente des veaux signifie aussi une diminution du prix des vaches, des taures de remplacement et des taureaux. Les coûts d’acquisition des animaux, le financement et les liquidités nécessaires sont donc plus faibles, ce qui amoindrit beaucoup l’impact du phénomène. Quant aux projets de démarrage et aux expansions, ils nécessitent maintenant beaucoup moins de capi-taux de départ. Pour ceux qui songeaient à se lancer en production bovine, c’est le temps de le faire !

Cependant, pour un producteur vaches-veaux, la plus belle occasion consiste à se recentrer sur une question principale : comment obtenir le meilleur revenu net possible ? Voici des exemples de sujets de réflexion : est-ce que mes périodes de vêlages cor-respondent vraiment à mes disponibilités ? Quels seraient les impacts d’un plus grand regroupement des vêlages ? Comment puis-je maximiser la pro-duction obtenue avec les aliments servis ? Dois-je produire tous mes fourrages ou dois-je me concentrer sur les pâturages ? Comment optimiser mes rende-ments au champ sur une base économique ? Est-ce que je pourrais garder quelques vaches de plus avec les mêmes infrastructures ? Existe-t-il d’autres mar-chés plus lucratifs pour une partie de ma production ?

J’aurais pu aussi résumer le tout par une simple phrase : « Comment, chez moi, puis-je produire autrement pour augmenter ma rentabilité ? » Grâce à leur formation et à leur coffre à outils bien rempli, vos experts-conseils en production bovine La Coop pourront vous aider à répondre à cette très large question. Il ne vous restera alors qu’à résoudre la partie la plus difficile de l’équation : défier vos para-digmes et agir. Bonne réflexion !

PRODUIRE AUTREMENT

Donnez-leur plus qu’un départ. Donnez-leur un NouVeau Départ.

Faites-vous tout le nécessaire pour leur donner une tête d’avance?

ILS COMMENCENT TOUS PETITS

www.nouveaux-departs.caZoetisMD est une marque déposée de Zoetis, utilisée sous licence par Zoetis Canada Inc. CALF JADP 01A 0315 F

Si jeunes, si petits, mais déjà pleins de promesses. Les veaux en santé aujourd’hui seront les vaches productives de demain. Le programme NouVeau Départ vise à donner une tête d’avance aux veaux en vous aidant à surveiller l’efficacité de votre programme de gestion du colostrum.

Visitez le www.nouveaux-departs.ca pour connaître les détails du programme et du protocole.

Consultez votre médecin vétérinaire pour en apprendre plus sur le programme NouVeau Départ.

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24 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

Offrir des produits porcins de qualité, à prix compétitifs, à des clients partout sur la planète, tout en générant de la richesse pour les producteurs, demeure le mot d’ordre de la Filière.

Son président, Réjean Vermette, était heureux d’annoncer que les 197 produc-teurs membres recevront cette année, en ristournes, 3,5 millions $ pour le Porc cer-tifié La Coop (3,50 $ par porc) et les doses de semence (85 ¢ par dose). « C’est la qua-trième fois, en cinq ans d’existence de la Filière, que les producteurs profiteront de remises », a-t-il indiqué. Depuis 2011, plus de 19 millions $ leur ont été versés.

En ajoutant les bonifications et reve-nus supplémentaires attribuables à la production du Porc La Coop, les sommes redonnées aux membres se montent à 45 millions $, a souligné pour sa part le nouveau président de La Coop fédérée, Ghislain Gervais. « La Filière porcine coo-pérative est un des maillons importants de La Coop fédérée et elle a contribué à son succès », a-t-il déclaré.

Rappelons que la Filière porcine coopé-rative est un lieu de coordination des acti-vités de quatre partenaires : les producteurs indépendants, les coopératives (tant à titre de producteurs que de fournisseurs de biens et services), Olymel (en tant qu’acheteur, transformateur et distributeur du produit final) et, enfin, La Coop fédérée (comme fournisseur de biens et services ainsi que point de rencontre des intervenants).

Au cours de la dernière année, la Filière a entrepris un processus de réévaluation

LA CINQUIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE (AGA) DE LA FILIÈRE PORCINE COOPÉRATIVE, TENUE LE 18 MARS, A PERMIS DE FAIRE LE BILAN DES TRAVAUX RÉALISÉS DEPUIS SA FONDATION, EN 2011. FORTE DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS OBTENUS EN COURS D’EXERCICE, LA FILIÈRE POURSUIT SUR SA LANCÉE.

TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

UNE FILIÈRE

complète du programme Porc certifié La Coop, créé il y cinq ans. Il en a résulté des modifications visant à répondre encore davantage aux besoins des producteurs et des partenaires, sans compromettre la soli-dité financière de la Filière. Une grille élar-gie de 25 kg a été créée, 22 000 places sont réservées chaque semaine aux éleveurs de Porc La Coop, et la compétitivité de l’alimen-tation a été améliorée. Ces changements, en vigueur depuis le 4 avril, permettront d’entretenir une solide relation d’affaires avec les membres et d’intéresser de nou-veaux producteurs à se joindre à la Filière.

DES EXPERTS SE PRONONCENTL’AGA a également permis d’entendre de nombreux spécialistes. François Guité, vice-président aux ventes de viandes fraîches d’Olymel, y est allé d’un survol des marchés. « La consommation mon-diale de porc est en hausse, ce qui est porteur pour Olymel, a-t-il souligné. Le PTP et la fin du COOL nous ouvriront des portes. En revanche, il faut mettre une croix sur la Russie, un marché sous embargo depuis août 2014. Les Russes ont depuis mis en place leurs propres structures d’approvisionnement. La concurrence américaine et européenne, elle, se poursuit. Il faut donc continuer de travailler en filière et d’innover. »

Marquis Roy, directeur technique de la production porcine chez Olymel, a fait état des avancées génétiques en matière de conversion alimentaire, qui permettront de sélectionner les verrats les plus performants

Les Groins d’argentLes meilleures perfor-mances d’élevage des fermes corporatives et des producteurs indépendants du réseau La Coop ont été soulignées, dans six catégories, par la remise des prix Groins d’argent. Voici les lauréats :

n S.C.A. Inverness (maternité, ferme corporative)

n Ferme du Beauporc (2001) (maternité, producteur indépendant)

n Pouponnières Ste-Agathe (pouponnière)

n Ferme D. Beauchesne (engraissement)

n Ferme Pomerleau et frères (sevrage-vente)

n Ferme Pomerleau et frères (naisseur-finisseur)

QUI CRÉE DE LA RICHESSE

Pour la galerie photo des lauréats, allez au cooperateur.coop/affaires-agricoles

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25COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

à ce chapitre. La semence de ces verrats sera mise à la disposition du CIPQ, et les produc-teurs de la Filière pourront en profiter afin d’accroître leur rentabilité. Mentionnons également que des travaux pour augmenter le rendement en viande des carcasses sont également en cours.

Le directeur commercial du Service monogastrique de La Coop fédérée, Jean-Yves Lavoie, a de son côté présenté le bilan des processus de regroupements d’usines de fabrication de moulées et d’achats d’in-trants dans le réseau. Ces mesures ont pour but de réaliser de substantielles économies, qui permettront de mettre plus d’argent dans la poche des producteurs.

Les années se suivent et ne se res-semblent pas. Steeve Morin, responsable de la logistique d’approvisionnement des abattoirs d’Olymel, en sait quelque chose. Grève à l’usine de Vallée-Jonction, porcs en attente et retards d’abattage ont mar-qué l’exercice 2015. « Des mesures ont été prises pour améliorer la logistique des usines, a-t-il fait savoir. De plus, celle de Saint-Esprit sera bientôt déclarée sans ractopamine, au même titre que toutes les autres de l’entreprise. »

Étienne Hardy, directeur principal de la production porcine chez Olymel, a présenté l’état d’avancement des Fermes boréales, au Témiscamingue, qui seront constituées, lors

de leur achèvement en 2017, de cinq mater-nités de 2360 truies chacune. Ces maternités d’avant-garde, élaborées en mode dévelop-pement durable, produiront des porcelets sains, sans antibiotiques, dans un environ-nement unique répondant aux plus récentes normes en matière de bien-être animal. La formule mise notamment sur une cohabi-tation harmonieuse avec les habitants de la région, l’embauche d’une main-d’œuvre locale et l’usage des technologies les plus performantes. Une première maternité, à Fugèreville, est actuellement en activité. Des truies y ont été accueillies le 3 février dernier. Les premiers porcelets, destinés aux membres de la Filière, quitteront la ferme dans le courant de l’été.

« Les défis de l’avenir demeurent nom-breux, a indiqué pour sa part Robert Bru-net, directeur général de la Filière. Porcs élevés sans antibiotiques, bien-être ani-mal, réduction du soutien de l’État, besoins criants d’investissements dans les struc-tures de production, pressions sanitaires grandissantes, concurrence mondiale d’entreprises intégrées, etc. Nous sommes condamnés à poursuivre notre quête d’effi-cacité et d’agilité. Nous devons demeurer à l’affût de toute occasion permettant de créer de la richesse pour l’ensemble de nos partenaires. Le succès de chacun repose sur nos efforts mis en commun. »

Les conférenciers1. STEEVE MORIN, responsable de la logistique d’approvisionnement des abattoirs d’Olymel, a indiqué que des mesures ont été prises pour améliorer la logistique des usines.

2. ROBERT BRUNET, directeur général de la Filière, « nous devons demeurer à l’affût de toute occasion de créer de la richesse pour nos partenaires ».

3. Le président de la Filière, RÉJEAN VERMETTE, a annoncé des ristournes de 3,5 millions $ pour les 197 producteurs membres.

4. « Les avancées génétiques en conversion alimentaire permettront de sélectionner les meilleurs verrats », a décrit MARQUIS ROY, directeur technique de la production porcine chez Olymel.

5. JEAN-YVES LAVOIE, directeur commercial du Service monogastrique de La Coop fédérée : « Les regroupements de fabrication et d’achats mettront de l’argent dans la poche des producteurs. »

6. « La Filière porcine est un maillon important de La Coop fédérée et elle a contribué à son succès », a dit le président de La Coop fédérée, GHISLAIN GERVAIS.

7. FRANÇOIS GUITÉ, vice-président aux ventes de viandes fraîches d’Olymel : « La consommation mondiale de porc est en hausse, c’est porteur pour Olymel. »

8. « Les Fermes boréales produiront selon les plus récentes normes de bien-être animal », a souligné ÉTIENNE HARDY, directeur principal de la production porcine chez Olymel.

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| AFFAIRES AGRICOLES

L’auteurJean Tanguay, agronome Coordonnateur en évaluation économique, Production porcine, Olymel [email protected]

PHO

TO :

ISTO

CK

DEPUIS LE 3 AVRIL, LES ÉLEVEURS QUI LIVRENT LEURS PORCS CHEZ OLYMEL ET QUI RÉPONDENT AU CAHIER DES CHARGES DU PORC LA COOP BÉNÉFICIENT D’UNE NOUVELLE GRILLE DE CLASSEMENT.

La nouvelle grille du Porc La Coop contient cinq strates de poids et une seule classe de rendement. La strate de rende-ment maximum est de 90 à 125 kg de

UNE NOUVELLE GRILLE DE CLASSEMENT DES PORCS

TEXTE DE JEAN TANGUAY, AGRONOME

carcasse. Une zone tampon de 2,5 kg (au-dessus) et de 10 kg (au-dessous) permet une grande flexibilité dans l’expédition des porcs (voir la grille au tableau 1).

STRATE DE POIDS < 80 kg 80 à 89,99 kg 90 à 99,99 kg 100 à 124,99 kg 125 à 127,49 kg > 127,50 kg

INDICE 55 95 112 112 100 80

Remise porc Coop

GRILLE DE CLASSEMENT OLYMEL PLUS (SANS RACTOPAMINE) DEPUIS LE 3 AVRIL 2016

SEMAINE D’ÉLEVAGE NOMBRE DE PORCS EXPÉDIÉS NOMBRE DE CHARGEMENTS

11 100 0,5

12 0 0

13 200 1

14 0 0

15 400 2

16 0 0

17 200 1

Tableau 1

Tableau 2 Semaine 1 Détassage des parcs; enlever les deux ou trois plus gros porcs dans chacun d’entre eux, pour donner 9 pi2 par porc.

Semaine 2 Pas d’expédition.

Semaine 3 Expédition des porcs ayant plus de 110 kg de poids carcasse.

Semaine 4 Pas d’expédition.

Semaine 5 Expédition des porcs ayant plus de 110 kg de poids carcasse.

Semaine 6 Pas d’expédition.

Semaine 7 Vidage.

EXEMPLE DE STRATÉGIE D’EXPÉDITION POUR UN ENGRAISSEMENT DE 1000 PORCS

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PHO

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Cette grille offre des avantages qui facilitent le choix des porcs à livrer à l’abattoir. Elle contient une seule classe de rendement, de sorte qu’un éleveur peut choisir le poids d’expédition de ses animaux sans avoir à se préoccuper de la variation de rendement, qui change-rait avec le poids s’il y avait plusieurs classes. Le poids optimal pour maxi-miser la marge par porc peut varier en fonction du prix du porc et des aliments. Les producteurs reçoivent en plus, dans l’infolettre de la Filière porcine coopéra-tive, une indication sur le poids carcasse à viser pour l’expédition de leurs porcs, de façon à optimiser la rentabilité de leur élevage.

La strate de poids avec l’indice le plus haut est de 90 à 125 kg, ce qui donne 35 kg de poids avec l’indice maximal. La remise du Porc La Coop est payé pour les sujets de 100 à 125 kg, soit une strate idéale de 25 kg d’écart (voir la grille).

Cette strate idéale procure plusieurs possibilités quant à la gestion des expé-ditions. Elle permet, entre autres, de pla-nifier la sortie toutes les deux semaines, car les porcs qui n’avaient pas le poids requis à la livraison ne dépasseront pas le poids maximum deux semaines plus tard.

Il devient alors possible de favoriser la gestion du transport par camion rempli à un seul bâtiment. L’efficacité du transport s’en trouve améliorée et les coûts par porc sont diminués. En matière de biosécurité, il est avantageux et recommandé, pour remplir un camion, de ne pas charger d’animaux en provenance de différents bâtiments. Il faut aussi tenir compte du poids des porcs quand il s’agit de déter-miner le nombre de têtes par chargement (voir l’exemple de stratégie au tableau 2).

Cette stratégie n’est qu’un exemple et peut varier en fonction du poids d’entrée, du gain moyen quotidien et, surtout, de l’uniformité des porcs à l’entrée.

Avec une telle stratégie, nul besoin de peser un grand nombre de sujets. Seuls quelques porcs près de la limite inférieure le seront pour se donner une référence, et ceux qui sont plus gros que ces derniers seront marqués. Il est d’ailleurs impor-tant de marquer d’une façon différente les plus gros sujets du groupe à expédier, de manière à pouvoir les acheminer en

priorité au cas où tous les porcs annoncés à l’abattoir ne pourraient pas être livrés au moment prévu.

Quand tout le travail d’élevage a été bien fait, il est aussi nécessaire d’exécu-ter correctement la dernière étape, soit l’expédition. La nouvelle grille sera un outil qui facilitera cette tâche.

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28 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

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LA TENDANCE EST INDÉNIABLE ET INCONTOURNABLE : LE BIEN-ÊTRE ANIMAL EST PLUS QU’UN EFFET DE MODE. C’EST UN CHANGEMENT DE PHILOSOPHIE À PROPOS DES ANIMAUX ET DE LEURS CONDITIONS D’ÉLEVAGE. LE MODUS OPERANDI NE FAIT PEUT-ÊTRE PAS L’UNANIMITÉ, MAIS LE CONSENSUS EST BEL ET BIEN PRÉSENT CHEZ LES PRODUCTEURS : IL FAUT CHANGER LES FAÇONS DE FAIRE. DONALD DESHARNAIS, PRODUCTEUR D’ŒUFS, A FAIT LE SAUT.

TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN

TROUVER L’ÉQUILIBRE

C’est à ce constat qu’est arrivée la Fédération des producteurs d’œufs du Qué-bec depuis déjà quelques années. Si les rencontres ont été houleuses dans le passé, elles ont maintenant des allures de réunions familiales dans ce regroupement très soli-daire, qui compte 113 membres. Ces der-niers se font un devoir d’assister aux assemblées, où la question du bien-être animal est à l’ordre du jour depuis un moment, fait valoir Donald Desharnais,

producteur d’œufs de consommation et d’œufs d’incubation de race légère, à Prince-ville. « On en jase depuis plusieurs années. On regardait ce qui se passait en Europe et on voyait que la tendance venait de plus en plus par ici, que ce soit aux États-Unis ou au Canada. La Fédération a toujours eu comme principe de prendre les devants. Comme on dit, mieux vaut s’arranger entre nous que de nous faire arranger », indique l’éleveur avec un sourire en coin.

Francis Desharnais fait partie de la relève de Prince-Œuf. C’est lui qui a proposé à son père de construire le nouveau poulailler selon des critères de bien-être animal.

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CONSENSUS ET ÉVOLUTION RAPIDELa Fédération canadienne des producteurs d’œufs s’était d’ailleurs prononcée en 2013 : tous les poulaillers rénovés ou construits après le 31 décembre 2014 devaient être dotés de logements plus grands. À partir de 2036, toute la production d’œufs sera trans-férée : on passera des cages traditionnelles aux autres modes d’élevage. Les États-Unis ont emboîté le pas et feront la transition vers les logements de remplacement d’ici 2030. Quant à l’Europe, l’élevage en cages traditionnelles n’y a plus cours depuis 2012, une décision qui avait été prise en 1999.

C’est tout naturellement donc que Donald Desharnais a opté pour la construc-tion d’un poulailler en phase avec le concept de bien-être animal quand est venu le temps de remplacer ses bâtiments existants. En activité depuis juin 2015, son nouveau poulailler de 33 120 poules est équipé de cages dites enrichies. Les oiseaux disposent de perchoirs, d’un tapis pour gratter, d’un isoloir qui fait office de couvoir, et de deux fois plus d’espace.

Le propriétaire de la Ferme Prince-Œuf partait toutefois avec une longueur d’avance. Il s’était déjà fait les dents sur un projet similaire pour ses poules pondeuses d’œufs d’incubation. Ces dernières avaient besoin d’un nouveau logement à la fin de la première décennie des années 2000. Avec un risque considéré comme moins grand que pour des pondeuses d’œufs de consom-mation, la famille avait opté pour un sys-tème de cages sur trois niveaux et pouvant accueillir 18 000 oiseaux. Le constat a été rapidement fait : tous en profitaient, autant les poules que ceux qui travaillaient dans le poulailler. « Il y a nettement moins de pous-sière et plus de lumière, dit Donald Des-harnais. C’est plus agréable de travailler et c’est un plus pour les oiseaux, par com-paraison avec un système conventionnel. Quand il a été question de construire un autre poulailler en 2012, mon fils a tout de suite suggéré de suivre le même modèle. »

Assis à la table, Francis, 24 ans, est un des deux membres de la famille qui pren-dront la relève. Selon les plans, il repren-dra avec sa conjointe, Vicky Brisson, la production d’œufs, alors que sa sœur sera responsable des œufs d’incubation. Consi-dérer l’aspect du bien-être animal était naturel pour le jeune homme, et il ne fait

aucun doute pour lui que l’investissement en valait la peine. « Les poules restent belles plus longtemps. Il y a moins de mortalité. Les perchoirs sont toujours occupés. C’est le fun à voir », lance-t-il. En outre, la ven-tilation se fait mieux et facilite le travail. On constate d’ailleurs qu’il est beaucoup plus aisé de passer le balai et de ramasser la poussière.

QUESTION DE PRINCIPE OU ARGUMENT ÉCONOMIQUE ?Si la famille Desharnais constate les avantages des nouvelles cages, elle a pris le virage du bien-être animal avant tout pour répondre aux tendances du marché. En visite à l’occasion du passage du Coopérateur, le responsable des communications à la Fédération indique qu’il s’agit tout d’abord d’une décision financière. « On va où le consommateur est, déclare Benjamin Gagnon. S’il veut des œufs roses à picots verts, on va lui en donner. L’offre aujourd’hui est abondante et répond à des demandes

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1. En activité depuis juin 2015, le nouveau poulailler de Prince-Œuf abrite 33 120 poules installées dans des cages correspondant aux nouveaux critères de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec.

2. Les nouvelles normes représentent le mariage entre les préoccupations des consommateurs et celles des producteurs.

3. La grande famille Desharnais au complet, dont la relève qui reprend le flambeau pour une troisième génération de producteurs avicoles.

des consommateurs, que ce soit des œufs produits par des poules en liberté, des œufs bios ou avec oméga-3. »

Donald Desharnais précise qu’il faut aussi rester dans les limites imposées par les coûts de production. Il prévoit renta-biliser son nouveau poulailler dans les 10 à 20 prochaines années, en raison d’un investissement supérieur de 20 % à celui nécessaire pour un bâtiment traditionnel. On doit également considérer la capacité de payer des consommateurs. Au Québec par-ticulièrement, le bien-être animal ne figure pas dans leurs préoccupations premières, avance Benjamin Gagnon. Mais de plus en plus d’entreprises, comme les chaînes de restauration rapide, veulent offrir des pro-duits en tenant compte de ces principes. « Il faut occuper ces créneaux, tout en s’assu-rant d’avoir des acheteurs pour nos œufs », ajoute le producteur.

UN ÉQUILIBRE À ATTEINDREEntre les groupes proanimaux et les pro-ducteurs, les canaux de discussion restent ouverts, mais les buts demeurent diamé-tralement opposés. « J’ai rencontré des représentants de la Société de protection des animaux, dit Benjamin Gagnon. Pour

eux, ultimement, il n’y aurait pas d’éle-vage du tout. Mais nous restons ouverts aux échanges. On veut leur montrer qu’un équilibre peut être atteint sur le sujet. »

On peut s’interroger en effet sur les conséquences à long terme de l’élevage en fonction du bien-être animal. Des poulail-lers plus gros signifient une consommation d’énergie accrue, surtout dans nos régions nordiques. Les poules dites en liberté mangent aussi davantage, d’où la nécessité de consacrer plus de champs à la produc-tion de céréales. Et c’est sans compter les coûts supérieurs en main-d’œuvre ni les préoccupations biosanitaires.

Donald a vu tous les types de systèmes depuis sa jeunesse et depuis qu’il a pris la relève, en 1987. Il considère que le système aménagé représente le meilleur compro-mis entre les impératifs financiers de la production et le bien-être animal. « La pro-duction est assez semblable. C’est un com-promis du point de vue de la salubrité. Les aspects plus agressifs des poules sont limi-tés, mais elles peuvent exprimer davantage leurs instincts naturels, comme se percher ou nicher. La gestion est aussi beaucoup plus facile. Si on me donnait le choix, je ne reviendrais pas en arrière. »

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| AFFAIRES AGRICOLES

L’auteureChristine Bourbonnais, T.P. Conseillère en protection des cultures et engrais spécialisés La Coop fédérée [email protected]

Plus d’une douzaine d’éléments minéraux sont considérés comme majeurs. Bien sûr, les besoins varient en fonction de la culture et de son stade de croissance. Il faut donc rechercher un équilibre de ces éléments dans les sols, sans pour autant négliger les oligoéléments (voir le graphique ci-dessous).

Cet équilibre devient encore plus important quand on prend conscience qu’une plante qui ne peut absorber ce dont elle a besoin pour croître de façon optimale risque d’être moins tolérante aux attaques d’insectes et aux maladies aux-quelles elle sera exposée durant sa saison de croissance. Chose certaine, une plante saine résiste mieux aux stress.

Un autre point à ne pas négliger, c’est que dès que l’on peut observer sur le feuillage des signes de carences (chlorose, décoloration, etc.), il y a déjà des pertes de rendement, qui sont irréversibles. La question qui se pose à ce stade est : comment faire pour éviter l’apparition de

TOUT AU LONG DE LEUR CYCLE DE CROISSANCE, LES PLANTES CONSOMMENT DE MULTIPLES ÉLÉMENTS MINÉRAUX ESSENTIELS À LEUR BON FONCTIONNEMENT. CEUX-CI AGISSENT SUR LA CROISSANCE, LA FLORAISON ET LA FRUCTIFICATION. L’ANALYSE FOLIAIRE PERMET DE DÉCELER LES CARENCES AVANT QU’ELLES NE SOIENT VISIBLES SUR LA PLANTE, ET DONC DE RÉDUIRE LES PERTES POTENTIELLES DE RENDEMENT.

TEXTE DE CHRISTINE BOURBONNAIS, T.P.

L’ANALYSE FOLIAIREUN OUTIL INCONTOURNABLE

symptômes associés à une carence en éléments nutritifs? La réponse est fort simple : réaliser une analyse foliaire. C’est l’outil idéal pour com-prendre ce qui est prélevé par la plante durant la saison de croissance.

Cet outil permet de déceler des problèmes dans les champs avant qu’ils ne soient visibles sur la plante, et donc de réduire les pertes potentielles de rendement. Si des produits fertilisants peuvent être absorbés par la plante, il est alors possible de corriger une carence par une fertilisation foliaire.

Utilisée en complément avec l’analyse de sol, l’analyse foliaire permet d’éliminer des problèmes récurrents année après année. Certains producteurs s’en servent aussi pour se bâtir une banque de données sur les besoins particuliers en éléments des divers cultivars et espèces. D’autres valident l’absorption des fertilisants à application foliaire à l’aide de cette analyse.

Relation entre la teneur en oligoélémentsde la plante, sa croissance et son rendement

Carence visible,rendement etqualité médiocres

Carenceaigüe

Subcarence Disponibilitéoptimale

Consommationde luxe

Toxicité

Pas de symptôme,rendement diminué,qualité affectée

Croissanceet qualité

Bonne croissance,qualité affectée

Croissance etqualité diminuées

Teneur enoligoélémentsde la plante

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Paramètre

Exemple du résultat d’une analyse foliaire

Calcium total (Ca) (calcination) 2,35 %

Magnésium total (Mg) (calcination) 1,17 %

Phosphore total (P) (calcination) 0,43 %

Potassium total (K) (calcination) 5,55 %

Azote total (N) 4,7 %

Bore total (B) (calcination) 35,0 ppm

Cuivre total (Cu) (calcination) 7,5 ppm

Fer total (Fe) (calcination) 124,2 ppm

Manganèse total (Mn) (calcination) 39,6 ppm

Zinc total (Zn) (calcination) 28,2 ppm

Résultats et unité à 100 % sec Insuffisant Suffisant Excès

HORTI-GO : GRÈCE 2016Du 13 au 22 mars dernier, un groupe de producteurs horticoles, accompagné de quelques experts-conseils du réseau La Coop, a participé à un voyage en Grèce dans le cadre du programme Horti-Go 2015-2016. Ce programme permettait aux participants d’accumuler des points en fonction de leurs achats de produits sélectionnés, ce qui leur offrait la possibilité de remporter un voyage en Grèce. Diverses visites ont permis aux producteurs de découvrir l’agriculture très diversifiée de ce pays, en productions tant animales que végétales (fruits, légumes, céréales). Soulignons notamment que la Grèce est un des principaux pays exportateurs d’huile d’olive au monde.

Durant ce court séjour, tous sont tombés sous le charme de la Grèce, avec ses paysages à couper le souffle, sa gastronomie et la gentillesse de son peuple. Vous pourriez faire partie du prochain voyage grâce au programme Horti-Go 2017-2018. Pour connaître la liste des produits permettant d’accumuler des points, communiquez avec votre expert-conseil.

MARCHE À SUIVRECet outil se prête donc à diverses utilisations et son adoption procure plusieurs bénéfices. Mais il faut s’assurer de bien échantillonner le feuillage pour obtenir des résultats fiables. On recommande de ne pas prendre d’échantillons durant une sécheresse ou à la suite d’une pluie abondante, puisque la consommation d’éléments nutritifs par la plante pourrait varier. La période idéale de la journée pour effectuer une collecte est le milieu de la matinée, car la plante est alors en pleine croissance. Bien évidemment, on évite de sélectionner des plantes malades ou stressées et on opte plutôt pour des plantes qui sont repré-sentatives du champ.

Environex, laboratoire affilié de La Coop fédérée, recommande de prélever un minimum de 100 g de tissu frais, pour qu’une fois celui-ci séché et réduit en poudre, on dispose de suffisam-ment de matériel pour réaliser l’analyse. Il importe

de ne pas congeler l’échantillon, puisque le froid pourrait modifier le contenu en nutriments de la plante. Sachez que votre expert-conseil a reçu une formation complète sur la méthodologie de prise d’échantillons et qu’il pourra vous aider dans votre démarche. L’échantillonnage diffère égale-ment en fonction de la culture et de son stade de croissance. Il faut donc s’assurer d’avoir la bonne méthode pour chaque culture.

Les résultats d’analyses sont présentés sous forme d’un schéma qui indique la quantité de chacun des éléments (voir l’exemple) ci-dessus. Bien entendu, il s’agit de paramètres moyens et généralisés qui servent de référence, mais qui ne tiennent pas compte des particularités, telles que la variété, le champ et les méthodes culturales.

L’analyse foliaire est, somme toute, un outil incontournable pour obtenir le portrait d’un champ et pouvoir réagir rapidement en cas de carence, afin d’éviter les pertes de rende-ments.

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35COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

AFFAIRES AGRICOLES |

L’auteurGuillaume Bolduc, T.P. Conseiller spécialisé en protection des cultures

La Coop fédérée [email protected]

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CHAQUE ANNÉE, LE NETTOYAGE DU PULVÉRISATEUR EXIGE DU TEMPS, ET CETTE ÉTAPE IMPORTANTE EST TROP SOUVENT NÉGLIGÉE. NOUS RENCONTRONS SOUVENT DES PROBLÈMES AU CHAMP LIÉS AU MAUVAIS RINÇAGE DES ÉQUIPEMENTS DE PULVÉRISATION. POURQUOI EST-IL SI IMPORTANT, À LA SUITE D’UN RINÇAGE, DE NETTOYER NOTRE PULVÉRISATEUR ?

LE NETTOYAGE DUPULVÉRISATEUR

Avant tout, ce que l’on veut éviter, comme cas typiques, c’est de brûler la culture que l’on va arroser ou que notre mélange devienne une pâte ou bien du ciment ! Parfois, on remarque aussi chez les plantes un stress causé par un problème de phytotoxicité qui aurait pu être évité.

La décontamination des réservoirs a pour but d’éliminer toute trace de pesti-cides entre les applications et d’éviter tout problème d’incompatibilité. On sait, en effet, que les produits peuvent coller et sécher à l’intérieur des composants (tuyaux, buses, etc.) et se mélanger avec le prochain pro-duit à appliquer. Par exemple, un reste de glyphosate mélangé à un fongicide un mois plus tard endommagera votre culture.

COMMENT S’Y PRENDREVoyons l’essentiel des deux façons de s’y prendre pour nettoyer les pulvérisateurs. La première convient quand des produits semblables seront utilisés deux fois de suite. La seconde, quand la prochaine pul-vérisation se fera avec un produit différent ou lorsqu’on doit remiser le pulvérisateur pendant une période prolongée (durant l’hiver, par exemple). Dans les deux cas, les étapes du triple rinçage du pulvérisateur (voir ci-dessous) s’appliquent.

Il a été démontré que, après une pulvéri-sation, plusieurs rinçages effectués avec peu d’eau réduisent plus efficacement les concen-trations de résidus de pesticides qu’un rin-çage unique avec beaucoup d’eau. Toutefois,

comme certains produits ne se prêtent pas à un rinçage avec un faible volume d’eau, il est recommandé de toujours consulter l’étiquette du produit pour connaître les consignes relatives au nettoyage.

1. Remplir le réservoir d’eau claire jusqu’à 10 % de sa capacité nominale (idéalement, 10 parties d’eau pour chaque partie de solution restant dans le circuit) et faire cir-culer cette eau dans tout le pulvérisateur pendant 10 minutes. Ouvrir et fermer les valves de réglage pendant ce processus.

2. L’extérieur du pulvérisateur doit être lavé à l’eau et au savon, puis rincé à l’eau claire (une laveuse à pression fera très bien l’affaire). Il ne faut pas oublier la pompe à diaphragme. Ce lavage facilite grandement l’inspection visuelle à effec-tuer avant la prochaine utilisation, car s’il y a une fuite, on verra tout de suite une trace d’huile sur la pompe ou au sol.

3. Déplacer le pulvérisateur vers la plate-forme servant au chargement ou aux mélanges, puis le rincer encore deux fois (pour un total de trois rinçages), jusqu’à ce que le liquide sortant des buses soit clair. Ne jamais laisser les eaux de rinçage gagner un cours d’eau, un réseau de drainage ou un puits.

À NE PAS NÉGLIGER

TEXTE DE GUILLAUME BOLDUC, T.P.

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36 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

Les pulvérisateurs de nouvelle génération com-portent un dispositif de rinçage à bas volume qui réduit l’exposition de l’utilisateur aux résidus de pesticides. Ce dispositif consiste généralement en un réservoir. Vérifier auprès de votre représentant en machinerie agricole.

Méthode de nettoyage 1 : Utilisation consécutive de produits semblables1. Faire une bonne planification afin de ne préparer que la

quantité de bouillie nécessaire au traitement. Ne jamais laisser de bouillie dans le réservoir pendant toute une nuit.

2. Effectuer un triple rinçage en suivant la méthode indi-quée ci-dessus.

3. Enlever, inspecter et nettoyer les grillages se trouvant dans le système d’aspiration, les canalisations et les filtres. Les remettre en place une fois nettoyés.

4. Enlever, inspecter et nettoyer les crépines et les pastilles des buses. Les remettre en place une fois nettoyées.

Méthode de nettoyage 2 : Utilisation de produits différents ou remisage du pulvérisateur 1. Les quatre premières étapes sont les mêmes que pour

la méthode 1.

2. Remplir le réservoir avec de l’eau claire et y ajouter le détergent recommandé par le fabricant du pesticide. L’étiquette de bien des produits précise les consignes à observer pour le nettoyage du réservoir. En l’absence de telles consignes, utiliser un détergent peu moussant ou un agent nettoyant alcalin, puis rincer le réservoir à fond. Ne pas utiliser d’eau de Javel.

3. Mettre l’agitateur en marche et faire circuler la solution dans le système pendant au moins cinq minutes.

4. Évacuer l’eau par l’orifice de vidange.5. Répéter une seconde fois les étapes 2 à 4.

Avant de remiser le pulvérisateur pour l’hiver, veuillez consulter les mises en garde du fabricant.

Pour bien nettoyer votre pulvérisateur, il vous faut les bons produits. Nous vous proposons Ammo-Clean, un nouveau venu sur le marché qui contient 7 % d’am-moniac anhydre. C’est un agent nettoyant seulement. L’autre option de nettoyant est All Clear, un décontami-nant spécialement formulé pour éliminer les résidus de pesticides. Ces produits sont distribuées par le réseau La Coop.

Avant le premier traitement de la saison, réservez-vous une journée complète pour le calibrage et la vérification du pulvérisateur. Entretenir et nettoyer le matériel prolongent sa durabilité et lui permettent de donner de meilleurs résultats. Ne vaut-il pas mieux prendre le temps de bien nettoyer son pulvérisateur afin de pouvoir dormir sur ses deux oreilles ?

Bonne saison à tous !

Exemple démontrant les avantages des rinçages multiples

Sans rinçage 1 rinçage 2 rinçages 3 rinçages

Dose de pesticide utilisée :1,5 kilogramme de matière active par hectare.

Volume de la bouillie : 150 litres par hectare

100 g(matière active)

Réservoirde rinçage

150 l 75 l 50 l

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Réservoirde bouillie

Quantité de matière active présente dans les 10 l de fondde cuve après les opérations de rinçage-pulvérisation.

La concentration en matière active du fondde cuve diminue avec le nombre de rincages.

Il est plus efficace d’utiliser 3 fois 50 litres d’eau claire que150 litres en une seule fois; cela permet de réduire de12 fois la quantité de matière active dans le fond de cuve.

Fond de cuve : 10 litres > Il reste donc 100 grammesde matière active à la fin du traitement.

Volume du réservoir de rincage = 150 litres.

6 g 1,4 g 0,5 g

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Comme avec tout produit de protection des cultures, lire et suivre soigneusement les directives de l’étiquette. Membre de CropLife Canada.

Sauf indication contraire, les marques avec ®, mc ou sm sont des marques de commerce de DuPont ou de ses fi liales. © 2016 DuPont.

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| AFFAIRES AGRICOLES

Le marché asiatique – Japon, Corée, Thaïlande – offre un très fort potentiel d’exportation pour du soya répondant aux plus hautes exigences des fabricants de tofu.

Il y a plusieurs années, le soya KG 41, de La Coop fédérée, faisait fureur en Asie, notamment au Japon. Après quelques années moins fécondes, l’entreprise est revenue à la charge avec sa filiale Grains Elite. « Deux autres variétés, Auriga et Etna, ont alors lar-gement trouvé preneur au Japon », fait savoir Ouassila Guenouche, agente de commercia-lisation pour Grains Elite.

« Mais la concurrence a fait son œuvre – prix, niveau de protéine, rendement –, entre autres du côté des États-Unis et de l’Ontario, où l’on trouve des acteurs importants », ajoute Jennifer Saint-Jean, agente de commercialisa-tion elle aussi et spécialiste du soya à identité

METTRE AU POINT DES VARIÉTÉS DE SOYA ET DE BLÉ POUR LA FABRICATION DU TOFU ET DU PAIN QUE LES CONSOMMATEURS DEMANDENT : UNE CHAÎNE DE VALEUR QUI COMMENCE À LA FERME DE RECHERCHE EN PRODUCTIONS VÉGÉTALES DE LA COOP FÉDÉRÉE ET À LAQUELLE PARTICIPERONT LES PRODUCTEURS D’ICI.

AU MENU

PAIN ET TOFU TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

préservée à La Coop fédérée. « C’est pourquoi il est nécessaire de créer de nouvelles variétés pour la fabrication de tofu. »

Les substantiels investissements en recherche consentis par l’entreprise, cou-plés à une aide financière du gouvernement canadien, ont relancé la mise au point de variétés à identité préservée.

Ces variétés non OGM, dont on connaît précisément l’origine, ont une haute valeur sur les marchés. La clientèle asiatique accorde une grande importance à la pro-venance de sa nourriture et à la façon dont elle a été fabriquée. Notre agriculture est performante et nos produits sont recon-nus comme les plus salubres au monde. Les acheteurs apprécient le Canada pour ces raisons, tout comme ils apprécient la capacité du réseau La Coop à répondre à

Recette de tofu : Faire tremper les graines de soya dans de l’eau distillée. Les broyer ensuite pour en extraire le lait. Faire coaguler, cuire au bain-marie, puis laisser refroidir au frigo. Enfin, procéder à la prise de données (taux de sucre, pH, matière sèche, etc.) et au test de fermeté.

Les producteurs de soya vendent leur récolte au Service des grains de La Coop fédérée par l’entremise de leur coopérative. Le soya est mis en conteneurs de 20 tonnes, puis expédié par bateau au Japon.

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leurs besoins. Ils viennent régulièrement au Québec pour rencontrer les producteurs et paient d’importantes primes pour obtenir la qualité qu’ils recherchent. Des primes qui seront transférées aux producteurs culti-vant ces variétés.

Chaque variété de soya évaluée dans les installations de la Ferme de recherche, à Saint-Hyacinthe, pour déterminer sa capacité de servir à la production de tofu correspond à une parcelle d’essai. « La Coop fédérée met à l’épreuve de 4000 à 5000 lignées expérimentales de soya chaque année, souligne Jérôme Auclair, sélectionneur végétal à La Coop fédérée. On en éliminera un très grand nombre, qui ne possèdent pas les qualités nécessaires pour faire un bon tofu (fermeté, blancheur, niveau de protéine) ou les qualités agrono-miques requises (rendement, résistance aux maladies, maturité). Après trois sai-sons d’essais, on ne conservera qu’une qua-rantaine de variétés, qui seront soumises à une batterie de tests plus poussés. »

BLÉS ET PAINS La chaîne de valeur du blé panifiable s’appa-rente à celle du soya. La demande de pains aux recettes et saveurs variées est en forte hausse depuis plusieurs années au Québec.

Diverses variétés de blé font donc l’objet d’essais à la Ferme de recherche pour déterminer lesquelles se prêteront le mieux à la fabrication de pains.

« Une variété peut posséder d’excellentes qualités agronomiques (rendement, résis-tance aux maladies, maturité, poids spéci-fique, taux de protéine, etc.), mais si on ne peut en faire du bon pain, on ne la retiendra pas, dit Christian Azar, sélectionneur végé-tal à La Coop fédérée. On pourra toutefois la conserver pour l’alimentation animale. »

Selon Statistique Canada, les superficies ensemencées en blé au Québec sont passées de 53 000 ha en 2005 à 75 000 ha en 2015. « Le blé, panifiable ou pour l’alimentation ani-male, est une excellente culture à introduire dans une rotation avec le maïs et le soya, car il améliore la structure du sol », souligne le sélectionneur.

Absorption d’eau, temps de pétrissage requis, levée, tenue, texture, apparence des alvéoles de la mie : les caractéristiques ana-lysées sont nombreuses. De puissants logi-ciels permettent de compiler ces données

et de comparer, photos à l’appui, les diffé-rents pains fabriqués afin de choisir le blé qui présentera l’équilibre parfait.

Pour être commercialisées par le réseau La Coop et cultivées par les producteurs, ces variétés doivent d’abord être soumises à des essais officiels, puis évaluées par le Réseau grandes cultures du Québec (RGCQ), et enfin enregistrées au niveau canadien. Elles peuvent l’être dans deux catégories : blé panifiable et blé de provende.

« Les essais officiels durent trois ans et coûtent cher, indique Christian Azar. C’est pourquoi nous effectuons d’abord notre propre sélection à la ferme afin de maximiser notre taux de succès. Nous évaluons plusieurs centaines de génotypes de blé par année. »

Les minoteries, qui s’approvisionnent en blé auprès du Service des grains de La Coop fédérée, effectueront aussi des essais en fonc-tion des préférences de leurs clients, telles les boulangeries industrielles ou artisanales.

Commençant à la Ferme de recherche de La Coop fédérée, les chaînes de valeur du soya et du blé se poursuivent dans le reste du réseau ainsi que par l’entremise de Grains Elite. Elles permettront un position-nement dans des marchés en croissance, notamment en établissant un contact étroit avec les consommateurs, et les producteurs d’ici y contribueront.

Les essais dans le soya et le blé sont réalisés avec des variétés pures. Mais dans l’industrie, on procède à des assemblages, tout comme pour le vin, afin d’obtenir la texture et le goût désirés. Le tofu contient souvent trois ou quatre variétés de soya. Et la sauce soya, parfois six.

La rive sud du Saint-Laurent (de la Montérégie jusqu’à Nicolet) est la région où les superficies cultivées en soya sont les plus élevées. « La principale raison, c’est que les centres de réception y sont établis, ce qui réduit les coûts de trans-port », indique Jennifer Saint-Jean, agente de commercialisation à La Coop fédérée.

Le Japon a quatre principaux fournis-seurs de soya. Le Canada figure au troisième rang, derrière les États-Unis et le Brésil, mais devant la Chine.

Mireille Cordeau élabore les recettes de tofu et de pain dans les installations de la Ferme de recherche en productions végétales de La Coop fédérée.

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L’AGRICULTURE MANQUE D’ARGENTQUELLE STRATÉGIE ADOPTER ?

L’ÉTAT DES LIEUX« Au Québec, la terre est un facteur très émotif, car elle est liée à l’identité de l’agriculteur. Mais je crois qu’il est impossible de garder le taux de propriété actuel à plus de 80 % », dit Bertrand Montel, consul-tant sur les enjeux stratégiques de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

Expert financier, Bertrand Montel calcule que l’agri-culture québécoise aura besoin d’une injection de capitaux de 20 milliards $ d’ici 2025 pour se moderniser et accroître sa production. Cela représente une somme de 1,75 milliard $ par année. Si les agriculteurs devaient acheter leur fond de terre, ne serait-ce que 3 % par année, les investissements nécessaires grimperaient

LE PRIX DES TERRES, DE LA MACHINERIE, DES QUOTAS EST EXORBITANT. LA PROCHAINE GÉNÉRATION DE PRODUCTEURS QUÉBÉCOIS A-T-ELLE LES MOYENS DE RESTER PROPRIÉTAIRE À 84 % DE SON PRÉCIEUX FONCIER AGRICOLE ? PETITS ET GRANDS FINANCIERS S’OFFRENT COMME UNE SOLUTION POUR ASSURER LA PÉRENNITÉ DES ENTREPRISES, ET PROPOSENT DE NOUVEAUX MODÈLES D’AFFAIRES.

TEXTE DE NICOLAS MESLY

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à 23 milliards $. Et si ce besoin d’investisse-ments se finançait par une dette contractée auprès des banquiers, celle-ci augmenterait de 6 milliards $, passant de 14 milliards actuellement à 20 milliards $ !

Une situation intenable, selon Montel. Les agriculteurs québécois sont déjà les plus endettés d’Amérique du Nord, et le recours à l’emprunt bancaire pour financer ces investissements se ferait au détriment de la rentabilité des fermes. « Si la tendance se maintient, la saturation de la capacité d’endettement des entreprises québécoises pourrait passer de 70 à 80 %. Imaginez le choc que pourrait provoquer même une faible montée du taux d’intérêt », dit-il.

Les jeunes agriculteurs de la Saska-tchewan, eux, ne semblent pas avoir de problème à louer jusqu’à 70 % des terres, poursuit l’analyste. Rester propriétaire de 30 à 40 % de leurs superficies cultivées leur laisse une capacité d’emprunt suffisante, basée sur l’augmentation de la valeur du foncier. Et la location des terres leur permet d’investir dans la machinerie et la tech-nologie.

Au Québec, d’après Bertrand Montel, ce sont les producteurs laitiers qui sont le plus à risque, puisqu’ils doivent faire le choix entre l’achat coûteux du quota ou du foncier. La Belle Province compte de 75 à 80 % d’étables entravées, ce qui ne permet

pas facilement un agrandissement du trou-peau, par exemple de 60 à 300 vaches.

« Le Québec a du retard sur l’Ontario. Il y a 10 ans, 70 % des étables étaient avec attaches chez les éleveurs voisins. Aujourd’hui, ce taux est de 50 %. En d’autres termes, les investissements qui ont été faits en Ontario n’ont pas été réalisés au Québec », remarque Bertrand Montel.

L’expert entrevoit même des avantages à la présence de certains fonds d’inves-tissement en agriculture, « à condition qu’ils proposent des modèles d’affaires respectueux des agriculteurs ». Parmi ces modèles, les baux de location notariés échelonnés sur une période de 5 à 20 ans, qui définissent les responsabilités des locataires comme des propriétaires. « En louant une partie du foncier, les produc-teurs peuvent dégager des fonds pour des investissements plus productifs », dit-il.

Selon Bertrand Montel, les lois vont devoir évoluer avec la venue des différents modèles d’entreprises. « Au Québec, le trai-tement fiscal a été pensé pour la ferme familiale, où la valeur des actifs ne corres-pond pas aux revenus générés par la ferme. Une ferme détenue en partie par un fonds d’investissement ne devrait pas bénéfi-cier des mêmes allègements fiscaux », croit-il.

Bertrand Montel

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« On ne prévoit ni vendre notre société ni nous en défaire au cours des 50 prochaines années », affirme Serge Fortin. Pangea est là pour offrir aux investisseurs le meilleur actif qui soit, la terre agricole. Selon Fortin, le Québec a tous les garde-fous nécessaires pour que l’entreprise ne tombe pas entre des mains étrangères. De plus, il est impossible de déménager les SOA aux États-Unis, en Chine ou au Qatar.

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PANGEA PRIVILÉGIE LE PARTENARIAT« Je ne suis pas un spéculateur », dit d’em-blée Serge Fortin, qui a cofondé en 2012 la société Pangea Terres Agricoles avec l’homme d’affaires et magnat des com-munications Charles Sirois. Fortin est prompt à révéler que sa famille, originaire de Lanaudière, est active dans le monde agricole depuis 300 ans. Et qu’il exploite lui même des fermes de grandes cultures depuis 35 ans. « J’investis en agriculture, je le fais avec des entrepreneurs et je le fais en région », ajoute-t-il.

Pangea compte sept sociétés d’opéra-tion agricole (SOA) au Québec et en Ontario, pour un total de 6220 ha de terres. Ces SOA sont en réalité des « sociétés de tracteurs » établies en copropriété, en majorité avec de jeunes agriculteurs, explique Serge Fortin. Ceux-ci conservent 100 % de la propriété de leurs terres. Mais en cultivant en plus les terres de Pangea, ces copropriétaires ont accès à un parc de machinerie commun pour exploiter une plus grande super-ficie. Serge Fortin calcule qu’un parc de machinerie techno (GPS et autres) coûte l’équivalent d’environ 1720 $/ha, c’est-à-dire 1,4 million $ pour une entreprise de 800 ha, la taille minimum qu’il faut pour rentabiliser ces investissements.

Les jeunes entrepreneurs peuvent déte-nir jusqu’à 51 % des actions d’une SOA. Ils « ne sont pas des employés », mais sont maîtres de la gestion de la SOA et des cultures semées. « On agit comme men-tors. On encourage une chaîne de valeur ajoutée, par exemple la production de cultures biologiques et la transformation à la ferme », dit Serge Fortin. Qui plus est, la SOA est source de plusieurs revenus pour le copropriétaire agriculteur : 1) travaux de culture; 2) travaux spécialisés; 3) travaux à forfait; 4) loyer pour la location de ses terres; 5) profits de la SOA; et 6) un revenu de gestion pour la commercialisation.

Le modèle Pangea s’avère aussi un véri-table moteur économique régional, prétend Serge Fortin. De 2013 à 2015, les SOA ont investi 22,4 millions $ dans leurs régions respectives. Cet investissement exclut l’achat des terres, précise-t-il.

PARTENAIRES AGRICOLES DISPOSERA DE 80 MILLIONS $Le cofondateur de Partenaires Agricoles, Clément Gagnon, indique qu’il disposera de 80 millions $ d’ici l’automne 2016 pour acheter des terres agricoles au Québec. Selon lui, cette somme est une goutte d’eau dans l’océan. Les investisseurs sont

ENVAHISSEURS OUPARTENAIRES ?Les investisseurs qui achètent des terres agricoles n’ont pas tous les mêmes moyens ni les mêmes buts. Voici les principales catégories :

1. Des actions en Bourse. Certaines entreprises agricoles financent leurs activités et leur croissance en faisant appel directement aux marchés boursiers. Ce sont les goliaths de l’agroali-mentaire, telles l’américaine ADM ou encore la suissesse Glencore. (En 2013, cette dernière a acheté Viterra, société composée des trois ex-groupes céréaliers de l’Ouest canadien, pour un coût de 6,1 milliards $ US. Elle possède 270 000 ha de terres arables aux quatre coins du globe.)

2. Les fonds souverains de pays comme la Chine ou l’Arabie saoudite. Ces fonds sont associés au phénomène d’accaparement des terres qui a suivi la crise financière et alimentaire de 2008. Les grands fonds de pension et la Caisse de dépôt et placement du Québec sont du nombre.

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ENVAHISSEURS OUPARTENAIRES ? (SUITE)3. Les investisseurs privés. Leurs portefeuilles oscillent entre quelques dizaines de millions et quelques centaines de millions de dollars, voire plus. Au Québec, on trouve dans cette catégorie Partenaires Agricoles et Gestion Agriterra. Au Canada, la société Bonnefield est le chef de file. Certains magnats privés, tels George Soros ou Warren Buffett, qui sont plus fortunés que des pays, achètent aussi des terres agricoles.

4. Les petits investisseurs participatifs. Ceux-ci encouragent des organisa-tions, comme Équiterre, pour soutenir l’agriculture de proximité. C’est le cas aussi de fiducies agricoles, telle la Ferme Cadet Roussel, qui protège la propriété et la vocation de la terre à perpétuité.

5. Le capital de risque. Comme son nom l’indique, ce capital sert à financer des entreprises en démarrage, telles que les Fermes Lufa, dont le siège social est situé près du Marché central de Montréal. Cette entreprise cultive des légumes biologiques en serre sur les toits des édifices urbains.

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« de riches Québécois » désireux de placer leur capital pour une période de 10 ans avec un taux de rendement annualisé de 6,5 %. De jeunes producteurs s’intéressent à la formule de location à long terme, parce qu’incapables d’acheter le foncier.

LES JEUNES DE LA FRAQ VEULENT RESTER PROPRIÉTAIRES DES TERRES « Un sondage de la Fédération de la relève agricole du Québec [FRAQ] réalisé auprès de 700 jeunes agriculteurs révèle que 90 % d’entre eux désirent être propriétaires des terres de leur entreprise », explique Pascal Hudon, son ex-président. Le Fonds d’inves-tissement pour la relève agricole (FIRA), doté d’une enveloppe de 75 millions $, a d’ailleurs été modifié pour permettre l’acquisition du foncier, dit-il. Ce jeune pro-ducteur laitier appuie l’idée de la création de la Société d’aménagement et de déve-loppement agricole du Québec (SADAQ), inspirée d’un modèle français, qui permet-trait d’acheter des terres et de constituer un foncier pour la relève. « C’est un dossier qui divise beaucoup les producteurs en fin de carrière, parce qu’ils ont peur d’être obligés de vendre une terre à la SADAQ et de ne pas avoir leur prix », dit-il. En ce qui concerne le phénomène de l’accaparement des terres par des investisseurs chinois ou québécois (tels que Pangea et Partenaires Agricoles)

ou par de gros producteurs, la FRAQ recom-mande la création d’un observatoire des transactions foncières.

LA CAISSE DE DÉPÔT ET LES TERRES AGRICOLESLes Québécois achètent des terres agricoles par l’entremise de la Caisse de dépôt et placement du Québec ! Celle-ci a confié une partie de leur bas de laine au fonds de pen-sion TIAA-CREF, qui possède plus de 600 000 ha de terres agricoles d’une valeur de 5 milliards $ aux États-Unis, en Austra-lie en Amérique latine et en Europe de l’Ouest. Le modèle de TIAA-CREF « consiste à louer ces terres. Nous ne cultivons pas. C’est le producteur qui prend ce risque », explique Jose Minaya, haut dirigeant de TIAA-CREF, dans une entrevue réalisée le 13 juin 2013. Aux États-Unis, certains loca-taires sont des fermes familiales de 4000 ha, dit-il, tandis qu’au Brésil il peut s’agir d’une entreprise productrice d’éthanol inscrite en Bourse. Selon le réputé magazine The Economist (numéro du 3 janvier 2015), les fonds d’investissement existants disposent d’une enveloppe de 15 milliards $. Il les qualifie de « barbares aux portes des fermes », à cause de la diver-gence d’intérêts et d’éthique pour nourrir le monde qui existe entre financiers et agri-culteurs.

TÉMOIGNAGEPatrice Garneau, propriétaire de la ferme laitière Aly Blackburn,

à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, explique pourquoi il a adhéré

à la formule Pangea en 2014. « La Financière agricole exigeait que

je ne fasse pas d’investissements pendant les 10 prochaines

années, parce que mon endettement était plafonné. Ce statu

quo aurait fait reculer mon entreprise. Et les autres banquiers

n’étaient pas enclins à me prêter. »

La création de la SOA Les Cultures Aly lui a permis de trans-

férer sa machinerie dans la coentreprise et, du coup, d’éliminer

les charges générées par 300 000 $ d’équipement, explique-t-il.

Ancien vendeur de machinerie, le jeune agriculteur indique avoir

acheté de l’équipement usagé d’une valeur de 500 000 $ au nom

de Pangea, pour compléter le parc de la coentreprise. Les revenus

générés par la SOA vont lui permettre de rembourser plus rapi-

dement l’achat de la ferme laitière, acquise par l’entremise d’une

relève non apparentée. La formule Pangea permet à ce diplômé

de l’Institut de technologie agroalimentaire de réaliser un vieux

rêve : « Ma conjointe travaille maintenant avec moi. C’est ce que

nous voulions. »

TÉMOIGNAGEPatrice Garneau, propriétaire de la ferme laitière Aly Blackburn,

à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, explique pourquoi il a adhéré

à la formule Pangea en 2014. « La Financière agricole exigeait que

je ne fasse pas d’investissements pendant les 10 prochaines

années, parce que mon endettement était plafonné. Ce statu quo

aurait fait reculer mon entreprise. Et les autres banquiers

n’étaient pas enclins à me prêter. »

La création de la SOA Les Cultures Aly lui a permis de trans-

férer sa machinerie dans la coentreprise et, du coup, d’éliminer

les charges générées par 300 000 $ d’équipement, explique-t-il.

Ancien vendeur de machinerie, le jeune agriculteur indique avoir

acheté de l’équipement usagé d’une valeur de 500 000 $ au nom

de Pangea, pour compléter le parc de la coentreprise. Les revenus

générés par la SOA vont lui permettre de rembourser plus rapi-

dement l’achat de la ferme laitière, acquise par l’entremise d’une

relève non apparentée. La formule Pangea permet à ce diplômé

de l’Institut de technologie agroalimentaire de réaliser un vieux

rêve : « Ma conjointe travaille maintenant avec moi. C’est ce que

nous voulions. »

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Évaluation de la valeur moyenne des terres en culture au Québec

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LA RELÈVE AGRICOLE AMÉRICAINE LOUE 70 % DE SES TERRES Faute de moyens financiers, la relève agri-cole américaine (moins de 35 ans) loue deux fois plus de superficies de terres agri-coles (87 ha, ou 214 acres) qu’elle n’en pos-sède (51 ha). « Les jeunes agriculteurs en début de carrière ou en voie d’établisse-ment ne doivent pas seulement payer un

loyer et rembourser un emprunt sur le foncier, mais aussi faire grossir leur entre-prise. Cela entraîne une pression addition-nelle, au moment où nous connaissons un déclin du revenu agricole », dit Ani Kat-chova, professeure à l’Université de l’Ohio et coauteure d’une étude sur la dynamique de la propriété et de la location des terres auprès des jeunes agriculteurs aux États-Unis1. Sans être familière avec la venue de nouveaux capitaux en agriculture, elle souligne qu’il existe un nombre important de programmes gouvernementaux pour faciliter l’établissement de la relève. 1 Farmland Ownership and Leasing: Implications for Young and

Beginning Farmers, par Ani L. Katchova (Université de l’Ohio) et Mary Ahearn (Economic Research Service, USDA), 2015.

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45COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2016

AFFAIRES AGRICOLES |

AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

L’auteur Les auteursNom, ordre Titre Titre suite [email protected], ordre Titre Titre suite [email protected]

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TITRE À PLACERSELON L’ARTICLE ET L’ESPACE

TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

INTRO D’ARTICLE IDI UT DOLUPTAT. PIT VOLUPTA TECTUM DOLORES ES SEQUIDENT OMNIT HARUM FUGIAS ENIT AUTEM EUM ASSEDI TEST, CORUM QUE VERORE VOLOR SUNT QUATEM UT LACCUS.

Texte courant i volo corat et vente posaper ferciis modit dolorit as parunt abor aut eostia nullaudant, nones sitium eic to blam ut oditatur mo coriae sinihillore pre-rio verro volorerumquo moluptam rem v.

SOUS TITREUdaerion eos ipidelias alit omnias et pa nimolo disi sit eaturest, eum quatesto debissi tiumquas modi remqui doloris eos qui sunt utemolorundi to es dolupit atem-pos volorupiet et, officipsam non plam et harum hiliquisticipsam nihillest inis que dolestis nos nectur ad que ea venemquam earum eturion pro omnis duscipitist vent eaquam, sit plaborem quo et offic te sequis dolorro ribusti doloratur, volorer ferfero et distis mincian denisquia vent mosant.

Xere natecus ciendebitiae modi non pa simusa nos eum et, tempost evel idebit vellent pedipsa estibus vel eturem et et quasper rumquist que officiis et electem-porem dolore quam,temolut alitatent vent porest, sitam nis iliquam nonsequi nus-dandi quam, od moluptatur, alibusci accus ut adit ommolestias porporeribus si vidu-cium di consequam denihic imusae nullic-tur sit eventur sinimincto molupta 

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Est-ce que les agriculteurs français tiennent mordicus à être propriétaires de leur foncier ? Au Québec et au Canada, l’augmentation de sa valeur donne un levier pour emprunter.En France, le statut du fermage, créé en 1946, a cherché à encourager les exploitants agricoles à investir dans le capital d’exploitation et non dans le capital foncier. Le statut du fermage est d’ordre public. Il encadre les conditions du bail. Les loyers sont révisés annuellement. La durée des baux est de neuf ans minimum. Le bail est cessible entre parents et enfants, sauf en cas de reprise pour mise en valeur personnelle par le bailleur. Les exploi-tations les plus grandes en France détiennent le moins de foncier (en pourcentage de leur surface). Ce statut favorise l’agriculture française.

Quel est le taux de location et celui de propriété des terres des entreprises agricoles en France ?Aujourd’hui, les agriculteurs français détiennent moins de 40 % de la surface de leur exploitation : 20 % appartiennent à la famille de l’exploitant, 20 % à d’anciens exploitants à la retraite, et les derniers 20 % sont détenus par des bailleurs, très souvent héritiers d’anciens propriétaires.

Les Sociétés d’aménagement foncier et d’établisse-ment rural (Safer) préviennent-elles l’achat de terre par les étrangers ?En France, les étrangers peuvent acheter de la terre dans les mêmes conditions que les personnes fran-çaises. Le caractère « étranger » n’est pas un caractère de sélection pour l’attribution des terres vendues par les Safer. Les Safer vont choisir leur acheteur en fonction du projet. Elles vont favoriser l’installation en agriculture, l’agrandissement des exploitations agricoles pour qu’elles atteignent un seuil de renta-bilité. Elles vont chercher à favoriser l’emploi.

Les investisseurs de Chine ou d’autres pays peuvent-ils investir dans le foncier ?Des ressortissants chinois ont investi, par exemple, dans le vignoble bordelais. En trois ans, ils y ont acquis plus d’une centaine de châteaux sur 7000. Il n’y a pas eu de révolution. L’arrivée de nouveaux investisseurs, dans une période difficile pour certains crus bordelais, a permis de mainte-nir les prix de vente des domaines viticoles. Les

vendeurs en ont bénéficié. Le risque est que la valeur ajoutée du vin bordelais se réalise plus en Chine qu’en France.

Un conférencier de Rabobank invité au Québec disait que des investisseurs chinois avaient acheté cinq usines laitières en France. Est-ce que ça a créé des remous ?Des investissements chinois, en partenariat avec des intérêts français, se sont opérés notamment en vue de la fourniture de poudre de lait de qualité pour les nourrissons chinois. Les producteurs français y ont vu un débouché de haute valeur ajoutée pour leur production laitière.

Est-ce qu’il y a en France des investisseurs privés qui achètent le foncier pour le louer à de jeunes agricul-teurs, comme dans le modèle Bonnefield ?En France, les Safer achètent plus de 70 000 ha de terres agricoles par an, à l’amiable et par préemp-tion, à hauteur de 10 %. Elles revendent une bonne part de ces terres agricoles à des bailleurs. Ces bail-leurs louent à de jeunes agriculteurs, notamment pour faciliter leur installation. Dans certains cas, ils louent à des agriculteurs qui ont vendu à une Safer pour disposer de liquidités en vue du refinan-cement de leur exploitation. Par contre, il n’y a pas à proprement parler de fonds d’investissement, du moins significatif, comme Bonnefield, au Canada.

Mais en Europe, les fonds d’investissement n’ac-quièrent-ils pas de larges quantités de terres ?Oui. Depuis le début de ce siècle se développent des exploitations financées par divers fonds d’investis-sement qui contrôlent le capital d’exploitation. Ces exploitations peuvent louer tout ou partie des terres qu’elles exploitent. Dans le secteur des grandes cultures, ces entreprises peuvent dépasser 5000 ou  10 000 ha, notamment dans les anciennes régions qui ont été sous influence soviétique. Ce type d’exploi-tations émerge progressivement dans de nombreux pays européens, même à l’Ouest.

Un tel modèle ne s’éloigne-t-il pas de la ferme dite « familiale » ? Oui. Aujourd’hui, les politiques ont à choisir les modèles d’agriculture qu’ils souhaitent pour les générations futures.

L’ENJEU FONCIER EN FRANCE ET EN EUROPERobert Levesque, directeur de Terres d’Europe-Scafr (Société de conseil pour l’aménagement foncier rural), fait le point sur l’enjeu stratégique du foncier agricole en France et en Europe.

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Le 7 avril, passionnés de cuisine, blogueurs et journalistes se sont massés à la boutique-bistro Délices Érable & Cie, rue Saint-Paul, dans le Vieux-Montréal. On y présentait la nouvelle image que Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d’érable, vient de donner à sa marque Les Délices de l’Érable, lancée en 1999.

Après 17 années d’activité et l’intégration de deux produits complémentaires à l’érable (soit le miel, en 2009, et la canneberge, en 2011), le concept était mûr pour une cure de rajeunissement.

« La présentation et le déploiement de ces trois familles de produits devaient être plus clairs et plus attrayants pour le consommateur », indique Martin Plante, directeur général de la coopérative, fondée à Plessisville en 1925. Tout a été redessiné : image, étalages, aménagement intérieur, logo, site Web.

Les produits – biscuits, confiseries, chocolats, sirops, jus, vinaigrettes, miels, gelatos, sorbets, assai-sonnements, etc. – ont également fait peau neuve. En effet, les emballages, les formats, les couleurs et les étiquettes de chaque gamme ont maintenant une toute nouvelle allure.

FAVORISER L’INTERACTION ET LE PLAISIREspace boutique, espace découverte et dégustation, idées recettes et ingrédients pour cuisiner en vente sur place, espace détente avec accès Wi-Fi : Citadelle n’a pas lésiné pour créer un environnement épuré et

UN TOUT NOUVEAU CONCEPT, MODERNE ET HAUT DE GAMME, PREND FORME AVEC LA BOUTIQUE-BISTRO DÉLICES ÉRABLE & CIE, DE CITADELLE. PLAISIR ASSURÉ.

TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

urbain, et faire vivre une expérience gourmande. On a également installé des bornes interactives sur support électronique pour communiquer avec la clientèle. Ces stations diffusent notamment du contenu en trois langues à propos de la coopérative, des récoltes et des produits de Délices Érable & Cie.

« Avec les dégustations, on amène les gens à vivre l’expérience globale du produit, on leur fait redécouvrir les saveurs de l’érable, du miel et de la canneberge », souligne Sylvie Chapron, directrice du marketing chez Citadelle, qui puise une bonne part de son inspiration au Salon international de l’alimen-tation de Paris, qu’elle visite régulièrement. On y pré-sente des produits aux nouveaux goûts, textures et odeurs, en provenance de partout dans le monde. Avec l’équipe de recherche et développement, la directrice élabore de 10 à 30 nouveaux produits chaque année.

UNE NOUVELLE ENSEIGNELe nom Les Délices de l’Érable a fait place à Délices Érables & Cie, qui reflète mieux la nature et la diversité des produits offerts. « Tout le monde disait : “Allons aux Délices”, et c’est une des raisons pourquoi nous avons conservé ce nom, explique Sylvie Chapron. “Érable” est bien visible, car il évoque les racines de la coopérative et que c’est notre produit phare. Enfin, “& Cie”, c’est la touche miel et canneberge ainsi que l’expérience globale en boutique, qui complète notre offre. »

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AFFAIRES AGRICOLES |

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Savourez une expérience plus gourmet que nature !

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PLAISIRS GOURMANDS. PRODUCTEURS PASSIONNÉS.

De purs délices de l’érable, du miel et de la canneberge dans une chaleureuse ambiance de découverte :

bien au-delà de la simple boutique !

Succursale du Vieux-MontréalCrédit photo : Agnieszka S.

Délices Érable & Cie est une marque déposée de Citadelle coopérative de producteurs de sirop d’érable.

BistroDégustationBoutique

Boutique en ligne et recettes au deliceserableetcie.com

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UN REPOSITIONNEMENT NÉCESSAIRELe réseau de ventes au détail de Citadelle a vu le jour à la fin des années 1990, après une planification stratégique réalisée auprès des membres acériculteurs. Ces derniers avaient alors demandé à leur coo-pérative de redoubler d’efforts sur la valori-sation et la commercialisation de leur sirop.

« La boutique-bistro est l’exemple concret de producteurs qui prennent en main leur développement, indique Martin Plante. Le sirop d’érable, le miel et la canneberge sont produits par des coopérateurs, puis transfor-més et mis en marché par leur coopérative. »

« Les produits de nos membres ont fière-ment pignon sur rue, souligne Michel Labbé, président de Citadelle. La boutique-bistro se veut une extension de leurs entreprises. »

Le concept de la boutique-bistro répond en plus aux demandes des consommateurs souhaitant établir une proximité avec les producteurs des aliments qu’ils achètent. « Ils veulent connaître la provenance et l’histoire de ceux-ci », ajoute le président.

BANC D’ESSAILa boutique-bistro se veut également un banc d’essai pour les produits de la coo-pérative. « S’ils ont du succès en boutique, nous pouvons les proposer ensuite aux différents marchés, fait savoir Martin Plante. La mission de Citadelle, c’est la commercialisation des produits de ses membres au meilleur coût possible. »

Des acteurs importants de l’alimen-tation ont manifesté un grand intérêt à mettre en marché les produits de Citadelle. « Qu’il s’agisse de magasins d’entreprise ou de franchises, nous visons la croissance. Notre marché, c’est le monde », lance le directeur général.

Outre celle du Vieux-Montréal, Cita-delle compte cinq boutiques, qui adopte-ront graduellement la nouvelle image de la coopérative. On prévoit aussi en ouvrir une dans le Petit Champlain, au cœur du Vieux-Québec.

CITADELLE

n Chiffre d’affaires en 2015 : 113 millions $

n 1856 membres

n Des exportations dans plus de 40 pays

n Trois secteurs d’activité : — Sirop d’érable (21 millions de livres, 1797 membres) – seul produit équitable de l’hémisphère Nord — Miel (135 000 livres, 38 membres) — Canneberge (21 millions de livres, 12 membres)

Galerie photos : cooperateur.coop/affaires-agricoles

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DEUX VACCINS CONTRE L’ILÉITE DANS LE PORCMerck Santé animale a annoncé le lancement sur le marché canadien du premier vaccin injectable contre l’iléite, le Porcilis Ileitis. Ce vaccin procure une immunité de 20 semaines, pour aider à protéger contre cette maladie intestinale fréquente chez les porcs en croissance. Il existe également le vaccin Entérisol Ileitis, commercialisé par Boehringer Ingelheim, administré dans l’eau de boisson. « Les deux produits offrent des avantages distincts, dit Brigitte Boucher, vétérinaire et responsable santé en production porcine chez Olymel. Selon la situation de votre entreprise, il est important de valider auprès de votre vétérinaire lequel de ces vaccins sera le plus approprié pour vos porcs. »

PIQUE-NIQUE HOLSTEIN 2016La 71e édition du Pique-nique Holstein aura lieu le 16 juillet, à la Ferme JMS Amitiés, à Ferme-Neuve (près de Mont-Laurier), membre de La Coop Agrodor. Le réseau La Coop est fier de mobiliser l’ensemble de ses entités au service des producteurs agricoles (gammes laitières La Coop, semences Elite, Agrizone et Sonic), en s’impliquant en temps et en financement. Il sera à nouveau cette année le présentateur officiel de cet évènement d’envergure. Visionnez la vidéo produite par Holstein Québec en 2015 au https://youtu.be/L11W6EIyMGw.

FERMES FAMILIALES DE GRANDE TAILLE : PLUS RENTABLES90 % des fermes américaines sont familiales. Mais leur taille varie grandement. Selon le département de l’Agriculture des États-Unis, les fermes de petite taille ont des revenus bruts de moins de 350 000 $. Celles de grande taille génèrent des revenus d’un million et plus. Parmi les petites fermes, 64 % en moyenne étaient dans le rouge en 2014, avec une marge de profit de moins de 10 %. Par contre, la majorité des moyennes et grandes exploitations n’étaient pas déficitaires. Ainsi, la conjoncture a beau évoluer d’une année à l’autre, certaines règles de base demeurent. Dans le secteur animal principalement, l’absence de politiques agricoles structurantes chez nos voisins du Sud alimente la roue de la consolidation.

FORMATION LA COOP EN ROBOTIQUEUne journée de perfectionnement s’est tenue le 24 mars, dans le but de maintenir l’expertise de l’équipe robotique La Coop. Animée par les conseillers spécialisés en robotique de La Coop fédérée, Hugues Ménard et Philippe Couture, cette formation visait à maximiser la production de quota par robot avant d’envisager l’achat d’un autre robot. Lors de la présentation théorique, il a été question des paramètres d’accès aux robots, de sélection des vaches et de l’analyse de différents tableaux et graphiques permettant de déceler les points de conduite du troupeau à améliorer. Cette formation a fait ressortir des données importantes pour optimiser la production par robot. Le groupe s’est ensuite déplacé à la Ferme Chamlab, de Saint-Côme–Linière, propriété d’Alain Champagne et de sa mère, Berthe Labbé. Cette ferme est un exemple impressionnant d’optimisation en robotique : sa production de plus de 44 kg de lait par vache et de 92 kg de matière grasse avec un seul robot démontre une efficacité exceptionnelle. Parmi les thèmes abordés, notons la gestion des vaches venant de vêler, les bains de pieds, la gestion de la mangeoire, le paramétrage du robot et la gestion de la période de fin de lactation. CONFÉRENCE SUR LE CHAUFFAGE

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